Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #52 Bianca Gervais | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: April 29, 2024Dans ce cinquante-deuxième épisode d’Ouvre ton jeu, je reçois Bianca Gervais. L’actrice, réalisatrice et animatrice nous parle à coeur ouvert de sa personnalité qui polarise, de la haine sur... les réseaux sociaux, de sa grande impulsivité et de son désir d’être aimée. Ensemble, nous discutons de sa rencontre avec Sébastien Diaz, de cet amour fort et pur, et de cette quête ultime d’être “assez”. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:11:40 - Cartes vertes 00:42:19 - Cartes jaunes 00:58:27 - Cartes rouges 01:16:44 - Carte mauve ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
Quelqu'un m'a dit, si au lieu d'être la personne à table qui mange le moins,
si tu étais la plus heureuse.
Puis ça, en moi, si quelqu'un m'avait dit,
« T'es-tu heureuse? Tu trouves pas que ça prend toute la place?
As-tu envie de faire la place pour autre chose dans ta tête et ton cœur? »
Ah, c'est-tu que ça m'aurait fait du bien?
Donc, ça passait pas par l'alimentation.
C'était pas, « Tu trouves pas que tu manges pas, mais es-tu heureuse?
Tu donnes une bonne piche.
Tu souffres-tu?
Oui, je souffre!
Puis c'est qu'à un moment donné, tu souffres
tellement, ça prend tellement toute la place
dans ton espèce de prison dorée
que tu t'es façonnée, tu coupes les relations,
tu coupes tes...
Tu te trouves tellement laid que c'est souffrant.
Fait que c'est pas par l'alimentation, c'est parce que moi,
ça a été par le bonheur.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin
et sur andolf.ca.
Bonjour tout le monde. L'invité aujourd'hui, le premier mot qui me vient quand je pense à elle, c'est amour.
J'ai l'impression que c'est une amoureuse dans la vie de ses proches, mais aussi de la vie.
Il y a quelque chose que j'aime, elle a une fougue.
On la voit un peu, elle arrive un peu partout.
Elle essaye des affaires.
Puis ça marche en plus, ce qu'elle fait.
J'ai envie de la connaître, parce que c'est pas
quelqu'un que je connais tant que ça dans la vie
personnelle, mais je la connais publiquement.
Mais j'ai envie d'en savoir plus
sur elle. Alors, bienvenue Bianca Gervais.
– C'est une belle présentation, merci.
Je t'aime beaucoup.
Sans trop te connaître très intimement,
mais je te retourne
l'appareil, j'aime ton intelligence émotive,
j'aime ta curiosité pour l'autre,
j'aime que t'es une fonceuse,
j'aime que t'es féministe,
j'aime que t'utilises ta voix
pour dénoncer des affaires.
J'avais hâte de venir un matin.
On s'aime donc bien finalement.
Ça marche, c'est un bon filtre.
Quand je dis que le mot amour, moi c'est ce qui me vient.
Tu m'apparais comme une grande amoureuse.
Oui, pour vrai, oui.
J'ai deux modes.
C'est non, puis un blocage, ou j'aime.
Tu sais, je ne suis pas quelqu'un qui est beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup dans la nuance.
J'ai des valves. Oui, mais ça paraît que tu n'es pas dans la beaucoup, beaucoup dans la nuance. J'ai des valves.
Ça paraît que tu n'es pas dans la nuance.
C'est ça.
J'ai des valves.
Puis moi, je carbure à l'amour.
Quand j'en ai, puis quand je peux m'en donner,
puis quand c'est de la bienveillance,
puis que je sens que c'est un safe space,
ça me rend heureuse.
Mais je suis une fidèle.
J'aime ma vie, j'aime mes enfants, j'aime mes amis, j'aime
mes collègues, puis j'aime aimer.
Fait que t'sais, on est en business.
Puis quand t'as pas ça, il t'arrive quoi? Je suis malheureuse.
Quand il faut que je... En fait,
quand je... Je sais pas si ça te fait ça,
mais quand je suis à un endroit, puis il faut que je me
méfie de quelqu'un
parce que je sens pas son amour
ou je sens pas sa franchise,
je panique. Puis toute mon énergie va
aller chercher de l'amour.
Je vais le gagner.
Ça prend de la place.
C'est ça.
Ça, c'est avec les années qu'on l'apprend.
C'est avec l'expérience qu'on apprend ça.
Qu'on apprend ce qui nous fait du bien
puis ce qui vient
réveiller quelque chose qu'on aime moins.
Mais là, le bout qui reste à apprendre,
c'est si je rentre dans une salle
et il y a 100 personnes, puis il y en a 5 qui m'aiment pas, je vais passer la soirée à essayer qu'on aime moins. Mais là, le bout qui reste à apprendre, c'est si je rentre dans une salle et il y a 100 personnes,
puis il y en a 5 qui ne m'aiment pas,
je vais passer la soirée à essayer qui m'aime.
Là, maintenant, il faudrait que je passe la soirée
avec les 95 à danser sous une boule disco, tu comprends?
Ah oui, tu as ça.
Parce qu'on a un invité qui est venu il n'y a pas longtemps.
Je vais lui répondre,
parce que j'ai eu cette réflexion-là aussi longtemps.
Es-tu là-dedans, toi? Bien non, pas du tout. Plus maintenant, mais j'ai eu cette réflexion-là aussi longtemps. T'es-tu là-dedans, toi?
Non, pas du tout. Plus maintenant, mais j'ai eu ça
en politique. Tu sais, en politique,
t'essaies de convaincre
ceux qui sont pas convaincus,
mais pendant que tu fais ça, t'es en train de délaisser
ceux qui sont là.
C'est comme une roue du carrosse.
T'as quatre roues, là, puis tu mets de l'huile sur celle
qui couine. Mais t'oublies les trois autres
qui m'ont bête, puis qui te sont fidèles, puis qui t'aiment, puis que t'aiment. Après ça, ilblies les trois autres qui m'ont bien, qui te sont fidèles
puis qui t'aiment et que t'aiment
après ça il y a quelqu'un qui m'avait dit
il faut que tu additionnes dans la vie
parle à ceux qui sont réceptifs
les autres
je trouve que c'est une façon de voir
mais tous les humoristes aussi
ils vont dire sur une scène, il y en a un qui ne rit pas
ils vont essayer de le faire rire toute la soirée
ça devient une psychose
c'est dur c'est dur
d'arriver à ça, mais c'est vrai
que ceux qui sont
déjà là pour toi,
c'est le fun de leur en donner plus.
Absolument. La fidélité.
Puis ceux qui ne sont pas là,
c'est sûr que quand tu es dans une salle, en avant de toi, c'est plus difficile.
Mais tu sais, comme en télé ou n'importe quoi,
les commentaires, moi je me souviens des fois,
les gens me disaient, moi moi je t'écoute pas vraiment
mais merci quand même de prendre le temps de me le dire
ça te faisait pas de peine?
ben non, parce que moi il y en a qui me disaient
moi je suis pas capable de voir la face
la vie est trop courte, faites vous pas chier
changez de poste
moi je me dis, tu prends ton temps
tu t'en vas sur ton clavier
tu l'as cette discussion dans ton salon avec ton chum, je l'aime pas ou lui je l'aime pas mais là tu prends ton temps, tu t'en vas sur ton clavier. Tu sais, tu l'as, cette discussion-là dans ton salon avec ton chum,
« Ah, je l'aime pas, lui, je l'aime pas. »
Mais là, tu prends ton clavier, puis tu me l'écris,
tu pèses sur « send », puis tu passes à autre chose.
Tu prends ce temps-là. Pourquoi?
Puis si tu réponds, là, tu sais,
comme pas agressivement, mais juste comme...
Tu réponds quoi? « Je t'envoie de l'amour? »
Non, ça, non. Mais moi, c'est comme...
Souvent, je leur réponds... Bien, là, j'en ai pas
avec le podcast, mais en télé, des fois, j'en avais. Puis je répondais, première chose, « Bien, merci de me suivre. » Parce que, quand même, tu moi c'est comme, souvent je leur réponds, bien là j'en ai pas avec le podcast, mais en télé des fois j'en avais,
puis je répondais la première fois, bien merci de me suivre,
parce que il faut quand même que tu suives ce que je fais
pour en savoir autant,
puis des fois je leur dis, vous savez, la vie est tellement courte,
faites-vous pas chier,
changez de poste, faites d'autres choses,
c'est pas grave si vous me regardez pas, puis là,
souvent ça ouvrait comme une forme de discussion
de quelques échanges, parce que
je pense que, là, ils disent
« OK, c'est une vraie personne qui me répond. »
Quand je dis ça, je pense que
si les gens savaient qu'on les lit,
vraiment, que ça résonne,
puis c'est nous, c'est pas un
robot qui lit nos messages,
ce serait différent. Mais,
moi, je peux me considérer chanceuse. Il y en a
qui reçoivent vraiment des messages violents.
Moi, pendant la pandémie, j'en recevais
de toutes sortes de...
Pourquoi plus précieux?
Parce que, tu sais, moi, j'avais fait,
j'avais un podcast qui s'appelait « Deux filles en quarantaine »,
puis j'avais fait, entre autres,
un épisode sur les complotistes.
Ben oui, mais là, t'as touché à honneur de la guerre.
Ben c'est ça, mais ça a coûté cher. Je veux dire, ça m'a coûté cher
en messages haineux,
puis ça dure encore, tu comprends?
Mais là, il y en a un
que j'ai reçu,
puis je me dis, ça, j'aurais pu
quasiment aller voir la police avec.
Je ne l'ai pas fait, parce qu'on dirait que la pandémie
me rendait un peu isolée.
Mais tu sais, il y en a eu un,
c'était des menaces, tu comprends?
Là, je me dis, OK, si j'en recevais plusieurs
comme ça, là, ça m'atteignerait vraiment,
parce que j'en ai reçu un vraiment éve OK, si j'en recevais plusieurs comme ça, là, ça m'atteignerait vraiment. J'en ai reçu un vraiment
éveil. Puis j'y ai pensé
souvent. J'étais aïe aïe.
Il faut vraiment avoir une violence, une colère.
C'est un message audio que j'ai reçu.
Je ne sais pas si je l'ai encore. Je pense que je l'ai gardé.
Mais je me disais, un jour, si il m'arrive
de quoi, sortez ce message-là. C'est peut-être
cette personne-là. Tu vois, ça m'a mis...
– Ah oui, ça crée un état d'hypervigilance chez toi.
– Oui. – Oui, oui. Moi aussi, j'en ai eu...
Moi, je comprends pas pourquoi,
puis j'en discutais avec mon chum récemment,
j'étais comme, ma personnalité polarise.
Soit qu'on m'aime, tu sais, on parlait d'amour,
soit qu'on m'aime beaucoup, puis sincèrement,
ou soit que tout de moi déclenche.
Puis je suis comme, mais pourquoi?
Puis je l'ai posé à plein d'amis,
parce que j'étais comme, pourquoi je reçois
beaucoup de messages de marde,
beaucoup de messages d'amour,
mais pourquoi le message de marde, tu sais, aussi?
Puis les gens me disaient, bien, je pense que c'est parce
que t'es heureuse, le bonheur, ça déclenche les gens.
Je pense que aussi, Bianca, tu prends une place.
Tu sais, plus je vieillis, plus j'assume ma place.
Je t'ai pu mourir.
Je prends plus de place dans les médias.
Je fais aller ma voix. Peut-être que c'est ça aussi
qui tape.
Tu prends position. Je prends position. Je suis colorée.
Ma personnalité
est colorée.
Ma personnalité n'est pas bye.
Je ne suis pas dans le compromis.
C'est peut-être ça aussi. Mais tu sais, je suis une gentille personne
pour polariser autant, des fois, sur les
réseaux sociaux, je trouve. – Mais c'est parce que
tu prends de la place, c'est ça. Tu comprends?
Puis tu sais, le danger,
c'est de se retirer. – Ouais.
– Pour répondre à ça.
– Être saturée puis faire OK, là.
– Bien, bien, c'est
le cancel
ce qu'on dit, les gens s'annulent
c'est des fois parce que tu reçois des commentaires
je vais arrêter d'en faire
moi je me dis
quand l'émission Marie-Claude est arrivée
après deux filles le matin, je me disais
c'était un statement quand même que ça porte mon nom
puis on commençait cette ère-là
de on va se taire
je me suis dit non, ne va pas se taire,
on va nommer les choses ».
Dans tes entrevues, tu parles?
Oui, mais c'est dans les sujets, dans les thèmes,
de donner son opinion.
Pas de le faire pour provoquer,
de le faire parce qu'on le ressent.
Puis si ça provoque, ça provoque.
Mais le but n'est pas de provoquer,
le but est d'être vrai et des fois de dire des choses
qui résonnent chez un paquet de monde
et qui n'ont personne pour le dire.
Ce qui est fourrant,
c'est que le mot authenticité
est galvaudé. Parce qu'on l'utilise
à plein de sauces. On l'utilise
chez les influenceurs pour vendre des affaires.
C'est bien à la mode, le mot authenticité.
Quand on arrive devant un média et on fait
« Moi, je suis authentique. Je dis les choses
pour aider. » On fait « Mouais. » On dirait qu'il n'est plus à, moi, je suis authentique. Je dis les choses pour que ce soit comme, pour aider.
Mais on fait,
on dirait qu'il n'est plus à la mode, le mot authenticité.
Mais c'est une
des qualités que je peux offrir.
Après 14 ans
de thérapie, il y a manie. Il faut que je sois
authentique. Je ne peux me boucher
de pas moi-même.
Mais présentement, tu es bien avec toi-même.
Je suis full. J'ai encore plein de bébêtes
à régler. C'est l'histoire d'une vie.
C'est une belle phase.
Tu vas peut-être me parler de tes bébêtes.
Moi, je te trouve magnifique.
Je t'ai quand même vue à quelques reprises
au fil des dernières années.
Avec des ex.
Avec des ex.
Dans des émissions de télé.
Je t'ai vue différemment.
Je te trouve en tout cas très, très bien.
Ça va très bien.
Alors, voici comment ça fonctionne.
Il y a des questions vertes qui sont des questions générales
que je pourrais poser à tout le monde,
mais ça ne veut pas dire qu'elles ne sont pas personnelles.
Elles sont générales.
Les questions jaunes commencent à être plus personnelles.
Les questions rouges sont adressées à toi.
Les questions mauves, ce sont des questions hypothétiques.
Alors, si tu veux répondre à une de ces questions-là,
tu pourras me poser la question de ton choix.
Tu as un joker qui me permet...
De ne pas répondre?
Toi, qui te permet de ne pas répondre absolument.
Donc, moi, ça me permet de te poser les questions que je veux,
les sous-questions.
Et si à un moment donné, tu dis, sais-tu quoi, Marc-Claude, c'est assez,
tu mets ton joker sur la table et on change de question.
Y a-tu des amis qui l'ont utilisé?
Très peu. Je ne dis pas non, par exemple. Il y en a une et demie, je dirais. table et on change de question. Y'a-tu des amis qui l'ont utilisé? Très peu. Je dis pas non, par exemple.
Y'en a une et demie, je dirais.
Et demie? OK, OK. Parce qu'il y en a une qui l'avait dans la main.
Tu comprends? Fait que ça me disait...
C'est quoi le non-verbal? Moi, le non-verbal,
c'est qu'on est dans une hésitation à quelques
points. T'es dans un blocage émotif. C'est ça.
Le but, je vais pas non plus, mon but,
c'est pas de te forcer à aller là.
Mais c'est quand même...
Des fois, y'a peut-être des zones plus délicates que moi, je ne connais pas.
Parce qu'on est sans filet.
