Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #43 Marcia Pilote | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: February 26, 2024Dans ce quarante-troisième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, je reçois ma grande amie depuis maintenant 28 ans: Marcia Pilote. Intègre, sans filtre, Marcia me parle de sa vi...e professionnelle et familiale pleine de détours et de marginalité qui contraste avec son côté terre-à-terre. Pleine d’humour et de vulnérabilité, Marcia avoue ne pas s’être toujours sentie à sa place et parle des bienfaits du travail sur soi dans sa vie. ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon tout nouveau site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
Je m'en contre-torche de ta piscine au sel.
Par exemple, parle-moi de ce que tu vis.
Pendant qu'on est dans la piscine au sel.
Pendant que tu mets ta piscine au sel.
Non, mais parle-moi de toi.
Parle-moi de ce que tu vis.
Parle-moi de ce que ça t'a fait quand ta blonde a dit telle affaire.
Parle-moi de toi. C'est tout.
Mais je veux rien s'en faire avec.
Je suis très, très limitée en amis.
Parce que maudit que le monde raconte des anecdotes là. mais je veux rien savoir. Je suis très limitée en amis parce que
maudit que le monde raconte des anecdotes.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins
pour la peau, disponible dans
près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table
Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin
et sur rendolf.ca.
Bonjour tout le monde.
Aujourd'hui, je suis avec une de mes grandes,
grandes amies que je connais depuis déjà 28 ans.
Quand on s'est connues, nous étions enceintes,
les deux, elle de sa deuxième fille,
moi de ma plus vieille.
Vous l'avez connue à la télé,
elle a écrit beaucoup, beaucoup de livres. Elleille. Vous l'avez connue à la télé, elle a écrit beaucoup,
beaucoup de livres. Elle a
créé une communauté de femmes avec
qui elle échange pratiquement tous
les jours. Et je trouve ce qui la
démarque de plusieurs,
c'est ce grand besoin de
transmission, ce besoin de
transmettre ses expériences de vie,
ce besoin d'échanger aussi avec
les femmes pour que des fois, les moments soient moins difficiles, qu'on apprenne des expériences de vie. Ce besoin d'échanger aussi avec les femmes pour que des fois, les moments soient moins difficiles,
qu'on apprenne des expériences des autres.
Et c'est une femme rigoureuse, travaillante, talentueuse.
C'est mon amie Marcia Pilote.
– Merci, mon amie!
– C'est vrai que t'es vraiment une travaillante, Marcia.
– Oui.
– T'as jamais arrêté ta vie.
T'es travailleur autonome depuis combien d'années maintenant?
Ah, depuis...
Tu es toujours connue comme ça, moi.
Depuis toujours.
J'ai commencé dans le milieu, j'avais 15 ans,
comme comédienne,
dans un film de Micheline Nankto,
qui s'appelait Sonatine,
qui mettait en vedette deux adolescentes
qui allaient se suicider à la fin.
Pascal Bussière et moi avons eu
les premiers rôles. J'ai commencé
à 15 ans, mais je ne peux pas vraiment dire
que c'était
à temps plein.
Je calcule que c'est à 20 ans
que j'ai vraiment commencé ma carrière
et je n'ai jamais arrêté. Ça a toujours été
comme travailleuse autonome, comme pigiste.
J'aime beaucoup
que tu soulignes le fait que
c'est pas tant que je suis travaillante que déterminée.
Parce que je suis quand même un peu
paresseuse, dans le sens que je tourne
les coins ronds. Je suis pas une travailleuse
acharnée qui carbure au travail.
Mais je suis très déterminée.
Pas tant avoir...
Mais t'as pas peur de te retrousser les manches.
Oui, c'est ça, oui.
Je veux dire, t'attends pas après les autres.
Non, non. Oui, t'es ça, oui. Je veux dire, t'attends pas après les autres. Non, non, non.
Oui, t'es déterminée, mais moi, je peux comprendre
que peut-être que toi, tu trouves que tu tournes
les coins ronds, mais à toutes les fois
qu'on se voit, t'arrêtes jamais, t'as toujours
un nouveau projet.
Bien, j'ai pas le choix, puis quand je dis que j'ai pas le choix,
c'est que le fait d'avoir choisi, c'est un choix
très délibéré d'être travailleuse autonome,
puisque j'en ai eu des propositions
où j'aurais pu être chef recherchiste
entre autres d'une émission que tu connais
très bien. Je l'ai eu...
Tu te fais le matin. Oui, je l'ai eu souvent
la proposition d'être chef recherchiste, puis
j'étais pas capable de la prendre, cette décision-là,
parce que c'était mon équilibre
de vie qui était le plus important.
Puis recul, il y a 30 ans,
c'était quand même
très marginal comme choix de vie. Moi, j'ai fait un choix de vie d'avoir une vie équilibrée. Puis à l'époque, on était dans une époque où le mieux-être, le développement personnel, c'était méconnu, c'était même méprisé, je vais refuser ce contrat-là de 100 000 et plus par année parce que je n'ai pas envie de réveiller mes enfants tous les matins en leur disant « grouille, grouille, grouille ».
Je n'ai pas envie d'être en train de souper avec mes enfants et qu'on m'appelle
parce qu'il y a un invité qui ne peut pas se présenter le lendemain. »
Moi, j'ai fait ces choix-là qui étaient, je te dirais, bien déchirants pour moi
parce que je voulais.
Moi, ce métier-là, je l'aime, je l'embrasse,
la télévision, c'était ma vie,
c'était ma passion,
je trippe, j'ai trippé au bout,
mais ça n'allait pas avec ma vie familiale.
C'était super important,
j'ai trop vu de gens dire
ma priorité, c'est ma famille,
alors qu'ils travaillent 75 heures
par semaine. C'est comme, moi, je voulais
que mes babines aillent avec mes bottines.
Ou non, mes bottines suivent mes babines.
En tout cas, je voulais être intègre
puis conséquente dans la vie
que je voulais avoir et que je me créais
et la réalité.
C'est pour ça que je...
Puis tu sais, c'est facile de dire,
ah, moi, j'ai refusé des contrats
ou ah, moi, je veux l'équilibre.
Quand t'en as pas de contrat, là,
tu peux dire, j'ai refusé des contrats puis mentir, je veux l'équilibre. Quand t'en as pas de contrat, tu peux dire
j'ai refusé des contrats, puis mentir
à tes amis pour montrer que t'es donc hot,
mais moi, vraiment, je refusais des gros
contrats qui auraient pu me
propulser dans ma carrière. J'ai souffert
de ça, moi, parce qu'avec le talent
que j'ai, j'ai vraiment...
J'ai une fille avec un
beau potentiel.
Ça m'a retardée au bout, au bout.
Moi, je voyais mes amis...
Oui, mais c'est-tu dur, ça, justement,
de voir les autres avec qui tu as commencé,
dans ta télé, dans ta radio, dans tes revues,
les voir évoluer?
Parce que je ne sais pas si tu n'évoluais pas,
mais évoluer sur le plan professionnel.
Et toi, tu dis, bien, non, je ne suis pas là. Je n'évoluais pas, vraiment. Sur le plan professionnel. Je n, tu dis, bien, non, je suis pas là.
J'évoluais pas, vraiment.
Sur le plan professionnel.
Je n'évoluais pas comme je voulais.
Sur le plan personnel, oui,
parce que t'étais là où tu voulais.
Oui, mais c'était très difficile, très souffrant.
Parce que t'as l'impression de jamais arriver,
t'arriveras jamais à trouver ta place.
Moi, je savais pas bien bien
qu'est-ce que je voulais faire dans la vie.
Puis qu'est-ce que...
Je savais ce que je voulais faire, mais je fitais'est ce que je savais ce que je voulais faire mais je fitais nulle part j'ai jamais fité nulle
part moi j'ai commencé à trouver ma place là il y a à peine huit ans
vraiment trouver ma place comment tu te sentais quand tu fitais pas je me sentais là
j'ai pleuré souvent souvent souvent souvent je me disais pour moi j'ai pas
de talent pour moi un esprit j'ai pas de talent puis moi à chaque fois que j'ai eu un contrat à la télé
c'était toujours comme
comme remplaçante ou comme deuxième
fait que tu sais, tu te dis
écoute donc, pour moi personne n'ose me le dire
moi je suis juste bonne à boucher les trous
puis tu sais je travaillais beaucoup en recherche
je faisais de la recherche
entre autres pour l'émission Claire Lamarche
ça me permettait de travailler de la maison
mais tu sais en recherche c'est plate à dire,
mais quand tu as un talent d'animatrice
et que tu gagnes ta vie comme recherchiste,
c'est un peu comme donner tes meilleures idées
et ton meilleur talent pour faire rayonner quelqu'un d'autre.
Mais c'est toi qui as le goût d'être là.
Comment je me sentais? Je me sentais loser.
Je me sentais découragée.
Il a fallu que je sois bien forte et me raccrocher à mes vraies valeurs.
Parce que c'était tellement difficile de dire que je n'y arriverais jamais.
Je n'y arriverais jamais. Puis là, les années arrivent.
Puis tu vois tout le monde avec qui tu as commencé.
Justement, moi, j'ai commencé avec, je faisais une chronique dans une émission
qui était sur Vidéotron,
ça s'appelait 13-16 en direct,
à la télévision, j'avais
16 ans, puis on était
trois chroniqueuses qui avaient été choisies
à travers, il y avait eu des grosses, grosses, grosses auditions,
il y avait Julie Snyder,
il y avait Marcia Pilote, puis il y avait une autre fille
qui s'appelait Yannick Dupont-Hébert. On avait été choisis
à travers des milliers de filles. Puis, là tu vois après ça Julie Snyderote, puis il y avait une autre fille qui s'appelait Yannick Dupont-Hébert. On avait été choisis à travers des milliers de filles.
Puis là, tu vois après ça Julie Snyder qui...
Puis là, tu te dis, OK, j'y arriverai jamais,
mais en même temps, je savais que j'allais y arriver un jour.
Puis à un moment donné, il y a une phrase que j'ai entendue.
Une femme qui a dit...
Je ne me souviens plus c'était qui,
je pense que c'était une psychologue à la télé,
qui a dit, les femmes, on peut tout avoir,
puis c'est vrai, mais pas en même temps.
Tu sais, si on fait des choix de vie,
on peut tout avoir, mais pas en même temps.
Ça, ça m'a calmée, Marc-Claude, là.
J'ai fait, OK, moi, c'est à 50 ans
que ma carrière va décoller.
Puis à ce moment-là, j'ai arrêté de souffrir.
Je souffrais encore un peu,
puis je me disais, oui, d'un coup, je ne la trouve pas, ma place.
Parce que moi, je ne suis fit nulle part.
C'est souffrant.
C'est pour ça que tu as écrit les livres « Ma vie comme je l'aime ».
Bien oui, exactement.
C'est comme si tu as compris,
avec les années,
c'était quoi ta vie comme tu l'aimais, parce que tu ne la retrouvais pas.
Bien, je ne la retrouvais pas.
Puis je me disais,
on a le droit, je pense,
de rêver une vie
qui nous ressemble. Je pense qu'on est tous un petit peu
comme toi. Oui, tu penses?
Je pense qu'on se sent
jamais vraiment à la bonne place tout le temps.
Tu sais, des fois, je parle avec
des gens, puis ils me disent, moi, je me suis demandé longtemps si j'étais
normale. Ah oui? Tu sais, t'es là, ah oui, toi,
tu t'es posé, bien oui. Parce que
je trouve qu'avec l'âge, on est moins,
on a moins peur de dire ça.
Oui. Quand on a trouvé une place
où on se sent bien. Oui.
Toi, tu l'as dit rapidement, ça.
Ben, je l'ai dit rapidement, mais j'étais quand même gênée
aussi. Parce que les gens
m'avaient vu dans Chambres-en-Ville.
Ça fait que quand... Chambres-en-Ville,
là, on va se le dire, c'est 10 jours de ma vie.
À peu près. On va dire 30. J'ai joué 3 ans dans Chambres-en-Ville. Je n se le dire, c'est 10 jours de ma vie, à peu près.
On va dire 30.
J'ai joué 3 ans dans Chambres-en-Ville.
10 jours par année pendant 3 ans.
Mettons 30 jours.
30 jours, c'est comme quelqu'un
qui a travaillé dans un camp de vacances
à l'âge de 16 ans
et qui s'en fait parler toute sa vie
comme quoi sa carrière est faite.
Moi, j'ai joué dans Chambres-en-Ville,
mais c'est 30 jours dans ma vie.
Puis c'était pas ça que je voulais faire non plus, moi, être comédienne.
C'est par accident que je suis devenue comédienne.
Puis c'était pas mon gang-pain, c'était pas non plus ma passion.
Alors, je me disais...
C'était difficile pour moi d'admettre que j'avais pas la vie professionnelle que je méritais d'avoir et que je voulais avoir.
C'est pour ça qu'à un moment donné, j'en suis venue à écrire.
Puis le titre, La vie comme je l'aime, ça, c'est une série qui a vraiment, vraiment, vraiment bien fonctionné.
Puis c'est à partir de ce moment-là que j'ai vu comme la lumière au bout du tunnel.
Parce que les femmes m'écrivaient beaucoup.
Moi, dans mes livres, je me livre.
C'est des chroniques.
Puis je parle de moi, mais pas tant parler de moi
pour parler de moi, mais pour partager,
pour transmettre, pour qu'on ait un lieu
où on puisse parler des vraies choses.
Puis mes expériences de vie,
elles sont très marginales,
mais moi, je ne suis pas marginale.
Exemple, je vis en banlieue,
j'ai de la parquetterie, un bain romain,
douche en coin. Je veux dire, je ne vis pas
dans une hutte ou je ne vis pas sur une île.
Tu sais, j'ai une vie vraiment
comme tout le monde. J'ai eu des
enfants, j'ai eu... Mais
j'ai une pensée
puis une philosophie de vie
qui est très, très, très marginale.
Ça fait que quand j'ai commencé à écrire mes livres,
bien, les femmes se sont retrouvées
parce qu'elles m'écrivaient
beaucoup, beaucoup.
Je recevais des lettres
parce qu'à l'époque, il n'y avait pas tant que ça
Internet, puis Facebook et tout ça.
Puis ce que je...
Sur, mettons, 10 courriers que je recevais,
neuf femmes me disaient toujours
la même chose. Je pensais
que j'étais la seule.
Je pensais que j'étais la seule
à penser comme ça.
Mais c'est pour ça que je pense qu'au fond de nous, à plusieurs moments,
on se demande
si on est normal.
Ah bien oui, puis on trouve qu'on
se demande si on est normal, mais on se dit puis on trouve qu'on... On se demande si on est normal,
mais on se dit surtout,
je serai jamais dans le moule.
Oui, mais pourquoi?
On n'est pas capable de rentrer dans le moule.
Puis tu sais, on va commencer le jeu, ça sera pas long,
mais il reste que... On se demande ça aussi
en tant que mère,
en tant que blonde,
en tant qu'ami.
Il y a plusieurs sphères de notre vie
où on regarde d'autres et on se dit,
« Aïe, eux autres, ils l'ont mieux. »
Moi, ça, je ne l'ai jamais eu.
Je ne veux pas avoir l'air de me vanter.
Moi, en termes de mère,
d'ami,
de blonde,
je ne me suis jamais sentie comme si...
Ce que je veux dire, c'est plusieurs
sphères de la vie
où on peut, peu importe qui, douter de quelque chose
et ne pas se sentir...
Toi, c'est dans ta vie professionnelle.
Mais quand tu parles au monde,
il y a tout le temps une zone de la vie
où il y a un inconfort,
où on ne se sent pas comme on devrait être.
Pas comme on sait qu'on devrait être
rattaché à qui on est.
C'est juste la non-autorisation
d'être qui on est.
Moi, je n'avais pas le choix.
Je ne pouvais pas être autrement.
Je n'ai jamais pu être quelqu'un d'autre
que qui je suis.
Je n'ai jamais été capable.
Je pense que c'est un petit peu pour ça.
Mais c'est une force.
C'est une force, mais avant
de conscientiser que c'est une grande force, c'est une force? C'est une force, mais avant de conscientiser
que c'est une grande force,
c'est difficile parce que
le fait que cette
force-là ne soit pas
reconnue,
le fait que cette force-là trouve
aucune... C'est comme s'il n'y a
aucune... Il n'y a rien
positif d'avoir cette force-là.
Tu te fais fermer des portes tout le temps.
Avec un manette, tu te dis,
je voudrais jouer une game, mais je ne suis pas capable.
Je suis incapable.
C'est pour ça que toi et moi, on est devenus amis rapidement.
Parce que toi, tu n'es pas capable non plus.
Mais on s'attend-tu que dans ce milieu-là,
c'est un petit peu le prérequis?
Il faut savoir,
tu sais, dire à du monde,
« Mon Dieu, tu es donc hot. »
Alors que dans le party d'après,
on va parler dans leur dos.
Moi, je ne suis pas capable de ça.
Jamais n'étais capable.
Je pense que tu ne m'as jamais entendu parler
dans le dos de personne.
Non, absolument pas.
Et j'aurais pu, parce que j'en connais des affaires
vraiment incroyables de bien du monde,
bien des vedettes.
Jamais tu ne vas m'entendre parler dans le dos
ni d'une amie, ni de quelqu'un que je n'aime pas.
Jamais, jamais.
On n'aime pas le même érage. Ni d'une amie, ni de quelqu'un que j'aime pas. Jamais, jamais. Fait que ça, là...
On n'aime pas le même érage.
Non, non, c'est vrai.
Ça, t'en pourrais, des fois, se faire des soirées, peut-être.
Mais on n'en fait pas.
Non, on n'en fait pas.
Jamais, ça fait pas partie de...
Je peux le confirmer.
Non, ça fait pas partie de qui on est.
En fait, moi, des fois, j'ai entendu des potins,
puis je disais, OK, est-ce qu'on appelle la personne
pour qu'elle demande si c'est vrai?
Oui.
Parce que je me dis, mais on peut pas se permettre
de dire quelque chose qui est peut-être faux. Peut-être, tu sais, c'est... Surtout, c'est pas desce qu'on appelle la personne pour lui demander si c'est vrai? Parce que je me dis, mais on ne peut pas se permettre de dire quelque chose qui est peut-être faux.
Surtout, ce n'est pas des gens qu'on connaît.
Tout le monde pense qu'on se connaît.
