Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #37 Cathy Gauthier | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: January 15, 2024Dans ce trente-septième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, je parle d'argent et d'anxiété généralisée avec mon amie : Cathy Gauthier. ━━━━━━━━━━...━ L'épisode est également disponible sur YouTube au https://youtu.be/iKRsDTgVIbI Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon tout nouveau site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance! ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le www.karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
J'ai hâte d'avoir 50 ans parce que je vais faire...
Hé, je suis rendue à 50 ans.
Voici tout le cheminement que j'ai fait,
puis voici le cheminement qui me reste à faire.
Puis j'ai l'impression, sincèrement,
que le meilleur est à venir.
J'ai l'impression que j'ai pas fait encore la moitié
de ce que je veux faire.
Faire des shows d'humour, oui, c'est une chose, là,
mais je veux faire plus que de l'humour.
Je veux aller plus loin que ça.
Qu'est-ce que tu veux faire?
Je sais pas, mais faire quelque chose
plus pour la communauté, plus pour le monde,
plus quelque chose qui va aider
le monde davantage. Je ne sais pas encore.
Je réfléchis à plein de projets. Mais tu sens que tu veux donner
un sens différent. Je veux donner un sens
différent à ma vie, puis surtout,
je suis là pour aider les gens.
Je ne sais pas encore de quelle façon je vais y parvenir,
mais je veux
faire du bien aux femmes particulièrement,
surtout aux femmes de mon âge,
qui m'ont suivie depuis ma jeune carrière.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Bonjour tout le monde.
Tout d'abord, j'ai envie de saluer les gens qui nous écoutent un peu partout l'autre
fois.
Il y a une jeune dame qui me disait, écoute, je viens de déménager au Japon et je te
suis encore.
Alors, je trouve ça extraordinaire.
On a des gens de la France, de la Suisse, de la Belgique qui nous regardent.
Alors, bonjour à vous tous.
Aujourd'hui, je reçois une fille que je connais maintenant depuis plusieurs années.
J'aime sa spontanéité, sa vérité.
Il n'y a pas de... il n'y a pas de flof-lof.
On sait exactement ce qu'elle pense, puis moi, elle me fait rire.
Alors, j'ai hâte de voir aujourd'hui si on va rire, si on va pleurer, mais tout est possible.
Bienvenue, Cathy Gauthier.
Ah, merci, Marc-Claude. Merci de me recevoir.
J'avais hâte que tu m'invites.
Je savais bien que tu allais finir par m'inviter.
On a eu des rendez-vous manqués.
J'étais censée venir plus tôt en saison.
Finalement, j'ai été malade, mais là,
je suis contente d'être là.
Moi, je suis contente parce que toi,
t'es vraiment une invitée.
En fait, au-delà de l'inviter,
une personne que j'apprécie grandement.
T'es ferme, merci. C'est resproc.
Puis quand t'es devant moi,
j'aime t'entendre parce que j'ai toujours l'impression
qu'il n'y a pas de faux fuyant.
Non, non.
En bon québécois, il n'y a pas de bullshit avec moi.
Oui, c'est ça, mais des fois,
quand il n'y a pas de bullshit comme ça,
est-ce que t'as des téléphones,
t'étais pas obligée de dire ça?
Oui, c'est sûr. Des fois, je vais trop loin.
Je m'exprime des fois
trop longuement sur un sujet.
Je n'aurais peut-être pas dû. Des fois,
il vaut mieux en dire moins.
Des fois, toute vérité n'est pas bonne à dire.
C'est ce que je me fais dire souvent.
Tu apprends ou tu écoutes-tu ces conseils-là?
Oui, oui.
Oui, j'écoute.
Mais en fait, je les reçois, je les accueille.
Mais après ça, on dirait que c'est plus fort que moi.
Ça fait partie de ma personnalité.
Je ne suis pas capable de m'empêcher de dire certaines choses,
de dénoncer certaines injustices ou de donner mon opinion sur des choses
qui, des fois, je sais qu'elles sont un peu à contre-jour.
Pas à contre-jour, à contre-courant.
Je suis à contre-jour.
Là, j'ai le soleil dans la face. J'ai le néant qui m'aveugle.
Oui, c'est pour ça. À contre-courant, c'est ça j'ai petit je reconnu pour pas avoir la langue de bois puis toujours j'assume les sujets qui sont tabous puis j'aime se parler de choses justement que
les autres osent pas parler quand tu le fais est ce que tu as bien des commentaires des gens de
merci d'en parler oui par rapport mett rapport, mettons, à mon dernier spectacle.
C'est un spectacle qui était très, très intime.
Je parlais de ma dépression post-partum.
Je parlais de ma relation de couple qui battait de l'aile à l'époque.
D'ailleurs, je ne suis plus avec mon mari depuis ça.
Et puis, c'est ça.
J'ai reçu beaucoup, beaucoup de témoignages de femmes qui me disaient, mon Dieu, moi aussi, c'est ça que je fais.
Je fais une dépression post-partum.
Je ne le savais même pas.
Grâce à toi, j'ai découvert ça.
L'anxiété généralisée aussi,
parce que moi, quand j'ai eu mon diagnostic
de dépression, on a découvert aussi
que je faisais de l'anxiété généralisée.
Ça m'a vraiment beaucoup rassurée de savoir
que c'est ça que j'avais. Je savais bien
que j'avais quelque chose, que je n'étais pas normale,
mais c'était difficile à expliquer.
Beaucoup de femmes,
principalement, m'ont écrit des beaux témoignages sur les réseaux sociaux
pour me raconter à quel point mon show avait, ça a l'air prétentieux, mais changé leur vie.
Ce n'est pas prétentieux.
C'est important de le dire.
Parce que je trouve que des fois, il y en a qui vont dire,
« Mais pourquoi tu fais parler les gens de leur vie privée? »
C'est eux qui décident d'en parler.
Mais moi, ce que je sais, c'est que quand on se confie
sur des choses plus intimes,
ça résonne chez plusieurs personnes et ça les rassure.
C'est pour ça que je le fais.
Je ne suis pas ici pour te parler de ma vie
parce que je veux m'exposer.
Je le fais dans le but d'aider des gens à se comprendre.
Ça fait une grosse différence.
Oui, puis aller consulter,
puis justement de dédramatiser des choses
qui sont encore tellement taboues dans notre société,
de faire comme, hey, regarde, sais-tu quoi,
c'est pas grave, là, on peut en parler.
Avec moi, il y a rien qui est tabou, justement,
puis tous les sujets doivent être abordés.
J'ai aucun problème avec ça.
Puis les sujets difficiles, bien, justement,
il faut les aborder, ces sujets-là, parce qu'ils sont importants.
Il faut arrêter de se mettre la tête dans le sable
pour faire semblant que ça n'existe pas.
Est-ce que tu es prête à jouer à Ouvre ton jeu?
Mais oui!
T'avais-tu préchoisi tes cartes ou c'est du hasard tout ça?
Il n'y a rien d'hasard là-dedans.
Moi, j'ai envie de faire tirer aux cartes.
Je vais t'expliquer comment ça fonctionne.
Dans le fond, moi, je choisis des questions
en fonction des invités,
sans savoir où ça va nous mener directement.
Mais tu sais, je sais que tu as un enfant,
donc pour avoir des questions de toi en tant que mère,
mais il y a d'autres invités, ça ne pourrait pas être possible, tu comprends?
À partir de ça, il y a plus de questions dans le jeu que ce que tu vas choisir,
donc je ne sais pas sur quoi tu vas tomber.
Je ne sais pas vraiment ça va être quoi tes réponses.
Donc, on est sans filet.
On ne fait pas le paquet au complet.
On ne fait pas le paquet au complet.
Non, non, non.
Tu m'expliques?
Tu vas voir.
Oui, oui, tout à fait.
Là, tu vois, tu as des cartes vertes.
Les cartes vertes sont plus générales.
Les cartes vertes, habituellement,
tu sais, moi, j'ai beaucoup, beaucoup de questions
qu'on a posées dans les cartes vertes.
Je pourrais quasiment les poser à tout le monde.
Donc, on est moins...
Bien, des fois, je te dis, là, il y a des invités. Déjà, dans les cartes vertes, on rentre dans l'int monde. Donc, on est moins... Mais des fois, je te dis, il y a des invités, déjà,
dans les cartes vertes, on rentre dans l'intime.
Donc, ça dépend. Les cartes jaunes, on commence
à être plus personnalisés.
Les cartes rouges sont
personnelles.
Et les cartes mauves, ça, c'est des cartes
qui sont...
C'est-à-dire, c'est des mises
en situation. Tu comprends?
C'est qu'est-ce que tu ferais s'il y avait telle affaire.
Et tu as un joker
qui aussi, à un moment donné,
tu es tanné de mes sous-questions.
Tu dis, OK, j'arrête.
On passe à une autre question.
Ça, c'est pour ne pas répondre, genre.
Bien, c'est ça.
C'est-à-dire, tu peux commencer à répondre
puis dire, moi, si je pose des sous-questions,
tu peux dire, moi, je vais arrêter ici.
Comme ça, moi, ça me permet d'aller là où je veux.
Puis toi, ça te permet de dire « Là, c'est assez. »
Tu comprends, ça nous protège.
C'est bon.
Donc, on va commencer par les verres.
Tu les brasses.
Souvent, on les brasse sur la table.
Et tu vas m'en donner quatre.
C'est vrai que ça fait un peu...
Ça fait un peu tireuse de cartes.
Puis moi, j'aime tellement ça me faire tirer aux cartes.
Je veux retourner me faire tirer aux cartes.
Ah oui?
Dernière fois, je suis allée.
Elle m'avait dit des affaires.
Puis là, c'est arrivé.
Puis là, je veux voir, ça va être quoi, la suite.
OK, là, tu sais qu'en disant ça, je vais avoir 200 messages.
Je vais voir qui est où.
Mais je ne peux même pas donner son nom.
Le pire, c'est que j'en parle des fois à la radio,
puis je ne peux pas être trop inondée d'appels après.
Donc, on va dire aux gens, ça ne donne rien,
il ne nous a demandé.
Elle est à sa retraite, la madame,
puis elle prend vraiment juste...
Puis là, tu as dit des affaires qui sont arrivées.
Oui, mais ça fait comme 15 ans que je vais la voir. C'est Dominique Michel
qui m'avait dit d'aller la voir dans le temps.
Puis apparemment que Pierre Péladeau aussi allait la voir.
Puis moi, Pierre Péladeau, j'ai comme un lien de fou avec.
Oui, c'est vrai. Parle-nous de Pierre Péladeau,
parce que c'est vrai que c'est comme ton idole, ça.
Bien, écoute, j'avais été voir une tireuse de cartes, une autre madame
à un moment donné, puis j'étais sortie de la maison,
c'était fini. Puis là, elle parlait aux angles,
je sais pas trop, là. Puis elle était sortie de sa galerie puis elle m'avait crié « Madame Gauthier puis j'étais sortie de la maison, c'était fini, puis là, elle parlait aux anges, je sais pas trop, puis elle était sortie de sa galerie
puis elle m'avait crié, « Madame Gauthier, j'ai un message.
Si vous allez trouver ça vraiment très étrange,
j'ai un message de Pierre Péladeau.
Il me dit de le prier.
Prier Pierre Péladeau. »
J'étais comme, oh boy, OK, elle en fume du meilleur
que moi, là. Puis
je connaissais pas vraiment Pierre Péladeau,
tu sais, je savais qui il était comme homme,
puis à un moment donné, écoute, il est genre 2 heures du matin,
moi, je ne dors pas la nuit.
Je zappe, je tombe sur un reportage,
c'est Pierre Pelladeau,
puis le générique qui déroule, c'est la fin,
et Pierre Pelladeau dit, en tout cas,
j'espère que quand je vais mourir, les gens vont prier pour moi.
Je suis comme, bien voyons donc,
c'est quoi cette affaire-là, ça ne se peut pas.
Après ça, j'ai dit ça à ma soeur en joke.
Ma soeur m'a fait imprimer une photo de Pierre Pell Puis après ça, j'ai dit ça à ma soeur en joke.
Ma soeur m'a fait imprimer une photo de Pierre Pelladeau.
Puis j'ai la photo de Pierre Pelladeau chez nous, puis t'sais, elle est pas exposée
nulle part, mais à un moment donné,
elle réapparaît. Elle réapparaît en deux livres.
J'ouvre un tiroir, elle est là.
C'est comme... Fait qu'il vit chez nous.
Il est chez nous, il est dans mes affaires.
J'ai toujours une petite pensée pour lui,
puis pour vrai, je prie Pierre Pelladeau.
Je sais que...
Mais il t'aide-tu?
As-tu l'impression qu'il y a un retour?
Je pense qu'il est plus normal.
Est-ce que tu as un retour?
Oui, oui, j'ai vraiment...
Je sens l'énergie quand j'ai besoin de quelque chose.
J'ai des frissons, je parle, je suis connectée.
Avec lui et Roméo Pérusse, toi-même.
T'as-tu connu Roméo Pérusse?
Moi aussi, j'en fais un petit peu.
Avant chaque spectacle, je prie Roméo Pérusse
parce que je fais de l'humour à cause de Roméo Pérusse.
Quand j'étais petite, je le voyais juste pour rire.
Je disais à toute ma famille, c'est ça que je vais faire.
Je faisais les jokes de Roméo Pérusse.
Tout le monde était bien découragé.
Moi, on me disait, bien, voyons donc.
Puis finalement, tu fais ça et tu pries Roméo Pérusse.
Je fais des jokes très crus comme Roméo faisait à l'époque.
Fait que t'es la seule certaine qui prie Roméo Pérusse
et Pierre Péladeau.
Pierre Péladeau, peut-être qu'il y a d'autres mondes.
Peut-être que les deux en même temps.
Ses enfants, peut-être.
On l'espère.
Alors, je te lis mes questions.
Là, je vais te lire les quatre.
Tu vas en choisir une, et je vais en choisir une,
auxquelles tu devras répondre.
Sur quel trait de caractère as-tu dû travailler?
Quelle place prend l'amitié dans ta vie?
Quelle importance accordes-tu au regard des autres?
Et comment ta relation avec l'argent a évolué au fil du temps?
Hé, mon Dieu!
C'est toutes des bonnes questions.
Oui, mais tu vois, c'est des questions que je pourrais poser.
À n'importe qui.
Bon, l'argent, la dernière.
Oui, comment ta relation avec l'argent a évolué au fil du temps?
J'ai de la misère avec ça, avec l'argent.
Parce que, tu sais, j'en ai tellement pas eu
longtemps que je me suis
mise à faire de l'argent comme du jour au lendemain.
Puis j'ai comme de la misère à
accepter ça. J'ai bien de la
misère à gérer l'argent. On dirait que je
peux pas la garder, il faut que je la donne à tout le monde.
Mais t'as-tu comme une culpabilité d'en avoir?
Je ne sais pas, c'est une culpabilité ou un...
Moi, tu sais, je suis vraiment pour la redistribution de la richesse dans la vie, là.
Fait que je ne suis pas capable de... Tu sais, moi, je le dis toujours, là,
je ne vais pas me faire enterrer avec mon argent, là, c'est sûr.
Moi, j'ai de l'argent, puis je gâte mes amis, c'est ça mon plaisir.
Tu sais, je ne m'achète pas des affaires pour moi, j'achète des affaires pour les autres.
Puis moi, avec moi-même, je suis cheap au bout. Je suis cheap. S'il faut que je m'achète,
maintenant, n'importe quoi, un chandail à 200 piastres, j'hésite. Mais toi, t'achètes
un chandail à 200 piastres, il est déjà emballé.
Tu fais des cadeaux.
Je fais beaucoup de cadeaux. Je paye beaucoup de restos. Si tu viens manger au restaurant
avec moi, tu ne payes jamais. Je suis très, très généreuse. Avec ma famille aussi, je me sens dans l'obligation de redonner.
Parce qu'on dirait que pour moi, l'argent, je l'ai fait tellement facilement que je n'ai pas l'impression d'avoir un travail. Moi, c'est une passion que j'ai. Je me dis que je ne travaille pas. Ma famille travaille pour vrai. Ils ont des vrais jobs. Ils travaillent fort.
Moi aussi, je travaille fort.
C'est tellement facile,
parce que ce n'est vraiment pas facile.
Mais c'est ça.
Je n'ai pas eu de la misère avec l'argent.
Parce que c'est plus payant.
Ton travail est plus payant.
Je fais plus d'argent que les autres.
En même temps, pas tant.
Je me tiens avec du monde qui gagne très, très bien leur vie.
Mais on dirait que, je ne sais pas,
c'est plus fort que moi.
Je suis obligée de payer.
Puis ce n'est pas pour me faire aimer.
C'est juste pour...
Pour distribuer.
Oui, redistribuer.
Est-ce que tu te souviens des moments
où ça a été difficile au niveau financier dans ta vie?
Bien, absolument.
Écoute, quand je suis arrivée à Montréal,
moi, j'avais 14 piastres dans mon compte.
Je n'avais même pas assez d'argent pour le retirer parce qu'on me fait retirer 20. Fait que non, je suis arrivée à Montréal, moi, j'avais 14 $ dans mon compte. Je n'avais même pas assez d'argent pour le retirer, parce qu'on me fait retirer 20.
Fait que non, je suis arrivée à Montréal à 19 ans.
Tout ce que j'avais, c'était deux poches de linge, puis mon petit 14 $.
Puis c'est ça, j'ai commencé à aller à l'école de l'humour.
Puis je ne sais pas comment j'ai fait pour manger.
Oui, ces 14 $-là.
Non, non, après ça, je me suis mis à travailler.
Je me suis trouvé une job dans un bar.
Mais je ne vivais pas riche.
Tu allais faire ton épicerie et tu comptais.
Je n'allais même pas faire l'épicerie.
Je n'allais pas vraiment à l'épicerie.
Ce que j'avais, c'était des cannes d'automne du Dolorama.
Je m'achetais des cannes d'automne
et je mélangeais ça avec de la mayonnaise
et j'étirais ça pour la semaine.
Mais j'aimais ça. Je ne me plains pas. J'aimais ça.
Puis moi, je viens d'une famille,
je ne veux pas dire pauvre,
parce qu'on a manqué de rien.
On n'a jamais manqué de bouffe, parce que moi, j'ai grandi avec ma grand-mère,
puis elle était tellement intelligente,
puis tellement comme bonne qu'elle a réussi à nous nourrir.
Puis on n'a jamais, jamais manqué de rien.
Puis on ne savait pas non plus qu'on était pauvre, tu sais.
Mais c'est quand tu vas chez le monde après,
puis tu fais « OK, ouais, eux autres, ils ont ça, tu sais. Ah, oui, ils ont un micro-ondes.
Wow! Puis là, tu sais, c'était comme
plein d'affaires que les voisins avaient, que nous autres, on n'avait pas.
Mais j'ai jamais senti
que je manquais de rien quand j'étais petite, là.
Mais je savais que moi, je voulais me sortir
de ce milieu-là quand même, là, tu sais.
J'avais 4 ans, puis je me disais, moi, je ne vais pas vivre ici
toute ma vie, là.
Comment tu imaginais ta vie à 4 ans?
J'imaginais que j'allais vivre dans une église.
J'avais des idées de grandeur assez jeunes.
Moi, j'allais faire le ménage à l'église,
super jeune, genre vers 7-8 ans.
J'aimais ça. Je me sauvais de la maison,
puis l'église à côté de chez nous, c'était notre voisin,
l'église. Puis il y avait une religieuse
qui venait faire le ménage, puis la porte
n'était pas barrée. Fait que là, moi, je rentrais, puis là,
je l'aidais à faire du ménage. Puis là, je me retrouvais
toute seule dans l'église. Puis écoute, je faisais semblant que c'était pas barrée. Je rentrais et je l'aidais à faire du ménage. Je me retrouvais toute seule dans l'église.
Je faisais semblant que c'était chez nous.
Je jouais, que c'était ma maison.
Je parlais tout seul.
Je lavais les bains avec du pledge.
Je balayais les mouches mortes en haut dans le jubé.
C'était chez nous.
Je faisais le ménage comme si c'était ma maison.
Tu es confortable dans une église.
J'adore les églises.
Quand je voyage en Europe,
ce n'est pas pour aller voir des musées,
c'est pour aller voir des églises.
Moi, c'est ça qui me branche.
Avec mon ex, lui, il voulait aller voir tous les musées,
les expos, tout ça.
Moi, j'étais comme, non, on va aller à l'église.
Les églises, tu en as vu une, tu les as toutes vues.
Mais non, il y a quelque chose de...
Je rentre dans une église, je me sens tellement bien.
Je ne suis pas croyante tant que ça,
dans le sens que je ne prie pas Dieu.
Je prie comme une espèce d'énergie plus forte que nous
Mais j'adore
la tranquillité des églises
ce que ça m'apporte, ça m'apaise
J'adore, j'adore ça
Est-ce que tu allumes des lampions quand tu es dans les églises?
Oui, des fois je vais
ici à l'oratoire Saint-Joseph
Je vais voir le frère André.
Ça tombe,
le frère André, puis là, je lui demande des affaires.
Mais oui, j'allume des lampions.
Surtout quand les gens de mon entourage
ne vont pas bien. Si quelqu'un est malade,
je vais à l'oratoire allumer un lampion.
Ça, je suis croyante là-dedans.
Je crois en cette espèce d'énergie-là.
De demander de l'aide.
De demander, oui.
C'est la seule fois que je demande de l'aide,
parce que dans la vraie vie, je ne demande pas d'aide.
C'est que tu demandes de l'aide à quelqu'un.
Je demande de l'aide à quelqu'un qui n'existe pas.
Je demande de l'aide à l'univers,
mais je ne demanderais pas,
je ne t'appellerais pas au-dessus de mes dents peinturées,
je ne demande pas cette aide-là.
Mais pourquoi tu ne demandes pas d'aide?
Je ne sais pas, je pense que ça vient encore de mon éducation.
Pour moi, demander de l'aide, c'était une forme de faiblesse.
C'est comme « Tassez-vous, je suis capable de tout faire tout seul. »
Mais là, j'en demande de l'aide depuis que j'étais malade et que je suis allée consulter.
Je vais t'approcher de ton micro un petit peu.
J'ai appris à demander de l'aide, oui.
Mais ça, tu apprends ça.
Mais non, je voulais tout faire tout seul.
Je n'ai pas besoin de personne.
Il y avait une espèce d'orgueil mal placé là-dedans
je sais pas
je veux qu'on parle de ça Cathy
parce que j'ai l'impression
je sais pas si c'est plus les femmes
qui ont peur de demander de l'aide mais moi je me reconnais
là-dedans, ça m'a pris du temps avant de demander
de l'aide, je sais pas j'avais l'impression
que c'était de la faiblesse ou de déranger les autres
c'est ça, déranger plus, je veux pas te fatiguer
avec ça, c'est ça
je veux pas te déranger, je sais que t'était de la faiblesse ou de déranger les autres. Bien, c'est ça. Déranger plus. Je veux pas te fatiguer avec ça. C'est ça.
Je veux pas te déranger. Je sais que t'es occupée.
Oui. Mais en même temps, quand on demande de l'aide à nos amis, ils apprécient ça.
Bien oui. Parce que ça fait
en sorte que tu prouves encore plus
que c'est ton ami. Bien oui.
Mais là, je le demande plus.
En fait, je le demande pas, mais je l'accepte
quand on me l'offre plus.
Parce qu'avant, tu refusais ça aussi.
Je refusais.
Oui, oui.
Écoute, j'avais une nounou chez nous, puis elle était là 40 heures semaine, puis je
la renvoyais après 20 heures.
Ça me dérangeait, ça m'angoissait d'avoir quelqu'un chez nous, comme si je ne méritais
pas ça.
Puis là, mon ex, elle est payée 40 heures, on doit la payer de toute façon 40 heures. Fait qu'elle vienne 20, 18 ou 40, je la paye 40 heures semaine. Accepte
l'aide. Non, ça m'énervait. C'était comme trop. C'était trop d'aide. J'aime
ça gérer toutes mes affaires tout seul, faire mes affaires. Mais tu sais, on se vient
souper chez nous, là. Tu me dis qu'est-ce que j'apporte. Bien non, t'apportes rien,
là. Je t'invite à souper, là. Tu sais, je veux dire. Puis même que t'arrives, les carottes, tout va être placé, tout va être...
Mais là, à cette heure, on dirait que j'accepte plus que...
Bon, si t'arrives et que c'est pas pris, c'est pas grave,
ça se peut que c'est toi qui ouvres la bouteille de vin,
je m'en fais plus trop avec ça, c'est pas grave.
Qu'est-ce que ça change, ça, que t'acceptes de l'aide?
Bien, j'ai plus de fun dans le sens que moi aussi, je peux relaxer,
sinon je suis toujours debout à courir et à servir tout le monde,
puis j'ai pas le temps d'en profiter pleinement. Je veux dire, je suis toujours debout à courir et à servir tout le monde. Je n'ai pas le temps
d'en profiter pleinement. Je suis là,
mais je suis là comme une barmaid.
Je vous écoute sur la deuxième ligne,
mais je suis en train de faire cuire des patates.
Après ça, je suis toujours quelque chose d'affaire.
Oui, puis quand on va chez quelqu'un,
on aime ça aussi que l'autre soit disponible.
On aime ça que ça commence avant
de s'asseoir à la table.
La manière que c'est fait chez nous, j'ai un îlot. J'ai comme trois bains en avant.
Je suis toujours dans la position, justement, de la barmaid en arrière.
J'ai mon micro-ondes, donc je mets mon pied sur le micro-ondes.
Puis là, je suis comme… Ma position, tu sais, je suis en charge.
Moi, le chef, j'aime ça être comme le chef de la meute. Je suis très… Je suis une louve.
Mais est-ce que tu es germaine aussi?
Germaine dans le sens d'avoir besoin d'avoir complètement le contrôle?
Oui, absolument.
Est-ce que ça dérange les gens autour de toi?
Non, parce qu'ils sont habitués comme ça avec moi,
mais oui, je suis très, très germaine.
Es-tu négative à être germaine?
Bien, maintenant, il faut que les choses se fassent.
Si tu ne le fais pas toi-même
et que tu attends que les autres se fassent,
il ne se passera rien.
Je trouve ça intéressant.
Moi, je le fais parce que ça va être fait.
Ça va être fait à ma manière.
Si il y a quelqu'un qui chiale, ça va être moi.
C'est parce qu'on voit ça bien négativement.
Ça, c'est une germaine.
On accorde ça beaucoup aux femmes.
Mais je trouve que moi aussi, je suis d'accord avec toi.
À un moment donné, les choses doivent être faites.
Si il n'y a personne d'autre qui est faite, t'es faite.
Non, c'est ça. À un moment donné, les choses doivent être faites. Oui, oui. Fait que s'il n'y a personne d'autre qui est faite, t'es faite. Non, non, bien c'est ça.
À un moment donné, je veux dire,
c'est ça.
J'avance, là, tu sais.
Fait que si ça ne te tente pas de le faire,
je vais le faire,
puis ça va être fait.
Puis après ça, on va passer à autre chose.
Fait que pour venir à ta question
sur la relation avec l'argent,
est-ce que tu dirais
qu'elle est saine, ta relation?
Quand même, oui.
Oui.
Puis tu ne veux plus en manquer,
j'imagine?
Non, c'est sûr que...
Mais en même temps, l'autre fois, je me questionnais là-dessus,
parce que je me disais, je pense que j'étais plus heureuse
quand je n'avais pas d'argent.
Parce que quand tu n'as pas d'argent, tu ne te casses pas la tête
avec rien dans ce... Bien, tu te casses la tête, oui,
comment je vais faire payer mon loyer, puis tout ça.
Mais tu sais, quand tu n'as rien, tu n'as rien à perdre.
Oui.
Là, on dirait que là, maintenant que j'ai goûté à ça,
puis tu sais, j'étais mariée avec quelqu'un
qui avait beaucoup de sous, puis on faisait des voyages
extraordinaires que, tu sais, moi, jamais je pourrais me payer.
Il va falloir que mes jokes soient pas mal plus drôles
pour que j'aille à une villa sur le bord de la mer
à Barbade-Montbeck.
Mais ça, on dirait que j'ai peur
de ne plus avoir ça, comme, de manquer ça,
de manquer tous ces voyages-là
puis toutes ces affaires-là
que, moi, je ne peux plus me payer.
Mais en même temps, c'est comme,
c'est pas grave, moi, je vais faire d'autres choses.
C'est ça parce que tu y as goûté.
Oui, bien c'est ça. Quand tu voyages en première classe,
c'est bien dur d'aller te rasseoir en arrière
dans l'avion.
C'est tous des petits détails que là,
j'ai l'air d'une princesse,
puisque je ne suis pas du tout.
Mais c'est juste qu'à un moment donné,
quand tu as goûté au luxe,
c'est dur de revenir en arrière.
Quand tu as des chandails en soie,
c'est dur de remettre de l'acrylique après.
Fait que là, tu retournes dans la classe économique.
Ça, je ne peux pas te le dire.
Pour l'instant,
je continue de payer les voyages,
même si je ne vais pas avec.
Je ne me plains pas.
Je vais te poser la question que je choisis.
Quelle importance accordes-tu au regard des autres?
C'est une très bonne question.
Je pense que j'accordais beaucoup plus d'importance plus jeune.
Là, on dirait qu'en vieillissant, je m'en fous.
Je m'en fous. Je m'en fous.
Je veux plus être aimée à tout prix
comme je voulais donc en début de carrière.
Je voulais donc que tout le monde m'aime.
C'est pas le regard vers la beauté.
Moi, je veux pas que le monde me trouve belle.
Moi, je veux que le monde me trouve drôle
et que le monde me trouve gentille et agréable.
C'est ça que je veux.
Je veux que les gens me trouvent, je sais pas,
le fun.
Je veux être vue comme la cousine que tu aimerais avoir le type vu comme l'ami que tu aimerais avoir mais la beauté
ça je m'en fous tu es moi je vois je vais faire mes commissions le pas maquillé souvent pas de
brassière puis des fois j'oublie de mettre des pantalons je t'en parle alors de pyjama fac à
test une croix sur mon royal ça se peut que tu disais, mon Dieu, la maladie
mentale est de retour.
Est-ce que tu sens
le regard des autres à ce moment-là sur toi?
Ben,
ça dépend, ça dépend je suis où,
à quel endroit, mais non.
Non, je...
C'est souvent les autres qui sont avec moi qui disent,
c'est drôle, là, tu fais comme si le monde te regarde.
Mais moi, je le sens pas, à moins que je te croise du regard.
Moi, les gens sont
gênés, fait qu'ils me regardent pas
ou ils font semblant qu'ils me voient pas.
Mais moi, si jamais je croise le regard
de quelqu'un, c'est sûr que
quand j'arrive à sa hauteur, je dis « Bonjour! »
Moi, je parle au monde,
j'aime le monde. Moi, je fais ça pour le monde,
ce métier-là. Puis les gens qui viennent me voir,
mettons, dans un restaurant, ils disent « On veut vraiment pas vous déranger non tu me dérange pas tu me fais
tellement plaisir ça me fait plaisir les gens qui m'abordent moi je fais ça pour le monde je fais
pas ça pour de l'argent je fais ça j'aime le monde c'est ça ma vraie paye mais j'aime les mains viennent
me voir pour me dire aïe je peux prendre une photo des fois je fais dur en tabarouette allez
vous aimer la photo?
Je suis rarement maquillée.
Les gens disent que ce n'est pas grave, on s'en fout.
On aime mon naturel aussi.
J'aime ça t'entendre parce que tu es libre.
Tu es libre de ton image.
C'est une grande liberté, ce qu'as-tu.
Je suis sérieuse de mon image quand même.
Je me suis fait faire du Botox.
Je me mets des crèmes qui sont ridicules.
Mais tu sais, sortir en étant,
en pensant pas qu'est-ce que les autres vont dire.
Ah, ça, je m'en fous.
Tu sais, parce qu'il y en a beaucoup, quand t'es connu
dans la sphère publique, vont se mettre une pression
pour dire « OK, je peux pas comme
décevoir. »
Moi, c'est fou, mais quand je suis pas, mettons,
en représentation comme ici ou sur scène,
quand je suis dans la vie de tous les jours,
je ne suis pas Cathy Gauthier.
Je suis la citoyenne.
J'adore ça.
J'étais une femme bien, bien, bien,
bien normale, bien ordinaire.
Je veux dire, moi,
je parle avec mes voisins.
Je vois mon voisin âgé qui arrive
et qui est en train de descendre de l'épicerie.
Je sors de chez nous, je ramasse ses sacs,
je monte au deuxième.
Je suis une fille de communauté.
J'aime le monde. J'aime le vrai monde.
Je ne suis pas... Non, je ne suis pas
quelqu'un de...
de gain-idée ou de...
Je peux avoir mon petit côté snob.
Moi, ce que j'aime, c'est que je peux aller n'importe où.
Je peux aller dans un garage, je peux aller avec des garagistes
et parler...
Après ça, je peux aller dans un bal du Mac
et m'asseoir avec un président de compagnie.
Tout ça passe.
Je suis capable de parler à toutes les sphères de la société
sans aucun problème et sans aucune gêne maintenant.
Parce qu'avant ça, ça me gênait.
Quand je sortais avec François et qu'on allait dans des soirées mondaines,
je me disais, mon Dieu, je m'assoyais les fesses serrées.is y est fait serré par mané j'ai fait ça monte le tout du monde comme moi c'est
ça tu as compris tu avais pas besoin de transformer je suis qui je suis puis ces gens là après ce
souvent ils demandaient françois ce que ta femme va t'accompagner parce qu'il aimait ça justement
parce qu'avec moi il n'y en a pas de bullshit de on parle de tout de rien puis y'a pas de commencer
je perds paul otis je veux dire moi je parle de même On parle de tout et de rien. Je ne perds pas.
Je parle de même.
J'ai un accent.
Pourquoi mon accent habitibien
dérange autant?
Si j'avais un accent français,
personne n'en parlerait.
Vu que j'ai l'air d'une colonne de région,
on dirait que tout le monde mise là-dessus.
Mais non, je ne suis pas colonne.
C'est juste que je dis « pain » au lieu de « pain ».
Sylvain.
Au lieu de Sylvain.
Oui. Oui, on chante un peu, mais c'est pas grave.
Moi, c'est comme quand je retourne en Gaspésie
avec ma famille, ça prend
deux jours, puis
mon oreille s'en va là,
tu sais. Je me souviens, quand j'habitais là,
quand je revenais dans la région de Montréal, les gens
disaient « tu parles donc bien vite, mais
c'est musical, moi,
j'adore les façons de parler. »
Mais est-ce que tu trouves qu'on juge
les gens qui viennent des régions?
Oui, beaucoup. Sévèrement.
Mais là, on dirait de moins en moins.
Mais quand moi,
je suis arrivée dans la sphère, mettons, humoristique
en 2005, j'étais étiquettée
comme l'habitibienne.
J'étais la fille d'habitibi. Encore aujourd'hui, ça me colle, puis c'est bien correct, parce que je suis une habitibienne, c'étais étiquettée comme l'habitibienne. J'étais la fille d'Habitibi.
Encore aujourd'hui, ça me colle.
C'est bien correct parce que je suis une habitibienne.
C'est mes racines.
Mais à ce stade-ci, je suis plus montréalaise qu'habitibienne.
Ça fait plus longtemps que j'habite à Montréal
que j'ai habité en Habitibi.
Mais on me voit encore comme l'habitibienne fondrant.
Pas de chaos.
Tu défends-tu le monde des régions?
Oui, absolument.
Mais dans mon premier spectacle, ça a tellement
blessé les gens de la région parce que
je riais de l'Abitibi, mais je riais surtout de moi.
Je riais de ma réalité, je riais de ma famille.
C'est ma famille qui aurait dû être vexée.
Mais on est tellement du monde fier
en région, en Abitibi particulièrement.
Il y en avait qui maïssait.
La ministre du tourisme
voulait me rencontrer pour me dire
que je faisais du tort à la région, puis tout ça.
Puis elle a dit, bien, calmez-vous, là.
Oui, oui.
Ah, mais qu'est-ce que ça t'a fait, ça?
Bien, ça m'a fait... ça m'a dérangée.
J'ai fait des entrevues radio en région,
justement, à Rouyn, pour ça.
Mais c'est quand mon émission Roxy est sortie,
parce que dans l'émission, dans l'ouverture,
c'était moi assise sur
un orignal, tu sais, comme que je conduisais
l'orignal dans la grande ville.
Mais ça, c'est pas moi qui ai décidé ça.
Je veux dire, c'est pas moi qui ai eu cette idée-là.
Je veux dire, quand tu as une émission de télé,
tu décides pas de grand-chose.
C'est une émission humoristique aussi.
Je veux dire, je décide pas de mon linge
que je porte à l'écran. Je veux dire, il y a quelqu'un
qui m'habille. Je veux dire, moi, je dis...
La seule affaire que j'ai à faire, c'est d'apprendre mes textes.
C'est tout. Le reste, je suis pas...
En tout cas.
Non, je défends les gens de région.
J'aime la région aussi, beaucoup.
C'est parce que moi, des fois,
j'étais en réunion, puis il y a des gens
qui disent «Oui, mais ça, c'est du monde de région».
Moi, j'ai déjà entendu ça, et c'est impossible
de laisser passer ça.
Parce que quand on a vécu en région, même si on n'a pas besoin d'avoir déjà entendu ça et c'est impossible de laisser passer ça. Parce que quand on a vécu en région,
même on n'a pas besoin d'avoir vécu, c'est au Québec.
Ben oui. Tu sais, on est pro-Québec,
mais le Québec, c'est
les villes, c'est les régions.
Le Québec, c'est les régions, justement.
C'est ça être Québécois.
C'est vivre au Québec, sur ce grand
territoire-là. Puis, tu sais, moi, je leur disais
« Excusez, mais que tu vives
en région ou pas, tu vas au même Jean Cout Puis, tu sais, moi, je leur disais, excusez, là, mais que tu vives en région ou pas, là, tu vas au même
Jean Coutu, ton Walmart,
tu vois les mêmes films, tu fais toutes les mêmes affaires,
sauf que t'es pas poignée dans le trafic,
puis tu connais tout le monde, tu sais.
Puis t'es capable de faire du ski-doo.
Oui, c'est vrai! Non, mais c'est ça, tout le monde me disait,
qu'est-ce que tu fais en Abitibi? Qu'est-ce qu'on fait?
On fait la même affaire qu'ici. Même affaire?
Même plus, parce qu'il y a plus d'affaires à faire.
Il y a du plein air que tu peux pas faire ici à Montréal,
mais on a ça, des cinémas. Oui, c'estaires à faire. Il y a du plein air que tu ne peux pas faire ici à Montréal.
On a ça, des cinémas.
Oui, c'est sûr que si tu veux t'habiller et magasiner, le centre d'achat à Rouen
est moins le fun que le carrefour Laval.
Le monde n'est pas tout nu là-bas.
Quand tu veux t'impliquer socialement
en région, je le dis à tout le monde,
en région, il y a une grande reconnaissance.
Quand tu t'impliques,
tu finis par connaître tout le monde.
Tu fais des choses
comme ensemble pour...
Il y a quelque chose d'extraordinaire. Tu peux vite faire
une différence en région, je trouve. Absolument.
Puis la communauté est soudée, serrée aussi
en région. Tu sais, tout le monde se connaît,
tout le monde s'entraide.
Chose que, bien, je peux pas dire qu'à Montréal,
il y a pas, parce que c'est pas vrai, là, mais...
Parce que moi, j'habite sur le plateau, puis il y a vraiment
une belle communauté aussi sur le plateau, là, mais... Mais c'est un petit quartier aussi, c'est une communauté. Tu sais, moi, je connais tousest pas vrai, là, mais... Parce que moi, j'habite sur le plateau, puis il y a vraiment une belle communauté aussi sur le plateau, là, mais...
Mais c'est un petit quartier aussi, c'est une communauté.
Tu sais, moi, je connais tous mes voisins, je veux dire,
tout le monde se parle sur ma rue, là.
C'est ça. Mais anyway.
Fait que non, la région, je trouve que c'est important,
puis aller visiter les régions
aussi pendant les vacances, autant l'été
que l'hiver. Tu sais, on a tendance
à toujours partir en voyage,
aller au Mexique ou à Cuba,
mais on n'est même pas conscient de la beauté de notre région.
Pour l'avoir
faite le tour du Québec des centaines
de fois avec les tournées depuis 25 ans,
c'est fou, les trésors cachés
qu'on a au Québec.
Le Saguenay, la Gaspésie,
le Mont-de-Fleuve,
les mosquées.
Le Bic, il y a tout le monde qui a le Bic. Le B Bic c'est une des plus belles places au monde
c'est fou
le Bic ça se peut pas
c'est incroyable, regarde j'en parle j'ai des frissons
quand t'arrives tu commences à voir les montagnes du Bic
dans le fleuve
tu vois l'été passé je suis allée en Gaspésie voir ma famille
puis je suis allée au Témiscamingue voir la famille
les barrettes
je suis allée au festival western de Saint-Eugène de Guigues.
J'adore Guigues.
Tu es vraie?
Oui, je connais ça, Guigues.
Écoute, ça a été extraordinaire.
On est allées sur un lac,
après ça, faire du ponton avec mon cousin.
Je veux dire,
je n'avais jamais été aussi longtemps.
