Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #2 Normand D'Amour | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: April 17, 2023Dans ce deuxième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Normand D'Amour s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude B...arrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Parce qu'aussitôt que j'ai commencé à faire ce métier-là,
parce que j'ai fait du génie civil avant,
tu me vois-tu avec un instrument de topométrie
essayer de calculer la pente de sanguinette?
Non, non, c'était pas moi du tout.
Mais comment tu t'es retrouvé là?
Juste, tu fais le test de l'orientateur,
puis la première, ça liste, c'est le génie civil,
la troisième, c'est théâtre, mais tu penses aller au premier.
Les tests, c'est supposé être bon, ça.
Yeah, sure. Fait que tu te ramasses au Vieux-Montréal
en génie civil, tu fais deux ans,
puis ça va pas du tout, là.
T'as des 34, t'as des 47, puis t'as des 52.
Notte, là.
Comment tu te sentais en dedans, à ce moment-là?
Ah, la merde solide, là.
J'avais rien à voir, là. Je savais pas ce que je faisais, là.
Là, tu voyais que les autres étaient meilleurs que toi aussi.
Ben oui, disons, j'avais aucune idée de ce que je fais à voir là. Je ne savais pas ce que je faisais là. Là, tu voyais que les autres étaient meilleurs que toi aussi. Ben oui, je n'avais aucune idée de ce que je faisais là.
Tu sais, tu t'es un cours, ça s'appelle technique des agrégats.
Tu pognes un paquet de roches, tu le mets dans un plat, tu le pèses, tu les laves, tu le pèses, puis là, tu fais un graphique.
Je ne comprenais pas ce que je faisais là.
Salut, bienvenue à Ouvre ton jeu.
Aujourd'hui, je reçois
un homme que je connais quand même
depuis plusieurs années, que j'admire
beaucoup. J'aime sa folie,
sa liberté, sa fougue.
Et aujourd'hui, il y a un petit
stress parce que lui, c'est
un spécialiste des jeux.
Dans ses passe-temps, il lit des règlements de jeu.
Alors, j'ai hâte de voir ce qu'il va penser de
Ouvre ton jeu. Alors, on est
avec Normand Damour. Bienvenue, Normand!
Salut, gang! Salut, tout le monde!
Normand, t'es effectivement
un spécialiste du jeu.
Mettons que j'ai joué beaucoup dans ma vie.
Fait que je connais beaucoup des jeux.
T'as commencé jeune à jouer?
Ah oui, j'ai commencé à lire des règlements de jeu en novembre.
J'avais lu, j'avais reçu un risque,
fait que j'avais lu des règlements,
j'ai commencé à lire des choses,
c'était des règlements de jeu de société.
Les premières choses que j'ai lues.
Mais aujourd'hui, le jeu, ça s'appelle Ouvre ton jeu,
puis on va faire parler des cartes.
Ah parfait, excellent.
Alors je t'explique comment ça fonctionne.
Donc c'est des cartes. Alors, je t'explique comment ça fonctionne. Donc, c'est des cartes
questions. Les
vertes, c'est des questions douces.
Puis comme tu vois, il y a une gradation
jaune-rouge.
Donc, les questions se corsent
avec la couleur. On se rapproche
de toi de plus en plus.
Et si
t'es prêt à poursuivre, on a
les cartes mauves.
La carte mauve, quand tu es en pigeon, tu dois lui répondre.
Et le privilège que tu as, c'est que tu peux me poser la question de ton choix.
Tout ce qui te vient en tête.
Et moi, je suis obligée de répondre à ta question.
D'accord.
Alors, on va voir si tu vas te rendre jusque-là.
Et tu as quand même un privilège tout au long du jeu.
Tu as une carte noire qui est le joker.
Donc, si tu décides que tu ne veux pas répondre à la question
ou tu ne veux plus répondre à mes sous-questions,
une fois dans le jeu,
tu peux dire, OK, j'arrête et je change.
OK, parfait. Et il faut que tu comprennes
qu'on est sans filet parce que
on ne sait pas c'est quoi. Moi,
je connais des questions, mais je ne sais pas
qu'est-ce que tu vas répondre. Donc, ça nous amène
un peu partout. Alors,
on va voir jusqu'à quel point
tu es prêt à ouvrir ton jeu.
Tu es prêt à commencer?
Parfait, bien sûr.
Donc, on va commencer avec les cartes vertes.
Ah, OK.
Oui, oui. Je vais te demander de les brasser
puis tu vas m'en donner trois. C'est un peu comme ça.
J'étais une cartomancienne.
Et que c'est les cartes qui parlent.
En fait, c'est les cartes qui te posent des questions.
C'est toi qui parles, évidemment.
D'accord.
La barre est à cartes.
La barre.
On voit que tu es brasse pas mal.
Alors là, tu m'en donnes
trois de ton choix.
Alors là, Normand, je vais te lire
les trois questions. Tu vas en sélectionner
une auxquelles tu vas répondre et moi,
après, je vais en choisir une dans les deux
qui restent que je vais te poser.
OK.
D'accord?
La première question, est-ce que c'est facile pour toi
de t'adapter à de nouvelles situations?
La deuxième, quelle est ta plus grande peur?
La troisième, qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Est-ce que c'est facile pour moi
de m'adapter à de nouvelles situations?
Oui, alors, quel...
Extrêmement facile.
Je suis...
Moi, je trouve qu'une des plus grandes qualités de l'humain,
c'est la faculté d'adaptation.
Et en regardant tous les paramètres qui arrivent devant toi
et en restant calme, en ne stressant pas,
je pense que tu es capable de t'adapter à ce qui se passe.
Mais c'est un signe d'intelligence.
Et en ne jugeant pas. Oui, c'est un signe d'intelligence.
C'est un signe d'intelligence, sa capacité
d'adaptation. C'est la survie.
Moi, tout ce qui arrive, je fais...
Je me ramasse, ça fait comme, OK, qu'est-ce qui se passe?
Comme en ce moment, je suis en train de vivre
une période de ma vie extraordinaire
et tout le monde me dit, mais comment tu fais
pour apprendre tant de textes?
Comment tu fais pour te reposer?
Comment tu fais pour avoir l'air si en forme
avec tout ce que tu fais?
C'est la faculté d'adaptation.
Je sais comment faire ça.
Je sais mon métier.
Je suis un expert dans ce que je fais.
S'il y a des choses qui arrivent
dans lesquelles je ne comprends pas ou quoi que ce soit,
là, je vais reculer, je vais regarder la situation.
Quand tu regardes la situation,
là, tu peux voir où sont les choses
avec lesquelles tu peux réagir ou agir,
puis là, tu peux avancer après ça.
Tu as commencé quand à réaliser que tu pouvais t'adapter?
Je pense que j'ai toujours été comme ça.
Le fait de m'adapter,
que j'étais un enfant qui est arrivé dans une famille
qui avait subi un choc énorme,
j'ai vu toutes les choses,
j'ai été porté comme un trophée. Je suis arrivé
dans la famille, j'étais le sauveur.
Il y avait combien d'autres enfants avant toi?
Quatre. Il y avait
ma soeur Ginette, ma soeur Danielle, mon frère François
et ma soeur Manon. Je suis arrivé à huit
ans. Après huit ans, il me paraît à mon tour.
C'était un accident.
En tant que soeur, avant toi,
c'est un garçon? Non, c'est ma soeur Manon.
C'est ta soeur. Ma soeur Manon, on a 8 ans de différence.
Mon frère François, on avait 9 ans de différence.
Et Ginette et Daniel, c'est 15 ans et 16 ans de différence.
Et du même père et de la même mère?
Oui, oui, oui.
Fait que j'ai des soeurs, moi, de 75 et 76.
Donc, t'es un cadeau,
mais t'aurais pu aussi être une mauvaise surprise,
dans quelque part.
Bien, on m'a toujours dit que c'était un accident,
mais un accident très, très, très heureux Un accident heureux! – C'est ça.
– Mais ça, c'est extraordinaire. – C'est extraordinaire.
Fait que je pense avoir... être arrivé dans cette famille-là
où j'ai été extrêmement gâté et tout,
ça m'a permis de respirer
la vie à un bon bout,
puis d'être capable de pouvoir accepter
tout ce qui se passe autour de moi.
– Mais en même temps, t'aurais pu
ne pas être autonome aussi.
Quand t'arrives dans une famille où les autres sont... tu sais, prennent tout le temps soin de toi... – Ah, j'ai pas être autonome aussi. Quand tu arrives dans une famille
où les autres prennent tout le temps soin de toi...
Je n'ai pas été autonome tout de suite.
J'ai pissé au lit jusqu'à 11 ans.
Ah oui, j'étais un enfant extrêmement peureux,
extrêmement anxieux et tout.
À un moment donné, ça a arrêté.
Quelques années plus tard, ma mère m'a dit,
« Sais-tu que quand tu as arrêté de faire pipi au lit... »
Parce que ma mère, elle avait les draps,
mais elle disait jamais rien.
Elle disait « C'est correct, mon petit gars,
il n'y a pas de problème. »
Puis elle m'a avoué qu'elle avait lu
ou elle avait entendu que si tu parlais
au subconscient de quelqu'un, que ça pouvait agir.
Puis elle était venue me parler pendant mon sommeil
puis elle a dit « Tout va bien aller dans ta vie.
Aie confiance puis tu vas arrêter de faire pipi au lit.
Puis t'arrêter du jour au lendemain.
C'est malade, hein?
C'est malade.
Puis moi, je crois à ça, je crois à ça très, très fort.
Et puis, entamer le processus de guérir mes peurs et tout,
il fallait que la lumière du garde-robe soit ouverte,
il fallait que ma mère regarde en dessous du lit.
Non, non, non, c'est ça.
C'est-à-dire que c'était venu d'où, toutes ces peurs-là?
De ma mère.
Elle avait peur de tout.
Elle ne voulait pas que j'aille au cinéma
parce qu'elle pensait qu'il y avait des héros.
Elle ne voulait pas que j'aille...
Moi, je me suis toujours débattu pour pouvoir faire ma vie
puis de dire, laisse-moi tranquille, laisse-moi tranquille.
Puis, à un moment donné, bien, ça...
Tout est parti.
Puis, j'ai été libéré Puis, à un moment donné, bien, ça... Tout est parti, puis...
J'ai été libéré.
Parce que quand on te regarde maintenant,
on a l'impression que t'as peur de rien.
J'ai peur de rien.
Pour ça, je peux pas répondre à la deuxième.
Je sais pas.
Tu sais pas c'est quoi ta plus grande peur?
Bien, ce serait de perdre mes enfants.
Mais ça, c'est tout le monde, là, tu sais.
C'est la peur de tout le monde, là, tu sais.
Ça, tu veux pas ça, tu sais.
Bien, là, je suis en train de répondre à la deuxième question
j'ai pas le droit tout de suite
mais c'est pas grave
ma plus grande peur
c'est ça de perdre mes enfants
mais tu vis pas sur cette peur là
tu continues la vie
quand tu y penses ou que tu vois
des gens mourir
ou que tu vois ce qui se passe
dans les journaux
ou que tu regardes l'horreur qui s'y trouve.
Mais là, tu penses à ces choses-là
puis je les vois tellement heureux aujourd'hui.
Puis je me dis, il faut qu'il y ait une belle vie.
Il faut que ça continue.
Mais ma vie, je fonctionne.
Ce n'est pas une peur qui...
Ce n'est pas une peur qui t'empêche d'avancer.
Non, non, non.
C'est ça.