Si il y a des zones plus délicates,
moi, ce que je veux, c'est que jamais ça laisse de traces
dans la vie des invités. Donc là, Joker, ça rassure.
Et il y a toujours une petite question à la fin
qui nous assure qu'on finit bien le jeu.
OK. Mais là, toi, qu'est-ce que t'aimes d'habitude?
T'aimes-tu mieux quand il y a une gradation?
T'aimes-tu mieux ce que moi...
On commence par les vertes, habituellement. Moi, j'aime bien la gradation. T'aimes latu mieux quand il y a une gradation? T'aimes-tu mieux ce que moi... On commence par les vertes, habituellement.
Moi, j'aime bien la gradation.
T'aimes la gradation.
Oui.
OK.
Mais moi, j'ai envie, genre, de te faire confiance
parce que t'es une grande, grande, grande, grande,
grande interviewer.
Une des plus grandes du Québec.
Fait que j'ai comme pas envie...
Je veux te faire confiance.
Choisis pour moi.
Ben, regarde, ben non.
Là, tu vas piger tes cartes.
Tu vas gérer, Gervais.
Non, non, mais je veux que tu me donnes quatre cartes.
Tu les brasses, tu m'en donnes quatre.
Là-dedans, là.
Oui, oui, oui.
Ah, mon Dieu.
Mais non, mais moi, ce que j'aime,
c'est que tu m'imposes quelque chose.
Tu comprends?
Parce que c'est ta vie.
Fait que dans ça, tu vas m'en donner quatre,
je vais te les lire,
tu vas en choisir une,
et je vais en choisir une.
Fait que déjà, je vais en choisir une.
OK.
Mon Dieu, je suis tellement une bonne élève.
Excuse-moi, faut-tu m'expliquer
tous les règlements?
Tu vas tout t'expliquer.
OK.
Faut-tu m'en donner quatre. règlements. Tu vas tout t'expliquer. OK. Moi, tout t'expliquer.
Là, tu m'en donnes quatre.
Mais de dos ou de face?
Comme tu veux.
Je vais te les lire de toute façon.
Mais choisis les de dos
parce que si tu les choisis de face,
ça ne marche pas.
Mais non, mais je t'ai comme...
OK, je vais faire ma sorcière.
Oui, vas-y, vas-y.
Elle, je la sens.
Elle, je la sens.
Elle, je la sens.
Puis elle, je la sens.
Il y a beaucoup d'invités
qui sont comme ça.
Ils sentent.
C'est parfait.
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
première question qu'est-ce que tu n'as pas eu de tes parents et qui t'a manqué?
quel est le trait de caractère
sur lequel tu as dû travailler?
quelle importance accordes-tu au regard des autres?
wow, je les aime toutes
ok, donc
qu'est-ce qui te rend vulnérable?
qu'est-ce qui t'a manqué de tes parents?
Quel est le trait de caractère sur lequel tu as du travail?
Puis quelle importance accordes-tu au regard des autres?
Je vais prendre le trait de caractère que je disais à travailler.
Parce que je pense qu'il est plus surprenant.
OK. C'est lequel?
Mon impulsivité.
Les gens pensent à tort que je suis toujours bubbly, lovely.
C'est comme si dans le spectre des émotions,
les gens pensent que je me situe toujours
dans une espèce de jaune soleil.
Alors que je ne suis pas
colérique, mais j'ai
une impulsion émotive.
Moi, le sentiment de justice,
quand je le vois, d'injustice,
il faut que je me lève tout de suite
et que j'aille adresser la chose.
Quand j'ai une colère,
je ne suis pas capable de dormir dessus.
Il faut que je règle ça avec mon chum,
même si on est épuisé
puis qu'on se répète les mêmes choses.
Qu'est-ce qui se passe dans ta tête à ce moment-là?
C'est comme le feu.
En vieillissant,
je pensais que ça ferait l'inverse. Je pensais qu'à un moment donné, en vieillissant, je saurais choisir mes batailles. Mais on dirait que ça fait l'effet chose. Ah ben non, je ne vais pas mettre mon pied à terre. Ah ben non, je ne vais pas dire que ça me déplaît. Ah ben non.
Que là, je ne suis plus capable.
Je ne suis plus capable
de faker, de sourire.
– Fait que tu as quand même enduré des choses.
– Absolument.
– Donc, si tu as enduré des choses,
c'est pour plaire. Donc ça, tu en as pris conscience.
– Ah oui. Moi, je...
Tu me parlais de l'amour.
Je suis amour, mais je veux de l'amour. »
Je veux être aimée.
Je ne parle pas sexuellement,
je parle amicalement, humainement parlant.
Puis je pense que ça fait ça
quand tu es un enfant de la télé.
Moi, j'étais ça genre 39,
j'ai commencé, j'avais 8 ans.
Ça fait que c'est beaucoup quand même.
Ça fait que tu rentres quelque part
puis tu as l'intelligence de comprendre
qu'est-ce que les gens attendent de toi.
OK, ici, ils veulent que je sois
une jeune fille modèle
très intelligente. OK, ici, ils veulent que je sois
witty, funny. Ah, ici, ils veulent que je sois...
Je me suis beaucoup modelée
à ce que les gens voulaient que je sois
comme jeune actrice.
Là, Mani, quand ça a ralenti,
qui je suis, qu'est-ce que
j'aime?
Mais plus je vieillis,
plus j'ai le feu.
Parce que toi, tu t'es suradaptée.
Je pense que oui.
C'est comme ça qu'on s'efface.
Parce qu'on devient
ce que l'autre veut qu'on soit.
J'imagine qu'on t'a demandé ce que tu veux,
mais qu'est-ce que toi tu veux?
En fonction d'un horaire de tournage?
Oui.
Ma vie, je me levais, j'allais travailler.
On me disait qu'en faire...
Tu as commencé à travailler jeune.
On oublie que le métier que tu exerces,
que tu as fait très jeune de comédienne,
c'est un métier.
Que tu sois enfant ou pas,
ce n'est pas un jeu.
C'est-à-dire que tu as un horaire,
tu as des obligations à remplir.
Ce métier-là, il ne m'a pas été forcé.
C'est vraiment moi.
Mon père vient de l'immobilier commercial,
maman est comptable. C'est moi qui ai harcelé mes parents.
C'est moi qui voulais être dans la télé.
Pourquoi tu voulais faire dans la télé.
Pourquoi tu voulais faire de la télé?
Je ne sais pas pourquoi,
mais je me souviens, j'écoute le Club des 100 watts.
Je ne comprends pas que le vendredi,
il y avait le lip-sync.
Je ne comprends pas pourquoi ce n'est pas moi qui fais du lip-sync à côté d'un arbre
en faisant semblant me pleurer.
Je ne comprends pas pourquoi Bibi,
et je ne suis pas mon dessin.
On fait de la route, mes parents et moi, et il y a une chanson triste de Céline. Je me dis, suis-je capable me pleurer. Je comprends pas pourquoi Bibi, pis je suis pas mon dessin. On fait de la route, mes parents pis moi,
pis il y a une chanson triste de Céline,
pis je me dis, je suis-tu capable de pleurer?
Pis tu sais, je m'imagine que je suis dans un
vidéoclip, tu sais, ma vie était
une mise en scène.
Mon papa a été un des premiers, en tout cas,
quand c'était populaire, à avoir, tu sais,
les vieux vidéos qui faisaient du bruit,
tu sais, le bruit, le bruit,
dans le zoom.
Pis je voulais qu'ils me filment.
Tu sais, je...
Je voulais raconter des histoires, je sais pas.
Fait que j'ai vraiment
harcelé mes parents. Je suis pas victime
de ce métier-là. C'est moi qui voulais être dedans.
Mais ça vient par avec des responsabilités.
C'est ça, c'est ça. Ta collation est à telle heure,
ton dîner est à telle heure, tu fais puppy à telle heure,
tu fais les X scènes
de jour... Tènes de textes
par jour, t'arrives
à la maison, t'as ton professeur privé,
t'apprends les textes pour le lendemain, tu te brosses les dents,
puis t'es debout à 5 heures
pour le lendemain. Ça vient
avec énormément de responsabilité.
Mais pour répondre à ta
question, le trait, c'est que je pensais que
j'aurais une sagesse en vieillissant.
Puis j'ai le feu.
Au contraire.
C'est un genre de take it or leave it.
Puis ça, c'est plus impulsif
que... C'est weird, hein?
Est-ce que t'es bien avec ça?
Je suis moins bonne élève.
Je sais pas si je suis bien avec ça,
mais je suis capable de rire de moi.
Je suis capable de faire... Voyons, je suis donc bien
affectée par la patente
voyons là
pas que ton gars s'égale
je sais pas pourquoi
mais dans le fond t'as dû toujours être comme ça
c'est que tu t'avais fermé cette porte là probablement
oui pis j'ai plus envie de me taire
ben c'est ça fait que c'est toi c'est ton essence
je pense que oui
tu te rapproches de ce que tu es
je pense que oui c'est que les valves s'ouvrent
mais pas les valves de la colère
je veux plus taire ma voix ».
Je n'ai plus envie d'être perçue comme la nounouche.
Mais ça doit être libérateur.
C'est le fun, mais ça me fait peur à moi-même.
Est-ce que tu as vu des regards qui ont fait comme « qu'est-ce qu'elle est en train de dire? »
Non, mais c'est plus mon chum.
Mon chum, il dit « je découvre une femme qui a une fougue encore plus,
qui a quelque chose à dire. Je découvre une femme qui a il dit, je découvre une femme qui a une fougue encore plus, qui a quelque chose à dire.
Je découvre une femme qui a une opinion.
Je découvre une femme qui est une battante.
Je découvre une femme...
Tu sais, c'est ça.
Puis chose que je n'avais pas,
j'étais plus suiveuse avant, je pense.
Puis quand tu entends ça,
ces qualificatifs-là,
est-ce que tu te dis, c'est ça que je suis?
Est-ce que ça résonne?
Est-ce que tu es contente d'entendre ça associé
à ta personne
oui mais on n'est pas dans une société encore
qui valorise ça chez la femme
dans certains spectres
mais on aime encore la femme
je trouve quand elle est sage
soyons frères
la femme qui a un avis
la femme qui prend de la place,
inconsciemment, des fois, ça nous gosse collectivement.
Alors qu'un homme qui le fait,
on sait que ça va être perçu comme du leadership.
C'est des choses
que j'apprivoise.
Et en même temps, tu as l'impression que ça peut
te permettre de laisser une trace aussi.
Parce que ce que j'entends,
il y a quelque chose de militant
aussi. Mais pour moi aussi.
C'est une cause sociale, mais c'est aussi pour moi
et mes filles. C'est pour toi, c'est ça que tu as affirmé.
Et ça, quand tu as
des filles aussi,
ça doit t'apporter des convictions
encore plus profondes.
Mais je n'ai pas la prétention de dire que je vais laisser
ma trace.
Je sais qu'il y a de ces artistes-là
qui... Mais pour tes filles, par exemple. Parce que moi, je ne pense pas que dans matrasses. Je sais qu'il y a de ces artistes-là qui croupent.
Mais pour tes filles, par exemple.
Parce que moi, je ne pense pas que dans 50 ans,
on va se souvenir de moi.
Là, j'ai 40 ans. Je vais en avoir 90.
Je ne sais pas comment on va en consulter.
Mais pour tes filles,
est-ce que ça a changé quelque chose aussi
de voir tes filles grandir?
Full.
Puis pour répondre à cette question-là,
qu'est-ce que tu veux leur offrir que tu n'as pas reçu?
Oui.
Mes parents, j'ai des parents extraordinaires.
Moi, je viens d'une famille où il y avait énormément d'amour,
où quand je prenais parole,
on me disait que j'étais intéressante,
que j'étais aimée,
que je suis chouette comme humaine.
Les Gervais, c'est comme une mafia.
On est vraiment tissés serrés, la mafia Gervais.
Je dis une mafia parce que...
Vous avez vos règles.
Non, non, mais tu ne touches pas.
On est juste des filles.
J'ai deux sœurs jumelles, puis maman, puis papa.
Moi, je suis déjà été par là des ex de mes sœurs.
C'est ça, donc on ne touche pas aux gervais.
On ne touche pas aux gervais.
Les femmes sont fortes chez les gervais.
Aimante et forte.
Mais j'appartiens quand même à une autre époque
où j'ai offert plus une...
J'ai de la misère à verbaliser ce que j'offre de différent.
Déjà, on commence par les filles peuvent tout faire chez nous.
On commence par habille-toi comme tu veux.
On commence par mange ce que tu veux.
Dans le spectre de, tu sais, on ne démonise pas d'aliments.
On est dans, affirme-toi à l'école.
Même si je trouve que mes filles sont un peu,
veulent trop plaire, puis des fois, je leur donne un défi,
tu sais, comme j'ai dit, aujourd'hui,
fais une bêtise à l'école.
Juste pour qu'elles ne veulent pas plaire
à autrui, qu'elles développent leur force,
leur jugement, là.
Va faire une bêtise. – C'est comme ça que tu te parles, un peu.
– Oui, oui, c'est ça. Je veux qu'ils cassent le moule
que moi, je me suis mis dedans.
Essaye pas de plaire à ton prof.
Essaye pas de plaire à tes amis.
Essaye pas de plaire. Plaie-toi à toi.
Vas-y.
Si tu leur plais en le plaisant, c'est correct.
Oui, absolument.
On est une société. Je veux créer des bons humains.
Mais tu as le droit de dépasser t'as le droit de dépasser,
t'as le droit de dépasser, tu sais.
C'est ça que tu leur enseignes, ça?
J'essaie vraiment fort.
Est-ce que tes parents t'ont enseigné ça aussi?
Je pense que c'est une autre époque.
C'est ça, c'était pas pareil, hein?
T'étais plus disciplinée, j'imagine.
Mais regarde les princesses de Disney.
Oui.
Tu sais, quand on regarde Disney, moi, j'ai grandi
avec la fille, qu'est-ce qu'elle fait dans son
cercueil, puis son, on sait quoi,
Blanche-Neige, elle chante avec les oiseaux.
Puis après ça, c'est une
bonne élève, c'est une bonne fille,
c'est au mérite.
Puis après ça, c'est un chevalier qui va
la sauver, puis il se marie, puis il a beaucoup d'enfants.
Puis là, moi, j'ai que de laisser Disney là
avec mes filles. Puis je fais,
elle le connaît même pas. Pourquoi elle l'embrasse?
Puis je fais,
est-ce qu'elle a envie de l'embrasser?
En tout cas, je sais pas.
Elle aurait-tu pu sauver elle-même?
Ah, OK, OK. Puis pourquoi lui,
il offre une robe à elle? Elle aurait-tu envie d'un livre,
mettons?
C'est...
J'essaie de les mettre
le plus féministe possible
mais c'est des époques différentes
oui absolument c'est des époques différentes
mais qui ont un impact quand même
parce que tu le dis sur toi ça a eu un impact ça
oui
parce que je trouve que le syndrome de la bonne fille
il nous limite
comme femme
tu sais quoi le syndrome de la bonne fille
c'est comme notre désir d'être
parfaite. On va être récompensé,
ça va être au mérite. Si je fais
vraiment bien les choses, si j'en donne plus,
qu'on me demande si, si, si, si, si.
Alors qu'on le sait.
C'est parce que l'enjeu dans lequel on est pogné, je trouve,
c'est quand on n'adhère pas à ça,
on a l'air vide des contestataires.
Moi, je le dis souvent au micro
ici parce que moi,
j'ai toujours été féministe, je pense,
dans ma vie.
Pour moi, une femme, c'est quand j'ai lu
Simone de Beauvoir, j'avais peut-être 13-14 ans,
mémoire d'une jeune fille rangée,
j'ai compris que les femmes avaient dû faire
une bataille, que les femmes avaient à faire.
