Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #39 Jean-Philippe Dion | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: January 29, 2024Dans ce trente-neuvième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, je reçois l'animateur et producteur Jean-Philippe Dion. ━━━━━━━━━━━ L'épisode est éga...lement disponible sur YouTube : https://youtu.be/mkb7DnFNajI Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon tout nouveau site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
Il fallait que je me trouve donc un appartement pour déménager, donc ma blonde de l'époque, mon ancienne blonde, m'a dit « on va déménager ensemble »,
donc on a installé notre petite caténie, puis on a peinturé, puis tout ça.
C'était le bonheur jusqu'à temps que j'y présente mon premier chum, en fait, puis que là, dans le fond, on passe nos soirées à regarder la TV,
les trois, tu sais, moi au milieu du divan, trois places, elle d'un bord, puis lui de l'autre. Pauvre fille, ça n'a pas été ses plus belles années,
je te dirais, à Montréal,
mais moi, j'ai vécu mes plus belles années à ce moment-là.
Tu t'es sentie vivre?
Vraiment. Moi, c'était comme la découverte d'un monde.
Je peux être moi-même, je peux choisir ce que je veux.
J'étudiais en communication, je faisais de la téléétudiante.
C'est vraiment là que, dans ma tête, je suis né.
Comme à 17, 18 ans.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin et sur andolf.ca. Bonjour tout le monde. Sous-titrage Société Radio-Canada Il interview, il produit, il fait de l'animation, il développe pour les autres, il fait un paquet d'affaires.
Et maintenant, il a sa boîte de production aussi.
Et vous le connaissez tous, tout le monde le connaît au Québec,
mais on dirait qu'on l'a vu grandir professionnellement sous nos yeux.
Mais moi, j'ai envie de savoir comment il a grandi personnellement aussi.
Alors, bienvenue Jean-Philippe Dion.
Merci, c'est une super présentation. Tu sais que moi, quand les gens, mettons, me demandent,
« Mais Claude Barrette, es-tu fine? » Je raconte toujours mon premier souvenir de toi.
Je ne sais pas si tu vas être contente que je le raconte.
Bien, vas-y!
En fait, c'était un lancement de programmation de TVA à Québec, au Capitole,
puis on était redescendus dans un autobus voyageur ou autobus jaune,
je sais pas trop, vers Montréal.
Puis t'avais sorti de ta sacoche
un flacon d'alcool.
Puis tu nous avais passé des petits bouchons.
Puis moi, j'arrivais dans le show business
puis je me disais,
ça, c'est le show business!
La fille de deux filles le matin,
elle nous passe des flacons
d'alcool avec des shooters
j'étais comme c'est wild
mais pour vrai ça m'avait marqué
parce que je m'étais dit c'est le fun
j'aime ça moi le monde
moi dans ma vie personnelle, dans ma vie familiale
c'est le genre d'affaires qu'on aurait fait
puis là je me disais je retrouve
dans ce milieu-là des gens qui ressemblent au monde
dans lequel j'ai été élevé
c'est pas juste
des artifices, puis on s'aime quand
on est devant la caméra, mais quand on est ensemble,
c'est le fun aussi.
On allait à Québec en autobus,
moi, ça me rappelait mes années de cégep.
T'en vas en gang,
puis oui, t'as ton petit flacon d'alcool.
Comme j'avais déjà fait ce genre
d'événement-là, je me disais, dans le retour
de l'autobus, on va prendre un verre ensemble.
Mais ça a été vraiment le fun.
On avait fait la place Laurier.
Tu te souviens, on était tous assis en rang
et les gens venaient nous rencontrer.
C'était quand même des années
où encore la télé allait bien.
Parce qu'on voit plus ça, des gros lancements
comme ça de télé. On allait rencontrer
les partenaires, on allait rencontrer
le public aussi. Puis ça fait du bien parce qu'en télé, on allait rencontrer les partenaires, on allait rencontrer le public aussi. Exact, exact.
Puis ça fait du bien parce qu'en télé,
on voit l'équipe,
on voit les caméras, mais on voit
moins les gens, on voit pas les gens.
C'est tellement précieux de prendre le pouls
du monde puis que quelqu'un va te parler de telle
entrevue que toi tu penses qu'elle a peut-être pas été si
importante, mais que cette personne-là
ça l'a touchée pour telle ou telle raison,
c'est bien important. Là, je peux pas t'avoir devant moi sans te féliciter
de ce que t'as fait le documentaire
sur Gaëtan Giroir.
Vraiment, j'étais
scotché,
scotché, c'est comme ça, scotché,
scotché devant ma télé.
J'ai commencé à regarder ça en disant,
si c'est trop triste, je ne sais pas si ça me tente
d'aller là, peut-être que je vais l'écouter une autre fois. Dès que j'ai commencé à l'écouter, finalement, je n'ai jamais rep regarder ça en disant « Ah, si c'est trop triste, je ne sais pas si ça me tente d'aller là, peut-être je vais l'écouter une autre fois. »
Et dès que j'ai commencé à l'écouter, finalement, je n'ai jamais repensé à ça.
Qu'est-ce que ça fait? Parce que c'est ta quête, c'est toi qui as voulu faire ce documentaire-là, souligner.
Mais en fait, à la base, c'est l'idée de Catherine qui travaille avec moi au développement chez Desferlandes.
Puis tu sais, on est dans un meeting, puis elle me disait « Bon, bien tu sais, dans la prochaine, dans la prochaine année, voici ce qu'il y a comme événement,
date anniversaire. » Puis là, quand elle a parlé
de Gaétan Giroir, j'avais toqué à tapeux
« Tu ne vas pas offrir
ça à un autre animateur,
tu ne vas pas offrir ça à un autre journaliste,
tu ne vas pas présenter ça à un diffuseur
sans que je sois impliqué là-dedans. »
Parce que Gaétan Giroir,
je suis gêné de parler de ça parce que je me dis
quand les enfants, la femme de Gaétan entend- Dovesay, lui, il craque potes.
Mais c'est comme si moi, j'ai toujours eu une espèce de, oui, d'admiration, mais il y avait quelque chose par rapport à cet homme-là qui était particulier.
Puis, en fait, le soir de la division, j'ai compris aussi qu'au-delà du fait que je le respectais beaucoup, j'ai suivi sa carrière, il a commencé la radio à Grambay, d'où moi je viens, bon, tout ça, mais il ressemble
à mon père.
Physiquement?
Physiquement.
Ah, OK, oui!
Vraiment beaucoup. Puis c'est comme si j'ai réalisé ça le jeudi soir de la diffusion,
puis je me suis dit, c'est peut-être ça aussi dans le rapport. Il y a comme quelque
chose de... Il me rappelle mon père. Mon père a un petit
côté rouquin, surtout quand il était plus
jeune. Tu sais, comme la pigmentation,
les cheveux, la forme,
la corpulence aussi.
On dirait qu'il y a comme quelque chose, je sais pas, qui a
cliqué. Puis évidemment,
sa fin tragique
est aussi venue chercher
quelque chose chez moi parce que
exactement dans ces années-là,
j'aurais pu vivre ce que ces filles ont vécu
par rapport à ma mère.
Ça vient bouleverser aussi,
ça vient jouer dans des émotions vraiment pas faciles
de me rappeler cette date anniversaire de décès il y a 25 ans.
Puis t'as osé y retourner.
Oui.
Pendant les tournages, Puis t'as osé y retourner. Oui.
Pendant les tournages,
je recevais la charge émotive des personnes qui me parlaient
de Gaétan.
Tu sais ce que c'est, quand les gens sont émus devant nous,
on les aide, on est avec eux.
On est là pour les supporter.
Mais moi, j'ai vécu mon émotion
qui me reliait justement à mon enfance
dans une des dernières
étapes de montage.
À la fin du documentaire,
je n'étais plus en mode producteur. Je voulais juste le regarder
une dernière fois avant qu'on le livre,
juste pour me dire si tout est correct.
On est-tu passé à côté de quelque chose?
Je me suis installé devant mon ordi.
J'ai parti ça, pas de notes.
Je le regarde et je suis
rentré dans l'histoire, puis quand
les filles se sont mises à parler de leur
père, quand Nathalie, elle a
j'ai craqué, mais
des gros sanglots, là, j'arrêtais
pas de, tu sais, puis je pleurais
tout seul chez nous, puis c'est très rare, moi, que je pleure
dans la vie, là, mais là, là, c'est comme les valves
étaient ouvertes, parce que c'est ça, on dirait
qu'il y a comme, je sais pas, une charge émotive
justement de cette période-là plus
tough de ma vie qui est sortie.
Parce que ça t'a fait du bien de sortir, ces larmes-là.
Ouais, mais tu sais, puis en même temps,
c'est que moi, c'est toujours la même
affaire, tu sais, c'est mon
histoire, mais c'est celle de ma mère aussi,
fait que tu sais,
il y a du tabou là-dedans
aussi, là, tu sais, parce que c'est pas
quelque chose que t'as envie de... On n'est pas quelque chose que tu as envie de...
On n'a pas envie, je pense, dans notre famille de revenir sur tout ça très souvent,
parce que c'est des souvenirs douloureux.
Mais en même temps, je pense que ma façon de régler ça, c'est en faisant des projets comme ça.
Parce que ça me permet d'y retourner sans y retourner vraiment.
Parce que tu as eu peur de perdre ta mère.
Assurément, assurément, oui.
Est-ce qu'on perd
son émerveillement?
Est-ce qu'on perd son insouciance?
Qu'est-ce qu'on perd quand on a cette crainte-là, jeune?
Bien, tu sais, moi,
ça a créé, tu sais,
le plus grand stress de
ma vie a été ces jours-là,
tu sais, fait que c'est sûr qu'il y a quelque chose
qui s'est passé en moi.
Heureusement,
moi, c'est ça.
Moi, ça a été tout de suite de comment
gérer la situation.
Je ne sais pas rentrer dans les détails, mais cette journée-là,
il a fallu que je gère la situation.
C'est comme mon premier souvenir de devoir
gérer une situation pas facile
dans une vie.
Ça a été cette journée-là.
Après ça, on dirait qu'il n'y a rien qui te fait facile dans une vie, là, tu sais. Bien, ça a été cette journée-là. Fait que... Fait que, tu sais, après ça, on dirait qu'il y a rien
qui te fait peur dans la vie, là.
Mais toi, t'as un côté très responsable.
Oui, vraiment, oui.
Puis ça, t'as toujours été comme ça?
Bien, ça vient, c'est sûr que ça vient de là.
Ça vient avec, t'as pas eu le choix. C'est comme une question de survie.
Oui, puis tu sais, après ça, oui,
cet événement-là, mais après ça, il y a aussi,
tu sais, toutes les années où ma mère n'allait pas bien,
là, et, tu sais, moi, je... Puis tu sais, c'est drôle parce que, tu sais, je suis certain que t'aurais mon père ici, cet événement-là. Mais après ça, il y a aussi toutes les années où ma mère n'allait pas bien.
C'est drôle parce que je suis certain que tu aurais mon père ici
et il te raconterait peut-être
une histoire un peu différente. On a toute une
perception différente d'un même événement.
Mais de ton angle à toi, tu comprends?
D'enfant, c'est ça.
Oui, de ton angle d'enfant. Ça fait que c'est important
de retourner dans cette enfance-là.
Exact. Et de ne pas juger la situation
avec tes yeux d'aujourd'hui. Non, c'est ça.
Mon père a été extrêmement présent
et c'est lui qui nous a pris en charge, la famille,
pendant ces années-là. Mais moi,
dans ma tête à moi d'adolescent,
parce que j'étais surtout adolescent à cette époque-là,
je gérais, j'ai des souvenirs
de... Puis j'aimais ça
en même temps.
Moi, c'était ma valorisation qui passait par là
puis je me sentais utile.
Mais on recevait le compte d'Hydro.
Là, j'ouvrais le compte d'Hydro.
J'avais, je ne sais pas, 12 ans.
Je mettais le compte, je mettais le chèque.
Puis là, je remplissais le chèque pour que mon père, le matin,
il ait juste à le signer pour que je puisse le remettre dans l'enveloppe
puis poster le chèque d'Hydro pour que ce soit payé.
J'ai ces souvenirs-là de me dire,
qu'est-ce que je peux faire, moi, pour aider mon père?
Parce qu'il travaille, il faut qu'il prenne soin
de nous autres, qu'il prenne soin de ma mère.
Ou dans son horaire
de père, de famille, je peux l'aider.
Ça fait que c'était comme ma façon
de l'aider.
Ça commence quand même
une vie
abruptement.
C'est abrupt.
Oui, mais en même temps,
ça m'a aidé dans la vie.
Parce que moi, je le réalise,
les gens, puis on fait le même type
d'entrevue dans la vie,
mais les gens qui sont passés
par des événements plus rough,
c'est souvent les gens les plus intéressants.
Puis là, je ne dis pas ça par rapport à moi,
on s'entend.
Non, mais parce que vous avez des outils.
Ça te force à réfléchir.
Moi, l'homosexualité, la maladie
de ma mère m'a dit qu'en termes de
réflexion puis d'apprendre qui je suis,
je me connais pas mal de bord en bord,
parce que c'est des événements dans une vie qui te
forcent à réfléchir, à essayer
de comprendre. À faire face.
À faire face aux commentaires des autres
dans les deux situations, autant la maladie mentale
que l'homosexualité.
Moi, je n'ai jamais consulté
dans la vie. Je ne suis jamais allé voir une psychologue
parce que j'ai essayé une fois.
Tu aurais eu toutes les raisons.
J'ai fait un burn-out. J'ai trouvé
la madame insupportable.
C'était d'une longueur. Elle ne m'aidait pas.
Elle ne me donnait pas de conseils. Elle me laissait parler.
Je suis comme, non, mais pouvez-vous réagir?
Pouvez-vous? je ne suis jamais revenu.
Mais sauf que c'est ça.
Ma psychothérapie, je pense que je l'ai fait
avec ces événements-là dans ma vie personnelle
puis avec mon métier.
Parce qu'à force d'écouter les autres,
tu réalises plein d'affaires.
Oui, il y a un effet miroir.
Absolument, oui.
Oui, moi aussi.
Tu sais, quand j'animais mon édition avec des spécialistes,
j'avais l'impression d'être en thérapie tout le temps.
Oui, c'est ça.
C'est normal, on absorbe.
Est-ce que tu es prêt à ouvrir ton jeu?
Avec grand plaisir.
Alors, voici comment ça fonctionne.
Ça me stresse, par exemple.
Qu'est-ce qui te stresse là-dedans?
Ça me stresse, là.
Mais tu es super intéressant.
Qu'est-ce qui te stresse?
Est-ce que tu vas me cacher des choses?
Non, pas du tout.
Je me dis que ça se peut qu'il y ait des affaires là-dedans.
Je n'ai pas tant de problèmes non plus, là.
Je veux pas savoir tout de rien que tes problèmes.
Je veux savoir plein d'autres affaires.
Je vais bien, là, tu sais, c'est ça.
Non, ici, il faut que t'ailles mal.
Vraiment, là, si tu vas bien, je te demanderais
de quitter la table. Parfait.
Non, non, non, mais des fois,
on s'en trouve, tu sais, peut-être que tu vas...
Parfait. Moi, je vais peut-être... Au p fois, on s'en trouve. Tu sais, peut-être que tu vas... Parfait.
Au pire, je t'en invente.
Oui, mais au pire, je vais t'en trouver.
Non, non, non, mais tu vas voir.
On fait un voyage dans ta vie.
Les questions vertes, c'est des questions,
je dirais génériques, que je pourrais poser à tout le monde,
mais ça ne veut pas dire qu'elles ne sont pas,
des fois, nous amènent dans des zones un peu...
Des fois, c'est des choses qu'on parle moins,
mais tu vas voir, tu vas comprendre.
Les questions jaunes, on commence à les personnaliser.
Les questions rouges
sont pour toi.
Ces questions-là. Les questions mauves,
c'est des questions hypothétiques.
Et si t'es pas tanné, puis tu te dis
« OK, moi, je vais continuer jusqu'à dans les mauves. »
Tu fais « En plus, j'ai une. » Tu réponds à une.
À ce moment-là, tu peux me poser la question de ton choix.
Non, tu peux aller partout.
T'as un joker.
Très bien.
Et ton joker fait en sorte que si, à un moment donné,
tu trouves que là, mes sous-questions,
on est tanné, ça a été tanné,
tu sors ton joker et à ce moment-là,
j'arrête et on passe tout de suite à une autre question.
OK, parfait.
Fait que tu comprends, moi, c'est ma liberté
en tant qu'intervieweuse,
puis toi, c'est ta protection.
En tant qu'invité.
Exactement.
Génial.
Comme ça, on a chacun notre forme de liberté à travers tout ça.
Tu sais qu'on va faire une soirée comme ça avec l'équipe de La Vraie Nature
parce que tout le monde trippe sur ton podcast.
Puis là, on s'est dit, OK, on passe notre vie à tourner des émissions
avec justement des invités qui se racontent.
Mais là, les membres de l'équipe ont envie de se raconter.
Fait qu'on va se faire, On s'est acheté ton jeu.
On va jouer à ton jeu.
Écoute, on a plein de commentaires.
Ça, c'est sorti avant les Fêtes, puis il y a bien
des familles qui m'ont écrit, OK, moi, j'ai appris des choses.
On a eu des moments tristes, on a ri.
Mais c'est surtout, on a appris
chez les autres. Fait que ça,
vous allez vous découvrir.
Mais vous avez aussi le joker dans
le jeu. Ça fait que ça peut protéger
des fois. Alors, tu commences par les questions
vertes, tu les brasses et tu m'en donnes
quatre. De ces quatre-là, les quatre,
je vais te les lire. Tu vas en choisir
une et je vais en choisir une.
Donc, tu vois, tu choisis quand même tes questions.
C'est pour ça que s'il y en a une
que tu n'as rien à dire, ça se pourrait que tu ne l'apprennes pas.
Alors, les quatre premières, tu en choisis une.
Qu'est-ce que la vie t'a appris?
Est-ce que l'échec te fait peur?
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Quel est ton plus beau souvenir de famille?
Bien, les quatre, c'est intéressant.
L'échec, c'est intéressant.
On pourrait aller là.
Plus beau souvenir, qu'est intéressant. On pourrait aller là. Plus beaux souvenirs...
Qu'est-ce qu'il y a?
Bien, la vulnérabilité ou les souvenirs.
T'en choisis une.
Une?
Oui, t'en choisis une.
Moi, je choisis la deuxième.
OK.
Bien, vulnérable.
OK. Donc, qu'est-ce qui te rend vulnérable.
OK. Donc,
qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Mais en fait, moi, je pense que ce qui me rend vulnérable,
c'est le fait
de... Parce que j'avais
une discussion avec quelqu'un ce matin,
sûr, qui me disait,
de l'extérieur, tu as l'air de quelqu'un
qui accomplit tout ce qu'il veut,
qui défonce des portes, tu as l'air de quelqu'un qui accomplit tout ce qu'il veut, qui défonce des portes.
Mais j'ai plein de barrières
qui me rendent vulnérable
parce que je les connais, mes limites.
Moi, la chance que j'ai,
c'est que j'ai réussi à faire mon chemin
en étant tout le temps dans ma zone de confort.
Là, la zone qui me met en valeur, tu comprends?
Mais j'ai tellement de barrières et de limites, entre autres les langues. Quand je faisais la tournée de Céline Dion, j'aurais pu me faire des contacts. J'avais bien parlé anglais, j'aurais pu me faire des contacts, j'aurais pu aller travailler aux États-Unis, j'aurais pu aller travailler en Australie, en France, c'est la même langue. Ça, ça va bien. Ça, ça va bien.
Mais tu sais,
c'est ça, l'anglais.
Après ça, des connaissances dans certains sujets.
Moi, je ne suis pas...
Je suis quelqu'un qui va lire
les journaux chaque matin,
qui va se documenter, qui va lire les magazines,
qui va être au courant de tout ce qui se passe.
Mais je ne suis pas le gars qui a la plus grande
culture générale,
mettons, extrêmement approfondie dans plusieurs sujets.
J'ai comme une mémoire de poisson rouge.
Ma mémoire est très...
Je me souviens d'éléments vraiment pas importants,
mais des éléments d'histoire, de date.
C'est comme quelque chose...
Ça, c'est une limite pour toi?
Oui, mais c'est que toutes ces limites-là font en sorte
que je réalise qu'avec le temps,
que je ne suis pas sûr que je pourrais aller dans la direction...
Non.
Que je ne suis pas sûr...
En fait, que j'ai des limites et que je ne pourrais pas faire tout ce que je veux dans la vie.
Parce que si un jour je veux me renouveler,
si un jour je veux sortir du sentier où je suis en ce moment très confortable,
ces limites-là vont faire en sorte que je ne pourrai pas.
Puis toute ma vie a été faite
de « je m'en vais jusqu'où je peux,
je défonce les portes et je n'ai pas peur. »
Mais là, je suis comme rendu à une étape
où j'ai vu mes limites
et je vois qu'il y a des zones
où je ne pourrai jamais aller.
Parce que tu avances.
Exact.
Mais mettons, apprendre une langue,
c'est possible? Non, mais j'ai tout fait. J que tu avances. Mais mettons, apprendre une langue, c'est possible?
J'ai tout fait. J'ai investi.
J'ai payé à peu près l'équivalent
d'acheter un char dans des cours
d'anglais. OK, donc tu es allé
au bout de... J'allais à Berlitz, à
Chicago. J'ai pris des cours dans des écoles
privées. J'ai eu des profs privés.
J'ai tout fait, mais
ça ne marche pas.
Je suis vraiment meilleur qu'avant.
Mais tu comprends, mais tu as de l'âge à parler.
À l'époque, je me souviens, quand j'étais à Salut Bonjour,
j'allais faire des junkets avec des actrices, des acteurs.
Ça, c'est quand il y a un lancement de film,
tu as tant de temps avec les acteurs principaux.
Le pire climat pour faire des entrevues,
parce que tu t'assoies sur une chaise et tu mets une caméra
qui n'est pas ton caméraman.
Ils te disent que tu as 7 minutes 35,
pose tes questions, puis va-t'en.
Mais moi, j'avais fait Kim Cattrall, qui était
une des filles de Sex and the City.
Elle ne comprenait pas mes questions.
Elle ne comprenait absolument
pas mes questions. Et là, j'essayais.
Là, j'avais chaud. Je reposais
mes questions. Elle ne comprenait pas. Fait que, tu sais, je suis revenu
après ça dans la salle des nouvelles à TVA
avec ma cassette de mon entrevue.
Le gars qui a numérisé,
il dit « il n'y a pas beaucoup de matériel. »
Je dis « ah non, elle n'était pas en forme.
Elle ne répondait pas. » Mais c'est parce qu'elle ne comprenait rien.
J'étais incapable de bien
prononcer les mots.
C'était un calvaire.
Ça, ça va être un inconfort assez incroyable.
Oui, puis moi, j'ai été, dans ma vie,
c'est ça, puis c'est dur pour moi de
l'exprimer parce que c'est comme quelque chose que je suis
en train de digérer dans mon cerveau, mais
j'ai eu peur de rien
dans la vie, je me suis lancé dans des aventures
pas possibles, puis tout ça, mais
c'est comme si là, ces limites-là
me ressautent d'en face,
comme pour la prochaine étape
de ma carrière. Mais c'est parce que,
je veux dire, tu t'es vraiment étendue, tu sais, je veux dire,
tu diversifies, tout ça.
Donc, c'est sûr que les frontières du Québec
deviennent, tu sais, t'es rendu ailleurs, c'est ça.
Oui, exact.
Et c'est la langue qui te bloque.
Bien oui, beaucoup.
Puis je trouve ça, tu sais,
puis je trouve ça plate parce que, tu sais,
je recevais des invités, mettons, à la vraie nature,
genre Charlotte Cardin, Aliyosha, son chum,
Aliyosha Schneider,
Laurent Duvernay-Tardif, qui sont des gens qui ont à peu près 30 ans
pour qui le monde
est leur terrain de jeu.
C'est comme si ça m'a encore plus sauté au visage
de me dire,
moi, j'aurais aimé ça avoir ces
capacités-là de
voyager avec mon travail.
Je l'ai fait, mais j'aurais pu le faire encore
plus. J'aurais aimé ça, essayer
justement de travailler plus comme animateur
ailleurs, d'aller faire plein de rencontres.
Il y a plein de gens que j'aimerais rencontrer,
interviewer à l'international,
mais que je ne pourrais jamais à cause de cette barrière-là
de la langue.
Ça, il doit y avoir de quoi dans le cerveau.
Il y en a, là, ça doit être...
Il y en a qui apprennent des langues
comme ça, puis tu en as d'autres
pour qui c'est absolument impossible.
Mais on dit souvent que ça va un peu
avec l'oreille musicale. Bon, j'ai entendu ça,
mais... Tu l'as-tu, l'oreille musicale?
Mais non, je tape pas sur le beat, je suis pas capable
de trouver un dos, tu sais.
C'est tout ça, là.
Mais ça, ne pas être un chanteur,
c'est pas quelque chose qui me dérange tant que ça.
Mais cette barrière-là de la langue,
je trouve que ça...
Puis je dis pas ça pour les autres
qui ont des problèmes avec les langues,
mais pour moi, c'est comme si je me trouve
petit Québec, là, tu sais, petit...
Tu sais, comme pas capable de...
Tu sais, je trouve que c'est beau aujourd'hui.
Parce que tu voudrais faire rayonner quelque chose
à l'extérieur du Québec et ça t'empêche de le faire.
Exact. Puis je trouve ça beau aujourd'hui parce que les plus
jeunes, tu sais, mettons, moi je viens d'avoir 40,
ceux dans la trentaine, la majorité aujourd'hui
sont totalement
bilingues ou sont vraiment capables de se débrouiller
parce qu'ils écoutent autant du Netflix
que, tu sais, en anglais.
Mais on dirait que, tu sais, moi j'ai été élevé dans un milieu
extrêmement francophone, tu sais.
Je suis sorti, je suis allé aux États-Unis, je devais avoir 20 ans la première fois.
On avait quatre postes en français chez nous à TV.
On n'avait pas le cadre.
C'était cette mentalité-là.
Puis j'aurais aimé ça, justement, moi, pouvoir m'ouvrir encore plus à l'international.
Dans ta vie personnelle, qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Dans ma vie personnelle hum
tu sais j'ai quand même
une bonne confiance en moi
tu sais c'est sûr que
tout ce qui touche moi
ça revient tout le temps à la même affaire
mon enfance, ma relation à ma mère
c'est ça, ma zone de vulnérabilité
c'est là que je vais
devenir émotif, c'est là qu'il y a comme quelque chose là,
puis ça, je le sais.
Mais dans ma vie, mettons, de couple,
est-ce qu'il y a quelque chose qui me rend vulnérable?
Beaucoup moins, parce que moi, c'est fou,
parce que quand j'ai rencontré mon chum,
j'avais 19 ans,
fait que j'étais guichetier dans un théâtre d'été,
puis l'autre moitié du temps,
je travaillais dans un ultramar à caisse.
On s'entend que ma vie entre cette époque-là
et maintenant, où je suis toujours avec le même
chum, ma vie a changé.
Lui avait 10 ans de plus
que moi. Puis moi, justement,
parce que je venais d'une famille où
on essayait plein d'enfants, puis on vivait, mais on voyageait pas.
La culture, c'était où on allait
au théâtre, mais sans plus.
Lui qui arrivait, 10 ans de plus, qui étud allait au théâtre, mais sans plus, puis ça. Fait que, tu sais, lui qui arrivait, 10 ans de plus,
qui étudiait en théâtre,
qui, tu sais, avait une connaissance immense,
je me sentais vraiment le petit cul,
tu sais, qui avait du rattrapage à faire.
Mais avec les années,
ma vie a fait en sorte que, tu sais, je me suis
abreuvé à plein de choses, j'ai découvert
plein de choses, tu sais, j'ai essayé
plein de choses et quand même voyagé pour le travail.
Fait que, tu sais, je me suis un peu déniaisé.
Cette zone de vulnérabilité que j'avais,
que je me sentais dans,
justement, le petit cul en arrière qui n'a rien vécu,
qui n'a rien fait, ça s'est comme
réglé avec le temps.
Je me demande tout le temps,
que ma vie change. Je me fais laisser
demain matin et je rencontre quelqu'un
d'autre. Peut-être que je retomberais
dans cette même zone de vulnérabilité-là, d' rencontre quelqu'un d'autre, peut-être que je retomberais dans cette même zone de vulnérabilité-là,
d'être avec quelqu'un
qui a accompli plus de choses que moi,
qui connaît plus de choses que moi.
Mais est-ce que ça te compare, Jean-Philippe?
Parce que ce que tu dis, c'est un peu de la comparaison.
C'est de la comparaison
ou c'est plus d'être au même niveau
que les gens. Moi, j'aime ça
comme pouvoir avoir une discussion avec des gens
puis me sentir
au même niveau, même si l'autre va m'apprendre
des choses, mais après ça, que moi, je puisse
rebondir. Parce que toi, tu peux sentir que l'autre
était à un niveau supérieur.
Oui, c'était un peu ça.
En fait, je chantais ça de mon chum à l'époque.
Parce que tu avais 19 ans.
C'est ça, exactement. J'avais rien vu.
Tantôt, quand tu me parlais de ta culture générale,
je suis étonnée de ça.
Parce que je me sens que...
Je ne sais pas comment dire ça,
mais les gens s'adaptent les uns aux autres.
Parce que ce n'est pas le premier qui me parle de ça.
Qui me dit, mon Dieu, moi, je n'oserais pas
parce que je ne connais pas assez la politique.
Je ne sais pas si je pourrais...
Mais de tout, là...
Mais tu sais, moi, mettons, tu me dis demain matin,
tu recommences ta carrière au Québec.
Ce que j'aimerais faire, c'est être morning man.
C'est ça que j'aimerais faire.
OK.
Mais j'aurais tellement la trouille
parce qu'il faut que tu sois capable de réagir.
Il faut que...
S'il y a une crise à l'international,
s'il y a une guerre... Plus que tuternational, s'il y a une guerre...
Plus que tu le fais, tu comprends,
plus que tu es toujours à jour.
Oui, je comprends, mais ton premier matin,
imagine-toi que tu arrives le premier matin,
le micro s'ouvre, puis il y a une guerre.
Il y a un président quelque part qui décède,
puis là, il faut que tu comprennes le système politique.
Moi, je ne peux pas bullshiter.
Je ne suis pas capable de ça.
Moi, j'ai besoin d'envie. Je me prépare mille fois trop pour faire des entrevues parce que je ne peux pas bullshiter. Je ne suis pas capable de ça. Puis moi, j'ai besoin d'envie.
Je me prépare mille fois trop pour faire des entrevues
parce que je ne veux jamais que personne me reproche
de ne pas maîtriser un sujet.
Ah, c'est de là que ça vient.
Oui, exact.
C'est la peur aussi de ne pas être parfait.
C'est la peur de ne pas être à la hauteur.
C'est plus ça qui est derrière tout ça.
Ça, c'est un poids, là.
Oui, oui, oui.
Tu fonces malgré tout, je veux dire. Oui, oui, oui. Mais qui... Tu fonces malgré tout, là, je veux dire.
Oui, oui, mais je fonce dans ma zone de confort.
Tu ne fonces pas ailleurs.
Non, c'est ça. Je reste dans mon
territoire qui est ma zone de confort
à moi.
Je voulais produire à l'international.
J'ai fait des projets beaucoup en France.
Je viens d'en faire un avec
Frédéric Lopez en France, une coprode.
Mais ça reste toujours dans ma zone de confort,
qui est dans la francophonie,
qui est avec des gens que je connais, dans des sujets que je connais.
Mais je sens que dans les prochaines années,
il va falloir que je me botte là derrière et que j'essaye d'autres choses.
Tu en fais beaucoup et c'est hot.
Quel est ton plus beau souvenir de famille?
Il y en a beaucoup. Il y en a beaucoup, beaucoup, puis c'est hot. Quel est ton plus beau souvenir de famille? Il y en a beaucoup.
Il y en a beaucoup, beaucoup, beaucoup.
C'est drôle parce que
nous autres,
notre point de rencontre, c'était souvent
la bouffe.
J'ai un ado dans ma vie
qui, lui, aller manger au restaurant,
ce n'est pas nécessairement l'activité
la plus fun. Si on va au McDo, il est bien heureux,
mais sinon, ce n'est pas nécessairement sa plus grande activité plus fun. Si on va au McDo, il est bien heureux, mais sinon, c'est pas nécessairement
sa plus grande activité. Il a quel âge?
Il a 14. Mais moi,
quand j'étais jeune, mes parents,
notre seule activité, on faisait pas de sport en famille,
on allait manger.
C'était comme ça. On essayait les meilleurs
restos. Puis ça,
je salue mes parents parce que ça a fait en sorte
que très rapidement, moi, jeune, j'ai
compris comment me tenir à une table,
la coutellerie dans des plus grands restaurants,
les nappes blanches, puis tout ça.
Puis même essayer aussi, sur le plan de la cuisine,
plein de choses, des poissons, des crevettes,
des fruits de mer, tout ça.
C'était vraiment ça.
Puis ça, c'est comme parmi les plus beaux souvenirs.
Mes parents te diraient que ce qui était le plus important pour moi, c'était d'aller voir les urinoirs, parce qu'il paraît que...
Je l'aurais pas trouvé! Je l'aurais pas trouvé!
Tu l'aurais pas eu en détecteur de mensonges?
Non, je l'aurais pas eu! Donc, toi table, mais mes parents me disaient que je partais, mettons, pendant 10 minutes
et j'allais toujours voir
les salles de bain, comment c'était placé
et si c'était beau, puis la déco
puis, tu sais, c'est ça.
Je ne sais pas, mais bon.
Est-ce que tu as une rue noire chez toi?
Non, j'haïs ça, j'haïs ça pour mourir.
T'as-tu déjà posé cette question-là
à quelqu'un?
Jamais, c'était la première dans toute ma vie
que je pose à quelqu'un.
Fait que tu détestes ça.
Oui. Non, mais je déteste les urinoirs.
Exactement.
Fait que toi, tu vas pas dans l'urinoir.
On est rendu là.
On est rendu... Non, j'y vais.
Tu vois, ici, en arrivant, je suis allé.
Pour tout vous dire, je suis allé.
Je me suis lavé les mains et tout ça.
Mais oui, je suis allé à l'urinoir.
Mais j'aime... Non, c'est ça.
On ira pas trop dans le détail.
Non, mais c'est un beau souvenir d'enfance,
d'aller dans les restaurants, partager le partage.
Oui, puis d'être assis.
À l'époque aussi, il n'y avait pas de téléphone cellulaire.
On n'avait pas le choix d'être pognés ensemble
autour d'une table puis de parler.
Puis ça, pour moi, c'est vraiment parmi
mes plus beaux souvenirs d'enfance.
Parce que nous autres, on voyageait,
on partait quatre jours à Saint-Sauveur. C'était ça, notre voyage annuel qu'enfance. Parce que nous autres, on voyageait, on partait quatre jours à Saint-Sauveur.
C'était ça notre voyage annuel
qu'on faisait. Il n'y avait pas cette notion-là,
mais vraiment le partage
de la bouffe.
Moi, le deuil,
je pense que c'est le propre de tout humain qui vieillit,
mais les souvenirs aussi d'enfance,
nous autres, c'était une famille très soudée.
La famille Dion, on avait une érablière
ensemble. L'hiveriver on faisait des sleigh rides
on avait des chevaux
puis ça, de se retrouver
l'espèce d'instinct grégaire
d'être en gang
puis de faire des trucs la gang ensemble
tout ça j'aimais beaucoup ça
puis là, tout ça c'est graine avec les années
parce que les familles se divisent
les gens grandissent
les familles se multiplient parce que
il y a plus de petits-enfants,
il y a derrière petits-enfants et tout ça.
C'est une nostalgie par rapport à ce moment-là.
C'est ça. Mais ces moments-là en famille,
de groupe, de gang, pour moi, c'était vraiment
les plus beaux moments. Tantôt, tu parlais de ton ado.
Qu'est-ce que tu as envie? As-tu envie de lui créer
des souvenirs comme ça? Assurément.
C'est extrêmement
challengeant. Just, tu sais.
Justement,
je disais tantôt que les invités
de La vraie nature me font réfléchir, mais
cet automne, justement, Laurent Duvernay-Tardif
vient, puis il raconte que
ses parents, quand ils étaient jeunes,
à un moment donné, ils ont fait « OK, on part un an
en voilier, puis on part, bon, tout le monde ensemble. »
Puis là, je suis revenu chez nous, puis je me disais
« Moi, qu'est-ce que je fais, tu sais,
pour faire découvrir des choses à cet enfant-là?
Tu sais, au-delà de
lui donner un toit,
trois repas par jour, qu'il aille dans
une bonne école, qu'est-ce que je fais pour le stimuler?
Tu sais, puis,
j'ai fait, OK, pendant la relâche, on s'en va à Paris.
Tu sais, je veux te faire découvrir Paris,
je veux te faire voyager, je veux qu'il essaye des affaires,
je veux lui faire goûter des affaires qu'il n'aimera pas,
mais qu'il aura goûté.
