Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #18 Nathalie Simard | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: September 4, 2023Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette est de retour pour une deuxième saison avec de nouveaux invités. Dans ce dix-huitième épisode, Nathalie Simard s'ouvre sans artifice et sans détour, a...u fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête. ━━━━━━━━━━━ Soyez les premiers à connaître mes projets à venir en inscrivant votre courriel au https://marieclaude.com Visionnez cet épisode sur YouTube en vous rendant au https://youtu.be/3t2m230nwAo Retrouvez le podcast « Ouvre ton jeu » sur les principales plateformes d'écoute en ligne via le https://marieclaude.com/liens ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:13:26 - Cartes vertes 00:51:03 - Cartes jaunes 01:37:04 - Cartes rouges 01:48:55 - Carte mauve
Transcript
Discussion (0)
Pour toutes ces raisons, à un moment donné, quand lui a décidé de tirer la plogue,
j'ai été déstabilisée.
J'ai dit que ma fille m'a sauvé la vie, parce que c'est ça la réalité.
Ça a été lourd pour ma petite fille, qui est rendue une femme aujourd'hui.
Elle va taper ses 30 ans, ma fille.
Mais je suis tellement fière.
C'est la plus belle réussite et ma plus grande fierté
j'ai bâti cet être humain-là
dans mon ventre
puis ce que ça a donné
je trouve que j'ai bien fait
les choses instinctivement
souvent il faut suivre son instinct
sa petite voix qui pour moi
est devenue la grande voix intérieure
celle avec laquelle on négocie
toute sa vie, il faut arrêter de négocier avec elle.
Puis il faut l'écouter parce que c'est notre âme,
c'est notre corps, c'est notre aide.
C'est tout ça.
Mais ta fille est plus que ta fille.
Elle était à quelque part un peu ta mère aussi.
Ben oui.
Elle a joué comme les deux rôles, ta fille.
Ah ça, c'était pour pouvoir entendre.
Ça aurait jamais dû arriver.
Bonjour tout le monde. Très heureuse de vous retrouver au podcast Ouvre ton jeu.
Aujourd'hui, mon invitée,
ça fait pas si longtemps que je la connais,
mais j'ai l'impression que je la connais depuis
toujours parce qu'on a seulement
quelques mois de différence.
Elle est arrivée très, très vite dans notre télé.
Et quand j'étais jeune, la télé, c'était à peu près tout.
On savait tout de la télé.
On lisait l'écho-vedette le lundi.
Je me souviens, chez nous, la culture québécoise,
c'était super important.
Et on connaissait le grand frère.
Et à un moment donné, la petite soeur est arrivée.
Et longtemps, j'ai rêvé d'être celle qui est devant moi.
Puis à un moment donné, avec le village de Nathalie,
j'ai changé un peu d'idée.
Alors, je reçois Nathalie Simard.
Bienvenue, Nathalie.
Merci, belle Marie-Claude.
C'est vrai.
Quand tu es arrivée au village de Nathalie,
j'ai un peu décroché parce qu'on avait le même âge.
C'était moins pour moi.
C'est ça, j'ai réalisé qu'on est deux modèles 69.
Exactement.
L'année 69, ça c'est une mauvaise, t'as dit,
belle année. Tellement.
Summer of 69, moi c'est ça ma toune.
Moi aussi.
Summer of 69. Toi c'est janvier.
24 janvier. Toi ça vient,
tu viens tout juste de célébrer ta fête.
54. On a 54. Comment tu vis ça
54 ans? Moi, vieillir, c'est extraordinaire.
Surtout quand on pense à Jeannette,
notre super Jeannette que tu as reçue,
c'est tellement inspirant.
Et pour moi, vieillir, c'est comme prise de conscience.
C'est comme, oh my God, si j'avais su dans le temps.
Mais c'est ça.
Et moi, vieillir, il y en a pour qui c'est l'enfer,
mais moi, c'est le bonheur.
C'est le bonheur de vieillir.
– Tu es heureuse présentement?
– Oui. Ah oui, plus que jamais.
C'est clair que des fois, j'ai des périodes,
je me questionne, c'est plein d'affaires,
mais je suis bien, je suis en contrôle,
je suis heureuse.
Je serai toujours une éternelle, je te disais, peu heureuse.
J'ai beaucoup travaillé cet aspect-là,
parce que là, ça va tellement bien que ça me fait peur.
T'as peur de quoi?
J'ai peur qu'il arrive de quoi.
J'ai peur que...
Tu sais, j'ai vécu des choses tellement pas toujours évidentes.
Je parle pas de mon lourd, lourd passé,
mais tu sais, des histoires, des gens qui t'aiment pas,
puis que, tu sais, des coups de c gens qui t'aiment pas, puis que, tu sais,
des coups de couteau dans le dos que tu vois pas venir.
Fait que, tu sais, la méfiance,
de te méfier. Tu sais, quand j'étais jeune,
je passais en entrevue, ça doit être difficile
de te faire des amis, hein? Moi, je comprenais
pas ça.
Et aujourd'hui, je comprends ça.
C'est tellement délicat.
Alors, je suis un peu comme, pas une ermite,
mais tu sais, je suis en mode protection.
Autant je peux paraître
quelqu'un d'ouverte, autant
je peux être quelqu'un qui va se refermer
et qui va être toujours sur ses gardes.
As-tu comme objectif d'abaisser
tes gardes? Bien, absolument.
Absolument. C'est de faire
confiance en la vie. D'arrêter
d'avoir peur de tout.
Comme je pense à mon amie Colette Provencher qui a dit, moi, j'ai peur d'avoir peur de tout. Je pense à mon amie Colette Provencher
qui a dit, moi, j'ai peur d'avoir peur.
Alors, j'ai été longtemps là-dedans,
mais honnêtement,
je te dirais que ça a diminué
à 70 % ce style
de peur-là.
Oui, parce que c'est un frein, la peur d'avoir peur.
Bien, absolument. Puis, je veux pas.
Alors, je me dis, aujourd'hui, ouvre les bras.
Arrête d'avoir peur.
Tu mérites, tu sais, de se dire,
oui, je le mérite.
Hé, ça, c'est rough à franchir comme étape,
de dire, je mérite ça,
parce qu'on est élevés à se faire dire
que c'est pas qu'elle est bonne,
c'est pas qu'elle est cute,
autant gars que fille, là,
parce qu'elle va s'enfler la tête.
Tu sais, là, alors,
la glorification de l'estime de soi,
on comprend l'importance.
On est mère de trois enfants.
Moi, j'en ai une, elle va avoir 30 ans cette année.
Je capote.
Parce que t'as une fille de 30 ans, ça te fait capoter?
Dans le sens que, c'est rendu là.
Mais il ne semble pas plus tard que hier,
tu l'avais dans les bras.
Je l'allaitais.
Mais on a le même âge, on l'a dit à l'entrée de jeu.
Il n'y avait pas d'enfant roi tant que ça
quand on était petite, Nathalie.
Bien non, parce que l'estime de ça n'était pas encouragée.
Non.
On n'encourageait pas ça.
On ne se lançait pas des fleurs.
Bien non.
Tu sais, moi, je me souviens...
On avait peur d'être bon.
Moi, j'avais des très bonnes notes à l'école, aux primaires.
Moi, t'as très mauvaise.
On avait des voisins qui avaient des moins bonnes notes.
Puis ma mère, elle me disait, c'est interdit
que tu parles de tes notes. Jamais t'en parles.
Parce qu'elle voulait pas qu'eux autres se sentent mal.
Puis c'est correct comme ça, mais moi, j'ai toujours
appris à me taire.
De taire tous les succès.
Pour moi, le succès, j'en parle pas.
C'est peut-être correct aussi,
mais on n'a pas appris à se valoriser.
Absolument.
Parce que des fois, quand on est bon,
c'est le fun de se valoriser à un moment donné
avec quelque chose.
Dans quoi tu étais bonne, petite?
Écoute, moi, j'avais des forces en maths.
C'était sérieux, le calcul mental,
j'étais bonne.
Aujourd'hui, non, non, non.
J'ai un mari extraordinaire
qui est une calculatrice en soi.
C'est incroyable.
Moi, je compte plus.
Je compte plus et je compte plus les années.
Mais quand même,
je suis à mes affaires.
Je check quand même.
J'essaie de comprendre.
Des fois, j'explique la logique de ça, les vies.
Je ne comprends pas.
Un move. Je suiss pas. Ou un move, là. Tu sais, là, je suis souvent
à Montréal. On devrait-tu s'en venir, se prendre
un pied en terre à Montréal? Non, non. Moi, j'arrive pas à voir
clair là-dedans. J'arrive pas. Et là,
faut que je me dépose
parce que c'est comme une tempête
un peu de sable dans ma tête. Puis je me dis, bon,
tant que la tempête de sable sera pas retombée,
je prendrai pas de décision à faire
ce move de m'en venir.
J'habite la Mauricie, je suis très bien,
je gère très bien le déplacement.
C'est des heures de route, effectivement.
Le kilométrage et compagnie, on sait de quoi on parle.
Mais il faut que ça se dépose dans ma tête
pour arriver à prendre une décision éclairée.
As-tu toujours été comme ça?
Pas tout le temps.
J'ai souvent fonctionné par instinct.
Et tu sais, C'est tellement
particulier. Je me parie que d'une affaire,
mais des fois, mettons, je fais une décoration
chez nous, puis là, OK, je regarde
mes affaires. Et là, mettons,
deux, trois mois plus tard, je vois une affaire. Ah, ça me semble,
ça serait beau. Et là, je réalise que j'ai choisi
quelque chose, mais qui fit et qui est quasiment
semblable à quelque chose que j'ai pris
il y a de ça trois, quatre mois.
Et là, je me dis,
j'ai une capacité d'observation,
mais je ne suis pas consciente. Mais je réalise
qu'en bout de course, il y a un temps
où j'étais très compulsive.
J'ai manqué beaucoup dans ma vie.
Puis à un moment donné, ça a commencé à bien aller.
Là, j'ai voulu mettre beau mon intérieur de maison.
Et là, j'achetais, j'achetais.
Puis là, je me disais, mais c'est où qu'on va mettre ça?
Et là, j'ai réalisé, là, il faut prendre notre gaz égal,
il faut respirer par le nez parce que
c'est pas vrai que la vie ou le bonheur
passe par des achats ou des trucs, tu comprends?
Il faut être capable d'avoir la capacité
d'apprécier qu'est-ce qu'on a
et non de focusser sur qu'est-ce qu'on aurait à avoir.
– Des fois, c'est pour remplir des trous aussi.
– Bien, c'est ça. Moi, je suis là-dedans.
Je comprends. Mais je réalise avec le temps,
pour en revenir à mon histoire
de consommation un peu,
et là, je réalise qu'avec le temps, je fais
« Oh my God, oui, tout prend sa place. »
Et même d'année après année,
c'est particulier, ça.
Alors, j'ai comme, on dirait que j'ai
comme un idéal de bâti dans ma tête,
mais qui est en train de se construire avec les années, et qui un jour, tout ce que j'aime, des coup dirait que j'ai comme un idéal de bâti dans ma tête, mais qui est en train de se construire
avec les années et qui, un jour,
tout ce que j'aime, des coups de cœur qu'on a acheté,
mon chum, pour moi, que ça va avoir
son sens. Alors, j'ai l'impression
que j'ai des guides. Moi, c'est sûr,
je suis convaincue que je suis protégée
par je sais pas quoi.
Attends, là, on tombe dans quelque chose de spirituel.
Moi, j'aime ça. On n'a même pas encore ouvert
le jeu, là, on est rendu loin, là. Mais toi, t'aimes ça chose de spirituel. Moi, j'aime ça. On n'a même pas encore ouvert le jeu. On est rendu loin.
Mais toi, t'aimes ça, les cartes, donc?
J'aime ça.
J'ai été longtemps à consulter,
à aller voir des voyants, des voyantes.
Pourquoi?
Bien, j'étais hyper insécure.
Alors, j'allais comme chercher.
J'avais peur de tout.
Alors, j'allais comme cautionner.
OK, qu'est-ce qui va m'arriver?
Je me fiais à tout ce qu'on me disait et non à moi.
Alors, à un moment donné, j'ai fait, c'est terminé.
Là, tu vas arrêter de te laisser influencer par ça,
par des gens que tu connais pas,
qui vont te dicter, ça va être quoi ton avenir?
Avec qui tu vas faire ta vie?
Ou qu'est-ce que tu vas faire dans ton métier
quel contrat
je me dis là, lâche, abandonne
fais-toi confiance
alors c'est de bâtir son intérieur
sa sécurité
le côté déterminé
de la vie, d'apprendre
à se faire confiance parce que j'ai été
élevée à me faire dicter quoi faire
mais moi quoi faire, comment je vais
gérer ça, quand tout a arrêté dans ma vie, j'ai été élevée à me faire dicter quoi faire. Mais moi, quoi faire? Comment je vais gérer ça?
Quand tout a arrêté dans ma vie, j'ai été déstabilisée.
Une chance, j'ai eu un enfant.
Ça m'a occupée, mais même encore là,
j'y allais par instinct.
Moi, je n'avais pas des heures où il fallait
qu'elle boive à cette heure-là,
qu'elle mange à cette heure-là.
Moi, je suis allée d'instinct avec mon enfant
et je l'ai élevée de cette façon-là.
Et tu es une artiste aussi.
Aussi.
Tu sais, une artiste, c'est aussi l'instinct.
Souvent, l'artiste n'a pas de modèle préconçu.
Il va créer son propre modèle.
Absolument.
Absolument.
Puis je me disais, à un moment donné,
il y avait l'album au maximum.
Puis là, on disait, ah oui, ça va être comme Madonna.
Non, non, mais c'est parce que Madonna, c'est Madonna.
Et Nathalie, c'est Nathalie.
Alors, je ne peux pas imiter
quelqu'un que je ne suis pas.
Alors déjà, comme l'identité
a voulu s'installer là.
Et quand même,
j'étais inspirée. J'ai dit « On s'inspire
de tout ce qui se fait des Big Gibson.
Comment je trippais, puis tout. » Puis j'avais hâte
aussi d'enlever la robe du village.
Tu comprends?
– Hé, ce robe-là, tu l'as portée combien de temps?
– Des années, écoute.
– La petite robe bleue par là?
– J'étais même obligée d'aller dans des galas
de remise de prix avec cette robe-là.
Pas que je l'ai pas aimée, cette robe-là,
mais c'est un personnage.
– C'est ça, c'est un costume, en fait.
– Bien, c'est ça. Alors, le costume,
à un moment donné, j'étais plus capable. Les cheveux, j'étais à bout deest ça. C'est un costume, en fait. C'est ça. Alors, le costume, à un moment donné, j'étais plus capable.
Les cheveux, j'étais à bout de tout ça.
À un moment donné, t'as juste le goût de...
Ah! Libérez-moi!
C'est un costume
qui te figeait dans le temps.
Il fallait pas que tu vieillisses.
Il fallait pas que tu changes
non plus physiquement.
Tu pouvais pas être la plus féminine.
Absolument pas. C'est le contraire.
Exactement.
La jeune femme dans le costume, elle avait besoin d'espace.
Exactement.
L'as-tu gardée?
Non.
Tu aurais dû quand même.
Ça a marqué.
Je n'ai rien de ça, mais il y a des fans qui se sont fait faire des robes du village.
Pour vrai?
Oui, il y en a plein.
Ah, mais t'as marqué une génération.
Ben oui. Ça, c'est un beau privilège.
Ben oui. Es-tu prête
à jouer à Ouvre ton jeu? Ah oui, non.
Alors là, tu vas renouer avec des cartes.
Je te fais brasser les cartes. Tu m'en donnes
quatre. Je vais
te lire les quatre cartes.
C'est bien dit.
Et tu vas en choisir une. Et tu vas en choisir une.
Et je vais en choisir une. Après ça, on va en piger
trois dans les jaunes.
Je ne peux pas brasser ça comme un jeu de cartes
ordinaire.
Mais oui, vas-y.
Mais non, mais ça, c'est parfait comme ça.
Alors, tu m'en donnes quatre.
Je vais tout bien... Donc, on va jouer avec
les jaunes. Après, les rouges.
Et si tu décides d'aller
vers les mauves,
tu réponds à la question que tu vas piger.
Tu pourras me poser
la question de ton choix.
Et Nathalie, ce qui est important,
avant que tu me donnes les cartes, tu as le droit
d'arrêter tout à un moment.
Tu as un joker. Si tu trouves que ça va
trop loin, si tu n'as pas envie de répondre,
moi, ça me permet de te poser toutes les questions que je veux.
Mais tu as une protection. Si tu ne veux pas pas envie de répondre, moi, ça me permet de te poser toutes les questions que je veux. Mais tu as une protection.
Si tu ne veux pas y aller,
tu sors ton joker.
C'est hot, hein?
Un jour, Michel Jasmin m'avait dit
qu'il n'y a aucune question qui est indiscrète.
Seules les réponses
le sont.
Et ça, j'aime ça. Puis moi, je n'ai jamais eu peur
des questions. Je fais des conférences
et il y a toujours une période de questions,
des périodes que j'adore.
Je laisse les gens me poser toutes les questions.
Honnêtement, j'ai toujours répondu.
Peut-être que là,
c'est pas là.
On recommence.
Vas-y.
Une dans le milieu.
Tiens, celle-là ici.
Parfait.
C'est parti.
Quelle trace veux-tu laisser?
Sur une île déserte,
tu ne pourrais te passer de...
Quel est le défaut
que tu ne voudrais donner à personne?
Il est où le bonheur?
T'en choisis une des quatre.
Tu vois, on commence.
C'est plus léger, ça va être de plus en plus intime.
OK. Eh my God, il y en de plus en plus intime. OK.
Eh my God, il y en a deux qui m'intéressent.
Mais là, il faut que j'en choisisse une.
Oui, c'est ça.
OK, je vais y aller avec celle-là.
Quelle trace veux-tu laisser?
Oui, bien, de prendre sa place.
D'oser dans la vie.
Ça, pour moi, c'est important.
Je l'ai faite. Pas pour revenir dans le passé,
parce que, regarde, tu me vois aujourd'hui,
puis je suis tellement... Je suis bien, puis je t'entends.
Mais ce que t'es aujourd'hui, c'est l'accumulation
de toutes tes expériences de vie aussi.
Absolument.
Fait que le passé fait partie du présent.
Exactement. Alors, ce que je veux laisser,
c'est la force, c'est la détermination,
puis que dans la vie, il n'y a rien d'impossible.
C'est ça que je veux laisser.
Qu'est-ce que ça a changé, Nathalie,
quand tu as décidé justement d'aller de l'avant?
Si je parle de la dénonciation.
Oui, oui.
L'avant, l'après.
Qu'est-ce que ça a changé en dedans?
Beaucoup de choses.
En dedans, c'est que je suis devenue une femme.
Et ça, je l'ai souvent dit, mais c'est ça, la vérité.
Quand j'ai dénoncé, j'avais une trentaine d'années
et j'étais une adolescente.
Carrément, je n'étais pas préparée
à la vie adulte, peu importe.
Et j'étais encore bien moins préparée
à subir
qu'est-ce qu'une dénonciation,
la suite des choses.
Alors, qu'est-ce que ça a changé à moi?
C'est que ça m'a apporté
à
prendre ma place
puis à devenir une
personne, un être humain
responsable.
Mais sur le coup, je sais que je l'étais,
mais je n'étais pas consciente que
j'étais ça. Et c'est les
années et c'est le temps
d'où vient le fait que je dis que j'adore
vieillir parce que ça m'aide tellement à comprendre
plein de choses. Puis je me dis dans la vie,
quand tu comprends, tout va mieux.
Même si c'est négatif, quand tu comprends,
tout va mieux. Alors, pour moi,
ça m'a fait grandir, ça m'a
fait évoluer, ça m'a fait comprendre.
Ça m'a amenée bien
loin. – T'es venue, as-tu l'impression
aussi que t'étais pour une fois authentique?
Ah, ça, là, ça a été...
Oui, ça, c'est un point tellement...
C'est le plus beau cadeau que j'ai pu me faire, ça.
De vivre dans ma vérité.
Voici qui je suis.
Tu sais, j'ai dû repasser devant un juge
pour faire lever l'interdite publication, tu sais.
Parce que je me disais, je savais pas trop pourquoi.
Parce qu'au début, on savait pas que c'était toi.
Ben non. Mais en fait, on disait
c'était un secret de polichinelle.
On le devinait, mais personne n'avait le droit de le nommer publiquement.
C'est interdit.
Alors j'ai levé cet interdit-là
parce que je me suis dit, ça ne fonctionne pas.
Si je continue à être
sous le sceau de la confidentialité...
Tu seras jamais libérée.
Je serai jamais libérée et je ne serai jamais
qui je suis vraiment aux yeux des gens.
Et j'avais besoin de me...
d'enlever toute cette marde-là
en dedans de moi,
puis de vivre avec...
C'était comme...
Puis je le définis souvent comme un saut en parachute.
Tu l'ouvres ton parachute,
un parachute de sécurité,
puis là, tu sais pas où tu vas atterrir.
Dans une forêt de conifères ou sous l'eau
ou dans un champ de marguerite, on ne sait pas.
