Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #6 Maripier Morin | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: May 15, 2023Dans ce sixième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Maripier Morin s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barre...tte c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
Je ne change rien parce que dans l'histoire dans laquelle je suis aujourd'hui, il y a Jean-Philippe qui arrive et Jean-Philippe ne part pas.
Parle-moi de Jean-Philippe. C'est qui Jean-Philippe?
C'est le papa de Margot. Je serais pas passée au travers
si elle avait pas été là.
Aujourd'hui,
un épisode que j'attendais
avec beaucoup d'impatience
parce que cette fille-là, je l'ai aimée la première fois
que je l'ai rencontrée par sa spontanéité,
sa candeur, sa façon d'être.
Mais à un moment donné, il s'est passé des choses
puis on dirait que moi-même, j'ai pris du recul
par rapport à mon invité.
J'avais besoin de comprendre.
Puis quand je l'ai rencontrée l'automne passé,
je me suis dit, OK, c'est le même cœur, c'est la même personne, mais mon Dieu, qu'il y a du travail
qui a été fait. Alors, j'ai le plaisir d'être avec Marie-Pier Morin.
Ça me touche full. On dirait que j'ai une moton. Tu me prends dans une journée où
je pense que je suis émotive. Je ne sais pas.
Qu'est-ce qui te touche dans ce que j'ai dit, Marie-Pierre? Bien, je...
L'amour.
Tu as dit, je l'ai aimé tout de suite.
Moi, on dirait que c'est...
Tu vas jouer tout de suite, tout de suite
dans ce qui vient me bouleverser
puis dans ce qui vient me toucher
pour une petite fille qui désirait tellement
être aimée à tout prix.
Puis aujourd'hui, j'ai compris ça,
que je ne peux pas être aimée de tout le monde.
Mais quand quelqu'un me témoigne
une preuve d'affection,
avant, la voix dans ma tête,
elle disait tout le temps, c'est un mensonge.
Ce n'est pas vrai qu'elle t'aime,
cette personne-là, parce que
tu es une vidange, tu es une moins que rien,
puis il n'y a personne qui t'aime.
Et là, aujourd'hui, c'est un nouvel exercice
que je fais d'accueillir ces paroles-là.
Puis c'est pour ça que ça me bouleverse autant.
Parce que, premièrement, c'est réciproque.
Parce que j'ai beaucoup d'affection pour toi
puis j'ai beaucoup d'admiration pour la femme que tu es.
Puis c'est nouveau d'être douce avec moi.
T'accueilles maintenant.
Au lieu de les remettre en question.
En fait, c'était même pas
de les remettre en question, c'était de les refuser.
Complètement.
Donc, il n'y a rien qui t'atteignait.
Tu ne laissais pas les choses t'atteindre.
Non. Je pense que la carapace
était tellement épaisse
et le dialogue interne dans ma tête
était tellement nocif
que je suis devenue comme un peu un robot.
C'est vraiment étrange.
Puis, tu sais, la maladie de l'alcoolisme...
Mon Dieu, je rentre vite.
Tu n'as même pas posé de question.
Mais la maladie de l'alcoolisme
puis de la dépendance,
c'est une maladie des émotions.
Parce que moi, mes émotions sont tellement envahissantes,
sont tellement grandes
que pour ne pas les laisser justement m'envahir,
bien, ma soupape, c'était l'alcool puis la drogue.
Puis qu'est-ce que je faisais quand j'étais smagée?
Je broyais tout le long.
Parce que c'était comme si, là, le presto sautait,
puis je me donnais enfin le droit de vivre ma peine,
de vivre mes déceptions, de vivre ma...
Mais tu les vivais comme en boule.
Mais j'y vivais.
Puis tu sais, c'était comme démesuré
parce que tu fais...
Je suis quand même abroillée de main.
Mais parce que pendant, je ne sais pas,
des fois, c'était des semaines, des mois,
où je n'avais rien évacué, où je n'avais pas parlé de rien.
Je gardais tout en dedans.
Puis le moment donné, ça sortait.
Tout croche.
Mais ce manque de confiance,
c'est parce que dans le fond,
c'est comme si tu ne te voyais pas telle que tu étais.
Tu avais déjà toi-même un préjugé
comme face à toi-même.
Te souviens-tu d'où ça...
de quel moment ça a parti?
En thérapie, mon psychologue,
il m'a parlé d'une faille narcissique.
Ça, une faille narcissique, il faut faire attention parce que c'est vraiment, vraiment très, très loin du pervers narcissique. En fait, c'est l'autre pôle. Cmettre que j'ai une certaine valeur.
Et cette faille-là, je pense que c'est un beau combo entre mon échec en tant qu'athlète et l'occupation double.
Je pense que mon sentiment était tellement fort,
dépression, que je n'ai jamais réglé.
Puis après ça, je suis allée faire au dé.
Puis ça a tellement été violent à ma sortie
que ça a scellé mon sentiment que j'étais un échec.
Puis ça a scellé le sentiment que je n'avais pas de valeur.
Fait que je te dirais que c'était un one-two punch.
Ça, c'est en thérapie que tu as compris ça,
parce que tu n'avais jamais pris ce recul-là.
Non.
Mais comme bien du monde, on se rend compte
qu'on a des blessures, mais si on allait à la source,
souvent, il faut se faire aider.
J'écoutais un podcast l'autre jour
parce que je consomme énormément de contenu
sur la croissance personnelle
et sur comment essayer d'aller un petit peu mieux.
Mon chum m'a partagé un super podcast
d'une fille qui s'appelle
Mel Robbins, qui s'entretient
avec un neuroscientifique,
un docteur en neurologie, puis
toute notre
anxiété est
causée par des blessures d'enfance,
des traumas.
Puis moi, bien, ce
trauma-là, puis même je pourrais reculer avant.
Tu sais, partir de chez mes parents à 12 ans,
même si c'était voulu,
même si c'est moi qui voulais ça,
que c'était mon désir profond,
j'étais une petite fille,
j'étais dans la petite enfance.
Fait que j'ai Tout le sentiment de sécurité
que tu as quand tu es chez toi.
Tu le sais, tu as deux beaux grands-enfants.
Tout le...
l'espèce de cadre
qui est autour de toi pour te rassurer.
Moi, je l'ai perdu, ça.
Parce que j'habitais dans des familles
où eux autres, ils prenaient une petite pensionnaire,
mais ce n'était pas à eux de s'assurer
que j'étais rassurée,
que j'étais bien.
Ils n'étaient pas là pour te sécuriser.
Ils n'étaient pas là pour me sécuriser.
Toi, c'est ça que tu as manqué, c'est être sécurisée.
Je pense qu'il y a une partie de ça.
Puis encore là, je ne fais pas porter le blâme à mes parents
parce que mes parents, ils m'ont donné tout ce que je voulais.
Moi, je voulais m'en aller pour aller patiner,
puis pour aller vivre mes rêves,
puis aller le plus loin possible dans mon sport mais si je décortique je pense qu'il ya un gros manque
de sécurité qui vient de là est ce que tu es prête à ouvrir ton jeu mais j'ai pas déjà commencé on
n'est pas pire le adapté d'après moi tu es prêt àrir ton jeu. Tu as commencé avant qu'on commence. Je sais.
Je vais te le présenter, mon jeune.
Présente-moi ça.
J'ai l'impression d'être...
J'aime beaucoup le feeling d'être une cartomancienne.
Tu es la nouvelle Jojo Savard, ma chérie.
C'est toi.
C'est ça.
Alors, tu vas vivre ça.
Je vais te tirer aux cartes.
Ouvre ton jeu.
Tu vois, il y a différentes couleurs.
Le vert, le jaune, le rouge, le mauve.
Et plus ça avance à travers les cart, il y a différentes couleurs. Le vert, le jaune, le rouge, le mauve. Et plus ça avance
à travers les cartes,
à travers les couleurs, plus que ça devient
personnel.
Et à travers tout ça,
t'as un joker. Donc, à n'importe
quel moment, une fois dans le jeu,
tu peux décider que c'est assez. Parce qu'évidemment,
je pose des sous-questions, je pose des questions,
mais tu peux décider, bon, sais-tu quoi,
ici, on s'arrête. Et à ce moment-là,
je vais respecter ça, mais tu as le droit à ça une fois.
Pas besoin de ça.
Ça commence bien.
C'est pas vrai, c'est pas vrai.
Puis les cartes mauves,
ça s'appelle T'es pas game.
Et si tu décides de répondre
à une carte mauve, le privilège que tu reçois,
c'est que tu peux me poser la question de ton choix.
C'est sûr que je vais te poser une question.
Bon, alors ça, t'es libre. On va voir ce que ça va donner. Alors, est-ce que t'es poser la question de ton choix. Mon Dieu, c'est sûr que je vais te poser une question. Bon, alors ça, tu es libre. On va voir
ce que ça va donner. Alors, est-ce que tu es prête à ouvrir ton jeu
maintenant? Complètement. Je te donne les
cartes vertes. Tu les brasses. Tu m'en donnes trois.
OK.
Et je vais te les lire. Tu vas en
choisir une. Puis après, moi, je vais en choisir une.
OK. À laquelle tu devras répondre.
Tu te fais tirer aux cartes souvent?
Non, non, jamais. Puis on
dirait que j'aurais le goût, là.
Si j'aurais le goût.
Quand je vois ces cartes-là,
ça me donnerait le goût de connaître mon avenir.
Moi aussi, je suis là-dedans en ce moment.
Je pense beaucoup à ça.
Puis là, je m'en venais ici, puis j'étais comme,
je pense qu'il faut que je m'en trouve une.
Oui, puis il y a toujours quelqu'un
qui nous dit qu'il y a la meilleure.
Oui, puis Alex Perron en a eu une, ça a l'air.
Oui.
C'est pas lui qui parle tout le temps de...
Je pense qu'elle s'appelle Marie-Claude, d'ailleurs.
Ah oui?
Oui, parce que quand il a lancé son livre à l'Experon,
elle était dans un coin, puis elle a tiré aux cartes.
Cinq minutes, tout le monde qui était là,
puis moi, elle m'a tiré aux cartes.
Qu'est-ce qu'elle t'a dit?
Bien, ça m'a troublée.
J'étais avec Geneviève Gagnon, tu sais,
de Courte-Tourne et humoriste.
Puis là, Geneviève, moi, là, c'est pas vrai
que je vais aller là.
Puis elle est allée, tu sais, cinq minutes.
Puis finalement, on n'est même plus partis
tellement qu'on parlait, les deux.
Elle t'a dit ça, elle t'a dit ça.
Bien, voyons donc, il y avait vraiment...
Tu sais, moi, j'avais un problème de viscule biliaire.
Je ne le savais pas encore.
Puis elle me le disait, elle disait, « Tu vas avoir des problèmes de santé.
Inquiète-toi pas, ça va se résorber, mais tu vas quand même être malade. »
Mais elle dit, « C'est pas grave, mais ça peut être grave. »
C'était vraiment, là, ça...
Écoute, peut-être qu'elle dit ça à tout le monde,
mais moi, ça a vraiment tombé comme ça.
Elle m'a dit des choses, j'étais là, OK.
Puis là, elle dit, tu viens de t'acheter une voiture récemment,
mais fais-y attention.
Puis j'étais, moi, je me suis pas acheté d'auto pantoute,
mais on venait de m'acheter une à notre fils.
Puis effectivement, il l'a brisée pas longtemps après,
mais tu sais, j'étais là, une voiture récemment,
je me trompe. Puis Geneviève, elle a parlé de quelque chose de très personnel.
Puis là, elle a dit, bien là, si boire,
elle pouvait pas savoir ce que ça fait.
Mais moi, ça me fait peur en même temps.
Mais oui, il y a tout le temps le petit côté où je doute,
parce que je me dis, il y a tellement d'informations sur nous,
sur Internet, que je me dis...
C'est facile de dire qu'ils étaient
en grand-père parce que je n'ai tellement parlé de mon grand-père que
j'aimais qui est mort c'est comme on doit y être tout en des affaires je me
dis c'est facile de retracer ou de traquer ces affaires le même bon mais
ça peut être le fun le faire mon père rien de le faire non en donne deux
semaines 3 3 je vais te les lire ok et l'autre en choisir un mois mais sans choisir un premier hockey après ça moi j'en choisis trois. Je vais te les lire. Toi, tu vas en choisir une. Tu en choisis une en premier.
Après ça, j'en choisis une autre.
Tu auras deux questions sur toi à répondre.
Première question dans les vertes.
Qu'as-tu du mal à assumer?
Quel est le plus grand leg de ta mère?
Quel est le plus beau cadeau
que la vie t'ait apporté?
Aïe, aïe, aïe.
C'est tellement des bonnes questions.
Je ne prendrai pas assumé.
OK.
Donc, on reste avec le leg de ta mère.
Où est-ce que le plus beau cadeau
que la vie t'ait apporté?
Je pense que je vais prendre le leg de ma mère.
Parfait. Alors, quel est le plus grand leg de ma mère. Parfait.
Alors, quel est le plus grand leg de ta mère?
Je ne sais pas.
Mais ça force un peu l'exercice.
Ça force l'exercice.
Oui.
Ma mère est tellement droite.
C'est vraiment le premier mot qui me vient à l'esprit
quand je pense à ma mère.
Elle a une tête froide.
Dans des situations de crise,
c'est ça, ma mère, c'est comme un beau paradoxe.
C'est une femme très drama queen.
Elle se cogne un autre.
« Gabi, je vais se cogner, je vais se casser un pied! »
Puis, il arrive une vraie catastrophe.
Puis, elle devient comme de glace.
Elle va tout gérer de façon très calme.
Ça m'impressionne beaucoup d'elle.
Mais je pense que son plus grand leg,
c'est à quel point elle a tout fait. Ça m'impressionne beaucoup d'elle. Mais je pense que son plus grand leg,
c'est à quel point elle a tout fait pour nous.
Puis moi, ma mère, c'est probablement la personne que j'estime le plus sur la Terre
puis pour qui j'ai le plus d'admiration.
Maman nous a eus jeunes.
Elle a eu Mathieu, elle avait 21 ans.
Moi, puis après ça, elle a eu Raphaël.
Tout ça en travaillant en temps plein comme enseignante,
en nous amenant à nos cours.
Moi, je faisais du patin, mes frères faisaient du violon,
Raphaël faisait du patin de vitesse.
À faire le taxi pour les activités,
elle prenait, elle aussi, des cours de violon.
Elle était la présidente des Vivaldi, qui était le mouvement de violon. Elle était la présidente du comité...
La présidente des Vivaldi, en fait,
qui était le mouvement de violonistes à Québec,
à Rivière-du-Loup, où j'ai grandi.
Elle faisait
son certificat en littérature en même temps.
Puis mon père travaillait
sur la route parce qu'il était conducteur
d'autobus pour l'Express.
Fait que j'ai un enfant
puis je
sais pas comment qu'elle a fait.
Comment t'as réussi
à réussir tout ça?
Elle faisait ses corrections. Tu sais, prof de français,
c'est pas prof d'éduc. T'as de la correction
tout le temps. Est-ce que c'est avec Margot
que t'as compris?
Non, je l'ai compris il y a quelques années
quand même à quel point maman
avait fait un tour de force puis qu'on l'ai compris il y a quelques années quand même, à quel point maman, elle avait
fait un tour de force, puis
qu'on ne l'a jamais senti pédaler.
Tu sais, maman, c'est un canard.
C'est en dessous que ça se passe.
De l'extérieur, tout est flawless.
Puis en dessous,
ça pédalait.
Mais ils étaient une super équipe.
Les papas, mon père, c'est un gars
qui est excellent en cuisine,
fait qu'il préparait la bouffe, tout ça.
Mais à quel point maman, elle a fait tous ces efforts-là
et qu'on ne les a jamais sentis.
Puis il y avait aussi beaucoup de sacrifices financiers
pour qu'on puisse se permettre de vivre toutes ces expériences-là.
C'est juste le patin, la pension, les compétitions, le coach privé,
le chorégraphe, les robes.
Parce qu'il faut dire, quand on pratique un sport
et qu'on devient de haut niveau,
comme tu l'as été en passage artistique...
Des milliers et des milliers de dollars.
Puis c'est énormément d'argent,
énormément de temps aussi,
parce qu'il y avait quand même deux autres enfants.
Il y a d'autres vies à travers tout ça.
Oui.
Puis, tu sais, mes parents,
ils n'ont pas fait de voyage. Ils ont commencé il y a d'autres vies à travers tout ça. Oui. Puis, tu sais, mes parents, ils n'ont pas fait de voyage.
Ils ont commencé il y a quelques années
parce que l'argent allait pour les enfants.
Pour nous faire des fonds d'études,
pour qu'on aille à l'université, on est tous pâles.
Mais tu sais, je trouve que maman,
son plus beau leg, c'est à quel point
ça a été une maman dévouée et présente.
Sans jamais vous le faire sentir ou culpabiliser.
Jamais.
J'écoute.
Ça va bien.
Avec tout ce qui était arrivé,
est-ce que ça a mis votre relation à dure épreuve?
Ah, pas du tout.
C'est ça le plus beau.
L'autre question, c'est quoi le plus beau cadeau
que j'ai eu dans ma vie?
C'est ce qui m'est arrivé le 7 juillet 2020.
Je sais qu'il y a des gens que ça va choquer
que je dise ça.
Parce que c'est un événement traumatique
et parce qu'il y a quelqu'un
qui a souffert dans cette histoire-là.
Je le comprends et je ne le minimise pas.
Sauf que moi,
j'étais en train de me noyer à l'intérieur de moi,
puis j'étais rendue toute seule.
J'étais isolée.
Mais tu le savais pas que t'étais toute seule.
Est-ce que tu le ressentais? Ah bien oui, je le savais.
Tu le savais que t'étais toute seule?
Oui, moi, j'avais tassé tout le monde.
Parce que...
Puis ça a commencé avant tout ça, tu sais,
parce que dans ma relation d'avant,
quand t'es dans une relation où ça va pas bien, puis que tout le monde dit, puis qu'est-ce que dans ma relation d'avant, quand tu es dans une relation où ça ne va pas bien,
puis que tout le monde dit « pi, qu'est-ce que tu as fait en fait, Amène? »
Puis que tu ne veux plus mentir parce que tu es à bout de ressources,
bien, tu coupes l'épaule.
Puis c'est ça que j'ai fait.
Moi, j'ai tassé tout le monde.
J'ai tassé mes meilleurs amis, j'ai tassé mes parents,
j'ai tassé mes frères.
Je me suis complètement isolée. Puis à un moment donné, tu es pris là-dedans. Tu
ne sais plus comment reconnecter les ponts. Puis, c'est ce que j'ai fait avec mes parents.
Ça fait que toute la thérapie, le temps de pause que j'ai eu dans les trois dernières
années, il a été bénéfique à tellement de niveaux. Oui, dans mon cheminement personnel,
mais aussi dans me reconnecter à l'important.
Dans les fraternités, ils disent souvent ça,
l'important d'abord.
Bien, l'important pour moi, c'est ma famille,
c'est ma fondation, c'est mes amis proches,
c'est mes frères, c'est ceux qui sont dans ma vie
depuis des années, depuis une vingtaine d'années, tu sais, puis
ça,
c'est un vrai cadeau,
de ne pas avoir perdu ça
et en plus
d'avoir rentré
l'honnêteté,
la rigoureuse honnêteté
avec ma mère puis avec mon père
puis d'être capable d'avoir un dialogue
puis des fois, c'est drôle parce que, tu sais, il y a quelque chose qui va arriver. Mon'être capable d'avoir un dialogue. Des fois, c'est drôle,
il y a quelque chose qui va arriver.
Mon parrain, c'est vraiment con.
Il s'est levé dans la nuit.
Il était en train de peinturer leur chambre
à l'étage. Il est allé dormir au deuxième.
Il s'est réveillé dans la nuit pour aller à la toilette.
Il avait oublié qu'il était au deuxième étage.
Il a déboulé marche.
Il s'est cassé le poignet.
C'est vraiment bête.
Ma mère me dit... Ça arrive souventon, il est à ta table. »
Finalement, elle me dit, « Ça a l'air que ça arrive souvent,
du monde qui se lève la nuit. » Puis j'ai dit, « Mon Dieu,
je t'ai jamais conté ça. » Mais tu sais, moi, il y a un été,
j'étais arrivée au chalet, c'était à moitié tout poqué.
Puis vous ne l'avez jamais su parce que
j'avais viré une brosse.
Puis je me suis réveillée sur le divan
de l'ex de mon cousin.
Puis moi, je voulais aller à la toilette.
Je ne savais pas où j'étais. J'ai ouvert une porte. Puis moi, je voulais aller à la toilette, je savais pas j'étais où, fait que j'ai ouvert une porte,
j'ai tombé dans une cave.
Mais peut-être la première dans une cave en terre.
J'aurais pu me briser la nuit.
Bien oui, bien oui, t'aurais pu te tuer, bien oui.
Puis là, elle a fait, ça va être correct.
En me l'en disant, t'sais, comme,
je suis pas obligée de te savoir, t'es...
Parce qu'on dirait que je suis tellement rendue transparente
dans ce qui m'est arrivé,
puis je leur en ai tellement caché.
Des fois, on dirait que ça me fait du bien
de comme ça, des petites heures.
Puis elle, c'est qu'elle reçoit.
Oui, tu sais, des fois, elle est comme...
Je pense qu'il y a une partie d'elle
qui n'est pas obligée, justement,
de tout savoir de mes années de consommation,
mais de comprendre d'où ça vient, cette affaire-là.
De comprendre c'est quoi la bébite,
la maladie de la dépendance.
J'essaie d'y expliquer, j'essaie
de lui verbaliser,
puis même chose avec mon père, mais mon père
comprend mieux parce qu'il y a un petit
passé lui aussi de relations
troubles avec les substances.
Je pense que
pour maman, elle n'a jamais
consommé.
On est comme des
extraterrestres.
Est-ce que ta mère, à un moment donné,
vous avez eu la discussion, est-ce qu'elle a l'impression d'avoir échappé
quelque chose comme mère
quand elle voit sa fille comme ça?
Je pense qu'il y a une partie
d'elle qui se dit peut-être ça.
Mais j'essaie tellement de la rassurer parce que ce n'est pas de sa faute à elle. Moi, c'est le cheminement de vie et ce vide intérieur qui s'est créé, que je suis allée remplir, mais en aucun cas, c'est de la faute de ma mère. Je peux imaginer ta mère, une fois qu'elle entend tout ça, dire que ma fille avait un vide intérieur, la souffrance.
Et là, en quoi ça a changé votre relation, par exemple,
avant le 7 juillet et maintenant?
Tout a changé.
J'ai l'impression que je peux tout dire à ma mère.
Fait que tu ne te sens plus seule.
Non, puis c'est... On dirait que
d'avoir ce canal-là
avec maman,
ça m'aide à devenir, moi,
une meilleure maman.
Oui, j'aimerais ça avoir une relation comme ça
avec ma fille. Je trouve ça beau
ce qu'on est en train de construire.
Tu es en train de le construire avec ta fille en même moment?
C'est fou, là.
Puis ta mère de le voir mère aussi.
Ah, mais puis de la voir elle, grand-mère.
Elle est à moitié folle.
Tu sais, elle est à ta catapia.
Tu sais, comme Margot, sa best friend.
Bien, elle en a deux, ses deux grands-mères, Claudette puis maman.
Tu sais, ils font n'importe quoi avec elle.
Je trouve ça fantastique.
Je trouve ça beau de voir maman s'épanouir
dans son rôle de grand-mère aussi.
Ça doit être extrêmement souffrant
de voir ton enfant passer par
où je suis passée, par ce cheminement-là.
Justement, d'être questionnée
sur ta valeur en tant que mère.
Est-ce que c'est
parce que j'ai échoué? Est-ce que c'est parce que j'ai échoué?
Est-ce que c'est parce que j'ai fait des mauvais choix?
Est-ce que j'aurais dû ne jamais l'envoyer en pension?
C'est parce que c'est peut-être un chemin qu'elle a fait aussi.
Mais je pense que l'amour, puis la transparence,
puis la relation qu'on a aujourd'hui...
Je parle à ma mère, no joke, 15 fois par jour, mon chum, il capote.
C'est vraiment,
c'est comme si elle vivait avec nous autres.
On a une bi-génération, mais... Au téléphone.
Je trouve quand même que
malgré tout ça,
on n'aurait pu jamais reconnecter.
Donc, c'est malgré tout ça ou grâce
à tout ça? Moi, je pense que c'est grâce à tout ça.
Vraiment.
Puis maman qui est prof de français aimerait sans doute qu'on dise grâce.
Puis en même temps, tu sais, quand tu es dans la sphère publique et que ça va bien,
la famille a comme une retombée positive de ça.
Mais quand ça ne va pas bien, la famille a aussi des retombées de ça qui sont différentes.
Est-ce que ça, c'est quelque chose qui t'a fait...
En fait, qui t'a préoccupée quand c'était arrivé?
Peut-être pas au début, parce que...
Mais tu sais, de savoir que ta famille était quand même
dans l'œil du cyclone, à quelque part.
Je trouve ça intéressant de parler de ça avec toi,
parce que dans l'arène politique,
c'est un bagage que tu connais. Absolument. Tu sais, avec Mario... C'est pour ça que j ça avec toi parce que dans l'arène politique, c'est un bagage que tu connais.
Absolument.
C'est avec Mario.
C'est pour ça que j'ose t'en parler.
Moi, je me souviens, quand on avait des bons sondages,
si j'allais à l'épicerie ou quoi que ce soit,
ça va bien, yes.
Mais quand ça n'allait pas bien, personne ne me parlait.
C'était le contraire.
Très du soudure.
Oui, l'évitement.
Moi, je trouve que la pire chose qu'on peut faire à quelqu'un,
c'est mieux de dire, moi, ça ne va pas bien pour vous autres,
mais éviter l'évitement, le silence, l'éloignement,
ça, ça s'appelle l'isolement.
Le regard qui fuit.
Le regard qui fuit, je trouve que c'est le plus dur.
C'est mieux de faire face et d'entendre les commentaires
que d'avoir l'impression que le téléphone ne sonne plus,
que les gens t'évitent.
C'est très, très difficile à vivre ça.
Très violent.
Oui.
Mes parents avaient quand même vécu une petite pratique.
C'est occupation d'eau, puis ça a été rock.
Ça a été très...
En plus, on ne le connaissait pas autrement.
Oui.
C'est tout le monde qui te dit
que ta fille, c'est une bitch.
C'est moi qui l'ai élevée,
cet enfant-là.
Je pense que j'en connais mieux que toi.
Mais les gens
ne se gênaient pas
pour...
En fait,
pas les gens proches de mes parents,
mais le reste du Québec ne se gênait pas pour donner leur opinion
sur leur fille.
Ma mère, quand j'en parle de ça,
elle dit tout le temps, ça ne nous a pas atteints.
Parce que nous, on savait t'être qui.
Je trouve qu'elle est très forte.
Mon père dit la même chose.
Ça ne nous dérangeait pas parce qu'on te connaît.
C'est nous autres qui t'as faite.
La deuxième vague, qu'on va appeler les événements,
il y a quelque chose qui est arrivé.
Je vais y aller.
Quand tout ça est arrivé,
il y a eu...
Quand même, dans l'espace public,
j'ai parlé des réseaux sociaux, surtout.
Les gens se sont massés.
Il y a eu une pétition de quelques cent mille personnes
pour dire que ça n'avait pas de bon sens,
que c'était démesuré, tout ça. Je ne suis pas en train de dire que la punition a été
démesurée, ce n'est pas à moi de dire quoi que ce soit. Sauf qu'il y a beaucoup de gens
qui allaient sur les réseaux sociaux pour dire des choses gentilles, puis pour défendre
un peu le contexte, en fait.
Puis mes parents, je pense que ça leur a fait beaucoup de bien.
Ils ne se sentaient pas seuls.
Ils ne se sentaient pas seuls. Puis des fois, mon chum et moi, on leur disait,
arrêtez d'aller lire ça.
Un tel a fait un article, l'autre a écrit ça.
Mais je pense que ça a été leur façon à eux de partager un peu de cette souffrance-là
puis justement de ne pas se sentir seule là-dedans.
Fait qu'à un moment donné, j'ai arrêté
d'essayer de gérer leur consommation de réseaux sociaux
ou quoi que ce soit.
J'ai fait, si vous, ça vous fait du bien.
Parce que moi, j'avais tout enlevé mes réseaux sociaux,
fait que j'avais plus accès à rien.
Moi, ça a pris plus qu'un an
avant que je retélécharge
mes applis.
Puis ça me tannait qu'ils me fassent
le compte rendu de ce qu'ils disaient.
Parce que ce contact-là, tu n'avais pas besoin.
Moi, j'en avais pas besoin parce que j'avais déjà
assez de travail à faire. J'avais déjà,
mon asset était plein.
Mais je pense
qu'eux autres,
ça a été une source de réconfort.
Je suis contente d'entendre ça.
Donc, qui vont bien tes parents?
Hey! Ils sont fous!
Ils sont fous de la petite Margot!
Mais finalement, tu as répondu à la deuxième
question. Donc, on va passer au jaune.
Mon Dieu!
Vraiment, merci de ta franchise.
Alors, le même...
Je vais-tu me faire lancer les roches?
Non, parce que c'est ça qui est arrivé.
T'en sais d'où ce que t'as dit.
Oui.
Je pense que oui.
On dirait que des fois,
je me...
Parce que j'aime pas ça parler de cette affaire-là
parce que tu gagnes pas.
Mais c'est sûr que comme parent,
parce que là, on avait quand même la lorgnette du parent,
c'est ton enfant,
donc tu veux t'accrocher
à des gens
qui croient en ton enfant.
Tu veux, t'as besoin
de cette bouée-là quand tu dis ça,
j'imagine, parce que...
On veut tous les protéger, les encercler, Tu veux, tu as besoin de cette bouée-là quand tu vis ça, j'imagine. C'est sûr.
On veut tous les protéger,
les encercler.
Peu importe l'âge de nos enfants,
on restera toujours leurs parents.
Tout le temps.
Je sens que je suis
l'enfant de mes parents
plus que jamais.
C'est fou.
On arrive dans l'adolescence,
dans la vie de jeune adulte,
puis on veut s'émanciper, puis on veut
exister, puis on veut être autonome,
puis avoir notre liberté.
Juliette, écoute ce que je dis.
Parce que Juliette, c'est ma plus jeune,
elle travaille avec nous maintenant.
Et à un moment donné,
on dirait que
de façon naturelle, je ne sais pas si tu as vécu ça, toi,
mais aujourd'hui, je suis vraiment la fille de mes parents.
Bien oui.
Bien, tu sais, moi, avant d'avoir des enfants,
j'étais loin de mes parents.
Ils s'impliquaient avec nous en politique, on les voyait.
Mais je veux dire, c'est quand j'ai eu la première Angela
que là, il y a quelque chose qui donne,
il y a un sens à tout ça.
Il y a comme une transmission qui s'installe seule.
Puis là, on voit que la façon qu'on a été élevés,
là, ça ressort.
Parce qu'on dirait qu'on fait la même chose.
On a les mêmes références.
C'est vrai qu'on devient proche,
mais il y a un trait d'union qu'il n'y avait pas
qui tout à coup apparaît avec la naissance d'un enfant.
C'est vraiment beau.
Oui, oui, c'est beau.
Puis, tu sais, de voir nos parents s'émerveiller aussi.
Tu sais, moi, mes parents, on dirait qu'ils étaient
comme dans un long fleuve tranquille, là.
Et là, tout d'un coup, arrive un enfant,
deux enfants, trois enfants.
Ils ont cinq, tu sais, ils ont eu cinq petits-enfants.
Mais à toutes les fois, c'était un débordement,
un autre débordement.
Oui. J'ai dit deux tantôt. C'est vrai, c'est trois. J'en ai trois, oui. Mais oui fois, c'était un débordement, un autre débordement.
J'ai dit deux tantôt, c'est vrai,
c'est trois. J'en ai trois, oui.
Mais c'est fou.
Mettons, moi, mon père, c'est vraiment la génération des hommes travaillants.
C'est des pourvoyeurs. Même si maman
a travaillé toute sa vie, elle a été enseignante
35 ans à Polyvalente, à Rivière-du-Loup,
puis ils gagnaient
chacun leur salaire. Mais papa,
c'est un vaillant.
C'est un vrai vaillant.
Puis,
j'ai pas vu mon père
faire d'activité.
Mon père a pas de hobby.
Papa, il va travailler sur la maison,
il va travailler sur le terrain, il va s'occuper du chalet.
Il est dans l'action tout le temps.
Il est dans l'action, mais papa, il joue pas au tennis.
Il fait pas du ski de fond.
Papa, il travaille. C'est juste ça qu'il fait.
Il a 66 ans, il a pris sa retraite.
Il a pas encore pris sa retraite.
Il dit qu'il va apprendre.
Mais là, on est tous en colère
contre lui. J'ai même fait
une ride d'autobus avec Margot
qui a braillé tout le long de même
debout dans l'allée à brasser mon bébé
parce qu'il nous avait dit que c'était sa dernière reine.
Puis c'est peut-être pas vrai.
Il a continué.
Mais bref.
J'ai pas souvent entendu mon père rire.
Puis,
je pense qu'on a une petite fille qui est particulièrement
drôle parce qu'elle, elle rit à rien.
Elle, en fait,
elle ne rit de rien. C'est full tough crowd.
Elle est vraiment pince sans rire,
ce qui est très, très drôle.
Pour vrai, il faut que tu te lèves de bonne heure
pour faire rire, cette enfant-là.
C'est un bébé bonheur.
Elle est toujours de bonne humeur,
mais très dure à faire rire.
Puis mon père, elle le fait rire, mais rire.
L'autre jour, il était dans le salon,
puis je n'entendais pas le rire obligé
d'enlever ses lunettes tellement qu'il pleurait.
Je suis genre, dans le salon, qu'est-ce qu'il a fait?
Il a essayé de me pogner le nez.
Puis lui, ça le fait rire.
Hé, lui, rire de même.
Puis là, j'étais dans la cuisine et je riais.
À un moment donné, je me suis mise aussi à pleurer, mais d'émotion.
Parce que je n'avais pas de souvenir d'avoir entendu mon père rire comme ça.
Je trouvais ça magique.
Je trouvais ça tellement beau. C'est ça. C'est des moments d'émer mon père rire comme ça. Fait que je trouvais ça magique. Je trouvais ça tellement beau.
C'est ça, c'est des moments d'émerveillement.
Et t'en as besoin.
Oui.
On a tous besoin de ça.
Mais je trouve que là où t'es allée,
là où t'arrives, il y a quelque chose,
tu sais, pour se «grounder», là,
tu sais, avoir un enfant, là.
Oui, un ancrage.
T'es ancrée, puis ta famille,
ce qui est précieux, fait partie
de ça.
On est déménagées à Gramby
pour être proches de mes beaux-parents.
Je suis en amour avec mes parents,
mais je suis aussi en amour avec mes beaux-parents,
Claudette et Léonce.
Ils sont tellement fantastiques.
Mais moi, c'était de ça que j'avais besoin.
Un moment donné, je suis rentrée dans le condo à Montréal.
J'ai dit, c'est plus ici qu'il faut j'avais besoin. Un moment donné, je suis rentrée dans le condo à Montréal et j'ai dit,
c'est plus ici qu'il faut qu'on soit.
Moi, je ne respire plus.
J'ai besoin de verdure, j'ai besoin d'être
proche de notre noyau.
Il fallait que physiquement,
je sois proche d'eux autres.
J'ai été chanceuse
parce que je suis tombée dans une famille qui m'a accueillie
malgré tout ça.
Jean-Philippe a fait le choix de m'accompagner là-dedans.
Sa famille aurait pu faire comme nous autres.
On débarque.
Qu'est-ce qui fait qu'ils n'ont pas débarqué?
C'est des gens de cœur.
C'est vraiment des beaux humains.
C'est des personnes sensibles. Ma belle-mère, c'est des gens de cœur. C'est vraiment des beaux humains. C'est des personnes sensibles.
Ma belle-mère, c'est...
Je dis souvent que c'est une pionnière,
mais c'est une femme qui a fait tous les métiers.
Tous les métiers.
Puis qui a monté dans les grades,
qui s'est ramassée au placé.
Ils ont eu un commerce,
elle a eu un service de traiteur.
Tout le monde connaît Claudette dans la région.
C'est vraiment...
C'est une femme qui était très anxieuse.
C'est une femme qui était
une hyper performante,
qui refusait l'échec.
C'est quand même
la première génération
des Wonder Woman
qui faisait tout.
Il fallait qu'elle allait. Elle a fait une grosse dépression
à Marc-Antoine, le frère le plus vieux, à Jean-Philippe,
parce qu'elle avait tout lu.
Elle savait comment ça marchait un bébé.
Elle l'avait tout étudié.
Puis quand le bébé est sorti, c'était plus ça.
Ça marchait pas.
Ça a été très difficile pour elle, sa première grossesse.
À travers son partage,
de son expérience,
moi, ça m'a préparée aussi
à devenir maman, parce que moi, je suis comme elle.
Moi, il faut que je sois parfaite tout le temps.
Il faut que la maison, ça soit clean.
Il faut que tu puisses manger ses planchers.
Il faut que Margot, elle n'ait pas une tâche,
son saut. Il faut que les coussins soient placés.
C'est soufflant.
Je t'écoute et je t'ai soufflée.
Mais c'est ça.
C'est déjà la vie. Une de même aussi.
Oui.
Des fois, elle me regarde et elle rit.
Puis quand elle rit, je comprends qu'elle se voit.
Puis elle fait...
Jean-Philippe, dans le fond, il a connu ça avec sa mère aussi.
Oui, je pense que c'est pour ça qu'il m'accueille.
Il m'accepte.
Oui, j'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup d'amour
pour ces gens-là qui sont rentrés dans ma vie
avec toute la bienveillance du monde.
Puis est-ce que ça vous a soudé?
Tu sais, souvent, c'est dans l'épreuve
que les liens s'approfondissent.
C'est pas quand ça va bien, c'est quand ça va mal.
Mais c'est parce que toute la surface explose.
Ouais.
Fait que là, il te reste tout le bagage. Fait que là,
t'as le choix soit de
refuser cette affaire-là puis de faire
j'y vais pas, ou d'aller
tisser
ces liens-là dans ce que t'as de plus
profond, dans le
plus personnel.
Fait que tu sais, Claudette,
dans les moments où moi, j'allais vraiment pas bien,
c'est à ces moments-là qu'elle m'a fait des partages, qu'elle m'a fait des confessions, qu'elle m'a parlé de sa vie d'avant. Je pense que si ça ne s'était pas arrivé, je ces grandes conversations-là d'ouverture et de franchise
qui fait qu'aujourd'hui,
moi, j'ai deux sets de parents.
Je me trouve tellement chanceuse pour en acheter une grosse maison.
Moi, je rêve de faire une plus génération.
Mais JP ne veut rien savoir.
Il ne veut pas!
Mais je finis tout le temps par avoir
ce que je veux.
La prochaine étape, ça sera ça.
Tu auras un set de parents dans ta maison,
peut-être les deux.
Imagine comment je serais heureuse.
Mon Dieu!
On ouvrirait la maison, on ouvrait tout le monde.
Toute une commune!
Oui, une commune, mais on dirait que ça répond,
ça fait écho à...
Tu as quitté la maison à 12 ans.
Je suis toute entraînée.
Et là, ce que tu veux, c'est avoir une maison
multigénérationnelle. Même pas bi, multi, dans le sens que tu aurais... J avoir une maison multi-générationnelle même pas bi,
multi dans le sens que tu aurais tes vœux tous avec toi. Il y a quelque chose que...
C'est la petite fille. La petite mère Pierre, c'est de ça qu'elle a besoin. Je le sais
aujourd'hui que c'est de ça qu'elle a besoin. J'essaie de l'écouter. Moi je la lâche plus
à main mais je sais qu'elle a besoin de plein de monde autour d'elle.
Fait que je le verbalise.
Tu le lances dans l'univers, comme il y en a qui le dirait.
Est-ce que ça tente de passer au niveau jaune?
Alors, c'est le même service.
Tu brasses, tu me donnes trois cartes, tu en choisis une,
j'en choisis une. T'étais-tu déçue des questions que j'avais pigées dans la première?
Y en avais-tu que t'avais hâte?
C'est même pas toi qui les as écrites.
On les travaille, mais non, je ne veux pas...
Tu n'as pas d'attente.
Je n'ai pas d'attente parce que c'est ça qui est beau.
C'est comme 100 filets de tous les côtés.
Tu m'en donnes trois.
Trois.
Oui.
Première dans les jaunes.
Quelle place prends-tu quand tu es en famille?
Donc avec tes frères, tes parents, tout ça.
Décris-moi ta relation avec ta mère.
Quand même, tu as peut-être répondu.
Quels sont les deux côtés de la médaille
de la vie publique pour toi?
Bon, il faut que j'en choisisse deux ou une?
Une.
Les deux côtés de la vie publique.
Oui, les deux côtés de la médaille.
C'est vrai que je...
On dirait que je ne suis pas rendue à répondre à celle parce que je sais plus ça va être quoi
après c'est parce que l'on dirait que je comme dans une trêve de la vie publique de la vie
publique ça fait comme trois ans que je suis là et qu'on dirait que mais le t car même le
nom oui je suis là mais je peux le faire c'est quoi la différence entre être là et ne pas être là? On dirait que je ne la comprends pas.
Envoyer un contrat et être rémunéré.
C'est ça.
C'est avoir quelque chose de stable
qui fait qu'on te reverrait.
Tu as l'impression que tu es dans un sas,
comme dans un purgatoire.
Oui, ou dans les limbes.
Comme un espace qui existe, mais qui n'existe pas.
Est-ce que tu as l'impression qu'on a peur
de te donner un projet?
Je ne sais pas si c'est de la peur.
Je pense que les gens attendent
le bon moment.
Moi, je pense que dans ma vie aussi,
il fallait que j'attende
le bon moment pour moi.
Je ne pense pas qu'il était
dans les derniers mois, parce que les derniers mois,
j'étais avec ma fille. J'étais en congé de maternité. Je voulais profiter de ce moment-là pour construire mon gros sous-sol en ciment de béton avec ma fille, d'amour puis de connexion.
Puis, tu sais, moi, j'allais être encore, ma fille va avoir un an dans deux semaines, puis c'est tellement précieux, tu sais.ux. Je ne sais pas ça va être quoi après.
Je n'ai pas envie de parler de ça parce qu'on dirait
que c'est ma vie d'avant.
Je peux-tu t'en parler un petit peu?
Est-ce que tu as pensé ne plus être
dans l'œil du public, quitter cette sphère-là?
Oui.
Évidemment que j'y ai pensé.
En thérapie, ils m'ont dit
qu'est-ce que tu vas faire
en sortant d'ici parce que je pense que dans la tête
de tout le monde c'était fini
c'était fini à vie
puis j'ai dit je le sais pas, je sais pas ce que je vais faire
mais va falloir que je crée
va falloir que je trouve
une façon de créer
parce qu'on dirait que c'était la seule chose
qui me revenait
j'aurais pas été capable de dire
j'aimerais vraiment ça recommencer à anim. Je n'aurais pas été capable de dire,
mais j'aimerais vraiment ça recommencer à animer ou j'aimerais vraiment ça recommencer à jouer.
Je n'étais pas là.
Mais je savais que il fallait que je trouve une façon de créer.
Puis finalement, c'est ce que j'ai fait avec grain d'espoir.
Moi, j'aime ce métier-là.
J'aime communiquer.
J'aime créer en équipe.
J'aime développer. J'aime créer en équipe.
J'aime développer.
J'ai une fibre entrepreneuriale aussi.
Il y a des projets qui s'en viennent dans cet ordre-là.
Mais je ne savais pas
quel visage ça allait prendre.
Mais moi, c'est tout ce que je sais faire.
Dans le sens où,
à 20 ans,
j'ai été représentante en mode pendant deux ans. Puis à 20 ans, j'ai tout ce que je sais faire. Tu sais, dans le sens où j'ai... À 20 ans, tu sais, j'ai été représentante en mode pendant deux ans.
Puis à 20 ans, j'ai commencé à faire de la télé, puis j'ai jamais fait autre chose.
Tu sais, j'ai pas d'études, en rien. J'ai pas de spécifications.
Fait que moi, on dirait que mon domaine d'expertise que je me suis construite au fil des années, comme toi,
c'est les communications, c'est l'animation, c'est la radio, c'est le jeu.
Fait que j'étais bien mal prise.
Je savais pas trop ce que j'allais faire.
Mais vois-tu, le projet Grain d'espoir est né de ça.
Fait que ça a eu du bon.
Et ça, c'est un projet qui tient à cœur.
Oh mon Dieu, c'est fou.
C'est un projet que, évidemment, personne n'est rémunéré.
On vend du café pour ramasser de l'argent pour des dépendants,
pour essayer de payer des thérapies à des gens qui n'auraient pas les moyens de se le payer.
Puis le podcast, c'est vraiment, j'ai le goût de dire,
un moment réconfort pour les gens qui ont des problèmes de dépendance,
des gens qui vivent avec d'autres gens qui ont des problèmes de dépendance,
des gens qui n'ont ni problème de dépendance, ni de gens
dans leur entourage qui en ont, mais qui sont dans une quête
personnelle de mieux être,
de mieux se comprendre.
On est tous dépendants de quelque chose
aujourd'hui. Tous.
Toi, tu m'as déjà parlé des jeux vidéo,
que ce soit Internet, que ce soit le magasinage
en ligne, que ce soit la bouffe, que ce soit
les relations personnelles.
Il y a des gens qui sont des dépendants affectifs.
On a tout ça. On a toute la chip.
C'est un mécanisme de défense, de protection aussi.
Il faut s'en rendre compte quand on vit des émotions,
qu'elles soient positives ou négatives, mais des extrêmes.
On a tous tendance à aller vers quelque chose.
Et ça, ça nous donne une réponse souvent de nos dépendances.
Exact. Fait que je pense que ce projet-là,
c'est un projet de cœur.
C'est un projet qui me fait du bien.
Moi, ça me garde ça.
Puis il y a des gens qui t'ont fait confiance.
Ça, c'est quand vous avez décidé
de partir de ce projet-là,
des gens qui s'associaient à toi.
Oui. Après tout.
Moi, je ne savais pas si on allait avoir un invité.
Au début, je me souviens avec Angelo Rubino,
on s'est dit, si on fait cinq épisodes, ça va être bon.
On va avoir...
Et finalement, ça a marché.
On est rendu à 22 épisodes.
On a commencé en anglais.
Ça fait des petits, là,
puis nos épisodes ont de plus en plus de vues.
Mais j'ai envie de profiter de ce micro-là
pour dire merci à Étienne Boulay
parce que ça a été le premier qui m'a dit oui.
Mais Étienne, je pense que quand tu as passé
par ce chemin-là, que tu connais la souffrance
qui est reliée à la consommation,
les dépendants ont...
Dans le programme des 12 étapes,
la 12e étape, c'est redonner.
Fait que je pense que quand on invitait des gens,
que ce soit Sylvain Marcel, que ce soit Liane Gagnon,
que ce soit Ève Salvaille, que ce soit Nicolas Pinson
qui va venir prochainement, Étienne Boulay,
je te parle de gens connus, mais on a reçu plein,
moi que j'appelle des stars de rétablissement,
mais qui ne sont pas des gens connus dans l'œil du public.
Ces gens-là, ils viennent faire une douzième
parce qu'ils viennent partager ce qu'ils ont
reçu. C'est une façon
de redonner. On a
été chanceux.
Ça, c'est quand même
la sphère publique aussi,
un podcast.
Oui, mais c'est drôle.
On dirait que je fais
une dissociation entre les deux.
Oui, tu fais une séparation.
Parce que, mettons que tu signes un contrat de télé ou de radio,
bien, tu es associé à un diffuseur,
puis là, les gens, oui, ont le choix de l'écouter ou pas,
mais on dirait qu'avec le web, c'est encore plus niché.
Tu sais, tu n'es pas en face du monde,
tu n'es pas obligatoirement là.
Parce que, tu sais, mettons, toi,
t'as quelqu'un qui voulait pas écouter Marc-Claude à TVA,
mais il peut quand même voir une pub passer.
Puis là, il fait...
« Je l'aime pas, elle. »
Tandis que quand tu fais du web,
si tu me suis pas sur les réseaux sociaux
puis tu vas pas voir mon balado,
t'entends pas parler de moi.
Fait que je trouve qu'il y a cette espèce
de côté underground qui me plaît. Puis parler de moi. Je trouve qu'il y a cette espèce de côté
underground qui me plaît.
En même temps, je pense qu'on fait quelque chose
de super important.
Mais ce n'est pas clair dans ta tête,
au niveau de l'aspect public,
si tu as envie qu'on te voit justement pendant une pub
versus qu'on ne te voit pas.
Je pense qu'à un moment donné,
je vais avoir envie que oui.
Que ça soit plus.
Je vais avoir envie de recommencer.
Là, tu as fait l'autre midi à la table d'à côté
avec France Castel quand même,
qui a fait jaser parce que c'est la première
de la troisième saison.
De la quatrième saison, excuse-moi.
Est-ce que ça t'a réconfortée
à quelque part
qu'on te donne
cette opportunité-là?
C'est un grand partage.
Je veux dire, la discussion est incroyable
que tu as eue avec France.
L'échange, en fait.
Mais c'est ça, quand tu as vu ça arriver,
tu dis OK, mais c'est à Radio-Canada,
à heure de grande écoute,
les propos sont vrais,
crus, on pourrait dire,
et ils ont été laissés là.
Mais on te voit vulnérable aussi.
On comprend ce qui se passe.
Ça, c'est réconfortant, j'imagine.
Oui, puis j'ai envie de dire tout le processus l'aura été.
Parce que Francis, le réalisateur, pour lui,
il y avait une importance de parler de dépendance
dans cette saison-là.
Je pense qu'au-delà de recevoir Marie-Pier Morin,
lui, il consomme nos balados
de grains d'espoir.
Ils écoutent.
Puis là, à un moment donné, je ne sais pas si c'est
de là qu'a germé l'idée
de... parce qu'on a fait France-Castel aussi
à grains d'espoir.
Puis quand il m'a appelée pour me dire
qu'on aimerait te recevoir à l'autre midi à la table d'à côté,
moi, je suis tombée en bas de ma chaise
parce que je me disais, mon Dieu, OK.
Puis on aimerait que ce soit avec France
pour vous entendre, entre autres,
sur le sujet de la dépendance.
Puis tout au long de la pré-entrevue,
même la journée du tournage,
je sentais énormément de bienveillance,
autant de la part de Francis que de la part de France,
que de la part de toute l'équipe de Hugo Roberge,
aussi le producteur.
Donc, ça a été vraiment une entrevue doudou.
C'était comme mettre une grosse couverture chaude.
Puis oui, ça m'a fait du bien.
Ça m'a fait du bien d'avoir la chance
de parler à France
à cœur ouvert.
D'être entendue par quelqu'un
qui comprend.
Qui est passé par un chemin similaire.
La petite table dans le dos.
Tout ça.
Oui, ça fait énormément de bien.
Puis je pense que
d'avoir
cette opportunité-là,
d'avoir une discussion fleuve,
qui souvent, parce qu'on connaît ce concept-là,
il était à la radio avant,
donc ils ont vraiment transposé
de la radio à la télé,
où il n'y a pas d'interruption, où il n'y a pas vraiment de questions où il n'y a pas d'interruption,
où il n'y a pas vraiment de questions,
où il n'y a pas d'animateur.
C'est vraiment les deux personnes qui échangent.
Les gens ont pu avoir accès à ce que je suis
et à tout le chemin que j'ai fait depuis trois ans.
Chose que tu n'as pas dans un sucré-salé
avec des blocs de huit minutes
ou sur un hot seat de douze minutes
où tout le monde en parle.
Là, tu as du contexte, tu as de l'explication, tu as des silences. dans un sucré salé avec des blocs de 8 minutes ou sur un hot seat de 12 minutes où tout le monde en parle.
Là, tu as du contexte,
tu as de l'explication, tu as des silences. Tu as quelqu'un qui a vécu ce que tu as vécu aussi.
Tu as surtout quelqu'un qui est assis
de l'autre côté de la table
qui entend et qui comprend ce que tu dis.
Oui, c'était vraiment un grand moment.
Est-ce que tu es prête à choisir la question?
Parce que celle-là, c'est celle que tu ne voulais pas répondre.
Tu m'as amenée là, apparemment.
Je ne réponds pas aux autres, j'ai répondu.
Flashe-moi ça sur tes deux autres questions-là.
Je te les répète encore si tu en aurais une.
Quelle place prends-tu quand tu es en famille?
Ah oui, bien, vas-y avec celle-là.
Oui, parce qu'avec tes frères, tu prends toute la place.
Mon frère a dit quelque chose.
Pas mon frère, mon chum a dit quelque chose hier.
Parce que je parlais de mon sentiment d'échec.
J'avais l'impression
qu'au-dessus de ma famille, j'étais l'échec familial.
Parce que je n'ai pas réussi à atteindre
mes objectifs.
Mon chum a fait pause
parce qu'on écoutait l'entretien
avec France Castel.
Il a dit, tous les trois,
vous réclamez
le trophée
de l'échec familial.
C'est bizarre, hein?
Tes frères sont comme toi.
Mes frères ressentent ça aussi.
Ça ne vient pas de mes parents.
Je ne sais pas d'où ça vient.
Est-ce que
de la société? Est-ce que la société...
Est-ce que tes frères ont exigé beaucoup de tes parents?
Toi, tantôt, tu disais au niveau financier.
Est-ce que ça a été la même chose pour eux?
Mes parents, ils ont tout fait pour que Mathieu et Raphaël
aient aussi le plus possible,
dans le sens où Mathieu a voyagé beaucoup.
Il est allé travailler partout dans le monde.
Raphaël a fait toutes les activités possibles et inimaginables.
Ils nous ont vraiment donné le moyen de nos ambitions.
Mais c'est comme si...
Peut-être qu'inconsciemment, on se compare à mes parents.
Je ne pense pas que ça vient d'eux.
Ce n'est pas eux qui nous disent qu'on est des échecs.
Peut-être que vous n'avez pas vu tant vos parents
profiter de la vie.
Est-ce que vous vous êtes mis ça sur le dos?
Est-ce que vous avez fait une association?
Je ne sais pas si les gars sont rendus là dans leur processus,
mais hier, je me questionnais.
J'en parle avec toi aujourd'hui, mais c'est avec d'autres
qu'il faudrait que j'en parle.
Mais le fait, mettons, mon petit frère, le Raphaël,
il n'a pas encore acheté sa première maison.
Puis lui, ça le travaille en dedans.
Il sent que c'est un pas bon.
Comment ça que lui, il a 33 ans
et il n'a pas sa maison?
Puis je suis comme, il y a plein de monde.
Ils ont 33 ans et ils n'ont pas leur maison.
Voyons donc.
Surtout avec les taux d'intérêt aujourd'hui.
C'est comme ça coûte tellement cher.
C'est comme si mes papas, lui, à 33 ans,
il avait sa maison, il avait trois enfants.
C'est comme si on faisait toujours une espèce de comparatif
avec ce que mes parents avaient
à notre âge.
Je comprends.
C'est comme si la barre est haute, peut-être,
avec tes parents.
La barre est haute, donc vous avez toujours l'impression
d'être en bas de cette barre-là.
Je pense qu'il doit y avoir un peu de ça.
Parce qu'ils se sont beaucoup donnés
à la famille.
On a vraiment eu des parents excessivement généreux et présents et dévoués. Je pense qu'il doit y avoir un peu de ça. Parce qu'ils se sont beaucoup donnés à la famille. C'est fou.
On a vraiment eu des parents excessivement généreux
et présents et dévoués.
Oui, je pense qu'on essaie de vivre
à la hauteur de ces sacrifices-là
qu'ils ont faits.
C'est comme si cette discussion-là
devait être une discussion familiale.
Ça devrait être une discussion à cinq.
Oui, complètement.
Mais quand, par exemple, avec toute ta famille,
tes deux frères et tes parents,
tu prends plus de place que tes frères ou...
Ah non, ça serait très difficile.
Mais tu sais, comme mettons à Noël, c'était tellement
hâte. Je descends dans le salon, puis mon
chum est au piano, puis mes deux frères
et mon chum chantent les Bee Gees.
Ils font des harmonies vocales.
Mathieu est au viol. Mes deux frères, c'est des violonistes.
J'étais comme, mon Dieu, c'est hot!
Mais moi, c'est pas moi qui vais faire ça.
Mathieu et Raphaël, ils ont tout le temps le violon dans les mains à Noël.
C'est des showmen, les deux,
Raphaël dans une cuisine.
C'est Jamie Oliver,
Tostway Ricardo.
Il est vraiment hot dans une cuisine.
Fait qu'on dirait que, je pense que quand mes frères
sont là, moi, je prends un petit pas de recul. Peut-être qu'e dirait que... Je pense que quand mes frères sont là,
moi, je prends un petit pas de recul.
Peut-être qu'eux autres ne te diraient pas du tout que je prends toute la place,
mais moi, mon sentiment, c'est que...
Je sais que tu pourrais en prendre plus.
Je pourrais...
Oui.
Si tu ne le fais pas.
Mais j'aime ça quand ils sont là
parce que je les trouve intéressants.
Puis on a toute une grand gueule dans la famille.
Mathieu, il parle.
Mathieu, il parle.
Mathieu, c'est un mot-là en parole.
Mais il est tellement intéressant.
Il a tellement de verve.
Il est tellement cultivé.
Je prends ma place,
mais je pense que je ne prends pas toute la place.
Je faisais des blagues.
Bien non.
Je peux imaginer, mais c'est le fun de voir
que c'est une famille vivante.
Vivante.
C'est le moins qu'on puisse dire.
Alors, on est rendu dans les rouges.
Tu en pêches deux. Tu m'en donnes deux, en fait.
Oui.
Puis, tu en choisis une.
Puis moi, je n'en choisis pas dans les rouges.
On répond à une rouge.
On répond à une rouge.
Oui.
Qu'as-tu découvert sur toi
à travers ta thérapie fermée?
Oui.
Et tu vois, c'est plus personnel.
Quelle est la dépendance la plus forte?
L'argent, l'amour des autres,
la popularité ou les substances?
Oh, c'est deux belles questions.
Qu'as-tu découvert
sur toi
à travers ta thérapie?
Il nous reste combien de temps?
Puis,
quelle est la dépendance
la plus forte?
L'argent, l'amour?
L'amour des autres. L'amour des autres, c'est vrai que c'est fort.
La popularité ou les substances.
Je ne sais pas à quoi répondre.
À la carte de gauche, je te dirais la cigarette.
Ça, c'est fort.
Mais, je vais prendre qu'est fort. Mais,
je vais prendre qu'est-ce que j'ai découvert.
En thérapie fermée?
Oui.
Puis,
avant de...
Bien là, c'est sûr,
c'est frais dans ma mémoire parce que
ça a été diffusé hier. Nous, on va être diffusé
ultérieurement, mais dans
l'émission à l'autre média
à la table d'à côté avec France,
on parle de notre relation avec les hommes.
Moi, dans ma
vingtaine, début trentaine,
j'aimais ça être avec les gars.
J'étais une one of the boys,
je me confortais là-dedans.
Quoique j'ai toujours eu
des très bonnes amies de filles. Mais,
je pense que peut-être par mon ancienne relation, où j'ai été tra des très bonnes amies de filles, mais je pense que peut-être de par mon ancienne relation
où j'ai été
trahie par des filles,
j'étais toujours méfiante.
J'ai verbalisé que
j'avais peur des femmes. J'avais peur
que je me disais à quel moment
elles vont me planter un couteau dans le dos.
Puis on a parlé de misogynie internée.
En tout cas, j'ai lu un article.
Misogynie internée. Donc tout cas, j'ai lu un article. Misogynie internée.
Donc, ce serait comme ce serait dedans toi.
Dedans moi.
Bref.
Avant de rentrer en thérapie,
moi, je savais que ma relation avec les filles était complexe
de par ma crainte, de par mon peu d'estime de moi,
du fait que moi, je n'avais pas d'estime,
donc que je me rabaissais
tout le temps. Je voyais tout le temps les autres plus hot que moi. Ça créait comme
un débalancement dans ma tête. Moi, je me voyais toujours inférieure aux autres filles.
Est-ce que tu voulais comme compétitionner en même temps?
Je ne pouvais pas parce que moi, dans ma tête, je n'étais pas bonne. Je suis laide,
je suis dégueulasse. J'essayais d'être leur amie, mais même si je retourne encore plus loin,
petite,
aux primaires, moi, j'étais la rejet.
Fait que, mettons, je voulais me tenir avec les filles
cool, puis là, ils me prenaient, genre, deux semaines,
puis là, mon ami me rejetait.
Puis là, je me ramassais avec plus d'amis.
Fait que, tu sais,
les petites filles, entre elles,
ça peut être méchant, comme les petits gars
entre eux peuvent être méchants aussi.
Mais ça se passe que le rejet, il revient assez rapidement dans une gang. En tout cas, on peut parler, parce qu'on est des filles entre elles, ça peut être méchant, comme les petits gars entre eux peuvent être méchants aussi. Mais c'est sûr que le rejet, il vient assez rapidement
dans une gang. En tout cas, on peut parler
parce qu'on est des filles.
C'est de ça qu'on connaît.
Mais je veux dire, tu peux faire partie de la gang
puis quand ils décident de te rejeter,
c'est méchant, c'est douloureux.
Moi, je traîne cette affaire-là.
Puis tu sais, dans le monde du patin,
il y a une compétition, et c'est toutes des filles.
C'est sûr qu'il y a ça qui m'habite aussi.
Le fait que j'ai fait quatre écoles
en cinq ans au secondaire,
donc à chaque année, j'ai changé de gang.
Il fallait toujours que je me réintègre,
que je me crée un nouveau cercle d'amis,
que je réapprivoise des filles
qui se tenaient déjà toutes ensemble
et qui avaient comme...
C'est la nouvelle qui arrive.
C'était toujours la nouvelle.
Fait que moi, je traîne cette affaire-là.
Puis quand on m'a annoncé...
En fait, quand je parlais avec les deux productrices
avec qui je travaillais à cette époque-là,
qui sont, elles aussi, des membres,
puis ils m'ont dit, on pense, Marc-Pierre,
qu'il faut que tu ailles faire une thérapie.
La première chose que j'ai dit, j'ai dit, je veux aller dans un centre pour femmes. Ça existe. Ça a été la première affaire que j'ai verbalisée. J' cheminement de paix avec les femmes
puis à rétablir
cette relation-là
qui était écorchée.
Puis mes amis de filles,
moi, j'ai trois
grandes, grandes amies, dont Mylène Ouellet
de Viard-Duloup, qui est le stamina,
qui a eu 50 ans la semaine passée.
Tu sais, c'était ma patronne, puis aujourd'hui,
c'est ma grande, grande, grande amie.
Mais c'est une femme extraordinaire, Mylène.
Mais oui, tu sais, puis c'est un cœur,
puis c'est généreux, puis c'est présent, puis c'est fort,
puis c'est une bonne maman, c'est ça que je disais l'autre jour.
Tu sais, je t'admire pour plein de raisons,
mais parce que t'es une maman fantastique.
Et elle, elle a toujours été là.
Puis elle a toujours été là, tu sais.
Fait qu'on dirait que ça...
Mon ami Cindy, mon ami Véro,
ça a scellé quelque chose dans mes amitiés de filles.
Fait que, tu sais,
autant je voulais être aimée de tout le monde,
puis que c'était maladif,
autant aujourd'hui, je suis en paix
avec le fait que c'est pas tout le monde qui va m'aimer,
mais ceux qui m'aiment,
je vais les protéger à jamais.
L'investissement dans
mes amitiés et dans mes relations,
il est
total et entier.
Moi, ces gens-là, je vais les aimer
à tout jamais.
Je vais leur faire attention.
Je trouve que je n'y pas faite pendant des années.
Est-ce que ça fait partie des regrets, ça?
Oh, mon Dieu.
J'ai tellement d'affaires à me taper sur la tête.
On dirait que dans la liste des priorités,
des affaires qui deviennent des regrets,
il faut que tu lagues.
Oui, oui.
Est-ce que ça répare quelque chose?
Mais je pense que ça répare.
J'ai des amis
qui sont
franches et qui sont directs.
Eux autres, c'était comme « Hey,
arrête de t'excuser.
À nous, tu ne nous as rien fait.
Nous, on est tes amis, on est là, on t'aime.
Arrête. »
C'était clair.
Tu ferais la même chose. Je ferais laétait clair. Tu ferais la même chose.
Je ferais la même chose.
Je ferais la même chose, tu as raison.
Tu ferais la même chose aussi.
Parce qu'on est coupés dans le même tissu.
Ça enlève
une couche de pression.
C'est vrai.
Avec vous autres, c'est ground zero.
Tu peux être vulnérable.
Tu peux être telle quelle.
Tu peux ouvrir la porte de ton cœur et tu n'as pas peur
d'être blessée.
Est-ce que ton rapport avec les femmes va changer
ou a déjà changé?
Il a déjà changé.
Et ça, ça doit rendre la vie plus simple
parce que 50 % de la population, ce sont des femmes.
Oui, et je trouve ça beau.
Tout l'esprit de sororité
qui se développe, qu'on voit.
C'est important, en fait.
C'est surtout important
de sentir
qu'on se soutient les uns les autres.
Peu importe le défi
que tu vis, peu importe l'échec
auquel tu es confronté.
Moi, je peux recevoir cinq messages de gars,
mais je vais recevoir un message de fille,
puis c'est lui qui va me faire du bien.
Parce qu'on est pareils.
Parce qu'on a le même système de...
Je ne sais pas, il y a quelque chose de...
comme une valeur associée à ça.
Moi, je trouve qu'avec le temps, pour moi,
les femmes sont devenues beaucoup plus importantes dans ma vie.
Oui. Parce que, je ne sais pas,
peut-être en étant...
Je parle en tant que mère, mais probablement,
si je n'étais pas mère, ce serait la même chose,
mais on laisse passer beaucoup de choses
pour rendre les autres heureux,
pour prendre soin.
Il y a quelque chose dans lequel on se reconnaît
dans ce qui nous reste.
On dirait que moi, quand je suis avec d'autres femmes,
j'ai envie d'entendre qu'est-ce qu'elles sont,
elles, sans tout ce qu'elles font autour pour les autres,
mais qui elles sont.
C'est beau de découvrir les femmes
et de les entendre, de les laisser parler.
Puis quand on peut se confier,
c'est beau d'être entre femmes.
Moi, je compare ça des fois à un vin,
tu sais, qui prend de l'âge,
un vin de garde
avec lequel on va prendre soin parce qu'il vieillit.
Pendant qu'il vieillit, on en prend soin.
Et le moment de le déguster,
c'est comme un moment historique.
Mais je trouve que la femme, en vieillissant,
il y a quelque chose qui prend de la valeur.
Et puis je pense qu'il y a quelque chose aussi
qui se dépose à un moment donné.
Qui, là Qui te permet
d'aller à la rencontre de l'autre.
De ne pas juste être dans
l'image.
Dans la carapace.
Justement, de laisser ta vulnérabilité
transcender.
Quand ça,
ça arrive, c'est de la magie.
C'est tellement beau. Je trouve que c'est de la magie. C'est tellement beau.
Puis je trouve que c'est un peu ce qu'on vit en ce moment.
Il n'y a pas de personnage.
On n'est pas là pour chêner,
pour aller chercher de la code d'écoute.
On est Marc-Claude puis Marie-Pierre
dans un petit studio chez Attraction.
Ça devrait toujours être comme ça.
Ça devrait toujours être.
Toute cette espèce de côté qui est...
Formaté. Oui, formaté,
qui est un peu souligné au crayon jaune.
Tu sais, on aime parler de ce qui va bien.
Tu sais, tu ne commenceras jamais une émission de télé
et dire « Je suis là aujourd'hui, mais je ne file pas pantoute. »
Ça, ça ne se pourrait pas.
Mais tu sais, moi, à une époque, je me rappelle...
Je pense que c'est Julie Bélanger
qui m'avait dit ça. Elle m'avait dit
« Oh, que j'aime ça te recevoir. »
On le sait que quand tu es là, ça va tout le temps être bon.
Il va tout le temps y avoir quelque chose qui va arriver.
Puis c'est le mindset dans lequel je me mettais
quand j'arrivais sur un plateau.
Fallait que je sois vulgaire,
fallait que je sacre un moment donné,
fallait que ça revole.
Je faisais un show tout le temps.
Mais le trois quarts du temps, ce que le monde ne savait pas,
c'est que j'étais dans ma loge deux secondes avant
puis je pleurais parce qu'il n'y avait rien qui allait bien.
J'étais profondément malheureuse.
J'arrivais et on y va.
Qu'est-ce que tu voulais aller chercher?
L'approbation, la validation, l'amour, la reconnaissance, l'acceptation.
Tout ça.
Puis quand tu n'as plus ça,
il reste juste moi.
C'est moi qui fasse tout ça.
Comme une grande.
Et ça, c'est la plus de valeur parce que c'est tangible.
Parce que tout ce que tu as nommé, c'est de l'intangible.
C'est extrinsèque à ce que je suis.
Ce ne sont pas des choses que je peux contrôler.
Alors que
moi,
me rappeler quotidiennement
que j'ai une valeur,
me rappeler quotidiennement que
je suis une bonne personne,
que je ne suis pas parfaite, évidemment,
mais c'est ça.
Moi, je trouve ça assez
plate, la perfection.
Parce qu'en fait, c'est une quête
qui ne mène à rien. Mais non, c'est ça. Parce que tu ne seras jamais paren fait, c'est une quête qui mène à rien.
Ben non, c'est ça. Parce que tu seras jamais
parfait. C'est impossible.
Tu peux être parfaite, puis il y a quelqu'un qui te dit « doigt-p'tit-poi »
puis ça vient, tout ton château de câbles vient de s'effondrer.
Ça fait que la perfection, tu n'es pas
à la recherche de ça.
Non.
Est-ce que tu es game de...
Oui, mon Dieu, voyons.
Alors, t'es en pijoune...
Je ne fais pas ça pour faire un show, je fais ça parce que je suis curieuse.
Tu t'empêches,
puis tu y réponds tout simplement.
OK. Je vais te laisser choisir.
Celle-là.
OK.
Tu as accès au service de plan B.
Qu'est-ce que tu recommences?
On comprend quand tu recommences,
tout le reste s'ensuit.
Tu recommences à partir
d'un moment jusqu'à aujourd'hui.
Je ne change rien.
Je ne change rien parce que
dans l'histoire dans laquelle
je suis aujourd'hui,
il y a Jean-Philippe qui arrive.
Puis Jean-Philippe ne part pas.
Parle-moi de Jean-Philippe.
C'est qui Jean-Philippe?
C'est le papa de Margot.
Je ne serais pas passée au travers si elle avait pas été là.
C'est vraiment...
C'est vraiment, vraiment, vraiment une belle personne.
Puis on dirait que dans le scénario
où peut-être qu'il serait pas là,
puis que je vis peut-être pas cette souffrance-là, peut-être qu'il ne serait pas là.
Je ne vis pas toute cette souffrance-là,
mais que je ne l'ai pas lui.
Ça ne vaut pas la peine.
Je pense qu'on en est là.
Merci.
Il parle de cadeaux de rétablissement dans les fraternités.
C'est que tu vas recevoir des cadeaux.
Puis c'est dans les moments de grande noirceur,
tu cherches les estis de cadeaux,
tu fais comme... Il arrive quand?
Parce que ça me serait dû, là.
Puis...
Sa présence, son écoute,
son calme.
Le fait qu'il n'ait jamais,
jamais, jamais
embarqué
dans
la démonisation
de cette affaire-là.
Jamais.
Jamais il s'est mis en colère.
Il a eu de la colère.
Mais jamais je ne l'ai entendu dire,
« Ah, si, gang, d'être, nan, nan, puis ça n'a pas rapport. »
Jamais.
C'était juste, on vit ça.
Qu'est-ce qu'on contrôle, nous autres?
Parfait.
On va gérer ce qu'on peut contrôler.
Tu sais ce qui est étonnant dans cette histoire-là,
c'est que ça faisait pas si longtemps que vous étiez ensemble.
C'était votre première tempête.
Hé, mon Dieu. Imagine-tu.
Vous aviez pas un coffre à outils avec plein d'affaires dedans?
Encore aujourd'hui, je sais pas pourquoi il est resté.
J'y demande des fois, puis je pense qu'il ne le sait pas plus.
Mais sûrement qu'il a vu quelque chose en toi
que tu n'as jamais vu, que tu ne voyais pas du tout.
Il y a quelque chose, quand tu dis
« Je me voyais petite »,
mais lui, il a vu quelque chose,
il comprenait ta force à quelque part.
Parce que ça faisait quoi, un an
que vous étiez ensemble?
Un peu moins qu'un an.
Ça aurait été facile de dire pour lui,
je débarque.
Puis tu aurais compris.
Mon Dieu, mon Dieu, complètement, complètement.
Encore aujourd'hui, je ne comprends pas ce qu'il fait là.
Je suis très reconnaissante, par exemple.
Mais je...
Donc, tu ne voudrais pas ta vie sans Jean-Philippe?
Jamais.
Et ça m'apparaît une relation saine.
Oui.
Et ça, est-ce que c'est quelque chose que tu voulais,
que tu cherchais?
Est-ce que tu savais c'était quoi une relation saine?
Non, je ne savais pas.
Ce n'est pas vrai.
Moi, j'ai déjà dit que j'aimais ça,
les trous de cul et les bad boys.
Mais j'ai sorti avec des bons gars.
Moi, j'ai été chanceuse.
J'ai sorti avec vraiment des...
Je pense que quand on est dans notre vingtaine,
on aime tout ça, le gars qui a l'air
de croche et croisseur.
Mais ce n'est pas avec lui que tu sors.
Tu trippes dessus, mais les autres ne veulent pas sortir avec toi.
Mais c'est ça. Je n'ai pas eu beaucoup de chums,
mais j'ai été chanceuse. J'ai eu des bons chums.
Après ça,
j'ai déjà dit que la relation
avec mon ex
n'était pas saine,
mais je ne mets pas le blâme sur lui.
Je pense qu'ensemble, on n'était pas une bonne équipe.
Je pense qu'ensemble, on s'est fait du tort.
Mais je ne suis pas prête à dire que ce n'est pas
une bonne personne. Au contraire.
Ce n'est pas un bon match.
On n'était pas un bon match, mais moi, je suis convaincue
encore aujourd'hui
qu'il y a plein de belles qualités, que c'est un bon frère, que c'est un bon match, mais moi, je suis convaincue, encore aujourd'hui, qu'il y a plein de
belles qualités, puis que c'est un bon
frère, puis que c'est un bon fils,
puis que c'est une personne extrêmement généreuse,
puis qu'il y a plein de belles qualités. Mais ensemble,
c'était pas ça. Mais
moi, je savais pas c'était quoi une relation
saine. C'est quoi une relation
saine?
Une relation saine, c'est une relation dans laquelle
il y a un dialogue.
Il y a de l'honnêteté.
Puis moi, encore aujourd'hui, j'ai besoin de me le rappeler.
Jean-Philippe travaille très fort pour que je m'ouvre,
parce que moi, je fais ça de même.
Je me ferme, je donne une coquille, c'est fini, tu n'auras rien de moi.
Quand je suis en souffrance, quand ma voix dans ma tête a peur,
rapidement,
rapidement, je m'isole.
Puis JP est bon
pour juste faire
qu'est-ce qu'il y a.
Veux-tu me parler?
As-tu envie qu'on
fasse ça ensemble?
Puis on est vraiment une équipe.
Je sens qu'on a
des forces différentes,
on a des habiletés
différentes, mais on est des personnes
profondément humaines et sensibles.
Je pense que c'est là-dessus qu'on lock
puis on se respecte.
Dans mon ancienne relation,
j'ai été très abusée
verbalement.
C'était des deux côtés.
On était verbalement très, très, très méchants.
Jean-Philippe, j'ai parlé comme ça une fois.
Il m'a regardée et il a fait...
Peut-être que ça a déjà passé avec d'autres mondes,
mais moi, tu ne me parleras pas de moi.
Ça a été fini. Moi, tu ne me parleras pas de moi. Ça a été fini.
Moi, la violence verbale,
c'est terminé.
Jamais, jamais, jamais,
je ne vais parler de même à quelqu'un.
C'est un gros cheminement.
Oui.
Ça veut dire que tu ne te mettras plus dans cet état-là non plus?
C'est parce que ce n'est plus quelque chose que je veux recevoir.
Quand tu crées ça,
quand tu crées le chaos,
tu le reçois, ton chaos.
Il te pète en pleine face à un moment donné.
Il n'a pas le choix.
Quand tu crées de la marde, tu reçois de la marde.
C'est où tu te mets au repos quand c'est dans ta relation intime?
Tu n'as plus d'autre place.
Tu n'as plus d'autre place.
Je trouve que
c'est quelque chose d'immensément précieux.
Ton genre,ilippe.
Mon Jean-Philippe.
Ça t'a changé?
Je pense qu'on s'est changé.
Je pense qu'on a fait un beau cheminement
qu'on est encore en train de faire ensemble.
Puis on essaie d'être des bons parents.
Puis on fait nos petites affaires,
puis on travaille sur le terrain.
Qu'est-ce que vous voulez d'autres enfants?
Je pense qu'on aimerait ça.
Après ça, tu le sais,
c'est la vie qui décide, tu sais,
puis on sait jamais de quoi
demain va être fait, mais
c'est sûr que si tu me demandes là
si j'aimerais en avoir un autre,
c'est sûr que oui.
Est-ce que tu savais que
t'allais aimer ça comme ça,
être une mère autant Autant, jamais.
Autant, oui.
Jamais.
Moi, je m'imaginais accoucher, mettre ça là, puis retourner travailler, puis en way,
puis pas avoir envie de catiner.
Là, aujourd'hui, j'étais à Montréal toute la journée.
Je suis une meigne.
Je veux rien que rentrer chez nous.
Je suis écoeurée.
T'as hâte d'avoir ta fille.
J'aime la présence de ma fille. Je suis bien avec elle. Je suis bien chez nous.ais. T'as hâte d'avoir ta fille. J'aime la présence de ma fille.
Je suis bien avec elle. Je suis bien chez nous.
Oui, j'ai hâte d'aller travailler.
Oui, j'ai hâte d'aller m'accomplir.
Mais cette année-là que j'aurais passé avec elle,
je pense qu'elle était primordiale.
Puis non,
j'étais loin de me douter à quel point
j'allais me sentir bien
et valorisée dans mon rôle
de maman. Puis à quel point j'allais me sentir bien et valorisée dans mon rôle de maman.
Puis à quel point j'allais me redécouvrir à travers tout ça.
À quel point, puis ça c'est rare que je vais dire ça, je suis bonne.
Mes mains font des affaires que je n'ai jamais apprises.
Tu sais, quand tu deviens maman, il y a des affaires que ton corps fait.
Puis tu fais... À quel moment dans ma vie...
Puis on dirait que c'est ça, c'est animal.
Ton corps réagit à ton enfant.
Puis il fait les bonnes affaires.
Puis peut-être que si j'avais un autre bébé dans les bras
qui n'était pas le mien, ça ne marcherait pas.
Mais parce que c'est ma fille,
puis qu'il y a quelque chose
de... C'est comme un peu symbiotique.
On dirait que mon corps sait quoi faire.
Tu te fais confiance aussi?
D'avoir un enfant à 36 ans
versus d'avoir un enfant
à 20 ans où tu...
Je ne sais pas.
Je me fais confiance.
Quand tu ouvres la porte de chez toi, tu te sens comment quand tu arrives?
Oh mon Dieu!
«Bijou!»
«Yo, bijou!» Ma mère rentre et elle dit «Maman, maman, maman!»
Elle dit ça. Je capote.
Puis là, elle voit dans mes yeux que je capote,
fait qu'elle dit encore plus.
Chez nous, c'est la paix absolue.
Puis tu sais, la décoration de la maison,
on est dans un vieux, vieux, vieux quartier, c'est des arbres centenaires,
les troncs sont gros de même.
Tellement hot, là.
Puis, je rentre chez nous, puis là,
on a mis une mangeoire à oiseaux
dans la fenêtre du salon.
Puis là, tous les jours,
il y a des oiseaux qui viennent.
Puis là, on joue avec Marie-Lou, puis là, on fait « Ah! »
Puis là, on la regarde. Puis là, il repart. C'est là, on fait... Puis là, on la regarde.
Puis là, il repart.
C'est comme... On dirait que je suis toute en train de me...
de me réouvrir à cette périphérie-là du monde.
Des petites choses.
De tout.
Tout.
Une feuille devient un spectacle.
Une branche devient un moment de rire sans fin.
Un petit oiseau, c'est un moment suspendu.
C'est le plus grand des bonheurs.
Tu sais, tout devient quelque chose d'extraordinaire.
Puis c'est magique.
Quand tu étais à ton plus bas,
est-ce que tu espérais vivre ce que tu vis là?
Est-ce que tu y croyais?
Non. Donc, il faut y croire. C'est-à-dire que les gensérais vivre ce que tu vis là? Est-ce que tu y croyais? Non.
Donc, il faut y croire.
C'est-à-dire que les gens qui vivent ça présentement,
il y a quand même...
Il faut faire confiance à la vie beaucoup.
C'est tellement dur, Marc-Claude.
Puis j'aimerais ça les trouver les bons mots
pour dire aux gens qui sont dans une noirceur totale et absolue
que la lumière revient tout le temps.
Mais pour la connaître,
cette détresse-là,
j'ai pas encore réussi
à les rassembler, les mots,
que j'aimerais pouvoir dire
à quelqu'un qui
en a plus d'espoir
puis qui a envie de tout arrêter
cela. Mais
des fois, laisse juste le corps faire.
Mange, bois de l'eau, lis des livres.
Moi, la lecture m'aura sauvée
de ne pas être dans ma réalité.
Parce que c'est ce qu'on cherche aussi
avec la drogue et l'alcool,
de fuir notre réalité qui nous fait tellement mal.
Mais les livres ont ce pouvoir-là aussi,
d'être dans l'histoire de quelqu'un d'autre,
de s'imaginer en tant qu'héroïne d'un autre livre,
dans un polar, dans un...
Peu importe, les livres peuvent vraiment,
momentanément, mettre la souffrance de côté.
Puis c'est exceptionnel.
Moi, c'est fou
le bien que ça m'a fait
puis d'aller consulter puis de demander de l'aide,
de lever la main
puis de le dire.
C'est tellement dur.
C'est tellement dur.
Mon Dieu.
Puis qu'il y a des lignes d'aide.
Les fraternités anonymes existent il y a des meetings partout
même si vous n'avez pas un problème de dépendance
mais que vous ne savez plus vers qui vous tourner
allez vous parquer dans un sous-sol d'église
puis je vous le jure
on n'est pas une secte, on n'est pas des capotés
on a de l'air
mais ils vont vous accueillir
puis ils vont vous aimer, puis ils vont vous écouter.
Être écouté, c'est important.
Être entendu.
S'identifier.
Quand tu entends une autre personne dire qu'il souffre
et que tu peux t'identifier à sa souffrance,
tu n'es plus tout seul.
Vous êtes deux.
Puis ça, c'est la chose la plus puissante au monde.
C'est de ne pas être seule.
Est-ce que tu veux me poser une question maintenant?
Tu as envie de me le dire?
C'est la question que tu veux.
C'est la question que je veux.
Tu n'as pas besoin de tourner une carte.
C'est comme tu veux.
J'avais tellement hâte de venir pour ça.
Les derniers mois ont été vraiment,
j'imagine, bouleversants pour toi pour ça. Les derniers mois ont été vraiment...
j'imagine,
bouleversants pour toi parce que t'avais comme une espèce de sécurité,
d'ancrage dans ton métier.
Quelque chose que...
J'imagine que t'as pas pris pour acquis
parce que t'es pas ce genre de fille-là.
Mais la façon cavalière
dont ça a été fait,
ton retrait de ton émission Marc-Claude
qui était là depuis...
Et de TVA.
Et de TVA, tu sais, de ne pas dire
on va mettre fin à ça,
mais on a vraiment un super projet de docu
ou telle affaire.
C'est allé jouer où, on te donne toi?
Bien, ça m'a... Tu sais, quand j'allais dessus, quand en fait ça a pris sept minutes, ça n'a pasé jouer où, Andonne-toi? Bien, ça m'a...
Tu sais, quand je l'ai su,
quand en fait ça a pris sept minutes,
ça n'a pas été pas bien long,
il y avait comme quelque chose de...
On me débranchait.
Tu sais, je pense que j'ai compris
l'importance que tout ça avait.
Pas parce que je le prenais pour acquis,
mais tu sais, il y a des affaires.
Ça fait tellement d'années que j'échange avec des gens sur ma page Facebook, par exemple,
quand les gens m'écrivent.
Des fois, on me dit, tu ne réponds pas tout le temps.
Non, parce que ce ne serait pas possible.
Il y en a vraiment beaucoup, beaucoup de gens,
des gens qui vivent des détresses.
Je me dis, quand ils arrivent à raconter leur vie à moi,
ça, ça veut dire qu'il n'y a plus beaucoup de monde qui les écoute.
Parce que pourquoi tu m'écris, pourquoi tu me parles de tout ça,
je ne suis certainement pas la personne, la première
auquel tu dois penser, mais
il y a des gens seuls, il y a des gens qui ont
épuisé leurs ressources.
J'ai toujours été très sensible
à tous ces témoignages-là, mais
c'est grâce à ces émissions-là, soit à Deux filles le matin
ou Marie-Claude, que ça s'est
arrivé. Puis l'objectif a toujours été
d'outiller les gens. Parce que
quand on dit « donne pas du poisson à quelqu'un,
mais apprends-lui à pêcher »,
moi, j'ai tout le temps eu cette doctrine-là dans ma tête
d'apprendre à pêcher aux gens.
De leur dire « voici, ça va pas, voici ce qu'il y a,
comme tu viens de dire, il y a des lignes d'aide,
il y a des sous-sols d'église. » Mais souvent,
on le sait pas. Tu sais, il y a des gens
qui ont des maladies, qui osent pas en parler
ou qui pensent qu'ils ont une maladie puis qui angoissent chez eux.
Toutes les tabous. Bien oui, puis là,
ils écoutent une émission, il y a quelqu'un qui vient se confier
puis ils disent « Ah, mais je suis pas toute seule. »
Mais c'est s'identifier, c'est exactement
ce que tu fais depuis 14 ans.
Pour moi, c'était bien,
bien précieux.
Pour moi, c'était un cadeau à chaque fois.
Dans le sens que j'ai jamais pris pour acquis parce que
la chance, moi, je le savais,
c'était quoi ma chance d'entendre quelque chose. Moi, j'en parle à mon monde. Moi, n'ai jamais pris pour acquis, parce que, tu sais, la chance, moi, je le savais, c'était quoi, ma chance d'entendre quelque chose.
OK, moi, j'en parle à mon monde.
Moi, j'ai toujours appelé mon monde.
C'est mon monde, là.
Tu sais, mon petit univers.
Ton public.
Mon public, moi, c'était mon monde.
Puis là, je me disais,
ah non, mais il faut qu'ils comprennent ça, tu sais.
Il faut leur expliquer ça.
Eh oui, il faut, il faut, il faut.
Eh oui, OK, il y a une nouvelle affaire qui est sortie.
Ah oui, le camp, mettons,
les maladies cardiaques chez les femmes, on en a appris plus,
mais il faut que les femmes le sachent.
Puis c'est dans toutes les sphères
et c'est un pouvoir
aussi de décider
qu'est-ce que tu mets en ombre, comment tu le mets en ombre,
mais toujours dans un but
de supporter les gens,
de les sortir de l'isolement,
de se comprendre, de comprendre les autres aussi. Parce que des fois, tu peux écouter
une discussion. Tu sais, quand on a fait
la sobriété émotionnelle ensemble,
c'est toi qui me l'as demandé. Tu disais, moi, j'aimerais ça faire une émission
là-dessus. Je trouvais ça vraiment intéressant.
Je n'en avais jamais fait. Mais
combien de commentaires on a eus
sur la gestion des émotions?
Sur, bien, moi, je n'avais jamais réalisé
que, dans le fond, je n'étais pas capable de gérer mes émotions.
C'est peut-être pour ça que je fais ci. C'est peut-être pour ça que... Et là, bien moi, j'avais jamais réalisé que dans le fond, je n'étais pas capable de gérer mes émotions. C'est peut-être pour ça que je fais ci,
c'est peut-être pour ça que...
Et là, tu dis, OK, là, on vient d'outiller les gens.
Et c'est ça, je pense,
qui a été mon plus grand deuil.
Puis quand je l'ai annoncé publiquement,
les commentaires, je pense que j'en ai eu 50 000
à un moment donné.
Ça rentrait de partout.
Je me promène encore, même si ça fait quelques mois,
de ça, je me promène et les gens m'en parlent encore
parce qu'il ne restait plus
d'émissions comme ça à la télé québécoise.
Parce que, tu sais, quitter
des fois un talk show, une émission
de divertissement, ce n'est pas la même chose.
Il y en a une qui l'a faite
et qui l'a bien faite, c'est Claire Lamarche.
Oui.
Puis, Deux Fils le matin a succédé
à Claire Lamarche.
Là, c'est comme si, justement,
ils viennent de mettre le clou dans le cercueil
de ces émissions-là d'éducation,
de parler sans tabou, de plein de sujets.
Puis ça va au-delà de toi.
Ah bien oui!
Ça devient la mission.
Mais donc...
Tu sais, parce qu'il y a ce terme-là
qu'on utilise, l'âgisme.
Oui, oui.
Tu sais,
mettons
qu'il avait dit,
Marc-Claude, ce ne sera pas toi qui vas continuer.
On va donner ta case
avec le même genre de show
à une plus jeune animatrice pour qu'elle continue ce que tu as fait. Est-ce que ça aurait été doux à mer ou est-ce que tu aurais dit, ah, bien au moins, mon monde ne va pas se ramasser avec rien? pire pour ce créneau-là. J'aurais été soulagée qu'on parle d'inclusion
et que l'âge en fasse partie.
Maintenant, pour mon âge à moi,
tu sais, moi, je me dis toujours, quand ton métier,
c'est de mettre en lumière les autres,
il n'y a pas d'âge pour ça. Tu comprends?
On ne me demandait pas d'aller faire fort boyard
puis de sauter dans un cerceau pendant que j'animais
puis tout ça. Tu comprends?
Je trouve qu'au contraire, quand on
avance en âge, on a un égo qui est nourri
par toutes nos expériences de vie,
par notre famille.
On n'a plus grand-chose à prouver.
Tu sais, dans le sens que moi,
ce que je faisais, je savais que je le faisais bien.
Je le dis avec toute ma sincérité
et ce n'est pas en me vantant, mais je sais
que ça, j'étais capable de le faire.
Sinon, je me serais tannée avant.
Et je me dis, moi, maintenant, je suis capable de mettre tout le monde en lumière
sans que ça atteigne mon égo, sans que je fasse attention,
puis en même temps, c'est un recul sur l'histoire, sur la compréhension de l'humain.
Tu sais, il y a beaucoup de choses que tu as besoin pour interviewer quelqu'un.
Le bagage.
Le bagage en fait partie, parce que c'est comme ça que tu peux comprendre l'autre.
C'est pour ça que pour moi,
je me dis plus que tes vieux, quand t'interviews,
bien mieux que c'est,
parce que là, t'es prête
à recevoir tout, puis même peut-être
guider bien mieux l'entrevue.
Puis moi, j'ai toujours aimé tout ce qui s'enfilait
dans les entrevues.
Puis t'en as fait des gros sit-downs chez TVA aussi.
Oui. Il y a eu des belles entrevues.
On fait quoi avec ça?
Bien, moi, j'ai décidé de...
Tu sais, j'aurais pu ne pas rien dire.
Tu sais, j'aurais pu quitter en disant,
bien oui, l'émission se termine,
il y aura d'autres choses.
Oui, oui, mais comme plusieurs le font,
il y a d'autres choses qui m'attendent,
ça va super bien.
Moi, je n'avais pas envie de ça.
Moi, je suis sortie de là, ça n'allait pas,
il me restait neuf semaines à faire, tu sais,
puis bon, j'en suis revenue, là.
Tu sais, c'est sûr, sur le coup, ça a été difficile
parce qu'il fallait que je continue, semaine après semaine,
à conclure mon... Tu sais, il fallait que je termine,
puis on dirait que c'est dur quand tu sais
que la plug est tirée.
Oui.
Tu sais, tu le vois aussi...
Tu n'as plus le soutien de ton...
Non, non, il y a des gens qui se désintéressent.
Même moi, je me disais que c'est vraiment
le public et les équipes.
Autant mon équipe contenue que mon équipe technique.
Je me disais qu'on va
finir bien ensemble.
Tout le monde était là jusqu'à la fin.
On s'est soutenus, mais on sentait
qu'au taux, il n'y avait plus personne.
Ça, j'ai décidé de le terminer.
Mais pour moi, on dirait que ce qu'on tour, il n'y avait plus personne. Et ça, j'ai décidé de le terminer, mais pour moi,
on dirait que ce qu'on fait
présentement, le podcast,
ce que j'aime, c'est qu'on s'en fout de l'âge.
Moi, je pense
que quelqu'un, que j'interviewe quelqu'un
de 20 ans ou de 90 ans, ça va toujours
être intéressant. Parce que tous les
humains sont intéressants, donc il faut arrêter.
Puis tu sais, moi, j'ai des gens en publicité
qui m'ont appelée après, parce, tu sais, je dénonçais
le 25-54 ans parce que je me disais,
mais pourquoi à 54 ans,
on ne vaut rien? Parce que même à TVA...
Tu as-tu 54 ans? Moi, j'ai 54 ans.
OK. Ça veut dire qu'il faudrait
qu'Isabelle Richer ne travaille plus,
qu'il faudrait que ma chère Renaud ne travaille plus,
qu'il faudrait... Des femmes, hein?
Parce que moi, je vais dire de quoi?
Chantal Fontaine.
Oui, tout ce monde. Sophie Préjean.
Je pourrais t'en nommer plein.
Guylaine Tremblay.
C'est quoi le rapport?
C'est comme si,
on dirait, pour attirer
des jeunes, on dit que ça prend des jeunes.
Mais en même temps, les jeunes ne regardent plus la télé.
Ça fait que tu ne les attireras pas plus.
Mais moi, je ne veux pas partir la guerre
de jeunes, vieux. Dans le. Mais moi, je veux pas partir la guerre de jeunes, vieux.
Moi, je veux... Tu sais, dans le sens que moi,
je veux juste me dire,
on devrait pas rien baser sur l'âge.
Si quelqu'un fait bien
son travail, on ne devrait pas
baser sur l'âge. Puis c'est
le... C'est sur les compétences.
C'est les compétences, qu'est-ce que t'apportes.
Donc, si on m'avait
dit, ton émission est gardée, mais ce sera quelqu'un de plus jeune »,
j'aurais quand même réagi, mais j'aurais
pas réagi de la même façon
parce que je me serais dit « Mais quand même, il y a une continuité. »
On n'abandonne pas un créneau,
mais en même temps, je ne sais pas ce qui va me remplacer.
Peut-être qu'il y aura une surprise.
Mais tu sais, s'il y avait une surprise,
si c'était le même genre d'émission, c'est sûr que je me demanderais
« Mais pourquoi ils ont retiré? » Tu sais, moi, j'en enregistrais
les trois dans la même journée.
J'étais seule à l'animation, donc au niveau des coûts,
je ne pense pas que c'est une émission. Parce qu'en télé,
il faut parler d'argent. Parce que là, ça va tellement pas bien
en télé. C'est difficile, la télé.
Il faut que ça coûte rien. Puis tu sais, les animateurs,
on a une pression sur les épaules. On les voit, les codes d'écoute.
À un moment donné, on m'envoyait les codes d'écoute
des 25-54, puis j'avais
plus rien des autres. Mais je suis là, bien,
ils sont où, les autres?
On ne s'en va pas à la bonne place. Parce que ces gens-là, puis j'avais plus rien des autres. Mais je disais là, bien, ils sont où, les autres? Oui.
On ne s'en va pas à la bonne place, là.
Parce que ces gens-là, ils consomment.
Tu sais, j'ai des gens en publicité qui m'ont appelé et qui m'ont dit, écoute, on essaie de faire changer
le créneau parce que ça serait plus 35-64 maintenant,
la télé, que 25-54.
Tu sais, moi, ça aurait tout changé.
Parce que ma moyenne d'âge était de 62 ans,
mais ça veut dire qu'il y en a qui ont 20 ans
puis il y en a qui ont 90 ans et qui en ont 90 ans.
Moi, j'étais en congé de maternité quand je l'écoutais dans le jour.
Puis tu te sentais concernée.
Complètement. Puis tu étais dans le 25-54.
Tu sais, c'est ça.
Puis moi, je suis une militante.
Fait que moi, c'est pas vrai que je vais quitter de quoi.
J'ai senti que ça s'est fait de façon injuste
à mon égard. Fait que moi, je peux pas taire ça.
Tu comprends? Mais t'as bien fait.
Tu sais, c'est impossible.
Puis tu sais, je suis en reprise présentement.
Je suis en reprise aussi avec Projet Innocence Québec,
que je ne savais pas qu'il allait...
Fait que je fais une heure et demie présentement à TVA,
alors que je suis plus à TVA.
Puis t'es plus rémunérée.
Mais non, mais non, non, non.
Tu sais, ça, ça fait partie des contrats.
Oui, c'est ça, c'est ça, détroit tout.
Mais tu sais, du moment...
Mais tu sais, en même temps,
peut-être que les choses vont se replacer,
mais moi, j'ai eu l'impression qu'on m'a dit
« On te cancelle ».
Moi, ce que j'attendais, c'est « Mais qu'est-ce que j'ai fait? »
Oui.
C'est quoi ma punition?
Je veux dire, ça se peut que quelqu'un
que des fois tu dises...
C'est ça que tu as ressenti.
C'est parce que ton émission ne revient plus.
Ça, ça arrive à tout le monde qu'une émission ne revienne plus.
Il faut toujours bien l'annoncer.
Mais après ça, est-ce que vous avez d'autres choses?
Absolument pas.
Ah, OK.
Je ne fais plus partie de la grande famille de TVA.
Mais c'est ça.
T'es en train de gratter ta face au coin de Maisonneuve.
Je suis encore là.
Je suis passée ce matin.
Je suis encore là.
Je suis encore sur le siège social de TVA.
Il faut dire que mon émission est encore là aussi le matin.
Puis sais-tu quoi?
Les codes d'écoute sont plus forts présentement en reprise
qu'en première diffusion.
Oui, on est dans 280-300 000.
C'est quand même beaucoup à 10 heures le matin.
C'est plus de 30-35 heures de marché.
J'ai trouvé ça gâté quand même, de la part de TVA,
de te laisser aller parler de ça au monde à l'envers
avec Stéphane Bureau, qui est dans la maison de TVA.
Oui, je le sais.
C'est comme...
Non, c'est bien weird.
Mais en même temps, c'est ça.
Je pense que Stéphane Bureau,
il a comme une espèce de petit passe-droit où...
Mais il fallait le justifier,
parce que moi, au monde à l'envers,
je suis une panéliste.
C'est comme si on ne pouvait pas non plus,
alors que toute la semaine, les gens ont parlé de ça.
C'est ça.
Ils m'ont dit, serais-tu d'accord pour en parler?
J'ai dit absolument.
Mais moi, mon but n'a jamais été de planter TVA.
Ah bien non.
Parce que TVA...
Mais c'est parce qu'il n'y a pas juste TVA qui fait ça.
Non.
Moi, j'ai eu vraiment la confiance de TVA
pendant des années et des années.
J'ai été un bon soldat aussi.
Quand j'endossais des courses,
je les endossais, puis j'ai fait toutes les entrevues,
puis j'ai toujours aimé ça.
Et j'ai aimé faire partie de la grande famille de TVA parce que j'ai l'impression que j'ai beaucoup l'ADN TVA.
Oui.
Vraiment.
Puis même encore aujourd'hui, TVA m'a quittée,
mais tu sais, moi, on dirait que j'ai pas encore quitté TVA.
Mais je pense qu'on sait jamais de quoi le futur est fait.
Ils ont tellement de chaînes en périphérie.
C'est des gens, tu comprends, qui prennent des décisions.
Puis tout bouge vite.
Tu sais, Marie-Pierre, il s'agit qu'il y a quelqu'un qui ne t'aime pas à la face.
Des fois, il y a quelqu'un, tu n'y reviens pas.
Ta façon d'animer, sale gars, ça se peut.
Moi, il y a du monde qui me tape ses nerfs,
mais moi, je pense que j'ai tapé ses nerfs à du monde.
Moi, je n'ai jamais voulu me travestir pour personne.
Je te tape ses nerfs, bien...
Mais tu es intègre.
Tu es ce que tu es.
Tu ne vas pas commencer à faire quelque chose
pour plaire à une personne.
Non, moi, je n'ai jamais fait ça.
C'est sûr que tout le monde me dit quelque chose
dans un temps, il y a une alerte.
Mais j'ai fait une émission télé,
puis quelqu'un m'a fait un commentaire.
J'ai dit, écoute, moi,oute moi invite moi plus parce que moi je vais
pas me dénaturer pour toi faut bien comprendre ça c'est des fois on m'invite
pour qui je suis une fois que tu es là faudrait choix autre chose mais non
c'est un peu comme en couple t'aimes quelqu'un une fois que tu es en couple
tu voudrais le changer pour ça tu es déçu il n'est plus la personne que tu as aimé
ben oui mais là tu as tellement travaillé fort pour que ce soit un autre
tu as réussi c'est sûr que c'est plus lui que t'as aimé. C'est ça.
Pendant que j'étais là, les neuf semaines qui me restaient à faire,
j'étais pas en paix du tout.
Puis quand ça s'est terminé,
j'ai eu une soirée
que mes amis, mes enfants, ma famille
m'ont préparée, puis j'étais comme, ah, ça, ça fait du bien.
C'est comme
quelque chose de doux.
Et là, après ça, est arrivée toute l'histoire
des podcasts ici avec ma compagnie
Humano qui fait partie d'Attraction
avec une équipe.
Mais ça, en même temps, Marie-Pierre,
je réalise que ça fait peut-être deux ans
qu'à TVA, j'avais un vent de face.
On dirait que je n'arrêtais pas de me battre
pour avoir des promos, pour avoir ci,
pour avoir ça.
On s'en était parlé. L'automne passé,
quand on s'est parlé, t'as dit, je ne comprends pas. Je ne comprends pas. Il fallait que je me batte pour avoir des promos, pour avoir ci, pour avoir ça. Non, on en était parlé. L'automne passé, quand on s'est parlé,
t'as dit, je comprends pas, je comprends pas.
Il fallait que je me batte pour avoir des promos,
rencontrer du monde pour dire,
mais comment ça se fait qu'on n'existe pas
dans toutes les promos?
Ça, c'est un vent de face.
Mais tu sais, moi, je mettais de l'énergie
parce que, bon, mon côté militant,
mais de travailler avec un ventre d'eau,
c'est ça que je connais présentement.
Ah, mon Dieu!
J'ai comme déposé mes gants de boxe.
J'étais tout le temps en train de...
On ne peut pas faire assez de posts Facebook.
On devrait ça.
J'ai essayé de tout faire pour réallumer la lumière
de cette émission-là.
Je pense qu'on avait commencé à l'éteindre,
mais on dirait que je ne tentais pas de le voir.
J'aurais peut-être dû le voir avant,
mais ça n'aurait rien changé.
Moi, j'ai été vraie jusqu'à la fin.
J'ai fait les émissions comme si'ai été vraie jusqu'à la fin. J'ai fait les émissions
comme si de rien n'était jusqu'à la fin.
Fait que je suis bien fière de ça.
Mais j'espère qu'on va
redonner quelque chose à cette clientèle-là
qu'on ne peut pas ignorer.
La clientèle qui écoute, les gens qui écoutent la télé
le matin ont le droit d'avoir
ce qu'il y a de mieux pour eux. Puis moi, dans les commentaires,
je te dis, mais c'était
vraiment le retrait
d'une mission de service. Je pense que
c'est plus profond que ce que bien des gens pensent.
Parce que ça fait partie de la vie,
ça fait partie du quotidien.
C'est comme si demain matin, ils enlevaient « Salut, bonjour ».
Oui, c'est ça. Tu ne peux pas faire ça.
Non, tu ne peux pas. Tu ne peux pas enlever « Salut, bonjour ».
Ça fait partie de l'ADN des gens, de plein
de gens, je veux dire, le matin. Depuis le matin,
et ce que tu as poursuivi avec Marie-Claude,
c'était ça. C'est l'habitude.
Oui.
Là, ils vont casser l'habitude des gens.
Oui.
Puis des gens qui écoutent la télé, qui sont seuls,
qui se sentent seuls, des gens dans des CHSLD
qui ont toutes leurs têtes,
mais que physiquement, ils ont des inaptitudes
puis que leurs familles ne sont pas présentes.
Bien, c'est toi, leur famille.
Oui, oui, oui.
Puis tu sais, puis les invités qui venaient toujours.
Tu sais, Rosemary.
Tu sais, comme il y avait des gens, des récurrents
qui venaient tout le temps.
Puis c'est ces gens-là que tu perds.
Fait que, tu sais, moi, je pense beaucoup à ces gens-là
qui sont insolés puis qui trouvaient
une grande source de réconfort en écoutant ton émission.
Puis moi, j'ai reçu tellement
de messages de spécialistes.
Tu sais, je veux dire,
nous, à travers toutes les années,
on a quasiment démocratisé la thérapie
à force de recevoir des psychologues,
de dédramatiser, de recevoir des psychiatres
puis de présenter des psychiatres qui étaient
intéressants, qu'on n'avait pas peur
d'eux.
Il y a tellement
de gens qui nous ont déculpabilisés. Moi, j'ai l'avait pas peur d'eux. Il y a tellement de gens qui nous ont
déculpabilisés. Moi, j'ai l'impression d'avoir
été en thérapie pendant autant d'années avec ça.
Mais c'est ce que tu as fait.
Je pense que c'est
vraiment
contradictoire de t'avoir
tiré la plogue au moment où tu devenais
à l'apogée de ce que tu es
comme animatrice. Je comprends ce que tu es. Comme animatrice.
Je comprends ce que tu veux dire.
C'est comme si pendant...
Puis t'as appris sur le tas aussi.
Complètement, oui.
C'est comme si t'avais passé dans le genre majeur.
Puis là, t'as tout appris.
Puis là, t'as monté, t'as monté, t'as monté.
Puis là, c'est comme si t'étais rendue à signer
pour la NHL.
Puis là, on fait...
Ah oui, non. Puis t'es comme moi à signer pour la NHL. Puis là, on fait « Oh, ouais, non. »
Puis là, t'es comme « Ouais, mais je suis full
bonne, là. »
C'est-à-dire que je suis prête à recevoir n'importe qui.
Je suis prête à...
Mais je pense que tout change.
La façon de créer du contenu change.
Ce que tu fais ici aujourd'hui,
c'en est une preuve.
Puis,
les gens connaissent ta valeur.
Les gens savent à quel point les interviewés
te font confiance,
vont aller dans la confidence avec toi,
vont se livrer.
Parce que j'ai jamais traversé la ligne
entre... Tu sais, moi, j'ouvre des portes,
puis si tu la fermes, on la ferme.
Oui.
Tu sais, même quand t'as reçu Guylaine ici,
c'est Guylaine, c'est une amie dans la vie.
Pas Guylaine, excuse,
Sophie Préjean.
Tu as reçu Sophie Préjean
et Sophie, c'est ton amie dans la vie.
Tu connais plein de choses sur elle,
sur sa vie privée.
Il y a vraiment une ligne qui se trace.
Absolument.
On sent la complicité.
On sent que vous vous connaissez pour de vrai,
mais on n'a pas accès
à son jardin secret
à travers toi,
ce qui est parfait.
Non.
Si elle veut le partager...
Moi, j'ai toujours tout ouvert.
Puis après ça,
tu décides
qu'est-ce que tu as envie.
Parce que je trouve
que l'intervieweur
peut poser la question
qu'il veut
et l'interviewee
peut répondre
aux questions qu'il veut.
Mais il faut que l'intervieweur se sente libre. Et après ça,
l'invité aussi doit se sentir libre.
Alors, c'est tracé cette ligne-là, puis c'est avec
des années que tu le comprends.
Tu ne veux pas que l'invité parte avec
un malaise. Tu ne comprends jamais.
Je trouve que déjà de venir se confier,
c'est un acte de générosité
qu'on ne doit jamais trahir.
Ça, c'est mon code d'éthique à moi.
Alors, merci aujourd'hui d'être ici.
T'as ouvert ton jeu.
Est-ce que tu vas bien?
Est-ce que t'as aimé ouvrir ton jeu?
Je veux pas te dire, Marc,
mais on dirait que c'est quoi,
toutes les questions.
T'as aimé ouvrir ton jeu?
J'ai adoré ça.
C'est vraiment un beau concept.
Je vais te donner ton jeu.
Tu peux repartir avec ton jeu, ma chère,
parce que c'est un jeu qui est là pour toi.
Mon chum va adorer ça quand je voudrais pas parler.
Il va sortir une carte.
Merci Marie-Pier Morin.
Puis nous, on se dit au prochain podcast.
Merci.
C'est à toi, ma chère.
C'est bien fun.
C'est à ton jeu.
Merci.