Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #5 Sophie Prégent | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: May 8, 2023Dans ce cinquième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Sophie Prégent s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Ba...rrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Moi, quand je vois mon fils rire, d'abord, je me demande vraiment ce qu'il passe en tête, parce que je le sais que je ne le saurais jamais, c'est quoi être autiste.
Je me dis tout le temps, qu'est-ce qu'il fait? C'est-tu les mêmes affaires que moi? C'est probablement pas les mêmes affaires.
Mais oui, que moi aussi!
Tu sais, Charles, à un moment donné, il se disait, ah, c'est terrible, je pense que mon fils ne fera jamais l'amour.
Oui, mais c'est parce que lui, il s'en fout. C'est parce que toi, tu as fait l'amour
et tu es neurotypique.
Tu ne peux pas concevoir qu'on ne fasse jamais l'amour
dans la vie, tu comprends?
Salut tout le monde.
Aujourd'hui, je reçois une grande amie à moi.
Une femme très, très, très douce,
qui prend soin
de ses amis vraiment,
que je n'appelle pas assez.
Elle est beaucoup plus
disciplinée par rapport
à notre amitié. Et aujourd'hui,
elle accepte d'ouvrir son jeu.
Je vous présente Sophie Préjean. Salut, Sophie.
Ça me fait tellement plaisir.
Je t'aime. Moi aussi, je t'aime, Sophie Préjean.
Mais oui, mais toi, tu lâches.
Bien non, parce que...
T'es vrai que t'as raison, t'es pas une appeleuse, toi.
Non, je suis pas une appeleuse.
Puis quand on m'appelle, je suis super contente.
Ah, tu vois.
Parce que j'ai tout le temps plein d'affaires.
Mais quand t'appelles, là, puis quand on se voit,
c'est toujours comme si on s'était vus la veille.
C'est vraiment le fun.
Fait que merci, là, je sais que tu...
Tu sais pas dans quoi tu t'embarques.
Prends tout, comme je te dis, j'ai ouvert la note tantôt
avant de m'en venir. Tu me fais vraiment confiance.
Ah, tellement, tu savais. Bon, je vais essayer de pas
trahir ta confiance aujourd'hui.
Il y a aucune chance
que tu trahisses ma confiance.
Donc, t'es prête à ouvrir ton jeu?
Avec plaisir. Je t'explique, OK? Tu vois, il y a des cartes
devant toi. C'est un peu comme si je te tirais aux cartes,
mais je ne te tire pas aux cartes.
C'est-à-dire que c'est les cartes qui vont décider
des questions.
Il y a des couleurs, vert, jaune, rouge.
Ces trois paquets-là,
à chaque fois qu'on change de couleur,
on devient plus personnel
dans les questions. On s'approche plus
de toi.
Les mots, c'est les cartes, t'es pas game.
Et si t'acceptes d'en tourner une
et d'y répondre,
tu peux me poser la question de ton choix
et je serai obligée d'y répondre.
OK.
Et comme il y a des questions des fois plus personnelles,
ça se peut que ça tente de pas répondre
ou encore mes sous-questions,
peut-être tu vas dire, OK, là, c'est assez.
T'as un joker, tu peux m'arrêter n'importe quand
avec cette carte-là.
Tu as le droit de l'utiliser une fois pendant le jeu.
Alors, ça permet de te poser toutes les questions
parce que tu as quand même un petit peu un pouvoir dans le jeu.
OK, d'accord.
Fait que tu es toujours prête?
Ah oui, avec plaisir.
On va commencer par les vertes.
Je vais te demander de les brasser
et de m'en donner trois, s'il te plaît. C'est toi qui vas les lire, hein? Oui, exactement. Je vais te demander de les brasser et de m'en donner trois, s'il te plaît.
C'est toi qui vas les lire.
Oui, exactement. Je vais te les lire les trois.
Tu vas en choisir une. Je vais en choisir une.
Je suis pourrie pour brasser des cartes.
Ça commence.
Mais tu es une joueuse quand même.
Tu n'es pas une joueuse.
Oui, je joue au crominos.
Au crominos. Bien oui, tu fais des mots.
Des jeux de société, oui.
Mais pas aux cartes.
Mais donne-moi en trois.
Est-ce que tu t'es déjà fait tirer aux cartes?
Je pense qu'à Claire Lamarche,
il y a une dame qui m'avait tirée.
Puis tabarnouche, elle avait dit des...
Moi, il y a eu ça, tu sais.
Puis elle avait quand même dit des affaires.
Oui, elle m'avait tout...
Oui, elle était bonne.
Je ne sais pas ce que ça veut dire être bonne je t'ai lu les trois questions vertes
tu vas en choisir une
ta maison passe au feu qu'est-ce que tu sauves en premier
quelle est ta définition
du mot liberté
si j'avais des ailes
si j'avais les ailes d'un ange je partirais
pour trois petits points
c'est quelque part entre la première puis la deuxième ta maison passe au feu ailes d'un ange, je partirais pour trois petits points.
C'est quelque part entre la première et la deuxième, Ta maison passe au feu.
OK, je vais commencer avec celle-là.
Oui, OK.
Moi, mon film préféré dans la vie,
c'est un film qui s'appelle
L'épière, qui veut dire en français
année bisextile.
C'est l'histoire d'une fille
qui veut se marier avec un gars.
Puis je pense que c'est en Irlande
les filles ont le droit de demander
une fois en mariage
un autre gars si c'est l'année bisextile
elle se décide de demander
à son chum en mariage
l'année bisextile mais l'affaire c'est qu'elle
se rend pas, elle se rend jamais
il y a une tempête
le vol est annulé, elle est obligée de prendre un bateau.
Elle finit à appuyer avec des souillettes à l'en haut
puis elle se retrouve dans une
auberge et c'est ça.
Le propriétaire de l'auberge
tombe en amour avec.
Elle, elle le voit pas.
Bref, tout ça pour dire
qu'il dit tout le temps
t'es avec parce qu'il dit tout le temps,
t'es avec parce qu'elle,
elle s'en va demander son chum en mariage.
Pose-y la question,
si jamais sa maison passe au feu,
qu'est-ce qu'il va apporter?
Puis à la fin de ce, elle s'en retourne.
Puis c'est lui qui la demande en mariage,
pas le propriétaire de l'auberge,
mais son chum qui la demande en mariage. Puis là, elle est dans l'auberge, mais son chum qui a demandé en mariage.
Puis là, elle est dans l'appartement qu'ils ont réussi à avoir à New York,
puis ça fatigue.
Elle tisse le système d'alarme.
Puis son chum, il est là.
C'est mon cellulaire.
Voyons.
Il pense juste à ses beubles.
Fait qu'elle retourne en Écosse,
puis elle barille l'autre.
Parce qu'elle aurait voulu qu'il pense à elle.
Parce que là, l'épreuve, c'était de lui demander
qu'est-ce que tu vas apporter
si jamais on passe au feu.
Puis lui, il pensait juste à ses bébelles, tu comprends?
Fait que ça lui a donné
comme des indices
sur le gars.
Oui, sur le gars.
Fait qu'à ta question, si ma maison passe au feu,
qu'est-ce que j'apporte?
Rien, sauf mon fils
puis mon chum.
Je ne vais rien apporter d'autre.
Il n'y a rien d'autre
qui est important.
Fait que ça aurait été ça
la bonne réponse
dans le film aussi.
Bien, c'était ça, en fait.
Puis là,
elle s'en retourne là-bas
pour le demander en mariage,
puis c'est lui qui se met à jouer
puis qui la demande en mariage.
C'est magnifique!
C'est un film extraordinaire.
J'ai écouté, je sais pas, 118 fois.
Puis à toutes les fois, tu repenses à Charles et Mathis?
À chaque fois que...
C'est-à-dire que ça te pose
la question, c'est quoi l'essentiel?
Puis l'essentiel, il est pas matériel.
Fait que tout peut passer.
Depuis combien de temps que pour toi, l'essentiel
est plus matériel?
Bien, tu sais, plus jeune, tu es plus orgueilleux
sur les bébelles, puis sur l'argent,
puis tout ça, mais...
Moi, je donne
tout. Je garde rien.
Je n'ai pas... Je ne suis pas très...
Je suis attachée à mon auto parce que
j'aime ça. Je suis seule dans mon auto, puis ça me fait du bien
dans la vie, là. Mais je te dirais que
moi, au déménager, donner ça me fait du bien dans la vie, là. Mais je te dirais que moi, déménager,
donner mes vêtements,
mes bijoux,
j'ai aucun problème avec ça.
J'ai pas de...
Si la sécurité des miens
est assurée, le reste,
j'en ai pas besoin.
Fait que, tu sais, je suis en train de faire une maison rouge, moi,
elle passera au feu, je trouverais ça grave, là.
Ça me ferait quelque chose.
Mais si mon fils est en santé,
puis pas dans la maison, puis mon chum aussi,
bien, je suis correcte.
Le reste, je vais me refaire.
C'est une vraie art.
J'ai rebondi, moi.
C'est pas grave.
C'est un côté bohème.
Je suis pas très prévoyante avec l'argent,
puis tout ça.
Pourtant, j'aime ça.
J'aime ça m'acheter des affaires.
Tu aimes ça faire quelque chose avec ton argent.
Je m'achète des vêtements.
J'adore les bijoux.
J'adore les voitures.
J'aime l'architecture, les maisons.
Je trouve ça...
Pour moi, c'est amusant.
Ce n'est pas essentiel.
La particularité de ta famille,
tu viens de parler de Charles et Mathis
c'est que Mathis ne prévoit pas
qu'il quitte la maison pour voler
de ses propres ailes
vous êtes comme un genre de presqu'île
vous allez toujours être ensemble
en tout cas le plus longtemps possible
ça, ça change la donne?
Bien ça me fait voir
c'est sûr que ça me fait voir l'avenir autrement
tu sais gars, je te cacherai pas qu'à un moment donné je sais que je vais voir... C'est sûr que ça me fait voir l'avenir autrement. Tu sais, gars, je te cacherai pas
qu'à un moment donné, je sais que je vais avoir...
Bien, si la vie le veut bien,
je vais me rendre à 78 ans,
puis je serai probablement plus capable
de me lever à 4 h du matin parce qu'il dort plus.
Tu sais, je vais sûrement avoir besoin d'aide,
mais j'entends faire ça progressivement.
Tu sais, peut-être les week-ends,
un week-end sur deux, puis une journée dans la semaine.
Tu sais, pour qu'il voit pas, là, la vie passer puis qu'il se rende pas trop compte qu'on n'est pas tout le temps là,ends, un week-end sur deux, puis une journée dans la semaine. Pour qu'il ne voit pas la vie passer
et qu'il ne se rende pas trop compte
qu'on n'est pas tout le temps là.
Parce que je sais bien que si je me rends à 80,
je ne serais probablement plus capable de m'occuper de lui.
Mais l'idée, en fait,
c'est de vivre le plus longtemps possible avec lui
en lui apprenant tranquillement,
pas vite, à se passer de nous pour être heureux.
Si jamais son père et moi, on n'est plus là.
Ça veut dire qu'à ce moment-là, il est en institution,
dans une maison spécialisée?
Probablement, oui.
Dans une résidence, dans une ressource.
Je pense qu'on appelle ça une ressource.
Oui, parce que maintenant, il y en a des ressources aussi.
Ce qui n'a pas toujours eu, mais ça, ça doit être rassurant
pour la mère que t'es aussi.
Oui, mais tu sais, même malgré la ressource, puis tout l'a pas toujours eu, mais ça, ça doit être rassurant pour la mère que t'es aussi. Oui, mais tu sais,
même malgré la ressource,
puis tout l'amour qu'une ressource peut donner,
ça sera jamais sans mère
puis sans père, je suis bien consciente de ça.
Parce que je vous connais,
je te connais personnellement, je connais ta famille,
vous êtes beaux à voir ensemble.
Il y a beaucoup d'amour.
On se pogne des fois.
Oui, il y a beaucoup d'amour, t'as raison. Il y a beaucoup, beaucoup d'amour. Mais tu sais, des fois. Oui, il y a beaucoup d'amour. Tu as raison.
Il y a beaucoup, beaucoup d'amour.
Mais tu sais, quand tu ne te lèves pas à 4 heures du matin,
n'importe qui est impatient.
C'est sûr qu'on ne se venge pas sur Mathis, jamais.
Non, mais vous savez que ça vient quand même.
Oui, ça dure le temps de la réplique, puis c'est fini.
C'est ça.
Mais c'est la différence peut-être,
c'est que la source de ces conflits-là,
vous la connaissez et vous ne la contrôlez pas.
Exactement.
Mais ça ne saurait durer. Ça ne dure pas.
Ça a-tu toujours été comme ça,
cette maturité-là? Puis ça prend beaucoup de maturité aussi.
Non, regarde, je sais,
mille fois, on a failli partir
l'un et l'autre, chacun de notre côté,
puis mille fois, on est restés, tu sais.
Non, tu sais, c'est...
C'est un choix.
C'est un choix à rester, là.
Tu sais, il faut être tout à fait conscient de ça.
On aurait pu, on aurait eu toutes les raisons du monde de se séparer.
On ne l'a pas fait parce que...
Puis aujourd'hui, je suis très contente.
Aujourd'hui, le pire, tu sais, les vagues sont...
Les pires vagues sont derrière nous,
ne sont pas devant nous.
Ça fait que ça, non, c'est correct.
Je pense que je pourrais dire aujourd'hui, Marie,
que j'espère finir ma vie avec mon chum.
Je n'aurais jamais dit ça il y a 15 ans ou 10 ans.
Ça, j'imagine d'être capable de dire
que ça doit alléger quelque chose à l'intérieur.
Oui, mais oui.
Oui, c'est sécurisant.
C'est un peu bêtement dit, sécurisant.
C'est comme si la sécurité, c'était bien effrayant.
On a eu ça.
Mais ça, celle-là,
elle me va bien.
Comment je pourrais bien dire ça?
Je pense que je prends le temps de vieillir.
Puis dans vieillir,
il y a des combats qui sont terminés pour moi.
Tu sais, je ne suis pas dans la séduction.
Je ne suis pas dans le vouloir plus, c'est mieux.
Je ne suis plus là-dedans du tout, du tout.
Je suis plus dans apprendre à...
Tu sais, j'apprends à être bien, j'apprends le bonheur.
Je ne sais pas trop comment dire ça autrement.
J'apprends le bonheur.
Dans ton histoire, c'est comme s'il y a une contrainte
qui t'a amenée à apprendre le bonheur.
Est-ce que tu vois ça comme ça quelque part?
Bien, je pense que tout le monde...
Parce qu'on a tous nos contraintes.
Exactement, ce serait la maladie.
Oui, tu as raison.
Parce que des fois, le fait de tout pouvoir
toujours, j'ai envie de dire,
foutre en l'air ou laisser pour compte,
on passe peut-être à côté
de belles opportunités.
Ce que tu viens de dire avec Charles,
je trouve ça puissant.
Il a fallu qu'on se choisisse.
Ah oui, oui, oui.
Ah oui, oui, puis on est allés
en parler sur un sofa, puis on a tous fait ça.
Je veux dire, ça n'a pas été
un chemin calme
et tranquille de paix tout le temps.
Et ça a valu la perle.
Oui, tellement.
Oui, c'est précieux.
Tu sais, une des belles choses
que j'ai faites dans ma vie, ça va faire 23 ans qu'on est ensemble, Charles et moi,
c'est ça.
Je veux dire, vraies affaires.
Tu sais, mon fils, oui, là, mais...
Mais ton fils émane de cette relation-là.
C'est d'avoir été, tu le sais,
je ne sais pas combien de temps aussi, avec Mario.
Tu sais, j'en éprouve une grande, grande fierté.
Ce n'est pas facile, mais c'est faisable.
Puis je suis très fière d'avoir réussi ça, à venir jusqu'à maintenant.
Je sais jamais ce qui nous prend au bout du nez, mais à venir jusqu'à maintenant.
Puis quand tu vois Charles interagir
avec Mathis comme père...
Oh, il est extraordinaire, là.
Tu sais, quand j'ai plus de patience, c'est lui qui prend le relais.
Puis quand c'est le contraire, c'est moi qui prends le relais.
Tu sais, on est très, très
complémentaires, Charles et moi. On est très
différents. Tu nous connais tous les deux.
On est très, très différents, Charles et moi,
mais on est très complémentaires.
Puis, tu sais, par rapport à Mathis,
vous êtes quand même... Vous savez...
Il y a personne d'autre qui sait plus
que l'un et l'autre envers l'un et l'autre.
Qu'est-ce que vous vivez?
Ah non, écoute, c'est team la fortune.
C'est très drôle parce que, tu sais,
quand on est les trois ensemble,
c'est toujours un d'un côté puis l'autre de l'autre.
Tu sais, il y a comme une espèce de... Ah, on est les trois ensemble, c'est toujours un d'un côté puis l'autre de l'autre. Il y a comme une espèce de...
On est une trilogie, nous autres.
Tôme 1, 2, 3. C'est vraiment ça.
Donc, s'il y avait le feu,
vous sortiriez en trilogie.
Exactement.
Je sortirais mes deux tômes.
Est-ce que c'est toi qui sortirais, tu penses?
C'est une bonne question.
Je sortirais probablement Mathis.
Peut-être pas. Tu sais que c'est jamais brûlé de sa vie,
cet enfant-là. Ah non? Non.
Il s'est jamais brûlé.
Il savait nager à la naissance.
C'est ça.
C'est un univers, ça, l'autisme.
Il s'est jamais brûlé de sa vie.
Comment ça s'appelle
le film dont tu as parlé tantôt?
Les pierres.
Année bisexuelle ».
C'est intéressant, comme
peut-être bien du monde qui va me demander
qu'est-ce que tu sortirais
en premier.
Donc, c'est un jour.
Moi, la question que je vais te poser, c'est
quelle est ta définition du mot « liberté »?
Pour moi,
la liberté, ça
signifie responsabilité.
Moi, tu le sais, tu me connais,
je suis en train d'être extrêmement responsable.
J'ai dit tout le temps, j'étais à l'Union des artistes,
pendant 10 ans, j'ai couvé mon oeuf.
J'ai donné ma parole, ma parole est donnée.
Peu importe l'intempéries que je vais rencontrer.
Tu vas y faire face, ça, tu fais face.
Moi, c'était effrayant.
Au profit de ma vie.
Je suis sûre de ça.
Jamais j'aurais quitté l'union dans un état lamentable
ou en pleine crise.
Même bien écoeurée, même plus capable, même à bout.
Jamais j'aurais fait ça.
Je suis incapable de faire ça.
Donc, ta liberté, tu la trouves...
Je la prends parce que je me rends au bout de moi. Parce que j'ai décidé des choses et je vais au bout fait ça. Je suis incapable de faire ça. Donc, ta liberté, tu la trouves... Je la prends parce que je me rends au bout de moi.
Parce que j'ai décidé des choses
puis je vais au bout de ça.
Je suis conforme avec ce qu'il y a en moi.
Je ne sais pas trop comment expliquer ça.
Puis ça, ça fait...
C'est ça que je suis.
C'est ça que je suis. C'est tout.
Parce que si tu ne le fais pas...
Ah non, là, c'est pogné en moi.
C'est tout sauf de la liberté.
C'est... Ah non, je ne suis pas capable, là, c'est pogné en moi. C'est tout sauf de la liberté. C'est...
Ah non, je suis pas capable.
Ah, c'est non. C'est pour ça que je te dis
que ta liberté,
tu l'atteins quand...
quand...
quand les babines
suivent les bottines, puis les bottines suivent
les babines. Quand je suis conforme
avec ce qu'il y a en moi, puis mes valeurs,
ça, pour moi, c'est être libre.
Parce que c'est moi qui les ai choisis, ces valeurs-là.
C'est personne d'autre.
Il n'y a rien d'imposé dans mon cas.
C'est moi qui décide, tu sais. Je me souviens
quand j'étais jeune actrice, avant
d'aller à l'École nationale de théâtre,
je faisais des pièces, puis il y avait eu des critiques
complètement mauvaises à mon endroit.
Puis je me disais, même à l'époque,
quand j'avais 19 ans, c'est moi qui vais choisir
si c'est ça que je fais dans la vie.
Personne d'autre, pas des mauvaises critiques,
peu importe qui, c'est moi qui vais décider.
Puis ma liberté, je la trouvais là-dedans.
Ça me permettait d'essayer
puis d'être mauvaise.
Tu comprends? D'essayer à l'école.
Mais parce que si tu t'occupes de ça,
c'est un peu comme si tu t'attachais.
Je veux dire, t'es plus libre.
Alors c'est toi, exactement. Tu vois? Ce que tu viens de me dire, t'est un peu comme si tu t'attachais. Je veux dire, tu es plus libre. Alors, c'est toi exactement. Tu vois?
Ce que tu viens de me dire, tu es attachée, tu es plus libre.
Alors que si c'est toi qui décides,
puis si ça te convient,
ce n'est pas des contraintes.
Tu as toujours été comme ça?
Oui.
C'est une grande force.
Moi, mes parents, ils étaient très jeunes.
Mon père, il m'a eu, il avait 20 ans.
Ma mère avait 23 ans.
Puis mon frère était déjà au monde.
J'avais, je ne vais pas le dire bêtement
un peu, mais des parents un peu
jeunes. Bien,
ils maturent comme on l'est à 20 ans.
Je le voyais.
Et ça t'a rendu plus responsable, ça?
Ah oui, oui.
Moi, dans la maison, c'était moi, là, l'équilibre.
C'était moi.
Dans la maison. Même avec ton frère? Oui, parce qu'il, l'équilibre. C'était moi. Dans la maison.
Même avec ton frère?
Oui, j'étais la plus jeune.
Parce qu'il était plus vieux que toi.
Oui, j'étais la plus jeune des quatre, oui.
Puis comment ça s'exprimait, ça, chez toi?
J'étais sage.
J'ai longtemps eu pas ma vraie personnalité
quand j'étais à la maison, parce que
ma mère avait une personnalité très forte,
mon père avait une personnalité très forte, mon père avait une personnalité très forte
et mon frère aussi.
Moi, je faisais pencher la balance de l'autre bord.
J'étais de la couleur de la tapisserie.
Tu m'entendais pas, tu me voyais pas.
Quand ça criait dans la maison, je m'effaçais.
J'étais vraiment une vraie actrice, là.
T'étais caméléon à quelque part.
C'était effrayant.
Tu t'adaptais.
Oui, alors que j'aurais eu aussi probablement
une personnalité plus forte.
Mais par contre, ton adaptation,
c'était toujours pour aller chercher le calme.
Oui.
Tu avais toujours le même personnage quand même.
Oui, mais à l'école, je n'étais plus...
Mais jamais pour avoir des mauvaises notes
ou jamais pour avoir un mauvais comportement.
J'étais très sage.
J'étais comme une éponge.
J'absorbais.
J'étais bien sage. J'étais comme une éponge. J'absorbais. J'étais bien avec
les adultes.
Je n'étais pas une fille de gang.
As-tu vieilli
plus vite que ton âge?
Oui. Il y avait 10 ans, je gardais les enfants à côté de chez nous.
J'étais super mature.
J'étais anormalement mature.
Puis à quel moment tu lâchais ton fou?
Je ne le lâchais pas.
Tu le lâches-tu aujourd'hui?
Bien oui, bien plus.
Mais je fais un métier, tu sais, de fou.
Ça se peut pas de choisir un métier de même dans la vie,
entre toi puis moi.
Tout le monde aurait pensé que j'aurais pu devenir
avocate ou je sais pas trop quoi,
puis je suis en gauche, ah oui.
Mais t'as quand même pensé, si je me trompe pas,
à devenir comme policière.
Il y a quand même un décalage entre policière et actrice.
Oui, mais c'est un métier non conventionnel.
J'ai 58 ans.
Puis là, maintenant, tu joues des policières.
Oui. Je me défoule en masse.
Tu te défoules.
Puis qu'est-ce qui a fait que tu n'es pas devenue policière?
Un concours de circonstances.
En fait, j'ai tout fait.
Moi, j'ai fait tous mes examens
à la GRC, la gendarmerie.
Ils te posent des questions
sur trois générations, ton grand-père, ton père
et toi. Les casiers judiciaires
de toute ta famille, ton dossier médical,
les examens français-anglais, je les ai rencontrés,
j'ai tout fait. Mais là, il y avait un gel
dans l'embauche.
Fait que je ne pouvais pas rentrer.
Fait que là, j'ai fait, bon, bien, je fais en attendant. On continue d'aller à l'embauche. Je ne pouvais pas rentrer. J'ai fait, bon, je fais en attendant.
On continue d'aller à l'école.
Puis là, je n'étais pas très bonne à l'école
parce que mes parents se séparaient à cette époque-là.
Alors, j'ai demandé à ma mère
qu'elle me change d'école.
Je me suis ramassée au Collège d'Assomption,
qui est une institution privée
où j'ai terminé mon cégep.
La seule place où j'étais bonne, c'était en français.
Le seul cours français qui n'a pas été crédité,
c'est ton cours de français de théâtre.
J'ai fait, non, faites-moi pas ça, là.
La tapisserie, tu sais, la couleur de la tapisserie.
J'ai dit, non, je ferais pas du français de théâtre.
Fait que j'ai pas eu le choix.
C'était le seul crédit que j'avais pas.
Fait que je me suis ramassée en français de théâtre
où j'ai joué une pièce de théâtre de Françoise Leranger
qui s'appelle Double jeu.
Puis moi, j'ai fait tout le deuxième acte,
puis il y avait quelqu'un d'autre qui jouait le premier acte.
Dans le deuxième acte, il y avait des chansons.
Il n'y avait aucune musique. C'était un livre, là.
Fait que j'ai inventé une musique,
j'ai chanté devant tout le monde,
puis j'ai joué le deuxième acte, puis j'ai pogné un piqueux.
Je me souviens très bien.
On était au Collège Assomption.
Il y avait une berrie qui s'appelle à l'époque,
qui est maintenant le Théâtre Hector-Charlant.
À l'époque, c'était la berrie du Collège d'Assomption.
Puis d'avoir été sur les planches, je me suis très bien
du sentiment, puis je savais
que c'était ça que je ferais dans la vie.
Est-ce que ça t'a fait du bien de te mettre sur pause?
Qu'est-ce que tu veux dire?
Dans le sens que toi, qui étais une tapisserie
dans ton rôle principal, qui étais Sophie Préjean...
J'ai travaillé tellement fort.
Mais d'arriver avec quelqu'un d'autre,
de connaître une autre façon d'être
à travers un personnage.
Oui, mais tu sais, ça m'a pris...
J'ai essayé quatre ans à l'École nationale,
ça m'a pris trois ans avant de me déniaiser.
À ce point-là?
Ah oui, oui.
Tu n'as jamais pensé lâcher?
Tu sais, là, quand on est arrivé...
Non, non.
Non, parce que ça rejoint ce que tu as dit tantôt.
Oui.
Ah non, c'est pas moi.
Pour être libre, il fallait que tu rentres jusqu'au bout.
Oui.
Ah oui, tout à fait.
Puis je savais, je savais que c'était ça.
Mais je savais que j'avais un chemin de damas avant,
avant à parcourir.
Ah oui, bien oui.
Ah oui, oui, oui.
Quand est arrivé le public, là, je souffrais.
J'étais comme, pourquoi qu'il y a du public?
J'étais bien, tu sais.
J'étais bien quand on n'avait pas de public en première,
puis en deuxième année à l'école.
Quand est arrivé le public, j'ai eu un choc.
J'ai régressé beaucoup, beaucoup.
Puis après ça, j'ai pris mon envoi.
Ça a été long avant que je sois à l'aise.
Puis à cette heure-là, des fois, même comme présidente,
je me disais comment je prends la parole.
Je ne m'écris plus mes affaires.
Premier ministre,
devant Justin Trudeau,
je m'envole. Je n'ai rien écrit.
Je gosse. Ça sort.
C'est effrayant. Comment j'ai fait ça?
J'étais tellement timide
et timorée.
C'est beau. Mais même pour les gens
qui t'entouraient, ils ont dû voir une différence,
un changement?
Mais mettons tes parents
qui t'ont connu beaucoup plus.
Bien oui, il n'y a personne dans
toute mon adolescence
puis ma jeune
adulte, comment est-ce qu'on dit ça?
Oui, mon adulte. En tout cas, bref, mon...
Quand tu étais jeune adulte.
Oui, c'est ça. Qu'il pouvait penser une seconde
que je ferais ce métier-là dans la vie.
J'ai tué tout le monde à terre.
Y compris ma meilleure amie, convaincue qu'elle n'a jamais
pensé ça. Je pouvais faire du théâtre.
Jamais, jamais, jamais.
La première fois que tes parents t'ont vue sur scène,
est-ce que tu t'en souviens?
Mon père, il ne comprenait pas.
C'était trop un choc. Je m'en allais dans la police.
Il m'appelle et je dis,
non, je veux rentrer à l'école nationale.
Il était là.
Mais voyons donc, qu'est-ce qu'il a fait là?
Qu'est-ce qui se passe avec elle?
Il ne comprenait pas.
Il m'en a voulu un peu.
Parce que lui était dans ce domaine-là aussi.
Oui, mon père était policier.
En fait, il ne m'en voulait pas de dire non.
Il m'en voulait de changer bout pour bout
en ne sachant pas.
Ce n'est pas si drôle que ça,
quand tu dis à tes parents, je veux être actrice.
C'est pas si...
Surtout que tu l'annonçais pas.
Il y en a qui vont annoncer ça dès qu'ils sont petits, c'est clair.
Moi, j'ai une vocation tardive.
J'ai choisi ça à 19 ans. Dernière année
de cégep.
As-tu été acceptée tout de suite?
Non, attends. J'ai fait trois ans.
Ça m'a pris trois ans à rentrer à l'École nationale.
Puis à la fin, là, tête de cochon,
je ne l'ai plus rentrée ailleurs que l'École nationale.
La dernière année, j'ai fait une demande
à l'École nationale. Fallait-tu que...
Puis pourquoi tu as été acceptée
après trois refus?
En fait,
j'ai été refusée deux fois
parce que je savais que j'étais trop timorée.
Ça ne sortait pas.
Je n'étais pas dans un état de liberté sur scène.
Mais même le refus...
Moi, le refus, je ne me disais pas que je ne suis pas bonne.
Je me disais que je ne suis pas capable
de leur montrer ce que je suis capable de faire.
Tu comprends?
Je ne me disais pas que je n'étais pas bonne.
Je savais que j'étais bonne.
J'étais capable de faire ce métier-là.
Je savais.
Tu le savais. Oui j'étais pas bonne. Je savais que j'étais bonne. J'étais capable de faire ce métier-là. Je savais. Tu le savais.
Ah, bien oui, je le savais.
Je l'ai...
Ça, c'est comme jour 1 sur la scène, je le savais.
Je le savais.
Tellement, là, que je le savais.
C'était effrayant.
Mais c'est une leçon de vie de t'entendre
parce que t'as persévéré.
Oui.
Ah!
T'as eu de cochon.
C'est ça, parce que t'avais rien de favorable, là.
Ah!
Vingt contraires, v 20 contraires dans ta face.
Mais non, ça va monter en...
Comment est-ce qu'il dit ça?
En prêt, je ne sais pas.
Puis ça a marché.
Oui, ça a marché.
Bien oui, regarde.
Comment tu as réagi quand ils t'ont dit oui?
Bien, c'est sûr que je savais que c'était ça,
la dernière écluse qui restait.
En fait, le oui de l'École nationale,
c'était mon passage de l'amateur au professionnel.
C'est comme...
Je me confrontais à une porte fermée
puis que je me disais, je sais que je suis capable,
il faut juste que je leur montre.
Puis quand ça a ouvert, je savais que c'était fini,
qu'il y en aurait plus de...
Tu n'as jamais douté?
Jamais.
Pas de ça.
Je doute de bien des choses,
mais pas de ça.
Puis quand tu regardes
le parcours après,
ça fait quand même longtemps,
ça fait quand même
quelques années.
Es-tu fière de toi
quand tu regardes ça?
Oui, très fière.
Mais tu sais,
il est arrivé plein de choses
que je n'avais pas envisagées.
Tu sais, l'implication,
l'engagement dans mon syndicat,
ça, je n'avais pas vu
ça venir 0, 0, 0. Moi, je luiengagement dans mon syndicat. J'avais pas vu ça venir,
zéro, zéro, zéro. Moi, j'ai commencé ça
à ta pelle.
Manon Lucie, de Relations de travail,
elle m'a dit, on commence la négociation,
l'Association québécoise de la production médiatique,
qui s'appelait à l'époque APFT, puis ça tente tout
d'embarquer. C'est vrai que j'avais beaucoup d'expérience avec cette
entente-là. Je me suis fait, ah oui, un peu
naïvement, je vois pas dans quoi je m'embarquais.
Puis c'est ça que je me suis découverte.
Cet engagement-là, il y a eu...
Il y a encore beaucoup de sens dans ma vie.
J'étais encore sur le conseil d'administration.
Faut-tu pas avoir d'orgueil?
Je veux dire, tu commences une tête de négo.
Après ça, tu es sur le CA, tu deviens président.
Et tu restes sur le CA.
Je ne l'ai pas faite par orgueil, pas en tout.
Tu l'as faite parce que tu as envie de le faire.
Je l'ai faite par engagement profond.
C'est un profond engagement
envers mon syndicat. J'y crois vraiment beaucoup.
Tu es belle, Antoine.
Non, mais c'est parce que tu as des convictions.
Est-ce que tu es prête à changer de couleur,
à aller au jaune? Certain.
Tu me fais la même affaire. Tu les brasses, puis tu m'en donnes
trois. Tu vas en choisir une, et je vais en
choisir une. Ça va bien?
Bien oui, ça va bien. Mais toi, la question
où tu as répondu par rapport au feu,
c'est beau. C'est ça
que j'aime du jeu.
On ne sait pas où est-ce que ça va nous mener.
Tu vois, on a quelque chose
peut-être qui s'entrecoupe, tu me le diras.
Un couple, c'est trois petits points.
OK. Peut-être bien avec moi... Pour être bien avecentrecoupe, tu me le diras. OK. Un couple, c'est... Trois petits points. OK.
Peut-être bien avec moi... Pour être bien avec moi-même, je dois...
Trois petits points.
À quel moment de ta vie aurais-tu souhaité que le temps s'arrête?
Bien, je vais commencer par celle du milieu.
Pour être bien avec moi-même, je dois...
Parce que ça, c'est, tu sais,
les gens s'inquiètent
de moi. Parce que, tu sais,
c'est vrai que mon fils me prend beaucoup de temps.
C'est vrai que j'ai un métier
prenant, puis tout ça, tu sais. Fait que la question,
c'est comment tu vas? Tu vas bien, toi?
Non, mais comment tu vas pour vrai?
Et pendant
des années, j'ai répondu,
ne me posez pas la question comment je vais
posez moi la question si mon fils va bien
vous allez savoir comment je vais
pendant des années
puis encore aujourd'hui je vais bien quand il va bien
parce que quand il ne va pas bien
c'est difficile d'aller bien
Mathis c'est un être qui prend
beaucoup beaucoup d'énergie
autour de lui
à son père et à moi.
Fait que, tu sais, il irait pas bien
que je serais pas capable de dire
que c'est super ma vie présentement,
même s'il m'arrivait les plus belles affaires,
tu comprends?
Alors, mon bonheur, puis tu sais,
oui, mais là, il faut que tu fasses attention à toi.
Oui, je le sais.
C'est facile, cette réponse-là.
Puis je comprends que vous vous inquiétez pour moi,
mais je ne suis pas rendue à dissocier mon bonheur du sien.
Vraiment pas. Encore aujourd'hui.
Tu sais, il est bien relatif à mon bonheur.
Puis il ne tient pas à grand-chose,
mais quand mon fils se lève à 4 heures le matin
puis qu'il n'est plus capable de dormir,
puis que là, je suis obligée
de donner un nativant,
ça commence
une journée pas bien.
Pas bien, pas bien.
Je pense qu'il faut passer une journée avec
toi, Mathis et Charles pour bien comprendre.
Oui, je pense que oui.
Parce que c'est difficile à comprendre, Sophie,
de l'extérieur, à quel point
c'est prenant. Je pense que
pour les gens, je veux pas dire...
C'est pas une ignorance,
mais c'est un manque de connaissance
de votre quotidien.
Moi, je vous ai vues pendant plus
qu'une journée avec Mathis,
puis c'est que c'est
n'importe quand qu'il peut y avoir quelque chose.
Il faut toujours que vous soyez en état de vigilance.
Oui. Il n'y a pas de pause réelle. Il faut toujours que vous soyez en état de vigilance. Oui. Il n'y a pas de
pause réelle. Il y a une pause,
mais il faut en profiter maintenant. Oui.
Parce que tu ne sais pas dans 10 minutes ça va être quoi.
Exactement. Tu peux t'attendre au pire
puis il n'y arrivera pas.
Tu peux espérer le meilleur puis il n'y arrivera pas.
Est-ce que ça,
ça amène à apprécier chaque instant?
Oui. C'est-à-dire que ton bonheur,
il faut que tu le trouves en seconde,
en minute et non en journée.
Oui. Puis tu le trouves aussi
dans des petites choses,
dans des affaires que tu ne vois pas
nécessairement quand tu es plus jeune
et que tu n'as pas ces responsabilités-là.
Je vais te donner un exemple.
J'allais tourner à...
Je ne suis pas une fille, moi, qui est à 5 h du matin,
très fonctionnelle, mais j'ai un métier qui m'oblige à l'être
parce que je me lève des fois très, très tôt.
Je peux me lever à 4 h 30 le matin pour être prête à tourner.
Puis je tournais, je ne sais plus quoi, je pensais...
Ça devait être avec Guillaume Lemétivier,
donc ça devait être trois petits cochons d'oeufs.
C'était tellement beau, le sole soleil quand je me levais.
C'était mauve, là. Je me disais
« Ah, mon Dieu! »
Si tu t'étais levée à cette
heure, tu ne l'aurais pas vue.
Cette image-là est encore très, très
forte en moi, puis je t'en parle aujourd'hui comme si c'était un
souvenir impérissable alors que c'est un
lever de soleil à 5 heures le matin.
C'est pour te dire que
dans les petites choses,
j'apprécie
ce qui va bien.
C'est pas rare de voir
des parents d'enfants autistes avec
des grands, grands sourires
puis avec beaucoup d'humour.
Parce que tu le prends quand il passe,
tu comprends? Tu sautes dessus
parce qu'il y a tellement d'affaires lourdes
que faut que forcément,
il faut que le balance se fasse.
Il faut qu'il y ait du ludique.
Bien oui, il faut qu'il y ait de la légèreté,
il faut qu'il y ait du fun, il faut rire de ça.
Tu comprends?
Il ne faut pas anticiper toujours ce qui peut arriver.
Non.
Non, il ne faut pas parce que tu ne sais pas ce qui va arriver.
Donc, il faut fragmenter chaque moment.
Oui.
Puis de voir le très beau
dans des petites choses inattendues
auxquelles tu ne t'attendais pas.
Tu vois, ça, tu comprends.
Quand tu le vois sourire,
éclater de rire.
Mathis?
Oui?
Moi, quand je vois mon fils rire,
d'abord, je me demande vraiment ce qu'il passe en tête,
parce que je le sais que je ne le saurais jamais,
c'est quoi être autiste.
Je me dis tout le temps, qu'est-ce qu'il fait?
C'est-tu les mêmes affaires que moi?
C'est probablement pas les mêmes affaires.
Mais oui, que moi aussi!
Tu sais, Charles, un moment donné, il se disait,
« Ah, c'est terrible, je pense que mon fils
ne fera jamais l'amour. »
Oui, mais c'est parce que lui, il s'en fout. C'est parce que
toi, t'as fait l'amour, puis t'es neurotypique.
Tu peux pas concevoir
qu'on ne fasse jamais l'amour dans la vie,
tu comprends? Alors que
Mathis, il n'en a rien à foutre.
Il se pose pas cette question-là.
Tu comprends? Fait qu'arrête de voir le drame dans un affaire
que lui ne vit même pas.
Est-ce que tu penses
qu'il y en a des drames dans sa vie, Mathis?
Bien oui. Bien oui, il y en a.
Bien oui, des fois, il se met à pleurer.
Autant qu'il se marie, autant qu'il se met à pleurer.
Puis tu ne sais pas pourquoi.
Je n'ai aucune espèce d'idée.
Je ne sais pas.
Je le console, mais je ne sais même pas
si je fais la bonne affaire, si je le console.
Ça, c'est très neurotypique de vouloir être consolé
quand tu as de la peine. Lui, il en a peut-être encore une fois
rien à foutre.
Ça t'oblige
à arrêter
de comprendre les choses
dans ta lorgnette à toi, selon ta vision
à toi.
Parce que c'est faux.
Donc, pour être bien
avec moi-même, ça passe
forcément par Mathis. Ça passe forcément par mon fils, encore aujourd'hui. Dis-moi, la dernière fois que tu as été bien avec Mathis? On construisait une maison à un moment donné, il y a longtemps. J'étais sur le chantier de construction
et j'étais avec l'entrepreneur
qui était face à moi.
J'étais dos à la rue.
Je l'ai entendu pendant que j'expliquais
quelque chose.
Elle va sourire.
Elle va rire.
Je ne comprenais pas pourquoi il disait ça.
Je me suis revirée de bord et c'était l'autobus qui arrivait.
J'ai compris que ma face,
à chaque fois que mon fils arrive dans la maison,
ma face, ça change.
C'est toujours...
Mathis, c'est où?
Allô? Je parle comme s'il y avait
quatre ans. C'est ridicule, mais peu importe.
Oui, mais c'est important.
Puis moi, si je suis là
à la maison, pas l'endormir,
c'est pénible pour moi.
Ça n'arrivera pas. Je vais toujours aller.
J'aime ça qu'il s'endorme auprès de moi.
Je fais ça comme s'il y avait...
Pourtant, je sais bien
qu'il est capable de s'endormir sans moi.
Est-ce que ça t'a apporté de la douceur?
Ça m'a... Bien oui.
Puis, tu sais, ça fait comme...
Ça neutralise les affaires
de chenoute qui se passent dans ta vie, tu sais.
Parce que là, t'as pas le choix d'être disponible
et d'arrêter de penser à ça.
Tu y reviendras plus tard.
Il y a comme des zones, des no man's land dans ma vie.
C'est beaucoup à cause de lui.
Souvent, on me dit ça, je t'admets,
mon Dieu, que ça doit être lourd.
Pas tout le temps.
Quand je pense que j'ai des amis
qui ont des enfants
qui, rendus à l'âge
adulte, jeunes adultes,
se sont mis à être schizophrènes, par exemple,
ou bipolaires,
puis
ou prendre de la drogue, puis devenir
polytoxicomane, ou...
Je trouve que c'est pas si mal
où je suis, moi,
dans ma vie de maman.
Parce que ça doit être difficile
d'avoir un enfant neurotypique
pendant 20 ans, 22 ans, 25 ans,
puis de prendre la débarque
au bout de 25 ans.
Oui, qui change de...
Oui.
Change de tempérament,
change l'inquiétude à la nouvelle ère.
Il y avait la vie devant lui.
Tout était possible.
On pouvait espérer le meilleur.
C'est comme ça.
Ce n'est pas nécessairement ça qui est arrivé.
C'est comme si c'était une tour qui s'écroule.
Oui.
Alors que moi, je n'ai pas de tour qui s'écroule.
J'ai bâti une tour différente.
Toi, tu l'as construite.
Exactement.
Tu l'as montée.
Mais ce n'est pas Château-Frontenac.
Mais dans cette simplicité-là,
il y a beaucoup, beaucoup de bonheur.
On va passer à l'autre question jaune.
À quel
moment de ta vie aurais-tu souhaité
que le temps s'arrête?
À quel moment de ma vie
j'aurais souhaité que le temps s'arrête?
Généralement,
c'est quand je suis en vacances
sur le bord de la plage.
Je voudrais que le temps s'arrête.
Ou à Niagara avec des amis.
Je voudrais que le temps s'arrête.
Ou quand mon fils dort et que c'est relax dans la maison.
Je voudrais que le temps s'arrête un peu.
Mais sinon, nous autres, on a la chance
de faire un métier qu'on aime quand même.
On ne veut pas que le temps s'arrête nécessairement
parce qu'on est au bureau ou parce qu'on travaille.
Il n'y en a pas
tant que ça.
C'est rare les moments où on est
les trois ensemble, Charles, Mathis et moi.
C'est sûr que là, mettons qu'on s'en va
en vacances et qu'on est dans l'avion, ça c'est comme
« Oh, là, il faudrait que le temps arrête. »
Tu sais, l'appréhension, tu anticipes
que ça va être le fun et tu es encore dans l'avréhension, tu anticipes que ça va être le fun,
puis tu es encore dans l'avion.
Ça, c'est très cool.
Mais sinon, je ne suis pas
tant quelqu'un qui est très nostalgique
du passé. Pas très.
Tu es vraiment dans ton moment.
Oui, pas mal.
Puis si tu avais du temps,
si on te donnait un cadeau d'avoir du temps
où tu n'as pas d'autres préoccupations que toi,
qu'est-ce que tu en ferais?
Je lirais plus, je m'entraînerais plus,
j'écouterais plus de séries, j'irais plus au cinéma.
Je verrais plus mes amis.
Je trouve que les dernières années, j'ai négligé mes amis.
Les dix dernières années, j'ai souvent dit,
je m'excuse, je ne peux pas, je suis en conseil d'administration,
je m'excuse, je ne peux pas.
Finalement, c'est plus long que je pensais.
Je ne pourrais pas aller te rejoindre.
Je me suis beaucoup excusée auprès de mes amis
les dix dernières années.
Ça, je me reprendrai solide.
J'ai déjà commencé, d'ailleurs,
à revoir mes amis pour aller déjeuner,
pour aller dîner.
Ça, ça m'a...
J'ai été une pas si bonne amie que ça
les dernières années.
As-tu l'impression que t'en avais tellement
que quand t'étais à quelque part...
C'est comme si tu serais à la couverte,
il y avait quelqu'un désabrié à quelque part.
T'arrives pas à tout couvrir.
Forcément.
Comment tu vis avec ça, toi?
De ne pas avoir...
De ne pas être capable de tout couvrir.
Ah, mal. Mais tu sais,
je sais que mes amis comprenaient.
Ils savaient que ce n'était pas par manque.
Tu es justifiée.
Bien oui, tu sais, il y a juste 24 heures dans une journée.
Puis bien souvent, quand il en reste deux,
c'est pour mon fils, tu sais.
Puis je n'ai plus d'énergie, tu sais.
Mais as-tu eu peur pendant ces années-là,
entre autres de l'UdeA où tu as tourné,
ou Montémère, tout ça,
d'être submergée,
de ne plus être capable d'y arriver? Ah, des fois, d'être submergée, de ne plus être capable
d'y arriver?
Ah, des fois, je l'ai été.
Qu'est-ce que tu fais dans ce temps-là?
Des fois, je me suis couchée en me disant
que je n'ai pas fini ma journée, je le sais.
Mais tu as-tu peur comme de tomber?
Non, pas tomber, mais
c'est un peu ça aussi mon départ.
J'aurais très bien pu dire
que je me représente, puis je resterai
deux ans, je prépare quelqu'un
pendant ce temps-là. »
Mais
le sentiment, là, des fois, de dire
« Bien là, je ne peux pas tout faire,
je vais choisir ce que je vais faire aujourd'hui. »
Je détestais ça.
Tu sais, finir ta journée
à 11 heures, quand tout le monde dort
dans la maison, mais que tu es encore en train d'envoyer tes derniers courriels
tellement la journée était longue
et que t'as pas eu une minute à toi
ça ce sentiment-là, j'avais plus le goût de le vivre
c'est drôle cette frénésie-là
un moment donné, c'est le fun
t'es comme
dans un tourbillon
mais à un moment donné
en vieillissant ça commence à être
lourd je pense que ça arrive un moment donné, en vieillissant, ça commence à être lourd.
Je pense que ça arrive
à plein de monde en vieillissant.
À un moment donné, c'est de donner un sens
aux choses aussi.
Tu voyais que tu passais peut-être à côté d'autres choses.
Oui.
C'est dur, ça, avec le temps.
Oui, c'est dur.
Quand je commençais à tourner,
ce qu'il faut comprendre,
c'est qu'Alerte, c'était une série au départ.
Donc, c'était 10 épisodes d'une heure.
10 épisodes d'une heure, ça se tourne en 50-60 jours.
Mais on est passé de ça,
puis même 50 jours,
on est passé de ça
à 26 épisodes d'une heure
quand on est devenu une annuelle.
Là, là,
j'ai pogné mon Waterloo.
Là, j'étais... Parce que des fois, j'ai pogné mon Waterloo, là.
Là, j'étais... Parce que des fois,
là, j'étais trois semaines, je tournais quatre jours par semaine.
Des journées de douze scènes.
Il faut t'apprendre ton texte, c'est ça?
Je continue d'être présidente. Je continue d'avoir
mon fils. Fait que là,
t'es deux mois, des fois plus,
à pas une
journée de congé.
J'apprends du texte,
quelqu'un vient me demander mon texte,
tu te fais violence parce que tu le sais pas assez, mais tu sais que quand quelqu'un est devant toi, tu as le demandé,
ça provoque des affaires, puis tu l'apprends
plus vite, tu sais, de te faire violence comme ça,
la mémoire,
puis tout ça, puis c'est ça, des petits textes
la semaine, c'est 10 scènes le lundi,
10 scènes le mardi, 9 scènes le jeudi,
tu sais, ça n'a pas de sens, là,
puis c'est dur à prendre le texte
d'alerte, les gens qui écoutent la série.
C'est parce que c'est très technique.
C'est des enquêtes.
Ils sont
de taux.
C'est une Toyota grise, matriculée,
tanana, tanana, tanana.
Il est passé là, le suspect, il a reviré de bord.
Il a fait des... Tu ne peux pas jouer à l'instinct.
Non, c'est technique.
Ça sort comme si tu disais une liste d'épicerie.
Ces gens-là sont habitués de parler comme ça.
C'est leur langage.
Il ne faut pas que tu mettes de sort
quand tu ne sais pas ton texte.
Tu as tendance à...
Bref, tout ça pour dire que ça, ce bout-là,
ça a été le bout que j'ai fait.
Si je n'avais pas fait
une annuelle, j'aurais peut-être
été capable de continuer un peu plus longtemps,
mais ça ne se pouvait pas dans le contexte
dans lequel j'étais.
Parce qu'on oublie ça, les acteurs, à quel point il y a
de la préparation.
On vous regarde, on y croit,
mais il y a un travail
avant de tourner
la première scène.
Il y a un travail.
Quand j'arrive sur le plateau, j'ai déjà
des suggestions.
J'ai déjà une compréhension de la scène.
Je me place déjà dedans. Je me positionne
par rapport aux autres personnages.
Je sais exactement c'est quoi le chemin
que je vais proposer.
Il faut que je sois capable de livrer
et que quelqu'un me dise, le réservateur,
qu'il me dise, non,
tu es en train d'oublier que la scène
que tu as faite,
il y a 17 jours de tournage,
tu es sortie du bureau en colère,
raccord.
Il faut que tu sois toute là.
Tu dois te concentrer. Est-ce que tu as peur
de perdre la mémoire?
Bien,
non, je ne pense pas à ça.
Mais c'est vrai que ce serait terrible de perdre la mémoire
pour un acteur ou une actrice.
Est-ce que c'est facile pour toi d'apprendre tes textes?
Quand, mettons, je suis deux mois à ne pas tourner,
parce que là, on a arrêté janvier-février
puis qu'on recommence fin février.
Les premiers épisodes, ma première semaine,
je travaille fort, ça ne rend pas facile.
À un moment donné, je le repogne.
Il y a des scènes plus faciles à apprendre que d'autres.
Moi, j'ai tellement d'admiration pour ça.
Quelle scène, mettons,
que c'est plus facile?
Tu vois, par exemple, il y en avait une,
une scène,
la première assistante réalisatrice,
elle m'a dit, parce que je faisais un rap-up littéralement de toute l'enquête.
Je dis à un personnage, un personnage de Charles-Alexandre Dubé,
je dis, je veux savoir si tu es à la même place que moi.
Viens ici, je veux te montrer quelque chose.
Et j'ai fait un tableau devant moi qui expose toute, toute, toute l'enquête.
OK?
Et arrive une journée où Danny Gilmore, pour ne pas le nommer, que j'aime profondément,
il est en gastro.
Il n'est pas capable de tourner avec nous autres, puis on ne veut tous pas tourner avec,
parce qu'on…
– Il ne veut pas être malade, là.
– Tu peux-tu dire qu'on ne veut pas l'avoir pendant tout.
On change la journée de tournage. Il n'y a rien de pire que change la journée de tournage.
Il n'y a rien de pire que de changer une journée de tournage le matin
parce qu'en fait,
elle est faite en fonction des disponibilités des gens.
Puis là, tu peux pas tourner ces scènes-là.
Ça fait que ça prend des scènes où Danny n'est pas là.
Ça prend des scènes où il n'y a pas 25
acteurs à rappeler parce que le matin même,
ça se pourrait que... Puis eux autres, ils n'ont pas appris
leur texte. Ça fait qu'il reste
les scènes où il y a deux personnages. reste les scènes où il y a deux personnages,
puis les scènes où il y a deux personnages dans Alerte,
c'est soit des scènes d'interrogatoire
ou des scènes à deux personnages
où c'est les personnages qui parlent, forcément.
Fait que là, il faut t'apprendre un texte.
Fait que là, cette scène-là qu'elle m'avait dit,
je vais t'envoyer la photo du tableau,
ça va t'aider à apprendre ton texte,
elle dit, Sophie, il y a deux scènes
qu'on peut faire après-midi.
Une scène avec une fille qui n'est pas venue tourner encore,
ce qu'on appelle un personnage épisodique.
La fille est exposée de tourner le mardi qui suit,
puis on est le jeudi.
Donc, elle a six jours de moins pour apprendre son texte,
puis elle n'est jamais venue sur le plateau encore.
Ou ta scène de rap-up de l'enquête.
Là, j'ai fait être humilé.
Je suis allée dans ma loge,
j'ai regardé les deux scènes,
puis là, j'ai appelé,
j'ai dit, je peux-tu y parler à l'actrice?
Là, c'est la présidente
qui a appelé, tu comprends?
J'ai fait, écoute,
je sais que t'as dit oui pour ce matin,
mais là, c'est la présidente qui te parle.
Es-tu prête? »
Elle a dit « Bien, là, à cinq enfants. »
Elle a dit « Il faut que j'apporte mes enfants à la garderie. »
Puis là, je me faisais coacher cet après-midi.
J'ai dit « Pourquoi faire? »
Tu te faisais coacher.
Elle a dit « Bien, pour le personnage. »
J'ai dit « Tu ne peux pas venir cet après-midi
tourner cette scène-là avec moi.
Je ne peux pas te demander ça.
Reste chez vous. »
Là, je me sens alignée dans ma loge.
J'ai appris ma scène.
On l'a faite deux fois.
Je la savais.
Là, j'ai dit à Charles-Alexandre,
mon confrère de travail,
viens avec moi sur le tableau.
Puis lui, il disait deux lignes.
C'était tout moi qui disait le texte.
Puis là, j'ai tout fait le chemin dans ma tête.
Mais j'avais du visuel, des photos,
des affaires,
des faces,
des accessoires que la police
avait trouvés sur les lieux.
J'ai tout fait le chemin dans ma tête.
J'ai dit, je suis correcte, on va en faire. Je l'ai fait deux fois.
Et là, t'étais contente?
Là, j'ai jamais eu besoin de l'apprendre.
T'aurais en plus quoi?
Parce que t'aurais travaillé longtemps sur cette scène-là. J'avais bûché comme une folle, tandis que là, avec la pression et tout, j'ai jamais eu besoin de l'apprendre. T'aurais en discours. Parce que t'aurais travaillé longtemps sur cette scène-là.
Parce que j'avais bûché comme une faute en disque-là
avec la pression et tout. J'avais pas le choix.
J'avais pas le choix.
La contrainte.
La contrainte, ça accélère.
Et tu parais, pour arriver au rouge,
au rouge,
tu brasses en PJ2, tout simplement.
Tu me les donnes.
Il y en a moins, là.
Il y en a moins, oui. On commence. Je t'en donne deux. T' les donnes. Il y en a moins, là. Il y en a moins, oui.
On commence.
J'en donne deux.
Tu en donnes deux, tu en choisis une.
As-tu déjà eu mal à l'amour?
Es-tu en plein tournant de vie?
Tu avais dit qu'elle devenait plus personnelle.
Oui, mais pas tous.
Elles sont plus personnelles.
C'est comme tu veux.
As-tu déjà mal à l'amour?
Ça peut être une peine d'amour.
Ben oui, j'ai déjà eu ça, des peines d'amour.
Moi, il y a eu un temps,
il me semble que je tombais tout le temps en amour avec les gars qui ne m'aimaient pas,
qui ne tombaient pas en amour avec moi.
C'est quelle sorte de gars, ça?
Étais-tu plus vieux?
Non, pas nécessairement plus vieux, non.
Il était plus...
Je ne sais pas, je devais être attiré par des gars qui aime et la liberté
puis qui avait pas envie de j'avais cette tendance mais quoi qui allait voir ailleurs
non non il voulait carrément pas de moi carrément pas de moi comme tu tombes en amour avec quelqu'un
qui tombe pas en amour avec toi dans ce temps temps-là, tu courais-tu comme après? Tu étais instant?
Tu vois, je suis capable de lécher mes plaies seule
pour que l'autre ne le sache pas.
Je trouvais qu'il y avait une limite.
Tu montrais ton intérêt, mais s'il n'y en avait pas...
J'allais penser mes plaies seule.
Admettons que tu poserais cette question-là à ces personnes-là aujourd'hui,
puis ils feraient « Ah oui? »
Tu comprends?
J'ai viré de bord assez rapidement.
Mais ma peine, elle était réelle, puis des fois longue.
Puis c'était quelque chose que tu n'avais pas connu.
C'est-à-dire que tu n'avais pas connu l'amour avec eux.
Des fois, oui, mais pas le bel amour.
Pas le bon amour.
Pas l'amour qui dure.
Mais toi, tu tombes en amour pour vrai.
Mais oui.
Je suis vraiment une amoureuse.
Je suis limite dépendante affective.
Ah oui?
Raconte, raconte.
Tu as des attentes.
Mais tu as des attentes.
Non, mais moi, je suis bien
avec mon chum.
Je suis fatiguante. À quelle heure tu arrives? J'ai une petite tendance. Non, mais moi, je suis bien avec mon chum.
Je suis fatigante.
À quelle heure t'arrives? J'ai une petite tendance.
C'est vraiment parce que je suis occupée comme une malade et c'est moi qui arrive en deuxième que ça paraît pas.
Mais sinon, je suis fatigante.
J'étais assez exigeante en amour, moi.
Est-ce que tu dormirais dans des chambres séparées,
maintenant? Il y en a beaucoup qui font ça.
Bien oui, là, il est rond. Je suis obligée de dormir
dans une chambre séparée. J'arrive pas à dormir.
Mais sinon... Ça pourrait pas faire partie de tes choix. Il y a beaucoup qui font ça. Oui, il est rond. Je suis obligée de dormir dans une chambre séparée. Je n'arrive pas à dormir.
Ça ne pourrait pas faire partie de tes choix.
Non, ça ne ferait pas partie de mes choix.
Mais je pourrais.
Les couples qui ont bien de l'expérience,
souvent, ils ne dorment plus ensemble.
Ça t'offre pareil.
Il ne faut pas penser que... Non, mais c'est parce que vu que tu es dépendante affective,
parce que les dépendants affectifs,
c'est quelque chose avec lequel
habituellement, ils ont plus de misère. Les dodo,
oui. Les dodo à comprendre cette
notion que pendant 7-8 heures dans la même
journée, on sera pas ensemble, tu sais, alors
qu'on est dans la même maison. Oui, oui, mais il y a ça.
Mais tu sais, mon chum, c'est un party animal, tu le connais.
Il était plus jeune encore, c'était effrayant. Il rentrait
à 4 heures du matin, là, j'étais sans connaissance. Écoute,
je dormais pas. Ah, tu l'attendais? Écoute, regarde,
pas d'allure, là. Pas d'allure. Mais tu l'attendais pourquoi? Pour tout. T'étais sans connaissance. Écoute, je dormais pas. Ah, tu l'attendais? Écoute, regarde, pas d'allure. Pas d'allure.
Mais tu l'attendais pourquoi?
Pour tout.
T'étais-tu jalouse?
Non.
Non, j'étais pas de la jalouse.
Je suis pas très jalouse, moi.
C'était pas de la jalousie,
mais t'avais hâte qu'il arrive.
Mais je m'inquiète.
Je pense au pire.
Va-tu arriver?
Comment ça qu'il a encore le goût
d'être dehors à 4h?
Moi, ça fait 2h30 que j'ai le goût
de rentrer, rendu à 4h le matin.
Tu comprends? Toi, tu peux pas
comprendre ça. T'es comme lui.
T'as tout fait dire, mais j'adore!
Moi aussi, je rentre à quatre heures.
Moi, je suis comme Mario, toi, t'es comme Charles.
Je peux pas t'expliquer ça à toi.
Tu joues dans son équipe, maudit.
Mais toi,
tu t'inquiètes pour lui.
Là, tu chicanais-tu quand il est arrivé?
Philippe!
Dis-moi comment tu l'attendais, comme un parent
au bout de la porte.
Mais non, je l'appelle, là, je suis...
Arrives-tu, je m'inquiète, es-tu paté,
es-tu arrivé quelque chose, es-tu fait mal à un pied?
Parce qu'il te répond?
Ben oui, il sait que je m'inquiète.
Non, il est bon de m'endurer entre toi et moi.
Il pourrait bien faire...
Mais non, non, il comprend. C'est pour ça aussi que les vacances, m'endurer entre toi et moi. Il pourrait bien faire « Hey, yes, il décolle! » Mais non, non, il comprend.
C'est pour ça aussi que les vacances,
c'est important pour toi.
Tu sais qu'il est tout le temps avec toi.
Il n'y a pas de séparation, de party, du travail.
Mais tu sais, on est bien.
On est bien.
Mais je comprends qu'il veut faire des parties.
Je comprends ça.
Mais lui, il rentrerait toujours plus tard que moi.
Tu le sais.
Tu sais de quoi il parle.
Mais parce que t'es
quand même tranquille.
C'est une façon gentille.
T'es sage.
Il y a trois sortes de vierges parce qu'on est
tous les deux du même signe astrologique.
Il dit, il y a les vierges
je sais plus quoi, les vierges je sais pas quoi.
Et les vierges sages. Il dit, moi je suis d'un vierge sage. Il dit, non. Depuis moi, on est des vierges, je ne sais plus quoi, les vierges, je ne sais pas quoi, et les vierges sages.
Il dit, moi, je suis des vierges sages.
Il dit, non, depuis moi, on est des vierges plates.
Ce n'est pas pareil.
Oui, mais tu n'es pas part animal,
mais tu aimes ça quand même,
être entouré de monde.
Oui, non, non, je ne suis quand même pas un bâton.
Non, non, non, tu n'es pas ça pendant tout.
Non, non, oui, mais je ne suis pas comme toi. Moi, je te trouve résonnant.
Moi, je suis absolument pas résonnant.
Moi, le mot résonnant, je le connais pas.
Non, mais c'est cool du monde comme toi, bien plus que comme moi.
Ben non.
T'es assez...
Moi, tu m'équilibres.
Oui, oui, mais non, mais...
C'est le fun d'avoir quelqu'un de boblé comme toi.
On sait jamais où est-ce que tu vas rebondir.
Toi, t'es vraiment fascinant.
Ben, moi, je vais avec le moment.
Des fois, je vais aller à quelque part
et je me dis que je ne vais pas rester là longtemps.
C'est vrai.
J'ai déjà vu partir aussi fort qu'on va-tu ailleurs.
Ce n'est pas pour rentrer, c'est pour aller ailleurs.
Habituellement, je pars la dernière de l'ailleurs.
Toi, c'est frayant.
On dirait que je ne suis pas capable de partir.
Si quelqu'un vient chez nous
et qu'il me dit,
aussi, mettons, dans le temps des fêtes,
ça te dérange pas, moi, je partirais
parce que je veux être en forme demain.
Hein, pardon?
Ça veut dire quoi?
Être en forme demain, on vit un beau moment,
on sait pas, peut-être tu vas mourir en t'en allant,
vas-tu le regretter, ce moment-là?
Moi, tu peux pas me dire, j'ai peur d'être fatiguée demain.
Ou bien, viens pas souper à la maison.
Non, je te comprends.
On dirait que j'ai comme...
Mettons, si on a eu une autre vie,
il y a quelque chose qui m'a manqué
dans l'autre vie et je ne veux pas le manquer
dans cette vie-là.
C'est ça, parce que tu sais,
quand on a des beaux moments ensemble,
je trouve ça...
Des fois, je suis fatiguée, il faut arrêter.
Quand tout le monde est fatigué, c'est normal.
On a des vies. Mais tu sais, mettons,
quand tout le monde est en forme, je vais y aller.
Hé, bien non.
On ne va pas interrompre un moment.
Quand je suis bien, on dirait que je ne veux plus que ça finisse.
Je pense que c'est ça.
Ça devient trop précieux.
C'est ça. Charlie est comme toi.
Mais c'est ça aussi l'amitié.
Oui, oui, tu as raison. Moi, j'apprends là-dedans un peu à allonger ce plaisir-là aussi. Puis tu aest ça. Charlie est comme toi. Mais c'est ça aussi, l'amitié. Oui, oui, t'as raison. Moi, j'apprends là-dedans à un peu allonger
ce plaisir-là aussi, tu sais.
Puis t'aimes ça.
Si je te dis ça, je dis, écoute,
j'ai quand même fait un peu le party.
Faut pas penser que j'ai toujours été sage
ou plate, mais tu sais.
Mais moi, je te trouve pas plate. Je te trouve sage.
Oui.
Mais t'es pas plate tantôt.
Je suis comme... Tu m'as dit quoi?
Je me souviens plus ce que je t'ai dit.
Je t'ai dit que tu étais tranquille, non?
C'est quoi le mot qu'elle a... Pardon?
Répétaire.
Tu es raisonnable.
Ah oui, tu es raisonnable, Sophie Préjean.
Oui, je suis raisonnable, oui.
C'est plate, ça.
Moi, tu me ramènes à un équilibre.
Ah oui.
Tu vas me dire, attends, Sophie, elle ne ferait pas ça.
Je m'en fous, moi, je le fais pareil.
Oui, c'est ça, exactement.
Oui, c'est exactement ça.
Non, parce que tu ne juges pas.
Moi, non, pas en tout.
Il ne faut juste pas pouvoir être aussi raisonnable que toi.
Je te le dis très honnêtement,
j'aimerais ça être faite comme toi.
Je ne me trouve pas légère tout le temps.
Je suis relou.
Moi, j'aimerais ça être rangée comme toi.
Si j'avais juste 1 % de ton sens du rangement,
ça changerait ma vie, je pense.
T'es vraiment une fille rangée
chez toi, là.
Tu veux dire...
L'ordre, là. Mais t'as un don, mais t'es une vierge.
Les vierges ont...
Oui, pas pire, je pense que t'as raison.
Entre toutes les vierges que je connais, là,
ils ont ça. Ils ont un sens de l'ordre naturel.
Du pragmatisme et de l'utilitaire. Je sais pas trop comment dire ça. Oui, de l'ordre. Ah non,, j'ai un sens du pragmatisme et de l'utilitaire. Je ne sais pas trop comment dire ça.
Oui, de l'ordre.
Ah non, mais c'est facile.
Mon esprit marche de même aussi.
Il faut que ça soit ordonné dans ma tête.
Puis là, dans ce temps-là, je suis performante.
Sinon, je suis tout croche.
On peut-tu parler de tes talents culinaires?
Parce que...
On dirait que c'est quelque chose
qu'on ne connaît pas tant de toi.
Mais tu es une des meilleures
cuisinières que je connais.
Non, mais c'est vrai.
Aller manger chez toi, c'est...
C'est un festin,
c'est une joie. On ne sait pas trop
ce qui nous attend, mais on sait que ça va être
bon et pas juste bon.
Tu aimes l'art de vivre.
Ah oui, beaucoup.
Tu sais comment tu vas servir
les choses.
Tout est chaleureux.
Je trouve que c'est pas un côté de toi qu'on connaît tant.
C'est possible, mais il y a pas tant de monde
qui viennent chez moi que ça.
Parce que t'as un côté enveloppant,
très, très fort.
Ah, moi, je suis maternelle.
C'est effrayant.
Tu nous prends par la main. Je suis maternelle. Ce sentiment- Moi, je suis maternelle. C'est effrayant. Tu nous prends par la main.
Je suis maternelle.
Ce sentiment-là, je l'adore.
Quand tu cuisines, dans quel état es-tu?
J'adore ça, cuisiner.
J'adore cuisiner.
Comme là, j'ai trouvé une recette.
C'est drôle que tu parles de ça.
Je sais que la prochaine fois que vous allez les souper chez nous,
à part quand on se fait du crème et qu'on n'a pas besoin de cuisiner,
je vais te faire ça.
Parce que je sais que ça, tous les ingrédients...
Je peux les manger.
Exactement. Parce que la dernière fois,
j'ai manqué un peu mon coup. J'ai rajouté de la crème
à la donnaise, puis tu ne peux pas prendre ça.
C'est quoi ta recette?
C'est une tagine.
Mais la sauce est faite avec du thé noir.
Toi, des merguez, tu peux manger ça. L'agneau, tu peux manger ça. J'ai fait, c'est faite avec du thé noir. Toi, des merguez, tu peux manger ça.
L'agneau, tu peux manger ça.
J'ai fait, c'est ça que je vais faire avec.
Puis là, c'est peut-être dans quatre mois, cinq mois.
Mais tu le sais déjà.
Mais je sais déjà ce que je vais faire.
J'ai déjà la recette.
Est-ce que tu sais dans quelle assiette tu vas mettre ça?
Oui.
Parce que c'est important pour toi aussi.
Non seulement je le sais,
mais cette tagine-là, c'est toi qui me l'as donnée.
En plus? Ah oui!
Une tagine de la mort. Oui, c'est vrai. Il y a quelques années.là, c'est toi qui me l'as donnée. En plus? Ah oui! Une tagine de la mort.
Oui, c'est vrai, il y a quelques années.
C'est une creusette. Elle n'a aucun sens, ma tagine.
Écoute, elle trône sur mon poil à Siron, chez nous,
depuis que tu me l'as donnée.
Je n'ai jamais serré cet instrument-là dans une armoire.
Mais c'est tellement beau, la tagine!
Tu vois, c'est sûr que je te fais ça.
C'est clair que je te fais ça.
Est-ce que tu as déjà pensé à animer une émission de cuisine
ou sur l'art de vivre?
Tu aimes les émissions de déco,
tu en parlais tantôt.
Tu ne trouves pas qu'il y a bien du trafic dans ce créneau-là?
Il y a du trafic.
Mais moi, je trouve qu'on ne prend jamais la place
de quelqu'un d'autre, on prend juste sa place dans la vie.
Quand quelque chose nous intéresse,
tu as quand même ta couleur,
tu as quand même tes expériences de vie.
Tu t'emmènes large dans l'art de vivre.
Je vais te faire
une conférence. De toute façon, tu l'as reçue.
Je vais faire un livre
de recettes pour la Fondation
Autiste et majeure.
Quelle bonne idée!
Donc, tous les profits vont se rendre
à la F fondation.
Puis, il va probablement avoir cette couleur-là de moi.
Pas juste mes recettes à moi.
Je veux que des autistes me donnent des recettes
parce que je sais que les autistes aiment beaucoup cuisiner
puis des fois, ils sont très, très bons.
Je veux qu'il y ait des autistes,
tu sais, 4-5 recettes d'autistes.
Je veux qu'ils soient ait des autistes, quatre, cinq recettes d'autistes. Je veux qu'ils soient faits
de façon ludique pour qu'eux autres
puissent s'y référer,
ceux qui aiment cuisiner.
J'ai des idées.
Il faut que ça soit simple, avec peu d'ingrédients.
Les meilleures recettes,
c'est sûr que je vais te demander une recette à toi
parce que tu es sur le CA avec nous
et que ça fait longtemps qu'on se connaît.
Je sais que tu connais cette réalité-là des autistes.
Absolument.
Je veux des gens qui sont signifiants,
des gens qui ont des autistes que je connais depuis longtemps.
Tu vas voir, j'ai plein d'idées.
Ça part de toi.
Oui, je trouve qu'il faut que ça parte de moi.
C'est sûr que c'est pour la fondation,
mais je veux que le livre soit beau. Je veuxest sûr que c'est pour la fondation, mais je veux quelque chose...
D'abord, je veux que le livre soit beau.
Je veux que les recettes soient faciles à cuisiner
et je veux que toutes les recettes
aient un sens pour moi
et pour la cause.
Mais moi, je pense que tu as quelque chose
à apporter dans cet univers-là.
Avec ta personnalité,
avec ta façon d'être, ta façon de faire.
Il y a quelque chose de très touchant
quand on est reçu par toi, Sophie.
Ah! C'est fin.
Il y a quelque chose de rassurant,
de sécurisant.
Tu sais, quand tu dis tantôt
« J'ai un côté dépendante affective »,
mais tu sais, les dépendants affectifs,
souvent, ils veulent le bien des gens.
Tu sais, il y a des grands... Oui, oui, je sais.
En anglais, on dirait caring, prendre soin.
Oui, oui, je suis comme ça.
T'as ça.
C'est frayant.
Incroyable comment t'as cet aspect-là.
Je trouve que si on te voyait sur un écran,
ça ferait du bien aussi.
Ah, peut-être.
Tu comprends?
C'est plus que juste la cuisine.
Il y a quelque chose de plus large.
Là, j'y pense. En tout cas, on lance ça dans l'univers.
D'accord. On est rendu au carton
mauve. Ben oui. Es-tu game?
Ben oui. T'es game? Oui. Alors,
t'es en pigeonne.
T'as pas utilisé ton joker? Non, pas encore.
Ça m'étonnerait que je l'utilise.
Quel je vois? Ouais.
Celui-là. OK.
Tu as accès au service de plan B.
Tu connais plan B?
Oui.
Qu'est-ce que tu recommences?
Oh là là, oh là là.
Bien, ok.
Tu sais, je ne sais pas ce que mon fils serait
s'il n'était pas autiste.
Je ne le changerais pas.
Je ne le changerais pas.
Je ne suis pas intéressée.
Mais je serais curieuse, par exemple.
Je serais curieuse de voir
quel homme ce serait
s'il n'avait pas été autiste.
Ça m'arrive de me poser cette question-là.
Qu'est-ce qui...
Tu sais...
À qui il ressemblerait à son père,
à sa mère? Qu'est-ce qu'il aurait fait
dans la vie?
Tout ça, là, tout son
cheminement, mettons, ça, je serais curieuse.
Comme je te dis, je le changerais pas.
Ce serait juste comme avoir la vision.
Oui, sans
changer rien, justement.
Exact.
Tu aimerais ça qu'on te le montre.
Je ne dirais pas, ah oui, ça, je recommencerais ça
et j'aurais un enfant neurotypique.
Ce n'est pas ça.
Est-ce que des fois, on ose te poser cette question-là?
Pas vraiment.
Tu le connais, il est tellement autiste.
Non, mais tu sais,
il n'y a pas de mi- tu sais, il n'a pas de
demi-museux. C'est comme...
Tu sais, il n'est pas un peu
autiste. Il est très autiste.
Moi, j'aime Mathis.
Tu sais, Mathis,
il n'y a personne d'autre que je connais
comme Mathis. Non, c'est clair.
Il a un côté obsessif
quand il veut quelque chose.
C'est fascinant de voir
ta persévérance dont tu parles.
Mathis, il a aussi cette persévérance.
C'est frayant.
Quand il veut quelque chose,
il va pas lâcher.
Il se fait comprendre.
Oui, c'est nous qui lâchons.
C'est rarement lui.
Je le trouve fascinant.
C'est quelque chose.
À un moment donné, je suis pas chez vous,
puis tu le voyais pas, il était derrière,
tu voulais pas qu'il prenne de pain,
puis il est parti avec la miche au complet.
C'est comme, il t'a regardé,
puis quand... J'aime cet humour-là.
Tu voulais pas lui donner de tranches
qu'il y avait dans le panier,
t'allais chercher un autre pain.
Finalement, tu l'as vu passer,
puis tu l'as enlevé,
mais il s'en allait dans sa chambre avec le pain.
Je le trouvais drôle,
parce qu'on dirait qu'il me regardait.
J'ai probablement inventé ça,
mais j'avais l'impression qu'on avait une petite complicité.
C'était comme du lépin de ma mère,
parce qu'il savait tellement que...
Oui, qu'il n'était pas supposé.
J'en ai connu, il avait 5-6 ans, il était tout petit,
mais j'ai toujours aimé ce... Il y a comme quelque chose d'espiait pas à se poser. J'en ai connu, il avait 5-6 ans, il était tout petit, mais j'ai toujours aimé ce...
Il y a comme quelque chose d'espiègle,
leur matisse.
Oui, mais il y a encore une attitude de jeune.
Oui.
De jeune garçon, dans un corps de 6 pieds 3,
265 livres, mais quand même.
Oui, il y a encore ça en lui.
Il me ferait...
Des fois, je vais chez Derrick Quinn avec lui
et je lui prends la plus petite au monde des crèmes glacées parce qu'il est tellement...
Ça se peut pas.
Il va tout se saler.
Il aime ça.
J'achète le blizzard, le mini.
C'est de le voir.
C'est immense avec son petit blizzard.
Je pense qu'il prend trois bouchées
et il n'en a plus.
Il est heureux.
Mais il aime manger.
C'est effrayant comment il aime manger. C'est effrayant. Mais il aime manger. C'est effrayant. C'est effrayant comment il aime manger.
C'est pour ça que c'est si difficile
aussi le contraindre,
l'empêcher, parce que
je sais que c'est un bonheur pour lui.
Mais en même temps,
c'est aussi les médicaments qui font ça.
Ce n'est pas le fun de dire ça, mais c'est ça.
Il prend des médicaments.
Mathis, il prend les médicaments
qui font le plus s'engraisser sur le marché.
Les médicaments pour son autisme.
Tu sais, des affaires comme des antidépresseurs,
des antianxiolithiques.
Tout le monde le dit, ça fait engraisser.
Qu'est-ce que tu veux?
Forcément, il finit par prendre du poids.
Parce qu'il mesure 6 pieds 3, Mathis.
C'est un grand garçon, mais qui a aucune violence.
Non, mais il y en a, mais...
C'est contre lui. Oui, mais il se fraa aucune violence. Non. Il est tout en douceur. C'est contre lui.
Oui, c'est ça.
Mais il ne se frappe plus le menton, il se fait ça.
Mais jamais contre quelqu'un, il ne sait pas c'est quoi frapper quelqu'un.
Ça, est-ce que ça t'a fait peur à un moment donné qu'il pourrait être violent?
Non.
Tu n'as jamais pensé, il a toujours été violent?
Il n'a jamais montré ses symptômes-là.
Tu sais, comme les autistes, ils se sauvent,
mais souvent quand ils sont jeunes.
Mathis, sur de la futé
sortant en bobette dehors
ils laissent s'asseoir sur la roche
ça ne vient pas
se sauver, il n'y a pas ça en lui
j'ai jamais eu peur
qui se noie, j'ai jamais eu peur qui se sauve
j'ai peur de bien d'autres choses mais pas de ça
mais c'est un bon garçon
oui, c'est un bon garçon
il a développé l'épilepsie au cours des dernières années.
Oui.
Ça, ça a amené une couche d'inquiétude encore plus grande, supplémentaire.
Bien oui, c'est là qu'on a ouvert l'urgence,
parce que ça, une crise d'épilepsie,
tu ne sais jamais quand est-ce que ça peut survenir.
Même quand il part en répit, d'ailleurs, il en a déjà fait.
Il en a déjà fait une en piscine.
Ça, ça veut dire qu'il ne peut pas se baigner seul.
C'est-à-dire que l'état de vigilance
a encore augmenté.
C'est là que je t'ai dit qu'on a ouvert l'urgence 24 heures.
C'est ça.
On était comme une clinique médicale,
mais on est devenu une urgence.
Maintenant, tu peux me poser la question
que tu veux, Sophie.
Si tu en as une. t'en as une.
Bien, j'en ai une, mais je sais pas si ça se demande.
Eh boy!
Je ne t'ai jamais connue sans Mario.
C'est quasiment gênant de dire ça,
parce qu'en plus, ta fille est là, ta petite juge est là.
Savais-tu que tu ferais ta vie avec cet homme-là
quand tu l'as rencontré si jeune?
Ah bien non! Bien non! Mais non, mais moi, tu sais, tantôt, tu disais que vie avec cet homme-là quand tu l'as rencontré si jeune? Ah bien non.
Bien non.
Mais moi, tu sais, tantôt, tu disais que tu étais une bohème.
Tu sais, moi, je n'ai jamais cru au prince charmant.
En fait, moi, je ne voulais pas d'enfant.
Je ne voulais pas me marier.
Je ne voulais pas de maison.
Je ne voulais pas d'attache.
À 27 ans, j'avais tout ça.
J'avais un enfant, une maison, un mari.
Tu comprends?
Oui.
Mais c'est moi, ça, moi, j'ai
jamais voulu me projeter
dans un
futur lointain.
Tu sais, je trouve qu'en couple, il faut quand même
se choisir, tu sais,
de dire je vais faire ma vie avec,
ça force quelque chose,
ça enlève
le choix de se... Tu sais, tu comprends?
Je trouve que ça enlève la choix tu comprends je trouve que ça enlève
la liberté de se choisir
et non pas que ce soit une obligation
d'être ensemble
puis je pense que très jeune
la liberté ça a toujours été
mon lettre motive
on parlait de signes astrologiques
moi je suis un verso ascendant vierge
mais le verso c'est comme un signe
de liberté puis moi ça m'a toujours
défini au-delà de mon signe astrologique, mais à toutes les fois
que je lis la définition de mon signe astrologique,
je suis bien obligée de dire
« Je suis tellement comme ça. »
Cette liberté-là,
c'est en couple aussi.
Je pense que j'aurais pu, moi,
faire ma vie
en étant en couple, mais qu'on ne vive même pas
dans la même maison. Tu comprends? Moi, j'aurais
pu vivre comme ça,
mais tantôt, tu disais,
Marie... Je ne faisais pas violence
en vivant autre chose. Je veux dire, ça
demeurait des choix. Ça demeurait des choix
parce que moi, j'ai tout le temps
accepté, je pense quelque chose,
mais je peux très bien faire le contraire parce que
quelque chose que je ne connais pas,
j'ai toujours un a priori.
Mais quand je vois que ce n'est pas ça,
je ne m'obstine pas avec ce que je pensais.
Fait que j'avance tout le temps.
Finalement, quand j'ai rencontré Mario,
quand Mario est arrivé dans ma vie,
j'avais besoin de...
Tu sais, moi, j'ai tout le temps été dans un milieu
où on déménageait. Je veux dire, il y avait
beaucoup, beaucoup d'action. Il y avait peu de choses
de stable. Puis au moment où je l'ai rencontré,
il n'y avait vraiment pas grand-chose de stable.
Puis lui, c'est comme
la stabilité sur deux
pattes. Tu sais, je n'avais jamais
rencontré quelqu'un comme ça
avant, qui arrive d'un milieu agricole
où
tout est programmé. Tu sais, moi,
j'ai beaucoup d'admiration pour
les agriculteurs.
Ses parents avaient
des vaches, devaient traire
les vaches chaque matin.
Lui, les vacances, c'était une journée,
l'été, il partait de Kakuna
avec ses parents, il allait à Charlebourg
dans la famille, tu comprends.
Ça, c'était les vacances d'été.
Il faut que tu sois très planifié
financièrement aussi quand tu es agriculteur.
Il venait d'un milieu
très différent du mien où nous,
on ne savait même pas.
On allait passer Noël. On ne savait jamais
rien. On partait de Lavaltrie
quand on habitait là et on ne savait pas si on allait prendre l'Est
vers la Gaspésie ou
aller plus en Abitibi,
en Abitibi-Témiscamingue dans la famille de mon père.
Moi, c'était tout le contraire.
Quand on s'est rencontrés, tu sais, même
Mario me trouvait bien, bien flyée,
je veux dire. Parce qu'à un moment donné,
je me cherchais un endroit pour vivre, puis lui,
il y avait une colocataire. On travaillait,
on était tous au Parti libéral du Québec.
Puis sa colocataire, elle dit, mais pourquoi tu viens pas
vivre avec nous? On pourrait peut-être se payer
une maison à l'Île-des-Sœurs. À l'époque, on s'entend que ça
ne coûtait pas ce que ça coûte. Puis on pourrait être les trois.
Puis quand Anna parlait à Mario, elle disait, bien, il est trop flyé.
Il n'y a pas question, là.
T'étais-tu avec à ce moment-là?
Bien non, bien non.
C'est arrivé que deux mois plus tard, il avait changé d'idée,
par exemple. Mais moi, ça m'a fait
du bien de rencontrer quelqu'un
de stable. Bien oui.
Ça m'a permis, moi, de savoir
qui j'étais. Parce que tu sais, quand tout bouge
autour, tu es toujours en train
de t'adapter. Il faut toujours que tu
t'adaptes. Tu n'as pas le temps d'être toi-même.
Tu n'as pas le temps de te déposer.
Moi, ça m'a permis
de me déposer. Après ça, comme les
années ont passé,
on a eu Angela, on a eu Charles,
on a eu Juliette, puis on a eu la politique.
Moi, je pourrais dire que ça a été quand même difficile
quand la politique s'est arrêtée,
parce que pour nous, c'était notre projet commun.
C'était la politique.
T'as raison.
Quand tu t'enlèves le projet qui t'a comme tissé...
Ça, c'est quand vous êtes venue à Montréal.
En 2009, quand on est arrivés à Montréal,
je vais te dire, moi, c'est la première fois
que Mario habitait avec moi à temps plein.
J'avais jamais connu ça.
Ah oui, je comprends. C'est parce qu'il était tout le temps
à gauche, à droite.
Moins quatre jours par semaine, il n'était pas là.
Je comprends.
Tu comprends, c'est toute une adaptation.
On s'adapte à un mode de vie.
Mais en même temps, c'était le bon moment.
Surtout pour notre fils Charles,
on voyait qu'il manquait un modèle masculin
parce que lui était avec ses deux soeurs et moi.
Moi, je ne suis pas une sportive, là, tu comprends?
J'ai pas montré à faire, à jouer au basketball
à mon fils. Fait que c'était le bon
moment, mais reste qu'il fallait quand même
s'arrimer à vivre tous dans la même maison.
On venait de vivre un échec.
Tu sais, quand tu vis un échec électoral,
c'est que tu le vis personnellement,
mais tu le vis publiquement.
Ah oui, tout à fait.
C'est une grosse affaire, là, dans une vie.
Fait qu'il a fallu quand même qu'on...
Je dirais qu'on n'a pas eu une crise,
mais il a fallu qu'on s'adapte.
À dire, OK, là, on vit tous dans la même maison
avec les trois enfants.
Comment on fait ça?
Puis on l'a vécu au jour le jour.
Mais c'est ça.
Fait que même encore aujourd'hui,
ça fait des années,
mais je trouve qu'il faut quand même se rechoisir.
Moi, je pense qu'il n'y a pas d'un moment, je trouve,
où tu dis, bien, ça sera ça jusqu'à la fin.
Moi, je pense qu'il faut quand même garder ça vivant.
Puis tu sais, en même temps,
on ne sait pas comment on change à travers le temps.
Mais non, tu as raison.
Tu comprends, tu sais, des fois, la maladie.
Tu sais, il y a plein de choses qui peuvent se passer dans la vie.
C'est comme ça que moi, j'ai accepté.
En fait, je n'ai jamais...
Je ne pense pas si on m'avait dit,
bon, mais cet homme-là, tu vas passer
30 ans de ta vie avec. Je pense que ça m'aurait
tellement fait peur, Sophie, je me serais sauvée.
J'aurais dit, bien non,
ce n'est pas moi, c'est impossible.
Mais jour après jour, c'est autre chose.
Parce que c'est un choix. Tu comprends, ça n'enfreint pas ma liberté. Moi, si je n'est pas moi. C'est impossible. Mais jour après jour, c'est autre chose. Parce que c'est un choix.
Tu comprends? Ça n'enfreint pas ma liberté.
Moi, si je n'ai pas de choix, j'ai de la misère à vivre.
Je m'en rends compte encore en vieillissant
à quel point la liberté...
Puis ça, Mario l'a toujours compris.
Moi, j'ai toujours fait ce que je veux.
Dans le sens de si je voulais partir,
si je veux...
Tu sais, je veux dire, il n'y a pas de...
Je suis tout le temps moi-même.
Je n'ai pas à faire attention à quelque chose.
Non, non, non.
Il a accepté qui j'étais.
Oui, tu as l'immense privilège
d'être avec un gars qui sait qui tu es
et qui te laisse être cette personne-là.
Oui, parce que j'en ai vu, moi, des couples.
Oui, la fille s'efface ou peu importe.
Oui, exactement.
Alors que le respect de laisser l'autre,
OK, là, il a besoin de ça,
là, c'est moi qui ai besoin.
Tu sais, on a besoin de notre espace.
Notre espace n'est pas ailleurs.
C'est pas ça que je suis en train de dire.
Mais on a besoin d'un espace
pour être qui nous sommes.
Tu sais, moi, j'ai trouvé ça dur pendant des
années d'être
la blonde de ça.
Même encore aujourd'hui,
quand on me dit ça, je réagis
tout le temps. Tu n'as pas cette personnalité-là
d'être la blonde de... Pas du tout.
Ça, j'ai trouvé ça pendant des années,
là, ah mon Dieu, j'étais tannée
ou même à me faire dire, hey, tu dois
trouver ça dur, vivre avec un politicien.
C'est comme si je n'existais pas, comme si je subissais ma vie.
Oui, c'est tout le contraire.
Exactement, je n'ai jamais subi ma vie.
Puis même, tu sais, Mario, quand il faisait de la politique active,
puis moi, je me suis retirée quand on a eu des enfants.
Je m'impliquais comme bénévole.
Mais tu sais, quand il est arrivé à la maison le vendredi, c'est moi
qui lui parlais de politique.
Lui, il voulait prendre un break. Je suis allée là,
non, non, non, excuse-moi,
mais on s'est connus en politique.
Je le forçais quasiment à m'en parler.
Mais on a toujours eu,
je trouve qu'on a toujours eu un bel
équilibre par rapport à ça.
Toujours soutenir l'autre
quand l'autre en a besoin aussi.
Des fois, c'est comme...
Moi, je parle plus, tu le sais.
Oui, c'était comme mon...
Il faut que je devine des signes, des fois.
Oui, je le sais.
C'est-tu comme ça, toi?
Non, moins que Mario. Non, je connais Mario,
effectivement. En fait, la première fois
que je vous ai rencontrés,
Mario est encore en politique.
Oui, ça fait longtemps.
T'étais pour lui
une passerelle humaine vers l'autre.
Beaucoup, beaucoup. Je dis pas que Mario
était pas humain. Je dis que toi,
tu l'es tellement que c'était
facile de rentrer en communication.
D'abord, c'est toi qui venais vers les gens.
C'est toi qui étais venu vers nous, Charles et moi.
Puis qu'il avait établi
un contact avec nous plus aisément
que Mario, encore,
de ce côté-là.
Fait que vous étiez un...
j'allais dire presque
un seul personnage politique
à deux. Toi, t'apportais
le côté facile, chaleureux,
humain, puis Mario avait tout
ce côté-là très politique.
Oui, très complémentaire. Oui, très, très complémentaire. Effectivement. Puis Mario avait tout ce côté-là très politique. Oui, très complémentaire.
Oui, très, très complémentaire.
Effectivement. Puis ça,
je pense que ça, c'est le secret
à quelque part d'un couple aussi.
Être complémentaire,
mais surtout laisser l'autre
être qui il est. Parce que souvent,
dans les couples,
tu sais, les gens tombent en amour
de la personne, d'une personne,
mais ils voudraient que cette personne-là devienne une autre
personne. Puis là, c'est à ce
moment-là qu'il y a un écart. Puis là, tu te dis
« Mais t'es plus comme j'étais. » Oui, mais c'est parce que
tu sais, t'as tellement voulu qu'ils fassent
plus ça qu'à un moment donné, c'est
plus la même personne. Fait que ça, c'est
quand même un défi. Puis quand arrivent
les enfants, bien tu sais,
moi, Mario, il jouait tout le temps au golf
à un moment donné, puis j'étais comme, bien là, le golf,
ça se pourrait que tu joues moins,
parce que tu peux pas être parti
la semaine, puis être parti le samedi,
puis être parti le dimanche,
parce que tu dois jouer au golf. Tu sais, moi,
j'ai quand même, à un moment donné,
tu sais, il y a des moments, tu sais, on parle tout le temps
des fameuses contraintes, mais quand les contraintes sont là,
tu sais, il faut que tu trouves des solutions.
Je trouve qu'un couple, c'est quand même quelque chose
qui est toujours en ébullition.
C'est quelque chose qu'on doit nommer les choses
parce qu'il y a trop d'affaires dans notre vie.
Tu sais, quand tu es en couple, tu partages tout.
S'il y a des bourreaux, l'argent,
ce n'est pas facile dans un couple.
La gestion du temps quand les enfants arrivent n'est pas facile dans un couple. La gestion du temps
quand les enfants arrivent
est pas facile.
Les tâches, le fonctionnement
de la maison, la gérance.
Oui, la fatigue.
On parle rarement de ça, mais la fatigue.
T'as de la misère à t'endurer
toi-même avec la fatigue.
Là, faut que tu partages quelque chose avec quelqu'un d'autre.
Des fois, t'as pas les mêmes façons
de voir un problème. Des fois, il y en tu partages quelque chose avec quelqu'un d'autre. Des fois, tu n'as pas les mêmes façons de voir un problème.
Des fois, il y en a un qui parle moins,
l'autre parle trop.
Moi, je suis souvent dans celle qui parle beaucoup
ou des fois, je ne parle pas
parce que je me dis qu'il va me comprendre.
Mais ça, c'est un piège.
Je trouve qu'il faut continuer à dire les choses.
Même si ça fait longtemps,
ce n'est pas vrai qu'un geste vaut bien des mots.
Des fois, on va dire qu'un geste vaut 1000 mots, mais ça dépend. Des fois, il faut nommer les choses. Même si ça fait longtemps, c'est pas vrai qu'un geste vaut bien des mots. En tout cas, des fois, on va dire qu'un geste vaut mille mots,
mais ça dépend. Des fois, il faut nommer les choses.
Oui, pour ne pas prendre ça pour acquis.
Oui, ça ressemble.
C'est ça, à ta question, est-ce que j'aurais pu dire ça?
Jamais. Mais j'étais
tellement instable. Il n'y avait rien
de stable dans ma vie. Fait que si tu m'avais
dit que ce gars-là va être un élément de
stabilité, j'aurais dit
une minute, là.
Minute. On va
commencer par un jour à la fois.
Mais ça m'a vraiment
montré à quel point, moi, j'étais disciplinée,
ce que je ne savais pas.
Ah oui? Bien, je ne savais pas, moi, que j'étais un être disciplinée.
Tu sais, moi, quand je commence de quoi, là,
je le finis. Oui. Ça, là,
je suis vraiment... Moi, je suis une guerrière,
là, tu sais. Oui.
Puis quand je suis sur mon champ de bataille, je suis vraiment... Moi, je suis une guerrière. Puis quand
je suis sur mon champ de bataille,
je vais mener ma bataille.
Mais je ne savais pas que j'étais de même parce que tout
était tellement instable que je ne finissais jamais
ce que je commençais. Puis tu sais,
Mario finit tout ce qu'il commence.
Oui, c'est vrai.
Et ça m'a appris. Puis je me disais,
dans le fond, quand tu m'enlèves
tous les changements auxquels j'ai été confrontée, bien, je suis quand même quelqu'un de différent, puis quelqu'un avec qui j'étais plus à l'aise avec moi-même.
En ça, trouves-tu que tous les déménagements puis les enracinements, désenracinements que tu as vécu dans tes 20 premières années,
t'ont éloigné de toi?
Ah bien, complètement.
Puis ça, j'ai eu ça à 30 ans.
Ce n'est pas quelque chose que tu sais... C'est quand j'ai été alitée,
on dirait que quand j'ai été alitée
pour Charles pendant des semaines et des semaines,
c'est là que j'ai fait
les plus grands changements.
C'est quand même bizarre à dire.
C'est dans l'immobilité.
Justement, c'est la première fois pour moi que tout s'arrêtait.
Il n'y avait plus rien.
Au contraire, j'avais tellement bougé.
Là, j'étais dans un lit.
Je faisais pipi dans une bassine.
Tu ne te levais même pas pour aller aux toilettes.
Je ne me levais même pas pour aller aux toilettes.
Il fallait que je sois immobile avec un lit qui n'était pas... Je n'étais pas assise non plus.
J'avais une pente de 20 degrés.
Mais il reste que cette période-là,
ça a été les plus grands changements.
Puis c'est là que j'ai compris que moi,
un de mes problèmes, c'est que je m'adaptais toujours trop.
J'étais en suradaptation.
Puis ça a l'air le fun de dire,
« Non, mais moi, il n'y a pas de problème. »
Mais au moment donné, quand tu t'adaptes tout le temps,
tu ne sais pas qui tu es.
Non, forcément.
Tu es même trop préoccupée
à t'adapter à l'extérieur,
à réagir à l'extérieur.
Tu sais, qu'est-ce qu'on fait?
Vous voulez aller là, on va là.
Qu'est-ce qu'on mange?
Bien, on va manger ça.
Parce que moi, ça ne me dérangeait pas.
Mais en même temps,
c'est vrai que ça ne me dérangeait pas.
Mais moi, qu'est-ce que j'aurais voulu manger?
Où j'aurais voulu aller?
Puis on dirait qu'en m'arrêtant,
là, j'ai compris que là, pour une fois,
je n'avais pas à m'adapter.
J'avais à vivre quelque chose
et c'est les autres qui devaient s'adapter
à ma nouvelle condition.
Puis là, j'ai bien compris des affaires par rapport à ça.
Fait que la suradaptation,
c'est quelque chose qu'on n'est pas conscient
quand on le fait.
Mais quand on s'arrête, je pense que c'est là qu'on comprend que c'est difficile de qu'on n'est pas conscient quand on le fait. Mais quand on s'arrête,
je pense que c'est là qu'on comprend
que c'est difficile de savoir qui on est
quand on s'adapte. Il y a des gens qui sont trop rigides.
C'est le contraire. Ils vont s'adapter
à rien. Mais trop
s'adapter, ce n'est pas mieux que la rigidité.
Il y a quelque chose
là-dedans. Puis les déménagements,
ça force à ça. Tu ne peux pas arriver dans une nouvelle place
et dire, bien, voici,
vous allez me suivre parce que
ça va casser. Moi, je me mets au
parfum. Puis je suis encore comme ça.
Quand j'arrive dans une nouvelle équipe,
j'aime bien comprendre l'équipe, mais
maintenant, je m'affirme.
Je m'affirme beaucoup, même.
Peut-être que je m'affirme trop,
mais je m'affirme beaucoup maintenant.
S'adapter, ce n'est pas juste un défaut.
C'est une belle qualité.
Ah oui. C'est un signe d'intelligence aussi,
la capacité d'adaptation.
Oui, puis ça, tu en as.
C'est la suradaptation.
Les déménagements, ça fait ça.
Je ne me trouvais pas fidèle aussi, moi,
dans la vie en amitié.
Je me reprochais ça énormément.
Parce que ça aussi,
quand tu déménages beaucoup,
ça touche l'attachement.
Clairement.
Moi, je me détachais comme ça.
Parce qu'à l'époque,
il n'y avait pas de courriel.
Il aurait fallu que j'écrive des lettres à la main
avec un timbre.
Moi, je peux bien mettre un timbre.
Même encore, je mets un timbre sur une lettre,
ça se pourrait qu'elle reste un mois sur le coin de mon bureau.
J'ai absolument pas la discipline de dire
je vais aller tout de suite porter ça.
Mais à l'époque, écoute, ça fait que ça aussi,
moi, je me trouvais pas fidèle.
Puis ça, j'avais de la misère à vivre avec ça.
Mais j'ai compris après, comment veux-tu...
C'est comme si j'étais trop exigeante avec moi.
Comment veux-tu être fidèle en amitié
quand t'es toujours déracinée aux six mois, aux trois mois? Tu peux pas être fidèle. C'est comme si j'étais trop exigeante avec moi. Comment veux-tu être fidèle en amitié quand tu es toujours déracinée
aux six mois, aux trois mois?
Tu ne peux pas être fidèle.
C'est pas possible.
Alors, j'ai découvert que moi,
j'avais peut-être un mécanisme.
Quand j'ai des amis, je ne les appelle pas tous les jours,
mais je suis fidèle.
Je vais jusqu'au bout.
Puis quand j'ai un engagement,
je le tiens jusqu'au bout.
Ça fait que tout ça, le fait de mettre de la stabilité,
d'avoir des assises,
de vivre avec quelqu'un pour qui c'était important,
qui m'a montré comment être stable,
bien, j'ai appris qui j'étais.
Ça fait que c'est peut-être pour ça
que ça fait aussi longtemps.
Probablement.
Mais toi, t'as toujours été...
Toi, tu t'adaptes normalement.
Tu n'as jamais été en suradaptation?
Je ne pense pas.
Mais tu sais, moi, j'ai déménagé à l'âge de 3 ans.
Puis après ça, mon père a eu la maison jusqu'à l'âge de 24-25 ans.
Moi, je suis allée vivre avec ma mère quand mes parents se sont séparés.
Puis je n'aurais pas été bonne.
Moi, j'aurais profondément souffert
d'être déracinée constamment.
Moi, quand j'avais, je ne sais plus quel âge,
12 ans, 11 ans,
mes parents parlaient d'aller vivre
aux pyramides olympiques.
À l'époque, ils vendaient des...
Ah oui, ils vendaient, oui.
La crise. Je n'ai pas fait beaucoup de crises.
Quand j'étais jeune, j'en ai fait une.
Il n'était pas question que je déménage.
Moi, je voulais finir mon secondaire où j'étais.
C'est pour ça que je te pose la question, parce que moi, comme enfant, ça m'aurait fait une, il n'était pas question que je déménage. Moi, je voulais finir mon secondaire où j'étais. C'est pour ça que je te pose la question,
parce que moi, comme enfant, ça m'aurait perturbée,
clairement.
J'avais pas cette force-là de déménager,
me refaire, me rebâtir.
J'allais pas beaucoup vers les autres,
ça aurait été terrible d'avoir à refaire
constamment,
puis me refaire des années.
J'aurais été bonne, Marie-Claude,
je te juge, j'aurais pas été capable.
Bien, tu sais, quand on a déménagé en 2009,
on a déménagé les enfants d'école,
puis j'étais vraiment sensible à ça.
Parce que je l'ai bien vécu,
mais je me dis, c'est pas quelque chose
à faire vivre, quand même.
Tu sais, à moins de...
Bien, c'est parce que c'est...
Écoute, en plus, il y avait des méthodes,
tu sais, la méthode du sablier,
il y avait la méthode...
Ça se peut pas buissonner.
Ça ressemblait à buissonner. En tout cas,
j'arrivais à quelque part, il avait appris le français
phonétique, puis à l'autre école, ça existait pas.
Quand t'arrivais dans l'examen de fin d'année,
c'est OK, il y a un bout, j'ai jamais vu.
Il fallait vraiment que...
C'est une chance que j'étais bonne à l'école.
Parce que sinon, ma vie aurait été presque un échec.
Des fois, je me dis, peut-être que je me suis faite intim suis fait intimider je le savais pas le seul moment où il y avait de quoi
d'étrange c'est dans les autobus c'est quand tu es nouvelle tu arrives en plein coeur d'une année
ben mettons il ya quelqu'un qui seul dans son mais il se met sur le bout du banc c'est pour
oui pour pas que tu t'assoies là fait que là tu avances dans l'autobus là tu es rendu au dernier
banc il y a toujours pas de place. Oh!
C'est ça, là!
Là, elle me demande, elle dit, là, va falloir que tu tasses.
Fait qu'il y en a un qui se tassait.
Mais tu sais, je sais pas où est-ce que j'allais chercher cette force-là.
Parce que des fois, je repense à des situations,
puis je me dis, finalement, je me faisais amie avec l'ami que j'obligeais à se tasser.
Ah oui, hein?
Bien, finalement, oui. Puis tu sais, ma vie a toujours été ça.
Tu sais, quand j'étais arrivée en politique, on cognait,
on faisait du porte-à-porte, on cognait à des portes, on savait même pas qu'il allait ouvrir la porte
mais ça me dérangeait pas
tu sais j'ai appris de ça
quand même là
mais je trouve que j'étais pas une super bonne personne
vraiment
mais c'est vrai, tu sais quand je pense à tout
moi mettons
même quand je suis partie de Rivière-du-Loup en 2009
Sophie, moi j'ai des amis à Rivière-du-Loup
mais tu sais que si mes amis m'avaient jamais réécrit Même quand je suis partie de Rivière-du-Loup en 2009, Sophie, j'ai des amis à Rivière-du-Loup.
Mais tu sais que si mes amis ne m'avaient jamais réécrit,
je ne sais pas si j'aurais écrit.
C'était des bonnes amies et des bons amis.
Mais on venait de me détacher.
Non, je comprends.
Je suis retombée dans mes vieux patterns
de « OK, on s'en va ailleurs,
on recommence à zéro ailleurs,
puis ça va être ça. »
C'est bizarre.
Il y a de quoi dans moi qui n'est pas du tout
comme ça, mais j'ai appris à être comme ça.
C'est un mécanisme de protection, ça.
C'était pour me protéger quand j'étais jeune.
Oui, tout à fait, puis je comprends tout à fait.
Imagine à 14 écoles.
C'est tough de faire ça.
Mais ça, il a fallu que je me parle. Je suis fière parce que
je suis passée par-dessus ça, finalement.
Je suis rétablie,
mais sur le coup,
il fallait vraiment que j'y pense.
Je me disais, c'est bizarre.
C'est plus facile de couper
les ponts
et de te lancer dans une nouvelle vie devant toi.
Pas traîner tout ça.
C'est pour ça que
tout ce que j'ai fait à TVA pendant des années,
ça s'est fini carrément,
je dirais.
J'ai trouvé ça dur parce qu'il fallait que je continue pendant
neuf semaines parce que moi, avec le tempérament que j'ai,
tu comprends, quand on me dit « On ne veut plus ici »,
c'est fini. Bye-bye, là.
Je m'en vais vider ma loge, puis on se revoit
plus. Mais là, on m'a dit « Non, non, non,
tu continues pendant neuf semaines. »
Et là, je ne savais pas, Sophie,
où aller chercher
ce qu'il me fallait pour continuer. Puis là, j'aiais pas, Sophie, où aller chercher ce qu'il me fallait pour continuer.
Puis là, j'ai réussi à le faire,
mais même encore
aujourd'hui, je me dis que c'était contre
ma nature complète.
Parce que moi, tu me dis que tu ne me veux plus,
fine, mais tu ne me verras plus.
C'est fini, puis je n'aurai pas de regrets,
puis je ne vais pas t'écrire un petit mot,
c'est fini. Ça fait que j'ai appris,
je te dirais, dans les derniers mois,
on peut continuer malgré tout.
On se trouve d'autres raisons,
mais c'est possible.
– Oui, oui, mais humblement, noblement,
parce que tu as décidé que tu faisais bien les choses,
puis bien faire les choses, c'est aussi bien les terminer,
mais je peux comprendre que ça vient
jouer en dedans. – Oui, c'est ça.
Ça fait que j'ai terminé ça.
Je ne veux pas te laisser... Il y a une question là-dedans
que j'aime beaucoup. OK.
Puis j'ai envie de finir là-dessus.
OK. Et non finir sur moi. Bon, on va finir
sur toi. La lampe d'Aladin
existe. Quels sont tes trois vœux?
Euh...
Le premier, c'est que mon fils ne souffre pas de sa condition, qu'il soit heureux.
Je préfère qu'il, comme dit tout le temps Charles, qu'il ait une vie d'autiste heureux
qu'une vie de neurotypique inventée qui n'est pas vraie et qui ne le rend pas heureux. Le deuxième vœu,
j'aimerais prendre plus de temps
pour voyager. Je sais que je
ne ferai jamais des voyages de deux mois.
Je ne peux pas. Mais j'aimerais
ça, à un moment donné, que Charles et moi, on ait
un petit peu plus de temps pour aller en Italie,
pour aller en Californie, puis pas
nécessairement quatre,5 jours volés.
Une semaine, deux semaines.
Ça, j'aimerais vraiment ça.
Je sais bien que je partirais pas un mois,
mais quand même. Ça, j'aimerais ça.
Puis le troisième, il est très égoïste,
parce que dans ces temps-ci,
je perds des gens autour de moi.
Si je suis pour pas vieille,
je préfère vivre
en santé.
Et si je ne suis pas en santé,
je préfère vivre moins vieille.
Je n'ai pas le goût de souffrir.
Je vois des gens
mourir avec des conditions
difficiles des derniers jours
ou même des dernières années.
Je trouve que c'est dur.
Je trouve ça dur de les regarder.
Limite, tu aimes
quasiment mieux quelque chose de plus fulgurant
qui fait que tu ne souffres pas pendant
des années ou des mois.
Tu aimerais partir plus vite.
Oui, peut-être un petit peu plus jeune, mais
autrement dit, je comprends l'aide à mourir.
Oui.
Ça serait ça, mon dernier,
puisqu'il peut me concerner
moins plus, mais c'est comme
vivre avec plus de moyens,
d'autonomie,
de plus de conscience
de ce que je suis,
ça me laisse perplexe.
Est-ce que ça fait en sorte que tu es très vigilante par rapport à ta santé? conscience de ce que je suis, ça me laisse perplexe.
Est-ce que ça fait en sorte que tu es très vigilante
par rapport à ta santé?
Bien, je ne fais pas vraiment d'excès,
mais oui.
Oui, oui.
Je trouve que les gens qui meurent avant nous
nous font une leçon de vie.
Ils nous montrent un peu comment ou pas comment.
C'est soit pour que tu dises
que ce n'est pas comme ça que tu veux que ça se passe
ou que c'est comme ça que tu veux que ça se passe.
Ces temps-ci, c'est ça. Forcément, quand on vieillit,
il y a plus de gens autour de nous qui meurent.
Je prends les leçons,
je les regarde, les leçons de vie.
Merci.
Ça me fait plaisir.
Merci d'avoir ouvert ton jeu.
Tu vois, je n'ai pas pris mon Joker.
Tu n'as même pas pris ton Joker
et tu m'as fait ouvrir mon jeu à moi aussi. Exact.
Fait que nous avons ouvert nos jeux. Mais merci d'avoir
été là. Ça me fait plaisir. Merci de m'avoir
invitée. Puis merci à vous
aussi d'avoir
regardé ce podcast et on se
retrouve prochainement. Bye-bye.
Si vous avez aimé l'entrevue
qui vient de se terminer,
je vous conseille fortement de vous abonner à la chaîne YouTube
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Alors bonne écoute ou encore bon visionnement.