On dirait que je n'avais pas compris ça.
Une fois que j'ai lu ça, c'est vrai que
ce n'est pas l'égalité
le sexe fait une différence
tu sais quand t'es née dans un corps
de fille ou de gosse, c'est pas pareil
puis ça m'a vraiment ouvert les yeux
à très jeunes à voir
ces différences-là
moi j'ai souvent
contesté
cet ordre des choses établi
oui t'étais une des seules femmes en politique.
Il y avait très peu de jeunes femmes. En politique, même moi,
quand j'étais en sciences économiques à l'université,
on était très peu de femmes.
Vraiment, c'était...
Et en politique, c'était à cause de ça, je pense,
que j'ai accédé à des rôles rapidement
parce qu'il y avait moins de jeunes femmes.
C'est pas parce que tu étais full, full, full intelligente,
puis proactive, puis tu avais le feu au cul.
Je pense que ce que j'avais, c'était de la fougue. C'est pas parce que t'étais full, full, full intelligente, puis proactive, puis t'avais le feu au cul. Je pense que
ce que j'avais, c'était de la fougue.
C'est de dire, au pire,
les gens seront pas d'accord. Et après, j'ai compris
que ça, c'était plus masculin
comme trait. Oui.
J'avais pas compris que j'avais des traits plus masculins.
Mais il reste que c'est des
traits féminins, mais qui étaient associés
à l'époque à la masculinité.
Alors que j'étais très féminine. Mais tu sais, même dans ma tête, je me disaisés à l'époque à la masculinité. Alors que j'étais
très féminine, mais tu sais, même
dans ma tête, je me disais, moi, je suis comme un peu plus gars.
Mais non, c'est qu'on a
toujours associé ça au côté masculin,
mais ça veut pas dire qu'on est masculine.
Et tu sais, moi, je trouve que j'aime
t'entendre de
raconter l'histoire des
princesses de Disney, mais avec ta vision,
avec tes commentaires,
comme on commente des séries à la télé.
Juste pour essayer d'allumer quelque chose.
Mais en même temps, la vérité, puis no bullshit,
c'est que moi, je suis fourrée dans mon féminisme.
Parce que là, il y a comme toute la vague de...
OK, si je prends soin de moi, mon désir de coquetterie,
est-ce qu'il est vraiment pour me plaire à moi
ou je suis conditionnée par... »
Tu comprends?
« Est-ce que... »
Bon, moi, je me rase.
J'ai essayé de ne pas me raser.
Je ne suis pas capable.
Mais là, est-ce que c'est moi qui est conditionnée?
Je suis un peu mélangée.
Je veux être féministe, mais je veux être cute.
Je veux être amie des gars,
puis en même temps, je veux
l'égalité salariale. Je suis
quand même ce que je dénonce.
Je veux...
Je veux dire oui au poil, mais je me rase.
Je comprends, je suis quand même tout
et l'autre, fait que des fois, je suis perdue dans mes
repères comme
féministe. – Mais c'est parce que
ça dépend de l'image que tu donnes aux féministes. Tu sais, moi, je pense que le féministe. Mais c'est parce que ça dépend de l'image que tu donnes aux féministes.
Moi, je pense que le féministe,
c'est être soi partout
comme femme.
On ne peut pas parce qu'on est quand même conditionnés.
Il y a des années
de conditions à ce matin,
j'aurais pu venir pas maquiller
puis libre. Mais non, j'ai mis une demi-heure
à m'arranger pour être cute. J'ai-tu fait pour moi?
Mais non, ça me faisait chier de me maquiller un matin.
Pourquoi je l'ai fait?
J'ai raté mon féminisme.
Mais l'as-tu fait juste pour les hommes?
Ou tu l'as fait pour les femmes et pour les hommes?
Je l'ai fait pour que personne chiale.
C'est ça? Tu l'as pas sexué?
Non.
C'est pour ça que je te dis, c'est pas sexué, ça.
Tu comprends?
La réaction des autres, c'est pas sexué, ça. Tu comprends? La réaction des autres,
c'est pas la réaction...
C'est pas la réaction des hommes.
La réaction, c'est face à l'autre.
C'est pas sexué.
Je trouve que des fois, on met des sexes
où il n'y en a pas.
Tu le fais pour l'autre.
Mais l'autre n'a pas de sexe.
Et pourquoi je veux des jeans qui me font des belles fouines?
Ah, mais ça, je sais pas.
Je sais pas.
Là, je suis devant le miroir, la vérité.
Je me dis que ça me fait une fesse galbée.
Bianca, pour qui tu veux ça?
Pour les gens, quand tu vas marcher dans la rue,
pourquoi tu veux plaire, mais que tu le dénonces en même temps?
Je suis très consciente de tout ça.
Mais dans mon éducation à mes enfants,
je le vois, mon double discours.
Admettons, tu n'as pas le même salaire
qu'un acteur qui a le même rôle,
le même niveau de rôle.
Je me suis battue pour l'équité salariale.
Ça, pour moi, c'est sexué.
Dans le sens que c'est clair, c'est net, c'est précis.
Il y a un autre, c'est comment tu te sens par rapport à toi.
Mais ce n'est pas tangible.
Mais ce n'est pas tangible.
C'est ça, c'est difficile de faire une barrière,
le poil, pas de poil.
Par contre,
quand il y a des enjeux
où vraiment il y a une différence
qui est là, qui est nette,
qui est claire, qui est précise, c'est rationnel.
Ça, tu te bats. – Absolument.
Je me suis battue pour l'équité salariale.
Je me suis battue pour
des scènes d'intimité. Je me suis
battue pour qu'on prenne soin de d'autres femmes
sur le plateau.
Je me suis... J'étais allon prenne soin de d'autres femmes sur le plateau. Je me suis...
J'étais allée voir la direction à l'école,
mettons que j'aime beaucoup, mais pour un changement
au niveau des règles des vêtements
chez les filles versus les garçons.
Je me bats pour ce en quoi
je crois.
Mais je cherche parfois mon féminisme.
Je vais être une bonne élève.
Oui, c'est ça. C'est que tu vas être une bonne élève. Oui, c'est ça.
C'est que tu vas être une bonne élève
et tu élargis.
Oui.
Tu élargis.
Parce que tu en fais beaucoup, là.
Je sais.
Ce que j'entends, j'aime ça.
Je vais te poser une question.
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Ah, mon Dieu!
Mille affaires.
Moi, dans la vie,
il y a des gens, comme toi, je te sens de même.
C'est des roseaux.
Non, c'est des chênes.
Moi, je suis le roseau.
Je suis super enracinée, mais je suis pognée dans le vent.
La méchanceté va me rendre vulnérable.
Pas être prête pour quelque chose me rend vulnérable.
Le sarcasme va me rendre vulnérable
tu sais quelqu'un
on voit beaucoup de shows télé mettons
que c'est des joutes intellectuelles
de sarcasme, moi c'est pas mon langage
mon langage moi c'est celui du coeur
tu sais, quand on s'en va dans une
joute de sarcasme, c'est pas mon mode
qui laisse place à plein d'interprétations
pis c'est pas clair
c'est pas mon mode
pas exceller ou pas essayer d'interprétations, puis c'est pas clair. – C'est pas mon mode. – Oui.
– Pas exceller,
ou pas essayer d'exceller me rend vulnérable.
En douce, mais la fin.
– Mais exceller, ça revient souvent.
– Oui, t'as raison. – Parce qu'on vient de commencer,
ouvre ton jeu, puis ça fait quand même plusieurs fois que tu le dis, exceller, être la première,
bonne élève. – T'as bien raison.
– C'est fréquent, c'est présent chez toi.
– C'est quelque chose que je travaille vraiment beaucoup
en thérapie, vraiment.
Puis c'est un manif, je trouvais tellement
que c'était une belle image, vous l'appliquerez à la maison.
Elle me dit,
c'est que tu passes ta vie comme sur un fil.
Puis,
tu te donnes, là, je dis pas que je suis
meilleure, je dis pas que
c'est que moi, par rapport à moi,
tu es comme sur un funambule.
Puis quand tu tombes de ton fil,
là, tu es en échec.
Mais passer une vie sur un fil...
Oh, pardon. Comme là, je me sens mal.
Passer une vie sur un fil,
ce n'est pas confortable.
Puis au contraire, ce n'est pas souhaitable
parce que, veux, veux pas, on perd l'équilibre
puis on est en échec.
Fait que toi, t'as deux modes, échec ou funambulisme.
Mais la vie, c'est quelque part entre les deux.
Tu ne débarques pas, tu te relèves.
Mais c'est ce qui fait que dans ma maternité,
quand j'oublie que c'était, je ne sais pas,
la journée bricolage à l'école
puis qu'elle n'a pas de papier carton rouge, je me sens comme de la qu'elle a pas de papier carton rouge, bien je me sens comme de la marde.
Quand je suis bête avec mes enfants,
bien je me sens comme de la marde. Quand j'oublie mon texte,
bien je me sens comme de la marde.
Puis quand tu te sens comme de la marde, tu te sens vraiment,
ça prend de la place.
Ça prend de la place. Mais il y a un monde
entre. Je suis pas
excellente ou de la marde.
Je suis en train de développer le monde.
Tu as un spectre qu'il faut que tu développes, c'est ça.
Entre.
Je peux être fatiguée, je peux être généreuse,
je peux être normale.
J'ai fait une prestation pour ma scène,
ce n'est pas ma meilleure,
mais c'est fort acceptable.
Mais moi, je ne l'accepte pas.
J'ai comme deux modes.
Je travaille tout le monde, ce spectre-là.
Mais être funambuliste, comme tu l'as dit,
c'est difficile en mots, t'as dit.
Parce que des fois, en bas aussi, le sol est loin.
Oui.
Tu ne peux pas débarquer.
Tu te mets en danger aussi quand tu es sur un fil.
Oui, puis le funambule, je présume qu'il fait 15 minutes
dans sa journée et il vit sa vie.
Ça ne peut pas être un mode de vie.
Il ne peut pas se laisser droit à l'erreur.
À quel moment ça t'a dérangé
le plus d'être une funambule?
Ah, tout le temps.
Dans le sens où
si tu viens à la maison,
c'est impeccable le ménage.
C'est un mode de vie
d'essayer de tout jongler,
les espèces d'assiettes en même temps.
C'est quand que ça m'a...
C'est dans la conjugaison
de ma maternité et de mon travail.
Que veux, veux pas,
quand il y a trop d'assiettes, t'en échappes.
Puis je me suis...
Ça veut dire que je vais me tromper dans mon texte.
Ça veut dire que je ne serai pas la one-taker girl.
C'est la fille de la one-prise.
Ça veut dire que je ne serai pas la première mère
à aller chercher mon enfant à l'école.
Ça veut dire que...
C'est des deuils, là.
Dans le fond, toi, tu jongles sur ton fil.
C'est ça.
Je me fais un bulletin de la vie,
mais ça ne se peut pas.
Mais pour les autres, comment ils vivent ça
avec toi?
Ça fait
qu'au fur et à mesure,
mon chum est beaucoup plus exigeant envers lui-même.
J'ai des teints sur lui.
Puis je ne veux pas ça.
Puis en même temps,
je dis à mes enfants, quand ils ont plein de fautes
dans une dictée, t'as-tu fait de ton mieux
maman est contente
même maman l'applique pas à elle
tu comprends, la belle bullshit
là tu sais
avec un mané en braille la grande
mais en même temps ça doit venir à l'épuisement
ça
t'es très intelligente toi
c'est très...
Je me mets à ta place. Quand toutes les sphères
de ta vie doivent être
parfaites,
puis t'as un horaire à toi, t'as l'horaire
de tes enfants, t'as ta vie de couple,
t'es sur ton fil,
tu veux pas te tromper, je peux imaginer
l'état d'hypervigilance, et ça,
ça épuise le corps et ça épuise la tête.
Oui, il y a eu des grandes périodes d'épuisement.
Ce n'est pas pour rien, entre autres,
que j'ai fait une série qui s'appelle Crever.
Je n'ai pas pogné ça chez la voisine, mettons.
Est-ce que ça t'a fait peur, ça?
C'est comme à un moment donné,
je me suis rendue compte de ces grandes périodes d'épuisement.
Mais je me sens mal de dire épuisement parce que je ne suis pas
infirmière. Tu comprends?
Je ne sauve pas des vies.
Je ne suis pas
une femme immigrante
qui cumule trois jobs au salaire minimum
pour remplir son frigo.
On dirait que je me sens coupable d'être
fatiguée dans mon privilège.
Je suis très consciente de mon privilège.
On dirait que je me sens mal de le nommer.
Mais c'est ça pareil.
Oui.
OK, d'accord.
Non, non, mais c'est ça, je veux dire.
C'est parce que ce que tu dis,
puis tu as fait la série Crever, justement,
ça parle, tu comprends ce que tu es en train de raconter.
Je pense que pour plusieurs femmes,
c'est quelque chose qu'elles ont de la misère à s'avouer,
mais qu'elles ont vécu.
Et le fait d'en parler, ça nourrit des réflexions.
Je suis d'accord, sauf qu'il y a eu un gros backlash après,
puis à la fois positif et négatif après notre série crevée.
J'ai reçu beaucoup de menaces
puis beaucoup d'insultes.
Puis je ne l'ai pas vu venir
parce que pour moi, c'était une série très empathique.
C'est une série qui tend la main
puis qui parle de fatigue.
Mais beaucoup d'hommes qui ont dit...
Puis je ne me victimise pas là-dedans.
Je ne fais pas comme...
Bercez-moi, c'est un constat.
Oui, c'est un constat.
C'est ça, ce n'est pas la même chose.
C'est ça, merci.
Mais beaucoup d'hommes qui m'ont dit
« Hey, nos mères,
ils en faisaient plus que toi, puis ils chialaient pas. »
Beaucoup de femmes
qui ont porté la pierre
puis qui ont s'en chialé,
qui comprennent pas que notre génération,
ils aimeraient qu'on porte la pierre aussi sans chialer.
Beaucoup de personnes qui m'ont
parlé justement de mon privilège
puis qui m'ont dit « Mais comment tu peux être fatiguée?
T'as des enfants qui sont même pas dans un
spectre.
Tu te bois même pas pour remplir ton frigo.
J'ai eu
peur. Je savais pas que ça allait...
Je pensais pas se voir des menaces de mort, mettons, pour une série.
Je pensais pas se voir qu'à crève
si elle... Je pensais pas.
Alors que moi, c'était une série très empathique.
Ça a dévoilé la colère des gens.
Mais je me suis dit,
j'ai vraiment mis le doigt sur quelque chose.
Elle est taboue, notre fatigue collective.
Puis notre désir de bien faire,
il est vraiment tabou.
Puis on a vraiment la culture de
ferme ta gueule puis avance,
même si t'es la face dans le ventre.
Puis tu sais, ce dont tu parles aussi
dans cette série-là,
c'est quand t'es au travail,
t'as l'impression que tu devrais être
aussi avec tes enfants.
Quand t'es avec tes enfants.
Quand tu es avec tes enfants,
on a tous ça à un moment donné.
Ça dépend de l'âge de nos enfants,
mais il y a des périodes de vie où on a l'impression qu'on n'est jamais à la bonne place.
Absolument.
C'est qu'on n'est jamais satisfait.
Parce que quand on était quelque part,
on ne se donne pas pleinement
parce qu'on se dit qu'on devrait être à l'autre.
Quand on est à l'autre,
on ne se donne pas pleinement
parce qu'on n'est jamais là où on est vraiment,
complètement. C'est la sensation de ne jamais être sur son
X. Exactement.
C'est la charge mentale.
Oui.
En même temps,
c'est ça.
Je suis super consciente
de ça, mais je ne m'attendais pas
à un raz-de-marée comme ça.
Je ne reviens pas de ce que tu dis. Je ne m'attendais pas à un raz-de-marée comme ça. Je te comprends, moi, j'en reviens pas de ce que tu dis.
Je ne m'attendais pas à un raz-de-marée,
puis je me suis dit, OK, mais c'est quand qu'on peut nommer notre fatigue?
Donc, il y a un baromètre.
Il y a un baromètre
où c'est légitime. Il y a une fatigue qui est noble
puis une qui n'est pas noble.
Puis l'autre chose qui est taboue aussi, c'est que
je l'aime, mon métier.
J'ai compris qu'on aurait le droit de se plaindre
quand on n'aime pas notre métier.
La phrase qui revenait, c'est
« Prends deux rôles de moins. »
Oui, mais ça n'a pas juste rapport avec mon petit nombril.
Je veux bien prendre deux rôles de moins,
mais c'est un pattern collectif et sociétal.
C'est amorcer ou c'est amorcer une réflexion?
C'est amorcer une réflexion.
C'est ça, c'est amorcer une réflexion.
Moi, je me souviens Bianca, à un moment donné
Les enfants étaient jeunes et j'étais fatiguée
Moi j'ai eu un problème d'anémie
Après un de mes accouchements
Vraiment amenée dans une grande fatigue
Et je me souviens
Qu'il y a un médecin que j'avais rencontré
Qui m'avait dit, moi je vais te prescrire des antidépresseurs
Mais j'étais là, je ne suis pas
Dépressive, je suis fatiguée Je savais que si je commençais Les antidépresseurs, mais j'étais là, mais je ne suis pas dépressive, là. Je suis fatiguée. Je savais que
si je commençais les antidépresseurs, c'est quelque chose
que je n'avais pas l'impression que c'était ça
que j'avais besoin et je ne voulais pas créer
une dépendance. Mais je trouvais qu'on
arrivait vite, ça m'est arrivé à quelques
reprises de dire à un médecin, moi, je me sens un peu
fatiguée, j'aurais des antidépresseurs. Non, mais
est-ce que je peux être entendue?
Ce n'est pas nécessairement toujours...
Je trouve que les femmes, on a de la misère à être entendues
dans notre niveau de fatigue.
Il y a des fatigues qui sont physiques,
il y a des fatigues qui sont psychologiques, où effectivement,
on aura besoin de médication.
Mais je trouve qu'on arrive vite à un constat
t'es épuisée.
Oui, puis ces mots-là,
les gens qui voulaient pas entendre, à ma grande surprise,
c'était d'autres femmes.
Les mots plus méchants, ils venaient d'autres femmes. Les mots plus méchants,
ils venaient d'autres femmes.
Pas de ma génération, parce que je pense que
la génération s'est reconnue.
C'est la génération plus vieille.
Oui. Alors, je me suis dit,
OK, mais ça me gosse dans mon féminisme.
J'étais là, il existe-tu vraiment?
Et où la bienveillance?
Et où, crime, on se tient la main
puis on se passe la balle ensemble
puis qu'on fait...
Parce que cette nouvelle génération-là,
quand même, il y a une casse qui ose dire des choses.
Moi, je suis plus vieille que toi,
puis à l'époque, personne ne disait ça non plus.
Je me souviens quand on est arrivé dans la génération
des mères à bout.
C'était nouveau, ça.
Mère indigne, mère à bout.
Moi, je me souviens que j'avais été... La première fois que je suis passée à Tourmond-en-Pas,
j'avais 40 ans, et il y avait
la fille qui avait écrit « Mère Indigne ».
Puis ça, c'était tout à fait
révolutionnaire.
On a eu besoin de passer par là, c'est nécessaire.
Ça, c'est quand même récent
dans l'histoire, ça a 15 ans à peu près
dans l'histoire, cette notion de dire
on veut avoir des 5 à 7,
on veut nous autres aussi avoir notre
moment pour se déposer.
Fait que je pense qu'il y a un choc par rapport à...
Il y en a peut-être qui ont dit, moi, j'ai enduré ça.
Fait que pourquoi pas vous autres?
– Porter la pierre.
– C'est ça, c'est ça.
Je pense qu'il y a comme un choc parce que même moi, au début,
je me disais, bien là, mère à bout, mère indigne.
Moi, même à un moment donné, ça faisait réagir.
– Ça te fait, oh, ça te challengeait. – Bien, dans le sens que je me disais, bien, bout, mère indigne, moi, même à un moment donné, ça faisait réagir. Ça te faisait, oh, ça te challengeait?
Ben, dans le sens que je me disais,
ben, si on veut des enfants, après ça,
pourquoi on va comme sur la place publique
pour dire, c'est trop?
Mais en même temps,
moi, je pense que les femmes, on en fait beaucoup.
C'est ce que ça apporte, ces mouvements-là,
ces dénonciations-là,
c'est de peut-être s'enlever une bûche.
Oui, de renoncer.
Exactement.
Mais renoncer à quoi?
Je ne l'ai pas trouvé.
Mais pas...
Mais de renoncer à des choses.
De descendre les attentes, Bianca, je pense.
D'arrêter de vouloir être parfaite, c'est ça,
comme mère, comme employée,
comme amie, comme amante.
C'est toujours ça.
Dans le fond, ce que ça dit, tout ça, c'est ça.
À force de se mettre cette pression-là
d'être parfaite partout,
le poids devient très lourd.
C'est ça, c'est le funambule.
Ton image est extraordinaire.
Merci bien, je t'adonne.
Prends les étiquettes de funambule.
Merci, alors non, mais j'aime cette image-là.
Tout ça pour dire que moi, je pense
que quand on réagit à ça,
c'est que ça résonne.
On devrait peut-être comprendre qu'est-ce qui
résonne tant pour que j'ai cette réaction-là
au lieu de te déverser ça.
– Ouais, sauf que l'introspection en
2024, c'est pas tout le monde qui a fait matchement.
– Est-ce que tu regrettes de l'avoir fait?
– Pantoute. Pantoute, pantoute, pantoute, pantoute.
Je l'ai fait avec beaucoup de fierté. J'ai fait, ah, bien,
au contraire, je me suis dit, je vais me lancer
des fleurs, je me suis dit, ah, bien, t'es
intelligente, ma fille. Parce que moi, je me suis dit, ah ben, t'es intelligente, ma fille.
Parce que moi, je suis une self-made woman,
j'ai pas énormément de scolarité.
Ça me gosse, ça me gosse vraiment.
Je me suis façonnée tout seule.
Moi, je suis une fille de papa entrepreneur.
J'ai commencé à travailler tôt.
C'est des victoires que je fais.
T'as su toucher à quelque chose.
Ton oeil est intelligent, ton oeil a vu
que ça allait déranger, mais que ça allait le faire grandir.
T'as nommé quelque chose qui est important.
Après, qu'est-ce qu'on en fait avec, ça m'appartient plus.
Bravo pour ce dégagement-là.
C'est bien, c'est bon.
Mais ça, c'est important.
Même si, puis moi, on a trouvé ça.
En tout cas, on l'aime, taxi.
Je prendrais pas le crédit de ça.
On va passer au niveau jaune. Tu les bases, tu m'en donnes trois.
Ça va être le même service. Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une et je vais en choisir une.
Trois premières. Parfait.
Des fois, il faut y aller plus impulsivement aussi.
À quel endroit te sens-tu en pleine possession
de tes moyens?
Quel type d'amoureuse es-tu?
Que veux-tu léguer à tes filles?
Je les aime toutes toutes tes questions.
Hum... Je vais te surprendre avec quel type d'amoureuse es-tu.
OK.
Je vais te surprendre.
Veux-tu l'histoire de notre rencontre de Sébastien et moi?
Absolument.
Je pense que je ne l'ai jamais contée, en plus.
Quand j'ai rencontré Sébastien,
moi, j'avais un autre casting avant, je pense que
c'était des grands gars bien musclés
avec des gros biceps
qui s'entraînaient au hockey
t'aimais ce genre d'hommes-là
ou des hommes d'affaires qui étaient le prolongement
de mon papa, je pense
dans des masculinités très typiques
puis un moment donné, j'ouvre la télé
puis là, je vois ce gars-là
qui a une énergie super aérienne,
mais qui est brillant.
Mon Dieu, c'est qui ça?
Je m'en vais sur Facebook.
Puis là, j'écris Sébastien Diaz,
« Hey, on se connaît pas,
mais est-ce que je peux t'inviter à souper? »
Puis là, c'est parce que là, il ne s'affichait pas.
Il y avait déjà une blonde
qui avait un métier important.
Elle sauvait des vies. Elle était infirmière.
Ce n'était pas une troubadour comme moi.
Il était en couple.
Il était en couple, mais là, il ne s'était pas affiché.
Je disais, mon Dieu, non, non, mais je suis désolée.
Il te l'a dit.
Oui, mais moi, je suis fidèle.
Je ne vais pas sur le terrain. Le terrain est emprunté. Je suis vraiment désolée. Il te l'a dit. Je ne parle pas. Oui, mais moi, je suis fidèle. Je ne vais pas sur le terrain.
C'est le terrain qui est emprunté.
Oh mon Dieu, je suis vraiment désolée.
Moi, je suis French d'autre monde entre-temps.
Puis à un moment donné, je vois son statut.
Ça a pris une couple de mois, presque un an.
Son statut, il redevient célibataire.
Je fais, Sébastien, je me permets une relance.
Est-ce que je peux t'inviter au restaurant?
C'est deux fois.
Je dis, bien oui, ça me ferait super plaisir.
Fait que là, correspondance un peu par Facebook.
Mais toi, quand même, t'as une direction, là.
Tu veux pas le rencontrer pour que ça devienne ton meilleur ami.
Non, comme une affaire de sorcière.
C'est ton cœur, là.
Je le sais.
Puis là, on se donne rendez-vous dans un restaurant.
Puis là,
lui, il arrive de sucrer salé
parce qu'il est animateur pour sucrer salé.
Ce n'était pas le Sébastien confiant,
accompli.
Il cherchait professionnellement.
Je n'ai pas été le chercher pour ça.
C'est son cœur, son esprit.
Puis là, je voyais sa petite bouteille de vin.
Est-ce que ça a apporté votre vin?
Puis il est nerveux.
Puis là, moi, je suis nerveuse.
Puis je pense que j'ai un spray tan orange.
J'ai mes faux ongles.
J'ai mes cheveux noirs.
C'est une autre époque.
J'aurais pu avoir ma casquette Ed Hardy.
J'étais super douche.
C'était vraiment deux mondes qui se rencontrent.
Lui, amoureux de la musique québécoise, un peu puriste.
Moi, j'écoute
les Vingaboys.
Je trouve que les Black Eyed Peas, c'est formidable.
Vous êtes très différent.
En plus, t'as eu une impulsion.
On se rencontre. Non seulement, j'ai dû se prétendre.
Je me fais dessiner des abdos au se prétendre.
Je me fais faire deux lignes plus foncées.
Ça appartient à une époque.
Il faut embrasser
ces petits moments-là.
Puis là, rire avec ce gars-là,
rire avec ce gars-là, je le trouve
trippant. Il va me reconduire
à la maison. Il ne m'embrasse pas.
Un moment donné, je suis comme tabarouette.
Rire, rire, rire. Deuxième date,
on rit, on rit. Il va me reconduire
à la maison. Je fais, Sébastien,
on est devant mon condo.
Je dis, Sébastien, si t'es intéressé,
ce serait le moment. Faudrait que tu m'embrasses.
Puis il me dit
la plus belle phrase, un instant,
je vais me détacher.
Je te le raconte, je suis encore une petite fille,
on dirait que ma voix est devenue aiguë.
Puis là, il se détache, puis là, il m'embrasse,
mais comme avec...
Je vais dire quelque chose que je dirais à mes chums de femmes,
mais excusez, c'est vulgaire,
mais il ne m'a pas malaxé les seins,
il n'a pas fait...
C'était un baiser
tellement plein de respect.
Il respectait mon intellect.
Il respectait... Il ne voulait pas aller voir mes lignes de spray-town.
Tu comprends?
C'est mon corps pis ma tête qu'il aimait.
Pis là, comme des fous,
il dit, mais on se revoit quand?
Pis là, moi, je fais, ben, c'est la fête de mon père demain.
Fait que si tu veux
me voir, vous êtes chez mes parents.
Pis là, il dit, OK.
Main dans la main, on arrive
chez mes parents. Pis je fais, ben, c' » Main dans la main, on arrive chez mes parents.
Je fais « C'est mon chum, Sébastien. »
Avant même d'avoir consommé notre amour.
Incroyable!
Le soir même,
évidemment, j'ai sauté dessus parce que
moi, quelqu'un qui n'a pas peur de l'engagement,
je trouve ça tellement sexy.
Mais c'est fascinant parce que c'est tout le contraire
maintenant. C'est bien, bien long avant
de changer de statut.
Et toi, t'as changé de statut comme ça.
Mais tu comprends qu'un redevenir célibataire,
je suis complètement désœuvrée, mettons.
Quand je vois mes amis qui,
« In a relationship, it's complicated. »
Qu'est-ce qui est complicated?
Tu l'aimes-tu?
Toi, t'as su, puis lui, il a su.
Ce baiser-là, ça vous a lié.
Oui.
Le baiser dans la voiture. Et on s'est jamais quittés. Trois mois après, puis lui, il a su. Puis ce baiser-là, ça vous a lié. Oui. Le baiser dans la voiture.
Et on s'est jamais quittés.
Trois mois après, je vendais mon condo.
On se trouvait une maison.
Tu sais, ça a fait...
Puis on aime les...
On aime les chapitres.
Fait qu'on s'est mariés.
Pas religieux, mais on aime les chapitres.
Tu sais, celle-là, j'avais du mariage.
Le chapitre de... Tout ça, on aime ça, nous autres. Tu sais, celle-là, j'avais du mariage. Le chapitre de...
Tout ça, on aime ça, nous autres.
Puis quel type d'amoureuse es-tu?
Je suis
très entière.
Je suis une louve.
Il n'y a personne qui va toucher à cet homme-là.
Je le trouve...
Ah, je le trouve beau, mon Seb, là.
Je le trouve...
Pour moi, c'est le plus fort.
Puis ça fait... Puis va faire 15 ans, là.
Puis là, on est... Je sais pas si t'as expérimenté ça, là.
Mais là, autour de nous,
on a comme l'âge où toutes les coupes commencent à péter.
Oui, il y en a beaucoup.
Il se passe-tu quelque chose à 40 ans?
Bien, 40 ans, puis 50 ans aussi.
C'est comme deux zones,
des choses différentes, mais... Oui, il y a quelque chose qui se passe.
C'est toujours dur de voir les couples autour.
Parce que ça remet en cause, je trouve, des fois,
le couple qu'on est, où on se questionne
est-ce que ce sera nous les prochains.
Puis en même temps, moi, je trouvais qu'avec qui on devient amie,
quand on a des proches qui se séparent,
des fois, comme il faut faire des choix.
Dans le duo.
Tu sais, c'est difficile.
En tout cas moi
je trouve ça difficile quand j'ai des couples
je trouve ça triste, très triste
bon même si les raisons sont
c'est correct, on peut pas juger
mais c'est quand même quelque chose, est-ce que toi ça ébranle
ça t'ébranle dans ta confiance
ça fait qu'on s'est mis encore plus fort
à chaque rupture, je le vois comme
on marche
on continue, tu sais comme mettons on s'en va à la guerre.
La vie, c'est ça.
Puis là, on marche, on se fait « one man down ».
Hein? Ils s'aiment plus.
« One man down ». Hein? Ils s'aiment plus.
Comme si nous, on va passer au travers.
On n'est pas armés, on a une clarinette.
Vous allez clencher, vous allez continuer ensemble.
Puis on est deux amoureux, puis on veut cultiver ça.
Qu'est-ce que vous faites pour cultiver cet amour-là?
Moi, je suis subjuguée par le nombre d'amis de femmes
qui me disent, ça fait huit ans, mettons,
qu'on n'est pas partis en cinq jours, mon chum et moi.
J'ai un réseau, je sais qu'il faut un réseau.
J'ai des parents proches, des beaux-parents proches.
Si t'as pas ça, qu'est-ce que tu peux faire?
Des gardiennes, des sous. Je sais, là.
On se fait des dates au restaurant.
On se cruise.
Tu sais, il y a rien qui est pour acquis.
Puis, tu sais,
le quotidien, il est précieux.
Je sais dans quel chandail
il me trouve cute. Je sais dans quel chandail
je le trouve cute. On fait attention à ça.
Même s'il connaît ma garde-robe.
Récemment, il m'a dit
« Ah, mais il faut que tu t'achètes des nouvelles
bobettes, tu sais. Ça, depuis notre rencontre.
Prends ça. Tu sais,
je vais te les acheter, moi. »
Il veut, tu comprends, il veut...
J'ai des mouchoirs.
Mais prends soin de toi.
Mais il t'observe. Puis toi, ça ne te dérange pas que tu lui dises « Hey,
je trouve ça beau.
Je trouve ça beau.
Je trouve ça féministees je trouve ça beau je trouve ça beau je trouve ça féministe je trouve ça beau
je vais aller les acheter juste si c'est que t'aïs ça
j'ai dit j'aime ça ma cassonnet pour toi
je trouve ça magnifique
il t'apaise
c'est ma certitude
c'est vraiment une grande histoire d'amour
c'est la mienne
c'est le premier homme qui m'a
permis d'être moi-même ou je me suis non c'est lui quiienne. C'est le premier homme qui m'a permis d'être moi-même.
Ou je me suis...
Non, c'est lui qui me l'a permis.
Comment ça s'est manifesté?
Dans chaque sphère
de ma vie
où ma personnalité
était très vibrante,
qu'elle aurait pu être perçue comme
« too much »,
il m'a dit « c'est beau ». Il m'a dit, c'est beau.
Il m'a dit, c'est beau.
Il dit, j'aime ça quand tu ris à la gorge déployée de même.
Je l'aime, ton rire de dauphin.
Ça me fait capoter.
Je l'aime, j'aime ça quand tu danses le soir dans la cuisine.
Ça me fait capoter.
Je voulais me faire couper les cheveux court, court, court,
à manier pour ne plus être la pitoune de service.
Il m'a dit, tu fais magnifique.
Vas-y.
J'ai peur, ah, j'ai peur
comme actrice.
Les contrats tombent.
OK, mais on va inventer le format familial.
Tu vas être écoeurante pour animer.
Il me laisse être.
Puis il fait
ça. Quand tu as ça dans la vie,
tu peux tout faire.
C'est le seul qui me l'a offert
dans mes amoureux.
J'en ai eu qui ont essayé de...
Wow!
Parce que tu peux être complètement toi-même tout le temps.
Oui, mais il n'y a pas grand-place dans la société
où tu peux être complètement toi-même.
Mais quand t'ouvres la porte de chez toi, comment tu te sens?
C'est mon safe space.
C'est...
C'est mon safe space c'est c'est
c'est mon entre
c'est l'entre de la terre
il fait chaud, on est bien
ça gronde autour, pas chez nous
je vais être ailleurs
nulle part ailleurs
est-ce que tu t'inquiètes des fois
pour Sébastien?
tout le temps, c'est mon bébé
s'il y a un rhume puis qu'il anime je t'inquiètes des fois pour Sébastien? Ah, tout le temps. C'est mon bébé.
S'il a un rhume puis qu'il anime,
je t'inquiète pour lui.
S'il anime puis il s'enfarge dans une petite phrase, je suis à la maison puis je fais
« Ah oui, babe! Ok! »
Par chaque sphère de sa vie,
je lui donne des ailes, je vais pas
les couper.
Est-ce que tu es dépendante affective?
Hum!
Je me suis Est-ce que tu es dépendante affective? On s'est souvent demandé
si on parlait trop au « nous ».
« Nous, on. Nous, on. »
C'est ça.
C'est ce genre d'amour-là.
Comme codépendante. Tu veux son bien.
Tu veux au-devant pour avoir son bien.
Mais tu sais, les couples qui parlent au « nous »,
on est de même. C'est bien. Mais tu sais, les couples qui parlent au nous, là, on est de même. Bien oui.
Bien, c'est parce que, tu sais, un couple,
c'est comme deux ronds, puis l'intersection,
il y en a pour qui, il y a des moments de la vie,
il est plus important.
Ah, l'autre, il est bien important.
L'autre, il est comme un. Fait que pour ça, c'est un nous.
C'est que l'intersection, il prend beaucoup les deux cercles.
Oui. Puis à un moment donné, j'avais peur que ce soit qu'il était
un... Tu sais, à un moment donné, on l'é que ce soit Kétaine. Tu sais, à un moment donné,
on l'étreint pas contre mon nature profonde.
Tu sais, quand je t'ai présentée tantôt,
moi, c'est ça que je pense
quand tu parles, c'est amour.
Parce que si je te suis sur tes réseaux sociaux,
puis quand tu mets des photos de toi
puis Sébastien, ou toi, Sébastien, puis vos filles,
c'est toujours ça qu'on ressent.
Tu sais, on va dire, bon, c'est sur Instagram,
c'est en belly, peu importe, mais on ressent ça.
Je vais te dire quelque chose, je suis allée dans un show,
un money, je ne sais pas pourquoi,
c'était une entrevue vraiment confrontante.
Puis l'intervieweuse me dit,
pourquoi vous mettez autant de photos de votre amour?
Puis là, elle m'a dit, parce que je l'aime.
Puis elle m'a dit, ah oui, c'est seulement pour ça.
Puis je me suis dit, ah, les gens pensent qu'on commercialise quelque chose,
que je veux marchander cet amour-là.
On est tellement dans une époque de scam.
Alors que moi, ça me fait du bien.
Je commence.
Tu étais allée en Toscane l'année passée.
Puis on voyait tes filles sauter.
Puis je te voyais avec Sébastien.
Puis on te voyait tout seul.
Puis moi, ça m'a fait du bien parce que c'est beau.
Ça fait du bien d'avoir du beau, du
bonheur et d'y croire.
Parce que partout où vous êtes les deux,
vous le partagez, ce bonheur-là.
– Bien, on se tape ses nerfs aussi par moments.
– Bien, j'espère que vous tapez ses nerfs.
Mais il faut faire ça. Mais il reste
qu'il y a de quoi d'en créer
en vous deux.
C'est dans ce que vous faites comme projet aussi,
vous donner un sens à votre vie de couple,
s'élargir au niveau professionnel aussi.
Bien, tu as travaillé
avec ton chum en politique.
Mais après ça,
je trouve que quand tu quittes
ce cercle-là,
c'est bien de la bienveillance,
je trouve.
Tu peux dire,
je suis fatiguée aujourd'hui,
je ne suis plus poche aujourd'hui,
je n'ai pas envie de faire ça.
Puis ça va être bien reçu
dans ton équipe, tu sais.
Oui, pas de problème,
je vais faire moi,
OK, envoie-la-moi la balle. Mais quand tu t'en vas ailleurs puis tu quittes ça, il y a être bien reçu dans ton équipe, tu sais. Oui, pas de problème, je vais faire moi, OK, envoie-la moi la balle.
Mais quand tu t'en vas ailleurs, puis tu quittes ça,
il y a des gens, il faut que tu te méfies.
Je dis, oh non, on retourne à la maison, tu sais.
On retourne créer dans ce cercle-là.
– Non, mais vous êtes beau. – Merci.
– Vous êtes beau, mais tu sais, le mot quétaine,
moi, je l'aime.
– Ah oui? J'ai peur.
– Ah non, non, moi, je suis vraiment,
moi, quétaine, moi, je me dis,
on est toujours la quétaine de quelqu'un d'autre.
C'est pas grave.
Être quétaine, là,
parce que c'est le regard de quelqu'un d'autre.
Parce que la définition de quétaine, là,
elle serait difficile à faire.
Parce que c'est dans le regard de l'autre.
Je sais. Mais comme dans notre métier,
on a une date d'expiration écrite dans le front,
on dirait qu'on a toujours peur d'être quétaine.
Tu la sens, cette date-là?
Oui, full.
Là, je suis dans des premiers trios.
J'ai fait une analogie de sport,
même si je ne connais rien au sport.
Mais je sais qu'à un moment donné,
je vais être un deuxième trio,
je vais être un troisième trio.
La femme vieillissante, elle n'a pas sa place.
Comprends-moi, je veux qu'elle ait sa place.
Mais mes amis actrices dans la cinquantaine
et la soixantaine travaillent vraiment moins.
Moins que la petite fille dans la trentaine, quarantaine.
Oui, puis ça, ça te fait peur?
Bien oui, full. 100 %.
Tu trouves ça injuste?
Je trouve ça crissement injuste.
Oui, c'est un double standard
inouï.
Inouï.
Puis c'est pour ça que je me prépare
que je vais être réalisatrice, que je suis.
Oui, c'est ça, tu l'as dit.
Je suis réalisatrice pour aussi
passer en arrière, pour dire, moi, je ne serai pas amère,
je n'aurai pas l'écume au bord des lèvres, de dire...
J'ai une amie qui me dit,
ce métier-là, c'est comme un amant.
Un mauvais amant.
Il te fait l'amour, il te fait jouir.
Tu as des journées formidables.
Puis à un moment donné, il te quitte, puis il va voir une autre.
Puis tu n'as pas le droit de dire
« Qu'est-ce que j'ai fait? » Tu n'as plus le droit de dire ça.
Il est juste parti voir une autre.
Moi, je vais avoir tellement de ressources quand il va aller voir une autre.
Je vais être derrière la caméra, je vais réaliser
puis je vais mettre des femmes que j'aime en avant. Bravo! Mais tu comprends, c'est ça. Oui, oui, je vais avoir tellement de ressources quand il va aller voir une autre. Je vais être derrière la caméra, je vais réaliser et je vais mettre des femmes que j'aime en avant.
Bravo!
Mais tu comprends, c'est ça.
Oui, oui, je comprends tellement.
Je comprends tellement.
Je vais te poser une question.
Que veux-tu léguer à tes filles?
Ah!
Parce qu'on est dans ta famille, je trouve ça intéressant.
Tu es assez.
Tu es assez.
On se demande beaucoup ce qu'on veut léguer,
mon chum et moi. C'est quoi nos valeurs?
Tu es assez. Juste ça.
Ça veut dire beaucoup.
Ça veut dire beaucoup.
T'aurais aimé ça qu'on te le dise, toi, dans ta vie?
Oui, mes parents me l'ont dit.
Mais c'est pas un métier qui te le dit.
Oui, c'est sûr.
Non, mais c'est sûr parce que t'as commencé tellement jeune.
T'es rentrée là-dedans.
Tu sais, t'es comme née
quasiment dedans.
T'étais toute petite.
Oui, puis tu pars des auditions
plusieurs fois.
Il y en avait plus à l'époque
où on disait,
sois plus grande,
sois plus petite,
sois plus witty,
sois plus drôle,
sois plus ci,
sois plus ça.
C'est rare que t'aies assez.
Mais là, tu es assez.
Puis ça dit tout. Ça dit tout.
Niveau rouge.
Je vais te demander de les piger.
Tu vas m'en donner deux.
C'est ça, il y a quatre, trois, deux.
T'en as quand même encore trois.
T'en as trois.
Toi, pige.
Je vais prendre les deux du milieu.
Les troubles alimentaires, c'est?
Trois petits points.
Niveau rouge, c'est plus personnel.
Quel est le plus important défi
que tu as eu à surmonter?
On dirait que c'est deux questions.
On dirait que c'est la même.
C'est comme ça, on a pigé un peu.
On va la mettre comme ça.
J'ai un autre ici.
Je suis bébé là-là.
À quel besoin profond, répond Sébastien?
Les troubles alimentaires, c'est...
Bien, c'est de la marde.
À quel moment t'as commencé?
J'ose t'en parler parce que tu en as parlé publiquement,
de tes troubles alimentaires.
Oui.
Et à quel moment dans ta vie,
t'as constaté que t'avais un trouble alimentaire?
Ça a vraiment fait partie de ma vie
très, très, très intensément.
De 15 à 23 ans.
Vraiment.
Donc, un 8 ans où j'étais à la télé
vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.
Après ça, j'ai rencontré mon chum.
Puis après ça, on m'a guéri.
Mais oui,
de 15 à 20.
Dans le sens où,
des fois, je me sens...
Ça te fait-tu ça, toi, des fois?
Je me sens mal dans le parler parce que je me dis
les gens vont penser que je vais aller chercher
de l'empathie ou que je veux vendre des tickets
de quelque chose.
Moi, j'ai envie de te dire que quand je t'écoute,
tu me dis, après j'ai guéri,
donc tu es en train de donner de l'espoir
à des gens qui vivent ça.
Moi, je trouve que quand on s'expose
dans ce qu'on a vécu qui nous a rendus vulnérables
et qu'on ose en parler maintenant qu'on va mieux,
parce qu'il y a une différence entre parler de quelque chose
quand on est dedans et quand on a passé au travers,
on peut partager notre chemin,
ce qui donne des outils
à des gens, puis de l'espoir. Par tous les témoignages
qu'on reçoit par écrit, suite
à des gens comme toi,
qui viennent parler de quelque chose qu'ils ont vécu,
ça m'a toujours confirmé ça.
Que ça vient dire,
OK, c'est possible. OK, elle a dit
un mot. Ce mot-là
va peut-être changer quelque chose. C'est pour ça que c'est important, parce que elle a dit un mot. Ce mot-là va peut-être changer quelque chose.
C'est pour ça que c'est important. Parce que, tu sais, les troubles
alimentaires, il y a tellement...
Il y a des hommes qui ont des troubles alimentaires.
Il y a beaucoup de
femmes, de jeunes filles qui ont
des troubles alimentaires. Ça peut arriver à n'importe
quel moment de la vie. Mais
je trouve... Moi, tu sais, quand je faisais des émissions
à la télé, j'en parlais régulièrement.
Parce que c'est omniprésent.
Manger, on en a besoin pour vivre.
On ne peut pas s'en passer.
Oui, puis on est vraiment dans la glorification
de certains aliments et
on démonise d'autres aliments.
Ça fait qu'on est complètement...
Ça nous trompe dans nos repères.
Mais aussi, en fait,
je trouve que quand tu as
une balle courbe dans la vie, on dirait
qu'on a besoin de prendre cette balle courbe-là
et de faire quelque chose de beau avec,
pour soi. Puis là, au début,
c'est ça, j'ai fait, au début, j'aidais
des parents, dont les enfants,
j'essayais d'accompagner des parents.
Après ça, j'essayais d'accompagner des enfants. Après ça, j'ai fait
des centres d'appels anonymes.
C'est moi qui répondais au téléphone.
Quand des gens étaient en détresse,
j'étais comme saturée de...
Il y a eu un pack de non-suicide
que j'ai fait avec une jeune fille.
Puis, c'est vraiment venu me chercher émotivement.
Puis, j'ai fait, OK, c'est pas comme ça que tu peux aider.
Fait que maintenant, j'ai moins le temps de marrainer.
Je marraine quand même certaines personnes,
mais peut-être que d'en parler dans les médias,
ça peut aider, tant mieux.
Ça a été vraiment de la grosse bouette de 15 à 23 ans.
Puis je me suis vraiment rendue loin.
On disait que je ne suis pas dans la demi-mesure.
Moi, je me suis rendue à l'étape
où la patate aurait pu m'arrêter.
Puis j'ai moi-même appelé pour mon hospitalisation.
Tu sais, quand je suis une fille,
j'ai moi-même appelé pour dire
j'aimerais me mettre
sur la liste
d'attente pour être hospitalisée, s'il vous plaît.
Parce que tu ne voulais pas mourir.
Parce que je voulais guérir.
Parce que j'avais rencontré Sébastien,
parce qu'on allait se marier,
puis je voulais manger, c'est vraiment anecdotique,
mais je voulais manger mon gâteau de mariage
sans avoir peur.
Puis après le mariage, qu'est-ce qui vient?
C'est les enfants.
Puis je ne voulais pas que mes enfants me voient calculer.
Je voulais que mes enfants me voient manger.
Je ne voulais pas avoir à table, avoir une portion d'enfants.
Je voulais que ça ne se passe pas de génération
en génération. Je voulais
qu'il y ait un mur. Ma mère, elle était
pas dans les troubles alimentaires, mais je voulais que
ça a fait une génération, la mienne, ça allait
arrêter là, tu sais.
Fait que guéris-toi, guéris tes
bébites pour pas les transmettre. Puis je savais
qu'on allait vouloir essayer d'avoir des enfants.
Fait qu'il était mini moins une.
Tu sais, j'avais balayé en dessous du tapis
en bullshittant tout le monde.
« Je ne peux pas aller au restaurant.
Je suis intolérante à tel aliment.
L'entraînement, j'adore.
Pourquoi tu t'entraînes? »
Je me surentraînais
pour essayer de compenser.
Comment ça se passait dans ta tête, Bianca?
Quand on a un trouble alimentaire,
c'est un trouble qui est envahissant.
Est-ce que tu calculais tout le temps?
Est-ce que ça prenait
bien de la place dans ta tête?
Tout le temps, sans cesse.
Ça devient comme une obsession.
En plus, tu es dénutri
et tu es sous ton poids santé.
La thérapie aussi,
quand ça commence,
elle commence à un certain poids.
On ne te met pas en thérapie jour 1.
On ramène ton corps en niveau.
Puis quand tu as assez...
Quand tu as un poids, un IMC
qui est adéquat, là, tu peux commencer la thérapie.
Fait que aussi, tu es dénutri,
tu as des pensées obsessionnelles, mais j'en étais rendue à...
Ma vie
était à calculer les calories, que je connais
encore à ce jour. Ça qui est traître. Je me souviens des calories ça qui est traître, me souviens des calories de la gomme
me souviens des calories de la pomme
quand tu mangeais
t'avais tout le temps ta calculatrice
alimentaire
qui était active dans ta tête
puis des tours aussi pour
contourner les aliments qui étaient plus caloriques
et le vivre socialement
pendant une scène quand il faut que tu manges
et qu'il y a 10 prises, comment tu le fais?
Puis le repas, c'est quelque chose qui te déclenche.
Qu'est-ce que tu fais?
Ça fait que j'avais comme toute une science,
mais tout le temps et l'énergie que tu le mets
à contourner, puis à dire, OK, mais si je soupe pas,
là, je vais compenser, mais là, tu mets la place
pour une crise alimentaire.
L'anorexie s'est transformée en boulimie.
Pas avec moi, des purges, mais plus avec comment je place
les quatre heures d'entraînement dans ma journée avec le tournage.
OK, je pourrais être dans un gym 24 heures.
Je pourrais, après mon 15 heures de tournage,
aller m'entraîner quatre heures.
Je pourrais, mais quelle place.
En fait, j'ai beaucoup
d'empathie pour la petite Bianca
parce que si j'avais pris tout ce temps-là
à lire, à voyager,
à tisser des
amitiés, à...
qui rime que je serais...
Je posséderais plus dans la vie.
Parce que tu t'es isolée à travers
tout ça. Ah, bien oui, bien oui,
bien oui. Tu sais, le nombre de fois que j'avais une crise alimentaire, une ça? Ah, bien oui, bien oui, bien oui.
Tu sais, le nombre de fois que j'avais une crise alimentaire,
une boulimie, puis qu'après ça, je sortais pas.
Puis je disais, je pourrais pas y aller.
Je dois apprendre des textes bullshit, tu sais.
Mais ton corps, comment tu le trouvais à ce moment-là?
Ideux.
Puis, tu sais, c'est quoi la quête?
Tu sais, quand t'es dans ce trouble-là, c'est quoi ta quête? Quand tu es dans ce trouble-là,
c'est quoi ta quête?
Ça aurait été quoi ton idéal?
Il y a plusieurs spectres.
Il y a plusieurs raisons pourquoi.
Moi, mon motif, ce n'était pas de m'effacer.
Ce n'était pas de disparaître.
Ça, ce n'était pas de mourir.
Ce n'était pas de mourir.
C'était d'exceller. Ça, c'était pas de mourir. C'était pas de mourir. C'était d'exceller.
J'étais capable de ne presque pas manger et de performer pareil.
Tu contrôlais.
J'étais capable d'être sur mon fil de finambule.
Et c'était comme un moment aussi,
j'avais pas beaucoup de contrôle
sur des choses dans ma vie.
J'avais pas de contrôle...
J'avais pas de contrôle
sur ma carrière de comédienne
parce que c'était la fin de plein de projets
puis je connaissais juste ça.
J'avais pas de contrôle, mais ça, j'avais du contrôle
sur ce que j'ingérais.
Et ça, j'étais bonne.
Ça te rendait...
Ça me rendait fière.
C'est ça.
Dans ma tête, moi, je réussissais quelque chose
que les autres réussissaient pas.
En cachette?
Oui, alors que c'est totalement erroné.
Puis c'est une lunette, on le sait.
Ça ne sert à rien de m'écrire pour me dire,
Bianca, tu avais un poids santé, qu'est-ce qui te...
Bien non, tu n'étais pas grosse.
C'est une lunette, c'est une lunette malade,
c'est une lunette erronée.
Mais cette lunette-là, ça m'a pris du temps de l'enlever.
Puis même...
Cette lunette-là, elle revient
de moins en moins, je te dirais.
Elle revient, mettons, une fois par année.
Quand j'ai une scène de tout nu à faire,
ou la saison des costumes de bain,
ça me fait chier.
Les salles d'essayage,
mettons, avec l'éclairage pas bien
veillard, ça me fait vraiment
chier.
Mais là, après ça, il faut que je la contre-cord.
Là, t'as les outils, maintenant.
Là, j'ai les outils pour faire, ah, là, t'as connaissance,
te vois-le dans ta tête, là.
Puis t'es capable d'en parler avec Sébastien aussi.
Bien oui, puis dire, hey, t'sais pas,
qui est revenu cogner à la boutique de sous-vêtements,
t'as à barouer de cette personne-là.
Fait que là, on en rit, on se fait un repas copieux
pour compenser.
Pas que tu nourrisses la bête.
Mais ce qui me challenge plus,
c'est mes enfants ont une super école.
Vraiment géniale.
Je suis vraiment reconnaissante.
Mais comme société,
on va dire,
telle collation, c'est juste un fruit.
Ce n'est pas un biscuit.
Ou si tu ne manges pas, tu n'as pas de dessert. »
Moi, ça me confronte.
J'ai fait de la thérapie pour apprendre à manger le dessert.
Je suis un peu perdue dans mon éducation alimentaire.
Chez nous, il y a beaucoup de sucre,
il y a beaucoup de gras, il y a beaucoup de fruits,
il y a beaucoup de légumes, mais il y a vraiment de tout.
Il y a beaucoup de tout.
Quand quelqu'un dit « Finis pas ton assiette,
tu n'auras pas de dessert »,
je vais te donner pareil le dessert.
Tu comprends?
Je suis un peu perdue dans ce que je dois alléguer.
J'aimerais ça qu'on démonise aucun aliment,
mais ça se peut pas.
Puis toi, tu le fais souvent.
Qu'est-ce qu'on doit dire à quelqu'un comme toi,
pas présentement, mais quand
tu n'allais pas bien,
si on voit qu'on a une amie, un ami,
souvent les gars, ça va être associé au surentraînement,
à comment ils voient leur corps.
Ils vont faire des choix alimentaires.
Les troubles alimentaires viennent souvent de ça.
Chez les gars, mais est-ce que quelqu'un t'avait dit,
coudon, as-tu des problèmes?
Ah bien non, ça m'aurait juste piqué.
C'est ça, y avait-tu quelque chose à faire? Tout le monde m'avait dit, coudonc, as-tu des problèmes? Ah ben non, ça m'aurait juste piqué. C'est ça, y'avait-tu quelque chose à faire?
Tout le monde m'avait dit à l'époque,
t'es jolie, t'es assez mince,
au contraire,
pourtant, tu viens pas d'une famille
où y'a une
obésité.
T'as pas à avoir peur de quelque chose.
T'as pas à avoir peur de quelque chose.
Aussi, j'ai eu des super bons modèles.
Moi, j'ai vu ma mère, c'est une épicurienne.
Mon père, c'est un épicurien.
Il n'y avait pas la privation.
Je n'ai pas grandi dans le régime.
Un manie, quelqu'un qui me dit,
et ça m'a vraiment intéressée,
quelqu'un me dit,
au lieu d'être la personne à table qui mange le moins,
si tu étais la plus heureuse.
Puis ça, en moi,
si quelqu'un m'avait dit, « T'es-tu heureuse?
Tu trouves pas que ça prend toute la place?
T'as-tu envie de faire la place pour autre chose
dans ta tête puis ton cœur? »
Ah, c'est-tu que ça m'aurait fait du bien?
Donc, ça passait pas par l'alimentation.
C'était pas,
« Tu trouves pas que tu manges pas, mais es-tu
heureuse? » Tu donnes une bonne piche.
« Tu souffres-tu?tu? Oui, je souffre!
Puis c'est qu'à un moment donné,
tu souffres tellement,
ça prend tellement toute la place
dans ton espèce de prison dorée que tu t'es façonnée.
Tu coupes les relations,
tu trouves tellement laid
que c'est souffrant.
C'est pas par l'alimentation, c'est parce que moi,
ça a été par le bonheur.
T'as envie d'autre chose. Sébastien t'a déjoué
là-dedans.
Oui.
Il t'a sorti de là.
Il m'a sorti de là.
On s'est sorti de là parce que j'ai travaillé fort en tas.
Oui, excuse-moi, c'est vrai.
Non, mais il m'a juste dit
si tu as envie de le faire, je suis là.
Ce n'était pas cute.
J'étais comme un ogre dans le sens,
une crise de boulimie, ce n'est pas cute. Ce n'était pas rel j'étais comme un ogre dans le sens une crise de boulimie c'est pas cute
c'était pas reluisant
dans la relation pour que
il était naïf un peu
parce que quand tu rencontres une fille qui a ce problème-là
c'est des filles-là c'est un gros problème
je suis reconnaissante
de cette naïveté-là
je pense qu'elle avait pas compris l'ampleur
de l'enjeu
ben oui mais je comprends pis il y en a beaucoup, Bianca, qui n'arrivent pas
à mettre ça de côté.
Parce que, tu sais, la bouffe,
tu dois toujours y faire face dans ta vie.
Tu sais, il y a d'autres dépendances,
d'autres troubles que tu peux mettre de côté
que tu ne referas pas, mais pas la bouffe.
Tu sais, tu en as besoin pour vivre,
tu en as besoin pour exister,
puis ça te revient trois fois par jour.
Oui, puis tu sais, j'ai encore mes sensibilités dans... Des fois, mettons, j'étais
avec des chums de femmes, pis là,
j'en voyais une, là,
qui tasse ses ficulants, mettons,
pis l'autre qui dit « Ah, toi, t'es bonne, t'as pas mangé,
mettons, tes patates. » Ah, là, ça me fâche.
Je suis comme « Hey, la gang,
je suis là. Moi, je mange
mes patates. Vous, mangez pas vos patates si vous
voulez pas, mais là, faites-vous pas un concours de « On mangera pas nos patates, on va être bonnes. » Voyons, je suis là. Moi, je mange mes patates. Vous, ne mangez pas vos patates si vous ne voulez pas. Mais là, ne faites-vous pas un concours de
« On ne mangera pas nos patates, on va être bonnes. »
Voyons, je suis là, la gang.
Tu comprends, ça vient me chercher quand même.
J'aime ça t'entendre dire ça, vraiment.
Parce que c'est vrai que c'est des réflexes
qu'on entend, qu'on voit.
Sinon, pas de pain, on ne mangera pas de pain.
On ne mange pas de pain, le pain, ça fait gonfler.
Il y a toutes sortes de...
Puis on est fiers.
« Hey, t'es bonne, toi. »
« Oui, t'es bonne. »
« Hey, ça me nuit quand vous faites ça, la gang.
Mets le pain là,
s'il vous plaît.
Si t'en veux, t'en manges.
Oui, c'est ça.
Ce que j'ai fait, il ne faut pas nommer un aliment
pour ne pas le démoniser.
On se comprend.
Maintenant, t'es bien.
Puis t'es outillée.
Mais t'as consulté, t'as demandé de l'aide.
Bien oui. Puis finalement, tu vois aussi la vérité, t'as demandé de l'aide. Ben oui.
Puis finalement, tu vois aussi la vérité,
c'est que je suis allée au privé parce que c'était trop long, public.
Un moment donné, je suis allée me chercher
un psy au privé puis une thérapie au privé
parce que je voulais me guérir.
Il y a peu de ressources, il y en a,
mais aussi les parents sont désœuvrés.
Il en manque des ressources.
Oui, parce que c'est un problème que quand tu lèves la main,
t'en as besoin, il faut qu'on réponde là.
C'est ça.
L'appel, c'est chouette, mais je l'ai reçu plusieurs, plusieurs,
plusieurs, plusieurs mois plus tard.
Puis j'ai pu dire, bien, donner ma place à quelqu'un d'autre
parce que j'ai trouvé ma clé.
Puis quand tu es appelée à l'hôpital, on t'a reçue?
Oui, absolument.
Absolument, mais ils ne m'ont pas reçue physiquement.
Il n'y avait pas de place. Il n'y a pas de place.
Quand tu regardes ça aujourd'hui,
quand tu réalises que tu aurais pu laisser ta peau,
c'est quand même tout blanc.
C'est comme si je ne la réalise pas.
Je ne sais pas pourquoi,
c'est comme si je ne la réalise pas.
Mais oui,
j'aurais pu laisser ma peau, assurément.
J'avais, je perdais mes cheveux,
j'avais des poils blonds sur le corps.
J'avais pu mes menstruations.
Tous les signes avant-coureurs d'une crise cardiaque.
Assurément.
Merci d'en parler.
Bien, merci de m'accueillir là-dedans.
Puis, tu sais, je pense aussi, des fois, comme maman,
de t'entendre, peut-être que ça va éveiller aussi
des regards sur nos propres enfants.
Ça, ça me fait capoter, Marie-Claude. Qu'est-ce que je fais un jour si ma fille, elle me parle de régime? Qu'est-ce que ça va éveiller aussi des regards sur nos propres enfants. Ça, ça me fait capoter, Marie-Claude.
Qu'est-ce que je fais un jour si ma fille me parle de régime?
Qu'est-ce que je vais faire?
Qu'est-ce que je fais si elle se regarde dans le miroir
et elle dit, qu'est-ce que je vais faire?
Je suis tellement émotive par rapport à ça.
Je veux tellement la préserver de ça.
Je devrais être la plus outillée,
mais c'est bien trop émotif.
Est-ce que tu penses que tu pourrais lui raconter
ton histoire? Je sais pas quand
Oui
Parce qu'elle a 9 ans
Tu sais, c'est quand
C'est quand que
dans sa tête, elle va comprendre qu'il y a certains
aliments qui sont plus caloriques que d'autres
Et moi, c'est un discours que je veux enlever
Chez nous, il n'y a pas de miroir, il n'y a pas de pèse personne
Tu peux comprendre ça, mais sans développer un trouble.
Je le sais.
C'est ça aussi.
Absolument.
On sait les aliments, on connaît ça.
Mais tu vois, à un moment donné, ma fille m'avait dit,
elle était à l'école secondaire,
puis elle m'a dit,
on dirait que je suis la seule qui mange son lunch.
Puis j'étais sérieuse.
Elle a dit, ouais.
Elle a dit, peut-être que j'amène des trop gros lunchs,
je ne sais pas. »
Et elle a remarqué ça pendant l'été
plus que pendant l'hiver.
L'été, ils mangeaient sur une table dehors
puis elle a dit que c'était flagrant.
Il n'y avait plus de lunch.
Il n'y avait plus rien. Parce que quand il était en dedans,
des fois, il y avait quand même le goût d'aller à la cafétéria
s'acheter de quoi. Puis ça, elle, ça l'a vraiment
amorcé une réflexion
où elle en a parlé avec
d'autres amis. Puis
effectivement, il y en a qui avaient
des troubles alimentaires à l'intérieur de ça.
Bravo à ta fille.
Ça l'a challengé.
Puis même moi, quand elle me l'a dit,
je n'ai pas voulu trop réagir
parce que je n'étais pas là, je savais pas
mais je lui ai dit pose des questions
mais je lui ai dit toi continue à manger par exemple
faut pas t'imiter ce comportement là
mais en même temps faut pas que tu juges
parce que c'est une souffrance
on est face à une souffrance
de la privation c'est une souffrance
donc mais elle a
beaucoup grandi je dirais de ça
de prise de conscience que
même si c'est le fun
t'es avec une gang qui échange
il y en a
que si tu fais un zoom
tu rentres dans un autre univers qui est complexe
mais tu sais les actrices
on se dit mettons
t'as toujours de collation
puis ils font je présume crudité
non
donne moi
je me fais comme un quand je suis entourée de jeunes actrices,
je me fais la porte-parole de
manger la collation
la plus soutenante.
De pogner
dans le bol de jujube,
de casser ça, parce qu'on est quand même
dans une industrie aussi qui
aime la maisseur.
Es-tu prête à passer au niveau mauve?
Champ et Jeune.
Juste une.
On en répond à une question.
Celle-là.
Tu peux y répondre. Paul, tu peux te la lire.
Avec quel proche
décédé aimerais-tu partager
un repas?
C'est la question hypothétique.
Ah, mais elles sont pleines d'amour. Qu'est-ce que c'est, ce joker? J'ai pas besoin deest la question hypothétique. Ah, mais elles sont pleines d'amour.
Que c'est ça, Joker? J'ai pas besoin de ça
par hypothétique.
Une de mes grandes, grandes,
grandes, grandes peurs,
c'est de perdre mes parents.
Ça me fait
capoter.
Ça me fait capoter. Ça me fait
capoter.
Il quitte la maison,
mais ça me fait capoter
irrationnellement.
Il quitte la maison, puis je leur dis,
textez-moi quand vous arrivez.
Si mon père me dit,
mon père est à l'école anglaise,
il va dire, « Call me, Bianca. »
Puis là, je vais répondre, « T'es-tu OK? »
À ma tête, il y a un cancer. – OK, parce qu'il t'appelle, donc... – Il y a un cancer à m'école anglaise. Il va dire, « Call me, Bianca. » Je vais répondre, « T'es-tu OK? » À ma tête, il y a un cancer.
Parce qu'il t'appelle, donc...
Il y a un cancer à m'annoncer.
Ça me fait...
T'es hyper vigilante.
Capotée.
Là même, je me suis dit,
c'est très idéaliste
comme position,
mais moi,
je touche du bois.
Je sais que c'est très idéaliste, c'est des
belles lunettes roses, mais moi,
j'espère acheter une maison
d'arrêt en face de chez nous,
plus tard, pour que eux,
quand leur motricité va être moins forte,
moi, je vais veiller sur eux
en face. S'il y a des couches à changer,
je m'en crisse,
je veux le faire.
Je veux leur remettre
ce qu'ils m'ont donné.
Après ça, ça vient à quel prix? Il y a tout un spectre
que je ne connais pas. Je vais peut-être écouter cette entrevue-là
dans dix ans, puis je vais dire...
40 ans.
Ce qu'ils vont vivre très longtemps.
Mais
la mort de mes parents ou la maladie,
ça me fait capoter.
Ton chum a été malade, il en a parlé
publiquement. Comment t'as vécu ça?
Oh!
Il a vraiment gagné à la loterie
du cancer. C'est un cancer
testiculaire.
Puis,
finalement, il y a beaucoup de boules là-dedans,
dans le sens,
dans la vie, on est vraiment chanceux.
Mais ça me comme, je me souviens, j'ai mis mes mains, là j'étais super forte,
puis il m'a texté, puis il m'a dit, viens me rejoindre à l'hôpital, c'est un cancer.
Puis je me souviens, j'ai mis mes mains sur la, il y avait une rompe dehors à Montréal.
Puis j'ai fait, puis j'aiors à Montréal. Puis j'ai fait...
Puis j'ai appelé ma mère. Puis j'ai fait, ça se peut!
Ça se peut! Pour moi, c'est dans les
autres familles. Pour moi,
c'était... Puis ça m'a
foqué parce que ça a
ouvert la voûte dans ma tête que c'était
possible. Ça a validé
mes craintes
que mes proches pouvaient avoir le cancer.
Ça a validé mes obsessions. Tu comprend cancer, ça a validé mes obsessions.
Tu comprends? Ça a nourri
mes obsessions.
Puis après ça, ça se pouvait
qu'on n'ait pas de deuxième enfant.
Ça fait que Sébastien est allé
congeler du sperme,
que c'était pas de super bonne qualité.
Après ça,
il a fait tous les traitements.
Puis lui, il voulait garder ça à ce moment-là très privé. Quand il en a parlé en entrevue, je me suis dit, OK, il a fait tous les traitements. Puis lui, il voulait garder ça, à ce moment-là, très privé.
Quand il en a parlé en entrevue, je me suis dit,
OK, bien là, il est prêt
à en parler. Bon, il est né.
Tu sais, pas avec le sperme,
là, fait que finalement, tout marche
en bas, tout marche en bas.
Mais ça m'a juste montré,
ah, c'est que ça peut être fragile.
Ça va vite.
Au moment de cette annonce-là, déjà,
ta vie était changée. Quand t'as tenu
la rampe, il y avait
quelque chose, une insouciance qui partait.
Il y avait une insouciance, puis donc,
ça validait que dans la vie, mes peurs peuvent arriver.
Est-ce que c'est bon, ça?
C'est...
En même temps, j'ai compris que quand ça arrive,
je suis forte. C'est moi qui porte, c'est moi qui parle aux médecins, c'ai compris que quand ça arrive, je suis forte.
C'est moi qui porte, c'est moi qui parle au médecin,
c'est moi qui...
C'est moi qui a géré, c'est moi qui a pris
les rendez-vous, c'est moi.
Puis, on fait quelque chose de super beau.
Il y a eu les traitements pendant 5 ans après la rémission.
Puis, il y a...
Tu rencontres ton médecin, donc...
Puis là, tu dis, OK,
là, t'es correct.
On peut refaire un trois mois, on peut refaire un six mois.
Puis chaque fois qu'on sort, on fait un fuck you.
On prend une photo qu'on envoie à nos proches,
puis ça en est comme ça.
C'est fuck you, cancer.
Puis là, ma livre, à la fin, à la fin des cinq ans,
j'ai fait un livre.
C'est juste nous, à travers tous nos...
Les rendez-vous.
Les rendez-vous.
Juste où on fait des fuck you, tu sais.
Nos cheveux à l'ongle, on est cernés.
– C'est ce que j'aime de votre couple.
C'est ça qui est beau.
Vous avez ça en commun.
Quand tu disais tantôt, on aime marquer les choses.
Tu as commencé en disant ça.
Et ça, ça marque quelque chose à chaque fois.
– Essayez de valser dans la tempête, là.
Tu sais, fait qu'on l'appelle notre livre des fuck you,
c'est le plus beau.
Est-ce que ça a changé quelque chose dans votre couple?
Oui.
Oui.
Ça a temporairement
inversé les rôles. Lui, c'est le shine,
moi, c'est le roseau, puis je suis devenue
le shine.
Ça l'a montré vulnérable aussi.
Ça a montré qu'il devait ralentir
qu'il n'était pas invincible
et donc que moi non plus
qu'on ne devait pas être partout
ça vous avez été encore un petit peu partout
t'auras compris
mais que
c'est pas parce que les portes de l'ascenseur s'ouvrent
qu'il faut qu'on pogne l'étage.
Oui.
Mais tu sais, on...
Le naturel, des fois, il revient vite.
Mais il reste qu'il y a un marqueur.
Il y a un marqueur.
Il y a un marqueur qui s'est installé.
Il y a un marqueur, oui.
On n'est pas invincibles.
Puis c'est con, je sais, c'est une grosse affaire,
mais je ne l'avais pas réalisé.
Oui, mais c'est souvent comme ça qu'on le réalise.
C'est quand il y a des épreuves qui nous frappent.
Quand ça va bien, pourquoi on penserait à ça nécessairement?
C'est quand ça va mal.
Quand ça va mal autour, quand quelqu'un se bat pour vivre,
tu prends conscience de c'est quoi.
À quel point la vie bascule rapidement.
Une fois que tu as eu cet appel-là,
si je t'avais parlé une minute avant
et une minute après,
je ne parlais pas à la même personne.
En tout cas, tu n'étais plus dans le même état d'esprit.
Je me souviens, c'est une opération un peu,
je ne vais pas dire, c'est minime.
Il y a des opérations à cœur ouvert.
Mais c'est bizarre parce que mon chum,
il rentre pour se faire opérer.
Puis là, il y a un gros tableau.
Puis là, il y a un numéro.
Puis tu vois la case. Donc, tu vois que l'opération estérer. Puis là, il y a un gros tableau. Puis là, il est un numéro. Puis tu vois la case.
Donc, tu vois que l'opération est prévue
pour une heure et quart sur le tableau.
Comme, je ne sais pas, jamais été aux courses,
mais je présume que c'est ça.
Puis là, le numéro qui avance, tu sais.
Puis là, ça prend plus qu'une heure et quart.
Voyons, ça fait une heure et demie.
Voyons, c'est une heure quarante.
Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qu'il y a qui ne va pas?
Ça, là, j'ai compris l'amplitude de mon amour.
J'ai compris.
Ça me faisait mal.
J'étais comme un chien, un loup.
Je ne sais pas.
J'étais en cage.
Il fallait que je le sauve.
J'aurais pu rentrer.
Qu'est-ce qui se passe?
Je ne l'ai pas fait.
Mais j'ai compris l'amplitude.
Chaque minute qui dépassait le temps
prévu,
tout pouvait se passer.
J'ai fait, cet homme-là, je l'aime.
Oui.
C'est une belle image.
Dans le drame,
c'est une belle image.
Je vais être là.
Je ne gérerai jamais parier aux chevaux.
Je pense que ça me stresse trop. Est-ce qu'il y a une personne décédée
avec qui tu aimerais partager un repas?
oui mon grand-père
je lui parle encore avant les auditions
qu'est-ce que tu lui dis?
je ne sais pas s'il faut que je lui donne un break
à ton grand-père?
pourquoi tu lui donnerais le droit de content?
je ne sais pas
il a besoin d'un break
tu pourrais lui demander ça,
si tu partageais un repas avec. Genre,
« T'es-tu allée me donner de la poudre de magie, là? »
Il était à quel âge quand il a décédé, ton grand-père?
Super jeune.
En bas de 10 ans. Puis tu t'en souviens?
Mais j'y parle comme si t'étais un grand chum.
« Hé, je sais que t'es peut-être occupé.
J'ai une audition
bien stressée. Si t'as envie juste de m'envoyer ta petite poudre,
là, ça me fait du bien
puis à la fin je fais, merci, ne grotte pas, vraiment
puis des fois je fais, si c'est pour moi
envoie-le-moi
mais là maintenant il va en besoin d'un break
tant qu'il répond
il doit être là
moi j'aime ça ces croyances
moi je trouve que ça fait du bien
de croire à ça
ça fait du bien moi je trouve parce qu'on ne peut pas juger
quelqu'un. Toi, ça répond
à quelque chose.
Ça t'aide. Tu as l'impression qu'il est là.
Ça t'appartient. On n'a pas de preuve
du contraire, tu comprends? On n'a pas de preuve de rien.
T'avais raison. Moi, j'ai une question pour toi.
Oui, vas-y. Ça fait-tu trop longtemps qu'on jase?
Non. Ton équipe à capote-tu?
Ils ne sont plus là.
Ça fait longtemps qu'on est tout seuls, Bianca.
Ben non, ça passe pour un agapé.
OK.
Toi, comme femme, c'est quoi tes rêves?
Puis quand on a accompli autant que t'as accompli,
c'est quand qu'on est repus, puis est-ce qu'on est repus?
Moi, j'ai l'impression d'avoir rien accompli, Bianca.
Je te dirais que...
Tout ça, c'est pas assez, genre?
Ben non, non. Moi, j'ai toujours eu un feeling...
Je sais pas...
Là, on dirait que le fait qu'on ait parti
une plateforme, que je commence à faire
ce que je veux, de créer une communauté.
Moi, j'ai créé une plateforme qui s'appelle le Marie Club.
Plateforme qui est payante.
Les gens viennent, puis là, on fait des causeries.
Je te raconte ça parce qu'on fait des causeries, puis là, tu sais,
dans le front, il y avait 60 femmes de ploguées.
Non, c'est vrai, il y avait un homme.
On le souligne.
Puis tu sais, c'était le soir de la Saint-Valentin, il fallait le faire
quand même de dire, oui, je vais me brancher.
On a fait un causerie vino. Je me disais,
s'il y en a dans le gang qui sont seuls
le soir de la Saint-Valentin, c'est un soir des fois
qui est difficile, bien,
on va se brancher puis on va prendre
un verre de vin ensemble.
Et j'ai décidé de faire un Ouvre ton jeu
du speed d'été. Et on faisait
des questions, en tout cas, elles avaient trois minutes pour répondre.
Mais je suis là contre ça parce que j'ai eu un moment
de grâce pendant ce temps-là.
Je me disais, moi, dans le fond,
on dirait que je ne le savais pas, mais c'est ça que je veux dans la vie.
Parler, créer une communauté,
faire en sorte que les gens se connaissent
entre eux, puis après ça,
qu'ils vivent une amitié, puis
tu sais, comme dans le Marclab, on peut commenter
plein d'affaires, fait qu'on voit les noms, puis là, il y en a
qui disent « Ok, je mets un visage chez toi, Elena,
ben salut! » – Oh, là, tu t'es sentie utile
et oui! – Oui, puis je me dis, là, quand ils vont se revoir,
fait que là, les causeries, tu sais, on va en faire plus
souvent, mais moi, je ne savais pas
comment arriver à ça, puis on dirait
que, tu sais, tranquillement,
en faisant des affaires, je me dis,
OK, là, j'ai senti, il y a quoi qui s'est passé.
Je dis, OK, là, j'étais à la bonne place.
Puis maintenant, on va faire grandir ça.
Mais moi, je veux outiller les gens.
Puis je veux que les gens se connaissent.
Puis je veux que les gens ne se sentent pas seuls.
