Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #28 India Desjardins | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: November 13, 2023Pour le vingt-huitième épisode, je reçois une femme de convictions, une autrice et scénariste à succès, avec une capacité à s'émerveiller qui me rejoint : India Desjardins. ━━━━�...�━━━━━━ Soyez les premiers à connaître mes projets à venir en inscrivant votre courriel au https://marieclaude.com Retrouvez le podcast « Ouvre ton jeu » sur les principales plateformes d'écoute en ligne : https://marieclaude.com/liens Pour voir l'épisode sur YouTube : https://youtu.be/kGvZhPJb2is ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
On voyait que les méchants dans les films,
c'est souvent du monde, pas d'enfants.
On était comme, on est les méchants.
Comme dans Christmas Vacation,
les voisins, le couple,
c'est Julia Louis-Dreyfus et un autre.
C'est les méchants, ils sont plates,
ils vivent dans une maison grise.
Ils sont plates, ils jouent aux cartes.
Puis là, c'est drôle parce que l'année passée, on a regardé le film et mon chum et moi, on c'est son plat, pis il joue aux cartes. Pis là, c'est drôle parce que
l'année passée, on a regardé le film, pis mon chum
pis moi, on s'est dit, « Hey, finalement,
nous, on se reconnaît là-dedans
pis on trouve que leur vie a l'air
vraiment le fun, tu sais. »
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins
pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Bonjour, contente de vous retrouver à Ouvre ton jeu.
Aujourd'hui, je reçois une femme, j'ai envie de dire une fille aussi, parce qu'on dirait qu'elle a un mélange des deux.
Quelqu'un d'intègre, quelqu'un d'authentique, quelqu'un qui dit les choses, je trouve, sans flof-flof, directement. Et comme
femme, je la sens très féministe. J'ai l'impression qu'elle me représente aussi comme femme, qu'elle
en a appris beaucoup aux jeunes femmes. Et ça, pour moi, ça a une énorme valeur. Donc, vous dire
combien je suis heureuse d'avoir un échange aujourd'hui avec India Desjardins.
Bienvenue, India.
Merci. C'est une belle présentation, ça me touche.
Tu vois, j'ai rien de préparé. Je suis allée avec ce que je ressens parce que t'es une fille discrète quand t'arrives à quelque part, India Desjardins.
Oui.
Mais en même temps, t'as beaucoup de choses à dire dire et tu as trouvé plusieurs façons de dire.
Est-ce que toi, à un moment donné,
ça bouillait dans toi,
tu avais besoin de t'extérioriser?
Oui, c'est une belle façon de le dire
parce que c'est vrai que j'exprime
les affaires de plusieurs façons.
Des fois, je vais exprimer mes idées par la fiction.
Je l'ai faite par un essai, par un balado.
Je vais essayer.
C'est vrai que j'ai plusieurs affaires à dire,
puis des fois, une façon différente de les dire.
Quand j'ai écrit mon essai,
qui était des réflexions sur la fiction,
on dirait que j'ai eu peur parce que je m'exposais plus.
Parce qu'avec la fiction, tu peux te cacher en arrière d'un personnage, on dirait que j'ai eu peur parce que là, je m'exposais plus.
Parce qu'avec la fiction,
tu peux te cacher en arrière d'un personnage puis rester
justement dans la discrétion. Mais là, je m'exposais
avec mon livre Mr. Big
ou la glorification
des amours toxiques. Puis avec mon balado
aussi tombé sur Michel Brûlé.
Donc ça, c'est la première fois que tu t'exposais
avec Mr. Big.
Oui, puis je trouvais ça épeurant.
Et finalement, ça s'est passé comment l'après?
C'était super.
Ça me donne l'occasion de parler
vraiment de choses qui me passionnent,
qui est le sujet du féminisme,
de l'analyse de la fiction,
mais aussi de réflexion sur l'écriture
de féminisme. Je l'étudie.
C'est ça que je suis trop passionnée.
Quand on me parle sur ce sujet-là.
Mais c'est ça,
ça me donne l'occasion de parler d'autres
choses parce qu'avant que je sorte
ce livre-là, étrangement, on me parlait
surtout de mes ventes de livres.
Puis un moment donné, je ne savais
plus quoi dire
par rapport à ça.
Par rapport à la quantité, parce qu'on parle de millions.
C'est sûr que c'est impressionnant, Indy, de savoir ça.
Mais toi, une fois que c'est dit, c'est que tu n'as rien d'autre à dire.
C'est ça, puis je suis tellement reconnaissante.
J'ai tout le temps la même chose à dire,
c'est-à-dire que moi, c'est une belle surprise dans ma vie. Il y a rien
qui me...
Tu sais, il y a
un de mes profs,
il y a un de mes profs du secondaire
qui m'a dit, dans un salon du livre,
il m'a dit, tu sais, il y a les gens
qui me demandent, tu sais, ça a été ton
élève, t'avais-tu vu ce qui arriverait
pour elle? Puis il dit tout le temps, non, pas moi
en doute.
Puis, tu sais,
Guylaine Tremblay,
quand on faisait la promotion du film,
elle a dit « Hey, j'ai vu un de tes profs,
tu sais, il fait de la radio maintenant. »
Puis elle dit, il m'a dit
« Hey, on ne s'attendait pas à ça d'elle. »
Puis tu sais, j'étais comme « Ok, c'est vraiment... »
Pourquoi tu penses qu'il ne s'attendait pas
à ça de toi? Moi, je suis une fille
très timide. Je pense que probablement que si j'attendaient pas à ça de toi? Moi, je suis une fille très timide.
Je pense que probablement que si j'avais été une enfant d'aujourd'hui,
j'aurais eu un certain diagnostic.
Un diagnostic que je pourrais avoir, mais que ça ne me tente pas d'avoir.
Ça ne me tente pas d'aller...
On a parlé avec mon médecin, puis la décision, ça a été,
je ne vais pas investiguer ça.
J'ai appris à vivre comme je suis.
Puis maintenant, j'ai un chum, puis c'est lui qui remplit les formulaires.
Fait que c'est super.
Non, mais...
C'est comme au niveau de l'attention?
Oui, au niveau de l'attention.
Puis, tu sais, probablement, anxiété aussi, puis tout ça,
qui rendait peut-être les études difficiles, même si
j'étais bonne dans certaines matières,
mais j'étais du genre à pas nécessairement
respecter les consignes. Tu sais, comme par exemple
dans le cours de ce prof-là,
il allait dire, mettons,
« Écrivez-moi une composition écrite sur
le téléphone. » Mais moi,
j'écrivais une composition écrite qui avait
un téléphone, mais c'était pas sur le téléphone.
Tu comprends? Fait que moi, c'est comme ça. C'crite qui avait un téléphone, mais ce n'était pas sur le téléphone. Tu comprends?
Moi, c'est comme ça.
C'est souvent mon imaginaire prend le dessus.
À quel moment tu as compris que l'imaginaire,
ça avait une valeur dans la vie?
Je ne pense pas que je l'ai...
Ah, je le sais.
Oui, j'ai une réponse à cette question-là.
Je vais faire une prémisse
puis je vais répondre à ta question
parce que c'est vrai qu'il y a un moment
où j'ai vraiment compris.
Mais moi, j'ai toujours écrit.
Tu sais, comme...
J'ai des petites histoires
que j'écrivais quand j'avais 8 ans.
Puis je pense, quand je lis mes histoires
de quand j'avais 8 ans,
je pense que je me servais de mon
imaginaire pour
traverser des peurs. Comme mes histoires
sont beaucoup... C'est une petite
fille qui devient amie avec un fantôme.
C'est une petite fille qui devient amie avec une sorcière.
C'est une petite fille qui devient amie avec la nuit.
C'est souvent une petite fille qui devient amie
avec quelque chose qui fait peur.
Puis,
donc, à chaque fois, dans le fond,
que je vivais quelque chose, j'écrivais.
C'était ça, mon refuge.
C'était vraiment un refuge.
Puis en 2013, avec une délégation d'auteurs,
on est allés en Haïti.
On allait rencontrer des auteurs de là-bas.
C'était une...
Tu vois, quand j'ai de l'anxiété,
je perds mes mots.
C'est un échange.
Oui, c'est ça.
Donc, je ne sais plus, Haïti, tout ça.
Bon, c'était une activité,
en tout cas, il y a un autre mot meilleur
que là, mon cerveau a coupé.
Mais c'était une activité qui était
imaginée par
Rodney Saint-Éloi de nous amener
toute la bob, de créer des ponts entre le Québec
et Haïti. Et puis,
j'étais avec un auteur
qui s'appelle
Gary. Puis là, j'oublie son nom.
Tu vois, plein d'affaires,
mais je le sais tout le temps son nom. En tout cas, bref.
– Je pensais que j'aurais eu
un diagnostic. – Oui, c'est ça. Mais il y a sûrement
quelqu'un qui... Non, mais je pense qu'il y en a
qui vont se reconnaître. Parce que
t'es anxieuse présentement?
Ben, c'est parce que je veux...
Sais-tu ce qui me rend anxieuse, moi? C'est que je me dis
tout le temps, il faut que...
Tu sais, il faut que je raconte mes histoires
de façon concise.
Pis là,
je donne trop de détails.
Admettons qu'on s'en fie.
Que ce soit pas concis.
Gary Victor!
Bon, tu vois, on l'a trouvé.
Mais je pense qu'il y a plein de gens qui se reconnaissent dans ça.
Des fois, quand on veut tout dire en même temps,
il y a comme un blocage.
Fait que prends le temps.
J'étais avec Gary Victor en Haïti.
Puis là, on était en voiture. Puis il m'amenait à une activité.
Puis c'est vraiment chouette d'être en Haïti,
parce que, tu sais, à un moment donné, on avait une activité,
puis là, l'auto tombe en panne,
puis là, le monsieur, il arrive à pied,
puis là, il dit « Ah, l'auto est en panne ».
Puis là, l'activité, c'est juste remis.
Des choses comme ça, c'est vraiment un autre beat de vie.
Puis là, il m'a dit, Gary Victor, il m'a dit,
« Regarde autour de toi, India, la vie est si difficile ici
que l'écriture puis la lecture, c'est une évasion par l'imaginaire.
Et ça, moi, ça m'a parlé parce que pour moi,
l'écriture a toujours été une évasion par l'imaginaire.
Puis pour moi, c'est devenu ma définition puis ma compréhension
de pourquoi j'aime écrire, pourquoi j'aime lire,
pourquoi j'aime les histoires.
Puis est-ce queaime les histoires. Puis, donc...
Puis est-ce que, dans tes histoires,
quand tu as commencé à écrire jeune,
dans cet univers-là, tu étais bien
parce que c'était un univers qui était comme dessiné pour toi?
Je suis toujours bien.
En ce moment, je suis en train d'écrire un film.
J'aime ça, là.
Tu sais, moi, je suis bien, là, danscrire un film j'aime ça moi je suis bien
dans l'univers que je crée
je suis bien, je suis avec mes personnages
mes personnages parlent dans ma tête
je suis avec eux autres
c'est comme une façon de ne pas se sentir seule
puis
d'être dans un
quand j'écrivais Aurélie Laflamme c'était comme ça
j'avais créé un univers
puis tu sais je réparais des choses quand j'écrivais Aurélie Laflamme, c'était comme ça. J'avais créé un univers.
Puis, tu sais,
je réparais des choses.
D'être confortable dans cet univers.
Je réparais des choses qu'on m'avait envoyées moi en tant que petite fille.
Parce que, tu sais, je trouve que
les petites filles grandissent
avec
pas beaucoup de
personnages féminins.
Ils sont souvent le personnage féminin,
une amie, une...
Tu sais, je disais ça,
je racontais l'histoire de mon film,
de mon nouveau film à mon filleul l'autre jour.
Puis là, il me fait des signes.
Il me fait...
Là, j'étais comme, je comprends rien, tu sais.
Puis là, il dit, je suis un peu déçue de toi.
J'ai dit, pourquoi?
Il dit, il y a plus de filles que de gars dans ton film.
Je nomme les films qu'il aime.
Je dis, Lego Movie, il y a combien de filles là-dedans?
Il dit, une.
Je dis, voilà.
Il dit, elle est importante.
Je dis, oui, les gars disent tout le temps ça.
Il y a juste une fille, mais elle est importante.
J'ai dit, moi, en tant que petite fille,
il a fallu que je
me projette dans des personnages
de garçons, parce que les personnages
de filles, bien, ils étaient, soit qu'il y en avait
juste une, ou soit qu'ils n'étaient pas si importantes
dans l'histoire. J'ai dit, moi,
j'aimerais ça que tu sois capable
de te projeter dans des personnages
féminins, puis pas juste toi, d'autres gars aussi.
Donc, je pense qu'on est capable,
tu sais, si nous, on est capable de se projeter
dans des personnages masculins,
vous, vous êtes capable de vous projeter
dans des personnages féminins.
Pourquoi le féminin serait toujours autre?
Donc, là, je m'égare,
parce que c'est pas ça ta question,
mais c'est très facile pour moi de dévier là-dessus.
Non, mais c'est dans le sens que je disais,
tu sais, des fois, je sais pas si tu te sentais différente
quand t'étais jeune dans l'univers dans lequel tu étais,
mais je trouve qu'écrire,
on se crée des univers dans lesquels on est bien
où ça va nourrir notre curiosité.
Alors toi, tu t'es créée comme un milieu
où quand tu arrivais là, ça t'appartenait.
C'était, comme l'impression, une zone de sécurité dans ta vie.
100 %. C'est 100 % une zone de sécurité,
de plaisir,
parce que quand j'écris, je fais plein de
recherches avant,
j'acquiers des connaissances.
Donc, tu sais, oui,
c'est vraiment une zone de sécurité,
de passion, de...
Oui, c'est vraiment
une vraie passion. – Parce qu'on peut écrire sans vouloir publier.
Il y a des gens, des fois, qui me disent,
« Oui, mais moi, c'est parce que je ne sais pas si je pourrais publier,
mais écrire, c'est salutaire.
Écrire, c'est exutoire. »
Bien oui. Moi, j'ai toujours dit...
Quand les gens me demandent...
Moi, quand les gens me demandent des conseils d'écriture,
ça me fait tout le temps plaisir d'en donner.
Ce qui ne me fait pas plaisir, c'est quand on me demande
comment publier, comment avoir du succès. Là, je me fait tout le temps plaisir d'en donner. Ce qui me fait pas plaisir, c'est quand on me demande comment publier,
comment avoir du succès.
Là, je me dis, on dirait que cette personne-là,
elle veut pas écrire nécessairement pour les bonnes
raisons, tu sais. Parce que
comment publier? Moi, là,
j'ai fait Google, OK,
Maison d'édition québécoise,
puis j'ai envoyé aux Maisons
d'édition qui me,
tu sais, qui me ressemblaient, que je voyais qu'on avait des valeurs communes. J'ai reçu aux maisons d'édition qui me ressemblaient,
que je voyais qu'on avait des valeurs communes.
J'ai reçu plein de refus.
Puis, tu sais, je veux dire,
ça fait partie du processus.
Je n'ai pas une recette spéciale
pour être publiée.
Tu sais, j'ai juste essayé.
Et quand tu as eu la lettre
qui te dit, ou le téléphone,
je ne sais pas comment ça s'est fait,
mais quand tu as su qu'on prenait ton livre,
ton premier livre, comment tu as réagi?
– Bien, tu sais, ça a été Les Intouchables,
donc ça a été Michel Brûlé.
– À cette époque-là.
– Bien, j'étais contente parce que personne ne voulait,
donc il a été le seul qui a voulu.
Puis même, les gens ne voulaient tellement pas me publier
que j'ai reçu, après la publication de mon premier livre,
qui était Les aventures d'India Jones,
une lettre d'une maison d'édition
qui m'a dit, bien que
votre livre ait été publié dans une autre
maison d'édition, nous tenions
à vous mentionner que jamais
nous vous aurions publié.
Écoute, j'ai eu tellement
de peine. J'aurais aimé ça,
aujourd'hui, avec le recul,
j'aurais aimé ça garder cette lettre-là
juste pour voir c'était qui.
Parce que tu t'en souviens plus du...
Tu viens de la maison, mais pas...
Des fois, j'ai des petites croyances un peu.
Puis là, j'étais comme, si je garde cette lettre-là,
ça va être de la mauvaise énergie.
Fait que je voulais brûler la mauvaise énergie.
Je peux pas croire qu'on ait fait ça.
Ça m'est arrivé.
Cette personne-là, en tout cas, je m'imagine qu'elle s'en est pas vantée, mais elle doit pas s'en vanter.
C'est probablement quelqu'un que je croise
dans le milieu littéraire, puis je me
demande tout le temps si c'est elle.
Cette personne-là, peut-être qu'elle va pas trop te voir
parce qu'elle doit se dire, mon Dieu, qu'est-ce qu'elle pense de moi?
Oui, peut-être qu'elle se dit...
Parce que c'était pas ton dernier livre. T'en as publié combien de livres
jusqu'à maintenant?
J'ai pas compté.
Probablement une quinzaine.
Plus tout le reste.
Oui. Plus les films.
C'est fou!
Es-tu prête à ouvrir ton jeu?
Oui!
Les questions surprises!
