Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #76 Paul Piché | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette

Episode Date: October 14, 2024

Dans ce 76e épisode d’Ouvre ton jeu, je reçois le grand Paul Piché. Rencontre avec un homme de cœur, de famille et de convictions. Ce fut un privilège de passer près de deux heures avec lui. ... ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:24:45 - Cartes vertes 00:56:29 - Cartes jaunes 01:24:40 - Cartes rouges 01:36:10 - Cartes Eros 01:46:36 - Carte Opto-Réseau ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Ouvre ton jeu sera présenté sur scène cet automne: le 20 octobre au Club Dix30 avec Chantal Lacroix et le 27 octobre à la Salle Albert-Rousseau avec P-A Méthot. Rendez-vous au https://www.ouvretonjeusurscene.ca pour réserver vos places. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre.... Visitez mon site web : https://www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le https://www.karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Grâce à Éros et compagnie et notre niveau rose, obtenez 15% avec le code rose15 au erosetcompagnie.com Merci également à Opto-Réseau, nouveau partenaire d'Ouvre ton jeu. Visitez le https://www.opto-reseau.com pour prendre rendez-vous dans l'une de leurs 85 cliniques.

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Starting point is 00:00:00 Bienvenue à Ouvre ton jeu, ça me fait plaisir que vous soyez là. Vous êtes toujours de plus en plus nombreux à nous suivre. Je vous rappelle, on est sur YouTube, Spotify, en fait, toutes les plateformes de diffusion où il y a des podcasts. Et aussi, on est sur Patreon. Peut-être que pour certains, ce n'est pas une plateforme qu'ils connaissent, mais c'est une plateforme où il y a des podcasts de partout. Et ce qui est particulier, c'est qu'il connaissent, mais c'est une plateforme où il y a des podcasts de partout. Et ce qui est particulier,
Starting point is 00:00:26 c'est qu'il y a des niveaux. Donc, on peut s'abonner, c'est payant. Patreon, on peut s'abonner pour juste l'audio. Pour les deux, l'image et l'audio, on peut aussi avoir questions-réponses avec moi. Et pourquoi c'est payant? C'est parce que les épisodes sont déposés
Starting point is 00:00:41 deux semaines avant qu'elles arrivent sur toutes les plateformes payantes. Mais ce qui est important, c'est que ce sera toujours gratuit. Ouvre ton jeu, mais des fois, il y en a qui sont plus pressés ou ils veulent avoir quelques privilèges, donc Patreon. Et aussi, sur le Marie-Club,
Starting point is 00:00:56 la plateforme payante, les épisodes arrivent une semaine à l'avance. Je trouvais ça important de vous le partager. J'aime ça lire vos commentaires. Vous savez, maintenant, j'ai décidé de le faire avant chaque épisode. Alors, il y a Monica qui nous dit, tu fais maintenant
Starting point is 00:01:11 partie de ma routine du matin. Tu vas initier au podcast. C'est une vraie thérapie pour moi. J'ai commencé à les écouter dans le but de m'aider à vivre le deuil de mon père. De tous, Normand d'amour est celui qui est venu me chercher le plus. Ouf, quelle profondeur d'âme, un
Starting point is 00:01:28 baume au cœur. Normand a été le deuxième invité. Puis vous savez, si vous allez sur toutes les plateformes, tous les épisodes sont là, sont toujours disponibles. Donc, vous pouvez aller les réécouter. Josée, elle dit, je suis accro, pas à peu près à Ouvre ton
Starting point is 00:01:44 jeu. Ça me fait rire, pleurer, réfléchir, agir. Et il y a Solange qui se dit, j'ai acheté ton jeu et je l'adore car depuis que je joue avec mon conjoint qui est fermé comme une huître, ça le fait se découvrir et s'aimer plus.
Starting point is 00:02:00 Ce jeu est très possessif et intelligent. Elle parle évidemment d'Ouvre ton jeu et je veux le dire, ça fait quelques fois, je le répète, mais il n'y en avait plus dans les magasins et là, on en a reçu. Donc, maintenant, ils sont disponibles. Puis, vous pouvez aller aussi sur
Starting point is 00:02:15 le site en ligne de Randolph qui est le distributeur. Vous pouvez aussi le commander en ligne, mais je suis contente de lire ça parce qu'effectivement, le jeu, les règles, c'est la bienveillance et l'écoute. Et des fois, même si on a l'impression
Starting point is 00:02:32 qu'on connaît bien les gens, il y a des questions qu'on ne pose pas. Et là, tout d'un coup, le jeu fait en sorte qu'elles sont sur la table, les questions, et quelqu'un l'a choisie. Et tout à coup, on découvre un volet qu'on ne savait pas. Alors, on a tellement de
Starting point is 00:02:47 bons commentaires sur le jeu et aussi, bien, le jeu, c'est vraiment, ça, ça nous amène un peu partout parce qu'on s'en va sur scène. Donc là, c'est la dernière fois que je vous en parle parce que ça l'arrive à grands pas. Donc, le 20 octobre, on sera à
Starting point is 00:03:03 15h au Club 10-30 avec comme invité Chantal Lacroix. C'est la première fois qu'on va faire un Ouvre ton jeu sur scène. Il y aura le niveau public. Donc, si vous voulez poser des questions à Chantal, vous pouvez les préparer, les écrire, les mettre dans une boîte. Elle va en piger, elle va en choisir. Ce sera la même chose qui va se passer le dimanche suivant à 15h,
Starting point is 00:03:24 soit le 27 octobre à la salle Albert Rousseau. Et cette fois-là, l'invité, c'est P.A. Méthode, qui est en train vraiment de se préparer. Il m'a dit qu'il veut se livrer. Alors, il est drôle, parce qu'on s'écrit,
Starting point is 00:03:39 puis lui a hâte de me faire vivre une grande salle comme la salle Albert Rousseau. Je n'ai jamais été sur scène. Habituellement, je vais voir des spectacles, mais pas sur scène. Donc, juste pour me mettre à l'aise. Puis moi, je vais pouvoir lui poser les questions
Starting point is 00:03:55 qu'il pègera, ça qu'on est très content. Et là aussi, il y aura le niveau public. Et les membres du Marie Club, la plateforme numérique, vous êtes invités à partir de 13h, soit à Brossard ou soit à Québec, à venir me rencontrer en coulisses. Jonca, il y a aussi OptoRéseau ou encore Eros et compagnie font en sorte qu'on est capable de vous présenter gratuitement les épisodes d'Ouvre ton jeu et pour ça c'est extraordinaire
Starting point is 00:04:34 parce que moi j'avais pas envie de juste mettre des épisodes payants mais j'avais envie que tout le monde en profite, il y a tellement des leçons de vie qui se disent ici, puis je sais à quel point ça devient une habitude pour plusieurs donc ils nous permettent ça. Et en même temps, si vous allez en ligne, par exemple, sur le site
Starting point is 00:04:50 de Karine Jonca, eh bien elle vous offre 15 % de rabais, le code promo Ouvre ton jeu 15. Eros et compagnie aussi, ils vous offrent 15 % de rabais en ligne et le code promo Rose 15. OptoRéseau, Il vous offre 15 % de rabais en ligne et le code promo ROSE15.
Starting point is 00:05:06 OptoRéseau, notre partenaire le plus récent, alors il vous offre un rabais de 100 $ à l'achat de verres réactifs à la lumière dans les 85 cliniques et ce, du 16 septembre au 31 octobre. Je veux vous dire que je viens de terminer l'épisode que vous aimez, je viens de terminer l'épisode qui va commencer pour vous avec un monument, j'ai envie de dire ça
Starting point is 00:05:34 comme ça, un monument de la chanson. Quelqu'un qui s'est beaucoup impliqué en politique et je pense qu'il va continuer à le faire, Paul Piché. Moi, il y a des chansons de Paul Piché qui me touchent, qui font partie pratiquement de mon histoire de vie
Starting point is 00:05:50 à travers la musique. Pour moi, c'est quelqu'un de grand. C'est quelqu'un que j'ai connu il y a déjà quelques années, que je croise à certains moments. Et à chaque fois, il y a des échanges intéressants. Aujourd'hui, j'en ai appris beaucoup sur cet homme-là. certains moments et à chaque fois des échanges intéressants.
Starting point is 00:06:05 Aujourd'hui, j'en ai appris beaucoup sur cet homme-là. Vous allez voir, il a fait un grand travail sur lui. Oui, il est touchant. Quand tu parles de la relation avec son père, du doute qu'il avait
Starting point is 00:06:21 à ce que son père l'aimait et l'impact que ça a eu sur lui. Je pense que ça vient tous nous parler, ce besoin d'être aimé, et surtout si le doute s'installe. Alors, je vous souhaite un super épisode et je veux aussi vous dire que je ne suis pas seule à faire ce podcast-là.
Starting point is 00:06:41 Je veux les nommer parce qu'ils sont trop importants. Caroline Dionne, qui est à la coordination. David Bourgeois à la mise en ligne. Jonathan Fréchette à la création numérique. Maëlle Ledevin à la captation. Alors, je les remercie. On fait vraiment une belle équipe.
Starting point is 00:06:58 On est si serrés ici. Et là, bon, j'arrête de parler et je vous laisse vivre cet épisode-là pleinement. Je vous dis, on rentre dans la vie de Paul Piché. Il est d'une grande générosité. Alors, bon épisode. Sur le coup, j'ai pleuré pour elle.
Starting point is 00:07:20 Ah, ma pauvre mère est décédée. Fait que tu sais, j'avais de la peine. Ça m'a pris un an avant de pleurer pour moi. Tu comprends? Le manque? Oui, que là, j'ai perdu ma mère. Avant ça, je pleurais pour elle.
Starting point is 00:07:34 « Ah, j'ai perdu ma mère. » Mais c'était elle. C'était vraiment de la peine pour elle. Mais je n'osais pas aller sur la peine que moi, ça me faisait. Tu comprends? Alors là, boum, à un moment donné, au bout d'un an,
Starting point is 00:07:50 oh là, j'ai pleuré vraiment. Je me souviens, j'étais sur... Je prenais une marche sur le Mont-Royal. Je regarde dans le ciel. C'est un endroit où j'allais voir ma mère, tu sais, à quelque part. Et là, pouf! Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca, la référence en matière de soins pour la peau,
Starting point is 00:08:10 disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin et sur andolf.ca. Aujourd'hui, je reçois, pour moi, c'est un monument de la chanson. C'est aussi quelque chose qui, pour moi, est très important dans la vie, l'engagement. C'est un homme engagé.
Starting point is 00:08:35 Je l'ai rencontré, je pense, la première fois en personne lors du référendum de 95, parce que, justement, c'était un artiste engagé, et surtout un artiste disponible qu'on pouvait appeler n'importe quand. Il avait déjà mon admiration, mais quand j'ai connu cet homme-là, le volet justement, face à l'engagement, il est devenu une inspiration.
Starting point is 00:08:57 Et de le voir encore remplir ses salles partout, il va encore avoir le feu sacré. Je trouve ça drôlement impressionnant. J'ai l'impression qu'on le connaît quand même, mais je pense qu'on va en prendre encore à le connaître mieux. Paul Piché, bienvenue à Ouvre ton jeu, Paul.
Starting point is 00:09:11 Merci de m'inviter. C'est vraiment un honneur. Pour vrai, moi, je me suis engagée très rapidement comme jeune dans toutes sortes de choses qu'il y avait près de chez moi avant d'arriver dans le monde de la politique. Mais tu fais partie de ces gens qui, pour eux,
Starting point is 00:09:29 pour toi, c'est comme une question de survie, l'engagement. Ça fait partie de toi. Ah oui, c'est profond. C'est extrêmement profond. Ça me rappelle la conversation tantôt qu'on avait avant à propos de l'anxiété et tout ça, peu importe,
Starting point is 00:09:49 les problèmes de la vie. Je me souviens quand j'étais jeune, j'étais comme engagé déjà, naturellement. Et je me souviens qu'à un moment donné, je m'étais mis à penser à la mort. Puis que
Starting point is 00:10:04 c'était donc absurde pas moi, à la mort, tu sais. Puis que... C'était donc absurde, puis que là, la vie, ça servait à rien, tu sais. Puis c'était comme tout ça. Et c'est comme si, en dedans de moi, il y a quelque chose qui a fait, qui a dit, bien là, au moins, fais quelque chose avec ce...
Starting point is 00:10:20 ce rien-là, avec cette absurdité-là. Bien, fais quelque chose. Donne un sens à ce qui n'a pas de sens. Au moins, tu vas avoir donné un sens à ça. Et ça, ça m'a permis de passer par-dessus une angoisse
Starting point is 00:10:37 qui était l'angoisse d'une certaine façon de la mort, de l'absurde. La finalité. La finalité. Oui, la finalité. Tout ça, ça m'a donné... Et c'est là que ça a commencé à être
Starting point is 00:10:49 inscrit en moi profond. Même si c'était un peu naturel avant. Mais tu as compris que ça... Je me souviens, c'est autour de 17, 16-17. C'est là que j'ai fait ce déclic-là. Même si je commençais à m'engager dans toutes sortes de choses, naturellement. Mais là, c'est vraiment que j'ai fait ce déclic-là. Même si je commençais à m'engager dans toutes sortes de choses, naturellement, mais là, c'est vraiment devenu comme,
Starting point is 00:11:08 OK, c'est l'essence de ma vie. Puis est-ce que dans l'engagement aussi, le fait que c'est rare qu'on fait ça seul, mais on se joint à un groupe souvent, ou à une forme, un groupe, mais il y a quelque chose de grégaire, on est ensemble quand on s'implique. Absolument.
Starting point is 00:11:28 C'est de se mettre ensemble. Puis c'est la beauté des êtres humains. Il y a quelque chose, des fois, qui peut être très laid chez l'être humain. On le sait, on le voit encore aujourd'hui avec la guerre.
Starting point is 00:11:44 Mais il y a quelque chose de très beau aussi. Dans le sens que, et je le dis dans une de mes chansons, bien, je le dis. J'en glisse un mot. Quand dans « Je lègue à la mer », ma chanson « Je lègue à la mer », je dis, je laisse aux humains, je lègue à tout.
Starting point is 00:12:00 Je dis, je parle, je vais léguer toutes les choses qu'elles ont déjà. Je lègue à l'arbre un aigle, je lègue peu importe. Toutes les choses que tout le monde a déjà. Mais je laisse aux humains, donc je lègue aux humains, l'espoir, la justice. Ils sont seuls à vouloir ou croire qu'elle existe. C'est une phrase pour moi qui parle beaucoup de, justement, ce côté-là chez l'humain qui continue de me rendre positif par rapport
Starting point is 00:12:28 à l'évolution des humains, de la société. C'est que les humains, ils se mettent en porte-à-faux contre l'injustice parce que les autres animaux, tout mange le plus gros, mange le plus petit et c'est tout. Il n'y a personne qui se pose la question.
Starting point is 00:12:46 Même l'arbre, il va étouffer les autres en bas pour se garder sa place. C'est comme ça que la vie... Alors que là, avec les humains, au départ un peu avec les animaux sociaux en général, mais l'humain, particulièrement lui, à un moment donné, il s'est mis à tellement aimer l'autre, de vouloir le protéger, et même protéger
Starting point is 00:13:08 les autres animaux et la vie. Donc, tout cet aspect-là de l'être humain, c'est quand même beau. C'est quelque chose qui va contre cette absurdité-là qui est la vie. Qui est...
Starting point is 00:13:25 Et donc, je me souviens, justement, je repense à mon père, je me souviens, pas longtemps après qu'il est décédé, j'étais parti prendre une marche sur le bord de la rivière, à côté de chez eux, puis chez nous, en fait. Et puis,
Starting point is 00:13:40 j'avais regardé la vie, la nature, en me disant, bien là, vous perdez un grand. Lui, c'était quelqu'un de bien. Puis, j'étais comme fier de lui. Puis, c'est comme je l'envoyais dans l'univers en disant, tu sais, lui, il a fait quelque chose de bien. Il a été bon. Fait que, c'est un peu ça.
Starting point is 00:14:02 T'avais quel âge quand t'as perdu ton père? Ah, bien, j'étais dans la vingt... Bien, je sais plus. Non, peut-être plus que vingt ans. Écoute ça t'avais quel âge quand t'as perdu ton père? je suis dans la 20 peut-être plus que 20 ans je sais plus je suis dans la quarantaine je sais plus mais ton père a été une inspiration absolument
Starting point is 00:14:18 complètement et justement on parle de se mettre ensemble et l'engagement et tout ça. Mon père, moi, justement, c'était un grand fédéraliste. Tu comprends?
Starting point is 00:14:37 Et donc, ça m'a permis de comprendre... Bon, évidemment, on s'est chicanés, mais on s'est plus que pardonnés, tu comprends? Je repense à lui, un moment donné. C'est six mois avant qu'il meure.
Starting point is 00:14:59 Il s'y arrive chez nous. De bonne humeur, à minerve. Il rentre dans la maison. « Comment ça va? » Il met le journal sur la table. C'est un sondage qui favorisait Jean Charest.
Starting point is 00:15:18 Ça a été comme ça jusqu'à la fin de « L'ennui de ton père ». Vous n'êtes pas arrivé sur un terrain d'entente. Non, mais non. Il avait ce petit côté bavu quand même. qu'à la fin de la vie de ton père, vous n'êtes pas arrivé sur un terrain d'entente. Non, mais non, mais non. Non, non, non. Il avait ce petit côté bavu quand même. Oui, mais sympathique. Oui, absolument.
Starting point is 00:15:33 Mais c'est surtout aussi que j'ai appris beaucoup de lui de respecter l'opinion des autres. Oui. J'ai appris beaucoup de dire, si quelqu'un ne pense pas comme moi, ce n'est pas parce que c'est un imbécile, c'est juste qu'il ne pense pas comme moi.
Starting point is 00:15:50 Il n'a pas eu les mêmes chemins de réflexion, de conditions de vie, de peu importe, de tout ce qui a pu arriver en arrière. Donc, ses valeurs sont peut-être différentes, puis ses raisons, ses motivations. C'est intéressant ce que tu dis, parce que ce que tu décris, c'est l'ouverture à l'autre. Complètement. C'est pour ça que quand on parlait, se mettre ensemble, c'est ça. Donc, dans l'engagement,
Starting point is 00:16:14 j'ai remarqué avec le temps aussi que les personnes, les causes que j'ai appuyées et les personnes qui étaient le plus efficaces pour avoir de vrais résultats dans les causes qu'ils défendaient, ces gens-là que j'ai appuyées, souvent les meilleurs,
Starting point is 00:16:32 c'était ceux qui avaient cette écoute-là de l'autre. C'était pas ceux qui étaient complètement religieux, fermés dans leur vision. – Qui deviennent dogmatiques. – Qui deviennent dogmatiques. Puis là, on ne te demande plus de comprendre, on te demande de croire.
Starting point is 00:16:49 – Ah oui. C'est une grande différence que tu viens de dire. – C'est ça, c'est ça. Alors là, je me suis rendu compte que ceux qui avaient des vrais résultats par rapport à toutes sortes de causes que j'ai défendues, c'était des gens qui avaient cette ouverture-là. – Oui, parce que pour réunir des gens,
Starting point is 00:17:04 des fois, tu peux avoir une cause que tu défends, mais le reste, on est différent. – Bien oui. – On peut pas être pareil dans tout. Mais c'est vrai que les leaders, c'est ceux qui sont capables d'unir des gens qui arrivent de différents lieux, mais qui ont quelque chose.
Starting point is 00:17:20 C'est de mettre la force sur ce qu'on a en commun et non sur les différents. – Exactement. Puis surtout, se parler. Mais toi, t'aurais pu tomber dans... Parce que, tu sais, quand on parle de la souveraineté pour plusieurs, surtout il y a plusieurs années quand même, c'était comme croire.
Starting point is 00:17:36 Ce que tu disais, ça devenait une religion à quelque part aussi. J'ai été tenté un peu par la religion politique. Mais t'étais là en pleine effervescence. Mais pas tellement sur la question nationale. Sur la question nationale, c'est un autre cheminement.
Starting point is 00:17:50 OK. C'est un autre cheminement, complètement. Mais à une époque, tu sais, genre, pas longtemps après, à un moment donné, je suis tombé dans le grand soir, mais pas juste de l'indépendance, de la révolution, puis là, Che Guevara, À un moment donné, je suis tombé dans le grand soir, mais pas juste de l'indépendance, de la révolution, puis là, Che Guevara,
Starting point is 00:18:11 puis, tu sais, les marxistes. C'était vraiment, tu sais, c'était à la mode, finalement, effectivement, c'était un courant. C'est gênant de dire, j'ai suivi ça parce que c'était à la mode. Mais oui, ça nous est tout arrivé. Oui, mais c'est un courant, mais c'est de ça que les jeunes parlaient. C'est de ça que les gens parlaient. C'est de ça que les gens parlaient.
Starting point is 00:18:25 Et donc, il y avait... Je continue d'avoir un respect pour Che Guevara, peu importe, mais je veux dire, il reste que... Bon, j'ai vu les choses autrement. J'ai vu le changement social autrement. J'ai vu l'impasse faite par la violence politique. Mais aussi, j'ai compris qu'à certains moments,
Starting point is 00:18:48 il y a des situations dans le monde où est-ce que tu es obligé, si tu veux, de te défendre physiquement. Et donc, je lève mon chapeau à tous ces gens-là. Mais ce n'est pas des affaires qui s'importent comme ça dans toutes les situations, on se comprend. C'est ça, là. Et donc, peu importe.
Starting point is 00:19:08 Pour la question nationale, j'ai toujours été assez ouvert parce que... Bon, ben, hop, excusez le micro. S'il y en a qui me connaissent pas assez, non seulement mon père était fédéraliste, mais maman, c'est une anglophone.
Starting point is 00:19:26 Alors, j'ai été élevé, moi... Moi, dans le fond, j'ai été élevé en anglais quasiment. C'est pratiquement ta première langue, l'anglais? Moi, pas vraiment. Ma vraie première langue, c'est le français. Parce que même maman parlait français québécois pareil,
Starting point is 00:19:41 mais elle nous parlait souvent en anglais. Mais, je veux dire, elle a vécu, je pense qu'elle est née genre, je ne me souviens plus, au Nouveau-Brunswick, dans la région acadienne.
Starting point is 00:19:55 – OK. – Elle est née là. Elle, c'est un mélange parfait, tu comprends. Mais c'était une anglophone. On écoutait la télévision en anglais seulement. Moi, j'écoutais la télévision
Starting point is 00:20:04 toute mon enfance. J'allais à l'école et les autres enfants parlaient de leur émission de télé qu'ils écoutaient. Moi, je voyais presque pas ça. Ça, vous bobineau. Je veux dire que j'ai écouté religieusement. Mais sinon,
Starting point is 00:20:20 j'écoutais la télévision en anglais. Moi, j'étais à bilingue totale. J'étais en fait, assez jeune, j'écoutais la télévision en anglais. Fait que moi, j'étais bilingue totale. J'étais en fait, assez jeune, j'étais le Canadien idéal que Jean Chrétien aurait voulu. Tu comprends?
Starting point is 00:20:36 J'étais totalement bilingue. Tu sais. Toi, t'étais immersif. Ah, complètement. J'étais ça, moi. Fait que là, les gens, bon, évidemment, ils savent aujourd'hui les positions que j'ai eues et que je continue de défendre. Et non seulement je continue de le défendre,
Starting point is 00:20:52 mais c'est la plus importante cause pour les Québécois, je pense. On pourra en revenir là-dessus, mais c'est sûr que j'écoute... Tu sais, moi, j'allais à l'école, j'entendais du monde dire, ah, les maudits anglais. » Ma mère, c'est un anglais.
Starting point is 00:21:08 Tout de suite, en partant, je me disais « Oui, non, ça ne marche pas. » Ça me fait penser à une autre affaire. Excuse-moi, je parle. C'est ton ouvre-ton-jeu. Tu peux parler. Après ça, on va ouvrir le jeu. Moi, je t'écoute.
Starting point is 00:21:20 Là, je pense à... Quand je me souviens, je marchais... J'avais connu un ami cri de la baie de James. Je l'avais rencontré d'un bar. J'avais 18 ans, genre. Je l'avais rencontré d'un bar à Montréal.
Starting point is 00:21:37 Puis, il me dit, « Ah, tu viendrais chez nous? » Il était à Matagami, tu sais. Il pensait jamais que j'irais, tu sais. – Oui, parce que... – C'était loin. C'était à Barouette, à Matagami. Il pensait jamais que j'irais. Oui, parce que c'était loin. C'était à Barouette, à Matagami. Puis là, moi, je pars sur le pouce.
Starting point is 00:21:51 Je faisais du pouce beaucoup dans ce temps-là. Je pars sur le pouce, puis j'atterris chez eux. Fait que là, j'ai vécu une première expérience avec les cris. C'est impressionnant. Mais surtout, je me souviens d'une chose, c'est que je marchais avec lui dans la ville de Matagami.
Starting point is 00:22:09 Puis là, il y en a qui passent à côté de nous autres en char. « Hey, ça va? Retournez-vous-en dans votre réserve ou je sais pas trop ce qu'ils nous disent. » Moi, je fais comme ça. Là, il passe. Il y avait un sigle du Parti québécois
Starting point is 00:22:23 en arrière de coller sur le derrière. Là, il passe, il y avait un sigle du Parti québécois en arrière de sa... de son... de coller son... Sur celui qui a crié ça. Moi, ça m'a fait comme... OK, des imbéciles, il y en a partout. Dans tous les groupes, même ceux que... Déjà, j'étais péquiste.
Starting point is 00:22:42 Tu comprends? Même parmi les miens, il y a des caves partout. Ça, malheureusement, les caves, même s'ils sont minoritaires, à mon avis, c'est la qualité de la race humaine, c'est que la majorité, ce n'est pas des caves. Mais les caves, ils prennent beaucoup de place. Ils se manifestent. Oui, oui.
Starting point is 00:23:03 Et puis, c'est ce qui se passe un peu des fois avec les médias sociaux. Normalement, les caves, quand tu es chez vous, mettons que tu reçois toute la famille, 60 personnes. Il y a deux, trois caves qui se mettent à dire des niaiseries. On en dure ça, puis ça passe.
Starting point is 00:23:19 Sauf que là, avec les médias sociaux, c'est un peu des haut-parleurs. Ça les multiplie, les autres, puis on est des haut-parleurs. C'est ça qui arrive. C'est ça qui arrive. Sauf que là, avec les médias sociaux, ça les multiplie. Ils ont des haut-parleurs. C'est ça qui arrive. C'est ça qui arrive. Alors... Est-ce que tu es prêt à ouvrir ton jeu? Oui.
Starting point is 00:23:34 Comment tu vas? Vas-tu bien? Je vais bien. En forme? Oui. Je suis contente que vraiment. Alors, le jeu, Paul, les Verts, c'est des questions générales. Il faut que tu comprennes que le jeu,
Starting point is 00:23:46 il y a des questions qui reviennent d'invité en invité, mais quand même, ce mélange-là de cartes, il t'appartient, il y a juste toi. Parce que chaque jeu est quand même personnalisé. Alors, les questions jaunes, on devient plus personnel. Les questions rouges, bien, oui, c'est assez personnel. Je dirais que c'est personnel. Ça, c'est plus général. Encore, c'est plus personnel je dirais c'est personnel ça c'est plus général encore c'est plus personnel, très personnel
Starting point is 00:24:08 ça c'est le niveau Eros Eros c'est compagnie, absolument on a un niveau Eros il y a une question OptoRéseau que je te pose à la fin mais t'as un Joker donc si il y a une question, mais tu vas voir le niveau Eros, inquiète-toi pas avec ça, ça va très bien aller et le Joker c'est parce que
Starting point is 00:24:26 évidemment, dans les questions que tu vas choisir, moi, je te pose des sous-questions. Puis ça, à un moment donné, tu te dis c'est assez, je veux changer de question. Tu as le droit d'utiliser une fois, tu le mets sur la table et j'arrête. Ça va? Mais il n'est pas si utilisé. Je veux juste te rassurer. Je suis sûre que tu ne l'utiliseras pas, j'ai l'impression.
Starting point is 00:24:42 Alors, tu as le droit. Là, tu brasses les cartes. Tu vas m'en donner cinq du niveau vert. Cinq? Oui, tu m'en donnes cinq. Il y a quasiment rien que cinq. Non, OK. Il y en a un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept.
Starting point is 00:24:54 Hé, chanceux. Il y en a deux que je ne mettrais pas. Et voilà, merci. Alors là, de ce niveau... Attends une minute. Non, c'est ça. Tu en as huit. Tu m'en as donné six.
Starting point is 00:25:03 Enlève-en une. Je vais te laisser en enlever une. On vient d'apprendre que je ne sais pas comment... Non, c'est ça. Tu en as huit. Tu m'en as donné six. Enlève-en une. Je vais te laisser en enlever une. On vient d'apprendre que je ne sais pas comment... Non, c'est parce qu'elles étaient collées. Non, je me disais, j'ai oublié une carte. Je vais te les lire. Tu vas en choisir une puis je vais en choisir une. Donc, tu réponds à deux cartes sur celle-là. À quel endroit
Starting point is 00:25:17 te sens-tu en pleine possession de tes moyens? Quand je me regarde dans le miroir, je vois. Quel sens donnes-tu au mot famille? Quelle personne a fait une différence dans ta vie? De quoi as-tu peur? Honnêtement, je peux répondre à tout. Mais t'en as-tu une qui te vient en premier?
Starting point is 00:25:41 Tu t'es allé à quel endroit? Tu te sens en pleine possession de tes moyens? Quand je me regarde dans le miroir, je endroit tu te sens en pleine possession de tes moyens? OK. Quand je me regarde dans le miroir, je vois. Quel sens donne-tu au mot famille?
Starting point is 00:25:49 Quelle personne a fait une différence dans ta vie? De quoi as-tu peur? Je vais dire quelle personne a fait une différence dans ta vie.
Starting point is 00:25:57 Ça, je peux parler des personnes. Ah, puis toi, tu vas en choisir une après. Après, oui. Exactement. Tu gardes ça pour... Pour plus tard.
Starting point is 00:26:07 Je vais te laisser répondre à celle-là. C'est bon, c'est bon. OK. Donc, tantôt, j'ai parlé de mon père, ça fait que je ne parlerai pas de lui. Tu peux nous en parler plus longuement, si tu veux. Non, non, parce que... Vas-y comme tu veux.
Starting point is 00:26:23 Non, je veux parler de... Je suis obligé de parler de deux personnes. C'est un couple de professeurs qui ont été extrêmement importants dans ma vie. Et donc, c'est Michel et Guy Archambault qui vivent aujourd'hui pas loin d'Ottawa et qui étaient à l'époque, lui, Guy Archambault le premier,
Starting point is 00:26:48 mon professeur, professeur de français, genre secondaire, l'équivalent de je ne sais plus quoi aujourd'hui, trois peut-être, et puis professeur de français. Et lui a fait une expérience absolument étonnante avec nous autres. Il a décidé qu'il prenait son...
Starting point is 00:27:04 Non, c'était un professeur d'histoire à ce moment-là. Il a été professeur de français après. Mais dans ce premier temps-là, il a décidé de nous donner le cours... On est en secondaire 3, genre. Il a décidé de nous donner le cours d'histoire qu'il venait
Starting point is 00:27:20 de faire à l'université. Il a dit, bon, il va falloir passer ça, voir s'ils sont capables de faire à l'université. Il a dit, bon, il va falloir passer ça, voir s'ils sont capables de faire ça. Alors là, il nous a donné un cours. Puis là, il nous l'a dit, je vais vous faire ça. Et là, tout le monde a dit, oh my... On va-tu être capable de le faire?
Starting point is 00:27:35 Comme des grands chaussures à chausser? Tout le monde a embarqué, les gens. Et là, il nous expliquait, c'était l'histoire de la France. Toute la royauté et tout ça. Puis je veux dire, c'était l'histoire de la France, toute la royauté, puis tout ça, puis je veux dire, c'était complexe, et toutes les raisons de la royauté, puis peu importe, c'était
Starting point is 00:27:51 quand même étonnant. Et donc, c'était vraiment un professeur vraiment très engagé, puis très... Et puis, donc, marquant, et tout ça, puis à un moment donné, justement, il avait un cours de français aussi. Il nous, justement, il y avait un cours de français aussi. Il nous donnait deux cours, un cours de français aussi.
Starting point is 00:28:09 Et là, dans son cours de français, il nous faisait écrire et tout ça. Et là, moi, à un moment donné, il avait remarqué, j'ai écrit comme un poème, si on veut, très misérabiliste sur ma vie de souffrance. Je ne sais pas quoi.
Starting point is 00:28:33 J'essayais d'imiter Claude Dubois avec... Je me souviens que j'essayais d'imiter Claude Dubois avec sa chanson. Voyons comment ça s'appelle. Je ne sais plus. Peu importe. Est-ce que j'aurais voulu être un artiste? C'est trop tôt, ça. Bien avant ça. Ça s'appelle est-ce pas j'aurais voulu être un artiste c'est trop tôt ça
Starting point is 00:28:46 bien avant ça ça s'appelle sa rue Vigée non non j'ai essayé si tu me pars je vais en chanter quasiment en tout cas c'est pas grave ça va nous revenir non non non non c'est pas ça
Starting point is 00:29:03 en tout cas ça va nous revenir là t, c'est pas ça. En tout cas, ça va nous revenir. Là, tu écoutais déjà du Claude Dubois. Oui. Tu cherches la croix. Au coin. Sanguinet. Sanguinet, oui. C'est quoi? Attends, c'est...
Starting point is 00:29:17 On a un plan de mémoire. C'est pas grave. Qui est au début de ma carrière. Le sens même de ma chanson. Ce soir, je vous laisse un peu de mes pensées. J'ai souvenir encore de ces vieilles maisons. C'est « Je souvenir encore ».
Starting point is 00:29:44 J'ai souvenir encore d'un quartier écoute c'était toute sa vie mais j'ai souvenir encore j'ai souvenir encore que j'essayais d'imiter moi je me souviens je commençais avec dans mon enfance je n'ai rien reçu
Starting point is 00:30:01 je n'ai eu de la malchance pour me retrouver dans la rue ce qui était absolument faux. OK, tu t'es inventé une vie. Oui, je composais une chanson. Tu étais mélodramatique. Oui, j'essayais, mais c'est sûr que j'avais eu une enfance difficile, pauvre et tout. J'ai eu une enfance extrêmement... Moi, je suis arrivé
Starting point is 00:30:17 dans le pire moment financier de mes parents. Mes pauvres parents qui étaient poignés avec Household Finance. C'était une compagnie de préusuré à l'époque, officiellement illégale. Je comprends.
Starting point is 00:30:33 Donc, ils avaient été malades l'un après l'autre. Il n'y avait pas d'assurance maladie. À cette époque-là, ils se sont retrouvés vraiment dans grande pauvreté. Moi, je suis le dernier arrivé. J'arrive, tu sais, au pire moment. Et donc, c'est ça. J'arrive, tu sais, au pire moment. Et donc, c'est ça.
Starting point is 00:30:47 J'ai eu une enfance et une adolescence très pauvres financièrement. Très riches émotivement. Mais quand même pauvres financièrement. Pauvres financièrement, ça m'a marqué beaucoup. Peu importe. J'essaie d'écrire. Fait que là, j'écris tout un poème, tout ça. Puis là, lui, il dit, ah, t'as quelque chose.
Starting point is 00:31:03 T'es quand même bon. Fait que le restant, c'était sûrement meilleur que les premières phrases que je t'ai dites tantôt. Il me dit, tu as quelque chose. Et là, il m'a pris sur son aile. Il sentait que j'étais dans une période délinquante. Peu importe. Je ne vais pas aller trop dans les détails.
Starting point is 00:31:21 Ça ne donne rien. Mais j'étais... Il m'a pris sur son nez. Ils m'ont amené chez eux avec sa femme que j'ai rencontrée pour la première fois, Michèle Archambault, tout ça. Puis je suis allé souper, dormir chez eux, tout ça. Puis il a comme...
Starting point is 00:31:35 Il a pris soin de moi, puis il a réussi à me sortir un petit peu de... Tu sais, très en douceur, là, tu sais. Ils ont réussi à me ramener un peu parce que j'étais très délinquant et tout ça. – C'était en rébellion contre quoi? – Je sais pas. – C'était l'âge?
Starting point is 00:31:51 – Contre... C'était ma nature, un peu. – OK. – La nature est là, aussi, tu sais. Moi, je pense que... Tu sais, on est beaucoup construit par la société, par la famille, par tout ce qu'on vit.
Starting point is 00:32:08 Mais on a de la nature aussi dans nous. Ça ne peut pas être juste un bord. Fait que, tu sais, j'avais une nature un peu... Je me battais avec tout le monde. Mais j'étais petit. C'est curieux. Parce que quand j'étais à l'école, j'ai été petit, moi, très longtemps. Je suis devenu grand. À la dernière minute, c'est curieux. Quand j'étais à l'école, j'étais petit, moi, très longtemps.
Starting point is 00:32:26 Je suis devenu grand en dernière minute. T'es venu moyenne? Oui, à un moment donné, j'ai poussé. Puis ceux qui m'avaient écœuré l'année d'avant, oh boy, tu vois le genre. Mais j'étais petit, je me défendais. C'est genre, ça te coûte cher
Starting point is 00:32:41 si tu t'en prenais à moi. Mais j'étais comme ça. C'était redoutable. Moi, j'étais vraiment un petit comme ça. Puis lui, il a cru en toi. Oui, c'est ça. Sans devoir te battre, sans devoir juste avec un crayon. Dans mon affaire d'écriture.
Starting point is 00:32:55 Fait que là, j'ai commencé à écrire des chansons. Parce que ça, en réalité, c'était pas un poème. C'était une chanson que je travaillais. Parce que là, j'avais commencé à apprendre à jouer la guitare. Tu vois? Genre. Et puis, là, eux autres, ils ont pris soin de moi.
Starting point is 00:33:15 Et puis, après ça, je l'ai connu, lui, plus tard. Un autre, deux années plus tard, encore. Fait que là, on a gardé la connexion. En secondaire 5, je l'ai rencontrée dans une autre école complètement. Elle était
Starting point is 00:33:31 l'équivalent d'un TES aujourd'hui, je dirais. C'était pas une orientatrice, mais quelque chose. C'était pas clair. Je pense qu'il commençait à... Elle avait un rôle spécialisé. Ça donnait pas des cours. Elle m'a poigné.
Starting point is 00:33:46 Puis là, moi, ça n'allait vraiment pas bien dans mes notes. C'est pour ça qu'elle t'a poigné. Elle m'a poigné. Elle était assise là. Puis là, tu vas aller faire tes devoirs. Puis elle m'a enfermé à côté de son bureau. Elle m'a vraiment aidé.
Starting point is 00:34:04 Puis là, elle m'a fait faire du théâtre. Et là, je suis monté sur une scène pour la première fois en faisant du théâtre, en jouant une pièce de Marcel Dubé. Et puis, j'ai découvert la scène. Mais surtout, ces gens-là, tu vois, ils ont été vraiment
Starting point is 00:34:20 protecteurs. Puis, ils ont joué un rôle extrêmement important pour moi. Après, j'ai gardé contact avec eux autres. Je les ai vus il n'y a pas si longtemps. C'est du monde qui
Starting point is 00:34:35 m'ont suivi. Après ça, on a toujours gardé contact. Mais, c'est eux qui ont fait que... Eux, puis un ami à eux autres aussi, que je suis obligé de dire, Gaston Chalifoux, qui était un professeur de philosophie absolument extraordinaire,
Starting point is 00:34:52 qui lui m'a aidé à rentrer au CERJ en dessous de la passe, en sous-essai. C'est marrant. Je ne savais vraiment pas les notes. Mais eux autres m'ont vraiment... Ils m'ayant vu quelque chose en toi, qu'ils disait,
Starting point is 00:35:06 lui, il faut le pousser. C'est ça. Et effectivement... C'est pour ça que quand on peut le faire pour les autres, tu sais ce que tu dis, il y a comme un donné au suivant aussi. Oui, absolument. Le fais-tu pour d'autres? As-tu ce sentiment-là? Je l'ai fait à ma façon,
Starting point is 00:35:26 à la moindre occasion que j'ai pu aider, acconselier, approcher, mais je veux dire, si j'avais été professeur, j'aurais peut-être eu l'occasion de le faire plus. Mais je veux dire, je pense que je l'ai remis à ma façon. C'est un beau témoignage.
Starting point is 00:35:42 Oui, oui. Les autres ont été extrêmement importants. Ils le sont encore. Ils t'ont ramené sur les rails à quelque part. Oui, c'est ça. Tu aurais pu bifurquer. Ah, complètement. Tu avais un potentiel, en tout cas.
Starting point is 00:35:56 Écoute. J'étais délinquant. Les amis avec qui je me tenais sont allés faire un coup un soir où que là, moi, je peux aller ce soir-là. OK? Et puis, eux autres se sont fait arrêter. Mais tu sais, t'as 13, 14.
Starting point is 00:36:20 OK? Là, c'est mes grands chums. On se comprend parfaitement. Là, eux autres, ils ont pris le chemin de je sais pas quoi, là, après s' mes grands chums. On se comprend parfaitement. Eux autres, ils ont pris le chemin de je ne sais pas quoi, après s'être fait arrêter. Et il y en a un qui est mort en prison et l'autre qui est mort dans un deal de drogue, genre une dizaine d'années après.
Starting point is 00:36:38 Mais ils ont pris des chemins complètement différents de moi. Ça répète le tien. Je me comprenais avec eux autres comme si c'était mes chums. On se comprenait parfaitement. Mais eux autres sont allés
Starting point is 00:36:54 ailleurs. C'est pour ça que quand on rencontre des personnes comme ça, c'est pas banal. Non, c'est ça. Ils ont cru en toi, ils ont vu un talent que tu ne savais pas que tu avais aussi, que tu explorais, mais là, ils ont confirmé. Tu peux dire, j'ai une facilité, mais de se faire
Starting point is 00:37:09 confirmer, valider, c'est quand même important pour un humain. C'est beau. Moi, la question que je vais te poser, quel sens donnes-tu au mot famille? Ah! Ah, mon Dieu! La famille est tellement importante pour moi.
Starting point is 00:37:31 C'est tellement la vie, c'est tellement... Écoute, c'est tellement... Je te dirais, justement, c'est tellement ma vie, autant sur le plan professionnel que privé, si on veut. Tu sais, je n'ai jamais été, comme on dit en bon latin, un « loner ». J'ai toujours été avec d'autres. Et la famille, pour moi, tu sais, j'ai vécu la famille reconstituée. Je vis encore ça aujourd'hui. Ma famille, quand j'étais jeune,
Starting point is 00:38:09 la famille a grandi aussi. Parce que chez nous, la famille, c'était énorme. Mes parents venaient de familles très nombreuses. Il y avait beaucoup de tantes, des cousins, des cousines. C'est ça. C'est une grosse affaire. La famille, pour moi, a toujours été extrêmement importante. Et ça m'a défini parfaitement, parce que, justement,
Starting point is 00:38:31 si je regarde comment les musiciens avec qui je travaille sont avec moi, le plus jeune, le plus récent, on l'appelle le petit jeune, ça fait juste 25-30 ans qu'il est avec nous autres. Tu comprends? Mais moi, je garde le même monde. C'est le dernier arrivé. C'est ça, c'est le dernier arrivé, ça fait 30 ans. Ça fait 30 ans qu est avec nous autres. Tu comprends? Mais moi, je garde le même monde. C'est le dernier arrivé.
Starting point is 00:38:45 C'est ça, c'est le dernier arrivé. Ça fait 30 ans. Ça fait 30 ans qu'il est là. Et avec tes enfants, est-ce que tu es proche de tes enfants? Complètement, mais oui. Très proche, absolument. Très proche de mes enfants. Et puis,
Starting point is 00:39:01 c'est toute ma vie. C'est tout. vie c'est le sens ça donne un sens c'est le sens de ma vie c'est ma vie c'est le sens de ma vie puis c'est son moi absolument
Starting point is 00:39:17 puis les enfants de ma première famille qui était une famille reconstituée qui c'est des enfants que j'ai adoptés si tu veux de ma première famille, qui était une famille reconstituée, qui c'est des enfants que j'ai adoptés, si tu veux. C'est comme mes enfants. C'est mes enfants. C'est pas comme mes enfants, c'est mes enfants.
Starting point is 00:39:38 Et ils sont encore avec moi. On se voit tout le temps. Es-tu fier de ça? D'avoir conservé les liens, d'avoir mis... Je suis content de l'avoir fait. C'est ça, tu as suivi ton... Je ne me sens pas une fierté dans le sens que
Starting point is 00:39:53 j'ai fait un bon coup et je suis fier de moi. Non. C'est juste naturel. C'est juste la vie. C'est juste ma vie. C'est ça. Quand tu as toute ta famille autour, tu ressens-tu quand même une fierté de
Starting point is 00:40:06 « J'ai cette famille-là. » Honnêtement, je suis fier d'eux autres. Je suis fier de voir ce qu'ils deviennent. Je suis très impressionné par tous mes enfants. Tu en as combien d'enfants? Là, ça dépend. J'adore cette réponse-là.
Starting point is 00:40:23 Ça dépend. Ça dépend. Ça dépend de ce qu'on compte. Mais tu as tous ceux que tu considères comme tes enfants. J'en ai, donc, les enfants que j'ai élevés. Oui. Ça fait...
Starting point is 00:40:39 7 que j'ai élevés. Mais là, le dernier n'est pas fini. Le dernier est tout petit. Mais il y a 11 ans. Il y a de l'énergie. Mais oui, c'est clair. Mais c'est ça. Donc, lui, il n'est pas fini.
Starting point is 00:40:53 Non, lui, il n'est pas fini. Mais les autres, je les ai élevées. Et puis, au travers des séparations et tout, je les ai élevées quand même. Et puis, je suis à l'âge adulte. Et puis, c'est ça. Je suis très fier de les voir aller. Quand je les vois, je suis content de ce qu'ils sont devenus.
Starting point is 00:41:12 J'ai remarqué une affaire, moi. Les enfants, les enfants et les adultes, quand un enfant a quatre ans à peu près, entre trois et cinq, quelque part, dans ce bout-là, j'ai remarqué que ça,
Starting point is 00:41:30 c'est la personne, quand cette personne-là va être une adulte, ça va être la même personne. Le caractère, l'attitude, toute la personne à 4 ans à peu près, c'est là que tu la reconnais. Puis après ça, ça change. Puis là, tu as la crise d'adolescence et tout ce que tu veux. – Mais ça, ça reste.
Starting point is 00:41:47 – À un moment donné, elle redevient cette personne-là à 4 ans. Puis avant 4 ans, on la reconnaît pas encore, tu sais. C'est pas clair, puis t'es en train de se faire puis tout ça. Mais là, à 4 ans à peu près, autour de ça, boum, t'as vraiment la personne là, elle va redevenir cette personne-là.
Starting point is 00:42:05 Et c'est arrivé avec tous mes enfants. – Puis là, t'as de personne, là, elle va redevenir cette personne-là. Et c'est arrivé avec tous mes enfants. – Oui, puis là, t'as de l'expérience, on te croit. – Oui, absolument, exactement. Moi, c'est une donnée scientifique. – Bien oui, toi, il y a un centre. – J'ai sept échantillons. – Là, j'ai le dernier échantillon pour finir de prouver cette théorie.
Starting point is 00:42:19 – Mais ton petit Félix, on l'a vu dans les médias il y a quelques années, quand vous êtes allé à un show de Céline Dion à un show de Céline Dion un spectacle de Céline Dion il est devenu une vedette je me souviens le petit Félix qui arrive sur la scène avec Céline elle ne savait pas que c'était mon gars
Starting point is 00:42:34 c'est vraiment le hasard elle a demandé qu'il monte sur la scène il aimait ça, il trippait il a dit viens t'insiste mais il y a une des choristes en arrière qui savait qu'il était ami avec ma blonde, pis là, elle savait que c'était mon gars, tout ça, mais
Starting point is 00:42:51 je veux dire, Céline, elle le savait pas. Elle le savait pas. – Félix a tout un charisme. – Mais hein! – Ah, c'était tellement beau, elle l'avait dans ses bras, tu sais, je veux dire, quand même, pis elle a dit qu'elle était sa blonde, là. – Ben oui! – Mais pour lui, c'est du moment, là, pour ton fils. – Ben oui, ben même, elle a dit qu'elle était sa blonde. Mais oui! Pour lui, c'est du moment, pour ton fils. Mais oui!
Starting point is 00:43:09 Il aimait vraiment Céline. Moi, j'ai toujours aimé Céline. Premièrement. C'est une des affaires qui m'a... Ma blonde, c'est une grande fan de Céline. Totale. Elle est allée à Las Vegas. Elle a gagné des concours.
Starting point is 00:43:23 Elle était imbattable pour aller voir Céline. Mais moi, j'ai toujours aimé Céline. Je me souviens justement d'une époque où Céline, c'était comme mal vu d'aimer Céline. C'était vraiment... Elle partit comme chantant en anglais. Tous mes amis autour, les musiciens, plein de monde,
Starting point is 00:43:45 ils me disaient, « Mais t'aimes Céline, t'es bien cave. » C'était vraiment pas en mode d'aimer Céline. C'était vraiment... Et puis je me souviens d'en parler même dans une entrevue, de dire... Puis là, tout le monde avait bitché un peu contre elle.
Starting point is 00:44:00 Elle a eu une passe difficile au Québec. Parce qu'elle avait enlevé l'accent sur le « et » de Céline quand elle était allée aux États-Unis. Céline, oui. Ça avait fait la tollée. Elle a enlevé cet accent-là, mais elle a gardé son accent quand elle dit « t'es cacaillère ».
Starting point is 00:44:16 Elle a gardé son accent québécois. Mais moi, je veux juste, juste avant que tu continues, je veux juste te dire, elle était venue animer le gala de la disque c'était la première fois je pense que presque au Centre Bell quand ils ont transféré du forum au Centre Bell
Starting point is 00:44:32 puis elle a fait une conférence de presse puis je me souviens que les journalistes avaient été assez agressifs avec Céline puis elle avait répondu aussi sur un ton qu'on lui connaissait moins puis je m'étais dit, si Céline Dion qui fait des dons, parce que moi je m'impliquais pour la
Starting point is 00:44:48 fibrose kystique, je travaillais pour une entreprise puis c'était Céline Lamarène puis je savais tout ce qu'elle faisait pour ramasser des sous entre autres. Si elle, elle se fait rentrer dedans alors qu'elle chante, elle fait du bien au monde. Je me disais, ok, on va tous se faire rentrer
Starting point is 00:45:04 dedans. En tout cas, ça m'avait comme un peu dit, hey, fais ce que t'as à faire, puis fous-toi des autres. Si Céline se fait rentrer dedans, regarde, c'est cause perdue. Je te laisse aller, mais ça me rappelle à quel point il y a eu un moment où c'est vrai qu'il y avait une tension entre
Starting point is 00:45:20 l'univers médiatique et Céline. Ben oui, puis tantôt, on parlait d'être ensemble et tout ça. Des fois, l'humain il se met ensemble pis il devient un troupeau un peu bête. Tout le monde s'en va par là, il y a des tendances comme ça.
Starting point is 00:45:36 Et je me souviens, à ce moment-là, moi j'aimais ça, Céline, j'aimais l'émotion, j'ai toujours aimé sa voix, j'ai toujours aimé son émotion, même quand elle était petite, quand je chantais pour le pape, j'aimais ça, Céline. J'aimais l'émotion. J'ai toujours aimé sa voix. J'ai toujours aimé son émotion. Même quand elle était petite, quand elle chantait pour le pape. J'aimais ça. Bon, c'est-tu de ma faute? J'aime ça.
Starting point is 00:45:52 Fait que là, ça reste là. Mais là, je me souviens même de défendre Rock voisine, parce qu'il y avait un peu la même affaire sur Rock. Ça chialait. Mais tu sais, c'est quoi le problème au Québec? On a-tu peur d'être basse ou de pogner ou de quoi? On a-tu peur d'être boss ou de pogner ou de quoi? On a-tu peur d'être grand?
Starting point is 00:46:07 Ben oui, pis là, Rock, il est beau, pis il chante des bonnes tonnes, pis il chante bien. Ça se peut qu'il pogne. Ben, en France, c'est le délire en Europe. C'est pas grave. Pis je me souviens, à un moment donné, de faire un point là-dessus avec un journaliste pis
Starting point is 00:46:22 il avait l'observation. C'était comme si toi n'étais pas supposé, mais Céline. Surtout pas moi. Parce que tu venais quoi? Parce que j'étais nationaliste, engagé, puis tout ça. Alors que tu veux que le Québec rayonne ailleurs? Il faut défendre le français,
Starting point is 00:46:38 puis tout ce que tu voudras. Mais tu sais, Céline, elle continue de chanter en français. Oui, mais aux Olympiques, on l'a vu aux Olympiques de Paris. Oui, c'était émouvant. Mais aussi, elle est vraie.
Starting point is 00:46:50 Mais là, aujourd'hui, tout le monde l'accepte. Elle est vraie. Elle avait eu le prix qu'elle a refusé comme chanteuse anglophone. Chanteuse anglophone. C'est pas parce que tu chantes en anglais que tu deviens une chanteuse anglophone. Exactement. C'était bizarre. Je me sou anglophone. Non, c'est pas parce que tu chantes en anglais que tu deviens une chanteuse anglophone. Exactement.
Starting point is 00:47:05 C'était bizarre. Puis je me souviens, même, j'étais très content à l'époque, Parizeau, qui avait dit, non, moi, j'approuve Céline, en voulant dire, hey, voyons donc. On arrête ça. Bien là, c'est pas ça. Puis c'est un peu la même chose pour moi,
Starting point is 00:47:21 dans le sens qu'aujourd'hui, je pense à ça. Moi, je pense qu'il faut chanter le plus possible en français, parce que si tu es francophone, si tu ne chantes pas dans ta langue... J'ai eu cette conversation-là avec plusieurs, mais même quand j'ai commencé,
Starting point is 00:47:42 moi, au début, je chantais juste en anglais. Puis c'est en découvrant Brel, Vigneault, j'ai fait « moi, au début, je chantais juste en anglais, tu sais. Puis c'est en découvrant Brel, Vigneault, tout ça, un moment donné, j'ai fait « Oups, attends un peu, là, il y a quelque chose d'autre. » Finalement, c'est ma langue. Et là, j'ai compris avec le temps que, tu sais, ceux qui avaient de la difficulté à chanter dans leur langue,
Starting point is 00:47:58 je me disais « Bien, si tu as de la misère à chanter dans ta langue, ça veut dire que t'as un problème. Ça peut pas être un problème. Tu dire que t'as un problème. Ça peut pas être un problème. T'as le droit, mais c'est quand même un problème. Si t'es pas capable de chanter en français, si ça te prend l'anglais pour exprimer
Starting point is 00:48:14 tes émotions, c'est bizarre, non? Parce que ta vraie langue de ton cœur, c'est le français. Faudrait que tu sois capable. Celle qui t'habite. Oui, exactement. Mais toi, t'aurais pu chanter en anglais quand même, parce que t'es parfaitement bilingue. Oui, oui, absolument. Quand j'ai commencé à chanter, je me souviens, je chantais avec un ami
Starting point is 00:48:31 et on chantait ensemble, on faisait quasiment un duo. Et puis, on chantait en anglais, tu sais. Mais à un moment donné, j'ai découvert « Ah, OK, là, bah, il y a ça. » Mais t'aurais pu décider de faire une carrière dans les deux langues? Oui, j'aurais pu. J'aurais pu, mais tu sais... Tu sens plus les deux langues? Oui, j'aurais pu. Tu sens plus francophone.
Starting point is 00:48:47 Oui, c'est ça. Je n'ai juste pas cette ambition-là. Honnêtement, c'est très curieux comment je suis arrivé là par accident. Je rêvais à ça, mais pas tant. Oui et non.
Starting point is 00:49:03 Il y a un côté de moi qui, depuis toujours, moi, je suis un gars de bois. Je suis un gars de bois. Déjà, sortir du bois, c'est beaucoup. Aller aux États-Unis ou en France, c'est beaucoup. J'aime ça aller voyager,
Starting point is 00:49:22 mais je veux dire, vivre là, puis tout, non. Ce qui est arrivé avec la France, c'est un peu la même chose. Je n'ai pas chanté en anglais pour la même raison que je ne suis pas allé faire carrière en France. En fait, je suis allé en France, et puis je suis allé
Starting point is 00:49:37 au début, au début des années 80. Je vais là, puis là, ça marchait beaucoup Je vais là, puis... Là, ça marchait beaucoup. Puis là, j'avais mon disque qui était sorti sur une compagnie de disques qui appartenait à Gilles Vigneault, ou en tout cas, c'était à la même compagnie.
Starting point is 00:49:53 C'était la même compagnie. Puis là, il avait sorti mes deux albums, mon premier, puis L'Escalier, puis tout ça. Là, moi, je fais des tournées là-bas, je trouve ça le fun, puis là, la réaction du public est carrément extraordinaire, je me disais même,
Starting point is 00:50:12 on dirait que c'est plus fort que chez nous, la réaction. Je faisais l'escalier, mais on n'avait jamais entendu ça de la vie. Puis là, j'avais des standing ovations, donc j'étais comme, wow! Peu importe, je fais des tournées puis là eux autres ils me disaient
Starting point is 00:50:27 bon ok faudrait que tu viennes ici ok qu'est-ce que tu veux dire faudrait que tu viennes rester là-bas faudrait que tu viennes rester ici pourquoi je voyais Renaud
Starting point is 00:50:43 il vient au Québec, lui. Il ne reste pas ici. Il ne reste pas ici. Il fait deux, trois semaines. Cabrel, il vient. Il repart. Je ne peux pas venir faire... Chez nous, j'ai une famille. Puis, tu sais... Non, il faut vraiment que tu viennes.
Starting point is 00:51:00 Parce qu'eux autres, là-bas, c'est vraiment... Puis je pense que c'est encore un peu de même aujourd'hui. C'est moins pire avec Internet. Mais à l'époque, en tout cas, il n'y avait pas des quotas à la radio comme nous autres. Nous autres, on avait des quotas à la radio obligés d'avoir 65 % de francophones.
Starting point is 00:51:16 Eux autres, non. Faudrait qu'ils aillent t'installer là-bas. Fait que là, eux autres, il y avait comme dans les radios, 5 % de la musique était francophone. Le restant, dans les années 80, c'était anglophone. Fait que là, imagine-toi, tous les Julien Clerc accompagnés, Renaud et tout ça, ils se battaient tous pour le 5 %. Fait que là, eux autres,
Starting point is 00:51:32 ils me disaient, bien là, il faut que tu viennes, il faut que tu fasses de la télé, puis il faut que tu viennes, il faut que tu sois présent. – Donc, il fallait que tu t'imbriques dans le milieu musical. – Là, ils me disaient, il faut que tu passes 7-6 à lui, moi, moi, j'étais là... – Ça se passera pas. – Puis tu sais... – T'as-tu regretté? Il me disait, il faut que tu passes 7-6 à lui. Moi, j'étais là... Non. Ça se passera pas.
Starting point is 00:51:46 Puis tu sais... T'as-tu regretté? Mais non, j'ai pas regretté. T'as vu, c'était ta famille, t'as tes valeurs. Je peux toujours y aller en France. Je me rappelais un moment donné, d'ailleurs. Je suis retourné, mais en tout cas, ça, c'était une autre histoire.
Starting point is 00:51:59 Ça, c'est curieux au bout. Mais attends, je vais juste finir. C'est que là, moi, là-bas, en France, j'aimais ça à chaque fois que j'y allais. Mais je veux dire, j'avais pas envie de vivre là, tu comprends? J'aimais ça, j'aimais ça. Faire de la tournée, c'est magnifique.
Starting point is 00:52:14 La France, c'est beau. Puis les gens sont gentils. Ils sont très fans, hein? Oui, oui, ils sont très fans, exactement. Tu sais, quand je te disais, j'avais l'impression de la réaction. Quand ils réagissent, ils sont fous. Fait que, tu sais, c'avais l'impression de la réaction. Quand ils réagissent, ils sont fous. C'était vraiment...
Starting point is 00:52:26 Mais je n'avais pas envie de vivre le rat race, comme on dit. De se battre pour tout ça. Juste pour la gloire et l'argent. Je n'étais pas là. Moi, j'avais une cause ici. J'avais une famille ici. Puis, tu sais,
Starting point is 00:52:42 j'étais un gars de bois. Finalement. Ça a confirmé. C'est ça. Bon, ce sais, j'étais un gars de bois, finalement. Ça a confirmé. C'est ça, tu sais. Bon, c'est pas grave. Puis même qu'à ces époques-là, je n'étais même pas encore sûr que je continuerais de chanter. Tu sais, quand ils voulaient que j'aille, je n'étais même pas sûr que je ferais un autre disque.
Starting point is 00:53:01 Tu comprends? Moi, j'ai fait un deuxième disque après le premier. Puis là, j'ai fait un deuxième disque après le premier. Là, j'ai fait l'autre, l'escalier, tout ça, mais je veux dire, je ne savais pas si je continuerais à faire des disques. À chaque fois, je me disais, je vais retourner à l'archéologie, parce que je suis
Starting point is 00:53:15 archéologue. Je vais retourner à l'archéologie. Je faisais ça de même. Mais là, finalement, ça n'arrêtait pas. Mais je n'y tenais pas tant que ça. Tu comprends? Je n'étais pas... J'aimais ça.
Starting point is 00:53:29 J'aime encore ça, que ça se passe. Ça veut dire que tu le choisis à chaque fois. Même aujourd'hui, c'est pour ça que dans ma vie d'artiste, j'ai fait ce que je voulais. Parce que ça marche, ça ne marche pas. Je m'en foutais, tu comprends? Après, quand j'ai fait l'escalier
Starting point is 00:53:46 au départ aujourd'hui on peut pas comprendre mais il y avait heureusement le gars de la compagnie de disques Gilles Talbot qui est décédé à l'époque le grand Gilles Talbot qui a été très important pour moi justement il me soutenait là-dedans
Starting point is 00:54:01 parce que là, j'arrivais avec une chanson ça avait aucun bon sens de chanter une chanson comme ça. C'était tellement pas la mode des années 80. C'était le heavy metal, tout rapide, le disco.
Starting point is 00:54:18 Arriver avec une chanson, ça ne tenait pas de bout. Il y avait du monde qui riait de moi autour quand je travaillais là-dessus. Mais j'étais obligé de la faire. Puis là, lui me disait, fais ce que t'as à faire. Si ça marche pas, on va quand même te faire faire
Starting point is 00:54:34 un autre disque. Je suis en arrière de vous autres. Je suis en arrière de toi. Lâche pas avec ça. On a fait pareil. Mais c'était ça l'ambiance, tu comprends? Fait que moi, j'ai fait ça de même. Après ça, j'ai fait un autre disque, ah, super rock, mais aucun rapport, tu comprends, mais pas à mode non plus
Starting point is 00:54:50 du son de l'époque. Après ça, j'ai fait Nouvelle d'Europe, c'est complètement genre esprit de laboratoire de recherche. Mais t'es vraiment un esprit libre. Ouais, j'étais complètement n'importe où, n'importe quoi. Et ça a été jusqu'à partir du chemin des incendies.
Starting point is 00:55:07 Là, j'ai décidé, OK, oui, je suis un chanteur. Là, ça faisait... C'était quand même... Ça faisait 10 ans. Fait que tu sais, c'est un peu... Là, je savais ce que je voulais aussi. C'était un peu comme si j'étais allé à l'université de la musique. Fait que là, je savais qu'est-ce que je voulais faire.
Starting point is 00:55:23 Puis en studio, qu'est-ce que je voulais faire, puis où je voulais aller. Là, j'ai dit, OK, là, je suis bon, je suis un chanteur. Mais c'est pour ça qu'au début, pour la France, ou même pour chanter en anglais, j'ai pas envie de partir. Je me voyais pas, moi, dire, mettons,
Starting point is 00:55:39 je chante en anglais, je vais faire le tour des États-Unis. Non, tu sais, je tiens pas à ça, tu comprends? C'est pas parce que j'aimais pas voyager, j'avais été en Amérique du Sud. – Mais t'étais bien avec ce que t'avais. – Ouais, tu sais, j'avais pas besoin de ça.
Starting point is 00:55:56 – Non, toi, la gloire, t'as pas cherché la gloire. – Exactement, j'ai pas cherché la gloire, et puis, c'est comme ça que ça s'est passé. Mais chanter en français, pour moi, c'est extrêmement important.
Starting point is 00:56:11 Mais ça ne veut pas dire de ne pas chanter en anglais. Je ne suis pas contre le fait de chanter en anglais. Puis, certainement pas contre Céline Dion qui chante en anglais et qui fait ça. Pourquoi pas? Je n'ai aucun problème avec ça. Elle continue de chanter en français, pareil. Tu sais, hein, ça c'est une chose.
Starting point is 00:56:26 Mais ça, c'est ses racines. C'est ça, exactement. Es-tu prêt à passer au niveau jaune? Ah, OK. Là, tu empêches quatre. Quatre, oui. Quatre questions. En tout cas, Céline, elle nous a fait pleurer. Ben oui. On fait pleurer souvent, mais cette fois-là, à Paris...
Starting point is 00:57:00 Oh mon Dieu, c'était beau. C'était quelque chose. Ben oui, puis On s'est vu On était assis à côté de l'autre Oui c'est vrai On était ensemble pour aller voir Je suis Céline à Place des Arts La première
Starting point is 00:57:15 C'était quelque chose En plus dans la salle il y a quelqu'un qui s'est évanoui C'était intense On était avec la famille On était vraiment avec la famille de Céline Qui pleurait à chaud de larmes parce que les soeurs disaient on ne savait pas, parce que quand on a vu la crise
Starting point is 00:57:30 personne n'avait assisté à une crise elle savait qu'elle était malade mais quand tu vois moi j'ai trouvé ça touchant d'être avec les filles, puis en plus on était ensemble, le spectacle bénéfice pour la maison de soins palliatifs à Desmardions ben oui, bien oui.
Starting point is 00:57:45 On a vécu ça ensemble. Finalement, on a des liens avec Céline. C'est ça. Alors là, tu m'en as donné quatre. Voici, tu en choisis une. Je vais en choisir une encore dans ce niveau-là. Quel est le plus grand leg de ta mère? Comment a évolué ta relation avec l'argent au fil du temps?
Starting point is 00:58:02 As-tu eu des doutes face à ton métier? Quel type de père es-tu? C'est un petit peu plus personnel quand même. Quel est le plus grand leg de ta mère? Comment a évolué ta relation avec l'argent au fil du temps? As-tu déjà eu des doutes face à ton métier? Quel type de père es-tu?
Starting point is 00:58:22 OK. Fait que, tu sais, les doutes de métier, je l'ai déjà répondu. L'autre affaire aussi par rapport à l'argent, c'est ça? C'est pas quelque chose d'important. Exact. Et puis donc, je vais regarder le leg de ta mère. Je vais répondre au leg de ma mère parce que j'aime trop ma mère.
Starting point is 00:58:38 J'ai trop aimé ma mère pour ne pas en parler. Et donc, justement, moi, ma mère, elle a été très souffrante. Elle a eu la tuberculose. Elle a-tu été en sanatorium? Oui, elle est allée là.
Starting point is 00:58:54 Mais ça, c'était avant que je naisse. Mais quand même, ça fait partie des raisons qu'ils ont mis dans le trou, financièrement. Mon père, il a eu une autre maladie après ça, mais peu importe. Elle s'est faite fermer un poumon. Ils l'ont arraché une homoplate.
Starting point is 00:59:10 Ils l'ont opéré, heureusement. Moi, quand j'étais jeune, j'étais impressionné. J'ai regardé son dos et il manquait une homoplate. Ils ont amputé une homoplate pour être capable d'aller fermer un poumon à cause de la tuberculose et tout ça. Toute sa vie était un petit peu... C'était quelqu'un de solide
Starting point is 00:59:25 dans même, mais qui avait malheureusement des maladies. Elle a eu le cancer d'utérus. Ils ont tous formé ça. J'ai vécu mon enfance là-dedans, mais elle a vécu quand même jusqu'à 80. Mais j'étais toujours inquiet. Tu comprends? Parce que...
Starting point is 00:59:42 Je me souviens d'ailleurs, j'arrive à Minerve, chez nous, une fois, puis là, on jouait dans le bois, puis là, j'arrive chez nous, puis là, ma mère n'était pas là. Elle était partie à l'hôpital parce qu'elle avait craché du sang.
Starting point is 00:59:56 My God! C'était ça. Je me souviens que plus jeune, je tournais le coin de la rue en revenant de l'école en espérant qu'il n'y avait pas d'ambulance pour ma mère. C'était comme une inquiétude constante. Pour un petit comme toi, à ce moment-là,
Starting point is 01:00:12 avoir peur de perdre sa mère, c'est insécurisant. Exactement. C'était comme une inquiétude vague qui était là toujours un peu. Ma mère... Et ma mère, c'était vraiment quelqu'un de... Leur origine, c'est pas clair. C'est irlandais, mais pas tout à fait.
Starting point is 01:00:32 Mais mon frère, il regardait ça. Elle, elle nous disait qu'elle venait de l'île de Man. C'est une île entre l'Angleterre et l'Irlande. L'île de Man. Puis c'est français. Fait que, mais il parle... C'est quoi le nom de famille, ta mère? C'est quoi son nom? Payne. Agnes Payne.
Starting point is 01:00:47 C'est parce que moi, ma grand-mère, ça ressemble à ça. C'est une tenue. Il n'y en a pas d'autre. Mais c'est une anglophone du Nouveau-Brunswick. Pour ça, ça se ressemble. Ta mère est un... C'est ça. Fait que, anyway, elle était comme... Et puis, ma grand-mère, c'est une Espagnole.
Starting point is 01:01:04 La mère de ta mère? La mère de ma mère, c'est une Espagnole. La mère de ta mère? La mère de ma mère, c'est une Espagnole qui s'est mariée avec un... pas un immigrant lui-même, mais un enfant d'immigrant de l'Île-de-Mann. Je comprends. Au Nouveau-Brunswick.
Starting point is 01:01:18 OK? Puis après ça, elle a vécu... Mais c'est une histoire vraiment intéressante. Parce qu'à l'époque, je veux dire, les gens ne voyageaient pas autant. C'est ça. C vécu mais c'est une histoire vraiment intéressante parce qu'à l'époque je veux dire les gens voyageraient pas autant c'est ça, c'est bien du mélange mais peu importe style irlandais qu'on imagine le cliché un peu
Starting point is 01:01:34 de carrure un peu était ça et puis elle avait de la poigne est-ce qu'elle était autoritaire? ouais elle a pas besoin d'être autoritaire? Oui, tu sais, gentiment. Elle n'a pas besoin d'être autoritaire parce que c'est comme... C'est naturel.
Starting point is 01:01:50 Oui, oui, non, non. Absolument. Puis, les affaires qui se feront plus aujourd'hui, je me souviens, Monique était fâchée parce qu'on n'arrêtait pas de niaiser dans la chambre. Elle était rentrée avec la strappe tout là-dedans. Elle faisait ça dans le vide un peu, mais c'est le lit,
Starting point is 01:02:07 mais de temps en temps, c'est une fesse. Elle mettait les menaces à exécution. Mais c'est pas grave. Je l'adorais, j'ai adoré ma mère. Et puis, il y a eu un bout de son... de sa vie qui a été très difficile et elle a eu de la difficulté.
Starting point is 01:02:27 J'ai compris ça après. À s'occuper de moi. Alors ça m'a manqué longtemps, mais je me souviens de la prendre dans mes bras, quand elle me prenait dans ses bras, puis c'était vraiment comme, oh my god. C'était quelque chose. Et donc, elle s'est reprise après ça. Beaucoup, pour me remontrer son affection
Starting point is 01:02:44 jusqu'à temps que je ne sois plus vieux, putain. Mais c'est une personne très ouverte, tu sais, très ouverte. Plus que mon père, parce que même dans le temps du référendum, dans le temps du référendum, justement, là, moi, j'étais impliqué au bout, tu sais, puis
Starting point is 01:03:00 là, j'appelle chez nous parce que là, c'était comme genre les sondages nous donnaient l'avantage. Je me disais, ça inquiète peut-être mon père. J'appelle chez nous. C'est ma mère qui répond.
Starting point is 01:03:19 Elle me dit, comment il va, papa? Il n'a pas trop envie de ça. Elle me dit, ben non, c'est pas grave. Puis en plus, elle me dit, moi j'ai vu, t'avais une méchante de belle photo dans la presse,
Starting point is 01:03:33 parce que j'étais dans un événement politique. Mais elle, ce qui l'intéressait, c'était que son gars était dans la presse. Elle trouvait qu'il y avait une belle photo de son gars. Elle s'en foutait qu'on perde le référendum ou qu'on le gagne. Elle n'était pas là pour tout. Elle était plutôt, au contraire,
Starting point is 01:03:48 sensible à ma cause. Et puis, c'est elle beaucoup qui est derrière mon engagement un peu politique. Elle était contre les boss en général. Elle avait un petit préjugé quasiment contre les Anglais, parce que c'est une Irlandaise.
Starting point is 01:04:02 C'est ça, parce qu'aussi, c'est une catholique. C'est ça, la différence. Puis quand j'étais'est une catholique. C'est ça, la différence. Puis quand j'étais jeune, je me souviens, on marchait sur la rue Saint-Valier une fois. T'es tout petit. Puis là, il y avait une église protestante. On est passé à côté de l'église protestante. Elle a dit ça, c'était une église protestante.
Starting point is 01:04:18 Mais tu sais, c'était vraiment comme... Il y avait un jugement là-dedans. Il y avait un gros jugement là-dedans. Ça ne la laissait pas indifférente tiens t'es pas proche de ça le diable va t'attaquer mais tu sais c'était vraiment et peu importe
Starting point is 01:04:31 elle était toujours à la défense des travailleurs pis du monde elle était vraiment comme ça et puis je pense qu'elle a voté comme mon père, mais pour voter comme mon père, finalement, c'est plus...
Starting point is 01:04:50 C'était pas avec son cœur. C'est ça. En fait, je souris jamais parce qu'elle l'a pas dit, mais elle était sympathique à tout ça, tu comprends? C'était drôle. C'était l'anglaise. À quel moment tu te reconnais en elle?
Starting point is 01:05:04 C'est-à veut dire que tu reconnais des moments où tu dis « je réagis comme ma mère ». Tu as cette ouverture-là d'esprit. Oui, c'est sûr. Ça, c'est sûr. C'est un mélange. Les deux m'ont donné cette ouverture. Ce n'est pas juste ces deux-là, mais c'est tout ce que j'ai vécu qui m'a donné
Starting point is 01:05:24 une certaine ouverture de voir. On fréquentait beaucoup de monde de tous les côtés de la culture. Mais je me reconnais dans son entêtement. Dans son stubbornness.
Starting point is 01:05:42 Mais puis quand tu le défendais aussi, t'avais fait quelque chose de « tu ne me pètes pas ses pieds ». Oui, absolument. À un moment donné, justement, j'étais en train de me battre en bas de la rue chez nous. Puis là, c'était un grand, ça n'avait pas d'allure, qui me pognait.
Starting point is 01:06:00 Il était sur moi en train de me... Puis là, je disais à mon frère, « Je suis de 100 fois... Mon frère est plus grand. Va défendre ton frère. Il part en course. Il était à se battre. Tu sais, c'est une autre époque.
Starting point is 01:06:14 C'est une autre époque. Mais c'est ça. Mais c'est une époque... Il y a bien des gens qui la reconnaissent présentement. Ça a changé. C'est vrai, il y en a qui peuvent être scandalisés, mais c'était comme ça. Oui, c'est ça.
Starting point is 01:06:25 Ma mère aussi, je me souviens, à un moment donné, elle avait dit à mon frère, ben regarde, si tu frappes, tu frappes. C'était ça. On fait ça nous-mêmes, on ne se laisse pas faire. L'importance c'est de ne pas se laisser faire. Maintenant, on essaie d'utiliser les mots, on essaie de la médiation, mais les...
Starting point is 01:06:41 On commence avec les mots. Assez-toi comment, ta maman? Agnes. Agnes. Mais mon père l'appelait Florence. Pourquoi? Je pense que parce que ça dérangeait,
Starting point is 01:06:57 tu sais, le monde, tu sais, qu'elle soit une Anglaise, tu sais. Fait qu'il a pas appelé Agnès, il l'appelait Florence, complètement... Non, non, parce qu'elle, elle disait en français, c'est Agnès, tuès, tout le monde l'appelait Agnès. Moi, je pense que c'est à cause de ça. Ah, ça se prononçait mal en français.
Starting point is 01:07:10 Tout le monde l'agnaisait, puis il l'appelait Agnès. Agnès, OK. Il a décidé de l'appeler Florence. Fait que c'était Florence. Même que pendant un bout de temps, c'était signé Florence Piché. Mais c'est Agnes Payne. C'est un beau nom.
Starting point is 01:07:27 C'est un beau nom, certain. Et puis, à un moment donné, elle s'est remise à signer Agnes Payne. Est-ce qu'elle est partie en paix, ta mère? Oui, absolument. Et ça, c'est un moment... Écoute... Tantôt, je parlais de la chanson « Je lègue à la mère ».
Starting point is 01:07:44 C'est quand je parlais de la chanson « Je lègue à la mer » quand je parlais de mon père elle aussi elle décidait avant lui et donc j'ai ce moment-là elle est à l'hôpital depuis un bout et là tout d'un coup ça va pas, il y a plus rien qui marche
Starting point is 01:08:01 elle a pas une maladie en tant que telle, c'est juste tout lâche un peu. Là, il l'intube. Puis là, OK. Finalement, il enlève le tube. Si on est obligé de l'intuber, on ne pourra plus la défaire.
Starting point is 01:08:19 Elle est en train de mourir. Et là, peu importe. Là, on est là avec elle. Moi, je suis là avec elle. Et là, peu importe. Là, on est là avec elle. Moi, je suis là avec elle. Elle est couchée un peu. Elle me regarde. On se fait un échange de regards. Et elle a
Starting point is 01:08:37 un petit sourire de tendresse. Elle me regarde avec un petit sourire de tendresse. Puis, c'est un moment incroyable. tendresse. Je me regarde un petit peu sur la tendresse. Puis, c'est un moment incroyable. Pouf! Et ça, c'est parti
Starting point is 01:08:53 dans l'univers. C'est un moment-là comme un faisceau de lumière. Ça, c'est parti dans l'univers pour l'éternité. Il n'y a jamais parti dans l'univers pour l'éternité il n'y a jamais rien dans l'univers qui va défaire ce moment-là
Starting point is 01:09:12 l'éternité est là à quelque part tu comprends ça pour moi j'ai senti ce moment-là partir dans l'univers comme un faisceau je l'ai senti ce moment-là partir dans l'univers. Comme un faisceau.
Starting point is 01:09:28 Je l'ai senti de même. Le contact qu'on a eu, la paix qu'elle avait dans elle, puis l'amour de ses enfants. Je l'ai senti. Comme un résumé de votre relation. De la vie. Elle t'a eu cette chance-là. Du sens de la vie, de tout.
Starting point is 01:09:43 Est-ce que ça t'a aidé dans ton deuil? Complètement, c'est sûr. Beaucoup, beaucoup. Ça a été bon, ça s'est bien passé. J'ai fait un beau deuil de ma mère, honnêtement. Ça a pris un certain temps. C'est curieux.
Starting point is 01:10:00 Parce que, justement, sur le coup, j'ai pleuré pour elle. Ah, ma pauvre mère est décédée. Fait que tu sais, j'avais de la peine. Ça m'a pris un an avant de pleurer pour moi.
Starting point is 01:10:21 Tu comprends? Le manque? Oui, que là, j'ai perdu ma mère. Avant ça, je pleurais pour elle. J'ai perdu ma mère, mais c'était elle. C'était la peine pour elle. Oui. Mais je n'osais pas aller
Starting point is 01:10:35 sur la peine que moi, ça me faisait. Tu comprends? Alors là, boum, à un moment donné, au bout d'un an, oh là, j'ai pleuré vraiment. Je me souviens, je prenais une marche sur le Mont-Royal, je regarde dans le ciel, c'est un endroit où j'allais voir ma mère, tu sais, à quelque part, puis là, pouf!
Starting point is 01:10:54 Et puis, j'en ai même composé une chanson, d'ailleurs. Puis tu sais, je t'écoute, je pense à tout ça. J'ai vu des grands oiseaux blancs passer, puis j'ai une chanson qui s'appelle « Les oiseaux blancs », je pense. « Les grands oiseaux blancs », quelque J'ai une chanson qui s'appelle Les oiseaux blancs, je pense. Les grands oiseaux blancs. Une très belle chanson, très peu connue de moi. Une très belle chanson. Ceux qui l'écoutent, elles sont trop belles.
Starting point is 01:11:13 Les grands oiseaux blancs, je pense que ça s'appelle. Je vais aller l'écouter. Ça, c'était ta mère. C'était ma mère. C'est malin. Justement, j'ai pleuré pour moi. Ça m'a fait du bien. Qu'est-ce qui te. Et là, justement, j'ai pleuré pour moi. Et ça m'a fait du bien, vraiment. Qu'est-ce qui te manque le plus d'elle?
Starting point is 01:11:30 Bien, écoute, sa douceur, sa présence, son sourire. Elle riait beaucoup. C'est quelqu'un qui aimait ça, rire. Elle riait tout le temps. Elle aimait ça beaucoup, rire. Alors, tu sais... Ça va m'amener
Starting point is 01:11:45 à l'autre question. – OK. – Quel type de père es-tu? Tu parles du genre, comment ta mère était. Parce que t'as été quand même papa de jeunes enfants à différentes époques de ta vie aussi. C'est comme, à quelque part, je trouve un privilège.
Starting point is 01:12:02 Souvent, c'est concentré. On est parents dans la même dizaine d'années. Toi, ça s'est étalonné quand même dans ta vie, la paternité. Absolument. Tu l'es depuis longtemps, en fait, papa. Oui. Donc, quel genre de papa je suis?
Starting point is 01:12:20 C'est compliqué un peu. Je suis un papa je suis un papa à la fois je suis quand même un ami je suis assez proche je pense qu'une de mes caractéristiques c'est d'être un enfant moi-même. Mes enfants vieillissent plus vite que moi.
Starting point is 01:12:49 Ils me dépassent à un moment donné. C'est moi qui continue d'être là. Parce que tu t'émerveilles. Qu'est-ce qui fait que tu te sens encore comme un enfant? Je ne sais pas. J'ai cette tendance-là. Je suis comme un enfant. Moi, je t'écoute depuis tantôt, Paul.
Starting point is 01:13:03 J'ai l'impression que tu'es vraiment dans l'instant. Oui. Comme un enfant. C'est ça. C'est ça. Parce qu'un enfant, il a cette capacité-là de l'abstraction d'hier et de demain. Il vit son moment. On est en quête de ça. On essaie de faire... Non, mais c'est vrai,
Starting point is 01:13:19 on fait de la méditation pour ça. On essaie de faire plein de choses pour nous ramener dans l'instant présent. C'est vraiment une quête dans une vie d'en arriver là. Tu vois, il y a Kim Thuy
Starting point is 01:13:30 qui a fait un camp de réfugiés dans sa vie quand elle était jeune. Puis, elle s'est à ta place un moment donné, elle a dit, tu sais moi,
Starting point is 01:13:37 Marie-Claude, je ne ferai jamais d'anxiété parce que moi, le pire, je l'ai déjà vécu. Donc, je n'ai pas besoin
Starting point is 01:13:44 de me demander qu'est-ce que je vais faire. Puis, je l'ai déjà vécu. Donc, je n'ai pas besoin de me demander qu'est-ce que je vais faire. Ça m'a beaucoup fait réfléchir à ça. Cette difficulté qu'on a d'aller dans le moment présent, parce qu'on a de l'anxiété ou peu importe. Alors que toi, ce que je comprends, c'est que c'est facile d'être là au moment où tu es là.
Starting point is 01:14:00 Ta tête n'est pas envahie de pensées. Non, c'est-à-dire qu'effectivement, je ne suis pas... Écoute, ça, c'est pas envahie de pensées. Non, c'est-à-dire qu'effectivement, je ne suis pas... Écoute, ça, c'est spécial à dire. Moi, je ne suis pas quelqu'un d'anxieux. Mais j'ai souffert... J'ai quand même eu un trouble important de phobie. J'ai eu une phobie importante de panique,
Starting point is 01:14:25 la peur panique. J'ai souvent de l'anxiété d'avoir des peurs paniques, si on veut. Tu en as-tu eu beaucoup? J'en ai eu pendant assez longtemps. Ça a marqué ma vie d'une certaine façon. À un moment donné, j'ai eu des problèmes d'alcool
Starting point is 01:14:43 pour calmer cette anxiété-là. Moi, je guérissais ça avec ça. Je m'auto-médicamentais. Tu avais l'impression, en tout cas, de diminuer. Oui, mais ça diminue sur le coup. Ça s'empire après. C'est ça. C'est pas en train de...
Starting point is 01:14:58 C'est pas prendre soin de soi, nécessairement. Mais sinon, donc... J'ai suivi une thérapie pendant... J'ai commencé à suivre une thérapie pour arrêter de boire. Alors ça, ça a duré un an. Et ça m'a fait du bien au bout. Puis là, j'ai arrêté de boire.
Starting point is 01:15:18 C'était comme extraordinaire. Et puis je me sentais bien. Et puis là, j'ai dit, attends un peu. Hum, je vais continuer, va. Parce que la raison pour laquelle je buvais, c'est parce que j'avais ces problèmes-là. Et donc, j'ai dit, attends, on va aller plus profond, puis ça fait six ans pour me rendre compte que finalement, ce que je fuyais,
Starting point is 01:15:42 puis tu sais, on parle de paternité, ce que je fuyais, puis on parle de paternité, ce que je fuyais, ce qui faisait que des fois, je pouvais tomber dans des patterns de phobie, de peur-panique, ce que je fuyais, c'était, j'avais peur,
Starting point is 01:16:00 et ça, tu sais l'inconscient, quand tu dis que c'est inconscient, donc c'est comme ça que ça marche. Donc, tu sais l'inconscient, quand tu dis que c'est inconscient, donc c'est comme ça que ça marche. Donc, tu as une peur, tu fuis quelque chose puis la peur, finalement, c'est juste quelque chose,
Starting point is 01:16:14 c'est un détour pour te faire fuir quelque chose. Donc, ce que je fuyais, c'est la peine que j'avais, que j'avais peur que mon père ne m'aime pas. Mais là, je me disais, mais là, rendu à mon âge, franchement, ça ne se peut pas.
Starting point is 01:16:30 Puis là, j'étais en thérapie, puis là, je me rendais de plus en plus compte de tout ça. Mais je veux dire, je me rendais compte, officiellement, si on veut, mais peu importe, j'avançais là-dedans. Mais à un moment donné, je l'ai vraiment senti, je l'ai vraiment vécu. Et là, j'ai pleuré.
Starting point is 01:16:48 J'ai pleuré. J'ai eu une... Vraiment. Et mon anxiété, tout ça s'est tombé de 80 %. On en regarde toujours un peu. Après six ans de thérapie. Oui, exactement.
Starting point is 01:17:03 Là, ça a changé ma vie, évidemment, à partir de ce moment-là. Je n'ai plus jamais ressenti la même chose. Mais ce que je veux qu'on retienne de ça, surtout, c'est que c'est important de
Starting point is 01:17:20 pleurer. Parce que souvent, c'est une peine. Et comme là, moi, c'est une peine. Et comme là, moi, c'est une peine qui a l'air banale. J'ai l'impression que mon père ne m'aime pas, mais là, je me rendais compte finalement qu'au travers de toute ma vie, le fait que lui était à fédéralisme
Starting point is 01:17:38 et qu'on s'est battu là-dessus, et à l'adolescence, ça a été un gros conflit. Moi, j'étais impliqué à l'école, les manifestations, puis ça a été... Puis là,. Moi, j'étais impliqué à l'école, les manifestations, puis ça a été... Puis là, lui, ça le choquait vraiment. Tout ça me blessait. Puis là, c'était toute ma vie, moi,
Starting point is 01:17:53 de faire du Québec un pays, mettons. Mais là, mon père, c'est celui que j'aimais le plus au monde, il était contre. C'était un grand conflit, tu comprends? Ça fait qu'il y avait un mélange... Je ne me rendais pas compte. Je ne le voyais pas. Entre les convictions et l'amour,
Starting point is 01:18:09 il y a eu un croisement à un moment donné qui s'est fait. Puis le simple fait du principe d'Édipe. Je veux dire, ton père, ta mère, il y a un conflit inhérent d'être là. Le complexe d'Édipe qui est là mais
Starting point is 01:18:25 augmenté avec tout ça c'était ça cette peur-là il n'y avait pas de je t'aime on nommait pas les choses on se disait qu'on s'aime mais tu ne l'intégrais pas j'avais quand même peur j'avais cette inquiétude-là
Starting point is 01:18:42 mais en fait j'avais eu cette inquiétude-là beaucoup plus jeune. Tu comprends? Puis c'est resté. Puis là, ça m'a marqué et ça m'a amené dans ça. Ça m'a fait vivre ces choses-là. Et donc, je n'osais pas aller dans cette peine-là. Je n'osais pas pleurer. Fait que là, n'importe quoi qui pouvait
Starting point is 01:18:58 me faire penser à ça, je fuyais ça en me faisant une peur. Mais moi, comme j'avais peur de rien. Tu comprends? Quand je te dis que j'étais jeune, je me battais contre un grand. Je faisais du vélo de bout sur mon vélo dans une côte. Tu comprends? J'étais de même, moi.
Starting point is 01:19:15 Traversais le lac à la nage. N'importe quoi. J'avais comme peur de rien. Tu comprends? Là, il fallait que j'aie peur de quelque chose comprends ton système fait que là j'ai juste eu peur d'avoir peur
Starting point is 01:19:29 c'était ça là c'est la panique peur de faire une crise de panique perdre le contrôle là ça me faisait oublier tout ce que je fuyais finalement par rapport à mon père mais n'importe quoi qui me faisait penser à ça, à cette peine là ça, ça m'amenait là.
Starting point is 01:19:46 Fait que, là, j'ai dit, mais c'est ton médicament. Tu t'en vas? Mais là, mon nez, pouf, tu le vis vraiment, puis là, bof, ça tombe. Mais là, tu restes un peu pareil. J'ai gardé un petit peu ce réflexe-là, mais beaucoup moins, très peu,
Starting point is 01:20:01 finalement. C'est vraiment... Mais ça a marqué ma vie, tu comprends? Et j'ai retenu de ça, puis je le dis à n'importe qui que je connais, puis que je vois qui vit des problèmes. Parce que moi, ça s'est manifesté comme ça. Mais il y en a d'autres, effectivement, ça va être de l'anxiété générale. Que tu comprends, je t'explique pas.
Starting point is 01:20:18 Pourquoi je m'énerve avec moi? Pourquoi je pense à ça? Je stresse là-dessus. Je stresse là-dessus. Tu stresses là-dessus. Pourquoi? Parce que tu ne pleures pas. Puis si tu pleures, tu vas te rapprocher.
Starting point is 01:20:35 Mettons, s'il y a une petite enfant qui te fait de la peine, au lieu de fuir cette peine-là, pleure-la. Puis là, veux, veux pas, avec le temps, ça va te finir par te rapprocher de la peur fondamentale que t'as, de la peine fondamentale que t'as. Tu vas t'en rapprocher, parce que plus tu pleures tes peines,
Starting point is 01:20:56 parce que c'est de même que je suis arrivé, j'ai pleuré toutes les peines que je me disais. Moi, il est arrivé à... Bien là, je savais pas, OK, je règle ça, je règle ça, je pleure ça, je pleure ça, je pleure ça. Mais tu as fait face. Finalement, il me restait juste cette peine-là à pleurer. Je l'ai pleuré.
Starting point is 01:21:09 Ça a tombé beaucoup. Quand tu pleures, il y a même une chanson de Vigneault qui dit « Quelques larmes, je ne suis pas trop... » C'est vraiment des armes contre la peur. Je ne me souviens plus des mots, mais c'est très, très bon. Et donc, quand tu as peur, quand tu es anxieux, je me souviens plus des mots mais c'est très très bon et donc quand t'as peur, quand t'es anxieux
Starting point is 01:21:28 si tu fais des phobies de peur panique, si tu fais n'importe quoi d'un peu pas normal comme ça, tu trouves que ça n'a pas de sens, des fois tu vois il y en a qui s'isolent il y en a qui sont obligés de boire tout le temps plein de monde il y en a qui vont s'enfermer, ils veulent pas voir personne
Starting point is 01:21:44 chacun a sa façon de se sauver de cette peine-là. Moi, je te dis, n'importe quelle peine, pleure-la. Pleure cette peine-là. Même si ça dure une minute, pleure-la.
Starting point is 01:22:01 Déjà, ça va calmer ta anxiété. Tu vois, Marthe Laverdière, qui est venue ici, disait que son père... Je sais que ce ne sont pas tout à fait les bons mots, mais ce qu'elle disait, son père lui avait dit que les larmes servaient à nettoyer le cœur. Oui, oui.
Starting point is 01:22:14 Puis je trouvais ça tellement beau, mais c'est ce que tu dis aussi par expérience. Absolument. Les larmes finissent par nettoyer, faire un peu le ménage des émotions. C'est comme si ça... C'est ça. C'est un éclairci.
Starting point is 01:22:29 Ben oui, exactement. C'est ça. C'est parce qu'effectivement, que si tu pleures pas, t'embrouilles. Ouais. Tu comprends? Tu te mets des délits. J'aime ça que tu dis ça
Starting point is 01:22:37 parce qu'on se cache pour pleurer. On se cache pour pleurer. Moi, je vais dire des fois, si je deviens émotive, j'excusez-moi. Tu sais, on dirait que je voudrais... Il y a comme un malaise à pleurer. Puis pourtant, c'est un peu comme rire.
Starting point is 01:22:48 Bien oui. C'est exprimer. C'est la même chose. C'est la même chose que rire. Et c'est important. Et c'est... À la fin, c'est bien plus courageux d'admettre que tu as peur
Starting point is 01:22:58 puis que tu as de la peine que de faire comme si... Que de camoufler. Camoufler tout le temps, puis te sauver de tuer, puis je ne veux pas avoir l'air d'être heureux. Ça t'a aidé dans ton rôle de père. Oui, c'est clair, parce que évidemment, tout le monde a à vivre
Starting point is 01:23:14 ce genre de situation-là en grandissant. Donc, ayant eu cette expérience-là moi-même, j'ai pu les aider à passer au travers des crises d'anxiété ou les peurs, peu importe, tu comprends,
Starting point is 01:23:30 quand ça s'est présenté. Tu es un papa accompagnateur. Un ami, tu sais, aussi. C'est très spécial. C'est très spécial. Moi, j'ai un rapport très spécial avec mes enfants. Avec ton fils de 11 ans,
Starting point is 01:23:46 comment tu vis ça, cette paternité-là? C'est-tu ton ami? Absolument. C'est clair. C'est clair, c'est mon ami. Mais ça garde ce côté-là que tu as en toi, encore enfant,
Starting point is 01:24:04 ça le garde vivant aussi. Ah ben oui, c'est ça que je disais. Ça meuse ton enfant. J'étais vieux, et puis là, tout le monde m'a dit, à cet âge-là, avoir un enfant, c'est ça, ça te rajeunit. Ou, ça te rachève, un des deux.
Starting point is 01:24:18 Tu sais, c'est comme... Surtout lui, il a pas mal d'énergie. Il est très, très, très énergétique. Ça demande vraiment beaucoup de... Mais je l'adore. Je l'adore comme j'ai adoré tous mes enfants. C'est sûr.
Starting point is 01:24:37 T'as un grand rôle. Oui, c'est ça. C'est ça. Et puis, je l'admire déjà un peu de ce qui est en train de devenir. Tu sais, puis je suis sûr qu'il va m'impressionner lui aussi comme les autres
Starting point is 01:24:54 m'impressionnent. FanDuel, North America's number one sportsbook. You can bet on anything from money lines to spreads and player props, or combine your bets in a same-game parlay for a shot at an even bigger payout. Plus, with super-simple live betting, lightning-fast bet settlement, and instant withdrawals, FanDuel makes betting on the NFL easier than ever before. So make the most of this football season and download FanDuel today. 19-plus and physically located in Ontario. Gambling Palm, call 1-866-531-2600 or visit connectsontario.ca On va passer au niveau rouge.
Starting point is 01:25:28 Oh boy! Tu m'en donnes trois, mon ampigeux. On n'en choisit qu'une. Je pensais qu'on était dans le jus, mais là, on va être dans le vrai jus. Je vais juste voir ce que j'ai manqué. Ferré chantait « Avec le temps, tout s'en va. Qu'est-ce que le temps est devenu pour toi?
Starting point is 01:25:47 Tu meurs demain. Est-ce que tu pars en paix? À quel moment aurais-tu souhaité que le temps s'arrête? » En fait, on est tout à l'heure en rapport avec le temps. Ben oui. Je vais te les mettre comme ça. Ben oui, ben oui.
Starting point is 01:26:03 Donc, tu meurs demain. Est-ce que tu parles un peu j'ai-tu envie de répondre à ça parce que moi je suis un peu nerd aussi on parle du temps puis là ça va être plate je suis juste sur dans ce niveau-là. – Non, non, ce que je veux dire, c'est parce que, tu sais...
Starting point is 01:26:31 C'est parce que moi, je suis le genre... Moi, je marche à Montréal et maintenant, je suis au bord de la Richard-Brucke. Moi, je suis pas vraiment sur la Richard-Brucke. Moi, je suis au bord de la mer Richerbrook. Moi, je ne suis pas vraiment sur la Richerbrook. Moi, je suis au bord de la mer de Champlain. Tu comprends? Parce qu'anciennement, la mer de Champlain... Elle n'est plus là. Elle est enfouie.
Starting point is 01:26:53 Elle s'arrêtait sur le bord de la Richerbrook. C'est plus poétique. Si tu dis à quelqu'un, je reste sur le bord de la mer de Champlain... On arrive à Saint-Jérôme, je descends et je dis à ma blonde, c'est la mer de Champlain. Oui, la mère de Champlain, c'est correct. Je suis un peu nerd.
Starting point is 01:27:12 Et puis, par rapport au temps, j'ai toutes sortes d'idées là-dessus. Puis, la relativité. T'es mathémathe. Mais bon, on n'ira pas là. Donc, tu meurs demain, est-ce que tu pars en paix? bon on va essayer ça ça c'est moi
Starting point is 01:27:30 puis toi tu choisis non je choisis pas dans ce niveau-là on en choisit qu'une juste une seule tu meurs demain, est-ce que tu pars en paix? pourquoi tu pars en paix? non mais c'est parce que je trouve que c'est le travail d'une vie de dire qu'on part en paix tu es en paix, je veux dire c'est parce que je trouve que c'est le travail d'une vie de dire qu'on part en paix.
Starting point is 01:27:46 Ça fait que t'es en paix. Je veux dire, toi, t'as dit ce que t'avais à dire. Est-ce que t'es à jour dans tes relations? Il y a une couple d'affaires que j'aimerais corriger avec certaines personnes, mais pas rien de si grave. Rien pour empêcher personne de vivre ou de
Starting point is 01:28:03 les rendre riches. C'était normal. Est-ce que tu penses à la mort? Oui, bien sûr. J'ai toujours pensé à la mort. Tu as commencé en parlant de ça, d'ailleurs. Oui. Commençant en parlant de ça.
Starting point is 01:28:17 Donc, je pense à ça. Mais tu sais, la question, est-ce que je pars en paix? Oui, parce que... Qu'est-ce que je pars en paix oui parce que que si tu veux que je fasse de plus je sais pas je suis tellement dans le moment présent comme tu dis j'étais comme ça jeune
Starting point is 01:28:34 pis c'est pour ça que j'avais pas peur de descendre une côte de bout sur mon vélo mais à un moment donné j'ai dit wow je vais essayer de lâcher les poignets tu comprends de bout sur un banc de vais essayer de lâcher les poignées. Tu comprends? De bout, sur un banc de vélo,
Starting point is 01:28:48 tu lâches les poignées. Ta mère ne t'a pas vu. Non, mais elle m'a vu quand je suis revenu. Je suis à Magané. OK, parce que ça n'a pas bien été. Mais non, si tu lâches les poignées, là, ça ne marche pas. Ça ne se fait pas.
Starting point is 01:29:01 En tout cas, même dans un cirque, je ne suis pas sûr que je pense que j'ai jamais vu ça. Non, peut-être qu'ils l'ont essayé, mais on l'a pas vu. On l'a pas vu. Je suis tellement dans le moment présent que, bon, moi, je suis genre avec pas de casque, comme on dit.
Starting point is 01:29:16 Autant dans ma vie de tous les jours que... que dans ma carrière, que dans n'importe quoi. Mais t'as commencé en disant, je pensais à la mort et finalement, j'ai compris qu'il fallait que je donne un sens à la vie. Exact. Pour peut-être donner
Starting point is 01:29:31 un sens à la mort aussi. Oui, c'est un peu ça. Mais c'était surtout pour rendre la vie acceptable. Est-ce que tu as l'impression d'avoir donné cette vie-là acceptable. Non, mais je continue à faire ça
Starting point is 01:29:48 pour donner un sens à la vie, à ma vie de tous les jours. J'essaie de faire des choses et de m'impliquer. Mais tu n'arrêtes jamais. C'est naturel, ce n'est même pas un job. C'est ça que j'admire de toi. Tu as toujours continué en faisant ce que tu aimais,
Starting point is 01:30:04 pas avec un plan de carrière détaillé sur 40 ans d'avance. que t'as toujours continué en faisant ce que t'aimais. Pas avec un plan de carrière détaillé sur 40 ans d'avance. T'as jamais eu ça. Parce que, tu sais, il y en a tellement qui font de l'anxiété parce qu'ils n'ont pas de plan de carrière. Ils ne savent pas ce qu'ils vont être dans deux ans. Alors que toi, ça a été album après album,
Starting point is 01:30:20 spectacle après spectacle. Puis ça s'est arrêté. C'est peut-être ça aussi ton secret dans le sens que si ça s'arrête, ça s'arrête, si ça continue, il n'y a pas... Tu n'anticipes pas les choses? Non, exactement. Donc, justement, si ça s'arrête, ça s'arrête,
Starting point is 01:30:36 ça ne marche pas. Qu'est-ce que tu aurais laissé si ça s'arrêtait? Je ne sais pas, mais chose certaine, ça me ferait de la peine. Aujourd'hui, c'est sûr que ça me ferait de la peine. Comme j'ai eu des petits bouts où est-ce que... Parce que ça, les modes, certaine, ça me ferait de la peine. Aujourd'hui, c'est sûr que ça me ferait de la peine. Comme j'ai eu des petits bouts, parce que ça, les modes, ça vient, ça part. Il y a des petits bouts où
Starting point is 01:30:50 t'es moins hot que d'autres, tu le sens. Ça dérange un peu, mais pas tant, presque pas. C'est un peu l'ego en même temps. L'ego qui est un peu atteint. Quand on te reconnaît moins, peut-être. Non, mais c'est comme que le public, ça devient une amie.
Starting point is 01:31:06 C'est un ami qui est moins là. C'est un peu ça. C'est une relation avec le public. Parlons donc du public un petit peu, parce que dans le fond, toi, quand tu te promènes, les gens vont te parler, puis ils t'appellent Paul. Ben oui.
Starting point is 01:31:20 Tu fais partie de l'histoire. Je veux dire, ça fait tellement d'années que tu es là, tu nous as tous marqués. Et ça, cette relation-là, ça ne s'est jamais démentie. Non, tout à fait. Et puis, c'est drôle, tout le monde ne m'appelle pas. Effectivement, tout le monde, même les plus jeunes, parce qu'il y a du monde de tout âge. J'ai comme élargi un public parce que là, il y a du monde.
Starting point is 01:31:43 En plus, ça revient un peu. Le côté vintage des choses, un En plus, ça revient un peu. Le côté vintage des choses un moment donné, ça revient. Et là, il y a un de mes chums, l'autre fois qu'il m'arrête, il dit « Hey, ma fille a tripstitué, elle est rendue séparatiste. » Lui, il n'était pas
Starting point is 01:31:59 pantalon. Il dit « Il faut que je te fasse signer un de tes albums. » Elle a 15 ans je dis ah oui ok pas de problème ça reste là quand je fais des shows ils sont en famille
Starting point is 01:32:12 il y a des jeunes ils m'arrêtent sur la rue ils ont 20 ans il me dit on fait une photo on fait une photo t'as poigné ça où moi c'est mon grand frère, l'autre c'est mon père peu importe il y a du monde plus vieux aussi
Starting point is 01:32:30 avant j'avais pas ça avant mon public était juste un peu plus jeune que moi tout le temps puis là à un moment donné il restait jeune puis rien que moi qui vieillissais mon public restait jeune, c'était très bizarre mais là à un moment donné il s'est mis à avoir du monde plus vieux mais surtout plus vieux que moi au début c'était des mad c'était très bizarre. Mais là, à un moment donné, il s'est mis à avoir du monde plus vieux, mais surtout plus vieux que moi.
Starting point is 01:32:46 Au début, c'était des madames plus que des messieurs, mais là, aujourd'hui, il y a du monde plus vieux. C'est comme si là, c'est toute la famille, on dirait, de 15 à 85, 90, je sais pas. Il y en a plein dans tout le monde, de tout âge. Le seul qui m'appelle M. Piché, c'est le
Starting point is 01:33:04 chum de ma fille. Il est poli. Par politesse. Je dis, « Paul, moi, Paul. » « OK, M. Piché. » Ah oui. Parce que t'es Paul. C'est vrai que t'as quelque chose de familier.
Starting point is 01:33:18 Ben oui, moi, je suis Paul. Ben, regarde, là, tu sais. Ben oui, c'est clair. Même mon gars, Félix, il m'appelle Paul, tu sais. Est-ce que tu te retournes au moins quand il dit Paul? Il t'appelle Paul. Puis, donc,
Starting point is 01:33:34 si tu pars en paix. Ça, c'est rassurant, quand même, de savoir que tu pars en paix. – Ben, je pars en paix parce que... – Mais t'as réglé beaucoup de choses, moi, je trouve. – Non, non, mais je veux dire... – T'as travaillé fort. Non, mais aller en thérapie, comme t'as réglé beaucoup de choses, moi, je trouve. Non, non, mais je veux dire... T'as travaillé fort. J'ai réglé du... Non, mais aller en thérapie comme t'as fait. Ah oui!
Starting point is 01:33:48 Non, mais c'est un gros travail, ça. Ah ben oui! Pour arriver... Tu t'es donné de la liberté aussi. Absolument, absolument. Tu sais, si on était... Tu parlais mathématiques tantôt. Je trouve que c'est un peu comme si tu libérais
Starting point is 01:33:58 beaucoup de mémoire sur un disque dur. Tu sais, comme des affaires qui servent pas à grand-chose dans un quotidien pour laisser de la place à la respiration, tu sais, je veux dire, t'as fait tout un cheminement, moi, ce que tu disais tantôt, je disais, OK, ça, c'est un cheminement qui marque pour le reste de la vie.
Starting point is 01:34:15 Oui, absolument, absolument, c'est clair. Et c'est ça, je me rends compte, tu sais, ça, donc je suis pas quelqu'un d'anxieux en tant que tel, j'ai pas le trac, moi, avant de faire un show, zéro, tu sais, j'ai pas de trac. Un petit peu, j'ai déjà'ai pas le trac, moi, avant de faire un show. Zéro, tu sais, je n'ai pas de trac. Un petit peu, j'ai déjà eu une couple de fois le trac, un peu nerveux, mais tu sais, vraiment pas de trac, tu sais, c'est comme, je me plante,
Starting point is 01:34:32 je me plante, qu'est-ce que tu veux que je fasse, tu sais. C'est comme ça, tu comprends, je ne suis pas anxieux de même. J'ai juste les peurs que j'ai dans la vie, j'ai un peu peur de faire une crise panique, tu sais, ça peut toujours être là. Quand je l'ai,
Starting point is 01:34:47 ça passe vite. Moi, j'ai comme une expression qui dit que les angoisses passent. Ça passe comme un nuage. C'est-tu comme un malaise cardiaque quand tu as ça? Non, même pas. Il y en a que c'est ça. Oui, que ça se perd. Ça n'a pas été ça. C'est juste une peur
Starting point is 01:35:03 comme ça. Mais je n'ai plus ça. Je ne le fais plus de même. Mais en réalité, c'est que j'ai des vraies peurs. La seule peur que j'ai, c'est de ne pas être aimé. C'est tout. Une peur de ne pas être aimé.
Starting point is 01:35:17 Je suis aimé pour l'instant. Ça va. Dans le fond, c'est juste ça. En même temps, mais dans le fond, c'est juste ça. Et puis, donc, en même temps, je fais ce que j'ai à faire, puis je me dis, s'il y en a qui n'aiment pas ça, bien, ce n'est pas grave.
Starting point is 01:35:35 C'est normal. Moi, je n'aime pas tout. Des fois, il y en a qui sont bons, mais je ne les aime pas. C'est correct. Mais il y en a qui aiment ça. Tant qu'il y en a un qui aime ça, quelque part, merci, c'est correct, je le fais, ça va à peine. Là, tu es encore en tournée, tu remplis tes salles. Oui, je suis chanceux. Dans une période où c'est difficile de remplir les salles, il faut le dire.
Starting point is 01:35:52 Et le public, ton public grandit. Complètement. C'est extraordinaire. C'est très drôle. C'est très spécial. Et puis, c'est vraiment, c'est très spécial. Très spécial de voir la place que ça prend j'essaie de m'imaginer la conversation
Starting point is 01:36:09 qu'ils ont dans leur famille parce qu'ils se comprennent sur ça tu sais à différents âges je pense que le sens de tes textes ta musicalité mais aussi les textes mais il n'y a pas juste moi qui ça arrive je pense qu'en ce moment il y a tout
Starting point is 01:36:24 la jeune génération, ceux qui ont 15, 17, 20, dans ce bout-là, ils découvrent Harmonium, Beaudommage, il y a comme une passe comme ça aussi.
Starting point is 01:36:41 Je ne suis pas tout seul de même. Mais il y a un retour de tout ça, on dirait, là. Mais c'est tant mieux. Ben oui, ben oui. C'est clair. Ça les empêche pas d'aimer ce qui se passe aujourd'hui. Ben non, ben non. Ça grandit. Exactement. Est-ce que t'es prêt à passer au niveau Eros et compagnie?
Starting point is 01:36:57 Ah ouais, écoute. Tu me donnes cinq questions. T'en veux, toi, du stock? Ouais, ouais. En fait, tu devrais en avoir six. T'en as-tu six? Ouais, t'en as six. Ça m'en donne cinq. Il y a juste une que j'en veux, toi, du stock? Oui, oui. En fait, tu devrais en avoir six. T'en as-tu six? Oui, t'en as six. Ça m'en donne cinq. Il y a juste ça que je veux que j'enlève. Oui, c'est ça. C'est pour te laisser le plus de choix possible. Je vais enlever celle-là, toi.
Starting point is 01:37:14 J'aurais dû la laisser, non. Niveau Eros. Quelle est ta façon de démontrer ton affection au quotidien? Qu'aurais-tu voulu savoir sur la sexualité à 20 ans? Préfères-tu séduire ou te faire séduire? De quelle façon ta vie intime a évolué au fil
Starting point is 01:37:31 du temps? As-tu déjà eu une peine d'amour? Et c'est une seule question auxquelles tu dois répondre. Tu vois, il y en a de tout à cabine. Oh mon Dieu! OK. vie. Oh mon dieu. Ok. J'étais un peu nerveuse. Niveau et Ross et compagnie avec Paul Piché. Non, non.
Starting point is 01:38:04 Mon dieu... C'est comme si j'ai... Je vais aller avec ça. Préfères-tu séduire ou te faire séduire? Oui. Parce que les autres, c'est comme s'il n'y avait pas de réponse, on dirait. OK, parfait. Pas de problème. Donc, c'est que... C'est curieux, la séduction.
Starting point is 01:39:00 Tu peux être séduisant, surtout quand tu n'essaies pas de séduire. C'est ça qui... C'est comme si t'avais... Ce que t'es fondamentalement... C'est comme pas de ta faute. Pour certaines personnes, tu vas te donner séduisant. Fait que, tu sais,
Starting point is 01:39:19 je préfère me faire séduire, que moi, essayer de séduire quelqu'un parce que je saurais pas comment séduire, faire séduire que moi essayer de séduire quelqu'un parce que je ne saurais pas comment séduire quelqu'un en tant que tel. As-tu déjà cruisé? Bien là, ma blonde, je l'ai cruisé
Starting point is 01:39:34 solide. Ah oui, ça n'a pas été facile? Tu as travaillé fort? Non, pas dans ce sens-là. C'est toi qui as fait les premiers pas. Ça s'est passé assez rapidement. Non, mais on ce sens-là. C'est toi qui as fait les premiers pas. Ça s'est passé assez rapidement. Non, mais on a fait ça ensemble. Mais comment je te dirais,
Starting point is 01:39:52 c'est que c'est magique. Il y a quelque chose au-delà de nous, on dirait, dans ça, en tant que tel. Qu'est-ce qui fait que tu séduis ou pas? Puis que là, les deux se séduisent. Ça marche ensemble.
Starting point is 01:40:08 J'ai un peu cette théorie-là sur l'amour en tant que tel. Tu sais, la peine d'amour, c'est une fausse affaire. Dans le sens que j'ai comme cette... C'est une théorie, mais qui est...
Starting point is 01:40:25 Je n'ai pas l'assurance totale de ça, mais je pense un peu quand même que quand tu t'aimes, c'est que tu t'aimes ensemble. Ça marche ensemble. Ça se relance. Ça se relance et c'est comme un courant électrique. Il passe ou il passe pas.
Starting point is 01:40:42 Puis s'il passe, mais ouf, ça lève les deux. Puis l'il passe, mais ouf, ça lève les deux. Puis l'amour est là, les deux. Et là, tu peux avoir des situations où il y en a un que tu penses qu'il aime pas. Il y en a juste un qui aime, puis l'autre non, mais en réalité, c'est que l'autre,
Starting point is 01:40:58 il se fait croire qu'il aime, qu'il aime pas. Il y en a un des deux qui se fait croire qu'il aime pas, puis qui résiste à ce courant électrique qui est là à cet amour-là qui essaie de l'éviter qui ne va pas tomber là-dedans pour toutes sortes de raisons
Starting point is 01:41:13 qui peuvent y avoir dans sa vie donc tu ne veux pas tomber amoureux c'est pas le temps il y a juste ça et à un moment donné il va le rejoindre, puis ça se passe, tu sais. Des fois, c'est ça, tu comprends?
Starting point is 01:41:29 Et quand c'est l'inverse, bang, ça se défait. Si ça se défait, normalement, tu deviens des amis. Ah, ça se défait, ça diminue, l'électricité ne passe plus de la même façon. Ah, là, ça, ça fait des brisures faciles, des belles relations d'amitié
Starting point is 01:41:50 pour avoir vécu des choses en commun et avoir eu au travers ça d'amitié. S'il y en a eu, ça reste une belle relation d'amitié. Mais sinon, si c'est un amour déchiré, c'est qu'il y en a un qui se fait croire qu'il n'aime plus. Pour les mêmes raisons que... Pas pour les mêmes raisons,
Starting point is 01:42:10 mais pour des raisons un peu équivalentes à celles qui ne veulent pas se faire croire qu'elle est en amour. Là, il y a une des deux personnes qui se fait croire qu'elle n'est plus en amour, cette personne-là. Elle se fait croire ça'elle n'est plus en amour,
Starting point is 01:42:25 cette personne-là. Je ne suis plus en amour. Se faire croire ça parce qu'elle veut sortir d'une relation peut-être difficile. Peu importe la raison, se faire croire qu'elle n'est plus en amour, et là, ça fait des déchirures. Soit ça,
Starting point is 01:42:38 ou un des deux, pendant que ça baisse, il ne veut pas croire que ça baisse, donc il continue à faire semblant ou se faire croire qu'il est en amour. Tu comprends? Je pense qu'au départ, l'amour, c'est égal. Tu comprends?
Starting point is 01:42:52 C'est ça que je pense. C'est comme ça que tu entends parler d'amour. Oui. Et là, avec ta conjointe, avec qui tu es marié, est-ce que c'est toi qui a montré le premier courant électrique? Pour prendre ta façon d'exprimer ça? Je pense que ça arrive.
Starting point is 01:43:11 Ça s'est fait. Vous vous êtes vus. C'est comme si tu mets deux fils. Est-ce que ça a été un coup de foot? Oui, un coup de foot. C'est beau. Un coup de foot. Et puis, avec beaucoup de choses qui étaient
Starting point is 01:43:28 dans le chemin de tout ça, beaucoup de... La différence d'âge, premièrement, ça n'a pas de bon sens. Elle est beaucoup plus jeune que moi. Elle est trop jeune pour moi. J'essaie de dire, écoute, t'es bien trop jeune pour moi. Est-ce que pour toi, ça, c'était un frein?
Starting point is 01:43:43 Non, mais pour moi, non. Mais là, quand t'essaies de dire qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse... Exactement. J'essaie de dire vieillie un peu, mais elle vieillit, mais moi aussi, fuck. Oui, puis elle est toute jeune. Mais là, c'est pas grave, tu comprends. Mais ça, c'était... C'est un empêchement pour la société,
Starting point is 01:44:01 pour toi. Puis tu te dis, ben là, ça va pas de bon sens. C'est le regard des autres par rapport à ça. Bien oui, mais là, c'est ce que tu veux faire. On était amoureux, point. Solide. Puis là, il y a toutes sortes de
Starting point is 01:44:16 situations. Moi, j'étais dans un état de semi-séparation, tu sais, quand ça s'est passé. Fait que là, c'était compliqué. Mais, tu sais, regarde, quand t'es dû, t'es dû, puis sais, quand ça s'est passé. Fait que là, tu sais, c'était compliqué. Mais, tu sais, regarde, quand t'es dû, t'es dû, tu sais, pis là, il y a eu toutes sortes de
Starting point is 01:44:30 situations rocambolesques, mais qui ont fait à un moment donné que, bon, OK, regarde. C'est ça. C'est ça qui est ça. Oui, tu sais... Comment allez-vous l'avez affirmé?
Starting point is 01:44:48 Ah ben oui, ben là, on s'est mariés, tu sais. Mais... C'est sûr que... Il y a eu des moments où est-ce que c'était... Wow, c'était déprimant, en tout cas. Où est-ce que ça ne marchait pas du tout, on ne pouvait pas, ça ne marchait pas
Starting point is 01:45:08 pour toutes sortes de raisons. Puis là, la vie devient impossible. C'est ça qui est bizarre. C'est ça qui est... Ça devient impossible. Le tout pour le tout. Finalement, le tout pour le tout.
Starting point is 01:45:23 Tu allais dans les deux sens. Finalement, le tout pour le tout. T'allais dans les deux sens. Finalement, boum. C'est ça. C'était merveilleux. D'ailleurs, hier soir, j'avais un souper pour ma fête. C'était plus ma fête, mais c'était après ma fête. Mais c'est pas grave. C'était comme la belle petite famille
Starting point is 01:45:42 qu'on est en ce moment avec ma fille et son chum, mon petit gars, Isabelle. La relation était belle à ce moment-là. Là, j'étais fier. Tu me demandes ça. Là, j'étais fier et Isabelle était fière aussi.
Starting point is 01:45:58 Comme des moments de grâce dans la vie, comme ça. Tu ne voulais pas être ailleurs. Non, puis on était contents. On était fiers. Tu voulais pas être ailleurs. Non. Puis on était contents. On était fiers. Puis l'amour était là pour tout le monde. Il y a un message dans ce que tu dis, ce que j'entends. C'est que des fois,
Starting point is 01:46:14 quand tu le sens, ça vaut la peine de passer par-dessus des embûches. Ça vaut la peine de persévérer pour se retrouver. C'est sûr. C'est que là, à un moment donné, aussi, des fois, il y a eu d'autres problèmes à un moment'est que là, à un moment donné, aussi, des fois, il y a eu d'autres problèmes à un moment donné. Mais là, à un moment donné,
Starting point is 01:46:30 c'est plus fort que toi. T'es amoureux. Écoute ça. T'es amoureux. OK. Il faut que tu fasses tout ce que tu peux pour que ça s'arrange. Parce que c'est la vie. C'est l'essence de la vie. C'est ça.
Starting point is 01:46:45 Vas-y au bout. F fais tout ce que tu peux. Ça vaut la peine. Il faut que tu le saches que tu es amoureux. Des fois, comme je te dis, tu peux te faire croire que tu ne l'es pas. Il y en a qui essayent. Des fois, c'est plus facile. Tu penses que c'est plus facile. Tu penses que c'est plus facile.
Starting point is 01:47:05 – Oui. – Tu penses que c'est plus facile. – Mais ça reste sans toi. – Là, tu sais. Fait que là, nous autres, c'est ça. C'est comme ça. C'est de même qu'on est là. On est très amoureux.
Starting point is 01:47:14 – Fait que tu es dans une belle période de ta vie. – Oui, absolument. – La question opto-réseau. – Opto-réseau, toi. – Oui. Comment vois-tu les prochaines années? – Ah! Hum! Tout au réseau, toi. Oui. Comment vois-tu les prochaines années? Ah! Bien, moi, je me vois
Starting point is 01:47:32 continuer d'écrire des chansons, faire des disques, si c'est possible. En tout cas, enregistrer. Je ne sais plus si on fait des disques. Je ne sais pas si on va faire des disques, comment on en faisait. En tout cas, enregistrer des chansons.
Starting point is 01:47:46 Je crois en la chanson, puis tout ça. Puis je crois en mon engagement aussi. Je sens qu'il y a une période d'engagement qui va être la plus importante, qui s'en vient. Et pour moi, tu sais, j'ai beaucoup de causes
Starting point is 01:48:01 dans ma vie. Il y a une cause en ce moment qui est très importante, le réchauffement climatique. C'est extrêmement urgent. C'est pour ça qu'on appelle ça l'urgence climatique. Mais l'environnement en général, la justice sociale, un peu toutes ces causes-là, maintiennent à quand j'appuie différents groupes
Starting point is 01:48:20 à différentes occasions, peu importe. Mais il y a une cause extrêmement importante pour moi, différents groupes à différentes occasions, peu importe. Mais, il y a une cause extrêmement importante pour moi, c'est la capacité des Québécois que nous sommes, peu importe ton origine, ta langue, peu importe.
Starting point is 01:48:38 Les Québécois que nous sommes, ce qui nous permet de s'engager justement et à changer le monde. Et c'est l'idée de faire du Québec un pays. Parce que si on ne fait pas du Québec un pays,
Starting point is 01:48:56 toutes mes causes, elles sont comme un peu orphelines. Parce que là, ce n'est pas moi qui décide si je fais pas du Québec un pays. C'est le Canada qui décide. C'est pas parce qu'on est méchants que je veux pas être dans le même pays.
Starting point is 01:49:15 Je veux même être associé avec eux autres. J'en reviens à René Lévesque, finalement. Ou comme disait Bernard Landry, s'ils nous proposent le deal qu'ils ont en Europe, on va le prendre, tu sais. Donc, l'idée, c'est qu'on soit... qu'on puisse décider, nous aussi,
Starting point is 01:49:31 parce qu'il y a des décisions qui se prennent de plus en plus sur des tables internationales, on le sait, sur tous les sujets qui concernent nos vies de tous les jours. Et surtout, quand on parle du réchauffement climatique, il n'y a pas de frontières. Exactement. Puis pour toutes les choses, pour n'importe quoi, c'est comme ça.
Starting point is 01:49:47 Et donc, on veut être assis à ces tables-là. On ne veut pas être en arrière de l'autre. Tu comprends? Et là, le Canada, ça a été fait, ça a été pensé à une époque, ce n'est pas parce que c'est des Anglais, c'est des méchants, les Français ont fait pareil, peut-être pire ailleurs dans le monde. C'est que ça a été créé à une époque,
Starting point is 01:50:04 spécifiquement, avouée clairement, dans l'idée d'assimiler les francophones. Lors du RAM, ils disaient, ça va prendre 50 ans puis ils vont tous parler anglais, ça va être réglé. Tu comprends? Puis là, c'était un beau projet pour eux autres, ça.
Starting point is 01:50:20 Ça s'est pas passé. Ça s'est pas passé comme ça. Fait que là, cette structure-là, ce principe-là du Canada, la Confédération qui est venue après aussi, ça a été créé pour pouvoir dominer le Québec,
Starting point is 01:50:34 puis pouvoir décider à notre place. Tu veux poser un geste concret pour l'environnement, par exemple, contre le réchauffement climatique, arrête de donner de l'argent au Canada qui met tout son argent dans les sortes bitumineuses. C'est la façon
Starting point is 01:50:49 la plus polluante de créer de l'énergie, suite après le charbon, finalement. C'est épouvantable. Mais là, on met tout notre argent là-dedans. – Mais tantôt, tu disais, il y a un engagement plus grand qui s'en vient. – Bien, c'est ça, lui-là. C'est que là... – Tu veux t'investir encore plus. –en vient. C'est celui-là.
Starting point is 01:51:07 Tu veux t'investir encore plus. Non, mais c'est-à-dire que je sens que ça va se passer. Je comprends, tu sens que ça s'accélère. Ça va se passer à plusieurs niveaux, à beaucoup de niveaux, mais celui-là aussi, à un moment donné, la jeunesse,
Starting point is 01:51:22 c'est ça l'affaire, c'est que là, la jeunesse va prendre conscience que pour agir, parce que la jeunesse, c'est ça l'affaire, c'est que là, la jeunesse va prendre conscience que pour agir, parce que la jeunesse veut toujours agir, pour construire l'avenir. Donc, la jeunesse va prendre conscience, bientôt, de notre
Starting point is 01:51:38 incapacité d'agir si on ne fait pas du Québec un pays. On ne peut pas agir. On est, on serait mieux, on agirait mieux si on était assimilés complètement, puis canadiens comme tout le monde. Mais à partir du moment qu'on est différents, qu'on a des
Starting point is 01:51:54 intérêts différents, puis qu'on... Fait que là, à moins de se scraper complètement, je veux dire... On ne peut pas s'annuler. Non, exactement. Donc, nos intérêts juste sur le plan environnemental sont clairement... Par la exactement. Donc, nos intérêts, juste sur le plan environnemental, sont clairement, par la géographie, nos intérêts sont différents.
Starting point is 01:52:09 On a fait de l'hydroélectricité ici. Ça devient... Donc, si on veut agir, si on veut pouvoir agir sur n'importe quel... Tu sais, à l'époque, je me souviens des conflits qu'avaient Médecins du monde ou Médecins sans frontières. Tu comprends, c'était la même chose.
Starting point is 01:52:26 Tu te dis, OK, nous, on fait ça d'une façon différente. Fait que c'est extrêmement important d'être assis à la table des nations. On est différents et on n'est pas différents, Jean, qu'on est de souche. Tantôt, on parlait de Kim Thuy. C'est quoi le Québec aujourd'hui?
Starting point is 01:52:42 C'est Bucardia, c'est Kim Thuy, c'est Pierre Foglia qui, à l'époque,ouchard-Diouf, c'est Kim Thuy, c'est Pierre Foglia qui, à l'époque, nous a tous influencés, toute la gang. C'est tout ce monde-là. Même moi, je suis un Anglais à moitié. C'est ça le Québec moderne. C'est toutes ces
Starting point is 01:52:58 influences-là. Mais ce Québec-là, il est différent. Il est très différent. Puis on se reconnaît partout dans le monde, peu importe ce qu'on a de l'air. Quand tu t'en vas je sais pas où, tu te reconnais un Québécois, c'est pas long. Tu comprends? Et
Starting point is 01:53:13 on a une vision puis des intérêts différents et il faut que cette différence... C'est une richesse pour l'humanité. Tu comprends? La diversité, on parle de la diversité. Mais là, la diversité que le Canada nous propose, ce n'est pas une vraie diversité.
Starting point is 01:53:29 C'est une assimilation de toutes les diversités. Ça va tout devenir des Anglais, puis c'est tout. C'est ça, leur diversité. C'est la... C'est l'assimilation, pratiquement. C'est l'assimilation de tout le monde. C'est ça, leur but, la diversité. Oui.
Starting point is 01:53:43 Mais là, ce n'est pas une diversité. En fait, c'est d'aplanir la diversité. Exactement. Donc moi, si on veut faire vivre le français en Amérique du Nord, et c'est une bonne chose de faire vivre le français en Amérique du Nord. Nous sommes la diversité. Exactement. À partir du moment qu'on a cette différence-là, on fait un cadeau
Starting point is 01:53:59 à l'humanité. Ça a l'air prétentieux. On est la diversité en 3D. Ben oui, exactement. On a cette culture-là, notre culture. Complètement, puis on est différent de la France. On est quelque chose de spécial, d'unique. Puis ça, il faut faire
Starting point is 01:54:14 vivre ça parce que c'est un enrichissement culturel. Comme on en profite, on profite de l'enrichissement culturel de la Norvège ou de l'Éthiopie ou peu importe, de tous les pays du monde. Ça nous enrichit, tu comprends, en tant qu'humains. Mais c'est la même chose.
Starting point is 01:54:29 Ça s'additionne, ça met le monde ensemble. Pour être ensemble, il faut accepter sa différence. Ça, c'est important. Absolument. En politique, moi j'apprenais, on additionne. On additionne. C'est toujours ça qui est important. On s'additionne. Mais il faut que tu additionnes des unités
Starting point is 01:54:46 qui existent. Si tu additionnes en éliminant, ça ne marche pas. J'aime ça t'entendre, ta passion. Mais cet engagement-là que je t'ai parlé dès le départ, moi, quand je t'ai vue comme artiste militant,
Starting point is 01:55:01 et on appelait et tu étais disponible, parce qu'il y avait plein d'autres artistes qui disaient militants, mais ils n'étaient jamais disponibles parce qu'on était sous le même chapeau à l'époque du référendum de 1995 et je me souviens comment c'était un bonheur de... Mais tu sais, tu me parles de ça, puis tu sais,
Starting point is 01:55:18 moi, d'une certaine façon, j'admire aussi, mettons, de votre côté, toi et Mario, tu sais, Mario, à l'époque, je disais, bon, tu sais, c'est sûr qu'à un moment donné, on n'a peut-être pas les mêmes idées sur tout. Tu comprends, des fois, il est peut-être un peu plus centre-droite. Moi, je suis plus centre-gauche, peu importe. Mais je veux dire, il reste que lui, à l'époque,
Starting point is 01:55:34 il était dans les libéraux, puis il est allé, il a eu le courage d'aller traverser pour le référendum. Il faut le faire, il faut avoir beaucoup d'ouverture. Ça fait que ça, j'admire ça, puis de ta part aussi, d'avoir fait ça. Peu importe ce qu'ils pensent aujourd'hui. C'est assez particulier parce qu'on travaillait avec M. Parizeau, on travaillait avec
Starting point is 01:55:52 M. Bouchard. Moi, j'allais dans toutes sortes de réunions et là, je voyais les différences de culture politique aussi parce qu'on ne fait pas les choses de la même façon, tout dépendant. Mais c'était enrichissant, ça aussi. Parce que dans le fond, moi, ce que j'aimais, c'est de rencontrer des gens
Starting point is 01:56:07 passionnés, des gens avec des convictions. Et ça, on met ça en commun. Tu sais, tantôt, quand on disait, on peut mettre des choses en commun, mais on n'a pas besoin d'avoir tout en commun. – Mais non, c'est ça. Sinon, on n'existe plus. Si on est tous pareils, ça n'existe pas. – Non, c'est à ce moment-là, on a mis nos forces
Starting point is 01:56:24 en commun. On ne gagne jamais à être seul dans son coin. Il faut s'unir. – Je vais te dire une affaire. Ce qui s'est passé là, en 1995, puis j'admirais aussi, mettons, M. Bouchard. M. Bouchard, même si lui aussi
Starting point is 01:56:40 était plus conservateur, puis tout ça, mais il reste que quand il a été premier ministre du Québec, il y a plein de choses de gauche qui se sont passées, au niveau des garderies, peu importe. C'est un homme que j'admire, même s'il y a plein d'enfants avec lesquels je n'étais pas nécessairement d'accord. Mais là, tout ce qui s'est passé,
Starting point is 01:56:55 tout ce monde qui s'est mis là ensemble, tu avais ensemble autant Lucien Bouchard, Mario, puis toi, puis peu importe, Parizeau, puis Françoise David. – Oui, mais tu sais, moi, j'étais à côté, je veux dire, j'étais une militaire, maisard, Mario, puis toi, puis peu importe, Parizeau, puis Françoise David. Moi, j'étais à côté. Je veux dire, j'étais une militaire, mais oui, oui, mais c'est ça. Tout le monde s'est mis ensemble.
Starting point is 01:57:13 Et ça a fait quelque chose. Et là, on dit, OK, on a perdu le référendum. Mais on a gagné quelque chose. Énorme. On a gagné quelque chose d'énorme. Dans les deux référendums, on a gagné quelque chose. Tu sais, le monde dit souvent, tu fais un référendum, tu perds, puis c'est mauvais.
Starting point is 01:57:28 Oui, c'est pas très bon, effectivement. Il y a des conséquences. Mais le premier référendum, avec René Lévesque, on a gagné une chose extrêmement importante. On a gagné la souveraineté sur l'idée que c'est nous autres qui décidions. Parce qu'avant, avant 1980, c'était pas clair
Starting point is 01:57:44 qu'on pouvait faire un référendum puis que c'est nous autres qui décidions. C'étaitavant, avant 80, c'était pas clair qu'on pouvait faire un référendum. Puis que c'est nous autres qui décidait. C'était pas clair du tout, du tout. Ça s'est éclairci, là. Ça a été décidé, là. Ils se sont battus pour l'avoir, puis ça a été accepté. OK, le Canada, OK. C'est le même, ça marche. C'est le Québec qui décide. C'est pas le Canada
Starting point is 01:58:00 parce que pendant... T'étais pas né, je sais pas trop, mais en tout cas, dans ces années-là, on ne savait même pas. Le monde disait que c'est le Canada qu'il faut que fasse un référendum, pas le Québec. Moi, je me souviens, mes parents... Tu es revenue sûrement, peut-être? Je me souviens des images de René Lévesque. J'étais jeune, c'est sûr.
Starting point is 01:58:15 Puis moi, j'ai Nicole Léger qui m'enseignait. OK. C'était pendant le référendum que Nicole Léger m'enseignait. C'était quand même la fille de Marcel Léger. Et elle, elle m'a montré c'était quoi avoir des convictions, parce qu'elle est revenue en déprime complète après la dette. Mais j'étais ici comme jeune
Starting point is 01:58:32 avec des parents qui étaient Trudeau, tu comprends? Je ne comprenais pas. OK, mes parents Trudeau, elle, René, je veux dire, il y avait quand même, je comprenais qu'on n'avait pas toutes la même façon de penser, mais qu'on vivait toutes pareilles. Tu sais, pour un jeune, pour un enfant,
Starting point is 01:58:50 c'est quand même dur à comprendre ce niveau de conviction-là. Absolument, absolument. C'est pas le Trudeau. Mon père, il était pour Trudeau, mais il l'aimait pas. Ah ben! Mais là, tu disais, qu'est-ce que tu penses que le deuxième référendum nous a apporté? Le premier, c'est ça. Ça a fait en sorte qu'on a gagné
Starting point is 01:59:06 une grande souveraineté, que c'est nous qui décidons notre avenir. – On a un droit de parole. – Ça, c'est la victoire de 80. En 95, la victoire, je vais te le dire, à partir de 95, on sait que c'est possible que ça se passe. Parce qu'avant 95,
Starting point is 01:59:24 tu as dû le vivre beaucoup, tout le monde disait « ça passera jamais ». Ça, c'était la phrase. Toutes les souverainistes que je connaissais, du monde impliqué jusqu'au coton, partout, tout le monde disait « ça passera jamais ». Tout le monde a su « c'est impossible,
Starting point is 01:59:40 ça passera jamais ». Mais là, à partir de 95, on a vraiment vu, on a vécu qu'on a vécu que wow, ça se peut. Ça se peut là. On a senti que ça se chauffait dans l'autre temps aussi. C'était possible.
Starting point is 01:59:55 Donc, en 1980, on a gagné le fait que c'est nous autres qui décidons. En 1995, on a gagné que c'est possible. Et ça, ça va rester toujours. Et il va y avoir une prochaine fois. On a gagné l'espoir. Bien, c'est ça. On a gagné
Starting point is 02:00:12 le fait que oui, c'est possible. Parce que effectivement, les gens se sont rendus compte de ça en 95. Tabarouette! Alors, tu y crois toujours? Absolument, oui, je crois. Mais je n'ai aucune... je ne suis pas le genre, je ne suis pas religieux.
Starting point is 02:00:27 Pour moi, ce n'est pas inévitable. Ce n'est pas assuré qu'on va l'avoir. Le grand soir, effectivement, inévitable. Non, non, ça se peut qu'on ne l'ait pas et qu'on s'éteigne tranquillement. Ça, ça se peut aussi. En 95, ça fait déjà 29 ans. 29 ans, je n'en reviens pas.
Starting point is 02:00:43 Là, je viens d'avoir un coup de barre. Mais merci d'être ici avec Paul. Merci aujourd'hui d'être ouvert au temps aussi. Oui, oui. J'ai adoré ce moment-là. C'est comme un pan d'histoire. Il y a quelque chose qui vient avec toi parce que ça fait tellement longtemps
Starting point is 02:01:02 qu'on te voit et que tu es actif depuis tout ce temps-là. Tu n'as jamais arrêté. Moi, ce que j'ai aimé, c'est de comprendre à quel point tu avances à ton rythme avec ce que tu as envie de faire. Ça, pour moi, c'est la liberté. Merci de m'inviter ici.
Starting point is 02:01:17 C'est la seule place où on peut parler à ce point-là aussi longuement sur des sujets comme ça. Je veux dire, c'est extraordinaire. Évidemment, on n'aurait jamais fait ça nulle part ailleurs. Moi aussi, je suis en quête de liberté tout le temps. Et ça, c'est la liberté. Merci, Paul Piché. Merci à tout le monde d'avoir
Starting point is 02:01:32 été là. Vraiment, on vient d'assister à un épisode, je trouve, emblématique d'Ouvre ton jeu. Alors, à la prochaine. Cet épisode était présenté par Karine Jonka, la référence en matière de soins pour la peau au Québec. Sous-titrage Société Radio-Canada

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