Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #49 Marianne St-Gelais | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: April 8, 2024Dans ce quarante-neuvième épisode d’Ouvre ton jeu, je reçois l’olympienne Marianne St-Gelais. Cette passionnée me parle non seulement de sa carrière d’olympienne, mais fait surtout un retou...r sur ce qu’elle a manqué durant celle-ci, ce qu’elle garde de cette époque et comment s’est passé son retour à la réalité suite à sa retraite. Elle se livre également en toute authenticité sur des choix difficiles qu’elle a dû faire, sur sa grossesse, sur “l’équipe” qu’elle fait avec son copain ainsi que sur son retour en région. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:12:25 - Cartes vertes 00:35:23 - Cartes jaunes 01:02:45 - Cartes rouges 01:11:18 - Carte mauve ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon tout nouveau site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
officiellement
toute l'espèce de fausse couche
c'est terminé au mois de juillet
puis je suis tombée enceinte au mois d'août
ça m'a même pas pris un mois puis je suis retombée enceinte
puis là c'est le petit bébé qui est là
qui va arriver au mois de mai
as-tu des craintes au début de ta grossesse?
oui
puis c'est drôle mais on dirait que je vais en avoir
tout le long
là je suis à 26 semaines
mais il y a tout le temps quelque chose.
Au début, c'est comme, là, il faut que je passe
le 12 semaines, parce que nous, on les avait perdus à 12.
Fait que là, j'ai dit, OK, là, t'as passé ton 12 semaines.
Super. Là, après ça, on va aller faire
les tests plus poussés. Est-ce qu'il est correct?
Est-ce qu'il y a tous ses membres?
OK, on est correct. Mais là, après ça,
je pourrais la coucher
à 24 semaines. Sont-ils capables de le sauver
si je la couche à 24 semaines?
Là, mon Dieu.
Il y a tout le temps quelque chose.
Je pense que ça vient aussi,
pour le savoir, ça vient avec le rôle de mère.
C'est que là, ça a commencé
du moment où tu vois ces deux petites cristilles de lignes
sur ton test de grossesse
qui dit que tu es enceinte.
Là, il y a le panique général qui s'empare de toi
et qui ne va jamais te lâcher.
Il va te lâcher quand tu vas être couché dans un cercueil.
Puis ça va être ça.
Ça ne te lâchera plus, c'est sûr.
Je vais être inquiète pour cet enfant-là
pour le restant de mes jours.
Puis c'est comme ça.
Je me suis dit, un moment donné, il faut que tu acceptes.
Ça vient avec ça.
Puis je l'accepte, le défi.
Puis c'est le même.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin
et sur rendolf.ca.
On l'a connu dans des moments de stress incroyables
parce que c'est une athlète olympique. J'ai comme l'a connue dans des moments de stress incroyables parce que c'est une athlète olympique.
J'ai comme l'impression, athlète olympique un jour,
athlète olympique toujours.
J'ai hâte de l'entendre par rapport à ça.
On l'a vue des fois s'emporter d'émotions.
On l'a vue embrasser quasiment avec passion
son ex-conjoint sur le bord de la patinoire.
C'est une fille qu'on a vue aussi
perdue au Costa Rica.
Dans Sortez-moi d'ici
qui a laissé sa trace.
C'est une fille extraordinaire,
passionnée, dévouée
et aussi inspirante
par son parcours. Elle est partie
du Saguenay-Lac-Saint-Jean pour venir nous voir
aujourd'hui. Alors, je vous présente
Marianne Saint-Gelais.
Salut! C'est trop comme présentation!
Ben, qu'est-ce qu'il y a de faux dans ce que j'ai dit?
Il n'y a rien de faux, mais c'est
beaucoup. C'est beaucoup.
J'ai de la misère à prendre les compliments, je vais te le dire,
c'est ça. Je pense qu'il faut prendre, il faut accepter.
Il faut accepter. Ça reste dur.
Je ne sais pas pourquoi. Mais tu as une fougue.
Tu sais, tantôt, je faisais
référence, je pense qu'on fait souvent référence au baiser
avec Charles Amelin ton ex-conjoint
ton ex-chum
on vous a connu comme ensemble
mais on voyait ta fougue
on voyait ce qui t'habite
ce qui t'anime
pour moi ce moment-là ça a été révélateur
envers toi
j'étais là j'aime
wow c'est comme, j'aime!
Wow!
C'est comme il n'y a plus rien qui existe.
Mais c'était tellement un beau moment.
Les Olympiques, en fait, oui, c'est beaucoup mis sur la performance. On s'entend,
on est là pour ça. On est des athlètes,
des machines de performance.
Mais Vancouver a été
des Jeux qui ont amené, je pense,
un beau côté humain
à, justement, toute cette machine-là
olympique. Pourquoi? Parce qu'on a vraiment eu des
beaux moments. Tu sais, le baiser de Charles et moi en a été
un. Mais moi, je pense à Joannie Rochette
qui a performé aux Olympiques alors que sa mère
était décédée quelques jours plus tôt.
On sentait justement
toute cette espèce d'énergie-là, puis cette
espèce de... Hey, c'était gros ce qu'elle portait.
Je me rappelle d'Alexandre,
je veux dire, puis Lodo qui remporte
la première médaille d'or en sol canadien
avec son frère, sa famille. Il y a tellement eu
des beaux moments que c'est
aussi ça l'essence olympique. C'est pas
juste de gagner, c'est d'avoir
des moments qui sont
hyper humains parce qu'on reste des êtres
humains en bout de ligne. Je vais
toujours être extrêmement fière de ce passage-là
parce qu'en bout de ligne, pour moi, ce n'est pas juste un moment
que je vivais avec Charles, c'est aussi
un moment, je trouve, qui incarne les Olympiques.
C'est autre chose que la performance,
les Jeux. – Oui, puis ça nous a
fait du bien de sentir ça,
cet aspect humain-là, parce que
tu as raison, quand vous parlez,
quand vous faites des entrevues après des compétitions,
c'est comme si
on interviewait des machines physiques.
– Bien oui.
– Comment s'est passé ta dernière affaire, le relais,
pourquoi tu l'eschappais, qu'est-ce qui s'est passé,
mon patin était comme ça, j'ai tombé.
Il y a beaucoup, beaucoup d'aspects techniques.
Et qu'est-ce qui te reste du volet olympique dans ta vie?
– Mon Dieu, qu'est-ce qui me reste du volet olympique?
L'athlète va toujours faire partie de moi, c'est certain.
De part aussi, je veux dire, toutes les
qualités que j'ai pu aller chercher à travers
le sport. Je veux dire, c'est une belle école
de vie. L'aventure,
je pense, olympique, l'aventure de la haute
performance. Ça va rester, ça m'accompagne.
J'ai un vécu aussi, je pense,
à 34 ans. À l'aube de mes 34 ans,
j'ai un vécu grâce
à ce parcours-là d'athlète
que j'aurais peut-être eu, mais que j'aurais
eu sûrement plus tard parce que
le sport nous force à devenir des adultes
et à vraiment tout le temps se réinventer
face à différentes situations.
Vous avez un cycle de vie en accéléré.
Oui.
Un retraité, une retraitée en sport
n'a pas le même âge
qu'un retraité ou une retraitée,
on dirait, dans la vie civile,
dans le courant d'une vie normale,
on n'est pas en même place.
On a deux vies.
Dans le fond, on est...
Surtout en sport amateur,
on est conscient qu'on va avoir la carrière du sport,
puis après ça, il va y avoir la carrière normale
qu'on est supposé avoir.
Mais c'est un gros plus.
Les deux s'additionnent. C'est juste que des fois,
ça nous prend un peu de temps à catcher que ça s'additionne
et que ça va faire de nous une meilleure personne.
Mais en bout de ligne, oui, c'est vrai.
On le sait. En tout cas, j'ai l'impression que la plupart des athlètes
le savent très bien
que ça va se jouer en deux temps,
ce vilot-là.
Est-ce que tu es contente
de l'élan qui s'est passé
après parce que tu aurais pu prendre ta retraite de ton sport ce vilot-là. Puis, est-ce que t'es contente de l'élan qui s'est passé après?
Parce que t'aurais pu prendre ta retraite
de ton sport et tomber dans l'ombre
du public, c'est-à-dire ne plus te voir
sur la place publique. Est-ce que c'était ton choix
de poursuivre dans l'espace public
à ce moment-là?
Bien, j'avais envie de l'explorer, c'est certain,
parce que, justement, le sport m'avait amené
tellement une belle visibilité,
puis qu'on l'avait construit aussi quand même,
je veux dire, à travers des différentes entrevues
que je faisais aussi,
puis à travers justement la mécanique du patin,
on avait quand même travaillé, mon agent et moi,
sur justement bien communiquer
puis faire en sorte que ma personnalité
sorte quand même au-delà des entrevues de patin,
comme tu dis, un peu plus techniques, c'est clair.
Il y avait cette envie-là de moi de le découvrir,
je m'en faisais beaucoup parler.
Je me faisais dire que je m'exprimais bien et tout ça.
Il y avait un désir quand même de le valider pour moi
et non pour les gens qui m'écoutaient
et qui me regardaient et qui disaient
que je pourrais faire carrière là-dedans.
Oui, j'avais envie de le faire.
Éventuellement, je me rends compte
que c'est pas...
D'être connue, j'ai jamais voulu être connue.
Dans le sens que c'est pas quelque chose que je, d'être connue, là, j'ai jamais voulu être connue, là, t'sais, dans le sens que
c'est pas quelque chose que je souhaitais,
là, t'sais, j'ai pas commencé à faire du sport pour être
connue. C'est arrivé comme ça de
par ma personnalité, de par
le rôle aussi que, t'sais, bon, Charles et moi,
on avait aussi, c'est certain.
Mais ça nous a permis, je pense,
de mettre notre sport sur la map, là, clairement,
de le faire rayonner, de nos personnalités
qui étaient complètement différentes, mais il reste qu'on a
apporté, je pense, quelque chose de bien, bien fort pour le sport,
un héritage qui est encore présent.
Mais en bout de ligne,
l'objectif, c'était pas nécessairement ça.
Mais oui, j'ai eu
envie de l'explorer pour, après ça,
moi, être capable de prendre mes propres décisions
puis de me dire, bien, ça, ça me plaît, ça, ça me
plaît pas. Puis peut-être qu'après ça,
ça va être, bien, si, ça ne me tente plus d'être devant les projecteurs,
ça sera ça.
Puis sais-tu quoi, au moins, je vais l'avoir validé
puis ça sera ma décision, tu sais.
Puis finalement, on veut te voir.
On veut le voir.
On veut ça aussi, on veut t'entendre, on veut te voir.
Mais j'ai quand même des conditions,
c'est ça qui arrive, tu sais.
Je suis pas devant, je choisis beaucoup mes projets
puis tu sais, je me trouve capricieuse quand je dis ça,
mais oui, faire des projets,
puis oui, être vue, mais pas à tout prix.
C'est comme ça que je l'ai compris
à travers les différents projets
puis les années qui se sont enchaînées.
J'aime ça faire de la communication,
j'aime ça être devant les médias.
Oui, c'est vrai que je pense que je m'exprime bien
puis j'ai des choses à partager,
mais par contre, quand on me dénature
trop, ça fonctionne pas
puis moi je suis pas heureuse
puis les gens pour qui je travaille ou bref
j'ai été engagée sont pas heureux non plus
c'est pour ça que je me permets quand même
d'être sélective dans ce que je fais
mais en bout de ligne ça fonctionne
puis ça va durer le temps que ça va durer
mais je suis très confortable avec ça
c'est vrai que ta personnalité
se démarque.
Dans le fond, on adhère à toi
parce que t'es tellement...
T'es un livre ouvert.
Mais ça, j'aime
entendre ce que tu dis, que tu fais des choix,
parce que quand on est un livre ouvert,
c'est aussi se montrer vulnérable.
C'est aussi ouvrir la porte
à autre chose. Donc, à qui on ouvre la porte,
comment on ouvre la porte, c'est précieux.
Je veux dire, il faut l'ouvrir aux gens à qui on veut.
Oui, puis je veux dire, on fait des erreurs.
C'est sûr qu'on se trompe,
parce que des fois, on ne connaît pas nos propres limites.
Puis je pense qu'il y avait aussi ce volet-là
qu'il fallait que je valide avec moi-même,
de dire jusqu'où je suis prête à aller,
sachant, comme tu dis, que j'ai un livre ouvert
et que même si je ne peux pas parler de ça,
je finis par en parler anyway d'une autre façon.
Je me disais que c'est correct,
c'est comme ça que je suis.
D'abord, on va plus filtrer,
parce que c'est vrai que des fois,
ça se prête peut-être moins au contexte
d'aller dans cette veine-là ou quoi que ce soit.
Il fallait. Je pense qu'à un moment donné,
il faut quand même que tu te trompes
ou que tu fasses, ouais,
on ne peut pas parler de ça dans ce contexte-là
mais c'est pas grave, la prochaine fois on va
changer, tu sais. Mais en même temps, moi je trouve
que ton franc-parler
brasse un peu
dans le sens que ça nous brasse, c'est-à-dire pourquoi
des fois nous on se retient autant, regarde,
elle vient dire quelque chose, c'est très libérateur
maintenant tu fais de la radio aussi
j'ai eu la chance d'être reçue par toi
quand on a fait la tournée Ouvre ton jeu
à l'automne, pas à l'automne,
presque avant les Fêtes.
Et wow, t'es incroyable au micro.
C'est ça.
T'es absolument naturelle.
En fait, c'était un peu ça l'idée.
Quand on m'a approchée, je me disais
oui, mais on dirait que je ne pourrais pas
jouer un rôle à la radio non plus.
Puis c'est exactement ça qu'on cherchait.
Dans le fond, c'était un petit peu l'idée première de cette station-là
qui venait d'ouvrir ses portes, dans le fond.
Puis on voulait se connecter.
Tu peux la nommer, ta station.
Oui, à Saguenay, au 98-3 à Saguenay.
Puis on était un peu à la recherche de ça,
cette espèce de connexion-là avec le public, avec nos gens.
Moi, je retournais en région aussi,
fait que le fit était comme parfait.
Puis c'est ce qu'on voulait. On voulait des gens humains,
des gens authentiques. Fait que finalement,
c'était exactement ce que j'étais. J'avais quand même
à apprendre le métier. Tu le sais, c'est quoi faire de la radio?
C'est pas simple.
Mais il faut l'apprendre. C'est un métier.
Exact. Puis j'avais cette chance-là
d'avoir des gens qui étaient prêts à me montrer
puis des gens qui étaient prêts à avoir cette patience-là
pour tranquillement me former
puis devenir une meilleure communicatrice
parce que je suis très bonne,
mais j'ai besoin, c'est des barèmes différents à la radio,
fait qu'il fallait que je m'ajuste.
Fait que non, je suis bien, bien contente.
C'est une belle opportunité que j'ai
de faire de la radio tous les matins.
Est-ce que t'es prête à ouvrir ton jeu?
Je suis tellement prête!
Parce que quand je suis allée
dans vos studios,
à toi et à Youssef,
qui est très vivant,
les deux ensemble, vous êtes une dose
d'énergie assez puissante.
On s'est amusées
à piger une question
et déjà, j'aurais pu faire
une heure avec toi.
Je sais, on était déjà partis sur un sujet de conversation,
ça n'arrêtait pas.
Mais moi, j'écoute ton podcast, je l'aime.
J'aime comment tout ça s'est organisé
avec tes cartes et tout.
Fait que le fait qu'on ait déjà des connaissances de tout ça,
on dirait que tout s'est enfilé
puis enchaîné rapidement.
J'avais hâte que t'arrives.
Fait que tu sais, on a les questions vertes
qui sont des questions plus génériques.
Les questions jaunes, on commence à être plus personnel.
Les questions rouges sont des questions personnelles.
Les questions maux, c'est des questions hypothétiques.
Alors, t'as ton joker.
N'importe quel moment, tu peux m'arrêter
et dire, OK, là, les sous-questions, ça va être correct.
Ça suffit. Et j'ai toujours une dernière question
pour s'assurer qu'on finisse bien
cette aventure ensemble.
Alors, je vais te demander de brasser
les cartes vertes, de m'en donner
quatre. Je vais les lire.
Je vais en choisir... Tu vas en choisir
une en premier et je vais en choisir une.
Trois,
quatre. C'est les miennes, ça.
Merci.
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois. De quoi
es-tu le plus fier? De quoi es-tu le plus fière?
De quoi as-tu peur?
Quelle personne a fait une différence dans ta vie?
Mon Dieu, il y en a deux qui me tendent d'entrée de jeu.
De quoi je suis le plus fière?
C'est ça que je vais te parler, moi, c'est clair.
Parfait.
Honnêtement, c'est drôle parce que ça me touche,
mais ça ne me touche pas juste moi
je suis excessivement fière
en fait nous on est une famille quand même proche
j'ai deux soeurs, un frère, mes parents sont très très
soudés, la valeur de la famille
ça a toujours été bien bien important
chez nous, puis je suis fière
de ce que mes parents ont construit justement
avec notre famille parce que
c'est pas évident d'avoir une soeur
qui est inconnue mais surtout qui demande autant d'avoir une soeur qui est un connu
mais surtout qui demande autant
d'attention. Si on se recule
depuis le début de ma carrière,
c'est beaucoup d'heures que mes parents
ont mis dans moi.
L'accompagnement,
les sous.
Mon père a pris
des vacances pour m'accompagner
dans mes différents voyages, mais
il ne l'a pas fait avec les autres.
Il y a eu une belle compréhension,
je pense, de la part des autres membres de ma famille,
mais aussi une
fierté, finalement, aussi, que
notre soeur soit rendue là.
Mais ça,
honnêtement, ça porte des parents, ça porte
d'eux autres parce que ça aurait pu être, au contraire,
une catastrophe, faire en sorte qu'on se divise
puis qu'il y ait de la jalousie au sein
de la famille puis tout ça. Je te dis pas que
ça a dû toujours être facile pour eux autres, c'est certain.
Mais il reste qu'en bout de ligne,
c'est beau ce qu'on a réussi à faire
puis c'est surtout beau ce qu'ont réussi à faire eux.
Mes parents l'ont tout le temps dit puis ils disent encore
« Marianne, c'est les Olympiques, c'était les Olympiques
bien sûr, puis on était présents,
mais les Olympiques de ma grande sœur, c'était son diplôme,
puis on était là, puis les Olympiques
de mon petit frère, bien, c'était autre chose,
même chose avec ma petite sœur, puis il était présent
à le rendez-vous important,
comme il était présent à mes rendez-vous importants,
ça fait qu'en bout de ligne, il y a personne
qui se sent négligée, tu sais, mais
je suis pas maman
encore, mais je... — Mais t'es à redevenir, en tout cas. — ne suis pas maman encore.
Tu es à redevenir.
Je suis capable de mesurer à quel point ce n'est pas nécessairement facile
de conserver
cette espèce d'énergie-là
de cocon.
La famille, c'est important. Les amis,
même si on est un peu catapultés
à gauche et à droite.
Ça me rend vraiment fière parce que j'ai jamais
vraiment cherché à avoir de l'attention dans la vie
puis au contraire quand je retournais
au Saguenay-Lac-Saint-Jean quand je patinais
j'avais besoin de retrouver mon rang de deuxième
dans cette famille-là, j'avais besoin que ma mère
me dise de faire la vaisselle, de ramasser mes chaussures
puis d'aller corder du bois avec mon père
parce que si elle l'avait pas fait
tu serais peut-être pas
qui tu es présentement.
C'est que ça t'a ramenée dans la vie quotidienne.
Moi, mon naturel était comme ça.
Mon naturel était pour que je reste
avec ma gang, ma famille.
C'est ça. Moi, j'ai besoin de leader dans la vie.
Moi, je suis une deuxième.
Je l'ai tout le temps dit.
C'est mon rang dans la famille qui m'a amenée ça.
Je ne le sais pas, mais je suis bien deuxième dans la vie.
J'ai besoin d'avoir un leader
devant moi, j'ai besoin de me faire dire quoi faire.
Je suis confortable dans cette position-là.
Il fallait que, quand je retournais
à la maison, c'était pour ça. C'est parce que là, je me sentais
déséquilibrée dans mon monde
de performance et de Montréal.
Il fallait que je retrouve mes racines
et que je me ressourde. Qu'est-ce qui est important pour moi?
On ne parlait pas de patins à la maison
quand je descendais.
On laissait tout ça de côté.
Ça me faisait un réel bien.
Tout ça, comme je te dis,
je pense que c'était un effort quand même pour mes parents parce que c'est ça
qu'ils voulaient savoir comment ça se passait à Montréal.
C'est un effort à plusieurs niveaux.
Le stress qu'ils ont dû vivre aussi.
Suivre ton enfant en compétition,
est-ce qu'ils ont essayé de te protéger
de comment tu vas accepter l'échec?
Parce que t'aimes être deuxième,
mais j'imagine qu'en compétition,
t'aimais moins être deuxième.
Ça s'est fait vraiment graduellement.
Moi, j'ai plus un naturel qui m'amène
à ne pas vouloir gagner.
Moi, j'ai appris à gagner et non à perdre dans la vie.
Au départ, je pense que pour mes parents,
c'était assez simple quand on était jeunes.
Même à l'inverse, ma mère,
elle disait tout le temps, quand elle va se réveiller,
elle va se carrer, c'est sûr.
Parce qu'elles autres,
elles voyaient le potentiel que j'avais,
mais je n'avais pas la détermination de gagner.
Puis c'est arrivé peu à peu,
avec les années.
Mais oui, il reste que, je veux dire,
j'ai eu des bons parents qui m'ont accompagnée là-dedans.
Moi, je l'ai tout le temps dit,
j'avais des parents accompagnateurs
qui ne cherchaient pas à combler un rôle d'entraîneur
ou de nutritionniste ou de préparateur physique,
tu comprends.
Mes parents, c'était des parents,
puis ils se moulaient à mon émotion,
puis ils étaient présents pour moi,
puis moi, ça a toujours été
hyper réconfortant de les avoir
près de moi, tu sais.
Je pense que
ça a été ça, moi, ma formule gagnante,
ça a été de les avoir au quotidien
puis de savoir que peu importe,
bien, ils allaient être fiers de moi.
Ce que tu dis, là, je suis sûre que ça résonne chez des gens,
parce que, justement, quand tu as un enfant qui est en compétition,
des fois, il y en a qui deviennent vite
l'entraîneur, tu sais. C'est difficile.
Et l'enfant sent la déception chez le parent.
Tu sais, ça a un gros
impact de voir son père ou sa mère
déçus.
Bien oui, c'est sûr. Puis tu sais, des fois, ça se fait
très involontairement, là. Tu sais, les gens font pas exprès.
Bien non, c'est un regard.
Exactement.
Puis en même temps, je te dis ça,
moi, j'étais comme ça. Mes deux sœurs
sont complètement à l'opposé
de moi. C'est deux filles qui sont
extrêmes dans le sport, qui se rendraient malades.
Je veux dire, à faire du sport.
Te dire comment elles étaient dévouées.
Moi, j'étais la petite fille qui, poit-poit, on laisse gagner
les autres. Mes sœurs
n'ont jamais vraiment été voir mes parents dans les estrades. Ils n'étaient pas nécessairement... Moi, j'avais de la peine., poit-poit, on laisse gagner les autres. Puis mes soeurs n'ont jamais vraiment été voir mes parents dans les estrades.
Ils n'étaient pas nécessairement...
Moi, j'avais de la peine, j'allais pleurer dans les bras à mon père.
Mes soeurs ne faisaient pas ça.
On avait une relation différente par nos personnalités.
Je pense que la formule de Marjorie et Catherine aurait été différente
s'ils avaient fait du haut niveau dans le sport que moi.
Tu comprends? Parce qu'on n'était pas faits de pantoute
sur le même moule. Encore là, il faut s'adapter
à son enfant. Ma mère, elle savait
que mes soeurs n'allaient pas venir les voir dans les estrades.
Moi, elle regardait le temps et disait
« D'ici trois minutes à voir ça, c'est sûr. »
Comme de fait, j'arrivais.
C'est ça. J'ai eu des très
bons parents pour ça aussi. Mais encore là,
comme tu dis, je pense que ça a dû être
difficile à maintenir cet équilibre-là
parce qu'il y a sûrement des fois où ils ont eu le goût de me dire
« Ah, la petite blémeuse aurait dû se pousser un peu plus. »
Ou là,
je ne sais pas,
on le voyait que tu étais capable de dépasser.
Pourquoi tu n'as pas dépassé? C'est sûr qu'il aurait aimé
ça me le dire des fois, mais...
Ça se voyait peut-être comme « Ma mère va se réveiller. »
Il se gérait. « Ma mère va se réveiller. »
Puis c'est quand que tu t'es réveillée? Comment ça s'est passé?
J'avais 16 ans.
Quand je me suis réveillée, je te dirais, vraiment,
j'ai fait une première Coupe du monde à 16 ans.
Puis j'ai vraiment vu c'était quoi le haut niveau dans mon sport.
Dans le fond, tu sais, nous, que ça s'appelle Coupe du monde,
championnat du monde ou olympique, c'est la même affaire.
C'est juste des compétitions qui ont des noms différents.
Mais en bout de ligne... Tu es avec les mêmes gens aussi. C'estaire. C'est juste des compétitions qui ont des noms différents. Mais en bout de ligne...
C'est avec les mêmes gens aussi.
C'est ça. C'est les mêmes distances.
Il n'y a rien qui change.
J'ai pu me mesurer avec la crème de la crème de mon sport.
À l'époque, j'étais encore à Saint-Félicien
et je m'entraînais là-bas.
Je me suis dit, je m'entraîne encore dans mon patelin.
Je suis capable de rivaliser quand même avec du haut niveau.
Imagine si je m'entraîne avec les pros à Montréal.
Tranquillement, ça a semé
quelque chose. Puis l'année suivante,
je suis invitée au Centre national à Montréal.
Puis j'ai déménagé à 17 ans après mon secondaire 5.
Ça fait que ça s'est enchaîné quand même
rapidement après cette première Coupe du monde.
Est-ce que tu t'es habituée à gagner?
Éventuellement. Éventuellement,
tu t'es habituée à gagner. Puis c'est là que moi,
j'ai complètement perdu le contrôle de moi-même, dans le fond,
parce que mon naturel allait plus vers l'inverse.
Quand j'ai commencé à gagner, je me suis un petit peu désynchronisée.
Ça faisait que quand je gagnais, c'était normal que je gagne,
parce que j'étais la meilleure, mettons, au Canada, puis au monde, je m'illustrais bien.
Puis quand je ne gagnais pas, j'étais déçue.
Fait que là, finalement, je n'avais plus vraiment de plaisir
à faire ce que je faisais.
Moi, c'est ça qui m'a drive toute ma carrière,
de m'amuser à faire du sport.
Avec le préparateur mental,
on a essayé de tout changer,
cet engrenage-là qui s'était créé avec les années
pour éventuellement, oui, vouloir gagner,
mais de le faire à ma façon,
à moi qui est en premier,
de passer ça par le jeu.
C'est
comme ça que je performe.
Qu'est-ce que tu as hérité
de ta mère au niveau de ton tempérament?
À quel moment tu la reconnais
dans ta façon d'être? C'est facile.
Ma mère a un tempérament,
une femme de caractère
et on a un très fort caractère.
Je vais dire les femmes Saint-Gelais, parce que
mon petit frère, qui est le dernier d'ailleurs,
a eu trois grandes sœurs, vraiment,
c'est ça, avec un tempérament très intense.
Lui, il est un petit peu plus calme, plus doux.
Mais oui, ma mère, pour faire une petite histoire courte,
mon père était contre-maître en forêt,
fait qu'il partait toute la semaine.
Fait que maman a élevé ses quatre enfants pratiquement toute la semaine.
Elle était seule à la maison, elle travaillait.
Fait qu'il y a eu une espèce de contrôle quand même
qu'il a fallu qu'elle installe,
une organisation qu'elle installe à la maison
parce que c'est ça, quand tu as 4 enfants.
La plus vieille avait, mettons, 8 ans,
puis le bébé était né.
Il y avait quand même un bon dégalage aussi
entre les âges.
Une femme de caractère, vraiment.
On parle souvent des fois d'un modèle féminin,
mais moi, j'ai grandi avec un modèle féminin fort
qui était ma mère.
Parce qu'à plusieurs reprises dans nos vies,
ma mère s'est levée,
sans nécessairement qu'on s'en rende compte,
mais elle s'est levée pour justement le bien de ses enfants.
Maman, c'est une lionne.
Maintenant, elle est plus douce un peu, c'est un petit chat.
Mais avant, c'était une lionne, maman. Par exemple, moi, je'est un petit chat. Mais avant, c'était une lionne.
Par exemple, moi, je suis un peu différente,
j'avais de l'énergie. Quand j'ai commencé à patiner,
les gens disaient tout le temps,
c'est quand que vous allez dire à Marianne d'arrêter de niaiser
sur la glace, de choisir des bonhommes de neige.
Je ne prenais pas ça au sérieux.
Ma mère, si elle avait été dans le moule de tout le monde,
elle aurait fait ce que
la moyenne des gens aurait fait, c'est-à-dire,
elle serait descendue et elle m'aurait dit,
Marianne, c'est gênant, tu vas aller t'asseoir sur le banc et tu vas te conduire comme tout le monde, elle aurait fait ce que la moyenne des gens aurait fait, c'est-à-dire elle serait descendue et elle m'aurait dit « Marianne, c'est gênant.
Tu vas aller t'asseoir sur le banc
et tu vas te conduire comme tout le monde. »
Mais ma mère, non. Elle a regardé les autres parents et elle a dit
« Mais tant ou si longtemps que ça va vous déranger
vous autres et non l'entraîneur, je ferai absolument rien. »
Fait que ma mère a s'élever
pour ses enfants très, très tôt
dans nos carrières, dépendamment de peu importe
ce qu'on faisait. Fait que ça a fait que
ça a été... Ma carrière aurait pu
s'arrêter peut-être à ce moment-là
quand j'avais 11 ans, si ma mère
m'avait dit de prendre ça au sérieux, alors que
ma formule à moi, c'était de pas prendre ça au sérieux.
Fait que, tu sais, c'est ça.
Fait que j'ai
hérité de son tempérament, c'est sûr.
J'ai hérité de sa...
de son caractère
fort, qui... on prend de la place
quand on arrive à une place, on se laisse pas marcher
ses pieds, on dit ce qu'on a à dire
on le fait de belle façon mais
on se laisse pas marcher ses pieds
pis ça ben c'est du francine privée
tout craché. C'est un bel héritage
tout à fait, pis on s'en rend compte
je m'en rend compte là dans ma vie
de jeune adulte parce que
avant ça on prenait pas
vraiment conscience de ça. Au contraire, ta mère
te trouve plus emmerdante que d'autres choses.
Mais en étant maintenant
une jeune adulte, puis avec la précarrière
par laquelle tout ce que j'ai traversé,
je me dis, mon Dieu,
j'avais le plus beau modèle
féminin qui marchait main dans la main
avec moi. Ça nous a fait
nous trois filles excessivement
fortes. Je regarde ma petite soeur
qui a un tempérament pas possible
et qu'avant Catherine, il n'y a rien qui l'arrête.
Ma petite soeur, c'est beau à voir.
C'est ça. C'est le plus
bel héritage qu'elle a pu nous donner.
J'espère être capable de transmettre ça
à mes enfants ou du moins qu'ils vont voir que le maman
ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Qu'est-ce que ça change? Est-ce que ça a changé
en fait la relation avec ta mère, le fait que
maintenant, tu portes la vie?
Son regard sur toi?
J'ai tout le temps eu une belle relation avec ma mère.
En fait, avec mes deux parents, j'ai toujours eu une belle
relation. Je pense que ça va venir,
par exemple, de voir tout ça d'un
autre oeil, c'est certain, parce que
quand tu deviens maman, il y a trois, quatre
concepts que tu fais. Mais comment t'as fait?
T'en as eu 4, ou genre, comment t'as fait
telle affaire? C'est sûr, ça va
venir avec ça. Puis je l'ai vu
dans les yeux de mes soeurs qui ont des
enfants, le regard que ça
l'a pu amener, que ça l'a changé
justement de devenir maman.
Fait que je suis sûre que ça va m'arriver.
Pour l'instant, il n'y a pas grand-chose
qui a changé encore, mais c'est sûr, c'est sûr que ça va m'arriver pour l'instant il n'y a pas grand chose qui a changé encore
mais c'est sûr
ça va arriver parce que tu comprends bien
les affaires je pense quand tu gères
un petit être humain
oui oui oui
ça fait comprendre des passages de la vie aussi
c'était ça les choix qu'il y avait
parce qu'on était assez égoïste
enfant
on se sert en premier c'est normal
et puis ados aussi je te dirais.
On n'est pas toujours corrects
avec nos parents.
C'est ça, oui, ça c'est clair.
En même temps, je trouve ça beau, moi, ça, parce que je me dis
c'est bien qu'à un moment donné, la roue tourne
puis c'est des étapes normales
puis je suis convaincue
que ma mère, elle trouve ça excessivement beau.
Je pense que c'est une belle récompense.
Tu pourras me le dire aussi, Marc-Claude,
quand ta fille t'a dit, je sais pas,
« Hey, maman, je peux pas croire que t'as fait ça. »
Ou « Hey, t'es bonne, maman, de faire ça. »
Des fois, ça nous ramène justement à des affaires comme ça.
Puis on a ce genre de discussion-là avec ma mère.
Puis c'est sûr qu'elle doit faire comme,
« Oh mon Dieu, j'ai réussi mon rôle de mère. »
« J'ai réussi, ils ont de la reconnaissance pour ce que j'ai fait. »
Puis il y a d'autres peut-être qu'à ce moment-là, quand maman l'a fait,
elle se sentait coupable et elle se disait « Oh mon Dieu, c'est déchirant,
ça me brise le cœur de faire ça, mais ça va payer un moment donné. »
Là, ça paye et on est rendu à 30 ans.
Vous êtes capable de vous le dire.
Oui, on est capable de se le dire, exactement.
Ça fait la différence de la communication, de nommer, de le dire.
Puis ça apporte bien de la fierté aux parents
de se faire parler par leurs enfants.
Bien oui, c'est sûr.
C'est sûr.
Fait que je vais te poser une question un temps.
Qu'est-ce que je vais te poser?
J'ai envie de te demander, de quoi as-tu peur?
Parce qu'on dirait que t'as peur de rien.
Mon Dieu, de quoi j'ai peur?
Bien, tu vois, là, ça se stagne tranquillement.
Mais j'ai longtemps eu peur de perdre justement les gens que j'aimais.
Puis, tu sais, mon noyau à moi centrale,
je vais parler plus de ma famille,
parce que j'avais cette espèce d'urgence de vivre là
quand j'ai pris ma retraite.
Fait qu'autour de 2018, j'avais l'impression
que j'étais passée à côté de tellement de beaux moments
avec ma gang.
Tu sais, moi, mettons, de fête des mères,
ça paraît banal pour M. et Mme Tout-le-Monde,
mais moi, je n'en ai pas fêté de fête des mères
avec ma mère pendant 18 ans, mettons.
Tu sais, tu comprends.
Noël, j'avais un petit bout de ma famille
pendant deux jours, le 24-25,
puis après ça, je m'en allais.
Fait que j'avais l'impression d'avoir, c'est ça,
manqué des gros événements,
puis je me disais, « Hey, ils ne peuvent pas partir,
parce que là, s'ils s'en vont,
moi, il y a des affaires que j'ai pas rattrapées.
On dirait que j'avais besoin de faire
le plein de certains événements
qui, pour bien du monde, peuvent être
bien banals, mais moi, il fallait que je passe
au moins trois, quatre Pâques avec ma gang.
Puis mes parents, là, sont encore
en santé, mais je veux dire, mes frères,
mon frère, mes soeurs, ça va bien.
Les enfants poussent aussi, puis je me disais,
j'ai raté sept ans de la vie de ma filleule,
ça n'a pas de bon sens, ça ne se rattrapera
pas ces sept ans-là. Ça me prend
encore du temps avec ma filleule.
Il faut que je construise des nouveaux souvenirs
avec elle, même à faire avec
mes soeurs, mon frère.
Il y avait vraiment ça pendant, je te dirais,
les trois premières années, quand j'ai pris
ma retraite, puis j'étais encore à Montréal,
je trouvais ça dur. Là, j'avais besoin
de faire un rattrapage express.
Puis, oui,
je me disais, il ne faut pas qu'il arrive à rien.
Est-ce que ça se rattrape, le temps?
Le temps, ça ne se rattrape pas, malheureusement.
Puis ça, tu l'apprends, puis tu combines avec.
Puis je pense que c'est ça qui est arrivé aussi un moment donné,
c'est que je me suis dit, Marianne, tu ne pourras pas
rattraper le temps.
Oui, je comprends.
Il fallait quand même que je me rassure là-dedans en disant,
c'est important que je le nomme,
le fait que j'ai besoin de passer du temps avec vous
parce que je suis en lacune,
mais je ne rattraperai pas le temps.
Vous avez 60 ans maintenant, puis c'est comme ça.
Livia est rendue à 5 ans, puis c'est comme ça. Catherine est enceinte, puis c'est comme ça. Puis Livia est rendue à 5 ans,
puis c'est comme ça.
Puis Catherine est enceinte, puis c'est comme ça.
Ça va être ça.
Mais maintenant, vos prochaines années,
je vais être là.
Je m'engage à rien rater parce que j'en ai besoin.
J'en ai besoin, fait que flashez-moi pas
quand je vais vous dire
que je veux être là et que ça me fait plaisir
parce que ça me fait réellement plaisir.
Parce que t'es très forte,
mais t'es capable de te montrer vulnérable
face à tes proches. Ah, vraiment.
Puis ça a toujours été, je pense, une force
pour moi dans peu importe ce que je faisais.
J'ai souvent, plus souvent
qu'autrement, été capable de nommer
ce que je ressentais.
J'ai jamais eu honte de mes larmes.
J'ai jamais eu honte de mes rires forts.
Jamais, jamais.
Ça, ça m'aidait à extérioriser
tout ce que je ressentais.
Même des fois, un rire mal placé, ça peut être quand même
du stress qui passe.
Ça ne m'a jamais dérangée.
Oui, c'est sûr, ça m'a aidée.
Ça m'a aidée d'en parler,
de le dire à voix haute.
En même temps, ma famille, jamais m'aurait tourné le dos
pour ça. Elle était comme, mais non, mais on attend
juste ça. – Ça, t'as eu cette chance-là d'avoir
une famille qui t'entendent,
qui t'écoutent,
qui prennent le temps
de comprendre ce que tu vis.
T'es déménagée il n'y a pas si longtemps,
t'as quitté la grande région de Montréal, t'es retournée.
En fait, maintenant, tu vis au Saguenay.
Qu'est-ce qui a motivé ce déménagement-là?
Parce que j'ai comme l'impression
qu'il y a un lien avec tout ce que tu dis.
Bien oui, en fait, c'est exactement ça qui s'est passé.
C'est qu'on dirait que j'ai toujours su
que j'allais retourner en région.
Même quand je suis partie à 17 ans,
je savais juste pas quand ça allait se faire.
J'avais l'impression que je devais valider des choses
après ma carrière en restant à Montréal.
C'était important pour moi de le faire comme il faut
pour rien regretter non plus.
Puis un moment donné, ça a été ça.
Ça a été de dire qu'il n'y en aura pas de bons moments, dans le fond.
Je vais tout le temps avoir une excuse de rester en ville
parce que je n'étais pas malheureuse à Montréal.
La question, ce n'était pas ça.
C'était vraiment juste...
Là, Marianne, je me suis écrite...
Je me suis faite comme une espèce de liste.
Puis je me suis dit, qu'est-ce que j'ai envie de faire dans la vie
dans les prochaines années
puis tout me ramenait à mes racines
finalement je me disais
il n'y a rien qui me retient ici
dans le fond, absolument rien
j'ai juste besoin d'y aller
puis ma vie va se reconstruire
à travers ça
ce que je sais, c'est que mon bonheur
il n'est pas
à Montréal. Il est au Saguenay, il est au Lac-Saint-Jean
avec ma gang.
Je suis partie de mon
bonheur à moi, qu'est-ce que mon petit cœur, il voulait.
Mon petit cœur, il voulait être en région.
Il voulait retrouver ses racines.
Ça faisait 15 ans,
ça faisait assez longtemps que j'étais loin de mon Lac-Saint-Jean.
Finalement, c'est Chicoutimi
que j'ai choisi avec les opportunités et tout.
Mais en bout de ligne, je reste quand même
à une heure de chez mes parents.
Ce n'est vraiment pas la fin du monde.
Qu'est-ce que ça a changé dans ta vie de retourner
près de tes racines?
Une légèreté.
On le dit souvent, des fois,
par les gens de Montréal qui disent
« J'ai un chalet en banlieue.
Quand j'y retourne, on dirait que
les nerfs tombent.
Moi, on dirait que j'ai une autre personnalité.
Je viens tellement tranquille.
C'est exactement ça qui s'est passé.
En fait, j'ai retrouvé mon naturel.
C'est comme ça que j'ai grandi.
C'est comme ça que je me suis épanouie
dans cette réalité-là
où c'est slow-mo, la gang.
Il y a du trafic sur le pont.
C'est quoi ça?
Ce n'est pas du trafic sur le pont qu'on a.
Je veux dire, c'est un léger ralentissement
comparé à Montréal.
Tout est remis en perspective,
mais il ne reste que de retourner en nature aussi.
Moi, la nature, la faune, la flore,
ça a toujours fait partie de moi.
J'ai été élevée dans un chalet
sans Internet
puis sans rien.
Tout ça, c'est moi au plus
profond de mon être. De retourner
là-dedans, d'aller me repaire dans la forêt avec mon
chien, pas regarder l'heure,
puis juste, j'avais besoin de ça.
C'était ça que j'avais besoin.
J'ai retrouvé mon naturel, je me suis déposée.
Puis là, il n'y a plus rien de grave.
Ce que tu espérais est arrivé.
Des fois, tu aurais pu aussi être déçue,
dire que ce n'est pas comme quand je suis partie.
Oui, puis le pire, c'est ça qu'on s'était dit.
Je me rappelle avoir eu la discussion
avec Marianne et mon agent,
puis elle avait dit, mon pire,
tu refais tes valises
puis tu t'en reviens. » Mais c'est ça,
pareil, je veux dire, c'est quoi la plus grosse
conséquence qui peut arriver? C'est que tu vas t'en aller
là-bas, tu t'es fait un scénario, tu penses
que ça va être ça parce que tu penses que c'est ça que t'as
besoin, puis finalement, bien, c'est pas ça
que t'as besoin. Fait que c'est pas grave,
on rechange le plan, là, tu sais, je veux dire, si t'es un des
meilleurs agents de plus, mon père va m'haïr, mais c'est pas grave,
tu sais, on va repacter. Puis en même temps, j'ai comme l'impression que ça va donner beaucoup d'opportunités si t'es un déménageur de plus, mon père va m'haïr, mais c'est pas grave. On va repacter.
Puis en même temps, j'ai comme l'impression que ça va donner beaucoup
d'opportunités de t'impliquer dans ta communauté.
Tu sais, avec le temps
de... Puis j'imagine
qu'on te veut aussi déjà en sport.
Tu sais, Marianne
Saint-Gelais qui revient.
Moi, quand j'ai lu ça que tu retournais, je trouvais ça
magnifique. Parce que
la vie en région, surtout
quand toi, tu viens de cette région-là,
c'est une reconnaissance
dans les deux sens.
Tu connais les gens, tu les reconnais,
ils te reconnaissent, ça replace
les affaires.
C'est une relation que j'ai entretien
avec ma région depuis 2010.
