Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #41 Marc Hervieux | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: February 12, 2024Dans ce quarante-et-unième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, je reçois un homme dans un grand tournant de vie : Marc Hervieux. C’est toujours un plaisir pour moi de l’inte...rviewer et, comme d'habitude, il a été un véritable livre ouvert. Il se confie sur des événements récents où il aurait pu perdre des êtres chers. ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur YouTube : https://youtu.be/7xLEGQeaX04 Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon tout nouveau site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
Tu sais, je viens du milieu de musique classique où on apprend dès le départ que le temps, la seconde, c'est important.
Puis là, bien, ça a un côté pervers, ça, parce qu'aussitôt qu'on est en retard, aussitôt qu'il y a de quoi, on fait, je veux dire, on file pas.
Moi, là, si tu recules il y a 25 ans, puis que tu prends moi qui est pris sur l'autoroute, qui va avoir tard un rendez-vous, ou qu'on s'en va même dans une activité
puis que j'attends après les filles ou Caro,
ou quoi que ce soit,
je venais hors de moi, en dedans.
Puis forcément que ça paraissait,
sur ton castellère,
qu'est-ce que tu attends des autres.
Puis ça, j'ai
beaucoup,
beaucoup, beaucoup, beaucoup amélioré ça.
Puis maintenant,
moi, si je suis en retard, je suis en retard.
En dedans, des fois, ça travaille
un peu quand même, mais je suis en retard.
Ouvre ton jeu est présenté par
Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin et sur rendolf.ca.
Bonjour tout le monde.
Aujourd'hui, on reçoit un homme, c'est sûr que vous allez dire,
comme moi, que c'est un homme de cœur et aussi
un homme de voix.
C'est un homme qu'on a connu pour
sa voix et maintenant,
il prête sa voix aussi
à d'autres musiciens, à des acteurs,
à des actrices, parce qu'il est devenu, vous allez
voir, un grand gestionnaire
au Québec, ce qui est assez
surprenant. Moi, je ne l'aurais pas vu venir
là, mais je trouve ça vraiment extraordinaire
que ce soit lui. Il va nous en parler.
Marc Hervieux, bienvenue.
Allô, Marie-Claude, quel bonheur de te retrouver
et d'être assis à une table avec toi
et de jaser.
Écoute, ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu, Marc.
Il s'est passé plein de choses dans ta vie.
Je te suis sur les réseaux sociaux.
On ne s'est pas parlé, mais j'ai l'impression
de t'avoir suivi. Mais ce que je suis en train de dire aux gens'est pas parlé, mais j'ai l'impression de t'avoir suivi.
Mais ce que je suis en train de dire aux gens,
c'est que quand j'ai su que tu avais un nouveau poste
comme gestionnaire,
un haut fonctionnaire au Québec,
alors raconte-moi ce qui s'est passé au cours.
Ça fait un an et demi.
En fait, c'est arrivé il y a à peu près deux ans
quand on m'a approché.
Moi, je venais de finir
d'animer la soirée bénéfice du concours musical
international de Montréal que je fais à chaque année
depuis des années. Grosse soirée
au Ritz où, tu sais,
j'anime, je présente, j'en compte.
On ramasse de l'argent, tu sais, pour
l'oeuvre,
le grand concours international.
Puis quand je suis descendu de scène, il y a une dame qui vient
me voir qui dit « Écoute, je suis une chasseuse de tête.
J'ai été mandaté par le gouvernement pour t'approcher. » Et puis, bien là, tu dis « Coudonc aussi, j'ai fait de pas correct. »
« Pour te demander si tu veux prendre la direction générale des conservateurs de musique et
d'art dramatique du Québec. » Donc, moi, évidemment, je connais l'institution. C'est
là que j'ai étudié. Mais j'ai toujours gardé contact aussi, donc chez l'historique
depuis 30 ans que j'y suis parti.
Puis je sais que récemment,
donc un peu avant qu'ils m'approchent,
il y avait eu
une possibilité de nommer quelqu'un.
En tout cas, ça revirait de bord,
ça n'a pas marché. Puis là, ils m'approchent.
Moi, jamais, jamais, jamais j'ai vu ça venir.
Tu n'aurais pas comme donné ton nom pour ça.
Non, je n'avais pas appliqué.
Je sais que le poste était ouvert, mais je n'avais pas appliqué.
En fait, la nouvelle présidente du conseil d'administration,
Monique Leroux, a comme décidé de refaire ça autrement.
En fait, une feuille de critères.
Qui pourrait être le gestionnaire, le directeur général,
puis mettre des noms en bas.
Je ne sais pas combien ils en ont mis de noms,
puis je ne sais pas combien ils ont rencontré de personnes,
mais quand ils m'ont rencontré,
ça a été particulier parce que moi,
je me faisais pas niaiser, mais jouer un tour.
Je cherchais les caméras cachées un peu.
Je me suis dit,
je vais dire à la chasseuse de tête,
là, je n'ai pas le temps de parler de ça,
on s'en parle cette semaine, on s'appelle.
Si elle insiste pour en parler là,
c'est parce qu'il y a des Kodaks quelque part.
Parce qu'il faut faire une émission.
Elle dit, OK, parfait, on s'appelle demain.
Elle me donne ses codes.
Je suis comme, c'est sérieux.
C'est particulier parce que le matin,
j'avais discuté de radio,
d'une émission de radio, d'un gros poste.
Là, j'étais comme dans la même journée, c'est-tu bizarre, tu sais.
Et en même temps, là, ce qui m'a frappé
à ce moment-là, dès ce moment-là,
je savais pas si j'allais dire oui, mais là,
j'ai jamais pensé
dire non, parce que je me disais,
hé, on dirait que je viens d'avoir un message
de transmission.
Tu sais, j'ai fait beaucoup d'affaires,
moi, tu sais, dans, tu sais. J'ai diversifié mes choses par choix, par goût, par plaisir. Puis là, peut-être que je 2022, 1er juin 2022.
Donc, j'ai été nommé au Conseil des ministres comme directeur général des conservatoires de musique et d'art dramatique du Québec. Il y en a neuf. Il y en a sept en musique. Il y en a deux en art dramatique.
Montréal, Québec, Trois-Rivières, Chicoutimi ou Saguenay, je devrais dire, Valivières, et Rimouski, et Gatineau, voilà.
Donc, on est dans cette région du Québec,
et puis, c'est de la,
tu sais, c'est de la très, très belle jeunesse.
Tu sais, c'est de la jeunesse
qui se passionne, qui se donne,
parce que, tu sais, apprendre un instrument
de musique pour arriver au niveau
que nous, on exige,
c'est une institution qui a 80 ans,
qui a été fondée par Wilfrid Pelletier.
Ça prend un talent.
Ça prend surtout, surtout, surtout,
beaucoup, beaucoup, beaucoup de bonne volonté
et de détermination, de passion.
Je dirais même jusqu'à dire de l'acharnement.
Et des enseignants passionnés.
Et exactement.
L'infrastructure pour te donner ce qu'il va faire que tu vas devenir ce musicien-là ou cet acteur-là.
Et nous, au conservatoire, c'est extraordinaire.
Je veux dire, la structure qui a fait ses preuves avec tous ceux que je pourrais nommer
qui sont sortis soit de l'art dramatique ou de la musique.
Puis aujourd'hui, mettons juste là, je t'en nomme quatre, Facile. Je peux t'en donner 200.
Je te dis Yannick Desaiguins,
Marie-Nicolas Mieux, Marie-Josée Lard,
Robert Lepage, Fabien Cloutier,
Mona Chakri.
Je peux partir.
T'es absolument passionné.
J'étais surpris.
Quand j'ai dit oui, j'ai eu peur.
Je me suis dit, suis-je capable de faire ça?
C'est un maudit beau challenge.
Oui, mais la première fois que je l'ai dit, je me suis dit, écoutez, je ne suis pas un gestionnaire.
Oui, mais tu as eu peur quand dans ta vie,
quand on t'a offert un contrat?
Tu as raison. C'est-à-dire que j'ai souvent
eu peur,
mais j'ai
toujours pensé que j'étais
capable d'aller au-delà de ça.
Mais j'ai eu peur.
Mais peur comme anxieux, comme stressé? Non, non, non. Peur pour dire, j'ai eu peur. Mais peur comme anxieux,
comme stressé? Non, non, non. Peur pour
dire, j'ai-tu la capacité de faire ça?
Ah oui, t'as déjà eu ce doute-là, toi?
Oui, oui, oui, je l'ai des fois. Mais
comme je te dis, ce qui vient toujours avec ça,
c'est la certitude que je
suis capable de le faire.
C'est bizarre, hein? C'est paradoxal.
Mais tu sais, c'est...
Là, c'est sûr que c'était autre chose.
C'est gérer plusieurs dizaines de millions par année.
C'est gérer élèves et profs, 1300, 1400 personnes.
C'est amener une institution qui est ancrée dans des traditions.
Pour moi, ce qui est important, c'était de dire tradition puis innovation.
Rester, respecter la tradition,
mais être aussi en même temps
dans l'innovation. Comment on fait ça?
Comment on va convaincre aussi ceux
qui sont bien installés dans la tradition
qu'on peut
faire tout ça, mais avec une nouvelle
façon de le faire. Alors, tu sais,
c'était tout ça, puis je raconte
à la blague, tu sais, moi je suis arrivé le 22 août
2022.
Je suis installé à mon bureau à Québec,
dans cet édifice spectaculaire
du ministère de la Culture.
Il y a une fille qui est venue des finances,
qui m'a dit, c'est ça tes codes pour approuver
les trucs. Ah regarde,
tu fais ça, tu fais ça, ok. Elle est partie.
Puis là, j'étais tout seul dans le bureau,
puis je me disais, ok, qu'est-ce que je fais
maintenant? Tu sais, qu'est-ce que je fais maintenant?
Tu sais, c'est comme vertigineux.
Vertigineux.
Puis je me suis donné le temps,
tu sais, j'ai loué, mon bureau est à Québec,
donc je passe à peu près une moitié de semaine
à Québec,
des fois plus, des fois moins,
des fois je pars à Val-d'Or,
des fois je pars à Rimouski,
selon le consommatoire. Des fois, je pars à Val-d'Or, des fois, je pars à Rimouski, selon le conservatoire.
Et puis,
au début,
je louais un petit appart
au hôtel à la semaine parce que
je ne savais pas si je...
Peut-être que je me donnais la possibilité de dire
« Finalement, ce n'est pas pour moi. »
Mais j'ai été
happé par ça.
Écoute, c'est des grosses affaires.
C'est gérer des conventions collectives,
c'est du budget, c'est de la vision,
c'est essayer de mener à terme un immense projet à Québec
où je réunirais dans un même building
les deux conservatoires, la Direction générale
et plein d'organismes culturels que j'imagine.
C'est d'avoir ces idées-là,
puis c'est d'être aussi
à l'écoute de
beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde, des profs,
des élèves aussi.
En tout cas,
j'adore ça. Je ne sais pas si ça paraît,
mais j'adore ça.
Oui, oui.
Et tu sais, ce n'est pas parce que tu ne pouvais pas
faire autre chose. Je trouve ça beau
que c'est quelqu'un qui t'offre ça,
quelque chose que t'as pas pensé.
Tu te dis, j'ai peur, mais je le fais pareil.
Mais en même temps, tu te dis, si ça marche pas,
se donner le droit de dire, j'ai un engagement,
mais si ça me convient pas, ça va s'arrêter là.
Oui, c'est ça.
Ça aide, ça.
Ça, il y a une leçon de vie dans ce que tu viens de dire.
Bien, moi, je dis toujours à mes employés,
parce que, tu sais, on peut, à la Direction générale,
tu as les neuf conservatoires, puis tu as la Direction générale.
Puis la Direction générale, c'est une très petite équipe.
Les gestionnaires, on est six, m'incluant,
tu sais, donc les finances, la Secrétaire générale,
les études, les communications, les ressources humaines.
Moi, je dis toujours à tout le monde, écoutez, attention,
à tous les jours, on reçoit, ça tire dans notre sens,
de la part des neuf conservatoires,
on reçoit des dossiers extrêmement complexes
d'employés mécontents ou d'élèves mécontents
ou de griefs ou de situations X, Y, Z.
Mais je dis toujours à mes employés,
vous savez quoi? Le conservatoire, il y a 80 ans,
il a été créé bien avant nous.
Puis le conservatoire, là,
il va nous subsister bien après nous.
Fait que quand on s'en va
à la fin de la journée,
on met ça de côté, là, tout ça, là.
Puis le lendemain matin,
on reprend exactement où on l'a laissé.
Mais c'est important de le faire de cette façon-là
parce que sinon, on va être tout le temps,
tout le temps, tout le temps dans ça.
Tu sais, dans le fond, gérer ça,
c'est recevoir beaucoup plus les problèmes
que les belles choses.
Mais c'est transformer en même temps
les problèmes en belles choses.
Est-ce que plus jeune, t'aurais pu faire
quelque chose comme ça?
Est-ce que ça prend comme une maturité, une expérience de vie?
Ça, je pense que oui.
Je pense que ça prend une maturité.
Ça prend une expérience de vie, mais une expérience du terrain.
Moi, j'ai été assez, vraiment, comment je dirais ça,
très touché
par l'accueil que j'ai eu du milieu
musical et théâtral.
Tu sais, j'avais déjà,
musical bien sûr,
mais j'avais un peu des fois de temps en temps
le pied dans le milieu théâtral,
il y avait quand même pas mal de monde qui me connaissait.
Donc j'ai reçu un accueil vraiment très chaleureux.
Bien sûr, il y a des gens pour qui ça ne faisait pas l'affaire,
que ce soit moi qui soit là.
Mais ça, c'est correct aussi.
Puis ça, on ne sait pas ça quand on est plus jeune.
Quand on est plus jeune,
on veut donc plaire à tout le monde
puis on se concentre
sur ceux qui ne nous aiment pas.
Mais plus vieux,
tu comprends que tu ne plairas jamais
à tout le monde, puis
je vais me concentrer sur ceux qui aiment ce que je fais.
Tu sais, je le comprends et je le respecte,
ceux qui n'ont pas la même vision que moi
ou qui trouvent que je ne suis peut-être pas à ma place.
Mais ceux-là, je me dis, j'y peux rien.
Je vais me concentrer sur ceux qui embarquent dans cette passion-là,
cette vision-là, ce désir-là d'amener cette institution-là vraiment plus loin.
Bravo!
T'es prêt à ouvrir ton jeu?
Moi, ça me touche ce que tu racontes.
Alors voilà, le jeu.
Il y a des cartes vertes qui sont des questions
génériques, mais quand même
qui peuvent t'amener dans des zones personnelles.
Cartes jaunes,
elles sont plus spécifiques
à toi. Les cartes rouges sont
pour toi et tu vas partir avec ton jeu après. Le jeu est fait pour toi. Il y a des cartes
mauves qui sont des cartes qui sont des... On te met dans des situations particulières.
Tu comprends? C'est plus des cartes qui font réfléchir. Si tu décides de répondre
à une question mauve, tu peux me poser
la question de ton choix et tu as accès
à un joker.
Si je ne veux pas répondre à une question.
Oui, parce que c'est évidemment, je pose des sous-questions.
Donc, ça se peut qu'à un moment donné,
moi, c'est juste que ça me permet d'aller là où je veux
et je sais que si toi, tu as un malaise, bien, tu m'arrêtes.
On part à une autre question.
Donc, on ne veut pas faire de...
On ne veut pas que tu te sentes mal.
Mais voici les questions vertes.
Donc, tu les brasses sur la table.
Tu m'en donnes quatre.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une et je vais en choisir une.
Je t'en donne quatre.
Oui, tu m'en donnes quatre.
Un, deux, trois et quatre.
Voilà. Merci. Celle-là, je les remets
là. Oui. OK.
À quel endroit
tu te sens en pleine possession
de tes moyens? Quel est le
trait de caractère sur lequel tu as dû
travailler? Quelle est ta définition
du mot famille? Quelle place
prend l'amitié dans ton quotidien?
J'en choisis une. J'en choisis une.
J'en choisis une? Oui.
Ah bien, tout de suite, je te dirais
quel endroit je me sens
en pleine possession de tes moyens.
En pleine possession de mes moyens.
Je te dirais que
je suis assez confiant quand même.
Je suis quelqu'un de confiant.
Mais l'endroit où
je sais
que je suis totalement
en pleine possession de mes moyens,
c'est sur la scène.
Moi, je n'ai pas le trac.
J'ai l'excitation,
le plaisir
d'aller faire quelque chose,
mais je n'ai pas le côté négatif
du trac.
Mal de cœur.
Oublier tes paroles. mais je n'ai pas le côté négatif du trac. Mal de cœur. Être trop nerveux, mal de cœur.
Oublier tes paroles.
Oublier tout ça.
Puis même si ça peut arriver,
on dirait que j'ai confiance en mes moyens.
Mais jusqu'à maintenant,
peut-être que dans la vie,
comme c'est normal, on vieillit, des fois peut-être que
ça va changer, un artiste avec
qui j'ai fait, j'avais fait la tournée
des chansons de
Brel, on était 10 artistes
féminines
et masculins, et puis un des artistes
qui était dans cette tournée-là qui m'avait dit
moi Marc, plus je vieillis
à chaque jour le track est de pire
en pire.
Parce que des fois, j'ai l'impression
de perdre mes moyens avec l'âge.
Puis moi, je n'ai pas touché à ça encore.
Je suis dans l'année de mes 55 ans,
je n'ai pas touché à ça.
Récemment, je faisais une pièce de théâtre,
ces temps-ci, je n'en ai pas fait des tonnes.
Puis je fais plein d'autres choses, puis hop, c'est un mois et demi J'en ai pas fait des tonnes. Puis, tu sais,
je fais plein d'autres choses.
Puis, hop, c'est un mois et demi qu'on l'a pas joué.
On l'a refait. Puis, hop, on arrête.
Puis, on l'a refait deux fois.
Écoute, il peut arriver n'importe quoi
sur la scène.
On dirait que
mes possibilités
de contrôle sont infinies.
Parce que j'ai confiance en mes moyens. j'ai confiance en ce que je suis capable de rendre pour le public, mais ce que je suis capable de faire avec mes collïe, oui. Je ne pourrais pas mettre une date, mais je me souviens d'un opéra, c'était Bohème, où je suis par terre en train d'entendre de la musique, de l'introduction d'une pièce qu'on va faire, qui est un duo, puis de me dire « Oh my God, quelle
chance exceptionnelle
que j'ai d'être là,
d'être
engagé, de pouvoir
faire mon métier autant
que je le fais, de pouvoir
être passionné
puis démontrer cette passion-là
avec cette musique-là
puis ces personnages-là, parce que j'ai toujours joué des personnages
plus passionnés que...
Moi, je t'ai vu la première fois dans
L'Illigant.
Joué. Je t'ai vu dans Starmania
Lyric. Je ne sais pas si on l'appelait
Lyric, mais je me souviens dans L'Illigant,
moi, tu m'as renversé.
Tu as une qualité de présence.
Partout dans ta vie, tu as cette qualité de présence-là,
mais sur la scène, elle est déculpée.
Ça, c'était spécial, Néligand,
parce que j'ai fait trois fois,
trois productions de l'opéra Néligand.
Puis à chaque fois, avec Normand Chouinard
comme metteur en scène,
et puis son idée de départ à Normand,
c'était que le vieux Nélian que je joue soit là du début à la fin.
Parce que c'est lui qui voit sa vie, qui revoit sa vie.
Donc on voit des pans de sa vie quand il est plus jeune,
avant d'être interné, après quand il est interné,
mais il est toujours témoin de ce qui se passe dans sa vie.
Donc, ça faisait que je dois être là tout le temps.
Mais il y a des grands moments où tu es sur scène et tu ne dis pas un mot,
mais tu es témoin de ta vie.
Il faut que les gens sentent que tu es le spectateur de ta vie.
Mais être le spectateur de sa vie, c'est quelque chose.
Ce n'est pas comme juste être spectateur de quelque chose qu'on voit.
C'est sa propre vie.
On le sait qu'on revoit quelque chose qu'on a vécu.
Puis avec le recul à ce moment-là, qu'est-ce que ça nous fait?
J'ai beaucoup travaillé là-dessus en me disant,
il faut que je vois ça d'un autre oeil,
puis que je démontre aux gens à quel point je sais que j'ai vécu ça
puis il y a des affaires
qui veulent que
les gens sentent que je leur vivrais
d'autres affaires que je ne leur vivrais pas
comme personnage.
J'ai beaucoup de plaisir à faire ça.
Mais c'était quand même un exercice incroyable
d'être sur scène en silence
et d'occuper la scène.
Il y a des gens qui ont l'impression
qu'ils doivent parler.
En télé,
je ne veux pas juste parler de la télé.
Les gens vont se reconnaître dans d'autres situations.
Ils vont arriver autour d'une table et ils ont l'impression qu'il faut qu'ils parlent.
Alors que la qualité
d'écoute, la qualité de présence
vaut souvent mille mots.
Écoute, moi, c'est drôle
qu'on parle de ça parce que je pense pas jamais
vraiment avoir parlé de ça, mais moi, j'aime beaucoup
la danse. La danse me fascine.
Et la première raison
pourquoi la danse me fascine, c'est qu'ils
expriment des tonnes d'émotions
sans jamais dire un mot.
C'est vrai. Puis moi, ça me fascine
parce que moi, je me sers toujours des mots
en chantant, en jouant au théâtre,
en faisant mon métier de gestionnaire,
en parlant aux gens, en expliquant les choses.
Les danseurs, je trouve ça fascinant.
Ils expriment tout ça, mais ils disent pas un mot.
J'ai une admiration plus grande que nature pour les danseurs.
Mais c'est révolution.
Bien, écoute, si tu veux me voir broyer,
viens me regarder écouter Révolution.
Je veux dire, je pleure.
Tu sais, là, je me donne.
Tu sais, je vois le travail qui est fait.
Je vois la passion.
Ça, ça en est de la passion.
Ah, c'est beau.
Le métier de scène, on parle de scène,
le plus dur métier de scène, c'est danseur.
Parce que c'est un métier où il faut que tu te donnes constamment,
que ton corps soit constamment parfait,
que ton corps est malheureusement souvent blessé.
Et puis, c'est l'art aussi qui va laisser le plus de séquelles
sur ton corps à la fin de ta carrière. Parce que tu vas être blessé. Et puis, c'est l'art aussi qui va laisser le plus de séquelles sur ton corps à la fin
de ta carrière. Parce que tu vas être
blessé de partout, puis tu vas avoir mal,
puis tout ça. Et
c'est l'art aussi qui
ne fait pas gagner beaucoup
de sous. Il faut être
honnête. Donc, tu sais, c'est...
Moi, j'ai vraiment, vraiment
un respect immense pour les danseurs.
En tout cas, moi, Révolution, tuolution, j'aimais déjà la danse,
mais moi, je suis comme toi.
Il n'y a aucune émission que j'ai écoutée où je n'ai pas pleuré.
Des fois, c'est dans la réaction des maîtres.
Leur réaction me fait pleurer quand ils parlent,
quand ils savent les efforts,
quand ils mettent en valeur ce qu'ils viennent de voir.
Quand ça raconte une histoire,
écoute, je deviens,
je veux dire,
je ne sais pas, ce n'est pas très long,
les numéros qu'ils font.
Non, c'est quelques minutes.
Mais des fois, il y a des histoires
spectaculaires qui nous sont racontées
puis tu te dis, j'ai tout compris.
Est-ce que j'ai tout compris
ce que le danseur ou la danseuse ou tout ce monde-là voulait me raconter ou en tout cas avait pensé? Peut-être pas. Mais c'est pas important pour moi.
T'as l'émotion.
Exactement. C'est qu'il y a quelque chose qui m'a été donné, transmis, puis que j'ai compris avec ce qu'ils m'ont offert. Moi, c'est facile. Il y a toujours de la musique, puis il y a toujours des mots. Puis s'il n'y a pas de musique,
il y a des mots.
Mais il faut quand même dire quelque chose, Marc.
Souvent, tu chantes dans des langues qu'on ne connaît pas
et on a l'émotion.
Oui, mais ça, ça fait partie, justement,
de mon grand, grand, grand plaisir.
Puis moi, je me suis toujours dit,
je vais attacher
une importance capitale à l'articulation
pour que tout le monde entende dans la salle des mots, des phrases,
puis même s'ils ne les comprennent pas,
aient l'impression d'avoir compris,
parce que dans le fond, au bout du compte,
ils se sont fait leur histoire.
Je dis souvent ça dans mes spectacles à la blague,
faites-vous votre histoire, puis le premier qui finit attend l'autre.
Est-ce que tu sens que tu as un pouvoir, justement,
quand tu es... Je parle aux chanteurs, aux chanteurs lyriques.
Quand tu arrives et que c'est le silence et que cette voix-là envahit,
tu as fait les plus grandes salles du monde,
ta voix, la salle, elle est à toi.
C'est sûr qu'on finit par comprendre
l'effet qu'on a sur quelqu'un.
Moi, un jour, l'affaire
qui a été le plus beau cadeau dans ma carrière
de chanteur, c'est
le jour où j'ai compris, puis je me souviens,
je jouais à l'Opéra de Montréal, je jouais à l'Opéra Pagliacci,
un opéra
qui était...
C'était l'opéra que je rêvais de chanter
dans ma vie. Tu sais, quand tu atteins quelque chose en disant
« Là, cet opéra-là, c'était ça que je voulais.
Après, là, je suis content
de jouer tout ce que vous allez m'offrir,
mais c'était ça que je souhaitais. »
C'est l'opéra dans lequel il y a le fameux
« Ridi paliaccio
sul tuo amor
in franto. »
Puis c'est la base des arts de la scène, parce qu'ils
commencent en disant « Vesti la juba
e la faccia in farina,
la gente paga e ridervuole. »
Ça veut dire
« Mets ton costume,
maquille-toi, les gens ont payé
puis ils veulent rire. Ce qui se passe dans ta vie,
on s'en fout de Chomos Goan. »
Puis c'est la base
de la scène, ça, tu sais.
On pense souvent à ça, tu sais, les grands
acteurs qui sont des clowns tristes, tu sais,
qui étaient, qui nous
hypnotisaient sur scène
ou au cinéma ou à la télé.
Puis finalement, on apprend que dans leur vie,
my God, ça n'allait pas. Mais
il y avait ce principe-là, tu sais, de show must go on,
tu sais. En tout cas, tout ça pour dire
que je me souviens très bien, j'étais en coulisses,
on venait de finir de jouer.
Il y a quelqu'un qui arrive vers moi que je ne connais pas
qui est illuminé dans son visage
pour me dire, je suis fière vieux, là.
Ce que vous m'avez fait vivre ce soir, là,
c'était spectaculaire.
Ça ne se peut pas.
Puis là, il est là, puis tout ça.
Puis moi, niaiseusement, comme un épais, là, il est là, puis tout ça. Puis moi, niaiseuse, mais comme un épais,
je lui dis,
« Ah, bien, merci beaucoup, Caroline
Debin. À ce soir, elle était moins
bonne qu'avant-hier, mais
vous êtes super fin. »
Là, j'ai vu un petit peu de déception
dans sa face.
Puis là, on a parlé un peu, puis il est parti.
Puis là, après, j'étais dans mon auto, j'en allais chez nous.
Je me suis dit, « Hey, t'es
vraiment un connard,
Marc-Hervieux. »
C'est l'ego qui a parlé un peu, hein?
Ouais. Puis t'as pas le droit
de péter la balloune à quelqu'un comme ça
qui a reçu quelque chose.
Puis que là, toi, t'arrives,
puis là, écoute,
lui, il a trippé, là.
Puis au-delà de ça...
Il s'en va un peu d'envers hier. Complètement. Il était pas là, puis... Il était pas là, il a trippé. Il s'en va un peu
d'envers hier. Complètement.
Il était pas là. Il était pas là. Il sera jamais là.
Et au-delà de ça, ce que ça m'a fait réaliser,
c'est qu'on ne peut jamais sous-estimer
l'effet qu'on a sur quelqu'un
quand on est sur scène. Parce que
on sait pas ce qui se passe devant nous.
On connaît pas les gens.
On peut avoir...
D'ailleurs, j'ai toujours dit, c'est flyé, quand on joue
sur scène, il y a plein...
Il y a du monde qui sont devant nous. Il y en a plein
qui sont du bon monde. Puis il y en a peut-être
que... Je ne voudrais pas
connaître leur squelette dans le placard.
On ne sait pas qui est devant nous.
Mais il y a aussi des gens
qui vivent une situation X, Y, Z,
peu importe. Puis que là,
par ce que tu leur donnes puis ce qu'ils vivent, situation X, Y, Z, peu importe. Puis que là, par ce que tu leur donnes,
puis ce qu'ils vivent,
bien, pendant deux heures de temps, ou trois heures, ou une heure,
ils ont oublié ça, ils ont transporté ailleurs.
Puis ça, on doit avoir un respect immense de ça,
comme artiste.
Parce que c'est quelque chose d'avoir ce privilège-là
que de faire oublier
tous les tracas de la vie de quelqu'un
qui est vraiment dans le trouble.
On a eu cette force-là.
Fait que tu sais, des fois, quand on dit
« un médecin sauve des vies,
nous autres, on ne sauve pas de vie »,
on ne les sauve pas.
Mais en tout cas, des fois, on les embellit
un peu. Puis ça, jour, ce soir-là
que j'ai compris ça
plus jamais j'ai dit à quelqu'un
oui hier j'étais meilleur
lui m'a trouvé bon ou elle m'a trouvé bon
ce soir-là
mais c'est sûr qu'il s'attend pas à cette réponse-là
franchement
c'est un apprentissage
le monde de la musique classique
de l'opéra c'est toujours la quête de la perfection.
Si j'ai 25 notes aiguës à chanter un soir,
puis qu'il y en a 24 qui sont spectaculaires,
mais qu'il y en a une qui est ordinaire,
bien, je vais penser à celle-là,
ou en tout cas, la plupart des chanteurs
ou des musiciens vont penser à celle-là.
Le pianiste qui va accrocher,
il va avoir joué 3 millions de notes
cette soirée-là de même.
Il en accroche une, il pense juste à cette maudite note-là
qu'il a accrochée. C'est ça qui n'a pas de bon sens.
C'est comme si,
entre justement des cours au conservatoire,
par exemple, où on doit
performer parce qu'on a une note
ou on est évalué,
sur scène,
il n'y a personne qui est évalué.
Même moi, quand je faisais
des entrevues, il y a des années,
on avait des cartons.
Des fois, je ne m'étais pas posée cette question.
C'est qui qui le sait?
Il n'y a personne qui a des cartons chez eux.
La personne, elle disait de quoi?
De tellement intéressant.
C'est un peu ça. L'émotion doit t'emporter
aussi comme musicien sur la scène. Des fois, l'émotion, ça fait que ta note, ce n'est un peu ça, l'émotion doit t'emporter aussi comme musicien sur la scène
puis des fois l'émotion
ça fait que ta note, c'est pas ce que ça
mais tu viens de vivre un contact
avec l'humain, comme tu le dis
je te parlais de la pièce de théâtre
dans toutes les représentations
des fois on a des grands bouts où on joue pas
quand on revient, des fois il y a une nervosité
il y a pas si longtemps
on se retrouve
ça fait un mois et demi qu'on a pas joué, on se retrouve à ce fin mois et demi qu'on n'a pas joué, on joue.
Puis là, écoute, il arrive
un mélange dans les répliques.
Il y a comme une page et demie qui saute.
Minimum, peut-être deux.
Puis là, moi, je m'en rends compte,
mais je m'en rends compte
avec bonheur,
avec plaisir.
Je reviens plus tôt,
puis là, j'enchaîne deux répliques, puis je
vois dans les yeux de ma partenaire
de scène qu'elle comprend très bien
qu'oup, j'ai sauté quelque chose,
on revient en arrière,
on fait réplique là,
on repart. Au bout du compte, on a
tous dit ce qu'on avait à dire, pas dans le
même ordre qui est écrit dans le texte
original. Est-ce que les gens savent ça?
Non. Non.
Alors, tu sais, à moins d'un opéra
que tout le monde connaît,
à moins d'une réplique que tout le monde
connaît, bien sûr.
Un Carmen, par exemple.
Exact. Mais sinon,
sinon, je veux dire,
la performance humaine,
c'est merveilleux.
Être sur scène
puis donner quelque chose.
Oublions jamais que l'artiste qui est sur scène,
il fait une prestation avec sa propre vie
au moment où il fait la prestation.
Peut-être que dans sa journée, ça a vraiment très mal été.
Il a peut-être eu une nouvelle exceptionnellement difficile.
Puis le soir, il va donner au public quand même Il y a peut-être eu une nouvelle exceptionnellement difficile.
Puis le soir, il va donner au public quand même le même bonheur.
Mais ça fait grandir qui on est comme artiste après.
Puis souvent, pour moi en tout cas,
mettons que quelqu'un va me dire,
t'es pas tanné de chanter le Minuit chrétien,
t'es pas tanné de chanter Libiamo, t'es pas tanné de chanter Quand t'es parti l'eau,
peu importe la chanson. »
Je vais dire, ben non.
Parce que d'abord, à chaque fois que je la refais,
je la refais avec la personne où je suis rendu.
Puis je la fais aussi avec un nouveau public devant moi,
à chaque fois.
Puis le plaisir que je vois dans les yeux des gens,
écoute, il est merveilleux.
Tu sais, je faisais le show décembre.
Puis dans le show décembre, c'est un bel exemple
parce que c'est un feu roulant,
mais des fois, le spotlight n'était pas comme sur moi.
Ça faisait que pendant qu'il était sur quelqu'un d'autre,
je pouvais vraiment voir les gens.
Puis là, je voyais des familles
de une génération
à quatre générations plus loin,
ensemble,
certains qui rient, certains qui sourient,
certains qui pleurent.
Là, tu fais comme, wow,
quel privilège, quel privilège
de faire ce métier-là.
C'est le fun d'être public.
C'est le fun d'être sur... Tu sais, je t'écoute parce que moi,
j'aime être... Moi, j'étais un public, puis j'aime
donc aller voir des spectacles. Oui, puis tu y vas
beaucoup. J'y vais beaucoup, puis tu sais,
décembre, bon, ça a été retiré, puis ça m'a
vraiment fait quelque chose aussi, parce que, bon,
moi, décembre,
je suis allée voir ça comme par hasard
que j'ai offert en cadeau,
puis je me suis assise là, puis je me suis faite prendre au jeu.
Je suis revenue à un enfant de 5 ans.
C'est extraordinaire.
Moi, quand je suis du haut de mon jubé,
puis que je finis la première partie avec le menu chrétien,
puis je vois...
T'as vu, je sentais le menu chrétien déjà.
Je suis tellement haut.
Dans une situation particulière, ça, c'était spécial.
C'est à Saint-Sauveur, à l. C'est à Saint-Sauveur.
Pour finir, sur décembre,
quand je suis dans le Jubé,
j'ai une position incroyable
où je vois la salle au complet devant moi
et que le chœur se met à chanter
en plein milieu avant que je revienne.
J'ai la chance de regarder tout le monde.
Je les voyais.
Je voyais des grands-pères,
des colosses,
pleurer, comprends-tu?
Être en pleurs.
Puis là, on finit.
C'est l'espèce
d'ovation. L'ovation,
c'est pour la performance
en partie, mais c'est aussi
pour tout ce que
le moment présent a donné,
a rappelé aux gens.
Leur vie, leur enfance, leur adolescence,
leur famille, leurs souvenirs, les bons, les mauvais,
les tristes, les heureux.
L'ovation, c'est jamais juste pour le...
Je trouve que tu nous donnes une leçon aujourd'hui
de dire que quand on est public,
on fait aussi partie du spectacle.
Nous autres, on a besoin de vous autres.
Mais c'est pas clair et c'est pas toujours évident
pour tout le monde.
Tu sais, c'est quoi le meilleur exemple? La pandémie.
La pandémie, moi, j'ai pas arrêté
de faire des spectacles, j'en ai fait sans arrêt.
Avec l'OSM, avec l'Orchestre de Sherbrooke,
mes musiciens, moi,
juste mon pianiste, je faisais
des apéros musicaux le dimanche
après-midi, autant que
des spectacles, que les gens achetaient des billets,
avec tout le grand déploiement,
avec l'Orchestre symphonique. Imagine,
l'Orchestre symphonique de Sherbrooke ou l'Orchestre symphonique
de Montréal, je chante.
Je chante, là. Je suis à la Maison symphonique.
Puis quand je finis ma chanson, là,
l'Orchestre s'arrête, moi j'arrête.
Il n'y a plus rien. Il ne se passe rien.
Rien. Puis là, je sais qu'il y a une caméra au loin,
que je m'adresse à cette caméra-là.
Mesdames et messieurs, maintenant, nous allons faire...
Rien.
Il ne se passe rien.
Tu n'entends rien.
Là, tu te dis, attends une minute.
Le public, je sais pourquoi il faut qu'il soit là.
Puis plus tard, dans la pandémie,
moi, j'ai fait les ciné-parcs.
Les gens étaient dans leur voiture.
Ils nous entendaient sur scène,
direct dans la radio.
Puis nous, sur scène, on avait juste les moniteurs
de scène. On n'avait même pas
ce qu'on appelle un plié. On n'avait même pas
de son qui sortait dans la scène.
Écoute, tu sais, quand c'est
l'été, quand il y a bien des bébites
qui durent 24 heures. Les manes.
Les éphémères.
Je marchais sur la scène, je marchais sur les manes parce qu'il y avait un tapis de manes.
J'entendais le cri-cric des manes que j'écrasais.
Fait que il ne faut pas que le son soit bien fort.
Tu chantais devant des voitures.
Puis tu chantes devant 400 voitures qui sont là,
qui te klaxonnent et qui te flashent les lumières.
Tu te dis, j'ai-tu hâte de tourner en salle?
Fait que...
Tu comprends, moi.
Puis là, moi, je chantais,
c'était pas pire. Les humoristes,
ils étaient sur scène, ils faisaient des jokes.
Il n'y a personne qui riait.
C'est tough, ça, là.
Écoute, mais on l'a vécu.
On l'apprécie-tu, le public?
Le public a recommencé à revenir.
Hé, quand j'ai fait
toutes les séries
du Canadien de Montréal jusqu'à la Coupe Stanley,
pendant la pandémie,
la première série, c'était contre les Maple Leafs
de Toronto. Je chantais l'hymne national.
Il n'y avait aucun spectateur d'ennemi
dans le Centre Bell. J'écoutais.
Je chantais l'hymne national.
Je passais à la télé. Je m'assoyais
dans l'estrade vide,
complète du Centre Bell. Je regardais le match contre les Maple m'assoyais dans l'estrade vide, complète, du Centre Bell.
Je regardais le match
contre les Maple Leafs. J'entendais
les joueurs se parler entre eux autres.
Parce qu'il n'y avait rien.
Quand le public est revenu, on a-tu capoté?
On le savait en maudit
qu'on ne veut plus jamais qu'ils repartent.
On les aime, le public!
On l'aime, notre public!
Je vais passer à une autre question.
Quel est le trait de caractère sur lequel tu as dû travailler?
Moi, je peux être, malheureusement,
je suis patient, patient, patient,
puis quand ça explose, ça explose trop.
Tu sais, je pars en monologue, moi.
Je veux dire, je suis trop fâché,
puis je ne laisse pas une seconde à l'autre
pour s'expliquer ou quoi que ce soit.
Si je suis parti, je suis parti.
Ça, j'ai travaillé beaucoup,
puis il me reste encore du travail à faire là-dessus.
Attends, on va reculer dans le temps.
Oui.
Parce que, tu sais, quand tu ne parles pas,
c'est cette période-là,
qu'est-ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là?
Sais-tu que la situation te dérange?
Oui.
Mais pourquoi tu ne parles pas, mettons?
Je pense que ça va répondre à bien des questions,
à bien du monde, parce qu'il y a beaucoup de gens comme ça
qui sont en retardement.
Oui, c'est ça.
Moi, j'ai beaucoup travaillé là-dessus
parce que j'étais conscient des conséquences après.
Puis ce n'est pas le fun, les conséquences après, parce que tu...
Des fois,
les paroles ont dépassé ta pensée.
T'as été ben trop
fâché ou t'as levé
le ton. Moi, si je lève le ton,
je veux dire, c'est sûr
que ça... — Ça fait peur. — Ça fait peur.
Mais même
avec mes enfants jeunes,
comme on chicane tous nos enfants un jour dans la vie,
mais te rendre compte après que tu as été bien trop intense.
Tu n'as pas été...
Mais tu le vois dans le regard de l'autre,
comment il reçoit cette...
Oui, et c'est décevant de soi.
C'est très décevant.
C'est poche.
Mais je ne prétends pas avoir amélioré ça à 100 %,
mais je réussis à l'améliorer petit peu par petit peu,
à me remettre en question, à me dire,
« Aïe là, tu n'as plus le goût de ça. »
Mais avec l'âge, je me suis rendu compte aussi que ça vient, ça.
Où tu dis, « Ah, j'ai eu… »
Mais est-ce que tu arrives à nommer les choses
avant justement que cette charge-là explose?
Oui, quand même un peu.
C'est à désamorcer.
Beaucoup mieux maintenant.
Beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux.
Beaucoup mieux tenter.
Mais comme je suis un passionné,
des fois, je ne suis pas rendu à l'étape
de péter les plombs,
mais de la façon que je l'exprime,
déjà, ça...
Ça te surprend.
Ça étonne quelqu'un, tu sais,
parce que je suis passionné, parce que je suis intense, parce que je ne fais rien à moitié.
On parlait de ça au début, de se dire, oui, je peux avoir peur, mais je vais toujours essayer ce que j'ai dans la tête.
Mais est-ce que tu trouves que quelqu'un de passionné comme tu es, c'est exigeant pour l'entourage? Oui.
Oui. Je suis prêt à
avouer ça. Parce que
puis, je me suis
souvent rappelé à l'ordre en me disant
« Fais attention, n'exige pas
de tes enfants ce que tu exiges de toi-même. »
Parce que
je le sais que je suis très exigeant
envers moi. Tu sais que
je vais pousser, je ne les vois pas les limites.
Il n'y en a pas de limites.
Je suis capable d'aller plus loin que loin.
Puis je me dis, bien, on ne peut pas demander ça des gens.
Tu sais, il faut respecter ce que chacun est.
Ce n'est pas facile, toujours,
mais les premières personnes
impliquées dans ça, souvent, c'est soit
notre amoureux ou notre amoureuse,
ou soit nos enfants.
Moi, j'ai essayé, parce que des fois,
je me trouvais trop sévère.
Je me rendais compte que c'était
par rapport à ce que
j'exigeais de moi.
J'ai eu un père quand même sévère,
un très bon père, mais sévère.
Est-ce que ça vient de là?
Peut-être, peut-être là.
Ce n'est pas tant qu'il était sévère,
mais il comptait tellement sur moi,
puis moi, je ne voulais tellement jamais le décevoir
que je me suis bâti ça,
d'être sûr de ne jamais le décevoir.
Puis ça, je l'ai vu beaucoup dans les yeux de mes filles.
La peur de te décevoir.
La peur de me décevoir.
Puis ça m'a fait de la peine des fois,
de la très grande peine.
Par exemple, tu sais,
quand plus tard, ils arrivent dans les études,
puis ils voudraient changer de voie,
puis tout ça, puis savoir
au bout du compte que, ouf, je l'ai su un peu plus tard, parce qu'il avait peur de
me le dire, parce qu'il avait peur de me décevoir. Alors que, tu sais, ça, c'est
quelque chose que, toujours, quand elles me l'ont dit, j'ai dit aux filles, écoute,
la vie, on va faire des millions de choses. Vous pouvez faire tellement de choses. »
Mais je l'ai senti que c'était la peur de me décevoir.
Donc, tu as comme installé ça dans tes exigences.
Comment on arrive à créer ça, ce climat-là?
J'ai l'impression qu'on ne s'en rend pas tant compte.
C'est ça, ce n'est pas conscient.
Non, non, ce n'est pas conscient.
La preuve, c'est qu'entre autres,
quand on en prend connaissance ou conscience
par soi ou par quelqu'un d'autre,
on est bien déçu de nous, tu sais.
Moi, ce que j'essaye surtout maintenant, là,
tu sais, j'ai vécu un changement très grand dans ma vie
en 2023, tu sais, une séparation
après 26 ans de vie commune.
Puis j'avais commencé à travailler là-dessus,
mais la séparation m'a encore plus aidé à réaliser ça.
C'est que je ne veux plus jamais laisser traîner quelque chose.
Quand je sens une insatisfaction,
un malaise,
je veux essayer
de le régler tout de suite, ou en tout cas d'en parler
tout de suite.
Je suis pas bien avec
savoir que
je déçois quelqu'un
par ce que j'ai fait ou ce que j'ai dit
ou quoi que ce soit. Mais encore plus
depuis.
Tu sais, je le sentais avant, mais... T'as accepté de faire face?
Oui, c'est ça, tu sais.
Puis, tu sais, une séparation, bien que, mettons,
elle se passe bien ou en tout cas, on dit qu'elle se passe bien,
il y a plein d'étages qui ne sont peut-être pas nommés.
Puis, bien, c'est pas vrai que ça se passe bien à 100 %,
mais ça se passe bien dans l'ensemble, disons ça, tu sais.
Mais il y a beaucoup d'insatisfaction de part et d'autre.
Il y a beaucoup de questionnements.
Il y a beaucoup de tout ça.
Alors ça, moi, j'essaie de vraiment régler les choses le plus rapidement possible.
Donc, il y a eu un virage dans ta vie qui est récent, là.
Oui, oui, bien sûr, bien sûr.
Mais est-ce qu'il y a des regrets? Est-ce que tu te dis, j'aurais dû parler avant, j'aurais dû agir avant?
Oui. Ma nature fait que je peux les penser, tous ces regrets-là, mais je pense plutôt au fait que toutes ces affaires-là que je réalise me bâtissent aujourd'hui faut essayer de grandir le plus longtemps possible.
Je reconnais que ni moi, ni probablement personne,
on est parfaits, puis on est des êtres humains,
tu sais, sans reproche, très jeunes.
Puis on ne l'est pas plus, plus vieux. Mais il y a des affaires sur lesquelles on prend plus conscience.
Puis tu sais, des fois aussi,
quand tu es deux personnes qui évoluent longtemps ensemble,
tu ne penses pas de nommer
tout non plus. Non.
Tu sais, puis là, bien toi... Il y a une routine.
Tu sais, il y a des...
Il y a des choses
qui sont...
sous-entendues
ou entendues même.
Puis on vit avec, puis on ne se le dit pas, puis tout ça.
Puis à un moment donné, ça finit par nous rattraper, probablement.
À un moment donné, des différences aussi qui nous rattrapent.
Mais là, je parle des différences entre deux amoureux,
des différences entre un père et ses enfants, des différences.
Il faut accepter les différences.
Oui, puis on évolue différemment
aussi au fil du temps. Tu sais, on a des fois de la misère
avec nous autres-mêmes. – Oui.
– C'est-à-dire de mettre ça en commun, mais est-ce que,
tu sais, une fois que ça a été,
que vous en avez parlé,
que vous avez pris cette décision-là,
comment tu t'es senti après?
– Bien, c'est sûr
que, tu sais, c'est une montagne
russe, hein. C'est vraiment des hauts et des bas
pendant longtemps parce qu'il y a des fois
où tu te sens libéré
tu te sens déchargé d'une pression
terrible puis en même temps
tout à coup elle revient d'un coup
puis tout à coup tu pèses 4000 livres de plus
sur tes épaules parce que tu te dis
ben soit j'aurais dû
le dire avant soit je l'ai mal dit
soit pourquoi j'en dû le dire avant, soit je l'ai mal dit,
soit pourquoi j'en ai pas parlé avant,
soit pourquoi... Tu revisites cette vie-là.
Puis là, à un moment donné, moi, dans ma nature
à moi,
je me flagelle pas
pendant longtemps.
Moi, j'avance, je me regarde en avant.
J'aime
voir l'avenir avec des projets,
avec des...
toutes sortes d'affaires.
Fait que c'est sûr que je regarde par en avant.
Je regarde rarement en arrière.
Mais force est d'admettre
qu'une séparation,
moi, en tout cas, ça m'a fait regarder
beaucoup en arrière, tout seul, là.
Tout seul, avec moi.
Après que c'est fait, qu'on a parlé,
qu'on a discuté, qu'on a pleuré,
qu'on a ri, qu'on a été fâché,
qu'on a fait fâcher l'autre.
Mais moi, tout seul, avec moi,
j'ai beaucoup plus regardé en arrière
depuis un an que j'avais regardé en arrière
dans toute ma vie.
Parce que là, tu te rends compte
que c'est un méchant pan de ta vie. C'est quasiment le plus grand pan. C'est 26 ans de ma vie. Parce que là, tu te rends compte que c'est un méchant pan de ta vie.
C'est quasiment le plus grand pan
de ta vie.
C'est 26 ans de ma vie.
Exactement.
Je suis chanceux.
J'ai une super belle relation
avec mes filles.
Mais justement, il faut entretenir ça.
Parce que
il y a de temps en temps
des petits, des insatisfactions.
Puis c'est ça que je veux pas du tout
laisser traîner. Je veux le savoir tout de suite.
Puis je veux dire, bien, si la perception
que j'ai donnée ou que je t'ai donnée
quand il est arrivé telle affaire,
c'était ça, bien, hey, je suis désolé puis je m'en
excuse, tu sais. Parce que pas juste être désolé,
je pense qu'il faut...
Donc ça, c'est nouveau pour toi?
Oui, plus, parce qu'avant, je pouvais avoir vraiment souvent tendance à être
justement dans l'espèce de monologue
sans laisser trop de place
à l'autre pour
expliquer. Parce que moi,
ma nature, c'est de trouver une solution.
T'es un homme. Je pense qu'il y a quelque chose de...
Je veux pas comme...
Mais je pense que les hommes et les femmes, il y a quelque chose de... Je veux pas comme... Mais je pense que les hommes et les femmes,
il y a quelque chose de, des fois, on a envie
d'être entendus et
vous avez envie de nous apporter une solution.
Mais c'est pas tant ça. On la connaît,
la solution. On a envie d'être entendus.
T'as trois filles.
J'ai tellement vécu ça, moi, là.
Puis moi, je l'ai vécu de façon particulière
parce que, dans les premières années
de notre vie de couple puis de notre vie de famille, moi, j'étais parti tout le temps.
Je veux dire, tu sais...
Toi, t'as fait le tour du monde.
Bien, j'étais parti beaucoup, tu sais, en Europe.
Mais t'avais des belles conditions, c'est ça, tu s'en allais dans des opéras, je veux dire.
Oui, oui. Mais, tu sais, les gens ne réalisent pas à quel point, dans tout ça, il y a quand même une grande solitude. Parce que quand tu finis de jouer,
même si t'as eu
une ovation exceptionnelle, là,
tu t'en retournes dans un hôtel tout seul, puis tu vas
aller manger tout seul, puis bon, des fois,
tu vas avoir...
Mais en même temps, ça fait une grosse différence avec ta famille.
Oui! Puis quand t'appelles ta famille,
quand t'appelles ta famille,
ben,
toi, tu viens de vivre un buzz incroyable.
Elle, elle va te compter que,
je sais pas, moi,
un problème
niaiseux dans la maison,
ou l'enfant qui a pas dormi,
ou qui a la diarrhée,
ou que tout ça. Pis toi, tu veux régler
ce problème-là. Parce que
tu te sens coupable d'être loin.
Fait que là, tu veux régler ça.
Fait que là, finalement, un moment donné, tu fais ça pendant un bout,
puis un moment donné, quand tu reviens, tu te fais dire,
là, là, tout ce que je voulais, c'est que tu m'écoutes.
Ah ouais, OK.
Mais c'était bon aussi,
il me semble, de régler le problème.
Mais on s'entendra
jamais là-dessus. Puis je le comprends
maintenant. À l'époque, je pouvais me dire,
mais oui, mais là, au moins, j'essayais de régler le problème.
Mais c'est deux
réalités, deux solitudes
qui se rencontrent,
tu sais. Fait que, comme
l'absence, parce que je partais
chanter, tu sais, puis de retrouver
mes filles quand je revenais, tu sais, bien,
ça prenait du temps. Moi, j'étais content
de revenir, mais eux autres, bien, écoute,
t'étais pas là, t'étais pas dans ma vie
pendant longtemps, là, des grandes périodes,
fait que...
Faut-tu te réapprivoiser.
C'est ça, mais toi, tu voudrais que ça se fasse d'un coup,
à cause de ma nature, encore, là,
puis peut-être à cause, justement, que je suis un homme, tu sais.
Bien, c'est ça comme ça, mais c'est une observation
que je fais.
Tu sais, on s'entend, là, je veux dire,
je suis pas ici en train de dire dire que mon Dieu, c'est terrible
ce que j'ai vécu.
Il faut en parler de ça parce que
toutes les familles
vivent ce que tu viens de dire.
Il y a toujours comme une insatisfaction
dans est-ce que tu m'as entendu?
Puis des fois, on ne comprend pas ce que ça veut dire.
Bien oui, je t'ai entendu, regarde, je t'ai proposé
d'appeler le plombier quand tu m'as dit ça.
Non, ce n'est pas ça. Est-ce que tu as entendu ma détresse? Est-ce que t''écoutait pas tant. Parce que quand quelqu'un commence
à t'adresser un
problème,
t'es déjà en train d'essayer de trouver la solution.
Fait que tout ce qui suit, tu l'entends pas, là.
Et l'autre reste
comme pour son appétit.
Est-ce que ça, ça a changé maintenant?
J'essaie.
J'essaie de... Tu sais, ça reste que...
Ton premier réflexe, ça va être de trouver la solution
t'es un homme d'action
ce que j'essaie
c'est de ne pas me culpabiliser
de ça mais en même temps
j'essaie de me dire
essaye d'écouter plus
puis essaye d'être
plus
en retrait pour l'écoute.
Mais ce n'est pas facile
parce que ce n'est pas ça ma personnalité.
Ce n'est pas ta nature.
Ce n'est pas ma nature.
Peut-être que c'est encore les deux noms.
C'est ça aussi un discours de sourds.
C'est quelqu'un qui s'attend à quelque chose,
l'autre s'attend à d'autres choses.
Finalement, les deux sont déçus.
Oui, c'est ça.
Tu disais, elle n'a pas entendu ma solution
et moi, je ne voulais pas de solution.
Donc, ça, ça se passe dans
bien des types de relations,
mais de faire un effort, déjà,
mais c'est vrai qu'on a aussi notre nature.
Oui, exactement.
Puis, tu sais, moi,
j'ai besoin de cette action-là
constante.
Tu sais, c'est moi.
Écoute,outais le conservatoire
par-dessus tout ce que je faisais,
ça n'a pas de sens, dans le fond.
Quand tu regardes ça sur papier,
il y en a qui vont me dire, ça ne se peut pas.
J'ai dit à un moment donné, même
aux emplois supérieurs, au gouvernement,
je dis, là, il y en a peut-être qui vont faire
une plainte, ils vont dire, ça ne se peut pas qu'Hervieux
gère le conservatoire avec tout ce qu'il fait.
Tu comprends? Parce que... Mais qu'il fait, tu comprends?
Parce que, mais c'est ça,
tu sais, puis c'est là que tu dis,
justement, je revenais
à moi en me disant, attention, pas exiger
des gens ce que toi,
t'es capable de faire ou que tu t'imposes
à toi, tu sais.
Parce que moi, pendant
la première,
ben moi, tu sais, c'est pas une affaire dont on sait, par exemple,
de Grégory qui dort 3-4 heures par nuit.
Je fais ça, moi aussi.
Mais je veux dire, je peux pas exiger ça du monde.
Non.
Non, tu peux pas exiger...
Parce que t'es pas normal, tu comprends?
Ça, c'est parce qu'on est dans...
Ça, c'est notre...
C'est ça?
C'est notre personnalité?
C'est-à-dire que c'est toi qui es atypique, dans le fond.
C'est pas une question de normalité,
mais ton corps ne fonctionne pas comme la majorité des corps.
C'est ça, mais quand quelqu'un te dit
« Comment t'as pu faire ton émission de radio,
écrire un livre, faire ci, faire ça, faire ça? »
Moi, la question que j'ai envie de te poser,
est-ce que t'as l'impression d'avoir négligé
quand même des aspects de ta vie?
Non, non.
Même pas?
Tu vois, même pas, mais tu comprends que…
La seule affaire que je trouve dommage, c'était que, tu sais, par exemple, pour l'opéra,
quand je faisais de l'opéra à temps plein, c'est qu'il fallait que j'étais parti loin.
Ça faisait que… Parce que, tu sais, l'opéra, mettons, ça dure cinq semaines.
Il y a trois semaines là-dessus, c'est des répétitions.
Tu répètes comme une journée
de bureau.
Pendant le jour.
À cinq heures, quand tu finis,
tu voudrais t'en aller chez vous, mais malheureusement,
tu es à six heures d'avion.
Tu ne peux pas retourner chez vous.
Ça, c'est la partie que je regrette de ce métier-là.
Maintenant que je ne le fais plus,
que je fais plus des concerts,
que je ne pars pas pour des opéras
pendant des longues périodes,
je m'ennuie de jouer des personnages aussi.
Mais bon, tu vois, je le fais
présentement au théâtre ici au Québec.
Est-ce que tu as le temps de t'ennuyer quand même?
Oui, oui, ben oui.
Oui, ben oui, vraiment.
Et j'ai le temps
d'êtreest que les gens
ne pensent pas.
Moi, je suis bien bon pour mes foirées
en vacances, puis rien,
rien faire.
Rien de rien.
Mais si quelqu'un me propose quelque chose, c'est sûr que je vais dire oui.
C'est que tu repars vite.
Tu es en action.
Moi, ça me fascine quelqu'un qui dort peu comme toi,
mais qui en fait autant
et qui dit « Je m'ennuie aussi de faire ça. »
Mais je comprends que c'était dur à suivre.
Quand on est autour de toi,
il ne faut pas vouloir faire ce que tu fais.
On peut observer,
mais ça, on embarque là-dedans.
On ne sait plus.
C'est dommage parce que
tu le vois que ça fait de l'insatisfaction
alentour de toi.
Mais qui n'en fait pas d'insatisfaction
alentour de lui?
C'est ça la vie.
Alors, t'es rendu au niveau jaune.
Tu les brasses et tu m'en donnes trois.
Trois.
OK. Un,
deux et trois.
Merci.
Quelle rencontre a fait une différence dans ta vie?
Ah, mais regarde, donne-moi ça à une autre,
parce que je viens de te poser une question.
As-tu négligé certains aspects de ta vie?
Ah bon, tiens.
Celle-là?
Oui.
Quel est le plus grand leg de ton père?
Quel type d'amoureux es-tu?
Ah, c'est dur, parce que j'aimerais répondre quasiment aux trois.
En choisir une...
Ben...
Quelle rencontre...
Quelle rencontre a fait une différence
dans ta vie? Quel est le plus grand leg de ton père?
Quel type d'amour es-tu?
Je vais peut-être mélanger les deux.
Quelle rencontre, puis
quel leg de mon père. Parfait.
Moi, quand je suis... Pour démontrer encore, dans. Parfait. Moi, quand je suis...
Pour démontrer encore, dans le fond, comment je suis,
quand je suis adolescent,
fin de l'adolescence, 18 ans,
je suis directeur de l'animation
dans une base de plein air
à Saint-Émilie-de-l'Énergie, dans la Naudière.
Et puis, dans l'après-midi,
la cuisinière fait un infarctus.
Nous autres, c'était une base de planète familiale.
Il y avait 120 personnes à peu près matin et midi soir.
Pendant 12 jours, deux jours de congé, 12 jours, deux jours de congé.
Et puis, cette madame-là qui était spectaculaire, Momo, Monique.
Monique qui avait travaillé toute sa vie dans les camps de bûcherons.
Qui avait à chaque jour des dizaines d'histoires nouvelles
à nous raconter, d'anecdotes,
qui étaient drôles, qui avaient un accent pas possible,
qui riaient, qui avaient du fun.
Elle m'avait enseigné la vie beaucoup, tu sais.
Puis bon, elle a eu cet infarctus.
Le soir même, le patron, le directeur général, a dit
« Bon, bien, les filles de la cuisine, vous allez prendre
la relève de Monique le temps qu'on... »
Les filles ont dit « Non, non, nous autres, on ne peut pas faire ça. »
À la surprise, tu sais.
Et là, le directeur général
dit « Bon, bien, qu'est-ce qu'on fait, tu sais? »
Je veux dire...
Et là, moi, j'ai comme
17-18 ans, là.
Puis, je lève la main puis je dis « Bien, je vais le faire, moi, j'ai comme 17-18 ans. Puis, je lève la main.
Puis, je dis, bien, je vais le faire, moi.
Tu vois?
Toujours pour me mettre dans le trouble, tu sais.
Mais, il dit, ah!
Bien, je dis, écoute.
Là, je suis ici depuis un mois.
J'ai vu comment Monique a fait.
Je sais que pour...
Si c'est du macaroni à la viande,
ça prend trois lèches frites de cette grandeur-là.
Je sais que ça prend. Je l'ai vu faire.
Je le sais. Fait que je vais le faire.
Je vais appeler ma soeur. Ma soeur va venir m'aider
parce qu'elle est professeure. Elle travaille politique.
– Solution. – Exact.
Puis je pense que mon beau-frère et son mari
sont en vacances, ça fait qu'ils vont venir m'aider.
Puis lui, je fais des boîtes à chansons
avec lui. Fait que le soir,
on va faire des boîtes à chansons.
Fait que là, je rentre dans la cuisine le matin à 6 h.
Je fais toute la journée.
Le soir, à 7 h, je quitte la cuisine.
Je vais en prendre ma douche.
À 8 h, on part une boîte à chansons jusqu'à 1 h du matin.
Le lendemain matin à 6 h, on est là et on refait la même chose.
On décide d'écrire des chansons dans la journée aussi.
Quand on rouvre le panneau,
c'était les gens qui passaient à un panneau,
on leur fait des chansons pendant qu'on fait le service.
Pas de sens.
Mais Monique, surtout un jour,
est revenue.
Elle m'a donné plein de trucs.
Elle m'a montré. C'est là que j'ai eu mes premiers
contacts avec faire la cuisine.
Un jour,
c'était ma fête.
Elle me disait toujours, « Marc, reste pas ici, va t'en chanter.
Toi, t'es faite pour aller chanter.
Puis je disais, bien, Monique, comment tu veux que j'aille chanter?
Comment ça marche?
J'avais pas fait le conservatoire encore.
Je sais pas comment ça marche.
Peut-être entre nous autres, sur le bord du feu, je chante correct,
mais dans le grand monde, chante-tu comme du monde?
Moi, je suis la gomme maison neuve.
Puis je suis allé.
Puis le jour de mes 30 ans, j'avais un gros,
gros, gros, gros party, puis j'étais en carrière.
Puis ils sont allés
la filmer, assise dans sa balançoire
chez elle.
Puis elle m'a parlé,
puis elle m'a dit, je te l'avais dit, hein, Marc,
puis tout ça, puis là, je vois ça.
Puis elle m'a dit, n'oublie pas une chose, Marc.
À quoi ça sert de conquérir le monde si c'est pour perdre son âme?
Elle m'a dit, c'est une madame qui a travaillé dans les camps de bûcherons toute sa vie.
À Saint-Zénon, puis à Manouane, puis tout ça.
Elle m'a dit ça.
Moi, ça, là, ça m'a rentré dedans, là, comme...
Tu sais, c'est comme, reste les deux pieds à terre, Marc.
Tu as du succès, ça marche.
Les gens t'adulent quand tu chantes, tout ça.
Reste calme, mon Marc.
Ça, ça a été terrible.
Mais bien avant ça,
puis j'ai compté trois millions de fois cette histoire-là,
mais moi, mon père n'avait pas de métier. Il travaillait à l'usine de sucre. Dans
le temps, ça s'appelait St. Lawrence Sugar. C'est devenu sucre lantique. Et puis, un
moment donné, il a fait une dépression nerveuse. Ils l'ont mis à faire des petits travaux.
Puis un moment donné, ça faisait 44 ans qu'il était de service, ils l'ont appelé dans le bureau, puis ils ont dit,
« Monsieur Hervieux, c'est terminé. C'est fini.
C'est aujourd'hui que ça se termine. Ça se termine quoi?
J'ai pas de job.
Non, non, c'est fini, fini. Vous êtes à la retraite. »
Lui, il a pas vu venir ça, tu sais.
Il a été vraiment... Et donc,
lui, il s'est
emmené à la maison, puis c'est...
Il était tanné de ça.
Mais tout ça pour dire que... Moi, j'ai voulu emprunter de l'argent
parce que j'avais dit à mon père que je voulais faire un chanteur.
Puis là, il a dit, Marc, c'est un hobby, ça.
J'ai conté cette histoire-là 100 fois.
Mais tout ça pour arriver simplement à le leg de mon père.
Mon père, il est allé rencontrer la banque, il a signé pour moi et tout ça.
Et puis moi, je ne le savais pas. Quand il est mort, j'ai vuque, il a signé pour moi, puis tout ça. Et puis, moi, je le savais pas. Quand il est mort,
j'ai vu qu'il avait signé pour moi.
Mais mon père, qui n'avait pas
d'éducation, vraiment,
avait
quand même
l'école de la vie,
tu sais, en lui. Puis, il m'a
surtout, à ce moment-là,
enseigné
la définition d'un seul mot, la dignité.
Puis moi, je n'ai pas pu lui dire merci.
Il n'a pas pu assister à ma vie, puis il n'a pas pu connaître mes filles.
Ça, c'est un grand regret.
Mais ces deux personnes-là, mon père et Momo, par des mots simples ou en tout cas par des phrases très simples ou des actions, m'ont juste dit « Marc, reste les deux pieds sur terre ». pareil, puis prends-toi pas pour un autre, puis fais ce que t'as à faire,
mais aussi, regarde en avant.
Puis, tu sais,
vois pas que... Tu sais, parce que des gens qui veulent
te mettre des bâtons dans les roues
ou t'empêcher de faire des choses, tu vas en rencontrer
des tonnes. Alors, regarde en avant, reste
les deux pieds sur terre, puis ça va bien aller.
Fait que c'est vraiment les deux
personnes importantes. — Ça a eu écho chez toi.
Oui, énormément.
J'y pense encore.
Moi, je parle à mon père
à chaque fois avant d'entrer sur scène.
Pendant que je chante,
il y a des fois,
une petite note aiguë,
je me dis qu'elle va passer
plus serrée que d'habitude.
Je dis, chante-la-donc avec moi.
À deux, ça va aller mieux.
Il s'appelait comment ton père?
Dollar.
Quand j'étais petit, je l'appelais Dollar Piasse.
Donc, Dollar t'accompagne.
Oui, vraiment.
Puis Momo aussi.
Momo aussi, je le sais.
Momo était un personnage plus grand que nature,
avec des expressions,
puis avec toute la simplicité de la vie,
mais en même temps, la sagesse de la vie,
tu sais, dans des mots simples,
dans des...
Tu sais, c'est des gens que tu n'oublies jamais,
qui arrivent sur ton passage,
que tu n'oublies jamais, jamais, jamais, jamais.
Tu sais, j'avais...
J'ai entendu dans ton podcast
notre
agricultrice... Pas agricultrice...
— Marthe Laverdière.
— Marthe Laverdière, mais je voulais dire...
Son titre, là.
Peu importe. Parler de...
— Horticultrice. — Horticultrice, merci. C'est ça que je cherchais.
Je l'ai entendu parler, dire une phrase
que son père, il avait dit
sur les larmes
qui lavent le cœur.
Monique a réussi
de dire ça.
C'est ce genre de phrase-là
qui résonne toute ta vie.
Veux, veux pas,
ça reste dans ta tête.
Mais tu sais,
ça a changé ta perception
de ta vie.
Je veux dire, tu aurais pu être autrement.
Je trouve ça des chemins rapides
pour comprendre la vie.
T'en faire, ça.
Oui, oui.
Puis c'est merveilleux.
C'est des beaux cadeaux.
La question que je vais choisir,
quel type d'amoureux es-tu?
Bien, je pense que j' quel type d'amoureux es-tu? ben je pense que
j'ai changé comme amoureux
j'ai changé
mais j'ai toujours aimé
être
passionné le plus possible
des fois tout ce que je faisais dans la vie
a fait que j'ai moins eu le temps
de l'être
maintenant je pense que je suis
très, très passionné et je suis attentif. J'essaie d'être à l'écoute du mieux
que je peux. J'ai appris, on apprend avec ce qu'on vit. Je pense que je suis un bon
amoureux.
Es-tu romantique, sentimentale?
Oui, bien moi, j'aime beaucoup ça.
Romantique, oui.
Moi, je pense que oui.
J'aime ça.
J'aime organiser pour qu'on se sente
dans cette espèce de spleen, là, là, tu sais, romantique.
Là, présentement, j'ai une amoureuse
vraiment, tu sais, qui
est extraordinaire, puis qui
est vraiment de ce genre-là.
Fait qu'on se complète vraiment bien,
tu sais.
Puis, tu sais, sans...
sans...
sans tomber dans... Tu sais, c'est une nouvelle
relation. Je la connaissais avant, mais c'est une nouvelle
relation, puis... On a... C'est une nouvelle relation. Je la connaissais avant, mais c'est une nouvelle relation.
C'est sûr que des fois,
tu vis des affaires
qui te font réaliser aussi certaines choses.
Moi, en décembre
2023,
le 20 décembre,
elle ne filait pas.
On se retrouve à l'hôpital.
Je vais la rejoindre à l'hôpital.
Parce que moi, quand je lui parle en journée, elle me dit qu'elle ne file pas. On se retrouve à l'hôpital. Je vais la rejoindre à l'hôpital. Parce que moi, quand je lui parle en journée,
elle me dit qu'elle ne file pas.
Je dis, qu'est-ce qu'il y a?
Elle dit, je fais de la fièvre.
J'ai mal.
Je ne suis pas capable de lever mon bras.
En tout cas, finalement, je l'appelle FaceTime
à un moment donné dans la journée.
Puis, je vois le visage.
Je dis, il faut que tu t'en ailles à l'hôpital.
Puis, elle est partie à l'hôpital à Thetford Mines. Puis moi, je suis parti
de Québec. Je me suis en allé à Thetford Mines.
Je suis arrivé. J'étais dans une salle
d'examen.
Le médecin est venu. Tout ça.
Il a dit, on va aller vous installer sur la
civière. On va faire
prise de sang, tout ça.
Fait qu'on est allé là. Puis là, ça faisait tellement
mal à demander un calmant.
On avait déjà eu un, mais on avait besoin d'un autre. En tout cas, là, ils l'ont branché de chaque côté. Ils ont donné le calmant. Et puis, quand ils sont partis, on a continué à jaser, mais pas longtemps. Puis là, tout à coup, elle me dit, elle est assise de côté sur son lit avec le dossier relevé, la civière. Puis là, dit, ça va pas, ça va pas, ça va pas, paf, elle perd connaissance.
Moi, je me dis, elle a perdu connaissance,
tu sais, elle file pas,
tellement pas, fait qu'il n'y a pas de panique,
mais comme je suis là,
je pèse instantanément sur le
petit bouton, là,
l'infirmière s'en vient, on est à l'urgence,
puis elle s'en vient, puis de loin, elle me dit, qu'est-ce qu'il y a,
bien, je dis, elle vient de perdre connaissance,
tu sais, puis tout ça. »
L'infirmière arrive et instantanément, l'infirmière voit, constate qu'elle est en arrêt cardio-respiratoire.
Là, c'est le branle-bas de combat.
C'est l'infirmière qui fait des massages cardiaques, qui crie après « Reste avec nous, reste avec nous, reste avec nous. »
Qui sonne l'alarme, deux autres qui arrivent, qui débranchent de chaque côté,
qui débranchent la civière, puis là, ils partent avec en salle
de choc pour la réanimer.
Mais moi, je suis dans le coin, là,
puis
j'ai pas vu venir ça, tu sais.
Je suis estomaqué,
tu sais. Fait que là, j'attends, j'attends.
J'ai un peu perdu la notion du temps.
Puis là, ils sont venus me rechercher,
puis je suis allé la voir, mais je ne suis pas rentré
parce que là, elle est dans la salle de choc.
Elle a été réanimée.
Il y a 10, 12 personnes alentour d'elle.
Là, il y a des fils qui sortent de partout.
Puis je vois qu'elle est là.
On a, comme on dit, un eye contact.
Mais j'attends qu'eux autres finissent par partir
puis s'en venir avec la civière.
Puis là, on se retrouve là.
Puis là, bien, là, tu réalises toutes sortes de choses,
tu sais, tu réalises comment tout est fragile, tu sais.
Puis c'est cliché de dire ça, mais c'est ça pareil, là.
Avant que tu vives une chose comme ça, tu le réalises pas.
Là, moi, si je suis parti aux toilettes puis que je reviens
puis qu'elle est étendue,
je sonne pas l'alarme là moi donc elle est morte
elle est morte là
fait que
tu sais tu te dis qu'est-ce qui fait que la vie
nous a un amené cette
aventure là
cette épreuve là puis deux nous l'a donné
dans l'ordre qu'on l'a vécu
qui a fait qu'elle n'a pas laissé
sa peau. Puis,
tu sais, elle a des enfants, des jeunes
enfants. Moi,
après, j'étais
tellement en choc de tout ça
que le lendemain,
j'essayais de parler. Aussitôt
que je me mettais à parler, je me mettais à pleurer.
Je n'étais pas capable de parler.
Parce que ça m'a brassé pas un peu.
Ça a été...
Puis bon, rapidement, ils ont compris pourquoi tout ça est arrivé.
Elle va comment, le présent?
Elle va très bien.
Elle dit qu'elle n'a pas retrouvé encore toute l'énergie d'avant,
mais on s'entend que le corps a quand même décidé de s'arrêter, tu sais.
Mais, tu sais, c'est ces moments-là aussi,
tu sais, qui nous rappellent tout le temps à l'ordre,
tu sais, que la vie est fragile, tu sais.
McLoé, moi, a eu une affaire qu'on peut penser
que c'est anodin,in, un coup de chaleur.
Mais tout un coup de chaleur.
Ça s'est passé dans sa résidence étudiante.
On a eu une communication.
Je trouvais qu'à l'habitude, elle me répondait tout de suite.
Là, elle ne me répondait pas.
Là, finalement, j'ai fini par l'appeler.
Elle ne répondait pas.
Ses textos ne répondent pas.
Appel, elle a fini par répondre. Mais au bout du fil, c'est presque rien que j'ai fini par l'appeler, elle répondait pas, ce texto répond pas, appel, là, finit par répondre,
mais au bout du fil, c'est presque rien, là, que j'entends.
Puis elle finit par réussir à me dire qu'elle est couchée par terre dans sa résidence étudiante
puis qu'elle sait pas qu'est-ce qu'elle a.
Puis là, on part en vitesse,
appelle le 911, bien, je me rends,
mais moi, pendant que je me rends, là,
son cellulaire est ouvert.
J'entends les ambulanciers arriver,
cogner, c'est barré, puis je lui dis, dis-leur de défoncer
il n'est même pas capable de dire ça
puis là j'avance, j'avance
j'avance, en plus
il y avait une sortie d'autoroute barrée
parce qu'il y avait une voiture en feu
quand est-ce que ça arrive ça là
en tout cas, je roule en fou
évidemment sur l'autoroute
pendant ce temps-là, je l'ai, puis je lui parle.
Je sais qu'elle est encore là parce que je l'entends un peu.
Là, j'entends les ambulanciers défoncer la porte.
Là, ils rentrent.
J'entends les ambulanciers commencer, poser des questions.
Avez-vous pris des substances?
Ils ne savent pas ce qu'il y a là encore.
Puis là, j'entends un des ambulanciers dire,
les signes vitaux sont presque nuls. »
Te dire, là, tu es dans ton auto,
tu te dis « Ce n'est pas là que je vais perdre une de mes filles. »
Puis je suis en communication avec Caro, la maman,
qui elle aussi s'en vient.
Évidemment, cette histoire-là aussi se finit bien.
Puis après, on s'en va à l'hôpital,
puis elle est revenue. Puis là, on a euen va à l'hôpital, puis bon, elle est revenue.
Puis là, on a eu vraiment l'information sur un coup
de chaleur. C'est
incroyable comment c'est tough.
Puis je venais parler au Dr. Marquis,
le célèbre Dr. Marquis,
qui m'a dit, Marc, t'as pas idée, un coup de chaleur
quand le corps est rendu là,
c'est-à-dire qu'il décide
de délester tout ce qu'il n'a pas
besoin. Donc, elle, elle a perdu connaissance sur le plancher.
Elle a...
Il n'y a plus rien qui fonctionne,
sauf pour respirer et son cœur qui bat.
Tu sais, c'est fou, là.
Même les...
Parce que là, les reins ont arrêté, je veux dire, les poumons...
Le sphincter se relâche pour ne pas faire de...
Non, mais ça, ça veut dire que tu es avancé
quand ça se passe.
Puis ça, des fois, on ne pense pas. L'été,
on voit des gens qui ne sont vraiment pas bien
avec un... Écoute, elle,
un coup de chat... Tu aurais pu perdre
ta fille. Elle aurait pu perdre la vie.
Fait que tu sais, tout ça dans ta vie,
tout ça dans ta vie,
c'est l'accumulation
puis c'est l'addition de tout
tout le monde
je ne raconte pas ça pour faire la morale
ou faire pitié
mais on vit tout ça
c'est ça qui nous forge plus tard
qui fait qui on est
tout ce qu'on a vécu
mais là moi
ça a été particulier cette année
2023 a été intense.
Est-ce que ça t'a rapproché de ton amoureuse?
J'étais déjà très proche, entre autres,
parce que c'est une nouvelle relation de quelques mois à peine.
Mais c'est sûr que...
C'est quelque chose à vivre. Oui, C'est quelque chose à vivre.
Oui, c'est quelque chose à vivre.
Parce que pendant
un certain temps aussi, tu t'occupes
de quelqu'un qui n'a pas
de force.
Puis là, c'est ton
amoureuse.
Écoute, tu es prête à tout
donner, évidemment,
pour ça.
Mais comme on ferait
avec n'importe qui...
C'est quand même
pas si commun
d'être
à l'orée de la mort.
De dire
j'ai sonné sur la cloche,
l'infirmière l'a vu de loin.
Tantôt, j'avais été ailleurs,
je n'aurais pas sonné sur la cloche.
Il y a comme un destin, il y a
quelque chose là-dedans.
Oui, il y a un destin spectaculaire parce que
j'aurais pu être juste en train de
texter à quelqu'un
de ma famille, à sa famille, à quelqu'un d'autre.
Un moment d'inattention.
Même si elle dit « ça ne file pas,
peut-être que je ne l'aurais pas entendu, il y a beaucoup de bruit
aussi à l'urgence », elle s'allonge.
Je me dis « ah bon, elle se repose ».
Mais c'est fou comment ça va vivre.
Parce que si tu peux dire qu'elle est à l'urgence,
elle est branchée, elle est sous surveillance,
mais c'est comme ça.
Oui, puis là, on venait d'arriver.
Elle avait eu les médicaments, mais elle n'était pas encore monitorée.
Il y a toujours un monitor.
Donc, il n'y a rien qui a sonné.
Donc, il n'y a rien qui a sonné.
Je n'ai pas entendu le fameux « biiii ». Oui, parce que ça avait monitoré. Il y a de quoi que. Donc, il n'y a rien qui a sonné. Donc, il n'y a rien qui a sonné. Je n'ai pas entendu le fameux « bi ».
Oui, parce que ça avait monitoré.
Il y a de quoi que ça aurait eu une alarme.
Mais je n'ai pas vécu ça.
Mais écoute, tu dis en même temps,
wow, quelle séquence parfaite.
Parce que sinon, ça ne finit pas de la même façon.
Ça fait réfléchir.
Ça, dans la vie,
les séquences,
quand on se dit des fois
« si j'étais parti deux minutes plus tard,
il ne me serait pas arrivé telle affaire »,
c'est fou.
Ça en est un exemple.
Tu sais, la série Plan B,
qui était à Tout TV,
c'est dire
qu'on va changer la séquence.
On va revenir en arrière.
Puis on se rend compte qu'à toutes les fois
qu'on change une séquence,
il y en a une autre qui arrive.
Ça fait que c'est comme un éternel recommencement
qui n'a rien...
C'est sans fin.
Tu ne peux pas tout réparer.
C'est comme il faut accepter de vivre avec la séquence.
Ça fait réfléchir plan B.
Parce que c'est vrai, des fois, dans notre vie, on se dit,
il me semble que c'est un moment-là, je reculerais ça.
Mais en reculant ça,
il y a autre chose qui va se passer.
Oui, exactement.
Nous autres, on se l'est...
Écoute, on a parlé
à outrance depuis que c'est arrivé,
le 20 décembre 23.
Ça fait un mois.
Oui, oui. Mais écoute, on a parlé beaucoup puis on s'est dit,cent, là. Oui, 20 décembre 23. Ça fait un mois, là. Mais, écoute, on a parlé beaucoup
puis on s'est dit,
my God, c'est fou pareil, le destin,
de dire, c'est juste arrivé,
tout est arrivé dans le bon timing.
À la seconde près.
On va passer au niveau rouge,
tu vas me donner deux photos,
deux cartes.
Et l'histoire de ta fille, Chloé, aussi, écoute, je...
Oui, que t'as déjà rencontrée.
Que j'ai déjà rencontrée, absolument.
Mais écoute, il y a comme une sensibilisation quand même à faire
parce que, disons toujours, c'est un coup de chaleur.
Non, non, c'est beaucoup plus important.
Tu sais, souvent, on va l'associer plus
à ceux qui sont chauves,
qui vont dire, mets une casquette, c'est un coup de chaleur.
Mais tu sais, quand t'es pas chauve,
on dirait qu'on est moins sensible à ça.
Mais elle, avec ça,
elle est beaucoup plus fragile à ça maintenant.
Elle l'était avant,
mais on s'en était pas rendu compte.
Mais là, avec l'oeuvre,
aussi loin que c'est allé, c'est quelque chose...
Il faut que ça soit super prudent.
Alors, choisis une de ces deux questions.
Est-ce que tu t'es déjà rendu au bout
de tes limites physiques ou psychologiques
Ferry chantait avec le temps
va tout s'en va, qu'est-ce que le temps est devenu pour toi
on dirait que
encore une fois j'ai envie de répondre aux deux
je pense pas encore m'être rendu
aux limites physiques
et psychologiques
bien que des fois je me dis en vieillissant un peu encore m'être rendu aux limites physiques et psychologiques.
Bien que des fois, je me dis, bien, en
vieillissant un peu, bien, je me sens pas
vieux, puis je suis pas vieux, mais
quand même, tu te dis, bien, il faut faire attention.
Tu sais, moi, j'ai un papa qui est décédé
jeune de crise
de cœur, d'infarctus
à 64 ans.
Donc, tu sais, tu te dis, il faut faire attention à ça.
Son frère aussi était décédé jeune.
Fait que, il faut faire attention.
Mais,
dans ma personnalité
ou dans ce que je suis,
il n'y en a pas de limite.
Mais est-ce que tu vas voir le médecin?
Est-ce que tu consultes? As-tu des bilans de santé?
J'y vais de temps en temps.
J'y allais plus.
C'était parfait quand on fait beaucoup de télé. Pour les assurances. On est obligé de le faire, ça fait que j'y allais plus. Là, j'avoue que j'y suis moins allé. Quoique, grâce à une émission que tu faisais, j'ai parlé de mes problèmes de peau un jour. Oui. Et puis, suite à ça, j'ai dû recevoir
500 messages,
Messenger et compagnie.
Puis,
j'avais remarqué qu'il y avait
un...
un...
comment dire...
un nom de médicament qui revenait souvent.
J'en ai parlé à ma dermato.
Et puis, finalement, elle a consult parlé à ma dermato, et puis
finalement, elle a consulté
le rhumato, parce que moi, c'était un problème
de psoriasis
sévère, avec
des problèmes aussi
d'articulation, puis tout ça.
Puis en tout cas,
le médicament
pouvait fonctionner pour les deux.
Ça fait qu'ils me l'ont administré.
Ça fait que ça, j'ai guéri de ça.
Donc, c'est sûr que pendant cette période-là,
qui était pendant la pandémie,
j'ai vu énormément de médecins.
Mais là, depuis, c'est sûr que là, je me sens sans son
parce que depuis à peu près un an et demi, deux ans,
mes problèmes sont complètement réglés.
Il faudrait que je...
Bien oui, parce que là, Dr Barrette va te parler
en étant moi-même, parce que, tu sais,
Dr Junot, qui est cardiologue,
en fait, qui s'occupe de la prévention
des maladies cardiaques
à l'Institut de cardiologie de Montréal,
tu sais, il dit toujours que
quand, dans notre famille,
on a des cas connus
de maladies cardiovasculaires,
il ne dit pas que c'est une chance,
mais c'est quand même...
C'est quand même
un privilège
qu'on a, où on peut prendre
de l'avance. Oui, exactement.
On a un indice qui est important
parce qu'il y a des gens qui n'ont pas d'indice
et qui font un infarctus.
J'ai envie de te dire, Marc, tu as quand même des indices dans ta famille.
Et là, je vais te faire peur, parce que dans le fond, le Dr Rouginot dit toujours, des fois, la peur, ça fait réagir.
Mais si je te demandais quel est le premier symptôme de l'infarctus?
De l'infarctus, je sais que l'histoire du bras, l'engourdissement, la pression à la poitrine,
mais je ne sais pas s'il y en a d'autres,
puis je ne sais pas s'ils sont dans le bon ordre, ce que je t'ai donné.
Alors, je vais répondre ce que Martin Genoux...
Le Dr Barrette.
Le Dr Barrette va répondre la réponse du Dr Genoux.
Non, mais il disait à chaque fois qu'il venait,
alors le premier symptôme de l'infarctus, c'est la mort subite.
Oui, c'est sûr que ça, c'est difficile à...
Oui. Donc, il y en a
moins qui vont se rendre à l'hôpital
que ceux qui vont avoir des infarctus.
Oui, on l'entend.
On l'entend dans nos entourages.
C'est parce que tu es quand même dans cette
tranche, tu es dans la même tranche.
On a exactement le même âge, Marc.
On est dans cette tranche, on commence quand même
à arriver dans un moment de la vie
où il faut vraiment prendre ces indices-là
à la lettre.
Il faut être à l'écoute aussi.
Oui, il faut être à l'écoute parce que la manière
où tu travailles quand même beaucoup et tout ça,
là, je me sens dans une autre émission.
J'ai tellement appris
et je trouve que
justement, des fois,
on sait des choses, mais on se néglige.
Puis toi, tu penses à tout le monde,
tu veux aider tout le monde,
t'as tout le temps la main en l'air quand on a besoin de toi
pour des causes ou peu importe,
mais tu sais, je pense qu'il faut que...
C'est drôle, hier soir,
je suis allé chercher ma fille Maxime,
la plus jeune, à son volleyball.
Elle fait du volleyball à l'école.
On était dans l'auto.
La semaine passée, ça a donné que j'étais beaucoup à Québec.
On ne s'était pas beaucoup vus.
Je suis allé la chercher.
Des nouvelles, comment ça va, tout ça.
La communication est très fluide, très facile.
Elle m'a dit...
Elle ne le sait pas, mais elle m'a donné un choc.
Tu sais, je lui ai donné des nouvelles de tout ce que j'avais fait, puis tout ça,
depuis qu'on est revenu de vacances, on était en vacances ensemble dans le temps des Fêtes.
Elle m'a dit, j'espère que tu trouves du temps pour toi.
J'ai été obligé d'y répondre, non, pas vraiment.
Puis, depuis hier, je n'arrête pas de penser à ça.
Je me dis, la petite Toria.
C'est quoi du temps pour toi?
qu'est-ce que t'as envie de faire?
en fait, moi j'ai tout fait des affaires
que j'avais envie de faire depuis une semaine
puis j'ai passé du temps
aussi
où j'étais pas en train de travailler
mais
force est d'admettre que
c'était quand même un feu roulant de travailler, là. Mais force est d'admettre que j'ai pas...
C'était quand même un feu
roulant.
Même si j'ai fait toutes les affaires que j'avais
le goût de faire, c'est un feu roulant.
C'est comme ça, elle disait à son papa, est-ce que tu vas te poser?
Oui, c'est ça. C'est un peu ça.
Fait qu'à moi, un peu...
Moi, quand ça vient de ton enfant,
ça a plus de poids quand ça vient de nos enfants.
Depuis hier, je me disais la petite motadeine.
Écoute,
la vérité vient de la bouche de nos enfants.
Et tu disais que tu avais
peut-être une réponse aussi, mais tu n'es pas obligé de répondre.
C'est juste un mot. C'est si précieux.
C'est si précieux, le temps.
Si précieux.
Dans ma vie
avec la maman des filles,
avec les filles,
moi, tu sais, je viens du milieu
de musique classique
où on apprend dès le départ
que le temps, la seconde,
c'est important.
Puis là, bien, ça a un côté pervers, ça,
parce qu'aussitôt qu'on est en retard,
aussitôt qu'il y a de quoi, on fait, je veux dire, on file pas.
Moi, là, si tu recules, il y a 25 ans, puis que tu prends moi qui est pris sur l'autoroute,
qui va arriver en retard à un rendez-vous, ou qu'on s'en va même dans une activité,
puis que j'attends après les filles ou Caro ou quoi que ce soit,
« Hey, je venais hors de moi,
en dedans.
Forcément que ça paraissait
sur ton
castellère, qu'est-ce que tu attends
des autres.
Ça, j'ai
beaucoup,
beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup amélioré ça.
Puis maintenant,
moi, si je suis en retard, je suis en retard. En dedans, des fois, ça travaille Puis maintenant, moi, si je suis en retard, je suis en retard, tu sais.
En dedans, des fois, ça travaille un peu quand même,
mais je suis en retard.
Il y a des choses que tu contrôles pas.
C'est ça.
Mais c'est vrai que cette notion-là,
moi, je me reconnais dans ce que tu dis,
c'est chaque seconde compte.
Puis moi, c'est quand je pars en vacances,
c'est le seul moment où ça s'arrête.
Puis je me dis, mon Dieu, que j'aimerais ça,
être ça, tout le temps être comme ça.
Arrêter de...
Même les déplacements,
les déplacements,
quoi faire pour minimiser le temps.
C'est obsessionnel, à un moment donné.
C'est vrai que ça impose aux autres
qui ne sont pas nécessairement comme ça.
Mais tu as raison, c'est la musique
qui t'a apporté ça.
Tu ne peux pas être en retard aux répétitions.
Non, parce qu'il y a beaucoup de monde impliqué.
Ils ne sont jamais ennemis.
Par respect.
Mais dans notre famille.
Tu ne veux pas dire être en retard, mais prendre le temps.
Oui, oui.
Est-ce que tu es prêt pour répondre à une question mauve?
Oui, moi, je suis game de tout.
Tiens, celle-là.
Crois-tu qu'il y a une vie après la mort?
c'est une bonne question
c'est drôle
c'est drôle, c'est difficile à répondre
c'est difficile
je vais te dire que
je suis vraiment pas sûr
mais j'aimerais ça
j'aimerais ça. J'aimerais ça que ce soit
vrai,
que j'aimerais ça que...
C'est parce que des fois,
je me pose la question, je me dis, admettons,
il y a une vie après la mort,
je souhaiterais aller
revoir Dallard,
revoir mon père,
puis lui dire, hey, as-tu pu
voir ce que j'ai fait? Ou si dans la vie après la mort, tu ne pouvais pas voir ce que, puis dire, « Hey, as-tu pu voir ce que j'ai fait? »
Ou si, dans la vie
après la mort, tu ne pouvais pas voir
ce que je faisais, bien, je vais te le raconter,
ce que je faisais. Mais en même temps, je me dis,
dans ma vie actuelle, je n'ai pas rencontré
personne à qui je voulais dire,
« Hey, tu sais, avant que tu meurs,
il est arrivé ça, ça, ça, ça, ça. »
Fait que dans le fond, peut-être que ça n'existe pas,
ou peut-être qu'on ne s'en souvient pas.
Ce n'est pas facile à répondre,
mais j'aimerais ça.
J'aimerais ça aller retrouver Momo
et rire avec Momo
et plein d'amis qui sont...
Moi, mon grand, grand, grand chum,
c'était François Damour,
le frère de Normand,
Normand Damour, le comédien.
On a fait des niaiseries ensemble.
Ça se peut même pas.
Puis décédé beaucoup trop jeune,
à la fin cinquantaine de cancer.
J'aimerais tellement ça aller niaiser avec François.
Mais je sais pas s'il y a quelque chose.
Est-ce que toi, des fois, tu penses à ton dernier repas? Oh non.
Moi,
je suis vraiment très gourmand.
Chaque repas est comme mon dernier repas.
Comprends-tu? Je me prive
de...
C'est quoi ton repas préféré?
J'aime ça manger.
Je suis gourmand.
J'aime tout.
Des fois, je me rends compte,
puis là, c'est drôle parce que
Kathleen me dit ça des fois.
T'es-tu entendu?
Je suis là...
T'es bon.
T'es un bruiteur.
J'aime ça.
J'aime vivre des expériences
de bouffe.
J'adore ça.
J'adore ça.
Je ne peux pas dire que j'ai tant quelque chose de préféré. C'est ça. J'adore ça. Je peux pas dire que j'ai
tant quelque chose de préféré.
C'est tout. C'est tout.
On dirait qu'en vieillissant,
je réussis à apprécier les affaires
que j'avais mis de côté
dans ma vie.
Des sushis, par exemple.
J'étais pas très fan de ça.
Là, j'en mange à peu près à tous les semaines.
C'est bizarre.
On dirait que c'est un goût qui s'est
développé avec le temps.
Mais vraiment.
Moi, j'aime les affaires
traditionnelles aussi.
On vient de passer le temps des Fêtes,
de te dire comment je déjeune
une dine et soupe au ragoût de boulette
quand c'est le temps des Fêtes.
J'aime ça.
Tu aimes la tablée aussi.
J'aime les affaires qui sont dans le milieu
puis tout le monde pige dedans.
J'aime une table remplie de toutes sortes d'affaires.
J'aime plus ça que des belles assiettes.
Je veux voir toutes les affaires
dans le milieu.
Puis là, on choisit puis on prend.
Ça, j'adore ça.
Oui, j'aime ça beaucoup
ça donne faim
quand tu racontes ça
est-ce que tu aurais une question pour moi Marc?
attends
que je pense à une question pour toi
tu peux penser à une question
hé tiens
vas-y donc
peut-être que tu te l'as fait poser
je ne sais pas ce que ça convient
le podcast que tu fais assisas fait poser dans ton... Ça se peut, je vais te le dire. Je ne sais pas combien de podcasts que tu fais,
mais depuis toujours.
Assis à ma place, mort ou vivant,
l'invité que tu aurais toujours voulu
ou que tu rêverais de jaser, d'interviewer.
Mais comme là, parce que là,
on jase plus que d'autres choses.
Ce genre de rencontre-là, avec qui?
Mort ou vivant?
Écoute, je n'ai pas envie de chercher pendant longtemps.
Parce qu'il y a quelqu'un qui me vient en tête,
c'est Édith Piaf.
Édith.
Moi, Édith Piaf, ce n'est pas une femme qui a vécu longtemps.
Elle est morte beaucoup plus jeune que ce qu'on...
Elle avait l'air plus vieille que son âge.
Édith, je suis allée dans...
Santé fragile. Oui!
Intensément. Des épreuves aussi.
L'autre qui meurt,
l'amoureux qui meurt dans un accident d'avion.
Elle est en New York. Il n'arrive jamais
l'avion Crash.
Elle est transportée. son amoureux,
qui était beaucoup plus jeune qu'elle,
elle est décédée alors qu'elle était avec lui.
Il la transporte dans sa voiture,
morte sur le siège arrière,
enroulée dans une couverture.
Tu sais, là, c'est...
Et cette voix, cette puissance...
Et pour moi, Édith Piaf,
c'est l'émotion dans la voix.
Tu sais, c'est...
Si elle aurait pu faire des...
Tu comprends, tu sais, sans jamais...
Ce que tu disais tantôt,
c'est de donner un sens aux paroles,
même quand on les comprend pas.
Elle transportait l'émotion.
Exactement. Pour moi, c'est ça.
Puis j'aimerais l'entendre, justement,
prendre un pas de recul sur sa vie.
Tu sais, comment elle l'a trouvée? Parce que quand on regarde
sa vie de l'extérieur, pour toutes
les émotions, puis tout l'amour
qu'elle nous a apporté, elle,
qu'est-ce qu'elle retient de cette vie-là?
Qu'est-ce qu'elle n'a pas eu le temps
de faire aussi? Parce que justement,
elle a toujours une santé très,
très fragile, avec une vie
qui ne concordait pas non plus avec cette
fragilité-là physique.
Alors, moi, j'ai une toile
que Sébastien Maltais, qui est un peintre
québécois,
a fait, une toile d'Édith Piaf.
Il ne la connaissait pas tant. Ça fait longtemps
de ça. Et il est
encore, je pense qu'il est encore aux études.
Et il a lu
une biographie d'Édith.
Puis pendant la nuit, il a peint
cette toile-là puis elle est dans ma
salle à manger.
Moi, j'ai tous les coffrets d'Édith Piaf.
J'adore.
J'adore sa musique, mais
c'est cette passion.
C'était une femme passionnée.
C'est ça. J'aurais des...
Comme femme et comme...
Comme... Comme fame femme et comme fan,
j'aurais beaucoup de questions à lui poser.
Une vie écourtée de cette façon-là.
Mais en même temps, la courte vie qu'elle a vécue,
c'est comme si elle avait vécu trois vies dans ça.
Il y a des fois, il y a des gens comme ça, que je trouve qu'ils a vécue, c'est comme si elle avait vécu trois vies dans ça. Il y a des fois, il y a des gens comme ça que je trouve qu'ils en font tellement.
Je pense à Marie-Soleil Touga, par exemple,
qui a fait tellement de choses.
Il y a des gens comme ça.
J'ai un ami aussi qui est mort très jeune,
mais il faisait tout, Daniel.
Est-ce qu'il y a quelque chose quand même
qui est comme...
Est-ce qu'on croit au destin ou pas?
Je ne sais pas, mais ils sont comme prédestinés,
on dirait, à dire s'ils partent,
on va dire qu'ils auront fait beaucoup de choses.
C'est-à-dire qu'elle n'a pas attendu pour agir.
C'est des gens qui sont allés au-devant.
En tout cas, mais Édith, cette passion-là,
qu'elle vivait au grand jour,
elle ne se cachait pas pour vivre
ses passions, ses amours.
Elle les chantait. Je me souviens,
Charles Aznavour était
allé la voir en spectacle.
Charles Aznavour n'était pas connu à l'époque.
Donc, il était avec sa femme. Lui, il n'a pas une scène
dans la vie. Il va voir...
Mais c'est déjà un pianiste.
Et il va la voir
en spectacle. À la fin du spectacle,
il dit, est-ce que vous voulez être mon pianiste?
Il dit, c'est combien?
Combien ça paye?
Puis il descend entre eux et il dit, pouvez-vous croire
que j'ai dit à Édith Piaf, combien ça paye?
Édith Piaf, qui est déjà connue,
moi, personne ne me connaît.
Et finalement, il a travaillé avec elle.
Ma première question, il dit, tu sais, quand l'argent
devient omniprésent, mais elle a vu ce talent. Tu sais, elle a travaillé avec elle. Mais ma première question, je dis, tu sais, quand l'argent devient omniprésent,
mais elle a vu ce talent.
Tu sais, elle a travaillé avec Charles.
Elle a été capable de mettre aussi les autres en lumière,
Édith Piaf, ses auteurs et tout ça.
En tout cas, fait que... Oui, c'est une belle question.
Ça me fait penser à Édith et j'aime cet état d'esprit-là.
Moi aussi, j'adore. J'adore Édith.
Il y a toujours une dernière question, Marc.
Tu te vois où dans 10 ans?
Oh, écoute.
Moi, j'ai
jamais fait de plan de carrière.
J'ai jamais
imaginé, tu vois, comme là, je me suis retrouvé
au conservatoire.
J'avais jamais imaginé ça.
Dans dix ans,
je m'espère en santé.
Je m'espère
toujours aussi passionné. Je m'espère aussi toujours capable de faire 12 millions de projets ou en tout cas, mettons que j'en fais moins, mais que dans les gens alentour de moi heureux. J'espère
voir mes
filles grandir,
s'épanouir.
C'est un gros
regret dans ma vie, moi, que mon
père n'ait pas vu ça, de moi
et de mes soeurs et de mon
frère. Alors, j'espère
pouvoir voir ça
longtemps puis en être
fier puis voilà donc petit 10 ans c'est rien c'est 10 ans je veux juste savoir
64 5 donc c'est rien il va rester encore 50 ans à vivre après ça
des médicaments des choses qui vont nous arriver.
Ils vont bien se trouver quelque chose.
Non, mais tu sais, c'est fou, hein, mais
c'est vrai pareil, tu sais,
on sait pas. Je veux dire,
aujourd'hui, les progrès se font
à une vitesse folle,
tu sais. Donc, on sait pas
qu'est-ce qui peut nous arriver.
Mais tu l'as dit tantôt,
le temps, c'est précieux. le temps, c'est précieux.
Le temps, c'est précieux.
Moi, j'ai chanté une fois
au balcon d'une...
Tu sais, le premier printemps
de la pandémie,
en direct de l'univers,
je suis allé chanter au balcon
de la grand-mère d'Antoine Graton.
Antoine Graton, le musicien
qu'on connaît, qui est si talentueux.
On est allés chanter ensemble
pour, en direct de l'univers, avec une plateforme qui a monté jusqu'à son balcon. le musicien qu'on connaît, qui est si talentueux. On est allés chanter ensemble
en direct de l'univers
avec une plateforme qui a monté jusqu'à son balcon.
Cette dame-là avait 110 ans.
Puis elle était en forme
pour 110 ans,
debout, à se tenir sur le bord
de sa balustrade et tout ça.
J'ai appris plus tard, dans l'été,
qu'elle était décédée
tranquillement dans son sommeil.
Donc c'est la moitié de ta vie?
Hey! C'est juste la moitié. C'est ça?
T'aurais juste vécu la moitié de cette vie-là?
Il m'en reste pas pire, là.
Tu souhaites que du beau, Marc.
T'es dans un virage
de ta vie, un tournant, que t'as
bien pris. Oui, oui, oui.
Je me trouve bien chanceux, bien privilégié.
Merci d'avoir pris le temps
à travers tout ton horaire de fou.
Là, je commence à me dire, quand est-ce qu'elle va m'appeler?
Ben voilà, c'est fait.
Tu diras à ta fille que tu as pris du temps pour toi.
Parce que venir ici,
c'est prendre du temps pour soi.
Je suis content de te voir.
Je suis content de te retrouver
et de jaser avec toi.
J'ai toujours aimé depuis déjà beaucoup d'années.
Tu as toujours répondu positivement,
même quand ça n'allait pas pour toutes sortes de raisons.
Tu t'es toujours rendu
soit à Deux-Fées-le-Matin
ou soit à Marc-Claude ou même à Virage
où j'avais été tourné chez toi.
Oui, exact.
Toujours un bonheur. Merci beaucoup, Marc.
En fait, c'était à Simplement-Veux-D'Est.
C'est encore plus loin que ça.
Je pensais qu'en 2012, j'étais allé tourner chez Simplement, c'est encore plus loin que ça. Je commençais, je pense, en 2012,
j'étais allé tourner chez toi.
Je m'en souviens très bien.
En fait, je pense que tu es à peu près la seule personne
à qui j'ai dit oui de venir tourner chez moi.
Ah oui, j'ai eu ce privilège-là.
Je n'ai jamais beaucoup
accordé ça.
Ça avait été un magnifique
tournage où tu t'étais vraiment ouvert.
J'avais parlé à d'autres membres deage où tu t'étais vraiment ouvert.
J'avais parlé à d'autres membres de ta famille.
C'était vraiment une belle journée pour moi.
Merci beaucoup, Marc Herdue.
Merci beaucoup de tout le monde.
Alors, on se retrouve au prochain podcast.
Bye-bye.
Cet épisode était présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.