Mais cela dit, je ne regrette tellement pas.
Ça a été un long et dur chemin.
Rempli de jugement, j'ai été jugée
ça a été difficile à vivre
en quoi on t'a jugée?
oh mon dieu, elle veut faire de l'argent
elle fait ça pour le cash
elle veut qu'on fasse parler d'elle
parce qu'il se passait plus rien dans sa carrière
c'est fou là
arrête donc de fermer sa gueule
arrête jamais de dire ça
ou c'est une menteuse.
Écoute, tout ce qui peut se dire aujourd'hui,
je l'ai entendu, je l'ai lu, je l'ai vécu.
J'ai trouvé ça tellement lourd, tellement difficile.
Et je ne comprenais pas.
Je ne comprenais pas.
Puis même encore aujourd'hui, il y a des jugements,
mais c'est le temps qui m'a donné raison.
Donc toutes ces années-là,
de 2004 à 2017, j'ai porté ça tout seul sur mes épaules.
Et c'est en 2017 que j'ai commencé
à vivre et à respirer
vraiment, parce que c'était lourd
à porter, ce message-là.
Et donc, c'est avec
tous les hashtags MeToo, hashtag moi aussi,
que là, je me suis dit, enfin,
je ne suis plus toute seule.
Et ça, ça a été un immense cadeau de vie.
Et c'est le temps.
Dans la vie, il faut se donner du temps.
Le temps guérit bien des affaires.
Ça n'enlève rien.
Je veux dire, j'ai accepté ce qui a été,
mais le temps m'a donné raison.
Et je me dis que dans la vie, l'être humain,
une des plus grandes quêtes,
c'est de trouver l'équilibre, mais aussi
de se donner du temps,
tu sais, d'arrêter d'être pressé,
de tout vouloir hier,
mais de vivre le moment présent.
Alors, tout ce cheminement-là m'a amenée
justement à vivre le moment présent
ici maintenant, parce que même encore, j'ai de la misère.
On a toute de la misère avec ça.
Mais tu l'as fait à 30 ans.
Si tu l'avais fait plus jeune,
aurais-tu été capable de porter ce poids-là
de la dénonciation, de ce qui vient avec?
Plus jeune? Bien, je n'étais pas là-dedans.
Tu n'étais pas là-dedans.
Non, je n'étais pas là-dedans.
C'était quoi l'élément d'avis?
C'est ma fille.
C'est ta fille, l'élément déclencheur.
Ça prend une lumière qui s'allume à un moment donné. C'est ma fille. Quand ça arrive fille, l'élément déclencheur ça prend une lumière qui s'allume
c'est ma fille, quand ça arrive à l'âge où tout a commencé
tu fais, ben voyons
t'as réalisé comment t'étais petite
ben c'est ça, puis là j'ai fait, c'est pas normal
puis là je l'ai parlé, puis là je me suis dit
voyons donc
et là on a mis des mots, parce qu'on mettait pas
des mots sur ça
sur les agressions sexuelles
sur le consentement, sur le viol.
Tu sais, c'était comme...
Ça arrivait juste aux autres, puis c'était comme...
Moi, j'avais pas vécu ça, moi, dans ma tête.
En plus, Nathalie, tu étais pas consciente.
Tu étais une enfant.
C'était quelqu'un en qui t'avais confiance.
Si ça avait été un étranger, tu sais, dans un parc,
tu sais, on a une autre notion.
Mais quand c'est quelqu'un de l'environnement,
peut-être que c'est vrai qu'à l'époque,
on ne faisait pas
de prévention. Alors qu'on
sait que la plupart des agressions se passent
par quelqu'un en qui
on a confiance.
Si l'enfant se laisse faire, c'est parce
qu'il a confiance et qu'il pense que c'est correct.
Exactement. On dit
que 8 victimes
sur 10 connaissent son agresseur.
Il y a un faible de 2 %
que ça arrive dans une rue,
dans une ruelle.
Mais la plupart du temps,
c'est commis par quelqu'un de ton entourage.
Alors, c'est ce qui trouble,
c'est ce qui installe un long silence aussi
parce que tu aimes l'entourage.
Moi, j'aime ses filles.
J'aime toute ma famille.
Alors, je me disais,
si je le dis, mes frères vont aller
les péter la gueule, puis je veux pas qu'ils fassent la prison pour lui.
Fait que, tu sais, c'était tout ça, le silence.
C'est incroyable le prouc que t'avais dans ta vie.
Ben oui, c'est énorme.
Partout où tu tournais, il y avait un blocage, dans le fond.
Il y avait comme une raison de pas le faire
qui apparaissait.
Absolument. Puis faire quoi?
Je me disais, moi, ça me prend de l'argent
si jamais je veux dénoncer, parce que
je n'étais même pas consciente que j'avais accès
au système de justice, où ça coûte
rien, où tu es aidé par
la société, où tu es un procureur
de la couronne, où tu as des policiers.
Moi, dans ma tête, ça m'aurait pris
une armée, puis beaucoup, beaucoup d'argent.
Ce que je n'avais pas, parce que c'était tout lui qui avait mon argent.
Je n'avais pas le pouvoir que c'était tout lui qui avait mon argent. Fait que je n'avais pas le pouvoir
de rien. J'étais un
grain de sable dans l'océan, tu comprends?
Alors, c'était trop lourd, tout ça.
Tu sais, je ne pouvais pas. C'était impossible.
Je ne pouvais même pas imaginer ça.
Mais tu as vécu dans un carcan.
Hé, tellement!
Je n'ai jamais été, mais je l'ai été, là.
Il était invisible, le carcan.
Mais oui, il était invisible, mais tu n'avais pas de liberté.
Non.
Je ne vivais que pour le show business.
Ça ne fait pas longtemps que tu es une femme libre.
Tellement, exactement.
C'est le fun.
C'est le fait de vieillir qui me fait triper
de réaliser et de constater tout ça.
La vie est tellement belle.
Je vois grandir ma fille. Elle veut avoir un bébé. J'ai h constater tout ça. La vie est tellement belle. Je vois grandir ma
fille. Elle veut avoir un bébé.
J'ai hâte de vivre ça. J'ai hâte d'être
une mamie. J'ai hâte. Je suis énervée.
Tu comprends? Je suis contente.
Moi, je suis contente de vivre. Le matin, je me lève.
Je suis contente. Moi, je me lève le matin et je suis
full de bonne humeur. J'aime ça.
J'aime la vie. Je vais faire mon petit cappuccino.
Je prépare le café à mon chum.
On va lui porter ça dans le lit pendant que lui, il scrolle
son cellulaire.
C'est simple de même.
La vie est belle. La vie est belle.
C'est ça. Si tu vis dans le passé,
peu importe que tu aies vécu
un accident d'auto,
peu importe ce qui peut arriver d'un drame dans une vie.
Il y en a qui perdent des enfants.
Il y en a qui font des accidents d'auto.
Moi, j'ai une de mes grandes chums qui est décédée.
L'aide médicale à mourir, j'ai vécu ça l'année passée,
le 20 août dernier.
Ça a été quelque chose.
Et elle, elle a fait un gros accident.
Elle s'est faite rentrer dedans, elle et son mari,
par un 52 pieds.
C'est un miracle qu'ils soient en vie.
Et ma fille était censée partir avec eux autres.
Donc, ma fille ne serait plus de ce monde
si elle était allée cette journée-là.
Je me souviens plus pourquoi Marie-Claude,
elle n'avait pas allé, mais il ne fallait pas qu'elle aille.
Et elle est restée marquée avec ça
toute sa vie, tu sais.
Mais elle a quand même décidé de prendre sa voiture,
de conduire, tu sais, de battre le fer
pendant qu'il est chaud. Il faut que je fasse attention
à ces ditons-là, parce que des fois, on les inverse
pour être comique.
Je ne me rends pas compte, parce que moi aussi, j'ai tendance... C'est des jokes, parce que je suisasse attention à ces ditons-là parce que des fois, on les inverse. Moi, ça se pourrait que je ne m'en rende pas compte
parce que moi aussi, j'ai tendance...
C'est des jokes parce que je suis un clown dans la vie.
Il faut battre son père pendant qu'il est chaud.
Oui, c'est ça.
Il va aussi des fois...
On ne va pas avec le dos de la cuillère,
le dos de la main morte.
OK, donc tu as tes proverbes à toi.
On pourrait faire le lexique de Nathalie
après le village de Nathalie.
Écoute, ce serait très drôle. Mon chum, il est meilleur
que moi. Il bat tous les records,
les pérennismes et compagnie de ce monde.
Les vies, il les bat toutes.
Je les avais toutes notées dans mon ciel.
L'humour, ça désamorce.
L'humour, ça sauve des vies.
On comprend pourquoi
que les humoristes font tant d'argent
parce que les gens s'en vont en thérapie.
Oui, puis souvent, ils parlent d'eux.
Leur premier sujet, c'est eux-mêmes.
Il faut être capable de rire de soi.
Mais là, tu parlais quand même de l'aide médicale à mourir.
Donc, l'accident a fait qu'elle n'était plus capable
de vivre dans l'état dans lequel elle était.
Ce n'est pas là que ça s'est passé.
C'est beaucoup plus tard.
Elle était venue à mon érablière
dans le temps que j'avais la cabane à sucre
et elle a fait une crise de cœur
là, à ma cabane.
Je capotais. Elle, cette
femme-là, Ginette, que j'appelle mon
ange aujourd'hui, elle, c'était
la première amie qui
m'a offert une écoute de
qualité, qui
prenait le temps d'écouter ce que
j'avais à dire. Alors, c'était
ma grande confidente. Je n'y avais jamais
parlé de ce que j'avais vécu dans le passé, mais c'était...
Elle avait une grande capacité.
Elle écrivait merveilleusement bien.
Et donc, c'est suite
à son problème
de cœur. Ils l'ont transférée à
Chahoui. Après ça, tout de suite, l'Institut de
cardiologie de Montréal. Et c'est depuis ce temps-là
qu'elle a eu de la difficulté.
Mais il l'appelait la miraculée parce qu'elle était sa coche,
elle suivait tout.
Et finalement, elle a quand même vécu plusieurs années après.
Mais ensuite, l'Alzheimer commençait à s'installer dans son quotidien.
Alors, ça devenait insupportable.
Elle avait des problèmes aussi de santé.
Son cœur était très faible.
Elle n'avait plus de qualité de vie.
– Puis est-ce que tu as accepté? – Oui.
– OK. Elle a eu accès puis tu as accepté. Comment tu as vécu ça?
– Eh, c'est bol!
C'était quelque chose. Parce que, tu sais,
on l'aimait toutes, là. On l'aimait
toutes assez pour la laisser partir. Puis son mari,
Maurice, il disait, tu sais,
je t'aime assez pour te laisser partir.
Tu sais, c'était quelque chose, là. Fait que
on a pris un verre de champagne
avec ses enfants.
On n'était pas beaucoup.
Il y avait ses deux fils,
une de ses brues, il y avait son mari,
il y avait Ève et moi.
Elle se faisait des années qu'elle n'avait pas bu de champagne.
Ève et moi, on a eu la chirurgie bariatrique,
mais on a fait un petit spécial pour elle.
On l'a dégusté.
Parce que tu ne peux pas boire de pétillant.
Non, aucune bulle.
Et ça a été une exception pour elle,
puis ça a été un moment extraordinaire.
Mais tu sais, elle m'avait demandé
de chanter.
Et elle avait tout choisi.
Quand...
Parce que Maudit a dit,
« As-tu des idées de chansons? »
Elle m'avait suggéré des idées.
J'ai dit, j'en ai une.
Elle a suggéré que j'ai déjà repris il y a plusieurs années.
C'est Starfilante.
Et c'est une chanson vraiment qui est faite pour ça.
Et elle avait choisi de la mettre
pendant qu'elle se faisait shooter le stock.
Alors, j'ai vécu ça en chantant.
J'ai chanté de peine et de misère.
Puis à un moment donné, j'ai dit,
« Hey, là, je la regarde regarde, puis quelle force que ça prend
de demander l'aide médicale à mourir
puis de tout organiser ta mort.
Mais je pense que c'est ça que la vie a offert aussi comme cadeau
parce que c'était une femme exceptionnelle.
Elle aurait pu mourir dans son accident d'auto,
elle aurait pu mourir à ma cabane,
mais la vie lui a donné le choix de décider sa date,
qui était le 20 août dernier.
C'est clair qu'on va toujours se souvenir de ça,
mais c'était un moment quand le médecin dit
« Mes sympathies,
bien là, ça éclate. »
J'ai accueilli ses fils. Je connaissais ses fils
depuis qu'ils étaient tout petits.
C'était quelque chose à vivre.
Mais de voir l'amour
qui entoure tout ça,
le côté humain des médecins.
Parce que tu ne peux pas recevoir l'aide médicale à mourir demain.
Il faut qu'il y ait vraiment des raisons hyper logiques.
Donc, une batterie de tests, c'était tout là aussi.
Quand tu as annoncé la date?
Premièrement, elle n'osait pas me demander
d'être là.
Alors moi, j'ai dit
j'ai quelque chose
à te demander. Puis tu sais, je ne voulais pas
avoir l'air de...
Tu ne voulais pas t'imposer.
Oui, c'est ça. Tu ne veux pas.
Alors, j'ai dit, mais j'aimerais ça être là.
Puis là, elle m'a regardée.
T'es sérieuse?
oui
puis là elle s'est mis à pleurer
elle a dit je suis jamais j'aurais osé te le demander
mais elle a dit c'est le plus beau cadeau que tu peux me faire
fait que j'étais contente d'avoir
osé
et demandé
et là bien elle a dit j'aimerais ça qu'elle soit là aussi
parce qu'elle était très proche d'Eve
elle lui a enseigné aussi des cours privés à la maison Et là, elle a dit, j'aimerais ça qu'Ève soit là aussi, parce qu'elle était très proche d'Ève.
Elle lui a enseigné aussi des cours privés à la maison.
Ça a été des beaux moments, mais ça a été douloureux parce qu'on perd quelqu'un qu'on aime.
Mais quand tu vois quelqu'un souffrir,
tout ce que tu veux, c'est que ça arrête.
Toi aussi, elle, aujourd'hui, ma belle Gigi.
C'est quelque chose, non, comment?
Moi, oui, effectivement, c'es au ciel aujourd'hui, ma belle Gigi. » C'est quelque chose, hein, quand même? Moi, oui. Oui, effectivement.
C'est... c'est fort.
Tu parles de traces.
On pense souvent à la mort.
C'est dans la question « Quelle trace veux-tu laisser? »
On a toujours l'impression, c'est après la mort
qu'on veut laisser une trace.
Mais toi, t'en as déjà laissé une
avec ta dénonciation.
T'en as probablement laissé d'autres,
mais c'est une trace importante.
Et ça, t'es fière. laissé d'autres, mais c'est une trace importante. Et ça, tu es fière?
Ah, très fière.
Pour les femmes, pour les femmes,
de l'avoir fait pour les femmes,
mais pour aussi ma fille et tous nos enfants.
Tu sais, moi, j'aurais tellement aimé
que quelqu'un me guide, me mette en garde,
use de prévention, de sensibilisation
pour me dire
que ce n'est pas correct, ça.
On vient d'une génération tellement
silencieuse, tellement
où nos parents en ont vécu.
En tout cas, ma mère, j'ai appris qu'elle n'a vécu
des affaires. Puis qu'elle ne m'a jamais
partagé. Je l'ai appris par ricochet.
Je n'irai pas plus loin,
mais j'ai compris beaucoup, beaucoup de choses.
Ma mère, c'est une femme forte.
Elle a eu sept enfants, neuf grossesses.
Elle en a perdu deux à la naissance aussi.
Et écoute, c'est...
Maman, c'est maman, puis je l'aime d'amour.
Mon ange, mon archange, Gabriel.
Gabriel, vraiment, en plus, ça s'appelle Gabriel.
Oui.
Alors maintenant, je vais choisir une question.
Je vais te poser
cette question-là parce que depuis tantôt,
t'es hyper positive.
Quel est le défaut que tu ne voudrais
donner à personne? As-tu un défaut
que tu dis, ça, j'ai pas envie?
Je voudrais pas que quelqu'un d'autre ait ça.
Écoute, je n'ai pas de défaut.
T'as pas de défaut. C'est ça, depuis tantôt, je t'écoute.
Va voir avec ça si t'as un seul défaut.
J'ai plein de défauts. J'ai eu le défaut, c'est ça que je t'écoute. Va voir avec ça si t'as un seul défaut. J'ai
plein de défauts, tu sais.
J'ai eu le défaut d'être traîneuse
dans la vie, tu sais, puis j'ai l'impression que
ma vie, là, et mon
espace vital, ma maison,
mon appart, peu importe,
était
le reflet
de mon
état psychologique
et mon état d'âme.
Tout vrai garde-robe,
c'était le fouillis, mais tout était beau.
Aujourd'hui,
viens chez nous. Ouvre mon garde-robe,
après un moment, j'ai un beau walk-in.
Je vais se boire un walk-in.
Et dans mes tiroirs,
tout est clean.
C'est pas parfait,
mais je vois clair
maintenant dans ma vie.
Alors ça, je voudrais pas laisser ça
comme défaut d'être traîneux
parce que c'est tellement le fun de voir clair
dans sa vie, dans son quotidien.
Mais le ménage, c'est fait dans tous les sens
de ma vie.
As-tu tes petites rechutes des fois?
Quand j'ai des rechutes de traînage,
ça me gosse
vraiment profondément. Là, j'ai
un toque déplaisant
que...
Tu sais, mettons, je pars de la maison,
mais là, je vais tout ranger
avant de partir. Je vais faire ma vaisselle. Je veux pas
revenir dans un bordel. Ça ne me tente pas.
Mais ça, ça peut être déplaisant
et ça peut être lourd à la longue à porter.
Des fois, mon chum me dit,
« Là, chérie, calvaire, c'est pas grave,
que le coussin soit le même
ou que la doudou soit pas placée comme pot sur le sofa. »
Ça m'énerve.
Alors ça, pour moi, ça peut devenir un défaut lourd à porter.
Mais en même temps, au fur et à mesure, je ramasse.
J'ai besoin de voir clair.
– T'étais pas comme ça avant? Ah non.
Non. Je cachais bien des affaires avant.
Mais là, je ne cache plus rien.
Tu cachais des affaires chez vous? Non, mais dans le sens
que, tu sais, mettons, quelqu'un arrivait
là où, tu sais, je me disais... Tu camouflais.
Je camouflais. C'est ça. Tu sais, là,
de la poussière en dessous du tapis, j'en ai mis de ça.
Tu comprends? Je n'avais pas le temps.
C'était bien beau, mais tant que tu ne bougeais rien. Exactement. Ça te ressemblait pas le temps. C'était bien beau, mais tant que tu ne bougeais rien.
Exactement. Ça te ressemblait. Absolument.
C'était bien beau, mais tant qu'on ne posait pas trop de questions.
Exactement. Je ne fouille pas dans mes affaires.
À un moment donné, j'ai eu l'idée et je ne l'ai jamais faite.
Tu sais, tu vas dans la salle de bain,
quelqu'un est tout le temps curieux d'ouvrir une porte ou de regarder
des affaires. Moi, je vais mettre des billes
partout. Si quelqu'un ouvre l'armoire,
tu viens de ça.
Fait que tu vas refermer tout de suite la porte
et tu vas... Mais tu fais pas!
Non, j'ai jamais fait! Je voudrais tellement
le faire de mettre plein de billes
dans un armoire que t'es sûr que si
t'ouvres l'armoire, toutes les billes vont tomber
à terre. Fait que tu pognes la personne.
Et tu pognes la personne flat foot.
On peut pas dire...
Mais tu fais ça, t'ouvrir
les portes dans la salle de bain?
Ça m'est déjà arrivé.
Qu'est-ce que tu cherches quand tu fais ça?
J'ai jamais fait ça.
Quand je fais ça...
Mettons que les cellulaires n'existaient pas,
tu ne cherchais pas un journal à lire.
Je veux dire, dans la salle de bain...
D'aller fouiller.
Je n'ai pas fouillé, mais j'ai toujours eu peur, moi,
que les gens fouillent dans ma maison.
OK, mais pourtant, tu as de nombreuses familles.
Tu sais, des fois, les gens qui viennent d'un paquet,
quand il y a plein d'enfants, c'est le contraire.
Ils sont habitués à ce que les autres
viennent déranger leurs affaires, mais pas toi.
Tu protégeais tes affaires.
Oui, oui, moi, je protégeais.
Mais c'est comme si tu cachais tout le temps quelque chose.
Bien, c'est ça.
C'est le reflet de ma vie.
C'est le reflet de ma vie.
C'est intéressant, ça.
Oui, mais aujourd'hui, c'est plus ça, là.
Tu peux tout ouvrir, puis je vais être en paix.
Mais je voulais pas que personne ouvre des tiroirs.
Mais tu restes quand même un petit tiroir
avec des affaires cachées.
T'as-tu quand même encore...
On a tous comme notre...
Comment on dit ça?
Un petit jardin secret. Oui, un jardin secret. T'as-tu quand même encore... On a tous comme notre... Comment on dit ça? Un petit jardin secret.
T'as-tu quand même encore un petit jardin secret?
Honnêtement,
non.
T'as plus ça?
Non, j'ai plus rien à cacher.
Moi, je...
Je peux pas...
J'ai caché quelque chose
de gros pendant tellement d'années qu'aujourd'hui je vis dans la légèreté
mais tu sais
à 54 ans
je peux-tu te compter un fiert que
c'est rough la sexualité
ça m'intéresse donc bien tout d'un coup
ça m'intéresse depuis le début
mais là je t'ai jamais entendu parler de ta vie sexuelle
ben là c'est tellement mort
ben voyons donc comment ça
comment c'était avant on va aller voir comment c'était avant.
Ben avant, c'était bien.
Vraiment super active.
Dans le sens avec mon mari et tout.
T'avais une bonne libido.
Ouais, ouais. Disons que oui.
Je peux dire, là, il y a eu des hauts et des bas
dans la vie.
Mais je vais dire, la cinquantaine
apporte son lot de problématiques et là
je suis officiellement en ménopause
j'étais longtemps en pré
et là je suis en ménopause
et là je parle à mon médecin
mon docteur qui est une femme extraordinaire
je l'aime tellement
elle me dit
je lui dis là, peux-tu prendre de quoi
j'ai dit là, pas au petit
j'ai dit moi j'ai zéro je n'ai pas le pot petit. J'ai zéro.
Je n'ai pas le goût d'aller voir ailleurs.
Je n'ai pas envie.
Tu n'as pas le désir.
J'ai zéro désir.
Mais ça ne touche pas l'amour.
C'est ça qui est mélangeant.
Ce n'est pas une question d'amour.
Tu ne veux pas que l'autre pense que tu ne l'aimes pas.
Mais en même temps,
le désir sexuel n'est pas là.
Moi, j'ai le désir de la tendresse.
Parce que, je vais dire les vraies affaires,
il y a beaucoup de choses actuellement de mon passé
qui me reviennent en ce qui a trait à cet aspect-là.
C'est déroulant.
Exactement. J'en ai eu dans ma vie.
Mais là, on dirait que c'est pire que c'était.
Et j'ai un peu de difficulté,
fait qu'il y a ça, mais à la base aussi,
je pense que la ménopause
joue un rôle à ça.
Mais j'ai des flashbacks quand il se passe quelque chose.
Et là, ça, c'est récurrent, là.
Fait que ça, c'est plate.
Alors, je me dis, là, je faudrait peut-être
que je pense à aller consulter.
Tu sais, je le dis dans mes conférences
je parle pas de ça nécessairement dans mes conférences
mais je suggère tout le temps aux gens
aller chercher de l'aide
si vous avez un problème, quoi que ce soit
pis d'en parler, de nommer les choses
moi mon chum il sait les vies
pis je lui dis franchement
du moins si à mon âge j'ai moins de goût
mais on partage, on en parle
pis moi je suggère tellement au couple
de parler de ça
parce que c'est un aspect qui peut faire
complètement...
Une séparation.
Mais c'est pas si facile d'en parler non plus.
Non, mais...
Mais c'est important de le faire.
On est rendus là.
Moi, je pense que quand on nomme,
quand on dit les choses,
je trouve que c'est tellement... C'est un poids
qui s'enlève parce que la femme porte
beaucoup ça. L'homme aussi,
parce que l'homme, la testostérone,
un homme, c'est fort, un homme.
Alors, il y a tellement des stéréotypes.
On est comme poigné dans des images
et que ça, veut, veut pas, ça vient
jouer dans le couple, ça vient jouer dans
le quotidien, ça vient jouer. Mais est-ce qu'on peut,
à un moment donné, en arriver à la tendresse?
À se coller sans
que l'autre pense que tu veux faire
la sexualité?
Alors, pour moi, l'amour se fait le matin
en se levant. Moi, j'apporte le café
à mon chum, je prends soin de mon chum,
je m'assure qu'il est correct, qu'est-ce que t'as le goût de manger
pour souper à soir, qu'est-ce que t'aimerais que je te fasse?
Hé, t'aimerais-tu ça une gâterie? Je me dérange pas de sortir, je m'assure qu'il est correct. Qu'est-ce que t'as le goût de manger pour souper à ce soir? Qu'est-ce que t'aimerais que je te fasse? T'aimerais-tu ça une gâterie?
Ne me dérange pas de sortir, je vais prendre le charme.
Même si c'est 10 heures le soir, je vais y aller au dépanneur.
Tu prends soin. Je prends soin.
Et pour moi, c'est important, c'est une
forme d'amour, ça.
La vie de couple
ne se résume pas seulement
au sexe.
En fait, le sexe dans le couple, il faut qu'il y ait
une bonne communication pour que les attentes soient comprises
de l'un et de l'autre.
Quand on ne se comprend pas,
il y a une distance,
mais il faut être capable de se parler de ça.
Bien oui. Moi, je trouve que c'est la clé.
On vit dans un monde de communication,
Marie-Claude, tu le sais,
puis on ne communique pas.
Et même, je vais te dire, des fois,
je suis dans le bureau en bas,
puis mon chum me texte, il est en haut. Des fois, je suis en le bureau en bas et mon chum me texte.
Il est en haut.
Le texte, ça n'a plus de bon sens.
Les cellulaires,
je suis en train de...
Je me dis qu'on a pogné la cellulose.
Tu as raison.
Les moticons, c'est quand même...
Le petit bonhomme qui donne un bec,
ce n'est pas un vrai bec.
Tu t'envoies un coeur.
C'est une attention, mais c'est quand même pas un vrai bec. – Bien. – Tu sais, tu t'envoies un cœur. – C'est ça. – C'est quand même
une attention, mais c'est dans la même maison.
– Exact. – Tu sais, c'est
une autre façon de le montrer en vrai encore.
– Absolument. Tu sais, c'est sûr, je fais de la radio,
je la fais dans le sol, fait que c'est sûr que des fois,
ils vont me texter, puis c'est logique qu'ils le fassent.
Mais des fois, je me dis, merde, on peut-tu prendre
nos petites pattes, monter, ou toi, tu descends,
ou se toucher. – Se toucher, parce que même
si ta libido est plus basse,
le toucher reste important.
Ben tellement.
Quand t'es en couple.
Ben oui, ben oui.
Puis c'est ça, la tendresse.
Tu sais, Ginette l'a chanté.
Fais-moi la tendresse, l'amour sans chagrin.
En tout cas, je connais pas tout le texte,
mais quelle belle chanson.
Fais-moi la tendresse.
C'est comme l'autre jour, je parlais avec Mélanie Ménard,
qu'on connaît bien.
Je disais qu'il y avait un terme qui commençait à me fatiguer
dans notre environnement, dans notre quotidien,
dans notre société.
Ah, check comment elle est sexy, elle.
Est-ce qu'on peut changer sexy, sexe? Là, peut-être
qu'il y en a qui vont dire, ben là, elle capote,
là, c'est mort, là, franchement, elle exagère pas.
Non, mais y a-tu une autre façon de dire
qu'une femme est sexy? Est-ce qu'on peut
lui dire, elle est
vraiment séduisante.
Regarde la belle femme, elle est bien habillée,
elle a de la classe, elle est séduisante.
Ça me séduit de
l'avoir. Ou même pour une femme envers un homme, tu sais.
Alors, moi, je trouve qu'il y a un petit travail,
un petit job à se faire là, tu sais,
que ton mari te dise, wow, que t'es sexy.
Ça, pour moi, ça en dit long.
Tu comprends? C'est comme j'ai un désir.
Alors qu'un étranger va te dire ça,
il y a quelque chose...
Je comprends, c'est quand il y a une distance,
t'es séduisante.
C'est ça. T'es magnifique. Des fois, j'ai des amis,
je dis « Wow! » T'es donc bien belle.
Ben oui, c'est ça.
T'es belle. J'adore ton style. Je te trouve
ravissante. Tu comprends-tu
ce que je veux dire? Oui.
Je comprends ton mot « sexy ».
T'es-tu d'accord avec moi que des fois, on ne prend pas le temps
de le dire aussi? Bien oui.
Tu sais, se le dire, wow!
Hey, qu'est-ce que t'as fait aujourd'hui? C'est incroyable.
Tu sais, il y a des journées, tu vois des amis, tu dis,
il s'est passé quelque chose. Oui, absolument.
Puis c'est vrai qu'il faut le dire, ça. Il faut le dire,
mais des fois, on n'ose pas de perdre de blessés
ou de dire peut-être que, tu sais, il y a une conversation
avec l'autre chum qui dit, oui, peut-être que tu devrais un petit peu
plus t'arranger. Peut-être que tu devrais, puis que là,
à un moment donné, bang, ça arrive.
Comment la personne va recevoir ça?
Mais moi, quand je vois une belle femme,
je la trouve belle. Mon Dieu, t'es donc bien belle.
Moi aussi, j'aime ça dire ça. J'ai un gars aussi,
je vais dire, t'es donc...
Il est beau comme un coeur.
Quand tu regardes un coeur, c'est tellement lettre.
Quand tu regardes un vrai coeur, tu me dis...
Un vrai coeur. Oui, oui, pas le coeur le même,
le vrai coeur.
Tantôt, t' as parlé de consulter.
Est-ce que c'est quelque chose que tu fais régulièrement?
Moi, j'ai consulté beaucoup, beaucoup dans ma vie.
Et je réalise qu'il faudrait que j'y retourne.
Parce qu'à un moment donné, je me suis dit,
là, tu as à peu près consulté 10 ans de ta vie
avec psychologue, psychiatre,
dans les centres d'Aïka, d'aide, et compagnie.
Je me dis, va pratiquer.
Ce que tu es allé chercher,
mets-le en pratique.
Tu peux pas tout le temps fonctionner avec une béquille
parce que pour moi, c'était ça.
Parce que pour moi, d'emblée,
tu vas pas consulter parce que
t'as pas besoin de consulter, t'es pas folle.
Mais c'est pas parce que tu consultes
que t'es fou. T'es quand même en chocter, t'es pas folle. Mais c'est pas parce que tu consultes que t'es fou, là. Wow!
T'es quand même en choc post-traumatique.
Ben, absolument.
Et un choc post-traumatique, ben, faut que tu reconsultes
quand ça revient, là.
Parce que ce que tu dis, moi, ça vient me chercher.
Nathalie, ça me touche beaucoup quand tu dis ça.
J'ai encore des relents, des moments.
Quand je suis en intimité,
ça me revient.
Si tu peux alléger ça,
parce que c'est pas facile à vivre.
Non, non, c'est pas le fun. C'est vraiment
pas le fun. Et, tu sais,
je comprends. Je comprends
parce que je la comprends, la problématique.
Et d'où vient l'importance quand on dit que c'est
un crime, un des crimes les plus
graves de notre société et que ça brise
des vies par la suite
des choses. Tu sais, La façon que tu élèves
tes enfants. Moi, j'ai
surprotégé ma fille.
C'est épouvantable. Il y en a qui disaient dans ma famille
« Voyons, ça n'a pas de bon sens.
Tu vas en faire une petite niaiseuse.
Ma fille
est loin d'être cave.
Elle est hyper brillante. »
Mais est-ce que c'était aussi
la seule chose que tu contrôlais?
Prendre soin de ta fille.
Absolument.
Ta sécurité était là. C'est ton nid à toi?
Ah bien oui.
Je pense qu'un va pas sans l'autre.
D'après moi, c'est comme...
C'est d'une évidence.
J'ai un instinct maternel
tellement fort.
Et je me suis dit, moi,
on m'a pas protégée.
Ce n'est pas vrai que je vais recréer la même chose
chez mon enfant, ma fille, ma petite fille.
Alors, oui, je l'ai surprotégée.
Puis, je me faisais juger par rapport à ma surprotection.
Mais c'était normal.
Quand je suis allée voir un psychologue, une psychiatre,
ils m'ont dit, Oui, mais Nathalie,
t'es tout à fait normale.
Tu sais, selon ton
vécu... » C'est parce que les gens ne savaient pas
tout de ton vécu non plus.
Ben absolument, je ne parlais pas. Je ne peux pas
leur en vouloir non plus.
Comme on t'a tout le temps dit quoi faire et comment le faire,
c'est la première fois que tu avais une liberté
de faire comme tu le voulais.
C'était mon bébé, mon enfant, ma fille.
J'ai compris vite aussi qu'un enfant,
tu le mets au monde, il ne t'appartient pas.
Il ne t'est que prêté.
Mais n'empêche que c'est ma fille.
Elle a une mère, moi j'ai un enfant.
Il y en a une sur 8 milliards d'êtres humains sur Terre
qui m'appelle maman, puis c'est ma fille.
Alors pour moi, ce mot-là,
maman, veut dire
tellement gros, là.
C'est un mot d'amour immense.
À chaque fois que j'entends ce mot-là,
c'est doux à mes oreilles. C'est une musique.
Tu sais, maman, là, elle m'appelle sa
petite-mère.
Puis, sais-tu quoi?
Ah, je vais te faire une confidence.
Elle a revu son père
après 15 ans.
Et ça s'est passé comment?
De façon extraordinaire.
Tu sais, l'évolution,
parce que ça n'a pas toujours été facile avec son père,
mais son père a 60 ans.
Il a vieilli.
Il a compris.
Il a amélioré sa vie beaucoup.
Et il a fait les premiers
pas. À un moment donné, ça s'est fait un petit
peu ici et là, je dirais
au cours des dix dernières années.
Et c'est sûr qu'on avait un peu peur,
tu sais. On était stressés, toutes les deux.
On se parlait beaucoup. Puis là, à un moment donné, j'ai dit,
« Regarde, Ève, lâche prise.
Je vais faire la même chose. »
Puis c'était elle qui a donné le rendez-vous.
« T'as pas là, mais il a été là au rendez-vous.
Il est arrivé avec un gros bouquet de fleurs.
Écoute, si tu peux, tu m'enverras des photos. »
Elle était avec sa conjointe qui est depuis toutes ces années-là.
Et ça s'est magnifiquement bien passé.
Ça, ça doit alléger quelque chose même pour toi.
Bien, tu sais, j'aurais pu être...
Et c'est là que je salue l'évolution,
la compréhension de la vie, laisser le temps
guérir, laisser la chance
au coureur, qu'il n'y ait personne de parfait
sur cette Terre, sur la planète.
Et, tu sais, son père,
bien, ça n'a rien.
Lévi, il a été son père
toutes ces années-là. Il a été présent,
mais présent. Puis, il demande encore des conseils à Lévi. Puis, elle adore Lévi. Puis, Lévi, il a été son père toutes ces années-là. Il a été présent, mais présent.
Il demande encore des conseils à Lévi.
Elle adore Lévi. Lévi adore Ève.
Mais c'est important.
Elle était heureuse.
Moi, c'est ce que je veux dans la vie.
C'est mon bébé.
Ça a été mon bébé longtemps.
Mais mon bébé a un père biologique.
Je me dis qu'il faut ouvrir.
On a juste une vie à vivre.
Puis, veux, veux pas, dans son petit cœur, elle,
il manquait un bout de son casse-tête.
Elle a 10 000 morceaux.
Et qu'elle l'a retrouvé.
Fait qu'on laisse aller les choses.
Tranquillement, pas vite.
Mais c'est le fun. Je suis contente. C'est un nœud qui se dénoue.
Oui, puis je pense que c'est ça, grandir aussi
dans notre être, dans notre âme, dans notre tête,
dans l'expérience de vie.
Ça amène à tout ça, tu sais.
Puis, tu sais, j'en parle parce que j'ai tellement vu
lors de mes conférences des mères qui ont dit,
« Moi, ma fille, elle ne me parle plus. »
Là, c'est sûr que ça s'est passé plus au niveau
paternel du côté de Ève, mais quand même,
c'est arrivé.
Ils ont eu des beaux moments ensemble quand même
dans leur vie.
J'étais tellement contente
parce qu'à un moment donné, il a dit
« Je tiens à dire
que tu as vraiment été désirée. »
Alors, pour moi,
ça, ça a été beau parce que c'est vrai.
Écoute, Marie-Claude, ça a tellement
pris de temps avant que je tombe enceinte
que m'en est après une relation, ce que je faisais.
C'est épouvantable.
Mets pas ça comme teaser dans le reel.
Mais je m'enlevais tard dans les heures pour être
sûre que tout son sperme
rentre comme il faut pour être sûre
de tomber enceinte parce que ça n'arrivait pas.
Ah, t'as eu de la misère à tomber enceinte.
Oui.
Je ne savais pas que tu avais essayé longtemps.
Ça va loin. On a dit des affaires avec toi,
ça n'a pas de bon sens.
On est juste dans les questions vertes, je te rappelle.
Il reste encore les jaunes et les rouges.
Oui, c'est sûr.
On est quand même rendus très intimes.
Oui.
Mais c'est une réalité.
Il y a plein de femmes qui vivent ça.
Tellement de femmes qui font ça, Nathalie.
C'est ça que je dis qu'il faut le dire. Il faut arrêter d'avoir peur du jugement.
Non, parce qu'on vit plein d'affaires.
Depuis que j'ai commencé à faire le podcast,
ça fait pas si longtemps, mais
il y a tellement d'invités qui m'ont parlé de ça,
cette difficulté-là à tomber enceinte.
Mais ce désir-là de vouloir
tomber enceinte,
qui est plus grand que tout.
– Ah oui, moi, là, c'était...
J'ai l'impression que, tu sais, on dit que, bon,
on arrive sur Terre, on a une mission à faire.
Moi, je crois à ça beaucoup.
Souvent, je me suis dit, pourquoi moi?
C'est parce que t'as un message à porter important,
alors qu'il est celui-ci.
Et que ça me prenait un enfant pour m'éveiller,
pour me faire grandir,
pour me faire devenir une adulte responsable,
une femme et une mère responsable.
Alors, ça prenait cette petite tête-là.
C'est probablement pour ça que j'ai travaillé fort.
Puis je me suis dit un jour, là, ça va être la bonne.
Je vais me lever les pattes, puis ça va pogner solide.
Ça va pogner. Il y aura plus de chance, en tout cas, que ça pogne.
Bien, ça a marché. C'est après ça que ça a marché.
Puis elle a su qu'elle était désirée.
Autant par son père que par toi.
Elle le savait déjà, évidemment.
Oui, mais j'ai trouvé ça beau
qu'il dise ça.
Puis qu'elle sente que même si ça ne nous a jamais vus
ensemble, puis que ça a été longtemps la guerre,
que là, je suis contente
qu'elle puisse vivre ça.
Puis tout en douceur, avec pas la mère
qui dit, ah bien là,
c'est sûr qu'au début, j'étais un petit peu de même.
Là, j'espère que tu iras pas faire du bateau
avec lui la fin de semaine prochaine.
Tu sais, et là, j'ai fait,
mais qu'est-ce que t'es en train de dire là?
Peux-tu bien me dire
à quoi t'as pensé?
C'est pas ça, mais ton enfant,
donne-y la liberté.
C'est une adulte, là.
Fait que j'ai dit, je suis désolée.
Je m'excuse.
Fait que tu fais encore du chemin.
Bien oui.
Tu avances encore.
Bien certainement.
Puis je pense qu'on avance jusqu'à la fin.
Quand on regarde notre belle Jeannette.
Ah, bien je sais.
Mais c'est beau de t'entendre.
Parce que tu fais en sorte
qu'elle n'aura pas de conflit de loyauté,
parce que tu vois les enfants,
ils vivent ça, peu importe l'âge que t'as.
Absolument. Tu sais, de savoir que t'es avec un parent,
l'autre parent n'est pas content, c'est que l'enfant
n'est jamais bien. Bien, alors, si t'aimes ton enfant
comme du monde, sois en paix.
Exactement. Et laisse aller. Fais confiance.
La séparation, c'est une décision d'adulte.
Voilà, exactement, puis il faut tellement
pas, puis mon mari et moi, on a tellement vécu, lui,
avec une séparation de son ex,
et on a vécu l'enfer, là, tu sais,
où les enfants étaient pris comme boucliers humains.
On a vécu des choses atroces, tu sais.
Il a été coupé de ses enfants.
On a dû prendre des décisions de se retirer du dossier
pour, justement, protéger ses enfants.
Puis c'était épouvantable.
Alors, tu veux pas que tes enfants vivent ça.
Tu sais, on les met au monde pour les élever, leur donner le meilleur de nous-mêmes,
pas le pire de nous.
Des fois, c'est les émotions, la colère. Il y a beaucoup de choses
qu'il faut apaiser. Grandir encore,
vieillir est un des plus beaux cadeaux
que la vie peut nous offrir. On va la retenir,
cette phrase-là, Nathalie Simard.
C'est une phrase qui est le fun, c'est-à-dire
parce qu'on a tellement peur
souvent de vieillir.
On associe tellement des choses négatives à vieillir.
Il y a beaucoup de positives.
Premièrement, vieillir, c'est de dire qu'on est vivant.
Absolument.
C'est la première chose.
Quelqu'un qui est décédé ne vieillira plus.
Combien il voudrait revenir et dire
« Moi, je veux avoir le droit de vieillir. »
Et nous, on est là encore.
Il faut en profiter.
