Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #60 Pierre-Yves Lord | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: June 24, 2024Dans ce soixantième épisode d’Ouvre ton jeu, je reçois Pierre-Yves Lord. L’animateur parle de son comportement scolaire plutôt explosif jusqu’à ce qu’il trouve enfin sa passion pour la ra...dio. Grand nostalgique, il revient sur son enfance, sur l’amour débordant de sa mère et sur l'achat de la maison de ses parents. Pierre-Yves, toujours en quête d’être la meilleure version de lui-même, se questionne sur ses cheminements de vie, sur l’importance d’aider et de responsabiliser les autres ainsi que sur le deuil de sa mère. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:07:56 - Cartes vertes 00:36:11 - Cartes jaunes 01:09:25 - Cartes rouges 01:16:06 - Carte mauve ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/. Visitez mon site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15.
Transcript
Discussion (0)
Mes enfants grandissent à l'endroit où j'ai grandi.
J'ai racheté la maison de mes parents,
donc ils vivent exactement la même paroisse,
la même école, le même trajet pour se rendre à l'école,
le même dépanneur, la même vie sociale.
Mais je vois la multitude
et je vois la belle fresque de leurs amitiés autour.
C'est complètement différent.
Ma fille qui revient à l'école vers 3h45 avec ses amis,
c'est un vrai métissage.
C'est un vrai métissage.
Jamais mes enfants
ne sont revenus de l'école en disant
« Hey, tu sais, mon ami, c'est un noir. »
Ou « Mon ami, nanana. »
Ça n'existe pas.
Pour eux, alors que nous, dans notre temps,
les parents,
« Hey, le petit nanana, le petit ci, le petit ça,
c'était comme, avant même de
prénommer quelqu'un,
il y avait une distinction physique.
Oui, ah oui, eux autres, c'est des...
Ouvre ton jeu est présenté
par Karine Jonka, la référence
en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies
au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin
et sur rendolf.ca.
Bonjour tout le monde, toujours contente
de vous retrouver, puis merci de tous vos commentaires
parce qu'on prend le temps d'élire
puis des fois on les partage aussi
aux gens qui acceptent de venir ouvrir
leur jeu, parce que c'est le fun d'avoir
cette rétroaction-là. Puis merci
à tout le monde. Il y a des gens,
il y a beaucoup de gens d'autres provinces
canadiennes,
du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard,
de la Saskatchewan, de l'Ontario.
Je vous salue particulièrement aujourd'hui.
Je reçois
un gars que je trouve vraiment
brillant.
Quand je parle de lui, la première chose à lui est tellement intelligent.
Je le trouve allumé.
Quelqu'un qui peut faire à peu près n'importe quoi.
J'ai l'impression que dès qu'il touche à quelque chose, il s'y met.
Puis il met de... Je ne veux pas faire un jeu de mots.
Il met de sa couleur, de sa personnalité.
Et on sait que ça vient de lui.
Alors, je vous présente Pierre-Yves Lord,
PY Lord pour les intimes.
Bienvenue, Pierre-Yves.
– Mon Dieu, ça fait chaud au cœur
d'entendre des beaux mots comme ça.
J'espère être à la hauteur.
T'es élogieuse à mon endroit,
mais tu me connais pas vraiment.
– Mais t'as une signature, Pierre-Yves, je trouve.
Il y a quelque chose, quand tu fais quoi,
mettons, quand je te regarde à deux hommes en or, je sais que vous êtes tu fais quoi, quand je te regarde à deux hommes en or,
je sais que vous êtes en pause, mais quand je te regarde
à deux hommes en or, quand je te regardais,
je vais finir par te le dire,
il y a quelque chose quand tu arrives. Je l'ai fait, l'émission,
quand tu étais là. Moi, je me sens bien.
Tu es venu co-animer aussi.
Tu le fais le matin avec moi. Je me sens bien
quand tu es là, Pierre-Yves. Je me sens en sécurité.
T'aimes-moi plus souvent.
Oui, mais tu es quelqu'un, t'es complètement
là quand t'es à quelque part.
– Ben des fois, je suis pas là aussi, t'sais, j'ai des
petites absences, pis y'a un de mes anciens
boss qui disait, t'sais, des fois, tu pars aux fraises
pis on te laisse aller, là. C'est-à-dire que
je peux avoir des petites absences momentanées,
si tu dois être dans l'une, si tu dois être un peu
vaporeux, mais t'sais, quand j'arrive
sur un plateau, pas que je me dénature,
mais t'sais, j'essaie d'être en hyper-vigilux, mais quand j'arrive sur un plateau, pas que je me dénature, mais j'essaie d'être
en hyper-vigilance,
mais dans la vie de tous les jours, les gens qui me côtoient
savent que des fois, je suis...
Je peux être
un peu glissant.
Mais tu ne peux pas toujours être en hyper-vigilance,
comme tu le fais dans ta vie professionnelle.
On ne peut pas toujours être en représentation.
Quelqu'un qui me croise, mettons, à la pharmacie,
il va faire « Hé, tabarouette, OK, c'est vraiment...
Hey, sans génie, non? »
Ben oui, mais je ne cours pas dans les allées
en demandant des questions
et en voulant faire réagir la foule.
Même quelqu'un qui peut venir à la maison
et qu'on se côtoie pour la première fois
dans un petit party ou tout.
« Ah oui, tu es plus discret,
je m'attendais à ce que tu sois plus. Bien, je suis pas
plus, mais je suis pas du genre à monter
sur la table en partant. Fait que, hey, regardez-moi,
je suis le gars de la TV.
Je prends mon trou, je fais mes affaires, puis
j'apprivoise, puis je me lève s'apprivoiser
par les gens comme
la plupart des gens le font. Fait que c'est une job
qui, des fois, distorsionne un peu, je pense,
la perception qu'on peut avoir de nous.
Tu sais, j'ai une timidité,
puis je pense être une personne assez réservée.
Mais, par exemple, quand t'animes un gala,
tu prends toute la place.
Oui.
Tu sais, t'es capable...
C'est ça, à un moment donné, qui est peut-être difficile à cerner.
Mais moi, c'est ce que je trouve beau de toi.
Si on te dit que ta place, c'est ça, tu prends ça.
Si elle est ça, tu la remplis aussi.
Oui, puis on a besoin. Moi, en tout cas,
j'aime ça avoir ce
persona-là d'animateur
de gala où là, pour moi,
je vois ça comme un terrain de jeu.
Je me garroche là-dedans, je me pitch partout.
Il va y avoir de la musique, des confettis.
C'est une grande
démonstration de variété.
Fait que j'embarque là-dedans
ça me fait penser à mon ami
David au primaire
son père, il était directeur d'une école
sur la rive sud à Québec
une école primaire, fait que des fois
il nous amenait, on s'en va à l'école de mon père
lui il allait faire ses affaires dans son bureau
puis il nous débarrait comme la porte du gymnase
puis la salle où il y avait
tous les ballons, fait que là on partait, on pognait tous les ballons,
on sortait les matelas, on se garrochait,
on quiquait les ballons de volleyball,
on pitchait les bâtons de hockey,
on virait fou.
Fait que des fois, pour moi, c'est un peu ça,
d'embarquer sur un stage, de faire un DJ set
ou d'animer un gala, c'est comme,
j'ai un grand gymnase, pendant une heure,
qu'est-ce que j'en fais?
On appelle qui pour jouer avec nous, on le fait, puis après ça,
on se reposera. – Tu t'amuses dans la vie?
– Oui, il faut, mais
il faut. Je pense que la vie
est là pour ça. Je suis conscient
qu'on n'a pas tous les mêmes
privilèges, puis je veux dire,
je suis en santé, puis je suis
mobile, et puis je vis dans
un pays où je n'ai pas à me soucier d'une
famine, du moins pour l'instant, et je sais
qu'il y a ça, mais
je pense
que ça fait...
En tout cas, pour moi, ça prend une grande partie
de la raison de mon existence,
la savourer, puis
m'amuser, ouais.
Puis là, t'as-tu du fun présentement?
Ouais, j'étais content de venir te voir, moi aussi,
je te renvoie l'appareil aussi un peu.
On se sent bien avec toi.
Je n'étais pas anxieux dans le taxi à me dire,
« Mon Dieu, je suis avec Marie-Claude. »
Il y a quelque chose de familial de venir te voir.
Je sais que peu importe les questions.
Des fois, tu peux te sentir, pas pris au piège,
mais tu peux sentir qu'un intervieweur
va vouloir tranquillement t'amener dans un coin
et t'enener dans un coin,
t'envoyer des balles curve.
Celle-là, je ne l'avais pas vue venir.
T'es allé sur des terrains
où tu n'es pas nécessairement confortable, mais avec toi,
ce n'est pas ça qui se dégage.
J'ai regardé plein de clips, plein d'épisodes
que tu as faits.
Je suis comme...
Tu es prêt à ouvrir ton jeu?
C'est vrai.
Dans le jeu, pis je suis comme... Ça va être le fun. Fait que t'es prêt à ouvrir ton jeu. C'est vrai. Donc,
dans le jeu Pierre-Yves,
comment tu veux qu'on t'appelle? Pierre-Yves ou P.Y.? Comme tu le sens, Pierre-Yves. Pierre-Yves,
c'est ça? Mes proches m'appellent Pierre-Yves. Ah, ben, si t'es
proche, t'appelles... P.Y. c'est plus la job, pis tout ça,
mais, tu sais, maman, c'était
Pierre-Yves, va dans ta chambre.
C'est pas P.Y., va dans ta chambre. P.Y.
Ah, ben, je vais t'appeler
Pierre-Yves. Donc, il y a les questions vertes.
C'est des questions générales que je pourrais poser
à l'ensemble des invités.
Les questions jaunes, on commence à plus les personnaliser.
Les questions rouges,
c'est vraiment écrit en...
Ben oui, des fois, il y en a peut-être
que j'ai déjà posé, mais c'est vraiment
des questions auxquelles je sais qu'il y aura quelque chose
que je peux répondre, mais quoi? Je ne sais pas tout le temps.
Des questions mauves, c'est des questions hypothétiques.
Ça, c'est une question que je pose
toujours à la fin. Et tu as un joker.
Le joker, c'est si jamais
tu ne veux pas répondre à la sous-question.
Ah! C'est toi qui dois y répondre
à ma place? Non, on s'arrête là.
Ça s'arrête là, on empêche une autre.
Ça me permet de te poser
les questions qui viennent dans ma tête
parce que je sais que si ça va
trop loin, ou des fois il y a des enjeux
qu'on vit, moi je ne peux pas le savoir,
donc tu te gardes, on passe à la prochaine.
C'est bon. On ne l'utilise pas souvent, mais ça ne veut
rien dire, on peut l'utiliser. Alors tu brasses
les questions vertes. Je les brasse.
Oui, tu vas m'en donner quatre.
Tu vas m'en donner quatre.
Est-ce que tu te fais tirer aux cartes, toi, des fois?
C'est déjà arrivé à quelques reprises,
mais je ne sais pas que je n'accorde pas d'importance à ça.
Mais j'aime le rituel, mais je...
Tu m'en donnes quatre.
Ah oui, c'est vrai. Excuse-moi.
Tu n'as pas le goût d'y croire tant que ça.
À Gaspésie, on a beaucoup des jeux de cartes de même.
Tu dis souvent, p, je dois une petite carte
et d'aller
me le faire faire par un carton
ancien, une carton ancienne, ça,
ça n'arrive pas souvent. C'est à quel endroit en Gaspésie
qu'elle est? C'est la baie des Chaleurs.
Mais c'est où dans la baie des Chaleurs? À Bonaventure.
À Bonaventure!
Il y a un petit chalet entre Saint-Simeon et Caplan,
sur le ruisseau. C'est un coin
que je connais bien quand même.
On y a passé beaucoup de temps en famille avec les enfants.
Parles-tu comme eux autres un petit peu?
Non, pas du tout, mais j'aime l'accent des îles.
J'aime l'accent de la Gaspésie.
J'aime l'accent aussi du Nouveau-Brunswick.
J'aime bien ça, entendre.
Pour moi, c'est comme de la musique à mes oreilles.
J'aime l'air de la mer.
J'aime cette vie-là.
Je suis attaché profondément, je te dirais,
à ces coins de pays-là.
Moi, j'ai une partie de ma famille
qui sont à Lens-aux-Gasconques,
dans la ville de Charleur.
Comment va ma téfé?
C'est une poutine.
Moi, j'ai habité là aussi,
donc c'est pas long que je peux reparler,
mais j'aime tellement.
Quand je me promène, je vais dans un restaurant,
peu importe, à Montréal,
puis j'entends ce son-là.
Tout de suite, il y a comme un confort.
Il y a un confort dans cette tonalité-là.
Alors, voilà tes quatre nerfs.
On va saluer Jean-Luc Lagaspézon.
On les aime tellement.
Alors, qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Tu en choisis une dans celle-là.
Quand je me regarde dans le miroir, je vois.
Sur quel trait de caractère as-tu dû travailler?
Quelle importance accordes-tu
au regard des autres?
Ah, mon Dieu,
ce sont d'excellentes questions.
Quel...
Ah, mon Dieu,
sur quel trait de caractère
veux-tu travailler?
Le trait de caractère,
le regard des autres,
toi, quand tu regardes dans le miroir,
puis qu'est-ce qui te rend vulnérable?
OK. le regard des autres, toi quand tu regardes dans le miroir pis qu'est-ce qui te rend vulnérable ok
ah mon dieu
je dirais
sur quel trait de caractère
as-tu travaillé
as-tu dû travailler
ou j'aimerais
c'est un trait de caractère.
Je pense que
j'ai travaillé un peu sur
tout ce qui est relié
à une certaine
forme, je dirais,
d'orgueil,
d'égo.
Je rajouterais à ça une certaine forme
d'impulsivité,
c'est-à-dire que...
Ah, c'est intéressant.
Je sais pas,
on dirait que plus jeune,
pas que je me sentais plus important
que je ne l'étais vraiment,
mais on dirait qu'en vieillissant, j'ai comme plus pris mon trou.
J'ai développé
une plus grande, je pense, humilité
face à la vie, face
à ce que les gens peuvent penser de toi,
à ce que les gens peuvent
te dire pour t'aider à grandir.
Je me souviens au secondaire
que
les professeurs,
les adultes, je voyais
là-dedans l'autorité. C'est
nous autres contre eux autres. Peu importe ce qu'ils me disent,
c'est qu'ils nous attaquent.
Il faut se protéger d'eux autres.
Alors, quand un professeur me reprenait
sur quelque chose, ou quand un surveillant
me disait quelque chose, ou quand mes parents
me disaient quelque chose, je ne réalisais pas
nécessairement sur le coup qu'ils voulaient me faire grandir
et qu'ils voulaient m'accompagner dans leur développement.
Je ne réalisais pas
nécessairement sur le coup qu'ils voulaient
me faire grandir
et m'accompagner dans mon développement.
Je le sentais souvent comme des attaques.
Puis même en arrivant sur le marché du travail,
je me souviens que des fois, j'avais des patrons,
des patronnes qui me disaient des choses.
Tu as l'autorité, tu as de la misère avec ça.
Plus dans le temps, quand plus jeune.
On dirait qu'à un moment donné,
d'avoir une certaine humilité face à la vie
et de comprendre que tu n'es pas grand-chose
et qu'il y a juste des gens qui connaissent plus de choses que toi
ou qui, des fois, ont des perspectives différentes
et vont arriver sur ton chemin
pour semer en toi une partie de leur bagage
qui pourrait te permettre d'éclore,
de marcher ou d'avancer.
Est-ce qu'il y a eu un élément déclencheur
pour ce changement-là dans ta vie?
Je pense que c'est quand j'ai perdu
ma première job de façon plus raide
en radio.
C'était un monde
qui m'attrayait beaucoup.
C'était le rêve de ma vie de travailler
là-dedans. J'ai fait mes premiers pas
à Québec dans des radios communautaires. J'anim là-dedans. J'ai fait mes premiers pas à Québec
dans des radios communautaires.
J'animais dans les bars.
J'ai commencé à travailler à Radio Énergie à Québec.
À un moment donné, j'ai reçu l'appel de la Grandville.
Je suis dans le début de la vingtaine.
On me dit que je vais à CKMF.
OK, je pars à Montréal.
C'est cool.
J'essaie de me trouver un appartement.
C'est ça, j'arrive à Montréal.
Je sentais que c'était la grosse ligue. C'est-à-dire que moi, j'étais un totalartement. Puis c'est ça, j'arrive à Montréal. Puis là, je sentais que c'était la grosse ligue.
C'est-à-dire que moi, j'étais un total inconnu.
Juste avant moi, c'était l'émission des Grandes Gueules.
Notre compétiteur direct, c'était C'est quoi?
Puis il y avait toutes les grandes vedettes de Montréal.
Puis il y avait quelque chose, pas de détournissant
ou d'intimidant, parce que ce sont des gens super gentils
et tout ça, mais je sentais que j'étais plus au bac.
Il fallait que je livre des performances
et des parts de marché.
C'était ça, la game.
Ce n'était pas juste,
tu es jeune, tu as du talent,
tu es prometteur.
C'était comme, livre.
Je me souviens que les premiers sondages
étaient plutôt difficiles pour mon émission
qui s'appelait Le Jam à l'époque, à 18 heures.
Personne ne s'en souvient
parce que personne ne l'écoutait.
Ça me froissait
un peu, puis en même temps, j'avais des patrons
qui m'encadraient,
qui me coachaient, puis on essayait
de trouver des solutions ensemble pour que je puisse
me développer à l'antenne.
Puis ils voyaient que j'aimais
le travail, puis que j'étais
motivé, mais mon approche n'était pas bonne.
J'amenais des trucs qui fonctionnaient
à Québec. J'avais une approche beaucoup plus
expérimentale et radio
de secondaire
plutôt que de radio professionnelle à Montréal.
Donc, pour l'époque,
ça marchait moins. Fait que, tu sais,
quand on essayait de me dire
quoi faire, j'étais comme, moi, je sais
comment, à Québec, ça marchait.
Je sais comment faire mes petites affaires. Laissez-moi faire, ça va aller.
Puis ça ne marchait pas. J'étais un peu fermé et j'étais un peu,
comme un jeune poulain qui ne veut pas se faire dompter.
La vie m'a le ramené de façon assez raide d'en face.
À un moment donné, ils m'ont tiré la plug sur mon émission
qui était prime time, juste après les Grandes Gueules.
Ils m'ont dit, tu t'en vas faire l'émission de nuit.
Puis là, j'ai capoté.
Je me souviens d'être monté dans le bureau de Charles Benoît
à l'époque, qui était le patron de la radio.
Puis j'ai dit, Charles,
mets-moi pas la nuit, tu sais.
Puis je dis en tout respect avec les animateurs de nuit,
mais avec le rythme de vie que j'avais à l'époque
puis la fougue que j'avais,
je suis comme, je vais m'éteindre.
Mais mets-moi pas sur le banc,
j'ai quelque chose à apporter.
Je me suis trompé,
mais j'ai encore du gaz à amener à votre antenne.
Puis finalement, bon,
ils m'ont mis de 9h à minuit le soir.
Puis finalement, ça n'a pas marché.
Ça a été une lente descente.
Puis à un moment donné, très cavalièrement,
ils m'ont mis à la porte.
Je me souviens d'être allé,
j'habitais sur Pinoeuf, dans ce coin-là,
entre Saint-Joseph et Laurier.
Il y avait le parc olympique en avant.
Je suis allé réfléchir.
Mon ami Mathieu était passé chez moi
quelques jours avant.
Il m'avait laissé un livre qui s'appelle
« Pouvoir illimité ».
Un livre écrit par Anthony Robbins, qui est un
genre de motivateur américain.
Si vous suivez ses affaires, dans des
grandes conférences, il y a quelque chose de très preacher
là-dedans. C'est quasiment une secte.
Je veux dire, si tu embarques dans
la mouvance Anthony Robbins,
à un moment donné, une fin
de semaine, tu vas finir, tu vas marcher sur de la braise
et puis tu vas devenir un...
Moi, j'ai commencé
à lire ça. J'en prenais
et j'en laissais. Je tournais les pages,
mais il y avait quand même
des petites affaires là-dedans
qui ont
réveillé de quoi en moi.
Sur l'humilité,
sur le pouvoir que tu peux avoir
sur ta destinée, sur les objectifs
que tu te fixes,
sur la façon d'embrasser le comportement que tu veux avoir
et à quel point ta vibe peut se répercuter sur les autres
et sur ton entourage et sur tes projets
et sur ta vie en général.
Fait que j'ai commencé à réfléchir à ces affaires-là.
Puis des fois, à gauche et à droite,
aller lire des livres un peu de croissance personnelle. Puis c'est ça, ça a changé. Puis à à ces affaires-là. Puis des fois, à gauche et à droite, aller lire des livres, un peu de croissance personnelle.
Puis c'est ça.
Puis ça a changé.
Puis à partir de ce moment-là,
on dirait que je me suis ouvert plus aux autres.
Fait que pour répondre à ta question,
j'ai travaillé sur mon orgueil,
sur mon égo,
sur la solidité que je pensais avoir du haut de mes 22 ans.
Et plus que j'avance dans la vie,
plus je comprends que je ne sais rien.
Puis plus j'ai envie d'apprendre
puis de m'entourer de gens qui peuvent me faire grandir
et essayer de faire grandir des gens à ma façon.
Ça, ça a changé de quoi dans ta vie?
Absolument.
Parce que tu es ouvert aux autres à ce moment-là.
Plus, bien oui.
Il y a eu quelques accros aussi après à Québec.
C'est un cheminement.
C'est long une vie.
Je ne suis pas nécessairement rendu
là où je le souhaiterais en termes
d'accord avec ce que je crois
être la meilleure version de moi-même.
Mais j'y aspire quand même.
Je me sens beaucoup plus en paix
avec ce que je suis maintenant
que je l'étais à 22, 23 ans.
C'est encore des choses à travailler?
On en a tous.
Ce serait plat de la vie si on n'avait rien.
Oui, j'ai encore des choses à travailler.
Je suis papa aussi.
J'ai en quel âge tes enfants?
Ma fille a 11 ans et Édouard a 14 ans.
J'apprends à être
un papa et être un conjoint
de jeunes ados, préados.
C'est une toute nouvelle affaire.
On se réjouissait de mettre de la culotte de neige
pour qu'ils partent à l'école, mais c'est d'autres affaires qui
arrivent. Oui, ça s'habille tout seul.
Ils ont leur écosystème
social et leurs amis, mais il y a
autre chose.
Il y a d'autres
vibrations à lesquelles on doit
s'arrimer pour les
accompagner dans cette transition-là.
C'est pas toujours simple.
Eux apprennent à être des humains
et nous, on apprend à être des parents aussi.
Ça, c'est une époque,
c'est une période
comme charnière entre l'enfance
et le monde des adultes.
Nos ados, moi, j'aime beaucoup
les ados. Il faut être
à leur écoute. Puis moi moi il y a une psychologue
qui m'avait dit un jour, tu sais un ado
quand ça dit je veux te parler
c'est là, tu dis pas non ça va être à soir
parce que j'ai pas le temps
et ça a été le meilleur conseil qu'on m'a donné
parce qu'au début j'avais un peu de misère
on dirait que j'avais perdu mes enfants
j'avais de la misère à rentrer en relation
c'est juste que c'est différent
puis des fois aussi quand ils n'ont pas envie de parler il faut respecter ça aussi On dirait que j'avais perdu mes enfants, j'avais de la misère à rentrer en relation. C'est juste que c'est différent.
Des fois aussi, quand ils n'ont pas envie de parler,
il faut respecter ça aussi.
C'est-à-dire qu'on est tous des petites boules d'émotions et des fois, il se passe quelque chose
et on a envie de débriefer
parce qu'on est entraînés à faire ça.
Maintenant, les résolutions de conflits
sur les médias sociaux,
dans nos milieux de travail,
on essaie de crever
l'abcès le plus rapidement possible.
Mais je pense pas qu'avec des ados, c'est toujours ça.
En pleine crise,
on a tous le... Je pense pas
qu'on ait tous le recul
pour débriefer
quand on vit une crise avec un ado.
C'est comme, t'as pas envie de parler?
OK, c'est vrai, je te rush je te rush bien oui va dans ta chambre claque
la peau dans ta chambre respire on se reprend au détour on va avoir des choses à se dire mais
abandonné de choses plus payant des fois d'intervenir plus tard que de galer dans
confrontation quand on est juste là est ce que tu étais comme ça dans ton adolescence?
Oui.
Oui, je pouvais être assez, je pense, explosif,
assez prime,
pas trop en contrôle, justement, de mes émotions.
Des fois, je ne savais pas trop ce que je vivais,
puis ça sortait avec des mots, avec des gestes,
avec des comportements
que je ne contrôlais pas.
Avec le recul, c'est ça.
Des fois, je me sentais dans le brou...
Tu sais, quand tu es à 20,
puis à un moment donné, il y a une bourrasque qui arrive,
tu es comme...
J'ai envie de rouler à 30, parce que là,
je ne sais même plus, les camions passent,
je ne sais plus ce qui se passe, je suis crispé sur le volage
comme je me mets dessus. Est-ce que je me range ou je continue
mais t'avances, tu sais pas où tu vas
mais moi il y a des périodes de mon adolescence qui sont un peu comme ça
je savais que j'avançais mais je savais pas trop
où j'allais
puis des fois un petit coup de wiper
puis ouf
j'ai comme un souvenir d'une période quand même assez
plaisante
mais quand même trouble
j'essaie de me mettre à la place des fois
des ados de mes jeunes.
Quand je sens que ça bouille,
je me reconnais dans ce feeling-là.
Quand il tilte,
tu te reconnais.
Ben oui, mais
parce qu'on dirait
qu'on a
moins de filtres. Je pense qu'en vieillissant, on a on a moins de filtres
je sais pas
je pense qu'en vieillissant on s'ajoute des filtres aussi
on dirait que l'ado
il est coincé entre deux affaires
il veut être vu comme un
plus grand, puis nous on le voit des fois
comme un plus petit, il y a comme une période
de frustration, puis en même temps il y a une période
de découverte qui est exceptionnelle
aussi, c'est que tout est possible
quand t'es ado.
Exact. Puis on apprend maintenant,
nous, je dis les adultes,
il y a des ados qui le font très bien,
mais nommer les choses,
travailler sur soi-même
pour accueillir les émotions,
être capable de les décortiquer,
puis être capable d'exprimer à l'autre
notre ressenti. Je ne suis
pas en train de dire que tu as dit ça,
mais je me suis senti comme ça quand tu as dit ça.
C'est rare les ados de 11 ans
qui vont résoudre un conflit de cette façon-là.
Fait que nous, on arrive avec ce langage-là
et ces schémas-là,
puis eux ne sont pas toujours, je pense,
outillés pour le faire.
Et à l'inverse, tu disais, quand on est ado,
on s'imagine plus grand
et nous, des fois, on les infantilise.
Mais c'est vrai que quand on est ado,
on est plus grand que ce que le monde pense.
Oui.
On est super puissant quand on est ado.
Tu sais, ce feeling de « Hey, j'ai 14 ans,
je comprends ce qui se passe, j'ai 14 ans,
je comprends ce qui se passe, j'en comprends ta marmane
des affaires, même si j'ai poché mon examen
de physique. Je cache la patente,
arrêtez de me prendre pour un cave. » La teneur
de nos discussions quand on est ado, notre façon
de réfléchir à certains enjeux,
ça accoche.
Non? En tout cas, j'avais ce feeling-là
et avec le recul, je me disais « Non,
on n'était vraiment pas cave.
Puis oui, souvent, on se faisait prendre pour des caves.
Fait que je leur donne ça.
Oui, vous êtes plus bright qu'on pense.
Faut que tu sors pas juste un petit peu du micro.
Juste, ou bien tu peux tourner ta chaise.
Je suis parti, je suis dans mon char.
Parce que le monde va vouloir t'entendre justement dans leur char.
Les sous-titres.
Je vais te poser la question.
Attends une minute.
Quelle importance accordes-tu au regard des autres?
Finalement, t'y poses toute. J'en pose une autre.
T'en choisis une, j'en choisis une.
Oui, finalement.
Non, t'en choisis une et j'en choisis une.
Les deux autres, on les verra plus.
Quelle importance j'accorde au regard
des autres?
Je suis beaucoup
plus égoïstement
maintenant guidé par mes envies
et mon bien-être que ce que les gens
pourront en dire ou pourront en penser.
Il y a quelque chose d'un peu contradictoire
avec l'idée d'aller sur un stage
ou d'aller proposer des émissions
dont le but est de, oui,
communiquer des idées, des concepts,
de divertir les gens, mais
ultimement, on est soumis à
l'approbation et à l'appréciation
du public. Ce n'est pas vrai que je m'en
crise de ce que les gens pensent parce que c'est ça
ma job, qu'il y ait plus de gens possibles
qui écoutent ce que je fais pour que ce soit
renouvelé. Mais,
pour moi,
je suis capable de me détacher
de ça.
Moi, j'ai envie d'en faire un quiz jeunesse.
Je trippe suffisamment sur ce show-là que je le ferais même s'il n'y avait pas de caméra de ça. J'ai envie d'en faire un quiz jeunesse. Je trippe suffisamment
sur ce show-là que je le ferais
même s'il n'y avait pas de caméra TV. Je l'organiserais
dans mon sous-sol ou à la salle communautaire
de la paroisse. Il y a 100 jeunes qui veulent jouer.
On va le faire. J'aime ça.
Parlons-en donc de 100 génies.
C'est extraordinaire cette émission-là.
T'es bon là-dedans.
On voit que tu te sens bien. C'est-tu un de tes projets
où t'es le mieux? Oui, assurément.
Puis on dirait que ça arrive à une période dans ma vie
où les projets sur lesquels j'embarque,
on dirait qu'ils se placent plus en accord avec mes valeurs
puis avec ce que j'ai envie de faire dans la vie.
Je suis arrivé dans le métier, j'ai essayé plein de choses,
de la télé-réalité, des trucs un peu plus sportifs.
Puis on dirait qu'à un moment donné,
la fin des faibles, le truc qu'on a fait sur le rap,
Deux hommes en or,
j'ai fait un truc en littérature jeunesse,
en génie, mettre la lumière sur des talents,
supporter notre jeunesse,
donner la chance de s'exprimer,
c'est des choses qui me rendent bien
puis qui me rendent confortable.
C'est un hasard
que ça arrive à ce moment-là de ma vie,
mais c'est ce que j'essaie de programmer
ou du moins de lancer dans l'univers,
que ce genre de projet-là, moi, j'y crois.
Je trouve ça le fun que des jeunes puissent vivre
des expériences de leadership,
des expériences où tu prends conscience de ton talent,
de ton influence, de tes capacités,
puis qu'on s'en va te challenger puis que tu te
surprends à faire « Hey mon Dieu, je pensais faire ça,
je pensais pas jouer, je suis rendu en finale,
il y a des caméras,
je pensais être terrorisé par la télévision puis
j'aide à faire gagner mon équipe où j'ai répondu
à une question inextrémiste. »
Pour moi, ce sont des expériences qui sont
marquantes dans le développement d'un ado
puis là, oui, c'est spectaculaire, c'est
à la télé, mais des fois, juste un
quart de vacances où tu vas te faire donner
des responsabilités ou partir dans le bois
et tu vas être responsable de la bouffe
et des cartes pour qu'on se retrouve sur la rivière
ou d'avoir
qu'un entraîneur te donne un rôle précis
dans un match. Il va te dire, OK,
tu es un défenseur, mais là, toi,
tu vas être là sur l'avantage
numérique.
Je veux que tu nourrisses les attaquants puis que tu te surveilles le 14.
C'est ta job.
Puis peu importe ce qui arrive,
je vais être content si t'as fait ta job.
Fait que c'est ça.
Je pense que c'est le fun de se faire donner
des responsabilités quand on est jeune.
Puis après ça, on les accumule.
Puis c'est ça qui nous donne après ça
une confiance sociale, professionnelle,
même en amour.
C'est comme, hey, j'ai peut-être pas un CV
ça de long, mais je sais c'est quoi prendre en charge
quelque chose puis dire, hey, on va le nettoyer
l'entrepôt, gang, on le fait, on s'en va
la nettoyer la plage.
Ça bâtit
ces expériences-là. Fait que d'en donner
aux jeunes ou de pouvoir les
parrainer là-dedans, je suis comme, ah, c'est beau parce que
là, ils sont sur la rampe de lancement.
Je vais recroiser dans 15-20 ans, peu importe ce qu'ils seront
devenus, j'essaie qu'on va avoir ce...
Ça va faire tout ce changement-là.
T'en as-tu eu des expériences
adolescentes où on t'a donné
une certaine forme de leadership,
ça t'a donné une confiance,
tu n'as plus jamais été la même?
Moi, j'ai été... Il y avait un mouvement qui s'appelait
Grande Sœur Grand Frère, au secondaire.
J'étais la grande sœur, moi puis j'étais à la Grande Sœur
moi j'étais en secondaire 4 à ce moment-là
puis j'étais à la Grande Sœur d'un garçon
qui était en 7e année
il y avait entre la 6e et le secondaire 1
quand t'es là, il y avait une année de transition
qui s'appelait la 7e année
puis je le chapeautais
puis j'y faisais des lunchs
j'y apportais des lunchs, j'allais dîner avec lui
des fois j'allais le chercher chez lui je partais en autobs, j'y apportais des lunchs. J'allais dîner avec lui. Des fois, j'allais le chercher chez lui.
Je partais en autobus, j'allais le chercher.
On allait au cinéma.
Je me souviens, la première fois que j'allais dans sa famille,
moi, j'ai eu un choc.
Moi, je viens d'un milieu, classe très moyenne.
Surtout à l'époque, on dirait que j'espondais toute pareille.
Il n'y avait pas de différence.
Les cœurs étaient moins...
Les gens qui avaient des broches, ils avaient de l'argent.
Je me souviens de ça.
Maintenant, tout le monde a des broches.
Quand j'étais jeune, avoir des broches, c'était signe
qu'il se passait quelque chose qui n'était pas chez nous.
Moi, le Walkman jaune,
Auto Reverse, Sony, c'était mon rêve
d'avoir ça.
Mes amis, on était tous pareils.
Quand la première fois, je suis allée chez lui,
j'ai vu autre chose.
J'ai vu la misère.
La misère à plusieurs niveaux.
Et ça m'a donné comme une conviction d'en prendre encore plus soin.
Puis ça, on n'avait pas tant de différence d'âge.
Mais il y avait quand même une grande différence
au niveau où je pouvais l'accompagner,
je l'aidais dans ses devoirs.
J'ai fait ça jusqu'à temps que je déménage.
Ça a duré presque un an.
Puis ça m'a fait grandir d'être responsable.
Tu sais, mon rôle n'était pas si grand.
Mais moi, j'ai pris ça à cœur.
Exact.
Que cet enfant-là connaisse autre chose.
Tu sais, je me souviens, à un moment donné,
on avait été faire du ski.
J'avais des petites affaires.
Je gardais beaucoup d'enfants.
Je mettais des sous de côté et on faisait des activités.
Mais tu vois, avoir une responsabilité,
ce n'est pas nécessairement diriger un département
ou être en charge d'un projet de rénovation.
Tu as pris cette responsabilité-là avec ton cœur.
Tu n'as pas compté tes heures.
Tu te dis, à ma façon, je peux aider ce jeune-là dans son développement,
je le prends sur moi, j'en prends
une partie sur moi. – Du haut de mes 16 ans, tu sais.
– Moi, je pense que ça,
c'est niaiseux,
mais ça a probablement contribué
plus que tu penses
à la trajectoire, puis à la femme
que t'es aujourd'hui, parce que...
– Parce que ça responsabilise, tu sais qu'il t'attend.
Tu peux pas dire, ça me tente plus, parce que... Parce que ça responsabilise. Tu sais qu'il t'attend. Tu ne peux pas dire
ça ne me tente plus parce que lui,
tu lui as créé un espoir.
Et ça, c'est rendre compte.
Puis tu sais, dans toute la bénévolat
que j'ai fait, du bénévolat, c'est pas
tu y vas quand tu veux. Quand tu fais du bénévolat,
tu as des responsabilités, c'est un engagement
auquel tu dois répondre.
Et ça, ça a été vraiment...
Ça fait longtemps que je n'ai pas parlé de ça.
Ça a vraiment été déterminant.
Ça peut donner envie
à des gens d'en faire des trucs comme ça.
Il y a du Torah,
du Mentorah.
C'est un peu l'essence de la vie.
Moi, je crois beaucoup à ça.
Ça m'arrive souvent d'appeler des gens qui font le métier
que je fais juste pour poser des questions.
Je ne suis pas gêné de le faire.
Il ne faut pas parce qu'il y a une transmission
du savoir et des expériences qui flottent.
Il faut ramasser ça et les passer à ceux qui viennent.
Moi, j'aime tellement ça.
Des fois, il y a des gens qui m'appellent.
Je ne me gêne pas pour appeler quelqu'un.
Tu connais ça.
Cet échange-là, cette transmission-là,
elle crée des liens.
On dirait que tu as eu besoin de cette personne-là
à ce moment-là. En plus, quand quelqu'un t'appelle,
tu m'appelles moi. OK.
J'ai ta minute. Je vais me redresser.
C'est qui la dernière personne
qu'on connaît qui t'a appelée?
C'est France Damour.
Quand ils lui ont demandé pour faire
la voix, elle avait des questions sur certaines choses.
Je me suis faite un plaisir de lui répondre.
C'est qui la dernière personne que t'as appelée?
Attends, c'est qui la dernière personne que j'ai appelée?
Mark Zuckerberg.
Oui, mais il n'a pas répondu.
Je pense que c'est Régis Labeaume.
C'est drôle parce que...
Tantôt, on parlait de lui parce que je t'ai écouté
à l'autre midi à la table d'à côté avec lui.
Oui, Régis.
Moi, Régis, c'est quelqu'un que je connais
et je l'ai connu
avec Jean Lapierre aux Îles-de-la-Madeleine.
Et j'étais en...
C'était avant que j'aie Angela.
Angela a 27 ans.
OK, fait qu'il était dans l'industrie minière dans ce temps-là.
Oui, puis sa conjointe était en politique
à l'époque. Je l'ai connu là.
Puis, tu sais, on se revoyait
des fois, puis je vais toujours me souvenir quand il m'a annoncé
qu'il se présentait à la mairie de Québec
suite au décès de la mairesse Boucher
et moi mon réflexe
c'est qu'est-ce que tu t'en vas faire là
c'est drôle hein
je comprenais pas, il était
il avait mis en place son
comme l'institut du leadership, je me souviens plus du nom exact
mais
il a su raison. Il partait
de loin, cet homme-là.
Pendant un bon moment dans la course,
Anne, je ne me souviens plus,
j'allais dire Guérette,
son opposante
était en avant, je pense,
d'une quinzaine, vingtaine de points.
Il a fait une remontée extraordinaire
pour aller gagner ça en 2007.
Vous irez wikipédier ça. Il n'est pas
rentré facilement de même.
C'était l'effet du 400e qui est arrivé.
Il en a fait des affaires. Il a bâti sa légende.
Il a bâti sa légende. Effectivement,
c'est lui. Toi, c'est qui
le dernier qui t'a demandé des conseils?
Le dernier qui m'a demandé des conseils?
C'est une bonne question.
C'est parce que c'est toi qui me l'as posé.
C'est un effet miroir.
Je sais.
C'est une bonne question.
Souvent, c'est des jeunes
gens de Québec,
des jeunes animateurs qui sont
étudiant dans les médias,
qui, des fois, me contactent
sur les médias sociaux
pour avoir des...
qui ont des questions.
La dernière
personne que j'ai appelée...
Écoute, je ne sais pas
dans l'ordre, mais il y en a comme trois,
quatre que j'ai déjà appelées au fil des dernières années.
Gino Chouinard dans le temps guillaume lepage normand brattouette a toujours été aussi de bons conseils sur certaines affaires et j'ai déjà pat lagacé. Oui, vraiment. Puis à un moment donné, je me suis toujours dit, il faudrait que je n'appelle pas l'arcade.
À un moment donné, j'aimerais ça,
j'allais jaser avec avant qu'il parte. Je l'aime tellement.
Tu ne l'as pas fait. Je ne l'ai pas fait, mais il n'est pas trop tard.
Qu'est-ce que tu aimes de Paul?
Je ne sais pas.
Je le trouve...
Souvent, je me dis à un moment,
il est donc bien bon.
Il est donc bien bon à plusieurs niveaux, oui on retient
ses entrevues serrées
sa fermeté quand il y a quelque chose
qui fait pas son affaire
et sa facilité à défendre
le citoyen
pis en même temps je trouve qu'il a comme une belle humilité
je sais pas comment c'est fait chez eux
je sais pas, il parle des fois de son
chien, de sa femme, de ses enfants
mais il va pas aller
mettre de l'avant sa vie personnelle
pour « Ah, ça me fait penser en fin de semaine, tu sais,
tu sais qu'il y a des amis pis qu'il y a une vie, mais c'est
pas mal tout ça », pis il le dit sur le bout des lèvres.
Je le trouve aussi extrêmement
drôle et extrêmement...
Tu sais, quand ça se met au...
Tu sais, quand ça se met à rire autour de la table,
c'est difficile, ça, des fois, de ramener le monde à l'ordre
pis de pas... Quand tout le monde à l'ordre.
Quand tout le monde rend chéri,
il y en a un qui vient d'en faire une bonne,
l'autre, il va savoir ramener tout le monde et d'être capable, après ça, de faire pouf,
après la pause, le ministre.
Je le trouve bon aussi pour ça.
Il ne s'en fâche pas dans les...
OK, merci. Merci à vous, M. Arcad...
Non, non, c'est quand même... OK, bye, next.
Lui, c'est quelqu'un...
Moi, ce que j'aime, c'est quand l'entrevue est tannée, quand il a l'impression qu'il a fait le tour, c'est quelqu'un Moi ce que j'aime c'est quand l'entrevue
Il est tanné quand il a l'impression qu'il a fait l'auto
C'est fini, puis quand il l'aime il étire
Oui, puis quand il sent qu'il
Se fait bullshiter, que tu sois d'accord
Ou non avec lui, il lâche pas
Fait que moi je me dis à un moment donné
Je me retrouve dans un scandale
Puis je reçois un appel de la recherchiste de Paul Arcand
7h40 le matin, je vais voir
Oh mon dieu, bon M. Arcand! »
Tout se fait d'avoir pris une coupe de café.
Je le trouve bon, je le trouve travaillant.
J'ai l'impression, quand il y a un projet de loi,
il l'a lu.
Il l'a compris.
Il l'a compris.
Un bon esprit d'analyse.
Des fois, Nathalie Normandeau et Luc Ferrandez
se mettent à parler pendant leur commission.
Paul, des fois, je lui dis,
il fait une petite sieste, il est-tu parti faire un café?
Non, il est là. À un moment donné, s'il y a quelque chose,
il va relancer.
Je remarque que, non, non, non,
avez-vous oublié? Ça me fait penser à telle affaire.
La mémoire, la pertinence.
Pour moi, c'est un grand animateur de radio
et une belle équipe radio.
Wow, c'est vrai.
Bonne chance, Lagacé.
C'est ton ami, en plus, celui qui va prendre.
Je vais l'aimer aussi.
Il s'en va en même place,
il va sur le fauteuil de Paul.
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Ça va avec ton chandail?
Oui. J'ai-tu un petit fil?
Tantôt, il y avait un petit fil. Non.
C'est-tu correct? C'est très beau, ça.
J'ai acheté chez Walmart.
Ça te fait bien.
Tu paies-tu cher ton linge?
J'ai déjà acheté des vêtements plus chers.
Mais, tu sais, moi, mettons, à Gaspésie,
quand on passe du temps là-bas,
je rentre chez Rossy, mes bas, mes babettes.
Oui, ça m'est déjà arrivé de m'acheter
des belles petites babettes chez Simon,
des beaux petits bas.
Finalement, mes enfants, mon gars, il est maigre. Il n'aeter des belles petites bobettes chez Simon, des beaux petits bas. Mais finalement, mes enfants,
mon gars, il aimait, il pône mes bas,
il va jouer dehors avec, pas de souliers,
il scrappe mes affaires.
On dirait qu'en vieillissant,
c'est pas vrai,
t-shirts chez Winner, ces affaires-là.
En même temps, il faut être... On va-tu me dire, ah mon Dieu,
t'encourages des multinationales alors que j'encourage
des brands québécois aussi.
Puis là, il y a toute cette conscience-là
qu'on essaie de transférer aux enfants.
Mais là, OK, Zara, ils volent-tu des designers?
Là, Shine, puis Tému, puis toutes ces affaires-là,
on essaie d'avoir la réaction.
On essaie d'avoir la conversation avec eux.
Mais c'est quand même difficile.
À un moment donné, on a besoin de se...
C'est pas cher, c'est moins cher.
Oui, oui, mais c'est cher. C'est vraiment moins cher.
Mais ça, c'est très beau.
Tu sais que moi, je tripe aller chez Rossi.
Vraiment.
Je me souviens quand j'étais jeune,
il n'y en a pas juste en Gaspésie,
mais tu parles de la Gaspésie,
ça sonne une cloche.
J'aime aller chez Dolorama aussi beaucoup.
Il y a un Dolorama sur Pierre-Bertrand,
à côté de l'aréna où je joue.
Des fois, je rentre là.
Comme récemment, le printemps hâtif,
je voulais planter des petits pois, partir des semis.
J'avais bien trop de bonheur, mais peu importe.
Je voyais des pots de fleurs.
C'est comme à deux piastres.
Le même, dans une grosse grande surface,
tu le paierais, je ne sais pas comment,
ou dans une petite boutique spécialisée,
le même pot de fleurs, pour la même émotion, tu le paierais, je sais pas comment, ou dans une petite boutique spécialisée, même peau de fleur, pour la même émotion,
tu le paierais 27 $.
Mais en même temps, ça peut être le fun
d'encourager de l'artisanat québécois,
puis tout, mais en même temps...
Il y a des moments peut-être un peu pour ça.
Moi, j'aime beaucoup quand l'artiste est là,
l'encourager.
Mais à un moment donné, il y a les sous aussi
qui rentrent en ligne de compte dans tout ça.
Fait que je pense que faire des deux, c'est une bonne façon.
Mais es-tu gratteux?
Non, je pense être généreux.
Je pense vraiment être
une personne généreuse.
C'est pas
en ce moment de dire ça.
Je me considère pas comme quelqu'un de gratteux.
S'il y a des gens qui pensent que je suis
gratteux, dites-moi là et je m'excux. S'il y a des gens qui pensent que je suis gratteux,
dites-moi là et je m'excuse.
Je n'ai jamais, mais j'aime voyager.
Je veux pouvoir...
Tu sais,
mon fils aime les bleuets.
Il aime bien ça.
Il en mange vraiment beaucoup.
Je travaille pour qu'on puisse en acheter des bleuets.
Tu comprends? Mais en même temps,
des fois, j'ai des petites bulles au cerveau.
Il y a des affaires qui ne me rentrent pas dans la tête
pour lesquelles je n'ai pas tant envie de payer.
Moi, acheter du Hertel,
à chaque semaine, une bouteille d'Hertel
qui se vide et tout, je suis comme
« Non, ça ne se peut pas! »
Je vais dans un magasin
où on va vendre un gros bidon
de produits nettoyants neutres.
Puis là, on a une bouteille.
Puis là, on la remplit.
Puis à un moment donné, quand il n'y en a plus,
même chose pour le savon à main,
puis pour le Windex.
Puis à un moment donné, quand il n'en reste plus,
tu mets un petit peu d'eau, puis tout.
C'est ridicule d'acheter ces bouteilles de plastique-là
à répétition pour rien,
alors que j'ai l'impression
que c'est de l'argent pitché par les fenêtres. Mais tu sais,
sur d'autres affaires, ma blonde dirait
« Ton dernier voyage au Nicaragua, c'était peut-être
pas nécessaire, mais j'en avais besoin. »
C'est ça la réponse.
C'est ça que je dis aux enfants aussi des fois.
Ils sont comme « Hey, hey, pa, hey,
McDo, hey, on s'en va au Saint-Hubert, on s'en va
là-là-là. » Je suis comme « Hey, on peut-tu... On va manger
à la maison. On va manger à la maison. Il y a de la bouffe.
Hey, il y a des croquettes, des poissons congelés, des petites pâtes
un petit macaroni, fais-toi un ramen
maman arrive avec du saumon
ou quoi de la poissonnerie, peu importe
puis savez-vous
qu'en n'allant pas au Saint-Hubert
au restaurant deux fois par semaine
à la fin de l'année, on pourrait peut-être faire un voyage
tu sais j'essaie
des fois d'amener cette réflexion-là
tu sais on peut être on peut compter nos affaires on pourrait peut-être faire un voyage. Tu sais, j'essaie des fois d'amener cette réflexion-là.
C'est comme, tu sais, on peut être... C'est ça, on peut compter nos affaires
puis à un moment donné, se payer une folie.
Je lance ça dans l'univers, mais pas en physique.
Mais c'est en même temps, c'est faire des choix.
Oui, c'est ça.
C'est ça que tu leur enseignes.
Oui.
C'est que tu peux pas tout avoir.
Ben non.
Moi, j'aime ça parce que...
Moi, quand ma plus jeune...
Ma plus vieille était petite, là,
je disais toujours, j'ai pas d'argent,
on a pas d'argent pour ça.
Si on arrivait, mettons, à l'épicerie,
il y avait plein de petites affaires,
j'en coûte dessus ou peu importe,
puis là, ils veulent tout ça.
Puis là, je disais, non, on n'a pas d'argent.
Puis à un moment donné, on mangeait,
puis elle disait, on va-tu être capable de manger demain?
Bien oui, mais on n'a plus d'argent.
Et là, elle faisait de l'anxiété,
parce qu'elle, elle disait, mais on n'a plus d'argent un jour.
Mais je disais, ah, bien non, il faut que j'assume.
C'est un choix que je fais. C'est que je ne veux pas.
C'est pas que je n'ai pas d'argent.
C'est que c'est un choix
financier. Mais c'est dur, éduquer,
je trouve, les enfants sur le plan
financier. Il faut le faire.
– C'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup.
Je ne sais pas comment je pourrais m'y intéresser davantage.
Mais je trouve
qu'on a peu appris.
Puis là, il y a un danger aussi avec tout le luxe
puis la facilité auxquelles ils sont exposés.
Il y a les médias sociaux.
Avant, on avait des lois qui protégeaient les grandes marques
de cibler directement les enfants à travers la télé.
Mais maintenant, j'y vois, Sephora,
on voit ce que vous faites,
vous ciblez les petites filles de 10-11 ans
pour des petits bombes à lèvres,
des petites affaires qui coûtent 20$ pour 20ml.
Ma fille, elle me parle
de skin care, puis elle parle de crème anti-rides.
Pour elle, son facial, puis son
masque, puis son
sérum, c'est important.
Vous la ciblez, c'est irrésistible.
Les packagings, les couleurs, les petites filles
que vous mettez sur vos annonces, on ne sait pas trop
y'ont quel âge.
C'est dur pour eux autres. Puis là, il y a la culture des
espadrilles. Tu sais, les sneakers,
les Jordans. Puis là, les kids de 11 ans
maintenant, ils veulent être collectionneurs.
Puis ils veulent des Jordans à
350$ la paire.
Dans le temps, je jouais
au basket. Puis j'ai
supplié mes parents pour avoir des Air Jordan.
Puis là, c'est comme
ils m'ont donné 20$ par semaine pour tant
de travaux. Puis après la cinquième semaine,
j'ai pu avoir mes Jordan qui finalement
glissaient dans le gymnase.
Ils étaient de la merde. J'étais tellement content
de les avoir. Puis là, je me dis maintenant, comment
à 11 ans, puis je veux dire, si
vous êtes capable d'en payer à vos enfants,
tant mieux. Je ne juge pas ceux qui en ont,
mais cette culture-là de flasher
avec des espadrilles à 350,
je veux dire, là, tu portes du 6, dans un mois et demi,
tu vas porter du 7.
C'est une grande convoitation.
Si moi, je m'achète des espadrilles,
elles sont beaux,
elles me servent à s'engainer, c'est un outil de travail,
je vais vraiment leur faire attention
et ils vont mesurer toute ma vie.
Je trouve que
l'investissement de 250 piastres
pour des souliers qui te feront pas
plus que 4 mois.
C'est sûr.
C'est le fun. C'est cute. Je me reconnais là-dedans.
Mon gars, les petits gars de football
à l'école, ça commence à parler
de parfum.
Papa, tu connais-tu ça,
Jean-Paul Gaultier?
J'ai dit, quoi, Jean-Paul Gaultier?
T'en as-tu?
Il veut des parfums, puis les gars,
ils trippent là-dessus, ils découvrent ces fragrances-là.
Je trouve ça super amusant. Je dis comme les gars,
« Gérez-vous aussi le saut,
ben comme faut. Après ça, on parlera... »
– L'inducerifique aussi!
– On parlera de parfum.
Mais là, ah ouais, Polo, Ralph Lauren...
On est de même, quand on est jeune, puis on découvre quelque chose,
on pense qu'on l'a inventé.
Oui, on ne peut pas croire que nos parents sont au courant de ça.
Ils disaient ça l'autre jour. Tu connais-tu ça, Ralph Lauren?
Je disais que oui.
Mais en même temps,
je veux qu'ils comprennent que
je suis comme un dos. Si tu gagnes des sous,
il ne faut pas garrocher tous tes sous
dans des parfums.
À mon avis, ce n'est pas une priorité.
C'est à suivre. Parce que des fois, quand on est jeune, c'est pas une priorité. C'est à suivre.
On est jeunes.
C'est quand même des belles folies.
Ben oui, je sais bien.
Peux-tu me donner quatre cartes jaunes?
Quand t'es ado,
tu penses pas nécessairement à tes réheures.
Tant mieux, parce que quand on commence
à y penser...
J'étais pareil.
On avait 10 piastres, c'était comme une King Can,
un paquet de smoke à deux.
C'est un gros sac de Doritos.
On pouvait faire un crisp
de boutte avec ça.
La vie, c'était en route vers le vendredi.
C'est vrai?
Un sac de Doritos.
Un gros sac à deux.
Tout à deux.
Un gros snack.
Le bonheur.
Et ça, l'adolescence aussi. de quilles, gros snacks, la bière, des bonbons.
Le bonheur.
Et ça, l'adolescence aussi.
T'en choisis une aussi dans ces questions-là.
Quel type d'amoureux es-tu?
Quelle rencontre a fait une différence dans ta vie?
As-tu déjà eu des doutes face à ton métier?
Quel est le plus grand leg de ta mère?
Ce sont des bonnes questions aussi. Quel est le plus grand leg de ta mère?
Je pense que c'est comme un amour universel
et un amour rayonnant et plus fort que tout.
Puis je réalise que cette femme-là a finalement passé sur Terre
et qu'elle avait beaucoup d'amour à donner,
beaucoup trop,
et qu'elle l'a su vraiment très tôt dans sa vie.
Elle n'a pas tout de suite su
comment ça allait se manifester
et de quelle façon elle allait pouvoir l'exprimer.
Puis quand elle a trouvé mon père,
je pense que tout s'est
mis en place pour qu'il puisse
y aller à fond.
Ma mère est née en
1937, elle a grandi à Valleyfield.
Elle a songé, je pense, à un certain
moment, à être religieuse.
Je pense que ça a déjà fait partie de sa réflexion,
élever au couvent et tout.
Puis finalement, la musique lui a plu,
elle a toujours chanté.
Puis après ça, le nursing.
Elle est allée étudier à San Francisco,
à l'Université de Montréal et tout,
devenue infirmière.
Et c'est un peu dans ces fonctions
qu'elle a rencontré la mère de mon père
qui disait,
« Hey, il faudrait bien que je te présente mon gars. »
Puis c'est ça.
Très tôtôt elle souhaitait
fonder une famille puis même si
elle avait les capacités biologiques
de le faire, l'adoption et l'ouverture
sur la misère dans le monde
c'est quelque chose qui la touchait beaucoup
alors même si
à cette époque-là
c'était moins
c'était moins commun d'adopter
ou de se tourner vers des pays
du tiers-monde pour aller
chercher des enfants et dans le but
de les ramener, pas juste comme des trophées,
mais pour les aimer, leur donner une opportunité
de vivre une vie de famille et d'être encadré
et enrobé de
paix et de sécurité.
Ça a été, je pense, la ligne directrice
de sa vie. Je trouve ça beau
à travers les archives, les photos, les écrits,
elle a beaucoup documenté tout ce qui a mené à mon adoption,
à celle de ma soeur aussi.
Des papiers, des lettres ouvertes qu'elle a écrites
dans le feuillet paroissial,
de la paroisse où j'ai été baptisé,
où elle avait vraiment envie de présenter ses enfants à la communauté.
Ce n'était pas juste qu'on le baptise en cachette un mardi après-midi.
C'est là, on a la grande messe du dimanche,
je veux prendre la parole pour dire,
il y a un petit noir qui arrive dans la communauté,
vous vous questionnez pourquoi, voici,
parce que ce choix-là qu'on a fait,
fait que je me dis, OK, c'était une femme aimante,
mon père est un père aimant aussi,
puis eux autres, ils ont décidé de...
Nous, on fait ça parce qu'on a envie d'agrandir la famille
et on vous invite à accueillir ces enfants-là
d'ailleurs dans la communauté comme si c'était les vôtres.
Toi, tu étais tout petit quand tu es...
Oui, j'avais 11 mois et demi.
Et dans ta communauté, est-ce qu'il y en avait d'autres petits Noirs?
Écoute, au début, on était à Gatineau.
Et puis, je n'ai pas vécu là longtemps, après ça
je pense que deux ans après, on a déménagé à Québec
puis mes souvenirs sont flous
mais c'est aux alentours de
4-5 ans, je me souviens
des souvenirs des voisins
puis de développer ma vie sociale
garderie, prématernelle, maternelle
et tout ça, il y en avait mais pas beaucoup
il y en avait, mais pas beaucoup.
Il y en avait, mais j'y connais tout en fait.
Je peux vraiment dire les familles haïtiennes qu'il y avait dans ma paroisse.
Écoute, il y avait les Drouineaux.
Jacques Drouineau qui est enseignant.
J'étais à l'école et j'ai joué au soccer avec son fils,
Rogui. Il y avait son frère Jeff.
Il y avait Célane Morin, une Africaine qui était adoptée.
Il y avait...
C'est ça, une famille du Madagascar,
les Raharaoulaï.
Brigitte me gardait
d'ailleurs.
C'était comme ça, la famille d'Asiatiques,
les You. C'était comme ça.
Maintenant, tu te promènes à Sainte-Foy
et j'ai l'air
de les pointer, mais c'était quand même
de ma perspective, sur mon basic,
sur mon big wheel, c'était ça.
Tout le monde était caucasien, sinon
quelques-uns peut-être français
ou peu importe. Mon ami Olivier,
d'origine belge, son père avait un petit accent,
mais de genre de couleur
dans la paroisse, c'est ce que je voyais.
Quand tu allais dans ces familles,
est-ce que tu aimais ça?
Est-ce que tu te sentais bien?
Oui, mais en fait,
je les connaissais,
je les reconnaissais, je savais où ils habitaient,
mais ce n'était pas nécessairement les amis.
C'était des copains de classe,
Jacqueline Fournier aussi.
Mais c'est une richesse qu'on a aujourd'hui.
Oui, vraiment.
Quand tu regardes, parce que tu n'es quand même pas vieux,
par rapport à quand tu étais jeune aujourd'hui,
si tu avais grandi au même endroit maintenant,
ce serait différent aussi.
Je le vois parce que mes enfants grandissent
à l'endroit où j'ai grandi.
J'ai racheté la maison de mes parents,
donc ils vivent exactement la même paroisse,
la même école, le même trajet pour se rendre à l'école,
le même dépanneur,
la même vie sociale, mais je vois
la multitude
et je vois la
belle fresque de leurs amitiés
autour, puis c'est complètement différent.
Ma fille qui revient à l'école
vers 3h45 avec ses amis,
c'est un vrai métissage.
C'est un vrai métissage.
Et jamais mes enfants ne sont revenus de l'école
en me disant
c'est un noir
ou mon ami
ça n'existe pas pour eux
alors que nous dans notre temps
les parents
le petit ci le petit ça
avant même de prénommer quelqu'un
il y avait une distinction physique
oui, ah oui, eux autres c'est des
ah ah, oui, oui
les arabes qui habitent là-bas
c'est plus ça, en tout cas
à travers mes jeunes
c'est pas ça, pas en tout
moi non plus à travers mes jeunes, j'ai pas vécu ça
je trouve ça beau
pour moi ça c'est de constater
qu'on change
et que le visage de ma paroisse change
en projetant ça sur tout le Québec
en espérant que ce soit de même partout.
Pourquoi tu as racheté la maison de tes parents?
Parce que...
Moi, je suis parti vers 17-18.
Je suis parti en appart après ça.
J'ai fait mes affaires, je suis allé vivre à Montréal,
je suis revenu à Québec.
Je louais un appart que j'adorais.
En 2007, mes parents m'ont dit « On va à la maison,
on s'en va, on va vivre dans une bigénération
avec ta grande sœur, commencer à être un peu plus vieillissant. »
Je suis comme « Mais avant que tu mettes
la maison à vendre, on dirait que ça m'intéresserait
peut-être. » Pour moi,
c'est mon socle, c'est comme peut-être. Pour moi, c'est mon socle.
C'est comme un repère. Pour moi, il y avait quelque chose
d'extrêmement émotif d'arracher
les tapis, de découvrir le beau plancher
de bois en érable en dessous de ça,
de retaper ça, de rechanger la cuisine,
la salle.
Je ne voulais pas avoir l'impression de faire de l'amour
dans la chambre de mes parents non plus.
Psychologiquement, c'est important.
Fait que de refaire ça
puis de pouvoir installer mon donjon.
Que tes parents n'avaient pas non plus.
Fait que,
ouais, puis c'est ça.
Il y a une cour.
Ça a toujours été réconfortant
pour moi de voir
mes enfants un peu réécrire
cette histoire-là parce que j'ai un
voisin qui a fait la même chose aussi, puis finalement,
tous les voisins
sont devenus des amis, donc la rue
où on jouait à cachette, où on jouait au hockey
dans la rue, bien maintenant, c'est
mes enfants qui pètent des fenêtres avec des rondelles
puis qui jouent au basket jusqu'à 11h15
le soir pour leur dire « Hey, c'est la fin! »
Fait que les voir sur
le trampoline dans le cours,
c'est comme si j'ai cours Je regarde par la même fenêtre
Depuis des années
Ce sont des marches
Le sous-sol que j'ai monté je sais pas combien de fois
J'en ai passé du temps maudit dans cette maison-là
J'en connais tous les raccoins
Mais ça demeure quand même
Je partirai jamais de là je pense
Tu me dirais demain
Tu gagnes 3 milliards de dollars.
Puis oui, probablement que...
J'aimerais me construire une petite cabane
sur le bord de la mer en quelque part
où je sais pas quoi, je triperais,
mais je pense pas que je vendrais cette maison-là.
Est-ce que t'es un nostalgique?
Ouais, ouais, ouais, vraiment.
Ah oui, complètement.
Une boîte de chaussures avec des vieilles photos.
J'aime ça les manipuler, les voir.
Surtout qu'à l'époque,
on prenait des photos différemment.
Chaque photo...
Les photos d'antan ont plus de valeur
que celles d'aujourd'hui.
Ou on se met en scène,
ou on contrôle parce qu'on...
On sait qu'on peut faire des retouches.
On sait que...
On peut en prendre 12 aussi.
On peut en prendre 1000. On en prend 10, l'achat.
Fait que c'est pas grave. Tandis que l'acte
de la personne qui se faisait poser à l'époque
était quand même important. Et celui qui la prenait
aussi sur un 12 pose.
Hein, si moi je prends ceux qui sont dans le ventre.
T'avais une suppression?
Oui, c'était comme un acte artistique.
Cette scène-là, elle me coûte de l'argent
je prends une photo, je dépense
je le fais et je pense que ce moment là
va être significatif
pour moi
il y a quelque chose de précieux là-dedans
tous les films, les vieux appareils
hier je suis aux archives nationales
on travaille sur un projet
pas de restauration d'archives
mais d'essayer de les rendre vivantes un peu parce qu'on a une mémoire collective
qui
est vivante et qui dort un peu aussi
à quoi ça sert
des archives, de rester dans des livres
en poussiérés et que ça intéresse juste des collectionneurs
ou des archivistes ou des
gens à maîtrise. Comment les rendre vivants
parce qu'il y en a de la bobine
de l'histoire du Québec
pas nécessairement assemblée en film,
c'est juste comment on observait
à travers quel lentil on regardait le Québec
quand on construisait le tunnel Hippolyte,
quand Place Ville-Marie est arrivée,
la Gaspésie dans les années 40.
Il y a comme plein d'affaires
et j'ai l'impression qu'il faut qu'on rende ça
un peu plus vivant
si on a un souhait
que notre culture et que l'héritage passe aux autres générations. On dirait qu'il faut qu'on rende ça un peu plus vivant si on a un souhait que notre culture
et que l'héritage passe aux autres générations.
On dirait qu'il faut déterrer des affaires,
leur donner et les faire jouer avec ça.
De quoi tu penses que ta mère a été le plus fière de toi?
Je pense que... Je pense qu'elle est fière
que j'ai trouvé ma voix
et que j'ai trouvé quelque chose
qui m'amuse et que j'ai trouvé mon terrain de jeu.
Parce qu'elle me disait souvent
« Hey, toi,
t'es toujours un jeu.
On te demande de ramasser les feuilles,
on se retourne, t'es en train de danser à quel râteau,
puis tu les pommettes.
Je te demande juste de passer une feuilles. On se retourne, tu es en train de danser à quel râteau. Tu ne les pas mettre.
Je te demande juste de passer une petite lavette sur la table.
Tu te niaises avec ta soeur.
Tout est toujours un jeu.
Finalement, ce reproche-là,
on dirait que je l'ai transformé en moteur.
Ce n'était pas vraiment un reproche.
À un moment donné, j'ai fait mon secondaire.
Je suis allé au cégep.
Ça a été trois belles semaines.
J'ai lâché le cégep.
Puis j'ai senti la déception dans ses yeux
quand je lui ai dit,
« Man, j'ai lâché le cégep. »
Je me souviens de sa face.
Elle ne m'a pas chicané,
mais je sentais qu'elle était déçue.
Je n'étais pas assez organisé
après mon secondaire pour rentrer au cégep.
Moi, j'avais besoin d'un surveillant qui me disait
« Hey, la cloche est sonnée. À où est Laure en classe?
Sinon, non, non, non. Tu as déjà eu une retenue la semaine
passée. » Tu sais, rentrer, circuler.
« Hey, c'est fini. Arrêtez de vous chamailler. »
J'avais besoin de cette structure-là
autour de moi pour fonctionner dans le groupe
parce que j'étais sur le bord.
Les profs aimaient ça me garder en avant parce qu'en arrière,
je faisais des avions en papier
ou avec des bouts de papier avec une paille ou un bique.
Je faisais des petites arbacanes.
Tu lançais ça à tes collègues.
Oui, je faisais des guerres.
Tu étais un petit tannant dans la classe.
Un stylo bique.
Tu enlèves le crayon.
Moi, ça m'a tout le temps tapé ses nerfs,
ceux qui faisaient ça.
Moi, les tannants dans une classe,
on dirait que...
Moi, je m'assoyais tout le temps en arrière.
J'essayais d'être en avant.
Je les voyais. Je me disais, si j'essayais d'être en avant, fait que je les voyais, puis je me dis
« Oh, si je pense que je suis une vraie petite fille,
tu sais qui... »
« On va faire un bon gros qui s'en va se coller
sur le tableau, qui a le prof qui s'en retourne.
Il sait que c'est toi, puis il n'y a aucune preuve. »
Mais t'étais un tannant.
« Bien, j'étais pas tout seul, on était une gang, là. »
Mais t'avais de l'énergie, là, d'énergie.
« Mais en même temps, j'étais dans le conseil étudiant,
puis en même temps, dans l'équipe de basket, je faisais de l'énergie mais en même temps j'étais dans le conseil étudiant pis en même temps dans l'équipe de basket
j'étais de l'impro fait que je pense que
je réussissais à rééquilibrer le tout
ça allait avec ta personnalité
mais oui on était tannant on faisait des coups
mais en arrivant au cégep
j'avais plus là tout d'un coup
j'avais un cours à 9h après ça j'avais un break
jusqu'à 2h de l'après-midi
personne pour me dire que moi je suis cané
que j'étais pas là au cours
les cours de
philo, le niveau d'anglais aussi
était beaucoup plus élevé.
À Garneau, je trouve, avec le prof,
que ce que j'avais eu dans le début de mon secondaire.
Fait que là, c'est comme plein de choses en même temps.
Je sais que moi, j'avais commencé à avoir
une petite job in. Fait que j'ai lâché l'école.
Je suis allé au Eastside Marios, laver de la vaisselle.
Puis, quelques mois après,
j'ai dit, pas mal, il y a un programme en radio-télévision
au Collège Radio-Télévision
de Québec. J'aimerais vraiment ça,
faire ce cours-là. Ça coûte de l'argent, c'est un cours
privé. Je veux vraiment le faire.
Ils ont dit, c'est ce que t'aimes? Je dis, c'est vraiment
ce que je veux faire. Ils ont dit, on va t'aider.
Fait que je pense que ma mère, elle est fière
que je me sois
replacé parce que je l'ai fait tuer quand j'étais
quand j'étais
ado. Je pense
qu'elle est fière que je me sois replacée
puis que...
Inconsciemment, j'ai beaucoup
puis encore, je travaille des fois
juste pour qu'elle soit fière
puis que comme je sais que ma...
Si je fais bien ça,
elle va le savoir, elle va l'écouter
puis c'est comme ma façon un peu de m'excuser
pour tout ce que je lui ai fait en durée.
Qu'est-ce que t'as fait de pire?
C'est pas tant en gestes.
Je pense que c'était globalement peut-être
un manque de reconnaissance
de ce que mes parents avaient fait et faisaient pour moi.
Je pense qu'il y avait beaucoup ça, peut-être à 12-13 ans.
Je peux comprendre
des fois qu'on est...
Écoute,
je ne sais pas trouver d'excuses,
mais dans tous mes bouleversements internes,
c'était difficile pour moi
de réaliser qu'une
grande partie de la vie des parents,
c'est de s'assurer que leurs enfants soient bien.
Par le travail, par les travaux qu'ils vont faire,
par les contorsions,
par les soins qu'ils vont leur prodiguer,
par les prises de rendez-vous,
par les aides aux devoirs,
par la bouffe qu'ils vont mettre sur la table.
Quand tu es parent, tu le réalises encore plus.
Quand tu le tiens pour la première fois
quelqu'un a fait ça pour moi
on dirait que
pour moi de tenir mes enfants dans mes bras
les premières fois
je pensais beaucoup à ceux qui l'ont fait pour moi
mais je pense pas
qu'au début de l'adolescence
j'étais très axé sur
je me levais pas le matin en disant
merci pour l'adoption.
Merci pour ce beau repas.
Merci pour le lift.
Vous faites vraiment des efforts pour qu'on ait du fun
dans la vie, les camps de vacances. »
C'est pas ça.
Je voulais faire mes affaires.
Je voulais faire mes affaires.
J'avais une soif de liberté
qui débordait des cadres,
du cadre qu'ils avaient fait.
Puis je fonctionnais mal là-dedans, pour plein de raisons.
Je m'en veux pas, je leur en veux pas.
Mais je suis content de comprendre que j'étais pas toujours facile.
Et là, tout d'un coup, quand tu leur as annoncé
que tu voulais aller dans cette école-là,
c'est comme si tu retombais un peu sur terre pour eux. J'imagine que c'est comme ils se posent. Oui, bien là, tout d'un coup, quand tu leur as annoncé que tu voulais aller dans cette école-là, c'est comme si tu retombais un peu sur terre pour eux.
J'imagine que c'est comme ils se posent.
Oui, bien là, oui.
C'est comme si l'avion que tu as fait décoller,
il y avait une piste d'atterrissage.
Oui, là, ils ne se faisaient plus appeler pour...
« Il a fait telle niaiserie, venez le chercher. »
Ou « Il est suspendu deux jours. »
Ou « Telle affaire. »
Là, tout d'un coup, je n'avais plus de mauvais bulletin.
Là, ça allait bien. J'étais passionné.
Je restais à l'école plus tard. Même quand
ça fermait, je restais après les cours pour gosser
en studio. J'étais super
passionné. Je voulais écouter toutes les radios du monde.
Je parlais tout le temps de ça.
Je me pratiquais. Je commençais à flirter
avec l'animation d'un bar.
Je suis devenu super dynamique.
J'appelais les discos
mobiles. J'avais besoin d'un stagiaire.
Je peux aller rouler des fils. J'avais faim. J'avais soif de ça parce que j'aelais les discos mobiles. « J'ai besoin d'un stagiaire. Je peux aller rouler des fils. »
J'avais faim, j'avais soif de ça
parce que j'aimais ça.
Je pense que pour eux,
c'était vraiment...
Ils trippaient pas trop sur l'école.
Il a fait son secondaire 5.
J'ai fait mon secondaire 5 les deux pieds sur le pouf.
J'ai regardé combien de crédits je devais amasser
pour obtenir mon diplôme d'études secondaires.
J'ai fait « Parfait, si je passe maths, français, ça, ça, ça.
Fait que des cours de FPS puis d'éduc, là,
pas besoin d'y aller, je passe de toute façon.
C'est sûr que pour des parents,
tu sens que t'as pas tant de pognes que ça, là.
Pas simple.
C'est pas simple.
Mais...
C'était toi.
J'étais comme ça, puis en même temps,
j'étais...
Ça riait quand même à la maison.
Je pense pas que j'étais un...
J'étais pas violent.
Non, mais t'étais libre.
J'étais slack.
J'étais lousse.
Mais quand je me suis trouvé, puis quand j'ai trouvé ma voix,
je pense que j'ai vraiment changé.
Je suis encore lousse, puis j'essaie de l'être dans mon métier
parce qu'à un moment donné, je ne suis pas Robert Guisculli.
Moi, j'essaie plein d'affaires.
Mais c'est sans tout respect, je le dis.
Oui, oui, oui.
Lui, il approfondissait.
Oui, c'est ça.
Moi aussi, j'aime approfondir aussi.
Mais diversifier.
J'aime aussi faire des numéros de j'aime où on
danse, puis on tape des mains tout le monde ensemble,
puis des DJ sets, puis je mets des tunes des bébés,
puis j'aime plein d'affaires, puis je peux aller
à la silence où on joue, puis jouer à la boulette.
Je me sens pas...
Je me sens libre.
Quel type d'amoureux es-tu?
C'est une bonne question.
Je pense que je suis un...
Je me suis toujours demandé pourquoi mes blondes étaient avec moi.
Pas que je sentais que je ne les méritais pas,
mais parce que je sentais que...
Je suis bizarre.
Mais, tu sais, je vois des amoureux
qui sont super cajoleux,
attentionnés.
Je vois des couples qui sont extrêmement fusionnels,
qui vivent ensemble,
qui travaillent ensemble,
qui ne se lâchent pas,
qui sont comme une personne,
qui ont un email commun.
As-tu ça, Marie-Claude et Mario,
atsympatico.ca?
Non. Je n'ai même jamais pensé à ça.
C'est vrai que j'avais vos tracks.
Non, mais je reçois ça des fois, par exemple,
de quelqu'un qui a les deux prénoms.
Je suis disant, quand même plus âgé,
mais ça m'arrive quand même, j'ai vu ça.
Mais toi, tu n'aurais pas ça.
Je ne juge pas ça.
Mais ce n'est pas ta personnalité.
C'est juste que je suis...
C'est ça, je suis... Je fais mon possible.
Mais ce serait à mes blondes de le dire.
Je pense que quand je suis toute là,
je peux embarquer dans une bulle.
Je pense que je peux être plaisant dans l'intimité.
Je ne parle pas de l'intimité charnelle,
mais l'intimité, pour moi, c'est à un moment donné
quand tu embarques dans cette zone de proximité avec quelqu'un
et que tu vis dans la même bulle
et que tu danses avec cette personne-là dans l'espace-temps.
Je pense que je peux être agréable,
mais je pense aussi que je peux être des fois en dehors de cette bulle-là
et que ça peut être difficile
pour l'autre de comprendre comment je peux être si prêt
et si loin en si peu de temps.
Je suis comme ça.
Je suis...
Je suis comme ça
parce que c'est le même.
Si j'ai mal appris, c'est parce que je suis
limité dans
l'expression de mes émotions.
Si ma capacité d'aimer est restreinte.
Ma capacité, mon habileté amoureuse
n'est peut-être pas aussi développée que certains.
Mais je me suis souvent fait dire
par mes anciennes copines ou les filles que j'ai fréquentées,
« OK, j'ai jamais ça. C'est spécial. »
Pas mes chamans, mais tu sais, c'est comme... C'est-tu Mais pas méchamment.
C'est-tu parce que c'était pas clair si t'es un chum ou pas?
Les deux. Dans des fréquentations
pis dans des couples
qui ont duré plus longtemps.
Ça fait combien de temps
qu'il est en couple?
On est ensemble depuis 2008.
2007-2008.
C'est quand même plusieurs années.
Et pourquoi ça fonctionne dans ce couple-là? Parce que ensemble depuis 2008, 2007-2008. C'est quand même plusieurs années.
Et pourquoi ça fonctionne dans ce couple-là?
Parce que je pense que la famille,
je pense que le projet de famille
nous a, à un moment où
ça a été plus difficile,
le projet de famille nous a ralliés
et c'est à travers ça qu'on s'est redécouverts,
je dirais.
Puis
c'est ça travers ça qu'on s'est redécouverts, je dirais. Puis c'est ça, ça a été...
Je pense que d'élever des enfants ensemble,
ça m'a permis de retomber en amour avec ma blonde aussi d'une autre façon,
de la voir comme blonde, mais de la voir comme mère aussi,
comment elle a tena tenue.
Et tiens, encore, je considère toujours ce projet de famille à bout de bras,
parce que moi, je suis sur la trottinette, on est à Montréal,
je vis à Montréal pas mal, je travaille, je suis toujours partie.
Bien sûr que quand je suis là, je suis là,
mais il y a des bonbons qui ne touchent pas là aussi.
Ça fait qu'elle est comme devenue une espèce de lien au travers de tout ça.
Est-ce que toi, ça va...
Le fait de pas toujours être chez toi,
ça va avec ce que t'as besoin, cette liberté-là?
Est-ce que ça te convient, ça, dans une relation?
Absolument.
Je sais que pour bien des conjointes,
pour bien des couples, ce serait incompréhensible.
Puis en même temps, je suis pas tout seul à vivre ça. Il y en a plein, là, des sportifs sur la route. Mais tu le vis bien, parce que des couples, ce serait incompréhensible. Puis en même temps, je ne suis pas tout seul à vivre ça.
Il y en a plein, des sportifs sur la route.
Mais tu le vis bien, parce que des fois,
il y en a pour qui c'est plus difficile de partir.
Oui, mais non seulement je le vis bien,
mais on dirait que c'est devenu essentiel
à mon équilibre puis à ma santé mentale.
J'adore habiter dans deux villes.
Pour moi, c'est comme, pour certains,
c'est une contrainte.
Ah, mon Dieu, il faut que j'aille à Montréal travailler. Tu es toujours parti,
mais je prends
le meilleur de Montréal. Quand je suis
tanné, je reste au condo à Longueuil.
Je suis à 2h20
de la maison.
J'adore ma ville Québec.
C'est ma base.
C'est le cœur de ma vie, mais en même temps, de pouvoir
goûter aux deux villes,
aux deux énergies différentes.
Ça me permet un peu d'être...
J'ai déjà habité seul.
Je n'ai pas peur d'habiter seul.
J'ai voyagé souvent seul.
Je ne suis pas inconfortable à être seul.
Je sais quoi faire.
Je sais comment me meubler le temps.
Je sais comment faire le party avec moi-même tout seul,
comment me divertir, comment me reposer.
Quand j'arrive au condo à Montréal,
bien sûr que je sors pas beaucoup
parce que si je viens, c'est pour travailler.
Souvent, c'est parce que j'ai des tournages tôt le lendemain
et j'ai des engagements que j'essaie
de compacter. Mais tu sais, je me suis créé
un petit endroit où j'ai mes disques,
vinyles, mes petites plantes,
mes vieux livres, mes affaires.
J'ai une paix.
Je suis comme, wow!
J'ai la chance, j'ai le privilège,
en grande partie grâce à Mélodie,
de vivre une vie de famille qui est stimulante,
qui est mouvementée.
C'est les livres, le soccer, tu sais ce que c'est,
les fins de semaine où ils ont trois games
à un moment donné de tournoi. Après ça,
ils mangent un petit sandwich dans le char. C après ça, c'est parce qu'ils ont
une autre game à l'autre bout de la ville, pendant que
l'autre, la gymnastique, puis deux fêtes l'après-midi.
Puis on reçoit les parents pour souper.
C'est que...
C'est de la logistique de Lyft. Puis je
m'en plains pas. Moi, quand je suis là,
j'entends les parents dire « Ah, c'est mon fils, c'est encore
une game en fin de semaine. » Je suis comme...
Peut-être qu'on va s'ennuyer de ça à un moment donné.
Peut-être qu'à un moment donné, de les encourager,
c'est des beaux moments de les voir
s'épanouir, puis de tout donner
sur un terrain. Je pense que quand je vais avoir
75 ans, puis qu'ils vont être grands,
puis qu'ils vont être partis, je vais me dire,
je m'ennuie de ça avec ma petite gourde.
J'ai vu les parents le vendredi soir avec leur gourde.
Il n'y a personne qui boit d'eau ici.
Tout le monde est là.
Let's go!
On est rendu au niveau rouge.
Je vais te demander de piger une question.
Je regarde toutes.
Non, mais en fait... Tu m'en donnes trois, excuse-moi.
Prends-en trois.
C'est celle-là que t'empêches, Jun.
Excuse-moi.
OK, j'en donne trois.
Tu m'en donnes trois.
C'est moi qui les toutes mélange.
J'ai mon propre jeu.
Tu m'en donnes trois.
Tu m'en donnes quatre.
Oh, excuse-moi. OK, je prends celle'année 4 Parfait
Donc
Je vais te les lire
Tu vas en choisir une
Qu'est-ce qu'on t'a reproché le plus souvent
Quel est le plus grand sacrifice
Que tu as eu à faire
À quel moment de ta vie
Aurais-tu souhaité que le temps s'arrête?
C'est une bonne question.
Tu peux le regarder,
c'est sûr, comme ça.
Fait que j'en prends une, là-dedans?
Oui, t'en choisis une. On a choisi juste une dans le niveau rouge.
OK.
À quel moment de ta vie
aurais-tu souhaité que le temps s'arrête?
C'est une réflexion que j'ai souvent,
quand même,
dans des moments qui ne sont pas toujours très spectaculaires.
Je me souviens à l'époque, des fois,
quand Mélodie était à Québec avec les enfants,
les petits étaient dans le bain, puis j'étais à Montréal,
puis là, on s'appelait sur FaceTime,
puis elle faisait juste comme déposer le téléphone sur le bord,
puis on parlait, mais on ne parlait pas tant. Ce n'était pas une conversation.
J'avais juste le bruit de fond
des enfants qui se tirent les cheveux dans le bain
et la petite routine.
Même si je fais
l'éloge de
la vie en solo,
le bruit de fond de la maison familiale,
pour moi, c'est un bruit de fond
qui est vraiment... C'est une musique
qui est précieuse à mes oreilles,
même quand c'est pas toujours rose.
« Hey, yo, moi! Qui a pris mon chargeur? »
« La radeuse sacrée! »
« Viens manger! »
« Arrête! »
Tout ça, toutes ces affaires-là, les amis qui arrivent,
les noms qui partent en course le matin avec son café.
J'ai le chien.
Qui sort le chien? Je suis allé hier.
Sort le chien.
Tout ça, là.
La vie de la lave-vaisselle.
Il y a dans ces moments-là,
dans l'imperfection de ces moments-là,
que je me dis, ah, c'est beau.
C'est ça. Je suis bien là-dedans,
dans la vie, avec tout son petit côté rugueux,
avec tout ce qu'on ne montre pas,
ses réseaux sociaux,
avec toutes les hypofètes
et les affaires de linge garroché.
C'est un divan parce qu'on n'a pas eu le temps
de le plier, d'arriver en retard en char
parce que...
d'enfants qui reviennent de l'école
puis qui rentrent avec leurs bottes parce que tu viens juste
de passer à la mop. T'es comme, sérieux, là?
Ben ça, pour moi, c'est...
On dirait que c'est plus beau
qu'une photo sous l'arbre de Noël
ou qu'un voyage
à Disney ou que
nous voici en photo devant le Golden Gate.
Oui, je comprends, il y a des
trucs exceptionnels. On vit des moments
de grâce, tant mieux, mais
dans l'ordinaire,
il y a quelque chose qui est
formidablement magnifique
et qui, j'ai l'impression,
va peut-être m'habiter jusqu'à mon
dernier souffle. Je ne sais
pas si c'est le cas,
mais je me dis à un moment donné, quand on part,
qu'est-ce qui nous...
Ah oui, je me rappelle, on avait fait la file
pour le monstre à la ronde, t'es malade.
C'est ça qui...
Les histoires de pactage
de char, de partir en auto en famille,
de ci, ça, de...
C'est ça.
J'ai l'impression que... Des fois, j'ai envie de mettre sur pause. À plein de ci, ça c'est ça j'ai l'impression que des fois j'ai envie de mettre sur pause
à plein de moments
j'ai envie de mettre la vie sur pause
quand ils avaient 4 ans, quand telle période
des fois c'est des petits moments de grâce en voyage
mais
c'est jamais
à chaque fois que j'ai cette réflexion-là
à chaque fois que j'ai la réflexion
j'aimerais mettre la vie sur pause,
je réalise que ce ne sont jamais des moments
qui sont spectaculaires.
C'est quand tu sens la vie autour de toi.
Tu es dans le sentier.
Parce que...
Notre vie aura été de partir le matin,
d'embarquer dans le char, d'aller faire nos affaires,
de notre petite routine, de pogner le courrier,
de rentrer. Allô? Allô?
J'ai dit allô!
Tu sais, de...
sur leur tablette.
De les voir, tu sais,
je le vois aussi à travers mes enfants, de les voir
arriver avec des nouveaux amis, des nouvelles affaires,
des nouvelles façons, des nouvelles expressions,
des nouveaux propos, des nouveaux angles,
des nouvelles discussions. Tu sais, comme, ah mon propos, des nouveaux angles, des nouvelles discussions.
C'est comme, oh mon Dieu,
je suis avec une bête pensante
qui commence vraiment à avoir
son regard précis sur la vie
et qui se développe
une personnalité sociale,
amicale, même politique, très jeune.
Tout ça, ça se vit dans des moments
d'ordinaire.
L'éloge de l'ordinaire, j'aime ça.
T'as fait tellement de bruit
tantôt que j'ai revécu.
Non, mais c'est vrai,
tout ça, viens souper.
Tout ça, c'est que c'est vivant
et c'est quand les enfants quittent la maison
qu'ils n'ont plus ces bruits-là.
On dirait que le silence,
ça prend un certain temps
avant de l'accepter.
Mais ça, c'est de la nostalgie aussi.
C'est beau, la nostalgie.
– Bien, on peut vivre la nostalgie dans le moment présent.
– Oui, mais t'es un peu ça.
– C'est un peu ça, là. C'est comme, oh mon Dieu,
je vis tellement un beau moment. Vis-le, mais
réalise qu'il est déjà plus là.
Ça le rend encore plus précieux.
– Ça va faire partie de tes souvenirs.
Prends un petit recul, puis rentre dedans sans y penser
pour le vivre pleinement parce que
t'es dedans, puis c'est pas demain.
On se fait tellement rappeler souvent par des tragédies,
par des si, puis on dirait
qu'on finit par oublier.
C'est précieux
qu'on soit là, puis il faut
juste essayer de le savourer.
Ben oui, il y aura du trafic, puis il y aura si, puis il faut juste essayer de le savourer puis de... Ben oui,
il y aura du trafic, puis il y aura
si, puis il y aura
une décision politique quelconque
qui nous... On s'insurge,
mais en même temps, il y a...
Il y a des gens qui se font bombarder
puis qui se font mettre en famille.
Mais présentement, au moment où on se parle.
Niveau mauve, tu es en pays jeune
tout simplement.
C'est des questions hypothétiques.
Des questions hypothétiques.
J'en pige une.
Oui.
Tu y réponds.
Celle-ci.
Tu meurs demain.
Aïe, aïe, aïe.
Tu meurs demain, est-ce que tu pars en paix?
Je pense que oui.
Je pense que oui.
Je t'aurais pas nécessairement répondu ça il y a quelques mois
parce que, je sais pas,
je vivais plus de fatigue
et de tourments et je me sentais
un peu plus à côté de mes pompes.
Ça arrive, on a tous nos périodes.
J'ai pris un peu de recul.
J'ai pris le temps de me reposer.
J'ai voyagé.
J'ai eu plus...
J'ai eu à travailler un peu plus sur moi-même.
Il y a des périodes dans la vie que c'est comme ça.
Puis je me souviens d'avoir dit cette phrase-là à une amie.
On dirait que si je meurs demain, je ne suis pas en paix avec tout.
Juste d'avoir dit cette phrase-là à une amie. On dirait que si je meurs demain, je ne suis pas en paix avec tout. Juste d'avoir la réflexion,
on dirait que ça m'aidait un peu plus.
Mon gars est donc trouvé colleux des fois.
Ses petites épauves de 14 ans,
joueur de foot.
Je suis comme...
Je t'aime, je t'aime, j'ai un petit soeur.
Il me donne des coups de coude.
C'est beau, lâche-moi.
Tu le sais.
Je pense avoir fait mon possible
dans bien des aspects de ma vie.
Je pense avoir fait mon possible
dans mon désir d'explorer le monde.
Je pense avoir fait mon possible
dans mon désir de raconter des choses que je vois
ou des choses que j'entends
pour partager parce qu'on est des communicateurs.
Moi, ma passion, c'est ça. C'est d'entendre
des affaires et de les partager
et de poser des questions.
Est-ce qu'humainement,
j'ai blessé des gens? Est-ce que j'ai pas
toujours été à la hauteur? Bien sûr
que j'ai pas
eu des relations, des débuts de relations,
des relations et des fins de relations parfaites
avec tout le monde, c'est sûr.
Mais je pense que...
Je pense que c'est ça.
J'ai fait mon possible comme humain dans bien des aspects.
Puis je pense pas que je suis venu semer la terreur
ou que je suis venu intentionnellement
sur cette planète-là
pendant la petite seconde que je suis passé.
Je suis venu
gonner le monde ou distribuer de la merde.
Je ne pense pas avoir été animé de tout ça
pendant mon passage sur Terre.
Je ne pense pas.
Si c'est ça que les gens ont comme regard sur moi,
OK, mais tu sais...
J'ai... Quel est gens ont comme regard sur moi, OK, mais tu sais, j'ai...
Mais quel est le regard, tu penses, qu'on a sur toi
lorsque tu te poses cette question-là?
Pas tant.
Non, pas tant.
Pas tant, sinon tu...
Sinon, tu ne fais pas les choses principales.
Oui, c'est ça.
Sinon, tu deviens paralysé et tout.
Je suis égoïstement quand même
assez nourri par mes instincts et mes passions.
Ça me drive vraiment beaucoup. J'ai envie de faire ça.
Tel sujet m'intéresse, on transforme ça en projet.
J'essaie d'y amener
du cœur.
J'aime ça être entouré de gens aussi
qui sont des moteurs, puis d'embarquer
dans des projets.
J'aime ça sentir du mouvement, être en mouvement
et sentir de l'énergie.
Le regard que les autres ont sur moi,
pas que je ne m'en soucie pas,
mais ce n'est pas...
Ce n'est pas un questionnement.
Ce n'est pas un cadre qui m'empêche
de faire ce que j'ai envie de faire dans la vie.
Je ne suis pas soucieux de savoir ce que les gens pensent.
J'ai juste envie de faire des choses qui correspondent à mes valeurs,
dans lesquelles je m'amuse.
Puis là, après ça, si c'est un projet sur lequel j'ai mis beaucoup de cœur,
je vais checker.
J'ai-tu rejoint du monde avec ça?
As-tu rejoint le bon monde?
As-tu provoqué des réactions?
Là, je suis prêt, mais sur ma personne, à moi, pas tant.
Tu as vécu un deuil récemment, puis arrive.
Est-ce que ça, ça t'a changé?
Est-ce que ça t'a comme ramené à l'essentiel?
Ben oui, vraiment.
Parce que moi aussi, j'ai vécu un deuil il y a un an et demi.
Sympathie.
Ben, mes sympathies aussi,
mais on dirait que ça nous force à nous déposer.
Oui.
Mais c'est...
Bien, moi, ça ne s'est pas fait instantanément, en fait.
C'est que ça s'est fait...
Quand ma mère est décédée,
j'étais dans un tourbillon de travail.
Et les mois qui ont suivi,
on dirait que...
Tu sais, ce n'est pas au salon funéraire
que j'ai exploré la complexité du deuil.
Je considère que c'est un endroit surréel.
C'est de la...
C'est quasiment de la fiction,
avec tous les codes, les rites,
cercueils, toutes ces affaires-là.
On dirait que c'est comme un tourbillon.
T'es un peu témoin de quelque chose
que tu espérais ne jamais vivre,
mais que tu savais qu'il allait arriver.
C'est comme la matérialisation d'un cauchemar
que tu sais inévitable.
Fait que moi, le deuil, il s'est manifesté
dans de l'insomnie, dans certaines réactions,
dans...
J'ai pas été tout de suite capable de mettre des mots dessus.
J'ai l'impression de l'avoir coincé aussi,
la peine et la déstabilisation
que ça m'a procuré
dans plein d'articulations.
C'est vraiment quand j'ai ralenti
mon rythme de travail
qu'on dirait qu'il a refait surface
à plein de moments où tu ne t'y attends pas.
C'est comme,
c'est pas nécessairement quand,
c'est pas
quand tu t'assoies avec une tisane
que tu dis « Ah, c'est vrai, je vais penser à mon deuil. »
Ça survient des fois.
Ça peut être une odeur.
Ça peut être une odeur.
Une musique qui passe.
Tu peux être au magasin,
ça repart.
Justement, des objets de l'ordinaire.
J'en ai ramassé plein qui sont à la maison
qui, pour moi, c'est ma façon de garder
la mémoire de ma vie vivante.
Plus que des photos et des cadres, c'est niaiseux,
mais c'est vraiment des objets
que je voyais tout le temps quand j'étais petit,
de la vaisselle qui était là,
que je voyais de ma perspective de TQ.
C'est des objets auxquels elle a donné vie.
On dirait que j'ai l'impression
qu'elle vit à travers encore ces objets-là.
J'ai aussi découvert, je trouve avec le deuil,
que j'ai découvert plein de gens qui sont venus à ma rencontre
de façon numérique ou en personne pour me parler,
m'offrir leur sympathie et me parler de ça.
Et m'offrir du réconfort, m'offrir une oreille ou une épaule attentive
en me disant
on se connaît pas beaucoup,
je sais ce que tu vis, moi je l'ai
déjà vécu, fait que si un moment donné t'as envie de jaser
avec quelqu'un, gêne-toi pas.
J'ai trouvé ça vraiment
réconfortant de voir qu'il y a comme une confrérie
de gens
endeuillés qui se...
Hey!
Je sais c'est quoi, on ne s'est jamais appelé.
Mais si jamais...
Je me suis rendu compte en ayant
des fois des conversations avec ces gens-là
que des fois, c'est le fun
de parler avec des gens qui ont une certaine distance.
Tu ne consultes pas.
Mais tu peux
tout dire à cette personne-là
qui n'attend rien de toi,
devant qui
il n'y a comme pas d'attente. On dirait que c'est comme
on communique sur quelque chose
qui est vraiment raw, raw, raw, raw, raw.
On ne connaît pas ce qu'il y a
autour, mais là-dessus, on a comme
un accès direct l'un à l'autre.
Puis ça, je trouve ça...
Et qu'est-ce qui te manque
dans ton quotidien
parce que des fois tu as le réflexe de l'appeler
mon père n'est pas sur Facebook
ma mère l'était
juste le fait qu'on est notre groupe familial
c'est niaiseux
mais on communique
on va-tu à la cabane à sucre
mes soeurs répondent
à chaque fois on dirait que ça me saisit
parce que je vois Monique qui a répondu,
mais c'est mon père qui nous parle à travers Messenger,
à travers le compte Facebook de ma mère,
qui, dans le fond, lui contrôlait
ou du moins que lui manipulait.
Parce que ma mère n'était pas trop...
Oui, c'est sûr.
C'est un premier Noël.
C'est des photos de famille.
C'est des moments. Une mère, c'est des photos de famille où c'est des moments.
Une mère, c'est un lien.
C'est le petit maman.
On va tous à la cabane à sucre.
Par ce moment, on va être contentes qu'on soit toutes là.
Arrangez-vous pour que ma mère soit contente
et on va être là.
Parce qu'elle fait partie des rituels.
Oui, vraiment.
Elle les initiait
où elle était à sa façon un peu au cœur
de toute cette famille-là.
Avec mon père, bien sûr.
Puis mon père tient tout le monde ensemble aussi maintenant.
Oui, je trouve ça...
Surtout qu'au niveau aussi identitaire,
dans la réflexion
et dans ma nostalgie
d'une mère
et d'un père qui ont décidé de m'adopter,
qui, elle, est allée me chercher en Haïti,
qui m'a pris dans ses bras, qui m'a ramené ici
et qui m'a permis de vivre
cette belle vie-là ici.
Bien sûr qu'il y a beaucoup de reconnaissance,
mais de la voir partir, on dirait que c'est comme
si c'était un... On dirait que c'est comme...
On dirait que je trébuche.
On dirait qu'il y a quelque chose de...
Mon Dieu, finalement...
Je me sens comme...
On dirait qu'au début, je me sentais comme dans...
As-tu vu le film Get Out?
Non.
À un moment donné, là...
Et là, le personnage, il tombe.
Des fois, je me sens...
T'as un vertige.
Un vertige de...
OK.
C'est quoi ma base ici?
Bien sûr, j'ai ma famille.
Mon père est encore là, mes soeurs aussi,
mais ça m'a fait ça un peu.
Elle avait quel âge, Thomas?
85 ans.
Puis au niveau mobilité, c'était plus difficile.
Cognitif, cardiaque, c'était plus difficile.
Mon père était devenu un proche aidant, je dirais.
Fait que c'est dans l'ordre des choses,
dans le sens qu'elle a vécu une belle vie.
Puis ses ennuis de santé,
ce serait pas charnel à garder en vie.
C'était plus difficile.
Puis elle était bien encadrée, puis entourée.
Mon père fait son possible
pour qu'elle puisse avoir les meilleurs soins possibles.
Mais je me dis, bon, elle n'est pas morte à 37 ans
pendant que ses enfants étaient aux couches.
Mais perdre sa mère...
Ça reste perdre sa mère,
perdre son père.
Il y a des gens qui sont proches de la centaine.
Ils n'auront pas moins de peine.
Ben non.
Ils n'auront pas moins de peine.
Ah, qui avait 100 ans? Non, non.
C'est comme ça.
C'est comme ça.
C'est quelque chose qu'on porte.
Mais tu as dû prendre un arrêt pour vivre ça?
Pas juste pour ça.
J'étais juste fatigué.
J'ai travaillé beaucoup cet automne avec les Gémeaux, Sangénie,
Plaza Plaisé,
la Fête nationale,
les DJ sets,
des affaires.
J'ai une boîte de production à Québec
qui produit des émissions. J'étais occupé. À un moment donné. J'ai une boîte de production à Québec. Je produis des émissions.
J'étais occupé.
À un moment donné, j'ai ralenti.
Mais ça, c'est un bon message,
de se rappeler qu'il faut ralentir aussi.
Sinon, la vie nous le rappelle de drôles de façons.
Puis le corps se souvient.
Le corps réclame son dû de temps en temps.
Exact. On dirait que ma gorge, en ce moment,
est en train de me dire...
Oui, on a une dernière question.
Ma gorge est en train de me dire ta gueule
ok je te pose une question rapide
où te vois-tu dans 10 ans
c'est une bonne question parce que j'ai
parce que je me suis souvent dit
en étant des fois conscient
de mes privilèges et conscient
et en étant, en remerciant la vie
des beaux projets
puis de la belle vie que je mène
puis du plaisir
que j'ai à vivre, je me suis souvent dit
« Hey, on dirait que ce que je vis là
en ce moment, j'y rêvais
il y a dix ans. » Fait que je trouve qu'il y a dix ans.
C'est bizarre. On dirait que des fois, les choses
arrivent...
Je sais pas comment le dire.
C'est mal expliqué.
Tu le réalises dix ans plus tard
que c'était ça que tu pensais dix ans avant.
Ouais. On dirait que j'ai des cycles
de dix ans où des fois...
Je sais qu'il y a des choses
en ce moment que j'aimerais accomplir, que j'aimerais faire,
qui me tentent beaucoup.
Pas que j'ai envie de les brusquer,
mais je suis sûr qu'on se reparle dans dix ans.
Je te dirais, mon Dieu, c'est ça. J'étais pressé de ça, mais ça aura pris dix ans finalement pour que j'ai envie de les brusquer, mais je suis sûr qu'on se reparle dans 10 ans. Je te dirais, mon Dieu, c'est ça.
J'étais pressé de ça, mais ça aura pris 10 ans
finalement pour que j'y arrive.
Mais c'est ma façon
de revoir le passé et de voir l'avenir.
Où je me vois dans 10 ans, j'aimerais ça...
J'aimerais ça être encore en vie.
Je ne pense pas avoir fait le tour.
Si la vie en a
décidé ainsi, c'est correct
pis j'espère que d'où je serai
je serai pas fâché et amer de ça
j'espère que mes enfants
et que ma famille, mes proches et tout le monde
que je gêne seront aussi vivants
j'espère que
j'espère qu'on va aller mieux
aussi collectivement
je nous sens des fois
je nous sens ra. Je nous sens des fois... Je nous sens
raides.
Nous, les Québécois, on est tellement chaleureux.
Ouais, mais
on est braqués sur une couple d'affaires
en ce moment. On a peut-être besoin d'un genre
de calbrasse collectif, puis plus
de love. C'est facile à dire. J'ai-tu
la solution? Je sais pas. Mais
on a besoin de danser plus.
On a besoin de se sourire plus on a besoin de de se relaxer dans nos dans nos positions
j'espère que dans dix ans on sera pas
il ya sept ans Donald Trump son deuxième mandat... »
J'espère qu'on ne sera pas encore...
J'espère qu'on ne sera pas en train
de se remettre du deuxième mandat de Donald Trump.
Ça fait peur, ça.
On dirait que ça ne se pouvait pas.
Là, on pense que peut-être...
J'ai bien peur de ça.
J'ai peur des séquelles que ça puisse laisser
puis sinon,
j'espère que mes enfants
vont faire ce qu'ils aiment. J'espère que
Mélo va être heureuse. J'espère que
le Canadien va avoir gagné une coupe
avec Cole. J'espère que Nick Suzuki
va être encore là.
Puis que Slavkovski aussi va être
comme vraiment une étoile
établie dans la ligne nationale de hockey.
Une équipe féminine à Québec.
Les Nordiques.
Puis j'espère que tu vas aller bien.
Mais moi aussi, j'espère que tu vas aller bien.
Je vais te laisser reposer
parce que ta gorge en a besoin.
Merci.
Puis Pierre-Yves. On a bien, j'en ai un peu.
On a dit Pierre-Yves dès le départ.
Merci, Pierre-Yves, d'avoir ouvert ton jeu aujourd'hui.
Ça fait plaisir. Merci.
Je suis content. Je te suis.
Quand j'ai vu ton podcast arriver,
j'étais comme, mais quelle bonne idée.
C'est si simple et c'est si...
C'est la voie rapide pour rentrer
dans le cœur du monde puis aller chercher des confidences
ou des conversations qui sont riches,
émotives ou futiles,
mais... C'est la vie.
C'est un podcast sur la vie.
Merci Pierre-Yves. Merci à toi.
Merci tout le monde d'avoir été là, puis on se dit au prochain podcast.
Bye-bye.
Cet épisode était présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu