Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #67 Christine Morency | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: August 12, 2024Dans ce soixante-septième épisode d’Ouvre ton jeu, Marie-Claude accueille l’humoriste Christine Morency. Ensemble, elles discutent de la peur de Christine de mourir seule, de la profonde complic...ité qu'elle partage avec sa mère, et de ses appréhensions concernant la vie de couple. Elle se confie également sur l’impact de son apparence physique dans sa vie, la résilience que lui a demandée son ancien métier, et sur le déclic qui l’a amenée à suivre ses rêves. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:09:30 - Cartes vertes 00:57:10 - Cartes jaunes 01:18:56 - Cartes rouges 01:33:27 - Cartes roses 01:48:43 - Carte mauve ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Ouvre ton jeu sera présenté sur scène cet automne: le 20 octobre au Club Dix30 avec Chantal Lacroix et le 27 octobre à la Salle Albert-Rousseau avec P-A Méthot. Rendez-vous au ouvretonjeusurscene.ca pour réserver vos places. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre.... Visitez mon site web : www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Grâce à Éros et compagnie et notre niveau rose, obtenez 15% avec le code rose15 au erosetcompagnie.com
Transcript
Discussion (0)
Bonjour tout le monde, très contente de vous retrouver à Ouvre ton jeu et j'ai envie de vous dire merci parce que merci d'être aussi nombreux à nous regarder et nous écouter semaine après semaine, mais aussi quand je me promène, vous êtes nombreux et nombreuses à venir me parler, à venir me parler des invités, à venir me raconter un peu votre vie, à ce que ça l'a éveillé ou comment ça vous a aidé dans votre vie.
Et il n'y a pas longtemps, j'ai rencontré Marc-André, que je salue parce que je sais qu'il écoute tous les podcasts.
Il m'a dit, sais-tu comment, en fait pas comment, sais-tu où je suis quand j'écoute tes podcasts?
Et là, ben non, je ne sais pas vraiment.
Alors, il m'a dit, moi Moi, je fais des dons de plasma
tous les samedis matins.
Et pendant que je donne mon plasma,
ben moi, j'écoute tes invités qui nous donnent leur histoire. »
Parce que pour lui, les invités, c'est une acte de générosité
qu'ils font en venant ici, en venant se livrer.
Et lui, il a l'impression qu'il fait la même chose. Évidemment, il fait la même chose
en donnant son placement, mais je trouvais
ça particulièrement touchant.
Aussi, on a des gens
de la Suisse
qui nous suivent. Je les salue. De la France,
bonjour. De la Belgique
aussi. Il y a des gens qui m'écrivent
qui sont contents de
découvrir des personnalités
publiques québécoises qu'ils connaissaient
pas ou très peu.
Donc, on unit les gens.
Et aussi, l'autre fois, il y a une dame
qui m'a dit qu'elle apprenait le français,
qu'elle aimait ça écouter parce qu'elle apprenait
des nouvelles expressions
francophones.
Et ça, je trouve ça intéressant
quand les gens nous écoutent
pour le contenu,
mais en même temps, il y a une autre couche par-dessus ça.
Alors, bien, merci d'être là.
Et aussi, je veux parler de nos partenaires qui sont si importants.
Notre partenaire de cœur qui est là depuis le jour 1,
Karine Jonca Cosmétiques,
qui vous offre d'ailleurs un code promo qui est ouvretongeu15.
Et maintenant, on a un partenaire qui est tout
récent, Eros et compagnie.
D'ailleurs, on a mis en place le
niveau rose, c'est tout nouveau.
Donc, c'est des questions où on parle de
sensualité, sexualité,
romantisme.
Eros et compagnie vous offre aussi
un code promo qui est rose15.
Maintenant, ouvre ton jeu,
on s'en va sur scène
et là, on veut vous voir.
Donc, si ça vous tente,
on a deux dates.
On sera le 20 octobre prochain
au Club du 10-30
à 15h l'après-midi
et c'est avec Chantal Lacroix comme invitée.
Et le 27 octobre, donc le dimanche suivant à 15h, on sera à la salle Albert Rousseau à Québec et l'invité sera P.A. méthode. pouvoir poser une question, la déposer dans une grande boîte
et l'inviter, on fera un niveau
pigera des questions du public
et en choisira. Alors,
j'espère que vous serez nombreux au rendez-vous
parce que notre idée, si ça fonctionne,
on aimerait ça aller se promener
un peu partout au Québec.
Alors, c'est à suivre.
Sur ce, place au podcast d'aujourd'hui.
Bien, je pense que ça a complètement
fucké la relation que j'ai avec les hommes,
parce que moi, dans ma tête,
un homme, ça va jamais rester,
parce que c'est ça les exemples
que j'ai eus tout le temps.
Mon père, le mari de ma moraine,
tous les hommes ont toujours
abandonné ou quitté quand il y avait des responsabilités.
C'est sûr que je n'ai pas de bons exemples.
C'est tough pour moi de faire confiance à des hommes.
Je suis beaucoup plus proche de mes amis de filles, de mes chums de femmes.
Je m'entoure beaucoup de femmes parce que pour moi, ça, c'est du monde solide.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin et sur rendolf.ca.
Je reçois aujourd'hui
une femme de cœur.
Elle est extrêmement généreuse.
Puis dès que je l'ai rencontrée
la première fois, on dirait que
j'ai su que j'allais aimer
cette personne-là qui est entière.
On dit souvent le mot authentique,
mais je l'applique vraiment
à celle qui est devant moi, je vous la présente
Christine Morancy
bienvenue Christine
merci Marie-Claude, on parle là-dessus
on parle là-dessus mais c'est vrai Christine
parce que tu sais, on dit ça beaucoup
je trouve que authentique
mais moi quand je t'ai vue
on dirait que j'ai su qui tu étais
il y avait quelque chose qui était
tu n'es pas emballée tu n n'essaies pas, on dirait,
d'être autre chose que tu es.
Me trompes-tu? C'est trop compliqué.
Simple, simple, simple.
C'est ça. J'arrive,
je me présente autant avec mes qualités
qu'avec mes défauts.
Puis c'est à prendre de même
ou à ne pas prendre de même. As-tu toujours été
comme ça? Oh non. Oh non.
Mais non. mais non.
Quand j'étais jeune, je voulais tout le temps plaire à tout le monde.
Encore aujourd'hui, mettons, j'ai de la misère
à déplaire.
Ça me fait mal quand
on n'adhère pas
à ce que je suis, mettons.
Mais en même temps, c'est ça la vie.
T'apprends que
l'autre n'est pas faite pour toi
et toi, t'es pas faite pour l'autre.
Tu comprends?
Qu'est-ce que ça change d'être devenu authentique,
d'avoir accepté ton authenticité face à tous les autres,
face au monde?
Je trouve que c'est beaucoup plus simple.
Je ne me pose plus de questions,
en tout cas beaucoup moins que je m'en posais avant,
dans le sens où c'est moi tout cas beaucoup moins que je m'en posais avant dans le sens où
c'est moi, voici ce que je suis
j'ai du fun de même
c'est ça, j'essaie de corriger
des affaires tout le temps
dans le but toujours de s'améliorer
mais par rapport
à mes valeurs à moi
et par rapport à ce qui me gosse de moi
mais pas à cause du regard
des autres ou du regard des autres
ou des commentaires des autres.
C'est ça, ça fait du bien.
Je trouve que ça libère.
Et à être vrai, je trouve que c'est
une des plus belles qualités qu'on peut avoir.
Parce que c'est sans masque,
sans faux,
sans tenter de plaire. masques, sans... sans faux, sans...
tenter de plaire.
Mais pour être vrai, as-tu l'impression qu'il faut se connaître?
Oui. Puis on
n'arrête jamais d'apprendre à se connaître.
C'est pour ça qu'on est continuellement
en changement. Celle qui te parle
aujourd'hui ne sera peut-être pas la même
dans quatre ans.
Mais je ne pense pas.
Je pense que le plus gros est établi.
Après ça, c'est...
Tes bases sont là.
Oui, c'est ça.
Puis c'est d'aller peaufiner des affaires.
Oui, parce que je me demande si on peut être vrai
très jeune dans la vie.
Des fois, on peut penser qu'on est vrai,
mais il y a quand même...
Il faut savoir qui on est
pour exposer cet aspect-là de soi-même.
Oui.
Mais en même temps, je trouve que dans être vrai,
il y a aussi d'accepter une certaine vulnérabilité.
C'est-à-dire d'accepter de se tromper,
d'accepter de faire des erreurs,
que je n'appelle pas des erreurs,
mais qui sont une espèce d'apprentissage si on veut, qui te permet
de cheminer et d'avancer.
Je pense qu'effectivement, quand on est jeune,
il faut être très, très,
très ouvert à ça.
C'est là qu'on apprend.
C'est la vie qui rentre.
À un moment donné, plus on vieillit,
je suis à
mi-chemin, mettons.
J'ai 38 ans. Je me dis à un moment donné, mettons. J'ai 38 ans.
Je me dis à un moment donné, à 50,
j'ai hâte de voir
quelle femme je vais être devenue.
Qu'est-ce que je vais avoir encore appris?
Qu'est-ce qui va avoir encore évolué?
C'est le fun
de naviguer là-dedans.
Est-ce que tu es prête à ouvrir ton jeu?
J'ouvre, j'ouvre, j'ouvre grand.
Je suis prête.
Donc, on a les caissons vertes.
Christine, tu vas voir,
c'est des caissons qui reviennent régulièrement,
même si le jeu,
toutes les caissons sont pour toi.
Ce jeu-là, tu vas repartir avec.
Mais évidemment, il y a des jeux,
des caissons qu'on retrouve plus régulièrement.
C'est dans les caissons vertes.
Les caissons jaunes commencent à être plus personnels. Les caissons rouges
sont personnels. Et on a
un niveau qui est là depuis
tout récemment, qui est le niveau
rose, qui est le niveau
éros.
Oui, on avait
envie d'amener
quelque chose, d'apporter quelque chose au jeu.
Donc, c'est le niveau éros.
On a une question que je vais te poser à la fin, comme ça on est sûr que tout va bien, qu'on finit bien. C'est une question d'apporter quelque chose au jeu. Donc, c'est le niveau Eros. On a une question que je vais te poser
à la fin, comme ça, on est sûr que tout va bien,
qu'on finit bien. C'est une question d'introspective.
Et t'as ton Joker,
Christine. Donc, si à un moment donné,
tu as été sous question, je suis tannée,
j'ai envie de passer à autre chose, tu le mets sur la table.
Parfait. J'ai le droit de l'utiliser juste une fois?
Oui. Une fois.
Écoute, tu peux négocier
pour une deuxième fois, si tu veux.
On verra.
Mais en général,
je ne m'en sers pas.
On ne sait pas.
Je vais te demander de brasser les cartes.
Est-ce qu'il faut que je pense à quelqu'un?
Personne n'a fait ça, c'est bon.
Tu m'en donnes cinq.
Pense à quelque chose.
Ok.
Est-ce que tu te vas tirer au cadre dans la vie?
oui, j'aime ça
t'as l'air expérimenté
on dirait que
je crois pas tant
à ces affaires-là
mais j'aime essayer de croire à ça
je pense qu'on prend
ce qu'on veut bien prendre
il y a un petit thrill voilà de croire à ça. Je pense qu'on prend ce qu'on veut bien prendre.
Il y a un petit thrill.
Est-ce que tu t'es fait dire des choses qui sont arrivées?
Pas de mémoire.
Je me suis fait dire des choses genre
ça va bien aller.
Ça va bien.
Ça s'est réalisé.
C'est général. s'est réalisé. C'est général.
C'est très général.
Je te lis les questions.
Tu peux t'en choisir une, puis je vais
en choisir une après. Quelle importance
accordes-tu au regard des autres?
De quoi as-tu peur?
Comment réagis-tu à l'autorité?
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois. Sur quel trait de caractère
as-tu dû travailler?
Oh là là!
Faut que j'en choisisse juste une.
Je pense que je vais répondre
de quoi as-tu peur.
OK, vas-y.
J'ai longtemps,
puis c'est encore une peur que j'ai,
parce que moi, je veux pas d'enfants.
J'ai jamais eu cet intérêt-là,
cette espèce d'appel besoin d'être mère.
Je n'ai jamais pensé que j'étais faite pour ce rôle-là.
Je pense que je suis faite pour être une très bonne tante,
une très bonne marraine,
l'amie des mamans, mais pas une maman moi-même.
Mais ça, ça engendre aussi
des peurs de faire ce choix-là,
dont celui de...
Il y en a deux. Il y a celui de
mourir seule.
Ça, c'est quelque chose qui me fait
excessivement peur parce que je me dis,
on sait jamais, la vie va comment.
Puis moi, ma mère,
ma moraine,
il y a plein de femmes autour de moi
qui ont perdu des amis proches très jeunes.
Je me dis, si jamais mes meilleurs amis,
je peux les compter sur les doigts d'une main,
on n'est pas énormément...
Mais mes deux amis les plus proches,
si je les perds avant moi, je fais comment?
Moi, je m'imagine tout le temps
dans une maison,
dans mes vieux jours,
dans une maison, à me bercer sur un balcon
avec mes deux vieilles chums,
les trois, on est là, on joue aux cartes,
on dit de la merde,
c'est les mêmes nous autres,
mais rendus à 86.
Mais je me dis,
si eux autres, en cours de chemin, je les perds,
il me reste quoi?
Je trouve que
ça, cette espèce
de peur de
vieillir seul,
je trouve ça difficile.
Ça, c'est quelque chose qui me fait peur.
Parce que des fois,
j'ai l'impression que quand tu as des enfants,
même s'il y a plein de gens qui font des enfants
et qu'au final, les enfants ne sont pas plus là pour eux,
on voit les centres de personnes âgées remplis de ces exemples-là
parce que la vie va vite,
parce que ces enfants-là deviennent à leur tour parents.
Il y a des charges qui font que le quotidien d'une personne âgée,
ça devient l'affaire de trop dans leur horaire, malheureusement.
Je ne sais pas.
Seul, vieillir seul, c'est ma plus grande peur sur laquelle il faut que je travaille.
À quel moment cette peur-là t'habite?
Y a-tu des moments précis où tu y penses plus?
Je pense que c'est à force
d'observer, tu sais,
ce qui arrive aux personnes âgées
qui sont autour de nous,
de moi-même, ma façon d'avoir
négligé mes grands-mères,
mettons, ces regrets-là
que t'as une fois que
ta grand-mère décède de te demander
« J'ai-tu été assez là dans les
derniers temps? Je l'ai-tu assez pris? J'ai-tu été assez là dans les derniers temps?
Je l'ai-tu assez pris?
J'ai-tu assez dit je t'aime? »
Il y a peut-être une partie de ça
qui teinte aussi mes peurs,
de vieillir et d'être un peu ingrate
comme moi je l'ai été, mettons,
par rapport
aux apprentissages que
mes grand-mères m'ont laissé, de ne pas leur
avoir dit suffisamment merci,
on dirait, d'avoir peur de ça.
Puis l'autre peur que
j'ai aussi, c'est qu'en choisissant,
parce que moi je suis enfant unique,
en choisissant de ne pas avoir
d'enfant,
je prive ma mère
de pouvoir un jour être grand-mère
parce que je suis la seule.
Fait que j'ai peur
que ce choix-là,
même si ma mère,
tout ce qu'elle veut,
c'est que je sois bien,
que je sois heureuse
puis qu'elle comprend
puis qu'elle ne pourra jamais vivre ça,
être grand-mère.
Fait que cette peur-là de décevoir aussi, je pense. qu'elle ne pourra jamais vivre ça avec grand-mère.
Cette peur-là de décevoir aussi, je pense.
Toi, par rapport à ta mère, est-ce que tu la visites?
Parce que tu craignes que tu aies d'être seule.
Quand tu dis qu'il y a des enfants qui ne vont pas voir leurs parents,
toi, comment c'est cette relation-là?
Moi, je suis très, très proche de ma mère.
Elle est tout le temps chez nous quand je suis en congé.
Souvent, ma mère, elle vient.
C'est sûr qu'il y a une partie de moi
qui invite beaucoup ma mère pour voir le chien.
C'est le chien de ma mère,
mais c'est mon chien.
C'est Francine, hein, ta mère?
Alors, on salue Francine. Elle me dit tout le temps la même affaire.
Elle me dit, je le sais bien que tu m'invites parce que tu veux voir Galette.
Je suis comme, non, mais parce que je t'aime aussi.
Puis, tu sais, même quand ma mère est là,
des fois, on n'a pas besoin de se parler.
Juste sa présence, je trouve que c'est rassurant.
Il y a comme quelque chose de...
Fait que des fois, ma mère, ça la fauche un peu parce qu'elle fait comme,
bien là, je viens ici et on ne parle même pas.
Je ne veux pas qu'on se parle.
Juste que tu sois là sur ta tablette
dans mon salon pendant que j'écoute quelque chose.
Je trouve que ta présence
est rassurante.
Je trouve que ça fait quelqu'un
qui va mettre la brossée dans sa chaise
si ça ne me tente pas d'y aller.
Comme si vous habitiez ensemble.
Oui, mais sans le moment
où on habite ensemble.
C'est ça. Parce que
tu as grandi seule avec ta mère.
Ta mère t'a vraiment éduquée seule.
C'est quand même une relation
particulière, ça.
Est-ce qu'il y a quelque chose de fusionnel entre vous deux?
Oui, oui, oui.
Clairement.
Moi, mettons,
j'ai toujours trouvé ça
fascinant, les gens
comme... Il y a beaucoup de Français
qui vont, mettons,
tout abandonner en France, puis venir
s'installer au Québec.
Je fais, mais comment tu fais pour être loin de tes parents?
Pour être loin de ta famille?
Pour être loin de tes amis?
Comment tu fais?
Moi, je me suis déjà imaginé,
est-ce que j'irais vivre dans un autre pays
parce que, mettons, la Finlande, je trouve ça malade?
Je serais jamais capable,
à moins que ma mère vienne avec moi.
Si ma mère est avec moi,
je pourrais partir, même si ça me déchire,
de quitter mes meilleurs amis.
Mais si ça implique de partir sans ma mère,
je pourrais pas le faire.
On peut pas être loin.
Faut qu'on soit un maximum, là, 20 minutes en char.
Ma mère, elle a déjà pensé aller s'installer en région.
Elle aurait aimé ça, avoir une maison
avec un grand terrain,
puis un balcon tout le tour de la maison.
Puis elle aimerait ça vivre en Gaspésie.
C'est son genre de monde, le monde en Gaspésie. C'est son genre
de monde, le monde de Gaspésie.
Tu connais tes voisins,
tu jases à l'épicerie.
C'est une communauté
plus qu'une ville.
C'est vraiment
des gens qui cohabitent,
qui se connaissent.
Ma mère aime beaucoup ça, ce genre
d'ambiance-là.
Mais elle ne l'a jamais faite
parce que ça veut dire qu'on serait trop loin.
Je ne pourrais pas juste aller passer une journée chez eux.
Vous êtes vraiment proche.
Oui, on est vraiment proche.
Parce que tu es enfant unique aussi.
Il y a beaucoup d'unicité dans votre histoire.
Oui, et parce que je pense que cette peur-là de
pas vouloir être seule,
bien, je l'applique aussi beaucoup à ma mère.
Je sais que ma mère est super bien entourée.
Elle a vraiment des super
bonnes amies. Elle a un
beau cercle autour d'elle, très proche,
tu sais, des cousines, de la famille.
Elle a des soeurs, elle a des frères.
C'est une grande famille.
Sauf que
moi, je suis comme
je vais être là
dans les bons et dans les moins bons
moments. Tout le temps.
C'est ça.
Est-ce que tu penses que c'est
un jour où tu vis sans elle?
Hé là là! Ça, il ne faut pas que je pense à ça trop.
Il ne faut pas que j'y pense trop.
Mais tu sais, moi, je dis tout le temps en joke, mettons, tu ne peux pas mourir pense à ça trop. Il ne faut pas que j'y pense trop. Mais moi, je dis tout le temps,
en joke, mettons,
tu ne peux pas mourir.
Tu vas pouvoir partir
quand je vais décider que c'est le temps.
On ne décide pas ça.
Mais je ne sais pas comment je ferais honnêtement
si je perdais ma mère.
Ça serait...
Ça va être tough ce jour-là.
Ça va être très tough.
Puis l'adolescence, ça s'est passé comment?
parce que t'sais
t'as beaucoup de pression sur les épaules ta mère
ouais c'était pas facile
puis moi j'étais une tannante
j'étais très en révolte
quand j'étais adolescente
parce qu'on était dans des familles reconstituées
parce que j'étais l'enfant du milieu
parce que mon père n'était pas présent.
Il y avait beaucoup d'affaires qui brassaient en dedans.
J'ai été très tannante quand j'étais ado,
dans la drogue, dans les mauvais coups,
avec du mauvais monde.
Mais il y a toujours eu des gens qui ont croisé mon chemin
qui m'ont
un peu replacé
qui ont vu quelque chose
c'est vraiment ça que tu veux être
vraiment la personne au fond de toi
c'est ça
ma mère
elle m'a vécu des pas faciles
j'en venais me chercher à Rodden
j'ai décidé que je découchais
elle m'en vient de chercher,
mais t'sais, on a toujours été
assez proches dans le sens où, pour qu'elle
sache que je suis sa drogue
à Rodden,
alors que moi, je partais en cachette,
ben c'est qu'à un moment donné,
elle m'a pédé, parce que dans ce temps-là, on avait des
petits padjets, elle m'a pédé,
pis je suis tellement proche de ma mère que j'ai fait, pour la rassurer,
je vais juste l'appeler, puis il dirait que
tout est beau, mais j'étais tellement gelée que
j'ai dit, tout est beau, je suis à Rodon,
on s'en va faire du camping. Pardon?
Tu m'attends au McDo, je m'en viens.
Puis elle est venue me chercher, tu sais.
Fait que,
fait que, tu sais,
c'est ça, c'est comme si mon instinct
me disait, pas une bonne idée
que tu couches à Rodden
avec deux motards.
Dis à ta mère,
dis à ta mère, t'es où? »
Elle est venue me chercher.
Là, t'as dit l'enfant du milieu.
Donc, t'es pas enfant unique.
Oui, je suis enfant unique.
C'est juste que c'est les enfants du conjoint de l'époque.
Ah oui, t'avais ça à vivre aussi.
Oui, c'est ça.
Ça peut être extraordinaire,
mais ça peut être un enjeu aussi de l'adaptation que ça demande.
Ça peut être un cauchemar.
Ça dépend aussi de comment...
Parce que, évidemment, pour le parent,
ses enfants sont toujours une priorité.
Fait que là, c'est deux adultes
qui essayent de défendre la priorité de leurs propres enfants,
mais tout le monde doit cohabiter là-dedans.
C'est difficile d'être juste, on dirait,
puis d'être équitable pour tout le monde,
puis de ne pas faire de favoritisme
pour ton enfant au-delà des enfants de l'autre.
On dirait qu'il y a quelque chose de...
Ça prend...
C'est tough, les familles reconstituées.
On dirait qu'aujourd'hui, c'est plus normalisé,
plus banal, je sais pas comment dire ça,
plus commun, plus expérimenté,
plus naturel de reconstituer des familles
parce qu'on en voit de plus en plus.
Puis les générations qui maintenant constituent des familles parce qu'on en voit de plus en plus. Les générations qui maintenant constituent
des familles reconstituées
ont été des enfants de familles reconstituées.
Alors que
quand moi, j'étais jeune,
on était dans les premières générations
à vivre ça parce qu'avant, on était dans un mariage
du début à la fin,
que ça aille bien ou que ça aille mal.
Je ne sais pas ce qui est mieux.
Remarquer qu'être dans une maison où un mariage
ne va vraiment pas bien et être obligé de vivre là-dedans
ou vivre dans une famille reconstituée.
Mais toi, tu n'avais pas d'autre endroit où aller.
Tu n'étais pas en garde partagée.
Non. En fait, dans les débuts,
j'étais en garde partagée jusqu'à mes 14 ans
où j'allais une fin de semaine sur deux chez mon père.
Mais mon père travaillait
de nuit. Il n'était pas présent.
Là aussi, j'avais ma belle-mère qui avait deux enfants,
un plus jeune, un plus vieux.
Là aussi, j'étais l'enfant du milieu,
mais en plus mal aimé.
Souvent, quand j'étais dans cette famille reconstituée
avec ma belle-mère et mon père,
souvent, comme mon père travaillait de nuit,
il m'envoyait chez ma grand-mère ou chez ma moraine.
Moi, ma figure paternelle, ça a été deux femmes.
Moi, j'ai été élevée par des femmes tout le temps,
des femmes fortes, des femmes qui n'étaient plus mariées,
qui étaient un exemple de « je me débrouille seule »
parce que la vie a fait que je n'étais plus en couple.
C'est ça, ces modèles-là que j'ai eus.
Moi, quand j'ai perdu ma grand-mère,
ça a été le premier deuil de perdre mon père.
Récemment, j'ai perdu maman reine.
Ça aussi, ça a été comme le restant de la figure paternelle,
celle qui servait de lien, mettons,
dans ce côté-là de la famille.
Fait que ça, on l'a perdu aussi.
Fait que ça a été deux deuils plus difficiles à faire.
Je te dirais, parce que mon père,
il aurait pu être un père vraiment pire
que ce qu'il a été.
Il était juste absent,
dans le sens où il était en amour avec des...
Mon père a une personnalité,
quand il est en amour avec des... Mon père a une personnalité quand il est en amour
avec des femmes.
Il se colle à cette
personnalité-là. C'est pas
une mauvaise personne. C'est juste que
je pense que c'est ça.
La fibre paternelle, lui,
il l'avait peut-être pas tant que ça.
J'en veux pas.
Je suis pas...
T'es pas en révolte.
Ben plus maintenant. Est-ce que t'avais veux pas, là. Je suis pas... T'es pas en révolte, t'es pas... Ben plus maintenant.
Est-ce que t'avais l'impression que fallait
que tu te sentais seule malgré
tout cet entourage-là?
Que t'avais ton bout de chemin à faire,
que t'avais des expériences à vivre ailleurs?
Ben je pense que ça a complètement
fucké la relation que j'ai avec les hommes.
Parce que
moi dans ma tête, un homme, ça va jamais rester. Parce que c'est ça les exemples que j'ai avec les hommes. Parce que moi, dans ma tête, un homme, ça va jamais rester.
Parce que c'est ça les exemples
que j'ai eus tout le temps.
Mon père, le mari de ma moraine,
tous les hommes ont toujours
abandonné ou quitté
quand il y avait des responsabilités.
C'est sûr que j'ai pas des bons exemples.
C'est tough pour moi de faire confiance à des hommes.
Je suis beaucoup plus proche de mes amis de filles,
de mes chums de femmes.
Je m'entoure beaucoup de femmes
parce que pour moi, ça, c'est du monde solide.
Est-ce que tu as l'impression que,
comme tu as cette appréhension-là du côté masculin,
que c'est insécurisant aussi pour un homme
de sentir que tu as peur qu'il fuit.
Il y a comme...
Bien, sûrement.
Parce que tu projettes ça sûrement aussi.
Oui, oui, sûrement.
Je ne dois pas projeter une pleine confiance
et une grande vulnérabilité.
Tu projettes un doute à quelque part.
Oui, parce que je suis toujours sur le frein.
Tu l'as connu, cette fuite-là?
Ben, oui.
Oui, mais en même temps,
je n'ai pas été beaucoup en relation
justement parce que je pense que
j'ai trop ce stopper-là.
Ça teinte quelque chose en toi.
Tu as des filtres.
Quand tu vois peut-être un amoureux potentiel,
tu as quand même quelque chose qui s'installe.
Je ne suis jamais capable de m'abandonner.
Puis ça, on me l'a souvent reproché.
Mettons ma dernière relation.
Lui avait un jeune enfant.
J'étais comme, moi, je veux juste...
Avant même qu'on commence la relation,
à quel point ça doit être turn-off pour lui,
le pauvre. Mais regarde, c'est ce que je te dis,
je suis faite de même.
Mais lui a dit,
quand on a commencé la relation, je lui ai dit,
moi, je veux savoir, c'est quoi que tu t'attends
d'une relation? Qu'est-ce que tu veux
comme genre de relation?
Puis là, il dit, ah, bien, tu sais,
j'ai le goût de m'investir
de trouver quelqu'un avec qui
développer quelque chose
de sérieux, j'étais comme c'est super
moi maintenant je t'explique ce que je veux
je ne veux jamais qu'on habite ensemble
parce que ma maison c'est ma maison, je suis capable de me débrouiller
tout seul, je ferais pas une chambre pour ton gars dans le sous-sol
maintenant on peut
s'amuser, on peut se voir
une semaine sur deux quand t'as pas ton gars quand tu l. Maintenant, on peut s'amuser, on peut se voir une semaine sur deux
quand t'as pas ton gars. Quand tu l'as,
on peut faire des journées familles,
le fun, mais c'est pas moi qui vais aller le chercher à l'école.
J'étais déjà
en train de mettre des
barrières de je ne m'investirai
pas trop parce que je le sais
qu'à un moment donné, tu vas tout
te mettre sur mes épaules et tu vas creuser ton camp.
J'en ai beaucoup parlé avec ma psy,
qui était comme, bon, mais Christine,
c'est sûr que là, l'engagement, c'est pas ta force, tu sais.
Mais l'engagement avec les hommes, c'est difficile.
Parce que j'ai toujours été déçue de leur comportement.
Fait que c'est tough
pour moi. Faudrait que j'en rencontre
un qui est ferré, solide.
Mais qu'est-ce qu'on pourrait dire?
Je sais pas.
Parce que c'est ça, c'est que tu peux rien dire.
Faut que tu prouves. Faut que tu le vives.
Faut que tu démontres.
Faut qu'il y ait des actions
qui soient faites où je fais
« Ah, tu vois, je m'attendais pas à ce que tu restes
après ça puis finalement
tu sais ah
c'est par démonstration
on dirait que c'est dans le temps qu'il faut que ça se passe
il y aurait des niveaux à atteindre
peut-être
pour que tu sois capable d'abaisser
tes barrières
est-ce que tu penses que t'as déjà déçu un homme?
si je pense que j'ai déjà déçu un homme? Je pense que j'ai déjà déçu
un homme dans le sens de...
Dans le sens que, tu sais, toi, ils te déçoivent
un peu dans...
parce qu'ils répondent pas
à ton besoin.
As-tu l'impression que des fois aussi
cette garde-là que t'as
déçoit un peu, dire
on aurait pu aller plus loin, mais...
Oui, oui.
Oui, c'est sûr que oui.
Oui, parce qu'il y en a qui auraient voulu...
Surtout quand j'étais plus jeune, mettons.
J'ai eu une relation très compliquée avec quelqu'un
parce que lui voulait plus
puis moi, je n'étais pas capable de donner plus
parce que l'engagement, j'étais comme
« Mais ça ne sert à rien. On va
s'engager, je vais fournir des efforts. »
Puis
dans X temps, ça va
chier. Fait que pourquoi?
Tu sais, gardons ça
le fun de base.
Puis ce n'était pas assez pour lui.
Puis c'était trop compliqué pour moi. Fait que
je partais, mais il y a quelque chose qui me ramenait, tu sais,
le sexe était incroyable, il m'a fait
découvrir des affaires
sur mon propre corps
que je connaissais pas,
fait qu'il y avait vraiment comme quelque chose qui me
ramenait tout le temps là,
mais l'engagement me faisait
quitter, puis là, je revenais,
puis là, je repartais, puis à un moment donné,
ça a fait ça, le yo-yo, pendant
vraiment très longtemps. Puis à un moment donné, je pense
que pour sa santé mentale, à lui, il a fait
« C'est terminé ».
Puis là, moi, à partir de ce moment-là,
j'ai fait « Non!
C'est pas... Non! » Puis là, c'est moi
qui essayais de retourner.
Puis là, toutes les portes étaient fermées.
Ça fait que là, ça ne marchait plus.
Je pense que oui, j'ai déçu
cette personne-là.
C'est sûr.
Mais, ça fait partie
de...
Oui, ça fait partie de la vie.
Ça fait partie
des choses que j'essaie de changer,
mais c'est
pas facile parce que c'est ancré
profond, puis aujourd'hui, facile parce que c'est ancré profond.
Aujourd'hui, je trouve que dans notre génération,
l'engagement, c'est déjà quelque chose qui est plus valorisé, on dirait,
qui est déjà compliqué.
Mettons, avec les applications de rencontre,
que c'est facile, tu swipes comme si t'as un numéro.
Il y a comme quelque chose de... on prend
plus le temps, tu sais, de...
C'est comme ça, on se désengage rapidement.
Ouais, c'est ça, on se désintéresse aussi rapidement.
Tu sais, si ça va pas assez
vite, si c'est pas assez stimulant,
aussitôt qu'il y a une embûche,
ben, c'est trop compliqué, laissons-le faire,
tu sais. Alors que j'ai l'impression
qu'avant, on prenait
plus le temps de bâtir des affaires
puis d'essayer, ça sera pas facile
mais on va le faire
tu sais moi j'ai l'impression
quand on se sent bien
avec quelqu'un, tu sais qu'on a pas besoin
d'être un personnage
même dans
un ami, dans la vie professionnelle
dans la vie amoureuse, tu sais déjà
il y a quand même un indice à...
Je trouve à pousser, à prendre le temps
de voir ça va me mener où, ça.
Tu sais, l'état de... Parce que c'est rare
des fois, tu sais, quand on rencontre quelqu'un,
tu dis, mon Dieu, je suis avec,
puis on dirait que j'ai juste à respirer.
Je n'ai pas à penser
à comment être, comment...
Tu sais, mais c'est vrai
qu'on a des critères.
Moi, ce que je remarque par rapport à...
Moi, j'ai quand même 55 ans,
quand j'avais 20 ans,
donc ça fait déjà longtemps.
On ne parlait pas en termes de critères.
Je pense que, justement, les applications,
tu as des critères par rapport à ça.
Puis tu sais, moi, quand je parle
à des gens célibataires,
ils vont m'énoncer leurs critères.
Je me dis que c'est correct, mais c'est compliqué.
Tu regardes quelqu'un
et tu te demandes s'il couche.
C'est quand même complexe
avant de...
On dirait qu'étrangement,
je ne sais pas
si j'ai tant de critères.
Toi, tu as des peurs.
C'est ça.
En fait, c'est mon critère, c'est que tu sois
capable
de dealer avec le bagage
que j'amène.
On dirait que c'est ça mon critère,
c'est que tu sois capable de prendre le temps.
Mais ça se peut-tu que ton bagage,
il ne faut pas que tu le déposes
au complet la première journée?
Non, absolument.
Quand tu dis, il n'y aura pas de chambre,
il n'y aura pas de ci, il n'y aura pas de ça,
c'est comme tu as tout déposé tes valises.
Déjà, ce n'était pas la première journée.
On avait déjà commencé à établir.
Il y avait un petit espoir de quelque chose d'établi.
Je pense que j'ai déballé ça
parce qu'au final,
au fond de moi-même,
je savais que cette relation-là,
c'était pas la bonne.
C'est ça, fait que t'avais ta petite voix intérieure.
Il y avait quelque chose qui me disait je ne veux pas d'engagement.
Ce que je veux, c'est qu'on s'amuse
parce que ça fait longtemps que je ne me suis pas amusée
avec quelqu'un qui me respecte,
qui est respectueux, qui est le fun,
avec qui j'ai le goût de développer des choses,
mais ce ne sera pas plus loin que ça.
Mais au lieu de dire ça,
j'ai mis toutes les barrières autour de moi
pour faire, viens essayer de m'attraper.
Tu ne peux pas.
On peut s'amuser à essayer de s'attraper,
mais tu ne me pogneras pas.
Donc, c'est ça que tu adoucis quand même avec le temps.
C'est ça que j'essaie de travailler.
C'est ça que j'essaie.
Mais tu sais, mettons, toi, ça fait longtemps
que tu es en couple, non? Ça fait combien de temps
que tu es en couple?
34 ans.
34 ans.
Il n'y a jamais...
Il n'y a jamais une fois...
Comment? Déjà, comment... Non, mais c'est périlleux. Il y a des ha Il n'y a jamais une fois... Déjà, comment...
C'est périlleux.
Il y a des hauts, il y a des bas,
il y a des questionnements. On change
à travers toutes ces années-là.
Il y a eu plein d'affaires.
Mais il y a quelque chose...
Il y a comme
une confiance.
Il y a comme quelque chose qui unit
malgré tout.
Ce n'est pas si ça va pas,
on s'en va.
Est-ce qu'il y a encore quelque chose? Tu comprends? Il y a une connaissance de l'autre.
Puis tu sais, d'avoir quelqu'un
qui te connaît presque autant que toi-même,
il y a quelque chose là-dedans
qui vaut la peine. Et tu sais,
si c'est fini, c'est fini. Je veux dire, il faut pas non plus
tomber dans l'acharnement
pour fêter des années. C'est pas, c'est fini. Je veux dire, il ne faut pas non plus tomber dans l'acharnement pour fêter des années.
Ce n'est pas ça, l'objectif.
Mais je pense que la longévité,
c'est sûrement là-dedans
qu'on va chercher quelque chose.
C'est juste, tu connais toute mon histoire.
Quand je te pose une question,
tu as tout mon background,
tu sais quoi me répondre.
Moi, j'ai toujours trouvé qu'assurer pour l'autre,
pour moi, c'est important dans un couple.
Tu sais, quand il y en a un qui va pas,
l'autre arrive. Tu sais,
il est là. Justement, c'est tout le contraire
de cette peur de fuir.
Tu sais, tu te dis, il est là, on a en commun
les enfants, on va être grands-parents. Tu sais,
il y a une histoire. Faut juste pas, je trouve,
s'accrocher à ça.
Mais il faut quand même se questionner. Puis je te dirais
que c'est pas un long fleuve tranquille. Mais moi, j'ai jamais
cherché un long fleuve tranquille.
– Mais on dirait que ce qui vous
tient, c'est justement
les embûches que vous avez traversées
ensemble qui font que là,
c'est
comme profondément
que tu t'attaches à l'autre parce que
ça fait sacrebleu. Tu sais, mettons,
la perte de ton enfant,
on l'a vécu ensemble.
Qu'est-ce qui va
accoter cette intimité-là
que tu as
avec quelqu'un?
C'est ça. Tu t'es vu dans tous les aspects,
dans tous les angles.
Et de dire, regarde, tu fais ça, tu le sais.
Tu vas être écoeuré après deux semaines.
Puis là, tu te dis, ah ouais,
t'as raison, c'est vrai. Tu sais, je veux dire,
l'autre, il te connaît autant, fait que c'est toujours
intéressant d'avoir ce regard, etc. Là, moi,
quand ma mère est tombée malade, jamais
que je voulais que mes parents habitent chez moi. C'était
comme quelque chose que j'avais en... Je me disais, ça marchera
pas. Et finalement, quand elle est tombée malade,
il est en Gaspésie, j'ai dit, OK, venez-vous-en.
Deux jours après, il habitait chez nous.
J'ai pas demandé à Mario « qu'en penses-tu?
Ils sont arrivés, point.
Ça fait partie de nos valeurs communes.
Il n'y avait pas rien à dire.
C'était normal.
C'est comme ça.
Puis ça, c'est important, je trouve,
de ne pas marcher sur la pointe des pieds
dans ta propre maison.
Mais d'être tout le temps toi-même.
Oui, de pouvoir avoir la liberté d'être vrai le temps toi-même. De pouvoir avoir la liberté
d'être vrai.
C'est ça que j'ai envie de faire. Je ne vais pas commencer
à faire un détour pour peut-être...
Pour plaire, pas déplaire.
Non, c'est maintenant. On le fait.
On rajoute deux couverts à la table à chaque repas.
Et voilà, c'est fait.
Mais dans les débuts, avant d'avoir vécu...
Oui.
Parce que c'est des petites affaires
qui finissent par solidifier.
Mais au début,
dès le début, quand t'as rencontré Mario,
tu t'es-tu dit
« Ah, voici le bon. »
Ah non, j'ai jamais cherché le bon.
T'sais, voici.
Non, j'en cherchais pas de chum à ce moment-là.
Mais on s'est rencontrés
pis ça a pas été un coup de foot instantané. On a travaillé ensemble. Pis à un moment-là. Mais on s'est rencontrés puis ça n'a pas été un coup de
foot instantané. On a travaillé ensemble.
Puis à un moment donné, je suis partie
justement dans ma famille en Gaspésie.
Puis on dirait que je m'ennuyais.
C'était vraiment étrange. J'étais...
C'est ce qu'on se voyait tous les jours.
Puis à un moment donné, on a fait quoi le soir
de sa fête? Puis il me dit pendant la soirée, c'est ma fête.
Je suis dans un bar puis il y a quelqu'un qui vendait
des roses. J'en ai acheté une, puis j'ai donné.
Puis quelques semaines après, je suis allée à son appartement,
j'avais besoin d'un livre. On s'impliquait
en politique déjà. Fait que sa
cola, que je la connaissais bien, je m'en vais là
et je vois ma fleur dans une bière, une bouteille
de bière vide. Fait que je suis là,
« Ah! T'as gardé ma fleur! »
Fait que tu sais, tranquillement, ça s'est
installé et la politique
a été longtemps un lien important.
On était en action.
On est vraiment deux personnes d'action.
Fait qu'on était en action.
Après ça, les enfants, là, tu sais,
on a toujours eu un projet.
Puis je pense qu'on aime se voir en action.
Puis là, bien, des fois, je suis fatiguée.
Je me dis, non, non, là, je suis épuisée.
Des fois, je niaise Mario.
Tu sais, quand je vais mourir, là,
il faut vraiment que l'une soit légère
parce que tu vas me promener partout.
Tu vas m'amener. Si je meurs avant toi,
tu ne vas pas vouloir que je reste là.
Tu vas vouloir que je le fasse aussi.
Il y a cette notion d'être toujours en action.
Moi, je ralentis quand même un peu plus.
Je suis quand même plus méditative.
Mais c'est ça.
Ça ne vient pas sans discussion.
Moi, je me pogne. Sou, souvent je me pogne tout seul
mais oui je pogne pas lui, moi je me pogne
tu te pognes avec toi-même
tu réponds à sa place
là des fois je suis comme elle a réagi
mais on a chacun nos façons de réagir
mais c'est ça, il y a pas de recette
miracle, il y a pas rien
moi je me dis, on peut pas
garantir que ça soit ça tout le temps
j'ai tout le temps peur de trop me projeter
puis genre, ça, c'est comme un modèle.
Non, non, non, il n'y en a pas de modèle.
On le construit à chaque jour.
Il n'y a pas de truc, il n'y a pas de...
Mais moi, je me dis quand même,
moi, je me sentais bien avec dès le départ.
On partageait les mêmes valeurs.
Je n'avais pas besoin de me transformer.
Puis ça, ça a été pour moi révélateur.
Puis y a-tu des fois où tu t'es
dit, y a-tu eu des bouts
où vous avez failli
lâcher tout?
Je pense que si on avait failli, là,
ça aurait été fini.
Moi, je pense que des fois, j'ai
comme... Moi, ma ménopause, ça a été
tough, là. Puis là, des fois, j'étais... OK, là, j'étais curée.
Mais il répondait à ça.
Il y a des affaires... Puis moi, Marcelle Pilote,
c'est ma grande chum. Puis Marcelle,
ça m'avait dit, parce qu'il y avait
des bouts plus toughs, elle disait, en ce temps-là,
il faut que tu refasses le deal. Il faut que tu t'assoies
avec. Puis tu sais, ce qu'on avait fait,
l'entente avec les enfants, comment ça allait
marcher, la politique, ça marche plus.
OK, on rebrasse les cartes.
Il ne faut pas se porter.
Moi, j'avais tendance à tout porter,
à faire beaucoup de sacrifices.
Pour moi, c'était naturel.
Puis elle a dit, non, ça, tu vas péter un jour.
Il faut que tu arrêtes de compenser.
Il faut que tu nommes.
Puis là, il faut que tu nommes.
Mon Dieu, elle a raison. Ah oui, merci, elle m', il faut que tu nommes. Là, j'étais OK. Elle a raison.
Marcelle m'a aidée. Puis elle me disait, fais ça au restaurant.
Comme ça,
tu ne prendras pas les nerfs.
Tu vas être capable de discuter,
de garder ça.
Ça a tellement été tout vrai.
Parce que des fois, il y a la fatigue.
Il y a l'épuisement professionnel.
Des fois, il y a beaucoup d'argent.
Ça n'a l'air de rien, mais si tu n'arrives pas
à la fin du mois, nous autres, on a eu des périodes
plus difficiles. C'est tough quand tu as
des enjeux financiers. Fait qu'il faut
que tu te parles.
Mais aussi, vous êtes deux personnalités publiques.
Des fois,
la pression vient de l'extérieur
aussi. Ah, la lame! Moi, je me souviens,
je ne sais pas pourquoi j'ai ce souvenir
très clair de, je pense que c'est quand, je ne sais pas pourquoi j'ai ce souvenir très clair de je pense que c'est quand,
je ne sais pas si c'est parce que Mario
était encore en politique ou il animait
une émission après
la politique.
À l'époque, c'était TQS qui est devenu V.
Oui, en tout cas, je ne sais plus,
mais j'ai comme un souvenir vraiment
très clair où Mario a dû
prendre la parole en disant
là, arrêtez, je l'aime comme
aller. » Parce que tout le monde
commentait ton physique, tout le monde
était comme « Comment ça se fait que Mario Dumont
sort avec une femme grosse? »
Je sais pas pourquoi j'ai un souvenir
si clair de ça, peut-être
parce qu'il s'en rejoignait ma réalité.
Je sais comme, je peux pas croire
qu'il y en a enfin un, hostie, qui met
ses culottes, puis qui fait, je l'aime
comme aller, on s'en câlisse de son corps,
arrêter de juger mon couple, passer à
d'autres choses, là, tu sais. Mais je me dis,
cette pression-là, quand même, de toujours
être constamment
jugée, tu sais, déjà, c'est déjà
beaucoup à gérer
un couple, tu sais, de ta
réalité, la mienne, le ci, le ça,
même si c'est deux personnes qui travaillent dans
un bureau de comptable, c'est déjà beaucoup
d'affaires à gérer, qu'en plus
tu as l'opinion du public qui s'en mêle.
– Mais ça,
il faut se protéger.
Ça, il faut comme fermer
la porte à ça.
– Oui, bien c'est, oui.
– Parce que ça, c'est difficile.
En politique, on est beaucoup dans l'œil du public aussi.
Il y a des moments où c'est plus fragile quand même.
On en est au période...
Là, les amis sont importants.
La famille est importante.
Il faut être capable d'en parler.
Il faut avoir ce noyau de protection
qui nous rappelle qui on est.
Parce que c'est pas la personne qui est...
Ils vont dire, oui, mais comment...
C'est comme si à l'intérieur, il n'y avait rien.
C'est comme si c'est une image...
Et moi, j'ai tout le temps été très
revendicatrice de...
Est-ce que mon corps te dérange? Parce que là,
c'est plus mon problème. Ça, ça
ne m'appartient pas. Si mon corps te dérange,
je ne sais pas quoi te dire.
Regarde, je te dérange.
Mais moi, mon corps, je suis bien.
Fait que fous-moi la pète.
Moi, j'ai tout le temps eu ce caractère-là.
Je le dis souvent dans ce podcast-là,
mais s'il y a quelque chose
qui est franc dans la vie,
c'est bien notre corps.
Quand on arrive à quelque part,
on nous voit, on cache rien.
C'est ça qui est ça.
À partir de là, qu'est-ce qui te dérange?
C'est tes bébites.
Des fois, souvent, c'est les gens qui ont
un propre problème avec leur corps
et c'est facile de nous dénigrer physiquement.
C'est certainement l'affaire la plus facile
qui ne demande pas beaucoup de...
On dirait que c'est un manque de vocabulaire,
c'est un manque presque d'empathie.
Tu peux détruire...
Combien de gens sont détruits
par un commentaire sur leur physique?
Fait qu'au nom de ces personnes-là, c'est non.
Mais c'est que peu importe ton physique.
Moi, j'ai des amis qui étaient turbo malades.
Fait que mince, mince, mince, mince, mince, mince,
malade, malade, malade. Mais que des
fois, on sortait et il était comme
c'est une bonne journée, je vais faire un effort,
mets une belle robe,
s'arrange, puis se fait complimenter
sans cesse sur son corps.
On revient dans l'auto,
fond en larmes,
ben fait, je peux pas croire que tout le monde
me dit que j'ai jamais été aussi belle,
alors que je me sens aussi malade.
Je fais comme...
C'est ça, c'est que les gens...
Quand tu dis que le corps ne ment pas,
je ne trouve pas nécessairement
que c'est vrai.
Ah, dans ce sens-là.
Oui, ce qu'il y a en dedans.
C'est ça.
Le corps, c'est sans. C'est que le corps,
c'est sans réfléchir à tout ce que ça implique
à l'intérieur aussi.
Tu ne sais pas
ce que l'autre vit.
Tu ne sais pas
ce que l'autre...
Mais tu sais,
quand on est grosse,
tu te dis,
oui, mais là, je le sais.
Bon, on passe à d'autres choses.
Dans ce sens-là,
je trouve que
tu m'apprends à quoi?
Oui, oui, non, c'est ça.
Dans ça.
Tu apprends à quoi?
À qui?
De quoi tu parles?
Tu penses vraiment que tu nous annonces
de quoi d'important ici?
C'est pour ça que moi, j'essaie de ne plus
jamais commenter le corps de quelqu'un.
Mais si je remarque une différence,
quelqu'un que je n'ai pas vu depuis longtemps,
puis que là,
physiquement, je remarque une différence,
ma question, ce ne sera pas
« Tu as donc bien maigri
ou j'en fais le stack.
Tu es bien beau.
Ça va-tu?
Tu vends-tu des affaires tough en ce moment?
Ta vie, la famille, comment ça se passe?
C'est de s'informer plus du background
qu'il y a derrière un changement physique
que le changement physique comme tel.
Totalement.
L'année passée, quand j'étais à la télé,
j'avais reçu Jean-François Mercier.
Jean-François avait vraiment changé de format.
J'ai eu le réflexe de m'inquiéter.
J'allais dire non.
Je me dis que si j'ai ce réflexe-là,
plein de gens, tout le long de l'entrevue,
vont se dire la même chose.
J'ai demandé si je vais bien,
si je m'entraîne ou peu importe.
Je t'ai rassurée.
J'étais OK parce que je voulais juste être sûre
parce que là, je n'ai plus la même personne devant moi.
C'est normal.
On ne peut pas ne pas parler du corps.
On n'a pas à insulter un corps.
Parce que ça aussi,
on devient qu'on ne sait même plus quoi dire.
Mais en même temps, on peut en parler.
Bien oui, on peut poser des questions.
Bien oui, si l'autre est fier de ça,
ben parlons-en.
Ben regarde, on va continuer dans ce sens-là.
Moi, je vais choisir la question.
Quand je me regarde dans le miroir, je vois.
Je vois.
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois...
Je vois déjà une femme
qui a accompli beaucoup de choses,
beaucoup de choses qu'elle voulait accomplir.
Il y a cette fierté-là.
Des fois, en fait, quand je me regarde dans le miroir,
souvent, ce que je vais regarder, c'est mon oeil.
Mon propre regard, mettons.
Puis je trouve que j'ai souvent cet oeil-là pétillant,
cet indice que t'es à la bonne place, tu fais la bonne affaire, tu es sur le X sur lequel tu voulais être. Peu importe, c'est quoi ton X. Il y en a qui voulaient porter un enfant, qui le portent. Là, il est pétillant. Il y en a qui voulaient être Miss Univers, qui sont acceptés au concours. Là, il est pétillant. On dirait qu'il y a quelque chose dans l'œil
qui souligne le bonheur de quelqu'un.
T'embarques-tu avec moi dans ce sens-là?
Oui, j'embarque, je te suis.
Souvent, quand je me regarde dans le miroir,
c'est là-dessus que j'essaie de focusser,
dans mon regard,
plus que dans l'image
que le miroir me renvoie de quelconque façon.
Parce qu'il y a des bonnes journées.
Il y a des journées où je fais,
« Mon Dieu, mes cheveux sont à sacre bleu aujourd'hui, ça se passe bien. »
Puis il y a des jours où je fais,
« Ah, ce serait de l'homme-gosse, voyons, depuis quand? »
C'est fatiguant.
Des fois, je regarde l'image,
mais quand je sens que ce n'est pas une bonne journée pour fois, je regarde l'image, mais quand je sens que c'est pas une bonne journée pour ça,
je focus sur autre chose.
Ça, c'est des choses que j'ai apprêtes le temps.
Parce qu'il y a des jeunes,
surtout quand
ton corps est différent
de la plupart de tes amis,
tu le sens. Moi, j'ai toujours été
plus grande et plus grosse que ma gang.
C'était moi, la plus grosse que ma gang. C'était moi
la grosse fille de ma
gang.
J'ai toujours été acceptée par mes
amis et jamais personne n'a fait
peu importe
de commentaire, mais c'est juste que
tu vis tout le temps avec
cette pression-là. On dirait que
ton corps
porte en lui-même un combat
que t'as pas choisi,
c'est juste t'es le même. Fait que là,
faut que tu défendes
continuellement ta place ici,
faut que tu justifies que
oui, t'es capable
de faire ce sport-là, parce que quand
on te voit arriver, on fait pas comme
« doit être une super bonne joueuse de badminton ».
Fait qu'on dirait qu'il faut toujours
que tu sois en train de défendre des affaires
pis de justifier des trucs
parce que tu rentres pas dans un cadre
plus normal
fait que c'est sûr que pendant longtemps
le discours que j'avais par rapport à mon corps
était full négatif
je pense que
la personne qui avait
les mots les plus violents,
c'était moi-même, pour moi-même.
Ça prenait quelle place dans ta tête, tous ces mots-là?
Ça en prenait beaucoup parce que ça joue pas juste sur le discours interne que t'as,
mais ta confiance en toi, ta façon de te voir,
la façon de te présenter aux autres quand t'as pas cette confiance-là,
la façon de... Il y a plein d'affaires.
Puis à un moment donné,
je me suis comme tannée de ça. Je trouvais que c'était
épuisant de pas m'aimer.
Comprends-tu? Fait que je me suis dit,
faut que ça, ça change.
Puis ça, c'est une des premières affaires
que j'ai changées. J'ai commencé
par, au lieu de nommer
ce que j'aimais pas en me regardant, c'était
petit à petit nommer des choses que j'aime.
Fait que, tu sais, mettons, le matin, en me regardant, c'était petit à petit nommer des choses que j'aime.
Mettons, le matin,
je me regardais et au lieu de dire « Je trouve que j'ai trop un gros menton »,
je me disais « J'ai vraiment des beaux sourcils,
j'adore mes sourcils. » Je partais avec ça.
Là, tu as toujours
la tête un peu plus haute,
les épaules un peu plus droites.
Tu commences à te tenir...
Je me tenais souvent comme ça
pour essayer de me faire plus petite.
Au moins, si je suis plus petite, je me disais « comme ça pour essayer de me faire plus petite au moins si je suis plus petite
je me disais on me voit moins large
c'est comme à un moment donné
tu fais comme non
c'est ta signe
depuis que
ma voix porte un peu plus
parce que j'ai une tribune
j'ai la chance d'avoir ça
maintenant je parle un peu pour les autres en disant
j'aurais aimé ça
à un moment donné qu'il y ait une figure
publique qui me ressemble,
qui dise, ça n'a pas de bon sens que vous
vissiez table au plancher
quand vous avez des banquettes dans un resto.
Donnez-nous l'opportunité
de bouger à table pour que
ma chum qui fait ça de large
puisse me donner du jeu de l'autre bord
et qu'on puisse manger dans votre resto.
Tu comprends, moi, les tables vissées
dans un resto, c'est...
Il y en a beaucoup.
Moi aussi, je me pose ces questions-là.
On a un petit banc vissé, tout vissé.
Tout vissé? On dirait que
ces restos-là sont pas conscients de ce qu'ils
servent. Tu sais, Chris, tu vends
des ailes de poulet pis de la friture.
Il vient pas me dire que mon corps est pas
valide ici, tu calisses.
C'est rien que ça que tu vends, du Grotrans.
Peux-tu me donner du jeu?
Fait qu'on dirait que ça, c'est des
affaires qui me fâchent. Fait qu'à ce temps-là, je le dis.
Puis les choses changent un peu
parce qu'on est une gang à le dire.
Puis ça, je trouve ça le fun.
Oui, puis ce que t'as fait avec Melissa Bédard.
Je t'aime gros. Je t'aime gros. C'était extraordinaire comme série. Oui, puis ce que tu as fait avec Melissa Bédard. Je t'aime gros.
Je t'aime gros.
C'était extraordinaire comme série aussi.
Ça a fait être utile.
Oui, on entend vraiment beaucoup parler.
Il y en a beaucoup qui vivent ce que tu dis,
tous ces mots-là dans leur tête,
mais ils ne l'expriment pas à l'extérieur.
Donc, d'entendre, de voir, de dédramatiser
quelque chose qui n'est pas dramatique,
ça prend du monde, ça prend des femmes, entre autres,
qui portent ce flambeau-là.
Puis ce n'est pas toujours évident
parce que tu ne veux pas non plus devenir la porte-parole.
Mais en même temps, la façon que vous l'avez traité,
c'est agréable de vous regarder.
Ce n'était pas revendicateur. Je trouvais que c'était laréable de vous regarder. C'était pas revendicateur.
Je trouvais que c'était la vraie vie.
Puis, quand même,
pendant le tournage de ça,
il a fallu, tu sais,
même apprendre à l'équipe
qu'il y a des choses qui se font pas
ou que tel comportement
est grossophobe, même si c'est par
bienveillance, même si c'est par...
Tu sais, il faut... Mais en même temps, c'est par bienveillance, même si c'est par... Ah oui! Tu sais, il faut...
Mais en même temps, c'est pas jamais dans le reproche.
C'est juste de dire,
« Hey, tu sais, regarde, on tourne un documentaire là-dessus.
En même temps, je vais te sensibiliser à cette réalité-là. »
Tu le sens quand...
Tu le sens quand une personne
n'a pas ou n'a jamais
eu de personnes grosses dans son entourage.
Des fois, il y a des trucs un peu
maladroits, puis c'est correct.
Le but, c'est pas
débâcher, c'est juste de faire, hey, je comprends
pourquoi tu as ce réflexe-là.
Je vais t'expliquer pourquoi,
mettons, prochaine fois, fais ça de même.
Puis ça, ça aide les gens.
Des fois, c'est aussi niaiseux que
si tu m'invites à aller
chez vous dans ton
party de jardin et que
la seule chaise que tu me laisses
pour ma part, c'est une chaise de camping
en tissu avec deux petits anneaux qui tiennent
sur une barre de plastique.
Ça m'a resté de bout.
N'importe qui
m'agagnerait cette chaise-là.
Moi, mon cas, il peut juste pas.
Fakaster, au lieu
de rester de bout, je le demande.
Je fais, excuse-moi, cette chaise-là n'est pas
adaptée pour moi. As-tu une chaise plus solide?
Ah ben oui, excuse-moi,
j'y ai pas pensé. M'amène une autre chaise
puis on passe à d'autres choses.
Tu comprends? Des fois, c'est juste de le nommer
au lieu d'être gêné. Sinon, tu le vivrais complètement seul dans ta tête
avec un malaise.
Tu restes seul à trouver non valide,
à trouver que c'est toi qui dérange,
à trouver que le problème, c'est...
Alors qu'il y en a des solutions.
On va en trouver une.
Ça se peut que
l'ami qui pèse
125 livres fasse
prends ma chaise, moi je suis arrivé avant
prends celle-là, elle est solide
moi je suis confortable, parfait
pis là tu te sens mieux, tu te sens accueilli
alors que quelqu'un qui a déjà
une personne grosse
dans son entourage
comprend tout de suite quand tu vois la chaise
pis va faire, hein, tu sais, Martin
prends cette chaise-là, Christine, prends cette chaise-là. »
Christine, elle va prendre cette chaise-là.
Là, c'est plus facile.
Mais quelqu'un qui l'a déjà vécu aussi
va avoir ce réflexe-là après.
Quelqu'un qui va écouter ce podcast-là,
qui va recevoir chez eux la blonde de son ami
qui est grosse, il va avoir le réflexe
de se penser parce qu'il l'a entendu.
Il a fait, ah oui, c'est vrai.
J'avais jamais pensé à ça.
Quand tu le dis, c'est quoi la réaction des gens?
C'est tout le temps...
Oui, parce que si tu le sais,
après, c'est bien pire.
T'aurais dû me le dire.
C'est pour ça que tu restes debout
depuis tout à l'heure.
Martin, t'oses, toi.
Le monde, c'est juste parce. Tu sais, comme, le monde,
c'est juste parce que des fois,
il y a jamais de drama, il y a jamais
rien, il y a jamais personne qui a
ri de moi. « Je peux pas t'asseoir sur une chaise
en plastique cheap, hein, niaiseuse! »
Ben non, tout le monde fait « Ah ben oui,
c'est-tu que c'est cheap, ces chaises-là? »
Même moi, je n'ai pas été trop. Bon, ah ouais, next,
suivant, on passe à d'autres choses.
Tu sais, il y a comme, tu sais ça, je pense que
la bienveillance chez les autres.
Je ne sais même pas, on partait de quoi avec ce que c'est?
– Mais c'était quand je me regarde dans le miroir,
je vois que... – Mon Dieu.
Ça a dérogé. – Mais c'est parce que
ce que tu dis, c'est de la bienveillance
envers soi.
C'est de se donner le droit
de faire comme les autres,
mais en le disant... Moi, les restaurants, souvent, je me suis plainte. C'est de se donner le droit de faire comme les autres, mais en le disant... Moi, les restaurants,
souvent, je me suis plainte.
C'est comme...
C'est comme si mes seins
étaient rendus sur la table.
Ça marche pas. On peut-tu
s'en... C'est ça.
Oui, exact.
À la place de dire
OK, qu'est-ce que je vais faire?
C'est quelque chose pour moi aussi.
Puis on dirait, des fois, il y a des restaurants,
ils font ça tellement petit,
puis ça fait que la personne qui rentre,
elle se sent mal tout le long du repas.
Elle file mal parce qu'elle est toute coincée.
Si ça rentre, c'est bien de le nommer.
Comme restaurateur, des fois, avoir plus de place qu'eux,
tu peux bien recevoir ton monde.
Parce qu'en fait, ils font ça pour avoir plus d'espace.
Pour avoir plus d'espace.
Pour avoir plus d'espace, mais il y en a des solutions.
Je veux dire, au pire,
dis-moi, ce ne sera pas long,
on va installer une table avec des chaises ou on va rajouter une chaise au bout de la...
Oui, offre des options.
On en trouve des solutions.
Ah, voilà. Est-ce que tu es prête au niveau jaune?
Oui.
Tu les brasses, tu m'en donnes quatre, s'il te plaît.
J'adore la couleur de tes ongles.
Merci beaucoup.
Summer time.
On s'en est écouté.
OK, je t'en donne quatre.
Un, deux, trois, quatre.
The all-new FanDuel Sportsbook and Casino
is bringing you more action than ever.
Want more ways to follow your faves?
Check out our new player prop tracking
with real-time notifications. Or have out more ways to customize your casino page À quel endroit es-tu en pleine possession de tes moyens?
Comment décrirais-tu ta relation avec ta mère?
Comment ta relation avec l'argent est-elle évoluée au fil du temps?
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents et qui t'a manqué?
OK.
Mon Dieu. Je pense que je vais prendre
à quel endroit es-tu en pleine possession
de tes moyens.
C'est où?
Je pense que c'est dans
la performance.
Sur scène, quand il faut
faire rire
on dirait que c'est là où je me sens
le plus en contrôle
on dirait que c'est là
parce que je connais mes forces
je me connais, je sais que ça
par essai, par expérience
je sais que c'est ça
qui me fait le mieux.
C'est ça que je réussis le mieux.
Je sais que dans un groupe,
je vais être capable de...
Je prends toujours un petit temps
pour saisir un peu
c'est quoi l'humour de telle personne,
c'est quoi la vibe du groupe.
Puis souvent,
je vais réussir à
puncher raccrocheur
pis rassembler le groupe
pis là ça fit, ça marche
pis c'est comme
un talent
que j'ai je pense de
rassembler par l'humour
quand je suis sur une scène
quand je suis dans un contrat
où ma job, c'est de faire rire,
ça me stresse.
Ça me stresse pas tant.
Je suis comme...
Yeah, I got it. Je l'ai. C'est bon.
Puis à quel moment de ta vie
t'as su que t'avais ce talent-là?
Bien, je pense que c'est par expérience.
Je suis pas arrivé en faisant...
Moi, je suis drôle.
Mais quand t'étais jeune, mettons,
t'étais dans un groupe, est-ce que ça,
tu le sentais que t'avais cette capacité
de rassembler avec l'humour?
– Oui, je le sentais.
Parce qu'au début, je l'ai beaucoup observé
parce que, comme je te disais,
les femmes qui m'ont entourée,
avec qui j'ai été élevée,
étaient aussi ce genre de femmes-là,
très drôles, très rassembleurs,
qui prenaient de la place dans un groupe,
mais pour
faire participer tout le monde.
Puis de faire comme des fois, de replacer
quelqu'un qui parle trop pour dire
« Hey là, c'est au tour à Linda, Josée,
femme d'Ontario, Lucie. »
« Ah ben oui, t'as raison, voici. »
Lucie partait.
Fait que, un peu de...
Il y a toujours eu ça.
Quand ma mère arrive dans un party,
tout le monde l'attendait.
Tout le monde dit, ah!
Francine est arrivée, le fun va pogner.
On dirait que d'avoir été témoin de ça,
j'ai voulu aussi moi être cette personne-là.
Puis je me suis rendu compte que
c'était vraiment une de mes forces.
Rapidement, je m'en suis servi. Déjà à l'école,
j'étais autant celle qui mettait
un peu à marre dans le cours parce que
je faisais rire tout le monde. Ça faisait
que ça dégénérait un peu. Quand je voyais
que le prof était vraiment tanné
et qu'il perdait le contrôle,
c'est moi qui rassemblais aussi.
Je faisais « OK, la gang, voyons,
on écoute, ça va être bon pis là on ressent
je revenais
j'étais comme une leader positive
t'as de l'autorité
ben
oui mais jamais en imposant
quelque chose tout le temps
tu l'as dit leader naturel
ça c'est un peu comme quelque chose
que j'ai réalisé mettonsons, quand j'étais jeune,
que j'ai cette force-là, moi, je peux.
Ça, c'est bon.
Puis là, évidemment, quand tu te rends compte
que tu as une force dans quelque chose,
tu as toujours tendance à vouloir l'exploiter.
Il y en a pour qui c'est l'intelligence mathématique,
il y en a pour qui c'est les sciences,
il y en a pour qui c'est les arts. Moi, ça a été l'intelligence mathématique. Il y en a pour qui c'est les sciences, il y en a pour qui c'est les arts.
Moi, ça a été l'humour.
Ça a été cette espèce
de vibe-là.
Quand j'arrive,
surtout maintenant rendu à l'âge que j'ai,
j'ai acquis
de l'expérience. Il y a des fois où j'ai mal
lu des situations, il y a des fois où je me suis
trompée. Il y a des fois...
Maintenant,
je connais encore mieux
mes limites, fait que je sais encore plus comment
m'amuser dans
cette sphère-là,
mettons. Fait que ça,
je trouve que c'est,
quand je suis en performance, quand il faut que
je fasse rire,
quand je suis en groupe, quand mon rôle,
c'est d'être drôle,
on dirait que je suis en pleine possession.
Je sais que ça va bien aller,
si jamais j'échappe, je vais aller récupérer
le plus grand groupe, on ne peut pas plaire à tout le monde.
Je sais que, puis ça, c'est encore quelque chose
sur quoi il faut que je travaille,
parce que mon show roule en ce moment,
mon premier One Woman Show,
je suis excessivement
chanceuse dans le sens où
il y a beaucoup de gens qui répondent
à l'appel, il y a plein de monde qui viennent
voir le show, il est attendu, ils viennent
en génération,
la grand-mère avec la mère
puis la petite fille, tout le monde,
je suis vraiment
chanceuse de rejoindre
un public aussi large de personnes.
Sauf que des fois, mon cerveau s'accroche
à ceux que ça aurait pu déplaire.
Puis de faire comme...
Il me semble que quand le show a fini,
vous vous êtes levés puis vous êtes partis vite.
J'espère que ce n'est pas parce que vous n'avez pas aimé le show.
Puis là, je me mets à penser à
ce que j'aurais pu faire.
Tu es en suranalyse.
Ça, il faut que je l'arrête.
Dans un monde idéal,
je voudrais faire rire tout le monde.
Mais ça ne se peut pas.
C'est impossible.
Il y a toujours du monde.
Tu es déjà devant des billets
pour que les gens aient à te voir
dans une salle...
C'est incroyable.
C'est toi qu'ils vont voir, tu es seule sur la scène,
c'est pas accidentel,
ils sont là pour toi.
C'est beaucoup déjà.
C'est énorme.
C'est énorme.
Une fois qu'ils sont là,
s'ils se lèvent avant,
je le remarque
une fois que le show est fini
ils ne se sont pas levés en plein milieu du show
ça n'arrive pas
ça arrive
je pense que ça a dû arriver
tu demanderais pendant ton spectacle
non parce que je ne veux pas que les autres
tu feras attention à ça
oui c'est ça
c'est aussi que
mettons c'est aussi que,
c'est arrivé, peut-être deux, trois fois,
quelqu'un se lève et part.
Des fois, la personne revient, elle part au toilette.
Des fois, il y a une urgence
en maison, il faut qu'elle parte.
Des fois, ils m'écrivent un courriel et ils font
« J'espère que je n'ai pas dérangé Christine.
Je me suis levée, c'est parce que la gardienne
m'a appelée. Le bébé vomit.
Je me suis dit que je comprenais.
C'est gentil de m'écrire.
Je pensais que tu n'avais pas aimé ça.
Autant je le sais que c'est une force que j'ai.
Autant il y a quand même un petit côté de moi vulnérable qui fait...
Même si t'as pas aimé le spectacle,
j'espère que comme humain, tu m'aimes quand même.
Que c'est juste mon humour
que t'as pas aimé.
Parce que il y a quelque chose dans...
Tu sais, t'es une femme
forte, tu l'as dit tantôt,
tu sais ce que tu veux. Et t'as ce côté-là
aussi. Ben oui.
Comme une petite fille
un peu
qui veut plaire.
Je suis là, puis tu m'aimes-tu?
Oui, s'il vous plaît.
Oui, c'est ça.
Oui, il y a ça.
Ben, c'est ça.
En même temps, je trouve que c'est ça
qui est beau chez l'humain.
C'est toutes ces facettes-là
qui s'entrechoquent.
Mais est-ce que ça se peut que des fois,
on t'a traité comme plus durement
que ce que tu aurais,
que ce que tu veux, dans le sens qu'on a
l'impression que tu es plus tough
que ce que tu es?
Ben oui, déjà par mon physique,
souvent les gens pensent que je ne suis pas
encaissée, encaissée, encaissée.
Puis parce que je me suis moi-même créé
cette carapace-là qui dit donne-moi ça, moi je ne suis pas encaissée, encaissée, encaissée. Puis parce que je me suis moi-même créé cette carapace-là
qui dit, donne-moi ça, moi je suis pas encaissée.
Mais à un moment donné, c'est sûr, des fois,
cette carapace-là craque un peu,
puis en dessous, il y a une petite tortue tout nue
qui fait ainsi.
Fait que tu sais, oui...
Il y a comme un double message.
Oui, je suis consciente de ça.
Mais je trouve ça beau en même temps
oui oui oui
c'est beau
il y a effectivement ce double message
parce que tu te protèges
il faut aussi choisir à qui on le montre
ce côté-là plus vulnérable
j'essaie de l'ouvrir
tranquillement
je trouve qu'il fait partie
de moi mais avant j'acceptais
vraiment pas de le montrer.
De plus en plus, je fais...
Ça fait aussi partie du charme.
Je trouve que ça fait aussi partie
d'être vrai, de montrer que des fois,
on a cette
faiblesse-là
ou cette vulnérabilité-là
et c'est correct aussi.
Tu travailles avec Pierre Hébert à la radio.
On dirait qu'avec lui,
il y a vraiment un beau
veillon j'ai la gêne,
le mot en anglais « fit », mais il y a
un beau mix avec.
Avec lui, je veux dire,
t'es en performance, tu fais rire,
mais en même temps, t'es dans une vraie
relation amicale.
On dirait que ton travail,
c'est aussi ta vie. Je ne sais pas si c'est comme ça que tu le vois,. On dirait que ton travail, c'est aussi ta vie.
Je ne sais pas si c'est comme ça que tu le vois,
mais on dirait que tout ce que tu fais,
c'est vraiment
près de toi.
Mais il faut, on dirait.
Des fois, dans une vie professionnelle,
parce qu'on vous écoute
et il y a vraiment quelque chose qui se passe
entre vous deux. Ils se moquent,
vous faites des blagues, mais on a l'impression qu'il y a vraiment quelque chose qui se passe entre vous deux. Ils se moquent, vous faites des
blagues, mais on a l'impression qu'il y a
de l'amour là-dedans. C'est pas juste
pour provoquer.
Pis je pense que la journée,
si c'était pas vrai,
je durerais pas aussi longtemps.
Je peux pas.
Je peux pas.
Y'a pas de limite à ce que vous pouvez faire.
Non, c'est ça. Pis tu sais, il y a des moments où
évidemment, quand on est
devant le micro, on est en performance.
On a un travail à faire.
Sauf que
il va toujours savoir comment je me sens
avant le micro, puis comment je me sens
après. Puis si des fois, on a l'impression
d'avoir un petit peu transgressé
une ligne, on s'appelle,
on s'écrit, on s'excuse,
on s'assure que l'autre est toujours bien
dans cette relation-là,
puis on réajuste, parce que des fois,
j'ai fait des blagues qui étaient allées trop loin,
puis j'ai fait « Hey, je voulais juste être sûr »,
puis il fait « Non, non, c'est correct,
j'apprécie que tu t'en soucies,
mais tout est beau.
Puis la même chose pour lui aussi,
des fois, il fait des jokes.
Puis ma réaction, c'était pour faire rire,
mais des fois, il y a toujours un fond de vérité.
Fait que là, il fait,
t'étais-tu fâché?
Tu jouais-tu fâché?
C'était-tu correct?
Je dis quand même pas vrai.
Tout est beau, là.
Mais prochaine fois, mettons,
faisons peut-être attention à ça, là.
Ces temps-ci, je suis plus sensible là-dessus. Parfait. On respecte
la limite de l'autre aussi.
On réajuste
continuellement le tir aussi.
Puis je trouve que c'est ça
qui fait que notre show marche autant.
Parce que c'est pas faux.
Quand on rit, on rit pour
de vrai. On rit de bon cœur.
Il y a une intelligence émotionnelle là-dedans.
Aussi, beaucoup.
Avec Pierre,
j'accepte vraiment de montrer
quand c'est des moments plus vulnérables,
je le montre.
Quand je suis fatigué,
je ne fais pas semblant que tout va bien
pour tenir le fort.
On est là un pour l'autre.
Quand lui a des moments plus rough, on a là, un pour l'autre quand lui il a des moments plus rough, puis on a
quand même traversé
des trucs
forts, comme quand il a perdu sa mère
j'étais comme
est-ce que tu veux travailler
veux-tu qu'on te rende place
je peux en prendre plus pour que toi
tu sois là, ça te change les idées
mais que t'en aies moins sur tes épaules
puis on se passe la balle un peu comme ça.
Quand moi, mettons, j'ai perdu ma moraine,
lui a pris un peu plus le lead aussi sur des sujets
pour que moi, je m'occupe la tête
parce que je trouve que ça fait du bien de travailler.
Vous avez assuré, comme il vous a expliqué dans un coup.
Ça, c'est une grande relation de confiance,
d'assurer pour l'autre.
Dans mes relations d'amitié,
je suis très bonne.
Je suis très bonne.
C'est ça.
Ce ne sont pas ces relations-là
qui ont de la misère.
Je ne sais pas pourquoi.
Comment ta relation
avec l'argent a-t-elle évolué
avec le temps?
C'est sûr que...
Moi, j'ai...
En même temps, c'est ça.
Pour moi, de l'argent,
c'est vraiment fait
pour être dépensé.
On a juste une vie.
Moi, quand je travaillais
dans le communautaire, je faisais
950 piastres aux deux semaines.
J'allais dans des tournois d'impro qui, tu sais, fallait payer
pour aller jouer de l'impro.
Tout l'argent que j'avais en trop
qui servait pas à payer, tu sais,
les nécessaires, genre mon loyer,
mon... C'était
du resto, c'était des tournois,
c'était du fun, c'était...
J'ai jamais économisé,
j'ai jamais économisé.
J'étais comme moi.
Aussitôt, dans la vie,
ça a toujours été... Si je manquais d'argent, un mois,
il me manquait 200$
pour arriver à faire
mes affaires.
Un chèque surprise
de « Hey, on a oublié, il y avait de l'arrière-âge
sur tes impôts, voici 450$. »
Mais voyons donc!
On dirait que la vie m'a toujours envoyé
ce qu'il me fallait pour me sortir
de la petite misère.
À un moment donné, je veux dire,
c'était pas des grands restaurants.
Quand j'ai commencé à faire de l'argent,
j'avais encore cette mentalité
de
on dépense.
Ce que je veux, c'est du fun.
Puis là,
j'avais
les fonds de mes ambitions.
On va
à telle place,
on va dans tel resto
je prends la facture
t'as besoin
mes chums
on peut se le permettre
pendant des années
mes meilleurs amis
j'ai connait depuis
le secondaire
on a grandi ensemble
on est encore super amis aujourd'hui
je suis ma reine de Loïc, mon fiole
leur fils
pis eux mettons, quand on était
plus jeunes, Steve lui
était plus vieux que nous, fait que lui il travaillait
fait que lui il faisait de l'argent
pis nous autres on avait pas une scène
fait que c'est tout le temps lui qui payait les restos
les cinémas, les crèmes glacées
il nous sortait.
On était tout le temps les trois, le couple et moi. Il aurait pu
payer juste pour sa blonde et moi, je me débrouille.
Mais jamais.
Moi, à Star,
quand je vais chez eux, on fait-tu livrer
de la pizze? Au lieu d'en faire livrer une,
j'en fais livrer quatre. On prendra
une pointe de chaque.
Vous mangerez le reste cette semaine
il y a comme
cette abondance
qui est arrivée
à un moment donné j'ai catché que
c'est aussi
toutes les responsabilités qui viennent
avec faire beaucoup d'argent
les impôts ne sont plus
les mêmes
les taxes ne sont plus les mêmes il faut que tu les paies les taxes ne sont plus les mêmes
il a fallu que
je prenne une amie qui me conseille
qui connaisse ça, parce que moi parler d'argent
ça me lève le coeur
j'haïs ça
responsabilité, moi je suis comme une ado
c'est ça, qu'est-ce que t'as eu là-dedans
ça m'énarque, je comprends rien
c'est trop compliqué 30% d'être ici, d'être ça de donner je comprends rien C'est trop compliqué
30% de t'sais, de ça
De donner un bisou à l'autre
De l'autre, il te prend 20$
Mais faut que tu gardes 5 pour penser
Que la taxe va assiduer ça
Fait que je suis comme
Toi, regarde les chiffres
Dis-moi ce qu'il faut que je fasse, pis moi le faire
Fait que là, ça à date
Ça marche bien, mais tu sais
C'est ça, c'est qu marche bien. Mais tu sais, je me...
C'est ça. C'est qu'à un moment donné,
je comprends qu'il y a...
Il faut juste que je ralentisse.
Fait que là, on est en ce moment en période
de réajustement.
Dans le sens où là, j'ai sorti
de l'argent comme si
c'était de l'eau, puis genre,
il donne dans ce go-fund me là.
Fait ça.
Puis là, à un moment moment donné l'impôt fait
consolidation
salut, pis là je suis là, oui je dois
tout ça, ben pourquoi
j'ai été tellement généreuse
ça vous tente pas d'être généreux avec moi pis de me
skipper les impôts cette année, nanana
fait que là
on est comme, je m'ajuste
j'essaie de comprendre cette
nouvelle réalité là, reste que je suis pas du tout
dans quel monde
je pensais un jour
que grâce à ma passion
qui est l'humour
que j'allais en faire un métier
pis que ce métier là allait me permettre d'avoir ma maison
dans laquelle j'ai ma propre piscine
fait que toi t'as déjà
tout ce que tu voulais.
C'est incroyable.
Le reste, c'est juste, je me crée des besoins.
Parce que...
Parce que c'est ça, mais tu sais...
En même temps, j'ai pas d'enfants.
Fait que tu sais, c'est ça, le fait d'avoir
peu de responsabilité
en tant qu'adulte
fait que je gère
mes finances comme une ado.
C'est juste qu'il faut que j'apprenne.
Mais c'est ça, justement,
parce qu'il y en a plusieurs qui n'aiment pas parler d'argent,
que l'argent, il y a une connotation
de restriction,
mais de demander
à quelqu'un qui connaît ça.
Parce qu'il reste que quand on a des soucis
d'argent, il y a des gens qui font beaucoup d'argent et qui font faillite
aussi. Il y a beaucoup de professionnels qui font faillite parce qu'ils reste que quand on a des soucis d'argent, il y a des gens qui font beaucoup d'argent et qui font faillite aussi. Oui, c'est ça.
Il y a beaucoup de professionnels qui font faillite
parce qu'ils ont l'impression que cet argent-là,
ils vont en avoir tout le temps.
Puis quand ça change, ou bien quand tu es trop généreux.
La générosité avec l'argent, c'est que dans ce temps-là,
toi, tu en as moins.
Oprah avait dit à un moment donné,
elle est venue faire une conférence à Montréal,
puis elle donnait de l'argent à sa mère.
Puis sa mère s'était rendue qu'elle l'appelait, elle disait, là, je veux de l'argent
pour un, puis pour l'autre.
Puis elle avait dit qu'au début, quand elle avait fait de l'argent,
elle en a donné beaucoup.
J'ai compris qu'il ne faut jamais que tu donnes plus,
par exemple, que ce que quelqu'un gagnerait dans une année.
Parce qu'aux États-Unis, c'est sûr,
si tu faisais une carrière aux États-Unis, on te serait encore dans un autre
spectre. Parce qu'elle dit, là, tu changes
son mode de vie. Mais lui, il n'a plus
les moyens de maintenir son mode de vie.
Fait que là, il vient te revoir.
Fait que tu nourris quelque chose
qui au début, je ne voulais pas une obligation,
mais un acte
de générosité. Mais de
demander à quelqu'un de l'aider, parce que oui, au Québec,
si tu ne payes pas tes impôts,
c'est pas long que tu es dans le trouble.
Parce qu'avec les intérêts...
Je l'ai bien appris. Mais en même temps,
je veux dire... Mais c'est brillant d'aller...
Oui. Puisqu'il y a des professionnels.
Ben, c'est ça. Je veux dire, ils sont là pour ça.
Ils sont là exactement pour ça.
Puis eux, tu vois, on parlait de force tout à l'heure.
Elles, sa force, c'est les chiffres,
les calculs, les prévisions.
Puis moi, j'ai fait, ben, ramenons-nous
à un budget raisonnable qui fait que
je me prive de rien, puis le reste de l'argent,
c'est dans
la compagnie, ça fructue, ça fait des
affaires de son bord. – Mais ça doit quand même te sécuriser, ça?
– Ben, oui, puis
non, tu sais, dans le sens où
l'argent,
je m'en sacre tellement. – Si t'arrives quelque chose,
t'as quand même... – Ouais,
mais je me dis, si il m'arrive quelque chose,
je trouverai toujours
le moyen de me débrouiller.
Tu vas avoir ton chèque de ristourne qui ne t'avait pas été donné.
C'est ça. Il va arriver
à un moment donné quelque chose.
Je veux dire, ça ne m'a jamais
inquiété l'argent et ça ne m'a jamais
non plus monté à la tête.
C'est là.
En fait, je trouve que
en ce moment, la plus grande richesse que j'ai,
c'est que je n'ai pas besoin de me priver.
Surtout, mettons, dans le quotidien,
j'ai le goût de manger ce fromage-là pour souper.
Je n'ai pas besoin d'attendre qu'il soit en spécial.
Je peux me le permettre, je peux le manger.
Puis ça, j'ai rarement fait ça,
parce qu'avant, je calculais tout,
parce que tout était dans des enveloppes,
quand j'étais au communautaire.
L'argent que j'avais en surplus,
c'était, je le fais-tu en impro
ou je m'achète un fromage?
Quand je comprends, moi aussi, c'est vrai.
Dans le loisir ou dans le luxe d'un produit X.
Puis à ce temps-là, j'ai comme la chance
de pouvoir faire les deux et le loisir
et m'acheter le fromage que je veux.
Mais tu ne fais plus d'impro.
Non, je ne fais plus parce que là,
je suis tout le temps en chaud.
Quand je suis en congé, on dirait que
je vais me calmer la scène.
Tu vas dans ta piscine.
Mais oui, c'est ça, exact.
Je me suis fait un terrain de jeu chez nous
dans lequel je peux m'amuser,
qui est déjà payé, qui est là.
C'est bon.
C'est malade.
Oui, je suis très chanceuse.
C'est à toi de toi pour toi.
Oui, c'est ça.
C'est une grande fierté.
C'est super le fun.
Je suis vraiment contente.
Question rouge, Christine.
Tu en piges deux. OK. Tu en piges Tu en piges deux
Tu en piges trois
Je suis rendue bien les mois
Tu en piges trois
Tu vas juste en rester une
La pauvre
Tu en choisis une
As-tu déjà été sous-estimée?
Est-ce que tu t'es déjà rendue au bout de tes limites
physiques ou psychologiques?
Quel moment de ta vie aimerais-tu supprimer?
Est-ce que je me suis déjà rendue au bout?
Oui.
Oui, de mes limites.
Oui.
C'est ça qui a fait le changement de métier, le changement de carrière.
Je me suis rendue...
Je faisais une job.
Travailler auprès des personnes
en situation d'itinérance,
c'est...
C'est difficile.
Travailler dans le communautaire,
c'est vraiment des gens qui se dévouent
pour un salaire pas élevé.
Fait que t'es là vraiment
pour la passion
de la relation d'aide.
Mais à un moment donné,
je pense que
c'est assez limite.
Parce qu'il n'y a pas
juste toi.
La personne que tu veux aider
doit vouloir s'aider elle-même.
Parce que sinon,
ça sert à rien.
Tu travailles dans le bar.
Après ça, si la personne décide de s'aider,
il faut que la machine de la société
puisse suivre les intentions
et de l'intervenant et de l'usager.
C'est-à-dire que s'il n'y a pas de service,
elle veut s'aider, je veux l'aider à s'aider,
mais on se frappe à des portes fermées tout le temps.
Puis après ça, t'es dans le communautaire,
fait que les enveloppes de budget, c'est de la merde.
Je veux dire, on te dit d'intervenir auprès de,
je sais pas moi, 25 femmes de genre 50 ans
qui sortent de la rue, puis on te dit,
ben là, ce que t'as pour les divertir,
c'est une boîte de crayons de cire. »
Tu fais là, sacrement.
Ils sont rendus à une autre place que de faire des
mandalas pour se divertir.
On peut-tu faire
une session
magasinage? On peut-tu
avoir un budget pour leur acheter
du maquillage qui est pas
juste des dons d'une
collection d'il y a 7 ans où
Lila était en mode
pour leur redonner une fierté
ben oui, on peut-tu
leur payer une journée
au spa
qui voit c'est quoi ça, une journée
au spa, mais tu sais, c'est pas donné
une journée au spa, pis après ça
tu fais, en tout cas il y a comme plein de, tu ne peux pas donner une journée au spa, puis après ça, tu fais... En tout cas, il y a comme
plein de... Tu te frappes
tout le temps à
des non, à des...
Puis tu sais, dans la
relation d'aide,
quand quelqu'un
décide de changer,
de se prendre en main,
de faire quelque chose pour que sa situation change.
Une fois que toi, t'as mis tout en place,
que tu pouvais mettre en place
pour que la personne puisse cheminer là-dedans,
si elle s'en sort, tu la revois plus jamais.
Fait que tout ce que tu vois, c'est ceux qui retombent,
c'est ceux qui reviennent,
c'est ceux qui ont été au bout puis qui sont revenus
ou qui ont arrêté à mi-chemin puis qui sont revenus. Fait que c'est ceux qui reviennent c'est ceux qui ont été au bout puis qui sont revenus ou qui ont arrêté à mi-chemin
puis qui sont revenus
c'est tough
parce que tu vois jamais le positif
tu vois tout le temps
ce qui marche pas, fait qu'à un moment donné ça pèse lourd
puis là moi je me suis rendu
au bout de ça, à un moment donné
j'étais plus aidante, j'étais juste
j'étais dans mon bureau
je passais mes journées sur Facebook à jaser t'sais J'étais juste... J'étais dans mon bureau, je passais mes journées sur Facebook
à jaser.
Tu n'avais plus la motivation nécessaire.
J'avais plus de jus.
Quand j'ai consulté
à ce moment-là, la madame,
la psy que j'ai rencontrée
à ce moment-là, c'est elle qui m'a dit
« Christine,
tu ne seras jamais heureuse si tu n'essaies
pas de faire
ce qui profondément t'habite. »
C'est-à-dire, tu as le goût
de faire de l'humour. À toutes les fois que j'allais voir
un show, je me disais
« Ah, je serais tellement bien que j'étais à sa place. »
À toutes les fois que j'allais voir un show,
je n'écoutais plus le show,
je regardais les réactions dans le public,
je me nourrissais de quelque chose
qui n'était pas à moi. Je me nourrissais de quelque chose qui n'était pas à moi.
Je me nourrissais des rires
que l'humoriste faisait comme si c'était moi.
Les yeux fermés en faisant comme
« Oh, ça doit être bon ce feeling-là
quand t'es sur une scène. »
Puis que ces rires-là sont pour ta joke,
ils sont pour toi.
Ça, ça prenait de plus en plus de place
puis je refoulais ça tout le temps
parce que je me disais
c'est pas accessible pour moi
c'est trop une job de rêve
moi je suis faite pour me faire chier
un travail
faut que tu te fasses chier
puis à un moment donné
j'ai compris que c'était pas nécessairement vrai
puis qu'après ça parce que je me disais si je le fais à un moment donné j'ai compris que c'était pas nécessairement vrai pis que après ça
parce que je me disais si je le fais
mettons j'essaye
de faire de l'humour
c'est
ce que je veux le plus
au monde
mais si je l'essaye pis que ça marche pas
il me reste plus rien
je suis toujours mieux de réaliser
mon deuxième plus grand rêve que le plus
grand parce que comme ça, lui
il reste un peu intouchable pis
je peux continuer d'y rêver
tandis que celui d'avant
mettons où je rêve de
me partir une business d'emballer
des cadeaux de Noël, ben ça si ça chie
il me reste encore l'espoir
de « Ah, je pourrais peut-être être humoriste. »
Fait que je réalisais toujours le rêve d'avant,
mais jamais celui-là. Même si
c'était lui qui m'appelait le plus.
Qu'est-ce qui a fait qu'à un moment donné,
t'as dit « Ok, là, c'est maintenant. »
La conversation avec cette psy-là,
le burn-out que j'ai fait par rapport au travail
communautaire, puis les consultations
à le fait « Arrête d'essayer de
te réduire à quelque chose
que tu veux pas juste parce que t'as peur de brûler.
T'sais, essaye-les.
Si ça marche pas, on te trouvera
d'autres choses puis je vais être là.
On va travailler ensemble à trouver autre chose,
mais fais-les.
J'ai fait OK, je vais le faire.
Puis j'ai jamais arrêté.
Puis ça a pris combien de temps avant que t'aies mieux?
Ça n'a pas été long.
Ah, ça n'a pas été long.
La seconde où...
Mettons, ça a pris six mois.
Du moment où j'ai commencé à parler avec cette psy-là,
où j'étais comme au plus bas,
jusqu'à l'acceptation à l'École nationale de l'humour,
ça a été à peine six mois.
Puis quand j'ai été acceptée à l'École nationale de l'humour,
j'ai décidé de ne pas y aller,
parce que j'avais goûté à la scène,
j'avais fait une coupe de bord,
j'avais goûté à...
C'était quoi, le monde qui rit tes jokes?
J'avais eu la piqûre. J'avais déjà
fait une école de théâtre dans le temps.
J'étais comme... Là, j'ai
31 ans. J'ai pas le goût
de recommencer
l'école. Ce que je veux, c'est du
terrain. C'est ça que je veux.
Je veux aller me planter
puis recommencer
puis réussir.
J'avais faim.
Fait que je suis parti tout de suite.
J'ai dit à l'école,
merci, vous avez fait la job
que vous aviez à faire, c'est-à-dire
me dire, nous, professionnels
de l'humour, on pense que ça se peut.
Le rêve que t'avais,
ça a validé ton rêve.
C'est ça. Fait que moi, à partir de ce moment-là,
j'ai fait ben là
une chance que t'as consulté
quand même
oui parce que je serais peut-être encore
une intervenante dépressive
ben il y a des gens comme ça
t'avais aussi un autre rêve
t'avais un rêve
c'est quand t'en as pas et ça t'arrive
c'est sûr de se relever d'un burn-out
le burn-out peut donner
une dépression, ça peut devenir chronique,
puis si tu retournes dans ton milieu de travail,
tu retombes, mais t'avais
gardé ça, il est arrivé au bon moment,
puis cette psy-là t'a vraiment
donné le coup de pouce
que t'avais besoin. Oui, puis en même temps,
elle a pas eu à forcer tant que ça.
Parce que tu le savais à quelque part.
J'avais juste besoin que quelqu'un allume
la flamèche pour moi.
Que quelqu'un me confronte
par rapport
aux petites affaires douillettes
que je m'étais créée pour ne pas trop
chambranler ma vie.
En même temps, quand tu sais
que tu as un rêve que tu veux réaliser
et que tu peux le faire. Ce n'est pas nécessairement comme un rêve inatteignable.
C'est quand même quand ça ne va pas, tu as cette motivation-là.
Parce qu'on est souvent, dans le Maroc Club, on a fait quoi sur les passions?
Parce que d'avoir une passion, c'est important dans la vie.
Parce que quand ça ne va pas,
ta passion peut te réanimer, te réallumer,
t'amener ailleurs.
Dans ton cas, ça a été ça.
Ta passion t'a relevé.
Sauf que là, ce que je travaille avec ma nouvelle psy,
c'est maintenant que ma passion, c'est ma vie.
Ma plus grande passion, c'est mon métier,
c'est ce que je fais tous les jours,
comment je bats ça?
Dans ma vie, quand je ne suis pas en train d'être en show,
comment, qu'est-ce que je fais, quoi?
Parce que là, c'est rendu ça mon problème,
je mets des grands guillemets, mais c'est rendu ça mon problème. Je mets des grands guillemets.
C'est que tout est plate.
OK.
À comparer de mon métier,
j'ai du fun, mettons, un souper avec des chums,
je rigole, on a un bon moment.
Mais quand je suis tout seul, je fais quoi?
Je suis souvent tout seul dans le sens où
je n'ai pas de chum, je n'ai pas
d'enfant, je n'ai pas de chien.
Je fais quoi?
Du diamond
painting.
Plat en esti.
C'est ton défi. Mon défi, c'est de
trouver comment... En fait,
c'est qu'on a réalisé que
je ne fais que les choses
dans lesquelles je suis bonne rapidement.
J'ai pas de patience pour essayer
de me dépasser. Fait que, tu sais,
si je suis pas bonne
dans quelque chose,
je le pratique pas.
Je l'abandonne.
Trop dur.
Mettons, j'ai toujours rêvé de jouer du piano.
J'aurais voulu être Alexandra Strelitzky.
Tu comprends?
Avec ton clavier.
Je veux dire,
Ludovico Inondi, j'ai payé
1000$ pour aller le voir.
Je veux dire,
je suis
fascinée par les pianistes
je trouve ça beau
mais je n'ai aucun
talent, je suis capable
de faire ma petite vache à mal aux pattes
pis encore là je me trompe sur deux notes
c'est tough, je suis genre
empotée des mains, je suis pas capable
mais ça se pratique
tu comprends, pis je veux pas être une virtuose
du piano, je veux juste être capable...
Non, juste avoir du plaisir à le pratiquer.
Oui, à pianoter un peu, mais je suis pas capable.
Ça me fâche trop de pas être capable
de tout de suite jouer
Una Matina, là.
Faudrait qu'à l'oreille,
je sois capable de...
Fait que c'est ça.
Fait que qu'est-ce que tu travailles-tu?
Tu travailles-tu cette patience-là
que tu devrais avoir?
tu travailles la recherche d'autres choses?
ben les deux
je travaille les deux, je me suis acheté un petit clavier
pis j'ai arrêté
mais t'as pas de prof
mais si t'avais un prof, t'aiderais
oui, mais c'est parce que là c'est trop engageant
avoir un prof
je peux pas
avoir moi un cours de piano tous les
mards du soir. Mon horaire,
il change.
Je veux dire, il faudrait que ce soit
un prof de piano qui est disponible quand ça me
tente. C'est compliqué. C'est qu'il y a beaucoup de couches
de complications. Oui, puis là, je me dis
est-ce que c'est moi qui trouve
une raison
de rendre ça compliqué?
Il y a peut-être un peu de ça.
Ça, Marie-Claude.
Joker.
Tu comprends?
Je ne sais pas.
C'est ça. Je ne sais pas.
C'est tough.
C'est tough de trouver des affaires
stimulantes.
On dirait que ça te prendrait ta mère à côté.
Là, on le fait.
Le prof s'en vient. Là, tu vas te mettre devant
ton piano. Oui, mais je suis bonne pour trouver
des excuses.
C'est ça. C'est une autre de mes forces pour
y faire
dire que finalement,
elle a une autre idée.
Mais c'est sûr qu'apprendre
un instrument, j'ai dirigé une école de musique.
Apprendre un instrument,
quand un enfant, ça va vite.
C'est comme si le cerveau et les mains,
ça va se brancher rapidement.
Quand il y a une volonté, évidemment.
Mais pour l'adulte, c'est sûr que ça te prend un prof.
Ça te prend une discipline.
En fait, la musique, c'est aussi
de la discipline. C'est de la pratique.
C'est de la constance. C'est de la pratique. C'est de la constance.
C'est tout ce qu'il y a, je pense.
Oui.
Ça, c'est bien m'avoir lu.
Oui, tu l'as bien compris.
Ah oui, tu m'as bien compris.
Mais t'aimerais être Ludovico Ennodi.
Oui.
Mais à temps perdu.
Je pense que mon plus grand rêve,
ça aurait été d'être la femme de Ludovico Ennodi, tu comprends?
Avoir tous les bienfaits de lui
qui joue du piano le matin quand je me lève
sans le bout où il faut que j'apprenne
à jouer du piano quand je me lève.
Fait que dans le fond, on voudrait te trouver une nouvelle passion.
Ou un chum musicien.
Ce serait mon rêve
sortir avec un pianiste.
Bon, mais là tu lances ça dans...
Je lance ça dans ta caméra.
Dans ta caméra, pas dans l'univers,
parce qu'on s'est posé à tomber, mais...
Dans l'univers, je lance ça dans l'univers.
Bon, mais lance ça dans l'univers.
J'adore.
Mais là, par contre, tu déposes pas tout de suite
toutes tes valets.
Non, non, non, je vais y aller.
Un petit sac à la fois.
Oui, puis un mini, mini sac.
Pendant que tu l'écoutes.
Pendant que je l'écoute, j'y droppe.
On pourrait habiter ensemble si tu joues de même
on a trouvé
regarde si ça tombe bien
parce qu'on arrive dans le niveau Eros
ça tombe-tu bien
on va les brasser, tu vas m'en donner 5
puis tu vas en choisir une
comme le même concept
mais t'as plus d'options
parce que là t'en as 5 cinq, tu en choisis juste une.
J'en choisirais pas.
J'en ai cinq sur six.
Oui, c'est ça, tu as choisi quasiment tout.
Je vais te laisser tout le choix possible.
Deux, laquelle je veux pas.
Qu'est-ce que tu veux pas?
Celle-là, je la veux pas.
C'est laquelle?
Très bien.
J'ai bien fait.
Est-ce qu'il faut s'aimer pour faire l'amour?
Préfères-tu séduire ou te faire séduire?
As-tu déjà eu une peine d'amour?
Quelle est ta définition du mot désir?
Et de quelle façon ta sexualité a évolué au fil du temps?
Il y en a des bonnes.
Je pense que je vais prendre de quelle façon ta sexualité a-t-elle évolué
au fil du temps.
Avant, quand j'étais à l'âge d'avoir une sexualité,
déjà, j'ai commencé beaucoup trop jeune
par,
je sais pas, curiosité
de voir c'était quoi, par
pression de moi aussi
me faire aimer, puis
de penser que la sexualité,
c'était cette façon-là
de se faire aimer,
ce qui est complètement faux.
Mais, c'est ça.
J'ai été très active sexuellement
parce que
c'est comme s'il y avait une partie de moi
qui était un peu en révolte aussi
par rapport aux standards
de beauté.
Il y a beaucoup
cette façon de penser
qui est encore vraie aujourd'hui
qu'une femme ronde, une femme grosse, c'est un fantasme de beaucoup d'hommes,
mais ce n'est pas quelqu'un que tu présentes à tes amis.
C'est quelqu'un que tu fréquentes en cachette parce que tu adores la chair,
tu adores le côté sexuel,
mais c'est pas un trophée avec qui tu te promènes.
Ça, c'est la pensée qu'on entendait beaucoup,
mettons, quand j'étais ado.
Fait que j'étais comme, parfait,
je l'assume, ce rôle-là,
puis j'y allais.
T'avais quel âge, à peu près?
Ben, tu sais, mettons, début vingtaine.
Parce que sinon, avant, c'était un peu trop jeune.
Mais début vingtaine, j'ai comme fait, parfait,
vous voulez qu'on soit...
Vous voulez que les femmes grosses soient des objets sexuels,
j'embarque dans le projet.
Et là, j'étais...
C'était des hommes mariés,
des amants,
de toutes les origines,
de toutes...
J'y allais, là.
J'y allais, puis il y avait comme un...
Tu sais, quasiment se vanter de ses conquêtes,
de faire comme moi.
« Yeah, ça y va, je rencontre du monde,
puis je me donne. »
Tu allais chercher quoi là-dedans?
Je ne le sais pas,
mais je n'allais pas chercher la bonne affaire.
Parce qu'à un moment donné,
je me suis rendu compte, proche de...
Il y a même des fois où je vais toujours
me souvenir de cette fois-là.
Je couche avec un gars que je trouve incroyablement magnifique, gentil.
Il est fin.
C'est un pompier.
Il est beau, beau, beau.
Il est charmant.
Il est doux.
C'est un bon amant, mais il n'est pas juste un amant.
On va souper avant. On retourne faire l'amour,
on ressort voir un film, on revient.
C'est doux, c'est tendre.
Il me rappelle, on se revoit.
On devient vraiment presque fusionnel.
Tellement, on se voit dans la soupe l'un de l'autre.
Je me souviens, un matin,
on a passé la nuit
ensemble
à avoir très, très
bon sexe. Il me demande,
il me dit, aujourd'hui,
je m'en vais passer la journée sur le bateau
avec des amis. Veux-tu
venir?
Et là, j'ai cassé.
J'étais comme, non, je peux pas, j'ai cassé. J'étais comme, ah non,
je peux pas, j'ai quelque chose.
Et tout ça, parce que
tous les films de mon
adolescence, ça a été
le beau
gars qui se fait dire par ses chums
de gars, pas game de sortir
avec elle, ou pas game de
séduire elle.
Puis on parle de la fillette
de l'école, fait que moi dans ma tête
j'ai ce traumatisme-là
de
c'est pas vrai, il veut
m'inviter sur le bateau pour m'humilier
devant ses amis, pis après ça
il me rappellera plus, parce que
dans l'intimité on peut fusionner
mais impossible qu'un
aussi beau gars que lui, pompier,
veuille me présenter
à ses amis de gars, pompiers,
avec leur blonde, Saint-Bateau.
Faut que je me mette en maillot de bain.
J'ai 21 ans. On se rappelle que j'ai pas
la confiance que j'ai aujourd'hui.
Fait que je me trouve
une excuse, puis j'y vais pas.
Et j'ai toujours regretté
de pas avoir dit oui
de pas avoir dit oui ce jour-là
de me dire comment ça se fait que j'ai pas fait confiance
à ce gars-là
tout était là je veux dire
c'était pas un piège
il était profondément gentil
ce gars-là
cette chimie-là
je l'ai pas inventé
j'ai toujours regretté ça.
On dirait que par regret de ça,
je me suis formée cette nouvelle carapace-là
de j'ai dit non une fois,
donc c'est facile de dire non
les 150 prochaines fois que ça va m'arriver.
Je ne sais pas si c'est clair ce que je te dis là.
Tout ça pour dire que quand je suis arrivée
à mes 30 ans, j'avais vécu, mettons, le sexe sans attache. Justement, il veut s'attacher,
moi je recule, il veut... C'est ça. Puis à mes 30 ans, j'ai fait, c'est fini ». C'est fini parce que quand j'avais une relation
sexuelle avec un homme sans qu'il y ait
une relation intellectuelle
ou une certaine chimie
ou une...
On jase,
on fait une activité, on apprend
à se connaître, puis à un moment donné,
ceci mène à l'acte.
Mais si j'avais
pas ça, je me sentais plus vide
avant que le gars arrive que
quand il est reparti.
J'avais l'impression
d'être
pas bien. J'étais comme, ah!
J'ai encore,
c'est comme servi.
Si j'étais pas bien.
Fait que j'ai arrêté de dater complètement. J'ai fait, non, c'est comme servi. Si je n'étais pas bien. J'ai arrêté de dater complètement.
J'ai fait, non, c'est fini.
C'est fini, je ne veux plus.
C'est comme si le sexe me répugnait.
Parce que j'avais trop été à l'encontre
de ce que je voulais vraiment.
La petite fille sensible qui voulait être aimée aussi,
pas juste être baisée.
Qui aurait voulu aller sur le bateau
et qui a dit non.
À cause d'une peur
complètement ridicule.
Puis en même temps,
c'était à lui aussi.
Je me dis, lui aussi,
il aurait dû le voir
que c'était ça qui se passait,
mais je lui ai donné
aucun indice.
Mais j'aurais voulu qu'il fasse comme...
Est-ce que tu penses
que je te niaise?
Pour me rassurer.
Peut-être qu'il n'a même pas pensé à ça.
Pourquoi? Ce n'est pas lui.
Ce n'est pas lui qui pense à ça.
Moi, je lui dis que j'ai quelque chose.
Lui était bien, donc la chose naturelle, c'est ça. T'attends-tu de venir avec moi? On va poursuivre. C'est ça. Aujourd, je lui dis, j'ai quelque chose. Lui, il était bien. Donc, la chose naturelle,
c'est ça t'attends-tu de venir avec moi?
On va poursuivre.
Aujourd'hui, t'en es où?
Je suis à la même place
que quand j'avais 30 ans.
Dans le sens où là, moi, j'ai besoin pour que...
Je fais souvent des jokes
parce que je trouve que...
Moi, les jokes de cul, ça me fait rire.
Les jokes de sexe, je trouve que ça fait rire.
Tout le monde a le référent.
On rigole.
Il y a un petit malaise, des fois.
Il y a un petit malaise, mais il y a un petit...
Ah, c'est coquin, on rit.
Mais honnêtement, c'est parce que, tu sais,
sur scène, on est toujours décuplé fois mille
ce que la personne dans la vie de tous les jours
est réellement.
Pour les 100 jokes
de cul que je vais faire
dans la semaine,
il y en a une
qui est ressentie,
qui est vraie et qui fait comme
j'aimerais ça coucher
avec quelqu'un, mais en même temps,
il faudrait que ce quelqu'un-là
m'allume intellectuellement.
Il faudrait que ce quelqu'un-là
stimule quelque chose.
Il faudrait qu'il y ait une étincelle,
un désir. Il faudrait qu'il y ait quelque chose.
Puis ça, ça ne se commande pas.
C'est là ou ce n'est pas là.
Ça se développe peut-être,
mais ce n'est pas automatique, il n'y a pas de temps
c'est ça, le désir
n'arrivera peut-être pas dans la même soirée
ça se peut que
ça soit dans six mois que je fasse
ah ben il me manque on dirait
pis que c'est là que
le désir s'installe
mais on dirait qu'on est tellement
le monde du célibat
en ce momentat il faut tellement
que ça aille vite
il faut tellement que tout va vite
que je suis comme
je suis pas là
mais t'es ouverte à ce que ça arrive
ben je suis ouverte
à tes conditions
ben à quelles conditions
je suis ouverte quoi de coucher avec quelqu'un
dans le sens que si ça se présentait
t'as pas dit non à l'amour
c'est à dire que
t'es pas fermé à ça
c'est à dire si quelqu'un se présentait
tu irais de l'avant
ben faudrait que je sois capable déjà de le reconnaître
ça c'est peut-être pas facile
faudrait que la personne soit
bonne pour me donner des indices
que c'est ça qui se passe.
Faut pas qu'elle laisse trop de zones grises.
Non, c'est ça. Parce que toi, tu vas les remplir.
Ben, pis d'autres
couleurs. Ouais, c'est ça, c'était de même.
Ok, bye.
Ouais, t'as des craintes.
T'es partie en parlant de ça, cette peur-là.
Ah, ben ça, oui.
Ben, oui.
Mais ça me prend quelqu'un
qui est déterminé.
Tu comprends?
Qui sait ce qu'il veut
et qui s'organise pour me le faire comprendre.
Parce que moi, je ne suis pas bonne.
Et toi, qu'est-ce que tu as à apporter à un homme?
C'est une bonne question.
Je ne sais pas.
Je sais...
En même temps, je ne le sais pas. Je pense que Ben, tu sais, je... Ben, en même temps, je le sais pas.
Je pense que, tu sais, je suis...
Je suis généreux, je suis de bonne écoute,
je suis...
Tel, tu sais, quand même calme, là,
dans le sens où, tu sais, bien réfléchi.
J'aime ça, les discussions,
on parle sincèrement de choses vraies fait que je pense que
ça
c'est le fun pour ça
de s'asseoir avec moi
puis de jaser pour vrai
d'affaires vraies
sans filtre
autant positif que négatif
dans le sens où je te dis sincèrement
ce que j'en pense avec
une sensibilité.
Je pense que ça, c'est un plus dans le sens où c'est des bonnes conversations, c'est
enrichissant, c'est nourrissant, c'est le fun. Il y a aussi l'humour. À travers tout
ça, on rit, ce n'est pas lourd, c'est dans la légèreté Quand même Je pense que dans le quotidien
Je suis une personne agréable
À côtoyer
À voir dans sa vie
J'ai des super belles fesses
Des beaux mollets
Ça c'est hot
Toujours des belles mains
C'est agréable aussi.
Je veux dire...
Puis j'ai des talents
que je n'aimerais pas ici,
mais dans ces cartes roses-là,
s'il y avait eu la question, ça aurait été mon premier choix.
Qu'est-ce que vous faites
le mieux au lit? Je t'aurais...
T'aurais dit quoi?
Une grande liste. Ah, t'as une grande liste.
Non, mais tu sais, je suis curieuse, j'aime la découverte.
Mais tu es à l'aise dans cette intimité-là,
l'intimité des corps.
Oui, mais il faut qu'on arrive
à me mettre à l'aise, tu comprends?
Oui.
Il faut que tu te sentes bien dans le regard de l'autre.
Oui, c'est ça, exact.
Dans le regard de l'autre,
dans les intentions aussi de l'autre,
de sentir qu'autant mes limites sont respectées,
les tiennes sont respectées,
mais que c'est une rencontre.
Puis c'est ça aussi,
c'est qu'au début, tout est un peu maladroit.
On apprend à se découvrir.
« Oups, OK, ça, non, ça, oui.
Tu vois, moi, je ne traite pas là-dessus.
Moi, oui, alors que je ne veux pas
qu'on ait une conversation trop franche de
alors toi l'anal
non ça me turn off
qu'on en parle de même
mais une fois qu'on est dans l'action
que ce soit délicatement
est-ce que tu as le goût
que je fasse ça
et qu'on est dedans
je veux bien essayer
mais il faut que tu respectes si je te dis
non, tu sais.
Le jeu de séduction,
tu sais, c'est ça, le jeu,
le plaisir
de découvrir l'un et l'autre,
ça c'est excitant, mais on dirait que
aujourd'hui,
on prend plus ce temps-là, ou en tout cas,
j'ai pas rencontré d'hommes célibataires
qui avaient le goût de prendre le temps de découvrir ça.
C'est ding-dong, salut, on faut-tu?
Pardon?
Dans quel monde tu penses
que c'est séduisant?
Mais non.
Non.
Va sur Internet.
Moi, je te souhaite de rencontrer
un pianiste.
Oui. Avec tout ce doigté c'est ça que t'allais dire
c'est ça que t'allais dire
Marie-Claude
ah mon dieu
on découvre
je t'imaginais dans ton intimité
parce que là t'as dit plein de choses
oui je comprends. Trop de choses?
Non. Non, il faut...
Non. C'est pour ça que je trouvais ça
intéressant de rajouter parce que
il y a plein, plein de gens qui ont
participé qui rentrent dans cette zone
d'intimité. Je dis, pourquoi on
ne pose pas les questions?
Si on ne veut pas y répondre, on n'y répond pas.
Ce n'est pas pour mettre mal à l'aise personne.
Mais ça fait partie de la vie.
Ma dernière question,
qui est très douce,
qui est toujours la même.
Faut-tu que je la pige?
Non, même pas.
Qu'est-ce que la petite Christine aurait dû savoir?
Oh!
Qu'est-ce que la petite Christine
aurait dû savoir?
Hum.
C'est une bonne question.
Qu'est-ce qu'est la petite Christine?
Mais tu sais que...
On dirait que tout ce que je veux te répondre
est cliché.
Mais tu sais, de...
De... Que tout se peut.
Que tout se peut.
Que tes rêves sont accessibles
parce que
souvent, on met les rêves
à un niveau tellement inatteignable
qu'on se crée des propres limites.
Alors que
il y en a...
Parce que dans ma tête, mettons,
faire de l'humour,
c'était un rêve inatteignable.
Mais
il y a tellement de chemin
que tu peux prendre pour faire de l'humour.
J'ai plein d'amis
qui n'ont pas une carrière
partout dans les médias, puis qui sont
pas, mais qui réussissent très
bien leur vie, puis qui font ce qu'ils aiment, puis
ils enseignent l'humour,
ils répandent l'humour, ils font du bien,
c'est juste qu'à un autre niveau,
tu sais, fait qu'il y a d'autres
chemins, tu sais, le
vedettariat, mettons, c'est pas nécessairement
la seule issue, tu sais, c'est pas
la... fait qu'il faut élargir son..., c'est pas nécessairement la seule issue. Il faut élargir...
C'est pas la finalité.
Non, c'est ça.
Le besoin que t'avais, toi, c'est de monter sur une scène
et entendre les rires.
Mais c'était pas nécessairement d'être
une vedette.
J'ai jamais rêvé, je me suis jamais dit
je vais vendre 200 000 billets.
Déjà, en vendre
50, c'était...
Pardon, il y a 50 personnes
qui ont choisi leur vendredi soir
gardienne, resto, route, billet de show,
une heure et demie assis à m'écouter.
Juste 50 personnes, je trouvais que c'était fou.
Fait qu' fou imagine 200 000
ça n'a pas de bon sens
puis tous les chemins
c'est ça
ça aurait pu être autre chose
puis j'aurais été aussi heureuse
parce que je ne savais pas
que ça c'était une possibilité
l'autre possibilité
ça aurait quand même été je suis en train de faire de l'humour
devant
tant de personnes
varier ça
puis après ça
dire que tout est possible
ça se peut
que tu rencontres un homme
qui sera pas
une marde comme les autres qui ont croisé ta vie
ça se peut ça existe tout est possible qui ne sera pas une marde comme les autres qui ont croisé ta vie.
Ça se peut.
Ça existe.
Tout est possible.
C'est ça, on dirait que j'aurais dit ça à la petite Christine.
Tout se peut.
Tout.
Bien, moi, j'ai envie de dire merci
à la grande Christine devant moi.
Bien, de rien.
Hé, ça a été vraiment fascinant
de t'écouter.
On voit que
tu travailles sur toi.
T'as du recul par rapport à toi-même.
Oui, il y a encore du chemin à faire.
Oui, mais t'en as fait beaucoup.
Ah oui. Puis t'as de la bien.
Oui, pour vrai.
Très bien. Il reste encore des choses,
tu sais, à... Tous les jours,
on a des petites choses à améliorer,
puis on a tout... Mais... Mais c'est ça, la vie.
Mais là, maintenant, je suis capable de les
accueillir, tu sais. Je suis pas en train de les confronter
en disant « Non, non, je suis de même, puis ça changera
pas. » Il y a
comme une douceur qui s'installe
dans ma... Tu sais, peut-être
pas sur scène, parce que c'est un personnage.
Tu sais, cette carapace-là,
mon humour a été...
Que t'es quelque chose qui a changé.
Depuis le début de ma carrière?
Ben, quand je t'ai connue il y a quelques années.
Ouais.
Justement, je te sens plus
disposée.
T'es plus présente, là.
Moins sur la défensive, peut-être.
Ouais, peut-être.
Ben, moins entre... Oui. Oui, peut-être.
Plus, c'est ça.
Dans l'accueil de ces
mous-là
dans une carapace, tu comprends?
Comme un crâne de nouveau-né.
C'est un petit mou.
La fontanelle.
La petite fontanelle.
Fontanelle, c'est ici.
Le petit mou, c'est comme dessus. Ah oui, c'est là. C'est fontanelle. Fontanelle, c'est ici. Le petit mou.
Ah oui, ici.
Ça, c'est fontanelle.
Mais c'est comme si ma carapace,
elle avait plein de petites fontanelles
et que je l'accepte.
Des fois, c'est plus mou.
Des fois, tu es sur scène,
c'est dur.
Il n'y a rien de déstabilisant.
Des fois,
ça vient toucher le petit mot
mais rien de dangereux
c'est une partie de toi
qui t'appartient
hé bien
merci, aujourd'hui on a touché des petits mots
on a tout touché
on a tout touché
je suis dans la cueille
merci Christine merci à tout le monde aujourd'hui. On a tout touché. Je suis dans la cueille.
Merci, Christine.
Merci à tout le monde d'avoir été là.
Merci d'avoir écouté ça. C'est gentil.
Cet épisode était présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
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