Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #23 Michèle Richard | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: October 9, 2023Pour le vingt-troisième épisode, je reçois une artiste que j’ai l’impression de connaître depuis toujours car sa musique jouait dans ma maison dès mon plus jeune âge : Michèle Richard. �...�━━━━━━━━━━ Soyez les premiers à connaître mes projets à venir en inscrivant votre courriel au https://marieclaude.com Retrouvez le podcast « Ouvre ton jeu » sur les principales plateformes d'écoute en ligne : https://marieclaude.com/liens Pour voir l'entrevue sur YouTube : https://youtu.be/H9G4YAuRcZg ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
L'homme de ma vie, c'était mon père.
C'est le seul.
Et je l'ai cherché partout, à travers mes amoureux.
Quand un amoureux avait une qualité qui était propre à mon père,
il était gagnant, cet amoureux-là.
C'était lui.
Mais est-ce que...
Je vais te poser une question comme si tu étais psycho 101.
Oui.
Est-ce que c'est sain de rechercher son père dans ses amoureux?
Je ne pense pas.
Mais moi, c'était ça.
Qu'est-ce qui a fait tant...
Qu'est-ce qui s'est passé avec ton père pour que...
Qu'est-ce qui avait tant pour que tu l'aimes à ce point-là?
Parce qu'il y avait des défauts, mon père.
Mais pour moi, ça ne comptait pas.
C'est-à-dire que j'étais la femme de sa vie aussi.
Bonjour tout le monde.
Aujourd'hui, on reçoit une femme que je connais, j'ai l'impression, depuis toujours.
Parce que chez moi, quand j'étais petite, je l'écoutais déjà.
On avait tous ses albums.
Le samedi matin, on mettait ça dans le stéréo, on faisait le ménage.
Le soir, on dansait sur ses tounes.
Ma mère les connaissait par cœur, les chantait à toute tête.
J'ai l'impression qu'elle fait partie un peu de ma vie.
Alors, je vous présente Michel Richard. Bienvenue, Michel.
Bonjour.
C'est vrai, Michel, tu as tout le temps été dans mon paysage culturel québécois depuis
toujours.
C'est ce que les gens me disent et c'est ce qui m'attache au public. C'est ça qui
m'attache au public. C'est qu'on a grandi ensemble, on a évolué ensemble et on se retrouve toujours.
Ça, c'est merveilleux.
Quand tu te promènes aujourd'hui, qu'est-ce que les gens
disent encore?
Je suis contente de vous voir
en personne.
Mon Dieu, on pensait pas que vous étiez comme ça.
Mon Dieu, mais
c'est toujours
la même chose.
Qu'est-ce que ça te fait encore?
– Comment ils pensaient que j'étais?
Je ne sais pas.
– Mais d'être reconnue,
que les gens, j'imagine, partagent des souvenirs
aussi par rapport à toi.
– Et puis, ils ont des
histoires de vie
par rapport aux chansons
ou les années
auxquelles j'ai participé à ces chansons-là.
Je veux dire, moi, je sais à peu près les années.
Si on commence en début, tout début,
on commence fin 50, les années 50, 59-60.
Ce sont mes premiers disques.
Alors, jusqu'à...
Je ne vais pas arrêter de faire des disques. Alors, jusqu'à... Je n'ai pas arrêté de faire des disques, mais
les grosses productions se sont faites
il y a 12 ans à peu près, les dernières
grosses productions. Donc, ça fait une grande
partie de vie, ça, tu sais. C'est 40 ans, 50 ans
de disques, de télévision,
de toutes sortes de choses.
Puis à quel endroit tu trouves ton anonymat?
Est-ce que ça, c'est important d'aller dans des lieux où...
Je n'en ai pas d'anonymat, mais je ne cherche pas ça.
Je serais très malheureuse.
Je l'ai en voyage.
Je l'ai quand je rentre chez moi.
Maintenant, je vis tout près de l'eau, dans la nature,
avec mon amour de chien et mon amour de chat.
Et je suis bien dans l'anonymat,
sur le bord de l'eau,
un petit lac privé, quelque part.
Pas loin.
– T'es bien quand t'es là.
– Ah, je suis bien quand je suis là.
Mais je suis bien sur la rue aussi.
Ça fait partie de ma vie.
– Mais l'eau, ça te calme?
Ah oui, beaucoup, beaucoup.
Mais tous ceux qui vivent au bord de l'eau le disent.
Non, c'est exceptionnel.
Non, ça, c'est exceptionnel.
Ça te fait du bien?
Ah oui, oui.
C'est magnifique.
Les changements de décors, les couleurs, tout ça.
Mais vivre dans le public, ça ne me dérange pas non plus.
Je veux dire, aller au bureau de poste,
aller me promener dans mon village,
aller à la banque, faire mes affaires au métro.
Les gens viennent me parler.
J'ai toujours aimé ça.
J'aime encore ça.
Je veux dire, j'ai grandi comme ça.
Je me rappelle, j'allais à l'école.
J'étais toute petite, là.
En 1957-58.
Et puis, je sautais, je traversais la rue
avec mon sac d'école.
Puis les gens dans les voitures, ils disaient,
car, car, car, car, car, c'est la fille à tout blanc.
Hé, j'étais pas vieille,
58, là.
J'avais 12 ans.
C'est ça, 12 ans.
Fait que c'était déjà comme ça.
Bien oui, c'était déjà comme ça.
J'ai commencé à chanter avec mon père professionnellement
alors j'ai 10 ans.
J'ai jamais rien fait d'autre. J'ai commencé à chanter avec mon père professionnellement à l'âge de 10 ans. J'ai jamais rien fait d'autre.
J'ai jamais arrêté.
Donc, être...
C'est accepter ça de vivre avec le public,
avec les bons et les mauvais côtés.
C'est pas grave.
C'est comme ça.
Est-ce que t'es prête à ouvrir ton jeu?
Oui. Mais j'ai une question à te poser.
Vas-y donc.
C'est toi qui poses les questions.
Mais bon, moi, j'ai accepté de faire cette entrevue-là
parce que c'était un jeu.
Moi, j'adore le tarot, j'adore les cartes,
j'adore la graphologie,
j'adore la cartomancie, tout ça.
Mais les questions qui sont derrière,
est-ce que c'est des questions
qui sont renouvelées à chaque invité?
Oui.
Ah, c'est plus juste, ça.
Moi, je pensais que c'était les mêmes questions
pour tout le monde. On brasse
et puis on sort les questions.
Non, non, non, il y a des couleurs. Tu ne peux pas les mélanger.
Je ne peux pas les mélanger.
Tu aimes les jeux, tu aimes les règles. Ah ben il y a des couleurs. Tu ne peux pas les mélanger. Je ne peux pas les mélanger. Non, tu aimes les jeux, tu aimes les règles.
Ah bien oui, mais les couleurs.
Moi, je pensais que...
Je peux-tu mélanger juste le vert?
Oui, oui.
Tu prends les...
Mettons, tu prends les vertes.
Quelle est la première que je dois sortir?
Les vertes.
Bon, alors, je prends les vertes.
Là, tu les mélanges.
Et je les mélange.
Oui, puis tu m'en donnes quatre.
Tu vas voir, celles-là,
tu pourrais les poser à tes invités, les vertes, c'est sûr.
C'est les autres que...
Bien, tu vas voir, parce que forcément,
on monte dans...
On va de plus en plus vers toi.
Mais tu vois, comme il y en a une qu'on a mise au féminin,
tu vas voir, regarde. Quelle est ta définition du mot?
Tu vas en choisir une dans ces questions-là,
puis j'en choisis une. Alors, je te les lis.
Tu choisis à quelle tu veux répondre.
On n'a pas besoin. J'en ai quatre.
On n'est pas besoin. Donc, les quatre qui sont
sorties, t'en choisis une.
Quelle est ta définition du mot liberté?
Quelle est ta relation avec
l'argent? Quel type
d'amoureuse es-tu?
Le trait de caractère sur lequel tu as dû
travailler. Donc, toi, tu pourrais les poser à tes
invités, ces questions-là, sont générales.
Oui.
Alors, laquelle t'ais envie de répondre?
La liberté, ton rapport avec l'argent,
quel type d'amoureuse es-tu
et le trait de caractère sur lequel tu as du travail?
Le rapport avec l'argent.
Ah bon, mais on y va avec celle-là.
Alors, quel est ton rapport avec l'argent?
Mon rapport avec l'argent remonte à très, très, très, très loin
parce que je suis féunique.
Et mes parents, je n'ai pas grandi dans l'opulence.
Mais j'ai été très choyée par mes parents,
beaucoup, beaucoup protégée et très enveloppée.
Et très jeune, mon père m'a appris à gagner des sous.
Donc, à respecter ça.
Je les ai vus faire et j'ai fait la même chose.
Mais tes parents, ce n'étaient pas des dépensiers?
Non, pas du tout.
C'est ça, c'est des gens qui faisaient attention à leurs économies, à leurs sous.
Surtout, on parle de l'époque des années après-guerre, tout de suite après la guerre.
Donc, non, ce n'était pas des dépensiers.
Puis, ils n'avaient pas les moyens de dépenser.
– Je comprends, je comprends.
– Mais quand j'étais plus jeune,
je me souviens d'une grande leçon de vie de papa.
Il me disait, mon papi, ramasse ton argent pour tes...
Il me disait ça, j'avais 15, 18 ans.
Puis déjà, je gagnais des sous.
– Mais toi, tu faisais des sous, c'est ça? – Oui, très jeune, 18 ans. Puis déjà, je gagnais des sous. – Mais toi, tu faisais des sous, c'est ça?
– Très jeune, très jeune.
