Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #54 Patrice Bélanger | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: May 13, 2024Dans ce cinquante-quatrième épisode d’Ouvre ton jeu, je reçois l’animateur et comédien Patrice Bélanger. Ce bout-en-train de nature intense m’a surprise par la grande vulnérabilité dont i...l fait preuve. Travaillant, humble, il n’hésite pas à parler avec la plus grande tendresse (et beaucoup d’humour) de l’amour de sa vie, sa conjointe, qu’il a attendue pendant huit ans. Il aborde également son rôle de père dans lequel il ne se sent pas toujours à la hauteur, de ses craintes de ne pas être suffisamment là pour les siens et de sa peur viscérale de la mort. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:14:03 - Cartes vertes 00:41:24 - Cartes jaunes 01:26:57 - Cartes rouges 01:36:03 - Carte mauve ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
Ce qui me rend vulnérable, spontanément, ce qui me vient aujourd'hui, au moment où on se parle,
c'est... aïe, aïe, aïe, que je vais casser en mille morceaux.
C'est mon rôle de papa.
On va sortir ça.
C'est mon rôle de papa.
Parce que...
ça fait 13 ans que j'ai cet immense bonheur d'être père
de deux petits bonhommes exceptionnels,
plein de défauts.
Pour eux, j'aurais pris la question « Quel est leur pire défaut? »
et j'aurais mis au pluriel.
Mais non, non, non.
Mais je ne suis pas le père
que j'aurais imaginé
et que je vais mettre au présent
que je souhaite être.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin
et sur andolf.ca.
Bonjour tout le monde.
Aujourd'hui, on est accompagné d'un gars que j'aurais envie de dire
au 10 000 volts. C'est un gars est accompagnés d'un gars que j'aurais envie de dire au 10 000 volts.
C'est un gars qui a énormément d'énergie.
Je le trouve
pas mal bon dans tout ce qui touche.
J'ai l'impression, moi, qu'il travaille beaucoup.
Je le trouve tout le temps très préparé,
très disponible,
très ouvert d'esprit.
Peut-être que j'en dis trop, peut-être que c'est pas tout ça, mais j'ai l'impression
que c'est un peu tout ça.
Ce gars-là, on en a déjà parlé publiquement,
mais on a vécu une situation très particulière ensemble.
Ah, on va te faire du sport avec ça.
Il a été exceptionnel.
Je pense que c'est là que j'ai compris
qui était Patrice Bélanger.
Bienvenue, Patrice.
Bienvenue, Marie-Claude, comment vas-tu?
Bien, ça va bien, toi?
Je vais très bien, merci.
Merci pour tous ces mots très élégants et très élogieux.
J'apprends à accepter ce genre de commentaires ou de compliments, de bons mots à mon égard.
Ça a toujours été quelque chose de difficile pour moi
d'accepter les compliments.
Souvent, je suis un peu téfale.
Je rebondis ça vers quelqu'un d'autre
ou vers les gens qui me les ont inculqués, ces valeurs-là.
Mais une chose qui est vraie par exemple
Que je prends, c'est l'aspect travaillant
Je pense que je n'excelle dans rien
Mais que je travaille comme un fou furieux
Et c'est ce qui m'a défini dans la vie
Depuis que je suis ticu
Tu connais peut-être l'anecdote
Mais dans un camp de hockey
J'avais 4 ans ou 5 ans
Avec plein d'enfants
Un des coachs me prend part à la fin de la pratique
Et il me dit
Patrice, écoute, t'es pas le meilleur patineur T'es pas le Un des coachs me prend part à la fin de la pratique et me dit, Patrice,
écoute, t'es pas le meilleur patineur,
t'es pas le meilleur lancé, t'as pas la meilleure vision,
mais tu travailles. On va te surnommer
Tiger et pas l'archambault,
dont je me souviens le nom, et Denis Chaput,
les deux coachs de cette... C'est une pratique,
il n'y a pas de ligue, on est encore en train de rotationner
les positions, mais cette phrase-là dans le vestiaire
où il a valorisé le travaillant
que j'étais, l'acharné que j'étais, l'intensif
l'intense que j'étais
j'ai fait ah ouais, et pour le reste de ma vie
dans le sport, mais dans mon
dans ma scolarité, dans mon désir
de faire carrière
dans le showbiz
ça aura défini qui je suis depuis
42 ans à l'âge de 4 ans
donc j'ai 46 maintenant
ça fait 44 ans que cette définition-là
est celle qui me... Le côté travaillant,
c'est tout moi.
Et pourquoi avant, tu n'acceptais pas
les compliments?
Je ne sais pas pourquoi.
J'ai peur peut-être d'une forme de prétention.
J'ai peur de...
Pourtant, je suis très généreux de compliments.
Moi, j'aime le talent dans la vie et j'aime reconnaître
les qualités des gens qui m'entourent.
Puis je pense que je sais bien m'entourer en amitié
dans le milieu professionnel également.
Mais j'ai l'impression que j'avais peut-être pas...
J'ai toujours eu une peur, puis c'est d'avoir la tête enflée.
Pas parce que je fais le métier que je fais.
Dans n'importe quel domaine, j'aurais évolué.
J'aurais eu peur d'être prétentieux.
J'ai probablement été repoussé par certains amis à l'école
ou des connaissances à l'école au secondaire
qui l'étaient. J'aimais pas le côté
pédant, j'aimais pas le côté suffisant.
Je me suis dit, ah, je respectais pas ça
du tout chez quelqu'un et je me suis dit, jamais
je veux être une partie de ça.
Donc peut-être que c'est en
rebutant ou en refusant
les compliments que je me dis, ah ben je peux pas
être prétentieux, je les prends pas
les bons mots. C'est pas vrai que je suis
admettons si bon que ça, ou admettons si gentil
que ça, ou admettons si attentionné que ça.
J'en suis une partie. »
On dirait que de pas le prendre à 100%,
« T'as raison, Marc-Claude, c'est tout pour moi.
Je suis hot, je suis sexy. »
Bon, t'as pas dit ça, mais je prétends
que tu l'aurais peut-être dit.
Si j'avais plus de temps,
c'est ça que tu vas me dire.
Oui, t'as échappé deux mots qui t'avais plus de temps, c'est ça que tu vas me dire. Oui, c'est un peu...
Tu as échappé deux mots qui t'ont oublié,
qui t'ont échappé, que tu as égaré
le long de l'introduction.
Mais non, c'est peut-être cette protection-là
que j'ai de ne pas vouloir être quelqu'un
de prétentieux, de suffisant,
qui fait que j'en prends une petite partie,
mais je fais...
C'est peut-être en hommage à mes parents aussi
qui m'ont inculqué ces valeurs-là
et qui, eux, je trouve, les incarnent tellement.
Ma blonde, qui n'a pas assez de lumière dans la vie.
Tu sais, moi, je fais un métier qui me met dans la lumière,
qui me met devant une caméra et qui te parle aujourd'hui.
Mais la personne que j'admire le plus au monde
ou les quelques personnes que j'admire le plus au monde,
ce sont mes parents, ma blonde.
Il y a certains de mes amis qui mériteraient d'être assis ici,
qui ont beaucoup plus à raconter que moi,
mais ils sont dans la fameuse ombre dont on parle.
T'as-tu comme un petit sentiment d'imposteur?
Pas tant, parce que j'ai rêvé de ce métier-là.
Oui, c'est ça, t'as travaillé pour y arriver.
Oui, mais on a beaucoup...
Tu sais, j'ai une amie qui est cardiologue, admettons.
Puis, elle reçoit probablement
le tiers du vingtième des bravos et des merci
que je peux recevoir dans une semaine.
Et pourtant, elle sauve des vies.
Tu comprends? Et je me suis toujours dit
que si, admettons, elle sauvait l'oncle
de Tania, bien cette Tania-là
devrait l'appeler à toutes les fêtes
de mon oncle, à tous les Noëls, ou si mon oncle est encore là,
on va dire, Docteur Gauthier, merci.
Parce que sans vous, j'aurais pas
ces célébrations-là, j'aurais pas ce barbecue-là
autour de la piscine, j'aurais pas cette randonnée en voiture.
Mon fils pourrait pas être dans les bras de son grand-papa
une fois de plus parce que vous lui avez sauvé.
Moi, j'anime Survivor. Je parle un peu fort
dans un micro et je dis, c'est comme ça qu'on joue
à Survivor. Oui, c'est vrai que tu parles un peu fort.
Oui, ça arrive. Ça arrive à l'occasion.
Tu t'en portes. On te taquine avec ça.
Je suis hyper fier de ce projet-là
et de tout ce que j'ai pu accomplir
dans ma carrière ou dans ma vie professionnelle.
Mais c'est génial. J'adore les commentaires
du public et cet indice.
Mettons l'ennemi cardiologue échange-là qu'on a.
Mettons l'ennemi cardiologue.
Mettons, on parle de ce cardiologue-là.
En même temps, qu'est-ce que la personne a besoin
pour être validée?
Tu comprends?
Je comprends.
Ce n'est pas nécessairement ce que tu as de besoin
pour être validée,
parce que quand tu décides d'aller dans ce métier-là,
déjà de sauver une vie
ou de donner une qualité de vie
à quelqu'un qui n'aurait probablement
peut-être pas eu, c'est énorme.
Tu sais, j'essaie pas de dire
qu'ils ont pas besoin de lumière, mais
c'est pas le même...
C'est pas le même éclairage, je pense.
Je comprends, mais reste que...
Mais reste que la reconnaissance, c'est ce que tu soulignes.
Exact. Et tu sais,
mon père, qui a été chef des politiques d'appel de l'assurance-emploi dans le temps,
qui parcourait le Canada une fois par année à coup d'une province à la fois pour aller raconter,
expliquer toutes les modifications qui étaient faites à ce code-là pour qui avait le droit de faire appel
auprès de la politique de l'assurance-emploi, qui était l'assurance-chômage dans le temps.
Moi, ça démontre mon âge et l'époque où mon père était à l'emploi de ce volet-là
du gouvernement, mais tu sais
pour moi mon père était mon héros à l'époque, c'était celui
qui expliquait, qui partageait ses connaissances
et qui les faisait s'appliquer, l'espèce de
référence pour tous ces employés-là
partout au Canada qui disaient
M. Bélanger, est-ce que dans tel contexte, c'est lui qui étudiait
les dossiers, on a le droit d'y aller, on n'a pas le droit d'aller en appel
mais pourtant mon père
aujourd'hui est à la retraite très très très dossiers, on a le droit d'y aller, on n'a pas le droit d'aller en appel. Mais pourtant, mon père, aujourd'hui, est à la retraite
très, très, très heureux, mais
il me semble qu'il aurait mérité plus de lumière ou de compliments.
C'est que toi, quand t'es là, tu penses à tout ce monde-là.
Je ne suis que l'accumulation de tous ces gens-là
et je suis fier de l'être.
Donc, quand tu prends la lumière, tu leur en donnes?
J'espère.
J'espère d'une certaine façon. Parce que, tu sais, quand on fait un compliment
à quelqu'un, que ce soit quelqu'un qui est dans
la lumière, comme tu dis, ou peu importe, moi, il y a quelqu'un, d'une certaine façon. Parce que, tu sais, quand on fait un compliment à quelqu'un, que ce soit quelqu'un qui est dans la lumière, comme tu dis, ou peu importe,
moi, il y a quelqu'un, un jour, qui m'a dit,
parce que j'étais un peu comme toi, là, tu sais,
avec... Ben non, ben, t'aurais fait la même chose.
Ben non, ben, tu sais, si t'avais...
Puis quelqu'un disait, mais si tu faisais juste merci,
puis t'arrêtais.
Ben, c'est ça.
Tu disais, ah!
Pour moi, ça a été une leçon de vie, honnêtement,
au lieu de tout justifier, puis gâcher le moment.
Ben, c'est drôle. Ma blonde m'a dit ça récemment. Elle dit, Pat, quand toi, tu fais un compliment leçon de vie, honnêtement, au lieu de tout justifier et gâcher le moment.
C'est drôle, ma blonde m'a dit ça récemment.
Elle dit, Pat, quand toi, tu fais un compliment à quelqu'un,
et qu'il dit merci et qu'il le prend,
ça te fait-tu plus plaisir que quelqu'un qui fait,
non, non, arrête, c'est trop bien.
Je dis, oui, je trouve ça beau.
Je trouve ça beau quelqu'un qui me dit,
mais pourquoi tu ne fais pas la même chose?
Pourquoi tu ne veux pas juste dire merci et pour une fois, taïol.
Ou bien, tu sais que c'est beau
ce que tu fais. Ah non, mais ça, écoute, j'ai acheté ça en vente.
C'est une vieille affaire. Absolument.
Non, je ne veux pas savoir d'où ça vient.
Juste ça te fait bien, c'est beau.
Je vais tenter d'appliquer le plus souvent possible.
Moi, j'essaie de l'appliquer, mais c'est vrai que
ça allège quelque chose quand on l'applique.
Ah oui? OK.
Parce que tu n'es plus en train de te justifier, puis surtout,
tu donnes raison à l'autre.
Mais tu ne trouves pas que c'est...
Il y a comme quelque chose de trop, des fois.
Ça reste, je vais dire
banal, je veux pas diminuer ce que
tous nous autres faisons dans la vie, puis je sais que ça peut faire
du bien à des gens qu'on divertit à travers notre
métier, mais on reçoit
beaucoup de bravos pour des fois
quelque chose d'assez banal, contrairement
à ma chum cardiologue.
Et c'est là où j'ai toujours un petit peu de difficulté
à faire l'espèce...
Exactement, cette espèce de déséquilibre-là
qui fait que peut-être que ma chum,
allô Nadine, c'est de toi dont je parle,
cardiologue, elle n'a peut-être pas besoin d'autant de reconnaissance
dont je suis peut-être assoiffée de par ricochet
du métier que je pratique,
mais assurément, elle en mériterait
spontanément plus.
Peut-être qu'elle en a d'autres, d'une autre forme.
Faudrait que tu lui demandes.
Peut-être qu'elle va chercher sa reconnaissance autrement.
J'imagine que juste le fait d'être une maman
aussi inspirante de ses trois enfants,
elle est un peu l'idole de ma blonde parce qu'elle est
cardiologue, maman de trois enfants, et elle ne manque...
Moi, je suis le pro de...
Quand tu te lèves le matin et que dans ton agenda,
il y a anniversaire de Marie-Claude Barrette,
je vais faire « Ah, c'est vrai, c'est la fête à Marc-Claude. » Bon, là, il est 7h30,
c'est peut-être un peu prématuré, je vais te laisser te réveiller.
« C'est vrai, il faut que j'appelle Marc-Claude tantôt. »
Et finalement, j'ai huit rappels
dans ma journée et à la fin de la journée,
il est 10h30, je fais « Ah, j'ai oublié Marc-Claude. »
Et là, le lendemain, je fais
« Allô, j'ai ce talent d'étirer le plaisir.
Ha, ha, bonne fête en retard. »
Mais Nadine, à travers ses trois enfants,
le hockey, la ringuette, la danse,
le site de tous ces enfants-là,
aller les chercher à l'école, les reconduire assis,
aller sauver des vies en étant cardiologue,
elle ne manque rien.
Elle est l'organisatrice en chef des parties.
Bref, elle mériterait une statue à son honneur.
Et ma blonde, la même chose.
Et notre cercle d'amis, la même chose.
Donc, j'ai l'impression des fois que c'est peut-être de là
d'où vient mon malaise aussi,
de faire, hey, merci, tout ça est
très gentil, mais eux autres
méritent beaucoup plus que moi
des félicitations, des bravos
et des merci, il me semble.
C'est pas de la fausse modestie quand je dis ça,
je le crois sincèrement.
Mais tu sais qu'on est ici pour parler de toi.
Oui, je sais.
On est bien partis, je trouve.
Maintenant, tu connais Dr Gauthier.
C'est un peu loin, c'est à Ottawa,
mais si jamais tu as des soucis.
Mais ça, en même temps,
quand tu as animé Sucré-Salé,
bien, t'as animé autre chose,
mais entre autres, Sucré-Salé,
t'as quand même mis en lumière beaucoup de talent.
Et que j'ai aimé ça.
Oui, tu sais, tu fais briller,
tu as cette qualité-là de pouvoir faire briller
justement les gens devant toi.
Puis je le vois un petit peu de la même façon avec Survivor Québec.
Pour moi, je mets en valeur les 20 joueurs
et joueuses qui décident de mettre leur vraie vie
sur pause et de venir...
Je dis souvent que ça prend, de façon
la plus sympathique et la plus enrobbante,
mais ça prend des coucous.
De venir vivre ce jeu-là, grandeur nature,
d'être déposé, largué comme ça sur des îles désertes
avec que le linge que tu as sur le dos
et une rechange un peu plus chaude pour les nuits plus fraîches
et de faire ces épreuves-là
avec des étrangers
avec 9 étrangers
qui veulent le même objectif que toi
gagner
parce qu'il y en a un seul ou une seule à la fin qui va ressortir de là
avec le 100 000 $ et le titre de dernier survivant
mais encore une fois
ma plus grande satisfaction
c'est de mettre ces gens-là en lumière.
Et sans eux, je n'anime rien, tu comprends?
Il faut ces 20 joueurs et joueuses-là qui veulent se dépasser.
Est-ce que tu pourrais être un joueur de Survivor Québec?
J'aime à penser que oui.
Maintenant, combien de temps je durerais dans le jeu, je ne le sais pas.
Moi, j'ai longtemps été fan des, on appelle ça des challenge beats,
les bêtes d'épreuve, celles et ceux qui livrent la marchandise
quand c'est le temps,
au niveau sportif, l'approche
très sportive. Et j'ai compris avec mes
années d'écoute de la version américaine que ça,
ça fait un temps. Parce que c'est une chose de
gagner l'épreuve. Tu protèges peut-être ta tribu avec
l'immunité collective que tu peux remporter ou avec
une récompense, gagner un bang ou deux. Mais
ultimement, tu devais une menace pour la tribu parce qu'une
fois le jeu individuel commencé, ils font « Hey, Marie-Claude,
elle gagne tout. Si elle continue,
elle va se rendre jusqu'au bout. Donc, la faute,
t'as pas le fameux collier. Elle va tous nous battre.
Fait qu'à un moment donné, dès que t'as pas le fameux collier,
donc, je pense que
j'avais encore à apprendre au niveau stratégique.
Et là, maintenant, je pense que je pourrais
être un pas pire joueur, mais la portion
survie, moi, je suis une
chachotte dans la vie, j'ai peur de tout.
Fait que moi, tout seul sur une île, la première nuit,
tous les cas... C'est traumatisant,
une nuit dans la jungle, sur une île déserte
aux Philippines, que tu ne connais le nombre de bruits
de craques dans le noir absolu.
Tous ces sons-là,
je capoterais
assuré, je serais blotti.
Les couches au sol, là.
Oui, absolument.
Il y a des couches de sable qui peuvent te bouffer. On voit plein de piqûres. Tout le sol. Oui, absolument. Tu es dans le sable. Il y a des puces de sable qui peuvent te bouffer.
On voit plein de piqûres.
Tout le temps.
Après deux jours,
elles sont rouges de partout.
Tu as l'impression
qu'il y a un laveur-récidive.
Écoute, j'ai l'impression
que j'aurais peur
de me faire téléporter
par toutes ces bébêtes-là.
Juste de m'endormir ici
et de me réveiller là
le lendemain matin
en me disant
que je n'ai pas bougé
mais il y a des puces
de ci ou de ça.
C'est ça qui te règle.
Je pense que la portion survie
pourrait me rendre
un peu inapte
à jouer le jeu
ou en tout cas très lourd à gérer pour ma tribu
parce que je ferais des
à tout moment.
Je pense que je ne m'habituerais pas à cette vie-là.
En tout cas, moi, j'aime beaucoup Survivor Québec.
Tu es très gentil, merci. Vraiment.
J'étais contente que ce soit toi qui l'animes.
Merci, Marie-Claude. Je trouve que tu es la bonne personne.
On sent que tu y mets tout.
Effectivement, j'y mets tout.
Tu connais un peu l'histoire.
On était collègues de travail dans une autre antenne.
C'était audacieux de ma part.
J'étais très confortable là où j'étais.
Sucré-salé, j'aimais ça.
J'avais souvent taquini-gui en disant « T'as fait 13 ans, moi je vais faire 13 ans et une émission. »
C'était mon souhait.
Tu ne fais pas de guichaudois.
Je ne fais pas de guichaudois.
Tu n'es pas du tout un compétiteur.
À peine.
Je vais essayer de m'arranger avec Sucré-Salé
pour que si jamais je dois arrêter éventuellement,
que je fasse 13 saisons
et que la passation à ce que sera le nouvel animateur
ou la nouvelle animatrice soit le premier show
de la 14e saison pour que je fasse
« Ah Guy, j'en ai fait un de plus que toi. »
Mais quand est arrivé Survivor,
ça prenait quelque chose de majeur
pour me sortir de ce confort-là
et Survivor Québec est arrivé.
Puis oui, après ça, c'est venu avec un changement
d'empire médiatique.
Mais moi, dans ma petite vie,
à moi, je ne suis pas dans un empire médiatique.
Dans la vie, je suis un animateur comédien
qui veut travailler, qui veut
suivre ses passions.
Je sais que ça fait hyper quétaine et éringasse
ce que je dis, mais ça ne peut pas être plus vrai.
Je suis tellement fan de cette émission-là
que quand le projet a été annoncé au Québec,
je me suis dit, soit que j'y joue
ou que j'essaye de l'animer.
J'ai donc appelé Julie Snyder, la productrice,
puis j'ai fait, Julie, je veux une chance
de te prouver que je pourrais peut-être être le bon gars.
Je ne sais pas combien de gens,
mais je vais auditionner, je vais te rencontrer,
on va parler de ce...
Je vais faire ce qu'il faut,
mais je veux juste tenter ma chance.
Puis elle m'a dit, oui, mais là, tu es conscient
que si jamais ça devait fonctionner,
bien, tu sais, la cohabitation avec Sucré-Salé,
ça ne pourrait pas.
J'ai dit, Julie, j'ai déjà réfléchi à tout ça.
Si vous me choisissez, je vous choisis aussi, tu sais.
Mais il n'y a pas d'autre...
Je ne vois pas quel autre projet aurait pu me sortir
de Sucré-Salé.
Et après ça, bien oui, c'est sûr, un est à un poste.
Puis c'est un empire médiatique qui compétitionne avec l'autre.
J'ai été très bien dans mes années où j'étais à TVA
avec sucré-salé et je suis maintenant très, très bien
et très à l'aise et très confortable
avec Survivor Québec dans l'empire.
Le conglomérat médiatique
peut représenter belle, mais
ultimement, moi,
j'y vais avec les appels du cœur et Survivor
en était un. Et t'as pris le téléphone et t'as appelé Julie.
C'était soit naïf ou prétentieux, je le sais toujours pas.
Ah, mais moi, j'aime ça.
Je trouve que des fois, attendre que l'univers
nous réponde quand on veut quelque chose,
il y a quand même
des lignes droites aussi.
Ça me vient de mon père, ça.
Mon père m'avait déjà dit, tu sais, Pat, si tu le fais pas...
À mes débuts, début, là, quand il y avait des projets
qui étaient annoncés, puis j'étais un peu déçu de ne pas avoir auditionné.
Il avait dit, tu sais, Pat, si tu ne manifestes pas ton intérêt,
personne, avant que j'aie un agent,
si tu ne le fais pas, personne ne va le faire pour toi.
Les gens ne savent peut-être même pas que ça t'intéressait de jouer dans tel projet.
Puis voilà comme étant un,
je vais juste lever la main, puis après ça,
ils choisiront s'ils te prennent ou pas, mais au moins,
tu n'auras pas le regret de dire,
si seulement je leur avais dit.
Et donc, ça m'a donné le coup de pied au derrière.
Tu t'es manifesté. Moi, j'aime ça, entendre ça, puis je pense qu'on devrait pas le regret de dire, si seulement je leur avais dit. Et donc, ça m'a donné le coup de pied au derrière. Tu t'es manifesté.
Pour Survivor Québec.
Bien, moi, j'aime ça, entendre ça.
Puis je pense qu'on devrait tout le temps faire ça
quand quelque chose nous tient à cœur.
C'est un peu la même chose que j'avais faite pour ce que c'est allé, d'ailleurs.
Quand Guy avait annoncé son départ,
j'avais collaboré, moi, deux filles le matin,
qui étaient les mêmes producteurs, Jean-Marc et Bernard.
Puis quand Guy a annoncé son départ, une saison,
en fait, il a annoncé au début de sa 13e saison
que c'était sa dernière.
Donc, j'ai appelé Jean-Marc et Bernard.
J'ai dit, je ne sais pas si vous vous souvenez de moi,
j'ai fait des chroniques il y a 5-6 ans.
Je pense qu'on avait une belle relation.
Je pense que je pourrais être une suite logique à Guy.
Donc, encore là, une rencontre, une audition,
un test, un échange, une jasette,
est-ce que ça serait possible?
Et ils m'ont fait l'immense honneur
de me confier le relais de Guy Jaudoin
que j'ai assumé pendant 8 étés
qui sont des étés inoubliables
où j'ai fait de magnifiques rencontres comme la tienne.
Bon, il y a un petit moment un peu moins le fun
dans nos rencontres au volant d'une certaine voiture.
On a eu une entrevue qui n'est jamais passée.
Effectivement.
C'est fini au St. Mary's Hospital.
C'est ça, Marie-Claude.
Aïe, aïe, aïe.
Il faut quand même que je te raconte.
On va faire un petit détour.
Je t'en prie.
On a fait un sucre salé
ensemble, je conduisais une Maserati
décapotable et finalement, il y a une voiture
qui nous est rentrée dedans. On a eu un accident
de voiture en plein tournage qui a été filmé
d'ailleurs. Absolument.
Et moi, j'ai arrêté de respirer.
Et toi, tu étais à côté de moi, c'est moi qui conduisais
puis j'ai été chanceuse parce que si ça avait été
là, c'était ma tête. C'est une question
de centimètres. Centimètres et j'étais morte. Je pense que oui. D avait été là, c'était ma tête. C'est une question de centimètres.
Et j'étais morte. D'après moi, je ne survivais pas à cet accident-là, clairement.
Mais je me souviens
comment t'étais calme.
Quand j'ai parlé de toi au début,
t'étais OK là, parce qu'il a fallu...
Je me suis tassée, je n'étais plus capable de parler.
Je me souviens que je n'étais plus capable de parler.
Puis t'étais d'un calme fou.
Et c'est paniquant de ne pas être capable de respirer.
C'est dans un accident de voiture.
Tu te dis, OK, j'avais tellement hâte d'entendre
une des sirènes arriver.
Et te souviens-tu, c'est un pompier qui est arrivé.
Tu le connaissais.
Oui, c'est Jonathan.
C'est les hasards de la vie.
On est à Montréal.
Il y a un pompier qui arrive et tu le connais.
J'avais fait un voyage humanitaire en Haïti avec lui,
avec un projet de radio à C'est quoi dans le temps.
Puis quand il débarque de son camion
comme premier intervenant, il me regarde
puis il fait « ça va? » Puis je dis « oui, oui, moi ça va,
mais Marc-Claude. » Puis tout de suite, il s'est enligné
vers toi, s'assurer que, bon, évidemment, le véhicule
était correct, entre guillemets, qu'il n'y avait pas
de danger d'explosion ou de flamme. Et tout de suite,
après ça, l'équipe d'ambulancier est arrivée,
ils se sont occupés de toi.
C'est drôle parce que, évidemment, les gens vont dire
« Ah oui, Patrice Bélanger est calme dans la même phrase. »
On dirait que ça va pas ensemble.
C'était fou d'en aller de calme.
Mais je me rappelle juste de prendre ta main
et d'essayer de travailler avec toi sur ta respiration
parce que je voyais que tu manquais d'air.
Puis je me disais, je suis pas un grand connaisseur médical
dans la vie, j'ai pas une grande compétence,
mais de manquer d'air, c'est pas idéal.
Donc tout ce que je me souviens, c'est de te dire, il me semble, j'inspire par le nez, inspire par la vie. Je n'ai pas une grande compétence, mais de manquer d'air, ce n'est pas idéal. Donc, tout ce que je me suis, c'est de te dire,
il me semble, j'inspire par le nez, inspire par la bouche
ou l'inverse. Oui, oui, oui. Tu as vraiment
changé. J'étais comme en panique.
Puis, tu m'as rendu calme, calme, calme
par ton calme. Bien, tant mieux.
Puis, je t'écoutais. J'étais très docile.
Tant mieux. J'étais très écoutée parce que finalement,
j'avais une vertèbre, la décisse
qui s'est cassée, donc qui atteignait
l'esternum, la respiration.
Et là, tout ça pour te dire que récemment,
je me suis cassée une nouvelle vertèbre.
C'est ma troisième, j'en avais déjà une.
Écoute, je suis en train de te raconter un petit peu ma vie.
Et finalement, récemment, ils ont découvert
que je faisais de l'ostéoporose sévère,
ce qui fait que mes os sont très fragiles.
Parce que je vais en parler éventuellement,
j'aurais aimé savoir que ça existe
chez des femmes avant la ménopause.
Dans le fond, ça fait longtemps que je devrais le savoir.
J'aurais dû être traitée, puis j'avais été traitée.
Peut-être que ma vertèbre n'aurait pas cassé.
Tu comprends? Absolument, parce que je me souviens,
l'ambulance disait, mais, oh non, ça ne doit pas être cassé.
Mais moi, j'étais là, il y a quelque chose.
Il y a quelque chose.
C'est impossible que vous alliez me dire
que ça va bien.
Mais en tout cas, un jour,
j'en reparlerai dans le Marie-Club de l'ostéoporose
parce que justement,
se casser une vertèbre,
on ne peut pas se permettre de s'en casser trop
dans une vie sans avoir de séquelles.
Mais ce moment-là,
tu es énergique,
mais tu es sécurisant. t'es sécurisant.
T'es très sécurisant.
Merci. Bon, c'est ça. Tu vois comment c'est beau?
Comment je suis pas bon.
Et j'en ai jamais voulu voir les images
de cet accident-là.
Moi, on me les a données, on me les a
acheminées, mais je ne les ai regardées qu'une seule
fois parce que j'étais curieux
parce que tu m'en avais parlé.
Il faut que je les regarde une fois, il faut que je conjure
le sort un peu de cet événement-là,
mais ça reste très flou, tu vois, je les ai vus, puis j'essaie de...
là, en t'en parlant, de m'en rappeler, puis je me rappelle
surtout de, encore une fois, mon attention
qui était totalement détournée vers toi, puis je me rappelle
de te voir en détresse,
et j'ai arrêté de regarder les images parce que j'ai...
Ah mon Dieu, je sais pourtant que ça finit bien, mais
tu tombes... tu deviens vraiment
en détresse, littéral, c'est le bon bien, mais tu deviens vraiment en détresse.
Littéral, c'est le bon mot.
Tu es en urgence et tu dois paniquer à l'intérieur,
mais physiquement, c'est...
Et ce dont je me souviens,
c'est que c'est toi qui as dit...
Parce que pour moi, l'impact est arrivé dans mon angle,
un peu à l'avant.
On a un peu revolé, mais après ça, je t'ai dit,
OK, c'est bon, c'est bon, fais juste te ranger.
Et pendant que tu as réussi à super bien garer la voiture,
et là, après ça, tu fais... Et c'est là que je réalise que... Parce que moi, j'ai rien, OK, c'est bon, c'est bon, fais juste te ranger. Et pendant que tu as réussi à super bien garer la voiture, et là, après ça, tu fais...
Et c'est là que je réalise que...
Parce que moi, j'ai rien, rien, rien.
Et je réalise que là, tout, je fais...
Oh boy! OK, 9 à 1.
Puis là, j'ai pris mon cellulaire et j'ai bon.
L'enchaînement des...
Mais manquer de...
Mais manquer d'air, ça doit être un feeling si peu le fun.
Ben, c'est ça.
Tu te dis, si j'en manque trop longtemps,
il va se passer de quoi.
Alors voilà, c'était le moment sucré-salé
inédit que j'aimais passer.
Est-ce que t'es prêt à ouvrir ton jeu?
J'ai l'impression qu'on l'a commencé.
Alors, t'as les questions
vertes, c'est des questions
générales. Les questions jaunes,
elles sont plus personnelles.
Les questions rouges, elles sont écrites, entre autres, pour toi. Les questions maux, elles sont plus personnelles. Les questions rouges, elles sont
écrites, entre autres, pour toi.
Les questions mauves sont des questions hypothétiques.
T'as le droit, c'est ma dernière question
que je pose toujours, t'as un joker.
Donc ça, ça va t'aider.
Ça veut dire que j'en passe une.
Moi, je pose des questions.
Tu vas aller
choisir les questions.
Mais je pose des sous-questions.
Puis des fois, tu peux être tanné.
C'est rare que ça arrive.
Tu peux dire, bon, ça va loin.
Mais dès que tu déposes le joker,
je passe à une autre question. Je respecte le joker.
Moi, je parle beaucoup.
Donc, je vais mettre le joker ici, comme ça, tu pourras
toi aussi.
Je vais l'utiliser pour t'en dire.
On passe à une autre, Patrice.
C'est la première fois qu'un invité m'autorise.
Alors, je te laisse.
On partage le joker.
Parfait.
Je te donne les questions vertes.
Tu les brasses, tu les mélanges.
Tu vas m'en donner cinq.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une.
Et je vais en choisir une.
Donc, sur les huit, on répond seulement à deux questions vertes.
Je vais aller de ce côté-là pour être plus simple.
C'est drôle, je me suis rappelée le moment de l'accident.
On dirait que
je l'ai trop vécu.
Quel est ton pire défaut?
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Sur quel trait de caractère
as-tu dû travailler?
Quelle est ta plus grande peur?
Et comment réagis-tu à l'autorité?
Wow, et là, on m'en choisit trois.
T'en choisis une, et j'en choisis une.
Ah!
Ma plus grande peur,
je suis même allé à une émission de...
de, voyons...
Deux Filles le Matin à l'époque, oui.
Pour te jaser de ça.
Fait qu'on dirait que j'ai déjà abordé ce sujet-là.
C'était la mort.
C'était la mort.
Donc, la plus grande peur, je vais la laisser de côté.
C'est celle-là que tu laisses de côté.
Bien, je la laisserai de côté parce qu'on en a déjà parlé.
Je suis venu ici pour te parler d'autre chose.
Ton pire défaut, qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Sur quel trait de caractère as-tu dû travailler?
Puis comment réagis-tu à l'autorité?
Je vais prendre qu'est-ce qui me rend vulnérable parce que je suis venu ici
pour ouvrir mon jeu puis je vais être
transparent avec toi. Donc, je te laisse choisir la...
J'y vais ou je te laisse... Parfait.
Ce qui me rend vulnérable spontanément, ce qui me vient
aujourd'hui au moment où on se parle,
c'est... Aïe, aïe, aïe
que je vais casser en mille morceaux.
C'est mon rôle de papa.
On va sortir ça.
C'est mon rôle de papa.
Parce que...
Ça fait 13 ans que j'ai cet immense bonheur d'être père
de deux petits bonhommes exceptionnels.
Plein de défauts.
Pour eux, j'aurais pris la question,
quel est leur pire défaut, puis j'aurais mis au pluriel.
Mais je ne suis pas le père
que j'aurais imaginé
et je vais le mettre au présent, que je souhaite être.
Parce que
je suis choyé
professionnellement,
mais ça vient avec des horaires complètement atypiques.
J'ai de la misère à faire des choix
et quand j'accepte le haut volume professionnel
que je vais mettre dans cette case-ci,
je me dis, ah, je vais juste vivre les beaux moments
avec mes enfants, mais je pense que je suis un père,
j'essaie d'être un bon chum, d'être un bon conjoint
dans l'éducation de ces enfants-là
avec ma blonde. J'ai l'impression que je suis
souvent le bad cop
pour appuyer ma blonde
qui, elle, est 24-7 avec les enfants
ou à peu près, en plus de ce qu'elle fait avec
notre team, notre travail d'équipe qu'on fait ensemble.
Mais étant à la maison,
travaillant de la maison, elle est celle qui
pallie à toutes mes
absences, pallie à tous mes horaires un peu
ridicules. D'accepter que son chum
parte deux mois aux Philippines,
c'est de la solo-parentalité sur un moyen
temps. Je ne suis pas
en période intense de travail. Je suis
à l'autre bout de la planète.
Et elle accepte ça.
Puis plein de blondes auraient dit, « Hey Pat,
tu vas faire ça, mais après ça, tu vas être à la maison
puis tu vas vivre ta solo parentalité
pendant que je vais vivre mon trip aussi. »
Et ma blonde accepte que je fasse la radio le matin
depuis 14 ans sur les 15 dernières années
de notre vie de couple et de famille.
Les garçons ont 13 ans, donc j'ai été là
une année le matin seulement.
Et donc, ça me rend vulnérable parce que
je rêvais un peu d'être le parent
que mes deux parents ont été pour moi,
d'être le papa cool, le papa présent,
le papa autoritaire quand c'est le temps,
mais le papa qui est là pour ses enfants.
Et je m'endors partout,
tout le temps, parce que je suis brûlé.
Qu'est-ce que tu veux? Parce que se lever à 3h30 du matin,
c'est atypique. Parce que
là, avec toi, je suis complètement
pétillant et tout là.
Mais la seconde où je vais arriver à la maison ce soir,
qu'on va se blottir pour regarder
une émission de télé ou pour se jaser, puis qu'un de mes boys
va se coller sur moi parce que je suis
colleux, puis je suis chanceux d'encore à 13 ans
et il se colle, en deux, je peux
m'endormir au milieu d'une phrase, Marie-Claude,
à quel point c'est gênant.
On part un film
et ils rient de moi, ils font « Papa,
bonne sieste, mais je veux tellement
pas être ce père-là, tu comprends? Je veux pas être le père qui s'endort. Tu sais, eux autres, font « Papa, bonne sieste. » Mais je ne veux tellement pas être ce père-là.
Tu comprends?
Je ne veux pas être le père qui s'endort.
Eux autres, à la vie, je ne veux pas.
Je le suis déjà.
Eux, ce qu'ils vont raconter, c'est « Papa n'a jamais fini un film avec nous autres. »
Tu comprends?
Là, je ne le dis en rien parce que j'essaie de refouler
la vraie émotion qui est celle de la...
Honte serait peut-être un peu fort, mais de la...
C'est ça. Je ne suis pas...
On dirait que... Je ne suis pas... On dirait que je ne suis pas le papa que j'aurais souhaité être.
Et à chaque fois qu'une journée commence, je me dis,
OK, là, ce soir, soit donc juste,
ris avec tes enfants, ça va bien.
Mais il arrive un petit déclencheur d'un devoir pas fait
ou d'un retard pour la ride de taxi que je dois faire
jusqu'au karaté ou au trampoline.
Puis là, je fais...
Sam!
Oli!
Ah non, je m'entends.
Non, je veux pas.
Mais là, je me suis...
La roue est partie,
puis l'engrenage est déclenché.
Et je me trouve...
Je sais ça, je suis assez vulnérable
sur ce rôle de papa.
Mais est-ce que t'as l'impression
que t'es un homme fatigué?
C'est une question ou une intervention?
Est-ce que
se lever à 3h30, est-ce que t'as l'impression
que ça a un impact? Assurément.
Sur, justement,
comme tu dis, tu pognes les nerfs
plus vite, t'as la mèche plus courte.
Complètement. Ça a longtemps pas eu
cet impact-là, mais je te dirais
que depuis les 4-5 dernières années,
j'ai la mèche beaucoup plus courte.
Puis ce qui est décevant,
ce qui est décevant
pour Mados et mes enfants,
c'est qu'avec l'entourage élargi
du métier, de nos amis,
de « Hey, je suis toujours partant,
je vais être là, je vais être on,
je pense que je suis un bon ami,
j'ai une bonne oreille, je suis divertissant, j'aime qu'on me raconte des histoires, je suis un bon public, une vais être là, je vais être on, je pense que je suis un bon ami, j'ai une bonne oreille, je suis divertissant,
j'aime qu'on me raconte des histoires,
je suis un bon public, une bonne oreille, j'aime raconter
des histoires, puis après ça, quand la porte se ferme
puis qu'on est juste tous les quatre dans la maison,
bien, je m'endors.
Dans le sens que je suis fatigué,
puis là, je deviens la mèche plus courte, puis mes garçons
doivent se dire des fois, mais pourquoi il y a deux minutes,
t'étais cool avec Florence,
la fille de notre ami, mais...
Ou avec le voisin, puis qu'avec moi, tout d'un coup,
ça marche plus. Je sais ça.
C'est comme si l'adrénaline tombe dans ton confort.
Exactement.
En fait, un peu comme probablement quand on est enfant,
ceux avec qui on se permet d'être le plus dur, c'est nos parents.
Parce que c'est une zone de confort.
Mais comme tu le sais, puis tu le nommes,
qu'est-ce que tu peux faire pour changer ça?
C'est ça, Marc-Claude, c'est ça. C'est la question que ma blonde
m'a posée il n'y a pas si longtemps aussi, parce qu'elle a fait, bien là, c'est parfait, tu le constates. Maintenant, qu'est-ce que tu peux faire pour changer ça? C'est ça, Marc-Claude, c'est ça. C'est la question que ma blonde m'a posée
il n'y a pas si longtemps aussi,
parce qu'elle a fait, bien là, c'est parfait,
tu le constates, maintenant, qu'est-ce qu'on fait avec ça?
Tu as comme une culpabilité.
Eh bien, énorme, énorme.
Une partie de la solution serait de,
je vais appeler ça ralentir,
parce que, tu sais, je fais de la radio le matin.
Là, je pars deux mois pour Survivor.
Là, j'ai un super appel d'André
Hôpital, je vais jouer au théâtre cet été.
Mais quand t'arrêtes deux minutes, tu fais
soit la radio, soit le théâtre
d'été. Survivor, pour moi, c'est l'intouchable en ce
moment. Puis c'est comme un accord avec la famille.
On comprend les quatre
pourquoi je fais ça. Puis ce qui vient avec
le forfait Survivor, c'est deux mois à l'étranger.
C'est parfait. On l'a tous accepté
dans la colonne des plus. Il y en a plein
dans la colonne des moins, à part l'ennui
qui se présente et qui existe. Naturellement,
c'est le seul bémol à ce projet-là.
Pour nous quatre.
Mais la radio le matin,
j'adore ça. Tu comprends?
J'adore cet échange-là en temps réel
dans le matin des auditeurs qui nous choisissent.
Je travaille avec Marie-Josée Gauvin,
dont je suis un fan fini. Pierre-François Legendre,
qui explose cette saison comme co-animateur,
qui est drôle,
qui est vif d'esprit.
J'aime ça, cette adrénaline-là
de ce spectacle radiophonique
tous les matins. Donc, je choisirais
volontairement de faire, ouais, non,
c'est ça, je suis un peu fatigué,
je vais aller dormir, mais j'aime ça.
Fait que là, il faut que je fasse l'examen de conscience de, ça va, la meilleure décision, c'est de consulter un peu fatigué, je vais aller dormir. Mais j'aime ça. Il faut que je fasse l'examen de conscience.
La meilleure décision, c'est de consulter
un peu fatigué.
Sinon, le théâtre d'été,
quand André Robitaille t'appelle et te propose
d'appeler Stéphane avec Bernard Fortin, Dominique Paquette,
Tammy Verge, Véronique Ducoeur.
Ça fait des années que je n'ai pas joué au théâtre.
Je suis un acteur de formation. C'est ma passion première
d'être un personnage, de jouer.
Comment dire non à ça?
Comment je peux refuser ça? Et faire la sieste pendant la journée? Quelque chose de simple de formation, c'est ma passion première d'être un personnage, de jouer. Comment dire non à ça? Comment je peux refuser ça?
Et faire la sieste pendant la journée?
Quelque chose de simple de même, mettons.
Là, j'ai un podcast à faire avec toi.
Tu vois, c'est de ta faute.
Quand je vais être impatient avec mes enfants ce soir,
ça va être de ta faute.
Tu vas dire, ma tante Marie-Claude.
Mais c'est ça.
C'est ça qu'il faut que je fasse.
Pas le podcast, mais je veux dire,
il faut que j'apprenne à alléger...
Il faut que j'accepte, mettons, qu'il y a la radio,
il y a ce verveux, puis il y a le théâtre.
Après ça, tu prends plus rien.
Oui, mais je trouve ça poche.
Parce que quand j'étais l'élève qui rêvait de ce métier-là
et que je sollicitais une entrevue avec un Patrick Huard
qui venait en Outaouais faire sa tournée de one-man show
et que Patrick Huard disait oui à un petit cul de 15 ans
puis qu'il me donnait une entrevue comme si j'étais
Paul Arcand ou Marie-Claude Barrette
avec la même énergie, la même générosité.
Je lui demandais avec ma voix d'élime
est-ce que tu peux faire une identification pour ma radio-étudiante
et il me faisait des jokes dans son ID
de station.
J'ai ce souvenir-là.
C'est pour ça que tu ne peux pas dire non.
C'était une entrevue parmi tant d'autres.
Moi, c'était THE entrevue.
Jean-René Duford, qui est collaborateur à Rouge avec nous le matin,
il a dit à un moment donné, je racontais une anecdote
avec le gardien de but à l'époque,
mais aujourd'hui entraîneur, Patrick Roy.
Je disais qu'il avait été un peu rude avec moi.
On se disait qu'on connaissait le tempérament.
Jean-René dit que ce n'était pas correct.
Il dit que pour Patrick, tu étais un parmi 100 000 enfants.
Mais il dit que toi, l'enfant,
chaque fois que je rencontre un enfant,
je mets encore plus d'énergie, de de générosité, puis d'ouverture,
parce que pour cet enfant-là, c'est une rencontre
dont il va se... Puis il dit pas ça prétentieusement,
mais il dit, il va se souvenir d'avoir rencontré Infoman
toute sa vie, parce qu'il a eu 8 ans
puis il a rencontré Infoman.
Il dit, malheureusement, moi, dans 10 minutes, je vais avoir oublié son prénom.
Mais pour cet enfant-là,
donc, quand une radio-étudiante
m'appelle ou quand une radio de région m'appelle
ou quand mon patelin de l'Outaouais va faire une entrevue sur Survivor,
je vais dire non.
J'ai rêvé de ce métier-là.
Je l'ai souhaité.
Est-ce que tu n'as pas l'impression, je me fais l'avocate.
Vas-y, sois avocate.
Mais est-ce que tu n'as pas l'impression
que tu dis non à ce moment-là à tes propres enfants?
C'est la
dure réalité, le dur constat que je dois faire.
Et effectivement, il va falloir que je dise,
c'est cette date-là et à cette heure-là.
Sinon, ça ne fonctionne pas.
Parce que justement, la case sieste
doit faire partie de mon agenda
au même titre que la case podcast Marie-Claude Barrette.
Parce que pendant que tu fais de la radio,
tu n'as pas d'autres engagements
parce que tu es à la radio. Exact. Donc, tu n'es pas venu faire le podcast pendant que tu es de la radio, tu n'as pas d'autres engagements parce que tu es à la radio.
Exact.
Donc, tu n'es pas venu faire le podcast
pendant que tu es à la radio.
Non.
Je te dis ça parce que je trouve
qu'il y a beaucoup de parents qui sont fatigués.
Je pense que j'en ai fait partie aussi,
mais quand même, il y a beaucoup de parents
qui sont fatigués,
puis c'est toujours notre famille qui est coupe.
Totalement.
Puis quand on le sait en temps réel,
ce n'est pas comme si dans 10 ans,
tu me disais, écoute,
j'aurais aimé le savoir il y a 10 ans. J'aurais pu. Mais là, tu le sait en temps réel, ce n'est pas comme si dans 10 ans, tu me disais, écoute, j'aurais aimé le savoir il y a 10 ans.
J'aurais pu.
Mais là, tu le sais en temps réel.
Puis tu le ressens aussi.
– Oui.
– Moi, je ne suis pas en train de te faire une thérapie,
mais c'est juste que je trouve que c'est une réflexion qu'on a tous à un moment donné dans notre vie.
– Complètement.
Mais ce qu'il faut que je fasse,
il faut que je le mette en pratique, en fait.
Pas que le mettre, mais le mettre.
Il faut que je le mette en pratique. Il faut que j'agisse.
Tu comprends? C'est une chose, la rhétorique, c'est beau.
J'ai compris. – Est-ce que tu serais capable de dormir le jour?
Est-ce que c'est possible pour Patrice
Bélanger? – Avant,
non. Depuis 2-3 ans,
je te le dis. – Fait que tu pourrais aménager ton horaire
puis dormir. – En fait, il faut juste que je me garde
une plage, puis que
j'y fasse dodo pour vrai, que je tombe pas sur Instagram,
puis que je me mette pas à répondre à des amis. – Que tu sois déconnecté.
– Il faut que je me déconnecte de tout pour vrai,
tu comprends? Parce que quand vient le temps d'aller chercher
mes enfants, tu sais, parce que
je pense qu'il y a une partie à laquelle
je crois, c'est que je suis
très heureux dans et par
le travail que je fais. Donc, je pense
que ça fait de moi un papa
heureux et rayonnant à la maison aussi. Ça, j'y crois. je pense que ça fait de moi un papa heureux et rayonnant à la maison, ou si ça,
j'y crois. Sauf que ça fait de moi un papa
absent, par conséquent, ce qui fait que les minutes
passant à la maison doivent être de qualité.
Et c'est là où je suis vulnérable.
C'est que
je n'offre pas à ma blonde
et à mes deux enfants,
mes trois personnes préférées au monde,
la qualité qu'ils et elles
méritent.
Parce que...
On dirait qu'encore une fois,
je me le permets, je suis fatigué.
Un jour, peut-être que mes enfants
le comprendront, mais là, ils ont 13 ans et ils ont peut-être
envie d'un papa avec qui ils vont aller jouer au basket dehors,
aller faire le tour du parc à vélo.
Je fais oui, oui, mais
je devrais faire un oui, oui.
Les gars, qu'est-ce qu'on fait? À vélo! Let's go!
Et pas, oui, oui, j'est-ce qu'on fait? À vélo! Let's go! Et pas
oui, oui, j'arrive là.
C'est ça.
Ce qui est important aussi, quand ils commencent
à être ados, le début de l'adolescence, c'est d'être là
quand ils ont besoin de nous parler.
Ça, je pense que je suis là.
C'est-à-dire, je ne suis pas nécessairement là physiquement,
mais ils savent que je suis là. Ils savent que tu es là.
Ils le savent. Ils peuvent me parler de tout
à tout moment,
dans le milieu du jour ou de la nuit.
Puis si je chante non dans la radio puis que mon téléphone sonne
puis que ça veut mes enfants,
je sors du micro en faisant signe à la gang.
Il y a quelque chose de...
Ça, c'est clair.
Ils seront la priorité.
Ils sont la priorité.
C'est juste ton sommeil à régler, là.
Ça fait partie de la solution,
mais il y a aussi des choix de vie,
d'arrêter d'empiler les affaires.
Mais est-ce que ça se peut
que ta peur de la mort
fait que tu ne veux rien manquer?
C'est sûr.
Je suis moi-même en train de mettre des morceaux
de mon propre casse-tête de vie ensemble
et c'est sûr que j'ai un faux mot à côté.
Fear of missing out.
La peur de manquer quelque chose.
Je suis toujours le dernier parti départé.
Je couche tout le monde.
Moi, à partir de chez vous,
si tu m'invitais, je suis celui qui fait
bye dans la cuisine, marche un peu,
bye dans le corridor, rendu dans le portique.
Bye! On a-tu vraiment tout dit?
On ouvre la poche. Je t'ai pas compté ça.
Mais rentre en dedans. C'est moi, ça.
Je suis celui qui ne part.
J'haïs les fins de tout.
Notre métier n'est fait que de fins.
On commence un projet, il va finir.
On ne sait pas quand est-ce que le prochain va recommencer.
On travaille avec des gens,
une équipe. Je suis
éminemment humain dans ma vie.
Les rapports humains sont très
importants pour moi.
C'est sûr que ma peur de la mort
explique beaucoup de tout ça.
Je te l'ai déjà raconté aussi,
je ne me couche jamais le soir.
Je ne vais jamais...
La dernière fois où j'ai pris la décision volontaire
d'aller me coucher,
j'ai 46 ans, ça doit faire il y a 20 ans.
Moi, je m'évanouis
quelque part dans la maison au bout
de ma vie.
Je suis en train de travailler l'ordinateur sur le show de radio du lendemain
et un moment donné, je cogne un clou.
Je dors 5 minutes, 50 minutes. un moment donné, je me réveille,
je fais « Oh! » Dans la thèse, elle fait « Je dors. »
Donc, je vais vite monter à l'étage,
rejoindre ma douce, me blottir contre elle.
C'est pas vrai, on a un chien maintenant, donc j'ai perdu ma place.
Mais rejoindre ma douce
et le chien dans le lit,
et là, je dors, mais aller
volontairement faire « Ouais, je pense que je suis fatigué. »
Aller me coucher, puis là, chercher le sommeil,
même s'il arriverait comme ça.
Pour moi, c'est une autre
fin que je n'assume pas
ou que je ne veux pas. Je m'endors
quelque part, puis à un moment donné, je me réveille dans cet endroit-là,
puis je vais aller rejoindre ma blonde pour les heures de sommeil
qui me restent. Mais c'est clair
que ça vient de cette peur de la mort
et donc de toutes ces petites fins-là.
Tu te rends quand même au bout de tes limites.
À 800 %.
T'es fou! J'en reviens pas.
Mais t'as quand même des solutions.
Je pense qu'il y a des solutions, mais c'est une chose
de les connaître. Après ça, c'est de les mettre en pratique.
Mais je pense que Marie-Claude, ta conjointe...
Pas toi, là.
Ma Marie-Claude.
Oui, c'est ça. Je veux pas avoir l'air
de parler de moi à la troisième personne.
Ici, Marie-Claude,
elle va trouver des solutions. Marie-Claude, elle va trouver des solutions.
Marie-Claude,
quand même, vous avez une belle communication.
Et ça, ça doit aider aussi.
Assurément. Complètement.
Il y a un beau
qui t'appartient aussi. Oui, puis je suis chanceux
d'avoir une blonde, maintenant collègue
de travail parce qu'elle est mon adjointe et agent
dans l'aspect professionnel de ma vie.
Puis c'est pas une yes woman.
D'abord, ça a été longtemps une amie
avant d'être ma blonde et ma conjointe.
Et ça, je suis tellement gâté de ça
parce que quand elle est pas d'accord avec
quelque chose du professionnel,
de l'animateur-acteur que je puisse être,
mais aussi du gars, chum,
papa que je suis, elle n'hésite
pas deux secondes à me le dire.
Elle est pas gênée de me repro dire. Elle n'est pas gênée
de me reprocher.
Il n'y a pas de mauvaise intention.
C'est juste parce qu'elle veut m'emmueter.
Elle veut me rappeler que nos deux petits bonhommes
ont 13 ans et veulent voir papa.
C'est un âge, je pense, important aussi.
Oui, puis on dirait que tous les âges sont importants.
Mais il y a quelque chose dans...
En tout cas, 13 ans,
13-14 ans, il y a une identité
aussi. – Complètement.
Puis la passation du primaire au secondaire.
L'espèce de confort de fait primaire. – C'est parce que t'existes, t'es là.
C'est pas comme si, bon, le papa
était pas là, t'es là.
Fait qu'ils ont envie de... – Bien, je suis là, mais je suis
pas là au final. – T'es difficilement, oui, mais
c'est ça, t'es comme difficile à attraper.
– Oui, mais c'est pas normal que je sois difficile
à attraper pour mes enfants, tu sais. Que de placer quelque chose dans l'horaire professionnel soit un peu plus ardu, c'est une, t'es comme difficile à attraper. Oui, mais c'est pas normal que je sois difficile à attraper pour mes enfants, tu sais.
Que de placer quelque chose dans l'horaire professionnel
soit un peu plus ardu, c'est une chose,
parce qu'il est occupé et il n'est pas disponible au même moment.
Mais que c'est difficile, ces choix-là,
entre cette vie professionnelle,
peu importe ce qu'on fait, mais quand on aime ce qu'on fait
dans la vie, et les besoins
de la famille.
Ton besoin à toi d'être
avec ta famille. C'est concilier
tout ça. Moi, je trouve tout le temps
que l'équilibre, il ne dure pas longtemps.
Il y a une journée, on a des moments de grâce.
Je suis à la bonne place au bon moment. Le lendemain,
on se remet tout en question. Ce n'est pas
facile de trouver l'équilibre.
Il y a beaucoup de monde à mettre en équilibre
en même temps.
Oui.
C'est dur de réaliser
que tu es la cause du déséquilibre
de quelqu'un d'autre
pendant que toi aussi, t'es en déséquilibre
puis que ton équilibre serait le déséquilibre
de l'autre. Tu comprends ce que je veux dire?
Parce que mon équilibre à moi provoque peut-être
le déséquilibre de ma blonde ou de Sam ou d'Oli.
Puis là, tu fais, attends, mais moi,
ce serait là que je serais bien, mais...
Ah non, je vais me déséquilibrer.
Il y a un bout avec la fatigue. Tu fais, ah, c'est encore à moi à prendre ce coup-là, mais ma, ce serait là que je serais bien. Ah non, je vais me déséquilibrer. Il y a un bout avec la fatigue.
Tu fais, c'est encore à moi de prendre ce coup-là.
Mais ma blonde, elle me regarde et elle fait,
pardon, encore?
T'es où le matin, toi, Pat,
quand tu dis la météo à la radio?
Pendant que moi, je gère deux enfants,
les devoirs, les leçons,
révisées pour l'examen d'univers social.
C'est ça, la vraie vie.
C'est pas de dire la météo à la radio, tu comprends?
Et je reviens à mon point de départ de tantôt
en lumière.
C'est super si j'accompagne les gens dans leur voiture
le matin, mais la vraie vie, c'est ma blonde qui l'a
à la maison.
Les formidables petits êtres humains que deviennent mes garçons.
Je dis formidables, je suis un papa un peu biaisé.
Mais ils ont probablement,
assurément, plein de défauts.
Mais les meilleures personnes qu'on essaie de construire
avec ces deux petites bêtes-là,
la journée où ils vont me dire merci papa, je vais faire les boys. assurément plein de défauts, mais les meilleures personnes qu'on essaie de construire avec ces deux petites bêtes-là, bien, c'est...
La journée où ils vont me dire merci papa,
je vais faire, hey les boys, c'est là que ça se passe,
c'est merci maman, puis
je sais, j'ai eu une maman exceptionnelle,
j'ai eu un père qui a valorisé beaucoup
l'éducation que ma mère nous a donnée,
donc j'ai aucun...
J'ai une immense fierté
à mettre ma blonde en lumière par rapport à
mes enfants, mais elle est copte de ce qu'on se disait
tantôt. Les enfants passent beaucoup de temps avec
elle, fait qu'à elle, ils sont un petit peu
plus brefs, un petit peu plus secs des fois, puis parce que j'ai
un effet de rareté, ils se permettent de dire
à Marie-Claude, je m'ennuie de papa.
Elle ne le dit pas,
puis elle me l'a très rarement verbalisé
comme ça, mais je la comprendrais de faire
« Hey, puis moi, je peux-tu...
Allô? » Je comprends que c'est ma
responsabilité de maman.
Charge mentale. Charge mentale
et charge réelle. Réelle, oui, oui.
Mais c'est gargantuesque. Ça veut dire qu'il n'y a pas
de pause dans sa tête. Jamais.
C'est lourd, là, ça. Assurément.
Et c'est elle qui mériterait une statue et un hommage.
Tu en feras une. Bon, je vais prendre de l'eau
parce que je suis passé à travers ce bout-là.
Je te laisse choisir le carton.
La prochaine question,
sur quel trait de caractère as-tu dû travailler?
Je pense que c'est... Je vais appeler ça ma patience
et mon côté soupe au lait.
Tu pognes les nerfs vite?
Je ne pogne pas les nerfs vite,
mais je peux être boudeur.
Soupe au lait, dans le sens de...
Ma blonde appelle ça... Elle dit, bon, il fait son huître. Donc, ok, sous-paule. Sous-paule dans le sens de... Ma blonde appelle ça,
elle dit bon, il fait son huître. Donc, je me
referme comme une huître. C'est énervant ça.
Ah!
Je veux pas te juger, mais
ça sort tout seul. Je t'annonce que c'est raté.
J'ai raté ce moment-là.
Tu m'as vraiment jugé.
Moi, j'ouvre mon jeu
et toi, je me
referme et toi, tu l'as bien ouvert
J'ai échappé le paquet de cartes
parce qu'on se connait
Toi, tu fermes ton livre
Oui, je suis
quand j'encaisse quelque chose
avec lequel je suis moyen d'accord
pour essayer d'oser tempérer
ma réaction à cette affaire-là
que ce soit un reproche personnel, professionnel
surtout personnel, j'ai tendance
à me refermer, à ne pas bouder dans le sens
d'aller dans le coin, mais juste
à ne pas jaser beaucoup.
Toi, tu ne parles plus?
Oui, je me tais pendant un certain temps.
Ça peut être quelques minutes,
ça peut être quelques heures.
Est-ce que ça a été déjà quelques jours?
Non, pas à ce point-là, non, non.
Je trouve ça trop pénible de l'autre bord
quand les quelques fois où ça m'est arrivé.
Ça sert à quoi de faire ça?
Rien.
Ultimement, pas grand-chose.
Surtout que moi, je suis celui
quand on adresse quelque chose,
si j'ai le gros bout du bâton,
pas dans le sens de dominer,
mais si l'échange va bon train avec des amis
ou avec ma blonde,
je veux qu'on batte le fer pendant qu'il est chaud.
Si quelqu'un se referme, je suis celui qui fait,
je vais prendre toi, admettons.
Prends deux secondes, mais pour vrai, on est dans.
On va s'en reparler tantôt, il faut que je décanche.
Non, on est dans.
Ça ne nous tentera pas tantôt de réouvrir
cette canne de verre-là. On peut-tu? On va la vider.
Mais quand c'est de moi
dont il est question, je peux vraiment faire,
c'est bon.
C'est bon, on va faire ça. »
Et là,
ça, pour une blonde,
pour un ami,
quand je le vis, je sais à quel point c'est
tellement plate,
à la limite condescente.
Mais qu'est-ce qui se passe dans ta tête pendant que tu fais ça?
Les fils se touchent.
Au hockey, c'est comme si au hockey,
ce que ça provoquerait, c'est que je ne te lâcherais plus,
puis je te volerais le puck, puis je te regarderais
après avoir score un but en silence, mais je ferais
« Ah! » Puis Jérôme va me dire « Qu'un toit! »
Mais il y a un bout où c'est d'accepter
le « reproche » ou le « constat ».
En fait, reproche ou pas,
j'ai besoin de ce temps-là
pour...
Parce que moi, j'adore argumenter dans la vie.
J'aime mettre en opposition deux idées
et tenter de l'un et l'autre se convaincre
qu'on a raison.
C'est ça, l'ajout oratoire.
S'obstiner.
S'obstiner.
J'aime cet art-là d'argumenter
puis de mettre des points de l'avant
puis essayer de les défendre.
Quand c'est pour le plaisir,
je pense que je suis assez doué pour...
Ben, doué.
Je suis assez bon pour faire...
Ah, ben, t'as raison ou t'avais raison
d'ultimement admettre mon erreur.
Mais si c'est sûr,
admettons que ma blonde me dit
« Patrice, il faut se parler
parce que tu n'es pas assez présent pour les enfants. »
Je pense que c'est quand ça me brise en dedans,
quand ça m'atteint pour vrai
que je fais « Parfait, c'est toi mon agent,
donc on va tout annuler. »
Parce que tu n'as plus d'argument.
Oui, parce que je suis à court d'argument,
parce que je suis laissé à moi-même.
Tu ne peux plus t'obstiner.
Oui, quand je suis à court d'argument,
je deviens un peu démagogue,
c'est-tu ça le bon mot?
Démagogue, oui.
C'est beau mon amour, c'est toi mon agent,
annule les contrôles.
De mauvaise foi.
Exactement.
C'est parfait, tu veux que je sois plus à la maison.
Je vais juste ça à la maison.
Regarde, fais ce que tu veux, pars en voyage en moi.
Annule, je ne ferai plus de radio, je ne ferai plus de... Puis je n'irai pas faire ça dans le vœu l'hiver prochain, si tu veux.
Parce que c'est ton agent.
Parce que c'est mon agent.
Mais ça, c'est très rare que ça se rend là.
Mais non, mais ce n'est pas ça le sujet.
Ce n'est pas ça.
Tu dévises.
Tu recules de huit pas.
Tu dévises.
Oui.
Tu es en train de fuir.
Quand tu dis ça,
tu mets fin à la discussion.
Je fais un ricochet,
mais je vais me donner une qualité dans ce gros
défaut que je travaille.
Je vais volontairement
ramener le sujet quand je vais être prêt.
C'est-à-dire que quelques heures après,
si ça dure des heures, je vais faire
« Excuse-moi tantôt,
donc tu me disais que
allons au bout de la chose. »
– T'as mijoté, là.
– Ça s'est déposé.
Je ne suis plus en réaction.
J'ai eu le temps de... Ça s'est déposé,
ça s'est placé, puis t'as raison,
mon amour. Qu'est-ce qu'on fait avec ça?
Puis voici comment j'ai pensé.
Après ça, est-ce qu'elle est à la même place? »
Parce qu'elle est, de façon tout à fait normale,
heurtée par ma réaction.
Fait que là, quand moi, je suis prêt, elle peut faire
« Non, là, Pat, c'est moi qui s'attends. »
Là, pour vrai, elle tape un peu.
« Là, moi, je suis pas là. »
« Moi, je suis rendu ailleurs dans la journée. »
« On s'en reparlera. »
Puis là, c'est là.
« Mais non, mais non, on est dedans. »
« On n'est plus du tout dedans, Patrice. »
« On était dedans tantôt. »
« T'as décidé que tu fermais la porte. »
« Fait qu'on se retrouvera tout à l'heure.
Je pense qu'on est assez chanceux.
On se chicane très peu, souvent.
Mais les quelques fois où on peut se chicaner, avoir des divergences
d'opinion, c'est beaucoup par ma faute
parce que je me ferme, parce que je fais
des ricochets, parce que je dévie.
Mais ultimement, on est revus pour régler
la situation parce que je pense que
j'ai une qualité
de faire de l'introspection dans la vie aussi,
d'assumer mes torts, d'assumer mes vulnérabilités
puis mes défauts.
Fait que t'es conscient de l'impact que ça a quand même.
Bien, complètement, parce que quand je me le fais faire,
c'est tellement pas cool.
Bien, c'est une colère, hein?
C'est une colère boudée.
Il y a plusieurs personnes qui boudent.
Et moi, j'ai connu ça, une amie de ma mère, C'est une colère boudée. Il y a plusieurs personnes qui boudent.
Moi, j'ai connu ça.
Une amie de ma mère, son mari boudait.
Tu sais, un adulte.
Pour moi, un adulte qui boudait... Oui, c'est ça qui est bizarre.
Ça m'avait vraiment...
Tu sais, elle me disait, non, mais là, il boudent.
C'est pour ça qu'il ne nous parle pas.
T'en connais un nouveau.
46 ans et boudeur.
Non, mais j'ai découvert après
qu'il y en avait d'autres que je connaissais qui boudaient.
Moi, j'ai personnellement un malail y en avait d'autres que je connaissais qui boudaient, mais moi, j'ai un, comme
personnellement, un malaise
avec le... Ben, c'est pas le fun. Parce que tu sais pas où te mettre.
Ben non. Tu sais, c'est
OK, ben je vais m'en aller. Quand ça sera passé,
je vais revenir. Mais là, la personne, elle dit pas
OK.
Elle donne pas le OK. Elle donne pas le OK.
C'est...
Qu'est-ce qu'on fait? Non, pis t'es dans le moment
où t'échanges. Pis, tu sais, je dis un argument, ça veut pas dire qu'on est rendu'es dans le moment où t'échanges.
Je dis un argument, ça veut pas dire qu'on est rendu là. On peut commencer
quelque chose de bien banal sur un ton hyper
quotidien, puis elle m'envoie quelque chose
qui pourrait aller. Ah oui, je vais te parler
de telle affaire, puis là je fais...
Ah!
Parfait. On fait ça.
Est-ce que tu ralentis
ton temps
de boudage
avec le temps?
Ce temps où on ne sait pas trop ce qui se passe?
Je pense que oui.
C'est à Marie-Claude qu'il faudrait poser la question,
mais je pense que oui.
Ça, c'est déjà un début.
D'être plus rapide
dans ton huile.
Oui, c'est ça.
Je sorte la perle plus rapidement. Hé là là! C'est ça, que le nuage se réouvre un peu. Que je sorte la perle plus rapidement.
Hé là là.
Non, mais je trouve ça beau que t'en parles,
parce que c'est pas...
Tu sais, j'ai fait souvent des émissions sur la colère,
puis c'est difficile de trouver des invités sur la colère.
Parce qu'il y a comme une espèce de...
Cette émotion-là, on en a honte des fois.
Elle est pas noble du tout.
Mais alors qu'elle vient,
ça fait longtemps qu'elle existe,
ça a toujours été pour protéger notre territoire.
Mais toi, tu te protèges quand tu fais ça.
C'est ça que tu fais.
C'est juste un mécanisme de défense.
Ta protection, je me referme.
Et d'en parler, je pense qu'il y en a plein qui se reconnaissent là-dedans.
De parler de l'impact quand on n'aime pas ça aussi,
d'être conscient que pour l'autre,
c'est une impuissance.
Ah non, je suis plate, plate, plate à ce moment-là.
C'est comme, OK,
tu ne me parleras plus, c'est fini.
Oh, que oui, puis je suis bon là-dedans.
Autant je parle,
en ce moment, si je suis
heurté, puis que mon huître
se referme, je suis excellent.
Je ne vais pas essayer de poser de questions pour que l'huître se referme.
Je vais m'en aller.
Je vais revenir quand tu vas être mieux.
Tu peux m'en donner quatre, s'il vous plaît.
On est rendu dans les jaunes.
Celle-ci.
Quel type d'amoureux es-tu?
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu
de tes parents et qui t'a manqué?
Quel est le plus beau moment,
ton plus beau moment en tant que papa?
Qu'est-ce qu'on te reproche le plus souvent?
Wow, c'est toutes des bonnes questions.
Le papa, je viens d'en parler,
je vais le dire vite, vite,
mais mon plus beau moment,
c'est que ma blonde a dû accoucher sous césarienne,
étant donné les risques,
certains risques qu'elle encourait.
Et elle était donc sous anesthésie en plus,
donc elle ne pouvait pas faire le fameux pot à pot.
Fait que je glissais de vite pour dire
que j'ai vécu les premières minutes
de mes enfants en pot à pot avec moi, les deux
boys collés sur moi,
flambant neuf, le frais fait, le
frais sorti du bonhomme de ma blonde.
Et ce moment-là, je l'oublierai. J'ai
plein de beaux moments, mais je te glisse au passage
ce moment où j'ai ces deux bonhommes-là
puis j'ai déjà raconté que ça a été difficile
pour nous d'avoir des enfants.
On a eu besoin d'assistance, donc de l'insémination artificielle pour l'assistance à la procréation.
Et donc, quand ça arrive
que ta blonde est entre bonnes mains,
que tu sais qu'elle est correcte, que la maman va bien
et que là, j'ai mes deux boys pendant une heure ou deux,
je vais aller au bout de tout ça et que je vais prendre
celle-là et que je pense pas que je l'ai racontée
publiquement, celle-là, et que je présente.
Donc, je vis ce moment épique
de prendre mon premier garçon,
Samuel, dans mes bras,
tout emmailloté.
Je me mets en bédaine
et je colle son corps contre le mien.
Pour moi, ça a été là où...
Je pense que j'ai été un bon accompagnant
de ma douce pendant sa grossesse,
mais pour le chum,
c'est dans votre bédaine que ça se passe
et en vous que ça vit.
Tu le vis juste par procuration.
Ce qu'il t'a raconté, quelquefois, tu sens des coups sur la main.
Tu as beau parler, ça reste quelque chose d'abstrait.
Mais là, quand tu as ton fils dans tes mains, dans tes bras,
et qu'il est peau à peau avec toi,
et qu'on sait que c'est un moment important de l'arrivée du nouveau-né,
et que tu l'as sur toi, c'est un moment...
Je t'en parle, j'ai des risons partout.
Et que pendant que j'en ai un, l'infirmière
m'amène le deuxième, puis je fais « Marie-Claude, va bien,
tout est parfait, excellent, ta salle de réveil, super. »
Et j'ai le deuxième bébé, et là, j'ai mes deux
boys dans une salle à 45 degrés.
Et là, c'est drôle, parce qu'ils ont
faim, ils cherchent. Donc, ils cherchaient
auprès de mes mamelons, ils cherchaient à têter.
Donc, t'avais les deux petites bouches qui cherchaient
et qui voulaient têter. Je disais « Ben non, les boys,
ça sera pas long, mais c'est pas moi. J'ai pas ça pour vous autres.
Et là, tu observes ces deux.
Et là, tu fais, qu'est-ce qu'ils vont devenir?
Qu'est-ce que ça va être, cette vie-là?
Et j'en ai tellement rêvé.
J'en ai tellement souhaité.
Ma blonde et moi, quand ça fonctionnait pas,
on faisait des fausses...
Quand on s'argumentait de façon très amoureuse
dans la voiture, en blague, on faisait...
Je regardais dans le rétroviseur, un conducteur. Je lui disais « Toi, allez, qu'est-ce que t'en penses? »
On savait déjà que c'était un lead.
Et Samuel, il n'y avait pas d'enfant.
Mais on s'imaginait cette vie à 3 ou 4.
Je faisais semblant que je prenais un de mes enfants
à témoin. Puis là, je me disais,
tout ça n'existe pas. Ce n'est pas un sketch.
C'est vrai, j'ai mes enfants dans mes bras.
Et donc, fast-forward à quelques heures plus tard
où ma blonde se réveille.
Elle est en salle, donc dans notre chambre
qui sera notre chez-nous pour les 24-48 heures.
Et je présente mes enfants, nos enfants à ma blonde
parce que ma blonde se réveille.
Fait qu'elle fait, je vais la voir.
Est-ce que ça va?
Puis elle fait, oui, mais elle est complètement gazée, Marie-Claude.
T'as aucune d'à quel point, pas toutes là.
Mais elle veut voir nos garçons.
Et là, je fais...
Je prends Samuel
et je l'amène à Marie-Claude et je lui dis,
mon amour, je te présente Samuel
Bélanger Trottier.
Et je lui tends. Et tout ce qu'elle fait, c'est
« Oui, nous, nous, nous! »
« Oui, nous, nous, nous! »
« Oui, nous, nous, nous! »
Mais un peu... Il est beau de « wow, la vie »,, Yébo. Oh, Yébo. Mais un peu, tu sais, un Yébo de
wow, la vie, mais je suis un peu
je tombe en ce moment.
Tu l'as jamais vu, c'est pas normal.
Tu sens qu'elle est dans un état second.
On ne consomme pas de drogue, Marie-Claude et moi.
Clairement, je fais, ah, c'est ça que ça donne
quand t'es... Et là, je fais, parfait,
c'est là, alors on dépose Samuel dans le petit lit
d'appoint. Et là, je fais, alors je te présente
notre deuxième, Olivier. »
Et qu'est-ce qui s'est passé?
« Enviez-vous! Enviez-vous! Enviez-vous! Enviez-vous! »
Et à chaque fois qu'on se remémore ce moment-là,
finalement, ce n'est pas mon plus beau moment,
mais c'est un des très beaux moments parce qu'ils ont quelques heures de vie.
Enfin, on est une famille. On est les quatre dans la même pièce.
Et bientôt arriveront nos parents, leurs grands-parents,
qui ont rêvé de ce moment-là depuis longtemps avec nous aussi.
Mais on a Sam, Oli, ma blonde et moi.
Puis on fait « wow », c'est parti.
Cette nouvelle vie qui ne sera plus jamais pareille avec nos deux petits bonhommes.
Après ça, il y en a plein des moments où j'assiste à des compétitions de trampoline ou de karaté.
Je vois mon Oli encore cette semaine qui est rendu assistant-entraîneur de l'école de karaté où il a lui-même appris le karaté dans l'univers du karaté, où je vois mon Oli encore cette semaine, qui est rendu assistant-entraîneur de l'école
de karaté, où il lui-même a pris le karaté
dans l'univers du karaté sportif
à la reine et qui maintenant est un
assistant-entraîneur en train de devenir lui-même
un entraîneur ceinture noire, première danne.
Il a trouvé cette niche-là
où il peut être totalement lui.
Oli, c'est un jeune homme
pétillant,
dynamique, créatif
et l'univers du karaté sportif
lui permet tout ça. C'est un karaté,
je me permets de le dire, parce que c'est une école
de karaté qui est un petit peu
pas à 180 degrés, mais qui est un peu moins
restrictive que certains dojos peuvent l'être,
où c'est très militaire l'approche, puis chacun
des mouvements du kata doit être fait nickel.
Alors que dans le karaté sportif, c'est le karaté
très inclusif, où tu peux avoir un déficit
d'attention, tu peux être dans le spectre de l'autisme,
tu peux être de petite taille,
tu peux avoir toute forme de soucis
ou pas dans la vie et tu es le
bienvenu dans l'univers du karaté sportif.
Moi, je ne savais pas que ça existait.
Et mon fils n'est là pas parce qu'il a un souci
de quoi que ce soit, mais c'est là où il a trouvé
sa couleur, où il pouvait être justement lui-même
et que si tu manques un mouvement de ton kata, le coach ne sait pas. « Monsieur Mélenchon, qu'est-ce mais c'est là où il a trouvé sa couleur, où il pouvait être justement lui-même. Puis que si tu manques un mouvement de ton kata,
le coach fait pas « Monsieur Mélenchon, qu'est-ce que c'est? »
Puis je dis pas que c'est ça, je réduis pas le karaté à ça,
mais c'est pas l'approche très rigoureuse
au militaire, c'est une approche un peu plus
sportive, un peu plus inclusive.
À laquelle lui, il répond beaucoup mieux.
Donc, tu sais, de voir mon petit bonhomme
coacher des enfants
et inculquer des valeurs à ces petits-enfants-là
qu'il ne met pas toujours en pratique à la maison.
Mais de voir cette passation-là
et de le voir, lui, se réaliser
et n'en avoir jamais assez.
Je me reconnais quand j'ai joué au hockey,
j'aurais voulu jouer la partie d'avant,
la partie d'après, j'aurais voulu toutes les jouer.
Là, lui, il n'a pas d'heure de début, pas d'heure de fin.
C'est tellement beau pour un parent
de sentir son enfant se réaliser là-dedans.
Avoir une passion. Dans laquelle la pédale est parent de sentir son enfant se réaliser là-dedans. Avoir une passion.
Dans laquelle la pédale est au plancher
et il se réalise là-dedans.
Il est apprécié par les enfants, par les parents.
C'est un petit
joker, c'est un petit comique. Il a une répartie
facile. Je pense
qu'il est doué pour ça.
Cette fierté de voir l'autre rebondir
sur une toile de trampoline et
revenir à la maison avec des résultats. Puis c'est pas
le résultat qui est important, comprends-moi bien,
mais d'avoir des résultats à la hauteur de son travail
investi, il peut avoir 60 %,
il peut avoir 80 %, il peut avoir 100 %.
La note est pas la...
Puis le résultat de la compétition de trampoline
est pas l'élément sur lequel je mets.
C'est le parcours pour... Tu sais, le fameux
adage facile, mais c'est pas la
destination qui est importante, c'est le cheminours pour... Le fameux adage facile, mais c'est pas la destination qui est importante,
c'est le chemin pour s'y rendre.
C'est beaucoup ça que je vois en ce moment.
Des moments comme papa, j'en ai mille.
Toutes leurs petites réalisations.
C'est fou d'être un parent dans la vie, à quel point...
On le dit souvent,
quand tu deviens parent, tu comprends
tout ce que tes propres parents ont vécu.
C'est compétition, mais c'est moments
de trampoline-là où tu le vois sauter de loin.
Ah oui, oui, tu le vis
comme par procuration.
Tu te rends compte que tu as l'impression
qu'il a fait trop ouvrir toi aussi.
Ma blonde, à chaque fois, Marie-Claude
sur sa montre, à chaque fois que Samuel
a une compétition ou qu'Olivier est en examen
pour progresser dans l'enseignement du karaté
et qu'on y assiste, elle a toujours un rappel
de sa montre. Moment de calme nécessaire.
Calmez-vous. Parce que c'est son cœur.
Parce que c'est plus ça.
Elle est trop plus ça.
À un moment donné, on part et c'est rendu une blague.
Je fais, as-tu eu ton rappel? Parce que ça fait partie de notre séquence.
Il faut que tu aies eu ton rappel.
On a comme fait une superstition.
Mais ces moments
de fierté. Je pense que je suis
beaucoup plus fier de toutes les petites et grandes réalisations
de mes enfants que tout ce qui m'arrive
à moi parce que les miennes
j'ai l'impression de les contrôler ou d'avoir
une certaine portion de contrôle sur
le succès ou l'aboutissement de ce que je fais
alors que quand tu n'es qu'un témoin
de ce que vit ton enfant
tu souhaites juste le meilleur, tu as vu le travail
investi, le rêve ou l'espoir
puis de voir juste le type d'amis qu le travail investi, le rêve ou l'espoir.
Puis de voir juste le type d'amis qu'ils sont,
les amis qu'ils ont, les petites personnes.
En fait, les grandes personnes qui sont en train de devenir.
Fait que des moments magiques comme papa,
je ne pensais pas prendre cette question-là.
Finalement, ça a été beaucoup plus long.
Est-ce que c'est aux côtés de Marie-Claude que ton désir d'avoir des enfants s'est manifesté?
En fait, c'est aux côtés de Marie-Claude
que j'ai su à quel point j'étais en limousine,
en Formule 1 de vie familiale,
espérée qu'il se concrétise.
Mais moi, je savais que j'allais avoir...
J'ai toujours eu cette fibre paternelle.
J'ai toujours gardé des enfants quand j'étais adolescent.
J'aimais...
J'ai été moniteur de camp de jour.
J'aimais la présence de plus jeunes autour de moi.
Mon père et ma mère,
on avait de jeunes voisines
quand elles sont arrivées à côté de chez nous,
puis mon père, c'était celui qui faisait tout le temps des...
Toutes des bruits que tu fais
quand tu as 14, 15 ans, tu fais,
papa, qu'est-ce que tu fais? Et aujourd'hui,
qu'est-ce que tu penses que je fais quand je vois un enfant dans un restaurant
à la table de côté qui me regarde? Je fais, ben oui.
Quand tu vois un bébé. Quand tu vois un bébé.
Quand je vois un bébé, je le connais pas.
Je suis la copie conforme de mon père.
Tu veux qu'il te fasse un sourire. Je veux avoir le sourire
de cet enfant-là. Faire son attention et tout ça.
Je trouve ça beau.
Mes enfants auront peut-être jamais d'enfants,
mais s'ils en ont, je serais un grand-papa
fou furieux gâteau.
Tu comprends? Je trouve ça charmant
des enfants. Je suis très, très fier de ce que mes enfants
sont en ce moment, puis du type de relations
qu'on se donne encore, des becs, des câlins,
je suis privilégié d'avoir mes grands gars
de 13 ans qui veulent encore ça, mais
quand je vois des bébés, je retombe immédiatement
dans la nostalgie de les avoir en permanence
dans nos bras,
puis de pas me tanner de ça,
tu comprends, puis de faire des babas, puis de pas avoir
un réel échange de mots.
Parce que j'aime tout.
Je pense que j'ai aimé mes enfants un peu plus
à chaque tranche d'âge qu'ils franchissaient.
Parce que la communication est de plus en plus claire.
Ben oui, tu les découvres.
Et eux, ils découvrent le monde aussi.
Puis c'est le fun de s'argumenter avec les enfants,
de voir leur point de vue, leur angle sur la vie.
Moi, tu ne boudes pas avec tes enfants.
Je boudes moins souvent.
Non, ma blonde te dirait que c'est ça.
C'est gênant.
Mais oui, je boudes avec mes enfants
des fois.
Oli et moi, on a des bons déclencheurs.
On s'aime beaucoup, beaucoup.
Mais on a des bons déclencheurs
l'un pour l'autre. Et des fois, Oli va dire
quelque chose comme ça. C'est bon, Oli, c'est parfait.
C'est bon, t'es fait. Et là, mon enfant
de 13 ans fait, ben, tu boudes là? C'est pas glorieux. bon, t'es fait. Mon enfant de 13 ans fait,
pars-tu boude, là?
C'est pas glorieux. Ça, tu vois, je le mettrais pas dans mes moments
les plus beaux avec mes enfants comme papa.
Ce serait pas les moments où je boude
avec mon fils.
Ce serait pas celui-là.
Ça, c'est drôle. Quel type d'amoureux es-tu?
Je suis un...
Intense, peut-être.
Et romantico-quétaine.
Et nostalgique.
Ma blonde, elle me dit ça récemment.
Moi, je passionne.
Moi, là, je voudrais que ce soit comme notre première fois,
notre premier baiser,
notre première relation sexuelle.
Pas la première, c'était pas si bon la première.
Notre dixième, mettons, relation sexuelle.
Quelle serait-elle à chaque fois?
Oui, c'est ça. Moi, j'aime ça
frencher dans la vie. J'aime ça embrasser
langoureusement ma blonde.
Évidemment, la vie est la vie.
Les stress de la vie, les aléas de la vie.
Mais j'ai de la misère. Encore tantôt, juste avant
de venir te voir, j'ai dit bye-bye mon amour.
Puis là, c'est moi. Puis j'ai fait, c'est tout.
C'est ça. Je suis probablement
la fille du couple.
Si on genre de façon cliché
et un peu maladroite.
Quel genre d'amoureux?
J'espère être un bon
partenaire de vie pour elle
comme elle l'a.
Je vais prendre une gorgée, ma talante.
Marie-Claude est une partenaire de vie unique.
Je sais que tout le monde va dire
qu'elle est la meilleure chum ou la meilleure blonde,
mais avec tout ce que ma blonde me laisse réaliser professionnellement,
avec les horaires de fou que ça inclut et que ça représente,
avec la maman exceptionnelle qu'elle est pour nos garçons,
avec le confort et la sécurité
qu'elle me donne personnellement et professionnellement,
si je suis la moitié
de la moitié de ça pour elle,
je suis un grand, grand chum.
Je suis un grand partner.
Là, tu vois,
je vais te dire une affaire que ça fait un peu trop longtemps
que je n'ai pas fait, mais parce qu'encore,
j'ai vu mon papa faire ça.
Arriver un mardi avec un bouquet de fleurs,
sorti de nulle part, juste parce que
j'aime ma blonde.
« Salut mon amour, j'ai pensé à toi. »
Là, ça fait trop longtemps que je ne l'ai pas fait,
mais ça peut être moi, ça.
De vouloir...
J'adore nos enfants, mais mes parents
et mes beaux-parents, parce qu'on a la chance,
Marc-Claude et moi, d'avoir encore nos deux parents,
nos quatre parents, nos deux couples de parents sont
toujours parmi nous en pleine forme, et les deux
encore ensemble, après plus de 50 ans de mariage,
les deux. Et tous les deux
couples de parents nous ont rapidement dit
vous avez des enfants, vous êtes une famille,
mais n'oubliez pas le couple que vous êtes.
Et donc, souvent,
à quelques reprises dans l'année, ça peut être
chez les Trottiers ou chez les Bélangers
que les boys vont aller passer une fin de semaine pour que
Marie-Claude et moi, on puisse se retrouver.
Et ça, pour moi, c'est très, très précieux.
Mais je suis vraiment le romantico-quétaine qui...
Mais c'est quoi les quétaines? Parce que moi, j'aime ça,
les affaires quétaines.
Mais non, mais ça veut dire que j'en ai jamais assez de ma blonde,
tu comprends? On peut regarder une émission à la télé
puis elle est assise sur le fauteuil dans le sofa
puis elle est comme pas collée, puis je la regarde
puis je tape son épaule de la mine puis c'est pas collée. Je la regarde et je tape
son épaule de la mine.
C'est quoi cet espace-là?
J'ai rêvé de toi pendant huit ans.
Je t'espérais. Ce n'est pas vrai qu'on va regarder
un film pendant deux heures et qu'il va
avoir ce... Ah oui, ah oui, il y a tant.
Mais elle n'est peut-être juste pas conforme.
Ça se peut qu'elle veuille sa bulle aussi.
Tu l'as courtisé pendant huit ans?
Tu ne connais pas ce bout-là?
En grande rafale, en très vite,
huitième vitesse. Moi, j'ai croisé Marie-Claude
à notre inscription au Cégep.
Après notre secondaire en 1995.
Il y avait son chum de l'époque
et elle, donc il y avait une personne entre nous deux.
Mais avant, puis c'était une amie d'enfance,
Marie-Claude, elle se faisait garder chez nous à l'âge de quatre ans.
On s'est perdu de vue tout le primaire et secondaire.
Et quand, en 1995, elle est là, avant de comprendre que c'est Marie-Claude Trottier, la petite fille à l'âge de 4 ans on s'est perdu du tout le primaire et secondaire et quand en 95, elle est là, avant de comprendre
que c'est Marie-Claude Trottier, la petite fille de la rue Vendôme
je la regarde et je me dis
mais qui est cette indescriptible
j'ai un genre de coup de fouet, tu comprends
je suis charmé par cette personne-là
et je découvre que c'est Marie-Claude Trottier, mon amie d'enfance
et tout notre cégep, on a
presque tous nos cours ensemble
donc je fais main et main travaux d'équipe avec elle
mais tout ce temps-là, elle fréquente l'autre gars.
Donc, moi, je suis amoureux.
Je tombe littéralement par-dessus la tête
en amour avec cette fille-là et je comprends
qu'elle a un chum. Je suis très respectueux.
Je veux pas être la troisième roue du carat. Je veux pas mettre
du sable dans l'engrenage de ça. Je vais être heureuse
et bien tant pis pour moi. Mais je
cherche pendant ce temps-là une autre blonde
potentielle, mais je ne fais que la...
Tu la compares à ton idéal... Je ne fais que comparer
à Marie-Claude, qui pour moi représente
l'idéal d'ami, de blonde.
Et donc, pendant huit ans,
elle a eu ce chum-là pendant quatre ans. Elle a été célibataire
au moment où j'ai manifesté l'état de mes sentiments.
Elle m'a dit merci, mais non merci.
Pour trois raisons. Notre amitié
était trop précieuse. La distance parce qu'elle était à Sherbrooke,
moi à Montréal, et parce que mon métier
lui faisait peur. Elle se fait un autre
chum, ça c'est le bout où on la trouve vilaine dans l'histoire.
Deux ans plus tard, ça s'arrête, et donc
ultimement, après qu'elle soit partie enseigner l'éducation physique
parce qu'elle était formée comme enseignante en éducation physique
à la Romaine, dans les réserves
montagnères de là-bas,
elle est revenue en
Outaouais, et je lui remanifeste
l'état de mes sentiments, elle me redit merci et mes non-merci.
Et quelques mois plus tard, finalement,
elle dit qu'elle a
finalement succombé. Moi, je pense que c'est par dépit.
Elle l'a pas trouvé mieux. Il est encore là, lui.
Bon, ben, moi, je vais le prendre, lui. Qu'est-ce que tu veux?
Mais est-ce que toi, t'as eu d'autres relations?
Ben oui.
Et non, j'ai pas assez de temps pour t'en parler.
Énorme. Regarde-moi la face.
Les filles ne peuvent me...
Je vais vous laisser une minute pour apprécier ça, Minoua,
qui est malheureusement indisponible, puisque je suis marié.
Donc, pendant ces années-là,
toi, t'es... Moi, je cherche Marie-Claude,
tu comprends? Je veux me défaire...
T'es pas en couple? T'as jamais été en couple?
Deux fois et quart, mais
couple est un bien grand mot.
C'était plus par... En tout respect de ces filles-là,
c'était plus par... Elles étaient des filles formidables,
des super bonnes filles,
mais c'était toujours parce que...
Tant qu'à être tout seul,
puis tant qu'à ce que Marie-Claude soit...
Puis c'est une de ces blondes-là
qui m'a fait réaliser à quel point
j'étais amoureux de Marie-Claude,
encore malgré que j'avais cette fille-là dans ma vie.
C'est que quand j'ai annoncé à Marie-Claude
que j'avais une blonde,
j'ai dit, « Hey, tu sais pas quoi?
J'ai hâte de te la présenter,
j'ai une blonde. »
Puis elle a fait, « Hein? C'est qui? » Et j'ai compris dans cette seconde-là, j'ai une blonde. Puis elle a fait, c'est qui?
Et j'ai compris dans cette seconde-là,
j'ai fait, ah non.
Parce que quand ça... Je me suis rendu compte que j'aurais espéré qu'elle fasse,
ah, t'as une blonde.
Un genre de malaise.
Je t'ai peut-être perdu, je t'ai peut-être échappé.
Mais elle était tellement contente pour moi.
Puis j'ai fait, je ne suis pas content de te présenter ce V-là.
Toi, tu voulais provoquer, tu testais
quelque chose. Je le savais pas.
Mais quand elle a eu cette réaction, je me rappelle, je suis devant
la Place des Arts à Montréal, je lui parle
je marche pis on se parle au téléphone pis je suis
vraiment fait de faire, hey, j'ai une blonde
pis quand elle fait, hey,
quand est-ce que tu me la présentes? Je fais, ah non.
Sa réaction me fait réaliser
que je suis dans la marde.
Tu veux pas que ces filles-là se rencontrent? Ben non, j'ai aucun et puis je me rends compte que je suis pas amoureux de l'autre fille du tout, du fait réaliser que je suis dans la marde. Tu ne veux pas que ces filles-là se rencontrent?
Ben non, je n'ai aucun...
Je me rends compte que je ne suis pas amoureux de l'autre fille du tout,
parce que je suis ben amoureux d'elle encore.
Le lendemain, j'ai laissé mademoiselle.
J'ai travaillé sur moi en me disant,
mais ça va être quoi ma vie?
Je vais rêver, espérer cette femme-là toute ma vie.
Quelques mois plus tard, on s'est retrouvés à la bonne place,
au bon moment et juste avant notre premier baiser.
Je lui ai dit, un instant,
les trois raisons. On est encore des amis.
Tu vas voir la réponse,
quel type d'amoureux je suis. J'ai dit, si on s'embrasse
ce soir, on s'embrasse pour la vie.
J'ai dit, je sais que c'est de la pression,
je sais que c'est mal dit, c'est maladroit, mais moi, je m'en viens pas
voir si on a une relation, nous deux.
Moi, je te rêve et t'espère depuis tout ce temps-là.
Donc, si on est pour s'embrasser ce soir,
je sais... On est ensemble.
On est ensemble.
J'ai dit, ma job, je l'aime, ce métier-là.
Je veux le faire le plus longtemps possible.
Donc, si ça t'insécurise encore,
on va en parler avant de s'embrasser.
On va voir comment ça peut cohabiter.
Puis j'ai dit, la distance,
t'es en Outaouais, je suis à Montréal.
J'ai pas le choix.
C'est là la plaque tournante de ce métier-là.
Puis j'ai dit, donc, qu'est-ce qu'on fait avec ça
et elle a fermé ses yeux, elle s'est approchée et on s'est ramassé
voilà
c'est ça le genre d'amoureux que je suis
je suis passionné, je suis investi
je suis amoureux
j'aimerais entendre sa version
j'aimerais ça entendre sa version aussi
de savoir qu'elle t'a
pas qu'elle t'a attendu, de savoir que tu es
attendu
que quelqu'un de l'autre côté de la porte...
Il y a quelqu'un sur ton balcon
qui se promène tout le temps
pendant que tu es avec quelqu'un d'autre.
Dis comme ça, c'est un peu creepy.
Il fait le bruit.
Oui, c'est tout moi, ça.
Il y a deux bras coincés sur le balcon
et il n'est pas content.
Parce qu'il y a trois ans, je fais 100 pouces sur le balcon, il n'est pas content. Parce qu'il y a trois ans,
je fais 100 pouces sur ton balcon,
il n'est pas si grand, ton balcon.
Tu sais quand même de savoir que tu es avec quelqu'un,
comme elle a été,
et que tu es toujours là.
Mais j'étais le meilleur ami.
Je n'étais pas menaçant pour son couple,
parce que je ne lui avais pas dit.
Oui, mais parce que tu avais énormément de respect.
Complètement.
Mais elle devait le sentir.
Pour ça, j'aimerais ça.
D'ailleurs, la femme que tu es pourra peut-être m'éclairer là-dessus.
Oui, en parlant de son...
Non, mais c'est parce qu'elle m'a dit, je savais qu'on allait se frencher
un jour. Et ça encore,
parce que là, ça fait 22 ans qu'on est ensemble,
ça me dérange... Parce que t'es en train de dire
que t'as peut-être perdu une couple d'années.
Non, mais en fait, c'est surtout que je fais, mais comment ça tu savais
qu'on allait se frencher
à un moment ou l'autre?
C'est-tu parce qu'elle disait, à la minute que je dis oui
à ce gars-là, c'est pour la vie, je n'aurais plus jamais d'autre?
Non.
Elle, elle se disait, dans ma ligne de vie,
je ne sais pas si je finis avec ce gars-là,
mais c'est sûr qu'on se frencherait.
Ça va arriver.
Ça va arriver.
Puis je fais, mais pourquoi on aurait pu se frencher
en 97 ou en 98, quand ça s'est fini la première fois?
Mais tu sais quoi, pour vrai, je fais des blagues,
mais la plus belle affaire qui nous est arrivée,
c'est qu'elle m'ait dit non les deux premières fois
où je lui ai manifesté l'état de mes sentiments
parce qu'on serait assurément plus ensemble aujourd'hui.
On n'était pas à la bonne place.
On avait, elle, ses expériences de vie à vivre
en termes de prof d'éducation physique,
d'aller sur ces réserves-là,
vivre ces particuliers, d'aller enseigner là-bas
avec ces gens de cette communauté-là,
de vivre cette immersion complète.
Un soir où t'as pas le goût de te faire à manger,
y'a pas de Saint-Hubert là-bas,
ça change un regard sur la vie.
Mais Patrice, quand elle a...
Bon, elle a sorti avec un gars,
ils se sont laissés, je sais pas c'est quoi l'histoire,
mais après ça,
elle a eu un autre chum.
Elle a eu le deuxième chum.
Ça, ça a fait mal, Marc-Lôme.
Ça, ça a fait mal.
Ça, ça a été...
En même temps, pour vrai,
j'étais son meilleur ami, donc
il y avait un petit
pourcentage de moi qui était content pour elle.
Oui, mais tu étais en abnégation,
c'est-à-dire que tu l'aimais,
mais tu le vivais intérieurement.
Bien, complètement.
Mais c'est surtout que quand elle se fait ça...
C'est un bon film, c'est un scénario de film.
En fait, sais-tu quoi?
Non, mais il y a quelque chose là-dedans.
Je lui ai déjà dit qu'elle a gâché ma vie, mon Oscar,
ma carrière d'auteur et de réalisateur,
parce que j'ai dit, moi, tout le temps où elle me disait non,
les estites comédies romantique, Marie-Claude,
où est-ce qu'ils finissent? Ils vécurent rire des enfants.
Je faisais qu'un, tu vois, j'ai fait des gros gestes.
C'est pas ça, la vraie vie.
Moi, moi, je l'ai créé, l'astuce de comédie romantique,
puis le gars que je suis finira pas avec la fille.
C'est ça, la vraie vie.
Puis je me disais, c'est un scénario idyllique.
C'est sûr qu'ils vont finir ensemble,
puis quand le film va finir, puis qu'elle va aller avec l'autre gars,
puis que je vais être probablement invité comme best- man au mariage de la femme dont je rêve,
mais que je vais accepter par amitié.
Tout le long du mariage, j'espère juste que
le moment où ils disent, est-ce qu'il y a quelqu'un
dans la six stars qui s'oppose au mariage,
dites-le maintenant ou taisez-vous à jamais.
Je me disais, est-ce que tu as la scène
dans mon scénario de film?
Elle a fini par me dire oui.
Elle a vécu le rire des enfants et de nous autres.
Fait qu'elle a gâché mon scénario. Tu comprends?
Tu vois le scénario béton
qu'il y avait avant? En Y.
En me disant oui,
en faisant de moi l'homme le plus heureux du monde
avec nos deux enfants,
22 ans plus. Elle a gâché.
Mais quand vous vous êtes embrassés,
moi, je suis dans ton film.
C'est catastrophique. Le premier bec,
bagueulasse.
Ça marche pas. Il y a pas de chimie.
On s'est tournés à la tête du même bord.
Au lieu de naturellement en croiser,
nos deux nez qui se cognent.
Et Marie-Claude, je suis nerveux.
J'embrasse très bien, moi, dans la vie.
Je suis très doué pour le French.
Ce soir-là, atroce.
Je suis nerveux. Là, je vais dire une phrase un peu...
J'ai l'impression d'embrasser ma soeur.
On se connaît beaucoup trop
et j'ai beaucoup trop rêvé.
Ce moment-là, dans le film...
Tout le idéalisé, là.
Ce moment de dire à quel point.
Et là, on est chez elle, dans son appartement.
Tout est parfait, mais le premier...
Je suis à sec.
C'est pâteux.
Si on s'était fié sur ce seul bec-là
pour savoir si on avait une suite ensemble,
je te confirme que je remballais mon stock
puis je partais ce soir-là, je dormais même pas là.
Mais heureusement, on s'est donné une deuxième chance,
puis une troisième, puis une centième, puis une millième.
Mais après cette soirée-là, quand t'es retourné chez toi...
Oui.
C'est quoi? Comment t'étais? Parce que là... Tu veux dire le lendemain? Ben... Ça s'est tous passé la même soirée-là, quand tu es retourné chez toi... Oui. Comment tu étais?
Tu veux dire le lendemain?
Ça s'est tous passé la même soirée? Non, on a dormi ensemble, bien collé,
mais il n'y a pas eu la consommation complète.
OK, il y a eu une petite attente.
Oui, assurément.
On s'est laissé des...
Il se faisait huit ans.
Moi, un mois de plus ou de moins.
Une année de plus.
Donc, mais le lendemain...
Mêlé, mêlé, mêlé.
Mêlé, mêlé. Mêlé, mêlé.
Parce que moi, je savais...
Moi, je venais d'acheter...
Comment dire?
Mon choix était...
Moi, c'était clair.
C'était...
La phrase que je lui avais dite la veille
était réelle le lendemain matin aussi.
Mais là, tu te réveilles et tu te fais
qu'est-ce que je viens de vivre?
Est-ce que je viens de mettre tout ça en péril?
Puis s'il fallait qu'elle soit pas là.
S'il fallait qu'elle...
Parce qu'on est dans un couple T2, là.
Fait que même si pour moi, c'est très, très, très clair
qu'on vient d'embarquer sur l'autoroute, puis tout ça,
moi, après ça, l'autoroute, elle a pas de fin, là.
Mais si elle me dit, ouais, moi, je prendrais la sortie ici, s'il te plaît.
J'ai...
Ça m'a pris du temps à être confortable
dans la relation, parce que
toutes mes insécurités étaient
exacerbées à l'heure
maxime. Déjà que je ne suis pas quelqu'un qui avait
et qui a énormément confiance en lui, dans
plein de sphères de sa vie. Je n'ai pas eu beaucoup de blondes
dans ma vie. Comment je suis en
couple? Je pense...
Copier un peu la relation
de mes parents, je pense que j'ai des atouts pour être
un bon chum, mais est-ce que je suis trop intense
pour elle, pour le genre de chum
qu'elle a envie d'avoir? Passer de l'ami
à chum, ça peut être wow,
comme ça peut être wash.
Je te dirais une bonne grosse année.
T'es toujours
en train de te demander...
T'es pas dans ton
naturel ou dans ton élan
normal. T'es toujours en train d'un peu
te second-guesser, te questionner.
C'est comme si tu t'observais. Exactement. T'es en mode
observation et analyse constant et constante
jusqu'à ce que je me souviens que, je dis un an,
je pense que c'est peut-être
après six mois, on est allé voir un spectacle
d'Yvon Deschamps à la Place des Arts
et moi, je respectais,
je voulais aller à sa vitesse, je voulais pas la brusquer,
je voulais pas la... Et donc,
on avait pas encore eu cet échange
de câlins ou de proximité physique en public.
Pas parce que je faisais quelque chose.
Ça n'a rien à voir avec ce que je fais dans la vie.
Juste, elle n'était pas rendue là.
Le spectacle d'Yvon Deschamps se termine.
On est dans le milieu de la rangée.
Le temps qu'on laisse les gens sortir...
Je suis une chachotte. J'ai envie de pleurer.
Elle m'a pris... J'étais de dos.
Elle m'a fait un câlin.
Mais tu sais, Marc-Claude... Genre... OK. de me rappeler de ce moment-là, mais j'étais de dos, puis elle m'a fait un câlin,
mais tu sais, Marc-Claude,
genre, OK.
Moi,
ce que ça voulait dire pour moi, c'est que je t'ai rejoint.
Je suis... Ah, mon Dieu, je suis à la même place que toi.
Donc, moi, ce câlin-là,
puis elle s'en rappelle aussi,
mais ce câlin-là, ça a fait...
Et là, c'est comme si tout a...
Tout s'est déposé
et j'ai fait « Ah wow, enfin!
OK, cool, là, on est dans la
même voiture, on s'en va à la même
place, puis
ayons du gros fun et ça fait 22 ans
qu'on a du gros fun. » Mais ouais,
ce câlin-là, ça m'a fait
énormément de bien parce que tous ces
moments où tu fais, j'aurais le réflexe d'acheter, admettons,
un bouquet de fleurs, puis tu fais, ça va-tu être trop?
Je vais acheter un bouquet, mais pas trop gros.
Tu avais peur de se faire peur, puis tu as repassé.
Exactement, toujours faire le faux pas,
la faire de trop, la faire de pas assez,
rire une joke trop, mais pas assez, être un peu maladroit.
Qu'est-ce que t'as envie de faire? Moi, ça me dérange pas.
Toi, c'est ça que ça me tente de faire.
Mais peut-être que ça me tentait pas tant que ça.
Mais de jamais savoir exactement sur quel pied danser
parce que tu veux surtout pas échapper
ce joyau que j'avais
enfin réussi à trouver.
Mais ce fameux câlin au spectacle
d'Yvon Deschamps...
Merci, Yvon!
Magnifique histoire.
Pas pire. Mais je n'ai pas tout à fait répondu à ta question.
Mais quel type d'amoureux es-tu?
On comprend, je pense.
Un peu faillé.
Bien, tu es l'amoureux que tu es.
Je suis intense dans la vie, dans toutes mes sphères de vie,
dont celle-là. Moi, je pense que de ce temps-là,
il devrait y avoir plus de bouquets de fleurs.
Oui, je pense que oui. Ce que je fais en sortant d'ici,
un petit croche par le fleuriste.
Oui, c'est une bonne idée.
Tu en piches trois, s'il te plaît.
Trois? As-tu réduit le ratio? Il est de plus en plus...
As-tu moins de 24? plus... À du moins 24.
Tu vas en choisir une.
As-tu négligé certains aspects de ta vie?
À quel besoin profond, Marie-Claude répond-elle?
C'est la question que Jeannette pose à des invités.
Elle en avait parlé à l'édition de Fille le matin.
Ça m'avait vraiment...
C'est vrai, à quel besoin profond répond l'autre?
Il y a comme une grande réponse à donner. As-tu déjà
été sous-estimée?
Wow!
Je vais prendre,
pour la mettre en lumière, je vais prendre
Marie-Claude, à quel besoin profond
répond-elle? J'en choisis
une et toi, tu choisis l'autre.
Non, je n'en choisis pas d'autres. C'est la seule dans le niveau rouge.
Ah oui! Parce qu'elles sont plus personnelles
quand même, le niveau rouge.
Je suis contre.
Je ne veux pas me mêler de ta vie dans le niveau rouge.
As-tu négligé certaines...
Je vais se poser des questions.
Je t'en prie.
Négligé des certains aspects, je pense qu'on l'a couvert un peu tantôt
par rapport à mon papa.
Pas mon papa, mais le papa que je suis.
Que tu es.
Sous-estimé ou...
C'est deux très bonnes questions, mais je vais prendre Marie-Claude.
Je pense qu'elle répond,
et c'est la première fois que j'y réfléchis de cette façon-là,
le premier mot qui m'est venu,
ça a été sécurité.
Et je vais dire aussi apaisement.
C'est-à-dire que...
Tu sais, moi, je suis le petit frère d'un gars
qui a été le beau gars pour tous mes amis de filles
que j'ai cruzés au secondaire.
Les filles acceptaient de faire des travaux à l'école avec moi
parce qu'elles voulaient voir mon grand frère se baigner dans la piscine,
écouter de la musique, souper.
Puis je l'ai réalisé parce que maintenant,
arrivé à l'école, un lendemain de travail d'équipe
avec XYZ copines que je convoitais
ou que je trouvais pas désagréables à l'oeil.
Ils faisaient « Ouais, je l'ai vu hier, il était là,
pis je l'ai vu en maillot de paille. »
Pis j'ai attrapé ça, pis j'ai dit « Ah, mon Dieu, OK. »
Et mon frère et mon opposé, mon frère est six pieds,
barraqué, t'sais, costaud dans le monde manuel.
Et à l'époque, moi, j'étais...
Je sais pas si c'est pas très gros, là,
mais j'étais tout petit. J'ai longtemps
été le plus petit dans la première rangée de la classe
avec la pancarte du groupe
classe. Dans la première rangée, c'était moi, ça.
Sur la photo annuelle.
Sur la photo de groupe, c'était moi, ça.
Quand tu fais... OK, les filles,
ce qu'elles souhaitent à ce moment-là
de ma vie, c'est pas le...
Moi, je suis le petit garçon,
mais je serai jamais
ça. Je ne correspondrai jamais
à... Donc,
beaucoup de vulnérabilité, d'insécurité par rapport
au gars que je suis. Pas gars dans le sens
genré, mais je veux dire, au gars que les filles
peuvent espérer avoir dans leur vie comme chum.
J'étais toujours
le meilleur ami d'eux. J'étais le friend
zoné tout le temps.
Et par Marie-Claude...
Friend zoné, ça veut dire on ne te voit pas comme un amoureux.
Jamais, jamais perçu comme un amoureux.
T'es l'ami. Je suis le meilleur ami.
Et je suis même la courroie de transmission vers le gars
le plus... un peu plus rebelle, un peu plus
ténébreux, un peu plus...
Comment dire?
Le rebelle, le rocker de l'école.
Et moi,
je suis respectueux de l'autorité. Je respecte
l'ordre. Je suis un peu
stocope, probablement, un peu. Les fameux PD,
pas déniaisés.
Parce qu'on se faisait dire ça
à l'école, à l'époque, pas déniaisés.
J'étais un PD parce que
j'étais beaucoup trop clean
pour ce que les filles...
Aujourd'hui, avec le recul, je le comprends.
On est en secondaire 3.
Les filles veulent le gars de cégep.
Elles ne veulent pas un gars de leur niveau point.
Et surtout pas le gars qui a l'air d'être en 6e année primaire.
Pour vrai, Marie-Claude,
quand je revois mes photos de graduation...
Moi, quand je suis au secondaire,
je me vois dans le miroir.
Comme aujourd'hui, je me vois dans le miroir à tous les jours.
Moi, de me faire dire que je suis petit,
que j'ai l'air jeune, je ne le réalise pas tant parce que je me vois dans le miroir. Je suis ce, tu comprends? Fait que moi, de me faire dire, je suis petit, j'ai l'air jeune, je le réalise pas tant parce que
je me vois dans le miroir. Je suis ce que je suis
puis j'ai 15 ans. Je comprends
qu'aujourd'hui, quand je me regarde, j'ai bel et bien l'air d'avoir
10, mais à l'époque, j'ai 15 ans puis je me vois.
Je sais que j'ai pas de barbe puis que les gars sont plus barraqués
même de mon niveau et plus,
mais reste que ça se peut, un gars de 15 ans
qui avait ma face de babyface, c'était moi,
je le suis, ce gars-là. Mais
aujourd'hui, quand je regarde mes photos de graduation
du secondaire,
si je ne sais pas, avec le mot
collège Saint-Alexandre sur mon diplôme,
que c'est une photo du secondaire, moi-même,
je me dirais en
cinquième ou sixième année primaire.
À quel point la fille de secondaire 3 qui rêve du gars
de cégep avec son auto et son permis de conduire
ne veut pas le gars de son propre niveau de 15 ans,
mais surtout pas celui qui rigole un peu
fort, avec une voix d'hélium
et qui a l'air d'avoir, qui est en
cinquième année, je correspond à, donc
le gars, le bonhomme,
le jeune homme que je suis. Après ça,
je suis,
je rêve
déjà de ce métier que je pratique,
donc je me donne en performance dans les spectacles
scolaires et autres, et j'ai un certain niveau d'attention, mais toujours sur leier que je pratique. Donc, je me donne en performance dans les spectacles scolaires et autres.
Et j'ai un certain niveau d'attention,
mais toujours sur le produit que j'offre.
Le numéro de Michel Courtemange,
le numéro de Patrick Huard,
l'interprétation que j'en fais,
ça me rend hot au niveau d'amis, gars et filles.
Mais c'est pas moi.
C'est comme l'affaire...
C'est la performance que je donne qui me rend...
Donc, ça me vulnérabilise sur toutes les...
Comprends-tu ce que je veux dire?
Je suis fragile partout.
Puis ça, tu y penses tout le temps.
J'imagine le regard que les autres posent sur toi.
Forcément.
L'importance que tu lui donnes.
Complètement.
Ça prend de la place.
Et je grandis donc dans ces doubles réalités-là
où je suis à la fois très, très bien,
mais probablement un certain inconfort qui grandit aussi
parce que chaque fois qu'une fille me dit merci, mais non merci,
ça conforte
cette perception que j'ai de moi-même
du... Moi, je vais être le...
Parfait, je vais être le meilleur ami.
Et c'est ce que tu as accepté avec Marie-Claude?
Avec Marie-Claude?
Jusqu'à votre premier baiser,
tu as joué ce rôle-là.
Oui, puis justement, dans le fameux scénario de film dont je te parlais tantôt, je me disaiser, t'as joué ce rôle-là. Oui, puis justement,
dans le fameux scénario de film dont je te parlais tantôt,
je me disais, c'est ça.
C'est pas vrai que ça finit toujours bien.
Je serai celui qui sera l'exception à la règle.
Je resterai le meilleur ami
puis je me contenterai d'une autre blonde
avec qui je fonderai peut-être une famille.
Je m'étais déjà imaginé Marie-Claude.
Je me disais, ça va être quoi quand je vais être avec Stéphanie
puis que je vais inviter Marie-Claude, je me disais, ça va être quoi quand je vais être avec Stéphanie, puis que je vais
inviter Marie-Claude avec son chum
à venir souper à la maison,
mais que je vais toujours être dans cette...
Il y aura cette personne-là, je m'étais rendu jusque-là
dans mon scénario, je me disais,
je vais être bien dans ma vie, mais quand
Marie-Claude va être dans mon cercle proche
avec celle qui sera ma blonde, la mère de mes enfants,
si on a à se rendre là,
j'aurais... Ce malaise-là aurait toujours existé, j'aurais mes enfants, si on a à se rendre là, ce malaise-là
aurait toujours existé. J'aurais toujours fait
« Ah oui, puis ça va bien, toi, avec
appelons-le...
Comment il s'appelle? »
J'allais dire Mario, mais c'est pas le mal exemple!
C'est...
C'est Laurent!
Avec Laurent, ça va, puis à chaque fois qu'elle te dit
« Oui », tu fais « Ça va bien. »
Et là, t'es plus vrai avec la personne avec qui tu es.
Tu n'es plus vrai dans rien.
Tu n'es plus vrai nulle part.
Nulle part.
Mais donc, je recule de quelques cases.
Tout le long où je grandis et j'évolue là-dedans,
j'ai assurément une insécurité ou une insatisfaction
ou une invalidation de ce que je suis profondément.
Puis, mon énergie, ma volubilité, mon intensité
qui peut être... Je le comprends
aujourd'hui, mais à l'époque, quand on me dit que c'est
dérangeant, je fais, mais oui, mais
c'est ce que je suis. Pourquoi ça dérange?
Puis là, j'essaie de... Fait que je suis toujours un peu
en train de me camoufler, d'être une version
un peu parallèle de moi-même.
Un peu plus pâle de ce que t'es.
Un peu, effectivement. Et là, quand Marie-Claude
arrive dans ma vie,
elle fait... C'est comme si ce fameux câlin
au spectacle d'Yvon Deschamps,
ce premier baiser...
Et même comme amie,
avant qu'on soit...
Je vais reculer plus loin que ça.
Même comme amie,
et c'est pour ça, je pense,
que je suis tombé follement amoureux.
Au-delà de la fille que j'ai vue,
deux personnes devant moi,
l'inscription étape par étape.
Mais quand on s'est mis à travailler
pour ces travaux banals d'équipe ensemble, ces moments de vie
qu'on partageait, où elle, ça finissait
toujours avec « Bonne soirée, bisous, bisous sur la joue. »
Moi, j'essayais toujours de viser la commissure
quand on venait de Québec, mais elle, c'était bien,
elle visait les lobes d'oreille.
Puis elle s'en allait chez son chum
qui habitait à trois minutes de chez nous,
mais ces moments-là, je faisais, et c'est pour ça
que quand je comparais les autres filles à elle,
c'était parce que je me disais que je ne suis jamais bien avec quelqu'un
comme avec Marie-Claude.
Marie-Claude est venue, c'est comme si sans jamais me le dire,
mais tout était correct avec elle.
Tu étais toi-même avec elle.
J'étais la meilleure version de moi-même
et que moi-même avec elle.
Elle sait des choses qu'elle seule sait de moi
de l'époque de nos 18 ans à aujourd'hui. Puis pas parce que
j'ai envie de faire des cachettes aux autres, mais parce que
je me sens, moi,
à 800 % avec Marie-Claude,
l'ami, et qui plus sait,
avec Marie-Claude, la blonde, la conjointe, la maman,
l'épouse, la mente.
Donc, elle te sécurise, comme tu disais tantôt,
dans ce que tu es profondément.
Puis elle t'apaise, elle te valide aussi.
Ben voilà, puis elle m'apaise au sens où,
tu sais, je redonne l'exemple de
faire de la radio le matin, mais si elle avait un travail
qui faisait en sorte qu'elle doive quitter la maison,
puis qu'on soit en train de courir après des nounous,
puis la voisine, puis la gardienne,
mais depuis 14 ans sur les 15 dernières
années de vie, en fait les 13 ans de vie de nos garçons,
quand je pars le matin,
j'ai zéro inquiétude.
J'ai même pas de place dans ma tête et dans mon cœur
pour me demander si tout va bien,
autre que le souci de papa être chum que j'aime.
Parce que tu sais qu'elle est là.
Mais je sais qu'elle est là.
Et je sais que mes enfants sont avec la personne
qui les aime le plus au monde,
la personne qui est la meilleure avec eux
pour le bon cop comme le bad cop.
Mes boys sont en sécurité.
Ma blonde, je la pense et la sais bien
dans ce modèle-là
qu'on a construit ensemble.
Donc, c'est à ce besoin-là qu'elle vient répondre.
Ce besoin de confort,
de bien-être, de grande, grande sécurité.
J'espère qu'elle va regarder
ou écouter Ouvre ton jeu.
Parce que tout ce que tu dis,
c'est magnifique.
Elle le mérite, puis elle le mérite
à l'exposé Marie-Claude. Elle le mérite, mais toi, tu ressens ce que tu dis. Oui'est magnifique. Elle le mérite, puis elle le mérite. Marie-Claude expose à Marie-Claude.
Elle le mérite, mais toi, tu ressens ce que tu dis.
Oui, à 800 %.
Tu comprends, de la part de l'autre,
d'entendre ça, ce ressenti,
c'est rare qu'on se l'exprime
aussi longuement.
Alors là, de l'entendre à une tierce personne,
il y a quelque chose de magnifique
dans ce que tu dis présentement.
Tant mieux, elle le mérite.
Elle le mérite des fleurs.
Il y a où une fleur?
C'est plus proche.
Tu m'en donnes une, s'il te plaît.
Une seule?
Oui, une seule.
C'est des questions hypothétiques.
Celle-ci.
On peut l'être.
Je pense qu'il y en a une autre, la dernière
Tu meurs demain
Est-ce que tu pars en paix?
Zéro
Zéro
Beaucoup trop tôt
Je suis, en fait, zéro
Ce sera toujours trop tôt, je pense
Je suis assez
J'ai plein de tôt, je pense. Je suis assez...
J'ai plein de éléments. Je veux pas avoir
de regrets dans la vie. J'essaie de pas
me dire que c'est arrivé pour une raison.
J'aurais été absent pour mes enfants,
mais j'aurais peut-être réussi d'autres choses.
Peut-être qu'en présence qu'il y aura manqué,
ils l'auront vu autrement et j'aurais servi d'inspiration
pour mes boys d'une autre façon, si je prends
cet exemple-là.
Mais je veux
les voir grandir, je veux voir les enfants
de mes enfants s'ils ont à en avoir,
je veux les voir me surprendre,
je veux continuer à découvrir de la musique,
des artistes, des saveurs,
des endroits dans le monde avec
et grâce à eux autres.
J'ai tellement d'affaires à vivre avec ma blonde.
Je n'ai jamais pensé à la retraite de ma vie
parce qu'on fait un métier où c'est un peu plus abstrait,
la retraite en fiction.
Je pourrais être un grand-papa dans une série
quand j'aurai les cheveux blancs et l'âge pour l'être.
Et je commence en marchant notre chien,
des fois, à dire à Marc-Claude,
« Ouais, à un moment donné, je vais prendre ma retraite
parce que j'ai envie de retrouver ma blonde
puis je vois nos parents se gâter de voy, puis je dis voyage, ça n'a pas besoin
d'être en Italie, ce sera ça, c'est ça, mais
ça peut être un voyage au coin de la rue,
juste d'avoir un moment tendre avec ma blonde
quand nos enfants seront dans leur vie à eux
puis qu'on aura peut-être leurs enfants
ou pas, zéro pression,
mais je commence à contempler ce moment
où je retrouverai mon temps
de vie, puis de
le donner à Marie-Claude et de le vivre
avec Marie-Claude à
800 points, à fond la caisse,
comme quand on était au Cégep, puis que j'avais juste
ça à faire, puis que j'avais pas à
amasser les sous pour assurer nos arrières
à notre vie de famille,
en complicité avec Marie-Claude, bien sûr,
je suis pas le seul, mais
de ne pas être pris dans ces stigmas
et cette volonté de me réaliser aussi.
C'est une grande période présentement.
Oui, c'est ça. C'est drôle, j'avais cette conversation
avec Pierre-François où on se disait
on est la pédale au fond, mais
c'est là que ça passe. C'est là où on est
gâté par ce métier-là. On ne sait
jamais quand ça va arrêter, mais quand ça passe,
oui, bien oui. Je ne parle
pas d'argent en termes cash. Je parle
d'expérience de vie. On rêve d'un métier
qui est versatile et diversifié.
Non, le métier ne peut pas être versatile, mais...
Diversifié.
Je suis de ceux qui veulent
aller mettre le pied dans plein d'affaires.
Il y en a qui veulent jouer et que jouer.
Ils seraient proposés des projets en animation et ils passeraient leur tour.
Moi, j'ai envie d'animer. J'ai envie d'animer
à la télé, à la radio, des quiz, des variétés,
des galas. J'ai envie de jouer surimer à la télé, à la radio. Des quiz, des variétés, des galas.
J'ai envie de jouer sur scène,
au théâtre, à la télé, au cinéma.
Mais si tu meurs demain, tu peux plus.
C'est ça. Est-ce que je pars en paix?
Est-ce que tu aurais des excuses? Est-ce que tu es à jour
avec tout le monde?
Non, il y a deux, trois
affaires que je traîne.
Puis je les traîne
parce que je sens que...
Il y a une affaire
que je traîne
parce que je ne sens pas
l'autre partie
prête à aller au bout de la...
Excuse-moi. Mon Dieu.
Je ne sens pas l'autre partie avec qui je devrais
régler cette affaire-là
prête à y aller pour vrai.
Moi, je le suis. Moi, je le serais.
Mais ça ne me donne rien d'y aller
si l'autre partie n'est pas à la même place que moi.
Puis je n'ai pas envie de forcer ça non plus.
Si cette partie-là
veut vivre cette affaire-là
comme elle a envie de le vivre,
ça lui appartient et je suis là
et je serai là quand ce sera le moment.
Donc, c'est quand même une relation qui te préoccupe.
Oui, assurément.
Assurément.
Quelque chose d'important.
En fait, d'important.
Que j'aimerais qu'il soit clair, en fait.
Il y a beaucoup de non-dit,
il y a beaucoup de présomption,
il y a beaucoup de déduction
qui sont lourdes à porter et qui ont un impact
par écochet sur plein...
Tu sais, un domino qui peut faire tomber
toute une séquence de dominos.
On dirait que le domino que moi, je représente
dans la colonne, je fais, moi, c'est tel que tel,
ça va, mais parce que tous les autres...
Parce que moi, j'ai été basculé
ou bousculé, tout le reste de la séquence
est parti, puis elle continue, puis c'est comme une espèce
de cercle vicieux. C'est comme un sans-fin.
C'est comme si les dominos se redressaient à chaque fois,
puis ça continue à chuter.
Fait que tu voudrais régler ça.
Fait que je voudrais régler ça pour...
Mais c'est que tu partirais en paix,
tu laisserais d'autres gens en paix.
C'est exactement ça. C'est pour les autres
dans le sillon qui sont éclaboussés
que j'aurais envie de régler ça.
Mais sinon, très égoïstement, c'est juste parce que j'aime la vie.
J'ai envie de voir encore
et de découvrir plein d'affaires.
Puis partir à 46,
c'est beaucoup trop tôt.
Et je ne peux pas m'empêcher de penser
à tous ceux et celles. Puis c'est sans aucun
manque de respect pour tous ces gens qui décèdent
beaucoup plus jeunes.
Spontanément, il m'est venu Carl Tremblay
comme figure emblématique d'un homme
dans la fleur de l'âge,
d'un immense succès dans le cadre de son métier
qui était celui de chanteur gargantuesque,
succès populaire.
Et qui a mené de façon immense
ce combat, de façon à la fois
très discrète et pourtant totalement publique,
ce combat contre ce cancer
qui, malheureusement, l'a remporté beaucoup trop tôt.
Mais ça m'a beaucoup bousculé,
ça, parce que très proche
en âge de ce gars-là.
Et un peu aussi par ricochet qu'on fasse un peu le même
métier. Fait que, non, non,
j'ai souvent des pensées
pour... Tu sais, quand tu lis une rubrique, puis t'entends
qu'un travailleur de
37 ans est décédé, tu fais
37 ans. – Oui, puis tu sais, des fois,
il est parti travailler le matin.
Peut-être avec sa boîte à loge.
Il dit à tantôt à ce soir.
À ce soir, puis il ne reviendra pas.
C'est ça qui est lié avec la fameuse peur de la mort.
C'est ça que je ne saisirais jamais.
C'est que je ne pense pas que je voudrais plus...
Je me suis posé la question.
Je ne pense pas que je voudrais plus savoir
la date à laquelle je vais partir
parce que je ne vivrais que dans la hant... Je me suis posé la question. Je pense pas que je voudrais plus savoir la date à laquelle je vais partir parce que là,
je vivrais que dans la
hantise de cette fameuse journée-là.
Mais partir sans savoir...
À chaque fois...
Quand tu me demandais quel genre d'amoureux je suis
et que je te disais que je suis intense,
je me rappelle la première...
Ma blonde et moi, à nos débuts,
et je dis nos débuts, mais pendant de longues années,
à chaque fois que l'un des deux
partait de la maison, on allait jusque dans la porte
pour s'envoyer la main. On se disait bye.
Vers le temps que la personne entre dans la voiture,
j'allais dans la porte, on s'envoyait la main
et on se regardait partir. La première fois
où ce n'est pas arrivé, je l'ai appelé
et j'ai fait, mon amour, tu étais où?
Elle m'a dit, je suis dans la cuisine.
Je fais, non, non, non.
C'est la dernière image que je veux.
Tu comprends? Je veux, quand je pars
de chez nous, voir ma blonde,
puis que si jamais...
Je sais que c'est romantique. Quand je dis quétaine tantôt,
c'est ça que je veux dire. Je sais que c'est quétaine.
C'est un scénario de film.
Moi, je trouve ça plus intense que quétaine.
Je dirais pas quétaine. C'est un peu intense.
C'est plus intense. Excessif, certains diraient.
Oui, en fait, parce que moi, je crois en rien de quétaine. J'aime tout ce qui est quétaine. Je pense qu'on est tout le temps le quétaine de quelqu'un d'autre, peu import. C'est plus intense. Excessif, certains diraient. Oui, en fait, parce que moi, je ne crois en rien de quétaine.
J'aime tout ce qui est quétaine.
Je pense qu'on est tout le temps le quétaine de quelqu'un d'autre,
peu importe ce qu'on fait.
Assurément.
Il y a quelque chose, donc tu penses à la finitude.
Moi, je peux être en train de conduire mon auto,
puis à un moment donné, je peux regarder dehors un oiseau
passer devant un rayon de soleil, puis je fais,
« Ah, qu'est-ce que c'est beau, la vie! »
Et là, je me prends un frisson, puis je regarde en avant, puis jeest-ce que c'est beau, la vie! » Et là, je me prends un frisson,
puis là, je regarde en avant, puis
je ne fais pas d'anxiété dans la vie. Je ne pense pas que je fais
des crises de panique. En fait, je n'ai jamais fait de crise
de panique. Le plus proche d'une crise
de panique que je puisse vivre, c'est ça, là.
La vie va bien, là.
Et là, j'ai un petit moment de...
un petit vertige qui dure cinq secondes,
mais là, après ça, je conduis, puis là, je refocus
sur la voiture en avant ou la route.
Et pendant une minute ou deux,
va m'habiter les phrases
genre, à un moment donné, tout ça va finir.
Je ne me réveillerai pas.
Je vais tomber.
Là, je vais me faire frapper par un auto
qui ne fera pas son stop.
Et ça va finir.
Et c'est une fin finale.
Ce n'est pas une fin temporaire. Ce n'est pas une fin temporaire,
ce n'est pas une fin pour autre chose.
C'est sans appel.
Et je ne verrai pas la note
d'examen de mon fils ou de son prochain
saut de trampoline ou sa prochaine leçon de karaté
dans la réalité d'aujourd'hui.
Fast forward dans 20 ans, je ne verrai pas
le petit petit de cet âge.
Je ne prendrai plus ces gens-là dans mes bras.
Je ne ferai pas le voyage que j'avais imaginé.
Tu pars de même dans ta tête.
Absolument.
Ça dure une minute ou deux.
Mais ça revient.
Oui.
Puis donc, est-ce que je pars en paix?
Zéro.
C'est impossible.
Ça, là, c'est...
Non.
Dernière question.
Pas déjà.
Tu n'as pas utilisé ton joker, tes films.
Est-ce que l'enfant que tu étais serait fier de l'adulte que tu es devenu?
Wow!
C'est drôle parce que c'est drôle les hasards.
Comment tu as choisi cette question-là?
C'est ta question à toi ou c'est parmi les cartons?
Comment elle s'est retrouvée pour être la dernière?
La question est choisie pas mal par moi,
mais celle-là, on l'a pris parce que je l'aimais beaucoup
quand j'ai lu le livre
« Ce que je sais de toi » d'Éric Chacour.
On l'a reçu dans le club d'auteurs,
le club de lecture du Marie-Club.
Et je cherchais une bonne formulation
pour cette phrase-là, pour cette question-là,
parce qu'on l'a posée un peu différemment.
Puis maintenant, on a décidé de mettre la phrase,
parce qu'Éric Chacour disait,
une des questions qu'on devrait tous se poser, c'est est-ce que l'enfant que tu étais
serait fier de l'adulte
que tu es devenu?
Mais ton collègue, ton complice
Jean-Philippe te confirmerait qu'une de mes
questions préférées à sucrer salé
puis il en était tanné même comme
chef contenu.
Jean-Philippe Davallé travaille avec moi, travaille avec toi.
Il travaille sur sucrer salé avec moi.
Mais une de mes questions préférées,
c'était, qu'est-ce que tu dis,
mettons que je te reçois, je te dis Marie-Claude,
qu'est-ce que la Marie-Claude d'aujourd'hui dirait à la Marie-Claude d'il y a 10 ans?
Parce que j'aime ce jeu
de rhétorique,
je vais le prendre très au sérieux,
j'aime ce monde imaginaire
où en parallèle, tu pourrais te recroiser
toi pour vrai.
Pas juste, imaginons ça, mais si ça se pouvait,
si vraiment tu avais la petite Marie-Claude
ou la Marie-Claude d'il y a 10 ans,
puis des fois, je présentais des extraits
à des invités, puis je disais, qu'est-ce que la Marie-Claude
d'aujourd'hui dirait à cette Marie-Claude-là
qui semble vulnérable, fragile,
un humoriste, un chanteur.
Et donc, c'est fascinant que ta dernière question
pour moi soit dans ce sens-là,
mais à l'inverse, l'enfant à moi
et non de moi à l'enfant.
J'aime tout ça. Il n'y a pas d'hasard dans la vie.
Est-ce que l'enfant que j'étais serait fier de...
Je pense que oui.
Je pense que oui parce que...
Et c'est sans prétention que je le dis,
mais moi, j'ai eu deux rêves dans la vie.
En fait, trois.
J'ai rêvé d'être joueur de hockey.
Puis quand, en sixième année, à 12 ans,
je pesais 48 livres avec ma sécheuse dans les mains,
tout mouillé des roches dans les poches,
j'ai compris que ça ne se pouvait pas vraiment.
Il y avait aussi une notion de talent.
C'est quand même un deuil, ça.
Ça a été un petit deuil à faire à l'époque quand même.
Rapidement, ça s'est tourné vers...
J'avais fait des commerciaux télé en Outaouais
à 8 et 9 ans.
J'avais goûté un peu être devant une caméra.
Je n'ai pas choisi mon métier.
Mon métier s'est imposé à moi.
Je savais dès lors que le hockey n'était plus possible,
que c'était ça qui m'a...
Quand j'ai compris que c'était un métier dans la vie,
j'ai fait, je veux faire ça tout le temps.
Donc, et j'ai la chance de le pratiquer,
tu comprends? Donc, l'enfant
qui rêvait de ça, de voir
que non seulement je le pratique, ce métier-là,
mais que ce métier-là me gâte
des plus belles affaires, des plus beaux défis
personnels et professionnels qu'ils soient,
je...
Je suis beaucoup plus gâté que ce que
je me serais même souhaité. L'enfant aurait dit, un rôle,
une émission animée.
Le métier est très gêné.
Je suis très choyé par ce métier-là.
Tu as pris soin du souhait de cet enfant-là.
Oui, bien dit.
C'est peut-être pour ça que je pense qu'il en serait fier.
Je l'ai convoité, ce rêve-là.
J'en ai pris soin.
Encore une fois, je reviens à ce que je te disais au tout début.
J'ai travaillé pour y arriver.
Parce que je ne pense pas...
Je ne suis pas un Xavier Dolan qui travaille très, très fort,
comprenons-nous bien, mais qui a un don.
Tu as de ces gens-là qui ont ce don-là.
Alexandra Strelitzky a ce don-là.
Tous les gens...
Comprends-moi bien.
Mais ils ont ce petit plus.
Ils ont quelque chose d'exceptionnel
qui fait qu'ils sont ce qu'ils sont.
Et en plus, ils sont travaillants, donc ça les rend
encore plus exceptionnels.
Mais moi, sans aucune
fausse modestie, je ne pense pas que j'ai ça.
Je pense que je suis Tiger encore
aujourd'hui, puis je travaille
tout le temps très fort.
À quel point ça me rend...
Mais avec une direction. Oui.
Qui est claire.
Je pense que oui.
Donc ça, le petit gars serait fier de ça.
Exactement.
Le petit gars se reconnaîtrait 40 ans plus tard,
30 ans plus tard, à faire,
ah ben oui, c'est moi ça, c'est tout moi,
je me reconnais là-dedans.
Puis le troisième rêve que j'ai eu, donc, hockeyeur X,
mais ça m'a permis de complètement réaliser l'autre.
Et j'ai rêvé longtemps, à partir de l'adolescence ou
de la fin de l'adolescence, à une femme
et je l'ai mariée.
Je l'ai épousée et on a
fondé famille ensemble. Donc,
enfant, c'est peut-être un peu jeune, mais l'enfant qui rêvait
un peu en regardant ses parents de cette vie
de couple pleine,
remplie et inspirante et
porteuse, serait
aussi très, très fier de faire,
ah, wow, t'as trouvé la personne.
Par dépit, elle t'a choisi aussi.
Tu l'as attendu.
Je l'ai espéré, je l'ai attendu.
Et on est ce qu'on est aujourd'hui
comme couple, comme famille.
Je vais vraiment arrêter chez le fleuriste en partant.
Mais donc,
sans aucune prétention.
Je le dis souvent que je suis très, très gâté
par la vie. Je ne sais pas comment ça, j'ai gagné
à la loterie. Martin Cloutier, quand je travaillais avec lui à C'est quoi,
disait souvent ça que quand on parlait
d'événements tragiques qui arrivaient quelque part dans le monde,
il disait que c'est une loterie à laquelle
je n'aurais pas envie de participer.
Quand il parlait d'événements tragiques.
Puis moi, je le retourne dans l'autre sens en disant,
j'ai gagné à la loterie de la vie, tu comprends.
Je ne sais pas comment ça, j'ai pigé ce bon numéro-là,
mais je suis né dans un endroit où on est bien.
Et ça, c'est un hasard.
Surtout actuellement.
Oui, avec tout ce qui se passe partout.
Mais là, présentement, il se passe beaucoup de choses
sur notre planète.
Complètement. Plus que jamais, on est dans un endroit douillet et confortable.
Il faut en prendre soin.
Donc, j'ai
pigé ce numéro-là. J'ai des parents
inspirants et ouverts.
Tu parlais de Jeannette pour une question
tantôt. Ma mère, j'ai souvent dit que c'était
une petite Jeannette Bertrand en soi. Elle regardait
Jeannette évoluer. Les conversations
qu'on avait autour de la table à quatre,
mon frère, mes parents et moi,
elle regardait une dramatique de Jeannette Bertrand sur le suicide.
J'ai 9-10 ans.
Elle s'assoit le lendemain et elle fait
« Les gars, le suicide. »
Et probablement qu'elle nous répétait ce qu'elle avait vu
la veille, mais elle se sentait
forte grâce à Jeannette pour nous parler
de ça, me parler d'homosexualité
alors qu'il n'y a personne d'homosexuel dans ma famille.
Ce n'était pas quelque chose que je connaissais
nécessairement de proximité
ou de liens familiaux.
Mais parce qu'il y avait eu la dramatique sur l'homosexualité,
les gars, l'homosexualité... Réalisez-vous ce que c'est. Comprenez-vous ce que c'est.
Ce serait tout à fait correct. Ce serait tout à fait normal.
Ma mère a accepté que son fils
veuille être acteur alors qu'elle ne connaît
rien là-dedans. C'est elle qui me trouvait mes auditions
en Outaouais. Le cours de danse, le cours de guitare.
Patrice, tu veux faire ça dans la vie?
Goûte à ça. Essaie ça.
Nombre de parents font l'inverse.
Mes deux parents étaient
larges, grands, ouverts, à l'écoute
et généreux
de leur personne.
Donc, oui, je pense que
d'avoir vu ça comme image
et de tenter du mieux
que je peux de reproduire ça pour Sam et Oli avec
ma blonde, oui, je pense
que je suis fier de pouvoir te dire que je pense que l' ça pour Saméoli avec ma blonde. Je suis fier
de pouvoir te dire que je pense que l'enfant
serait fier du bonhomme
de 46 qui te parle aujourd'hui
parce que ça correspond.
Je suis sur plein de mes
X auxquels cet enfant-là
rêvait.
Merci, Patrice Bélanger.
C'est pas trop long, je m'excuse.
Tu vas pas finir sans t'excuser.
Oui!
Non, c'était
« C'est ton ouvre-ton-jeu ».
Merci à toi parce que
c'est le fun de te jaser, Marc-Claude.
T'es
accueillante, t'es ouverte et t'es
surtout à l'écoute. Je suis fasciné qu'il y a
aucun, il y a que toi
et moi où il y a des micros, mais j'ai l'impression
que c'est une conversation qu'on aurait pu avoir
sans tout ça, une vraie rencontre,
une vraie jasette. Alors, merci
pour ça. C'est précieux.
Merci de ta confiance, Patrice.
Alors, je disais à tout le monde,
merci d'avoir été là, puis vraiment,
tu nous donnes le goût d'acheter des fleurs
à...
à dire merci
et d'apprécier notre vie aussi.
C'est beau la façon que tu en parles.
C'est sacré, la vie.
Eh Seigneur, oui.
Quand tu en parles, on le comprend.
Alors, on se dit au prochain podcast. Bye-bye tout le monde.
Cet épisode était présenté par
Karine Jonka, la référence en matière
de soins pour la peau au Québec.