Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #58 Denis Lévesque | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: June 10, 2024Dans ce cinquante-huitième épisode, je reçois l’animateur Denis Lévesque. Il me parle avec beaucoup d’amour de la grande importance de sa famille et du leg précieux de sa mère. Il aborde san...s tabou son alcoolisme pour régler (à tort) son anxiété et son déclic vers la sobriété. L’animateur n’hésite pas non plus à se confier avec émotion sur l’histoire bouleversante de son père porté disparu. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:13:24 - Cartes vertes 00:29:53 - Cartes jaunes 00:51:22 - Cartes rouges 01:16:28 - Carte mauve ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
J'étais une semaine sans consommer, puis ça m'a fait du bien.
Puis je me suis dit, ah, je vais essayer une deuxième semaine.
J'ai fait deux semaines, parce que j'ai fait trois semaines,
et rendu au mois, je suis sorti, puis je me suis dit,
bon, ça fait un mois que je suis allé dans mon bar qui s'appelait La Turlute.
J'ai demandé une grosse, au Saguenay on peut dire la grosse,
une grosse Molson.
Ça, je m'en disais une grosse molle.
Une grosse molle, exactement.
Une grosse molle, ça.
Puis là, j'ai versé ma Molson là-dedans, puis. J'ai versé ma molle sonne là-dedans,
puis je l'ai regardée toute la soirée.
Des fois, je me trempais les lèvres, puis je me disais,
j'ai un mois de fête.
Si je la prends,
il faudrait que je la reporte à zéro.
Puis je ne l'ai pas prise,
cette bière-là.
Ouvre ton jeu est présenté par
Karine Jonca, la référence en matière
de soins pour la peau, disponible
dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin
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Bonjour tout le monde. Aujourd'hui, je reçois
un homme que vous connaissez bien, je pense.
Ça fait longtemps qu'il a fait de la radio, il a fait de la télé.
Et maintenant, il vient nous rejoindre dans le milieu des podcasters,
donc ceux qui animent des balados, des podcasts.
J'ai envie de dire que c'est un homme émotif.
C'est un homme qui a passé par-dessus quand même
des défis importants dans sa vie.
C'est un homme, je suis sûre,
qui va nous parler de son amoureuse
parce qu'on le sent heureux,
on le sent en amour et ça, on aime ça.
Je vous le présente tout de suite, c'est Denis Lévesque.
Bienvenue, Denis.
Allô, allô.
Denis, c'est vrai qu'il y a quelque chose d'amoureux chez toi.
Amoureux?
Bien, quand tu es avec Pascal... Oui, les gens nous disent ça, qu'on a l'il y a quelque chose d'amoureux chez toi. Amoureux? Bien, quand t'es avec Pascal...
Oui, les gens nous disent ça, qu'on a l'air...
En fait, on avait l'air en amour
avant d'être en amour.
C'est-à-dire que quand
elle a commencé à collaborer à mon émission,
je recevais des courriels
pis les gens disaient, êtes-vous ensemble?
Ou allez-vous être ensemble?
Parce qu'il se passait quelque chose.
Pis c'est la caricature de Marc Labrèche,
qui nous voit très sexuels,
il a commencé à caricaturer
une journée de Saint-Valentin.
Et puis, c'est plein d'allusions sexuelles.
Je pense que ça vient du fait que ça se voyait
à la télé, qu'il y avait cette attirance-là.
Puis pendant un an,
on le savait.
On jouait au chat et à la souris,
mais elle venait de se séparer, puis moi aussi.
Donc, on n'était pas très disponibles.
En fait, on voulait reconstruire nos vies.
Mais à la fin de la saison,
je savais qu'il se passait quelque chose,
puis je pense qu'elles le savaient aussi.
Puis j'ai dit, si je n'avance pas mon pion d'une case,
peut-être qu'au retour, elle aura une chum,
ou peut-être que je rencontrerai quelqu'un cet été.
Alors, je l'ai invitée à souper,
et puis, ça a été
comme ça, je veux dire,
trois jours après, c'était fait.
Mais on n'avait pas fait l'amour
avant un mois. On était tellement
sûrs qu'on était en amour
que j'ai dit, après quelques jours,
j'ai dit, écoute, moi, j'aimerais ça,
je me sens comme un ado.
J'avais 50, 51, 52 ans.
51.
Puis on pourrait tirer un peu
nos fréquentations, juste pour
goûter, tu sais, chaque jour, de la progression
du feeling. Puis on a fait ça
un mois avant de partir en voyage.
Puis on est partis en voyage ensemble
en Europe.
Et là, ça dure, ça fait combien d'années que vous êtes ensemble?
Là, on a parlé de ça la semaine dernière,
puis on n'était pas sûrs,
mais ça va faire 15 ans au mois de mai.
OK, quand même, hein?
Ça passe vite, on dirait, 15 ans.
Puis on a vu cet amour-là grandir.
Et t'es toujours amoureux?
Ah oui, oui, oui.
Qu'est-ce qu'elle t'apporte, Pascal?
En fait, on est similaires et différents en même temps.
Sur plein de points, on a les mêmes réflexes.
Elle est très humaine, très maternelle et très...
Je cherche en français le mot pour « carry ».
Elle prend soin.
Oui, elle prend soin des gens.
Puis moi, mon monde, c'est comme ça aussi.
Mes enfants, mon monde, je suis attaché à ça.
Pour moi, il faut que les gens soient bien autour de moi.
Et ça, on est pareil.
On est différents sur plein de choses,
sur notre façon juste de vivre les jours.
Elle, elle est une lève-tôt.
Moi, je suis un couche-tard.
Donc, je me lève plus tard qu'elle.
Tu sais, la façon, des fois, de faire face aux obstacles.
Elle, elle va faire comme si de rien n'était.
Elle regarde pas, puis elle fait que...
Tu sais, on passe au travers,
alors que moi, je fonce dedans, la tête baissée.
Alors, tu sais, il y a des grandes similarités,
mais il y a des grandes différences en même temps.
Puis je pense que c'est ça qui cimente nos deux âmes.
Tantôt, je disais que tu étais devenu un podcaster.
Oui.
Donc, tu as ton balado podcast,
mais enfin, entre dans le milieu,
parce que c'est quand même un univers
qui est différent de celui qu'on a connu,
toi, tu as connu encore plus longtemps que moi,
celui de la télé.
Comment tu trouves ça, présentement,
avoir ton podcast, ce qui s'appelle Le Show?
– Oui, Denis Lévesque, Le Show.
J'ai appelé ça Le Show parce que, justement,
dans un podcast, il y avait un peu
la dimension de ce qu'on est en train de faire,
toujours intime.
Puis en disant Le Show, des fois,
j'ai trois, quatre, cinq personnes.
Et c'est pour dire aux gens,
écoutez, ça va ressembler aussi quand même
à ce que je faisais à la télévision.
Ce ne sera pas juste du one-on-one tout le temps. C'est pour ça qu', écoutez, ça va ressembler aussi quand même à ce que je faisais à la télévision. Ce ne sera pas juste du one-on-one tout le temps.
C'est pour ça qu'on a appelé ça le show.
Au début, ça devait s'appeler le podcast.
Après ça, le balado.
Finalement, on est arrivé au show.
Mais ce qui est différent par rapport à ce que j'ai fait, moi, j'ai fait de la radio en 1976.
Ça te donne une idée de comment c'est différent.
On avait des grosses cassettes pour mettre de la pub,
puis des disques en vinyle pour mettre de la musique.
Et aujourd'hui, on est dans les pitons,
puis tout est virtuel, en fait.
T'as même plus de disques, plus rien.
Et ce qui est différent, c'est dans la compression du temps.
Le temps n'est pas le même quand on est en podcast.
On n'a pas personne dans l'oreille ou devant qui nous fait des simagrés
ou nous dit des choses pour arrêter de parler.
Donc, le temps est beaucoup plus
secondaire dans le sens
où c'est pas... Tu sais, il y a des entrevues
des gens qui disent « Oui, mais tu coupes la parole.
Il me reste trois minutes, puis j'ai quatre sujets
à faire, puis la pub s'en vient. »
Je peux pas couper la parole. Tandis qu'un podcast,
tu laisses aller les choses. Écoute, j'ai fait une entrevue avec pub s'en vient, je peux pas couper la parole. Tandis qu'un podcast, ben, tu laisses aller les choses.
Écoute, j'ai fait une entrevue
avec deux politiciens jusqu'à maintenant.
J'en ai la semaine prochaine de Québec solidaire.
J'ai fait Éric Duhaime
des Conservateurs
et Paul Saint-Pierre
pendant mon don du PQ.
Puis, c'est drôle,
parce que je me suis rendu compte que c'était la première fois
que je faisais une entrevue sans couper un politicien.
Parce qu'un politicien, si tu le laisses aller,
il parle, ça finit plus.
Tu le sais, toi, t'es avec un politicien.
Je connais ça.
Parce que plus il meurt pour son temps,
moins il y a de questions de ta nante.
Mais quand t'es à la télévision, ou à la radio,
quand je suis à la radio, c'est encore plus comprimé.
T'apprends à sauter dans la respiration du gars,
ou de la femme politique.
Alors la personne parle,
là tu rentres.
Mais là, je laissais aller.
Puis je trouvais ça drôle parce que je me serre les orteils.
Vraiment, littéralement.
Parce que ton réflexe aurait été de...
On change de bord.
Oui, c'est ça. Mais là, je l'ai laissé parler.
Puis ça donne une autre texture.
Ça fait plus confidence, plus friendly.
Puis je trouvais ça le fun,
parce que c'est différent de ce que je faisais avant.
Ça me permet d'aller ailleurs.
J'ai prouvé que je suis capable de faire bing-bang
avec tout le monde,
mais là, aller ailleurs, les écouter,
puis les amener.
Paul-Saint-Pierre Plamondon a fait une belle déclaration
sur ses intentions
sur comment il serait prêt
à s'étomper la job de premier ministre
comme Parizeau a fait s'il ne fait pas l'indépendance
c'était senti, c'était du coeur
mais si on est en train de
on fait le même match que je faisais avant
il ne fera pas ça, il ne dira pas ça
de cette façon-là, donc il l'a dit
comme ça parce qu'on avait instauré
une atmosphère. Mais tu as fait plus qu'une heure avec lui, il n instauré une atmosphère. Mais t'as fait plus qu'une heure avec lui.
Oui, c'est ça. Il n'y a pas dû en faire tant que ça,
des entrevues plus qu'une heure. Non, parce que
quand je faisais une heure, en fait, avec la pub,
je faisais 44 minutes. C'est ça.
Puis, tu sais, des fois,
pas des fois, tout le temps,
la pub, elle arrive, tu sais,
puis on dit quatre, trois, tu sais,
tu sais comment ça fonctionnait. Alors, tu veux,
veux pas, t'es toujours en train de pousser tout le temps, tout le temps.
À cause de la pub, puis à cause
de le but de l'exercice.
Le but de l'exercice à la télévision,
c'est de faire sortir l'idée alors que
ou faire défendre la personne
qui est devant elle, son idée,
qui est devant toi.
Mais là, dans le podcast,
c'est plus, élabore-moi,
explique-moi ton idée, puis si j'ai un bémol à la fin, moi, te le podcast, c'est plus « Élabore-moi, explique-moi ton idée.
Puis si j'ai un bémol à la fin, moi, te le dire.
Oui, mais quand même. » Et ça change
complètement la texture. – Fait que t'es bien dans cette zone-là.
– Oui, oui. Bien, c'est parce que j'ai 66 ans.
Wikipédia, ils écrivent 65.
Je suis jamais corrigé parce que ça me donne
un âme plus jeune.
C'est important à la télé, tu sais, d'avoir...
Tu sais comment ça marche. Je t'ai entendu
parler en entrevue.
Tu veux pas trop avoir l'air vieux parce que les vieux, on n'aime pas ça en télévision.
Fait que donc, moi, si t'as écrit un an plus jeune,
je le corrigeais pas.
Puis comme j'ai l'air un peu plus jeune que mon âge,
ben, tu sais, les gens se demandaient,
tu sais, es-tu mieux pour la retraite ou pas?
Tu sais, c'était plus dans l'air que réel.
Et donc, à mon âge,
j'ai plus le goût de m'amuser à faire.
Parce que je ne fais pas ça pour gagner ma vie.
Ma retraite est planifiée.
Je pourrais rester chez nous.
En fait, actuellement, ça me coûte de l'argent de travailler.
Donc, ça me coûte de l'argent pour avoir du fun.
C'est comme, je ne sais pas...
C'est comme un hobby.
Pierre-Bruno est parti en croisière quand il a arrêté.
Moi, j'ai parti ça, et ça me coûte à peu près plus d'une croisière.
Ce que je veux dire, c'est qu'on choisit l'emploi du temps
qu'on veut avoir à partir du moment où on ne travaille plus.
Et moi, j'ai choisi cet emploi-là parce que ça me stimule encore.
J'aime ça avoir des inquiétudes.
Comme si la rencontre avec l'autre.
Exact. C'est un privilège extraordinaire.
Tu rencontres du monde, puis ils t'accordent une heure, une heure et demie de leur vie
puis ils te racontent des choses
qu'ils ne raconteraient peut-être pas à quelqu'un d'autre
parce qu'on est dans les circonstances
qui sont propices à la confidence
et donc moi je vois vraiment ça
comme un privilège
et j'aurais pu, parce que j'avais des offres
de faire des
documentaires, des choses du genre
ben t'en as fait
quelques documentaires. Moi, j'en ai fait un sur Jean Lapierre,
pis j'en ai fait, après ça, les 25 ans de
LCN, on a fait 25
entrevues sur différentes
thématiques qui avaient marqué les 25 ans de
LCN. Pis j'ai moins
pris mon pied qu'à faire des entrevues, parce que
j'ai fait des longues entrevues pour ça, tu sais, par exemple,
je pense qu'à Gaétan Barrette, on a fait une heure
et trois quarts, genre d'affaires-là.