Tu es prête à passer au niveau jaune?
Alors tu les brasses comme tantôt, tu les mélanges
et tu m'en donnes trois.
Le vert, c'est go.
Puis le jaune, on ralentit.
Et là, tu m'en donnes trois.
Je vais te les lire, tu vas en choisir une
et je vais encore en choisir une dans les jaunes.
Là, il y en a un peu moins de cartes.
On a six cartes.
Il est tabarouette, toi, puis qui as tes cartes.
Chaque jeu
est fait pour l'inviter, tu sais.
Pour vrai? Oui, oui, oui. C'est ton jeu.
D'ailleurs, tu vas partir avec ton jeu.
J'en ai trois. J'en ai juste besoin de trois.
Oui, oui, tu vas partir avec ton jeu après.
Ah ben, ah ben. Alors, j'y vais.
Quelle importance donnes-tu au regard des autres?
Pour être bien avec moi,
je dois. Quelle est ta définitiontu au regard des autres? Pour être bien avec moi, je dois.
Quelle est ta définition d'une relation saine?
Ah, je vais y aller avec celle-là.
Quelle importance donnes-tu au regard des autres?
Beaucoup moins qu'avant.
Aujourd'hui, le ridicule ne tue pas.
Ma mère me disait tout le temps,
si on ne vaut pas une risée,
on ne vaut pas grand-chose. »
Et le fait d'avoir parlé,
je reviens là-dessus,
parce que c'est qui je suis aujourd'hui,
le fait d'avoir dénoncé de ne faire qu'un
ne m'aurait jamais amenée
à accepter à faire sortir moi d'ici,
par exemple, que tu as une caméra d'en face,
que tu te réveilles à 7 heures le matin,
tu es tout couetté,
tu es magané,
tu n'es pas maquillé.
Et pour moi, ça a été comme encore un autre pas de délivrance
de dire voilà qui je suis.
Et donc,
je réalise que les gens aiment cet aspect-là
aussi du naturel.
L'autre jour, j'ai fait une vidéo
TikTok où je me suis appris avec mon chum,
on était en train de faire des pâtes tout couettées,
pas arrangées. On entrait, puis on prenait un petit vat de vin.
Je disais, let's go, on se fait un TikTok.
On partage ça avec les gens, tu sais.
Faut pas avoir peur du ridicule.
Puis merci, Ricardo, on fait des pâtes.
C'est rien de plus facile à faire.
C'était le fun, tu sais.
Puis les gens aiment ça.
Je sais pas combien de milliers de vues.
Et c'est ça, la vie, c'est d'arrêter.
Tu sais, on a été élevés avec...
On est dans la vague Barbie, là, actuellement.
Ah, bien oui, c'est fou, ça.
La perfection, le rose, le beau petit bodé,
le sea can, tout ça.
Je l'ai pas vu encore.
Et donc, on a été élevés avec des beaux directs qui courent
sur la beach, puis qui est parfaite
puis que dans ce temps-là on ne savait pas
qu'elle avait passé sous le bistouri parce qu'on ne savait même pas
que ça existait, de se faire remonter
sain, de se faire faire de la liposuction
de l'abdominoplastie
de se faire gonfler les joues, gonfler les lèvres
hé, ça a sorti de même
de la maman de
Brooke Shield ou de je sais pas, c'est la sortie de même, toi, de la maman de Brooke Shield
ou de je sais pas qui.
C'est incroyable, la perfection.
Puis là, tu te sens comme un pichou
à côté de ces gens-là.
Alors, tu sais, il n'y a rien qui nous a aidés
pour qu'on prenne notre place,
puis qu'on soit fiers,
puis d'encourager le naturel.
À un moment donné,
il y a la journée sans maquillage qui a embarqué.
Je dis, mais qui va aller jusque-là?
Moi, dans ce temps-là, je n'étais pas prête.
Hé, mais aujourd'hui, la journée sans maquillage, moi, ça peut être tous les jours.
Moi, je ne sortais pas. Je n'allais pas au dépanneur
si je n'étais pas arrangée, pas maquillée.
Pour moi, quand il me manquait une panne de lait...
C'est-tu vraiment, sortez-moi d'ici,
qui a changé ça? Non, avant.
C'est avant, sortez-moi d'ici. La dénonciation.
À ce point-là. Mais pas à ce
point que... Mais à ce point que tout s'est fait
en même temps. Oui, je te dirais ça.
C'est toute une mise à nu, ta dénonciation, pratiquement.
Oui, parce que moi, je disais même aux policiers
avant que tu sortes publiquement, j'ai dit,
j'ai de la misère avec le fait que je vais baisser
mes petites culottes devant tout le Québec au complet.
C'était ça dans ma tête.
Je me disais, oh my God, je vais briser le rêve
de plein d'enfants et savoir que j'ai été abusée d'un robe.
Tu sais, tout ça, j'avais tout ça en tête. Puis là, je me disais, comment je vais briser le rêve de plein d'enfants et savoir que j'ai été abusée dans la robe. Tout ça, j'avais tout ça en tête.
Puis là, je me disais, comment je vais faire?
Puis là, je vais dire,
quand tu dis la vérité,
tu ne peux jamais te tromper.
Même si elle est si difficile à entendre,
tu ne te tromperas jamais avec la vérité.
Alors, avec les vraies choses,
tu ne te trompes pas.
Et t'as enlevé du pouvoir au regard des autres.
Parce que c'est un pouvoir qu'on donne aux autres.
Ah, tellement Marie-Claude, là.
T'as tellement raison.
Quelqu'un qui dit, regarde-la, elle...
Puis là, tu le fais plus parce que t'as peur de...
Dans les familles, Nathalie, il y en a...
Ma belle-sœur, elle m'a dit ça.
Je sais ce qu'elle va penser.
Ou bien, je sais ce qu'il va penser.
Dans le noyer rapproché, dans les amis,
il y en a qui vont s'empêcher d'être qui ils sont
à cause des commentaires.
Je me dis, oui, mais une fois, je dis à des amis,
c'est un pouvoir que tu donnes à l'autre,
que tu t'enlèves d'être qui tu es pour vrai.
Absolument.
Tu sais, c'est fondamental d'être soi-même.
Et surtout, oui, mais tu sais,
quand on fait un métier public, tu le sais.
Oui, mais ça, on public tu le sais le poids
qui se rajoute là-dessus
c'est lourd
moi ça a été longtemps lourd à porter
mais toi c'est arrivé vite vite dans ta vie
t'as vécu ça toute ta vie
je prenais à Saint-Livre
mon agresseur Cloutier me disait
t'es obligé de tout annuler
t'es rendu trop grosse
je peux plus présenter tellement ma TV Il me disait, là, t'es obligée de tout annuler. T'es rendue trop grosse.
Je peux plus présenter de même à TV.
Il y a un lundi,
il y a un magazine le lundi où on te voit en léotard
qu'on appelait bleu royal.
T'avais quoi là-dessus?
J'avais 12 ans.
Et on disait que t'avais perdu, mettons, 10 livres.
Elle avait mangé trop de crème glacée.
Puis il y avait la première pochette d'une glace au soleil
où j'ai un gros cornet de crème glacée.
Elle n'avait trop mangé.
On voyait ça en mortaise et on te voyait, toi,
toute fière de montrer ton corps avec du livre en moins.
Et t'avais 12 ans.
Ça se pourrait plus aujourd'hui, ça, la dernière fois.
Mais toi, t'as vécu ça à 12 ans.
Mais t'aurais pu développer des troubles alimentaires.
Bien, j'ai des troubles alimentaires, Marie-Claude.
Ah, t'as des troubles alimentaires?
Mais oui. Mais oui, j'ai des troubles alimentaires. J'ai été b alimentaires, Marie-Claude. Ah, t'as des troubles alimentaires? Mais oui, j'ai des troubles alimentaires.
J'ai été boulimique, je me suis fait vomir.
Écoute, oui, ça a créé ça.
Tout ça, ça n'a pas aidé.
Ça, t'en parlais pas non plus?
Ben non, ben non.
La première fois que j'ai enlevé la robe,
c'était pour faire un truc pour le Cirque du Soleil dans le temps.
L'enfant du cirque,
il y avait Joanne Blouin, Normand Bratoit,
Lucie Laurier qui étaient là,
qui étaient elles l'enfant du cirque.
On m'avait demandé de faire un numéro de trapèze.
Et j'avais été coachée
par un gars
qui travaillait pour le Cirque du Soleil, André Simard.
Ça va tout le temps me rester. J'avais tellement
travaillé fort, Marie-Claude, mais c'est là que ça a commencé la boulimie.
Et j'avais les mains en sang.
J'avais les mains en sang parce que faire du trapèze,
c'est quelque chose de supporter ton corps.
Et j'ai travaillé comme une donnée.
Tu n'as pas idée comment j'ai travaillé fort.
Et à un moment donné, j'arrive, puis là,
il dit, tu montes-moi tes mains.
J'ai dit, non, je ne veux pas.
Il dit, montre-moi tes mains.
Là, je n'ai pas eu le choix de les montrer. Puis là, il dit, là, tu t'en vas chez vous. Tu te mets telle crème, tu mets ça, tu montes-moi tes mains. J'ai dit, non, je veux pas. Il dit, montre-moi tes mains. Là, j'ai pas eu le choix de lui montrer.
Puis là, il dit, là, tu t'en vas chez vous.
Tu te mettais le crème, tu mets ça, tu mets ça,
puis je veux plus te revoir tant que c'est pas guéri.
Alors, lui, il avait perçu, sans doute,
aujourd'hui, je réalise qu'il y avait un problème.
Et c'est à ce moment-là,
j'arrêtais au dépanneur,
je m'achetais trois, quatre palettes de chocolat,
j'ai mangé, là.
La fagie, là. Puis je me faisais vomir. J'ai fait, quatre palettes de chocolat. J'ai mangé la phagie. Je me faisais vomir.
J'ai fait ça quelques années.
Oui, boulimie.
Puis maintenant, ça, ça va mieux?
Oui, ça va mieux.
Tu as une tendance, j'imagine, ça reste ça.
Oui, mais oui, ça reste un peu.
Mais non, je ne fais plus ça.
Parce que je connais les dangers.
C'est sûr qu'avec la chirurgie bariatrique,
il m'est arrivé des fois de revomir ce que j'avais mangé,
mais c'est parce que j'avais mangé trop vite.
Il y a beaucoup d'enjeux avec la chirurgie bariatrique.
Ce n'est pas si simple.
On dit que c'est une solution pour les paraissures,
mais ce n'est pas vrai.
Non, mais ça, tu fais bien de le dire.
Si on avait fait une émission ensemble,
on pourrait dire justement qu'il n'y a rien de simple dans une chirurgie.
C'est un choix difficile à faire dans une vie.
Absolument.
C'est un choix qui impose beaucoup de choses.
Oui, oui, oui.
Et toi, tu étais rendue là dans ta vie.
Oui, moi, j'étais rendue là à cause que j'ai grandi
sous l'œil du public.
Et je voulais qu'on arrête de m'insulter.
Sur ton poids ou sur mon poids?
Parce que j'avais des jugements,
puis depuis que j'étais tout petite, que je me faisais dire que j'étais grosse alors que j'avais des jugements, puis j'étais, tu sais, depuis
que j'étais tout petite, que je me faisais dire que j'étais grosse
alors que j'étais tout petite.
C'était comme, j'avais pas la réelle image
de ce que j'étais. Je pouvais passer
des heures devant le miroir à me regarder
avant de sortir. Qu'est-ce que je vais porter?
Puis là, je broyais. Puis ma fille,
elle a été spectatrice de tout ça.
Moi, je n'étais pas consciente que
ma fille, j'étais en train de transmettre un problème d'image à ma fille.
Mais ma fille, elle m'a aidée beaucoup
parce que, à un moment donné, elle a pris du poids.
Puis, à un moment donné, elle était comme...
Elle a dit, « Mon amant, là, je m'en calisse. »
Puis là, elle s'habillait toute sexée.
Elle se mettait des brassières avec un chandail un peu transparent,
tu sais, un peu voilé noir.
Elle était très belle, mais j'avais de la difficulté avec ça.
Parce que moi,
ce n'était pas permis.
Alors, elle m'a tellement fait travailler dans ma tête,
accepter les rondeurs,
accepter... Moi, ma fille m'a fait grandir.
C'est ta fille qui t'a fait accepter.
Ma fille m'a fait grandir énormément.
Elle a eu la chirurgie,
parce qu'à un moment donné, elle était malheureuse,
elle n'était pas bien.
Autant elle a eu un je-m'en-foutisse,
mais là, elle avait un problème
de trouble alimentaire.
Et ça n'a pas été
facile pour elle. Puis c'est encore
aujourd'hui. Comme je dis, la chirurgie
bariatrique ne règle pas tout.
En fait, ça ne règle pas l'attitude
qu'on a face à la bouffe.
Il faut aussi apaiser la tête.
Absolument.
C'est directement lié avec les émotions,
avec ce qu'on vit.
Alors, ce n'est pas simple.
Ce n'est pas simple à gérer le groupe alimentaire.
Est-ce que ça fait encore partie de ta vie, la bouffe,
une fois qu'on a la chirurgie?
Est-ce que pour toi, c'est réglé?
Ou c'est encore quelque chose'on a la chirurgie, est-ce que pour toi, c'est réglé ou c'est encore
quelque chose qui prend de l'espace mental?
Bien, ça prend encore de l'espace mental.
Des fois, je ne préfère pas tout le temps
les bons choix alimentaires.
C'est quand tu vas te dompter.
Fais-tu comprendre? C'est pas bon pour toi.
J'ai une bébé, t'es sûre.
C'est de la misère de dire non à un gâteau.
C'est quoi ton gâteau préféré?
Écoute, je les aime toutes.
Mais la fichue de crème au beurre
des gâteaux de fête. Mais est-ce une bonne
crème au beurre? Quand c'est au frigidaire,
t'apprends, puis après ça, c'est comme
t'as un chunky de crème au beurre.
Oh!
C'est épouvantable.
Mon chum, il dit que je suis une bébite à sucre,
mais lui, il dévalise toutes les jujubes des dépanneurs.
Il s'achète des chaudières.
C'est une bébite à sucre aussi.
C'est pire que moi. Moi, je mange des beaux gâteaux.
Mais là, présentement,
est-ce que tu es bien avec toi-même?
Oui, oui, je suis bien.
Mais tu sais, je ne te cache pas que le matin, je me lève,
je regarde la balance. Je ne sais pas si ça me tente d'embarquer dessus
aujourd'hui.
Est-ce que tu embarques dessus tous les jours?
Pas tous les jours. J'arrêtais ça.
Mais tu embarques souvent.
Qu'est-ce que ça change d'embarquer sur ta balance?
Ça me sécurise, en fait.
Des fois, ça me remet là.
Si je prends quelques livres
que je sais que je vais reperdre,
ça m'amène
dans un état du passé.
Dans un état plate. dans un état du passé, dans un état plate,
dans un état de dire,
non, c'est assez ça.
Il faut faire un pince-personne,
son meilleur ami,
et non son pire ennemi,
comme le miroir.
Moi, j'ai une bonne amie à moi
qui est Tania Lemoyne,
qui est spécialisée en troubles alimentaires.
Elle a sa clinique BACA à Montréal.
C'est une femme extraordinaire.
Des gens qui viennent de partout, Marie-Claude,
à travers le monde pour aller se faire traiter là.
Tu peux habiter là pendant deux semaines.
Les troubles alimentaires,
ça ne se résume pas juste à l'anorexie
et à la phagie et à la
boulimie. Il y a une multitude
de troubles alimentaires qui existent.
On n'est pas conscient de ça. On commence
à en parler davantage. La bouffe, on en a besoin trois fois par jour. Ce n'est pas conscient de ça. On commence à en parler davantage.
La bouffe, on a besoin trois fois par jour.
Ce n'est pas quelque chose qu'on peut écarter de notre vie.
C'est dur à prendre, à vivre avec quand tu as un trouble.
C'est ça que ma fille me disait.
Moi, j'ai fumé deux paquets et demi pendant des années.
Et là, j'ai arrêté.
Elle m'a dit, tu sais, maman, toi, tu peux arrêter la cigarette.
Ça va être mieux pour ta santé.
Elle m'a dit, tu sais, nous, là,
on est confrontés à la bouffe à tous les jours, à chaque repas
à chaque fois que tu veux
parce qu'on a besoin de ça pour vivre
pour fonctionner, on a besoin de la nourriture
on ne peut pas l'écarter
des hauts et des bas
la vie fait en sorte qu'on a des hauts et des bas
qu'on a des compulsions
il y en a que c'est dans la cigarette, d'autres c'est dans l'alcool
et d'autres c'est dans la nourriture
d'autres que c'est dans l'activité physique
de voir des gens qui se garogent dans l'activité physique
dans l'excessivité, c'est pas mieux
dans le travail, les work-aholic
il y a toute forme d'excès
il y a quelque chose en dessous de ça
absolument, c'est clair
est-ce que t'as encore de la culpabilité quand tu manges ta crème au beurre?
pas pas en tout
ah ben ça c'est bien
ça te fait du bien ça te fait duest bien. Ah non, pas pas en tout. C'est la grande différence. Ça fait du bien.
Ça te fait du bien à ta tête.
Ah oui, je suis contente.
Puis pourquoi je suis bien?
C'est parce que je sais que je ne mangerai pas le gâteau complet.
Je vais être malade.
Parce qu'avant, tu l'aurais mangé.
Alors là, ça commence à me rentrer.
Après quatre ans, ça commence à me rentrer dans le cerveau.
OK, parce que tu pourrais le manger,
mais ton estomac ne le voudra pas,
donc tu vas le rejeter.
Non, mais c'est clair.
Mon estomac, c'est un peu comme un entonnoir. Tu as la bouche, là. Puis là, un moment donné, l' estomac ne le voudra pas, donc tu vas le rejeter. – C'est clair. Mon estomac, c'est un peu
comme un entonnoir. Tu as la bouche,
puis là, à un moment donné, l'estomac arrive
à contre-goutte. À un moment donné,
l'entonnoir, quand tu as rempli trop vite,
ça déborde.
– C'est-tu dur psychologiquement,
je te pose la question candidement,
d'avoir envie de le manger,
mais que ton corps ne puisse pas
le manger? – Ça, c'est un deuil.
On s'en parle, ma fille et moi.
C'est le fun parce qu'on vit un peu la même affaire.
C'est très drôle.
Et là, on voit un plat arriver.
On pleure quasiment devant le plat
parce qu'on se dit,
on ne pourra même pas tout manger.
C'est tellement bon.
Moi, je ne peux pas laisser un plat au restaurant plein.
C'est tout le temps la justification aussi de dire,
« Ah, vous n'avez pas aimé votre plat? »
Non, c'est parce que je suis...
« Cliff, il faut que tu racontes ta vie. »
J'ai eu la chirurgie bariatrique.
Oui, il y a une carte qu'on peut avoir, là, du médecin,
qui dit que tu peux avoir accès au menu enfant.
Mais là, le menu enfant, c'est des frites, c'est des croquettes,
puis c'est du macaroni au fromage.
C'est ça, c'est ça.
Tu sais, je veux dire, un menu enfant équilibré,
il n'y en a pas dans les restaurants, OK? Fait que c'est ça. Des oeufs de veux dire, un menu, enfin, équilibré, il n'y en a pas dans les restaurants.
C'est ça, des oeufs de poulet,
des macaronis, des croquettes.
Tu ramènes chez vous.
Moi, je ramène souvent chez moi.
Aimerais-tu être en paix complètement avec ça un jour?
C'est clair. Moi, je regarde du monde puis dire,
ça mange,
ça mange comme 10,
puis ils sont au même.
Qu'est-ce que c'est?
Comment ça que nous,
on est...
Moi, j'arrête pas de dire que j'ai un métabolisme lent.
Dans le sens que je bouge.
C'est là que...
L'obésité, c'est une maladie.
Mais est-ce que c'est d'être malade
que d'être gros?
Que d'être obèse? Que d'avoir des rondeurs?
Tu sais, il y a un job à faire. C'est ça'être malade que d'être gros? Que d'être obèse? Que d'avoir des rondeurs? Tu sais, il y a
une job à faire, là.
C'est ça que le médecin va te dire ça, mais quand tu sors
du médecin, tu te sens pas malade.
Ben non. Tu sais, ça peut être
une condition médicale
pour prévenir, par exemple,
le diabète, pour prévenir les maladies
cardiovasculaires. Tu sais, il y a plusieurs maladies.
Moi, j'étais à tout bord de l'ingre de tout ça.
Ben c'est ça. Ça, c'est une condition médicale de prévention.
Ils vont te dire, comme arrêter de fumer,
comme arrêter de boire du bois trop,
manger moins souvent.
Dans le sens que c'est pour prévenir.
C'est ça.
C'est une forme d'équilibre.
C'est difficile d'atteindre l'équilibre
dans plein de sphères de notre vie.
C'est un des grands défis.
C'est d'être patient en tant qu'être humain
parce que tout vient à point et qui sait t'attendre, mais aussi
l'équilibre, de mettre de l'équilibre
dans tout ce qu'on aime, d'arrêter d'être
excessif dans tout.
