Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #23 Michèle Richard | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette

Episode Date: October 9, 2023

Pour le vingt-troisième épisode, je reçois une artiste que j’ai l’impression de connaître depuis toujours car sa musique jouait dans ma maison dès mon plus jeune âge : Michèle Richard.  �...�━━━━━━━━━━  Soyez les premiers à connaître mes projets à venir en inscrivant votre courriel au https://marieclaude.com  Retrouvez le podcast « Ouvre ton jeu » sur les principales plateformes d'écoute en ligne : https://marieclaude.com/liens Pour voir l'entrevue sur YouTube : https://youtu.be/H9G4YAuRcZg  ━━━━━━━━━━━  Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour.  Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.

Transcript
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Starting point is 00:00:00 L'homme de ma vie, c'était mon père. C'est le seul. Et je l'ai cherché partout, à travers mes amoureux. Quand un amoureux avait une qualité qui était propre à mon père, il était gagnant, cet amoureux-là. C'était lui. Mais est-ce que... Je vais te poser une question comme si tu étais psycho 101.
Starting point is 00:00:28 Oui. Est-ce que c'est sain de rechercher son père dans ses amoureux? Je ne pense pas. Mais moi, c'était ça. Qu'est-ce qui a fait tant... Qu'est-ce qui s'est passé avec ton père pour que... Qu'est-ce qui avait tant pour que tu l'aimes à ce point-là? Parce qu'il y avait des défauts, mon père.
Starting point is 00:00:50 Mais pour moi, ça ne comptait pas. C'est-à-dire que j'étais la femme de sa vie aussi. Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, on reçoit une femme que je connais, j'ai l'impression, depuis toujours. Parce que chez moi, quand j'étais petite, je l'écoutais déjà. On avait tous ses albums. Le samedi matin, on mettait ça dans le stéréo, on faisait le ménage. Le soir, on dansait sur ses tounes.
Starting point is 00:01:18 Ma mère les connaissait par cœur, les chantait à toute tête. J'ai l'impression qu'elle fait partie un peu de ma vie. Alors, je vous présente Michel Richard. Bienvenue, Michel. Bonjour. C'est vrai, Michel, tu as tout le temps été dans mon paysage culturel québécois depuis toujours. C'est ce que les gens me disent et c'est ce qui m'attache au public. C'est ça qui m'attache au public. C'est qu'on a grandi ensemble, on a évolué ensemble et on se retrouve toujours.
Starting point is 00:01:47 Ça, c'est merveilleux. Quand tu te promènes aujourd'hui, qu'est-ce que les gens disent encore? Je suis contente de vous voir en personne. Mon Dieu, on pensait pas que vous étiez comme ça. Mon Dieu, mais c'est toujours
Starting point is 00:02:02 la même chose. Qu'est-ce que ça te fait encore? – Comment ils pensaient que j'étais? Je ne sais pas. – Mais d'être reconnue, que les gens, j'imagine, partagent des souvenirs aussi par rapport à toi. – Et puis, ils ont des
Starting point is 00:02:16 histoires de vie par rapport aux chansons ou les années auxquelles j'ai participé à ces chansons-là. Je veux dire, moi, je sais à peu près les années. Si on commence en début, tout début, on commence fin 50, les années 50, 59-60. Ce sont mes premiers disques.
Starting point is 00:02:41 Alors, jusqu'à... Je ne vais pas arrêter de faire des disques. Alors, jusqu'à... Je n'ai pas arrêté de faire des disques, mais les grosses productions se sont faites il y a 12 ans à peu près, les dernières grosses productions. Donc, ça fait une grande partie de vie, ça, tu sais. C'est 40 ans, 50 ans de disques, de télévision, de toutes sortes de choses.
Starting point is 00:03:03 Puis à quel endroit tu trouves ton anonymat? Est-ce que ça, c'est important d'aller dans des lieux où... Je n'en ai pas d'anonymat, mais je ne cherche pas ça. Je serais très malheureuse. Je l'ai en voyage. Je l'ai quand je rentre chez moi. Maintenant, je vis tout près de l'eau, dans la nature, avec mon amour de chien et mon amour de chat.
Starting point is 00:03:26 Et je suis bien dans l'anonymat, sur le bord de l'eau, un petit lac privé, quelque part. Pas loin. – T'es bien quand t'es là. – Ah, je suis bien quand je suis là. Mais je suis bien sur la rue aussi. Ça fait partie de ma vie.
Starting point is 00:03:44 – Mais l'eau, ça te calme? Ah oui, beaucoup, beaucoup. Mais tous ceux qui vivent au bord de l'eau le disent. Non, c'est exceptionnel. Non, ça, c'est exceptionnel. Ça te fait du bien? Ah oui, oui. C'est magnifique.
Starting point is 00:03:56 Les changements de décors, les couleurs, tout ça. Mais vivre dans le public, ça ne me dérange pas non plus. Je veux dire, aller au bureau de poste, aller me promener dans mon village, aller à la banque, faire mes affaires au métro. Les gens viennent me parler. J'ai toujours aimé ça. J'aime encore ça.
Starting point is 00:04:14 Je veux dire, j'ai grandi comme ça. Je me rappelle, j'allais à l'école. J'étais toute petite, là. En 1957-58. Et puis, je sautais, je traversais la rue avec mon sac d'école. Puis les gens dans les voitures, ils disaient, car, car, car, car, car, c'est la fille à tout blanc.
Starting point is 00:04:30 Hé, j'étais pas vieille, 58, là. J'avais 12 ans. C'est ça, 12 ans. Fait que c'était déjà comme ça. Bien oui, c'était déjà comme ça. J'ai commencé à chanter avec mon père professionnellement alors j'ai 10 ans.
Starting point is 00:04:45 J'ai jamais rien fait d'autre. J'ai commencé à chanter avec mon père professionnellement à l'âge de 10 ans. J'ai jamais rien fait d'autre. J'ai jamais arrêté. Donc, être... C'est accepter ça de vivre avec le public, avec les bons et les mauvais côtés. C'est pas grave. C'est comme ça. Est-ce que t'es prête à ouvrir ton jeu?
Starting point is 00:05:01 Oui. Mais j'ai une question à te poser. Vas-y donc. C'est toi qui poses les questions. Mais bon, moi, j'ai accepté de faire cette entrevue-là parce que c'était un jeu. Moi, j'adore le tarot, j'adore les cartes, j'adore la graphologie, j'adore la cartomancie, tout ça.
Starting point is 00:05:23 Mais les questions qui sont derrière, est-ce que c'est des questions qui sont renouvelées à chaque invité? Oui. Ah, c'est plus juste, ça. Moi, je pensais que c'était les mêmes questions pour tout le monde. On brasse et puis on sort les questions.
Starting point is 00:05:40 Non, non, non, il y a des couleurs. Tu ne peux pas les mélanger. Je ne peux pas les mélanger. Tu aimes les jeux, tu aimes les règles. Ah ben il y a des couleurs. Tu ne peux pas les mélanger. Je ne peux pas les mélanger. Non, tu aimes les jeux, tu aimes les règles. Ah bien oui, mais les couleurs. Moi, je pensais que... Je peux-tu mélanger juste le vert? Oui, oui. Tu prends les...
Starting point is 00:05:52 Mettons, tu prends les vertes. Quelle est la première que je dois sortir? Les vertes. Bon, alors, je prends les vertes. Là, tu les mélanges. Et je les mélange. Oui, puis tu m'en donnes quatre. Tu vas voir, celles-là,
Starting point is 00:06:03 tu pourrais les poser à tes invités, les vertes, c'est sûr. C'est les autres que... Bien, tu vas voir, parce que forcément, on monte dans... On va de plus en plus vers toi. Mais tu vois, comme il y en a une qu'on a mise au féminin, tu vas voir, regarde. Quelle est ta définition du mot? Tu vas en choisir une dans ces questions-là,
Starting point is 00:06:19 puis j'en choisis une. Alors, je te les lis. Tu choisis à quelle tu veux répondre. On n'a pas besoin. J'en ai quatre. On n'est pas besoin. Donc, les quatre qui sont sorties, t'en choisis une. Quelle est ta définition du mot liberté? Quelle est ta relation avec l'argent? Quel type
Starting point is 00:06:35 d'amoureuse es-tu? Le trait de caractère sur lequel tu as dû travailler. Donc, toi, tu pourrais les poser à tes invités, ces questions-là, sont générales. Oui. Alors, laquelle t'ais envie de répondre? La liberté, ton rapport avec l'argent, quel type d'amoureuse es-tu
Starting point is 00:06:49 et le trait de caractère sur lequel tu as du travail? Le rapport avec l'argent. Ah bon, mais on y va avec celle-là. Alors, quel est ton rapport avec l'argent? Mon rapport avec l'argent remonte à très, très, très, très loin parce que je suis féunique. Et mes parents, je n'ai pas grandi dans l'opulence. Mais j'ai été très choyée par mes parents,
Starting point is 00:07:16 beaucoup, beaucoup protégée et très enveloppée. Et très jeune, mon père m'a appris à gagner des sous. Donc, à respecter ça. Je les ai vus faire et j'ai fait la même chose. Mais tes parents, ce n'étaient pas des dépensiers? Non, pas du tout. C'est ça, c'est des gens qui faisaient attention à leurs économies, à leurs sous. Surtout, on parle de l'époque des années après-guerre, tout de suite après la guerre.
Starting point is 00:07:43 Donc, non, ce n'était pas des dépensiers. Puis, ils n'avaient pas les moyens de dépenser. – Je comprends, je comprends. – Mais quand j'étais plus jeune, je me souviens d'une grande leçon de vie de papa. Il me disait, mon papi, ramasse ton argent pour tes... Il me disait ça, j'avais 15, 18 ans. Puis déjà, je gagnais des sous.