Sur un coup de tête, on s'est bouqué ça.
On s'en va à Paris.
On va lui faire découvrir ça.
Tu vas créer des souvenirs.
C'est ça qui est fou quand tu as un enfant
qui arrive dans ta vie aussi tard.
Ton confort est bien installé.
Il est arrivé à quel âge?
Il avait 10 ans, presque 11 ans.
Donc, vous, ça faisait presque 20 ans
que vous étiez ensemble?
Ça faisait peut-être 17 ans.
Dans notre petite vie bien rangée,
notre confort, que nos carrières
prennent beaucoup de place parce que
notre vie est stable personnellement.
Le setup était fait et il roulait de même.
Mais là, quand ça arrive, cet enfant-là,
c'est déstabilisant.
Jusqu'où...
C'est la même chose que tout le monde se dit.
Il ne faut pas que tu t'oublies en tant que couple,
en tant qu'humain, mais en même temps,
il faut que tu sois là pour cet enfant-là.
Ça a été quand même déstabilisant.
Oui, puis de l'avoir aussi plus vieux.
En même temps, au début,
tu avais une période de doute parce que tu ne sais pas si on va pouvoir l'avoir aussi plus vieux. Oui. Puis en même temps, au début, tu avais une période de doute
parce que tu ne sais pas, est-ce qu'on va pouvoir l'adopter?
En ce moment, au moment où on se parle, il n'est pas adopté.
On est toujours famille d'accueil.
Vous êtes toujours famille d'accueil.
J'avais l'impression que vous étiez passé...
Non, parce que le processus est extrêmement long.
Donc, on est toujours famille d'accueil.
Est-ce que c'est un stress pour toi?
Moi, je fais confiance à la vie.
J'ai comme... Mon feeling à moi, c'est qu stress pour toi? Moi, je fais confiance à la vie. J'ai comme...
Mon feeling à moi, c'est qu'il va toujours être avec nous.
Puis surtout, rendu à l'âge qu'il est,
il est capable de prendre des décisions
puis de verbaliser ce qu'il veut, ce qu'il ne veut pas.
Donc, j'imagine qu'il va toujours être avec nous.
Mais c'est ça, j'aime mieux avoir confiance.
Et qu'est-ce que ça t'apporte?
Qu'est-ce que sa présence t'apporte?
Vraiment beaucoup
du travail sur moi.
Moi, j'aime ça avoir raison.
J'aime ça, j'ai une tête de cochon.
Et lui, c'est exactement
la même chose.
Mon chum a toujours été celui
qui a le bon tempérament,
qui va faire, oui, bon, Jean-Philippe, il fait ses sparages, on va le laisser calmer, puis on s'en reparle. »
Mais lui, il est moi dans ses comportements, dans plein de choses. Ça, c'est la première fois, on dirait que…
Puis là, je suis comme « toi, t'es l'adulte. » Il y a une manière ravale, puis accepte. Moi, je ne suis pas quelqu'un de colérique dans la vie. Je n'aime pas les guerres. Je n'aime pas les gens qui parlent fort. Je n'aime pas les crises. Je n'aime pas ça.
Si on ne veut pas être toujours dans cette confrontation-là, j'apprends à prendre sur moi. En fait, c'est drôle parce que j'ai appris ça professionnellement dans les dernières années,
parce qu'à un moment donné, en devenant employeur, patron,
si tu veux garder tes employés, ferme ta boîte, digère, puis tu en reparleras.
Ça, je l'avais, je trouve, mieux, bien réglé professionnellement,
mais là, je l'ai dans ma maison au quotidien.
Tu te vois comme en plus jeune?
Oui, assurément. Oui, oui, mes parents ont dû vivre un calvaire avec moi.
Aurais-tu été avocat, toi?
Sûrement.
T'argumentes, c'est ça?
Moi, la vente, c'est quelque chose que j'aime.
Convaincre.
Quand tu as une idée,
tu veux convaincre.
En fait, ce que j'aime beaucoup,
c'est booker des invités sur des shows.
Ça, ça m'excite.
Si l'invité ne veut pas.
Des fois, il y a des invités que ça prend des années
avant qu'ils disent oui. Mais tu ne lâches pas.
Tu ne lâches pas.
Quand je te disais non pour la vraie nature,
tu me disais que c'était un spécial de Noël.
Je disais, OK.
J'ai tellement aimé ça.
C'est le fun de passer ce temps-là avec la gang.
C'est incroyable. Mais j'aime très, c'est le fun de passer ce temps-là avec la gang, c'était incroyable, mais j'aime ça,
moi, c'est ça, c'est, tu sais,
des fois, les gens disent, hey, tu sais,
laisse ce travail-là aux recherchistes, là, tu sais,
c'est correct, puis oui, je comprends, mais
moi, ça fait partie de ce que j'aime
dans mon métier, tu sais, convaincre
des gens, mais tu sais, que ce soit un invité,
que ce soit un diffuseur,
que ce soit ça. Bien oui, parce que comme producteur,
tu dois convaincre des gens. Assurément.
Aimes-tu être producteur?
Oui, beaucoup, beaucoup.
Beaucoup, oui.
On a tout le temps cette question-là
quand on fait les deux,
t'aimes-tu mieux un ou l'autre?
Il n'y a pas de ça.
Ma zone de vulnérabilité, c'est l'animation.
Ce n'est pas la production.
La production, tu pourrais me dire en français
que tu vas produire les Oscars en français, puis je te
dirais, parfait, on commence quand?
Tu sais, let's go.
Tu sais, on y va. Mais l'animation,
c'est là ma zone, moi, que je...
que c'est plus...
Tu sais, je réalise, c'est quand même
stressant à animer, tu sais.
Mais par exemple, t'as animé des galas.
Bien, des galas, mais n'importe quoi, là.
Parce que moi, tu sais, je fais vraiment une différence entre animer et interviewer.
Est-ce que tu fais cette différence-là aussi?
Oui, mais pour moi, c'est un peu tout dans la même poutine.
Mettons, par exemple, la vraie nature, est-ce que c'est quelque chose qui te stresse?
Oui.
Oui, vraiment.
Pendant la saison de tournage, ça me stresse beaucoup.
Je vais être en forme.
Tu ne veux pas être malade.
Tu ne veux pas avoir la grippe.
Tu ne veux pas arriver un peu amoché à ton tournage. Tu veux être sharp pour tes invités. Tu ne veux pas être malade. Tu ne veux pas avoir la grippe. Tu ne veux pas arriver un peu
amoché à ton tournage.
Tu veux être sharp pour tes invités. Tu veux être prêt.
Oui, c'est toujours un stress.
Moi, c'est surtout que...
André, je réalisais beaucoup cet automne,
mais je ne veux pas te décevoir, l'équipe.
Tu sais que tout le monde a préparé
tout ça. Ça fait des mois
qu'on travaille. Puis que toi,
parce que cette journée-là, tu es à côté
de tes pommes, tu scrapes leur travail.
Moi, ça, c'est comme la pire chose
au monde. – C'est le poids à porter
quand on est
animateur, quand on est la tête
d'affiche. Parce que tout le
travail, on est la dernière courroie
de transmission. – Moi, je m'en veux.
Quand je sors, mettons, d'une période de tournage
ou un tournage ou un segment de tournage
et que je sens
que j'ai raté mon affaire,
je peux m'en vouloir
pendant des jours.
Tu es exigeant
envers toi-même.
Oui, mais à un moment donné,
tu as la chance
d'avoir une immense équipe
qui travaille sur un show.
Tu as un diffuseur
qui met de l'argent,
des annonceurs.
Il faut que tu performes.
En même temps,
c'est un show que tu as décidé de produ temps, c'est un show que tu as décidé
de produire. C'est un show que tu as décidé
d'animer.
Mais tu te mets quand même... Je veux dire, si tu n'avais pas été là,
peut-être que ce format-là
ne se serait pas rendu au Québec.
La vraie nature, donc...
En fait, en plus, la vraie nature, c'est qu'il y a
à peu près trois producteurs à Montréal
qui l'ont présenté avant moi.
Je ne suis pas celui qui a eu le flair de voir ce projet-là en premier. Il y a plein deréal qui l'ont présenté avant moi. Je ne suis pas celui qui a eu le flair
de voir ce projet-là en premier.
Il y a plein de gens qui l'ont présenté
et tous les diffuseurs ont dit non
parce que ce n'était pas la bonne personne
qu'ils présentaient. Ce n'était pas le bon timing.
Moi, quand j'ai présenté ça,
la vraie histoire, c'est qu'ils ne savaient pas
où mettre la TVA.
C'était ça. Il fallait ton show de chalet.
Puis, fais-nous en trois, quatre.
En voulant dire,
il va être booké.
Il va arrêter de nous fatiguer. Il va avoir une job.
Puis, on entendra parler dans un an.
Puis là, finalement, quand j'en voyais
les épisodes, c'est bon.
Puis, tu en remets deux de plus.
Parfait. On rebookait des invités.
Puis, tu en remets trois de plus. C'était comme ça qu » « On rebookait des invités. » « Peux-tu en remettre trois de plus? »
C'était comme ça qu'on l'a fait.
Comme on compte goutte au début.
Exactement.
Mais justement, comme tu es responsable beaucoup,
je dirais positivement, du fait que ce soit en ondes,
mais tu te mets quand même...
C'est beau à quelque part de t'entendre,
ce respect-là que tu as envers ton équipe.
Bien oui, puis je demande la même chose
des gens avec qui je travaille aussi.
Je m'attends à ce que les gens aussi
donnent le meilleur d'eux-mêmes.
Parce que t'sais, t'es comme moi,
de faire quelque chose de bâclé,
de faire les choses à moitié,
qu'est-ce que ça donne dans la vie?
Puis t'sais, ça aussi,
je suis beaucoup dans cet apprentissage-là
avec mon gars, t'sais,
c'est de dire, tant qu'à faire quelque chose,
fais-les bien, t'sais.
Dis non à des choses, mais ce à quoi tu quelque chose, fais-les bien. Dis non à des choses,
mais ce à quoi tu dis oui,
fais-les à 150 %.
Oui, moi, je suis beaucoup pour la rigueur.
Tu fais de quoi?
Tu sais, Jean-Philippe, des fois, on avait des stagiaires
qui disaient « Ah, moi, je vais faire de la télé dans le temps. »
OK. Et tu veux faire de la télé
pour dire quoi? « Ah, mais ça, je ne sais pas. »
Ou encore, tu sais, moi, je veux faire un gros show.
Regarde, commence
par t'appliquer dans ce que tu fais.
Peu importe ce que tu fais présentement, fais-le du mieux
possible. Tu as plus de chances d'arriver
ailleurs que de tout le temps
faire un peu les affaires à peu près
pour toujours avoir
plus gros, mais commence à bien faire
ce que tu as à faire.
Moi, j'ai horreur de la bullshit.
Moi, quelqu'un qui est un vendeur de balayeuses,
que tu sais qu'il
en met, puis
bullshit. Parce qu'il veut que tu l'achètes à tout prix.
Oui, ou juste, tu sais, comme
quelqu'un qui veut travailler
puis que là, il dit qu'il est donc la plus grande.
Tu sais, moi, je suis tout le temps du genre à
me diminuer,
parce que
je ne veux pas que les gens trop d'attentes.
Peut-être que je ne serais pas capable,
mais les gens
qui sont des grands parleurs, mais des petits
faiseurs, ce ne sont pas des gens
que je suis capable d'avoir autour de moi.
Ça, on a ça en commun.
Cette bullshit-là, c'est comme, arrête de me dire
n'importe quoi. Arrête de...
Qu'est-ce que ça te donne de dire autant d'affaires?
Ça aussi, avec mon gars,
j'y parle beaucoup de ça parce que
dans la vie, t'es mieux de dire peu de choses
mais bien les faire
que d'essayer de m'enfuir au HP en me disant
bien, bien des affaires, puis ça sent
la bullshit.
T'es pas à l'aise parce que tu sais que ce que t'as dit,
c'est pas tout à fait ça non plus.
Fait que t'es un prudent.
Es-tu prêt à passer au niveau jaune?
Donc tu m'en donnes trois, tu les brasses, je vais te les lire, ça non plus. Exact. Fait que t'es un prudent. Ouais. Es-tu prêt à passer au niveau jaune? Allons-y.
Donc, tu m'en donnes trois, tu les brasses, tu m'en donnes trois,
je vais te les lire,
tu vas en choisir une, et je vais en choisir une.
Mais en tout cas, moi, la rigueur,
je trouve que c'est quelque chose de fondamental. Ça, à un moment donné, mon fils
est allé changer son cellulaire
dans
une compagnie de cellulaires
connue.
Il est allé là une journée.
Le vendeur qui était dans le cubicule, dans le milieu du centre d'achat,
il était sur son set.
Il ne s'est pas vraiment occupé de lui.
Il est retourné le lendemain. Il y en avait un autre
qui était à son affaire.
L'autre a des chances d'avancer.
La différence,
c'est que lui va probablement avoir des offres alors que l'autre, s'il n'y a pas d'intcer de cet endroit. La différence, c'est ça. C'est que lui va probablement avoir des offres
alors que l'autre, s'il n'a pas d'intérêt,
pourquoi... Tu sais, je suis allée là.
Comprends c'est quoi la rigueur.
C'est comme tu viens de vivre.
C'est quoi le... Je m'en fous.
Exact.
On s'en fout pas.
Non, pas du tout.
C'est ça qui est bien.
Voici les questions.
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui te manque?
Dans tes souvenirs, ton désir d'avoir des enfants remonte à quand? Lhomophobie, c'est un sujet qui est un peu réglé puis que tout le monde
accepte.
Ça vient me chercher
parce que d'un,
c'est pas vrai.
C'est pas vrai
que c'est un sujet
qui est réglé
puis encore aujourd'hui,
je vais sentir
des gens
qui sont pas confortables
mais c'est surtout
cette portion-là.
Moi,
je ne retournerai
jamais,
jamais en bas
de 17 ans.
C'est comme
les pires années de ma vie.
La fin de mon enfance
puis le début de mon adolescence.
Je me suis fait attendre
parce que j'avais tellement un caractère fort
que je confrontais
ceux qui m'écoeuraient.
Je me souviens d'un moment où il y avait
50 gars
devant la porte d'école qui m'attendaient
pour me frapper parce qu'ils me traitaient de fif.
Je répondais. Au primaire, au secondaire, je suis persuadé qu'il y a beaucoup de jeunes filles, jeunes garçons gays qui ont vécu ça et qui le vivent encore.
Un vestiaire de sport, quand tu es gay et que tout le monde
te traite de fils,
il faut que tu te changes.
Moi, seul, encore aujourd'hui,
je vais tout faire pour éviter d'aller dans un vestiaire.
J'aime mieux me changer dans mon char
que d'arriver et de me changer si j'ai une activité sportive.
Ça laisse un empreinte.
Vraiment, vraiment, vraiment.
C'est ça.
L'intimidation, c'est un sujet qu'il faut chercher.
Mais je veux qu'on en parle, parce que, bon,
il y a des gens qui nous écoutent qui ont vécu ça.
Il y a des parents aussi.
Il faut entendre ça quand l'enfant se fait intimider.
Puis toi, à quel moment tu as su que tu étais gay dans ta vie?
Tu sais, je pense que peut-être fin du primaire, début du secondaire.
Mais ça a été plus tard avant que
je comprenne vraiment ça.
Mais 14 ans, mettons, je savais que...
Est-ce que tu t'es fait intimider avant
de le savoir? Oui. Bien oui.
Je me faisais traiter de gay avant même que
je pense que je pouvais l'être.
Ça aussi, c'est confrontant.
À la limite,
une fois que tu le sais que t'es gay,
tu te dis « OK, gars, c'est
juste un mauvais moment passé », mais tout le moment où tu te fais traiter de gay et
que tu n'es pas sûr que c'est ça, c'est encore plus challengeant parce que ça t'atteint,
ça te fait mal. Puis là, tu te dis « Mais non, je ne suis pas gay » parce que tu veux
réagir, mais peut-être que tu l'es. Ce moment-là, c'est un moment rough dans une vie.
À ce moment-là, tu te dis,
c'est quoi ma différence pour qu'il me traite de gay, moi?
Moi, je sais, je n'étais pas le gars le plus viril.
Je n'étais pas bon dans les spas.
Je me tenais avec des amis.
Tous les clichés, je les avais.
C'était tout ça.
Mais c'est violent, des commentaires de jeunes.
Moi, ne m'invite jamais à un conventum d'école secondaire. Je ne suis pas quelqu'un
dans la vie qui va en vouloir longtemps.
Je vais avoir une prise de bec avec quelqu'un.
Le lendemain matin, je suis rendu
ailleurs et j'ai tout oublié.
Mais les gars qui m'ont écoeuré
dans ma vie quand j'étais jeune,
je les vois passer sur Facebook
et je les haïs encore autant.
C'est violent.
Où tu trouvais ton réconfort?
Bien, mes amis.
J'avais de bonnes amies
qui étaient présentes pour moi.
Puis dans...
Ma voie d'évitement,
ça a été les arts.
Puis après ça,
quand tu reconstruis ton histoire,
tu comprends que...
Moi, je me suis lancé dans le théâtre
puis dans l'impro,
puis dans tout ça parce que c'était ma façon que pendant les récréations, je ne sois pas dans un corridor avec les autres. Je suis enfermé dans des locaux à pratiquer une pièce de théâtre, à monter un spectacle, à écrire. C'est là que je pouvais me sauver des corridors d'école. mais là, il te bousculait? Est-ce que tu as été battu? Tu te bousculais? Non, pas à ce point-là.
Mais tu sais, j'avais peur.
J'avais peur d'aller à l'école au secondaire
parce que j'avais peur justement de me faire frapper
ou parce que, tu sais, c'était...
Celui qui m'a raconté une histoire
qui ressemble à la tienne, c'est Georges Saint-Pierre.
Mon Dieu!
Georges Saint-Pierre, il me racontait
que quand il entendait la cloche sonner,
là, il se disait « OK,
là, il faut que je passe dans le couloir.
Là, il faut que je traverse la cour.
Là, il va y avoir la ruelle. » Il pensait à tous ces points-là
que des gens allaient l'attendre.
C'est terrible. Dans ta tête,
tout ce que ça prend comme énergie
pour aller à l'école chaque matin.
Non, mais moi, j'ai le nombre de mots de vente
que j'ai inventés pour ne pas aller à l'école
parce que je savais que si j'allais à l'école
demain matin,
j'aurais peut-être passé un mauvais
quart d'heure. Puis c'était tellement
gratuit, mais en même temps, je comprends.
Ma façon de faire, moi, c'était pas de
m'effacer, mais c'était plutôt, au primaire,
je me souviens que j'étais allé
voir la direction pour dire, lui,
mes cœurs, chaque jour, il n'arrête pas,
il me traite de ça, il me traite de ça.
Puis là, il s'était fait
réprimander pour copier
le dictionnaire. C'est comme à la mode, à l'époque,
il fallait qu'il copie les pages de dictionnaire.
Puis là, pendant mes cours, j'allais
aux toilettes, puis là, je passais devant le local
où il copiait, puis je le regardais, puis je faisais
genre ça. Tu sais, j'étais un peu bave.
Tu comprends?
Tu sais, c'est comme... Non, mais ça t'a permis de te tenir debout. Oui,, j'étais un peu bave. Tu comprends? Tu sais, c'est comme...
Non, mais ça t'a permis de
te tenir debout. Oui, mais c'est ça, exact.
Puis ça a été ça dans ma vie. Tu sais, je me suis
tout le temps tenu debout, peu importe
les circonstances. Mais je comprends
que des gens... Tu sais, c'est sûr que moi,
avoir été un
jeune avec un petit peu moins
de confiance en moi, c'est sûr que je ne serais
pas ici aujourd'hui. C'est sûr, sûr que je ne serais pas ici aujourd'hui.
C'est sûr, sûr que je me serais enlevé la vie.
C'est sûr, c'est sûr.
Tu peux comprendre parce que les jeunes gays sont encore... Pourquoi il y a autant de jeunes?
Oui, c'est encore souvent des jeunes gays
qui, malheureusement,
vont faire plus de tentatives de suicide.
Puis c'est...
En plus, c'est que tu ne veux pas aller parler à quelqu'un
de ce que tu as dans ta tête
parce que tu ne le sais pas, tu es qui. Tu ne sais pas ce que tu es en train de vivre. Tu as honte. J'avais honte de me dire qu'école pour dire « je pense que je suis gay
puis
j'ai besoin d'aide pour m'accepter »
parce que juste de dire ça,
c'est impensable.
Mais ça, ça part aussi des familles
puis ça part aussi des parents.
Il faut que les parents montrent
de l'ouverture. Je pense qu'aujourd'hui, on est plus
sensibles à ça. On va dire, tu parles
à un jeune, tu diras pas juste, tu as hâte d'avoir
une petite blonde, mais tu vas dire une petite blonde,
un petit chum. C'est important
d'avoir ce langage-là dans les familles
parce que si ton enfant, il pense
qu'il n'y a aucune ouverture possible,
eh bien, s'il n'y a pas d'ouverture
possible dans son milieu
d'amour chez lui, la vie va être
rough. En avais-tu de l'ouverture chez toi?
Pas du tout. Bien, tu sais, c'était
pas une option, moi, là. C'était pas...
Tu sais, on ne parlait pas de ça,
on n'en connaissait pas. C'était...
Puis c'est pour ça que ça a été
aussi long, moi, aussi, à...
à ce que j'accepte qui j'étais.
Puis, tu sais, une fois que ça a été accepté,
c'était comme « Tassez-vous d'être là! » Parce que là...
Parce que ton tempérament est revenu. Exactement.
T'as eu comme une zone, zone quand même de vulnérabilité
où t'étais fragilisé
assurément
et comment, c'est-tu en voyant un autre gars
comment t'as dit ok regarde
c'est ça puis il va falloir que je
que je passe au travers
c'est un peu flou dans ma tête
parce que ça fait vraiment longtemps
mais tu sais à l'époque
moi je me souviens,
puis ça a l'air archaïque,
mais c'était l'arrivée des ordinateurs.
Puis moi, en fait, à 14 ans, j'ai eu mon ordinateur.
Moi, mes enfants, ça leur fait bien, bien rire,
l'arrivée, qu'on a connu ça.
Tu sais, toi, tu es plus jeune que moi.
Moi, à l'université, j'ai commencé à la dactylo
la première année.
La deuxième année, j'avais un ordinateur
qui était large comme ça. Mais moi, à 14 ans, j'ai commencé à la dactylo la première année. La deuxième année, j'avais un ordi qui était large comme ça.
Mais moi, à 14 ans, j'ai eu mon
ordinateur pour la première fois
qu'il se branchait dans la prise de téléphone
puis que ça faisait tatatatata
quand tu voulais te brancher à Internet.
Avec le modem. Exactement. Puis que
personne ne pouvait appeler chez vous parce que
tu étais sur Internet.
Mais moi, là, ça a été la découverte
d'un monde. Moi, il y a eu deux moments.
L'ordinateur,
parce que là, je pouvais aller chatter
et je pouvais correspondre avec des gens qui n'étaient pas
dans le même milieu que moi.
Ça a été. Puis l'autre
moment de grande découverte, c'est quand
je suis parti avec ma Pontiac Sunfire
vivre à Montréal.
C'est une scène de film dans ma tête.
Je suis sur le pont Jacques-Cartier
dans ma Sunfire
et je rarrive à Montréal
pour déménager, pour venir au Cégep.
Mais ça, pour moi, c'était comme
l'ouverture d'un monde.
Tu traversais le fleuve.
Oui, c'est comme si je laissais
tous les morons de mon école secondaire
à l'autre bord du fleuve.
Un nouveau monde m'appartenait.
Mais, tu sais, ne pas avoir eu
Internet, puis ne pas
être déménagé à Montréal,
je ne sais pas ce qui serait arrivé.
Je ne sais pas ce qui...
Puis, tu sais, en même temps,
déménager, c'était déménager. Je ne connaissais
personne à Montréal. Je ne partais pas, moi,
avec des amis au cégep.
Je déménageais. là, je repartais
ma vie à zéro, là, tu sais.
Puis, t'es-tu senti libre
à ce moment-là? Ouais, c'est incroyable, là.
Là, tu te faisais piquerer, là. Non, je me suis
fait un chum en arrivant à Montréal,
c'était comme je tombais en amour, tu sais.
Puis c'est juste que
il y a une... ma dernière blonde
du secondaire voulait me reconquérir. OK, parce que
t'as eu des blondes à travers tout ça.
Oui, mais je suis un charmeur.
Fallait que tu exerces ton charme.
Oui! Mais ma dernière blonde
secondaire, elle, elle voulait, dans le fond,
me reconquérir. Fait qu'à un moment donné, elle m'a dit
« Je vais déménager avec toi à Montréal. »
Fait qu'on va, comme, au moins pouvoir partager
un appartement, bon, pis tout ça, parce que...
En tout cas, c'est une autre histoire, mais je m'étais
faite évincer d'une chambre où je vivais par la police parce que j'étais comme…
Attends, attends une minute. Tu es en fait d'un petit côté rebelle, on ne savait pas ça. Tu t'es fait évincer par la police? Là, tu ne vas pas me dire pourquoi?
Non, mais quand je suis arrivé en chambre, quand je suis arrivé à Montréal avec ma Pontiac Sunfire, j'avais, tu sais, je déménageais dans une chambre, dans l'appartement d'une dame, tu sais. Ma mère était
venue avec moi, on avait visité pour trouver
puis on trouvait que cet appartement-là était propre
puis que c'était beau, tu sais. Fait que finalement,
on se, tu sais, moi je déménage,
j'ai ma télé, mon VHS,
puis ma plante verte, puis mes sauces à spaghettis
que ma mère m'a faites, puis tout ça.
Mon char est plein, fait que je m'installe.
Ça a dégénéré. La madame
avait visiblement de grands problèmes
de santé mentale.
C'est visiblement mon karma.
La madame calculait
le nombre de carrés de papier
essuie-tout que je prenais
par jour.
Je ne sais pas pourquoi, j'avais une grande consommation de bacon
et je faisais cuire au micro-ondes
avec du papier essuie-tout.
Pour elle, c'était trop.
Tu prenais beaucoup de papier Scott Towel.
Elle exigeait que je lave
la laveuse à vêtements
après chacun de mes lavages
de vêtements.
C'était fou.
À un moment donné, elle a décidé que...
Moi, j'étais comme un garçon de bonne famille, bien élevé.
Je l'ai aidé à aller faire son épicerie,
à porter ses paquets parce qu'elle était plus âgée.
Je faisais son ménage dans son appartement.
Tu sais, comme ça, elle allait bien.
Et à un moment donné, elle a décidé que là, elle voulait que je quitte.
Mais tu sais, j'étais en pleine session de cégep.
Elle a appelé la police en hurlant, en disant que j'étais en train de l'agresser.
Fait que là, les voitures patrouilles sont arrivées.
Trois voitures patrouilles qui ont bloqué la rue.
C'était sur l'Angelier, à Montréal.
Et là, les policiers sont rentrés dans l'appartement.
Moi, j'étais assis sur mon lit.
Je me souviens toujours, je regardais Virginie.
Puis j'avais mes parents, mon père était là.
Je suis comme, mais pas, qu'est-ce que je fais?
Puis il dit, mais là, attends.
Les policiers vont bien comprendre, mais tu sais,
garde ton cas. Mais j'étais comme, ouais, mais tu sais,
je veux pas aller en prison.
Mais là, je comprends que tu pensais ça.
Là, les policiers, ils ont
assez à ma dame, c'est une scène de film, ils ont assez
à ma dame dans une chaise, puis ils ont dit, là, là, vous allez
rester là, ils sont venus me parler dans ma chambre,
tu sais. Puis là, ils ont bien compris, puis ils m'ont dit,
tu sors maintenant, tu sais.
Puis là, je sors, je m'en vais où?
On le sait pas, mais tu sors.
Fait que tu vas packer l'autopatrouille
de tes vêtements, ton stock.
J'étais là avec mon bidon d'assouplisseur
puis de détergent à linge
puis mes vêtements, ma plante verte.
J'ai rempli l'autopatrouille
puis j'ai déménagé, escorté
par une autopatrouille sur l'autoroute
jusque chez ma soeur qui, à l'époque,
travaillait dans une prison.
Pourquoi tu ne produis pas ton histoire?
Je suis arrivé à la prison
où ma soeur travaillait, encore
avec mon bidon d'assouplisseur,
mon VHS, ma plante verte.
Puis là, j'ai dit à ma soeur « Excuse-moi,
mais je peux-tu comme déménager
chez toi? » Fait qu'elle a dit « Ben oui. »
Fait qu'on a rempli son auto, puis j'ai déménagé
bref, chez elle. Je suis allé en cour.
Fait que la police t'a débarqué en prison.
Exactement, exactement.
Bonne chance, c'est ça. C'est qui, ce gars-là?
OK, fait que c'est allé loin, quand même,
cette première histoire-là.
C'est allé loin.
Il fallait que je me trouve, donc,
un appartement pour déménager.
Fait que, donc, ma blonde de l'époque,
mon ancienne blonde, m'a dit,
bien, on va déménager ensemble.
Fait qu'on a installé notre petit caté de mie,
puis on a peinturé, puis tout ça.
C'était le bonheur jusqu'à temps
que j'y présente mon premier chum, en fait.
Puis que là, dans le fond, on passe nos soirées à regarder la TV,
les trois, tu sais, moi au milieu du divan, trois places,
elle d'un part, puis lui de l'autre.
Pauvre fille, ça n'a pas été ses plus belles années, je te dirais, à Montréal.
Mais moi, j'ai vécu mes plus belles années à ce moment-là.
Tu te sentis vivre?
Vraiment. Moi, c'était comme la découverte d'un monde.
Je peux être moi-même, je peux choisir ce que je veux. J'étudiais en communication, je faisais de la téléétudiante. C'est vraiment là que, dans ma tête, je suis né, comme à 17-18 ans.
– C'est arrivé. Et avec tes parents, comment ils ont pris ça, ton annonce. Je pense que je te l'ai peut-être déjà raconté, mon coming out, c'est aussi une scène de film. C'est que mes parents
m'ont découvert en bobette
sur leur balcon avec mon chum
actuel. Je pense que je t'ai entendu dire ailleurs,
mais pas à moi. OK.
C'est ça. Je viens de rencontrer
mon chum. Mes parents étaient partis
en vacances. Je décide
d'inviter ce gars-là que j'ai rencontré
à venir faire dodo chez mes parents,
dans notre maison d'enfance.
Et là, mes parents décident d'abréger leurs vacances annuelles à Baie-Saint-Paul
et reviennent à la maison alors que moi, je me relève d'une nuit d'amour avec mon chum.
On est en boxer dehors, sur la galerie au mois de juillet,
les pieds pendants au bout de la galerie.
Et mes parents arrivent en voiture
dans notre face.
Mais directement, là, tu sais.
Il n'y a pas de doute, là.
C'est pas mon meilleur ami que j'ai invité
pour une partie de soccer l'après-midi, là.
Il n'y a pas de doute.
Les quelques bouteilles de vin
d'ouvertes dans la maison, tu sais, c'est comme...
Mauvais moment.
Mauvais moment. Puis là, donc... Et là, toi, tu. Tu sais, c'est comme... Mauvais moment. Mauvais moment.
Puis là, donc...
Hé là, toi, tu veux mourir, j'imagine?
Je suis mort.
Je confirme.
Tu étais cliniquement mort à ce moment-là.
Je suis mort.
Mais c'est...
Moi, à la limite, c'était comme...
Je riais parce que c'était ma façon de dédramatiser.
Puis je me disais, regarde, tu sais,
à un moment donné, il fallait que ça arrive.
Puis ça va être là que ça va arriver.
Puis qu'est-ce que tu veux?
Il y a pas... Il sera sans doute.
Mais mon chum, lui,
qui était pogné en bobette dans la maison
d'un gars qu'il vient de rencontrer,
il ne connaît pas sa famille, il ne connaît pas
ses parents, puis lui, il vient à Montréal,
il est loin en ciboulot de chez lui.
Fait que là, il me dit, là, on se rhabille
et tu me ramènes chez moi. Mais je dis, oui,
OK, je comprends, mais là, il va falloir rentrer dans la maison.
Mon père a rembarqué
dans la voiture, il est parti.
Ma mère est débarquée dans la maison
pour défaire sa valise.
Puis, la première fois que j'ai présenté
mon chum actuel à ma mère,
c'est cette journée-là où il était en bobette
d'un lendemain de veille.
Puis, donc ma mère...
Non, c'est ton chum actuel.
Oui, oui, Martin.
Donc, c'est Martin.
OK, c'est Martin qui est en bobette
avec toi sur le balcon. Exactement. Fait que j'ai fait, bien, maman, Martin, Martin, maman. Fait qu'est ton chum actuel. Oui, oui, Martin. Donc, c'est Martin. OK, c'est Martin qui est en bobette avec toi sur le bâton.
Exactement.
Fait que j'ai fait « Maman, Martin, Martin, maman ».
En toute intimité.
En bobette.
Fait que là, ma mère, elle était comme « Bonjour, bonjour ».
Et là, finalement, c'est ça.
On s'est rhabillés, puis on est partis.
Puis ça a été le coming out, tu vois.
Non, mais là, je comprends pas que j'ai pas vu ça à la télé,
cette histoire-là.
Ça va être la saison 4 de « Indfendable mais sérieux c'est une belle
tu pourrais le faire en fiction
mais t'as quand même des moments
qui arrivent à personne
c'est tout ce qui vient
après je me souviens
avec mon père ça a été extrêmement difficile
parce que lui il acceptait pas
parce que là il est parti de la maison
au propre comme au figuré,
là. Tu sais, oui, il est parti
et on s'est reparlés
officiellement huit ans plus tard.
Comment tu as vécu ces
huit années-là? Ça a été dur parce que
c'est toutes ces années-là et c'est tous ces éléments-là
qui font que tu te questionnes et que tu avances
aussi comme humain, tu sais. Mais tu sais,
moi, ça m'a donné le temps de digérer
et de comprendre qui j'étais et d'officialiser
tout ça. Ma mère, ma soeur, ma grand-mère
qui était la mère de mon père,
tout le monde, la famille de mon père,
les amis de mon père, tout le monde rencontrait mon chum,
ça allait bien, mais lui a eu besoin de plus
de temps pour accepter ça.
À un moment donné, il y a eu une espèce d'ultimatum
de ma soeur, de ma mère envers mon père,
de dire « là, à un moment donné, déniaise,
il faut qu'il se passe quelque chose. Puis c'était bien correct.
Aujourd'hui, c'est extraordinaire.
Pendant le temps des fêtes,
mon père, le 1er janvier,
débarquait à notre chalet, que ça chaine ça
pour venir bûcher.
On a passé le 1er de l'an à bûcher
les trois, quatre gars, avec mon gars
aussi, à bûcher toute la journée.
Puis mon père, juste heureux d'être avec nous.
On a passé cette journée-là gars aussi, tu sais, à bûcher toute la journée. Puis mon père, juste heureux d'être avec nous, puis que, tu sais,
quand, tu sais, on a passé cette journée-là qui était merveilleuse, on a eu du
beau temps ensemble, des bons moments,
on a pu jaser, puis tu sais, je me disais
« Aïe, aïe, tu sais, il y a
20 ans, ça aurait jamais
été une option, puis aujourd'hui, on est rendus
là. » Fait que, tu sais, t'as envie de... — Donc, il a cheminé, ton père.
— Oui, il a cheminé, puis t'as envie, il faut laisser le temps
aux gens aussi de cheminer.
Ce n'est pas tout le monde qui a le même rythme que nous.
Toi aussi, ça t'a pris un temps pour cheminer?
Assurément, assurément.
Peut-être que j'aurais pu cheminer en deux ans au lieu de huit.
Oui, mais là, en même temps, ton père, ça a été long.
Mais quand tu le racontes, peut-être que ça donne l'espoir à d'autres
de dire, toi, ça a été long,
mais regarde la qualité de temps que tu passes avec,
à quel point c'est du temps de qualité que tu es avec lui.
Oui, puis je trouve ça beau aujourd'hui
qu'on est vraiment une famille,
que mon père, même si...
Pour lui, c'est un concept de famille aussi très différent,
d'un, deux gars qui ont un fils en famille. C'est beaucoup d'est un concept de famille aussi très différent. De deux gars qui ont un fils en famille d'accueil.
C'est beaucoup d'éléments pour une famille aussi
qui fait qu'on est différent.
Mais il y a une espèce de fierté de ça.
Pour lui, c'est son deuxième petit-fils.
C'est tout à fait naturel.
C'est un grand-papa merveilleux.
Quelle trace qui te reste aujourd'hui de l'intimidation?
Zéro de tolérance face à ça.
Moi, mettons, je peux marcher sur la rue
et que j'entends un jeune dire à l'autre jeune,
« Espèce de tapette, je vais arrêter
et je vais parler au petit gars. »
C'est comme, je n'ai pas de tolérance par rapport à ça.
Jamais, jamais, jamais, jamais, jamais.
Je comprends, mais je que t'as eu ça difficile
de savoir que t'étais attendu
as-tu l'impression que l'école
aurait pu en faire plus
bien oui assurément
de l'homophobie j'en ai eu beaucoup
même comme adulte
dans mon parcours
il y en a eu aussi
il y a eu plein de moments
je me souviens quand j'ai commencé
à TVA, j'avais une demande
du Fugue, qui est comme le magazine
gay dans le village gay à Montréal.
Il voulait faire le cover
ou je ne sais pas trop sur moi.
J'avais parlé de ça avec les gens en communication
et ils m'avaient dit,
« Non, tu ne vas pas t'afficher gay. »
Je me suis dit, « Ah oui? »
« Je ne peux pas. » « Ce n, là. » Puis, je suis comme « Ah oui? » « Ok, je ne peux pas. »
« Ce n'est pas bon pour ta carrière. »
« Mais ça ne fait pas 50 ans, là. »
Mais il m'avait dit ça.
Puis, à l'époque, c'est Julie Snyder qui m'avait dit.
Je suis revenu au bureau et j'avais raconté ça.
Elle m'a dit « Voyons, Jean-Philippe, tu ne vas pas te cacher. »
« Tu ne vas pas rentrer dans un garde-robe. »
« Fais-les, là. Dis-les quitter, là. »
Il n'y a pas de problème avec ça.
C'est comme cet élan-là avait fait
en sorte qu'après ça, moi, j'ai jamais
eu vraiment de coming out parce que
je me suis mis à en parler.
J'avais des entrevues, je disais que j'avais un chum.
Tu n'as jamais fait de, entre guillemets,
je suis gay? Non.
Tu as toujours parlé, puis mon chum, c'est tout.
Mais je pense que ça,
ça devient un exemple pour plusieurs aussi qui ont des doutes. Regarde, je viens de le dire, puis on chum, c'est tout. Mais je pense que ça, ça devient un exemple pour plusieurs
aussi, qui ont des doutes.
Regarde, il vient de le dire, puis on l'a pas
souligné en jaune.
Aujourd'hui, je suis contente qu'on en parle, parce qu'on parle d'intimidation,
puis ça existe encore aujourd'hui.
Puis en plus, aujourd'hui, ça existe
aussi quand t'arrives à la maison avec les réseaux sociaux.
Ça fait que ça s'arrête jamais.
Oui, puis c'est important, je trouve aussi, de montrer
des modèles, puis les'est important, je trouve aussi, de montrer des modèles.
Les petits commentaires que je vais recevoir,
j'en reçois beaucoup moins par rapport à l'homosexualité
aujourd'hui parce que c'est tellement assumé dans mon cas.
On dirait que c'est moins ça qui retient l'attention.
Mais c'est beaucoup ça,
un modèle aussi.
C'est tout le temps la même affaire.
On a tout le temps l'espèce de côté de la fofolle
puis exubérant.
Mais on peut être gay aussi, avoir une petite vie
de famille, deux parents, un enfant,
un char, un chalet, là, tu sais, comme, ça existe
ce modèle-là aussi. Tu es ce modèle-là.
Bien, il y en a plein d'autres, mais...
Oui, mais ça existe aussi. Je fais partie de ça, oui,
exact. Attends,
qu'est-ce que...
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui t'a manqué?
Vite de même, je dirais des marques d'affection de mon père.
Je pense que ça, c'est comme des « je t'aime ». J'ai un souvenir bien clair, moi, que j'ai entendu mon père dire à mon fiel,
qui est le fils à ma soeur,
« Je t'aime. »
J'étais comme, voyons,
il vient-tu dire « je t'aime »?
C'est ça qu'il dit,
parce que j'avais jamais entendu
ces mots-là de la bouche de mon père.
Puis ça, ça a été marquant pour moi
de faire,
j'avais jamais réalisé ça vraiment,
qu'on n'avait pas ça. Puis je sentais que mon père
nous aimait. C'est pas ça.
Mais ces marques-là,
je trouve ça beau, moi,
un père qui prend son gars dans ses
bras, je trouve ça beau.
Des marques d'affection physique.
Oui, la poignée de main,
c'est le fun, mais la collade
du père avec ses enfants,
puis des mots aussi,
puis de fierté, tu sais, nommer les choses,
tu sais, puis...
Aujourd'hui, mon père, c'est devenu
tout ça, tu sais, bon, peut-être pas
la collade, mais tu sais,
les mots, la fierté, il nomme les choses,
il va dire bravo, il va, tu sais...
C'est comme si, tu sais, moi, dans ma famille,
c'est comme si le texto
a comme créé
un nouveau canal de transmission
affectif. Donc, c'est plus facile
à écrire. Bien oui, qu'à dire.
Maintenant, je trouve qu'il va plus nommer
les choses, mais ça a commencé
par les textos.
Ça, de lire ces mots-là, tu fais comme « wow ».
C'est là, tu peux le regarder
pour être sûr que tu t'es pas trompé
et que c'est encore là. Est-ce que toi, tu lui dis « je t'aime »?
Je ne sais pas si...
Je ne sais pas si je dis « je t'aime » à mon père.
C'est une méchante question.
Je vais le remercier, je vais lui dire qu'il est important,
puis il est extrêmement important dans ma vie,
mais je ne sais pas.
Je ne sais pas si c'est une bonne question.
Est-ce que c'est peut-être un je t'aime plus difficile à dire?
Ça ne veut pas dire qu'il n'est pas ressenti.
Oui, mais c'est dur de dire.
Mon père, c'est vraiment le modèle d'homme,
baby boomer.
C'est dur, on dirait, d'utiliser ces mots-là.
Est-ce qu'un jour, tu vas l'essayer?
Il faudrait, assurément.
Sûrement que ça change quelque chose.
Bien oui, puis tu sais,
il faut les briser, ces espèces de tabous-là
puis cette gêne-là.
C'est comme des choses
qu'on cultive dans la vie qui ne donnent absolument rien.
Oui, bien oui.
Puis tu sais, j'ai comme l'impression
qu'une fois que le chemin est fait,
après, c'est comme s'impression qu'une fois que le chemin est fait, après, c'est
comme s'il y a un chemin.
Mais le premier
est dur. Il faut arriver dans le bon sentier
au bon moment.
Alors, je te souhaite...
Est-ce que tu es prête? Je vais en aller.
Tu lis toutes les questions rouges.
Là, tu es en page 2. Deux questions rouges.
Il s'appelle comment, ton père?
Il s'appelle André.
Mais, tu sais, huit ans à avoir comme une relation plus tendue,
puis que ça soit aussi beau maintenant.
Non, mais aujourd'hui, c'est la relation rêvée avec un père.
Il y a quelque chose là-dedans à retenir.
Oui.
Parce que tu n'as pas été, tu lui as pas reproché parce que
t'aurais pu te fermer.
Puis être en crise. Oui, comme plusieurs
font, tout dépendant du tempérament,
mais t'es resté ouvert
à cette relation-là.
Puis moi, je me disais, c'est pas vrai
que là, ce que je lui reproche,
c'est de nuire à la famille.
Mais moi, c'est pas vrai que par ma réaction,
je vais aussi nuire à la famille. Parce que'est pas vrai que par ma réaction, je vais aussi nuire à la famille.
Parce que ce noyau-là
est tellement présent, essentiel
et important dans ma vie
que je ne vais pas défaire ça moi aussi
en disant que je ne viens plus vous voir,
je ne viens plus à Noël, je ne viens plus aux fêtes.
Je ne pouvais pas faire ça.
Tu as laissé de place.
Tu as une grande responsabilité dans cette relation-là.
Exact.
Question rouge, tu en choisis une.
Est-ce que tu t'es déjà rendu au bout
de tes limites physiques ou psychologiques?
En quoi les problèmes de santé mentale
de ta mère ont eu un impact sur ta vie?
Je pense que la deuxième,
j'ai peut-être déjà répondu un peu quelque part.
Allons-y avec la première.
Est-ce que tu es déjà rendu au bout
de tes limites physiques ou psychologiques?
Moi,
la lumière rouge, je n'ai jamais loin
parce que je sais où je ne veux pas me rendre
parce que j'ai des exemples, parce que j'en ai vu
avec ma maman, avec d'autres personnes autour de moi,
des exemples de gens qui ont dépassé
leurs limites. Moi, je la connais
quand même, ma limite.
Mais tu vois, avant les fêtes
cette année, c'était le temps que
je partais en vacances.
Parce que
je suis capable d'en prendre, mais
des fois, c'est comme trop. Cet automne,
j'ai acheté une nouvelle
maison. On a rénové
une maison pendant que je tournais La vraie nature,
que je tournais Gaétan Giroir, le documentaire,
que je produisais des shows,
que je participais à gérer
des ferlantes avec mon associé.
C'est comme...
C'était beaucoup. Puis là, j'ai fait
OK, qu'est-ce que ça donne
tout ça ultimement?
Oui, j'accomplis beaucoup de choses,
mais au final, j'ai-tu du fun
dans tout ça aussi?
Là, je suis plus dans une espèce de quête
de trouver mon fun.
Il est où mon fun dans chacun des projets?
J'ai fait beaucoup de choses
dans ma vie sans avoir de plaisir.
En fait, j'ai fait beaucoup de choses
dans ma vie professionnelle sans avoir de plaisir.
Parce que tu étais en action.
Tu le faisais.
Je le faisais, mais sans maîtriser
ce que je faisais parce que ma carrière
allait trop vite, puis les échelons allaient
trop rapidement, puis je me sentais jamais bon,
je me sentais jamais à ma place, je me sentais jamais
assez performant.
Puis c'est ça. Fait que tu sais,
j'avais pas tant de plaisir. Puis là, aujourd'hui,
c'est des fois, quand t'en fais trop,
que t'as plus de plaisir non plus. Ou tu sais,
la vraie nature, tu vois, cette année, c'est comme la première fois
où je me prépare moins. Puis c nature, cette année, c'est comme la première fois que je me prépare moins.
C'est pas moins,
je suis pas arrivé là en n'ayant pas regardé de questions,
mais j'ai lu
un petit peu moins.
Au lieu de mettre, je sais pas,
20 heures de préparation par show,
j'en mettais peut-être 15,
mettons. Mais ça a fait
en sorte que j'arrivais au tournage
plus en forme
plus allumé, moins fatigué
plus libre dans ma tête
aussi pour rebondir
je lavais le bagage
nécessaire pour faire l'émission
j'étais pas obligé de savoir la couleur des bobettes
de sa mère le jour de son 18e anniversaire
parce que la personne elle le sait
il l'a invité, il le sait
et t'as le droit de dire
excuse-moi, de quoi tu parles?
Explique-moi. »
Ça fait que c'est ça.
Ça aussi vient avec le temps.
C'est quoi tes lumières rouges
quand tu te dis,
« OK, là... »
Ma patience.
Ça, c'est...
Quand la patience est limitée,
bien, ça, c'est le signe
qu'il faut que...
Après ça aussi,
quand je me mets à voir
tout noir,
tu sais, comme... Tu sais, pas de là à me dire que moi, je vais pas bien,
mais que je trouve que la vie est lourde,
je trouve qu'il y a rien de beau dans la vie.
Puis que je me questionne sur tout,
puis sur tout autour de moi,
puis que j'ai le goût de faire table rase autour de moi.
Ça, c'est le signe que là, va te reposer un peu.
Est-ce que la santé mentale,
ça peut être aussi héréditaire?
Est-ce que c'est quelque chose qui t'habite?
Est-ce que tu as cette crainte-là?
Bien, je ne peux pas dire
que ça ne m'habite pas
parce que
ça peut m'habiter, mais ne pas avoir
explosé encore en moi
et que je n'y ai pas touché.
Mais je veux dire, ta vie dans le sens,
est-ce que tu as une crainte?
Je n'ai pas tant de crainte parce que
je me trouve quand même
quelqu'un de « grounded » puis je me connais.
Je n'ai pas cette crainte-là.
Tu as beaucoup de stabilité dans ta vie aussi.
Oui, vraiment, vraiment.
C'est sûrement que ça doit aider.
Quand tu disais « j'en prends beaucoup »,
mais il y a quelque chose qui reste là.
Oui, assurément.
Puis tu sais, en même temps, ma stabilité aussi professionnelle,
je fais plein de projets, mais tu sais,
je suis avec la même équipe.
Tu sais, je me suis ancré chez Desferlantes,
justement, en devenant actionnaire,
parce que moi, j'ai besoin d'être enraciné.
Tu sais, j'ai besoin d'avoir une maison que j'aime.
J'ai besoin où je vais vivre longtemps.
Tu sais, moi, je ne peux pas déménager dans la vie.
J'ai besoin de m'installer
professionnellement,
physiquement avec la maison, mais aussi
dans mon cœur avec mon chum.
Tout ça, ces ancrages-là,
c'est ça qui garde ma stabilité.
Moi, je pense que si la vie avait fait en sorte que j'avais été
obligé de déménager, de recommencer,
c'est sûr que j'aurais
tilté à un moment.
Quel type d'amoureux es-tu?
Ouf, ouf, ouf, ouf, ouf, ouf, ouf, ouf, ouf.
J'aime beaucoup ça.
C'est la première fois que tu te réponds.
Oui, c'est la première fois que tu demandes
le riz noir.
Ouf, ouf, ouf, ouf, je n'ai jamais eu ça encore.
Je ne pense pas que je suis le meilleur amoureux,
honnêtement.
Je pense que... Je ne pense pas que je suis le meilleur amoureux, honnêtement. Je ne pense pas que je suis le gars le plus... Moi, je veux m'assurer que mon chum soit confortable, qu'on soit bien, mais je ne suis pas sûr que je suis le gars qui sait le plus comment offrir de l'amour. C'est ça, je ne sais pas.
Moi, ça va être plus de...
J'ai comme l'instinct un peu de m'assurer que tout le monde est bien,
que tout le monde est correct, puis que c'est ça.
Mais je ne suis pas sûr que...
Je suis le gars qui va plus parler de mes sentiments.
Alors que tu le demandes à tout le monde.
Exact.
Cordonnier mal chaussé.
Et à quel besoin profond il répond, Martin?
Bien, tu sais, ce besoin de stabilité,
de me sentir aimé aussi.
Lui, tu le démontres plus?
Plus, oui, exact, exact.
Puis,
tu sais, c'est sûr qu'on
est tellement
différents l'un de l'autre, tu sais, que c'est sûr qu'on est tellement différents l'un de l'autre
que c'est ça aussi qui a fait en sorte
qu'on s'est complétés aussi.
Mais il s'agit après ça de réussir à se retrouver aussi
après ça dans la vie.
Mais là, ça fait 20 ans?
Cet été, ça va faire 21 ans.
21 ans.
Le Jean-Philippe, il a 21 ans.
Puis le Jean-Philippe de maintenant,
dans cette relation-là, comment tu as évolué?
Bien, tu sais,
il y a 21 ans, j'étais le kid
qui courait en arrière de lui
et qui était impressionné.
Je ne suis pas en avant de lui,
mais je pense que
j'ai pédalé bien, bien vite dans les
dernières années.
Puis lui m'a laissé
aussi beaucoup,
parce qu'il y a plein d'années où je n'étais pas là.
C'est ça, je t'écoute, toute ta carrière,
il t'a laissé. Oui, puis il m'a laissé
châner. Puis moi, c'est souvent ça
aussi que je trouve dur, c'est que
tu vas quelque part,
tu parles, tu sais, mettons, je vais dans un party de sa famille, bien les gens vont me parler de ma carrière, puis je trouve dur, c'est que tu vas quelque part, tu parles.
Mettons, je vais dans un party de sa famille, les gens vont me parler de ma carrière.
Puis je suis comme, hé là, c'est comme on est dans sa famille, à lui.
Dans un party d'amis, les gens vont me parler.
Mais ça, je trouve que...
Puis Martin, c'est un gars qui n'a pas un énorme égo, puis qui est capable d'accepter ça.
Mais moi être à sa place, ça me tapera ses nerfs. qu'il n'a pas un énorme égo et qu'il est capable d'accepter ça.
Mais moi, être à sa place, ça me tapera ses nerfs.
Ça me tapera ses nerfs que les gens me parlent tout le temps
de mon chum, de sa carrière,
de ce qu'il fait, de ce que j'ai vu.
Alors, au lieu de dire à lui comment il va,
ça va-tu bien, qu'est-ce que tu fais,
t'en es où dans ta vie?
C'est sûr que moi, les gens,
ils savent ce que je fais. C'est public.
C'est plus facile d'invent ce que je fais. C'est public.
C'est plus facile d'initier une discussion avec mes projets.
Donc, lui, il accepte ça.
Oui, mais je trouve que c'est beaucoup
quand même à demander à quelqu'un dans la vie.
Il le fait.
Je vais faire un membre de sa famille.
C'est quoi ton plus grand moment professionnel?
C'est dur parce que... C'est drôle parce que c'est vraiment une anecdote.
Je pense que c'est la vraie nature.
Ce projet-là va avoir changé le cours de ma vie, assurément.
Mais la famille
à mon chum, une famille
extraordinaire, des gens d'une
sincérité, d'une gentillesse,
d'une générosité,
à Noël, au party de famille,
décide que, comme j'ai eu 40 ans cet
automne, décide de me faire ma vraie
nature pendant le party de Noël.
Puis j'en ris parce que
c'était tellement
une idée pour eux,
une immense
gentillesse qu'ils ont organisée.
Ma belle-sœur Joanne a posé
les questions, ils m'ont assis dans un fauteuil,
il y avait des cadeaux, ils avaient retrouvé des
objets de mon enfance et tout ça.
Mais moi, j'étais tellement mal
à l'aise de
mettre les regards de tout le monde pendant un party de famille, de ma belle famille sur moi.
Puis ça, je me retrouvais beaucoup dans mon père.
Dans la vie, c'était tout le temps comme quand j'étais jeune, fais pas ta vedette, puis prends pas trop de place.
Puis il faut pas que tu déranges.
Je trouvais ça beau parce qu'en même temps,
c'est comme la vraie nature, c'est ma vie.
Puis là, il y avait le goût de faire ma propre vraie nature.
Puis je venais d'avoir 40 ans,
mais c'était trop, trop, trop d'attention pour moi.
Dans le parc de famille, j'avais chaud.
Je n'étais pas capable de répondre.
Puis mon chum, après, il m'a juste dit dans l'oreille,
comment tu as trouvé ça?
Puis j'étais comme, c'était tellement gentil.
Mais pour moi, c'était de prendre
trop de place dans un événement
privé. Puis tu sais, c'est
relié à ce que je viens de dire, tu sais, de se dire
que ça me gêne
que ma... Puis tu sais, sûrement que
tu vis la même chose, tu sais, quand t'arrives quelque part
puis que, tu sais, t'es une personne parmi
tant d'autres, tu sais, on veut pas avoir le spotlight
sur nous autres. Tu sais, moi, dans un party d'amis, j'aime
ça écouter, puis pas être celui qui prend les... Mais il y a quelque chose d'autres, on ne veut pas avoir le spotlight sur nous autres. Moi, dans un party d'amis, j'aime ça écouter, puis pas être
celui qui prend les... Mais il y a quelque chose d'attractif
dans
le védétariat. Il y a quelque chose
d'attractif. On veut savoir, es-tu fine?