C'est dur, ça!
C'est dur en calvaire!
C'est surtout humain. Bien, on est humain,
puis il faut juste arrêter
de
se sentir coupable de tout,
d'envie, tu sais.
Puis d'arrêter d'avoir peur
des jugements. On parlait de tes cas tantôt.
– Oui, mais c'est ça.
Donc, le regard des autres pour toi,
maintenant, ça a changé. – Moi, c'est fini.
– Tu as repris ton pouvoir. – Tu sais pourquoi?
Parce que moi, des gens qui écrivent des commentaires
qui viennent vomir sur les réseaux sociaux,
qui viennent vomir sur ma page
ou la tienne, ou les artistes connus,
je me dis, nous, là,
on est consciemment
intelligentes. Moi, je me considère
équilibrée. Je te considère très équilibrée.
Est-ce que toi et moi, on va aller
vomir sur les réseaux sociaux
d'un, par exemple, un politicien,
par exemple, une animatrice,
une chanteuse?
On fera pas ça.
Non.
Alors, là, oui,
ils vont dire, ah, apporte un jugement.
Bien, pour moi, d'aller faire ça,
c'est parce qu'il y a un déséquilibre à quelque part.
Bien, moi, je remercie toujours les gens de me suivre.
Des fois, ils me font un mauvais commentaire.
En mangeant un coeur.
Des fois, je me dis, bien, des fois, moi, je les enlève,
je les bannis, là, si ça va trop loin. Mais des fois, je leur dislève, je les bannis si ça va trop loin
mais des fois je me dis
malgré tout merci de me suivre, j'apprécie grandement
et ça ça
ça déstabilise
il n'y a pas d'arrogance
et souvent il y en a qui pensent
qu'on ne lit pas
on lit tout
et c'est pas des étrangers
c'est des robots qui vont lire nos messages.
Mais non, on lit nos messages.
Non, non, c'est troublant.
Des fois, tu regardes ça, il y a des hommes qui vont porter
des commentaires disgracieux, dégalasses.
Puis là, tu vois, ça fait autre profil.
Puis un petit bébé dans les mains, tu te dis,
oh, calvaire, ça va donner quoi?
Ça va faire quoi dans la vie?
Alors, je trouve ça d'une grande tristesse.
Cela dit, c'est un
minime pourcentage, Marie-Claude.
Alors, pour moi,
c'est pour ça que je dis que je suis très capable
de me foutre de deux personnes.
Moi, je suis capable de me foutre de ça, puis de retenir les bons,
puis de lire les histoires.
Moi, c'est ça que je retiens. Moi, je ne suis pas très touchée
par ces... En fait, je ne suis pas touchée par tout.
Moi, je ne l'ai pas.
Moi, je n'ai pas ça.
Je ne sais pas pourquoi,
mais moi, c'est comme, mon Dieu, tu as vraiment
du temps à perdre, mais si ça te fait du bien,
tu ne me détruiras pas.
Ça, c'est clair. Je veux dire, on est des femmes fortes.
Mais en même temps, ce ne sont pas des amis non plus.
Tu comprends? Je ne les connais pas.
C'est la photo d'un chat ou d'un chien.
Tu comprends? On ne les connaît pas.
Ils se cachent.
Tu prêtes pour la deuxième question jaune que j'ai choisie?
Quelle est ta définition d'une relation saine?
C'est la liberté,
le partage,
communication.
Je dirais que mon chum,
on n'a pas tout le temps été là-dedans,
mais je dirais qu'on a une belle relation saine en ce moment.
Puis à un moment donné, j'ai demandé à Lévi,
parce que nous autres,
on travaille ensemble, on est 24-7 ensemble. Et là, j'ai comme... Tu saisvi parce que nous autres on travaille ensemble on est 24-7 ensemble
et là j'ai comme
des soirées de filles
je fais pas ça
puis lui des soirées de gars il en fait pas
là j'ai dit
moi j'ai besoin de respirer dans ma vie
moi la femme a besoin de respirer
et là
moi je vais partir, je vais faire ça
avec ma fille, toii, fais ça avec
nos amis. On a des
couples d'amis, plein de couples d'amis.
Des bonnes personnes.
Puis des fois, eux autres, ils se font des soirées de boys.
Mais faites-vous ça
à la maison? Oui, mais
je ne sais pas si ça me tente.
Lévi, il faut que tu le fasses.
Puis moi, il faut que je fasse. Il faut que je prenne du temps avec ma fille.
Il faut que je prenne du temps avec... J'ai eu que je prenne du temps avec... Hey, mon nez,
j'ai eu du fun avec ma gang du Nouveau-Brunswick,
gang de filles. Maudit, ça fait
du bien! C'est l'équilibre.
Et c'est important
en tant que femme, en tant
qu'homme, dans un couple,
d'avoir, après 15 ans, nous,
ça fait 15 ans, on a célébré nos noces
de cristal ensemble,
d'avoir juste cette liberté de se sentir bien,
de le faire, puis de dire,
c'est comme si on venait de découvrir quelque chose,
puis c'est comme si on s'était dit,
on aurait dû faire ça avant.
Puis moi, de savoir que lui a du fun avec les gars,
que lui pense que moi, j'ai du fun avec ma fille
ou avec une gang de filles,
hé, c'est-tu le fun, ça?
Oui, mais c'est important de le faire.
Mais Lévi et moi, on était comme
en relation de...
Fusionnelle.
Fusionnelle et de soutien.
Je suis ta bouée, t'es ma bouée.
Quand il y en a un qui est faible,
l'autre est là. Et ça n'a pas tout le temps
été facile. Lévi, c'est ton gérant
et il gère ta carrière.
Lévi n'est pas mon gérant.
Je suis allergique à ce terme-là.
Lévis ne gère pas ma carrière.
Lévis, on gère ensemble.
On discute ensemble
de qu'est-ce qu'il nous tente de faire.
Moi, si je me retrouve devant la caméra,
puis ça ne me tente pas d'être là,
tu n'auras jamais le meilleur de moi-même.
Et ça, je ne veux plus jamais faire ça
dans ma vie. Ça, c'est non,
catégorique. Alors, qu'ils me disent
« Mais ça serait peut-être bon pour toi »,
je m'en fous, ça ne me tente pas.
Et ça, je me respecte.
Alors, tout ça pour dire que
on était là.
Il a géré de la marde.
En 15 ans, je te dirais
qu'il a géré 10 ans de marde.
Il a été pointé du doigt.
Il a été critiqué.
Moi aussi.
Mais on va vous donner nos souliers.
Tu peux utiliser ton joker si tu veux,
mais je veux quand même aller à quelque part, Nathalie.
Comme je t'ai dit, tu te sens bien à l'aise.
Mais il y a eu une zone nébuleuse à un moment donné.
Quand vous êtes partie en République dominicaine,
moi, j'ai toujours suivi,
comme toujours fait partie de ma famille,
à quelque part,
puis j'ai toujours beaucoup de bienveillance envers toi.
Puis je me souviens, quand vous êtes partie,
à un moment donné, vous avez dit,
on ne reviendra plus.
Et moi, ça m'avait vraiment marquée, Nathalie.
Je me souviens d'avoir le soupe,
mais je me disais, mais pourquoi?
Tu sais, pour moi, tu étais de la fibre québécoise.
Tu sais, tu fais partie de notre ADN au Québec.
Et tout d'un coup, tu nous tournes le dos.
Oui, bien, je n'ai pas tourné le dos, en fait.
Oui, ça a peut-être été perçu comme ça.
Mais tu sais, moi, quand j'ai dénoncé en 2004,
j'ai vécu deux ans de bonheur,
de prévention, de sensibilisation.
J'ai donné 35 conférences à travers la province,
gratuites, dans des écoles, dans des
universités, dans des écoles primaires.
Et j'ai tellement aimé
ce rôle.
J'étais en thérapie. Je me disais,
on est en thérapie collective. Il y avait
une nouvelle sur les agressions sexuelles. J'étais appelée
tout de suite par les nouvelles pour commenter
des dossiers. Je me sentais
importante, puis j'étais fière de ma
prise de pouvoir.
Tu l'étais, Nathalie.
Oui, mais il y a un moment donné
que tout a tombé.
Ça a été de lourd. Tu as eu comme un contre-coup
de tout ça? J'ai eu un contre-coup.
J'ai vécu des choses où j'irais pas
personnellement parce que ça touche
trop des grosses affaires
de notre société.
Des gens importants, puis je veux
pas retourner là, mais
tu sais, ça a pas tout le temps,
j'ai pas toujours été entourée sainement
après toute cette histoire-là,
la dénonciation,
et ça a été difficile
pour moi, et comme je te dis,
j'étais encore une adolescente,
j'étais pas préparée, j'étais pas une femme
accomplie, j'étais une jeune femmecente, je n'étais pas préparée, je n'étais pas une femme accomplie. J'étais une jeune femme
en train de reprendre le pouvoir sur sa vie.
J'étais parfois malhabile,
mais c'était normal
avec le peu d'outils que j'avais.
Et je suis tellement en paix avec ça.
Je me donne plein, plein d'amour.
Et à un moment donné,
j'ai fait OK.
Là, médiatiquement,
ça dérapait de tout bord, de tout côté.
Il y avait des poursuites de nos ex.
C'était dans toutes les front pages.
Ça vendait, ça roulait.
Et là, j'ai fait, moi, j'étouffe.
On ne me veut plus dans le milieu artistique.
Je m'en vais.
Alors, c'est ça que j'ai reçu.
Alors, j'ai carrément crissé mon camp.
Et je ne voulais plus revenir parce que pour moi, c'était
trop souffrant,
cette période-là. Et je n'arrivais
pas à reprendre le dessus. Puis j'ai fait,
je ne peux plus rien réparer. Je ne suis
plus capable. Je dois refaire ma vie
ailleurs, dans un autre pays, où je
vais être capable de marcher librement
dans la rue. Où je vais être capable d'être
une mère libre, d'aller à la vais être capable d'être une mère libre,
d'aller à la ronde, d'aller au cinéma,
sans voir les regards des gens.
Je ne savais plus comment me positionner.
J'étais perdue.
Alors, j'ai dû partir,
quitter le nid familial qui était le Québec,
tous mes parents, toutes les fans,
pour aller ailleurs.
Est-ce que ça t'a fait du bien d'aller ailleurs?
Ça m'a fait du bien.
Écoute, on a tellement eu de fun.
Nous autres, on était deux semaines dans le bonheur,
puis à un moment donné, pouf, tout a tombé.
C'était comme la catastrophe.
On ne comprenait pas.
C'était un avocat qu'on avait engagé,
il disait, il parlait en mal de moi.
Alors, c'est comme si je le payais pour me démolir au Québec.
Ça n'avait pas de bon sens. J'ai vécu
l'injustice à plusieurs niveaux,
des niveaux où tu devrais avoir confiance
parce que tu payes, c'est un homme
de loi que tu payes, mais lui, il n'est pas
fin avec toi. Il joue une game,
il y a d'autres mondes dans le dossier,
tu ne comprends plus rien. Alors, c'est très
déstabilisant. Alors,
j'ai eu peur, j'ai eu crainte
j'avais plus confiance en personne
alors c'était
normal que je me referme
que je tente de me protéger
et de tenter de
me rebâtir
parce que qu'est-ce qu'on disait de moi
c'était tellement pas moi
tu savais plus où te mettre
parce que je regardais tout ce qui sortait
dans les médias,
et je me disais, mais on me définit
comme une personne que je ne suis pas.
Donc, t'avais plus de place
où aller sans qu'on te reconnaisse,
sans qu'on associe quelque chose.
Je n'étais plus bien
chez moi,
et j'ai dû partir pour me rebâtir,
mais ça n'a pas été long parce que
j'ai quitté après six mois.
Il fallait que je revienne régler mes affaires.
Tous les comptes étaient gelés.
Puis j'ai tout perdu.
À me défendre,
à sauver mon honneur,
à tenter de rebâtir mon nom
puis de me battre pour dire « c'est pas vrai,
qu'est-ce que vous dites, je ne suis pas de même, c'est pas vrai. Qu'est-ce que vous dites? Je suis pas de même. C'est pas vrai. »
Mais tu sais, quand t'es une personnalité connue
et que ça commence à te dérailler,
t'en perds la connexion.
« Je suis une petite personne. Je suis un enfant encore.
Comment je fais pour gérer ça? »
Tu sais, fait que là, tu te dis,
« Là, quoi je protège?
Qu'est-ce qu'il me reste? Ma fille?
Moi, ma fille, mon mari? »
Mais, c'est... C'était l'enfer.
Là, tu étais comme dans le fond du fond.
Ah oui, j'étais dans le fond du baril.
Puis pas parce que je voulais l'être.
Moi, j'étais fière, j'étais contente,
j'étais une survivante,
mais on m'a victimisée longtemps, longtemps, longtemps.
Mais moi, je ne suis plus une victime depuis 2014.
Comment tu t'en es sortie?
Ah, c'est le temps.
Quand je te parle du temps, c'est le temps.
Tu ne peux pas...
Chaque chose en son temps.
À un moment donné, tu te dis...
Tu n'as plus envie.
Tu n'as plus envie de travailler.
Tu as envie de gagner ta vie.
Mais à un moment donné, gagner ma vie,
tout ce qu'on essayait de faire, on était ridiculisés.
Ça devenait difficile de gagner notre vie.
À un moment donné, on s'est carrément retrouvés
dans la rue, à squatter
chez une amie quand on est revenus au Québec.
Puis de place,
j'ai dit, moi,
les vies, on s'en va,
on quitte ce monde
où je me mets
tout nu dans la rue. Mais on va
le faire. Tu vas prendre
un appareil photo, je vais me mettre tout nu dans la rue puis Mais on va le faire, là. Tu vas prendre un appareil photo,
je vais me mettre tout nu dans la rue,
puis on va envoyer ça.
Voilà où Nathalie est rendue.
Lévi dit non, tu n'iras pas jusque-là,
tu ne feras pas ça. Mais je t'ai rendue là.
Mais tu avais comme option de mettre fin à tes jours.
Oui. Ah oui.
Bien, ma fille aussi, tu sais, je veux dire,
c'était l'enfer qu'est-ce qu'on vivait.
C'était assez pour dire on va disparaître.
Ah oui.
Quand tu essaies de gagner ta vie,
mais qu'à chaque fois tu es ridiculisé
ou qu'il y a une pourriture qui est payée
pour venir te mettre
des bâtons d'aéro, tu t'épuises
à tenter de vouloir gagner ta vie,
à vouloir garder ta tête
sortie de l'eau. Il y a toujours
bien des limites à ce qu'un être humain est capable
de tolérer. Alors, à un moment
donné, tu te dis, coudonc,
qu'est-ce qui m'attend?
Et ça revient au début
de notre entrevue, Marie, quand je t'ai dit
j'ai peur, aujourd'hui,
tu sais, ça va tellement bien
que j'ai peur qu'il m'arrive quelque chose
à cause de ça, parce que j'ai vécu
tellement de belles choses dans ma vie qu'après, pouf, tout dérapait, pour quelques raisons que ce soit que je ne comprenais pas, que moi, j'ai peur qu'il m'arrive quelque chose à cause de ça. Parce que j'ai vécu tellement de belles choses dans ma vie qu'après,
pouf, tout dérapait pour quelques raisons
que ce soit que je comprenais pas, que moi, j'avais pas
collé. – T'arrivais pas à te raccrocher à rien,
ça tombait à chaque fois. – Tout le temps.
Tout le temps. Alors tu dis,
on nous empêche de gagner notre vie.
On peut-tu nous laisser tranquilles?
On peut se faire un petit coussin et se rebâtir une vie?
Et être capable de se payer un psychologue
pour aller chercher de l'aide parce que que là, t'as plus une scène.
T'as plus une scène, là.
Hé, j'avais appelé le Calax en broyant à Drummondville,
puis j'avais dit, j'ai plus d'argent.
Ils m'avaient envoyé de l'argent pour prendre un taxi
pour aller consulter. J'étais rendue là, là.
Puis ça faisait à peu près huit ans que j'avais dénoncé.
C'était la première fois de ta vie que tu manquais d'argent?
Bien, non.
T'en avais déjà manqué avant?
Bien, mon Dieu, oui. Bien, oui. L'argent? Bien non. T'en avais déjà manqué avant? Bien, mon Dieu, oui.
Bien oui. L'excessivité,
ça commence à bien aller,
puis là, tu veux faire de quoi de beau chez vous,
tu veux te bâtir quelque chose, là, t'achètes des affaires,
tu trouves tout beau, puis maintenant,
OK, là, c'est assez.
Je veux dire, là, ça prendrait, il faudrait racheter
une autre maison pour stocker le stock ou un cabanon
ou quelque chose. Alors, c'est l'excessivité,
là, et c'est l'excessivité, là.
Et c'est normal. Je me comprends.
Je me comprends et je suis consciente de ça, tu sais.
Et c'est ça, la beauté. Et encore là,
vieillir, c'est le plus beau cadeau de la vie.
Quand on sait bien vieillir.
Mais là, tu t'en es sortie, clairement, parce que t'es là aujourd'hui.
Tu as dit, ça fait 5 ans
que tout va bien. Qu'est-ce qui s'est passé
il y a 5 ans?
Bien, moi et les vieux, on sait... Non, je te dirais, tu as dit que ça fait 5 ans que tout va bien qu'est-ce qui s'est passé il y a 5 ans? ben moi puis Lévi
ben mettons
je te dirais la pandémie
un petit peu avant la pandémie
ben en 2017 j'ai recommencé à vivre
avec le MeToo
là ça a commencé à bien aller
et là on a commencé à me donner
raison
il y en avait une avant qu'il l'a faite
t'as été tout seul pendant des années,
puis c'est Nathalie Simard. Et ça, ça me
touchait, parce que j'ai travaillé
fort. Alors, je me disais, enfin,
il y a une reconnaissance. Et là,
on va arrêter de dire que Nathalie Simard a fait ça
pour le cash. Non, non, écoute,
quand tu dis que Nicole Kidman
qui dit, regarde, il menaçait
que si je dénonçais, je perdais
toute ma job. J'ai une maison, j'ai des enfants à faire vivre.
Je vais faire comment? Alors, tu fais pas ça
pour l'argent parce que tout s'arrête.
Oui, tu fais pas ça, clairement.
Quand tu dénonces des manias,
des big shots, bien, ils vont tous
te couper l'arbre sur le pied, puis ils vont te dire
que t'es une crise de folle, puis elle va pas bien dans sa tête.
Ah, c'est vrai que ça va pas bien, effectivement,
parce que t'as fucké ma vie.
Et j'essaie de reprendre le pouvoir. Donc, oui, c'est vrai qu'il y a des bouts que ça va pas bien dans ma vie. C'est vrai que ça va pas bien, effectivement, parce que t'as fucké ma vie. Et j'essaie de reprendre le pouvoir. Donc, oui,
c'est vrai qu'il y a des bouts que ça va pas bien
dans ma vie. C'est vrai que je vais pas bien.
Puis il faut que j'aille consulter. Puis là,
ça me prend de l'argent. Il faut que j'aille consulter un psychologue.
Ça, oui, il avait raison de dire
que ça va pas bien dans ma tête parce que ça allait
vraiment pas. Mon enfance a été brisée.
Je me suis rebâtie avec toutes ces années-là.
Mais là qu'on arrive en ville, on est en
2023, et les femmes qui osent se lever debout,
autant les hommes aussi, respectons-les
et écoutons ce qu'ils ont à dire.
Si aujourd'hui, on entend, on écoute les enfants,
c'est parce que, mané, un adulte a parlé.
Il y a des enfants aujourd'hui qui osent dénoncer
et qui le savent. C'est extraordinaire.
Et donc, c'est parce qu'il y a des adultes qui ont parlé. Alors maintenant, on écoute, parce qu'avant, on disait aux enfants, écoute pas ce qu'ils savent. C'est extraordinaire. Et donc, c'est parce qu'il y a des adultes qui ont parlé. Alors maintenant,
on écoute, parce qu'avant, on disait à les enfants,
« Ah, écoute pas ce qu'il dit. Il raconte n'importe
quoi. Il sait pas de quoi il parle. Non, non.
Un enfant qui dit, « Le monsieur, il m'a demandé
de mettre son pénis dans ma bouche.
Ben, je m'excuse. L'enfant, il a pas
inventé ça. Il y a quelqu'un
qui a montré puis qui a dit quoi.
Ben oui, allô, allô, allô.
Alors, tout ça, pour dire, pour arriver à répondre bien à ta question,
ça fait cinq ans, ça a commencé en 2017,
mais la pandémie a été un calvaire pour bien des gens.
Et mes sympathies, mes condoléances à tous ceux qui ont perdu des êtres chers,
parce que je connais des gens proches qui sont décédés,
puis de mes amis, puis qui ont perdu des ombres.
En tout cas, tu sais, ça a fait un gros ravage.
Mais pour ma part, ça
m'a amenée à me déposer.
Enfin. Enfin.
Ça faisait des années que je courais,
moi. Puis souvent, je dis, là, je suis arrivée
en ville. Ils me disent, qu'est-ce que tu veux dire?
