Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #50 Annie Villeneuve | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: April 15, 2024Dans ce cinquantième épisode d’Ouvre ton jeu, je reçois Annie Villeneuve. La chanteuse revient sur ses débuts à Star Académie et sur les répercussions de cette aventure sur sa vie personnelle... et professionnelle. Difficile ici de ne pas aborder également la relation avec sa sœur jumelle et ce désir d’unicité qui l’a longtemps habitée. Elle parle aussi de son rôle de mère et des enseignements que sa fille lui amène. Annie, qui a toujours été très réservée sur sa vie privée, se révèle dans cet épisode avec une grande générosité. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:14:03 - Cartes vertes 00:41:24 - Cartes jaunes 01:26:57 - Cartes rouges 01:36:03 - Carte mauve ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Youtube. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
La vie, c'est fait la file. La vie, c'est déborde pas, dépasse pas.
La vie, c'est tes résultats scolaires, donne tes devoirs à temps.
Faut que tu rentres dans ça. Fait que faut que tu y montres aussi à s'organiser pour que,
même si ça fait pas son affaire, faut que ça rende.
C'est ça le plus gros défi, c'est comment va s'organiser dans la vie sans moi par rapport à ça.
Parce que moi, je panne, évidemment.
Mais, ah!
C'est bien complexe, mais
c'est vraiment un beau cadeau pareil.
Je vous dis,
ça m'apporte
beaucoup.
Qu'est-ce qu'elle t'apporte, ta fille?
Tous les jours, c'est ma plus grande fierté.
Oh là là!
Je vais pleurer.
Je l'aime tellement.
C'est ma plus grande fierté.
C'est tellement confrontant.
Puis en même temps, tellement plus belle chose au monde.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin
et sur rendolf.ca.
Bonjour tout le monde. Aujourd'hui,
on reçoit, je dirais, une des plus
grandes chanteuses du Québec.
On l'a connue à Star Académie.
On l'a connue aussi
parce qu'elle a quelqu'un d'identique à elle.
Elle a une jumelle identique et ça frappe l'a connue aussi parce qu'elle a quelqu'un d'identique à elle. Elle a une jumelle identique
et ça frappe l'imaginaire.
En tout cas, ça a frappé notre
imaginaire dès le départ. Mais maintenant,
c'est plus la jumelle,
c'est Annie au sens propre.
Aujourd'hui, elle porte la vie.
Donc, je trouve ça vraiment intéressant parce que je
reçois deux invités.
Bienvenue, Annie Villeneuve.
Salut! C'est vrai que, tu sais, au début, le fait
que vous étiez des jumelles sous étoile,
puis on vous a vu à Star Academy,
on pouvait pas vous oublier.
Il y avait une force du groupe, on dirait.
Première édition
parfaite,
en ce sens que Stéphane Laporte
m'a bien expliqué ensuite
comment il avait fait pour nous sélectionner
dans les auditions,
de partout à travers le Québec.
Il souhaitait avoir des personnalités différentes.
Et tout le monde a quelque chose de spécial dans cette première édition-là.
Nous, évidemment, on est deux du même format, même si on est totalement distincts aussi quand même.
Mais tout ça pour dire que oui, c'est vrai, c'est sûr que c'est ce qui l'a frappé en audition,
quand il y en a une qui passe, puis l'autre,
tout de suite après, s'Émilie paraît,
il chante, OK, correct.
Attends une minute. Ils nous ont fait revenir
dans la même audition pour nous faire chanter ensemble.
Je suis allée à la maison après ça,
puis je lui ai dit à Suzy,
c'est en prétention, je suis pas mal sûre
qu'il y avait quelque chose là. On va se faire rappeler.
Puis comment t'as réagi? Je sais que ça fait quand même plusieurs années
que vous avez célébré, c'est le
20e anniversaire de Star Academy.
Comment t'as réagi
à ce moment-là? Est-ce que tu réalisais
que ta vie allait changer?
À quelque part, oui.
Puis après ça, c'était difficile
de le matérialiser ou de
comprendre
tout ce qui pouvait se passer ensuite.
Mais pour vrai, oui, moi, j'ai fait lire mes contrats
qui étaient épais de même avec des termes
que j'avais jamais vus de ma vie.
J'avais genre 18 ans.
Un contrat en anglais.
J'habite au Saguenay.
J'en avais cinq.
Et je me disais, il faut déjà que je sache
dans quoi je mets les pieds,
parce que mes parents m'ont toujours dit
je sais que tu veux chanter, mais étudie
quand même au cas, ça va te prendre
une passion et une vocation
un métier
c'était une belle façon de me dire
mets pas tous tes yeux dans le même panier
mais à quelque part je savais que j'allais faire de la musique
j'allais chanter, pourquoi pas déjà tout de suite
savoir dans quoi je mettais les pieds
et je sais que ma soeur était comme ben moi je signe un peu trop, moi j'aiais faire de la musique, j'allais chanter. Pourquoi pas déjà tout de suite savoir dans quoi je mettais les pieds? Et je sais que ma soeur était comme,
« Bien, moi, je signe à pas de trouble.
Moi, je lis.
Mais tu sais, tu fais lire à un avocat qui...
Il n'y a pas d'avocat spécialisé
en milieu artistique à Saguenay.
Donc, je peux juste te dire
qu'il n'y a rien qui contrevient à la loi
de la liberté humaine.
Fait que, vas-y, si ça te reste ton choix.
Je me swing, je me lance.
Il y a un des premiers meetings,
une des premières rencontres avec Jean-François Boulian.
C'est une pile de revues comme ça,
françaises, pour nous dire,
regardez, ça, c'est les gens qui ont fait
l'édition numéro un.
Regardez, qu'est-ce qui vous attend?
Puis, j'étais comme, c'est pas...
C'est dur de comprendre que ta vie va changer.
C'est dur de dire... Je pense que si j'avais
compris à ce point, je ne sais pas si j'aurais sauté.
C'est vraiment gros, faire star académie.
Il n'y a plus rien de pareil ensuite.
Rien de rien.
Ta relation avec tes parents, tes amis,
ta soeur. Ma soeur a lâché l'école
parce qu'elle se faisait intimider.
Je me suis sentie responsable.
Ta soeur qui n'était pas Suzy, une autre soeur,
ta plus jeune soeur. – Ta plus jeune soeur qui était à ce moment-là
au cégep, en soins infirmiers.
Elle avait toutes sortes de niaiseries
pas possibles gravées,
écrites sur son casier. Elle s'est découragée.
Elle est allée
s'isoler. Elle a abandonné totalement.
Elle s'est trouvée
une job payante. Elle a décidé que
ce n'était pas ça pour elle. Heureusement, elle s'est ravisée. Je me suis sentie elle a décidé que c'était pas ça pour elle.
Heureusement, elle s'est ravisée.
Je me suis sentie responsable.
J'ai eu le goût de payer ses études dans son retour à l'école. Les dommages, je vais appeler ça
dommages parce que dans son cas, oui,
ça ralentit son processus.
Tout son processus de se trouver comme personne
aussi, de s'aimer dans une carrière,
de s'accomplir.
Je suis placée pour le savoir parce que
quand t'es une soeur jumelle,
quand t'es une des deux,
t'es la moitié de quelque chose de pas complet
pendant longtemps.
Tant que les gens autour de toi
admettent pas ou comprennent pas
par eux-mêmes, puis c'est pas un reproche,
c'est que t'es une personne à part entière
puis t'es pas juste...
Je vais appeler chez les soeurs Villeneuve,
je vais jouer avec elle qui me répond
hé c'est des compétitions
pas possibles de nos amis
est-ce que
ça complexifie la relation
à ce moment-là?
voyons certain
il faut tout le temps se prouver que
c'est moi
qui mérite de jouer avec Jessica aujourd'hui
c'est vraiment
oui puis après ça C'est moi qui mérite de jouer avec Jessica aujourd'hui. C'est vraiment... Oui.
Oui, puis après ça, c'est délicat d'élever des jumeaux jumelles qui se confrontent,
qui trouvent qu'ils s'accomplissent quand ils sont deux.
Mais dès qu'il y a un troisième joueur, c'est compliqué.
C'est compliqué parce qu'on a tout fait ensemble.
On a été à l'école aussi dans les mêmes classes jusqu'en troisième année.
Ils nous ont séparés ensuite.
Note à tous les parents d'enfants jumeaux, jumelles, séparez-les tout de suite.
Ça leur donne des outils pour se trouver une personnalité, puis s'aimer,
puis se construire à part entière à côté de la personne qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau,
qui a la même chambre, la même date de fête,
les mêmes amis, le même party.
Tout est pareil. On peut dissocier ça le plus vite possible
pour justement qu'ils se choisissent après.
Parce que c'est ça que tu as besoin de cette distinction-là.
Puis en plus, vous avez ce talent
d'avoir une voix exceptionnelle.
La même passion.
La même passion.
Donc, je peux comprendre la personne qui appelle chez vous,
je prends une ou l'autre.
C'est sûr que là, tu n'es plus distincte.
Bien non.
À quel moment tu t'es sentie distincte?
Ça s'est traduit par la musique en premier.
Quand j'ai eu mon propre band j'étais plus dans le même
corps à lequel on faisait plus les mêmes concours ensemble et ensemble c'est pas ensemble on va se
le dire c'est une contre l'autre parce qu'on a même catégorie fait qu'il y en a une qui gagne
une qui gagne moins comprends-tu c'est possible on se retourne à la maison puis la personne contente
est à moitié contente parce qu'il faut qu'elle ait du respect pour l'autre qui est ben ben ben
triste mais elle faut qu'elle soit à moitié triste parce que l'il faut qu'elle ait du respect pour l'autre qui est bien, bien, bien triste, mais elle, il faut qu'elle soit à moitié triste
parce que l'autre...
Puis tu sais, c'était des non-dits chez nous, là.
C'était...
OK, regarde, on va juste...
C'est peut-être plus facile de pas l'aborder.
Fait que, tu sais, il y a ça aussi comme enjeu.
Il faut l'aborder parce que, comme personne,
il faut être capable d'être contente
pour l'autre qui gagne,
même si t'as perdu, et l'inverse.
Bref.
Mais c'est
avec la musique, où là, tout à coup,
j'ai mon band à moi, puis
je me souviens, je sais pas si je l'ai déjà
dit à Suzy, puis on a
des discussions encore, jusqu'à notre mort,
on a des discussions sur tout ce qu'on a fait
pour essayer de s'affranchir l'une de l'autre,
puis se demander pardon à quelque part,
mais j'avais dit à mon band,
parce qu'il y avait une des chanteuses
qui partait, j'avais dit, s'il vous plaît,
prenez pas ma soeur.
S'il vous plaît, je le sais que vous avez envie.
Puis ça avait été soulevé, puis s'il vous plaît,
faites ça. Je vous le demande.
J'ai besoin de ce moment-là où
une fois par semaine,
je suis unique.
C'est super important.
Même si t'as quel humainain a besoin d'être unique?
Après ça aussi,
s'afficher,
pas s'affranchir,
mais se coller à une gang
et trouver qu'on se ressemble aussi.
C'est compliqué l'éducation
et le fait de grandir.
Nous, c'est notre défi de vie,
je crois.
C'est comme d'être affranchie
puis d'être contente de se retrouver.
C'est se choisir, exactement.
On est passés par...
C'est drôle, récemment,
il y a une lecture qui annonçait
que Gilderoy n'avait pas parlé à sa soeur
pendant des années.
Une douzaine, une affaire de maire.
Oui, un maximum, oui.
Nous aussi, on l'a fait.
Il a fallu.
Il a fallu passer par là.
Ça prend une coupure quand
t'es trop mélangé.
T'es qui?
Quand tu te cherches comme ça profondément,
ça te prend un lousse.
Après ça, pour mieux se choisir.
Notre relation est plus belle que jamais en ce moment
parce que justement, on choisit
puis on est contentes
de se voir.
On n'a plus les mêmes amis, même si
il y a des connaissances en commun.
On respire dans...
Ah! OK!
Je me suis trouvée, tu sais. On a 40 ans!
Mais est-ce que
c'est aussi allégeant
pour la famille? Ça allège de voir...
Hé, je vais être
honnête avec toi.
Zéro validé, ça.
Me suis zéro
questionnée. C'est tellement...
Je suis zéro, moi, égoïste.
Je fais attention tout le temps. J'ai passé
ma vie à essayer d'être parfaite.
Ce moment-là
de s'affranchir vient avec. Je me
fous de ce que les gens pensent, y compris
ce que je fais subir
dans tout ça à mes parents,
à ma plus jeune soeur.
Faut que je passe par là.
C'est ma vie, ma...
C'est une question quasiment de survie à un moment donné.
Ça a l'air grave, là, mais c'est vrai.
Quand t'as des gros questionnements profonds,
faut que t'ailles au bout, tu sais.
J'entends quelqu'un qui a compensé beaucoup.
Euh, bon... Mon nom de famille. Il faut aller au bout. J'entends quelqu'un qui a compensé beaucoup.
Mon nom de famille.
Le nom caché entre Annie et Vietnam, c'est...
Compensé.
C'est épuisant, cette affaire-là.
Est-ce que tu es prête à ouvrir ton jeu?
Je suis prête à ouvrir mon jeu.
Je ne t'aimais pas commencer encore. C'est juste salut.
C'est juste salut.
Mais déjà, ce que tu dis, je trouve que c'est juste salut. C'est juste salut. Mais déjà, ce que tu dis,
je trouve que
c'est puissant et
c'est vrai que les gens
qui sont parents de jumeaux,
c'est pas toujours clair
qu'est-ce qu'on doit faire.
Souvent, c'est les jumeaux,
les garçons, les filles.
C'est drôle.
C'est pas tout blanc ou tout noir.
C'est ma vision. Mais il y a un questionnement à avoir. C'est curieux. Puis c'est pas tout blanc ou tout noir, c'est ma
vision du monde. – Oui, mais il y a un questionnement
à avoir, c'est-à-dire qu'il n'y a pas un mode d'emploi
si simple, mais il faut
quand même observer les enfants de près.
– Oui. – Dans comment eux
vivent cette situation-là.
Moi, ce que tu dis,
moi déjà, les jumeaux,
jumelles, c'est quelque chose qui me fascine.
– Mais ça. – Il y a quelque chose là-dedans, tu sais, quand on parle de télépathie, quand on parleaux, jumelles, c'est quelque chose qui me fascine.
Il y a quelque chose là-dedans.
Quand on parle de télépathie,
quand on parle de... Tu te vois comme en effet miroir.
Je veux dire, c'est unique.
Tu tapes ses nerfs.
Imagine, t'as une Marie-Claude en face de toi,
à temps plein.
Tu fais des affaires que toi, tu ne ferais pas.
Voyons.
Ça, je ne le ferais pas.
Continuement, c'est bizarre.
Tu t'auto-évalues en continu avec l'autre dans ton visage.
C'est ça. C'est comme si t'avais un miroir,
mais c'est pas toujours l'image
que tu ressens à l'intérieur.
C'est spécial.
En même temps, est-ce que vous avez
cet effet de télépathie?
Est-ce que tu devines des choses?
Moi, je suis plus scientifique
qu'autre chose.
Je pense que de passer énormément...
Tu sais, on a grandi ensemble, en même temps,
les mêmes amis, la même chambre,
les mêmes couleurs préférées, la même école, la même...
Tout était pareil.
Donc, à un moment donné,
t'as un mode de réflexion qui est pareil.
Et oui, il y a une complicité totale
et terrible à certains moments.
Oh, les faux rires qu'on a pognés,
que personne comprend, sauf nous.
On en a fait baver aussi à des gens.
Oui, parce qu'on a un lien
plus fort que j'ai avec personne.
J'ai retrouvé ça nulle part.
Même si dans toutes mes relations
d'amitié et d'amour,
j'ai essayé de retrouver une complicité parfaite,
il y a juste avec elle que je l'ai.
Mais de l'avoir retrouvé,
ça doit calmer quelque chose à l'intérieur. Mais de l'avoir retrouvée, ça doit calmer quelque chose
à l'intérieur.
Oui, c'est sûr et certain.
Parce que tu te dis, je suis toujours dans un combat
pour me trouver.
Quand oui,
tu te dis, c'est ma soeur qui vient à la maison.
Nous sommes deux.
Oui, ça c'est plus le fun, en effet.
Alors, tu connais déjà le jeu
Ouvre ton jeu. Tu as des questions vertes,
des questions jaunes.
Les questions vertes sont plus générales.
Les questions jaunes sont déjà un peu plus personnelles.
Les questions rouges,
c'est un niveau rouge.
J'ai pas besoin d'expliquer.
J'ai pas besoin d'expliquer,
mais c'est-à-dire qu'on rentre plus dans la vulnérabilité,
je trouve, de la personne.
Les questions mots, ce sont des questions hypothétiques.
J'aime beaucoup ces questions-là aussi.
Si tu acceptes de répondre
à une question mot, tu peux me poser la question
de ton choix.
Tu as ton joker.
À n'importe quel moment, tu peux arrêter
sur une question. Tu peux dire, OK, là, c'est assez.
On passe à l'autre. Et je vais passer à l'autre.
Je vais t'écouter.
C'est bon. Alors, tu commences à brasser Et je vais passer à l'autre. Je vais t'écouter. C'est bon.
Alors, tu commences à brasser les cartes vertes.
Tu m'en donnes quatre.
Tu vas en choisir une.
Et je vais en choisir une aussi
auxquelles tu devras répondre.
On dirait que c'est dramatique.
C'est ça, c'est dans bien l'intérêt.
Mais toi, tu es scientifique,
donc tu ne fais pas de zéro carte.
Ah, j'avoue aimer ça quand même.
Ah, quand même?
Tu peux tout le temps un peu rêver, j'espère, s'il vous plaît.
Fait que oui, j'aime ça.
Sauf qu'une fois où, c'est pas moi qui s'est fait tirer aux cartes,
c'est une de mes sœurs qui m'a annoncé que mon père passait pas l'année.
Là, j'étais là, hey, wow!
Puis là, l'année passe, mon père passe l'année, toujours en vie.
Bonjour, Jasmin.
Et là, tout à coup, je fais comme, là, je crois plus à ça.
Hey, tu peux pas annoncer des affaires de même aux gens.
Wow! » Non.
Ça, j'ai décroché à ce moment-là.
Je trouvais ça sévère.
Bien oui, c'est assez rare,
mais semble qu'on l'entend, une projection aussi claire,
nette et précise. Puis ça ébranle.
Oui.
Il est encore là.
Il est encore là, en forme. Il est encore aussi tannant.
Alors, voici les questions. Quand je me regarde dans le miroir je vois quel défaut que je ne voudrais
donner quel est le défaut que je ne voudrais donner à personne quelle est la définition du
mot famille quelle rencontre a fait une différence dans ta vie et moi moi moi à ta minute alors Oui, oui, oui.
À ta minute.
Alors, quand tu te regardes dans le miroir,
qu'est-ce que tu vois?
Ton défaut que tu voudrais donner à personne,
ta définition du mot famille,
puis la rencontre qui a fait une différence dans ta vie.
Peut-être le défaut que je voudrais donner à personne.
OK, c'est intéressant.
Quel est-il?
Vouloir être parfaite.
T'en es encore là dans ta vie?
Non, je suis dans le constat de...
Je suis dans la...
Merci 40 ans.
J'ai adoré ce passage.
Être soi.
Être moi.
Merci 40 ans où t'abordes les choses
avec beaucoup plus de distance.
Comme il n'y a plus rien.
Tu sais, à 20 ans, tout est grave et dramatique. Tout est une montagne.
À 30 ans, ça se relativise
un peu, mais à 40, c'est comme, OK, bon, là,
est-ce que je...
Tu te poses les vraies questions, mais là, on dirait
les vraies réponses.
Les réponses qui ne sont pas de filtre,
la vraie affaire. Je suis-tu à ma place?
Je suis bien entourée. Est-ce que je suis là
où je veux être? Est-ce qu'il y a des gens
autour de moi qui
pourraient m'aller ailleurs? Est-ce que
moi-même, je donne ce que je veux
être en amie, en amour,
comme mère? Bref, j'ai passé
tout ça et oui,
le constat général,
c'est que je ne suis
plus capable d'essayer d'être parfaite.
Et je ne sais pas quel bout de ma vie... C'est pas c'est quand, c'est pas c'est que je ne suis plus capable d'essayer d'être parfaite. Et je ne sais pas quel bout de ma vie,
ce n'est pas c'est quand, ce n'est pas c'est qui qui m'a montré ça, j'en ai absolument personne, j'ai compris ça de la vie.
Aussi en ayant une soeur jumelle, où là je me dis, je me définis comment, par rapport à en premier le miroir qui habite la même chambre que moi, donc ma soeur, comment je suis différente, comment je me distingue?
Eh bien, c'est en étant une machine de préparation,
une machine de perfection,
une machine de bonne réponse,
une machine de... Mon petit thermomètre, qu'est-ce que tu attends de moi?
En cinq minutes, je suis capable de le déterminer
ou de le ressentir, et je deviens caméléon.
Et je ne peux pas dire que c'était de la malhonnêteté à travers ça.
C'était de l'honnêteté à ma façon.
Mon envie de me faire aimer coûte que coûte.
Puis me faire aimer par la perfection.
Mais c'est lourd.
Mais c'est terriblement lourd.
C'est pas une qualité.
Zéro.
Zéro parce que, OK, mon analyse,
vas-y,
tu te crées un espèce d'état d'esprit
où tu te donnes tellement fort
pour arriver à quelque chose.
Tu fais un spectacle, tu sais ce que tout le monde doit faire.
Tu sais, les caméras,
t'as parlé à tout le monde.
Pour vrai, en honnêteté,
totale, moi, j'aime les gens
qui posent des questions, ils m'intéressent
à toutes sortes d'affaires.
Puis là, t'arrives au bout de tout ça,
on t'applaudit bien fort,
sauf que...
Je caricaturise, là.
On ne parle que de la personne
qui est passée après toi,
qui s'est enfargée,
qui est arrivée pas prête, qui, aux répétitions,
nous a fait attendre 100 000 ans parce qu'elle savait pas
ses affaires. Genre, OK,
je te donne un... Je t'explique, grosso modo,
en le mettant dans le monde musical
ou du spectacle ou de la télé.
Je retourne chez moi,
un petit goût amer.
Et tu te dis, OK,
j'ai pas fait une fausse note. J'ai fait exact.
Là, t'es plus tourné vers toi.
T'es tourné vers... Voyons, c'est bien injuste.
Je comprends pas pourquoi.
Il y a eu...
Ça a pris du temps avant que je catch,
que je comprenne, que j'allume,
que...
La perfection, on s'en fout bien raide.
On s'en fout, Marie-Claude.
Hé, c'est impressionnant, là, 5 minutes après ça.
Hé, t'as-tu vu l'autre?
C'est-tu vrai ce qu'elle a dit?
C'est-tu le fun?
Moi, ça m'a touchée parce que moi aussi,
cette affaire-là, je le vis.
Moi, je suis arrivée à Star Academy,
la porte ouverte sur ma vie personnelle
parce que sur notre DVD vendu à je ne sais plus combien
de 100 000 copies, je suis en robe de chambre blanche,
tout décroiffé parce que c'est une déprise
qui ont pris capture d'écran d'un moment magnifique, en train de répéter.
Bref, peu importe.
Je suis comme, hé, ça, cette photo-là m'a dérangée longtemps.
Alors que dans le fond, pas grave.
Probablement que les gens l'ont retenue, cette photo-là.
J'ai fermé ma vie personnelle.
Oui.
En 2003.
Non, non, non, vous n'aurez pas.
Parce qu'on avait un intérêt des médias,
on avait un intérêt des gens.
J'avais peur
de me faire voler
des moments personnels.
J'ai tout fermé mon intimité.
Je suis devenue une parfaite.
J'ai fait mon petit bonhomme de chemin
à travers ça, mais aujourd'hui,
l'humain est bien, bien, bien, bien écoeuré.
Puis ce n'est plus le choix numéro un,
en tout cas, du moins.
Pas conscient.
Mais la perfection, ça t'apportait quoi
dans le regard des autres?
C'était ma façon d'être unique.
Ma façon d'être quelque chose d'autre
que la personne à côté de moi.
C'était ma façon de me distinguer.
Franchement, de Suzy en premier.
Elle était plus au secondaire.
Elle essayait des affaires.
Elle n'avait pas les mêmes amis.
Elle était plus, tu sais, cow-boy.
Elle faisait plus...
Donner des mots de tête à mes parents, mettons.
Mais moi, j'étais... j'étais parfaite.
Est-ce que c'est plate, la perfection?
Bien oui. Tu regardes les autres vivre pendant que toi, tu travailles ta vie pour être parfaite. Est-ce que c'est plate, la perfection? Bien oui. Tu regardes les autres vivre pendant que toi,
tu travailles ta vie pour être parfaite.
C'est gossant, là!
C'est gossant pour les autres aussi, la perfection.
Je ne sais pas si tu l'as senti dans ton cercle d'amis
quand tu as décidé de quitter cet univers de la perfection-là,
que ça apporte-tu une légèreté dans le regard des autres face à toi?
Tu ne le quittes pas comme tu veux.
C'est pas toujours en maille.
C'est quotidien.
Est-ce que tu te le faisais dire par tes amis?
Annie, donne-toi un break.
Non, puis c'est là où j'ai
de la misère à ne pas répondre à celles-là,
les rencontres dans ma vie.
Je suis infiniment
bien entourée.
J'ai quelques amis totalement précieux, ce qui me prenne exactement Les rencontres dans ma vie... Je suis infiniment bien entourée. Oui.
J'ai quelques amis totalement précieux,
ce qui me prennent exactement comme je suis.
Puis évidemment,
ils apprécient toujours de plus en plus
ce que je deviens.
Mais non, non.
Je n'ai pas été
abandonnée
par mes amis au courant de ma vie.
Mais tes amis,
l'année qui essaie de
moins être perfectionniste,
moins être parfaite,
eux, ça doit les soulager
aussi de te voir comme ça,
de te voir moins tendue.
Parce que la perfection amène une tension,
amène beaucoup de pression aussi
sur les épaules.
Peut-être qu'elles avaient accès à la vraie Annie
plus que n'importe qui d'autre aussi.
Quand tu te ramasses dans une soirée
en tête à tête avec ta bonne chambre,
un petit verre de vin à la main,
tu deviens vraiment
moins parfaite.
Tu te confies, tu te compares.
C'est ça que tu veux être partout.
C'est ça que je veux être partout.
Ce qui a déclenché ça, précisément,
c'est que ça fait trois ans et demi
que j'ai commencé la radio.
Donc, jour après jour, je m'installe derrière un micro.
Coiffé, décorafé,
maquillé, pas maquillé,
il n'y a rien qui dérange.
Du moins, au premier abord, évidemment.
Et ensuite,
il y a une messagerie texte
qui est une réaction envers les gens,
une réaction qui est complètement directe
et unique et sur le champ.
Et je comprends ma chance.
Et je comprends pas comment ça se fait
que j'ai attendu aussi longtemps pour faire de la radio.
J'avais vraiment, vraiment le goût d'en faire,
mais j'avais zéro imaginé
que ça allait me changer à ce point.
Parce que quotidiennement,
je tripe sur
donner des petits bouts
de ma vie, mes petits bouts de ma réflexion,
et lire
ce que les gens pensent ou ce que les gens,
comment ils réagissent,
et adorer, faire « Hein, toi aussi,
t'as vécu ça? Ah bien, bon courage! »
Tu sais, l'échange que je peux
avoir avec les gens, parce que
j'ai ouvert mon jeu.
C'est beaucoup plus fun.
C'est beaucoup plus nourrissant. Puis, c'est
la radio. Ça fait trois ans et demi que j'ai
découvert que, quotidiennement,
tranquillement, je lâche prise
sur la perfection.
Parce qu'à un moment donné, tu peux pas être parfaite
à la radio à tous les jours.
T'en dis des niaiseries de trop.
Tu débordes aussi de ton temps
ou t'arrives pas nécessairement au bon moment.
La radio musicale,
le créneau que j'ai, moi, c'est de
9h à midi. C'est le mid.
Ça s'appelle le mid.
Et je parle à des gens qui travaillent.
Je parle à des gens qui m'écoutent d'une oreille.
Je parle à des gens
qui sont attentifs, mais en même temps
avec qui tu es juste
un bel accompagnement.
Moi, c'est la musique qui est importante
aussi. Il faut que je la présente. Je te dis
ce qui s'en vient. Je te fais vivre la musique.
Ça, je tripe ma vie. Mais ça s'appelle
un poteau. Tu dois savoir c'est quoi parce que tu as déjà
fait de la radio. Tu vois arriver l'intro.
L'intro, c'est comme un petit fil qui défile.
Puis là, tu t'as vu arriver, puis il faut que tu arrêtes de parler
là. Il faut que tu
attrapes le poteau. Il ne faut pas que tu te fasses
happer par... Il ne faut pas que tu chantes, puis que tu parles
par-dessus. Pendant le début de la chanson,
puis que Marie-Mé commence à chanter.
Là, ça, ce n'est pas une réussite. Ça, c'est des
petits détails aussi. Là,
au début, je voulais être comme être parfaite.
Mais c'est fini.
Un moment donné, dans la minute,
c'est pas grave. Il n'y a plus rien de grave dans mon quotidien.
C'est le fun. J'amène ça à la maison.
Des fois, je réagis super vite.
C'est la parfaite qui parle
envers sa fille.
Non.
Tu ne veux pas être transmissive.
OK, Léa, excuse-moi.
C'est quoi ta définition du mot perfection?
Être ce qu'il faut
dans une situation X.
Il faut juste viser à être.
C'est caméléon un peu, je dirais,
mais c'est juste d'être
aussi quelqu'un qui...
C'est drôle, ça ne fait pas écho à ce que tu dis.
C'est plutôt à l'inverse, mais...
Pas dérangé.
Si je suis pas colorée en rouge
pendant que tout le monde est noir,
ça va pas déranger.
Je suis pas la fille qui...
Fait qu'en étant parfaite,
je passe aussi un peu sous le radar.
Le fait de vouloir quitter ce mode perfection,
est-ce que ça fait que tu chantes différemment sur scène?
je chante différemment
je me prépare différemment aussi
oui, je laisse la place à
l'improvisation
je laisse la place à poser des questions
au public, devoir réagir
sur le coup, je laisse la place
à un fou rire
à un silence.
Oui, c'est bien plus fun. Pour moi. Pour les gens aussi,
je pense bien.
Mais ce que quelqu'un...
C'est que tu camouflais ton côté
vrai.
Quand tu dis que tu voulais... Tu te camouflais
aussi à travers... Quand tu dis que tu voulais
pas qu'on te voit, c'est un habit
de camouflage. Oui, mais pour moi,
j'avais l'impression d'être vraie. Tu comprends?
Pour moi, c'est pas le... C'est pas d'être
pas vraie, d'être parfaite.
Parce que c'est ce qu'il y a
au-dessus de ça, là, ce qui...
Ce qui est motivant, là,
c'est que je m'en aille
aujourd'hui, puis que
je sois satisfaite parce que, toi,
je t'ai pas dérangée,
je t'ai impressionnée,
puis j'ai accepté à peu près... Tu sais, moi, je suis pas capable de dire non, là.
Viens-tu faire ça? Oui. Veux-tu chanter telle ou telle?
Pas trop. Ah, excuse, la tonalité, on n'a pas...
C'est trop haut. C'est pas grave, je vais m'arranger.
Je m'arrange tout le temps.
Puis là, je regarde les autres faire la tonalité,
non, à gauche, bon, j'attends après la tonalité,
il faut abaisser, c'est bien long, voyons, pourquoi t'as bien...
Bien non.
C'est moi qui ai besoin de dire, c'est trop haut, on l'abaisse
puis t'excuses pas
ensuite, parce que quand je me suis assumée
après ça, pardon, je m'excuse
c'est correct, en tout cas merci
oh, tu gosses Annie
c'est vraiment lourd
c'est ça compenser, t'étais tout le temps
en train de compenser, de dire je vais m'adapter, je vais le faire
oui, mais quand je repars chez moi, j'ai été
honnête. Je suis sûre.
J'ai été honnête. J'ai été honnête dans
ah bien je suis satisfaite parce que
je suis partie puis les gens vont vouloir retravailler
avec moi puis j'ai plus.
C'est vrai que tu as une excellente réputation.
Je ne sais pas.
Ce n'est pas moi qui peux en juger, évidemment.
Oui, ça oui.
Ça oui, Annie. Parce que tu livres.
Je livre. Je suis toute là. Je suis prête.
C'est ça, t'es prête. J'ai du fun pour vrai.
Bien, moi, je vais aller avec cette question-là.
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois. J'imagine que ça a changé
avec les années.
Bien, je vois...
Qu'est-ce que je vois?
Je vois des rides, puis c'est pas grave. Je vois quelqu'un qui s'aime de plus en plus, qui est plus libre. Je vois quelqu' introspection,
une capacité aussi de bien s'analyser,
donc bien, OK, qu'est-ce que je peux faire de mieux,
mais avec un différent regard, comme j'expliquais,
une envie d'être plus vraie, moins parfaite.
Je vois aussi une maman...
On a ce qu'on mérite.
Ma fille est tellement colorée.
Ma fille a un TDAH avec un beau H
et de l'opposition.
L'opposition, elle vient par rapport.
C'est confrontant
pour quelqu'un de parfait!
C'est confrontant pour quelqu'un de parfait, bien, qui veut être parfait.
C'est confrontant pour quelqu'un d'organisé, ça.
Oh, my God! Il n'y a rien qui se passe
comme tu avais prévu. C'est vraiment beau.
Fait que je ne peux pas dire que c'est juste la radio
qui m'a changée.
T'es obligée de dire que ma fille a fait un beau travail sur moi.
Moi, j'ai aussi connu ça,
une fille avec un TDAH,
mais elle n'a pas l'opposition.
Mais l'image que je donne à Nhi,
que je donne souvent, que j'ai été obligée
de faire comme exercice, moi,
c'était, j'avais l'impression qu'elle s'enfargeait
dans les fleurs du tapis.
Moi, c'était à vitesse grand V,
mais Juju, elle n'était pas là.
Puis, il a fallu
que je m'assoie et que je vois ces fleurs
comme en 3D. C'est que je comprenne.
C'est beau, ça. L'image que j'ai comprise, c'était ça. C'est vrai, la s'enfarge dans quelque chose que moi, il a fallu que je m'assoie et que je vois ces fleurs comme en 3D. Que je comprenne.
L'image que j'ai comprise, c'était ça.
La sans-faire, c'est quelque chose que moi,
je pile dessus, je ne m'en rends pas compte.
Il va falloir que je le comprenne.
Moi, ça m'a fait vraiment du bien de ralentir,
d'arrêter de...
On décide, on n'a même pas le temps
de le penser et on le fait.
Elle, c'était... je ne vous suis plus.
Non, non.
Je ne suis pas avec vous autres.
Puis elle ne suit plus après la première demi-heure du matin.
C'est ça.
La petite routine, même bien, bien établie.
Il y a des matins où je suis moins pressée,
parce que je fais de la radio, comme je disais le matin.
Il y a des matins, parce que j'en fais jusqu'au jeudi,
donc le vendredi, généralement,
je m'assois puis j'observe.
Puis là, je vais, OK,
son opposition, ce n'est pas
contre moi.
C'est super important
de comprendre ça comme parent.
Un peu dépourvu, la première affaire,
je pense qu'il faut qu'on apprenne, c'est de dire,
OK, quand elle dit quelque chose
qui dépasse la politesse
ou qui a l'air, sur le coup,
d'une émotion incontrôlable,
c'est vraiment incontrôlé.
C'est pas pour être méchant.
T'as pas ça encore à cet âge-là.
T'es juste...
T'es pas dans le contrôle, justement.
Mais c'est juste que quand nous,
on est fatigués, on est pressés,
ça, c'est dur à gérer. Marie-Claude, la position, c'est que que quand nous, on est fatigués, on est pressés, ça, c'est dur à gérer.
Marie-Claude, la position,
c'est que dès que
tu dis les phrases, les mots,
OK, mon cœur,
dans 10 minutes, il faut être parti,
on se dépêche.
Hein?