Tu sais, j'allais tout le temps comme de passage.
Je suis passée une semaine avec tout le monde.
J'ai trippé, mais j'ai trouvé ça beau.
Mais beau!
Bien, écoute, les champs de canola,
au Témiscamingue, l'été,
il n'y a pas grand-chose de plus beau que ça.
C'est malade.
Vive les régions.
Fait qu'il faut connaître nos régions.
Bien, il faut connaître nos régions.
Il faut y aller.
Il faut aller en région.
Puis les gens sont tellement accueillants.
Puis en plus, ça ne coûte rien.
Pour vrai.
Tu vas manger au restaurant là-bas, ça ne coûte rien.
On va manger au restaurant ici à Montréal,
une assiette qui te coûte 40 piastres là-bas,
tu as la même affaire, puis ça te coûte 22.
Oui, vive les régions. Je suis contente qu'on parle des régions.
Je veux-tu te prendre un mouchoir?
Quand tu disais... Je veux juste qu'on vienne
au regard des autres, parce que je me souviens
que tu avais participé à l'émission Simplement vedette
que j'animais dès le départ et que
Marie-Claude Savard a poursuivi. Oui, puis Marie-Claude justement, je pense que tu avais participé à
l'émission Se sentir imposteur. Oui. Parce que je trouve qu'il y a comme un rapport avec quelle
importance accorde-tu au regard des autres. Oui. Donc à ce moment-là, tu... Moi je me sens moins
imposteur qu'avant, mais j'ai encore ce côté-là, imposteur. Quand j'arrive, mettons, dans une gang
ou dans un nouveau projet,
comme à la radio.
J'ai commencé à travailler à la radio, à Radio Énergie.
Puis les premières semaines,
on dirait que c'est comme...
C'est comme si je méritais pas ma place.
Je sais pas comment l'expliquer.
Puis je vais animer Les Oliviers aussi le 24 mars
avec Ève Côté.
Puis c'est une grosse affaire.
Je trouve que c'est...
Est-ce que je mérite ça?
Si ils me le demandent, comme dirait ma mère,
c'est que tu le demandes, fils,
parce qu'ils savent que tu es capable de le faire.
C'est exactement ce que je m'en allais dire.
Quand on te le demande, ils voient quelque chose.
C'est comme les autres qui te poussent
à aller encore plus loin, dans le fond.
Oui, moi, j'ai besoin des autres
pour avancer définitivement.
Moi, je suis capable d'accomplir tout
s'il y a quelqu'un qui me tient par la main.
J'ai besoin du saut de certification des autres.
J'ai besoin de la validation des autres.
Tantôt, je te disais, le regard,
m'importe peu, me faire regarder physiquement,
mais professionnellement,
j'ai besoin d'une petite poussée
pour me lancer.
Comment tu te sens par rapport à cette animation-là
qui s'en vient?
Je me sens confiante parce que je le fais avec Ève.
Pour vrai, sincèrement, toute seule,
je ne pense pas que j'aurais accepté.
C'était trop un gros mandat pour moi.
Mais de le faire avec Ève, je suis vraiment contente.
Le mix de nos deux ensemble,
ça marche. Moi, j'adore Ève Côté.
Je trouve que c'est une fille tellement
spontanée.
C'est une fille de région, c'est ça?
Une fille de Gaspé.
La Gaspésie rencontre la Bitibi, encore une fois.
Les deux extrêmes du Québec, l'Est et l'Ouest se rencontrent.
Moi, j'ai hâte de...
Écoute, as-tu commencé tes répétitions?
On commence, on va faire des répétitions, en fait, du rodage en première partie du spectacle de Ève,
parce qu'Ève est en tournée, alors on va utiliser sa tribune pour commencer à roder nos numéros.
Mais je n'en reviens pas comment tu rebondis,
parce que la radio, ça marche?
Ça marche. Non seulement ça marche,
on est numéro un.
Je sais que toutes les radios disent qu'ils sont numéro un,
mais on est la radio musicale numéro un à Montréal le matin.
Puis nos codes d'écoute sont super.
Puis on est en avant, c'est sûr,
pas l'Arcan et les radios comme ça privées,
mais les radios commerciales.
Oui, on est vraiment, on est super contents
de nos résultats, mais on a tellement une belle chimie,
les trois ensemble, Rémi-Pierre Paquin,
Martin Tremblay et moi. Puis ça, c'est des chimies
qui ne s'inventent pas. Tu sais, souvent,
les directeurs de stations, ils mettent
comme des artistes ensemble en se disant
« On va avoir trois vedettes autour de la table.
Le monde va écouter parce que c'est des vedettes.
Non, le monde écoute parce que c'est le fun,
puis ça sonne vrai.
Ils se sentent bien avec vous autres.
Oui, oui.
Puis nous autres, on a créé comme une espèce de gang.
Si tu manques une émission, tu fais comme,
« J'ai manqué l'émission. Qu'est-ce qui s'est passé? »
Parce que ça avance.
Je veux dire, c'est comme une histoire.
Ça évolue.
Fait que non, puis on a vraiment une belle chimie. Puis on a du fun pour vrai, puis on s'aime pour vrai. Puis ça, je pense, ça ne sue. On a vraiment une belle chimie. On a du fun
pour vrai et on s'aime pour vrai.
Ça, je pense, ça ne s'invente pas.
Est-ce que c'est eux autres qui t'ont demandé de faire de la radio?
Oui.
C'est le directeur
qui m'avait appelé pour ça.
Il me dit qu'il y a un show le matin.
Je me lève pas à 4 heures.
Je me couche à 4 heures.
Il m'avait dit que c'était dommage.
Ça serait avec Rémi-Pierre Paquin. »
Puis là, moi, Rémi-Pierre, je le connaissais pas vraiment.
Je le connaissais, des fois, on fait des quiz à Patrice Lécuyer,
puis ça arrive qu'on est jumelés ensemble, puis on s'entendait super bien.
Puis je connaissais un peu sa vie, puis je le voyais, mettons, à son chalet,
à Saint-Jean-des-Pilles, qui fait une patinoire,
puis qui a toujours plein de monde avec lui.
Puis je me disais « Wow, ce gars-là, il est hot,
c'est un gars de famille, c'est un gars qui a plein d'amis.
Puis je trouvais que, moi, je me reconnais là-dedans,
parce que moi aussi, j'ai 100 000 amis,
puis une grande famille, tout ça.
Fait que je me disais, c'est sûr qu'on a des valeurs communes,
puis on va bien s'entendre.
Fait que j'ai décidé d'aller, moi, j'étais allée,
en fait, bien, c'était pas une audition, là,
mais faire le test, là, parce que c'était Rémi.
Puis finalement, écoute, ça a été,
je sais pas, je suis jamais rep finalement, écoute, ça a été...
Je ne suis pas jamais repartie, là.
Ça a été un coup de foudre professionnel.
Puis avec Martin Tremblay aussi,
c'est Rémi et moi qui l'avons choisi
parce qu'il nous avait permis de choisir l'animateur.
Wow!
On a passé des auditions, puis on a choisi Martin.
Écoute, on ne peut pas avoir un meilleur capitaine
parce que Martin, c'est un vrai gars de radio aussi.
Ça, c'est important.
La radio, c'est très technique.
Ça, c'est un métier qui s'apprend.
Tu ne peux pas mettre n'importe quel comédien en arrière d'un micro
en disant que ça va être facile.
Non, ce n'est pas facile. Il y a des timings.
C'est vraiment plus complexe que ce qu'on pense.
Vous autres, vous avez du fun.
On a du fun parce qu'on a un chef d'orchestre.
C'est ça, tu as le chef.
Moi, je drame n'importe quoi.
Il vous ramène.
Il nous ramène.
Es-tu prête à passer au niveau jaune?
Carton jaune!
Carton jaune, tu m'en donnes trois.
Un, deux...
On fait la même chose. Je t'ai lié les trois.
T'en choisis une, j'en choisis une.
Quel est le plus grand défi que tu as eu à surmonter dans ta vie?
Quelles sont les différences du célibat
dans la vingtaine versus dans la quarantaine?
Quelle rencontre a fait une différence dans ta vie?
Ah, mon Dieu, c'est toutes des bonnes questions.
Bien, la rencontre, je pense que c'est sans surprise.
Je vais te parler de Dominique Michel encore une fois.
Parce que je pense que sans Dominique,
je n'aurais pas eu la carrière que j'ai, c'est sûr.
Qu'est-ce qu'elle t'a dit, Dominique,
qui t'a donné confiance en toi?
Ce n'est pas tant ce qu'elle me dit, parce qu'elle m'a carrière que j'ai, c'est sûr. Qu'est-ce qu'elle t'a dit, Dominique, qui t'a donné confiance en toi?
C'est pas tant ce qu'elle me dit,
parce qu'elle m'a tellement dit d'affaires,
mais c'est la confiance générale qu'elle m'a donnée.
Parce que quand j'ai parti mon premier show en 2005,
je travaillais avec Faneuf à l'époque,
qui était la compagnie de production.
Puis les autres m'avaient dit,
écoute, on va l'approcher, Dominique Michel,
parce que moi, j'avais nommé son nom, évidemment, parce que c'était un rêve de travailler avec Dominique Michel. Puis ils m'avaient dit, écoute, on va l'approcher, Dominique Michel, parce que moi, j'avais nommé son nom, évidemment,
parce que c'était un rêve de travailler avec Dominique Michel.
Puis ils m'avaient dit, on va l'appeler.
Je dis, mais non, encore là, je ne veux pas déranger.
Fatiguée à l'époque, ça. Appelez pas Dominique Michel.
Voyons donc, de toute façon, elle ne sait pas je suis qui, Dominique Michel.
Puis là, non seulement, elle savait que j'étais qui,
mais elle était bien excitée par le projet.
Puis elle est venue me voir la première fois, écoute, à Trois-Rivières,
avec son amie Denise Dion, avec qui elle habite maintenant, c'est elle qui s'occupe de
Dominique, elle est tellement fine, Denise
fait que Denise l'a accompagnée à Trois-Rivières
puis après le show, elle est venue me voir dans ma loge
puis elle m'a dit, t'es bien bon
t'es bien, bien bon, je vais tout faire pour toi
ma petite fille, tu vas voir, ça va aller loin
ça va aller loin
fait que là, écoute, Dominique t'a dit ça
puis maintenant, même quand je retourne jouer à Trois-Rivières,
je me revois encore dans la même loge,
à la même plage, j'ai toujours une pensée pour elle,
je viens les yeux plein d'eau.
Ça, ça a été comme un tournant dans ta vie?
Ça a été plus qu'un tournant.
Je veux dire, quand t'as un Dominique Michel
qui approuve ce que tu fais, parce que moi,
le monde avait peur de moi, autant les producteurs que...
Parce que t'es rentrée forte,
dans le sens que t'es pas rentrée
sur la pointe des pieds.
Non, je suis arrivée comme un coup de masse
dans un mur de briques.
C'était comme...
C'était comme Cathy Gauthier,
elle y avait vu de guerre.
Ça, je me souviens.
C'était les premières affaires
qu'on entendait de toi.
Oui, oui.
Fait que Dominique est venue te légitimer.
Oui, et voilà.
Et voilà.
Elle est venue comme faire...
C'est pas un monstre, là.
C'est de l'humour.
C'est pas grave.
Habituez-vous, parce qu'elle va être dans le paysage longtemps.
Dominique est venue
certifier mon projet.
Soudainement, tout le monde s'intéressait à moi,
étant donné que Dominique était dans la gang.
Mais si elle n'avait pas collaboré
à mon premier spectacle,
jamais Vache-Folle n'aurait eu le succès qu'il aavait pas collaboré à mon premier spectacle, jamais Vache Folle
aurait eu le succès qu'il a eu. Parce que pour un premier spectacle, je ne suis pas
connue, je sors de nulle part. J'avais vendu 65 000 billets de mon premier show. C'était
beaucoup. Mais je dérangeais énormément par mon look. Puis moi, ça me gossait. On
m'a dit, tu t'habilles bien trop sexy. Je suis comme, bien voyons, je m'habille sexy.
Je veux dire, j'avais 25 ans.
Je m'habillais comme une fille de mon âge.
Puis Dominique, elle me disait, c'est pas grave, habille-toi de même.
Continue, fais ta tête.
Elle me disait, fais ta tête.
Moi, je peux te donner n'importe quel conseil,
mais c'est toi qui vas au bat.
Quand tu es au bat, fais ce que tu veux.
C'est toi qui es à la scène.
Oui, c'est ça.
Il faut que ça te ressemble.
Tu t'habilles comme tu t'habillais. C'est toi qui déc à la scène. Bien oui, c'est ça. Il faut que ça te ressemble. Fait que tu t'habillais comme tu t'habillais...
C'est toi qui décidais comment tu t'habillais, là.
Oui, oui.
Ça te ressemblait?
Bien, ça me ressemblait.
Je m'habillais comme quand je sortais dans les bars.
J'aurais peut-être dû avoir un costume un peu plus délicat,
mettons, sur scène.
Parce que c'était quoi?
C'était-tu une camisole blanche?
J'avais une camisole ultra décolletée,
là, écoute, les seins de même.
Puis tu sais, je veux dire, dans ce temps-là,
j'avais l'air d'avoir des plus gros seins,
mais j'avais une plus petite taille.
J'étais vraiment petit fait qu'elle
a non écoute le rouge à lèvres les cheveux juste comme les cheveux ou faire ce cas ce même petit
bail de la drap et les bottes pointues à talons hausses et c'était très rock mon affaire aujourd'hui
avec du recul je pense que je me serais bien différemment parce que si j'avais eu un col
roulé noir m'a ton habillé super straight je pense que le message aurait été encore plus
ça résonne encore
plus fort parce que là tu es le personnage arrivait tu es pis je me donnais un exemple
eric lapointe je le vois tu sais que c'est un rocker tu sais bien que ça va pas j'étais rock
puis j'étais habillé en rock fait que peut-être que j'aurais eu un meilleur effet si j'avais été
habillé un peu plus mais est-ce qu'on aurait parlé autant de toi je sais pas je pense qu'on
parlait de moi pour l'ensemble de tout.