Es-tu fin? Tu sais, il y a...
Mon cercle d'amis n'est pas un cercle d'amis de vedettes.
À part Marie-Ève Janvier,
mettons, c'est comme ma seule amie.
Que tu connais depuis toujours.
C'est sûr que quand on a un un souper on va parler du milieu artistique
mais sinon la majorité de mes amis
ne sont pas dans ce milieu-là
c'est pas ça nos discussions
j'ai encore plus l'impression
de détonner des fois
par rapport à mon métier
tu l'as nommé quand même régulièrement
dans le podcast
prendre la lumière
j'ai de la misère quand même aveculièrement dans le podcast prendre la lumière. Oui. J'ai de la misère
quand même avec ça aussi.
Mais
c'est parce que tu la prends, elle te fait
bien la lumière.
Mais ça a été un énorme
apprentissage. Si tu regardes
moi, Accès illimité à l'époque,
la caméra, on ne voyait même pas
Anouk et moi. Parce que moi,
j'avais créé un concept où la caméra, on ne nous voyait même pas, Anouk et moi. Parce que moi, j'avais créé un concept
où la caméra était en arrière des animateurs
avec la réalisatrice Mireille.
Où la caméra était en arrière de nous autres.
On sentait qu'on était là,
mais la caméra était sur l'invité, toujours.
À un moment donné, je me souviens,
j'étais allé manger avec José Lito Michaud.
Il m'avait dit, Jean-Philippe,
si tu veux que le monde sache
que c'est toi qui pose des questions,
il faudrait qu'il te voie la face. »
C'est un méchant bon commentaire.
Mais c'est vrai. Je comprenais.
Moi, j'étais tellement mal d'exister,
de trop prendre de place par rapport à mon invité.
Mais à un moment donné, si tu veux évoluer,
il faut que le monde sache que c'est toi qui pose
des questions et que dans la rue, ils te reconnaissent.
Je suis comme, « Ah oui, c'est vrai. »
Tranquillement, la caméra a
s'est un peu déplacée on a ajouté des présentations
où on nous voyait pis tout ça
pis tu sais quand j'ai animé
mon premier galartiste là
ça c'était comme c'était rough pour moi
de me dire tu sais
c'était audacieux de la part de Téphéan
de dire on va demander à ce gars là
d'animer un galartiste de prendre la place
sur scène pis tout ça
pis tu sais c'était correct,
t'sais, mais je pense que
j'avais des croûtes à manger encore
pour faire ça, pis t'sais, à sortir
moi d'ici, t'sais, j'ai accepté de faire ça,
ce show-là, pour le danger,
t'sais, parce que c'était
à l'opposé de tout
ce que je m'étais toujours dit que je ferais dans ma carrière
d'animateur, là, t'sais, une télé-réalité
dans la jungle, ludique, t'sais, c'était très loin de ce que je faisaisétais toujours dit que je ferais dans ma carrière d'animateur. Une télé-réalité dans la jungle, ludique.
C'était très loin de ce que je faisais,
mais je me disais, là, t'es rendu à un moment...
Et toi, t'as poussé tes limites avec ça.
Oui, mais j'avais besoin de ça.
Puis là, je me suis dit, OK, là, je suis capable, moi aussi, d'être le clown.
J'ai ça dans ma vie personnelle,
mais devant les caméras, j'étais comme pas assez à l'aise pour le faire.
Puis tu sais, je pense même que ça a changé
ma façon d'animer la vraie nature aussi, parce que
je suis capable de prendre plus de place
puis de m'amuser plus, puis de...
Tu sais, puis je comprends qu'il faut le faire aussi
parce qu'on a un spectacle à donner si on veut que le monde
ait du fun, tu sais. — Oui, puis se sentir libre,
parce que là, dans ce cas-là, t'es tout le temps conscient.
— Oui, c'est ça, exact. — C'est-à-dire, est-ce que je suis en train de prendre
de place? Est-ce que j'ai pas...
Tu sais, la laïcité, est-ce que je l'ai-tu assez...
Est-ce que j'ai répondu assez longtemps?
C'est ça, exact.
Donc là, tu es plus libre, tu t'en vas vers quelque chose.
Tu sais, tantôt, tu parlais des limites extérieures,
mais tu es en train de défoncer des limites intérieures,
au-delà des frontières dans le monde,
mais tes frontières personnelles.
Mais moi, il y a un côté, tu sais,
c'est que c'est beaucoup par rapport à moi, parce que je me fous
un peu de ce que le monde pense de moi.
Je n'ai pas beaucoup...
Non, mais c'est toi par rapport à toi. Depuis tantôt, c'est ce que j'entends.
C'est moi le plus dur envers moi-même.
Qui t'a dit que tu prenais trop de place dans la vie?
Personne. C'est ça, là.
Mon père nous éduquait comme ça, mais c'était
une façon de dire « soyez respectueux,
soyez à l'écoute des gens ». Mais personne,
mettons, dans le milieu... Hé là, toi, Jean-Philippe milieu, si tu voulais faire de quoi et qu'on ne te voyait pas,
ça serait mieux. Personne.
Je l'ai raconté mille fois, mais une fois que ça m'avait troublé,
c'était qu'il y avait un Facebook
et c'était comme Guy Jodoin qui était
sous Crissallé. Puis là, c'était
« Qui voyez-vous comme animateur? »
Ton nom sortait.
Mais les gens écrivaient « Non, il est bien trop plate, ce gars-là. »
C'était ça, le commentaire en dessous.
Puis là, ça, j'avais fait
« Voyons donc.
Tu sais, si tu demandes à ma gang d'amis,
tu sais, Jean-Philippe,
il est-tu plate? » Je suis pas sûr qu'ils disent oui.
Je suis plutôt funny, puis j'ai du fun
avec le monde, puis je fais rire, puis tout ça.
Puis là, j'étais comme « Ça veut dire que ça, c'est l'image
que j'envoie? »
Ça fait que c'est
particulier quand même de dire « OK, les gens, eux autres, ce qu'ils ont perçu, c'est que je suis un gars plate. » Ça fait que c'en vois. C'est particulier quand même de dire, OK, les gens, eux autres,
ce qu'ils ont perçu, c'est que je suis un gars plat.
C'est là aussi que j'ai commencé
à dire, OK, montre d'autres facettes
de ta personnalité. Ça fait longtemps.
Patrice a animé, pendant je ne sais pas
combien d'années, Sucré-Salé de très bonne façon.
Ça doit faire, je ne sais pas, 10 ans
que j'ai vu ça.
Ça m'a pris 10 ans
à faire sortir. Mais ça là, pendant... Ça m'a pris 10 ans à faire sortir le...
Mais ça, tu sais, on en parle parce que là, bon,
on est dans le milieu artistique, puis c'est devant tout le monde.
Mais cette question-là, elle arrive à tout le monde
à un moment donné dans leur vie.
Quelle place je dois prendre?
Exact.
Est-ce que je prends ma place?
Ce n'est pas si facile de prendre sa place.
Mais c'est raison, c'est raison.
C'est intéressant ce que tu dis parce que c'est pas si facile de prendre sa place. Mais c'est raison, c'est raison. C'est intéressant ce que tu dis,
parce que c'est ça, de prendre ta place,
de pas prendre celle des autres,
de pas assez prendre sa place,
ça fait en sorte qu'on n'avance pas dans la vie non plus.
Il y a plein de gens pour des emplois,
dans des entreprises,
qu'ils osent pas lever la main
parce qu'ils aimeraient avoir le nouveau poste
qu'ils viennent d'ouvrir.
Il faut la prendre, notre place. Parce qu'on prend jamais la place de quelqu'un n'ose pas lever la main parce qu'il aimerait avoir le nouveau poste qu'il vient d'ouvrir. Il faut la prendre, notre place.
Parce qu'on ne prend jamais la place de quelqu'un d'autre.
On prend sa place.
On n'est pas en train d'enlever de quoi à l'autre.
On prend la place qu'on a envie de prendre.
Puis il y a une liberté
qui vient avec prendre sa place.
Parce qu'on n'est pas sur les freins.
Parce que je suis sûre
qu'à plusieurs moments, tuen aurais pris peut-être plus
mais le fait que t'es trop conscient
de ce qui est en train de se passer
c'est drôle parce qu'avec
le documentaire sur Gaétan Giroir que j'ai fait
les gens m'ont beaucoup parlé
de l'animation
dans ce documentaire-là qui trouvait
que c'était sobre, que c'était bien
j'étais comme
à la limite
oui je suis pas...
Oui, je suis présent dans le documentaire,
mais je suis pas extrêmement présent
dans ce documentaire-là, parce qu'on fait beaucoup d'entrevues
avec une caméra où on filme l'invité,
puis que, tu sais, moi, je suis plus isolé.
Mais les gens...
J'ai compris que, tu sais,
finalement, les gens aiment ça aussi, les animateurs,
qu'ils prennent pas trop de place, tu sais, parce que...
Tu sais, puis que je peux ne prennent pas trop de place.
Je peux accepter ça aujourd'hui.
Je l'ai pris, ma place.
J'ai montré d'autres facettes.
Mais je peux revenir aussi aujourd'hui dans ma zone de confort,
la personne qui ne prend pas trop de place,
qui est à l'écoute, comme ce que toi, tu fais.
De ne pas être debout sur la table
en train de danser
et de faire une roue latérale en arrière de ton invité.
Parce que moi, ça serait me dénaturer
de faire ça. Exact, mais sauf que moi, j'ai cherché
à faire ça dans la vie. À un moment donné,
je me disais, tu sais, dans
cette zone-là de toi, t'es plate, t'es trop
plate, mais je me disais, comment je vais faire
moi pour être Éric Salvaille,
qui à l'époque était présent,
Véronique Cloutier, tu sais, ces animateurs-là
de divertissement qui sont...
Tu sais, Véronique, l'émission, on parle,
c'est une tonne de briques,
c'est incroyable. Mais moi, je me disais
comment je vais faire pour faire ça?
Marie-Pier Morin, à l'époque, quand on faisait
des galas, Marie-Pier, elle chaînait,
elle arrivait avec sa robe,
c'était quelque chose. Puis moi, je me disais...
Toi, t'arrivais pas avec ta robe?
J'aurais aimé ça, mais non, c'est ça.
T'as pas vu en robe?
C'est quoi ta place? Puis à un moment non, c'est ça. T'as pas vu en robe! C'est ça, mais tu sais, de dire c'est quoi ta place,
puis tu sais, puis à un moment donné,
c'est comme si je reviens finalement là où j'étais au départ,
mais là, comme je l'ai pris ma place,
comme je me suis montré la face,
je peux revenir dans ma zone de confort.
Mais je vais te relancer, moi, sur Gaëtan Giroir,
parce que, comme je te disais dès le début,
je voulais te féliciter pour ça,
mais moi, je trouvais que tu prenais beaucoup de place dans le début, je voulais te féliciter pour ça. Mais moi, je trouvais
que tu prenais beaucoup de place dans le centre.
Très positivement, parce qu'on sentait
que tu soutenais tout le monde,
même si on ne te voyait pas.
On sentait que tu les soutenais.
Et c'est ça aussi,
prendre sa place.
C'est de soutenir l'autre, mais on n'a pas besoin
de faire des stépètes.
C'est de sentir qu'on est là.
Et ça, ça peut se faire dans une grande discrétion,
mais ce n'est pas tout le monde qui est capable d'apporter ce support-là
et qu'on sente autant ta présence sans te voir.
Et ça, ça démontre ton expérience aussi.
C'est qu'à un moment donné, on est capable de s'épurer.
Non, mais puis d'être à l'écoute aussi,
d'être à l'écoute de l'émotion de l'autre.
C'est comme la parole, être à l'écoute.
Exact.
Tu sais, des fois, tu écoutes quelqu'un,
puis tu sens quelqu'un qui veut parler,
c'est énervant, tu vas dire, OK, arrête, écoute.
Écoute, oui.
Puis il va te sentir plus présent dans ton écoute
qu'en disant, en meublant l'espace.
Exact.
Fait que dans le fond,
peut-être que tu n'es pas en train d'entendre,
d'être influencé par les autres,
mais tu comparais quand même
à vouloir être quelque chose
que tu n'es peut-être pas nécessairement.
Mais moi, je pensais que pour faire ma place,
c'est ça qu'il fallait que je sois.
Puis je me disais,
mais je ne serais jamais capable de faire ma place
parce que je ne serais jamais capable d' ma place parce que je ne serais jamais capable
d'être comme ces animateurs-là
qui donnent un show.
Je me disais, moi, jamais
dans ma vie, je ne vais pas monter sur la table pour faire
une petite épette.
Je pense que ça a peut-être
été plus long que d'autres à faire
ma place, mais je pense
que toutes mes pierres ont été mises à la bonne
place. Tu as 40 ans. Oui, je comprends, mais il pense que toutes mes pierres ont été mises à la bonne place. Tu as 40 ans.
Oui, je comprends, mais il y a des animateurs
que du jour au lendemain,
ils arrivent et qu'ils ont
les grosses affaires.
Parce que tu te compares quand même.
Tu remarques ça.
Non, mais en fait, c'était surtout au début.
C'est ça là que tu as calmé ça.
Après ça, il y a bien du monde
qui va me dire, voyons,
il y a toujours eu des shows de dimanche soir à TVA. »
J'ai toujours été chanceux.
Mais c'est sûr qu'à un moment donné, je me disais,
« Pourquoi moi, il ne m'appelle pas pour des galas?
Pourquoi il ne m'appelle pas pour ça? »
C'est comme si tu ne dégageais peut-être pas ça.
Non, mais exact, c'est ça.
Mais à un moment donné, il a fallu que moi...
Puis le gala, ce n'est pas toi qui as dit, « Je veux l'animer. »
On te l'a demandé.
En fait, on m'a demandé d'être producteur
du gala, puis j'ai dit « Non,
je ne quitterai pas mes projets
à moi pour être producteur du gala artiste. »
Puis on m'a rappelé en disant
« Tu veux-tu être producteur
si tu l'animes? »
Puis là, je dis « OK. »
Puis c'est là que je l'ai fait.
Mais jamais, moi, dans ma vie,
c'est ça que j'aurais le goût des fois
d'aller dans les écoles de communication.
Je vais à l'UQAM bientôt, puis j'ai le goût de leur dire,
attendez-vous pas que la vie dans le show business,
c'est d'être toujours appelé,
puis que les gens vous sollicitent.
Oui, il y en a dans ce métier-là,
que le téléphone sonne tout le temps,
puis qu'ils se font proposer mille affaires.
Moi, ça n'a jamais été ça.
Jamais, là.
Tu t'as proposé, tu as travaillé,
tu as développé.
C'est ça. Puis, tu sais, ça a été
vraiment à sueur de mon front
que j'ai fait ma place en livrant des shows
qui marchaient, qui étaient sur la coche,
c'était irréprochable.
C'est comme ça que j'ai fait ma place
tranquillement, quand même.
Mais je n'ai jamais été la saveur... En tout cas, moi, c'ement quand même. Mais je n'ai jamais été la saveur.
Moi, c'est ma perception, mais je n'ai jamais été la saveur du moi.
Oui, c'est ta perception.
Parce que tu es présente et là,
on sait que quand c'est signé Jean-Philippe Dion,
ça va être un système de qualité.
Ça va être iso.
J'espère.
Ça va être iso, mais je veux dire, c'est pas tout le monde
qui a ça, là. Non, non, exact.
Mais tu sais, j'aurais aimé ça, faire plus de pubs.
Mais tu vas peut-être en faire. Je sais pas, mais
c'est même pas grave. Tu vas peut-être te mettre à faire des stepettes
à un moment donné, on sait pas.
Non, mais tu sais, j'ai le goût de faire du...
Mais j'aime ça que tu dises ça, parce que dans le fond,
c'est ça tes frontières. Non, mais oui,
bien, assurément, assurément.
Mais tu sais, là, je suis rendu, tu vois,
les choses se sont calmées.
Puis là, on dirait que j'ai le goût d'être sur une scène
avec de la musique. Puis j'ai le goût
de variété. J'ai le goût de...
On dirait que j'adore faire
des entrevues, je veux continuer à en faire.
Mais j'ai le goût, moi, de me mettre en danger
en allant sur une scène,
avoir des projecteurs.
Tu as-tu proposé quelque chose comme ça?
Pas encore, mais mes idées sont là-dedans en ce moment.
Bien ça, je trouve ça intéressant.
Tu te mets un peu en danger en faisant ça.
Oui, bien il faut.
Un danger quand même pas si grand,
parce que t'as le talent,
mais c'est pas une zone de confort
dans laquelle t'es habitué de travailler.
Non, exactement, c'est ça.
C'est pas comme mettre mon coton ouaté du dimanche.
Est-ce que t'es prêt à passer au niveau mauve?
Oui. Alors, tu m'en donnes une.
Là, il y en a moins. On commence à avoir moins de quatre.
On a dit que c'était hypothétique.
Décris-moi ton dernier repas.
Le dernier repas
que j'aimerais prendre?
Le dernier repas, avec qui, comment ça se passe,
qu'est-ce que tu leur dis.
Après ça, ta vie est terminée.
Parfait.
On dirait que c'est drôle,
parce que l'image est comme claire pour moi.
Bien oui, tu as de l'air.
Tu es comme, bien oui, je m'attendais à ça.
Moi, je voudrais une longue table, comme ça,
à Paris, dehors.
Parce que moi, je suis du type terrasse dehors.
L'été, ne parle-moi pas d'aller m'asseoir
dans une banquette à l'intérieur.
J'ai besoin d'être dehors.
Ça serait l'été, une longue tablemoi pas d'aller m'asseoir dans une banquette à l'intérieur. J'ai besoin d'être dehors. Ça serait l'été, une longue table.
Tu sais, des petits...
Des petits verres à vin,
mais tu sais, comme des petits verres d'eau.
Tu sais, comme en Italie, souvent, ils vont te servir le vin.
Oui, c'est ça, qu'il n'y a pas de pied.
C'est ça, c'est comme bien simple.
Oui, un verre à jus, mais eux autres, ils mettent du vin dedans.
On a du bon petit vin rouge, de la pizza,
pour tout le monde qui n'en manque pas.
Des bonnes pizzas, puis juste comme une grande
tablée de gens qui parlent, puis qui s'amusent,
puis qui rient, avec ma famille
puis mes amis proches.
– Tu leur dis quoi?