Mais ce n'est pas vrai.
Quand on ne connaît pas quelqu'un,
même si on le connaît parce qu'il est dans un téléroman,
est-ce que ça nous donne le droit de commériter?
Je pense pas.
Oui, puis je pense, moi, c'est ça qui a fait aussi
la qualité comme animatrice.
Je me souviens, je faisais des tables rondes.
Je recevais des vedettes pour le magazine « Séjour ».
Puis Linda Lemay, avant qu'elle dise qu'elle se séparait,
elle nous l'avait dit.
On était en table ronde, puis elle avait dit...
C'était sur les femmes de la quarantaine, puis elle avait 38 ans.
Puis on parlait d'avoir 40 ans, puis elle était là,
« Moi, pour moi, la quarantaine... »
Puis là, elle s'était mise à pleurer, puis elle l'avait dit, pour moi, tu sais, la quarantaine, puis là, elle s'était mise à pleurer,
puis elle l'avait dit, ça, elle avait dit,
ça marche plus. Puis peut-être deux semaines
après, c'est sorti, parce qu'en spectacle,
elle jouait de la guitare,
puis elle l'a dit, puis là, tout le monde
s'est emparé de cette nouvelle-là.
Moi, j'aurais pu le dire, là, j'aurais été
la queen, là. Je sortais
cette nouvelle-là que Linda Lemay, puis Patrick
Huard, ça ne marchait plus.
Mais je ne l'ai jamais dit. Jamais, jamais.
Ça, je pense que ça caractérise,
mais c'est payant à long terme.
Ce n'est pas payant à court terme.
C'est de la confiance. C'est créer des liens
quand elle va t'avoir, elle se souvient de ça.
Alors, ouvre ton jeu. Il y a des questions
vertes qui sont
assez générales.
Ce jeu-là, c'est drôle parce que des fois,
les questions vertes, on arrive directement dans
assez... On arrive rapidement
dans l'intimité. Les questions jaunes
sont plus personnelles. Les questions
rouges sont vraiment adressées à toi.
Tu sais que c'est ton jeu. Tu vas partir avec.
Il a été imprimé pour toi. Les questions
mauves, ce sont des questions hypothétiques.
J'ai toujours une dernière question
parce qu'on aime ça quand ça finit bien et tout le monde est heureux.
Et t'as ton joker.
Si tu trouves que je vais trop loin dans mes sous-questions,
tu m'arrêtes et je passe tout de suite.
On peut ne pas l'utiliser.
Sauf que moi, ça me protège d'aller là où je veux.
Puis toi, ça te protège de te dire,
« J'ai pas le goût. »
Sinon, je trouve que ce serait
injuste.
Moi, j'aurais peur. Là,, sinon je trouve que ce serait injuste moi j'aurais peur
on est libre, tu comprends?
alors ici c'est les questions vertes
tu les brasses et tu m'en donnes
quatre, je vais te lire les
quatre questions vertes
tu vas en choisir une
non, t'as pas besoin de lire
je vais te lire les quatre questions
Marcia, tu vas en choisir
une, puis je vais en choisir une.
Merci.
Alors, voici les quatre questions vertes.
Quelle est ta définition du mot famille?
De quoi es-tu le plus fier?
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Comment réagis-tu à l'autorité?
J'en choisis une.
Une.
La définition du mot famille,
de quoi es-tu le plus fier?
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Comment réagis-tu à l'autorité?
Famille.
Parfait. Alors, quelle est ta définition du mot famille?
Je dirais un mot qui n'est pas sexy pendant tout.
Dysfonctionnel.
OK.
Bon, je pense qu'on rentre dans la zone intimité.
Oui, mais dysfonctionnel, pas juste ma famille ou...
Mais l'ensemble des familles.
La famille que j'ai créée, mais si on ne reconnaît pas
que nous sommes toutes et tous issues de familles dysfonctionnelles.
Dysfonctionnelles, ça veut pas dire tout croche
puis que le père est alcoolo,
la mère est toxicomane
puis...
Dysfonctionnelles,
c'est des familles où il y a des dysfonctions.
Où il y a des choses
qui tournent pas rond, qui tournent pas rondement,
qui sont désharmonieuses.
Puis, toute relation
a une base dysfonctionnelle.
– On en a une souvent avec nous-mêmes.
– Bien, absolument.
Puis dysfonctionnelle, je trouve que c'est un beau mot
parce que ça nomme
que c'est pas parfait.
Puis dysfonctionnelle,
ça veut pas dire que
tu peux pas t'en sortir
puis que c'est é, c'est juste que
on sort de
l'hypocrisie
tu sais moi le monde dit ah moi j'ai eu une belle enfance
ah moi, ben
oui tu peux avoir une très belle enfance
mais t'as toujours été écouté
comme tu voulais, t'as jamais
broyé le soir dans ton lit puis
été comme un petit enfant
mais toi l'as-tu été?
écouter et aimer comme tu voulais?
Moi, dans ta famille, Antoine?
Pas du tout. Moi, dans ma famille,
c'est ça qui fait qui je suis.
Moi, j'ai eu... Très tôt, nous, dans notre famille,
on a eu à aller en thérapie familiale.
Parce que j'avais une soeur
qui avait des problèmes
alimentaires.
Puis dans le temps,
c'était vraiment, vraiment, vraiment pas connu.
C'était pas... Personne ne savait c'était quoi, ce problème alimentaire-là.
Et on a eu à, très tôt, faire des thérapies familiales.
Puis ça, moi, si j'étais première ministre,
je penserais de loin que toutes les familles,
dès que t'as un enfant,
il faut que tu t'inscrives à une thérapie familiale.
Là, t'avais quel âge à ce moment-là?
Moi, j'avais 13 ans, 12-13 ans.
Donc, les quatre filles, parce que t'as trois soeurs. Les quatre filles et mon père et ma mère,
on était obligés, on allait à Sainte-Justine,
puis on avait des séances avec un psychologue
puis t'es obligé, tu vois ton père assis
sur un coussin qui parle de son
enfance, tu vois ta mère
qui pleure
toi t'as 13 ans, tu peux dire ouais
j'ai compris à ce moment-là
que nos parents
ils ont eu des parents eux aussi
puis moi je vais être parent à un moment donné
puis j'ai compris que mes trois soeurs on a eu les mêmes parents Ils ont eu des parents, eux aussi. Puis moi, je vais être parent à un moment donné.
Puis j'ai compris que mes trois soeurs,
on a eu les mêmes parents,
puis on n'a pas les mêmes blessures.
J'ai tout de suite su qu'un être humain,
ça avait des blessures.
Puis c'est rare qu'on... Là, on l'entend de plus en plus,
parce qu'on parle des blessures d'enfants.
Puis moi, ça, ça m'a obligée à faire un cheminement
puis de
pardonner à mes parents
parce que mes parents n'ont pas fait des choses terribles
mais de comprendre aussi
d'où venaient mes blessures parce que moi j'étais un enfant
qui était extrêmement énergique
moi tout était possible
dans les quatre
c'est quoi ton parent? La troisième
donc t'en as deux avant toi, t'as le bébé après toi
c'est ça, puis le bébé venait sept ans plus tard, fait que c'est quoi ton... La troisième. Non, la troisième. Donc, t'en as deux avant toi, t'as le bébé après toi. C'est ça.
Le bébé venait sept ans plus tard.
Fait que c'est comme si on a eu deux familles, nous.
OK. T'étais le bébé longtemps.
J'étais le bébé longtemps.
Puis, ma soeur Estelle
est arrivée le jour de ma fête.
Comme un beau cadeau,
mais tout le monde me disait,
t'sais, t'as perdu ta place. Pas du tout,
parce que sept ans plus tard, puis un bébé qui arrive le jour de ma fête, pour moi, c'est encore ma petite soeur. Elle va avoir 50 ans. Puis là, je me dis « Je ne peux pasaimais pas en tout. J'ai eu comme à me faire une protection
parce que je ne peux pas dire que j'aimais mes parents.
Pas parce qu'ils n'étaient pas aimables
et pas parce qu'ils n'étaient pas des bonnes personnes.
J'ai eu vraiment de très, très bons parents.
Mais moi, comme enfant,
mes parents m'empêchaient de tout faire.
Mais c'est parce que je voulais...
Moi, là, tu m'aurais donné 10 cents, là.
C'était 10 cents, à l'époque, prendre l'autobus, là.
C'était 25 cents, je pense.
À 4 ans, là.
Moi, je voulais prendre l'autobus pour aller au centre-ville, là.
Puis tu m'aurais donné 25 cents.
Puis j'aurais été capable.
Mais t'avais... Qu'est-ce qui motivait ça?
C'était un... Une force de vie, là,
que tout était possible.
Je l'ai encore, ça.
Mais ça a été comme...
Ça a été enfoui longtemps.
Tu détonnais dans ta famille.
Ah, moi, je détonnais, je détonnais, je détonnais.
Puis je dérangeais aussi.
J'ai perturbé, moi, ma famille.
Mais j'ai porté ça toute ma vie.
Ah, c'est intéressant, Mar intéressant Marcel, il faut parler de ça
oui il faut en parler certains
il y a trop de gens qui ont ce feeling
d'être un peu un rejet de leur famille
comme un mouton noir
c'est ça le mouton noir et c'est pas le fun à porter
parce que ta famille t'en revoit tout le temps
c'est super douloureux
moi où c'était paradoxal
c'est que j'ai vraiment des parents tripants
qui sont très familiaux j'ai vraiment des parents tripants qui
sont très familiaux.
J'ai un père exceptionnel, généreux,
une mère extraordinaire.
Mais c'est des parents qui
avaient leur limite du temps
avec une enfant comme moi.
Fait que, tu sais, mettons que, je sais pas,
moi, j'ai des parents tout croches.
Bien, je me serais
dit, bon, mes parents sont tout croches.
Il y a comme quelque chose que je n'aurais pas pris sur moi.
Mais là,
je me disais, c'est moi le problème.
C'est moi le problème parce que je pousse mes parents
à bout.
Tu leur faisais pogner les nerfs.
Je leur faisais pogner les nerfs.
Tes deux soeurs les plus vieilles.
Mes deux soeurs, elles ont souffert de ça aussi.
C'est comme si je gâchais les moments familiaux.
C'est comme si je gâchais les moments familiaux. C'est comme si...
Tu sais, c'était...
Fait que, mettons, mon père, il se fâchait.
Mais je n'étais pas lourde.
Comment tu étais?
Je n'étais pas lourde.
J'étais très, très, très, très agitée.
Mais pas agitée que tu ne peux pas me contrôler.
J'étais très vive, enthousiaste,
toujours willing, toujours prête à tout. Puis j'étais une belle enfant. J'étais très vive, enthousiaste, toujours willing, toujours prête à tout.
J'étais une belle enfant.
J'étais une très belle enfant.
– Ça t'en prenait beaucoup.
– C'est parce que j'étais...
Je pense que j'étais...
Si j'avais été
enfant unique, ça n'aurait pas été
du tout la même chose.
Vu que tu es la troisième d'une enfant,
mes parents étaient
comme débordés.
Puis c'était l'époque aussi,
il n'y avait pas le temps de s'asseoir.
Puis j'étais un enfant qui avait beaucoup besoin
d'être entendu.
Puis j'étais très sensible.
Puis une enfant comme moi,
bien sensible,
une enfant très, très bien, sensible, une enfant
très, très, très forte,
qui a peur de rien,
on voit pas la sensibilité de ces
enfants-là. Zéro.
Fait que c'est comme... Elle est capable d'en prendre.
— Puis t'étais-tu déjà grande, parce que t'es grande.
— Oui. — Parce que, tu sais, moi, je remarque...
— J'étais pas fraîle. — Mais je remarque, moi,
justement, que les
filles, entre autres, qui sont déjà plus grandes que la moyenne de l'âge,
que leur âge,
où les gars, les enfants, on les voit plus vieux.
On est plus exigeants
sur le plan de la maturité,
des attentes.
Puis on oublie à quel point
ils sont sensibles aussi.
Oui, exactement. Puis en termes d'énergie aussi.
Moi, ma soeur Brigitte,
elle va rire quand elle va entendre ça,
13 mois de plus que moi, elle était malade souvent.
Elle se couchait à 7 heures, puis elle lisait ses contesses de Ségur.
Fait qu'elle, tout le monde la protégeait.
Mais moi, j'ai en santé, je suis énergique.
Le soir, on était dans la même chambre,
puis je disais toujours à ma soeur Brigitte,
« On joue à quoi? On joue à quoi? »
Il était rendu 9h le soir.
Je ne dormais pas. Je n'étais pas fatiguée.
On jouait à dormir.
C'était comme être à bout de moi.
C'est plate, par exemple, à dormir.
C'est plate au bout.
J'ai eu l'expérience que le monde
était à bout de moi.
Mais pas parce que j'étais méchante.
À 13 ans, en thérapie,
t'as compris que c'était pas ça?
– Bien, j'ai compris que c'était vraiment pas ça.
Puis j'ai compris que...
Mais ça me prit du temps quand même
à faire la paix avec ça.
Moi, c'était comme j'étais trop.
T'es trop. Mais t'es trop quoi?
Je suis pas trop. Je suis très.
Je suis très vive.
Ça fait pas longtemps que
j'ai passé de trop
à très, parce que ça, ça te suit toute ta vie
quand t'es trop
t'essaies d'être moins, mais tu peux pas être moins
t'sais, pis
t'as le goût de dire, ben je suis trop quoi
je suis trop méchante? Non, je suis pas méchante
je suis trop lourde?
Ben non, je suis pas lourde
pis ça, ben ça m'a suivi
t'sais, t'es trop, même dans mes relations amoureuses,
être trop intense.
Un moment donné, j'ai fait wow.
Je ne suis pas trop intense.
Je ne suis pas trop ci, je ne suis pas trop ça.
Je suis juste très. Je suis très Marcia.
Puis Marcia est belle.
Elle est fun.
C'est une bonne amie. C'est une bonne amoureuse.
Ça a commencé
à ce moment-là un long parcours d'amour.
À partir de ta thérapie que tu as fait avec ta famille.
Non, à partir du moment où...
Où tu as enlevé le trou.
Oui, ça, c'est il y a 10 ans à peu près.
Je comprends, je comprends.
Mais quand même, à 13 ans, ça t'a permis de comprendre aussi
qu'il y avait des spécialistes pour l'esprit,
pour nos habitudes. Parce qu'à 13 ans,
peu de gens, surtout à cette époque-là, on a pratiquement
le même âge. La psychothérapie,
c'était pas quelque chose.
Moi, je me souviens même pas d'avoir
entendu parler...
On entendait des fois Jeannette, Jeannette veut savoir,
on en parlait, mais c'était pas...
Elle avait une psychologue, mais on dirait que ça s'adressait pas à nous nécessairement.
Fait que de connaître ça en famille, de découvrir des parents,
ça a quand même stabilisé quelque chose.
Mais ce que j'ai compris aussi en famille, c'est qu'il y a des patterns.
Il y a des scénarios qui se répètent.
Il y a des étiquettes qu'on met sur les gens.
Là, tu as un petit oeil qui coule.
Je t'ai mis un petit oeil.
Oui, mais il coule tout le temps, ton petit oeil.
Tout le temps, tout le temps.
C'est pour toi.
Oui.
Tu ne pleures pas, tu as un petit oeil qui coule.
Oui. C'est pour toi. Tu pleures pas, c'est avec ton petit oeil qui coule. Ben oui.
J'ai compris que dans une famille,
c'est pour ça que le mot qui me vient quand je parle de famille, c'est dysfonctionnel.
C'est important de savoir...
Moi, j'aurais jamais pensé que tu disais ce mot-là.
Oui, vraiment.
J'aurais jamais pensé à cette définition-là.
Moi, pour mes filles,
j'ai été dysfonctionnelle,
puis je les ai blessées. Ça fait que moi, au lieu de mettre de l'argent quand j'ai été dysfonctionnelle et je les ai blessées.
Au lieu de mettre de l'argent
quand j'ai eu mes enfants, au lieu de mettre de l'argent de côté
pour leurs futures études,
j'ai tout de suite mis des fonds pour leur future thérapie
parce que
c'est sûr que je vais les blesser.
Ma vie comme je l'aime.
C'est ça, Marcia.
Qui pense à ça?
Tu es déjà en train de réparer.
Bien, je suis déjà en train de me dire...
Tu vas leur donner plus d'outils comme ça.
Bien, je vais faire de mon mieux comme mère,
mais c'est sûr que mes filles vont avoir des blessures.
Parce que c'est impossible
qu'un enfant se sente toujours aimé.
Même, mettons, comme une séparation.
Moi, je me suis séparée.
Les enfants vivent une blessure d'abandon,
même s'ils n'ont rien à voir avec ça.
Fait que c'est sûr que si on vit notre vie en conformité avec qui on est, bien, on a moins, nos enfants ont moins de chances d'avoir des blessures, mais ils vont en avoir quand même.
Fait que c'est une famille, par définition, c'est dysfonctionnel.
Ça fait que notre rôle, je pense, de mère,
c'est de rendre ça le moins dysfonctionnel possible.
Ça prend quand même une bonne capacité d'observation.
Il faut travailler...
Il faut se reculer et regarder.
Tu sais, le fameux travail sur soi,
c'est un peu galvaudé comme terme.
Je travaille sur moi, je travaille sur moi,
mais est-ce que le monde travaille vraiment sur eux?
Pas tant. Ils vont travailler sur eux quand ils pognent un mur
moi je veux pas le pogner le mur
je l'ai jamais trop trop pogné le mur
parce que
ma vie
c'est un travail sur moi-même
pis c'est pas dans le sens de me regarder le nombril
au contraire, c'est de régler
mais ça par contre pour l'entourage
quand on travaille sur nous c'est essoufflant aussi parce Mais ça, par contre, pour l'entourage, quand on travaille sur nous, c'est essoufflant aussi.
Parce que ça fait en sorte
que les autres se disent
« Je devrais faire la même chose. »
Tu sais, ça stimule,
ça motive, mais en même temps,
quand tu le fais pas, ça confronte.
Bien ça, c'est quand
on est en mode comparaison.
Oui, mais c'est parce que quelqu'un
qui travaille sur soi,
on dirait qu'on voudrait tous faire ça.
Mais on peut.
Bien, on peut, je le sais,
mais des fois, on ne le fait pas, Marcia.