Non, c'est parce qu'il y en a qui m'ont fait courir
pendant des années, là, et que j'avais
pas le temps de m'arrêter pour
me prioriser,
pour penser à moi, pour analyser mes affaires.
J'ai été tout le temps en mode survie.
Et toutes les décisions que mon mari et moi,
on a prises pendant toutes ces années difficiles,
à ce moment-là, c'était les meilleures décisions qu'on ne devait pas prendre.
C'était la meilleure solution à ce moment-là
pour... on est en mode survie.
Peut-être des fois, tu ne prends pas tout le temps des bonnes décisions.
Quand t'es en train de te noyer, là, on te lance une bouée.
C'est peut-être pas la meilleure qui va te ramener
sur le bord. – Mais c'est la solution qui est là.
– C'est la solution qui est là. C'est la meilleure.
Alors, t'apprends. Et c'est ça, la vie.
C'est l'école de la vie. Et elle est belle,
la vie, pour ça. Mais tu sais, faut être
faite fort. – Fait que toi, la pandémie
a été bénéfique. Elle a été bénéfique
pour ton couple aussi. – Oui. On C'est que toi, la pandémie a été bénéfique. Elle a été bénéfique pour ton couple aussi.
Oui, on s'est séparés.
Pendant la pandémie.
Lévis, il fallait qu'il parte.
Lévis, c'est lui qui a dit,
moi, je m'en vais, je ne suis plus capable.
C'est correct.
Va-t'en.
Moi, je me suis confinée avec ma fille.
On a eu du fun, comme deux petites folles,
ça n'a pas de bon sens.
Et à un moment donné, lui, il voulait revenir.
J'ai dit, non, ça ne marche pas de même, tu ne reviendras pas.
Puis c'est la première fois que je voyais mon mari
pleurer et que j'ai vu
l'âme de l'homme
que j'ai marié, l'âme
que j'ai reconnue, le petit
enfant blessé, quand on s'est
pris dans nos bras puis qu'on s'est dit oui
aussi la première fois, l'homme fort,
je l'ai vu, mais j'ai vu
aussi toute la souffrance
qu'il habitait à travers
un FaceTime, tu sais.
Puis là, j'ai dit, il y a trop de souffrance
entre nous, puis là, je comprends
tellement. Et là, je voyais
qu'il réalisait
toutes les souffrances
qu'on avait vécues,
les faux pas qu'ils avaient faits,
parce que moi aussi, un couple,
on est deux.
Et je l'aime profondément,
les vies. Je veux dire, comme Jeannette
une fois m'avait dit,
un couple, parce qu'on se pose la question,
la sexualité, on a parlé tantôt,
qu'est-ce qui se passe?
Pourquoi, à un moment donné, ça arrive, tout ça.
Elle dit, tu sais, Nathalie,
le début d'un couple, tu es sur le mont Everest, c'est-ce qui se passe? Pourquoi, à un moment donné, ça arrive, tout ça? Elle dit, tu sais, Nathalie, le début d'un couple, tu es sur le mont Everest.
C'est le sommet, moi.
C'est excitant, c'est capoté, on capote.
C'est la vie.
Mais tu ne peux pas tout le temps rester là.
Tu vas mourir.
L'amour, c'est quand tu redescends à ce mont-là.
Et c'est là que l'amour prend tout son sens.
Et c'est là que tu te dis,
est-ce que j'aime assez cette personne-là
pour continuer à faire ma vie avec?
Bien oui.
Alors, on s'est repris, mais plus fort que jamais.
Et même si la libido a baissé des deux côtés,
on s'aime autant.
Puis là, c'est la tendresse, puis c'est l'amour.
De connaître c'est quoi, l'amour, là?
C'est extraordinaire.
Je souhaite ça à tout le monde.
Parce que l'amour ne se résume pas,
on se dit,
vraies affaires ici, au cul.
L'amour, c'est beaucoup plus grand que ça.
Et ça fait seulement quelques années
que vous êtes en paix.
Vous êtes en couple,
mais qu'il y a la paix autour de vous.
Oui.
Tu n'as plus un vent de face,
tu as un vent d'eau.
Exact. Puis, j'appelle Julie Vizina.
Des fois, je fais des frontes de TVA,
publication. J'ai dit, Julie, moi, j'aimerais peut-être ça faire un genre de courrier du cœur.
Elle a dit, peut-être
que ce serait une bonne idée. J'aimerais ça.
Elle a dit, écoute,
je suggère ça. Puis là, Julie,
moi, j'aimerais ça faire un livre sur la chirurgie
bariatrique. Pour des recettes. Parce que là, je suis, « Hé, Julie, moi, j'aimerais ça faire un livre sur la chirurgie bariatrique. »
Tu sais, pour que...
Tu sais, des recettes, là.
Parce que là, je suis en train d'essayer des affaires.
J'aimerais ça partager ça.
Puis là, je passe des affaires, des fois, sur les réseaux,
faire des desserts sans sucre.
J'essaie des beubels.
Puis, « Hé, tu sais, ce serait une bonne idée. »
Tu sais, je te mets en contact.
Et là, c'est la partie, toi.
Mais là, ça a fini avec un magazine.
Le livre, il n'y a pas eu de livre, c'est un magazine.
C'est un magazine.
Un magazine.
En 2023, il faut être courageux pour avoir un magazine.
Parce que tout le web, imagine,
les nouvelles ne vont même plus paraître sur les réseaux sociaux.
On s'en va où? On ne sait pas trop.
Manteca, il est encore vivant.
Fait que tu as ta fenêtre, tu as ton monde à toi.
Oui, et je suis contente qu'après toutes ces années,
qu'on me permette ça.
Parce qu'en plus, j'airis une chronique dans le magazine La Semaine
depuis trois ans. Et ça, pour moi,
moi qui n'ai pas allé à l'école, qui fais
des fautes, on m'encadre
et on me dit, après toutes ces années-là,
« Mon Dieu, ton français s'est tellement amélioré. »
Je suis fière. Et non seulement
ça, mais ça me permet de
m'exprimer et ça me permet
de démontrer, parce que j'ai quand même
besoin de dire aux gens,
je suis toute là, tu sais. Je vois clair,
je suis intelligente, puis je suis loin
d'être folle. Tu sais, j'ai eu des moments
difficiles dans ma vie, mais je suis revenue,
puis j'aime partager mes pensées.
Alors, on me donne
cette belle liberté-là. J'anime
ma radio, quatre jours semaine,
trois heures par jour.
Je dois faire mes propres recherches parce que
c'est une radio communautaire qui s'appelle
Country Pop, 929031
pour deux stations partout en Mauricie.
Alors, c'est comme si pour moi, j'étais
à l'école, j'apprends,
je réalise la force du...
Et on me fait confiance.
Puis on me dit, wow, c'est beau ce que tu as écrit,
c'est beau ce que tu fais, on est
contents, c'est le fun, les gens aiment ça. »
Là, je commence à avoir des
rebounds de ça, de ce que j'écris.
Des fois, les gens m'écrivent « Ah mon Dieu, on est tellement d'accord avec toi. »
Alors, ça me fait du bien.
Alors que souvent dans ma vie,
je me suis promenée de même, je suis en train de te parler
et je te parle comme ça, on dirait que je suis gênée de te dire ça.
Puis là, je me dis « Hey, relève tes épaules,
sois fière. »
Ça revient vite,
le dos rond.
Je travaille ça tout le temps, tous les jours.
Je me dis que c'est le fun aujourd'hui
qu'on me donne ce privilège.
Pour moi, d'avoir un micro,
d'avoir la plume,
même si je ne suis pas allée à l'école,
qu'on me fasse confiance en mon jugement,
ça me touche et ça me fait du bien.
Honnêtement, à 54 ans,
c'est une belle, belle...
Un beau, beau... Je dirais pas une claque
dans le dos, mais un beau massage.
Oui, oui, mais c'est un vent de dos, tu sais.
Un vent de face, c'est dur.
Ah, si bon! Là, t'étouffes.
Oui, c'est ça. Des fois, c'est des grosses
rafales. Mais sortez-moi d'ici.
Moi, Nathalie, j'ai tellement
aimé te voir dans Sortez-moi d'ici
parce que, justement, j'avais l'impression
que tu avais enlevé tout ton vernis.
Toutes tes modes de protection.
Parce que tu en as toujours eu,
tes modes de protection. En entrevue,
je m'en suis toujours rendue compte aussi
que tu avais des modes de protection.
Puis quand je t'ai fait en entrevue,
après avoir fait Sortez-moi d'ici,
moi, j'ai vu la différence.
J'ai senti cette différence-là.
Tu regardes beaucoup plus dans les yeux
qu'avant en entrevue.
Tu ne protèges rien.
Et je pense que Sortez-moi d'ici,
ça a été ça. On t'a connu,
tantôt tu l'as dit d'entrée de jeu,
on a connu qui tu étais
derrière la façade.
Absolument.
Et on a aimé voir cette personne-là.
Et tu sais, ton podcast, Marie,
c'est tellement...
J'espère que ça ne te dérange pas,
je t'appelle Marie.
Pas du tout.
Nous permet.
Parce que quand on arrive, par exemple,
à Marie-Claude,
quand on est à ton émission à TVA,
tu as un laps de temps.
Oui.
Il y a une table, il y a d'autres gens,
il faut laisser la parole,
il faut avoir une écoute.
Alors, tu n'as pas le temps, laisser la parole, il faut avoir une écoute. Alors,
tu n'as pas le temps tout le temps de montrer vraiment. Alors que là,
c'est pour ça que ça marche autant
ton podcast, parce que ça nous permet
de dire
qui on est vraiment.
Et on n'a pas cette chance-là.
On n'a pas cette chance-là dans la vie.
Ça fait du bien d'entendre l'autre
dans sa vérité, parce que les gens qui t'écoutent présentement,
tu peux avoir dit une phrase qui va changer leur vie,
qui va alléger quelque chose.
Ils vont se comprendre, ils vont libérer la parole.
Mais il faut donner la parole à l'autre pour atteindre ça.
Absolument.
Et c'est la qualité d'une bonne animatrice aussi que tu es.
Tellement, tu as une écoute exceptionnelle.
C'est pour ça que tu es aimée tant.
C'est pour ça qu'on t'a toute suivie.
C'est tout pour ces raisons-là parce que
on sent ton cœur, on sent l'être,
on sent la femme intelligente qui sait exactement
ce qu'elle s'en va. Et ça, j'aime ça.
Et merci de nous
permettre de faire ça parce que
je trouve que c'est un immense cadeau quand tu es
connue, puis surtout depuis des années,
puis c'est des jugements par-dessus jugements,
puis t'as pas le temps de t'exprimer
ou expliquer les choses. T'es la première
qui me permet d'expliquer toute l'histoire
de la République quand j'ai décidé de partir.
Parce que je voulais comprendre.
Moi, j'aime comprendre. Mais t'as-tu compris?
Là, j'ai vraiment compris ce que t'as dit. Parfait.
Parce que je le comprenais pas, ce bout-là, Nathalie.
Ben, je suis contente que tu me dises
que je l'ai compris, parce, je l'ai bien verbalisé.
Je comprends très bien.
Tu ne savais plus où te mettre pour respirer.
Je ne savais plus.
Je comprends tellement, Nathalie.
Mais ça t'a pris quand même beaucoup,
plusieurs années pour te relever.
Et c'est ça que je trouve remarquable.
C'est que tu t'es relevée.
Oui.
Et c'est pour ça que tu as pris autant la vie.
Absolument.
Quand on est prêt à fermer les yeux pour toujours,
parce que c'est trop dur à regarder,
et qu'on décide de garder ses yeux ouverts
et de vivre ce que tu vis,
il y a quelque chose d'extraordinaire.
Tu sais, il y a une amie, ça aussi je ne l'ai jamais dit,
une de mes amies d'enfance qui avait fait des cours,
je n'aimerais pas son nom, mais en communication,
puis qu'elle voulait s'en aller là-dedans,
finalement, à bifurquer dans autre chose,
l'entreprise familiale que je ne nommerai pas
parce qu'elle n'existe plus aujourd'hui.
Et je l'ai appelée dans ce moment-là
où je voulais me faire poser
dans le milieu de la rue, tout nu dans la rue.
Et j'ai dit,
« Tu peux-tu m'aider? Tu peux-tu me conseiller? »
Bien, elle dit, « Le conseil que je vais te donner,
là, elle dit, c'est
disparaître.
Même si tu te fais offrir un contrat
qui est intéressant financièrement, là,
minimum 10 ans.
Si je te disais
de qui il s'agit, qu'est-ce qu'elle
faisait, tu comprendrais tout de suite.
Je te le dirais hors caméra,
mais ça, là,
quand tu penses aller chercher
de l'aide
auprès d'une personne en qui
tu as confiance et que cette personne-là,
puis que pour toi, c'est la dernière ressource,
te dit ça,
ça fait mal, c'est rough.
Ça aide pas pour la suite des choses.
Tu comprends?
C'est dur de se confier.
Ah, mais après, tu sais... T' es fermée. C'est fini après.
C'est tellement dur de se confier, Nathalie.
Je sais.
Parce que là, tes confidences étaient lourdes.
Absolument.
C'est dur.
Aujourd'hui, je comprends.
Moi, je suis moraine d'une nouvelle maison
qui s'appelle la Maison Lagrandour,
ce qui est la première maison de thérapie au Canada
à voir le jour de deux semaines
pour les femmes ayant été victimes de crimes
à caractère sexuel.
Et à chaque cohorte de deux semaines,
je vais tout le temps passer, soit via
le web, selon mon horaire, mais j'aime
toujours ça être en présentiel,
deux ou trois heures avec elles, puis je les écoute,
puis on partage.
Je fais tout le temps des thérapies, tu comprends,
je suis bien entourée. Il y a une sexologue qui est là,
j'ai dit, « Mané, mais t'as eu du temps, je vais aller te voir, toi. »
Camille Cossette est extraordinaire,
une des fondatrices de la maison.
Et
j'ai appris avec les années,
parce que des fois, on m'arrête dans l'épicerie
ou des panneurs, ça vaut-il la peine de dénoncer?
Ça vaut dire, écoute, moi, c'est ça, je vais te dire oui.
Mais il y a plusieurs façons de le faire.
Alors, j'ai aujourd'hui la capacité de me fermer à ça
parce que, à un moment donné, les Calax,
c'est la belle Claire qui m'a accompagnée
pendant cette période difficile-là,
elle m'a dit, tu sais, Nathalie,
tu n'es pas un déversoir public.
Elle, elle m'a montré à mettre mes limites.
Et à un moment donné,
le Calax en question m'avait demandé d'être dans le CA.
Moi, j'étais contente. Mais Claire,
elle me regarde. Puis là, je la regarde parce que
j'avais besoin encore d'approbation.
Puis elle me fait
« Respecte-toi.
Guéris-toi d'abord. »
Et c'est ce que j'ai fait. Fait qu'aujourd'hui, quand quelqu'un
vient vers moi, bien, tu sais,
aujourd'hui, j'ai une équipe que je peux
référer. Puis aussi, il y a les Calax,
il y a les Cavac qui font un travail exceptionnel.
On travaille en étroite collaboration
pour la maison, justement.
Et ça, c'est important d'être capable
de se mettre des barrières parce qu'effectivement,
à un moment donné, pour moi, ça devient lourd.
Et je dois me mettre des limites
parce que chacun...
Un jour, c'est clair, Marie-Claude,
que je vais aller prendre un cours d'intervenant.
Je ne suis pas psychologue.
Moi, j'aimerais ça
plus tard, dans une dizaine
d'années, aller vraiment
travailler à la maison
tous les jours et d'aider les femmes
à être là. Moi, ça me fait triper.
Mais tu n'en es pas là. Non, pas encore parce que j'aider les femmes à être là. Moi, ça me fait triper. Mais t'en es pas là.
Non, pas encore parce que
j'ai beaucoup de choses à faire.
Mais c'est bien de se projeter.
Je suis en reconstruction. Ben oui, absolument.
Puis ça, c'est quelque chose auquel je suis tellement confortable.
J'aime tellement faire des conférences.
J'aime tellement donner.
Moi, ça me fait du bien.
Puis à chaque fois, c'est un petit plaster
que je mets sur mes bobos.
C'est plus que... En tout cas, ça cicatrise toutes les blessures. Ça fait du bien. Puis à chaque fois, c'est un petit plaster que je mets sur mes bobos. Ça cicatrise toutes les blessures.
Ça fait du bien de se sentir utile
puis de dire... Puis moi, mon message,
c'est qu'on donne de l'espoir.
Tu sais, ma fille, elle venait
chanter quand je faisais mes shows.
Puis là, un producteur, il dit,
« Est-ce que c'est nécessaire que sa fille soit là? »
Il dit ça, Lévi.
J'étais là, sans connaissance.
J'ai dit,
« C'est clair
que c'est nécessaire. Parce que
moi, il y a un message.
Tu peux dénoncer, avoir des
enfants à bas âge, puis regarde,
ça fait pas des enfants foqués, c'est pas vrai.
Bien au contraire. Alors pour moi, c'était
au-delà. C'est du cute de voir
la mère et la fille qui chantent ensemble. Non, c'était bien-delà. C'est cute de voir la main et la fille qui chantent ensemble.
Non, c'était bien plus fort
que ça. Et ceux qui étaient dans la salle
comprenaient, le savaient.
C'est possible.
C'est possible de dénoncer, d'avoir
une belle vie après.
Absolument. C'est comme les femmes qui sont
en situation de violence conjugale
et qui disent, on va attendre que nos enfants
aient 18 ans pour se séparer. C'est la pire
erreur à faire. Partez en courant,
sortez de là. Arrêtez
d'attendre, d'attendre, d'attendre.
Les enfants, c'est des éponges.
Ils vont recréer les mêmes patterns.
Donc, il faut être conscient de ça.
C'est toutes des choses que j'ai apprises dans tout mon éveil,
dans toute ma vie.
Et je suis contente. Puis ça, j'aime ça le partager.
Est-ce que tu es prête à passer au niveau rouge?
Let's go.
T'en piches deux.
Il n'y en a plus beaucoup.
Je sais.
C'est nerveux ton affaire.
C'est un genre de...
Je repars avec...
Je repars faire ça à Lévis.
Tu peux faire ça chez vous si tu veux.
Tu t'en vas avec tes cartes.
Une?
Bon, là, t'en choisis une, tu lui réponds.
On répond à seulement une dans les rouges.
Première.
Qu'est-ce que l'adolescente que tu étais
aurait eu besoin de savoir?
À quel moment
as-tu choisi de te tenir debout?
Les deux, c'est comme
deux questions en une.
Tu peux répondre comme tu veux.
C'est beau.
Écoute, les deux sont tellement
intéressantes et cohérentes.
Je vais y aller là.
À quel moment
as-tu choisi de te tenir debout?
En 2004.
C'est carrément là que tout est arrivé. On sent vraiment que ta vie...
A parti, oui.
Il y a un avant qu'on connaît moins,
qu'on comprend moins, peut-être, comment tu étais.
Oui.
Et l'après.
Oui.
Il y a vraiment une séparation.
Oui, oui, c'est clair.
Puis même en vieillissant, même en faisant des entrevues,
même en te parlant, je réalise tellement que...
Tu sais, moi, des fois, ça me prend du temps.
Faut que je décante, faut que je réfléchisse,
faut que je dépose.
J'ai tellement reçu des...
Quand j'étais jeune, on ne sait pas trop
qui était qui dans le temps.
Tu aurais pu me dire,
« Nathalie, va chier, mange la marde. »
J'aurais dit, « Merci, c'est gentil. »
J'étais tellement pas là.
J'étais juste pas là.
J'étais en mode survie tout le temps. J'étais un ordinateur. J'étais tellement pas là. J'étais juste pas là. J'étais en mode survie tout le temps.
J'étais un ordinateur.
J'étais une machine.
J'apprenais une toune en 15 minutes par cœur.
J'étais une machine.
Je ne vivais que pour mon métier.
Je n'avais pas de vie en dehors de...
Alors, c'était ça.
C'était ce qu'on m'avait montré.
Oui, j'avais des amis,
mais c'est tellement flou dans ma tête, cette période-là. Ce que je me souviens, c'était ce qu'on m'avait montré. Fait que j'avais pas... Oui, j'avais des amis, mais c'est tellement flou
dans ma tête, cette période-là.
Ce que je me souviens, c'est que j'étais une machine
et que j'exécutais ce qu'on me disait de faire.
Tu savais pas qui t'étais du tout.
Ben, pas en tout.
Tu t'es demandé qui es-tu à cette époque-là.
T'aurais pas su.
Ben non. Je te dirais, aujourd'hui, j'étais perdue.
J'étais robot. J'étais...
Puis c'était normal, je pense.
Mais t'étais adulée aussi.
Oui, mais tu sais, je me suis jamais gargarisée avec ça
Ça voulait rien dire pour toi
Ça voulait rien dire
Avais-tu des amis?
J'avais des amis mais
C'était pas
Il y a des amis pour dire qu'on se confie
Non
C'est une adolescente
Quand on est adolescente
Notre chum de filles,
souvent,
c'est super important, tu sais,
on veut se dégager de ceux
qui ont de l'autorité. Mais j'avais pas le temps de ça.