Je vais dire 2010, mais il y en a
qui étaient avant ça, quand j'ai commencé, tu sais,
qui me connaissent depuis que j'ai donné
mes premiers coups de patin, tu sais.
Mais la région m'a suivie,
m'a appuyée dès mes premiers Jeux, tu sais.
Il y en a eu trois.
Fait que pendant 12 ans,
j'ai été appuyée par ces gens-là.
Fait que, tu sais,
il n'y a personne qui me tape ses nerfs au Saguenay,
là, tu comprends.
C'est des gens qui ont été fiers de moi,
qui m'ont suivie,
qui connaissent mes exploits, tu sais, par cœur. Fait que, tu sais,
non, les gens me demandent tout le temps,
ça te dérange-tu que je t'aborde? Fait que non,
vous ne me dérangez pas quand vous m'abordez à l'épicerie.
Non, ça ne me dérange pas de me faire dire
que vous m'avez suivi depuis tout le temps.
Non, ça ne me dérange pas quand tu me prends
dans tes bras et que tu deviens émotive parce que tu dis
« Moi, je t'ai suivi depuis que tu es tout petite. »
Ça me fait plaisir parce que je suis
la première à être fière d'où je viens.
Je suis fière de ma région, je suis fière de mon monde.
Fait que c'est la moindre des choses
que je prenne le temps de vous parler.
Je le sais que vous m'avez appuyée, je le sais que vous êtes là.
Mes parents sont encore en région, puis ils se font parler
de tout ça. Fait que tous les jours, quand moi,
j'étais à Montréal, je le sais que les gens étaient
présents, puis ils étaient au rendez-vous.
Oui, c'est comme un espèce, c'est comme, on dirait que
c'est comme rendu moi qui redonne. Tu sais, j'ai tellement
reçu de ma région pendant longtemps
que c'est rendu à mon tour de redonner
à ma façon, tu sais.
Vive les régions! Vive les régions!
C'est vrai! Mais tellement, c'est tellement
la cool, tu sais, le Québec, c'est
plusieurs régions. C'est ce qui fait qu'on est Québécois.
Tu vas les brasser, tu vas m'en donner
trois. Yeah oui! Au niveau ja tu vas m'en donner trois.
Oui, au niveau jaune!
Ça va être ces trois-là du top.
Tiens, toi.
Alors,
que retiens-tu de ton parcours d'athlète? Peut-être que je te l'ai posé.
En tout cas, je vais...
Peut-être que je t'ai pas posé comme ça.
Quel est le plus grand sacrifice que tu as eu à faire?
Et
qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui t'a manqué?
Oh, mon Dieu!
Qu'est-ce que j'ai raté
de manquer de mes parents?
Hé, mon Dieu,
ça, il faudrait que j'y réfléchisse parce que
je ne sais pas si
j'ai l'impression qu'ils ont donné à leur façon
ce qu'ils pouvaient. Parce que je veux dire,
j'ai eu, comme je dis, des parents qui m'ont quand même accompagnée.
On va en empêcher une autre, OK?
Donne-moi-en une autre.
Celle du centre.
C'est-à-dire des parents parfaits, que veux-tu dire?
Bien, en tout cas, peut-être pas parfait, mais...
Alors, la troisième question, ce serait
à quel moment de ta vie le désir d'être maman s'est fait sentir?
Oh, mon Dieu!
Ça, c'est sûr, on va parler de ça.
Moi, j'ai tout le temps su que...
En fait, j'ai su très rapidement,
je vais dire, dans ma vie, que je voulais être une mère.
Je vais dire, mettons, autour de 22 ans.
Mais, tu sais, il reste que
j'ai tellement eu des beaux modèles
autour de moi, puis encore une fois, je vais parler de ma famille,
qu'on dirait
que j'ai peut-être trop
longtemps aussi idéalisé
le format de famille
que je voulais m'offrir.
Ce qui faisait en sorte que, dans le fond, il y a tout le temps une excuse.
Mais là, c'est sûr qu'en faisant du sport, ça n'allait pas se passer.
Je veux dire, moi, je ne me voyais
pas partir en maternité
puis après ça, revenir dans
le sport. Je me disais, non, non, moi,
je vais faire ce que j'avais, je vais aller
au bout de ça. Puis après ça,
on entamera d'autres choses,
une autre partie de ma vie.
Mais je l'ai tout le temps su.
Il y a des gens que l'appel d'être maman,
ça va arriver plus tard, ça n'arrivera jamais.
Mais je l'ai eu.
Je l'ai eu très, très tôt dans ma vie.
Puis après ça, c'est ça,
ça enchaîne quand même les décisions.
C'est sûr qu'avec Charles,
on a quand même été 11 ans ensemble.
Finalement, me rendre compte qu'à l'aube de ma retraite,
ce n'était plus ça. J'étais amoureuse
de mon idole.
Avoir fondé une famille avec
un idole, on dirait que c'était pas possible pour moi.
C'est comme ça qui est arrivé.
Comme le déclin du couple, dans le fond.
Pour ma part, à moi.
Par rapport à toi,
t'as eu une prise de conscience.
Quand t'es arrivé vraiment
à leur mettre en question toute la retraite et tout ça,
ils ne veulent pas.
Il y a eu des discussions qui m'ont amené à réfléchir
à toutes sortes de choses, dont aussi
c'est quoi les prochaines étapes
après la retraite.
Puis de fonder une famille, je savais que je voulais que ça se passe.
Mais là, on dirait que ça ne fonctionnait plus
pour moi, ce moule-là.
Ça a été la décision
que moi j'ai prise parce que je me disais
je pense pas que je peux avoir
une famille en étant amoureuse
d'un idole.
On fait une super de belle équipe
en tant que sportif,
mais c'est juste ça qu'on connaît
et c'est juste ça qu'on a entretenu.
En bout de ligne, aller à l'extérieur
de ce cadre-là, peut-être que c'était pas
impossible, mais moi, je voyais
pas comment j'allais y arriver.
Fait que là, un pas
où tu t'éloignes encore une fois de ta famille,
en prenant cette décision-là...
C'est sûr que t'avais pas un bébé
nécessairement. Bien, je m'éloignais encore une fois
de ma décision de vouloir être mère,
mais encore une fois, je me disais
je veux le faire de la bonne façon. Parce que, tu sais,
oui, la famille, c'est important pour moi
mais en bout de ligne, mon partenaire est aussi
important parce que, mettons
je parle encore de mes parents, je vois mes parents
puis je me dis, ils sont retraités, leurs enfants
ont tous presque 30 ans
puis c'est eux autres qui vivent ensemble, tu comprends?
Fait que leurs enfants, ils les ont élevés
C'est un passage de vie
Ils sont fiers, mais en bout de ligne, ils sont seuls
Ils sont ensemble Ils, mais en bout de ligne, ils sont seuls, ils sont ensemble.
Ils reviennent tous seuls.
Exactement. Le choix du partenaire,
le choix des intérêts, le choix d'avoir
cette personne-là dans plusieurs facettes
de ta vie, elle est vraiment importante.
Parce qu'en bout de ligne, moi, je veux
construire une famille, mais je veux aussi
vieillir avec ma personne. C'est aussi ça l'objectif.
Il y avait ça.
Puis après ça ça arrive justement
les autres choses qui s'enchaînent
puis moi dans le fond
j'ai aussi vécu
un autre pas de recul avec un autre
conjoint que je vais pas trop parler
parce que ça reste une situation délicate
mais en bout de ligne
je suis tombée enceinte en 2019
et là je vais pleurer
parce que c'est très délicat.
Et j'ai dû
me faire avorter.
Et
à ce jour,
c'est extrêmement difficile pour moi
parce que
c'est la seule fois dans ma vie
où
j'ai pas été en accord avec moi-même.
Et encore à ce jour, je ne suis pas d'accord avec ma décision.
Mais malheureusement, ça se prend à deux, ce genre de décision-là.
Je suis tombée enceinte très, très tôt.
Ça faisait trois mois qu'on était ensemble.
Et c'est ça.
Pour lui, ce n'était pas envisageable d'avoir un enfant à ce moment-là.
Pour moi, il y avait aucune raison
que cet enfant-là vienne pas au monde.
Parce que, c'est ça, je me disais,
j'ai l'âge, j'ai l'argent, j'ai le travail, j'ai tout.
Il y avait pas de...
La seule affaire qu'on avait pas, dans le fond,
c'était le timing.
Puis dans ma tête à moi,
c'est pas une bonne raison quand tu me parles de timing.
Mais c'est pas...
Ce qui arrive, c'est dans ce genre...
Moi, j'étais confrontée à ce moment-là.
C'est l'enfant
ou c'est le chum.
Tu comprends? Dans l'équation,
il y avait aucune chance que je garde les deux.
T'étais coincée.
J'étais coincée là-dedans.
Il m'a pas forcée à prendre cette décision-là on l'a pris ensemble
mais tu avais des sentiments pour lui
oui exactement
je me disais si ce n'est pas maintenant
ça sera plus tard
mais il reste que pour moi
ça a été extrêmement
contre mes valeurs de prendre cette décision-là
c'est ça
je pense que encore à ce jour,
ça reste difficile parce que...
Si je demande, mettons, tu me demandes
aujourd'hui est-ce que c'était la bonne décision,
je vais te dire oui parce que
j'étais en train de créer quelque chose avec mon copain
puis c'est exactement l'idée que j'ai du couple,
de fonder une famille, d'avoir un partenaire
avec qui je suis en symbiose et tout ça,
puis ça, ça marche au bout.
Mais si je me ramène
à cet épisode-là
j'étais confrontée à quelque chose
de tellement grand à l'intérieur
de moi que je me disais mais ça n'a pas de sens
que je prenne cette décision-là, tu sais
fait que, encore une fois
pour moi, non seulement il y avait
l'avortement qui était là, il y avait
l'espèce de « mon Dieu,
ça va complètement contre mes valeurs, puis je suis
complètement pas en train de me respecter »,
alors que moi, tout ce que je fais dans la vie,
c'est tout le temps en étant, en me
respectant à moi, puis en allant au bout de ce que
moi j'en vis, et encore une fois,
je faisais un gros pas de recul sur
« mon Dieu, ma famille, ça sera pas
tout de suite », tu sais. Fait que
finalement, avec ce copain-là, bien, ça s'est terminé, puis ça a été une épreuve, je famille, ça sera pas tout de suite. » Fait que, finalement, avec ce copain-là,
bien, ça s'est terminé, puis ça a été...
Ça a été une épreuve, je pense,
qui a été excessivement dure pour nous deux,
ce qui a fait en sorte qu'on...
Au lieu de se rapprocher là-dedans, on s'est éloignés,
justement, parce que moi, je comprenais...
Je pense que je comprenais pas qu'est-ce qu'il vivait.
Lui, il comprenait pas qu'est-ce que je vivais non plus.
Fait qu'à travers tout ça, on s'est égarés,
puis finalement, bien, c'est venu à une séparation.
Mais c'est ça.
Ça, pour moi, ça a été...
Ça va rester un élément, je pense, dans ma vie
qui va être très, très dur parce que...
C'est ça.
Je n'ai pas l'impression que je me suis respectée là-dedans.
Est-ce que de le nommer, d'en parler comme tu le fais,
est-ce que ça, ça te fait du bien?
Parce que ça fait partie de ton histoire.
Ben oui, ben oui, puis ça me fait du bien beaucoup
parce qu'il a fallu un moment donné que j'en parle,
que je consulte, parce que ça prenait tellement
de place pour moi, tellement de place
où je me disais, mais mon Dieu, moi,
j'avais l'impression que la vie allait me punir,
que je n'allais jamais avoir d'enfant
parce que j'avais pris une décision
que c'est ça.
C'était un peu judéo-chrétienne. Là, j'étais comme, là, j'avais une seule chance d'envie d'être en une décision que c'est ça. T'étais un peu judéo-chrétienne.
Là, j'étais comme là, il y avait une seule chance
d'envie d'être enceinte, puis c'était maintenant.
Puis là, je l'ai balancé aux poubelles.
Puis tu sais, c'est ça. J'ai été très,
très dure envers moi-même aussi là-dedans.
Puis je me disais, là, Marianne, il va falloir
que tu, un, te donnes un lousse.
C'est correct. Puis tu sais, ça, ça a été
mis sur la table en disant
t'as le droit de ne pas accepter ta décision. Ça, c'est une affaire., ça a été mis sur la table en disant t'as le droit de pas accepter ta décision
ça c'est une affaire, t'as le droit, parce que c'est vrai
qu'à ce moment-là, je pense que je me suis pas respectée
puis j'ai le droit de le nommer comme ça
par contre, faut pas que ça m'empêche d'avancer
dans la vie, je veux dire
c'est correct, on va le dire
on va le nommer fort et tout ça
mais c'est ça, fallait pas que ça m'empêchait
de fonctionner, ça m'empêchait d'avancer
j'avais l'impression que là, je pouvais trouver personne, puis que là pas que ça m'empêchait de fonctionner, ça m'empêchait d'avancer. J'avais l'impression
que là, je ne pouvais trouver personne, puis que là,
tu sais, il n'y avait plus rien qui marchait, là, tu sais.
Fait que là, maintenant,
on va remettre les points saisis, là, tu sais, puis on va
calmer un peu le steamer, puis on va recommencer
à zéro, là. Mais oui,
d'en parler, ça m'a fait énormément de bien, parce que, comme je te dis,
j'avais l'impression qu'avec
ce copain-là de l'époque, on n'était pas capable de bien
en parler, alors qu'on aurait dû être capable.
Oui, mais c'est parce que vous n'aviez pas la même vision.
Exact.
Tu sais, tu le fais par amour, à quelque part,
ce geste-là, par amour pour l'autre personne.
Bien oui, bien oui, exactement.
Puis on n'était pas capable de nommer les choses,
on n'était pas capable de bien se comprendre là-dedans.
Fait qu'on n'en parlait pas,
parce qu'à chaque fois qu'on en parlait,
ça devenait un sujet qui était trop fort en émotions, là-dedans. Fait qu'on n'en parlait pas parce qu'à chaque fois qu'on en parlait, ça devenait un sujet
qui était trop fort en émotions.
Fait qu'on n'en a pas parlé.
Puis moi, ça m'a nuit
parce que je suis quelqu'un qui est tellement proche
de ses émotions, qui tellement parle de tout ça
que ça a fait que je l'ai gardé
en dedans de moi. Puis là, ça a fait qu'à un moment donné,
ça a pris beaucoup trop de place.
Fait que...
Éventuellement, tu passes à d'autres choses.
Ça fait partie de moi,
comme tu as dit. Ça va toujours faire partie de mon histoire.
Mais au moins,
je me dis, c'est ça,
j'ai le droit de ne pas être en accord avec cette passe-là
de ma vie, mais ça ne m'empêchera pas d'avancer
et de croire que Christian
a mené la famille avant d'arriver.