«Ramasse ton argent pour les vieux jours, mon papi.
Ramasse ton argent pour les apocottes.
Premièrement, ramasse ton argent pour les vieux jours. »
Je voyais ça tellement loin.
Tellement loin, mes vieux jours.
Tellement loin quand t'as 15 ans, 18 ans.
«Ramasse ton argent pour les apocottes.»
Parce que mon père ne parlait pas anglais.
Apocotte, ça voulait dire uppercut.
Un uppercut, c'est quand quelqu'un
te fait ça, puis que tu tombes
sur le dos, puis tu...
Donc, pour les coups durs.
Les coups durs.
Puis quand tu as 15 ans, puis 20 ans,
tu penses que ça t'arrivera jamais, les coups durs.
Alors que ça arrive à tout le monde, les coups durs.
Mais oui.
Mais je me souviens de ça.
Et il avait raison.
Et oui, j'ai ramassé mon argent pour les vieux jours.
Et je l'ai tellement écouté
que je suis rendu à mes vieux jours depuis fort longtemps.
Puis c'est malgré moi,
je continue toujours à faire attention à mes sous.
Parce que j'ai été levée comme ça, c'est tout.
Mais ça veut dire quoi dans ton quotidien, par exemple?
Quand tu vas à l'épicerie, est-ce que tu fais attention?
Est-ce que tu fais attention?
Non, je ne sais pas le prix des aliments.
OK.
Non.
Mais, je veux dire, je garde mes choses.
Je garde mes meubles longtemps.
Je garde mes vêtements longtemps.
Non, je...
Est-ce que tu as fait des folies?
Ah bien oui, c'est sûr que j'en ai fait.
En 50, 60 ans, je peux vous dire.
Il y a un moment donné, des fois, tu as osé.
Est-ce que tu pensais à ton père pendant que tu faisais des folies?
Non, non, non.
Tu ne te disais pas ce qu'il allait penser de ça?
Non, non, non, parce que j'avais toujours une façon
de le charmer et de l'amener à moi.
Non, mais je me souviens de cette phrase-là.
Ma mère, elle, ça ne la dérangeait pas
que je dépense mon argent pour mon métier.
Alors, ça a tout le temps été ma façon à moi de me déculpabiliser. C'était pour mon métier. Alors, ça a tout le temps été ma façon à moi de me
déculpabiliser. C'était pour mon
métier. Mais dans le fond, c'était
pour moi aussi, là. Que ce soit
maquillage, coiffure,
vêtements, répétition,
chansons,
achats de musique.
C'était toujours pour mon
métier. Mais c'est juste
ça que j'aimais. Donc,
j'avais pas de culpabilité.
Est-ce que t'en as manqué dans ta vie, de l'argent?
Non.
Mais j'ai un autre gros défaut.
Je ne sais pas si elle est dans une des questions.
C'est que je souffre d'insécurité d'une façon maladive.
J'en ai pas manqué d'argent, jamais.
Merci mon Dieu. Est-ce que c'est rare les gens qui peuvent dire ça?
Oui.
Peu de gens en ont jamais manqué dans la vie.
Mais je n'en ai pas manqué parce que la santé m'a permis de toujours travailler.
Et de deux, il y a eu des ha, et de un.
Et de deux,
il y a eu des hauts et des bas,
il y a eu des années fastes et puis des années plus creuses,
mais j'avais toujours un peu de sous
pour continuer durant les années creuses.
Mais c'est l'insécurité.
Et ça, je sais aujourd'hui
que même si tu as plus d'argent, je souffre autant d'insécur sais aujourd'hui que même si tu as plus d'argent,
je souffre autant d'insécurité aujourd'hui qu'à mon premier jour.
C'est une maladie, ça.
Comment ça se manifeste?
J'ai toujours peur.
Peur de manquer.
Peur de manquer d'amour, peur de manquer de sous,
peur de manquer de travail dans ma vie.
Puis quand on est à la pige,
comme je l'ai été toute ma vie,
j'ai tout le temps eu peur.
Parce que tu ne sais jamais ce qui t'attend.
D'une année à l'autre.
Mon problème était toujours que le 1er de l'an,
au matin de chaque année,
on recommence à zéro.
On ne sait jamais
ce qui va nous arriver.
C'est un métier tellement
insécurisant. Alors, j'ai choisi
le hasard
à faire ça, un métier qui était
insécurisant.
Et comment tu ressens
ton insécurité? C'est physique?
Ça prend beaucoup de place dans ta tête?
Oui, ça prend toute la place.
D'ailleurs, à cause de ça,
c'est pour ça que j'ai
répété autant, que j'ai répété
autant, que j'ai travaillé autant.
Ça m'a tenue.
Alors, mon insécurité
m'a rendue malade,
mais ça m'a tenue
à travailler,
à me renouveler,
à essayer d'avancer,
d'être meilleure dans tout. C'est l'insécurité
qui m'a tenue.
Est-ce que cette insécurité qui m'a tenue.
Est-ce que cette insécurité-là a été difficile pour tes partenaires de vie
au quotidien?
Je pense que oui.
Je pense que oui.
Mais je ne me posais pas la question.
Je ne me posais pas la question.
Tu es trop puissant en moi.
Je ne me posais pas la question.
J'ai été prête à faire beaucoup de Tu es trop puissant en moi. Ne me posez pas la question.
J'ai été prête à faire beaucoup de sacrifices pour m'adapter et être mieux par rapport à mon métier.
Pas leur faire subir ça,
mais l'insécurité, je n'ai pas essayé de m'adapter.
C'était là, c'est encore là,
puis je vais toujours être comme ça.
À quel moment dans ta vie
tu ne la ressens pas, cette insécurité-là?
Quand je suis seule,
c'est un point, ça.
Quand je suis seule, avec mes animaux,
chez moi, j'ai moins d'insécurité.
T'es en contrôle aussi?
Non.
C'est pas le contrôle.
T'es juste bien.
Je suis juste bien, très bien.
Ça, ça doit te faire du bien d'être dans cet état-là
parce que l'insécurité, c'est quand même quelque chose
d'exigeant physiquement.
Mais je monte sur la scène.
C'est l'insécurité totale avant un spectacle. Mais une fois que t'es sur la scène, c'est la sécurité totale.
Avant un spectacle... Mais une fois que tu es sur la scène...
C'est mieux parce que j'ai la réaction immédiate.
C'est drôle, parce que...
Tu n'es pas la première qui me dit ça.
À quel point c'est insécurisant, la scène,
et en même temps, ça a été ta vie, la scène.
C'est ça, c'est là que j'aime le plus être.
Parce que j'ai la réaction tout de suite.
Alors d'un côté, c'est insécurisant.
Et ce besoin de sentir l'amour.
Oui, mais en arrivant sur scène,
puis de les voir ravis, puis moi aussi contente.
Bien, c'est contradictoire, mais c'est fabuleux aussi.
J'aimerais t'entendre sur une question.
Quelle est ta définition du mot
liberté?
J'ai été très libre.
Mes parents m'ont
laissée libre.
Libre de choisir
le métier. C'était plus facile
avec mon père, où il y avait des musiciens
dans le sous-sol, puis tout le monde répétait
à chaque semaine, puis il y avait des chanteurs, des chanteuses
qui venaient puis
je pouvais aller les écouter
travailler
alors, mais j'étais libre
de faire ce métier, ils m'ont pas forcé
à faire ce métier-là
Mais est-ce que t'as vieilli plus vite, c'est-à-dire que
la jeune fille que t'étais est devenue une jeune
femme rapidement?
Tout de suite, tout de suite, tout de suite.
Je n'ai pas été jeune fille.
J'ai été enfant à femme.
Le petit bout dans le milieu, je ne sais pas.
Le petit bout super important dans une vie.
C'est un peu important pour moi.
Tu ne t'en rendais pas compte non plus?
Non, je ne m'en rendais pas compte.
C'est de faire mes études.
Je n'ai pas été loin quand même.
Mais anglais, français, sténodactylo.
Ah oui!
60 mois à la minute.
Ben oui, puis toi, tu as appris l'anglais rapidement dans ta vie?
Oui, mais en vivant à Sherbrooke,
il y avait beaucoup de gens qui parlaient anglais.
C'était plus facile pour moi.
Mais oui, écrire, écrire, que ce soit en français ouient anglais, mais c'était plus facile pour moi, mais oui,
écrire,
écrire, que ce soit en français ou en anglais, c'était ça
qui était primordial pour moi.
Aurais-tu aimé ça, faire une carrière aux États-Unis?
Je pensais pas à ça à ce moment-là.
Puis plus tard,
j'étais trop choyée.
C'était horrible, hein? J'étais trop choyée.
Je faisais les festivals d'été,
mais pendant des années,
pas juste des petites périodes,
des années, 10-15 ans d'affilée,
j'ai fait les festivals
dans toutes les grandes villes du Québec
et puis les villages aussi.
Alors, j'ai commencé à chanter avec mon père
à l'âge de 10 ans,
avec les musiciens qui nous suivaient.
Puis, je n'avais pas de plan
de carrière, j'en ai jamais eu.
Mais,
c'était pas d'aller aux États-Unis.
Ça aurait été plus facile en France,
mais à l'époque, dans les années
70-80,
les chanteurs
et les chanteuses n'allaient pas beaucoup en France.
Non, mais non, non, c'est arrivé plus tard. Puis, maintenant, aujourd'hui, les chanteurs et les chanteuses n'allaient pas beaucoup en France. Non, mais non, c'est arrivé plus tard.
Maintenant, aujourd'hui, les chanteuses
sont musiciennes.
Elles jouent du piano, de la guitare
et tout ça. Moi, j'ai appris le piano classique.
Je lis ma musique
parfaitement et
j'ai appris pendant 7-8 ans
avec les sœurs, les religieuses.
Et puis,
je ne m'accompagne pas sur scène. Je l'ai faitieuses. Et puis, je ne m'accompagne pas
sur scène. Je l'ai fait une fois ou deux, mais
je ne m'accompagne pas sur scène parce que
tout le temps où j'ai
travaillé beaucoup, beaucoup, beaucoup,
c'était de performer, mais
pas avec un instrument.
Un instrument m'empêchait de performer,
m'empêchait de danser avec des danseurs.
J'ai bougé, je veux dire.
Tu as eu longtemps des danseurs. Tu Parce que toi, t'as bougé, je veux dire. T'as eu longtemps des danseurs.
T'avais tes costumes aussi.
– Dans des revues,
on ne garde pas toujours le même costume.
Mais si on va chanter en récital,
on garde le même costume
parce que si tu vas derrière pour te changer,
même si tu le fais d'une façon
très rapide, il reste que qu'est-ce qui se passe
en avant pendant que tu es en arrière.
– Mais ça, c'est quelque chose que tu as aimé, toi.
Ben oui, des shows
à l'américaine, comme
à Las Vegas, Cher faisait ça
et puis
les Américains faisaient ça bien avant
nous, mais moi,
j'étais dans mon élément comme ça.
C'est pour ça que tu t'es sentie libre, tu es allée là où tu voulais aller.
Oui, oui, oui.
Je me souviens que George Rich,
qui était directeur à Las Vegas
de deux gros hôtels,
le Sands et le...
Je ne sais plus, en tout cas, ce n'est pas important.
Il est venu à Montréal monter des revues
au CAF CONS de l'hôtel Champlain.
Et moi, c'est là que je voulais aller.
Je suis allée là.
J'ai fait quatre revues différentes
de six mois chacune.
Moi, je me souviens de tes campagnes de publicité.
C'était partout, ça, quand t'étais...
Oui, et ça, j'avais pas
d'obligation
de faire de la publicité.
Mais au moment que...
Pour avoir beaucoup de monde...
Non, mais ça se parlait.
Il fallait que
j'aille sur scène
à la télévision
avec des extraits de chansons
que je faisais avec des danseurs
et là les réalisateurs ils m'engageaient
pour faire ça
t'as aimé ça faire ça?
là j'étais à mon mieux
6 mois chacune
donc maintenant on appelle ça
une résidence.
Mais une résidence, j'ai fait ça, j'ai commencé
à faire ça en 1978,
des résidences
à l'Hôtel Champlain, pendant,
jusqu'en 1985.
Quatre revues différentes, plus un mois
à tous les jours, intense de répétition
chaque revue.
Douze
shows par semaine.
13 changements de costumes
par show.
T'es en forme en Moses.
C'était tout un show. Est-ce que tu faisais
de l'argent aussi à ce moment-là?
Parce que c'est devenu tellement plus difficile maintenant
pour les artistes.
C'était une grande époque.
Par contre, c'est un choix que j'ai voulu faire.
De toute façon, l'argent n'a jamais mené mes choix de vie.
Mais aller chanter au CAFCONS, 12 spectacles par semaine,
si on met ça au prorata,
c'était moins payant que de partir
puis m'en aller à Matane faire un concert
de deux heures de temps avec cinq, six musiciens.
C'est sûr que c'était
bien plus payant d'aller à Matane.
Je les ai faits aussi,
tout ça. Mais j'aimais mieux
être à Montréal, faire deux shows par soir,
trois shows le samedi.
Comment tu te sens, mettons, à ce moment-là,
comment tu te sentais sur la scène quand t'arrivais
au CAF CONS, puis tu savais que...
C'est une machine, c'est une machine.
Et puis avec
10-12 danseurs plus jeunes que moi,
parce que j'avais,
quand j'ai commencé à y aller,
j'avais 30 ans.
Et les danseurs étaient plus jeunes
que moi, donc
j'étais en forme et
ma passion, c'était
de lever la jambe aussi auquel les filles.
Mais je me sentais « one of the boys ».
Ah non, non, j'adorais ça, j'adorais ça.
Oui, puis tu avais aussi beaucoup d'attention.
Tu étais le centre de tout ça.
Ce qui était important pour moi, c'est d'avoir la santé pour le faire.
Parce que six mois de temps, j'avais le dimanche de congé
et je me souviens que j'avais des rendez-vous
avec mes amis pour aller souper,
soit chez eux ou à guerre ou au restaurant.
Des rendez-vous pris d'avance
de un mois d'avance.
Ah ben, je ne peux pas y aller dimanche prochain
parce que je m'en vais à telle place.
Il fallait que tu te protèges.
J'avais des promesses
de rendez-vous pour le dimanche.
Un mois à l'avance.
C'était ta seule journée.
C'était ma seule journée.
Alors, j'avais mon agenda un mois à l'avance.
De quoi tu es plus fière dans ta carrière quand tu penses à ça?
De l'amour du public.
Ah oui.
Ça, ça ne s'achète pas.
Et ça, ça se mérite et ça se travaille aussi.
C'est de ça que je suis le plus fière.
L'amour du public.
Même aujourd'hui,
je veux dire, moi, je fais partie
de... Ils sont dans mon cœur
puis je suis dans le leur. C'est tout.
Fait que je ne discute pas
ceux qui m'aiment ou ceux
qui ne m'aiment pas. Je parle du public
en général. Et puis, je visiment pas. Je parle du public en général.
Oui.
Et puis, je vis avec ça.
Je suis bien avec ça.
Tu es bien avec ça.
Oui, je suis bien avec le public.
Est-ce que tu es prête à passer au niveau jaune?
Oui, oui, oui.
Alors, tu vas l'épiger.
Même service, tu peux les brasser comme tu veux.
Même si on dit qu'une carrière publique,
que ce soit dans la politique ou chez les artistes,
il y a des inconvénients, je le sais.
Et ça ne me dérange pas.
Aujourd'hui, avec le recul,
je vous dis que je suis bien avec le public, moi.
Et je dors bien avec ça.
Tu m'en donnes trois, Michel, dans ce point.
Trois, mais il n'y en a pas beaucoup, là.
Non, il y en a moins, encore.
Un, deux, trois, quatre.
Il y en a six.
Il y en a moins, là.
Faut-tu que je les mélange?
Tu me les donnes comme tu veux.
Bon, mais là, je n'ai pas peur de ceux-là.
J'ai peur des bleus et des rouges.
Non, mais peut-être qu'ils mangent ça.
Tu verras.
Mais on n'est pas là pour te faire peur, par exemple.
Tu te tentes Joker qui n'est pas loin.
Ah, c'est vrai.
Ils l'ont oublié, celui-là.
Oui, je sais.
Les gens l'oublient, mais il est là.
C'est correct.
Bon, bien là, je ne sais pas.
Parce qu'ils se brassent mal.
Il faudrait que vous fassiez un jeu plus petit pour faire... Tu m'en donnes trois. Ah, trois. correct. Bon, bien là, je ne sais pas. Parce qu'ils se brassent mal. Il faudrait que vous fassiez un jeu plus petit pour faire...
Tu m'en donnes trois.
Ah, trois.
OK.
Bon.
Faut-il piger de la main gauche?
Ça, je ne connais pas assez ça.
Je pense qu'il faudrait que je m'aille fort.
C'est bien important de piger de la main gauche.
OK.
Ça, j'ai donné la première.
La main du cœur, dans le fond.
Oui.
OK.
Bon.
La deuxième
est le 5e. Bon, la
deuxième est là.
Puis la troisième, celle du dessus.
Bon, voilà. OK. Alors, c'est le même.
Il y en a trois. Tu en choisis une et j'en choisis
une. Alors, première question.
Quels sont les aspects
les plus difficiles de ton métier?
Qu'aurais-tu envie de dire
à la petite Michelle?
As-tu eu des peines d'amitié?
La première, c'est?
Quels sont les aspects les plus difficiles de ton métier?
Bien, c'est de vivre ma vie privée devant le public
à chaque heure du jour et de l'année.
Avec tous les sacrifices ou les hauts et les bas qu'on vit,
c'est ça qui est le plus difficile.
Parce qu'on a toujours tout de suite ta vie.
Bien, c'est ça.
Puis c'est toujours incontrôlable et incontrôlé
et c'est toujours amplifié.
Tu as quand même vécu
des choses difficiles.
Face au public.
Ben oui.
C'est-à-dire que publiquement.
Publiquement, je veux dire,
quand on regarde ta vie, parce qu'en même temps,
si on regardait toutes nos vies,
on ne voudrait pas que tout soit public non plus.
Et dans ton cas, c'était ça aussi.
C'est accepté maintenant et puis on vit avec ça.
C'est tout.
Tu aurais changé de quoi dans tes relations
si ça n'avait pas été aussi public?
J'aurais été moins généreuse face à la presse.
Tu as été...
J'ai été très généreuse avec eux.
Dans quel sens?
C'est-à-dire que je n'ai jamais refusé d'entrevue,
j'ai jamais refusé d'être là,
peu importe les conditions.
J'ai accepté de vivre avec eux.
Et puis, c'était pas nécessaire.
Est-ce que t'avais l'impression à ce moment-là que tu devais le faire? Est-ce que tu savais que c'était pas nécessaire. Est-ce que t'avais l'impression à ce moment-là
que tu devais le faire?
Est-ce que tu savais que c'était pas nécessaire?
Non. Non. Parce que
je me rappelle, j'avais
10 ans
et à Sherbrooke,
mes parents ont eu un téléphone
de la...
du journal La Tribune.
C'est comme la presse à Montréal.
Et ils voulaient venir faire une grande entrevue avec moi.
Et ils ont dit oui, évidemment,
qu'on était très fiers de ça.
Moi, j'étais fière de ça.
Je commençais à chanter.
Alors, ils sont venus me photographier
avec ma poupée dans les bras,
mon petit oiseau qui était sur le bord de mon épaule, qui me donnait des becs, des chansons sur le piano, avec le nounours en peluche.
Ma mère avait déjà fait une petite mise en scène qui était là.
Et j'ai fait l'entrevue et j'ai eu la première page de la presse, évidemment.
Et quand tu ouvres la porte,
c'est impossible de la refermer après.
On ne peut pas la refermer après.
Moi, je n'ai pas pu.
J'ai ouvert la porte inconsciemment,
c'est-à-dire mes parents ont ouvert la porte.
Mais mes parents ne savaient pas
que j'étais pour faire ce fichu métier
pendant 67 ans.
Alors, ils n'ont pas fait ça pour mal faire.
Puis, faire un article dans la revue La Tribune,
c'est formidable.
Le photographe est venu à la maison
et puis les photos étaient très chouettes.
C'était bien le fun.
Mais on ne savait pas que je pourrais être prise avec ça
toute ma vie.
Ça, ils ne m'ont pas forcé et je ne me suis pas forcé non plus
c'est à mon destin
moi c'est à mon destin
est-ce qu'il y a des moments où tu as trouvé ça dur?
ah ben oui c'est sûr
parce que quand on tombe amoureux de quelqu'un
on est toujours très heureux
puis on est content puis ça ne nous dérange pas
de présenter
notre amoureux au public
et de faire des photos
et de
leur dire, oui,
je suis amoureuse et c'est merveilleux.
Mais quand ça ne va plus,
les photos sont là.
Ils ont les photos en filière.
Alors qu'ils savent forcément qu'à un moment donné, ça ne va plus, les photos sont là, ils ont les photos en filière, alors
ils savent forcément qu'à un moment donné,
ça ne va
plus avec notre amoureux, donc ils
reprennent les mêmes photos, mais là,
ils font les textes à leur façon
sans nous le demander,
et c'est là qu'on a de la peine, parce que
quand ça brise un couple,
que ce soit pour le meilleur ou
pour le pire, il reste qu'on n'a pas le goût d'en parler, et que ce soit pour le meilleur ou pour le pire,
il reste qu'on n'a pas le goût d'en parler et que ce soit rapporté dans les journaux
avec toutes sortes de...
Mais en même temps, ça devait être une grande pression
pour les hommes qui ont partagé ta vie aussi.
Ça le devenait.
Ah, le premier reportage, ils ne le savaient pas.
Ah oui, ils trouvaient ça qui autre.
Puis la famille des partenaires
qui ont été avec moi trouvait ça bien cute aussi.
Mais
deux ans plus tard,
il ne trouvait plus ça cute
parce que ça avait des récupérations
sur eux, leur travail, leurs affaires.
Ah!
T'as tel beau frère, Michel-Richard.
Ah oui! Comment est-ce qu'elle est?
C'est infini.
– T'en as fait vendre des journaux, en tout cas, puis des magazines.
– Ça, c'est pas tout le monde qui vend de la même façon.
Ça, c'est pas nous qui décidons.
Ça se fait tout seul.
Ça fait partie d'un aura.
– On savait que si, surtout à une époque...
Oui, oui, que c'était bien important.
Ça allait se vendre.
Oui, mais les directeurs de revues
ou de journaux,
ils gagnaient leur vie.
Ils avaient des patrons
avec des obligations à rencontrer.
Donc, ils allaient beaucoup plus chercher
des gens qui étaient des gros vendeurs
que des gens qui ne vendaient pas.
Mais ça, on ne peut pas décider ça
d'être un bon vendeur de journaux.
Non, mais c'est parce que,
disons que tu en as offert beaucoup,
comme tu dis tantôt.
J'ai été trop généreuse.
Tu étais très généreuse.
Donc, tu en as mis beaucoup sur le plateau.
Les gens pouvaient piger dans ta vie.
Je ne me suis pas préoccupée des conséquences.
Tu ne t'es pas protégée.
Jamais.
Que je sois encore vivante
et contente
de faire toujours le même métier,
ça tient du miracle.
Je ne me suis jamais protégée
de rien.
Dans les temps, tu as eu mal aussi.
Oui, je suis passée à travers.
Ça prend une très grosse santé.
Ça prend un bon moral.
Ça prend un certain équilibre.
Ça prend beaucoup de choses.
As-tu eu peur à un moment donné
de perdre cet équilibre-là?
J'ai tellement été bien enveloppée,
bien élevée.
La seule chose dont j'étais contente, c'est que quand il y avait vraiment des titres flamboyants ou scandaleux, c'est que j'étais contente que ma mère et mon père est décédé j'avais 35 ans
donc
ils en ont vu des articles
négatifs
mais ils ont vu bien des articles positifs aussi
et toute ma vie
mais des grosses choses qui étaient
blessantes
par rapport à ma vie
ou autour de moi.
Ils n'ont pas vu ça.
Donc, moi, ça me rassurait.
Tu n'avais pas tes parents,
tu n'as pas de frère, tu n'as pas de soeur, tu es enfant unique.
À qui, toi, tu as eu peur de faire
de la peine dans ta vie?
À mes parents.
À quand ils étaient là?
Mais ils ne sont plus là.
Mais c'est ça que je me demande. Une fois qu'ils ne sont plus là...
J'avais plus peur.
Donc, ça débloque quelque chose.
Ça me faisait de la peine à moi,
mais moi, j'étais capable d'encaisser.
Ça te rassurait de ne pas avoir...
Tu n'avais plus à les protéger.
J'avais plus à les protéger.
Donc, si c'était à faire aujourd'hui,
tu se refermerais peut-être
à certains moments de ta vie.
Ah bien oui.
Bien, j'essaierais.
J'essaierais
de me protéger d'une certaine façon.
Mais je ne l'ai pas faite.
Je ne l'ai pas faite.
Oui, c'est ça, parce que ça allait au-delà de ta carrière
de chanteuse. Alors merci.
Je vais te poser une autre question.
Qu'aurais-tu envie de dire à la petite Michelle
avec ce que tu sais aujourd'hui?
Moi, je suis choyée.
J'ai toujours fait ce que j'ai voulu.
C'était ce métier-là.
Parce que je le connaissais,
parce que ça a grandi avec moi.
À l'âge de 12 ans,
je ne me mettais pas sur le dos les responsabilités
que je me suis mises plus tard.
Donc, j'ai tout le temps
fait ce que j'ai voulu.
Et même aujourd'hui,
si je n'y trouve pas un intérêt
particulier,
je ne vais pas le faire, le show.
Mais est-ce qu'à la petite Michèle,
tu n'aurais pas envie de lui dire de s'amuser?
As-tu l'impression qu'elle a vieilli trop vite?
Bien, c'est comme ça que je me suis amusée.
Mais je me suis amusée.
J'ai fait le tour du monde.
J'ai voyagé.
J'ai eu de belles vies.
Le temps que ça a marché avec mes amours,
j'ai eu une vie passionnante.
À quel âge as-tu eu ton premier chum, toi?
À l'âge de 16 ans.
Parce que là, il me semble que les gars devaient être attirés vers toi.
Ils étaient trop gênés.
Ça, ça m'a protégée.
Je suis allée patiner
deux, trois fois.
Mais j'avais de la misère à avoir un amoureux.
Parce que les week-ends, j'étais avec mon père.
J'allais chanter avec mon père.
Donc, mon père, lui, me protégeait.
C'est-à-dire que je faisais mes devoirs derrière le décor et tout ça.
Et puis, j'allais chanter à 10 heures, précise.
À 10 heures et quart, il y avait une intermission.
Puis, je rechantais après l'intermission.
Mais j'étais protégée.
Je n'avais pas le temps
de sortir avec les garçons. Mon premier amoureux a été mon premier amoureux, pour de vrai.
Ah, OK, toi, t'as pas eu comme de petits amours, mais non, t'as jamais rien fait de petit,
je sais pas pourquoi j'utilise le mot petit quand je parle de toi, t'as toujours fait
en grand, donc t'es tombée en amour, tout de suite. Est-ce qu'il avait le même âge que toi?
Il avait deux ans de plus que moi.
OK.
Mais c'était mon producteur de disques.
Il a été mon producteur de disques
pendant un bout de temps.
Et c'est sûr que je suis tombée amoureuse de lui
parce qu'on parlait de show business,
on parlait de disques,
puis on choisissait des chansons,
puis on faisait...
Je réglais l'univers entier.
Quel type d'amoureuse
t'as été tout au long de ta vie?
Moi, je suis très passionnée.
Je suis...
fidèle.
Et...
Je...
J'ai toujours mis mes hommes
sur un piédestal.
Alors... Est-ce que tes hommes t'ont mis sur un piédestal?
Oui, c'est arrivé, oui.
J'ai des belles relations.
Mais moi, c'était inconditionnel.
Ils étaient sur un piédestal dès le départ.
Ils restaient toujours sur un piédestal.
Même aujourd'hui,
quand je revois mes anciens amoureux,
c'est la fin du monde pour moi.
Je les aime toujours.
Est-ce que tu as eu des peines d'amour?
Oui. Oui.
Oui.
Je trouve que c'est nécessaire
à une vie de femme.
Pourquoi?
Parce que ça l' la fait évoluer,
ça la fait comprendre
et ça l'amène à être meilleure.
Tu as appris de ça?
Oui, oui, beaucoup.
C'est important.
Et je n'étais pas aussi...
Je n'ai jamais été, je ne suis toujours pas
une femme qui...
Je ne laissais pas tomber mes amoureux
pour vivre la grande vie
ou quelque chose d'autre.
Non, non.
Je suis toujours allée au bout
de chaque histoire
et de ne pas laisser aller facilement.
Présentement, est-ce que tu es en amour?
Non.
Est-ce que ça te manque?
Oui, oui, oui.
Mais je suis enveloppée, j'ai plusieurs amis.
J'ai plusieurs amis.
Mais j'ai des amis de filles aussi, gays.
J'ai des amis de gars gays.
Mais j'aime ça avoir des amis de gars hétéros.
J'aime ça.
C'est possible.
C'est possible.
Oui, parlons-en.
Ça, c'est intéressant, parce qu'il y en a pour qui l'amour homme-femme,
en fait, l'amitié plutôt homme-femme,
c'est quelque chose qui n'est pas possible,
parce qu'ils vont toujours dire, mais avoir une attirance,
avoir une zone grise.
Alors toi, tu as toujours eu des amis de gars
dans ta vie? Oui.
Mes musiciens, c'est
connu, les musiciens ne sont pas gays.
Les musiciens, ce sont des hommes
à femme, même
plus jeunes. J'ai tout en eu des musiciens,
mais je ne
sortais pas avec mes musiciens, mais je ne... je ne sortais pas avec
mes musiciens, parce que
je travaillais avec eux, et pour garder
un certain contrôle...
Ah, tu te mettais une barrière.
Est-ce que ça aurait pu être possible à un certain moment donné?
Oui, avec un, ça a été possible.
Il est décédé
aujourd'hui, mais c'était mon ami
toute ma vie. Il s'appelait Jimmy.
Avec un, j'ai commencé
à sortir avec lui. Je suis tombée amoureuse de lui,
mais il ne travaillait pas avec moi. Il travaillait avec
d'autres chanteurs et chanteuses.
Et on est restés
cinq ans ensemble. Et on faisait
des contrats ensemble. Alors, les contrats
étaient que je chantais
sur des bateaux de croisière.
Non pas pour l'argent, parce que c'est connu
que l'argent n'était pas
fabuleux, les chantiers.
Parce qu'on voyageait ensemble
et on partageait la même cabine.
Donc, c'était plus facile d'avoir des contrats
que d'avoir un chef d'orchestre
avec qui tu ne dors pas.
Donc, tu jouais, tu soignais
l'outil à l'agréable.
Oui, parce qu'on pouvait voyager ensemble.
Puis, il adorait ça lui aussi.
Donc, on travaillait ensemble.
Et puis, lui, il répétait avec les musiciens
qui travaillaient sur les bateaux.
Et puis, à ce moment-là, j'avais mon directeur musical
avec moi partout, faire des spectacles.
Pendant des années, j'allais chanter à Miami
du jour de l'an, aller jusqu'à Pâques.
Puis, j'étais toujours avec mon amoureux
qui était directeur musical
avec des musiciens de Miami.
Donc c'était...
C'est pour ça que... Mais j'ai tombé amoureuse
de lui et je suis restée avec lui avant
qu'il travaille avec moi.
Et qu'est-ce que tu fais avec tes amis de gars?
Présentement?
Ils me font la bouffe.
Ah! Tu te fais gâter!
Oui, ils me font la bouffe. Ah, tu te fais gâter!
Oui, ils me font la bouffe. Et puis, on parle aussi de tout.
Ce sont mes confidents.
Et je suis...
J'ai une bonne oreille.
Je les écoute.
Et avec une expérience de vie, entre guillemets, assez...
T'es une bonne amie dans la vie?
Oui, oui, oui, oui.
Donc l'amitié, ça prend beaucoup de place.
Et je suis très
secrète. C'est-à-dire,
il me confie des choses,
c'est incroyable, mais jamais, jamais
que je répète ou je dis les choses.
Quand il me raconte des choses,
c'est certain que ça sort pas de ma tête.
Et toi, est-ce que c'est facile
de te confier?
C'est moins facile.
C'est moins facile. Mais ils y arrivent.
Ils y arrivent. Ils y arrivent.
Parce que se confier,
ça veut dire se montrer vulnérable?
Non. Ça me dérange pas de me montrer
vulnérable, mais ça vient
d'une protection que j'ai maintenant,
qu'il connaît un tel,
il va le dire à une de ses amies ou un de ses amis,
parce que, ah bien, Michel,
à l'année dernière, à mois d'ici, à mois de ça,
et puis cette personne-là, sans être méchante,
va le répéter à l'autre,
puis l'autre l'amène à un journaliste,
puis je me retrouve que...
Donc, tu te protèges.
Je me... inconsciemment.
Tu as une garde rapprochée à qui tu peux te confier.
Je t'oublie, oui.
Mais...
Mais je suis obligée de...
Encore là, d'instinct, je me...
Je me resserre.
Alors, ça, c'est malgré moi, ça reste comme ça.
Mais il faut dire peut-être avec la vie que tu as eue,
c'est normal aussi, là.
C'est ça, c'est ça, c'est ça.
Mais les amis, c'est important.
Très important.
C'est les amours de ta vie, présentement, tes amis. C'est ça qui me tient, oui, c'est important. Très important. C'est les amours de ta vie, présentement, tes amis.
C'est ça qui me tient, oui.
Mes amis, puis mes animaux.
C'est ma vie.
Là, ton chien qui est avec toi, qui est couché
en dessous de la table.
Et t'as un chat.
Puis un beau minou. C'est une belle petite minouette.
Et tout le monde s'entend bien.
Oui, ça se te lève.
Mais c'est comme la zoothérapie, les animaux.
Ah oui, ah oui.
Il y a comme quelque chose le matin,
il faut qu'on se lève.
Pour eux, ça donne comme une raison à chaque matin.
Moi, ça arrive que la nuit,
mon chien, il me demande pour aller dehors.
Ça arrive.
Mais à son moindre souffle,
dans la porte, je me réveille.
Comme une vraie mère pour son enfant. Et puis, je vais
ouvrir la porte. Je continue à dormir
sur le fauteuil, pas loin. Puis, tout à coup,
il jappe, puis il rentre.
On continue à dormir.
Tantôt, tu parlais de ton angoisse.
Mais ça doit calmer quelque chose aussi,
tes animaux.
Oui, oui, oui.
Je suis plus dépendante de lui qu'il l'est
de moi. Incroyable, hein?
Je sais, c'est moi qui l'est dépendante
mais il y en a beaucoup pour qui les animaux
c'est ça, c'est une sécurité
ça m'embarrasse
mais non mais si toi ça te fait du bien
c'est ça qui est important
et aussi en tournée, aller dormir
dans des hôtels le soir
toute seule, des années
et des années à voyager ma voiture toute seule, des années et des années à voyager,
ma voiture toute seule, avec mon chien
dans une loge. Vous pouvez
me faire attendre des heures
de temps. Je m'en fous,
je ne suis pas toute seule. Mais
d'une loge, pas d'animal,
je veux sortir de là.
Est-ce que tu es impatiente?
Ça, c'est ma pire
faiblesse.
Je ne l'ai pas eu, cette question-là. Non, c'est ma pire faiblesse. Je n'ai pas eu
cette question-là.
J'ai envie de te la poser.
Il faut que tu ailles avec les cartes.
Le jeu, c'est les cartes.
Je pose des sous-questions.
Es-tu numérotée, cette carte-là?
Non, mais c'est parce que
tu ne veux pas répondre.
J'ai l'impression que c'est ça
quand tu dis dans une loge, seule.
Non, non, non.
Pour n'importe quoi, je suis très impatient.
Je vais t'en dire un petit peu plus.
Donne-moi un petit peu.
Un petit peu, c'est que
surtout avec les gens avec qui je travaille,
je m'arrange pour qu'ils me comprennent
bien et que je les comprenne.
Eux, ils ont
toute
la disponibilité de ma part.
Mais ceux qui ne me connaissent pas bien,
je suis très impatient, surtout professionnellement.
Parce que s'ils ne sont pas compétents,
j'ai horreur de ça.
J'ai horreur de perdre mon temps.
J'ai pas de bienveillance
pour ça.
Est-ce que tu le sens dans le regard de l'autre que ça fait quelque chose
de te voir impatiente? Oui.
Ça te dérange pas? Non.
Non. Non.
Je suis pas capable de me retenir
en dedans. Il faut que je le dise
puis...
Après ça, quand c'est fini, c'est oublié,
je me retourne de bord puis on passe à autre chose.
Mais non, non.
Quand je dors le soir, je dors toute la nuit très bien.
Je n'ai pas de boutons dans le visage.
Je n'ai pas de ulcères.
Mais est-ce que tu ne penses pas que des fois,
pour les autres, ça peut rester plus longtemps?
Ah bien, c'est leur problème.
Est-ce que tu es quand même plus patiente maintenant
que tu l'étais plus jeune?
Je travaille là-dessus.
Je vais m'accorder un petit oui, mais ce n'est pas grave.
OK, mais tu en es consciente?
Je suis très consciente.
De ça que...
Oui, oui.
Je suis plus...
J'ai plus d'aptitude ou de latitude
pour la vie privée
ou pour les relations privées.
Mais pour le travail...
OK. Toi, tu dis que la personne est là,
devrait savoir son...
C'est pour ça que je m'entoure juste...
J'ai le même directeur musical depuis 25 ans.
Oui.
J'ai le même gérant depuis 16 ans.
J'ai les mêmes coiffeurs,
les mêmes maquilleurs que j'aime.
Ils te connaissent.
Ils me connaissent.
Tu n'as pas peur de dire quand ça ne te convient pas?
Pas du tout. Il faut le dire.
Mais eux, ils me connaissent tellement
que je n'ai rien à leur reprocher.
Mais non, mais non.
Mon directeur musical,
c'est un bélier comme moi.
Il me comprend tellement.
On se regarde, puis
on se comprend, puis on s'aime.
On s'aime. On s'aime. Tout le monde.
Mes coiffeurs,
ma maquilleuse.
On s'aime. On s'aime.
Au moment où on s'aime,
il n'y en a plus de problème.
– Toi, t'es dans la zone de sécurité aussi.
– C'est ça. – T'es sûre que ça va marcher.
Exactement.
Alors, on est déjà rendu au niveau rouge, Michel.
Y a-tu des numéros après ceux-là?
Non, il n'y a pas de numéros.
Comment qu'il y a quatre?
Il n'y en a pas beaucoup.
Dans le niveau rouge, il y en a quatre.
Tu m'en donnes deux.
Ça, on réduit.
Ça m'énerve.
Mais à date, ça va bien.
La main gauche.
La main gauche.
Ça, tu vois, tu me l'apprends.
Là, c'est son... Bon. Première coupe, deuxième coupe. La main gauche. Tu vas me la prendre.
Première coupe, deuxième coupe.
Toi, tu aimes vraiment les cartes.
Je te vois. C'est sûr.
Deuxième coupe.
Ça, on va sur le côté.
Voilà, tes deux questions rouges.
Peux-tu mettre mon joker proche?
Tu en choisis une.
Tu le sens.
Tu en choisis une des deux, Michel.
À l'exception de ton... Puis toi, tu choisis l'autre. Non, je t'en choisis une. Tu le sens, là, t'en choisis une des deux, Michel, à l'exception de ton... Pis toi, tu choisis l'autre. Non, j'en choisis
pas. T'en choisis... Wow! Je t'en lis...
Là, j'en choisis pas.
Non. T'en as choisi tout à l'heure.
Tantôt, dans les verts,
dans les jaunes, mais là, je te
choisis pas. Je t'en donne deux.
C'est toi qui en choisis une, l'autre, on la laisse tomber.
À l'exception de ton père,
qui fut l'homme de ta vie?
Et à quoi aurais-tu dû dire non?
Qui fut l'homme de ma vie?
OK.
Donc celle-là, on ne l'a plus.
L'homme de ma vie,
c'était mon père.
C'est le seul.
Et je l'ai cherché
partout, à travers mes amoureux.
Quand
un amoureux avait
une qualité qui était propre à mon père,
il était
gagnant, cet amoureux-là.
C'était lui.
Mais est-ce que, je vais te poser une question
comme si tu étais psycho 101,
est-ce que c'est sain de rechercher
son père dans ses amoureux?
Je ne pense pas.
Mais moi, c'était ça.
Qu'est-ce qui a fait tant, qu'est-ce qui s'est passé
avec ton père pour que,
qu'est-ce qui avait tant pour que tu l'aimes
à ce point-là?
Parce qu'il y avait des défauts,
mon père, mais
pour moi,
ça ne comptait pas. C'est-à-dire que j'étais
la femme
de sa vie aussi.
Aussi.
Donc, c'est
de la complicité qu'on avait tous les deux.
Une complicité hors norme
hors norme
t'en étais consciente à quel moment de ça?
quand ma mère est décédée
après ça il ne restait que lui
5 ans, il t'a juste resté 5 ans
juste 5 ans
et de l'âge de 30 ans à 35 ans
et je me souviens que j'arrivais à Sherbrooke
à la, toujours la même maison
paternelle
pour le temps des fêtes
la veille de Noël et tout ça
puis en rentrant dans la maison, j'avais 30 ans
moi je mesure 5 pieds 7
en rentrant
dans la maison
allô papa j'y sautais, mon père me mesurait 6 pieds 7. En rentrant dans la maison, « Allô, papa! »
J'ai sauté dans les bras.
Mon père me mesurait 6 pieds 1.
Il était costaud.
J'ai sauté dans les bras comme les petites filles,
avec les deux jambes autour de sa taille.
J'avais 30 ans.
« Allô, papa! »
Il disait « Mon papi,
parce que moi, tu t'appelais papi. »
Il se mettait à pleurer.
Ça fait trop longtemps que je ne t'ai pas vu.
Bien oui, bien oui, je suis là.
Puis quand je venais pour partir, bien là, c'est la même histoire.
Mais c'était tout ce qui...
Il respirait, puis je trouvais ça drôle.
Puis lui, il trouvait ça drôle tout ce que je faisais.
Je veux dire...
C'était un bon public pour toi, ton père.
Il était fier de moi aussi.
Puis moi, j'étais fière de lui.
On faisait le même métier.
Il m'a tout appris aussi
de la façon de vivre
et de...
et de pardonner et de...
Il était très timide, mon père.
Très timide.
Et
discipliné
comme c'est pas permis.
Mais il adorait la vie.
C'était un passionné.
Il aimait le plaisir.
Il était extravagant.
En tout cas, c'est mon père.
Mais il a mis la barre haute, ton père.
Et pour lui, et pour moi.
Oui.
Il voulait tellement pas que je fasse ce métier-là.
Je me souviens que le premier concours d'amateurs
que j'ai gagné à Shepbrooke,
ma mère avait choisi la chanson.
Ça s'appelait Joli Chapeau.
Et pour pas qu'on sache que j'étais la fille à tiblan,
elle m'avait déguisée
avec du maquillage noir.
Et j'avais gagné le premier prix,
mais le premier prix, c'était
d'aller chanter à la télévision
à l'émission de mon père,
plus du Paco Tché, l'une des autres affaires.
Il a bien fallu lui apprendre
que j'avais été dans un
concours au cinéma Rex
avec ma mère
et que j'avais gagné.
Il n'était pas content de ça.
Il trouvait que c'était un métier tellement difficile
pour une femme, pour une petite fille.
Voyons donc, il voulait que...
Il aurait payé mes études jusqu'à l'âge
infiniment
pour que je fasse d'autres choses.
Mais
c'est ça que j'ai voulu faire.
Quand tu faisais des spectacles, puis il était là,
est-ce que ça a changé quelque chose?
Je me souviens des shows.
Il venait voir tous mes shows,
mes revues au CAFCONS.
Et puis, après que ma mère a été décédée,
il est venu aussi.
Et il venait toujours tout seul.
Il est venu avec mes tantes,
ma tante Jeanne puis ma tante Yolande, ses sœurs.
Mais la plupart du temps, il venait seul.
Puis s'assoyait, je lui faisais réserver toujours la même table,
proche de la scène, vers la gauche.
Parce que moi, je rentre toujours
du côté court.
Donc, je le voyais toujours
comme ça. Et
il pleurait tout le temps.
Parce que, il savait
que j'étais contente dans ce genre
de show-là. Puis, il savait
que j'étais à mon mieux. Il voyait que j'étais à mon dans ce genre de show-là. Puis il savait que j'étais à mon mieux. Il voyait
que j'étais à mon mieux. Puis après le show,
il s'en venait d'un décor en arrière
avec moi. Puis là, il disait
tel tableau, troisième tableau,
comment que
tel décor est descendu.
Puis comment ça que la scène,
que les marches soient sur
des roulettes. Et elle montait
derrière la scène, sur le mur.
Puis après ça, on les redescendait.
Puis là, à la fin, je descendais les grands escaliers.
Mais la scène n'était pas si grande que ça.
Mais c'était sur roulettes.
C'était un système sur roulettes.
C'était fabuleux comment c'était organisé
pour changer les décors à une vitesse effrénée.
Ils venaient tout étudier ça, puis regarder ça,
puis dire « Ah, c'est grandiose
c'est bien
les chansons qui étaient enregistrées
vocalement, d'autres ne l'étaient pas
c'est un mélange des deux
mais on avait des techniciens de son
qui étaient toujours les mêmes à tous les soirs
donc c'est pour ça qu'il pouvait me lancer
dans les airs, aller dans ça
ton essoufflement ne paraissait pas
il y avait certaines chansons
qui étaient enregistrées pour ça,
pour que ce soit
physiquement faisable.
Mais quand il était là, comment tu te sentais?
J'étais nerveuse
comme s'il y avait eu
15 000 personnes.
J'étais plus nerveuse.
Tout le monde le savait.
Tout le monde le savait sur la scène, là, qu'il
était assis à la table de
gauche numéro 3, tatati, tatata.
Tout le monde le savait. Puis tout le monde
dansait, là, puis avait les fesses
serrées, puis faisait de leur mieux, non?
C'était formidable.
À quel moment il te manque le plus?
C'est...
C'est toujours...
Toujours. Il n'y a pas un moment
plus ou moins, c'est tout le temps. L'absence. Toujours. Il n'y a pas un moment de plus ou moins.
L'absence est toujours là.
Tout le temps.
Ça ne s'est jamais résorbé.
Jamais.
Ça fait 40 ans qu'il est décédé.
Il est décédé en 1981.
Ça fait 42 ans.
Ma mère non plus.
J'ai jamais été capable de faire mon deuil.
Un psychologue m'a dit ça à la télévision.
Je pense que c'était Marc Pistorio, si je ne me trompe pas.
Exactement.
J'ai accepté de me joindre à un psychologue à la télévision,
alors que dans la vie, jamais, jamais, jamais, je suis allée en voir.
Pourquoi tu n'es jamais allée voir?
Pourquoi tu n'es jamais allée consulter?
Le manque de...
de la part des psychologues,
le manque de...
J'ai tout le temps eu peur
qu'ils aillent répéter.
Même si...
Même si ils sont tenus par le secours professionnel.
Absolument. Je crois pas en ça.
Ils ont quand même des grands secrets.
Peut-être, mais en tout cas.
Est-ce que tu penses que ça t'aurait fait du bien?
Non, non, non.
Non, non.
Tu ne trouves pas ça lourd, porter ce manque-là à chaque jour?
Tu as appris à vivre avec?
J'ai appris à vivre avec. Qu'est-ce que ça a changé chez toi, justement,
de vivre de cette façon-là, avec un manque?
Ça m'a conscientisé que je suis toute seule.
Et puis, c'est comme ça. C'est unisé que je suis toute seule. Et puis,
c'est comme ça.
C'est un peu étourdissant de comprendre. Oui, oui, mais c'est mon destin.
Tu crois au destin?
Ah ben oui, ah ben oui, ah ben oui, ah ben oui.
Je n'ai pas eu d'enfant,
je n'ai pas de famille.
Non, c'était écrit dans le ciel
que ma vie était pour être comme ça.
Pas avoir d'enfant, est-ce que ça a toujours été ça?
Est-ce que tu n'en voulais pas au moment donné?
Tu te dis, bien là, je n'en aurais pas.
À un moment donné, j'ai décroché de ça.
Parce que tu en as voulu?
Ah bien oui.
Ah bien oui.
Quand je me suis mariée,
j'ai voulu avoir un enfant.
Mais après ça,
j'ai décroché de ça.
Est-ce que ça a été un deuil difficile?
C'était pas pour moi.
Mais c'est sûr.
Mais c'était pas pour moi.
C'était pas pour moi.
Pourquoi tu dis, parce que c'était pas dans ton destin?
Ou parce que tu dis, je sais pas,
qu'est-ce que j'aurais fait avec un enfant?
Non, non, non, je sais ce que j'aurais fait avec un enfant.
C'est ça, c'est dans ton destin, dans le sens.
Je l'ai accepté,
mais je sais très bien ce que j'aurais fait avec un enfant.
Ben oui, c'est ça, t'aurais été une bonne maman.
Ben oui, il aurait passé avant tout. Puis bon, c' avec mon enfant. Oui, c'est ça. Tu aurais été une bonne maman. Il aurait passé avant tout.
C'est ça.
On est parti en disant, à l'exception de ton père
qui fut l'homme de ta vie,
que c'était mon père.
Est-ce que pour les hommes qui ont passé dans ta vie,
c'était quand même une pression
sur leurs épaules?
Non.
Tu ne l'as pas verbalisé de cette façon-là.
Je leur ai fait sentir ça.
Tu avais toujours une sentir, ça. Non.
Mais tu avais toujours une petite déception.
Non, non.
J'acceptais qu'ils n'étaient pas pareils,
mais ils n'ont jamais voulu être mon père non plus.
Mais quand tu cherchais un peu ton père dans ces hommes-là,
qu'est-ce que tu cherchais?
La même complicité.
Ah, c'est ça, c' cherchais? La même complicité. Ah, c'est ça, c'est cette forme.
La même complicité.
Mais c'était pas possible.
Mais c'était une grande complicité qu'il y avait avec ton père.
Très grande complicité.
Mais ils m'ont apporté autre chose quand même.
Ils m'ont appris
tellement de choses.
J'ai vécu tellement de belles affaires.
Non, je suis très contente.
Je suis restée amie avec tous mes
anciens amoureux.
Ceux avec lesquels
je suis le plus amie, c'est parce qu'ils ne sont plus là.
Si tu avais la chance de retomber
en amour, est-ce que tu la prendrais?
Oh ben oui!
Si ton destin arrive avec quelqu'un sur ton chemin.
Ben oui, ben oui, ben oui, Ben oui, ben oui, ben oui,
ben oui, ben oui, ben oui, ben oui.
C'est sûr. Qu'est-ce qui te manque le plus
de la vie à deux?
Je ne crois
pas que
je vivrais
sept jours sur sept avec
mon amoureux.
Donc, ce ne serait pas sur une base quotidienne.
Non.
Mais,
et j'ai l'impression,
j'ai besoin beaucoup de liberté aussi,
maintenant, je m'en rends compte.
Donc, je suis prête
à lui laisser la même liberté.
Avant, aurais-tu fait ça?
Non, non.
Ça prend plus de maturité
pour accepter ça.
À mon avis.
Mais tu as vécu des belles passions amoureuses, Michelle.
Très belles passions.
Des belles histoires.
Des belles histoires.
On ne rentrera pas là-dedans.
Non, non.
Mais oui, des belles histoires.
Non, je suis contente.
Je suis contente.
Je suis contente.
J'ai une belle vie.
J'ai du fun.
Puis la vie est belle pour moi.
Maintenant, je fais juste
ce que j'aime. Juste ce que j'aime.
Si ça ne me tente pas
ou il n'y a pas d'intérêt,
je m'en vais.
Ça fait combien d'années que tu fais juste ce que tu aimes?
Ça fait un petit bout.
Ça fait très longtemps.
Ça fait très longtemps.
Mais ça, c'est déjà
un énorme privilège dans la vie.
Tu sais, tu t'es arrangée pour faire
ce que tu aimes.
C'est un grand privilège. Oui. Parce qu'il y en a
qui voudraient, mais ils n'ont pas accès à ça pour toutes
sortes de raisons. Pour toutes sortes de raisons.
Moi, la raison première
pourquoi j'ai accès à ça,
c'est ma santé.
Oui, tu as une santé de fer.
J'ai une bonne santé.
Une bonne santé.
C'est formidable.
Donc, ça te permet de faire ce que tu veux.
Oui, oui.
Est-ce que tu es prête à passer au niveau mauve?
Toi, tu n'as pas encore utilisé ton joker.
Non, bien non.
Alors ça, tu es en pigeon.
Il y a trois cartes.
Oui, c'est ça.
Une seulement.
Tu es en pigeon seulement.
Ils ne sont pas marqués, ceux-là.
Il n'y en a aucune qui est marquée.
Non, mais je regarde ton regard.
Ah non, non, non, il n'y a pas de trucage.
Je te le dis, moi, je vis sans filet par rapport à ça.
La confiance règne.
Non, il n'y a pas de numéro,
il n'y a rien. Fais-moi confiance, il n'y a rien.
Une seulement. Oui, c'est un jeu.
Il faut avoir du plaisir. Alors, de la main gauche.
De ta main gauche. Je prends celle du centre.
Voilà. On dirait un jeu de tarot. Je reprends celle du centre. Voilà.
On dirait un jeu de tarot.
Puis je tiens mon joker dans les mains.
Parce que je peux te présenter ça, puis...
C'est fini.
Mais oui, c'est plat, hein?
OK, OK, c'est quoi la question?
Écoute, la question, tu vas voir,
on dirait qu'il y a un lien avec ce dont on vient de se parler.
Avec quelle personne décédée aimerais-tu partager un repas?
Et que voudrais-tu lui dire?
Oh! Je pourrais-tu...
Je pourrais-tu faire une tablée?
Ben, vas-y donc là. Regarde.
Réponds-moi comme tu veux à cette question-là.
Oui. Fais une tablée.
Dis-moi qui est autour de ta table.
Mon père.
Juste des hommes.
Louvain.
Michel Louvain.
Georges Rich,
qui dirigeait mes revues.
Et Maurice Dubois,
qui était le grand manitou,
un des grands manitous de Radio-Canada,
avec qui j'ai fait beaucoup de voyages
et d'émissions spéciales.
Ils seraient tous là, de la table avec mon père
et on parlerait de
la vie et on parlerait de
show business.
Et qu'est-ce que tu aurais envie de leur dire pour les mettre à jour
comme ils ne sont plus là?
Qu'ils m'ont tellement aidée
que ça m'a amenée
à une vie
extraordinaire.
Et leur dire merci.
C'est tout.
C'est un grand privilège.
Et à ton père spécifiquement,
qu'est-ce que tu as envie de lui dire?
Je lui dis,
quand j'ai envie de lui parler,
je lui parle.
Il serait tellement
heureux d'être avec ces gars-là.
Mais qu'est-ce qu'il mangerait tout ce beau monde-là?
Ça mangerait du steak.
Ça mangerait de la viande.
Donc, il aurait un bon repas.
Oui, ça, c'est sûr. Des bons vins.
Toi, est-ce que des fois, ça t'arrive
de penser à ton dernier repas?
Non.
As-tu peur de la mort?
Oui, oui.
Ah non, je ne suis pas prête.
Je ne suis pas prête.
Tu ne penses pas à ça.
Ah non, non, non.
Tu es en santé en même temps.
Oui, je ne pense pas à des affaires
qui me tuent ou qui m'écrasent.
Non, je ne pense pas à ça.
Est-ce que tu crois en la vie après la mort?
Oui.
Oui, heureusement.
Parce que ce serait infernal.
Heureusement.
Est-ce que tu le sens, ton père?
Moi, j'aime bien entendre ces signes-là
parce que qu'on y croit ou ne croit pas,
ça n'a aucune importance.
Parce que quand ça nous arrive, ça nous fait du bien.
Oui, je le sens.
C'est ça qui m'a tenu tout le temps.
Tu le sens?
Tu le sens, les parents?
Tu sens ton père et ta mère? C'est arrivé des fois où j'ai tout le temps. Tu les sens, les parents.
Tu sens ton père et ta mère.
C'est arrivé des fois où j'ai eu des coups durs dans la vie.
Je les ai charris.
J'ai parlé à mon père. C'était épouvantable.
Ma mère a dit, c'est pas comme ça que je t'ai élevé.
Ah non, j'y ai parlé à mon père.
J'y ai donné de la merde.
C'était épouvantable.
Ah ben oui.
J'ai dit, là, là,
si tu me laisses dans ça,
dans cet état-là, là, moi, j'ai dit,
je te parle plus, là, hé.
Arrête, là, arrête, là. Fais quelque chose, là,
parce que, moi, je te renie. Je te connais plus.
– Puis il y a de quoi qui arrive.
– Ah ben, oui, c'est sûr.
Faut lui laisser le temps de travailler, aussi.
Je crois en ça.
– T'as quelque chose d'encore une petite fille, Michel.
– Je suis restée tout le temps.
Quand tu parles de tes parents,
je vois encore cette jeune fille de 12 ans-là
dont tu parlais tantôt.
Elle est restée très, très proche de toi.
Ah oui, ah oui, ah oui.
C'est ça qui m'a tenue, d'ailleurs.
C'est cette force-là qui m'a tenue.
Ta capacité d'émerveillement aussi. Oui, oui, bien oui. Moi, je vais avoir le dîailleurs. C'est cette force-là qui m'a tenue. Ta capacité d'émerveillement aussi?
Oui, oui. Bien oui.
Moi, je vais avoir le dîner.
Je cours partout.
Les autographes et toutes les shows, je les connais.
Les autographes des personnages?
Des personnages?
OK, tu as ça, toi.
Oui, oui.
Oui, oui.
Parce que c'est ton cœur d'enfant.
C'est le fantastique.
Oui, oui. Puis les autographes Oui. Parce que c'est ton cœur d'enfant. C'est le fantastique.
Oui, oui.
Puis les autographes des chanteurs que j'aime,
que je suis allée voir à Las Vegas.
Non, non.
Toi, tu es une fan.
Oui. Alors, je comprends
les gens qui viennent me voir après les spectacles.
Et j'ai toute la patience
pour leur donner des...
Parce que tu es comme ça aussi.
Je suis comme ça. je les comprends.
Ça te fait du bien. Oui, oui.
Parce que j'aime aussi qu'ils me disent
« Ah ben, vous m'avez tellement aidée
à telle époque quand vous chantiez
telle chanson. » Ils me
mettent des dates précises.
Je sais en quelle année j'ai fait
telle chanson, telle autre chanson, telle autre chanson.
Et là, ça, ça m'a aidée parce que
j'écoutais ça, j'avais une peine d'amour où là, j'écoutais cette chanson, telle autre chanson, telle autre chanson. Et là, ça, ça m'a aidée parce que j'écoutais ça, j'avais une peine d'amour
où là, j'écoutais cette chanson-là.
Puis quand vous chantez la chanson
de votre père, mon père aussi,
il jouait du violon, pas comme votre père,
mais il jouait du violon. Puis quand vous chantez ça,
ça me rappelle telle chose, telle chose, telle chose.
C'est les confidences
des gens, là. Puis il y a des gens
à côté qui attendent pour me parler
aussi. Puis Ils me parlent
comme si on était tous les deux. Je les regarde
et je suis toute
ébahie devant tout ce qu'ils me disent.
C'est tellement beau cet échange-là parce que tu leur donnes ton histoire.
C'est ça. En échange, ils te donnent la leur.
Là, mon histoire, c'est leur histoire.
C'est la complicité qu'ils
avaient avec leur père aussi.
Dans toute ta vie professionnelle,
le moment qui t'a marqué,
est-ce qu'il y en a un moment
où tu te dis que tu en as eu trop
dans ta vie?
Il y en a trop.
C'est toujours des bons moments.
Moi, je vis beaucoup dans le présent,
donc je ne m'accroche pas
à des belles réussites passées.
C'est passé, c'est passé.
Chaque jour de l'an, il faut recommencer
notre histoire.
Mais de quoi tu es le plus fier?
Tu as dit que c'est ta relation avec le public,
dans le fond.
Oui, c'est ça.
C'est ça que tu retiens au fil des années.
Et ça, c'est toujours au moment présent.
Ma relation avec le public
n'est pas dans le passé.
J'ai des belles images,
tu sais,
ou des gros, gros shows
où il y avait 15 000 personnes, là.
Je me rappelle à Jonquière,
un soir d'été
éblouissant comme température,
et la scène était surélevée
et c'était sur la rue principale,
mais c'était à perte de vue
qu'on m'avait dit qu'il y avait eu,
ce soir-là, 15 000 personnes. Ça, c'était à perte de vue, puis on m'avait dit qu'il y avait eu ce soir-là 15 000 personnes.
Ça, c'est...
Des salles de 15 000
personnes, j'en ai eu moins souvent, là.
Je veux dire...
Mais en dehors de ça,
c'est toujours
le moment présent qui compte.
C'est toujours
la même dernière question pour tous les
invités, Michel.
Je peux me servir de mon joker?
Oui, mais celle-là, ça ne te tentera pas
de t'en servir.
La lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Tu ne voudras pas perdre tes vœux?
Tu te sers de ton joker?
Tu ne peux pas perdre tes vœux?
Non, des vœux...
La santé. pour pouvoir partager encore
parce que j'ai une belle famille
malgré tout
je suis enfant unique
mais ma famille c'est le public à Clodge
mais vraiment le public
as-tu encore des rêves?
oui
mais mes rêves
c'est plutôt d'être bien avec moi-même,
d'être encore plus dans la nature qu'avant
et de profiter de la vie, ce que je n'ai jamais fait.
C'est ça, mon rêve.
Donc, ton premier vœu, ta santé.
Oui.
Ton deuxième.
Profiter.
Profiter.
Vraiment profiter de la vie. Mais ça veut dire quoi, ça, profiter de la vie
mais ça veut dire quoi ça profiter de la vie
regarder les fleurs
qui poussent, regarder les changements
de saison
partager des
grands moments avec mes amis personnels
avoir du temps pour eux
se faire de quoi sans
penser à autre chose
être pleinement à quelque part.
Être libre.
Ce soir,
ils viennent à la maison.
Il n'y a pas de lendemain.
Demain, il faut que je parte
à 9h.
Non, on profite
de chaque instant de maintenant.
Ton troisième vœu?
Quand je vais partir,
je veux que ça se fasse vite.
Je veux que ça se fasse vite.
Que ça se fasse vite.
Tu ne veux pas être malade?
Je veux que ça se fasse vite, comme avec Louvain.
Ça s'est fait vite.
Est-ce que des fois, quand on parle de l'aide médicale à mourir, est-ce que tu y penses?
Oui.
Je serais plus portée à vivre avec ça.
Et à planifier la fin?
Oui.
T'as peur de ça?
Ah, énormément.
Je manque de maturité là-dessus.
Je sais pas quoi.
Parce que tu veux pas être dépendante des autres en étant malade?
Non, non, non.
Voilà, c'est ça.
Pour plusieurs personnes seules,
ça fait peur aussi la fin. Qui va prendre soin de nous?
Oui.
Oui.
Alors, on ne souhaite que...
On ne peut pas dire que ça se termine rapidement.
Ce n'est pas dans le sens où on souhaite que ça va dans ton sens.
On souhaite que ça va dans ton sens.
Mais c'est sûr que
plus qu'on avance en âge,
plus qu'on y pense quand même.
Dès qu'on a un petit bobo ou quelque chose.
C'est certain.
Alors, je te souhaite la plus longue vie possible,
Michel Richard.
J'ai passé un bon moment. Je suis contente de ma décision
d'être venue te voir.
Merci. Tu vois, ça a bien été.
Oui, très bien.
Il n'y a rien de truqué.
Bien, je ne sais pas.
Bien, non.
Tu m'as le job à abouer.
Mais tu as vu qu'il n'y a rien de méchant
dans ces questions-là.
Non, non.
C'est ça.
Tu n'étais pas par rapport à ça.
Mais tu vois, les questions étaient quand même
dans les rouges quand je parlais de ta relation
avec ton père versus à part ton père
qui est l'homme de ta vie.
Je pouvais juste poser cette question-là à toi.
Tu comprends?
C'est dans ce sens-là qu'elle est personnalisée.
Je veux dire, on peut au moins t'accorder
que tu prépares un petit peu
tes choses.
Sinon, de toute façon, de faire une entrevue,
parce que sinon, en entrevue, je serais arrivée avec toutes mes questions,
tu comprends? Moi, j'en voulais plus de ça.
Moi, j'avais envie que
la personne choisisse aussi vers quoi elle a envie
d'aller, puis qu'elle peut arrêter.
Il y a comme quelque chose de...
Oui, oui. D'un jeu,
c'est le fun, ça. Ça va un peu
partout. On ne savait même pas de quoi on allait
parler avant. Non. Tu vois?
Puis tu aurais pu piger d'autres questions, puis on serait allés
complètement ailleurs. Oui. Donc...
Oui, oui. Alors là, tu repars avec ton jeu.
Le destin a fait que ça a été ça.
Bien, merci beaucoup de ta générosité, Michel-Richard.
Merci. C'était... Puis ton chien, on ne l'a même pas entendu. Bien non, bien, il est habitué.ité, Michel-Richard. Merci. C'était ton chien,
on ne l'a même pas entendu. Non, il est habitué.
Lui, il est heureux quand
il est près de moi.
Quand je ne suis pas là, il n'est pas content.
Il est heureux. Tout le monde te vient là.
Je remercie tout le monde d'avoir été là,
d'avoir participé à ce podcast
avec Michel-Richard.
Dans les prochaines semaines, on va vous dire
qu'est-ce qui s'en vient pour la suite des choses.
Mais pour l'instant, je vous dirais,
le prochain podcast sera la semaine prochaine. Bye-bye tout le monde.