Voici comment ça fonctionne. Ouvre ton jeu.
T'as des questions vertes qui sont des questions
indiennes. Des questions faciles. Mauve, cre ton jeu. Tu as des questions vertes qui sont des questions indiennes.
Des questions faciles.
Mauve, c'est difficile.
Oui, c'est ça. Puis quand tu réponds
à la question mauve, tu peux me poser une question
de ton choix. J'ai préparé ma question.
Ah, ça c'est drôle!
Ça c'est drôle!
Question jaune, un petit peu plus personnel.
Question rouge, c'est des questions
personnelles.
C'est ton jeu, tu vas repartir avec.
Chaque invité a son propre jeu.
Il y a des questions qu'on retrouve dans différents jeux,
mais il y a juste le sien qui est composé de ces cartes-là.
Il y a 22 cartes.
Il y a une question mauve que je garde
parce que tout le monde lui répond.
Et tu as ton joker.
Si jamais tu dis, là, ça va trop loin,
tu peux sortir ton joker
et tout s'arrête à ce moment-là pour
cette question-là et on tombe à une autre question.
Mon Dieu! Ça fait très
solennel. Es-tu prête?
Je suis prête. Alors, tu vas brasser
les cartes vertes et
tu vas m'en donner quatre.
Elles sont grosses pour brasser. Oui, mais il y en a
qui les brassent comme ça. C'est un peu comme
si c'était une cartomme ancienne.
Moi, je suis...
Tu vois, je suis une gameuse.
T'as l'habitude de brasser des cartes.
Je suis très bonne pour brasser des cartes.
Il faudrait qu'on les fasse.
Michel Richard aussi nous a dit que les cartes étaient trop grosses.
Il va falloir peut-être qu'on rapetisse nos cartes.
Parce que tu vas m'en donner quatre.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une.
Et après, je vais en choisir une auxquelles tu devras répondre. Voilà.
Michel, Richard n'était pas content non plus
l'autre fois de la grosseur des cartes.
Mais non, c'est parce que je ne peux pas montrer
mes talents de brasseuse de cartes.
OK, parce que toi, tu brasses des cartes.
Est-ce que tu joues au poker?
Non, mon chum et moi, on a plein de board games.
On adore ça.
C'est Patrick Sonecal qui m'a rendu
une passionnée des jeux. C'est Patrick Sonecal qui m'a rendu une passionnée
des jeux.
C'est vraiment des jeux
avec des stratégies.
C'est...
Tu sais,
quand les gens
pensent board game,
ils pensent
Monopoly,
Risque,
mais nous autres,
on est comme
plus loin que ça.
C'est des jeux
plus élaborés
qu'en tout cas,
puis mon chum
puis moi,
on joue à chaque
semaine.
Non, mais c'est en un
parce qu'on a plein
de questions.
Donne-nous en au de questions. Il y a
Terraforming Mars,
Château de Bourgogne,
on joue souvent, mon chum et moi.
C'est en ça qu'on a découvert. On joue à Sight,
qu'on adore.
Revive,
qui est nouveau de l'année passée.
Là, c'est en ça qu'on a découvert Tapestry,
un jeu qui a eu des critiques,
mais que nous, on adore.
Fait qu'il y en a, tu connais là-dedans?
Non, mais là, tu vois,
je pense que je te posais la question pour moi.
Là, tu vous prenais compte,
ça dure combien de temps à peu près quand vous jouez?
C'est-tu une coupe d'or?
Bien, ça dépend combien on a de temps.
Des fois, on joue à ce qui est beau.
Quand on est vraiment fatigué,
on se dit, oh non, je joue à ce qui est beau. Quand on est vraiment fatigué, on se dit « Oh non, je joue à ce qui est beau. »
Comme Terraforming Mars,
ça peut durer trois heures.
Puis Sight,
ça peut durer deux heures.
Tu sais, c'est ça.
Il y a des jeux. Château de Bourgogne, ça peut être
un 45 minutes. En tout cas, on est très passionnés
de ça. C'est vraiment le fun,
mon chum et moi, on adore jouer à ça.
Bon, mais ça, je trouve que c'est des bons...
J'aime ça entendre ça, parce que c'est vrai,
jouer, c'est ludique, ça fait du bien,
puis ça nous met sur pause.
Mais tu sais quoi? J'ai découvert même aussi
que, avant que Patrick
me... Parce que c'est vraiment
lui qui m'a initiée au jeu, parce que lui,
c'est vraiment un passionné de board games.
Puis avant que
Patrick m'initie,
j'avais beaucoup de problèmes
de concentration.
J'étais rendue,
dans mon écriture, je sentais que
j'étais moins capable d'écrire. Puis à un moment donné,
plus j'ai commencé à jouer à des jeux,
plus on dirait que ma concentration
s'améliorait. Puis là, j'ai demandé à mon chum,
ça se peut-tu?
Es-tu subjectif, mon affaire?
Puis je pense que ça se peut
parce qu'il paraît que c'est vraiment bon
d'apprendre des nouvelles choses.
Donc...
– Et d'échanger avec l'autre aussi.
– Bien oui, ça nous fait faire complètement quelque chose.
– C'est bon, très, très bon pour le cerveau.
– Puis mon chum, il est super cute.
On n'est même pas rendu à tes questions.
Je ne sais pas.
C'est parce que j'aime ça, les jeux.
Mon chum, il est très cute,
il est très romantique.
Il ne veut pas qu'on joue à des jeux
où on se bat.
Il ne veut pas qu'on ait des combats.
Pas de compétition.
Compétition, oui.
Mais il ne faut pas que nos bonhommes se battent.
OK.
Ça, c'est drôle quand même. Mais il ne faut pas que nos bonhommes se battent. OK. OK. OK. OK.
Ça, c'est drôle quand même.
Oui.
Ils se projettent en vrai.
Oh, c'est cute.
C'est super cute.
Vos bonhommes ne se battent pas.
Ils ne se battent pas.
Des fois, oui.
Des fois, moi, je fais...
Je peux-tu faire un combat?
Parce que là...
Des fois, on se permet une petite bataille,
mais tu sais, c'est pas...
Il ne faut pas que ça laisse de temps.
Oui, c'est ça.
Alors, je lis tes quatre questions.
Oui.
Quel trait de caractère as-tu hérité de ton père?
Quelle place accordes-tu au regard des autres?
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui t'a manqué?
Quand je me regarde dans le miroir, je vois.
Mon Dieu, t'as dit que c'était les questions faciles.
Absolument.
Comment ça, comme ça?
Oh, mon Dieu.
Check, je vais prendre la question sur mon père.
Quel trait de caractère as-tu irrité de ton père?
Parce que c'est rare que je parle de mon père,
puis j'adore mon père, puis des fois,
les gens, tu sais, vu qu'Aurélie,
des fois, les gens, ils pensent que t'écris ta vie,
puis tout ça, puis Aurélie, tu sais, c'est vraiment
de la fiction, puis les gens,
vu qu'Aurélie, son père, est décédé,
des fois, les gens pensent que mon père est décédé,
alors que mon père, il est là, puis on s'entend très bien,
puis je l'adore, mon père.
Mon père et moi, on est vraiment très différents.
Vraiment, on est deux personnes très différentes.
Lui, il est très pragmatique.
Moi, je suis très imaginative.
Je peux-tu te raconter une anecdote?
C'est ton jeu.
C'est parce que je vais te donner un exemple. exemple et on se battra pas là je te laisse aller les histoires de parents c'est toujours touchant aussi bon à un moment donné
c'est que moi c'est mon père donc c'est un homme de son époque. Il va pas nécessairement... Il doit avoir 70.
OK.
Donc, il exprime pas nécessairement
beaucoup ses émotions,
puis tout ça.
Puis, donc, pose pas nécessairement
beaucoup de questions personnelles,
des choses comme ça, tu sais.
Quand je parle avec lui,
il va me parler de sujets du genre,
tu sais, qu'il a réparé
telle affaire, puis là, tu sais,
puis, tu sais, là, il va me parler de ça,
puis là, avec passion, parce que lui, il aime
se réparer des choses, puis là,
il va me parler qu'il est allé en camping, puis je me dis,
moi, j'aime pas le camping, fait que, tu sais, il va me parler
de son camping, puis tu sais, il va me parler
de qu'est-ce qu'il a fait, puis les traces d'animaux.
Mon père, là, il est capable de voir,
il regarde une feuille, il sait c'est quoi l'arbre,
il regarde des traces d'animaux, il sait c'est quoi
les animaux, c'est tout ça.
Les cacailles, c'est quoi, quel animal
a fait tel caca, puis tout ça.
Puis moi,
je suis plus
dans les émotions,
puis dans ma tête,
puis tout ça. Puis à un moment donné,
ma grand-mère, qui est décédée maintenant,
on est allé la voir.
Puis là, ça faisait à peu près
quelques années que mon grand-père
était décédé. Puis là, j'ai commencé
à poser des questions à ma grand-mère là-dessus.
Tu sais, comment tu te sens?
As-tu encore de la peine?
Penses-tu encore à lui?
Puis là, elle m'a dit,
« Ah bien, je le vois tous les jours. »
Puis là, elle a commencé à nous parler
qu'elle voyait mon grand-père
qui venait la voir.
Puis je l'ai laissé parler
parce que moi, je trouvais ça vraiment beau.
Puis j'aimais ça.
J'aimais ça entendre
qu'elle continuait un peu
sa vie avec lui
qui est disparu, mais qui est encore là.
Puis je la faisais parler de ça.
Puis après, j'ai dit à mon père,
en fait, c'est lui qui m'a dit,
j'ai dit, ça te dérange-tu que j'aille poser
des questions comme ça à grand-maman?
Parce qu'il dit, non, il n'y a jamais personne
qui a parlé de ça
depuis que ton grand-père est mort.
Personne dans la famille ose.
Il dit, c'est ça qui est le fun
de quelqu'un. Parce que là,
cette soirée-là, j'étais en peine d'amour.
Je pleurais. J'étais comme,
j'ai plein d'émotions.
Il m'a dit, le fait
que tu sois comme ça,
c'est ça qui fait que tu poses des questions comme ça.
Puis si tu ne posais pas tes questions comme ça,
on n'aurait pas ces belles discussions-là. » Ce que j'aime avec mon père,
c'est qu'on s'accepte comme on est dans nos différences.
Mais je pense que ce que j'ai de lui,
c'est un sens de l'organisation, puis une détermination, malgré le fait que je sois quelqu'un qui manque un peu d'att à ses affaires, puis ça, je pense que ça
me vient vraiment
de lui. Autant
où le côté, justement, imaginatif,
très...
Je ne sais pas comment dire ça,
mais dans la lune, tout ça, ça peut venir
de ma mère, mais le côté
organisé de mon père,
bien, moi, je pense que ça
me sert parce que c'est ça qui fait
que même si j'ai
une imagination forte, je suis capable
de me faire un horaire
et de mettre un point final
à ce que tu fais. C'est quand même le défi
pour plusieurs auteurs de terminer
une oeuvre.
Est-ce qu'il est fier de toi, ton père?
Est-ce que c'est quelque chose qui est capable de te nommer?
Oui, puis il y a quelque chose qui m'a dit vraiment touchant l'autre jour.
Parce que, tu sais, moi, ma famille vient d'un milieu très modeste, autant du côté de ma mère que du côté de mon père.
Tu sais, qui n'ont pas nécessairement eu beaucoup d'éducation, puis tout ça.
Puis à un moment donné, j'avais fait un statut Facebook
qui analysait quelque chose d'un point de vue féministe.
Mon père m'avait appelée et ça m'avait vraiment touchée
parce qu'il m'avait dit
« Je ne peux pas croire que ma fille
exprime aussi bien des choses comme ça. »
Il me l'avait dit avec peu de mots,
mais de façon tellement belle, puis
oui, il est vraiment
fier, là. Tu sais, si tu voyais sa face,
là, comme des fois dans les premières
de films ou des affaires de même, ou des fois,
puis ça, je suis gênée de tout ça,
là, mais il s'en va faire du
ski, puis là, il me dit que
dans le remont de pente, mettons, il y avait
des ados, puis là, il a commencé à leur
demander s'ils connaissaient Aurélie Laflamme, puis des affaires de même, il y avait des ados. Puis là, il a commencé à leur demander s'ils connaissaient
Aurélie Laflamme, puis des affaires de même.
Puis je suis comme... Puis là, lui, après ça,
il se vante qu'il est mon père,
puis des affaires de même. Ça, ça me
gêne. Je suis comme, oh mon Dieu,
c'est tellement gênant. Mais en tout cas, c'est de l'amour.
Mais oui!
Il est content. Fait que, tu sais, c'est ça.
Fait que, je suis très...
Tu sais, c'est ça. Comment il s'appelle, ton père?
Il s'appelle Gérard.
Ah, Gérard.
Beau Gérard, on l'écoute.
Puis tu sais quoi?
Ils ont vraiment, mes parents,
comme je te dis, c'est un milieu modeste,
mais ils ont vraiment investi dans nous,
dans notre éducation.
Puis ça, j'en suis très reconnaissante.
Malgré qu'ils n'avaient pas beaucoup de moyens,
ils ont fait des sacrifices.
— Oui, c'est ça. Puis,
des fois, je me dis tout le temps,
comment on repaye ça? Parce que, tu sais,
quand les gens ont des enfants puis qu'ils investissent dans leurs
enfants, c'est comme des investissements qui...
C'est pas comme si tu places ton
argent à la bourse, puis que là,
t'as un plus gros montant à la fin de ta vie, là,
tu sais. Puis souvent, je me demande tout le temps
comment je pourrais
rembourser ça à mes parents, comment je pourrais leur
redonner, tu sais.
Est-ce que tu leur as déjà demandé?
J'ai déjà demandé à mon père
pis là, il dit
tout le temps, genre,
« Ah, occupe-toi pas de ça.
On est content, tu sais,
de ce que vous devenez, de ta soeur, pis tout ça. On est content de ce que vous devenez,
de ta soeur, puis tout ça. »
Mais j'ai dit tout le temps,
« Là, profite de ta retraite.
Prends ton argent.
Moi, je veux pas d'héritage.
Je veux zéro.
Quand tu vas mourir, je veux qu'il reste zéro
dans ton compte. Profite-en. »
Puis là, il dit, « T'as pas à décider ça.
Mais, tu sais, j'imagine que la fierté que tu lui apportes, puis ta soeur,
ça doit être un bon retour.
Tu sais, c'est...
Parce que c'est ça qu'il souhaite aussi.
Tu sais, quand il investit dans tes études,
il souhaite que tu gagnes ta vie,
que tu sois heureuse dans ce que tu fais,
que tu sois capable de t'émanciper.
Tu sais, c'est tout ça que ça veut dire.
Oui, puis mon père,
il a failli mourir
il y a quelques années.
C'est cette fameuse histoire
dans les médias qu'on voit,
accident de pêche,
puis la personne s'est noyée.
Mon père, ça a failli arriver.
Ça a même été dans les médias.
Il y a eu un accident de pêche.
Heureusement, il y avait une veste de sauvetage.
Il a été transporté par le courant.
Puis, il a été retrouvé presque mort en hypothermie
sur une berge.
Puis depuis ce temps-là,
mon père, beaucoup plus émotif,
beaucoup plus
connecté avec ses émotions.
Fait qu'il a beaucoup
plus de...
Il parle beaucoup plus de ses émotions.
Puis quand il parle de cette histoire-là,
quand il dit « ils m'ont retrouvée »,
il a tout le temps les larmes aux yeux.
Puis à un moment donné, on
était en famille, puis on vivait un moment,
on était en train de cuisiner, puis tout ça, puis à un moment
donné, il est venu les larmes aux yeux, puis il a dit
« je peux pas croire que j'ai failli manquer
ça ». Puis c'était un moment tout simple,
c'était, on cuisinait, on
jasait, c'était le chaos,
puis on dirait
ça m'a vraiment fait réaliser que ces moments-là
simples, c'est vraiment ça
qui est beau de la vie
c'est ces moments-là qu'on veut pas perdre
puis lui c'est ça qu'il veut pas perdre
moi souvent
je remercie
je sais pas qui remercier
parce que j'ai pas nécessairement de croyance
mais je remercie tout le temps.
Si mon grand-père, c'était vrai, qui était revenu pour ma grand-mère,
ou tout ça, s'il y a eu quelque chose de magique qui a sauvé mon père,
je remercie parce que je suis contente d'avoir des années de plus.
Puis lui, en réalisant ce qui aurait manqué,
ça te fait réaliser ce que tu vis.
Oui, exactement.
Puis c'est vrai qu'on passe souvent à côté de ces moments ordinaires,
parce qu'on est toujours à la recherche de l'extraordinaire.
C'est comme si l'extra...
Extraordinaire, il est comme dans l'ordinaire.
Mais lui, il a vu sa mort à quelque part
quand tu es dans des rapides,
quand le courant t'emporte
je peux imaginer ce qui se passe
dans la tête
puis je veux juste dire que mon père
j'ai le consentement
de mon père pour parler de ça
parce qu'il m'a déjà dit que pour lui
ça faisait exister
son histoire qu'on en parle
parce que souvent les gens
qui ont vécu un traumatisme comme ça on histoire, qu'on en parle. Parce que souvent, les gens qui ont vécu un traumatisme
comme ça, on dirait qu'on pense
qu'ils ne veulent pas en parler
ou tout ça.