C'était plus dans cette optique-là.
Un jour, la famille est arrivée.
Tu as rencontré quelqu'un d'autre.
Exactement. Raphaël est arrivé dans ma vie.
Tu sais, des fois, on dit tout le temps
que c'est quand on ne cherche pas que ça arrive.
Puis moi, c'est drôle parce que j'avais pris la décision
que je retournais au Lac-Saint-Jean.
Et Raphaël est arrivé dans ma vie à ce moment-là.
Raphaël vient de Québec.
Puis là, je me rappelle, écoute, les premières fois
qu'on s'est vus, j'ai dit, là,
je pense pas que je vais déménager à Québec.
Moi, je déménage plus, je m'en vais au Saguenay.
Puis là, il était comme, « Calme tes nerfs! »
Je veux dire, on n'est pas rendus là.
On peut-tu juste se voir puis se parler?
Mais j'étais tellement dans ma tête
à dire, là, il n'y a plus personne qui va me faire changer
mes plans.
Tout était sur la glace, puis go,
on s'en va à destination.
J'aurais pu y faire peur,
mais pas en tout.
Finalement, on a commencé comme ça.
Une relation plus à distance.
Éventuellement, je suis déménagée.
Raphaël est venu avec moi au Saguenay.
Maintenant, il travaille
beaucoup de la maison,
mais il a affaire à Québec.
On est à deux heures, ça se fait super bien. Il est souvent dans sa voiture, Maintenant, il travaille beaucoup de la maison, mais il a affaire à Québec quand même.
On est à deux heures, ça se fait super bien.
Il est souvent dans sa voiture,
mais il reste que ça fonctionne bien comme ça quand même.
Et oui, comme je te dis,
je valorise tellement cette espèce d'énergie que tu as avec ton partenaire,
parce qu'il faut que ça dure.
Au-delà de tous les projets qu'on veut se créer comme famille,
il faut qu'on ait des intérêts communs.
C'est la base de la famille.
C'est deux parents qui s'aiment.
C'est ça. Mais des fois, ça se présente autrement.
Toi, c'est le modèle que tu as eu et que tu dis,
c'est ce que j'ai envie de recréer dans la mesure du possible.
Exactement.
Puis tu sais, comme tu l'as dit, dans la mesure du possible,
parce qu'on ne sait pas où ça peut nous mener tout ça,
mais je me dis, il faut toujours bien qu'on commence sur des belles bases
puis sur des choses qu'on peut choisir
ne sachant pas où
ça va nous mener cette affaire-là, tu sais.
Fait que c'était bien important, puis finalement,
tu sais, je peux pas dire que ça a été un coup de fou de Raphaël
parce qu'à ce moment-là, je ne cherchais
pas l'amour, mais ça a été
vraiment
un... ça m'a surpris, là.
Ça m'a vraiment surpris.
Raphaël est plus jeune que moi, en plus.
Au départ, je me disais, jamais de la vie.
Il sera jamais prêt à faire une famille, lui, dans 3 ans.
Tu comprends?
Il y avait plein... On a 6 ans de différence.
On a 6 ans, puis là, on va avoir 7,
parce que moi, je m'arrive à 34,
puis lui, il a encore 27.
Au début, je me disais, ça marchera pas.
Je veux dire, je sortirais pas avec un petit gars
de 25 ans. Voyons donc, ça ne sera pas possible.
Mais lui,
il était tellement
au-dessus de tout ça.
Il a fait du sport de haut niveau aussi.
Il est très, très mature.
Il était mature pour son âge.
Bref, tout ça pour dire que moi, je voyais plein,
je me créais plein de...
J'en voulais pas de chum, dans le fond. C'est ça qui se passait. Puis tranquillement, Bref, tout ça pour dire que moi, je me créais plein d'obstacles.
J'en voulais pas de chum, dans le fond.
C'est ça qui se passait.
Puis tranquillement, ça s'est fait naturellement.
On s'entend super bien.
C'est vraiment une belle chimie que j'ai avec cet homme-là.
Éventuellement, les projets de famille sont arrivés.
Puis c'est ça, ça s'est présenté à nous.
Ça s'est présenté quand même avec un petit obstacle.
On est tombé enceinte au mois de juin l'année passée.
Non, pas au mois de juin, au mois d'avril l'année passée.
Finalement, on a perdu les bébés au mois de juin.
Mais encore là, comme je te dis, ça a été une fausse couche.
Ça a été difficile parce qu'on a passé par plusieurs étapes.
Finalement, c'est ça.
D'habitude, quand tu fais une fausse couche, c'est bye-bye une fois.
Finalement, nous, on s'est rendus plus loin dans les étapes.
Mais ça nous a donné un beau souvenir, je trouve, quand même.
Quand je te disais que pour moi, l'avortement,
ça sonne négatif parce qu'on n'a pas été capables d'en parler,
autant la fausse couche, ça nous a amenés complètement ailleurs
parce que, mon Dieu, qu'on s'est accompagnés là-dedans.
Puis il y a tellement, en tout cas, moi, je trouve
dans la vie, il y a tellement peu de situations
dans lesquelles tu peux voir
ton partenaire vulnérable
mais de cette façon-là.
Je veux dire, tu ne veux pas créer ce genre
de souvenirs-là avec ton partenaire nécessairement.
Tu ne veux pas vivre ce genre de situation-là avec ton partenaire
nécessairement. Mais il reste que quand ça te présente
à toi, ça te montre une facette
de cette personne-là que t'aurais peut-être
jamais vue dans ta vie.
Ça accélère un processus, en tout cas, d'unité.
Bien, tout à fait.
Puis ça aurait pu nous éloigner.
Mais nous, à l'inverse,
ça nous a rapprochés.
Parce que là, il s'est montré vulnérable,
tu s'est montré vulnérable ensemble.
Vous avez vécu la même épreuve.
La même épreuve.
La même épreuve.
Puis on en a parlé.
On en a parlé, on a dit comment on se sentait par rapport à ça.
Puis tu sais, il m'a accompagnée là-dedans aussi.
Des fois, c'est difficile, c'est délicat
parce que tu te dis, c'est pas moi qui le vis,
c'est pas moi qui ai les impacts physiques
de tout ça, mais il reste que je l'ai jamais senti
aussi près de moi, même si c'est pas lui qui le vivait de tout ça, mais il reste que je ne l'ai jamais senti aussi près de moi, même si ce n'est pas lui
qui le vivait. Puis ça, c'est important
parce que t'as les hormones dans le tapis
et ce n'est pas facile.
Mais tout ça, pour moi, ça reste un souvenir,
je pense, qui est positif
parce qu'en bout de ligne, on l'a transformé
en positif.
Puis j'étais contente de l'avoir comme partenaire
parce que j'étais comme, yes.
Fait que s'il nous arrive arrive des affaires rock'n'roll
un peu dans la vie, je sais que
ce n'est pas un lâcheux, premièrement.
Je sais aussi que son objectif, c'est de
toujours nous rendre plus forts.
Notre équipe passe en premier.
Nous autres, c'est lui et moi en premier.
Après ça, c'est le reste du monde.
C'est l'image que tu as,
que tu cherchais.
Je l'ai eue.
Tu l'as eue, donc ce n'est plus juste une image,
tu le vis. – Exact.
– Donc, après cette fausse couche-là,
le besoin que tu ressentais
d'avoir un enfant s'est poursuivi.
– Bien oui. Puis là, quand je te disais
que la vie me punissait,
j'y ai pensé, ça s'est ramené,
cette espèce de... Là, moi,
je m'étais faite avorter en 2019,
puis là, tu vois, je perdais mes bébés.
On est tombés enceintes de jumeaux.
J'adore quand tu dis « on ».
Bien oui, parce que c'est deux.
C'est deux.
Parce que quand j'ai fait la radio avec toi,
quand je t'allais à ton édition,
on t'a dit ça aussi.
On est tombés enceintes.
J'adore que tu dises ça.
Bien, on est ensemble là-dedans.
Oui.
Bien, moi, je pense.
Je ne serais pas tombée enceinte toute seule.
Puis c'est notre aventure.
Puis même si on la vit à une échelle
différente, puis peu importe,
ça reste
un truc qu'on vit à deux.
Je ne banalise pas ce qui vit.
Tu pensais que tu étais punie?
Encore une fois, oui, je me disais que la vie me punit,
parce que moi, je vous rappelle qu'il y a trois ans,
j'ai décidé que ça ne me tentait plus d'être meilleure,
selon mes brefs.
Fait que là, je me disais...
Puis chez nous, les fausses couches, c'était nouveau.
Moi, il n'y a personne près de moi qui a des enfants
qui a vécu une fausse couche.
Fait que c'était comme nouveau de gérer ça.
Fait que je me disais, mon Dieu, je suis vraiment la seule qui est punie.
Puis là, mon chum me disait, mais t'as-tu fini?
Je lui ai dit, ça arrive à une femme sur quatre.
T'es-tu correct? Ça arrive vraiment le plus
qu'on en parle. On le pense, c'est juste qu'on n'en parle pas.
T'avais un côté irrationnel. Ben oui.
C'était toute une épreuve aussi. Ben, c'est ça.
Moi, je me ramenais à mes vieux démons, tout ça.
Puis finalement, tout s'est bien passé
parce que, je veux dire,
officiellement,
toute l'espèce de
fausse couche s'est terminée au mois de juillet
puis je suis tombée enceinte au mois d'août. Ça m'a même pas pris
un mois, puis je suis retombée enceinte.
Là, c'est le petit bébé qui est là, qui va arriver
au mois de mai. Fait que, tu sais...
As-tu des craintes au début de ta grossesse?
Oui. Puis c'est drôle, mais
on dirait que je vais en avoir tout le long.
Je veux dire, là, je suis à 26 semaines,
mettons, mais il y a tout le temps
quelque chose. Au début, bien là, c'est comme
là, il faut que je passe le 12 semaines, parce que nous,
on les avait perdues à 12. Fait que là, j'ai dit, OK, là,
t'as passé ton 12 semaines, super.
Là, après ça, on va aller faire les tests plus poussés.
Y'est-tu correct? Y'a-tu tous tes membres?
OK, on est correct. Mais là, après ça,
je pourrais faire une...
Je pourrais l'accoucher à 24 semaines.
Sont-ils capables de le sauver si je l'accouche à 24 semaines?
Là, mon Dieu. Fait que là,
il y a tout le temps quelque chose. il y a tout le temps quelque chose.
Il y a tout le temps quelque chose. Là, il va-tu sortir?
Puis là, quand il va sortir, ça va être la mort du subit
du nourrisson. Puis là, quand...
Ah oui, ça, ça stresse beaucoup.
Tu sais, tu comprends? Il va tout le temps avoir quelque chose.
Fait que là, un moment donné, il faut que tu deviennes
un peu moins fou, là, c'est sûr.
Mais oui, il y a longtemps et ça.
Mais là, je te dirais que depuis le cap du 25-26,
je me dis, s'il sort, il y a beaucoup de chances qu'il survit. Oui, c et tout ça. Mais là, je te dirais que depuis le cap du 25-26, je me dis, s'il sort,
il y a beaucoup de chance
qu'il survit. Moi, c'est ça.
Je me dis, au moins, il y a ça.
Mais non, je pense que ça vient aussi, je veux dire,
t'es mieux placée que moi pour le savoir,
ça vient avec le rôle de mère. C'est que là,
ça a commencé du moment où tu vois ces deux
petites cristilles de ligne-là sur ton test de grossesse
qui dit que t'es enceinte.
Là, il y a le panique général qui s'empare
de toi et qui va jamais te lâcher.
Qui va te lâcher quand tu vas être couché dans un cercueil
puis ça va être ça. Ça te lâchera
plus, c'est sûr.
Je vais être inquiète pour cet enfant-là
pour le restant de mes jours.
Puis c'est comme ça. Fait que je me suis dit, un moment donné, il faut que t'acceptes.
Ça vient avec ça. Puis je l'accepte
le défi, puis c'est de même, tu sais.
Comment tu vis ça avec ton chum Raphaël?
– Ah, bien ça, c'est le fun.
C'est drôle parce que
on a tellement une vision différente
de la grossesse
qu'on essaye de s'accompagner là-dedans.
Moi, je ne sais pas le sexe de mon bébé,
je ne voulais pas le savoir. C'était important pour moi
de pousser cet enfant-là
puis de vouloir savoir son sexe.
– Savoir la surprise? – Oui, ça me motivait. Et lui, au contraire, c'était l'inverse. Il vouloir savoir son sexe. Ça me motivait.
Et lui, au contraire, c'était l'inverse. Il voulait absolument
savoir le sexe du bébé. Fait qu'on
a fait un compromis.
Raphaël, c'est le sexe, mais moi, je le sais pas.
Puis pour l'instant, il me l'a toujours
pas dit. Il est excellent. Il l'a dit à personne.
Il y a lui, puis ma généco qui le sait. Ils sont excellents.
Fait que c'est ça.
Mais en même temps, je peux comprendre.
Pour lui, c'est tellement
difficile. Moi, je l'ai en dedans de moi.
Je le sens bouger.
J'ai eu les symptômes. C'est tellement
plus simple, plus facile pour une femme
de comprendre
qu'il est là pour eux autres.
Mais non, il est excellent. En même temps,
ça vient avec beaucoup de peur. Ça vient
beaucoup avec des questionnements.
Je le rassure en lui disant,
Raphaël, on est ça même, on garde onge, c'est pas parce que je le porte
que je suis plus outillée que toi, on va vivre
en même temps, c'est notre premier aux deux,
on sait pas dans quoi on s'embarque,
même si on est prêts, on le sait pas
dans quoi on s'embarque, puis on va le vivre
ensemble, puis sais-tu quoi, ça s'est fait par du monde,
puis ça va se faire par nous autres aussi,
je pointe quatre.
Ah, c'est beau! On va le faire.
C'est toute une étape de vie. C'est la grossesse,
c'est tout, tout, tout.
Comme tu dis, c'est pour le reste de ta vie.
Bien oui. Bien oui.
Puis j'avais une amie, moi, qui m'avait dit ça.
Une amie patineuse, Tania Vicent.
Elle m'avait dit ça quand elle a eu sa fille.
Je suis allée la voir chez elle,
puis là, elle me disait, là, je me suis réveillée
un moment donné pendant la nuit.
Puis là, elle a dit, là, j'avais une boule dans l'estomac.
Je ne savais pas ce qui se passait.
Je me disais, j'ai-tu oublié de barrer ma porte?
Là, elle faisait le tour de sa cuisine.
Elle checkait ses affaires.
Finalement, elle s'est rendue compte, en rentrant dans la chambre de sa fille,
pour aller valider que tout était correct,
elle dit, c'est elle.
Elle dit, j'ai réalisé, Marianne,
que j'allais avoir une boule dans l'estomac pour le restant de mes jours.
Parce que je t'inquiète pour ma fille.
C'est elle qui prend toute la place maintenant. »
Je trouvais ça tellement beau
comment elle l'avait dit.
Ça ne te donne pas le vertige.
Elle ne le disait pas d'une façon négative.
Elle le disait vraiment d'une façon comme
« C'est rendu ça mon quotidien.
C'est que maintenant, j'ai une boule dans l'estomac
parce que j'aime tellement cette petite tête-là,
puis que je veux tellement rien qui y arrive, mais je vais l'avoir
jusqu'à temps.
À 30 ans, je vais me demander qu'est-ce qu'elle fait encore.
Puis je te disais, c'est
tellement bien expliqué. Je ne sais pas c'est quoi,
mais on dirait que je le comprends, ce que tu me dis.
Dès que tu vas avoir ton bébé
dans tes bras, c'est... C'est exactement ça.
Ça arrive, ça arrive.
Tantôt, tu as quand que tu avais peut-être
encore quelque chose à dire.
Que retiens-tu de ton parcours d'athlète?
Je t'en ai parlé dès le départ.
Bien, qu'est-ce que je retiens?
C'est principalement, je veux dire,
c'est du positif, là,
ce que je retiens de mon parcours d'athlète.
Parce que c'est tellement une belle école de vie,
le sport.
Oui, ça nous amène à être des adultes peut-être un petit peu plus rapidement.
On vit notre vie un peu en accéléré pendant certaines étapes, c'est certain aussi.
Mais en bout de ligne, je veux dire, c'est que du positif.
Je me suis fait des amis à travers le sport.
Je me suis développée à travers le sport.
Je me suis aussi découverte à travers le sport.
Parce que des fois, tu penses que ça...
Tu sais pas que ça t'appartient pas,
mais tu te dis, moi, ma personnalité, c'est quoi?
Parce que j'ai commencé à faire du sport, j'avais 10 ans.
Fait que, tu sais, mettons,
j'ai jamais vraiment fêté avec mes amis,
je veux dire, dans des parties ou des affaires de main.
Fait que je me dis, c'était quoi ma personnalité,
moi, mettons, de jeune adolescente?
Il reste que je le découvre quand je l'ai quand même
découvert à travers le sport de différentes façons.
Je me suis construite,
je me suis vraiment...
J'ai évolué avec le sport.
Tout ça, ça reste extrêmement positif pour moi.
Est-ce que tu es une fille qui est capable
de prendre beaucoup de pression maintenant?
Je pense que, comparée
à la moyenne des jours, oui.
C'est sûr. Puis, tu sais,
je ne stresse pas à rien, dans le sens
que, tu sais, des fois, au travail,
à la radio, tu sais, maintenant, on a ça à faire
absolument. Puis là, tu sais, on a comme des deadlines
puis je suis comme, vous allez vous calmer
les deadlines, tu sais, je veux dire, on va y arriver.
On va y arriver à bon port, il n'y a pas de problème.
Je ne vais jamais dépasser un deadline.
Mais toi, le temps! Mais là. Mais là, je veux dire,
allez-vous calmer.
J'ai géré des affaires pas mal plus stressantes
que ça dans ma vie.
Mais en même temps, il faut faire attention.
Tu as géré des secondes.
C'est à la seconde près.
Mais je ne veux pas banaliser, parce que pour eux autres,
c'est une montagne, c'est leurs affaires.
Je ne veux pas non plus être trop
dans le « hey, là, slacker ».
Mais c'est sûr que ça m'en prend plus.
Puis honnêtement,
j'ai pas l'impression qu'il y a quelque chose
dans la vie qui va m'amener
aussi high que le sport a pu m'amener.
Peut-être des situations qui vont s'y rapprocher,
c'est sûr, parce qu'un stress, ça peut rester
quand même, je veux dire, je sais pas comment ça peut
se provoquer, mais mon point, c'est
aussi intense que le sport m'a amenée, je pense pas. Mais est se provoquer, mais mon point, c'est aussi intense
que le sport m'a amenée, je pense pas.
Mais est-ce que c'est quelque chose que tu souhaiterais?
Pas en tout. Pas en tout.
Moi, j'ai pas besoin d'être stressée pour vivre.
Il y en a qui sont comme, j'ai besoin d'adrénaline.
Puis là, ils se provoquent des affaires,
puis ils font du saut en parachute, puis là, ils commencent à faire
tout plein d'affaires. Moi, j'ai pas besoin
de cette
adrénaline-là pour vivre dans la vie.
Non, impossible. C'est vrai que c'est
le fun d'avoir un pic.
Je l'ai un petit peu vécu quand j'ai fait Sortez-moi d'ici.
Je me suis replongée des fois
dans certaines situations où ça m'a demandé
de me parler. Mais j'avoue
que j'ai aimé cette sensation-là parce que
c'est vrai qu'il y a une espèce
de petit goût le fun
que ça te fait dans ton corps.
Après ça, d'être fière de toi.
Tout ça, c'est vrai que ça me manquait.
Mais tu vois,
j'ai retouché et c'était suffisant.
Je n'ai pas besoin de l'avoir dans mon quotidien.
Je me dis peut-être
qu'il y aura d'autres situations dans la vie
qui vont me permettre d'y retoucher.
Pensaies-tu un jour au côtoyer d'Anthalie Seymour?
Pas.
Ça allait être ma grande chum encore.
Ben oui, c'est ça!
Raconte cette amitié-là.
C'est tellement improbable
comme amitié, hein?
Puis c'est drôle
parce que, tu sais,
moi, Nathalie,
je la connaissais de nom.
Je veux dire, je savais
qui elle était de nom,
mais je connaissais pas
du tout Nathalie.
Et quand je l'ai vue
arriver dans la jungle,
je me suis dit,
mais qu'est-ce qu'elle fait
là, bonne femme?
La bonne femme avec ses grosses
bagues de serpents en diamant
et ses ongles.
Elle avait ses faux cils.
J'étais comme, mais à nous, nièce.
Ça va durer deux secondes, elle.
Mais finalement, je me suis collée
à sa personnalité.
Elle était tellement joyeuse.
Elle a tellement quelque chose de fort en dedans d'elle
qui fait que je me dirais que j'étais aimantée
par Nathalie. Finalement,
on s'est liées d'amitié vraiment rapidement.
Je me suis trouvée à
me confier à Nathalie vraiment rapidement
dans l'aventure. On le voit
semi en chronologie,
mais quasiment 24 heures après, j'étais en train
d'y parler de plein d'affaires et j'étais
émotive avec elle.
On s'est retrouvés vraiment, vraiment rapidement,
Nathalie et moi.
Mais oui, ça m'a surpris parce que je savais... On dirait que je ne m'attendais pas
pas en tout à... Je savais que j'allais rencontrer
des gens. Déjà, en partant,
j'avais une ouverture par rapport à qui
j'allais rencontrer.
Mais avoir cette amitié-là avec quelqu'un,
jamais. Jamais, jamais, jamais.
Ça a été une belle, belle surprise, mais encore maintenant,
je veux dire, Nathalie, elle a tellement vécu,
tellement de choses qu'elle a, je veux dire, qu'elle a fait
que, puis ça, ça m'inspire tellement,
d'avoir une conversation avec Nathalie, c'est le fun.
C'est le fun d'avoir son
input, de savoir
comment elle vivrait,
mettons, ma situation, d'avoir ses conseils
par rapport à telle ou telle chose.
C'est le fun, parce que c'est ça.
C'est pas une petite madame qui a rien vécu.
Eh bien, elle a commencé jeune,
elle a vécu du scotch.
Elle a eu une carrière presque olympique.
Ben oui, vraiment.
C'est une carrière sous l'oeil du public,
une carrière avec des hauts, des bas.
Une vie, en fait, avec des hauts et des bas,
publique.
Ah, vraiment, vraiment.
Puis c'est fascinant, c'est fascinant de l'entendre parler
en tout cas moi de la façon dont elle me raconte
tout ça, même si c'est des périodes qui sont plus creuses
plus difficiles
je sens jamais que
il y a quelque chose de
lourd
écoute, c'est peut-être moi
qui se trompe aussi, mais il reste que
en tout cas la façon dont moi me l'ai exprimée,
c'était toujours avec une belle liberté,
une belle bienveillance, une belle...
Elle a passé à d'autres choses.
Ça fait partie d'elle maintenant.
Elle est consciente de tout ça, puis jamais elle va renier ça.
Puis ça l'a complété.
Mais elle est rendue ailleurs.
Mais elle est rendue ailleurs.
Puis ça a le fait qu'en ce moment, elle est cette personne-là.
Puis ça, elle est bien reconnaissante de ça.
Wow.
Est-ce que c'est en rouge, Marianne?
Tu m'en donnes trois!
Trois aussi, dans le sac?
Oui, trois aussi, mais on répond seulement à une dans le rouge.
Ah, OK!
En fait, on, tu, pas moi.
Tu peux m'aider.
À quel besoin profond ton chum répond-il?
Quelle place accordes-tu à l'intimité?
As-tu négligé certains aspects de ta vie?
L'intimité, ça c'est sûr, ça me parle énormément.
Moi, c'est une chose que je sois connue.
C'est une chose que, mettons, on parle de moi,
les revues à poting et tout.
Mais j'ai extrêmement de la difficulté
avec ce que ça
a amené autour
de mon cocon
c'est à dire ma garde rapprochée
ma famille, mes soeurs, mon frère
parce qu'à un moment donné
je l'ai senti
que ça devenait pas inconfortable
ou lourd mais tu vas comprendre
avec l'anecdote que je vais te raconter
mon père me disait...
Tu sais, à Saint-Félicien, tout le monde connaît mes parents,
c'est sûr, tu sais, je veux dire, c'est normal.
Fait que là, mon père me disait,
moi, il dit, je peux plus
klaxonner quelqu'un, tu sais, s'il me coupe le chemin.
J'ai dit, bien, certainement que tu peux.
Certainement.
C'est pas parce que t'es le père de Marianne Saint-Gelais
que tu peux pas dire à quelqu'un que c'est un christi
d'imbécile quand il conduit. Parce que moi-même, je le fais. Tu comprends? On reste-Gelais que tu peux pas dire à quelqu'un que c'est un christie d'imbécile quand il conduit, parce que
moi-même, je le fais. Tu comprends?
Quand je fais ça, quand j'ai à quelqu'un
« Hey, dude, t'as pas fait ton stop »,
c'est pas l'athlète olympique qui dit ça.
C'est Marianne la conductrice
ou c'est Marianne la fille de quartier
qui voit un estifesse de fou qui roule 70
dans un quartier. Mais c'est la même affaire
pour toi. Quand tu te fais, je veux dire,
couper ou peu importe, t'as le droit d'être quitté.
Puis j'ai dit l'autre affaire, papa, c'est que si du jour au lendemain
tu deviens pédophile, oui, tu vas être
mon père, mais ce que tu fais,
ça définit pas
ce que moi je suis. Fait que c'est au même
titre que ça. Oui, t'es mon
papa, mais en bout de ligne, t'es pas
Marianne Saint-Gelais, t'sais, t'es ta propre
personne, t'as tes propres affaires, puis faut que tu
vous dissociés de ça, là, t'sais. Fait que là, personne, t'as tes propres affaires, pis faut que tu vous dissociez de ça,
là, t'sais. Fait que là, je pense que
quand on a eu la discussion, ça les a comme aidées,
parce que je me disais, tu peux pas te priver d'être
toi-même pis commencer à faire des sourires à tout le monde
que tu vois au métro parce que t'es le père
de Marianne Saint-Gelais, tu comprends?
Alors là, parce que là, eux autres,
ils sentaient cette, je veux dire, cette
pression-là de dire, on est les parents de Marianne
Saint-Gelais, faut qu'on se conduise bien.
On ne peut pas y faire honte.
Arrêtez, je me fais honte à moi-même.
Je veux dire, il n'y a pas de problème.
Ça, tu vois, ça m'a dérangée
parce que je me disais, aïe, aïe, aïe,
à quel point c'est
présent dans leur quotidien.
À chaque fois qu'ils vont à l'extérieur,
à chaque fois qu'ils rencontrent des gens, ça n'a pas de bon sens.
Je veux dire, je ne veux pas vivre de même. Je ne veux pas. C'est sûr qu'à chaque fois qu'il y a l'extérieur, à chaque fois qu'ils rencontrent des gens, ça n'a pas de bon sens. Je veux dire, je ne veux pas vivre de même.
Je ne veux pas. C'est sûr qu'à chaque fois qu'il y a quelque chose
qui sort, mes soeurs s'en font parler,
mon frère s'en fait parler.
À chaque fois, c'est tout le temps, encore une fois,
on ramène ça à Marianne.
Mais c'est comme, là, un moment donné,
les autres aussi ont des vies.
Ma soeur est nutritionniste dans un hôpital à la baie.
C'est correct, oui,
tu es la soeur de Marianne Saint-Gelais,
mais un moment donné, tu peux-tu lui parler de ce qu'elle fait
dans son travail, puis pas tout le temps
ramener que sa soeur, je veux dire, tu le viennes à l'épicerie.
Ça va, oui, elle est venue chez nous hier soir aussi,
ma soeur, ça va.
Ça aussi, je pense que ça peut devenir
lourd dans leur quotidien.
Et moi, c'est moi
qui ne deal pas bien avec ça.
On dirait que j'ai de la misère
à gérer ça. Puis peut-être qu'ils sont
tous maintenant bien corrects avec ça,
mais on dirait que moi, ça me dérange.
D'où mon souci de protéger
mon cocon. D'où mon souci où
le monde, on dit, on ne te voit pas enceinte sur tes réseaux sociaux.
Vous n'allez pas me voir enceinte sur mes réseaux sociaux.
C'est mes affaires à moi.
Mon chum, c'est mon précieux
à moi. Vous voyez Robin, mon
chien, puis c'est suffisant. Ma famille, c'est mon cocon. C'est mes affaires à moi. Mon chum, c'est mon précieux à moi. Vous voyez Robin, mon chien, puis c'est suffisant.
Ma famille, c'est
mon cocon. C'est mes affaires à moi.
Je partage tellement de choses.
J'ai tellement un livre ouvert sur plein des affaires.
Ce que je vis dans mon quotidien avec ma gang,
c'est important
pour moi. C'est ça le plus beau moment
que tu as vécu avec ta famille.
Mon Dieu!
Tu en as beaucoup, j'imagine.
J'en ai vraiment beaucoup. C' Ah oui, j'en ai vraiment beaucoup.
C'est sûr, j'en ai beaucoup.
Ah, mon Dieu!
J'en ai vraiment, là.
Les moments de famille,
je veux dire,
pas que je redécouvre mes parents,
mais un petit peu en ce moment,
parce que c'est des retraités,
puis je les fais profiter beaucoup.
J'aime ça faire profiter ma gang
de tout ce que je fais dans mes trucs.
Je suis partie au Népal avec ma grande soeur dans le cadre
d'une émission de télé. C'est important
que je le fasse avec elle. J'essaie
de vraiment amener tout le monde un peu partout
pour justement faire profiter un peu
de ces beaux luxes-là.
De ces privilèges-là.
Oui, qu'on a exactement.
Mes parents, j'aime ça les amener dans les activités, là, des fois qui sont
différentes, tu sais. Fait que là, récemment, on a fait
un topo pour les CEPAC, puis j'ai amené
mes parents avec moi parce que c'est ça,
c'est eux qui m'ont inculqué les belles valeurs
de l'extérieur, puis de tout ça.
Puis mes parents se sont mis
à se glisser port à port pendant
que moi, je faisais mon topo.
Puis là, bien, toute la gang de caméras
filment, puis ils sont bien crampés.
Puis là, moi, j'essaie de garder mon sérieux parce que je me dis
qu'est-ce qui se passe? Et là, d'arrêter
un moment donné, puis de me tourner, puis de voir ces deux
bonhommes-là de 66 ans qui se poussent
en tripes, puis qui se glissent.
Mais là, on rit. Puis là, tout le monde
rit, là. – Est-ce qu'ils savent qu'ils sont filmés?
– Pas en tout.
Ils n'ont aucune idée. Eux autres, ils ont vu
des tripes, puis ils se sont dit « Hey, Francine, viens, je te pousse. » Puis autres, ils ont vu des tripes et se sont dit,
« Hey, Francine, viens, je te pousse. »
Puis là, mon père se craigne
parce qu'il veut que ma mère
aille le plus loin possible.
Même moi, ça me fait plaisir.
Tu comprends?
Là, je vis des moments
qui sont différents avec ma gang.
Ce n'est plus dans la performance,
on est dans le laisser-aller.
Je le paye une belle nuit à l'hôtel,
on va manger ensemble.
C'est plus genre go, go, go.
C'est que tu retournes l'ascenseur.
C'est ça, oui.
Il doit y avoir une grande satisfaction.
Puis on profite.
Mes parents, ils ont tout le temps été là dans mes compétitions.
Puis là, c'est ma mère qui amenait la lasagne
parce qu'elle voulait pas qu'on fasse à manger.
Mais là, c'est différent.
Là, c'est moi. Laissez-moi m'occuper de vous autres.
Ça me fait plaisir.
Ça donne tout le temps des beaux moments.
Tout le temps, tout le temps.
J'ai organisé le 30e de ma petite soeur il n'y a pas longtemps.
Ça me faisait plaisir.
J'ai dit à son chum, il dit, tu ne peux pas t'occuper de ça.
Non, laisse-moi m'en occuper.
Ça me fait plaisir.
Pour moi, c'est un beau moment pour moi de faire ça.
Quand je vais avoir rentré chez nous, je vais être contente.
Ça va me faire, encore une fois, dès le matin,
à un moment que j'ai raté, c'est là.
C'est du concret pour moi, c'est du palpable.
C'est important.
Je te dirais qu'il y a bien des affaires.
C'est des petits moments, des fois, qui sont isolés,
mais qui me font bien du bien parce que j'ai l'impression
qu'il y a quelque chose
qui s'est opéré.
On les vit différemment, ces moments-là,
mettons. – Rappelle-moi le nom de tes parents.
– Francine Privé et Gaëtan Saint-Gelais.
Deux fous, deux petits fous.
– Mais tes parents
sont incroyables.
J'ai l'impression que ta mère a un fond de
psychologue aussi. Parce que pour
t'avoir aussi bien comprise rapidement
dans ce que tu vivais,
des fois, elle pouvait être à contresens
de ce qu'on se serait attendu d'un parent,
d'une athlète de haut niveau.
Ou déjà d'avoir vu jeune,
elle a ce tempérament-là, si on veut qu'elle poursuive,
il faudra penser à elle et non penser
à ce que nous, on voudrait.
Ça prend beaucoup de retenue,
ça prend beaucoup d'amour pour faire ça.
Oui, c'est ça. Je pense que
leur objectif, c'était de laisser
la place à leurs
enfants. Puis des fois, c'est ça,
ça vient avec, comme tu dis, peut-être des
trucs qui vont un peu contre toi, mais tu dis
si je ramène ça à mon enfant, c'est quoi
la meilleure décision? C'est ça, parfait, on va y aller
de même. Je trouve que c'est un beau rappel que tu nous fais comme parents mon enfant, c'est quoi la meilleure décision? C'est ça. Bon, bien, parfait. On va y aller de même. – Je trouve que c'est un beau rappel
que tu nous fais comme parents. – Oui.
Bien, oui, c'est vrai. C'est vrai. Mais
c'est ça. Moi, je me considère
excessivement choyée parce que
dans la vie, on ne choisit pas
où on vient au monde. On ne choisit
pas les gens qui nous entourent.
Je pense que j'ai eu
ces belles personnes-là autour de moi.
Je pense à mes parents, à ma famille,
mais il y a des gens qui ont été
vraiment, vraiment, dans mon cocon, vraiment serrés.
J'ai que eu des belles personnes
qui ont voulu mon bien.
Je n'ai pas été utilisée.
Je n'ai pas été...
Il n'y a personne qui a profité de rien.
Ça a toujours été, on veut le bien de Marianne.
Puis moi, je faisais
confiance aveuglément à ces gens-là.
Puis encore maintenant, je fais confiance à ces gens-là.
Mais il reste que oui, j'ai eu la chance
d'avoir des belles personnes autour de moi.
Fait qu'en bout de ligne, il y a ça aussi.
Mes parents, je dis pas choisis, mais ils ont été exceptionnels.
Question mauve, Marianne.
Alors, tu es en pigeonne.
Aïe, aïe, aïe.
Oui, ça fait un peu tarot.
Est-ce que tu te fais tirer au tarot des fois?
Dans le temps, oui. J'avais une amie qui était
sorcière, j'adorais ça. Et là,
je l'ai perdue, là, fait que là, je me fais plus
vraiment tirer au tarot. Tu n'es plus sorcière autour de toi.
J'ai plus de sorcière, elle est trop loin.
Comment imagines-tu ton dernier repas?
Hein?
Mon dernier repas?
Oui. Qu'est-ce que tu manges
avec qui? Qu'est-ce que tu dis?
Clairement, il n'y aura pas trop de monde là parce que
je n'ai pas le goût de commencer à me promener d'une table
à une table. Je veux dire, il faut que ça reste
convivial. Ça, c'est sûr.
Il n'y aurait pas tant de monde, mais il y aurait
des gens, encore une fois,
comme mon cocon qui serait présent.
Il y aurait clairement de la bouffe
du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Ça peut pas.
C'est quoi ça de la bouffe?
Le cipote, le cipote.
Nous autres, on aurait de la tourtière.
On aurait clairement
une belle tarte au bleuet.
Et là, je ramènerais peut-être Pierrot.
Pierrot qui est ma grand-mère,
la mère de mon père.
Et Pierrot avait... Elle avait est ma grand-mère, la mère de mon père. Et Pierrot avait...
Elle avait toujours, à chaque
Pâques, elle achetait un énorme chocolat.
Puis chez nous, bien on est...
C'est ça, on a une tradition, c'est le premier qui pète
le chocolat. Nous autres, on veut tout le temps
défoncer la face des chocolats.
Fait que c'est sûr que je ramènerais Pierrot
juste pour ce moment-là, où elle
est bien fière de nous montrer son gros Christy de Lapin
qu'elle nous a acheté encore cette année,
puis que là, on y défonce tout son chocolat,
puis elle est comme...
Puis la capote.
C'est sûr que je veux Pierrot.
Tu sais, c'est ça, il y aurait des petits moments,
il y aurait des petits bouts même de vie, c'est clair.
Mais clairement, il y aurait ma famille,
il y aurait...
Ça serait bien simple.
Ça serait bien simple où on mangerait, on jaserait,
on se ramènerait des beaux moments.
Ça serait pas triste.
Je pense pas que ça serait triste.
Ça serait pas dans... Ça pourrait être dans la nostalgie, mais ça resterait quand même
assez le fun parce qu'on est des gens
qui sont le fun. Ma famille...
Est-ce que tu voudrais leur demander, par exemple,
quel est le plus beau moment qu'ils ont passé
avec toi? Est-ce que tu voudrais les faire parler
avant de partir?
Bien, c'est sûr. C'est sûr, tant qu'à les avoir,
oui, on aimerait ça savoir les plus beaux moments.
Mais c'est ça, je ne voudrais pas que ça tombe
trop dans le tristounet.
On pourrait être émotif, ça, c'est sûr,
il n'y a pas de problème.
Mais je ne voudrais pas que ça tombe trop dans
« je suis contente de t'avoir connue,
tu es vraiment une belle personne ».
Je ne voudrais pas que ça soit ça.
Je voudrais au contraire qu'on rime nos bons goûts.
« Rappelles-tu quand on avait fait ça? »
Ça, j'aimerais ça. Il faudrait que ça reste
léger quand même parce que
je pense que c'est synonyme de moi.
Je suis assez authentique. C'est assez
léger ce qui se passe autour de moi.
Ça prendrait de ça.
Qu'est-ce que tu leur dirais, toi?
Mon Dieu! C'est toujours une question
qu'on ne sait pas qu'est-ce qu'on leur dirait.
Moi, je suis bien « go with the flow ». Dépendamment des question qu'on ne sait pas qu'est-ce qu'on lui dirait. Moi, je suis bien go with the flow.
Dépendamment des
conversations qu'on aurait,
il y a quelque chose qui n'est pas prêt et j'aurais envie de lui dire ça.
Mais tu sais,
sans tomber dans le cliché
un peu de ce que je viens de te dire,
je n'ai pas choisi...
Tu ne voudrais pas les faire pleurer?
Non, mais je voudrais quand même le dire comme
je n'ai pas choisi la famille dans laquelle je suis tombée, j'ai pas,
tu sais, oui, j'ai sûrement été sélective
d'une personne à une autre,
clairement, mais il reste qu'en bout de ligne
de le laisser savoir
que j'ai eu une chance extraordinaire
de les avoir dans ma vie, ça c'est certain, puis que
chacune de ces personnes-là, s'ils sont
ici à ce soir, à ce souper-là,
bien c'est parce qu'ils ont contribué à
faire en sorte que je sois une meilleure personne, ça serait même pas de ramener ça à l'athlète, ça serait de ramener ça à ce souper-là, c'est parce qu'ils ont contribué à faire en sorte que je sois une meilleure personne.
Ça serait même pas de ramener ça à l'athlète,
ça serait de ramener ça à la personne que je suis.
Ça, c'est certain.
Ils ont vu quelque chose en Dan Moé,
puis ils se sont dit, on s'accroche à ça,
puis ça va être ça.
Il y aurait un discours dans ce sens-là, c'est certain,
parce que je suis extrêmement reconnaissante
encore à ce jour.
Si ma vie s'arrêtait demain,
je suis extrêmement reconnaissante encore à ce jour. Si ma vie s'arrêtait demain, je suis extrêmement reconnaissante
justement de mon parcours,
des gens qui m'ont accompagnée
là-dedans, puis des gens
qui sont encore avec moi en ce moment là-dedans.
Fait que c'est sûr que ça tournerait dans ce sens-là.
Est-ce que tu partirais en paix si tu avais
à partir demain?
Oh là là! Oui,
mais j'ai encore quelques années, s'il vous plaît.
Donnez-moi ça encore quelques-unes.
Quelques-unes encore.
Encore quelques fêtes des mères.
Quelques Noëls, certainement,
pour reconstruire des souvenirs.
Mais oui, comme je te dis, j'ai l'impression,
par exemple, que ce syndrome-là,
de rattraper la vie que j'ai ratée
un petit peu, tranquillement,
ça s'estompe.
C'est sûr que si tu m'avais posé la question
il y a trois ans, je t'aurais dit non, non,
faites-moi pas partir tout de suite parce que ça fera pas.
Là, j'ai encore besoin de temps,
mais je sens que
tranquillement, ça va y aller.
Parce que, tu sais, mettons, tu me poses la question,
je n'ai pas de
désir de longévité, moi, dans la vie.
Dans le sens que c'est pas un objectif
pour moi de vivre jusqu'à 100 ans.
Je peux m'en aller à 80,
mais si j'ai une christie de belle vie
jusqu'à 80, ça va être ça, tu sais.
Si du moment où je commence à être malade,
je commence à ne plus être capable d'être autonome,
tu sais, je veux dire, j'ai vécu
ma vie à 100%, là. Fait que, tu sais, on dirait
que je me dis, me voir
dépérir ou me voir perdre, je sais pas,
là, trop de choses auxquelles j' ou me voir perdre, je sais pas,
trop de choses auxquelles j'avais accès quand j'étais jeune,
je pense que ça me ferait de la peine
et que ça serait dur pour moi.
Fait que j'ai pas l'objectif de dire,
« Regardez Mme Saint-Gelais, elle est assise
sur une chaise, mais elle a 100 ans. »
Non, non.
J'aime bien mieux qu'on dise, « Elle est 80.
Elle est partie à 80, mais elle a vécu
une sacrée vie.
Je n'ai pas ce désir-là de rester
dans la vie,
pour rester dans la vie.
Ça se dit mal, dit-même.
Je suis un peu comme ça. Je pense que quand je vais avoir
vécu, bien rattrapé
mon temps avec ma gang, je vais faire
parfait. Là, on vit.
On n'est plus en train d'essayer de cumuler. On vit
le moment présent. C'est ça, exactement. Je'essayer de cumuler, on vit le moment présent.
Moi, tout est en rattrapage.
C'est ça, exactement.
Là, je suis en train de remplir un peu mon sac banal.
Puis là, il va être plein bientôt.
Puis après ça, je vais faire parfait long,
on vit le moment présent.
Ça fait combien d'années que tu as arrêté la compétition?
Ça va faire six ans au mois de mars.
C'est quand même récent dans ton histoire.
Oui.
Sur tout le nombre d'années que tu en as fait.
Oui.
C'est quand même récent.
Puis ça fait deux ans que je suis retournée au Saguenay.
Fait que là, c'est ça, tranquillement, mais pas vite, on s'en as fait. C'est quand même récent. Puis ça fait deux ans que je suis retournée au Saguenay.
Tranquillement,
mais pas vite. On s'en vient vers un idéal.
Une maman, tu vas avoir ton bébé
bientôt dans les bras. Il te reste trois mois.
Je sais.
C'est très hot.
C'est une autre affaire.
Je suis complètement dans le déni, Marc-Claude.
Je te le dis tout de suite.
J'ai une belle-sœur qui va avoir un bébé aussi prochainement. Je suis complètement dans le déni, Marc-Claude. Je te le dis tout de suite. Moi, j'ai une belle-sœur qui va avoir un bébé
aussi prochainement.
Je veux dire,
je la voyais préparer ses affaires.
Ma chambre n'est même pas encore faite.
Pour te dire,
je suis dans le déni total.
On dirait que... J'ai hâte,
je suis excitée d'avoir le bébé, mais on dirait
que je ne suis pas encore là.
C'est vraiment bizarre à expliquer.
Fait que là, je suis comme, là, il faut que je me réveille.
Faut que j'embraye les étapes parce que
quand il va arriver, je vais faire un Christi-sauve.
Fait que là, il faut que
tranquillement, je me mette dans la tête
que ça s'en vient. Mais on dirait
que pour moi, c'est encore trop loin. Fait que je me dis
toujours, j'ai du temps.
Mais j'ai du temps. Puis là, un moment donné, j'en aurais plus de temps.
Parce que le temps que tu as, il se compte en semaine. C'est ça. Moi, j'ai du temps. Mais j'ai du temps. Puis là, un moment donné, j'en aurais plus de temps. Parce que le temps que tu as, il se compte en semaines.
C'est ça.
Ça va assez vite quand même quand tu commences à compter en semaines.
Fait que là, il faut que j'arrête d'être dans le déni.
Il faut que j'embraye
tranquillement mes affaires.
Mais c'est ça. Fait que oui,
on dirait que c'est là,
mais c'est pas encore là.
C'est bizarre quand même.
Parce que j'aimerais ça te reposer
cette question-là. comment tu imagines ton dernier
repas, une fois que tu es maman?
C'est vrai que ça va sûrement changer.
C'est sûr que la
perception, la vision serait différente.
Ouais. Parce qu'en ce moment,
j'ai pas à penser à ce petit être-là, tu sais.
Il est là, mais il est pas là. Il est là, il est au show, là.
Ouais. Il est au show.
Mais il est à la meilleure place où il peut
être en ce moment moment puis ma vie continue
ma vie n'a pas encore changé
oui j'ai un petit peu plus de fatigue
mais ma vie n'a pas changé encore
je surf encore sur les mêmes affaires
puis si je m'écoutais
je ferais exactement tout ce que je faisais
quand je n'étais pas enceinte
mais c'est ça
vous voulez que je ralentisse un peu
mais ça ne serait tardé c'est ça, vu que je ralentisse un peu. Mais ça ne serait tardé de changer.
C'est ça, on est à quelques semaines.
Est-ce que tu as une question pour moi,
comme tu t'es portée volontaire
à répondre aux questions mauves?
Est-ce que tu n'en es pas aussi?
Mais c'est sûr, j'en aurais une.
Je n'y ai juste pas réfléchi.
J'aurais dû y réfléchir en venant ici,
dans l'auto, j'avais cinq heures pour y penser.
Mon Dieu, c'est grave.
Il y a rien de grave si t'en as pas.
Je peux-tu essayer de reparler? Maintenant, je regarde
des mots. J'ai probablement répondu
parce qu'il y a d'autres invités qui ont fait ça avant.
C'est-tu vrai? On est toutes pareilles.
Oui, il y a d'autres invités qui ont fait ça avant.
Mon Seigneur Dieu,
ça serait pas ça. Attends, pour ta punition,
je vais t'en poser une autre, moi.
Oh non.
Avec quelle personne décédée
aimerais-tu partager un repas?
Tu vois, j'ai parlé de Pierrot.
On dirait que j'aimerais ça voir Pierrot.
Elle avait quel âge?
Tu avais quel âge quand elle est décédée?
Hé!
Mon Dieu, elle est décédée en 2010.
Je me trompe-tu? Non, je ne me trompe pas.
J'ai gagné mes médailles,
mes premières médailles en février 2010. Puis mamie est partie, si je ne me trompe-tu? Non, je ne me trompe pas. J'ai gagné mes médailles, mes premières médailles en février 2010.
Puis mamie est partie,
si je ne me trompe pas, en
mai 2010.
Fait que je me rappelle
aller la voir au foyer avec
mes médailles. Elle les a, elle les a
prises. Puis tu sais, j'ai eu un moment avec
elle. Ça, je m'en rappelle.
Mais c'est ça, tu sais, je les voyais,
je veux dire, je vais parler pour mes deux grand-mères.
Je les voyais pas vraiment à cause que j'étais à Montréal,
mais on se ressemblait beaucoup.
Ma grand-mère et moi, on s'écrivait des lettres,
c'est comme ça qu'on correspondait, c'était drôle.
Puis j'ai hérité ça d'ailleurs de ma grand-mère.
Mon père dit que je l'ai hérité
de plusieurs façons. Entre autres,
j'ai pissé au lit très tard comme ma grand-mère.
Je plie mes guenilles comme ma grand-mère.
Puis ça, mon père, il capote.
Puis on s'envoie des lettres
avec des collants. On se faisait des lettres
« Salut, mamie, passe une belle journée. »
Puis là, on se mettait des collants partout,
partout, partout dans la lettre.
Fait que j'ai encore des lettres de ma grand-mère
que j'ai gardées dans un dossier.
Fait qu'on se ressemblait sur plusieurs niveaux
puis on connectait de cette façon-là.
Fait que oui, on dirait,
c'est pas quelque chose...
Si tu me dis, est-ce que tu as l'impression
que c'est un manque pour toi?
J'ai pas l'impression que c'est un manque
de ne pas avoir eu de plus de moments
avec mes grands-parents.
Mais il reste que ça.
C'est vrai que je serais intéressée en ce moment
de m'asseoir une temps avec Pierrot.
Puis là, moi, à l'aube de mes 34 ans,
puis d'avoir une discussion avec elle.
Mettons, voir où ça nous mènerait.
Parce que, tu sais, moi, mes souvenirs sont...
J'étais très jeune de mes souvenirs avec ma grand-mère
où on allait chez elle, puis elle nous savait...
– Elle pourrait te donner des conseils. – Sûrement. Écoute,
elle a eu cinq enfants. Elle n'a pas eu tant que ça,
mais elle en a eu cinq pareils. Dont mon père. C'est pas évident.
C'est pas évident.
– Il y a toujours une dernière question
pour être sûre que tout se termine bien
où te vois-tu dans 10 ans?
oh mon dieu
dans 10 ans t'as 44 ans
c'est tough ça
clairement j'espère être encore
au Saguenay
ça c'est sûr
j'espère
être aussi
bien que je suis en ce moment et ça, ça passe par c'est sûr. J'espère être aussi bien
que je suis en ce moment.
Et ça, ça passe par
me prioriser dans mes décisions.
Ça, c'est important.
C'est un mouvement que j'ai initié
quand j'ai décidé de retourner en région,
d'écouter mon propre bonheur.
Puis en ce moment, c'est pas mal
ce qui drive toutes mes décisions.
Je me pose toujours la question, je m'assois
et je fais comme, je le fais-tu pour moi
ça ou je le fais pour quelqu'un d'autre
ou je le fais par intérêt de...
J'espère avoir encore cette
vision-là de moi, de me
demander si je le fais pour moi
et non pour les autres ou bref, pour
une quelconque raison. Parce qu'en bout
de ligne, je pense que ça va m'amener
l'autre droite et je vais être heureuse.
Peu importe ce que je ferai comme métier,
peu importe,
c'est parce que je vais
avoir pris la bonne décision pour moi.
Puis t'es un complice de vie aussi.
Ben oui, Raphaël, il faut qu'il reste longtemps encore, c'est clair.
Dans 10 ans, je vais dire, mon Dieu, si ce n'est que le début,
10 ans, 37 ans,
mon Dieu, ça va être encore un jeune padawan,
il va être beau comme un coeur.
Moi, je vais être rendue vieille, je vais commencer à rider, mon Dieu, ça va être encore un jeune padawan, il va être beau comme un coeur. Moi, je vais être rendue vieille,
je vais commencer à rider, puis lui, il va être
comme flâless, il va se promener, je vais faire
maudit, c'est le mien, ça.
Qu'est-ce que t'aimes le plus chez Raphaël?
Sa personnalité.
Moi, sa grandeur.
Finalement, je pensais pas,
je m'en foutais. Mettons, tu m'avais dit,
avant de le rencontrer, tu m'avais dit,
donne-moi trois critères importants chez un homme. »
Raphaël ne rentre pas du tout dans les trois critères.
Un homme grand, ça me dérangeait.
C'était vraiment pas important.
Mais là, Raphaël est six pieds deux.
C'est un joueur de hockey.
Il est grand, il est carré, il est grand.
Quand il me colle,
il pourrait m'effacer
dans ses bras tellement qu'il est grand
et qu'il est gros. J'aime ça.
J'avoue que j'adore ça. J'adore ça
quand il me colle, mais j'aime sa personnalité.
Avant tout, je pense que c'est ça qui a fait
en sorte que j'ai cliqué avec cette
personne-là et que j'ai eu envie d'aller plus loin,
même si tous mes signes me disaient
« Tu veux pas de chum, Marianne? »
C'est parce qu'il est tellement le fun.
Il est drôle.
Il est apaisant.
Il est sécurisant.
Je veux dire, j'ai jamais eu des aussi belles
conversations avec quelqu'un qu'avec Raphaël.
Je veux dire, ça me surprenait
comment il parlait. J'étais comme « Non, mais il
afforme-tu sa boîte un moment donné? »
Mais c'est tout le temps intéressant. Ce qu'il dit,
c'est un passionné de son domaine,
mais c'est un passionné aussi dans la vie.
Fait qu'il y a vraiment quelque chose de fort.
Puis tu sais, honnêtement,
la personne qui ne s'entend pas avec Raphaël
a un problème.
Parce que c'est le genre de personne
que tu rencontres dans la vie,
puis tout de suite, il y a un magnétisme.
Puis c'est aussi pour ça que je le protège.
Je vais me le faire voler.
Mais il y a vraiment, vraiment quelque chose de fort aussi pour ça que je le protège je vais me le faire voler mais il y a vraiment quelque chose de fort
tu le rencontres
il est imposant
mais c'est pas sa carure qui est imposante
c'est sa personnalité
c'est ce qu'il dégage
il va te dire salut
j'ai le goût de lui parler
il va te parler de nouveau
c'est bon
je pense que j'ai ça aussi,
mais c'est le fun de le constater
à travers quelqu'un d'autre.
Vous pouvez faire de grandes choses.
Vous faites déjà de grandes choses,
mais tu le vois que c'est solide.
Tout est possible.
Vraiment.
J'aime le fait qu'il soit calme.
Je suis un peu plus hyper.
Raphaël est très calme.
Ce n'est pas rare qu'il me regarde et qu'il fait
« Hey, mais tu vas calmer tes nerfs. »
Puis tu le prends?
Ben oui. Ben oui, je le prends parce qu'il a raison.
Mon chum est hyper rationnel.
Moi, des fois, j'ai un petit côté irrationnel
qui prend trop de place.
Puis là, ça part.
Raphaël est comme « Parfait, moi, je vais te laisser
divaguer trois secondes. »
En fait, il m'énarque parce qu'il me dit,
il me dit toujours cette phrase-là,
il me dit toujours,
mais sinon quoi?
Peu importe, je ne sais pas.
Là, tu remportes ta poubelle.
Il y a deux jours, je te disais à ramasser.
Ça a pu lui dans la cuisine.
Je ne peux pas sortir.
Ça me fait mal au dos.
Là, tu comprends, j'en invente.
Il est comme, mais sinon quoi? Là, ça me fait mal au dos. » Là, tu comprends, j'en invente. Puis là, il est comme « Oui, mais sinon quoi? »
Là, ça dégonfle.
Ta balloune.
Là, tu as le goût de le polcher dans la face.
Il a raison, ta barouette.
C'est « Sinon quoi? »
Ça va puer encore plus dans la maison, ce n'est pas grave.
Puis la poubelle, il va sortir tantôt
quand il va sortir le chien,
parce qu'il va falloir qu'il y ait dehors, tu comprends.
Mais ça m'énarme, mais il a raison.
Fait que t'es comme, c'est vrai, sinon quoi?
Fait que Marianne, arrête de capoter,
c'est des affaires qui n'ont pas rapport que tu capotes.
C'est ça aussi, fait que c'est temps
de ramener ça au...
Il a une belle vision de la vie, tu sais, Raphaël,
c'est ça, il est là, il est vraiment
grounded, il est ancré, puis
moi, ça m'aide à m'ancrer, parce que
je pense que des fois, je... Je suis comme de l'hélium, je m'en à m'ancrer. Je pense que des fois,
je suis comme de l'hélium. Je m'envole un peu trop.
J'espère que ça va durer plus que 10 ans encore.
Merci, Marianne.
Ça fait plaisir.
C'est sûr que la meilleure fin de grossesse,
le bébé le plus en santé possible,
que du bonheur.
Il est peut-être le temps que tu commences à faire ta chambre.
Je vais vous redonner des nouvelles.
Tranquillement, pas de bif.
Ça n'a pas de bon sens.
Non, mais t'as encore le temps.
Oui, oui.
Mais le temps, t'en as moins.
T'en as de moins en moins.
C'est ça qui arrive.
C'est que des fois, je me dis,
je devrais être plus énervée que ça.
Je devrais faire...
On va décorer la chambre.
On va faire ci.
Puis là, je suis comme...
Mais à quoi bon?
J'ai encore du temps.
C'est le bébé que t'as honte d'avoir.
C'est ça.
Je pense que tu vois,
je pense que ça fit avec ma personnalité.
Absolument.
Que je me dis, c'est du fla-fla
faire la chambre du bébé.
J'ai juste hâte d'avoir le petit.
Je m'en fous qu'il y ait 80 couvertes.
J'en ai juste besoin d'une.
Puis un pyjama, peut-être.
Exact.
Dans lequel on va l'amener.
Tu comprends?
Un siège d'auto.
Tu sais, il y a quelques affaires
que t'as de besoin.
Je suis d'accord avec toi.
Ton lit aussi, ça le prendrait le temps. Il y a une couple d'affaires
peut-être à commencer à passer tranquillement.
Je te dis ça de même.
T'as raison. Mais c'est vrai que
le superflu, je me dis tout le temps
qu'il n'aura aucune conscience de ça.
Lui, quand je me dis qu'il y a un hippopotame
dans sa chambre ou non, il s'en fout.
T'as tellement raison.
Merci d'être venue passer du temps
dans le studio, dans la grande ville
de Montréal
ça vous sortez
merci, c'est toujours un plaisir de te rencontrer
merci tout le monde, merci d'avoir été là
on se dit au prochain podcast, bye bye
cet épisode était présenté
par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
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