Sauf que
l'acte d'entrevue,
tu le voyais pas, c'est tout monté.
Quand c'est tout monté, c'est pas ça qui a été ça.
Tu comprends? Non, mais je comprends.
C'est beaucoup de temps, faire
ce genre d'entrevue-là.
T'as des déplacements, mais c'est ça.
On garde pas tout. Il y a du montage.
Alors que toi, t tu aimes le direct.
Tu aimes le moment présent.
Je trouve ça frustrant parce que je trouve, comme téléspectateur,
moi, ça m'intéresse de voir
la chimie qu'il y a entre
un interviewer et un interviewé. Ça m'intéresse
de voir que Larry King
était bien bodé avec Bill Clinton.
Tu aurais eu des petits clips.
On ne l'aurait pas senti, mais
comme il y avait des échanges, puis c'était
une extenso, puis c'était live
tu le voyais, puis l'art de l'entrevue
c'est aussi créer cette atmosphère-là
donc tu le sens pas
moi je trouvais ça moins satisfaisant, c'est comme si j'avais
continué à faire des meubles, que j'ai fait toute ma vie
puis j'étais un menuisier, puis j'étais bien fier de mes meubles
mais maintenant, on me disait
regarde les gens là, ils verront plus
comment tu construis tes meubles.
Ben là, j'ai un orgueil, moi.
Je veux qu'ils sachent comment je construis
mes meubles. J'ai trop beau, tu comprends?
Ben oui, mais tu l'as dit, l'entrevue,
c'est un art. C'est un art,
puis c'est vrai qu'on a envie de voir l'artiste à l'oeuvre.
Est-ce que tu es prêt à ouvrir ton jeu,
Denis Lévesque?
Alors, les questions vertes, Denis,
c'est des questions
générales, mais ça ne veut pas dire
qu'elles ne sont pas profondes.
Tu vas voir, tu vas comprendre quand je vais te les lire.
Les questions jaunes sont plus personnelles.
Les questions rouges, c'est des
questions, bien la couleur indique
que des fois, c'est
des questions qui sont un petit peu plus délicates.
Les questions mauves, c'est des questions hypothétiques.
Si tu acceptes de répondre aux questions
mauves, tu as le droit de me poser
une question, mais
pas sur ma vie
de couple, parce que tout le monde me pose des questions
là-dessus. Fait que là, je suis en train de mettre un...
Parce que là, je faudrais quasiment, je m'invente une vie
pour... Même moi, je me crois plus quand je parle.
Je me disais, on dirait que je pars une cassette. Fait que là, je le dis
aux invités. Donc, tu peux aller
dans n'importe quelle sphère.
J'ai toujours une carte. Le fun pour la fin est un joker.
Si tu trouves que ça va trop loin
dans les sous-questions,
tu peux décider. Ça te protège.
Ça me permet d'aller où je veux.
Ça te permet de dire, pour cette question-là,
on va s'arrêter.
Est-ce que tu t'es déjà fait tirer aux cartes?
Quelque chose comme ça?
Plus jeune, il y avait quelqu'un, un ami de la famille,
c'était une madame qui tirait les cartes.
Je ne croyais pas trop là-dedans,
mais je me souviens de l'avoir fait.
Et sa fille faisait ça aussi à la polyvalente.
Donc, à la polyvalente,
je ne sais pas si c'était le vendredi soir,
tu sais, quand c'était la fin des cours,
à trois heures,
la dernière récréation,
elle tirait tout le monde.
Puis ça m'arrivait, oui.
Alors, c'est un petit peu comme ça,
mais là, c'est toi qui réponds. C'est le fun.
Tu m'en donnes quatre, puis je quatre.
Un quatre? De celle-là, oui. Une.
Merci. Deux.
Trois, quatre.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une, et après ça, je vais en choisir une.
OK. Comment réagis-tu
à l'autorité?
Quelle rencontre a fait une différence
dans ta vie? De quoi es-tu le plus
fier? Quelle est ta définition
du mot famille?
Ah, c'est beau ça. Moi, j'aime le dernier.
La définition du mot famille?
C'est quoi ta définition?
Pour moi, c'est le sang de la vie.
Tu vois, on vient de s'acheter.
Jamais j'aurais pensé.
On avait une résidence secondaire à Saint-Sauveur.
Puis, à Montréal, j' avait une résidence secondaire à Saint-Sauveur puis à Montréal j'avais une résidence
et le plan de retraite
c'était on va vendre à Montréal puis on va aller rester
à Saint-Sauveur
le plan de retraite c'est que je travaille
donc j'ai gardé celle de Montréal en attendant
et au lieu de rester à Saint-Sauveur
on est tombé en amour
avec une maison en estrie
contre toute attente, pendant la pandémie
on va dans un auberge
parce qu'il n'y a rien à faire pendant la pandémie,
mais il accepte d'avoir quelques clients.
Donc, on va là quelques jours.
Puis, on se promène, puis on voit une maison,
puis on tombe en amour avec la maison, littéralement.
Mais en fait, ce n'est pas arrivé comme ça.
Je suis arrivé, moi, j'ai vu la maison,
je savais que c'était comme les maisons que Pascal Allador.
Quand on va aux États-Unis,
elle voit ce genre coloniale américaine.
Puis elle tombe en amour avec la maison.
C'est-à-dire que moi, je tombe en amour avec la maison.
Puis je sais que si je lui montre,
c'est dangereux.
Parce qu'on se craint.
Je te parlais de...
Parce qu'elle était à vendre, cette maison-là.
Oui, elle était à vendre.
Elle était à vendre.
Il y a une grosse pancarte.
Je te parlais de similitude et de différence.
La similitude, c'est qu'on se craint.
Les deux, on a des passions.
Les passionnés, on décide comme ça.
On part en voyage, on part.
On change de maison, on change de job.
On fait ça.
Ce n'est pas de l'impulsion, je te dirais.
C'est de l'émotion, de l'intuition.
De l'intuition. On suit nos intuitions.
Puis moi, instinctivement, je savais qu'elle était belle.
Puis la pandémie n'était pas chère.
Je ne sais pas trop pourquoi, mais elle était pas chère.
Et on s'en va chez nous, à Montréal.
Et puis, sur le bord de la piscine, je regarde,
en cachette, l'intérieur de la maison.
J'y parle de la maison.
J'y parle de tout ça.
Si j'y parle, est-ce que je suis prêt à mon âge à vendre Saint-Sauveur?
Je savais que si j'y parlais,
je savais, je nous connais.
Ça m'a travaillé pendant deux jours
et après deux jours, j'ai dit, j'aurais quelque chose
à te montrer et je montre ça.
On pourrait aller voir. On est allé voir
et on est rentrés dans la cour et on est sortis de l'auto et on a vuré ça. Ah ouais? On pourrait aller voir. On est allé voir, puis on était dans la... On est rentré dans la cour,
puis on est sorti de l'auto, puis elle a vu la maison.
Ah oui, yes! Puis on est rentré
dans la maison, puis c'était fait. Et un mois
après, on avait vendu la nôtre, puis on avait acheté celle-là.
Ça, tu sais, en pandémie, tout le monde, ça allait
vite, vite, vite. Et
on a complètement changé de paradigme.
Tu sais, vraiment. Pourquoi?
Parce que cette maison-là,
au-delà du fait qu'elle était bien belle,
c'est qu'elle est grande.
Elle est grande comme la maison de mes grands-parents,
puis comme la maison des grands-parents
de Pascal.
Elle avait une maison familiale de son grand-père
à
Lanoray.
Je ne me souviens pas exactement.
En tout cas, c'est dans le quadre pensier.
Et nous,
au lac Saint-Jean, on avait une belle maison
centenaire qui appartenait à mon grand-père
puis un chalet sur le bord de l'eau.
Et ça avait l'effet,
ces maisons-là, ça avait un effet
dément. Quand j'étais jeune, mes cousins,
mes cousines, on était toujours ensemble. Pourquoi? Parce qu'on était
chez grand-père. On passait notre temps
chez grand-père. Il y avait des
fêtes ou n'importe quoi. On passait par
là. Moi, j'allais saluer mon grand-père à propos de rien.
Je jasais avec lui.
Un cousin qui arrivait. Mon grand-père
avait aménagé une salle de poule à côté de la maison.
Elle jouait au poule.
Parce qu'elle faisait la même chose. Elle allait chez
ses grands-parents, puis cousin-cousine,
par-dessus, c'était en campagne.
Maisons symboliques. Et là, on faisait
le tour de la maison, puis moi moi je voyais les petits-enfants
puis je voyais chaque chambre
parce qu'il y a plusieurs chambres pour chacun
de nos enfants
et avec leur conjoint
puis les petits-enfants puis on s'est regardé
puis on a fait une offre
parce que la famille c'était important
pour nous autres, c'était tellement important
qu'on a fait quelque chose Pascal et moi
que les gens ont eu de la difficulté
à comprendre à un moment donné.
On s'est mariés.
On s'est mariés sans rester ensemble.
On ne demeurait pas ensemble.
C'est-à-dire que pendant 4 ou 5 ans,
on avait la garde partagée de nos enfants
qui étaient encore des jeunes ados.
Et chacun restait chez soi avec ses enfants.
Et une semaine sur deux,
elle venait chez moi et on restait ensemble., avec ses enfants. Et une semaine sur deux, elle venait chez moi, puis on restait ensemble.
Mais si on faisait ça,
c'était pour que
nos enfants ne souffrent pas de notre
tripe d'amour.
Moi, je demeurais en banlieue,
elle était à Montréal,
à Outremont, il y avait leurs amis,
mes filles avaient leurs amis, il y avait leur monde,
chacun leur chante dans chacun leur...
On ne voulait pas leur imposer quoi que ce soit.
Moi, je ne voulais pas faire d'autorité sur ces enfants.
Je ne voulais pas qu'elles fassent d'autorité sur les filles.
De sorte que
on a vécu comme ça pendant 5 ans.
On était mariés.
Toutes les fois que les journalistes nous parlaient,
comment ça se fait que vous ne vivez pas ensemble?
Mais à un moment donné, on a décidé de le faire
quand les enfants étaient plus grands.
On commençait à déployer leurs ailes.
Et aujourd'hui, la famille est reconstituée à marche.
Les enfants s'aiment, ils se parlent, ils se textent,
ils organisent des fins de semaine de jeu,
ils viennent jouer au chalet.
On appelle ça le chalet encore, même si c'est une grosse maison.
Et les enfants sont là,
et on a peut-être des petits-enfants
qui s'en viennent, là, actuellement, on espère.
Mais essentiellement, c'est un move de famille qu'on a fait.
Parce que c'est la maison qui unit vos deux familles.
Exactement.
Puis les familles sont unies
parce qu'on a fait comme des fleurs.
Au lieu de tirer dessus puis dire,
« Hey, les enfants, vous allez vous aimer.
Tu vas partager ta chambre,
puis tu vas faire ci avec l'autre,
puis toi, tu n'auras plus à tel plat.
Ce qu'on a fait, c'est qu'on a
arrosé en restant chacun chez soi
et il y a eu des liens parce qu'ils se voyaient
à Noël et on partait
en vacances à des places
où on amenait les deux familles.
Vous aviez les mêmes valeurs
à la base que parce qu'il y en a pour qui,
ce serait difficile de ne pas vivre
ensemble aussi. Vousement, oui.
Vous avez été capable de vous parler
et d'arriver à cette conclusion-là
que dans vos familles respectives,
c'était mieux comme ça.
Oui, et surtout que la famille,
c'était central chez nous,
avec mes parents,
puis ça, on a eu des problèmes.
Mes parents ont été alcooliques,
puis moi, je l'ai été aussi. Et donc,
il y avait un côté bancal
à ça, mais la famille, c'était la priorité de tout le monde
dans tout ça. Même si c'était dysfonctionnel,
la priorité, c'était la famille.
Chez elle, c'est une famille vraiment
où tout va bien.
C'est à peu près l'inverse de chez nous.
Tout le monde est de bonne humeur tout le temps.
Et ce que je veux dire,
ils n'ont pas eu de grands drames plus jeunes.
Mais c'est la priorité pour elles aussi de ce côté-là.
Donc, sans qu'on ait planifié beaucoup de choses,
c'est arrivé comme ça.
C'est arrivé que c'est tellement dans nos valeurs
que la vie fait qu'on a une maison
et on veut que tous nos enfants viennent chez nous.
Ce serait quoi le nom que tu aurais envie de donner
à cette maison-là?
On l'appelle l'auberge pour l'instant parce que
c'est une ancienne auberge.
C'était à vendre, c'était un
bed and breakfast. Et c'est sûr
que pendant la pandémie, il n'y a pas grand monde
qui achetait des bed and breakfast.
Tu n'avais pas le droit de louer à personne ou à peu près pas.
Alors,
donc, on continue.
Pascal et moi, on appelle ça l'auberge,
mais les enfants finiront,
c'est eux autres qui vont finir par qualifier ça.
C'est sûr.
Mais ça, pour toi, ça représente la famille.
Oui, exactement.
C'est ce lieu-là.
Oui, exact.
La question que je vais te poser,
comment réagis-tu à l'autorité?
Moi, j'ai...
Et puis ça, ça vient peut-être,
je parlais tantôt de mon enfance un peu dysfonctionnelle.
Je parle aux gens comme ils me parlent.
Donc, si celui qui exerce l'autorité
le fait d'une façon civilisée,
je vais répondre d'une façon civilisée. Je vais répondre de façon civilisée.
Si ses arguments ont du bon sens,
je vais faire ce qu'il va me dire.
Si son ton n'est pas
adéquat, si tout est une question
de ton... D'ailleurs, en entrevue, je suis redit,
tu peux demander n'importe quelle question
à n'importe qui, ça dépend comment tu le demandes.
Le ton, c'est fondamental.
L'intention, le ton...
Qu'est-ce que tu faisais à ce moment-là, toi,
et qu'est-ce que tu faisais à ce moment-là, toi?
Et qu'est-ce que tu faisais à ce moment-là?
C'est deux réalités complètement différentes.
Donc, des boss qui bossent,
j'ai toujours eu de la misère avec ça.
Puis des boss qui te parlent comme un être humain,
normalement, j'ai rarement de problèmes avec ça.
Mais tu vois, une fois,
Pascale, elle ne savait pas trop.
Et un jour, la régie interne
en télévision
j'ai reçu un coup de téléphone à 9h le soir
on est couché dans le lit
puis on lit tranquillement
j'ai reçu un coup de téléphone et ça crie
et Pascal, j'ai jamais vu de même
me fâche à peu près pas
mais je me fâche, si tu crées après moi
c'est mon mode de défense, j'y peux rien
c'est comme ça que je me suis défendu
et là ça commence
ça commence à crier
et c'est le patron
là je lui réponds
puis là je me mets le ton
puis il sac, puis je sac
attends c'est vrai, on peut dire ça dans les podcasts
tu peux dire tout ce que tu veux
on peut dire tabarnak mais Pascal Tu peux dire tout ce que tu veux, c'est ça. On peut dire tabarnak.
Oui, oui.
Mais Pascal, elle a un blême dans le lit.
Oui, mais j'ai tellement vu de mal.
J'ai tellement vu personne crier après moi.
C'est ça que ça fait.
Puis ce n'est pas une volonté.
Ce n'est pas moi qui dis, ah, il crie après moi.
C'est un mécanisme de défense.
Exactement.
Tu as dû te protéger dans ta vie.
Exactement.
Donc, il a fallu que je me protège,
puis je me suis protégé en fonçant.
Puis des fois, ça m'a coûté des plumes,
parce que des fois, tu sais, dans mon histoire de vie,
il y a eu beaucoup de radio, puis la radio AM,
quand j'ai travaillé 15 ans, la radio AM,
ça a périclité tranquillement pas vite.
À chaque année, ça diminuait.
Un peu comme la télévision actuellement est en train de faire.
Puis c'est dur, c'est dur.
Je voyais
les coupures chez TVA, puis
je sais ce que les gens peuvent vivre.
Je l'ai vécu à la radio.
Et c'est difficile de pas le prendre personnel,
en plus. Et
quand ça
diminuait,
puis que tu prends ça
personnel, il y a beaucoup de
frictions.
Il y avait beaucoup de frictions.
Il y avait beaucoup de...
Ça gueulait fort. Puis la seule façon
de me protéger, c'était de gueuler aussi fort
que les autres. Parce que j'ai des amis
qui avaient beaucoup de talent, qui ont abandonné,
qui font d'autres choses. J'ai à peu près
un des seuls qui a fait ça toute ma vie.
Puis il y en avait des plus talentueux que moi.
Mais pour qui cette
guerre-là entre ceux
qui veulent ta place parce qu'elle
est de plus en plus rétrécie, puis toi qui veux garder
la tienne, ou toi qui aspires à en avoir
un autre, c'est
si tu cries après moi, je vais crier après toi.
Puis c'est comme ça que je me suis défendu.
Puis Jean, tu faisais déjà ça?
Oui, c'est dans ma personnalité.
Moi, je suis cool, cool.
Puis, je me souviens, une fois,
j'arrivais à la radio de Chicoutimi,
puis il y a un vétéran de la radio là-bas.
Je ne sais pas trop quoi.
Tu sais, j'ai pris de la place vite.
Ils m'ont donné un micro, j'avais 24 ans.
Puis, pouf, ça cartonnait vite.
Et il y a un vétéran qui arrive, puis qui me dit...
Je ne me rappelle pas trop ce qu'il me dit,
mais je me souviens du ton.
Tu prends de la place, le jeune,
puis quelque chose du genre.
Mais belle comme ses deux pieds.
Puis moi, j'étais fin que tout le monde.
Puis là, je me tourne.
Il a vu que je n'étais plus fin par le tout.
J'ai pris exactement le même ton que lui.
Puis devant tout le monde, lui, il venait
pisser son territoire. Il venait montrer
qu'il était le kingpin.
Puis je lui ai montré que,
« No way, tu me cogneras pas dessus. »
Et les trois, quatre confrères qui étaient là l'ont vu.
Et ça m'a permis, après ça,
d'avoir les coups des franches dans cette station-là.
Mais, tu sais,
c'est pas tout le monde qui est comme ça,
mais pour moi, la vie,
ça a été souvent des champs
de bataille.
J'ai rarement attaqué.
Je me suis souvent
mis en position où il fallait que je me défende.
Parce que quand tu deviens...
T'as un bel job, les gens veulent l'avoir.
T'as du succès.
C'est le même, ça marche.
C'est parce qu'il a fallu que tu démarques ton territoire.
Rapidement dans ta vie. Mais quand je te parlais de crise des AM, c'est au moment où ça marche. – C'est parce qu'il a fallu que tu démarques ton territoire. – Oui, exactement. – Rapidement dans ta vie.
– Mais quand je te parlais de crise des AM,
c'est au moment où ça rétrécit.
Plus ça rétrécit,
moins il y a d'argent, moins il y a de jobs,
plus il y a de coups. Écoute, je me rappelle des journées de BBM,
on arrivait à la radio.
Je me rappelle un matin,
c'est pas juste l'orgueil de dire
« Hey, il y a des bons ratings, pas des bons ratings. »
Tu rentres, puis tu sais qu'il va y avoir
des grosses mises à pied parce que ces ratings-là,
ils ont été nuls à chier.
Puis on avait besoin d'en avoir des gros,
mais les FM, ils montent, puis ils montent,
puis les AM, ils diminuent.
Et là, tu sais, moi, j'étais la petite vedette locale,
puis il y a 4-5 mises à pied à la suite de ça.
Puis c'est difficile de pas le prendre personnel.
Tu sais, moi, à la fin des AM, je pense que j'ai fait un burn-out. Tu sais, je voulais plus travailler à la suite de ça. C'est difficile de ne pas le prendre personnel. Moi, à la fin de l'AM,
je pense que j'ai fait un burn-out.
Je ne voulais plus travailler à la radio.
Je n'ai pas travaillé pendant, je ne sais pas,
6, 7, 8 mois.
Je ne savais pas ce que j'allais faire,
mais j'étais lavé, j'étais lavé, lavé.
J'étais constamment en état
d'alerte comme ça.
Et quand j'ai repris le collier,
j'étais à RDI
et je voulais pas être en...
J'ai appris à la télévision
en dehors du micro, pas derrière
le micro, de l'autre côté, j'écrivais les textes,
j'étais rédacteur, j'étais...
T'as pensé à un moment donné comme
perdre pied, là.
Ouais, c'est que je voulais plus me battre.
Je voulais juste dire, je viens gagner ma vie.
Mais après un an, un an et demi,
derrière... C'est comme si tu avais déposé
tes armes. Exactement.
Mais à un moment donné,
je voyais des gens en honte et je me disais,
oui, je pense que je serais
tout au moins aussi bon que ça.
Alors...
Pas dire le contraire.
Alors, j'allais cogner
à la porte du patron, puis j'avais des cassettes
de ce que j'avais fait à Chicoutimi
et à la télévision.
J'avais quand même eu quelques émissions de télé
en même temps que la radio.
Je donne ça à
Martin Cloutier, à l'époque, qui était le patron de RDI.
Puis je lui disais, regarde ça,
j'aimerais ça, j'étais en ondes, moi,
au Saguenay, puis j'aimerais ça retourner en ondes
puis ils regardaient pas la cassette
donc je suis allé le revoir 3 ou 4 fois
et
donne moi donc ça
attends
une sinusite
ouais c'est
assez rare, peut-être qu'on va en faire deux
on va le laisser là
alors donc Martin Cloutier assez off. On va le laisser là.
Alors,
donc,
Martin Cloutier,
il ne regarde pas mes cassettes.
Donc, moi, je vais le revoir.
J'ai dit, Martin, regarde ma cassette.
Je vais retourner en ondes.
Alors, il me dit,
je vais le faire.
Et une journée, je dis à ma blonde,
écoute, c'est qui tout double?
S'il ne le regarde pas, je vais faire d'autres choses. Je suis tanné d'être le gars qui écrit un horaire. Alors, je vais le faire. Et une journée, je dis à ma blonde, écoute, c'est qui tout double? S'il ne le regarde pas, je vais faire d'autres choses.
Je suis tanné d'être le gars qui écrit un horaire. Alors, je vais voir Martin,
je dis, écoute, je te le dis, regarde la cassette,
parce que je m'en vais.
Le lendemain matin,
j'en reçois un coup de téléphone.
C'est correct, tu vas être en ondes à partir de...
Dans deux mois, on va te donner une formation,
puis tu vas être en ondes. Tu as vu la cassette,
puis tu as vu ce que j'étais capable de faire.
Mais j'étais prêt à laisser tout ça parce que là, j'avais le goût.
Du burn-out, je renaissais après un an et demi à écrire des textes.
J'étais prêt à retourner avec mes armes.
Mais tu es toujours quelqu'un qui aime prodiger son territoire.
Oui.
J'ai appris que c'est comme ça que ça fonctionne.
Bien, surtout, tu sais, quand on a une enfance,
comme tu l'as dit tantôt, dysfonctionnelle,
c'est que des fois, on n'est pas protégé,
on n'est pas sécurisé.
Exactement.
Fait que tu t'es sécurisé en faisant ça,
en levant tes barrières à toi.
Oui, oui, oui.
Parce que c'est super important, tu sais.
Puis on voit que ta famille te sécurise aussi présentement.
Absolument, Oui, oui.
C'est mon principal outil de sécurisation.
C'est ma famille.
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je prends celle du dessus.
Non, attends.
Tu m'en donnes trois là-dedans.
OK, je t'en donne trois dans celle-là?
Dans toute ça, n'importe quelle, tu m'en donnes trois.
Un, deux,
trois. OK. deux, trois.
OK.
Quelle épreuve fut la plus difficile à surmonter?
Quel est le plus grand
lègue de ta mère?
L'alcoolisme, c'est trois petits points.
All right. On est pas mal
dans les mêmes thématiques pour moi.
Oui, les trois,
ça se ressent. On voit que c'est plus
personnel. Dans le fond, l'alcoolisme,
c'est... J'aurais pas pu demander ça à tout le monde.
Non. Tu comprends. Qu'est-ce que
tu choisis dans l'épreuve,
l'élègue de ta mère,
ou l'alcoolisme? C'est pas mal
tout lié. Si tu me prends un des
trois, puis je peux pas te raconter à peu près la même affaire.
Ah bien, vas-y comme tu veux. On va faire une question
avec tout ça. Parce que, tu vois,
l'alcoolisme, c'est... C'est que tu vois, l'alcoolisme, c'est
une dépendance
à l'alcool, mais c'est plus que ça. C'est un état
d'être, c'est un état d'âme, c'est un état
de pensée
qui fait que
l'anxiété,
l'angoisse t'habite constamment.
Et
moi, j'ai arrêté de prendre un verre.
Mes parents prenaient un verre, mon grand-père prenait un verre.
Et ça a été le centre de ma jeunesse dont on parlait tantôt,
parce qu'au moment donné...
Moi, je me souviens quand mon grand-père a arrêté de boire,
il avait l'âge que j'ai aujourd'hui, 66 ans,
quand il a arrêté de prendre un verre.
Puis je me souviens, j'étais pas là, parce qu'on était une grosse, grosse famille, on pouvait pas tous être à côté de lui quand il a arrêté de prendre un verre. Puis, je me souviens, j'étais pas là parce que,
bon, on était une grosse, grosse famille. On pouvait pas tous
être à côté de lui quand il est mort. Mais moi, j'étais
très près de mon grand-père.
Il avait dit à ma mère,
ou à ceux qui étaient là, on m'a raconté, qu'il avait dit
que son plus
grand regret dans la vie,
c'était d'avoir cessé
de consommer trop, trop tard.
Il avait arrêté à 66, puis il avait 77.
Donc, il a vécu 11 ans sobre.
Puis il a tellement fait de la faute.
C'était un méga personnage, mon grand-père.
Il s'appelait comment?
Il s'appelait Timan, Armand Leclerc.
C'était le propriétaire de Robert Barre.
Je veux dire, c'était le millionnaire de la place.
C'était un homme d'affaires.
Il était propriétaire.
Il avait la rue principale, le boulevard Saint-Joseph.
La moitié des magasins là-dessus, ça y est,
appartenait. Il y avait un ton de maisons.
Il était propriétaire, copropriétaire,
mais c'était un investisseur,
un des investisseurs principaux des magasins
continentaux. Je ne sais pas si ça dit quelque chose.
Je comprends. Il y en avait 74
partout à travers le Québec,
en Ontario, mais ça venait du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
C'est une gang, les chums à Grand-Pas,
plus Grand-Pas qui avaient parti ça.
Il a réussi ça en dépit de l'alcool,
mais quand il a arrêté de prendre un verre,
il a tellement été libéré de ça,
il a tellement produit plus,
ils ont lancé Provigo, ils ont lancé tout ça, l'affaire.
Il disait que s'il avait pu arrêter plus jeune,
il aurait le sentiment d'avoir mieux réussi sa vie.
Mais au moins, il remerciait le ciel ou le bon Dieu
d'avoir ses 11 dernières années de vie complètement sobres.
Et donc, ça vient de mon grand-père.
Il portait
sur des bras. Dans ce temps-là,
ça brossait. Il pouvait partir
trois ou quatre semaines.
OK, c'était quand même des longues périodes.
Mais quand il revenait, il était fonctionnel.
C'est ça qui fait qu'il a réussi en affaires.
Les trois ou quatre semaines, il était à sa balloune.
Il ne faisait rien, mais après,
il reprenait le
taureau par le coup
et
donc après ça
c'est mes parents, moi
ma mère, comme
les enfants de
Timan, ils ont été élu dans
ces circonstances-là mais au début
moi les souvenirs que j'ai de jeunesse c'est que
c'était le fun, on allait chez mon grand-pai de jeunesse, c'est que c'était le fun.
On allait chez mon grand-père, il jouait du piano,
on chantait.
C'était pas juste... On bougonne, on fait de l'angoisse.
Mais ces moments de bonheur-là étaient payés
de beaucoup d'angoisse.
Ça te coûtait de l'angoisse
puis de l'anxiété en bout de course.
Donc, ma mère a vécu ça.
Puis c'est à la naissance de mon frère
le plus jeune, donc il y a 11 ans de différence
avec moi, que son alcoolisme a vraiment
pris
beaucoup d'ampleur.
Et donc, ça déstabilise
une mère qui est
alcoolique par rapport à un père.
Parce que mon père a eu des problèmes d'alcool, mais ça a été
plus... Je pense
que c'est parce qu'il a côtoyé toute
cette belle famille-là qui était
alcoolique, puis donc lui aussi s'est mis à...
– Oui, ça a été comme par mimétisme.
– Oui, je pense, oui. – Mais ta mère, ça ressemblait
à quoi une journée avec une mère alcoolique?
– Bien, elle faisait comme
son père, c'est-à-dire qu'elle pouvait être...
Quelques semaines, elle buvait beaucoup, puis après ça,
elle ne buvait pas. Donc, quand elle ne buvait pas, c'était une vie normale,
mais où il y avait une omerta, il y avait une loi du silence.
On faisait comme si tout avait été normal
pendant les deux semaines où il n'y avait rien de normal.
On ne mangeait pas, il fallait qu'on se fasse à bouffer.
Mais c'était toujours le silence.
Le silence ou les grands cris.
C'est pour ça que je te dis que quand on crie après moi,
je réponds comme ça. C'est pour ça que je te dis que quand on crie après moi, je réponds comme ça, c'est comme ça que je
me défendais. Et
un jour, contre
toute attente,
moi, je pensais jamais que ma mère allait...
Tu sais, ça a été peut-être dix ans,
après les dix ans,
entre la naissance de Martin, puis
le moment
où elle a arrêté de boire.
Et on avait l'impression que c'était de pire en pire.
Et un jour, elle se dit, non, je ne suis plus capable.
Elle a rencontré une madame à Chambord
qui a changé sa vie de marraine à...
Elle est redevenue la mère qu'elle était,
mais en mieux.
Dans le sens où elle était plus...
Elle était plus gênée.
Sa timidité, d'autrefois,
était comme disparue.
Elle était capable de prendre la parole en public.
Elle était capable...
C'était quelqu'un de joyeux,
de bonne humeur.
On a revu ça. C'était tellement coupé au couteau qu'on s'eux, de bonne humeur. On a revu ça.
Puis c'était tellement coupé au couteau qu'on s'est dit,
« Ah ben oui, quelle transformation. »
Puis moi, pendant ces moments-là où elle arrêtait de prendre un verre,
moi, j'en avais pris en même temps les dernières années.
C'était comme ça que j'avais été élevé.
Puis c'est comme ça que je surmontais mon anxiété,
mais je me créais de l'anxiété.
Puis c'est ça, l'alcool.
Tu prends un verre, ça te fait du bien.
Mais à terme, le lendemain matin,
t'es encore plus angoissé que t'étais.
Alors tu vas reprendre un verre le lendemain,
ou deux, ou trois, puis...
Fait que tu cherches tout le temps cette sensation-là.
De relâcher ton anxiété,
mais ça a l'effet de t'en induire davantage.
Alors le résultat, c'est que moi, je faisais de l'angoisse,
mais vraiment, beaucoup, beaucoup d'angoisse.
Et je pensais que je suis en train
de virer fou. Je me disais, tabarnou,
je ne savais pas de l'allure. J'avais peur de tout.
Tout, tout, tout, tout.
Et un jour, je vais
chez mes parents, puis sur le coin
de la... Ça faisait un an que ma mère avait arrêté
de consommer. C'était tout nouveau.
Puis je vois traîner sur le bord
du comptoir, là,
un dépliant
dehors qui s'intitulait
La peur.
C'est quoi, cette affaire-là? Alors, je lis,
quand on dit un dépliant,
c'est un coup de, tu sais, c'est
quatre petites feuillets.
Et je lis ça,
et pour moi, ça a été une révélation.
Je me suis dit, hey, je suis pas en train de virer fou. Je suis juste alcoolique. pour moi, ça a été une révélation, tu sais, je me suis dit « Hey, je suis pas en train de vivre un fou,
je suis juste alcoolique, tu sais, ça a comme été... »
Parce que ça parlait
de la peur qui habite constamment l'alcoolique,
tu sais, l'anxiété,
l'anxiété, la peur...
– Mais t'avais peur de quoi, c'est-tu?
– C'est ça, c'est que tu deviens tellement fleur de peau,
c'est que c'est tes nerfs qui sont comme irrités,
puis tu construis
toutes sortes de scénarios. Tu passes sur un pont,
tu vas tomber. Tu rentres dans un avion,
elle va tomber. Tu penses
juste à ce qui pourrait pas marcher.
– Quand t'étais sous l'effet de l'alcool, t'avais l'impression...
– Ah ben là,
le limite, là. Puis c'était drôle, les gens...
J'ai un de mes chums, Martin,
qui est décédé, justement,
probablement de son, c'est pas trop exactement,
mais on a eu du fun ensemble.
On arrivait d'un party,
on était les dignes d'angle,
tout le monde nous regardait,
puis ça arrivait toute la soirée,
mais le lendemain, lui et moi,
on avait le même tempérament,
on était bien angoissés le lendemain,
et on fêtait le surlendemain
pour enlever cette angoisse-là.
Mais donc, après avoir lu le dépliant de ma mère,
j'ai dit, c'est juste ça.
Mais ça m'a pris quand même quelques mois.
Puis après quelques mois, un jour,
j'étais une vedette locale à la radio,
donc j'allais dans les 5 à 7, ces affaires-là.
Puis j'étais invité partout.
Puis j'ai passé une fin de semaine particulièrement imbibé d'alcool, une fois, et le lundi
matin, j'arrive à la station,
et je suis pas capable de travailler, puis c'est un
talk, là, je suis pas...
Je vais pas... Je suis pas un
animateur qui met de la musique, en principe, mais là,
je dis aux techniciens, met de la musique,
je suis pas capable de parler, je suis trop magané.
Alors, ils mettaient de la musique, puis...
Puis je m'étais dit, si un jour ça me dérange,
il faut que j'arrête.
J'étais une semaine sans consommer,
puis ça m'a fait du bien.
Puis je me suis dit, je vais essayer une deuxième semaine.
J'ai fait deux semaines, après ça, j'ai fait trois semaines.
Et rendu au mois, je suis sorti, je me suis dit,
bon, ça fait un mois, je suis allé dans mon bar qui s'appelait La Turlutte.
J'ai demandé une grosse au Saguenay-Humbert-Lagos.
Une grosse Molson.
Ça, je m'en disais une grosse molle. Une grosse molleuenay. Une grosse Molson. Je m'en disais une grosse molle.
Une grosse molle, exactement.
J'ai versé ma Molson là-dedans.
Je l'ai regardée toute la soirée.
Des fois, je me trempais les lèvres.
Je me disais, j'ai un mois de fête.
Si je la prends, il faudrait que je la reporte à zéro.
Je n'ai pas pris cette bière-là. Carte à zéro. Puis je ne l'ai pas prise, cette bière-là.
Donc, c'est la dernière bière que je n'ai pas prise
parce que c'est comme une espèce de synchronicité.
Le même soir, je rencontre un de mes chums
qui a été un peu mon parrain.
On n'a pas fait beaucoup dehors parce que j'étais connu
puis le monde voulait que j'aille dans la...
Puis je n'aimais pas ça.
Je voulais que ce soit une démarche anonyme.
Et
Jacques, qui s'appelle,
m'a pris un peu sur son aile, puis la
première année, il m'a aidé pas mal à arrêter
de prendre un vin, mais j'ai rencontré à peu près
au moment où, dans le bar,
j'avais dit non à cette bière-là.
Et j'ai gardé chez moi la
dernière bière que j'ai pas prise, parce qu'il me restait
une douze à la maison, avec une bière dedans. Puis j'allais dans ma bibliothèqueère que je n'ai pas prise parce qu'il me restait une douze à la maison avec une bière dedans
puis elle est dans ma bibliothèque
puis je me suis dit si un jour je fais une rachute
je vais être obligé de prendre
cette bière-là, ça ne sera pas une autre bière-là
elle a 37 ans
la bière maintenant
ça se peut-tu?
non, elle a 39 ans la bière
est-ce que c'est comme un trophée?
non, c'est comme un rappel c'est un rappel, c'est important ça c'est un rappel que tu es ans la bière est-ce que c'est comme un trophée? non c'est comme un rappel
c'est un rappel
c'est important ça
c'est un rappel que t'es à une bière
moi je connais des gens
qui se sont auto-persuadés
que prendre une bière
ils étaient capables de contrôler ça
bien effectivement pendant un mois, deux, trois mois
ils ont été capables
mais aussitôt qu'il y a eu une grosse émotion
c'est tombé à deux, trois, quatre
comment t'es appris à gérer
tes émotions sans l'alcool?
– Bien, j'ai fait des thérapies. J'ai fait
bien des thérapies. J'en ai fait 3.
Puis,
mais pas des thérapies
par AA ou pour l'alcool.
Des thérapies individuelles.
Et la dernière, c'était
de l'EMDR.
Ça dit quelque chose, l'EMDR?
– C'est pas avec le mouvement des yeux? – Exactement. – Oui, tout à fait. – C'est I-Movement et la dernière c'était le MDR, ça dit quelque chose le MDR?
C'est pas avec le mouvement des yeux?
Exactement. Oui, oui, oui, tout à fait.
Eye Movement de sensibilisation. Oui, oui, oui.
Et un jour
je reçois David Servant-Schreiber
je sais pas si ça dit quelque chose. Oui, absolument.
Il a écrit guéri à quelqu'un.
Ben oui, il est décédé maintenant
mais il a écrit guéri. Ben oui, tout à fait
mais il est très, très connu.
Son père aussi.
J'ai eu quelques fois en entrevue,
puis une fois, on fait une heure ensemble,
puis on parle de son enfance.
Puis il fait le lien entre l'enfance,
l'anxiété, puis la maladie.
Puis comment guérir cette anxiété de base que t'as
qui vient de ton enfance, du fait que lui,
son enfance, c'était pas qu'il y a eu de la chicane
ou il y avait de l'alcool ou quoi que ce soit.
Son père était un aristocrate,
Jean-Jacques Servan-Schraber,
puis sa mère, une aristocrate aussi,
puis il était propriétaire d'un journal,
ministre avec de Gaulle.
Il se vouvoyait, il voyait sa mère une fois par année.
Puis son traumatisme, c'est qu'il a pas été aimé
quand il était enfant.
Bon, il m'explique tout ça.
Puis pendant une pause, il me parle de MDR,
une nouvelle technique. Puis pendant la pause, je me parle de MDR, une nouvelle technique.
Puis pendant la pause, je dis,
ça marche-tu vraiment ton affaire de MDR?
Oui, parce que quand on l'entend de l'extérieur,
ça a l'air bizarre. Il le sent, bien oui.
Oui, puis il connaissait une psychiatre.
À l'époque, aujourd'hui, tous les psychologues l'apprennent.
Tous les psychologues au Québec savent c'est quoi de l'MDR.
Mais à l'époque, personne ne savait
c'était quoi. Et il y avait une psychologue qui allait
aux mêmes ateliers à Cambridge,
aux États-Unis, avec David.
Puis elle connaissait. Puis il dit, je vais te la présenter.
Il me l'a présentée. Elle m'a suivi
pendant un petit bout de temps. J'ai pleuré
ma vie avec ça. Et ça m'a fait
un bien-homme. Vraiment un bien-homme.
Et ils servent de ça maintenant pour
désensibiliser les souvenirs de ceux
qui ont vécu, par exemple...
Ça a explosé avec la guerre en Bosnie.
Mais raconte comment t'as vécu ça.
Ben, tu sais, tu vas voir...
Moi, je suis plus auditif que visuel.
Donc, tu peux le faire avec les oreilles.
Mais c'est parce que l'hypothèse,
c'est que notre cerveau, tu sais,
t'as l'objet gauche puis l'objet droit.
Donc, chaque morceau de cerveau a son utilité. Puis un peu
comme un ordinateur, c'est binaire.
Ça se divise en deux.
Donc, si tu as un état second, qui est comme un état
d'hypnose, mais tu n'es pas sous hypnose,
tu es ailleurs, c'est parce que,
mettons que tu fais ça,
un peu avec...
Le pendule.
Tu suis le pendule. À un moment donné, ton cerveau,
il fait comme un ordinateur, il reset. Et moi, c'était les oreilles. le pendule. Tu suis le pendule. À un moment donné, ton cerveau,
il fait comme un ordinateur,
il reset.
Moi, c'était les oreilles.
J'avais des écouteurs.
Et là, tu rentres dans un état second.
Et elle, elle fait juste parler pour voir c'est quoi les images qui viennent.
Et
elle fait juste éguillonner ça.
Et j'ai vécu, entre autres,
un oncle qui s'était fait amputer les deux jambes alors qu'il avait 39 ça. Et j'ai vécu, entre autres, tu vois, j'ai un oncle qui s'était fait
amputer les deux jambes alors qu'il avait 39 ans,
puis j'étais bien attaché à ce monsieur-là.
Puis j'avais eu peur d'aller le voir,
donc je me sentais coupable
de ne pas avoir été le voir pendant six mois
après son amputation, alors que j'étais bien proche de lui.
Mais j'avais peur, tu sais, j'étais un enfant,
j'avais 16-17 ans.
Puis j'ai tellement pleuré, ça,
que je me suis rendu compte que ça m'a marqué beaucoup plus que ce que je pensais.
J'ai vécu d'autres traumatismes.
Et donc, il arrive,
c'est des spots, c'est comme
sous hypnose, là. Oups, tu revois ça,
tu revois. Et les images,
elles apparaissent pendant des... Oups! Elles apparaissent
au ralenti. Et là, t'as l'émotion
que t'avais à ce moment-là qui monte
et tu pleures.
Et l'hypothèse, c'est qu'à force de pleurer
ce souvenir-là, il se désensibilise.
Quand tu y repenses, après, tu ne pleures plus.
Et donc, tu es moins magané
en termes d'anxiété.
Puis moi, je peux dire que ça marche.
C'est la première personne qui me le raconte
en détail comme ça.
Donc, c'est comme si tu as épuré une partie de ces souvenirs-là
qui laissent moins d'empreintes.
Le général Dallaire, qui était en Afrique, au Rwanda,
quand il y a eu le fameux génocide,
il était à la tête des forces de l'ONU.
Il s'est senti terriblement coupable
de ne pas avoir réussi à briser ce mouvement génocidaire.
Écoute, il y a eu 900 000 morts.
Puis il a beau crier, demander de l'aide ailleurs dans le monde.
Bon, il s'est senti coupable.
Il a noyé ça sous l'alcool.
Je ne sais pas si tu te souviens,
on l'avait trouvé sur un banc dans un parc.
Et il y a eu le MDR.
Puis c'est la seule chose qu'il a...
C'est sûr qu'il y a des médicaments, tout ce que vous voulez.
Mais le MDR, c'est ce qui lui avait permis de revivre tous ces souvenirs-là
et de les pleurer, de pleurer davantage ces souvenirs-là,
au lieu de les crister.
Ça se situe dans le corps.
Les souvenirs, ils sont dans ton corps, comme ça.
Et il vit encore aujourd'hui,
puis il n'est pas dans un parc public pacté.
Est-ce qu'on est toujours alcoolique?
Oui, tout le temps.
Quand tu me disais tantôt, c'est-tu un trophée?
Non, c'est vraiment un rappel.
C'est un rappel que...
Écoute, je vais te contenir.
Quand je vais dans le sud, je viens t'annuler
de prendre de l'eau minérale,
puis des affaires sucrées là-bas
alors un moment donné
je me suis dit, comme je prenais de la bière
sans alcool ici
je pourrais prendre juste un peu de
d'eau minérale
avec un peu de bière
tu regardes le rapport, ça fait 0,5
t'as ça d'eau
ça fait juste changer le goût un peu
de l'eau, ça fonctionnait puis ça m'eau, puis t'as un petit peu... Ça fait juste changer le goût un peu de l'eau.
Ben oui, de l'eau.
Ça fonctionnait.
Puis ça m'arrive des fois l'été de me faire le dingue,
mais il faut que ce soit moi qui le fasse.
Parce qu'une fois, je demande ça au waiter là-bas,
donc tout est inclus,
puis il m'en met beaucoup plus que...
Tu sais, je lui demande un petit peu de...
Et là, je vais en dire à quelqu'un,
puis je prends deux, trois gorgées.
Écoute, ça me fait mal ici.
Ah, tabarne, il a mis la...
J'ai senti l'alcool, je l'ai senti là,
comme si quelqu'un avait gratté sur mes nerfs.
C'est physique, c'est pas juste dans ta tête.
Et donc, ma recette, quand je la fais encore,
c'est moi qui la fais.
Mais vraiment juste un petit peu de bière, puis beaucoup, beaucoup, beaucoup de bière. Puis c'est moi qui la fais. Mais vraiment juste, un petit peu de bière
puis beaucoup, beaucoup, beaucoup de bière.
Puis c'est ça, tu sens pas l'effet
parce que t'as comme ta poinçade.
Quel est le plus grand leg de ta mère?
D'avoir cessé de prendre un verre, c'est sûr.
Parce que c'est son exemple à elle.
Elle a réussi à le faire alors que jamais, jamais
j'aurais pensé qu'elle aurait été capable.
Jamais, parce que c'est de pire en pire.
Puis à un moment donné, pouf!
Ça marche.
Puis en plus, comme je te dis, le petit dépliant que j'ai lu,
c'était chez elle, puis il était sur le comptoir.
Elle m'a jamais dit si c'était
intentionnel ou pas, mais chez les
as, ce qu'on dit, parce qu'après ça,
j'en ai fait un peu quand même.
Laisse-les traîner,
ces dépliants-là. Laisse-les traîner, ces dépliants-là.
Ça va parler à ceux qui en ont besoin.
C'est ça. Fais pas des grands discours
sur la montagne. Laisse-les traîner ça.
Est-ce qu'elle a eu de la culpabilité, ta mère?
Oui, bien oui. Oui, beaucoup.
Avez-vous réussi à en parler ensemble?
Oui, mais à partir du moment
où elle était vraiment très bien,
on a eu quelques
conversations plus sérieuses,
mais pas tant.
Parce que, tu sais, elle était comme...
Je dirais pas guérie,
parce que je te le dis, on n'est pas guéri de ça, mais
elle était tellement... Elle revenait de tellement
loin, puis on savait
qu'elle faisait de la culpabilité,
parce que, comme je te dis, ça commençait après
la naissance du plus jeune.
Donc, on s'est pas trop étendu là-dessus.
On a plutôt goûté. Écoute, moi,
elle avait 72, 13, 14 ans,
puis je partais
avec mes deux enfants.
J'allais à Québec.
J'étais père célibataire à ce moment-là.
Et elle avait son condo.
On passait du temps là.
Puis on allait au terrain de camping de Valcartier,
le camp de... comment on appelle ça?
Les glissades d'eau, aux glissades d'eau.
Et ma mère avait 73-14 ans.
La dernière fois, elle devait avoir 75 ans.
Puis elle venait avec nous autres à se baigner.
Puis elle était dans l'Amazon, qui est une espèce de manège.
Puis je lui versais de l'eau sur la tête.
Les enfants trouvaient ça drôle,
mais je l'amenais après ça en voyage à Paris,
où elle avait déjà été avec ses enfants.
Avec mes filles, on a fait un voyage extraordinaire.
On est allés à Cuba avec les enfants.
Donc, j'étais très proche d'elle après.
Puis mes enfants aussi.
Donc, ça vaut la peine d'arrêter de boire,
peu importe l'âge.
Absolument. Parce que c'arrêter de boire, peu importe l'âge. Absolument.
Parce que c'est ce que tu dis,
probablement que ça va résonner chez des gens
qui nous entendent ou qui auront de l'espoir
pour des proches.
Qu'est-ce qu'on doit dire, Denis,
à un proche qui est alcoolique et qui boit?
Il n'y a pas grand-chose à dire,
si ce n'est que de l'accueillir
quand tu le sens ébranlé là-dedans.
Ça ne donne rien quand tu consommes,
mais il y a des moments où tu sens
que la personne est vulnérable.
Et il ne faut pas que tu lui dises
arrête de prendre un verre.
Il faut que tu lui dises, je comprends,
c'est sûr que tu fais beaucoup d'anxiété.
Il faut lézarder
l'espèce d'armure que ces gens-là se font.
Mais tu ne peux pas faire
grand-chose d'autre
que de les écouter.
Puis quand ils sont un petit peu plus vulnérables,
pas pousser trop fort.
Plus tu pousses fort, plus ça referme.
C'est quoi ta définition, toi?
À quel moment on devient...
Enfin, à quel moment on est alcoolique?
Quand on perd le contrôle de sa vie.
Puis il y a des gens qui sont des gros buveurs,
j'en connais,
mais ils font pas d'anxiété avec ça.
Donc, ils gardent le contrôle de leur vie
dans le sens où, le soir, ils sont impactés
et ils ont eu du fun à, je ne sais pas moi,
un party chez Abelmain.
Puis le lendemain, ils sont fonctionnels,
ils vont travailler et ils n'ont pas de boule.
C'est des gros buveurs.
Puis moi, je n'ai pas de problème, j'ai des amis.
Mais celui qui se lève le lendemain
avec une méga boule, puis qui n'est pas bien,
puis qui a peur de tout, ça, c'est...
Ça, tu l'as pu.
Non, je l'ai pu.
Donc ça, ça donne l'espoir.
Oui.
Alors, on va passer au niveau rouge.
Mais MDR, je pense que ça va parler à bien du monde.
Ah, puis je le conseille vraiment.
Je te dis, le MDR, c'est pas un gadget.
Ça marche.
Qu'est-ce que je fais?
Tu brasses et tu m'en donnes deux des rouges.
Puis, tu vas en choisir une.
Deux. Dans les deux autres qui restent?
Non, dans ça.
À quel besoin profond, Pascal répond-elle,
est-ce que tu t'es déjà rendu
au bout de tes limites physiques
ou psychologiques?
Je ne sais pas trop lequel.
J'ai l'impression de t'avoir dit la même chose.
Oui, donne-moi en don une autre. On dirait qu'on a déjà dit. Oui, parce que Pascal, je ne sais pas du tout ce J'ai l'impression de t'avoir dit un peu la même chose. Oui, donne-moi un autre.
On dirait qu'on a déjà dit.
Oui, parce que Pascal,
je ne sais pas mal du tout ce que j'avais à dire dessus.
Puis là, je viens de te dire pas mal
toutes mes affaires de limite.
As-tu négligé certains aspects de ta vie?
Oui, oui, oui.
Quand je consommais beaucoup,
il y a plein de choses que je ne faisais pas adéquatement.
Après coup, après avoir arrêté de
prendre un verre,
des fois,
je trouve que... Et pourtant, tu vois, mon ami
Jean-Pierre trouve que je suis bien fidèle en amitié,
mais moi, je trouve que je ne vois pas assez mon monde.
Tu sais,
il y a des amis auxquels
je suis attaché,
je ne sais pas, comme des membres de la famille.
Mais, je n'y vais pas aussi, comme des membres de la famille. Mais,
je n'y vais pas aussi souvent que les membres de la famille.
Puis Jean-Pierre, que je viens de nommer,
c'est le cas. J'ai fait une toune
sur Jean-Pierre, qui s'appelle Jean-Pierre.
Et j'ai parlé hier, parce qu'il a écrit
un livre, puis il m'a demandé de faire sa préface,
puis on se bidonnait.
De dire,
t'imagines-tu quand on avait 15-16 ans,
parce qu'on a le même profil, on étudié Toi et Deux en sciences politiques
on a, Toi et Deux fait de la radio
il a gagné sa vie
à faire des communications en Radio-Canada
à Chicoutimi
on était des maniaques de la traversée du lac Saint-Jean
il a écrit un livre là-dessus
t'imagines-tu quand on avait 15-16 ans
de dire, un livre de Jean-Pierre Girard
préfacé par Denis Ré
c'est vrai que dans le fond on était au bout à 15-16 ans de dire un livre de Jean-Pierre Girard préfacé par Denis Greig.
Oui, c'est vrai.
Dans le fond, on est au bout de nos rêves.
On a fait ce qu'on aimait.
C'est le fun.
Mais on ne se voit pas assez, je trouve,
la vie.
J'ai Christian, d'où c'est que j'ai connu,
à RDI.
C'est un gars que j'adore.
Ça va tellement vite.
On ne se voit pas.
Il y a mon chum Jacques, le gars avec qui j'ai arrêté de prendre un verre.
Lui,
il est encore à Roberval, puis
je me botte pas le derrière,
mais tu sais, j'essaie de m'organiser
que ma routine me mène au moins une fois par année
à Roberval, parce que
mes parents sont plus là. Quand tes parents
sont là, c'est ça qui...
Ça donne une raison d'y aller.
Donc, l'amitié, c'est une sphère
que tu as l'impression que tu as négligée.
Oui, oui.
Puis tu vois, j'ai Bruno avec qui j'ai fait mes émissions.
On continue.
On se parle régulièrement au téléphone,
mais à la fois que je dis,
on va aller prendre un verre,
je dis, moi, un verre, pareil, je prends de l'eau.
Puis ça ne donne pas, puis ça se bouscule.
J'ai cinq ou six amis
comme ça
que j'aimerais voir beaucoup plus souvent.
Éric, que je vois plus parce qu'il s'occupe de mes affaires.
C'est un gars de finances.
Mais j'aimerais ça...
Mais ça se ferait-tu? Pourrais-tu le faire?
Il faudrait que je sois plus organisé.
Il faudrait que je dise, on s'appelle,
puis on est là tel mois, puis...
Je regrette ça. Vraiment,
j'aimerais ça mieux entretenir.
Tu parlais de Jean Lapierre. Jean Lapierre,
c'est un gars qui entretenait. Oui, Jean, ça,
c'était le modèle. C'était fou, là.
Écoute, il avait son carnet,
puis là, à un moment donné, « Hey, tu viens-tu
souper? »
Je sais pas comment qu'il... Je pense qu'il classait
son emploi du temps comme moi, je classais mon garde-robe quand je faisais dessus souper. Je sais pas comment... Je pense qu'il classait son
emploi du temps comme moi
je classais mon garde-robe quand je faisais
de la télé. Mais c'est incroyable. Ben oui, mais c'était
un modèle, pis en...
Il avait des amis, Jean.
J'ai l'impression qu'il...
Je sais pas qu'on était tout le temps dans ses plans,
tout le monde. À un moment donné,
on arrivait dans...
Ben oui, ben oui, on est dans la
saison des rhumes et des grippes et des
sinusites. Mais Jean,
ça a été, pour moi, un modèle
de nourrir l'amitié.
Oui, oui. Ben lui, il avait l'amitié
organisée, tu vois, puis
effectivement, c'était un modèle.
C'était un gars que j'aimais beaucoup pour
ça, parce que c'était un gars...
Quand j'ai fait le documentaire, ce que je voulais, c'était un gars que j'aimais beaucoup pour ça, parce que c'était un gars... Quand j'ai fait le documentaire,
ce que je voulais, c'était montrer aux gens
qui il était derrière le paravent public,
parce que tout le monde...
Tu avais les fédéralistes qui avaient déjà été de son bord.
Ils disaient, ah, OK, c'est correct,
mais moi, je viens du Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Ils me disaient, comment ça, t'es chum avec la pierre?
Une gang de souverainistes.
Puis je leur disais, pis c'était ça ma ligne
pis c'est ça que je pensais
pis c'est ça que
je voulais montrer dans le documentaire
je trouvais pas d'autre mot que gentil
j'essayais de trouver un mot qui est moins cucu
que gentil mais je disais
j'en trouve pas là
je trouvais que c'était le gars le plus gentil
de cette industrie là que j'ai connu pendant 50 ans c'était le gars le plus gentil de cette industrie-là que j'ai connue pendant 50 ans.
C'est le gars
le plus smart, le plus gentil.
Il faisait attention
aux autres.
Des petits détails niaiseux.
J'aimerais ça être comme ça. Penser à ça et dire
je vais lui donner un petit cadeau.
Il était comme ça.
Es-tu le père que tu aurais
voulu avoir?
Oui, je pense.
Moi, je suis assez fier de mon côté paternel.
Parce que tu vois, j'ai des enfants.
J'ai une fille qui va avoir 30 ans, ce ne sera pas long.
Puis l'autre, qui a 26.
Puis je suis encore très, très près d'eux autres.
Puis des fois, ma blonde n'en revient pas.
Tu te rends-tu compte qu'ils vont m'appeler ou m'écrire,
me faire une confidence, me demander quelque chose.
Puis c'est vrai que je me rends compte
que je suis près d'eux autres.
Mais j'ai été longtemps père célibataire à la maison.
Leur mère était au Saguenay,
puis c'était moi qui avais la garde à Montréal.
Puis donc, veut, veut pas, il y avait une proximité.
Puis j'essayais de faire des choses de fun avec eux autres.
J'étais, dans la famille, c'est sûr que c'est moi qui ai l'autorité,
plus que leur mère, ce genre d'affaires-là.
Puis c'est moi qui dis, j'étais jeune dentiste,
ou tu sais, c'est l'affaire de même.
Mais j'essayais pendant les vacances ou autrement,
juste la fin de semaine.
Ils ont des excellents souvenirs du samedi matin
où on allait chez Dunkin' Donuts.
Puis, tu sais, il était ticu.
Puis, il y avait un monsieur qui était bien fin là-bas,
le propriétaire de Dunkin'.
Puis, on allait manger nos affaires.
Puis, il leur donnait un autobus.
Dans l'autobus, il y avait comme des Timbits dedans.
Puis, pour eux autres, le temps qu'on passait
pendant une heure chez Dunkin' à jouer leur autobus en carton. Puis, après ça, aller temps qu'on passait pendant une heure chez Duncan à jouer leur
autobus en carton, puis après ça, aller au cinéma
chez Goudzio, pour eux autres,
c'est des souvenirs extraordinaires. Donc, j'essaie
d'avoir des activités le fun,
pas juste
des affaires tenantes, mais en même temps,
d'être capable de faire faire les affaires tenantes
puis d'exercer l'autorité.
Puis, tu sais, c'est un équilibre. Puis je pense que...
En tout cas, quand je regarde où elles sont en deux,
ce qu'elles font, je suis bien fier
des deux. Puis,
tu sais, ma plus
vieille est au Vietnam
actuellement avec son chum. Puis ma
plus jeune finit son travail social.
Elle va être travailleuse sociale.
Puis ça va bien. Puis les enfants
de Pascal, Romain, il fait du cinéma.
Ça va super bien. Écoute,
il a une maîtrise
à la sorbonne
en cinéma. Impressionnant.
Puis tu sais, il est comme sa mère.
Il est modeste. Puis des fois, je dis, Romain,
il faudrait que tout le monde le dise, que ça marche son affaire.
Il gagne un prix meilleur
court-métrage du
Festival d'Algérie.
Il n'y a pas un mot du chat qui le dit ça au Québec.
Puis il y en a des films qui sont
dans la presse à tout bout de champ, parce qu'il y a un petit
prix par-ci, par-là, mais il faut
qu'on fasse des relations.
C'est vrai, ça peut avoir du financement
pour d'autres choses.
Puis Lola,
qui est travailleuse sociale aussi,
donc peut-être s'inspirer sa demi-sœur
et qui
fait autre chose maintenant, un petit peu plus
administrative et qui
nous a annoncé des bonnes nouvelles
récemment.
On dirait que je me doute.
Mais là, je ne peux pas trop en parler.
Faites des déductions.
Moi, je vais juste te dire que moi, je vais être
mamie au mois de juillet.
Ça ressemble un peu à ce genre d'affaire
c'est une autre étape de la vie aussi
ouais ouais ouais
t'as raconté là c'est rare que je fais ça
de faire des liens comme ça mais
c'est parce qu'on dirait que depuis tantôt
j'ai besoin de t'en parler
parce que tu es allé aux enfants
de la télé
à Radio-Canada
et t'as raconté un bout de ta vie
vraiment bouleversant
où ton père, toi, a été porté disparu.
Puis, dis-moi, j'ai fait,
où es-tu qui étais sur des codes de disparition?
J'ai rencontré des familles,
bon, sauf qu'eux, ils n'ont jamais été retrouvés.
Comment on vit ça
quand un de ses proches
ne répond plus à l'appel?
C'est drôle parce que tu dis,
j'ai vécu avec des familles qui ne l'ont pas retrouvé.
J'ai fait beaucoup d'entrevues avec des gens
qui venaient sur mon plateau
puis qui venaient me parler d'une personne
qui était disparue.
Puis ça m'aidait toujours.
Avant, je leur disais, j'ai vécu ça.
Mon père n'étaité disparu pendant deux mois
puis ils l'ont retrouvé. »
Alors, tu sais, la personne qui est en attente,
je sais que les probabilités qu'on ne le retrouve pas
sont toujours plus grandes que le contraire,
mais c'était quand même pour infuser un peu d'espoir
aux gens qui venaient me raconter ce qu'elle avait vécu.
Mais en fait, ça, c'est l'année de tous les dangers,
l'année de...
Tu sais, quand je te disais que j'ai fait de l'AMDR,
je me suis rendu compte que cette année-là, l'année 76,
c'est l'année où j'ai construit ma vie,
j'ai construit ma personnalité.
Parce que, bon, comme je te disais,
il y avait de l'alcoolisme
dans la famille, mais c'était
fonctionnel. On dit que c'était dysfonctionnel
par rapport à une famille
où tout est...
La famille à Pascal, mettons.
C'était pas dysfonctionnel.
On avait du fun.
On avait une piscine, on évitait du monde,
on se baignait, mon grand-père
qui avait son chat. C', c'était le fun.
J'ai pas eu une enfance dramatique.
Mais
en 1976,
au mois de mai,
ma mère,
qui avait commencé à consommer plus,
parce que mon jeune frère
était né,
ils ont découvert qu'elle avait le cancer de Bourassa,
exactement la même chose que Robert Bourassa.
Cancer de la peau.
Oui, mélanome.
Mélanome.
C'est pour ça que dans la famille,
aussitôt qu'on a un petit camp de beauté,
on va tous chercher le dermatologue.
Il y a un aspect héréditaire à ça.
Et donc, ils l'ont opérée,
puis pendant deux, trois semaines,
on ne savait pas si ça allait passer ou pas,
parce qu'ils ne savent pas si c'était assez profond.
Elle avait sur le mollet un gros trou.
Toute sa vie, elle a eu ça, un trou,
mais même plus large que ça, comme un paquet de cigarettes,
dans le mollet qui avait été enlevé,
qui avait été découpé.
Ils ne voulaient tellement pas prendre de chance,
parce que c'est un grain de beauté, ça, le mélanome,
mais il est profond.
Alors, pour éviter que des cellules cancéreuses
puissent toucher au tibia ou quoi que ce soit,
ils en ont enlevé un gros morceau.
Puis ils ont enlevé les ganglions ici
parce que les cellules cancéreuses, ça voyage.
Les ganglions, c'est comme une autoroute.
Quand la cellule cancéreuse rentre dedans,
ça peut aller dans le corps.
Donc tu peux avoir le cancer là,
puis dans les ganglions, tu amènes ça là,
puis c'est bon.
Donc, avant, il faisait ça.
Il faisait des tests.
Il avait quelques semaines à faire des tests
avant de savoir si ça passait au travers
ou si, comme M. Bourassa, c'était fini.
Donc, elle pleurait beaucoup.
Elle était à l'hôpital.
Je travaillais à la radio à ce moment-là
parce que j'étais flou
je commençais à travailler à la radio
dans le César
j'avais 18 ans
pendant l'été pour
ben peut-être pas pour gagner ma vie
ni payer mes études
c'est pas que j'adorais ça
ils me payaient 105$ par semaine à l'époque
c'était beaucoup
beaucoup mais c'était pas
ça a l'air peu
mais pour moi à l'époque c'était pas... Ça a l'air peu, mais pour moi, à l'époque, c'était beaucoup.
Et donc, mon père l'accompagne, ma mère,
et on sait pas si elle va mourir ou pas.
Et un jour, il a comme pété une fuse.
Il est arrivé, il y a eu un élément déclencheur professionnel.
Je sais pas trop quoi.
Il y avait 4-5 dossiers en même temps. Puis il y avait ma mère.
Il a comme pété une fuse. Il a pris son auto
puis il est parti.
Puis il était pas là le lendemain.
Puis il était pas là sur le lendemain.
On l'appelait partout puis on l'a pas trouvé.
Puis il était disparu pendant
deux mois.
Et ils ont retrouvé son auto à Dorval,
à l'aéroport de Dorval.
Donc, où est-ce qu'il peut bien être?
On ne le sait pas.
Puis, il y avait des cartes de crédit
et des choses du genre.
Il était passé à la banque
pour prendre de l'argent quelque part.
Mais en tout cas, il n'était plus là.
Puis, on ne savait pas où il pouvait être.
Mais ma mère était malade.
Elle allait sortir de l'hôpital.
Elle est sortie de l'hôpital
trois ou quatre jours après.
Puis,
pendant
les deux mois qu'on subit,
ça a été une attente.
Ça finissait pour...
Un de ses grands amis à mon père
était un des grands patrons
de la GRC à l'époque, Guy Marcoux,
qui s'appelait.
Puis, il avait obtenu
qu'on puisseait. Puis, il avait obtenu qu'on puisse
enregistrer,
on puisse taper la ligne,
littéralement, pour savoir d'où un appel
aurait pu provenir si jamais
il nous appelait. – Si jamais il appelait, parce qu'il n'avait toujours pas appelé.
– Exactement. Et après
deux ou trois semaines, j'étais avec mon oncle,
puis on fumait tous les deux,
on passait nos nuits, parce qu'il a essayé
une nuit d'appeler.
Puis ma mère avait répondu.
Il pleurait, puis il pleurait.
Puis après 30 secondes, il est raccroché.
C'était les seules nouvelles qu'on avait.
Donc, on a passé...
Donc, vous saviez qu'il était vivant.
On savait qu'il était vivant.
Donc, ça, c'était après trois semaines.
Le résultat, on ne savait pas.
On attendait qu'il appelle.
Puis je passais mes nuits avec mon oncle Claude à fumer.
Et on n'a pas une nouvelle.
Et un jour, quelques semaines plus tard,
je reçois un coup de téléphone de ma blonde.
Son frère est mort. Son petit frère de 16 ans.
Il est mort d'un anévrisme.
Et là, moi, je j'ai pas mon père
je suis en train de consoler ma mère mais là
je vais retrouver
Sylvie chez elle pis écoute
16 ans, elle a pas le bon sens de mourir à 16 ans
pis c'est la consternation dans la famille
et faut aller acheter
faut aller acheter un cercueil
pis c'est sûr que
son père et sa mère étaient trop
émotivement
cassés pour y aller, donc je suis allé avec Sylvione
aller acheter un cercueil, puis là j'achetais le cercueil
puis je me disais, bon,
probablement que dans quelques semaines je vais acheter celui-là de mon père
puis il fallait
que j'aille l'air fort
parce que j'étais le plus vieux de la famille, moi il y avait
trois autres enfants
puis ma mère a pleuré tout le temps
elle était malade aussi
elle était malade aussi.
Elle était malade et elle a pris quand même
moins qu'avant, mais elle prenait quand même
un peu d'alcool
pour se béquer.
Elle avait de l'inquiétude, la peine.
Elle était en convalescence.
Elle se remettait de ce qu'elle venait de vivre.
Alors, donc,
elle ne savait pas.
On a eu les résultats que quelques semaines après
qu'OK, ça n'avait pas monté dans les ganglions.
OK.
Avant qu'elle n'anime, c'est comme il faut.
Oui.
Alors, on savait qu'elle était sauvée,
mais Bernard décède.
Je veux dire, écoute, c'est comme la goutte d'auto.
Ça déborde, mais il fallait que j'aie l'air fort tout le temps.
Puis la nuit, j'allais écouter le téléphone qui ne sonnait pas
avec mon oncle, puis le jour,
j'étais en cercueil avec Sylvie,
mais je voulais faire comme si j'étais un homme
fort, puis je me rappelle, les oncles,
les tantes, « Hey, Denis, il est fort, mais il n'était pas fort
par tout. »
J'essayais de me donner
une contenance.
Donc, on commence le cégep
à la fin du mois d'août
et on est dans un ciné-parc.
Peut-être à la fin septembre,
je pense, les ciné-parcs.
Mettons mi-septembre, les ciné-parcs, ça doit fermer.
C'est-à-dire dans les derniers films de ciné-parcs.
Et ils arrêtent
la diffusion du film.
Ça gèle, puis ça dit
« Est-ce que M. Denis Lévesque peut communiquer
avec sa famille? » M. Denis Lévesque
communiquait avec sa famille.
Mais il n'y a pas de cellulaire dans ce temps-là,
tu ne dis pas toc-toc-toc.
Puis je suis dans l'auto de mon père, qu'on a récupéré
de Dorval, c'est comme ça que je vois.
Je me promenais entre,
j'allais au cégep à Jonquière, puis Robert-Val,
entre ça, j'allais à l'école un peu,
puis j'allais voir ma mère.
Je faisais ça à l'air autour tout le temps.
Et là, il faut aller à l'appartement pour avoir des nouvelles
de ce qui s'est passé. Imagine-toi, je conduis l'auto,
j'avais de la misère à me concentrer, puis j'étais sûr
qu'elle allait me dire que mon père était mort.
Il interrompt la diffusion
ou la présentation du film.
Et je téléphone, c'est ma mère qui répond
« As-tu l'entrouvé? »
Ça, c'est pas eux, c'est la sinusite.
— Je comprends.
— Mais,
je te disais qu'en EMDR,
on pleure beaucoup nos souvenirs.
Je n'ai pas pleuré assez celui-là.
Parce qu'en principe,
tu n'es pas supposé pleurer après.
Mais,
donc,
imagine-toi la nouvelle.
Il est en vie.
Parce que quand tu as dit
qu'ils l'ont retrouvé,
là, tu ne sais pas encore.
Non, mais elle me dit
qu'ils l'ont retrouvé
et qu'il est en vie et qu puis il est chez mon oncle Albert.
Mon oncle Albert, c'était...
C'est une grande parenthèse à faire,
mais mon oncle Albert, dans la famille,
l'évêque, c'est la big star.
C'était l'intellectuel qui a fondé
la Faculté des sciences sociales à l'Université Laval.
Il s'est battu contre Duplessis, il a fondé le Conseulté des sciences sociales à l'Université Laval. Il s'est battu contre Duplessis.
Il a fondé le Conseil des arts du Canada.
Il a formé tout ce que tu as eu de haut fonctionnaire
pendant la Révolution tranquille.
Pendant un bout de temps,
on l'appelait le père de la Révolution tranquille.
C'était un chum à René-Lévesque,
puis à Paris-Eau.
Tout ce monde-là, il l'appelait pour le consulter.
Et donc, mais c'est avant toute chose un oncle.
C'est le frère de mon grand-père.
Donc, c'est l'oncle de mon père,
d'autant que l'on l'appelait mon oncle Albert.
C'est son nom de laïc,
mais son nom public, c'est Georges Henri Lévesque.
Et mon père était beaucoup plus proche de son oncle
que de son père.
Son père était autoritaire
puis la vieille façon de concevoir les choses.
Donc, c'est mon oncle Albert
qui est allé chercher à New York,
qui l'a retrouvé à New York.
Parce qu'il avait utilisé sa carte de crédit.
C'est ça qu'ils ont utilisé sa carte de crédit,
justement avec Guy Marcoux,
qui est de la police.
Ils ont pu le localiser.
Ils l'ont su de suite, puis mon oncle a pris l'avion,
puis il est arrivé à la porte de l'hôtel
qu'il avait payé avec sa carte de crédit,
puis il est arrivé face à face avec lui.
Et donc, il l'a ramené.
Il avait perdu 50-60 livres.
Écoute, il était tout petit, tout petit.
Et il pleurait tout le temps.
Donc, moi, j'étais parti avec ma mère.
On était montés chez mon oncle Albert
qui restait à Pierrefont.
Puis on a passé deux ou trois jours avec lui.
Et il nous a raconté.
Mais il avait de la misère à raconter.
Mais quand vous l'avez revu, c'était quoi?
Comment ça s'est passé?
C'était déchirant.
On n'a pas pleuré, il ne se passait pas grand-chose.
Finalement, il s'est mis à parler un peu,
puis il nous a montré un dessin qu'il avait fait,
alors qu'il était à New York.
Puis c'était nous autres tous,
puis mon père était bon à le faire.
C'était toute la famille, mes frères et soeurs,
ma mère, tournées à l'envers.
Tu sais, pas nos faces, mais nos derrière de tête.
De dos. Vous étiez de dos.
Oui. Donc, pour lui, c'est comme
s'il y avait...
Dans le fond, il a pété un gasket
pendant deux ou trois jours, puis il s'est
rendu compte de ce qu'il avait fait, puis il s'est rendu compte
qu'il n'était plus à la hauteur de l'image
qu'il avait toujours eue de l'homme fort,
puis là, il n'était plus.
Et donc, ça a comme précipité davantage
sa dépression du moment,
de se rendre compte que,
là, je ne viens pas de prendre une moyenne fouille
de mon pied de stade.
Et donc, on a parlé beaucoup,
on s'est dit qu'on s'aimait,
et le lundi, rentrer à l'hôpital,
et je me souviens qu'on l'embrasse,
puis on dit, OK, lundi, tu rentres à l'hôpital,
puis on se revoit dans quelques semaines.
Et je suis avec ma mère, on se retourne,
puis moi, j'ai de l'école, je vais au cégep le lundi matin.
Je vais amener ma mère à Arberval avant d'aller à Jonquière.
Et on est rendus à Drummondville. Puis il m'a dit,
tout d'un coup, il repart.
Il avait pas l'air fort.
Puis tout d'un coup, l'idée d'y prendre a reparti.
Puis là, elle se met à penser juste à ça.
« Hey, je serais pas capable de repartir. »
Il se dit, « Tu te sentiras-tu plus à l'aise
qu'on rebrouche chemin, qu'on se tourne là-bas
ou qu'on aille l'amener à l'hôpital? »
Elle dit oui.
Fait qu'on est tournés à Drummondville. On remonte à Pierrefonds. Puis j'ai fait croire qu'on avait eu là-bas et qu'on aille l'amener à l'hôpital. Elle a dit oui. On est tournés à Drummondville.
On remonte à Pierrefonds.
J'ai fait croire qu'on avait eu une crevaison
et qu'il fallait qu'on revienne
parce qu'on était trop loin.
Le lendemain matin, on est allés l'amener à l'hôpital.
On est rentrés, on a signé les documents.
Il est parti et il est allé se faire soigner.
Il avait un psychiatre, il avait tout.
Ma mère était soulagée.
On a pu se retourner à Robertville.
Après ça, il est retourné chez vous?
– Oui. Puis, c'est là que...
Puis, ça m'a pris du temps de le compter.
Je ne voulais pas le compter, justement,
parce que je ne voulais pas...
Comment je te dirais?
Je ne voulais pas briser l'image paternelle.
Parce que c'était mon père.
C'est quand même l'homme que j'ai le plus aimé.
Raconter ça,
c'est comme dire, dans le fond,
mon père a fait un gros flat dans la vie.
Je me mettais un petit peu
dans sa peau et je me disais,
mettons qu'il est en haut et qu'il m'écoute raconter ça.
Il est tabarnak.
Il est là à dire ça.
Je me suis mis à le raconter
quand je me suis rendu compte que...
Ça fait pas longtemps.
J'ai compté à...
Il y a un an, un an et demi.
La première fois, c'est un an et demi, je sais pas où.
Puis aux enfants de la télé.
Mais j'ai commencé à le raconter
quand je me suis rendu compte, en vieillissant,
que moi, j'étais..., pendant cette parenthèse-là,
j'ai été le parent de mes parents.
C'est de 18 à 20 ans, à cause de ces tragédies-là.
La mort de mon petit beau-frère,
puis la maladie, puis mon père qui part.
Mais il était deux ans en arrêt
de travail. Il s'est reconstruit.
Il s'est refait une vie.
Et
il a fait du bénévolat
dans 36 000 places à Robertval,
des choses dont on n'était même pas informé.
Quand il est décédé, il y a des gens qui disaient,
nous autres, on est l'association
des détenus du lac Saint-Jean.
Ton père travaillait beaucoup avec nous autres.
On ne le savait pas.
Plein d'organismes.
Il sait comme, je pense que ça a dû être
la reconnaissance de sa part,
ou une façon de se réparer, je ne sais pas.
Mais il s'est vraiment investi dans le bénévolat,
mais anonyme.
Personne ne le savait.
Et je me suis rendu compte
en prenant mes distances
de ce qui s'était passé
que, dans le fond,
il était redevenu mon père.
Après ça, ma mère a arrêté de prendre un verre.
Lui, il avait refait sa vie.
Ils sont devenus mes parents.
Je leur demandais conseil
comme un enfant aurait demandé conseil à ses enfants.
Je leur parlais, je racontais mes affaires
comme un enfant racil à ses enfants. Je leur parlais, je leur racontais mes affaires comme un enfant raconte à ses parents.
J'attendais leur approbation implicite,
comme n'importe quel enfant avec ses parents.
Et donc, ça prenait une force de caractère de sa part
de se refaire une vie dans une petite communauté.
Il y avait eu beaucoup de mamérages.
Il y avait plein de gens qui disaient
qu'il appartient avec sa secrétaire,
qu'il allait voler de l'argent.
Il y a des avantages de resterges. Il y avait plein de gens qui disaient qu'il appartient que sa secrétaire qui allait voler de l'argent.
Il y a des avantages de rester dans une communauté où on se connaît.
Il y a aussi un désavantage.
Mais c'est comme si ton père avait pété un abcès,
on dirait.
Il est allé jusqu'au bout de ça
pour émerger.
Oui, puis il est redevenu un meilleur humain,
je pense.
Inspirant pour les autres.
Quand il est décédé,
on n'en revenait pas.
On était presque une scène de cinéma.
Alors moi, je le connais,
il faisait... Arrête de dire, ça n'arrêtait pas.
Personne ne le savait.
Ma mère ne le savait pas, mais elle ne le savait non plus.
C'est pour ça que tu acceptes d'en parler.
C'est que ça a été un passage obligé.
Parce que ce que je veux dire, c'est qu'il y a moins
de se réparer, il y a moins de faire une belle vie, même si on a vécu...
Pour se donner le droit.
Oui, exactement.
Parce que peut-être que s'il n'avait pas fait ça,
il n'aurait pas fait le reste non plus.
Voilà.
Alors, une question hypothétique,
est-ce que ça te tente de répondre à une question hypothétique?
Ah oui.
Tu es en pays jeune?
Moi, non, celle du milieu.
Celle du milieu?
OK.
Celle du milieu.
Tu meurs demain. Est-ce que tu pars en du milieu? OK. Celle du milieu. Tu meurs demain.
Est-ce que tu pars en paix?
Non.
Non.
Non, parce que
j'aimerais ça que mes enfants
me connaissent.
Là, j'ai 66 ans
et c'est l'âge que mon père avait
quand il est décédé.
Alors, on n'y pense pas
quand ça arrive.
La journée que tu souffles,
tu es 66 bougies,
tu y penses.
Mais non,
parce que avant toute chose, j'ai l'impression,
moi, mon premier mandat dans la vie,
c'était à cause de ce dont on a parlé depuis tantôt,
de l'importance de la famille,
puis l'importance de...
de la relation entre les générations.
Quand je te dis que j'ai redéfini ma relation
enfant-parent avec mes parents,
ça a été bien important.
J'aimerais ça être là
pour que mes enfants aillent un peu plus loin
qu'ils sont.
Puis c'est pas moi qui vais faire leur vie,
mais juste pour les accompagner
puis pour les encourager.
À part ça, professionnellement,
ma carrière est finie. Ce que je fais, c'est pour la fun.
C'est du fun.
C'est pas
une question de vie ou de mort.
Comme quand t'as 40 ans, il faut que je fasse ma place.
Sinon, je suis obligé d'aller vendre des assurances.
Alors que moi, ce que j'aime,
ma priorité dans la vie, c'est faire
de la radio ou de la télé.
Mais être là pour mes enfants encore,
non, j'aimerais ça être là encore pendant un bout de temps.
Si je suis là encore assez longtemps,
je pourrais dire, je pourrais dire,
OK, c'est correct, j'étais là.
Mais je sais qu'elle pourrait vivre sans que je sois là.
Mais je sais que pour elle, ce sera un plus
parce que pour moi, ça a été un plus.
T'as encore quelque chose à apporter.
Oui, c'est ça, exactement.
Puis les dernières années avec mes parents,
ça a été des belles années.
Même si mon père décédait jeune,
moi, j'ai eu mes enfants 10 ans plus tard que lui a eu les siens.
Donc, j'ai eu ma plus vieille à 36, puis lui à 26.
Donc, il faut que je vive 10 ans de plus que lui pour arriver à peu près
au même écart. Puis j'avais 40 ans
quand il est décédé. Puis j'étais...
J'avais profité
puis il m'avait assez influencé
puis justement, il m'avait assez
inspiré pour dire que
je pouvais voler de mes propres
ailes, même si c'était un grand départ
très déchirant. À 40 ans,
père de son père, il avait 66.
Mais, donc,
j'aimerais ça les accompagner jusqu'à
dans ces âges-là. – Pas maintenant.
Ce serait pas maintenant. Est-ce que tu aurais une question
pour moi? – Bien, je te poserais
la même question, parce qu'elle
est délicate. – Elle est très délicate.
Je sais, c'est les questions hypothétiques.
Ah, moi non plus, je serais pas prête là.
On va donc partir demain.
Hey boy!
J'ai connu des gens qui ont
eu l'aide médicale à mourir, parce que c'est sûr,
mais en même temps, ce n'est pas demain.
Tu as le temps de préparer ça, mais
j'aurais des choses à régler aussi.
On dirait qu'il y aurait
des gens avec qui je voudrais parler.
Ça fait réfléchir parce que
j'ai comme l'impression qu'on devrait toujours être capable
de le faire.
D'être capable d'être à jour.
Mais on ne l'est pas.
Si on parlait à quelqu'un qui avait été gravement malade,
confronté à peut-être une mort,
et d'être capable de s'en sortir,
ces gens-là sont souvent en paix.
Parce qu'ils l'ont vécu.
Mais on dirait que c'est comme si
j'attendais d'être sur le bord du précipice pour
aller voir
des gens, leur parler, régler des choses.
As-tu fait un testament?
Mon testament, Denis,
je l'ai fait il y a
26 ans à peu près.
Moi aussi, mais il est trop vieux.
Ça n'a pas de bon sens. Moi, j'avais un enfant.
Là, j'en ai trois. Mon bébé a
21 ans. Puis tu vas être grand-maman.
Puis je vais être grand-maman. Non, mais moi, l'exercice, c'est drôle, j'ai fait tellement d puis tu vas être grand-maman mais moi l'exercice
c'est drôle, j'ai fait tellement d'émissions sur le testament
en disant c'est important de le faire
j'ai trouvé ça tellement difficile
les questions qu'on nous pose
si tu meurs
si ton enfant
on dirait mais là
c'est drôle que tu m'en parles là parce que justement
j'en parlais il y a à peine quelques heures
avec d'autres.
As-tu fait ton testament?
Puis j'étais, OK, peut-être qu'il y a un signe là-dedans.
Je pense que déjà ça, ça apporte la paix.
Le tien, c'est quand la dernière fois que tu l'as fait?
Ça fait longtemps.
Je n'avais pas les mêmes actifs pantoute.
Mes enfants sont beaucoup plus vieux.
Mais c'est comme une affaire à régler, on dirait.
Ça fait deux ou trois fois qu'on se le dit, nous autres.
Il faudrait qu'on le fasse, mais en plus de ça, on a une compagnie.
Puis c'est des grandes affaires.
C'est un nid de chicanes potentielles.
Puis c'est ça que tu veux éviter quand tu fais...
Moi, mon père est un notaire.
Mon grand-père est un notaire.
Je suis celui qui a coupé la...
La lignée.
La lignée.
Et il disait qu'il a vu des chicanes sans nom pour des niaiseries.
Je me rappelle, il me racontait qu'une famille,
c'est normal, pas riche, pas pauvre,
mais l'aïeul, celui qui est décédé,
il y avait une chaise berçante, rouge.
Au lieu de la donner à son plus vieux,
il l'a donnée à quelqu'un du milieu
où ils sont au dernier. Il paraît que la chicane
a été sans nom.
Pour une chaîne d'insan.
Alors, il n'avait pas compensé.
Il aurait pu dire, je donne, je ne sais pas ce qu'il y avait
d'important ailleurs dans la famille, mais ça à un
puis ça à l'autre. Il faut vraiment que tu sois
égal parce que moins
t'es égal, plus il y a de la chicane.
C'est sûr que tu me fais réfléchir
pour partir en paix, d'abord,
déjà de régler ça,
de s'assurer que tu ne laisses pas une chicane,
que tu aurais pu
encadrer
avant.
Peut-être que ça
aiderait à être en paix.
Je suis sûr.
On se dit-tu qu'on va aller faire nos testaments?
La prochaine fois qu'on se parle, il faut
que tu aies fait le tien et que j'aie fait le mien.
On se dit ça. C'est un deal pour vrai.
Ça va me forcer
à le faire parce que ça me fatigue.
Je pense souvent
et je me dis que je ne suis pas à jour.
Je ne suis pas à jour.
Je ne prends pas le rendez-vous.
On est tous de même.
Parce que c'est notre mort qu'on prépare. C'est ça. Il y a 26 ans, tu l'as préparé, ta mort. jour, puis je ne le prends pas le rendez-vous. Oui, puis on est tous de même.
Mais parce que c'est notre mort qu'on prépare quand on fait ça.
Il y a 26 ans, tu l'as préparé, t'es mort,
puis tu n'es pas morte.
Je ne suis pas morte, je le sais, tu as raison.
Non, mais c'est juste qu'il y a 26 ans,
les conditions ont changé, il faudrait que t'en fasses un autre.
J'ai été assez troublée de faire cet exercice-là.
Je pense que c'est ça, ça m'a mis dans un...
C'est quasiment comme si on était tous morts
en allant là. J'ai quasiment
cru qu'on était morts jusqu'à temps
qu'on prenne une bouffée d'air
mais on le fait
si on se revoit, il faudra l'avoir
it's a deal, ça se peut qu'on se voit plutôt que prévu
tout d'un coup on peut se croiser
dans les cantons de l'Est ou peu importe où
on l'aura fait
la dernière question pour être sûr qu'on termine toujours sur notre positive
où te vois-tu dans 10 ans tu vois là, tu pars pas tout de suite je t'ai dit sur notre positive. Où te vois-tu dans 10 ans? Tu vois, là, tu pars pas
tout de suite. Je t'ai dit, tu m'en donnes main, là, je te projette
dans 10 ans. Donc, à 76 ans.
Moi, j'aimerais ça être dans ma maison,
qu'on a achetée en Estrie,
puis avec des petits-enfants.
Puis nos enfants
qui viennent, on a fait
aménager une piscine avec mes jeunes.
Moi, mes parents avaient une piscine,
j'ai eu une piscine, puis j'en ai fait
faire une là.
C'est pour moi le symbole
de... Ma mère,
on parlait de dysfonction tantôt, mais elle n'était pas
dysfonctionnelle quand c'était le temps de recevoir des amis.
On pouvait avoir 15-20
amis du quartier qui venaient se baigner en même temps.
On était quatre enfants, on invitait chacun
quatre-cinq amis. Elle faisait des sandwiches au baril
pour porter à tout le monde. Elle prenait des Elle faisait des sandwiches au Barry Potter à tout le monde.
Elle faisait des chips, des Jolouis pour tout le monde.
Elle était recevante.
Puis je me vois dans notre belle grande maison
avec bien du monde, heureux d'être là.
Ça, j'aimerais ça.
Pour le reste, c'est sûr que je vais avoir fini de travailler.
Le trip que je fais, c'est un an ou deux ou trois, je ne sais pas.
Mais je vais me retirer tranquillement, pas vite.
Là, on s'est pris quelques associés. J'ai mon
podcast, mais on en a lancé un
de sport, on en a lancé un de croissance
personnelle, un autre éventuellement
en économie, ça fait la même.
Puis,
j'aimerais ça laisser ça à ce monde
pour qu'il y ait un canal
de podcast pour les jeunes qui
n'ont pas nécessairement
à l'équimenter leur job aux grandes entreprises
comme moi j'ai été obligé de le faire quand j'étais jeune.
Tu voulais travailler à la radio,
il fallait que tu sois fin avec le gars qui avait été propriétaire
du poste de radio.
T'avais pas de micro.
Et donc, de laisser ça
à des jeunes qui pourront en profiter.
Si ce même notoriété
sert à ça, ça va être super le fun.
Puis je les regarderai aller, ces plus jeunes-là,
faire des podcasts.
Je vais les saluer de temps en temps,
mais surtout, ça va être ma famille.
C'est ça qui est le plus important.
Mais tout le long, on est beaucoup revenu à ta famille.
Ah oui, c'est sûr, c'est sûr.
Incroyable.
Pour moi, c'est le nerf de ma vie
c'est ça
merci
ça m'a fait grandement plaisir
un grand grand plaisir
de t'avoir devant moi
aujourd'hui
ailleurs que dans
une autre chaîne de télé
où on travaillait ensemble
ben ailleurs
alors ben
un gros merde
pour ton podcast
qui s'appelle
Denis Lévesque
le show
et puis tu sais
c'est compliqué
je vais faire un message parce qu'ils ont changé desque, le show. C'est compliqué.
Je vais faire un message.
Ils ont changé des algorithmes. On a parlé de ça tantôt.
J'ai presque pas mis Facebook. J'en ai juste 13 000.
J'ai vu que tu en avais 127 000.
Tu veux avoir des amis Facebook?
Les amis de Facebook de Marie-Claude,
faites une demande d'amitié chez nous
parce qu'ils ont changé la façon de procéder.
Quand on a commencé ça, ils, surtout resté à TVA,
puis l'imbécile, j'avais fait ça,
Denis Lévesque, l'émission, puis donc...
Fait que quand t'as quitté, t'as plus rien, ben c'est ça, moi non plus.
Puis c'est compliqué de s'en faire un affaire.
Mais là, c'est Denis Lévesque,
ton Facebook professionnel?
Oui, venez sur mon Facebook, comme ça, je vous tiendrai informés.
Je pense qu'on va mettre même le lien sur mon Facebook
avec ton épisode.
Ben oui, mais il faut s'entraider.
Oui, puis c'est ça, cette communauté-là.
Je vais en faire quelques autres,
parce que je trouve ça le fun.
On est comme en train de créer quelque chose de nouveau.
C'est une naissance.
On ne sait pas trop ce que ça va donner.
C'est une communauté.
Oui, exactement.
Tous ceux qui animent des balados, des podcasts,
on est une communauté.
Puis on aime ça, aller faire un tour dans les podcasts
les uns et les autres.
Puis de voir qu'on essaie tous des affaires.
Puis avant d'entrer,
j'allais dire en ondes, avant d'être en ligne,
avant d'enregistrer, on se donnait
quelques trucs. T'as été plus avancé que moi.
Tu me racontais quelques petites affaires que j'allume.
Je vous parlais de ça à ma gang en venant.
Écoute, il faut qu'on s'entraide parce que
je trouve que c'est pour les gens
qui nous regardent ou qui nous écoutent. Ils ont le choix.
Il y a de la liberté.
On peut les regarder, les écouter
quand on veut. On apporte du
contenu. On s'adresse à l'intelligence
des gens. Donc, il faut
s'entraider. Puis ça, je trouve
qu'aussi, on se perd dans la francophonie.
Oui, absolument. Parce que là, il n'y a plus
de frontières non plus. Exact. Nous autres,
on est en train de travailler, de faire un podcast en anglais.
Il va y en avoir un en anglais.
All over the world. Parce qu'il n'y a plus de frontières.
Mais c'est ça, le terrain de jeu,
c'est la planète. Donc, je trouve que
nous, au Québec, on en sort fort
et qu'on dépasse nos frontières.
Mais pour ça, il faut être généreux
les uns envers les autres et devenir plus fort.
De toute façon, je pense que
à toutes les fois que j'ai donné au suivant
dans la vie, n'importe quoi d'autre,
ça a toujours été payant.
Ben oui. Quand t'aides d'autres personnes,
c'est pas eux autres qui vont t'aider, mais c'est...
Ben non, c'est la communauté.
Exactement. Fait que c'est comme une famille.
Ben voilà, c'est la famille. T'aimes ça ce mot-là? La famille.
La familia. Alors, merci.
Pis tu sais, moi, il y a la
familia qui nous a regardés, pis j'ai vraiment l'impression,
tu sais, ceux et celles qui suivent le podcast
de semaine en semaine, que je commence quasiment à les connaître
parce que c'est beaucoup les mêmes qui vont faire
des commentaires et c'est
vraiment agréable de faire partie de cette communauté-là.
Alors, merci Denis, puis merci à la
Familia qui nous regarde au prochain podcast.
À bientôt.
Cet épisode était présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu