Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #42 Varda Etienne | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: February 19, 2024Dans ce quarante-deuxième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, je reçois une invitée généreuse et intègre : Varda Etienne. Elle n’hésite pas à répondre en toute franchis...e aux questions pigées au hasard. Elle affirme être dans la meilleure période de sa vie et ça paraît. Elle s’ouvre sur les hauts et les bas qui viennent avec ses enjeux de santé mentale, mais malgré tout, elle dit aujourd’hui qu’elle aime sa maladie. ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon tout nouveau site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
Au-delà de ça, c'est tout mon côté TPL qui embarque.
Donc le rejet et l'abandon, ça me tue.
Donc je laisse avant de me faire laisser.
Parce que tu ne veux pas être rejetée.
Je laisse tout le temps.
Donc ce n'est pas facile facile.
Non, mais c'est de mieux en mieux.
Parce que là, je suis célibataire depuis trois ans.
Jamais au grand jamais.
Si tu m'avais dit ça, Marie, il y a cinq ans.
Pardon, tu vas être seule pendant trois ans.
C'est impossible.
Trois ans et je vis très bien.
Est-ce que je cherche un amoureux?
Absolument.
Est-ce que c'est nécessaire à mon bonheur?
Non.
Mais est-ce que tu fais des choses pour trouver un amoureux?
Oui.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonka,
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Bonjour tout le monde, aujourd'hui on reçoit une femme, moi que j'aime vraiment beaucoup,
j'aime son côté exubérant, elle s'assume. Elle dit les choses haut et fort.
Mais en même temps, moi, je sens
qu'il y a une petite fille à l'intérieur.
Il y a quelque chose d'extrêmement sensible
dans le cœur de cette femme-là.
Et j'ai envie qu'on découvre ça ensemble
aujourd'hui. Varda Étienne, bienvenue.
Marie, mais quel honneur.
Vraiment, je suis très contente.
Et je tiens aussi à te dire que c'est réciproque.
Beaucoup de respect et d'admiration pour la femme que tu es.
Est-ce que je me trompe en disant
qu'il y a une grande sensible à l'intérieur de cette image?
Parce que quand même, il y a une image que tu imposes, Varda.
Quand tu arrives à quelque part, on le sait.
On le sait, puis je dis ça de façon positive.
Tu es très à l'écoute de l'autre,
mais en même temps, tu prends ta place
et tu donnes ton opinion.
Mais je sens une femme très sensible.
– Trop.
– Trop, et je suis...
C'est drôle, j'ai eu cette conversation pas plus tard que ce matin
avec mon psychiatre,
et on parlait de mon hypersensibilité
et d'où ça venait.
Donc, je le sais depuis des années, mais plus j'avance en âge,
j'ai quand même 31 ans
de psychanalyse dans le corps,
je comprends bien des choses.
Et je pense que cet enfant
sensible
que j'étais est devenu une femme sensible
mais avec une carapace maintenant, mais que
je commence à me débarrasser. Parce que c'est lourd
d'avoir une carapace aussi.
Une carapace, ça protège.
Absolument.
Donc, j'imagine à des moments, elle est encore plus lourde,
cette carapace-là.
Ça dépend.
Comme je te disais,
je sais d'où elle vient, cette carapace.
Moi, j'étais une enfant qui...
Bon, ma mère a vécu un postpartum extrêmement difficile.
Donc, à six semaines,
ma grand-mère maternelle, qui vivait en Haïti,
est venue me chercher.
J'ai vécu avec elle jusqu'à son décès,
neuf mois plus tard.
Alors, ma grand-mère est décédée à 51 ans.
C'est l'âge que j'ai aujourd'hui et je rêve
souvent à elle depuis que j'ai 51 ans, ce qui ne m'est jamais
arrivé dans le passé. Elle est morte
d'un cancer fulgurant, pardon,
cancer du pancréas.
À l'époque, on s'entend, Marie, il n'y avait
pas de FaceTime, pas de réseaux sociaux.
Donc, ma mère échangeait avec ma
grand-mère, tu sais, des lettres à la main,
des appels téléphoniques,
mais je n'avais pas vu ma mère pendant neuf mois.
Et je pense que,
là, je pense que,
je sais plutôt
qu'en vivant deux abandons
non planifiés,
alors, maman qui est obligée
de m'envoyer vivre chez ma grand-mère
à six semaines,
cette dernière qui décède neuf mois plus tard,
je perds deux mamans
dans l'espace d'un an.
Et ça, ça a développé
un TPL chez moi.
Donc, qui est le jargon pour
le trouble de personnalité limite.
Et ça, tu le sais à quel moment
dans ta vie?
À l'âge que j'ai le diagnostic le trouble de personnalité limite. Et ça, tu le sais à quel moment dans ta vie? Oh, mon Dieu.
À l'âge que j'ai le diagnostic
ou quand j'ai compris que c'était ça?
Mais tu as compris, plus que tu as compris.
En trentaine?
Fin trentaine?
Donc, ça fait moins longtemps que tu le sais.
Bien sûr.
Que la période que tu ne la savais pas.
Exact.
Et je me souviens, lorsque je l'ai su et que je l'ai compris,
j'étais hospitalisée à l'hôpital Pierre-le-Gardeur.
J'étais en crise de bipolarité.
Et je vais toujours me rappeler,
j'ai appelé ma mère.
Ma mère est une personne très douce, très à l'écoute.
C'est la typique anti-aise, toujours de bonne humeur.
Ma mère ne parle jamais contre
les gens. Tu peux débarquer chez elle
à n'importe quelle heure. Il y a toujours de la bouffe.
Elle est toujours à l'écoute. Elle est toujours là pour nous.
Puis même pour les gens qui ne font pas partie
de notre famille,
j'étais très méchante en parole.
Parce que je lui ai reproché ça.
Je lui ai dit, comment t'as fait pour m'abandonner?
C'est à cause de toi que je suis hospitalisée.
Mais en même temps, je n'avais pas le droit de le faire
parce que cette même maman-là a élevé mon premier fils.
Parce que j'étais, moi aussi, en postpartum sévère,
parce que j'avais beaucoup de crises de bipolarité
que je n'étais pas capable de gérer.
Ma mère s'est occupée de mon fils
sans rien me demander
en retour, sans jamais me culpabiliser.
Et ça fait en sorte qu'Alexis,
qui a 31 ans aujourd'hui, considère
qu'il a trois mamans, c'est-à-dire ma mère,
alors commençant par moi, sa mère
biologique, sa grand-mère maternelle
et ma sœur, qui avait 17 ans à l'époque
lorsque j'ai accouché.
Je trouve ça magnifique.
Et je me suis excusée auprès de ma mère
parce que je lui ai dit, tu sais, maman,
je n'avais pas le droit de te juger. Et je me rappelle, lorsque je l'ai
appelée, ma pauvre maman, elle ne disait pas un mot.
Ma mère
n'est pas quelqu'un qui... Bon, ma mère déteste
la confrontation de un,
mais je peux m'imaginer toute la douleur
et la culpabilité qu'elle a ressentie,
tu sais, de te faire accuser par ton propre
enfant de ne pas être une mère à la hauteur.
Puis qui suis-je pour la juger?
Je n'ai pas le droit de la juger.
Je souffre de deux maladies mentales.
S'il y a quelqu'un qui devait comprendre, c'est moi.
Mais c'est facile lorsqu'on est à l'extérieur du problème.
Là, c'était ma vie.
Donc, j'avais le jugement facile.
Mais comment elle a reçu tes excuses?
Très bien.
Ma mère, elle a reçu tes excuses? Très bien. Ma mère,
ma mère, elle a zéro rancune. C'est pas dans sa nature
profonde. C'est quelqu'un qui est
généralement
qui fait preuve
de beaucoup d'altruisme. Aucun
jugement. Ma mère, elle est
dans le respect.
Et elle comprend ce que j'ai vécu. Elle comprend
ma réaction.
C'est tellement racheté au fil des ans.
Ma mère, je dis toujours,
moi, je ne suis pas croyante, mais je dis, quand cette femme-là
va décéder, elle va aller directement
à la droite de Saint-Pierre.
C'est quasiment une sainte, ma mère.
Je la vois vraiment comme une sainte.
Est-ce que tu es prête à ouvrir ton jeu?
Oui.
Tu as commencé quand même.
Alors, on a les cartes vertes
qui sont, tu connais le jeu,
qui sont des questions plus générales.
Les cartes jaunes qui deviennent plus personnelles.
Les cartes rouges sont des questions
personnelles. Les cartes
mauves, ce sont des questions hypothétiques.
Tu as un joker,
donc à n'importe quel temps, si ça ne te tente plus
de répondre, je vais passer à une autre question.
Oui. Donc, ça te protège.
Mais tu sais que moi, je n'ai pas de problème à me livrer.
C'est pour ça que je m'en sers.
Alors, voilà les questions
vertes. Tu vas les brasser.
Tu m'en donnes quatre.
Je vais te les lire. Tu vas en choisir
une. Et moi aussi,
après, je vais en choisir une. D'accord.
Ça, tu l'as choisie, celle-là?
Oui. OK. après je vais en choisir une tu l'as choisie celle-là? oui et voilà
comment elle s'appelle ta mère?
Maryse
on dirait qu'on l'aime Maryse
tout le monde aime Maryse
quand tu parles d'elle c'est magnifique
comment ton rapport à l'argent
a-t-il évolué avec le temps?
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois.
Quelle est ta plus grande peur?
Quelle importance donnes-tu au regard
des autres?
Tu en choisis une.
Ma plus grande peur.
OK.
Alors, quelle est ta plus grande peur?
Le décès de ma mère.
Ça m'angoisse énormément.
Parce que cette femme est mon pilier.
C'est mon rock.
– Est-ce qu'elle est en santé, ta mère?
– Oui, oui.
Oui, elle est en santé, mais elle a quand même...
Elle souffre d'hypertension, elle souffre de diabète,
mais c'est rien de grave.
Mais c'est une femme qui est tellement...
Ma mère est dans le bonheur.
Ma mère est dans le présent.
Ma mère, elle est...
C'est une femme exceptionnelle, une hypersensible aussi,
mais je me rends compte avec l'âge à quel point je suis privilégiée que cette femme-là soit ma mère.
Si je devais choisir entre trois millions de femmes, je choisirais Maryse demain matin et sans hésitation. Elle est formidable.
Qu'est-ce que tu as hérité de ma rise? Physiquement, rien.
Parce que ma mère a les yeux bleus.
Elle est beaucoup plus claire de peau que moi.
Plus petite. Ah, j'ai hérité de sa scoliose.
Je souffre de scoliose comme maman.
Regarde.
Je ne savais pas du tout que...
Parce qu'à la télé, je...
Tu triches
tu te fais un effort en tout cas
seulement à la télé
sinon
la générosité de maman
toutes les deux
nous sommes des femmes très généreuses
de notre temps, du fric
en termes d'écoute
moi tu peux débarquer
chez moi n'importe quand il y a de la bouffe marée.
Il y a deux frigos chez moi, puis je vis seul avec ma fille.
Une semaine sur deux.
Les deux frigos sont pleins.
Au cas, tu sais...
Est-ce qu'il y a des gens qui débarquent chez vous?
Bien oui!
Je rappelle que j'ai trois enfants
qui ont des amis.
Je suis issue de la communauté haïtienne.
La générosité.
Oui, très important.
Les gens viennent chez moi manger et je dois m'assurer
que tu quittes chez moi avec des nausées
parce que tu as trop mangé
et des Tupperware.
Ça, c'est vraiment la générosité avec un grand G.
Oui.
Quand tu dis que tu as peur de perdre ta mère,
tu y penses souvent?
Non, je préfère ne pas y penser.
Non, puisqu'elle est en santé
et qu'on se parle tous les jours,
j'y songe
lorsqu'une amie perd sa mère.
Et là, je fais, OK, donc ça va m'arriver.
Parce que je pense que
beaucoup d'enfants, peu importe notre âge,
on voit nos parents comme étant éternels.
On ne veut pas penser. La même façon qu'on se dit,
on ne veut pas savoir quand nos parents ont des rapports sexuels.
Oui, c'est ça.
On ne veut pas s'imaginer la scène.
On ne veut pas s'imaginer non plus la mort de nos parents.
C'est quoi ton plus beau souvenir avec Maryse?
Mon Dieu, j'en ai tellement.
Elle a été présente à mes trois accouchements.
Le premier, c'est celui qui est le plus significatif
parce que j'étais mère monoparentale à 20 ans.
Étudiante.
Pas un rond.
Mes parents m'ont énormément aidée,
mais j'ai aussi ma fierté et mon orgueil.
Et le premier accouchement, sans péridural.
J'ai 20 ans.
J'ai beaucoup souffert.
Ça fait mal. Elle était là.
Ma mère est arrivée. Je vivais au centre-ville.
Maman habitait sur la Rive-Sud.
Elle vit encore dans la même maison, d'ailleurs.
Elle est arrivée à Sainte-Justine avant moi.
Tu l'as appelée.
Je l'ai appelée. Je dis, maman, je viens de perdre mes os.
Elle m'a dit, je m'en viens.
Je suis allée à l'hôpital en ambulance.
Elle est arrivée avant moi.
C'est ma riz. Les trois accouchements.
Et j'imagine pour ta mère
de voir sa jeune fille de 20 ans
avoir un enfant
monoparental. C'était dur.
C'est ça. Ça doit être
extrêmement difficile. Elle devait être inquiète aussi.
Inquiète, oui. Mais ce qui l'inquiète...
Alors, il y a trois choses qui l'inquiétaient.
Mon jeune âge, être monoparentale
et aussi souffrir de problèmes de santé mentale.
Donc, comment cette grossesse-là allait affecter
et quelles seraient les répercussions
sur cet enfant qui allait naître.
Et aussi, je ne le cacherai pas,
elle admet les candiratons.
Moi, j'ai une grosse famille
qui a beaucoup de préjugés.
Parce qu'il n'y avait pas de papa.
Il n'y avait pas de papa. Et je considère encore...
Alors, Alexis...
Il n'y a pas de papa connu. Il y avait un papa, mais il n'était pas là.
Il n'était pas...
Ce n'est pas un papa, c'est un géniteur.
Moi, j'ai un papa.
Alors, mes deux derniers enfants ont un papa.
Alexis a un géniteur.
Est-ce que c'est ce que tu voulais à la base?
Non, pas du tout. Ah non?
Non, non, non. C'est un homme qui a
20 ans de plus que moi. C'est un homme...
C'est un criminaliste connu au Québec.
C'est quelqu'un que je
considère comme étant souffrant.
Là, je le comprends aujourd'hui, souffrant.
Donc, je...
Et je n'y pense quasiment
jamais. Alexis, c'est mon fils.
C'est mon fils, c'est l'enfant de ma famille.
Je pense très rarement au géniteur.
Je le croise peut-être une fois aux cinq ans.
Il me laisse complètement indifférente.
Et ton fils, par rapport à ça?
Très difficile.
Il en souffre encore aujourd'hui.
De cette présence-là?
Oui, qui est normale parce qu'il a...
Alors, mon ex-mari, mon premier ex-mari, qui est le père de mes deux enfants,
qui est, lui, extrêmement présent, engagé, disponiblement.
C'est tout le contraire de ce qu'il a vécu.
Donc, mes parents et ma famille,
à mon humble avis,
suent compenser cette absence-là.
Mais en même temps,
ce n'est pas la présence d'un vrai papa.
Donc, il a beau avoir reçu beaucoup d'affection, d'amour,
de présence des membres de ma famille,
c'est quand même pas un papa.
Moi, je me rappelle les...
Les premières fois qu'Alexis
était à Stan,
il avait 4 ans, puis la première fois qu'il m'a
dit, « Mais maman, on me demande
d'écrire
une carte pour la fête des
pères. À qui je vais écrire « Bonne fête, papa? »
C'est dur, ça.
Donc, je disais, « Mais Alexi,
t'as un grand-papa.
T'as un grand-papa qui t'aime beaucoup, qui est là
donc ok
mais il me disait ma maman c'est ton papa à toi
c'est pas mon papa à moi, c'est dur ça
c'est dur à entendre
parce que là le niveau de culpabilité
est exacerbé
il y a une partie de moi aussi
mais en même temps je n'ai jamais songé à me faire
avorter, jamais
c'était clair pour moi que j'allais
avoir cet enfant-là, envers et contre tous.
Contre vents et marées.
Qu'est-ce que tu as trouvé le plus difficile
à ce moment-là?
De ne pas
être capable de lui donner
une réponse satisfaisante. J'en avais pas
de réponse à lui donner parce que
ce n'est pas moi
qui ai fait le choix qu'il ait un père absent.
C'est cet homme-là qui a décidé
de ne pas s'impliquer dans la vie de mon fils.
Et il est revenu aussi.
À 14 ans, il est revenu,
mais il est venu
parce qu'il n'était pas...
Ça a duré un mois
de lune de miel.
Et ça, ça a été pire.
Parce que c'était durant l'adolescence.
Alexis avait 14 ans.
C'est un âge qui est fragile
pour les jeunes garçons
qui ont un père absent.
Mais je ne lui pardonnerai jamais.
Jamais.
D'être venu à ce moment-là.
Jamais.
Ça a brisé un équilibre peut-être.
Parce qu'il a...
Le livre de Guy Corneau, là.
Père manquant, fils manqué.
Je l'ai lu et relu et lu et relu.
C'est difficile pour moi de lui pardonner à cet homme.
Même si je sais qu'il est souffrant, que je le comprends.
Non, parce que
la peine que vit mon fils...
Moi, je suis une mère lionne. Moi, je ne pardonne pas
lorsqu'on fait mal à mes enfants.
Je n'ai aucun pardon et ça me donne
des envies meurtrières.
Moi, je pourrais tuer pour mes enfants. Et pas seulement
dans le sens figuré, dans le sens propre.
Moi, je suis prête à aller
à Tanguay. C'est vrai que Tanguay n'existe plus, mais
aller dans une prison, faire du scrapbooking,
bien maquillé, bien sûr.
Mais il faut que je mette un peu d'humour.
Pour, oui,
pour venger mes enfants.
Quand tu dis ça à tes enfants...
Ils le savent.
Ils le savent.
Donc, j'imagine qu'ils doivent faire attention un peu
à ce qu'ils te disent.
D'ailleurs,
c'est quand même étonnant,
je suis la maman
qui recueille toutes les confidences de mes enfants.
Et moi, ça m'étonne,
parce que je suis très sévère sur certains aspects de la vie.
Moi,
l'éducation, l'instruction,
c'est pas négociable. n'est pas négociable.
Ce n'est pas négociable.
Et mes enfants, Alexis a fait des choix
que j'ai trouvés difficiles.
C'est-à-dire qu'il n'a pas été au cégep
ni à l'université.
Mais je respecte ça,
parce qu'il est quand même un jeune homme accompli.
Je suis fière de lui et je le supporte.
Les deux autres, surtout ma fille. Même mon fils
aussi. Sacha
est aux États-Unis. Il a obtenu une bourse
comme joueur de soccer et
il fait aussi un bac en finances.
Dahlia, je n'ai pas nommé
le collège, mais c'est un collège
très réputé au
Québec. Mais c'est drôle
parce que je disais toujours à mes enfants,
j'ai accouché de vous à Sainte-Justine,
il y a une école juste en face,
en ligne droite,
d'aller à la Compré.
Ça, c'est ta petite princesse.
C'est ma princesse, mais beaucoup plus la princesse de papa.
Eh bien, mon Dieu!
Mais moi, mes enfants, les trois, j'ai vraiment l'impression,
c'est très prétentieux, en même temps, il faut être parent pour comprendre. Moi, j'ai donné naissance à Dieu. Les mes enfants, les trois, j'ai vraiment l'impression... C'est très prétentieux, mais en même temps,
il faut être parent pour comprendre.
Moi, j'ai donné naissance à Dieu.
Les trois enfants, je les regarde
avec tellement de fierté et d'admiration.
Je n'aurais pas pu faire mieux.
J'imagine, pour un enfant qui en sent ça, c'est beau.
Oui, mais c'est aussi beaucoup de pression.
Oui, c'est ça, tu ne veux pas décevoir.
Mais ils ne nous déçoivent jamais, nos enfants.
Alors, ta mère t'a sécurisé au moment où tu en as eu besoin. Oui, absolument. Et ça, tu ne veux pas décevoir. Mais ils ne nous déçoivent jamais, nos enfants.
Alors ta mère t'a sécurisé au moment où tu en as eu besoin?
Oui, absolument. Et elle est toujours là.
Ma mère, lorsque j'ai l'idée,
lorsque malheureusement je suis en crise de bipolarité,
le côté dépressif de la maladie, pas le côté maniaque.
Elle s'en fout aussi du côté maniaque,
mais du côté dépressif, ma mère ressent toute ma douleur et elle devient elle-même malade.
Ma mère, ça a des répercussions physiques sur elle
parce qu'elle se sent impuissante,
donc elle ressent des maux physiques.
Alors, de moins en moins...
D'ailleurs, les crises sont de moins en moins répétitives et présentes,
mais je ne lui confie pas tout.
Lorsque je...
– Tu la protèges.
– Bien sûr, mais je vais la garder le plus souvent,
le plus longtemps possible. C'est ma mère.
– En tout cas, on salue Marie.
– Oui, qu'on aime d'amour.
– Moi, je vais te poser la question.
Quand je me regarde dans le miroir, je vois?
– Aujourd'hui, à 51 ans?
Oui.
Une femme heureuse, indépendante, enfin,
accomplie dans ma définition de l'accomplissement.
Moi, je ne suis pas une carriériste.
Je n'ai jamais été carriériste.
Ambitieuse à un certain point.
Assumée.
Dans l'acceptation totale.
Épanouie.
Apaisée.
Soignée.
Dans le sens,
bien, physique, oui, parce que je suis très coquette,
mais soignée mentalement.
Je vis la meilleure période de ma vie.
Vraiment.
Et qu'est-ce qui t'a apporté à ce moment-ci de vivre
cette belle période-là?
Bien, 31 ans de psychanalyse.
C'est ça, mais tu t'es pas...
Je pense que c'est important qu'on s'arrête là-dessus.
Tu t'es pas laissé dépasser par la veille.
T'as voulu.
T'as voulu naviguer à travers
cette mer agitée des fois qui est ta vie.
Parce que c'est ça aussi la santé mentale.
C'est des périodes agitées.
Des fois qu'on voit pas venir.
Ça peut nous dépasser.
Ça peut nous ramener sur la rive.
Tu sais, un petit peu
comme on dirait,
l'expression est bizarre à dire,
mais cul par-dessus tête.
Oui, mais en même temps,
ce que j'ai compris avec les années,
c'est que lorsque je suis en crise,
il y a toujours un élément déclencheur.
Et c'est ça que j'essaie de contrôler.
Mais c'est ça que je suis vraiment contente que tu en parles,
parce qu'on peut faire quelque chose.
Oui.
Parce que j'imagine qu'en crise, des fois,
tu dois oublier pendant que tu le vis.
Je vais te donner des exemples.
Oui.
J'ai toujours eu de la difficulté à gérer mes finances.
Je suis incapable.
L'argent me brûle dans les mains, comme on dit.
Peu importe les sommes que je réussis.
Je ne suis pas capable d'économiser
et je dépense parce qu'il y a
quelque chose qui m'apaise aussi.
Et comme j'ai eu des périodes difficiles,
maintenant que ça va beaucoup mieux,
on dirait que je veux compenser par
j'en ai pas eu, là j'en fais.
C'est correct. Donc,
j'ai pris la décision
à un moment donné, il y a six ans de cela, de me faire gérer par une firme comptable. Tous mes revenus vont chez la comptable. Toutes mes dépenses sont gérées par la comptable. J'ai une allocation tous les mardis. Et cette allocation comprend l'épicerie, l'essence, l'argent de poche. Ça va, je ne suis pas à plaindre. Mais si je vois un nouveau sac Louis Vuitton
et que j'appelle Julie, ma comptable, je fais Julie,
je suis devant Louis Vuitton, j'entends...
Parce que Julie a déjà raccroché.
Mais au début, comment tu as vécu ça?
Oh mon Dieu, très difficilement.
Oui, oui, oui, oui.
Mais il y a eu aussi des moments
lorsque j'étais gérée par Julie,
il y a eu des moments de vache maigre.
Moi, j'ai divorcé deux fois, je n'ai rien demandé à mes ex-maris.
Et Julie me disait, je ne te laisserai jamais sans nourriture
ni sans argent pour mettre de l'essence dans ta voiture.
Jamais.
Elle a respecté son mot.
Donc, il y a une relation de confiance.
Moi, je suis quelqu'un de très loyal.
C'est pour ça que je ne pardonne pas la trahison.
Et maintenant que ça va bien,
j'ai une confiance
absolue en elle.
Et aussi, c'est parce que je vois tout.
Je vois les dépôts, je vois les retraits.
Mais en même temps, ça doit te sécuriser, ça.
Absolument.
Et je vois ça un peu comme mes antidépresseurs.
Je vais gérer toute ma vie.
C'est très correct.
– Bien oui, mais en même temps,
tu vois ce que ton travail te rapporte.
Parce que quand l'argent
nous glisse entre les mains,
c'est qu'on est toujours au même endroit.
– Oui, puis c'est angoissant, ça.
C'est angoissant.
Mais ça fait en sorte que en ce moment,
j'ai besoin, parce que je sors d'une crise
il y a trois semaines, j'ai besoin
de me reposer, de me ressourcer. Et moi,
ma façon de le faire, c'est de prendre l'avion et aller
aux Antilles.
Avant, je te dirais, j'aurais fait
comme « Oh my God, où est-ce que je vais trouver le fric? »
Et là, c'est « Julie, il faut que je parte. » Et Julie me dit
« Oui, il n'y a pas de problème, tu peux partir quand?
Il n'y a pas de culpabilité,
il n'y a rien. C'est que tu as
travaillé pour. Exact. Et l'argent
est là. Oui. Mais là,
tu dis que tu as eu une crise il y a trois semaines. Oui.
Comment tu le sais quand
ça ne va pas aller?
Cette dernière crise, je n'avais pas eu de crise
depuis quand même
quelques années.
Alors,
ma fille a eu 18 ans.
Le jour de son anniversaire,
mon fils cadet qui étudiait aux États-Unis et qui était venu passer trois semaines
retournait aux États-Unis.
Donc, ça faisait...
Mon bébé devenait un adulte.
Choc.
Le cadet qui retourne, choc.
J'ai reçu beaucoup durant le temps des fêtes. J'étais épuisée. J'étais fatiguée. Je déteste le mois de janvier. C'est triste, c'est sombre, fait froid.
C'est moche, j'aime pas la neige, j'aime pas le froid. Je le savais que ça s'en venait. Mais la
meilleure personne, la personne qui se rencontre le plus rapidement, c'est mon ex-mari Daniel.
On est très proches, Daniel et moi.
Il est devenu mon meilleur ami.
C'est l'homme que j'ai le plus aimé dans ma vie.
C'est quand même intéressant.
Quelqu'un qu'on a énormément aimé.
Je me disais, il y a eu des moments où je l'aimais plus que je m'aimais moi-même.
Et qu'aujourd'hui, je suis complètement détachée
sur le plan romantique
et que cet homme-là est devenu
mon meilleur ami. C'est la personne
après ma rise sur laquelle je peux compter
n'importe quand, pour n'importe
quoi. Daniel répond toujours
présent. Toujours.
Daniel, viens réparer mon bol de toilette.
Daniel, faudrait que j'aille faire ceci. Daniel,
ma mère a besoin de toi.
Oui, oui, oui, oui, oui, oui.
Daniel ne dit jamais non. Jamais.
Jamais. Jamais de chez jamais,
comme disent les Français. Jamais.
Et toi, tu dois toujours être là aussi.
Oui, mais il n'a pas besoin de moi tant que ça.
Il y a moins de demandes.
Il y a moins de demandes.
Donc, lui, il reconnaît le signaux.
Il le voit dans mon regard, il me dit.
Il le voit dans mon regard ou dans le timbre
de ma voix. Il le voit. Il me dit dans le timbre de ma voix. Il le voit.
Il me dit, il m'appelle Vard.
Il me dit, Vard,
ça va pas, là, je sens que ça s'en vient.
Et lorsqu'il me le dit, je m'énerve.
Je dis, t'es pas devin, qu'est-ce que t'en sais?
J'en sais que ça fait 22 ans que je te connais.
Oui.
Et qu'est-ce qui se passe dans ce temps-là?
Mon ciel ensoleillé s'assombrit
complètement.
Et là, je broie des idées noires.
Je m'isole.
Je pense au suicide.
Fraction de seconde.
Mais je sais que ça prend aussi une fraction de seconde
pour passer à l'acte.
J'ai trois enfants, Marc-Claude. Et je me dis,
c'est hyper égoïste, mais je me dis,
ah non, c'est pas vrai qu'il y ait une autre femme
qui va habiller
ma fille lorsqu'elle
va se marier, qui va être là pour sa première
peine d'amour. C'est pas vrai qu'il y ait
une autre femme qui va bercer mes petits-enfants.
Non.
Et c'est ce qui te tient. Oui,
mes enfants. Mais en même temps, je le dis, et je fais attention,ient oui mes enfants mais en même temps je le dis
et je fais attention parce que mes enfants
n'ont pas apporté ce fardeau là
de dire ma mère ne passe pas
à l'acte parce que
je vais pas leur faire subir ça mais en même temps
c'est ce qui me ramène
mais donc les idées noires
arrivent rapidement
tu changes vite d'état d'esprit
puis tes idées noires est-ce que c'est dans le but d'état d'esprit.
Puis tes idées noires,
est-ce que c'est dans le but d'arrêter de souffrir?
Oui. Et puis, c'est
toute l'image que j'ai de moi-même,
tout ce qui est positif
disparaît.
Je deviens tout le contraire.
J'en vaux pas la peine. Je suis conne.
Je suis laide. Je sers à rien.
Les gens ne m'aiment pas.
Je suis un fardeau.
Je dois disparaître.
Et ce mal-être que je ressens
devient insupportable,
même au niveau physique.
Parce que là, j'ai des palpitations.
Je peux perdre 10 livres en une semaine.
Parce que là, je ne me nourris plus.
Je ne dors plus.
Je suis hyper agitée.
Ou, ensuite, je tombe dans la phase complètement inverse.
Je peux dormir 14 heures.
Je reste dans mon lit.
Je ne me lave pas.
Moi, je suis quelqu'un qui prend quand même sa douche
des fois deux, trois fois par jour.
Oui, tu es absolument très, très coquette.
Oui, oui.
Et là, ça, ça part.
Je tombe dans un état second.
C'est comme si mon cerveau est déconnecté.
Ça ne fonctionne plus, là.
Et comment tu arrives à te reconnecter?
Trois personnes.
Daniel, mon ex-mari.
Nathalie, mon agente.
Docteur Desrosiers, mon psychiatre.
Je commence par
l'ordre, c'est docteur Desrosiers.
Lorsque je n'arrive pas
à le joindre, Nathalie.
Ensuite, Daniel.
Ce sont mes
repères.
Donc, la psychiatrie, c'est la médication.
Et la psychothérapie.
Et ça, ça t'aide rapidement?
Le Dr Desrosiers me parle pendant une demi-heure et déjà là, ça va mieux.
Mais il est...
On a un problème au Québec.
Il manque de ressources.
L'accessibilité aux ressources en santé mentale.
Moi, j'ai un grand privilège
qui ne devrait pas être un privilège,
mais tout le monde devrait y avoir accès.
C'est, je peux contacter mon psychiatre n'importe quand.
Moi, j'appelle mon psychiatre le dimanche,
le samedi soir.
Qu'est-ce que tu as besoin d'entendre de ton psychiatre?
Sa voix.
Ça te ramène?
Ça me rassure.
Ça te rassure.
Et là, les bons mots,
c'est la personne qui me connaît le plus.
Je pense qu'elle me connaît mieux que moi-même.
C'est quand même 31 ans de collaboration.
Est-ce que c'est
comme un handicap dans ta vie?
De moins en moins.
C'est ça, je me dis. Comment tu décris
cet enjeu de santé mentale-là?
Alors,
je considère que mes deux troubles de santé mentale sont des? Alors, je considère que mes deux
troubles de santé mentale sont des colocataires.
Je ne dis plus
« je suis bipolaire ». Je dis
« je souffre du trouble bipolaire »
parce que ça ne définit pas uniquement qui je suis.
Je ne suis pas toujours en crise bipolaire.
Donc, ce sont des colocataires
indésirables parfois.
Envahissants, mais qui me serrent aussi.
Parce qu'en crise maniaque, je suis extrêmement
productive. Je peux écrire un livre en quatre mois.
Mon esprit devient
vif, mais les idées se bousculent.
J'ai jamais, jamais,
jamais consommé de drogue de ma vie, moi. Jamais.
Mais
dans l'état d'esprit dans lequel je me
retrouve dans ces moments-là, on peut
les comparer à quelqu'un
qui consomme la cocaïne.
Ça va vite. Ça fonctionne vite.
Ça va bien. Je suis de bonne humeur.
Je vais bien. Trop!
Donc, la chute
est aussi vertigineuse.
Parce que l'ascension
est fulgurante, la chute est vertigineuse.
C'est deux extrêmes.
Bipolaire. Les deux pôles.
Je l'aimeève ma maladie.
Je ne changerais pas les choses maintenant.
C'est-à-dire que maintenant, je peux dire ça,
mais longtemps, je me suis dit,
« Ah, mais ça doit être vraiment cool d'être normale. »
Mon psychiatre me répond,
« Madame Étienne, la normalité n'existe pas. »
Oui, je comprends,
mais ça doit être cool de ne pas vivre
avec des enjeux de santé mentale.
J'aimerais ça vivre ça au moins une fois dans ma vie.
Ça n'arrivera jamais.
Faut faire avec.
Mais est-ce qu'il y a des choses que tu ne fais pas,
justement, parce que tu dis que ça pourrait te déclencher,
ça pourrait enterrer?
Consommer de la drogue?
Bon, c'est vrai que ça ne m'attire pas au départ.
Tout ce qui est herbe, je ne supporte pas l'odeur. La cocaïne,
je me dis, ça, c'est des sacs Louis Vuitton que je pourrais acheter.
Il faut mettre de l'humour.
Mais oui, mais c'est toi en même temps.
L'alcool aussi.
Tu réussis à cohabiter.
Oui, ce sont des colocataires.
Mais c'est des colocataires.
Est-ce qu'ils se présentent tout en même temps?
Non, pas nécessairement. C'est-à-dire, est-ce qu'ils se présentent tout en même temps? Non, pas nécessairement.
C'est-à-dire, est-ce que le trouble
de personnalité limite...
Il est plus fort que le trouble bipolaire.
C'est ça, lui...
Parce que ça ne se soigne pas avec une médication.
C'est certaines thérapies.
Il y a différentes thérapies.
Moi, ça fait 31 ans
que j'essaie de m'en débarrasser.
Est-ce que les pensées suicidaires doivent être reliées aussi à ça?
Parce que les troubles de personnalité limite,
les pensées suicidaires en font partie beaucoup
dans ce trouble de personnalité limite.
Moi, je l'associe plus aux troubles bipolaires.
Écoute, c'est toi qui es un psychiatre.
Oui, mais c'est...
Mais j'en ai...
Tu sais, souvent, j'ai lu, j'en ai parlé avec des psychiatres,
puis c'est souvent les gens qui
sont habités par les troubles de personnalité
limite, arrivent rapidement
à cette fin de souffrance.
En tout cas, ils pensent à cette fin de souffrance.
Oui, oui, j'y crois.
Mais
je préfère ne pas y penser.
Je sais que ça peut arriver.
Je suis consciente, surtout lorsque...
Moi, je lis beaucoup de trucs sur la psychologie
et la psychiatrie, et lorsqu'on tombe
dans les statistiques, ça, ça me fait peur.
Il y a un nombre X,
il y a un pourcentage X de gens
qui souffrent soit du trouble bipolaire
ou du trouble de personnalité limite
qui se suicident. Je suis comme, ah non, non, non,
moi, je ne veux pas faire partie des statistiques.
Non, non, non, non.
Mais je fais tout pour pas que ça arrive. Tout.
Le regard des autres.
Tu t'en fous.
Ça ne m'affecte plus.
Ça t'a déjà affecté?
Oui. Ce qui...
Ce n'est pas le regard des autres maintenant qui me dérange.
C'est la satisfaction
de mes employeurs
et de mes collaborateurs.
Ça, c'est important pour moi. D'avoir un bon nom, d'être considéré comme la satisfaction de mes employeurs et de mes collaborateurs.
Ça, c'est important pour moi, d'avoir un bon nom,
d'être considérée comme quelqu'un qui est rigoureuse,
qui est ponctuelle, qui est respectueuse et qui livre ce qu'elle doit livrer.
On est payé quand même.
Pas pire pour faire le boulot qu'on fait.
Bon, on n'est pas aux États-Unis, mais quand même.
Mais ce que les gens pensent de mon apparence,
de mon tempérament,
de mon mode de vie, je m'en tape royalement.
C'est ma vie.
Moi, je vis
dans la légalité.
On vit en société, je respecte
les règles qui nous sont imposées.
Le reste, ça m'appartient.
Je suis trop bien. J'entends de la m'appartient. Je suis trop bien.
J'entends de la liberté quand tu dis ça.
Je te sens libre.
C'est ça le mot que je cherchais. Merci, Marie-Claude.
Je suis libre, enfin.
J'ai été prisonnière longtemps de mon apparence,
de la perception des autres.
Je m'en fous.
Parce que je suis tellement rendue bien.
Ça fait des années.
Tu trouves?
Moi, je te trouve, même quand t'es arrivée dans le studio,
je t'ai trouvée resplendissante.
Ah, je t'aime. Merci.
Non, mais t'as de l'air bien.
Bien, je le suis.
Ça a pris beaucoup de travail, mais je le suis.
Enfin.
Puis t'es toute jeune.
Oui, 51 ans.
Tu sais, t'es bien à 51 ans.
Enfin, il y en a qui ne le sont pas toute leur vie.
Tu imagines, il y en a qui courent après le bonheur
toute leur vie. C'est une quête.
Mais pour plusieurs, c'est vraiment une quête.
Oui, je sais.
De trouver cet état-là où on peut...
On ne sait pas combien de temps ça dure.
Mais le temps que ça dure, on le sait.
Tu sais, quand on est capable de l'apprécier
quand c'est là. Oui, l'apprécier.
Et de ne pas se dire dans 5 ans,
si j'avais su il y a 5 ans,
j'étais bien,
mais je ne le savourais pas.
Tu imagines vivre avec des regrets, Marie-Claude?
Pour moi, c'est ça l'enfer sur Terre, vivre avec des regrets.
Et je souhaite à tous ceux et celles qui nous écoutent en ce moment,
je ne vous souhaite que du bonheur.
Je ne peux rien te souhaiter de plus.
Mais le bonheur, le vrai,
pas ce qu'on accumule
en termes d'objets ou de
richesses, de regarder son compte de mort.
Oui, ça nous prend un coussin. Oui, ça nous prend un...
Ça apporte un bonheur qui s'effrite rapidement.
Oui, complètement.
Mais un bonheur qui reste.
Un bonheur qui est réel. Puis à chacun son bonheur.
Mon bonheur
ne correspond peut-être pas au tien
ou ceux des autres. Mais moi, le mien,
j'ai commencé à y accéder quand même.
Wow!
C'est beau d'entendre ça.
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Oui, madame.
Alors, tu vas piger, tu vas brasser
et tu vas me donner trois cartes.
Ça va être la même chose.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une, je vais en choisir une.
C'est très profond, tout ce que tu dis.
Merci.
Non, mais on le voit que t'as travaillé
tu t'es attardé à toi
oui et je continue de le faire
tu prends le temps pour toi
sinon je vais sombrer j'ai pas le choix
mais c'est ça que je trouve fort
parce que c'est pas tout le monde qui va
aller aussi loin, qui va se questionner
puis qui va aussi
tu prends ta médication religieusement qui va aller aussi loin, qui va se questionner, puis qui va aussi prendre...
Tu prends ta médication.
Oui, religieusement.
Tu sais, bon, ça aussi, c'est des enjeux.
Des fois, quand ça va bien,
on a tendance à s'arrêter.
Exact.
Mais moi, je suis bipolaire type 2.
Donc, si je ne prends pas mes médicaments
à 48 heures, tout de suite,
je sens les effets.
Je ne peux pas me permettre ça.
Quand même, hein?
T'as des cons là
qui, quand même, qui prennent de la place.
Oui, oui.
Alors, voilà les questions.
Quelle rencontre t'a fait une différence dans ta vie?
Quel est le plus grand défi
que tu as eu à surmonter?
Quel type d'amoureuse es-tu?
Daniel, le père de mes enfants,
ma plus belle rencontre.
Ah oui?
Parce qu'on a échoué notre mariage,
mais réussi avec brio notre divorce.
Mais quand tu l'as rencontré,
je savais... Qu'est-ce que t'as aimé de cet homme-là?
Tout, tout, tout, tout.
Son apparence physique, son sens de l'humour,
c'est un homme brillant,
il est brillant, brillant, brillant.
Et c'est un Roger Bontemps, Daniel.
Daniel, ok, let's go,
ok, on y va. Il est très actif.
Moi, des fois, je suis comme...
Mais ça fait en sorte que,
souffrant de deux troubles de santé mentale,
je le répète encore une fois,
il a été et sera toujours le rock de mes enfants.
Moi, j'ai des enfants curieux, allumés, à l'écoute.
Ce sont de beaux enfants.
En plus, physiquement,
ils sont magnifiques.
Mais je savais,
je savais, je savais
à la seconde où je m'étais assise
à ce fameux bar
sur la rue Saint-Laurent,
j'ai fait, non, ce gars-là,
c'est l'homme de ma vie.
Je le pense encore que c'est l'homme de ma vie,
mais pas au point de vue amoureux. Qu'est-ce qui l'homme de ma vie, mais pas au point de vue amoureux.
Qu'est-ce qui a fait que ça n'a pas marché au point de vue amoureux?
Ça, par respect pour
Daniel. Tu vas garder ça pour toi?
Oui.
Mais parce que c'est quand même l'homme de ta vie
et est-ce que lui, il aurait fait sa vie?
Il n'aurait pas eu d'enfants, il m'a dit.
Et Daniel adore les enfants. Si ce n'était pas de moi,
il n'aurait pas eu d'enfants. Et il adore
les enfants. Très, très bon avec les enfants.
Oui.
Puis est-ce que, tu sais, est-ce que tu peux quand même le voir,
même si lui, je ne sais pas s'il aurait fait sa vie avec quelqu'un d'autre.
Est-ce qu'il y a quelqu'un d'autre dans sa vie?
Il a quelqu'un d'autre dans sa vie, mais que je ne considère pas.
C'est très égoïste ce que je vais dire, mais c'est pas...
Elle n'est pas une obstacle dans ma vie.
Elle ne l'a jamais été.
Je ne pense jamais à elle.
Parce que votre relation est ailleurs.
Parce que je le vois plus souvent qu'elle.
Et je ne dis pas ça en termes de rivalité,
mais il y a la proximité.
C'est-à-dire, Daniel habite à 15 minutes de chez moi.
Déjà, il y a une proximité.
Il y a toutes les valeurs familiales qu'on partage.
Il est très impliqué,
mais aussi avec les membres de ma famille,
donc ma mère, mes tantes, mes cousines, mes cousins.
Nous, le running act,
c'est qu'on ne fait juste pas coucher ensemble,
mais on fait tout le reste ensemble.
Et c'est ça qui est génial, parce que
nos enfants n'ont jamais pu nous manipuler.
Genre, ah oui, mais maman, non, non.
C'est parce que maman a dit oui.
Non, je n'ai pas dit oui.
Mais comment tu dis? Parce que ton père et moi, on se parle tous les jours.
Donc, ils ne peuvent jamais nous bypasser.
Excusez-moi l'anglicisme.
Puis, d'avoir
les mêmes valeurs aussi, c'est très important
dans la façon dont on élève nos enfants,
dont on veut
que nos enfants réussissent.
Et ils vont réussir parce qu'ils ont
une maman, mais ils ont aussi un papa
qui est très... Et qu'est-ce qu'il t une maman, mais ils ont aussi un papa qui est très...
Et qu'est-ce qu'il t'apporte à toi?
Ah! Une sécurité.
Parce que je sais
qu'il sera toujours là.
Et l'inverse
est aussi vrai.
Je ferais n'importe quoi pour cet homme-là.
N'importe quoi.
Puis lui, il t'a vu dans toutes les phases
de ta vie.
Oui! C'était un divorce extrêmement compliqué et sale.
Qui aurait cru?
Il t'a connu sur toutes tes formes.
Le pauvre.
Toutes tes angles.
Le pauvre.
Mais, mais, mais...
Mais il voyait quelque chose en toi.
Tu sais?
Oui, puis le...
Et Daniel fait partie d'un de mes plus grands fans.
C'est ça, lui,
il a compris quelque chose.
Oui, oui.
Peut-être que ça a été plus long de te sculpter
que lui, ce qu'il voyait déjà.
Oui, c'est bien dit ça.
Comme la pépite à travers tout ça.
Il voyait déjà ce que ça allait te donner.
Exact.
Il voyait ton cœur.
Oui.
On s'entend très, très bien aujourd'hui.
La preuve, on part en vacances avec la petite dans trois semaines.
T'as l'air bien, en tout cas, quand tu parles de lui.
Et tu sais ce que ça fait aussi, Marie-Claude, si tu me permets cette courte parenthèse?
C'est que ça fait les enfants équilibrés et heureux.
Moi, je me suis mariée deux fois. Lorsque j'ai divorcé de mon deuxième mari,
mes enfants n'étaient pas comme « Oh my God, c'est la fin du monde.
OK, maman perd un amoureux, mais nous, on a un père.
Donc, il n'y a pas eu un manque à combler.
Oui, parce que, tu sais,
dans plusieurs cas, quand il y a une séparation...
Oui, une famille reconstituée aussi.
Oui, puis ce n'est pas toujours facile pour les enfants qui ne font pas ce choix-là.
Exact. Mais qui en ont
des conséquences. Donc, j'aime toujours
quand on étale aussi quand ça va bien.
Parce que oui, ça peut bien aller.
Absolument.
Parce que tu sais, il y a des gens
qui hésitent à se séparer aussi.
Oui, oui.
Parce que bon, ils ont peur,
mais ça peut bien aller.
Absolument.
Et je tiens à dire aussi
que mes deux ex-maries
se sont toujours très bien entendues.
À l'époque où j'étais mariée
avec mon deuxième mari,
Marie, tu aurais pu venir chez moi
et Marie numéro 2,
faire manger. Marie numéro 1,
qui est Daniel, met la table.
On s'assoit, tout le monde mange, tout le monde parle.
Noël, tout le monde est là.
Wow!
Mais vraiment, Daniel,
c'est un âme soeur.
Oui, mais
sans... Non, mais on peut avoir
des âmes soeurs. C'est mon âme soeur. Oui, c'est mon âme soeur, Daniel. Sansmes soeurs c'est mon âme soeur
c'est mon âme soeur Danielle, sans aucun doute c'est mon âme soeur
mais quel type d'amoureuse es-tu?
je vais prendre cette question là
très investie
très romantique
moi je me vois, c'est tellement quétaine de faire ça
tu sais moi
les livres de Daniel Steele j'en ai lu plein
quand j'étais adolescente
puis je croyais au Prince Charmant
moi je crois au coup de f Charmant. Moi, je crois
au coup de foudre. Moi, je crois
que je suis
une amoureuse
très démonstrative.
Moi, je suis très affectueuse
lorsque j'aime.
Mais je peux être aussi
pitoyable lorsque j'aime plus.
Pas... Non, je reprends.
Lorsqu'on me fait du mal.
Parce que je m'investis tellement que je n'accepte pas.
Je n'accepte pas
d'éprouver de la peine, mais au-delà de ça,
c'est tout mon côté TPL qui embarque.
Donc le rejet et l'abandon,
ça me tue.
Donc je laisse, moi, avant de me faire laisser.
Parce que tu ne veux pas être rejetée.
Je laisse tout le temps. Donc, c', moi, avant de me faire laisser. Parce que tu ne veux pas être rejetée. Je laisse tout le temps.
Donc, ce n'est pas facile, facile.
Non, mais c'est de mieux en mieux.
Parce que là, je suis célibataire depuis trois ans.
Jamais, au grand jamais.
Si tu m'avais dit ça, Marie, il y a cinq ans.
Pardon, tu vas être seule pendant trois ans.
J'ai dit, jamais, impossible.
3 ans et je vis très bien.
Est-ce que je cherche un amoureux?
Absolument. Est-ce que ça,
c'est ce qui va,
est-ce que c'est nécessaire
à mon bonheur? Non.
Mais est-ce que tu fais des choses pour trouver
un amoureux? Oui.
Quel type d'amoureux tu cherches?
Moi, je suis hyper sapiosexuelle.
Un, je déteste les hommes.
Mais je déteste.
C'est un gros mot, détester, c'est fort.
Je n'ai pas une attirance envers les hommes
qui ont une plastique parfaite.
Ah, je trouve ça lourd.
Tu sais, monsieur qui s'entraîne
six fois par semaine.
C'est exigeant.
Je ne veux pas un homme plus coquet que moi.
Tu ne peux pas passer plus de temps que moi dans la salle de bain
pour t'arranger.
Un petit peu de bourrelet, je n'ai pas ça, moi.
Oui, les poignées d'amour, t'aimes ça?
J'aime ça. Un homme brillant.
Pas de cheveux, de préférence.
Je n'aime pas les cheveux.
Non, je n'aime pas les cheveux non j'aime pas les cheveux
je suis quasiment en train de le dessiner
je pourrais être portraitiste avec les caractéristiques
que tu nommes
on pourrait presque en sortir des images
je vais te le dire
parce que moi j'ai
alors j'ai payé à fort prix
une agence
pas une application une agence. Pas une application,
une agence de rencontre.
Et ça, je me dis,
cette personne-là, ces personnes-là
vont faire tout le travail
que je n'ai pas le temps de faire.
C'est-à-dire qu'ils vont
scruter à la loupe et vraiment
trouver quelqu'un qui va correspondre
à tous les critères que je cherche.
Ça prendra le temps que ça prendra.
Avant, je me disais, oh, mais là... Parce que, écoute,
je l'ai fait savoir, tu sais, mes amis, tu sais, à un moment donné,
j'ai fait comme, attendez, la Varda, reviens-en, là, c'est pas la fin du monde. Et là, je me disais,
la vie va me mener
où est-ce qu'elle doit me mener.
– Mais est-ce que tu souhaites un coup de foudre?
Tu dis que, tu sais, dans le temps de Daniel Seale, quand tu lisais,
ça t'aimait, les coups de foudre?
– Oui, mais ça peut être souffrant, des coups de foudre? Ça peut être souffrant des coups de foudre.
Ça peut être éphémère des coups de foudre.
Non, là, je cherche une stabilité.
Mais sans devenir dépendante de l'autre.
Mon Dieu, j'ai fait ça toute ma vie, être dépendante.
C'est parce que là, t'en as pas besoin.
Mais je fais tout pour pas...
C'est ça, tu fais tout pour pas en avoir de besoin.
C'est la différence.
J'ai une relation égalitaire, Marie.
Et pas de dépendance. Mais déjà, là, c'est comme un tu fais tout pour ne pas en avoir de besoin. C'est la différence. J'ai une relation égalitaire, Marie. Et pas de dépendance.
Mais déjà, là, c'est comme un état de vigilance avancé.
Quand tu dis, je vais laisser l'autre avant qu'il me laisse.
Donc, ça veut dire que tu observes tout, tu analyses tout.
Je suis n'est pas sensible, moi.
C'est lourd pour toi et c'est lourd pour l'autre aussi.
Parce que tout peut être interprété différemment.
Oui, mais c'est la peur de souffrir.
Mais tu sais, je me rappelle à l'époque...
Bon, comme toi, je ne peux pas croire, je vais te mettre...
C'est dur de te cacher des affaires, Marie-Claude.
C'est-tu que tu es bonne?
Je fais juste écouter.
Mais il y a des gens pour qui tu confies,
puis ils sont dans l'ouverture.
Moi, j'ai toujours eu des backups.
Donc, tu as quelqu'un qui attendait.
Tout le temps.
Ou qui était déjà là.
Les deux.
Par peur d'être seule.
Non, c'est que je cherchais toujours l'excellence.
Mais pourquoi deux? C'est parce que cherchais toujours l'excellence. Mais pourquoi deux?
C'est parce que tu disais, si lui ne répond pas,
ou ça t'en prend deux
pour te combler? Non, pas du tout. Non, non, je suis monogame.
Non, c'est parce que je cherchais
l'homme parfait
et la perfection n'existe pas. Je ne suis pas
parfaite. Comment je peux me permettre d'exiger à l'autre d'être parfaite?
Tu trouverais ça plate, non, la perfection?
Tu ne vas pas lui l'apporter à la perfection?
Mais ça n'existe pas, la perfection.
Je sais, c'est pour ça que c'est une quête sans fin.
Exactement.
Donc là, tu avais quelqu'un,
puis tu cherchais la perfection.
Parce que, je donne un exemple.
Moi, la perfection,
ou mon idéal,
ce serait le mélange de mes deux ex-maries
vraiment
c'est exactement ça que je cherche
faut que je trouve mes deux ex-maries
en un
ça serait parfait
tu sais pas mal
ce que tu veux
et là t'aurais pas de
en guillemets back up à 51 n'aurais pas de « back up ».
À 51 ans, je ne veux pas de « back up ».
Je suis brûlée en sortant.
Tu es brûlée à 51 ans.
Mais est-ce que l'aspect sexuel, c'est important pour toi?
Oui, mais beaucoup moins qu'avant.
Marie, je t'en mets nos poses à côté.
Tu es là-dedans.
Ça refroidit
les ardeurs pour plusieurs.
Je vais le dire de manière très crue.
Mon vagin est à Brossard,
ma libido est au Texas ou en Amazonie,
dépendamment de la période de l'année. Merci beaucoup.
Ça vous a été plus clair?
Merci.
Est-ce que c'est
paniquant de se sentir comme ça?
Non. J'ai eu
de très bonnes années, mettons.
Oui, parce que ça a été plus
présent. Oui, une petite pause,
ça fait... Non, puis tu sais, maintenant,
ce que je recherche, oui, je veux
trouver quelqu'un avec qui
je suis compatible sexuellement,
mais là, ce que je recherche d'abord et avant tout,
c'est l'affection,
la douceur, c'est les échanges.
Parce qu'on s'entend qu'à 80,
je veux dire,
c'est beaucoup plus difficile de se mettre à quatre pattes.
Quatre pattes.
Quatre pattes.
On dirait que j'aime ça un peu te taquiner.
Quatre pattes.
Tu le visualises comme tu veux.
Je te laisse.
Oui, mais c'est parce que
l'intimité, la vie sexuelle,
évolue avec
les deux.
Puis l'intimité, ce n'est pas nécessairement
uniquement que des rapports sexuels.
C'est la complicité, c'est les échanges.
Mais tu fais juste avec cette personne-là.
Oui.
C'est que tu partages ça avec une personne,
ça devient ton intimité.
Je n'ai pas envie de me donner à deux personnes.
Et c'est pour ça que maintenant, il me serait impossible
d'avoir une histoire d'un soir.
Impossible! Non, parce que
je veux être amoureuse de quelqu'un.
Mais c'est des grands changements.
Oui! Tellement contente,
en plus. Ah non, je suis
complètement ailleurs, Marie. Complètement ailleurs.
La ménopause te transforme.
Oui, mais j'ai hâte qu'elle foule le camp aussi.
As-tu des chaleurs? Ah! Arrête! C'est quoi tes symptômes de ménopause? Alorse. Oui, mais j'ai hâte qu'elle foule le camp aussi. As-tu des chaleurs? Arrête!
Tu crois que t'es symptôme de ménopause?
Je vais te donner un exemple. Je dors
la nuit avec un ventilateur
silencieux,
parce que je suis très sensible au bruit,
la fenêtre ouverte, et lorsque ma fille n'est pas
à la maison, là, je veux fouler à climatiser.
Moi, je dors à 17 degrés dans la maison.
Et c'était pas ça avant?
Non, moi, je suis de nature hyper frileuse.
17 degrés.
Ton caractère...
En plus?
Ah! Dans un leaking.
Puis ton...
Tout seul dans ton...
Dans mon leaking.
OK, c'est facile.
Avec mon chien qui me regarde, qui est comme...
C'est-tu de folle?
Est-ce que ton caractère a changé aussi?
Es-tu plus impatiente?
Je l'étais avant.
Mais ça, c'est l'âge qui m'a assagi.
Mais des fois, la ménopause,
il y a des petits pics.
Oui.
Mes symptômes de ménopause
ressemblent étrangement
à mes symptômes
lorsque je suis en crise de bipolarité.
Donc, je les compare.
Oui, parce qu'on dirait qu'il y a des moments,
il y a comme quelqu'un qui ne prend pas
ceci en nous, puis ça...
ça se manifeste
pas toujours comme on aurait voulu
que ça se manifeste.
Les femmes, on ne l'a pas fait ça.
Les hormones nous gèrent quand même
beaucoup dans notre vie.
Et très jeunes. Dès l'émancipation.
Oui, ça arrive très, très tôt.
Oh, Jacques, ça passe.
Dieu est grand.
Moi, ça passe.
Ça passe, Marie?
Moi, ça a passé.
Arrête, combien de temps?
Moi, j'ai été rapidement en périménopause.
Moi, je dirais que ça a duré un trois ans.
Tu sais, de prise de possession
de quelque chose que je ne comprenais pas.
Tu as pris des hormones bio.
Je n'ai rien pris du tout.
Je ne sais pas pourquoi je n'ai rien pris.
Je me pose encore la question.
On dirait que je savais beaucoup.
Je me disais à un moment donné,
en plus, je recevais des gynécologues.
Je me disais, oui, je vais aller vous voir.
Mais finalement, je n'ai pas le temps.
Je vais y aller.
Finalement, ça a passé.
Oui.
Mais je ne pense pas qu'on est obligé
de passer à travers tout ça de cette façon-là.
Moi, j'ai essayé de prendre des hormones
et malheureusement, ce n'est pas compatible avec ma médication pour soigner
ma bipolarité. C'était l'horreur.
Ça a provoqué des grandes crises de manie chez moi.
Mon psychiatre a fait non, non.
Le mélange chimique. Puis là, tu ne prends rien?
Non.
J'attends que ça passe. Parce que ça va passer.
Ah, mais ça passe, là.
Et c'est par période aussi.
J'ai recommencé avec les bouffées de chaleur,
mais j'ai été des mois sans en avoir.
Ça a passé. Il y a pire en vie.
Oui, oui, oui, mais il faut au moins savoir que c'est ça.
Je vais juste donner un exemple.
Moi, tu sais, quand je me levais, puis je suis encore de même,
on dirait que je suis comme un peu un Bambi qui vient au monde,
les premiers pas.
On dirait que je me réaligne.
Tu comprends, là?
Les premiers pas, tu sais, j'espère qu'il n'y a personne.
Des fois, je débarque dans ma voiture, tabarouette.
Là, ça se ressente. Je repasse
un air d'aller.
Des fois, je me suis dit,
j'ai-tu une maladie dégénérative?
Et un jour,
je reçois, on fait un spécial
à deux filles le matin sur la ménopause,
Maud Guérin est là. Et Maud Guérin dit,
moi, j'ai longtemps cru que j'avais le cancer des os. Je suis allée voir le médecin pour me faire dire que c'était la ménopause, Maud Guérin est là. Et Maud Guérin dit « Moi, j'ai longtemps cru que j'avais
le cancer des os. Je suis allée voir le médecin
pour me faire dire que c'était la ménopause.
Le fait qu'on produit moins
de, je ne sais pas, quelle hormone,
les os
nous font mal. C'est plus dur de...
Et là, elle décrivait exactement
ce que j'avais. Donc, il faut
en parler parce que des symptômes comme ça,
on parle des chaleurs, des sauts d'humeur,
la difficulté de sommeil, ça,
c'est vraiment l'insomnie.
La difficulté avec le sommeil,
c'est vraiment une caractéristique importante
qui a une influence aussi sur nos
humeurs. Il n'y a rien de
pire que de manquer
de...
Oui, et puis là, on est pincé du tort.
Je veux dire, il y a beaucoup de choses qui arrivent.
Mais les os, je ne l'avais jamais entendu.
Donc, le fait qu'on ne produise plus de collagène,
je pense que ça a vraiment un impact.
Il y a peut-être quelqu'un qui va rire de moi en disant ça,
mais il me semble que le collagène venait interférer là-dedans.
Mais c'est bon d'en parler, toutes les fois.
Mais tu sais quoi, Marie?
Moi, je ne me suis jamais sentie aussi belle physiquement que maintenant.
Parce que c'est l'assurance?
Oui, mais...
Puis l'acceptation. Qu'est-ce que je fasse?
Tu sais, mes vergetures, là.
Moi, je suis vergeturée, zébrée.
Mais tu les montres, tes vergetures.
Mais j'espère.
Mais moi, j'aime te voir.
Parce que ça...
Pour les femmes, de voir quelqu'un...
Parce que tu sais, à la télé, dans l'univers médiatique,
on plastifie beaucoup les choses.
Et quand on voit quelque chose qui est comme nous,
tu te dis, ah, ça enlève comme une bûche,
des fois, de gêne, de honte, de pudeur, d'estime.
De soi, mais tu vois, d'estime.
C'est drôle parce que moi,
il y a deux façons de voir les choses.
Il y a celles qui sont
contentes
et qui me considèrent comme étant
pas une icône, c'est fort icône,
mais un exemple, un modèle à suivre.
Et tu as les autres qui me disent,
à l'âge que tu as, pourquoi tu t'exhibes de même?
Ah oui, ça aussi, moi j'ai des...
Les femmes, je ne t'apprends rien.
Les femmes.
Non, je sais.
Les femmes.
Mais tu sais, moi, dans des cas,
parce que ça arrive souvent, tu sais, qu'on polarise
quand on est dans la place publique.
Moi, j'ai toujours envie de m'adresser
à celles qui répondent présentes.
Ben voilà, moi aussi.
Puis je me souviens, moi-même, j'ai des amis
dans le milieu artistique. puis je me souviens,
il y en a une, à un moment donné, elle s'était faite attaquer
sur quelque chose, puis elle voulait faire une entrevue
pour répondre à ces gens-là.
Mais je te dis, quand tu t'es demandé en entrevue,
parle à ceux qui sont là.
– Exact.
– Et qui adhèrent à ce que tu dis, additionnent des gens,
mais va pas répondre à ceux-là,
parce que les autres vont te dire,
mais qu'est-ce qui se passe?
Tu sais, il y en aura toujours de ces ceux-là parce que les autres vont dire « Mais qu'est-ce qui se passe? » Il y en aura toujours
de ces gens-là qui seront pas d'accord.
Est-ce qu'on s'empêche d'avancer?
Alors moi, c'est ça. Moi, je suis capable de faire
la balance.
Puis tu vois le bien que tu fais.
Oui, je le vois.
Les autres, tu leur fais pas de mal. C'est juste
qu'ils donnent leur commentaire, mais
pas faire de mal, mais de chialage
et faire du bien
tu sais ce que j'ai changé ma Claude
je
moi je suis très solidaire
aux autres femmes
quand je vois quelque chose qui me déplaît sur les réseaux sociaux
d'ailleurs j'ai quasiment délaissé
à 95% Facebook
parce que j'ai pas envie de rentrer
dans des débats, ça me tente pas. Puis des fois,
j'ai pas beaucoup de tact
et de diplomatie, donc j'essaie d'éviter ça.
Je suis très présente sur Instagram.
Quand je vois quelqu'un, là,
une image, ou quelqu'un qui prend
position, qui va à l'encontre de mes propres valeurs,
ça va donner quoi de lui dire?
Je peux... Rien!
Donc, moi, je ne dénigre
jamais les autres femmes, jamais
jamais, ça donne quoi
ça donne rien
quelle perte de temps, t'imagines l'énergie que tu mets
je te trouve pas cute, j'aime pas ce que tu portes
who cares
elle le fait pas pour toi, je suis qui moi
pour te dire ma clôture, tes cheveux sont babos, ton poing me dérange
je suis qui, who cares
change de poste.
L'autre truc aussi
que j'ai... Tu sais, le bouton bloc, là,
il n'a pas été inventé pour rien. Moi, j'ai le
bouton bloc rapide. Moi aussi, maintenant.
C'est drôle, hein? Je n'osais pas bloquer
les gens. Puis il y a quelqu'un qui m'a dit,
c'est un peu comme si tu fais rentrer des gens chez vous.
C'est désirable.
Tu les mettrais dehors, ben oui, juste dans le fond.
On bloque.
Puis moi, quand les gens m'écrivent des fois des choses je me dis merci de me suivre
parce que je me dis tu m'as toujours bien regardé pour savoir tout ça
pis d'autant en désaccord
et n'oublie pas hein Marie
c'est que ces gens là qui perdent leur temps là
parce que le temps c'est précieux
à t'écrire des commentaires
disgracieux ou qu'ils veulent t'insulter
t'imagines comment ces gens-là ne sont pas
bien dans leur peau? Parce que moi, c'est ce que je me dis,
mais je dis, à quel point t'es malheureux ou malheureuse
pour prendre ton temps de m'écrire?
Des fois, c'est que c'est des longs paragraphes. Je dis,
oh, Seigneur.
Tu fais de la pitié.
Je sais, je sais.
Mais bon, mais bloquer, là, c'est...
Ça fait du bien. Permettant à sa montre
qu'on est chez nous.
C'est notre page.
C'est nos affaires.
Alors, tu m'en donnes trois, les rouges,
et tu en choisis une.
Je n'en choisirai pas dans les rouges.
OK, je t'en donne trois, c'est ça?
Oui, tu m'en donnes trois.
À quel endroit te sens-tu en pleine possession
de tes moyens?
À quel moment de ta vie aurais-tu souhaité que le temps s'arrête?
As-tu l'impression que tu as déjà été sous-estimé?
As-tu l'impression que tu as déjà été sous-estimé?
Oui, mais en même temps, j'en suis responsable.
Parce que je me souviens, lors de mes débuts à Musique Plus,
mon patron de l'époque, qui était Pierre Marchand,
m'avait dit, Varda, tu ne peux
pas te contenter de surfer sur ton talent.
Il faut que tu travailles
aussi. Et j'ai longtemps surfé
sur mon talent.
Et je pense aussi
que lorsque j'ai...
Avant d'avouer...
Non, c'est pas avouer, c'est pas... Mais avant de
partager une partie de mon intimité, c'est-à-dire de mes problèmes de santé mentale, j'ai rendu la vie difficile à beaucoup de gens. et aussi, ça a mis en veilleuse le talent que je considère avoir.
Et je dis ça avec beaucoup, beaucoup d'humilité.
Parce que les gens se disaient,
« Ah, elle est trop trouble. »
Mais j'avais le goût de dire,
« Oui, mais c'est parce que je suis au-dessus de ma... »
Ça n'excuse pas tout, les comportements que j'ai eus.
Je n'essaie pas de me...
de banaliser ce que j'ai fait vivre à certaines personnes.
Mais en même temps, il y avait quand même un talent.
Parce que, tu sais, Marie,
ça fait quand même 27 ans que je suis dans ce milieu-là.
J'ai toujours travaillé.
Et pour toujours être là, ça prend du talent.
Sinon, tu ne serais plus là.
Ça prend du talent. Il faut aussi que les gens...
Puis beaucoup d'ego.
Mais oui, ça prend...
Mais l'ego, c'est ce qui nous tient aussi. Mais absolument. Tu sais, on m'agarde pas mal d'ego. – Mais oui, ça prend... Mais l'ego, c'est ce qui nous tient aussi.
– Absolument.
– On m'agarde pas mal l'ego.
– Oui, c'est bien dit, ça.
– Mais l'ego est essentiel.
– Absolument.
– Il y a des périodes, je pense,
où l'ego est plus nourri,
où on a l'impression qu'on est plus en équilibre.
L'ego a moins besoin de prendre une place démesurée.
Mais on a un égo
parce que sans égo,
on s'écrase.
Marie, si tu me permets, parce que là, je réfléchissais
à la question, si je peux
me permettre de donner une autre réponse.
La période où je me suis sentie
le plus sous-estimée, c'est
lorsque j'ai eu mon fils
et que des membres de ma famille
et de mon entourage me disaient,
« Ah mon Dieu, là c'est, tu es condamné à vivre dans un HLM sur l'aide sociale. »
Et j'ai fait, « Ah non. »
Moi, j'étais une élève brillante à l'école.
C'était hors de question que je gaspille cette intelligence que je considère comme un cadeau de la vie.
Donc, je me suis dit, « Non, je vais aller à l'université.
Je vais terminer, je vais graduer.
Et le souvenir que j'ai de ça,
c'est Sophie Grégoire Trudeau.
Parce qu'on a fait notre bac ensemble.
Et c'est drôle parce que je fais une parenthèse
sur Sophie que j'aime beaucoup.
Parce que Sophie Grégoire,
qui n'était pas Trudeau à l'époque, était la même qu'aujourd'hui. Ce n'est pas un personnage, ce n'est pasôle parce que je fais une parenthèse sur Sophie que j'aime beaucoup. Parce que Sophie Grégoire, qui n'était pas Trudeau à l'époque,
était la même qu'aujourd'hui.
Ce n'est pas un personnage, ce n'est pas une caricature.
Toujours était gentille, généreuse.
Et je me souvenais, elle me disait,
« Ah, tu as un enfant? Bien, je vais prendre les notes
à ta place, puis je vais venir te les amener. »
Ça a toujours été comme ça, très beau.
Elle a fait une petite bienveillante.
Et je me rappelle à l'époque, je disais,
on avait 20 ans, je disais, Sophie,
toi, tu vas finir avec un président de pays.
Tu pensais ça déjà?
Ah oui! Sophie est
très proper, là.
Gentille, jolie,
respectueuse,
à sa place.
Il n'y a rien qui dépasse avec Sophie.
C'est ce que je croyais.
Et lorsqu'elle a avoué publiquement
de souffrir d'un trouble
de boulimie, j'ai fait,
on n'a pas ma so-so.
Parce que elle est...
C'est ça, quand tu as une image,
c'est pas ce qu'elle voulait refléter, mais c'était
la perception que les gens pouvaient avoir d'elle
pendant longtemps. Donc,
Madame Parfaite, elle n'a jamais
prétendu être parfaite, mais c'est l'image
qu'elle véhiculait à mes yeux. À tes yeux, elle était parfaite. Oui, puis elle jamais prétendu être parfaite, mais c'est l'image qu'elle véhiculait. À mes yeux.
À tes yeux, elle était parfaite.
Oui, puis elle m'a beaucoup aidée, Sophie.
Elle t'a aidée au moment
où peu de gens t'aidaient?
Oui, et croyant en moi. Puis elle me disait,
Sophie, je suis fatiguée. On avait des cours
du soir. Je disais, Sophie,
il faut que j'aille à l'État, Alexis. Puis elle me disait, non, non, non,
tu lâches pas, t'es capable.
Je t'aime, Sophie.
Donc, t'as été sous-estimée à ce moment-là.
Est-ce que ça, ça t'a donné
un élan?
Tu m'étonnes.
Tu t'es dit, attendez, vous allez voir.
En bon québécois, je sais que je vais bien aller.
Ah non, moi, je...
Non, non, non, non, non, non.
Mais non, c'est vraiment mal me connaître.
Ma mère, mes parents ont toujours cru en moi.
Toujours. Ma mère le savait.
Mes deux parents, en fait, oui.
Mais ça fait aussi que tu es une jeune maman.
Oui.
Qui a bien hâte de grand-mère.
T'as hâte à ça?
Oh, Seigneur, ça peut-tu arriver au PC, s'il vous plaît, Seigneur Dieu?
C'est long, là.
Comment tu te vois, grand-mère?
D'après toi.
Folle.
Folle.
Folle.
Tu vas l'encercler.
Écoute, moi, elle peut...
Alors, moi, j'ai deux garçons, une fille.
Alors, mon bébé, c'est la fille,
donc, qui a 18 ans, qui va à l'endroit.
Donc, il y a peu de chances qu'elle soit maman
dans les 10 prochaines années.
Mon fils, le plus vieux,
a 31 ans.
Petit bébé, arrête.
Écoute, elle peut accoucher puis me le donner.
Ah oui, hein?
Ah, Marie-Claude, qu'est-ce que j'ai hâte.
Oui, puis égoïstement,
il y a une partie de moi aussi qui veut se reprendre.
Comme ta mère
a fait avec ton fils?
Oui.
Mais t'aimerais reprendre?
Est-ce que c'est par rapport
à cet enfant-là, par rapport à Alexis,
que t'aimerais reprendre quelque chose?
Peut-être plus avec Alexis que les deux autres,
mais au-delà de ça,
moi, je regarde mes enfants
et je me dis, ils sont le prolongement
de moi-même. Tu sais, c'est beau
de voir s'aligner. C'est beau de voir
qu'il va y avoir des enfants qui vont
naître et que je suis la grand-mère,
donc je vais être
l'ancêtre de ces enfants-là.
Il y a quelque chose d'égocentrique en disant ça aussi,
mais c'est beau. Moi, je vois mes enfants, c'est drôle,
tes mères aussi, donc tu vas le comprendre,
ils sont mon
troisième pied,
mon troisième bras,
ils sont encore collés à moi.
Moi, le cordon, je ne l'ai pas coupé.
Je ne le couperai jamais.
Donc, imagine, tu imagines, quand tu as des petits-enfants,
donc tu continues
ta lignée, ce n'est pas beautiful.
Moi, tu sais, je peux même pas...
Moi, ça m'est arrivé au mois de juillet.
J'ai de la misère. Il faut que je fasse
attention à pas trop rapidement
tomber là. Parce que j'ai comme
l'impression que je vais perdre pied. Tu comprends?
Je te comprends. C'est que je suis vraiment à
quelques heures ou quelques jours de perdre pied.
Je me... Tu sais, là, on a su le
sexe. Oui. Et là,
c'est comme, OK, ça devient concret.
Est-ce que tu le visualises? Est-ce que tu l'imagines?
Bien oui.
Mais oui, bien oui.
Là, je veux aller m'acheter une chaise berçante.
Je me dis, c'est la première affaire.
Parce que ça, c'est important.
Après ça, je me dis, la table à langer.
Ça, c'est important.
On passe tellement de temps devant une table à langer.
Puis tu l'as sûrement...
Et là, je te le confirme, là.
Il va sûrement avoir la chambre du bébé,
une chambre secondaire chez toi.
Ben oui, ben oui, ben oui, ben oui.
Mais moi, je vais le garder, cet enfant-là.
Oui!
Non, mais tu sais, je veux dire...
Oh, j'ai hâte, Marie!
C'est une...
Tous les grands-parents, tu sais,
disent ça quand c'est la première fois que ça arrive,
surtout à quel point c'est un changement,
c'est comme un... Je ne sais pas, c'est la première fois que ça arrive, surtout à quel point c'est un changement.
C'est comme un, je ne sais pas, c'est une nouvelle direction.
Tu sais ce que ma mère m'a dit?
Ma mère est devenue grand-mère à 45 ans.
Ma mère a pris, c'est une ancienne fonctionnaire du gouvernement qui a pris sa retraite lorsque je suis devenue enceinte d'Alexis.
Et ma mère, qui est une mère aimante et présente, m'a dit,
« Varda, si tu penses que tu aimes tes enfants,
attends de voir l'amour que tu vas éprouver
envers tes petits-enfants.
Ça n'a aucune limite.
Je te rappelle, Marie-Claude, j'ai trois enfants.
Alexis a 31 ans.
Ma mère est encore à quatre pattes devant Alexis.
Extraordinaire.
Magnifique. C'est beau, hein?
Bien, c'est toute cette transmission-là.
Et là, j'imagine que tu veux l'avoir aussi.
Oui!
Avec ton petit enfant à toi.
Oh, Marie-Claude!
J'en veux plein.
M'emmènerais des bébés.
Bon, mais t'as de la bouffe, t'as deux frigos.
T'attends que ça.
Si!
Bien là!
Allô, les enfants!
Alors, est-ce que t'es prête à passer aux questions hypothétiques?
Oui, madame.
Tu es en pays jeune.
C'est elle qui me parle.
Celle-là?
Oui.
Comment imagines-tu ton dernier repas?
Gargantuesque.
Qu'est-ce qu'on mange à ton dernier repas?
Moi, je suis une gourmande.
Moi, j'aime tout et je mange beaucoup.
Je mange des grosses porces.
Il n'y a rien qui me désole le plus
qu'aller dans un restaurant haut de gamme et qu'on me met
deux, trois trucs dans une assiette. Je fais
« Ben voyons! »
Non, non, je suis d'origine
haïtienne. Des grosses
portions. Alors, voilà.
Mon dernier plat, ce sera un repas
typiquement haïtien.
Du riz blanc, de la purée,
de l'ancien rouge,
un plat qu'on appelle le légume qui est constitué
de choux, de carottes.
C'est comme une ratatouille, si tu veux.
Des bananes plantes infriées.
Un avocat.
Oh, Seigneur,
j'y pense, s'il vous plaît.
Ah oui, donc là, c'est Garnier-Arnaud.
Qui est là?
Daniel et mes enfants.
Et qu'est-ce que tu leur dis?
C'est ton dernier repas.
Elle serait vue que je sois super cute dans mon cercueil.
Tu vas être exposée.
Je m'étonne absolument.
Avec une pause aussi.
Moi, tout mon kit est prêt.
Ben voyons!
Bling, bling, bling, bling, bling, bling, bling.
Bling, bling, robes longues de diva.
Robes longues comme une miss.
Couronne, maquillée,
souliée, parce que j'aime les souliers,
donc on va montrer mes chaussures.
Deux côtés de préférence.
Qu'est-ce que tu veux dire, deux côtés de préférence?
Parce que je veux voir les gens.
OK, tu veux être deux côtés?
Bien sûr, oui. Les gens pensent que je fais une blague.
Je vais te coucher de côté.
Je ne veux pas que ça soit...
Non, attends.
Au début, je me disais, il faut que ça soit dramatique.
C'est un peu comme un mélange de la calasse et de Dalida.
Non, là, je veux faire une célébration de la vie.
Donc, mettez du Barry White, dansez.
Alors, j'ai une cousine qui est décédée l'an dernier
d'un cancer à 46 ans.
Et c'était beau parce que moi,
je suis ici d'une grande famille,
surtout de...
Et on était tous les cousins, les temps, on devait être
une centaine. C'était à Miami
et alors tout le monde pleurait
à l'église.
Et après, le party, c'était comme un carnaval
à Rio.
La bouffe, tout le monde dansait.
Écoute! Oui, oui.
C'était magnifique parce qu'on célébrait la vie de Valérie
et non son décès. C'est beau, ça.
Oui. Mais oui, c'est une autre perception
qui enlève rien
au drame, à la peine,
à l'absence.
Ça enlève rien à ça.
Mais c'est à sa couleur, à elle.
Oui, puis c'est ce que je veux.
Je l'ai changé dans mon testament,
d'ailleurs.
Mettez-en du Barry White puis du disco.
Ah, ouais, ouais, ouais, ouais.
La musique joyeuse.
Pas du Billie Eilish qui fait
comme... Non!
Je veux pas que ça soit larmoyant.
Regardez, vous sortez le ventre plein,
en état d'ébriété,
avec un Uber qui vous attend.
Assurez-vous, prenez l'argent
que j'ai ou peu importe, pour payer des Uber
à tout le monde. J'ai un carnaval de Rio.
De côté.
De côté. Ah oui.
Puis j'ai fait une liste aussi de gens que je ne veux pas
qu'ils se présentent à moi.
Ça, c'est drôle. Ça, ça veut dire que tu laisses
gérer à un membre de ta famille
les non-invités.
Ah oui. Et pour m'assurer
qu'ils vont le respecter, il y a un avocat
aussi qui est sur le dossier, qui va être présent
à mes funérailles. Parce que lui, il a la liste.
Et eux, ils sont retournés.
Je ne pardonne pas la trahison, Marie-Claude.
Jusqu'à dans la mort.
Ah oui, c'est clair.
Si t'avais à écrire ta biographie,
comment elle s'appellerait?
Pas besoin de t'inquiéter, ça va être OK.
Tu as eu à le dire souvent.
On s'est beaucoup inquiétés pour toi.
Ça a fini par être OK.
Et ça va finir OK aussi.
Et dans le chapitre actuel de ta vie, ça s'appellerait comment?
Ah, la meilleure...
C'est la plus belle période
de ma vie. C'est ça, là.
C'est là, là.
C'est là, là. Vraiment, c'est là.
C'est beau de te voir
comme ça. Je ne t'ai pas toujours vue
comme ça.
Mais oui, mais ça va, tu es bien.
– Oui, enfin.
– Enfin, mais malgré
que tes
troubles de santé, tes colops
sont toujours là.
– Oui, puis je vais encore les épargner.
– C'est de l'espoir aussi.
– Oui, pour tous ceux et celles qui en souffrent.
Oui, oui. Alors, ce que j'ai dit,
ce que je dis toujours, à ceux qui souffrent
de problèmes de santé mentale et qui sont dans
un moment de détresse. L'adage, pas l'adage, mais lorsqu'ai dit, ce que je dis toujours, à ceux qui souffrent de problèmes de santé mentale et qui sont dans un moment de détresse.
L'adage,
pas l'adage, mais lorsqu'on dit « après la pluie, le beau temps »,
moi, je dis aux gens, les nuages
qui sont dans votre tête,
qui passent maintenant,
c'est que
ils finiront par passer.
Ils vont laisser place,
ils vont se dissiper, ils vont laisser place
au soleil.
T'es la meilleure personne.
T'es la meilleure personne pour parler de santé mentale.
Parce que je sais à quel point c'est souffrant.
Moi, je peux me mettre à la place des autres.
Je comprends très bien c'est quoi.
Oui, tu comprends les étapes, les phases,
les regards aussi des autres.
On peut en parler sans l'avoir,
mais on ne subit aucun regard.
Toi, t' as connu ça.
Tout ça. Et je te dirais plus,
même que...
Parce que si on me le dit,
« Ah, c'est lourd, tu ne parles que de ça. »
Ben oui! Si tu n'aimes pas ça,
change de poste, comme dirait Marie-Claude.
Parce que le nombre de gens que j'aide,
encore une fois, je le dis avec beaucoup, beaucoup de modestie,
ça, ça me fait du bien.
Moi, les gens savent qu'ils peuvent m'écrire n'importe quoi.
Je comprends tout le temps.
J'ai eu mon diagnostic à 14 ans.
J'en ai 51.
Je le sais-tu? C'est quoi?
Je vous le confirme.
C'est jeune pour avoir un diagnostic.
Tu le sais rapidement dans ta vie.
Oui, tant mieux.
Tant mieux quand ça arrive.
Alors moi, j'en ai une dernière pour toi.
Vas-y.
Où te vois-tu dans 10 ans?
Six mois
dans les Laurentides,
six mois en Haïti.
Botoxé.
Ça, c'est la première fois que j'entends ça.
Botoxé.
Oui, botoxé.
Pas trop.
Mais il y a quelque chose de paradoxal.
Parce que
j'adore vieillir.
Mais je pense que c'est la coquetterie qui fait ça.
Bon, peut-être pas trop botoxer.
Alors, si moi, dans les Laurentides,
parce que moi, j'adore le Québec, je suis née au Québec,
c'est le plus bel endroit où l'on peut vivre.
Si mon Haïti, parce que c'est la terre de mes ancêtres
et j'adore la chaleur,
entouré de mes 94 petits-enfants
et Daniel, pas loin.
Évidemment.
Oui, j'espère.
Évidemment.
Donc là, tu as dit botox.
Là, ça va faire réagir, ça.
Mais en même temps...
Non, mais en même temps,
tu sais, quand on était jeunes,
on n'entendait pas parler de ça, toi et moi.
Moi, je suis un peu plus vieille que toi,
mais on est quand même pas mal
de la même génération. Mais maintenant,
ça fera toujours
partie des options.
Puis tu sais quoi? Alors voilà.
Encore une fois, je te l'ai dit tout à l'heure,
moi, je ne juge pas les femmes et j'accepte
peu importe ce qu'elles font, tant que
c'est dans la légalité. OK.
Tout ce qui est fait,
tout le monde peut avoir envie ou les droits d'avoir des la légalité. Tout ce qui est fait, tout le monde peut avoir
envie ou les droits d'avoir des injections
de Botox. Ce qui
peut être problématique, c'est l'excès.
C'est ça.
Quand s'arrêter.
Puis l'excès, en même temps, Marie,
où est-ce que ça nous regarde?
C'est pas de mes affaires, moi. Si toi, t'es bien
avec 300 piqûres
en face,
que grand bien te fasse, mon Dieu, ça me regarde pas. Mais toi, t'es bien avec 300 piqûres en face, que grand bien te fasse,
mon Dieu, ça me regarde pas.
Mais toi, ça te fait du bien
de voir un ralentissement
du vieillissement.
Oui, mais j'ai aussi l'avantage
d'être ici de la communauté noire.
Ben oui.
Beaucoup d'élasticité dans la peau, donc il vieillit
moins vite.
J'ai deux, trois affaires ici.
Non, pas chute, je le dis.
Oui, deux ou trois piqûres ici.
Dans comment t'appelles ça?
C'est le...
Il n'y a pas lion là-dedans?
L'arrêt du lion.
Oui, il y en a beaucoup
qui vont intervenir.
Eh bien, merci!
J'espère qu'on va se revoir on se donne rendez-vous dans 10 ans
merci à toi Marie
vraiment un plaisir
plaisir partagé
de partager
ton histoire
ton vécu
de te montrer vulnérable aussi
ça
je sais à quel point on va recevoir des commentaires.
Et ça fait du bien aux gens.
Alors, merci pour tous ces gens-là, déjà.
Je sais qu'ils vont nous écrire.
Tu fais du bien.
Merci. Oh, mon Dieu, ça me touche.
Non, mais tu fais vraiment du bien.
Ça me touche. Merci.
Merci, Varda.
Alors, merci à tout le monde.
Vous pouvez voir les épisodes une semaine à l'avance.
Si vous êtes abonné du Marie-Claude,
alors rendez-vous sur le marie-claude.com
pour en savoir plus.
Et moi, j'ai juste envie de vous dire au prochain podcast.
Bye-bye.
Cet épisode était présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
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