Mais tandis que mon père,
il dit que quand on lui pose
des questions ou tout ça,
ça le fait exister.
Puis que si on ne fait
juste jamais en parler,
il a l'impression que ça n'a jamais existé
ou que ça n'existe pas.
Alors que c'est un tournant dans sa vie.
C'est quelque chose de vraiment important.
C'est vraiment quelque chose où il a failli mourir.
Il est passé proche.
Oui, vraiment proche.
Il aurait pu être...
Je pense qu'une semaine avant, dans le même lac, il y a quelqu'un qui est décédé.
Il a été chanceux
d'être retrouvé à temps.
C'est comme un temps
supplémentaire.
Il y a quelque chose
là-dedans. Il y a comme une leçon,
on dirait, à travers tout ça.
De profiter des gens qu'on aime,
de passer des moments, des moments en famille.
Puis à chaque fois qu'on vit
un moment où mon père a eu une réalisation,
puis je vois le chaos familial,
puis tout ça,
j'ai tout le temps un élan de bonheur.
Wow.
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois.
Mon Dieu, je vois quoi?
Parce que moi, je me regarde
quasiment pas. Ben voyons!
Tu te regardes pas! Je suis comme tout le temps
dans la lune. Fait que c'est comme
on dirait que je me vois pas.
C'est vraiment bizarre.
Est-ce que tu vois une femme ou tu vois une fille
quand tu te regardes dans le miroir?
C'est une bonne question, ça. Parce que je sais pas
trop la différence. Parce qu'à un moment donné, tu saisest une bonne question, ça. Parce que je ne sais pas trop la différence.
Parce qu'à un moment donné, tu sais,
parce que moi, peut-être, je suis teinté
quand je te pose cette question-là
à cause de ton personnage d'Aurélie Laflamme.
Oui, ça arrive à beaucoup de monde.
Il y a quelque chose, tu sais, je me dis,
quand tu rentres dans cet imaginaire-là
de jeunes, de jeunes ados,
de jeunes presque adultes, tu sais,
qui se posent beaucoup de questions,
je me dis, tu dois avoir un petit peu ça en dedans.
Mon chum, il dit tout le temps.
Des fois, j'ai des réactions, puis il fait
« T'es tellement une ado, là. »
C'est comme...
Mettons, je voudrais essayer
de m'en sortir. Je ne m'en sortirais pas.
C'est là, en dedans de moi.
J'ai...
J'ai encore le côté
ado en dedans de moi. Je ne pense pas que ça va partir.
Je n'ai pas envie d'arrêter de le sentir, ce côté-là.
Tu sais, comme là, en ce moment,
le film que je suis en train d'écrire,
le personnage principal, c'est une ado.
Écrire pour les ados aussi, je trouve ça tellement relaxant.
Tu sais, je veux dire,
je peux tellement me permettre plus ma folie.
Une folie que je peux pas nécessairement me permettre
avec les trucs plus adultes.
Parce que là, quand j'écris des trucs plus adultes,
les gens font...
C'est un peu ado, les personnages.
Puis là, je suis comme...
Non, c'est moi, c'est comme ça que je parle.
Parce que t'as un côté ludique,
t'as une capacité d'émerveillement aussi, j'imagine.
Bien oui, tu sais, ça, c'est sûr et certain.
Puis donc...
Quand tu regardes dans le miroir,
est-ce que t'aimes l'image que tu vois?
Bien, ça dépend des jours,
j'imagine comme tout le monde.
Je ne sais pas comment dire ça,
mais moi, l'affaire, c'est que...
J'ai eu plein de problèmes de santé dans ma vie.
J'ai eu une embolie pulmonaire. J'ai eu une tumeur ici qui fait que j'ai eu plein de problèmes de santé dans ma vie. J'ai eu une embolie pulmonaire.
J'ai eu une tumeur ici qui fait que j'ai un trou là.
Puis que j'ai une petite paralysie faciale.
J'ai eu l'appendice.
J'ai une grosse cicatrice ici.
Puis là, j'ai la cicatrice de l'opération.
Je n'avais jamais remarqué.
Ça fait longtemps, ça?
Oui.
Ça, c'était en 2013. OK. J'ai la grosse cicatrice de l'opération. Je n'avais jamais remarqué. Ça fait longtemps, ça? Oui, ça, c'était en 2013.
J'ai la grosse cicatrice ici.
Mais on dirait
que
un peu comme mon père qui a failli mourir,
moi, j'ai eu toutes ces affaires-là
qui m'ont fait peur sur ma vie,
ma santé, tout ça.
C'est comme, on dirait que
je ne me vois pas comme... Je ne vois pas vieillir comme un défaut femme je vois des petits poils blancs
poussés
mes cheveux, ils commencent à être pas mal blancs
mais là je suis pas prête à les laisser blancs
je continue à avoir des teintures
mais
je suis pas nécessairement
des fois c'est sûr que je trouve ça confrontant
vieillir, je pense que c'est comme ça pour tout le monde
je peux pas te dire, je suis super sûr que je trouve ça confrontant, vieillir. Je pense que c'est comme ça pour tout le monde. Je peux pas te dire, genre,
je suis super à l'aise avec ça.
Mais
des fois, je nous trouve tellement
sévères envers nous.
Souvent, là, mettons, je regarde
mes photos d'il y a 10 ans, puis j'étais
« Ah, j'étais donc bien belle! » Mais il y a 10 ans,
j'étais comme « Oh mon Dieu! »
Je suis pas à mon meilleur
ou tout ça.
Mon rapport à mon corps est comme vraiment étrange
parce que c'est comme si je me suis jamais,
tu sais, moi, je pense que, mettons, m'aimer,
mais dans toutes les sphères de ma vie,
aimer ma personnalité, aimer mon intellect,
aimer mon corps, aimer tout ça,
tout ça, je trouve que c'est un apprentissage de tous les jours.
Je veux l'apprendre.
Je veux me considérer aimable sous toutes mes facettes,
mais c'est un travail de chaque instant.
Je ne sais pas ce que je vois.
Tu sais, je pense que...
Est-ce que la personne que tu vois,
tu es en accord avec comment
tu te sens dedans?
Je pense que oui.
Bien, ça, c'est un gros plus.
Oui. Surtout depuis quelques années.
Tu sais,
je suis avec...
Tu sais, mon chum, moi, j'ai rencontré
vraiment un super
partenaire de vie
que je n'ai pas
de pression.
Tu sais, lui,
il me trouve super belle quand je suis habillée en mou
et qu'on s'en va promener mon chien.
Je te montrerai des photos.
Je mets des bottes,
des gros pantalons, un coton ouaté.
Puis lui, c'est comme ça qu'il me trouve.
Puis moi, je le trouve beau aussi en coton ouaté.
C'est ça que je dis de même. Je le trouve le plus beau.
Je suis vraiment contente parce que je n'ai pas de pression.
Je ne ressens pas de pression.
T'es toi-même.
C'est ça, exactement.
Puis je pense, maintenant,
qu'on est moi, lui,
notre chien.
On aime ça aller se promener, jouer à des jeux, tout ça.
On dirait que j'ai rencontré
quelqu'un qui me renvoie vraiment
une image positive de moi.
Je ne veux pas avoir l'air
de dire que
seulement son regard
sur moi m'importe.
Ce n'est vraiment pas ça.
Mais je trouve que c'est vraiment doux
d'être avec quelqu'un qui te renvoie
tout le temps une image positive de toi
parce que j'ai pas eu beaucoup de ça
dans ma vie, j'avais plutôt le contraire
des gens
qui me renvoyaient des fois une image
négative de moi qui faisait que
je me sentais pas assez aimable
pas assez belle, pas assez
bien habillée
tu sais donc d'avoir quelqu'un pas assez belle, pas assez bien habillée.
Donc, d'avoir quelqu'un qui habite avec toi et que c'est juste de la douceur et de l'amour
et pas de pression d'apparence,
moi, ça m'a vraiment relaxée intérieurement.
Oui, ça apaise. Oui, ça m'a apaisée. Jeurement. Oui, ça apaise.
Oui, ça m'a apaisée.
Je t'avais reçue il y a plusieurs années à Deux Filles le matin
où on avait parlé du célibat.
Parce que ça a été...
Une grosse partie de ma vie.
Une grosse préoccupation aussi, à un moment donné,
dans ta vie, le célibat.
Oui.
Est-ce que tu pensais trouver quelqu'un
comme ton chum actuel?
Non.
Puis, tu sais, le célibat,
j'ai eu plusieurs phases.
C'est-à-dire que
j'ai été bien.
Tu sais, à un moment donné,
j'ai été bien,
puis à un moment donné, c'était long.
Puis à un moment donné,
j'ai souffert de solitude.
Puis des fois, on dirait
qu'on ne se permet pas de dire ça,
puis on dirait qu'on se permet pas de dire ça puis on dirait qu'on demande
quasiment aux femmes
de dire
ben ah
je suis bien toute seule puis c'est comme ça
qu'on est forte, c'est comme si être forte
ça voulait dire d'être seule
alors qu'on peut très bien être forte
à deux puis on peut très bien
vouloir l'amour puis être forte quand même
tu sais moi j'étais bien toute seule parce que
la preuve, c'est que je n'aurais pas été capable
d'être avec n'importe qui.
J'ai quand même été très sélective.
Mon chum, il a été
bien choisi.
Mais,
c'est sûr qu'à un moment donné, moi,
je travaille seule chez nous.
Je n'ai pas de collègues de travail.
Donc, mes journées étaient très, très...
Je vivais beaucoup de solitude.
Puis à un moment donné, c'est dur, tout ça.
Fait qu'à un moment donné,
la solitude,
puis de rencontrer des gens
qui... Puis tu sais, d'avoir
des relations toxiques,
rencontrer des gens que je sentais que c'était
jamais ça,
puis que, tu sais, que j'avais pas de jamais ça pis que, tu sais, que j'avais pas
de prise sur la relation,
tu sais, que j'avais pas d'égalité, parce que moi,
c'était beaucoup ça que je cherchais.
Je trouvais ça très difficile.
Je trouvais que beaucoup de gars se sentaient
vraiment supérieurs en relation,
pis c'était eux qui décidaient, pis ça,
moi, j'aimais pas ça. J'aimais pas ça
devoir être dans l'attente,
pis d'être dans la...
d'accepter que c'était l'autre
qui avait tout le temps les mains
sur le volant.
Donc,
donc...
Puis avec lui, quand tu l'as rencontré, est-ce que t'étais
méfiante?
Ben, moi, quand je l'ai
rencontré, j'ai tout de suite vu
que c'était un super bon gars.
Puis moi, je pensais que j'étais trop blessée
pour quelqu'un comme lui.
Puis là, tu sais, cette fameuse
croyance qu'il faut avoir
tout réglé
quand on rencontre quelqu'un.
Sur les sites de rencontres, les gens disent
« Ayez réglé votre passé. »
Fait que là, moi, je me sentais...
Puis je pense que quand j'étais, moi, je me sentais... Je pense que quand
j'étais en date,
je jouais un jeu
où je disais que tout était réglé
puis que...
Je pense que ça me rendait pas bien.
Puis quand j'ai rencontré
mon chum, puis que rapidement j'ai vu,
mon Dieu, c'est quelqu'un de tellement simple
puis de tellement...
Tu sais, de tellement gentil,
que j'ai dit,
tu es trop une personne normale pour moi.
Je suis blessée.
Toutes mes affaires du passé ne sont pas réglées.
Je ne pense pas qu'on peut être ensemble.
Il dit, check.
Mon chum est tellement pragmatique.
Puis ça, il dit « Regarde,
moi, le fait que
t'ailles pas... Tu sais, si, mettons,
tu veux pas qu'on soit ensemble,
c'est parfait, c'est ta décision, moi,
je vais respecter ça. Mais
t'as le droit d'avoir
un passé, t'as le droit d'avoir
des contacts avec ton passé, t'as le droit d'avoir
de la peine avec ton passé.
Si tu me laisses, laisse-moi parce que
t'es sûre que tu m'aimes pas.
Mais si tu veux qu'on soit
ensemble, on peut traverser
ça ensemble.
Puis qu'il me laisse cette liberté-là
de traverser
ce qui me restait à traverser
dans tous mes deuils de mon passé,
ça a été pour moi une révélation
qu'on pouvait traverser des choses à deux
et que j'avais le droit d'avoir de la peine
à cause de mon passé,
à cause des choses qui m'avaient blessée.
J'avais le droit de régler des choses.
Dans ce temps-là, je voyais un psy
et le psy me disait tout le temps que
dans des débuts de relation, quand on vieillit,
ce que ça prend, c'est de l'empathie.
Parce qu'on a tout un passé.
Oui, on vient avec un bagage.
On vient avec un bagage, que ce soit familial,
amoureux, tout ça.
Donc, il faut avoir de l'empathie,
de la compassion.
On a toute une histoire.
On ne peut pas mettre de côté notre histoire.
Puis moi, ce que j'avais peur, c'est d'être obligée
de perdre mes souvenirs, de perdre mon passé.
Puis moi, des fois, je suis quelqu'un
que j'aime contempler la nostalgie, puis tout ça.
Donc, j'avais peur de ne pas pouvoir raconter
à mon chum des choses que j'avais vécues, puis tout ça. J'avais peur de ne pas pouvoir raconter à mon chum des choses que j'avais
vécues, puis tout ça.
Puis lui,
non. Il disait que j'avais le droit.
J'avais le droit d'avoir encore de la peine.
Pour lui, ma peine
sur mon passé n'avait rien à voir
avec la joie que j'avais
d'être avec lui. Il disait
tant qu'on a de la joie et du plaisir ensemble,
le reste, ça me...
Tu sais, ça me concerne pas. T'as le droit de m'en parler,
puis je le prendrai pas personnel.
Puis là, mon Dieu, fait que mon chum,
tu sais, il est...
À un moment donné, là, tu sais, je me souviens
de m'être promenée dans la rue, là,
puis j'étais comme, si je continue
pas avec ce gars-là, je vais passer ma
vie à le stalker sur Facebook.
Tu l'aurais espionné.
Oui, j'aurais été toute seule dans mon appart
encore célibataire, puis j'aurais espionné
sa vie, puis je me serais dit
« Elle est donc bien chanceuse, la fille qui est avec. »
Puis qu'est-ce que t'aurais cherché de différent
chez un autre?
Bien c'est ça, rien.
Mais c'est parce qu'il est assez
extraordinaire ce que je viens d'entendre.
Tu viens avec un passé,
puis ce qui reste de ça,
on va le passer ensemble.
C'est rassurant, ça.
T'as l'impression de déposer tes valises pour vrai.
C'était vraiment ça.
Mon chum était tellement différent
des autres gars que j'avais connus
avant au niveau de sa personnalité
que ça a été un apprentissage pour moi d'être avec quelqu sa personnalité, que ça a été un apprentissage pour moi
d'être avec quelqu'un comme lui.
Puis ça a été un apprentissage amoureux aussi.
Je pense que je ne savais même pas
que ça pouvait exister,
de l'amour doux comme ça.
Puis moi, je pensais que l'amour,
il fallait que dès le début,
ça fasse des gros feux d'artifice,
des gros papillons.
Puis je me suis rendue compte
en rencontrant
quelque chose d'autre, une autre forme
de relation,
je me suis rendue compte que je mélangeais
dans le fond l'amour et l'anxiété.
Puis je pensais que l'anxiété
que me créait un début de relation,
je pensais que c'était ça,
l'amour. Mais finalement, avec mon chais que c'était ça, l'amour.
Mais finalement, avec mon chum,
c'était toute de la douceur tout le temps puis d'avoir hâte de le revoir.
Puis au début, moi, avec mon chum,
j'étais tellement habituée d'être toute seule
que je lui disais...
Là, il me disait,
« Hé, on pourrait... »
On était comme en deuxième date
puis il disait, « On pourrait aller patiner. »
J'étais comme,
« Il est tombé qui est-il,
lui, de vouloir aller patiner?
J'avais comme fermé toutes mes portes
à toutes les affaires, le fun.
C'est comme si tu avais envie de le juger
dans sa légèreté, dans le fond.
Un moment donné, il me dit,
on pourrait cuisiner ensemble.
J'étais comme, wow, on n'est pas un couple,
on ne va pas cuisiner ensemble.
Puis là, il était là, c'est correct, on peut aller au restaurant,
il y a pas de problème. Moi, je proposais ça
juste de même. Puis quand on a...
Puis on est allés vite habiter
ensemble, après six mois, genre.
Puis moi, j'y avais dit au début, tu sais,
je veux juste te dire que moi, ça va être long pour une
relation, puis tout ça, mais...
Puis là, à un moment donné, je dis, Olivier,
on est dans la marde,
parce que
ma maison de rêve
vient d'être mise en vente.
Puis là, j'imagine le sapin de Noël dans le coin.
Puis là, non, non, non.
Tu l'habitais?
Oui.
Puis là, j'étais comme,
y est-tu trop tôt, puis tout ça?
Puis écoute, c'est la meilleure décision de notre vie.
Ça fait huit ans qu'on habite là.
Moi, au début, je disais à mon chum
parce que les deux, là, on...
Mon Dieu, c'est rare
que je parle de mon chum. Je sais pas pourquoi tu m'as
ouvert ça, puis je sais pas.
Je parle amoureusement et passionnément
de lui. Mais au début,
je disais, tu sais, là, moi,
travailler... Tu sais, je suis habituée de travailler
toute seule. Fait que là, là, je veux juste te dire
qu'on se parlera pas de la journée parce que
un moment donné, j'avais peur qu'on
se tanne d'être ensemble. Écoute, ça fait huit ans
qu'on travaille les deux dans la même
maison. Au début, Olivier
travaillait en pharmacie, mais là, à un moment donné,
quand il a commencé à plus,
il a eu son émission de télé.
Il faut dire que, peut-être pour ceux et celles
qui ne le savent pas, c'est le pharmachien, Olivier.
C'est un pharmacien,
mais que, là, maintenant, il fait plus de la vulgarisation dans les médias,
donc il travaille de la maison.
Puis là, moi, je me disais, mon Dieu,
on va se taper
ses narres.
Mais là, mon chum et moi, on déjeune ensemble,
on jase l'actualité,
on dîne ensemble.
Des fois, je suis comme, Olivier,
est-ce que tu viens dîner avec moi
on dîne ensemble, on s'en va promener notre chien
on soupe ensemble
moi je pensais
je vais me tanner de ça, mais je me tanne pas
des fois je me demande, es-tu tannée
là je suis-tu rendue trop lourde
au début t'as rencontré une fille super indépendante
puis là je suis comme, moi je suis virée
bout pour bout, complètement le contraire
parce que j'aime tellement ça être avec lui,
puis on fait plein d'actuels. – C'est ta vraie nature, en fait, qui est ressortie.
– Exactement, tu sais, fait que là,
j'étais comme, tu sais, j'ai quasiment fait de la
fausse représentation, parce que j'étais comme...
Puis tu sais, en même temps, j'ai bien lu
là-dessus, c'est quoi l'indépendance
puis la dépendance, puis des fois, je parle de ça
avec lui, puis tu sais,
j'ai quand même ma vie, tu sais, c'est pas...
Tu sais, il y a une psychologue
que j'ai rencontrée pour mon essai qui a dit
aimer être avec quelqu'un, ce n'est pas
de la dépendance affective.
C'est de la dépendance affective si tu as mal,
si la personne n'est pas là.
Si tu commences
à souffrir
et à obliger
l'autre à des affaires.
Moi, ce n'est pas obligé, je suis capable de faire
des affaires tout seul, j'ai des activités
avec mes amis, mais j'adore ça, être avec mon chum,
puis j'adore ma vie avec lui.
C'est beau!
Mais je suis contente.
J'ai les petits yeux qui... Mais je suis vraiment contente
d'entendre ça, je savais que t'étais avec
Olivier depuis quand même plusieurs années,
mais je me souviens aussi qu'il y avait comme une souffrance
de porter
à chaque jour le célibat
avec toi.
C'est la solitude.
C'était pas le célibat comme tel,
mais c'était vraiment la solitude,
de ne pas partager sa vie avec quelqu'un.
Puis tu sais, c'est beaucoup plus dur.
Quand je vis des trucs difficiles,
parce qu'on en vit dans notre travail,
tu sais,
c'est des métiers où on vit des grosses émotions
pis tout ça
pis mon chum
souvent je vais lui dire quelque chose
pis là il est capable de
moi je dis souvent que mon chum
moi là je suis un
mes émotions sont un cube rubrique
pis lui il fait
pis là il replace toutes les couleurs
pis là il m'apaise tout le temps.
Il est tout le temps capable
de me remettre les choses en perspective.
Ça fait que c'est tellement...
Tu sais, c'est le fun.
C'est le fun d'être soi avec l'autre.
Oui, exactement.
Puis de passer du bon temps, puis de discuter.
Puis tu sais, c'est mon meilleur partenaire de tout.
De discussion, d'activité.
Est-ce que tu es prête à passer au niveau jaune?
Mon Dieu, on a commencé.
Il faut que je brasse.
Tu les brasses et tu m'en donnes trois.
Peut-être qu'on aura encore une autre question.
Tu pourras nous parler d'Olivier.
Non, c'est correct.
Là, il va dire, voyons donc.
Non, mais c'est toujours intéressant
d'entendre les histoires de couples.
Parce qu'il n'y a pas un couple qui est pareil.
Ben non.
Puis peut-être que c'est arrivé à un autre moment de ta vie,
ça aurait été autre chose.
Tu sais, c'est très particulier, le couple en soi.
Alors, voici les questions jaunes.
À quel moment de ta vie as-tu dû te tenir debout?
Un couple, c'est...
Je pense qu'on l'a fait.
Quelle est ta définition du féminisme?
Féministe.
Ça, c'est...
Il faut qu'on aille trois heures.
Attends, puis j'en ai une autre.
Puis j'en ai une autre.
Je vais t'en donner une autre, vu que le couple, elle compte pas.
Parce qu'on vient de la dire.
Bon, là, tantôt, tu vois, c'était à quel moment de ta vie
as-tu dû te tenir debout?
Puis là, c'est quel est le plus
grand défi que tu as surmonté dans ta vie?
Bon, ça, puis ça,
c'est connexe. OK. Parfait.
J'ai dû me tenir
debout par rapport à mon
histoire avec Michel Bourglet.
Tu sais, je l'ai raconté un peu dans mon
balado. Oui. Tu sais, moi,
ça a été mon éditeur.
Il a cru en moi.
Il a fait plein de belles choses
pour moi. Mais
quand... Moi, dès le départ,
je lui avais présenté une série
sur huit tombes.
Donc, Aurélie, moi, je la voyais
de secondaire 3. Je la prenais dans un moment
particulier jusqu'à son bal de finissant.
Pour moi, c'était comme ça. J'avais fait ma
structure sur 8 tombes.
Et
quand est arrivé le 8e
tombe, lui,
il a...
Il m'a demandé de continuer.
Parce qu'on avait des...
À ce moment-là, les Aurélie,
ça se vendait à... Quand je sortais un
tombe, c'était à peu près 100 000 de vente.
100 000 copies vendues par ton.
Donc lui, il voulait que je continue.
Mais moi, mon histoire était finie.
C'est pas que j'aimais pas ça, écrire Aurélie.
Aurélie, là...
Je veux dire...
Arrêter Aurélie, ça m'a fait mal à mon corps.
Ça a été un vrai deuil.
Puis pour survivre même à vrai deuil. Puis pour
survivre même à ce deuil-là,
je me disais, un jour, je vais la reprendre.
Comme peut-être dix ans plus tard
ou tout ça. Finalement, ça s'est arrivé
peut-être cinq, six ans plus tard.
J'ai fait un tome neuf. Mais pour moi,
je le compte même pas comme dans la série. Pour moi, c'est vraiment
un bonus.
Mais là, lui,
quand j'ai dit non, parce que pour moi,
l'intégrité, tu l'as dit au début,
moi, c'est ça le plus important.
Moi, jamais j'aurais voulu faire...
Puis ceux qui le font, c'est bien correct.
Je n'ai aucun jugement. Moi, c'est ma démarche artistique.
Oui, pour être bien avec toi,
assumer ce qu'on fait.
Ma démarche artistique, c'était que j'avais une histoire.
J'avais quelque chose à raconter à travers une histoire. J'avais quelque chose à raconter
à travers cette histoire.
J'avais quelque chose à dire.
Jamais j'aurais voulu faire un tombe d'Aurélie
pour faire des ventes.
Pour moi, je ne me serais pas sentie
intègre avec moi-même.
Puis si l'histoire était finie,
elle était finie.
Si j'avais continué,
là, ça aurait été pas authentique.
Alors, lui, il te mettait de la pression parce que c'était payant.
Oui, il a pas pris le refus.
Tu sais, quand tu dis non à quelqu'un, puis que la
personne accepte pas le non, il a pas pris
le refus. Ça fait que
il a commencé à faire
beaucoup de
violences psychologiques,
financières.
Donc, tu sais, il retenait des chèques.
Il
faisait
plein de...
Je ne sais pas comment dire ça, là, de...
Tu sais, c'est ça, des
mails avec de la manipulation,
tout ça, c'était très difficile.
Puis à ce moment-là, je savais...
Moi, j'avais jamais dealé
avec quelqu'un comme ça.
Donc moi, j'étais de genre à répondre aux longs courriels
avec des longs courriels pour me défendre.
Mais c'est pas comme ça qu'il faut agir avec un manipulateur.
Il faut soit pas répondre
ou soit répondre quelque chose de très court,
sans émotion, sans défense.
Faut pas que tu lui donnes d'armes.
Mais je savais pas.
À ce moment-là, j'avais pas d'armes. Mais je ne savais pas à ce moment-là,
je n'avais pas d'expérience.
Mais ce qui faisait que mes mails
arrivaient, puis là, c'était une longue réponse
par la suite. Puis là, moi,
j'essayais de me redéfendre, puis tout ça,
fait que c'était très épuisant, puis il a fallu que je me tienne debout
parce qu'à un moment donné,
les Aurélie n'étaient plus disponibles en librairie.
Puis moi, je demandais que ce soit disponible.
Puis là, il a fallu que je fasse une...
Il a fallu que je me défende par le système de justice.
Puis ça a été très difficile.
Ça a été quelque chose de secret que j'ai vécu.
Je me faisais dire toutes sortes d'affaires du genre,
tu sais, laisse faire Aurélie,
puis écris d'autres choses.
J'étais capable d'écrire d'autres choses
ça c'est les gens extérieurs qui disaient ça
des gens du milieu littéraire
pourquoi t'as fait ça secrètement?
je voulais pas aller
publiquement
là maintenant j'en parle publiquement parce qu'il est décédé
mais sinon j'avais tellement peur de lui
ok c'est par peur
de lui
parce qu'il y a des journalistes
qui disaient, on va sortir l'histoire,
puis ça va t'aider. Mais moi,
je savais que si on sortait l'histoire,
lui, il allait
dire des choses,
il allait se défendre.
Puis l'affaire, quand tu sors
quelque chose publiquement,
comment ça fonctionne les médias, c'est qu'un journaliste
n'a pas le choix de donner le droit de parole.
Puis quand tu dénonces
quelque chose publiquement, la personne
que tu dénonces qui a son droit de parole,
souvent, ce que
cette personne-là va faire, c'est vouloir
te détruire, détruire ta réputation, détruire...
Puis je sais qu'il y a des gens qui auraient cru
lui, puis qui n'auraient pas cru moi.
Est-ce qu'il aurait pu te détruire?
Bien, tu sais, quand tu... Tu qu'il aurait pu te détruire? Ben, tu sais,
il aurait pu me détruire.
Tu sais, lui, ce qu'il disait pour
me détruire, puis j'ai
même cru à son discours, parce que quand
quelqu'un te dit des insultes, des fois,
tu viens, tu crois, mais lui, il disait que
j'étais une diva.
Longtemps, j'ai cru que j'étais une personne
difficile, que j'étais une diva,
que... Puis là, des fois, que j'étais une diva.
Puis là, des fois, mettons,
juste cette semaine,
j'ai sorti un nouveau livre,
puis là, j'ai mis une bannière,
puis là, c'était en mauvaise résolution. Puis là, mon éditeur, qui est Stéphane Dompierre,
il me dit, pourquoi tu as mis une bannière
en haute résolution?
J'ai dit, je ne voulais pas vous déranger,
je n'ai pas osé vous demander une meilleure résolution.
C'est ce qu'on m'a envoyé.
Il dit, voyons, on est ton éditeur,
tu as le droit de nous demander ça,
mais tu vois, j'ai des séquelles
de m'être faite traiter d'une personne difficile ou diva
alors que j'avais des demandes tellement simples
de juste ça.
Alors que les gens me disent,
c'est normal que tu demandes ça.
Oui, j'ai le droit de demander ça.
Avant que
tu dises « il n'y aura pas un neuvième tome »,
est-ce que quand tu as regardé
ça avec le recul,
est-ce que déjà, il y avait de la
manipulation dans les huit premiers tomes
d'Aurélie Laflamme?
Non.
Ça veut dire que tu avais établi une bonne relation.
Il était tout le temps fin.
Tout le temps, tu sais. Il était tout – Ça fait que tu avais établi une bonne relation. – Il était tout le temps fin. Tout le temps, tu sais.
Il était tout le temps fin.
Des fois, j'entendais des rumeurs sur lui,
puis je trouvais ça surprenant,
parce que, tu sais, moi, c'était pas la relation que j'avais.
Tu sais, moi, là, il mettait plein d'argent sur mes livres.
Il voulait tout le temps, tu sais,
il voulait que ça fonctionne,
il voulait que je sois bien.
Mais
maintenant, avec le recul, je peux voir
que des fois, ils me faisaient des
cadeaux pour...
Justement, pour...
Après ça, quand on a été
en conflit, là, ils me reprochaient.
Fait que... Mais tu sais,
ça, j'ai questionné une psy là-dessus
pour mon balado, puis elle m'a dit, tu peux pas te méfier
de gens qui vont te faire des compliments
ou qui vont te faire des cadeaux, puis tout ça, parce que
sinon, tu vas te méfier de tout le monde.
Puis quelqu'un, ça peut être dans sa
personnalité de
faire des cadeaux, puis ça
veut pas dire qu'après ça, en conflit,
elle va te le reprocher ou que...
Non, non, on a le droit d'être généreux.
On a le droit d'être généreux.
Parce que moi, j'étais comme,
de quoi faut que je me méfie?
Comment on reconnaît un manipulateur?
Puis tu sais, la psy, elle m'avait dit l'affaire,
c'est que tu peux pas commencer
à te fier à des petites affaires.
Tu reconnais
un manipulateur quand
tu reconnais une manipulation.
Avant ça, ça sert à rien de se méfier
des gens tant que la personne
ne t'a pas fait.
On peut dire aussi, parce que s'il y en a qui veulent
écouter ton podcast, c'est
La Chute.
C'est Tomber, excuse-moi, le dernier épisode
de La Chute, c'est Tomber.
Alors, c'est sur audio.
Parce que c'est six
segments, six balados, en fait. Mais vraiment, c'est sur audio, hein? Oui. Alors, parce que c'est six segments,
six balados, en fait,
mais vraiment, c'est excellent parce que
on comprend
ce qui s'est passé parce que, bon, il a été
déclaré mort
au Brésil sous un accent de vélo.
Puis les gens n'ont pas cru à sa mort.
Puis moi, je me demandais pourquoi les gens, parce que
moi, je ne croyais pas non plus, puis je me demandais
quel genre de vie il faut que tu ailles vécu pour qu'on ne croit pas à ta mort? Moi, c'est la première question que je me demandais pourquoi les gens, parce que moi, je ne croyais pas non plus, je me demandais quel genre de vie il faut que tu ailles vécue
pour qu'on ne croit pas à ta mort.
Moi, c'est la première question que je me suis posée.
Parce qu'on pensait qu'il se cachait, qu'il se faufilait,
parce qu'en fait, ici, il devait avoir sa sentence.
En fait, ce n'est pas sa sentence, c'est sa sentence.
Il avait été déclaré coupable d'agression sexuelle,
puis là, il devait recevoir sa sentence.
À savoir s'il allait en prison, peu importe,
ça aurait été quoi.
Puis finalement, il ne l'a jamais eu. Finalement, il ne l'a jamais eue.
Finalement, il ne l'a jamais eue.
Moi, je voulais me pencher
sur ce cas-là, parce que
pour moi, c'est révélateur de plusieurs
autres cas.
Le fait qu'il soit décédé,
ça pouvait me permettre de faire
l'autopsie un peu d'une situation
d'abus de pouvoir, qu'on ne pourrait pas faire
avec d'autres personnes qui sont
encore vivantes. Donc,
ça me permettait d'explorer
dans une histoire
les cas d'abus de pouvoir.
Est-ce que c'est une façon pour toi de reprendre
le pouvoir sur toi
qu'il t'avait enlevé d'une certaine façon?
En fait, je te dirais
que je ne suis plus la même
personne depuis que j'ai fait ce balado-là.
Avant, j'étais quelqu'un.
Puis après, j'étais quelqu'un d'autre.
Même que quand j'écrivais
les scénarios des épisodes,
je réécoutais mes entrevues
puis j'avais déjà changé.
Pour me souvenir
dans quel état j'étais,
il fallait vraiment que je réécoute toute mon entrevue pour voir c'était quoi mes commentaires pendant mes entrevues, parce que ça me rappelait dans quel état j'étais. Parce que j'avais beaucoup de colère, j'avais beaucoup de peur, donc mes émotions par rapport à cette situation-là étaient très dans le négatif. Puis on dirait que faire ça, ça m'a permis de comprendre plusieurs choses et de faire
la paix avec plusieurs choses. Maintenant,
je suis capable de faire cohabiter en moi
le fait d'avoir
eu un éditeur que j'ai
beaucoup aimé, qui a été généreux
envers moi, et d'avoir eu
un conflit avec un homme
qui avait
des traits
de personnalité
très problématiques.
Et qu'est-ce qui a changé?
Si j'avais fait cette entrevue-là avant et aujourd'hui,
qu'est-ce qui est différent chez India Desjardins?
Je n'aurais pas été capable d'en parler.
J'aurais dit des mensonges.
J'aurais dit des mensonges.
Je n'aurais pas voulu aller là. Les mensonges que j'aurais dit des mensonges. J'aurais pas... J'aurais pas voulu aller là.
Les mensonges que j'aurais dit, ça aurait été une phrase
un peu politique. Quand les gens me demandaient
pourquoi je n'étais plus avec, mettons,
les éditions Les Intouchables,
je disais, mettons,
j'explore autre chose.
Je déviais un peu.
Parce que tu avais peur de lui.
J'avais très peur de lui.
Est-ce qu'il t'avait fait sentir?
Oui.
Et quand tu es allée en procès,
est-ce que ça, ça guérissait quelque chose quand même?
C'était un arbitrage.
Non, ça, c'était très difficile.
Très difficile psychologiquement.
Donc, un arbitrage, ça se passe comment?
Un arbitrage, c'est que tu as chacun un avocat.
C'est comme un peu un procès, mais c'est hors...
Hors la cour. T'es pas en cour. C'est ça. Fait que c'est que tu as chacun un avocat. C'est comme un peu un procès, mais c'est hors... Hors la cour.
Tu n'es pas en cour.
C'est ça.
Ça fait que c'est comme un peu pareil,
mais c'est juste que là, c'est un avocat externe
qui va être le juge de la situation.
Puis là, tu as chacun un avocat.
Puis là, c'est comme un peu des guerres de...
Là, les avocats se parlent ensemble.
Là, il y a des retards.
Là, il y a des...ards, il y a des...
Est-ce que des fois, vous étiez les deux
dans ces arbitrages-là?
En fait, c'était surtout
par courriel. Il y avait
beaucoup d'insultes,
beaucoup d'humiliation,
de diminuer
pourquoi je faisais ça aussi.
D'essayer de me diminuer
aux yeux des autres avocats.
Est-ce que ça aurait pu
t'enlever le goût d'écrire?
Je peux pas.
Il n'y a rien qui va m'enlever ça.
Ça ne t'a jamais enlevé le goût de publier?
Non, parce que j'avais
vraiment des éditeurs autour de moi
à ce moment-là
qui avaient beaucoup de compassion pour moi.
J'avais d'autres projets.
Ça me faisait de la peine pour Aurélie.
Tu sais, Aurélie, c'est un personnage
vraiment important pour moi.
Mais c'est comme si j'ai sauvé Aurélie, dans le fond.
Puis Aurélie, elle continue de vivre maintenant.
Puis tu sais, c'est ça qui me fait plaisir
parce que je vois des jeunes générations
qui les auraient...
Tu sais, depuis le début de l'année scolaire,
là, on est début octobre,
mais en septembre, j'ai reçu trois demandes
de filles du secondaire
qui voulaient me faire une entrevue par Zoom
pour leur travail.
Je dis jamais non à ça,
parce que je trouve ça trop cute, en plus.
Mais, tu sais, c'est ça.
Tu aurais pu perdre Aurélie. Oui, puis là, tu sais, c'est ça. Tu aurais pu perdre Aurélie.
Oui, puis là, tu sais, on dirait
j'ai tellement de reconnaissance qu'Aurélie
a continué d'exister à travers
des nouvelles générations. Tout ça,
j'ai bien fait de me battre.
Tu t'es tenue debout à ce moment-là. Je me suis tenue
debout. Puis ça a été tough, là. Ça a été
une partie tough de ma vie.
Puis quand... Regarde,
c'est un hasard, selon
la science et mon chum, mais
je vais te dire, pour moi, c'est significatif.
Quand j'ai
su au Salon du livre de Montréal
que Michel avait
accepté une
entente à la miable,
parce qu'un
nouvel éditeur s'est mêlé
et a essayé de m'aider à sortir de ça.
Et là, c'était les éditions de l'Homme
qui ont repris Aurélie.
Et quand il m'a dit que Michel avait accepté,
j'ai perdu la voix.
Perdu la voix.
Comme si mon corps a « shut down ».
Mais, regarde, on était
l'automne,
il y avait des virus, tout ça.
Ça, c'est plus l'explication de mon chum. Moi,
l'explication de moi,
c'est que j'ai perdu la voix parce que mon corps
en pouvait juste plus. Parce que tu te retenais.
Tu retenais quelque chose, tu pouvais pas
laisser aller, puis là, tout d'un coup, c'était fini.
C'est ça. Puis là, j'ai perdu la voix
vraiment. Ce salon du livre-là,
peut-être qu'il y en a qui s'en souviennent,
mais je parlais, il n'y a rien
qui sortait. Je n'étais pas capable.
Je parlais comme ça. Puis c'est drôle
parce que quand tu parles la voix, les gens, ils te répondent
en chuchotant. Fait que toi, tu chuchotes,
mais le monde, il te répond en chuchotant.
Puis tu sais, ça n'a pas rapport. C'est juste moi qui ai perdu la voix.
Mais c'est ça.
Mais pour moi, on dirait
que je fais une association
que
mon corps
c'est mon corps
qui a eu un gros choc
dans le fond, est-ce que tu t'es vue
plus forte que tu pensais
d'avoir été jusqu'au bout quand même
de cette démarche-là?
maintenant, en fait j'ai accepté une entente à l'amiable
qui me permettait d'aller avec un autre éditeur,
mais je n'ai pas tout gagné.
Une entente à l'amiable, tu fais des compromis.
J'ai été un peu prise avec lui pour les droits internationaux
pendant quelques années.
Ensuite.
Je n'étais pas 100 % satisfaite de l'entente. ensuite. Mais, fait que, tu sais,
je n'étais pas 100 % satisfaite de l'entente,
mais j'étais vraiment contente d'être libérée.
J'étais vraiment contente parce qu'après ça,
on a ressorti des
Aurélie, puis là, il y en avait disponible.
Fait que,
avec le recul, je te dirais,
oui, j'ai été forte parce qu'il y a
une entrevue que j'ai faite pour mon balado avec une de mes amies,
qu'elle a retrouvée des anciens mails que je relisais.
Puis là, j'en ai mis quelques extraits seulement dans le balado.
Mais quand elle me lisait ça, j'avais mal à tout mon corps.
Puis je retrouvais l'état physique dans lequel j'étais.
Puis toute la journée,
j'ai été obligée de me coucher
parce que
mon corps me faisait mal.
Puis je me disais comment
je faisais pour vivre avec cette douleur-là
constante dans mon corps.
Avec le recul, je peux dire
« Ouais, j'ai été vraiment forte.
J'ai été vraiment forte de traverser
ça, mais je suis vraiment contente parce que j'ai sauvé Aurélie.
Puis Aurélie, c'est mon personnage.
Puis elle est importante pour moi
parce que les jeunes sont importants pour moi.
Wow. Bravo.
Rendu à niveau rouge.
Ouh!
Là, c'est plus difficile.
Oui, là, tu vas m'en donner deux.
Attends, tu vas m'en donner deux. Attends, tu vas m'en donner trois.
Je suis vraiment dans ton histoire
parce que je te trouve forte,
parce qu'un manipulateur,
c'est quelqu'un qui vient jouer à des endroits
qui sont profonds en nous.
C'est des lieux où on va moins visiter.
Des fois, c'est dans nos zones d'ombre.
Et ils viennent...
Tu sais, moi, quelqu'un m'avait dit,
c'est comme si des fois,
ils viennent déboulonner des choses dans le cerveau,
puis ils vont les resserrer autrement,
puis c'est comme ça, on se perd.
Bien, moi, à un moment donné,
je venais que je croyais.
Je venais...
Et finalement, tu as réussi à t'en sortir.
Pas encore, parce que je les vois, les séquelles, comme la situation que je te rac pas encore parce que je les vois les séquelles
la situation que je te racontais
je les vois
mais au moins tu les vois, tu sais d'où ça vient
tu sais déjà d'identifier
ok ça c'est un comportement
que j'aurais pas naturellement
c'est un témoignage
je veux pas dire qu'il fait du bien
mais je pense que c'est un témoignage
qui peut apporter des réponses aux gens ou donner aussi un élan c'est pour ça que dire qu'il fait du bien, mais je pense que c'est un témoignage qui peut apporter des réponses
aux gens ou donner aussi un élan.
C'est pour ça que je l'ai faite.
Puis les commentaires
que je reçois beaucoup suite à l'écoute
de mon balado, c'est souvent ça. C'est des gens
que ça leur permet. C'est pour ça des fois
que, tu sais, ça fait
du bien des fois de parler. Tu sais, quand on a
une tribune, de commencer à dire des choses,
on le fait pas pour
s'étendre ou pour
se faire une thérapie publique.
Moi, je crois pas à ça. Moi, je crois qu'on
parle parce
qu'on a une tribune
qui permet d'aider d'autres.
Et d'être pertinent. C'est ça, d'outiller les gens.
Oui, exactement. Alors, les questions rouges.
Comment as-tu fait la paix
avec le désir inassouvi d'avoir un enfant?
Quelle place as-tu décidé de prendre?
Ça, ça fait référence.
Ma Aurélie!
Cette dernière phrase-là, tu sais,
elle me fait tout le temps un peu, oui.
Et est-ce possible de se protéger d'une relation toxique?
Je vais répondre aux enfants.
Comment as-tu fait la paix avec le désir inassouli d'avoir un enfant?
Je pense que...
J'allais dire « on », mais je ne sais pas si c'est pour me protéger.
Je pense que je ne ferai jamais la paix avec ça.
C'est quelque chose qui va toujours rester.
Mon chum et moi, on se donne l'espace de s'en reparler souvent.
Ça va être un deuil qui va être toute ma vie.
Toute ma vie, je vais avoir le deuil.
Je vais essayer d'imaginer ça va être quoi.
Ça aurait été quoi, mon chum et moi, d'avoir un enfant.
Mon chum, il aurait tellement été un bon papa.
Vraiment. d'avoir un enfant. Mon chum, il aurait tellement été un bon papa, là, tu sais.
Vraiment, là, tu sais.
Puis c'est vraiment drôle parce que l'autre jour,
je faisais des devoirs avec mon filleul
parce qu'à tous les vendredis, maintenant,
je passe mes après-midi avec mon filleul.
Puis c'est sacré pour moi.
Puis là, j'ai commencé à intégrer
que pour aider ma soeur, tu sais,
je pourrais faire un devoir avec lui
parce qu'on passe toute l'après-midi
ensemble.
Puis là,
j'ai dit à ma soeur, vu que j'ai pas
d'enfant, je sais pas c'est quoi faire des devoirs.
Ça a toujours, ça fait partie
de, tu sais, il y a plein d'affaires
que tu rêves quand t'as pas d'enfant.
Comme moi, ça aurait été de faire des biscuits
à Noël,
faire des devoirs, aller à des réunions de parents à l'école. Moi, tout ça, j'auraisêté de faire des biscuits à Noël, faire des devoirs,
aller à des réunions de parents à l'école.
Moi, tout ça, j'aurais aimé ça, vivre ça.
Puis là, mon fils, il me dit...
Il ne voulait pas faire ses devoirs.
Puis là, j'ai dit...
Il dit, toi, tu trippes peut-être,
mais moi, je ne trippe pas.
Puis là, j'étais comme, je ne trippe pas plus.
Il dit, oui, ma mère, elle m'a dit
que vu que tu n'as jamais eu d'enfant, tu aurais aimé ça, faire des » Puis là, j'étais comme, « Bien, je ne trippe pas plus. » Il dit, « Oui, ma mère, elle m'a dit que vu que tu n'as jamais eu d'enfant,
bien, tu aurais aimé ça, faire des devoirs. »
Puis j'étais comme, « OK, là. »
Je trouvais ça tellement cute qu'il me dise ça.
Il simplifiait aussi.
Les enfants, c'est comme ça.
Je trouvais ça cute.
Mais à quel moment dans ta vie, toi, tu t'es dit,
« Moi, je veux avoir des enfants. »
Tout le temps. Écoute, j'avais 9 ans, je rêvais à ça.
Est-ce qu'à ce moment-là, jamais on dit, mais ça se pourrait que tu ne puisses pas?
Non, jamais.
Quand on dit ça à des enfants, ça peut être un garçon, ça peut être une fille,
mais jamais on va mettre un mais ou un si ou peut-être que.
Il y a comme un chemin.
Tu décides d'avoir un enfant,
eh bien, tu as un enfant.
– Oui, puis
moi, je me souviens
que je posais beaucoup de questions
quand ma mère avait des amis qui n'avaient pas d'enfants.
Je posais
beaucoup de questions, genre, pourquoi elle n'a jamais eu d'enfants?
Puis quand mon chum
puis moi, tu sais moi, un moment donné,
on a su
qu'on ne pourrait pas.
Je peux te raconter l'histoire,
je suis super transparente par rapport à ça.
Parce que j'ai appris beaucoup de choses
par rapport à ça, puis ça aussi, moi, je pense que ça peut
faire œuvre utile. Mais
on voyait que les méchants
dans les films, c'est souvent du monde, pas
d'enfants. On était comme, on est les
méchants. Comme dans Christmas Vacation,
les voisins,
le couple,
c'est
Julia Louis-Dreyfus
et un autre. C'est les méchants.
Ils sont plates. Ils vivent dans une maison
grise. Ils sont
plates. Ils jouent aux cartes.
Puis là, c'est drôle parce que
l'année passée, on a regardé le film, puis mon chum
puis moi, on s'est dit, finalement,
nous, on se reconnaît là-dedans
et on trouve que leur vie a l'air
vraiment le fun. Plus ça
va, plus on...
Finalement, à un moment donné, on est
dans l'acceptation.
Ça prend combien de temps quand même avant d'être dans l'acceptation? donné, on est dans l'acceptation. – Ça prend combien de temps quand même
avant d'être dans l'acceptation?
– Bien là, on est dans l'acceptation,
mais pas tout le temps, ça fluctue.
Ça peut m'arriver encore d'être dans la colère.
Moi, quand je vois que quelqu'un a jeté son bébé dans les poubelles,
là, je tombe dans la colère.
Puis là, je tombe dans la tristesse de,
voyons, j'aurais jamais fait ça.
Moi, pourquoi la vie a permis à cette personne-là
d'avoir un bébé, mais pas à moi?
J'aurais jamais jeté mon enfant dans une poubelle.
Tu sais?
Fait que c'est ça.
As-tu des moments de détresse
par rapport à ça?
Bien, c'était surtout
la première année. Parce que,
tu sais, l'histoire, c'est que
bon, moi, j'ai eu une embolie
à 28 ans sur la pilule
anticonceptionnelle.
Donc, je suis une de ces personnes-là.
– Oui, c'est ça. Quand on dit qu'il y a un risque
d'embolie pulmonaire, c'est ce qui t'est arrivé.
– Oui, moi, j'avais 20 ans.
– Mais non, une embolie pulmonaire, c'est très grave.
– C'est très grave. J'ai failli mourir.
Je suis restée 10 jours à l'hôpital.
C'était... C'était la grosse affaire. – Fait que toi aussi, t'ai failli mourir. Je suis restée dix jours à l'hôpital. C'était...
C'était la grosse affaire.
Fait que toi aussi, t'as failli mourir.
Oui. Ce que ça a fait,
c'est que j'ai eu
plus de lâches et prises
par rapport à des affaires que je voulais
dans la vie, tu sais.
Puis c'est ça qui a fait que
j'ai écrit Aurélie, comme, après ça,
parce que je me questionnais beaucoup sur la mort puis tout ça, puis où est-ce que je serais allée. Puis, fait que j'ai eu ça. Là, j'ai eu une vie qui a fait que j'ai pas choisi les bons partenaires pour avoir un projet de famille. Puis, je pense qu'il y a une grosse arnaque dans la société,
c'est de dire aux femmes,
puis moi, je me faisais toujours dire ça,
« T'as le temps!
Janet Jackson a eu des enfants à 50 ans! »
Puis non, non, non.
La grosse arnaque, c'est que souvent,
les femmes plus vieilles qui ont des enfants,
elles ont des dons de vules.
C'est que souvent, les femmes plus vieilles qui ont des enfants, ils ont des dons de vules. C'est pas genre
« Ouh! Elle est tombée
enceinte de même! »
Non. La grosse arnaque, c'est que
c'est difficile quand
tu passes 40 ans.
On a très peu
de connaissances sur notre
fertilité, les femmes. C'est pas
quelque chose qu'on apprend beaucoup à l'école, parce que
comme tous les sujets féminins sont
un peu mis de côté,
on apprend
aux femmes que
c'est comme, tu peux tout avoir,
la carrière, le ci,
le ça. Quand on avait
flash-forward,
je vais refaire le flash-back après,
mais quand on a rencontré
une spécialiste en grossesse à risque,
elle a dit, un gros mensonge de la société,
c'est que le pic de notre fertilité, on est au cégep.
Il faut quand même être conscient que la fertilité,
c'est une grande injustice biologique.
Pour les femmes, c'est une grande injustice biologique. Bien, tu sais, pour les femmes,
c'est vraiment moins longtemps que les hommes, malheureusement.
– Bien là, c'est sûr que maintenant, c'est plus fréquent,
mais reste que la congélation des ovules,
c'est pas quelque chose qu'on entend tant parler non plus. – Moi, j'aurais vraiment aimé ça qu'on me parle de ça.
– Parce que c'est important dans la vie d'une femme.
– J'aurais vraiment aimé ça qu'on me parle de ça. – Ça aurait'est important dans la vie d'une femme. J'aurais vraiment aimé ça qu'on me parle de ça.
Ça aurait changé quelque chose.
Je pense que oui.
Là, quand j'ai rencontré mon chum,
moi, j'avais 38 ans.
Rapidement, j'ai dit à mon chum,
veux-tu des enfants?
Parce que moi, j'ai 38 ans.
Si tu t'embarques avec moi...
Moi, je lisais partout,
il ne faut pas dire ça aux gars, ça leur fait peur.
– Il va se sauver en courant.
– À un moment donné, moi, je n'avais plus de temps à perdre
avec ces niaiseries-là.
Moi, je disais tout le temps, j'étais transparente.
Check. Moi, je veux
m'engager, je veux des enfants, non, non, non.
Pas tout de suite, mais
si tu t'embarques avec moi,
ça va être ça.
Mon chum, comme tu l'as vu Et si t'embarques avec moi, ça va être ça. Mon chum, comme t'as vu,
t'sais, je t'ai parlé de lui longtemps,
il avait aucun problème avec ça.
Ah oui, c'est la vie, pas de problème.
Fait que...
Fait que c'est ça. Fait que, après
qu'on ait eu la maison,
là, on a vécu un an, t'sais,
dans la maison, tout ça, puis à un moment donné,
j'ai dit, ah, je pense que je suis prête. »
J'avais peut-être fin 39,
début 40.
Là, on nous a dit
rapidement, mettons, ça faisait
six mois que ça ne fonctionnait pas, on nous a dit d'aller
en traitement de fertilité. On est allé en traitement
de fertilité. Après
trois traitements de fertilité, j'ai
fait un caillot sous claviculaire.
Ça, c'est tellement rare, OK,
qu'il y a juste les joueurs
de baseball qui ont ça.
Les spécialistes se posent vraiment des questions
sur moi. Puis en plus, j'en ai eu
un autre en 2020 qu'on ne sait pas pourquoi.
Mais en tout cas, à la même place, c'est bon.
Je suis une fille qui fait des caillots.
Mais là, ça faisait...
Là, c'était des caillots sous-hormones
parce que c'était les traitements de fertilité.
Donc, là, mon chum et moi,
on a vraiment eu un questionnement.
Qu'est-ce qu'on fait?
Puis moi, j'ai eu un choc post-traumatique suite à ça.
À chaque fois qu'on parlait,
à chaque fois qu'on se disait qu'on allait avoir un enfant,
moi, j'imaginais que j'allais mourir.
Il a fallu que j'aille faire une thérapie.
Pour moi, c'était comme créer la vie allait me faire mourir moi.
Ça a été très dur à me sortir de ces flashs que j'avais dans ma tête.
Mon chum et moi, on avait tout le temps la discussion.
Qu'est-ce qu'on fait?
Parce que là, on était suivis en future grossesse à risque.
J'ai été référée à des spécialistes
qui m'ont dit, le projet est possible,
mais ça ne sera pas facile.
Il aurait fallu que,
sans savoir si j'allais être enceinte,
que je me pique à tous les jours avec un médicament
pour éclaircir le sang.
C'est dangereux. Parce que tu avaislaircir le sang, c'est dangereux.
Parce que tu avais des cariots.
C'est dangereux aussi d'accoucher.
Puis là, j'étais comme,
pouvez-vous me garantir que je suis en sécurité?
Puis ils ne peuvent jamais garantir ça.
Fait que...
Puis mon chum, à un moment donné,
pendant un an, on a discuté,
puis là, il m'a dit, moi, dit moi je suis pas prêt à te perdre pour un projet
d'enfant pis moi j'étais comme
hé mais attends tu dis ça
mais c'est de la grosse discussion
de la grosse discussion j'ai même dit à mon chum
Olivier
très dramatique
genre j'étais comme
tu sais Olivier là
moi je t'aime tellement si c'est important pour toi
d'avoir des enfants
laisse moi pis rencontre quelqu'un avec qui « Tu sais, Olivier, moi, je t'aime tellement. Si c'est important pour toi d'avoir des enfants,
laisse-moi, puis rencontre quelqu'un avec qui tu vas pouvoir faire ça. »
Puis là, c'est là qu'on a décidé de se marier.
Il était devant le frigidaire.
Ma demande en mariage, c'était ça.
Il était devant le frigidaire.
Il était comme, « OK, bien là, on se marie. »
C'est genre...
Puis j'ai dit, « OK, mais... » Puis tu sais, nous autres, on n'a jamais voulu se marie. » Puis j'ai dit,
« OK, mais... »
Puis tu sais, nous autres, on n'a jamais voulu se marier.
Je suis comme, « OK, mais juste pour
mon côté romantique,
on peut-tu faire semblant
que tu n'as rien dit? » Puis là, un moment donné, par surprise,
fais-moi une demande romantique.
Une demande plus officielle.
Romantique.
Est-ce qu'il l'a fait? Alors, comment il a fait ça? Raconte-nous. C'est une demande plus officielle. Romantique. Est-ce qu'il l'a fait?
Comment il a fait ça? Raconte-nous.
C'était trop beau.
On est allés à New York.
Il m'a acheté...
Moi, il sait que
je n'aime pas les affaires.
Je ne suis pas une fille à bijoux.
Il m'a acheté une bague
en chocolat. Moi, j'adore le chocolat.
Puis, il a écrit une
super belle lettre.
Puis, il avait fait signer notre chien avec
sa patte aussi sur la lettre.
Fait que c'était comme un moment super doux.
Il a pensé, parce qu'on était à New York cette fin de
semaine-là, il a pensé le faire publiquement, mais il a fait
« ça va l'agosser ».
Fait qu'il a plus fait ça intime dans la chambre
d'hôtel, puis ça a été vraiment un super beau moment.
Mon mariage,
c'est comme...
Le mariage, c'était le fun parce que ça venait,
on dirait, changer les énergies dans notre maison
vu qu'on avait vécu des choses difficiles
par rapport à ça, la fertilité.
On voulait faire ça
chez nous, dans notre corps,
avec seulement quelques personnes
qu'on aime.
Moi, ça reste le plus beau.
Je suis cette...
Ce cliché, c'est le plus beau jour de ma vie.
Parce qu'il y avait tout le monde que j'aime.
C'était doux, c'était le fun, c'était pas compliqué.
Ça nous ressemblait.
Fait que c'est ça.
Fait qu'il est resté.
Mais c'est parce que je trouve que
de dire
la naissance
peut faire en sorte que moi, je décède.
C'est comme la vie de l'un
n'est pas compatible avec la vie de l'autre.
Puis tu sais,
on pensait à tous les risques aussi
parce qu'il y avait le décès qui était possible,
mais il y avait
d'être paralysé aussi, parce qu'un caillot, ça peut te paralyser d'un côté.
Moi, d'avoir eu les caillots ici,
ça fait que mon bras, il y a vraiment...
C'est plus la même affaire.
Il a perdu beaucoup de force, de mobilité, tout ça.
J'ai des douleurs constantes.
Donc, il n'y avait pas seulement le risque de la mort.
C'était comme si la mort, c'était l'affaire la moins pire.
Parce que j'imagine...
– Il allait y avoir des séquelles.
– J'imagine que l'affaire la pire, c'est d'avoir un enfant,
pas pouvoir le prendre dans tes bras, pas pouvoir le tenir, pas pouvoir...
Fait que moi, c'est un gros deuil dans ma vie.
Ce n'est pas quelque chose que j'ai choisi.
Mais c'est quelque chose...
Puis tu sais, il y a plein de gens
qui demandent, avez-vous pensé à l'adoption?
Tout ça, oui, oui, oui, on a
tout pensé. Ça a beaucoup
changé. On a tout réfléchi
à ça. J'ai suivi des formations
du Dr Chikwan, on est allés à plein
de conférences. On a
réalisé qu'on
était deux personnes
anxieuses, puis le docteur Chikwan,
il est très, il est comme
mon chum, il va dire les affaires telles
qu'elles, puis
il dit d'être honnête,
si t'es pas la bonne personne
pour ce projet-là,
il faut que tu sois honnête envers toi-même.
Ça aussi, on y a réfléchi très, très
longtemps, on a même été sur des listes d'attente
que finalement, à un moment donné, on s'est retirés.
Ça a fait partie de nos réflexions.
Puis à un moment donné, on a choisi la vie qu'on a là.
Notre chien, il nous a vraiment beaucoup aidés.
C'est notre famille maintenant, notre pitou.
Parce que le premier été qu'on a pris cette décision-là, vraiment, notre chien nous a vraiment beaucoup aidé. C'est notre famille, là, maintenant, notre pitou, là.
Parce que le premier été qu'on a pris cette décision-là, moi,
j'étais dans
un état... Tu sais, c'est très
difficile parce que les traitements de fertilité,
t'es tout le temps en attente. T'es tout le temps en attente
de quelque chose, t'es tout le temps déçu au bout
de l'attente.
Puis, on dirait que d'avoir mon chien,
ça a amené quelque chose au bout de l'attente. Puis en plus, la première'avoir mon chien, ça a amené quelque chose
au bout de la tente. Puis en plus,
la première année avec notre chien, puis on l'a appelé
Gustave parce qu'on avait
vu que Gustave, ça veut dire soutien.
Puis on s'est dit, on a besoin de soutien.
Mais finalement, c'est nous qui a été le soutien
de Gustave parce que Gustave, il a un handicap.
Puis c'est comme si les trois,
on s'est comme
entraînés, tu sais. Puis mon chien, quand
je pleure, il vient me licher.
J'ai quasiment, depuis que j'ai mon chien,
j'ai presque jamais pleuré.
Parce que mon chien, il est tellement drôle.
Parce que quand j'ai des larmes, il vient les licher
puis il fait comme quelque chose
de goofy. Puis il est tellement drôle
que j'arrête de pleurer tout de suite. Fait que c'est vraiment rare
que je pleure depuis que j'ai mon chien. Puis je l'ai
depuis 2017. Parce qu'on rit
à tous les jours avec notre chien.
Il m'amène vraiment...
Je t'écoute et je trouve que la
possibilité d'adopter
a fait que vous avez eu au moins un choix.
Oui.
Ce que vous n'aviez pas avant, parce que
le corps voulait autrement.
Mais là, vous avez dit, non,
ça, ce n'est pas pour nous. On se
choisit. On a choisi
un autre chemin, puis c'est un chemin...
Moi, ce que je disais tout le temps aux gens,
c'était, c'est un chemin
qu'on connaît pas, parce que la vie
nous est présentée d'une façon
que
la norme, mettons,
c'est, tu rencontres quelqu'un,
t'achètes une maison,
t'as des enfants.
Donc, c'est ça.
Après ça, ça va être quoi notre chemin?
J'imagine si tu l'as fait demander souvent
puis elle va avoir un bébé,
le bébé s'en vient-tu?
Mais ça, ça ne me dérange pas.
Je sais qu'il y a une affaire maintenant
qu'il ne faut plus se le demander.
Moi, ça ne me dérange pas. Moi, on dirait que je ne trouve pas qu'il y a de affaire maintenant, qu'il ne faut plus se le demander, puis tout ça, moi, ça ne me dérange pas.
Moi, on dirait que je ne trouve pas qu'il y a de mauvaises questions
dans la vie. – Mais il y en a pour qui ça devient sensible,
tu sais, quand ils sont en traitement,
ou sans... Tu sais, il y a quelque chose, justement,
quand tu attends voir est-ce que je vais avoir
mes règles ou pas. – Moi, je pense que ça se dit,
tu sais, « Ah, c'est un sujet sensible pour moi,
tu sais, je ne préfère pas en parler. » OK.
Moi, on dirait que... – Ah, mais c'est bien ça.
Fait que toi, tu le disais comme ça.
Moi, tu me poses une question.
T'es transparente.
Moi, ça me dérange pas.
À la limite, je te dirais,
ah oui, on aimerait ça, mais on n'y arrive pas.
Puis là, je t'aurais parlé de mes traitements de fertilité.
Parce que, écoute, nous,
ce qui nous a fait le plus souffrir, Olivier et moi,
c'est de pas pouvoir parler de nos traitements de fertilité.
Parce que personne n'osait nous poser des questions.
On se sentait seules là-dedans.
Parce qu'il y a des couples
qui ont comme une honte
reliée à ça. C'est comme un échec
de dire, nous, il faut...
Moi, j'ai connu des femmes pour qui accoucher
par césarienne était un échec.
Tu te dis, voyons...
C'est fou la pression qu'on se met sur ça.
Oui, c'est ça. Parce qu'effectivement, quand tu vis ça,
c'est le temps d'en parler.
Nous, on n'arrivait pas à trouver d'autres couples
qui vivaient ça.
On se sentait seul, on se sentait isolé.
On n'avait pas personne.
C'est pour ça que j'ai décidé d'écrire mon livre
sur la fertilité, ma vie avec un scientifique
qu'aujourd'hui, j'appellerais ça vraiment d'un autre titre.
Mais je n'arrivais pas à en trouver.
Mais il y a plein de femmes qui vivent,
de couples qui vivent...
Quand on a des gens autour de nous qui vivent ça,
ce que tu nous dis, c'est parlez-en.
Le mieux, c'est de poser la question.
Est-ce que je peux te poser des questions là-dessus ou ça te fait de la peine?
Puis là, la personne, elle peut dire.
Elle va soit fermer la porte ou ouvrir la porte.
Mais il ne faut pas éviter.
Éviter, moi, c'est ce qui m'a fait de la peine.
C'est ce qui m'a fait...
C'est ce que j'ai trouvé dur, puis Olivier aussi,
de jamais pouvoir en parler, que jamais
les gens nous posent des questions.
Puis moi, je préfère
dire « Ah, je ne me sens pas dans un bon
mood pour en parler » que
d'éviter, tu sais.
Mais moi, je suis le même. Ce n'est pas tout le monde qui est le même.
Moi, je suis le même. Moi, c'est parce le monde qui est de même. Moi, je suis de même.
Moi, c'est parce que j'aime ça.
Mon chum, il dit tout le temps,
toi, tu brasses la marde,
mais tu brasses la marde qui a besoin d'être brassée.
Oui, mais parce que c'est des étapes de la vie
qui sont importantes.
Je veux dire, tu essaies quand même d'avoir un enfant.
Il n'y a rien de honteux là-dedans.
Puis j'ai comme l'impression
qu'il y a tellement de choses qui brassent à l'intérieur
quand on est surtout en traitement
de fertilité au niveau hormonal.
Alors, d'en parler
puis être à côté, puis
comprendre, écouter,
je pense que tant mieux si on est capable de le faire,
puis d'arrêter d'avoir honte de ça.
– Quand j'ai des amis qui sont en traitement de fertilité,
je leur demande tout le temps,
« Est-ce que t'es à l'aise que je te pose des questions ou t'es pas à l'aise?
Est-ce que t'es à l'aise de m'en parler ou t'es pas à l'aise?
Moi, c'est ça que j'ai décidé de faire.
Et la plupart du temps, ils te répondent quoi?
Ils veulent en parler. C'est ça. Fait qu'il faut essayer.
Il faut ouvrir la porte.
Moi, en tout cas, c'est ma
façon.
Si tu poses une question,
ça peut être, tu sais, ça peut déclencher
une émotion, Mais si tu demandes
si tu peux poser des questions,
la personne n'allera pas dans des émotions.
Il y a des journées que c'est plus difficile.
Je vais suivre ce conseil-là.
Osez en parler.
Question mauve.
Tu m'en donnes une seule.
Ça n'a pas tant brassé.
On parle de choses très profondes.
Je trouve... C'est quelque chose
en plus
tu m'envoies sur des sujets
que c'est rare que je parle
ça veut dire que
tu dois être une personne qui attire beaucoup les confidences
toi aussi tu dois être le genre
de brasser de la marde qui a besoin d'être brassée
ça dérange des fois
ben tu sais moi je suis curieuse.
Puis justement, si quelqu'un est en traitement,
par exemple, d'infertilité,
c'est sûr que moi, je veux savoir comment la personne va.
Puis je le sais, entre autres, pour les femmes,
pour le corps de la femme.
C'est dur.
Combien c'est difficile.
Puis quand tu arrives au traitement de fertilité,
c'est souvent parce qu'il y a eu un échec avant.
C'est-à-dire que ton corps a besoin...
Fait que déjà, tu sais, t'arrives pas dans un...
Ton espoir est tellement
grand dans ce moment-là. Tu sais, c'est pas
comme quand t'essaies d'avoir un enfant une première fois,
ça marche pas. Mais souvent, quand t'arrives là,
c'est que t'as essayé longtemps, t'es
arrivé à une conclusion. Et ça, c'est comme
OK, là, on recommence avec
un autre processus où on espère,
mais tu sais, c'est que tu le vois qu'il y en a moins de processus après
aussi, ça fait que je trouve que c'est, puis tu sais
avec le corps va changer,
je trouve qu'il y a beaucoup de choses
qui se passent, parce que des fois
ça peut être une femme seule, des fois elle peut être en couple,
mais tu sais, je trouve que c'est
important d'écouter
qu'est-ce qu'on a à dire à ce moment-là, qu'est-ce que l'autre
a à dire à ce moment-là. – 100%, toutce que l'autre a à dire à ce moment-là.
Tout en respectant si la personne a... Tu sais, ce qui est difficile, c'est si
mettons, tu respectes pas le besoin
de l'autre de pas en parler
ou de... Tu sais, moi, je pense
qu'il faut juste respecter
où la personne est. Et si tu
vérifies où la personne est,
ben là, après ça, tu fais pas de gaffe.
Une question très simple,
India.
Est-ce qu'il y a une vie après la mort?
On parle de ça tous les jours,
de cette question.
Moi, c'est drôle parce que
c'est une question que je me suis posée
parce que j'ai failli mourir, parce que
mon père a failli mourir, mais c'est la question qui a parti Aurélie Laflamme.
Que c'est quoi, mais on va où quand on meurt?
Puis ma seule réponse, c'était je le sais pas.
Puis c'est pour ça qu'Aurélie,
elle rentre dans son imaginaire
puis qu'elle imagine que son père est devenu un extraterrestre.
Parce que moi, je pense que les gens
qui ont des croyances après la mort,
ça doit être
rassurant. Parce que tu sais
où imaginer les gens que t'aimes qui meurent.
Mais moi, je le sais
pas. Fait que je sais pas
où imaginer les gens que j'aime.
J'ai pas de croyances.
Fait que des fois, j'aime ça croire
aux fantômes.
Puis là, je dis tout le temps à mon chum,
« Ah, si je meurs, je vais revenir te
hanter, puis nanana, puis... »
Mais,
tu sais, j'ai pas... Tu sais, c'est un peu
deuxième degré quand je dis ça. Puis,
tu sais, l'histoire de ma grand-mère, l'autre jour,
que je te racontais tantôt, j'aurais raconté
une histoire que je n'ai racontée à personne, qui est vraiment
très drôle, mais que j'aime. J'aime
raconter cette histoire-là, mais c'est
que ma grand-mère,
à un moment donné, vu qu'elle me disait
qu'elle voyait mon grand-père, je lui posais souvent
des questions sur comment allait mon grand-père
et qu'est-ce qu'il avait fait avec elle,
vu qu'il venait la visiter. Parce que moi,
je respecte beaucoup les croyances des autres.
Si ma grand-mère, mettons, elle me parle
qu'elle voit mon grand-père à tous les jours,
moi, je vais embarquer dans cette histoire-là. Tu ne remets pas ça en question quand tu lui parles. Si quelqu'un me parle qu'elle voit mon grand-père à tous les jours, moi, je vais embarquer dans cette histoire.
Si quelqu'un me parle que
son défunt est au paradis,
jamais je vais remettre ça en question.
J'ai énormément de respect.
Même si moi,
je n'ai pas nécessairement de croyance,
j'ai énormément de...
J'ai énormément de respect
pour les croyances des autres.
Ma grand-mère, elle disait que
mon grand-père venait la visiter.
J'ai dit, vu qu'il n'y a rien à faire,
dis-donc de me trouver un chum.
J'ai dit, dis-donc de trouver
un bon gars comme lui.
Mon grand-père, c'est un gars
du bas du fleuve,
qui était bûcheron,
puis nanana.
Puis là, à un moment donné, je rencontre un gars qui est un bûcheron du bas du fleon, puis nanana. Puis là, un moment donné, je rencontre un gars
qui est un bûcheron du bas du fleuve,
puis nanana.
Puis tu sais, ça a été
une relation, une belle relation
qui a duré pas très longtemps,
mais tu sais, on n'avait pas tant
d'affaires en commun, tu sais.
Mais super bon gars du bas du fleuve
tout là. Puis il disait des expressions
pareilles comme mon grand-père. Ça me faisait
rire. À un moment donné, ma grand-mère a dit
« Pis, grand-papa, as-tu trouvé un chum? »
Là, j'ai raconté ça.
J'ai rencontré un bûcheron qui pêchait,
qui chassait. Puis moi,
je suis végane, puis tout ça.
Puis là, ma grand-mère,
parce qu'à un moment donné, elle me disait
qu'il ne venait plus la visiter.
Elle disait « Il ne vient plus me visiter.
As-tu trouvé un chum?
Fait que j'ai raconté ça.
Puis là, elle part à rire.
Puis elle dit, oh, c'est bien lui, ça.
Mais elle dit, il faut lui dire de chercher quelqu'un
comme lui, de la personnalité, mais plus urbain.
Ça ne fit pas avec toi, un chasseur puis un pêcheur.
Puis là, j'ai vu les étoiles dans les yeux de ma grand-mère
parce que c'est sûr et certain, OK,
que si les fantômes existent
puis que mon grand-père m'a cherché un chum,
il est allé vers ce gars-là.
Elle connaissait son humour aussi à quelque part.
Elle connaissait, tu sais.
Puis après, tout de suite après,
j'ai rencontré Olivier.
C'est comme, on dirait, moi,
il y a quelque chose que
j'aime ça, me raconter
l'histoire que mon grand-père
m'a cherché un chum.
Au début, il est allé vers quelqu'un
très littéral, très comme lui.
Puis qu'après ça, il est allé...
Il a compris.
Parce que mon grand-père, c'était un lover.
Il aimait ma grand-mère
jusqu'à la fin de la vie. Son
dernier mot avant de mourir, ça a été
le nom de ma grand-mère.
Quand on faisait un souper de famille,
il voulait changer
de place pour être assis avec ma grand-mère.
Puis il était là, « Tu sais, moi, je suis habituée
d'être avec elle. »
Puis les deux, je leur faisais tout
me raconter leur histoire d'amour.
C'est une histoire d'amour typique de ces années-là
qu'ils se sont rencontrés dans une
danse.
C'est bon.
Je trouve que c'est bon
d'avoir un sourire
quand on pense à ça. Ça, ce n'est pas tangible.
Mais en même temps,
de dire peut-être qu'il est intervenu
dans ce qui m'arrive
si ça nous fait du bien
oui, des fois mon père
il me raconte ça que pour lui
c'est comme ses parents qui l'ont
sauvé de la noyade
moi on dirait que j'aime
raconter ces histoires-là parce que
vu que j'ai pas de croyance
on dirait que ça me prend quelque chose
auquel m'accrocher.
Parce que sinon,
c'est trop difficile
parce que quand tu n'as pas
nécessairement de croyance, c'est comme un peu
toutes les croyances et c'est fini.
C'est un peu triste de dire que quand tu es mort,
c'est...
Quand tu aimes la vie,
c'est plate de penser que ça va se terminer
mon chum et moi on est allé à Disney cet été
puis là à un moment donné
les deux on sortait un peu mal au cou
des manèges
puis là j'étais comme je disais à mon chum
j'ai pas hâte d'être
à notre dernier voyage à Disney
puis qu'on va se dire
on pourra plus y aller ça va être la dernière fois
puis nanana tu sais là, là, j'ai
poigné une bronchite à force
de crier dans les manèges. Fait que, tu sais, je vois
que je vieillis, mon corps vieillit, puis que
je ne réagis plus pareil. Je ne suis pas née des torticolis
après un manège.
Fait que, je ne suis pas née des torticolis
en éternuant. Tu sais, c'est ça,
vieillir. Fait que, tu sais, c'est ça.
C'est le fun d'imaginer que...
De croire en quelque chose.
Alors, tu as le droit à ta question.
Là, j'ai comme le goût de
soit te reposer une autre question
comme ça ou une question
qui
te ferait raconter
quelque chose. Mais je vais y aller avec une question
plus...
En fait, moi,
je me suis toujours demandé sur toi
si, quand ton mari
était en politique, si tu as vécu
de la solitude, puis s'il a fallu
que tu te mettes de côté.
Hé, bien,
tu sais, moi, j'aimais beaucoup, beaucoup la politique,
India, fait que j'étais fondatrice
du parti, donc ça m'a...
Je comprenais sa vie, mais oui, il y a eu de la solitude.
Puis moi, j'ai eu de la solitude
avec mes enfants. Tu sais, des fois, il y en a
qui vont dire avec des enfants, tu t'ennuies jamais, mais
c'est pas une question d'ennui, la solitude.
C'est une question, on dirait, quand t'as envie
de parler, quand t'as envie d'être
écoutée, bien, tu sais, tu fais pas ça
avec tes petits-enfants, là, tu sais,
ils sont trop jeunes, mais moi, je ne viens
pas du Bas-Saint-Laurent. Plein de gens pensent
que je suis une fille du bas du fleuve, mais c'est Mario qui vient du
Bas-du-Fleuve. Moi, j'étais allée habiter là
parce qu'il était député, puis il était député
de Bréard-du-Jou, donc c'est clair qu'on allait habiter
là où il avait été élu.
Donc, j'ai été
longtemps, tu sais, seule
la semaine, entre autres,
loin de mes amis. Moi, je suis déménagée là
très candidement.
Puis il y en a qui nous disaient, oui, mais tu vas t'ennuyer.
Moi, je sortais tout le temps.
Je m'impliquais. Et là, tout d'un coup,
je suis partie, j'étais enceinte.
C'était tout un changement de vie aussi d'avoir un bébé.
Moi, je n'en voulais pas quand je suis tombée enceinte.
C'est tout le contraire d'un paquet de femmes.
Moi, je pense que j'étais vraiment
très fertile.
C'est bizarre.
– T'es chanceuse. – Je le sais, je suis quasiment mal de le dire ça,
mais tu sais, en même temps,
quand j'ai eu Angela dans mes bras,
je disais à Marouille, elle sera pas seule.
Il y en aura d'autres, mais c'est juste
au moment où je l'ai eue dans mes bras que j'ai tout compris,
parce que moi, j'avais déjà eu des doutes
jusqu'à l'accouchement. Mais
c'est ça, c'est surtout quand j'ai eu
les trois enfants que je me suis tendue seule, parce que
écoute, vouloir faire une sortie
quand peut-être tu habilles tes enfants l'hiver,
tu vas chercher la gardienne,
tu reviens chez vous,
là, tu les laisses le soir,
tu rabais, tu ne peux pas laisser tes trois enfants
pour aller reconduire la gardienne.
On habitait à la campagne,
mais vraiment, les voisins étaient loin.
Donc, ces moments-là, je préférais rester à la maison. J'ai eu des grands bonheurs
avec mes enfants, mais on dirait
que le monde adulte,
à certains moments, me manquait.
Tu sais, juste avoir des discussions,
des discussions sur ce qui s'est passé dans la journée,
parler des émotions, tu sais, ça,
effectivement, il y a des
grands moments où, tu sais,
il y avait des amis que j'appelais, puis je leur disais,
puis tu sais, il n'y avait pas les textos, c'est bizarre parce que
on chiale beaucoup contre les réseaux sociaux.
Mais moi, je pense que ça m'aurait aidée
d'avoir un petit
texto, parce que prendre le téléphone,
ce n'est pas tout le temps évident.
Puis moi, je suis sûre que tout le monde avait peur de me déranger,
de dire, oui, mais à travail, le jour,
les enfants gardent, je vais l'appeler en fin de semaine.
Mais moi, la fin de semaine, Mario était là,
on était, tu sais, c'était,
j'avais pas tant le temps de parler au téléphone,
puis je parlais beaucoup trop longtemps au téléphone,
en plus, quand quelqu'un m'appelait.
Donc, je trouvais que, je trouve que peut-être
les réseaux sociaux, juste un petit message,
un petit émoticône, hey, t'as-tu telle recette,
j'ai vu que ça aujourd'hui,
moi, ça m'aurait fait du bien.
Fait que je trouve que les réseaux sociaux, autant ça nous
isole parce qu'on ne sort plus, mais
autant quand on est dans le jus
et qu'on a l'impression qu'on aurait besoin des autres,
un petit clin d'œil,
ça peut peut-être faire une différence
dans la journée. Est-ce que je me suis
aussi mise de côté? Non.
Parce que moi, je n'ai jamais aimé
la lumière. Moi, je suis
une fille d'action. Je suis une fille qui a besoin de travailler. Moi, quand il y a quelque chose à faire, je n'ai jamais aimé la lumière. Moi, je suis une fille d'action.
Je suis une fille qui a besoin de travailler.
Moi, quand il y a quelque chose à faire, je le fais.
Je ne me pose pas de questions.
Puis tu sais, j'ai fait là-bas,
j'ai organisé des événements avec des gens incroyables au niveau culturel.
Moi, j'ai vécu des grands, grands moments.
Je me suis faite comme une place.
Parce que je me demande tout le temps
si les femmes de politiciens,
ils sentent qu'elles doivent mettre leur vie de côté,
pour que l'autre puisse avoir sa carrière.
C'est souvent ça que je me demande.
Mais il faut.
Moi, je te dirais que je l'ai fait d'une certaine manière
parce qu'on avait aussi les enfants,
puis c'était clair.
Moi, je me souviens, on avait eu cette longue discussion-là,
puis c'était comme, toi, tu fais ça,
puis tu le fais pour le Québec.
C'est une cause qui nous tenait à cœur aux deux.
Mais en ayant des...
Puis on a commencé à faire ça, on n'avait pas d'enfants.
On a eu un, on a eu deux, on a eu trois.
Et moi, le choix que j'ai fait, c'est d'avoir des emplois
qui me permettaient de rester à la maison
si un enfant était malade
et d'être en congé l'été.
Ça fait que c'est sûr que
j'ai pas comme utilisé
le plein potentiel professionnel
que j'avais,
mais c'était mon choix.
Mais moi, je suis bien, bien, bien, bien de chambre
avec Marcia Pilote. Marcia, c'est même la marraine
de mon bébé. Puis Marcia m'avait dit
un jour, tu sais, Marie-Claude, quand on fait
un deal comme ça,
il faut le revalider une fois de temps en temps. Ça se peut que, tu sais, Marie-Claude, quand on fait un deal comme ça, il faut leur valider une fois de temps en temps.
Ça se peut que, tu sais, quand tu le dis, tu y crois.
Puis tu sais, elle disait, quand tu as une famille,
c'est comme si tu avais une petite entreprise.
Tu as ton couple, tu as ta famille,
tu sais, ton couple avec tes enfants.
Mais la gestion de ça, ça s'appelle une PME.
Puis elle dit, tu sais,
tu ne règles pas ça chez vous, tu t'en vas au
restaurant pour pas qu'il y ait de chicane, pour pas qu'il y ait d'émotion,
mais tu règles tes affaires. OK,
est-ce que ça tient toujours? Que moi,
je tienne la route, que moi, j'accepte de gagner
moins de sous. Et ça,
moi, ça m'a permis
d'accepter, et des fois,
on a fait des ajustements, tu sais, des fois, on disait, bien là,
j'aurais peut-être besoin d'aide.
Et tu sais, Mario aussi, il y a des affaires qui. Des fois, on disait, mais là, j'aurais peut-être besoin d'aide. Et,
tu sais, Mario aussi, il y a des affaires qui faisaient moins. Il disait, OK, il a rendu à trois,
il faut que je fasse aussi des
changements. Et c'est ce qui nous a permis
de poursuivre et de sentir
bien les deux.
Parce que, effectivement,
il faut... Moi, j'appelais
ça des sacrifices.
Tu peux pas faire une vie politique...
Parce qu'une vie politique, c'est tout le temps.
Il y en a des fois,
tes enfants étaient avec vous autres.
Oui, mais c'est parce que c'est pas un film qu'on tourne.
Je peux pas dire que mes enfants se font garder
parce que je suis en tournage.
S'il y a un congrès,
moi, j'aimais amener les enfants
pour qu'ils se gardent quand votre père...
Pour qu'ils sache quand votre père
n'est pas là, c'est ça qui se passe. »
Ils rentrent dans une salle,
les gens l'applaudissent, tout le monde le connaît,
les gens adhèrent à
des idées. Mario écoute
les idées des autres. Un parti politique,
ça se fait en groupe,
ensemble, puis je voulais qu'ils voient ça.
Ça fait qu'on les amenait,
on les a trimballés partout, nos enfants,
mais c'était pas pour les cas d'actes,
parce que des fois, il y a beaucoup de choses
qu'il faut que t'assumes,
sinon on le fait pour les bonnes raisons, en tout cas pour nos valeurs
à nous, puis ça faisait
qu'il y avait beaucoup d'équilibre, parce que
quand les enfants, mettons, s'ennuyaient,
ben, je vais le mettre là, papa est à Québec, ah oui, c'est vrai,
ah oui, on connaît ça, le Parlement,
on va-tu au Parlement dans le grand bureau de papa?
Tu sais, il faut rendre ça
joyeux.
Ah ben là, c'est compliqué.
Il y a un mauvais sondage aujourd'hui.
Tu sais, quand ils ont vieilli, des fois,
ils trouvaient ça plus dur.
Quand on a fini, quand on a quitté,
la plus vieille est en sixième année.
Tu sais, t'es quand même assez jeune.
Puis je me souviens, il y avait une campagne électorale,
puis il y a quelqu'un à l'école qui avait dit,
« Ouais, ton père, là, je pense bien qu'il va perdre. »
Il avait dit quelque chose comme ça, puis elle a dit,
« Es-tu obligée de me le dire? »
Puis là, ça a fait comme,
ben non, pas tant.
On voit les enfants de deux personnes de plus de morts.
Oui, c'est ça.
T'es-tu obligée de me le dire?
Mais elle était,
je ne sais pas si, mettons, ma plus jeune aurait été'est ça. Tu étais obligée de me le dire. Mais elle était... Je ne sais pas si, mettons, ma plus jeune
aurait été capable de ça.
Et quand la...
En fait, c'est comme la politique qui a quitté
plus que nous qui avons quitté la politique
à un certain moment donné.
Et c'était correct à ce moment-là aussi qu'on quitte.
Tu dis qu'on a quitté, mais tu te présenterais-tu?
Non. Je trouve que c'est un grand, grand don de soi.
Sérieusement.
Moi, je ne me suis jamais présentée,
mais j'ai comme l'impression d'y avoir goûté
à cette vie politique-là.
Puis j'ai énormément d'admiration.
Souvent, on va juger parce qu'il y en a eu des croches
à travers les années.
Mais c'est une minorité.
C'est une infime minorité.
Parce que j'en vois des ministres
qui ont des enfants.
Je peux imaginer la vie.
Mais il me semble que tu serais bonne.
Écoute,
je trouve que c'est énorme
comme vie.
J'aime tellement ce que je fais.
T'es bonne aussi dans ce que tu fais.
J'aime ce que je fais,
mais la politique, il reste que moi, j'y crois.
Quand les gens ne croient pas, il reste que tout ce qu'on fait, quasiment,
c'est décidé par des lois
qui sont votées dans nos parlements.
Tu sais, mais je veux dire, ce qu'on paye
comme TVQ, TPS, c'est qu'il nous coûte une fortune.
En fait, quasiment
tout ce qu'on fait, tantôt, on parlait
entre autres,
quand on a besoin d'aide
pour avoir des enfants,
quand on va...
Il y en a qui ont manifesté,
il y en a qui ont...
Il faudrait qu'il y ait un bout qui se soit payé
de tous ces traitements-là.
Julie Snyder.
Exactement.
Julie Snyder, à qui elle a parlé
quand elle a fait des réclamations,
c'était à l'Assemblée nationale,
parce que c'est là que les changements s'opèrent.
Tu sais, des fois, il faut se lever debout
puis aller voir les élus. Mais c'est
les élus, en bout de ligne, qui décident
un paquet de choses de ce qui se passe dans la société.
Puis des fois, on l'oublie, tu sais, quand on dit
« Ouais, c'est du pareil au même. » On peut dire
ça, mais à chaque
fois...
Mais t'es tellement passionnée, puis tu y crois
tellement, je te le dis,
un jour, ben, tu sais,
ma grande fierté
disait, tu vois, ça va toucher un peu
ce que tu fais. Quand j'étais chez les jeunes
libéraux, c'est la
TVQ et la TPS sont arrivés,
il n'y en avait pas avant.
Et c'est les jeunes libéraux
qu'on a voté pour qu'il n'y ait
jamais de TVQ sur les livres.
Qu'on ne taxe jamais les livres.
Et on a gagné notre point
en congrès et il n'y a jamais
eu de taxe sur les livres.
Et ça, quand tu es un jeune
et que tu te sens inutile
et que tu arrives en politique,
il y a quand même des choses
qu'on peut faire.
En même temps, on était pour la libéralisation des heures d'affaires à l'époque parce qu'on peut faire. Parce que, bien, tu sais, en même temps, on était pour la libéralisation
des heures
d'affaires à l'époque parce qu'on
voulait travailler, mais les magasins étaient
fermés le dimanche. Aujourd'hui, on ne veut plus que les magasins
soient ouverts le dimanche. Mais moi,
à l'époque, qui voulait travailler
plus, bien, moi, que ça soit
ouvert les soirs de semaine puis le dimanche,
bien, tu sais, je pouvais,
mettons, je pouvais travailler à travers
les études, ou... Il y a des choses
qu'on a faites, des fois tu te dis, ah mais c'était
bizarre, parce que maintenant, c'est bien d'avoir congé
le dimanche. Alors ça, je suis fière,
mais moi, j'ai envie de dire aux gens, allez-y,
impliquez-vous, puis oui, dans
un couple, t'as des sacrifices,
oui, pour les enfants aussi,
mais il faut les embarquer.
Puis moi, je comprenais.
Je pense que pour les conjoints et conjointes,
c'est que c'est forcé un peu.
Moi, je me souviens des fois,
il y a des candidats, entre autres,
qui me disaient,
pourrais-tu rencontrer ma blonde pour la convaincre?
Non, non, très mauvaise idée.
Parce que les chances que je la convainque,
du contraire, sont grandes.
Parce que je ne pourrais pas y mentir, tu reviendras
pas toutes les soirs, quand tu vas dire
je vais être là en fin de semaine, tu vas oublier de dire que t'as
quatre activités de compter,
pis que c'est important que tu y alles, mais nous
des fois on y allait en famille, on essayait
tout le temps de ramener ça
le plus près de nous, il y a eu des moments très
difficiles à travers tout ça, mais comme un peu dans
n'importe quoi, mais je me sens pas
comme une...
sacrifiée par rapport à Mario, par rapport
à ses choix. Je sens juste que quand
t'as un engagement politique,
ben, il y a des choses que tu feras pas parce que
ça prend trop de place. Fait que pour être prêt
et prête à faire des sacrifices,
mais ça nous appartient à chacun. Tu sais, moi,
je suis tellement féministe aussi,
tu sais, j'aurais jamais accepté
de faire des sacrifices
pour quelqu'un d'autre, pour mon chum.
Je me disais, on est un couple,
on n'est pas là pour se sacrifier l'un l'autre,
on est là pour comprendre ce qu'on fait l'un l'autre
et embarquer dans ce que l'autre fait.
Pour moi, c'était ma notion du couple.
Parce que si j'avais fait quelque chose,
ça me demande un sacrifice parce qu'on ne se verra pas. Je me serais demandé pourquoi on notion du couple. Parce que si j'avais fait quelque chose, ça me demande un sacrifice
parce qu'on ne se verra pas.
Je me serais demandé pourquoi on est en couple.
Lui, il écoute-tu tes affaires?
Pas nécessairement.
Je pense qu'il m'écoute déjà beaucoup.
On s'écoute.
Des fois, il va entendre des choses
parce qu'il est comme tout le temps dans le jus.
Mais Mario,
on a toujours eu de l'admiration
pour ce qu'on faisait.
Tu sais, lui, il m'a toujours dit,
je me souviens, tu sais,
des fois, tantôt, tu parlais de ton père
qui est peu de mots.
Tu sais, des fois, dans un couple,
il y en a un qui est plus parle-moi, tu sais.
Moi, je suis de même un peu.
Puis l'autre, c'est comme
« analyse mes gestes
et tu comprendras ce que je pensais ».
Et je me souviens un jour,
c'était la dernière année de politique
de Mario. Moi, j'avais été demandée
pour faire une semaine avec les Lyon
à Radio-Canada. C'était avant
que j'aille à tout le monde en parler et que je fasse les deux filles le matin.
C'était le mois de janvier avant.
Et là, c'était toute une semaine. Il fallait que je parte. Fait filles le matin, tout ça, c'était le mois de janvier avant. Et là, bien, c'était toute une semaine,
il fallait que je parte.
Fait que là, Mario, lui, il ne siégeait pas en janvier.
Fait qu'il dit, bien, c'est parfait,
je vais rester avec les enfants,
puis je vais être là toute la semaine.
C'est mes parents,
ou ses parents n'avaient pas besoin de venir à la maison.
Et là, je suis revenue le vendredi,
il était habillé en coton ouaté.
Écoute, il avait la serviette à vaisselle sur le bras.
Il était dans le jus. Puis il m'a dit
« Ce que t'as fait, je l'aurais
jamais fait. » Tu comprends?
Ça, là...
C'est de la reconnaissance de
finalement tout
ce que t'as fait. C'était quasiment comme
un livre qu'il m'avait écrit en
une phrase. C'est pour ça que des fois,
il faut entendre
la phrase et pas s'attendre à ce qu'on voudrait entendre. C'est pour ça que des fois, il faut entendre la phrase et ne pas s'attendre à ce qu'on
voudrait entendre.
C'est ça un couple aussi.
C'était comme beaucoup
de reconnaissance. Moi, j'ai toujours dit, est-ce que
tu fais? Moi, je ne le ferai jamais.
Être redevable,
te faire dire, ce n'est pas ça que tu aurais dû dire. Moi, c'est comme ça.
Quand tu as un échec, tu le portes
beaucoup, cet échec-là.
Tu as eu une super belle carrière,
puis je trouve ça beau
parce que lui, ça a été un homme politique
puis toi, tu as vraiment été...
Bien, tu sais, là,
maintenant, tu refais autre chose avec ta carrière
avec le podcast, mais je veux dire,
très importante carrière à la télé.
Fait que, tu sais, clairement,
les deux, vous êtes...
Vous vous encouragez mutuellement.
Oui, puis on a un point en commun
qui est celui
d'outiller les gens.
Je pense qu'on a ça naturellement
de donner un sens
à ce qu'on fait.
On le fait, on fait tout pour nous au départ,
mais comment
arriver à partager, comment faire
comprendre les choses.
Mais moi, tu sais, comme c'est vraiment outillé
et je le vois dans ce qu'il fait.
Des fois, c'est de démystifier,
de dire, voici ce que c'est.
Il parle toujours avec
les gens et je le vois quand les gens le croisent.
C'est fou, il y en a comment
« Merci de me faire comprendre ça. »
Quand vous avez dit ça, il y en a qui ne vont
pas dire ça aussi.
Mais tu le sais, quand tu t'exposes sur la place publique... Quand tu t'exposes, tu as des gens qui sont d'accord avec toi,
des gens qui ne sont pas d'accord sur la haine, l'amour.
Il ne faut jamais, je ne veux jamais se priver
d'exposer quelque chose en quoi on croit
par crainte de ça.
Ça, c'est le danger.
C'est beau ce que tu dis parce que
des fois, c'est des questionnements
que j'ai, puis même que mon chum et moi, on a.
Puis cette phrase-là,
je vais
la garder en dedans de moi.
Ce que tu dis.
Quand on assume, là...
Parce qu'on le sait que c'est dur.
C'est dur de parler sur la place publique.
Encore plus dur que maintenant. Sauf que quand t'oses le faire,
au lieu de retenir tous ceux qui vont dire...
Quand tu vois l'autre côté de la médaille,
dire merci d'avoir...
Moi, je vois ici, dans ce qu'on fait dans le podcast,
à chaque semaine, les commentaires,
merci à telle personne d'avoir dit ça.
Je viens de comprendre pourquoi moi...
Ah ben, tu vois, elle a fait pas un drame,
alors que moi, j'ai honte.
Tu sais, ça, de parler de la vie,
de dire comment on la vit,
peu importe on est qui,
ça vient nous conforter.
Ça nous sort de notre isolement.
De dire, je suis pas seule
à porter ça.
Et ça, ça fait du bien.
Fait que tu sais, il faut croire
aux autres.
Puis il faut dire tout haut
ce qu'on a à dire. Moi, en tout cas,
j'ai tout le temps été comme ça. Puis tu sais,
j'étais un peu comme Angela. Je disais, bien, as-tu vraiment
besoin de me le dire? Puis des fois, il y en a
qui m'écrivent des messages moins gentils,
mais c'est rare. Je dois avouer que c'est rare quand même.
Puis moi, je leur réponds toujours,
bien, merci de me suivre.
Si vous savez que j'ai dit ça, vous avez toujours bien écouté
quelque chose.
La dernière question
qui est toujours la même, mais qui est
belle. J'aimais ça, là, que t'as posé
les questions. On est bienvenus
à mon podcast. Je reçois
mes clans. Bien oui, mais t'es très bonne en plus
en podcast. Moi, j'ai adoré ton podcast
sur Michel Brûlé. Mais
tu l'as fait sérieusement. T'as rencontré
beaucoup de gens. Tu le dépeins pas comme un monstre.
On comprend qu'il y avait des bouts qui étaient
sympathiques. On comprend qu'à un moment donné,
ça a basculé, qu'il y a des gens qui ont vécu
autre chose. Et là, c'est là qu'on voit
qu'un manipulateur,
ce n'est pas une seule chose.
C'est comme si tu ne rencontres pas la même personne
à différents moments.
Personne n'est tout blanc
ou tout noir.
Exactement. Alors moi, je le conseille aux gens.
Maintenant, la lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Je pense que
je le libérerais comme dans Aladin.
Je dirais, check,
j'ai une super belle vie.
Je veux juste que ça continue.
Souvent,
avec mon chum,
je dis tout le temps,
meurs pas.
Moi, mon seul
souhait, c'est que mon chum et moi,
on vieillisse ensemble,
heureux,
en santé.
Moi, la santé,
c'est tout le temps un santé, c'est tout le temps
un enjeu dans ma vie.
Avec raison.
Je suis comme un citron. En ce moment,
j'ai une capsulite. J'ai comme
trois spécialistes qui me suivent parce que c'est
une capsulite qu'ils n'ont jamais vue
parce qu'elle ne se règle pas. Ils n'ont jamais vu ça.
Moi, je suis tout le temps le cas
spécial.
Moi, moi,
je touche du bois.
J'aime ma vie en ce moment. On dirait
je suis juste contente. J'ai trouvé des
bonnes personnes avec qui travailler.
J'ai des beaux projets.
Mes relations sont douces.
Comme autant de travail
qu'amoureuse,
que familiale.
Je voudrais juste
un petit peu que ça dure.
Justement, quand mon père a failli mourir,
non,
j'ai juste un petit peu de quiétude.
Comme encore un petit bout,
parce que j'aime ça en ce moment.
C'est bien.
Oui, c'est ça.
Mes souhaits, ce serait plus pour des affaires
que pour la planète.
Mais je ne pense pas qu'un génie serait capable.
Tu peux-tu changer le système?
Parce que ça ne marche pas en ce moment,
la crise climatique.
Tu peux-tu faire quelque chose, génie?
Dans ma tête, il est comme bleu,
comme dans le film.
Moi aussi, je le vois bleu.
– Mais tu sais, genre,
tu peux-tu faire quelque chose? Tu peux-tu faire quelque chose
pour que les animaux d'élevage
arrêtent de souffrir, puis soient comme...
Tu sais, pas...
Tu sais, comme, pas dans des aussi petites
cages, puis des choses comme ça.
Tu sais, ça serait des choses
qui n'ont pas rapport avec moi, puis ma vie.
Ça serait quelque chose qui a rapport avec la planète
en ce moment on est en train de
on ferme les yeux
puis on voit pas les problèmes
qu'il y a puis ça fait que
on continue notre vie
comme si de rien n'était
parce qu'on est habitué
de même puis
on veut pas que les choses changent puis tout ça
puis tu sais
j'y demanderais s'il peut faire quelque chose pour ça je sais pas si un génie peut mais ça serait de même, puis on veut pas que les choses changent, puis tout ça. Puis, tu sais,
j'y demanderais s'il peut faire quelque chose pour ça.
Je sais pas si un génie peut, mais ça serait des souhaits comme ça qui sont pour la planète,
pour l'égalité hommes-femmes,
pour l'égalité entre toutes les
personnes, les êtres humains, tu sais, que
peu importe qu'ils soient de quelle
origine,
comment qu'ils
se sentent à l'intérieur, tout ça. Moi, je voudrais
juste que tout le monde,
égalité pour tout le monde,
planète,
si le génie pouvait régler tout ça,
je le mettrais sur
ce projet-là, plus que pour moi-même.
Quel bel final!
Merci, je vais aller dire
merci Aurélie Laflamme, mais je vais dire
merci Édithille des jardins.
Écoute, il y a tellement de monde qui m'appelle comme ça.
Puis moi, ça me fait plaisir.
Parce qu'elle est en toi.
Elle est en moi.
Puis je sais que les gens me voient un peu comme ça.
C'est quasiment un compliment parce qu'Aurélie est rendue...
Elle existe hors de moi.
Puis c'est rendu un nom qu'on connaît.
Puis ça me fait juste plaisir d'avoir créé un personnage que les gens
l'ont sur le bord des lèvres.
– Merci d'avoir été là. – Merci!
C'était un beau moment. – Merci à tout le monde
d'avoir été là, et je veux vous dire aussi, si vous
allez sur le mariclaude.com,
vous pouvez, et inquiétez-vous
pas, on va protéger votre courriel,
vous pouvez nous partager votre courriel, parce que maintenant,
on a une infolette qui s'appelle
« Au fil de mes pensées,
où vous serez au courant de tous les projets
puis vous allez avoir aussi
des exclusivités. Alors, c'est ce que
j'espère que vous allez le faire parce que moi,
j'ai envie de garder le fil avec vous.
Sur ce, je vous dis merci. On vient de vivre un grand
moment. Je pense que Indien
nous a donné des clés aussi
pour des choses qu'on vit. Si vous avez des commentaires,
ne gênez-vous pas non plus à nous les donner.
Alors, je vous remercie
et au prochain podcast!
Cet épisode était présenté
par Karine Jonka,
la référence en matière
de soins pour la peau au Québec.