T'avais pas le temps d'avoir ça. Ben non.
Ben non, j'avais pas le temps, puis c'était pas souhaité non plus
que j'aille
confidante, confidante.
Tu t'en es rendue compte après?
Ben oui, j'ai tout compris
après la machination,
derrière tout ça.
Mais c'est ça, l'importance de comprendre.
Et quand tu as décidé de te tenir debout,
tu dormais-tu les nuits avant?
Comment tu as vécu ça?
Quand tu réalises que ta fille a l'âge
que tu avais quand tu as commencé à être amusée,
là tu recules dans ta tête,
tu prends conscience d'un paquet de choses.
Ah oui, tu dors plus.
T'es pas bien, je pleurais.
J'avais bien beau avoir des chevaux,
ma maison, un enfant en santé,
mais ma vie n'avait plus de sens
parce que j'étais vide.
J'étais vide.
Qu'est-ce que ça aurait été ta vie, Nathalie?
C'est hypothétique, mais si tu ne l'avais pas fait?
Je ne serais plus là.
Ça, je suis certaine.
C'est pour ça qu'il y a un avant et un après?
Oui.
D'après ça, oui.
Exact.
Tu étais rendue au bout.
Ah oui, j'étais rendue au bout.
Je n'avais plus de ressources. j'avais plus... Je me disais,
comment je vais faire pour vivre?
Comment je vais faire pour gagner ma vie? Tu sais, quand un moment donné,
on m'a dit, OK, tiens, voilà tes affaires,
puis t'as quand même pas mal
d'argent, puis t'as tes cartes
de crédit. Oui, mais là, comment je fais? J'ai pas d'argent.
Bien, t'as des marges de crédit, mais moi, je savais
pas comment ça fonctionnait. Je savais pas
c'était quoi une carte de crédit. Je savais pas c'était quoi une marge de crédit.
Moi, j'étais fou de ça.
Parce qu'on ne m'a jamais montré
à administrer c'était quoi.
Un moment donné, j'avais reçu un paquet de chèques
par erreur par la poste.
J'avais appelé le comptable.
Il dit, vite, amène-moi ça tout de suite.
Il ne faut pas que ça arrive chez vous.
Je suis allée porter ça.
Alors, j'ai toujours eu un rapport très, très difficile avec l'argent parce qu'on m'a toujours allée porter ça. Alors, j'ai toujours eu un rapport très,
très difficile avec l'argent,
parce qu'on m'a toujours isolée de ça.
« Je suis payée pour faire ça. »
« Non, tu n'es pas payée pour faire ça. »
« Voyons donc. Je suis payée pour faire
bien des affaires. »
Mais je n'en voyais pas la couleur.
C'est les souvenirs que j'ai.
J'ai des blackouts aussi,
mais c'est ça. Alors, j'ai. J'ai des blackouts aussi, mais c'est ça.
Alors, j'ai toujours eu un rapport très, très, très dur avec l'argent.
C'est comme, moi, je n'ai pas le droit d'avoir une belle maison.
Je n'ai pas le droit d'avoir un beau char.
Je n'ai pas le droit de... Je vais faire chier le peuple.
C'était ça qu'on m'a dit tout le temps quand j'étais jeune.
Lui, il avait le droit de se promener en Mercedes,
d'avoir un chalet dans le nord, une maison en Floride.
La grosse affaire, mais moi, non.
Si tu t'achètes une maison, je m'occupe de toi.
Comment je vais faire? Me bâtir?
J'aimerais ça avoir ma maison.
Je ne comprenais pas, tu comprends?
Alors, lui, c'était sa façon de me garder sous son joug aussi.
Alors, ça, ça a été...
Pour toutes ces raisons, tu sais, à un moment donné,
quand lui a décidé de tirer la plogue,
j'ai été déstabilisée.
J'ai dit que ma fille
m'a sauvé la vie, parce que
c'est ça, la réalité.
Ça a été lourd pour ma petite-fille
qui est rendue une femme
aujourd'hui. Elle va taper ses 30 ans,
ma fille. Mais je suis tellement fière.
C'est la plus belle réussite
et ma plus grande fierté.
J'ai bâti cet être humain-là
dans mon ventre
et ce que ça a donné.
Je trouve que j'ai bien fait les choses
instinctivement. Souvent, il faut suivre
son instinct, sa petite voix, qui pour moi
est devenue la grande voix intérieure,
celle avec laquelle on négocie
toute sa vie. Il faut arrêter de négocier
avec elle. Puis il faut l'écouter
parce que c'est notre âme, c'est notre corps,
c'est notre aide. C'est
tout ça. – Mais ta fille est plus
que ta fille. Elle était à quelque part un peu
ta mère aussi. – Bien oui.
– Elle a joué comme les deux rôles,
ta fille. – Ah, ça, c'était épouvantable.
Ça aurait
jamais dû arriver.
Est-ce que vous en parlez ensemble,
Eve et toi?
On a déjà parlé, bien oui, bien oui.
Nous autres, on n'a pas de secret.
Elle, elle venait me réveiller le matin, elle m'a dit,
« Maman, regarde comment le soleil est beau.
Il fait soleil aujourd'hui. J'ai faim. »
Elle avait 9-10 ans, tu sais.
Puis moi, j'étais en grosse dépression,
couchée, dans le lit, tu sais.
Puis je fais, ah!
C'est lourd, là.
Comment je vais faire?
Puis tout.
Fait que, tu sais, c'est toute sa petite lumière,
son côté candide
qui m'a gardée là, tu sais.
Elle te donnait une raison de vivre.
Ah, mon Dieu!
Bien, t'en as trois, Marie.
Ah oui? C'est fort, les enfants.
Moi, j'avais entendu
une actrice, je me souviens plus
de son nom, mais je vois son visage.
Elle avait dit,
les enfants nous apprennent tellement sur nous.
J'avais dit, qu'est-ce qu'elle a dit là?
T'as tout compris.
Hé, tabarnouche!
Mon Dieu!
C'est tellement vrai.
C'est tellement vrai, là.
Des fois, tu regardes ton enfant, tu te dis,
qu'est-ce qu'il fait, là? C'est parce que...
Tu le fais, toi aussi. C'est comme des parents
qui disent, voyons donc, je comprends pas,
mon enfant, il sent qu'il a appris ça à l'école.
Il arrive à l'école, puis il se met à sacrer.
C'est parce qu'il t'a entendu quelque part à la maison,
sacrer, là.
C'est des enfants, c'est des éponges.
Mais mon Dieu, ma fille,
je suis tellement fière.
Moi, j'ai eu cette capacité
en tant que parent de dire
si je fais un erreur, pardonne-moi,
je suis désolée. J'ai été trop sévère,
je n'ai pas été firme.
J'étais capable d'y dire à ma fille.
Je la prenais des fois.
Pourquoi tu pleures, maman?
Mon pédiatre, je suis conne, il fois. « Pourquoi tu pleures, maman? » Puis mon pédiatre, j'en fais ça, je suis conne,
il me disait, tu sais, quand tu pleures devant ton enfant,
ton enfant pense tout de suite que c'est de sa faute.
– Absolument.
La séparation, c'est la même chose.
Ils vont penser que c'est eux la cause de la séparation.
Fait qu'il faut nommer les choses avec les enfants.
– Alors ça, j'ai nommé ça.
Ça, je l'ai compris.
Ça, je l'ai entendu, ce message-là.
Alors, j'expliquais.
« Maman de la peine, c'est pas toi.
Maman a vécu des choses.
Mais qu'est-ce que t'as vécu? À un moment donné, je vais t'expliquer
ça, mais c'est des choses qui me font pleurer,
qui me font de la peine, mais c'est pas toi.
Puis là, je la berçais. Puis là, je disais, mais tu me fais du bien.
Puis tu sais, ça, j'avais
compris ce message-là. Ça, je pense que ça a joué
un rôle très, très important.
Et quand j'ai quitté le Québec,
Jean-François, il m'avait fait tout qu'un sermon.
Mais tu sais, c'est parce que lui,
il connaissait,
parce que j'y avais présenté mon ex avant que je rencontre
Lévi. J'ai rencontré un gars qui s'appelle
Éric Dubourg. J'en parle parce que ça a été public.
Mais j'étais un an et demi
avec un pédo qui abusait des enfants,
qui abusait des jeunes, des adolescentes.
Il y avait une discothèque pour jeunes.
Puis là, il disait,
si tu veux chanter, je vais te faire rencontrer Nathalie.
Mais en tout cas, il faisait
des attouchements sexuels. Il a fait de la prison
pour ça.
Alors, je ne pouvais pas tout y dire
parce que j'ai dit, mais il n'est pas correct.
Il n'est pas correct. Mais tu ne devrais pas partir.
Tu ne devrais pas partir.
Ta fille, tu vas la déraciner.
J'aime bien mieux qu'on se déracine
parce qu'on peut plus, là, c'est plus possible.
C'est plus possible.
Il dit, la maison, c'est important.
Mais il avait toute raison dans ce qu'il disait,
sauf qu'il savait pas tout.
Et toi, tu le savais.
Et moi, je savais tout.
Puis à un moment donné, encore là,
le temps, il y a un journaliste de Granby
que j'aime tellement et qui me dit,
t'étais-tu au courant?
J'ai dit, non, mais je me doutais
qu'il y avait de quoi qui marchait pas.
Alors, tu sais, je comprenais pourquoi cette relation-là
a tellement été toxique, là,
dans ma vie.
Puis je dis que Lévi, bien, c'est mon prince charmant
qui est arrivé en cheval blanc, puis qui est venu me sauver.
Puis c'est lui qui...
C'est avec lui que je fais ma vie aujourd'hui.
15 ans plus tard, toujours là.
15 ans plus tard, toujours là.
Ce que je trouve intéressant et important à dire,
c'est quand on se tient debout,
ça ne veut pas dire que ça ne sera pas difficile.
Et ça ne veut pas dire que ça ne fera pas mal.
Parce que des fois, on a l'impression de se tenir debout,
c'est qu'on est fort,
puis qu'il n'y a rien qui va nous arriver.
Mais tu t'es tenu debout,
mais tu as aussi payé le prix de te tenir debout.
Il y a aussi un prix à payer
qui était peut-être plus petit que si tu ne l'avais pas fait,
mais il y a quand même des enjeux à faire face quand ça arrive.
Énormément. Surtout quand tu es connu, c'est pire.
Tu le vis comme au centuple.
Mais moi, comme je dis souvent,
quand on se donne un but dans la vie,
peu importe de quel sujet qu'on parle,
il faut regarder une montagne.
Quand on monte une montagne, on décide que c'est une aventure.
On s'apporte un petit peu de nourriture.
On tente de se mettre des bonnes chaussures.
Mais ce n'est pas ce qui va nous arriver.
Des fois, tu portes des gougounes,
tu n'as pas les bonnes chaussures,
puis tu t'enfarges dans une racine d'arbre.
Puis là, tu te blesses, mais tu continues.
Il y en a qui font le compostel.
C'est un peu ça, de se retrouver soi-même.
Mais tu ne peux pas braver une montagne
sans faire l'ascension d'une montagne,
sans souffrir, sans avoir mal.
Mais quand tu arrives au sommet,
mon Dieu, et là tu dis...
Tu regardes autour de toi,
tu te dis que c'est extraordinaire.
Maintenant qu'on va redescendre,
on va faire attention à cette racine-là.
On va faire attention,
on va tenter de prendre un autre chemin.
On va prendre le temps de plus examiner.
On va prendre le temps. Il faut descendre lentement aussi.
Lentement, mais sûrement.
C'est ça. On va prendre le temps qu'il faut.
Oui, exactement. Pour soi.
On est rendu aux questions mauves, Nathalie.
Alors ça, est-ce que ça tente toujours?
Oui. Alors ça, t'en pigines
et tu lui réponds.
Et après, tu pourras me poser la question de ton choix qui n'est pas dans le jeu. La question que t'en pigines et tu lui réponds. Et après,
tu pourras me poser la question de ton choix qui n'est pas dans le jeu.
La question que t'as envie de me poser.
Si t'en as pas, t'en as pas.
Comme tu veux.
Je garde mon affaire.
Ma façon de faire.
Lequel qui m'illumine?
Moi, laquelle?
Je te la lis Il te reste 10 jours à vivre
Qu'en fais-tu
Et
C'est de la question
C'est la première fois que je la pose celle-là
Ben là c'est clair que je...
Je passe du temps le plus possible avec ma fille,
avec tout ce que j'aime.
Puis qu'est-ce que tu leur dis?
Tout ce que je serais capable de leur dire.
Je pense que je prendrais des speed pour ne pas dormir
pendant tous ces 10 jours-là.
Pour être sûre
de ne pas
rien oublier. Parce que
quand tu n'es plus là, tu n'es plus là.
Tout ce que tu veux, c'est que ceux qui restent,
surtout ma fille, parce que je n'ai rien qu'une,
pas que je n'aime pas mon mari, je l'aime
à mourir, mais
ce serait de donner le plus
d'outils à ma fille,
de la mettre en garde de plein de choses
auxquelles je pourrais avoir peur.
Puis c'est ça,
mais honnêtement, tu sais,
j'haïs ça, tomber là-dedans, mais
il faudrait que je sois pleinement dans l'amour.
Je pense que je passerais
une journée à la ronde,
une journée au glissade d'eau.
Je serais plein d'enfer.
Parce que je suis un éternel enfer.
Oui.
J'aime la vie, j'aime jouer,
j'aime m'amuser.
Alors oui, ça c'est clair que je m'amuserais,
mais avant de partir, je m'assurerais que
tout est sur la coche.
En sachant que la vie n'est pas parfaite.
Est-ce que tu serais en paix aujourd'hui si tu avais à partir dans 10 jours?
Oui. Oui, je pense que oui.
Mais tu sais,
on n'est jamais prêt à partir.
On ne veut pas.
Tu sais, la vie est ainsi faite.
On ne le sait pas quand on va partir.
Je le dis souvent, en vieillissant,
on prend conscience de la vie,
comment elle peut être belle,
comment le matin, tu te lèves, tu dis
« J'ai mes deux jambes ». Quand tu regardes des gens, des fois, qui traversent la vie, comment est-ce qu'elle peut être belle, comment est-ce que, tu sais, le matin, tu te lèves, tu dis « Hey, j'ai mes deux jambes ».
Quand tu regardes des gens, des fois, tu sais,
qui traversent la rue, puis toi, des fois,
tu as de la misère à prendre tes deux pattes
pour aller faire une marche, tu sais.
Puis il y en a qui se promènent avec des cannes
puis qui travaillent fort pour...
Tu sais, je me suis un peu perdue dans mon affaire,
mais...
Tu sais, de prendre...
prendre le temps de réaliser que la vie est si précieuse
puis de vivre le moment présent.
D'arrêter de focusser sur ce que t'as pas,
mais sur ce que t'as.
Et ce qu'on a de plus précieux dans la vie, c'est nous.
C'est nous.
C'est notre tête, notre corps, notre santé.
Quand on a ça, les deux pattes, un cœur à la bonne place,
toute ta tête, il n'y a rien d'impossible dans la vie.
Il faut tellement se fouetter des fois,
parce que c'est facile de tomber dans l'apitoiement.
Des fois, il y a des bouts dans la vie
que je trouvais que je faisais pitié en maudit.
– Oui, je t'écoute.
Effectivement, on aurait le goût de te prendre
quand tu racontes ça.
– Mais tu sais, c'est la dernière chose
que je voudrais être. En même temps, ça fait plaisir
de sentir l'empathie. Pas la pitié, mais l'empathie.
De sentir qu'on est comprise,
qu'on est compris dans ce qu'on vit,
qu'on n'est pas dans un monde de jugement,
qu'on est accueilli,
tel comme quand on va à la maison
de la grande ours, tel comme quand on va à la maison La Grande Ourse,
tel comme quand on va chez un psychologue, un psychiatre.
Il y a une psychiatre qui m'a marquée à la vie.
Une femme extraordinaire.
À partir de là, j'ai arrêté de consulter.
Parce que maintenant, tu essaies de comprendre.
Pas j'ai arrêté, mais j'ai consulté, mais j'ai compris.
Tu sais, une femme style très pincée,
petite lunette carrée,
cheveux gris comme ça,
coupée au carré avec son costume.
Vous savez, Mme Simard,
un trou de cul restera toujours un trou de cul.
Et à ce moment-là, j'étais avec celui
qui a abusé des enfants, qui s'est fait arrêter
puis qui a fait de la prison. Et là, j'ai fait celui qui a abusé des enfants, qui s'est fait arrêter et qui a fait de la prison.
Et là, j'ai fait, OK, arrête de vouloir changer le monde.
Tu ne peux pas changer personne.
Puis elle m'avait vue. J'étais vraiment en choc.
Il m'a dit qu'il y avait un bruit et que j'avais fait...
Êtes-vous correct? J'étais là...
Ça n'allait pas bien. Ça n'allait vraiment pas bien.
C'était vraiment une relation très, très, très toxique. Cette phrase-là, tu te l'as comme un mantra. Tu te l'asait pas bien. Ça n'allait vraiment pas bien. C'était vraiment une relation très, très toxique.
Cette phrase-là,
tu as comme un mantra, tu te l'as répétée.
Oui, oui.
D'arrêter...
Des fois, de...
Chacun doit faire son chemin.
Mettons, je parle aux femmes qui ont vécu de la violence conjugale.
Parce que je veux le changer, mais je l'aime.
On comprend, mais il y a des personnes qui sont blessées
qui doivent d'abord s'aider
eux-mêmes
puis il y a des fois que c'est au-delà de nos forces
et nous les femmes qui tombent sous le joug
de ces hommes-là
c'est parce qu'on a vécu
des choses avant parce que ça nous amène
à faire des mauvais choix dans la vie
donc
il faut parfois arrêter de jouer à la
sauveuse et de penser à soi-même,
de se prioriser pour être capable.
Ensuite, je me suis acheté un manteau
l'autre jour. J'ai payé ça 50 piastres.
Puis c'est écrit
« I love myself ».
Je l'ai porté une fois
au cabaret à Madot.
Puis là, je me disais, quand je vais reporter ça,
je me disais, je vais-tu le porter au restaurant?
Qu'est-ce que les gens vont penser? Alors, je suis encore là-dedans.
Je ne me débarrasserai pas de ça tout de suite,
mais je t'avais envie de le reporter.
Mais tu es consciente.
Ah oui, je le sais.
Tu es consciente qu'il faut que tu diminues ça.
Tu le fais.
Absolument. Oui, oui, je suis consciente.
Donc, si tu restais à 10 jours à vivre,
il reste que tu es consciente aussi du précieux de la vie à chaque instant.
La vie est belle,
même si parfois elle est difficile,
mais elle est magnifique.
Et ça prend des moments difficiles
pour apprécier le bonheur.
Les journées qu'on dit là,
et que la vie est belle.
Parce qu'on sait c'est quoi la marde.
On sait c'est quoi ce bât. On sait c'est quoi se battre.
Et quand ça arrête, tu fais...
Tu ne veux plus tomber là non plus.
Et tu fais tout pour ne plus retourner.
Et là, tu es dans la gratitude.
Je dis souvent gratitude.
Merci, la vie. La vie est belle.
Il faut se respecter, il faut s'aimer.
Puis apprécier les moments présents.
Ces beaux moments si précieux.
Parce qu'il y a une heure, ce qu'on vivait ne reviendra plus jamais.
Les cinq dernières minutes qu'on vient de vivre ne reviendront plus jamais.
Il faut les vivre pleinement.
Ça, c'est quand on est rendu vieux.
Pas vieux, mais...
Mais quand on a de l'expérience Mais quand on a de l'expérience.
Quand on a de l'expérience.
C'est l'expérience qui s'accumule,
qui fait qu'on apprécie davantage la vie.
Comme tu dis, quand on a eu des bouts difficiles,
on apprécie les meilleurs bouts.
Puis on s'arrange pour moins vivre
de moments difficiles.
C'est ça aussi l'apprentissage.
La vie, il faut apprendre à travers tout ça.
Il faut voir les pièges.
Il faut comprendre nos forces. Il faut aussi comprendre nos faiblesses. C'est souvent sur l'apprentissage. Il faut apprendre à travers tout ça. Il faut voir les pièges. Il faut comprendre nos forces.
Il faut aussi comprendre nos faiblesses.
C'est souvent sur nos faiblesses qu'on doit travailler.
Oh mon Dieu, oui.
Absolument. J'en ai plein de faiblesses.
T'as-tu des défauts?
C'est notre raison de vivre.
On s'améliore.
Quand tu as une bonne tête, quand tu fais ce qu'il faut,
quand tu vas chercher de l'aide,
quand tu es conscient que tu as besoin d'aide,
que tu grandis, on tu vas chercher de l'aide, quand tu es conscient que tu as besoin d'aide. Colline, que tu grandis.
On fait des pas de sourire.
Tu fais moins subir aux autres.
Il ne faut pas oublier que quand on a besoin d'aide,
ça transparaît de partout.
Les gens autour de nous sont,
j'ai envie de dire, est-ce qu'on peut dire le mot victime?
Ils en souffrent.
En tout cas, ça ne veut pas dire que c'est des victimes,
mais ils souffrent de ça.
Est-ce que tu as une question pour moi, Nathalie Simard?
Oh my God!
Tu n'es pas obligée.
Tu peux en avoir une si tu veux.
Comment vois-tu l'avenir de tes enfants
dans le monde de fous dans lequel on est?
Moi, c'est en pandémie que ça m'a rentré dedans.
Vraiment, ma plus jeune, Juliette,
en pandémie, elle était en secondaire 5.
Donc, pas de balle.
Pas de voyage de fin d'année.
Pas de remise de diplôme.
Commencer le cégep dans une chambre à coucher
où j'ai mis une table de travail,
où j'ai dit, au moins, tu vas te lever de ton lit
puis tu vas aller...
L'action.
L'action.
Bon, j'en avais...
J'avais aussi un garçon puis une fille.
J'étais très inquiète pour eux.
Mais elles, avec la fin de secondaire 5,
je me suis fait comment c'était important.
Tu sais, le bal définissant, c'étais très inquiète pour eux, mais elle, avec la fin du secondaire 5, je me suis fait comment c'était important. Tu sais, le bal des finissants, c'était...
C'est un moment grandiose dans la vie.
C'est un moment de fin d'année.
On reçoit le chèque de remboursement, ça n'aura pas lieu.
Puis en tout cas, tu sais, je trouvais...
Je trouvais ça épouvantable, en fait, de l'avoir comme ça.
Oui, puis je me souviens, je me couchais le soir,
puis je pensais aux enfants, puis je me disais, mais
ça va être quoi la suite?
Puis aussi, de prendre
conscience que tout peut
s'arrêter en 24 heures.
Tu sais, quand François Legault a dit
nous mettons le Québec sur pause
et là, tout à coup, les enfants
restaient à la maison. Moi, à l'époque, les trois
enfants habitaient encore avec nous
et de les voir face à rien, rester à la maison. Moi, à l'époque, les trois enfants habitaient encore avec nous.
Et de les voir face à rien, tu sais.
Moi, je me souviens, mon fils commençait
au HEC ses études
puis il avait fait sa première session
puis il a adoré sa première session,
mais la deuxième session, il l'a commencé,
il l'a fini en présence devant son
ordinateur, puis la deuxième année aussi.
Puis je voyais
sa motivation décliner.
Il était parti en appartement
au mois d'août
de la première année de la pandémie, en disant
« Bien là, ça va revenir, on va recevoir
des amis. » Il est allé vivre avec sa blonde. Finalement,
il est resté dans son 3,5 avec sa blonde.
Les deux étudiaient
de l'appartement. Ils ont trouvé
ça extrêmement difficile.
Je dirais que c'est ma plus vieille, ça a été un peu moins pire.
Ça finissait sa maîtrise, mais il reste
comme mère. Je voyais l'avenir de mes enfants, je me disais
quand ils vont avoir des enfants, eux,
qu'est-ce qui va arriver quand tu vois
qu'un virus peut immobiliser
la planète, quand on entend
aussi, tu sais,
toute la notion environnementale
qui prend la place, tu sais, quand on voit
présentement la planète
qui est en déséquilibre, qui est déstabilisante,
quand on voit les décès,
les modes de vie qu'on devra et qu'on doit
déjà corriger,
c'est sûr qu'il y a
comme une angoisse qui s'installe.
Moi, j'ai ma plus vieille
qui aimerait vraiment être maman.
Je trouve ça beau,
mais des fois, je me dis,
ça va être quoi dans 20 ans, dans 30 ans,
quand il y a eu les feux à Lebel-sur-Kévillon?
Je me souviens, j'étais à Montchalet,
puis je pense que tout le Québec l'a vécu.
Il y a un dimanche où il y avait un smog.
Ah, c'est incroyable!
Puis je m'en revenais sur la 10
des cantons de l'Est à chez moi.
Puis le soleil est devenu rouge, rouge, rouge.
Puis moi qui aime les films de science-fiction,
on dirait que je me disais,
mais est-ce qu'on va se promener avec un masque à gaz?
Ça m'est venu par la tête, Nathalie.
Je te comprends, mais moi je réalise des fois
que les films qu'on voit à la science-fiction,
des fois, ça ressemble à ce qui s'en vient.
Tu sais, j'avais mon père avec moi
au chalet, puis tu sais, il disait,
bon, les personnes âgées, on leur demande de rester
en dedans cette journée-là. Mon père était découragé
et il dit, vont-tu nous lâcher?
Mon père, c'est un cardiaque.
Il y avait beaucoup de smog, moins d'oxygène
dans l'air ambiant.
Je me retournais à 10
et j'ai eu
un mauvais présage.
Je crois que ça se rapproche
de nous. Tout ce qu'on nous a dit, moi, depuis
40 ans, c'est qu'on nous alerte sur
la couche d'ozone. Moi, je me disais,
adolescente, la première fois que j'ai pris
conscience de ça. Et là,
ça se rapproche à vitesse grand V.
Oui, c'est angoissant.
Puis, tu sais, l'anxiété,
l'angoisse, ça se gère beaucoup quand on se
met en action, quand on a un plan de match,
quand on a une solution. J'ai l'angoisse, ça se gère beaucoup quand on se met en action, quand on a un plan de match, quand on a une solution.
J'ai l'impression que ça tarde avant qu'on ait un plan de match.
Parce que, tu sais, comme citoyen,
on est un petit grain de sable.
C'est les gouvernements, c'est les grosses entreprises,
les grosses industries de cette planète-là
qui peuvent apporter des changements.
Nous, tu sais, oui, on a notre bac de recyclage,
oui, on a notre bac de compost.
Oui, on peut avoir une voiture électrique,
mais est-ce qu'on va...
On dirait que c'est dur à croire
qu'avec nos petits gestes, on va changer quelque chose
dans ce qui s'en vient.
Alors, moi, je trouve qu'il manque
un plan d'action citoyen, un plan d'action
gouvernemental et surtout
un plan d'action pour ces grandes entreprises-là.
Il va falloir, à un moment donné,
que les chefs d'État d'à travers le monde
mettent leur culotte face à ça.
Oui, il y a des pertes financières, mais il faudra
que ça va passer par ça, je pense.
Et oui, c'est angoissant, mais moi, je suis toujours
la fille qui... Qu'est-ce qu'on peut faire?
Qu'est-ce qu'on doit faire? Parce que c'est là qu'on diminue l'anxiété
parce qu'il faut le vivre de toute façon.
Ça fait que ce serait intéressant
qu'on nous inclue
davantage dans des plans d'action.
Parce que quand on dit pas prendre l'avion,
tu sais, là, je vais dire de quoi,
que les environnementalistes vont peut-être m'attaquer,
mais reste que pendant la pandémie,
personne n'a pris l'avion, personne n'a pris sa voiture.
Écoute, on ne pouvait pas plus être sur pause mondialement.
Puis j'aurais aimé ça entendre, peut-être qu'il est trop tôt,
mais entendre, regarder ces deux ans-là,
nous amènent dans la bonne direction. Ça m'auraité ça entendre, peut-être qu'il est trop tôt, mais entendre, regarder ces deux ans-là nous amènent dans la bonne direction.
Ça m'aurait donné confiance de dire
« Ah oui, hein! »
Effectivement, t'as un très bon point de dire
« Hey, qu'est-ce qui s'est passé? »
Ça a été excellent pour l'environnement.
Puis j'ai pas entendu ça.
Tu sais, des fois, dans un contexte négatif,
moi, j'ai tout le temps eu l'idée de dire
« Hey, regarde, c'est un contexte négatif,
il y a tout le temps quelque chose de positif à retenir.
Mais ça, on n'a pas entendu parler.
Mais je suis convaincue que ça a joué un rôle. »
Puis peut-être qu'on va le savoir dans trois ans.
Peut-être qu'il est trop tôt. Mais si on entendait, regarde,
ce que vous avez fait pendant deux ans,
on a gagné cinq ans. Parce qu'écoute,
on ne pouvait pas plus être à...
Je veux dire, pour l'environnement,
on ne pouvait pas être plus à zéro
dans nos mouvements.
Il n'y avait pas de véhicules sur la route, il n'y avait pas d'avion dans le ciel.
C'est tout ça que je me pose comme question.
Moi, je pense que oui, on fait beaucoup plus attention.
On regarde il y a 30 ans nos habitudes, on regarde aujourd'hui,
ce n'est plus la même chose, mais il y a beaucoup à faire. Il va falloir que les grandes entreprises, les grands pollueurs
nous donnent aussi
confiance qu'on fait quelque chose pour quelque chose.
Parce que moi, j'ai l'impression que ce qu'on fait, c'est tellement
petit par rapport à l'immensité du problème.
À ce que ils peuvent faire. Mais crois-tu
qu'un jour, ils vont
le faire? Parce que
aujourd'hui, je regarde comment ça fonctionne
au niveau... Tu sais, l'argent, il n'a pas du gain.
C'est ça.
Comment ça peut faire? Ça rend le monde fou.
Ça rend certains dirigeants fous.
Et ça, c'est inquiétant.
L'aspect financier
de toute la planète,
jusqu'où les gens sont prêts
à aller pour de l'argent.
Oui, parce que, tu sais, on le sait,
la solution, ce serait qu'on soit
plus autonome, qu'on arrête d'importer,
que des choses arrivent de loin
et en même temps, nous, on exporte aussi
pour faire vite, tu comprends?
Oui, mais comment t'expliques?
C'est difficile à mettre ça en œuvre.
Comment t'expliques? Je te pose une question,
toi qui es femme politique et tout,
qui connais plein de choses, qui es très cultivée,
comment t'expliques que tout ce qui se fait au Québec,
qu'on veut encourager
le Québec, suite à la pandémie, pendant la pandémie,
on dit, encourageons. C'est là qu'on a découvert
qu'on avait du ketchup québécois, de la relish
québécoise, de la moutarde, des vêtements
québécois. On le savait, mais pourquoi
les vêtements québécois coûtent si cher
chez nous?
Mais ça...
Je comprends la force du nombre de tout ça,
mais il y a quelque chose qui ne me rentre pas dans la tête.
Nathalie, c'est pas que les vêtements
coûtent si cher chez nous. C'est que
les vêtements ne sont pas assez chers ailleurs.
C'est ça la différence. Il faut vraiment
être conscient de ça parce que nous, on
paie les employés
avec un salaire décent. Quand on
voit que c'est fait dans des usines du Bangladesh
ou dans le fin fond de la Chine,
ou c'est l'exploitation des enfants,
ou c'est des salaires avec lesquels nous,
on ne pourrait pas vivre.
– Tu vois, tu m'apportes une autre lunette.
Merci.
– Tu vois, tu comprends?
C'est quand on est dans ce qu'on appelle
le cheap labor à l'extrême,
quand on exploite des gens pour faire les vêtements
qu'on porte ici,
bien, ça réduit le coût de production.
Alors qu'ici, on ne veut pas ça.
On veut que les employés qui vont fabriquer les vêtements
aient un salaire décent.
Bien, il faut être prêt à payer le prix qui va avec.
Alors, quand on s'habitue à ne pas payer assez cher nos affaires
parce qu'il y a des gens qui se font exploiter
et qu'on est content de les porter
parce qu'on a fait tout un deal,
bien, il faut se poser la question pourquoi.
Et quand on regarde les vêtements québécois,
bien, effectivement, tu paies le prix du marché,
tu n'exploites personne. Alors, je pense juste
qu'il faut changer notre vision
d'arrêter de penser que québécois, c'est cher.
Québécois, on respecte
la personne qui travaille
pour nous. C'est une notion
de respect. Et je pense
quand on va accepter d'en avoir moins
et que ça coûte plus cher,
mais on aura moins, que ce sera de meilleure qualité
et qu'on s'encouragera les uns les autres.
Mais là, je pense qu'il y aura de vrais changements.
Mais ça, c'est pas facile.
J'adore ça parce que moi, je suis porte-parole,
il faut que je le dise, de Lisette L. Montréal.
Je suis ambassadrice depuis un an et c'est une grande fierté
parce que ça s'appelle Lisette L. Montréal.
Et elle a passé à Oprah.
Je veux dire, c'est quelqu'un qui est connu.
Dans le magazine d'Oprah, elle a ses pages de publicité.
Oui, oui, tout à fait.
Elle fait des vêtements pour femmes.
Exact. Puis elle dit, Nathalie, moi, ce qui est important,
c'est que l'Isette L, Montréal. Pourquoi Montréal?
Parce que 90 ou 95 %
de sa collection
est faite ici,
à Montréal.
Et moi, je vois souvent des commentaires des femmes
qui disent, oh wow, c'est beau, mais mon Dieu, c'est donc bien cher. Mais c'est d'une qualité extraordinaire. Et là, je vois souvent des commentaires des femmes qui disent « Oh wow, c'est beau, mais mon Dieu,
c'est donc bien cher. » Mais c'est d'une qualité
extraordinaire. Et là, je vais avoir un autre argument
que tu viens de m'apporter. Parce que moi,
je parlais beaucoup à l'école. Fait que c'est des enjeux
que je comprends pas trop, tu sais.
Et qu'on tombe parfois dans le piège.
Des fois, je vois des jeunes ou ma fille qui va commander
chaîne, qui va... Parce que c'est pas cher,
parce qu'ils font... Tu sais, elle gagne bien sa vie,
mais quand même. Tu sais, tu essaies de garder plus de scènes.
C'est parce qu'on est beaucoup dans la quantité
plus que la qualité, souvent.
C'est ça, c'est ça.
Et moi, je suis pour...
Oui, il y a un temps où c'était pas cher
parce que j'avais pas les moyens.
Oui, c'est ça.
Mais aujourd'hui, oui, j'ai ce souci-là
et j'ai la chance d'être habillée entièrement
de toute lisette en étant ambassadrice.
Mais j'ai un autre argument d'expliquer ça
parce qu'ici, on respecte les gens
qui sont derrière les machines.
On respecte.
Alors, c'est des gens qui sont payés décemment.
Alors, finalement, au Québec,
bien, c'est pas cher.
Et plus qu'on achètera québécois,
plus que la production augmentera
et moins que ça va nous coûter cher
parce qu'on va...
Tu sais, il y a ce qu'on appelle des économies d'échelle.
Donc, plus que tu vas haut,
moins que ça te coûte cher en produire un.
Alors, c'est super important d'en parler.
Donc, quand on peut acheter québécois,
je pense qu'il faut le faire.
Maintenant, on le fait beaucoup dans l'agroalimentaire.
Il y a quand même quelque chose qui s'est développé.
Mais dans le domaine du textile,
il y a beaucoup à faire encore au Québec.
– Ah, énormément.
– On finit tout le temps par une question, Nathalie,
qui est si tu avais la lampe d'Aladin,
parce que je veux toujours que ça finisse positivement,
tes trois vœux que tu aurais
en grattant ta lampe d'Aladin.
– OK.
Mon premier vœu,
ce serait qu'il n'y ait plus de souffrance sur la Terre.
Ça, c'est quelque chose que...
J'aimerais ça que tout le monde soit heureux.
Parce que je pense que le pays des licornes pourrait exister.
T'aimerais ça?
Ah, j'aimerais ça en calvaire.
J'aimerais ça que le village de Métallie existe.
Oui, ça, sur la zone, on dirait... Remets ta robe bleue, t'es rendue là. T'esais ça. J'aimerais ça en calvaire. J'aimerais ça que le village de Métallie existe. Oui, ça serait ça.
Remets ta robe bleue, t'es rendue là.
T'es rendue là.
Mais tu sais, tout ça passe entre les deux oreilles.
Je comprends très bien ce que tu veux dire.
Ensuite, c'est la santé.
Tu sais, être éternelle.
Pour pouvoir vivre,
voir grandir ma fille indéfiniment,
grandir mes futurs petits-enfants.
Peut-être qu'on va en avoir un, peut-être qu'on va en avoir deux.
Aujourd'hui, quand c'est deux, c'est impressionnant.
Toi, t'en as trois. C'est incroyable.
Et mon troisième vœu...
Oui, ça revient au premier,
mais je vais le dire quand même,
c'est la paix dans le monde.
Moi, ça m'inquiète beaucoup ce qui se passe en Russie,
ce qui se passe entre la Russie et...
L'Ukraine.
L'Ukraine.
Moi, ça me fait mal.
Quand ça a commencé,
j'ai été à regarder ça,
j'ai suivi ça, Marie-Claude, j'étais ploguée à LCN, j'écoutais, j'ai été à regarder ça, j'ai suivi ça, Marie-Claude,
j'étais ploguée à LCN, j'écoutais,
j'écoutais, puis je me suis dit, ça n'a pas de bon sens.
Puis à un moment donné, c'est ma santé.
Il a commencé à...
Et là, je me couchais, j'avais les larmes à l'oeil,
je me réveillais, j'étais angoissée.
Je me réveillais dans la nuit, j'étais angoissée.
J'ai dit, qu'est-ce qui va arriver?
Et là, je m'en allais faire, sortez-moi d'ici.
Puis là, j'avais demandé aux productrices, aux producteurs, j'ai dit, qu'est-ce qui va arriver? J'ai dit allais faire sortir moi d'ici. J'avais demandé aux productrices, aux producteurs.
J'ai dit, qu'est-ce qui va arriver?
Avec qu'est-ce qui se passe?
Tu ne sais pas.
T'as affaire à un fou qui fait sauter des bombes
et qui attaque des enfants, des écoles et des refuges
où il y a des enfants et des familles.
C'est qui, ce gars-là?
Jusqu'où il va aller?
Trump, il me fait peur.
Moi, c'est ça.
Je voudrais
la paix dans le monde,
que les guerres n'existent plus jamais.
J'ai de la misère
avec ça.
Je comprends pas qu'en 2023,
qu'on soit pas capable de jaser,
qu'on soit pas capable de se parler.
Il faut sortir les armes.
C'est quoi ça?
C'est quoi ça aujourd'hui?
Nos ancêtres l'ont vécu, nos parents l'ont vécu.
Ils ont vécu des guerres.
Ils sont sortis de là.
C'est assez ça.
Il y en a assez eu de ça.
Je ne comprends pas.
Alors oui, la paix dans le monde.
La paix.
Ça résonne beaucoup dans cette période-ci,
quand on regarde l'état du monde, ce que tu dis.
C'est inquiétant.
C'est inquiétant.
Tu sais, ma question, tes enfants, nos enfants,
c'est quoi l'avenir?
Ça va être quoi l'avenir?
On peut-tu mourir en paix?
Pas penser que nos enfants, à un moment donné,
ils vont mourir parce qu'il va y avoir une bombe qui va leur tomber
sur la tête. Il y a des journées, des fois,
Marie-Claude, on a des journées de tournage.
L'autre jour, j'ai deux journées de shooting avec Lisette.
Puis là, il y avait des billes, l'assistante à Lisette.
« Ah là, t'es sûre, t'es correcte? Il fait
30 degrés, je te fais porter des chandails.
J'écoute bien ma belle débit d'amour.
Écoute-moi bien. »
Je dis, à la fraction de seconde
où l'on se parle, j'ai dit, il y a des familles en Ukraine
qui courent et qui sauvent des bombes.
Tu comprends-tu qu'ici, on est au pays des licornes.
Même moi, j'ai des chandails à 30 degrés.
Je m'en fous.
On est chanceux de vivre ça.
Arrête de stresser avec Nathalie.
Est-ce correct qu'elle va-t-il avoir chaud?
Nathalie va très, très bien.
Soyons juste conscients de ce qui se passe ailleurs sur la planète.
Puis ça nous ramène assez vite
aux vraies affaires. Quand j'ai dénoncé,
avant de dénoncer, il y en a une,
j'ai vu une jeune fille
qui attendait après un poumon aux nouvelles.
Fait que là, je dis, là, Simon,
prends ton trou, arrête de broyer. Je dis, regarde, il y en a une
qui attend après un poumon. Toi, t'as toutes tes affaires.
Tout va bien aller, puis fais confiance.
Bien, c'est ça, la vie.
Des fois, je te dis pas que c'est bon au quotidien
de se comparer à pire, mais des fois,
ça remet les affaires en place.
Alors, n'oublions pas ça.
N'oublions pas, puis on est chanceux,
on vit dans un pays extraordinaire, puis il faut voyager
pour comprendre qu'on est bien chez nous.
Faut arrêter de chialer.
Quelle conclusion!
La vie est belle!
Merci, Nathalie Simard.
C'est moi qui te remercie, ce beau temps.
Merci.
Merci.
C'est l'obredi parce que c'est énorme ce que tu fais.
Vive le web calvaire.
Check bank, check bank.
Ça va péter toutes les scottes à l'heure.
Merci d'avoir ouvert autant ton jeu.
J'apprécie.
Puis sais-tu quoi?
Je te comprends plus.
Puis moi, mon but,
c'est de comprendre l'humain.
Quand on comprend, on ne juge pas.
Bien, c'est ça. Alors, merci parce que je te comprends beaucoup plus aujourd'hui.
Parce que tu m'as juste permis de l'écouter,
de m'exprimer.
Merci à toi, Marie.
Merci et merci à tout le monde d'avoir été là.
Au prochain podcast. Bye-bye tout le monde.