Starting point is 00:08:03 – Mais toi, tu faisais des sous, c'est ça? – Oui, très jeune, 18 ans. Puis déjà, je gagnais des sous. – Mais toi, tu faisais des sous, c'est ça? – Très jeune, très jeune. «Ramasse ton argent pour les vieux jours, mon papi. Ramasse ton argent pour les apocottes. Premièrement, ramasse ton argent pour les vieux jours. » Je voyais ça tellement loin. Tellement loin, mes vieux jours. Tellement loin quand t'as 15 ans, 18 ans.
Starting point is 00:08:22 «Ramasse ton argent pour les apocottes.» Parce que mon père ne parlait pas anglais. Apocotte, ça voulait dire uppercut. Un uppercut, c'est quand quelqu'un te fait ça, puis que tu tombes sur le dos, puis tu... Donc, pour les coups durs. Les coups durs.
Starting point is 00:08:36 Puis quand tu as 15 ans, puis 20 ans, tu penses que ça t'arrivera jamais, les coups durs. Alors que ça arrive à tout le monde, les coups durs. Mais oui. Mais je me souviens de ça. Et il avait raison. Et oui, j'ai ramassé mon argent pour les vieux jours. Et je l'ai tellement écouté
Starting point is 00:08:55 que je suis rendu à mes vieux jours depuis fort longtemps. Puis c'est malgré moi, je continue toujours à faire attention à mes sous. Parce que j'ai été levée comme ça, c'est tout. Mais ça veut dire quoi dans ton quotidien, par exemple? Quand tu vas à l'épicerie, est-ce que tu fais attention? Est-ce que tu fais attention? Non, je ne sais pas le prix des aliments.
Starting point is 00:09:14 OK. Non. Mais, je veux dire, je garde mes choses. Je garde mes meubles longtemps. Je garde mes vêtements longtemps. Non, je... Est-ce que tu as fait des folies? Ah bien oui, c'est sûr que j'en ai fait.
Starting point is 00:09:34 En 50, 60 ans, je peux vous dire. Il y a un moment donné, des fois, tu as osé. Est-ce que tu pensais à ton père pendant que tu faisais des folies? Non, non, non. Tu ne te disais pas ce qu'il allait penser de ça? Non, non, non, parce que j'avais toujours une façon de le charmer et de l'amener à moi. Non, mais je me souviens de cette phrase-là.
Starting point is 00:09:52 Ma mère, elle, ça ne la dérangeait pas que je dépense mon argent pour mon métier. Alors, ça a tout le temps été ma façon à moi de me déculpabiliser. C'était pour mon métier. Alors, ça a tout le temps été ma façon à moi de me déculpabiliser. C'était pour mon métier. Mais dans le fond, c'était pour moi aussi, là. Que ce soit maquillage, coiffure, vêtements, répétition,
Starting point is 00:10:17 chansons, achats de musique. C'était toujours pour mon métier. Mais c'est juste ça que j'aimais. Donc, j'avais pas de culpabilité. Est-ce que t'en as manqué dans ta vie, de l'argent? Non.
Starting point is 00:10:35 Mais j'ai un autre gros défaut. Je ne sais pas si elle est dans une des questions. C'est que je souffre d'insécurité d'une façon maladive. J'en ai pas manqué d'argent, jamais. Merci mon Dieu. Est-ce que c'est rare les gens qui peuvent dire ça? Oui. Peu de gens en ont jamais manqué dans la vie. Mais je n'en ai pas manqué parce que la santé m'a permis de toujours travailler.
Starting point is 00:11:03 Et de deux, il y a eu des ha, et de un. Et de deux, il y a eu des hauts et des bas, il y a eu des années fastes et puis des années plus creuses, mais j'avais toujours un peu de sous pour continuer durant les années creuses. Mais c'est l'insécurité. Et ça, je sais aujourd'hui
Starting point is 00:11:22 que même si tu as plus d'argent, je souffre autant d'insécur sais aujourd'hui que même si tu as plus d'argent, je souffre autant d'insécurité aujourd'hui qu'à mon premier jour. C'est une maladie, ça. Comment ça se manifeste? J'ai toujours peur. Peur de manquer. Peur de manquer d'amour, peur de manquer de sous, peur de manquer de travail dans ma vie.
Starting point is 00:11:44 Puis quand on est à la pige, comme je l'ai été toute ma vie, j'ai tout le temps eu peur. Parce que tu ne sais jamais ce qui t'attend. D'une année à l'autre. Mon problème était toujours que le 1er de l'an, au matin de chaque année, on recommence à zéro.
Starting point is 00:12:01 On ne sait jamais ce qui va nous arriver. C'est un métier tellement insécurisant. Alors, j'ai choisi le hasard à faire ça, un métier qui était insécurisant. Et comment tu ressens
Starting point is 00:12:14 ton insécurité? C'est physique? Ça prend beaucoup de place dans ta tête? Oui, ça prend toute la place. D'ailleurs, à cause de ça, c'est pour ça que j'ai répété autant, que j'ai répété autant, que j'ai travaillé autant. Ça m'a tenue.
Starting point is 00:12:30 Alors, mon insécurité m'a rendue malade, mais ça m'a tenue à travailler, à me renouveler, à essayer d'avancer, d'être meilleure dans tout. C'est l'insécurité qui m'a tenue.
Starting point is 00:12:44 Est-ce que cette insécurité qui m'a tenue. Est-ce que cette insécurité-là a été difficile pour tes partenaires de vie au quotidien? Je pense que oui. Je pense que oui. Mais je ne me posais pas la question. Je ne me posais pas la question. Tu es trop puissant en moi.
Starting point is 00:13:01 Je ne me posais pas la question. J'ai été prête à faire beaucoup de Tu es trop puissant en moi. Ne me posez pas la question. J'ai été prête à faire beaucoup de sacrifices pour m'adapter et être mieux par rapport à mon métier. Pas leur faire subir ça, mais l'insécurité, je n'ai pas essayé de m'adapter. C'était là, c'est encore là, puis je vais toujours être comme ça. À quel moment dans ta vie
Starting point is 00:13:27 tu ne la ressens pas, cette insécurité-là? Quand je suis seule, c'est un point, ça. Quand je suis seule, avec mes animaux, chez moi, j'ai moins d'insécurité. T'es en contrôle aussi? Non. C'est pas le contrôle.
Starting point is 00:13:51 T'es juste bien. Je suis juste bien, très bien. Ça, ça doit te faire du bien d'être dans cet état-là parce que l'insécurité, c'est quand même quelque chose d'exigeant physiquement. Mais je monte sur la scène. C'est l'insécurité totale avant un spectacle. Mais une fois que t'es sur la scène, c'est la sécurité totale. Avant un spectacle... Mais une fois que tu es sur la scène...
Starting point is 00:14:07 C'est mieux parce que j'ai la réaction immédiate. C'est drôle, parce que... Tu n'es pas la première qui me dit ça. À quel point c'est insécurisant, la scène, et en même temps, ça a été ta vie, la scène. C'est ça, c'est là que j'aime le plus être. Parce que j'ai la réaction tout de suite. Alors d'un côté, c'est insécurisant.
Starting point is 00:14:28 Et ce besoin de sentir l'amour. Oui, mais en arrivant sur scène, puis de les voir ravis, puis moi aussi contente. Bien, c'est contradictoire, mais c'est fabuleux aussi. J'aimerais t'entendre sur une question. Quelle est ta définition du mot liberté? J'ai été très libre.
Starting point is 00:14:52 Mes parents m'ont laissée libre. Libre de choisir le métier. C'était plus facile avec mon père, où il y avait des musiciens dans le sous-sol, puis tout le monde répétait à chaque semaine, puis il y avait des chanteurs, des chanteuses qui venaient puis
Starting point is 00:15:07 je pouvais aller les écouter travailler alors, mais j'étais libre de faire ce métier, ils m'ont pas forcé à faire ce métier-là Mais est-ce que t'as vieilli plus vite, c'est-à-dire que la jeune fille que t'étais est devenue une jeune femme rapidement?
Starting point is 00:15:26 Tout de suite, tout de suite, tout de suite. Je n'ai pas été jeune fille. J'ai été enfant à femme. Le petit bout dans le milieu, je ne sais pas. Le petit bout super important dans une vie. C'est un peu important pour moi. Tu ne t'en rendais pas compte non plus? Non, je ne m'en rendais pas compte.
Starting point is 00:15:42 C'est de faire mes études. Je n'ai pas été loin quand même. Mais anglais, français, sténodactylo. Ah oui! 60 mois à la minute. Ben oui, puis toi, tu as appris l'anglais rapidement dans ta vie? Oui, mais en vivant à Sherbrooke, il y avait beaucoup de gens qui parlaient anglais.
Starting point is 00:16:00 C'était plus facile pour moi. Mais oui, écrire, écrire, que ce soit en français ouient anglais, mais c'était plus facile pour moi, mais oui, écrire, écrire, que ce soit en français ou en anglais, c'était ça qui était primordial pour moi. Aurais-tu aimé ça, faire une carrière aux États-Unis? Je pensais pas à ça à ce moment-là. Puis plus tard,
Starting point is 00:16:19 j'étais trop choyée. C'était horrible, hein? J'étais trop choyée. Je faisais les festivals d'été, mais pendant des années, pas juste des petites périodes, des années, 10-15 ans d'affilée, j'ai fait les festivals dans toutes les grandes villes du Québec
Starting point is 00:16:36 et puis les villages aussi. Alors, j'ai commencé à chanter avec mon père à l'âge de 10 ans, avec les musiciens qui nous suivaient. Puis, je n'avais pas de plan de carrière, j'en ai jamais eu. Mais, c'était pas d'aller aux États-Unis.
Starting point is 00:16:54 Ça aurait été plus facile en France, mais à l'époque, dans les années 70-80, les chanteurs et les chanteuses n'allaient pas beaucoup en France. Non, mais non, non, c'est arrivé plus tard. Puis, maintenant, aujourd'hui, les chanteurs et les chanteuses n'allaient pas beaucoup en France. Non, mais non, c'est arrivé plus tard. Maintenant, aujourd'hui, les chanteuses sont musiciennes.
Starting point is 00:17:11 Elles jouent du piano, de la guitare et tout ça. Moi, j'ai appris le piano classique. Je lis ma musique parfaitement et j'ai appris pendant 7-8 ans avec les sœurs, les religieuses. Et puis, je ne m'accompagne pas sur scène. Je l'ai faitieuses. Et puis, je ne m'accompagne pas
Starting point is 00:17:26 sur scène. Je l'ai fait une fois ou deux, mais je ne m'accompagne pas sur scène parce que tout le temps où j'ai travaillé beaucoup, beaucoup, beaucoup, c'était de performer, mais pas avec un instrument. Un instrument m'empêchait de performer, m'empêchait de danser avec des danseurs.
Starting point is 00:17:41 J'ai bougé, je veux dire. Tu as eu longtemps des danseurs. Tu Parce que toi, t'as bougé, je veux dire. T'as eu longtemps des danseurs. T'avais tes costumes aussi. – Dans des revues, on ne garde pas toujours le même costume. Mais si on va chanter en récital, on garde le même costume parce que si tu vas derrière pour te changer,
Starting point is 00:17:58 même si tu le fais d'une façon très rapide, il reste que qu'est-ce qui se passe en avant pendant que tu es en arrière. – Mais ça, c'est quelque chose que tu as aimé, toi. Ben oui, des shows à l'américaine, comme à Las Vegas, Cher faisait ça et puis
Starting point is 00:18:12 les Américains faisaient ça bien avant nous, mais moi, j'étais dans mon élément comme ça. C'est pour ça que tu t'es sentie libre, tu es allée là où tu voulais aller. Oui, oui, oui. Je me souviens que George Rich, qui était directeur à Las Vegas de deux gros hôtels,
Starting point is 00:18:31 le Sands et le... Je ne sais plus, en tout cas, ce n'est pas important. Il est venu à Montréal monter des revues au CAF CONS de l'hôtel Champlain. Et moi, c'est là que je voulais aller. Je suis allée là. J'ai fait quatre revues différentes de six mois chacune.
Starting point is 00:18:48 Moi, je me souviens de tes campagnes de publicité. C'était partout, ça, quand t'étais... Oui, et ça, j'avais pas d'obligation de faire de la publicité. Mais au moment que... Pour avoir beaucoup de monde... Non, mais ça se parlait.
Starting point is 00:19:04 Il fallait que j'aille sur scène à la télévision avec des extraits de chansons que je faisais avec des danseurs et là les réalisateurs ils m'engageaient pour faire ça t'as aimé ça faire ça?
Starting point is 00:19:17 là j'étais à mon mieux 6 mois chacune donc maintenant on appelle ça une résidence. Mais une résidence, j'ai fait ça, j'ai commencé à faire ça en 1978, des résidences à l'Hôtel Champlain, pendant,
Starting point is 00:19:33 jusqu'en 1985. Quatre revues différentes, plus un mois à tous les jours, intense de répétition chaque revue. Douze shows par semaine. 13 changements de costumes par show.
Starting point is 00:19:51 T'es en forme en Moses. C'était tout un show. Est-ce que tu faisais de l'argent aussi à ce moment-là? Parce que c'est devenu tellement plus difficile maintenant pour les artistes. C'était une grande époque. Par contre, c'est un choix que j'ai voulu faire. De toute façon, l'argent n'a jamais mené mes choix de vie.
Starting point is 00:20:10 Mais aller chanter au CAFCONS, 12 spectacles par semaine, si on met ça au prorata, c'était moins payant que de partir puis m'en aller à Matane faire un concert de deux heures de temps avec cinq, six musiciens. C'est sûr que c'était bien plus payant d'aller à Matane. Je les ai faits aussi,
Starting point is 00:20:32 tout ça. Mais j'aimais mieux être à Montréal, faire deux shows par soir, trois shows le samedi. Comment tu te sens, mettons, à ce moment-là, comment tu te sentais sur la scène quand t'arrivais au CAF CONS, puis tu savais que... C'est une machine, c'est une machine. Et puis avec
Starting point is 00:20:47 10-12 danseurs plus jeunes que moi, parce que j'avais, quand j'ai commencé à y aller, j'avais 30 ans. Et les danseurs étaient plus jeunes que moi, donc j'étais en forme et ma passion, c'était
Starting point is 00:21:04 de lever la jambe aussi auquel les filles. Mais je me sentais « one of the boys ». Ah non, non, j'adorais ça, j'adorais ça. Oui, puis tu avais aussi beaucoup d'attention. Tu étais le centre de tout ça. Ce qui était important pour moi, c'est d'avoir la santé pour le faire. Parce que six mois de temps, j'avais le dimanche de congé et je me souviens que j'avais des rendez-vous
Starting point is 00:21:28 avec mes amis pour aller souper, soit chez eux ou à guerre ou au restaurant. Des rendez-vous pris d'avance de un mois d'avance. Ah ben, je ne peux pas y aller dimanche prochain parce que je m'en vais à telle place. Il fallait que tu te protèges. J'avais des promesses
Starting point is 00:21:44 de rendez-vous pour le dimanche. Un mois à l'avance. C'était ta seule journée. C'était ma seule journée. Alors, j'avais mon agenda un mois à l'avance. De quoi tu es plus fière dans ta carrière quand tu penses à ça? De l'amour du public. Ah oui.
Starting point is 00:21:58 Ça, ça ne s'achète pas. Et ça, ça se mérite et ça se travaille aussi. C'est de ça que je suis le plus fière. L'amour du public. Même aujourd'hui, je veux dire, moi, je fais partie de... Ils sont dans mon cœur puis je suis dans le leur. C'est tout.
Starting point is 00:22:19 Fait que je ne discute pas ceux qui m'aiment ou ceux qui ne m'aiment pas. Je parle du public en général. Et puis, je visiment pas. Je parle du public en général. Oui. Et puis, je vis avec ça. Je suis bien avec ça. Tu es bien avec ça.
Starting point is 00:22:30 Oui, je suis bien avec le public. Est-ce que tu es prête à passer au niveau jaune? Oui, oui, oui. Alors, tu vas l'épiger. Même service, tu peux les brasser comme tu veux. Même si on dit qu'une carrière publique, que ce soit dans la politique ou chez les artistes, il y a des inconvénients, je le sais.
Starting point is 00:22:46 Et ça ne me dérange pas. Aujourd'hui, avec le recul, je vous dis que je suis bien avec le public, moi. Et je dors bien avec ça. Tu m'en donnes trois, Michel, dans ce point. Trois, mais il n'y en a pas beaucoup, là. Non, il y en a moins, encore. Un, deux, trois, quatre.
Starting point is 00:22:58 Il y en a six. Il y en a moins, là. Faut-tu que je les mélange? Tu me les donnes comme tu veux. Bon, mais là, je n'ai pas peur de ceux-là. J'ai peur des bleus et des rouges. Non, mais peut-être qu'ils mangent ça. Tu verras.
Starting point is 00:23:11 Mais on n'est pas là pour te faire peur, par exemple. Tu te tentes Joker qui n'est pas loin. Ah, c'est vrai. Ils l'ont oublié, celui-là. Oui, je sais. Les gens l'oublient, mais il est là. C'est correct. Bon, bien là, je ne sais pas.
Starting point is 00:23:22 Parce qu'ils se brassent mal. Il faudrait que vous fassiez un jeu plus petit pour faire... Tu m'en donnes trois. Ah, trois. correct. Bon, bien là, je ne sais pas. Parce qu'ils se brassent mal. Il faudrait que vous fassiez un jeu plus petit pour faire... Tu m'en donnes trois. Ah, trois. OK. Bon. Faut-il piger de la main gauche? Ça, je ne connais pas assez ça.
Starting point is 00:23:34 Je pense qu'il faudrait que je m'aille fort. C'est bien important de piger de la main gauche. OK. Ça, j'ai donné la première. La main du cœur, dans le fond. Oui. OK. Bon.
Starting point is 00:23:44 La deuxième est le 5e. Bon, la deuxième est là. Puis la troisième, celle du dessus. Bon, voilà. OK. Alors, c'est le même. Il y en a trois. Tu en choisis une et j'en choisis une. Alors, première question. Quels sont les aspects
Starting point is 00:23:59 les plus difficiles de ton métier? Qu'aurais-tu envie de dire à la petite Michelle? As-tu eu des peines d'amitié? La première, c'est? Quels sont les aspects les plus difficiles de ton métier? Bien, c'est de vivre ma vie privée devant le public à chaque heure du jour et de l'année.
Starting point is 00:24:32 Avec tous les sacrifices ou les hauts et les bas qu'on vit, c'est ça qui est le plus difficile. Parce qu'on a toujours tout de suite ta vie. Bien, c'est ça. Puis c'est toujours incontrôlable et incontrôlé et c'est toujours amplifié. Tu as quand même vécu des choses difficiles.
Starting point is 00:24:51 Face au public. Ben oui. C'est-à-dire que publiquement. Publiquement, je veux dire, quand on regarde ta vie, parce qu'en même temps, si on regardait toutes nos vies, on ne voudrait pas que tout soit public non plus. Et dans ton cas, c'était ça aussi.
Starting point is 00:25:06 C'est accepté maintenant et puis on vit avec ça. C'est tout. Tu aurais changé de quoi dans tes relations si ça n'avait pas été aussi public? J'aurais été moins généreuse face à la presse. Tu as été... J'ai été très généreuse avec eux. Dans quel sens?
Starting point is 00:25:24 C'est-à-dire que je n'ai jamais refusé d'entrevue, j'ai jamais refusé d'être là, peu importe les conditions. J'ai accepté de vivre avec eux. Et puis, c'était pas nécessaire. Est-ce que t'avais l'impression à ce moment-là que tu devais le faire? Est-ce que tu savais que c'était pas nécessaire. Est-ce que t'avais l'impression à ce moment-là que tu devais le faire? Est-ce que tu savais que c'était pas nécessaire?
Starting point is 00:25:50 Non. Non. Parce que je me rappelle, j'avais 10 ans et à Sherbrooke, mes parents ont eu un téléphone de la... du journal La Tribune. C'est comme la presse à Montréal.
Starting point is 00:26:06 Et ils voulaient venir faire une grande entrevue avec moi. Et ils ont dit oui, évidemment, qu'on était très fiers de ça. Moi, j'étais fière de ça. Je commençais à chanter. Alors, ils sont venus me photographier avec ma poupée dans les bras, mon petit oiseau qui était sur le bord de mon épaule, qui me donnait des becs, des chansons sur le piano, avec le nounours en peluche.
Starting point is 00:26:33 Ma mère avait déjà fait une petite mise en scène qui était là. Et j'ai fait l'entrevue et j'ai eu la première page de la presse, évidemment. Et quand tu ouvres la porte, c'est impossible de la refermer après. On ne peut pas la refermer après. Moi, je n'ai pas pu. J'ai ouvert la porte inconsciemment, c'est-à-dire mes parents ont ouvert la porte.
Starting point is 00:26:57 Mais mes parents ne savaient pas que j'étais pour faire ce fichu métier pendant 67 ans. Alors, ils n'ont pas fait ça pour mal faire. Puis, faire un article dans la revue La Tribune, c'est formidable. Le photographe est venu à la maison et puis les photos étaient très chouettes.
Starting point is 00:27:18 C'était bien le fun. Mais on ne savait pas que je pourrais être prise avec ça toute ma vie. Ça, ils ne m'ont pas forcé et je ne me suis pas forcé non plus c'est à mon destin moi c'est à mon destin est-ce qu'il y a des moments où tu as trouvé ça dur? ah ben oui c'est sûr
Starting point is 00:27:36 parce que quand on tombe amoureux de quelqu'un on est toujours très heureux puis on est content puis ça ne nous dérange pas de présenter notre amoureux au public et de faire des photos et de leur dire, oui,
Starting point is 00:27:56 je suis amoureuse et c'est merveilleux. Mais quand ça ne va plus, les photos sont là. Ils ont les photos en filière. Alors qu'ils savent forcément qu'à un moment donné, ça ne va plus, les photos sont là, ils ont les photos en filière, alors ils savent forcément qu'à un moment donné, ça ne va plus avec notre amoureux, donc ils
Starting point is 00:28:11 reprennent les mêmes photos, mais là, ils font les textes à leur façon sans nous le demander, et c'est là qu'on a de la peine, parce que quand ça brise un couple, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, il reste qu'on n'a pas le goût d'en parler, et que ce soit pour le meilleur ou pour le pire, il reste qu'on n'a pas le goût d'en parler et que ce soit rapporté dans les journaux
Starting point is 00:28:29 avec toutes sortes de... Mais en même temps, ça devait être une grande pression pour les hommes qui ont partagé ta vie aussi. Ça le devenait. Ah, le premier reportage, ils ne le savaient pas. Ah oui, ils trouvaient ça qui autre. Puis la famille des partenaires qui ont été avec moi trouvait ça bien cute aussi.
Starting point is 00:28:49 Mais deux ans plus tard, il ne trouvait plus ça cute parce que ça avait des récupérations sur eux, leur travail, leurs affaires. Ah! T'as tel beau frère, Michel-Richard. Ah oui! Comment est-ce qu'elle est?
Starting point is 00:29:05 C'est infini. – T'en as fait vendre des journaux, en tout cas, puis des magazines. – Ça, c'est pas tout le monde qui vend de la même façon. Ça, c'est pas nous qui décidons. Ça se fait tout seul. Ça fait partie d'un aura. – On savait que si, surtout à une époque... Oui, oui, que c'était bien important.
Starting point is 00:29:28 Ça allait se vendre. Oui, mais les directeurs de revues ou de journaux, ils gagnaient leur vie. Ils avaient des patrons avec des obligations à rencontrer. Donc, ils allaient beaucoup plus chercher des gens qui étaient des gros vendeurs
Starting point is 00:29:43 que des gens qui ne vendaient pas. Mais ça, on ne peut pas décider ça d'être un bon vendeur de journaux. Non, mais c'est parce que, disons que tu en as offert beaucoup, comme tu dis tantôt. J'ai été trop généreuse. Tu étais très généreuse.
Starting point is 00:29:56 Donc, tu en as mis beaucoup sur le plateau. Les gens pouvaient piger dans ta vie. Je ne me suis pas préoccupée des conséquences. Tu ne t'es pas protégée. Jamais. Que je sois encore vivante et contente de faire toujours le même métier,
Starting point is 00:30:19 ça tient du miracle. Je ne me suis jamais protégée de rien. Dans les temps, tu as eu mal aussi. Oui, je suis passée à travers. Ça prend une très grosse santé. Ça prend un bon moral. Ça prend un certain équilibre.
Starting point is 00:30:34 Ça prend beaucoup de choses. As-tu eu peur à un moment donné de perdre cet équilibre-là? J'ai tellement été bien enveloppée, bien élevée. La seule chose dont j'étais contente, c'est que quand il y avait vraiment des titres flamboyants ou scandaleux, c'est que j'étais contente que ma mère et mon père est décédé j'avais 35 ans donc ils en ont vu des articles
Starting point is 00:31:12 négatifs mais ils ont vu bien des articles positifs aussi et toute ma vie mais des grosses choses qui étaient blessantes par rapport à ma vie ou autour de moi. Ils n'ont pas vu ça.
Starting point is 00:31:27 Donc, moi, ça me rassurait. Tu n'avais pas tes parents, tu n'as pas de frère, tu n'as pas de soeur, tu es enfant unique. À qui, toi, tu as eu peur de faire de la peine dans ta vie? À mes parents. À quand ils étaient là? Mais ils ne sont plus là.
Starting point is 00:31:41 Mais c'est ça que je me demande. Une fois qu'ils ne sont plus là... J'avais plus peur. Donc, ça débloque quelque chose. Ça me faisait de la peine à moi, mais moi, j'étais capable d'encaisser. Ça te rassurait de ne pas avoir... Tu n'avais plus à les protéger. J'avais plus à les protéger.
Starting point is 00:31:57 Donc, si c'était à faire aujourd'hui, tu se refermerais peut-être à certains moments de ta vie. Ah bien oui. Bien, j'essaierais. J'essaierais de me protéger d'une certaine façon. Mais je ne l'ai pas faite.
Starting point is 00:32:10 Je ne l'ai pas faite. Oui, c'est ça, parce que ça allait au-delà de ta carrière de chanteuse. Alors merci. Je vais te poser une autre question. Qu'aurais-tu envie de dire à la petite Michelle avec ce que tu sais aujourd'hui? Moi, je suis choyée. J'ai toujours fait ce que j'ai voulu.
Starting point is 00:32:35 C'était ce métier-là. Parce que je le connaissais, parce que ça a grandi avec moi. À l'âge de 12 ans, je ne me mettais pas sur le dos les responsabilités que je me suis mises plus tard. Donc, j'ai tout le temps fait ce que j'ai voulu.
Starting point is 00:32:54 Et même aujourd'hui, si je n'y trouve pas un intérêt particulier, je ne vais pas le faire, le show. Mais est-ce qu'à la petite Michèle, tu n'aurais pas envie de lui dire de s'amuser? As-tu l'impression qu'elle a vieilli trop vite? Bien, c'est comme ça que je me suis amusée.
Starting point is 00:33:11 Mais je me suis amusée. J'ai fait le tour du monde. J'ai voyagé. J'ai eu de belles vies. Le temps que ça a marché avec mes amours, j'ai eu une vie passionnante. À quel âge as-tu eu ton premier chum, toi? À l'âge de 16 ans.
Starting point is 00:33:29 Parce que là, il me semble que les gars devaient être attirés vers toi. Ils étaient trop gênés. Ça, ça m'a protégée. Je suis allée patiner deux, trois fois. Mais j'avais de la misère à avoir un amoureux. Parce que les week-ends, j'étais avec mon père. J'allais chanter avec mon père.
Starting point is 00:33:49 Donc, mon père, lui, me protégeait. C'est-à-dire que je faisais mes devoirs derrière le décor et tout ça. Et puis, j'allais chanter à 10 heures, précise. À 10 heures et quart, il y avait une intermission. Puis, je rechantais après l'intermission. Mais j'étais protégée. Je n'avais pas le temps de sortir avec les garçons. Mon premier amoureux a été mon premier amoureux, pour de vrai.
Starting point is 00:34:11 Ah, OK, toi, t'as pas eu comme de petits amours, mais non, t'as jamais rien fait de petit, je sais pas pourquoi j'utilise le mot petit quand je parle de toi, t'as toujours fait en grand, donc t'es tombée en amour, tout de suite. Est-ce qu'il avait le même âge que toi? Il avait deux ans de plus que moi. OK. Mais c'était mon producteur de disques. Il a été mon producteur de disques pendant un bout de temps.
Starting point is 00:34:34 Et c'est sûr que je suis tombée amoureuse de lui parce qu'on parlait de show business, on parlait de disques, puis on choisissait des chansons, puis on faisait... Je réglais l'univers entier. Quel type d'amoureuse t'as été tout au long de ta vie?
Starting point is 00:34:49 Moi, je suis très passionnée. Je suis... fidèle. Et... Je... J'ai toujours mis mes hommes sur un piédestal. Alors... Est-ce que tes hommes t'ont mis sur un piédestal?
Starting point is 00:35:11 Oui, c'est arrivé, oui. J'ai des belles relations. Mais moi, c'était inconditionnel. Ils étaient sur un piédestal dès le départ. Ils restaient toujours sur un piédestal. Même aujourd'hui, quand je revois mes anciens amoureux, c'est la fin du monde pour moi.
Starting point is 00:35:31 Je les aime toujours. Est-ce que tu as eu des peines d'amour? Oui. Oui. Oui. Je trouve que c'est nécessaire à une vie de femme. Pourquoi? Parce que ça l' la fait évoluer,
Starting point is 00:35:47 ça la fait comprendre et ça l'amène à être meilleure. Tu as appris de ça? Oui, oui, beaucoup. C'est important. Et je n'étais pas aussi... Je n'ai jamais été, je ne suis toujours pas une femme qui...
Starting point is 00:36:07 Je ne laissais pas tomber mes amoureux pour vivre la grande vie ou quelque chose d'autre. Non, non. Je suis toujours allée au bout de chaque histoire et de ne pas laisser aller facilement. Présentement, est-ce que tu es en amour?
Starting point is 00:36:26 Non. Est-ce que ça te manque? Oui, oui, oui. Mais je suis enveloppée, j'ai plusieurs amis. J'ai plusieurs amis. Mais j'ai des amis de filles aussi, gays. J'ai des amis de gars gays. Mais j'aime ça avoir des amis de gars hétéros.
Starting point is 00:36:50 J'aime ça. C'est possible. C'est possible. Oui, parlons-en. Ça, c'est intéressant, parce qu'il y en a pour qui l'amour homme-femme, en fait, l'amitié plutôt homme-femme, c'est quelque chose qui n'est pas possible, parce qu'ils vont toujours dire, mais avoir une attirance,
Starting point is 00:37:06 avoir une zone grise. Alors toi, tu as toujours eu des amis de gars dans ta vie? Oui. Mes musiciens, c'est connu, les musiciens ne sont pas gays. Les musiciens, ce sont des hommes à femme, même plus jeunes. J'ai tout en eu des musiciens,
Starting point is 00:37:22 mais je ne sortais pas avec mes musiciens, mais je ne... je ne sortais pas avec mes musiciens, parce que je travaillais avec eux, et pour garder un certain contrôle... Ah, tu te mettais une barrière. Est-ce que ça aurait pu être possible à un certain moment donné? Oui, avec un, ça a été possible.
Starting point is 00:37:39 Il est décédé aujourd'hui, mais c'était mon ami toute ma vie. Il s'appelait Jimmy. Avec un, j'ai commencé à sortir avec lui. Je suis tombée amoureuse de lui, mais il ne travaillait pas avec moi. Il travaillait avec d'autres chanteurs et chanteuses. Et on est restés
Starting point is 00:37:54 cinq ans ensemble. Et on faisait des contrats ensemble. Alors, les contrats étaient que je chantais sur des bateaux de croisière. Non pas pour l'argent, parce que c'est connu que l'argent n'était pas fabuleux, les chantiers. Parce qu'on voyageait ensemble
Starting point is 00:38:09 et on partageait la même cabine. Donc, c'était plus facile d'avoir des contrats que d'avoir un chef d'orchestre avec qui tu ne dors pas. Donc, tu jouais, tu soignais l'outil à l'agréable. Oui, parce qu'on pouvait voyager ensemble. Puis, il adorait ça lui aussi.
Starting point is 00:38:25 Donc, on travaillait ensemble. Et puis, lui, il répétait avec les musiciens qui travaillaient sur les bateaux. Et puis, à ce moment-là, j'avais mon directeur musical avec moi partout, faire des spectacles. Pendant des années, j'allais chanter à Miami du jour de l'an, aller jusqu'à Pâques. Puis, j'étais toujours avec mon amoureux
Starting point is 00:38:43 qui était directeur musical avec des musiciens de Miami. Donc c'était... C'est pour ça que... Mais j'ai tombé amoureuse de lui et je suis restée avec lui avant qu'il travaille avec moi. Et qu'est-ce que tu fais avec tes amis de gars? Présentement?
Starting point is 00:39:01 Ils me font la bouffe. Ah! Tu te fais gâter! Oui, ils me font la bouffe. Ah, tu te fais gâter! Oui, ils me font la bouffe. Et puis, on parle aussi de tout. Ce sont mes confidents. Et je suis... J'ai une bonne oreille. Je les écoute.
Starting point is 00:39:22 Et avec une expérience de vie, entre guillemets, assez... T'es une bonne amie dans la vie? Oui, oui, oui, oui. Donc l'amitié, ça prend beaucoup de place. Et je suis très secrète. C'est-à-dire, il me confie des choses, c'est incroyable, mais jamais, jamais
Starting point is 00:39:39 que je répète ou je dis les choses. Quand il me raconte des choses, c'est certain que ça sort pas de ma tête. Et toi, est-ce que c'est facile de te confier? C'est moins facile. C'est moins facile. Mais ils y arrivent. Ils y arrivent. Ils y arrivent.
Starting point is 00:39:57 Parce que se confier, ça veut dire se montrer vulnérable? Non. Ça me dérange pas de me montrer vulnérable, mais ça vient d'une protection que j'ai maintenant, qu'il connaît un tel, il va le dire à une de ses amies ou un de ses amis, parce que, ah bien, Michel,
Starting point is 00:40:15 à l'année dernière, à mois d'ici, à mois de ça, et puis cette personne-là, sans être méchante, va le répéter à l'autre, puis l'autre l'amène à un journaliste, puis je me retrouve que... Donc, tu te protèges. Je me... inconsciemment. Tu as une garde rapprochée à qui tu peux te confier.
Starting point is 00:40:27 Je t'oublie, oui. Mais... Mais je suis obligée de... Encore là, d'instinct, je me... Je me resserre. Alors, ça, c'est malgré moi, ça reste comme ça. Mais il faut dire peut-être avec la vie que tu as eue, c'est normal aussi, là.
Starting point is 00:40:39 C'est ça, c'est ça, c'est ça. Mais les amis, c'est important. Très important. C'est les amours de ta vie, présentement, tes amis. C'est ça qui me tient, oui, c'est important. Très important. C'est les amours de ta vie, présentement, tes amis. C'est ça qui me tient, oui. Mes amis, puis mes animaux. C'est ma vie. Là, ton chien qui est avec toi, qui est couché
Starting point is 00:40:54 en dessous de la table. Et t'as un chat. Puis un beau minou. C'est une belle petite minouette. Et tout le monde s'entend bien. Oui, ça se te lève. Mais c'est comme la zoothérapie, les animaux. Ah oui, ah oui. Il y a comme quelque chose le matin,
Starting point is 00:41:07 il faut qu'on se lève. Pour eux, ça donne comme une raison à chaque matin. Moi, ça arrive que la nuit, mon chien, il me demande pour aller dehors. Ça arrive. Mais à son moindre souffle, dans la porte, je me réveille. Comme une vraie mère pour son enfant. Et puis, je vais
Starting point is 00:41:26 ouvrir la porte. Je continue à dormir sur le fauteuil, pas loin. Puis, tout à coup, il jappe, puis il rentre. On continue à dormir. Tantôt, tu parlais de ton angoisse. Mais ça doit calmer quelque chose aussi, tes animaux. Oui, oui, oui.
Starting point is 00:41:40 Je suis plus dépendante de lui qu'il l'est de moi. Incroyable, hein? Je sais, c'est moi qui l'est dépendante mais il y en a beaucoup pour qui les animaux c'est ça, c'est une sécurité ça m'embarrasse mais non mais si toi ça te fait du bien c'est ça qui est important
Starting point is 00:41:57 et aussi en tournée, aller dormir dans des hôtels le soir toute seule, des années et des années à voyager ma voiture toute seule, des années et des années à voyager, ma voiture toute seule, avec mon chien dans une loge. Vous pouvez me faire attendre des heures de temps. Je m'en fous,
Starting point is 00:42:14 je ne suis pas toute seule. Mais d'une loge, pas d'animal, je veux sortir de là. Est-ce que tu es impatiente? Ça, c'est ma pire faiblesse. Je ne l'ai pas eu, cette question-là. Non, c'est ma pire faiblesse. Je n'ai pas eu cette question-là.
Starting point is 00:42:27 J'ai envie de te la poser. Il faut que tu ailles avec les cartes. Le jeu, c'est les cartes. Je pose des sous-questions. Es-tu numérotée, cette carte-là? Non, mais c'est parce que tu ne veux pas répondre. J'ai l'impression que c'est ça
Starting point is 00:42:43 quand tu dis dans une loge, seule. Non, non, non. Pour n'importe quoi, je suis très impatient. Je vais t'en dire un petit peu plus. Donne-moi un petit peu. Un petit peu, c'est que surtout avec les gens avec qui je travaille, je m'arrange pour qu'ils me comprennent
Starting point is 00:42:59 bien et que je les comprenne. Eux, ils ont toute la disponibilité de ma part. Mais ceux qui ne me connaissent pas bien, je suis très impatient, surtout professionnellement. Parce que s'ils ne sont pas compétents, j'ai horreur de ça.
Starting point is 00:43:20 J'ai horreur de perdre mon temps. J'ai pas de bienveillance pour ça. Est-ce que tu le sens dans le regard de l'autre que ça fait quelque chose de te voir impatiente? Oui. Ça te dérange pas? Non. Non. Non. Je suis pas capable de me retenir
Starting point is 00:43:37 en dedans. Il faut que je le dise puis... Après ça, quand c'est fini, c'est oublié, je me retourne de bord puis on passe à autre chose. Mais non, non. Quand je dors le soir, je dors toute la nuit très bien. Je n'ai pas de boutons dans le visage. Je n'ai pas de ulcères.
Starting point is 00:43:52 Mais est-ce que tu ne penses pas que des fois, pour les autres, ça peut rester plus longtemps? Ah bien, c'est leur problème. Est-ce que tu es quand même plus patiente maintenant que tu l'étais plus jeune? Je travaille là-dessus. Je vais m'accorder un petit oui, mais ce n'est pas grave. OK, mais tu en es consciente?
Starting point is 00:44:14 Je suis très consciente. De ça que... Oui, oui. Je suis plus... J'ai plus d'aptitude ou de latitude pour la vie privée ou pour les relations privées. Mais pour le travail...
Starting point is 00:44:30 OK. Toi, tu dis que la personne est là, devrait savoir son... C'est pour ça que je m'entoure juste... J'ai le même directeur musical depuis 25 ans. Oui. J'ai le même gérant depuis 16 ans. J'ai les mêmes coiffeurs, les mêmes maquilleurs que j'aime.
Starting point is 00:44:45 Ils te connaissent. Ils me connaissent. Tu n'as pas peur de dire quand ça ne te convient pas? Pas du tout. Il faut le dire. Mais eux, ils me connaissent tellement que je n'ai rien à leur reprocher. Mais non, mais non. Mon directeur musical,
Starting point is 00:45:01 c'est un bélier comme moi. Il me comprend tellement. On se regarde, puis on se comprend, puis on s'aime. On s'aime. On s'aime. Tout le monde. Mes coiffeurs, ma maquilleuse. On s'aime. On s'aime.
Starting point is 00:45:18 Au moment où on s'aime, il n'y en a plus de problème. – Toi, t'es dans la zone de sécurité aussi. – C'est ça. – T'es sûre que ça va marcher. Exactement. Alors, on est déjà rendu au niveau rouge, Michel. Y a-tu des numéros après ceux-là? Non, il n'y a pas de numéros.
Starting point is 00:45:31 Comment qu'il y a quatre? Il n'y en a pas beaucoup. Dans le niveau rouge, il y en a quatre. Tu m'en donnes deux. Ça, on réduit. Ça m'énerve. Mais à date, ça va bien. La main gauche.
Starting point is 00:45:40 La main gauche. Ça, tu vois, tu me l'apprends. Là, c'est son... Bon. Première coupe, deuxième coupe. La main gauche. Tu vas me la prendre. Première coupe, deuxième coupe. Toi, tu aimes vraiment les cartes. Je te vois. C'est sûr. Deuxième coupe. Ça, on va sur le côté.
Starting point is 00:45:57 Voilà, tes deux questions rouges. Peux-tu mettre mon joker proche? Tu en choisis une. Tu le sens. Tu en choisis une des deux, Michel. À l'exception de ton... Puis toi, tu choisis l'autre. Non, je t'en choisis une. Tu le sens, là, t'en choisis une des deux, Michel, à l'exception de ton... Pis toi, tu choisis l'autre. Non, j'en choisis pas. T'en choisis... Wow! Je t'en lis... Là, j'en choisis pas.
Starting point is 00:46:12 Non. T'en as choisi tout à l'heure. Tantôt, dans les verts, dans les jaunes, mais là, je te choisis pas. Je t'en donne deux. C'est toi qui en choisis une, l'autre, on la laisse tomber. À l'exception de ton père, qui fut l'homme de ta vie? Et à quoi aurais-tu dû dire non?
Starting point is 00:46:33 Qui fut l'homme de ma vie? OK. Donc celle-là, on ne l'a plus. L'homme de ma vie, c'était mon père. C'est le seul. Et je l'ai cherché partout, à travers mes amoureux.
Starting point is 00:46:49 Quand un amoureux avait une qualité qui était propre à mon père, il était gagnant, cet amoureux-là. C'était lui. Mais est-ce que, je vais te poser une question comme si tu étais psycho 101,
Starting point is 00:47:07 est-ce que c'est sain de rechercher son père dans ses amoureux? Je ne pense pas. Mais moi, c'était ça. Qu'est-ce qui a fait tant, qu'est-ce qui s'est passé avec ton père pour que, qu'est-ce qui avait tant pour que tu l'aimes à ce point-là?
Starting point is 00:47:26 Parce qu'il y avait des défauts, mon père, mais pour moi, ça ne comptait pas. C'est-à-dire que j'étais la femme de sa vie aussi. Aussi. Donc, c'est
Starting point is 00:47:41 de la complicité qu'on avait tous les deux. Une complicité hors norme hors norme t'en étais consciente à quel moment de ça? quand ma mère est décédée après ça il ne restait que lui 5 ans, il t'a juste resté 5 ans juste 5 ans
Starting point is 00:48:03 et de l'âge de 30 ans à 35 ans et je me souviens que j'arrivais à Sherbrooke à la, toujours la même maison paternelle pour le temps des fêtes la veille de Noël et tout ça puis en rentrant dans la maison, j'avais 30 ans moi je mesure 5 pieds 7
Starting point is 00:48:20 en rentrant dans la maison allô papa j'y sautais, mon père me mesurait 6 pieds 7. En rentrant dans la maison, « Allô, papa! » J'ai sauté dans les bras. Mon père me mesurait 6 pieds 1. Il était costaud. J'ai sauté dans les bras comme les petites filles, avec les deux jambes autour de sa taille.
Starting point is 00:48:35 J'avais 30 ans. « Allô, papa! » Il disait « Mon papi, parce que moi, tu t'appelais papi. » Il se mettait à pleurer. Ça fait trop longtemps que je ne t'ai pas vu. Bien oui, bien oui, je suis là. Puis quand je venais pour partir, bien là, c'est la même histoire.
Starting point is 00:48:52 Mais c'était tout ce qui... Il respirait, puis je trouvais ça drôle. Puis lui, il trouvait ça drôle tout ce que je faisais. Je veux dire... C'était un bon public pour toi, ton père. Il était fier de moi aussi. Puis moi, j'étais fière de lui. On faisait le même métier.
Starting point is 00:49:13 Il m'a tout appris aussi de la façon de vivre et de... et de pardonner et de... Il était très timide, mon père. Très timide. Et discipliné
Starting point is 00:49:32 comme c'est pas permis. Mais il adorait la vie. C'était un passionné. Il aimait le plaisir. Il était extravagant. En tout cas, c'est mon père. Mais il a mis la barre haute, ton père. Et pour lui, et pour moi.
Starting point is 00:49:49 Oui. Il voulait tellement pas que je fasse ce métier-là. Je me souviens que le premier concours d'amateurs que j'ai gagné à Shepbrooke, ma mère avait choisi la chanson. Ça s'appelait Joli Chapeau. Et pour pas qu'on sache que j'étais la fille à tiblan, elle m'avait déguisée
Starting point is 00:50:12 avec du maquillage noir. Et j'avais gagné le premier prix, mais le premier prix, c'était d'aller chanter à la télévision à l'émission de mon père, plus du Paco Tché, l'une des autres affaires. Il a bien fallu lui apprendre que j'avais été dans un
Starting point is 00:50:30 concours au cinéma Rex avec ma mère et que j'avais gagné. Il n'était pas content de ça. Il trouvait que c'était un métier tellement difficile pour une femme, pour une petite fille. Voyons donc, il voulait que... Il aurait payé mes études jusqu'à l'âge
Starting point is 00:50:46 infiniment pour que je fasse d'autres choses. Mais c'est ça que j'ai voulu faire. Quand tu faisais des spectacles, puis il était là, est-ce que ça a changé quelque chose? Je me souviens des shows. Il venait voir tous mes shows,
Starting point is 00:51:02 mes revues au CAFCONS. Et puis, après que ma mère a été décédée, il est venu aussi. Et il venait toujours tout seul. Il est venu avec mes tantes, ma tante Jeanne puis ma tante Yolande, ses sœurs. Mais la plupart du temps, il venait seul. Puis s'assoyait, je lui faisais réserver toujours la même table,
Starting point is 00:51:26 proche de la scène, vers la gauche. Parce que moi, je rentre toujours du côté court. Donc, je le voyais toujours comme ça. Et il pleurait tout le temps. Parce que, il savait que j'étais contente dans ce genre
Starting point is 00:51:42 de show-là. Puis, il savait que j'étais à mon mieux. Il voyait que j'étais à mon dans ce genre de show-là. Puis il savait que j'étais à mon mieux. Il voyait que j'étais à mon mieux. Puis après le show, il s'en venait d'un décor en arrière avec moi. Puis là, il disait tel tableau, troisième tableau, comment que tel décor est descendu.
Starting point is 00:51:58 Puis comment ça que la scène, que les marches soient sur des roulettes. Et elle montait derrière la scène, sur le mur. Puis après ça, on les redescendait. Puis là, à la fin, je descendais les grands escaliers. Mais la scène n'était pas si grande que ça. Mais c'était sur roulettes.
Starting point is 00:52:14 C'était un système sur roulettes. C'était fabuleux comment c'était organisé pour changer les décors à une vitesse effrénée. Ils venaient tout étudier ça, puis regarder ça, puis dire « Ah, c'est grandiose c'est bien les chansons qui étaient enregistrées vocalement, d'autres ne l'étaient pas
Starting point is 00:52:32 c'est un mélange des deux mais on avait des techniciens de son qui étaient toujours les mêmes à tous les soirs donc c'est pour ça qu'il pouvait me lancer dans les airs, aller dans ça ton essoufflement ne paraissait pas il y avait certaines chansons qui étaient enregistrées pour ça,
Starting point is 00:52:47 pour que ce soit physiquement faisable. Mais quand il était là, comment tu te sentais? J'étais nerveuse comme s'il y avait eu 15 000 personnes. J'étais plus nerveuse. Tout le monde le savait.
Starting point is 00:53:02 Tout le monde le savait sur la scène, là, qu'il était assis à la table de gauche numéro 3, tatati, tatata. Tout le monde le savait. Puis tout le monde dansait, là, puis avait les fesses serrées, puis faisait de leur mieux, non? C'était formidable. À quel moment il te manque le plus?
Starting point is 00:53:20 C'est... C'est toujours... Toujours. Il n'y a pas un moment plus ou moins, c'est tout le temps. L'absence. Toujours. Il n'y a pas un moment de plus ou moins. L'absence est toujours là. Tout le temps. Ça ne s'est jamais résorbé. Jamais.
Starting point is 00:53:32 Ça fait 40 ans qu'il est décédé. Il est décédé en 1981. Ça fait 42 ans. Ma mère non plus. J'ai jamais été capable de faire mon deuil. Un psychologue m'a dit ça à la télévision. Je pense que c'était Marc Pistorio, si je ne me trompe pas. Exactement.
Starting point is 00:53:53 J'ai accepté de me joindre à un psychologue à la télévision, alors que dans la vie, jamais, jamais, jamais, je suis allée en voir. Pourquoi tu n'es jamais allée voir? Pourquoi tu n'es jamais allée consulter? Le manque de... de la part des psychologues, le manque de... J'ai tout le temps eu peur
Starting point is 00:54:14 qu'ils aillent répéter. Même si... Même si ils sont tenus par le secours professionnel. Absolument. Je crois pas en ça. Ils ont quand même des grands secrets. Peut-être, mais en tout cas. Est-ce que tu penses que ça t'aurait fait du bien? Non, non, non.
Starting point is 00:54:28 Non, non. Tu ne trouves pas ça lourd, porter ce manque-là à chaque jour? Tu as appris à vivre avec? J'ai appris à vivre avec. Qu'est-ce que ça a changé chez toi, justement, de vivre de cette façon-là, avec un manque? Ça m'a conscientisé que je suis toute seule. Et puis, c'est comme ça. C'est unisé que je suis toute seule. Et puis, c'est comme ça.
Starting point is 00:54:49 C'est un peu étourdissant de comprendre. Oui, oui, mais c'est mon destin. Tu crois au destin? Ah ben oui, ah ben oui, ah ben oui, ah ben oui. Je n'ai pas eu d'enfant, je n'ai pas de famille. Non, c'était écrit dans le ciel que ma vie était pour être comme ça. Pas avoir d'enfant, est-ce que ça a toujours été ça?
Starting point is 00:55:06 Est-ce que tu n'en voulais pas au moment donné? Tu te dis, bien là, je n'en aurais pas. À un moment donné, j'ai décroché de ça. Parce que tu en as voulu? Ah bien oui. Ah bien oui. Quand je me suis mariée, j'ai voulu avoir un enfant.
Starting point is 00:55:21 Mais après ça, j'ai décroché de ça. Est-ce que ça a été un deuil difficile? C'était pas pour moi. Mais c'est sûr. Mais c'était pas pour moi. C'était pas pour moi. Pourquoi tu dis, parce que c'était pas dans ton destin?
Starting point is 00:55:31 Ou parce que tu dis, je sais pas, qu'est-ce que j'aurais fait avec un enfant? Non, non, non, je sais ce que j'aurais fait avec un enfant. C'est ça, c'est dans ton destin, dans le sens. Je l'ai accepté, mais je sais très bien ce que j'aurais fait avec un enfant. Ben oui, c'est ça, t'aurais été une bonne maman. Ben oui, il aurait passé avant tout. Puis bon, c' avec mon enfant. Oui, c'est ça. Tu aurais été une bonne maman. Il aurait passé avant tout.
Starting point is 00:55:45 C'est ça. On est parti en disant, à l'exception de ton père qui fut l'homme de ta vie, que c'était mon père. Est-ce que pour les hommes qui ont passé dans ta vie, c'était quand même une pression sur leurs épaules? Non.
Starting point is 00:56:01 Tu ne l'as pas verbalisé de cette façon-là. Je leur ai fait sentir ça. Tu avais toujours une sentir, ça. Non. Mais tu avais toujours une petite déception. Non, non. J'acceptais qu'ils n'étaient pas pareils, mais ils n'ont jamais voulu être mon père non plus. Mais quand tu cherchais un peu ton père dans ces hommes-là,
Starting point is 00:56:20 qu'est-ce que tu cherchais? La même complicité. Ah, c'est ça, c' cherchais? La même complicité. Ah, c'est ça, c'est cette forme. La même complicité. Mais c'était pas possible. Mais c'était une grande complicité qu'il y avait avec ton père. Très grande complicité. Mais ils m'ont apporté autre chose quand même.
Starting point is 00:56:38 Ils m'ont appris tellement de choses. J'ai vécu tellement de belles affaires. Non, je suis très contente. Je suis restée amie avec tous mes anciens amoureux. Ceux avec lesquels je suis le plus amie, c'est parce qu'ils ne sont plus là.
Starting point is 00:56:56 Si tu avais la chance de retomber en amour, est-ce que tu la prendrais? Oh ben oui! Si ton destin arrive avec quelqu'un sur ton chemin. Ben oui, ben oui, ben oui, Ben oui, ben oui, ben oui, ben oui, ben oui, ben oui, ben oui. C'est sûr. Qu'est-ce qui te manque le plus de la vie à deux?
Starting point is 00:57:13 Je ne crois pas que je vivrais sept jours sur sept avec mon amoureux. Donc, ce ne serait pas sur une base quotidienne. Non. Mais,
Starting point is 00:57:26 et j'ai l'impression, j'ai besoin beaucoup de liberté aussi, maintenant, je m'en rends compte. Donc, je suis prête à lui laisser la même liberté. Avant, aurais-tu fait ça? Non, non. Ça prend plus de maturité
Starting point is 00:57:41 pour accepter ça. À mon avis. Mais tu as vécu des belles passions amoureuses, Michelle. Très belles passions. Des belles histoires. Des belles histoires. On ne rentrera pas là-dedans. Non, non.
Starting point is 00:57:55 Mais oui, des belles histoires. Non, je suis contente. Je suis contente. Je suis contente. J'ai une belle vie. J'ai du fun. Puis la vie est belle pour moi. Maintenant, je fais juste
Starting point is 00:58:08 ce que j'aime. Juste ce que j'aime. Si ça ne me tente pas ou il n'y a pas d'intérêt, je m'en vais. Ça fait combien d'années que tu fais juste ce que tu aimes? Ça fait un petit bout. Ça fait très longtemps. Ça fait très longtemps.
Starting point is 00:58:24 Mais ça, c'est déjà un énorme privilège dans la vie. Tu sais, tu t'es arrangée pour faire ce que tu aimes. C'est un grand privilège. Oui. Parce qu'il y en a qui voudraient, mais ils n'ont pas accès à ça pour toutes sortes de raisons. Pour toutes sortes de raisons. Moi, la raison première
Starting point is 00:58:39 pourquoi j'ai accès à ça, c'est ma santé. Oui, tu as une santé de fer. J'ai une bonne santé. Une bonne santé. C'est formidable. Donc, ça te permet de faire ce que tu veux. Oui, oui.
Starting point is 00:58:52 Est-ce que tu es prête à passer au niveau mauve? Toi, tu n'as pas encore utilisé ton joker. Non, bien non. Alors ça, tu es en pigeon. Il y a trois cartes. Oui, c'est ça. Une seulement. Tu es en pigeon seulement.
Starting point is 00:59:03 Ils ne sont pas marqués, ceux-là. Il n'y en a aucune qui est marquée. Non, mais je regarde ton regard. Ah non, non, non, il n'y a pas de trucage. Je te le dis, moi, je vis sans filet par rapport à ça. La confiance règne. Non, il n'y a pas de numéro, il n'y a rien. Fais-moi confiance, il n'y a rien.
Starting point is 00:59:17 Une seulement. Oui, c'est un jeu. Il faut avoir du plaisir. Alors, de la main gauche. De ta main gauche. Je prends celle du centre. Voilà. On dirait un jeu de tarot. Je reprends celle du centre. Voilà. On dirait un jeu de tarot. Puis je tiens mon joker dans les mains. Parce que je peux te présenter ça, puis... C'est fini.
Starting point is 00:59:34 Mais oui, c'est plat, hein? OK, OK, c'est quoi la question? Écoute, la question, tu vas voir, on dirait qu'il y a un lien avec ce dont on vient de se parler. Avec quelle personne décédée aimerais-tu partager un repas? Et que voudrais-tu lui dire? Oh! Je pourrais-tu... Je pourrais-tu faire une tablée?
Starting point is 01:00:00 Ben, vas-y donc là. Regarde. Réponds-moi comme tu veux à cette question-là. Oui. Fais une tablée. Dis-moi qui est autour de ta table. Mon père. Juste des hommes. Louvain. Michel Louvain.
Starting point is 01:00:26 Georges Rich, qui dirigeait mes revues. Et Maurice Dubois, qui était le grand manitou, un des grands manitous de Radio-Canada, avec qui j'ai fait beaucoup de voyages et d'émissions spéciales. Ils seraient tous là, de la table avec mon père
Starting point is 01:00:46 et on parlerait de la vie et on parlerait de show business. Et qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire pour les mettre à jour comme ils ne sont plus là? Qu'ils m'ont tellement aidée que ça m'a amenée à une vie
Starting point is 01:01:04 extraordinaire. Et leur dire merci. C'est tout. C'est un grand privilège. Et à ton père spécifiquement, qu'est-ce que tu as envie de lui dire? Je lui dis, quand j'ai envie de lui parler,
Starting point is 01:01:23 je lui parle. Il serait tellement heureux d'être avec ces gars-là. Mais qu'est-ce qu'il mangerait tout ce beau monde-là? Ça mangerait du steak. Ça mangerait de la viande. Donc, il aurait un bon repas. Oui, ça, c'est sûr. Des bons vins.
Starting point is 01:01:39 Toi, est-ce que des fois, ça t'arrive de penser à ton dernier repas? Non. As-tu peur de la mort? Oui, oui. Ah non, je ne suis pas prête. Je ne suis pas prête. Tu ne penses pas à ça.
Starting point is 01:01:53 Ah non, non, non. Tu es en santé en même temps. Oui, je ne pense pas à des affaires qui me tuent ou qui m'écrasent. Non, je ne pense pas à ça. Est-ce que tu crois en la vie après la mort? Oui. Oui, heureusement.
Starting point is 01:02:09 Parce que ce serait infernal. Heureusement. Est-ce que tu le sens, ton père? Moi, j'aime bien entendre ces signes-là parce que qu'on y croit ou ne croit pas, ça n'a aucune importance. Parce que quand ça nous arrive, ça nous fait du bien. Oui, je le sens.
Starting point is 01:02:21 C'est ça qui m'a tenu tout le temps. Tu le sens? Tu le sens, les parents? Tu sens ton père et ta mère? C'est arrivé des fois où j'ai tout le temps. Tu les sens, les parents. Tu sens ton père et ta mère. C'est arrivé des fois où j'ai eu des coups durs dans la vie. Je les ai charris. J'ai parlé à mon père. C'était épouvantable.
Starting point is 01:02:35 Ma mère a dit, c'est pas comme ça que je t'ai élevé. Ah non, j'y ai parlé à mon père. J'y ai donné de la merde. C'était épouvantable. Ah ben oui. J'ai dit, là, là, si tu me laisses dans ça, dans cet état-là, là, moi, j'ai dit,
Starting point is 01:02:49 je te parle plus, là, hé. Arrête, là, arrête, là. Fais quelque chose, là, parce que, moi, je te renie. Je te connais plus. – Puis il y a de quoi qui arrive. – Ah ben, oui, c'est sûr. Faut lui laisser le temps de travailler, aussi. Je crois en ça. – T'as quelque chose d'encore une petite fille, Michel.
Starting point is 01:03:05 – Je suis restée tout le temps. Quand tu parles de tes parents, je vois encore cette jeune fille de 12 ans-là dont tu parlais tantôt. Elle est restée très, très proche de toi. Ah oui, ah oui, ah oui. C'est ça qui m'a tenue, d'ailleurs. C'est cette force-là qui m'a tenue.
Starting point is 01:03:23 Ta capacité d'émerveillement aussi. Oui, oui, bien oui. Moi, je vais avoir le dîailleurs. C'est cette force-là qui m'a tenue. Ta capacité d'émerveillement aussi? Oui, oui. Bien oui. Moi, je vais avoir le dîner. Je cours partout. Les autographes et toutes les shows, je les connais. Les autographes des personnages? Des personnages? OK, tu as ça, toi.
Starting point is 01:03:38 Oui, oui. Oui, oui. Parce que c'est ton cœur d'enfant. C'est le fantastique. Oui, oui. Puis les autographes Oui. Parce que c'est ton cœur d'enfant. C'est le fantastique. Oui, oui. Puis les autographes des chanteurs que j'aime, que je suis allée voir à Las Vegas.
Starting point is 01:03:52 Non, non. Toi, tu es une fan. Oui. Alors, je comprends les gens qui viennent me voir après les spectacles. Et j'ai toute la patience pour leur donner des... Parce que tu es comme ça aussi. Je suis comme ça. je les comprends.
Starting point is 01:04:05 Ça te fait du bien. Oui, oui. Parce que j'aime aussi qu'ils me disent « Ah ben, vous m'avez tellement aidée à telle époque quand vous chantiez telle chanson. » Ils me mettent des dates précises. Je sais en quelle année j'ai fait telle chanson, telle autre chanson, telle autre chanson.
Starting point is 01:04:22 Et là, ça, ça m'a aidée parce que j'écoutais ça, j'avais une peine d'amour où là, j'écoutais cette chanson, telle autre chanson, telle autre chanson. Et là, ça, ça m'a aidée parce que j'écoutais ça, j'avais une peine d'amour où là, j'écoutais cette chanson-là. Puis quand vous chantez la chanson de votre père, mon père aussi, il jouait du violon, pas comme votre père, mais il jouait du violon. Puis quand vous chantez ça, ça me rappelle telle chose, telle chose, telle chose.
Starting point is 01:04:38 C'est les confidences des gens, là. Puis il y a des gens à côté qui attendent pour me parler aussi. Puis Ils me parlent comme si on était tous les deux. Je les regarde et je suis toute ébahie devant tout ce qu'ils me disent. C'est tellement beau cet échange-là parce que tu leur donnes ton histoire.
Starting point is 01:04:54 C'est ça. En échange, ils te donnent la leur. Là, mon histoire, c'est leur histoire. C'est la complicité qu'ils avaient avec leur père aussi. Dans toute ta vie professionnelle, le moment qui t'a marqué, est-ce qu'il y en a un moment où tu te dis que tu en as eu trop
Starting point is 01:05:10 dans ta vie? Il y en a trop. C'est toujours des bons moments. Moi, je vis beaucoup dans le présent, donc je ne m'accroche pas à des belles réussites passées. C'est passé, c'est passé. Chaque jour de l'an, il faut recommencer
Starting point is 01:05:23 notre histoire. Mais de quoi tu es le plus fier? Tu as dit que c'est ta relation avec le public, dans le fond. Oui, c'est ça. C'est ça que tu retiens au fil des années. Et ça, c'est toujours au moment présent. Ma relation avec le public
Starting point is 01:05:40 n'est pas dans le passé. J'ai des belles images, tu sais, ou des gros, gros shows où il y avait 15 000 personnes, là. Je me rappelle à Jonquière, un soir d'été éblouissant comme température,
Starting point is 01:05:56 et la scène était surélevée et c'était sur la rue principale, mais c'était à perte de vue qu'on m'avait dit qu'il y avait eu, ce soir-là, 15 000 personnes. Ça, c'était à perte de vue, puis on m'avait dit qu'il y avait eu ce soir-là 15 000 personnes. Ça, c'est... Des salles de 15 000 personnes, j'en ai eu moins souvent, là.
Starting point is 01:06:12 Je veux dire... Mais en dehors de ça, c'est toujours le moment présent qui compte. C'est toujours la même dernière question pour tous les invités, Michel. Je peux me servir de mon joker?
Starting point is 01:06:26 Oui, mais celle-là, ça ne te tentera pas de t'en servir. La lampe d'Aladin existe. Quels sont tes trois vœux? Tu ne voudras pas perdre tes vœux? Tu te sers de ton joker? Tu ne peux pas perdre tes vœux? Non, des vœux...
Starting point is 01:06:45 La santé. pour pouvoir partager encore parce que j'ai une belle famille malgré tout je suis enfant unique mais ma famille c'est le public à Clodge mais vraiment le public as-tu encore des rêves? oui
Starting point is 01:07:02 mais mes rêves c'est plutôt d'être bien avec moi-même, d'être encore plus dans la nature qu'avant et de profiter de la vie, ce que je n'ai jamais fait. C'est ça, mon rêve. Donc, ton premier vœu, ta santé. Oui. Ton deuxième.
Starting point is 01:07:23 Profiter. Profiter. Vraiment profiter de la vie. Mais ça veut dire quoi, ça, profiter de la vie mais ça veut dire quoi ça profiter de la vie regarder les fleurs qui poussent, regarder les changements de saison partager des
Starting point is 01:07:36 grands moments avec mes amis personnels avoir du temps pour eux se faire de quoi sans penser à autre chose être pleinement à quelque part. Être libre. Ce soir, ils viennent à la maison.
Starting point is 01:07:52 Il n'y a pas de lendemain. Demain, il faut que je parte à 9h. Non, on profite de chaque instant de maintenant. Ton troisième vœu? Quand je vais partir, je veux que ça se fasse vite.
Starting point is 01:08:13 Je veux que ça se fasse vite. Que ça se fasse vite. Tu ne veux pas être malade? Je veux que ça se fasse vite, comme avec Louvain. Ça s'est fait vite. Est-ce que des fois, quand on parle de l'aide médicale à mourir, est-ce que tu y penses? Oui. Je serais plus portée à vivre avec ça.
Starting point is 01:08:30 Et à planifier la fin? Oui. T'as peur de ça? Ah, énormément. Je manque de maturité là-dessus. Je sais pas quoi. Parce que tu veux pas être dépendante des autres en étant malade? Non, non, non.
Starting point is 01:08:47 Voilà, c'est ça. Pour plusieurs personnes seules, ça fait peur aussi la fin. Qui va prendre soin de nous? Oui. Oui. Alors, on ne souhaite que... On ne peut pas dire que ça se termine rapidement. Ce n'est pas dans le sens où on souhaite que ça va dans ton sens.
Starting point is 01:09:01 On souhaite que ça va dans ton sens. Mais c'est sûr que plus qu'on avance en âge, plus qu'on y pense quand même. Dès qu'on a un petit bobo ou quelque chose. C'est certain. Alors, je te souhaite la plus longue vie possible, Michel Richard.
Starting point is 01:09:17 J'ai passé un bon moment. Je suis contente de ma décision d'être venue te voir. Merci. Tu vois, ça a bien été. Oui, très bien. Il n'y a rien de truqué. Bien, je ne sais pas. Bien, non. Tu m'as le job à abouer.
Starting point is 01:09:28 Mais tu as vu qu'il n'y a rien de méchant dans ces questions-là. Non, non. C'est ça. Tu n'étais pas par rapport à ça. Mais tu vois, les questions étaient quand même dans les rouges quand je parlais de ta relation avec ton père versus à part ton père
Starting point is 01:09:41 qui est l'homme de ta vie. Je pouvais juste poser cette question-là à toi. Tu comprends? C'est dans ce sens-là qu'elle est personnalisée. Je veux dire, on peut au moins t'accorder que tu prépares un petit peu tes choses. Sinon, de toute façon, de faire une entrevue,
Starting point is 01:09:53 parce que sinon, en entrevue, je serais arrivée avec toutes mes questions, tu comprends? Moi, j'en voulais plus de ça. Moi, j'avais envie que la personne choisisse aussi vers quoi elle a envie d'aller, puis qu'elle peut arrêter. Il y a comme quelque chose de... Oui, oui. D'un jeu, c'est le fun, ça. Ça va un peu
Starting point is 01:10:10 partout. On ne savait même pas de quoi on allait parler avant. Non. Tu vois? Puis tu aurais pu piger d'autres questions, puis on serait allés complètement ailleurs. Oui. Donc... Oui, oui. Alors là, tu repars avec ton jeu. Le destin a fait que ça a été ça. Bien, merci beaucoup de ta générosité, Michel-Richard. Merci. C'était... Puis ton chien, on ne l'a même pas entendu. Bien non, bien, il est habitué.ité, Michel-Richard. Merci. C'était ton chien,
Starting point is 01:10:25 on ne l'a même pas entendu. Non, il est habitué. Lui, il est heureux quand il est près de moi. Quand je ne suis pas là, il n'est pas content. Il est heureux. Tout le monde te vient là. Je remercie tout le monde d'avoir été là, d'avoir participé à ce podcast avec Michel-Richard.
Starting point is 01:10:42 Dans les prochaines semaines, on va vous dire qu'est-ce qui s'en vient pour la suite des choses. Mais pour l'instant, je vous dirais, le prochain podcast sera la semaine prochaine. Bye-bye tout le monde.

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