Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #4 Mariana Mazza | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: May 1, 2023Dans ce quatrième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Mariana Mazza s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barre...tte c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Comment t'imagines ton dernier repas? Moi, c'est sûr qu'il y aurait de la musique.
Pis moi, j'ai beaucoup d'intolérance alimentaire. Là, je m'en foutrais.
Tu comprends? Je mangerais du bœuf, du fromage.
Ah ben oui! C'est le dernier, si tu chies les bobettes, on s'en fout.
Ben oui, c'est pas grave. Je vais quasiment être contente de m'en aller.
Il n'y a plus de douleur, plus de douleur.
Il n'y a rien de mieux que de partir les bobettes beurrées.
Ah, mon Dieu, que c'est drôle!
Salut tout le monde!
Aujourd'hui, on est avec une fille dynamique.
J'ai envie de dire, j'espère qu'elle prendra bien,
mais qui a comme une grande gueule dans le sens
qui dit les choses.
Et moi, j'aime ça parce que souvent,
il y a des gens qui sont un peu plus tièdes.
Elle est colorée, elle nomme les choses.
Donc, quand on pose des questions,
on sait qu'on va avoir l'heure.
Juste, Mariana Madza.
Salut.
C'est vrai que tu as...
Est-ce que tu dis que tu as une grande gueule?
Oui, j'ai une grande gueule.
Moi, je sais ce que tu veux dire.
Moi, je sais ce que tu veux dire,
mais il y a du monde qui va dire que j'ai une grande gueule.
Je ne suis pas la meilleure pour garder des secrets,
mais quand je le sais que c'est important,
j'ai une bonne écoute,
je suis toujours de bons conseils, j'aime
en donner, je suis très maternelle.
Fait que je suis comme grande gueule, mais j'ai quand même
plus d'écoute que les gens peuvent le penser.
Mais quand t'as quelque chose à dire...
Ah oui, je le dis. J'ai plus de...
J'avais beaucoup de filtre au début parce que j'avais peur
de la réaction du monde,
mais là, il y a des vraies opinions que je le sais
que je peux défendre, là, je le dis. Parce que c'est rare quand même
des femmes comme toi.
Bien, je ne sais pas tant si c'est...
Probablement, je pense qu'on a juste peur des retombées.
À un moment donné, tu dis quelque chose.
Il y a des conséquences quand tu dis quelque chose.
Avant, il fallait que tu envoies une lettre et tout ça pour avoir une réponse.
Moi, j'ai l'impression qu'en ce moment,
tout est très rapide. Dès que tu dis quelque chose,
tu as action-réaction tout de suite.
Et les gens sont beaucoup dans la réaction.
Fait qu'il faut que tu vives avec ça.
Avant, mon Facebook, je l'utilisais
pour faire des statuts comiques et tout,
mais là, j'ai fait comme, oh mon Dieu,
c'était rendu que je racontais l'histoire
de moi qui est allée à l'épicerie
puis j'ai croisé une madame, puis j'ai eu une conversation
avec une madame, c'était rendu...
Mes fans insultaient la madame
dans la dite histoire.
Puis tu fais, vous savez quoi, j'ai comme plus envie.
Il y a trop de réactions à toutes.
J'ai pris un pas de recul, puis je choisis mes moments où est-ce que je me permets, pas d'être moi-même,
parce que je suis toujours moi-même,
mais d'ouvrir des cases de ma tête
que je n'ai pas envie d'ouvrir tout le temps.
Tu parles d'abstraction.
Oui, absolument.
Est-ce que tu es prête à ouvrir ton jeu?
Oui, très prête à ouvrir mon jeu.
Je t'explique. On a des cartes vertes, jaunes, absolument. Est-ce que tu es prête à ouvrir ton jeu? Oui, très prête à ouvrir mon jeu. Je t'explique.
On a des cartes vertes, jaunes, rouges.
Et là, tantôt, je vais t'en faire.
Puis j'ai trois.
Tu vas en choisir une et je vais en choisir une.
À chaque fois qu'on change de couleur,
tu vas trouver ça probablement plus intime.
Ça va vraiment te parler peut-être plus dans ta vie
personnelle. Les cartes
mauves,
là, tu as le choix. C'est la carte
qu'on appelle « Et tu games? »
Et si...
En fait, non, c'est la carte
« T'es pas game », je me suis trompée.
Je peux-tu recommencer?
Ça, tu peux le garder dans le montage, c'est correct. C'est ça, un podcast.
Allez, continue.
On s'en calisse. Je peux-tu recommencer? Non, mais ça, tu peux le garder dans le montage. C'est correct, c'est ça, un podcast. On continue.
On s'en calisse.
On va s'appeler « Et tu games? » On l'appelle la même.
Puis si tu es game de répondre à la question que tu vas piger,
tu peux me poser la question de ton choix.
C'est bon.
OK?
Tu as un joker.
Donc, si à n'importe quel moment du jeu,
tu dis « Aïe, moi, cette question-là
ou cette sous-question-là que je te pose,
je n'ai pas envie d'y répondre. »
À ce moment-là, on change de question.
Puis c'est celle-là que... Ah, OK, mon Dieu!
Tu as le droit, une fois, de me dire
« Non, je ne réponds pas. » Parce que moi, je te pose
des sous-questions. C'est bon. OK? Donc...
Ça nous permet d'aller plus loin.
C'est bon. Moi, je ne pense pas
utiliser cette carte-là, mais
si je l'utilise, c'est parce que tu viens
mettre le doigt sur une blessure. OK.
OK, parfait. Alors, je te donne... Tu les brasses, tu m'en donnes trois.
On s'entend que je les brasse
ou non, c'est pas des numéros.
Non, c'est pas des numéros.
OK, je t'en donne trois.
Mais on dirait que c'est le pouvoir des cartes.
Je vais te donner celle-là.
Je le sais.
Moi, j'y crois, ça.
Moi, je crois vraiment à la spiritualité
et ce que tu tires et ce que tu prends.
J'ai vu une tireuse de cartes il n'y a pas longtemps
et elle m'a dit des choses
que je sais que
même si ça s'applique à beaucoup de monde,
on ne va pas voir une tireuse de cartes quand on est top shape
ou quand on est
en contrôle de tout.
C'est quand on veut savoir des choses parce qu'on est ouvert,
parce qu'on est en blessure ou on est dans un renouveau.
C'est sûr qu'elle va nous parler
de « t'es dans un renouveau. Fait que c'est sûr qu'elle va nous parler de
t'es dans un renouveau, t'es dans un changement.
T'auras des décisions à prendre.
Exactement, mais il y a des détails,
il y a des mots des fois qu'une bonne tireuse de cartes
va faire « Oh! »
Elle a dit des mots que personne d'autre savait.
Ça t'a parlé?
Ben oui, elle m'a parlé.
Ça change quoi quand tu sors de là?
La vérité, absolument rien,
mais je me dis qu'il y a quelqu'un qui m'accompagne
à quelque part. À toutes les fois que je vois
un signe, je fais « Ah! » C'est comme elle m'a dit.
Tu sais, c'est con, là. Elle m'a dit...
La dernière carte que j'avais pigée,
elle m'avait dit que c'était un chevalier
avec un bâton. Toutes les cartes que j'avais pigées,
il y avait un bâton, puis le bâton, c'est la passion, puis le feu.
Puis c'était un chevalier avec un bâton.
Puis elle m'a dit « Dans les six prochains mois,
il y a quelqu'un qui va arriver dans ta vie
et ça va être d'une passion.
Ça ne va pas être ton ami à la base.
Ça va être un coup de foudre.
Moi, toutes les fois que je croise un gars,
je suis comme, c'est peut-être lui.
Là, je suis un peu épuisée.
Tu ne l'as pas encore vu.
Ce n'est jamais lui.
Des fois, je fais, c'est peut-être lui.
Non, ce n'est pas lui.
Tu te le souhaites, ça? C'est sûr que je me le souhaite, mais en même temps, je fais, c'est peut-être lui. Ah non, c'est pas lui. Fait que tu te le souhaites, ça?
Bien, c'est sûr que je me le souhaite,
mais en même temps, je me dis, je suis sûr que c'est au moment
où est-ce que je vais plus penser à la tireuse de cartes
que ça va être lui, ou peut-être c'est de la marde
puis il arrivera jamais, tu sais.
Imagine, si on est mis en entre-deux,
on peut pas être amis.
Non, ça, on peut pas.
Hé, je te jure, c'est rendu que...
Tu sais, mettons, pour venir ici, dans le local ici,
il faut que tu passes par en dessous
quand tu te stationnes à l'intérieur.
Je suis passée par le garage extérieur
à pied parce que je me disais d'un coup
que je le croise en marchant.
Je me donne toutes les chances.
Mais je suis sûre que ça va être quand je ne le saurais jamais.
Des fois, à un moment donné, le destin,
il faut bien le laisser vivre.
En tout cas, je veux que tu me le dis.
Je te le dis, c'est ça.
Je te lis les trois cartes vertes.
Quel est le trait de caractère
sur lequel tu as dû travailler?
Quelle est la plus grande qualité
héritée de ta mère?
Si tu avais un seul livre à choisir,
ce serait?
Mon Dieu Seigneur, je peux répondre aux trois,
si tu veux.
Ça ne me dérange pas.
Le livre, on va laisser faire.
As-tu le droit de choisir pour moi?
Parce que moi, je peux répondre aux deux.
C'est laquelle qui t'intrigue?
Tu vas en prendre l'une, je vais en prendre l'autre.
Parce que moi, j'en choisis une après.
Que tu vas me demander ou tu vas répondre?
Non, non, que je vais te demander.
Tu en choisis une, j'en choisis une.
Je vais prendre le trait de caractère.
OK, donc je répète la question.
Quel est le trait de caractère sur lequel tu as dû travailler?
L'écoute. L'écoute.
J'avais pas d'écoute.
J'en avais pas du tout. Juste tantôt,
j'étais en FaceTime avec une de mes amies.
Le FaceTime a commencé. J'ai dit « Comment tu vas? »
Elle a fait « Je suis un peu épuisée. Mon chum s'est barré le dos.
La journée va changer. »
Je l'arrive et je fais « Ils sont beaux mes cheveux. »
Elle fait « Je suis en train de te parler. »
Ça, ça faisait longtemps que je l'avais pas vécu.
Au moment où j'avais dit « Ils sont beaux mes cheveux », je le » Puis elle fait, « Je suis en train de te parler. » Puis ça, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vécu. Mais au moment où est-ce que j'avais dit « Son beau, mes cheveux »,
je le savais qu'elle allait me répondre ça.
Mais c'était dans ma tête, je ne l'ai pas faite par manque d'écoute,
mais parce que je voulais briser la mauvaise humeur.
Je voulais briser la mauvaise nouvelle que son chum s'est barré le dos.
Mais ça, après, je ne vais pas aller l'expliquer.
Je le sais inconsciemment pourquoi je l'ai interrompu.
Tu comprends? J'aurais pu juste l'écouter.
Puis là, j'ai fait comme, « Non, non, non, son beau, mes cheveux. »
« Ah, mais oui, c'est vrai, ils sont vraiment beaux. »
« Hé, on change de mood. » Fait que j'ai l'impression que j'avais un grand manque l'écouter. J'ai fait comme, non, non, non, sont beaux mes cheveux. Oui, c'est vrai, sont vraiment beaux. On change de mood.
J'ai l'impression que j'avais un grand manque d'écoute
avant par manque d'intérêt du monde.
Maintenant, j'ai beaucoup d'intérêt au monde.
Mais comment tu as fait pour développer ça, l'intérêt?
Parce qu'on m'a trop demandé de questions sur moi
et je n'étais qu'arrêtée de parler de moi.
Je pense que c'est ma carrière qui m'a amenée ça.
Moi, pendant longtemps, dès que quelqu'étais qu'arrêtée de parler de moi. Je pense que c'est ma carrière qui m'a amenée ça. Moi, pendant longtemps,
dès que quelqu'un parlait,
puis c'est fou, parce que maintenant, c'est quelque chose
qu'il mérite chez le monde.
Si, mettons, je te demande, regarde, je vais te dire quel trait
d'une personne, je peux devenir
très fâchée. Mettons, je vais te demander
qu'est-ce que t'as fait hier?
Tu m'as demandé ça?
Qu'est-ce que t'as fait hier?
T'as aidé mon père à faire des boires.
Ah oui, moi aussi, ma mère hier est venue à la maison.
Puis ça, je me battrais avec quelqu'un.
Mais j'étais ça pendant longtemps.
Tu sais, quand t'as pas eu d'enfant,
mais quand t'accouches, quand t'as un bébé,
quand t'accouches par césarienne, naturelle, peu importe,
puis t'essaies de raconter ton accouchement
avec d'autres femmes qui ont eu des bébés,
bonne chance.
Tu sais, des fois, tu viens de vivre quelque chose,
puis là, t'es comme, ouais, bien moi, ça a...
Ah non, moi, ça a été bien plus long, là.
T'es chanceuse. Là, t'es là, moi, je l'ai vécu avant hier.
Fait que c'est vrai que c'est
dur d'être... Mais est-ce que tu trouves ça dur,
toi, par exemple, d'être écoutée?
Beaucoup. Mais toi, tu veux être écoutée?
Bien, en fait, c'est que c'est très paradoxal
tout ça, parce que
je veux être écoutée par certaines personnes.
Toi, je sais que tu vas m'écouter.
C'est ton métier d'écouter le monde.
T'es une passionnée de l'autre.
Mes amis, mettons, les gens proches de moi...
OK, on va recommencer du début.
Moi, depuis que je suis jeune, j'aime parler, j'aime parler,
j'aime parler, j'aime parler.
C'est pas que j'aimais pas écouter, c'est que j'aimais juste parler.
Ça, c'était un trait de caractère.
Mais tu voulais être entendue.
Oui, mais c'était même pas de l'insensibilité.
Puis c'était même pas parce que je me sentais plus intéressante
que les autres. C'était vraiment
parce que j'aimais parler. J'aimais exister.
J'étais contente de sortir de chez nous.
J'adorais aller à l'école. Je levais la main même
quand j'avais pas de questions. Je parlais avec le monde.
Je suis comme ça, je suis comme ça.
Quand j'étais petite, ma mère me disait tout le temps,
« Hey, pendant le souper, on était tellement tannés,
il fallait te faire manger dans le coin parce que tu parlais. »
Puis je parle de rien, je dis de la marde.
Je parlais, je commentais le verre, puis je parle, puis je parle, puis je parle.
Je suis une petite fille qui aimait parler.
Mais j'aimais pas pas écouter parce que j'étais insensible.
Quand j'ai commencé à vieillir, puis que j'ai
commencé à avoir une personnalité, puis que j'avais
des choses à dire, là, je parlais
par intérêt qu'on m'écoute.
Ça a évolué. Et quand
j'ai commencé à être connue, mettons, début vingtaine,
là, je parlais, puis j'étais l'intéressante.
Là, tout ce que tu...
Je vais toujours me rappeler, quand je suis partie vivre en Inde
pendant trois mois et demi au cégep,
je vais toujours retrouver... J'ai un email que j'ai
retrouvé que je vais mettre dans mon deuxième livre parce que
pour de vrai, ça m'a tellement fait rire. Une de mes amies,
Virginie Beaulieu,
elle m'écrivait à toutes les semaines,
« Comment tu vas, ma chum? J'espère que tu vas bien.
C'est débile ce que tu vis. » Elle me disait,
« Attends, attends, attends. » Puis moi, à un moment donné,
je reçois un email, puis son email, c'est
« Hey, je peux-tu dire quelque chose? » Puis c'est là
où est-ce que c'est la beauté de l'amitié, puis c'est pour ça
que c'est une bonne amie encore à ce jour. Et l'intelligence
émotive qu'elle avait à 17 ans,
elle me dit « À toutes les fois que je t'écris,
toutes tes réponses tournent autour
de toi. Jamais tu me demandes
comment je vais. Jamais tu commentes
qu'est-ce que moi j'ai vécu. »
Puis je me rappelle très bien qu'à ce moment-là,
ce que je m'étais dit, c'est « Bien, parce que ce que
je vis en ce moment en Inde est plus intéressant que toi à Montréal. »
Ça, c'est ce que je pensais.
Et je le pense encore aujourd'hui.
Puis je lui ai dit, j'ai dit « By the way,
c'était pas intéressant que tu me racontes que t'es allée clubber
puis que c'était plate. Moi, je suis en train de te raconter
que j'ai vu des moines puis que c'était débile. »
Ça, tu vois, ça, je me rappelle très bien
que c'était « Je m'écoute parler, je veux de l'attention, ce que je vis c'est mieux que toi
attention, ce que je vis c'est mieux que tout le monde
donc il aurait fallu qu'il y ait des vis-à-vis
qui vivent des choses encore
plus intenses
toute ma vie a été intense, tout a plus d'intérêt
mais je me rends compte en vieillissant que la banalité
du monde et la banalité d'un quotidien
est aussi intéressant qu'un voyage à l'autre bout du monde
ton amie Virginie en même temps ce qu'elle disait
c'est que ça la blessait.
Ah oui, puis elle était incroyable. Cette fille-là,
elle nomme les choses. Si on va dire, je vais dire un commentaire
à la femme Marie, ça, j'ai pas aimé ça. Tout de suite.
Elle, t'as les gens qui attendent et qui mettent ça
à la mijoteuse.
Puis ça fait quoi quand on te dit ça?
Ça me blesse pas.
Je suis tellement empathique
et j'ai aucun orgueil.
Aucun.
Que je fais « Excuse-moi », puis je continue à vivre ma vie.
Là, maintenant, tu lui demandes comment va.
Ah, mais écoute, attends.
Là, je continue l'évolution.
OK.
Fait que là, moi, pendant le cégep, je vis des grands voyages.
Là, je commence à être humoriste.
Là, il faut que je parle de moi puis de mon entourage pour être drôle.
Parce que tu te demandes en tant qu'humoriste qu'est-ce qui est drôle.
Bien, c'est nous qui est drôle.
C'est notre quotidien. C'est notre vision qui est plus intéressante que les autres.
Fait que dans une espèce de fenêtre de 15 ans,
de mes 18 à mes 28 ans,
moi, ma vie était plus intéressante que la plupart du monde.
Parce que je voyageais, je rencontrais du monde,
j'ai fait quasiment le tour du monde en termes de,
si on veut, de continent.
À tes yeux, à toi.
À mes yeux, à moi, ma vie était beaucoup plus intéressante
que le quotidien adolescent du monde.
C'est comme, ouais, j'ai fumé un bât avec mon ami, là.
C'était cool. Puis moi, je suis comme « Hier,
j'étais dans un village en Afrique, il y avait une séance
voodoo, il faut que je te parle de ça. »
Moi, ma vie, j'avais trop...
Il y avait trop de choses qui se passaient
pour que je garde ça pour moi.
La banalité du monde m'emmerdait.
Les bons amis autour de moi me l'ont dit.
D'autres me l'ont dit quand ils allaient
péter l'élastique.
Ces gens-là, malheureusement, ne sont plus dans ma vie.
C'est là où est-ce que je dis des fois,
les gens quittent le bateau Mariana, tu sais.
Puis c'est un bateau, là. Quand on embarque dans ma vie, moi, c'est...
Wouhou! On part dans un bateau!
Qui embarque? Sinon, pitch-toi en bas,
parce qu'il va y avoir de la vague, là, tu sais.
Le temps a avancé, et plus que maintenant,
j'ai pris de la maturité, j'ai vieilli,
je me rends compte que mon métier
d'humoriste, autant que de lectrice,
autant que d'auteur, que d'actrice,
que tout ce que tu veux de ce que j'ai touché,
ce qui fait que je suis meilleure,
ce qui fait que je peux m'améliorer
parce qu'il y a toujours un intérêt.
Moi, je ne t'écoute pas parce que
j'ai rien à faire. Je t'écoute
parce que je vais aller soutirer quelque chose, parce que je'écoute pas parce que... parce que je n'ai rien à faire. Je t'écoute parce que je vais aller soutirer quelque chose.
Parce que je t'aime,
parce que ton histoire est intéressante,
parce que je peux t'aider.
Tu comprends? Je ne fais pas juste t'écouter pour t'écouter.
Ce n'est pas pour rien que quand on marche dans la rue,
quelqu'un va commencer à me parler.
Je vais faire comme, qu'est-ce que tu me dis là?
Va-t'en, je ne te connais pas.
Mais quelqu'un va me dire, excusez-moi.
Ah, parfait. Tu comprends ce que je veux dire?
Il y a toujours un intérêt quand on écoute quelqu'un.
Je me rends compte que pour que je m'améliore
en tant qu'artiste, en tant qu'humain,
il faut que j'aille de l'écoute.
Parce que ce n'est pas juste ce que moi je vis qui est intéressant.
Ce qui me donne des idées maintenant,
c'est purement dans l'intérêt.
Puis ce qui me rend
meilleure dans mes émotions,
ce qui me fait relativiser les choses,
ce qui m'apaise, c'est d'écouter les histoires des autres.
C'est de me rendre compte que je ne suis pas seule.
C'est de me rendre compte que d'autres personnes le vivent.
C'est de me rendre compte que ce n'est pas si pire.
C'est de me rendre compte que c'était grave ce que j'ai vécu.
Ça met le doigt sur des émotions
que je ne comprenais pas d'écouter l'autre.
Puis aussi, ça me donne
beaucoup d'idées en humour.
Ça te met en relation aussi.
Moi, j'adore ça.
Parce que c'est quand même la base de l'humain
par rapport aux animaux, beaucoup.
Cette capacité-là de rentrer en relation,
de partager.
Quand quelqu'un est à l'aise avec toi,
quand tu rentres dans l'intimité de quelqu'un,
quand la personne se donne à toi, c'est un grand privilège.
Ça, je le voyais pas comme ça avant.
Aujourd'hui, je le vois.
C'est un grand privilège que quelqu'un dit
« Il faut que je te raconte, l'autre jour, j'ai vécu ça. » C'est un privilège pour moi pas comme ça avant. Aujourd'hui, je le vois. C'est un grand privilège que quelqu'un dise « il faut que je te raconte
l'autre jour, j'ai vécu ça ».
C'est un privilège pour moi
de faire ça maintenant.
Elle me l'a confié à moi.
Je me sens spéciale.
Je ne l'avais pas ça avant.
Là, je l'ai.
Fait que maintenant,
à 32 ans,
aujourd'hui, je te parle,
on est au mois d'avril,
on est en 2023,
j'ai 32 ans,
je me rends compte
que l'écoute
est quelque chose
de primordial.
Là où est-ce que...
Il y a toujours une balance aux choses.
Là, moi, je me rends compte que l'écoute
est primordiale. Là où est-ce que je
commence à trouver ça difficile,
c'est pas un retour du balancier.
Je vais dire
quelque chose qui va peut-être mal passer
si mes amis m'écoutent ou si...
Je le pense très profondément.
Puis j'en ai parlé.
C'est que souvent, bien plus souvent qu'autrement,
les gens autour de moi prennent de mes nouvelles,
mais en surface.
Parce que je donne souvent l'impression que je vais bien.
Que mes affaires vont bien.
Que ma carrière, elle fun.
Que tout est beau.
Que j'en ai pas de problème.
Fait que souvent, ma conversation, ça peut être
« Toi, comment ça va? »
Et c'est 45 minutes de toi, puis moi, je vais écouter parce que j'aime vraiment ça. Et. Fait que souvent, ma conversation, ça peut être toi, comment ça va, et c'est 45 minutes de toi,
puis moi, je vais écouter parce que j'aime vraiment ça,
et moi, je passe pas mal en dernier.
J'ai l'impression que les gens ont plus vraiment d'écoute,
peut-être parce qu'ils se sont tannés de m'écouter à la télé,
peut-être parce que je suis tellement partout.
Peut-être parce que t'as de l'air forte aussi.
Il y a ça aussi, mais ça, ça me fait de la peine profondément.
Moi, il y a eu deux, trois liens d'amitié
dans les dernières années que j'ai coupés
parce que je me suis dit
aïe, aïe, aïe, c'est vrai que cette personne-là
me demandait jamais comment j'allais.
On pouvait parler trois heures
d'elle et de plein de choses,
mais jamais quand elle me demandait, toi, comment ça va,
ça restait toujours en surface.
J'avais l'impression d'être un tas de mâles.
Est-ce que tu l'as dit comme ton amie Virginie l'a fait avec toi?
Je ne l'ai d'être un toad mâble. Est-ce que tu l'as dit comme ton amie Virginie l'a fait avec toi? Je ne l'ai pas dit
parce que...
Je me suis dit que la personne
allait peut-être s'en rendre compte, puis ça, ça ne s'en rendait pas compte.
C'est peut-être parce que la personne n'était pas intéressée.
Tu aurais perdu ton amitié
avec ta chum Virginie si elle avait fait
comme toi? Absolument.
Mais je pense qu'il y a des gens
qui... Moi, je...
J'ai de la misère à dire...
Je pense que c'est peut-être
parce que je l'ai tellement vécu, moi,
interrompre le monde pour parler de moi,
que je vais avoir de la misère à dire,
excuse-moi, c'est que je te parlais, là.
Je veux que tu m'écoutes.
Alors, où t'es rendue dans ta vie,
t'as l'impression que la maturité émotionnelle
des gens devant toi devrait comprendre que c'est un échange. Je sais pas, parce que peut-être qu'ils sont rendus là où j'étais quandu dans ta vie, t'as l'impression que la maturité émotionnelle des gens devant toi devrait comprendre
que c'est un échange.
Je sais pas, parce que peut-être qu'ils sont rendus là où j'étais
quand j'avais 20 ans.
Mais tu recherches autre chose.
Mais mes vrais amis,
ceux que j'ai, que je compte sur les doigts d'une main,
ou les gens que j'aime... Tu sais, je suis allée souper chez toi,
on a passé la soirée de parler de plein d'affaires,
mais il y avait un intérêt commun.
C'était fluide. Jamais j'ai pensé qu'on parlait trop de toi ou trop de moi.
Je suis ressortie, puis je m'en rappelle,
parce que j'étais allée souper chez toi avec ma mère.
Je disais à ma mère, « Hey, c'était le fun.
On a appris sur elle, elle a appris sur nous.
C'était comme super ergonomique,
mais c'est ton métier, c'est ton talent dans la vie.
J'aurais pas vu que le contraire de ça. »
Mais moi, j'ai toujours été comme ça.
Mais ça paraît.
Tu vois, moi, avant d'être interviewuse ou animatrice,
partout où je m'assoyais, je savais l'avis de tout le monde
quand je me levais de la table.
Tu sais qui est comme toi? Karine Vanas.
Karine, quand elle t'écoute, elle t'écoute.
Et Karine peut passer des heures à t'écouter,
pas parce qu'elle veut pas parler d'elle,
parce qu'elle est intéressée.
Mais ces yeux-là, c'est pas tout le monde qui les a.
Toi, tu les as. Karine les a.
France Beaudoin les a.
Il y a du monde que tu regardes et que tu fais
« Oh, je me sens vraiment écoutée ».
C'est drôle que tu dises France Beaudoin,
parce que moi, je la connais un peu.
C'est vraiment quelqu'un, quand j'ai commencé le milieu,
qui m'a donné des conseils, que je suis encore.
Puis, je sais pas, match-homme,
mais combien de fois j'ai vécu des situations
où j'ai dit « J'aimerais ça savoir ce que France en pense ».
Écoute, on se demande ça
de bien du monde
de qui je me suis demandé ça
oh mon dieu mais tu vas rire
moi aussi France
j'étais
sur une plage au Mexique
il y a 5 ans
et je me rappelle
c'était ma plus grosse année de carrière
à vie
j'étais partout
tout explosait, j'avais jamais fait autant d'argent
de ma vie
j'étais là au top du monde
et je me rappelle je suis sur une plage au Mexique
et je pleure parce que je suis malheureuse
j'appelle France, j'ai des amis dans la vie
je la connais pas France
allô France, c'est Mariana Mazza
faut que je te parle, comment on fait pour vivre ces émotions pas, France. Allô, France? C'est Marianne Amazoff.
Il faut que je te parle.
Comment on fait pour vivre ces émotions-là?
Je ne sais plus quoi vivre.
Et elle m'a parlé.
Je ne me rappelle même pas de ce qu'elle m'a dit.
Mais j'ai parlé avec elle pendant 20 minutes.
Elle m'a parlé pendant 20 minutes.
J'ai raccroché et j'ai fait,
il fallait que j'en parle.
Elle attire ça, cette femme-là.
Elle attire cette espèce de,
je veux des conseils d'elle.
Parce qu'on dirait que,
qu'est-ce que France ferait?
Oui.
Je ne sais pas pourquoi.
Parce qu'on dirait qu'elle le ferait sans jugement, puis sans le regard
des autres. Elle le ferait
pour vrai. Et pourtant, elle, elle doit se dire ça de quelqu'un d'autre.
« Salut, France! » « Allô, France! »
« T'es un humain fantastique, France! »
Mais tu sais, pour finir ça, j'ai vraiment l'impression
que mon écoute...
Je me... Tu sais...
J'aime vraiment ça m'asseoir
puis écouter les histoires du monde.
Parce que je l'utilise pour créer maintenant.
C'est vraiment un outil de création.
C'est parce que quand tu écoutes
les histoires des autres, tu n'es jamais seule.
Tu es aussi habitée par les histoires
des autres. Souvent, quand on rumine
ce qu'on a tout le temps vécu,
il y a quelque chose qui manque.
Alors qu'il y a un contact.
Le contact humain, c'est ça.
Mais j'ai hâte quand même que ça soit pas juste...
Parce que j'écoute pas juste les gens
pour que ça m'apporte de quoi.
Mais quand même.
Mais ça t'apporte toujours de quoi, écouter quelqu'un.
Oui, mais là, je le dis, puis c'est super égoïste,
mais c'est pas ça que je veux dire.
T'as hâte que ce soit...
J'ai hâte de pouvoir écouter une conversation...
J'ai hâte, en fait, de plus juger le monde que... En fait, j'ai hâte de plus écouter une conversation. J'ai hâte, en fait, de ne plus juger le monde que... En fait,
j'ai hâte de ne plus juger les conversations
de vieux, des fois. Tu comprends
ce que je veux dire? L'autre jour, j'ai dit
à M. Péloquin que ça se faisait pas de pas nettoyer
les escaliers pis tout, mais je me dis, c'est peut-être pas
ma réalité. Quand moi, je vais être rendue
là, ça va être
la conversation que je vais vouloir. Fait que j'ai l'impression
qu'en ce moment, j'ai vraiment un grand intérêt
pour des conversations qui vont
autant m'apporter spirituellement, autant
m'apporter juste humainement,
mais des small talk, ça,
c'est un no-no maintenant.
Pas pour l'instant. Moi, des gens qui n'ont rien à dire,
je me suis aussi, il y a deux, trois,
une de mes meilleures amies, je n'y parle pas, puis elle ne m'écoutera plus de toute façon
parce qu'on n'est plus amies. Je me demandais
pourquoi est-ce que quand elle m'a dit
c'est terminé notre amitié, je n'ai pas eu de peine. C'est parce qu'on n'avait plus rien. Je me demandais pourquoi est-ce que quand elle m'a dit « C'est terminé notre amitié », je n'ai pas eu de peine.
C'est parce qu'on n'avait plus rien en commun.
C'est déjà fini.
Qu'est-ce qui finit une amitié?
Je pense que c'est le manque d'intérêt commun.
Au-delà de la fidélité, parce que la fidélité,
on peut être infidèle avec des amis, puis ça revient.
On peut mentir, on peut trahir.
Moi, tu peux me mentir, me trahir, tout ce que tu veux.
Mais si on n'a rien en commun, ça
marche plus. Elle va pas voir
de théâtre, elle va pas voir de show de musique, elle aime pas
aller voir des shows d'humour, elle lit pas.
Elle est pas intéressée aux nouvelles. Elle va
pas parler de l'intelligence artificielle,
mettons, en me donnant des données, puis pour qu'on puisse débattre.
Il y aura pas de débat. Ça va être
très dans un univers très woke
de... Tu peux pas faire de blague
de même, puis c'est comme ça. Puis là, tu fais comme, attends, on peut débattre.
Tu sais, c'était rendu qu'elle était très
hermétique dans sa façon d'être
parce que je pense qu'elle
avait pas la culture que moi j'avais pour pouvoir ouvrir
tes horizons, tu comprends? Fait que là, elle t'apportait
rien. Plus rien.
Non. Puis c'était une amie
d'enfance, là. C'est important, ça.
Moi, j'ai fait ça dans ma vie de ménage,
en amitié, parce qu'il faut
qu'on porte des relations
parce qu'elles durent dans le temps.
Puis le temps fait qu'il faut que ça dure.
C'est triste, ça.
Ça, ça m'obsède beaucoup, ça.
Les amitiés qu'on porte
parce qu'on n'a pas le choix.
Exactement, mais on n'est obligé de rien.
Ça fait mal, ces amitiés-là,
parce que c'est comme un couple,
quand t'es 25 ans avec quelqu'un
puis tu fais tous tes 25 ans pour rien,
on s'est laissé, tu fais « Attends,
t'as été 25 ans avec, ça t'a apporté quelque chose. »
C'est pas pour rien.
C'est pas pour rien.
Puis le pire, c'est que des fois,
je me dis « Je prends-tu tes nouvelles? »
Puis je suis comme « J'en veux pas.
Je suis pas intéressée. »
Donc, t'as ta réponse.
Mais ça fait mal parce que je veux le beurre
puis l'argent du beurre.
Tu comprends? Ça me fait mal parce que je me dis
j'aimerais ça lui demander comment elle va.
Mais j'aurais trop peur maintenant qu'elle me demande pas moi
comment je vais.
J'ai tellement peur du rejet que je vais plus là.
OK, mais parce que ça veut dire que t'as encore un intérêt.
J'ai pas d'intérêt.
Mais si tu veux qu'elle te demande comment tu vas...
Ah ça, il y a beaucoup de monde par contre.
Il y a bien du monde que j'aimerais qu'ils m'écrivent
pour me demander comment je vais.
Ça, j'ai eu ce complexe-là avec les humoristes aussi.
Bien des humoristes qui sont venus voir mon show
puis j'en ai voulu pendant longtemps de faire
« voir que les humoristes ne viennent pas voir mon show,
qu'est-ce que je leur ai fait? »
Puis tu fais « toi, tu vas-tu les voir les shows? »
« Ouais, je vais les voir. »
Bien peut-être qu'eux, il n'y a pas envie.
C'est d'arrêter d'avoir des attentes.
C'est d'accepter.
D'accepter que les gens ne pensent pas comme toi.
C'est ça.
D'accepter que les gens n'ont pas les mêmes intéraccepter que les gens ont pas les mêmes intérêts que toi.
Mais là, t'as 32 ans.
Tu as le temps.
Ce que tu me racontes,
c'est que t'as déjà beaucoup cheminé
au fil du temps par rapport à l'écoute.
Mais tout revient encore à l'écoute.
Tout revient toujours à l'écoute.
Je me rends compte.
Parce qu'il faut que tu comprennes pourquoi ils vont pas
et non les juger.
Exactement.
Parce que c'est comprendre
on n'est pas obligé d'aimer les gens
mais de les comprendre
d'essayer de comprendre
c'est un pas vers l'autre
c'est ça dans le fond sur lequel tu as du travail
mais que tu travailles encore
l'écoute
la deuxième question
on est toujours dans les cartons verts
quelle est la plus grande qualité héritée de ta mère Sonia
le rassemblement sans hésitation rassembleuse on est toujours dans les cartons verts quelle est la plus grande qualité héritée de ta mère Sonia?
le rassemblement sans hésitation rassembleuse
ma mère c'est une femme
rassembleuse, les grandes tablées
rencontrée du monde
qu'elle connait pas
le meilleur exemple pour te répondre à ça
ma mère à Noël
il n'y a pas un Noël de mon souvenir
donc à partir de mes 4 ans
que ma mère n'a pas
invité du monde que je ne connaissais pas chez moi
parce qu'il était seul, parce qu'il venait d'immigrer,
parce qu'il n'y avait pas de famille, parce que
ma mère n'avait pas d'empathie. L'empathie.
Mais ma mère, elle a une empathie,
mais son empathie est différente de la mienne.
Mais je pense qu'elle a une empathie qui est très axée
sur la solitude. Ma mère, une fois
par année, elle choisit un de ses manteaux
et elle va lui donner un itinérant
dans la rue. Elle se promène avec mon beau-père
et elle va voir celui... Ils sont tous dans la misère.
Mais elle va voir celui qui est le
moins abrié et elle lui offre un manteau.
Ma mère, elle veut
faire du bénévolat. Ma mère est chauffeur d'autobus
pour les enfants autistes. Ma mère
aime rassembler les cas isolés.
Les gens seuls. Les gens
qui vont avoir de la difficulté
à être en groupe.
C'est pas pour rien, c'est pas banal qu'elle travaille avec des enfantistes.
C'est pas banal qu'elle a été serveuse
toute sa vie, puis à la fin de la soirée,
la personne avec qui elle parlait le plus, c'était la personne
qui était assise dans une table tout seule.
C'est pas banal que ma mère,
à toutes les fois que quelqu'un est tout seul...
Tu sais, mettons, le meilleur ami
à mon beau-père,
Bernard, qu'on salue,
j'espère qu'il va écouter. Bernard,
il a perdu ses parents jeunes, son frère s'est suicidé.
Il a eu beaucoup de marde.
Beaucoup de marde. Puis des fois,
ma mère, quand il s'en va de la maison et Bernard y parle, des fois, il fait « Ah, il est épuisant! »
Le lendemain, elle l'appelle. « Viens donc à la maison. »
Ma mère oublie tout de suite
les choses qui peuvent lui taper
sur les nerfs ou l'énergie que les gens peuvent lui demander
dans cette solitude.
Les gens seuls demandent beaucoup d'énergie
parce que c'est des gens seuls.
Quand ils vont te parler, c'est...
Ben oui, parce que tu deviens une bouée souvent
pour cette personne-là.
Et ça revient encore à l'écoute.
Oui.
Ça revient à l'écoute.
Fait que rassembleur... Rassembleur. Il y a une partie à l'écoute. Oui. Ça revient à l'écoute. Ça fait que rassembleur...
Rassembleur.
Il y a une partie aussi d'écoute de la solitude de l'autre.
Ah oui, c'est fou.
Ma mère aime rassembler les gens.
Ma mère, à tous les Noëls, le lendemain,
à tous les 26 décembre de toute ma vie,
ma mère dit la phrase,
c'est la dernière année que je faisais Noël.
Puis elle recommence à écrire.
Bien, c'est sûr.
En mai, elle est en train de faire la table.
Est-ce que tu vas poursuivre cette tradition-là?
Moi, la première fois que j'ai acheté une maison,
quand même très modeste, et ma maison,
je me suis demandé, dès que je l'ai achetée,
y a-t-il un endroit pour que mes amis puissent dormir?
Y a-t-il un endroit où est-ce que je peux rassembler le plus de monde?
Est-ce que ma table est assez grande pour qu'il y ait du monde?
J'aime rassembler. J'aime faire des activités
de groupe. J'aime matcher
des groupes ensemble. Et pourtant, ironiquement, quand j'étais jeune,
quand les groupes se mélangeaient,
ça me frustrait.
Parce que j'avais peur qu'ils s'entendent bien entre eux
et que je ne sois plus invitée.
Tu comprends ce que je veux dire?
J'avais plusieurs groupes de personnes,
puis là, quand ils se rencontraient
et que ça s'entendait bien, je devenais un peu jalouse
parce que je me disais, merde, ils se sont rencontrés.
Fait que là, ils s'aiment.
Et moi, je n'en ferais plus partie.
Exactement. Ça, pendant longtemps, ça l'a été.
Toi, l'évitement, tu as peur de ça.
Ah, mon Dieu. Moi, je suis quelqu'un qui affronte.
Fait que moi, quelqu'un qui m'évite,
quelqu'un qui ne m'invite pas,
quelqu'un qui est indifférent à moi,
ça me rend totalement débile.
Mais ça, c'est une blessure qui vient de loin.
Probablement mon père qui est parti,
mais le rejet. J'ai peur du rejet.
C'est une insécurité qui est grande.
Je me suis fait rejeter dans les derniers temps.
Beaucoup, beaucoup, beaucoup. Depuis que je suis connue, c'est pire.
Ah oui? Tu te fais encore rejeter?
Je me fais rejeter par beaucoup de monde.
Je me fais rejeter par des collègues.
Je me suis fait rejeter par des collègues parce que...
La raison pour moi, je trouve que c'est absurde
de laisser une amitié aussi longue, mais peut-être parce que l'autre n'a pas été capable de me confronter parce qu'ils ont peur pour moi, je trouve que c'est absurde de laisser une amitié aussi longue,
mais peut-être parce que l'autre n'a pas été capable
de me confronter parce qu'ils ont peur de moi,
parce que peut-être que j'étais accessoire.
En fait, la plupart des gens qui m'ont rejetée
dans les derniers temps, je te dirais,
à part ma meilleure amie de l'époque,
les personnes qui m'ont rejetée dans les dernières années,
c'est du monde qui...
Ça a commencé avec le travail, notre relation.
Fait qu'il y avait un intérêt.
Et dans quel état ça te met quand tu te sens rejetée? Troublée. Je veux mourir. Tu ressens ma quoi? notre relation. Fait qu'il y avait un intérêt.
Et dans quel état s'admet quand tu te sens rejetée? Troublée.
Je veux mourir. Tu ressembles à quoi?
Misérable. Je pleure.
J'écris à toutes mes amies
en leur disant que je les aime, en leur demandant quasiment
s'ils m'aiment encore. Je deviens une enfant
de trois ans qui est rejetée par sa mère
et qu'on va porter dans un orphelinat.
Et que maman revient, revient. Non, non, je ne peux pas
m'occuper de toi. C'est dans cet état lamentable.
C'est...
mon plus...
en fait, ma plus grande hantise.
Moi, je vis bien avec la mort.
Je vis bien avec la maladie.
Je vis bien avec
le non-succès. Moi, enlevez-moi
tout l'argent dans mon compte et ma carrière.
Je me dis « Je suis trop passionnée. Je vais recommencer
quelque chose d'autre. » Mais rejetez-moi pas. « Ah, mon Dieu, ça va me rendre complètement ma carrière. Je me dis, je suis trop passionnée, je vais recommencer quelque chose d'autre.
Mais rejetez-moi pas.
Ah, mon Dieu, ça va me rendre complètement débile. Pas pour rien que j'étais capitaine
au soccer. Pas pour rien que je gagnais
des secondaires en spectacle, puis je ramassais plein de monde
autour pour qu'on puisse faire, on ait un but
commun. C'est parce que je savais qu'on était ensemble.
Faut que tu sois au centre.
Au centre ou même en périphérie, mais je fais toujours les choses
en équipe. Tu sais, en humour, quand j'écris
des textes, j'écris pas tout seul.
J'aime écrire avec d'autres personnes.
Je n'aime pas me sentir seule dans mes affaires
parce que j'aime partager.
C'est le côté rassembleur.
On revient à cette question-là.
Le côté rassembleur m'amène que ma plus grande hantise,
c'est de ne plus faire partie de ce rassemblement.
C'est ma plus grande peur.
Tu crées le rassemblement, mais tu veux rester de même.
Ah, mon Dieu, mais c'est ça.
C'est fou parce que c'est comme une question
à double connotation.
C'est vraiment, qu'est-ce que ma mère m'a le plus apporté?
Rassembler, mais ça vient avec si tu me rejettes.
Puis si tu me rejettes,
c'est la seule fois où est-ce que je vais t'en vouloir.
Tu sais, il y a du monde orgueilleux.
Et ça, ça évolue pas dans le temps?
Non, non, non, non, non.
Moi, je suis boqué là-dessus.
Tu me rejettes une fois,
et c'est pas de ma faute à 100 %,
je ne reviendrai plus jamais
et je vais te maudire et te détester,
te souhaiter la lèpre,
que tu meurs, je vais m'en crisser.
C'est à ce point-là que je suis fâchée.
On s'entend? C'est la colère qui parle.
Est-ce que ça, tu veux calmer ça?
As-tu un objectif par rapport à ça?
Je ne l'ai pas encore. Je pense qu'éventuellement,
je vais devoir l'avoir parce que ça me vient me chercher
encore beaucoup. Ça me cherche énormément.
Ça te rend beaucoup d'énergie.
Ça me rend débile. Moi, des gens qui me rejettent,
des gens qui me disent « J'ai entendu dire que tu as dit ça,
puis que personne me... » J'en fais des erreurs,
mais que cette personne-là
ne soit pas capable de me dire « C'est-tu vrai? »
Puis ne me donne pas la chance de m'expliquer,
je deviens
complètement débile.
Débile! C'est comme si tu insultais ma mère.
Même, insulte ma mère, elle va être moins fâchée.
À ce point-là, hein?
En amour, est-ce que
le rejet, c'est quelque chose qui...
Non, parce qu'en amour, il y a une émotion
qui est commune. La raison pour laquelle
on sort ensemble, c'est parce qu'on amour, il y a une émotion qui est commune. La raison pour laquelle on sort ensemble,
c'est parce qu'on s'aime.
Si on ne s'aime plus,
l'être humain va juste faire...
Ce n'est pas un rejet, c'est la fin de quelque chose.
Exactement.
Tandis qu'une amitié, pour moi,
c'est la relation la plus précieuse
qu'un être humain peut avoir.
Ta mère ne va jamais te rejeter
quand tu as une belle relation, tu le sais.
Ta maman est décédée il n'y a pas longtemps.
Elle était malade. Elle ne t'a pas rejetée.
Non. C'était son temps de partir.
Absolument. Un couple, j'étais en couple pendant
sept ans, on s'est laissé en se disant
dans les yeux, je vais t'aimer toute ma vie.
Toute ma vie, je vais t'aimer.
Tu avais aucun rejet. Pur rejet. Par contre,
un ami...
Il y a pas d'autre façon.
Une coupure d'amitié
faite, pas d'un commun accord.
Moi, ma meilleure amie avec qui on s'est laissé,
c'était un commun accord. Elle m'a accusée de quelque chose.
Moi, j'avais trop accumulé d'affaires
puis j'y ai demandé.
Dis-moi-le, dis-le que tu veux mettre une fin à cette amitié.
Dis-le tout de suite qu'elle a fait. Je veux mettre une fin.
Parfait. Merci. En texto.
C'est triste. Parfait. Bye-bye.
C'est pas un rejet.
On s'est mis d'accord
mais quelqu'un qui me dit
j'ai entendu ça, t'as fait ça
pourquoi t'as fait ça
j'ai entendu que t'as fait ça fait que c'est terminé
et que tu me donnes
aucune façon
de m'expliquer
oh tabarnak
tu viens de chercher
la petite fille de Montréal-Nord
qui est prête à aller en prison tellement qu'elle va taire. »
Ça me rend débile.
C'est de ne pas laisser l'humain s'exprimer.
C'est de donner aucune chance. C'est d'être hermétique.
C'est d'avoir eu comme une lâche ou comme un lâche
déjà des idées préconçues ou déjà des blessures
par rapport à moi et de ne pas me l'avoir dit.
La petite goutte, comme celle goutte comme ça qui est tombée
a été suffisante pour que tu me crisses là,
t'aurais dû me le dire que t'avais accumulé
des gouttes. Parce que pour toi, c'est une injustice.
C'est très... Moi, l'injustice
me rend débile.
Débile. C'est injuste qu'on ait
vécu autant de moments, puis que
tu m'aies même pas laissé deux secondes
pour m'expliquer, ou que quand je me suis expliqué,
t'étais déjà hermétique à mon explication. Ou quelqu'un d'autre, de mauvaise foi, t'avais même pas laissé deux secondes pour m'expliquer ou que quand je me suis expliqué, tu étais déjà hermétique à mon explication
ou quelqu'un d'autre, de mauvaise foi,
tu avais déjà parlé en mal.
Parce que c'est ça que j'attire des fois.
Autant que je suis jalouse,
autant que j'attire beaucoup de monde qui sont jaloux
parce que je suis une fille qui est confiante,
parce que ce que je fais, je le réussis,
parce que je suis capable de le dire, je me trouve belle,
je suis capable de le dire, je me trouve bonne.
Tu sais, quand tu dis la jalousie,
c'est très paradoxal.
Parce que tu es une fille qui donne l'impression
d'avoir une grande confiance en elle.
Oui, tu peux avoir confiance et être jaloux.
Mais la jalousie reste un manque de confiance en soi.
Ce n'est pas de la jalousie.
Je vais toujours dire que c'est de l'envie.
Oui, c'est de l'envie.
Parce que de la jalousie, c'est de jalouser quelque chose
en sachant que tu ne l'auras jamais.
C'est ça.
L'envie, c'est de faire « Oh, elle est vraiment belle ta bague.
J'ai envie d'avoir la mienne. »
J'ai envie de. J'ai envie de'avoir la mienne. J'ai envie de...
Ça, je l'ai souvent avec tout le monde.
Avec tout le temps.
Oh, mon Dieu, je l'ai envie.
T'as vu ses beaux cheveux?
Ouais, c'est beau.
Ta gueule, là, check les tiens.
Fait que ça, dans ta tête,
il s'en parle, des affaires.
Hein?
Hein?
C'est pas reposant.
Ça se pile.
C'est pour ça que je dors bien.
Et tu prêtes à passer au niveau jaune?
Oui.
La même service, tu m'en donnes trois.
Je te l'avais dit, c'est pour ça que je ne faisais pas de podcast
parce que des fois, je rentre dans une bulle.
Quand tu parles d'amitié,
je pense que ça résonne chez tout le monde.
On a tous ces conflits de loyauté.
À un moment donné, on sent qu'on est en conflit de loyauté.
L'amitié, c'est quelque chose de complexe.
Je vais répondre à ta dernière question
avec un lien entre
l'écoute,
le rassemblement,
l'amitié,
et quel livre? L'Amie prodigieuse d'Hélène
Afferranté. Ah oui?
T'es-tu lue? Non. Ça, je vais te l'offrir.
Je vais te le poster. C'est
une quadrilogie. En tout cas,
c'est quatre livres. Quatre livres ou cinq même.
C'est cinq livres. C'est sur l'amitié.
C'est sur deux petites filles qui
deviennent amies. Les deux ont deux réalités totalement
différentes dans le même village pauvre.
Une, elle est incroyablement intelligente,
mais elle va jamais pouvoir utiliser
cette intelligence-là. L'autre, elle est super
studieuse, mais elle va pouvoir utiliser
le travail,
le travail qu'elle va avoir fait pour être
comme l'autre.
Elle va pouvoir l'utiliser.
Fait que les deux vont pouvoir, autant que ça va être
toxique, autant que ça va être bénéfique.
Moi, cette amitié-là,
mettons, c'est mon livre préféré dans tous
les temps parce que je me suis rendu
compte à quel point l'amitié est un sujet pivot
dans ma vie. Vraiment, vraiment.
Même le film Maria, j'en ai parlé avant.
C'est l'amitié, encore une fois.
Ligne de fuite, encore une fois.
Moi, c'est l'amitié. Mes amis, pour de vrai,
c'est vraiment mes piliers. Mes amis, je leur dis souvent que je les aime
Mais rejette-moi pas
C'est ton équilibre
Autant mes amis que ma mère
Ma mère s'est rendue une amie
Puis l'amitié pour moi c'est quoi?
C'est avoir de l'écoute, de l'intérêt
Avoir de l'amour, de l'attention, de l'affection
Du respect aussi
C'est juste qu'on fait pas l'amour avec de l'attention, de l'affection. Du respect aussi. Du respect. C'est juste qu'on ne fait pas l'amour avec eux.
Trois?
Oui, trois.
Deux.
Et trois.
OK. Donc, je te lis tes trois cartes jaunes.
Tu en choisis une, je vais en choisir une.
Quel est le plus grand défi que tu as surmonté dans ta vie?
Oui.
Est-ce que tu t'ennuies facilement?
As-tu déjà ressenti un état de vide intérieur? Est-ce que je m'ennuies facilement? As-tu déjà ressenti un état de vide intérieur?
Est-ce que je m'ennuie facilement?
OK, vas-y.
Je ne m'ennuie pas facilement, mais je me lasse facilement.
Il y a une nuance.
Tannes.
Je me tanne et ça m'amène toujours à quelque chose d'autre.
Tu sais, mettons, j'aime ça faire de l'humour.
C'est le fun de faire de la scène.
Il y a beaucoup de bénéfices à faire de la scène.
Tu rencontres des gens, tu as de l'attour. C'est le fun, faire de la scène. Il y a beaucoup de bénéfices à faire de la scène. Tu rencontres des gens,
tu as de l'attention,
tu rassembles les gens.
Quand tu es sur la scène, il n'y a personne qui t'interrompt.
Tout le monde t'écoute.
Et surtout, tu rassembles. Il ne faut pas oublier, c'est ce que j'aime le plus.
Puis tu fais de l'argent.
Cet argent-là va me servir
à faire d'autres affaires que j'aime.
Si ce n'était pas aussi payant, faire de l'humour,
je ne pense pas que je le ferais longtemps.
Parce que c'est beaucoup de travail mental,
c'est d'une performance,
mais qui est aliénante.
Parce que tu peux pas tant improviser,
comme si, mettons, je pense à des chanteurs,
Taylor Swift décide qu'elle veut changer de toune
puis qu'elle veut pas faire la même chorégraphie,
elle va le faire.
Moi, je peux le faire, mais c'est à mes risques et périls.
Ça se peut que je me pète les dents
puis que c'est pas drôle.
Tu comprends?
Ouais.
Fait que j'ai comme l'impression que
l'humour,
j'aime vraiment ça, mais
c'est devenu le mécène de toutes
mes autres activités qui vraiment m'excitent.
Fait que est-ce que je me tanne vite
ou je m'ennuie vite? Non.
Mais souvent, quand j'arrive
au bout de quelque chose, j'utilise cette chose
comme tremplin pour une autre chose.
Fait que l'humour m'a amené assez d'argent
pour investir dans des cadres, pour
faire des toiles, puis aller faire une expo.
L'humour m'a servi
d'avoir assez d'argent pour que, pendant
mes deux semaines de congé, à la place de
je sais pas,
moi, prendre des gigs, j'ai écrit
pour faire un livre.
L'humour me sert maintenant
à d'autres choses.
C'est comme le moteur du reste.
Absolument, oui.
Mais l'humour n'est pas un ennui pour moi.
Est-ce que tu t'es déjà ennuyée dans la vie?
Souvent.
Je me suis ennuyée, je pense, des choses que j'ai pas choisies.
Tu sais, il y a des choses
que tu choisis pas dans la vie.
Que tu choisis, mais que tu choisis pas.
Qu'il y a un intérêt.
J'ai fait des chroniques à Salut Bonjour,
j'ai trouvé ça d'un ennui mortel,
mais je l'ai faite parce que je m'étais dit,
puis j'ai toffé trois fois,
après on m'a écrit ça dehors.
J'en parle dans mon show,
fait que faites pas de papiers
dans le sac de chips avec ça.
Mais les trois chroniques que j'ai faites,
j'ai détesté ça,
mais je me convainquais que j'en mets ça, mais je m'ennuyais. Qu'est-ce que t'aimais pas là-dedans? Le fait que je savais que j'ai faites, j'ai détesté ça, mais je me convainquais que j'aimais ça.
Je m'ennuyais.
Qu'est-ce que tu n'aimais pas là-dedans?
Le fait que je savais que je n'avais pas une liberté à 100 %,
qu'il y avait un carcan, que c'était le matin,
qu'il fallait que j'arrive le matin et que je fasse
« Hey, tout le monde, je vais vous parler de voyage! »
Puis tu te fais « Ben non, j'ai envie de dormir en ce moment. »
Moi, de jouer un personnage, ça m'ennuie totalement.
Ce qui m'ennuie dans la vie et ce qui m'emmerde,
c'est quand on me dit « On s'en va dans un souper.
Il va falloir que tu sois
un peu moins toi. » Parce que
telle personne, tu vas voir, est un peu bizarre.
Telle personne, il ne faut pas que tu lui parles de politique.
Moi, je trouve que c'est
un ennui. Quand je sens que c'est
un ennui, la première chose
que je vais faire, c'est de lui parler de politique.
Mais t'aimes provoquer.
En fait, ça amène à la provocation.
Tu veux réveiller un peu.
C'est ça. C'est que ça m'amène à la provocation
parce que je le sais
que je vais m'emmerder sinon.
Moi, je m'emmerde
quand je le sens que...
Moi, là, je suis excité.
Je reviens encore. Le souper qu'on allait avoir chez toi,
j'avais hâte parce que je sais que tu bois du bon vin,
que tu as du bon goût pour la bouffe.
J'avais hâte de visiter ta maison. J'avais hâte de rencontrer Mario.
J'avais tellement hâte qu'on parle de ton départ
de TVA. J'avais hâte.
Je le savais qu'on allait faire ça. Mais si j'arrivais
chez vous, puis que tu me disais,
« Ah non, écoute, moi, je bois pas. Il y a pas d'alcool
chez nous. On est des Mormons. »
Tu serais pas venue.
Non, je serais arrivée chez vous, puis 30 minutes après,
j'aurais décollissé parce Pis j'aurais eu une indigestion
Il y a quand même
Moi dans la vie je vis
Pour que chaque chose m'apporte quelque chose
Mais pas égoïstement
Vivre des choses
Pour que tu te sentes toujours toi-même
Pis que je me sente vivante
Oui c'est ça mais toi-même c'est être vivante
Oui oui oui
Tu sais un rendez-vous au médecin
Je vais la prendre ma place au médecin, je vais la prendre
ma place au médecin. Moi, chez le médecin,
je m'ennuie pas. Il pose plein de questions.
OK, je vais te donner un exemple
de comment est-ce que tout pourrait devenir un ennui,
mais comment tout peut devenir vraiment le fun.
Moi, je veux que tout devienne...
C'est pour ça que je comprends des fois un gars comme Matt Duff
qui veut que... Lui, il veut vivre...
Il veut juste faire des projets qui l'amusent.
Tu comprends? Moi, je suis pas très dans l'amusement.
Moi, je suis très dans le...
Est-ce que je vais pouvoir
provoquer des émotions chez le monde?
Moi, j'ai toujours changé la vie...
À toutes les fois que j'étais de passage dans la vie de quelqu'un,
cette personne-là m'a déjà dit, tôt ou tard...
Je me rappelle quand on s'est vus
la première fois. Ou je me rappelle quand tu m'as dit ça.
Je sais que j'ai toujours marqué un peu les autres.
Je l'ai toujours su.
Parce que j'aime provoquer ça chez le monde.
J'aime déstabiliser.
Pas pour provoquer, mais j'aime déstabiliser.
J'aime allumer des lumières.
Oui, moi, je pense que t'aimes allumer.
J'aime ça. Oui, pas éteindre. C'est jamais négatif.
T'aimes quand le moteur est à plein régime.
Oui, mais tu sais, mettons, je vais chez le docteur,
puis là, le docteur m'a fait plein de tests, puis tout.
Pendant qu'il me fait des tests, je vais lui poser 50 000 questions,
même si je me rappelle pas de grand-chose de ses réponses.
J'aime faire sentir aux médecins
que je vais être une patiente le fun,
qu'après ça, l'autre patient va être plate à chier.
Je veux que le médecin fasse ça.
C'était quand même le fun avec elle.
J'aime faire ça.
J'aime donner un peu de lumière
puis de brillant dans la vie du monde.
J'aime que le monde... Puis c'est pas dans la vie du monde. J'aime que le monde...
Ce n'est pas de la prétention.
Je ne dis pas que je suis capable de le faire.
Quand mes brillants te tapent ses nerfs,
il y a du monde qui n'aime pas ça.
Ça veut dire qu'on n'est pas toujours
dans les périodes de vie.
Des fois, on a envie que nos lumières soient plus tamisées.
Il y a du monde qui ne veut pas ça.
Il y a du monde qui n'aime pas mon énergie
et il y a du monde que je leur tape royalement ses nerfs.
C'est bien correct.
Je pense que je suis capable de toucher 100 % des humains.
Il faut juste que tu t'adaptes, puis il faut que tu sois caméléon.
Jamais de caméléon. Mais jamais de caméléon
quand on se rencontre
jusqu'à ce que je te convainque que je suis correct.
Après ça, c'est fini. Je peux pas toutes les fois que je te vois
faire semblant de quelque chose
en attendant que tu m'aimes, puis que finalement, tu vas jamais m'aimer.
C'est important que la personne devant toi
t'aime?
Plus maintenant le aimer,
mais qu'elle aille une appréciation.
Oui, parce qu'il y a une grosse différence entre les deux.
Oui, aimer, c'est beaucoup.
Être aimé, c'est exigeant.
C'est exigeant de l'autre.
Ça se demande beaucoup d'énergie,
donc c'est correct.
Donc, tu ne t'ennuies pas facilement.
Je ne m'ennuie pas facilement parce que je trouve toujours quelque chose à faire,
mais l'ennui va m'apporter quelque chose.
C'est sûr.
Tu veux pas aller là?
Bien, même si je m'ennuie. Dans un avion,
je m'ennuie jamais. Moi, tu me mets dans un trou avec des livres. C'est ça, parce que tu t'occupes.
Bien oui, je suis quelqu'un qui est très active.
J'ai l'impression que quelqu'un qui lit beaucoup s'ennuie rarement.
Ah, écoute, moi, j'ai toujours dit qu'il faudrait
qu'on m'envoie en prison s'il faut que je lise
tous les livres que je veux lire.
OK, ça serait comme...
Est-ce que t'es le genre à...
J'aimerais aller voler un dépanneur
juste pour qu'on me dise,
« Mariana, tu t'en vas en prison un an.
Parfait, donnez-moi tous les livres.
On va les décloser. »
Mais est-ce que tu dis un livre
dès que tu le commences,
puis tu le sens pas, tu l'arrêtes?
Oui, oui, ça, je me fais plus chier avec ça.
Tu fais plus chier avec ça.
Je lis le nouveau de Bret Easton Ellis
qui a écrit « American Psycho ».
C'est un livre de 600 pages,
mais c'est en briques, en format poche.
Il va être 1400-1500. Je me suis rendue
à 250, puis je l'ai arrêté. J'ai fait
« Non! Je suis tannée! »
Parce que pendant ce temps-là...
Parce que la vie est trop courte.
Bien, la vie est trop courte pour lire un livre.
Tu sais, c'est comme une relation.
Si tu penses qu'après 10 ans de couple,
t'es plus avec, puis que c'est une perte de temps,
t'as pas compris. Moi, c'est pas une perte de temps,
les 250 pages. Ce que je vais aller faire, par contre, c'est de passer les chapit avec, puis que c'est une perte de temps, t'as pas compris. Moi, c'est pas une perte de temps, les 250 pages.
Ce que je vais aller faire, par contre,
c'est de passer les chapitres,
puis aller juste résumer les chapitres pour être sûr que...
Ça aurait été tout le livre qui aurait été une perte de temps.
Ah, exactement. Fait que moi, un livre,
quand je l'aime pas, je le mets de côté.
Puis il y a des livres qu'il faut qu'on apprenne à lire.
Les gens savent pas lire.
Quand tu lis, il faut que tu lises quelque chose
qui fit avec ton émotion puis la température,
puis où est-ce que t'es dans ta vie.
Tu peux pas lire tel livre quand l'hiver, ou quand t'es dehors,ce que t'es dans ta vie. Tu peux pas lire tel livre
quand l'hiver ou quand t'es dehors
ou quand t'es dans un métro, c'est pas la même chose.
Puis si t'es en peine d'amour, puis si tu reviens
d'un meeting important, il y a des livres que tu peux pas lire.
Un livre doit être attitré
avec comment tu te sens dans le moment.
Tu peux pas lire n'importe quand, comme une toune.
C'est drôle, parce que je me disais, moi,
j'associe ça beaucoup à la musique, ce que tu viens de dire.
J'ai exactement ça. T'écoutes pas du Adèle quand tu viens d'apprendre une bonne nouvelle. C'est drôle parce que je me disais, moi, j'associe ça beaucoup à la musique, ce que tu viens de dire. J'ai exactement ça. T'écoutes pas du Adèle
quand tu viens d'apprendre une bonne nouvelle.
C'est ça, non. T'écoutes du Adèle
quand il pleut puis tu fais du ménage.
Tu comprends? OK, oui.
Fait que c'est la même chose avec la lecture. Absolument.
Fait que si tu le remets en contexte,
tu vas plus l'apprécier que si tu le lis hors contexte.
Absolument. C'est pour ça que moi, c'est la même
chose avec l'ennui. L'ennui, tu peux
décider, aujourd'hui, je vais m'ennuyer, puis c'est correct.
Mais ça peut t'apporter quoi, l'ennui?
Faire du ménage. Moi, tu sais quoi?
Il n'y a pas une journée de ma vie, depuis 32 ans,
où est-ce que je n'ai rien fait.
Rien faire, pour moi, ce n'est pas regarder un film.
Quand le monde me dit « Je n'ai rien fait, j'ai checké un film »,
tu n'as pas rien fait, tu as regardé un film.
Tu as consommé de la culture.
Faire la vaisselle, tu as fait quelque chose.
Tu as nettoyé ta maison.
Moi aussi, quand je dis que je ne veux rien faire,
je dis toujours aux gens, ce n'est pas nécessairement rien faire.
Personne ne fait rien de même.
C'est faire ce que je veux quand je veux spontanément.
C'est de la spontanéité.
Moi, quelqu'un qui me dit que je ne fais rien,
c'est les deux mains sur la table et fixer le vide.
C'est que tu es dans un asile.
Il va falloir que tu retournes à Pinel.
Je vais te poser d'ailleurs la prochaine question.
As-tu déjà ressenti un état de vide intérieur?
Hum-hum.
Hum-hum.
Puis j'en parle dans le documentaire
Papillon fait par Hugo Roson.
C'est Hugo son nom?
Oui, c'est Hugo.
C'est son documentaire Papillon
qui est sur Vrai maintenant.
On a fait ça,
tu parlais du vide.
Le moment où je me suis sentie le plus vide,
c'est quand j'étais à mon top de carrière.
C'est quand j'étais rendue
à 300 000 billets vendus de Femme ta gueule
que j'avais joué dans deux films,
que j'étais à la radio, que j'étais à la télé,
que j'étais partout.
Quand j'étais au top, c'était mon plus vide.
Parce que t'étais seule au top?
Beaucoup d'affaires. Seule, parce que j'avais atte top, c'était mon plus vide. Parce que t'étais seule au top? Beaucoup d'affaires.
Seule, parce que j'avais atteint l'objectif.
Moi, je pense pas que quelqu'un qui gagne la médaille d'or aux Olympiques,
c'est son meilleur moment.
Le meilleur moment, c'est la course que tu fais pour aller aux Olympiques.
Marianne Saint-Gelais, j'aimerais ça lui demander,
qu'est-ce qui t'a le plus buzzé?
Gagner ta médaille ou la course qui t'a permis de gagner la médaille?
Moi, j'allais déjà faire un entrevue,
puis elle m'avait dit, une fois que tu gagnes, c'est qu' la course qui t'a permis de gagner la médaille. Moi, j'allais déjà faire un entrevue et elle m'avait dit,
une fois que tu gagnes,
c'est qu'après, si t'atteins plus ça,
c'est toujours des échecs.
Mais il est là, le point. Mon vide a été là.
Mon vide a été quand je l'ai atteint.
Je vois beaucoup la carrière où...
Moi, je suis une grande maniaque
des biographies sur les athlètes.
J'aime beaucoup comment les athlètes fonctionnent.
J'ai toujours été une fan de sportifs.
J'aime savoir comment ils ont...
En fait, c'est le travail acharné
puis la discipline pour arriver à un objectif
puis être le meilleur.
C'est quand même... C'est clair,
c'est concis. Quand t'es le meilleur dans un sport,
c'est parce que tu peux... C'est pas juste
une question d'opinion. C'est calculé.
T'as un chiffre. C'est ça que j'aime
chez les athlètes. Par contre. On va toujours te comparer à ça aussi.
Il est un peu là, mon point.
Avoir atteint le 300 000 billets vendus,
puis d'avoir joué dans des films,
puis d'avoir fait mes étoiles.
Non, les étoiles, ça, c'était après.
Mais le « ouah » être rendu en haut, en haut, en haut,
c'est comme quand tu fais des sauts.
Des fois, le cirque du soleil,
ils font trois bons avant d'arriver au plus haut.
Moi, j'étais rendue au troisième bond.
Là, j'étais...
Oh, c'était vide. Parce que je le savais
que j'atteignais un point.
Je touchais
à une extase
qui allait durer cinq secondes.
Et t'avais peur de redescendre?
Je sais pas si c'était la peur, mais je savais que la descente allait être terrible.
Terrible.
Comment tu te sentais physiquement, psychologiquement?
J'étais toujours fatiguée, je buvais beaucoup.
Je ne suis pas pour me saouler, mais je gelais mes émotions.
Ce n'est pas pour rien que les plus grandes vedettes du monde,
je ne me compare pas à eux, mais je pense à tous ceux
qui ont eu des carrières exceptionnelles,
finissent à prendre des médicaments.
Je pense à Michael Jackson, je pense à des grands...
Chris, à Kerry Cobain, à Amy Winehouse.
Ils sont tous morts un peu de la même façon.
Elvis, ils ont tous essayé de gêner.
Quand tu atteins...
Je ne suis pas en train de dire que j'ai fait de la même chose.
Je l'ai fait, moi, pour mon personnel au Québec,
en humour.
Je suis une crotte de nez à côté d'Elvis Presley.
Mais je pense que la personne qui...
Steve Jobs aurait pu dire la même chose.
Ou même la pâtissière du coin
qui a enfin ouvert
sa pâtisserie puis qui a sa meilleure année
puis c'est sa meilleure journée, à un moment donné,
atteint un pic qui a fait « je sais que je pourrai plus jamais ».
Tu comprends ce que je veux dire?
N'importe quel humain atteint un pic
de bonheur et d'atteinte,
de sommet, puis fait « oh non, là, ça redescend! »
Parce que tu disais « ça peut pas aller plus haut ».
Ça peut pas aller plus haut.
C'est là que c'est vertigineux.
Puis c'est vertigineux parce que je le savais
qu'à ce moment-là, je pouvais aller plus haut,
mettons, en allant en France, puis en recommençant
tout, puis en faisant OK, go, j'essaie de
remettre un autre, puis je me suis dit, j'ai pas
l'énergie pour aller là.
Puis tu vas revivre la même chose, t'arrives à un autre sommet.
Exactement. Encore une fois, je pense que la métaphore
du...
Voyons, de l'athlète qui fait du cirque,
qui fait le premier bond, le deuxième bond,
le troisième bond, celui qui t'amène
pour faire ton loop.
Quand t'atteins le troisième bond,
c'est là où est-ce que ton coeur s'arrête
puis tu dois bien performer.
J'aimais le deuxième bond, moi.
Je l'aimais le premier pas assez,
mais le deuxième, il me contentait.
Là, j'essaye de rester dans le deuxième.
Parce que d'atteindre ce sommet-là,
puis c'est pas encore une fois pour me vanter,
je l'ai atteint en vendant.
Qu'est-ce qui fait que tu t'en es sorti de ça?
Je suis redescendu.
Qu'est-ce qui est arrivé quand tu es redescendu?
Il y a eu d'autres humoristes qui sont arrivés,
il y a eu la tension sur les autres.
Je me suis rendu compte que j'avais atteint quelque chose
qui pouvait m'amener dans le confort
financier, dans le confort de carrière.
Arrêter de prendre pour acquis aussi, parce que quand tu es dans l'espèce de spin intense pour arriver à ça, puis que tout le confort de carrière, arrêter de prendre pour acquis aussi.
Parce que quand t'es dans l'espèce de spin intense
pour arriver à ça, puis que tout le monde parle de toi,
puis t'ouvres le journal, ta face est là,
t'ouvres la télé, ta face est là,
t'ouvres Internet, ta face est là.
À un moment donné, c'est tellement intense
que là, quand t'arrives en haut,
puis ça recommence à descendre,
où est-ce que ça te fait du bien?
C'est quand tu fais « Ah, attends,
mais la vie a toujours été le fun.
C'est juste que là, t tu as atteint quelque chose de... »
Puis il y a une pression qui vient avec le fait d'être en haut.
Oui, mais moi, ça, je n'ai jamais eu peur de la pression.
Tu n'as jamais eu peur de la pression. Ça, tu as appris.
Non, moi, j'aime ça.
Et si ça t'arrive encore, ce feeling-là?
Je ne pense plus que je vais le revivre.
Je vais le revivre vraiment plus tard avant de mourir, pour de vrai.
Mais ça t'en prendrait plus pour te rendre en cet état-là.
Oui, oui, oui.
En l'espace de dix ans,
j'ai quand même eu un gros temps.
Encore une fois, je le répète pour ceux qui écoutent le podcast,
je me justifie.
Ce n'est pas que je me vante,
c'est que je relativise ce que j'ai vécu.
En dix ans,
ça a tellement explosé,
mais dans toutes les sphères.
Faire un film,
j'ai fait deux films l'été
où est-ce que je rodais Femme ta gueule,
où est-ce que je faisais de la radio,
où est-ce que je faisais de la télé,
c'était tellement intense
que je me suis dit,
oh, je ne veux plus jamais retourner là.
J'ai adoré le sentiment.
Mais c'est que c'est...
C'est sans arrêt
t'escalades, t'escalades, t'escalades.
C'est pour ça que les athlètes olympiques ont des gros postpartum
après les Olympiques. Tu redescends,
t'as travaillé pendant quatre ans comme un débile
et souvent pas pendant quatre ans, pendant 20 ans.
Oui, mais t'avais une équipe autour de toi aussi.
Toutes, comme les athlètes olympiques.
C'est olympique ce qu'on fait.
Faire attention à ce que tu dis.
Au travers de ça, j'ai fait des scandales.
Faut pas oublier.
J'ai fait parler de moi, tout ce que je faisais,
que je m'assumais.
Femme ta gueule est sortie le lendemain
que Trump a été élu l'année du hashtag MeToo.
C'est une crise de grosse année 2016.
Oui, oui.
T'as un show qui s'appelle Femme ta gueule.
Moi, je parle pour moi.
Je sors un show qui s'appelle Femme ta gueule
le lendemain que le plus gros misogyné est élu.
Oui, oui.
L'année où est-ce que les femmes sortent
pour aller parler, est-ce-tu, de leur agresseur?
À ta peur, là.
Moi, ça a été gros dans ma tête.
Je vais plus jamais réatteindre cette intensité-là et je veux plus la réatteindre. Moi, ça a été gros dans ma tête. Je vais plus jamais
réatteindre cette intensité-là et je veux plus
la réatteindre. Moi, c'est un check.
C'est pour ça que le vide,
je l'ai vécu.
Mange le meilleur bol de pâte
de ta vie. Lui que tu dis plus...
Tes papilles gustatives, une bouchée, puis t'as envie
d'aller te masturber tellement que c'est bon.
Tu vas être démoli le lendemain.
Parce que tout va avoir l'air dégueulasse.
Mais c'est à toi de faire la perception
et de dire, j'ai touché le nirvana.
Maintenant, tout peut devenir des mini-nirvana pour moi.
Est-ce que tu as eu peur de tomber dans un état dépressif?
Oui.
Je prends encore des antidépresseurs.
C'est dans la famille des antidépresseurs,
mais c'est plus un stabilisateur d'humeur.
C'est pour éviter que les gros high et les gros down
me mettent dans des états un peu intenses.
Moi, maintenant,
je l'avais arrêté il y a un mois
et j'ai senti que j'étais full négative.
J'ai fait que je vais le recommencer et c'est correct.
Parce que ça joue beaucoup au niveau chimique de ton cerveau.
Moi, je pensais que ça allait me ralentir.
Ça ne te ralentit pas?
Non, ça me fait accélérer parce que je le sais.
Maintenant, je suis juste mieux pour faire les choses.
Je suis partie. Mais je suis juste mieux pour faire les choses. Fait que wouhou, je suis partie.
Mais je suis juste plus de bonne humeur
parce que ça stabilise
mes hop et les dents, puis les attentes.
Moi, le soir, je mets ma tête sur mon oreiller, puis je m'endors.
Je suis partie. J'ai des bonnes nuits de sommeil.
Je m'entraîne beaucoup. Ça me fait du bien l'entraînement physique.
J'ai coupé beaucoup l'alcool aussi.
Je bois vraiment moins qu'avant.
Fait que tu prends soin de toi.
Énormément. Fait que ça, c'était venu.
Mais le plus gros vide de ma vie a été
où est-ce que j'étais à l'année la plus intense.
Et pendant que j'étais en train de le vivre,
il n'y avait pas de vide.
C'est quand je prends du recul que je me rends compte
qu'il y avait un vide.
Attends, là, c'est écœurant de vivre ça.
C'est pas de la victimisation que je te fais, là.
C'était débile de vivre ça.
C'était le plus beau jour de ma vie
d'avoir une plaque de 300 000 billets.
On a beau me dire, les billets, c'est pas important. Chris, oui,
c'est débile de savoir que t'as battu
un record, que c'est le fun.
C'est incroyable. C'est comme de dire,
on sent à Chris d'aller aux Olympiques
pis pas gagner. Ben non, tu vas aux Olympiques pour la médaille d'or.
Qu'est-ce que tu me dis là? Je m'entraîne pour ça.
C'est pas vrai que je fais de l'humour pour être correct.
Je fais de l'humour pour vendre des billets
pis vendre des billets, je pourrais dire,
pour attirer le plus de monde possible.
Mais moi, j'étais là...
J'avais 26 ans, puis wouh, c'était débile.
Mais aujourd'hui, je l'ai vécu,
puis c'était les plus beaux jours de ma vie,
autant que ça a été le plus gros vide.
Et aujourd'hui, tous les plans qui s'en viennent pour moi,
je suis tellement contente parce que je vais pouvoir arriver
dans ma maturité puis dans mon calme plus vite.
Et je suis en train de le vivre, là.
Je suis en train de le vivre tranquillement,
le calme
après la tempête une crise de grosses tempêtes belles tempêtes qui fait du bien le lieu calme
le soleil est en train de ressortir il faut aller faire le ménage de tous les arbres qui sont brisés
le nest tempête incroyable le jeu le choc c'est calme le jeu pense plus que je veux en revivre
des tempêtes pense pas je suis heureuse de même.
En tout cas, t'es sûrement plus outillée.
Absolument.
Puis ça a été les plus beaux jours de ma vie autant que ça a été les plus vides de ma vie.
Tu peux pas le comprendre. C'est fucké.
J'aimerais parler avec des gens qui gagnent des médailles olympiques
ou parler avec, mettons, des gens
qui ont vécu un sentiment d'euphorie.
C'est comme faire de la drogue.
C'est juste que quand tu fais de la drogue, c'est accessible.
T'accomplis rien, faire de la drogue.
Mais accomplir quelque chose,
je suis sûre que de gagner le premier
grand chelem au tennis pour Roger Federer,
je suis sûre que... Après,
le sport, c'est que tu peux toujours te dépasser,
puis il y a toujours quelqu'un de meilleur que toi qui va arriver.
Tu ne fais même plus ça personnel.
Tu le fais pour rentrer dans les annales, tu comprends?
Mais quand tu le touches la première fois...
Quand tu le touches la première fois, wouh!
Puis après, je pourrais tomber dans ça et faire « OK, je veux plus ».
La vérité, c'est que je suis tellement fière de moi,
tellement contente de voir que non, non, non,
je l'ai touché et je suis heureuse.
C'est fait. Je suis correct.
Je vais continuer à faire bien mes affaires
et je vais bien les faire, mais je l'ai touché.
Je suis good. Je suis correct.
C'est bon d'entendre ça.
Ah, mais il y a du monde qui deviennent des monstres.
J'aurais pu devenir un monstre.
J'aurais pu faire go.
On part en France.
On essaie.
J'ai la prétention de dire que ça aurait fonctionné en France.
Mais on va en France.
On va tout essayer.
Ça va être débile.
Puis là, je vais gagner des prix.
Puis après ça, tu fais, pourquoi gagner des prix?
J'ai fait ce que je voulais faire ici.
C'est correct.
Il y a ça aussi, les prix.
Tout ça, ça a été un gros vacarme dans ma tête,
le vouloir de gagner des prix.
Là, aujourd'hui, je me dis, c'est le fun de gagner des prix, mais j'en ai...
C'est plus une nécessité. Parce que tu as déjà
goûté à ça. Oui, je l'ai goûté, mais
tu sais, pas comme Guylaine Tremblay, mettons.
Mais c'est toujours le fun de se faire récompenser
pour quelque chose. Mais la vraie récompense,
c'est pas le trophée, aussi quétaine que ce soit.
La vraie récompense, c'est
le public qui vient te voir puis qui te dit merci pour la
belle soirée. Ça, il y a jamais rien qui va se battre ce sentiment-là. Parce que c'est d'abord vient te voir puis qui te dit merci pour la belle soirée.
Ça, il n'y a jamais rien qui va se battre, ce sentiment-là.
Parce que c'est d'abord pour ça.
Bien oui, comme toi, les codes d'écoute, on s'en crie.
Toi, ce que t'aimais, c'est les gens qui t'écrivaient pour te dire merci, t'as changé ma vie.
C'est ça qui est la vraie récompense
quand tu prends du recul puis ton égo est mis de côté.
Parce que l'égo qui est à son paroxysme
quand t'arrives en haut, là.
T'as l'égo parce que c'est l'égo
qui va maintenir tous tes efforts et qui va faire, c'est pas vrai
qu'on va performer pour le fun.
Mais avec les années et avec l'expérience de vie,
l'ego est nourri par plein d'autres choses.
Oui, puis ça, j'ai hâte de vivre ça.
C'est ça aussi la beauté
de l'expérience de vie.
À l'âge que tu as, que tu avais à ce moment-là aussi,
c'est sûr que ça prend énormément
de place. C'est que tu as moins
de choses pour venir balancer ça à côté.
Puis si c'était à refaire, je le referais.
Faut le refaire. Faut jamais
regretter. Faut pas s'en empêcher.
Parce que t'as appris de ça.
Oui, puis c'était un moment magique,
mais ça a été tellement vide que j'ai fait
« bah, ça m'a... » Pendant ce temps-là,
il y a encore du monde qui meurt, il y a du réchauffement climatique.
J'ai des amis qui tombent malades.
Ma mère va mourir un jour, fait que quand même bien que je sois en haut de la planète,
que je sois la plus grande humoriste de l'histoire
pendant ce temps-là.
Tu vas rester un être mortel.
Et toute ma base de vie qui me rend heureuse,
c'est eux que je veux qu'ils soient heureux dans le fond.
Puis tu vas être avec eux.
Ben oui, ça sert à rien d'aller tout seul flotter
quand tu flottes pas avec eux.
Tu es prête à passer au niveau rouge?
Mais tabarnak, je pensais qu'on était déjà là.
Ben non, tant pis, j'ai deux. Deux? Oui, puis tu vas pensais qu'on était déjà là. Non, t'en pèches deux.
Deux?
Oui, puis tu vas en choisir une.
Elle puis elle.
Non, elle du dessus.
Elle puis elle?
Est-ce qu'on arrive à faire la paix
avec l'abandon du père?
Une paroi de « peux-tu aller plus loin? »
En quoi ta mère influence tes choix de vie?
Est-ce qu'on a tombé sur ta famille,
sur tes parents?
Tu sais, Les cartes?
Hum.
Quelle t'aimerais que je pige?
Que tu choisisses?
Si il y en avait une, me tombe, que tu t'intéresses pour vrai,
c'est lequel?
L'abandon, parce que tantôt, tu parlais beaucoup aussi
du sentiment de te sentir abandonnée.
Allons avec lui.
Parce que ça, je te dirais,
quand j'ai lu Montréal-Nord,
ça m'a beaucoup touchée.
Parce que tu en parles quand même souvent
de ton père.
Et le chapitre que tu lui consacres,
c'est le plus court de ton livre aussi.
Mais tu y reviens souvent, ça.
Alors, parce que les blessures d'abandon,
pour moi, c'est quelque chose que j'ai souvent traité,
que j'ai souvent parlé avec des invités
parce que c'est des blessures qui sont vieilles,
qui datent de longtemps et qui, souvent,
vont nous suivre toute la vie.
Alors, je suis très curieuse de t'entendre.
Est-ce qu'on arrive à faire la paix avec l'abandon du père?
Non. On apprend à vivre avec.
Qui a dit ça? Il y a quelqu'un qui a dit ça?
C'était-tu à ton émission?
Il y a quelqu'un, quelque part?
C'est sûr qu'un Marc Pistorieux, comme psychologueun qui a dit ça. C'était ça, ton émission? Il y a quelqu'un, quelque part. C'est sûr qu'un Marc Pistorieux comme psychologue
a toujours dit ça.
Non, une invité.
Quelqu'un a dit...
On apprend à vivre
avec les blessures.
On n'est pas obligé d'y pardonner.
Moi, je ne veux jamais...
Je ne veux jamais faire la paix avec ça.
Jamais.
Je veux toujours être confrontée à...
Je veux toujours me rappeler la première fois
que j'ai rencontré Bernard Fortin,
le père à Virginie Fortin, qui était avec sa mère,
avec Suzanne.
Tellement un beau couple.
Puis je me rappelle que j'avais dit à Virginie,
t'es tellement chanceuse.
T'as un père qui t'aime, tu sais.
Je le vis beaucoup avec beaucoup
de gens autour. En fait, la plupart de mes meilleurs
amis ont un père manquant.
Fait qu'on a ce point
en commun, là. Vous vous reconnaissez à quelque part.
Beaucoup, beaucoup. T'avais quel âge
quand ton père a quitté? 15. Non,
pas vrai. Quitter la planète, 15.
Oui. Parti de
chez moi, 2.
Puis, tu sais,
je pense qu'on apprend
à vivre avec l'abandon
du père parce que la mère
compense beaucoup.
Je suis chanceuse.
Par contre,
ça vient
fragiliser tout le reste.
Je l'associe beaucoup
à la peur de l'abandon des amis.
C'est une corrélation presque directe.
C'est de savoir qu'on a un lien qui est privilégié,
un lien qui est quasi obligatoire,
et de se faire dire,
du jour au lendemain,
cette personne-là a quitté.
Puis c'est beaucoup, c'est con, hein, juge?
Beaucoup de mes amis latinos,
beaucoup des communautés latines,
le père crisse le camp.
Quand il crisse le camp, il crisse le camp.
Il y a une mentalité nord-américaine, beaucoup,
avec vouloir la garde partagée,
puis le père est présent et tout ça.
Mais dans les pays latinos,
la mère prend beaucoup la place.
Il y a beaucoup...
J'ai comme l'impression que j'ai accepté,
je l'accepte.
Les blessures du père vont revenir
et se transformer dans d'autres entités.
La peur de l'abandon des amis,
je n'ai pas la peur de l'échec.
Moi, je n'ai pas peur de ne pas réussir.
Ça, ce n'est pas grave parce que je sais
que je suis capable de me relever.
Mais je suis une fille quand même très résiliente.
Puis j'ai pas eu souvent à tomber
parce que je suis une première de classe
puis je le sais comment arriver à mes fins.
Puis j'accepte l'échec beaucoup.
Mais relationnel,
ça va toujours être ma plus grande faiblesse.
La peur de l'abandon de mon père
est reflétée dans toute la peur de l'abandon de mon père est reflétée dans
toute la peur de l'abandon de mes amis.
C'est ça le plus difficile.
Il est décédé maintenant, ton père.
Oui. Donc, tu sais que
tu ne peux pas y parler.
Est-ce que ça, c'est difficile à accepter
aussi? Il n'y a pas
de point final comme à cette relation-là?
Moi, en fait, ce n'est même pas de lui reparler
qu'il m'intéressait ou de savoir
qu'il m'aime. Parce que mémé, il m'a sûrement aimé.
Je pense juste qu'il était pas outillé. Puis c'est un alcoolique
qui était pas outillé pour mémé.
Comme un père devrait aimer.
Oui. Par contre,
j'aurais voulu savoir c'était qui, tu sais. J'aurais voulu...
Je le sais qu'il y a beaucoup de traits de cet homme-là
qui font partie de mon ADN artistique.
Je sais que cet homme
est un homme
polyglotte
qui aime
chanter, danser,
qui est un charme
incroyable,
qui aime faire
de la musique, qui aime faire
rire. Tout ça,
j'aurais voulu le rencontrer.
J'aurais voulu savoir c'est qui cet homme-là.
Mais j'ai pas de
tristesse par rapport à ça.
Parce que je suis devenue
son extension.
Je suis comme devenue
sa réincarnation,
probablement.
Est-ce que des fois, tu te demandes qu'est-ce qu'il penserait
de moi, présentement?
Non, jamais. Je me suis jamais demandé ça.
Non, ça, je me le demande pour ma mère, par contre.
On peut toucher ton autre carte, si tu veux.
Mais il reste qu'une blessure d'abandon,
c'est un trou à quelque part.
Oui, il y a un trou,
mais c'est un trou que tu apprends à vivre avec.
Il y a des journées où l'air passe plus que d'autres.
Il y a des journées où...
Ça fait tellement longtemps aussi,
puis j'ai eu tellement des beaux-pères extraordinaires.
Mon beau-père François fait 20 ans qu'il est avec ma mère.
C'est un modèle paternel,
mais la vérité, c'est que j'ai jamais manqué de papa.
Ma mère a trop bien compensé.
Ma mère a trop patché le trou.
Ma mère, elle a mis de la potée sur ce trou-là,
beaucoup de fois.
Elle a travaillé fort
pour pouvoir en remettre. Fait que je l'ai
jamais vu. Mais maintenant que
je suis très
ouverte à comprendre qui je suis,
oui, c'est sûr que je le vois que le trou a été
patché. C'est sûr que j'aurais voulu
avoir un père qui
me dit que je suis la plus belle
puis qu'il m'aime. Puis peut-être que
cet amour paternel-là
ne m'aurait même pas amenée à faire de l'humour.
Je n'aurais peut-être même pas eu besoin
d'autant d'attention.
Parce que souvent, le père avec une fille,
c'est le rôle,
c'est la vision extérieure de l'enfant.
C'est la personne qui va valider.
C'est ce que je recherche beaucoup
dans mes relations amoureuses.
La validation? Bien oui. Dans mes relations amoureuses. La validation.
Dans mes relations amoureuses,
je vais toujours chercher le côté paternel.
Moi, ça m'attire un gars qui va...
« Hey, si t'as trop bu, je viens te chercher. »
Moi, je vois pas autrement.
« Si t'as trop bu, tu prendras un taxi. »
Non, non.
Prends soin.
J'aime que quelqu'un,
j'aime que le gars que je choisisse
a un côté un peu paternel,
mais que le côté paternel ne prenne pas le dessus
sur le côté sensuel et sexuel.
Parce que ça, ça peut devenir
un peu poche, parce qu'après,
t'as l'impression que tu sors avec ton père.
C'est un peu incestueux, à quelque part.
Oui, oui.
Dans le sens que tu t'attends à une relation plus paternelle.
Est-ce que t'as déjà senti que tu tombais
dans ce type de relation-là?
Non, mais j'aime ça savoir qu'il y a quelqu'un
qui prend soin de moi et qui a un côté paternel
autant avec mes chiens qu'avec moi.
Je veux dire, moi, j'aime quand les gens
prennent soin de moi.
Je ne me laisse pas souvent prendre soin.
Oui, c'est ça que je me disais.
Non, mais ça, c'est mon travail.
Parce que tu veux ça. Je veux vraiment que les gens prennent soin de moi Oui, c'est ça que je me disais. Non, mais ça, c'est mon travail, là. Parce que tu veux ça.
Je veux vraiment que les gens prennent soin de moi.
Mais faut qu'on y arrive.
Mais pas comme une princesse, là.
Moi, j'ai pas besoin que tu fasses des choses pour moi.
Mais t'as demandé comment tu vas.
Oui, ça, c'est prendre soin de moi.
J'aime que les gens soient intéressés
à mon bien-être, pas à ma personne.
Fait que demander comment ça va,
si j'ai besoin de quelque chose, si j'ai faim.
Tu sais, la crise de base.
La crise de base du père.
La crise de base du père.
C'est une attente que j'ai envers les relations
que j'ai avec les gens autour de moi.
C'est pour ça que je te dis, cet abandon-là
a explosé un peu
dans toutes mes relations.
Mais c'est pas juste du négatif.
C'est bien parce qu'avoir un ami
qui est capable de te regarder
et te dire, t'es-tu correct?
T'as-tu besoin de quelque chose?
T'as-tu faim?
C'est le fun, ça.
C'est le fun de pas tout le temps...
Moi, j'arrive et je donne tout le temps l'impression
que j'ai pas faim, que j'ai besoin de rien.
C'est moi qui est là pour toi.
Mais à un moment donné, c'est épuisant.
Je porte beaucoup de sac à dos,
de bain du monde.
Je porte bien des affaires de bain du monde.
As-tu l'impression que ça revient de toi, justement?
C'est l'attitude que t'as?
Oui, puis ça me fait vraiment plaisir.
Il y a rien qui me rend plus heureuse,
puis l'argent m'a ramené ça,
que de gâter les gens que j'aime.
Que de m'acheter un bracelet.
J'ai acheté ce petit bracelet-là, puis j'ai dit,
c'est sûr que ce petit bracelet-là, mon ami Vanessa va l'aimer,
je vais lui en acheter un même.
Puis Alexandre aussi va peut-être l'aimer, je vais peut-être l'acheter.
Après, tu fais comme, hey, peux-tu juste te l'acheter à toi? »
Puis c'est pas pour acheter mes amis ou quoi que ce soit,
c'est que j'aime beaucoup donner.
J'aime beaucoup gâter. J'aime beaucoup dorloter.
Je suis très maman.
Est-ce que t'en as déjà manqué d'argent?
Non, c'est ça le pire, parce que ma mère,
elle a toujours travaillé, fait qu'on n'a jamais manqué de rien.
Mais je veux pas avoir à travailler
comme ma mère est passée à côté de ma vie
pour l'argent. Pour ça que je. Mais je ne veux pas avoir à travailler comme ma mère est passée à côté de ma vie pour l'argent.
C'est pour ça que je suis contente d'en avoir fait,
pour jamais avoir à me laisser de côté
pour vivre ma vie.
Ce que ma mère a fait trop longtemps.
Elle l'a laissé de côté.
De côté nous.
Elle ne le voyait pas de même.
Ma mère, c'est une bosseuse.
C'est une travaillante, une battante, une guerrière.
Moi, je n'ai pas envie d'être une guerrière.
C'est beaucoup d'énergie d'être une guerrière.
Moi, j'ai envie d'être un bon chevalier de colonne.
J'ai envie de travailler,
mais pas me tuer au travail.
— J'aime ça t'entendre sur l'abandon du père,
parce qu'il faut que tu continues à vivre, tu sais.
Ça fait partie de ton histoire.
— Puis c'est pas comme si je l'avais connu, genre,
jusqu'à l'âge de 10 ans, puis qu'il m'aimait,
puis que je l'ai vu, puis que je l'ai senti.
Mais il t'appelait à ton anniversaire.
Il m'appelait à ma fête, mais c'était toujours...
Ma mère banalisait beaucoup ça.
Et non, en même temps.
Ma mère, elle roulait des yeux pendant que je parlais au téléphone avec,
parce qu'elle était comme, elle se tient encore des promesses,
mais elle était comme, réponds au téléphone, c'est ton père.
Mais en même temps, quand je raccrochais,
elle savait qu'elle reprenait le pouvoir.
Ma mère, c'est quelqu'un qui aime beaucoup le contrôle,
comme moi, et je pense qu'elle
l'a pas détesté, avoir le contrôle
sur nous.
Mais en même temps, elle devait pas vouloir que tu le crois.
Elle voulait pas que t'aies de la peine, probablement.
J'en ai jamais eu. J'en ai jamais eu parce qu'elle
ne m'a jamais permise d'en avoir.
C'est ça, elle t'a protégée de ça.
Ouais, mais c'est comme un égout qui refoule.
À un moment donné, il faut que ça tombe.
Ça a explosé avec mes relations avec les gars, ça.
Tu comprends?
Moi, avoir un chum qui...
Moi, j'ai pas besoin qu'on se voit tous les jours
ou d'avoir un chum qui est là pour...
Un, avoir un gars qui me paye des affaires
puis quelqu'un qui va me gâter
puis m'envoyer des fleurs.
Mais qu'en est-ce de tes cadeaux? Moi, t'es-tu présent?
T'es-tu là quand t'es là? Tu me regardes-tu dans les yeux?
T'es-tu vraiment préoccupé ou occupé
ou juste intéressée à moi?
J'ai pas besoin de tout le reste.
Parce que j'ai jamais connu un père
qui m'a gâtée. Moi, mon père
m'a donné un peu d'attention, 10 minutes par année
à ma fête. C'est ça que je recherche
constamment. T'en avais besoin. Puis là, j'en avais
besoin de lui. Mais après ça, je raccrochais
puis ma mère avait préparé une grande fête. Fait que je m'en
crissais que mon père était là. Tu comprends ce que je veux dire?
Fait que ma mère a toujours été capable
d'éviter qu'on tombe dans ce piège-là.
Mais ça, ça a blessé d'une autre façon
parce qu'aujourd'hui, c'est cette peur-là
qui revient avec les autres.
Mais c'est correct, c'est un travail
très zen que j'ai.
Très zen, la peur de l'abandon et tout.
Moi, j'ai moins mal à me faire
crisser là
que de me faire abandonner par des amis.
Parce qu'une relation amoureuse,
c'est pas vrai que l'amitié, c'est comme une relation
amoureuse. Je suis pas d'accord.
Mais par contre, l'amitié peut se rapprocher d'une relation parentale.
Oui, puis c'est ça qui est important
pour moi, plus. Parce qu'une relation
amoureuse, il y a toute l'intimité,
puis il y a l'évoluer ensemble et tout. Tandis que l'amitié, tu peux
pas évoluer en même temps que tes amis. Chacun
vit sa vie, tu sais. Mais c'est tout le temps être capable
de se revoir. C'est un choix de mettre des choses
en commun. Absolument. C'est autre chose. C'est un choix.
Oui, c'est exactement pour ça que cette relation-là, pour moi,
est plus viscérale qu'une relation amoureuse.
Est-ce que t'es game?
Ah oui. Je suis tellement game.
Moi, rien me fait peur.
Vas-y.
Je vais aller avec elle.
Parfait.
On est dans les mauves.
La lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Oh mon Dieu!
Celle-là, elle a l'air toujours plus facile à répondre qu'elle l'est.
Très difficile.
Oui, c'est difficile de répondre ça.
C'est un gros exercice.
OK, j'ai-tu le droit de brasser les cartes?
Tu veux repiger?
Non, attends. On peut-tu sortir
les trois moufs puis choisir...
Attends, tu sais qu'on fait un jeu. J'ai-tu le droit?
On change les règles.
On fait-tu quelque chose?
Oui, vas-y.
Prends les trois, ouvre-les et tu la choisis pour moi.
Ok, parfait.
Tu as accès au service plan B.
Qu'est-ce que tu recommences?
Comment imagines-tu ton dernier repas ou choisi celle attend que tu vas répondre avec moi attend attend attend aïe aïe aïe on dir dirait que je choisis Réelle et je ne sais même pas quoi répondre. Plan B? La plan B?
Oui, OK.
Tu as accès au service Plan B.
Qu'est-ce que tu recommences?
Wow!
Qu'est-ce que je recommence?
Parce que tu sais que tu recommences avec ta notion.
Que tu le sais maintenant.
Que tu le sais.
Oui, c'est ça, exactement.
Moi, je pense que je vais te laisser répondre.
Tu es l'invité, mais je pense que je le sais,
qu'est-ce que je recommence.
OK, mais tu vas le faire, là.
Oui, oui, tout à fait, tout à fait.
Écoute, qu'est-ce que je recommence?
J'ai 32 ans,
donc elle est un peu moins intéressante
que toi, la question.
Toi, tu es sur le gouffre de la mort.
J'aurais dû répondre à mon dernier repas.
Il s'en vient, il s'en vient.
Toi, c'est la mort imminente.
Oui, c'est ça.
Qu'est-ce que je recommence?
Oui, il y a sûrement quelque chose.
Écoute, c'est épuisant.
Ça va être épuisant de retourner là.
Mais je retourne là.
Je retourne...
Écoute.
Il y a une chose que je le sais
qu'à toutes les fois que je pense à un regret,
c'est la seule chose qui me vient en tête.
Je suis prête à retourner
au cégep.
Ça chanterait bien
qu'il faut que je fasse tous les efforts
pour devenir humoriste.
Il faut que je recommence.
Après ça, il faut que je fasse
en route vers mon premier gala
puis l'acme égantique va arriver. Je le sais que tout ça arrive. Quoi que je pourrais en route vers mon premier gala puis Lac-Mégantic va arriver.
Je le sais que tout ça arrive.
Quoi que je pourrais éviter que le train dérape.
Tu vois, c'est ça.
C'est que le plan B, tu penses à toi,
mais tu te dis, attends, tu pourrais aller voir le chauffeur
de train de Mégantic puis dire non, laisse pas ça là.
Mais c'est ça. Fait que là, je me dis,
est-ce que je recommence quelque chose qui est inévitable,
genre le 11 septembre?
Tu comprends?
Mais le 11 septembre, par rapport à moi...
Oui, oui, parce que sinon, on va pas y aller
par rapport aux autres, parce que sinon,
j'irais quand j'ai 5 ans,
puis tout ce que tu souviens, tu le changerais.
Chris, j'écrirais toutes les tonnes de Lady Gaga,
puis je serais fucking riche.
Tout ça, j'y pense. Des fois, je me dis,
si je pouvais revenir en arrière, comme l'almanach du peuple,
genre dans Retour vers le futur,
que je deviendrais riche avec ça,
je serais le bras droit de Lady Gaga, je ferai le tour du monde.
OK, moi, pour moi, ma vie privée.
Est-ce que je recommence? J'irai au cégep.
J'irai au cégep, une soirée de cégep.
Pendant l'époque où j'étais au cégep,
une soirée avec ma meilleure amie d'enfance,
ça a toujours été ma soeur, c'était ma soeur.
Et il y a eu une soirée où est-ce que j'avais fumé du pot
puis que c'était...
Je l'avais mélangé à un nouveau groupe
puis ça m'avait fait vraiment chier de voir qu'elle prenait autant de place.
Puis j'avais vraiment pas été fine avec elle
et je l'ai rejetée.
Puis je lui avais dit, de toute façon,
on s'en crisse de toi.
Puis c'était mon amie d'enfance depuis primaire,
deuxième année du primaire,
on était de même. C'était ma soeur.
J'en parle dans mon deuxième livre, d'ailleurs.
C'est ma plus grosse blessure à vie.
C'est cette amitié-là.
Et elle qui me rejette pendant des années.
Elle a vu mon premier show d'humour à vie
et elle ne m'a plus jamais revue après cette période-là.
Fait que mettons, après le cégep.
Fait qu'on revient à cette soirée où j'ai été méchante.
Je la prendrais dans mes bras puis je lui dirais,
toi puis moi, c'est à vivre. je ne vais jamais être méchante avec toi.
Je ne vais jamais te rejeter, je te le promets.
Parce que j'ai fait exactement ce qui est ma plus grande hantise.
Je l'ai rejetée.
Je l'ai revue quelques années plus tard.
J'en parle dans le livre encore une fois, je ne veux pas trop en dire.
On s'est assis ensemble.
C'est une fille très, très, très orgueilleuse.
Elle m'a regardée dans les yeux et elle m'a dit,
de toutes les personnes qui m'ont abandonnée,
tu es la dernière que je pensais qu'elle allait le faire.
Mon père m'a abandonnée, ma mère m'a abandonnée,
toute ma famille m'a abandonnée, t'es la dernière
que je pensais qu'elle allait me le faire.
C'est la plus grosse blessure que j'ai infligée
et que j'ai vécue.
Je reviendrai à ce moment précis-là
où est-ce que j'ai pas été fine,
parce que j'avais fumé du pot, puis j'étais plus cool.
Fait qu'on revient à l'abandon et l'amitié.
Ouais.
Mais de ton côté.
Je la prendrai dans mes bras et je lui dirai
que je vais toujours être là pour toi.
Je ne vais jamais t'abandonner.
Qu'est-ce que ça changera aujourd'hui dans ta vie?
Probablement rien, mais je le sais que je l'aurai avec moi.
Tu n'aurais pas ça sur la conscience?
C'est le seul regret que j'ai.
Le seul.
Demande-moi n'importe quoi.
Je n'ai aucun autre regret dans ma vie, sauf ça.
Aucun regret. Des gars que j'ai niaisé, des gars que j'ai. Le seul. Demande-moi n'importe quoi. J'ai aucun autre regret dans ma vie. Sauf ça. Aucun regret.
Des gars que j'ai niaisé, des gars que j'ai amenés dans mon lit puis que j'ai rien fait.
Des filles que j'ai envoyées chier.
Des gens que j'ai trahis, que j'ai menti, que j'ai parlé
dans le dos, dans le colis. Mais d'avoir rejeté
cet ami-là?
Oh! Mon plus gros regret
à la vie. Je reviendrai à cette soirée-là.
Puis après, ça se peut
que notre amitié, ce serait effritée parce qu'on n'a pas
les mêmes champs d'intérêt. Mais personne
mérite de se faire rejeter.
Tu vois que t'as mal agi à quelque part.
Ah, très mal agi. C'est de ma faute à 100 %.
J'ai pas été fine.
Pardonnerai jamais de ça.
C'est mon plus gros regret.
Toi? Dis-moi, dis-moi, dis-moi!
Moi, si je recommencerais, c'est assez simple
parce que
moi, j'étais bonne à l'école,
j'étais bonne au secondaire,
même si je déménageais beaucoup,
j'étais bonne au cégep,
puis j'avais des cours de maths,
puis tout ça, puis moi, je voulais aller en psychologie.
Ça a toujours été ça, ma vie pour moi.
T'aurais été une bestie de bonne psychologue.
Puis quand je suis arrivée devant l'Orientaire,
il m'a regardée, puis il a regardé mes notes.
Il m'a dit, avec les notes que t'as en chimie, en m'a regardée et il a regardé mes notes. Avec les notes que tu as en chimie,
en science, tu ne peux pas aller
en psycho. C'était comme à l'époque,
à l'époque,
ça veut dire que ça fait plus de 30 ans
de ça quand même, 35 ans.
C'est un peu comme
la psychologie, c'est encore perçu.
Tu vas là pour régler tes bébites.
Si tu n'as pas de bébites, qu'est-ce que tu vas faire là?
Je pense que c'est pour ça que j'ai autant voulu
démocratiser la psychologie.
Et finalement, il m'a dit,
pourquoi tu ne vas pas en sciences économiques?
Il y a la psychologie du consommateur.
Là, je dis, ah oui,
la psychologie. J'ai décidé d'aller
en économie, peux-tu croire?
En fait, ton rêve de plan B,
c'est de retourner au moment de l'orienteur,
de le regarder dans les yeux et de lui dire, change de job, monsieur, t'as scrappé ma vie. »
Exact. Dans le sens que
moi, mon intérêt, c'est l'humain,
c'est la psychologie, c'est pas l'économie.
Quel con! Et là, je suis allée faire de l'économie,
de la microéconomie, de la macroéconomie.
J'ai envie de me tirer une balle dans la tête.
Mais j'ai jamais fait ça de ma vie.
Tu comprends? J'ai étudié là-dedans.
Puis je me disais, un jour, on va parler de la
psychologie du consommateur. Je pense qu'on a parlé 20 minutes dans un cours de microéconomie. Tu comprends? Puis'ai étudié là-dedans, puis je me disais, un jour, on va parler de la psychologie du consommateur. Je pense qu'on a
parlé 20 minutes dans un cours de microéconomie,
tu comprends? – Puis jamais tu t'es écoutée
pendant un cours pour faire des call-list de « là, je m'en vais en
psycho ». – Mais quand j'ai fini mes études,
j'ai recommencé un bac
en psychologie, et c'est à ce moment-là que
j'ai appris que j'étais enceinte.
– Les astuces d'enfants, là!
– Et ça s'est arrêté.
Mais tu sais, je me disais, cette journée-là,
peut-être que j'aurais pu rencontrer un autre orienteur
et il m'aurait dit,
« Suis ton instinct, c'est ça que tu veux faire. »
Ça se peut que notre instinct,
il y a du monde que leur instinct est pourri.
Il y a du monde qui a leur tête, leur cœur
et qui a les gouttes.
Toi, tu es une fille de cœur, de gouttes ou de tête?
Un peu des trois.
Tu en as un à choisir. Parce que tu as des choix de tête et de gouttes. Je te dirais de gouttes ou de tête? Un peu des trois. T'en as un à choisir.
Parce que t'as des choix de tête et t'as des choix...
Je te dirais de gouttes.
C'est souvent le meilleur choix, mais il y a du monde
qui écoute jamais leurs gouttes parce qu'ils ont peur
de leurs gouttes parce que leurs gouttes, c'est pourri.
Mais toi, cette journée-là...
T'as écouté tes têtes à tête.
On dirait que j'étais... Ah oui, dans le fond,
j'avais pas allumé. Tu sais, j'ai donné raison
complètement. Des fois, je me disais
que c'était tellement ça.
Quand j'ai commencé à faire de la télé,
on dirait que...
Parce qu'avant, je faisais d'autres choses.
J'étais gestionnaire quand même.
Mais en faisant de la télé,
c'est comme si j'étais aux études.
On dirait que j'allais faire de ma psychologie à quelque part.
Mais en fait, tu as fini par revenir à ce que tu voulais.
Absolument.
Je pense qu'on ne peut pas rayer qui on est.
Puis, en personnalité publique, tu as eu la chance
de rencontrer des gens connus qui t'inspirent,
qui sont devenus des amis.
Puis tu étais en plus à la télévision.
Les gens ont pu te voir.
Tu étais une belle femme.
Avec des psychologues autour de moi.
Tu as aidé beaucoup à la diversité corporelle.
Tu as aidé beaucoup à tout ça.
En fait, c'est encore mieux.
Fuck ton orienteur. Ou merci en même temps.
Ben oui, parce que tu te dis, après ça,
il y a eu cette vie-là, qu'est-ce que ça aurait été
sinon? Ça aurait peut-être été différent.
Je t'aurais pas vu dans un bureau tout seul.
T'aurais pas été la même femme.
Imagine-moi dans une banque avec tes détours d'intérêt.
Je veux dire, ça aurait pas été possible.
Pis même, j'aimais pas ça, mes études,
je trouvais ça dur, j'étais plus bonne.
Je trouvais ça, c'était pas moi. Pis quand j'avais des cours complémentaires, j'ai pris un an en psychologie même, là, tu sais, j'aimais pas ça, mes études. Je trouvais ça dur. J'étais plus bonne. Tu sais, je trouvais ça... C'était pas moi, tu sais.
Puis quand j'avais des cours complémentaires,
j'ai pris un an en psychologie.
Et là, je trippais dans mes cours complémentaires.
Fait que tu vois, des fois, il y a des moments comme ça.
C'est un cinq minutes, mais qui changent ta vie.
Mais écoute, ces cinq minutes-là,
puis tu sais, t'as-tu vu Plan B avec...
Avec Pierre-Luc Funk?
Oh my God!
Débile.
Débile.
Ça? Débile. Débile. Ça.
Débile.
Mais mettons, tu vois,
lui, sa vie, dans tous les cas,
allait être un échec dans ce personnage-là.
Puis tu sais, lui, il voulait avoir...
Il voulait tellement plaire à ses parents.
Finalement, sa mère va jamais l'aimer.
Jamais.
Jamais.
C'est peu importe.
C'est ça qui est fucké.
C'est ça qui est fucké.
C'est que même si on revient en arrière,
même si on revient en arrière, c'est ça qui est fucké. C'est ça qui est fucké. C'est que même si on revient en arrière, même si on revient en arrière,
c'est ça qui est beau dans la vie
et c'est ce qui est laid en même temps.
Même si on revient en arrière,
on ne va jamais pouvoir améliorer notre sort.
Jamais.
Parce que tout dépend de...
Il va arriver d'autres choses.
Imagine, on revient en arrière.
Je reviens avec mon amie.
Puis là, ça s'arrange, puis tout est beau,
puis on reste amis. Puis là, ça s'arrange, puis tout est beau, puis on reste amis.
Puis là, cette fille-là...
Imagine, cette fille-là qui est ma meilleure amie,
puis enfin, je l'ai pour moi, pour la vie,
puis plus jamais je me sépare.
La journée d'une audition
pour En route vers mon premier gala
qui va probablement changer, qui change ma carrière,
elle tombe malade parce qu'elle avait une grande maladie.
Puis elle était tout le temps à l'hôpital. Je m'en vais à l'hôpital, je fais pas l'audition. Puis carrière, elle tombe malade parce qu'elle avait une grande maladie. Puis elle était tout le temps à l'hôpital.
Je m'en vais à l'hôpital, je fais pas l'audition.
Puis carrière.
T'as un autre chemin.
Mais tu comprends? Fait qu'on va jamais pouvoir améliorer notre sort.
Non, on peut pas. C'est ça qu'on se rend compte.
Jamais. Chaque seconde,
chaque rencontre,
chaque minute dans notre vie
détermine le reste de notre existence.
Chaque minute.
Mais tu sais, Marianne, à un moment donné, moi,
je regardais la vie des autres et je me disais
« Ah, j'aimerais ça être comme ça. » Tu sais, des fois,
il y a des bourreaux dans la vie. Puis après ça,
quand je me mettais à analyser, moi,
mettons, si j'étais dans sa vie, ça veut dire
qu'il faudrait que j'accepte ça.
Le monde, tu dis ce qu'ils veulent, la vie de Céline ou la vie de...
Tu te rends compte que tu ne veux pas la vie de personne d'autre?
Pas de Céline, pas de Céline. Mais mettons, je te parle de, mettons, la vie d'Adèle ou la vie de Lady Gaga.. Tu te rends compte que tu ne veux pas la vie de personne d'autre? Pas de Céline. Je te parle de la vie d'Adèle
ou la vie de Lady Gaga.
Moi, j'adore Lady Gaga. Je ne la veux pas, sa vie.
Je veux sa maison et ses vêtements,
mais en même temps, sa maison.
Je vais me perdre. Moi, la nuit, je monte vite les marches
parce que j'ai peur que quelqu'un m'attaque.
Il m'achète dans sa maison.
Tu te rends compte à quel point notre vie, c'est notre vie?
Oui, puis tu la changes.
Moi, quelqu'un me dit... J'avais, finalement, notre vie, c'est notre vie. Eh oui, puis tu la changes. Moi, mettons,
quelqu'un me dit... OK, moi, j'avais déjà eu
cette conversation-là avec bien de mes amis.
Tu peux changer ton corps avec n'importe qui.
N'importe qui.
Tu peux avoir le corps de qui tu veux.
Tu prends lequel? La vérité?
Aucun.
Je suis bien dans le mien.
Je le connais trop. Mais c'est ça, on le connaît, notre corps.
Mais tu t'imagines, toi, avoir le corps de Kim Kardashian,
tu t'habilles plus de la même façon.
Ah, mais je serais pas bien.
Mais c'est pour ça que je te dis,
cette question-là te force à te faire rendre compte
que ce que t'as,
c'est ce que t'as décidé d'avoir,
à part le corps,
mais notre voiture...
Oui, parce que si t'étais dans mon corps,
t'aurais fait d'autres choses avec ce corps-là.
Absolument, si tu décides ce que tu fais.
Absolument.
C'est pour ça que ma mère n'a jamais aimé
les gens qui se victimisaient.
Parce qu'elle aurait pu.
Parce que ma mère, elle aurait pu.
Ma mère, même si elle revenait en arrière
et qu'elle avait un plan B, ma mère reviendrait en arrière
pour rien. Ma mère, elle m'a dit, je regarderais mon père
et je lui dirais que je l'aime. Ça, c'est ce qu'elle dirait.
Je lui dirais « Tu reviendrais vraiment pour lui dire
que tu l'aimes puis tout le reste.
Imagine, tu sais que mon père, c'est un alcoolique.
Tu ne voudrais pas le rencontrer.
Là, tu rencontrerais quelqu'un d'autre,
mais tu ne m'aurais pas eu moi.
Tu comprends? »
Ça ne sert à rien de revenir en arrière.
Jamais.
Tantôt, tu disais que tu avais tendance à être envieuse.
Oui.
Mais si tu fais cet exercice-là,
est-ce que tu restes envieuse?
Non.
Je suis tellement contente de ma vie.
C'est rare d'avoir des entrevues
où le monde dit qu'on est...
Je suis très heureuse de ma vie.
Je suis très fière de ma vie.
Je suis tellement une privilégiée d'habiter au Québec.
J'ai voyagé beaucoup,
puis je ne me vois pas habiter nulle part ailleurs.
Même mon rêve d'habiter en Italie,
je ne me vois pas habiter en Italie.
J'aime mes repères ici.
J'aime le monde.
J'aime la langue.
J'aime les quatre saisons.
J'aime les nids de poules.
J'aime le fait qu'il y a du trafic tout le temps.
Ça fait partie de ma vie. Ça fait partie de ma vie
puis ça fait partie de mon ADN.
Je suis tellement une privilégiée.
Puis aussi, c'est pas parce que ma vie va bien.
Pour certaines personnes,
ma vie doit être un rêve.
Non, c'est que j'aime les challenges.
J'aime ce que j'ai bâti comme une grande fille.
Je suis fière de ce que j'ai fait jusqu'à aujourd'hui.
Je suis tellement fière d'avoir ma belle petite maison
avec mes deux caniches, de pouvoir accueillir mes amis
et ne pas compter mes sous, de pouvoir m'acheter
des bonnes bouteilles de vin et les offrir,
de pouvoir me gâter,
de pouvoir voir une sacoche Gucci
et faire « Je la veux! Oh, fuck off!
Je me l'achète! » et me dire
que ce n'est pas grave, j'ai travaillé fort pour.
Je ne me sens jamais coupable
de quoi que ce soit, tu sais
je veux qu'on finisse sur une chose
je vais pas te demander
au moins un vœu, la lampe d'Aladin existe
c'est les trois vœux
mais nomme-moi-en au moins un
avoir ma librairie
puis c'est un vœu
que je suis en train de frotter
la lampe dans ta carte,
mais je ne vais même pas avoir besoin d'une lampe.
Ça s'en vient.
Oui, c'est ce que je veux.
Je veux une librairie.
C'est vraiment mon plus grand rêve en ce moment.
Je veux faire de la tournée,
je veux continuer, comme je t'ai dit.
Je vais sortir un autre show.
Je sors un troisième show dans deux ans.
Tu as un livre?
Oui, mon deuxième puis mon troisième.
Le deuxième va sortir dans un an.
À l'automne, pas l'automne qui s'en vient l'autre.
Je vais avoir une expo sûrement cet automne.
Il va y avoir une expo. Je vais finir
ma deuxième tournée. Après ça, on s'en va
pour sortir le livre. On sort l'autre show.
Je vais faire deux ans de tournée
de ce show-là, le troisième.
Et ensuite, j'ouvre une librairie.
Et pendant une couple d'années, j'ai envie d'avoir ça.
Pas une grande librairie, une petite
librairie où est-ce que je vais choisir l'odeur,
la musique, où est-ce que les chiens vont
pouvoir venir, mes chiens vont m'accompagner,
un endroit où est-ce que... Tu sais,
je me vois tellement là, je me vois tellement
dans une... Et ça va s'appeler? Je le sais pas encore.
Mais moi, ce que je veux, c'est de... Il y a des
maisons d'édition que j'aime beaucoup. Je veux des livres.
Je veux pas que les gens rentrent puis disent « Avez-vous ce livre-là? »
Ça va être des livres de recommandation.
Ça va être une librairie nouveau genre.
J'ai pas envie d'avoir une librairie
où est-ce qu'il y a des sections que j'ai jamais lues
puis que j'ai pas d'intérêt.
Je veux une librairie avec des maisons d'édition
que je connais.
Je veux vendre de l'international et du québécois,
mais je me vois pas avoir des livres de science,
des livres jeunesse, des BD.
Tout ça, j'aurais probablement pas ça.
Je vais y aller avec...
Si j'avais à avoir une librairie...
Moi, mettons, j'ai une grande librairie dans une de mes chambres.
Je l'ai transformée en grande bibliothèque.
Quand mes amis viennent,
« Non, j'aimerais ça lire », je fais « Assois-toi. »
Parfait! Et là, je suis heureuse.
OK, celui-là, il est vraiment bon.
C'est l'histoire de ça, de ça, de ça. Parfait, je le remets.
Je suis tellement heureuse.
La bibliothèque à Saint-Lambert-le-Furteur,
toutes les fois que j'y vais,
je sais que j'ai un petit lousse devant moi.
Il y a du monde qui est là, puis qui fouine,
puis ils sont en train de checker l'endo du livre,
puis je me mêle à tous les clients.
Tu les guides?
Oui.
Tu es comme une agence littéraire.
Tu sais, dans le sens que...
Oui, c'est comme si tu as le Tinder.
Oui, oui.
Tu as le Tinder.
Moi, je vais te dire qu'est-ce qui match avec toi
ça serait vraiment ça ma librairie
c'est comme une Tinder
de livres
pis essayez pas de me voler cette idée-là
elle est à moi, je l'ai déjà mis dans le registre des entreprises
fait qu'essayez pas de me voler, mais moi c'est vraiment ça que je veux
je veux que les gens rentrent
et quand les gens vont me dire ok je me cherche un livre
je m'en vais en voyage, je veux quelque chose de doux
parfait vient-en pis je veux le faire livre, je m'en vais en voyage, je veux quelque chose de doux. » Parfait, viens-t'en. Puis je veux pas le faire
en section, justement,
d'émotion peut-être. Je veux qu'il y ait des sections
d'émotion. Livre intense,
livre doux, livre quand tu filmes
une dépression, livre pour
des coups de cœur, livre quand t'es dans une bonne
passe de ta vie, livre quand tu viens
de vivre un deuil. Tu comprends? Je veux qu'il y ait
une espèce d'algorithme de recherche pour ça.
Ça pourrait être le fun de savoir, tu causes
des cages, t'es dans quel état d'émotion,
est-ce que t'aimes lire,
t'as-tu beaucoup lu? Voilà toutes les indications
que je peux te donner. C'est comme si je devenais une application
pour le monde. C'est ça la librairie, je veux.
Ben, finissons littéralement.
Non, en littératie, je sais pas comment le dire,
mais si présentement, t'écrivais
un livre là, là, puis qu'aujourd'hui,
faudrait-tu donner un titre au chapitre de ce que t'es en train de vivre présentement, çacrivais un livre là, puis qu'aujourd'hui, il faudrait que tu donnes un titre
au chapitre de ce que tu es en train de vivre présentement,
ça ressemblerait à quoi dans la période que tu vis actuellement?
Enfin. Enfin.
Oui, c'est positif, ça.
Oui, genre, enfin, j'arrive avec un certain équilibre.
J'ai 32 ans, je prends soin de ma santé.
J'aime m'entraîner, je suis bien entourée.
Je n'ai pas de dette. J'ai une mère en santé,ner, je suis bien entourée. J'ai pas de dettes.
J'ai une mère en santé, j'ai des amis aimants.
J'ai deux chiens que je suis en amour avec.
Je suis bien dans ma maison.
J'en vis plus, les autres, vraiment.
J'ai des beaux projets que j'aime.
J'ai des rêves encore.
Il y avait un bout où je rêvais plus.
Là, j'ai un rêve.
Puis, ouais, enfin, je suis dans cet équilibre-là.
Ça se peut que demain, tout bascule.
Ça se peut qu'on se revoie en podcast, puis je te dise « Tabarnak! » C'est ça, le titre du chapitre.
Aujourd'hui, je suis en mode « enfin ».
Ben oui, mais c'est ça. Vive son moment.
Ouais. Toi, ce serait quoi?
Attends, toi, ce serait quoi? Présentement?
Ouais, avec tout ce que t'as vécu comme rebondissement. Ouais, c'est ça. Ben moi, ça serait quoi? Attends, toi, ce serait quoi? Présentement? Oui, avec tout ce que tu as vécu comme rebondissement.
Oui, c'est ça.
Moi, ce ne serait pas encore en fin de projet.
Ce serait quoi, mettons, dans ce que tu vis?
Dans ce que je vis présentement,
ça va te paraître
peut-être paradoxal. Non, non, vas-y, vas-y.
Ce serait liberté.
Ah, wow.
Il y a quelque chose,
tu sais, je le ressens. Moi, quand j'ai commencé à faire de la politique puis quand on a quitté, entre autres, le Parti libéral, Ah wow! entre autres avec ce qu'on fait, Ouvre ton jeu, puis avec ma gang ici, avec Humano Productions,
ma nouvelle boîte de production,
j'ai l'impression qu'on fait tout avec cœur.
On ne sait pas trop où ça va nous mener.
Puis dans le pire des cas, ça ne marchera pas comme tu veux
ou comme n'importe quel succès,
mais tu vas le faire avec cœur.
Mais on a avec cœur, dans la joie, plaisir,
et ça me rend libre.
Tu n'as personne sur ta calice de tête
pour te dire ce que tu fais de bien,
si tu as des codes d'écoute.
Je n'ai pas de vent de face, tu comprends?
J'ai trouvé que dans les dernières années,
j'avais du vent de face.
Puis ça, faut-tu bûcher pour avancer.
Et là, j'ai un vent de dos.
Et moi, quand j'ai un vent de dos, je me sens libre.
Donc, je pense, liberté,
ça ressemblerait à ce que je suis en train de vivre.
C'est incroyable.
Hé, mais attends, attends, attends.
Attends, essaie pas de quitter.
Hé, on est rendu là. Ben oui. Ah oui. C'est incroyable. Hé, mais attends, attends, attends. Ça n'est pas de quitter. Hé, on est rendu là.
Ben oui.
Ah oui.
C'est quoi ton dernier repas?
Hé, mon dernier repas.
Tu sais que j'ai déjà proposé une émission avec Baso,
avec Marie-France Baso,
puis le diffuseur l'a refusé.
C'était sur le dernier repas.
Ah!
C'était écœurant.
On le fait!
On le fait!
Hé, écoute.
T'invites, tu fais le dernier repas.
Mais c'est très glauque pareil, là.
Oui, mais c'était fascinant quand on a développé
ce projet-là ensemble. Ça s'appelait
Mon dernier repas.
C'était vraiment...
Fais-le avec Humano Productions.
Oui, c'est ça.
C'est pour ça que cette question-là,
je l'aime aussi.
Comment t'imagines ton dernier repas?
Moi, c'est sûr qu'il y aurait de la musique.
J'ai beaucoup d'intolérance alimentaire.
Là, je m'en foutrais.
Tu comprends?
Je mangerais du bœuf, du fromage.
Ah bien oui!
C'est le dernier, si tu chies les bobettes,
t'en sors fou!
Oui, c'est pas grave.
Je vais quasiment être contente de m'en aller.
Il n'y a plus de douleur, plus de douleur.
Il n'y a rien de mieux que de partir les bobettes beurrées.
Ah, mon zic, c'est drôle!
Mais tu sais, c'est que t'as plus peur.
La bouffe n'est plus jamais un ennemi.
C'est comme ton ami. Mais c'est les gens autour. Moi, je bouffe n'est plus jamais un ennemi C'est comme ton ami
Mais c'est les gens autour
Moi je pense pas qu'il y aurait 10 000 personnes
Attends stop! J'ai une meilleure question
Qu'est-ce qui est écrit sur ta pierre tombale?
Ah!
C'est ça cette question-là
Qu'est-ce qui est écrit sur ma pierre?
Ah ben
Ok mais écoute
Ça va de l'air prétentieux
T'as été avec les bouddhistes
T'as connu des bouddhistes
Non, c'était avec des moines, des moines tibétains
Mais les bouddhistes disent
Ne cherche jamais le bonheur parce qu'il est là où tu es
Ça veut dire, va-t'en pas au bout du monde
Si t'es malheureux
Moi, ça serait, le bonheur a toujours
Je n'ai jamais cherché le bonheur
Il a toujours été là où j'étais
Ah, wow!
Ça serait ça
Ça serait quoi, toi, ta pierre tombale?
Tensez-vous, je m'en viens.
C'est drôle, je dirais que je suis pas étonnée.
Voilà, ça serait tellement ça.
Tensez-vous, virgule,
je m'en viens, la gang.
Moi, je finis pas de vivre.
Je m'en viens d'estabiliser.
Ah, je m'en vais foutre la marde.
Le diable va m'envoyer en haut,
il pourra plus de moi.
Moi, je vais avoir 50 000 vies. En quoi tu te réincarnerais, si tu pouvais?
Quel genre de question que je ne me suis jamais posée?
OK, mais ça, alors réponds pas,
puis mets-le dans un de tes cartons bleus.
OK, mais toi, ça serait quoi?
Si tu me poses la question, tu as déjà passé.
Un caniche.
Ah oui, tu voudrais être un caniche.
Moi, je pense que je voudrais être un chien.
Ah oui, hein?
Oui, absolument.
Tu te fais flatter, tu dors, tu manges.
C'est incroyable, la vie d'un chien.
J'aimerais tomber sur une famille comme la mienne.
Tu vas au parc, tu te fais donner des bisous en longueur de journée,
tu dors collé sur ton maître. Tu sais quoi? J'aimerais être un chien.
Incroyable.
Quelle belle finale. Quelle belle finale.
Merci, Mariana Madza. N'oublie jamais,
Marie-Claude. Ça a été un plaisir.
N'oublie jamais le mot d'ordre de cette
entrevue. C'est... C' mot d'ordre de cette entrevue,
c'est tellement le fun de finir sa vie
les bobettes beurrées.
On va s'en souvenir longtemps.
On va la faire écrire à quelque part.
Merci d'avoir été là, merci.
Au prochain podcast, bye-bye tout le monde.
Très, ça m'a fait rire, ça.
Mangerais, mangerais
toutes mes affaires.
Ça te chiait les bobettes, Marie-Claude?