– Bien, il faudrait que je leur dise que je les aime.
– Oui, là, il faudrait.
Ça serait ta dernière chance.
Disons que tu le dis, Paula, et c'est fini.
– Exact, exact.
– Ça, déjà, c'est quelque chose auquel tu penses, donc il faudrait que tu leur dises ça. Est-ce que tu le dis, Paula, c'est fini. Exact, exact. Ça, déjà, c'est quelque chose
auquel tu penses,
donc c'est vrai que tu leur dis.
Est-ce que tu le dirais individuellement?
Non, je pense que je le dirais à la gang.
Oui, oui, exact.
Puis je pense que...
Puis en fait, ça aussi,
c'est ma grande réflexion.
Je trouve qu'il y a beaucoup de moments
dans ma vie de tablés où finalement,
on parle de rien.
On dirait que, peut-être parce que
dans nos vies professionnelles, les sujets
sont lourds quand même,
puis on pose des questions, puis on creuse,
mais ça, c'est comme un constat, je trouve,
de mes derniers mois, de dire, mon Dieu,
qu'on en dit des mots pour rien dans la vie.
Tu sais, je peux
être deux heures au resto avec du monde
que finalement, on a parlé de sujets insignifiants.
« Il y a neigé. »
« Ah oui, la ville de Montréal, il y a des cons. »
« Ah oui, as-tu vu tel spectacle? »
« Ah oui, c'était bon, c'était bon. »
« Sors de là et tu n'as rien retenu. »
Non, c'est vide tout ça.
On dirait que moi, c'est ça, j'ai le goût de vérité dans ma vie.
J'ai le goût de dire les choses
puis j'ai le goût que les gens se confient
puis se racontent.
Peut-être parce que je me dis qu'il faut que moi aussi
je me raconte plus
personnellement au monde autour de moi.
Mais
c'est ça, oui.
Est-ce que tu as envie de te confier plus?
Je pense que oui. Tu as un besoin?
Oui, oui. En fait,
je n'ai pas un besoin,
mais je sais qu'il faudrait
que je parle plus de mes émotions
aux gens autour de moi.
Parce que je ne suis pas quelqu'un
qui va parler de mes émotions,
de comment je me sens.
C'est très rare que je veuille dire ça.
Mais là, tu gardes tout ça dedans.
Oui.
Tu ne te consultes pas non plus?
Non.
Tu n'en parles pas à ton chum?
Non, ça va très bien.
Ça ne va pas bien? On va recommencer. Ouvre ton jeu. Tu disais que tu n'avais pas non plus tu n'en parles pas à ton chum non ça va très bien tu ne vas pas bien
on va recommencer
le ouvre-tongue
tu disais que tu n'avais pas de problème
non c'est ça
non mais en fait
c'est que je digère moi-même
tu es autonome
toi tu digères tes émotions
non mais c'est long
mais ces émotions-là
je suis capable
je pense que j'ai les mécanismes
ce que ça prend pour digérer
puis comprendre
puis tout ça ça va être long ça va peut-être être pénible pour les gens autour de moi ça me dit que j'ai les mécanismes, ce que ça prend pour digérer et comprendre.
Ça va être long.
Ça va peut-être être pénible pour les gens autour de moi.
Ça me dit que j'aimerais ça questionner Martin dans ta gestion des émotions.
Je vais me refermer beaucoup.
En fait, je vais être dans le silence beaucoup.
Moi, une période de stress, ce n'est pas une période où je vais parler fort et crier.
Je ne vais pas parler.
C'est, mettons, trois minutes avant de rentrer en ondes live, mettons, dans un gala. Je ne vais pas parler ». C'est, mettons, trois minutes avant de rentrer en onde live, mettons, dans un gala où
« je vais pas parler ».
Je vais me refermer sur moi
parce que c'est comme ma façon de me concentrer,
c'est la façon de comprendre mon émotion.
Fait que je suis comme ça dans une période aussi
où je me sens moins bien à l'intérieur de moi, je vais moins
parler. – Est-ce que tu connais les émotions?
– Euh...
Oui. – C'est quoi les émotions? Oui.
C'est quoi les émotions? La joie, la...
Oui, c'est ça. En maternelle,
on avait des pictographes, là, c'est ça.
Je te disais que j'ai pas beaucoup de connaissances
générales, mais quand même.
Mais est-ce que t'es d'accord pour dire
que pour les hommes, c'est quand même plus
difficile de nommer les émotions?
De les faire, de les nommer,
je veux dire, extérieurement.
Oui. Mais en fait, je réalise aussi qu'avec les années,
tu sais, il y a...
C'est comme si de se raconter à des gens...
Tu sais, moi, j'haïs le mémérage dans la vie.
Puis il y a peu de gens en qui j'ai totalement confiance qui vont garder
l'information pour eux.
Tu sais, je trouve qu'il y a beaucoup de gens
qui m'aiment. Ton cercle n'est pas grand.
Non, puis tu sais, quand tu deviens aussi
à un moment donné une personnalité publique,
tu n'as pas envie que toute ta vie, tout le monde
dans le milieu, tu sais, en télé,
tu sais tout le temps,
tout de suite, de tout le monde, tu sais.
Ça fait que ce mémérage-là, ça me tape ses nerfs.
Ça fait que c'est aussi pour ça que, d'un,
j'ai moins de mon cercle d'amis dans ce milieu-là,
mais je trouve ça dur aussi
de trouver les bonnes personnes
à qui me raconter.
Oui, parce que pour avoir des discussions, comme tu disais, profondes,
il faut se mouiller.
Puis il faut avoir confiance.
Eh oui, mais moi, je suis comme toi.
Moi, je fais la confiance, mais tu sais, moi,
j'ai toujours, tu sais, quand j'avais des mais tu sais, moi, j'ai toujours, tu sais,
quand j'avais des équipes, tu sais, j'ai une équipe
aussi, moi, je leur dis toujours, il faut
que je vous fasse confiance parce qu'en réunion,
je raconte tout. Après ça, qu'est-ce
qu'on garde, qu'est-ce qu'on... Tu sais, des fois, quand on
choisit un sujet, il y a une raison
derrière qu'on n'a peut-être pas envie de dire
publiquement, mais on a envie de faire
confiance aux gens. Puis je leur dis, la journée
que j'ai plus votre confiance, vous allez voir changer
et ce n'est pas de la meilleure version de moi-même.
Non, c'est ça. Quand ma confiance
s'est ébranlée. Mais c'est vrai
qu'une petite affaire peut devenir
une grosse affaire. Exact. Mais quand
on est en zone de confort, je pense que
quand on est en zone de confort, on n'a pas cette espèce
de feeling que
ces discussions-là ont mené
nulle part. Non, exact. C'est quand on se protège.
Parce que nous aussi,
on est dans la superficialité quand on se protège.
Oui, c'est vraiment ça. Je fais
ce que je reproche.
Non, mais c'est comme des
moments charnières dans la vie, je trouve,
qu'on a à dire, bien ça, je vais changer ça
parce que ça ne me rejoint plus.
Puis mon temps est trop précieux.
Maintenant, tu as un enfant aussi.
Pendant que je suis là, je ne suis pas en train
d'être avec mon enfant, avec mon chum,
où on est en train de faire de quoi de vrai.
Puis même lui, cet enfant-là, j'ai le goût
qu'il parle de ses émotions autour de la table.
Il faut que tu en parles.
C'est ça, exact.
Puis ça aussi, tu le vois, c'est un processus
aussi dans l'adolescence
d'être à l'écoute
des émotions des autres. C'est un apprentissage
aussi dans la vie,
que tout ne soit pas centré sur tes émotions
à toi. Je suis aussi dans cet
accompagnement-là. Mais ce n'est pas facile.
Je te dis ça, mais je sais que ce n'est pas
facile. Moi aussi, nommer les émotions,
c'est-tu le bon moment? Je vais-tu les emmerder?
Je vais-tu scraper le moment en train
de nommer.
Il y a beaucoup de choses, mais il reste qu'on est tous gagnants quand même à avoir des gens de confiance.
Mais c'est souvent, moi, j'ai pas le goût de badrer le monde de mes problèmes.
Mais tu as peur de prendre la place.
Non, mais c'est ça.
Puis quand je t'écoute à la télé, tu prends toute ma télé, tu comprends.
Tu rentres dans les maisons, tu la prends, la place.
Mais moi, en tout cas, je te souhaite fortement
d'accepter de prendre une place sans poser de questions.
Oui, oui, tout à fait.
Mais ça, je pense que je suis dans la bonne voie pour ça.
Toi, je suis comme...
Tu n'as pas de thérapeute, là?
On va t'en trouver une.
Toi, tu consultes-tu?
Non, je ne consulte pas.
Je devrais peut-être.
Bien oui.
Mais je te dirais que pendant mes années de deux filles
le matin, puis Marie-Claude,
je pense que pendant ces années-là,
j'aurais peut-être consulté, parce qu'il s'est passé
plein d'affaires. Mais j'avais
l'impression de toujours être en consultation.
Puis je me suis dit, à un moment donné, j'avais demandé à une de nos
psychologues, j'aimerais ça faire une thérapie
avec toi. Elle a dit, bien non, on est trop amis, c'est plus
possible. Et là, on avait un autre psychologue.
Je lui dis, bien, nous autres, on ne se connaît plus. Non, non, non, parce que j'ai un lien professionnel. Bon, bien,? Elle a dit, bien non. On est trop amis, c'est plus possible. Et là, on avait un autre psychologue. Je lui dis, bien, nous autres, on se connaît plus.
Non, non, non, parce que j'ai un lien professionnel.
Bon, bien, j'ai dit, OK, on va arrêter ça.
Mais tu sais, moi, c'est drôle,
c'est ma plus vieille qui est psychoéducatrice
qui a fait un bac
en psychologie. Puis bon, c'est ma fille,
c'est peut-être pas sain, mais
elle, elle me ramène. Je trouve
que j'ai comme une espèce de
quelqu'un qui dit, OK, là, la maman, ça va pas. C'est clair, là, je te regarde aller, puis elle me ramène. Je trouve que j'ai comme une espèce de quelqu'un qui dit,
là, la maman, ça ne va pas.
C'est clair, je te regarde aller, puis elle a souvent raison.
Je ne suis pas obligée de me confier à elle, mais elle m'observe.
Mais ça ne veut pas dire que moi, j'ai l'intention de consulter éventuellement.
Tout le monde qui consulte, ça a l'air tellement leur faire du bien.
Je suis d'accord.
Je me dis, je suis en train de passer à côté de quelque chose.
Mais je pense que notre métier,
c'est ça,
nous invite à être toujours dans la réflexion parce que ce qu'on reçoit de l'invité,
ça nous fait réagir.
Tu y repenses, toi, en allant dans ta voiture,
après, tu te poses des questions.
Tu te dis, pourquoi moi, ça me fait réagir?
C'est quoi mon comportement par rapport à ça?
Moi, je m'en pose en tabarouette des questions dans la vie.
Toi, les gens doivent se confier à toi.
Beaucoup, oui.
Donc, ça te laisse moins de place aussi pour te confier.
Effectivement.
Il y a ce revers-là aussi,
que quand ça vient à ton tour,
tu as l'impression de dire,
bien, OK, il est rendu trop tard.
Oui, c'est ça.
Tu peux me poser une question.
Moi, j'en ai une dernière pour toi.
C'est telle que je pose juste avant qu'on finisse.
Mais si tu veux,
comme tu as répondu à une question mauve...
Mais tu vois, tantôt,
je parlais justement qu'avec mon chum,
que lui, je trouve ça noble
que lui a accepté
des fois d'être un peu dans l'ombre.
Toi, y a-tu des moments
où t'as souffert d'être dans l'ombre
de Mario?
Moi, c'est pas l'ombre.
Moi, je pense que les conjoints et conjointes
de politiciens et politiciennes,
je dirais plutôt les conjointes,
on dirait qu'il y a comme un carcan.
Moi, ce que j'ai trouvé difficile,
c'est les préjugés, premièrement, des médias.
Moi, ce n'était pas tant d'être dans l'ombre,
c'est de me faire passer pour ce que je n'étais pas.
Parce qu'il y avait comme une espèce d'image
de... Vous vivez en région,
elle a eu trois enfants,
puis il y a eu une campagne électorale,
j'allaitais Juliette, puis le retour
à l'allaitement n'était clairement pas
ce qu'il est aujourd'hui.
Puis c'était comme, à un moment donné,
The Gazette avait fait un titre,
« Elle est folklorique ».
C'est l'entrevue que j'avais donnée.
Je parlais de mes enfants.
Je me promenais à travers le Québec.
On avait une gardienne qui nous suivait.
J'allaitais, Juliette, c'était une période
de mouvementé
qui n'allait pas bien sur le plan politique.
Je fais l'entrevue,
je me donne. Je suis pas arrivée
avec un tablier de jute en train de piler des patates.
Tu comprends-tu? Puis je dansais pas un set carré.
Puis ça, ça m'avait fait
mal. – Mais il y a pas de moment
où, parce que t'es pas une fille
d'ombre, t'sais, t'es une fille de lumière.
– Je me suis jamais posé ça, cette
question-là, Jean-Philippe, parce que...
– Il y a pas des moments où ça te tapait ses nerfs, que toutes les
questions soient vers lui, que
l'attention soit vers lui. – J'aimerais ça te répondre oui, mais par contre,
dans ce que je faisais, j'avais de la lumière.
Moi, j'ai été directrice
de l'école de musique du Bas-Saint-Laurent,
de Rivière-du-Loup.
Et ensemble, on avait un projet
de construire une école de musique.
On faisait des concerts ensemble.
Je voyais des enfants rentrés
qui ne savaient rien faire en musique.
Puis quatre ans plus tard, je faisais un concert de piano. Je voyais des enfants rentrés qui ne savaient rien faire en musique. Puis quatre ans plus tard,
ils faisaient un concert de piano.
Je voyais des jeunes retraités
qui développaient une passion.
Je voyais des enseignants passionnés.
Puis on avait des projets.
Puis avant, j'étais responsable du financement
du musée du Bas-Saint-Laurent.
Puis on a fait des événements grandioses
comme la marée aux mille vagues,
entre autres, où on mettait 1000 personnes.
On avait une toile de 1000 pieds
et 1000 personnes venaient peindre
chacun un pied.
Ils achetaient un pied de la toile
et celui qui faisait toujours le premier
pied, c'était Armand Vaillancourt.
On avait Raoul Duguay
avec nous. Là,
j'avais ma lumière, tu comprends,
parce que moi, j'ai besoin d'être dans l'action
plus que dans la lumière,
mais faire des projets qui sont porteurs.
Puis tu sais, je donnais des conférences
sur le financement culturel.
Ça fait que moi, j'ai développé comme mon expertise à côté.
Je pense que si, comme j'étais déjà une militante,
j'aurais pu m'accrocher au rôle,
à me trouver un rôle en politique, et là, j'aurais pu m'accrocher au rôle, à me trouver un rôle en politique.
Et là, j'aurais été dans l'ombre.
Parce que j'aurais été au même...
Tu sais,
au même endroit que Mario.
Mais tu sais, Mario, t'es le chef.
Fait que c'est sûr que toi, c'est comme...
T'es la femme d'eux, fait qu'on n'osera pas dire ça
devant toi. J'aurais pas
pu m'émanciper.
J'aurais pas pu... Fait que ça, ça Je n'aurais pas pu. Ça, ça aurait été difficile
parce que ce que j'ai trouvé difficile, c'est
d'avoir peur de nuire
au parti. Moi, j'acceptais.
Tu sais, mettons, des fois, j'aurais pu faire
plus d'entrevues. Et là, je me mettais
dans l'ombre volontairement parce que
quand, des fois, tu prends la parole, puis tu
nuis à ton parti, ce que ça fait,
ce n'est pas le fun. Ce n'est pas le fun parce que
tu te le fais reprocher assez carrément.
C'était-tu un regret professionnel?
De ne pas être psychologue.
On revient à ça.
On revient à ça, mais parce que
j'aurais voulu vraiment
être ça quand j'étais jeune.
Puis c'est vraiment mon orienteur, comme j'étais très, très bonne
en sciences et en mathématiques, qui m'a dit, voyons,
tu peux pas aller en psycho.
J'étais en train de faire mon DEC. Donc, je me suis inscrite en économie en mathématiques, m'a dit, voyons, tu ne peux pas aller en psycho. Tu sais, j'étais en train de faire mon DEC.
Donc, je me suis inscrite en économie
en faisant dire, bien, tu sais, à un moment donné,
tu vas parler de la psychologie du consommateur et tout ça.
Fait que je suis passée à côté de quelque chose.
Vraiment, je suis passée à côté.
Puis c'est quelque chose que j'aurais aimé.
C'est ça que tu fais un peu professionnellement.
En tout cas, j'en côtoie beaucoup.
Oui, c'est comme si ce que je fais présentement
est la résultante de ma vie.
Bien oui.
Sans le savoir.
Tes apprentissages, c'est tout ça?
Moi, ma connaissance du Québec.
Moi, je suis rentrée...
J'ai fait 14 écoles au primaire à travers le Québec.
J'ai continué après à voyager à travers le Québec.
Ensuite de ça, la politique, tu fais du porte-à-porte
partout au Québec. Tu rentres dans les maisons. Et la télé, tu sais, la politique, tu fais du porte-à-porte partout au Québec, tu rentres dans les
maisons. Et la télé,
bien, tu rentres par la caméra.
Fait qu'on dirait que pour moi,
tu sais, moi, ma frontière, là, c'est le Québec.
Moi, je suis
bien, j'ai l'impression
de partout où je vais, je prends
la couleur. J'ai tout
connu ça, j'ai vécu partout, j'ai parlé un peu
comme tout le monde, avec les différents accents. Fait que je... Tu sais, moi, J'ai tout connu ça. J'ai vécu partout. J'ai parlé un peu comme tout le monde avec les différents accents.
Ça fait que je...
Tu sais, moi, j'ai commencé à ton âge
en télé, à 40 ans.
C'est fou, quand même.
Tu sais, là, Jean-Philippe, quand j'ai commencé
de filer le matin, moi, la régisseure,
elle me faisait des signes qu'elle ne comprenait
absolument rien. Mais là, elle se disait
à l'âge qu'elle a, elle doit bien comprendre ça.
Puis là, à un moment donné, je me disais, elle me fait des affaires. Qu'est-ce que je suis posée de comprendre? Je ne comprenais rien. Mais là, il se disait, à l'âge qu'elle a, elle doit bien comprendre ça. Puis là, à un moment donné, je me disais, là, elle me fait des affaires.
Qu'est-ce que je suis posée de comprendre, tu sais?