Bien, des fois, enlève-le des fois.
Personne ne fait ça d'une façon...
C'est quand on voit quelqu'un comme toi
qui le fait, qui propose des choses,
des tableaux, des lectures, des...
C'est ça, OK, il faut que je le fasse.
Si tu nous rappelles,
je trouve que ce n'est pas un reproche.
Si tu comprends que tu nous amènes un rappel...
C'est que cette partie de là,
cette partie de nous,
qui est rarement visitée,
c'est la partie la plus importante.
Puis quand moi je parle de travail sur soi,
c'est pas travail, travail, travail,
puis après ça tu vas avoir la paix.
C'est va élire domicile
dans cet espace-là. Puis tout le domicile dans cet espace-là.
Puis tout le monde le recherche, cet espace-là.
Mais tout le monde le recherche à l'extérieur.
Tout le monde le recherche dans la vie de couple, dans la vie de famille,
les enfants, la carrière, les réalisations.
Mais pour vrai, ça ne donne pas un sens à la vie, ça.
Moi, mes enfants ne donnent absolument pas de sens à ma vie.
Ma carrière ne donne pas de sens à ma vie. Ce n'est donnent absolument pas de sens à ma vie. Ma carrière ne donne
pas de sens à ma vie.
C'est pas ça qui donne un sens à ma vie.
Ce qui donne un sens à ma vie,
c'est que tous les jours que je me couche,
j'ai l'impression de me connaître davantage.
Puis le fait de me connaître
davantage, bien ça fait que je peux
vraiment être une meilleure personne.
Je peux être une meilleure mère.
Je peux être une meilleure blonde. Je peux être une meilleure amie Je peux être une meilleure blonde. Je peux être une meilleure
amie parce que je me connais.
Ça n'a rien d'égocentrique.
Les gens disent, maintenant, il faut arrêter
de se regarder le nombril.
Ce n'est pas du tout ça,
l'idée de travailler sur soi.
C'est juste de se rencontrer,
de prendre rendez-vous avec soi.
Quand est-ce qu'on prend un rendez-vous réellement avec soi?
À part d'aller au spa, là.
Moi, quand quelqu'un me dit « J'ai pris soin de moi,
je suis allée au spa »,
t'es allée au spa.
Non, mais tu t'es exfoliée.
Oui, oui, je sais.
Mais c'est...
Tu sais, moi, par exemple, ça passe dans le bain.
Ça ressemble à un spa, mais dans mon bain,
ma musique, mes moments.
Tu sais, mes moments où je laisse...
T'es seule.
Des fois couler les larmes.
Tu comprends?
C'est ça. Mais cet espace-là, où à un moment donné... Tu sais, mes moments où je laisse des fois couler les larmes. Tu comprends?
C'est ça.
Mais cet espace-là, où à un moment donné,
hop, on a une émotion.
Des fois, c'est un sourire, mais il y a quelque chose qui se passe. Mais cet espace-là, Marc-Laurent,
très peu de gens veulent le visiter et l'occuper.
Pourquoi, tu penses?
Parce que ça fait mal.
Parce qu'il te manque d'amour envers soi.
Les gens pensent qu'ils vont découvrir...
Les gens pensent
que s'ils prennent le temps
de se rencontrer,
ils vont découvrir des énormités
à leur sujet, alors que c'est le contraire.
C'est le contraire.
Tu découvres
comment tu es une belle personne,
une bonne personne.
Si on ne le sait pas soi-même,
si on ne connaît pas sa valeur,
si on ne la ressent pas,
on va toujours chercher à ce que quelqu'un d'autre
nous la fasse ressentir.
Puis c'est là que la dépendance devient
quasiment la base de notre vie.
On dépend de notre métier pour qu'on nous dise « Ah, t'es donc bonne,
t'es donc bonne, continue. » Notre chum ou notre
blonde qui nous dit « Go, go, go. »
C'est là que notre égo n'est pas nourri.
Oui. Fait que, tu sais,
s'aimer, là, ça a l'air ultra...
C'est un projet...
Mais la façon que tu l'expliques, on comprend.
S'aimer, là, tu sais quoi? C'est bien se traiter dans la vie quotidienne.
C'est être capable de dire non.
C'est être capable de dire « Écoute, ça sera plus possible.
Écoute, je t'aime bien, mais je veux plus te voir.
T'es capable de dire oui quand tu veux aussi.
Bien oui.
T'es capable de dire non, là.
C'est pas tant dire le mot à la personne,
dire non, parce que c'est dur, ça.
Mais c'est juste dire, écoute, ça sera plus possible
ou ça sera pas possible, telle chose.
Ça peut même être de terminer une relation.
Moi, je trouve qu'il y a trop de monde
même en couple
qui n'ose pas se séparer ou qui n'ose pas
dire, écoute, on a fait 5 ans
ensemble, mais c'était un beau 5 ans.
Merci beaucoup. Maintenant,
la 6e année, ça va être de trop.
Mais je n'ose pas parce que...
S'aimer, là,
ma définition de
s'aimer, c'est s'aimer assez pour définition de s'aimer c'est
s'aimer assez pour dire c'est assez
parce que le jour
où on a
on dépasse
ses limites
c'est le jour où
on commence à endurer des choses
c'est ce jour là où on manque d'amour
c'est comme ça on vient dans le négatif
il y a comme une neutralité man manque d'amour. C'est comme ça qu'on vient dans le négatif. Il y a comme une neutralité.
Manquer d'amour envers nous-mêmes,
c'est endurer des choses.
Penser qu'on n'a pas le choix.
Mais on n'a toujours le choix.
On n'a pas le choix des épreuves.
On a toujours le choix de comment
on les vit, ces épreuves-là,
et ce qu'on en fait.
Ma deuxième question que je vais choisir dans les vertes.
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Moi, je suis de plus en plus vulnérable
pas mal tout le temps.
Oui. Vulnérable, là,
ça veut dire vrai.
Puis moi, je suis pas
une vraie femme.
Je suis une femme vraie.
Parce qu'une vraie femme,
j'ai voulu être une vraie femme pendant longtemps.
Tu sais, une vraie femme,
c'est une femme qui fait des cupcakes,
puis c'est une femme qui...
Ça, c'est ta définition, Antoine, de la vraie femme.
Oui. Puis à un moment donné,
je me suis dit, moi, je veux être une femme vraie.
Puis une femme vraie,
vraie puis vulnérable, pour moi,
c'est la même chose.
Ça fait que moi, là, depuis que je suis une femme vraie...
Tu vas te dire que tu ne te protèges pas.
Je me protège zéro, zéro, zéro.
Je ne suis pas capable de me protéger.
Puis quand j'ai essayé de me protéger,
c'est parce que je ne savais pas être vraie en tout temps.
Je pensais qu'il y avait des domaines de nos vies,
par exemple professionnellement,
où on ne pouvait pas être vrai.
Pourquoi je pensais ça? C'est que quand je l'ai été,
j'étais très vrai
et très vulnérable.
Ça me faisait rentrer dedans. Là, c'est trop douloureux,
mais tu veux continuer à travailler, donc tu dois mettre un masque.
Mais je suis
incapable de porter un masque.
Incapable.
Et qu'est-ce qui te touche le plus?
Moi, ce qui me touche le plus,
tout.
Tout.
Mais surtout,
quand une personne
va au cœur de ce qu'elle est.
Moi, ça me touche énormément.
Ça peut être, mettons,
au salon du livre, une femme va venir me voir,
puis elle va me parler
pas tant de quelque chose
qu'elle a vécu, mais de quelque chose qu'elle a vécu, mais de
quelque chose qu'elle a découverte
sur elle, ou une prise
de conscience qu'elle a faite qui fait que
elle a été capable de se séparer,
ou elle a été capable de dire à sa fille,
« Bien là, regarde, tu vas te prendre un appartement. »
Ça, moi, voir une femme
ouvrir ses larges ailes
puis se sentir
autorisée d'être qui elle est
ça moi je peux brailler des heures
et des heures
de voir quelqu'un
de voir quelqu'un
prendre conscience
qu'elle a le droit d'exister
ça moi, autant ma fille Adèle
que ma fille Madeleine
que mes parents
quand j'ai ces
têtes à tête là avec un humain
un être humain que tu vois
dans ses yeux
que je viens de comprendre que j'ai le droit d'exister
ça moi ça me touche
énormément
tu viens de dire à une des femmes
que je rencontre, moi j'ai plein de femmes
qui viennent me dire
« Ah, moi je connais Marcia Pilote,
je sais pas Marcia Pilote à combien
de pères. » Non mais,
Marcia, tu sais que même quand j'ai fait les salons
du livre, l'année que j'ai sorti mon livre,
parce que moi j'en ai juste un,
je me souviens, j'étais à Val-d'Or
puis il y a une femme, elle dit « Ben moi,
Marcia, viens coucher dans ma cour, là, ou chez nous,
tu viens-tu coucher chez nous à soir? » J'étais « Pardon? » Marcelle viens coucher dans ma cour ou chez nous tu viens tu couches chez nous en soir j'étais pardon
moi je vais
coucher chez les femmes
ben là je sais pas mais c'est arrivé
souvent que les gens m'ont dit ben moi Marcelle viens chez nous
je connais Marcelle j'ai cru à Marcelle
mais t'as une proximité
qui est hors du commun
ben
tu sais quand je t'ai dit que je pensais
jamais trouver ma place professionnellement du commun, là. Ben, tu sais, quand je t'ai dit que je pensais jamais
trouver ma place
professionnellement,
là,
je l'ai trouvé
depuis que j'ai découvert
comment je voulais vivre
ma vie professionnelle,
comment je voulais vivre
mon métier.
Puis veux-tu savoir
c'est quoi mon métier?
Je l'ai trouvé
il y a peut-être six ans.
Parce qu'il fallait
que je remplisse un...
Je faisais une chronique
à une émission de télé
puis il fallait
que je remplisse
pour le site web un résumé de ce que je faisais dans la vie, tu chronique à une émission de télé. Puis il fallait que je remplisse pour le site web
un résumé
de ce que je faisais dans la vie.
Puis là, j'ai tellement pleuré,
je n'étais pas capable de dire ce que je faisais dans la vie.
Ça fait, mettons, huit ans de ça.
J'étais là, Marcia Pilote,
jouer dans la chambre dans la vie.
Puis là, un moment donné,
qu'est-ce que je fais, moi, dans la vie?
Je ne fais rien dans la vie. »
Puis là, Mané, je devais aller me coucher.
Je ne suis pas capable de l'écrire, mon maudit résumé.
30 ans de carrière, 40 ans de carrière.
Je n'étais pas capable d'écrire ça en quelques lignes.
Puis je me suis aperçue que je ne savais pas
ce que je faisais dans la vie.
Ça m'a fait pleurer, mais là, il fallait que je l'envoie,
le maudit résumé.
Ça fait que je devais aller me coucher.
Je vais me lever à 7 h le lendemain.
Puis là, je l'ai écrit.
Puis là, j'ai dit « Merciille Pilote elle vit de son métier
son métier c'est de vivre
je venais de trouver
mon métier c'est de vivre
moi là pour écrire
j'ai écrit 19 livres
sur la vie
pour écrire
il faut que je les vive il faut que je les décortique J'ai écrit 19 livres sur la vie. Pour écrire,
il faut toujours bien que je vive.
Il faut que je les vive, les choses.
Il faut que je les décortique.
Il faut que je trouve les mots.
Il faut que je ressente,
il faut que je les comprenne.
Tu as beau avoir un talent pour écrire,
mais si ce de quoi tu veux parler,
tu ne l'as pas vécu, tu ne l'as pas pleuré,
tu ne l'as pas pensé, réfléchi.
Moi, mon métier, c'est vivre.
Le jour où j'ai compris ça,
que sur ma carte d'affaires, je pourrais écrire
« Marcia Pilote, métier 2 points, vivre »,
ça a tout réglé mes problèmes.
Je me suis dit « OK, je n'ai pas à me trouver une spécialité.
Ma spécialité, moi, c'est la vie.
À partir de ce moment-là,
tout ce que j'ai commencé à faire,
tout ce que j'ai entrepris,
c'était toujours dans cette idée-là
que moi, je suis spécialiste de la vie.
Mais je ne suis pas une spécialiste,
je ne suis pas une psychologue,
je ne suis pas une coach de vie.
C'est encore plus...
Je me suis rendue compte que j'étais l'amie des femmes.
Parce que les femmes m'écrivaient,
elles me disaient,
j'ai l'impression que tu es mon amie,
j'ai lu ton livre, j'avais l'impression
que tu étais assise à côté de moi.
Puis là, je disais, OK, moi, mon métier, c'est de vivre.
Puis mon titre,
c'est Amie des femmes.
En tant qu'amie des femmes,
si je vais au salon du livre de l'Abitibi
et que mon hôtel
est payé, je veux rien savoir
d'aller coucher à l'hôtel. Moi, je vais aller coucher
chez Ginette, qui vient me voir
puis qui me dit
« Hey, mon mari est bénévole
puis c'est lui qui t'a reconduite
à ton hôtel.
Puis, tu viendrais-tu
souper chez nous un soir? certainement ma belle Ginette,
puis non seulement je vais coucher chez vous,
non seulement je vais souper, je vais coucher.
Puis c'est comme ça. Là, je viens de finir,
moi j'ai une cohorte
qui, je donne des,
je fais des directs
qui durent une heure et demie, deux heures, tous les jours.
Puis ça s'appelle les 100 jours.
100 jours avec Marcia.
Puis pendant 100 jours
consécutivement
les femmes ont un rendez-vous avec moi
on sait jamais à quelle heure
c'est toujours 1h30, 2h
puis là je viens de finir un 100 jours
puis il y a 15 femmes
qui sont venues chez nous
puis ont soupé chez nous samedi
puis ça s'est terminé
à 3h du matin
et il y en a même une qui a couché chez nous puis on a puis ça s'est terminé à 3 heures du matin.
Et il y en a même une qui a couché chez nous.
Puis on a vécu le direct ensemble dans mon salon
avec plusieurs centaines de femmes
en direct. Fait que, tu sais,
moi, là, mon rêve dans la vie,
là, ça serait d'avoir
un genre d'hôtel
ou de, tu sais, des petits motels.
Des cabines?
Oui, mais vintage.
J'achèterais ça, je serais bien riche.
Puis ça serait comme une maison de femmes,
mais pas une maison de femmes en difficulté.
Une maison de femmes, justement,
qui ne veulent pas être en difficulté.
Fait que tu viendrais passer une nuit,
puis il y aurait d'autres femmes,
on jaserait, il y aurait des conférences,
il y aurait des livres.
Juste pour, on a tout eu des moments où on avait envie d'autres femmes, on jaserait, il y aurait des conférences, il y aurait des livres, tu sais, juste pour... On a tout eu, là, des moments où on avait envie
d'aller coucher ailleurs, mais pas
nécessairement pour la fête des mères.
Sans être seule non plus.
Ben non, c'est ça.
Surtout, moi, je me souviens, quand les enfants étaient jeunes,
j'aurais fait ça. Partir dans un endroit
comme ça pendant 24 heures,
me sentir comprise, me sentir écoutée,
apprendre des autres, dire
« Ok, je ne suis pas seule au monde à vivre ça. »
C'est comme un petit ressourcement.
On n'a pas tous les moyens, puis le temps
de dire « Je pars deux semaines en ressourcement. »
Alors que là,
j'aime beaucoup ton idée, Marcia.
Exactement. Puis tu sais, tu parles de moyens.
J'aime ça au bout.
On devrait faire ça, Marcia.
Moi, je pense qu'on devrait faire ça.
Écoute, on le fait ça. Sérieux, là?
Hé, moi, ça fait 20 ans.
Puis tu sais, moi, je vivrais là.
Le matin, je me lèverais avec les femmes.
Je parlerais de mon petit thé.
De partager tout ce qu'on a vécu.
Sans obligation.
Ça se peut que tu ailles là et que tu te dises pas un mot.
Exactement. Tu peux venir juste têter un café, puis tu t'en retournes.
Puis il y aurait même un répit,
pas un répit, mais
tout est fait. Moi, moi, t'as dit une petite cabine.
Moi, j'aime te dire comment j'aime
les petites cabines.
Ça, là, des fois, tu sais, en allant en Gaspésie
sur le bord de la mer, là, il y en a
des petites cabines. Bien, il y en a partout, mais là,
ça, c'est comme mon chez-nous, là.
Ah, j'aime.
– Bien oui, puis on veut rien savoir
que ça soit beau, là.
Moi, je me blârais ça avec des meubles pris.
– Véalement pas trop. Tu comprends?
Ça fait le charme.
– Bien non, mais c'est ça. Parce que c'est pas le tape-à-l'œil.
– Avec la chaise à du rondac dehors.
– Il n'y aurait pas de chocolat sur l'oreiller.
T'arrives là, puis c'est des meubles pris au chemin.
– Peut-être un petit chocolat quand même
non mais il y aurait du thé
il y aurait du thé par exemple
non non non, je comprends pas le luxe
c'est pas le luxe qu'on veut
on leur vend tout le temps une expérience
pis venez prendre un mimosa
mais c'est pas de ça qu'on a besoin
on a besoin de décrocher de notre vie
de décrocher de la charge mentale
on a besoin du temps
pis partager avec d'autres femmes aussi.
Bon, bien, on va appeler ça, on va le trouver.
Il faudrait qu'on se trouve un nom.
Ça serait écoeurant.
Mais plutôt, tu restes là.
Tu es toute équipée pour faire des zooms
avec des milliers de femmes. C'est extraordinaire. L'all-new FanDuel Sportsbook and Casino is bringing you more action than ever. Want more ways to follow your faves?
Check out our new player prop tracking
with real-time notifications.
Or how about more ways to customize your casino page
with our new favorite and recently played games tabs.
And to top it all off, quick and secure withdrawals.
Get more everything with FanDuel Sportsbook and Casino.
Gambling problem? Call 1-866-531-2600.
Visit connexontario.ca.
Est-ce que t'es prête à passer au niveau jaune?
Certainement.
Donc, tu empêches-toi, s'il te plaît.
Je vais te les lire.
Là, on a un beau projet.
J'aime ça.
Sérieux, j'adore ton idée.
J'adore ton idée. Peux-tu juste rajouter un petit quelque chose?
Une chose que les femmes ont le plus...
