Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #76 Paul Piché | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: October 14, 2024Dans ce 76e épisode d’Ouvre ton jeu, je reçois le grand Paul Piché. Rencontre avec un homme de cœur, de famille et de convictions. Ce fut un privilège de passer près de deux heures avec lui. ... ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:24:45 - Cartes vertes 00:56:29 - Cartes jaunes 01:24:40 - Cartes rouges 01:36:10 - Cartes Eros 01:46:36 - Carte Opto-Réseau ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Ouvre ton jeu sera présenté sur scène cet automne: le 20 octobre au Club Dix30 avec Chantal Lacroix et le 27 octobre à la Salle Albert-Rousseau avec P-A Méthot. Rendez-vous au https://www.ouvretonjeusurscene.ca pour réserver vos places. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre.... Visitez mon site web : https://www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le https://www.karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Grâce à Éros et compagnie et notre niveau rose, obtenez 15% avec le code rose15 au erosetcompagnie.com Merci également à Opto-Réseau, nouveau partenaire d'Ouvre ton jeu. Visitez le https://www.opto-reseau.com pour prendre rendez-vous dans l'une de leurs 85 cliniques.
Transcript
Discussion (0)
Bienvenue à Ouvre ton jeu, ça me fait plaisir que vous soyez là.
Vous êtes toujours de plus en plus nombreux à nous suivre.
Je vous rappelle, on est sur YouTube, Spotify,
en fait, toutes les plateformes de diffusion où il y a des podcasts.
Et aussi, on est sur Patreon.
Peut-être que pour certains, ce n'est pas une plateforme qu'ils connaissent,
mais c'est une plateforme où il y a des podcasts de partout.
Et ce qui est particulier, c'est qu'il connaissent, mais c'est une plateforme où il y a des podcasts de partout. Et ce qui est particulier,
c'est qu'il y a des niveaux.
Donc, on peut s'abonner, c'est payant.
Patreon, on peut s'abonner pour juste l'audio.
Pour les deux, l'image et l'audio,
on peut aussi avoir questions-réponses
avec moi. Et pourquoi
c'est payant? C'est parce que
les épisodes sont déposés
deux semaines avant
qu'elles arrivent
sur toutes les plateformes payantes.
Mais ce qui est important, c'est que ce sera toujours
gratuit. Ouvre ton jeu,
mais des fois, il y en a qui sont plus pressés ou ils veulent avoir
quelques privilèges, donc Patreon.
Et aussi, sur le Marie-Club,
la plateforme payante, les épisodes
arrivent une semaine à l'avance.
Je trouvais ça important de vous le partager.
J'aime ça lire vos commentaires.
Vous savez, maintenant,
j'ai décidé de le faire avant chaque épisode.
Alors, il y a Monica
qui nous dit, tu fais maintenant
partie de ma routine du matin. Tu vas
initier au podcast. C'est une vraie
thérapie pour moi. J'ai commencé à les écouter
dans le but de m'aider à vivre le
deuil de mon père.
De tous, Normand d'amour est celui
qui est venu me chercher le plus. Ouf,
quelle profondeur d'âme, un
baume au cœur. Normand a été
le deuxième invité. Puis vous
savez, si vous allez sur toutes les plateformes,
tous les épisodes
sont là, sont toujours disponibles.
Donc, vous pouvez aller les
réécouter. Josée, elle dit,
je suis accro, pas à peu près à Ouvre ton
jeu. Ça me fait rire, pleurer,
réfléchir, agir.
Et il y a Solange qui se dit, j'ai acheté
ton jeu et je l'adore car
depuis que je joue avec mon conjoint
qui est fermé comme une huître,
ça le fait
se découvrir et s'aimer plus.
Ce jeu est très
possessif et intelligent.
Elle parle évidemment d'Ouvre ton jeu
et je veux le dire, ça fait quelques fois, je le répète,
mais il n'y en avait plus dans les
magasins et là, on en a reçu.
Donc, maintenant, ils sont disponibles.
Puis, vous pouvez aller aussi sur
le site en ligne de Randolph
qui est le distributeur.
Vous pouvez aussi le commander en
ligne, mais je suis contente de lire ça
parce qu'effectivement,
le jeu,
les règles, c'est la bienveillance et l'écoute.
Et des fois, même si on a l'impression
qu'on connaît bien les gens, il y a des
questions qu'on ne pose pas.
Et là, tout d'un coup, le jeu
fait en sorte qu'elles sont sur la
table, les questions, et quelqu'un l'a choisie.
Et tout à coup, on découvre
un volet qu'on ne savait pas.
Alors, on a tellement de
bons commentaires sur le jeu
et aussi, bien, le jeu,
c'est vraiment,
ça, ça nous amène un peu partout
parce qu'on s'en va sur scène.
Donc là, c'est la dernière fois que je vous en parle
parce que ça l'arrive à grands pas.
Donc, le 20 octobre, on sera à
15h au Club 10-30
avec comme invité Chantal Lacroix.
C'est la première fois qu'on va faire un Ouvre ton jeu sur scène.
Il y aura le niveau public.
Donc, si vous voulez poser des questions à Chantal,
vous pouvez les préparer, les écrire, les mettre dans une boîte.
Elle va en piger, elle va en choisir.
Ce sera la même chose qui va se passer le dimanche suivant à 15h,
soit le 27 octobre
à la salle Albert Rousseau.
Et cette fois-là, l'invité,
c'est P.A. Méthode, qui est en train
vraiment de se préparer.
Il m'a dit qu'il veut se livrer.
Alors, il est drôle,
parce qu'on s'écrit,
puis lui a hâte
de me faire vivre une grande salle
comme la salle Albert Rousseau.
Je n'ai jamais été sur scène.
Habituellement, je vais voir des spectacles,
mais pas sur scène.
Donc, juste pour me mettre à l'aise.
Puis moi, je vais pouvoir lui poser les questions
qu'il pègera, ça qu'on est très content.
Et là aussi, il y aura le niveau public.
Et les membres du Marie Club, la plateforme numérique,
vous êtes invités à partir de 13h, soit à Brossard ou soit à Québec, à venir me rencontrer en coulisses. Jonca, il y a aussi OptoRéseau ou encore Eros et compagnie font en sorte
qu'on est capable de vous
présenter gratuitement
les épisodes d'Ouvre ton jeu
et pour ça c'est extraordinaire
parce que moi j'avais pas envie de juste mettre
des épisodes payants mais j'avais envie que
tout le monde en profite, il y a tellement des leçons
de vie qui se disent ici, puis je sais à quel
point ça devient une habitude pour
plusieurs donc ils nous permettent
ça. Et en même temps,
si vous allez en ligne, par exemple, sur le site
de Karine Jonca, eh bien
elle vous offre 15 % de rabais,
le code promo Ouvre ton
jeu 15. Eros
et compagnie aussi,
ils vous offrent 15 % de rabais
en ligne et le code promo
Rose 15. OptoRéseau, Il vous offre 15 % de rabais en ligne et le code promo ROSE15.
OptoRéseau, notre partenaire le plus récent,
alors il vous offre un rabais de 100 $ à l'achat de verres réactifs à la lumière
dans les 85 cliniques et ce, du 16 septembre au 31 octobre.
Je veux vous dire que je viens de terminer l'épisode
que vous aimez, je viens de terminer l'épisode
qui va commencer pour vous
avec un
monument, j'ai envie de dire ça
comme ça, un monument de la chanson.
Quelqu'un qui s'est beaucoup
impliqué en politique et je pense qu'il va
continuer à le faire, Paul Piché.
Moi, il y a des chansons de
Paul Piché qui me touchent,
qui font partie pratiquement
de mon histoire de vie
à travers la musique.
Pour moi, c'est quelqu'un de grand.
C'est quelqu'un que j'ai connu
il y a déjà quelques années,
que je croise à certains moments.
Et à chaque fois,
il y a des échanges intéressants.
Aujourd'hui, j'en ai appris beaucoup sur cet homme-là. certains moments et à chaque fois des échanges intéressants.
Aujourd'hui,
j'en ai appris beaucoup sur cet homme-là.
Vous allez voir, il a fait un grand
travail sur lui.
Oui,
il est touchant. Quand tu parles de la
relation avec son père,
du doute qu'il avait
à ce que son père l'aimait
et l'impact que ça a eu sur lui.
Je pense que ça vient tous nous parler,
ce besoin d'être aimé,
et surtout si le doute s'installe.
Alors, je vous souhaite un super épisode
et je veux aussi vous dire que je ne suis pas seule
à faire ce podcast-là.
Je veux les nommer parce qu'ils sont trop importants.
Caroline Dionne, qui est à la
coordination. David Bourgeois
à la mise en ligne. Jonathan
Fréchette à la création numérique.
Maëlle Ledevin à la
captation. Alors, je les remercie.
On fait vraiment une belle équipe.
On est si serrés ici.
Et là, bon, j'arrête de parler
et je vous laisse vivre cet épisode-là
pleinement.
Je vous dis, on rentre dans la vie de Paul Piché.
Il est d'une grande générosité.
Alors, bon épisode.
Sur le coup, j'ai pleuré pour elle.
Ah, ma pauvre mère est décédée.
Fait que tu sais, j'avais de la peine.
Ça m'a pris un an
avant de pleurer pour moi.
Tu comprends?
Le manque?
Oui, que là, j'ai perdu ma mère.
Avant ça, je pleurais pour elle.
« Ah, j'ai perdu ma mère. »
Mais c'était elle.
C'était vraiment de la peine pour elle.
Mais je n'osais pas aller
sur la peine
que moi, ça me faisait.
Tu comprends?
Alors là, boum, à un moment donné, au bout d'un an,
oh là, j'ai pleuré vraiment.
Je me souviens, j'étais sur...
Je prenais une marche sur le Mont-Royal.
Je regarde dans le ciel.
C'est un endroit où j'allais voir ma mère, tu sais, à quelque part.
Et là, pouf!
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin
et sur andolf.ca.
Aujourd'hui, je reçois,
pour moi, c'est un monument de la chanson.
C'est aussi quelque chose qui, pour moi, est très important dans la vie, l'engagement.
C'est un homme engagé.
Je l'ai rencontré, je pense, la première fois en personne lors du référendum de 95,
parce que, justement, c'était un artiste engagé,
et surtout un artiste disponible
qu'on pouvait appeler n'importe quand.
Il avait déjà mon admiration, mais quand j'ai
connu cet homme-là, le volet
justement, face à l'engagement,
il est devenu une inspiration.
Et de le voir
encore remplir ses salles
partout, il va encore avoir le feu sacré.
Je trouve ça drôlement impressionnant.
J'ai l'impression qu'on le connaît quand même,
mais je pense qu'on va en prendre encore
à le connaître mieux.
Paul Piché, bienvenue à Ouvre ton jeu, Paul.
Merci de m'inviter.
C'est vraiment un honneur.
Pour vrai, moi, je me suis engagée très rapidement
comme jeune dans toutes sortes de choses
qu'il y avait près de chez moi
avant d'arriver dans le monde de la politique.
Mais tu fais partie de ces gens
qui, pour eux,
pour toi, c'est comme une question de survie,
l'engagement. Ça fait partie de toi.
Ah oui, c'est profond.
C'est extrêmement
profond. Ça me rappelle
la conversation tantôt
qu'on avait avant à propos de
l'anxiété et tout ça, peu importe,
les problèmes de la vie.
Je me souviens quand j'étais jeune,
j'étais comme engagé
déjà, naturellement.
Et je me souviens qu'à un moment donné,
je m'étais mis à penser
à la mort.
Puis que
c'était donc absurde pas moi, à la mort, tu sais. Puis que...
C'était donc absurde, puis que là,
la vie, ça servait à rien,
tu sais. Puis c'était comme tout ça.
Et c'est comme si,
en dedans de moi, il y a quelque chose qui a fait,
qui a dit, bien là, au moins,
fais quelque chose avec ce...
ce rien-là,
avec cette absurdité-là.
Bien, fais quelque chose.
Donne un sens
à ce qui n'a pas de sens.
Au moins, tu vas avoir donné un sens à ça.
Et ça, ça m'a permis
de passer par-dessus une angoisse
qui était l'angoisse
d'une certaine façon
de la mort,
de l'absurde.
La finalité. La finalité.
Oui, la finalité.
Tout ça, ça m'a donné...
Et c'est là que ça a commencé à être
inscrit en moi profond.
Même si c'était un peu naturel avant.
Mais tu as compris que ça...
Je me souviens, c'est autour de 17, 16-17.
C'est là que j'ai fait ce déclic-là.
Même si je commençais à m'engager
dans toutes sortes de choses, naturellement. Mais là, c'est vraiment que j'ai fait ce déclic-là. Même si je commençais à m'engager dans toutes sortes de choses,
naturellement, mais là, c'est vraiment devenu comme,
OK, c'est l'essence de ma vie.
Puis est-ce que dans l'engagement aussi,
le fait que c'est rare qu'on fait ça seul,
mais on se joint à un groupe souvent,
ou à une forme, un groupe,
mais il y a quelque chose de grégaire,
on est ensemble quand on s'implique.
Absolument.
C'est de se mettre ensemble.
Puis c'est
la beauté des êtres humains.
Il y a quelque chose, des fois,
qui peut être très laid
chez l'être humain.
On le sait, on le voit encore aujourd'hui
avec la guerre.
Mais il y a quelque chose de très beau aussi.
Dans le sens que, et je le dis
dans une de mes chansons, bien, je le dis.
J'en glisse un mot.
Quand dans
« Je lègue à la mer », ma chanson « Je lègue à la mer »,
je dis, je laisse aux humains,
je lègue à tout.
Je dis, je parle, je vais léguer
toutes les choses qu'elles ont déjà.
Je lègue à l'arbre un aigle, je lègue peu importe.
Toutes les choses que tout le monde a déjà.
Mais je laisse aux humains, donc je lègue aux humains, l'espoir, la justice.
Ils sont seuls à vouloir ou croire qu'elle existe.
C'est une phrase pour moi qui parle beaucoup de, justement, ce côté-là chez l'humain qui continue de me rendre
positif par rapport
à l'évolution
des humains, de la société. C'est que
les humains, ils se
mettent en porte-à-faux contre
l'injustice
parce que les autres animaux,
tout mange le plus gros, mange le plus petit
et c'est tout. Il n'y a personne qui se pose la question.
Même l'arbre, il va étouffer les autres en bas
pour se garder sa place.
C'est comme ça que la vie...
Alors que là, avec les humains,
au départ un peu avec les animaux sociaux en général,
mais l'humain, particulièrement lui,
à un moment donné, il s'est mis à tellement aimer l'autre,
de vouloir le protéger, et même protéger
les autres animaux et la vie.
Donc, tout cet
aspect-là de l'être humain,
c'est quand même beau.
C'est quelque chose qui va
contre cette absurdité-là
qui est la vie.
Qui est...
Et donc,
je me souviens, justement,
je repense à mon père, je me souviens,
pas longtemps après qu'il est décédé,
j'étais parti prendre une marche sur le bord de la rivière,
à côté de chez eux,
puis chez nous, en fait.
Et puis,
j'avais regardé la vie, la nature,
en me disant, bien là, vous perdez un grand.
Lui, c'était quelqu'un de bien.
Puis, j'étais comme fier de lui.
Puis, c'est comme je l'envoyais dans l'univers en disant,
tu sais, lui, il a fait quelque chose de bien.
Il a été bon.
Fait que, c'est un peu ça.
T'avais quel âge quand t'as perdu ton père?
Ah, bien, j'étais dans la vingt... Bien, je sais plus. Non, peut-être plus que vingt ans. Écoute ça t'avais quel âge quand t'as perdu ton père? je suis dans la 20
peut-être plus que 20 ans
je sais plus
je suis dans la quarantaine
je sais plus
mais ton père a été une inspiration
absolument
complètement
et justement
on parle
de se mettre ensemble
et l'engagement et tout ça.
Mon père, moi, justement,
c'était un grand fédéraliste.
Tu comprends?
Et donc,
ça m'a permis de comprendre...
Bon, évidemment, on s'est chicanés,
mais on s'est plus
que pardonnés, tu comprends?
Je repense à lui, un moment donné.
C'est six mois
avant qu'il meure.
Il s'y arrive
chez nous.
De bonne humeur, à minerve.
Il rentre dans la maison.
« Comment ça va? »
Il met le journal sur la table.
C'est un sondage qui
favorisait Jean Charest.
Ça a été comme ça
jusqu'à la fin de « L'ennui de ton père ».
Vous n'êtes pas arrivé sur un terrain d'entente.
Non, mais non.
Il avait ce petit côté bavu quand même. qu'à la fin de la vie de ton père, vous n'êtes pas arrivé sur un terrain d'entente. Non, mais non, mais non. Non, non, non.
Il avait ce petit côté bavu quand même.
Oui, mais sympathique.
Oui, absolument.
Mais c'est surtout aussi que j'ai appris
beaucoup de lui
de respecter l'opinion des autres.
Oui.
J'ai appris beaucoup
de dire,
si quelqu'un ne pense pas comme moi,
ce n'est pas parce que c'est un imbécile, c'est juste qu'il ne pense pas comme moi.
Il n'a pas eu les mêmes chemins de réflexion, de conditions de vie,
de peu importe, de tout ce qui a pu arriver en arrière.
Donc, ses valeurs sont peut-être différentes, puis ses raisons, ses motivations.
C'est intéressant ce que tu dis, parce que ce que tu décris,
c'est l'ouverture à l'autre.
Complètement. C'est pour ça que quand on parlait,
se mettre ensemble, c'est ça.
Donc, dans l'engagement,
j'ai remarqué
avec le temps aussi que les personnes,
les causes que j'ai appuyées
et les personnes qui étaient le plus
efficaces pour avoir de vrais résultats
dans les causes qu'ils
défendaient, ces gens-là que j'ai
appuyées, souvent les meilleurs,
c'était ceux qui avaient
cette écoute-là de l'autre.
C'était pas ceux qui étaient
complètement religieux, fermés
dans leur
vision. – Qui deviennent dogmatiques.
– Qui deviennent dogmatiques. Puis là, on ne te demande plus de comprendre,
on te demande de croire.
– Ah oui.
C'est une grande différence que tu viens de dire.
– C'est ça, c'est ça.
Alors là, je me suis rendu compte
que ceux qui avaient des vrais résultats
par rapport à toutes sortes de causes que j'ai défendues,
c'était des gens qui avaient cette ouverture-là.
– Oui, parce que pour réunir des gens,
des fois, tu peux avoir une cause
que tu défends, mais le reste,
on est différent. – Bien oui.
– On peut pas être pareil dans tout.
Mais c'est vrai que les leaders, c'est ceux
qui sont capables d'unir des gens
qui arrivent de différents
lieux, mais qui ont quelque chose.
C'est de mettre la force sur ce qu'on a en commun
et non sur les différents.
– Exactement. Puis surtout, se parler.
Mais toi, t'aurais pu tomber dans...
Parce que, tu sais, quand on parle
de la souveraineté pour plusieurs,
surtout il y a plusieurs années quand même,
c'était comme croire.
Ce que tu disais,
ça devenait une religion
à quelque part aussi.
J'ai été tenté un peu par la religion
politique.
Mais t'étais là en pleine effervescence.
Mais pas tellement sur la question nationale.
Sur la question nationale, c'est un autre cheminement.
OK.
C'est un autre cheminement, complètement.
Mais à une époque, tu sais, genre,
pas longtemps après,
à un moment donné, je suis tombé dans le grand soir,
mais pas juste de l'indépendance, de la révolution, puis là, Che Guevara, À un moment donné, je suis tombé dans le grand soir,
mais pas juste de l'indépendance,
de la révolution, puis là, Che Guevara,
puis, tu sais,
les marxistes.
C'était vraiment, tu sais, c'était à la mode,
finalement, effectivement, c'était un courant.
C'est gênant de dire, j'ai suivi ça parce que c'était
à la mode. Mais oui, ça nous est tout arrivé.
Oui, mais c'est un courant, mais c'est de ça que les jeunes parlaient.
C'est de ça que les gens parlaient. C'est de ça que les gens parlaient.
Et donc, il y avait...
Je continue d'avoir un respect pour Che Guevara,
peu importe,
mais je veux dire, il reste que...
Bon, j'ai vu les choses autrement.
J'ai vu le changement social autrement.
J'ai vu l'impasse faite par la violence politique.
Mais aussi, j'ai compris qu'à certains moments,
il y a des situations dans le monde
où est-ce que tu es obligé, si tu veux,
de te défendre physiquement.
Et donc, je lève mon chapeau à tous ces gens-là.
Mais ce n'est pas des affaires qui s'importent comme ça
dans toutes les situations, on se comprend.
C'est ça, là.
Et donc, peu importe.
Pour la question nationale,
j'ai toujours été assez ouvert parce que...
Bon, ben, hop,
excusez le micro.
S'il y en a qui me connaissent
pas assez,
non seulement mon père était fédéraliste,
mais maman, c'est une anglophone.
Alors, j'ai été élevé,
moi...
Moi, dans le fond, j'ai été élevé en anglais
quasiment. C'est pratiquement ta première langue,
l'anglais? Moi, pas vraiment.
Ma vraie première langue, c'est le français.
Parce que même maman
parlait français québécois pareil,
mais elle nous parlait souvent en anglais.
Mais, je veux dire,
elle a vécu,
je pense qu'elle est née
genre,
je ne me souviens plus,
au Nouveau-Brunswick,
dans la région acadienne.
– OK.
– Elle est née là.
Elle, c'est un mélange parfait,
tu comprends.
Mais c'était une anglophone.
On écoutait la télévision
en anglais seulement.
Moi, j'écoutais la télévision
toute mon enfance. J'allais à l'école
et les autres enfants parlaient
de leur émission de télé qu'ils écoutaient.
Moi, je voyais presque pas ça.
Ça, vous bobineau.
Je veux dire
que j'ai écouté religieusement.
Mais sinon,
j'écoutais la télévision en anglais.
Moi,
j'étais à bilingue totale. J'étais en fait, assez jeune, j'écoutais la télévision en anglais. Fait que moi, j'étais bilingue totale.
J'étais en fait, assez jeune,
j'étais
le Canadien idéal
que Jean Chrétien
aurait voulu. Tu comprends?
J'étais totalement bilingue.
Tu sais.
Toi, t'étais immersif.
Ah, complètement. J'étais ça, moi.
Fait que là, les gens, bon, évidemment,
ils savent aujourd'hui les positions que
j'ai eues et que je continue de défendre.
Et non seulement je continue de le défendre,
mais c'est la plus importante
cause pour les Québécois, je pense.
On pourra en revenir là-dessus, mais
c'est sûr que
j'écoute...
Tu sais, moi, j'allais à l'école, j'entendais
du monde dire, ah, les maudits anglais. »
Ma mère, c'est un anglais.
Tout de suite, en partant,
je me disais « Oui, non, ça ne marche pas. »
Ça me fait penser à une autre affaire.
Excuse-moi, je parle.
C'est ton ouvre-ton-jeu.
Tu peux parler.
Après ça, on va ouvrir le jeu.
Moi, je t'écoute.
Là, je pense à...
Quand je me souviens, je marchais...
J'avais connu
un ami cri
de la baie de James. Je l'avais rencontré d'un bar.
J'avais 18 ans, genre.
Je l'avais rencontré d'un bar
à Montréal.
Puis, il me dit,
« Ah, tu viendrais chez nous? »
Il était à Matagami, tu sais.
Il pensait jamais que j'irais, tu sais.
– Oui, parce que... – C'était loin. C'était à Barouette, à Matagami. Il pensait jamais que j'irais. Oui, parce que c'était loin.
C'était à Barouette, à Matagami.
Puis là,
moi, je pars sur le pouce.
Je faisais du pouce beaucoup dans ce temps-là.
Je pars sur le pouce, puis j'atterris chez eux.
Fait que là, j'ai vécu
une première expérience avec les cris.
C'est impressionnant.
Mais surtout, je me souviens d'une chose,
c'est que je marchais avec lui
dans la ville de Matagami.
Puis là, il y en a
qui passent à côté de nous autres en char.
« Hey, ça va?
Retournez-vous-en dans votre réserve
ou je sais pas trop ce qu'ils nous disent. »
Moi, je fais comme ça.
Là, il passe.
Il y avait un sigle du Parti québécois
en arrière
de coller sur le derrière. Là, il passe, il y avait un sigle du Parti québécois en arrière de sa...
de son... de coller son...
Sur celui qui a crié ça.
Moi, ça m'a fait comme...
OK, des imbéciles, il y en a partout.
Dans tous les groupes, même ceux que...
Déjà, j'étais péquiste.
Tu comprends? Même parmi les miens, il y a des caves partout.
Ça, malheureusement, les caves,
même s'ils sont minoritaires, à mon avis,
c'est la qualité de la race humaine,
c'est que la majorité, ce n'est pas des caves.
Mais les caves, ils prennent beaucoup de place.
Ils se manifestent.
Oui, oui.
Et puis, c'est ce qui se passe un peu des fois
avec les médias sociaux.
Normalement, les caves,
quand tu es chez vous, mettons que tu reçois
toute la famille, 60 personnes.
Il y a deux, trois caves qui se mettent
à dire des niaiseries.
On en dure ça, puis ça passe.
Sauf que là, avec les médias sociaux,
c'est un peu des haut-parleurs.
Ça les multiplie, les autres, puis on est des haut-parleurs.
C'est ça qui arrive. C'est ça qui arrive. Sauf que là, avec les médias sociaux, ça les multiplie. Ils ont des haut-parleurs.
C'est ça qui arrive.
C'est ça qui arrive.
Alors... Est-ce que tu es prêt à ouvrir ton jeu?
Oui.
Comment tu vas? Vas-tu bien?
Je vais bien.
En forme?
Oui.
Je suis contente que vraiment.
Alors, le jeu, Paul,
les Verts, c'est des questions générales.
Il faut que tu comprennes que le jeu,
il y a des questions qui reviennent d'invité en invité,
mais quand même, ce mélange-là de cartes,
il t'appartient, il y a juste toi.
Parce que chaque jeu est quand même personnalisé.
Alors, les questions jaunes, on devient plus personnel.
Les questions rouges, bien, oui, c'est assez personnel.
Je dirais que c'est personnel.
Ça, c'est plus général. Encore, c'est plus personnel je dirais c'est personnel ça c'est plus général encore c'est plus personnel, très personnel
ça c'est le niveau Eros
Eros c'est compagnie, absolument
on a un niveau Eros
il y a une question OptoRéseau que je te pose à la fin
mais t'as un Joker
donc si il y a une question, mais tu vas voir
le niveau Eros, inquiète-toi pas avec ça, ça va très bien aller
et le Joker c'est parce que
évidemment, dans les questions que tu vas choisir,
moi, je te pose des sous-questions. Puis ça, à un moment donné, tu te dis
c'est assez, je veux changer de question.
Tu as le droit d'utiliser une fois, tu le mets sur la table
et j'arrête. Ça va?
Mais il n'est pas si utilisé. Je veux juste te rassurer.
Je suis sûre que
tu ne l'utiliseras pas, j'ai l'impression.
Alors, tu as le droit.
Là, tu brasses les cartes.
Tu vas m'en donner cinq du niveau vert.
Cinq?
Oui, tu m'en donnes cinq.
Il y a quasiment rien que cinq.
Non, OK.
Il y en a un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept.
Hé, chanceux.
Il y en a deux que je ne mettrais pas.
Et voilà, merci.
Alors là, de ce niveau...
Attends une minute.
Non, c'est ça.
Tu en as huit.
Tu m'en as donné six.
Enlève-en une.
Je vais te laisser en enlever une. On vient d'apprendre que je ne sais pas comment... Non, c'est ça. Tu en as huit. Tu m'en as donné six. Enlève-en une. Je vais te laisser en enlever une.
On vient d'apprendre que je ne sais pas comment...
Non, c'est parce qu'elles étaient collées.
Non, je me disais, j'ai oublié une carte.
Je vais te les lire. Tu vas en choisir une
puis je vais en choisir une. Donc, tu réponds à deux cartes
sur celle-là. À quel endroit
te sens-tu en pleine possession de tes moyens?
Quand je me regarde dans le
miroir, je vois.
Quel sens donnes-tu au mot famille?
Quelle personne a fait une différence dans ta vie?
De quoi as-tu peur?
Honnêtement, je peux répondre à tout.
Mais t'en as-tu une qui te vient en premier?
Tu t'es allé à quel endroit?
Tu te sens en pleine possession de tes moyens?
Quand je me regarde dans le miroir, je endroit tu te sens en pleine possession de tes moyens? OK.
Quand je me regarde
dans le miroir,
je vois.
Quel sens donne-tu
au mot famille?
Quelle personne
a fait une différence
dans ta vie?
De quoi as-tu peur?
Je vais dire
quelle personne
a fait une différence
dans ta vie.
Ça, je peux parler
des personnes.
Ah, puis toi,
tu vas en choisir une après.
Après, oui.
Exactement.
Tu gardes ça pour...
Pour plus tard.
Je vais te laisser répondre à celle-là.
C'est bon, c'est bon.
OK.
Donc, tantôt, j'ai parlé de mon père,
ça fait que je ne parlerai pas de lui.
Tu peux nous en parler plus longuement, si tu veux.
Non, non, parce que...
Vas-y comme tu veux.
Non, je veux parler de...
Je suis obligé de parler de deux personnes.
C'est un couple de professeurs
qui ont été extrêmement importants dans ma vie.
Et donc, c'est Michel et Guy Archambault
qui vivent aujourd'hui pas loin d'Ottawa
et qui étaient à l'époque,
lui, Guy Archambault le premier,
mon professeur,
professeur de français,
genre secondaire,
l'équivalent de je ne sais plus quoi aujourd'hui,
trois peut-être,
et puis professeur de français.
Et lui a fait une expérience absolument étonnante avec nous autres.
Il a décidé qu'il prenait son...
Non, c'était un professeur d'histoire
à ce moment-là. Il a été professeur de français
après. Mais dans ce premier temps-là,
il a décidé de
nous donner
le cours... On est en secondaire 3, genre.
Il a décidé de nous donner le cours
d'histoire qu'il venait
de faire à l'université.
Il a dit, bon,
il va falloir passer ça, voir s'ils sont capables de faire à l'université. Il a dit, bon, il va falloir passer ça,
voir s'ils sont capables de faire ça.
Alors là, il nous a donné un cours.
Puis là, il nous l'a dit, je vais vous faire ça.
Et là, tout le monde a dit, oh my...
On va-tu être capable de le faire?
Comme des grands chaussures à chausser?
Tout le monde a embarqué, les gens.
Et là, il nous expliquait,
c'était l'histoire de la France.
Toute la royauté et tout ça. Puis je veux dire, c'était l'histoire de la France, toute la royauté,
puis tout ça, puis je veux dire, c'était complexe,
et toutes les raisons de la royauté,
puis peu importe, c'était
quand même étonnant.
Et donc, c'était vraiment
un professeur vraiment très engagé,
puis très...
Et puis, donc, marquant,
et tout ça, puis à un moment donné,
justement, il avait un cours de français aussi. Il nous, justement, il y avait un cours de français aussi.
Il nous donnait deux cours, un cours de français aussi.
Et là, dans son cours de français,
il nous faisait écrire et tout ça.
Et là, moi, à un moment donné,
il avait remarqué, j'ai écrit comme un poème, si on veut,
très misérabiliste
sur ma vie
de souffrance.
Je ne sais pas quoi.
J'essayais
d'imiter Claude Dubois avec...
Je me souviens que j'essayais d'imiter
Claude Dubois avec sa chanson.
Voyons comment ça s'appelle.
Je ne sais plus. Peu importe.
Est-ce que j'aurais voulu être un artiste?
C'est trop tôt, ça. Bien avant ça. Ça s'appelle est-ce pas j'aurais voulu être un artiste c'est trop tôt ça
bien avant ça
ça s'appelle sa rue
Vigée
non non j'ai essayé
si tu me pars je vais en chanter quasiment
en tout cas c'est pas grave ça va nous revenir
non non non
non c'est pas ça
en tout cas ça va nous revenir là t, c'est pas ça. En tout cas, ça va nous revenir.
Là, tu écoutais déjà du Claude Dubois.
Oui.
Tu cherches la croix.
Au coin.
Sanguinet.
Sanguinet, oui. C'est quoi?
Attends, c'est...
On a un plan de mémoire.
C'est pas grave.
Qui est au début de ma carrière.
Le sens même de ma chanson.
Ce soir, je vous laisse un peu de mes pensées.
J'ai souvenir encore
de ces vieilles maisons.
C'est « Je souvenir encore ».
J'ai souvenir encore
d'un quartier
écoute c'était toute sa vie
mais j'ai souvenir encore
j'ai souvenir encore
que j'essayais d'imiter moi
je me souviens je commençais avec
dans mon enfance je n'ai rien reçu
je n'ai eu de la malchance pour me retrouver dans la rue
ce qui était absolument faux.
OK, tu t'es inventé une vie.
Oui, je composais une chanson.
Tu étais mélodramatique.
Oui, j'essayais, mais c'est sûr que j'avais eu une enfance difficile,
pauvre et tout. J'ai eu une enfance extrêmement...
Moi, je suis arrivé
dans le pire moment
financier de mes parents.
Mes pauvres parents qui étaient poignés
avec Household Finance.
C'était une compagnie de
préusuré à l'époque,
officiellement illégale.
Je comprends.
Donc, ils avaient été malades
l'un après l'autre.
Il n'y avait pas d'assurance maladie.
À cette époque-là, ils se sont retrouvés vraiment dans
grande pauvreté. Moi, je suis le dernier
arrivé. J'arrive, tu sais,
au pire moment. Et donc, c'est ça. J'arrive, tu sais, au pire moment.
Et donc, c'est ça.
J'ai eu une enfance et une adolescence
très pauvres financièrement.
Très riches émotivement.
Mais quand même pauvres financièrement.
Pauvres financièrement, ça m'a marqué beaucoup.
Peu importe. J'essaie d'écrire.
Fait que là, j'écris tout un poème, tout ça.
Puis là, lui, il dit, ah, t'as quelque chose.
T'es quand même bon.
Fait que le restant, c'était sûrement meilleur
que les premières phrases que je t'ai dites tantôt.
Il me dit, tu as quelque chose.
Et là, il m'a pris sur son aile.
Il sentait que j'étais dans une période délinquante.
Peu importe.
Je ne vais pas aller trop dans les détails.
Ça ne donne rien.
Mais j'étais...
Il m'a pris sur son nez.
Ils m'ont amené chez eux avec sa femme
que j'ai rencontrée pour la première fois,
Michèle Archambault, tout ça.
Puis je suis allé souper, dormir chez eux, tout ça.
Puis il a comme...
Il a pris soin de moi,
puis il a réussi à me sortir un petit peu de...
Tu sais, très en douceur, là, tu sais.
Ils ont réussi à me ramener un peu
parce que j'étais très délinquant
et tout ça.
– C'était en rébellion contre quoi?
– Je sais pas. – C'était l'âge?
– Contre...
C'était ma nature, un peu.
– OK. – La nature est là,
aussi, tu sais. Moi, je pense que...
Tu sais,
on est beaucoup
construit par la société, par la famille,
par tout ce qu'on vit.
Mais on a de la nature aussi
dans nous. Ça ne peut pas être juste un bord.
Fait que, tu sais,
j'avais une nature un peu...
Je me battais
avec tout le monde. Mais j'étais petit.
C'est curieux. Parce que quand j'étais
à l'école, j'ai été petit, moi, très longtemps. Je suis devenu grand. À la dernière minute, c'est curieux. Quand j'étais à l'école, j'étais petit, moi, très longtemps.
Je suis devenu grand en dernière minute.
T'es venu moyenne?
Oui, à un moment donné, j'ai poussé.
Puis ceux qui m'avaient écœuré l'année d'avant,
oh boy, tu vois le genre.
Mais j'étais petit,
je me défendais.
C'est genre, ça te coûte cher
si tu t'en prenais à moi.
Mais j'étais comme ça.
C'était redoutable.
Moi, j'étais vraiment un petit comme ça.
Puis lui, il a cru en toi.
Oui, c'est ça.
Sans devoir te battre, sans devoir juste avec un crayon.
Dans mon affaire d'écriture.
Fait que là, j'ai commencé à écrire des chansons.
Parce que ça, en réalité, c'était pas un poème.
C'était une chanson que je travaillais.
Parce que là, j'avais commencé à apprendre à jouer la guitare.
Tu vois? Genre.
Et puis,
là, eux autres,
ils ont pris soin de moi.
Et puis,
après ça, je l'ai
connu, lui, plus tard.
Un autre, deux années plus tard,
encore. Fait que là, on a gardé la connexion.
En secondaire 5,
je l'ai rencontrée dans une autre école complètement.
Elle était
l'équivalent d'un TES
aujourd'hui, je dirais.
C'était pas une orientatrice,
mais quelque chose. C'était pas clair.
Je pense qu'il commençait à...
Elle avait un rôle spécialisé.
Ça donnait pas des cours.
Elle m'a poigné.
Puis là, moi, ça n'allait vraiment pas bien
dans mes notes.
C'est pour ça qu'elle t'a poigné.
Elle m'a poigné.
Elle était assise là.
Puis là, tu vas aller faire tes devoirs.
Puis elle m'a enfermé à côté de son bureau.
Elle m'a vraiment aidé.
Puis là, elle m'a fait faire du théâtre.
Et là, je suis monté sur une scène
pour la première fois en faisant du théâtre,
en jouant une pièce de Marcel Dubé.
Et puis,
j'ai découvert la scène.
Mais surtout,
ces gens-là, tu vois, ils ont été vraiment
protecteurs.
Puis,
ils ont joué un rôle
extrêmement important
pour moi.
Après, j'ai gardé contact avec eux autres.
Je les ai vus il n'y a pas si longtemps.
C'est du monde qui
m'ont suivi. Après ça, on a toujours gardé
contact. Mais, c'est eux
qui ont fait que...
Eux, puis un ami à eux autres aussi,
que je suis obligé de dire, Gaston
Chalifoux, qui était un professeur de
philosophie absolument
extraordinaire,
qui lui m'a
aidé à rentrer au CERJ en dessous
de la passe, en sous-essai.
C'est marrant.
Je ne savais vraiment pas les notes.
Mais eux autres m'ont vraiment...
Ils m'ayant vu quelque chose en toi,
qu'ils disait,
lui, il faut le pousser.
C'est ça. Et effectivement... C'est pour ça que quand on peut le faire pour les autres,
tu sais ce que tu dis,
il y a comme un donné au suivant aussi.
Oui, absolument.
Le fais-tu pour d'autres?
As-tu ce sentiment-là?
Je l'ai fait à ma façon,
à la moindre occasion que j'ai pu
aider, acconselier, approcher,
mais je veux dire, si j'avais été
professeur, j'aurais peut-être eu
l'occasion de le faire plus.
Mais je veux dire,
je pense que je l'ai remis à ma façon.
C'est un beau témoignage.
Oui, oui. Les autres ont été
extrêmement importants.
Ils le sont encore.
Ils t'ont ramené sur les rails à quelque part.
Oui, c'est ça.
Tu aurais pu bifurquer.
Ah, complètement.
Tu avais un potentiel, en tout cas.
Écoute.
J'étais délinquant.
Les amis avec qui je me tenais
sont allés faire un coup un soir
où que là, moi, je peux aller ce soir-là.
OK?
Et puis, eux autres se sont fait arrêter.
Mais tu sais, t'as 13, 14.
OK? Là, c'est mes grands chums.
On se comprend parfaitement.
Là, eux autres, ils ont pris le chemin de je sais pas quoi, là, après s' mes grands chums. On se comprend parfaitement. Eux autres, ils ont pris le chemin de
je ne sais pas quoi, après s'être fait arrêter.
Et il y en a un qui est mort en prison
et l'autre qui est mort dans un deal
de drogue, genre
une dizaine d'années après.
Mais ils ont pris des chemins
complètement différents
de moi.
Ça répète le tien.
Je me comprenais
avec eux autres comme si c'était mes chums.
On se comprenait parfaitement.
Mais eux autres sont allés
ailleurs. C'est pour ça que quand on rencontre
des personnes comme ça, c'est pas
banal. Non, c'est ça.
Ils ont cru en toi, ils ont vu un talent
que tu ne savais pas que tu avais aussi,
que tu explorais, mais là, ils ont confirmé.
Tu peux dire, j'ai une facilité,
mais de se faire
confirmer, valider, c'est quand même
important pour un humain.
C'est beau. Moi, la question
que je vais te poser, quel sens donnes-tu
au mot famille?
Ah!
Ah, mon Dieu!
La famille est tellement importante pour moi.
C'est tellement la vie, c'est tellement...
Écoute, c'est tellement...
Je te dirais, justement, c'est tellement ma vie,
autant sur le plan professionnel que privé, si on veut.
Tu sais, je n'ai jamais été, comme on dit en bon latin, un « loner ». J'ai toujours été avec d'autres.
Et la famille, pour moi, tu sais, j'ai vécu la famille reconstituée.
Je vis encore ça aujourd'hui.
Ma famille, quand j'étais jeune,
la famille a grandi aussi.
Parce que chez nous, la famille, c'était énorme.
Mes parents venaient de familles très nombreuses.
Il y avait beaucoup de tantes, des cousins, des cousines.
C'est ça. C'est une grosse affaire.
La famille, pour moi, a toujours été extrêmement importante.
Et ça m'a
défini parfaitement, parce que, justement,
si je regarde comment
les musiciens avec qui je travaille sont avec moi,
le plus jeune, le plus
récent, on l'appelle le petit jeune,
ça fait juste
25-30 ans qu'il est avec nous autres.
Tu comprends? Mais moi, je garde le même monde.
C'est le dernier arrivé. C'est ça, c'est le dernier arrivé, ça fait 30 ans. Ça fait 30 ans qu est avec nous autres. Tu comprends? Mais moi, je garde le même monde. C'est le dernier arrivé.
C'est ça, c'est le dernier arrivé. Ça fait 30 ans.
Ça fait 30 ans qu'il est là.
Et avec tes enfants,
est-ce que tu es proche de tes enfants?
Complètement, mais oui.
Très proche, absolument.
Très proche de mes enfants.
Et puis,
c'est toute ma vie.
C'est tout. vie c'est le sens
ça donne un sens
c'est le sens de ma vie
c'est ma vie
c'est le sens de ma vie
puis c'est son moi
absolument
puis les enfants
de ma première famille
qui était une famille reconstituée
qui c'est des enfants que j'ai adoptés si tu veux de ma première famille, qui était une famille reconstituée,
qui c'est des enfants que j'ai adoptés, si tu veux.
C'est comme mes enfants.
C'est mes enfants.
C'est pas comme mes enfants, c'est mes enfants.
Et ils sont encore avec moi.
On se voit tout le temps.
Es-tu fier de ça?
D'avoir conservé les liens,
d'avoir mis...
Je suis content de l'avoir fait.
C'est ça, tu as suivi ton...
Je ne me sens pas une fierté dans le sens que
j'ai fait un bon coup et je suis fier de moi.
Non. C'est juste
naturel.
C'est juste la vie.
C'est juste ma vie.
C'est ça.
Quand tu as toute ta famille autour,
tu ressens-tu quand même une fierté de
« J'ai cette famille-là. »
Honnêtement, je suis fier d'eux autres.
Je suis fier de voir ce qu'ils deviennent.
Je suis très impressionné
par tous mes enfants.
Tu en as combien d'enfants?
Là, ça dépend.
J'adore cette réponse-là.
Ça dépend.
Ça dépend. Ça dépend
de ce qu'on compte.
Mais tu as tous ceux que tu considères comme tes enfants.
J'en ai, donc,
les enfants que j'ai élevés.
Oui.
Ça fait...
7
que j'ai élevés. Mais là, le dernier n'est pas fini.
Le dernier est tout petit.
Mais il y a 11 ans.
Il y a de l'énergie.
Mais oui, c'est clair.
Mais c'est ça.
Donc, lui, il n'est pas fini.
Non, lui, il n'est pas fini. Mais les autres, je les ai élevées.
Et puis, au travers des séparations et tout,
je les ai élevées quand même.
Et puis,
je suis à l'âge adulte.
Et puis, c'est ça. Je suis très fier
de les voir aller. Quand je les vois,
je suis content de ce qu'ils sont devenus.
J'ai remarqué une affaire, moi.
Les enfants,
les enfants et les adultes,
quand un enfant a
quatre ans à peu près,
entre trois et cinq, quelque part, dans ce bout-là,
j'ai remarqué
que ça,
c'est la personne,
quand cette personne-là va être une adulte,
ça va être la même personne.
Le caractère,
l'attitude, toute la personne à 4 ans
à peu près, c'est là que tu la reconnais.
Puis après ça, ça change.
Puis là, tu as la crise d'adolescence et tout ce que tu veux. – Mais ça, ça reste.
– À un moment donné, elle redevient cette personne-là
à 4 ans. Puis avant 4 ans,
on la reconnaît pas encore, tu sais.
C'est pas clair, puis t'es en train de se faire
puis tout ça. Mais là, à 4 ans à peu près,
autour de ça,
boum, t'as vraiment la personne
là, elle va redevenir cette personne-là.
Et c'est arrivé avec tous mes enfants. – Puis là, t'as de personne, là, elle va redevenir cette personne-là. Et c'est arrivé avec tous mes enfants.
– Oui, puis là, t'as de l'expérience, on te croit.
– Oui, absolument, exactement.
Moi, c'est une donnée scientifique.
– Bien oui, toi, il y a un centre.
– J'ai sept échantillons.
– Là, j'ai le dernier échantillon pour finir de
prouver cette théorie.
– Mais ton petit Félix, on l'a vu dans les médias il y a quelques années,
quand vous êtes allé à
un show de Céline Dion à un show de Céline Dion
un spectacle de Céline Dion
il est devenu une vedette
je me souviens le petit Félix qui arrive sur la scène
avec Céline
elle ne savait pas que c'était mon gars
c'est vraiment le hasard
elle a demandé qu'il monte sur la scène
il aimait ça, il trippait
il a dit viens t'insiste
mais il y a une des choristes en arrière qui
savait qu'il était
ami avec ma blonde, pis là, elle savait que
c'était mon gars, tout ça, mais
je veux dire, Céline, elle le savait pas.
Elle le savait pas. – Félix a tout
un charisme. – Mais hein! – Ah, c'était
tellement beau, elle l'avait dans ses bras,
tu sais, je veux dire, quand même, pis elle a dit
qu'elle était sa blonde, là. – Ben oui!
– Mais pour lui, c'est du moment, là, pour ton fils. – Ben oui, ben même, elle a dit qu'elle était sa blonde. Mais oui! Pour lui, c'est du moment, pour ton fils.
Mais oui!
Il aimait vraiment Céline.
Moi, j'ai toujours aimé Céline.
Premièrement.
C'est une des affaires qui m'a...
Ma blonde, c'est une grande fan de Céline.
Totale.
Elle est allée à Las Vegas.
Elle a gagné des concours.
Elle était imbattable pour aller voir Céline.
Mais moi, j'ai toujours aimé Céline.
Je me souviens justement d'une époque
où Céline, c'était comme mal vu d'aimer Céline.
C'était vraiment...
Elle partit comme chantant en anglais.
Tous mes amis autour, les musiciens,
plein de monde,
ils me disaient, « Mais t'aimes Céline,
t'es bien cave. »
C'était vraiment pas en mode d'aimer Céline.
C'était vraiment...
Et puis je me souviens d'en parler même
dans une entrevue, de dire...
Puis là, tout le monde avait bitché un peu
contre elle.
Elle a eu une passe difficile au Québec.
Parce qu'elle avait enlevé l'accent
sur le « et » de Céline
quand elle était allée aux États-Unis.
Céline, oui.
Ça avait fait la tollée.
Elle a enlevé cet accent-là, mais elle a gardé son accent
quand elle dit « t'es cacaillère ».
Elle a gardé son accent québécois.
Mais moi, je veux juste,
juste avant que tu continues, je veux juste te dire,
elle était venue animer
le gala de la disque
c'était la première fois je pense que
presque au Centre Bell
quand ils ont transféré du forum au Centre Bell
puis elle a fait une conférence de presse
puis je me souviens que les
journalistes avaient été assez
agressifs avec Céline
puis elle avait répondu aussi sur
un ton qu'on lui connaissait moins
puis je m'étais dit, si Céline Dion
qui fait des dons, parce que moi je m'impliquais pour la
fibrose kystique, je travaillais pour une entreprise
puis c'était Céline Lamarène
puis je savais tout ce qu'elle faisait pour
ramasser des sous entre autres.
Si elle, elle se fait rentrer dedans alors
qu'elle chante,
elle fait du bien au monde.
Je me disais, ok, on va tous se faire rentrer
dedans. En tout cas, ça m'avait comme un peu dit,
hey, fais ce que t'as à faire,
puis fous-toi des autres. Si Céline se fait rentrer
dedans, regarde, c'est cause perdue.
Je te laisse aller, mais ça me rappelle à quel point
il y a eu un
moment où c'est vrai qu'il y avait
une tension entre
l'univers médiatique et Céline.
Ben oui, puis tantôt, on parlait
d'être ensemble et tout ça.
Des fois, l'humain
il se met ensemble pis il devient un troupeau
un peu bête.
Tout le monde s'en va par là,
il y a des tendances comme ça.
Et je me souviens, à ce moment-là,
moi j'aimais ça,
Céline,
j'aimais l'émotion,
j'ai toujours aimé sa voix, j'ai toujours aimé son émotion, même quand elle était petite, quand je chantais pour le pape, j'aimais ça, Céline. J'aimais l'émotion. J'ai toujours aimé sa voix. J'ai toujours aimé son émotion.
Même quand elle était petite, quand elle chantait
pour le pape. J'aimais ça.
Bon, c'est-tu de ma faute? J'aime ça.
Fait que là, ça reste là.
Mais là, je me souviens même de défendre
Rock voisine, parce qu'il y avait un peu la même affaire
sur Rock.
Ça chialait. Mais tu sais,
c'est quoi le problème au Québec? On a-tu peur d'être
basse ou de pogner ou de quoi? On a-tu peur d'être boss ou de pogner ou de quoi?
On a-tu peur d'être grand?
Ben oui, pis là, Rock,
il est beau, pis il chante des bonnes
tonnes, pis il chante bien. Ça se peut qu'il pogne.
Ben, en France, c'est le délire
en Europe. C'est pas grave.
Pis je me souviens, à un moment donné,
de faire un point là-dessus avec un journaliste
pis
il avait l'observation. C'était comme si toi n'étais pas supposé,
mais Céline.
Surtout pas moi.
Parce que tu venais quoi?
Parce que j'étais nationaliste, engagé,
puis tout ça.
Alors que tu veux que le Québec rayonne ailleurs?
Il faut défendre le français,
puis tout ce que tu voudras.
Mais tu sais, Céline,
elle continue de chanter en français.
Oui, mais aux Olympiques,
on l'a vu aux Olympiques de Paris.
Oui, c'était émouvant.
Mais aussi,
elle est vraie.
Mais là, aujourd'hui, tout le monde
l'accepte. Elle est vraie.
Elle avait eu le prix qu'elle a refusé
comme chanteuse
anglophone.
Chanteuse anglophone.
C'est pas parce que tu chantes en anglais que tu deviens une chanteuse anglophone.
Exactement. C'était bizarre. Je me sou anglophone. Non, c'est pas parce que tu chantes en anglais que tu deviens une chanteuse anglophone. Exactement.
C'était bizarre.
Puis je me souviens, même, j'étais très content à l'époque,
Parizeau, qui avait dit,
non, moi, j'approuve Céline, en voulant dire,
hey, voyons donc.
On arrête ça.
Bien là, c'est pas ça.
Puis c'est un peu la même chose pour moi,
dans le sens qu'aujourd'hui, je pense à ça.
Moi, je pense qu'il faut chanter
le plus possible en français,
parce que si tu es francophone,
si tu ne chantes pas dans ta langue...
J'ai eu cette conversation-là
avec plusieurs,
mais même quand j'ai commencé,
moi, au début, je chantais juste en anglais.
Puis c'est en découvrant Brel, Vigneault, j'ai fait « moi, au début, je chantais juste en anglais, tu sais. Puis c'est en découvrant
Brel, Vigneault, tout ça, un moment donné, j'ai fait
« Oups, attends un peu, là, il y a quelque chose d'autre. »
Finalement, c'est ma langue.
Et là, j'ai compris avec le temps
que, tu sais, ceux qui avaient de la difficulté
à chanter dans leur langue,
je me disais « Bien, si tu as de la misère à chanter
dans ta langue,
ça veut dire que t'as un problème.
Ça peut pas être un problème. Tu dire que t'as un problème. Ça peut pas être un problème.
T'as le droit,
mais c'est quand même un problème.
Si t'es pas capable de chanter en français,
si ça te prend l'anglais pour exprimer
tes émotions, c'est bizarre, non?
Parce que ta vraie langue de ton cœur,
c'est le français. Faudrait que tu sois capable.
Celle qui t'habite. Oui, exactement.
Mais toi, t'aurais pu chanter en anglais quand même,
parce que t'es parfaitement bilingue. Oui, oui, absolument.
Quand j'ai commencé à chanter, je me souviens,
je chantais avec un ami
et on chantait ensemble, on faisait quasiment un duo.
Et puis, on chantait
en anglais, tu sais. Mais à un moment donné, j'ai découvert
« Ah, OK, là, bah, il y a ça. »
Mais t'aurais pu décider de faire une carrière
dans les deux langues? Oui, j'aurais pu.
J'aurais pu, mais tu sais... Tu sens plus les deux langues? Oui, j'aurais pu.
Tu sens plus francophone.
Oui, c'est ça.
Je n'ai juste pas cette ambition-là.
Honnêtement,
c'est très curieux comment je suis arrivé là
par accident.
Je rêvais à ça,
mais pas tant.
Oui et non.
Il y a un côté de moi qui,
depuis toujours,
moi, je suis un gars de bois.
Je suis un gars de bois.
Déjà, sortir du bois, c'est beaucoup.
Aller aux États-Unis ou en France,
c'est beaucoup.
J'aime ça aller voyager,
mais je veux dire,
vivre là, puis tout, non.
Ce qui est arrivé avec la France, c'est un peu la même chose.
Je n'ai pas chanté en anglais
pour la même raison que je ne suis pas allé
faire carrière en France.
En fait, je suis allé en France,
et puis je suis allé
au début,
au début des années 80. Je vais là, puis
là, ça marchait beaucoup Je vais là, puis...
Là, ça marchait
beaucoup. Puis là, j'avais mon disque
qui était sorti sur une compagnie de disques
qui appartenait à Gilles Vigneault, ou en tout cas,
c'était à la même compagnie.
C'était la même compagnie.
Puis là,
il avait sorti mes deux albums,
mon premier, puis L'Escalier, puis tout ça.
Là, moi, je fais des tournées là-bas,
je trouve ça le fun, puis là,
la réaction du public est carrément
extraordinaire, je me disais même,
on dirait que c'est plus fort
que chez nous, la réaction.
Je faisais l'escalier,
mais on n'avait jamais entendu ça de la vie.
Puis là, j'avais des standing ovations,
donc j'étais comme, wow!
Peu importe, je fais des tournées
puis là eux autres ils me disaient
bon ok
faudrait que tu viennes ici
ok qu'est-ce que tu veux dire
faudrait que tu viennes
rester là-bas
faudrait que tu viennes rester ici
pourquoi
je voyais Renaud
il vient au Québec, lui.
Il ne reste pas ici.
Il ne reste pas ici. Il fait deux, trois semaines.
Cabrel, il vient. Il repart.
Je ne peux pas venir faire...
Chez nous, j'ai une famille.
Puis, tu sais...
Non, il faut vraiment que tu viennes.
Parce qu'eux autres, là-bas,
c'est vraiment...
Puis je pense que c'est encore un peu de même aujourd'hui.
C'est moins pire avec Internet.
Mais à l'époque, en tout cas,
il n'y avait pas des quotas à la radio comme nous autres.
Nous autres, on avait des quotas à la radio
obligés d'avoir 65 % de francophones.
Eux autres, non.
Faudrait qu'ils aillent t'installer là-bas.
Fait que là, eux autres, il y avait comme dans les radios,
5 % de la musique était francophone.
Le restant, dans les années 80, c'était anglophone.
Fait que là, imagine-toi, tous les Julien Clerc
accompagnés, Renaud et tout ça, ils se battaient tous
pour le 5 %. Fait que là, eux autres,
ils me disaient, bien là, il faut que tu viennes,
il faut que tu fasses de la télé, puis il faut que tu viennes,
il faut que tu sois présent.
– Donc, il fallait que tu t'imbriques dans le milieu musical.
– Là, ils me disaient, il faut que tu passes
7-6 à lui, moi, moi, j'étais là...
– Ça se passera pas. – Puis tu sais... – T'as-tu regretté? Il me disait, il faut que tu passes 7-6 à lui. Moi, j'étais là... Non.
Ça se passera pas.
Puis tu sais...
T'as-tu regretté?
Mais non, j'ai pas regretté.
T'as vu, c'était ta famille, t'as tes valeurs.
Je peux toujours y aller en France.
Je me rappelais un moment donné, d'ailleurs.
Je suis retourné, mais en tout cas,
ça, c'était une autre histoire.
Ça, c'est curieux au bout.
Mais attends, je vais juste finir.
C'est que là, moi, là-bas, en France,
j'aimais ça à chaque fois que j'y allais.
Mais je veux dire,
j'avais pas envie de vivre là, tu comprends?
J'aimais ça, j'aimais ça.
Faire de la tournée, c'est magnifique.
La France, c'est beau.
Puis les gens sont gentils.
Ils sont très fans, hein?
Oui, oui, ils sont très fans, exactement.
Tu sais, quand je te disais,
j'avais l'impression de la réaction.
Quand ils réagissent, ils sont fous.
Fait que, tu sais, c'avais l'impression de la réaction. Quand ils réagissent, ils sont fous. C'était vraiment...
Mais je n'avais pas envie
de vivre le rat race, comme on dit.
De se battre pour tout ça.
Juste pour la gloire et l'argent.
Je n'étais pas là.
Moi, j'avais une cause ici.
J'avais une famille ici.
Puis, tu sais,
j'étais un gars de bois.
Finalement. Ça a confirmé. C'est ça. Bon, ce sais, j'étais un gars de bois, finalement.
Ça a confirmé.
C'est ça, tu sais. Bon, c'est pas grave.
Puis même qu'à ces époques-là,
je n'étais même pas encore sûr que je continuerais de chanter.
Tu sais, quand ils voulaient que j'aille,
je n'étais même pas sûr que je ferais un autre disque.
Tu comprends?
Moi, j'ai fait un deuxième disque
après le premier. Puis là, j'ai fait un deuxième disque après le premier.
Là, j'ai fait l'autre, l'escalier,
tout ça, mais je veux dire, je ne savais pas
si je continuerais à faire des disques. À chaque fois,
je me disais, je vais retourner
à l'archéologie, parce que je suis
archéologue. Je vais retourner
à l'archéologie.
Je faisais ça de même. Mais là,
finalement, ça n'arrêtait pas.
Mais je n'y tenais pas tant que ça.
Tu comprends?
Je n'étais pas...
J'aimais ça.
J'aime encore ça, que ça se passe.
Ça veut dire que tu le choisis à chaque fois.
Même aujourd'hui,
c'est pour ça que dans ma vie d'artiste,
j'ai fait ce que je voulais.
Parce que ça marche, ça ne marche pas.
Je m'en foutais, tu comprends?
Après, quand j'ai fait l'escalier
au départ
aujourd'hui on peut pas comprendre
mais
il y avait heureusement le gars de la compagnie de disques
Gilles Talbot
qui est décédé à l'époque
le grand Gilles Talbot qui a été très important pour moi
justement il me soutenait là-dedans
parce que là, j'arrivais avec une chanson
ça avait aucun bon sens de chanter une chanson
comme ça. C'était tellement pas la mode
des années 80.
C'était le
heavy metal,
tout rapide,
le disco.
Arriver avec une chanson,
ça ne tenait pas de bout.
Il y avait du monde qui riait de moi
autour quand je travaillais là-dessus.
Mais j'étais obligé de la faire.
Puis là, lui me disait,
fais ce que t'as à faire.
Si ça marche pas, on va quand même te faire faire
un autre disque. Je suis en arrière de vous autres.
Je suis en arrière de toi.
Lâche pas avec ça. On a fait pareil.
Mais c'était ça l'ambiance, tu comprends?
Fait que moi, j'ai fait ça de même.
Après ça, j'ai fait un autre disque,
ah, super rock, mais aucun
rapport, tu comprends, mais pas à mode non plus
du son de l'époque.
Après ça, j'ai fait Nouvelle d'Europe, c'est complètement
genre
esprit de laboratoire
de recherche.
Mais t'es vraiment un esprit libre.
Ouais, j'étais complètement n'importe où, n'importe quoi.
Et ça a été jusqu'à partir du chemin des incendies.
Là, j'ai décidé, OK, oui, je suis un chanteur.
Là, ça faisait...
C'était quand même...
Ça faisait 10 ans.
Fait que tu sais, c'est un peu...
Là, je savais ce que je voulais aussi.
C'était un peu comme si j'étais allé à l'université de la musique.
Fait que là, je savais qu'est-ce que je voulais faire.
Puis en studio, qu'est-ce que je voulais faire, puis où je voulais aller.
Là, j'ai dit,
OK, là, je suis bon, je suis un chanteur.
Mais c'est pour ça qu'au début,
pour la France, ou même
pour chanter en anglais,
j'ai pas envie de partir.
Je me voyais pas, moi, dire, mettons,
je chante en anglais, je vais faire le tour
des États-Unis.
Non, tu sais, je tiens
pas à ça, tu comprends?
C'est pas parce que j'aimais pas voyager, j'avais été
en Amérique du Sud. – Mais t'étais bien avec
ce que t'avais. – Ouais, tu sais,
j'avais pas besoin de ça.
– Non, toi, la gloire, t'as pas cherché
la gloire. – Exactement,
j'ai pas cherché la gloire,
et puis,
c'est comme ça
que ça s'est passé.
Mais chanter
en français, pour moi, c'est extrêmement important.
Mais ça ne veut pas dire de ne pas chanter en anglais.
Je ne suis pas contre le fait de chanter en anglais.
Puis, certainement pas
contre Céline Dion
qui chante en anglais et qui fait ça.
Pourquoi pas? Je n'ai aucun problème avec ça.
Elle continue de chanter en français, pareil.
Tu sais, hein, ça c'est une chose.
Mais ça, c'est ses racines. C'est ça, exactement.
Es-tu prêt à passer au niveau jaune? Ah, OK.
Là, tu empêches quatre. Quatre, oui.
Quatre questions. En tout cas, Céline,
elle nous a fait pleurer.
Ben oui.
On fait pleurer souvent,
mais cette fois-là, à Paris...
Oh mon Dieu, c'était beau.
C'était quelque chose.
Ben oui, puis On s'est vu
On était assis à côté de l'autre
Oui c'est vrai
On était ensemble pour aller voir
Je suis Céline à Place des Arts
La première
C'était quelque chose
En plus dans la salle il y a quelqu'un qui s'est évanoui
C'était intense
On était avec la famille
On était vraiment avec la famille de Céline
Qui pleurait à chaud de larmes
parce que les soeurs disaient
on ne savait pas, parce que quand on a vu la crise
personne n'avait assisté à une crise
elle savait qu'elle était malade
mais quand tu vois
moi j'ai trouvé ça touchant d'être avec
les filles, puis en plus
on était ensemble, le spectacle bénéfice
pour la maison de soins palliatifs à Desmardions
ben oui, bien oui.
On a vécu ça ensemble.
Finalement, on a des liens avec Céline.
C'est ça.
Alors là, tu m'en as donné quatre.
Voici, tu en choisis une.
Je vais en choisir une encore dans ce niveau-là.
Quel est le plus grand leg de ta mère?
Comment a évolué ta relation avec l'argent au fil du temps?
As-tu eu des doutes face à ton métier?
Quel type de père es-tu?
C'est un petit peu plus personnel quand même.
Quel est le plus grand leg de ta mère?
Comment a évolué ta relation
avec l'argent au fil du temps?
As-tu déjà eu des doutes
face à ton métier? Quel type de père es-tu?
OK. Fait que,
tu sais, les doutes de métier, je l'ai déjà
répondu. L'autre affaire aussi
par rapport à l'argent, c'est ça?
C'est pas quelque chose d'important.
Exact. Et puis donc, je vais regarder
le leg de ta mère. Je vais répondre au leg de ma mère
parce que j'aime trop ma mère.
J'ai trop aimé ma mère
pour ne pas en parler.
Et donc,
justement, moi, ma mère,
elle a été très souffrante.
Elle a eu la tuberculose.
Elle a-tu été en sanatorium?
Oui, elle est allée là.
Mais ça, c'était avant que je naisse.
Mais quand même, ça fait partie des raisons
qu'ils ont mis dans le trou,
financièrement. Mon père, il a eu
une autre maladie après ça, mais peu importe.
Elle s'est faite
fermer un poumon. Ils l'ont
arraché une homoplate.
Ils l'ont opéré, heureusement.
Moi, quand j'étais jeune, j'étais impressionné. J'ai regardé son dos
et il manquait une homoplate.
Ils ont amputé une homoplate pour être capable d'aller
fermer un poumon à cause de la tuberculose
et tout ça.
Toute sa vie était un petit peu...
C'était quelqu'un de solide
dans même, mais qui avait malheureusement des maladies.
Elle a eu le cancer d'utérus.
Ils ont tous formé ça.
J'ai vécu mon enfance là-dedans, mais elle a vécu
quand même jusqu'à 80.
Mais j'étais toujours inquiet.
Tu comprends?
Parce que...
Je me souviens d'ailleurs,
j'arrive à Minerve, chez nous,
une fois,
puis là, on jouait dans le bois,
puis là, j'arrive chez nous,
puis là, ma mère n'était pas là.
Elle était partie à l'hôpital parce qu'elle avait
craché du sang.
My God! C'était ça.
Je me souviens que
plus jeune,
je tournais le coin de la rue
en revenant de l'école
en espérant qu'il n'y avait pas d'ambulance pour ma mère.
C'était comme une inquiétude constante.
Pour un petit comme toi, à ce moment-là,
avoir peur de perdre sa mère, c'est insécurisant.
Exactement.
C'était comme une inquiétude vague qui était là toujours un peu.
Ma mère...
Et ma mère, c'était vraiment quelqu'un de...
Leur origine,
c'est pas clair.
C'est irlandais, mais pas tout à fait.
Mais mon frère, il regardait ça.
Elle, elle nous disait qu'elle venait de
l'île de Man. C'est une île entre
l'Angleterre et l'Irlande.
L'île de Man. Puis c'est français.
Fait que, mais il parle...
C'est quoi le nom de famille, ta mère? C'est quoi son nom?
Payne. Agnes Payne.
C'est parce que moi, ma grand-mère, ça ressemble à ça.
C'est une tenue. Il n'y en a pas d'autre.
Mais c'est une anglophone du Nouveau-Brunswick.
Pour ça, ça se ressemble. Ta mère est un...
C'est ça. Fait que, anyway,
elle était comme...
Et puis,
ma grand-mère, c'est une Espagnole.
La mère de ta mère? La mère de ma mère, c'est une Espagnole. La mère de ta mère?
La mère de ma mère, c'est une Espagnole
qui s'est mariée avec
un...
pas un immigrant lui-même, mais un enfant d'immigrant
de l'Île-de-Mann.
Je comprends.
Au Nouveau-Brunswick.
OK?
Puis après ça, elle a vécu...
Mais c'est une histoire vraiment intéressante.
Parce qu'à l'époque, je veux dire, les gens ne voyageaient pas autant. C'est ça. C vécu mais c'est une histoire vraiment intéressante parce qu'à l'époque je veux dire les gens voyageraient pas autant
c'est ça, c'est bien du mélange
mais peu importe
style irlandais
qu'on imagine le cliché un peu
de carrure un peu
était ça et puis
elle avait de la poigne
est-ce qu'elle était autoritaire?
ouais
elle a pas besoin d'être autoritaire? Oui, tu sais, gentiment. Elle n'a pas besoin
d'être autoritaire parce que c'est comme...
C'est naturel.
Oui, oui, non, non. Absolument.
Puis, les affaires qui se feront plus aujourd'hui,
je me souviens, Monique était fâchée
parce qu'on n'arrêtait pas de niaiser dans la chambre.
Elle était rentrée avec la strappe
tout là-dedans.
Elle faisait ça dans le vide un peu,
mais c'est le lit,
mais de temps en temps, c'est une fesse.
Elle mettait les menaces à exécution.
Mais c'est pas grave.
Je l'adorais, j'ai adoré ma mère.
Et puis,
il y a eu un bout de son...
de sa vie qui a été
très difficile et elle a eu de la difficulté.
J'ai compris ça après. À s'occuper de moi.
Alors ça m'a manqué longtemps, mais je me souviens
de la prendre dans mes bras, quand elle me prenait
dans ses bras, puis c'était vraiment comme, oh my god.
C'était quelque chose.
Et donc, elle s'est reprise
après ça.
Beaucoup, pour me remontrer son affection
jusqu'à temps que je ne sois plus vieux, putain.
Mais c'est une personne très ouverte,
tu sais, très ouverte.
Plus que mon père,
parce que même dans le temps du référendum,
dans le temps du référendum,
justement, là, moi, j'étais impliqué
au bout, tu sais, puis
là,
j'appelle chez nous
parce que là, c'était comme genre
les sondages nous donnaient
l'avantage.
Je me disais, ça inquiète peut-être
mon père.
J'appelle chez nous. C'est ma mère qui répond.
Elle me dit,
comment il va, papa?
Il n'a pas trop envie de ça.
Elle me dit, ben non, c'est pas grave.
Puis en plus,
elle me dit, moi j'ai vu,
t'avais une méchante de belle photo
dans la presse,
parce que j'étais dans un événement politique.
Mais elle, ce qui l'intéressait, c'était que son gars
était dans la presse. Elle trouvait qu'il y avait
une belle photo de son gars.
Elle s'en foutait qu'on perde
le référendum ou qu'on le gagne.
Elle n'était pas là pour tout.
Elle était plutôt, au contraire,
sensible à ma cause.
Et puis, c'est elle beaucoup qui est derrière
mon engagement
un peu politique. Elle était contre
les boss en général.
Elle avait un petit préjugé
quasiment contre les Anglais,
parce que c'est une Irlandaise.
C'est ça, parce qu'aussi, c'est une catholique.
C'est ça, la différence. Puis quand j'étais'est une catholique. C'est ça, la différence.
Puis quand j'étais jeune, je me souviens,
on marchait sur la rue Saint-Valier une fois.
T'es tout petit.
Puis là, il y avait une église protestante.
On est passé à côté de l'église protestante.
Elle a dit ça, c'était une église protestante.
Mais tu sais, c'était vraiment comme...
Il y avait un jugement là-dedans.
Il y avait un gros jugement là-dedans.
Ça ne la laissait pas indifférente
tiens t'es pas proche de ça
le diable va t'attaquer
mais tu sais c'était vraiment
et peu importe
elle était toujours à la défense
des travailleurs pis du monde
elle était vraiment comme ça
et puis
je pense qu'elle a voté
comme mon père,
mais pour voter comme mon père,
finalement, c'est plus...
C'était pas avec son cœur.
C'est ça. En fait, je souris jamais
parce qu'elle l'a pas dit,
mais
elle était sympathique à tout ça,
tu comprends? C'était drôle.
C'était l'anglaise.
À quel moment tu te reconnais en elle?
C'est-à veut dire que tu reconnais
des moments où tu dis « je réagis comme ma mère ».
Tu as cette ouverture-là d'esprit.
Oui, c'est sûr.
Ça, c'est sûr.
C'est un mélange. Les deux m'ont donné cette ouverture.
Ce n'est pas juste ces deux-là,
mais c'est tout ce que j'ai vécu qui m'a donné
une certaine ouverture de voir.
On fréquentait
beaucoup de monde de tous les côtés
de la culture.
Mais
je me reconnais dans
son entêtement.
Dans son stubbornness.
Mais puis quand tu le défendais
aussi, t'avais fait quelque chose de « tu ne me pètes pas ses pieds ».
Oui, absolument.
À un moment donné, justement,
j'étais en train de me battre en bas de la rue chez nous.
Puis là, c'était un grand,
ça n'avait pas d'allure,
qui me pognait.
Il était sur moi en train de me...
Puis là, je disais à mon frère,
« Je suis de 100 fois...
Mon frère est plus grand.
Va défendre ton frère.
Il part en course.
Il était à se battre.
Tu sais, c'est une autre époque.
C'est une autre époque.
Mais c'est ça.
Mais c'est une époque...
Il y a bien des gens qui la reconnaissent présentement.
Ça a changé.
C'est vrai, il y en a qui peuvent être scandalisés,
mais c'était comme ça.
Oui, c'est ça.
Ma mère aussi, je me souviens, à un moment donné,
elle avait dit à mon frère, ben regarde, si tu frappes,
tu frappes. C'était ça.
On fait ça nous-mêmes,
on ne se laisse pas faire. L'importance
c'est de ne pas se laisser faire. Maintenant,
on essaie d'utiliser les mots, on essaie
de la médiation, mais les...
On commence
avec les mots.
Assez-toi comment, ta maman?
Agnes.
Agnes.
Mais mon père l'appelait Florence.
Pourquoi?
Je pense que parce que ça dérangeait,
tu sais, le monde, tu sais,
qu'elle soit une Anglaise, tu sais.
Fait qu'il a pas appelé Agnès,
il l'appelait Florence, complètement...
Non, non, parce qu'elle,
elle disait en français, c'est Agnès, tuès, tout le monde l'appelait Agnès.
Moi, je pense que c'est à cause de ça.
Ah, ça se prononçait mal en français.
Tout le monde l'agnaisait, puis il l'appelait Agnès.
Agnès, OK.
Il a décidé de l'appeler Florence.
Fait que c'était Florence.
Même que pendant un bout de temps,
c'était signé Florence Piché.
Mais c'est Agnes Payne.
C'est un beau nom.
C'est un beau nom, certain.
Et puis, à un moment donné,
elle s'est remise à signer Agnes Payne.
Est-ce qu'elle est partie en paix, ta mère?
Oui, absolument.
Et ça, c'est un moment... Écoute...
Tantôt, je parlais de la chanson
« Je lègue à la mère ».
C'est quand je parlais de la chanson « Je lègue à la mer » quand je parlais de mon père
elle aussi
elle décidait avant lui
et donc j'ai
ce moment-là
elle est à l'hôpital
depuis un bout et là tout d'un coup
ça va pas, il y a plus rien qui marche
elle a pas une maladie
en tant que telle, c'est juste
tout lâche un peu.
Là, il l'intube.
Puis là, OK.
Finalement, il enlève le tube.
Si on est obligé de l'intuber,
on ne pourra plus la défaire.
Elle est en train de mourir.
Et là, peu importe.
Là, on est là avec elle. Moi, je suis là avec elle. Et là, peu importe. Là, on est là avec elle.
Moi, je suis là avec elle.
Elle est couchée un peu.
Elle me regarde.
On se fait un échange de regards.
Et elle a
un petit sourire
de tendresse.
Elle me regarde avec un petit sourire de tendresse.
Puis,
c'est un moment incroyable. tendresse. Je me regarde un petit peu sur la tendresse. Puis,
c'est un moment incroyable.
Pouf!
Et ça, c'est parti
dans l'univers.
C'est un moment-là
comme un faisceau de lumière.
Ça, c'est parti
dans l'univers pour l'éternité.
Il n'y a jamais parti dans l'univers pour l'éternité il n'y a jamais rien dans l'univers
qui va défaire
ce moment-là
l'éternité est là
à quelque part
tu comprends
ça pour moi
j'ai senti ce moment-là
partir dans l'univers
comme un faisceau je l'ai senti ce moment-là partir dans l'univers.
Comme un faisceau.
Je l'ai senti de même.
Le contact qu'on a eu, la paix qu'elle avait dans elle, puis l'amour
de ses enfants.
Je l'ai senti.
Comme un résumé de votre relation.
De la vie.
Elle t'a eu cette chance-là.
Du sens de la vie, de tout.
Est-ce que ça t'a aidé dans ton deuil?
Complètement, c'est sûr.
Beaucoup, beaucoup. Ça a été
bon, ça s'est bien passé.
J'ai fait un beau deuil
de ma mère, honnêtement.
Ça a pris un certain temps.
C'est curieux.
Parce que, justement,
sur le coup,
j'ai pleuré pour elle.
Ah, ma pauvre mère est décédée.
Fait que tu sais, j'avais de la peine.
Ça m'a pris un an
avant de pleurer
pour moi.
Tu comprends?
Le manque?
Oui, que là, j'ai perdu ma mère.
Avant ça, je pleurais pour elle.
J'ai perdu ma mère, mais c'était elle.
C'était la peine pour elle.
Oui.
Mais je n'osais pas aller
sur la peine que moi,
ça me faisait. Tu comprends?
Alors là, boum, à un moment donné, au bout d'un an,
oh là, j'ai pleuré vraiment.
Je me souviens, je prenais une marche sur le Mont-Royal,
je regarde dans le ciel,
c'est un endroit où j'allais voir ma mère,
tu sais, à quelque part, puis là, pouf!
Et puis, j'en ai même composé une chanson, d'ailleurs.
Puis tu sais, je t'écoute, je pense à tout ça.
J'ai vu des grands oiseaux blancs passer,
puis j'ai une chanson qui s'appelle « Les oiseaux blancs », je pense. « Les grands oiseaux blancs », quelque J'ai une chanson qui s'appelle Les oiseaux blancs, je pense.
Les grands oiseaux blancs.
Une très belle chanson, très peu connue de moi.
Une très belle chanson. Ceux qui l'écoutent,
elles sont trop belles.
Les grands oiseaux blancs, je pense que ça s'appelle.
Je vais aller l'écouter.
Ça, c'était ta mère.
C'était ma mère.
C'est malin.
Justement, j'ai pleuré pour moi.
Ça m'a fait du bien. Qu'est-ce qui te. Et là, justement, j'ai pleuré pour moi. Et ça m'a fait du bien, vraiment.
Qu'est-ce qui te manque le plus d'elle?
Bien, écoute,
sa douceur, sa présence,
son sourire.
Elle riait beaucoup.
C'est quelqu'un qui aimait ça, rire.
Elle riait tout le temps.
Elle aimait ça beaucoup, rire.
Alors, tu sais... Ça va m'amener
à l'autre question. – OK.
– Quel type de père es-tu? Tu parles du genre,
comment ta mère était.
Parce que t'as été quand même
papa de jeunes
enfants à différentes époques de ta vie
aussi. C'est comme, à quelque part,
je trouve un privilège.
Souvent, c'est concentré. On est
parents dans la même dizaine d'années.
Toi, ça s'est étalonné quand même dans ta vie,
la paternité.
Absolument.
Tu l'es depuis longtemps, en fait, papa.
Oui.
Donc, quel genre de papa je suis?
C'est compliqué un peu.
Je suis un papa je suis un papa à la fois
je suis quand même un ami
je suis assez proche
je pense qu'une de mes caractéristiques
c'est d'être un enfant
moi-même.
Mes enfants vieillissent plus vite que moi.
Ils me dépassent à un moment donné.
C'est moi qui continue d'être là.
Parce que tu t'émerveilles.
Qu'est-ce qui fait que tu te sens encore comme un enfant?
Je ne sais pas.
J'ai cette tendance-là.
Je suis comme un enfant.
Moi, je t'écoute depuis tantôt, Paul.
J'ai l'impression que tu'es vraiment dans l'instant.
Oui. Comme un enfant.
C'est ça. C'est ça. Parce qu'un enfant,
il a cette capacité-là de l'abstraction
d'hier et de demain.
Il vit son moment.
On est en quête de ça.
On essaie de faire... Non, mais c'est vrai,
on fait de la méditation pour ça.
On essaie de faire plein de choses
pour nous ramener dans l'instant présent.
C'est vraiment une quête
dans une vie
d'en arriver là.
Tu vois,
il y a Kim Thuy
qui a fait un camp de réfugiés
dans sa vie
quand elle était jeune.
Puis,
elle s'est à ta place
un moment donné,
elle a dit,
tu sais moi,
Marie-Claude,
je ne ferai jamais
d'anxiété
parce que moi,
le pire,
je l'ai déjà vécu.
Donc,
je n'ai pas besoin
de me demander qu'est-ce que je vais faire. Puis, je l'ai déjà vécu. Donc, je n'ai pas besoin de me demander
qu'est-ce que je vais faire. Ça m'a beaucoup
fait réfléchir à ça.
Cette difficulté qu'on a
d'aller dans le moment présent,
parce qu'on a de l'anxiété ou peu importe. Alors que toi,
ce que je comprends, c'est que c'est facile
d'être là au moment où tu es là.
Ta tête n'est pas envahie
de pensées. Non, c'est-à-dire
qu'effectivement, je ne suis pas... Écoute, ça, c'est pas envahie de pensées. Non, c'est-à-dire qu'effectivement, je ne suis pas...
Écoute, ça, c'est spécial à dire.
Moi, je ne suis pas quelqu'un d'anxieux.
Mais j'ai souffert...
J'ai quand même eu un trouble important de phobie.
J'ai eu une phobie importante de panique,
la peur panique.
J'ai souvent de l'anxiété d'avoir des peurs paniques,
si on veut.
Tu en as-tu eu beaucoup?
J'en ai eu pendant assez longtemps.
Ça a marqué ma vie d'une certaine façon.
À un moment donné,
j'ai eu des problèmes d'alcool
pour calmer cette anxiété-là.
Moi, je guérissais ça avec ça.
Je m'auto-médicamentais.
Tu avais l'impression, en tout cas, de diminuer.
Oui, mais ça diminue sur le coup.
Ça s'empire après.
C'est ça.
C'est pas en train de...
C'est pas prendre soin de soi, nécessairement.
Mais sinon, donc...
J'ai suivi une thérapie pendant...
J'ai commencé à suivre une thérapie
pour arrêter de boire.
Alors ça, ça a duré un an.
Et ça m'a fait du bien au bout.
Puis là, j'ai arrêté de boire.
C'était comme extraordinaire.
Et puis je me sentais bien.
Et puis là, j'ai dit, attends un peu.
Hum, je vais continuer, va. Parce que la raison pour laquelle je buvais,
c'est parce que j'avais ces problèmes-là.
Et donc, j'ai dit, attends, on va aller plus profond,
puis ça fait six ans pour me rendre compte
que finalement, ce que je fuyais,
puis tu sais, on parle de paternité,
ce que je fuyais, puis on parle de paternité, ce que je fuyais,
ce qui faisait que des fois,
je pouvais tomber dans des patterns
de phobie,
de peur-panique,
ce que je fuyais,
c'était, j'avais peur,
et ça,
tu sais l'inconscient, quand tu dis que c'est inconscient,
donc c'est comme ça que ça marche. Donc, tu sais l'inconscient, quand tu dis que c'est inconscient, donc c'est comme ça
que ça marche.
Donc, tu as une peur,
tu fuis quelque chose
puis la peur, finalement,
c'est juste quelque chose,
c'est un détour pour te faire fuir quelque chose.
Donc,
ce que je fuyais, c'est la peine
que j'avais,
que j'avais peur que mon père
ne m'aime pas.
Mais là, je me disais, mais là, rendu à mon âge,
franchement, ça ne se peut pas.
Puis là, j'étais en thérapie,
puis là, je me rendais de plus en plus compte de tout ça.
Mais je veux dire, je me rendais compte,
officiellement, si on veut,
mais peu importe, j'avançais là-dedans.
Mais à un moment donné, je l'ai vraiment senti,
je l'ai vraiment vécu.
Et là, j'ai pleuré.
J'ai pleuré.
J'ai eu une...
Vraiment.
Et mon anxiété,
tout ça s'est tombé de 80 %.
On en regarde toujours un peu.
Après six ans de thérapie.
Oui, exactement.
Là, ça a changé
ma vie, évidemment, à partir de ce moment-là.
Je n'ai plus
jamais ressenti la même chose.
Mais ce que
je veux qu'on retienne de ça,
surtout, c'est que
c'est important de
pleurer.
Parce que souvent, c'est une
peine. Et comme là, moi, c'est une peine. Et comme là, moi,
c'est une peine qui a l'air
banale. J'ai l'impression que mon père
ne m'aime pas, mais là, je me rendais compte
finalement qu'au travers de toute ma vie,
le fait que lui était à fédéralisme
et qu'on s'est battu là-dessus,
et à l'adolescence, ça a été un gros conflit.
Moi, j'étais impliqué à l'école,
les manifestations, puis ça a été... Puis là,. Moi, j'étais impliqué à l'école, les manifestations,
puis ça a été...
Puis là, lui, ça le choquait vraiment.
Tout ça me blessait.
Puis là, c'était toute ma vie, moi,
de faire du Québec un pays, mettons.
Mais là, mon père,
c'est celui que j'aimais le plus au monde,
il était contre.
C'était un grand conflit, tu comprends?
Ça fait qu'il y avait un mélange...
Je ne me rendais pas compte. Je ne le voyais pas.
Entre les convictions et l'amour,
il y a eu un croisement à un moment donné qui s'est fait.
Puis le simple fait
du principe
d'Édipe.
Je veux dire, ton père, ta mère,
il y a un conflit inhérent
d'être là. Le complexe d'Édipe
qui est là mais
augmenté avec tout ça
c'était ça cette peur-là
il n'y avait pas de je t'aime
on nommait pas les choses
on se disait qu'on s'aime
mais tu ne l'intégrais pas
j'avais quand même peur
j'avais cette inquiétude-là
mais en fait j'avais eu cette inquiétude-là
beaucoup plus jeune.
Tu comprends? Puis c'est resté.
Puis là, ça m'a marqué et ça m'a amené
dans ça. Ça m'a fait vivre ces choses-là.
Et donc, je n'osais pas aller
dans cette peine-là. Je n'osais pas pleurer.
Fait que là, n'importe quoi qui pouvait
me faire penser à ça,
je fuyais ça en me faisant
une peur. Mais moi, comme j'avais peur
de rien. Tu comprends?
Quand je te dis que j'étais jeune, je me battais contre un grand.
Je faisais du vélo
de bout sur mon vélo dans une côte.
Tu comprends? J'étais de même, moi.
Traversais le lac à la nage.
N'importe quoi.
J'avais comme peur de rien. Tu comprends?
Là,
il fallait que j'aie peur
de quelque chose
comprends ton système
fait que là j'ai juste eu peur d'avoir peur
c'était ça
là c'est la panique
peur de faire une crise de panique
perdre le contrôle
là ça me faisait oublier tout
ce que je fuyais finalement par rapport à mon père
mais n'importe quoi qui me faisait penser
à ça, à cette peine là ça, ça m'amenait là.
Fait que,
là, j'ai dit, mais c'est ton médicament.
Tu t'en vas?
Mais là, mon nez, pouf, tu le vis
vraiment, puis là, bof, ça tombe.
Mais là, tu restes un peu pareil.
J'ai gardé un petit peu ce réflexe-là,
mais beaucoup moins, très peu,
finalement. C'est vraiment...
Mais ça a marqué ma vie, tu comprends?
Et j'ai retenu de ça, puis je le dis
à n'importe qui que je connais, puis que je vois
qui vit des problèmes. Parce que moi, ça s'est
manifesté comme ça. Mais il y en a d'autres,
effectivement, ça va être de l'anxiété générale.
Que tu comprends, je t'explique pas.
Pourquoi je m'énerve avec moi?
Pourquoi je pense à ça?
Je stresse là-dessus.
Je stresse là-dessus.
Tu stresses là-dessus. Pourquoi?
Parce que tu ne pleures pas.
Puis si tu pleures,
tu vas te rapprocher.
Mettons, s'il y a une petite enfant qui te fait de la peine,
au lieu de fuir cette peine-là, pleure-la.
Puis là, veux, veux pas,
avec le temps, ça va te finir par te rapprocher
de la peur fondamentale que t'as,
de la peine fondamentale que t'as.
Tu vas t'en rapprocher,
parce que plus tu pleures tes peines,
parce que c'est de même que je suis arrivé,
j'ai pleuré toutes les peines que je me disais.
Moi, il est arrivé à...
Bien là, je savais pas,
OK, je règle ça, je règle ça, je pleure ça,
je pleure ça, je pleure ça. Mais tu as fait face.
Finalement, il me restait juste cette peine-là à pleurer.
Je l'ai pleuré.
Ça a tombé beaucoup.
Quand tu pleures,
il y a même une chanson de Vigneault qui dit
« Quelques larmes, je ne suis pas trop... »
C'est vraiment des armes contre la peur.
Je ne me souviens plus des mots, mais c'est très, très bon.
Et donc, quand tu as peur, quand tu es anxieux, je me souviens plus des mots mais c'est très très bon et donc
quand t'as peur, quand t'es anxieux
si tu fais des phobies de peur
panique, si tu fais n'importe quoi d'un peu
pas normal
comme ça, tu trouves que ça n'a pas
de sens, des fois tu vois
il y en a qui s'isolent
il y en a qui sont obligés de boire tout le temps plein de monde
il y en a qui vont s'enfermer, ils veulent pas voir personne
chacun a sa façon
de se sauver
de cette peine-là.
Moi, je te dis,
n'importe quelle
peine, pleure-la.
Pleure cette peine-là. Même si ça dure une minute,
pleure-la.
Déjà, ça va
calmer ta anxiété.
Tu vois, Marthe Laverdière, qui est venue ici,
disait que son père...
Je sais que ce ne sont pas tout à fait les bons mots,
mais ce qu'elle disait, son père lui avait dit
que les larmes servaient à nettoyer le cœur.
Oui, oui.
Puis je trouvais ça tellement beau,
mais c'est ce que tu dis aussi par expérience.
Absolument.
Les larmes finissent par nettoyer,
faire un peu le ménage des émotions.
C'est comme si ça...
C'est ça.
C'est un éclairci.
Ben oui, exactement.
C'est ça.
C'est parce qu'effectivement,
que si tu pleures pas, t'embrouilles.
Ouais.
Tu comprends?
Tu te mets des délits.
J'aime ça que tu dis ça
parce qu'on se cache pour pleurer.
On se cache pour pleurer.
Moi, je vais dire des fois,
si je deviens émotive,
j'excusez-moi.
Tu sais, on dirait que je voudrais...
Il y a comme un malaise à pleurer.
Puis pourtant, c'est un peu comme rire.
Bien oui.
C'est exprimer.
C'est la même chose.
C'est la même chose que rire.
Et c'est important.
Et c'est...
À la fin, c'est bien plus courageux
d'admettre que tu as peur
puis que tu as de la peine
que de faire comme si...
Que de camoufler.
Camoufler tout le temps, puis te sauver de tuer,
puis je ne veux pas avoir l'air d'être heureux.
Ça t'a aidé dans ton rôle de père.
Oui, c'est clair, parce que
évidemment, tout le monde a à vivre
ce genre de situation-là
en grandissant.
Donc,
ayant eu cette expérience-là moi-même,
j'ai pu les aider
à passer au travers
des crises d'anxiété ou les peurs,
peu importe, tu comprends,
quand ça s'est présenté.
Tu es un papa accompagnateur.
Un ami, tu sais, aussi.
C'est très spécial.
C'est très spécial.
Moi, j'ai un rapport très spécial
avec mes enfants.
Avec ton fils de 11 ans,
comment tu vis ça, cette paternité-là?
C'est-tu ton ami?
Absolument.
C'est clair.
C'est clair, c'est mon ami.
Mais ça garde
ce côté-là que tu as
en toi, encore enfant,
ça le garde vivant aussi.
Ah ben oui, c'est ça que je disais.
Ça meuse ton enfant.
J'étais vieux, et puis là, tout le monde m'a dit,
à cet âge-là,
avoir un enfant, c'est ça,
ça te rajeunit. Ou,
ça te rachève, un des deux.
Tu sais, c'est comme...
Surtout lui, il a pas mal
d'énergie.
Il est très, très, très énergétique.
Ça demande vraiment beaucoup de...
Mais je l'adore.
Je l'adore comme j'ai adoré tous mes enfants.
C'est sûr.
T'as un grand rôle.
Oui, c'est ça.
C'est ça.
Et puis, je l'admire déjà un peu de ce qui
est en train de devenir.
Tu sais,
puis je suis sûr qu'il va m'impressionner
lui aussi comme les autres
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On va passer au niveau rouge.
Oh boy!
Tu m'en donnes trois, mon ampigeux.
On n'en choisit qu'une.
Je pensais qu'on était dans le jus, mais là, on va être dans le vrai jus.
Je vais juste voir ce que j'ai manqué.
Ferré chantait
« Avec le temps, tout s'en va.
Qu'est-ce que le temps est devenu pour toi?
Tu meurs demain.
Est-ce que tu pars en paix?
À quel moment aurais-tu souhaité que le temps s'arrête? »
En fait, on est tout à l'heure
en rapport avec le temps.
Ben oui.
Je vais te les mettre comme ça.
Ben oui, ben oui.
Donc, tu meurs demain. Est-ce que tu parles un peu
j'ai-tu envie de répondre à ça
parce que moi je suis un peu nerd aussi
on parle du temps
puis là ça va être plate
je suis juste sur dans ce niveau-là.
– Non, non, ce que je veux dire,
c'est parce que, tu sais...
C'est parce que moi, je suis le genre...
Moi, je marche
à Montréal et
maintenant, je suis au bord de la Richard-Brucke. Moi, je suis pas vraiment
sur la Richard-Brucke. Moi, je suis au bord de la mer Richerbrook. Moi, je ne suis pas vraiment sur la Richerbrook.
Moi, je suis au bord de la mer de Champlain.
Tu comprends? Parce qu'anciennement,
la mer de Champlain... Elle n'est plus là. Elle est enfouie.
Elle s'arrêtait sur le bord de la Richerbrook.
C'est plus poétique.
Si tu dis à quelqu'un, je reste sur le bord
de la mer de Champlain...
On arrive à Saint-Jérôme,
je descends et je dis à ma blonde,
c'est la mer de Champlain. Oui, la mère de Champlain, c'est correct.
Je suis un peu nerd.
Et puis, par rapport au temps,
j'ai toutes sortes d'idées là-dessus.
Puis, la relativité.
T'es mathémathe.
Mais bon, on n'ira pas là.
Donc, tu meurs demain, est-ce que tu pars en paix?
bon on va essayer ça
ça c'est moi
puis toi tu choisis
non je choisis pas dans ce niveau-là
on en choisit qu'une
juste une seule
tu meurs demain, est-ce que tu pars en paix?
pourquoi tu pars en paix?
non mais c'est parce que je trouve que c'est le travail d'une vie
de dire qu'on part en paix tu es en paix, je veux dire c'est parce que je trouve que c'est le travail d'une vie de dire qu'on part en paix.
Ça fait que t'es en paix. Je veux dire, toi,
t'as dit ce que t'avais à dire.
Est-ce que t'es à jour
dans tes relations?
Il y a une couple d'affaires que j'aimerais corriger
avec certaines personnes, mais pas rien
de si grave.
Rien pour empêcher personne de vivre ou de
les rendre riches.
C'était normal.
Est-ce que tu penses à la mort?
Oui, bien sûr. J'ai toujours
pensé à la mort.
Tu as commencé en parlant de ça, d'ailleurs.
Oui.
Commençant en parlant de ça.
Donc, je pense à ça.
Mais tu sais, la question, est-ce que je pars
en paix? Oui, parce que... Qu'est-ce que je pars en paix oui parce que
que si tu veux que je fasse de plus
je sais pas
je suis tellement dans le moment présent
comme tu dis
j'étais comme ça jeune
pis c'est pour ça que j'avais pas peur
de descendre une côte
de bout sur mon vélo
mais à un moment donné
j'ai dit
wow je vais essayer de lâcher les poignets
tu comprends de bout sur un banc de vais essayer de lâcher les poignées. Tu comprends?
De bout, sur un banc de vélo,
tu lâches les poignées.
Ta mère ne t'a pas vu.
Non, mais elle m'a vu quand je suis revenu.
Je suis à Magané.
OK, parce que ça n'a pas bien été.
Mais non, si tu lâches les poignées,
là, ça ne marche pas.
Ça ne se fait pas.
En tout cas, même dans un cirque,
je ne suis pas sûr que je pense que j'ai jamais vu ça.
Non, peut-être qu'ils l'ont essayé,
mais on l'a pas vu.
On l'a pas vu.
Je suis tellement dans le moment présent que, bon,
moi, je suis genre avec
pas de casque, comme on dit.
Autant dans ma vie
de tous les jours que...
que dans ma carrière,
que dans n'importe quoi.
Mais t'as commencé en disant, je pensais à la mort
et finalement, j'ai compris qu'il fallait que je donne
un sens à la vie.
Exact. Pour peut-être donner
un sens à la mort aussi.
Oui, c'est un peu ça.
Mais c'était surtout pour
rendre la vie acceptable.
Est-ce que tu as l'impression
d'avoir donné
cette vie-là acceptable.
Non, mais je continue à faire ça
pour donner un sens à la vie,
à ma vie de tous les jours.
J'essaie de faire des choses
et de m'impliquer.
Mais tu n'arrêtes jamais.
C'est naturel, ce n'est même pas un job.
C'est ça que j'admire de toi.
Tu as toujours continué en faisant ce que tu aimais,
pas avec un plan de carrière détaillé sur 40 ans d'avance. que t'as toujours continué en faisant ce que t'aimais. Pas avec un plan de carrière
détaillé sur 40 ans
d'avance. T'as jamais eu ça.
Parce que, tu sais, il y en a tellement
qui font de l'anxiété parce qu'ils n'ont pas de plan
de carrière. Ils ne savent pas ce qu'ils vont être dans deux ans.
Alors que toi,
ça a été album après album,
spectacle après spectacle.
Puis ça s'est arrêté.
C'est peut-être ça aussi ton secret dans le sens que
si ça s'arrête, ça s'arrête,
si ça continue, il n'y a pas...
Tu n'anticipes pas les choses?
Non, exactement. Donc, justement,
si ça s'arrête, ça s'arrête,
ça ne marche pas.
Qu'est-ce que tu aurais laissé si ça s'arrêtait?
Je ne sais pas, mais chose certaine,
ça me ferait de la peine.
Aujourd'hui, c'est sûr que ça me ferait de la peine.
Comme j'ai eu des petits bouts où est-ce que... Parce que ça, les modes, certaine, ça me ferait de la peine. Aujourd'hui, c'est sûr que ça me ferait de la peine. Comme j'ai eu des petits bouts,
parce que ça, les modes, ça vient, ça part.
Il y a des petits bouts où
t'es moins hot que d'autres, tu le sens.
Ça dérange un peu,
mais pas tant, presque pas.
C'est un peu l'ego en même temps.
L'ego qui est un peu atteint.
Quand on te reconnaît moins, peut-être.
Non, mais c'est comme que
le public, ça devient une amie.
C'est un ami
qui est moins là.
C'est un peu ça.
C'est une relation
avec le public.
Parlons donc du public un petit peu, parce que dans le fond, toi, quand tu te promènes,
les gens vont te parler, puis ils t'appellent Paul.
Ben oui.
Tu fais partie de l'histoire. Je veux dire, ça fait tellement
d'années que tu es là, tu nous as tous marqués.
Et ça, cette relation-là, ça ne s'est jamais démentie.
Non, tout à fait.
Et puis, c'est drôle, tout le monde ne m'appelle pas.
Effectivement, tout le monde, même les plus jeunes,
parce qu'il y a du monde de tout âge.
J'ai comme élargi un public parce que là, il y a du monde.
En plus, ça revient un peu.
Le côté vintage des choses, un En plus, ça revient un peu.
Le côté vintage des choses un moment donné, ça revient.
Et là, il y a un de mes chums, l'autre fois qu'il m'arrête, il dit
« Hey, ma fille
a tripstitué, elle est rendue
séparatiste. »
Lui, il n'était pas
pantalon. Il dit « Il faut que
je te fasse signer un de tes albums. »
Elle a 15 ans
je dis ah oui ok
pas de problème
ça reste là
quand je fais des shows
ils sont en famille
il y a des jeunes ils m'arrêtent sur la rue
ils ont 20 ans
il me dit on fait une photo
on fait une photo
t'as poigné ça où
moi c'est mon grand frère, l'autre c'est mon père
peu importe
il y a du monde plus vieux aussi
avant j'avais pas ça
avant mon public était juste un peu plus jeune
que moi tout le temps
puis là à un moment donné il restait jeune
puis rien que moi qui vieillissais
mon public restait jeune, c'était très bizarre
mais là à un moment donné il s'est mis à avoir du monde plus vieux
mais surtout plus vieux que moi au début c'était des mad c'était très bizarre. Mais là, à un moment donné, il s'est mis à avoir du monde plus vieux, mais surtout plus vieux que moi.
Au début, c'était des madames plus que des
messieurs, mais là, aujourd'hui, il y a du monde plus vieux.
C'est comme si là, c'est toute la famille,
on dirait, de 15 à
85, 90, je sais pas.
Il y en a plein dans tout le monde,
de tout âge.
Le seul qui m'appelle M. Piché, c'est le
chum de ma fille.
Il est poli.
Par politesse.
Je dis, « Paul, moi, Paul. »
« OK, M. Piché. »
Ah oui.
Parce que t'es Paul.
C'est vrai que t'as quelque chose de familier.
Ben oui, moi, je suis Paul.
Ben, regarde, là, tu sais.
Ben oui, c'est clair.
Même mon gars, Félix, il m'appelle Paul, tu sais.
Est-ce que tu te retournes au moins
quand il dit Paul?
Il t'appelle Paul.
Puis, donc,
si tu pars en paix.
Ça, c'est rassurant, quand même, de savoir
que tu pars en paix. – Ben, je pars en paix parce que...
– Mais t'as réglé
beaucoup de choses, moi, je trouve.
– Non, non, mais je veux dire... – T'as travaillé fort. Non, mais aller en thérapie, comme t'as réglé beaucoup de choses, moi, je trouve. Non, non, mais je veux dire... T'as travaillé fort. J'ai réglé du...
Non, mais aller en thérapie comme t'as fait.
Ah oui!
Non, mais c'est un gros travail, ça.
Ah ben oui!
Pour arriver...
Tu t'es donné de la liberté aussi.
Absolument, absolument.
Tu sais, si on était...
Tu parlais mathématiques tantôt.
Je trouve que c'est un peu comme si tu libérais
beaucoup de mémoire sur un disque dur.
Tu sais, comme des affaires qui servent
pas à grand-chose dans un quotidien pour laisser de la
place à la respiration,
tu sais, je veux dire, t'as fait
tout un cheminement, moi, ce que tu disais
tantôt, je disais, OK, ça, c'est un cheminement
qui marque pour le reste de la vie.
Oui, absolument, absolument, c'est clair. Et c'est ça,
je me rends compte, tu sais, ça,
donc je suis pas quelqu'un d'anxieux en tant que tel,
j'ai pas le trac, moi, avant de faire un show,
zéro, tu sais, j'ai pas de trac. Un petit peu, j'ai déjà'ai pas le trac, moi, avant de faire un show. Zéro, tu sais, je n'ai pas de trac.
Un petit peu, j'ai déjà eu une couple de fois le trac,
un peu nerveux, mais tu sais,
vraiment pas de trac, tu sais, c'est comme, je me plante,
je me plante, qu'est-ce que tu veux que je fasse, tu sais.
C'est comme ça, tu comprends, je ne suis pas
anxieux de même. J'ai juste
les peurs que j'ai dans la vie,
j'ai un peu peur de faire
une crise panique,
tu sais, ça peut toujours être là.
Quand je l'ai,
ça passe vite.
Moi, j'ai comme une expression
qui dit que les angoisses passent.
Ça passe comme un nuage.
C'est-tu comme un malaise cardiaque quand tu as ça?
Non, même pas. Il y en a que c'est ça.
Oui, que ça se perd.
Ça n'a pas été ça. C'est juste une peur
comme ça.
Mais je n'ai plus ça.
Je ne le fais plus de même.
Mais en réalité,
c'est que j'ai des vraies peurs.
La seule peur que j'ai, c'est de ne pas être aimé.
C'est tout.
Une peur de ne pas être aimé.
Je suis aimé pour l'instant.
Ça va.
Dans le fond, c'est juste ça.
En même temps, mais dans le fond, c'est juste ça. Et puis, donc,
en même temps,
je fais ce que j'ai à faire,
puis je me dis, s'il y en a qui n'aiment pas ça,
bien, ce n'est pas grave.
C'est normal. Moi, je n'aime pas tout.
Des fois, il y en a qui sont bons,
mais je ne les aime pas.
C'est correct. Mais il y en a qui aiment ça.
Tant qu'il y en a un qui aime ça, quelque part,
merci, c'est correct, je le fais, ça va à peine.
Là, tu es encore en tournée, tu remplis tes salles.
Oui, je suis chanceux. Dans une période où c'est difficile de remplir les salles, il faut le dire.
Et le public, ton public
grandit. Complètement.
C'est extraordinaire. C'est très drôle.
C'est très spécial.
Et puis,
c'est vraiment, c'est très spécial.
Très spécial de voir la place que ça prend
j'essaie de m'imaginer la conversation
qu'ils ont dans leur famille
parce qu'ils se comprennent sur ça
tu sais
à différents âges
je pense que le sens de tes textes
ta musicalité mais aussi les textes
mais il n'y a pas juste moi qui ça arrive
je pense qu'en ce moment il y a tout
la jeune génération, ceux qui ont
15, 17, 20,
dans ce bout-là,
ils découvrent
Harmonium, Beaudommage,
il y a comme
une passe
comme ça aussi.
Je ne suis pas tout seul de même.
Mais il y a un retour
de tout ça, on dirait, là.
Mais c'est tant mieux. Ben oui, ben oui.
C'est clair. Ça les empêche pas d'aimer
ce qui se passe aujourd'hui. Ben non, ben non.
Ça grandit. Exactement. Est-ce que t'es prêt
à passer au niveau Eros et compagnie?
Ah ouais, écoute. Tu me donnes
cinq questions.
T'en veux, toi, du stock?
Ouais, ouais. En fait, tu devrais en avoir six. T'en as-tu six? Ouais, t'en as six. Ça m'en donne cinq. Il y a juste une que j'en veux, toi, du stock? Oui, oui. En fait, tu devrais en avoir six.
T'en as-tu six? Oui, t'en as six. Ça m'en donne cinq.
Il y a juste ça que je veux que j'enlève.
Oui, c'est ça. C'est pour te laisser le plus de choix possible.
Je vais enlever celle-là, toi.
J'aurais dû la laisser, non.
Niveau Eros.
Quelle est ta façon de démontrer ton affection
au quotidien? Qu'aurais-tu voulu
savoir sur la sexualité à 20 ans?
Préfères-tu séduire ou
te faire séduire? De quelle
façon ta vie intime a évolué au fil
du temps? As-tu déjà eu une peine
d'amour? Et c'est une seule question
auxquelles tu dois répondre.
Tu vois, il y en a de tout à cabine.
Oh mon Dieu!
OK. vie. Oh mon dieu. Ok.
J'étais un peu nerveuse. Niveau et Ross et compagnie avec Paul Piché.
Non, non.
Mon dieu...
C'est comme si j'ai... Je vais aller avec ça.
Préfères-tu séduire ou te faire séduire?
Oui.
Parce que les autres, c'est comme s'il n'y avait pas de réponse, on dirait.
OK, parfait. Pas de problème.
Donc, c'est que...
C'est curieux, la séduction.
Tu peux être séduisant,
surtout quand tu n'essaies pas de séduire.
C'est ça qui... C'est comme si t'avais...
Ce que t'es fondamentalement...
C'est comme pas de ta faute.
Pour certaines personnes, tu vas te donner séduisant.
Fait que,
tu sais,
je préfère
me faire séduire,
que moi,
essayer de séduire quelqu'un parce que je saurais pas comment séduire, faire séduire que moi essayer de séduire quelqu'un parce que
je ne saurais pas comment séduire
quelqu'un en tant que tel.
As-tu déjà cruisé?
Bien là, ma blonde, je l'ai cruisé
solide. Ah oui, ça n'a pas été
facile?
Tu as travaillé fort?
Non, pas dans ce sens-là.
C'est toi qui as fait les premiers pas.
Ça s'est passé assez rapidement. Non, mais on ce sens-là. C'est toi qui as fait les premiers pas. Ça s'est passé assez rapidement.
Non, mais on a fait ça ensemble.
Mais comment je te dirais,
c'est que c'est magique.
Il y a quelque chose
au-delà de nous,
on dirait, dans ça,
en tant que tel.
Qu'est-ce qui fait que tu séduis ou pas?
Puis que là, les deux se séduisent.
Ça marche ensemble.
J'ai un peu cette théorie-là sur l'amour
en tant que tel.
Tu sais,
la peine d'amour,
c'est une fausse
affaire.
Dans le sens que j'ai comme
cette... C'est une théorie, mais qui est...
Je n'ai pas l'assurance totale de ça,
mais je pense un peu quand même
que
quand tu t'aimes, c'est que tu t'aimes ensemble.
Ça marche ensemble.
Ça se relance.
Ça se relance et c'est comme
un courant électrique. Il passe ou il passe pas.
Puis s'il passe, mais ouf, ça lève
les deux. Puis l'il passe, mais ouf, ça lève les deux.
Puis l'amour est là,
les deux.
Et là, tu peux avoir des situations où il y en a un
que tu penses qu'il aime pas.
Il y en a juste un qui aime, puis l'autre
non, mais en réalité, c'est que l'autre,
il se fait croire qu'il aime, qu'il aime pas.
Il y en a un des deux qui se fait croire
qu'il aime pas, puis qui
résiste à ce courant électrique qui est là
à cet amour-là
qui essaie de l'éviter
qui ne va pas tomber là-dedans
pour toutes sortes de raisons
qui peuvent y avoir dans sa vie
donc tu ne veux pas tomber amoureux
c'est pas le temps
il y a juste ça
et à un moment donné
il va le rejoindre,
puis ça se passe, tu sais.
Des fois, c'est ça, tu comprends?
Et quand c'est l'inverse, bang,
ça se défait.
Si ça se défait, normalement,
tu deviens des amis.
Ah, ça se défait, ça diminue,
l'électricité ne passe plus de la même façon.
Ah, là, ça, ça fait des brisures faciles,
des belles relations d'amitié
pour avoir vécu des choses en commun
et avoir eu au travers ça d'amitié.
S'il y en a eu, ça reste une belle relation d'amitié.
Mais sinon, si c'est un amour déchiré,
c'est qu'il y en a un qui se fait croire
qu'il n'aime plus.
Pour les mêmes raisons que...
Pas pour les mêmes raisons,
mais pour des raisons
un peu équivalentes à celles qui ne veulent pas
se faire croire
qu'elle est en amour.
Là, il y a une des deux personnes qui
se fait croire
qu'elle n'est plus
en amour, cette personne-là. Elle se fait croire ça'elle n'est plus en amour,
cette personne-là.
Je ne suis plus en amour.
Se faire croire ça parce qu'elle veut
sortir d'une relation peut-être difficile.
Peu importe la raison,
se faire croire qu'elle n'est plus en amour,
et là, ça fait des déchirures.
Soit ça,
ou un des deux,
pendant que ça baisse,
il ne veut pas croire que ça baisse,
donc il continue à faire semblant
ou se faire croire qu'il est en amour.
Tu comprends?
Je pense qu'au départ, l'amour, c'est égal.
Tu comprends?
C'est ça que je pense.
C'est comme ça que tu entends parler d'amour.
Oui.
Et là, avec ta conjointe, avec qui tu es marié,
est-ce que c'est toi
qui a montré le premier courant électrique?
Pour prendre ta façon d'exprimer ça?
Je pense que ça arrive.
Ça s'est fait.
Vous vous êtes vus.
C'est comme si tu mets deux fils.
Est-ce que ça a été un coup de foot?
Oui, un coup de foot.
C'est beau.
Un coup de foot.
Et puis, avec beaucoup de choses qui étaient
dans le chemin de tout ça,
beaucoup de...
La différence
d'âge, premièrement, ça n'a pas
de bon sens. Elle est beaucoup plus jeune que moi.
Elle est trop jeune pour moi. J'essaie de dire,
écoute, t'es bien trop jeune pour moi.
Est-ce que pour toi, ça, c'était un frein?
Non, mais pour moi, non. Mais là, quand t'essaies de dire qu'est-ce que tu veux qu'elle fasse...
Exactement.
J'essaie de dire vieillie un peu, mais elle vieillit,
mais moi aussi, fuck.
Oui, puis elle est toute jeune.
Mais là, c'est pas grave, tu comprends.
Mais ça, c'était...
C'est un empêchement pour la société,
pour toi.
Puis tu te dis, ben là, ça va pas de bon sens.
C'est le regard des autres par rapport à ça.
Bien oui, mais là, c'est ce que tu veux faire.
On était amoureux, point.
Solide.
Puis là, il y a
toutes sortes de
situations. Moi, j'étais dans
un état de
semi-séparation, tu sais,
quand ça s'est passé. Fait que là, c'était compliqué.
Mais, tu sais, regarde, quand t'es dû, t'es dû, puis sais, quand ça s'est passé. Fait que là, tu sais, c'était compliqué. Mais, tu sais,
regarde, quand t'es
dû, t'es dû, tu sais, pis là, il y a eu
toutes sortes de
situations
rocambolesques,
mais qui ont fait à un moment donné que, bon,
OK,
regarde.
C'est ça.
C'est ça qui est ça.
Oui, tu sais... Comment allez-vous l'avez affirmé?
Ah ben oui, ben là, on s'est mariés, tu sais.
Mais...
C'est sûr que...
Il y a eu des moments où est-ce que c'était...
Wow, c'était déprimant, en tout cas.
Où est-ce que
ça ne marchait pas du tout,
on ne pouvait pas, ça ne marchait pas
pour toutes sortes de raisons.
Puis là,
la vie devient impossible.
C'est ça qui est bizarre.
C'est ça qui est...
Ça devient impossible.
Le tout pour le tout.
Finalement, le tout pour le tout.
Tu allais dans les deux sens.
Finalement, le tout pour le tout. T'allais dans les deux sens. Finalement, boum.
C'est ça. C'était merveilleux.
D'ailleurs, hier soir,
j'avais un souper pour ma fête.
C'était plus ma fête, mais c'était après ma fête.
Mais c'est pas grave.
C'était comme la belle petite famille
qu'on est en ce moment avec ma fille
et son chum, mon petit gars,
Isabelle.
La relation était belle
à ce moment-là.
Là, j'étais fier.
Tu me demandes ça.
Là, j'étais fier et Isabelle était fière aussi.
Comme des moments de grâce dans la vie,
comme ça.
Tu ne voulais pas être ailleurs.
Non, puis on était contents. On était fiers. Tu voulais pas être ailleurs. Non. Puis on était contents.
On était fiers.
Puis l'amour était là
pour tout le monde. Il y a un message dans ce que
tu dis, ce que j'entends. C'est que des fois,
quand tu le sens, ça vaut la peine
de passer par-dessus des embûches.
Ça vaut la peine de persévérer
pour se retrouver.
C'est sûr. C'est que là, à un moment donné,
aussi, des fois, il y a eu d'autres problèmes à un moment'est que là, à un moment donné, aussi, des fois, il y a eu
d'autres problèmes à un moment donné.
Mais là, à un moment donné,
c'est plus fort que toi. T'es amoureux.
Écoute ça. T'es amoureux.
OK.
Il faut que tu fasses tout ce que tu peux
pour que ça s'arrange.
Parce que c'est la vie.
C'est l'essence de la vie.
C'est ça.
Vas-y au bout. F fais tout ce que tu peux.
Ça vaut la peine.
Il faut que tu le saches
que tu es amoureux.
Des fois, comme je te dis, tu peux te faire croire que tu ne l'es pas.
Il y en a qui essayent.
Des fois, c'est plus facile.
Tu penses que c'est plus facile. Tu penses que c'est plus facile.
– Oui.
– Tu penses que c'est plus facile.
– Mais ça reste sans toi.
– Là, tu sais.
Fait que là, nous autres, c'est ça.
C'est comme ça.
C'est de même qu'on est là.
On est très amoureux.
– Fait que tu es dans une belle période de ta vie.
– Oui, absolument.
– La question opto-réseau.
– Opto-réseau, toi.
– Oui.
Comment vois-tu les prochaines années?
– Ah!
Hum! Tout au réseau, toi. Oui. Comment vois-tu les prochaines années? Ah! Bien, moi, je me vois
continuer d'écrire des chansons,
faire des disques,
si c'est possible.
En tout cas, enregistrer.
Je ne sais plus si on fait des disques.
Je ne sais pas si on va faire des disques,
comment on en faisait.
En tout cas, enregistrer des chansons.
Je crois en la chanson, puis tout ça.
Puis je crois en mon engagement
aussi.
Je sens qu'il y a une période d'engagement
qui va être la plus importante,
qui s'en vient.
Et pour moi,
tu sais, j'ai beaucoup de causes
dans ma vie. Il y a une cause
en ce moment qui est très importante,
le réchauffement climatique.
C'est extrêmement urgent.
C'est pour ça qu'on appelle ça l'urgence climatique.
Mais l'environnement en général, la justice sociale,
un peu toutes ces causes-là,
maintiennent à quand j'appuie différents groupes
à différentes occasions, peu importe.
Mais il y a une cause extrêmement importante pour moi, différents groupes à différentes occasions, peu importe. Mais,
il y a une cause extrêmement importante
pour moi, c'est la capacité
des Québécois que nous sommes,
peu importe
ton origine, ta langue,
peu importe.
Les Québécois que nous sommes,
ce qui nous permet
de s'engager
justement et à changer le monde.
Et c'est l'idée
de faire du Québec un pays.
Parce que
si on ne fait pas du Québec un pays,
toutes mes causes,
elles sont comme un peu
orphelines.
Parce que là,
ce n'est pas moi qui décide si je fais pas du Québec
un pays. C'est le Canada
qui décide. C'est pas parce qu'on est méchants
que je veux pas être dans le même pays.
Je veux même être associé avec eux autres.
J'en reviens à René Lévesque, finalement.
Ou comme disait Bernard Landry,
s'ils nous proposent
le deal qu'ils ont en Europe,
on va le prendre, tu sais.
Donc, l'idée, c'est qu'on soit...
qu'on puisse décider, nous aussi,
parce qu'il y a des décisions qui se prennent de plus en plus
sur des tables internationales,
on le sait, sur tous les sujets
qui concernent nos vies de tous les jours.
Et surtout, quand on parle du réchauffement climatique,
il n'y a pas de frontières.
Exactement. Puis pour toutes les choses, pour n'importe quoi,
c'est comme ça.
Et donc, on veut être assis à ces tables-là.
On ne veut pas être en arrière de l'autre.
Tu comprends?
Et là, le Canada, ça a été fait, ça a été pensé
à une époque, ce n'est pas parce que c'est des Anglais,
c'est des méchants, les Français ont fait pareil,
peut-être pire ailleurs dans le monde.
C'est que ça a été créé à une époque,
spécifiquement, avouée
clairement, dans l'idée
d'assimiler les francophones.
Lors du RAM,
ils disaient, ça va prendre 50 ans
puis ils vont tous parler anglais, ça va être réglé.
Tu comprends? Puis là, c'était un beau
projet pour eux autres, ça.
Ça s'est pas passé.
Ça s'est pas passé comme ça.
Fait que là,
cette structure-là,
ce principe-là du Canada,
la Confédération qui est venue après aussi,
ça a été créé
pour pouvoir dominer le Québec,
puis pouvoir
décider à notre place.
Tu veux poser un geste concret pour l'environnement,
par exemple,
contre le réchauffement climatique,
arrête de donner de l'argent
au Canada qui met tout son argent dans les
sortes bitumineuses. C'est la façon
la plus polluante de créer
de l'énergie, suite après
le charbon, finalement. C'est épouvantable.
Mais là, on met tout notre argent
là-dedans. – Mais tantôt, tu disais,
il y a un engagement plus grand
qui s'en vient. – Bien, c'est ça, lui-là.
C'est que là... – Tu veux t'investir encore plus. –en vient. C'est celui-là.
Tu veux t'investir encore plus.
Non, mais c'est-à-dire que je sens que ça va se passer.
Je comprends, tu sens que ça s'accélère.
Ça va se passer
à plusieurs niveaux,
à beaucoup de niveaux, mais celui-là
aussi, à un moment donné,
la jeunesse,
c'est ça l'affaire, c'est que là,
la jeunesse va prendre conscience que pour agir, parce que la jeunesse, c'est ça l'affaire, c'est que là, la jeunesse va prendre
conscience que pour agir,
parce que la jeunesse veut toujours agir,
pour construire
l'avenir. Donc, la jeunesse va prendre
conscience, bientôt,
de notre
incapacité d'agir si on ne fait pas
du Québec un pays. On ne peut pas agir.
On est, on serait
mieux, on agirait mieux
si on était assimilés
complètement, puis
canadiens comme tout le monde. Mais à partir du moment
qu'on est différents, qu'on a des
intérêts différents, puis qu'on...
Fait que là, à moins de se
scraper complètement, je veux dire...
On ne peut pas s'annuler.
Non, exactement. Donc, nos intérêts
juste sur le plan environnemental sont clairement... Par la exactement. Donc, nos intérêts, juste sur le plan environnemental,
sont clairement, par la géographie,
nos intérêts sont différents.
On a fait de l'hydroélectricité ici.
Ça devient...
Donc, si on veut agir,
si on veut pouvoir agir sur n'importe quel...
Tu sais, à l'époque, je me souviens
des conflits qu'avaient
Médecins du monde ou Médecins sans frontières.
Tu comprends, c'était la même chose.
Tu te dis, OK, nous, on fait ça
d'une façon différente.
Fait que c'est extrêmement important
d'être assis à la table
des nations. On est
différents et on n'est pas différents, Jean,
qu'on est de souche. Tantôt, on parlait
de Kim Thuy. C'est quoi le Québec aujourd'hui?
C'est Bucardia, c'est Kim Thuy,
c'est Pierre Foglia qui, à l'époque,ouchard-Diouf, c'est Kim Thuy, c'est Pierre Foglia
qui, à l'époque, nous a tous
influencés, toute la gang.
C'est tout ce monde-là.
Même moi, je suis un Anglais à moitié.
C'est ça le Québec
moderne. C'est toutes ces
influences-là.
Mais ce Québec-là, il est différent.
Il est très différent.
Puis on se reconnaît
partout dans le monde, peu importe ce qu'on a de l'air.
Quand tu t'en vas
je sais pas où, tu te reconnais un Québécois, c'est pas long.
Tu comprends? Et
on a une vision puis des intérêts
différents et il faut
que cette différence...
C'est une richesse pour l'humanité.
Tu comprends?
La diversité, on parle de la diversité.
Mais là, la diversité que le Canada nous propose,
ce n'est pas une vraie diversité.
C'est une assimilation de toutes les diversités.
Ça va tout devenir des Anglais, puis c'est tout.
C'est ça, leur diversité.
C'est la...
C'est l'assimilation, pratiquement.
C'est l'assimilation de tout le monde.
C'est ça, leur but, la diversité.
Oui.
Mais là, ce n'est pas une diversité.
En fait, c'est d'aplanir la diversité.
Exactement. Donc moi, si on veut faire vivre
le français en Amérique du Nord,
et c'est une bonne chose de faire vivre le français en Amérique du Nord.
Nous sommes la diversité.
Exactement. À partir du moment qu'on a cette différence-là,
on fait un cadeau
à l'humanité.
Ça a l'air prétentieux.
On est la diversité en 3D.
Ben oui, exactement.
On a cette culture-là, notre culture.
Complètement, puis on est différent de la France.
On est quelque chose de spécial,
d'unique. Puis ça, il faut faire
vivre ça parce que c'est un enrichissement culturel.
Comme on en profite, on profite
de l'enrichissement culturel
de la Norvège ou
de l'Éthiopie ou peu importe, de tous les pays
du monde. Ça nous enrichit,
tu comprends, en tant qu'humains.
Mais c'est la même chose.
Ça s'additionne, ça met le monde ensemble.
Pour être ensemble, il faut
accepter sa différence. Ça, c'est important.
Absolument.
En politique, moi j'apprenais, on additionne.
On additionne. C'est toujours ça qui est
important. On s'additionne.
Mais il faut que tu additionnes des unités
qui existent.
Si tu additionnes en éliminant,
ça ne marche pas.
J'aime ça t'entendre, ta passion.
Mais cet engagement-là
que je t'ai parlé dès le départ,
moi, quand je t'ai vue comme
artiste militant,
et on appelait et tu étais disponible,
parce qu'il y avait plein d'autres artistes qui disaient militants, mais ils n'étaient
jamais disponibles parce qu'on
était sous le même chapeau
à l'époque du référendum de
1995 et
je me souviens comment c'était un bonheur
de... Mais tu sais, tu me parles de ça, puis tu sais,
moi, d'une certaine façon, j'admire aussi,
mettons, de votre côté, toi et Mario,
tu sais, Mario, à l'époque, je disais,
bon, tu sais, c'est sûr qu'à un moment donné,
on n'a peut-être pas les mêmes idées sur tout.
Tu comprends, des fois, il est peut-être un peu plus centre-droite.
Moi, je suis plus centre-gauche, peu importe.
Mais je veux dire, il reste que lui, à l'époque,
il était dans les libéraux, puis il est allé,
il a eu le courage d'aller traverser pour le référendum.
Il faut le faire, il faut avoir beaucoup d'ouverture.
Ça fait que ça, j'admire ça, puis de ta part aussi,
d'avoir fait ça.
Peu importe ce qu'ils pensent aujourd'hui.
C'est assez particulier parce qu'on travaillait avec
M. Parizeau, on travaillait avec
M. Bouchard.
Moi, j'allais dans toutes sortes de réunions
et là, je voyais les différences de culture politique
aussi parce qu'on ne fait pas les choses
de la même façon, tout dépendant.
Mais c'était enrichissant, ça aussi.
Parce que dans le fond, moi, ce que j'aimais,
c'est de rencontrer des gens
passionnés, des gens
avec des convictions.
Et ça, on met ça en commun. Tu sais, tantôt,
quand on disait, on peut mettre des choses en commun,
mais on n'a pas besoin d'avoir tout en commun.
– Mais non, c'est ça. Sinon, on n'existe plus.
Si on est tous pareils, ça n'existe pas.
– Non, c'est à ce moment-là, on a mis nos forces
en commun. On ne gagne
jamais à être seul dans son coin.
Il faut s'unir. – Je vais te dire une affaire.
Ce qui
s'est passé là, en
1995, puis j'admirais
aussi, mettons, M. Bouchard.
M. Bouchard, même si lui aussi
était plus conservateur, puis tout ça, mais il reste
que quand il a été premier ministre du Québec,
il y a plein de choses de gauche qui se sont passées,
au niveau des garderies,
peu importe. C'est un homme que j'admire,
même s'il y a plein d'enfants avec lesquels
je n'étais pas nécessairement d'accord.
Mais là, tout ce qui s'est passé,
tout ce monde qui s'est mis là ensemble,
tu avais ensemble
autant Lucien Bouchard,
Mario, puis toi, puis peu importe,
Parizeau, puis Françoise David. – Oui, mais tu sais, moi, j'étais à côté, je veux dire, j'étais une militaire, maisard, Mario, puis toi, puis peu importe, Parizeau, puis Françoise David.
Moi, j'étais à côté. Je veux dire, j'étais une militaire,
mais oui, oui, mais c'est ça.
Tout le monde s'est mis ensemble.
Et ça a fait quelque chose.
Et là, on dit, OK, on a perdu le référendum.
Mais on a gagné quelque chose.
Énorme. On a gagné quelque chose
d'énorme. Dans les deux référendums,
on a gagné quelque chose.
Tu sais, le monde dit souvent, tu fais un référendum,
tu perds, puis c'est mauvais.
Oui, c'est pas très bon, effectivement. Il y a des conséquences.
Mais le premier référendum,
avec René Lévesque,
on a gagné une chose extrêmement importante.
On a gagné la souveraineté
sur l'idée que c'est nous autres
qui décidions. Parce qu'avant,
avant 1980, c'était pas clair
qu'on pouvait faire un référendum puis que c'est nous autres qui décidions. C'étaitavant, avant 80, c'était pas clair qu'on pouvait faire un référendum.
Puis que c'est nous autres
qui décidait. C'était pas clair du tout, du tout.
Ça s'est éclairci, là. Ça a été décidé,
là. Ils se sont
battus pour l'avoir, puis ça a été accepté.
OK, le Canada, OK. C'est le même, ça marche.
C'est le Québec qui décide. C'est pas le Canada
parce que pendant...
T'étais pas né, je sais pas trop,
mais en tout cas, dans ces années-là,
on ne savait même pas. Le monde disait
que c'est le Canada qu'il faut que fasse un référendum, pas le Québec.
Moi, je me souviens, mes parents...
Tu es revenue sûrement, peut-être?
Je me souviens des images de René Lévesque. J'étais jeune, c'est sûr.
Puis moi, j'ai Nicole Léger qui m'enseignait.
OK.
C'était pendant le référendum que Nicole Léger m'enseignait.
C'était quand même la fille de Marcel Léger.
Et elle, elle m'a montré
c'était quoi avoir des convictions, parce qu'elle est revenue
en déprime complète après la dette.
Mais j'étais ici comme jeune
avec des parents qui étaient Trudeau,
tu comprends? Je ne comprenais pas.
OK, mes parents Trudeau, elle,
René, je veux dire, il y avait quand même,
je comprenais qu'on n'avait
pas toutes la même façon de penser,
mais qu'on vivait toutes pareilles.
Tu sais, pour un jeune, pour un enfant,
c'est quand même dur à comprendre ce niveau de conviction-là.
Absolument, absolument.
C'est pas le Trudeau.
Mon père, il était pour Trudeau, mais il l'aimait pas.
Ah ben!
Mais là, tu disais,
qu'est-ce que tu penses que le deuxième référendum nous a apporté? Le premier, c'est ça.
Ça a fait en sorte qu'on a gagné
une grande souveraineté, que c'est nous
qui décidons notre avenir.
– On a un droit de parole.
– Ça, c'est la victoire de 80.
En 95, la victoire, je vais te le dire,
à partir de 95,
on sait que c'est possible
que ça se passe. Parce qu'avant 95,
tu as dû le vivre
beaucoup, tout le monde disait « ça passera
jamais ». Ça, c'était
la phrase.
Toutes les souverainistes que je connaissais,
du monde impliqué jusqu'au coton,
partout, tout le monde disait « ça passera
jamais ». Tout le monde a su « c'est impossible,
ça passera jamais ». Mais là,
à partir de 95,
on a vraiment vu, on a vécu
qu'on a vécu que
wow, ça se peut.
Ça se peut là.
On a senti que ça se chauffait
dans l'autre temps aussi. C'était possible.
Donc, en 1980,
on a gagné le fait que c'est nous autres qui décidons.
En 1995, on a gagné que c'est
possible. Et ça, ça va
rester toujours. Et il va y avoir
une prochaine fois.
On a gagné l'espoir.
Bien, c'est ça. On a gagné
le fait que oui, c'est possible. Parce que
effectivement,
les gens se sont rendus compte de ça en 95.
Tabarouette!
Alors, tu y crois toujours?
Absolument, oui, je crois.
Mais je n'ai aucune... je ne suis pas le genre,
je ne suis pas religieux.
Pour moi, ce n'est pas inévitable.
Ce n'est pas assuré qu'on va l'avoir.
Le grand soir, effectivement,
inévitable. Non, non, ça se peut
qu'on ne l'ait pas et qu'on s'éteigne
tranquillement. Ça, ça se peut aussi.
En 95, ça fait déjà 29 ans.
29 ans, je n'en reviens pas.
Là, je viens d'avoir un coup de barre.
Mais merci
d'être ici avec Paul.
Merci aujourd'hui d'être ouvert au temps aussi.
Oui, oui.
J'ai adoré ce moment-là.
C'est comme un pan d'histoire.
Il y a quelque chose qui vient avec toi parce que ça fait tellement longtemps
qu'on te voit et que tu es actif
depuis tout ce temps-là.
Tu n'as jamais arrêté.
Moi, ce que j'ai aimé, c'est de comprendre
à quel point tu avances à ton rythme
avec ce que tu as envie de faire.
Ça, pour moi, c'est la liberté.
Merci de m'inviter ici.
C'est la seule place où on peut parler
à ce point-là aussi longuement
sur des sujets comme ça.
Je veux dire, c'est extraordinaire.
Évidemment, on n'aurait jamais fait ça nulle part ailleurs.
Moi aussi, je suis en quête de liberté tout le temps.
Et ça, c'est la liberté. Merci,
Paul Piché. Merci à tout le monde d'avoir
été là. Vraiment, on vient d'assister à
un épisode, je trouve, emblématique
d'Ouvre ton jeu. Alors, à la prochaine.
Cet épisode était présenté par Karine Jonka, la référence en matière de soins pour la peau au Québec. Sous-titrage Société Radio-Canada