Mais tu as connu des peurs qui t'ont déjà emp d'avancer. Non, non, non. C'est ça. Mais t'as connu des peurs
qui t'ont déjà empêchées quand t'étais jeune.
Tu vois la différence. Oui, mais le fait
d'aller dans ce métier-là aussi, j'ai vaincu
le track
ou tout ça. Moi, j'ai jamais eu...
Parce qu'aussitôt que j'ai commencé
à faire ce métier-là,
parce que j'ai fait du génie civil avant,
tu me vois-tu,
avec un instrument de topométrie
essayer de calculer la pente
de sanguinette? Non, c'était pas moi
du tout. – Mais comment tu t'es retrouvé là?
– Juste, tu fais le test de l'orientateur
et puis
la première, ça liste les génies civils,
la troisième, c'est théâtre, mais tu penses aller au premier?
Les tests, c'est supposé être bon, ça?
Yeah, sure. Fait que tu te ramasses au Vieux-Montréal
en génie civil, tu fais deux ans puis çaosé être bon, ça. Yeah, sure. Fait que tu te ramasses au Vieux-Montréal en génie civil,
tu fais deux ans, puis ça va pas du tout.
T'as des 34, t'as des 47, puis t'as des 52 notes.
Comment tu te sentais en dedans à ce moment-là?
Ah, la merde solide, là.
J'avais rien à voir là.
Je savais pas ce que je faisais là.
Tu voyais que les autres étaient meilleurs que toi aussi.
Ben oui, j'avais aucune idée de ce que je faisais là.
Tu sais, tu t'es un cours, ça s'appelle technique des agrégats. Tu pognes un paquet de roches, tu le mets dans un plat, tu le pèses, dîner avec un de mes collègues, puis son cousin
était venu le voir à Montréal, puis
ce cousin-là, je ne sais plus c'est qui,
je ne sais pas c'est qui ou quoi que ce soit.
Puis, un moment donné, je déconnais, puis je le faisais rire,
puis il me disait, « Hey, toi, là, tu devrais t'en aller
en théâtre, là. T'es vraiment drôle. »
Ça a fait clic, la petite voix
qui a fait, « Eh oui, puis j'avais fait du théâtre
au primaire, j'avais fait du théâtre au secondaire,
je savais à quel point.
Mais tu fais confiance à des professionnels du test.
Fait que non, c'est ça.
Puis j'ai bâti mes propres
auditions. J'ai trouvé
les textes qu'ils proposaient, évidemment.
J'ai fait ma propre prise en scène avec ma blonde
de l'époque. J'ai présenté à une place.
C'était à Sainte-Thérèse. J'ai été
accepté. Puis après ça, c'est
de l'histoire.
Est-ce que ça faisait du bien de te
trouver bon dans quelque chose?
Bien absolument. J'avais trouvé
ma voie. J'avais trouvé ma voie,
puis aujourd'hui, je sais que je suis bon.
Puis ça, j'aimerais que les gens comprennent
bien, c'est pas de se vanter, de dire qu'on est
bon, c'est juste d'être
vrai avec ce que t'es.
Nous autres, on a été élevés dans des concepts judéo-chrétiens
que je trouve qui ralentit l'intelligence,
qui ralentit le peuple.
On est encore là-dedans.
C'est dans nos gènes, le judéo-christianisme.
Puis ça, le judéo-christianisme,
il faut que tu te sens...
La culpabilité, tu n'as pas le droit
de dire que tu es bon ou quoi que ce soit.
On est né pour un petit pain.
Non, non, on peut se débarrasser
de tout ça. Non, tu ne fais pas de vagues.
Au contraire, fais-en des vagues.
C'est ça qui fait avancer le bateau.
Puis moi,
je me suis débarrassé de ça aussi, de tous ces concepts-là. Puis c'est ça qui fait avancer le bateau. Moi, je me suis débarrassé de ça aussi,
de tous ces concepts-là.
C'est une belle journée,
une très, très belle journée dans ma vie.
J'ai vu ma mère revenir de l'église.
Puis, elle avait une église au coin de chez nous.
Puis, elle est revenue, puis elle a pris sa sacoche.
Elle a crissé sur la table, puis elle a dit,
« Ils nous ont menti, les tabarnaks. »
Elle a dit, « Ils m'ont dit que je ne pouvais pas toucher à l'hostie
avec mes dents parce que je pouvais aller en enfer.
Ils m'ont dit que je ne pouvais pas faire ci parce que je pouvais aller en enfer.
Ce n'était même pas vrai. Ils nous ont fait peur.
J'ai eu peur toute ma vie à cause de cette maudite religion. »
J'ai vu ma mère péter un plomb et puis jamais retourner.
Et puis jamais retourner.
Elle avait enfin compris que tout ça,
c'était de la frime, en fait.
En tout cas,
ce n'est pas toute de la frime pour certains,
mais pour ma mère,
elle savait d'où venaient ses peurs
dans la vie.
Ça l'a freiné.
Ses peurs l'ont freiné.
Elle comprenait qu'elle avait peut-être passé à côté
d'un paquet de choses, par peur,
qu'on lui avait imposé.
Inculquée. C'est grave. C'est grave, en mon avis. On comprenait qu'elle avait peut-être passé à côté d'un paquet de choses, par peur, qu'on lui avait imposé à quelque part.
Inculquée. C'est grave.
C'est grave, en mon avis. Il y en a beaucoup de monde qui sont comme ça encore aujourd'hui.
Ça ne veut pas dire que ça venait de la religion, mais des fois,
c'est des gens qui nous entourent qui nous inculquent des peurs aussi.
Toujours être conscient de ce que les peurs viennent de nous,
les peurs viennent d'ailleurs.
Tu n'es pas peureux.
Tu n'es pas peureux.
Tu n'es pur. Tu n'es pas pureux. C'est ça. Tu n'es pas pureux. Tu n'es pur.
Puis là, tout ton environnement,
c'est environnemental,
tout ton environnement qui est autour de toi
va te former à ce que tu vas être plus tard.
Moi, à chaque fois qu'on fustige
les gens qui sont extrêmement violents
avec leurs femmes ou leurs enfants.
Qu'est-ce qui leur est arrivé?
Qu'est-ce qui est arrivé au gars qui est rentré avec un autobus?
Qu'est-ce qui est arrivé à ce gars-là?
C'est quoi ce qui est arrivé avant?
Je ne suis en rien, le geste.
Mais tu dis, OK, il devait avoir mal,
il devait souffrir en tabarouette aussi.
Il y a quelque chose d'étonnamment...
Comment je pourrais dire?
Quand tu as mal comme ça,
tu ne peux pas faire autrement
qu'essayer de l'extérioriser.
Tu ne peux pas le garder tout en toi
parce que tu vas exploser.
Mais des fois, ça serait peut-être mieux aussi
parce que sinon, tu fais du mal aux autres.
Ce n'est pas mieux.
En tout cas, c'est épouvantable,
mais il faut chercher pourquoi des fois,
on trouve qu'on stagne dans la vie
à cause de ce qui nous est arrivé dans notre famille.
Il ne faut pas mettre la faute aux gens
qui nous ont précédés,
à nos parents ou à tout ça.
Il faut faire notre propre cheminement là-dedans.
Et moi, je crois que c'est très, très fort.
Il y a une phrase, Normand, que les gens répètent souvent.
La phrase, tu ne peux pas
donner ce que tu n'as pas reçu.
Moi, quand j'entends ça, je me dis qu'on n'évoluerait pas.
Si on croyait à ça,
mais des fois, ce qu'on n'a pas eu, il faut aller le chercher ailleurs.
On ne l'a peut-être pas reçu
au moment où on aurait dû, mais il reste que
si on le sait qu'il y a un manque,
il faut le combler. Tu es d'accord avec ça?
– Bien oui. – Donc, tu as une facilité
à t'adapter, c'est ce qu'on comprend.
Et ça, ça t'a aidé toute ta vie.
– Oui, parce que je n'ai pas peur de rien.
– Ça t'aide encore aujourd'hui, donc tu fonces.
– Oui. – Alors, je vais chois Oui. Je vais prendre la dernière question.
Vous avez répondu presque à deux.
La dernière question des Verts que tu as pigées.
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Est-ce que c'est quelque chose
qui te rend vulnérable? C'est sûr qu'il y a quelque chose qui te rend vulnérable.
Ah oui, mais...
Ce qui me rend
vulnérable, moi,
c'est...
Eh, boy, c'est...
Eh, boy, boy.
Oui, je broie énormément.
Je suis quelqu'un qui pleure beaucoup,
mais tout ce qui est la grande beauté,
la grande beauté de la vie,
que ce soit juste des gens qui sont contents
parce qu'ils ont gagné quelque chose,
juste des gens qui sont vrais qu'ils ont gagné quelque chose. Juste des gens qui sont vrais,
puis qui sont heureux,
puis qui démontrent,
puis qui sont capables d'émaner ça sur les autres.
Ça, ça...
Bien, la vulnérabilité, pour moi,
c'est quand tu es ému instantanément de quelque chose.
Et moi, je le suis souvent.
Je peux regarder une pub de McDonald's
et ça va me rendre ému parce que
il y a une petite twist qui me fait de quoi.
Mais moi, la fin de
E.T.,
je ne peux jamais,
je ne peux pas regarder la fin de E.T.
quand tu dis « I'll be right here ».
Tu vois, j'en parle et ça me fait de quoi?
Parce que c'est, je vais toujours être là.
Ici, dans ta tête, même si je ne suis plus là.
Puis c'est la mort du père, c'est le père qui n'est plus là.
Il y avait toute cette histoire-là,
l'histoire père-fils ou père-enfant,
c'est toujours très, très poignant pour moi,
mais c'est ça qui me rend le plus vulnérable.
Tu penses à ton père quand tu entends ça?
Tout le temps, tout le temps. Tu penses à ton père quand tu entends ça? Tout le temps.
Il a toujours été là, même s'il manquait ses deux jambes,
mais il a toujours été présent.
J'arrivais le soir, il était là devant sa télé.
« Tu gars, ça fait un soir? » Je suis allé là, je suis allé là.
« Ah oui, ah oui, ah oui. »
« C'était-tu le fun? »
On jasait, il regardait un affaire en anglais.
Je me disais, « Qu'est-ce qu'il dit? »
J'ai appris l'anglais avec mon père devant la télé.
Il regardait que des enfants en anglais.
C'était un libéral à côté.
Il lisait la gazette.
On n'était absolument pas d'accord sur rien.
Mais ce moment-là,
me retrouver avec mon père devant la télé,
après une grosse soirée,
il était là, puis il regardait sa télé,
puis il était heureux.
Tantôt, la première question,
tu as parlé du traumatisme que ta famille a connu.
Ça, ça parle de l'amputation des jambes de ton père,
entre autres,
pendant que ta mère est enceinte de toi.
Donc, ta mère a vécu aussi toute cette peur-là.
Tu étais dans son ventre.
Tu as peut-être ressenti ça à quelque part.
La peur, la peine.
En quelque part.
J'ai été plogué midi avec cette douleur-là.
La peine, la colère,
la peur, la rage,
l'incompréhension,
tout, tout, tout, tout était là.
J'ai reçu ça
direct.
Dans le placenta, toi.
Direct, oui, oui.
Puis, j'ai vécu
avec ça,
puis j'ai été le sauveur aussi. J'ai vécu avec ça, puis j'ai été le sauveur aussi.
Fait que toute cette...
Tu sais, j'ai vécu avec le fait qu'il y avait quelque chose qui était arrivé.
Puis pour moi, mon père...
T'as jamais connu, toi, autrement?
Autrement.
Puis c'est un bon vivant, puis sa résilience aussi qui m'a permis de dire,
OK, dans la vie, faut-tu pas se plaindre jamais?
Puis c'est ça, moi, jamais,
jamais, jamais, jamais, je vais me plaindre.
– Toi, t'as connu un père en fauteuil roulant?
– Tout le temps. Puis il mettait
ses jambes de bois le matin, puis il descendait
les marches du deuxième, quelqu'un venait le chercher,
il allait travailler au Cien, il revenait le soir,
il allait chercher ses cannes, il montait en haut,
il se plaçait dans sa chaise, il allait
dans la pièce à côté, il allait enlever ses jambes,
il mettait les jambes de bois dans le coin, puis là, il s'en allait dans le boudoir, il amenait sa petite bière, sa Molise, s'assoyait dans sa chaise, il allait dans la pièce à côté, je lui ai donné d'enlever ses jambes, je lui mettais les jambes de bourde dans le coin,
puis là, il s'en allait dans le boudoir,
j'amenais sa petite bière, sa petite Moulson,
il a tellement bu de Moulson dans sa vie qu'il disait, moi,
j'ai ému chez Moulson,
j'ai ému, il disait, tu vois ça, tu gars,
ça, c'est à moi. Il l'a payé.
Il l'a payé.
Donc, c'était un résilient, ton père.
Total, total, total. Puis ma mère, qui a toujours été là à côté de lui,
puis qu'il était des bons vivants,
la maison était pleine tout le temps, les fins de semaine,
les mononcles, les matantes, ça venait, ça riait,
ça fumait, ça buvait, ça jouait aux cartes,
puis ça criait.
Mon Dieu, que l'ambiance était incroyable dans cette maison-là.
Puis toi, quand t'es arrivé, t'étais la vie qui revenait,
j'imagine.
Oui, oui, exactement.
Il y avait le soleil qui se relevait.
Oui, le soleil qui se relevait. Oui, le soleil qui se relevait.
Oui, ce fut très lourd à porter, évidemment, un jour,
parce qu'il y a la colère qui est venue m'habiter aussi,
parce que je me battais avec quelque chose que je ne comprenais pas.
Puis je l'ai découvert avec un film.
Ça, je l'ai raconté des milliers de fois.
Je l'ai découvert avec un film qui m'a ouvert les yeux.
Puis j'ai compris que ce que je ressentais
que je n'étais pas capable de sortir,
c'était l'acceptation.
Quand j'ai accepté, j'ai eu l'impression
d'accepter l'accident de mon père
que tout le monde avait eu de la difficulté à faire.
Mais tout le monde.
Ça partait de là quand même.
Oui, c'est sûr que ça partait de là.
Ben oui, voyons, Christ.
C'était dans le ventre de ma mère quand c'est arrivé.
Mes soeurs me racontaient des affaires
quand ma mère a su ça.
Ça ne se peut pas que je n'ai pas rien ressenti. Ça ne se peut pas. C'est arrivé. Mes soeurs me racontaient des affaires quand ma mère a su ça. Ça ne se peut pas que je n'aie pas rien ressenti.
Ça ne se peut pas.
C'est impossible.
C'est sûr qu'on se sent.
Est-ce que tu avais l'impression que tu avais une connexion profonde
avec ta mère?
C'est comme si elle a partagé
quelque chose avec toi.
Oui, mais c'est avec elle que j'ai eu le plus de misère
à l'adolescence.
Parce que ma mère, elle faisait le double de la job.
Elle était collée, collée, collée sur moi.
Elle ne voulait tellement pas que je me fasse mal,
que j'aille de peine ou quoi que ce soit,
qu'elle était trop autour de moi.
Puis à un moment donné, ça a fait des cols.
Laisse-moi tranquille, laisse-moi mon air.
Puis ça, on a eu beaucoup de difficultés en s'entendre.
À l'adolescence, c'était quelque chose.
Puis à un moment donné,
quand je me suis retrouvé
à Sainte-Thérèse, j'ai laissé la maison,
même si je venais les fins de semaine
faire faire mon lavage par ma mère.
Il est 18 ans encore.
Il est 19 ans.
J'imagine qu'elle avait préféré.
Ben oui, c'est sûr.
J'ai revenu les fins de semaine de Sainte-Thérèse
avec ma valise pleine.
Elle faisait mon lavage. Et à quel moment « Oui, c'est sûr. » Fait que j'ai revenu les fins de semaine de Saint-Thérèse avec ma valise pleine. « Tu vas tout te faire, ça. »
Faisait mon lavage.
Et à quel moment vous vous êtes rapprochés à nouveau?
Ah, bien, aussitôt qu'elle me sentit heureux
puis qu'elle sentait que j'avais plus besoin d'elle.
Mais à partir de ce moment-là, quand je suis parti,
tous les printemps, à peu près,
c'est arrivé quand même assez consécutivement, tous les printemps, pendant 8, 9, 10 ans, à tous les printemps, il arrivait quelque chose. qui était là-dedans pour qu'on se rapproche d'elle, pour qu'on... Elle se faisait mal.
Inconsciemment, mais il y avait quelque chose
qui faisait en sorte...
C'était un appel.
C'était un appel.
Qu'est-ce que tu as hérité de ta mère dans ton tempérament?
L'humour.
Elle avait énormément d'humour.
Ah oui, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
Et puis,
cette espèce de
hang-là de dire,
OK, la vie, tu me donnes un défi, mais en passer au travers
pareil, tu sais.
C'est ça qui m'a donné beaucoup.
On est dans les jaunes. Trois autres?
Est-ce que tu es prêt à aller dans les jaunes?
Je pourrais aller dans les bleus tout de suite.
Tu en piches trois, c'est la même chose.
Tu en piches trois et on en choisit deux.
En fait, tu vas en choisir une et j'en choisis une autre.
C'est vraiment intéressant ce que tu viens de raconter
par rapport à la peur,
par rapport aussi quand on vit une peur et on est enceinte.
Il y a quand même beaucoup de documentation là-dessus.
Alors, c'est parti.
Regarde, il y a quand même beaucoup de documentation là-dessus aussi. Alors, c'est parti. Ah, regarde, il y a comme une suite.
C'est les cartes qui parlent, tu comprends?
Oui, oui, oui.
Parce qu'on ne sait pas ce qui va sortir.
On ne savait pas de quoi tu allais parler.
Ton plus beau moment.
La grande barrette.
Ton plus beau moment en tant que père.
Donc, tu as parlé de ton père.
On va aller vers toi comme père.
Pour être bien avec moi-même, je dois, trois petits points,
quel est le rôle qui t'a fait le plus grandir?
Oh, ta passe, là!
On vient de changer, quand même.
On s'en vient plus personnel, là.
Seigneur Dieu!
T'es croyant, j'en reviens pas.
Tu demandes de l'aide?
Ton plus beau moment
en tant que père.
Pour être bien avec moi-même, je dois.
Et quel est le rôle qui t'a fait le plus grandir?
Pour être bien avec moi-même.
Ok. Je vais te la mettre devant toi.
Oui.
C'est d'être
bien.
Moi, je suis pas mal bien tout le temps,
mais quand j'ai besoin d'être avec moi-même,
j'ai besoin du soleil, ça, c'est sûr.
J'ai besoin d'un petit moment de soleil.
Tout seul.
Un hamac, un sofa.
Il faut que je sois étendu, ça c'est sûr c'est sûr
un livre
je vous triche quand je dis ça
c'est plutôt, puis un nouveau jeu
qui vient d'arriver, que j'ouvre la boîte
je sens la boîte
parce qu'il y a une odeur
que c'est une drogue
oui, désolé
fout toi de ma gueule, mais c'est vrai
je trouve ça beau.
Je trouve ça très poétique, ce que tu es en train de dire.
Et puis, je lis des règlements
pendant une heure ou deux.
J'éteins le téléphone.
Je suis bien, bien, bien, bien, bien, bien.
Et là, je me reconnecte avec le monde.
Je m'en vais dans un nouveau monde.
Dans ce monde-là, je le comprends.
Je le dessine dans ma tête.
Je sais ce qui va arriver. Je vais pouvoir l'expliquer à mes boys, tout ça.
Pour être bien avec moi-même, c'est quand je m'en vais chercher du confit de canard, des bouteilles de vin, puis que je sais que je vais recevoir ce soir,
puis que j'ai tout ce que j'ai dans ma valise, tout est là, tout est beau, puis là, j'anticipe ce qui va arriver. Pour être bien avec moi-même,
c'est d'écouter
des Césos avec ma blonde,
avec les pieds mêlés
d'en bas dans le sous-sol.
Toutes des belles affaires
qui se passent dans la vie.
Puis ces moments-là, je les...
Je les...
Je les imprègne très, très fort en moi
parce qu'il faut s'imprégner des belles choses dans la vie.
Il faut se lever le matin
puis penser que notre journée va être extraordinaire.
Il faut se coucher le soir
puis penser que la journée qu'on vient de passer,
elle était extraordinaire.
Il faut toujours donner de la bonne énergie à l'univers.
Puis l'univers va te le redonner à 100 000
à l'heure. C'est ça ce que je viens en ce moment.
Ça fait 20 ans,
une vingtaine d'années que j'applique
tout ça, puis depuis une vingtaine
d'années, depuis que je me suis
libéré de cette colère-là,
que tout m'arrive, tout va bien,
puis
ça reflète chez les autres.
Je peux pas avoir tout ce qui m'arrive en ce moment, puis ça reflète chez les autres. Je peux pas avoir tout ce
qui m'arrive en ce moment, puis je peux
pas le partager. Ça aussi,
pour être bien avec ma mère, c'est de partager
tout ce que j'ai en ce moment, parce que
c'est trop beau. Trop le fun.
Parce que si je t'avais posé cette
question-là il y a 20 ans, ça aurait pas été du tout
la même réponse, dans le fond. Je penserais pas, non.
Ça aurait été plus compliqué, j'imagine.
Oui, oui, oui, oui. Je t'aurais parlé de ma colère, de ça, mais Je ne penserais pas, non. Ça aurait été plus compliqué, j'imagine. Oui, oui, oui.
Je t'aurais parlé de ma colère, de ça,
mais là, ce n'est plus là.
Il faut vivre le moment présent.
Le moment présent est toujours extraordinaire.
Ça peut parler à du monde.
La colère, c'est positif, une colère,
dans le sens que tu te protèges,
tu protèges ton territoire,
mais dans ton cas, ça devenait nocif, cette colère-là. Oh oui, absolument.
Ça t'empêchait d'avoir accès
à d'autres choses. – Exactement, oui.
Ça aussi, puis...
C'était néfaste
pour tout le monde autour de moi.
C'était trop, c'était trop.
Il fallait que je règle ça, puis tant mieux.
Ça m'a coûté aucun psychologue.
– Est-ce que
t'as vu le
regard des autres changer? Est-ce que t' vu le regard des autres changer?
Est-ce que tu as compris qu'avant, tu pouvais faire peur aux gens?
Bien oui, absolument.
Même encore aujourd'hui, des gens qui me rencontrent dans la vie,
qui me voient seulement dans mes rôles,
ils font « Ah, my God, OK, c'est ça, un armement d'amour. »
Le premier accès qu'ils ont avec moi, s'ils ne me connaissent pas déjà,
c'est toujours
« quel genre de personne c'est? » J'ai toujours
cette énergie-là du combattant.
Même moi, c'est un
champ de bataille. Je vais y aller.
Je vais y aller.
C'est sûr que je vais y aller.
Tu as une présence forte.
Moi, la première fois que je t'ai vue,
je pense que c'est dans l'heure du temps, Damien.
Pour moi, le souvenir... Damien Nommed. Tu je pense que c'était dans l'heure du temps de Damien. Je sais, pour moi, le souvenir...
Damien Nommède.
Tu sais quoi, Nommède à l'envers?
Non. Vas-y. Démon.
Ben oui.
C'est un chef de secte religieux satanique.
Je me souviens, j'avais peur.
Parce que t'avais...
Dans nos téléromans,
on n'appelait pas ça des séries, c'était un téléroman,
on avait peu de personnages
où ça faisait peur. Il aurait pu même avoir
un avertissement, presque, parce que...
À l'époque, on n'avait pas besoin
d'avertissement. Non, pas encore, mais je veux dire...
Maintenant, on a besoin d'avertissement.
Maintenant, il y en aurait peut-être... Mais ça, tes yeux étaient
tellement...
Ça faisait peur. Oui, tu avais l'air d'un démon
à quelque part là-dedans. Mais est-ce que ça,
ça t'a nuit, ce rôle-là, ou ça t'a aidé
dans ta carrière? – Au contraire. J'ai fait 75-10%,
70% de ma carrière
sur ce genre de personnage-là.
Encore là, ce que je fais dans Stat,
c'est pas ça, mais c'est un gars
qui drive, puis il drive parce que
il a cette colère-là en lui.
– Oui, oui, il hésite pas à poser des gestes.
– Il y va. – Il y va, oui.
– Il y va, même s'il sait qu'éventuellement,
ça va peut-être causer des problèmes.
Mais les gens qui aiment et qui veulent aider,
il y a un grand cœur.
Mais cette colère-là vient du fait qu'il a vu son père
battre sa mère.
Il s'est fait battre par son père, etc.
C'est sûr que moi, je veux amener ces personnages-là
à une rédemption, à une évolution.
Il faut qu'ils aillent ailleurs, tu sais.
Pascal Saint-Cyr n'est pas le même gars maintenant
qu'il a été au début de la série,
puis ça, je trouve ça important.
Oui, mais tu as de la facilité à jouer ça.
Bien oui, bien oui, bien oui.
Je suis dans ma chaloupe, il n'y a pas de vague.
Tu vois très, très bien.
Tu pourrais passer à une autre question dans les jaunes?
Ton plus beau moment
en tant que père?
Tu as deux enfants, Lancelot
et Marguerite. Ils ont quel âge, des enfants?
– 21 et 31.
Mes plus beaux moments, je les vis
en ce moment en tant que père,
parce que, Chris,
ils sont bien dans la vie.
Ils ont trouvé leur voie. Ils sont heureux. Ils travaillent. Ils n'ont pas de problème.
Puis dans ce temps-là, je me dis, j'ai dû faire quelque chose de quand même pas pire quelque part.
Puis ça, c'est bon. Ça, j'aime ça, des voir heureux. Ça, c'est mes plus beaux moments.
Je pense qu'à chaque fois qu'ils vont accomplir quelque chose qui les rend de plus en plus heureux, ça c'est mes plus beaux moments. Je pense qu'à chaque fois qu'ils vont accomplir quelque chose qui les rend de plus en plus heureux,
puis les rend le plus près
de leur accomplissement dans la vie,
le plus près du fait de « ok, j'ai vu le moment présent
puis c'est ça que mon père me dit depuis des
estis d'années, puis il était fatiguant là-dessus,
ma fille est en train d'y arriver,
mon gars c'est pas mal là, mais c'est ça,
c'est en ce moment que je le vis.
Ma fille, en ce moment,
elle vient de passer ses auditions
à l'École nationale et au conservatoire.
Dans les deux cas,
elle a été acceptée pour le stage.
Elle a fait ça avril pour le conservatoire
et mai pour l'École nationale.
Après ça, elle s'en va en voyage avec son chum.
Elle va revenir,
si elle a été acceptée après le stage,
elle va commencer le théâtre.
Ça, c'est merveilleux parce que c'est ce qu'elle a toujours
voulu faire. Mon gros, il est dans l'immobilier.
Marnie me disait, « Père, ça te dérange-tu
que je fasse pas ce que tu fais dans la vie? »
Parce que moi, ça, ça m'attire.
« Qu'est-ce que tu fais là? » Je lui dis, « Tu fais ce que t'aimes.
Tu fais ce qui t'attire le plus. »
Puis elle fait, « Ah, OK, c'est le coup de pied dans le cul
que j'aime prenait. » Puis à ce temps-là, il réussit
comme un fou. Il y a des pancartes en estrie. C'est marqué, « Nous vendons l'estrie. » Ça fait que ça, c'est le coup de pied dans le cul que j'en prenais. Puis à ce temps-là, il réussit comme un fou. Il y a des pancartes en Estrie,
c'est marqué « Nous vendons l'Estrie ».
Ça fait que ça, c'est... Moi, ça,
je fais comme, ben oui, c'est ça que je veux voir
avec la face de mon gars qui est là,
« Nous vendons l'Estrie ». Voyons, regarde,
c'est ça qui est merveilleux. Ça, c'est ce qui me rend là.
As-tu toujours voulu être père?
Oui, moi, j'ai toujours voulu avoir des enfants.
Pas à outrance, mais là, j'ai un gars, j'ai une fille,
ça va pour le moment.
Puis là, j'ai eu trop tard, j'ai 60 ans,
puis je suis coupé, fait que c'est la titre, c'est Game Over.
Tu as coupé le canal famille.
Ah, j'ai coupé le canal famille, j'ai terminé.
Puis est-ce que tu as eu des doutes à un moment donné en tant que père?
Bien oui, quand je vivais cette colère-là,
je me disais, qu'est-ce que je suis en train d'inculquer à mon fils?
Puis il a vécu cette colère-là,
mais à chaque fois, j'allais le voir le soir
parce que j'allais toujours lui raconter ses histoires.
Puis je disais, regarde, aujourd'hui, on s'est pogné.
Papa, il a été trop loin là-dessus.
Je suis vraiment désolé.
J'essaie de trouver d'où ça vient, etc.
Mais sache que je t'aime beaucoup.
Il disait, ben oui, papa, c'est correct, je le sais.
On se retrouvait là, mais j'allais toujours m'excuser.où ça vient, etc. Un message que je t'aime beaucoup. Il disait, ben oui, papa, c'est correct, je le sais, tu sais. On se retrouvait là,
mais j'allais toujours m'excuser,
toujours, toujours, toujours, j'allais faire
un retour sur ce qui s'était passé.
C'est une leçon de vie, c'est ce que tu viens de dire,
en tout cas que plusieurs devraient suivre, dans le sens que
si tu ne t'étais pas excusé après tes colères,
ça aurait été complètement différent,
probablement, ta relation avec l'entrée.
Ben oui, il avait été tout seul avec ça, ben oui, ben oui, ben oui.
Non, non, pour moi, je savais qu'il y avait un problème.
Je savais que je cheminais
pour trouver la solution.
C'est le métier qui m'a aidé à trouver ça.
Parce qu'en jouant
des personnages différents,
tu te transformes en dedans.
Tu vas essayer de...
Ton cerveau fonctionne
de différentes façons
parce que tu joues de différents rôles
puis moi ça m'a aidé à trouver
des ouvertures dans chacune
des affaires que j'ai faites parce que je pense que c'est ça
qui m'a aidé à m'ouvrir
sur cette colère-là
et pas la juger puis la renfermer
puis rester comme ça puis qui m'a permis
de comprendre
quand j'ai vu le film
qui m'a fait comprendre l'acceptation.
C'est quoi le titre de ce film-là?
Pieces of April.
OK.
C'est ça. C'est une jeune fille
qui a l'action de grâce,
qui veut recevoir sa mère à dîner
avec la dinde, puis tout ça.
C'est un film américain.
Puis elle vient à New York avec son chum qui est noir.
Pourquoi je dis qu'il est noir?
C'est parce que sa mère a de la difficulté
que sa fille ait un chum noir.
Sa mère a pris du cancer.
Elle passera pas peut-être l'année.
Puis elle voyage pour aller voir sa fille à New York.
Puis là, t'as des scènes de New York
où sa fille est en train de chercher une place
pour faire cuire sa dingue parce que son four ne marche plus
avec tous ses voisins de l'immeuble
de l'appartement et le voyage
de sa mère avec son père et la petite soeur et le petit frère
en arrière. Sa mère s'engueule
avec son père dans le char parce qu'elle dit
non, je ne veux pas la voir. Il dit oui, il faut aller la voir.
D'un coup, tu ne passes pas au travers.
Toute cette histoire-là de la mère
qui a de la misère à accepter sa fille.
Et à la fin,
elle arrive,
le souper se passe,
et là, ça finit seulement avec des photos, ce film.
C'est juste les photos,
et tu vois la mère
qui regarde sa fille,
puis tu vois la table avec toutes sortes de personnes
autour de la table,
puis sa fille est en train de servir,
puis la mère
voit sa fille heureuse,
puis elle accepte, tu vois dans les yeux
de la mère qu'elle accepte
tout ce que sa fille est en train de vivre.
Puis ça va peut-être l'aider à passer au travers
de sa maladie, tu sais.
J'ai éclaté
en mille millettes, puis là j'ai fait, OK,
je viens de toucher la face, je viens de comprendre.
Puis 45 minutes de temps,
je criais de peine.
J'ai sorti toute la peine
que tout le monde n'avait pas osé vivre
à ce moment-là
parce qu'il fallait rester fort.
Tu sais?
On ne se montrait pas vulnérable.
Non.
Voilà.
Mais quand on...
C'est quand même une transition importante
que tu viens de nous décrire.
Ça t'a pris combien de temps pour émerger?
Je comprends que tu aies eu cette crise-là, mais quand même...
À 40 ans.
Mais est-ce que c'est fait quand même sur des mois
à partir de ce moment-là ou déjà le lendemain?
Ça a été instantané.
Instantané.
Oui, je sentais ça ici.
C'était tout chaud.
Puis pendant que je pleurais, pendant ces 45 minutes-là,
je sentais vraiment comme la marde...
Je sentais la marde sortir.
Je sentais genre...
Puis c'est parti vers...
C'est parti vers la lumière.
Je vous ai parti.
Vous étiez déjà avec Pascal, ta conjointe actuelle.
Oui.
Alors, pour elle, elle a trouvé un nouveau normand.
Elle avait un nouveau tchat, à quelque part.
Bien oui.
Puis elle en se trouve un nouveau père,
mais il a vécu 10 ans avec ça, fait que lui,
j'en ai donné quand même un peu, puis il a eu
ces problèmes-là, lui aussi, à un moment donné dans sa vie,
tu sais. Tranquillement, il s'en débarrasse
parce qu'il a vu son père s'en débarrasser aussi,
tu sais. Fait que c'est merveilleux, là, tu sais.
J'ai réglé quelque chose
qui va profiter
à tout le monde après, là, tu sais.
Est-ce que tu penses, avec le recul, que t'aurais dû
consulter avant?
T'as jamais consulté, mais est-ce que tu aurais dû le faire?
Je ne sais pas.
Peut-être.
Est-ce que tu aurais aimé...
Je sais que c'est des suppositions,
mais est-ce que tu aurais aimé...
Parce que je ne savais pas d'où ça venait avant.
Tu ne comprenais pas nécessairement que tu portais une colère.
Tu étais colérique et tu pensais que ça venait avec.
C'est ça. C'est exactement ça.
C'est exactement ça.
Après ça,
j'ai fait une crise de panique dans ma vie, une crise d'angoisse.
Je me demandais c'était quoi. Je pensais que c'était le cœur et tout.
Après ça, j'ai fait « Wow! Non, non, non. C'est quoi? »
Puis là, j'ai fait « Ah! Ah! Peut-être relié à ça,
relié à ça. » Puis là, j'ai cheminé là-dedans.
Tu t'es déchargé.
Oui, complètement.
C'est comme si tu étais complètement chargé.
Est-ce que tu es prêt à passer aux questions rouges?
Tu en pèches deux.
Oui, il y en a quatre.
Oui, il y en a quatre, tu en pèches deux dans celle-là.
Oui.
Et tu devras répondre à une des deux.
Une et deux.
OK.
À quel besoin...
Alors, la première question rouge,
à quel besoin profond ta blonde, répond-elle?
La deuxième question rouge.
Quand je me regarde dans le miroir, je vois.
Oh, oh, oh.
Moi, je me regarde dans le miroir, là.
Oui.
Puis je m'embrasse.
Puis je me trouve beau.
Je me souris. Je dis, toi, mon esti, je t'aime. Ah, là. Ouais. Puis je m'embrasse, puis je me trouve beau, je me souris, puis je dis,
toi, mon esti, je t'aime
un Christ.
À chaque fois que je me regarde dans le miroir,
tous les matins. Là, tout le matin,
je me mets mon eau gelée dans la face,
ça dure une minute et demie,
deux minutes, pour que le nez
soit rouge, rouge, rouge.
Là, je me secoue,
je fais mes ablutions, puis là, je me retourne dans le miroir, j'ai dit, rouge, rouge. Là, je me secoue, je fais mes ablutions.
Puis là, je me retourne dans le miroir et j'ai dit,
« Oui, tu vas avoir une estime de la journée, ça va être capoté, man.
Qu'est-ce que tu as? Go, go, continue de même, ça va bien, man. »
Je me parle.
Depuis quand tu te parles comme ça?
Ça fait très longtemps.
Ça fait très longtemps.
Pourquoi tu as décidé de faire ça?
J'ai lu ça à un moment donné qu'il fallait s'aimer beaucoup pour pouvoir
attirer tout
cet amour-là.
Je m'aime beaucoup.
Je suis un gars qui est
très, très fier de ce que je suis.
Je suis un gars qui,
en espérant que ça arrive à tout le monde,
parce que c'est le fun en maudit, ça met.
Puis, tu sais, je sais ce que je suis,
je sais ce que je dégage, je sais.
Puis je veux que tout le monde se sente en sécurité maintenant.
J'aimerais ça être...
de pouvoir aider tout le monde.
Puis je pense que je le fais juste
dans la façon que je vis ma vie.
Je pense que ça aide certaines personnes
parce que les dernières fois que je suis allé,
soit tout le monde en parle à deux hommes en or
ou quoi que ce soit,
puis que je parle de ma colère,
puis que je parle de ce que je viens de te dire,
les commentaires que je reçois
de « il y en a du monde qui ont mal,
il y en a du monde qui
vivent la colère, puis il y en a du monde qui disent
« merci, ça me fait voir ça,
ça me fait voir ça, merci,
merci, merci. »
Je suis comme, « Wow! »
C'est silencieux.
Souvent, on le fait exploser.
Mais ce qu'on vit à l'intérieur,
on le garde.
On voit juste la pointe de l'iceberg.
On ne comprend pas ce qui se passe en dedans.
Mais quand ça émerge comme ça,
c'est qu'en dedans, ça ne va pas.
Souvent, on va juger ce qu'on voit de l'extérieur.
Mais on oublie que la personne
est blessée en dedans, elle a mal.
Souvent, les gens en colère, ils ne se laissent pas.
Ils n'ouvrent pas cette vulnérabilité-là.
C'est difficile d'aider quelqu'un en colère.
Bien oui, c'est difficile.
C'est très, très, très difficile.
Alors, moi, je me dis qu'une des meilleures manières,
c'est de démontrer que quand tu t'en débarrasses,
après, ça va bien en tabarouette.
Je trouve que
t'es l'image de...
Toi, ça a fonctionné
parce qu'avec tes personnages,
tu vas chercher des choses différentes en toi.
Puis t'as dû aller puiser à quelque part pendant que t'avais jamais été.
Puis t'as dû montrer que ça, c'est confortable.
Oui, c'est confortable.
Mais pour plusieurs, ça va passer par la thérapie.
On n'a pas toute cette chance-là
d'aller explorer des zones
à travers des personnages.
Parce qu'en même temps, un personnage,
ça te met sur pause de toi-même aussi.
Oui, tout le temps.
Ça, c'est cool.
C'est très, très cool.
Parce qu'on n'a pas cette occasion-là
quand on est...
Je joue.
Je fucking joue.
Quand je joue à un jeu de table avec mes chambres,
je me surpose 3-4 heures de ma vie,
puis je suis là.
Fait qu'un jeu, c'est tout le temps ça.
Je suis tout le temps en train de jouer, moi.
Pas dans la vie en ce moment,
mais quand j'embarque dans mes rôles
ou quand j'embarque dans une game,
c'est le même crise de mots.
Je joue.
Je joue.
La grande récompense de tout ce que t'as fait par rapport à toi,
c'est quand t'arrêtes de jouer
puis tu redeviens toi,
t'es heureux de retrouver.
Ben oui.
Alors qu'avant, probablement, ce normand-là te faisait mal.
Ben oui, j'aimais pas ça.
C'était plus en fuite.
Exactement, donc je fuyais dans mes rôles.
Là, je ne fuis plus dans mes rôles.
Je les personnifie.
J'essaie de leur amener le meilleur de moi-même. Parce que sans tes rôles, t'aurais pu fuir dans mes rôles. Là, je ne fuis plus dans mes rôles. Je les personifie. J'essaie de leur amener
le meilleur de moi-même.
Parce que sans tes rôles, tu aurais pu fuir dans l'alcool,
tu aurais pu fuir dans autre chose.
Exactement. Ça, je ne suis jamais tombé là-dedans.
Je bois normalement, comme tout le monde.
Oui, mais ta fuite
était ailleurs.
Oui, c'est les jeux.
C'est les jeux qui m'ont sauvé la vie aussi.
C'est sûr, sûr, sûr. Ma passion m'a sauvé la vie aussi. C'est sûr, sûr, sûr. Ma passion
m'a sauvé la vie. Ma passion de jouer.
Comment ta passion a pu te sauver la vie?
Les jeux
me permettaient
d'être... C'est sûr
que j'ai été un mauvais perdant, mais vraiment
mauvais perdant un jour dans ma vie. Mais quand j'ai
réglé ma colère... OK, parce que
t'étais aussi mauvais perdant. Bien oui.
Mais t'aimais jouer, mais t'aimais pas perdre.
Ben non, c'est sûr.
Donc, tu devais perdre quand même souvent.
Ben oui.
Tu jouais beaucoup.
Ben oui, pis en perdant souvent et en jouant souvent,
à un moment donné, tu fais « Ben voyons, ça fait partie. »
Mais pour les autres, c'est fatiguant, mauvais perdant, là.
Ouais, mais je suis pas le seul mauvais perdant dans la vie, là.
T'en as vu d'autres.
Chacun vit sa mauvaise perdance.
Oui, oui, oui oui je comprends
c'est ça
sinon moi
moi je pense que le jeu, le fait de jouer
le fait de toujours avoir joué
quand j'étais petit
je personnifiais Richard Barrette
dans les champions
Craig Stirling dans les champions
t'aurais été Sharon Mercredi,
mais c'est ça. Moi, je faisais ça.
Ou les Sentinelles de l'air.
Ou...
Toutes les séries qui passaient.
T'endossais déjà des rôles.
Tout le temps. J'étais dans la ruelle.
La ruelle a été mon monde
incroyable. C'est pour ça que je suis revenu
dans Rosemont. C'est pour ça que
quand j'ai eu des mauvaises passes dans ma vie,
j'allais me promener dans ma ruelle.
Je retournais à la base.
Retournez à votre base si vous ne vous sentez pas bien.
D'où vous venez? Pourquoi
vous vous sentez de même? C'est parce qu'il s'est passé
quelque chose à ce moment-là.
Il faut retourner à la base
tout le temps parce que ça vient toujours de
quand on était petit. Je suis sûr, sûr, sûr.
Fait que toi, dans le fond, ce que tu vois,
tu ne changerais rien dans ce que tu vois dans le miroir.
Non, bien non. Eh non, on va bien trop bien.
Est-ce que tu as un égo nourri?
Oui.
Tu as de l'air bien, je trouve.
C'est rare que quelqu'un veuille répondre ce que je vois.
C'est déjà parfait, tu sais, pour toi.
Bien oui.
Ça fait 60 ans que je bâti ça, là.
Un moment donné, il faut y arriver, là.
Pas attendre 80-95. Il l'a touché. Je pense que oui. Je pense que oui. Non, non ans que je bâti ça. Un moment donné, il faut y arriver. On peut attendre 80-95.
Il l'a touché.
Je pense que oui.
Non, non, vraiment.
Je suis curieuse de t'entendre sur l'autre question rouge.
À quel besoin profond ta blonde, répond-elle?
Oh, mon Dieu.
C'est mon port d'attache.
C'est celle qui me permet de me reposer,
qui me permet de, tu sais,
qui accepte ce que je suis,
qui a trouvé ça rough
quand j'étais ce gars colérique-là,
et maintenant que je ne le suis plus,
bien...
Puis le fait d'être longtemps
avec quelqu'un,
où ça fait 25 ans qu'on est ensemble,
bien, t'es jeune, t'avais 22 ans, fait 25 ans qu'on est ensemble. Elle était jeune.
Elle avait 22 ans.
Elle avait 35.
Elle allait me chercher une petite jeune.
À 35, à 22.
Mais 35-22, quand même, c'est une différence d'âge.
C'est ailleurs dans la vie.
Oui, moi, je suis ailleurs dans la vie.
Puis elle est ailleurs aussi.
Elle a eu de ses ailleurs
pendant qu'on a vécu plein d'affaires ensemble.
Mais essayez de toffer malgré les tempêtes.
Parce qu'il y en a des tempêtes, là.
Pensez pas que quand vous tombez en amour,
que ça va toujours être beau.
Si vous l'avez, ça dure quatre ans, le super beau.
Mais ça ne dure pas après.
Après ça, il faut que tu travailles.
Parce que ça ne peut pas que ça soit toujours les oiseaux.
Puis non, ça ne se peut pas.
C'est deux personnes complètement différentes
qui décident de rester ensemble,
qui font un choix de continuer malgré tout,
malgré les défauts de l'un, les défauts de l'autre,
les enfants qui arrivent, la pré-ménopause,
le chum qui travaille plus
l'autre qui travaille
l'argent travaille plus
il y a tout ça qui arrive
on s'assoit
on se regarde dans les yeux
on joue un petit jeu
on en parle
plus ça va bien
plus avec la même personne
tu sais de plus en plus comment aller la chercher
dépendamment de la façon qu'elle se transforme
et qu'elle change à travers les années.
Si tu décrisses puis tu t'en vas,
qu'est-ce que tu penses que tu vas faire?
Tu vas recommencer la même maudite affaire ailleurs.
Correct, parfait,
mais tu ne régleras pas ce problème-là.
Fait que nous, en étant 25 ans ensemble,
on évolue ensemble tranquillement,
elle avec son âge de 47 ans
puis moi avec mon âge de 60 ans.
Oui, il y a quand même, c'est ça,
il y a quand même une différence qui est là
qui doit moins paraître maintenant.
C'est sûr, c'est sûr, c'est sûr.
Parce que vous avez 25 ans.
Mais tu sais, quand elle dit,
je vais avoir 57 ans
quand tu veux m'avoir 70.
À 60 ans, ça va
très, très bien. Je vais essayer de me garder comme ça aussi
jusqu'à 80. On en voit
du monde de 70 ans qui sont pétants de santé.
Est-ce que ça, la différence
d'âge quand même, ça
te stimule à te garder
plus jeune? C'est une grande motivation.
Oui, c'est une très, très, très grande
motivation. C'est pour ça que j'aime ça travailler.
J'aime ça être dans l'action tout le temps,
tout le temps, tout le temps. Là, j'ai pas
eu le temps. Et un petit peu
de paresse là-dedans parce que je faisais autre chose
de m'entraîner comme je voudrais. Mais là, il faut que
j'y retourne. Il faut que j'y retourne pour que
je puisse entamer l'été qui s'en vient
très bien avec le dîner de cons et
le stade qui s'en vient, il va falloir que je sois top.
Mais là, tu vas travailler avec ta blonde,
dans le dîner de cons.
Vous êtes aussi un couple
dans le show.
Dans le show, puis un couple qui ne va pas super bien
dans le show. Exactement.
Ça, c'est extraordinaire.
Ma blonde est super contente de faire ça,
mais je te donnerai pas le punch,
mais peut-être que tu le sais déjà.
André Robitaille, le metteur en scène
et le producteur du show
Le Dîner con de chez Monarch,
a décidé,
parce que les deux filles,
Gabrielle Fontaine et Pascal Montreuil,
dans le spectacle, ils n'ont pas grand-chose.
C'est pas une pièce où les filles
sont mises de l'avant
vu que c'est deux filles qui chantent, il aurait décidé
de faire un petit
récital de chant
avant le spectacle
et c'est des chansons de cons
toutes les chansons de cons
ont été répertoriées par celui qui fait la musique
Frédéric Redou
des chansons de cons.
Ils font un petit récital d'une dizaine de minutes
pour mettre le monde dans le bain, etc.
Est-ce que je me trompe ou ça va s'appeler
Le cabaret des cons?
Ça s'appelle Le cabaret des cons.
C'est magnifique, je trouve.
Donc là, tu vas voir en plus ta blonde chanter.
J'ai vu.
Tu l'as vu souvent?
On l'a fait déjà pas loin de 40 fois.
C'est le fun ça, de la voir aussi.
On l'a fait quand même 70 fois.
70 fois, le Dune des cons, ça, de l'avoir aussi. On le fait quand même 70 fois. 70 fois le Zinécon cet été,
puis 30 fois en 2024,
puis un autre 30 fois en 2025.
Je pense qu'on est partis là-dessus pour un bon bout.
À quel moment, quand tu l'observes,
tu te dis « Wow, j'ai ce privilège-là
de partager ma vie avec cette femme-là? »
Tout le temps. Toujours.
Toujours, quand elle se lève le matin,
toute décrissée, avec sa robe de chambre
toute décrissée, cassant le chien, toute décrissée, quand elle sort le chien
et je la regarde avec un sourire, elle dit
« Qu'est-ce que tu veux, maudit fatigant?
Juste que t'es belle. Je suis pas belle.
Lâche-moi tranquille, je suis pas belle le matin. »
Mais toi, t'as trouvé belle.
Ben oui, je la trouve belle, c'est sûr.
C'est ma blonde.
Juste à toi.
It's mine. My precious.
My precious. My precious.
Yes.
Est-ce que ça te tente de passer aux questions mauves?
Oui, let's go.
Bon, là, t'en pijonnes, puis tu lui réponds.
D'accord.
C'est pas compliqué, les questions mauves.
Non, c'est toi qui a pijonné.
Ah, c'est moi qui a pijonné, puis après ça, tu m'en poses une.
OK.
OK, alors, tu as un accès au service de Plan B.
Tu connais Plan B, l'émission, ce que tu connais?
Oui.
Donc, on peut... Qu'est-ce que tu recommences?
C'est tout le temps des gens qui veulent refaire un moment de leur vie.
Donc, ils appellent les services de plan B, puis on recommence.
Puis ils vont recommencer des fois plusieurs fois,
ce qui se rend compte que chacune des décisions
ne les amène pas nécessairement où est-ce qu'ils veulent.
Donc, tu as accès au service plan B.
Qu'est-ce que tu recommences?
C'est quand même une question profonde.
Je peux pas.
Je peux pas recommencer rien.
Je serais pas là où je suis aujourd'hui
si j'avais rien vécu de tout ça, là.
Si mon père avait eu ses jambes,
je serais pas comme ça aujourd'hui.
Qu'est-ce que j'aurais vécu?
Ma vie va super bien.
Tout le monde autour va bien.
J'émane quelque chose de bon.
Qu'est-ce que je peux vraiment changer?
Tu aurais étudié en ingénierie deux ans?
Es-tu malade?
Peut-être que tu recommencerais ce boulot.
Oui, mais si je n'avais pas étudié en ingénierie,
il y a un gars qui m'a dit,
va-t'en au théâtre, je ne l'aurais jamais rencontré. »
Ce gars-là,
je ne sais pas c'est qui, je ne me souviens plus de lui,
mais je le serrais dans mes bras aujourd'hui.
Je le serrais dans mes bras
où qu'il soit.
Il a changé ma vie.
Même si c'est ce gars-là
qui m'a fait « Écoute-toi.
Écoute-toi. » C'est mon petit doigt qui m'a fait écoute toi écoute toi
c'est mon petit doigt qui me l'a dit
mais lui il a juste parlé à mon petit doigt
il a dit au gros
de se déniaiser c'est ça qu'il fasse dans la vie
je changerais pas encore
toi t'es libre complètement parce que t'es en paix
avec ta vie
c'est souvent ce qu'Élise Guilbault me dit
tu m'énerves t'es libre
mais c'est ça être libre c'est être en paix.
C'est pas être nécessairement
sur le bord d'une plage puis boire un tequila.
Non.
Être libre, ça se passe sans doute.
Les bouddhistes disent, ne cherche pas le bonheur,
il est là où tu es. Il est là. Il est dans ta face,
le bonheur. Arrête de regarder à côté.
Si t'es malheureux, tu vas être malheureux partout.
Puis si t'es heureux, t'as des chances d'être heureux partout.
Exactement. Fait que je changerais rien.
C'est pas compliqué avec toi.
Non, c'est pas compliqué.
Moi, je veux t'en poser une autre. Pose-moi en une, puis je veux t'en poser une dernière
après, quand même. Parfait.
On va finir avec une autre. Tu viens de voir celle-là.
C'est celle-là que je veux te poser.
C'est celle-là que tu veux me poser? Oui, oui, j'ai décidé que...
Non, mais toi, tu me poses celle que tu veux.
Pas nécessairement sur un carton, là.
T'es pas obligé de la lire.
Parce que tu peux la lire aussi.
Tu peux lire, mais si tu veux me poser une autre question,
moi, je te laisse ça complètement
à ta discrétion.
Comme t'es un joueur.
Oui.
Bien, je vais t'en poser, celle-là.
Vas-y donc, c'est quoi la question?
La Lame d'Aladin existe, c'est quoi tes trois vœux?
Eh boy!
C'est ça que je voulais t'entendre dire.
Parce que c'est un drame.
Ça, là, c'est une question
qui a de l'air
facile,
mais qui est très difficile.
Il y a bien trop d'affaires.
Oui, veux-tu qu'on y réponde ensemble?
Je vais y répondre.
Ben, trois vœux.
Moi, je te dirais,
je suis née avec un corps
qui est un citron, puis une tête, je te dirais,
qui est plus une Porsche, puis un corps
qui est plus une Lada de l'époque.
Les citrons dans le sens que...
De quoi tu parles?
Moi, un jour, un médecin m'a dit ça.
Ta tête, elle va trop vite par rapport
aux capacités de ton corps. »
Moi, je tombe, je me casse tout le temps.
J'ai eu plein de problèmes de santé.
Mon corps me freine tout le temps.
C'est comme si ma tête, elle pousse tout le temps
trop loin. Moi, c'est comme...
Tu me dirais, on va monter le Kilimanjaro.
J'ai absolument rien pour le faire, mais je vais le faire.
J'ai une détermination.
Tu ne t'en rendras pas.
Je ne me rendrai pas, mais je vais le commencer.
Il faut y aller pareil.
Je ne vais pas me freiner.
Je ne vais pas dire, je n'y arriverai pas.
Je vais le faire et au pire, si je n'y arrive pas,
moi, je n'ai pas peur de l'échec.
Je n'ai pas peur de recommencer.
Bien non, ça, on l'a vu.
Je n'ai pas peur de ça.
Mais des fois, mon enthousiasme fait que j'entame des affaires
que je me dis, finalement, j'avais encore oublié.
Quand j'étais jeune, moi, j'ai perdu oublié que mon corps... » Tu sais, j'étais jeune.
Moi, j'ai perdu 40 % de mon bras droit suite à une chute. Je veux dire, j'ai quand même
un corps qui est hypothéqué,
mais personne ne peut le savoir parce que ça ne m'empêche pas
du tout d'avancer. Fait que je te dirais qu'un
de mes souhaits, ce serait que
ma tête et mon corps aient les mêmes capacités.
Je pense que ça...
En tout cas, j'aurais fait des choix
peut-être différents même dans ma vie. Je serais plus
aventurière,
j'aurais fait plus
de sport, tu sais, je me serais
lancée dans plus d'affaires physiquement,
mais ça, à un moment donné, tu sais, moi,
j'ai deux fractures à la colonne vertébrale, tu sais, je veux dire,
j'ai des affaires maintenant qu'il faut quand même
que je réfléchisse avant d'entamer des affaires.
Fait que j'aurais aimé ça que le médecin
me dise plus ton corps puis ta tête, ça va ensemble.
Mais non, il y a une différence.
Est-ce que tu l'aimes, ton corps?
Bien oui, oui, oui, tout à fait.
Mais il m'impose quand même des petites limites.
Oui, oui.
Pourquoi il fait ça?
Pourquoi il m'impose des limites?
Oui.
Bien, peut-être que j'aurais été trop fofolle.
Je ne sais pas, je ne sais pas.
Peut-être que ma tête était...
Mais en même temps...
Peut-être que tu aurais été trop fofolle. Bien, je ne sais pas ne sais pas. Peut-être que ma tête était... Mais en même temps... Peut-être que tu aurais été
trop fofolle. Bien, je ne sais pas.
Tu me poses la question. Bien oui, mais...
Est-ce que je me serais tuée parce que j'aurais
essayé justement d'escalader une montagne
impossible? Parce que
moi, la peur, ce n'est pas quelque chose que j'ai
connu dans ma vie.
Pour moi, la peur, c'est un défi
à relever. Quand quelque chose m'insécurise,
je me dis, oh, il y a quelque chose à comprendre de ça. »
À aller chercher.
Qu'est-ce que j'aurais fait des choix différents?
Peut-être.
Mais ce serait un souhait quand même.
Si j'avais la lampe d'Aladin,
je dirais que j'aimerais ça que je ne pense plus
à « Est-ce que je pourrais? »
« Est-ce que ça va rempérer ma situation.
Tu sais, moi, j'ai quand même deux fragments,
suite à une fracture de la colonne,
j'ai deux fragments d'os à 3 mm de la moelle épinière.
Ça ne s'opère pas et si ça se touche, je paralyse.
Donc, c'est quand même une menace qui est présente,
qui maintenant, elle prend beaucoup moins de place.
Parce que quand je me suis fait dire ça il y a 12 ans,
j'animais déjà à la télé,
j'étais « Oh boy! » Tu ne vas pas faire de ski d'Alpin?
Non, non, non. Moi, je ne fais pas de ski d'Alpin.
Moi, je dois avoir une voiture qui est haute
et longue parce que si je me fais rentrer
dans le derrière, ça donne un coup
dans cette vertèbre-là et c'est mon
orthopédiste. Il y a quand même
des lumières rouges.
Mais comme je te dis,
je vais dans ces limites-là, mais il y a un bout
que je ne traverse pas parce que je n'ai pas envie
non plus de dire que je le savais et que je l'ai fait pareil.
Il y a quand même une conscience.
Si je n'avais pas ça, ça serait cool
que je n'aie plus cette limite-là.
Ensuite de ça,
on dirait
qu'une protection
à jamais sur mes enfants, j'aimerais ça.
On a des pouvoirs magiques,
on s'entend, mais dire
« OK, je leur mets une bulle
puis ils vont vivre, ils vont vivre
des choses, mais ils ne vivront pas de grands
drames. » J'aimerais ça les protéger
d'un paquet d'affaires.
J'ai tendance à...
– Mais ça, le libre-arbitre,
Aladin, je ne suis pas sûr qu'il ça, le libre-arbitre, Aladin,
je ne suis pas sûr qu'il veuille faire ça, lui.
Aladin, pas me dire non.
Le génie d'Aladin,
je ne suis pas sûr de ça.
C'est sûr qu'on ne veut pas qu'il leur arrive rien.
Moi, dernièrement, ma fille a perdu son petit minou, qui n'avait même pas
deux ans. Il s'est fait frapper
et ça a été game over.
On l'a fait incinérer
puis tout ça, tu sais.
Mais tu sais, quand tu reçois l'appel,
« Papa, Michel est mort! »
Tu sais, j'en parle, puis ça me vire en envers.
Tu veux pas que tes enfants...
Mais...
Ça fait deux semaines.
Puis il est venu dormir
deux jours à la maison. Il voulait pas réintégrer sa maison, son appart, puis tout ça. Puis quand est venue dormir deux jours à la maison.
Elle ne voulait pas réagir.
Elle est allée à son appart.
Quand elle est retournée chez eux,
elle ne se sentait pas bien.
Elle nous l'a dit, mais je veux revenir ici.
Elle a dit, non, non, il faut que je passe la nuit ici.
Ça, pour moi,
ça fait comme, yes!
Yes!
Elle a décidé non de rester
pour pouvoir passer à travers sa peine
tout seul.
C'est ça qu'il faut faire dans la vie.
Fait que les protéger, oui,
on veut pas qu'il leur arrive rien,
mais ça leur enlève la capacité
d'être autonome
puis de recevoir les coups
puis de réagir aux coups.
Si tu reçois un coup puis tu te plains puis tu te dis « non, ça, ça m'arrive
puis je ne peux pas rien faire. »
Ça, moi, c'est ça.
Les gens qui se
plaignent ou les victimes
qui ne sont pas
vraiment, que tu peux faire
de quoi pour te sortir
de ça. Il y a des victimes qui sont
victimes.
Mais tu peux t'en sortir quand même.
Ce n'est pas vrai
qu'il faut que tu restes
dans cette énergie de victime.
Ça, c'est non.
Quand tu fais ça, ça m'émeut.
Ça, ça me touche.
Ça, ça fait comme yes.
C'est ça qu'il faut faire dans la vie.
Parce que la vie est tough à tabarnak.
Elle est tough. La vie est tough. La vie n'est ça qu'il faut faire dans la vie. Parce que la vie est tough en tabarnak. La vie est tough. La vie n'est pas
juste. Et tant
que tu
vas abandonner
là-dessus,
ta vie
va être de la mort.
La vie n'a pas le sens du timing.
Non. Jamais.
C'est toi qui fais ta vie.
T'as une
chance sur 4 millions
de te péter la gueule en
avion. T'as une chance
sur 2 millions de te péter
la gueule en char. Mais t'as une chance
sur 4 000
trilliards
d'être un humain.
Fait que profite
en esti quand t'es ici,
parce qu'on est à l'école ici.
On vient apprendre ici.
On vient aimer ici.
Puis après ça, tu décales à sa maison.
Moi, c'est ça mon
leitmotiv dans la vie.
C'est comme un philosophe.
Je sais pas, regarde.
Je vais juste te le montrer, là.
Ma face,
ici, en arrière.
Voir la photo de couvent.
Bon, là, tu as pris ton cellulaire.
Je vais regarder sur ton cellulaire.
Ça, c'est un proverbe
aborigène australien.
We are all visitors.
Nous sommes des visiteurs.
To this time.
OK.
This place.
We are just passing through.
Our purpose
here is to observe,
to learn,
to grow,
to love, and then
we return home.
C'est ça.
J'aimerais ça que tu le traduises.
Nous sommes tous des visiteurs en ce temps et en cet endroit.
Nous faisons juste passer.
Notre but est d'observer, d'apprendre, de grandir et d'aimer.
Et ensuite, tu retournes chez vous.
C'est où ça chez nous?
C'est le mystère?
C'est le mystère.
C'est l'univers.
Il y a quelque chose, il y a quelque chose de l'autre bord. Quelque chose de l'autre bord. C'est ce,ère. C'est l'univers. Il y a quelque chose.
Il y a quelque chose de l'autre bord.
Quelque chose de l'autre bord.
C'est sûr, sûr, sûr pour moi qu'il y a quelque chose.
On ne peut pas dire c'est quoi.
Moi, je suis pas mal aussi dans la physique quantique des fois.
Ça m'intéresse beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
La physique quantique, on ne peut pas,
même les plus grands scientifiques,
ils ne peuvent pas vraiment l'expliquer c'est quoi.
Mais derrière tout ce qui...
Tu sais, quand je te dis qu'on a une chance sur
plusieurs trilliards d'êtres humains,
où
le fait que la Terre existe
et que nous existons sur la Terre,
c'est comme si on avait gagné
21 fois à la loto
en ligne.
La distance
qu'on a du soleil par rapport
à telle affaire,
c'est d'une précision.
Trois degrés de plus, mais on serait pas là.
Ou trois degrés de moins, on serait pas là.
Scientifiquement,
on a une chance
sur plusieurs trilliards d'être ce qu'on est
aujourd'hui, d'être là sur la Terre.
Fait que moi, je dis qu'il y a
un purpose.
C'est quoi le mot en français?
Un purpose?
Un purpose?
Tu veux dire comme un objectif? Comme un...
Un purpose, c'est pas...
Voyons...
C'est ça?
Un but?
C'est ça. C'est une raison d'être
il y a quelque chose, moi je pense que raison d'être
pourrait traduire ce que ça veut
purpose, traduction
ton but
mon purpose c'est ça
mon but, ma raison d'être, mon objectif
je pense que tout ça n'est pas pour rien
je pense que
l'humanité existe et l'univers existe
puis plus on en parle maintenant avec le fameux télescope James Webb
qui voit presque au très fond de l'univers.
Pourquoi tout ça, c'est là?
Puis qu'on ne peut pas y accéder?
Est-ce que ça, en même temps, quand tu dis on va ailleurs après,
est-ce que ça t'aide à accepter la mort de tes proches?
As-tu l'impression que des fois, ils viennent te visiter?
Non, ça ne m'est jamais arrivé, ça.
J'ai comme l'impression qu'ils n'ont pas besoin de me visiter pour me dire
quoi faire parce que ça va bien.
Moi, je pense qu'ils te visitent pour te faire « Hey,
ça pourrait aller mieux. »
Moi, je pense que c'est ça.
Mais
moi, je pense que c'est ça. Mais,
moi, je pense que plus tu puises dans l'amour
et le bonheur et les bonnes intentions
et la bonne vibe,
plus
on t'en donne.
Plus on t'en donne,
je suis convaincu.
Je pense que mon troisième vœu,
c'est sûr que je pense souvent à la vie après la mort.
Je pense que ce serait de savoir
est-ce qu'il y a une vie après?
Sans savoir qu'est-ce que c'est.
– Qu'est-ce que ça changerait à ta vie si tu savais ça?
– En fait,
on dirait que c'est plus pour ceux qui meurent
que je me dirais au moins
ils s'en vont ailleurs.
On dirait, je ne veux pas dire moins,
peut-être un peu moins de peine à perdre.
Oui, parce que ça, c'est judéo-chrétien.
Les balinais,
ce n'est pas eux-mêmes qui vivent ça.
Mais parce que...
Toutes les différentes religions ne vivent pas ça de la même façon.
Les bouddhistes et tout. Nous,
on nous a appris à avoir de la peine.
Oui, puis moi, je suis complètement
là-dedans. La religion catholique,
c'est la religion la plus bad
je pense qu'il y a
parce qu'on ressent
de la culpabilité
tu sais, il y a
quelque chose
la culpabilité, ça plogue
je trouve que c'est un des pires sentiments
pour le monde, je me sens coupable
ah j'ai fait de la peine non, t'as dit ce que tu pensais Je trouve que c'est un des pires sentiments pour le monde. Je me sens coupable.
Ah, j'ai fait de la peine.
Non, tu as dit ce que tu pensais.
À moins de l'avoir frappé.
Mais sentir coupable, c'est un frein énorme.
La culpabilité.
Il y en a qui portent de la culpabilité depuis des années pour quelque chose.
Finalement, s'il en parlait à personne,
peut-être qu'il n'en s'en souvient même plus.
Que ta parole soit impeccable.
Les quatre accords Toltec aussi, pour moi, ça m'a sauvé la vie.
Ah, mais ça, c'est ton livre.
Oui.
Les quatre accords Toltec.
Ça, ça m'a sauvé la vie.
En quelque part.
Peux-tu me les dire, les quatre accords Toltec?
Que ta parole soit impeccable.
Ta parole soit impeccable.
Marie-Claude, ce que tu viens de dire là, ça m'a touché.
C'est-tu ça que tu voulais dire?
Ou c'est ça que tu voulais dire?
De dire tout de suite au lieu de dire, Ah, elle m'a dit ça. C'est-tu ça que tu voulais dire? Ou c'est ça que tu voulais dire? De dire tout de suite au lieu de dire,
elle m'a dit ça.
Je le garde pour moi.
Et là, ça va me faire faire des suppositions.
Deuxième accord.
Ça va me faire des suppositions.
Si j'avais fait ça,
ça aurait été ça.
Arrête de faire des suppositions.
Ça se peut-tu que si j'ai dit ça
pourquoi elle ne m'appelle pas
c'est parce que j'ai fait ça
supposition
ne jamais rien prendre personnel
si tu me dis ça
c'est ta vision à toi
tu ne peux pas me juger comme ça
tu ne me connais pas vraiment
parlons-en, parole impeccable.
Ne jamais rien prendre personnel.
Et le dernier accord,
tu te dis tous les jours que tu fais de ton mieux.
Des fois, ton mieux, il est là.
Parfait.
Mais des fois, ton mieux est là.
Puis c'est parfait aussi.
C'est ce que,'hui, t'étais
donc au moment présent.
Donc, toujours faire de ton mieux, que ta
parole soit impeccable, ne jamais faire
de supposition, ne jamais rien prendre de personne.
C'est pour ça que tu réussis à... À chaque fois que moi
dans la vie, parce que même si ça
fait 15 ans que j'applique ça, même fois
dans la vie, je fais « Pourquoi je suis le même aujourd'hui? »
Là, je cherche, cherche, cherche.
« Ouais, c'est pour ça.
Ah! Je fais une supposition.
C'est fini, ça s'en va.
C'est pour ça que tu es dans ton moment présent?
Tout le temps. Parce que tu ne portes pas plein d'affaires.
Non, je ne porte pas plein d'affaires.
C'est ça, tu ne portes pas, tu n'es pas dans un brouillard.
Tu sais, des fois, on laisse le brouillard se lever
dans notre vie. Mais, dans la physique quantique,
ce brouillard-là
affecte tes cellules,
affecte ton comportement, affecte à l'infiniment petit.
Je t'en ai la preuve.
À l'infiniment petit.
Je veux quand même qu'on termine sur la question que je viens de te répondre.
Ça serait quoi tes trois vœux si tu avais la lampe d'Aladin?
Que ça continue, que ça continue et que ça continue.
C'est quand même simple et pas simple en même temps.
Parce que quand tu dis que ça continue,
c'est que tu t'impliques dans le...
Tu ne lances pas ça dans l'univers gratuitement.
Tu ne te demandes pas où ça va retomber.
Tu passes à l'action.
Tu y vas de ton...
Je suis...
Moi, pour moi,
on est tous
responsables de notre présence en ces lieux.
On est responsable de faire en sorte que notre présence va, au plus
de tes capacités
aider les autres.
Dans l'amour tout le temps.
J'ai eu un esti de beau nom dans ma vie
et je m'en sers beaucoup maintenant.
Tu comprends le sens
d'amour.
Ben oui.
Merci, Normand d'amour.
Si tu avais la chance de partager un repas avec quelqu'un
qui est décédé, ce serait qui?
C'est une pause de questions? Oui.
Bien, je n'ai pas envie de répondre.
Parce que ça, je vais être trop émotive.
Et alors?
Et alors, bien, il faut que je continue ma journée.
Non, mais...
En parles-tu d'autres aujourd'hui?
Pas de podcast,
mais j'ai autre chose. Là, je me bats. Là, tu m'énerves. Là, Normand d'amour, tuhui? Pas de podcast, mais j'ai autre chose.
Là, je me bats. Là, tu m'énerves.
Là, Normand Damo, tu m'énerves.
Mais non, mais les règles du jeu, c'est toi
qui réponds à cette question-là.
Non, mais justement, les règlements...
Moi, mais tu sais, parce que j'aurais dû te donner
un livre de règlements. Je t'ai pas donné
de livret de règlements, mais...
Tu m'as pas dit que c'était pas...
C'est bizarre, parce que c'est un fils que j'ai pas connu,
que j'ai perdu à la naissance.
Ah, OK.
C'est aussi simple que ça.
Oui, mais c'est parfait, ça.
Je te lance la question.
C'est pas de ta faute, là.
C'est pas de ta faute, là.
Non, non, non, j'ai pas de culpabilité.
Non, non, non, parfait, parfait. Non, mais tu sais quoi, ce qui est grave, c'est quand c'est pas de ta faute non non non parfait tu sais quoi ce qui est grave
c'est quand c'est arrivé
c'est les autres qui culpabilisent
ça fait mal à la personne
il y avait rien à faire
il fallait vraiment interrompre la grossesse
mais il était vivant la naissance
il pouvait pas vivre, il avait pas de poumons
tu comprends c'est quand même
il a vécu quelques minutes
mais c'est quand les autres disent t'as jamais arrêté aussi, il avait pas de poumons. C'est quand même, il a vécu quelques minutes. Mais c'est quand les autres disent,
t'as jamais arrêté aussi, demande-toi pas pourquoi.
Non, ben non.
Moi, là-dessus,
ça m'a jamais...
J'aurais pu avoir un brouillard.
Mais ça te fait mal pareil.
Solide, ça te fait encore mal.
Écoute, moi, quand c'est arrivé, ces agressions-là,
parce que pour moi, c'est des agressions.
Ben oui, c'est sûr.
Moi, je me suis enfermée chez moi, mais enfermée.
J'étais avec mes deux autres.
J'avais déjà une fille, en fait.
J'avais juste une fille, Angela.
Mais moi, je suis restée chez nous.
Je me souviens, je disais à Mario à l'époque,
j'aime mieux rester à la maison que faire le front journal,
l'allopolis ou le photopolis parce que j'ai frappé quelqu'un.
Ça me rendait agressive.
Parce que les gens inventent des histoires, tu sais.
Je me souviens, je faisais mon épicerie à un moment donné.
Moi, j'ai accouché le 24 décembre.
Puis une fille que je connais
était à l'épicerie. Elle me disait « Ouais, il paraît
que tu t'es swigné au party de Noël et que t'as perdu ton bébé. »
Ah, tabarnak!
Elle me dit ça à l'épicerie, Normand.
C'est quoi ça?
C'est sûr que t'as le goût de la...
Ouais, c'est ça. Tu comprends? OK, je lui disais « Attends une minute. Tant qu'à dire une connerie de même, ça? » Là, c'est sûr que tu as le goût de la... Oui, c'est ça, tu comprends?
OK, j'ai dit « Attends une minute,
tant qu'à dire une connerie de même... »
T'as-tu une amie, ça?
C'est quelqu'un que je connaissais bien.
Et puis, j'ai, dans l'allée numéro 3
du IGA à Rivière-du-Loup...
C'est donc bien méchant.
J'ai dit « OK, tu me dis une connerie,
je vais te la dire la vraie histoire.
Vu que tu es une mère, tu iras radoter,
mais la vraie histoire. » Parce qu'être mère, tu iras radoter, mais la vraie histoire.
Parce qu'être mère, des fois, c'est radoter la fausse histoire
qui est plus anecdotique.
Et pendant une heure, j'ai dit qu'est-ce qui était arrivé,
puis là, elle pleurait.
Je dis, là, maintenant, tu as c'est l'histoire,
maintenant que tu m'as faite mal, bien...
– Mais là, ta parole, tu es impeccable.
– Exactement.
– Ta parole est impeccable.
– Bien oui.
– Tu lui as changé sa façon de penser parce que tu lui as dit,
regarde, c'est ça qui est arrivé.
Exactement.
Au lieu de t'en aller chez vous,
que tu aies eu la crise.
Non, non, non.
C'est ça.
Donc, ta parole est impeccable.
Exactement.
Je te le dis, ça marche tout le temps.
Mais après, je me suis dit,
ben, je vais me protéger
parce que je ne veux pas raconter
cette histoire-là sans cesse.
Et tu sais, il y avait comme plein de...
Parce que Mario était connu aussi,
on était connus dans la région.
Puis il y avait plein de petits potins
par rapport à ça.
Puis si tu niaises pas, là,
la mort d'un enfant, tu t'en vas pas.
Tu t'en vas pas.
Je vais juste regarder tous les trolls sur Internet.
Le monde est tellement méchant. Ils connaissent rien,
puis ils se permettent de parler.
Mais il faut remettre les pendules à l'heure
à ces gens-là. Puis après ça,
ça m'est arrivé à quelques reprises,
mais après un mois, je veux dire, j'étais capable de répondre
sans tomber dans l'état dans lequel
j'aurais pu tomber à ce moment-là,
parce que, tu sais, les gens, écoute,
ou bien ils disaient, ben non, mais c'est pas grave,
t'as déjà une fille, là, arrête donc de t'énerver
avec ça. Mais tu sais, il y a des fois
le silence aussi est domineux.
Moi, je me dis toujours...
Il est genre maladroit aussi. Il va juste essayer
de t'encourager, mais il dit n'importe quoi aussi.
Ben oui, tu sais, j'ai jamais entendu, mais je me dis
si un jour ils me disent
« Un perdu, dix de retrouvés »,
ça n'ira pas bien.
Mais il n'y a jamais personne.
Si je te posais la question, dernière question,
c'est une carte que tu as pigée
dans les Mauves.
Oui. J'avais l'impression que je partageais
beaucoup de monde. Je faisais un gros souper.
Ah, toi, tu faisais un gros souper toi tu faisais un gros souper
il y aurait mon frère
que j'ai perdu, il avait 61 ans
il avait 9 ans de différence
j'avais 52 ans quand il est parti, il fait pas si longtemps
il venait chez nous
puis on se met un batte
ensemble, puis on écoutait
du Pink Floyd, puis mon dieu
je m'ennuie de lui
j'ai eu de la misère à écouter
la toune de Pink Floyd.
Wish You Were Here.
Ah, mon Dieu.
Je ne suis plus capable de l'écouter sans broyer.
Je ne suis plus capable de l'écouter sans broyer
parce que c'était notre toune.
Michel Dumont.
Que je n'ai pas...
Que ce qui était un grand, grand, grand ami
puis que j'aurais aimé ça
y jaser avant
qu'il parte pour savoir où il était rendu
dans sa vie après
qu'il est parti chez Duceppe.
Il y en aurait beaucoup, mais mon frère.
Mon frère, j'aimerais bien ça qu'on se refasse
une petite bouffe qu'on a dans le sang.
Quelle question s'y poserait ton frère?
Comment c'est? L'autre bord.
C'est le fun.
Je suis sûr qu'ils me répondraient,
ben oui, c'est pour ça que je ne reviens pas.
Je suis revenu juste pour toi.
Ben merci,
vraiment d'amour. Tu as ouvert ton jeu,
puis tu m'as fait ouvrir mon jeu.
Merci à toi. Merci beaucoup. Vraiment cool.
Merci d'avoir été là.
Très bon jeu. T'aimes ça?
Pour un spécialiste des jeux, j'aime ça.
Ben oui, certain.
Je vais dire merci.
Comment tu mesures la difficulté des réponses?
Tu y vas-tu selon tes connaissances à toi,
selon ton expérience à toi,
ou tu y vas selon l'invité que tu vas recevoir?
Ou c'est toutes les mêmes questions pour tout le monde?
En fait, comme ce qui est vert,
ça pourrait être des questions qu'on pourrait poser
pas mal à tout le monde.
Parce que ce n'est pas personnalisé.
Ce n'est pas en tant que père, en tant que mère,
en tant qu'acteur, en tant qu'actrice.
Les questions jaunes, soit c'était par rapport à ton...
Tu joues,'es plus personnel.
Et je te dirais, les rouges sont plus intimes.
C'est plus quelque chose que
tu vas garder en dedans.
Puis après ça, bien, c'est parce que
on peut commencer vert, ça devient intime
tout dépendant de ta réponse. Mais je
ne l'impose pas. Tu comprends?
Tu pourrais être plus
léger, si tu veux.
Tu pourrais bien répondre. Mais quand si tu veux, si tu pourrais bien répondre.
Mais quand on avance,
c'est comme si les cartes imposent quelque chose.
Et ce que j'aime, c'est que je ne sais jamais ce que ça va donner.
Parce que je ne sais pas quelle carte tu vas piger,
parce qu'on pourrait recommencer,
puis ce serait complètement un autre épisode de podcast.
Absolument, parce qu'il y en a plusieurs.
Parce que, tu sais, on avait beaucoup de questions,
par exemple, sur le couple qui ne sont pas sortis aujourd'hui,
mais on aurait pu parler davantage de ton groupe.
On en a parlé un peu. On en a parlé un peu aussi,
mais ça aurait pu être encore...
Alors, c'est ça. Moi,
je suis sans filet, et t'es sans filet aussi.
Bravo. Ça fait pas mal,
quand on arrive. Ça fait pas mal.
Hé bien, merci à tout le monde
d'avoir été là, puis on se retrouve
bientôt pour un autre podcast. Ouvre ton jour.
Merci.