Les femmes m'en reparlent,
m'en reparlent, m'en reparlent, m'en reparlent.
Moi, pendant 11 ans,
j'ai vécu avec le père de ma deuxième fille,
que tu connais, Mario.
Et moi, j'avais ma chambre.
J'aimais passer une nuit avec lui.
C'était sur invitation.
Parce que moi, idéalement, on revient
d'accoucher, puis on a chacun
notre maison.
Moi, j'ai jamais compris le concept de
vie de famille et vie de couple.
C'est comme...
On revient à ma vie comme je l'aime.
Version Martial.
Tu ne pouvais pas faire ça parce que je n'avais pas d'argent
pour qu'on ait chacun notre maison.
Mais tu aurais fait ça.
C'est sûr que j'aurais fait ça.
Ou un duplex.
Papa est en haut qui fait du gâteau,
maman est en bas qui fait du chocolat.
Puis le bébé, pas en garde partagée,
mais la charge, tu sais,
c'est pas juste que ça soit, tu sais,
les femmes qui aient... En tout cas, ça, c'est un autre débat.
Fait que moi, ce que je faisais pour me sauver la vie,
moi, j'avais déjà...
J'étais mère depuis 11 ans, là... J'étais mère depuis 11 ans.
J'étais mère depuis 10 ans quand j'ai eu
mon deuxième bébé.
Puis là, je me suis dit, elle,
la personne qui va venir la chercher le vendredi,
je n'aurai pas la garde partagée.
Je l'ai à temps plein.
Moi, j'avais connu la garde partagée
avec Adèle, puis j'avais bien aimé ça.
Ça fait que je me suis dit,
OK, on va vivre ensemble.
On n'a pas le choix,
mais je vais avoir ma chambre,
il va avoir sa chambre, ça va être sur invitation,
et tous les jeudis, je vais aller coucher ailleurs.
Tous les jeudis,
j'allais coucher chez ma soeur,
qui me laissait son petit appartement
à Montréal, un petit 1,5,
minuscule.
Tous les jeudis, peut-être pas les
deux premières années, quand
elle était bébé,
je partais à 4 heures.
Fait que c'est cet endroit-là dont tu parles.
Puis je revenais le lendemain à 4 heures.
Mais ça, les femmes m'en parlent
encore. J'avais écrit une chronique
là-dessus, puis c'est comme...
Je dis aux femmes, pourquoi vous le faites pas?
Mettons que 6 femmes se mettent ensemble
puis se louent un 1,5, là,
ça leur coûte 50 $
par mois.
Non, 60 $. Je l'ai tout calculé.
Ça dépend, parce que des fois, aujourd'hui, c'est un petit peu plus cher,
mais oui, je comprends, c'est un 1,5.
À Montréal, peut-être, mais mettons, à Repentigny,
un 1,5, là, chacun son bac,
rubber mask, accédras,
ses chandelles, un toaster, une cafetière
pis t'as un soir par semaine
mettons Ginette c'est le mardi
Guylaine c'est le mercredi
pis t'es assuré d'avoir un soir par semaine
c'est fait que
pourquoi le monde le fait pas
c'est pas une question d'argent
je vais te le dire c'est quoi
c'est une question que
ben voyons ça se fait pas.
Gilles aimerait pas ça.
Hey, Martin aimerait pas ça. Il y a pas
beaucoup d'hommes qui
diraient à leur femme, let's go.
On sort un budget
de 1500$ par année
pis t'as ton soir, ma ginette.
Il y a pas
beaucoup d'hommes qui sont confortables
avec ça. En tout cas, je peux... Mais toi, c'est pas lui qui te l'a offert. C'hommes qui sont confortables avec ça.
En tout cas, je peux... Mais toi, c'est pas lui qui t'a l'offert.
C'est toi qui a dit que ça serait ça.
Moi, c'était non négociable.
Même s'il avait dit...
J'ai besoin de ton carte.
Oui, excuse-moi.
Même si tu avais dit non, tu l'aurais fait.
C'est ma santé mentale.
Moi, quand je revenais, c'était le jeudi, mon soir.
Quand je revenais le vendredi,
à ce prix, j'étais super de bonne humeur soir. Quand je revenais le vendredi, à ce prix,
j'étais super de bonne humeur,
je ne chialais pas sur le ménage,
j'étais une meilleure blonde, j'étais une meilleure mère,
puis j'étais une meilleure martiale.
Ça fait que ça fait du bien à tout le monde quand les femmes partent.
Ça fait du bien aux conjoints,
ça fait du bien aux enfants,
puis ça fait du bien à nous-mêmes.
Moi, c'était mes petites journées cachées.
Ah oui, oui! Tu faisais ça, toi?
Moi, tout le monde pensait que je travaillais
ou alors que j'étais au cinéma à Québec.
C'était à quelque part
pour me sortir la tête de l'eau.
Mais ça, en même temps, tu comprends, j'attendais
quand j'en avais...
Je le mettais pas au calendrier
d'avance, mais je pense que c'est vrai
que de se mettre à l'agenda,
tu sais,
peu importe ce qu'on a envie de faire,
mais de mettre quelque chose sur pause,
de mettre toutes ces responsabilités-là
sur pause pendant quelques heures,
c'est sûr que ça change la donne.
– Mais tu sais pourquoi les femmes ne le font pas?
Puis nous, on est à peu près les deux seules femmes
du Québec, on se l'est déjà dit.
Nous, on n'a pas ça.
Les femmes ne le font pas parce qu'elles se sentent
toujours coupables.
Nous, je vous le dis,
on est les deux...
Il y en a qui vont se joindre au club et non coupables.
Je ne t'ai jamais
entendu dire
envers tes trois enfants
que tu te sentais coupable.
Ce n'est pas parce qu'on aurait
sûrement dû ou pu se sentir coupable. J'est pas parce qu'on aurait sûrement dû ou
pu sentir coupable.
J'ai l'impression que j'ai tout le temps fait ce que j'ai pu dans le moment.
Avant de se juger
comme mère aussi, je trouve
qu'il faut ramener ça dans le contexte dans lequel on était.
Parce que c'est facile aujourd'hui quand les enfants
sont grands. Genre, comment c'est ça que je faisais pas plus ça?
Pourquoi j'étais... Ben oui, mais attends,
j'avais un bout dans le toupet.
Moi, je me souviens, chez nous, après tout à l'heure, le soir, c'était OK. Là, j'avais un bout dans le toupet. Moi, je me souviens,
chez nous,
après tout à l'heure, le soir,
là, c'est fini. Là, on parle la musique,
on a du fun, tout le monde se couche,
moi, j'écoute la télé.
Tu sais, je veux dire,
c'est que je trouve que les femmes,
on s'en met beaucoup, beaucoup sur les épaules.
On veut que tout soit parfait.
Puis moi, des fois, j'ai eu aussi ça.
Puis là, après ça, j'étais « Hey, wow, mais non. »
Parce que, justement, j'étais pas bien dans ma tête. Puis j'ai eu aussi ça. Puis là, après ça, j'étais « Wow, mais non », parce que justement, j'étais pas
bien dans ma tête. Puis j'ai eu...
Moi, vite, ma tête, il faut que ça marche.
Il faut que ça marche avec mon corps, parce que
c'est là, je pense, quand tu dis « On est vrai »,
dans le sens que sinon,
c'est pas moi. Puis je suis pas bien.
Je suis pas bien avec cette personne-là qui devient plus...
— Bien, c'est ça. — Fait que tu dis « OK,
je peux pas me rendre là. Fait que qu'est-ce que je fais?
Faut que ça sorte avant. Faut que j'aille du fun. Moi, faut que je rie dans la vie là. Qu'est-ce que je fais? Il faut que ça sorte avant.
Il faut que j'aille du fun. Moi, il faut que je rigole dans la vie.
C'est parce qu'il y a un coût important
à ne pas être qui on est.
Puis ça, quand les femmes
catchent ça,
il y a un coût
important à ne pas être
qui on est. Puis ce coût-là,
il y a bien des femmes qui le connaissent.
Quand une femme dit,
je me suis perdue de vue »,
c'est dramatique, ça perd de vue.
Ça perd de vue, je veux dire, c'est fou.
– C'est parce que souvent, il y a des périodes
où on est dépassé dans la vie.
Puis tu sais, la ménopause, on parle déjà de maman,
mais la ménopause, c'est aussi une période difficile, je trouve,
où moi, j'avais l'impression d'être visitée par quelqu'un
que je ne connaissais pas à plusieurs moments.
Puis c'était un petit démon.
Je me souviens, j'avais des moments
où je me disais, mais qu'est-ce que je vis?
Je viens de répondre sur un ton
que je ne connais pas. Je viens de dire
des affaires. Et là, je m'en allais
dans ma chambre, en dessous de mes couvertes,
puis je me disais, OK, il faut que ça passe,
mais tu es possédée, on dirait.
Il y en a qui sont physiques.
Tu es déconnectée de ton feu intérieur
puis ta flamme intérieure.
Puis c'est ça qu'il faut qu'on sache
que plus on va prendre du temps pour soi.
Puis prendre du temps pour soi,
ça veut pas dire partir trois jours.
C'est un rendez-vous quotidien avec toi.
Puis des fois, ça va prendre une marche.
Mais plus on va rester branché,
puis moins il va en arriver des moments de même
où on se roule en boule.
Comprendre que ça, c'est la ménopause, que c'est quelque chose
d'extérieur, d'hormonal, ça calme
déjà, puis tu le dis.
Là, mon petit démon,
il est à homme. Moi, j'ai trouvé quand même
des moments de ma ménopause, je te dirais,
quand je n'avais pas de jeunes enfants
pendant cette période-là.
Les hormones ont beaucoup d'influence.
Il faut aussi se comprendre.
Des fois, c'est médical, la compréhension qu'on doit avoir de nous.
Alors, les questions jaunes.
La première, quel type d'amoureuse es-tu?
Quel est le plus grand défi
que tu as eu à surmonter?
Être mère, c'est trois petits points.
En choisir.
OK. Je vais m' allais répondre aux trois.
OK.
Quel type d'amoureuse?
Quel est le plus grand défi
que tu as eu à surmonter?
Puis être mère,
c'est trois petits points.
Quel type d'amoureuse?
Oui.
Vas-y.
Moi, je suis marginale en amour
et ultra traditionnelle.
Fait que j'ai jamais vécu
le polyamour
puis j'ai jamais vécu
le couple ouvert.
J'ai jamais...
Très, très, très traditionnel.
Mais extrêmement marginal.
Je me suis jamais mariée,
je ne me marierai jamais.
C'est pas que j'ai pas eu de demande, j'en ai eu.
Mais je veux pas me marier,
j'ai jamais voulu me marier,
parce que, moi, je crois pas
que
il y a une seule personne...
Tu sais, dans le temps que nos grands-parents mourraient à 48 ans, bien peut-être.
À la vie, à la mort.
Oui, tu sais, c'était comme...
Mais moi, je ne crois pas à ça pour le meilleur et pour le pire.
Puis ce n'est pas que je ne crois pas à l'engagement.
Puis ce n'est pas parce que...
Mais je pense qu'il y a des gens dans nos vies
qui sont là pour 3 ans
d'autres 10 ans, d'autres 5 ans
puis moi j'aime
beaucoup la définition et la
façon dont Guy Corneau parlait
des relations amoureuses, c'est dans
les relations amoureuses qu'on peut le plus
se rencontrer
soi
puis avoir accès à ses blessures
originelles.
La première peine d'amour qu'on a
eue, c'était avec nos parents.
Notre premier rapport
à l'amour,
l'amour,
la personne, elle est
tout pour nous. La personne, elle est...
On était amoureux
de nos parents. Je veux dire, on les aimait, nos parents.
– En fait, on cherche l'approbation.
– Bien oui.
– On cherche ce regard-là aussi sur nous.
– Toute notre vie.
– Toute notre vie.
Nos rapports amoureux sont chargés de cet amour-là
qui a été blessant.
Ça a été blessant avec nos parents
parce que nos parents ne nous ont pas tout le temps aimés.
Ça,
c'est dans la sphère amoureuse
qu'on peut aller
au-delà de ça, puis
en arriver à
goûter au vrai amour.
Le vrai amour, je ne pense pas
qu'on puisse le vivre dans vingtaine, dans trentaine,
dans quarantaine. C'est fin
cinquantaine et ce si on
a si on s'est servi de nos relations amoureuses pour grandir puis pour s'affranchir mais de la
dépendance d'accord dépendant de ce jour-là à 50 que cannes et moi quand tu es amoureuse à 20 ans
30 ans 40 ans est ce que tu croyais quand même que...
Parce que c'est difficile à savoir
tant que tu n'as pas eu 50 quelques années,
comme tu le dis,
mais à chaque moment où tu as été amoureuse,
avais-tu l'impression
que tu ne pouvais pas être plus amoureuse que ça?
Moi, là, j'étais...
Ça fait cinq ans que je suis sobre
de codépendance.
Moi, j'ai eu besoin d'aller en thérapie
il y a cinq ans suite à une très douloureuse
séparation j'ai été obligé d'admettre comme un alcoolique manique de hockey yann c'est pas
juste pour le parti que je bois l'alcool et qui dit ben j'ai un sévère problème d'alcool moi j'ai
été obligé de le faire ce bout là parce que vécu une rupture avec un homme que j'aimais,
que j'aimais, que j'aimais, qui avait quatre enfants.
Je me suis occupée de ses enfants.
En tout cas, ça a été extrêmement douloureux.
Puis la façon où j'ai pu me sortir de ça,
c'est d'aller en thérapie, puis vraiment, ça a cassé pour moi,
en dedans, cette espèce, justementèce de quête de l'amour.
Oui, raconte, c'est quoi la codépendance?
La codépendance.
Après cette séparation-là,
je me suis mis à écrire, écrire, écrire,
écrire, écrire, puis un moment donné, j'ai fait lire
à une femme
qui était une de mes lectrices,
mais qui est devenue mon amie.
Elle dit, parce que là, t'as pas le droit de garder ça pour toi.
Je suis là, ben non, je commencerais pas à...
J'écris pas pour écrire un livre.
Si toutes les notes que tu prends
pendant que tu vis cette grosse peine
d'amour-là, si on n'y a pas accès,
je te parle plus de ma vie.
Et ça a donné le livre Rompre avec amour.
La codépendance,
c'est ben, ben, ben simple.
Ça n'a rien à voir avec la dépendance affective.
La codépendance,
c'est des personnes,
souvent des femmes,
qui se mettent en couple avec des gens,
des hommes.
Des hommes ou des femmes, en fait?
Oui, mais c'est beaucoup basé aussi sur le modèle traditionnel hétéronormatif.
Parfait.
Le rôle de la femme qui est au service, c'est
une codépendante,
c'est une personne qui veut
prendre la souffrance de l'autre sur
ses épaules, qui veut donc rendre l'autre
heureux, qui veut sauver l'autre.
Qui répond à tous ses besoins. Fait qu'une codépendante
a besoin de quelqu'un.
Si tu veux sauver quelqu'un,
t'as besoin de quelqu'un dans le trouble. Une codépendante, il ne va jamais vers quelqu'un, si tu veux sauver quelqu'un, tu as besoin de quelqu'un dans le trouble.
Une codépendante, il n'ira jamais
vers quelqu'un qui est
bien équilibré,
puis la personne, tu sais, qui...
— Est autonome complètement. — Qui est autonome.
Fait que tu vas chez quelqu'un qui a des dépendances
chimiques. Mais là, D.B.T.,
qui a écrit le livre « Vaincre la codépendance »,
ça, là, il faudrait que tout le monde
lise ça. Elle l'a écrit il y a 30 ans. « Vaincre la codépendance ». — C', il faudrait que tout le monde lise ça. Elle l'a écrit il y a 30 ans.
« Vaincre la codépendance ».
C'est qui l'auteur? Parce qu'on va se le faire demander.
Mélodie Beatty.
Ça, là, moi, c'est elle qui m'a...
J'avais lu ce livre-là
quand j'avais 22 ans.
Je trouvais ça correct. Tu te reconnaissais-tu?
Je me reconnaissais, mais pas tant.
Tu n'avais pas assez d'expérience. Non, j'avais pas assez d'expérience.
Puis, je l'ai relu dans ma grosse, grosse, grosse peine d'amour.
C'était soit que je sombrais,
puis pas sombrer, rouler en boule,
mais que j'abandonnais toute, toute, toute idée
de vouloir aimer à nouveau,
ou soit que je disais, OK, je vais comprendre
qu'est-ce qui, en moi, a permis ça.
Donc la codépendance,
c'est que t'aimes l'autre plus que tu t'aimes.
Puis que tu veux le sauver.
Puis que tu veux donc lui rendre la vie belle.
Mais les codépendantes,
ils attirent, puis c'est inconscient,
des gros cas.
Puis ils attirent des profiteurs.
Puis ils attirent des gens qui vont venir te choisir,
toi, parce que
t'as pas de limite
dans tout ce que tu vas donner, ton argent
ton amour, ton temps
puis des codépendantes, on peut penser
que c'est des pauvres filles victimes
pas toutes, les codépendantes
c'est des filles fortes, c'est des filles
qui ont le cœur sur la main, c'est des filles généreuses
c'est des filles qui ont des solutions, c'est des filles
amène-moi ça, regarde
tu veux voir tes enfants plus?
Je vais te payer ton avocat. On s'en va en cours.
Tu vas revoir tes enfants.
Mais sachons que les codépendantes sévères comme j'étais,
t'attires des gros cas.
Mais il n'y a jamais,
il n'y a jamais,
tu n'as jamais de fin.
Il n'y a jamais un assez gros cas
pour une codépendante.
Parce que tu te valorises aussi.
Qu'est-ce que tu vas chercher dans une relation comme ça?
Tu vas chercher le pseudo-amour de l'autre.
L'autre, il est avec toi pour ça.
Pour que tu payes ses avocats.
Pour que tu t'occupes de ses enfants.
Il te hook, il t'accroche
en te faisant vivre
des moments peau d'ours.
Moi, j'appelle ça moments peau d'ours. Genre, je t'amène au chalet,ant vivre des moments peau d'ours. Moi, j'appelle ça moment peau d'ours.
Genre, je t'amène au chalet, on met la peau d'ours.
Toute la fin de semaine, on va passer sa peau d'ours.
Toi, tu ressors de là, tu n'as pas un mois au-dessus.
Les codépendantes, c'est sûr que les personnes qu'on va attirer
ou envers qui,
envers lesquelles on est attiré,
c'est des personnes
qui vont manipuler et qui vont profiter.
Puis les red flags,
les signaux rouges, les drapeaux rouges,
le sont dès le début de la relation.
Quels sont les signaux rouges?
Les signaux rouges, moi j'appelle ça les 4F.
C'est moi qui...
C'est de ton cru, de ton expérience, en fait.
Les 4F.
Le premier signaux, le premier signal, c'est le flou.
Les personnes manipulatrices, en début de relation,
laissent toujours du flou.
Je donne un exemple.
« Hey, ça serait le fun qu'on se revoie, hein?
Tu m'as dit que tu voulais qu'on aille au cinéma vendredi.
Oui. Ah oui, l'autre, bien oui, c'est sûr.
On va se revoir bien avant ça. »
Plus de nouvelles pendant deux jours.
Du flou, là, c'est la monnaie d'échange,
c'est la façon de garder la codépendante accrochée.
Moi, à ce temps-là, je dois être un gars.
Je dis que ce serait le fun
qu'on aille au cinéma,
puis il dit oui, oui, oui.
Puis que je n'ai pas de nouvelles
le lendemain
concernant le cinéma.
Bien,
je vais leur lancer. Je vais leur dire
« Hey, on avait pensé aller au cinéma
vendredi. Est-ce que ça tient toujours? »
Il ne me répond pas. Gros, gros, gros drapeau rouge.
Fait que le flou?
Il y a le flou. Il y a le FFC.
FFC, ça, c'est un terme qui est bien à mode dans ma communauté.
Je pense que les femmes aimeraient que je fasse des macarons.
FFC, ça veut dire
faire filer cheap.
Ça fait que les
profiteurs, on va appeler ça comme ça,
profiteurs, manipulateurs,
les personnes que les codépendantes
aiment beaucoup,
font du FFC.
Ils te font toujours filer cheap.
T'as jamais fait de la bonne affaire.
T'en as jamais fait assez.
Fait que là, tu fais le cheap. T'as jamais fait de la bonne affaire. T'en as jamais fait assez. Fait que là, tu fais le cheap.
Fait que là... T'es jamais stable. T'es jamais sécurisé.
T'es jamais sécurisé. Donc, le flou.
Le flou puis le FFC, ça va ensemble.
OK. Le quatrième F,
c'est
le...
Je l'appelle ça le fantastique.
Ils t'amènent tout le temps dans des univers fantastiques,
mais de très courte période.
T'es la femme de leur vie.
Des roses à pu finir.
Des pétales de roses pour aller prendre...
Moi, j'avais pu à ça, des pétales de roses.
Mais moi, je ne peux pas avoir un chemin de pétales de roses
pour m'amener à un bain. Je ne veux rien savoir.
Mon bain, je vais le prendre tout seul.
Moi, je vais le couler.
C'est vrai.
Ces pétales de roses font en sorte que ta codépendance
est nourrie
tu te dis wow
il reconnait tout ce que je fais
vous remarquerez que le fantastique
le troisième F
il vient toujours après une période
où il t'a fait filer de chibes
où tu t'es excusé de ne pas avoir fait
l'affaire qu'il voulait
on voit ça beaucoup dans les films
le fantastique
la surprise qui arrive à un moment donné pas avoir fait l'affaire qu'il voulait. On voit ça beaucoup dans les films, le cinquante-soixante, le fantastique. On rêve tous de ça.
La surprise qui arrive à un moment donné.
Puis,
le quatrième F,
c'est...
Voyons, c'est...
Je ne me souviens plus du mot.
J'ai un blé de mémoire,
mais c'est que l'autre
t'a tant sens.
T'es donc la femme de sa vie
pis il faut qu'elle vive avec toi tout de suite
parce que là, ça repassera plus.
T'es extraordinaire, t'es extraordinaire.
Mais si je te sais extraordinaire
que ça, tu ferais pas ça.
C'est que là,
t'es magnifique
pour que tu existes
dans ses yeux.
Pour que toi aussi,
tu sois accrochée.
Parce que là, tu le vois plus grande que toi.
La blessure d'amour.
Quand on dit que nos parents
ne nous ont pas aimés comme on aurait voulu,
lui, regarde,
il me trouve extraordinaire.
Il me dit qu'il n'a jamais aimé de même.
Mais ce n'est pas du vrai amour, ça.
Donc, tu as compris ça en thérapie?
Bien, j'ai compris ça en thérapie.
Puis j'ai compris ça aussi à force d'écrire, écrire, écrire, écrire, écrire.
Comment on se remet d'une blessure comme ça?
Bien, on se remet en se datant.
On se date.
Moi, là, c'est la première fois de ma vie que je vivais seule.
C'est la première fois de ma vie que je vivais seule.
C'est la première fois de ma vie que j'étais juste Marcia.
Moi, je m'aimais au bout.
Moi, j'aimais la mère que j'étais, j'aimais la fille que j'étais pour mes parents.
J'aimais la soeur que j'étais, l'ami que j'étais.
Tu sais, Marcia, l'amoureuse, Marcia, la mère, Marcia, la fille, Marcia, l'amie.
Mais c'était toi.
Mais Marcia, juste Marcia.
Je ne m'aimais pas, on te le dit bien franchement.
Mais pourquoi je ne m'aimais pas?
Qu'est-ce qui fait qu'on va aimer quelqu'un,
qu'on va apprécier quelqu'un?
Toutes les psychologues vont dire que ça commence par soi-même.
Mais aussi, qu'est-ce qui fait, comme toi et moi,
on s'est connus, on est enceintes, ça a cliqué. Mais qu'est-ce qui fait, comme toi et moi, on s'est connus, on est enceintes,
ça a cliqué.
Mais qu'est-ce qui fait qu'après 30 ans,
on peut dire qu'on s'aime, vraiment?
Parce qu'on se connaît.
C'est ça, on a quelque chose à se dire, on se connaît,
on a une historique, on s'est vus aller dans plein de situations. On a passé du temps ensemble.
On a connu différents moments de notre vie.
Exactement, on a partagé,
on s'est connus.
Et on n'a pas d'attente l'une envers l'autre, jamais.
Non, ça c'est bon ça.
Mais il n'y a pas d'attente, c'est-à-dire quand on a besoin
l'une de l'autre, on est toujours là, on répond,
mais si on ne se donne pas de nouvelles
pour toutes sortes de raisons, il n'y a jamais de reproches,
il n'y a jamais...
Pas de FFC, on ne se fait pas filer de chiffre.
On ne se fait jamais filer de chiffre.
Qu'est-ce qui fait qu'on aime quelqu'un
et qu'on apprécie quelqu'un?
C'est les heures qu'on passe avec cette personne.
C'est l'expérience.
Mais on ne passe jamais de temps seul avec nous.
Moi, qu'est-ce qui m'a sauvé la vie?
Premièrement, c'est d'admettre
que j'étais toujours dans des relations
de codépendance
et que ça me faisait endurer des affaires
qui n'étaient vraiment pas endurables,
que je n'avais pas à endurer.
Et là, j'étais obligée,
après avoir admis ça,
d'apprendre à m'aimer.
Fait que je me faisais des petits soupers.
Moi, je cuisinais pour
tout le monde avant. Je cuisinais pour huit personnes.
Là, là, je me faisais
une petite recette. Je me mettais
une nappe, un couvert, une petite coupe de vin.
Je mangeais tout seul face à moi.
Au début, je trouvais ça plate.
Moi, je me disais, franchement...
Un moment donné, je suis tombée en amour avec moi.
Un moment donné, j'ai eu le goût de passer
de plus en plus de temps avec moi.
Un moment donné...
Écoute, c'est comme tomber en amour,
mais avec quelqu'un que tu sais qui te lâchera jamais
pis ça là
moi ça m'a
ça m'a changé, ça m'a transformé
ça vaut la peine d'investir sur cette personne là
ben absolument
je l'aimais pas cette personne là
parce que t'existais
t'allais chercher cet amour là dans les yeux
de cette
codépendance-là,
c'est là que tu te sentais...
Il fallait que tu te sentes utile.
Il faut que tu te sentes utile.
Puis aussi, tes dons indispensables.
Ça fait que tes dons merveilleux,
il ne peut plus se passer de toi,
mais ce n'est pas qu'il ne peut plus se passer de toi,
c'est qu'il ne peut plus se passer de ton argent.
Il ne peut plus se passer des repas que tu fais pour ses quatre enfants.
Oui, mais en même temps,
tu cherches aussi des besoins
que tu peux combler de l'autre quand tu es codépendante.
Tu cherches.
C'est que l'autre n'a pas besoin de nommer des choses.
Ah bien non, tu y en trouves.
Tu y en trouves parce que j'imagine la minute où il y a moins besoin
ou peu importe où tu vas.
Bien, ces gens-là ont toujours besoin.
Ils ont toujours aussi.
Ça n'arrête jamais.
Tu dis, là, je vais régler ça.
Mettons, moi, dans mon cas, c'était,
il ne peut plus trop voir ses enfants.
Tu vas voir ça, il va être heureux.
Je vais tout faire pour qu'il rapatrie ses enfants.
Après ça, c'est une autre affaire.
Là, il a ses enfants. OK, parfait.
Rapatrie.
Là, non, c'est une autre affaire.
Puis qu'est-ce qu'on fait? Je vais te poser.
Tu sais, comme moi, à cette période-là,
on ne va pas rentrer dans les détails,
mais je trouvais que tu avais beaucoup de batailles à mener.
T'avais beaucoup de gants de boxe.
T'étais toujours en train de te battre pour quelque chose
qui t'appartenait pas, à quelque part.
Par rapport à cette situation-là.
Tu tenais des combats.
T'allais au front.
T'allais vraiment au front dans cette situation-là.
Et t'as été malade aussi,
très malade même, dans cette période-là.
Mais qu'est-ce qu'on doit dire
si on voit justement
une personne qui est amoureuse,
mais qu'on voit,
qu'on doute de ça.
Parce que dire à quelqu'un,
parce qu'être codépendant,
c'est beau en même temps.
Tu sais, de vue de l'extérieur,
ça peut être généreux.
Tu comprends, de vue de l'intérieur,
c'est une autre affaire.
Mais comment on peut dire à une amie,
quelqu'un qu'on connaît, attention?
Mais sais-tu quoi?
Peut-être qu'une amie voudrait le dire,
mais elle va être flouée
par son amie parce qu'on ment.
On ment. Moi, je mentais.
Moi, je disais pas à mes amis,
mettons, hé, là, j'ai braillé toute la nuit hier
parce qu'il est pas rentré de la nuit
on ment?
mettons que toi tu sens
merci, il me semble qu'il est pas super fin avec elle
mais moi je vais le dire
il est tellement fin
il est sorti de la peau d'ours
je suis tellement heureuse
l'ami va dire
dans le fond, c'est beau l'amour. »
Mais toutes tes affaires. L'ami, elle va se dire...
Oui. Fait que qu'est-ce qu'une amie pourrait dire?
Une amie pourrait juste dire
« Moi, je trouve
que cette personne-là
te traite pas bien. »
Juste ça.
Puis là, tu fais « Ok,
je suis pas la seule qui voit ça. »
Ça, là, ça fait la OK, je ne suis pas la seule qui voit ça. Ça, là,
ça fait la job.
Tu laisses aller après.
Parce que moi, peut-être quelques mois
avant de me séparer, j'ai une de mes
amies qui me dit, tu sais,
le nom du gars, mettons,
Stéphane, ce n'est pas ça son nom, mais
Stéphane, je n'ai jamais trouvé
qu'il était bien, bien généreux, mettons,
avec toi. Puis là, moi, ça m'a aidée.
Parce que je pensais que c'était moi le problème.
Parce que ces gens-là, là,
ils en viennent à te faire douter
de ce que tu ressens.
Fait que, mettons, moi, j'en parlais
des fois à lui, là, mettons, je disais,
je trouve pas ça normal, mettons, que ça soit moi
qui ai à payer ça, mettons.
Mais là, lui, au lieu de dire,
ah non, c'est vrai que c'est pas normal,
je vais te le rembourser, il faisait...
Il me fait ça même.
Hein?
En me disant...
Ah oui, hein?
Fait que là, tu t'amènes, puis là, tu t'excuses.
Tu sais?
Fait que si, mettons, j'ai une amie qui me dit,
écoute, je le trouve pas...
vraiment généreux.
Il me semble que c'est pas à toi
de payer pour ses enfants. »
Bien là, moi, ça me valide
que je suis pas folle.
Ça fait que dites-vous
que les codépendantes
qui sont dans des relations toxiques
sont menteuses.
Pas parce qu'elles veulent être menteuses,
mais parce que tu veux pas
que quelqu'un te confronte.
C'est comme quelqu'un qui boit.
C'est comme quelqu'un qui boit.
Est-ce qu'on pourrait dire, au lieu de menteuse,
je trouve ça sévère, mais...
Elles sont obligées de mentir.
Elles sont en mode de protection.
C'est ça, c'est un mécanisme de défense
qui devient le mensonge.
Si on dit, dans le déni,
les codépendantes ne sont pas dans le déni,
elles sont très intelligentes.
Les codépendantes pleurent la nuit,
puis elles se disent, « Colline... »
C'est comme une honte de le nommer.
C'est une honte, certain, parce que tu dis...
Le monde pense que toute ma vie va bien.
Puis c'est vrai que moi, ma vie,
elle allait bien. Je n'étais pas là.
Mais j'étais très souffrante.
C'était toujours, toujours, toujours, toujours, toujours.
Tu sais, un gars, mettons, qui ne rentre pas de la nuit,
bien, tu n'es pas folle.
Tu sais très bien qu'il ne dort pas dans son camion.
Mais là, tu lui demandes.
Je ne suis pas une pauvre fille qui a peur des hommes. Fait que là, tu lui demandes. Mais pas une pauvre fille qui a peur des hommes
tu lui demandes
mais là, t'as toujours
toujours, toujours, toujours
une très bonne excuse
pis t'as toujours
un ton de l'autre
qui te regarde quasiment comme
comment c'est pas ça
être jalouse
pis là tu fais, mon Dieu, c'est vrai.
S'il pense que je suis jalouse,
il va me laisser. » Tu as toujours peur d'être laissé.
Tu as toujours peur d'être laissé.
Là, moi, je n'ai plus peur d'être laissé par personne.
Il y a une seule personne
de qui je devrais avoir peur d'être laissé,
puis c'est moi. Je ne peux pas me laisser,
même si je le voulais.
Tu es poigné.
Tu es poigné avec moi.
C'est une bonne question pour ton ami,
pour quand on est amis.
Juste de dire, de remarquer,
pas de dire, il est comme ci, il est comme ça,
comment ça se fait que tu te laisses faire ça?
Je trouve que
t'es pas super bien traité.
Juste ça.
Là, ça valide.
Après, la personne a fait son bout de chemin.
Oui, c'est ça. Il faut laisser à l'autre.
Absolument.
Ma question jaune, être mère, c'est trois petits points.
Parce que tu étais une maman jeune dans ta vie,
c'est arrivé rapidement.
Oui.
Être mère, c'est la plus belle façon d'avancer dans la vie.
Parce que c'est une grande responsabilité
de ne pas transmettre ce qu'on nous a transmis.
Tu sais, je ne sais pas si tu connais
la psychogénéalogie.
Je commence.
Depuis l'année passée,
j'ai lu beaucoup de choses sur la psychologie.
Toutes ces espèces qu'on porte
de façon inconsciente des générations
qui étaient avant nous.
Oui, il y a un livre qu'il faudrait que tu lises,
c'est Aïe, mes aïeux.
Aïe dans le sens aïe-Aïe, mes aïeux.
C'est une belle, je pense, qui a écrit ce livre-là, une sommité décédée aujourd'hui.
Tout ce que nos ancêtres ont vécu, notre arrière-arrière-arrière-grand-mère,
on le porte, c'est comme génétique, mais c'est émotionnel.
On se transfère ça
de génération en génération.
T'es alignée de femmes,
ton arrière-arrière-grand-mère
a peut-être vécu une peine d'amour
ou un amour interdit en 1924,
puis toi,
tu peux être comme poignée
avec un interdit amoureux,
puis tu sais pas d'où il vient, mais il t'appartient pas.
Ça peut avoir l'air vraiment
ésotérique, mais ça, il l'est pas.
— C'est-à-dire que c'est une blessure qui se transmet
des fois dans le non-dit,
dans la façon de faire
de génération en génération,
puis c'est par mimétisme aussi, beaucoup.
— Oui. — Parce qu'on a eu une mère
qui a été élevée par la grand-mère,
qui a été élevée par l'arrière-grand-mère.
— Avec tous les patterns, les scénarios répétitifs,
on le dit, mettons,
une famille où il y a eu de la violence,
mettons, un père qui était violent avec son fils,
bien, c'est documenté, ça,
qu'il y a de fortes chances
que le fils puisse avoir
des élans de violence envers ses enfants.
– Oui.
– Mais le fils n'est pas violent pour autant, mais il a vu ça.
Il a vu ça, donc c'était accepté.
Il n'avait pas l'interdit.
Donc si on travaille sur soi,
on va aider nos enfants à se libérer de ce qu'ils n'ont pas à transporter inutilement.
Pour moi, être mère,
très tôt dans ma vie,
ça a été ça.
J'ai une responsabilité
de travailler mes affaires.
Ça va aider mes filles
à ne pas subir
comme les mêmes...
Pas les châtiments, mais comme
c'est de même, c'est de même.
Ça, je pense que je l'ai bien fait.
Je l'ai bien fait, là.
Puis je me souviens, moi, j'étais jeune, j'avais 19 ans, j'avais un bébé.
Puis je me suis dit, j'ai le choix de commencer ma vie en la subissant.
Puis je connaissais le père de ma fille depuis deux mois
quand je suis tombée enceinte, là, tu sais.
Puis c'était vraiment une relation
qui a été...
On est restés bien, bien, bien,
bien amis, mais
c'est vraiment une relation
qui a été difficile, extrêmement
difficile.
Je me souviens,
je suis dans ce couple-là.
Avant être
game, je me serais séparée
dès la naissance
puis là
je me dis ok, là j'ai le choix
soit que je fais ma vie
puis je la subis
pauvre moi
ou que
on commence notre vie ensemble
moi j'ai commencé ma vie d'adulte
je vais être émotive j'ai commencé ma vie d'adulte. Je vais être émotive.
J'ai commencé ma vie, ma vraie vie,
quand la vie de...
Quand j'ai donné
naissance à ma fille.
On a commencé notre vie ensemble.
Oui.
Toi et Adèle.
Oui, vraiment. Mon bébé Adèle,
c'est comme si je me suis dit
que je ne peux pas ne pas être...
Ce n'est pas en termes de bonne mère.
Je savais que j'étais une bonne mère.
J'allais donner les soins.
Ce n'est pas pour rien que j'ai cet enfant-là.
Je commence ma vie adulte
avec un bébé,
avec une vie humaine. Ce n'est pas vrai que cet enfant-là. Je commence ma vie adulte avec un bébé, avec une vie humaine.
Puis c'est pas vrai que cet enfant-là va être hypothéqué
par
ce que moi je transporte
puis que je vais lui retransmettre. C'est pas vrai.
Fait que c'est pour ça, moi, ça me donnait le courage
justement d'avoir la vie comme je l'aime
puis de faire ce qu'il y avait à faire pour régler
mes affaires. Pour pas qu'elle ait
à subir ça.
Puis ça a été ça, je pense, mon engagement profond.
C'est pour ça que la vie professionnelle,
les performances, puis les réalisations,
c'était pas ça qui était important pour moi.
– Mais ta réalisation, c'était Adèle.
– Bien, ma réalisation, c'était moi comme humaine.
– Mais t'as donné vie, là, c'est quand même... – Oui, vraiment. – Je veux dire, c'est une grande réalisation, c'était moi comme humaine. Mais t'as donné vie. C'est quand même...
C'est une grande réalisation
aussi de donner
la vie dans ce que
tu retiens de ta vie.
Tes filles doivent être...
De donner la vie, puis pas de donner la vie
comme on l'entend. Parce que moi, je voulais pas
tant que ça être mère. Je veux dire, Adèle,
c'est bien drôle. Le monde, mettons, me rencontrait
à l'épicerie.
Oh, beau petit bébé! »
Moi, j'avais l'air, à 19 ans,
j'avais l'air de 15 ans.
« C'est-tu un accident? »
Le monde me demandait ça. Je disais « Non, c'est une fille. »
« C'est-tu une débile? »
Ah ben oui, moi, je me faisais mal.
« Ah, pas vrai! »
« C'est un accident? »
« C'est une niaiseuse? »
Ben voyons donc, mettons que tu réponds « oui ». C'est quoi cette affaire-là? Oui, c'est un accident. C'est une niaise. Ben voyons. Maintenant que tu réponds oui,
c'est quoi cette affaire-là?
Oui, c'est un accident.
Des fois, le monde pose des questions.
Ah, mais ça,
j'avoue de poser ça d'un être humain.
Ben écoute, t'as ton bébé,
t'as 19 ans,
t'as quasiment encore des points...
Ils sont pas fondus.
Des points ont pas fondus.
Tu te fais demander si ton enfant, c'est un accident.
Tu sais, probablement oui,
c'est sûr que c'est un accident, mais deuxièmement...
Attends, là, t'as un petit peu de maquillage.
Oui, vas-y. Regarde juste ici.
On n'a pas de retouches maquillages.
Deuxièmement...
C'est beau, c'est beau.
Moi, je trouve qu'un enfant n'est jamais tant que ça
un accident parce que...
Mais ça peut être non prévu.
Mais ça n'en fait pas un accident.
C'est l'expression un accident.
Je veux dire, ça fait mal, ça.
Fait que déjà,
tu te faisais quand même regarder parce que...
Je me faisais regarder, je me faisais juger aussi.
Moi, je suis rentrée à l'université,
j'ai été acceptée au bac en communication
à l'UQAM en 1987.
C'était
ultra contingenté.
Ultra.
Puis j'ai été acceptée.
Mais je ne peux pas faire mon bac
à temps plein. Je l'ai faite en 8 ans.
Fait que, tu sais, c'était mal vu.
T'avais un enfant. Moi, là, j'ai étudié avec
Marie-Louise Arsenault, Denis Villeneuve.
Je peux nommer plein de noms.
Ça restait après l'école,
puis des parties, puis des 5 à 7.
Moi, j'étais obligée de revenir à mon bébé.
C'était très, très, très marginal
d'avoir un enfant jeune.
Quand tu as un enfant,
mettons, à 15 ans,
la société te soutient.
Il y avait des écoles
mais à 19 ans
ce que tu reçois comme message
c'est t'as voulu faire un enfant
débrouille toi, t'es adulte
mais j'étais une enfant
t'es une enfant
pis moi j'avais commencé une carrière
là c'était tellement difficile
pis c'était pas l'enfant qui était difficile.
Même mes parents m'ont dit, un an plus tard,
qu'ils s'étaient dit, mon père et ma mère,
ma mère avait dit à mon père,
« Martial, maintenant, elle va être tannée,
mais pas de l'enfant,
mais elle va trouver ça trop, trop, trop lourd, un enfant.
On va compenser. » Puis, un an plus tard, elle m'enfant, mais elle va trouver ça trop, trop, trop lourd, un enfant. Fait que tu sais, on va...
On va compenser, genre.
Puis elle me dit, comme un an plus tard, elle dit,
on ne peut pas revenir.
Jamais tu n'as été tannée de l'enfant.
Jamais, jamais, jamais là.
Je n'ai jamais dit, oh mon Dieu, je trouve ça difficile de me lever la nuit.
Pas en tout, là, c'était comme...
Ça faisait partie de...
Tu sais, je n'ai jamais été tannée d'être mère,
mais je trouvais ça difficile d'être complètement décalée.
Parce qu'il y avait des compromis à faire.
Il y avait des choix.
Vivre en couple dans une relation toxique,
on va le dire,
mais toxique et difficile,
ça, j'ai trouvé ça dur.
Tu es codépendante,
tu as un enfant.
Mais en même temps, tu es devenue une femme.
Oui, je suis devenue une femme, puis je suis devenue aussi
une...
C'est comme si
qui j'étais, là, a pris tout son sens.
Puis pas dans le sens, je suis
devenue mère et...
C'est pas être mère
qui a pris tout son sens, c'est avoir
la responsabilité
de transmission à un être humain.
Tu sais, tu m'aurais mis
un enfant sur mon perron, là,
que je suis obligée de prendre, là,
puis j'aurais eu la même...
Mais ça donnait un sens
à ton expérience de vie,
à ce qui s'en venait aussi.
Mais ça donnait un sens à ce qui s'en venait pour moi.
À ton futur.
Oui, à mon futur.
Ça donnait un sens...
C'est fou, là.
Ça a l'air un peu bizarre.
À mon passage sur Terre.
Avant, tu ne t'étais pas posée cette question-là?
Bien, avant, j'étais trop dans...
Tu sais, moi, j'ai commencé jeune dans le milieu.
Tu sais, dis-toi que moi,
je manquais deux mois d'école au secondaire
parce que je tournais des films,
je jouais dans des téléromans.
Fait que j'avais pas une vie.
J'étais allée en appartement, j'avais 17 ans,
j'avais de l'argent.
Fait que j'avais pas une vie comme tout le monde.
Fait que là,
à 19 ans, c'est comme,
OK, moi, c'est ça comme mon rôle
dans la vie, pas d'être mère.
Mais il y a quelque chose qui s'est ouvert en moi
puis qui m'a orientée. Qui'est ouvert en moi puis qui m'a
orientée.
Qui m'a orientée, qui m'a « grounded » aussi,
je dirais. Oui, vraiment.
Devenir femme en étant mère.
Devenir femme en étant mère.
Puis quand je vois ma fille maintenant
avec son fils,
tu vas le vivre, toi, là.
Quand nos...
Bien, particulièrement Adèle
qui est devenue mère
Madelaine ça me fera pas la même chose
parce que c'est autre chose
mais cet enfant là
quand il est devenu mère
il y a comme quelque chose
qui s'est encore réouvert en moi
pis pas en terme de je suis grand-mère
mais comme si la vie
continuait notre notre œuvre,
puis je suis avec elle, avec son fils,
ça serait... – J'ai l'impression que ça donne
un élan. Tu sais, moi, je me souviens
de mes parents ou des parents de Mario,
tu sais, Angela était la première des deux côtés,
puis de voir ces grands-parents-là,
on dirait que ça leur a donné un élan
de vie, une espèce d'énergie
qui s'est quintuplée,
je sais pas, il y a
quelque chose là
ou une raison
de dire, justement,
on a besoin d'un futur.
On a besoin de se projeter.
On veut voir grandir.
On veut faire ce qu'il faut. On va prendre soin de nous.
Tu sais, il y a quelque chose
d'extraordinaire.
Quand nos enfants étaient jeunes,
on avait le travail,
on voulait s'accomplir.
Quand on arrive,
on l'entend beaucoup chez les grands-parents,
tu as le temps.
Pas juste le temps physiquement,
tu as le temps dans ta tête
de parler.
Tu n'es pas en train de dire
que je manque quelque chose pendant
que je fais ce choix-là. Ou juste le souper,
le maudit souper, là. Quand on a nos
enfants. Moi, je voulais bien jouer avec mes
enfants. À un moment donné, il y a le souper
puis il y a les devoirs. Mais là,
moi, quand je suis avec mon petit, là,
mon petit-fils, Gustave,
on mangera plus tard
ou on mangera en jouant.
T'as pas toute la charge
de faire rouler une maisonnée
t'as juste à être là
avec l'enfant
c'est rare quand on est un jeune parent
d'avoir ces moments-là
là tu me dis ça, on dirait que je parle dans ma tête
ben écoute
j'ai hâte de connaître ça
est-ce que t'es prête à passer au niveau rouge?
tu m'en donnes deux
deux questions niveau rouge ça va cartes rouges.
Ça va être celle-là.
Ça va bien avec tes ongles.
Tout est rouge.
Wow!
Première question rouge.
À quel moment aurais-tu souhaité que le temps s'arrête?
À quel endroit te sens-tu en pleine possession de tes moyens?
J'en choisis une?
Oui.
En pleine possession de mes mes moyens c'est où c'est dans des partages
comme ça avec des femmes avec mes soeurs avec mon chum avec toi avec plein de possession de
moyens parce qu'on est dans le vrai on est dans la vie il ya plus rien que d'autres qui existent c'est
le moment présent puis ça moi j'ai toujours recherché ça puis je les ai toujours eu aussi
depuis que je suis tout petit moi c'était ça je me revois je suis en sixième année je suis mon
ami valérie puis ils veulent jouer à des jeux de société non on j on jase! On jase!
Puis là, Azad me regardait,
fatiguante. Moi, c'était comme...
On jase!
Tu sais, ça fait que
où je me sens le mieux,
puis en pleine possession, c'est
de jaser, mais pas jaser.
Moi, je m'en fous bien de ce que t'as acheté,
puis de ce que t'as trouvé en spécial.
Ça m'intéresse pas.
Moi, c'est pour ça que je suis pas beaucoup d'amis,
parce que le monde
m'intéresse pas tant dans ce qu'ils ont
à dire. C'est vrai.
Tu parles dans les affaires courantes. Mais moi, je suis pas intéressée.
J'aime pas les anecdotes.
Puis j'aime pas ça, savoir que ton chum,
il a fait de l'overtime. Ça ne
m'intéresse pas. Puis que ton
petit fait des dents, je m'en torche. Tu comprendsime, ça ne m'intéresse pas. Puis que ton petit fait des dents, je m'en
torche. Tu comprends-tu? Ça ne m'intéresse
pas. Puis de savoir que tu as parti
de ta piscine.
Hé, je n'ai pas parti de ma piscine.
Non, mais ça ne m'intéresse pas.
Quelqu'un me dit, en tout cas,
une piscine au sel.
Je m'en
contre-torche de ta piscine
au sel. Par exemple,
parle-moi de ce que tu vis pendant qu'on est dans la piscine au sel. Pendant que tu mets ta piscine au sel. Par exemple, parle-moi de ce que tu vis
pendant qu'on est dans la piscine au sel.
Pendant que tu mets ta piscine au sel.
Parle-moi de toi. Parle-moi de ce que tu vis.
Parle-moi de ce que ça t'a fait
quand ta blonde te dit telle affaire.
Parle-moi de toi.
C'est tout.
Mais je veux rien savoir.
Je suis très limitée en amis.
Parce que maudit que le monde
raconte des anecdotes plantes
ben moi des fois je me fais dire, ah ouais si t'es là
c'est sûr que ça va être plus lourd
mon dieu, qu'est-ce que vous dites là
non mais c'est dans le sens que
naturellement
je vais entendre ça, des fois je vais embarquer
et tout ça, puis naturellement je m'en vais ailleurs
tu sais la tournée
est pareille, on peut passer des
heures à parler de la vie,
en fait, d'un paquet de choses, mais
moi, quand j'étais jeune, Marcia,
je venais vite amie avec les mères de mes amis.
Ben oui!
Puis elles allaient jouer dehors, puis moi, je restais en dedans
avec la mère. Tu sais pas, je repense
à ça,
puis toutes les fois que je vois mes amis, je leur pense, puis ta mère,
puis ta mère, parce que
j'avais cette relation-là
de la vie
et de... Et je me souviens aussi,
quand j'étais jeune, mes tantes ont été très importantes
dans ma vie.
Tu sais, il y en a qui allaient bien,
mais il y en a que déjà, tu disais...
Puis des fois,
écoute, ils sont plus jeunes que moi. À cette époque-là,
t'es plus jeune que moi. Puis ça, je me disais, mais ma tante, en bon français,
je les trouvais vieilles
et j'ai trouvé, mon Dieu, qu'elles ont des gros problèmes.
Mais en même temps, j'avais beaucoup
de tendresse
pour ces femmes-là
qui ne voulaient pas nécessairement avoir tant d'enfants,
qui ne voulaient pas nécessairement être à la maison.
C'est comme,
ils n'ont pas eu d'options
comme nous, on en a des options. C'est comme, ils n'ont pas eu d'options comme nous, on en a
des options. Puis,
déjà jeunes, puis tu sais, on dirait
plus qu'ils vivaient plus, je les comprenais
quand ils étaient plus jeunes.
Puis tu sais, des fois, je vois des femmes,
j'étais comme, OK, c'est comme mes matantes.
J'ai encore ce mot-là, mes matantes.
Mais il y avait quelque chose dans leur histoire.
Puis moi, je parlais
moins, moi, quand j'étais jeune.
Je me souviens parler plus vieille.
Mais mon Dieu, que j'écoutais...
Des fois, je m'assoyais à la table,
puis j'écoutais mes tantes parler entre elles.
Puis c'est des grands moments de ma vie.
Tu apprends ton histoire aussi par ça.
Moi, ce que je faisais, ça, c'est terrible.
C'est merveilleux en même temps.
Il y a eu une année où on a vécu à Saint-Anne-de-la-Pocatière
parce que mon père était ingénieur.
Puis elle allait souvent chez Bombardier.
Puis ma mère, à un moment donné, était tannée.
Elle a quatre enfants.
Mon père partait des fois la semaine.
Puis à un moment donné, elle dit, on va y aller, vivre là.
Ils nous ont trouvé des appartements.
On avait comme un 5,5 pour la famille,
puis un 3,5 pour les filles.
Les trois filles plus vieilles, on couchait là,
en tout cas, peu importe.
Puis je marchais pour aller à l'école,
troisième année, j'étais en troisième année, j'ai 9 ans.
Puis, sur le chemin de l'école,
il y avait un salon funéraire.
Mais moi, j'arrêtais, puis je regardais,
puis à chaque fois qu'il y avait
un nouveau défunt ou défunte,
j'allais au salon,
après l'école.
Je mettais mon sac d'école à la porte.
Puis, c'était toujours des personnes âgées.
Je mettais des chaises autour du cercueil
et je faisais parler les gens.
J'ai 8 ans, 9 ans, de la personne décédée.
– Animatrice funéraire, tu pourrais mettre ça dans...
– Écoute, c'était merveilleux.
Puis, à un moment donné,
il y a une femme qui a dit
« T'es la future
Aline Desjardins. » Parce qu'Aline Desjardins,
elle venait de... Ah oui, elle venait
de ce coin-là.
Puis là, ils ont dit « Va chercher ta mère.
Faut qu'on vous rencontre. Ta mère, ça n'a pas de bon sens. »
Je suis allée chercher ma mère. Ma mère est venue
parler de moi un peu, dire que
j'étais comme ça.
Moi, je parlais des vraies affaires.
Puis à un moment donné, je rentre.
Là, je vois qu'il y a un nouveau nom.
C'est une fille de 12 ans.
Je me souviens de son visage.
Il avait un col roulé, avec une petite chaîne.
Là, j'ai eu ma première crise d'anxiété.
J'ai connu pour la première fois.
Je me suis mis à avoir mal au cœur.
Je me suis rendu compte que la mort...
J'ai comme réalisé qu'on était mortels.
Parce que tu as le plus vieux essai au plus vieux.
Puis là, après ça, ça m'a pris du temps
à retourner dans les salons funéraires.
Mais tu sais, très jeune, j'ai 9 ans.
Je veux qu'on parle de la vie, de la mort.
Cette personne-là qui vient de décéder, comment elle s'appelait?
Parlez-moi.
Mais quand c'est un enfant?
Hey!
Quand même, cet événement-là a été très nourrissant pour le reste de ma vie.
Je pense que c'est à partir de ce moment-là
que je me suis dit, OK,
moi, je peux mourir n'importe quand.
J'ai pas le droit de gaspiller une minute.
C'est d'où l'idée de me faire une vie
puis de me comprendre puis d'être libre
parce que je peux mourir.
Tu sais?
Moi, je trouve qu'il faut qu'on sache
qu'on est mortel.
T'avais-tu quand même des applications
sur les mondes intelligents
où ça te rappelle que tu es mortel?
Bien, pour vrai!
Oui!
C'est vrai que c'est anxiogène quand même.
L'application, ça peut juste te rappeler que,
tu sais, t'as une vie à vivre.
Tu vas peut-être mourir.
Mais souvent, on s'en rappelle
quand on vit quelque chose de difficile.
Bien oui!
Ou on s'en rappelle quand on va à des funérailles. Exactement.
Quand quelqu'un meurt, qui n'était pas
prévu, qui est jeune ou peu importe,
qui a l'impression qu'il a passé à côté
de quelque chose, qu'il n'a pas tout fait, ce qu'il avait à faire.
Ou même,
moi, j'appelle ça l'effet funéraille.
Moi, j'aime, dans mes conférences
et dans mes formations que je donne,
je veux faire l'effet funéraille. Je t'explique. On va à des funérailles. On pleure. On revient dans son char. On se dit, je vais la vivre, ma vie. Elle, elle ne peut plus. Elle est morte. Je vais la vivre, ma vie. Je lâche ma job.
Je ne sais pas quoi.
On a une force intérieure.
On fait les changements
qu'on a besoin.
Je vais les faire.
Combien de temps ça dure?
Trois jours.
Les faits funérailles, ça dure trois jours.
On va dire une semaine.
Tu vois la vie différemment.
Tu te lèves le matin.
Et pourquoi ça repart?
Ça repart parce que là,
on embarque dans une routine.
On réembarque dans nos peurs.
On se redéconnecte
de l'effet funérail.
L'effet funérail, c'est quoi?
C'est, hey, ça se peut que tu meurs demain.
Hey, ça se peut que dans...
2024, là,
ça se peut que ça soit ma
dernière année sur Terre.
Fait que quand tu penses de même,
là, ben...
t'en perds plus de temps.
Moi, je peux te dire que je suis encore
de même par passe de vie.
Moi, j'ai été longtemps à me dire, est-ce que
je vais me recoucher ce soir?
Mais tu disais ça par philosophie de vie.
Oui, mais dans le sens que cette journée-là est importante
parce que je ne sais pas si je vais me recoucher ici.
J'ai pensé comme ça.
Là, c'est moins présent.
Mais tu me fais penser à ça.
Combien ça m'a habité pendant des années.
C'est pas
mauvais, là. C'était pas négatif.
Mais il reste que
tu sais pas si tu vas te
recoucher chaque matin que tu te lèves.
Ce savoir mortel.
Complètement. C'est-tu ce que je fais, moi, pour alimenter ça?
Non. Je pensais
que tout le monde faisait ça, mais ça a l'air que c'est
bien weird. Qu'est-ce que tu fais? Moi, je lis la nécrologie
tous les jours depuis que j'ai 15 ans. Ah, tu travailles avec
Manon Gazé, que je salue. Je lis
ma nécrologie tous les jours. Mais c'est
bon, tu passes à côté de personne.
Moi, je passe des fois à côté de gens.
Je suis allée, je le savais pas, mais toi, tu vois
tous les morts. Moi, c'est les cimetières.
Moi, quand je vois un cimetière,
je vais dans un... J'y vais.
Tu vas te recueillir. Bien, je vais me recueillir
puis je regarde. Des fois, là,
je trouve que c'est tellement important ce qu'on écrit
sur la pierre tombale parce qu'on a...
Des fois, on a beaucoup d'indices sur la vie de la personne.
Des fois, on n'a rien.
Mais déjà, d'imaginer l'âge.
Des fois, on voit son enfant
qui est mort avant. Tu vois
l'enfant qui est mort. Les parents ne sont pas morts, mais les noms
sont déjà sur la pierre tombale.
Je me souviens, on allait ensemble
à l'île du Prince-Édouard.
À Urg-Al-Shour, il y a un sématien qui n'était pas très loin.
Il y avait le nom
d'un docteur
avec trois de ses femmes.
Ils étaient tous jeunes. Ils sont tous morts
jeunes. Imagine, moi,
si je suis restée enquêêtrice dans l'âme.
J'étais là, mais attends une minute,
comment elles ont pu...
Mais tu sais, ça peut être cocasse comme ça,
de dire qu'est-ce qui s'est passé pour que ces femmes...
Mais on apprend beaucoup,
puis tu sais, moi, ça me rappelle
que j'étais au-dessus de la terre.
Exactement.
Puis que ça, de marcher sur le sol,
ça a une valeur.
Fait qu'au lieu d'aller dans un spa,
la peau des fesses,
allons au cimetière.
C'est un superbe...
C'est vrai, c'est un moment de recueillement.
Comme lire la nécrologie.
Tu vois des photos, il y a des jeunes,
il y a des jeunes, il y a des vieux,
il y a des femmes qui sont nées.
Des fois, tu te dis, pourquoi ils n'écrivent pas
la cause du décès?
Des fois, ils l'écrivent. La plupart, ils l'écrivent. dis, pourquoi ils n'écrivent pas la cause du décès? Des fois, ils l'écrivent.
Des fois, ils l'écrivent. La plupart, ils l'écrivent.
Mais quand ils ne l'écrivent pas, puis c'est un jeune,
c'est toujours bon. Qu'est-ce qui s'est passé?
Ah, mais c'est...
Oui, parce que ça nous...
Ça nous ramène à notre...
À notre...
Ça nous ramène au sens de la vie.
On n'est pas sans terre pour travailler,
puis faire des enfants,
puis courir, courir, courir.
Puis il y a un livre extraordinaire
qui s'appelle
Les cinq regrets des gens en fin de vie.
Puis ça, c'est sur dix ans.
Il y a un psychologue qui a interviewé
sur une période de dix ans
des gens de tous âges en fin de vie, puis les gens regrettent les cinq mêmes choses.
De ne pas avoir assez dit aux gens qu'il les aimait, donc ça, ça veut dire de ne pas avoir pris le temps, d'avoir trop travaillé. C'est un regret, ça, de ne pas avoir...
Non, c'était de ne pas avoir accordé
assez de temps à ses passions.
OK.
L'autre regret, c'est de ne pas s'être réalisé.
Puis pas juste professionnellement,
mais de ne pas vraiment avoir exploré
puis exploité les talents.
Puis l'autre regret, c'est de pas...
d'avoir accordé trop d'importance
au regard des autres.
Il me semble que t'en manques un, non?
Je m'en manque un. Je me souviens plus.
Faut aller lire le livre.
Oui, mais c'est le fun de savoir ça.
Puis moi, j'ai un petit truc.
Tu te le donnes?
Vas-y.
Ça s'appelle la prom dernière fois.
OK.
Je fais toujours comme si c'était la première fois
que j'étais avec quelqu'un.
Mettons, je mange avec mes filles.
C'est comme si c'était la première fois
que je mangeais avec mes filles.
Puis je fais aussi comme si c'était la dernière fois.
Ça fait que tu peux pas...
Ça fait que c'est comme si c'était la seule fois.
Bien oui! Ça fait que tu peux pas
vivre des moments plates.
Puis ça a ça de merveilleux,
c'est que tu peux plus passer de temps
avec du monde
plate.
Parce que t'en as plus
de temps à perdre. C'est trop précieux.
C'est la première pis la dernière fois. Fait que des fois, tu te dis,
ben, ça va être la dernière fois. Surtout si on te parle
de sa piscine au sel.
Parlez-moi pas
de votre piscine au sel! Les questions-moi pas de votre piscine au sol.
Les questions mauves, Marcia,
c'est des questions hypothétiques.
Et si tu acceptes de répondre,
après, tu peux me poser la question de ton choix
qui n'est pas dans les cartes.
OK, j'accepte de répondre.
Alors, bien, vas-y, tu relèves le défi.
Merci.
Qu'est-ce que la petite Marcia dirait
à la femme que tu es devenue?
Wow, c'est tellement beau.
Moi, tu savais que
tu sais peut-être pas mais j'ai fait agrandir une photo de petite marcia les
faits plastifié puis je la mets dans toutes les pièces de ma maison avec la
petite martien elle me parle toujours ça a commencé avant que je fasse agrandir
la photo que j'avais pris une petite photo de moi
que je mettais à côté de mon lit.
Je voulais être...
Je voulais que Petite Martia soit la première
à me dire bonjour le matin,
puis la dernière à me dire bonsoir le soir.
Pourquoi être aussi importante, la Petite Martia?
Parce que c'est notre essence.
La petite fille intérieure,
c'est bien quittant de dire ça.
Petite Martia,
je ne l'aimais pas.
Je ne l'aimais pas.
Puis, quand j'ai commencé à l'aimer,
c'est là que j'ai pu
m'aimer.
Il faut aimer la petite fille qu'on a été.
Puis après ça, on va s'aimer.
On veut tout...
Tout le monde veut s'aimer davantage.
Mais si on n'aime pas
la petite fille qu'on a été,
on ne pourra jamais aimer l'adulte
qu'on a. Fait que moi, petite Marcia, ce qu'elle me dit
pendant toutes ces années,
puis ce qu'elle me dit encore,
c'est merci d'être revenu me chercher
merci merci de me faire conduire ta vie c'est elle moi qui conduit ma vie c'est elle c'est moi je
suis la madame j'ai la sacoche et l'argent j'ai le char j'ai les clés. Mais elle, elle sait où elle s'en va. J'ai comme tout redonné mon...
le pouvoir.
Tu sais, c'est elle.
Puis moi, là, je vais dire franchement,
je sais pas qu'est-ce qui va arriver dans ma vie.
Je sais rien.
Ni professionnellement, ni...
Mais elle, elle le sait.
Je la suis. Je la suis, puis...
Mais qu'est-ce que la Marcia que j'ai devant moi
dirait à cette petite Marcia-là
qu'elle aurait dû savoir quand elle était petite?
Ah, c'est bon, ça.
Je dirais...
Lâche-moi pas.
Continue
à être comme ça.
Mettons,
je la vois quand elle est petite,
je lui dis, regarde, tu vas trouver ça tough,
le monde ne t'aimera pas tant comme tu es,
mais toi, lâche-toi pas.
Continue, continue à t'aimer comme tu es.
Même si tu doutes
que tu es correct,
même si le monde te dit que tu es trop,
reste sans coche.
C'est toi qui l'as l'affaire, fille.
C'est toi qui l'as l'affaire.
Pas dans le sens que les autres ne l'ont pas l'affaire, mais toi, tu n'escoche. C'est toi qui l'as l'affaire, fille. C'est toi qui l'as l'affaire. Pas dans le sens que les autres l'ont pas l'affaire,
mais toi, là... — T'es pas trop.
— T'es pas trop. T'es juste
correct. Pis t'es belle. Pis un moment donné,
ça va rayonner, ça. Un moment donné,
tu vas l'avoir, ta place, pour
exprimer tout ce que t'as exprimé.
Là, tu peux pas te l'en avoir. T'as 4 ans,
pis t'as 5 ans, pis t'as 6 ans.
Mais un moment donné, tu vas l'avoir. Pis ce moment donné-là,
Marie-Claude, c'est là. Depuis que j'as 5 ans, puis t'as 6 ans. Mais à un moment donné, tu vas l'avoir. Puis à un moment donné, Marie-Claude,
c'est là, depuis que j'ai 55 ans.
Je sens que... Moi, depuis que j'ai 55,
parce que je sais que tu viens de l'avoir,
moi, le jour de mes 55 ans,
le 27 mars,
le jour de mes 55 ans,
il y a 3 ans.
Pas 3 ans, il y a 2 ans,
parce que je vais avoir 57 je commençais vraiment pour une
deuxième fois ma nouvelle vie pour une troisième fois parce que je les commençais quand je suis
né après ça je les recommence et quand j'ai mon bébé adèle pas 55 ans j'ai fait le nom il s'est
passé quoi 55 ans moi je disais toujours liberté 55 je descends et je n'ai fait là. Il s'est passé quoi à 55 ans? Moi, je disais toujours
Liberté 55. Je disais ça en joke.
J'aimais pas penser à ça.
Je suis dans ma liberté 55.
Mais oui!
Quand j'écoutais ça, c'était donc bien loin.
Je viens de réaliser.
Moi, je le disais tout le temps, tout le temps,
Liberté 55.
Quand on était dans la vingtaine, il y avait les annonces.
C'est Anne Dorval qui faisait ça. Elle était comme jeune. Puis on la voyait vieille à 55 ans. Puis on niaisait avec ça. Liberté 55, liberté 55. Mais moi, j'ai continué à dire ça. Mais c'était pas « je vais prendre ma retraite ». Parce que moi, je prendrai jamais ma retra, c'est plus à 55 ans que je vais être libre de tout, tu sais.
Puis il s'est passé ça en moi.
C'est comme, OK, là, tu peux commencer ta vie.
Tu as trouvé ta place professionnellement.
Tu n'as plus d'enfants en charge.
Tu as réglé ta codépendance.
Puis j'ai fait, OK, là, je peux être martiale à 100 %,
parce que je suis en dehors des patterns
dans tous les domaines de ma vie.
Fait que, tu sais, c'est comme, OK, là, tout est possible.
Moi, là, il n'y a plus rien qui peut m'arrêter, là.
Je veux dire, plus rien.
Ni un homme, ni un enfant, ni l'argent.
Il n'y a plus rien qui peut m'arrêter.
Plus rien.
Super pouvoir, ça.
Vraiment. As-tu une question pour moi,
Marcelle Pilote? Tu dois sûrement en avoir une.
Oui, j'ai une question. Oui, vas-y. J'ai une question pour toi.
Tu vas la trouver spéciale.
OK.
T'as perdu ta mère.
Oui. Puis,
on trouve ça triste, puis c'est
très triste, c'est dramatique.
Puis quand je vais perdre ma mère, tu vas être là pour moi,
tu vas m'aider parce que moi, je ne l'ai jamais vécu.
Qu'est-ce qu'il y a de positif à perdre un parent?
Pas dans le sens que...
Il doit sûrement y avoir quelque chose qui est comme un cadeau.
De perdre un parent?
Oui.
C'est la fin de la souffrance pour la parent.
Je vais être émotive.
J'ai ça pleuré en entrevue,
mais je pense que de voir souffrir son parent,
je pense que n'importe qui qu'on va souffrir,
on vient un peu mêler parce qu'on dit,
on sait que la seule chose qui va la soulager,
c'est la fin de la vie.
Il n'y a plus de morphine,
il n'y a plus de...
En fait, j'aurais beaucoup de choses à dire
par rapport au traitement de fin de vie.
Moi, je...
Oui.
Je ne suis pas sûre que c'est toujours beau,
les traitements de fin de vie.
Ça,
moi, ça m'a amenée de la paix.
Je me suis dit, bon, c'est fini.
C'est quatre ans de souffrance,
mais en même temps,
en même temps,
ces quatre ans-là où tu sais,
où il y a un deadline.
Moi, j'ai vu ma mère se transformer.
Tu la connaissais.
Ma mère, c'était une femme avec un méchant caractère.
Moi, j'avais dit à ma mère,
tu ne viendras jamais vivre chez nous
quand tu vas être malade.
Moi, j'ai été claire avec très jeune.
Je lui ai dit, moi, Doris,
puis je l'appelais Doris, ma mère.
Doris, tu ne pourras pas venir vivre chez nous
parce qu'on avait deux caractères forts.
On s'aimait, mais on se pognait.
On s'obstinait sur des affaires.
On n'avait pas...
Quand nos parents n'ont pas besoin
d'avoir la même vision de la vie qu'eux,
moi, je n'avais pas tout à fait la même vision.
Puis moi, j'ai toujours fait ce que je disais.
Ma mère changeait beaucoup d'idées,
ce qui m'a beaucoup contrariée dans ma vie,
de changer d'idées.
Moi, je pense que je suis devenue le contraire
en réaction à ça.
Moi, je dis que je fais de quoi, je le fais.
Je serai pas en retard, je vais le faire,
je vais pas annuler.
Moi, c'est comme...
C'est vraiment une réaction
au nombre de déceptions que j'ai eues
parce que les choses étaient différentes
alors qu'on les avait planifiées différemment.
Et donc, ces quatre ans-là,
où elle a su qu'est-ce qu'il allait y avoir un lendemain.
On le sait tous, on vient d'en parler de la mort.
Oui, puis surtout que dans son cas,
ça allait être imminent.
Elle avait trois mois à vivre.
Il y a eu quatre ans, c'est quelque chose.
Les gens vont me comprendre.
Tu as connu, tu as côtoyé des gens malades,
dont ton amie Anne-Marie, entre autres, que tu as accompagnée,
dont tu as écrit un livre aussi.
Mais une fois que la personne est partie...
Mais c'est-à-dire que ce que j'ai trouvé beau,
c'est de voir le cheminement qu'elle a fait.
Maintenant qu'elle est partie,
je me suis dit,
si elle n'avait pas eu cette maladie-là
qui s'est étirée dans le temps...
Tu n'aurais pas pu avoir accès à cette façon.
Oui, puis elle, elle n'aurait pas eu accès
à cette personne-là. Tu comprends?
Parce que dans la vie,
on s'ajoute des couches pour toutes sortes de raisons
qui partent souvent de la petite enfance
et qui, si
ne sont pas réglées,
tu les abrilles,
tu les abrilles, tu les abrilles
puis tu t'éloignes de l'essence.
Et elle, elle s'est
désabriée pendant quatre ans.
Désabriée, c'est peut-être
pas le bon mot, mais je trouve qu'elle enlevait
des couches.
Des pleurs d'oignon pour arriver à l'essence. J'haïs tellement les oignons que'elle enlevait des couches. Des pleurs d'oignons pour arriver à l'essence
de qui elle était. J'ai tellement les oignons
que j'ai de la misère à dire des pleurs d'oignons.
Mais tu comprends, elle sait,
elle est arrivée probablement
à la petite Doris dont tu parlais.
Parce que tu sais, Rosemary Charest
à un moment donné disait
à plusieurs reprises quand je l'ai reçue,
notre quête dans la vie,
si on voyait des poupées russes,
c'est de trouver la petite poupée.
Parce qu'on la découvre
en vieillissant, on enlève des poupées russes.
Puis la petite poupée, c'est notre cœur.
C'est notre essence.
C'est la petite Marceau que tu décrivais tantôt.
Puis elle dit, la quête de la vie,
c'est toujours...
Puis est-ce qu'il y a des personnes, on va montrer la grosse poupée.
Parce que quand on montre la petite poupée, c'est montrer la vulnérabilité. C'est toujours... Puis est-ce qu'il y a des personnes, on va montrer la grosse poupée parce que quand on montre la petite poupée,
c'est montrer la vulnérabilité,
c'est se fragiliser,
c'est beaucoup de choses à accepter
de montrer. Des fois, on ne se la montre pas à soi-même.
Mais moi, ma mère, elle est devenue sa petite poupée.
Fait que je trouve ça beau
de savoir
qu'elle est partie
en paix. Fait que ça...
— Parce que t'as eu accès à ça avec elle... Que t'as eu accès à ça avec elle.
Oui. Elle, elle a eu accès à ça
pour elle. Oui. Puis,
c'est ça, c'est le cadeau, finalement.
Bien, c'est de comprendre
que
il faut régler ses affaires avant de partir.
Vraiment. Partir...
Tu sais, moi, ça a été mort
subitement, ou après trois mois,
comme les médecins l'avaient dit
elle n'aurait pas eu le temps
de régler
elle si on la questionnait elle dirait
je n'ai rien réglé
mais oui moi je l'observais
j'étais pas toute seule avec ma mère
mon père a toujours été là, ma famille, mon frère
on était très solide
autour d'elle
mais ça je trouve que
je pense que...
Je pense que ceux et celles qui restent avec des images de leurs parents
qui sont pas en paix,
c'est que tu peux plus le régler.
Non, absolument.
Le cadeau a été que
elle, qui se rende là,
sans même le savoir,
elle t'a fait le cadeau aussi de toi
apaiser quelque chose aussi
de cette relation-là.
Ah ben oui! On se chicanait plus.
C'est ça, tantôt, je disais,
j'avais dit, tu ne viendras pas rester chez nous.
Ça, c'est moi, tu me connais, je change d'idée.
Je suis à l'heure, mais je change d'idée.
C'est-à-dire, dans mes
grandes décisions de vie, moi, je peux changer
d'idée. Donc, je pense
que c'est le 2 octobre qu'on a eu
l'appel, qu'elle a appelé pour dire
« J'ai un cancer du pancréas, c'est à 4,
métastatique, tout ça. »
Et mes parents habitaient chez moi
le 6 octobre. Ils sont partis
de la Gaspésie avec la voiture
pleine, on a monté une chambre,
ils vivaient avec nous.
Alors,
tout ça est pour dire que quand
on dit des choses, puis des fois,
moi aussi je fais des conférences, puis je dis au monde,
même si vous avez des valeurs
sur vous, vous dites ça, ça n'arrivera pas,
mais permettez-vous de changer d'idée.
Ne soyez pas rigide,
parce que moi, je ne me suis même plus posée de questions,
puis après ça, je me disais, moi, je suis drôle
pareil. J'ai quand même pris
la peine de dire ça un jour, avec toutes
mes convictions.
Ça a tenu.
Parce que ça, cette façon-là
d'installer
quelque chose, c'est souvent la peur.
Oui.
Je ne voudrais pas que tu viennes vivre chez nous.
Je protégeais mon territoire.
Quand on change d'idée, c'est la vie
qui nous souffle à l'oreille.
Regarde, t'as ça à vivre.
Toi, t'as cette belle qualité-là que
tu l'écoutes, la vie.
Tu restes pas sur ta rigidité.
C'est comme, regarde, tu savais que t'avais ça à vivre.
Puis le fait que t'aies fait ça,
même si ta mère est décédée
trois ans plus tard, quatre ans plus tard,
bien,
juste le fait que t'aies installé une chambre une semaine après, je trouve, en plus tard, bien, juste le fait que tu ailles installer une chambre
une semaine après, je trouve,
en tout cas, moi, comment je l'ai vu,
ça a jeté les bases
de ce qui s'en venait, puis
ça a permis peut-être à ta mère
aussi de le vivre de ce façon-là.
Et ça a permis aux enfants, parce que
ça, c'était bien important, bien,
tu sais, c'est des choses que tu fais sans le savoir,
c'est après que tu réalises, mais
de côtoyer la vie
pour vrai.
Parce que
ma mère, elle était sans filtre.
Pas assez quasiment de filtre.
Il n'y avait pas de filtre.
Je sais de quoi tu parles.
Tu sais de quoi je parle.
Elle disait tout ce qu'elle pensait,
comme elle pensait, dans des moments, des fois, inadéquats.
Mais elle, si c'était là, c'est là que ça se passait.
Donc, sa maladie,
elle en parlait ouvertement.
Elle l'avait appelée Antoine.
Donc, son cancer,
c'était Antoine.
Même le médecin, le premier rendez-vous,
elle était là.
Moi, Antoine, je veux dire,
elle a envie qu'il gagne.
Elle était là. Mais de qui vous parlez?
du cancer!
avec sa couleur gaspésienne
dans sa façon de parler
et c'est ça, donc elle était assise autour de la table
puis elle
mémé va mourir
vous avez des questions à mémé
c'était terrorisant des fois
je suis là, mais tu peux pas leur parler de même
ben je vais mourir, comment tu veux que pas leur parler de même. Je vais mourir.
Comment tu veux que je leur dise autrement?
Tu as raison.
Mais en même temps, ils ont côtoyé la vie à travers le temps qui est limité.
C'est un beau cadeau, ça.
Je ne pense pas.
Ils n'ont pas l'air de être traumatisés.
Mais ils connaissaient mémé.
Tout le monde connaissait mémé.
J'ai parlé beaucoup avec Juliette.
Juliette est ma fille.
Oui, il a 21 ans, le bébé.
Puis j'en ai parlé
parce qu'elle avait une relation
bien, bien, bien.
Ma mère, elle voyait un don en Juliette.
Ma mère, Juliette, elle voyait des choses.
Même à la fin de sa vie, elle était dans un semi-coma.
Juliette est arrivée et elle s'est réveillée.
Puis elle lui a dit quelque chose.
Mais je peux te dire que la façon dont ta mère
a été en fin de vie,
ça n'a pas marqué tes enfants.
Parce que tu disais, peut-être que ça les a
pas du tout. C'est un cadeau.
En fait, le plus grand cadeau.
Ah oui, oui.
Parce que tu sais, des fois tu te dis,
c'est violent comme mot.
Mais...
C'est la vie.
Ça donne un sens.
C'est la vie.
C'est ça.
Faut pas se protéger.
On a tendance à vouloir protéger les choses.
Mais moi, j'ai été élevée avec une mère
qui protégeait rien.
Qui était ouverte.
Qui disait justement ce qu'elle pensait.
Fallait être solide.
Moi, j'aurais pu être avocate, je vais dire,
je me suis obstinée avec ma mère.
Mon enfant, en fait, obstinée,
j'argumentais pour...
parce qu'on argumentait beaucoup.
Mais cette force-là d'argumentation
me sert encore.
Puis dans la maladie,
on s'est obstinée avec toutes sortes
des choses qui étaient offertes comme
forme de traitement, d'hospitalisation, peu importe
mais tu sais, elle prenait ses rendez-vous
elle s'obstinait sur les heures, je veux dire
pour les gens malades, c'est pas facile
avoir de la chimio, avoir
tes prises de sang avant, je veux dire
quand t'arrives dans cette étape-là
écoute, ça prend de l'énergie, mais tu sais
elle se battait encore, puis je me disais
ok, moi je suis argumentée, c'est à cause de ça puis Antoine elle l'énergie mais elle se battait encore puis je me disais, ok, moi je suis argumentée
c'est à cause de ça, puis Antoine
elle l'a pogné
tu comprends Antoine
il s'est fait servir la recette d'Horace
il a fait la visure, puis elle disait
tu sais, il est innocent Antoine
parce que
il va mourir en même temps que moi
il va me faire mourir
mais lui aussi il va mourir fait qu'il est pasir en même temps que moi. Il va me faire mourir, mais lui aussi, il va mourir.
Fait qu'il est pas si intelligent que ça, Antoine.
Puis elle l'a dit jusqu'à la dernière minute.
Elle a parlé à son médecin.
Puis elle disait, ben Antoine, il est fini.
Tu sais, au lieu de dire, moi, je vais mourir,
elle disait, Antoine va mourir.
Fait que tu sais, elle était forte.
J'ai eu l'occasion de te le dire,
mais je te le dis, elle a été très chanceuse
de t'avoir comme fille., elle a été très chanceuse de t'avoir comme fille.
Elle a été très chanceuse.
Non, je ne veux pas te faire pleurer,
je veux juste te dire que, tu sais, des fois,
quand on accompagne quelqu'un en fin de vie comme ça,
on se dit, j'aurais peut-être pu faire ci, faire ça.
Tu as été parfaite, parfaite.
Puis tu as été qui tu es.
En son nom, j'ai le goût de te dire un gros merci.
Puis ceux qu'elle a présentement, Doris. – Ah, Doris, elle est très
petite, c'est ici.
– Ah oui! – Ah oui, Doris, elle est partout,
là. Attends, mais il faut que je te raconte quelque chose,
OK? – Ah, raconte! – J'ai un cellulaire.
– C'est nouveau, ça? – Ben, c'est
quand ça fait un an qu'elle est décédée, on s'est
toutes faites tatouer, moi puis les trois enfants.
Parce qu'elle nous a dit, je vais aller vous visiter
sous forme de plume. – Ah,
tu vas me rachever!
Ah oui!
On a tellement vu de plumes, là!
Elle a dit ça!
Tu sais, moi, elle m'a dit, tu vas me voir partout.
Puis mon frère, il a dit, hey, pas trop, OK?
Mon frère, il est moins...
En tout cas, tu sais, moi, je me dis toujours,
croyons ce qu'on veut, si ça nous fait du bien, tant mieux.
Mais moi, j'ai un...
Tu sais, mon cellulaire, j'ai une boîte vocale.
Dans ma boîte vocale,
on voit le nom de la personne qui nous a appelées.
L'autre fois, ma boîte vocale
m'a lâchée. Quand elle est revenue,
le premier message,
c'est un message, je ne vois même plus,
j'ai trop de larmes, le 13 novembre 2019
de ma mère que je n'ai jamais écoutée.
Doris Duguay.
2019.
J'ai plus mes messages actuels, là.
Fait que là-dedans, il y a deux messages
que si je clique, je les ai jamais entendus.
Fait que je me garde ça.
Mais c'est spécial, non?
Je n'ai pas de mots.
Oui.
Ça n'a pas de bon sens.
Oui. Je te dis, là, il se passe...
Elle voulait ça.
Oh my God!
Tu vas les écouter, t'es hier pour quand?
Bien, je ne sais pas quand, mais on dirait que je ne suis pas prête.
C'est tellement...
Tu sais, moi, je ne suis pas ésotérique dans la vie.
Mais là, je suis comme...
Tu ne peux pas faire autant.
Non, mais imagine quand ma boîte vocale est revenue,
je vois Doris ce du Guy.
Je vais dire, maman, il n'est pas écouté.
C'est ça, 2019.
Fait que je me dis, il y a quelque chose là.
Les deux qui ont le petit point ne sont pas écoutés.
C'est ça que je vais écouter ça éventuellement.
Oui, oui, elle laisse des signes.
Mais pour juste clore sur tout ce que tu as
ouvert au niveau émotif,
moi, là, je me suis fait dire
par du monde, mais voyons,
pourquoi tu t'en
occupes autant?
Tu sais, les gens,
c'est parce que ça confronte
les autres. Moi, j'ai mis plein de choses
de côté, puis il y a des choses, tu sais,
j'ai gardé à l'époque deux filles le matin au maritote, mais il y a plein de choses auxquelles j'ai dit non, j'ai rep plein de choses de côté. Puis il y a des choses que j'ai gardées à l'époque de Fille le matin au maritote.
Mais il y a plein de choses auxquelles j'ai dit non,
j'ai repoussé. Mais jamais
je vais regretter ça.
Puis les gens qui disent qu'ils tassent tout
d'envie pour leur travail,
moi, je me dis qu'il faut réfléchir à ça.
Oui, il faut travailler, puis oui,
mais est-ce qu'on peut
réaménager l'horaire? Mais je trouve
qu'il faut faire de la place
aux membres de nos familles.
Absolument.
Faire de la place aux membres de notre famille,
c'est de se faire une place à soi.
Oui.
Vraiment.
Puisque la maison de soins palliatifs,
je me faisais, mon Dieu, vous venez toute la famille,
c'est donc bien beau,
mais il n'y avait comme pas d'autre façon de faire
pour notre famille.
C'était, le sais, le soir,
mes enfants, ils arrivaient, il y en a qui...
À un moment donné, mon père avait acheté de la bière,
parce qu'on était tout autour de son lit,
puis on l'a veillé, là.
Puis on n'était pas sous personne,
mais on était avec elle, on se commandait à souper.
La vraie vie.
La vraie vie, là.
Puis on riait, puis on pleurait,
puis des fois, c'est drôle,
parce qu'elle ressortait comme de son
état léthargique, puis là, elle nous racontait
un bout de vie, puis là, elle repartait.
Mais on était là, tu sais,
je me dis, où est-ce que tu peux être
de plus significatif
que là, quand ça t'arrive, tu sais, fait que voilà.
– Marc-Claude, tu vas m'aider, hein, quand ça va m'arriver.
– Certain. – Moi, là, je veux dire, j'appelle
quasiment ma mère tous les jours, puis je dis,
« Mère, qu'est- bas que je vais faire que tu as
plus ma mère a ri a ri a ri mais je m'en remets c'est un vide le tient combien de fois j'arrive
dans ma voiture puis j'ai dit appelé doris j'étais comme mais non c'est je les parle
lui son numéro de téléphone le thème et j'étais là mais non mais son cellulaire il est dans mon
bureau à maison là c'est moi qui ai gardé ça.
Fait que, tu sais,
il y a comme des réflexes
qui sont là, mais
les signes, c'est quand même...
C'est vraiment le fun. Moi, je vois des plumes
à certains moments de ma vie
qui arrivent de nulle part.
Moi, quelqu'un me dit, non, mais tu sais, ça s'explique.
Je ne la veux pas, ton explication.
Moi, elle me fait du bien, la plume. On va arrêter
ça là. Je n'en veux pas. Je ne la veux pas, ton explication. Moi, elle me fait du bien à plume. On va arrêter ça là.
Je n'en veux pas. Je n'ai pas envie de me demander
non, mais c'est normal, non.
Pour moi, ça a un sens.
Je trouve qu'il faut garder quand même
qu'est-ce qui nous donne du sens dans la vie.
C'est précieux. Il ne faut pas
laisser les autres détruire ça.
Ma dernière question, Marcia.
Bon, après m'être
liquifiée. Après avoir été très vraie, Marcia. Bon, après m'être liquifiée...
Après avoir été très vraie, comme toujours.
Tu vois bien que je n'ai pas d'armure, là.
La lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Ah, mes trois vœux.
Mes trois vœux.
Ma maison pour femme.
Bien oui, quelle bonne idée.
Tes cabines.
Mes cabines.
Pas femme en situation de violence.
Répit pour femme.
Répit pour femme.
Ma maison pour femme.
Mais moi, j'ai commencé à dessiner.
Puis j'ai commencé à...
J'ai des cartes postales, j'ai toutes sortes de choses.
Puis, ça fait longtemps que je veux lancer ça.
Ça, je voudrais que ça cartonne,
que mes cartes cartonnent.
Les petits dessins, c'est comme des rappels en dessin
pour que les femmes s'aiment.
J'ai comme toute une collection qui va sortir bientôt.
Puis, je trouve ça...
C'est un de mes voeux ce que le papier parce que tu es les
livres oui je suis dans la maison des femmes avec des livres ma livre c'est pas tout le monde que le
temps des relis mais mais petite carte avec des dessins des messages des messages d'amour tu es
puis je lance ça pour la saint-valentin avec ça ce serait vraiment un vœu très charles que tu
es à travers le monde leur un dessin, ça parle à tout le monde.
Pour les femmes spécifiquement.
Mon autre vœu,
c'est un vœu
à l'échelle plus
communautaire,
plus planétaire.
C'est pour les femmes. Que les femmes soient libres.
Ça veut tout dire, que les femmes soient libres.
Autant la charge mentale, que les femmes soient libres autant la charge mentale
que les femmes réalisent
qu'elles ont le droit d'être libres
et le droit d'exister
merci Marcia Pilote
quel beau moment
quel beau moment
merci beaucoup
c'était un plaisir
les gens qui sont reçus ici,
ils doivent pas revenir de comment
t'écoutes bien. Moi, je peux dire que ça fait
28 ans que j'ai
ce privilège-là.
Que tu sois... C'est moi qui vais pleurer. On pleure.
On aime ça.
Une amie comme toi,
c'est très rare. Puis j'en ai pas beaucoup.
Je n'avais une autre, puis elle est morte.
Anne-Marie. Mais, tu sais, une amie, là, on a parlé un petit peu beaucoup. Je n'avais une autre, puis elle est morte. Anne-Marie.
Mais, tu sais, une amie, là,
on a parlé un petit peu tantôt, Marie-Claude,
on n'a pas d'attente.
Tu sais, je t'appelle même pas à ta fête,
tu te dis bonne fête, puis tu pourrais dire...
C'est...
C'est...
J'ai pas de mots.
Puis je veux te dire merci d'être mon amie.
Ça fait drôle, hein, mais...
De m'aimer comme je suis,
puis d'être qui tu es, puis ton écoute.
Moi, la première fois que j'ai eu à vivre ça,
c'était à l'île du Prince-Édouard.
On s'était sauvés.
On avait laissé les enfants au Mario.
Moi, j'avais un Mario.
Toi, t'en as encore un.
Puis on est allés prendre le thé
dans une petite place à l'île du Prince-Édouard.
Puis c'était comme ça. Tu me posais des questions, tu m'écoutais. Puis on est allé prendre le thé dans une petite place à l'île du Prince-Édouard.
C'était comme ça.
Tu me posais des questions, tu m'écoutais.
Moi, je n'avais jamais de ma vie été écoutée comme ça.
Puis réel intérêt,
tu me posais des questions.
Les gens que tu reçois ici
qui vivent ça,
bien, tu es vraiment comme ça.
Puis moi, j'ai ce privilège-là
de t'avoir
comme amie
je te dis un gros gros merci
tu fais une belle différence dans ma vie
merci, moi je t'invite dans ma piscine au sel
ça m'intéresse pas
je te dirai comment ça fonctionne
merci Marie-Claude
merci, ça me fait un grave désir
j'ai comme un peu besoin de rire on on dirait. C'est allé loin.
Merci, Marcelle, de m'avoir
apporté dans cette zone-là.
Et je vous avoue, merci. Puis je suis sûre
que tout le monde a pris bien des notes,
t'as donné beaucoup de références,
de, je veux dire,
quasiment des trucs de vie pour mieux vivre.
Et ça, on en a besoin. Merci, Marcelle Plotte.
Merci.
Cet épisode était présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin