Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #73 Patrick Bruel | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: September 23, 2024Dans ce 73e épisode d’Ouvre ton jeu, Marie-Claude reçoit Patrick Bruel. Rencontre avec un homme pour qui la famille prend une grande place. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introductio...n 00:22:33 - Cartes vertes 00:38:30 - Cartes jaunes 01:01:54 - Cartes rouges 01:18:55 - Cartes Eros 01:25:56 - Carte Opto-Réseau ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Ouvre ton jeu sera présenté sur scène cet automne: le 20 octobre au Club Dix30 avec Chantal Lacroix et le 27 octobre à la Salle Albert-Rousseau avec P-A Méthot. Rendez-vous au https://www.ouvretonjeusurscene.ca pour réserver vos places. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre.... Visitez mon site web : https://www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le https://www.karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Grâce à Éros et compagnie et notre niveau rose, obtenez 15% avec le code rose15 au erosetcompagnie.com Merci également à Opto-Réseau, nouveau partenaire d'Ouvre ton jeu. Visitez le https://www.opto-reseau.com pour prendre rendez-vous dans l'une de leurs 85 cliniques.
Transcript
Discussion (0)
Bonjour à tous, bienvenue à Ouvre ton jeu.
Toujours heureuse d'être assise ici.
Je viens de terminer avec un invité que j'attendais depuis longtemps,
qu'on connaît aussi depuis longtemps.
Je parle de Patrick Bruel.
Il était ici hier, il est en spectacle à Québec,
donc une grosse soirée, j'avais peur qu'il annule.
Et non, il est arrivé et il a failli répondre à toutes
les questions. Alors moi, je pensais
qu'il allait être très sélectif. Pas du tout.
Il a répondu à plus de questions
même que le jeu en demande.
J'ai trouvé
qu'il y avait beaucoup d'introspection.
Très touchant quand il parle
de ses fils, quand il parle
de sa maman Augusta. C'est toujours
un peu ça, je trouve, ouvre ton jeu.
Quand on arrive à nos racines,
à nos familles,
à nos valeurs profondes,
on se reconnaît, on apprend,
puis on dirait qu'on apprend à connaître
encore plus la personne qui est
devant nous, quand on
sait d'où il vient,
quelle est sa trajectoire,
qu'est-ce qui l'habite.
Alors, on a un peu de tout ça avec Patrick.
Et vraiment, je suis très, très contente qu'il ait été avec nous.
Et il faut aussi que je vous parle,
parce que ce podcast-là, on a des partenaires,
on a des gens qui travaillent.
Là, je ne veux vraiment pas que vous pensez que je suis seule.
Je me suis rendue compte que je ne nommais jamais personne. En fait, mon équipe ne m'a jamais
ramenée à l'ordre de dire, oui, mais tu devrais
nous nommer parce que quand on
fait de la télé, il y a un générique.
Je dis, bien, voyons comment je n'ai pas pensé à ça.
Alors, je les nomme
de tout mon cœur, à la coordination.
On a Caroline
Dion et aussi Jean-Philippe
Lavallée pour le moment. On a
à la mise en ligne
David Bourgeois et à la captation
aujourd'hui, c'est Maëlle
Ledevin et on a
d'autres membres, mais aujourd'hui, ceux qui ont participé au podcast,
c'est ces gens-là et c'est
si important de les avoir
et tous vos commentaires,
on les lit en équipe.
Et il y a des commentaires, d'ailleurs,
je vais commencer à vous en lire au cours des prochaines semaines
parce qu'il y a des commentaires
absolument, mais absolument
bouleversants, touchants
entre autres
dans l'épisode avec Serge Denoncourt
moi là ça m'a
renversé le nombre de personnes
qui ont compris que peut-être
ils auraient le syndrome d'Asperger
je dis bien peut-être parce que c'est quand même
un diagnostic important. Mais de dire
enfin, je me reconnais. Pendant
quelques secondes, j'ai cru être cette
personne-là. Alors ça, c'est
continuer de nous écrire parce que ça nous
donne un élan pour poursuivre
la façon qu'on le fait.
Ça nous convainc qu'on fait quelque chose
qui peut faire la différence.
Et ça, c'est à travers les témoignages
de nos invités,
comme Patrick, entre autres, aujourd'hui.
Et oui, il y a une équipe. Et aussi,
on a des partenaires. Il y a un nouveau
partenaire qui s'est ajouté
tout récemment, OptoRéseau.
Donc, on a cette question-là
qui est une question sur l'avenir,
une question aussi qui peut être hypothétique,
genre où on se voit dans combien d'années.
Vous allez voir, au fil du temps, on va les découvrir.
Ça fait seulement déjà quelques semaines que les questions sont là,
donc c'est là pour durer longtemps.
Alors, je veux vous dire qu'OptoRéseau,
premièrement, il y a 85 cliniques OptoRéseau à travers le Québec.
Donc, c'est un réseau qui est là depuis déjà quelques dizaines d'années.
Et présentement, dans leur clinique, il y a un rabais de 100 $
à l'achat de verres réactifs à la lumière.
Et ça, c'était du 16 septembre,
mais ça se termine seulement le 31 octobre prochain.
Donc, si vous voulez en profiter, ça vaut quand même la peine, 100 $
à l'achat de verres réactifs à la lumière.
On a aussi toujours notre
Karine Jonka. Karine Jonka
cosmétique, entre autres. Elle,
elle a 1000 points de vente à travers
le Québec. C'est quelqu'un qu'on n'a plus besoin
de présenter. On la voit, elle est présente
tellement un peu partout.
On voit souvent ses produits.
Et elle, elle vous offre
un code promo. Si vous
faites des achats en ligne,
il y aura 15 % de rabais
et le code promo, c'est
ouvretongeux15.
Notre partenaire aussi, Eros
et compagnie, lui aussi a plusieurs
commerces à travers
le Québec, mais aussi on peut faire
des achats en ligne et si vous voulez faire des achats en ligne. Et si vous voulez
faire des achats en ligne, Eros et compagnie
vous offrent aussi un rabais de 15 %.
Et le code promo
est ROSE15.
Alors, merci à nos généreux
partenaires parce que c'est à cause d'eux
qu'on poursuit, entre autres,
ce podcast. Et je vous
rappelle, parce que là, je commence
à être stressée, excitée,
qu'on sera sur scène.
On sort du studio,
on s'en va faire le podcast devant public.
Si vous êtes membre du Marie-Club,
une heure avant, je pourrai vous rencontrer.
On va passer du temps ensemble.
On va se faire peut-être un petit cocktail
avant d'entrer sur scène, alors ça va
s'adresser aux membres uniquement
alors le 20 octobre
on est au club 10.30 à 15h
c'est un dimanche
et l'invité Chantal Lacroix
il y aura une boîte, vous pourrez déposer
des questions, Chantal va piger
des questions et ça va s'appeler
le niveau public, C'est un
niveau conçu seulement pour les Ouvre ton jeu
sur scène. Et le 27,
donc le dimanche suivant, à
15h, j'irai aussi rencontrer
les membres. En fait, les membres du Marie-Club
qui sont présents au spectacle,
vous viendrez me rencontrer.
On va se présenter ensemble. On va se faire
une rencontre là-bas. C'est à la salle
Albert Rousseau avec PA Méthode.
Alors, je vous attends.
Moi, j'ai hâte de le faire.
J'ai l'impression que ça va faire du bien aussi
de sortir du studio,
de vivre une forme de fébrilité,
de vous entendre réagir.
Ça va sûrement changer quelque chose.
C'est l'invité de vous voir et de vous entendre.
Alors, c'est un rendez-vous pour le moment. Aujourd'hui,
c'est un rendez-vous avec Patrick Bruel
et c'est maintenant.
Avec mon père, ça a toujours été des hauts et des bas.
Mais tu pouvais le rejoindre.
Tu savais où il était, ton père.
Oui, bien sûr. Je savais où il était.
Et puis, on a eu des moments, des longs moments
où vraiment on ne se parlait pas,
où on était fâchés, où on ne se voyait pas.
Et là, on est dans une période où on ne se voyait pas ou on était fâchés et là on est dans une période où on se voyait pas
du tout
et je
savais que j'allais avoir un enfant
et il était pas question
que j'ai un enfant sans avoir réglé
avec mon père
donc je l'ai appelé
et je lui ai dit il faut qu'on se voit
et il faut qu'on se parle. Il faut qu'on se parle.
Ça a été...
Parce que je ne pouvais pas
que mon enfant arrive
et que je sois chargé
de tant de choses
qu'il aurait forcément
dû endosser.
Il fallait que je règle ça.
Donc il y a eu cette discussion.
C'était l'absence que tu devais régler.
C'était une discussion
très forte, assez
violente, dans les mots bien sûr.
Mais où les choses
devaient être dites. Elles ont été
dites. Et
ce jour-là,
non seulement
j'ai ouvert une voie
pour mon fils, j'ai ouvert une voie pour mon fils,
j'ai retrouvé un père et je l'aurais donné à un grand-père.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin et sur rendolf.ca.
Aujourd'hui, mon invité, j'ai envie de dire vraiment que c'est une star internationale.
Ça fait longtemps qu'il est dans le cœur de tellement de monde.
Il est dur à décrire.
C'est d'abord un homme. C'est d'abord un homme,
c'est d'abord aussi un chanteur, un acteur,
un compositeur, en fait, un musicien.
Je l'ai vu souvent jouer du piano.
Je suis sûre qu'il joue d'autres instruments,
de la guitare, entre autres.
Je suis vraiment contente de l'avoir parce que moi, j'ai l'impression que
je connais l'homme à travers les chansons,
je connais l'artiste à travers sa carrière,
mais l'impression qu'on peut encore le connaître davantage.
Et moi, c'est un homme, je dirais, aussi mûr.
Et ça, c'est intéressant de prendre un recul sur sa vie.
Alors, peut-être qu'il y aura des leçons de vie qui vont sortir de cette rencontre-là.
Alors, mon invité, Patrick Bruel. Bienvenue, Patrick Bruel.
Bonjour.
C'est vraiment un honneur de te recevoir.
C'est un plaisir.
Je suis contente que tu prennes le temps. Je sais
que ton horaire, c'est toujours quelque chose de très
chargé et de prendre le temps de t'arrêter
ici. Moins on attend, plus on en trouve.
C'est vrai ça, t'as raison.
Comment tu vas présentement?
Très bien, très bien. Je suis
au cœur d'une extraordinaire
tournée qui a commencé
au mois de février dernier, qui va se terminer au mois de décembre.
On a fait une petite parenthèse par le Québec
pour aller faire la Superfrancofête à Québec.
Où tu étais, Pierre?
Oui, tout à fait.
Tu as animé cet événement-là avec Véronique Duquerre
et tu as chanté avec les autres.
Tu as chanté aussi certaines de tes chansons.
Est-ce que je me trompe, Patrick,
ou on dirait que tu es au sommet de ton art présentement?
C'est gentil déjà, merci.
J'étais très à l'aise hier, oui.
J'étais très heureux, très épanoui dans l'exercice.
Et l'exercice était épanouissant
parce que les chansons proposées
étaient des chansons qui mettaient en valeur
les capacités vocales.
Et quand on va sur ces grands airs,
que ce soit le blues businessman,
ou que ce soit Belle, ou que ce soit
ces chansons dites à voix,
et en plus en compagnie de ces artistes
absolument extraordinaires,
que ce soit Daniel Lavoie,
ou Ono Pelletier, ou Mario Pelcha,
c'était un...
Ouais, c'était chouette.
Je peux faire valoir mes
qualités de ténor.
Mais ta voix,
parlons de ta voix,
elle,
je veux dire,
elle n'est aucunement diminuée. Des fois, avec le temps,
les cordes vocales, la pression sur
les cordes vocales va se sentir et
certains chanteurs vont devoir moins pousser la note.
Moi, je trouve... Est-ce que tu connais Claude Dubois?
J'imagine. – Oui, oui, très bien.
– Claude Dubois a cette capacité-là aussi,
cette voix-là reste aussi cristalline
qu'à ses premières années.
Et j'ai l'impression que ta voix,
je ne sais pas si tu as des traitements spéciaux
pour cette voix-là,
mais il y a quelque chose
qui évolue bien, en tout cas.
Je pense que le meilleur traitement pour la voix,
c'est le sommeil. Il n'y a pas de secret.
On doit protéger sa voix
avec le sommeil
et éviter d'infliger
à ses cordes vocales
des choses trop violentes.
Puis il y a le travail. Je suis en tournée aussi.
Comme je suis en tournée, je chante quasiment
tous les soirs. C'est un muscle qui a besoin d'être entretenu.
Mais parfois, ça sort peut-être un peu plus facilement,
un peu plus ouvert.
Mais hier, c'était vrai, c'était super.
Puis ta réaction à la sortie, c'est vrai que tu étais impressionné par ça.
Et ça m'a fait plaisir.
Les gens étaient très réceptifs, c'était très agréable.
C'était un très beau moment pour moi,
se présenter, animer cette émission. Déjà, c'était très agréable. C'était un très beau moment pour moi, parce que présenter,
animer cette émission, déjà, c'était un honneur.
