Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #62 Hubert Proulx | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: July 8, 2024Dans ce soixante-deuxième épisode d’Ouvre ton jeu, j’ai le plaisir de recevoir le comédien Hubert Proulx. Il se révèle avec une très grande générosité sur l’impact de son frère toxicom...ane sur sa vie et sur son métier, de sa grande émotivité et de son adoucissement au début de la quarantaine. L’acteur parle bien évidemment de ses rôles marquants dans Léo et Indéfendable, mais aborde surtout son grand amour pour la paternité et sa relation privilégiée avec son fils adolescent. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:25:35 - Cartes vertes 00:47:00 - Cartes jaunes 01:13:14 - Cartes rouges 01:19:49 - Cartes roses ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Ouvre ton jeu sera présenté sur scène cet automne: le 20 octobre au Club Dix30 avec Chantal Lacroix et le 27 octobre à la Salle Albert-Rousseau avec P-A Méthot. Rendez-vous au ouvretonjeusurscene.ca pour réserver vos places. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre.... Visitez mon site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Grâce à Éros et compagnie et notre niveau rose, obtenez 15% avec le code rose15 au erosetcompagnie.com
Transcript
Discussion (0)
Bonjour tout le monde, bienvenue à Ouvre ton jeu.
On va faire ça différemment maintenant, je vais vous parler dès qu'on commence en introduction.
D'abord pour vous dire merci, parce que vous êtes toujours de plus en plus nombreux à nous suivre sur nos différentes plateformes.
Pour ceux et celles qui ne le savent pas, on est aussi maintenant sur Patreon.
Donc vous pouvez aller vous abonner, on a la chaîne Ouvre ton jeu.
Évidemment, on est sur YouTube
et toutes les autres plateformes.
Donc, on est content de lire vos commentaires.
Gênez-vous pas,
parce que quand il y a des commentaires
qui sont adressés aux gens que je reçois,
souvent, on leur fait parvenir
ou en tout cas, on leur demande d'aller les lire
parce qu'ils sont contents de
vous lire, de voir l'impact
que leur partage a
sur plusieurs personnes.
Et j'ai envie aussi de saluer
les gens qui viennent d'un peu partout au Québec.
J'aime toujours
lire les gens des différentes régions.
Évidemment, il y en a, ça déborde
le Québec, il y en a
de la grande francophonie, mais aujourd'hui, j'ai envie de saluer les gens du Québec, de déborde le Québec. Il y en a de la grande francophonie.
Mais aujourd'hui, j'ai envie de saluer les gens du Québec,
de toutes les régions.
Et on a une nouveauté.
Juste avant de vous parler de la nouveauté,
je veux remercier Karine Jonca.
On voit ses produits dans la bibliothèque.
Karine Jonca Cosmétiques.
Mais la femme qu'elle est, parce que Karine,
depuis le début, est là pour...
Elle est partenaire majeure,
partenaire principale d'Ouvre ton jeu.
C'est beaucoup grâce à elle
qu'on a pu le poursuivre.
Alors, je tiens à la remercier.
Et elle a un code promo pour vous
qui est Ouvre ton jeu 15.
Alors, c'est pour 15 pour Sandra Bay.
Et le site web,
c'est karinejonca.ca
et la
grande nouveauté, c'est
le niveau rose et
rose, donc des nouvelles cartes
qui arrivent dès aujourd'hui
et ce sera des
questions plus
intimes où on va aborder
justement la zone de l'intimité
et aussi la zone
sexuelle, mais
on est toujours
dans le ton de
ouvre ton jeu, c'est-à-dire que
l'invité pourra, il y a
huit questions, l'invité va en piger
cinq et il va répondre à
une seule question. Donc, le but,
mon but, c'est pas de coincer l'invité,
c'est juste de faire
évoluer ouvre ton jeu tranquillement
avec une nouvelle catégorie.
Et donc, ce que vous offre Eros et compagnie,
c'est aussi un code promo ROSE15 pour 15 % de rabais.
Et le site web est erosetcompagnie.com.
Alors, c'est le fun d'avoir des partenaires
parce que ça vous permet d'avoir des rabais.
Et ça, j'aime ça.
Aujourd'hui, j'ai déjà hâte de vous présenter l'invité.
Restez là, on commence ça tout de suite.
C'est comme le jour de la marmotte, mon frère.
Mais il est heureux, au moins.
C'est ça qui est le fun.
Oui, puis tu n'es plus inquiet pour lui?
Non.
Mais je...
Mais je me...
Je trouve ça dur des... En fait,
j'aime ça aller le voir parce que je l'aime.
Mais des fois, je trouve ça dur.
Tu sais, mettons...
L'autre fois que j'arrive, il y a une pile de magazines.
Toutes les magazines dans lesquelles
j'étais.
Puis il reste enceinte. Il y a un petit lit simple.
Il fume des smokes, il écoute la TV.
Il reste dans une petite chambre.
L'important, c'est qu'il soit heureux.
C'est comme si son OVC a tué son mal de vivre.
Des fois, je me demande si mon frère... Mon frère, c'est un comique. C'est comme si son AVC a tué son mal de vivre. Des fois, je me demande si mon frère...
Mon frère, c'est un comique.
C'est drôle.
Si mon frère avait fait de l'école de l'humour,
il serait dans le métier que moi.
Quand je vois des fois des...
des frères ensemble de mon âge,
ça me brise le cœur.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca, la référence
en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies
au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin
et sur rendolf.ca.
Il y a des gens qu'on rencontre
pour la première fois, puis on dirait qu'on se connaît
depuis longtemps, mais mon invité aujourd'hui,
c'est ça qui s'est passé.
Je l'ai reçu autour de la table
de l'émission Marie-Claude,
puis j'ai eu un gros, gros
coup de cœur. Sa spontanéité,
son authenticité, sa vérité
et ses talents d'acteur sont juste incroyables.
Mais je trouve que c'est un gars qu'on a encore à découvrir au Québec.
J'ai l'impression qu'il y a encore plein de trésors cachés.
Aujourd'hui, on va essayer de le dévoiler le plus possible.
Hubert Proulx, salut!
Salut! Bon, merci pour l'introduction, c'est gentil.
C'était-tu correct, ce que j'ai dit?
C'est plus que correct.
Moi, je pensais que je faisais une entrevue, pas me faire rendre hommage.
– Ah, mais Hubert,
moi, quand je t'ai rencontré sur le plateau,
j'ai eu un coup de cœur tout de suite.
Parce que c'est quelque chose d'avoir quelqu'un dans des rôles
à la télé, de le rencontrer,
mais cette énergie-là
que tu as comme ça,
c'est unique, mais c'est vraiment comme ça.
Tu es vraiment hyper énergique.
Oui, je suis très énergique.
Oui, je fais tout avec énergie.
Hier, je suis en train de servir de la salade
pour mon fils et ma blonde.
Les deux, rien de moins.
Juste la façon dont je mettais le poivre.
Je mets tout mon cœur,
même quand je mets du poivre dans ma salade.
Tu as tout le temps été comme ça?
Pas mal, oui.
J'ai toujours eu beaucoup d'énergie.
Enfant, j'étais très doux, très fin,
mais j'avais de l'énergie.
Je me rappelle, j'ai une de mes tantes,
des fois, quand j'allais chez elle,
passer la fin de semaine,
le dimanche midi, elle avait hâte que ma mère arrive.
Je la plaçais de l'air, je faisais rire son fils
qui était mon cousin. On riait, on riait, on riait.
C'est ça toujours dans le positif?
En général, oui.
Avec l'énergie que j'ai, quand je me fâche,
t'en sais vous. Parce que ça arrive ça?
Des fois, mais pas souvent.
Es-tu colérique? Non.
Mais quand je me fâche, c'est l'enfant.
Qu'est-ce que tu fais quand tu te fâches?
Tu dis des affaires que tu ne penses pas?
Non, non, non.
Mais tu lèves le ton?
Je lève le ton, oui. Je lève le ton et je suis sacre.
Et ça sort?
Ça sort. Et moi, je ne voudrais pas être devant moi.
J'aurais peur de moi.
Est-ce que tu le sens ça dans les yeux de l'autre?
Oh, OK, il faut que je me calme.
Oui, bien oui.
En fait, je le vois...
En fait, je ressemble beaucoup à mon père.
Mon père, c'était quelqu'un de plus rough
que moi encore.
Je l'ai vu souvent fâcher
et j'ai tout le temps eu peur de lui.
Fait que là, tu ne veux pas ça, nécessairement?
Non, je ne veux pas faire peur au monde.
De toute façon, je ne veux pas me fâcher.
Je veux créer le bien autour de moi.
Je veux que ça se passe bien.
Qu'est-ce qui te choque?
Les injustices sociales.
Les gens qui sont injustes.
Les gens qui
se sentent supérieurs aux autres aussi.
J'ai bien de la misère avec ça.
Moi,
des fois,
ça m'est déjà arrivé de me fâcher sur un plateau.
Mais c'est parce que
c'était un réalisateur qui gueulait après tout le monde, mettons.
Ça, moi, quelqu'un qui gueule après les autres,
puis que je vois les autres
qui ne sont pas capables de se défendre,
ça, moi, je viens fou.
Ça vient vraiment me chercher.
Ça, mettons, une fois, je me rappelle,
une fois, j'avais pété une coche
quand mon frère avait fait un overdose.
Puis je l'avais amené...
Non, il n'a pas fait un overdose,
il avait fait des convulsions.
Manque d'alcool.
Tu sais, mon frère était toxicomane.
Puis là, l'urgentologue ne voulait pas
lui donner de médication, tu sais.
Puis il donne son congé de l'hôpital.
Puis je lui dis, mais est-ce qu'il a encore
des chances de faire des convulsions?
Puis il m'avait dit, bien, techniquement,
c'est 72 heures.
Je lui dis, bien, est-ce qu'on peut donner
des médicaments à mon frère?
Il a fait, écoutez, monsieur, c'était son choix d'être toxicomane.
Moi, j'ai des patients à soigner.
Puis là, je n'avais tellement pas aimé sa condescendance,
je comprenais les paris qui sont dans le jus, les urgentologues,
mais sauf que là, j'avais pété une coche.
Je l'avais traité de condescendant et de tous les noms possibles.
Je m'étais fait sortir par l'agent de sécurité.
J'avais 21 ans dans ce temps-là.
Ton frère, est-ce qu'il est resté à l'hôpital?
Non. On est sortis.
Il n'y a pas eu de médicaments.
Qu'est-ce qu'on a fait?
J'ai dit à mon frère,
ce n'est pas de convulsions,
on va faire une désintoxication en décompression.
J'ai donné 4 bières ce soir-là,
3 bières le lendemain, trois bières le lendemain,
puis deux bières le surlendemain.
Tu as fait de sa thérapie, de sa désintox.
On t'a vu dans la dernière année dans Indéfendable.
Tu as tenu un rôle qui a été marquant.
Mais un rôle, on ne t'avait jamais vu dans ce genre de rôle-là.
Un personnage qui a des gros problèmes de santé mentale.
Et c'est pas juste
on le voit dès le départ, mais on l'a
suivi quand même assez longtemps, ce personnage-là.
À travers Indéfendable
sur deux saisons. Est-ce que
tu sens la réaction du public par rapport à ça?
Est-ce que ça a changé quelque chose pour toi dans ta carrière?
Oui, ça a changé beaucoup, beaucoup, beaucoup
de choses.
Ce rôle-là, en fait, c'est qu'il y avait eu Léo où est-ce que ça a changé quelque chose pour toi dans ta carrière? Oui, ça a changé beaucoup, beaucoup de choses. Ce rôle-là, en fait, c'est qu'il y avait eu Léo
où est-ce que là, j'avais réussi à
montrer tout mon côté funny. Avec Fabien.
Oui, Fabien, tu sais, survolté,
comique, drôle. Et puis là, on est
dans le registre complètement contraire,
dans le tragique, en fait.
C'est un personnage extrêmement tragique.
Puis la complexité dramatique
aussi, tu vois, un rôle qui a des personnalités multiples.
Aussi dans le contexte de faire ça en quotidienne
où est-ce qu'on n'a pas beaucoup de temps.
Puis en plus, moi, j'étais dans la première intrigue.
La première intrigue, la machine n'était pas huilée encore.
Pixicom, c'était la première fois.
Ça commençait avec... Tu étais dans les premières scènes.
Oui, puis je veux dire, n'ayons pas peur des mots
c'était le début
du tournage d'indéfendable
c'était quand même assez tout croche
c'était des drôles de conditions de travail
je veux dire
on marchait à travers la scrap du décor
la scrap du décor n'avait même pas été
ramassée, les vidanges
les bouts de bois
qui ne servent plus.
On marchait à travers ça, tellement
c'était la dernière minute.
Moi, en plus, j'avais été confirmé seulement deux semaines
d'avance parce que ce n'était pas moi qui étais supposé faire ce rôle-là.
C'était un autre acteur.
Je n'étais pas sûr si je voulais le faire
parce que je me dis que jouer de la folie
quand ça tourne vite,
la ligne est tellement mince.
Je me suis dit que je vais garder ça vrai. J'avais eu une belle connexion avec le réalisateur de l'époque, la ligne est tellement mince. Fait que je me suis dit, non, je vais garder ça vrai.
Puis j'avais eu une belle connexion avec le réalisateur de l'époque,
Stéphane Simard, qui m'a appelé la tous les soirs.
Il m'appelait.
Parce que moi, j'ai dit, moi, je vais aller loin, loin, loin, loin, loin dans l'émotion.
Mais j'ai dit, toi, tu me retiens.
C'est tout mon gauge.
Si ça va trop loin, il faut que tu me ramènes.
Puis donc, excuse-moi, je prends plein de...
J'ouvre plein de parenthèses.
Mais oui, ça a changé les gens, même le regard
des téléspectateurs
a changé sur moi.
Avant,
on faisait juste m'interpeller pour
le job, ça fait que les gens s'en permettaient beaucoup, mais là,
des fois, les gens, à cause de Pierre Poirier
dans Indéfendant, les gens, ils ont
juste envie de me prendre dans leurs bras.
C'est le fun. Puis ça a changé
aussi auprès de ma réputation
dans le métier aussi.
Auprès des diffuseurs, auprès des producteurs,
on se rend compte que je suis capable
de jouer d'autres choses que des bums,
des tout-croches.
Là, c'est un tout-croche aussi, mais
c'est comme si tout à coup, depuis
deux, trois ans, on dirait qu'on
m'a donné des rôles beaucoup plus
diversifiés. Ça me fait du bien.
Je suis commencé à être tanné de jouer des
bums.
Comme Pouliot, ton fameux personnage
dans les hauts, ça aussi, c'est un personnage qui est marquant.
Oui, quand même.
Il est flyé, ce personnage-là.
Flyé en maudit. Moi, je vais t'avouer
que je suis content d'une chose, c'est que
tout le monde me disait, un personnage comme Pououliot ça passe rien qu'une fois dans une vie
t'en aurais pas un autre
qui va marquer autant l'imaginaire
ben Christy tout de suite après je suis allé faire Indéfendable
pis ça a marqué quasiment autant
fait que ça j'étais content
parce que c'est stressant
nous autres les acteurs quand t'as un succès après ça
tu veux
te renouveler, tu veux en avoir d'autres
tu veux pas surfer, tu veux en avoir d'autres.
Tu veux pas surfer, tu veux pas devenir un has-been.
Tu veux pas surfer sur... Moi, quand j'ai fini un rôle,
j'ai fini, je passe à d'autres choses.
Je veux pas surfer là-dessus, tu comprends?
J'en veux un autre, je veux travailler sur d'autres choses.
Souvent, quand on voit ton rôle, c'est fini déjà depuis longtemps.
Oui, c'est ça.
Quand on te voit, là...
Oui, c'est ça.
Des fois, c'est comme...
Dépendamment de comment je file
quand les gens m'arrêtent dans la rue
en général je suis gentil
je suis toujours gentil
mais des fois ça me fait toujours bizarre
parce que moi je suis passé à autre chose
le rire de Poulediot
j'ai pas le goût de te le faire dans la rue
on te le demande ça?
ouais ouais tout le temps
non non
je suis pas dedans mais en même temps ça démontre à quel point les gens sont à l'aise Tu te le demandes, ça? Oui, tout le temps. « Hey, fais-moi donc ton rire! » Non, non.
Je ne suis pas dedans.
En même temps, ça démontre à quel point les gens sont à l'aise avec toi.
Oui, oui, oui.
Ben oui.
Les gens sont à l'aise en maudit.
J'aime ton « en maudit ».
Non, mais des fois, c'est parce que c'est trop.
Des fois, ça n'a pas de bon sens.
Oui, c'est ça.
La ligne est même sans rester quand même sympathique.
Ben là, c'est parce que des fois,
il faut que je mette mes œuvres.
L'autre fois, je fais le spectacle
dehors de novembre sur les coulottes
que j'ai entournées partout à travers le Québec.
L'autre fois,
il y a un gars, on faisait
le rappel.
C'est un spectacle quand même hommage
à Dédé Fortin qui s'est enlevé la vie.
Là, on venait de faire la chanson La comète. C'est comme on voulait mettre de l'espoir
dans le spectacle. Après ça, on vient
faire un rappel et on met le party dans la place.
Puis là, il y en a un
dans la salle qui fait
« Hey, Poulediotte! Ah ouais, Poulediotte! »
Puis là, je me suis comme
fâché sur scène. Mais je peux m'en
permettre parce que comme je fais des...
Un gars qui s'en permet de m'appeler Poulediotte,
je peux me permettre d'être bavard avec.
Fait que là, j'ai dit, hey, celui qui
m'a appelé Pouljot, ferme ta gueule, man.
Fait que là, il y a du monde qui a horri,
mais il y avait du monde qui était peut-être choqué un peu.
Puis quand, après ça,
j'ai présenté les musiciens, je me suis expliqué,
j'ai fait, excusez-moi, j'arrête peut-être pas de vous dire ça,
c'est juste que là, on rend hommage à Dédé Fortin,
on s'entend-tu que là, c'est pas le temps de parler de Pouljot?
C'est juste une question de respect. Des fois, les gens, je sais que c'est de que là, on rend hommage à Dédé Fortin, on s'entend dessus que là, c'est pas le temps de parler de Poulgiotte. C'est juste une question de respect. Des fois, les gens...
Je sais que c'est de l'enthousiasme, mais
le gars qui a fait ça,
il manque de savoir-vivre un petit peu pareil.
Puis là, j'ai fait, parfait, moi...
Puis il a arrêté.
Oui, il a arrêté. Après ça,
le monde est venu me voir après, le monde riait,
le monde trouvait ça drôle, mais moi, je peux m'en permettre un petit peu aussi.
Je peux me permettre d'être baveux un peu.
Oui, oui, ben là, t'es sur scène.
Oui, je suis sur scène, c'est mon show.
C'est ton show, c'est ça.
C'est comme une fois, une autre fois,
à un moment donné, un gars, il est saoul,
il était avec sa blonde, le show commence,
ma première phrase, c'est, j'ai une blonde qui m'aime,
j'ai une belle guitare.
Je fais, j'ai une blonde qui m'aime,
il est juste en avant de moi, puis il fait, moi aussi!
Là, je fais,
hé, Chris, tu vas pas te mettre à parler
tout le long du show maintenant.
Ça, tout de suite, je t'avertis tout de suite.
Tu parles pas.
Puis là, il a arrêté de parler.
Puis le monde riait.
Mais là, oui, je comprends.
Ça peut être long, longtemps.
Première réplique, tu sais.
À quel âge que t'as commencé?
Parce que me semble que
ça fait pas si longtemps qu'on te connaît. Ça se peut-tu dans t'as commencé? Parce que me semble que ça fait pas
si longtemps qu'on te connaît. Ça se peut-tu
dans l'espace public?
Ça fait quand même longtemps que tu fais
des rôles, mais est-ce que ça se peut que...
Je vais tout en faire des petits rôles, peut-être, mais
non, mais regarde, moi, j'ai fini
l'École nationale en 2004.
Pendant que j'étais à l'école, j'avais eu un petit rôle
épisodique dans Fortier 4.
Mais sinon, j'ai vraiment plutôt commencé dans Virginie.
Mais dans Virginie, j'avais un rôle assez important quand même.
Ça, je me souviens de toi dans Virginie.
Moi, j'allaitais ma fille quand j'écoutais Virginie.
T'es très concentré.
Virginie, ça a commencé en 1997.
Oui, moi, j'ai commencé Virginie.
Moi, je commençais en 2005, Virginie.
T'as commencé en 2005.
Oui.
Ça a été ton premier rôle marquant, Virginie.
Oui, c'est ça. Mais c'est marquant pour ceux qui écoutaient Virginie.
Le problème qu'on avait
dans Virginie,
quand tu étais dans Virginie,
dans une quotidienne, les autres producteurs ont peur
de se replacer ailleurs.
Tu n'as pas le temps
de jouer autre chose
ou que tu as un trop gros personnage.
Je dis ça, c'est peut-être pas vrai non plus. de jouer autre chose ou que tu as un trop gros personnage. Ça veut dire que ton personnage est très centré.
Je dis ça, c'est peut-être pas vrai non plus.
C'est peut-être parce que ça n'a pas le vailleur non plus.
Je ne sais pas.
J'ai fait plein de petites affaires autour.
Tu as tout le temps été là. J'ai toujours fait plein des épisodiques quand même.
Après ça,
Virginie s'est arrêtée en décembre 2010.
J'avais fait Les Jeunes Loups en décembre 2010. Puis, j'avais fait
les Jeunes Loups
en 2012, je pense.
Là, j'étais un an sans travailler
dans ce bout-là.
Puis là, c'est là que j'ai eu mon gars en 2011.
Moi, j'aimais ça. J'ai pris le congé parental.
Ça a été une des plus belles années de ma vie.
Même si je suis ambitieux et que j'adore mon métier,
mais là, moi,
de partir un bébé naissant jusqu'à un an,
sans travailler, c'était vraiment extraordinaire.
Mais donc, après ça, j'ai travaillé,
j'ai fait l'unité 9 à partir de 2013.
Ça fait quand même longtemps.
C'est vrai.
Écoute, j'avais oublié que t'étais...
Je faisais le frère de Jeanne.
Ben oui, ben oui.
Je suis Serge Biron.
J'en avais un astuce de bon match.
Je vais te dire tellement que tes rôles des dernières années m'ont tellement marqué
parce que ce rôle-là, c'est là que j'ai vraiment
vraiment découvert. Parce que vous vous
ressembliez en plus.
On y croyait que vous étiez frère et soeur.
C'est vrai que c'est un gros rôle.
C'est un rôle marquant.
Quand je me suis préparé pour ça, j'ai écouté
parce que j'étais arrivé dans la deuxième saison, j'ai écouté
un épisode.
J'ai rien à préparer.
On a une énergie qui se ressemble.
En plus, on a un peu le même accent.
Je viens de la Rive-Sud de Québec.
Mon père vient de Rimouski.
J'ai un accent hybride.
J'ai plus l'accent du bas du fleuve.
Elle vient de Kamouraska.
C'est où?
Il y a le motel.
C'est le bord de la montagne.
Je le savais.
J'ai un blanc de mémoire.
Oui.
En tout cas.
Oui.
Ça vient de là.
Là, ça me fatigue
parce que ma tête,
il faut qu'elle revienne.
Ça s'appelle le motel de la montagne,
je pense, en plus.
Le C.A.M. Story,
il est parti à chercher.
Il s'est fatigué,
mais ça va.
Saint-Pascal.
Saint-Pascal de Kamouraska.
Ça, ça avait vraiment...
Ça, ça a été un rôle...
Les gens devaient en parler, Unité 9.
C'est là que ça a commencé à changer
un petit peu au niveau...
Quand je sortais de Montréal,
on dirait qu'à Montréal, les gens t'arrêtent moins un peu.
Les gens sont plus habitués.
Mais, mettons, je me rappelle une fois,
je faisais Unité 9,
je suis allé dans un bar avec mon père,
c'était dans le temps des fêtes
c'est ça, il y avait
des gars qui étaient venus
il y a deux filles, deux couples
mais c'est des gars
de campagne, ils travaillent à la shop
la semaine, la fin de semaine ils font du bois de chauffage
donc ils sont costauds
puis là les deux filles sont venues me voir
puis là ils me disaient
t'es aussi beau dans la vie qu'en TV.
Puis tout ça.
Puis là, à un moment donné, j'étais un peu tanné.
Fait que je m'en vais fumer une cigarette dehors.
Puis les deux gars sortent avec moi.
Puis ils me disent,
les filles, t'as trouvé pas mal cute.
Je m'en fous de vos blondes.
Ah, c'est ça, t'es de même, toi. Tu t'en fous.
Puis là, je dis, non, non.
Je dis, peu importe ce que je vais dire, vous allez me prendre
en défaut. Là, on a deux choix. Soit
qu'on se bat, soit que je vous paye une bière.
Ils ont décidé que je leur paye une bière.
Je leur ai payé la traite toute la soirée parce que j'avais peur
de me faire péter la gueule.
Ça, une ITDF, ça m'a apporté beaucoup de problèmes.
Parce que tous les gars, ils me pétaient la gueule.
Tous les gars dans les bars
s'essayaient. Le monde s'essayaient parce que je fais un bomb.
Les gens s'essayent. C'est spécial quand même.
OK, parce qu'ils croyaient vraiment
que t'étais un bomb dans la vie.
J'imagine.
C'est-à-dire que t'étais un bon acteur.
Peut-être.
Ça transcendait.
Dans ce temps-là, j'étais un gars qui sortait beaucoup.
J'aime ça aller dans les bars.
Quand je fais de la tournée, on dirait que je ne peux plus y aller dans les bars. Mais là, quand je fais de la tournée,
on dirait que je ne peux plus y aller dans les bars.
C'est trop dangereux.
Ou c'est trop fatigant.
Oui, c'est ça. Tu ne peux pas en profiter
comme tu voudrais.
Les gens vont te voir, c'est sûr.
Mais tes roses sont marquantes et tu as quelque chose d'accessible.
Oui, effectivement.
C'est sûr qu'on va te parler.
Moi, je parle à tout le monde.
C'est juste que des fois, comme je suis, je parle à tout le monde. Moi, j'aime ça.
C'est juste que des fois, comme je suis accessible,
des fois, les gens oublient que moi, je ne les connais pas.
Je ne sais pas si tu comprends.
Je suis en train de manger sur une terrasse avec ma blonde.
Il y a un gars qui me ramasse par les épaules.
Toi, je t'aime.
Je te fais chier.
Je ne te connais pas, man.
Tu comprends ce que je veux dire?
Ça t'arrive-tu, toi, des affaires de même?
Moi, mes enfants, quand ils étaient jeunes,
ils me disaient, mais pourquoi tu reconnais jamais le monde?
Ça, c'est drôle.
C'est là parce que je les connais pas.
Oui, mais la madame, elle te connaissait.
La dame, elle te connaissait.
Oui, mais moi, c'était dur à faire comprendre.
Puis là, tu veux pas dire,
oui, mais parce que je passe à la télé, tu sais, tu veux...
Mais en même temps, pour un enfant,
il y a quelque chose, bien oui.
Moi, les gens, ils me disent, ça m'arrive souvent
ils me donnent des becs, ils me disent je t'aime
c'est toujours surprenant
c'est pas que c'est
c'est juste que je les connais pas
comme tu dis, à un moment donné
j'étais à Magog, je marchais sur la rue
pis il y a une super belle dame qui s'en venait
pis je la regardais, j'étais avec toute la famille
pis je sais pas pourquoi, elle avait un beau chapeau
elle passe à côté de moi, elle me prend par le bras,
elle dit « je t'aime ».
Là, j'étais « hey, c'est quelque chose
de recevoir ça, je t'aime. »
Puis de dire
« c'est beau, mais il y a
comme quelque chose, on continue à marcher
et je suis encore là-dessus, qu'est-ce que j'aurais dû faire? »
C'est vrai que c'est un beau problème,
tu reçois beaucoup d'amour,
mais en même temps, des fois fois ça crée une plus grande distance
je trouve
c'est comme si ça m'isole encore plus dans ma solitude
parce que c'est intense
oui c'est parce que les gens
ils te prennent pas pour ce que t'es
ils te prennent pour ce que tu représentes
oui parce que toi tu joues des personnages
ouais c'est ça
fait qu'ils parlent aux personnages
oui c'est ça en mêmeait qu'il parle aux personnages aussi.
Oui, c'est ça.
En même temps, je ne veux pas être teignard
par rapport au fait que je me retrouve seul,
plus dans ma solitude.
Ça va, ça va bien quand même.
C'est un beau problème.
On va se le dire.
Mais je comprends ce que tu veux dire.
C'est que des fois, il y a des occasions publiques
que tu ne joueras pas.
Des fois, tu ne te files pas non plus pour savoir
autant d'amour. Des fois, tu vas faire
des choix de ne pas y aller.
L'année passée, ma blonde m'a convaincu
d'aller au festival de Saint-Tite.
Puis là, je suis allé parce que ma mère
et mes tantes vont à chaque année. Je n'y ai jamais été.
Puis là, on y va.
Puis là, je dis, je vais faire plaisir
à ma mère et mes tantes. Je vais aller
dans la foule avec eux autres parce qu'eux autres sont
contents que je me fasse reconnaître.
Tu comprends? Pour eux autres, je suis le rockstar.
Mais c'est mon fils qui a
pogné de quoi, ce shot-là. Il avait 12 ans
puis à un moment donné, il a fait, OK, là, papa, c'est plate.
Là, je ne suis plus capable
d'être le fils d'eux. Là, je trouve ça plate.
On ne peut pas avancer. Tu fais juste prendre des selfies.
Je ne comprends pas pourquoi je suis venu ici.
Mais pas ta mère et tes tantes.
Ah non, elles autres étaient contentes.
Tu as connu ma tante Diane et ma mère.
Elles se disent qu'elles sont tellement fières.
Elles autres sont fiers de toi.
Toi, tu es un fan club.
Ah oui, je ne peux pas dire que je ne suis pas
encouragé par ma famille.
Même que des fois,
ça devient trop, même.
Ma mère, je vais la voir
être au camping,
dans le coin de Tessieville.
Je vais la voir et elle fait,
«Hubert, viens, c'est la fête de Muriel!»
Je dis, «Mais, peux-tu juste m'accueillir?
On peut-tu prendre juste un verre ensemble?
Après ça, je vais faire le tour du camping avec toi.
Je suis ton fils, je ne suis pas un trophée. »
Mais elle est tellement fière.
Mais oui, ça sort tout seul.
Ça sort tout seul, c'est de l'enthousiasme.
Oui.
C'est comme...
Elle a su que tu vas faire plaisir aux autres en plus.
Oui, puis là, tu sais...
Oui, puis ma mère, c'est la bonté incarnée.
C'est une femme qui a beaucoup de bonté.
Puis elle en a tellement pris soin des autres dans sa vie.
Fait que là, tu vie. Elle est contente
de pouvoir flasher son fils.
Est-ce que
t'es prêt à ouvrir ton jeu? Oui, j'ouvre mon jeu.
T'ouvres ton jeu et t'es le premier
avec une nouveauté.
Le niveau vert,
il y a toujours été le niveau vert,
c'est des questions générales.
Ici, tu réponds pas à toutes les questions.
Tu vas en piger et tu vas en choisir.
Parce que là, si tu réponds à tout ça,
ça va durer longtemps.
Mais non, il y a le niveau jaune
qui est des questions plus personnelles.
Les questions rouges, c'est des questions
assez personnelles, je dirais.
On a un joker.
Le joker, tu peux, à n'importe quel moment,
Hubert, si tu trouves que je vais trop loin
dans mes sous-questions,
tu mets le joker, j'arrête et on passe
à une autre question. On dirait que tu t'en
serviras pas.
Faudrait que je me le mette à moi.
Pour t'empêcher de parler.
C'est la grande
nouveauté, le niveau rose,
c'est le niveau Eros.
Alors, on a
décidé d'un petit peu
pimenter le Ouvre ton jeu.
Ça fait que pour le jeu Eros, c'est moi ton premier.
C'est mon premier, exactement.
C'est mon premier partenaire pour le Eros.
Et tu vas voir, par exemple, on a quand même voulu faire ça.
Tu vas voir, tu vas en piger cinq, puis tu vas en choisir une.
Donc, ce n'est pas pour coincer personne.
Mais en même temps, on va voir.
Je pense que ça va amener le jeu ailleurs
dans d'autres zones.
Alors, tu vas brasser les cartes vertes.
Tu peux les brasser sur la table comme tu veux.
Tu vas m'en donner cinq.
Je vais te les lire. Tu vas en choisir une.
Et après, je vais en choisir une.
Donc, on va répondre à deux questions
sur les cinq. Un, deux, répondre à deux questions sur les cinq.
Un, quatre,
cinq. Merci.
C'est-tu tout qui les a écrits, les questions? Oui.
Puis le jeu est à toi. Tu vas partir
avec le jeu après. À quel endroit
te sens-tu en pleine possession
de tes moyens?
Quelle est ta définition de la famille?
Comment réagis-tu à l'autorité?
Quel défaut tu ne voudrais
donner à personne? Quelle personne
a fait une différence dans ta vie?
Puis je réponds à combien,
Tassie? À une. Puis moi, j'en choisis une après.
Donc, t'avais
en pleine possession. À quel endroit tu es en pleine
possession de tes moyens? La définition du mot de
famille. Comment réagis-tu
à l'autorité? Quel défaut tu ne voudrais
donner à personne? Et quelle personne a fait une différence dans ta vie
quelle est la définition de la famille
ouais parfait
ben moi en fait
pour moi la famille
c'est vraiment ce que plus important
moi je suis toujours mis la famille avant même le travail
avant même mes ambitions je suis quelqu'un de très très ambitieux
je suis extrêmement passionné
j'adore moi j'adore mon métier.
Je le trouve dur.
Je le trouve...
Surtout en vieillissant, on a de plus en plus de doutes.
On doute de plus en plus.
On a de plus en plus peur.
Mais ça fait en sorte que je travaille plus.
Donc, on dirait qu'on s'approfondit aussi
quand on se remet en question.
Mais moi, j'ai toujours, toujours, toujours,
toujours mis la famille en premier, pareil.
Même des fois, peut-être même des fois,
j'ai un petit peu...
Je me suis nuit à moi-même pour, mettons,
essayer d'aider mon frère beaucoup,
mon frère qui était toxicomane.
J'ai développé le syndrome du sauveur.
Ça fait que là, ça fait en sorte que moi,
j'ai toujours essayé de créer des liens entre les gens,
entre les membres de ma famille. Dans la famille
des Proust, c'est pas
une famille super unie,
mais moi, j'ai un contact avec tout le monde,
tous mes cousins, j'ai un contact avec tous mes cousins,
toutes mes cousines, toutes mes ondes, toutes mes tantes.
Je suis curieux
de...
Je suis curieux de mes origines.
Je suis vraiment curieux de mes origines. Je suis vraiment curieux de mes origines,
mais en même temps,
je suis curieux aussi des échanges interculturels.
C'est-à-dire que, mettons, ma blonde est palestinienne.
J'ai eu un enfant avec une femme ukrainienne.
J'ai quasiment pas eu de blonde québécoise.
Mais je suis curieux de ma famille.
Puis c'est ça.
Donc moi, la famille,
c'est ça. On ne se lâche pas, on se donne
tout.
Je vais toujours être là.
Quand, mettons, mon père a besoin,
je vais le voir à Longueuil, il reste à Longueuil.
J'essaie d'être là pour
tout le monde. J'essaie de tisser des liens.
J'essaie de
transmettre ce que j'ai de meilleur à mon fils,
surtout.
Puis je sais que j'ai des défauts,
mais je suis capable de les nommer,
puis de dire ça, c'est un défaut de papa.
Il faut que tu fasses attention à ça.
Qu'est-ce que ta famille t'apporte?
Bien...
Ma famille, c'est des...
Moi,
il y a eu beaucoup de drames
dans notre vie, dans ma vie familiale.
Mais,
il y a une affaire qu'on n'a pas été dépourvue,
c'est d'amour.
Moi, j'ai reçu beaucoup d'amour.
Même jeune, enfant.
Après ça, il y a eu beaucoup d'embûches,
beaucoup d'obstacles.
Des fois, c'était de l'amour un peu tout croche,
mais c'était de l'amour véritable,
de l'amour pur.
Ça, ça fait en sorte que
ça m'a donné de la force
de vivre.
Dans ma famille, les gens sont très travaillants aussi.
Ils m'ont légué ça.
Être vaillant.
C'est bien important dans mes deux familles.
Toi, tu es un vaillant.
Oui.
Mais en même temps,
l'autre fois, j'avais mes tantes qui étaient chez mon père.
Elles sont allées faire le grand ménage chez mon père.
Ma tante Nicole a 70 ans, ma tante Estelle a 76.
Elles sont allées faire le grand ménage chez mon père.
J'ai dit, tabarnouche, on est tous pareils.
Il y a de l'entraide aussi là-dedans.
Beaucoup d'entraide, oui. L'entraide, oui.
Il y a la famille aussi qu'on choisit, les amis.
L'entraide, c'est une valeur extrêmement importante
pour moi, l'entraide, la collectivité.
Je suis quelqu'un qui aime beaucoup s'impliquer
dans la vie des autres.
Quand j'étais étudiant, on déménageait tout le temps,
je pouvais faire 12 déménagements par année,
aider 12 personnes à déménager.
Je suis quelqu'un qui a fait
beaucoup de corvées dans ma vie. Moi, je vais aider
les amis. Le monde t'appelle, puis tu réponds présent.
Oui, exact.
Tu sais, mettons, Fabien Cloutier,
à un moment donné, il disait ça en entrevue.
Il dit, tu veux avoir un ami comme Hubert,
parce que quand tu as de l'ouvrage à faire
sur ton terrain, il va être là.
Et toi, quand t tu appelles les autres,
est-ce qu'ils répondent présent?
Je n'appelle pas assez.
Ah oui, c'est ça, tu t'arranges tout seul?
Oui, c'est ça. Je suis un peu innocent là-dessus.
Je veux dire, j'aide tout le monde,
puis je n'en demande pas de l'aide, mais ce n'est pas vrai.
Je commence à en demander.
Sinon, j'ai mon ami d'entraide,
où est-ce qu'on ne calcule pas,
puis qu'on est tout le temps là, un pour l'autre,
c'est le comédien Maxime
Denommé. On habite en face de
l'autre. Lui et moi,
on est constamment en train de s'aider. Lui, c'est
mon partner
de travaux.
Tu n'es pas gêné de l'appeler, lui?
Non, c'est le seul que je ne suis pas gêné.
Je commence à de plus en plus demander de l'aide.
Depuis que je suis arrivé à 40 ans,
la quarantaine,
j'ai identifié deux trucs
qu'il fallait que je corrige.
Apprendre à me demander de l'aide.
Arrêter de penser que je suis capable de tout faire tout seul.
Mettre ce gros égo de côté-là.
Puis de faire en sorte que des fois,
moi aussi, je suis faible.
Puis que je suis capable de...
Puis l'autre,
c'est de
mettre mes limites aussi
c'est comme un collier ensemble
puis d'arrêter de faire passer tout le monde
en avant de moi
ça ta blonde elle te l'a tu déjà dit?
non moi ma blonde
elle me fait pas de reproches
elle me prend comme je suis
on s'est rencontré ça fait 3 ans
on s'est rencontrés dans notre quarantaine,
on avait déjà nos mauvais plis,
on n'a pas eu le choix de se prendre comme on est.
Tu sais, moi, j'étais la conjointe d'un député.
Ben oui.
Puis on me parlait tout le temps de ça.
Peu importe ce que je faisais, on arrivait à...
Est-ce que ton temps parle beaucoup
parce que ta conjointe est députée?
Oui, on en parle beaucoup.
On t'en parle beaucoup de ça?
Ça te fatigue-tu quand on te parle de ça?
Bien, en général, je suis intéressé.
Je trouve ça le fun.
Mais ça m'est arrivé
à un moment donné, là,
tu sais, elle a fait une...
Elle s'est présentée comme couple paroles, là.
Pour Québec solidaire.
Oui, puis ça avait pris beaucoup,
beaucoup de place. Puis à un moment donné, j'ai fait accueillir, là,
là, mettons, un soir, là,
tu sais, un samedi soir, j'ai fait, là, ça fait une semaine qu'on ne s'est pas vus,
qu'on se parle cinq minutes par jour au téléphone,
on va parler d'autre chose. Mais ça,
elle me respecte là-dedans, elle est capable.
Mais est-ce que ça t'apporte la fierté
de partager ta vie avec quelqu'un
qui, au niveau
de la société, veut faire une différence
jusqu'à se présenter?
Oui, parce que'on partage
un peu les mêmes valeurs
de justice sociale.
Moi, déjà, j'avais un côté militant
d'aller dans les manifs.
J'y vais en tant que citoyen.
En tant qu'artiste aussi,
je peux utiliser ma tribune
pour défendre les minorités,
les personnages
et les causes qui me tiennent à cœur. La crise du logement. pour défendre les minorités, les personnes âgées, des causes
qui me tiennent à cœur,
la crise du logement.
Donc oui, je suis fier
d'être associé à une personne
qui donne
tout son cœur
pour ces causes-là.
Mais je suis fier surtout
du fait que c'est une personne
extrêmement travaillante.
J'ai jamais vu ça.
Puis je suis fier d'elle.
Elle va au bout,
elle traverse, elle se donne tous les moyens.
Puis
elle a du talent aussi.
Je suis bien fier d'elle.
C'est très inspirant.
Puis qu'est-ce que j'aime, c'est que je suis dans une relation
où on est les deux très, très, très indépendants.
On n'habite pas ensemble.
Moi, j'ai besoin du temps seul avec mon gars qui est ado.
Peut-être si un jour, il devient adulte,
si un jour, il va devenir adulte,
peut-être qu'on irait rester ensemble
quand il va devenir adulte, mon gars.
Je comprends. Est-ce que tu veux des enfants encore?
Non, là, il est trop tard.
Mais moi, je me serais vu avec quatre enfants, par exemple.
OK.
Moi, c'est une affaire...
La paternité, c'est quelque chose
que...
Je pense que c'est l'affaire que j'ai aimée le plus
dans ma vie. Être père. J'adore cette responsabilité-là. Je l'aiaire que j'ai aimé le plus dans ma vie.
Être père, j'adore cette responsabilité-là.
Je le lis, je le lis naturellement.
En fait, il y a un producteur, à un moment donné, de cinéma,
qui m'avait vu et qui m'avait dit... Je m'étais comme habillé chic.
Il pensait que j'étais comme mon personnage, un personnage de bomme.
Moi, je m'étais mis chic pour un party de Noël.
Puis là, il fait, comment ça, t'es chic comme ça?
Je dis, comment ça, je suis chic?
Je suis père de famille.
Je suis rendu à 32 ans.
C'est un party de Noël. Je me mets beau.
Il me dit, ah oui, t'es rendu père de famille.
Ça doit être dur pour toi de s'occuper de quelqu'un d'autre que toi.
Puis là, moi, j'avais dit,
hé, man, tu me connais pas pour me dire
une affaire de même parce que
je me suis occupé des adultes
au désespoir toute ma vie.
Fait que moi, un affaire pour moi, c'est juste la lumière.
Ben oui.
Puis là, il était venu gêner le gars.
Je le nommerai pas, c'est plate.
J'ai le goût à m'en sortir.
T'as le goût de l'amener.
Oui, mais c'est parce qu'il m'avait dit ça devant tout le monde.
Pour qui tu te prends de me dire un affaire de même?
Tu sais, les gens, justement parce que je suis m'avait dit ça devant tout le monde. Pour qui tu te prends de me dire une affaire de même?
Tu sais, les gens, justement, parce que je suis exubérant et tout ça,
pour qui les gens se prennent pour me dire ce qu'ils pensent,
me dire mes cas de vérité devant tout le monde?
C'est quoi, cette affaire-là? Il n'est absolument pas validé.
En plus, il ne me connaît pas.
Tu sais, il ne te connaît pas, donc c'est pas...
Gros jugement.
C'est du jugement, c'est ça.
Alors que pour toi, c'est un rôle important.
Moi, j'adore être père. J'aime tellement ça,
Marie-Claude. Toutes les étapes.
Mon gars, il est rendu à 13 ans. 13 ans,
c'est supposé
d'être un âge que je ne suis pas proche de lui.
C'est un âge vulnérable, 13 ans.
Mais mon gars et moi, on est de même.
Mais, par contre,
je le respecte. L'autre fois,
je tournais une ciré à Québec
pis là on se voyait moins, je dis je vais aller dîner avec toi
à l'école mon homme
pis il me dit ah ben non là papa viens pas me chercher à l'école
attends moi au moins au métro
je dis pourquoi, il me dit ben là je vais passer pour un teteux
devant mes chums, je dis ah ok ouais ouais
ok je vais t'attendre au métro
fait que là
on va manger au centre Eaton
il va à l'école Face, On va manger au Centre Eton.
Là, on finit de manger.
Puis là, je dis, on va aller acheter des chocolats.
Puis là, on est dans les escaliers roulants.
Puis il fait, papa, papa, mets ton capuchon.
C'est mes chums.
Mes chums sont là.
Fait que là, moi, je mets mon capuchon.
Je me cache.
Puis là, il me dit, après, on redescend.
Puis il me dit, ça te dérange-tu, papa,
que je t'aie ça, je dis ben non
t'es à l'âge que t'es supposé d'aïr ton père
moi c'est bien correct
je te comprends, t'es pas supposé d'être avec ton père
c'est vrai, ça en a la tête eux
genre j'ai 13 ans, j'aime mieux manger avec mon père
qu'avec mes chums
là il me dit c'est ça
papa je pense que tu vas toujours rester cool
parce que tu comprends les adolescents
c'est touchant maudit, ça.
Parce que c'est vrai que les ados,
on a beaucoup de préjugés,
on a beaucoup de...
On a une autre perception parce que t'aurais pu
être offusqué de ce qu'il t'a demandé.
Ben non, mais... Parce que souvent, les parents
vont être offusqués, mais on comprend, ils veulent juste
pas être associés à toi. Oui, je sais.
Ils veulent pas être associés aux parents. Non, mais c'est normal.
Ben oui, on a tous pensé là en même temps.
Ben oui, exact. Moi, j'allais magasiner
le jeu du soir avec mes parents, puis je marchais
ben en avant. Ben oui. Je voulais pas
avoir l'air de la petite fille qui magasine le jeu du soir.
Oui, oui, puis qui a du fun avec ses parents.
Oui, oui.
Puis l'autre fois, je l'avais en tournant avec moi,
je jouais à Victoriaville, puis là, à un moment donné,
je disais à Victor, genre, parce que moi,
je vais tout le temps rencontrer les
madames qui font
la billetterie, puis ceux, tu sais,
comment, tu sais, les voyons,
comment on les appelle, là.
La marchandise, c'est ça, Bernard?
Oui, la merch. Mais aussi, tu sais, les madames
qui découpent l'étiquette, là.
Ah, les portières.
Moi, je vais voir, je vais voir toutes les voir, parce que souvent,
c'est des bénévoles, souvent, puis, tu sais,
ils écoutent la TV, puis tout,
ça leur fait tellement plaisir. Puis moi,
ça me donne un boost de confiance aussi pour aller faire mon
spectacle, tu sais, avant. Puis je vais toujours
vous voir combien de billets de vendu,
puis tout. Puis là, on est au Carré 150
à Victo. Puis là, à un moment donné,
tu sais, je glisse
en rentre d'escalier pour fermer mon gars, je me fais
chicaner. Bon, je le mérite.
Chicaner par l'endroit.
Je vais me chicaner, je suis 45 ans.
Là, après ça, on revient.
Mon gars, lui, veut me faire rire. Mais là, on est dans le théâtre.
Il n'y a pas personne encore. C'est une heure et demie
avant le show. Puis là, mon gars,
il part à courir. Puis là,
il se fait chicaner par une madame
qui travaille là, dans le théâtre.
Puis là, je me dis,
Christian, on dirait que tout est fait pour que
on haïsse les adolescents.
C'est pas vrai. On peut-tu les aimer, les ados?
Fait que là, j'ai défendu mon gars.
Je lui disais, Madame, c'est pas grave.
Il fait juste courir
et essayer de faire rire son père.
On n'est pas à l'école, on est dans un théâtre.
La Madame est restée bête.
Après le spectacle, je vais toujours rencontrer le public.
La Madame est revenue et est allée
s'excuser auprès de mon gars.
Je trouvais ça faille.
Mais t'as bien fait de le dire.
Ben oui, mais il faut les défendre, les ados.
Pour vrai, il faut les encourager.
C'est dur d'être adolescent.
C'est un changement.
Oui, on est en transition.
T'es en transition.
Mon gars, il est sur le bord d'avoir sa voix qui mue.
Mais là, il est dans une chorale à l'école,
mais là, il était déçu. L'autre fois, il a fait une audition.
Il peut pas passer d'un tenor encore.
Sa voix est pas assez basse. Fait qu'il chante avec les filles,
avec les altos. Là, il a honte
un peu. Tu sais, c'est dur.
C'est un âge difficile. 13-14 ans.
Je trouve ça dur.
Quel défaut tu ne voudrais donner à personne?
De moi, mon défaut?
Oui.
Des fois, je trouve que je parle trop.
Je ne m'arrête pas.
Je ne m'arrête pas.
Des fois, comment je pourrais dire?
Je me...
J'ai honte.
J'ai honte de moi.
Mettons, je ne sais pas, moi je vais...
Je ne sais pas, je dis des choses,
j'ouvre mon cœur à quelqu'un
et après, le lendemain, je me dis
« Pourquoi est-ce que j'allais si loin? »
Est-ce que tu sens que l'autre t'écoute?
Oui, oui.
Quel défaut?
C'est comme un défaut poche à dire.
Je peux en donner un autre.
C'est correct.
Quand tu dis « Je es allé trop loin,
est-ce qu'à un moment donné, tu sens que l'autre est tanné
et que tu continues ou c'est juste que tu dis
que c'était peut-être trop
pour cette personne-là tout ce que j'ai dit?
J'essaie juste de savoir pourquoi des fois,
tu trouves que tu parles trop.
As-tu des signaux qui disent
que tu as trop parlé?
Bien, en fait,
mon grand défaut, c'est quand, mettons, si j'ai bu un fait, mon grand défaut,
c'est quand, mettons, si j'ai bu un peu,
je vais appeler,
je vais laisser un message,
j'ai vu tel ami,
puis là, je vais laisser un petit long message
super émotif, en disant à quel point
j'aime la personne, mais là,
je l'aurais peut-être pas envoyé si j'avais pas été chaud.
Ça, c'est un petit
défaut, le texto de trop, quand t' été chaud. Ça, c'est un petit défaut, le texto trop,
quand t'es chaud.
Ça, j'ai honte souvent.
Est-ce que tu leur lis aussi le lendemain le texte?
Je leur lis.
En même temps, c'est comme ça que j'ai rencontré ma blonde.
En étant chaud?
Quand t'étais chaud?
On dirait que c'est intéressant.
C'est pendant la pandémie.
C'est pendant la pandémie.
C'est pour ça qu'elle,
elle me prend tellement comme je suis.
Mais moi, je suis à cœur ouvert.
Je n'ai pas de malice.
C'est juste qu'à un moment donné,
on avait commencé à correspondre ensemble,
Ruben et moi.
Puis moi, j'avais été à son investiture en 2018.
Ruben Gadal, on va la nommer.
Ça en est excellent.
Puis là, j'avais joué une chanson dans son investiture,
puis là, on s'était connus.
De temps en temps, on se dit des petits coucous.
Puis à un moment donné, pendant la pandémie,
elle avait fait une publication,
puis j'avais répondu.
Puis là, elle m'avait répondu tout de suite.
Puis là, on avait échangé, puis ça avait été
un super bel échange.
Puis ça faisait quand même deux ans
qu'on se connaissait, puis tout.
Fait que là, à un moment donné, je dis à mon gars,
je dis bon, là, je t'ai curé d'être à Montréal,
on s'en va, on va aller visiter Ottawa.
On ne pouvait pas voyager.
C'était en août 2020.
Puis là, j'ai loué une chambre d'hôtel
avec une piscine.
C'est parfait avec des enfants, une piscine.
Puis moi, j'étais content de partir avec mon gars,
mais j'ai commencé à avoir un petit peu trop de bonheur.
Je me suis ramassé un peu chaud.
Mon gars s'est couché.
Puis un moment donné, je me disais,
ça serait qui la fille idéale dans ma vie?
Je ne sais pas, quelqu'un qui est dans le milieu artistique,
mais qui tripe sa culture.
Quelqu'un qui est politiste.
Je me suis dit, Ruba Ghazal. Puis là, je fais, Ruba Gazal.
Puis là, j'ai envoyé un message
super frontal.
Puis, tu sais, j'ai dit que je suis intéressé.
Puis que, je ne sais pas si elle a quelqu'un dans sa vie,
mais que je suis super intéressé, puis tout.
Puis que, tu sais, reviens-moi.
Puis, tu n'es pas obligé de me répondre non plus.
Tu sais, je vais m'essayer, tout ça.
Puis là, j'envoie.
Puis là, ça fait, bonjour, ici ici l'équipe de Ruba Gazal,
nous vous répondrons sous peu. »
Là, c'est-tu que je fais
« Tabardac,
qu'est-ce que je réponds à ça? »
Là, j'ai l'air de
« car. »
Ça fait que là, je fais
« C'est-tu drôle ça? » Ça fait que là, je fais Je sais pas ce que vous allez répondre à ça
Bonne chance
Parce que qu'est-ce qui est arrivé
C'est que quand on s'était écrit dans le mois de juin
À cause de la pandémie
Elle avait moins de travail un petit peu
Elle répondait elle-même à ses messages
Mais là ça a recommencé à être plus belle
Dans le mois d'août elle avait remis son message automatique
le lendemain
quand je me suis réveillé
j'ai checké mes textes
j'ai vu ça et j'ai fait non
c'est épouvantable, la honte totale
je marchais dans la rue
avec Victor, mon fils
j'avais tellement honte, pis là j'étais là « Ah, je suis con, je suis tellement con ».
Pis là, mon garçon, il me disait « T'es-tu correct, papa? » Je dis « Non, non, non, papa, il répète un texte, ça va, je répète du texte. »
Je me parlais tout seul, tellement j'avais honte.
Pis là, à un moment donné, pis là, en plus, ça a tombé que c'était le jour de l'explosion
qu'il y avait eu à Beyrouth.
Puis tu sais, elle est née à Beyrouth.
Fait que là, je fais, il faut que je réécrive, j'ai pas le choix.
Puis là, je fais, écoute,
Allô Rubin et toute l'équipe,
quel manque de sensibilité de ma part, je m'excuse.
J'étais en fait à une demande comme ça,
une telle demande le jour de l'explosion de Beyrouth.
Puis là, elle a fait juste répondre quelque chose de très général, genre, je vais faire semblant que j'ai en fait une demande comme ça, une telle demande le jour de l'explosion de Beyrouth. Puis là, elle m'a fait juste répondre quelque chose de très général,
genre, je vais faire semblant que je n'ai pas vu.
Fait que là, je fais, OK, parfait, je n'écris plus jamais.
Puis là, bien, finalement, ça, ça boit doux.
Puis là, après ça, rendu dans le mois de février,
j'avais sorti une chanson de confinement.
Puis c'est dur, pareil, la pandémie, c'est pas facile.
C'est dur pour tout le monde.
Puis là, j'ai dit,
je vais l'envoyer à ma députée.
J'ai envoyé, j'ai écrit,
« Bonjour Ruba et toute son équipe. Voici une chanson que j'ai sortie. »
Puis là, elle, peut-être un mois plus tard,
elle avait vu ce message-là.
Puis là, elle m'a rajouté dans son compte perso.
Puis là, on a commencé à se courtiser.
Mais là, j'étais là, il faut que je y aille
tranquillement
fait qu'on a commencé à s'écrire à partir du mois de mars
puis on a commencé à sortir ensemble dans le mois de juin
fait que là j'ai été patient
faudrait que je sois plus patient
je suis trop impatient
mais c'est une scène
on pourrait avoir ça dans un film
si ça serait mémorable
ça revient, les merci.
Bonjour, ici l'équipe de Ruben Gazal.
Nous vous reviendrons sous peu.
Hey, tu sais, la réaction que j'ai,
je suis, oh non.
C'est comme, je me suis scrappé mon voyage
en envoyant ça.
Mais là, finalement, on sort ensemble,
puis on est bien.
Puis qu'est-ce qu'elle pense de ce message-là?
Elle trouve ça drôle, là.
Parce qu'elle avait dit, c'était quand même flatteur.
C'était pas l'eau, mais...
C'était frontal.
C'était très frontal, c'est ça.
Ça m'a donné du courage.
En tout cas, ça a pris presque un an.
Oui, ça valait la peine.
Ça valait la peine.
Tu peux reprendre de l'eau, si tu veux.
Dans le podcast, tu fais ce que tu veux.
Mais c'est tellement drôle.
Je peux imaginer comment tu peux te sentir.
Tu peux pas reculer.
Là, si tu voudrais reculer...
C'est irréversible.
Ça s'effacera pas de ton côté.
Mais il y avait aucune méchanceté, par contre.
C'est ça.
À niveau jaune, tu m'en donnes 4, s'il te plaît.
Encore? 4?
Ben oui, là, c'est 4.
Tantôt, c'était 5
attends, j'y brosse pas, je te les donne tout de suite
bon, on va y parler
c'est le fun ton jeu
t'aimes ça? ouais j'aime ça
qu'est-ce que la paternité t'apporte?
quel type d'amoureux es-tu?
à quel moment
le syndrome du sauveur t'a habité?
à quel moment
de ta vie aurais-tu souhaité que le temps s'arrête?
T'en choisis une, puis je vais en choisir une.
C'est toutes des bonnes questions.
Tu vois, on devient plus personnel, c'est ça que je te disais.
C'est des astuces de bonnes questions.
Je vais choisir à quel moment le temps s'arrête.
À quel moment aurais-tu voulu que le temps s'arrête? À quel moment aurais-tu voulu que le temps s'arrête?
Il y a plusieurs moments dans ma vie que j'aurais voulu que le temps s'arrête,
mais ces temps-ci, ça serait un bon moment.
Pourquoi?
Depuis ma quarantaine,
j'ai l'impression que je suis dans les plus belles années
de ma vie.
Parce que j'ai de l'expérience
un peu plus, je me connais mieux
je connais mieux mes limites
ça va bien dans mon milieu
de travail
je suis apprécié
je sens pas que j'aurais besoin de me prouver
ça fait en sorte que quand je vais faire une audition
je suis beaucoup plus détendu qu'avant
beaucoup plus à l'aise,
beaucoup...
Je sens que je suis plus en
possession de mes moyens.
Puis, en même temps,
j'ai 45 ans, fait que
les problèmes physiques vont commencer bientôt.
Ça commence déjà.
Fait que, mettons, j'aurais
arrêté, j'arrêterais ça, mettons, là, j'aurais arrêté, là.
J'arrêterais ça, mettons, entre 41 puis là, là.
Mais c'est bon de t'entendre dire ça,
que là, tu es dans une bonne période à ce point-là.
Oui, je suis dans une bonne période à ce point-là.
La seule affaire qui m'attriste, là, présentement,
c'est à quel point notre métier est en train de s'effondrer.
Ça, l'industrie s'effondre, ça, ça me fait de la peine.
Peut-être que je l'aurais arrêté il y a un an et demi, mettons.
Tu le sens que le métier s'effondre?
Ben oui. Oui.
Oui. Mais là, tu sais, je veux dire,
le gouvernement a donné des crédits d'impôt pour les
producteurs, ce qui était une bonne
chose. Sauf que là,
à cause de ça, les diffuseurs ont fait
« Bon, ben, c'est le budget, ça vous fait plus d'argent. » Mais là, à cause de ça, les diffuseurs ont fait « Bon, bien, on va baisser le budget,
ça va vous faire plus d'argent. » Mais là, tu fais « Non,
il aurait fallu garder un plancher. »
Parce que là, les producteurs,
ils produisent pour... Tu sais, souvent, nous autres,
nos acteurs, on va chialer contre les producteurs, mais là,
les producteurs, ils produisent
avec... Ils font pas beaucoup de profits,
tu sais, puis rendu là,
bien, ça leur tente juste de produire
des émissions à sketch, là, tu sais, mettons, à un lieu qui coûte pas cher. Ça, ça leur tente juste de produire des émissions à sketch,
un lieu qui ne coûte pas cher.
Ça, ça me fait de la peine
en tabarnouche.
– Parce que pour les gens qui nous écoutent,
qui ne sont peut-être pas tous habitués
au milieu dans lequel tu vis,
quand tu es acteur, quand tu es comédien,
quand tu tournes des dramatiques
ou peu importe, des fictions,
il reste que les jours de tournage sont importants.
Tu as commencé en parlant d'indéfendable,
que tu disais, c'est pour un gros
personnage comme ça, pour un personnage avec autant
de profondeur, aussi peu
de temps de tournage, mais
c'est ce qui n'existait pas comme ça avant
aussi. – Bien non, c'est ça. Bien moi,
avec la carrière que j'ai ces temps-ci,
dans les dernières années,
si j'avais eu cette carrière-là il y a 20 ans,
j'aurais fait trois fois le salaire que je fais là.
On est une industrie qui s'est appauvrie beaucoup.
C'est difficile de se plaindre
parce que nous autres, les acteurs,
on ne peut pas vraiment se plaindre de tout ça.
Sauf peut-être pour les arts vivants
parce que là, il n'y a vraiment pas d'argent.
Mais je gagne quand même ma vie.
Je n'ose pas trop me plaindre
quand même.
Mais ce n'est pas que tu te plaignes, tu fais juste
le constat que cette
industrie-là est en train
de changer, pas nécessairement pour le meilleur.
Non, c'est ça pour le meilleur.
La flamme s'éteint
au lieu de s'intensifier.
Oui, et là, il y a eu beaucoup de projets
qui ont été mis sur la glace. Moi, l'année passée,
l'automne dernier, je n'ai pas travaillé quasiment.
Puis, tu sais,
je suis sollicité, je vais faire,
je m'implique pour la grève des profs,
je m'implique pour la Fondation de l'Union
des artistes, je m'implique, je vais faire
telle soirée bénéfice. Puis là, je fais,
un moment donné, je dis à Michel Lapérrière,
président de la Fondation des artistes,
moi, si ça continue de même,
on se sert de ma notoriété pour attirer des gens,
des philanthropes, pour nous aider,
pour notre fondation.
Puis ça se peut que dans deux mois, j'applique.
Mais ça, comment tu vis ça, ce stress-là?
Parce que ça aussi, c'est important d'en parler.
Tu es travailleur autonome, comme plusieurs personnes.
Mais de ne pas savoir qu'il y a quelque chose qui s'en vient, parler, tu es travailleur autonome, comme plusieurs personnes. Mais tu sais, de
ne pas savoir
qu'il y a quelque chose qui s'en vient,
parce que tu sais que le Québécois,
au Québec,
on est en moyenne, c'est même pas
deux semaines de...
D'avance.
C'est-à-dire de ne plus être capable de rencontrer.
Si on a deux semaines
ensuite pas de paye, on est dans le trouble. La majorité des gens, je pense que c'est mêmeà-dire de ne plus être capable de rencontrer. Si on a deux semaines ensuite pas de paye,
on est dans le trouble.
La majorité des gens,
je pense que c'est même moins que ça.
Mais quand tu sais que,
mettons, tu gagnes bien ta vie à un moment donné,
après ça, ça s'arrête et tu ne sais pas quand.
Comment on vit ça?
Comment ça se passe?
Là, on apprend à vivre avec,
mais on s'habitue.
Moi, je m'habitue,
parce que je sais que je vais toujours trouver une solution,
mais c'est stressant pareil.
C'est sûr que c'est très stressant.
Comme là, le 6 mars, je commençais à stresser.
Je n'avais pas de job.
Là, je viens de pogner une série,
puis ça a sauvé mon année.
Mais tu sais que si c'est juste moi,
ça ne me dérange pas.
Moi, j'ai déjà retourné travailler, faire de la job in, sa construction. Ça ne me dérange pas. Moi, j'ai déjà retourné travailler,
faire de la job in, sa construction.
Ça ne me dérange pas.
Moi, je suis un travaillant.
Moi, j'ai plusieurs corps dans mon arc.
Fait que je l'ai fait, je l'ai vécu,
les up and down.
Toi-même, tu le dis,
que ça ne fait pas longtemps qu'on me voit beaucoup.
Mais tu sais, j'ai toujours travaillé.
J'ai travaillé, fait du théâtre, tout ça.
Puis théâtre, tu sais,
un coup que tu as fini ta ronde de show,
il faut peut-être travailler ailleurs parce que...
C'est pas payant. Fait que ça, je l'ai déjà vécu, mais
ce qui m'attriste présentement, quand c'est juste moi,
au pire, je me reviens de bord, puis je fais de quoi de ma vie?
Mais qu'est-ce qui m'attriste,
c'est quand je vois des acteurs connus,
mes amis, mes collègues, qu'ils sont obligés de se réorienter,
c'est ça qui est en train d'arriver présentement
dans le métier. Tu sais, j'étais au gala
des Prix Gémeaux, puis je parle à un collègue,
puis je fais, qu'est-ce que tu fais de bon? Travailles-tu? »
« Ah non, j'arrive du centre d'emploi. »
Je lui dis « T'arrives du centre d'emploi,
t'es en nomination Gémeaux,
c'est triste en tabarnouche, là. »
Ça, ça m'a triste.
Puis aussi,
une des raisons pour lesquelles ça serait maintenant
que j'arrêterais le temps, c'est que là, je suis en train de créer
mes affaires. Enfin, j'arrêterais le temps, c'est que là, je suis en train de créer mes affaires.
Enfin, j'ai la confiance de raconter
les histoires que j'ai envie de raconter
depuis des années.
J'ai cette confiance-là, j'ai la confiance
d'avoir la pertinence de le faire.
Moi, j'ai fait beaucoup, beaucoup de créations,
tant au théâtre que...
Parce qu'à toi, il faut que tu le dises,
s'il y a des gens qui ne savent pas,
tu chantes, tu danses,
tu es actif,
les arts de la scène,
tu les connais, tu les as tous visités.
Et tu sais,
tu as aussi des albums,
tu es vraiment quelqu'un,
tu es un artiste avec un grand A.
Ben là...
Je veux dire, tu touches à plusieurs...
Mais j'aime ça, toucher à beaucoup de choses.
Oui, parce que la danse, c'est quand même assez rare.
Oui, la danse contemporaine.
Contemporaine.
J'en ai fait quand même.
Mais là, j'en fais moins, je te dirais.
Mais tu en as quand même fait.
J'en ai fait quatre shows quand même.
Mais là, sur quoi tu travailles?
Moi, j'ai fait beaucoup de créations en danse.
Après ça, ou pas juste ça. Mettons, en télé, mes amis qui écrivent, souvent, ils s'insp fait beaucoup de créations en danse. Après ça, ou pas juste ça.
Mettons, en télé, mes amis qui écrivent,
souvent, ils s'inspirent de moi.
Là, je vais les écrire mes propres affaires.
J'ai un projet de série de télé.
Je suis en train de m'écrire un show
que je vais partir en tournée.
Mais le show, c'est avec mon fils.
Parce que mon fils aussi, il joue.
Mon fils aime ça.
Moi, les deux affaires que j'aime le plus,
dans mon métier, moi, j deux affaires que j'aime le plus, dans mon métier,
moi, j'aime ça faire des shows live.
Moi, je suis un gars de scène. J'adore faire de la scène.
J'ai peur quand je fais de la scène,
mais j'adore ça.
Puis, j'aime ça partir en tournée, rencontrer le monde,
voir le monde. J'aime bien, bien, bien ça.
J'aime voyager.
J'aime faire ta valise.
J'aime faire ma valise,
puis j'aime sentir le pouls des gens.
Je trouve que le rôle de l'artiste,
oui, c'est d'être des fois en marge,
puis observer,
mais des fois, il faut être dedans aussi,
dans le monde.
Ça, moi, c'est important.
Sauf que ça, ça m'enlève tout mon temps
avec mon gars.
Partir en tournée, puis être sur scène.
Parce que quand on joue, c'est le soir.
Fait que là, j'ai fait,
on va régler ce problème-là,
je vais le mettre dans le show avec moi. Fait que là, j'ai fait, on va régler ce problème-là, je vais le mettre dans le show avec moi.
Fait que là, je fais un show, je parle de ma famille
pis de la transmission, fait que
ça marche, que Victor soit là.
On va sur ça.
C'est quoi? Est-ce que c'est de l'humour?
C'est un mélange.
C'est dramatique et humoristique
en même temps.
C'est pas du stand-up, là?
Non, non, non, pas du tout. De toute façon, j'oserais pas faire du stand-up, là.
Moi, je suis pas...
Moi, je suis...
Moi, je suis quelqu'un
qui aime rire beaucoup.
J'aime...
Tu sais, on est...
Tu sais, dans ma famille,
on a de la répartie et tout.
Tu sais, moi, j'aime ça,
leur bondir,
mais je serais pas capable
de faire un show de stand-up.
J'aime pas ça.
J'aime pas ça faire des jokes,
faire des jokes.
Moi, c'est des jokes de situation.
Pis ça, t'osais pas le faire avant?
Non, non.
Non, pis là, à un moment donné,
j'ai eu une mauvaise expérience dans une création,
pis là, j'ai fait, Christy, sais-tu quoi?
Je vais arrêter de donner mes idées aux autres,
je vais me servir moi-même.
Je vais me les donner à moi-même,
pis je vais les développer.
Pis là, je le fais.
Comment tu te sens?
J'adore ça, j'aime ça. Mais c'est vertigineux.
C'est dur. J'ai peur. J'ai peur.
Je suis quelqu'un... Je suis très craintif
dans le métier, moi.
C'est quoi? Où est-ce que je me sens le mieux dans ma vie?
Oui, oui.
Attends. C'est dans l'autre.
Mais c'est pas grave.
Être sur scène, j'adore ça. Sauf qu'avant
d'avoir ma confiance et mon aise,
je stresse, j'adore ça, sauf qu'avant d'avoir ma confiance et mon aise, je stresse, j'angoisse,
je panique.
Juste avant?
Oui, tu sais,
quand on a fait le spectacle d'or novembre.
Et d'or novembre,
c'était un grand succès.
Oui, mais j'ai eu peur de l'échapper,
parce que moi, je tournais dans quatre séries
en même temps. Fait que là, j'avais dit à la productrice,
c'est une création aussi qu'on faisait.
Fait que là, j'ai dit,
là, il faut que le show soit relativement prêt
pour le mois d'août.
Parce qu'après ça, on répète deux mois plus tard.
J'avais pas le temps.
Pendant deux mois, j'avais pas le temps de répéter.
On répétait juste quatre jours.
Puis après ça, c'était la générale publique.
Puis après ça, la première enrodage.
Puis là, je suis arrivé dans le mois d'octobre, puis on a dit
« Ah, là, il y a des raisons. » En tout cas, on commençait
avec un enchaînement. J'étais juste « Un enchaînement? »
Ça fait deux mois qu'on ne l'a pas fait. On l'enchaîne.
Je choque. J'ai obligé de prendre mon texte.
Je choque. Je perds toute
ma confiance. Là, ces quatre jours-là,
j'ai essayé de travailler ma confiance.
Là, je ne dormais plus.
Puis là, on est arrivé à la Mais maison de la culture Mont-Royal
on faisait une générale publique
même si c'est une générale
il y a du public
pis là le show je commence à coucher dans un lit
pis c'est le bassiste
qui parle, qui se présente
qui présente le show
pis là
ça fait deux fois que ça m'arrive de faire ça
j'ai prié ma grand-mère pour qu'elle me donne moi je suis pas religieux, pas en tout mais là j'avais tellement peur que J'ai prié ma grand-mère proue pour qu'elle me donne...
Moi, je ne suis pas religieux, pas en tout.
Mais là, j'avais tellement peur que j'ai prié ma grand-mère proue
pour qu'elle me donne sa force et son courage.
Puis là, j'ai réussi à me ramasser, puis je l'ai faite.
Mais Christi, j'ai eu peur.
Hey, tu t'entends le monde dans la salle, tu as le band.
Puis là, tu sais, il y a tel bout que je ne maîtrise pas,
tel autre bout que je ne maîtrise pas. tel autre bout que je ne maîtrise pas.
Je fais juste abandonner.
Moi, ce show-là,
je vais loin dans l'émotion.
Ça va...
C'est l'univers des colocs.
C'est l'album de Hors-Novembre
qui est un album extrêmement festif
et très dramatique
et tragique.
Ça va très, très, très, très, très loin.
Moi, quand je fais ça, ce show-là,
je suis comme en transe.
Est-ce que t'es vidé après?
Pas après. Non, non, après.
T'es encore sur ton...
Mais je suis vidé à la fin de la run de show.
Parce que là, on a fait une première tournée
l'année passée.
La fin de la run de show,
je suis en tournée en même temps que je suis en tournage à Québec. passée. La fin de la run de show, je suis en tournage à Québec.
La fin de la run de show,
j'ai crashé un petit peu.
J'étais brûlé, brûlé, brûlé.
J'en ai eu pendant deux semaines.
Je comprends.
Mais c'est exigeant ce que tu fais.
C'est exigeant, mais c'est bon.
C'est énergisant, c'est beau quand même. C'est ça que t'aimes. C'est là, c'est au moment là. Moi, c'est exigeant ce que tu fais. C'est exigeant, mais c'est bon. C'est énergisant, c'est beau quand même.
C'est ça que t'aimes.
C'est là, c'est au moment là.
Moi, c'est parce que j'aime ça
raconter des histoires.
Moi, il y a comme deux types d'acteurs.
Tu as les acteurs qui font
« Regardez à quel point je suis beau et bon. »
Puis tu en as d'autres qui vont faire,
qui font « Là, on va se mettre ensemble,
on va vous entertainer,
on va vous raconter une bonne histoire,
vous allez être touchés pis vous allez rire en même temps.
Mettons, t'sais. Moi, c'est ça, moi, que j'aime.
Pis des fois, ça m'arrive d'être comme
l'autre type d'acteur quand, mettons, on a une première.
T'sais, l'autre fois, on jouait dehors de Novembre
au Théâtre Outremont. Là, il y avait trop de monde
du métier dans la salle.
Là, je me suis regardé jouer tout le long.
J'ai pas eu de fun.
Je pense que j'étais professionnel
parce que tu l'as performé
je voulais impressionner la galerie
quand je suis comme ça
c'est inévitable, tous les acteurs et les actrices
à un moment donné on est de même, on est stressé
le jour de la première
mais je déteste la personne que je suis
quand je suis comme ça
je maillis dans ce temps-là
c'est ça que je maillis
mais c'est drôle parce que tu sais quand tulà. C'est-tu que je maillis?
Mais c'est drôle parce que tu sais,
quand tu dis ça, c'est que tu t'en rends compte,
mais c'est difficile de quitter ça, cette zone-là.
Très dur à quitter, cette zone-là.
L'autre fois, au Théâtre Outremont,
pour moi, c'était un de mes pires shows
de Hors-Novembre,
pour moi, parce que je n'étais pas
dans le bon état d'esprit.
J'étais dans l'état d'essayer d'impressionner le monde.
Penses-tu que si quelqu'un avait vu
les deux, mettons, quand tu te sens
vraiment en pleine possession
de tes moyens,
puis te sentir un peu en dehors
de ton corps,
est-ce qu'on pourrait voir la différence?
Il faut que tu sois sensible.
Parce que c'est sûr que quand même, malgré
le fait que je ne faisais pas un bon...
C'est ça, tu étais capable. Je suis capable de m'abandonner,
pareil, dans l'émotion. Mais c'est juste
les petits moments que j'en mettais un petit peu plus.
Oui, mais quand on veut performer...
C'est comme, mettons, la productrice
était là. Là, elle l'a vue.
J'essayais d'en mettre un peu pour la galerie.
Mais quelqu'un...
Peut-être un acteur, une actrice.
Les acteurs et les actrices,
entre nous autres, c'est dur d'en faire passer.
Comment je pourrais te dire?
Tu sais que
les petites
bévues ou les petits défauts des acteurs
ou des actrices, on les voit, nous autres,
c'est une déformation
professionnelle. Peut-être que les acteurs
auraient pu le voir.
La question que je choisis, à quel moment
le syndrome du sauveur
t'a habité?
Ça a commencé très jeune dans ma vie.
Je pense que ça
s'est fait progressivement.
Ça a commencé
à partir de l'âge de 8 ans,
je te dirais, quand mon meilleur ami
est décédé de l'eucémie.
Avant qu'il me décède,
moi, j'étais le seul qui allait le voir
chez lui. J'allais y porter ses devoirs.
Puis c'était un ami,
c'était un gars...
Moi, j'étais un enfant doux quand même.
Puis quand je repense à cet enfant-là,
Guillaume, qui s'appelait,
quand des enfants
malades, ils développent beaucoup de profondeur, tu sais.
Puis c'était un enfant qui avait beaucoup de profondeur.
Puis tu sais, on s'entendait bien,
puis je l'aimais beaucoup, puis...
Mais tu sais, moi, je me sentais responsable de quand j'allais le voir, d'essayer de le faire
rire, d'essayer de l'entertainer, tout ça.
Mais après ça, tu sais, ça...
Bon, il y a ça. Après ça, il y a eu
le divorce de mes parents, où est-ce que là...
Moi, j'avais 9 ans, mon frère 13.
Mon frère, ça l'a vraiment atteint beaucoup.
Puis mon frère, il y a quelque chose en lui
qui a figé après le divorce de mes parents.
Il y a comme quelque chose qui...
C'est pas que c'était atteint, mais...
Il était pas capable de...
prendre la responsabilité de l'homme de la maison. C'est normal, il avait 13 ans. Puis moi, je m'étais dit, moi, je vais l'être. Moi, je vais prendre la responsabilité de l'homme de la maison.
C'est normal, il y avait 13 ans.
Puis moi, je m'étais dit, moi, je vais l'être.
Moi, je vais prendre la responsabilité.
Je voulais faire le gazon.
Je voulais apprendre à tout réparer dans la maison.
Je voulais être le partenaire de ma mère.
Je voulais être là pour maman.
Tu étais tout petit.
Oui, j'ai commencé ça.
Puis après ça, mon frère...
Mais après ça,
j'ai vécu ma vie, j'ai véc sais, après ça, j'ai vécu ma vie,
j'ai vécu mon enfance, j'ai vécu mon adolescence.
Mais quand mon frère,
un jour, mon frère, il a eu un livre pour aller
dans l'Ouest canadien, puis il est pas revenu,
puis qu'à un moment donné, il nous a appelés pour nous dire
qu'il faisait une désintox, parce qu'il
était dans la rue, là, tu sais.
Puis là, moi, je me rappelle, je faisais de l'impro,
j'avais un match d'impro pieds douches comme j'en étais je prenais une pierre avec la gang d'impro j'étais comme arc
j'ai pas le goût d'être avec eux autres je veux aller je vais aller aider mon frère pourquoi je
t'avais que ce type c'est la gang d'impro là quand on est tout compétitif entre nous autres
l'attesté milieu et rafle l'impro le mieux du humoriste. Je me suis dit, je m'en vais aider mon frère.
Puis là, c'est là que j'ai développé.
C'est vraiment là.
Que là, je suis devenu comme...
T'es parti dans l'Ouest canadien?
Oui, j'avais 18 ans.
J'avais 360 piastres dans mes poches.
Puis je suis allé aider mon frère à se sortir de la rue.
Puis t'as réussi?
Bien, tu sais, j'ai réussi.
C'est lui qui a arrêté.
C'est lui qui s'est ouvert un appart.
Mais je suis allé le supporter, mettons.
Puis après ça, in and out,
parce que mon frère,
il y a des bouts, il arrêtait de consommer.
D'autres bouts, il rechutait.
Ça a duré pendant 10 ans, ça.
Mais toi, j'imagine que tu portais
cette tristesse-là quand tu le voyais rechuter.
C'est comme si tu repars à zéro à quelque part avec?
Tu repars tout le temps à zéro.
Oui, puis là, après ça,
je suis allé au conservatoire d'art dramatique,
je me suis fait mettre à la porte.
Puis là, mon frère, il me dit,
viens, mon frère était dans une période
où il était à Montréal avec sa blonde de l'époque.
Puis il me dit, regarde, viens,
je vais t'aider, moi.
Viens passer la fin de semaine.
Moi, j'étais vraiment triste.
Puis là, je m'en vais chez mon frère. Puis en arrivant chez mon frère, sa blonde crie sur son camp, fait que là mon frère chute. Je
m'en vais là pour me faire consoler par mon frère, puis c'est moi qui l'aide là. Puis cette
année-là j'ai décidé de déménager à Montréal pour refaire mes auditions, puis pour m'occuper
de mon frère. Puis là, ça a été une année tough là J'étais tout le temps en train de...
Mon frère à l'hôpital par-ci,
convulsions,
c'était une grosse année.
Ça avait été une grosse, grosse année.
Il a fait deux overdoses.
C'était tough.
C'était tough, puis je me sentais responsable.
Je me sentais responsable de...
Est-ce que tu étais responsable
ou tu te sentais aussi responsable envers ta mère
de dire je vais prendre soin?
Oui, mais ma mère c'était une bonne personne
ma mère elle avait été là
parce que quand mon frère a apprécié de redéménager à Québec
c'est ma mère qui s'en occupait
mais moi c'est parce que
si j'étais pas là
la fois qu'il est rentré à l'hôpital
parce qu'il a fait des convulsions
c'est parce qu'il m'avait appelé en me disant
viens me porter de la bière.
Je ne vais pas lui porter de bière parce que je travaillais
comme un fou parce que j'étais vaillant.
Je ne vais pas lui porter de bière, mais finalement, il fait des convulsions
et il se pète les palettes. Il se casse les deux palettes.
Là, je fais, bon, mais
c'est de ma faute.
Je comprends parce que tu n'étais pas là.
Oui. C'est comme si
je voulais maintenir,
ce n'est pas maintenir l'équilibrere c'est maintenir la vie de mon frère
c'est là-dessus que j'écris mon show
c'est de ça que je parle
mais c'est toute une responsabilité
ouais mais c'est ça
qu'est-ce que ça t'a laissé
comme trace
parce que c'est un état d'hyper-vigilance
ben malheureusement
tu sais
tout ce que j'ai vécu avec mon frère
c'est ça qui a fait en sorte que
je suis un acteur qui est capable d'aller si loin
dans les zones de désespoir
c'est pour ça aussi que je veux faire un show
là-dessus
je sais pas, c'est de transformer
ça en quelque chose de lumineux.
T'sais, toute
la merde qu'on a vécue, mais au moins
que ça sert à quelque chose, puis que ça sert à toucher le monde.
Ça donne un sens.
Parce que, t'sais, avec l'énergie que j'ai,
puis le...
tout ce que j'ai vu à cause
de mon frère, bien...
t'sais, j'aurais pas...
comment je pourrais dire?
C'est moi qui le joue.
Avec les années, j'ai appris à m'inspirer moi-même,
par moi-même, parce que je me connais.
Mais pour avoir été capable
d'accéder aussi loin
dans des zones,
comme dans Indéfendable,
l'expérience que j'ai vue avec mon frère
m'a servi beaucoup.
C'est triste, pareil, parce que lui,
il est handicapé et il n'en profite pas.
Moi, c'est ça, parce que ton frère,
il a eu...
Un AVC.
On disait ACV avant,
tout le monde est mêlé.
Oui, tout à fait.
Il avait 32 ans.
Il était supposé mourir, puis il n'est pas mort.
Dans quel état il est présentement?
C'est comme un enfant
il a un problème de mémoire à court terme
mais il a
beaucoup de mémoire à long terme
il se rappelle de tout ce qu'on a vécu
la seule enfant qui se rappelle
depuis son
OVC en 2007
qui s'est rappelé de la première fois c'est la naissance de Victor
c'est beau hein? c'est beaui de la première fois, c'est la naissance de Victor.
C'est beau, hein?
Oui.
C'est beau, ça.
Ça, ça veut dire que ça l'a marqué.
C'est comme... Quand je m'étais séparé de la mère de Victor,
j'ai dû lui annoncer à peu près 20 fois.
À toutes les fois, il était déçu.
« Oh non, Chris, bro!
Tu te rappelles comment on a souffert du mariage de nos...
du divorce de nos parents?
Le pauvre Victor! » Tu le rappelais le pauvre Victor tu le rappelais tout le temps
c'est comme le jour de la marmotte mon frère
mais il est heureux
au moins, c'est ça qui est le fun
et tu n'es plus inquiet pour lui
non
mais
je trouve ça dur
en fait j'aime ça aller le voir parce que je l'aime mais des fois je trouve ça dur en fait j'aime ça aller le voir parce que je l'aime
mais des fois je trouve ça dur
tu sais mettons
l'autre fois j'arrive
il y a une pile de magazines
tous les magazines dans lesquels j'étais
il y a un petit lit simple
il fume des smokes, il écoute la TV.
Il reste dans une petite chambre.
L'important, c'est qu'il soit heureux.
C'est comme si son OVC a tué son mal de vivre.
Des fois, je me demande si mon frère...
Mon frère, c'est un
comique, c'est drôle.
Si mon frère, je ne sais pas,
s'il avait fait de l'école de l'humour,
qu'il serait dans le métier que moi.
Quand je vois des fois
des frères
ensemble de mon âge,
ça me brise le cœur.
Oui. Ça, ça a été interrompu
aussi, ça. Oui. Mais mais en même temps mon frère
est en vie, il est heureux
t'as pas à t'inquiéter pour lui?
non je m'inquiète plus
parce que tu t'es inquiété longtemps
puis tantôt t'as dit quand je me suis fait sacrer dehors
du conservatoire, pourquoi on te sacré dehors?
ben tu sais
j'étais jeune
ton petit travail quand t'es acteur c'est toi même, j'étais jeune. Ton petit travail quand tu es acteur,
c'est toi-même, c'est ton humanité.
Je ne me connaissais pas très, très bien.
Tu sais, moi, je pensais que j'étais le clean chez nous.
Je ne pensais pas que j'avais un côté bôme.
Moi, j'étais comme le parfait chez nous,
mais j'étais parfait comparé à chez nous,
pas comparé aux autres familles normales.
Tu comprends?
Fait que là, je me suis rendu compte que, wow,
j'en avais des travers,
puis des trucs à régler.
Comment je pourrais dire?
Les profs, peut-être qu'ils m'avaient un petit peu
condamné vite aussi, je te dirais.
C'est des profs qui m'avaient vu beaucoup.
Puis là, à un moment donné, peut-être qu'ils ont...
Je sais pas.
Ils ont abandonné vite mon cas, je trouve.
Mais...
C'est comme être dans une relation toxique.
Des fois, c'est mieux de ne plus être dedans.
Moi, j'aimais ça, le conservatoire,
mais finalement, après ça, j'ai fait l'école nationale.
Puis j'ai profité beaucoup plus de mon école.
J'en ai profité. J'ai vraiment aimé l'école que j'ai profité beaucoup plus de mon école. J'en ai profité.
J'ai vraiment aimé l'école que j'ai faite.
Puis on a compris ton plein potentiel.
Oui.
Puis on n'a pas essayé de me former.
On a essayé de m'épanouir.
Mais ça, ça change tout.
Ça veut dire qu'ils croyaient en toi.
L'école nationale.
Mettons les acteurs qui disent
« Ah, moi, je n'ai rien appris à l'école. » Moi, c'est le contraire.
Moi, je suis extrêmement reconnaissant
de tous mes professeurs.
Ils m'ont apporté beaucoup.
Mes professeurs à l'École nationale, c'est comme mes parents du métier.
Après ça, il y en a qui étaient
moins bons que d'autres, on va se le dire.
Mais
je me suis senti
vraiment respecté dans ma nature profonde
quand j'étais à l'École nationale.
Puis le samedi passé,
on a eu nos 20 ans,
notre retrouvée de 20 ans avec ma classe,
puis c'était un moment merveilleux.
J'étais vraiment content de voir
toutes les personnes de ma classe.
Mais toi, en plus, c'est sûr que t'es là
quand c'est les 20 ans.
Ben oui, moi, je suis là.
Moi, je m'implique.
Ben oui, tu t'impliques,
puis tu le dis aussi, tu gardes les liens.
Tu gardes les liens vivants.
Oui, oui. Ça fait que toi, quand t'arrives là, t'es les liens vivants. Oui.
Quand tu arrives, tu es un poisson dans l'eau.
Un poisson, oui.
Ce qui était hot dans ma classe,
c'est que tout le monde était très différent et tout le monde respectait la place de chacun.
Il n'y a personne qui essayait
de s'obstager.
C'est des gens très généreux dans ma classe
à l'École nationale. C'est le fun.
J'ai une belle école. J'ai vraiment aimé l'École de théâtre.
Ça a changé ta vie, l'École nationale?
Oui, ça a changé toute ma vie.
Je suis devenu acteur.
Niveau rouge. Tu m'en donnes trois.
Ça, c'est les affaires de sexe?
Non, c'est rose.
Le niveau, niveau. Le nouveau niveau,
c'est dur à dire.
Quel est ton rapport avec la mort?
Quel moment au période de ta vie
voudrais-tu supprimer?
À quel besoin profond ton amoureuse
répond-elle? Ça, c'est une question
que Jeannette a posée souvent et que j'ai posée aussi.
Oui.
Mon rapport avec la mort.
OK, vas-y.
Moi, je suis quelqu'un qui...
Je suis rempli de vie. Moi, j'ai rempli de vie
moi j'ai peur de la mort
moi j'ai peur de la mort
j'ai peur de la mort de mes proches
j'ai vécu la mort jeune
j'ai peur de la mort de mes proches
tu sais
je trouve que le temps passe trop vite
moi j'ai été chanceux j'ai été mal chanceux avec la mort j'ai vécu la mort jeune Je trouve que le temps passe trop vite.
Moi, j'ai été chanceux.
J'ai été mal chanceux avec la mort.
J'ai vécu la mort jeune,
mais j'ai été extrêmement chanceux avec la mort parce que j'ai vécu des moments extraordinaires
avec mon père et mon frère,
que les deux étaient supposés de mourir
et qu'ils ne sont pas morts.
Parce qu'ils se sont faits fort.
Ils se sont accrochés à la vie.
Avec ton père aussi?
Oui, papa, il a fait une hémorragie.
Il y avait un diagnostic
d'une maladie dégénérative des muscles.
Il donnait
une grosse dose de cortisone.
Ça a créé une hémorragie. Il était
dans le coma. À un moment donné,
l'infirmière m'avait appelé.
Elle a dit, si vous voulez voir votre père en vie,
venez maintenant
parce que sa pression est basse,
on n'est vraiment pas sûr qu'il va passer la journée.
Puis,
finalement, il a survécu.
Mon père,
il fait de fort, ça n'a pas de bon sens.
Puis ça, je me sens
privilégié, j'ai été chanceux.
Mon père, qui n'est pas mort,
mon frère, deux fois,
les médecins ont... Tu sais, mon frère, deux fois, les médecins ont...
Tu sais, mon frère,
quand il avait 7 ans, il s'est fait frapper par un char.
Il était en Bessique. Dans ce temps-là, on n'avait pas
de casse de vélo. Puis les médecins,
ils avaient dit à ma mère que ça prendrait un miracle.
Puis quand il a fait son OVC à 32 ans,
le neurologue a dit à ma mère,
ma mère a dit, as-tu des chances de survivre?
Non, madame, ça prendrait un miracle.
Moi, je suis médecin.
Je ne crois pas à ça, les miracles.
Je me sens chanceux, pareil, pour ça.
Mais ils vont finir par mourir à un moment donné.
On va finir tous par mourir.
J'imagine que c'est ça qui fait en sorte
qu'on apprécie la vie,
la conscience de mourir.
Mais...
Si tu mourais
demain, est-ce que tu partirais en paix?
Non.
Parce que je...
Non, je ne serais pas
en paix. Non, non, je ne peux pas mourir
avant que mon gars ait 30 ans.
Il faut que je sois là pour mon gars.
C'est comme...
Qu'est-ce que tu as encore à y apprendre à ton gars?
Bien, beaucoup de choses, tu sais.
Des travaux manuels,
entre autres, la cuisine,
comment faire du ménage.
Mais ça, c'est technique.
Mais plus au niveau de
l'accompagner
dans les étapes de sa vie, tu sais.
Être là à sa graduation.
Voir qu'il me raconte son premier French.
C'est la première fois qu'il fait l'amour.
Être là, le supporter.
Le but, c'est de les rendre autonomes.
Même quand tu es rendu autonome à 20 ans,
tu as besoin de tes parents encore.
C'est l'amour. L'amour de tes parents, l' besoin de tes parents encore. C'est de l'amour.
L'amour de tes parents, l'amour inconditionnel.
Les parents, nous,
on est des gardiens des souvenirs de nos enfants.
Il faut qu'ils aient accès à ça longtemps.
Tu comprends ce que je veux dire?
Est-ce que tu fais tout pour rester
en santé?
Je m'entraîne.
Oui, mais j'ai une bonne santé quand même.
Moi, je suis quelqu'un de très en forme.
Je suis très sportif quand même.
Je pourrais peut-être prendre...
Il faudrait que j'arrête de fumer.
Tu fumes, toi, là.
Je fume le soir quand je bois.
Je bois tous les jours.
Mais ça te stresse-tu, les paquets de cigarettes
avec les poumons noirs?
Non, mais là, c'est ça.
J'ai pas peur de la mort à stresser quand je vois ça.
OK.
Non, non.
Non, mais moi, je suis fait de fort aussi.
Faut pas que t'oublies ça.
Je suis un proue.
Je suis comme mon père, mes oncles.
C'est du monde en forme.
Moi, mes oncles, mon oncle Jerry,
il a 80 ans et il travaille encore.
Il travaille sur des runs dans l'Ouest canadien.
C'est la construction.
Mon oncle Marcel, même affaire.
Mon oncle Marcel, il a 78 ans.
Il travaille.
Il opère des grues.
Il a 78 ans.
C'est que ça, tu as des modèles forts, justement.
Oui, oui, j'ai des modèles forts.
Mais mon père aussi.
Mon père est allé faire une run l'année passée.
Mon père, il a une maladie, Chris,
puis il travaille...
De temps en temps, il va travailler dans l'Ouest canadien.
Mais là, je pense qu'il m'a dit qu'il allait arrêter.
Fait que toi, tu prends un verre, puis tu fumes.
Oui, je prends un verre un peu.
Les saines habitudes de vie.
Oui.
Oui, mais peut-être que...
Non, mais des fois, j'arrête de boire
pour ne pas perdre le contrôle
éventuellement
peut-être que c'est quelque chose que je vais arrêter au complet
peut-être que c'est quelque chose que
c'est un petit problème
c'est un défaut que j'ai
c'est un problème
Est-ce que t'aimes ça prendre un verre avec des amis?
Moi je suis festif
je suis quelqu'un de festif
souvent l'alcool amplifie amis. Ouais, mais moi, c'est parce que moi, je suis festif, tu comprends? Moi, je suis quelqu'un de festif. Je suis pas...
Souvent,
l'alcool amplifie la nature profonde
de la personne, puis moi, ben, tu sais,
moi, quand...
Le pire qui peut arriver quand je suis chaud,
c'est que je t'écrive que je t'aime.
Mais ça peut être fatiguant en crise,
par exemple, pour les autres, là.
Mais ça prend joyeux.
Ouais, ça me rend émotif.
La seule affaire que des fois
ma blonde n'aime pas de moi,
c'est quand, mettons,
elle se couche avant moi, puis je me couche un peu chaud
puis je la réveille pour lui faire une déclaration
d'amour. Elle fait, OK, là, il parle,
c'est lourd. Il faut que je me lève demain.
J'ai une grosse job. Là, ça m'énerve.
C'est quand même drôle.
Parce que là, t'as comme un sentiment
qui monte.
Ah oui, je suis chanceux.
Elle me prend comme je suis.
Puis t'as besoin de l'exprimer.
Oui.
Tu es prêt à passer à notre niveau rose?
Oui.
Tu vas m'en donner 5, s'il te plaît.
1, 2, 3, 4. Ça va bien. On est à combien? Il m'en donner cinq, s'il te plaît. Un, deux, trois, quatre.
Ça va bien.
On est à combien?
À deux. Il m'en manque juste une.
Bon.
On va voir ce que ça donne.
Est-ce que la sexualité était un tabou dans ta famille?
As-tu toujours été à l'aise dans l'intimité?
Que regardes-tu en premier chez l'autre?
Comment a évolué ta vie sexuelle
au fil des années? Quelle est ta
définition du désir?
Tu as son écran à la main, c'est vraiment
nouveau, nouveau, nouveau. T'en choisis une.
Tu réponds à seulement une question là-dedans.
Ben, tu sais, je pourrais répondre aux ces deux-là
en même temps. Ok. As-tu toujours été à l'aise
dans l'intimité? Comment a évolué ta vie
sexuelle au fil du temps?
Nous autres, je trouve que notre génération,
on est une génération...
On commençait à parler de sexualité.
On avait des cours de sexualité
à l'école, mais...
On est la première génération
qui est comme devenue...
La génération de mes parents,
les baby-boomers, c'est eux autres qui ont passé
de la société moderne à traditionnelle.
Oui.
Puis nous autres, on est la première génération
d'enfants gâtés, mais je trouve qu'on...
Puis qu'on a commencé à s'ouvrir beaucoup.
Mais quand on était jeunes, on n'était pas là.
Quand on était adolescents ou vingtaines,
on n'était pas là-dedans.
On ne se parlait pas de sexualité entre nous. On faisait
juste se vanter. Je trouvais
qu'on avait moins d'ouverture. Puis on dirait qu'on est une
génération que depuis qu'on a pogné notre trentaine,
on s'ouvre beaucoup.
Ça fait partie d'une vie
saine et équilibrée. Oui.
L'aspect sexuel. L'aspect sexuel, moi, j'ai
toujours été une personne assez sexuelle.
J'ai de la libido.
Mais
elle se dit que j'étais poche au début.
À 18, 19, 20 ans,
21 ans, je ne l'avais pas par toutes.
Parce que j'étais trop gêné d'en parler.
Avec ta partenaire?
Oui. C'est ça.
On était trop gêné de parler de ça.
C'était dommage niaiseux.
On aurait dû s'ouvrir. Moi, à partir du moment
que j'ai commencé à avoir une partenaire,
la mère de mon fils, ça m'a déniaisé.
On a appris à...
À...
À parler avec elle.
À parler, après ça, avec mon autre blonde,
Victoria. Là,
on se met sur le développé.
J'ai développé une
façon de...
La seule affaire que j'ai tout le temps eue,
c'était de pouvoir me connecter avec l'autre.
Pour moi, c'est bien important, la connexion avec l'autre.
Ça, c'est...
J'ai besoin de ça.
Mais après ça, c'est de faire plaisir à l'autre,
de ne pas faire l'amour juste en gars.
Je trouve ça...
J'aurais dû...
Si c'était à refaire
si j'avais de quoi que je referais dans la vie
je changerais mon rapport à la sexualité
plus jeune dans ma vingtaine
je poserais des questions
je m'ouvrirais
comment t'aurais appris qu'il faut faire ça comme ça
est-ce que t'as l'impression
qu'on nous l'apprend
peut-être que maintenant il en parle
même quand on avait
des cours de sexualité à l'école,
on ne nous parlait pas de communication.
On nous parlait au niveau génital
comment ça allait se passer.
On nous montrait comment mettre un condom.
Tu as raison.
C'est vrai qu'il y a...
On n'avait pas vraiment...
On ne nous a pas
ouvert le dialogue vraiment.
Mais en même temps,
je sais pas si c'est
la société
qui est responsable ou si c'est moi qui est responsable.
Mais en même temps, tous mes chums pis moi,
quand on parlait de
sexualité, dans notre vingtaine,
c'était « Hey, j'ai couché avec. »
Pis c'était juste ça. « Hey, je l'ai frenchie. »
Pis c'est tout. Tu comprends? On parlait pas
de... On se disait pas
qu'est-ce que
telle personne
comment satisfaire la personne
comment satisfaire une femme
c'est important ta barbouche
t'aurais aimé ça de s'en voir
plus tôt dans ta vie
si c'était à refaire
est-ce que maintenant c'est facile pour toi
de communiquer? Oui, maintenant oui oui, oui, moi c'était à refaire, ça, oui. Est-ce que maintenant, c'est facile pour toi de communiquer?
Oui, maintenant, oui.
Oui, oui, c'est important.
Oui.
Oui, mais aussi, je me suis développé,
je me suis ouvert dans la vie.
Je veux dire, tu sais,
j'ai grandi d'une certaine façon,
j'ai été élevé d'une certaine façon,
je viens d'un certain milieu.
Après ça, moi, je me suis comme
affranchi de beaucoup de choses,
beaucoup de tabous dans ma vie.
J'ai pas beaucoup de tabous
dans ma vie.
Comment on fait pour s'affranchir de tabous?
Je sais pas, Marie-Claude.
C'est une bonne question.
C'est avec des nouvelles partenaires
ou qui avaient peut-être
un angle différent,
une vision différente?
Est-ce que c'est des femmes qui t'ont amené
à communiquer davantage?
Oui, c'est des femmes dans ma vie qui m'ont amené à communiquer davantage.
Oui, exact.
C'est leurs besoins, tes besoins.
C'est des femmes qui ont été capables de s'affirmer dans ma vie aussi.
J'ai été chanceux.
Moi, c'est elles qui ont ouvert,
qui t'ont ouvert cette facilité à communiquer
parce que c'est vrai que c'est quand même une zone
où on est très vulnérable aussi
dans notre vie sexuelle.
Oui, mais en même temps, c'est un investissement
dans ta vie personnelle. Je veux dire, quand tu es une blonde
et que tu es capable de la satisfaire sexuellement,
tu es chanceux.
Ça va bien.
Tu comprends ce que je veux dire
dans le sens que...
Je sais ça.
Je parviens pas à tout expliquer,
mais je sais que c'est parce que j'ai eu des partenaires
dans ma vie qui m'ont ouvert
l'esprit un petit peu.
Non, tu as très, très, très bien répondu
parce que ce qu'on comprend, c'est que ça se fait
à deux.
Ça fait qu'il faut se aussi, puis il faut nommer
les choses
pour arriver à
une évolution de la vie sexuelle
au fil des années.
Oui, puis après ça, garder le feu sacré.
Es-tu un romantique?
Oui, je suis un romantique, je suis un doux.
Moi, j'aime...
Je vais t'achète des fleurs.
Je vais acheter des fleurs. Je vais écrire des cartes.
Je vais écrire des poèmes.
Ah ben oui!
Ça, ça marche?
Ben, ça marche si c'est sincère.
Quand c'est sincère, d'habitude, ça marche.
Là, tu vois le plaisir
que ça procure à l'autre aussi.
Ben oui, c'est ça.
Ses attentions-là.
Moi, je suis quelqu'un de
dévoué beaucoup dans la vie aussi.
Moi, j'ai un besoin
de dévotion.
J'ai besoin des fois, mettons,
comment je pourrais dire,
moi, je suis content dans la relation que j'ai là
parce qu'on a beaucoup d'indépendance.
Mais des fois, je dis à ma blonde,
ton air climatisé, c'est moi qui te l'achète. Là,on a beaucoup d'indépendance. Mais des fois, j'ai dit à ma blonde, ton air climatisé,
c'est moi qui te l'achète.
Je vais te l'installer. J'ai besoin.
T'es utile.
Oui, c'est ça.
En fait,
c'est...
Le cliché des acteurs
et des actrices, c'est genre, on dit
que t'as besoin d'attention. Je dis, ouais, OK.
Mais si je l'ai dans le sang,
elle est show-off.
Mon père est comme ça, tout le monde est comme ça dans ma famille.
On est tous show-off.
Mais il y a une affaire de plus.
J'ai besoin de...
Comment je vais dire?
Le besoin de faire sentir aux gens
que j'aime,
que je les aime.
Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire.
J'ai ce besoin-là.
J'ai besoin de... Tu sais, je me dis...
Je refais le lien avec le rapport à la mort.
Pour moi, le privilège de vivre,
c'est la rencontre avec les autres.
Fait que j'aime ça, tu sais...
J'aime ça le faire sentir aux gens que je les aime.
Mais intensément.
Oui, intensément.
Oui, mais intensément, mais de façon différente. Moi, je dis à ma mère que je l'aime ça le faire sentir aux gens que je les aime. Mais intensément. Oui, intensément, mais de façon différente.
Moi, je dis à ma mère que je l'aime.
Mon père, j'ai dit que je l'aime.
Est-ce qu'on t'a tout le temps dit à toi, je t'aime,
quand tu étais petit?
Oui.
OK, donc ça, chez vous...
Mon père, c'est un baby-boomer.
Puis, il m'a dit de quoi là-dessus.
J'ai des défauts.
Mais là-dessus, il a tout le temps été capable de nous dire qu'il nous aimait.
Ah, mais ça, c'est que tu as appris ça
rapidement dans ta vie à dire je t'aime.
Oui.
C'est quand même difficile à dire ça.
Ah oui.
Bien, pour plusieurs.
C'est dur à recevoir aussi
quand ça vient de quelqu'un que tu ne connais pas.
Oui, mais c'est vrai.
Tu sais, c'est parce que ça veut dire beaucoup.
C'est sûr que quand tu ne connais pas la personne,
il y a comme un autre niveau,
mais quand même.
Mais est-ce que toi,
tu es facile à...
Tu sais, t'entends de me parler,
mais j'ai l'impression que tu es difficile à aider.
Tu es difficile à surprendre.
Oui, je suis difficile à aider.
Tu veux...
C'est comme tu t'en donnes
tellement qu'il reste moins
d'espace pour dire
attends moi aussi je suis là pour toi
c'est ça mais ça aussi il faut que je fasse
parce que ça, ma dévotion
fait en sorte que des fois je prends toute la place
tu comprends?
c'est ça, c'est une protection
on parlait de défaut, ça c'est un défaut
parce qu'il faut que je fasse attention
des fois il faut que je dose mais ça c'est quelque un défaut. Parce qu'il faut que je fasse attention. Des fois, il faut que je dose.
Mais ça, c'est quelque chose que je travaille quand même là-dessus.
Puis j'ai pu de...
J'avais cette tendance,
puis ça, c'est pas mal réglé,
j'avais cette tendance dans mes relations amoureuses
de créer une dépendance,
de vouloir créer une dépendance inconsciemment.
Donc, tu étais partout.
Oui, pour me sentir comme...
Peut-être que c'est la peur de perdre l'autre
qui faisait ça
en plus j'ai sorti avec des actrices avant
c'est stressant de sortir avec une actrice
les plus belles actrices du Québec
ça pogne
peut-être que des fois j'étais girouette
un peu
partout
je vais avoir une blonde
partout est-ce qu'elle regardait si j'étais en avant
et que j'essayais de l'entertainer?
Ça, je suis content d'avoir réglé ça dans ma vie.
Est-ce que c'est parce
qu'il y en a qui te l'ont dit?
Ben,
je l'ai réalisé
avec la rupture.
La rupture m'a fait réaliser ça.
La thérapie de couple qu'on avait faite aussi,
ça m'a fait réaliser ça. Mais je ne sav de couple qu'on avait faite aussi, ça m'a fait réaliser ça.
Mais je ne savais pas si j'allais être capable
de régler ça.
Puis ça, c'est complètement réglé.
Parce que ce n'est pas rare ce que tu viens de décrire.
Non, non, ce n'est pas rare.
Ce n'est pas rare de voir ça.
Du monde dit, je suis là, je suis là, je suis là.
Mais c'est envahissant pour l'autre.
Oui, c'est ça.
J'ai été envahissant dans certaines relations.
Mais je ne faisais pas exprès, par exemple.
Ça partait tout d'une belle place.
Ça partait du cœur.
C'est un mélange.
Ça partait du cœur, puis peut-être de la peur de perdre.
Ça, ce n'est pas beau.
La peur de perdre, ça peut générer des choses extraordinaires
comme ça peut générer des choses...
Est-ce que tu es jaloux?
C'est dégueulasse.
La jalousie
c'est quelque chose que je peux ressentir
mais je suis pas
en général je suis pas jaloux
mais j'ai vécu de la jalousie dans une relation
pis ça je veux plus jamais revivre ça
je veux plus être cette personne là
c'est souffrant pis je
trouve pas que j'étais nécessairement une belle personne
quand j'étais jaloux
puis elle aussi était jalouse
c'était rough comme relation
des bouts
mais en général je suis pas jaloux
c'est comme dans le métier mettons j'ai jamais été jaloux
je suis pas jaloux
c'est sûr de se confronter des fois
quand t'as pas un rôle
mais moi qu'est-ce qui m'a aidé pour régler la fin de la jalousie c'est de confronter des fois. Tu sais, quand t'as pas un rôle. Mais moi, qu'est-ce qui m'a aidé
pour régler la fin de la jalousie,
c'est que j'avais auditionné...
J'étais finissant à l'École nationale,
puis Éric Bruneau était en deuxième année.
Puis il y avait un film de Forcier,
Les États-Unis d'Albert, puis on avait auditionné.
Puis on s'était comme rendus en finale, les deux.
Puis lui l'a eu, pas moi.
Puis là, en plus, après ça, on est devenus colocs.
Fait que, tu sais, moi, tu sais, le succès d'Éric, je l'a eu, pas moi. Puis là, en plus, après ça, on est devenus colocs. Fait que, tu sais, moi, tu sais,
le succès d'Éric, je l'ai eu
dans les dents, dans le sens que j'ai...
Mais sauf que moi,
je me suis toujours dit,
le plus important, c'est de se comparer à soi-même, pas aux autres.
Fait que moi, j'ai toujours été content pour lui.
Mais ça m'a obligé, j'ai été confronté
tout de suite, tu sais. Fait que je m'ai obligé à le régler.
Ça a été réglé vite, ça.
Puis moi, je suis content de sa carrière, Éric. Je l'aime, É à le régler ça a été réglé vite ça a été puis moi je compte en 5 ans et que je l'aime et puis c'est comme le cri avant le crash je suis tellement content
pour lui le succès que vous est tellement bon oui c'est un bon acteur aussi ben on l'a vu dans une
mémoriam le encore oui c'est ça c'est le film aussi n'a qu'à crépuscule pour un tueur, il est bon en Christi là-dedans.
Ça, Laurier Godreau aussi.
Non, non, moi, je suis fier.
C'est comme mon frère Éric.
Puis Fabien Clousset aussi.
Fabien est ma frère.
Fabien, c'est comme un frère aussi.
Fabien, moi, je l'ai vu se bâtir tout seul.
Fabien, écoute,
il était à Québec. Il en arrachait.
Il faisait du théâtre à Québec. C'est dur
d'en vivre. Il faut que t'en fasses des shows
pis que là, t'ailles enseigner pis que tu fasses
ci pis que tu fasses ça. Pis là, il écrivait à travers ça.
Pis à un moment donné, c'était un compte
urbain qu'il faisait à l'intérieur de la licorne.
Pis il était venu rester chez nous
parce qu'il avait pas le moyen de se
louer dans une chambre à quelque part. Il était venu
rester chez nous. Il est arrivé avec sa glaciaire
pis il avait amené de la bouffe.
Il avait eu
un succès incroyable
avec son compte.
Moi, j'étais content. Écoute, je suis allé le voir
deux fois, ce show-là. Après ça, quand il a fait
Scott Stanton, Fabien, j'aimais tellement ce qu'il faisait.
J'ai vu Scott Stanton sept fois.
Puis, je l'ai même
joué en anglais.
Fabien, lui, il mérite ce qu'il a
il a tout bâti tout seul
c'est pas quelqu'un qui a fait
ah va lui donner un rôle
non non lui il a tout fait tout seul
il travaille encore beaucoup
ah oui il travaille un mois dit
mais tu sais
ceux qui restent
dans mes amis on est pas mal tous travaillants
le talent tu peux pas juste surfer ton talent ceux qui restent, dans mes amis, on est pas mal tous travaillants.
Le talent,
tu peux pas juste surfacer ton talent dans ce métier-là.
Je me souviens plus c'est quoi les proportions,
mais c'est comme genre 80% de travail,
20% de talent.
Il y a quelque chose, une notion comme ça.
Des fois, on l'oublie, on pense que le talent,
la popularité, mais c'est d'abord cette capacité-là de travail.
Travailler en équipe aussi.
Oui, travailler en équipe, ça c'est, oui, dans nos métiers, c'est dur,, de travailler en équipe aussi. Oui, travailler en équipe.
Ça, c'est, oui, dans nos métiers, c'est dur.
Il faut travailler en équipe.
Pas tout le monde qui est capable.
Non, non, non.
Mais tu sais, vois-tu, je ne sais pas si...
Tu sais, parce qu'il y a du monde
qui sont plus talentueux que d'autres,
qui ont besoin de travailler moins,
mais il faut travailler pareil.
Il faut travailler.
Peu importe ce qu'on fait, il faut qu'on travaille.
Il faut qu'on travaille.
Moi, quand je tourne, là,
moi, j'ai besoin d'avoir mes textes d'avance.
Moi, je répète mes textes. J'ai besoin d'avoir mes textes d'avance.
J'ai besoin de les répéter parce que je suis une personne angoissée.
J'ai besoin
d'être libre
quand je suis en tournage.
Il faut que je travaille.
Dernière question.
Est-ce que le petit Hubert serait fier de toi?
Je pense que oui.
À 85 %.
Peut-être 80 %.
Petit Hubert serait fier
de ce que j'accomplis
et de comment
l'homme que je suis devenu.
Mais il y a un 20 % de moi qui est déçu.
Moi, je pensais, quand j'avais 20 ans,
qu'à 45 ans, j'aurais mon problème d'insécurité,
mon trou noir intérieur,
que ça serait tout bouché,
puis que ça serait tout réglé, puis non,
on dirait que c'est...
c'est pire en vieillissant. On dirait que...
on s'approfondit avec le temps,
mais mon...
ma faille s'élargit
avec le temps aussi.
As-tu déjà consulté? Oui.
J'aurais dû faire ça avant.
J'ai commencé dans ma quarantaine, j'aurais dû faire avant.
Puis est-ce que tu penses que ça peut aider à colmater ce trou-là?
Ou que tu apprennes à vivre avec?
Oui, il faut que j'apprenne à vivre avec.
Non, non, mais ça va toujours rester.
Après ça, tu sais, moi, là, tu sais,
on transforme ça en quelque chose de plus lumineux,
comme je te disais, mais ça va toujours rester.
Le petit enfant de 5 ans,
on a tous un enfant de 5 ans en nous,
vulnérable.
C'est Sylvie Drapeau qui disait ça.
Sylvie Drapeau,
elle a vécu son premier gros traumatisme à 5 ans.
C'était la Noël de son frère.
Elle disait ça.
Une fois, je parlais avec elle.
Toutes les fois qu'elle parle d'un moment dur de sa vie
elle fait
je te dis Hubert, j'avais 5 ans
puis là j'ai fait
elle a raison
mais non c'est ça, c'est cette affaire là
moi je pensais que j'allais
tu comprends-tu ce que je veux dire
moi je pensais que moi à 45 ans
j'allais être comme
libéré de...
De ce que tu as en dedans.
Oui.
Quand tu joues un rôle, est-ce que tu l'oublies, ça?
Ben non, je m'en sers.
Tu t'en sers et là, ça devient positif.
Oui.
C'est-à-dire que tu es en paix à ce moment-là
avec ce côté-là de toi.
Oui.
Tu n'es pas toujours en paix dans ta vie avec ça.
Non, c'est ça.
Mais tu sais, je ne sais pas.
Moi, je ne suis pas en train de me gratter le babou.
Moi, je ne me gratte pas le babou.
Ce n'est pas que tu es troublé, mais tu sais que tu as une faille,
comme tu l'as dit.
Oui, j'ai des grosses failles.
Mais comment je pourrais dire?
Ce n'est pas...
Je ne sais pas.... Je sais pas.
Je l'ai...
J'ai pas honte de ça quand même.
Mais je pensais que ça allait être réglé.
Ça l'est pas.
Mais en même temps, on n'a pas à avoir honte.
C'est quelque chose qui est là.
C'est pas quelque chose que t'as creusé.
Aussi, l'autre affaire que Hubert Petit serait moins fière de moi, c'est que quelque chose que t'as creusé aussi l'autre affaire
que Hubert Petit serait moins fier de moi
c'est que j'ai été
je pensais que j'allais être plus riche
que ça
mais c'est pas important l'argent
mais aussi parce que
parce que j'ai mal géré
mes finances au début de ma carrière
j'étais trop dépensier.
Ça, je le regrette un peu.
Tu repenses à des moments...
J'aurais dû m'acheter une maison avant.
J'aurais dû investir.
Au lieu d'aller au bar, j'aurais dû...
Ça, je regrette un peu.
Mais tu sais, la vie d'un bar, ça coûte cher.
Ben oui.
Moi, dans ma fin vingtaine, c'est rendu que je calculais,
mettons, mon budget à coute soirée au bar. Parce que moi, je me disais, une soir vingtaine, c'est rendu que je calculais, mettons, mon budget
à coutoir au bar.
Parce que moi, je me disais
une soirée au bar,
c'est à peu près 100$.
Puis là, je fais...
Tu sais, peut-être genre...
Je sais pas, moi,
mon ami s'achète une souffleuse,
puis il fait...
Ça m'a coûté 800$.
J'ai dit, ah ouais,
c'est 8 soirées au bar, ça.
C'est cher.
Tu sais, tu comprends?
Puis là, aujourd'hui,
tu vois plus que ça serait un hypothèque, un mois d'hypothèque. Ouais, ben, exact, c'est cher. Aujourd'hui, tu vois plus
que ça serait un hypothèque, un mois d'hypothèque.
Exact, c'est ça. Je ne vais plus
dans les bars de toute façon.
Je fais plus attention.
Là, je suis mieux organisé, mais ça m'a pris du temps
avant d'être organisé.
Ça, je me trouve vraiment poche là-dessus.
Mais en même temps, tu avais pas mal d'autres choses à faire.
Oui, je m'occupais de beaucoup de choses.
Oui, tu t'occupais de beaucoup de choses. Oui, tu t'occupais de beaucoup de choses
que dans un jeune âge,
avec des grosses, grosses responsabilités,
tu avais peut-être besoin aussi de...
Oui, d'un ex-histoire.
De pas juste être responsable,
mais de t'amuser aussi dans ta vie, tu sais.
Oui, oui, bien sûr.
Je pense que je comprends pourquoi
ils m'ont choisi pour faire dehors de novembre,
parce que je suis capable d'être
très festif et très sombre.
Et très sombre.
Est-ce que quand tu deviens plus sombre,
tu as tendance à t'isoler?
Oui, bien sûr.
Est-ce que tu appelles tes amis?
Non.
Pour te donner un exemple,
l'autre fois,
moi, à un moment donné,
je me séparais.
Je n'ai pas appelé personne.
Il y a une seule personne que j'ai appelée.
Ça faisait peut-être 4-5 ans
que je ne l'avais pas vue.
Je n'y avais pas parlé.
On n'était même pas si amis que ça.
C'était Anne Dorval.
Je l'ai appelée.
On m'a parlé pendant 2h30.
Parce qu'elle a une
connexion, on a une connexion qui se ressemble
elle et moi. On a quelque chose.
Elle aussi, en fait, je l'avais déjà
rencontrée dans un
gala
où les deux, on était en peine d'amour.
On s'en était parlé et on s'était ouverts.
Puis là,
c'est ça. La peine d'amour
suivante que j'ai eue, c'est elle que j'ai appelée. C'est bizarre. La peine d'amour suivante que j'ai eue,
c'est elle que j'ai appelée.
C'est bizarre.
Puis elle t'a fait du bien.
Ah oui, bien oui.
Parce que je raconte souvent cette histoire-là.
Il y en a peut-être qui vont dire,
un radote, mais un jour,
j'écoutais un documentaire sur Claude Legault.
Puis à la fin du documentaire,
Claude dit,
moi, mes amis, un jour, m'ont rencontré
et ont dit, écoute,
pourquoi tu ne nous appelles pas quand tu ne vas pas?
C'est quoi la différence entre tes connaissances
et tes vieux chums, tes amis,
si tu nous appelles juste
quand ça va bien?
Puis tu appelles tout le monde quand ça va bien.
Pourquoi quand ça ne va pas,
ce n'est pas vers nous?
Moi, ça m'avait interpellé, Hubert,
parce que j'ai toujours eu tendance à quand ça ne va pas, c'est pas vers nous. Ben moi, ça m'avait interpellé, Hubert, parce que moi,
j'ai toujours eu tendance à quand ça va pas,
je suis pas là. C'est comme je réponds pas
au téléphone, je fais mes enfants.
On dirait que j'ai pas envie de partager ça, mais en même temps,
c'est vrai que l'amitié,
il y a quelque chose qui solidifie
les liens aussi.
Mais moi, j'ai quand même changé ça un petit peu
dans ma vie parce que, tu sais, là, à un moment donné,
je fais, là, je suis en contradiction avec moi-même
parce que je n'arrête pas de dire à mes amis
quand ils ne vont pas bien,
non, non, non, non, là, il faut que tu t'ouvres.
Tu sais, quand mon fils, il vit quelque chose,
je fais, non, non, regarde, on va y aller.
On va aller voir tes amis,
tu vas voir, ça va te faire du bien.
Non, papa, j'ai...
Puis moi, il a tendance à s'isoler.
Puis là, finalement, il me dit toujours,
tu avais raison, papa.
Je fais, Christy, pourquoi que je...
Moi, le fait d'avoir un enfant,
ça m'a aidé à reconnecter
avec cet enfant doux que j'étais.
La personne douce que j'étais.
Puis là, tout à coup, je me suis dit,
Christy, je vais me
traiter comme je traite mon fils.
Fait que là, c'est rendu que
j'appelle mes amis un peu plus.
Ça t'a adouci.
Adouci en tabarnouche.
Aussi, parce que là, j'ai moins à me prouver qu'avant.
Il y a les enfants, J'ai vécu
des grosses affaires pareilles.
Aller dans la rue,
rester dans un shelter en Ouest canadien.
À l'époque, ça faisait pas longtemps
le référendum. J'étais le fucking Frenchie.
Ça jouait rough.
J'ai appris à me défendre.
Après ça aussi, je suis devenu à 20 ans.
Les hormones d'un mâle alpha à 23 ans.
J'étais coq un petit peu quand même.
Tout s'est adouci.
J'aime mieux la personne que je suis maintenant.
En tout cas, je trouve que tu es une merveilleuse personne, Hubert.
De t'entendre parler
de la famille, de ton fils
de ta blonde, de tes amis
on voudrait tous
et toutes être ton ami
tu comprends, tu as quelque chose
de généreux
d'ouvert mais évidemment
tu es intense aussi
tu as une énergie
mais tout ça dans le positif
moi je te souhaite
qu'on te voit de plus en plus
que ton show sur scène
que t'es en train d'écrire
fonctionne super bien
ça va être toute une première
ben oui ça va être toute une première
pis tu sais je veux dire
il y a plein d'affaires qu'on a parlé
qui vont revenir dans mon show
parce que je parle de la famille pis de ma vie
ben oui pis tu vas sûrement être un petit peu nerveux sûrement ils vont revenir dans mon show parce que je parle de la famille et de ma vie.
C'est le fun. Oui, mais tu vas sûrement être un petit peu nerveux.
Sûrement.
Mais ta grand-mère est là, tu l'as dit tantôt.
Oui, ma grand-mère me donne sa force et son courage.
Oui, parce que moi, je trouve tout le temps que c'est la fin.
Même si on ne l'explique pas et qu'on ne sait pas trop,
si on le ressent, ça fait quoi?
C'est vrai, je comprends ce que tu veux dire.
C'est vrai, ça nous remplit.
Pourquoi se poser tant de questions?
Est-ce que c'est-tu pas vrai?
On le sait pas.
On saura jamais.
On sait juste que si, juste d'y croire,
ça apaise,
il faut le faire.
Merci Hubert Pou de ta visite
à Ouvre ton jeu.
Je suis vraiment content, merci.
Merci le premier à avoir fait le niveau Eros
et tu t'en es bien sorti.
Oui.
Ça vient d'été?
Oui, ça vient d'été.
Merci tout le monde, merci d'avoir été là.
Merci Hubert.
Merci.
Cet épisode était présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
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