Tu viens d'allumer la lumière
de, oh, un carton blanc,
là, là, là, là, là, un veron blanc. Là, là, là, là, là.
Un verre d'eau.
Léa, come on.
Allez, dépêche-toi.
Essaye de faire comprendre.
C'est fini, là.
C'est sûr que tu ne pars pas dans 10 minutes.
Tu as allumé la lumière de...
Opposition, c'est dur à gérer.
En tabarouette.
Mais si je fais...
C'est comme quand je suis dans l'observation.
Là, je me dis...
OK, elle est...
À chaque jour, on fait les mêmes choses.
Mais à chaque jour, je dois vérifier
si elle a pris sa pilule, si elle a brossé ses dents.
À chaque jour, je repasse.
Puis j'ai essayé de ne pas repasser.
Quand je te dis, quand je l'observe, là,
c'est terminé.
Elle fait huit affaires en même temps.
Elle part à gauche, à droite, à gauche.
Écoute, elle n'est pas capable de s'organiser. Je veux dire,
on a pratiqué, là.
C'est impressionnant.
Dans le Marie-Club, on a... Marie-Club, c'est la plateforme payante.
On vient de sortir
des ateliers
avec Annick Vincent,
qui est spécialiste,
une des grandes, grandes spécialistes au Québec
du TDAH.
Puis elle disait, elle appelait ça la bougeotte des idées.
Tu sais, elle, elle disait, c'est comme un cerveau popcorn.
Il y a des idées qui passent, oups, oups, on n'en pogne une.
Ou encore, tu sais, comme tu écoutes la télé,
tu es vraiment captivé, mais il y a quelqu'un d'autre
qui change les postes avec la manette ailleurs.
Fait que là, tu es passionné, hop, une autre affaire.
Ça éclaire quand on pense comme ça.
Mais c'est exigeant quand même
dans l'entourage.
Oui, parce que ça date
pas, pas, pas, pas.
Puis,
peu au départ, puis à un moment donné,
de plus en plus à ce que la vie...
Parce que moi, mon inquiétude numéro un, c'est
« Hé, attends une minute, là! » Je veux dire, moi, je suis ta mère.
Je suis la plus patiente au monde les jours où je suis patiente. »
La vie, ce n'est pas ça. La vie, c'est fait la file. La vie, ce n'est pas « déborde pas, dépasse pas ».
La vie, c'est tes résultats scolaires, donne tes devoirs à temps.
Il faut que tu rentres dans ça. Il faut que tu y montres aussi à s'organiser pour que, même si ça ne fait pas son affaire,
c'est ça le plus gros défi, c'est comment elle va s'organiser dans la vie sans moi
par rapport à ça.
Parce que moi, je panne, évidemment.
Mais, oh!
C'est bien complexe, mais c'est vraiment
un beau cadeau pareil.
Parce que je vous dis, elle m'apporte beaucoup.
Elle me fait bien avancer.
Qu'est-ce qu'elle t'apporte, ta fille?
Tous les jours, c'est ma plus grande fierté.
Oh là là!
Je vais pleurer.
Je l'aime tellement.
C'est ma plus grande fierté.
C'est tellement confrontant.
Puis en même temps,
c'est tellement la plus belle chose au monde.
Parce que c'est une confrontation,
tu ne peux pas faire de détour.
Ah, puis tu ne peux pas l'éviter exactement.
Tu ne peux pas.
Il faut que tu prennes ton temps.
Il faut que tu apprennes sur toi.
Il faut que tu grandisses, on dirait, pour...
En même temps.
En même temps, parce que tu ne peux pas dire,
« Hey, moi, sais-tu quoi?
J'abandonne ce bout-là. »
Non, ça vient tout avec.
Moi, tu vois, ça me...
Moi, le TDAH, c'est pour ça que j'en ai
beaucoup parlé après, parce que j'avais l'impression
que je ne savais pas c'était quoi
quand c'est arrivé dans notre vie.
Je ne savais pas c'était quoi. Ça a pris du temps
avant qu'on trouve,
qu'on investigue et qu'on trouve
que c'était un TDAH, puis ça a changé beaucoup
de mettre des mots là-dessus.
Elle aussi, elle est médicamenteuse,
puis ça a changé beaucoup aussi
la médication.
Il y a beaucoup de choses qui ont changé.
Puis moi, je me souviens, quand elle a été évaluée,
j'allais la chercher.
J'ai passé comme la première heure
avec elle. Après ça, elle était toute seule
faire des tests psychométriques.
Oui, oui. Elle est revenue dans la voiture
puis elle m'a dit « Maman, je suis intelligente. » Beau petit! Mais c'est très exigeant. Elle est revenue dans la voiture et elle m'a dit « Maman, je suis intelligente. »
Oh, petite!
Mais, c'est ça
que j'ai lu le plus souvent par rapport au TDAH.
C'est le manque de...
C'est l'estime qui en prend un coup.
Ils sont conscients à plus grand disque
qu'ils n'arrivent pas en même temps que tout le monde.
Ils n'arrivent pas. Mais, si on est confrontés
en ce moment, c'est dur pour les arts mathématiques
parce que, hey, c'est décoré dans une case.
C'est abstrait.
Je ne comprends rien.
Et pas intéressé aussi, pauvre coco.
En anglais, c'est comme de la musique.
Fait qu'à 100 %, tu es comme, bon, OK.
C'est pas que tu... Mais là, on est confrontés.
Est-ce qu'on est face à un échec?
Est-ce qu'on est face à devoir recommencer
la cinquième année?
OK, Léa, comment on va aborder ça ensemble?
Ce n'est pas un échec. C'est pas grave
si les gens
vont à une autre vitesse, les gens
comprennent d'une différente façon les choses.
Toi, c'est pas grave.
Là, on va juste solidifier les bases.
C'est parce que
je pensais ça qui va arriver.
Devant nous, ça se pourrait qu'on recommence
à cinquième année. Là, tu te dis,
il faut tourner ça au positif.
Même si, au premier abord,
la parfaite en moi fait
« Oh, méchant échec! Oh zut!
Qu'est-ce qu'on va faire avec ça? »
En plus, elle a une tête de plus que tout le monde.
Avec les amis de son âge, imagines-tu l'an prochain?
Mais on va le faire.
On va y aller.
On va vivre.
Parce que, justement, la beauté d'un TDAH,
c'est qu'elle est totalement investie
dans son moment présent à la tabarouette.
Ça, elle me le montre.
Fait que, tu sais, s'il y a eu un gros problème à l'école,
elle va arriver, elle va bouder un peu,
puis elle va me dropper ça,
puis après ça, bien, elle a le papillon.
Puis elle est partie sur le papillon,
puis elle va passer une demi-heure sur le papillon.
Puis c'est beau, je la trouve chanceuse à quelque part.
Puis quand ces médicaments font vraiment le travail,
puis qu'elle est silencieuse,
je me vois en train d'essayer d'aller la chercher.
« Eh, oh! Qu'est-ce qu'elle fait, là?
T'es-tu correcte, là? T'es-tu correcte?
Ça va-tu? Oui? À quoi tu penses?
T'amuses-tu? Oui? OK. Dans l'auto.
Léa, ça va? Oui. Tu fatiguée? Non.
Pourquoi elle parle pas? Oh non.
Tu sais, elle n'a plus sa couleur, tu sais, quand elle est médicamenteuse, mais elle est capable d'aller chercher l'info Tu fatiguée? Non. Pourquoi elle ne parle pas? Oh non.
Elle n'a plus sa couleur quand elle est médicamenteuse,
mais elle est capable d'aller chercher l'info dans ses tiroirs,
de se poser.
À l'école, c'est totalement
essentiel.
Tu vois, moi, un jour, ma fille m'a dit,
le TDAH, c'est beaucoup plus
que l'école, parce qu'on associe ça
beaucoup à la notion d'apprentissage,
mais c'est la vie que l'école. Parce qu'on associe ça beaucoup à la notion d'apprentissage. Mais c'est la vie.
Tu sais, elle, elle a décidé d'avoir une psychoéducatrice
qui l'assure deux semaines pour
justement y apprendre à vivre comme adulte.
Et moi, je disais, OK, mais c'est
vaste. Et en même temps,
le côté créatif,
tu sais, il y a... Comme là, tu as un bébé
qui s'en vient, là. Je peux
imaginer comment ça va l'accaparer
dans toutes ses pensées
c'est là que je trouve ça
extraordinaire
cette douceur aussi
qu'ils ont, je trouve nos enfants
qui ont un TDAH
sont très très sensibles, très créatifs
très dans le moment
quand ça les captive dans le moment présent
ils ne sont pas distraits par moment... Quand ça les captive dans le moment présent,
ils sont pas distraits par le reste.
Si ça les captive pas assez,
que rapidement... Mais il y a quelque chose dans les passions.
Ils ont besoin de passion.
Oui, exact.
Puis là, elle a hâte d'avoir un autre enfant dans sa vie.
Elle a hâte d'être grande soeur.
Ah oui, déjà, elle s'occupe de moi.
T'es-tu correcte? Veux-tu un verre d'eau, maman?
Oui, c'est beau, mon petit minou.
Je pense que l'enjeu, ça va être
de lui laisser sa place d'enfant là-dedans.
Reste dans ta place d'enfant.
Ça, c'est ma préoccupation à moi.
Ce n'est pas la tienne,
de faire la distinction entre les deux.
Mais oui, ça va être une dévouée.
Puis c'est drôle,
je vais apporter ça aussi à l'équitation.
Elle fait de l'équitation le cheval, l'animal
en soi, qui est plus gros
que toi. Déjà, c'est imposant. Déjà, c'est
pas toi qui décides. Déjà, tu dois
y aller avec douceur. Tu as une façon de le
préparer. Puis il y a beaucoup de rigueur
aussi dans l'équitation.
Ça y apporte, là, c'est tellement
le...
je vais dire le sport parfait, tu sais. Oui, c'est tellement le sport parfait.
C'est un mode de vie qui fête avec elle.
Ça prend tout ce qu'elle a.
Oui, puis elle est totalement passionnée.
C'est un animal plus gros que toi,
puis bien plus gros qu'en t'être 10 ans
avec moi, j'ai pas des cheveux.
Tellement c'est gros, imagine.
Elle est capable de manœuvrer un cheval.
C'est là que tu vois aussi que ça prend
beaucoup de caractère, puis ça, elle l'a. Puis c'est sa passion. Elle a trouvé cheval. C'est là que tu vois aussi que ça prend beaucoup de caractère.
C'est sa passion.
Elle a trouvé une passion.
C'est là où on a un enjeu.
Pour un sport-études en équitation,
ça prend 70 % en montant.
C'est là, OK, Léa,
il faut que tu aies des bonnes notes.
Si tu veux qu'au secondaire,
tu puisses vraiment en vivre encore plus de la passion.
Combien sur 10, combien sur dix,
combien de fois par semaine tu lui parles de ça
pour la motiver quand elle n'est pas capable
d'en mater? C'est vraiment compliqué.
Peut-être qu'on va recommencer.
Mais souvent, l'école, c'est pas tout le temps
adapté à ceux qui ont
différentes façons
sur le plan de l'apprentissage.
Différentes façons d'apprendre. Quand le cerveau,
on a tous des cerveaux qui fonctionnent différemment. Il y en a pour qui
l'école actuelle fonctionne super bien,
mais il y en a plusieurs pour qui
c'est pas cette façon
d'apprendre qui leur convient.
Ils vont apprendre facilement dans
d'autres choses, mais ça, c'est difficile.
Puis ce sont des enfants,
en tout cas pour ma part, à 10 ans,
il ne faut pas négliger la COVID.
Il ne faut pas négliger l'isolement
que les enfants ont vécu.
L'isolement, je vais parler pour ma fille,
d'une enfant seule.
Elle n'avait pas encore à ce jour
de frère, de soeur, plus vieux, plus jeune,
à l'école, tout ça.
Donc, qui était au quotidien avec nous,
qui vivait lui, elle aussi, des devoirs,
avec qui elle pouvait jouer.
Quand on a recommencé l'école, à temps plein,
premièrement, ça lui a pris une tablette.
Fait que là, t'as mis avec des réseaux sociaux,
bien, un peu, si tu veux.
À un moment donné, ils ont besoin d'Internet.
Fait que c'est pas long qu'ils découvrent YouTube.
C'est pas long qu'ils découvrent toutes sortes de choses
que t'étais pas prête à y faire découvrir.
Fait que là, tu dois gérer ça.
Puis après ça, bien, le temps d'écran.
Si ça, c'est toutes sortes d'autres choses
à laquelle on a fait face sans vraiment être prêts et vouloir. Puis après ça, le temps des crans, c'est toutes sortes d'autres choses à laquelle on a fait face
sans vraiment être prêts et vouloir.
Puis après ça, tu y retournes à l'école.
Puis moi, je l'ai analysée.
J'ai fait, il faut absolument jamais au service de garde
pour qu'elle passe du temps avec des pères.
Parce qu'elle a joué avec des adultes.
Tu veux qu'elle soit avec son univers?
Un petit peu.
Oui, d'enfant.
Bref, je pourrais parler de ma fille 100 millions d'années.
On va passer au niveau jaune. Mais c'est beau de t'entendre parler de ta fille. C'enfants. Bref, je pourrais parler de ma fille sans rien en aller. On va passer au niveau jaune.
Ben oui, certain.
Mais c'est beau de t'entendre parler de ta fille.
C'est beau.
Puis moi, les enfants avec les TDAH,
je trouve qu'il faut aussi en parler, comme parents.
Se donner quasiment des trucs entre nous
pour mieux les comprendre rapidement.
Savoir comment être aussi,
c'est pas toujours si évident.
Ben comment être, puis pas se sentir coupable ou responsable
d'un comportement explosif en public.
Pas de ma faute, je peux bien, je veux bien, je travaille fort,
mais celui-là, je suis obligée de décrocher.
C'est pas grave. Je m'en fous de ce que les autres pensent.
Oui, parce que c'est vrai qu'en public, déjà, on te reconnaît.
C'est drôle, moi, à un moment donné, à Saskatchewan, on s'est croisés,
on habite dans la même ville,
puis quand elle m'a croisée,
elle m'a dit bonjour, elle m'a trouvé
un peu raide.
Je venais de vivre un moment,
justement, comme tu te parles, avec ma fille,
puis elle aussi.
Salut, salut! Après ça, on s'est parlé
puis on a ri, parce qu'on s'en fout
ça vient nous chercher personnellement
cette opposition-là
ou ces obstinations-là
parce que comme parents, on a quand même une autorité
il faut quand même dire non quand c'est non
peu importe qui on est
mais des fois on se rappelle ça puis on se trouvait drôle
d'être deux mères un peu
à cran
sans se sentir coupable d'organe, je me sens de même.
Point. Salut.
On était plus souriants.
Moi, avec ma fille, ma plus jeune,
mes enfants, je m'entends super bien,
mais on a des discussions incroyables.
Justement, la sensibilité
à l'autre,
j'adore ça.
Ma plus vieille, ça a toujours été ça.
Charles aussi, mais avec Juliette,
c'est comme si je la connaissais plus maintenant
parce qu'elle est seule à la maison.
Quand c'est la plus jeune, elle n'a jamais été seule.
Là, elle est seule, donc j'ai vraiment un contact.
Toute cette sensibilité-là,
ça me touche beaucoup.
Tu vas connaître ça longtemps.
Oui.
Tu vas grandir.
Alors là, tu m'en donnes trois.
Je vais en choisir une, puis tu vas en choisir une.
On fait la même chose.
Tiens, madame.
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents et qui t'a manqué?
Qu'est-ce qu'on t'a reproché le plus souvent?
Quelle est ta définition du couple?
J'ai le goût d'aller sur le coup.
Vas-y, vas-y.
Bien, ma définition du couple,
elle évolue.
C'est...
Je dirais qu'elle a...
Les attentes ont diminué avec le temps.
D'où...
Tu sais, tout à l'heure, je t'expliquais
que j'ai une soeur jumelle.
Et quand tu as une soeur jumelle,
tu connais une complicité au-delà
de...
C'est pas explicable.
Et tu recherches ça ensuite
dans tes relations. En tout cas, pour ma part,
j'ai recherché ça. Donc, ma relation de couple,
je l'ai pensée fusionnelle,
je l'ai souhaitée et
j'ai essayé de la créer fusionnelle toute ma vie.
Aussi, dans une complicité parfaite.
Moi, j'aime parler, j'aime expliquer, j'aime comprendre, j'aime qu'on prenne le temps pour justement créer une complicité.
Pour moi, le couple, c'est d'abord ici.
C'est d'abord ici de se connecter.
Puis après ça, ça descend au cœur.
Puis après ça, ça descend à la sexualité.
Pour moi, c'est un chemin.
Il y a une ligne droite.
Il y a une ligne droite.
Il y a un passage obligé.
Puis ça ne fait pas avec tout le monde, ça,
pour ma part, évidemment.
Mais quand je dis que les attentes sont moins grandes,
c'est que la complicité, je la comprends,
qu'elle n'est pas
ultime. C'est correct d'avoir
ses jardins secrets, c'est correct d'avoir
son intimité propre quand on est
en couple, d'avoir ses moments
à soi, ses amis à soi,
mais les moments ensemble,
moi, je les aime transparents, honnêtes,
doux aussi, posés.
Très rapidement, je suis déstabilisée par un ton utilisé ou une chicane.
J'haïs ça, mais j'aime aller dans le fond des choses pareilles.
C'est la façon, par contre.
Et ça, ça s'apprend?
Ça s'apprend, ça se pratique, oh là là, oui.
Tu dis que tes attentes ont diminué.
Donc, est-ce qu'à chaque partenaire que tu as eu,
il y avait des différences, tu cherchais autre chose?
Non, comme je dis, j'ai toujours cherché la complicité parfaite.
OK, jusqu'à ce jour.
C'est un niveau... Aussi, c'est que quand je dis que ça a changé
mon ambition de couple, c'est que j quand je dis que ça a changé mon ambition de couple,
c'est que j'ai un conjoint actuellement
avec qui je me dis,
« Oh, OK, quand tu l'as trouvé,
tu t'en poses donc plus de questions.
Tu n'as donc pas besoin de travailler 82 détails au quotidien
pour que le carré rentre dans un rond.
C'est donc bien le fun!
Fait que c'est ça, dans le fond,
dans l'évolution, c'est de dire, bien, j'ai
assez eu d'expérience pour
aujourd'hui faire, ah, là, je le sais.
Comment tu l'as su?
Hum, c'est quelque chose
qui se présente à toi. En tout cas,
pour ma part, comment je l'ai su, c'est que ça qui se présente à toi. En tout cas, pour ma part,
comment je l'ai su, c'est que ça se travaille pas.
Je sais pas comment l'expliquer.
Oui, un couple, ça se travaille.
Allons-en.
Il y a beaucoup qui intellectualisent
la personne qu'ils recherchent.
Qui vont mettre des critères.
J'ai remarqué des fois que
l'amour, c'est pas nécessairement le premier critère.
Il y a beaucoup d'affaires.
Mais c'est intéressant, toi, tu l'as ressenti.
Oui.
Est-ce que tu avais, quand tu as rencontré
ce gars-là, l'homme de ta vie,
est-ce que
c'était une rencontre dans le but,
dans un but amoureux?
Non.
D'abord, c'est quelqu'un
que je connaissais depuis
Saguenay-Lac-Saint-Jean, depuis secondaire,
avec qui je suis allée à l'école.
C'est un amour
secret,
inavoué, en tout cas.
On avait un band ensemble,
on jouait de la guitare pour un band
dans lequel je chantais.
On avait démarré un petit quelque chose
avant que la grande tempête de Star Academy passe.
Ça fait qu'ils me laissaient partir.
On a fait nos vies.
On s'est croisées à quelques reprises à travers ça.
Mais on n'était jamais...
On était toujours pris et tout ça.
Même si, quand on se croisait, c'était pas bon, on est-tu prêt?
C'est pas aussi clair.
C'est juste des rencontres à faire.
Lui, il est fin, il est beau, mon Dieu.
Et lui, ce qu'il y a de magique
avec lui, puis c'est totalement
contre son gré,
c'est que
il vient de la même place que moi.
Il connaît la Annie
d'avant, je vais dire.
Je n'ai jamais douté
ni de ses intentions
à participer ou à prendre part
au Fla-Fla, qui est le milieu artistique,
l'espèce de côté wow que tu peux apporter
quand tu rencontres quelqu'un
qui n'est pas en contact avec le milieu musical,
artistique, télévisuel, tout ça.
Ça, je n'ai jamais douté de ça.
Il a toujours su me faire comprendre
qu'à quelque part,
il m'a comme attendue.
Ce qu'il essayait de retrouver en moi,
c'est quand on s'est revus,
lui, il est allé valider si la Annie d'avant
était encore là. Puis moi, j'ai fait ça aussi.
J'étais allée valider si
il était encore là de ces moments-là. Puis fait ça aussi. Je suis allée valider s'il était encore là
de ces moments-là. Puis on a repris
ou on a arrêté. Fait que c'est
la première fois de ma vie aussi,
ou contre son gré encore, il est juste
plus magique que tous les autres, mais
je sens qu'il n'y a plus
d'avant puis d'après Star Academy,
qui est un moment
extrêmement marquant. Puis quand je dis
que tout a changé, tout a changé.
Mais c'est fini, là.
Je veux dire, quand je filais pas, là,
je me retournais au Saguenay.
Pendant des années.
Là, si je file pas, je suis tellement bien chez nous.
C'est chez nous, maintenant, le cocon.
C'est là que je me pose plus de questions.
Il y a un fil conducteur, là,
avec tout ce que j'ai fait dans mon parcours
de mes 40 dernières années.
As-tu l'impression que tu as rajeuni quand tu l'as rencontré?
Oui.
Quand tu l'as rencontré, quand tu as renoué?
Voyons, parce que là, on passe notre temps
à se rappeler des souvenirs d'avant.
Te rappelles-tu quand on est allé jouer au billard,
tu trichais?
Je fais oui, je me rappelle.
Mais oui, tout ce qu'on a fait pour se charmer
il y a 20 ans a teinté ce qu'on a fait pour se charmer il y a 20 ans a teinté ce qu'on a fait pour se charmer
il y a quelques années.
Fait que si, c'est ça.
Puis quand tu dis que tu le sais,
c'est que là, ah, mon Dieu,
il n'y a plus... C'est juste...
C'est comme si, dans le fond, j'étais au quotidien
en train juste de valider si tu le fends aujourd'hui,
si tu bois aujourd'hui, si tu sors, oui. Ah, parfait.
C'est pas... Toi, tu vas-tu
m'apporter ça? Comptes-tu ma liste de tout doux dans mes ambitions? »
« Chien, chalet, auto... »
Ça, là, rien de ça existait. Rien.
Puis c'était aussi... On a été une grande partie, évidemment,
à se reconquérir, disons-le comme ça,
où on était assez isolés, tu sais, c'était dans la pandémie.
Fait qu'on était un très très très long moment
à uniquement s'écrire, ensuite
on a pris notre temps cette fois-là
puis il n'y avait rien ni personne qui pouvait
nous
nous enlever de ce chemin-là
qu'on refaisait ensemble
mais j'ai l'impression qu'on a repris où on a laissé
puis c'est ça, il y a quelque chose de plus
que les autres, parce que
pour ma part il m'amène pris ou on a laissé. Puis c'est ça, il y a quelque chose de plus que les autres, parce que
pour ma part, il m'amène tout l'apaisement de...
Il y a maintenant
un fil conducteur dans
les 40 années qu'il y a derrière moi.
Puis il s'est connecté à ton essence
qu'il connaissait déjà.
Oui. J'avais aucun doute sur lui
qu'il pouvait apparaître. C'était vraiment
spécial.
Oui. Et ça, ça doit être ça aussi,
ton besoin de moins être parfaite.
Tu sais, quand tu ouvres la porte de chez toi,
puis que t'es bien, ça allège.
T'es plus à la recherche de quelque chose.
Tu le ressens.
Puis t'es plus temporaire aussi.
T'es plus en train de dire, si je ne te fais pas,
c'est pas grave, je vais retourner chez mes parents.
Je vais retourner au Saguenay.
Ton Saguenay, tu le portes avec toi.
Il est toujours avec moi maintenant.
C'est beau.
Est-ce que tu pensais trouver cette forme d'amour-là?
Je la cherchais bien fort.
Quelque part, la forme d'amour
où tu es bien et tu te dis,
je ne me pose pas de questions.
C'est une chance aussi. J'en ai eu des relations où je me suis dit, je suis à la bonne place. Assez vite, d'amour où tu es bien et tu te dis, je ne me pose pas de questions. C'est une chance aussi.
J'en ai eu des relations où je me suis dit,
je suis déjà à la bonne place.
Assez vite, d'ailleurs.
Moi, avec mes super talents d'être parfaite
et de dire, je ne veux pas déplaire,
tu ne t'affranchis pas, tu attends,
ça passe, tu accumules, tu n'es pas bien,
puis à un moment donné, ça explose, c'est fini.
Bon, qu'est-ce qui vient de se passer?
Puis pourquoi je fais ça à chaque fois? À quelque part passer? Puis pourquoi je fais ça à chaque fois?
À quelque part, merde,
pourquoi je fais ça à chaque fois?
Pourquoi je ne suis pas capable de dire tout de suite
que ce n'est pas grave de dire,
ça me déplaît, on peut-tu faire ça de même à la place?
Tu en penses quoi? Ça te va-tu?
Ah bien, de même, tiens, pour nous deux,
l'espèce de compromis discuté ou...
Tu t'es déjà confiée sur des couples
qui ont été plus difficiles que celui-là
est-ce que tu penses que des fois c'est la peur
qui fait qu'on laisse passer
des choses et qu'on accumule
la peur de dire à l'autre ce qu'on pense
ma petite soeur
qui est une grande sage
en tout cas dans cette phrase-là
m'a dit un jour Annie le bonheur c'est un choix
pour être heureux il faut être courageux.
Parce qu'à chaque jour, il faut choisir
de ne pas se laisser
abattre, de ne pas se laisser subir
la situation dans laquelle on est.
Donc, de fermer des portes, d'ouvrir d'autres portes,
de démarrer
des discussions, d'assumer quelque chose,
d'aller... Ça, c'est chaque jour.
À chaque jour que la vie t'amène,
tu dois rechoisir
le bonheur.
Fait que c'est comme ça que je répondrai à ta question.
En disant, ah, bien, regarde,
maintenant, quand t'es conscient que c'est ça,
bien, arrête de te plaindre,
puis prends le chemin que t'as envie de prendre,
puis il y a rien de grave dans
« Ah, bien, je suis pas bien », quand tu apportes ça aussi
sur toi et t'arrêtes d'accuser les autres,
tu sais, tu peux pas accuser.
C'est pas les autres qui sont responsables du fait que n'es pas bien. Prends tes décisions,
fais les choses pour que le bonheur soit là.
Le confort, le plaisir aussi.
Ça aussi, ça se choisit.
De vivre légèrement.
Mais c'est quand on ne l'a pas eu, j'imagine,
qu'on réalise à quel point il faut le faire.
Quand on ne l'a pas eu d'emblée.
C'est ça, quand on ne l'a pas eu d'emblée.
Moi, je réalise que je vis un défi, mon verre, d'emblée quand on n'est pas de même moi je réalise que
j'ai un défi, mon verre d'habitude
il est à moitié vide
puis là il faut que je travaille pour changer
ma façon de voir pour qu'il soit à moitié plein
puis après ça que je trouve une façon de le remplir
mais j'ai toujours un moment
il faut que je trouve ça plate
puis poche
oui parce que toi tu as tendance à ça
ton verre,
tu le vois pas débordant.
Non.
La petite parfaite en moi,
elle haït ça, dire ça.
Oui, mais en même temps,
la petite parfaite, elle travaille toujours pour
qu'il soit débordant. Elle essaie
de le faire déborder, celui des autres, en tout cas.
Oui. C'est la petite parfaite.
Hé, tout le temps, pas loin. Hé, tout le Oui. C'est la petite parfaite. Hé, tout le temps, pas loin!
Hé, tout le temps, pas loin,
la petite parfaite. Mais en même temps,
Annie, moi, je le vois, ton changement.
Tu sais, je te sens...
Je sais pas si t'as...
Je pense pas qu'en 2015, t'aurais fait ouvrir ton jeu.
Peut-être pas.
Je suis pas sûre. Je pense que t'aurais mis des restrictions.
Oui, sûrement. T'aurais peut-être dit ça.
On parle pas de ma vie personnelle.
Parce que moi, je me souviens, je fais des entrevues avec toi.
Il y avait comme quand même...
Te rappelles-tu une émission de Filles le matin
où on est assis ensemble,
on est assis autour de la table,
et il y a...
Qui il y a?
Rémi.
Éric Rémi, qui est là.
Qui, lui, a déjà fait plusieurs entrevues avec moi
et qui me connait depuis 2003
évidemment comme toi
et là on parlait de médias
et de vie personnelle et tout ça
et vous m'aviez invitée essentiellement pour avouer
que
que moi j'avais fermé la porte
et j'étais difficile
et tous les médias du temps de Sarah
qui ensuite me connaissent
en disant et m'approchent en disant
bon là je le sais que tu ne voudras pas répondre à celle-là
mais je t'appose pareil
j'ai souvent cette phrase-là
j'ai établi ça, tu as raison
aujourd'hui je m'en fais dire moins souvent
oui tu as établi des frontières
tu avais établi des frontières qui étaient là
c'était super important
moi quand on établit des frontières
ça me stresse quand même comme intervieweuse le Joker c'est ça qui était là. C'était super important. Qui était aussi... Tu sais, moi, quand on établit des frontières,
ça me stresse quand même comme interviewer.
Ah oui, hein?
Bien, le joker, c'est ça.
Parce que je me disais... Tu sais, quand on a lancé ça,
je me disais, on rentre quand même dans l'intimité.
On ne sait pas où est-ce qu'on s'en va,
ni l'une ni l'autre, avec les réponses, les questions.
Bien, moi, j'ai les questions,
mais je ne sais pas ce que tu vas répondre,
où tu veux aller.
Puis si jamais, dans ma question, je vais trop loin,
je veux quand même protéger l'invité.
Parce que des fois, tu ne veux pas non plus
te mettre à découvert complètement.
Ça fait que moi, je trouve que ça me permet
d'aller où je veux et de protéger.
Et moi, j'ai toujours respecté ça.
C'est pour moi que je me souviens que
quand on disait Annie Villeneuve,
on reçoit Annie Villeneuve,
je me disais, est-ce qu'elle est d'accord avec tout?
Mais je ne faisais pas ça avec beaucoup d'invités, Annie.
Je ne me suis jamais posé la question
sur ce que ça faisait aux gens que je mette ces limites-là.
Dans le sens qu'on ne voulait pas dépasser tes limites.
Mais merci.
Mais en même temps, on sentait qu'il y en avait, tu comprends?
Même avec ta soeur, on n'osait pas aller.
Il y avait comme un champ de mine un peu.
Moi, je me disais toujours, ça, ce n'est pas de mes affaires. on n'osait pas aller dans... Il y avait comme un champ de mine, un peu. Dire, nous, on a... Moi, je me disais toujours, ça, c'est pas de mes affaires,
j'irais pas gratter là. Si elle veut y aller,
elle va y aller. Mais tu sais, t'as quand même
participé. Je me souviens, un moment donné, t'as parlé de ta fille.
Je me disais, OK, elle commence à se dévoiler
tranquillement. Et là, de te voir
comme ça, puis je trouve tout le temps que c'est quand
on accepte de se dévoiler qu'on assume,
qu'on partage beaucoup.
Tu le disais à la radio, tu partages
avec les autres.
Et ça, tu vas voir les nombres de messages
que tu vas recevoir après ce qu'on est en train de faire.
Des fois, une phrase
que tu as dite va aider quelqu'un.
Mais il faut y aller avec...
Pour moi, je respecte toujours le rythme de l'autre.
Parce que c'est généreux ce que tu es
en train de faire, tu comprends?
Tu décides de t'ouvrir, toi, pas obligé.
Fait qu'il faut le respecter.
C'est comme si j'avais peur des questions subséquentes.
On peut m'en poser une, mais si on passe trois minutes
et qu'il y a une douzaine de questions qui suivent,
c'est le malaise de devoir arrêter ça d'une belle façon.
J'aimais mieux pas y aller.
J'aimais mieux pas y aller.
Puis, tu sais, rapidement, on m'a dit,
Annie, c'est pas...
Il y a aucune question indiscrète,
c'est les réponses qui le deviennent.
Parce que ça dépend de toi, ta façon de répondre.
Ça dépend de ta façon...
Moi, je les bloquais.
Je les bloquais, puis je me disais,
bon, bien, d'avance, tu sais.
Puis aussi, quand tu commences avec Star Academy,
comme je dis, t'as appartenu aux gens,
les gens ont voté pour toi.
On vous voyait vivre aussi.
Oui, au quotidien et tout ça.
Moi, complètement inconsciente
et en sortant de là, aucune formation
sur comment on était bien accompagnés,
on avait des attaches à la presse, tout ça,
mais on apprenait tous à se connaître.
Un attaché de presse, tu le sais comme moi,
c'est quelqu'un qui va vers les médias,
qui va t'installer au bon endroit
pour faire briller ton produit, ta personne,
ton album, ton sujet.
Fait que c'est certain qu'il vient sur toi en amont,
« Hey, va pas là parce que je la connais,
elle veut pas aller là, ça c'est personnel. »
Fait qu'on m'a montré que ça se faisait,
ça moi, de dire, « J'y vais, mais ça c'est non, puis ça c'est personnel. Fait qu'on m'a montré que ça se faisait, ça, moi, tu sais,
de dire, bien, j'y vais, mais ça, c'est non,
puis ça, c'est non.
Puis il y a tout un... Mais tu sais, dès que les médias écrivent,
ça, ça a toujours été ma peur ultime,
mon angoisse ultime.
Mais encore aujourd'hui, si je fais une entrevue écrite,
c'est-à-dire que je parle avec un média qui note,
enregistre ou pas, et note,
et finit par faire un papier
sur ce que je suis en train de lui raconter,
je suis super angoissée de ce qui va sortir de là
parce que t'as connaît la gang en bon français.
– Mais oui, mais oui.
– Ça va te prendre un titre qui sort de l'ordinaire.
– Mais oui.
– Ils vont sortir des phrases de leur contexte.
Et c'est normal aussi parce que je t'écoute,
je vais retourner chez moi
puis je vais raconter ce que tu m'as raconté.
Il y a des choses qui m'ont marquée
puis je vais les sortir, évidemment. C'est normal, c'est humain,
c'est naturel. Mais dans un contexte
de médias, il y a aussi le
FlaFla, le Fling, ça prend absolument
des clics, ça prend des likes,
ça prend des achats de revues.
Fait que regarde bien ça, la sensation du titre.
Ça, moi, ça m'a toujours dégoûtée.
C'est comme une trahison aussi.
C'est comme une trahison, exactement.
Tu t'ouvres sur quelque chose, puis c'est pas ça.
Moi aussi, je l'ai vécu, puis ça fait mal.
Tu te dis, mais c'est pas ça.
Mais pourquoi il a retenu ça de tout ce que j'ai dit?
Puis toi, t'en as fait vraiment.
Ça fait 20 ans que tu fais des entrevues,
donc ça t'est arrivé souvent. Pourquoi il a retenu ça de tout ce que j'ai dit. Puis toi, t'en as fait vraiment. Ça fait 20 ans que tu fais des entrevues, donc ça t'est arrivé souvent.
Pourquoi il a retenu ça de tout ce que j'y ai dit?
Et aussi, pourquoi dans tout ce que j'y ai
dit, il n'a pas compris?
On dirait qu'il a triché.
On dirait que, ah mon Dieu, il était malhonnête.
C'est-à-dire que tout ce qu'on dirait...
Tu sais, des fois, je suis capable de dire, ah, fait que toi,
t'as juste attendu la phrase
qui tue. Tu sais, moi, je suis allée
dans l'intimité, comme je le fais en ce moment.
Mais là, toi, tu vas sortir
quelque chose. Tu vas décevoir
les gens en passant parce qu'ils vont acheter
la revue et ils ne l'auront pas.
Il va avoir eu la phrase
dans son contexte et ça va s'arrêter là.
C'est tout. C'est pour ça qu'ici,
Ouvre ton jeu, il y a des gens
qui ne sont jamais venus
aux émissions que j'ai faites
parce qu'ils avaient peur de se confier puis pas avoir
le temps de tout faire la mise en contexte.
Bien oui. Et là, il y en a qui
appellent pour venir maintenant ou on les
invite puis ils disent oui. Puis je suis
étonnée, mais ils disent oui, mais c'est parce
que c'est intégral et on a le temps.
Moi, j'ai jamais fait de montage, mais tu sais,
quand t'as 44 minutes, t'as 5 invités,
c'est vrai que des fois...
Ça va vite, bien oui.
Ça va vite, mais là, ici, au moins, on peut...
C'est sûr qu'il peut y avoir des articles qui vont sortir,
mais on peut entendre partout la version intégrale.
Et ça, c'est important, je trouve, quand on se confie.
Moi, je ne dis pas que tu avais tort de le faire.
Je pense que tu avais raison de protéger
ce jardin secret-là qui te restait,
mais tu l'imposais.
Oui.
Et c'est correct, ce n'est pas du tout un reproche.
Moi, j'ai appris beaucoup de gens
comme toi de dire
quand on accepte de se confier,
c'est précieux.
Faisons comme intervieweurs ou comme animateurs,
prenons ça sérieusement.
C'est... On ne peut pas... C' sérieusement. C'est... On peut pas...
C'est fragile.
C'est ça, je vois tes mains.
Oui, tu comprends, on va l'accueillir,
mais c'est fragile.
On va faire attention
et le public va vivre avec nous
cette vulnérabilité-là,
mais on n'a pas besoin de tout ouvrir le rideau.
On peut juste regarder un peu ce qu'il y a derrière.
Alors, c'est pour ça que tu as ton petit joker.
Regarde, je n'ai pas trop...
J'y ai touché à date, mais je n'ai rien fait avec.
Moi, je vais te poser la question.
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui t'a manqué?
J'aurais aimé avoir des moments
seuls avec eux plus,
privilégiés avec eux plus, pour justement comprendre ma...
Je dis ça, puis c'est la petite fille qui parle.
Comprendre ma valeur plus vite à leurs yeux comme personne unique.
Oui. J'aurais aimé ça, avoir ça plus vite.
Maintenant, tu l'as?
Maintenant, je l'ai,
mais maintenant,
j'ai plus un souci de les...
Tu sais, c'est dur quand tu grandis
et tu te mets à comprendre
ce qui t'a manqué ou ce que tu aurais aimé avoir.
Ça, c'est un sujet épineux.
C'est dur d'aborder ça avec ses parents.
Sans que ce soit...
Sans que ça l'aide à reprocher. C'est ça, c'est pas un reprocheorder ça avec ses parents. Sans que ce soit... Sans que ça a l'air de reproche.
C'est ça, c'est pas un reproche.
Parce que je te pose la question, tu réponds.
Sinon, tu m'aurais pas dit ça.
Non, c'est ça. Puis aujourd'hui, je suis une maman.
Moi, je suis comme, bon, qu'est-ce qu'elle va me reprocher?
Je le dis, mais dans rien.
Qu'est-ce qu'il va y avoir manqué?
Il va y avoir quelque chose, c'est sûr.
C'est écrit dans le ciel.
Mais ils ont fait ce qu'ils pouvaient avec ce qu'ils avaient. Puis ce qu'ils avaient, c'est énormément dans le ciel. Mais ils ont fait ce qu'ils pouvaient
avec ce qu'ils avaient.
Ce qu'ils avaient, c'est énormément d'amour
et partagé égal.
Ils ne voulaient absolument pas que quelqu'un
se sente plus choyé que l'autre.
Et c'est là où je trouve que
ce n'était pas grave.
Ça n'aurait pas été grave
si une fois, Suzy avait mis plus d'efforts
dans une activité,
elle avait eu un plus gros bravo.
C'est pas grave si
ma mère avait, à un moment donné, choisi
un dessin, quand on lui demandait
c'est lequel le plus beau, avec Lisa, avec Suzy.
On était trois un peu
semi, comme toujours, essayer d'aller
voir. Puis ils ont été
une forteresse.
Non, tout le monde va être égal.
On vous a amené trois égales. Et je le comprends.
Je comprends d'où ça part, d'être égale.
Mais...
Mais d'être égale, c'est que tu ne te démarques pas.
Bien non. Bien non.
Puis je suis certaine, je pose la question à Lisa,
qui a presque deux ans, plus jeune
que nous. C'est sûr et certain
qu'elle est sûrement d'accord aussi.
Elle, elle a su aussi, par contre,
plus développer une relation
propre à elle avec nos parents.
Aussi, c'est venu ensuite, je crois,
parce qu'elle était plus jeune.
Puis nous, on a quitté à 18 ans,
les deux en même temps, pour Star Academy.
Parce que vous n'êtes pas revenue après Star Academy.
On n'est pas revenue à la maison, non.
Mais c'est tout un changement de vie.
Oui, oui, oui.
18 ans, c'est jeune aussi.
Bien, surtout quand tu ne l'as pas planifié.
C'était pas ça qui était écrit.
C'est un concours, toi, qui sort de chez vous.
Bye-bye, on revient.
Puis quand on revient à la maison,
bien, c'est compliqué, là.
Je veux dire, les autobus scolaires arrêtent.
Il y a des gens qui débarquent.
Mon père avait une pile, là, ça d'autre,
d'autographes à me faire signer à mon retour
pour les gens avec qui il travaille.
Ma mère s'était ennuyée terriblement.
« Veux-tu de l'eau? Veux-tu ci? Veux-tu... »
Arrête! Retourne à ma mère.
Je disais, où ma mère? Je veux pas que tu sois ma...
Est-ce que c'est devenu la maman d'Annie Villeneuve?
Là, il faudrait demander.
Je le sais pas, mais je pense plus, moi,
que c'était la maman qui s'était infiniment
ennuyée. Mais infiniment!
Tu sais, j'imagine le parent qui vous
voit. Ben oui, c'est marquant pour eux.
Mais tu sais, c'est ça, c'est comme, OK,
c'est comme tu vois ton enfant dans une
autre dimension.
Ton enfant est ailleurs, mais il est plus avec
toi, mais tu le vois vivre. Il y a personne qui vit ça, Annie.
Attends, puis tu le vois vivre, là, puis tu vas sur Internet,
puis tu vois les gens chialer contre ton enfant.
Là, tu te défends.
Hé, moi, tant mieux!
Puis là, le dimanche soir, il est en compétition.
J'ai fait ça à l'Académie alors que les médias sociaux étaient...
Pas encore.
Oh my God, une chute.
Imagine.
Non, mais je peux imaginer tes parents, tu vois tes petites filles partir.
Parce qu'à 18 ans, pour un parent, tu es encore un enfant.
Tu le sais que c'est un jeune adulte,
mais quand même qui quitte la maison
de façon impromptue, aussi rapide.
C'est sûr que quand tu reviens...
Oui, c'est ça.
C'est la maman qui l'a serré.
Bon, OK, on continue.
On a laissé, mais avec un...
Mais tes parents, ils ont dû changer aussi
parce que tout d'un coup,
ils devenaient les parents d'eux.
Mes parents, mes amis.
Mes amis aussi.
Les relations avaient totalement changé.
On se revoyait. J'ai une gang de trois
chums à Saguenay.
Je retournais les voir.
Ils ne parlaient pas.
Parce que ce qu'ils ont raconté,
c'est qu'un tel a dit à l'autre tel au travail.
Elle a eu un congédiement.
Moi, j'étais allée à Paris la semaine passée.
J'étais allée enregistrer Le sucre et le sel avec Garou.
Puis Céline, autrefois,
elles autres, elles trouvent,
mon Dieu, ma vie est plate.
Puis ils ont passé la semaine ou des derniers mois
à expliquer à l'autre, oui, Annie est comme ça dans le vrai.
Oui, oui, je suis l'amie d'Annie.
Maintenant, ils ne disent plus.
Ils ne veulent plus rien savoir de parler de moi.
Tu sais, c'est venu jouer.
Pas re-tue. Oui, mais ce que tu... savoir de parler de moi comme à... Tu sais, c'est venu jouer par-tu.
Oui, mais est-ce que tu...
Je veux dire, tu viens de nommer Céline et Garou dans la même phrase.
Bien, je suis allée pour l'exemple,
mais... Non, non, mais...
Mais Marie-Claude Horrette aussi, ça aurait fait la même affaire.
Non, mais ce que je veux dire, Céline et Renée...
Céline et Garou dans la même phrase,
on comprend à quel point
c'était gigantesque.
Bien, voyons, tellement.
Tu sais, toi, comment ça t'a transformé, ça?
Tu sais, aujourd'hui,
quelle trace il te reste de cette apogée?
Tu sais, c'est vraiment une période de vie
que tu as connue très, très jeune.
Mais tu sais, est-ce qu'on recherche toujours,
après ces montagnes russes comme d'émotions?
Pas moi. Pas moi, pas moi.
Pas moi parce que quand tu arrives à une espèce de top comme ça
que tu n'as pas vu venir, c'est très déstabilisant.
Moi, je me posais continuellement la question,
qu'est-ce que je fais là?
J'avais, et sans prétention, la conviction que j'avais le talent.
J'avais ce qu'il fallait pour y arriver,
pour être une grande chanteuse.
Je le souhaitais fort. J'avais l'ambition.
Mais il me manquait une couple de marches
dans mes escadilles. J'étais très consciente.
Vraiment.
La maison a été construite rapidement.
Oui, j'ai comparé ça à une montgolfière.
J'étais prise dans mon petit panier en haut,
puis il n'y avait pas grand-chose qui me liait au sol.
Une corde, deux cordes, trois cordes, max.
Mais comment on fait pour redescendre
quand on veut redescendre?
Comment ça, c'est solide et stable?
Je suis partie dans le vent, nice,
mais ne coupez pas la corde, je ne veux pas.
Fait que j'ai toujours eu de la misère,
pour continuer l'image, à dire,
je quitte tout, on donne tout,
on s'en va en Europe.
Je deviens Céline Dion.
Quand j'ai travaillé avec sur les plaines de Brame,
pour le 400e de Québec, 2008, si je ne me trompe pas,
quand j'ai travaillé avec elle,
et que j'ai fait ses répétitions,
que je mettais ma voix sur la sienne
devant des centaines de milliers de personnes.
Il y avait des hélicoptères partout.
Moi, je peux fermer les yeux.
Je suis retournée sur les plaines exactement.
Quel moment magique et à la fois.
Quel moment...
Il y a un avant et un après cet événement-là pour moi.
D'être dans les coulisses.
C'est un terrain. On était dehors. C'être dans les coulisses, dans les... Tu sais, c'est un terrain, on est dehors,
c'est un festival, évidemment,
et d'être là et de savoir
que Céline est dans
le fin fond du terrain,
dans son bonibago, elle ne sort pas
de là une minute,
elle pleure,
mais c'est pas une vie, ça.
OK.
C'est la personne qui ne peut plus sortir,
même pas dans ses propres coulisses,
parce qu'elle a une petite chanteuse comme moi
qui attend d'aller
les jaser.
Je n'ai jamais
demandé de photos, personnellement.
Jamais, jamais. J'ai toujours eu l'espèce
de conscience de...
Ben non, là, t'es son...
t'es son employé.
Ah, le mot marche pas, mais
je sais pas si tu comprends ce que je veux dire.
T'es son allié, actuellement. Tu peux pas être sa fan, là.
Prends ton gaz de gamme.
T'es comme à la même place qu'elle, je veux dire.
Un genre de... Oui, mais faut que tu vois ça comme ça.
T'es sur la scène en même temps qu'elle. T'es dans la même place qu'elle.
Oui. Tu participes à la même affaire.
On va voir le spectacle.
On te voit, on la voit.
Non, tu ne seras pas sa fan.
Mais j'étais pleine d'observations.
Après ça, je me suis dit, je ne veux plus être Céline Dion.
Je n'ai plus cette ambition.
Parce que tu as voulu ça.
Vraiment beaucoup.
J'ai fait non.
Ce n'est plus ça que je veux.
J'ai l'ambition maintenant plus,
comme je disais dans ma montre,
incapable de lâcher les cordes
pour aller en Europe,
recommencer ailleurs.
Incapable.
Mais c'est ce qui m'allume et ce que j'aime
d'aller à Nashville enregistrer mon prochain album.
C'est-à-dire que je travaille avec des gens
qui ne savent pas en tout je suis qui,
qui gèrent mon talent actuel, mes ambitions actuelles.
Ils sont teintés de rien d'autre que du talent que je leur propose et de la personnalité que je leur propose là.
Ça, j'adore ça.
Mais OK, à go, on s'en va en Europe, puis on recommence une carrière.
C'est-tu le risque de me planter?
Je ne pense pas.
C'est le prix à payer pour avoir deux vies.
C'était comme encore deux vies, si je peux me permettre.
Que tu avais déjà.
J'avais déjà.
C'était beau.
Déjà, tu as deux vies.
Parce que tu as ce talent.
Moi, je me souviens, Grégory Charles m'avait dit,
peut-être qu'il l'a dit publiquement,
mais moi, je me souviens, il me l'a dit personnellement,
la plus grande voix du Québec, c'est Annie Villeneuve.
Wow.
Tu sais, Avec Annie,
tout est possible. Le champ des possibles
est là. Vous avez travaillé
souvent ensemble. Pour lui,
t'es comme
une référence,
une sécurité.
Donc, t'as ce qu'il faut pour...
Est-ce que ça, c'est embêtant quand t'as autant
de talent et t'as finalement
autant de possibilités? – Quand tu te le fais dire souvent, oui, t'as autant de talent et t'as finalement autant de possibilités?
– Bien, quand tu te le fais dire, souvent, oui.
T'as ce qu'il faut, puis oui.
Mais tu sais quoi, ma... Ce qui...
C'était quoi ta question au départ?
Laquelle t'avais choisie?
– C'était qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui t'a manqué.
– OK, bon, on a vraiment pris le champ.
C'est qu'à un moment donné, je voulais te dire quelque chose,
puis j'ai laissé aller.
– OK.
– Excusez-moi. Le contexte, puis je l'ai laissé aller. Excusez-moi.
Le contexte, je ne m'en souviens pas.
On a parlé de Céline.
Tu m'as dit que c'est un des grands moments
que tu as vécu, qu'il y a eu un avant-après.
Un peu, je sais.
Pardon.
Tu m'as dit tout à l'heure,
est-ce qu'on essaie de revivre ces grosses affaires-là?
Puis moi, je dis jamais non, non, non.
Moi, ce n'est pas ce que je souhaite, ce n'est je souhaite parce que cherche les grosses montagnes russes de de la
presse à raclant voler des 10 20 derniers parce que tout le monde soit paris sur des sentiers
c'est ça mais ce qui m'a toujours tenu et ce qui m'a ce qui a toujours fait un petit clin d'oeil
à moi de moi c'est que rapidement quand j'ai rencontré René Angélil,
il m'a donné son numéro de téléphone
personnel.
Puis il m'a dit,
tu m'appelles quand tu veux,
si t'as besoin.
Fait que c'était ça mon joker à moi.
Il était dans ma petite poche. Encore aujourd'hui,
j'ai son numéro de téléphone dans mon cellulaire.
Et je me suis toujours dit,
je vais l'appeler quand je vais décider que j'ai son numéro de téléphone dans mon cellulaire. Et je me suis toujours dit, je vais l'appeler
quand je vais. Quand je vais
décider que j'en aurai besoin.
Soit pour m'aider parce que je ne comprends plus rien,
ou soit pour peut-être me conseiller
pour aller plus loin. Puis je n'ai jamais
appelé René. J'ai toujours
fait, j'ai toujours eu peur
de tout ce qui pouvait
peut-être apporter, qu'il y avait
de l'air d'une montagne russe.
En voyant aussi, comme je dis, Céline aussi,
c'est pas la vie.
Je suis beaucoup plus terre-à-terre dans mes choix.
Beaucoup plus heureuse aussi
quand ma vie personnelle va bien.
Ça, ça m'apporte beaucoup plus
que si ma vie professionnelle va bien,
mais ma vie personnelle flanche un peu.
Ça peut pas être beau partout
quand tout est à 10 sur 10.
C'est sûr que non, faut que tu trouves ton équilibre.
Bien, mon bonheur passe par ma vie personnelle,
ma bulle que je préserve encore d'ailleurs.
Je nomme pas et ne montre pas mon chum.
Je tiens à garder ça pour moi, pour nous.
Même chose avec ma fille.
Son papa comprend, respecte.
Ça, c'est parfait.
Ça, pour moi, c'est un bel équilibre.
Puis dans ce cas-là, en ce moment, après ça,
je suis capable d'être extrêmement bien y accomplie
au niveau professionnel.
C'est comme...
Mais comme tu avais ça de Joe Carter,
qu'on appelle Renan Jellil,
donc c'est un choix que tu as fait.
Oui. Donc c'est quelque chose d'assumé, donc t'es pas dans les regrets.
Non. Parce que tu savais que
t'étais à un numéro de téléphone prêt.
Un numéro de téléphone prêt.
Ah, une confidence.
Je l'ai pas utilisé précisément
numéro, mais j'ai utilisé
des contacts pour le rejoindre
indirectement, pour
devenir choriste de Céline. À un moment donné, à des contacts pour le rejoindre indirectement, pour devenir
choriste de Céline. À un moment donné,
je me posais tellement de questions sur ce que
je voulais comme ambition et tout.
Je me disais, bien, dans le fond,
j'irais à Vegas en arrière
d'elle, puis vivre ça jour
après jour.
Puis il m'avait dit,
on vient juste de... C'est toujours
les mêmes depuis 100 millions d'années. »
Puis il y avait, pour la prochaine tournée,
pour l'ancienne aussi, il y avait un chœur gospel.
Il y avait du monde autour d'elle,
plus que les trois choristes officiels.
Tout le monde est bouqué déjà, t'appelles juste trop tard.
J'ai dit, « OK, c'est correct. »
Fait que je l'ai appelée par personne interposée,
mais je n'avais pas brûlé ma carte chance.
Oui, parce qu'à un moment donné,
les montagnes russes du milieu artistique
sont saines aussi.
J'avais beaucoup de questionnements à un moment donné,
et c'est Véronique Cloutier qui m'a guidée le plus.
J'y ai déjà dit, je pense,
mais c'est Véro qui m'avait...
Il avait pris le temps de venir dîner avec moi
pour m'indiquer, m'éclairer
un peu, elle, sa vision des choses,
parce que je la questionnais sur l'équilibre
personnel et professionnel.
Comment, quand t'as de l'ambition, tu veux que ça, ça réussisse?
Mais quand t'es pris au bas de ta vague,
puis elle m'avait fait l'image, justement,
la vague, tiens, c'est ça, la vie,
de toute façon, professionnelle.
Regarde, moi, j'ai pas toujours été sur le top.
En ce moment, ça se passe bien, mais ça va redescendre. Il faut être conscient.
Il faut pas nier
que ça existe,
cette affaire-là. Mais quand t'es au bas,
là, c'est le moment. Profite-y.
Le moment de te poser les bonnes
pièces. Es-tu bien entouré?
Quelle planche tu veux utiliser pour remonter sur
ta planche de surf et faire la prochaine vague?
Pose-toi ces questions-là. Prépare-toi
à la prochaine avant de revenir la prochaine.
C'est là, c'est bon, ça.
J'aime mieux ces vagues-là, moi, qui...
Je regarde Taylor Swift, je l'envie zéro de chez zéro, cette femme.
Je suis pleine d'admiration pour tout ce qu'elle a accompli,
mais je l'envie zéro.
Pourquoi tu ne l'envis pas?
Je ne sais pas.
Sa vie personnelle
doit être
un jeu d'échecs.
La bulle.
Plus tu deviens populaire,
plus les gens te regardent,
plus ils veulent une partie de toi,
plus ils te visent aussi.
Plus dans toutes sortes de sphères,
puis il n'y a plus de limite à un moment donné.
Je ne sais pas, je ne l'envis pas une minute.
Puis je la regarde, je me dis, c'est bon,
il y a de la place pour tout le monde.
Tiens, ça, c'est la tienne.
La mienne est le choix. J'ai fait le choix.
C'est pour ça, peut-être, que je n'ai pas de regrets.
Bien oui, parce que c'est important,
le joker que tu avais dans ta manche.
Tu avais une porte ouverte
et tu as fait le choix de ne pas la défoncer. Là, tu t'en vas ta manche, t'avais une porte ouverte et t'as fait le choix de pas la défoncer,
là, tu t'en vas à Nashville.
Oui.
C'est quoi tes attentes?
Enfin assumer,
au niveau du son,
de la couleur musicale,
mes passions pour le country américain,
le country pop,
à proprement parler.
Donc, cette couleur-là que j'ai envie
qui commence à apparaître
de plus en plus, de façon graduelle aussi,
dans ma musique.
C'est ce que j'ai envie d'assumer.
Parce que le dernier album, j'ai fait en financement
participatif. Je suis aussi allée à Nashville
enregistrer, mais
parce que j'avais dérangé
en faisant ce choix
de faire le financement participatif,
j'ai pas assumé du tout mon envie
d'avoir un son plus country.
Donc, je suis revenue avec un album pop.
J'ai clairement donné l'indication.
Ça t'a dérangé à ce moment-là, les critiques
qui avaient été faites à cet égard-là?
C'est parce que là, j'avais jamais
dérangé à ce point. Je comprenais pas pourquoi.
J'ai eu des menaces de mort.
On a...
Et là, on a tabassé numériquement mon visage
parce que j'ai fait du financement.
Comprenez-vous c'est quoi du financement participatif?
Et là, je suis devenue porte-parole
de la financement participatif.
J'ai fait des entrevues là-dessus sans arrêt.
Quand j'ai rencontré Francis
Cabrel quelques mois suivants
puis que lui en avait fait un...
Bon, OK,
Francis, comment ça a été?
Bien? OK, as-tu
des critiques? As-tu dû justifier ton
choix? Pas de minute.
Ah! Je n'ai
fait que ça, moi.
Est-ce qu'on comprend bien c'est quoi?
On en fait
tous les jours avec nos enfants pour le hockey
de la fin d'année, le voyage final
de ci, de ça. Explique-nous ce que t'as fait.
Juste un cas qu'il y en a qui... Du financement participatif,
c'est que je me suis établie sur
une plateforme où là, je
proposais aux gens volontaires,
intéressés, à précommander
leur album en avance le commander avec une chance de plus c'est à dire une
signature un envoi postal le aller dans l'autre catégorie puis
disait ben je mets un petit peu plus de sous mais moi j'aimerais assister au
lancement au moins je mette un autre petit peu plus de sous moi j'aimerais
chanter avec toi sur une chanson moi je met encore un peu plus de sous moi oui je vais être au lancement à l'album tout ça mais moi je vais mettre un autre petit peu plus de sous. Moi, j'aimerais chanter avec toi sur une chanson. Moi, je vais mettre encore un peu plus de sous.
Moi, oui, je vais être là au lancement, à l'album, tout ça.
Mais moi, je vais acheter la toile proposée par un artiste peintre qui s'était...
Ça, c'est un genre de façon...
Parce que j'étais au Troupe productrice, j'avais aucune subvention.
Donc, tu as fait de la pré-vente.
J'ai fait de la pré-vente de façon originale.
Mettons, Taylor Swift qui vend ses billets un an d'avance. C'est ça? C'est de la pré-vente. – J'ai fait de la pré-vente, de façon originale. – Comme Taylor Swift qui vend
ses billets un an d'avance, c'est ça?
C'est de la pré-vente? – On en fait,
quand vous achetez des billets de spectacle pour un tel artiste,
la salle de spectacle fait de la pré-vente.
Ça fait du financement
participatif. – Oui, mais ça ne s'appelle pas comme ça.
– Bien non. Et voilà.
– Là, ça venait de toi directement. – Bien oui.
Puis j'avais des langues sales,
on va les appeler comme ça, qui faisaient le lien
avec le fait que mon ancienne relation, donc le père de ma fille, était joueur de hockey, millionnaire. J'ai eu là toutes sortes de saleries, de saloperies comme commentaire, alors que dans le fond, tout ce que je souhaitais, c'est arriver à faire mon album juste dans une autre façon de faire,
dans un autre chemin
qui, cela dit, n'était pas si...
Je veux dire, c'est volontaire.
Si il passe son chemin,
si ça ne t'intéresse pas,
c'est là qu'on est.
La minute, c'est sur une base volontaire.
À un moment donné, pourquoi s'acharner comme ça?
Et là, cet album-là,
est-ce que tu le fais de la même façon?
Non, non, non, pas du tout. Non, parce que
en fait, toute la partie
où j'étais indépendante, c'est-à-dire
par moi-même, autoproductrice et tout ça,
j'avais tout sur
mes épaules. Les réseaux sociaux,
la production d'albums,
j'avais la gérance, j'avais la gestion,
bon. Et là, j'ai décidé
aussi, dans la pandémie,
d'aller faire un certificat en gestion à HEC pour comprendre un petit peu plus mes forces de gestionnaire et aussi mes faiblesses.
Et j'ai compris l'importance pour ma part d'avoir des coéquipiers dans certains domaines, dans certaines sphères de ma carrière.
Donc maintenant, je suis entourée de gens avec qui il y a une production plus complète
et là, les subventions sont possibles.
Mais ce que j'ai découvert
dans ce cheminement-là
de dernier album,
je l'ai découvert aussi en étant
sur le CA de l'Union des artistes
et en me battant
bien fort à certains niveaux
pour
le statut de l'artiste,
être reconnu,
avoir justement accès à des financements
quand tu es autoproducteur,
parce que c'est ancré profond
chez nous, les Québécois,
et peut-être dans la population plus générale,
quand on parle de musique,
c'est les émotions.
On a de la misère à comprendre
que c'est un travail,
qu'il y a des sous derrière ça
qu'on a besoin
ça coûte cher enregistrer un album
puis faire des spectacles aussi
aujourd'hui
mes musiciens qui disent
Annie, on regarde ça la situation financière
puis on a un peu les mêmes conditions
que quand on a commencé avec toi
c'est comme ça pour tous les artistes
je comprends, mais moi j'ai moins de sous
pour aller faire un spectacle parce qu'il n'y a plus de budget.
Il faut se gratter la tête
et se trouver des façons de faire.
Les gens, M. et Mme Tout-le-Monde qui trippent
sur Tombez à l'eau et Un ange qui passe,
ils ne veulent rien savoir d'entendre parler
de ce bout-là compliqué financier.
Mais il existe.
C'est super important d'être conscient
qu'il existe puis Taylor Swift
pour la reciter, qui a elle
repris toutes ses chansons
elle vous a revendu les chansons
qui existaient déjà, que vous avez déjà acheté
en vous expliquant
pourquoi, c'est-à-dire, elles ne m'appartiennent pas
elles appartiennent à un producteur
qui ne veut pas me les rendre
alors on va
si vous m'aimez bien fort,
les refaire, racheter-les,
et moi, après ça, les droits vont m'appartenir,
puis on va poursuivre. Fait que, tu sais,
c'est pas comme si le sujet non plus
était pas international.
C'est tout le monde qui vit ça, la musique.
C'est, oui, les émotions, mais...
Parce qu'elles individualisent la musique.
C'est moins une grosse compétence, c'est plus
la personne, mais comme le podcast, on est dans cette grosse compétence, c'est plus la personne.
Mais comme le podcast, on est dans cette ère-là où c'est plus individuel.
On devient notre propre produit davantage.
– Donc peut-être que c'est plus accepté aujourd'hui.
– Oui, tu es très précurseur.
Mais tu sais, je ne savais pas
que Francis Cabrel avait fait la même chose.
– Oui, quelques mois plus tard.
– Tu sais, probablement, si ça avait été avant,
ça aurait été un bon bouclier pour toi.
Oui, un grand de ce monde
a fait la même chose que Francis Cabrel.
C'est le doublet, oui.
Je veux dire, ça aurait fait, OK, c'est la nouvelle façon de faire.
C'est que tu étais toute seule
à te débattre par rapport à ça.
Mais j'imagine que ça t'a fait grandir.
Bien oui.
C'était quelque chose de vivre ça dans les médias.
Et ce n'était pas des médias que tu étais habituée.
Non, je faisais plein de radio parler.
J'ai adoré ça.
À quelque part, comprends-moi bien,
j'ai adoré ça.
Je me suis dit, ça ouvre justement.
Non, tu étais convaincue de ton affaire.
Mais tellement.
Mais tu étais propre là-dedans.
Je veux dire, ce n'était pas de la frappe.
Ben voyons certain.
C'était de la pré-vente.
C'était de la pré-vente.
Tout comme n'importe quel autre projet
de jeune entrepreneur
qui s'en va sur un financement participatif
pour dire, es-tu intéressé à mon projet?
Pré-finance, on le met ensemble.
Moi, j'aime beaucoup cette façon de faire-là,
encore aujourd'hui.
Là, je ne l'utilise pas une seconde fois,
mais c'est juste parce que le besoin n'y est pas non plus.
Mais je l'ai essayé une fois.
Pour vrai, je n'ai pas regretté aussi non plus.
La chanson « I want to know what love is »,
j'ai rencontré des gens, on a fait ça en deux blocs,
une avant-midi, une après-midi,
où là, c'est des gens de partout au Québec
qui, eux, sur une base volontaire,
sont venus en studio vivre ça pour la première fois.
Tu mets 20 personnes ensemble qui chantent un refrain,
c'était vraiment magique. Les gens s'en rappellent
encore aujourd'hui, c'est sûr et certain.
Il y avait des gens qui venaient faire mes premières parties.
Oui, ils ont donné
des sous pour ça, j'en conviens, mais
moi, je suivais les règles de l'union des artistes.
Tiens, t'as un contrat UDA, vas-y. Mais c'est quoi
l'UDA? Bien, j'expliquais c'était quoi.
Mais tu leur as fait vivre une expérience
qu'ils n'auraient jamais vécue. Mais il faut
s'adapter à tous les nouveaux modèles.
Bien, c'est quand on est en avant de la parade
à Nîmes, c'est sûr que c'est là
qu'on a un vent de face. Tu sais, quand il y a
du monde en avant, tu es protégée du vent.
Mais quand tu es en avant de la parade,
tu es là, là. Mais j'étais toute seule.
Tu étais toute seule. J'avais pas une équipe autour de moi
pour dire, hé, tu es plus hot que ça.
C'est pas grave, on on se laisse pas abattre
ça m'a un peu joué dans le coeur
je suis revenue de Nashville avec cet album préfinancé
qui était pas aux couleurs que tu voulais
c'est ça, puis là j'assume
c'est quand on va l'entendre cet album là?
d'ici la fin de l'année, d'ici 2024
alors niveau rouge Annie, tu m'en donnes deux
deux?
tu vas en choisir une
puis tiens.
Alors, voici tes deux questions rouges.
Est-ce que tu as des regrets?
À quel besoin profond ton chum répond-il?
Et ça, c'est la question de Jeannette Bertrand.
J'aime ça.
Alors, je la pose. À quel besoin profond répond-il? Ah, oui.
Je réponds avec grand plaisir.
Il répond à un besoin profond
de...
Il m'accepte comme je suis.
J'ai vraiment l'impression que je suis
adéquate à temps plein pour lui,
avec lui.
Ça, c'est le fun.
Oh, ça, tu ne vis pas ça tout le temps.
Le besoin à lequel il répond,
c'est juste valider que je suis une bonne personne,
que je suis le fun à côtoyer,
qu'avec moi, le quotidien...
Puis tu sais, il m'aime profondément.
Il me le dit souvent, je l'aime profondément.
Je le ressens aussi bien fort.
Donc, c'est quelque chose de magique.
Où là, tu te dis,
« Hey, mon Dieu, il peut m'arriver n'importe quoi, je suis prête. »
Et là, vous portez un enfant.
Oui.
Ma reine, c'est un jeune homme,
elle est venue ici et elle disait,
« On est enceinte.. Alors, raconte-moi.
D'être enceinte de cet homme-là,
vous allez partager.
C'est comme une boucle.
Oui.
C'est spécial de mettre nos deux univers,
nos deux vies,
autant ils ont été unis au départ,
autant on a fait un petit chemin séparé,
on revient, il y a quelque chose de mal.
On a, tu sais, des fois,
j'écoute dans le temps des Fêtes
les films d'amour qui étaient
Allmark.
Pour ne pas les nommer. Mais vraiment.
Moi, je suis comme, oh my God.
Si on écrivait notre histoire et qu'on mettait ça en cinéma,
ça marcherait. Ça ferait.
Oui, parce qu'on souhaiterait une rencontre à nouveau.
On dirait ces personnes-là.
Mais c'est drôle parce que tantôt, je t'écoutais parler sur Netflix.
Présentement, il y a la série One Day,
qui était un livre, qui était un film,
et là, qui est devenue une série
où c'est deux, justement, qui se rencontrent
jeunes au lycée, si tu veux.
Et bon, ils se revoient,
mais la vie fait qu'ils ont des vies ailleurs.
Ils se retrouvent.
Bon, il y a quelque chose de tragique dans cette histoire-là.
C'est pour ça que ça...
Mais on voit deux âmes sœurs qui se croisent
et qui ont
besoin d'aller vivre ailleurs, on dirait, parce que
après, ce sera pour la vie.
Tu sais, c'est après,
il n'y aura plus autre chose.
On était... Tu sais, mon chum, des fois, il me dit
« Ah, je regrette, on a perdu 20 ans. »
Je me dis « Hum... »
Je pense pas qu'il faut regretter.
Je pense que si, à ce moment-là, on avait
mis la pédale au fond, peut-être qu'aujourd'hui,
on n'aurait pas survécu
à toute cette affaire-là.
Parce que ma vie n'est pas plate.
Ça y va. Il y en a des défis.
Puis,
je sors,
je le sors de son confort, de son ordinaire,
de sa vie de travailleur quotidien,
un petit peu plus régie que la mienne.
Je ne pense pas qu'il déteste ça,
mais à quelque part, ce n'est pas pour ça qu'il est là.
C'est vraiment fabuleux.
Pour vrai, oui, l'espèce de magie fait qu'on ne l'attendait plus,
ce petit bébé-là.
On ne l'attendait plus parce qu' bébé-là. On ne l'attendait plus
parce qu'il n'a pas été facile à créer.
Puis finalement, il est arrivé au moment où on ne l'attendait plus.
Il a fallu se poser la question,
on est-tu encore là?
On veut-tu?
41, 40, on est-tu?
Et en médecine, on nous a confirmé
parce qu'on se posait la question si on était trop vieux, si on avait encore l'énergie. 41, 40, on est-tu... Et en médecine, on nous a confirmé...
Parce qu'on se posait la question
si on était trop vieux,
si on avait encore l'énergie,
qu'est-ce que...
On est-tu rendu...
On est-tu ailleurs dans notre vie, tout ça?
Mais c'est tellement un cadeau
que tu peux pas...
En tout cas, nous, on a décidé
d'y aller à pieds joints.
Puis de foncer là-dedans,
peut-être première avec...
On a tellement d'amour à donner,
de toute façon.
Puis de savoir que
de notre amour va naître un petit
coco, un petit garçon, en passant.
J'ai aucune idée comment il va
s'appeler. J'accepte des propositions.
J'avais tout plein d'idées pour une fille.
Et là, je me vois là face à un...
un petit problème.
Et comment
vous avez vécu ça ensemble, cette annonce-là?
J'ai... J'étais... J'ai dû faire un test à un moment donné.
Au départ, je me suis demandé,
« Hey, fais-tu vivre ça en grand avec une annonce hors pair? »
Mais comme on ne l'attendait plus,
je regardais la réaction que moi-même j'avais,
les questionnements qui naissaient,
puis l'excitation bien, bien camouflée
derrière toutes sortes de questions.
Fait que
je l'ai réveillée, puis j'ai montré.
Avec pas de mots, là.
Ça, ça ferait pas partie du film
romantique.
Mais ouais,
ça a été lui aussi.
OK, attends.
OK, attends.
Bien, t'es-tu contente?, attends. T'es-tu contente?
Toi, t'es-tu contente?
On dirait que les deux, on l'était,
mais on ne voulait pas répondre avant l'autre.
Vous voulez protéger l'autre?
Surtout laisser l'autre libre de répondre d'abord.
Ça change une vie.
Les deux, on le sait.
Lui a un grand garçon de 15 ans.
J'ai une grande fille de 10.
On est ensemble, donc une
super belle famille recomposée, mais
on sait, là, tu sais,
ce que ça demande. Donc, on était-tu
prêts? On en voulait-tu encore? Fait que oui,
finalement, on a sauté à pieds joints.
Puis c'est on.
C'est vraiment le on, là, là-dedans.
Des fois, tu sais, comme quand je suis
à distance, parce qu'on habite maintenant...
J'habite maintenant à Québec,
grâce à lui.
Souvent, je suis amenée à voyager,
aller à Montréal pour quelques jours.
Il me demande de voir,
« Peux-tu voir mon garçon? »
J'ai ma petite bébène qui commence aussi à bouger.
Chaque étape, il la trouve aussi formidable que moi.
C'est ça qui est le fun.
Je ne le vis pas toute seule.
J'ai aussi hâte de voir
la coparentalité que je souhaite à long terme.
Parce qu'avec Léa,
on a vécu une séparation
quand même assez jeune. Léa avait quand même
que trois ans.
Je souhaite...
J'ai confié dans presque peur.
Presque peur quand même de me dire
est-ce que je suis bonne en coparentalité?
Parce que je ne sais en coparentalité? Parce que
je ne sais pas faire,
je pense.
Dans les sept dernières années, je n'étais que
monoparentale.
Oui, tu as un coéquipier,
mais qui n'est pas le père.
Non.
Le pouvoir décisionnel m'appartient.
Il y a des discussions, évidemment,
parce qu'il faut qu'on soit une belle équipe là-dedans,
mais est-ce que je vais être bonne? elle m'appartient. Il y a des discussions, évidemment, parce qu'il faut qu'on soit une belle équipe là-dedans, mais...
Est-ce que je vais être bonne?
Tu te questionnes.
Je me demande vraiment...
Qu'est-ce qui pourrait ne pas bien aller?
Qu'est-ce que c'est de décider
à deux en même temps?
Oui, de céder
mes points
dans une façon de faire éprouvée.
Ça.
Puis, tu sais, aussi, au départ,
l'annonce aussi du petit garçon,
je me disais,
« Oh, mon Dieu, c'est le fun, c'est comme du nouveau. »
Mais après ça, « Mon Dieu, c'est de l'inconnu. »
Oh, zut.
Puis après ça, bien, tant mieux.
Tant mieux, parce que justement,
dans mon stress puis mon anxiété
de faire, comment je vais
pouvoir céder
cette partie-là
la laisser aller, comment je vais vivre
dans l'équité de parents
tu comprends ce que je veux dire
alors que là
j'ai toute ma charge
pour Léa, quand elle est avec moi
tout le temps.
Comment je vais faire? Puis là, c'est un petit
garçon. Merci la vie.
Parce que là, OK, si c'est pas...
Si c'était un peu...
Bon, pas à ma façon
ou un peu...
C'est le coin d'une table ou un peu sur l'instant
du moment, parce que moi, je suis plus
préparée. Mon chum est plus...
Dernière minute, il est réactif avec des super bons réflexes. Moi, je suis plus enée, mon chum est plus dernière minute et réactif, avec des
super bons réflexes, puis des...
Moi, je suis plus, il faut y penser, c'est quoi les trois?
– Tu poses beaucoup de questions. – Oui!
Fait que moi, je me prépare.
Ça le gosse, là.
Ça, je le sais, ça le gosse.
Mais tu sais, il va falloir que je vive ça,
des choses dernière minute, puis ça.
Mais avec un petit garçon, on dirait qu'il va faire,
c'est beau, c'est pas grave. On dirait que c'est, je sais pas. J'ai un jugement favorable.
C'est favorable, mais ce que j'entends, c'est quelqu'un qui se pose beaucoup de questions.
Oui, c'est sûr et certain. C'est le fun aussi, comme je disais au départ, avec la quarantaine,
de se dire « j'ai pas la réponse » ou « c'est pas nécessairement la mienne qui est correcte,
décroche. – Mais tu sais qu'il y a un défi.
– Il y a un défi. – Déjà,
de le voir comme un défi à relever, c'est intéressant.
Tu sais, la vie, c'est un paquet de défis.
T'as comme une petite vague, là. – Une petite vague.
– Ça va être un bébé d'été.
– Oui! – C'est que ça sert.
C'est que le manteau ne ferme plus, là.
Comment ça peut fermer, le manteau d'hiver?
C'est correct. On est rendus dans le manteau
de printemps. Mais tu es en santé. Ça va bien?
Oui, super bien. Ça, c'est cool.
Un beau petit bébé d'été.
On n'a pas le nom. En tout cas, on est ouvert.
Tu es ouverte aux propositions. Tout est possible.
Cherche un nom doux.
Un nom doux.
Veux-tu un nom composé? Je ne suis pas fermée à l'idée.
OK. Donc, on va te faire des propositions.
Parfait. Merci. Est-ce que tu es prête à passer au niveau mauve?
Bien oui. Alors, tu m'en donnes une.
Bien oui, moi, je suis prête. Trouves-tu que je parle trop?
Je trouve que tu as une vie fascinante.
Non, je ne trouve pas que tu parles trop.
Je trouve juste que si je n'aurais pas pu faire ça avant
avec toi il y a quelques années, c'est clair.
Non, c'est sûr. On aurait bifurqué plus rapidement.
Tiens, là, je sens que le sérieux arrive.
Je vais me prendre un peu de l'air.
Ah, mais tu aussi.
Je ne voulais pas que tu m'en parles.
Je te dis, je me fais savoir dans mon propre studio.
Je te mets mon verre.
Mais ça, c'est des si.
Alors, c'est des questions hypothétiques.
Quel moment de ta vie aimerais-tu supprimer?
Hein?
Wow, my God, la question.
On a eu des réponses de petits moments
je vais juste te donner un exemple
Jean-Sébastien Girard ça a été le premier
à appuyer cette question
puis jeune ado
il a volé un magazine à la pharmacie
puis il s'est fait prendre
puis il était sûr que sa mère ne parlerait plus jamais de sa vie
ce moment-là il y pense souvent
c'est pas nécessairement
ça peut être une petite affaire
ça peut être une petite affaire,
peut-être une grande chose aussi.
J'ai une idée, mais je ne sais pas si j'ai envie d'ouvrir ce bout-là.
J'aimerais supprimer
un moment de ma vie où j'étais
extrêmement mal accompagnée,
où je suis descendue le plus bas
dans ce que je
valais à mes yeux
parce que cette personne n'a réussi
à tout écraser.
Ça a été dur et long
de se remonter de ça.
Et c'est pas essentiel
d'envie de vivre ça.
Fait que c'est ce moment
que j'effacerais
parce que je le trouve
non plus pas tant utile,
tu sais, aujourd'hui.
Quoique ce que ça m'a apporté, c'est de...
c'est de savoir...
c'est de me fier plus à mes espèces d'instincts,
quand t'es pas bien,
puis qu'il y a des lumières qui s'allument,
éteins-les pas, là, tu sais.
Écoute-les à place.
Regarde-les,
puis dégage.
C'est pas grave.
Être mal accompagnée
dans quelque chose d'un peu
plus
extravagant, je dirais.
Ça peut être
vraiment dévastateur
puis marquant.
Je parle en parabole, je suis pas capable d'être plus précise.
Là, tu ne l'êtes pas non plus.
Je suis sûre que vous comprenez.
Mais tu n'avais plus d'espoir.
Je ne savais pas comment me sortir de là sans...
Le jour où j'ai décidé de me sortir de là,
c'est le jour où j'ai accepté que j'allais manger
toute une volée, mais rien qu'une.
Le temps d'assumer,
de dégager et de dégager.
Courir
des marches pour pas se faire.
Et de quitter.
Puis après ça, je me suis sentie en sécurité.
Mais avant ça...
Fait que, tu sais, c'est...
Quand la seule
solution que tu crois être sais, c'est... Quand la seule solution que tu crois être bonne,
c'est...
c'est de passer par...
accepter que ça va faire mal.
Mais il y en aura...
Il n'y en aura pas d'autres, là.
Arc!
C'est le tout pour le tout.
Elle est en survie, là.
C'est le tout pour le tout. Elle est en survie. C'est très arc.
Je n'ai pas dénoncé ni rien.
Je n'ai pas fait de...
Ce n'était pas le chemin que je voulais pour...
Je pense qu'il y avait à ce moment-là aussi
un moment d'envie de ne pas déranger,
de ne pas aller dans ce bout-là,
de ne pas être la porte-parole
d'une situation.
Je n'avais pas envie de vivre de ça.
J'avais envie de survivre.
C'est ça, aller dans le beau de la vie.
Mettre ça de côté le plus vite possible. Quand tu sors d'une situation comme ça, Puis aller dans le beau de la vie, tu sais, mettre ça de côté le plus vite possible. – Quand tu sors d'une situation
comme ça, t'es dans ton queue de vague, là.
– Bien, écoute...
– T'as de l'énergie,
puis faut-tu ça... Puis t'avais des gens
qui t'attendaient de l'autre côté? – Ah oui!
Ah oui, oui. – C'est ça, t'avais cet espoir-là,
de savoir qu'il y avait des gens.
– Tout le monde était prêt.
Tout le monde était prêt.
Du beau support.
Là, tu sais, ça, vraiment...
C'est l'entourage aussi qui a fait que j'ai pris le courage.
Mais c'est sûr qu'au moment où tu dois quitter
ou mettre un terme à une situation
qui est vraiment, vraiment allée trop loin
puis qui pourrait aller encore plus loin,
quand tu comprends le côté psychologique derrière,
tu sais, moi, je vais toujours me rappeler d'une liste de 10 points
qui mènent à la situation
ultime, puis je n'étais pas pire à 9.
Je me suis dit, OK, ce n'est pas grave.
Je vais le vivre.
Je vais le vivre, puis après ça, j'en vais être finie.
J'imagine le point de bascule
dans ta tête quand tu te dis, je vais le vivre. Ah, c'est terrible. Ça, c'est de être finie. J'imagine le point de bascule dans ta tête quand tu te dis « je vais le vivre ».
Ah, c'est terrible.
Ça, c'est de la détresse.
C'est de la survie, tu le dis.
C'est un passage
obligé à un moment donné.
Je me souviens même d'avoir
consulté,
fait de la thérapie de couple
pour m'assurer que, pour le préparer
à quelque part.
Préparer la patente pour juste être capable de dire
avec une personne à interposer,
qu'est-ce qui pouvait peut-être s'en venir.
Juste pour tester la température de l'eau.
Quand tu te sens pris, tu te sens pris, puis t'es pris,
puis c'est terrible. C'est vraiment terrible.
Mais...
Après le recul de ça,
ce serait quoi la première,
je ne sais pas, peut-être que tu vas dire
que ta question n'a pas de réponse,
mais ce serait quoi la première lumière rouge
pour celles, surtout des celles,
celles et ceux qui nous regardent,
celles, dans le fond, qui sont plus victimes
de ce que tu racontes,
mais première lumière rouge
auquel on devrait dire, OK,
il y a quelque chose que je dois...
– Bien, quand t'es en contact
avec quelqu'un qui te...
Je veux dire,
à un moment donné, tu le sais,
que tu t'aimais
à combien sur dix, puis comment t'es rendue
que tu t'aimes, comment c'est tout le temps ta faute,
comment t'as jamais raison, comment t'es... Tu que tu t'aimes, comment c'est tout le temps ta faute, comment t'as jamais raison,
comment tu fermes
ta boîte, excusez-moi,
comment tu subis,
comment tu vis plus, tu le sais.
Tu le sais,
ça s'améliorera pas, là.
Va-t'en.
Avant que tu sois rendu au point 7,
8, 9, 12.
C'est parce qu'il y a une emprise qui existe,
puis l'emprise, quand elle n'existe plus,
avec les mots, elle existe avec d'autres choses,
d'autres façons.
Mais tu es dépossédé.
Quand tu ne vois plus des amis tant que ça,
quand tout le monde est inadéquat sauf cette personne,
quand...
Barc! Va-t'en.
Oui, c'est tellement le modèle qu'on décrit.
T'es dépossédée de l'intérieur.
Mais ça se fait pas du jour au lendemain non plus.
Non. C'est ça qui est pernicieux.
C'est ça. Mais tu sais, après trois hauts puis bas,
ce que je trouvais...
On me demandait
pourquoi tu restes.
Parce que les hauts sont tellement hauts.
C'est tellement le fun quand c'est le fun.
Puis les bas,
ils goûtaient tellement mauvais.
Puis là, tu te dis,
mais c'est...
Dès que quand ça va pas,
ça goûte mauvais,
tu te sens un peu à ton plus bas,
pour la première fois,
puis tu te dis,
je me sens de même,
mais c'est tout de ma faute.
Je pense qu'il y a vraiment un problème.
Ça ne marche pas, ce n'est pas vrai.
Il y a deux envers à une médaille.
Il y a deux...
Ça se peut mal aimer.
Puis ça se peut aimer quelqu'un
qui aime vraiment mal.
Puis ça se peut aussi...
Je suis en pensée qu'un pervers narcissique,
c'était super facile
de déterminer ça.
Ils sont vraiment intelligents,
ces tabarouettes-là.
Oh my God!
Mais tu sais, Annie,
il y a souvent une honte qui accompagne ça.
Beaucoup.
Puis il y en a qui vont rester dans ces relations-là
justement pour ne pas montrer cette honte-là
pour ne pas
comme accepter
qu'il y a eu une emprise
tu sais, alors que ça t'appartient pas
tu sais, le pervers narcissique
il vient rentrer dans toi
puis il va semer des doutes sur
tout
c'est pour ça
qu'il ne faut pas avoir honte. Il y a
quelqu'un qui est en arrière
qui t'amène
tranquillement, mais tout le temps
dans la même direction.
C'est pour ça
que tu acceptes d'en parler.
Ça va
éveiller des consciences.
Il faut avoir cette force-là.
Mais c'est en entendant des histoires
que quand je te regarde maintenant,
il y a un lendemain qui est possible.
Bien oui, vraiment.
Vraiment, parce que quand tu le vis,
tu le subis, tu te remets de ça
et tu ne retournes pas là.
Peu importe
les rencontres que tu fais ensuite.
Et c'est garde, j'imagine.
Premièrement, mais surtout,
tu connais les premiers signes
des premières lumières qui s'allument.
Ce serait quoi?
Je le redis, quand tu es toujours inadéquat.
C'est ça.
Voyons, ça ne se peut pas.
Tu ne peux pas être
continuellement
pas bon
pas dire la bonne affaire
pas faire la bonne affaire
oui
puis là tout à coup
un cadeau
hein
ça fait pas de sens
en fait
dès que ça fait pas de sens
dès que ça commence
à pas faire de sens
dès que ça vient pas avec
dès que ça vient avec
des excuses
mais
des accusations continuelles c'est comme ah non ok ces accusations-là sont arrivées rapidement Fait que... Dès que ça vient avec des excuses, mais... Les accusations continuent.
C'est comme... Ah non, OK.
Ces accusations-là sont arrivées rapidement dans la relation?
Ça fait longtemps.
J'ai pas le souvenir précis.
J'ai de la misère à répondre à ta question.
C'est pas grave.
Mais ce que tu viens de dire, c'est déjà beaucoup.
On comprend.
On comprend, puis il faut agir à ce moment-là.
Parce que c'est ça, le drame.
Il y en a tellement.
Je me demande, quand tu as réussi
à avoir assez d'instinct de survie
pour dire, je fuis,
je joue le tout pour le tout,
quand tu es arrivé l'autre bord de la porte,
tes amis étaient soulagés?
Les gens étaient conscients
de ce que tu vivais ou ils le voyaient?
Plus souvent, c'est eux qui me disaient...
Je me souviens des personnes déterminantes là-dedans.
C'est Suzy, ma soeur,
qui m'en parlait à chaque fois qu'on se voyait.
Jusqu'au jour où elle m'a dit,
« Bon, je vais t'expliquer quelque chose. »
Là, tu ne peux plus m'en parler.
Tu ne peux surtout plus en parler à mon chum
qui est policier actuellement. Parce que là, s peux plus m'en parler. Puis tu peux surtout plus en parler à mon chum qui est policier actuellement.
Parce que là, s'il fait rien,
il va être...
Tu sais, il a un devoir.
Puis je dirais, wow,
10 minutes. Tu sais, il a une déni...
C'est comme spécial. Ils sont
forts.
Mais vous êtes plus fortes.
Vous êtes plus fortes que ça.
C'est ça, t'as été plus forte.
Vous valez bien plus, en tout cas, je vous garantis.
Puis un coup bien accompagné, my God, tout ça prend son sens.
Les questions ne se posent plus.
Tu l'apprécies.
Puis t'es pas dévalorisée.
Lui?
Lui qu'on n'aimera pas.
La personne qu'on n'aimera pas, avec qui t'es actuellement.
Oui.
Ça te permet de voir tout son emploi.
On n'a pas besoin de passer par là,
mais quand même, avec ton histoire à toi,
parce qu'elle t'appartient,
ça te permet de voir tout ce rayonnement-là
dans toutes les sphères de ta vie.
Yes, madame.
Est-ce que tu as une question pour moi, Annie Villeneuve?
Moi, je te trouve belle.
Je te trouve inspirante.
Je te trouve débrouillarde
dans ce que tu vis.
Je trouve que...
Et je pourrais penser,
et dis-moi si je me trompe,
mais que toi, ton verre est à moitié plein
dans la vie. Il n'est pas à moitié vide.
Oui.
Il a souvent fallu que tu mettes à niveau ta vie, évidemment, professionnelle et personnelle.
On se connaît un petit peu
dans la vie personnelle.
Est-ce que tu as encore
de l'ambition pour
les 50 prochaines années
ou ton ambition
est plus rapprochée dans le temps?
Écoute,
moi, mon modèle, c'est Jeannette Bertrand
depuis que j'ai 20 ans, même avant.
Jeannette
a maintenant 99 ans.
Elle écrit un livre.
Moi,
c'est comme ça qui me tire vers le haut.
C'est cette femme-là.
Moi, j'ai pas d'ambition
sur un long terme,
mais j'ai pas de retraite
sur un long terme ou court terme.
Tu comprends?
Pour moi, comment je vois ma vie,
c'est drôle parce que Jeannette
m'a tellement influencée
sans que ce soit
volontaire, mais dans
ce que j'ai en commun.
C'est ma passion pour les humains et ma curiosité.
Puis je trouve que quand
on a ça, bien, on n'a pas
envie de débarquer du train de la vie active.
Tu comprends? Moi, des rencontres
comme on a aujourd'hui, j'espère que je vais en avoir
encore dans 10, 15, 20 ans.
Bien, d'habitude, ces rencontres-là, tu les diriges.
T'es-tu tannée de diriger ces rencontres-là?
Aimerais-tu ou as-tu l'occasion, toi, de te faire recevoir
dans un ouvre-ton-jeu où là, tu peux te faire,
je vais dire, écouter, amener dans des sphères?
Pas tant, mais avec mes amis.
Oui, c'est ça. Avec mes amis personnels, oui, parce que
c'est toujours
profond.
C'est pas un
souhait, mais moi, quand je te demande
comment tu vas, je veux vraiment
savoir, moi, comment tu vas.
Je veux pas que ça va pas bien.
Si tu me dis que ça va pas bien,
j'ai pas tant envie d'en parler maintenant,
je vais respecter ça,
mais pour moi, la vie, ça peut juste être comme ça.
Je n'aime pas ce qui est superficiel,
mais je ne sais pas que je n'aime pas ça.
Je te le dis, mais c'est-à-dire que moi,
quand c'est superficiel, m'en vais ailleurs.
C'est des amis qui m'ont dit,
« Quand tu es là, ce n'est jamais bien léger. »
Mais la vie, pour moi, la vie, ce n'est pas...
Je vois mon verre à moitié plein
parce que je comprends les enjeux
beaucoup de la vie. Puis je trouve
que c'est pas parce
qu'on sent la vulnérabilité
des fois qu'on a ou que le verre
est obligé d'être vide.
C'est ça, pour moi, la vie. Moi, je me souviens,
j'ai appris ça vite à mes enfants
que la vie, c'était souvent de la merde.
C'est bizarre à dire, mais je l'aurais appris ça. En valant, que la vie, c'était souvent de la merde. C'est bizarre à dire, mais je leur ai appris ça.
En fait, là, j'ai une chanson dans la tête.
« Elle est comme un maître, ça va mieux. »
Je me souviens, parce que moi, mes enfants,
des fois, ils trouvaient que
avec Juliette, j'étais plus généreuse
qu'avec les deux autres.
Il y avait comme un... Puis à un moment donné, c'est la vie.
Vous allez voir, c'est injuste.
Vous allez toujours vous sentir
un peu mis de côté au moment où vous... Mais c'est injuste vous allez toujours vous sentir un peu mis de côté
mais c'est ça la vie
la vie des fois, il y a des passes
où tout va bien, il y a des passes
où ce sont difficiles, mais ce qui est important
c'est qu'on soit toujours là les uns pour les autres
quand t'as un appel, et pour moi
c'est pour ça que je la trouve belle
la vie, puis même quand ça va pas
mais il faut avoir un entourage
c'est quand on est isolé,
parce que c'est pour ça aussi
que je me suis beaucoup impliquée pour les aînés
qui sont isolés. Je trouve que
l'isolement, ça, c'est grave.
Et l'isolement,
tu n'es pas obligé d'être seul pour être
isolé. Tu peux être entouré
et isolé. Et je trouve
qu'on a cette responsabilité-là
d'essayer de se sortir de ça.
En fait, d'en être conscient
que c'est un enjeu. Et moi,
je me suis toujours entourée. Parce que là,
je pense que mon verre, ce serait vidé.
Moi, c'est mon entourage, mon équilibre,
puis c'est à qui je parle de quoi.
Tu sais, j'ai
quelque chose de section quand même
dans ma tête avec les gens.
J'ai tellement chose de section quand même dans ma tête avec les gens. J'ai tellement des amis de différents milieux
qui sont...
J'en ai des bohèmes, j'en ai des rigides.
J'ai tout ça en moi aussi.
Et quand je les mets ensemble, je trippe.
Là, c'est comme mon arc-en-ciel.
Et c'est mon amie Nadja qui, pour mes 50 ans,
était là puis elle regardait la salle, les gens qui avaient été invités.
Puis elle disait, OK, il n'y a personne de pareil.
Elle dit, je te reconnais dans tout le monde.
Mais chaque individu.
Et je trouvais que c'était un grand compliment
puis une définition de ma vie.
Donc, j'ai tout ce monde-là à qui je peux parler.
Puis on dirait que j'ai créé ça.
Puis c'est toujours la vraie affaire.
Puis la vraie affaire, moi, c'est le party aussi.
C'est ça. C'est ça que j'allais dire.
Quand les gens disent, quand on se voit,
c'est pas toujours léger ou c'est rarement léger,
t'es quand même capable de lâcher ton feu.
Oui, mais moi, j'ai tout ça en même temps.
Mais tu sais, les gens, il y en a qui sont comme
dans des couloirs de vie, je trouve, tristounets des fois.
Puis moi, je trouve qu'avec les gens qui m'entou qui sont comme dans des couloirs de vie, je trouve, tristounets, des fois. Puis moi,
je trouve qu'avec les gens qui m'entourent,
on se brasse là-dedans.
On est capables de se dire,
« Ouais, mais là, on n'a plus de fun, là. Pourquoi?
Qu'est-ce qui se passe? » Tu sais, parce que oui,
il y a des bouts d'envie où tu n'as pas envie de rire,
mais tu sais que c'est en attendant qu'on va se retrouver à un moment donné.
Ça fait que moi, les rendez-vous, là,
on se donne rendez-vous, c'est important dans mon agenda.
De dire, OK, dans deux semaines, je zone avec telle.
Dans un mois, on s'en va là.
C'est quoi ta fréquence, dans le fond,
pour ton équilibre de voir quelqu'un?
C'est-à-dire, si je ne peux pas passer trois semaines
sans avoir vu trois...
C'est quoi, si j'ai un ami par semaine,
un party par deux mois?
Il n'y a pas ça. Moi, il n'y a rien de stable.
Je n'aime pas la stabilité.
Les cases, c'est non.
Ah mon Dieu, les cases, Annie. Pour moi,
si tu m'enlèves ma liberté,
il y a des rafales.
Moi, il y a des rafales où j'ai envie de voir des gens, puis il y a des moments
où j'ai besoin de me retrouver.
J'ai besoin de faire retomber la poussière
parce que moi, je me perds quand il y a
trop de monde. Je me perds, moi,
là-dedans si je dois toujours...
Tu sais, quand tu es avec un paquet de monde,
on dirait que je ne me retrouve pas.
Je parle beaucoup, j'écoute beaucoup,
donc je suis toujours comme...
Il y a quelque chose de très actif au niveau
de mes émotions, des émotions des autres,
mais j'ai besoin de digérer ça.
Puis j'ai tout le temps été de même.
Tu sais, c'est un de mes amis qui m'avait fait remarquer ça.
J'étais dans la vingtaine, parce qu'on
se louait des chalets, puis on était en gang, puis il disait
« Toujours un bout, t'es pas là. »
Je disais « Ah, t'as bien raison. »
Il disait « Un bout, ton père, tu t'en vas, t'es plus là. »
Pendant cette journée-là, je suis allée lire,
mais je reviens le soir, je suis à « on ».
Mais j'ai ça en moi,
j'aime beaucoup la solitude
et j'aime beaucoup les gens, mais
j'ai besoin des deux.
C'est ça aussi la vie, on apprend à se connaître,
à mettre des mots, à se comprendre.
Moi, je peux donner pas de nouvelles pendant un temps
et après ça, devenir très intense avec la même personne.
Tu ne te dis pas, mon Dieu, il faut que j'appelle plus souvent
parce que je vais lui déplaire ou tu n'as pas ça en toi.
J'ai ça des fois.
Tu comprends? Des fois, je me dis
j'aurais dû la rappeler avant. Oui.
Mais il faut que je me ramène
dans mon moment et dire pourquoi je ne l'ai pas faite?
OK, c'est parce que j'avais d'autres choses.
J'avais peut-être quelqu'un
d'autre à prendre soin. Peut-être moi,
j'essaie de trouver la... Il y a toujours
quelque chose quand même. Parce que
on dirait que ma vie... Moi, Annie, ça fait depuis que j'aiie de trouver la... Il y a toujours quelque chose quand même. Parce qu'on dirait que ma vie...
Moi, Annie, ça fait depuis que j'ai peut-être 15 ans,
je ne sais pas, que je veux prendre une année sabbatique.
J'en ai 55.
Ce n'est pas arrivé.
Ce n'est pas encore arrivé.
Ça fait que je me compense en me donnant des moments
où je ne me sens pas obligée de.
C'est peut-être ça aussi l'équilibre, dans le fond.
C'est comme tout le temps un petit peu de...
Tu te retrouves un petit peu ici et là, à gauche, à droite,
à travers, soit les projets ou la...
Mais tu sais, c'est un milieu dans lequel on donne beaucoup.
Puis tu sais, moi, en politique, on donnait beaucoup.
On reçoit beaucoup, mais on donne beaucoup.
Puis moi, je n'ai jamais eu
cette espèce de notion de vouloir être
parfaite. Et tu sais, ça dérange aussi.
J'en t'envis profondément.
Mais ça dérange aussi de... Ah, toi, on se bain, ça, ça te dérangera pas. Tu saisâte en vie profondément mais ça te dérange aussi
de toi on se baigne ça te dérangera pas
toi on se baigne
il n'y a jamais de problème
ce ton
ok devrais-tu avoir un problème
mais je pense que
avec tous les déménagements
les fois où j'ai dû m'adapter
où j'ai dû me détacher
heureusement que j'étais comme ça.
C'est ça.
Parce que ce n'est pas une vie qui pourrait être faite pour tout le monde.
Parce que tu n'aimes pas les causes,
parce que tu t'adaptes super facilement, super rapidement.
C'est une belle force.
C'est une force.
Puis à 30 ans, j'ai compris que ça pouvait être une faiblesse,
la suradaptation, parce que tu oublies qui tu es.
Tu sais, quand tu dis toujours à l'autre,
bien oui, ça va être comme tu disais, compensé. Ça va être correct. Non, il n'y en a pas de problème. Mais c'est quoi, toi, que tu oublies qui tu es. Tu sais, quand tu dis toujours à l'autre, ben oui, ça va être comme tu disais, ça va être correct.
Non, il n'y en a pas de problème,
mais c'est quoi, toi, que tu veux?
Quel restaurant?
Non, ben, comme tu veux, moi, ça ne me dérange pas.
Mais à un moment donné, il faut que tu nommes les choses.
Tu sais, moi, j'ai eu beaucoup d'apprentissage.
Pratique-toi d'un peu de petites affaires.
Il y a une amie qui m'a dit,
déçois une personne par jour.
Là, je trouvais que c'était une belle façon d'amener « assume-toi
une fois par jour au moins ».
Fait que c'est pas grave de... Là, c'est ça ton défi.
Tu déçois une personne par jour, tu dis non à
quelqu'un. Justifie-toi pas pendant
trois kilomètres. Promets pas quelque chose
d'autre en retour après. Non.
C'est non. Je trouve ça drôle.
Je pense que c'est Marc Pistorio qui avait dit
à deux filles « non, c'est une phrase ». Pas besoin de justifier pendant huit kilomètres. Est-ce que c'est Marc Pistorio qui avait dit à deux filles « Non, c'est une phrase. »
Pas besoin de justifier pendant 8 kilomètres.
Est-ce que c'est ça?
Moi, j'ai été longtemps de même.
Tu dis oui, mais dans ta tête, tu dis non.
Puis là, tu vois l'affaire arriver,
puis tu aurais dû dire non, j'aurais dû dire non.
Pourquoi je n'ai pas dit non?
Puis il y a des gens qui me disent non,
puis je l'accepte.
Pourquoi les autres ne l'accepteraient pas?
Il y a plein de phrases très psychopopes, mais moi qui raisonne, non, je l'accepte. Pourquoi les autres ne l'accepteraient pas? Il y a plein de phrases très psychopopes,
mais moi qui raisonne, non, c'est se choisir aussi.
C'est faire ce choix-là.
Moi, j'ai dû apprendre ça dans ma vie.
J'ai dû apprendre ça, oui, pas mal.
Mais pour répondre à ta question,
moi, je ne veux rien qui s'arrête.
Tu sais, déjà, c'est déjà m'enlever ma liberté
de dire ça, tu n'auras plus ça.
Même à titre personnel. même à titre personnel quand tes enfants partent
c'est-tu pour toi une réussite
c'est un envolé
c'est positif
tout à fait
ça moi le syndrome
d'univide
je parle pour mes enfants
pour Mario et moi,
ce qu'on avait vraiment en commun
dans l'éducation de nos enfants,
c'était leur offrir
l'autonomie, leur montrer
c'est quoi être autonome. Pour dire ça, un jour,
on n'est plus là. Vous allez
pouvoir vivre de...
Pas dépendre de quelqu'un.
Oui, c'est ça. Les autres sont là, sont
importants, mais nous autres, ils ont fait leur lavage
très, très jeune. Ils ont appris à cuisiner
très, très jeune. On a toujours été là
pour les accompagner, à prendre leurs décisions,
à ne pas toujours nous remettre ça
dans notre cours, à s'autodiscipliner
aussi, accepter
que ce soit un peu tout croche pour qu'ils le sentent
que c'est un peu tout croche.
Et ça, je les regarde évoluer
puis je me dis, ça, je les regarde évoluer,
puis je me dis, oui, ça,
il y avait ça et la fratrie.
Savoir que ça ne se fait pas toute seule, une fratrie.
Ça ne se fait pas toute seule créer des liens.
C'est quand même trois... Oui, ils sont élevés,
mais ils ne sont pas obligés de se choisir dans la vie.
C'est qu'il y a quelque chose d'imposé,
qu'il y a le même père, la même mère ou encore
un des deux parents en commun, peu importe.
Mais c'est une fratrie.
Et nous, on s'est dit,
il faut qu'entre eux, il y ait un lien.
Il faut qu'ils soient si serrés.
Et ça, on a fait des choses pour ça.
On a mis en place
comme des traditions,
des façons de faire,
juste être à la table,
accepter de s'obstiner.
Vous n'attendez pas juste Noël pour vous
asseoir ensemble?
Non, non, non. Écoute, le plaisir
qu'on a ensemble et de voir qu'ils s'appellent,
qu'ils doivent parler en mal de nous, je trouve ça extraordinaire.
Ils doivent rire d'un autre avert.
Mais c'est ça une fratrie.
Ça, je pense que jusqu'à ce jour,
ça, c'est coché,
ça a marché.
Les enfants sont tous...
La famille est toujours là.
Tu ne te sens plus seule après.
Il n'y a plus ça. Mon verre ne fait que...
Là, je vais avoir un petit enfant.
Ma fille...
Angela va accoucher presque en même temps que toi.
Tu comprends?
Le verre, il faut que je me gère parce qu'il va déborder trop vite.
C'est ça.
Tu sais, l'autre fois, je regardais
plein de choses, je me disais, OK, c'est pas moi qui est enceinte.
Je m'en allais toute m'équiper
comme si j'allais avoir un bébé, mais c'est extraordinaire.
C'est une belle chance.
Oui, à mes ans.
Mamie, c'est trippant.
Alors, je te pose la dernière question.
Où te vois-tu dans 10 ans?
Je vais avoir un bébé de 10 ans. Oui, une grande pose la dernière question. Où te vois-tu dans 10 ans? Je vais se voir un bébé de 10 ans.
Oui, une grande fille de 20.
Hey, sais-tu quoi? Je ne le sais pas.
Puis je trouve ça le fun. Je ne le sais pas.
Je n'en ai aucune idée.
En ce moment, je fais un album.
Je fais de la radio. Je suis bien.
J'habite à Québec. J'étais en amour.
Ma fille va bien.
Où je me vois,
j'espère que
cette affaire-là dans l'équilibre
va continuer.
C'est l'équilibre. C'est ça que je souhaite le plus.
Après ça, bien, si une roue
débarque, on va la remettre, on va remettre
une neuve, mais...
J'ai... Je suis portée par l'ambition très terre-à-terre
d'être juste heureuse tous les jours.
Puis ça passe par toutes sortes d'affaires.
La musique, la radio, les amis, la famille,
les petites activités simples.
Dans pas long, j'accompagne ma fille dans une sortie de classe.
Je suis cette maman-là qui a envie d'être là.
Ça, des affaires
de même simples.
Puis quand je suis
trop dans l'extrême
d'une carrière
envolée, très, très, très occupée,
ces affaires-là prennent un peu
une seconde place.
Woup!
Je souhaite encore être capable,
puis et toujours, et toujours de plus en plus,
de protéger ma petite bulle
de tout ce qu'il peut y avoir
d'extérieur pour qu'encore cette bulle-là
soit saine, viable,
puis mon confort, mon bien-être.
Fait que ça a aussi rapport
avec mes proches, c'est certain.
Quand tu dis « c'est un roue qui débarque »,
j'ai l'impression que ton coffre à outils a pas mal
ce qu'il faut pour réparer ta roue,
avec ce que tu nous as raconté.
Puis avant, il était fait plein d'outils roses
que j'utilisais moi-même.
Puis maintenant, il est fait d'outils de toutes sortes
de couleurs qui acceptent l'aide.
Quelle différence!
Oui, très grande différence.
Merci, Annie Villeneuve,
d'avoir accepté d'ouvrir ton jeu
avec autant de générosité.
Avec toi, n'importe quand.
J'ai vécu un grand moment.
Et je suis sûre que vous autres aussi,
vous avez vécu un grand moment.
Alors, merci d'avoir été là. On se dit au prochain podcast
et encore merci, Annie.
Je t'aime.
Moi aussi, je t'aime. Moi aussi, vraiment.
Bravo. Moi aussi, je t'aime. Moi aussi, vraiment. Wow!
Cet épisode était présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
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