Parce que, tu sais, des fois, on peut avoir une grande maison
avec plein de monde dedans, puis on se sent seul.
Fait que moi,
j'ai voulu créer comme un espace où
c'est ta chambre, où tu rentres
dedans, c'est-à-dire c'est ta pièce à toi
puis t'écoutes les conseils que
t'as envie, tu prends des notes, on a un journal
intime, tout ça. Fait que les gens peuvent écrire.
Je me disais, là, je pense
que j'étais à la bonne place. Puis à partir de ça, je peux faire
plein de choses. Je peux faire des rencontres
en vrai, faire des ouvre-tons-jeux
publics.
Je veux que ces gens-là
qui ont envie
d'apprendre, d'apprendre sur eux,
d'apprendre sur les autres,
de vivre dans notre société,
de se créer une communauté,
de voir qu'il y en a plein qui sont comme moi, qui ont envie de ça.
C'est comme la première fois, on dirait,
que je fais la bonne affaire.
Je n'ai pas besoin d'aller. Moi, quand j'étais jeune, je pensais que j'allais être missionnaire.
Je me voyais en Afrique.
Oh ouais!
Tu sais, des enfants. Il y avait plein d'annonces à l'époque
d'Oxfam Québec. Moi, ça me parlait bien gros.
Les pauvres, tu sais,
les enfants qui avaient rien à manger.
Je me disais, un jour, moi, je vais aller là.
Mais finalement, je suis jamais allée en Afrique
aider des enfants comme je voyais
quand j'étais petite.
Mais quand j'ai eu mon fils,
puis j'ai dû être alitée pour lui sauver la vie,
je me disais, OK, moi, dans le fond,
du fond de mon lit, je suis en train de sauver une vie.
J'ai compris que des fois,
on n'avait pas à se déplacer.
Oui, il faut faire quelque chose.
T'as comme changé ton viseur de bord.
Oui, c'est-à-dire?
T'as ta lunette.
Oui, moi, c'était comme, il fallait que t'ailles
bien, bien loin, mais alors que tu te rends compte
que plein... Et c'est là que j'ai...
Tu sais, moi, je m'implique beaucoup socialement
parce que tu te rends compte que tu peux faire
des fois des petites différences en restant
très près, mais très près de nous,
il y a des gens qui ont des besoins.
J'ai commencé à m'impliquer. Pour moi, l'implication
auprès des jeunes des auberges du coeur, c'est super
important de voir ces jeunes-là
qui, grâce à l'intervention
d'intervenants qui ont une vocation
incroyable, ça change
des parcours de vie.
Ok, mais toi, c'est quoi ton rêve de TQ?
Mon rêve de TQ, c'est ça.
Il n'y a pas de limite. Je t'offre
une nouvelle carte.
Sur la carte, c'est écrit, c'est quoi ton rêve de TQ? »
Il n'y a pas de limite.
Tu peux me dire « Je suis Oprah
et je crée encore une communauté Marie-Claude. »
Tu comprends, c'est quoi ton rêve?
Honnêtement, c'est peut-être que Mère Thérésa
m'a inspirée dans la vie.
Mais c'est d'être au cœur d'un village
et que tout le monde s'entraide.
C'est pour ça que je le voyais en Afrique, mon village,
avec du monde
qui ont des besoins, puis que tu dis
« OK, je suis encore comme ça. »
J'étais allée en politique pour ça aussi, pour dire
« OK, on va arrêter. » Moi, je
lisais tellement, quand j'étais jeune,
je me disais « OK, il faut que j'arrête d'enculer des mouches.
Il faut que je crée aussi quelque chose. »
C'est comme si pendant l'île, je ne créais pas.
J'apprenais, mais je n'étais pas en train d'être en action.
Donc, pour moi, d'être en action
et de...
Pas juste de faire la différence moi,
mais de faire des choses avec d'autres
qui font la différence.
Cet esprit de communauté-là
m'habite beaucoup.
Moi, ma famille, c'est ma communauté
la plus proche.
Mais moi, je suis comme toi avec...
Tantôt, quand tu parlais de ta famille,
les Gervais, bien...
Moi, j'étais un peu de même, là.
Je veux dire, je m'inquiète vite, vite, vite.
Je donne... Non, laissez-vous
pas faire. Il faut se tenir
dans la vie. Tu as le droit de changer d'idée.
Mais je suis...
On dirait que je m'inquiète tout le temps pour quelqu'un.
Tu es une mère couveuse. Absolument. Fait que je m'inquiète tout le temps pour quelqu'un là t'es une mère couveuse
absolument, moi ma communauté
j'aime élargir cette communauté là
je te dis depuis que je suis jeune, pour ça moi je me reconnaissais pas
dans mes amis quand j'étais jeune
parce que j'avais
j'avais quelque chose qui était
plus grand que moi à partager
comme une pensée sociétale
mais sans savoir, c'est dur à dire ça.
Je comprends.
Puis là, quand je suis arrivée, dans le fond,
j'ai fait de la politique pour ça.
Quand j'étais directrice d'école de musique de Riverzo,
on a fait construire la communauté,
on a fait construire une école de musique.
Et après ça, à travers la télévision,
j'avais envie d'avoir des spécialistes
qui apprennent des choses aux gens,
qui m'apprennent des choses.
Puis là, avec ce que je suis en train de faire,
c'est ce qu'on fait aujourd'hui. Tantôt, quand tu
parlais des troubles alimentaires, pour moi,
c'est l'essence de la vie
d'échanger, d'essayer de
comprendre. Puis quand on a décidé de partir
une plateforme, je disais, moi, je veux créer une communauté.
Je veux créer un fil. Je veux que les gens
se connaissent. Je veux que les gens
arrêtent de se sentir seuls parce que l'isolement,
ça apporte beaucoup de choses
négatives. – Bien oui, la colère,
entre autres. – Oui, puis
les problèmes cognitifs, des problèmes
de santé graves. L'isolement, c'est
très grave, puis de se sentir seule
alors que de se sentir soutenue,
c'est le contraire. L'empathie,
ça apporte beaucoup dans la vie.
Ça fait que ça a l'air comme
stagé ce que je te dis, mais c'est quand même ça.
Je pense que c'était le mot communauté que j'aurais écrit
déjà, comment je trouve ma communauté
et où ma communauté, puis moi je me sens
quand je suis arrivée dans le milieu artistique
je trouvais que ma communauté m'abandonnait
dans le sens que tu travailles avec une équipe
le projet est fini, tu t'en vas
dans une autre équipe, puis je me souviens
quand j'ai fait Simplement Vedette, un moment donné j'ai quitté
mais là je quittais mon équipe, moi là c'était
ok mais on ne travaillera plus ensemble.
C'était une rupture.
Ah oui, vraiment, comme un sentiment d'abandon.
Alors que j'ai appris à travailler comme ça.
On est des nomades.
Mais mon naturel, c'est de faire grandir quelque chose.
Moi, j'aime ça présenter, mettons, deux amis,
puis ils deviennent amis, puis ils vivent ça.
Tu comprends? Ça ne t'enlève rien à toi.
J'ai plus besoin, là. Ah non,
pas du tout. Au contraire, je me dis, wow,
c'est donc bien le fun. OK, j'ai une dernière, dernière question.
Vas-y donc. Avec toute cette mission-là
puis cette connaissance-là,
ta vie télévisuelle, comment
tu le faisais, mettons, quand t'avais
un sujet qui allait à l'encontre de tes valeurs?
On jante. Quelqu'un vient
présenter la nouvelle machine anti-cellulite.
Toi, ça, c'est du capitalisme,
c'est de l'individualisme.
Comment tu le vivais?
Je ne l'ai pas vécu souvent. Parce que,
je vais te dire, OK, à un moment donné, on a fait une émission
Bianca, deux filles, le matin, où cette
année-là, on était quatre animatrices.
C'était Isabelle qui
l'aidait, puis on était
Kim Rosk, Dominique Bertrand
et moi. – Je m'en souviens, j'ai tout écouté les étapes dans ma chambre.
– Et un jour,
ils nous ont fait comme une surprise.
Voyons, j'ai quoi dans l'œil? Nos recherchistes
nous ont amené nos sacoches
sur le plateau. Puis là, il fallait
vider nos sacoches. Puis c'était comme, vide ta
sacoche et je te dirai qui tu es. Tu comprends?
– Ça me fait un peu suer comme je...
– Bon, là, je me souviendrai toujours après, en réunion,
je pense qu'on a atteint le bas fond.
À quoi ça sert? Qu'est-ce qu'on vient de faire?
Moi, j'étais là dans un état de...
Mais c'est une perte de temps.
Je veux dire, la vie est trop courte.
On est en train d'imposer ça aux gens
qui nous regardent, vraiment.
Qu'est-ce qu'on a dans nos sacoches?
Moi, là, je te dirais que pour moi,
il y a eu un virage
dans ma tête et dans ma compréhension
que le public
méritait beaucoup mieux que ça.
Que le public,
si on dit aux gens,
« Hey, t'ouvres ta télé, nous autres,
on veut que tu restes,
on t'impose quelque chose, si t'es là,
bien, on va s'adresser à l'intelligence.
On va faire de quoi qui va faire la différence. Pas tout le temps une différence, on t'impose quelque chose, si t'es là, on va s'adresser à l'intelligence.
On va faire de quoi qui va faire la différence. Pas tout le temps,
une différence, ça va peut-être juste te faire rire dans ta journée.
Mais c'est une différence.
C'est pas à sous-estimer.
C'est pas à sous-estimer, faire rire les gens.
Parler d'un paquet de sujets.
Tu peux parler de l'interprétation des rêves.
Les gens vont être fascinés par ça.
Moi, j'ai tout le temps aimé Christian Page
qui vient démystifier.
C'est comme l'enquêteur
du paranormal.
Tu veux vraiment que ce soit vrai,
puis il va dire non, c'est pas vrai.
Mais moi, ça m'allumait autant que quelqu'un
vient me parler d'oncologie, des derniers traitements,
le cancer du sein, ça m'a toujours interpellée.
Fait que tu as utilisé ta voix pour le dénoncer.
Oui, exactement. Mais il me fallait
cette émission-là pour arriver ailleurs,
pour comprendre le rôle qu'on pouvait avoir dans la société.
Puis, tu sais, comme je te dis,
il y en a qui disent que c'est de l'entertainment.
Ça va faire rire les gens, découvrir des talents.
Tu sais, moi, je trouve que ça manque au Québec.
Une émission, on fait découvrir des nouveaux talents
où les gens peuvent aller changer leur toune
en parlant d'eux en temps réel à la télé.
Moi, Jean-Pierre Coallier,
me manque, tu comprends, mais je trouve que ça, ça a toute sa place
quand c'est clair pour toi la direction que tu veux donner
et que tu t'adresses dans cette
direction-là, mais avec
la plus grande pertinence,
la plus grande rigueur.
Peu importe ce que tu fais, pour moi,
il faut toujours être en accord avec soi, pertinent,
rigoureux. Pour moi, la rigueur,
quand tu...
Moi, je disais toujours aux gens, on dérange
300 000 personnes le matin,
on est là après salut, bonjour,
soyons rigoureux. On ne peut pas...
J'aime beaucoup ça, la rigueur, moi aussi.
Ah oui, la rigueur. Ça fait une différence, la rigueur.
Je trouve ça donne une raison d'être.
Je ne sais pas si ça répond à ta question.
Ça répond très bien à ma question.
Une fois que j'étais consciente de ça,
j'étais wow.
Mais j'aime rire beaucoup.
J'ai ri beaucoup à travers tout ça.
Parce que le rire...
Parce que chez nous, c'est un compliment.
On dit, t'es niaiseuse.
C'est le sens de l'humour chez nous.
Oui, mais tout à fait.
Je comprends ce que tu veux dire.
Faut rire.
T'es pertinente et foffole.
Tu l'as, ça.
Oui, oui.
Écoute, on dédramatise.
Rire, ça dédramatise. Puisas, ça. Écoute, rire,
ça dédramatise. Puis moi, je me souviens dans des grands moments de ma vie où c'était
triste. J'ai eu des fois
des moments de rire
qui m'ont fait du bien, mais qui
arrivaient de je ne sais pas trop où, mais c'était
là. Ça fait que ça fait du bien.
Alors, la dernière question que je te pose, ma belle,
où te vois-tu dans 10 ans?
Oh! Dans 10 ans, OK. Fait que là, j'ai 49 ans Où te vois-tu dans 10 ans? Oh, oh.
Dans 10 ans, OK. Fait que là, j'ai 49 ans.
T'es quasiment à 50 ans, là. OK. Faut que
avec mes enfants, il faut
que j'aie visité l'Asie.
Il faut.
Pourquoi il faut? Parce que c'est un rêve.
Pis, tu sais, les tournages, c'est l'été.
Les vacances des enfants, c'est l'été. Fait que ça
concorde mal. À un moment donné, il faut que je fasse
fuck it, je prends des vacances
puis on part trois mois.
Tu te sens appelée par l'Asie.
Oui, je me sens appelée par aussi
de longues vacances,
le droit d'être débranchée, le droit
de rater des occasions,
le droit de vivre
sa petite vie.
Ça, je me vois,
puis ça, c'est bien tabou au Québec
quand on dit ça, je le dis,
mais je vois qu'on n'a pas vu
50 % de ce que je suis capable de faire
en tant qu'actrice,
en tant que créatrice.
Je vois que je vais faire des choses
qu'on va me découvrir.
Peut-être que je vais aller créer ces choses-là,
peut-être qu'on va me donner des étiquettes
pour les créer, mais on n'a pas vu encore ce que j'avais
dans le ventre. Là, je me vois
à un moment donné,
j'ai fait le tour de la thérapie. Peut-être que
je vais être moins fuckée. Je vais être sereine.
Je vais être zen.
Peut-être que tu vas accepter d'être fuckée. Peut-être que je vais
accepter d'être fuckée. Peut-être finalement, tu vas dire
« Moi, je suis comme ça. J'ai mon ascendant
fucké. » Peut-être, peut tu vas dire, moi, je suis comme ça. J'ai moi, ascendant fucké.
Peut-être, peut-être.
Puis, je vais au moins essayer de plaire.
J'aimerais ça dans 10 ans.
Ah, tu m'aimes pas.
Tu serais libre.
J'aimerais ça être libre demain.
Mais j'aime t'entendre dire que t'as encore plein de choses à explorer.
C'est beau, ça.
Je trouve que l'humain... L'autre fois, j'expliquais à Jean-Philippe qui travaille avec moi.
Je ne sais pas, je lui dirais que la vie,
on a une courbe.
C'est intéressant quand il y a une autre courbe
qui est celle des rêves et de l'espoir
qui est plus haute que notre courbe dans laquelle on est.
Parce que ça nous élève.
Puis on se lève le matin, puis ça donne un sens.
C'est un moteur.
Bien oui.
C'est un moteur.
Puis quand on perd ce moteur-là,
je trouve que le quotidien ne devient plus...
Moi, je veux en se mâcher les beaux plafonds de verre.
T'en as du gaz.
Mais je suis fatiguée.
Tu vois, c'est le contraire de toi.
Mais t'es fatiguée.
Mais t'es fatiguée momentanément.
T'es pas fatiguée de la vie.
Mais non.
C'est un moment donné.
T'as tout de 16 ans.
C'est pas fatiguée de la vie.
Au contraire.
Bien, merci.
Merci à toi.
Quelle jasette.
J'ai adoré. Merci beaucoup.
J'ai vraiment l'impression de te connaître plus.
C'est sprock. On va aller prendre un verre.
On va aller prendre un verre.
Merci Bianca Gervais.
Merci tout le monde et on se dit au prochain podcast.
Cet épisode était présenté par
Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
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