Je ne comprenais rien. Je me souviens qu'à un moment
donné, c'était Jonathan Racine, le producteur,
quand j'ai commencé. Puis il m'avait dit,
tu sais, Marie, quand ta question est assez longue, j'ai le temps
d'aller me faire un café, puis tu n'as pas fini.
Ça, c'est trop long.
Mais l'image est bonne, quand même.
Bien oui, mais j'ai tout compris tout de suite.
Ah, oui, c'est vrai. Moi, j'ai répondu quand même. Bien oui, mais j'ai tout compris tout de suite. Ah oui, c'est vrai.
Moi, j'ai répondu dans mon préambule.
Mais j'ai appris.
Moi, j'aime ça apprendre de cette façon-là.
Donne-moi un exemple clair.
On ne va pas passer par quatre chemins.
Fait que j'ai réussi à apprendre.
Mais l'ombre...
Tu sais, maintenant, ce que j'aime,
c'est d'être Marie-Claude.
Moi, ce que je trouve dur, c'est de me faire appeler
Madame Mario
Madame Mario Dumont ou la femme à Mario
ça j'aime bien
mon identité
et je me dis si je me pète la gueule
je suis la seule responsable
puis ça va pas avoir un effet
tu sais moi je me suis
j'ai l'impression de plus m'être retenue
mais je sais que pour qui il y en a que, mais tu sais moi c'est comme je te de plus m'être retenue mais je sais que pour qui il y en a
mais tu sais moi c'est comme je te disais je suis allée chercher ma lumière
ailleurs mais moi j'ai compris rapidement
parce que moi il y a quelque chose
que j'ai en commun avec toi
la peur de prendre trop de place
parce qu'on dirait je fais rien puis je prends de la place
parce que je suis expressive
parce que je parle fort et ça tout le monde me disait
quand j'étais jeune toi tu parles, même quand j'étais plus vieille.
Puis à un moment donné, je me disais, c'est-tu quoi?
Bien, ça vient avec. Parce que je ne peux pas
enlever ça de moi.
Je suis faite de même.
Puis regarde, à la télé,
je change de poste, mais dans ma vie,
à un moment donné, moi,
il y en a qui n'aiment pas cette expression-là,
mais j'ai quand même fait du ménage
pour être moi-même tout le temps
et non moi modifiée pour plaire à...
Parce qu'elle, je sais qu'elle trouve
que je prends trop de place.
Et pourtant, je laisse beaucoup de place aux autres.
Mais tu sais, ça, c'est quelque chose
qu'on n'a pas de contrôle dessus.
Quand on rentre à quelque part
les faits que ça fait sur l'autre.
Mais moi, s'il y a quelque chose à dire,
c'est ça que je vais être la première à dire.
S'il y a une conteste... Moi, je...
Je suis quelque part un peu rebelle.
J'haïs les règles. Moi, s'il y a une règle,
c'est OK, il y a une règle, mais pourquoi?
OK, donc je la contourne, je saurais que
c'était là, mais moi, ça se peut que ça ne me tente pas.
Ça, c'est... Ça, il faut apprendre ça,
mais en tout cas, moi, j'ai appris à vivre
avec moi, puis accepter...
Ça, ça a été long de l'accepter, cette...
Prendre la place sans le savoir,
sans le vouloir.
Mais ça, on ne peut pas, parce qu'elle prend trop de place
au niveau de la conscience.
Non, puis à un moment donné, c'est comme on est ça, on est ça.
Fait que non, je n'ai pas connu...
Je pense que j'aurais trouvé ça dur, Jean-Philippe,
de me sentir dans l'ombre,
parce que, tu sais, la seule affaire, des fois,
je faisais des demandes de financement
avec d'autres personnes qui étaient politiques,
puis ça m'écoeurait
car je le savais qu'ils ne voulaient pas me rencontrer
parce que Mario était à l'Assemblée nationale.
Ça, là, je me disais,
OK, moi, je suis comme une victime collatérale.
C'est ça.
C'est pas dans ton tempérament.
Eh boy! Fait que je ne laissais pas passer ça.
Je vais te dire qu'à un moment donné,
en tout cas, il est arrivé quelque chose,
puis moi, je l'ai dit publiquement.
C'est comme, je le fais pour des jeunes
qui veulent avoir un toit
pour faire de la musique.
On va enlever nos égaux
et on va le faire pour les jeunes.
Je sais qu'il y en a.
J'ai connu beaucoup de femmes qui souffraient
de ça. Mais je n'aurais pas pu faire de télé.
Ce n'est pas quelque chose que je voulais faire.
De toute façon, moi, ça arrivait accidentellement,
mais je ne m'aurais pas vue faire de la télé
puis donner mon opinion.
Puis tu sais, quand j'ai commencé en télé,
il y en a qui disaient,
« C'est parce que ta femme a du monde,
parce qu'elle se tique tes LED, puis qu'on devait... »
Tu sais, j'avais des commentaires comme ça,
puis là, moi, je répondais,
« Bien, changez de poste. »
« Qu'est-ce que tu veux, ma face, là?
Je ne vais pas aller me changer la face, là.
Je ne mettrais pas un sac sur la tête, là.
Puis moi, je ne me suis jamais empêchée d'exister,
mais il a fallu juste que j'apprenne à vivre
avec cette espèce de voix qui est forte
puis de cette présence qui, des fois,
je pourrais me taire, mais je fais tout le temps
le choix de ne pas le faire.
Est-ce que toi aussi, tu dénonces les choses?
Je dis les choses, oui.
Puis moi, je j'ai pas...
Tu sais, c'est ça... J'ai pas beaucoup
une quête d'amour, là. Tu sais, moi,
de l'amour, j'en ai eu,
j'en ai... Tu sais, fait que
me faire aimer à tout prix, tu sais,
j'ai pas peur de dire les choses aux gens,
quitte à... Pas blesser,
tu sais, je vais faire attention, mais de dire
les gens... Moi, je suis dans la vie, puis moi,
je trouve que c'est de plus en plus dur, moi,
de me faire dire les vraies choses aussi,
tu sais, parce que quelqu'un ne veut pas
perdre sa job, ne veut pas te déplaire,
ne veut pas ci, ne veut pas ça, puis ça,
j'haïs ça, tu sais, moi, je suis en
quête de vérité aussi autour de
moi, tu sais, comme que les gens
qui sont autour de moi, c'est là pour les
bonnes raisons. Parce que toi, là,
tu as beaucoup à offrir.
Ben...
Comme producteur, je veux dire,
les gens, il y en a beaucoup
qui veulent exercer le métier
qu'on exerce. Et toi, t'as beaucoup
de possibilités pour un paquet de gens.
Moi, j'aurais bien plus embauché quelqu'un que je sens
qui dit la vérité, puis qui est capable
d'être authentique que quelqu'un qui est
licheux, mielleux.
Je haïs ça.
C'est un avertissement.
Licheux, mielleux, dehors.
Ça, c'est sur l'offre d'emploi.
Vous allez vous abstonner.
La dernière question, on veut toujours que ça finisse bien.
C'est aussi une question de projection.
Où te vois-tu dans 10 ans?
Je viens de m'acheter un petit lapin de terre en estrie.
C'est comme des générations.
Tu as acheté ton petit lapin de terre.
J'ai comme un projet rêvé d'agriculture.
J'ai vraiment ça en tête.
C'est fou parce que c'était mon rêve le jour 1 que j'ai commencé à travailler, je pense, au dépanneur.
Un jour, j'aurai mon chalet, mon lopin de terre, de pouvoir vraiment avoir de l'espace à moi qui m'appartient.
Il fallait travailler. Ça m'a repris 20 ans
pour y arriver, mais là,
je viens de faire ça. Je suis en train de construire
la prochaine
partie de ma vie. Je ne sais pas ce que ça
va être exactement. Ça va être des moutons, des poules,
une chèvre. Aucune des
chevaux. Vas-tu produire
un show de télé pendant que tu
développes? Ce n'est pas tant ça. C'est pas là-dedans. Je veux que ce soit... Oui, c'est ça. Je ne me fasse Vas-tu produire un show de télé pendant que tu développes... Mais ce n'est pas tant ça.
C'est pas là-dedans.
Je me fasse jamais maquiller quand je suis là.
Ah oui, je comprends.
C'est ton oeuvre de paix.
Exact, mais que...
Mon chum et moi, on aimerait ça avoir une table
champêtre. On aimerait ça
recevoir du monde chez nous.
On aimerait... Je ne sais pas.
Il pourrait y avoir une plantation de sapins
que les gens viendraient
couper leur sapin de Noël
puis je leur servirais
du chocolat chaud
puis on jaserait.
Tu as beaucoup de temps,
entre nous,
pour faire ça.
Non, mais ça,
c'est comme le futur.
Parce que je sais
que je ne ferais pas
ce métier-là.
Mais ça, ça t'aide
à projeter.
Vraiment, vraiment.
En fait, ce qui me garde
toujours grounded,
c'est toujours
cette projection-là.
Comme de savoir que
c'est là que je m'en vais. Mais après ça,
pour être franc, l'été passé,
j'ai fait « OK, c'est bien beau ça.
Mais mettons que je veux faire de l'agriculture.
Je fais ça comment? »
Oui, j'ai fait un jardin quand j'étais jeune avec ma mère
et j'en fais encore un.
À part de ça...
T'appelleras Mario?
C'est vrai? À l'époque que vous aviez votre ferme? jeune avec ma mère, puis j'en fais encore un. Mais à part de tout ça... T'appelleras Mario? Ah oui?
Ben oui. C'est vrai? Ben oui, à l'époque que vous aviez votre ferme. Ben oui. Écoute, on avait 150
hôtes, 30 champs, et c'est lui qui est cultivé, là.
Ah ben, c'est ça. Fait que tu l'appelleras.
Il viendra marcher. Mais avec un potager
qui n'en finit plus. C'est ça. Mais là, tu vois,
j'ai commandé par Internet
plein d'affaires pour essayer, plein de types de
cultures que je vais planter au printemps.
C'est drôle.
Un dimanche après-midi que j'avais...
Ça, c'est gentleman farmer.
Oui, c'est un peu ça. Mais moi, c'est que j'ai les looks parfaits
parce qu'avec mes looks de la vraie nature,
j'ai tous les plus beaux manteaux à carreaux.
Et toi, tu vas faire rire les autres agriculteurs.
C'est méchantant.
Non, mais là, je parle avec le monde dans le coin où je suis installé
et là, les gens rient parce qu'ils sont...
Avec tout.
Avec la ville qui débarque. Ça n'a pas de bon sens.
Avec toute la volonté
du monde. Oui, mais je viens quand même
de la campagne. J'ai ça en moi.
Je ne sais pas, il va ressembler à quoi.
Là, je suis comme dans un trip où je me dis,
ça pourrait être une terre qui serait morcelée
que j'offrirais à des vrais jeunes
agriculteurs qui veulent
partir leur projet.
Moi, j'ai
bien gagné ma vie, j'ai été chanceux
dans la vie, mais je peux-tu offrir ça à d'autres
et qu'eux autres, dans le fond, cultivent
et qu'il se passe quelque chose.
Il va y avoir du monde dans un art.
Tu vas avoir une table champagne.
Un bed and breakfast,
une plantation de sapins, des chevaux.
Des jeunes qui vont venir exploiter.
Hé là là! Ça ne sera pas reposant.
Après moi, tu vas faire des entrevues
avec tout ce monde et ils vont venir se confier.
Mais tu ne manques pas de projets.
À la limite, peut-être que tout ça,
honnêtement, n'arrivera peut-être jamais.
Mais tu as quand même ta terre.
Non, mais c'est un but.
C'est ça.
Moi, j'ai besoin d'avoir un but.
J'avais besoin.
Puis c'est drôle parce que c'est arrivé,
tout ça, l'année de mes 40 ans.
Il y a comme quelque chose de symbolique, on dirait
que ça fait 20 ans
que j'ai ce rêve-là,
puis l'année de mes 40 ans, j'ai été capable
d'arriver là.
Est-ce que tu as l'impression, tantôt on parlait des limites physiques ou psychologiques,
que d'avoir
une projection, ça aide
à passer au travers aussi, ça donne
l'espoir? Exact. parce qu'il faut tout le temps
de savoir où tu t'en vas dans la vie.
Tu sais, moi, les gens qui disent « Ah, moi, toute ma vie
est faite d'éléments qui
arrivent comme ça, puis j'ai jamais eu de plan »,
je comprends,
tu sais, je comprends que ton but
n'est pas d'être un arriviste, puis
de faire « là, je m'en vais là, puis je m'en vais
là », puis tu sais, je dis non à ça parce que je m'en vais
là, mais moi, je pense quand même que c'est sain d'envie
de juste savoir, tu sais, l'autoroute, c'est...
Une direction.
Oui, puis c'est flou.
Tu sais pas trop par où tu vas y arriver,
mais c'est dans ce coin-là, tu sais, comme...
On a le droit d'aller d'ici un petit chemin de traverse
qu'on trouve bien cute, mais on va revenir...
Exact.
Puis ça, ça fait en sorte que tu te perds pas,
je trouve, dans la vie.
Tu sais, moi, en tout cas, ça a été ça, ma vie.
J'ai toujours eu ce rêve-là.
Je me suis toujours dit que ce contrat-là
va me faire travailler peut-être trop.
Ça va être tough, mais ça va être une façon
de gagner pour un peu d'argent
qui va me permettre de réaliser mon rêve un jour.
Donc, tu vas réduire ton rythme à un moment donné.
J'aimerais ça, ça, c'est sûr.
Mais tu sais, je suis 40 ans, je suis en pleine forme.
Tu serais à combien d'heures par semaine?
Je ne veux pas compter ça.
32?
Ça me fatigue, les gens qui disent
« Ah, moi, cette semaine-là, 80 heures.
Moi, je ne prends pas de vacances de l'année.
Moi, je n'ai pas pris de vacances depuis 50 ans. »
Que c'est que ça te donne de dire ça?
Ça, c'est de la passion.
Oui, mais j'aime ça.
Je travaille parce que j'aime ça.
Je pourrais travailler moins, mais j'aime ça. Je travaille parce que j'aime ça. Je pourrais travailler moins.
Mais j'aime ça.
Je suis heureux.
Moi, mon constat, quand je pensais à mes résolutions,
le thème que j'allais donner à mon année,
je me disais
à chaque année, je voudrais que je travaille moins,
que j'aille du temps pour moi.
Je me suis dit que je n'aimais pas travailler moins.
J'ai du temps pour moi. Je fais bien ce que je veux.
Il faut aussi accepter qu'on aime notre travail.
Puis des fois, ça passe par plusieurs heures.
Exactement.
Ça le fait reprocher des fois, mais on aime ça.
Mais tu sais, moi, je sais que...
Comme là, j'aurais un fantasme de dire,
mon jeune, j'aimerais ça,
il faut avoir vraiment le monde,
de faire un trip, genre 3-4 mois,
partir à l'étranger, puis un long voyage.
Mais tu sais, c'est sûr que
plus tu t'installes dans la vie,
plus ça devient
difficile, parce que là, c'était le pain de terre
là, puis c'était une maison là.
C'est ça.
C'est tout ça aussi que,
des fois, j'ai comme un rêve d'une vie
un peu plus bohème, puis
mais c'est zéro moi.
Arrête de te bullshiter. C'est zéro moi, là. C'est ça.
Arrête de te bullshiter, là.
C'est pas toi du tout. Ça arrive, moi, pas.
Ben non, c'est ça. Mais t'sais, fait que faut juste que je réussisse à trouver
le juste milieu, là-dedans.
En tout cas, je te souhaite le meilleur.
Ben, t'es fine. Parce que déjà,
écoute, à 40 ans, est-ce que des fois,
tu prends le temps de regarder tout ce que t'as fait?
Oui, oui, oui. Non, je suis fier.
Je suis fier du parcours, puis je suis fier de... Tu sais, d'où des fois, tu prends le temps de regarder tout ce que tu as fait? Oui, oui. Je suis fier du parcours.
Je suis fier d'où je suis dans la vie et d'avoir respecté
et d'avoir des gens autour de moi
aussi que j'aime travailler avec eux,
que ma famille est présente.
Je n'ai pas vraiment perdu
de gens importants pour moi sur mon parcours.
Je ne suis pas en guerre
avec des gens.
Tu n'en as pas de problème.
Tu l'as dit
quand tu as commencé.
Non, mais je me trouve quand même
équilibré. Es-tu dans une belle période
de ta vie? Oui, vraiment.
Vraiment.
Je suis bien avec moi-même. Je suis bien
avec les autres autour de moi.
J'aime le monde qui m'entoure.
Et que ça continue?
J'espère, j'espère.
Mais il faut se challenger un peu
pour que ce soit le fun.
Toi, tu te mets ça haut, les challenges.
Alors moi, j'espère d'autres documentaires
comme tu as fait pour Gaëtan Giroir
de cette famille-là.
J'ai trouvé vraiment que ça venait
de toucher
le cœur, ça faisait comprendre des choses.
Et on a besoin des fois d'être brassé,
d'être stimulé de cette façon-là
pour s'ouvrir à l'autre.
Alors merci de t'être prêté à Ouvre ton jeu.
C'est très agréable. C'était très, très le fun.
J'ai même pas utilisé mon joker.
C'est moi qui n'ai pas été assez. J'aurais dû te poser
des questions plus rough.
Mais il y en a une, tu m'as pas vraiment répondu. J'ai fait comme si de rien n'était. C'aurais dû te poser des questions plus rough. Mais il y en a une, tu ne m'as pas vraiment répondu.
J'ai fait comme si de rien n'était.
C'est quoi?
Comment vis-tu ton intimité?
Moi, c'était l'intimité
dans ta chambre à coucher,
mais tu ne m'as pas retipoté.
Mais qu'est-ce que tu veux savoir? C'est quoi mes positions préférées?
Ben oui, un peu. Dans le sens,
est-ce que ta vie sexuelle
prend beaucoup de place dans ta vie?
Très peu.
Finalement, je l'ai posé.
Toi, t'es allé dans ma maison.
Je suis là, OK, bon, qu'est-ce que je fais avec ça?
Non, mais attends, en ce moment,
un ado qui arrive dans ta vie,
dans ta maison,
ça change quand même le portrait
des moments.
T'es moins actif que t'as déjà été.
Bien, puis le travail, puis tout ça,
mais on sait se retrouver, Marc-Claude.
Bon, mais quelle belle conclusion.
On sait, j'adore cette conclusion-là.
Et je suis allée au bout de mon idée.
Elle m'énerve, elle m'énerve.
Et on recommence.
Non, merci, Jean-Philippe Dion.
Merci à toi.
Puis vraiment, ça a été un plaisir de te recevoir.
Ouvre ton jeu.
Vraiment.
Alors, à la prochaine.
À bientôt.
Prochain podcast.
Merci.
Cet épisode était présenté
par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau
au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin