Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #21 Mélanie Maynard | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: September 25, 2023Pour le vingt-et-unième épisode, je reçois une comédienne, animatrice, femme aux multiples talents : Mélanie Maynard. On l’a vu briller dans nos écrans durant tout l’été et j’étais heu...reuse de pouvoir m’assoir avec elle pour parler de sa carrière, de la proche aidance, de l’image de soi ou encore des relations amoureuses. ━━━━━━━━━━━ Pour écouter l'épisode sur YouTube : https://youtu.be/zpUSrNWBDyI Soyez les premiers à connaître mes projets à venir en inscrivant votre courriel au https://marieclaude.com Retrouvez le podcast « Ouvre ton jeu » sur les principales plateformes d'écoute en ligne : https://marieclaude.com/liens ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
C'est la première fois que je suis avec un homme
que je dois reconquérir
tous les jours.
Ah, raconte, c'est intéressant.
J'ai l'impression que j'ai toujours, de mon côté,
un peu contrôlante. J'ai toujours été avec des conjoints
qui allaient plus
dans la direction où je voulais que ça aille.
J'avais plus d'incidence
dessus. Mais lui,
c'est un esprit libre.
Tu sais,
j'ai redéfini le couple de...
On est beaucoup dans un couple de...
Si on n'est pas ensemble demain, c'est pas grave.
Fait qu'il y a quelque chose de beaucoup moins sécurisant
et plus challengeant.
Ça pourrait s'arrêter n'importe quand.
Vous n'êtes pas en train de vous projeter dans 20 ans,
dans 25 ans.
Non, c'est ça.
Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, je reçois
une femme, je dirais, qui a eu une grande
influence dans ma
carrière en communication.
J'ai l'impression qu'au cours
des derniers mois, on l'a vu
éclore sous nos yeux.
Je parle de Mélanie Ménard.
Ah, voyons donc l'influence, toi.
Ben, salut Mélanie. Allô, Marie. Ben oui,'influence, toi. – Bien, salut, Mélanie.
– Allô, Marie.
– Bien oui, tu as eu une influence.
Parce que quand je suis arrivée à Deux Filles le matin,
qui était la première fois que je faisais de la télé,
tu étais là avec Isabelle,
puis je me souviens de ta patience.
Je te l'ai dit souvent, mais quand même, il faut le redire.
Tu m'as fait aimer le médium qui était la télé.
Parce que si je n'avais pas aimé ça,
j'aurais fait d'autres choses
parce que ce n'était tellement pas quelque chose que je voulais faire nécessairement.
Mais on dirait que tu m'as
facilité,
tu as amené de l'humour, puis il n'y avait comme jamais
vraiment rien de grave. Tu m'as fait
aimer ça. – Mais je pense que le médium t'a aimé
encore plus que tu l'as aimé. Je pense que c'est ça
qui est arrivé aussi. Je pense que si ça n'avait pas été deux
filles le matin, ça aurait été d'autres choses. – Oui, mais admettons que j'avais eu une mauvaise expérience en partant l'année. – Ah oui,. Je pense que c'est ça qui est arrivé aussi. Je pense que si ça n'avait pas été deux filles le matin, ça aurait été d'autres choses.
Oui, mais admettons que j'avais eu une mauvaise expérience
en partant l'année. Ah oui, peut-être, c'est ça.
Puis ça aurait pu arriver. Je veux dire, vous étiez déjà une équipe,
Isabelle et toi, puis là, je suis arrivée là-dedans,
quand même, je suis allée vous voir souvent.
Ça aurait pu être, « Hey, sais-tu quoi?
Tu m'énerves, là, tu sais. » Oui, oui.
Mais ça n'a pas été ça. Mais c'est parce qu'on a tellement
de choses en commun. On vient d'un champ, tous les deux.
On a poussé dans les patates, on se rappelle.
Mais oui, mais c'est ça.
On avait nos enfants de même âge.
Oui, oui, tout à fait.
On habitait à Saint-Bruno à l'époque et tout ça.
Et je suis en train de dire que l'été passé,
je trouve que quand tu es arrivée à Sucré-Salé,
moi, j'étais vraiment contente de cette nouvelle-là,
de savoir que c'est toi qui allais prendre
l'animation de cette émission-là.
C'est la première fois qu'une femme le faisait aussi.
Et je t'ai
sentie libre
dans cette émission-là. Est-ce que
tu t'es sentie comme ça?
Est-ce que ça a changé quelque chose pour toi?
Mais oui, c'est drôle. Je me suis sentie libre,
mais j'ai senti que je n'avais pas
changé. J'ai senti que j'ai toujours été
celle que les gens ont vue.
Peut-être que j'ai mis plus rapidement mes limites
de ça, je fais ça, ça, je ne fais pas ça.
Je savais déjà que je n'avais pas envie de carton,
je n'avais pas envie d'entrevues trop préparées.
Je n'avais pas envie.
J'avais envie vraiment,
puis c'est le bonheur aussi d'arrêter des fois
pendant, tu sais, ça faisait quand même six ans,
six, sept ans que je n'avais pas fait de télé
puis d'interview.
J'avais vraiment envie de redécouvrir
les gens et de m'y intéresser pour vrai
et de savoir, OK, toi, tu es rendu où pour vrai?
Ça,
je ne sais pas ce qui s'est passé comme phénomène.
C'est très drôle. Je pense que c'est le show
de télé dont on m'a le plus parlé
dans tous les shows de télé que j'ai fait.
Qu'est-ce qu'on te dit quand on t'en parle?
On me dit, vent de fraîcheur, authentique.
On a l'impression que t'es comme nous autres.
Puis là, je fais, voyons, c'est quoi le décalage
qu'il y a entre la télé puis
la vraie vie pour arriver
avec un tel constat,
parce que c'est vrai, puis Dieu sait
que c'est rare que l'une...
On fait jamais l'human...
L'unanimité.
L'humanimité.
On fait jamais l'unanimité, mais c'est la première fois
que j'avais autant
de commentaires positifs.
Et plein de... Mon Dieu, je doutais,
je n'étais pas sûre, mais je suis tellement contente.
On sentait le besoin de le dire.
– Mais penses-tu que ce n'est pas un peu justement le naturel?
Le fait de ne pas avoir de carton,
de ne pas être trop surpréparée,
ça ne fait pas qu'on est un peu comme tout le monde
à ce moment-là? On laisse aller les choses.
– Oui, je pense que oui.
J'ai l'impression qu'il y a ça aussi.
Comment la télé conventionnelle fonctionne,
c'est qu'il y a une équipe de recherche
qui passe à travers ce qui,
toi, devrait t'intéresser.
Moi, ce qui m'intéresse, ce n'est pas nécessairement
toujours ce qu'on m'a demandé.
Une fois que les petites plogues d'usage
étaient passées, je trouve que le Québec est tellement petit aussi.
Si tu viens faire une plogue à sucre et salé,
tu l'as faite aussi à Bonsoir Bonsoir,
tu l'as faite aussi au 98.5.
On a vite fait le tour
quand on passe par les chemins conventionnels.
Moi, de mon petit cerveau TDA,
j'ai décidé de laisser
toutes les petites portes
qu'on m'a tapées ses doigts toute ma vie.
Quand on m'a dit de fermer,
j'ai décidé de toutes les ouvrir.
Mais ton expérience t'a permis ça aussi.
Oui, oui, oui, j'imagine. Oui, parce qu'il y avait quelque chose aussi
de j'ai rien à perdre.
Au pire, je ferai une année, puis c'est tout.
Puis c'est rendu ça
la télé de toute façon.
Parce que t'as senti que c'était un vent d'eau, parce que tu t'es...
Il me semble que tu t'es quand même souvent
affirmée, t'as dû t'affirmer dans ta carrière
quand même à quelques reprises. Et là, de savoir que t'as pas de vent de face, mais t'as un vent d affirmée, tu as dû t'affirmer dans ta carrière quand même à quelques reprises
et là de savoir que tu n'as pas de ventre face
mais tu as un ventre dos et que les gens
sont comme en accord, c'est-à-dire que
tu es comme en équilibre entre ce que les gens pensent
et ce que tu veux projeter
c'est la même chose, ce qu'ils perçoivent de toi
c'est ce que tu es pour vrai, ça fait du bien ça?
Oui ça fait du bien et ça fait du bien aussi
de ne pas sentir
tu sais, on a pris de l'âge.
Puis on arrive avec des équipes plus jeunes.
Puis on fait, bien, coudonc, je l'ai faite, ça.
Je l'ai déjà faite.
Fait que je ne vais pas...
Il y a quelque chose qui est plus...
Tu sais, quand on commence dans le milieu,
c'est beaucoup, on veut plaire au producteur,
on veut plaire au diffuseur, on espère être choisi.
Moi, je viens du milieu du théâtre aussi.
Fait que le crise de X, là X qu'il faut aller se mettre dessus,
puis bien faire, puis espérer être là.
J'ai tellement passé d'auditions que je n'ai pas eues.
On dirait que tout ça, c'est derrière.
Tu fais, OK, j'ai eu une belle carrière.
J'ai quand même des sous.
Je suis assez autonome.
Je suis assez indépendante.
Je peux-tu faire ce que j'ai envie de faire?
Je peux-tu être ce que j'ai envie d'être?
Puis on regardera si les gens sont au rendez-vous.
S'ils ne sont pas là, bien, je m'en irai.
– Fait que tu n'as pas de pression en ce moment.
– Oui, c'est ça. Mais la pression
des diffuseurs, des producteurs, moi,
je me rends compte que c'était vraiment un frein
pour moi. Fait que j'ai toujours eu cette espèce de petit côté
rebelle-là pour
faire passer mes idées.
J'ai l'impression que si j'avais pu
être comme ça il y a 20 ans
déjà, si on ne m'avait pas dit,
« Non, non, Mélanie, ce n'est pas comme ça qu'on fait ça. »
Mais là, probablement que le temps est bien arrivé.
Mais tant mieux.
En tout cas, moi, je l'ai trouvée très bonne.
C'est bien fait.
C'est vrai naturel.
Puis c'est beau, le naturel.
On aime ça.
Alors, je t'explique mon jeu.
Parce que je le connais moins,
donc je te l'explique.
OK.
Alors, il y a différentes cartes. Le jeu a été
vraiment conçu pour toi.
Les questions vertes, c'est quand même
des questions générales qu'on pourrait poser
à peu près à tous les invités.
Les questions jaunes deviennent
plus personnelles. Les questions
rouges, vraiment, c'est des questions qu'on ne
pourrait poser qu'à toi.
Ça monte toujours en intimité,
je te dirais. Les cartes
mauves,
ça, tu vas voir, c'est des cartes qui vont
un peu partout.
C'est des probabilités.
Si tu comprends, on te met dans des situations
qui sont plus hypothétiques.
Mais si tu es tanné
après le rouge, on peut arrêter le jeu.
Si tu veux continuer,
quand tu réponds à une carte rouge, ça te donne
le privilège de me poser la question de ton choix.
Il y en a peut-être qui ne voudraient pas
ce privilège-là, mais si tu veux...
Moi, je ne veux pas le vouloir.
Et tu as un joker, Mélanie.
Ça, ça te donne le droit.
Si, par exemple, moi, parce que je pose des sous-questions,
tu disais, moi, je n'ai plus envie de répondre à ça,
tu as toujours le joker
qui te permet
d'arrêter quand tu veux
par rapport à un sujet. Puis moi,
ça me permet de poser les questions
qui me viennent en tête
parce que je me dis, t'as toujours ce pouvoir-là
sur moi de m'arrêter.
Ok. Mais est-ce que toi,
t'as le droit, si, mettons, je fais, non, je ne veux pas
parler de vaginisme.
Mettons, toi, tu fais, ok, mais pourquoi
tu ne veux pas parler de ça? Tu n'as pas le droit.
Tu n'as pas le droit de renchérir sur qu'est-ce que je ne veux pas parler.
Ben non, je ne devrais pas
le faire. Je ne devrais pas le faire. Mais c'est sûr que
maintenant, tu viens de me le dire, ça m'intéresserait
de savoir pourquoi.
Là, je vais repenser au jeu.
Alors, tu es prête à commencer à ouvrir ton jeu?
Oui. Donc, la première chose, tu vas
brasser les cartes vertes.
Et il y en a qui mêlent comme ça,
mais elles sont grosses nos cartes.
J'ai tellement envie de me faire tirer aux cartes.
Tu m'en donnes quatre.
Mais toi, tu aimes ça de faire tirer aux cartes.
Bien, j'aime ça. Moi, je suis comme...
Je crois au
cas. Je crois tout au cas
que ça marche. Puis si ça fait mon affaire,
bien... C'est encore mieux. Oui, exact. Je te lis les quatre questions. Tu vas Si ça fait mon affaire, c'est encore mieux.
Je te lis les quatre questions.
Tu vas en choisir une et après, moi, je vais en choisir
une auxquelles tu devras répondre.
Tu sais que je balance. Ça peut durer huit ans.
Je le sais, mais c'est un travail
que je te fais faire.
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois sur quel
trait de caractère tu as
dû travailler.
Quel est le leg le plus significatif
de ton père?
Et quelle est ta plus
grande peur? Faut que j'en choisisse
deux? T'en choisis un, puis moi j'en choisis
une autre après. Oh my God.
Je vais prendre le leg de mon père.
Oui, certainement.
OK. Là, qu'est-ce que
faut-il dire d'autre? Bon, je te pose la question.
Quel est le plus grand leg significatif de ton père?
OK. Ah, mon Dieu!
Le leg le plus significatif.
J'ai l'impression que j'ai pas mal
hérité de sa personnalité au complet.
Mon père, c'était quelqu'un...
Je ne sais pas si j'ai hérité de sa personnalité
ou j'aurais voulu avoir sa personnalité au complet.
Mon père, c'était quelqu'un qui était,
je raconte toujours cet exemple-là,
mais quand il est décédé, il y a eu
une file dans le village qui s'est étendue
sur deux rues. C'est même pas une image,
c'était vrai, les gens attendaient.
Dehors, tellement mon père était réunificateur,
il était dans tous les comités,
il a été
très présent pour le village,
peut-être plus que pour la maison,
mais on dirait que ça m'a
rassurée de voir
que, OK, moi j'avais l'impression
qu'il nous négligeait peut-être un peu,
mais il a fait du bien à tellement
de monde. Fait qu'on dirait peut-être que
ça me fait une petite écho de
choisir un métier public, puis je pense
à mes enfants qui me disaient, « Ah, maman, on peut-tu
t'avoir juste pour nous aujourd'hui?
On peut-tu... » OK, ma fille, elle m'avait déjà demandé ça.
On va à la ronde, mais t'as pas le droit de parler à personne.
C'est ça que je veux pour ma fête.
Fait que, tu sais, cette espèce de...
d'être la vie personnelle et vie publique,
on dirait que c'est un...
C'est quelque chose que j'ai vu à travers mon père
à plus petite échelle.
Puis c'est drôle parce que quand j'avais annoncé
que j'arrêtais deux filles le matin,
mon père était presque en colère
parce qu'il avait dit,
si tu savais comment tu fais du bien aux gens,
si tu savais comment c'était important.
Pour lui, c'était vraiment sa fierté
de me regarder tous les matins
et d'après ça, d'en parler avec sa gang
parce qu'il allait prendre un café au village.
Là, les gens en parlaient aussi.
Oui, exactement. Ça faisait une espèce d'écho.
J'imagine qu'il m'a découvert un peu à travers ça aussi
parce qu'on était très on abordait tous les sujets
fait que puis c'était
quelqu'un de très très drôle
de très très fier qui avait pas
tu sais c'était le genre il arrivait à la maison avec
12 personnes il avait pas avisé ma mère
mais oh il s'en vient de manger il faisait rien lui
il s'assoyait dans son
il s'assoyait dans son lazy boy Ah oui, il était comme ça. – Oui, il s'assoyait dans son « lazy boy ».
Mais tout le temps, plein de monde,
maison toujours ouverte.
Il avait 20 piastres, il en donnait 18.
C'était tout le temps, tout le temps.
Ma mère était obligée d'y enlever l'argent
puis il en donnait juste un peu.
Puis c'était tout le temps dans la...
Je ne sais pas, je n'ai pas connu beaucoup de défauts.
À part, oui, il y a eu des petits problèmes d'alcoolisme,
mais son âme était énorme.
– Puis ça, quand tu étais petite,
tu t'en rendais compte de ça,
qu'il était généreux de cette façon-là?
– Oui, parce que c'était Longue-Pierre.
Tout le monde l'appelait Longue-Pierre.
J'avais l'impression qu'il appartenait à tout le village.
Mais je ne savais pas à quel point,
ça a pris vraiment son décès pour voir à quel point
tout s'écroulait. Même notre unité familiale a pris le bord. Mais tout l'impact que cet homme-là a eu, puis même j'ai eu beaucoup de témoignages de « Hey, ton père, je voulais me suicider, des ex-détenus une fois sortis qui repassaient à la maison
et qui venaient le remercier.
Je me dis que pour moi, c'est une mission de vie.
C'est quelque chose de plus grand que nature.
Il a fait ça.
Ça aurait été mon héros du quotidien.
Tu me fais réfléchir sur quelque chose
parce qu'on a tendance présentement
à tout le rituel funéraire,
à accéléré les choses.
En tout cas, il y a des nouvelles façons de faire
qui font que t'aurais pas pu
voir
tous ces gens-là, comprendre.
T'aurais passé à côté
de quelque chose, dans le fond.
Parce que c'était lui rendre
hommage à lui. Les gens
se sont déplacés pour lui.
Et t'as appris des choses sur ton père.
Qu'est-ce que ça aurait changé
si tu l'avais su avant, tu penses,
qu'il faisait autant de bien,
qu'il attirait autant de monde?
Je pense que j'aurais été fan plus tôt.
J'aurais été fan plus tôt
qu'à être l'espèce de...
Ben oui, mais tu n'es jamais là.
Pourquoi tu fais ça?
Puis c'est toute maman qui fait.
C'est elle qui gère tout
parce que c'est elle qui s'occupait
de notre noyau familial
plus rapproché. Mais...
Ouais, non, j'aurais été
fan
plus vite, puis probablement que j'aurais osé
des discussions que j'osais
pas, parce qu'on était dans un rapport
mère... non, ça c'est
père-fille, c'est ça.
Fait que probablement que
ça m'aurait donné ça, ouais. Il avait quel âge quand il est décédé, ton père? Il avait 82 ans. Puis tu sais, c, fille. C'est ça. Fait que probablement que ça m'aurait donné ça, oui.
Il avait quel âge quand il est décédé, ton père?
Il avait 82 ans.
Puis tu sais, c'est con,
même le fait qu'il ait été exposé aussi,
ça a remis en question, comme tu dis,
tout le fait de, OK, peut-être que je voudrais être exposé,
moi aussi, alors que c'est très tabou.
Maintenant, c'est l'incinération,
puis la petite boîte sur le bord.
Mais il y avait quelque chose de plus...
de plus respectueux au salon funéraire d'avoir son corps qui était là.
Pour avoir eu quelques funérailles avec l'urne,
je trouve qu'on l'oublie.
On a notre petit recueillement de 10-15 minutes,
on regarde la vidéo, on pleure,
puis après ça, on retombe vite dans notre quotidien,
dans nos...
On n'est plus là pour la personne. Alors que...
Tu le sentais là, physiquement, là.
Oui, il y avait quelque chose de...
Puis même au-delà de t'es bien maquillée, t'es pas bien maquillée,
t'es-tu bien arrangée, il y avait quelque chose
de plus respectueux pour moi.
Parce que tu le sens à un certain moment donné?
Je sais pas. J'ai l'impression...
Moi, parce que je crois en tout, là, on l'a dit,
je crois en tout au cas.
Puis il y a une voyante qui m'avait déjà dit qu'elle allait se manifester à moi par des dix sous. C'est vraiment nia en tout, là, on l'a dit, je crois en tout au cas. Puis il y a une voyante qui m'avait déjà dit
qu'elle allait se manifester à moi par des dix sous.
C'est vraiment niaiseux, là.
Puis j'arrête pas de trouver des maudits dix saines partout.
Mais là, c'est-tu moi qui est rendue à toutes les fois,
je trouve un dix saines, je le mets à quelque part,
puis là, oups, c'est ça, c'est eux qui le cherchent.
– Mais en même temps, ça te fait du bien d'y croire.
– Oui, ça me fait du bien.
– Moi, je pense que c'est ça.
– C'est ça, exact.
Ça me rassure, parce que sinon, ça fait ni queue ni tête.
Puis c'est drôle, parce que j'ai eu cette réflexion-là hier.
Je suis-tu trop longue sur une carte?
Il n'y a pas de temps ici, Mélanie.
Lâche la télé. On n'est plus en télé.
Non, mais ici, il n'y a pas de temps.
Je pensais à ça hier, parce que ma mère est Alzheimer.
Puis, moi, j'aime beaucoup croire à l'âme.
Ça me fait du bien.
Ça me rassure de croire qu'on a un âme
qui nous survit ou quelque chose.
Puis, je me disais, si tu as l'Alzheimer, ton âme est rendue où?
Si tu te rappelles même plus des gens
que t'aimes, si tu...
Il y avait quelque chose qui me
perturbait dans ma pensée hier soir, de penser
à ça, de faire, OK, mon père est parti avec
toute sa tête, j'ai eu la connexion dans
les yeux, j'ai pu lui dire que je l'aimais,
ma mère est encore là, mais j'ai plus
de connexion. Est-ce que
son âme est déjà partie ou
est-ce que c'est la preuve, avec l'Alzheimer,
que l'âme n'existe pas? Parce que
pour moi, l'âme, il faut qu'il y ait quelque chose de conscient,
il faut qu'il y ait quelque chose de...
Là, elle ne te reconnaît plus, ta mère?
Non. Elle me reconnaît
quand les gens parlent de moi.
Mettons, parce que je vais aller au CLSC
ou au CHSLD, puis les gens vont faire
« Hey, je t'ai vue à la télé, je t'ai vue. »
Puis là, elle dit « Mélanie Ménard, mais c'est ma fille,
c'est ma fille. » Mais jamais
elle va avoir conscience que c'est moi
à côté d'elle. Elle a des revues
où c'est moi dessus, puis elle sait que c'est sa fille.
Elle s'appelle Mélanie Ménard,
mais jamais quand je suis là.
Qu'est-ce que ça fait, ça?
Malheureusement, on s'habitue.
On s'habitue à ça. Qu'est-ce que ça fait, ça? Malheureusement, on s'habitue. On s'habitue à ça.
C'est tellement...
Dans son cas, ça a été tellement graduel
qu'on dirait
qu'il y a eu
toutes les étapes. Elle a vraiment été
une bonne malade d'Alzheimer.
Elle a vraiment fait toutes les étapes.
Au début, elle pensait qu'elle se faisait voler.
Elle devenait un peu
agressive. Elle nous ostinait
quand elle disait qu'on
venait y voler du fromage shingle dans son
appartement la nuit.
Elle était rendue en comptant ses rouleaux de papier de toilette.
On a pu rire des
étapes un peu. Puis il y avait
la période qu'elle savait
qu'elle perdait la mémoire. Fait qu'on avait des petits
bouts de lucidité.
Mais là, c'est juste triste, oui.
– Est-ce que ça te fait profiter de la vie encore plus?
De voir que la mémoire peut nous quitter comme ça?
– Non, ça me fait plus peur.
– Ça te fait peur de...
– Oui, ça me fait plus peur que de profiter.
Puis peut-être avec les hormones aussi.
Moi, je perds la mémoire présentement.
J'ai vraiment plus de difficultés.
Je cherche plus mes mots et tout ça.
J'ai toujours cette espèce de...
Je vais voir un article sur le Alzheimer,
je vais faire, ok, est-ce que c'est un des symptômes?
J'ai-tu commencé?
Il y en a énormément dans ma famille aussi.
Non, je ne pense pas que ça me fait plus profiter.
Ça me fait plus faire, oh my God, le drapeau rouge est là ».
Donc, ton leg de ton père, c'est de t'intéresser aux autres?
M'intéresser aux autres, puis peut-être avoir bien humblement,
puis peut-être, je ne sais même pas si je vais l'avoir réussi,
mais le commentaire le plus beau que je peux recevoir,
c'est quand les gens me disent « Tu nous fais du bien ».
Je ne sais pas ce que je fais,
mais il y a des gens souvent qui m'arrêtent pour me dire « Tu nous fais du bien. » Je ne sais pas qu'est-ce que je fais, mais il y a des gens, souvent,
qui m'arrêtent pour me dire « Tu nous fais du bien. »
Je ne pense pas que j'ai fait rire.
Parce que tu es vraie aussi.
Oui, peut-être. Je ne sais pas, mais il y a quelque chose de...
Puis ça, je me dis, tu vois,
s'il y a une chose que mon père a faite dans sa vie,
même sans s'en apercevoir, parce qu'il était drôle,
parce qu'il était rassembleur,
je pense que ça, c'est le leg
que j'aimerais avoir, oui.
C'est beau, ça, faire du bien.
Maintenant,
je vais en choisir une.
Sur quel trait
de caractère tu as dû travailler?
Sur quel trait
de caractère?
Je pense que c'est sur...
Oh my God, il y en a tellement.
C'est un long processus.
OK, tu as travaillé beaucoup.
Oh, mon Dieu, oui.
Ça fait longtemps que tu travailles sur toi.
Oh oui, oui.
Bien, depuis ma naissance.
Je dirais que je suis un...
Mais c'est parce que quand on travaille sur soi,
c'est qu'il y a comme quelque chose dans le regard des autres,
dans l'attitude des autres, où on se sent différent.
Non, il y a juste le...
Je peux-tu être bien?
Je peux-tu arrêter de me poser des questions?
Je peux-tu arrêter de me poser des questions? »
« Je peux-tu arrêter d'être préoccupée de… »
« OK, c'est-tu ça le bonheur? »
« OK, c'est-tu ici? »
Parce que dans ta tête, ça roule tout le temps.
Ça n'arrête jamais.
« Es-tu dans la bonne maison? »
« Est-ce que c'est le contrat qui me va ou bien non? »
Tu sais, j'en ai lâché des contrats en pensant
que je n'étais jamais assez épanouie,
je n'étais jamais assez bien.
Fait que c'est… Fait queie, je n'étais jamais assez bien.
Travailler, je te dirais, sur ma stabilité.
Ça, j'ai travaillé beaucoup là-dessus.
Travailler sur mon grand... J'ai travaillé sur mon...
Je travaille encore très fort sur mon besoin de contrôle.
J'aime beaucoup savoir où on s'en va.
J'ai de la misère en meeting.
Ça, il paraît que c'est un trait de TDA.
De vraiment me laisser aller puis écouter les autres idées, alors que j'ai de la misère en meeting, ça, il paraît que c'est un trait de TDA, de vraiment me laisser aller
puis écouter les autres idées, alors
que j'ai toujours l'impression qu'on va pas
assez loin. Fait que je veux toujours pousser, pousser,
pousser, fait que ça me donne
l'air de quelqu'un d'exigeant, mais c'est parce
que je suis jamais satisfaite, parce que j'ai toujours l'impression
que la bonne idée s'en
vient. – Est-ce que tu l'as déjà senti
que t'étais à la bonne place, dans la bonne idée
puis que c'était ça?
Récemment, en tout cas, sucré-salé,
ça m'a fait... ça m'a un petit peu consolidée dans ce que je pensais.
Donc, ça existe.
Oui, mais je regarde l'émission après
et je fais « Ah! On aurait dû faire ça. »
Et pourquoi tu la regardes après l'émission?
Parce que c'est la première fois que je regarde
et j'avais envie
de participer au montage aussi parce que là, c'est beau, j'avais envie de participer au montage
aussi, parce que, tu sais, là, c'est beau, là, c'est une
balado, tout est là, mais
parfois, il y a quelque chose que l'invité
m'a dit que je trouvais plus pertinent
que ce qui a été choisi au montage, fait que
c'est une espèce de travail d'équipe aussi.
– Oui, je comprends. Donc,
ta tête,
là, comment, il fallait que tu trouves des
outils pour la, je veux outils pour te concentrer,
en fait, pour la contenir
à quelque part?
Toutes tes idées?
Oui, pour la contenir.
J'ai l'impression, tu vois,
c'est un peu toute la même affaire.
Pour moi, le lâcher prise,
le contrôle, d'accepter que tu es
à la bonne place au bon moment,
puis pas chercher à...
C'est-tu parce que tu as peur tout le temps de manquer quelque chose?
Non, c'est toujours
parce que j'ai l'impression de ne pas être assez.
Je pense que c'est plus ça.
J'ai toujours l'impression de ne pas être assez,
de ne pas avoir l'air assez intelligente,
de ne pas avoir l'air assez
sensible,
je ne suis pas assez drôle pour être humoriste,
je ne suis pas assez...
Il y a toute cette
quête-là.
Ça vient d'où, ça? Je le sais pas.
Si tu le trouves.
Mais t'as tout le temps été de même. Quand t'étais jeune...
Ouais, mais tu sais, je te...
C'est comme si tu t'observes de l'extérieur.
Ouais, mais je pense
que ça vient de notre première famille.
Ça est de nos premiers balbutiements, tout le monde.
Quand tu,
tu sais, ta fratrie, la place
que tu vas avoir dans ta première micro-société,
c'est hyper important.
Puis moi, je suis arrivée dans une famille
où il n'y avait plus tellement de place.
Parce que tu es le bébé de ta famille. Oui, c'est ça.
Je suis le bébé, ma mère était fatiguée,
huit enfants, pas beaucoup de sous.
Fait que j'étais comme, c'est ça,
j'ai eu à faire beaucoup, beaucoup
ma place, puis la psychologie
était pas très, très évoluée dans ce temps-là.
Fait que, tu sais, l'intimidation
dans la famille, c'était pas
adressé, c'était
banal. Fait que je pense qu'il y a eu
ça. Tu sais, j'étais comme la petite conne
qui traînait, là. Fait que la petite conne
est restée là longtemps.
– Est-ce qu'elle est encore là, la petite conne?
Toujours là. Mais j'apprends à vivre avec.
J'y flatte les cheveux.
Mais comment tu te décrirais présentement?
Comment je me décrirais?
Comment tu te décrirais maintenant?
Oh my God! Tu vois, ça l'aurait été
dans ton autre, quand je me regarde dans le miroir.
J'ai toujours la petite fille de 12 ans.
Je suis vraiment bloquée à 12 ans dans ma tête. À 12 autre, quand je me regarde dans le miroir, j'ai toujours la petite-fille de 12 ans. Je suis vraiment bloquée
à 12 ans dans ma tête. À 12 ans,
quand la directrice
de l'école me fait venir et me dire
que l'école va être vraiment mieux quand je serai partie.
Puis, j'étais
une petite pomme bizarre,
je te dirais. J'étais pas...
J'étais même pas pourrite.
J'étais un drôle de pommier
dans ma tête. J'avais un TDA aussi non diagnostiqué.
Je voulais être une adulte.
Je voulais jouer comme les adultes.
Mais j'étais encore un enfant.
Je n'étais pas finie.
Mes soeurs étaient tellement belles
parce qu'elles avaient 8 ans et plus de plus que moi.
Alors que moi, je ne me trouvais pas belle.
Comment je me décrirais?
Ce serait une petite fille de 12 ans dans un corps de 50
ce matin
ça veut pas dire que demain je te dirais ça
mais en général
ça revient souvent, c'est vraiment des souvenirs
que j'ai de, je peux pas croire
je suis rendue avec un enfant, je peux pas croire que
mon enfant est rendu comme il est de 7 ans
il y a quelque chose de très étrange pour moi
puis est-ce que tu te trouves belle
maintenant?
je suis pas dans la catégorie belle,
mais bien correcte.
Puis, ça prendrait quoi pour être belle?
Bien, un autre face, je pense.
Je ferais t'en nommer quelques-unes.
Un autre face.
OK.
Mais parce que tu es une femme qui est magnifique, là.
Tu sais, dans ce que tu dégages, dans ce que t'es...
Oui, oui, je le sais. Mais ça a été tout ça,
la notion de beau. Mais c'est fou, l'enfance,
comment... Ah, c'est fou. C'est une étampe
qu'on ne peut... qui est indélébile.
Puis on a beau travailler là-dessus,
puis on a des mécanismes, on a des outils
pour survivre, puis après ça...
Mais ça reste là, quand même.
Tu parles de ton TDAH.
Tu en as parlé quand même à quelques reprises.
TDA ou TDAH dans ton cas?
Moi, je pense que c'est TDA, mais il paraît qu'on a toujours
un peu de H, ne serait-ce que dans le cerveau,
j'ai du H.
C'est mentale ce que tu décris.
Ça ressemble à ça aussi quand ça se congestionne
dans la tête.
À quel âge tu l'as su officiellement
que tu avais un TDA?
Oh mon Dieu, je l'ai su tard.
Je ne sais même plus c'était quoi l'âge,
mais c'était deux filles le matin.
C'est tout de suite après deux filles le matin,
donc ça fait...
Quoi, dix ans à peu près, douze ans.
Ça fait combien de temps que tu as annulé ça, toi?
Mais je te dirais que ça doit faire 13 ans.
Bon, c'est ça, 13-15 ans en tout cas.
C'est dans ces eaux-là.
C'est vraiment un article qui m'avait allumée
où justement on parlait d'une fille
de 40 ans qui venait d'apprendre qu'elle avait le TDA
puis elle avait réalisé que
en meeting, elle coupait la parole,
elle parlait plus fort que les autres.
Fait que je me suis reconnue dans ça.
Puis ma fille était
au primaire aussi puis elle avait fait son test.
Puis en faisant, elle, son test, j'ai fait
« Oh mon Dieu, probablement que j'ai ça moi aussi. »
– Quand on apprend qu'on a ça tardivement,
est-ce que ça explique
des choses dans sa vie? – Oh mon Dieu, oui.
Ça explique des choses, mais ça rend
pas tout plus facile, mais oui,
ça a fait un gros, je te dirais que ça m'a
fait du bien la petite conne.
La petite conne a fait, OK, la petite conne avait juste,
tu sais, puis c'est la plus belle, le plus belle
image qui existe, c'est la petite conne avait besoin
de lunettes, là. son cerveau va flou
puis en même temps ça donne quelque chose de très
rapide, de très spontané
de très drôle, moi je m'étais servi beaucoup de ça
je pense que c'est ce qui a fait que j'étais peut-être plus
plus
drôle, ou en tout cas des fois je peux avoir la réplique
qu'on n'attend pas parce que
mes chemins sont un peu étranges
dans ma tête, mais
oui ça m'a rassurée.
C'est venu, puis mon Dieu, vive la médication.
J'aurais beaucoup...
Je me plais à imaginer ma vie si je l'avais eue plus tôt.
Qu'est-ce que ça aurait fait?
J'ai l'impression qu'il y a toute une partie, en tout cas,
qui était confiance en soi
et arrêtait de se taper sur la tête
puis s'auto-détruire, qui n'aurait pas été là.
Parce que déjà, à l'école, ça aurait été différent.
Oui, mais à l'école, je réussais
quand même pas si bien grâce
à, je dirais,
un peu ma personnalité, parce que
je réussais à
me... Tu sais, des fois, il y a certains professeurs
qui me détestaient parce que j'étais très dérangeante,
mais il y en avait d'autres qui me trouvaient extrêmement attachante.
Puis c'était
très mêlant aussi de savoir,
OK, c'est-tu juste parce que c'est une artiste,
elle a un talent artistique, puis elle est trop créative,
puis il appelait ça comme ça dans le temps, de toute façon.
– Oui, parce que ce que tu viens de dire juste avant,
c'est que ça t'a fait mal, tu t'es fait mal à certains égards
parce que tu ne le savais pas,
puis tu ne pouvais pas comprendre ce qui est en train de se passer.
Une fois qu'on le comprend,
il vaut mieux un diagnostic tôt dans sa vie.
Je pense que oui.
Parce que maintenant, on en parle tellement.
Je dirais que justement, dans les 13, 14, 15 dernières années,
on dirait qu'il y a eu beaucoup de livres qui ont été écrits,
il y a eu beaucoup de discussions,
beaucoup de gens qui se sont découverts.
Chez moi, j'ai un enfant qui a un TDAH.
Il faut aussi que la famille apprenne à'ai un enfant qui a un TDAH, puis il faut aussi que la famille apprenne
à vivre avec un enfant qui a un TDAH.
– Ah oui, oui, oui. Il faut que le conjoint
apprenne à vivre avec ça aussi. C'est très difficile.
– Oui, parce que, tu sais, des fois, les gens,
ils pensent que c'est beaucoup associé à tout ce qui est
scolaire. C'est quand on va à l'école,
le TDAH, oui, quand on va à l'école,
mais dans la vie de tous les jours,
il y a un impact. – Ah oui, oui, oui,
tout à fait. – Il faut apprendre à vivre avec.
Toi, tu dis la médication te permet,
qu'est-ce que ça te permet d'être plus concentrée?
D'être plus concentrée,
mais en même temps, c'est à double tranchant
parce que ça crée un hyper focus aussi.
Fait que si je suis très concentrée sur quelque chose,
je peux passer six heures sur une tâche
que j'aurais pu faire en deux heures aussi.
Mais puis au point de vue
de l'organisation, je suis capable de
dire, OK, ces quatre heures-là,
je vais être capable de faire ces tâches-là,
ce que je ne suis pas capable sinon.
C'est vraiment ça, l'image. Puis tu vois, quand j'arrête,
quand je ne prends pas ma médication,
c'est comme si je suis dans un flou.
C'est comme si tout est flou,
tout me glisse sur le dos,
comme si ça ne me dérange pas.
Je travaillais à la radio, j'écout sur le dos, comme si ça ne me dérange pas. J'ai l'impression...
Tu sais, je travaillais à la radio,
j'écoutais le bulletin de nouvelles.
Ils pouvaient revenir une demi-heure après
avec les mêmes nouvelles,
puis j'y posais une question
qu'ils avaient répondu 30 minutes avant.
Fait que c'était vraiment...
C'était en rencontre.
Ah oui, oui, oui.
Est-ce que tu es plus indulgente envers toi
maintenant que tu sais que tu as un TDA?
Oui, puis aussi, je me suis rendue compte
pour avoir reçu énormément de témoignages,
il y a plein de gens à qui ça a fait du bien. Aussi, il y a plein de parents qui m'ont écrit pour dire, oh mon Dieu, j'ai une identification positive, positive maintenant à mettre sur cette maladie-là, alors que mon fils ou ma, même si on a le diagnostic tard, tu sais. Mais en même temps, tu vois, tu te dis, depuis 13-15
ans, c'est très...
On dirait que c'est... Oui,
on a beaucoup évolué au point de vue de la psychologie
et tout ça, mais... — Au niveau de la littérature, il y a plus de choses.
— Oui, mais ça fait peur aussi, parce que
si tu te mets à lire toutes les... Tu sais, je serais
capable de voir que j'ai des traits de la douance
aussi. Je suis capable de voir que... Avant, ça s'appelait
l'enfant indigo. Avant, c'était le
zèbre. Il y a tellement
de...
C'est quand même assez large
et peu exploré, un cerveau
encore. – Oui, mais on pense aux
enfants à l'école. Lire un livre
pour quelqu'un qui a un TDAH, c'est complexe.
Écouter un film.
Être dans un cours qui dure trois heures.
C'est... – C'est horrible.
– C'est pour ça, au moins, quand tu as le diagnostic,
moi, je me souviens, tu sais, ma fille qui a un TDAH,
quand le...
Tu sais, parce que la manière que ça fonctionne,
quand tu vois, je suis un psychoéducateur,
c'est un neuro-psychologue.
La première heure, en tout cas, moi, j'étais avec elle
pour répondre à toutes sortes de questions dans ma grosse...
Comment la grossesse est passée, tout ça.
Puis, ils m'ont demandé de quitter. Puis, quand je suis allée la rechercher, elle a resté là quelques heures. Puis, la première chose qu'elle m'a la grossesse s'est passée, tout ça. Puis on m'a demandé de quitter. Puis quand je suis allée
la rechercher, elle a resté là quelques heures.
Puis la première chose qu'elle m'a dite, c'est
« Je suis intelligente. »
– Ah, c'est ça!
– Tu vois, parce que la manière que l'école
fonctionne, elle, ça ne mettait pas
sa forme d'intelligence
en valeur.
Donc, puis c'était aussi quand vous discutez
en famille, moi,
ça va trop vite, j'arrive pas
à... Et de savoir
que t'es intelligent et que ça vient d'être confirmé
par quelqu'un de l'extérieur, écoute, ça change tout.
C'est pour ça que d'avoir
un diagnostic, c'est important.
Malheureusement, au Québec, c'est difficile.
Il manque tellement
de gens pour faire les diagnostics.
Mais en tout cas, mais toi, ça a changé quelque chose.
Non, puis aussi, ça me permet de me pardonner.
Il y a des choses que je sais que ça n'entrera jamais.
L'algèbre n'a jamais rentré et ça ne rentrera jamais.
Amène-moi des expositions avec des chiffres et des...
Tu sais, je l'ai vécu encore récemment au Trichard.
Tu as trois quarts de ce cadeau-là,
mais tu dois en rentrer 36.
Ça bloque, ça fait...
C'est pas possible.
Rien, rien, rien.
Écoute, ça m'a pris, je pense, ça m'a pris deux ans
à prendre les soustractions quand j'étais au primaire
parce que je ne comprenais pas pourquoi on emprunta aux voisins.
Puis là, je me disais, pourquoi à lui?
C'est parce que les mathématiques, c'est abstrait.
Ah, c'est abstrait pour moi.
Ah oui, oui, j'étais incapable de...
C'est l'abstraction qui est difficile à comprendre. Vraiment.
En même temps, tu écris des pièces de théâtre incroyables.
Tu es capable d'écrire, tu es capable de ressentir,
tu es capable de mettre en mots ce que tu ressens.
Fait qu'on peut vivre avec,
mais il faut l'identifier.
Oui, tout à fait. Puis peut-être que le système scolaire
aurait quelques adaptations.
Je sais, je sais ce que tu viens de dire.
Je sais, les mathématiques, c'est tellement un cauchemar.
Je vois qu'il y a des parents qui nous écoutent
ou des enfants, des jeunes
qui ont eu cette difficulté-là. Des fois, ils lâchent l'école
à cause de ça, parce que c'est une matière principale.
Oui, tellement.
C'est pas simple. Es-tu prête à passer au niveau jaune?
Oh, niveau jaune!
Tu m'en donnes trois
du niveau jaune.
Ce sera ça.
Alors, c'est parti. Tu vas en choisir une.
Je vais encore en choisir une.
Comment a fluctué ta confiance en toi
au cours du temps?
Quelle est ta définition de la proche aidance?
En quoi ton sens de l'humour
t'a servi?
Ah!
Oui.
Je vais prendre le sens de l'humour.
En quoi ça t'a servi dans ta vie?
Je pense que ça m'a aidée à me faire aimer.
Je pense que ça m'a aidée à voir quelque chose de beau
dans le regard de l'autre ou des autres
qui venaient me faire un bon mot-cadre.
Moi, me faire rire, c'est me faire aimer.
Je pense que c'est ça.
Ça m'a sortie de plusieurs situations aussi,
j'ai l'impression, sinon...
Oui, ça, ça m'a aidée.
Je pense que ça m'a servie dans ma carrière aussi
parce qu'il n'y avait pas beaucoup de filles
qui n'avaient pas de conscience
puis qui se pitchaient dans n'importe quoi.
Comme d'un piment fort.
Mais oui, je pense que ça m'a aidée.
Ça m'a aidée à être belle.
Ça m'a aidée à me faire aimer. ça m'a aidée à me faire accepter
ça m'a aidée à me faire écouter
aussi. C'est énorme
c'est une thérapie
avoir le sens de le mot, oui
je pense que c'est un bon sens
à te faire aimer, c'est la première chose que tu as dit
à te faire aimer, raconte
parce que tu ne te sentais pas aimée
ben non mais
ben je pense qu'on développe...
Je pense que...
Hé, Seigneur, je vais faire une grosse généralité,
mais j'ai l'impression qu'il y a énormément
de personnes qu'on trouve drôles
ou catégorisées drôles
qui ont passé, qui ont choisi l'humour
pour se faire aimer.
C'est un acte de séduction massive,
l'humour, pour moi.
Et à quel moment tu t'es rendue compte de ça?
À quel moment?
À l'école? Je pense que c'est
au...
au secondaire.
J'ai l'impression au secondaire, tu sais, parce que
j'avais toujours été,
toute mon primaire, j'ai été la petite
la petite pauffine, la petite pourrite,
tu sais, celle qui prenait trop de place.
Puis, quand je suis arrivée au secondaire, j'ai réalisé que j'ai découvert l'impro,
j'ai découvert tout ça, le chemin standard.
Mais j'ai vu que j'étais capable de faire rire,
même si j'étais dans une gang de belles filles.
Je n'étais pas nécessairement la belle fille,
mais l'humour, la petite répartie, la petite réplique,
il y a quelque chose qui fonctionnait pour ça.
En impro, j'ai commencé à faire rire aussi,
donc le public riait, le public m'aimait,
le public était content quand j'étais sur la glace.
C'est sûr que ça donne des ailes.
Je pense à l'école de théâtre, après ça,
plus tard, j'avais tellement de misère à jouer le drame,
puis tout ça, ça m'envoyait bien trop dans quelque chose de vulnérable, mais aussitôt
qu'on me faisait faire un drame,
après ça, j'arrivais avec une petite joke, après, puis j'avais
l'impression de faire « Oh! Regardez, je suis encore là! »
Vous pouvez recommencer à m'aimer.
Fait que pour moi, c'est comme un... c'est un armure
aussi, l'humour. Ça m'a permis de jamais
avoir à aller dans la vulnérabilité.
– Qu'est-ce qui serait arrivé si t'étais allée
dans ta vulnérabilité?
– Bien, ça aurait pas été
aussi intéressant, j'ai l'impression.
Ça aurait été dans la douleur.
Parce qu'il y a de la douleur?
Est-ce que ça, tu l'as soignée, cette douleur-là?
J'ai commencé, mais tu vois, je serais due
pour retourner. Mais oui,
ça fait partie des... c'est sûr.
C'est une douleur qui remonte de ton enfance?
Bien, c'est ma petite conne.
Ma petite conne de 12 ans. Elle est encore là, vraiment, dans toute cette sphère-là.
Est-ce que tu consultes?
C'est quelque chose que tu fais dans ta vie?
Non, mais il faut. C'est tellement difficile.
Je fais un appel à l'aide.
C'est tellement difficile de trouver une bonne personne.
C'est ça. J'ai consulté quelques fois dans ma vie.
J'ai fait...
Si je parle de ça, je vais ouvrir une boîte épouvantable.
Je t'avertis.
Je ne vais pas répondre aux personnes qui vont me dire, c'est qui la personne
que tu as vue pour tout ça, parce que j'en ai parlé une fois à la tour,
puis j'ai eu tellement de commentaires,
mais je suis allée faire une espèce de
IMO,
les eye movement, parce qu'à un moment donné,
à force de faire des thérapies aussi,
tu sais quoi dire, tu sais,
puis moi je suis prise dans une espèce de concept de je veux plaire
aux psychologues, fait que je ne veux pas qu'ils me trouvent plate, je suis prise dans une espèce de concept de je veux plaire au psychologue. Fait que
je veux pas qu'il me trouve plate, je veux qu'il me trouve intéressant.
Fait qu'à un moment donné, je sais exactement
qu'est-ce qu'il va me poser comme question, puis
je tombe un peu dans le divertissement.
Dans le scénario. Oui, c'est ça.
Mais le IMO, ça va
dans l'inconscient, dans ce qui a été enregistré
depuis que t'es petite. Des espèces
de chemins qui se sont faits, qui ont pas nécessairement
raison d'être. Puis quand j'ai
fait cette thérapie, parce que là,
j'ai fait des espèces de crises de panique, j'étais plus capable
de faire de la télé, j'étais plus capable de faire
de la scène, j'étais plus capable d'être devant un public.
J'ai été complètement après
mon divorce. Puis
quand je suis allée voir cette personne-là
qu'on m'avait référée,
ça a été trois traitements de, justement,
c'est une espèce d'hypnothérapie.
Puis, elle fait jaillir
des images que tu ne sais même pas que tu as vécues.
Puis des traumatismes que tu écoutes.
Je l'ai vu trois fois,
mais pendant deux semaines, j'ai fait des cauchemars.
Je me souviens... J'ai rêvé à des affaires
de mon enfance que je ne me rappelais même pas.
Il y a vraiment des...
Il y a un éveil, là.
Oui, oui, oui, c'est très fort.
Puis, justement, j'ai eu la petite, oui, c'est très fort. Puis,
justement, j'ai eu la petite conne. C'est elle qui a fait renaître
la petite conne. Puis, écoute, je la voyais,
pendant deux semaines, elle dormait à côté
de moi, puis elle me faisait peur. C'était comme si
je la voyais physiquement. C'était vraiment très
étrange, mais je sais que c'est dans
ma psyché. Mais ça,
ça fait énormément
de bien. Tu vois, j'ai arrêté de faire des crises de panique
après ça. Mais tout ça pour dire que le cerveau est fascinant.
Mais attends, mais là, tu dis que ta voix aime,
ça t'a fait du bien de la voir.
Oui, parce qu'après ça, une fois que ta voix,
elle t'a fait apparaître,
t'as petit traumatisé ou quelque chose,
puis là, t'entres en relation avec elle,
puis il y a quelque chose qui se passe dans ta tête
que tout s'imbrique de faire,
« Oh my God! Comment se fait que j'ai fait ce lien-là?
Comment se fait que mon inconscient a fait ce lien-là? »
Puis tu vois, pour te résumer très vite,
quand j'ai divorcé, je ne l'ai pas fait d'une belle façon.
C'est arrivé trop vite dans ma vie.
Puis ça a fait renaître la petite conne, la puffine,
celle qu'on avait pointée du doigt.
– Celle que tu avais camouflée.
– Exactement, puis celle que mes professeurs me renvoyaient,
puis ma famille, mes que mes, tu sais,
ma famille, mes frères, mettons, quand ils étaient juste jeunes et cons, là,
qui avaient ciblé aussi.
Fait que, pour moi, dans ma tête,
ou dans ma tête, dans mon inconscient,
il y a quelque chose qui s'était reconnecté de faire
« Tu as été mauvaise. Tu as été
une mauvaise personne. Tu as été la petite
pauvine. » Fait que, puis c'est pour ça
que je suis en train de m'auto-punir
à cause de mon divorce, de
tu n'auras plus de carrière.
Tu vas plus être capable de faire de la paix.
Tu étais dans la culpabilité totale.
Mais tu sais, c'était même pas logique.
J'avais aucune idée pourquoi. Moi, je me ramassais
à l'hôpital avec des crampes en deux
alors qu'il n'y avait aucune raison.
Puis ils me faisaient toute la batterie de test.
J'avais absolument rien.
Mais la petite
conne qui était... Je n'aime pas ça dire ça
parce que je reprends tes mots.
Je me dis qu'est-ce que je t'entrais.
La petite Mélanie.
On va l'appeler comme ça. On va être douce envers
toi-même.
La petite Mélanie, qu'est-ce que tu lui as
dit à ce moment-là? Quand elle était
couchée à côté de toi, quand elle voyait.
Qu'est-ce que tu lui as dit?
Ce qui revenait beaucoup, c'est que, qu'est-ce que tu lui as dit? Non, mais ce qui revenait
beaucoup, c'était, c'est pas de ta faute.
C'est pas, tu sais, elle, elle s'est développée
comme ça par mécanisme de
survie. Mais elle n'était pas
vraiment conne, premièrement.
Puis, elle n'avait rien demandé.
C'était surtout ça. C'était, elle,
t'as rien demandé, là. T'as rien demandé
d'être arrivée dans cet ordre-là
d'être arrivé avec cette sensibilité-là
je trouve ça incroyable
quand même des choses qui nous suivent
c'est fou hein, puis même si je suis pas quelqu'un
qui a fui les thérapies
ou quoi que ce soit
mais c'est sûr qu'il y a des choses
puis peut-être qu'il y a un peu d'hypersensibilité là-dedans aussi
on a tellement de choses
maintenant, on a tellement de lettres.
Non, mais là, veux-tu y retourner
à faire ce que tu as fait?
Oui, j'aimerais beaucoup ça, mais la fille qui a fait ça
ne pratique plus dans la région de Montréal.
Alors, il faudrait que...
Mais c'est quand même délicat, tu sais. Il faut être sûr
d'avoir le bon thérapeute, là.
Oui, mais j'ai l'impression que l'hypnose, pour moi,
c'est quelque chose qui fonctionne bien.
Ah oui, tu es un bon sujet que l'hypnose, pour moi, c'est quelque chose qui fonctionne bien. Ah oui, t'es un bon sujet pour l'hypnose.
Oui, oui, oui, exact.
Et ça, tu veux retourner là encore, dans le fond?
Non, je le sais pas. En même temps, toi, je le sais.
Mais qu'est-ce que tu lui dirais aujourd'hui,
maintenant, à cette jeune Mélanie,
dans la vie, de pas t'en faire,
qu'est-ce que tu lui dirais quand même
qu'elle aurait eu besoin de savoir à 12 ans,
que tu sais maintenant?
Bien, je pense que c'est ça, c'est que t'as rien choisi.
T'as pas... Je suis toujours en train de me poser
la question, moi, sur jusqu'à
quel point, qu'est-ce qui nous appartient
puis qu'est-ce qui nous appartient pas.
Je l'ai revécu beaucoup aussi avec
mes enfants, de voir comme...
Ah non, tu sais, je disais ça à la blague
quand ils étaient petits, de... Ah bien, ils iront en thérapie.
Tu sais, parce que
c'était trop une grosse responsabilité d'enfant. – Imagine pour un enfant se faire dire ça, ils iront en thérapie. » Tu sais, parce que c'était trop une grosse responsabilité d'enfant.
– Imagine pour un enfant se faire dire ça.
« Tu iras en thérapie. »
– Je le disais pas à eux, je le disais à TV.
– Oui, c'est ça.
C'est mieux, c'est mieux.
– Je te disais en entrevue.
Mais c'est quand même ça.
Parce que, tu sais, mes enfants, ils ont plein de choses
à me reprocher. Moi, j'aurais plein de choses
à reprocher d'où je viens.
Puis j'ai pas l'impression
que... Moi, je crois pas
que quelqu'un est capable de pousser
droit totalement seul
et sans aide.
C'est quelqu'un de béni.
Tout le monde a besoin d'introspection, tout le monde a besoin
à un moment donné d'aller
chercher de l'aide ou de se faire aiguiller
au moins, je pense. C'est des
face-past pour moi d'aller... de quelqu'un qui prend le temps de t'écouter puis se faire aiguiller au moins, je pense. C'est des face-past pour moi d'aller
de quelqu'un qui
prend le temps de t'écouter puis de faire, ah, peut-être
que cette association-là est mauvaise.
Tu parles beaucoup d'aimer,
de me faire aimer. Je voyais
qu'il m'aimait. C'est quoi
cette importance-là? Qu'est-ce que ça
te fait de te savoir aimer
de gens que tu ne connais pas?
Je pense que c'est ça.
C'est un besoin de validation.
Tu vois,
étant donné que peut-être
que dans ma première famille,
parce que ma mère était fatiguée,
j'étais à huitième, tout ça,
j'en veux de rien.
Puis probablement que j'ai été aimée aussi,
mais peut-être pas assez.
On dit que le premier regard qu'on porte sur soi,
sur l'enfant, c'est comme
le plus important. Il faut que ça soit
l'amour inconditionnel.
Alors que moi, j'ai eu l'impression,
puis mes frères et sœurs vont tous, c'est toujours
un sujet un petit peu délicat
parce qu'on a beau être tous
dans la même fratrie, on ne vivra jamais la famille de la même façon.
– Ben non! – C'est ça.
Moi, j'avais l'impression d'être un puits sans fond.
Puis c'est drôle parce que
ma fille est comme ça aussi.
Fait que j'ai l'impression que
tout part de là,
de aimer moi. Peut-être que je n'ai pas eu
mon regard originel, il n'a pas été assez long,
ou elle a été trop fatiguée.
– Fait que tu as besoin de ça.
Tu as besoin du regard des autres.
– Je ne sais pas si c'est le regard des autres
parce que je suis pas quelqu'un
je pourrais disparaître de la sphère
publique, je pense pas que j'en souffrirais
énormément
mais quand t'es là, tu veux être aimée
ben oui, mais je pense
que un peu tout le monde
je sais pas si c'est un peu tout le monde, mais tant qu'à faire ça
j'aime autant
mais quel pouvoir tu donnes, au regard des autres sur toi?
C'est vraiment ça, c'est la validation.
C'est ça que tu veux?
Oui.
Je ne sais pas si c'est ça que je veux,
mais c'est ça qui donne une espèce...
Tu te sens bien quand tu te sens validée, dans le fond.
Oui, puis ça donne un sens à ce que je fais.
Sinon, tu construis tout ça, tu chemines,
puis tu te rends compte que
OK, il y a personne qui embarque
dans ta game.
C'est une rassembleuse. À quoi sert-je?
Mais t'es comme ton père, comme ton Pierre.
Oui, j'aimerais ça.
T'es une rassembleuse. Mais j'aimerais ça être
rassembleuse dans la vérité
et non pas dans la bullshit.
J'ai pas envie d'être une gourou
pour qu'on m'aime puis qu'on m'admire
pour quelque chose que je ne suis pas moi.
J'ai envie de faire, on se donne toute la main
et on essaie de passer à travers ça.
Je comprends.
En tout cas, je te souhaite de faire la paix complète.
Ça allait tellement bien avant ton balado.
Je ne sais pas pourquoi.
C'est ça, ça allait bien.
On dirait que ça ne va plus du tout dans ta vie.
On dirait que tu as besoin d'une thérapie.
Je veux t'entendre.
Tu es déjà venue à l'émission à Marie-Claude à l'époque en parler, puis ça avait
tellement suscité
des centaines, peut-être même
des milliers de commentaires à l'époque.
Tu sais, je pense que
quand on parle d'aider les autres,
ce que t'avais dit par rapport à la
prochaine danse, t'avais dit
ce que... Est-ce que c'est en chien? Parce que la question que je veux te poser, c'est
quelle est ta définition de la proche aidante?
À l'émission, tu avais dit,
bien, moi, je suis une poche aidante.
Et non une proche... Et ça avait fait
réagir tellement de gens.
Puis pas négativement, c'était juste une réflexion
d'avoir l'impression qu'on n'est
jamais à la hauteur de
cette situation-là. Alors là, je ne veux pas répondre
à ta place, mais je voulais faire un pont avec ça
parce que c'était incroyable, cette émission-là,
avec Josée Legault et Rosemary Charest
sur la Prochaine Danse.
Alors, quelle est ta définition aujourd'hui
de la Prochaine Danse?
La Prochaine Danse, c'est...
Bien, je pense que c'est comme tout le monde le voit.
C'est une espèce de...
C'est un enfant que tu n'as pas choisi.
C'est un enfant qui revient.
C'est un retour de l'ascenseur.
C'est un...
être là pour l'autre, veiller
à tout. Mais je suis encore
poche aidante. Ça, je peux...
Parce que c'est ce que tu es envers ta mère.
Et pourquoi tu dis que tu es poche aidante?
Parce que je ne suis pas assez là.
Puis parce que je ne peux pas gérer tout, j'ai de la misère à
m'administrer moi-même dans mes finances
et tout ça, fait que tout cet aspect-là
je laisse ça, il y a un de mes frères qui s'en occupe
je pourrais pas être tout
Est-ce que t'as besoin d'être tout?
Non, non j'ai pas besoin d'être tout
puis je le sais que j'y fais
malgré le fait qu'il y ait plus là, je le sais que j'y fais
du bien quand j'y vais, je le sais que c'est de la prochaidance
quand même, mais la pro qu'elle n'est plus là, je le sais que j'y fais du bien quand j'y vais, je le sais que c'est de la proche aidance quand même,
mais c'est, la proche
aidance, c'est un rôle
à définir, puis c'est un job à donner,
c'est un salaire à donner, c'est un,
c'est infini, même moi, tu sais,
veux, veux pas, quand t'accompagnes,
moi j'accompagne ma mère comme ça,
je me dis, OK, jusqu'où
je vais aller, puis jusqu'où je vais supporter
que mes enfants donnent aussi. – Parce que tu te projettes, là. – Ah, bien oui, c' jusqu'où je vais aller, puis jusqu'où je vais supporter que mes enfants donnent
aussi. – Parce que tu te projettes, là.
– Ah, bien oui, c'est sûr. C'est sûr.
C'est ça que ça fait, aussi, de fréquenter
les CHSLD. C'est pas un endroit...
C'est pas un endroit qui
rend nécessairement de bonne humeur. Mais
oui, parce que tu fais comme, oh my God,
toute cette gang d'humains, là,
qui ont donné toute leur vie,
qui ont, tu sais... puis même ma mère en a fait
huit, puis on est peut-être trois ou quatre, là,
qui pouvons y aller de façon un petit peu plus
continue, mais il y en a qui ont
jamais de visite, il y en a qui ont
jamais personne, personne,
puis malheureusement, leur réalité
maintenant, rendue
à l'état où ils sont, c'est qu'ils sont
assis sur le long d'un corridor, puis
il y a une préposée qui est assise au centre, puis
qui va, qui en amène aux toilettes une fois de temps en temps,
mais il y a zéro activité, il n'y a plus rien.
Il y a, fait que,
tu sais, il y a une partie de moi
aussi qui fait à quoi ça sert de maintenir
des humains dans cette condition-là.
Tu sais, ma mère, je le sais qu'elle n'aurait jamais,
jamais, jamais voulu se rendre là,
puis c'est pour ça que je prône,
faisons attention à notre santé,
ne soyons pas trop en santé.
Je suis une des seules qui prêche ça.
– Attends!
– Je suis une des seules qui prêche ça parce que
son corps est tellement en santé,
elle a mangé bio toute sa vie,
elle n'a jamais bu d'alcool,
mais là, son corps fonctionne encore,
mais sa tête ne marche plus depuis 10 ans.
Ça fait que c'est long. – Ça, elle n'aimerait pas se voir comme ça.
Elle n'aimerait pas ça, mon Dieu.
C'était une femme tellement fière.
Vivement, l'aide médicale amourée pour l'Alzheimer.
Moi, je suis totalement pro.
Je vais être la première à signer.
Est-ce que ta mère aurait été d'accord avec ça, tu penses?
Oui, vraiment.
Tu vois, ma mère, quand elle avait eu son accident,
elle est rentrée dans le coin de mur et qu'on est obligé de décider
entre la laisser partir ou la faire opérer.
Elle était très, très, très, très, elle était tout cassée, hein, ce moment-là.
Ah oui, c'était opéré, une hémorragie
majeure au cerveau, là, elle a été obligée de tout
réapprendre, puis tout ça, fait que c'est son...
Elle avait déboulé un escalier, c'est ça que c'était ça?
Oui, en épousant, elle est rentrée dans un coin de mur.
OK, OK, c'est pas... c'est moi qui...
Mais non, mais c'est pas grave, puis
c'est sûr que
quand on savait tous très bien que elle, elle aurait pas voulu qu'on s'acharne puis qu'on la fasse opérer, puis tout ça, mais c'est pas grave. C'est sûr que quand... On savait tous très bien qu'elle,
elle aurait pas voulu qu'on s'acharne
puis qu'on la fasse opérer et tout ça,
mais mon père était pas prêt à la laisser partir,
fait qu'on l'a fait opérer.
Mais c'est sûr qu'elle aurait pas voulu.
Mais à l'époque, elle avait pas l'Alzheimer.
Non, mais elle dit toujours qu'elle avait laissé
sa mémoire dans le coin de mur.
OK, elle sentait la différence.
Oui, parce qu'elle a été opérée au cerveau
puis après ça, elle était en réhabilitation.
Comment tu as vécu ça?
Ça, c'était horrible.
Ça a été vraiment un gros coup de fouette dans ma vie.
J'animais...
Ça finit bien la semaine, à l'époque.
J'ai tout quitté.
J'ai quitté la télé.
Parce qu'il y avait eu l'accident de ma mère,
puis quelques mois après, mon père est décédé.
Il a développé un cancer fulgurant.
Ça a fait que tous les deux parents, en même temps, mon père est décédé. Il a développé un cancer fulgurant. Ça fait que ça a fait tous les deux parents en même temps.
On les sort de la maison.
Ça fait que, oui, ça, ça m'avait donné un gros coup.
Puis, mon fils était petit aussi.
Puis là, j'étais là, voyons, je commençais que j'étais en gériatrie en même temps.
Oui, en pédiatrie.
En pédiatrie, il y avait comme quelque chose de...
Ça fait que, oui, c'était pas... Ça a été assez violent et soudain,
comme changement de statut de...
Je fais un effort pour aller voir mes parents
toutes les deux, trois semaines,
parce que ma mère, elle nous reçoit à souper.
Et OK, là, j'ai plus d'efforts à faire,
il faut que j'y aille.
Il faut que je sois là tous les jours,
il faut vider la maison, il faut...
Fait qu'il y a eu beaucoup, beaucoup de...
Fait que c'est sûr, des fois,
de jumeler la vie professionnelle et personnelle quand c'est autant opposé,
puis en même temps, ça prend du temps aussi.
Parce que, as-tu l'impression
qu'on n'est pas libre tant que ça dans une vie?
Hé, on n'est tellement pas libre.
On n'est vraiment pas libre.
Puis tu vois, c'est quelque chose que j'ai toujours eu
un petit peu discuté, moi,
jusqu'à quel point on ne s'appartient pas.
Puis même quand on pense qu'on s'appartient,
on le fait quand même pour...
Tu sais, là, pour la première fois dans ma carrière,
j'ai comme du temps. Je n'ai pas eu
de rentrée. Là, j'ai les enfants de la télé,
mais on tourne deux jours par mois.
Il y a comme une espèce de vertige de
« Ah! Je me rends compte que je suis heureuse
quand je travaille à tous les jours, mais
mon Dieu, que je ne vis pas. »
Je suis comme dans l'espèce de...
OK, là, tu es maître de ton temps,
tu peux décider, tu peux écrire,
mais je suis prise dans un vertige.
Hier, tu sais ce que j'ai fait?
J'ai écouté des émissions de télé en repassant.
J'ai repassé toute la journée.
Parce qu'il fallait que tu fasses quelque chose.
Parce que je ne sais pas quoi faire.
Je n'ai aucune idée.
Ça, c'est la première fois que je fais ça.
Je me suis retapée, je pense, trois saisons.
Tiens, on s'aimait, je ne l'avais jamais vue. C'est tellement bon, en plus, si on s'aimait. C'est vraiment bon. Ça, c'est la première fois que je fais ça. Je me suis retapée, je pense, trois saisons de Sion s'aimait.
Je ne l'avais jamais vue.
C'est tellement bon, en plus, Sion s'aimait.
C'est vraiment bon.
C'est bon.
Mais ça se peut que tu trouves, des fois,
c'est justement, ça te laisse le temps à ton cerveau
d'aller là où il veut.
Oui.
Puis tu vas retomber à quelque part.
Mais on ne se donne jamais ce temps-là.
Non, c'est ça.
Mais en même temps, il y a un petit peu,
il y a l'affolement du temps qui passe aussi,
de faire, mon Dieu, on ne m'appelle plus.
Comment ça que je n'ai pas... Mais pourtant, là, j'ai quand même une hebdomadaire à Radio-Canada. J'ai fait du sucre et salé tout l'affolement du temps qui passe aussi, de faire, mon Dieu, on ne m'appelle plus. Comment ça que je n'ai pas...
Mais pourtant, j'ai quand même une hebdomadaire Radio-Canada.
J'ai fait du sucre et salé tout l'été.
Est-ce que tu vas recommencer le sucre et salé l'an prochain?
On l'espère.
On l'espère.
Donc, tu n'as pas de signé de contrat encore pour l'an prochain.
Parle-moi de l'endroit de TVA.
En tout cas, moi, je suis sans contrat.
Mais je pensais que c'était renouvelé.
Non, non, on ne le sait pas.
Donc, tu as quand même une crainte de ça,
que le téléphone ne sonne plus.
Oui, mais en même temps, je l'ai souhaité.
Je l'ai souhaité parce que je veux partir des projets,
je veux faire quelque chose,
mais je suis comme...
Là, je suis en transition de faire...
Fait que tu repasses le fun?
Oui, oui, oui.
As-tu repassé souvent dans ta vie?
Non, ça n'a pas eu le fun de ma vie, je faisais ça.
J'ai tellement aimé ça,
je m'étais mis la planche dans le salon.
Mais c'est zen! Ah oui, puis j'ai fait des
coraux fraises, j'ai vraiment aimé.
Non, mais ces journées-là, moi, j'appelle ça
des moments de grâce. Ah, t'as raison.
Que tu fais quelque chose d'aussi simple, c'est comme
mettre le linge sur la corde.
Il y a des choses comme ça, des gestes.
Mais des gestes qui demandent une certaine
lenteur aussi. Oui, tellement.
Qui demandent de se déposer
puis faire à manger, ça sent bon.
Tu fais plaisir aussi en faisant manger.
Oui, puis on a toujours le réflexe de, tu sais,
si quelqu'un m'avait appelé hier,
par exemple, j'aurais fait, oh, je travaille sur un projet.
Tu n'aurais pas dit, je t'en prie de repartir.
Moi, qu'est-ce que ça fait quand quelqu'un...
Parce que moi, quand je suis arrivée dans le milieu artistique,
ça m'avait vraiment étonnée
d'aller dans des événements et de dire,
bon, tu travailles sur quoi, là? »
C'était pas « comment vas-tu? » « Tu travailles sur quoi? »
– Oui, oui, tout le temps.
– C'est donc bien drôle.
On est beaucoup associés à ce qu'on fait
et non à qui on est.
– Oui, puis tu vois, même à la radio, nous autres, c'est quelque chose
qu'on a appris à arrêter de demander « qu'est-ce que tu fais dans la vie? »
pour pas créer
cette espèce de malaise-là.
S'ils sont en arrêt de travail, s'ils sont sous chômage,
si tu es travailleuse du sexe, n'importe quoi,
ce n'est pas de nos affaires.
On n'est pas supposé de se définir.
Ça ne veut pas dire que tu ne fais rien
parce que tu n'as pas de contrat.
Exact, mais on est beaucoup dans la mode,
moi, ça me fatigue d'être dans le jus.
C'est tellement glamour, être dans le jus.
C'est tellement, oh mon Dieu, je n'ai pas une minute à moi.
Qu'est-ce que tu as à te vanter de ça?
Pauvre, toi. Alors qu'on est toujours à la recherche
du temps.
Je disais dans un autre balado à
tout le monde, Saï,
que j'étais une paresseuse fonctionnelle.
Ça a fait réagir bien du monde.
Moi, j'aime ça travailler,
mais quand je sais qu'il y a un temps
d'arrêt. C'est comme si même que je me
donne le plus une fois que tout est fait.
Par exemple, si c'est fonctionnel, je peux
écouter la télé parce que moi, j'adore la télé.
Mais ça veut juste dire que j'ai du temps pour moi aussi.
Je peux repasser.
Je peux peut-être être en train d'écrire quelque chose
mais ce temps-là, je ne le dois pas à personne
parce que je trouve que justement,
quand on est tout le temps occupé,
c'est comme ça qu'on doit notre temps.
C'est quand tu fais d'autres choses,
tu te dis « je devrais faire ça parce qu'ils attendent après moi ».
Quand on parle du fameux moment présent,
c'est moins ça.
Tandis que là, toi, tu es dans ton moment présent.
Mais tu as quand même une petite crainte.
En plus, tu as une plume incroyable.
Tu écris.
Il faut qu'elle revienne.
C'est la discipline que je n'ai pas, moi. C'est la discipline que j'ai pas, moi.
C'est vraiment ça.
Peut-être que je vais prendre deux concertos.
Ça pourrait peut-être...
Est-ce que tu en prends une par jour?
Oui.
Mais c'est vraiment...
C'est de m'atteler à la tâche de...
Puis c'est le problème aussi de, tu sais, j'ai beau...
Si je m'assois puis je dis, OK, j'écris,
mon oeil va accrocher une plante.
Je vais faire, OK, je vais arroser la plante.
Puis avant, je vais...
Ah oui, mais ce livre-là,
j'avais dit à telle personne que je le donnais. Fait que là,
j'ai écrit à une personne. Là, je me ramasse sur Facebook.
Puis là, woup, je suis en train de regarder des vidéos
TikTok depuis trois heures.
– Mais j'ai un petit peu de ça, moi.
Tu sais, comme là, je viens de refaire
mon bureau, le ménage et tout ça,
puis je trouve une photo repart.
– Ah, c'est ça! – Je vais l'appeler.
Moi, il fait longtemps que je ne l'ai pas vue, un livre.
Je vais relire un petit bout. Fait que finalement, mais en même temps, c'est ça! Je vais l'appeler. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu, un livre. Je vais relire un petit bout.
Finalement, mais en même temps, c'est du temps pour nous.
Exact.
Il y a quelque chose qu'on a à redéfinir, c'est sûr.
Tout va trop vite.
Tu sais, quand on n'est pas rejoignable,
si je t'envoie un texto et que tu ne réponds pas,
tu te dis peut-être qu'elle n'est pas là.
C'est comme si on est toujours dans l'immédiat.
Il faut qu'on justifie, il faut qu'on réponde.
Mais continue à repasser.
Oui, tu as raison. Maintenant, en profitant, tu as eu un été réponde. Mais continue à repasser. Oui, t'as raison.
Maintenant, profite.
T'as eu un été de fou, là.
T'as pas arrêté de travailler.
Fait que prends ça.
Puis ça coûte pas cher, repasser.
Mais non.
C'est vrai.
Puis je t'ai supposé les envoyer au nettoyeur.
Comment ça qu'on est rendu dans ça?
On est rendu dans les rouges.
Tu m'en donnes deux.
On voit qu'il y a de moins en moins de choix.
Oui, c'est ça.
Tu vois, on va là.
Quelle place
accordes-tu à l'intimité?
À quel besoin profond
Diego répond-il?
On dirait que c'est les mêmes.
Tu peux répondre aux deux.
Faut-tu choisir
une des deux?
Oui, on répond juste à une dans ces deux-là.
Attends un peu. À quel besoin?
Ça, c'est la question à Jeannette. Parce que
Jeannette Bertrand m'avait dit à deux filles le matin
à quel point c'était important
de définir à quel besoin
profond son conjoint ou sa
conjointe répondait.
Et ça, c'est
ce qui définit l'union, ce qui est
en filigrane. Et des fois,
quand ça va moins bien, il faut
se le rappeler.
C'est quel besoin profond?
Est-ce que ce besoin-là est en train de changer?
Est-ce que l'autre est adapté à tes nouveaux besoins? Mais le besoin profond
est quand même quelque chose d'assez stable
dans la vie.
C'est formidable, Jeannette.
Puis quelle place
accords-tu à l'intimité?
Ça, c'est-tu l'intimité sexuelle?
Oui, si tu veux aller là, c'est sûr que c'est intéressant.
Mon Dieu, je ne suis pas capable de choisir.
Choisir.
Je vais aller avec Diego.
Parfait.
À quel besoin profond Diego répond-il?
Parce que Diego est dans ta vie depuis combien d'années maintenant?
100.
Déjà 10 ans.
Oui.
À quel besoin il répond?
My God, c'est dur.
C'est quelque chose que je ne me suis pas demandé.
Je te dirais qu'au début
de notre relation, il répondait
beaucoup à une espèce de...
Je me sentais plus...
C'est encore comme ça. Je me sens plus intelligente
à son contact. C'est quelqu'un
qui m'enrichit
intérieurement parce qu'on n'a pas
le même vécu, on ne vient pas de la même place.
C'est quelqu'un qui a une extrême sensibilité
de l'être humain.
C'est quelqu'un de très, très profond
dans sa conscience de l'autre.
Puis, étant donné que peut-être que moi,
j'ai plus évolué avec ma propre misère
que regarder gauche à droite celle des autres.
Il m'a beaucoup aidée à comprendre ça.
Je trouve qu'humainement, il m'apporte énormément.
Dans une espèce de profondeur,
dans une réflexion un peu plus profonde
de l'humain en général
et non pas juste mon petit environnement à moi.
Il m'aide à voir plus grand.
C'est sûr qu'il
vient d'Espagne, lui,
c'est toute l'immigration qu'il a portée
également. Il vient d'un
passé assez rough aussi,
il arrive avec un autre bagage,
mais on dit toujours que
pour aimer
ou comprendre une cause,
il faut passer par le cœur.
Bien, d'avoir passé par son cœur à lui,
j'ai l'impression que toute l'immigration, pour moi,
c'est quelque chose qui me touche énormément.
Les espèces de barrières de langue, de valeur,
j'ai vraiment une autre conscience de ça que je n'avais pas avant.
Il m'aide à voir plus grand
et plus loin.
Est-ce qu'il t'a fait voir aussi des choses
chez toi que tu n'avais pas encore vues?
C'est difficile à dire parce que
j'ai peut-être un petit sentiment de supériorité
par l'âge.
Étant donné que j'ai 13 ans de plus,
j'ai l'impression que j'ai vécu plus de choses,
j'ai vécu plus de relations amoureuses.
Puis moi, j'ai
cette tendance à être
assez...
Je ne sais pas comment qu'elle appellerait ça,
Louise Sigouin, je ne suis pas assez rendue loin dans mes épisodes.
Je suis une dépendante, codépendante.
Mais je suis très...
Je me colle à la personne avec qui je suis.
Tu sais, comme Diego, il est plus solitaire.
Il est plus... Fait que je suis beaucoup plus solitaire.
Je suis plus renfermée quand je suis avec lui.
Mon ex, il était très extraverti.
Fait que j'étais plus extravertie avec lui.
Puis j'ai oublié ta question.
Mais à quel besoin?
En fait, la question, c'est ce qui t'a fait découvrir.
Ah, des choses sur moi!
Est-ce que tu sens plus douce avec lui?
Oui, beaucoup plus consciente.
C'est la première fois que je suis avec un homme
que je dois reconquérir à tous les jours.
Ah, raconte, c'est intéressant!
J'ai l'impression que j'ai toujours, de mon côté, un peu contrôlante.
J'ai toujours été avec des conjoints qui allaient plus dans la direction
où je voulais que ça aille. J'avais toujours été avec des conjoints qui allaient plus dans la direction où je voulais que ça aille.
J'avais plus d'incidence
dessus. Mais lui,
c'est un esprit libre.
Tu sais,
j'ai redéfini le couple
de... On est beaucoup dans un couple de
si on n'est pas ensemble demain, c'est pas grave.
Fait qu'il y a quelque chose de beaucoup moins
sécurisant et
plus challengeant.
Ça pourrait s'arrêter n'importe quand.
Vous n'êtes pas en train de vous projeter dans 20 ans, dans 25 ans.
Non, c'est ça.
Qu'est-ce que ça change dans le quotidien?
C'est sûr que c'est quelque chose de moins rassurant.
C'est moins assis.
On ne prend pas ça pour acquis.
Ça fait qu'on se rechoisit.
On se remarie souvent sur notre tapis de douche.
On décide de se marier là.
Parce que lui est quelqu'un de très privé.
On ne va jamais se marier en public
et tout ça. – Vous vous mariez sur le tapis de douche.
– Oui, sur le tapis. Pour lui, c'est plus important
ces choses-là. Mettons,
si j'ai un événement important
dans ma vie, il ne m'achètera pas de fleurs
cette journée-là. Mais une journée où je vais
être un peu plus déprimée, pour rien, mes règles s'en viennent, n'importe quoi, là, il va m'achètera pas de fleurs cette journée-là. Mais une journée où je vais être un peu plus déprimée,
pour rien, mes règles s'en viennent, n'importe quoi,
là, il va m'arriver avec des fleurs.
C'est quelqu'un qui
déconstruit beaucoup
l'espèce de...
mon besoin de validation
qui est énorme et qui n'en finit
plus avec le métier
qu'on fait. Lui, il est complètement à l'opposé
de ça. Lui, il n'en a rien
à foutre du fait que je sois une
personnalité publique. Il n'aime pas les premières,
il n'aime pas les tapis rouges. Il ne va jamais
me trouver plus belle quand je suis arrangée par
un maquilleur, puis que je sors de
deux heures d'une styliste, puis de...
Fait qu'il est vraiment, lui, c'est
quand je me lève le matin, qu'il me trouve belle,
quand je ne suis pas arrangée, quand... Il y a
quelque chose qui m'amène beaucoup dans l'intimité,
justement, qui me ramène, qui me ground.
Et de se faire trouver belle, ça change quoi?
Bien, ça change beaucoup.
C'est important.
Mais oui.
Je trouve qu'on ne donne pas assez d'importance à ça.
Des fois, on va, oh, ce n'est pas grave, ce n'est pas grave,
mais de se le faire dire, quand ça fait du bien,
ça renforce.
Oui, mais j'ai l'impression que même si n'importe
qui te dirait que t'es belle,
si toi tu te trouves pas belle,
ça change rien.
Quand tu es ton amoureux,
est-ce que ça...
Est-ce que tu y crois?
J'y crois-tu?
Oui,
mais pas à outrance.
Il y a des fois, parce qu'il est photographe aussi,
des fois, je regarde des photos qu'il a faites de moi
et je fais « OK, je comprends. »
Je comprends ce qu'il voit.
Puis lui, il n'aime pas les portraits posés
comme nous, on choisit avec toujours le même smile.
Je comprends ce qu'il aime.
Lui, il aime la Mélanie vulnérable.
Il n'aime pas la Mélanie
pour qu'il ne l'aime pas, mais ce n'est pas ça
qui le fait triper. La Mélanie
qui pogne et qui a 300 likes
ou 3000 likes.
C'est ce que tu es.
Exact. Dans l'intimité.
Est-ce que ça fait
en sorte aussi que
tu es plus à l'aise avec ton corps, avec lui?
T'es comme, t'es toi-même
tout le temps. Tu sais, s'il aime tellement
cette personne-là à l'état,
ce qu'on peut dire à l'état brut, en tout cas, ce que t'es
dans ton essence, est-ce que ça
t'a comme libérée à quelque part?
Ça m'a libérée, mais en même temps,
ça m'a, parce qu'il est tellement
pas sur l'apparence, il est tellement pas,
tu sais, je peux prendre 20 livres,
puis il me le dira jamais, puis il me le fera jamais sentir.
Alors que j'ai déjà été avec des partenaires que,
bon, ils t'ont engraissé un peu, mais c'est pas grave.
J'en faisais une espèce de psychose personnelle.
Mon Dieu, il faut que je m'entraîne.
Il m'a dit, je vais engraisser.
Il est tellement pas dans l'image physique,
que nous,
on dirait que ça change rien. On dirait que, tu sais, il y a pas...
Mais ça change quelque chose, justement,
d'être juste bien.
Dans le sens de...
Il y a beaucoup de partenaires
pour qui, justement, le regard
de l'autre, des fois, est plus dur.
Mais là, de savoir que le regard
est juste amoureux et doux
ah ben oui ça ça fait du bien
donc tu oublies ton corps à quelque part
oui oui oui et ça devient plus un enjeu
c'est ça mais quoi que en même temps
je le dis très bien que j'ai un 13 ans de différence
il faut le choix je me maintiens
mais ça change vraiment quelque chose ça le 13 ans
mais ça change quelque chose
dans sa peau
à lui ça m'a fait capoter.
Je n'arrêtais pas de le toucher au début.
Je disais, voyons que c'est ferme demain.
C'est sûr que c'est différent,
mais plus...
Ça fait 10 ans, c'est moins probable.
Au début, je le disais,
en entrevue, je n'arrêtais pas
de nous prendre en photo pour voir,
ça paraît-tu qu'on a une si grosse différence?
Ça paraît moins, parce qu'il est rendu grisonnant.
Mais ça change, c'est sûr, ça change.
On n'a pas vécu la même affaire.
Mais puis déjà qu'on avait déjà tellement un grand clivage,
le fait que lui vienne d'ailleurs...
Vous ne parlez pas la même langue non plus?
Pas en tout, c'est ça.
C'est-à-dire que quelle langue vous parlez maintenant?
Est-ce que vous parlez français à la maison?
On parle français avec un gros accent.
Tous les deux.
Je comprends.
C'est ça qu'on parle.
Mais est-ce que tu as senti quand même
des regards s'opposer sur vous
à cause de la différence d'âge?
Oui, c'est arrivé quelques fois.
Je pense que je peux compter
sur une main.
C'est rare quand même. Oui, c'est arrivé quelques fois. Je pense que je peux compter sur une main. C'est rare quand même.
Oui, oui, oui, vraiment.
Des fois, les gens cherchaient.
Puis même, peut-être, je pense que c'est plus dans ma tête
que dans la réalité.
Puis est-ce que ça a apporté quelque chose
dans ton intimité différente?
Bien oui.
C'est-tu là quand je sors mon Joker?
Mais c'est sûr qu'il y a eu...
Je ne veux même pas dire ça parce que ça serait de l'âgiste.
Je ne pense même pas que c'est une question d'âge.
Je pense que c'est une question de compatibilité.
C'est une question de chimie.
C'est ça, de chimie.
Peut-être où ça a été le plus grand pas que j'ai eu à faire,
moi, ça a été que c'est une autre génération
qui est beaucoup plus dans le consentement,
dans « il faut que ça vienne de toi,
je suis beaucoup plus orientée vers ton plaisir à toi,
vers t'écouter toi »,
alors que je venais d'anciennes relations
qui étaient peut-être un peu plus,
comment je dirais ça, archaïques,
où, bien non, lui, c'est normal, c'est un homme, il a plus de désir
il faut le satisfaire, alors que
là de descendre de génération
ça fait non, c'est ton plaisir, la priorité
pis c'est quand toi t'auras le goût
fait que c'est un espèce
j'ai eu moi à m'adapter de faire comme
ben oui mais si on attend que ça soit toujours
moi qui ai le goût, on le fera pas souvent
parce que j'ai l'impression
quand même que sa libido
était plus forte, fait qu'il y a eu un ajustement
à faire comme ça, générationnel,
je dirais, de lâche-moi le consentement.
C'est intéressant.
À l'intérieur du couple.
Oui, oui, dans le couple,
consentant.
Je suis consentante, tu me fais dire que je suis tout le temps consentante.
C'est ça, je suis à preuve du contraire.
Mais dans le fond, cette relation-là,
en quoi elle t'a changée
au cours des dix dernières années?
Oh mon Dieu, elle m'a tellement changée.
Elle m'a vraiment ramenée vers l'humain.
J'ai l'impression d'être revenue un peu à la base.
Puis c'est plus près de toi.
Oui.
Tu te rapproches de ton père aussi quand tu dis ça.
Il y a toujours cette notion- là d'aller vers l'autre
oui mais en même temps
on est tellement plus sauvage
on garde notre couple
comme quelque chose de plus précieux
moins étalé
mon père était très public
dans son petit public
puis t'es bien là-dedans dans cette espèce sauvage du couple
des fois j'aimerais ça
que ça éclate un peu,
mais d'autres fois, ça me fait tellement de bien.
Je suis tombée en amour avec parce qu'il a été assis sur un divan.
Il lit, il lit beaucoup.
J'avais jamais été avec un homme qui lisait.
J'étais là, mon Dieu, c'est donc bien merveilleux
de voir quelqu'un de calme, qui est capable de lire
et qui va être enrichi justement par ses lectures.
Donc, je ne serais pas invitée dans un mariage?
Non, pas du tout. En Espagne,
non. Tu as déjà eu celui en Italie.
J'ai déjà connu ton mariage en Italie.
Il fait tellement chaud.
Est-ce que vous avez chaud? Je le sais, il fait chaud.
C'est dégueulasse. Je n'avais pas commencé
ma ménopause. J'ai l'impression qu'on l'a commencé là.
Ici, on parle des ménopause des femmes.
Non, il faut qu'on règle ça. Les gens ne le savent pas, mais on a chaud quand on est ici. On a vraiment chaud. J'ai l'impression qu'on l'a commencé là. Ici, on parle des ménopause des femmes. Il faut qu'on règle ça.
Les gens ne le savent pas, mais on a chaud quand on est ici.
On a vraiment chaud. J'ai l'impression de te rendre du frisé.
En fait, c'est une thérapie par la chaleur.
On sort les toxines.
Ici, on sort les toxines.
C'est à ça que le Joker sert.
Est-ce que tu es prête à s'attendre
de poser une question mauve?
Qu'est-ce qu'ils ont, donc?
Tu l'empige, tu lui réponds,
puis après ça, tu peux me poser une question.
Avec quelle personne décédée
souhaiterais-tu partager un repas?
Tu peux empiger une autre si tu n'es pas d'accord avec celle-là.
Je ne suis pas d'accord parce que...
En plus, ils sont morts depuis combien de temps?
Ça va te sentir.
Quelle question poserais-tu à une personne
diseuse de bonne aventure?
Parce que toi, t'aimes ça, les diseuses de bonne aventure.
Les voyantes.
Mais si t'avais une voyante,
y'a-tu quelque chose dans ton futur
que t'aimerais savoir présentement?
Serais-tu curieuse de quelque chose?
Ben oui, je pense.
Mais c'est parce que j'y croirais pas.
J'y crois pas.
Mais tu y vas quand même. Ben, je fais vraiment longtemps. J'y crois pas. Mais tu y vas quand même.
Ben, je fais vraiment longtemps. J'y allais dans le temps
de deux filles. Ok, mais là, tu y vas plus, là.
Non. Mais je me suis fait faire ma carte
du ciel, quand même. J'ai découvert que j'avais
pas de planète d'eau. Je suis complètement sèche.
Ça m'a rendue triste.
Je vais regarder l'autre, ok?
Regarde l'autre.
Avons-nous un destin?
Oui. Ça, c'est intéressant. je vais regarder l'autre avons-nous un destin? oui
ça c'est intéressant
moi j'aime croire que oui
j'aime croire que oui parce que je ne suis pas capable
de prendre des décisions dans ma vie
puis j'aime beaucoup penser
je regarde toutes les choses qui me sont
arrivées dans la vie
des rôles pour lesquels j'ai auditionné
que je n'ai pas eu mais que ça n'a pas assez proche
des deux contrats qui s'offrent en même temps, j'accepte
lui, puis finalement, si j'avais accepté
l'autre, ça aurait donné d'autres choses.
Moi, j'aime ça, croire que
tout est un peu tracé puis décidé.
Ça m'empêche de culpabiliser sur
mes décisions.
C'est si dur que ça
pour toi, prendre des décisions?
C'est horrible.
C'est pas tant prendre la décision qui est
difficile, c'est de manquer l'est pas tant prendre la décision qui est difficile,
c'est de manquer l'autre.
Je vais toujours rester avec si j'avais pris l'autre.
Mais est-ce que le doute a déjà empêché d'avancer?
Je dirais à tous les jours.
À tous les jours, oui, oui, oui.
J'ai vraiment...
C'est ce qui fait que j'entame des projets
que je n'ai pas fini.
J'ai des super flashs, j'ai des bonnes idées,
mais ça ne se rend pas, ça reste sur...
Ça m'empêche plein de choses,
parce que j'ai toujours peur de me tromper aussi,
puis j'ai toujours peur de faire le mauvais choix.
Puis qu'est-ce qui arrivait, mettons, si tu te trompais?
C'est quoi le pire qui peut arriver?
Bien, ça m'amènerait dans un avenu
que peut-être que l'autre aurait été meilleur.
On ne sait pas, C'est ça.
As-tu peur de l'échec?
Non, je pense que j'en ai plein.
Je pense que j'en ai plein.
Tu as survécu à tout ça.
Mais donc, toi, le destin,
ça te facilite.
Oui, ça me facilite la tête.
Ça t'allège l'esprit de savoir qu'il y a un destin.
Puis que si tu fais un choix,
ce n'est pas nécessairement toi qui as fait le choix.
C'est que t'as un destin.
Non, mais même, puis ça m'aide aussi à accepter
les bouts de plate s'il arrive quelque chose en vie
des fatalités où ça fait, ah ben,
c'est parce que c'était mieux de même.
C'était mieux que ça, ça arrive, plutôt que l'autre affaire.
Je vais me retrancher
vers ça, moi.
Toi, non?
Moi, je veux pas qu'il y ait un décision.
Tu veux tout décider?
Je ne sais pas. On dirait
que c'est plate si la game est jouée d'avance,
si la vie est comme...
Non, mais c'est quand même une game que
ça te fait avancer d'une case à l'autre. Ça dépend des décisions
que tu prends. Mais au bout du compte,
tu vas finir
en prison sans passer go, tu sais.
Moi, j'ai l'impression...
Mais toi, est-ce que tu as lu, par exemple,
le livre Le Secret, qui est un succès?
Non, bien oui, je l'avais lu, mais je ne l'ai jamais tout lu.
Oui, parce que c'est comme, à un moment donné,
c'est sûr que les gens qui sont des adeptes,
il ne faut pas qu'ils me jugent, parce que moi,
mais tu sais, ce que je comprends,
c'est que tu lances des affaires dans l'univers,
puis là, bien, l'univers va...
Mais je crois à la visualisation quand même.
Je pense qu'on peut se projeter dans quelque chose,
on peut se projeter dans un état, puis ça fonctionne.
Tu sais, Ricardo en est un bel exemple.
Raconte-moi.
Non, mais il disait ça, qu'il se faisait des espèces de...
Oui, des tableaux de visualisation.
Des tableaux, oui, quand il était jeune.
Comme les athlètes olympiques, ils vont faire ça.
Donc, tu te visualises où dans 10 ans?
dans 10 ans, je vais avoir 61
j'en ai aucune idée
c'est ton destin qui va le décider
c'est mon destin qui va le décider
moi j'aime beaucoup penser que chaque étape
chaque chose qui m'arrive c'est une surprise
c'est un cadeau
je fais comme ah je ne savais pas que ça allait arriver
je ne sais pas, je vais
y arriver. J'espère que je vais être encore active. J'aimerais ça
écrire. Peut-être que je serais...
– Qu'est-ce que tu écris? Parce que tu as tellement une belle plume
et l'animé nord, là. – Tu es tellement fine.
– Non, mais toi, là, tu es faite
pour écrire, là. Moi, je trouve que tu n'écris pas
assez. – Je le sais, je suis d'accord.
Je ne sais pas qu'est-ce qu'il faudrait que j'écrive, mais j'ai l'impression
que, va falloir, tu sais, ça a été
beaucoup... J'ai fait'impression que ça a été beaucoup...
J'ai fait mon processus de validation.
Avec ma carrière, peut-être que je devrais enclencher
que je vais mettre les autres en lumière,
mais avec mes mots en étant derrière.
J'ai beaucoup envie d'être derrière.
D'être derrière la caméra?
Non, derrière toi.
Derrière moi? Derrière quoi?
Tu veux écrire des scénarios
que tu ferais jouer
mais ça c'est une super bonne idée
oui oui il faut juste que je me rende
parce que rappelle moi je suis allée voir une pièce de Théâtre
de toi si je me souviens est-ce que ça se fait sur le rideau vert
sur la grande sortie
j'étais vraiment
tu étais avec
Jonathan Racine
je me souviens bien
tu jouais pas dans la pièce mais tu l'as écrite
j'en revenais pas
la profondeur de ton texte
les réflexions
on sortait avec des
pistes de réflexion
c'était magnifique, puis je me suis dit
mais Mélanie, faut qu'on te connaisse
davantage parce que on dirait qu'il y a
une douceur dans ce que t, il faut qu'on te connaisse davantage, parce qu'on dirait qu'il y a une douceur
dans ce que tu écris,
qu'on ressent moins, parce que ton humour
des fois peut être abrasif, peut être
nous ramène,
alors que dans l'écriture, on n'est pas là.
Tu te permets... – Bien, c'est la vulnérabilité
qui sort beaucoup dans l'écriture.
– Mais ta vulnérabilité
nous apporte beaucoup, Mélanie, dans ton
écriture. Et si c'est là, je trouve que tu acceptes de montrer ta vulnérabilité nous apporte beaucoup, Mélanie, dans ton écriture.
Et si c'est là, je trouve que tu acceptes de montrer ta vulnérabilité,
je pense que Pierre serait content
parce que ça aide les autres
quand tu te montres comme ça.
Et tu ne serais pas capable de le faire comme là, mettons.
Qui, Pierre, serait content?
Ton père.
Comment ça? Tu sais qu'il s'appelle Pierre?
Parce que tu l'as dit tantôt, mon Dieu.
Regarde comment je crois au destin
parce que Pierre
est à côté de moi présentement
pis il m'a dit dis-lui ça
non mais dans le sens que c'est vrai que ton
écriture a quelque chose
de curatif
quelque chose qui
fait du bien
qui fait du bien à l'âme ton écriture
parce que justement je pense que t tu as vécu beaucoup de choses
puis quand tu l'écris, bien,
on a tous vécu, c'est assez universel.
– Oui, peut-être. – Fait que ça nous... Mais tu es capable
de mettre des mots, puis tu es capable surtout de
faire un chemin avec ça pour
l'apporter à quelque part. – Oui, mais il faut que j'écrive avec
quelqu'un. Il faut que, tu vois, Jonathan,
avec qui j'ai écrit la plupart du temps,
il me structure beaucoup, parce que c'est ça
que je manque, moi. Tu sais, le dialogue, puis tout ça, il y en a plein écrit la plupart du temps, il me structure beaucoup. Parce que c'est ça que je manque.
Le dialogue, il y en a plein, la sensibilité,
mais j'ai de la difficulté à me structurer.
En tout cas, tu trouves-tu un structurant?
Un structurant, c'est ça que je me trouve.
Oui, parce que je veux dire,
on a tous à gagner
et de
comprendre
ce que tu ressens.
Tu es pas dans le film.
Je le crois, je te le dis, parce que moi, ça m'avait...
Je me disais, voyons, Mélanie,
quel talent incroyable.
Vraiment, vraiment.
Alors, tu peux me poser une question, si tu veux.
Ah!
Mais tu n'es pas obligée.
Je ne dirais pas ça aux gens.
Tu n'es pas obligée de la poser.
C'est parce que je t'ai tellement posé
plein de questions. Est-ce que tu penses pas obligée de l'apaiser. Je t'ai tellement posé plein de questions.
Est-ce que tu penses
que la vie, c'est facile?
Non.
Non.
Je vais te compter.
Je vais être jugée, mais ce n'est pas grave.
À un moment donné,
je vais chercher les enfants à l'école.
Juliette était déjà dans la voiture.
Je pense que Juliette n'allait pas cette journée-là
à l'école. On va à la pharmacie.
Tu sais, la pharmacie, il y a plein de petites bébelles
à vendre quand tu arrives pour payer.
J'y achète une bébelle.
On va chercher les deux autres à l'école.
Et là, les deux autres disent,
« Maman, t'as acheté un cadeau à Juju
et tu ne nous en as pas acheté à nous. »
Là, j'étais dans ma vanne.
J'y vois en arrière.
Là, je leur ai dit, là, vous allez
m'écouter parce que la vie, c'est
injuste, puis la vie, c'est difficile.
Puis peut-être que vous trouvez ça injuste, mais moi, je trouve ça
juste parce que là, j'étais là, s'il y en a un
qui meurt, vous trois, pensez-vous qu'on va arrêter de donner
quoi aux deux autres parce que pour un, c'est arrêter?
Oh my God!
Parce que ça faisait plusieurs fois, tu sais, des chicanes d'enfants.
Oui, oui, oui. Puis là, je me suis dit moi, je ne peux pas gérer ça toute ma vie.
Je suis allée dans ma voiture,
et c'est comme s'ils ont eu vraiment
un cours rapide sur
la vie, ça peut être très difficile.
Et surtout, qui qui meurt?
Mais non,
je me disais, il faut arrêter ça.
Ce n'est pas une injustice.
C'est arrivé,
puis ça se peut que, dans la vie, on ne sait pas, il y en a peut-être un qui va aller aux études, jusqu'au doctorat,'est pas une injustice, là, tu sais, c'est arrivé puis ça se peut que, tu sais, dans la vie, on sait pas,
il y en a peut-être un qui va aller aux études jusqu'au doctorat,
on va épayer ses études, l'autre va arrêter en secondaire 5,
mais on va être juste avec
les enfants de la même façon, ça fait que
on a, ce que je voulais dire aux enfants,
c'est qu'on n'a pas le même parcours,
il y a des bouts, moi, j'ai toujours l'avis,
il y a des bouts qu'on est dans la garnote,
des bouts, on est sur des chemins de traverse,
des bouts, on est sur l'autoroute, puis des bouts, on est comme dans chemins de traverse. Des bouts, on est sur l'autoroute.
Puis des bouts, on est comme dans les airs un peu.
On a l'impression de flotter tout ça
puis on ne sait pas trop où est-ce qu'on va atterrir.
Mais la vie, c'est tout ça.
Puis comme mère, moi, c'était préparer mes enfants
à devenir autonomes pour faire face à ça.
Puis moi, la vie dans un champ de marguerite
avec des licornes, ça n'a jamais été pour moi.
Mais as-tu l'impression...
Moi, je l'ai eu, ça, la marguerite, les licornes,
mais je l'avais décidé.
À un moment donné, il faut se convaincre de quelque chose
que ça...
Tu sais, il faut se motiver à ce que ça aille bien,
tu trouves pas?
Ah, mais...
Sinon, on est bien trop...
Moi, je suis trop consciente de tout ce qui m'en a.
Bien, moi, je me motive à ce que...
En fait, je veux toujours que ça aille bien.
Puis tu sais, moi, pour que ça aille bien,
c'est drôle parce que moi, tu sais,
j'ai une facilité à foutre le bordel
dans ma maison, dans ma voiture,
partout. Moi, je...
Et je suis pas capable de vivre là-dedans. Tu comprends?
Fait que j'ai comme... – C'est toi qui le fous.
– Oui, j'ai comme une dichotomie. Tu comprends?
Fait que moi, tout le temps... Moi, c'est sûr, j'aurais pas pu être archiviste.
Parce que j'ai de la difficulté.
Mais j'arrête pas de remettre mes choses en ordre. Tout le temps. Parce que je peux pas travailler si c'est sûr que je n'aurais pas pu être archiviste. Parce que j'ai de la difficulté. Mais je n'arrête pas de remettre mes choses en ordre tout le temps.
Parce que je ne peux pas travailler si c'est en désordre.
Mais si tu me donnes 20 minutes,
il y a un chandail qui va traîner là.
Je vais avoir laissé un livre.
Oui, j'ai de la misère avec ça.
Moi, l'ordre, c'est super important
pour mon calme intérieur.
Ça, je l'ai découvert avec le temps.
À un moment donné, il fallait que je fasse attention
à ça parce que les deux n'allaient pas ensemble.
Mais tout ça pour te dire que
quand je suis calme,
on dirait que je suis capable de trouver
le positif ou de dire, bon, ce que j'ai
de besoin, c'est peut-être
de partir un petit séjour, c'est peut-être
de voir des amis, c'est peut-être d'être
toute seule aussi, mais
d'identifier ce que j'ai de besoin pour passer au travers des périodes difficiles.
Mais c'est sûr que...
Fait que t'as jamais besoin de te parler fort pour te convaincre de...
Moi, j'ai l'impression des fois, chez nous,
que je suis responsable de l'énergie.
Fait que là, je fais OK, tout le monde est down.
Faut que moi, je m'élève pour tirer les autres.
Je suis une tireuse d'autres.
Mais j'ai un peu ça quand même.
Quand je sens que...
Moi, j'ai un peu ça, on va organiser quelque chose.
Oui, oui, c'est ça, moi aussi. Puis moi, quand je vais vraiment pas bien, je m'isole. Ah oui. Moi, j'ai un peu ça. On va organiser quelque chose. Oui, c'est ça, moi aussi.
Moi, quand je vais vraiment pas bien, je m'isole.
Moi, j'en parle pas.
C'est comme, je me trouve mes affaires,
je vais aller marcher,
je vais lire, je vais essayer.
Moi, des fois aussi, j'essaie de mettre mon cerveau sur pause.
Et quand j'arrive
à trouver une activité qui va assez
me prendre, mettre sur pause, on dirait que
revenir, c'est déjà on dirait que revenir,
c'est déjà avoir pris un recul puis trouver le problème plus léger,
de l'avoir vu différemment.
Mais je me suis jamais dit, moi,
que la vie allait être facile.
On dirait que j'ai tout le temps su
que la vie, c'était quelque chose de difficile,
mais comment en faire quelque chose de beau?
Puis je me suis toujours mis cette responsabilité-là.
C'est dur parce que tout nous laisse croire
que c'est beau et facile.
Les publications, tout le monde a l'air
tellement bien, bon.
Mais tu sais, Mélanie, il y a une autre affaire.
Quand tu dis à quelqu'un, ça va
moyen, ne t'inquiète pas, il y en a tellement
des pays que toi, ma chère.
Tu es chanceuse, toi.
Ah bien, je pense que ça va s'arrêterère. T'es chanceuse, toi. Si t'as ça, là, t'es...
Ah ben, je pense que ça va s'arrêter ici.
C'est difficile. Ça fait plusieurs fois
que dans le podcast, on parle de la confidence,
mais c'est difficile de se confier,
je trouve.
De montrer cette vulnérabilité-là,
puis c'est quand même quelque chose de très, très précieux,
la vulnérabilité. C'est quelque chose
avec lequel on doit naviguer,
la vulnérabilité, puis à qui on la montre, cette vulnérabilité-là, parce que c'est dangereux de on doit naviguer la vulnérabilité puis à qui on la montre cette vulnérabilité-là
parce que c'est dangereux de montrer ça à n'importe qui
qui a envie de la recevoir aussi
c'est ça
et ça, ça revient à ce que tu as dit tantôt
le manque de temps
on est toujours pressé
dans ce qu'on fait
d'avoir quelqu'un qui dit moi ça va pas bien
ben là ça veut dire qu'il faut que tu t'arrêtes, puis que tu prennes le temps
d'entendre. Il faut que l'autre aussi
sente que t'auras assez de temps
pour l'écouter. Fait que comme ça arrive rarement,
on va dire, ben, ça va super bien.
Mais ça va super bien
quand ça va pas, mais
c'est vraiment bizarre de dire, ben, moi, ça va moyen.
Moi, à toutes les fois, je l'ai essayé,
à toutes les fois, j'ai essayé, là,
ah, ça va moyen. Ben non, mais là, je te regarde, t'as de la benne en forme, mais t'es essayé. À toutes les fois, j'ai essayé. Ça va moyen.
Mais non, je te regarde, tu as de la baine en forme,
mais tu es chanceuse. C'est toujours ça.
Ou quand est arrivée
ma mise à pied à TVA,
le non-renouvellement
de mon émission. Peut-être pas dire
une mise à pied, mais non-renouvellement.
Non, parce que tu ne te promènes pas à pied.
Le non-renouvellement
et aussi le fait qu'on n'a plus rien, blabla.
Mais tu sais,
c'était difficile, mais il y en a...
Les gens me disaient souvent, mais non, mais regarde,
un de perdu, dix de retrouvé.
Oui, oui, puis je ne suis pas inquiète pour toi.
Oui, je ne suis pas inquiète pour toi, mais est-ce que je pourrais
quand même dire... Le vivre, c'est ça.
...que je trouve ça difficile? Est-ce que je pourrais
quand même avoir cet espace-là? Parce que
si je trouvais ça aussi facile,
il y aurait quelque chose. Ça veut dire que je n'étais pas attachée
à ce que je faisais. Alors moi, je pense
qu'il ne faut pas... Ce qu'il faut faire attention,
c'est de
ne pas faire des choix en ayant
peur d'avoir mal.
– Oui, mais tu vois, puis moi, c'est pour ça que j'ai toujours quitté mes contrats
avant qu'ils me quittent aussi.
J'ai à peu près tout le temps fait ça
dans ma carrière de « je me retire moi-même ».
– Avant que... – Eh oui, parce que je pense
que je n'aurais pas survécu à ça.
Ça m'est arrivé à Rouge, là,
qu'ils m'ont fait un... tu sais, que j'ai eu
un renvoi sans que je le vois venir
du tout, alors qu'on me laissait croire que j'étais là
l'année prochaine. J'ai trouvé ça tellement
rough, j'ai trouvé ça blessant.
Ça doit dépendre de nos blessures, tu sais.
On a la blessure du projet, moi, j'en ai eu.
Mais en même temps, je t'écoute dire ça
puis je me suis dit ça, moi, après.
Je me suis dit que j'aurais peut-être dû quitter avant.
Mais en même temps,
j'avais encore du plaisir
à communiquer avec les gens.
Les gens étaient encore au rendez-vous.
Mais c'est vrai qu'il y a quelques années,
moi, quelqu'un m'avait dit, tu sais,
tu devrais faire autre chose. Tu devrais peut-être t'en aller à la radio. Mais j'est vrai qu'il y a quelques années, quelqu'un m'avait dit, tu devrais faire autre chose.
Tu devrais peut-être en aller à la radio.
Mais j'ai encore quelque chose en train de faire.
Mais c'est sûr qu'en serré, j'aurais peut-être dû le faire de moi-même.
On dirait que c'est comme si c'était un plaster qu'on arrache
et que ça fait mal.
Ça laisse comme une rougeur.
Mais est-ce que toi, tu penses que pour les femmes, c'est plus difficile?
Est-ce qu'il faut en faire plus encore aujourd'hui?
Vraiment.
Je l'ai vécu beaucoup en co-animant avec des gars.
Aussi, de faire
« Tabarouette, comment ça qu'on accepte
la non-préparation?
Comment ça que tout est facile?
Comment ça se fait que le show était mauvais
mais que je suis la seule
à le sentir
ou à m'en sentir investie, tu sais.
Oui, j'ai l'impression qu'on en fait encore beaucoup plus.
Mais moi, ça...
J'imagine que ça existe aussi, là.
Mais je ne sais pas si ça vient avec le pouvoir
d'être connue aussi, tu sais.
Des fois, quand tu as une espèce de standing,
tu peux te permettre d'arriver pas préparée
ou de pas trop avoir travaillé tes affaires.
Mais c'est une nonchalance que j'aurais beaucoup aimé avoir
dans ma vie. Mais aussi au niveau
des revenus, au niveau
des salaires,
je pense que c'est pas juste
dans le milieu dans lequel on évolue,
mais c'est encore dans plusieurs
milieux qu'il y a une différence
pour un talent égal,
mais t'as pas le revenu égal.
Non, tout à fait. Puis même dans la façon
de travailler aussi, tu ne peux pas être
une animatrice dure ou avoir des exigences.
Il y a quelque chose qu'il faut toujours que ça soit
plus doux, il faut que ça soit plus dans
la conciliation, il faut que ça soit plus dans
comprendre tout le monde.
Alors que j'ai vu
des gars qui n'avaient pas ce souci-là,
mettons. Je pense que c'est encore là. Hé, j'ai vu des gars qui n'avaient pas ce souci-là, mettons.
Fait que je pense que c'est encore là.
Hé, j'ai deux questions.
Non, t'en as une autre.
J'ai pensé à deux questions
qu'il fallait que je te pose.
Bon, OK.
Tu fais combien de temps
que t'es avec Mario?
33 ans.
Hé, mon Dieu.
Est-ce que...
Comment tu fais
pour savoir
que ça va être l'homme de ta vie,
toute ta vie, pour vrai?
Hé, tu le sais jamais, ça, Mélanie?
Non, mais t'as jamais remis ça en question?
T'as jamais fait, oh mon Dieu,
d'un coup, je serais plus heureuse avec un autre homme?
Ah, dans ce sens-là?
Bien, écoute,
moi, j'ai jamais rien pris pour acquis, tu comprends?
Fait que je me dis, si ça arrivait un jour,
on fera ce qu'il faut, tu comprends?
Tu sais, moi, je me suis toujours
dit, on ne connaît pas tout le monde sur la planète.
Dans un moment de vie, ça a été Mario,
c'est Mario, mais
qui me dit que dans deux ans... C'est très
insécurisant aussi de penser comme ça.
Mais moi, je me dis, ça peut
juste durer si
tu y crois à chaque instant.
Ça ne peut pas...
Si on m'avait dit, écoute, moi, je voulais même pas
me marier dans la vie, je voulais même pas habiter
avec quelqu'un.
C'est comme si moi, je t'aimais,
mais en même temps,
Mario a compris rapidement
ce... Moi, quand j'ai connu
Mario, il m'a aidée, dans le fond, à me...
Justement, tu sais, moi, j'avais tendance à
m'éparpiller énormément.
Moi, je m'enthousiasme.
Moi, je suis tout le contraire de toi. Moi, je ne me pose aucune question.
On s'en a l'air le fun. Ok, m'en va.
Ça n'a pas marché, ce n'est pas grave.
Ça n'a pas marché, ce n'est pas grave.
Moi, ce n'est pas grave parce que je suis vivante.
Je n'opère pas à cœur ouvert
où je ne dirais pas je vais faire de quoi, je ne suis pas capable de le faire.
Mais pour moi, il n'y a pas d'incidence
à part que sur moi-même.
Donc, moi, je suis une fille qui peut facilement
dire oui à 48 affaires. J'ai appris
avec l'âge qu'il faut quand même
que je me protège aussi.
Mais Mario, lui, il m'a appris
à me poser les bonnes
questions, à me dire oui, mais
est-ce vraiment ça? Pourquoi?
Lui, il est tellement...
Il fait ses petites listes. Mario, tu le connais, Mario? Mais ça change, ça, à. Tu sais, lui, il est tellement... Il fait ses petites listes. Tu le connais,
Mario? – Mais ça change, ça, à un moment donné?
Tu sais, moi, j'ai toujours un peu comme
Marcia Pilote. Moi, je sais que ça fait pas...
Je crois pas au couple avec enfant.
J'ai l'impression que les enfants viennent détruire
les couples. Je trouve ça très difficile
de rester un couple en ayant des enfants.
Nous autres, ça a jamais...
– Ben oui, mais on était un drôle de couple, Mélanie.
Parce que pendant
toutes les années que Mario était en politique,
il était pas là la semaine.
Tu sais,
il partait des fois le lundi,
il revenait le vendredi, puis il y avait des activités de
comté. Fait que, tu sais, nous autres, quand on
s'est connus en 2009,
ben c'était la première fois qu'on avait une
vie de famille,
je dirais nucléaire.
Tu comprends?
On n'avait pas de garde partagée.
Quand Mario arrivait, je faisais tout le temps l'exemple,
il y avait du linge dans sa chaise, dans la laveuse,
il allait le mettre dans sa chaise.
Il n'y avait pas de statut particulier.
Moi, tu arrives en « oui ».
Il est le même de nature.
Je ne forçais rien, absolument rien.
C'est un gars de...
Il y a de quoi, il est bien bien plus de familles que je le suis quasiment.
Mais ça, peut-être que ça a fait une différence.
Je ne sais pas.
Mais parce que moi, j'ai trouvé ça dur
quand on est revenu comme une vraie famille nucléaire en 2009.
Moi, c'est vrai que...
Parce que c'est dur élever un enfant à deux.
J'ai trouvé ça dur.
Moi, j'avais comme mes habitudes de semaine avec les enfants.
Puis là, tout d'un coup, il y avait d'autres affaires.
Puis là, je me disais, moi, je ne sais pas
si je vais passer au travers de ça.
Puis j'imagine que si on lui posait la question,
il y aurait de quoi répondre
parce que c'était une vie complètement différente
pour lui aussi.
Là, il rentrait dans une routine, dans un quotidien.
Alors que quand il était à Québec,
chaque journée était différente.
Est-ce qu'il allait manger avec
des gens au restaurant? C'était pas
la même vie.
Mais c'est un défi.
Ça, je te dirais...
Ça, non, en plus, c'est pas facile, comme vivre.
Non, mais c'est pas facile à vivre.
Non, c'est pas facile.
C'est pour ça que...
Mais on se repose-tu à un moment donné?
Moi, j'ai hâte de... Je sais pas si une fois dans ma vie,
je vais vivre ça. Un couple où je me repose,
de dire OK, c'est parti.
Ça va être ça pour le restant de la vie.
Non, mais ça n'arrivera pas, je pense.
Ça n'arrive pas.
Ah non?
Mais malgré que je...
Même toi, à 33 ans...
Non, je ne suis pas prête à dire ça.
Mais non, parce qu'il y a des étapes dans la vie,
comme nous autres, on a encore...
Juliette est là.
Je veux dire, c'est...
Mais moi, nous autres, on a un chalet.
Des fois, moi, je m'en vais au chalet
j'ai besoin d'une couple de jours
moi j'ai besoin de me déposer
ça bouge trop dans ma tête
des fois j'ai besoin de me déposer
mais il y a comme un grand respect là-dedans
je pense qu'avec les années
il y a quand même une confiance
comme je suis allée dans ma famille en Gaspésie
je suis allée dans ma famille au Témiscamingue
mais je veux y aller moi-même, tu comprends comme je suis allée dans ma famille en Gaspésie, je suis allée dans ma famille au Témiscamingue, mais je veux y aller
moi-même, tu comprends,
parce que c'est ma famille, tu sais,
on n'a pas ce besoin-là de tout ce que
tu fais, je dois être là. – Puis vous vous êtes jamais
oubliée, personnellement, je pense
que c'est peut-être ça. – C'est ça, moi, tu vois, j'aurais eu
de la misère, en fait, j'aurais pas survécu
à la dépendance affective.
Moi, ça aurait été impensable
de vivre avec quelqu'un qui m'aurait dit, là où tu es,
je suis là. Non.
Ça fait que je pense qu'il faut quand même
être conscient de ses besoins
mutuels, puis de
se dire que le couple
évolue aussi.
Est-ce que tu as des enfants?
L'âge des enfants, c'est très, très déterminant.
Je trouvais que l'adolescence,
moi, ce que j'ai trouvé le plus difficile par rapport au couple, c'est
avec des enfants adolescents
plus qu'avec des petits-enfants. C'est très
confrontant, l'adolescence. – Non, mais puis, est-ce que vous avez
un peu été élevés de la même façon? Des fois, c'est
quand les valeurs sont plutôt communes.
– On a des valeurs communes, mais élevées complètement
différemment. Moi, je viens d'une famille
bohème complètement, et Mario
vient d'une famille... – Très standard.
– Ça va être enseignant, son père agriculteur,
mais quand tu as une ferme,
ça impose un style de vie.
Mais je pense qu'on a...
Tous nos amis, quand on a commencé à sortir
ensemble, pensaient qu'on allait...
Ça durerait pas.
Oui, bien écoute,
c'était tellement, mais tellement différent.
Ça avait aucun
sens comment on était différents, mais je pense
que tous les deux, à ce moment-là,
lui avait vraiment besoin
de folie dans sa vie. Il avait besoin de prendre
des décisions sans réflexion,
de faire des choix rapides,
spontanés. Puis,
moi, j'avais comme besoin peut-être
de prendre des reculs,
de m'attacher.
Fait qu'on a fait, on s'est créé
notre propre culture ensemble.
Je pense que ça...
Vous vous chicanez jamais?
Tout le temps.
Ah, vous vous chicanez? Ah oui!
Ben oui. Mais moi, non.
Les chic-marous ne se chicanent pas.
Non?
Mais moi, je me chicane.
OK. T'as pas de répondant.
Mais c'est ça. Moi, je nomme les choses.
Tu sais, moi, je nomme les choses.
Je nomme beaucoup les choses. OK.ant. C'est ça. Moi, je nomme les choses. Moi, je nomme les choses. Je nomme beaucoup les choses.
Non, c'est ça.
Il n'est pas réactif.
Des fois, je provoque beaucoup
avant d'avoir une réaction.
Des fois, j'aimerais ça,
ne pas me rendre aussi loin pour avoir une réaction.
Mais tu sais, ça,
il a tout le temps été comme ça.
Tu sais, Marie-Louise...
C'est ça qui me fait, mon Dieu, t'es bonne.
Moi, c'est ça qui me fait, je pense, quitter les couples.
À un moment donné, quand tu deviens un peu
comme aussi importante que le comptoir, là,
tu te pousses.
Moi, j'ai besoin du regard neuf.
J'ai besoin de...
Fait que je suis 33 ans, moi, bravo.
Mais jamais j'aurais vécu ça.
– Tu dis bravo, mais en même temps...
– Non, mais bravo, puis en même temps,
je suis triste pour toi.
C'est ça, tu sais.
Mais c'est un défi. J'ai rencontré il y a quelques jours
un couple qui était ensemble depuis 40 ans.
Puis c'est des
jeunes retraités et
te dire, tu sais, elle disait, mais tant qu'on n'a plus
les enfants et qu'on est à la retraite, on commence
à avoir du fun. Mais j'imagine
que ça aussi. Je trouvais ça beau de les
entendre. Tu sais, une fois que t'es libérée de tout,
de te retrouver,
je trouvais ça beau. Puis je me disais fois que tu es libéré de tout, de te retrouver, je trouvais ça beau.
Je me disais, c'est ça aussi des fois qui amène la durée.
Il ne faut pas durer pour durer non plus.
Ce n'est pas un concours.
Mais reste que je trouvais ça beau,
le fait de se connaître autant,
d'avoir vu l'autre dans toutes sortes de zones de sa vie,
dans des moments de grande vulnérabilité aussi,
dans des moments, au contraire,
où c'était des moments éclatants.
Fait qu'il y a une richesse à travers tout ça,
mais il faut quand même,
tu sais, il ne faut jamais se dire,
parce que ça fait 30 ans, ça fera 50 ans.
Tu comprends?
C'est quand même un défi,
parce que justement, on peut dire,
regarde où est-ce qu'on en est rendu,
mais non, moi, je pense que c'est ce qui me permet de me sentir encore libre.
Je te donne ma carte Joker. Est-ce que la fidélité est une valeur essentielle pour qu'un couple dure?
Je ne me sens pas du tout en Joker. Écoute, moi j'ai vu des couples passer à travers des infidélités.
Louis Sigouin te dirait que c'est une grande blessure
dans un couple parce que ça brise la confiance.
C'est une faillure.
C'est une faillure parce qu'il faut rebâtir une confiance.
Mais je pense que j'ai trop fait
de show sur ça.
Je te réponds comme une spécialiste que je ne suis pas.
Mais toi, Marc-Claude Borère,
t'aurais-tu survécu à ça?
À l'infidélité?
Oui.
Est-ce que j'aurais survécu à ça?
Des fois, je me disais, j'aimerais mieux pas le savoir.
Est-ce que c'est correct de dire ça?
Je le sais pas.
Moi, en même temps, je disais, si jamais il le fait,
je veux le savoir parce qu'il m'en doit une.
Moi, je suis dans un pour un.
Fait que toi, t'aurais aimé mieux le savoir.
Oui. Moi, j'ai beaucoup de misère à penser
qu'on pourrait me jouer dans le dos.
Puis pourtant, tu vois, mon ancien mariage, je l'ai quitté à cause d'une infidélité que j'ai beaucoup de misère à penser qu'on pourrait me jouer dans le dos et pourtant mon ancien mariage
je l'ai quitté à cause d'une infidélité
que j'ai moi-même commise
mais c'est parce que je savais que j'étais en amour
mais comment tu te sentais toi
par rapport à ton infidélité
je te remets ton joker
je me sentais épouvantable
je me sentais épouvantable
et en même temps c'était plus fort que moi
c'était vraiment plus fort que moi. Puis je pensais
que ça resterait là. Je pensais
que c'était un quart d'heure, un petit cadeau
que je me faisais à moi parce que j'avais l'impression
qu'on ne me voyait plus. Puis j'avais l'impression de ne pas être
importante. J'avais l'impression que c'était
une petite affaire que je pourrais mettre
une couverte là-dessus. Puis c'est comme si ça n'avait jamais existé.
Mais je ne savais pas que ça amènerait le grand
bouleversement. – Mais une chose qui t'aurait
comme aidée,
tu voyais ça comme une thérapie?
Non, je voyais ça vraiment comme
un petit trip de cul.
Je pensais que c'était que sexuel.
Qu'est-ce que ça t'apportait, ce petit trip de cul-là?
Mon Dieu, ça m'apportait beaucoup.
Pour moi, c'était une fois.
Après ça,
parce que je ne pensais pas que la sexualité
pouvait être aussi bonne.
J'ai eu comme un feu d'artifice
tout d'un coup. Voyons donc.
Je sais pas s'il y avait là-dedans aussi le sentiment
d'interdit. Il y avait tellement
d'affaires. – Puis comment t'arrivais à regarder
l'autre? – Ah, c'était dur.
C'était tellement dur. Puis ça a pas été
long. Je pense que ça a été trois semaines
que j'ai réussi à garder le secret
parce que c'est comme ça que j'ai
tout fait péter après.
Puis comment on se sent quand on fait tout péter?
On se sent dégueulasse.
Mais en même temps, c'était une question de survie.
C'est comme si je retenais mon souffle,
puis là, tout d'un coup, ça a fait ça.
C'est vraiment la meilleure description que je peux te faire.
D'ailleurs, j'ai une question pour toi.
Un autre.
Non, mais c'était celle-là que je vais te poser depuis le début,
qu'il y en a quatre autres qui sont arrivées.
Quand tu as fait ce cristallé cet été,
mes recherchistes m'ont dit,
Marc-Claude, il y a quelque chose qu'elle veut te dire,
mais finalement, on ne l'a pas dit dans l'entrevue.
C'est une question que tu m'as déjà posée,
semble-t-il,
puis que tu regrettais de m'avoir posée.
Parce que tu as dit, on ne pose pas cette question-là à une amie.
Dans le cadre d'une émission.
Ah oui, mais oh mon Dieu, oui. C'est vrai, c'était à Simplement Vedette. et que tu regrettais de m'avoir posé? Parce que tu as dit, on ne pose pas cette question-là à une amie. Dans le cadre d'une émission.
Ah oui, mais oh mon Dieu, oui.
C'est vrai, c'était à Simplement Vedette.
Parce que j'avais été faire une entrevue chez toi avec les familles reconstituées.
Oui, oui, oui.
Et tu sais, on se connaît.
Puis des fois, c'est difficile de rentrer dans le cœur de l'entrevue.
Je t'avais posé une question au chat qui était,
« Toi, tu as brisé ta famille. »
Je t'avais dit ça parce que dans ta première relation
avec le père de Rosalie, c'est toi qui avais quitté.
Je t'ai posé cette question-là.
En fait, c'est même pas une affirmation.
Je disais, « Toi, tu as brisé ta famille. »
Là, je me disais, mais ça ne se disait pas ça. Puis tu as dit, « Oui, t'as brisé ta famille. Puis je pense que... Là, je me disais, mais ça se disait pas, ça.
Puis t'as dit, oui, j'ai brisé ma famille.
Mais en même temps,
on brise pas une famille.
On se sauve.
Oui.
On se sauve la peau, dans le fond.
Non, non, on se sauve de...
On se sauve soi-même à travers une relation.
Puis en même temps, on veut pas faire
à croire des choses à l'autre.
Aujourd'hui, je ne la poserais plus, cette question-là.
C'est vrai que c'était rough.
Oui, mais ça t'avait ramené à la vraie affaire,
par exemple. Ça avait été un électrochoc.
Oui.
Briser une famille,
ce n'est pas vrai.
Non, non, non.
En fait, peut-être que ça briserait aussi la famille de poursuivre.
C'est ça qu'on ne sait pas.
Ou que la famille resterait cassée.
Ça t'a pris combien de temps du moment où tu t'es séparée la dernière fois
à te sentir bien avec cette décision-là
sans avoir cette espèce de forme de culpabilité
où c'est un gros choc.
Il faut quand même que ça prenne du temps à l'encaisser, j'imagine.
Je te dis ça parce qu'il y a beaucoup de gens
qui sont dans ces étapes-là,
qui hésitent.
Oui, je te dirais que j'ai encore la culpabilité
de mon premier mariage.
Fait que j'ai encore la culpabilité
du deuxième aussi,
même si mes enfants ont grandi
puis qu'ils voient que,
maintenant qu'ils nous voient comme des êtres à part,
ils font, mon Dieu, je ne peux même pas croire que vous avez
été ensemble 8 ans ou 13 ans, tu sais.
Mais ça reste toujours,
là, tu vois, quand on parlait du destin,
ça reste toujours de, et si j'avais pas fait ça?
Et si, est-ce que,
est-ce que j'ai été trop impatiente?
Est-ce que les étapes, ça revient,
à un moment donné?
C'est très, c'est la dernière
affaire que tu veux faire à des enfants,
de toute façon.
Malheureusement, quand tu es là-dedans,
tu veux tellement que tout...
Puis c'est vrai que l'enfant s'adapte à tout.
C'est vrai que rester avec un modèle amoureux déficient,
ce n'est pas mieux pour eux.
Mais mon Dieu que ça fait mal aux...
C'est un processus lourd, douloureux.
Moi, j'en vois quelques-uns qui réussissent leur séparation,
puis je fais, mon Dieu, chapeau.
En même temps, je ne pense pas qu'on est fait pour être monogame
puis pour être avec le même homme toute notre vie,
mais je regarde des modèles de...
J'allais dire d'abdiction, de...
de persévérance comme vous,
ou des modèles qui se peuvent.
Puis je me dis, bien oui, ça se pourrait aussi.
Peut-être que j'aurais pu rester aussi,
puis on serait transformés d'une autre façon.
– Bien, c'est parce que, tu sais, il y a des fois,
justement, il y a des moments difficiles,
soit que ça casse ou que ça continue.
Puis quand ça continue, bien,
il y a des fois des choses qui vont solidifier là-dedans
parce que tu te rechoisis
après.
Il y a tellement de façons.
Moi, tu sais, j'avais jamais vu
la vie de couple comme
quelque chose de...
sur un air d'aller.
J'avais jamais vu ça. Peut-être que ça rend ça
plus simple aussi. Moi, tu sais,
comme je te dis, moi, le chant de Marguerite,
il n'y a jamais personne qui me l'a fait voir quand j'étais petite, moi. Moi, c'est comme je te dis, moi, le chant de Marguerite, il n'y a jamais personne qui me l'a fait voir
quand j'étais petite, moi. Moi, c'était comme
fais les affaires par toi-même,
retrousse-toi et mange, puis ça va.
C'est tout le contraire du destin.
Il n'y arrivera rien si tu ne fais rien.
Retrousse-toi et mange, puis fais ce que tu as à faire.
Fait que j'ai tout le temps été de même.
Me retrousse-les. Moi, je n'attends pas après les autres.
Je fais mes affaires, puis...
Force-les le destin.
Oui, je force le destin. Alors, j'ai toujours une dernière question. Ah, je n'attends pas après les autres. Je fais mes affaires. Force-les le destin. Oui, je force le destin.
Alors, j'ai toujours une dernière question.
Ah, je ne savais même pas.
Petite surprise.
La lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Oh, trois vœux?
Oui.
Mon Dieu.
Ne jamais avoir l'Alzheimer.
Ce serait mon premier souhait.
Oh, mon Dieu, c'est dur.
Ça, pour une fille,
ça me sert à se décider.
Parce que là, j'ai vraiment l'impression
qu'ils sont importants.
Oui, parce que là,
tu les lances dans l'univers,
Mélanie, tes vœux.
J'aimerais ça que Sucré-Salé revienne.
Avec toi, à l'animation.
Avec moi, à l'animation.
J'ai eu beaucoup de fun.
Je peux le mettre dans mon deuxième vœu.
Et que j'arrive à écrire quelque chose de significatif.
Pour moi, que je sois fière de moi et faire « Hey, j'ai écrit ça ».
À quel moment tu étais fière de toi?
Je ne sais pas. Je pense que cette entrevue-là s'est bien passée.
Non, mais plein de fois. Tu vois, sur Crissallet,
j'étais fière quand j'ai vu que ça fonctionnait,
les idées que j'avais eues, puis le ton que je voulais
donner.
Tu es capable de reconnaître que tu es fière de toi.
Oui, mon repassage d'hier a été bien fait aussi.
J'étais fière de moi.
Mais c'est important, ça.
Oui, oui, tu as raison.
Pas besoin des grosses affaires tout le temps pour être fière.
Tu as raison.
Parce que la fierté, moi, je trouve que les Québécois,
on en manque. Je parle pas de juste
comme Québécois, mais c'est pas
quelque chose qu'on s'est inculqué
d'être fière.
On a tellement peur de se vanter.
Oui! Je reçois mal les compliments.
Je le sais.
Je parlais à un moment donné avec un philosophe français
puis je disais, moi, je vais faire
une conférence sur la fierté. Je trouve qu'à un moment donné,
la fierté, c'est la différence.
Se tenir un peu comme ça.
Il faut arrêter de s'excuser d'être.
Ici au Québec, vous avez de la misère
à dire que vous êtes fiers.
Je l'entendais et je l'ai cru.
C'est vrai qu'on a de la misère
à dire, je suis fière, j'ai fait ça.
J'étais à marcher et je suis arrivée.
Ça n'a pas besoin d'être une affaire sur la place publique.
Mais de ressentir la fierté,
Mélanie, là, ça amène
de la joie à l'intérieur. – Ah, j'imagine. Mais on dirait
que c'est vrai. On dirait que j'ai pas
de raison d'être fière. Tu sais, il faudrait que je tombe
dépendante de quelque chose, puis là, je me relève.
Puis là, wow, là, je serais fière
de quelque chose. Je trouve qu'on a ça
au Québec. On a ensemble ceux qui sont tombés qui se relèvent.
C'est ça.
Faudrait que je tombe.
Mais alors qu'on peut être fière.
Bien oui, t'as raison.
C'est vraiment...
On peut être fière de jamais être tombée.
Bien oui, mais on peut être fière de dire,
je suis passée à côté de ça, puis j'aurais pu.
Mon chemin aurait pu.
J'ai été forte de le faire, mais parce que la fierté,
moi, je trouve que ça apporte aussi de la célébration.
Mais ça apporte aussi qu'on sienne les épaules droites.
Puis on est fiers.
Tu te gardes, il peut m'arriver n'importe quoi.
Moi, j'ai déjà comme un galon.
À moi, ça m'appartient.
Mais soyons fiers d'être fiers.
J'ai envie de dire ça.
C'est très beau, ça.
Bon, bien voilà.
Merci, Mélanie Ménard.
Vraiment, super intéressant.
Puis j'ai l'impression que je suis passée en entrevue
moi aussi.
Alors, ben merci
à tout le monde d'avoir été là. Ça a été vraiment
un super beau Ouvre ton jeu.
Vous savez, sur la chaîne YouTube,
il y en a vraiment plusieurs. Maintenant,
Ouvre ton jeu doit être rendu à plus d'une vingtaine.
On est sur toutes les chaînes
où il y a des podcasts. Et il y a plein de nouvelles choses qui s' à plus d'une vingtaine. On est sur toutes les chaînes où il y a des podcasts et il y a
plein de nouvelles choses qui s'en viennent
d'ici quelques mois. Alors,
bien, bien, hâte de vous annoncer ça.
Merci à toute l'équipe du Mano
qui produit ce podcast-là parce que je suis vraiment
pas toute seule là-dedans. Alors,
je vous souhaite une bonne semaine et au prochain podcast!