C'est ça.
C'est comme s'il y a quelque chose qui se passe.
Cathy Gauthier,
parce qu'on a retenu vite ton nom, Cathy,
quand tu es arrivée en humour.
On ne te voyait pas, on ne disait pas c'est qui.
C'était Cathy Gauthier.
Il y avait moins de femmes aussi à l'époque.
Il y en avait beaucoup moins.
Il y avait Lise qui était la plus grande vedette en humour. C'est Lise
qui vendait le plus de billets à cette époque-là.
D'ailleurs, je pense que c'est Lise qui a vendu le plus de billets
pendant deux décennies.
Oui.
Il y avait Lise, il y avait Claudine Mercier.
On avait vu aussi
Marie-Lise Pilote un peu.
Mais là, j'arrivais avec quelque chose
de complètement
rentre-dedans.
La vulgarité, ça m'a toujours dérangée
qu'on dise que j'étais vulgaire.
Parce que j'ai jamais vraiment voulu être vulgaire.
Mais je pense qu'à cause de mon look, à cause de mon attitude,
c'était ça qui était vulgaire, plus que ce que je disais.
Parce que oui, je sacrais, mais je veux dire, les gars sacrent.
Mais il reste que...
Surtout, ça fait combien d'années de ça?
C'est en 2005, tu dis?
Ça fait plus de 25 ans.
Il reste qu'une femme qui sacre...
Oui, même encore aujourd'hui.
Encore aujourd'hui, c'est...
Ça détonne.
Tu sais, mettons, moi, dès qu'il y a quelqu'un...
Même ici, dans le podcast,
dès qu'il y a quelqu'un qui va sacrer,
elle a sacré.
Oui, c'est ça, elle a sacré.
Ben oui.
Et puis, tu sais, je veux dire,
il y a une exigence versus les femmes.
Tu sais, tu te dis,
je me serais peut-être habillée différemment,
mais en même temps,
c'est comme ça que tu t'habilles dans la vie aussi.
Ben oui, c'est ça.
Je n'étais pas...
Tu n'as pas fait...
Tu étais toi-même.
Voici qui je suis.
Mais j'étais moi-même,
mais tout en étant toujours un personnage.
Parce que oui, sur scène, ça demeure...
C'est moi, mais c'est moi en spectacle.
C'est moi en spectacle.
C'est moi en show, tu sais.
Fait que sur scène, je suis la fille que j'aimerais être dans la vie, dans le sens que, tuée, c'est moi en show sur scène je suis la fille
que j'aimerais être dans la vie dans le sens que
j'aimerais ça avoir de la répartie de même sur ça
c'était quoi le regard des autres sur toi?
par rapport à qui?
le public?
ceux et celles qui allaient te voir pour la première fois
les commentaires que t'avais après, est-ce que t'as dérangé du monde?
ben oui c'est sûr, même qu'au début
ça me traumatisait, il y en avait
qui quittaient
pendant le show.
Des madames qui venaient
et c'était trop pour elles.
Des abonnés. Il y en a toujours des abonnés de salle
qui vont voir tous les shows.
Fait qu'elles autres, des fois,
elles partaient. J'y voyais.
Ça me déstabilisait.
Vraiment.
Est-ce qu'à un moment donné, tu t'es dit
« Je vais faire ça différemment? »
Bien oui, avec le deuxième spectacle,
« Des coiffes », que là, écoute, j'ai ramené le pendule
à l'autre bout du spectre. Là, je me disais
« Là, je vais être propre! » Parce que là, je voulais plus
être associée à la vulgarité et tout ça.
Hé, là, j'étais habillée en petite madame,
puis là, c'était plus le même look,
puis mon style, j'avais adouci
mes affaires, puis écoute,
je travaillais avec François Avoir à l'époque.
Il m'avait dit, tu sais, ici, d'ici, ils font du rock.
Ils ont essayé de faire un album de balades, là, maintenant, puis ça n'a pas marché.
Toi, tu ne fais pas des balades, tu fais du rock.
Continue de faire du rock.
Puis il m'avait dit, tu sais, Cathy, tout le monde te trouve bonne.
La seule personne qui ne se trouve pas bonne, c'est toi.
Fait que la journée que toi, tu vas te trouver bonne, tu vas commencer à croire en toi,
peut-être que là, ça va marcher tes affaires plus que tu penses.
Est-ce qu'il avait raison?
Je ne crois toujours pas en moi, mais j'essaie.
J'essaie de me faire croire que je crois en moi un peu plus.
J'essaie d'avoir plus confiance, de me parler,
mais ce n'est pas toujours facile.
Oui, mais monter sur une scène, il faut que tu crois
à quelque part en toi quand même, parce que
tu vas être un peu masochiste.
Tu sais, il faut être un peu coucou, là.
Ce n'est pas normal. Je te le disais en début,
je ne suis pas normale, mais monter sur une scène
toute seule, faire aimer moi, aimer moi,
aimer moi, tu vois bien qu'il y a quelque chose qui marche pas.
Je suis brisée en dedans.
Oui, mais tu sais, on dit toujours
le clown est triste aussi.
Est-ce que c'est ce côté-là?
Ah oui, moi, je suis... Oui, oui, le clown est triste.
Je suis quelqu'un de très...
Moi, je pourrais dire, dans la vie,
tu sais, tout le monde me disait, ça doit être le fun de se tenir avec toi.
Oui, c'est le fun quand je suis sur le party,
mais dans la vraie vie de tous les jours,
je me lève le matin et je ne suis pas en train de jongler.
Je suis quelqu'un d'assez plate,
assez...
très angoissée.
Je ne suis pas quelqu'un
qui éclate de rire
et qui fait des jokes à tout bout de chair.
Je pense que je suis drôle des fois,
malgré moi.
Mais qu'est-ce qui t'angoisse?
Tout, tout, tout m'angoisse.
Aller au dépanneur, ça m'angoisse.
Tout m'angoisse.
Ce n'est pas compliqué.
Au début, tu as parlé de ton
diagnostic d'anxiété généralisée.
C'est quand même un diagnostic
important, un diagnostic important.
Un diagnostic qui a des conséquences aussi.
Comment tu vis avec ça au quotidien?
Bien là, ça va mieux.
Je suis médicamente maintenant.
Ça aide énormément.
Parce que moi, c'était surtout des scénarios catastrophes.
La mort. C'était surtout la mort.
Dans ma tête, j'allais toujours mourir.
J'étais toujours sur le bord de mourir. C'est envahissant.
C'est envahissant.
C'est parce qu'à un moment donné,
c'est dérangeant pour les autres.
Je m'en suis rendue compte que,
quand j'étais seule à le vivre,
je me gérais, là, en guillemets.
Puis c'est sûr que tu n'en parles pas,
parce que tu le sais que ce n'est pas normal.
Tu le sais que tu ne peux pas dire à quelqu'un,
« Hey, ne passe pas sur Saint-Joseph,
parce que le viaduc va nous tomber sur la tête. »
Mais quand tu es dans l'auto avec quelqu'un,
la personne conduit, tu passes là,
puis quand tu es en dessous, tu fais, « Ah, ça a bien été, on n'est pas morts ». Mais si moi, je conduis, je'on allait se faire frapper par un camion de vidange ça c'était tellement ancré
dans ma tête là j'avais peur des trucs de vidange fait que je sortais pu ma fille était rendu à
trois mois puis je sortais pas puis là mes amis étaient comme elle va dehors va prendre une marque
ma fille est née au mois d'avril ok tu n'allais même pas à pied non je n'allais pas à pied dans
l'auto quand elle est née et qu' on est partis de l'hôpital,
qui était dans son siège d'auto en arrière,
je ne sais même pas si j'ai respiré
de l'hôpital à chez nous.
C'était comme...
Moi, j'embarque des fraises dans mon char
et je capote.
Imagine-tu mon bébé.
C'était l'enfer la plus précieuse dans mon auto.
Je devais être tellement gossante
pour François qui conduisait.
Attention! Calme-toi le tout va bien aller le vivent intensément après ça je les rentrer dans la maison le fait que mon son petit
long je les laisse et dans la maison je l'avais jamais un campement dans le
salon je montais même pas avec elle dans l'escalier en haut je dormais je m'étais
fait un camp le jeu dormait sur mon sofa, en avant du foyer.
Écoute, elle est née le 4 avril.
Je peux pas croire. J'allumais le foyer.
Cet enfant-là a dû se poser des questions
au début de la soirée. Il faisait bien chaud.
Tu montais pas l'escalier. T'avais peur de tomber?
J'avais peur de tomber avec elle dans les bras.
Puis quand quelqu'un venait chez nous,
il pouvait apprendre, mais assis...
Hey! Une folle, là.
Est-ce qu'il y a quelqu'un qui te dit ça va pour oui une amie
qui m'a dit le faut je te mène à l'hôpital ça marche pour le t'es pas normal parce que c'est
pas normal ce que tu dis parce que le c'est surtout du fait que je sortais pas dehors avec
la petite que j'allais pas prendre des marches si je m'étais acheté la poussette cadillac l'a
tué l'indicé était va prendre une marche comme je peux capable d'ouvrir la poussette. Je m'inventais des affaires par rapport.
Je peux pas ouvrir la poussette. Voyons,
on peut ouvrir la poussette. C'est bien débile, là.
Mais ça, quand tu commences à camoufler
des choses, c'est quand même un indicateur
qu'il y a un problème, là.
Puis là, je me sentais mal, justement, là.
Puis là, tu vis de l'angoisse encore plus, parce que là, c'est un
servicieux. Puis là, après ça, là, je dormais
plus. Écoute, les trois mois de sa naissance,
les trois premiers mois de sa naissance, j'ai pas dormi. Fait que ça, ça non plus, ça aide pas, là. Puis là, après ça, là, là, tu sais, je dormais plus. Écoute, les trois mois de sa naissance, les trois premiers mois de sa naissance,
j'ai pas dormi. Fait que ça,
ça non plus, ça aide pas, là. Puis François
s'en rendait compte, mais lui, en même temps, il est super
occupé par son travail. Lui aussi, il a ses affaires.
Est-ce que t'avais peur qu'elle arrête de respirer, tu sais,
comme la... J'avais peur qu'elle meure. Là, c'était plus ma mort
à moi, là. C'était la mort de mon enfant,
la personne que j'aime le plus au monde, là.
Puis je pense que c'est ça, j'ai...
Ça a tellement été une grosse dose d'amour quand tu es arrivé dans ma vie le stade c'était
trop un gros projet pour moi le stade 3 gérer les y avait trop trop d'amour là
dedans c'était trop petit à les consulter
puis comment comment comment ça s'est passé ce que tu l'a accepté rapidement
quand on est oui oui oui oui puis j'étais contente de 1 d'avoir un
rendez-vous parce que c'est dur d'aller voir... C'était pas un psychologue, c'était un psychiatre. Puis moi, à la fin,
j'étais toute contente parce que c'était gratuit.
Je l'ai... Dans ma tête,
ça allait me coûter une fortune, mais non.
C'était offert dans le système public.
Mais tu sais, aller voir un psychiatre,
est-ce que ça, ça t'a fait peur
dès le départ? Non, j'étais rassurée.
J'avais hâte, parce que je savais
que j'avais de quoi depuis tout le temps.
Je sais que je fais de l'angoisse depuis tout le temps.
Mais je pensais que tout le monde
était de même.
Je suis plus stressée que les autres.
Je pensais que c'était du stress.
À un moment donné, avoir peur de mourir à chaque jour,
avoir peur de sortir de chez vous,
avoir peur d'embarquer dans l'auto,
avoir peur d'avoir peur, ce n'est pas normal.
Non, j'étais contente.
Quand je l'ai su, ça m'a comme...
Ça m'a libér ok ça me comme libéré
c'est comme si tu m'enlevé le sang à l'île de ses épaules a compris c'est ça que j'ai là je
me suis longtemps battu contre la médication parce que ça non plus je voulais pas je vais
pas prendre de médication et pop ça c'est comme un an à se battre contre la mienne je voulais
pas je me disais non encore le pas besoin de tout ça moi mais tu es je veux dire c'est à des
problèmes de coeur ce point des pelots pour le, je veux dire, c'était des problèmes de coeur. Tu prends des pellules pour le coeur, je veux dire.
Je veux dire, là, je prends des pellules parce que je perds mes cheveux.
Puis je me suis jamais posé de question quand la médecin m'a prescrit ça.
Ah ouais? Mes cheveux vont repousser.
J'étais comme ça, comme si c'était des jujubes.
Mais là, non, l'autre, la pellule qui va aider mon cerveau,
je veux dire, c'est un débalancement, là.
Je veux dire, c'est pas... C'est chimique, mon affaire, là.
Puis je prends ça, puis écoute, ça a changé ma vie, là.
Je suis pas normale, mais au moins qui est normal qui est normal mais
je me permets d'avoir une vie une vie plus plus saine moi c'est à quel moment c'est différent
dans ta vie ben j'ai pu c'est ces scénarios catastrophe en boucle et je peux même plus
conduire mon auto là c'est arrivé plein de fois que le jacques et l'aujourd'hui je conduis le
ça va faire le je partais sur l'autoroute le jeu des mains tellement moi je voyais plus rien fallait je me
range sur le côté puis changer de conducteur j'allais j'allais plus sur l'autoroute tout
seul je l'ai toujours accompagné la personne avec qui j'étais le savez plus je gagne je
vais m'essayer puis passer le pont le jeu de pique à bas en ville ça allait pas ça roulait
pas vite mais aussitôt j'embarquais sur l'autoroute, là, j'étais plus capable de conduire.
Fait que là, t'sais, t'es plus capable de conduire,
c'est handicapant, là, à un moment donné.
Fait que là, il faut non seulement
que tu te gères, mais aussi, il faut que tu te médicamentes,
il faut que tu te soignes.
Pis est-ce que t'as des effets secondaires de ta médication?
Non!
Non, pas de pas!
Non, je pense pas, non.
Fait que t'as juste des avantages.
J'ai juste des avantages, oui.
Puis c'est rendu que là, ça fait partie de ma vie,
fait que je m'en rends plus compte.
C'est sûr que j'ai des effets secondaires.
Je prends mon médicament puis je bois de l'alcool.
C'est sûr que c'est peut-être la seule affaire.
Je bois trois verres de vin,
puis je parle vraiment à l'aide attachée, puis je supporte moins l'alcool. Parce que t'es pas supposé mélanger ça avec l'alcool. Mais tu trois verres de vin, je parle vraiment à l'aide attachée, je supporte moins l'alcool.
Tu n'es pas supposé mélanger ça avec l'alcool.
Mais moi, les règlements,
ce n'est pas moi qui y suis.
Mais quand même,
tu as fait face.
Est-ce que quand tu as eu ton diagnostic,
tu as revu ta vie?
Tu as compris des bouts que peut-être
tu échappais?
Absolument. De mon enfance, absolument. De mon enfance, surtout.
De mon enfance, de faire « aïe, aïe, ok, c'est le même ».
Moi, mon cerveau, il a tout géré ça,
comme ça, tu sais. Puis quand j'étais petite,
à la peur du feu, je faisais de l'insomnie,
parce qu'on vivait dans une petite maison, on chauffait
au bois l'hiver, puis je me disais
« le feu va pogner, c'est sûr, c'est sûr,
c'est une petite maison pas isolée, c'est comme une cabane
à pêche, tu sais. » Fait que je me disais
« le feu va pogner », fait que moi, ne dormais pas pour sauver ma famille du feu.
Je m'assoyais sur le sofa toute la nuit.
J'attendais que le feu pogne pour sauver ma famille du feu.
Ma mère ne comprenait pas.
« Faut-tu dormir, couche-toi. »
« Non, je ne suis pas fatiguée. »
« Non, faut-tu dormir. »
Je n'écoutais pas la télé.
On n'avait plus de poste.
On avait deux postes.
C'était fermé.
C'était fermé.
Après la météo à Radio-Canada,
tu le sais que c'est la fin.
La dernière météo à Radio-Canada,
c'est fini.
Je suis seule pour un bout.
Ma mère a dit qu'elle s'assied dans le salon
et qu'elle jongle.
Elle pense.
Est-ce que ta fille a l'impression
qu'elle pourrait avoir hérité de ça?
J'espère que non. J'espère que non.
C'est vraiment pas... Non.
Qu'est-ce que tu as envie de dire à quelqu'un qui se reconnaît
dans ce que tu dis?
De un, t'es normale.
C'est une maladie mentale qui se soigne.
Tu peux aller consulter
et tu vas guérir de ça.
C'est pas quelque chose...
T'es pas fou.
J'ai longtemps dit que je suis folle. Je suis complètement pas fou parce que moi longtemps je me disais je suis
complètement folle toutes mes amis me disais tu es folle tu es folle quand tu entends tout le
temps tu es folle tu étais nestit folle tu es non mais folle je suis folle plus quand j'ai eu ce
diagnostic le ben c'est ça ça a accepté le fait que je tenais une crise de folle au moins je le
sais au moins je sais que je suis pas folle j'ai une condition ça aide à accepter le fait que
t'es pas normale
pas que t'es pas normale mais que t'as des pensées
que ton cerveau il va ailleurs
tu pourrais avoir une condition par exemple
comme être diabétique
faire des crises d'épilepsie
c'est des conditions qui demandent
une médication ou encore en tout cas un suivi
c'est ce que t'as
c'est une condition qui demande un suivi dans ton cas t'acceptes d'aller vers une médication ou encore un suivi. C'est ce que tu as.
C'est une condition qui demande un suivi.
Dans ton cas, tu acceptes d'aller vers la médication.
Puis ça t'a changé.
Absolument.
Mais j'ai encore des petits relents.
Dans le temps des Fêtes, on était à Saint-Marc-sur-le-Lac.
On était devant un lac.
Dans ma tête, le lac n'était pas assez gelé.
Je disais aux enfants et à ma fille,
vous n'allez pas proche du lac.
Je ne veux pas voir un enfant proche du lac. Les enfants glissaient et arrivaient proche du quai.
Surtout qu'il y en a un qui mettait ses bottes
pour aller jouer dehors.
« Vous n'allez pas glisser.
S'il y en a un qui allait glisser, je vais venir dehors. »
J'allais proche du quai et je tapais sur le bord.
« La glace est assez solide. »
J'ai vu un monsieur passer sur le bord du lac.
La glace est gelée.
« Non, je ne veux pas aller sur la glace. » Un matin, mon amie m'a dit, « On va faire le tour du lac. » Je lui ai dit, « Tu es malade, on ne va passer sur le bord du lac la glace est gelée, j'étais comme non je veux aller pas sur la glace le matin mon amie elle dit on s'en va faire le tour du lac
tu viens tu, j'ai dit ben alors t'es malade
on va pas sur le lac, moi ma fille elle va pas sur le lac
elle dit non non ta fille elle s'en vient sur le lac avec nous autres
il est gelé le lac
je suis partie là je shakais
le lac des fois il dégèle
puis il regèle puis ça fait des craques
le lac est craqué
mon amie elle me regarde puis elle fait
elle a continué puis moi je suis restée figée là fait des craques. J'étais là, le lac est craqué, il faut s'en aller. Là, mon amie me regarde et elle fait, hey,
elle a continué.
Puis moi, je suis restée figée là.
Puis là, tout le monde l'a suivi. Puis j'ai fait, OK.
Là, je suis partie. Finalement, j'ai fait le tour du lac.
Il était gelé, le lac, je veux dire.
Tu as combattu. J'ai combattu. Puis là, j'ai dit à mon amie Annie, qui est ma meilleure amie,
je dis, merci. Je dis, je ne voulais pas y aller,
mais là, j'ai vaincu ma peur.
Je suis allée. J'ai foncé.
Merci. Parce que si elle avait dit, oui, oui, on verra
de bord, je revirerais de bord. J'aurais été
bien contente. Mais là, elle a fait
comme, non, non, là, ça, c'est ta maladie.
C'est tes problèmes.
Le lac est assez gelé. Le monsieur, ça fait
trois jours qu'il fait le tour. Il se passe rien. On reste
au bord. De toute façon, elle dit, il doit pas y avoir
épais d'eau ici.
Ça cale, on va être dans quatre pieds d'eau.
Il n'y arrivera rien, là. Fais-moi confiance.
Mais c'est ça. Je pense qu'elle, vu que je fais
vraiment confiance, puis que c'est un ami que j'admets
puis que j'aime, bien là, je l'ai suivi.
Fait que c'est important quand nos amis nous parlent
comme ça aussi. Bien oui. Puis elle, son mari
aussi fait de l'anxiété généralisée
dans le tapis, là. Fait qu'elle,
elle vit avec ça au quotidien. Fait qu'elle est habituée
de gérer ça, de la maladie mentale.
Pour un couple, ce n'est pas évident.
Non. Ce n'est pas évident pour personne,
surtout pour la personne qui le vit.
Qu'est-ce qui serait changé
dans ta vie de ne pas l'être?
Est-ce qu'il y a des affaires qui t'ont empêché de faire?
C'est une bonne question.
Non, je ne sais pas.
Je ne peux pas répondre à ça.
Je ne sais pas.
J'ai été trop pris dans la
carca pendant ça fait ça fait passer longtemps que je suis médicamenteuse à un an c'est quand
même assez juste un an c'est quand même fascinant que quelqu'un fait l'anxiété généralisée monte sur
scène c'est passé déjà anxiogène pour tout le monde à faire de la scène mais je pense que ça
a été salutaire pour moi je pense que même ce quiest même ça qui m'a sauvée la vie. Parce que sur scène,
on dirait que je ne suis pas moi.
Sur scène,
c'est comme si je me mettais un costume.
Tu te protèges, tu es protégée sur scène.
C'est comme quand je mets mon costume de scène,
je ne suis plus moi. Je sais, c'est vraiment bizarre
ça aussi à entendre, mais c'est comme si je me transforme
en Superman. Je suis Clark Kent qui devient
Superman. Je veux dire,
puis moi, mon costume, encore là, c'est une religion.
Mon costume, je le mets uniquement sur scène.
Mes bottes, je peux pas sortir dehors avec mes bottes de scène.
Je veux dire, c'est un coup que je sors à l'extérieur de la scène
ou de la salle de spectacle avec mon costume, il est brûlé.
C'est fini, je peux plus le remettre.
C'est la même brassière, les mêmes bobettes, les mêmes bas.
Ah oui, à ce point-là!
Le costume. Puis là, je mets mon costume. Ah oui, à ce point-là! Le costume.
Puis là, je mets mon costume.
Je commence à 7 h, je me maquille.
Après ça, je fais mes cheveux.
Puis après ça, je mets mon costume à la dernière seconde
parce qu'un coup que j'ai mon costume sur le dos,
je ne peux plus me rasseoir
parce que je ne veux pas froisser mon pantalon.
Fait que j'ai des tocs en plus.
Non, non, je ne suis pas...
C'est ça que je te dis.
Je ne suis pas quelqu'un de bien, bien simple.
Mais oui.
Puis là, quand j'arrive sur scène, après, on me simple. Quand j'arrive sur scène,
on me présente,
je n'ai plus qu'à se gautier.
Je suis l'humoriste.
Après, quand je dis merci,
les gens m'applaudissent,
je redeviens moi.
Je redeviens comme...
Arrêtez de m'applaudir.
C'est trop d'amour,
c'est trop d'affaires à recevoir.
Tu te mets sur pause de toi.
Je prends un break de moi quand je suis sur la scène.
Je me transforme en quelqu'un de plus grand
que moi, puis je ne suis plus moi.
Là, je deviens comme quelqu'un d'autre.
Quelqu'un qui...
Il n'y a rien qui peut m'atteindre, il n'y a rien qui peut
me déstabiliser quand je suis sur scène.
À part les gens qui quittent en plein milieu
en début de carrière.
Là, tu n'en as plus, là, qui quittent en plein milieu.
C'est arrivé le dernier show, encore une fois,
parce que je parlais de sexualité, puis cen as pu, là? Non. Qui est en plein milieu? C'est arrivé le dernier show, encore une fois, parce que je parlais
de sexualité
puis c'était très,
très explicite.
Je pense qu'il y a
deux petites madames
que c'était peut-être
un peu trop pour elles.
Puis je les comprends aussi
parce que mon humour,
t'es pas obligée
de rejoindre tout le monde.
Ça rejoint ceux
que ça rejoint,
puis tant mieux.
Puis si ça te déplait,
bien, regarde,
je t'en veux pas.
Là, t'as interrompu
ta dernière tournée.
T'as arrêté?
En fait, j'arrête.
Je t'ai rendue au bout, làarrête. Je suis rendue au bout.
Je suis rendue au bout des sujets
parce que je parlais de ma grossesse.
Parce que j'ai écrit le spectacle pendant la pandémie.
Fait que là, j'ai comme perdu une année de tournée de pandémie.
Après ça, quand je suis revenue sur scène,
je parlais de ma grossesse.
Pas tant de la grossesse,
mais de ce que ça fait quand tu arrives chez toi
avec le bébé sur le coup et tout ça.
Puis je parlais de ma relation, qu'elle allait mal.
J'étais déjà séparée.
Ma fille avait 4 ans.
Je trouvais que le sujet était loin.
Ça ne te touchait plus.
Oui, c'est ça.
Ça résonnait moins.
Le spectacle marchait quand même super bien.
J'ai fait 150 spectacles.
La radio est arrivée.
J'ai fait 8-9 mois de tournée plus la radio.
C'était too much. Ça ne me tentait pas de retées plus la radio. Là, ça, c'était too much.
Ça ne me tentait pas de retomber.
Je veux dire, je venais de me sortir d'une dépression
puis je commençais à avoir la lumière.
Au bout du tunnel, je me disais,
c'est pas vrai qu'on va me clencher un burn-out.
C'était trop...
Je ne peux pas faire deux projets aussi majeurs.
La radio, c'est très demandant.
Mais tu vas y retourner un jour sur cinq.
Oui, oui.
Moi, mon objectif, moi, je suis très concept.
C'est 50 ans, cinquième show.
Je veux être... Je pense que je vais être la première. Je ne vais, moi, mon objectif, moi, je suis très concept, c'est 50 ans, cinquième show. Je veux être,
je pense que je vais être la première, pas avoir
5 shows au Québec, mais je vais être la première
femme en bas de 50 ans à avoir 5 shows
à 50 ans. Non, mais je te le souhaite.
Oui, un cinquième show à 50 ans.
C'est sûr, parce que moi, c'est la scène qui me branche
le plus. J'adore ça, faire la radio.
Mais mon médium
premier, moi, c'est la scène. Je suis née
pour vivre sur la scène, puis je vais mourir sur la scène.
T'es bonne, Cathy Gauthier.
Merci.
T'es drôle.
Merci beaucoup.
Je vais te demander...
Ça, ça partait de Dominique Michel.
Oui.
De quelle personne?
Juste rapidement, comment tu la décrirais, Dominique Michel?
C'est une femme excessivement généreuse,
d'une grande bonté,
puis un talent immense, un talent naturel.
Tu es restée proche d'elle, ici.
Oui, je l'ai appelée il n'y a pas longtemps.
Je n'ose pas trop l'appeler,
parce que je ne veux pas non plus la déranger,
encore là, mon petit côté.
Mais je sais que ça lui fait plaisir quand je l'appelle.
Elle me dit tout le temps, viens prendre un café.
Je ne la vois pas assez souvent,
mais oui, je vais aller la voir. Elle t'aime beaucoup. Moi, je l'appelle. Elle me dit, viens prendre un café. Je ne la vois pas assez souvent, mais je vais aller la voir.
Elle t'aime beaucoup.
Moi, je l'aime profondément.
J'ai envie d'aller là.
Quelles sont les différences du célibat
dans la vingtaine par rapport à la quarantaine?
Eh boy!
Moi, j'ai toujours été pas mal célibataire,
je te dirais.
J'ai eu mon premier chum à 30 ans.
J'ai eu deux chums dans ma vie.
Mais dans 20 ans,
je n'étais pas là pour tout.
J'étais en tournée. Je n'étais jamais
chez nous. J'étais juste
sur une patte tout le temps.
J'avais plein de petits chums. Je rencontrais
plein de gars, mais ça durait 2-3 mois.
Après ça, c'était fini. Je changeais.
J'étais...
J'ai eu beaucoup, beaucoup de fréquentations dans la vingtaine, mais ça durait deux, trois mois. Puis après ça, c'était fini. Puis là, je changeais. Puis tu sais, j'étais... Il y avait...
Oui, oui, il y avait...
J'ai eu beaucoup, beaucoup, beaucoup de fréquentations
dans la vingtaine,
mais je n'étais pas prête à m'ancrer.
À t'engager.
À m'engager sérieusement avec un gars.
Tu sais, je vivais en colocation.
Tu sais, j'étais très, très libre.
Tu sais, je faisais ce que je veux, quand je veux.
Puis tu sais, je n'avais aucune contrainte.
Et puis, à 30 ans, j'ai rencontré Hugo,
qui a été mon premier chum.
On était ensemble, je pense, deux ans et demi, trois ans.
On habitait ensemble.
C'était le premier gars avec qui j'habitais.
Puis après ça, je sais pas.
La relation, ça allait pas où je voulais.
Je sais pas. J'avais besoin d'autre chose.
Puis on s'est laissés.
Puis deux ans après, j'ai rencontré François,
avec qui j'ai été pendant 15 ans. On s'est mariés, tout ça. On a eu Alice. Et puis on s'est laissés. Puis deux ans après, j'ai rencontré François avec qui j'ai été pendant 15 ans.
On s'est mariés, tout ça.
On a eu Alice.
Et puis on s'est séparés, ça fait deux ans.
Mais on est restés très, très proches, lui et moi.
T'as eu quand même un bout rough, là.
Bien, je pense que...
Pas récemment, mais...
Non, mais pour n'importe qui qui se sépare
après autant d'années.
Je veux dire, bien oui, c'est rough, là.
Mais tout finit par passer.
Puis ma médecin me l'avait dit,
tu vas avoir le meilleur état venant.
Puis elle avait bien raison.
Du coup, je trouvais ça rough.
Elle me disait, la meilleure affaire qui peut arriver
dans ta vie, c'est que tu te sers.
Elle me dit, je me suis divorcée.
Ça a été le plus beau
dans ma vie après. Elle me dit, regarde,
ta vie, ça va faire ça.
Sur le coup, tu y croyais-tu?
Sur le coup, je trouvais que
c'était intense
de me faire dire ça, là.
Mais j'adore ma médecin, là.
Je suis tellement chanceuse
d'avoir une médecin
aussi hot qu'elle, là.
Puis, oui,
fait que j'étais bien, bien...
J'étais comme pas sûre,
mais finalement,
elle avait raison.
Puis c'est plate à dire,
mais quand t'es en peine d'amour,
c'est le temps
qui arrange les choses.
Oui, c'est ça, hein?
C'est juste ça.
Il n'y a rien d'autre
que le temps.
Puis de pardonner aussi
des affaires, ça aide aussi beaucoup.
Au lieu de rester...
Au lieu de rester fâchée.
J'aurais pu venir fâchée.
Mais je ne suis pas là-dedans.
J'ai été fâchée, je l'avoue.
Je pense que c'est normal aussi.
J'ai été fâchée peut-être un mois ou deux.
Mais après ça, j'ai fait...
Je suis fâchée, mais ça ne me rend pas plus heureuse.
Ça ne me le ramènera pas non c'est juste toi
c'est à toi que tu nuis quand t'es fâchée
parce que c'est toi
être fâchée après ton ex ça donne rien
tendez-vous la main
comprenez-vous
parlez-vous
tu donnes le droit d'avoir ta peine
parce qu'il faut qu'elle soit vécue
il faut que t'aies de la peine
c'est ça tu l'as d'avoir ta peine parce qu'il faut qu'elle soit vécue il faut que tu aies de la peine tu as le droit d'avoir de la peine
tu l'as vécue ta peine
mais ça ne donne rien de rester fâchée
j'en connais des couples qui se sont séparés
puis là elle ne veut plus y parler
puis elle ne veut plus qu'il voit les enfants
il y a des blessures qui sont difficiles
il y a des blessures oui
puis tout le monde vit ça différemment aussi
mais c'est parce que moi en me libérant de cette colère-là j'ai réalisé que c'est blessure, oui. Puis tout le monde vit ça différemment aussi. Mais c'est parce que moi, en me libérant de cette colère-là,
j'ai réalisé que c'est ça.
Même si t'es en maudit, ça change rien.
C'est toi que tu blesses là-dedans.
C'est à toi que tu fais du mal.
Parce que l'autre, il refait sa vie, puis il est bien content,
puis il trippe, puis il part en voyage, puis il a des nouvelles blondes,
puis il s'amuse. Pourquoi tu resteras franchi là-dedans?
C'est comme,ais ta vie toi aussi.
Je veux que les gens que j'aime,
que j'ai aimé, soient heureux.
Lui, il est heureux.
Tant mieux.
C'est quoi tes attentes d'un couple?
D'être en équipe.
De faire une équipe
qu'on se complète
et qu'on avance ensemble.
C'est ça. Nive qu'on avance ensemble.
Niveau rouge, ma chère,
tu en pèges deux.
Les deux dernières.
On n'en choisit qu'une.
C'est toi qui vas la choisir.
Es-tu la mère que tu aurais voulu avoir?
Es-tu déjà rendue au bout de tes limites physiques ou psychologiques?
Les limites physiques et psychologiques, on a parlé.
Je peux-tu en piger un autre? Je peux-tu prendre mon joker
et en piger un autre?
J'utilise mon joker. On va y aller avec elle.
Quel moment
de ta vie aurais-tu supprimé?
Aimerais-tu
supprimer?
Quel moment de ma vie
j'aimerais supprimer?
Mon Dieu, c'est une bonne question.
Parce que là, je cherche une réponse.
Parce qu'on dirait que vite de même,
ce qui me vient, c'est rien.
Des fois, ça peut être un petit moment.
Ça ne veut pas dire une période de ta vie,
mais une chose que tu as fait
que tu n'aurais pas voulu faire,
que tu as regretté.
C'est une bonne question.
On dirait qu'il n'y a rien qui me vient comme ça à l'esprit vite.
On va aller à la quatrième, OK?
Oui.
À quel moment de ta vie tu aurais souhaité que le temps s'arrête?
Ah, j'aimerais que le temps s'arrête maintenant.
Ah!
Oui. Là, on dirait que je suis bien, là.
Là, je suis mon ex. J'adore ma vie.
Ma fille est en santé, elle est heureuse.
Ça va bien avec mon ex. J'ai plein d'amis, je suis en santé. Je pourrais mettre une pause ici, puis je serais bien heureuse.
Est-ce que tu as eu beaucoup de périodes comme ça dans ta vie?
Oui, quand même. Oui. J'ai plein de beaux moments dans ma vie.
J'ai plus de beaux moments que de mauvais moments.
Puis même à ça, les mauvais moments m'ont servi de tremplin
pour aller plus loin. Parce que je prise
beaucoup dans ce que je vis
de plus sombre pour écrire.
Fait que je pense que j'ai besoin aussi de ces moments-là
pour justement rebondir.
Puis les moments plus sombres te font apprécier
les beaux moments aussi.
Mais oui, là, je suis
à une bonne place. Je suis heureuse
puis j'espère que tout ça va continuer. En fait, je veux
pas que ça s'arrête, mais j'aimerais
fast-forwarder pour voir dans 20 ans
où je vais être rendue, puis après ça,
revenir en arrière pour voir que tout ce qui va
se passer dans les prochains 25 ans...
Moi, j'ai l'impression
que ma vie va vraiment commencer à 50.
Je me suis toujours dit qu'à 50 ans...
T'as quel âge, là? 46. J'aurai 47, là, en février.
OK, avec toi, à 50 ans... Moi, à 50 ans, je me suis toujours dit qu'à 50 ans... T'as quel âge, là? 46. J'aurai 47, là, en février. OK. Fait que toi, à 50 ans...
Moi, à 50 ans, je me laisse un 3 ans
pour tout replacer mes cartes
puis repartir ça sur
un autre projet, un autre nom.
Oui, je veux refaire une autre tournée,
mais là, la radio, ça va super bien. Je sais pas
combien de temps je vais faire de la radio. C'est sûr que tant
que Radio Énergie va vouloir
me garder, je vais vouloir rester là
parce que c'est une belle tribune.
C'est une belle job.
C'est un médium qui te fait bien.
T'es bonne. T'es à l'aise à la radio.
J'aime ça, grâce à mon équipe.
Parce que ça te permet d'être toi
et d'être drôle, de te raconter, d'échanger,
d'être en équipe aussi.
J'ai aucune censure à la radio.
Des fois, même que je réécoute l'émission
après sur iHeart, je me dis, mon Dieu,
je suis allée loin ce matin.
Mais on dirait que là,
de plus en plus, les auditeurs me connaissent
parce qu'au début, j'avais beaucoup de commentaires
de, mon Dieu, tu sais, c'est ben trop
éveil le matin, je suis dans l'auto avec mes enfants,
puis je prenais ça, tu sais, très
personnel. Là, je leur répondais.
Mais là, à ce temps-là, j'en ai plus.
À ce temps-là, j'ai plus ce genre de message-là.
Là, c'est le contraire. Tout le monde est comme, mon Dieu, t'es en vacances,
on s'est ennuyés.
Là, je sens que je fais comme partie de...
Tu rentres dans la vie du monde.
C'est partie de la routine du monde.
Puis ça, on l'oublie.
Quand tu allumes ta radio le matin,
le monde te choisisse.
Puis tu rentres dans leur vie.
Quand je suis sur scène,
c'est le monde qui vient de me voir chez nous.
Ils viennent, ils payent pour venir me voir.
Mais là, quand t'es à la télé ou t'es dans la radio, là, c'est un luxe que t m'avoir chez nous. Ils viennent, ils payent pour venir m'avoir. Mais là, quand t'es à télé
ou t'es dans la radio, là, c'est
un luxe que t'as que les gens t'accueillent
chez eux. — C'est bien facile de changer.
— Oui, c'est très facile de changer de poste.
Puis non, nos codes d'écoute
n'arrêtent pas d'augmenter. Fait que je pense que les gens
s'habituent à mon style,
s'habituent à notre dynamique,
puis s'habituent à moi dans le sens que
ils savent, ils voient bien que
je ne suis pas une méchante fille.
Je suis juste, des fois, un peu edgy.
Je dis vraiment, des fois,
ce que les autres pensent tout bas
et que je devrais peut-être le garder pour moi.
Mais ça, Cathy, ça fait du bien.
Parce que cette espèce
de retenue
qu'on a...
Des fois, les gens ont tout le temps l'impression
que le monde dans la sphère publique,
ça va mieux, mais c'est parce qu'il y a trop de retenue.
Tu sais, c'est sûr, tu ne peux pas tout raconter ta vie tout le temps,
mais de savoir qu'on vit les mêmes affaires,
de nommer les choses, ça fait du bien.
Puis oui, ça peut être dit à ta façon.
C'est que tu ne joues pas de game, là.
Mais je sais que j'ai un parler très coloré, mais c'est ça aussi...
— Mais t'es tout le temps de même, là.
— Mais c'est ça qui fait ma marque de commerce. Je veux dire, c'est moi,
puis je vais pas commencer à me dénaturer.
Puis, tu sais, en début de carrière, on me disait
« Ah, tu devrais faire ça plus comme ça. »
Puis on essayait justement de me dénaturer.
— De te mettre dans un moule.
— Puis j'étais comme « Non, moi, je serai jamais
la personne que tu veux que je sois, là.
Je suis pas une catin.
Non, tu ne vas pas m'habiller comme tu veux.
Non, tu ne vas pas me coiffer comme tu veux.
Moi, je suis qui je suis.
C'est ça.
Tu as hâte d'avoir 50 ans?
J'ai hâte d'avoir 50 ans.
Pourquoi tu as hâte?
Parce qu'il y a tellement de femmes que cet âge-là fait peur pour la ménopause,
pour un paquet de choses.
Moi, la ménopause, c'est déjà commencé.
Mais non, j'ai hâte d'avoir 50 ans parce que je vais faire...
Hé, je suis rendue à 50 ans.
Voici tout le cheminement que j'ai fait
puis voici le cheminement qui me reste à faire.
J'ai l'impression sincèrement
que le meilleur est à venir.
J'ai l'impression que je n'ai pas fait encore
la moitié de ce que je veux faire.
Faire des shows d'humour, oui, c'est une chose,
mais je veux faire plus que de l'humour. Je veux aller plus loin que ça. Qu moitié de ce que je veux faire. Faire des shows d'humour, oui, c'est une chose,
mais je veux faire plus que de l'humour.
Je veux aller plus loin que ça. Qu'est-ce que tu veux faire?
Je ne sais pas, mais faire quelque chose
plus pour la communauté, plus pour le monde,
plus quelque chose qui va aider le monde davantage.
Je ne sais pas encore.
Tu sens que tu veux donner un sens différent.
Je veux donner un sens différent à ma vie
et surtout, je suis là pour aider les gens. Je ne sais pas encore
de quelle façon je vais y parvenir, mais
je veux faire
du bien aux femmes particulièrement.
Surtout aux femmes de mon âge, qui m'ont suivie
depuis ma jeune carrière.
Est-ce que tu as de plus en plus
d'affection envers les femmes en vieillissant?
J'en ai toujours eu beaucoup.
Beaucoup de respect pour les femmes.
Mais oui, maintenant, plus de... Comment je pourrais dire? Moins de jugement. Juge moins les femmes qu'avant. Oui, je les accepte plus comme elles sont. Puis tout le monde a son vécu. Puis je veux dire, tout le monde a son histoire. Puis oui, je suis moins sévère avec les autres femmes. Parce que j'avais tendance
à être plus sévère avec les femmes qu'avec les hommes.
Qu'est-ce que tu leur reprochais?
Je ne sais pas
ce que je leur reprochais. Vite de même, c'est dur
à dire.
J'avais peut-être moins de
compassion pour les femmes.
On dirait que là, maintenant, j'ai plus d'amour pour les femmes. Moi, j'étais moins... On dirait que là, maintenant, j'ai plus de...
Oui.
Plus d'amour pour les femmes.
Avant ça, je pense que j'avais une frustration.
J'avais comme...
J'enviais beaucoup les autres femmes.
À cette heure, non.
Je suis moins là-dedans.
J'essaie d'envier ce que moi, j'ai.
De partir de ce que moi, j'ai.
Moi, j'ai des affaires que les autres aimeraient avoir.
Puis vice-versa.
Puis j'essaie d'apprécier ce que j'ai
plutôt que de vouloir ce que je n'ai pas.
Mais ça, ça change tout.
Bien oui.
Ça change tout quand tu as cette optique-là,
quand tu as cette vision-là.
Ça, j'essaie d'inculquer ça beaucoup à ma fille aussi,
qui veut toujours avoir des nouvelles bébelles.
Moi, ce n'est pas tant des nouvelles affaires
que dans... Mais ma fille qui veut toujours
des nouveaux jouets, c'est comme,
« Ta chambre déborde de bébelles. Joue avec ce que tu as.
Arrête de vouloir d'autres affaires.
Use celle que tu as. »
Par exemple, on décrit là, Alice.
« Ah, mon Dieu, ma fille, elle a un solide caractère.
Ah oui, c'est une petite fille
qui ne se laissera pas plier ses pieds.
Ça, c'est une bonne chose. Mais se laissera pas plier ses pieds, puis ça, c'est une bonne chose.
Mais elle est très, très enjouée.
Elle est très, très curieuse.
Elle m'impressionne.
Puis là, je le sais, tu sais, je veux dire,
c'est ma fille, là, je ne peux pas...
Ils vont dire, bien oui, c'est sûr, c'est la meilleure,
c'est la tienne, mais honnêtement,
c'est une petite humain
très, très spéciale. Puis je le sais,
quand je l'ai tenue dans mes bras la première fois,
puis mon regard a croisé le sien la première fois,
j'ai vu dans ses yeux qu'elle était particulière.
Puis elle est vraiment, vraiment intelligente.
Ça, je pense que ça, ça vient de son père.
Non, non, mais elle est très, très, très allumée.
Puis, oui, elle pose des questions que ça me surprend beaucoup.
Puis la façon dont elle s'exprime aussi,
tu sais, des fois, je dis,
bon, il fallait se coucher, là, t'es fatiguée.
Non, non, moi, je suis pas fatiguée.
Toi, t'es fatiguée. Moi, je suis pas fatiguée.
Arrête de penser que je ressens ce que toi, tu ressens, maman.
Je te réponds.
T'as 5 ans, là. Va te coucher!
Non, non, mais...
Elle m'étonne.
Elle résonne.
Elle réfléchit beaucoup. Non, non, mais... Elle m'étonne.
Elle réfléchit beaucoup.
Elle est super, super dégourdie.
Ça, j'aime ça.
Qu'est-ce qu'elle t'a apporté, ta fille, dans ta vie?
Une certaine sérénité.
Une paix aussi avec ma mère.
Une paix avec ta mère biologique.
Oui, parce que là, je comprends bien des affaires.
Depuis que tu as un enfant. Ça, tu sais. Oui. Fait que,
non, ça a été une petite fille qui m'a apporté
une stabilité aussi dans ma vie,
là. Tu sais, je l'ai eue sur le tard,
là. Puis je pense
que ça m'a donné beaucoup de...
Là, je veux dire, de responsabilité
parce que moi, j'étais pas une fille super responsable,
dans le sens que, tu sais, j'étais responsable pour
mes horaires de travail, là, mais
tu sais, j'étais quelqu'un qui choquait beaucoup, puis qui était pas super fiableiable. Là, tu n'as pas le choix. Tu n'as pas le choix de faire le souper parce qu'elle ne peut pas manger des céréales pour le souper. Moi, toute seule, je mange juste des toasts. Mais là, je n'ai pas le choix de faire cuire des légumes et de faire un souper. une espèce de... Ma vie est plus saine depuis que j'étais avec elle.
Moins de sorties, plus focussée
sur ce qui est important aussi.
Est-ce que, c'est ce que tu viens de parler de ta mère,
ça a comme exorcisé des choses
que tu trouvais peut-être plus difficiles?
Quand tu dis que tu as compris, c'est que c'est un peu thérapeutique aussi?
Bien oui, absolument.
Ça m'a permis de pardonner à ma mère
aussi de ne pas avoir été
la mère parfaite que j'aurais voulu qu'elle soit
parce qu'il n'y en a pas de mère parfaite.
Parce que moi, je ne suis vraiment pas une mère parfaite.
On essaie tous de l'être,
mais ça n'existe pas.
J'en fais des erreurs.
Je demande souvent pardon à ma fille.
Je m'excuse des fois à ma fille
parce que je trouve que des fois,
je ne suis pas sa coche.
Qu'est-ce qu'elle dit quand tu lui demandes tes excuses?
Elle trouve ça un peu drôle.
Elle trouve ça drôle.
Puis elle me prend avec ses deux petites mains par la face.
C'est pas grave, maman, elle me donne des becs.
C'est que ta fille,
t'as donné un encadrement,
quasiment.
Un ancrage.
Un ancrage, oui.
Un ancrage. Puis c'est sûr que c'est dur
d'avoir un enfant, surtout,
passer 40 ans, parce que justement, quand t'es libre toute ta c'est sûr que c'est dur d'avoir un enfant, surtout, tu sais, passé 40 ans,
parce que justement, quand t'étais libre toute ta vie
de faire ce que tu veux, quand tu veux,
tu sais, moi, mes amis m'appelaient,
« Ça va dans un 5 à 7, mardi soir? »
Parfait, je me mettais du rouge à lèvres,
je ramassais ma sacoche, puis j'étais là, là.
Mais là, tu fais « Ah! Ah! »
Bien non, je peux pas, tu sais, j'ai un enfant, moi,
c'est bien vrai, là, tu sais, je veux dire.
Fait qu'il y a des contraintes, oui, c'est sûr,
mais ça m'apporte tellement, c'est tellement gratifiant,
c'est tellement... c'est de l'amour en vivant.
C'est de l'amour que tu peux toucher, c'est de l'amour...
Est-ce que ça t'a apporté de la confiance aussi?
De la confiance? Non, pas tant.
Pas tant de confiance, non.
La fierté?
Oui, beaucoup de fierté, parce que, tu sais, je veux dire,
c'est ma fille, elle est tellement, tu sais, sweet,
puis je suis tellement fière d'elle.
Sauf quand elle fait le bacon au centre d'achat.
Je ne la connais pas, cette enfant-là.
Non, non, je niaise.
Ça a juste du bon,
avoir un enfant.
Quelle chance d'avoir un enfant en santé,
d'avoir un enfant allumé.
C'est ça.
Elle est bilingue en plus.
C'est parfait.
Je peux voyager avec elle. C'est ma traductrice.
Ah, oui! Elle est déjà bilingue toute toute comme ça.
Oui. Ça, ça facilite
la vie. Ça facilite mes ans, oui.
Fait qu'elle parle plus l'anglais que toi.
Oui, définitivement. C'est le fun.
C'est le fun. À 5 ans, elle parle mieux anglais que moi.
Est-ce que tu es prête à passer au niveau
mauve? Bon, tant pis jeune.
Le mauve, c'est ma couleur préférée, en plus.
En plus? Ah!
J'espérais que tu tombes sur cette question-là.
Quelle question voudrais-tu poser à une voyante?
Eh, mon Dieu!
Le pire, c'est que quand je vais avoir des voyantes,
je vais en voir, là.
Comment ça t'influence?
Ah, bien là, je veux dire, je fais pas ma vie
en considérant...
Mais ça va quand même.
Mais le pire, c'est qu'elle me dit
des affaires. Puis là, je l'entends, tout ça.
Puis on dirait que c'est quand ça arrive que je me dis
« Ah, c'est vrai! Lynn, elle m'avait dit ça. »
Oui. C'est quand ça arrive
que je m'en rends compte, que ça
repop comme que... Tu sais, c'est vrai, elle me l'avait bien dit.
Oui. Est-ce que tu vas
vouloir te remarier, tu penses?
Je ferais ça bien différemment de mon premier
mariage, qui était bien trop gros.
Ça avait pas rapport. C'était ridicule
comme mariage.
C'était là, démesuré.
J'en ai même pas profité. J'ai même pas eu de fun.
J'étais juste dans l'essayer de tout gérer,
que les fleurs soient correctes.
Puis là, je capotais parce que le souper, c'était pas mon goût
puis tout ça. Puis on a tellement
dépensé d'argent, là.
Je veux dire, cette journée-là, j'aurais dû acheter une maison à mes parents en place.
Ça te donne une idée?
250 personnes, bar open, souper, tout.
C'était ridicule.
J'ai passé toutes les économies d'une vie dans une journée.
Et pourquoi c'est important à ce moment-là de le faire pour toi?
Je voulais ça grandiose.
Je voulais un mariage que tout le monde
allait se souvenir. Je voulais que tout le monde qui allait
venir à mon mariage,
ce soit le plus beau mariage auquel
ils ont assisté dans leur vie.
Mais j'avais oublié le principal,
que tu te maries par amour avec une personne.
Fait que si je me remariais
un jour, ça serait super
intime. Je pense qu'on serait
30. Puis très petit,
puis pour les bonnes raisons.
Je me marierais juste pour l'amour, pas pour flasher.
Parce que ça, c'est un gros mariage de pêteux de brou.
Il y avait du monde que je ne connaissais même pas à mon mariage.
Ça n'a pas rapport.
Fait que tu as comme échappé à quelque chose, l'essentiel.
J'ai échappé à quelque chose.
L'essentiel qui était de me marier par amour.
Puis c'est ça.
Là, c'était juste, on faisait un show.
On a fait un gros show.
Est-ce que les gens se sont souvenus de ton show?
Le monde m'en parle encore.
Oui, c'était festif.
Fait que ton objectif a été atteint.
Oui.
Mais c'est pas un objectif que t'as.
Non, non.
Je suis plus temps dans le paraître,
puis dans le checker ça
comment qu'on est hot, nous autres.
Je voulais, je pense, impressionner la galerie.
Tu sais, quand tu te maries, t'as pas besoin de deux
robes, pis t'as pas besoin de dix filles d'honneur,
pis t'as pas besoin d'un buffet
à finir avant le souper,
pis après ça, un
truck de pizza qui arrive à minuit,
pis après, t'sais, pas besoin de...
On avait monté un chapiteau dans un champ.
J'avais du bois franc.
Le plancher du chapiteau,
c'était du plus beau bois que dans ma maison.
Ça n'a pas rapport.
C'était trop gros.
C'était immense.
C'était trop.
Trop d'alcool, trop de tout.
Puis c'est ça aussi.
Faire un bar au Pernes dans un mariage,
ça non plus, ce n'est pas une bonne idée.
Parce que donner du calvados à 4 heures de l'après-midi
à quelqu'un qui n'est pas habitué d'en boire,
ça ne vire jamais bien.
C'est que tu le perds.
Bien, tu le perds, puis ça vire en chicane,
ça vire en bataille, puis c'est ça.
C'est pas ça que tu veux.
Bien non, c'est ça.
Fait que je veux un mariage très petit, intime.
Si un jour je me remarie, ça va être ça.
Alors, la dernière question,
c'est toujours la même à chaque invité,
parce que ça finit toujours bien.
Oui.
La lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Ah!
La santé.
Je peux-tu faire pour ma famille et moi, peut-être? Pour tous ceux que j'aime.
La santé, parce que ça, c'est le plus important.
L'amour.
Et que ma fille
ait une belle vie. Voilà.
Qu'elle soit épanouie et qu'elle fasse ce qu'elle veut dans la vie.
Ça serait ça.
Bien, merci beaucoup.
Merci à toi.
Cathy Gauthier d'avoir accepté d'ouvrir ton jeu.
Je l'ai ouvert, là.
J'ai utilisé mon joker.
Je ne pensais pas devoir l'utiliser, mais bon.
Mais c'est correct.
C'est correct parce que, tu sais, dans le fond,
ce qui est important ici, c'est d'être confortable.
J'étais très confortable.
Je m'excuse parce que j'ai pas mal morvé.
Tout le monde est malade autour de moi.
Fait que là, j'ai l'impression que moi aussi,
c'est en train de me pogner.
Je suis contente d'être venue aujourd'hui.
Peut-être que demain ou après-demain...
Peut-être que tu l'aurais annulée.
En tout cas, moi, je te souhaite...
Je n'aurais pas voulu te rendre malade.
Je te souhaite que ça aille bien avec ta fille, que tout aille bien.
Je t'aime beaucoup, Cathy Gauthier.
C'est réciproque, ma chère.
Alors, merci d'avoir accepté cette invitation-là.
Puis je dis à tout le monde, merci d'avoir été là.
Si vous êtes curieux, vous pouvez aller visiter le Marie-Club.
Vous pouvez aller sur lemariclub.com voir l'offre du Marie-Club.
D'ailleurs, sur le Marie-Club, on a ce qu'on vient de faire, le podcast, une semaine à l'avance.
Et sur ça, je remercie tout le monde et encore merci Cathy Gauthier.
Cet épisode était présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.