– Mais qui sera présentée, d'ailleurs, au Québec,
sur différents réseaux, et en France,
en Belgique, c'est dans la francophonie. – C'était la fête de la francophonie,
c'était de montrer à quel point notre langue
est riche, diversifiée,
et s'exprime sur plusieurs continents,
et
tout le monde sait que le Québec est probablement
l'un des antres de la protection de la langue française
parce que nous on est malins
sans tout le tour. Donc faire ça ici
je trouve que ça symbolisait quelque chose
c'était chouette, puis c'était très très
bien organisé, très agréable
de rencontrer des artistes que je connaissais pas
certains que je connaissais mais avec qui on n'avait
jamais travaillé, et puis d'échanger
avec cette équipe technique formidable,
avec ces musiciens, avec Scott Price,
avec toutes ces équipes, c'était super.
C'était intéressant de chanter avec d'autres?
J'aime ça. J'ai toujours
chanté avec d'autres. Je pense
être l'artiste français qui avait le plus
de duos dans sa vie.
Ça prend de la générosité?
Je ne sais pas. En tout cas, ça prend
de la curiosité. Ce qui est pour moi une qualité essentielle. Avoir envie de comprendre, de découvrir l'autre, d'échanger, de connaître son parcours. cette nouvelle génération très inspirante,
ces rencontres avec ces jeunes gens
qui sont souvent contents
de partager quelque chose avec moi,
mais je suis tout aussi
content de partager quelque chose avec
leur enthousiasme, avec ces grands yeux ouverts,
avec cette envie
d'aller plus loin,
de comprendre.
J'ai beaucoup aimé ça.
Il y a une transmission de deux côtés en même temps.
Oui, parce qu'on m'a transmis.
Parce que j'ai eu la chance d'avoir l'affection de mes pères très, très vite.
J'ai eu l'affection de Johnny, j'ai eu l'affection de Montand,
j'ai eu l'affection de Reggiani et l'affection d'Aznavour,
dont on parlait hier soir.
Quatre, tu as nommé quatre monuments. Est-ce que des fois, tu te pinces
de dire, j'ai rencontré
ces gens-là et ils ont fait une différence dans ma vie?
Oui, ils ont fait une différence parce qu'ils ont...
Leur regard
m'a donné de l'énergie,
m'a donné de la force, leur confiance.
Les messages, récemment,
après le décès d'Alain Delon, il y a des gens qui ont ressorti cette image où Delon me fait une déclaration tellement forte, tellement encourageante.
Je suis au tout début, moi. Il dit des choses sur moi qui resteront.
Il a vu quelque chose déjà. Et ça a été aussi le cas de ce prof d'art dramatique
que j'ai rencontré quand j'étais à New York
qui s'appelait Herbert Burghoff.
Il y avait ce cours qui s'appelait
HB, Herbert Burghoff-Hutagen.
C'était le
cours d'art dramatique de New York
qui formait les acteurs avant même qu'ils aillent
à l'acteur studio chez Stella Adler.
Et j'avais eu la chance de pouvoir travailler
quelques jours avec
Herbert Burghoff, qui m'avait invité à sa classe libre et qui m'avait demandé et j'avais eu la chance de pouvoir travailler quelques jours avec avec herbert burgoff qui
m'avait invité à sa classe libre qui m'avait demandé de rester travailler avec lui et je
lui avais dit écoutez je rentre en france passer une audition pour une pièce de théâtre si je
réussis cette audition j'apprendrai mon métier sur le tas si je j'ai choisi cette audition votre
proposition sera vraiment la bienvenue je reviend. Et il m'avait regardé avec ses grands yeux bleus, il m'avait dit, alors je ne vous reverrai jamais.
Et ça, ça donne tellement confiance.
Je suis arrivé à l'audition en disant, s'il a dit ça, c'est qu'il savait que je gagnerais cette audition.
Et j'ai pris cette audition.
Et j'ai joué deux ans au théâtre.
Et malheureusement, quand je suis revenu à New York, trois ans plus tard, il n'était plus là.
Mais son image reste encore très présente. Parce que c'est
très important
de
donner ces petits coups de pouce
d'encouragement, ces petits regards,
ces petits signes,
quand il y a du talent, quand il y a quelque chose.
Pas le faire pour n'importe quoi.
Mais parfois, il suffit
d'un rien, d'un geste, d'un regard,
d'une main tendue, d'un soure, d'un regard, d'une main tendue d'un sourire
d'un petit pouce levé
voilà, c'est pour ça que j'aime
parce qu'on l'a fait avec moi
et donc c'est tout à fait naturel
pour moi de le faire avec d'autres
Est-ce qu'avec le temps
tu te sens plus dégagé
est-ce qu'il y a une liberté
par exemple quand tu es sur scène
ou peu importe,
il y a quelque chose où tu as moins
de pression sur les épaules, tu es moins approuvé?
Ça a toujours été ma quête.
Ma quête, ça a été celle d'être un artiste
libre.
Et en fait,
en 90,
non, pardon, en 87, En 97, quand je fais La Rochelle pour la première fois à les Francophilies,
j'ai un premier album qui n'a pas très bien marché.
J'ai un spectacle à 4h d'après-midi sur le parking du Gabu.
Il fait 50 degrés, il y a 400 personnes, mais ça se passe bien.
Vraiment, il y a une belle énergie, il y a un truc qui se dégage.
Et le soir, il y a Jacques Igelin ça se passe bien vraiment il y a une belle énergie, il y a un truc qui se dégage et le soir il y a Jacques Higelin
qui va passer sur la grande scène
et moi je décide de rester le soir pour voir
Jacques Higelin, et je reste derrière
dans les coulisses, puis je vois Jacques Higelin
pendant deux heures
faire la démonstration de ce qu'est un artiste libre
un artiste
absolument
libre de son art,
de son expression.
Et derrière, je suis très troublé.
Je ne suis pas très bien. Je me dis
c'est ça qu'il faut être.
Il y a quelque chose qui ne va pas. Il y a quelque chose qui ne va pas dans mon...
Et je vais errer dans les rues de la Rochelle
pendant toute la nuit
à faire un peu tout et n'importe quoi.
Rentrer dans des bars, parler avec des gens,
m'arrêter. Et puis je vais rentrer à 6h du matin,
pas très
joyeux, et il y a la guitare
qui est là dans la chambre, et je vais prendre ma guitare
et je vais faire, parce qu'il y a les gens qui
dorment, donc je vais faire
6 ce soir. J'ai pas envie de rentrer,
j'ai pas envie de rentrer tout seul.
Je fais les premières phrases de Casser la Voix.
Je hurle ce Casser la Voix, il est 6 du matin,
il y a un type qui tape à la porte,
il fait « ça va ou quoi? »
Et j'ai reposé la guitare,
et j'ai écrit ça quelques temps plus tard.
Mais ça a été un déclic,
de voir ce qu'était Gélin, ça a été un déclic
de voir ce qu'était Barbara, sur scène,
de voir ces artistes libres.
Donc c'est vrai que ma quête a toujours été
d'aller vers
ce sentiment de liberté, de plénitude, d'éviter les scories, d'éviter les artifices et d'avoir sa vérité. C'est d'être dans une...
dans un moment
où le sens
de votre rapport
n'est guidé
que par votre émotion,
votre sentiment
au moment M,
si on peut dire.
Et l'échange avec les gens, c'est toujours fait comme ça.
C'est probablement pour ça que les gens sont sortis toujours assez émus et touchés des spectacles,
et donc sont revenus.
On dit aux autres de venir.
Et ceux qui ne voulaient pas venir, finalement, sont venus quand même.
Et puis ils sont devenus des ambassadeurs à leur tour.
Et on continue cette conversation qui a commencé il y a bien longtemps,
puis qui continue avec une évolution.
On grandit.
On va peut-être plus à l'essentiel.
On cherche à surprendre toujours.
On cherche toujours à s'étonner.
Je pense que l'étonnement est...
Je dis souvent, l'amour dure le temps de l'étonnement. On doit toujours s'étonner. Je pense que l'étonnement est... Je dis souvent, l'amour dure le temps de l'étonnement.
On doit toujours s'étonner.
L'amour, l'amitié, tout.
On doit étonner l'autre.
On doit étonner...
Jamais être étonné.
Jamais être étonné...
On casse la ligne, on n'est pas dans le linéaire.
Oui, on ne peut pas être dans le linéaire.
Jamais être étonné par ma famille,
jamais être étonné par mes amis,
étonné par mes amours, être étonné...
Est-ce que tu t'ennuies facilement?
Je ne me suis jamais ennuyé. Ça n'arrive pas. Je ne connais pas ce sentiment. amis, étonné par mes amours. Est-ce que tu t'ennuies facilement?
Je me suis jamais ennuyé.
Ça n'arrive pas.
Je ne connais pas ce sentiment.
Je ne connais pas l'ennui. Je connais des gens ennuyeux. Je connais des
films ennuyeux, je connais des livres ennuyeux.
Mais tu ne t'ennuies pas. Mais je ne m'ennuie jamais.
Parce que je sais m'absenter
si jamais je suis dans une compagnie peut-être un peu
plus ennuyeuse. Mais ce qui est très rare,
parce que je... Il m'arrive très rarement d'être en compagnie de gens et de vouloir...
Je trouve toujours un sujet ou quelque chose à amener.
Tu vois, une...
Tu dynamines ce dessus.
Oui.
Mais l'ennui, non, je le connais pas.
Je suis en bonne compagnie avec moi-même aussi.
Et en bonne compagnie avec tout ce qui nous est offert pour ne pas s'ennuyer aujourd'hui.
Il suffit de tourner la tête, de trouver un livre, de se souvenir, de prendre du temps.
Moi j'aime le...
J'aime m'accorder du temps, j'aime qu'on m'accorde du temps.
Parfois les gens sont très en colère quand quelqu'un est en retard. Par exemple. Moi, à part si vraiment ça
met en péril une autre urgence
et tout, je suis jamais en colère de quelqu'un en retard.
Je suis presque reconnaissant.
Je sais que quelqu'un qui est en retard
va m'offrir peut-être
un quart d'heure qui
n'était pas prévu. Et ce quart d'heure-là,
il peut se passer plein de choses. Je peux
écrire un bout de chanson.
Je peux
discuter avec quelqu'un qui a une table à côté,
je peux regarder passer
des gens,
je peux réfléchir.
C'est comme un moment gratuit.
C'est des fois quand quelqu'un nous annule en dernière minute
et cette soirée-là était planifiée,
je peux me permettre quelque chose, sinon on l'aurait planifiée.
Tu te rends compte?
Oui.
Mais c'est formidable, c'est un privilège
oui, tout à fait
il m'est arrivé un jour de lire un scénario
de film que je n'aurais pas lu
si la personne avec qui j'avais rendez-vous
ne m'avait pas annulé, donc d'un coup j'avais ce scénario à lire
et du coup je l'ai lu
ça a donné le prénom
excellent film d'ailleurs
c'est pas mal quand même
oui, tout à fait
est-ce que tu es prêt à ouvrir ton jeu?
Oui.
Alors, voilà. Il y a des questions vertes, Patrick,
qui sont...
Écologiques.
Qui sont écologiques. Parce qu'il faut dire que c'est ton jeu
que tu vas partir avec après, parce qu'il y a des questions
qui reviennent d'un jeu à l'autre,
mais pas nécessairement les mêmes.
Donc, chaque jeu est fait en fonction de l'invité.
D'accord.
Alors, les questions jaunes, on commence à être plus personnel. D'accord. Les questions en fonction de l'invité. D'accord. Alors, les questions jaunes,
on commence à être plus personnel.
D'accord.
Les questions rouges sont assez personnelles.
D'accord.
Un peu plus, assez.
Un peu plus, assez.
Niveau rose, c'est le niveau Eros.
Eros.
Donc, sexualité, sensualité.
Très bien.
On a la carte Opto-Réseau,
qui est une carte,
je t'amène dans une situation hypothétique.
Et tu as un Joker.
Si, parce que tu réponds aux questions, mais évidemment, je te pose des sous-questions. Je t'amène dans une situation hypothétique. Et tu as un joker.
Parce que tu réponds aux questions,
mais évidemment, je peux poser des sous-questions.
Si tu sais, si tu as fait le tour de la question,
tu mets ton joker sur la table.
Tu dois y mettre ça parce que tu es un joueur.
Joker, ça veut dire si je n'ai pas envie de répondre.
Une fois, tu as le droit de l'utiliser.
Je ne vais pas utiliser ça, moi.
Tu ne vas pas utiliser ça. Je vais la mettre là.
OK.
Parfait.
On vient d'éliminer, j'aime ça.
Je vais te demander de brasser les cartes.
Tu vas voir, elles sont plus grandes qu'un jeu. Je pense qu'il n'y a pas de mauvaises questions,
il n'y a que des mauvaises réponses.
On peut dire ça comme ça.
Ça va être le bout qui va t'appartenir.
Alors, tu les brasses, tu m'en donnes cinq.
Tu vas en choisir cinq. Je vais te les lire, Patrick.
Et tu vas en choisir une.
Et je vais en choisir une.
Donc, tu vas répondre à deux de ces cinq questions-là.
Ah, seulement deux sur les cinq?
Oui, oui, oui, tout à fait.
Oui, puis ça peut faire peur autant de cartes, mais non.
À quel endroit te sens-tu en pleine
possession de tes moyens?
Quelle est ta plus grande peur?
Je peux te répondre à tout, si ça va vite.
Comment réagis-tu à l'autorité?
Quel est ton
pire défaut?
Et sur quel trait de caractère as-tu dû
travailler?
Je peux te répondre à tout rapidement.
La première qui te viendrait.
À quel endroit te sens-tu en pleine possession de tes moyens?
Sur scène.
Qu'est-ce qui se passe sur scène?
Sur scène, c'est mon espace.
Sur scène, c'est mon moment de liberté.
Sur scène, je suis chez moi.
Je fais absolument ce que je veux. J'ai ma relation
directe avec
le public et personne
peut interférer là-dedans.
Ni un téléphone,
ni un appel, ni...
Il n'y a personne qui peut arriver non plus et venir te chercher.
Si, ça peut... Une fois,
on est venu me chercher parce qu'il pleuvait tellement que je me suis dit
maintenant ça devient dangereux, il faut que tu te casses.
Mais sinon, c'était intouchable
je me sens bien, tu sais Jean-Jacques Goldman
il avait une chanson, il disait il n'y a qu'une guitare à la main
que j'ai peur de rien
je pense que c'est très bien résumé
je me sens bien sur scène, je suis dans mon élément
je suis heureux parce qu'il peut tout se passer
et que même si quelque chose ne se passe pas bien
il peut y avoir un incident
ou un truc technique ou un problème, on va l'utiliser
on va s'utiliser.
On va s'en servir. As-tu l'impression que tu as des super pouvoirs sur scène?
Ce n'est pas le super pouvoir,
mais tu as la sensation que tu peux diriger une salle
avec des gestes, avec des intentions.
Oui, tu peux les faire chanter.
Tu lances quelque chose et les gens te suivent.
C'est presque une monture.
C'est presque une monture que tu retiens,
que tu pousses, que tu soutiens, que tu laisses partir.
C'est une danse.
C'est une danse, oui.
Je me sens bien sur scène.
Il y a d'autres éléments.
Je me sens aussi très, très, très bien
quand je suis avec mes enfants.
On en parlera tout à l'heure, j'imagine.
Aussi.
Alors moi, j'ai envie de savoir,
quel est ton pire défaut, Patrick Bruel?
Il n'y en a pas?
Si, bien sûr.
Je pense que...
Mais ce n'est pas forcément un défaut, l'impatience.
Je suis impatient.
C'est un défaut
qui revient souvent ici.
Il y a quelque chose avec l'impatience.
C'est peut-être le défaut le plus facile à avouer aussi.
Parce que c'est aussi une qualité.
Mais mon défaut,
la susceptibilité peut-être.
Mais ça, c'est la sensibilité.
Qu'est-ce qu'on ne doit pas te dire?
C'est l'injustice.
C'est le sentiment d'injustice
qui peut, à un moment donné,
me faire réagir.
Trans-susceptible?
Oui, un petit peu.
Mais est-ce que ça, ça t'a permis
de prendre les devants,
d'aller rencontrer des gens
quand tu sens qu'il y a une injustice.
Est-ce que tu fais face?
Oui, bien sûr.
Oui, je fais face.
Je suis comme un petit garçon.
Pourquoi?
J'essaie de comprendre.
Il faut qu'on m'explique.
Mais c'est vrai que cette histoire de...
On se pose souvent ces questions.
Quel est votre pire défaut?
Il faudrait que je réfléchisse
pour dire un vrai bon défaut.
Mais il faut peut-être plus demander à mon entourage.
Oui, c'est eux qui subissent ton vrai bon défaut.
Il y a une question que tu n'as pas pigée.
Puis comme tu es très volontaire,
c'est quand je me regarde dans le miroir, je vois. Et je veux t'entendre là-dessus. Puis je vais te dire quelque chose que tu n'as pas pigée, puis comme tu es très volontaire, c'est quand je me regarde dans le miroir, je vois.
Et je veux t'entendre là-dessus
puis je vais te dire quelque chose que tu as déjà dit
qui m'avait vraiment frappé.
Quand je me regarde dans le miroir,
je...
Ça dépend.
Est-ce que je vois l'homme
que je suis aujourd'hui ou est-ce que je vois
le petit garçon
et on a cette
joute,
ce regard
qui se dit
est-ce que tu as rempli le contrat?
Tu le vois encore le petit garçon?
Oui, bien sûr, tout le temps.
Est-ce que tu as fait comme on avait dit?
Est-ce que c'est cohérent
avec ce qu'on s'était promis?
Vraiment oui.
Vraiment oui.
Parce que c'est soit on se prend dans les bras,
soit on met une claque en disant
tu m'as trahi.
Qu'est-ce qu'il dit ce petit garçon-là
de toi aujourd'hui?
Il dit tu as fait de ton mieux.
Et t'as plutôt bien
fait sur beaucoup de choses.
T'as
réussi à avancer
dans tes rêves, dans tes passions,
sans jamais écraser personne.
Tu t'es
jamais soucié
de ce qu'on pouvait appeler de la concurrence, parce que tu viens du sport, sans jamais écraser personne, tu t'es jamais soucié
de ce qu'on pouvait appeler de la concurrence,
parce que tu viens du sport, parce que le sport m'a appris ça, parce que le sport
le sport fait que tu dois être le premier,
tu dois gagner, tu dois passer la ligne avant l'autre, tu dois être le meilleur, tu dois être numéro un au sport.
Mais pas, mais pas dans l'art.
Il n'y a pas de numéro un dans l'art.
Il n'y a pas de meilleur chanteur'art. Il n'y a pas de meilleur
chanteur à meilleure chanson, meilleur
acteur ou de meilleur film. C'est après,
bon, il y a des récompenses et des choses qui flattent
les gens. Mais
je ne me suis jamais situé
dans ce
positionnement-là. Alors bon, c'est vrai aussi que
j'ai été assez gâté dans
mon parcours.
Donc peut-être que ça ne s'est pas présenté
comme une urgence.
Mais tu sais, Patrick, quand on a tendance à ça,
même si ça avait mieux marché,
tu t'aurais quand même comparé à des gens
que ça marchait encore plus.
Tu comprends, c'est que ça, ça ne t'habite pas.
Mais c'est parce que j'ai toujours aimé le succès des autres.
Mais pourquoi ça te tire vers le haut le succès des autres?
Oui, j'ai toujours été admiratif du succès, quand les raisons du succès étaient admirables.
Mais j'ai vu des très grands, l'un à côté de l'autre, sans pour dire... Qui dirait que Elton
Jones a plus de talent que Billy Joel par exemple, puisque ça a, sans pour dire... Qui dirait que Elton John a plus de talent que Billy Joel,
par exemple, puisque ça a été une comparaison.
Qui dirait que Michael Jackson a plus de talent
que Prince. Qui dirait que... Pourquoi?
Et pourquoi devons-nous le dire?
Pourquoi? Pourquoi chercher ça?
On s'en fout. C'est d'avancer dans son art
et d'aimer ce que fait quelqu'un d'autre
et surtout d'être inspiré.
Tu as parlé de sport.
C'est drôle, l'image qui m'a passé par la tête,
c'était toi qui portes la flamme olympique.
Quelle fierté.
Mais c'est impressionnant.
Quelle fierté, franchement.
Là, je regarde dans la glace.
Là, je regarde le petit garçon né en Algérie
qui est arrivé en France à trois ans
et qui porte la flamme olympique aux Jeux olympiques 2024.
Ça, c'est une merveilleuse...
un merveilleux symbole.
Comment t'as réagi quand on te l'a demandé?
Ah, j'étais très, très touché.
Vraiment très touché. Et j'avais à cœur
de bien faire, surtout.
Écoute, franchement, j'avais peur d'une chose, mais vraiment...
Et en plus, j'ai cru
que ça se passait, d'ailleurs, quand c'est arrivé, parce que j'avais peur
que, moi, la flamme, elle s'allume pas.
J'ai dit, putain, ça va tomber sur moi. Mon Dieu. Et j' que moi, la flamme, elle ne s'allume pas. J'ai dit, putain, ça va tomber sur moi.
Mon Dieu. Et j'étais là avec ma flamme,
puis ça ne s'allume pas. Et puis j'étais là,
j'ai dit, mais ça s'allume.
Et puis après, ils m'ont expliqué qu'il fallait que ça chauffe
un petit moment avant que ça transmette à l'autre.
Ils ne me l'ont pas dit avant.
J'ai eu un vrai coup de flip. Je veux dire,
non, ce n'est pas vrai, ce n'est pas moi.
Ça, ça serait injuste quand même.
Et ensuite, tu es là. Et puis alors, je leur dis, ils me disent, bon, c'est pas moi. Ça, ça serait injuste quand même. Et ensuite, t'es là.
Et puis alors, je leur dis, ils me disent, bon, alors, il faut marcher.
Je dis, bon, ça marche.
Alors, je vais marcher devant les gens, parce qu'il y a des gens là.
Mais après, je suis au château de Versailles, il n'y a plus de gens.
Je vais courir.
Je viens du sport, monsieur, dame.
Je ne vais pas marcher avec ma flamme.
Alors, je commence à courir un peu.
Le gars me faisait, non, pas plus vite que la voiture.
Alors, je cours un peu comme ça tout seul.
Mais c'était bouleversant.
Et cette cérémonie d'ouverture était
absolument extraordinaire.
Avec tout ce que
la vie peut comporter
de surprises,
d'incidents, de moments.
Cette pluie absolument
invraisemblable.
Moi j'y étais en plus, j'étais là-bas
sur mon gradin
avec Nagui à côté de moi
qui lui il avait un ciré sur son siège
à côté de moi il y avait quelqu'un d'autre qui avait un ciré
je sais pas pourquoi moi il n'y avait pas de ciré
très injuste quand même
alors donc j'avais pas de ciré puis j'avais les parapluies de devant
qui tombaient sur moi, plus la pluie
plus tout, mais je m'en foutais
c'était extraordinaire, mais c'était extraordinaire.
J'ai vécu ça comme un moment
absolument incroyable.
Et puis, la cérémonie
était très belle, avec, bon, tout ce que ça
comporte, il y a des choses qu'on peut
plus ou moins aimer
ou pas, mais peu importe, globalement, c'était absolument
remarquable et artistiquement
beau. Mais,
la pluie s'arrête, la musique démarre
et d'un coup
Céline plie le match
mais alors
elle m'a fait pleurer
mais vraiment pleurer
alors c'est sûr que
il y a toute l'historique
il y a
ce lien
très arabe que je pouvais avoir avec René et puis d'avoir chanté avec Céline, puis de l'avoir connue assez jeune,
et puis d'avoir vu ce documentaire qui m'a vraiment bouleversé, et de la voir arriver comme ça, et faire ce qu'elle a fait.
Et là, je me suis dit sur mon visage, non, non, c'est pas la pluie, c'est vraiment des larmes qui sont en train de couler. C'était complètement dingue.
Mais vraiment complètement dingue.
Elle a vraiment plié le match.
C'était magnifique.
Mais tellement magnifique.
En tout cas, elle a fait pleurer beaucoup de gens en même temps.
Je crois qu'il y a deux milliards de personnes qui sont restées.
Est-ce que tu savais qu'elle allait être là, au premier étage de la tour Eiffel?
Non, c'est mon fils qui l'a vue.
En fait, je suis avec mon fils.
Et tous les regards se tournent vers làest mon fils qui l'a vue. En fait, je suis avec mon fils et tous les regards
se tournent vers
là où il y avait l'orchestre.
Et puis là,
j'ai une vidéo, parce que j'ai filmé une petite vidéo.
On l'entend dans la vidéo, Léon qui dit
« Tour Eiffel, Tour Eiffel, premier étage, Tour Eiffel! »
Et puis elle est là.
Non, vraiment, c'était...
Et puis ces Jeux Olympiques ont été extraordinaires, parce que
combien de gens nous ont dit « Oh, les Jeux Olympiques, été extraordinaires parce que combien de gens
nous ont dit, les Jeux Olympiques, ça va être le bordel,
allez, on va quitter Paris, on va pas...
Je dis, mais c'est taré ou quoi?
C'est une fois par siècle,
on reçoit le monde entier, vous, vous allez partir
alors que le monde vient à nous.
Et Paris a voulu beaucoup avant, ça fait longtemps.
T'en es compte? Paris?
Et puis la proposition est folle,
faire les Jeux dans les sites,
à Paris? Alors ce sera, moi je disais au début, peut-être que ce ne sera pas forcément réussi tout les Jeux dans les sites, à Paris.
Alors, moi je disais au début, peut-être que ce ne sera pas forcément réussi tout,
mais ce sera incroyable quand même.
Mais ça a été réussi.
Tout a été réussi.
Tout.
On n'a pas eu d'incident.
On n'a pas eu de problème.
Voilà.
Au moment où on se parle, c'est la cérémonie d'ouverture des Paras Olympiques,
qui est un moment très important.
J'ai aussi invité beaucoup de gens à continuer
l'aventure, à continuer cet enthousiasme-là
parce que ça fait partie
intégrante de
cette fête.
Oui, tout à fait.
C'est pas comme des jeux
de second plan. Ah non.
C'est des jeux qui sont importants.
Qui sont surtout émouvants, spectaculaires,
intenses.
Il y a des grandes histoires derrière
chacun de ces athlètes.
Il y a une double histoire.
Et en plus,
ça inspire beaucoup de gens qui vivent
avec certaines difficultés de croire
que c'est possible.
Parce qu'on pourrait tous devenir
paralympique, pas nécessairement, mais on pourrait tous avoir des limites physiques demain. Personne n'est prot. Bien sûr. Parce qu'on pourrait tous devenir paralympiques, pas nécessairement,
mais on pourrait tous avoir
des limites physiques demain.
Personne n'est protégé de ça.
Il suffit d'avoir
quelqu'un de son entourage
pour comprendre
l'immense difficulté
dans laquelle
les gens et les familles sont.
Donc, ce moment-là
est un moment de grâce
très important.
D'ailleurs, un film
absolument formidable, je ne sais pas si
tu l'as vu, qui s'appelle Un Petit Truc en Plus.
Non. T'as entendu parler de ce film? Non.
Je vous en parle. Ok, mais là, il faut voir ça.
Je vous en parle, parce que le film
atteint les 10 millions d'entrées
en France, là, ce mois-ci. C'est
le film de l'année en France. Ça a été réalisé
par Artus, et
joué par Artus. C'est extraordinaire.
C'est deux gars qui font un braquage, et jouer par Arthus, c'est extraordinaire. C'est deux
gars qui font un braquage, et puis
ils se font attraper, et comme ils ne savent pas où aller,
ils se retrouvent devant un bus avec des
gens qui partent en vacances,
sauf que ces gens qui partent en vacances, c'est un groupe d'handicapés,
donc ils se mélangent à cet angle d'handicapés,
un de deux se fait passer pour un handicapé, l'autre
pour son accompagnateur, et ils vont rentrer en
immersion pour se sauver, mais ils rentrent
en immersion, et puis le travail initiatique va se faire
et tu passes un moment
extraordinaire.
Tu ris, tu pleures,
tu es ému. Franchement, je...
Mais juste le point de départ
est intéressant. Ils vont se sauver
autrement. Ils vont sauver
leur vie. Et ils vont sauver leur âme.
Exactement. Et non, se sauver des autres.
C'est un très, très beau film. Je pense qu'il va
beaucoup, beaucoup plaire au Québec.
Ce que je voulais dire tantôt,
je voulais te poser la question,
quand tu te regardes dans le miroir, tu vois, il y a plusieurs
années, ça doit faire 27 ou 28
ans quand même,
tu as passé à l'émission de Christiane Charette.
C'est une émission qui était diffusée le matin.
Et tu as dit,
moi, en vieillissant, je ne me ferai jamais retoucher,
je ne me ferai jamais maquiller, je ne voudrais jamais qu'on me change,
je voudrais toujours être qui je suis.
Puis ça m'avait étonnée d'entendre un homme,
parce que souvent, les hommes ont, en tout cas, surtout à ce moment-là,
ils avaient moins de soins de ça, mais ils ne se projetaient pas autant.
Es-tu toujours dans cette mouvance-là?
Bien oui, je te regarde, je me dis,
j'ai l'impression que je vois l'homme que tu es
sans retouche, ou ça t'appartient, si tu en avais,
mais tu n'as jamais changé d'idée par rapport à ça?
Non, non, jamais.
Est-ce que tu t'es questionné?
Non, non, pas du tout.
Parce que ça m'avait vraiment,
tu avais dit ça avec une telle...
Non, non, pas du tout.
Assurance?
Je peux comprendre que certaines personnes,
femmes ou hommes,
aient besoin pour leur équilibre
ou pour leur mode de vie.
Il n'y a pas de jugement à porter là-dessus.
Mais toi, tu vieillis bien.
Moi, c'est quelque chose
qui ne fait pas partie de mon fonctionnement.
Je pense qu'il faut avancer
avec ce que la vie
vous propose
et que chaque âge a
peut-être
ses avantages et ses failles.
C'est cette très jolie histoire
de Monica Vitti.
Tu connais cette histoire quand elle est au maquillage
et qu'elle a...
Elle est déjà assez âgée
et la maquilleuse vient
et lui dit, bon,
qu'est-ce qu'on fait? Je vous enlève
un petit peu les rides. Elle va dire, mais vous n'y pensez pas?
J'ai mis tellement de temps à les avoir.
Je trouve ça magnifique, ces histoires-là,
parce que des fois, quand on doute,
quand on entend ça...
Moi aussi, il y a quelqu'un qui avait dit,
chaque ride, je l'ai méritée.
Oui, voilà.
On est en même. C'est vrai, on a travaillé fort
pour arriver là. Et on a la chance
d'en avoir, parce qu'il y en a
qui échangerait nos rides. Mais ils ne sont plus avec nous.
Ben oui. Parce qu'en fait,
c'est vrai que
il y a des gens qui
vivent mal, qui sont malheureux
avec ça, donc si ça peut les aider...
– Oui, parce que les gens, c'est possible, c'est facile.
– Mais parfois, c'est un peu regrettable
quand ce sont des gens très jeunes
qui, par souci de mode,
vont refaire
des trucs alors que
rien ne s'impose.
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Et c'est la même chose, je vais te les lire.
Tu vas en choisir une.
À date, ça se passe bien, le niveau vert.
Alors voilà, comment ton rapport avec l'argent a évolué avec le temps?
Quelle aigle veux-tu laisser à tes fils?
À quel moment de ta vie as-tu à te tenir debout?
Que représente Augusta pour toi?
Oula, je peux répondre à tout alors.
T'as envie de te lancer dans quoi?
Mon rapport avec l'argent, tu sais le rapport avec l'argent, c'est simple.
C'est où tu en as, tu en as pas si tu si tu en manques ton rapport à
l'argent n'est pas le même si tu en as c'est peut-être plus facile de d'en parler plus
facile de gérer plus facile d'être un pays je dois me mettre généreux. Mais... J'ai eu un rapport toujours assez sain
avec l'argent. Ça n'a jamais été un tabou.
Ça n'a pas été
un problème quand je n'en avais pas.
Ça n'a pas été
un problème quand j'en ai eu.
Mais l'important, c'est
la question par rapport à mes fils.
Parce que... Moi, je viens d'un milieu où on n'avait pas d'argent.
Donc j'ai grandi avec vraiment pas d'argent, de manière très modeste,
avec une maman qui était élevée par une mère seule, en rentrée d'Algérie.
C'était compliqué, c'était pas simple, c'était parfois difficile mais ma mère, comme je
le dis dans une chanson qui s'appelle Raconte-moi, s'est toujours mis en paravent pour une enfance
sans larmes. C'est à dire que moi j'ai rien vu. Je sais que elle ça a été difficile, très difficile,
mais moi j'ai rien vu. Donc évidemment quand tu mets des enfants au monde, et qui ça arrive dans mon monde,
dans un monde beaucoup plus aisé, avec donc de l'argent, avec de l'argent signifié,
ça se voit.
Donc je ne vais pas leur faire croire quand ils arrivent au monde qu'ils partent de zéro.
Je ne vais pas leur dire « bon ben moi j'ai démarré arrivent au monde qu'ils partent de zéro.
Je vais pas leur dire bon bah moi j'ai démarré de zéro, vous allez démarrer de zéro.
Ça serait stupide, ça n'a pas de sens.
Donc qu'est-ce qu'il me reste?
Il me reste à leur expliquer, à leur inculquer
la valeur des choses.
C'est ça l'importance. Ça a été d'inculquer la valeur
des choses. La valeur
d'un
cadeau,
la valeur de vacances, la valeur d'un voyage, la valeur d'un repau, la valeur de vacances
la valeur d'un voyage, la valeur d'un repas
cette valeur là, et ça c'est réussi
parce que depuis que
mes enfants sont
en âge de parler
il n'y a pas une fois, mais je te jure
que c'est vrai, pas une fois
et encore il y a trois jours
quand on s'est quitté, pas une fois
où ils sont sortis d'un restaurant
d'un cinéma, d'un théâtre dis d'un restaurant d'un cinéma d'un
théâtre d'un cadeau d'un truc sans qu'ils aient dit merci pas une fois ça n'est jamais arrivé
merci papa merci et très très très rarement je les ai entendus demander quelque chose quand
il rentrait dans un magasin ou en face de choses c'est plus moi qui est toujours poussé à ça alors ça fait pas des
petits génies exemplaires
mais je leur ai expliqué la valeur des choses
c'était ça qui était
c'était important
pour que
leur expliquer que leur mère et moi
avons beaucoup travaillé
beaucoup beaucoup beaucoup travaillé
pour arriver là où on est
et arriver à ce qu'on a fait
et que rien ne leur arrivera de bien
s'ils ne passent pas par le sens du travail
et le sens de l'effort.
Donc ça, c'est le leg.
Et donc le leg, c'est...
C'est un lègue moral, c'est un lègue
culturel, intellectuel,
mais évidemment financier aussi.
Ils auront quelque chose.
Leur apprendre dès maintenant à en faire bon usage.
Parce que souvent, c'est un sujet tabou,
l'argent. Il ne faut pas que ce le soit.
Parce qu'on en fait quelque chose
d'un peu, on le démonise
un peu.
Cet argent-là prend une place démesurée,
alors que ça fait partie de la vie.
Il ne faut pas en avoir honte.
Il faut apprendre à...
Il faut apprendre à donner aussi.
Est-ce qu'on te demande beaucoup?
Est-ce qu'on t'en demande, l'argent?
Oui, beaucoup.
Beaucoup. Oui, beaucoup Mais il faut savoir aussi
accepter le refus
il faut parfois dire à quelqu'un
cette fois non, là oui
puis là non
Il y a beaucoup de gens qui demandent de prêter de l'argent
alors ça, je pense que c'est
c'est pas bon
Tu l'as déjà fait?
Moi je prête pas je donne, moins queest c'est pas bon tu l'as déjà fait? moi je prête pas, je donne
moins que ce qu'on me demande
mais je préfère donner parce que quand vous donnez
quand vous prêtez
vous reverrez pas l'argent
et vous perdrez l'ami
parce qu'une entente
qui a pas été respectée
donc vous perdrez l'ami et vous perdez l'argent
alors que là vous donnez vous perdez l'ami et vous perdez l'argent. Alors que là, vous donnez, vous perdez l'argent,
mais vous gardez l'ami.
Parce que c'est une base volontaire.
Voilà.
Puis, ce n'est pas très grave.
Mais bon, l'important, voilà.
Par exemple, le leg, il y a des legs un peu plus touchants.
Oui, oui.
Comme je fais du vin.
Bon, vous savez qu'on fait de l'huile d'olive
dans le sud de la France.
Je fais de l'huile d'olive.
Oui, parce que t'es un entrepreneur
prospère
agriculteur
oui, mais c'est ça, je veux dire
on connait peut-être ici au Québec un peu moins
cet aspect-là de
t'es vraiment, t'as une entreprise
puis tu produis
beaucoup d'huile d'olive
et ton vin aussi, t'en as beaucoup
on fait une huile d'olive un peu de compétition,
qui commence à gagner beaucoup, beaucoup de médailles,
un peu dans le monde entier.
H de Léos.
Léos, c'est Léon et Oscar, donc c'est mes enfants.
Et l'huile d'olive, le résultat a été immédiat.
Parce que tu fais de l'huile d'olive,
tu peux avoir une médaille d'or dans l'année.
Alors que le vin, non.
Le vin, tu le sors, puis ça va prendre du temps.
Et je dis à mes enfants,
voilà, ça,
ça serait beau qu'un jour,
vous soyez à la tête
d'un
domaine où il y a un grand vin, un vrai grand vin.
Construisons pour que
un jour, peut-être vous,
ou vos enfants, ou vos petits-enfants,
veuillent un très grand vin sur ce domaine.
Ça, ça me ferait vraiment plaisir.
C'est intéressant, ça, la transmission.
Oui, cette transmission par la terre, par les racines.
Ça nous amène à un vrai sujet,
parce que, né en Algérie,
ayant grandi à Paris,
le centre de mon monde, à moi, c'était la Provence.
C'était vraiment au milieu.
Et c'est là que j'ai planté l'attente familiale. C'est là que j'ai pris dans ce domaine, ce terrain, pour y installer des racines, pour y installer la maison de famille, pour que mes enfants se repèrent. leur racine française soit toujours là. Et puis, leur apprendre la terre,
leur apprendre la nature,
leur apprendre les abeilles.
Ça, ça a été très important.
Parce que tu as du miel?
Oui, on fait du miel.
Et on fait du miel.
Le miel est arrivé de manière assez jolie,
parce que c'est...
J'ai un peu un amour des abeilles,
et puis je bassine un peu tout le monde avec ça depuis toujours
en leur disant que s'il n'y avait plus d'abeilles,
il n'y aurait plus grand-chose.
Et donc un jour, mes amis, pour un anniversaire,
m'ont offert 14 ruches.
Ils se sont tous cotisés pour m'offrir 14 ruches,
qui est mon chiffre porte-bonheur.
Et voilà les 14 ruches que j'ai mises dans la propriété.
Et puis on a commencé le miel à partir de là. On a un très joli miel. Le matin, tu as combien de ruches, qui est mon chiffre porte-bonheur. Et voilà les 14 ruches que j'ai mises dans la propriété. Puis on a commencé le miel à partir de là.
On a un très joli miel.
Le mettant, t'as combien de ruches?
Il y en a un petit peu plus, mais
ça reste assez confidentiel.
C'est artisanal.
C'est assez confidentiel. Puis c'est très joli.
Puis comme on est vraiment...
On a une exigence environnementale
très importante. Nos abeilles ne peuvent pas
faire de mauvaises rencontres très très long à la ronde. Donc on a vraiment un miel dnementale très importante. Nos abeilles ne peuvent pas faire de mauvaises rencontres
très, très long à la ronde.
Donc, on a vraiment un miel d'une très grande qualité.
Je comprends que tu ne t'ennuies pas.
Non, ça, c'est sûr.
Parce que dès qu'on touche à l'agriculture,
de toute façon, on ne peut plus s'ennuyer.
Ah oui, on ne peut plus s'ennuyer ni dormir.
Mais exactement, parce qu'on est tributaire
d'un paquet de choses dont le climat.
Bien sûr.
Ce n'est pas si facile non plus.
Non, c'est sûr.
C'est des équipes,
c'est des gens sur le terrain.
Ça prend des bonnes personnes
aux bons endroits.
C'est les gens qui vivent pour ça.
C'est eux
qui sont vraiment à la manœuvre.
La question que j'ai envie de te poser,
c'est que représente Augusta pour toi,
Augusta étant ta maman?
Une immense chance
d'avoir une maman comme ça.
Une maman qui,
comme je te le disais,
qui part avec son petit garçon
sous le bras
d'Algérie.
On était les derniers à partir.
Toute la famille était déjà partie avant,
ma mère était la dernière.
Et tu ne parles jamais de ton père, il n'est pas là à ce moment-là.
Mon père était déjà parti.
Il a déjà quitté la...
Ils étaient déjà séparés, oui.
OK.
Et mon père, je vais le revoir beaucoup plus tard.
Alors là, tu pars avec ta mère, tu pars avec toi.
Là, on part et puis on arrive, voilà, banlieue parisienne, Argenteuil
il va falloir s'en sortir
il va falloir trouver une nouvelle école
pour qu'elle enseigne
il va falloir que je trouve une école
et puis tout va s'enchaîner
de manière assez jolie, assez harmonieuse
comme je te disais
les complications je les vois pas beaucoup
et on va avancer
jusqu'à l'âge de 9 ans.
On est à Argenteuil.
Puis à un moment donné, elle décide de se faire nommer à Paris.
Et elle se fait nommer à Paris.
Et là, on arrive dans un quartier qui est plutôt bien parce qu'il y a un super lycée.
Et moi, je commence la petite école à côté.
Et ça décline directement vers le lycée Henri IV.
Et là, je commence un parcours scolaire et universitaire qui va être assez intéressant,
et qui est accompagné aussi par ma mère,
qui est une femme de lettres, donc enseignante.
Et puis, cette complicité...
J'ai eu de la chance parce qu'elle m'a fait faire beaucoup de voyages. On a parcouru ensemble en autostop l'Italie, l'Espagne, parfois avec une amie à elle, parfois... C'était... Elle m'emmène
à Véronne quand j'avais
8 ans et on va dans les
arènes voir jouer à Ida
dans les arènes de Véronne. L'année d'après,
on est à Rome. J'ai dit, ils ont un opéra, eux aussi.
Elle m'a dit, ouais, je crois.
Elle m'emmène dans les termes de Caracalla pour voir Tosca.
Tu as vu les spectacles à grand
déploiement, rapidement.
C'était extraordinaire. Donc, mon amour de l'opéra aujourd'hui,
mon amour pour les voix de ténors.
T'aurais aimé être un ténor.
Ah oui, ça j'aurais... Mais je pouvais.
Oui, puis t'as pas fait ce choix-là.
Non, ma prof de chant me l'a dit au tout début,
quand j'avais 19-20 ans, elle m'a dit,
bon, vous avez vraiment deux parcours,
il va falloir choisir, mais vous pouvez,
vous êtes petit ténor peut-être, ça peut même grandir, va falloir choisir, mais vous pouvez. Vous êtes petit ténor, peut-être,
ça peut même grandir, mais il faut choisir.
Moi, j'étais plus sur le rock,
sur la musique à l'époque.
Mais de temps en temps, je me permets
de reprendre un grand air
d'opéra dans des cérémonies
caritatives, des choses comme ça.
Mais tu avais déjà un appel
très jeune en voyant cette histoire.
J'avais un amour de la musique classique très prononcé
de part aussi un oncle
de la famille qui était très
introduit dans le monde
de la musique classique et qui nous faisait
découvrir des choses folles. Donc quand j'arrive en 6ème,
j'avais déjà une connaissance musicale
qui avait vraiment interpellé
le prof et qui avait dit à ma mère
de m'inscrire au conservatoire.
Il a une oreille, il faut l'inscrire au conservatoire.
C'est comme ça que j'ai commencé le solfège.
Et puis le piano en même temps.
Enfin, d'un autre côté, on n'avait pas de piano à la maison.
Alors, je dessinais le piano sur la toile cirée.
Et puis, je faisais mes petits exercices.
Puis, quand j'arrivais au conservatoire, je jouais sur un vrai piano.
Et après, j'allais travailler.
Tu l'entendais.
Mais ça ne pouvait pas durer très longtemps, ça.
Et après, j'ai rep travailler. Tu l'entendais. Mais ça pouvait pas durer très longtemps. Et après,
j'ai repris un piano bien plus tard
quand j'ai pu.
Est-ce que t'es devenu protecteur de ta mère?
Oui, j'ai toujours été.
J'imagine que ça t'a fait vieillir plus vite.
Avais-tu l'impression que t'étais un enfant
quand tu regardes ça avec le recul, plus mature
que ton âge?
Je sais pas.
Je sais pas. Je ne sais pas.
J'ai un rapport avec ma mère
très sympa, en fait.
Ça n'a jamais été une mère castatrice.
Ça n'a jamais été une mère
qui prend de la place.
On a des rapports
très, j'irais très sains. On a des rapports très...
j'irais très sains.
Elle a quel âge maintenant?
88.
88 et puis elle était vraiment en forme l'année dernière
quand on s'est retrouvés en Algérie.
Parce que c'est le moment,
peut-être un des plus beaux moments
de notre histoire.
Puisque je n'étais jamais retourné en Algérie
depuis ma naissance, depuis mes trois ans. Est-ce qu à ce acte manqué certainement mais rien ne s'y était
opposé si en 90 c'est vrai qu'on on voulait y retourner mais là à l'époque il y avait un
climat un climat très très très très dang. A l'époque, le terrorisme
était très avancé entre
le GIA, le FIS et tout, donc on nous avait vraiment déconseillés.
Mais après,
il y a eu quelques moments où ça aurait pu être
possible. Ça s'est pas fait.
Et un jour, je me suis dit, mais à force
que ça se fasse pas comme ça, ça va pas.
Et j'ai fait ce que mon grand-père
m'avait toujours dit, quand quelque chose te taraude,
couche-le sur papier. Alors j'ai fait ce que mon grand-père m'avait toujours dit, quand quelque chose te taraude, couche-le sur papier.
Alors j'ai écrit un texte où j'imaginais ce que pouvait être le retour en Algérie avec ma mère.
Et puis j'ai mis une petite musique.
Personne ne savait que j'écrivais ce texte. Personne.
Ni mes enfants, ni mes musiciens, ni ma mère,
ni mes frères, ni ma compagne. Personne.
Mais vraiment personne.
Et pendant que j'écrivais ce texte, c'était en
juin, donc,
2022,
j'écrivais ce texte,
j'ai reçu un coup de téléphone
du recteur de la mosquée de Paris
qui me dit, bonjour,
je vous appelle de la part de monsieur Théboun,
président algérien,
qui voudrait que je vous fasse savoir
qu'il aimerait bien que Patrick Bruel
revienne en Algérie, et qui plus est,
avec sa maman.
Je me dis, comment c'est possible
que je reçoive ce coup de fil?
Moi, je suis en train d'écrire ça et personne ne sait.
J'ai pris ça pour un signe, évidemment.
J'ai terminé ce texte.
On a commencé des démarches.
J'ai fait la chanson.
Et un jour j'ai...
J'ai donné rendez-vous à Arkady,
avec qui j'avais fait le coup de Sirocco,
qui racontait notre retour d'Algérie.
Et maman, pour déjeuner tous les trois.
Et j'ai dit je vais vous dire deux choses.
La première, je vais vous faire écouter une chanson.
Alors je leur ai fait écouter la chanson dans la voiture,
à tous les deux en même temps.
J'étais complètement bouleversé.
Et j'ai dit à maman,
voilà, ça c'était l'idée que je me faisais du...
peut-être de ce voyage qu'on pourrait peut-être faire un jour.
Et je t'annonce que dans les deux mois,
il est très possible qu'on fasse ce voyage
et je lui ai dit à l'avancé pour voir si sa réaction était de vouloir y aller ou de pas y
aller parce qu'il ya beaucoup de gens qui ne voulait pas retourner parce qu'elle ne voulait
pas qu'ils avaient vécu parce que ça réouvre des plaies ça peut ouvrir des plaies et là j'ai vu
tout de suite que oui qu'elle avait envie de retourner et donc quelques mois plus tard donc
le 1er février 2023,
on s'est retrouvés dans un avion qui nous a
emmenés jusqu'à Tlemcen, notre ville natale.
Elle, à la recherche de ses souvenirs.
Moi, de ceux que je n'avais pas eus.
Et main dans la main, on a retrouvé
l'école
dans laquelle elle enseignait,
le registre qu'ils nous ont ouvert.
Et dès qu'ils ont ouvert le registre,
à 3 mètres, j'ai vu son écriture
1957 ma mère en train de faire une
annotation je le vois
et on est dans la salle de classe où elle avait enseigné des petits élèves nous attendait des anciens élèves à elle
était là ensuite on est allé dans la maison dans laquelle je suis né. Ensuite, la maison dans laquelle j'ai grandi.
Non, pas j'ai grandi, dans laquelle elle a grandi, bien sûr,
avec ses parents.
Cette maison qui avait été mise en vente
par mon grand-père
au lendemain des accords des viands.
Et ce qui était très touchant, c'est que ces familles algériennes
qui nous recevaient, les gens qui nous recevaient, l'Algérie
qui nous recevait, étaient tellement,
tellement chaleureuses, tellement ouvertte, tellement heureuse de nous voir.
Ça s'est résumé à bienvenue chez toi, bienvenue chez vous, merci d'être là, merci de venir. C'était ça, le climat c'était ça.
Et donc cette dame, quand la maison s'ouvre, nous accueille, c'était la maison de mon grand-père, et elle me dit bonjour, on est très content de vous avoir.
Elle me dit, est-ce que je peux vous montrer quelque chose? Bien sûr, elle m'a emmené dans la cuisine,
et là elle m'a montré l'acte de vente. Elle a voulu me montrer l'acte de vente. Elle a voulu me
montrer que cette maison avait bien été vendue par mon grand-père et pas spoliée ou pas confisquée
ou pas...
Ça fait une différence dans l'histoire.
Ça fait une très grosse différence. Et qu'elle ait eu besoin
de le montrer fait aussi une très belle différence.
Ça veut dire beaucoup de choses.
Et moi, je reconnaissais
bien là mon grand-père qui, au lendemain
des accords d'évian, a vendu la maison.
Il a senti que c'était...
que quelques jours plus tard,
ça serait trop tard.
C'est incroyable d'avoir ça dans son histoire.
Ah ben, ce retour a été
extraordinaire, parce que...
parce que faire ce voyage sans
elle aurait été...
ça aurait été vraiment une immense frustration.
Puisqu'elle était...
Et puis comme tu me parlais de son âge, c'est pour ça que j'ai rebondi là-dessus, parce que
87 ans, donc elle avait quand on a fait le voyage.
C'est vrai qu'elle marche deux heures par jour en France.
Mais là, c'était extraordinaire.
Elle nous a mis par terre.
Est-ce que tu penses que ça lui a apporté une paix?
De retourner, quand tu fuis, quand tu quittes de cette façon-là,
de retourner sur quand tu fuis, quand tu quittes de cette façon-là, de retourner sur les lieux.
Écoute, ça lui a apporté
une...
Oui.
Oui et non.
Oui, parce que c'était très émouvant
pour elle de retrouver ça, très émouvant
d'être aussi bien accueillie.
Ça fermait comme peut-être un chapitre?
En fait, ce qui ferme le chapitre,
c'est autre chose.
On est allé voir la tombe du Rav de Tlemcen. Le Rav est une figure imminente, dit j'aurais bien allé au cimetière je dis ok
mais ils ont prévu
qu'on parte à Oran là donc c'est un peu compliqué
je vais voir
je leur dis bon est-ce qu'on peut repasser par le cimetière
ils me disent ah bah non mais on est attendu
on a mis 60 ans à revenir on va peut-être
une heure de plus pas très grave
donc ils nous ont ouvert le cimetière
on est reparti au cimetière et quand elle est au cimetière
elle est rentrée
je lui ai dit tu veux que je regarde les registres
tu veux aller saluer quelqu'un
elle me dit non non je veux juste rentrer voir
elle est rentrée, elle a marché quelques pas
elle a regardé
elle s'est retournée
là elle a pleuré pour la première fois
dans le voyage
elle m'a dit merci
je dis et elle me dit elle a pleuré pour la première fois dans le voyage. Elle m'a dit merci.
Je dis... Et elle me dit
j'avais besoin de voir
que ça n'avait pas été
vandalisé, que ça n'avait pas été spolié,
que les tombes n'avaient pas été
profanées. Parce que le signe était un peu
à l'abandon. Elle me dit c'est juste la nature qui a repris
ses droits, mais il n'y a eu rien
d'autre. Et ça,
ça répond à ta question
sur est-ce qu'elle a eu un moment de paix.
C'est ce moment-là où là,
il y a quelque chose qui s'est passé.
C'était très émouvant.
C'était le moment le plus émouvant du voyage.
Sa famille repose en paix.
Oui, c'était important.
Mais je peux tellement comprendre.
Parce que c'est vrai, quand c'est profané,
quand
il manque de respect,
mais c'est beau ce que tu as fait avec ta mère.
Ah oui. Je suis très content.
Très heureux d'avoir fait ça avec elle.
Très heureux.
C'est comme une boucle.
En même temps, quand tu parles de ça, ça nous éclaire
aussi sur ceux qui arrivent, par exemple,
au Canada, au Québec,
ou en France,
peu importe, quand on doit quitter un pays pour des raisons
qu'on ne contrôle pas, mais pour
assurer sa survie.
C'est le déracinement.
C'est un déracinement incroyable.
Et de refaire le chemin à l'envers
et de revenir
avec peut-être quelque chose
qui est plus en paix, de revenir avec des réponses.
Et surtout, quand tu le racontes, c'est que
les gens étaient contents de le voir.
Oui, c'était très important.
Il n'y avait pas d'hostilité.
Mais c'est aussi
parce que
mon discours
vient aussi de ce que j'ai
vécu tout au long de mon
enfance, mon adolescence. Je n'ai pas entendu
de la bouche de mon grand-père,
de la bouche de mes oncles, de la bouche de ma mère,
de ceux qui étaient là,
des mots hostiles,
des mots de revanche, des mots violents
concernant les Arabes,
des choses déplacées. J'ai pas entendu ça.
J'ai pas été élevé là-dedans.
J'ai été élevé dans le souvenir.
Et j'ai été élevé beaucoup, à travers
mon grand-père, dans le souvenir
des échanges entre la communauté juive
et la communauté musulmane.
De très beaux échanges.
De très beaux rapports.
Quand je suis arrivé, moi, à Argenteuil,
on habitait l'école, donc on était,
donc le directeur de l'école habitait avec son fils,
M. Abderrahim Rachid. Abderrahim, était mon copain.
Et il ne s'est jamais posé la question.
On ne s'est jamais posé la question
d'être juif ou d'être arabe
ou d'être ceci ou d'être cela. Ça ne s'est jamais posé.
Ça s'est posé. La seule question qui se posait,
c'est est-ce que le couscous de ta mère est meilleur
que celui de la mienne? Évidemment que non,
qu'il n'était pas meilleur. Mais c'était la seule chose.
Il n'y avait pas eu ça, ça n'existait pas.
Il n'y avait pas cette folie
qu'on rencontre aujourd'hui de l'importation
folle.
C'est plus dans les différences
culturelles que religieuses.
Oui. Quand tu parles du couscous,
c'est culturel aussi.
C'est culturel, traditionnel.
J'ai été élevé dans la tradition,
pas dans la religion.
Oui, ça, c'est une grande différence.
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Niveau rouge.
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Oui, niveau rouge.
Toc, toc, toc.
As-tu négligé certains aspects de ta vie?
Es-tu le père que tu aurais voulu avoir?
À quels besoins profonds ton amoureuse répond-elle?
Alors attends, on va commencer par...
T'en choisis une.
Ben, es-tu le père que tu aurais voulu avoir?
Je pense que ça résume un peu tout ce qu'on se dit depuis tout à l'heure oui oui bien sûr bien sûr puisque
je fais de mon mieux mais vraiment de mon mieux et comme j'ai pas eu eu trop de points de référence, j'avance dans le bleu.
Je dis ça parce que mon premier enfant, Oscar, a les yeux bleus.
Donc, j'avais trouvé cette phrase à l'époque
pour définir un peu mon fonctionnement.
J'avance dans le bleu avec...
J'ai appris.
J'ai appris beaucoup de choses.
Il y avait une question tout à l'heure sur l'autorité.
Oui, comment réagit-il à l'autorité. Oui, comment réagir sur l'autorité.
Et je trouve qu'elle est très intéressante.
L'enfant a besoin d'autorité.
Il est en recherche d'autorité.
Il teste tes limites pour voir jusqu'où tu peux aller.
Si tu ne lui donnes pas cette autorité,
en pensant être un bon père sympathique
tu lui fais beaucoup de mal
il a besoin de cette autorité
je matérialise ça par un fil
tu sais ce fil qu'on tire
et lui il tire de l'autre côté
et il tire fort, et je tire fort
et il tire encore plus fort, et je résiste
et il tire encore plus fort, et je tire encore plus fort
et c'est compliqué, c'est difficile
c'est insupportable, mais faut pas lâcher
parce que si tu lâches il tire tellement fort qu'il part en arrière et qu'est compliqué, c'est difficile, et parfois c'est insupportable, mais il ne faut pas lâcher. Parce que si tu lâches,
il tire tellement fort
qu'il part en arrière et qu'il s'effondre.
Et ce n'est pas ça dont il a envie. Lui, il te demande
de tirer, il te demande de tenir.
Quoi qu'il arrive, il te demande de tenir.
Et il faut tenir. Et c'est ça l'autorité.
Et ça n'empêche pas
la complicité, ça n'empêche pas la sympathie,
ça n'empêche pas le...
Au contraire, ça permet de pouvoir tout faire s'il y a cette limite, cette barrière de...
J'ai avancé avec ça. Aujourd'hui j'ai une complicité avec mes enfants qui est...
C'est exceptionnel.
Mais j'ai de la chance.
Je suis tombé sur deux enfants exceptionnels.
C'est toujours très difficile de parler de ces enfants
parce qu'on n'a absolument aucune objectivité.
Et on ne cherche pas à...
Mais tu les vois grandir, tu les vois vivre.
Je les vois vivre, je les vois évoluer, je les vois se comporter.
Et je vois comment leur entourage les perçoive.
Moi, je peux le dire vraiment,
si je ne les connaissais pas
et que je les rencontrais aujourd'hui, je rêverais
d'être leur meilleur copain.
Mais vraiment.
C'est une grande qualité.
Je rêverais.
Je passe tellement de moments formidables avec eux.
J'apprends tellement de choses.
Est-ce que, sans tomber dans la
psychanalyse, mais
est-ce que ça a changé? Comme tu n'as pas
eu de père pendant que tu étais jeune, ton père
n'était pas présent. Je ne veux pas dire
réparé, mais est-ce que ça
t'a eu des réponses? Est-ce que
tu avais des questionnements du fait que tu n'avais pas de père?
Et quand tu deviens le père
des enfants, tu comprends
qu'il y a des choses qui t'ont manqué à ce moment-là
en fait
j'ai un peu fait le
j'ai devancé un peu
ce travail et ce voyage
quand j'ai su que
avec mon père ça a toujours été des hauts et des bas
mais tu pouvais le rejoindre, tu savais où il était ton père
oui oui bien sûr
et puis on a eu des moments
des longs moments
on se parlait pas, on était fâchés
on se voyait pas, et là on est dans une période
où on se voyait pas du tout
et je
je savais que j'allais avoir
un enfant
et il était pas question
que j'ai un enfant
sans avoir réglé
avec mon père
donc je l'ai appelé
et je lui ai dit il faut qu'on se voit
et il faut qu'on se parle
ça a été
parce que je ne pouvais pas
que mon enfant arrive
et que je sois chargé
de tant de choses
qu'il aurait forcément dû endosser il fallait que je sois chargé de tant de choses qu'il aurait forcément
dû endosser.
Il fallait que je règle ça avant.
Donc il y a eu cette discussion.
C'était l'absence que tu devais régler.
C'était une discussion très forte,
assez violente,
dans les mots bien sûr,
mais où les choses devaient être dites.
Elles ont été dites
et ce jour là
non seulement
j'ai ouvert une voie
pour mon fils
j'ai retrouvé
un père
et je l'aurai donné à un grand-père
donc
je pense que ça a été salutaire
après ça s'est pas fait tout de suite
ça s'est fait très progressivement.
Mais ça a été mon premier geste de papa.
Je pense que ça a été celui-là.
Est-ce qu'il y a eu un avant, un après dans ta vie
sous cette discussion-là avec ton père
où ton père est devenu ton père?
Oui.
Malheureusement, tu ne rattrapes pas.
Non.
Tu ne rattrapes pas le temps perdu.
Tu commences.
Tu commences avec autre chose,
avec d'autres bases, d'autres fonctionnements.
Et puis, il y a quand même beaucoup de choses
qui sont là, qui reviennent.
Il y a du non-dit à travers tout ça quand même.
Oui, beaucoup.
Beaucoup de non-dit. Mais c ça. Oui, beaucoup de non-dit.
Mais c'est salutaire de l'avoir fait.
Aujourd'hui, nos rapports sont bons.
Et quel rapport a-t-il avec tes garçons?
Malheureusement, la distance et la séparation des pays fait que vraiment...
Désolé.
Il se voit moins souvent.
Il y a très peu de rapports.
Mais de temps en temps, il y a un échange.
De temps en temps.
Mais...
Quand tu dis un avant, un après,
c'est bien entendu l'avant, après,
la naissance.
Assume-moi,
quand tu as eu justement ton fils
dans tes bras, comment tu as eu justement ton fils dans tes bras,
comment tu as vécu ça?
Il faudrait que je me souvienne de ce qui se passait
entre mes larmes, mais...
Je pense que globalement,
tu as deux sentiments qui
se présentent à toi.
Deux sentiments que tu ne connaissais pas, que tu croyais connaître.
Tu croyais connaître.
Tu croyais avoir aimé avant.
Tu n'avais jamais aimé avant.
Vraiment.
Tu croyais avoir eu peur avant.
Tu n'avais jamais eu peur avant.
Par l'instance de l'inquiétude.
Oui.
C'est deux sentiments que tous les parents
qui me regardent connaissent, ressentent, évidemment.
Mais ça, c'est absolument frappant
c'est
moi ça m'a
changé
je suis tellement heureux
qu'Amanda
ait fait de moi un papa
c'est juste
elle m'a fait le plus beau cadeau qu'on puisse faire.
Vraiment. Et le plus beau cadeau
d'avoir...
Que nos enfants aient grandi
dans un climat
extraordinaire, malgré notre séparation.
Et qu'elle et moi nous entendions
comme nous nous entendons.
Je crois que ça peut
faire rêver beaucoup de gens.
Est-ce que vous avez dû travailler pour arriver à ça
ou ça s'est fait comme ça?
Je pense que c'est un travail quotidien
que de respecter l'autre.
Mais dans tout.
Mais il y avait une volonté.
Il y avait une volonté absolument
que les enfants soient épargnés de tout.
Mais ça n'a pas été une séparation douloureuse
ni des cris ni de c'était vraiment très très intelligent et et voilà c'était un constat mais
le mais le mais le parcours ne peut pas s'arrêter là. Ça s'est évidemment continué avec aujourd'hui
une relation...
Je ne sais pas si ça s'appelle meilleur ami,
meilleur complice...
Ils ont quel âge maintenant tes fils?
19 et 21.
Ils sont jeunes, mais ils sont aussi
adultes.
Ça y est, ils grandissent.
Tu les vois toujours comme tes petits garçons.
Est-ce que tu étais fier de toi Patrick quand ton fils
le plus vieux
a eu l'âge où peut-être ton père
avait décidé qu'il quittait le noyau familial
et de dire moi je suis là
attends excuse-moi j'ai pas compris la question
mais
est-ce que ça t'a apporté
une fierté au moment où ton fils a eu l'âge
où ton père a quitté?
Mettons,
je ne sais pas,
ton père a quitté vers deux ans.
Tu avais deux ans.
Quand ton fils a eu deux ans,
tu avais un an,
tu passes cette étape-là,
tu te dis,
mais comment a-t-il pu me quitter?
Tu réalises,
c'est quoi un enfant?
Quand tu réalises, c'est quoi le lien
que tu as avec cet enfant-là,
et que toi, à ce moment-là,
les choses ont changé,
est-ce que tu es devenu fier de dire, moi, je reste là?
Ah ben non, non, non, je ne pouvais même pas,
non, même pas, je ne pouvais même pas tirer une fierté,
ce n'était pas moi une telle évidence,
ce n'était même pas...
Mais est-ce que tu t'es questionné à ce moment-là?
Non, pas du tout. Non, non, je me suis pas questionné.
La seule question que je me suis posée, c'est que
au moment où j'ai vu mon père,
j'avais eu avant ça une grosse discussion
avec mon frère.
Et mon frère m'avait remis en perspective quelque chose d'important.
Il m'avait dit...
OK,
t'avais un an, OK.
Il avait 20 ans.
Il avait 20 ans. Il avait à avait 20 ans. Il avait 20 ans,
il avait à peine 20 ans.
Il avait 22 ans, il avait à peine 20 ans.
Alors, je sais que ça n'excuse pas tout,
mais
remet peut-être en perspective
la guerre d'Algérie,
machin, 20 ans, tu vois.
Je juge la situation dans son contexte.
C'est ce qui t'ent contexte. Et c'est vrai que
j'ai réalisé ce que c'était
20 ans. Mais maintenant,
20 ans, quand il m'a dit ça, j'ai trouvé
que c'était en effet jeune. Puis maintenant, quand je vois
mon fils, à 21 ans, qui a une telle
maturité, qui a un tel regard,
qui a un tel respect
des gens,
je ne sais plus trop, là,
en fait. Voilà.
Guy Corneau, qui était
un psychiatre...
C'est moi qui ai mélangé.
Un psychiatre, un psychologue, peu importe.
Guy Corneau, c'est quelqu'un d'important au Québec.
Il a écrit des livres. Un des livres qu'il a écrits,
c'était « Père manquant, fils manqué ».
Il parlait de tout ce manque
qu'on compense autrement,
qu'on va chercher autrement.
Est-ce que tu as l'impression que tu as vraiment
comblé quelque chose avec tes fils?
Oui.
Ah oui, oui.
Parfois, je me demande
comment c'était ma vie avant,
quand il n'y avait pas la moitié de ma tête qui pensait toujours.
Tu t'inquiètes beaucoup?
Oui.
Encore? Tes fils sont quand même loin aussi.
Oui, oui.
Je m'inquiète, oui.
Je suis un peu la mère juive du groupe.
Mais, oui, tu es inquiet. Oui, tu es inquiet. Oui,'es inquiet
ben oui t'es inquiet
tu sais moi je viens de
ça fait pas longtemps que je suis grand-maman
puis c'est drôle parce que quand j'ai eu Henri
dans mes bras je me suis dit ok ça c'est encore de l'inquiétude
tu comprends je suis très très
contente mais il y a encore
comme une nouvelle source aussi
mais cette sensation
d'être grand-maman, justement,
on dit que
c'est un
renouvellement, une nouvelle naissance,
un nouveau cycle.
Est-ce que, parce que moi,
tous mes amis, tous les gens que je connais
qui passent à grand-maman
ou au grand-papa,
vivent ça avec tellement de bonheur,
comme s'ils retrouvaient encore
un nouvel enfant. Qu'est-ce que ça te fait à toi?
– Moi, c'est comme un renouvellement.
Mais c'est-à-dire que
premièrement, le fait que ce soit
pas ton enfant, mais l'enfant de ton enfant,
il y a quand même une responsabilité
qui n'est pas là. Il y a une inquiétude qui est là.
Il y a une responsabilité de voir
déjà, moi c'est ma fille,
de voir ma fille devenir maman.
Puis là, de voir qu'elle,
elle commence à s'inquiéter.
Le souci de voir elle et son conjoint Nicolas,
de les voir rayonner.
Tu comprends?
Là, ils ont un projet en commun
qui s'appelle Henri.
C'est leur fils.
C'est tout ce qu'ils veulent.
C'est qu'Henri aille bien.
Et de les voir jouer ce rôle-là,
c'est tellement beau.enri aille bien. Et de les voir jouer ce rôle-là, c'est tellement beau.
Là, tu vois la transmission aussi
de tes valeurs qui se déploient
de façon incroyable sous tes yeux.
Tu sais, la façon que t'es tes mamans.
Tu vois ta fille aussi
qui va chercher des choses là-dedans.
Tu vois, il y a un lait.
Donc, à la fois, t'es impliqué,
à la fois avec de la hauteur.
Exactement.
Tu vois ce que t'essaies de transmettre,
tu sais, des fois, on transmet plein de choses sans dire,
je te transmets quelque chose. C'est par mimétisme,
par observation.
Tu constates ce que t'as transmis.
Ah oui, c'est déjà ça, c'est extraordinaire.
C'est intéressant.
Pour moi, c'est la...
On était une famille et là, on est devenu un clan.
Quelque chose de clanique là-dedans,
d'une façon de faire.
Tu vois, on vient de...
En tout cas, j'ai un chalet
et je veux l'appeler le quartier général.
Très bien.
Tu comprends? Je veux lui donner un nom
parce que là, je trouve que le fait
qu'il y a une nouvelle génération...
La tante.
Oui, exactement.
On a besoin d'encore plus se soutenir,
de s'entraider.
Et en plus, c'est un petit aide
que tu vois s'éveiller
tranquillement et que tu participes
à toutes les étapes, mais toujours quand même
avec un peu de recul.
Moi, je suis ailleurs dans ma vie.
J'ai eu trois enfants très rapidement.
Écoute, j'étais complètement
débordée.
Et là, de juste dire, moi, je suis là.
Si tu as besoin, la nuit, le jour,
je vais être là.
Et de ne pas avoir une surcharge.
Juste comme
le moment présent.
Je prends ce qu'il y a de mieux.
Et c'est pour ça que ça donne un élan.
Parce qu'en plus, Patrick, quand ça arrive,
tu veux être en forme,
tu veux le voir grandir.
Bien sûr.
Et ça, ça nécessite un paquet de choses.
On est responsable en grande partie de sa santé,
de se tenir au courant et tout ça.
Parce qu'il y avait une de tes questions tout à l'heure,
on disait, qu'est-ce qui te fait le plus peur, je crois,
quelque chose comme ça.
Ce qui me fait le plus peur,
c'est de ne pas être là assez longtemps
pour savoir ce que mes enfants vont faire,
ce qu'ils vont devenir, comment ça va évoluer.
Ça, c'est...
L'autre jour, j'ai fait le questionnaire
de pivot, tu sais.
Oui, oui, oui.
Il m'a dit, en quoi
vous voudriez vous réincarner?
Et j'ai cherché
quelque chose qui me soit utile.
Et j'ai dit, en un
vieux chêne, devant
lequel mes enfants viendraient
me donner des nouvelles.
Tu sais que tu vas être là longtemps.
C'est ça qui est important, tu vois.
Mais tout ça est embêtant.
Moi, j'avais mon arrière-grand-mère
qui a vécu jusqu'à 102 ans.
Elle s'appelait Angela, comme ma fille.
Vous avez des bons gènes, alors.
Elle a vécu jusqu'à 102 ans
et elle avait hâte de mourir
parce qu'elle a vu un de ses fils mourir,
un de ses petits-fils mourir.
Elle voulait les rejoindre.
Oui, c'est ça. Son petit-fils est décédé très jeune.
Puis elle disait, moi, je ne peux pas en voir d'autres.
Parce que là, on dirait qu'il y a quelqu'un qui m'a oublié.
Parce que son mari est mort,
ses belles-sœurs, ses beaux-frères, tu comprends?
Ceux qu'elle aimait,
les prochains à mourir,
c'était ceux qui étaient
arrivés après elle.
Et là, c'était tout à fait contre nature.
De la voir dans...
Oui, quand ça sort de l'ordre des choses, c'est plus pareil.
Oui, il y a comme une crise existentielle qui s'installe
et c'est ça. Mais c'est sûr
qu'on veut voir ce qu'ils font.
Moi, c'est un grand privilège déjà de voir
l'enfant de ma fille. Alors, j'ai deux autres enfants. Est-ce qu'ils font. C'est un grand privilège déjà de voir l'enfant de ma fille. Alors j'ai deux autres
enfants. Est-ce qu'ils auront des enfants?
Mais six ans, non, j'espère
les connaître. Puis j'aimerais
savoir ce qu'Henri va faire. Tu comprends?
C'est que là, ça...
Ça donne
un élan, ça donne...
Il y a comme une raison de vivre
qui est encore...
Elle était déjà là, mais elle devient encore amplifiée.
Ça fait que c'est beau.
C'est beau, cette étape-là, vraiment.
Niveau rose, niveau éros.
Éros.
Peut-être que tu ne voudras pas répondre à toutes, par exemple, les questions.
Tu vas m'en donner cinq.
Tu vas peut-être être content de choisir.
Il y en a combien, là?
Il y en a plusieurs, mais tu en choisis cinq.
À cinq.
Mais ça va dans tous les sens.
Ce n'est pas stressant.
Tac. Voilà, merci.
Comment a évolué ta vie intime
au fil des années?
Préfères-tu séduire
ou te faire séduire?
Qu'aurais-tu voulu savoir sur la sexualité
à 20 ans?
As-tu déjà eu une peine d'amour?
Et est-ce que
la sexualité est un sujet tabou dans ta famille?
Alors, la sexualité n'a jamais été un sujet tabou.
Est-ce que j'ai déjà eu une peine d'amour?
Bien sûr.
Sinon, je n'aurais pas écrit autant de jolies chansons.
Ça t'a nourri?
Ça m'a tellement nourri.
Puis franchement, il y a beaucoup de chansons qui étaient pour la même.
Donc, il y a même un jour, avec beaucoup d'humour,
elle est venue me demander les droits d'auteur.
Mais est-ce que tu as été plus laissé
que toi t'as laissé?
Non, j'ai dû plus laisser.
Mais quand on m'a laissé,
c'est...
En fait,
c'est pas d'avoir été laissé ou pas laissé,
c'est d'être passé peut-être à côté
de...
J'avais l'impression que j'avais pu être passé à côté
de quelqu'un.
Mais à l'arrivée,
ça revient
aux questions d'avant.
Après, je rencontre Amanda, puis j'ai ces enfants-là
et est-ce que j'aurais voulu autre chose que ça?
Non, mais c'est ça le recul. Moi, je trouve que caurais voulu autre chose que ça? C'est ça, le recul.
Moi, je trouve que c'est ça, avancer en âge.
On comprend le sens de sa vie.
Mais c'est vrai qu'il y a eu des histoires
dans lesquelles j'étais vraiment très impliqué.
Quel type d'amoureux es-tu?
Je suis beaucoup dans la complicité.
Je suis beaucoup dans la surprise, dans l'é dans le... dans la surprise, dans l'échange,
dans le partage, dans le...
dans les attentions.
Les attentions, oui. L'étonnement.
Surprendre.
Pas de routine.
Pas laisser s'installer...
Il n'y a pas d'ennui.
Non, non.
Mais d'écouter l'autre.
Écouter l'autre.
Mais ça, c'est en Écouter l'autre.
Mais ça, c'est en amour, en amitié.
Est-ce que c'est facile pour toi, écouter? Oui. Ah oui.
Visiblement, oui.
Il y a beaucoup de gens qui se confient à moi,
parfois même,
des gens que je ne connais pas depuis très longtemps,
mais qui se confient vraiment beaucoup à moi.
Donc, visiblement, il y a quelque chose
qui fait ça.
Alors, qu'aurais-tu voulu savoir
sur la sexualité à 20 ans?
Ça voudrait dire qu'est-ce que je
pense avoir
acquis ou appris de plus.
Plus de complicité peut-être.
Plus de...
Je sais pas.
Je sais pas.
J'ai appris en...
J'ai toujours beaucoup écouté l'autre, moi. Je me suis toujours beaucoup préoccupé de l'autre. En fait, je me suis toujours inscrit dans leun qui ne l'était pas. Ou quelqu'un qui ne manifestait pas une envie.
Je n'ai jamais eu le goût
des citadelles imprenables.
Ça ne m'a jamais intéressé.
Il fallait qu'il y ait
déjà quelque chose que tu ressentais.
La part de l'autre.
C'est le désir de l'autre
qui m'excite, qui me donne envie.
Sinon,
je peux avoir
un rapport très sympa,
très amical,
mais s'il n'y a pas ça en face,
je ne suis pas...
Je ne vais pas
aller pousser ça.
Ça ne m'a jamais intéressé.
Donc, à partir du moment où il y a
un désir, quelque chose de l'autre côté,
alors du coup, il y a
quelque chose qui commence à se créer
et on a envie
de développer ça,
de se connaître un peu mieux,
d'avancer,
de se surprendre.
Toujours ces mêmes choses.
À quel besoin profond ta partenaire de vie actuelle répond-elle?
Ton amoureuse?
C'est...
Très grande complicité,
très grande complémentarité.
À ton besoin profond, est-ce que t'as un besoin
d'être sécurisé? Est-ce que t'as un besoin...
Ici, on a
Jeannette Bertrand, que tu connais probablement,
qui est une de nos grandes sages,
qui a eu 99 ans, puis
elle demande toujours ça.
Tu sais, quand on est en amour avec quelqu'un,
à quel besoin profond
cette personne-là répond-elle?
Moi, je crois que
je reprendrais
la phrase
d'un...
le titre d'un petit ouvrage philosophique
d'un philosophe suédois qui s'appelle
Stig Dagerson.
Et le titre, c'est
« Notre besoin de consolation est impossible
à Rassasie ».
Et je crois que c'est ça.
Je crois qu'on a besoin d'être consolé.
Mais toi, tu as ce besoin-là?
Certainement.
Certainement.
D'être entendu, d'être compris,
d'être consolé.
Et puis, d'être celui qui peut consoler,
d'être celui qui peut rassurer,
d'être celui qui peut accompagner,
qui peut aider, qui peut guider,
qui peut écouter,
qui peut respecter un silence,
qui peut accepter un silence.
C'est...
Un plus un égale plus vite.
Sinon, ça sert à rien.
C'est vrai, non? Sinon, ça sert à rien c'est vrai non?
sinon ça sert à rien
il faut pas qu'on se freine
il faut pas qu'on se
voilà qu'on ait envie d'avancer
qu'on ait envie de faire, de construire, de développer
de faire des choses
sinon
sinon on est bien seul aussi
ça marche
ça marche très très bien aussi
et moi je suis plutôt même bien quand je suis seul
parce que je te dis,
je fais tellement de choses et je me suffis beaucoup.
Donc, si on est avec quelqu'un,
c'est pour aller encore plus.
La croissance.
Oui, enfin, faire, tu vois,
avancer.
Oui, mais c'est ce qui définit un couple aussi.
C'est ce qu'on vit ensemble.
La question opto-réseau. La question, c'est ce qui définit un couple aussi. C'est ce qu'on vit ensemble. La question opto-réseau.
C'est quoi ça?
Opto-réseau, ça c'est un partenaire
et c'est une question hypothétique.
Ça veut dire quoi hypothétique?
Ça veut dire que
c'est une question,
quelque chose que tu n'as jamais vécu.
Je te projette dans une situation.
Une mise en situation.
Comment vois-tu ton dernier repas?
Tu ne l'as pas vécu?
Alors, comment tu imagines ton dernier repas?
Qui est là? Est-ce qu'il y a de la musique?
Qu'est-ce que tu manges?
Déjà, il y a une situation à définir.
Est-ce que je sais que c'est mon dernier repas
ou est-ce que je ne le sais pas?
Tu le sais.
Si je ne le sais pas, t'imagines bien que ce n'est pas la même chose.
Non, tu le sais. Je le sais, c'est-à-dire que j''imagines bien que ce n'est pas la même chose. Non, tu le sais.
Je le sais.
C'est-à-dire que j'ai choisi,
j'ai organisé mon dernier repas.
Oui, mais tu sais, par exemple,
maintenant, au Québec,
il y a l'aide médicale à mourir.
Alors, il y a plein de gens, présentement,
qui savent l'heure à laquelle
le médecin va arriver à la maison,
ou peu importe où,
et ils savent que quelques minutes après,
ça sera terminé.
Alors ça c'est vraiment
un très bel exemple qui me rappelle ce film absolument
magnifique.
Voilà.
Voilà le nombre.
Pince.
Mais tu comprends, il y a comme un
c'est hypothétique mais maintenant on peut le faire pour a comme un... C'est hypothétique, mais maintenant,
on peut le faire pour vrai.
Oui, mais alors ça, c'est vraiment,
c'est moi qui te pose la question,
mais après, je répondrai, évidemment.
Est-ce que des exemples de gens qui font ça,
est-ce qu'il y a une description
de l'atmosphère du dîner qu'ils font?
Est-ce qu'ils ont de l'appétit?
Est-ce qu'ils ont envie de manger? Est-ce qu'ils ont envie de partager? Est-ce que c'est joyeux? Est-ce que c'est... Comment ça se passe? Moi, je ne l'aimosphère du dîner qu'ils font. Est-ce qu'ils ont de l'appétit? Est-ce qu'ils ont envie de manger?
Est-ce qu'ils ont envie de partager?
Est-ce que c'est joyeux?
Est-ce que c'est...
Comment ça se passe?
Moi, je ne l'ai pas vécu,
mais j'ai une grande amie qui l'a vécu
avec une de ses grandes amies.
Puis, elle me racontait quelque chose de tellement beau
parce que cette personne-là,
qui savait qu'elle allait avoir l'aide médicale à mourir
après le repas,
elle était sereine.
Et elle a fait un repas exceptionnel
où elle a voulu dire à ses amis,
ne me pleurez pas, je m'en vais en paix.
Et souvent, le deuil, c'est aussi le malheur de l'autre.
C'est de voir que l'autre ne veut pas partir
et on porte aussi une espèce de culpabilité
de ne pas avoir pu changer les choses
et de partir de...
Je ne pense pas que c'est dans tous les cas
que les gens partent de façon aussi sereine.
Moi, j'ai déjà reçu à mon émission
de Fille le matin, quand l'aide médicale
à mourir était
à ses premiers balbutiements au Québec,
il y a un homme
qui était peut-être dans la cinquantaine,
enfant unique. Un jour,
ses parents avaient la même maladie dégénérative.
Imagine, tu as deux parents, ils ont la même maladie. Un jour, ses parents sont les deux maladie dégénérative. Imagine, tu as deux parents, ils ont la même maladie.
Un jour, ses parents sont les deux
sur le téléphone, ils l'appellent
puis ils lui disent
écoute, on a demandé l'aide
médicale à mourir. On va partir
ensemble. Telle date,
à telle heure.
Viens à la maison.
Et il a vu ses parents s'embrasser
et ils sont décédés
tout de suite après.
Alors, il y a des moments comme ça
qu'on décide,
mais ils étaient sereins.
Mais pour cet homme-là,
tu mets à l'agenda quand même.
Tu comprends le moment où tes parents vont partir?
C'est fou.
C'est pour ça que cette question-là,
elle est hypothétique quand même.
Moi, je ne suis pas prêt à ça.
Je n'ai pas été élevé,
je n'ai pas grandi dans une philosophie
suffisamment avancée
pour aborder la mort
avec autant de sérénité,
de calme ou de perspective.
J'en ai peur.
Je ne sais pas.
Si on me dit que
je vais partir, c'est possible que
je n'ai pas beaucoup d'appétit,
que je n'ai pas forcément le cœur à la fête,
je ne sais pas. Mais peut-être
qu'à l'aune de tout ce que
tu me dis,
ce que je trouve extrêmement émouvant d'ailleurs,
je ne sais pas, ça peut être une réflexion,
ça peut être une immense fête,
ça peut être une réflexion, ça peut être une immense fête, ça peut être un truc...
Oui, mais j'aime beaucoup
la notion que tu as évoquée
du fait de partir en paix
aide tellement au deuil
des autres. Vraiment, c'est une très jolie notion
à laquelle j'avais absolument jamais réfléchi
avant cet instant.
On libère les autres.
Ça, je trouve ça très joli comme idée, comme notion.
Au Québec, il y avait le film Les Invasions Barbaires.
Mais c'est celui-là dont je voulais te parler.
Le de Denis Arcand.
Oui, où on voit Rémi Gérard à la fin.
C'est ce film-là que je voulais te parler.
Quelle scène.
Avec les amis, avec la folie aussi.
Il y avait de la folie dans cette mort-là aussi.
Ah ben oui, puis Denis Arcand.
Incroyable.
Exactement ce film-là,
quand tu as parlé tout à l'heure.
Ah oui, c'est...
En effet, elle est hypothétique, cette question.
Donc la mort, c'est pas quelque chose
auquel tu penses.
Ou tu y penses et ça te fait peur?
Le mot peur,
je n'arrive pas à le trouver juste
là. Je ne sais pas quel mot c'est. Je ne sais pas
quelle sensation.
Mais
c'est le plus
tard possible alors.
Je ne suis pas prêt.
Vraiment pas prêt. Est-ce que tu as perdu des gens proches de toi?
Oui, oui.
Est-ce qu'il y en a avec qui tu aimerais partager un repas?
Ah oui.
Savoir ceux que je vais retrouver en arrivant?
Oui, il y en a quelques-uns.
Ce serait bien.
D'ailleurs, c'est drôle parce que dans le questionnaire de Pivot,
il dit qu'est-ce que vous aimeriez
entendre Dieu vous dire
quand vous arriverez?
J'avais répondu
tu as fait de ton mieux,
entre, je vais te présenter
quelques amis.
Si je peux avoir un dîner avec quelques amis. Je vais, voilà,
si je peux avoir un dîner avec
Victor Hugo,
Simone Veil
et Guy Carcassonne.
Retrouver mon ami Guy Carcassonne.
C'est le père des amis.
Qu'est-ce qu'on peut te souhaiter, Patrick?
La bonne santé
de mes enfants, des gens qui m'entourent,
des gens que j'aime.
Éventuellement la mienne aussi.
Et puis que
ça puisse continuer comme ça.
Que cette merveilleuse histoire
avec le public
continue.
Parce que toi, t'aimes,
t'aimes le monde.
T'aimes les gens. T'aimes les gens.
T'es vraiment quelqu'un de volontaire.
Quand c'est le temps d'arriver sur une scène, tu y vas.
Tu t'enfarges pas dans les fleurs du tapis.
J'aime ça.
T'aimes vraiment ce que tu fais.
J'aime échanger. Je pense que c'est
un des moments où je reçois le plus d'amour.
Donc, forcément, c'est difficile
de s'en passer.
Quand je disais à des gens que j'allais te recevoir à Ouvre ton jeu,
la réaction est toujours
« Wow! »
Il y a toujours
comme une émotion
dans « Wow, es-tu sérieuse? »
Et quand ils vont voir le résultat, ils vont faire
« Wow! »
Non, parce que t'es
brillant, t'es vraiment
quelqu'un de très très intelligent
qui se pose des questions, qui a une grande culture.
Moi, j'aime t'entendre.
Merci. J'aime, personne
qui sera déçu de t'avoir entendu ici.
J'aime t'entendre, j'aime cette réflexion-là
sur la vie. J'aime aussi
t'es dans ton moment.
Puis moi, je trouve que tu resplendis.
Merci. Non, mais t'as l'air bien. Puis moi, je trouve que tu resplendis présentement.
Non, mais tu as de l'air bien.
Ça va, oui.
L'air est très bien.
Alors, bien, merci, cher porteur de la flamme olympique.
Pas olympique.
Merci à toi.
Je suis tellement impressionnée de ça.
Parce que moi, c'est les derniers olympiques.
Je me suis dit, c'est là qu'on se retrouve tous ensemble.
On dirait tous les pays.
On a nos athlètes. C'est beau, la fraternité tous ensemble. On serait tous les pays, on a nos athlètes, puis on...
C'est beau, la fraternité.
Ce qui est formidable avec les Jeux,
c'est ça.
C'est ces retrouvailles.
Tout le monde se met ensemble.
Tout le monde se remet ensemble.
Tout le monde, malgré les...
Quelles que soient vos couleurs de peau,
quelles que soient vos différences,
quelles que soient vos religions,
quelles que soient vos croyances,
vous êtes tous ensemble.
Mais le problème, c'est combien de temps ça dure?
J'ai fait une chanson, moi, qui s'appelle
« Qu'est-ce qu'on fait? » que j'ai écrite au lendemain
de la victoire en Coupe du Monde de l'équipe de France.
Et je dis « Qu'est-ce qu'on fait de tout ça?
De cet amour, de cette joie,
de cette France en couleur?
Qu'est-ce qu'on fait de tout ça? Est-ce qu'on s'aime deux semaines
et puis on passe à autre chose? »
Et la chanson, je l'ai ressortie au lendemain des Jeux Olympiques,
là, je la chante en concert.
Et elle a une résonance, encore une fois.
Est-ce qu'on ne pourrait pas, pour une fois,
déroger à la règle? Est-ce qu'on ne pourrait pas, pour une fois,
continuer? Continuer à être
un peu plus ensemble.
Un peu plus tourné vers les autres.
Et essayer d'accepter les différences.
De comprendre
que la différence, que la diversité,
c'est ce qui fait notre force. c'est ce qui fait notre sève,
et qu'ensemble, on est plus fort. Tu sais, il y a une image qui était extraordinaire, je prends
encore un peu de temps, une seconde avec toi, il y a une image absolument extraordinaire aux
Jeux Olympiques où il y a une Française qui gagne le biathlon et qui, tellement épuisée après sa victoire, elle vient, elle s'écroule sur
le pont et le pont est face à l'Assemblée nationale. Face à l'Assemblée nationale. Et ce
symbole de la voir s'écrouler devant, c'est comme pour dire ensemble on est plus fort. Ensemble, on est plus fort.
Mettez-vous ensemble, vous serez intouchables.
Et c'est ce qu'on a envie de dire
en ce moment à notre gouvernement
qui n'arrive pas à se créer.
Je pense que nous avons des valeurs,
nous avons des forces, nous avons en nous
des ressources absolument extraordinaires.
Nous sommes les
pires ennemis de nous-mêmes
et que si on pouvait un tout petit
peu, alors bien sûr que ça peut paraître un tout petit peu
bisounours comme discours.
Mais non, mais en fait, quand on touche à ça,
de se souvenir de
cette sensation-là et d'essayer
de la garder vivante,
cette sensation-là. Parce que
j'avais même l'impression qu'on était tous dans le même fuseau horaire.
Pendant deux semaines, on se lève la nuit
pour voir des compétitions quand on n'est pas...
Mais il reste qu'il y a
quelque chose, effectivement,
qui malheureusement s'étiole.
Il faut que ça continue.
Il faut s'en souvenir, mais il faut se le rappeler.
Mais quelle belle conclusion.
Merci beaucoup, Patrick, d'être venu nous rencontrer
ici à Ouvrir ton jeu. Ça a été un bonheur. Merci beaucoup Patrick d'être venu nous rencontrer ici à Ouvrir ton jeu.
Ça a été un bonheur. Merci.
Le Joker est resté là.
Écoute, t'es incroyable.
Mais merci beaucoup. En plus, je voulais répondre
à toutes les questions. Ben oui, regarde,
j'ai pas vu celle-là par exemple.
Souvent, il y en a qui ont peur.
T'es-tu en train de...
Tu l'as reposé. Non, mais c'était pas marrant.
OK, c'était pas marrant.
Non, c'est ça. Attends, c'as reposé! Non, mais c'était pas marrant. OK, c'était pas marrant. OK.
Si, celle-là, c'est la première vue, en fait.
Attends. Oui, c'est ça. Je sais pas si... Écoute, ça ne... Attends, ça...
Y a-t-il un avante? Bon, ça va.
Ça va? Bon, mais t'as répondu à vraiment
beaucoup de questions, quand même.
Bien, merci à tout le monde d'avoir été là.
On se revoit au prochain podcast.
Alors, merci encore à toi. Merci à toi pour ton accueil.
Merci à l'équipe. Ah oui, merci.
Parce qu'il y a quand même une équipe.
Non, je fais tout toute seule.
Mais dans le fond, oui, il y a une équipe
qui est avec moi. Puis c'est vrai que c'est super
important de le dire parce qu'on ne fait rien seul.
On s'entend. On a toujours besoin
des autres. Puis tu sais, moi, je trouve qu'il faut être entouré
de gens avec lesquels
on voit, tu sais, on est dans la même direction.
On croit en ce qu'on fait.
Et à ce moment-là, tout devient possible.
En confiance. En confiance.
En confiance, on ouvre son jeu.
Que dire de vous?
On a même la top line.
Merci beaucoup à tous.
Cet épisode était présenté par Karine Jonka,
la référence en matière de soins pour la peau au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu