Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #81 Michel Barrette | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: November 18, 2024Michel Barrette, cet homme passionné et nostalgique, nous raconte sa vie avec rires et émotions. ━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:14:10 - Cartes vertes 00:48:18 - Cartes ...jaunes 00:56:22 - Cartes rouges 01:24:50 - Cartes Eros 01:43:03 - Carte Opto-Réseau ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/?srsltid=AfmBOoo3YkPk-AkJ9iG2D822-C9cYxyRoVXZ8ddfCQG0rwu2_GneuqTT Visitez mon site web : https://www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le https://www.karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Grâce à Éros et compagnie et notre niveau rose, obtenez 15% avec le code rose15 au https://www.erosetcompagnie.com Merci également à Opto-Réseau, nouveau partenaire d'Ouvre ton jeu. Visitez le https://www.opto-reseau.com pour prendre rendez-vous dans l'une de leurs 85 cliniques.
Transcript
Discussion (0)
Bonjour tout le monde, bienvenue au 83e épisode du podcast Ouvre ton jeu.
Toujours un plaisir de vous retrouver, toujours un plaisir de voir à chaque semaine combien vous êtes nombreux à regarder le podcast
et aussi à commenter ce que vous entendez.
Puis ça, c'est autant pour les invités que pour l'équipe. C'est tellement le fun de vous lire.
Les invités qui viennent devant moi, des fois, sont un peu nerveux,
sont un peu… qu'est-ce que je vais dire?
Évidemment, ils ne connaissent pas les questions, je ne connais pas les réponses,
donc on ne sait pas trop.
Je sais qu'on s'en va vers l'humain qui est devant moi
parce que c'est ça le podcast, c'est l'histoire de l'autre.
Mais de les voir ressortir toujours
dans un bel... Ils sont toujours dans un
bel état d'esprit. Des fois, un peu...
J'ai envie de dire un peu shaké,
un peu... Ça brasse des choses à l'intérieur
d'être entendu, d'être
écouté où le temps n'est pas un enjeu.
On le sait comment dans la vie, on est toujours presque
pressé d'écouter l'autre. Mais quand
ils sortent, je les trouve fiers
et souvent, ils vont dans des
zones où ça fait longtemps qu'ils ne sont pas
allés. Donc, je les remercie chacun
des invités qui sont
venus sur cette chaise-là et qui vont
continuer à venir parce que
c'est vraiment un acte de générosité
que de partager son histoire
personnelle
et de l'offrir
aux autres. Et c'est pour ça que je prends
le temps de lire les commentaires
aussi pour montrer que
ce partage-là,
ces confidences-là, ça résonne chez les autres.
Par exemple, Alexa nous dit
« Je souffre d'anxiété
intense et voir une personne comme
Pierre-Yves McSween
réussir comme il fait,
ça me donne beaucoup d'espoir
pour mon avenir.
Donc ça, c'est encourageant de lire ça.
Puis effectivement, moi aussi,
quand il nous a parlé de ça,
j'étais étonnée. On dirait que je
ne le savais pas. Et là,
de voir tout ce qu'il fait pour réduire
ce niveau d'anxiété-là,
je trouvais ça très généreux, effectivement,
de nous le partager.
Puis ça résonne chez Alexa.
Shiva nous dit,
« Je tenais à laisser mon message pour dire simplement
que M. Paul Piché m'a donné des frissons
et j'adore sa façon de parler de la politique.
J'ai vécu un bon moment. »
Et Mathis, en nous parlant de Mel Charlot, dit,
« J'adore cette femme que j'ai trouvée belle dès la première
diffusion de Révolution et j'ai appris
à découvrir cette femme forte,
authentique et pétillante.
Merci pour toutes les femmes.
Toutes. Toutes les femmes. »
Alors, merci de nous dire ça.
Effectivement, Mel Charlot, je ne la connaissais
pas. J'avais tellement
hâte. C'est incroyable le
privilège de voir quelqu'un comme ça
qui arrive à Révolution.
Puis comme Mathis nous dit,
moi aussi, je suis tombée en amour
avec cette femme-là.
Son charisme,
je ne sais pas,
son expérience en danse.
Comment ça se fait
que je ne la connaissais pas avant
et de lui demander
si elle veut participer
à Ouvre ton jeu.
Puis elle dit oui.
D'avoir ce privilège-là
qu'elle passe
plus d'une heure et demie avec nous,
c'est extraordinaire.
Je veux remercier mes partenaires
parce que grâce à eux,
on peut diffuser gratuitement sur toutes les plateformes
le podcast.
Donc, il y a Karine Jonca
qui vous offre d'ailleurs un code promo
qui donne 15 % de rabais en ligne.
Si vous allez sur son site web,
Ouvre ton jeu.
15, c'est la même chose pour Eros et compagnie.
Offre 15 % de rabais avec le code promo ROSE15.
Une fois de plus, site web.
Et on a OptoRéseau, qui présentement a un grand solde annuel jusqu'à 50 % de rabais sur plusieurs montures
du 4 novembre 2024 au 10 janvier 2025.
J'ai une équipe en or
qui m'entoure au podcast.
Il y a Caroline Dionne qui est à la coordination,
David Bourgeois à la mise en ligne,
Jonathan Fréchette à la
création numérique et Maëlle
Ledevin à la captation.
Vraiment, avec eux, ici,
c'est une équipe, je trouve,
enrobante,
calme.
On aime recevoir les invités. À chaque fois,
on reparle de ce qu'on vient de vivre.
Donc, je ne sais pas, c'est comme si
on apprend plein de choses ensemble.
On adore faire ça.
Aujourd'hui, c'est un
homme dont ça fait longtemps qu'on le voit
dans l'espace médiatique,
autant comme acteur,
comme humoriste,
animateur.
Je parle de Michel Barrette.
Michel, c'est un homme qui se dévoile
quand même beaucoup. Il a parlé beaucoup
de lui, mais je suis certaine
qu'on peut encore aller plus loin avec cet homme-là
qui a maintenant 67 ans,
père de quatre enfants, avec une conjointe
depuis 22 ans, Maude,
que j'ai la chance de connaître.
Il m'a invité à lui poser des questions sur scène
et j'ai adoré ce moment-là.
Donc, j'avais envie que ça se poursuive à Ouvre ton jeu.
J'avais envie qu'il nous partage des choses,
des leçons de vie aussi.
Alors, je laisse place à Michel Barrette.
À tout de suite.
J'aurais dû comprendre
plus tôt dans ma vie
que je n'ai pas toujours eu
raison.
J'aurais dû accepter,
au lieu d'être dans le déni,
non, non, c'est elle qui n'était pas correct
ou c'est lui qui n'était pas correct.
Moi, j'avais raison. Non, non, t'avais pas raison.
Avec le temps, tu finis par faire.
Non, si t'avais tort,
t'aurais juste dû l'avouer.
T'aurais peut-être gardé ton ami
ou ta blonde.
Arrête de penser que t'as toujours raison.
Ouvre ton jeu est présenté par
Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin et sur andolf.ca.
Aujourd'hui, l'invité, j'avais hâte de le recevoir à Ouvre ton jeu.
Ça fait déjà quelques années qu'on se connaît,
mais ça fait vraiment plusieurs années
que je le connais par ses spectacles,
parce qu'il a joué à la télé.
C'est un humoriste. C'est quelqu'un aussi
qui se raconte. C'est un
grand, grand raconteur du Québec
et certainement
la personne la plus nostalgique,
je pense, de tous les Québécois.
Michel Barrette, salut! Merci Marie-Claude. Oui plus nostalgique, je pense, de tous les Québécois, Michel Barrette.
Salut!
Merci Marie-Claude.
Oui, nostalgique et fier de l'être.
Fier de l'être, ça fait vraiment partie de moi,
mais pas fier d'être nostalgique,
comme on dit, moi je collectionne les timbres ou j'aime beaucoup le hockey.
Ça fait partie de moi,
parce que la nostalgie, j'ai 67 ans,
les 067 ont existé,
et pour moi,
je serais pas entier
si on les oubliait. Je parle juste
comme oublie-moi, comme moi,
j'oublie le passé.
Un objet me rappelle
des tranches de vie. Si tu me présentes
un objet du passé,
avant d'arriver ici, je suis allé
chez un antiquaire où j'avais vu sur Internet
qu'il y avait un objet à vendre
qui m'intéressait.
L'objet, c'était un avion des années 30-40.
C'est une lampe avec un vieil avion.
Et j'ai une photo de mon père qui était dans l'Air Force
à Gimli, au Manitoba.
Il était à son bureau dans sa chambre.
Et il a le même avion, la même lampe avec l'avion.
Ça me prenait ça absolument.
Alors, pour moi, l'avion,
c'est pas seulement les années 30 et 40
à cause du modèle de l'avion
ou à cause du style de la lampe,
pourquoi l'avion est important.
C'est mon père.
Alors, c'est mon père dans l'aviation.
Ça me ramène à lui,
à côté de photos, justement,
dans des bases militaires,
à l'intérieur de son T-33.
Alors, c'est toute l'image
que je me fais de mon père avant ma naissance.
Et toute l'histoire qui fait que fais de mon père avant ma naissance. Et
toute l'histoire qui fait
que parce qu'il était aviateur
dans, j'allais dire dans l'ouest,
dans le centre du Canada,
et que j'allais être
le premier enfant des deux familles,
que ma grand-mère Barrette a convaincu mon père
de revenir à Juskutsumi parce qu'elle ne voulait pas
imaginer que j'allais naître
en Anglais à Manitoba. Alors, la décision de mon père de laisser l Chukotimi parce qu'il ne voulait pas imaginer que j'allais naître en anglais à Manitoba.
La décision de mon père
de laisser l'Air Force,
le Canadian Air Force, et de s'en venir à Chukotimi,
ça a fait de moi que je suis
né à Chukotimi au lieu de naître là-bas.
C'est tout un changement de vie.
Tout le reste, tout ce qui entoure ça,
mon père qui convient à ma mère, peut-être qu'on
devrait revenir à Chukotimi. Ma mère
qui est sûrement très contente parce que je vais être près des siens,
sa mère et tout, parce que c'est la plus vieille des deux familles.
Je pourrais te parler de tout ce
cheminement-là, et ça part de quoi?
D'un avion
en métal
qui est aussi une lampe.
Alors, c'est pas seulement un objet.
La nostalgie, c'est ça. La nostalgie,
ça peut partir d'un objet,
ça peut partir d'une chanson.
Moi, là, je roule, j'ai mon
playlist. Quelqu'un qui écouterait mon playlist,
il pourrait sûrement me dire, tu sais qu'il
s'est fait de la musique depuis
1980, mais non. Alors, mon
playlist, oui, j'aime beaucoup découvrir
de nouveaux artistes, chanteurs, chanteuses
ou autres, mais
il faut qu'il y ait une histoire. Il faut
que, moi, si j'écoute une chanson
qui me faisait pleurer à l'époque,
ben, à 67 ans,
je suis seul dans ma voiture,
puis il faut que je prenne un grand respect
pour ne pas partir à pleurer encore.
Parce que tu reviens à ce moment-là.
Je reviens à ce moment-là, surtout la musique, parce que ça tombe là.
Il y a un exemple de ça. Un jour,
je croise dans un studio Gérard Lenormand.
« Hein? Gérard Lenormand? « Hein? Gérard Lenormand?
Monsieur Lenormand?
Monsieur Lenormand? » Là, je suis devant lui.
Gérard Lenormand, c'était un artiste que j'écoutais en cachette
parce que quand j'avais 17 ans,
maintenant 18 ans, on était plus les 10 ans et compagnie.
J'aurais jamais pu avouer à mes chums
que j'écoutais du Gérard Lenormand.
Parce que les gens se souvenaient
surtout de Gérard Lenormand, c'était le petit dauphin
triste ou
la vie. Chaque jour, c'était le petit dauphin triste ou la vie...
Chaque jour, c'est ça.
La balade des gens heureux.
Moi, c'était pas ça.
Et puis lentement.
Je te chanterai pas, je vais te dire...
Les paroles?
Les paroles.
Et puis lentement, on voit s'éloigner nos
20 ans, comme un ami un peu
vieilli qui part quand la fête est finie
pour ne plus jamais revenir.
Plus revenir.
À 20 ans, je croyais vraiment
avoir tout le temps de vivre ma vie.
Maintenant, certains soirs,
je sens venir doucement
la peur de vieillir.
J'écoutais ça, j'avais 17 ans.
Mais quand tu écoutes les paroles...
Moi, je suis devant lui, je suis...
Et puis, lentement, on voit s'éloigner nos 20 ans
comme un ami un peu vieilli qui part
quand la fête est finie pour ne plus jamais revenir.
Plus revenir.
Le temps nous emporte.
Il fait, qu'est-ce que c'est?
Je lui dis, c'est Épuis Lentement.
Il dit, c'est de qui?
Je lui dis, c'est de vous.
Quoi?
Oui, Épuis Lentement.
Épuis Lentement.
Je lui dis, voyons.
Ah, ça, c'est des fonds d'album.
Quoi?
Il dit, quand on produit un album,
il faut avoir au moins une dizaine de planches.
Alors, à la fin, on met n'importe quoi.
Ça m'a insulté.
Je lui dis, vos fonds d'album
étaient malheurs que vos dossiers d'album,
mon petit dauphin triste. Je suis parti, je l'ai insulté.
Puis le soir,
j'étais à la Place des Arts parce qu'il était en show.
Il était à Montréal pour ça. Puis le lendemain,
la chroniqueuse de la presse
avait écrit...
J'ai vécu un moment absolument absurde hier.
Parce que bon, j'avais Michel Barrette,
le gars de char, assis en devant de moi. L'image que j'ai. Puis elle dit qu'il conna a un moment absolument absurde. Parce que bon, elle avait Michel Barrette, le gars de Charles, elle s'y en demande moi.
L'image que j'ai.
Puis elle dit qu'elle connaissait par cœur
toutes les chansons de Gérald Donovan
et qu'elle les chantait par cœur.
Elle a dit que les deux seules chansons qu'elle a chantées,
c'était la petite eau feintrice et une autre niaiserie du genre
la balade des gens du rue.
Parce que pour moi, c'était n'importe quoi.
Alors même, pour moi,
c'était important dans ma vie
et l'artiste lui c'est faux
t'es faux dans le monde
comme quoi il s'agit d'un et pas de l'autre
il devait se dire pourquoi il me chante ça
mais c'est de qui?
c'est de vous?
ah ouais?
je suis rassurée
non mais ça va arrêter
tu comprends, lui,
il s'attend à se faire parler de ses grands succès.
Ben oui, pis il devait...
Pourquoi il me chante ça?
Ah, mais ça, c'est décevant, j'avoue.
J'avoue, c'est décevant.
Est-ce que t'es prêt à ouvrir ton jeu?
Là, tu viens tout sérieux, j'aime ça.
Faut dire aux gens qu'il y a pas longtemps,
tu m'as demandé, en fait,
ça fait longtemps que tu me l'as demandé,
mais il y a pas longtemps qu'on l'a fait
de participer à ton spectacle
Un mot, une histoire,
où je te posais des questions.
Que je ne connaissais pas d'avant.
Non, exactement, absolument pas.
Et à peine moi,
je les connaissais moi-même à peine d'avance.
Et j'ai,
on a vraiment passé un beau moment
avec, c'était à Saint-Jérôme,
avec vraiment un public incroyable.
Ton public est incroyable.
Merci de m'avoir offert ce privilège.
C'est gentil, puis c'était une soirée formidable.
Oui, merci pour ce que j'ai répondu à tes questions,
mais parce que tes questions étaient pertinentes,
puis ça me permettait d'aller ailleurs.
Je veux pas dire que les autres invités,
parce qu'à chaque soir, dans la chaise à côté,
c'est quelqu'un de différent.
Donc, ça m'amène ailleurs, parce que c'est leur curiosité différente, leur soir, dans la chaise à côté, c'est quelqu'un de différent. Donc, ça m'amène ailleurs,
parce que c'est leur curiosité différente,
leur manière de poser des questions.
Mais toi, c'est tellement ton métier.
Je ne devrais pas dire ça, c'est ton métier.
C'est tellement ce que tu es.
Ta curiosité à toi m'a amené ailleurs.
Ah ben, tabarouette.
Mariette Lode-Barrette.
Ce qui fait que moi aussi, j'ai eu beaucoup de fun.
Parce que je ne veux pas, quand je raconte,
tomber dans les mêmes patterns.
Sinon, il crée un show, puis il monte sur scène. Ça m'ai eu beaucoup de fun. Parce que je ne veux pas, quand je raconte, tomber dans les mêmes patterns. Sinon, écrire un show et monter sur scène.
Ça m'a permis vraiment de m'amuser.
Je suis sûre qu'on va quand même se promener ailleurs aujourd'hui avec le jeu.
Donc, les cartes vertes, Michel, c'est des cartes qui sont...
Des cartes plus génériques, j'ai envie de dire.
On commence à te connaître avec les cartes vertes.
On commence à rentrer dans ta vie avec les cartes jaunes.
Là, on avance tranquillement.
Avec les cartes rouges,
on est plus personnel, je te dirais.
Le niveau Eros et compagnie, tu comprendras
que c'est des cartes à saveur sexuelle
et sensuelle.
Et OptoRéseau, c'est la carte qui fait qu'on
finit toujours bien. Ouvre ton jeu. Le Joker,
si tu trouves que ça va trop loin, tu n'as plus envie de répondre,
tu le mets sur la table et on passe à une autre question.
Tu as juste une chance. Je pourrais
t'en donner deux, si tu veux. Mais en fait, on en a juste une. Alors, je vais te demander de, tu peux les brasser sur la table et on passe à une autre question. Tu as juste une chance. Je pourrais t'en donner deux, si tu veux.
Mais en fait, on en a juste une.
Alors, je vais te demander, tu peux les brasser sur la table,
de me donner cinq cartes vertes.
Une, deux, trois, quatre, cinq.
Merci.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une auxquelles tu devras répondre.
Et après, je vais en choisir une aussi auxquelles tu devras répondre.
Donc, il y en a trois qu'on ne touchera pas là-dessus.
Quelle importance accordes-tu au regard
des autres?
Comment réagis-tu à l'autorité?
Quand je me regarde
dans le miroir, je vois.
Sur quel trait de caractère as-tu dû
travailler? À quel endroit te sens-tu
en pleine possession de tes moyens?
Et j'ai le choix de trois questions.
Une seule? T'en choisis une. Il y en a trois qu'on écarte.
Il y en a une que tu choisis, puis il y en a une que je choisis.
Il y en a des faciles
que je répondrais pas parce que c'est trop simple.
L'endroit où je me sens le plus en contrôle de moi,
c'est sur la scène. On passerait pas cela.
Bon, OK. Parfait. Faut que t'avais quelle importance
accords-tu au regard des autres?
Comment réagis-tu à l'autorité?
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois sur quel trait de caractère
as-tu dû travailler?
Il faut choisir sur un titre.
Tu me connais, j'aurais le goût de répondre
à toutes tes questions.
Mais le regard des autres.
Non, non, excuse-moi.
L'autorité.
L'autorité.
L'autorité.
Moi, j'ai été élevé par un grand-père
qui n'était pas un bandit.
C'était un gars qui marchait selon les règles,
qui est fier catholique à la messe,
il faisait la quête,
très carré, très, mettons, pas par raison,
dans les années 50.
L'image qu'on se fait du rêve,
pas du rêve américain,
mais de la famille américaine ou canadienne,
par définition,
des années 50, début 60.
Elle va à sa maison,
la pelouse est bien coupée,
la voiture est propre,
la femme à la maison,
les enfants, on va à la messe le dimanche.
C'était très mon grand-père.
Alors, on aurait pu dire que c'était un citoyen modèle.
Parce qu'il travaille, il fait attention
à ses affaires, il garde ses sous, il va à la messe.
De l'extérieur, tout était parfait.
Tout était parfait, mais il avait...
Il était...
Il rejetait l'autorité. C'est-à-dire que
lui, pour lui, un policier, je ne le raconterai pas,
mais il y a des...
Lui, si tu t'adressais à lui en essayant
de passer par-dessus ou l'obliger à faire quelque chose,
surtout qu'il était comme si c'était pas un bandit
ou rien de ça, si tu doutais
de ça, ou tu l'arrêtais
parce qu'il allait trop vite,
ou toute forme d'autorité,
tu faisais face à un mur.
Excuse-moi, là. C'est moi qui décide
la vitesse que je vais traverser le parc de Laurentides,
puis si t'es pas content de la vitesse
que j'allais, rembâcle dans ton bazou,
essaie de me rattraper
puis là tu m'arrêteras
si tu me recolles, si tu réussis à me dépasser
puis à me coller, tu me donneras ton ticket
bye, ma vraie nocelle partait
la police partait après, ils pouvaient rouler une heure de temps
à 100 milliards d'heures
parce que c'est pas toi qui vas décider
c'est pas toi qui vas
pour lui l'autorité
quand je suis rentré dans l'armée
mon père avait été dans l'air force moi je suis rentré dans l'armée, mon père avait été dans l'Air Force,
moi je suis rentré dans l'armée, mon fils aussi plus tard,
il comprenait pas.
Tu vois, s'il crie après,
toi un barrette, ils vont dire,
tourne à gauche, retourne à gauche.
Quand c'est ça l'armée,
l'armée c'est la discipline,
tu l'as la discipline, tu te la fais toi-même.
Il dit, moi là, si je me retrouvais
avec une carabine,
il dit, le commandant en avant,
il aurait une balle dans le front.
Puis je pense qu'il l'aurait faite. Mon grand-père a
zéro le candidat pour être dans les forces armées
parce qu'il
refusait ces formes-là
d'autorité. Et en même temps,
sa religion,
qui l'obligeait à aller se confesser
et à la mettre sur le divan, ça, il respectait ça. C'est la croix au-dessus de la porte. Mais ce qui venait de l'obligeait à aller se confesser il respectait ça
la croix au-dessus de la porte
mais ce qui venait de l'homme
qu'est-ce qui se prend lui?
parce qu'il y a une calotte et un gars
il y avait la loi de Dieu
mais pas la loi des hommes
il respectait pas
c'était pas un fou
je te raconte ça on dirait que c'est un bandit
tu penses que ça venait d'où j'ai ton grand-père je pense que c'est un bandit. Du tout, du tout. Tu ne peux jamais le savoir.
Tu penses que ça venait d'où, j'ai ton grand-père?
Je pense que c'est un gars qui a été élevé vraiment à la dure.
Vraiment, vraiment à la dure.
Mon arrière-grand-père vendait et louait des chevaux, à l'époque.
Mon grand-père est né en 1913. Si on se ramène,
mettons, à la fin des années 20,
à Chukutimi, petite ville.
Et un exemple
qu'on m'a raconté, qu'ils m'a raconté
il y a mettons 16 ans
et il y a un cheval
dont la location est due
c'est à temps par mois
le gars il va 2-3-4 mois de paiement
de location à le cheval
mon arrière-grand-père va chercher mon cheval
dans le rang 4
il revient
il s'indulne et il a mangé une volée
parce que sur la ferme, il y a du monde,
il y a des ouvriers, il est fils d'oeuvre.
Il était seul à 16 ans.
Au lieu de faire, voyons, qu'est-ce qui
est arrivé, il dit, ramasse-toi une hache,
ramasse-toi ce que tu voudras, ramène
mon cheval. Fait qu'il est parti,
il est revenu de le cheval,
il avait encore plus de sang sur lui
qui n'était pas le sien.
Il a ramené le cheval.
Il était levé comme ça.
Si vous ne voulez pas me donner le cheval,
j'ai ramené l'âge, sinon il va avoir un coup d'âge.
Aujourd'hui, on n'a pas de bon sang, la police.
Moi, je l'ai vu faire des affaires.
Moi, je vais le compter.
On est là pour le compter.
En 1966, j'ai donc 9 ans.
Mon grand-père travaillait pour les Price
sur le plan d'aluminium à Arvida.
Il conduisait un pick-up sur le plan.
C'était immense.
Ça allait d'un bâtiment à l'autre.
Et le vendredi, quand il revenait,
c'était un ouvrier, donc il avait bien un ouvrier.
Là, il devenait M. Barrette.
Chapeau, la chemise, il était impeccable.
Il était impeccable.
Les souliers, c'était impeccable.
La petite safa qui était à la chemise, fière de lui, la voiture est propre.
Alors, le vendredi, l'épicerie, samedi matin, elle est déposée.
On allait d'abord chercher la paie à Arvida, au bureau de la paie.
On venait à Shkutimi et on allait à la banque
pour déposer la paye.
On entre dans le stationnement qui existe encore.
Ceux qui écouteraient et qui viennent de Chkoutimi,
vous allez le reconnaître, en bas de la Côte-Moraine,
à droite, avant la rue Racine.
On entre là pour aller stationner
la voiture. Il fait le tour. Il n'y a pas de place.
On ressort de là.
Il n'y a pas de place.
Il y a un gars là, il doit avoir mi-vingtaine
c'est assez bâti
je me souviens j'ai 9 ans
et le gars dit c'est 30 sous
c'est la 25e scène de rentrer là
c'est passionné
il dit je ne paierai pas, il est plein
mets ta pancarte complète là, ton parking est plein
c'est 30 sous pareil
mon gars me dit qu'est-ce que tu n'as pas compris
tu viens de me voir rentrer, je ressors.
Je me suis pas parqué, je paye pas 30 sous.
Et là, le flot, il a dit,
hé, le vieux, c'est 30 sous.
Pourtant, mon grand-père, il avait,
écoute, il avait quoi, 5 ans.
Il était plus jeune que moi de 10 ans au moins.
Tu sais, on pense grand-père.
Oui, oui, mettons 57 ans.
55 ans.
Dans 50 ans.
Non, regarde, j'ai 67.
Ça dépend des matins, mais pas aujourd'hui.
Fait que là,
il dit, qu'est-ce qu'il t'a dit?
Le gars, il partait plus.
Il débarque là-bas dessus.
Il dit, qu'est-ce qu'il t'a dit?
Là, le fou, il checkait le grand-père.
Il dit, c'est 30 sous.
Non, t'as rajouté un petit quelque chose. Qu'est-ce qu'il t'a dit? Là, le gars, il checkait le grand-père. Il dit, c'est 30 sous. Non, t'as rajouté un petit quelque chose.
Qu'est-ce que c'est que t'as dit?
Là, le gars, il s'assait. Il est jeune.
Je lui dis, le vieux, c'est 30 sous.
Il se tourne lentement,
comme ça. Il est dehors.
Il se penche comme ça à la fenêtre.
Dans la portière.
Il dit, Michel, lui,
il trouve que ton grand-père,
il est vieux. »
« Chla! » Il se vire d'abord.
Moi, ce que je vois, c'est la tête du gars,
poignée dans la tête de mon grand-père le même.
Il te le brasse comme ça, jusqu'à ce qu'il perde connaissance.
Il lâche. Paf! Il tombe à terre sans connaissance.
Mon grand-père a placé son chapeau.
« Tiens, ton esti de 30 sous. »
Il a fermé la porte, puis il est parti calmement.
C'est réglé.
Ce jour-là, je me souviens,
j'étais à genoux à l'envers d'un essuie-ciel,
je regardais le monsieur sur le trottoir sans connaissance.
J'ai compris que tout ce que
j'avais entendu
de 0 à 9 ans,
d'histoire de mon grand-père, et tout ce que je devais entendre
par la suite, allait être vrai.
Tu pouvais connaître mon grand-père toute sa vie
en trouvant s'il était tellement fin,
tellement gentil, puis aide lesil, plus généreux,
peut-être à travailler.
Mais si tu avais affaire à lui,
tu avais un grave problème.
Et moi,
parce que la réponse,
la question, c'est pas à mon grand-père
qui s'imposait, elle vient à moi.
Il n'y a plus que je me parle
parce que j'avais cette espèce
de réaction-là. C'est-à-dire que je me parle parce que j'avais cette espèce de réaction-là.
C'est-à-dire que
je pouvais avoir un trait de caractère
qu'il fallait que je travaille moins,
parce que ça revient un peu à l'autre question que tu aurais pu me poser,
mais ça revient quand même à ça.
C'est que, moi, après ça, je trouvais que mon grand-père
était formidable. Je l'ai trouvé formidable.
Je n'ai pas regardé mon grand-père,
on a dit « t'es un fou, ça ». Non.
Mon grand-père, il s'est fait écœurer.
J'étais témoin. Le jeune a traité vieux. Il n'a pas regardé mon grand-père. On m'a dit, tu es un fou, ça. Non. Mon grand-père, il s'est fait écoeurer. J'étais témoin.
Le jeune a traité le vieux.
Il n'a pas accepté ça.
Puis, il a étouffé le gars.
Je te le dis, puis je ris.
D'un moment donné, il dirait,
non, tu ne ris pas, c'est grave.
Tu sais, c'est violent.
Alors, moi, j'ai été levé là-dedans.
Cette violence-là,
tu sais, il ne battait pas ma grand-mère.
On n'est pas des enfants battus.
Il ne sortait pas de Robinshoe
pour aller battre les voisins.
Non. Pour moi, moi ça c'était
c'était correct
je me disais non c'est ça
c'est violent, mais la vie est violente
puis lui il était comme ça, des fois je me parle parce que
moi j'ai eu tendance à
régler des cas comme ça
je me souviens de faire une tournée avec Jean-Marc Parrain
de racontant en show d'ailleurs
il y a longtemps, au début des années 90 on fait la tournée de Parrain à Barrette avec Jean-Marc Parrain, de racontant en show d'arrière. Il y a longtemps, au début des années 90,
on fait la tournée de Parrain à Barrette.
Puis Jean-Marc se faisait écoeurer.
Il se faisait écoeurer tout le temps.
Tout le monde l'aimait,
mais ça en apprend juste deux ou trois innocents
pour ne pas l'aimer et l'écoeurer.
Puis Jean-Marc était un peu ce fils de première.
Ça dirait, non, il a le droit à son opinion.
Je suis venu dans un bar à Québec.
Ce n'est pas une opinion.
Ce qu'il te dit là, ce n'est pas une opinion. Il est à Québec, c'est pas une opinion. Ce qu'il te dit là, c'est pas une opinion.
Il est en train de t'écoeurer.
Puis là, il me connaissait.
C'est correct, Michel, c'est correct.
Alors moi, je l'endurais pas.
Puis à un moment donné, je réglais des cas aussi.
Je prenais le gars un petit peu plus tard dans le bar
puis je le ramassais, bing, bang, pif, paf.
Il m'a dit tellement qu'un jour,
Jean-Marc, qui est sur scène à Québec, d'ailleurs,
c'est quelqu'un qui m'avait rencontré,
il m'avait dit, toi, t'as l'air d'oriente,
t'es un tough. Non, je suis tout petit,
moi, je suis pas. Alors, Jean-Marc Parent,
j'ai vu son show,
puis il dit, il comptait une fois que tu étais débattu,
j'ai dit, est-ce qu'il compte ça sur scène?
Moi, je savais pas.
Puis il y a un gars dans la salle qui s'est levé,
un taupin, puis il a crié à Jean-Marc,
moi, je pognerais Barrette. Puis il avait dit au gars, toi, t'es gros, mais Barrette, il est fou un gars dans la salle qui s'est levé, un taupin, puis il a crié à Jean-Marc, « Moi, Barrette, je te poignerais, Barrette. »
Puis il avait dit au gars, « Toi, t'es gros,
mais Barrette, il est fou. Il va te tuer. »
Le gars s'est rassi.
Là, j'ai appelé Jean-Marc, je dis, « Non, c'est drôle,
le monde, il rit. » « As-tu vu, Jean-Marc,
j'ai pas le goût de me faire battre sur la rue.
Je suis pas... » « Non, non.
Moi, je t'ai vu battre des gars plus forts que toi.
Tant mieux, c'est une autre époque.
Voyons donc, qu'est-ce que tu racontes? Arrête!
Mon fils, t'es-tu? Le gars va s'asseyer.
Je lui dis « Arrête, parce que ça a l'air qu'il est capable de se battre. »
Mais ça, ma réaction face...
Alors, il a arrêté, puis j'ai sauvé ce qui me restait dedans.
Puis ça venait de mon grand-père.
Mais qu'est-ce qui a fait que tu as arrêté d'être comme ça?
D'abord, je ne l'étais pas du tout au début.
C'est-à-dire que je le regardais, lui.
Puis quand j'étais jeune et ado,
j'étais pisse totale.
Dans mon journal intime,
les rockers jaillissaient ça.
À la polyvalente,
il y avait le coin des tables de ping-pong.
Les gars en vestes de cuir,
les rockers se tenaient là.
Moi, je ne me tenais pas là.
J'avais les cheveux longs.
Ma blonde avait un ponicho.
On sentait le patchouli.
Si tu lis mon livre, 16 ans,
c'est un enfant fleur qui écrit des poèmes
et qui lit des livres.
Qui écoute du Cat Stevens
et qui lit du Calais Gibran
et du Prophète de Saint-Égypte-Péry.
J'étais loin de tout ça.
Mais le changement s'est produit
où je suis devenu plus comme ça,
comme mon grand-père, dans l'armée.
Parce que dans l'armée,
plus maintenant, parce que quand mon fils est rentré dans l'armée,
j'ai dit, tu sais, il va falloir que tu te battes.
Comment ça? Je me suis dit, je suis pieds durs, je vais être correct.
Non, mais tu ne vas pas là pour me battre.
Tu vas là comme soldat.
La guerre, c'est violent.
Si tu n'as pas à te battre sur la base
contre les Anglais,
il y a quelqu'un qui va me dire, tu es carré,
tu vas te battre? »
Puis quand il est venu pour la première fois,
j'ai dit « non, tu fais juste pousser quelqu'un
et il n'y a plus rien,
plus de violence. » Alors que moi, dans mon temps,
tu rentrais dans la barrette, tu étais 90,
tout le monde, dans les trois premières semaines,
allait trouver sa place.
Tu ne pouvais pas te planter devant les gars
à la friandement parce que souvent,
à la fin des années 70,
tu te passais devant un juge parce que tu avais
volé un dépanneur ou volé un choc, je sais pas quoi,
t'avais deux choix. T'allais en prison ou tu rentrais à...
Tu sais, mettons l'avocat, il va te dire
« Vous savez, mon client, Paul,
21 ans,
il veut se replacer.
Fait que je pense qu'il choisirait
les forces armées. » Puis souvent, les juges,
« Bon, on va être un peu discipline dans cet enfer là
au lieu d'aller en prison, forces armées
sur le 90, ça avait les 15 premiers
qui étaient des bombes finies
les autres, tu pouvais pas les toucher
mais tu voulais surtout pas être les 10 d'en bas
parce que moi j'ai vu ça
les derniers, ceux qui pouvaient pas se battre
qui avaient pas la capistre
qui avaient pas cette violence là
les autres, un, ils mangeaient une volée
et deux, ils se faisaient lancer, mettons,
« Hey, tu feras mes souliers. Hey, viens ici, fais mon lit. »
Ils donnaient des esclaves des autres.
Fait que j'ai compris
rapidement que je ne pouvais pas être en haut,
mais que je voulais surtout pas être en bas.
Fait que, ce qui fait que
je me suis battu. Puis j'ai mangé.
Je me suis battu
et j'ai mangé une volée dans un bar la première fois qu'on est sortis.
Le premier mois, quand t'es dans l'armée,
tu restes sur la base. Ça peut pas
avoir rien de civil.
Il va vraiment te casser de la vie civile, la vie militaire.
Et le premier
week-end, après un mois, je me souviens que c'était
au mois de décembre, juste avant Noël.
On aurait pu s'en aller
chez nous, mais il fallait
aller à la maison pour Noël
puis revenir.
On s'était tous dit,
il reste deux jours,
on va rester à Saint-Jean,
on va faire les deux jours qui nous manquent
puis après ça, on partira pour Noël.
On est allé dans une discothèque à Saint-Jean,
dans un sol, je me souviens.
J'étais à la salle de bain,
j'étais dos à la porte
puis j'ai juste reculé ma main comme ça
pour ouvrir la porte de la toilette.
La porte s'est ouverte
et j'ai mangé une volée de quelqu'un
que je n'ai jamais vu de ma vie.
Il m'a tellement frappé rapidement.
Si tu chicanes à quelqu'un, tu t'attends à ce qu'il y ait
un coup de poing qui s'en vienne. Mais là, ça a juste fait
paf, paf, paf. Le gars m'a cassé
toutes les dents de là, cassé le nez,
une boucherie.
Je me souviens parce que c'est arrivé
le vendredi soir. Pour lui, il allait directement
en venant à la base aller
à l'infirmerie ou au dentiste.
J'avais toutes les dents cassées.
Il n'y avait pas de déplacement, mais il était cassé.
J'ai attendu.
Vendredi soir, samedi soir, dimanche soir.
Le lundi matin, j'avais deux têtes
sur l'inspection.
Parce que dans l'armée,
à moins que tu aies une jambe cassée ou un bras arraché,
tu fais ta panique pareil, tu fais ton ménage
pareil, tu fais tes affaires pareilles, tu t'habilles pareil,
il y a l'inspection, tu vas te retrouver pareil dehors
en parade,
puis ils vont faire l'inspection des rangées.
Quand ils sont arrivés devant moi, la gisane qui abrache ça,
je me souviens de la gisane qui dit, « Barrette,
vous avez deux têtes! »
L'infection, tu es pogné là-dedans.
Fait que là, dans l'armée, vous allez l'apprendre,
je ne sais pas si c'est encore comme ça, il y avait la parade
des malades.
The sick parade.
Si tu as une toux,
tu as mal aux oreilles,
tu as la grippe, tu es malade.
Pas si tu es blessé, tu es malade.
Sick parade.
Là, tu as les malades qui sortent des rangs
et ils font une parade.
Des estropies qui traînent du pied,
qui crachent.
Ils passent devant les pelotons.
Après ça, ils s'en vont à l'hôpital, mettons.
Puis ceux qui ont besoin d'aller en psychiatrie,
ils arrêtent là.
Ceux qui ont besoin d'aller au dentiste,
ils m'arrêtent juste au dentiste.
Le dentiste me regarde et me dit,
là, c'est quoi?
Là, il voit bien que toi, t'es cassé des mollettes.
Là, il me dit,
là, il avait devenu que j'avais mangé une volée,
j'avais le nez cassé aussi.
Et il dit, pourquoi t'es pas venu tout de suite,
vendredi soir?
Ah, vendredi soir, ça allait être correct. Là, il dit, j'ai un problème.
Parce qu'il dit, là, l'infection est prenée là-dedans.
Il dit, faut que je t'arrache le reste des dents cassées.
Mais il dit, pour ça, faut que je te gèle.
Mais je peux pas te geler, parce que
t'es infecté, ça a aucun effet.
Et en même temps, je peux pas
ne pas te les arracher, parce que ça va
continuer de s'infecter. Je lui dis, ok, ça veut dire quoi?
Il dit, ça veut dire que je t'arrache les dents à froid.
Il m'a arraché les mollets à froid.
Ça faisait mal.
Je perds de la connaissance.
L'assistante dentaire
me mettait les selles, comme on dit,
de la moignard, je ne sais pas.
Je me réveillais.
Les avez-vous enlevés? Non.
Il dit, je ne peux pas les enlever
si tu n'es pas réveillé. »
Sinon, ça prend un anesthésiste
qui va dire la même affaire que moi.
J'ai perdu connaissance.
Après ça, je me suis dit,
il n'y a plus jamais un qui va me sacrer une volée.
Et les deux ans que j'étais dans l'armée,
je me suis battu, je me suis battu, je me suis battu.
Quand je suis sorti de l'armée,
dans l'armée, tu es en forme, tu manges bien,
tu t'entraînes, puis comme tu te bats souvent,
tu finis par comprendre que ça marche.
J'ai traîné ça pendant plusieurs années
où ça prenait pas grand-chose pour...
On appelle ça s'étirer le bras.
Ça prenait pas grand-chose pour se cuivrer en bataille.
Mais dans le fond de moi,
dans le fond de moi,
je pense qu'il y avait plus...
J'avais un partage entre mon grand-père,
son inf...
Mon père, un jour, descend dans le sous-sol, dans le garage. Il sur entre mon grand-père mon père un jour descend dans le sous-sol
dans le garage
il surprend mon grand-père
en train de me faire une matraque
un boulbering
une bille d'acier
entourée de cuir, tressée
avec une gance à mettre au-dessus de la main
puis il m'avait expliqué qu'il ne faut pas qu'elle soit trop loose
pour ne pas la perdre si quelqu'un tire après, mais pas trop serrée non plus
puis là il m'avait expliqué
il dit, mettons ton ennemi est là, là. J'ai
10 ans, mettons. Il dit, tu
recules la boule d'acier
puis tu lui frappes ça, là. Tu le tues.
Mon père arrive là-dessus.
Tu le tues.
Qu'est-ce que tu fais, là? J'ai appris à se
défendre. Non, t'es en train de dire,
de tuer quelqu'un. Non, mais là, mon grand-père expliquait à mon père
qu'il se fait
écœurer. Il va être mort. Moi, je vois ça normal. Mon grand-père expliquait à mon père que si je fais écoeurer, le gars l'écoeurerait plus, il va être mort.
Moi, je vois ça normal.
Mon père,
montez-le à mon grand-père. Qu'est-ce que tu fais?
Il faut qu'il apprenne à se défendre.
Il est tout petit. Il va m'en faire des volets.
Je traînais ce passé-là où mon grand-père
voulait que je tue du monde
à moi hippie qui
voulait surtout pas ça, qui haïssait les rockers.
Ce combat-là entre les deux, je l'ai traîné
parce qu'en même temps
la peur que j'avais
quand j'étais jeune
parce que j'étais intimidé
la période où j'étais
avec ma grand-mère
j'étais un peu efféminé
c'est ma grand-mère, moi j'y vais dans un monde de femmes
c'est ma tante des bonhommes qui trava vais dans un monde de femmes. C'est ma tante.
Les bonhommes travaillaient des jours.
J'étais toujours entre une madame.
Comme j'étais curieux, je lisais des livres,
j'écoutais de la musique, je chantais,
j'ai joué aux éditos.
Je n'allais pas jouer au hockey dans l'UL.
Je n'étais pas cet enfant-là.
Cet enfant-là est devenu l'enfant-fleur.
Mais il m'a élevé par un grand-père
qui me dit que je suis quelqu'un, un Wolverine.
Il a fallu que je fasse la part des choses.
Parce que ça n'a pas de maudit bon sens.
Ça ne peut pas être ni un, ni l'extrême-dame.
Il fallait que tu saches qui tu étais vraiment.
Si j'étais vraiment.
Le moment où
j'ai arrêté d'avoir peur,
parce que j'ai compris, le gars en face,
c'était plus gros. Il ne pouvait pas m'écoeurer,
puis je lui donnais pas le droit de m'écoeurer, puis je lui donnais pas
le droit de me pousser ou tout ça dedans,
parce que je me souviens d'un des voisins
qui était plutôt intimidant, là, qui nous
sacrait à voler, à nous autres, des autres jeunes du même
âge, là, puis un jour, il m'a sacré à voler, puis je suis
revenu chez mon père, tu vois, il était pas mieux
que mon grand-père, parce que je suis enseignant,
puis un jour, il m'a causé la goutte,
il dit, va, il casse la goutte, parce que mon père aussi avait été levé de main, il avait beau chialer après mon grand-père, mais je suis enseignant. Puis, je dis, il m'a cassé la gueule. Il dit, va, il casse la gueule.
Parce que mon père aussi avait été levé de main.
Il avait beau chialer après mon grand-père,
mais il avait eu la même éducation.
Fait qu'il m'a obligé de retourner voir le gars.
Qu'est-ce qui est arrivé?
J'ai mangé une deuxième boli.
Fait que, tu sais, je te parle de ça
quand j'étais enfant, là.
Alors, quand tu commences à comprendre
que ça peut marcher des deux côtés,
ben, j'ai eu cette espèce d'assurance-là.
Ça me disait, là, ça, c'est réglé.
Tu n'es plus maigré.
Mais une fois que tu as compris ça,
tu n'as pas besoin de...
Je ne suis pas un agresseur.
Je ne suis pas quelqu'un qui va aller écoeurer quelqu'un.
Dans le cas de Jean-Marc,
c'était une injustice pour toi.
Oui, pour venir vers Jean-Marc, c'était une injustice.
C'est ça. Donc, ça te prenait un motif.
Ça me prenait un motif.
Au début, en sortant de l'armée, ça me prenait pas de motif.
Tu m'accrochais à l'épaule,
puis je disais, hey, fais attention,
puis si le gars répondait, t'inquiète, t'en sais.
Paf!
Tu sais, maintenant, là,
les arts martiaux m'ont aidé beaucoup là-dedans.
Je suis là-dedans actuellement.
Parce que j'ai pas le goût de frapper personne.
Pas à toi. Puis, tu sais, on peut-tu avoir
de la paix? Puis je trouve ça tellement collant.
Tout le monde qui s'énerve, tu sais.
Puis qui crie fort. Puis qui font les gros bras.
Ça me fait mourir de rire.
Mais, je pense que ce qui me reste
de ça, grâce aux arts martiaux,
c'est que si jamais
il arrive un problème que tu t'as pas provoqué,
qui met ton intégrité physique en danger,
ou celle de ta femme ou des enfants,
je fais ça, un, parce que tu veux régler les cas rapidement,
sans jamais être l'agresseur.
Mais si tu deviens l'agresser, il faut que ça arrête vite.
C'est ta nature.
Oui.
Très bonne réponse.
Mais j'aime ça parce que
tu vois, ça, je ne l'avais jamais entendu de toi.
Je n'ai jamais raconté ça.
Jamais, jamais,
jamais.
Le seul qui l'a regardé, c'est Jean-Marc
qui contait mes histoires dans les espétacles.
Il arrêtait après.
Parce que ce n'est pas l'image regardé, c'est Jean-Marc qui comptait mes histoires dans mes espétacles. Il arrêtait après. Parce que...
Parce que c'est pas l'image que je veux projeter.
Puis deux, j'ai pas le goût de sortir d'ici tantôt
puis qu'il y a un gars, quelqu'un qui m'entendrait
raconter ça.
« What? T'étais si tough que ça? »
« Mon grand-père! »
« Mon grand-père, c'est allé loin! »
Je ris, puis je devrais pas rire.
Mais un jour, il est en chaise roulante.
Il est vieux. Il a une osse
dans la famille de... Je ne sais pas quoi.
Du côté des léves.
Puis là, moi, j'ai toujours raconté à mon grand-père.
C'est sur scène. Il était tough.
Il était un batailleur. Il roulait vite en chambre.
Alors, il est en osse.
Puis là, il y a des petits cousins éloignés.
Je vois qu'ils se mettent à écoeurer.
Ça, c'est mon père. Heureusement, je n'étais pas là.
Il est en chaise roulante. Puis là, il y a des'il se met à écoeurer. Ça, c'est mon père. Heureusement, je n'étais pas là. Heureusement, je n'étais pas là. Il était en chaise roulante.
Puis là,
il y a des jeunes qui viennent l'écoeurer de 18 à 20 ans.
« Hey, c'est vous ça, Jean-Marie?
Ça a l'air que c'était tough.
C'était run, ça se battait.
Il est quand, leur grand-père? »
Là, mon père, ils ont « Hey, leur chef de grand-père. »
Ils revenaient. « Ça a l'air
qu'un gars, deux gars, trois gars, ça ne vous a pas peur. » Il n'a pas un mot. Il m'a compté la finale chef de grand-père, ils sont en arrière, ils revenaient. Il fallait qu'un gars, deux gars, trois gars,
ça ne vous faisait pas peur.
Il n'a pas un mot.
Il m'a compté la finale de leur grand-père.
C'est lui qui m'a compté la finale.
Ou qui m'a confirmé la finale.
Il y en a un qui s'est approché
et il mettait la main de main.
Nous voyez-vous?
Nous entendez-vous?
Chaud!
Il a poigné le jeune.
Même à faire.
Il s'est mal étranglé.
Là, mon père met mon nom.
François. Jean-Marie. Là, vous voyez met mon nom jusqu'à ce qu'il perde connaissance
pis qu'il se ramasse à l'hôpital
mon grand-père dit j'attendais
je pouvais pas me lever j'étais en chaise roulante
je pouvais pas être assez vite pour aller le poigner
mais j'attendais qu'il s'approche
qu'il s'approche, il arrêtait pas de m'écoeurer
pis il dit le premier qui s'approche en disant
m'entendez-vous Claude
pis il dit grand-père les autres ont mais ton grand-père Il dit le premier qui s'approche en disant, « M'entendez-vous, Claude? »
J'ai dit, « Grand-père, les autres ont... »
Oui, mais c'était ça.
Mais ton grand-père,
ce qu'il a vécu dans son enfance,
ça l'a marqué aussi.
On ne devient pas violent comme ça
ou c'est impatient comme ça.
Parce que c'est quelqu'un de...
Ça vient de loin, ça.
C'est horrible ce que je vais dire là,
mais c'est quelqu'un d'immensément bon,
d'immensément gentil.
Mais il y a quelque chose qui l'a
gâché, quelque chose qui a cassé.
Il n'y a plus jamais quelqu'un qui va me brasser.
Je vais te poser une question.
Quand je me regarde dans le miroir,
je vois...
Je vois un gars de 67 ans
qui aimerait s'en avoir encore 17,
mais qui, en même temps,
passe sa vie à faire le trajet
entre ses 17 et 67 ans,
où il est obligé de se dire
tous les matins,
j'ai été vraiment une très bonne personne,
j'ai été vraiment une mauvaise personne,
j'ai été vraiment heureux, j'ai été vraiment malheureux.
J'ai le même constat
que peut-être la plupart des gens
peuvent se faire dans la vie,
de dire, tu sais,
je pense à des périodes où je fais
« Ah, c'était pas cool ça.
C'était pas bien ce que je faisais.
Cette vie-là, les gens autour de moi
ne devaient pas aimer ça.
En même temps, c'était ça, vivre.
C'était comme apprendre.
Il n'y a personne de parfait.
Surtout pas moi.
Mais je regarde le bilan.
C'est surtout là, au moment où on se parle.
Parce que, bon, mon plus grand,
non, mon plus jeune,
mon autre grand, qui est parti
il y a quelques semaines en appartement,
il est beau, il est fin, il est adorable,
mon beau Jonathan.
Puis là, on n'a plus accès.
On s'ennuie.
Jonathan, qu'est-ce que tu fais vendredi?
Ah, j'ai une date.
Puis samedi, j'avais un parti de prévu.
Il est en appartement à Québec, à 20 minutes de chez nous.
Mais il a sa vie.
Il a 18 ans. La maison est vide.
Là, c'est le cliché total, mais c'est ça.
La maison...
Ah! Écoute, ça n'a pas de maudit bon sens.
Combien de fois je m'arrive le matin et j'ai le goût de...
Jonathan!
Ma maman, elle fait comme...
Jonathan, il va bien. Parce que je viens d'y crier,
il est pas là, mon amour, il est plus là,
sa chambre, il est plus en bas, la pièce existe,
mais son stock, il rendait à son appartement.
Fait que,
c'est tout ça qui me passe en tête,
puis là, la chose qu'il faut
que, plutôt, la chose qu'il faut pas
que je fasse, c'est d'être dans
le regret, parce que ma nostalgie
m'amène souvent à
revivre des passages de vie
plus ou moins importants, mais souvent
l'adolescence, début vingtaine,
il y a des moments où des fois,
si j'avais entendu le message plus vite,
j'aurais changé,
j'aurais pris d'autres décisions,
j'aurais pas perdu telle affaire ou telle personne.
Non, non, non.
Il fallait que ça arrive.
Il a fallu que je fasse confiance au destin en disant
il fallait que ça se passe comme ça.
Si aujourd'hui, tu as ces quatre enfants-là,
sur scène, j'ai quatre garçons
de huit femmes différentes, bien bon,
c'est pas vrai, c'est quatre de trois.
Si tu changes une chose
à 17 ans, ces enfants-là n'existent pas.
Cette vie-là,
il fallait qu'elle s'inscrive
dans quelque chose qui ne m'appartient pas.
Alors oui, tu as perdu quelqu'un,
tu as trouvé quelqu'un d'autre,
le chemin était long,
pénible parfois,
mais tu arrives aujourd'hui
et le bilan que tu fais
de ta vie est merveilleux.
Je suis bien avec ma femme, ça fait 22 ans
qu'on est ensemble.
Les enfants, chacun leur succès
à travers
leurs doutes et le travail qu'ils ont fait fort.
Parfois, ils l'ont fait seul en plus.
Je pense à Olivier,
qui est mon acteur,
qui,
quand il a décidé...
Olivier, là,
il allait à l'école à Saint-Hyacinthe, au Cégep,
et un jour, je rencontre un de ses professeurs
qui était son professeur de théâtre à Saint-Hyacinthe.
Il me dit, Olivier, qu'est-ce qu'il fait?
Il dit, il joue dans quoi?
Il est sur scène à quelle place?
Non, non, je lui dis, il travaille en graphisme.
Quoi? En graphisme? Non, non, non, c lui dis il travaille en graphisme quoi en graphisme
non non non c'est un acteur
moi en graphisme qu'est-ce qu'il fait là
votre fils monsieur Barrette c'est un acteur
c'est un comédien
moi j'avais dit ça à Olivier
j'ai dit j'ai rencontré ton ancien professeur de théâtre
il me le nomme mais il m'a dit ça
il avait 25 ans ce moment là
Olivier
quelques mois plus tard il dit sais-tu quoi père
je pense qu'il avait raison. »
OK.
Il dit,
« Je pense que je suis un acteur. »
Parfait. Alors, tu sais quoi faire?
C'est un acteur. Il dit, « Oui.
Je vais m'inscrire à l'École nationale
de théâtre. »
C'est ça,
il y en a deux, l'École nationale de théâtre.
Et puis, il y a à Québec, le conservatoire. Oui, c'est ça. Il y en a deux. L'École nationale de théâtre et... Il y a à Québec...
Il y a le conservatoire.
Il y a les deux à Montréal.
Le conservatoire et l'École nationale de théâtre.
Je pense que là, sur moi,
qui ne dirait pas, c'est dans la même allure.
On va dire que c'est à l'École nationale de théâtre.
J'ai dit deux choses d'abord.
Tu sais que beaucoup d'appelés, peu d'élus, je sais.
J'ai dit, tu as 25 ans.
Habituellement, tu ne rentres pas là à 25. Tu rentres là à 18,lus, je sais. Puis, j'ai dit, t'as 25 ans. Habituellement, tu rentres pas là à 25,
tu rentres là à 18, 19, 20 ans.
Bien, écoute, j'ai dit,
je sais que je vais jamais t'aider, j'espère.
Je vais jamais t'aider. Je vais pas appeler
un comédien, quelqu'un pour dire,
c'est mon fils, il est bien bon, non.
Tu vas te faire toi-même.
Parce que t'as le talent, j'en doute pas,
mais t'apprends ça, puis go.
J'ai pas été d'un grand, grand conseil,
mais le grand conseil, dans le fond, c'est de pas l'aider.
Tellement qu'un jour,
je dis, ben, Cicotte,
me dit, Olivier Barrette,
c'est ton fils, ça?
Oui. Ah, je m'en doutais.
Là, ça faisait presque un an
qu'Olivier allait.
Je lui dis, tu savais pas? Non, je le savais pas.
Mais il y a un moment donné, je le regardais bouger,
je le regardais jouer, je me disais,
fais penser à quelqu'un.
Il m'a demandé si c'était mon fils.
J'ai dit, donc, tu ne savais pas?
Donc, quand il y a eu des évaluations,
tu élimines, tu élimines, tu en gardes,
je crois, 10 ou 30, je ne sais pas quoi.
Ça ne l'a pas aidé.
Non, à la limite, ça l'aurait nué.
Il était assez honnête.
Il a dit, si, dès le départ, on aurait vu toi à travers lui, ça l'a pas aidé, non je dis à la limite ça l'aurait inouï il était assez honnête, il m'a dit ouais parce que d'ici
dès le départ on aurait vu toi à travers lui
on aurait peut-être oublié lui
on aurait peut-être dit ah il ressemble à son
il était tellement
content, je dis donc il l'a fait seul
il s'est fait lui-même
il a travaillé fort, il était là-dedans
un jour, c'est Gilles Bessicotte
qui m'a raconté ça
à l'audition, ils ont demandé
« Pourquoi as-tu attendu aussi longtemps
avant de te présenter ici? »
Il a répondu « Parce qu'avant, j'étais trop lâche. »
Pas la lâcheté,
comme le manque de courage.
Et là, il a trouvé sa voix.
Il a fait « Moi, je suis un acteur.
That's it. Je vais devenir un acteur, pour ça j'ai
une immense admiration et là on le voit
parce qu'il joue dans plein de séries
il joue autant en Espagne qu'au Québec
puis tout le monde me parle de lui, parlez-moi de moi un peu
Christ
il est beau, il est fin puis il est bon
t'es fier
oui, vraiment, je suis fier des autres aussi
c'est pas tous des acteurs,
mais chacun de leur côté.
Parfois, ils sont actuellement
dans la recherche d'eux.
Parfois, ils sont pas certains de ce qu'ils font actuellement,
mais c'est pas grave.
Écoute, moi, j'ai tout fait.
Je commence à dire tout ce que j'ai fait
avant d'être humoriste,
de chauffeur de camion à chauffeur de taxi
à militaire. Il y a plein de choses là-dedans, de chauffeur de camion à chauffeur de taxi,
à militaire, il y a plein de choses là-dedans.
Directeur de crédit pour la Caisse Desjardins de financement de Jonquière.
Faire des frais.
Sur ma porte de bureau, c'est alors que Michel Barrette,
conseiller budgétaire, spécialiste en prêt commercial,
prêt industriel, prêt personnel, prêt hypothécaire.
C'était moi, ça.
Le gars derrière du bureau avec sa cravate.
Moi, je pense aux gens que j'ai signé des hypothèques
dans le temps, quand ils m'ont vu,
on y a tremblé à tes vins après.
C'est lui qui a signé mon hypothèque.
Le bonhomme n'est pas dedans.
Tu vas voir ton hypothèque,
c'est marqué durée d'emborsement,
25 ans minimum.
Alors, tu sais,
c'est SRA,
mais en même temps,
les SRA, c'est bien.
Et je suis content
qu'Olivier ait commencé ça
à 25 ans.
Parce que je pense,
ça c'est mon opinion à moi,
qu'il faut que tu aies du vécu.
Tu sais, pour aller chercher quelque chose dans toi
tu sais quand tu joues, j'ai joué aussi
à l'acteur, j'ai joué dans plein d'affaires
mais il faut que ça passe par toi
même si le personnage c'est pas toi
il faut que ça passe par quelque chose
alors si t'as pas de vécu
pis que je te demande de
de jouer la colère
ou jouer l'homme qui vient d'être laissé
ou tu vas aller chercher ça
ou tu peux peut-être le jouer, peut-être que ça va être crédible
mais s'il y a un fond quelque part qui vient te rejoindre
tu vas dire qu'il va le lui...
Tu es encore plus soutenu dans le fond.
Exactement. Il y avait
Pierre... on dit Pierre Houlle?
Pierre Houlle, le réalisateur
pour qui j'ai joué dans une série
je me souviens pas c'était quoi
il m'avait dit
tous les scènes où ça brasse, t'aimes ça
il dit, j'ai pas besoin de t'expliquer
qu'est-ce qui va se passer
parce que j'ai un passé un peu
où ça brassait, fait que si tu me donnes une scène
où le gars il faut qu'il sorte
ben il va sortir, tu sais
je me souviens d'ailleurs dans Scoop
j'aurais dû fermer ma boîte, il y avait une scène
où j'allais
j'avais eu une aventure à l'époque.
Daniel Godin, la comédienne que j'avais connue,
le personnage, bien sûr, en Abitibi.
Je ne savais pas qu'elle était tombée enceinte de moi.
Finalement, ma fille m'apparaissait dans ce coup.
Je ne savais pas qu'il y avait une fille.
Elle suivait sa fille.
Elle était danseuse en Abitibi.
Elle a décidé de recommencer à danser à Montréal en me le cachant. J'apprends qu'il y avait une fille puis elle, elle suivait sa fille puis elle était danseuse dans la Bétibé puis là, elle décidait
de recommencer
à danser à Montréal
en me le cachant
puis j'apprends
qu'elle est danseuse
puis je m'en vais
la chercher à l'axe,
tu sais,
parce que je dis,
écoute,
t'es venue rejoindre ta fille,
t'es une danseuse.
On se rappelle
que c'est le personnage.
Le personnage,
pas Daniel Godin.
Daniel Godin jouait
le personnage
de la mère de ma fille.
Et là,
on va jouer la scène
où j'entre dans le bar
puis je dis au personnage de Daniel, qu'est-ce que tu fais de ce sujet? Puis là, Dorman va me. Et là, on va jouer la scène où j'entre dans le bar et je dis au personnage de Daniel
« Qu'est-ce que tu fais là? »
Et le doorman va me sortir.
Et le doorman, c'était le vrai doorman du bar.
Il était large de même.
Alors, on joue la scène et là, il me sort.
Le moment où il sort, il me pogne
et il me lance dehors.
Mais moi, je trouvais que...
Je dis aux réalisateurs...
Ça manquait de points.
J'ai dit... Je regarde le Doorman.
Lui, parce qu'il voulait pas trop brasser.
Il voulait pas tuer l'acteur.
J'ai dit, toi, tu travailles ici, ça fait longtemps.
Ouais, ça fait 15 ans.
Il dit, tu sors demain. Ils doivent revenir vite.
Es-tu capable de me sortir comme un homme?
Il m'a regardé en voulant dire...
Je me souviens, il y avait une camionnette,
une vanne blanche
la scène si vous tombez sur un vieux scoop
il m'a regardé en me disant
tu veux sortir
écoute il y a une caméra dehors
on me voit sortir du bar
il m'a poigné il m'a lancé
j'ai frappé le côté de la camionnette
je l'ai bossé
je suis parti
on a pas repris la scène.
Je suis allé le voir.
Je me suis dit que ça allait être correct.
C'est ça.
Mais tu n'as peur de rien en même temps?
Non. North America's number one sportsbook. You can bet on anything from money lines to spreads and player props.
Or combine your bets in a same-game parlay for a shot at an even bigger payout.
Plus, with super simple live betting, lightning-fast bet settlement, and instant withdrawals,
FanDuel makes betting on the NFL easier than ever before.
So make the most of this football season and download FanDuel today.
19-plus and physically located in Ontario.
Gambling problem? Call 1-866-531-2600 or visit connectsontario.ca. Are you ready to move on to the yellow level? Yes. Est-tu prêt à passer au niveau jaune?
Oui.
Tu veux les bras? Tu vas m'en donner quatre.
Excuse-moi, je n'aime pas d'avoir conduit tout ça.
Excuse-moi, je n'aime pas.
Je fais quoi?
Tu m'en donnes quatre.
Mais en même temps, ton grand-père,
on aurait aimé entendre son histoire aussi.
Oui.
Parce que moi, heureusement, j'ai écrit,
j'ai une bonne mémoire.
Je peux te conter ma vie
et en racontant ma vie,
je raconte les gens autour de moi,
mon père, ma mère, mes soeurs.
Mais c'est ma vision d'eux autres,
ce que j'ai retenu.
Mais tu sens que ça n'a jamais été réglé.
Non.
Jusqu'à la fin,
il y a cette boule-là.
Si mon grand-père...
Si on était aujourd'hui
et qu'on n'avait plus à se voir,
mon grand-père,
pendant des heures...
Tu l'as enregistré? As-tu pensé?
Un, deux, trois,
quatre.
Quel est le plus grand défi
que tu as surmonté dans ta vie?
Qu'est-ce qu'on te reproche le plus souvent?
Est-ce facile pour toi
de demander pardon?
Qu'est-ce qui te rend vulnérable?
Étape.
Dernière fois.
Je vais te les donner comme ça.
Quel est le plus grand défi? C'est tellement
toutes des bonnes questions.
Je prends du temps à la voir dans ma réponse.
Ça t'appartient, c'est ton ouvre-ton-jeu.
C'est ça, parce que ma réponse ne serait pas en rapport avec la question.
Qu'est-ce qui me rend vulnérable?
J'aurais tendance à dire que moi,
il ne faut pas toucher au mien,
mais ce n'est pas que ça me rend vulnérable.
Je vais réagir pour justement ne jamais être vulnérable.
Ne pas être vulnérable.
Est-ce que c'est facile pour moi de demander pardon?
J'aurais dû le faire plus souvent.
J'aurais dû comprendre plus tôt
dans ma vie que j'ai pas
toujours eu
raison, j'aurais dû accepter
au lieu d'être
dans le déni, non non
c'est elle qui était pas correct
ou c'était lui qui était pas correct, moi j'avais raison
non non, t'avais pas raison, avec le temps
tu finis par faire, non
si t'avais tort, t'aurais juste dû l'avouer, t'avais pas raison. Avec le temps, tu finis par faire. Non, si t'avais tort,
t'aurais juste dû l'avouer.
T'aurais peut-être gardé ton ami
ou ta blonde.
Arrête de penser que t'as toujours raison.
Pis arrête. Tu sais, je dois dire une phrase bizarre
que j'ai écrite hier soir.
Hier soir. Une pensée qui m'est venue.
Comme quand j'étais flou, justement, pis qui fait des pensées.
Pis c'est rien de génial, même.
J'ai écrit hier
parce que je passe mon temps
à me raconter tout le temps.
Mais à faire ça,
on s'imagine que je ne m'intéresse pas à l'autre.
J'ai fait un jour l'émission
où j'avais quelqu'un dans ma voiture
et je faisais ça.
Et la grande surprise des commentaires,
tout le monde disait, il ne parle pas.
Il ne compte rien.
Non, c'est l'invité qui est important. commentaires, tout le monde disait « Il parle pas. Il compte rien. » Non.
C'est l'invité qui est important.
C'est l'invité qui est important
ou importante. Alors ça, c'est ton école.
Oui, oui. Michel, moi ici,
j'ai fait... Moi, je devenais
l'auditeur, je devenais le témoin de...
Mais comme je parle tout le temps, on n'est pas sûr que je parle juste de moi.
Ce que j'ai écrit hier, c'était
si dans ta vie,
tu parles toujours juste de moi. Ce que j'ai écrit hier, c'était si dans ta vie, tu parles toujours
juste de toi,
un jour, il n'y aura
plus que toi qui parlera
de toi.
C'est pas vraiment...
Si c'est pas autant de temps à parler de toi
pis de toi, ben les gens vont se tanner
de ça. Fait qu'un jour, le seul qui va parler de toi,
c'est toi.
Mais il n'y aura plus personne autour de toi.
Tu vas faire du monologue seul dans ton garde-robe
à t'écouter parler.
Qu'est-ce qu'on me reproche le plus souvent?
Qu'est-ce qu'on me reproche le plus souvent?
Là, je pense à ma blonde.
Elle dirait, qu'est-ce que tu me reproches, mon amour?
Oui, c'est ça.
On pourrait me reprocher le plus souvent,
et ça, je travaille dessus, c'est de ne pas garder de crcher plus souvent, puis ça, je travaille dessus,
c'est de ne pas garder de crottes sur le cœur.
On appelle ça de même.
Il y a une crotte sur le cœur, ça fait des années.
Règle les choses.
Ne laisse pas derrière.
On pourrait te reprocher de trop vouloir les régler?
Non.
Il faut que je travaille sur...
Il faut que je travaille de ne pas être...
Que mes réactions
ne soient pas trop...
soient déproportionnées face
à l'événement.
Ah, OK. Tu as de l'impulsivité.
Calme-toi. Oui. Ma blonde va dire, mon amour,
il va y avoir un conflit quelconque,
une affaire.
Là, le grand...
Quand j'étais jeune, mes soeurs disaient, Jean-Marie,
ils me donnaient le nom de mon grand-père.
Parce que mon grand-père, s'il y avait un événement,
c'était pas, là, là. Non, non.
Hé, hé, hé. Ça explosait.
Il frappait pas tout le temps. Quelqu'un,
tu sais, mais... C'était, oh, Christ.
Il se passait de quoi? Il y avait une tempête.
Moi, dans ce temps-là, je viens chaud dans le cou
et je fais, oh.
Hé, un instant. Alors, des fois, chaud dans le cou. Je fais... Un instant.
Des fois, c'est trop.
Des fois, j'ai réagi à des événements,
même envers les miens.
Je n'ai jamais battu personne.
Mais mettons un événement,
une affaire qui se produit,
puis qu'après coup, on finit par s'expliquer,
même devant d'autres personnes,
que ce n'est pas à lui que je m'adressais.
Je passais par lui pour... Mettons que t'es ma fille.
J'ai pas de fille.
On s'en va de toi comme ça, on va buzzer.
C'est déjà arrivé avec un tel ou tel.
T'es ma fille.
Puis il arrive un événement.
Mettons que ton chum a été ado,
ton chum t'a écœuré,
que je fais « Quoi? »
T'avais pas d'affaires à endurer ça.
Depuis qu'est-ce qu'on endure un gars
qui te niaise,
qui niaise Qui te niaise
De voir ses amis
Puis qui t'empêche de sortir
Au lieu de dire
Regarde, t'as pas besoin d'endurer ça
Moi ce que je pense
Actuellement ce que ton chum est en train de faire
C'est qu'il manipule
Il t'entoure, il t'empêche de sortir
Il t'empêche de voir tes amis
Il t'empêche d'appeler ta mère
Il est en train de t'enfermer,
il est en train tranquillement de te mettre des menottes invisibles.
Ça, c'est la manière d'aborder, je pense, calmement.
Pas, t'endures ça, Christ, moi aussi...
Parce que là, tu fermes les chambres, tu fermes le dialogue.
Je ferme le dialogue.
Elle, tout ce qu'elle peut recevoir, ma fille,
je n'ai pas de fille, c'est de m'écouter
puis de se sentir coupable.
Et tu n'es pas son allié.
Non, je ne deviens pas son allié.
Je passe par elle.
Il est où, lui, là, le tabarnak?
Moi, il est allé, moi, il a arrangé la tête.
Alors, elle, elle ne veut pas que j'aille lui arracher la tête.
Mais elle veut que je l'écoute
et que j'apporte une solution calmement.
Alors, ma blonde est là pour ça.
Bien, pas là pour ça, mais elle agit dans un sens.
Alors, en tout cas, elle porte ce rôle-là aussi.
Des fois, elle va dire, mon amour,
on va prendre une marche.
On va en parler après.
Je pense que ce que tu as...
Oui, je l'écoute.
Je pense que ce qu'est en train de dire ta fille,
c'est ça.
Je pense que le plus beau conseil qu'elle pourrait lui donner,
c'est de s'asseoir calmement avec elle
et qu'elle réalise tranquillement qu'est-ce qui se passe. Parce que je pense qu'on pourrait lui donner, c'est que ça sera quel moment avec elle qu'elle réalise tranquillement
qu'est-ce qui se passe, parce que je pense
qu'elle le sent aussi, sinon elle t'en aurait
pas parlé, qu'on le règle ensemble.
Mais c'est pas en criant, par vouloir arracher la tête
du chum, que tu vas
régler quelque chose.
À la limite, elle t'en prendra plus.
Parce qu'elle va dire, des fois, j'ai un problème avec mon chum,
si j'en parle à mon père, il va vouloir aller tuer mon chum,
ça marchera plus.
C'est ça, donc ça y enlève un confident. Des fois, je vais avoir un problème avec mon chum. Si j'en parle à mon père, il va vouloir aller tuer mon chum. Ça ne marche pas.
Ça enlève un confident.
Qu'est-ce qu'on me reproche plus souvent? J'ai un travail dessus.
Une fois, je suis rendu zen.
Tu t'en viens zen.
C'est ça aussi, la vie,
la durée de la vie.
On s'améliore.
Il y a des choses qui nous tapaient ses nerfs
qu'on n'était pas capable de corriger, qui tranquillement s'installent. Il y a des choses qui ne nous tapaient pas ses nerfs et qu'à 67, subitement, ils nous tapaient ses nerfs qu'on n'était pas capable de corriger, qui tranquillement s'installent.
Il y a des choses qui ne nous tapaient pas ses nerfs,
puis qu'à 67, subitement, ils nous tapent ses nerfs.
Il y a des affaires qui ne m'énervaient pas
quand j'avais 25-30 ans.
Aujourd'hui, je fais, ah non, je suis trop vieux
pour endurer ça.
Tu sais quoi, qu'est-ce qu'il faut
sur les collisses de bourgeois quand tu sais ça?
Là, tu as tourné la dernière question.
C'est un peu la même affaire.
On a fini, mais de toute façon,
tu as répondu à deux. C'est suffisant. Le plus grand défi qu'il y a eu à surmonter, C'est un peu la même affaire. On a fini, mais de toute façon, tu as répondu à deux.
C'est suffisant.
Le plus grand défi qu'il y a eu à surmonter,
c'est un peu la même affaire.
C'est ça, c'est la même affaire.
Alors, niveau rouge, tu vas m'en donner trois, s'il te plaît.
Trois?
Oui, trois questions.
Tu vas répondre à une question du niveau rouge.
Deux.
Toujours à gauche.
Trois.
Ça, c'est la troisième?
Parce que là, j'en ai deux.
Parfait. Alors. J'aime ça, j'aime ça. Tu aimes là, j'en ai deux. Parfait.
Alors... J'aime ça, j'aime ça.
T'aimes ça, le jeu?
J'adore ça.
Quel moment de ta vie aimerais-tu supprimer?
Supprimer?
Oui.
C'est drôle, hein?
Attends, as-tu négligé certains aspects de ta vie?
Est-ce que tu as des regrets?
C'est un peu les trois.
OK, bien vas-y.
Finalement, les trois, c'est une question.
OK. Moi, là, c'est une tranche de vie assez importante.
Moi, ma vie, c'est avant 20 ans et après 40 ans.
Non, avant 25.
De 0 à 25, je recommence ça demain matin.
Et de 45 à aujourd'hui, je recommence ça demain matin.
Avec les bouts de la fun et les bouts de moins de fun.
De 25 à 45, on n'en parle pas?
On peut en parler, mais c'est rien de...
Mais c'est ça, mais tu as deux tranches de vie pour toi
qui sont significatives, qui te ressentent.
C'est celle du milieu.
C'est celle du milieu.
Je n'ai pas beaucoup de...
Tu sais, mais à un moment donné, tu vas me dire,
mais Michel, tes enfants, si on est dans ce période-là...
Oui, oui, dans les choses positives,
ce seraient ces enfants-là que je vois évoluer.
Mais dans ma vie personnelle,
moi, le gars de 26, 30, 32, 40, 38,
c'était pas joué.
J'étais pas heureux.
J'ai pas été heureux pendant 20 ans.
Vraiment.
J'ai eu des moments le fun,
mais le bonheur que je vis actuellement, le plaisir que j'ai eu des moments le fun mais le bonheur que je vis actuellement
le plaisir que j'ai
de vivre
c'était pas ça
Qu'est-ce qui t'a manqué que t'avais avant
puis que t'as eu après?
Je veux pas tomber là-dedans
je t'en ai parlé souvent mais
mon enfance a été formidable.
J'ai été élevé par mon grand-père
et ma grand-mère.
Ma mère,
elle m'a entendu dire ça.
Elle m'a demandé,
« Ce phénomène, ce n'est pas vous qui avez élevé
Michel? »
Je lui ai répondu, « Oui, je l'ai élevé. »
Je trouvais ça gentil de parler de ma mère,
parce que oui, elle m'a élevé
le temps que j'étais là avec elle,
parce que j'étais enlevée et élevée
par ma grand-mère.
C'est-à-dire que oui, quand j'étais à Alma, la fin de semaine,
non, plutôt la semaine, quand j'étais
à l'école, quand j'étais jeune, c'est mon père et ma mère qui étaient là,
mais moi, j'étais comme un étranger
dans la maison, pas qu'ils me tassaient,
mais je me cachais partout, je n'étais pas chez nous.
Puis l'été,
je m'en allais chez ma grand-mère et mon grand-père.
Mon enfance, moi, c'est...
Oui, j'ai des flashs d'enfance à Alma,
chez mon père et ma mère, c'est bien rare.
Mais tu as des beaux souvenirs de ton enfance.
J'ai des souvenirs formidables. Ma adolescence était formidable.
J'ai fait trois fois mon son, la 5,
j'ai eu du fun, puis tout, tout, tout.
J'ai eu ma première blonde que j'ai tellement aimée,
tellement aimée, et mal aimée sûrement,
puisqu'un jour elle m'a laissé
et tout ça allait jusqu'au jour où
elle est partie, pour moi c'est un film
que je pourrais repasser en boucle
repasser en boucle et
les regrets
les regrets je peux pas en avoir
je peux pas en avoir, j'aimerais ça l'avoir gardé
j'aimerais ça l'avoir eu toute ma vie
cette femme là
mais si je repense, elle n'est pas partie pour rien.
Les regrets, ça aurait peut-être été...
Si j'oublie mes enfants, ma femme d'aujourd'hui,
je ne peux pas dire que j'aurais dû rester.
Non, ta vie d'après serait extrêmement différente.
Voyons donc, c'est de quoi tu parles.
Mais si j'avais voulu sauver cette relation-là,
il aurait fallu que d'abord...
que j'aie la...
que j'aie... J'ai la... que j'ai...
J'allais dire que j'ai pas 20 ans.
Si j'avais pu être capable
de prendre un temps et de réaliser
ce qui se passait
et de comprendre
qu'est-ce qui s'en venait, pourquoi elle a fini
pour me laisser, j'aurais changé.
J'aurais... Ils ont dit changer.
C'est pas que j'aurais changé, j'aurais changé. Ils ont dit changer. C'est pas que j'aurais changé,
j'aurais fait attention à notre relation.
J'aurais arrêté
d'être un peu un chien fou
qui fait des jobs qui ne ressemblent pas.
J'aurais arrêté d'être...
Je me serais organisé pour arrêter d'être
malheureux à faire des choses
que je ne voulais pas faire.
Ce qui m'éloignait
de l'image de ce que j'étais pour elle.
Le gars de la caisse,
ce n'est pas le gars qu'elle avait connu.
C'est le gars qui rentre chez eux,
qui parle de
compte en souffrance, puis il y a une cravate dans le cou,
puis il arrive d'un conseil d'administration,
puis je ne sais pas quoi, qui est malheureux, qui boit,
puis qui est dans... Il aurait dû comprendre
que si tu n'es pas heureux là-dedans, reviens à ce que t'étais avant.
Elle te l'a dit. Pars à la recherche
de ton toit profond. Ramène-le-moi.
C'est pas quelqu'un
qui t'envoie chier
ou qui te chicane. C'est pas une fin
de relation.
Non. C'est quelqu'un qui est devant toi
qui te dit
je m'en vais. Ramène-moi
Michel. Ramène-moi lui.
Mais moi, je ne comprends pas.
Je ne comprends pas.
J'aurais dû comprendre. Je n'ai pas compris.
Trop tard. Bon.
Les 20 ans qui ont suivi, j'ai cherché
à avoir le même genre de relation que j'avais.
Mais par...
Aussi par
pas réflexe, ni par rage,
mais je me suis dit, écoute,
je dois vraiment valoir rien dans la vie.
Je dois vraiment être un rien de rien
de rien. Fait que pendant 20 ans,
ça a été n'importe quoi.
Heureusement, les 20 ans, c'était mon travail.
Travail, travail, travail, travail, travail.
Fais des sous, fais des sous, fais des sous.
Arrête des bazous, arrête des bazous.
C'était du grand n'importe quoi.
Du grand n'importe quoi.
Travaille trop, fais trop d'argent,
trop jeune pour avoir autant d'argent.
Ça t'a fait quoi de faire de l'argent, ça?
Ça me faisait quoi?
Ça me permettait d'acheter des bazouilles.
Ça me permettait de combler, de remplir le trou,
mon vide, avec d'autres choses, avec du matériel,
qui était souvent des voitures.
Je n'en ai pas eu 219.
Le trou était gros parce que 219
chars plus tard.
Mais c'était vraiment...
Je n'étais vraiment pas heureux.
Le seul moment où j'étais bien, c'est quand j'étais sur scène.
Plus qu'au cinéma ou à la télévision
sur scène parce que tu as un contact
direct, les gens rient.
Fait que là, je sais que
je ne valais plus grand-chose dans ma tête.
Le cime de moi était à moins 1000 mais je retrouvais
un peu d'estime à travers le rire des gens
ce qui me trouvait donc
fin, drôle
ou des gens
qui me disaient t'es vraiment gentil
je me disais
tu y croyais pas
si j'étais si gentil que ça
elle m'aurait pas laissé.
Puis ça a pris la rencontre avec ma femme.
Aussi simple que ça.
J'ai 22 ans.
J'ai revu dans les yeux d'une femme
le même regard qu'à l'époque.
Je n'ai pas remplacé.
Il ne faut pas dire
qu'il y a finalement... Non.
J'ai fini par trouver quelqu'un
qui a
vu derrière,
qui a vu autre chose que mon image,
qui a vu autre chose que le gars de char,
que la guidoune,
que tout ce que je traînais
comme réputation
et que j'avais raison de traîner parce que c'est
non seulement ma réputation, mais c'est ce que j'étais.
Ça fait non. Non, non, non.
C'est ce qui fait qu'on peut en parler
maintenant. On peut en parler.
Ma blonde serait assise là, ma femme.
On parlerait de n'importe quoi.
Je rentrerais pas dans les détails.
Elle a pas besoin de savoir les détails.
Mais elle connaît ma vie passée.
C'est ton passé. Tu n'es plus ça.
Elle a dit
un jour...
Dans le fond,
l'ado qui se rend jusqu'à 25 ans
c'est le même gars à peu près
c'est avec lui que je vis
c'est avec lui
parce que
c'est comme si
tu collais 25 à 45
on l'enlève, tu prends mon 45
mon 46, tu le colles à 25, on continue.
Si tu élimines le centre,
je n'évolue pas bien.
Quand j'ai connu ma blonde, j'avais donc 26.
Non, j'avais 45.
Tu étais comme en attente.
Oui, en attente de revenir moi-même
avec ce que je peux avoir de beau.
De moins beau,
mais d'aimable.
Quelqu'un qui vaut la peine d'être aimé.
Est-ce que tu étais vrai avec les gens
en cette période-là?
Pas vrai.
Non, tu ne peux pas être vrai quand tu trompes.
Les gens qui sont passés dans ma vie
ont été trompés.
Tu sais, j'étais...
Non, tu ne peux pas être vrai.
Tu es dans le mensonge.
Dans le mensonge, parfois, tu viens avec des gens.
Tu ne rencontres pas...
Tu rencontres des gens formidables. Il y a des fois, j'ai même, excusez-moi l'expression, tu viens avec des gens. Tu rencontres des gens formidables.
Il y a des fois, j'ai même, excusez-moi l'expression,
scrappé des relations.
Il y a des gens que j'ai connus dans ces 20 ans-là
qui auraient mérité d'être aimés.
Mais moi, je croyais tellement plus en moi
que je voulais leur éviter ça.
J'aurais pu avoir des relations
durables
que j'ai démolies à la base.
J'ai saboté des relations
parce que je me suis dit, non, je suis un pourri.
Elle t'aime, elle t'aime, mais non, non, non.
Elle aime pas ce gars-là.
Un peu comme j'aurais dit à une de mes soeurs,
sort pas avec ce gars-là.
C'est ça. Si une de mes soeurs
avait voulu sortir avec un gars comme moi, je lui aurais fait,
hé, non.
T'aurais levé le flag.
– Il va te tromper. – Tantôt dans la question
par rapport au pardon, est-ce facile
pour toi de demander pardon? Est-ce que tu as demandé
pardon à ces gens-là
que tu as rencontrés dans cette période-là?
– Parfois.
Il y a des gens à qui j'ai demandé pardon
qui méritaient un pardon.
On a fini par se rencontrer
et se l'expliquer. Il y a d'autres gens que j'ai demandé pardon, qui méritaient un pardon, qu'on a fini par se rencontrer et se l'expliquer.
Puis il y a d'autres gens que j'ai réalisés
que la personne...
Oui, j'ai démoli, j'ai saboté
des relations qui auraient valu la peine,
mais j'ai eu des relations
qui ne valaient pas la peine.
J'ai connu des relations où la personne en face de moi
était comme moi.
Tu ne vas pas t'excuser.
Non, non, je comprends.
Tu ne vas pas dire à quelqu'un,
excuse-moi, j'ai trompé,
alors que tout ce qu'elle pourrait dire,
bien, écoute, même moi aussi.
Mais ça, ça tourne à vide.
C'est des relations qui ont tourné à vide
et il y en a eu beaucoup comme ça.
Jusqu'à ce que tu finalement rencontres.
Mais je pense qu'il y a un temps pour ça.
Il faut que tu évolues,
il faut que tu travailles sur toi-même
et un jour, si tu chemines
et que tu arrêtes d'être cet individu-là, et que
surtout que tu finis par croire
que derrière l'image de tout ça, puis ces gestes-là,
puis cette vie-là, qu'il y avait
l'autre avant qui valait la peine,
concentre-toi sur l'autre. Qu'est-ce qu'il y avait
de beau? À quel moment
dans ta journée, dans ta semaine,
dans ton année, où tu redeviens
pour toutes sortes de raisons, ce gars-là?
Pourquoi, quand t'es seul en moto
dans le désert de l'Arizona, t'as l'impression
d'être le gars de 20 ans?
Parce que t'es le gars de 20 ans qui est rendu
canot 40, qu'il faudrait qu'il comprenne
que ça, c'est toi.
Tu fais pas de mal à personne, tu trompes pas
personne, gars.
Quand tu as trouvé Maud,
quand vous vous êtes trouvés, est-ce que ça a été
comme un repos pour toi? Ah oui, un immense repos que je...
Je me repose ça 22 ans.
C'est tellement pas compliqué.
Parce que dans l'autre vie d'avant,
des relations comme ça,
il y a des gens qui nous
écoutent, puis qui vivent sûrement
ces moments-là. Je suis pas là pour donner des conseils.
Mais ma mère
disait, grand riser, grand pleure.
Ça, c'est quand des enfants
s'énervent, puis tout le monde se met à rire trop,
puis ça arrive trop, puis un moment, il y a une enfant qui va se mettre à pleurer,
je sais pas pourquoi. Parce que c'est comme trop...
Alors, tu sais, des relations en dent de scie
où tu t'aimes, ça n'a pas de mot du bon sens,
c'est comme, ouais, tu baiseras
en dessous du train pendant qu'il passe,
puis que deux jours après,
tu veux lancer l'eau dans le fleuve,
ça marche pas, tu sais. Je t'aime, je t'haïs, je t'aime, je t'haïs. Non, non, non, non, noncer l'eau dans le fleuve, ça ne marche pas.
Je t'aime, je t'haïs.
Non, non, non. J'ai vécu ça.
Elle ne va jamais savoir le matin
quand tu te lèves si tu vas finir la journée.
C'est une forme d'intensité insoutenable.
Tu n'as pas besoin de ça dans la vie.
Non, c'est ça.
C'est des relations qui sont exigeantes,
ce que tu racontes aussi.
Qui drainent et qui détruisent
l'un et l'autre. Ce n'est pas ni moi qui détruit l'autre, ces aussi. Qui traînent et qui détruisent un et l'autre.
C'est pas ni moi qui détruit l'autre,
c'est les deux qui s'autodétruisent.
Parce que fou et moi, ils sont tous trop pareils.
Ils traînent deux bébêtes
que ces bébêtes-là peuvent pas se rencontrer.
Quand tu rencontres une jolie comptable,
fine et intelligente
et allumée,
mais qui est pas comme ça,
qui veut pas,
qui veut juste
que ça soit calme.
Tu sais, ma blonde,
elle n'a pas de crise.
Ça fait 22 ans que je te fais ça.
Il n'y a pas de montée de lait.
C'est quelqu'un qui est capable.
Ce n'est pas quelqu'un de mou.
Ça ne marche pas avec elle.
Elle va te le dire,
mais elle va te le dire de la bonne manière. Mon amour,
il faut que je te parle.
Hier, quand t'as répondu, t'as l'affaire à...
C'était trop. C'était pas correct.
T'avais pas raison.
Pas mon
crise de fou. Non, non.
Qu'est-ce qui s'est passé hier?
Écoute, le gars
m'a aimé carrément. OK. T'avais-tu besoin de répondre? Est-ce que s'est passé hier? Écoute, le gars m'a aimé.
OK.
T'avais-tu besoin de répondre?
Est-ce que t'avais besoin de répondre?
Est-ce que... Qu'est-ce que ça l'aurait changé
si t'avais juste laissé faire?
Mais là...
Qu'est-ce que ça aurait changé?
T'aurais-tu mieux dormi?
C'est-tu si important?
Est-ce qu'il était important dans ta vie, lui,
le fatigué?
D'abord, il était à moitié chaud. Ouais. Est-ce qu'il était important dans ta vie, lui, le fatigué? D'abord, il était à moitié chaud.
Ouais.
Est-ce qu'on a crié dans cette conversation? Non.
Est-ce qu'on a reproché à quelqu'un?
Non.
On s'est juste assis deux personnes intelligentes.
On s'est parlé.
Alors, notre relation, c'est ça.
Parce que dans un couple, il y a des moments de fun,
des moments de moins de fun.
Mais t'as pas besoin de passer par là, puis là. Ah, c'est le fun,
c'est moins le fun. Mais si la moyenne est là
puis tu te promènes tout le temps là, puis tu es plus souvent
au-dessus de la ligne qu'en bas de la ligne, bien, qu'est-ce que tu veux de plus?
Puis tout est bien. Tout est bien.
C'est tellement... Je vais te résumer.
J'aime ma blonde parce que ce n'est pas compliqué.
Tu m'aimes-tu? Mille fois par jour.
Tu m'aimes-tu? T'es-tu?
On semble comme des ados,
justement. Puis ça, j'ai retrouvé ça
chez elle
tu sais, puis c'est pas
elle n'agit pas comme une ado
dans la vie, elle est très carrée
allumée, tout ça
mais on a une relation
d'amour d'adolescent
c'était-tu bon le matin
ou c'était
tu sais, on a une vieille van
qu'on part avec souvent aussi.
Je l'ai dit un peu partout.
Puis l'autre jour, parce qu'il faut aller le serrer pour l'hiver,
je l'ai démarré.
Je fais « Oh, regarde à ce qu'on part, regarde à ce qu'on part.
Ah, mon amour, n'oublie pas,
on s'en va en Californie telle date. »
Comme deux ados qui ont 16 ans
ou 17 ans qui veulent découvrir l'Amérique.
Mais on le vit comme si on avait...
On a le même plaisir
de se faire des petits cadeaux,
de se faire des petites surprises,
d'aller au restaurant, de prendre une marche.
Des choses simples.
On est bien.
Écoeuré nous pas, on est bien.
Tu sais, je me réveille le matin,
je vois qu'ils sont me chiner.
Elle ne se lève pas le matin,
ça me donne un bec dans le cou, dans le dos.
Je dors, là.
Je sais, elle ne me réveille pas vraiment.
Tous les matins.
C'est tout petit comme geste.
Mais elle le fait tout le temps.
Je ne suis pas encore levé, je le sais quand même.
Tu comprends ce que je veux dire? Je sais quand je... C'est tout le temps. Je ne suis pas encore levé, je le sais quand même.
C'est tout le temps la même affaire.
Je joue tout le temps la game.
Ça, ce n'est pas bon.
Elle se lève tôt.
Elle se couche tôt, elle se lève tôt.
Moi, ça fait 41 ans que je fais de la synthèse.
Je me couche plus tard parce que mon biorhythme,
pas mon biorhythme, mais mon...
En tout cas, mon rythme à moi,
c'est de couper et me lever
pas si tard,
une heure de plus que elle.
Je ne sors pas de la chambre.
Qu'est-ce que tu fais?
Non, non.
Il faut toujours être là.
Chaque matin,
je fais quelque chose.
Je salue les gens.
Il n'y a personne dehors.
Oui, je sais.
Merci, merci.
Merci, très gentil.
Bonne fin de soirée
le lendemain c'est d'autres choses
je reviens j'ai les culottes
parce qu'on rit beaucoup
il y a beaucoup d'humour dans notre relation
on ne prend rien au sérieux
si c'est sérieux on est capable de l'être
on règle ça et c'est fini
on peut toujours tomber
qu'est-ce que tu penses que tu y apportes
qu'est-ce que j'y apporte bonne question qu'est-ce que tu penses que tu y apportes? Qu'est-ce que j'y apporte?
Bonne question.
Qu'est-ce que j'apporte à ma femme?
Je pense que c'est la continuité.
Je pense qu'elle a trouvé chez moi,
pour le temps, parce que je suis plus vieux qu'elle,
si, mettons, je pars dans 10 ans, 12 ans, 15 ans,
je pense qu'elle sait déjà que ces années-là
qui me restent, dans le fond,
dans la logique des choses, je devrais normalement partir
avant elle, mais bon, on ne sait pas.
Si elle se dit, mon chum est encore
12 ans,
elle peut se dire, ce gars-là, il va m'aimer encore.
Les 12 prochaines années, je l'ai mon chum.
Et même, ça paraît.
Fait que je pense que
elle n'a pas...
On n'est pas dans le doute.
Oui.
Elle ne se lève pas le matin en disant...
Avec son passé.
Elle a accepté mon passé de guidonne.
C'est déjà bien.
Non.
On fait des jokes là-dessus.
Une maîtresse imaginaire.
Mettons que je suis en tournée.
Mettons qu'elle me suit.
Tu l'as rencontrée d'ailleurs.
Elle me suit en tournée. Parce que Jonathan n maintenant, elle me suit. Tu l'as rencontré d'ailleurs? Oui. Elle me suit en tournée
parce que Jonathan
n'est plus là.
Elle peut venir avec moi.
Mettons que
depuis que je suis avec elle,
quand j'étais flot,
quand j'ai commencé
ma carrière à 41 ans,
fin de spectacle
à Val d'Or,
c'est quoi?
Les techniciens,
on s'en va dans les bars.
C'était le même pendant...
Maintenant,
je suis rarement seul,
mais si je suis seul, je suis allé à l'hôtel,
puis je finis mon show, je vais à l'hôtel,
je lis mon livre, je suis assurément là,
je m'endors, puis je l'appelle.
Le lendemain matin, elle va me dire,
appelle-moi quand tu vas te lever.
Alors moi, mon gag, ma maîtresse imaginaire
qui s'appelle Linda, je suis au lit,
je l'appelle chez moi.
Mon amour, oui, ça a bien été hier,
parce qu'il est trop tard, vous l'appelez
après le show, parce qu'il est tard.
Oui, ça a été, bouge pas, mon amour. Linda, voudrais-tu, s'il'il est trop tard pour l'appeler après le show. Oui, ça ne bouge pas.
Linda, voudrais-tu, s'il vous plaît,
éteindre l'eau de la douche parce qu'il y a de l'humidité?
Je parle à ma maîtresse.
Elle n'est pas là.
Là, elles vont me parler d'un tombé innocent.
C'est comme de créer une maîtresse imaginaire.
C'est comme d'enlever la possibilité d'une vraie maîtresse.
Tu comprends ce que je veux dire?
C'est comme on a créé un personnage.
Demande-toi pas, je me dis, non, j'en ai pas.
Oui, j'en ai une, c'est Linda.
Malik, un jour, on est dans un gala.
Gala, je sais pas quoi.
Gala de la disque.
Après, il y a toujours une réception.
Et là,
j'haïs ça.
Si vous me voyez à la TV dans des galas
bien habillés, dites-vous qu'après le show, on va être là une demi-heure parce qu'on s'en va jouer. J'haïs ça. Si vous me voyez à la télé dans des galas, bien habillé, dites-vous qu'après le show,
on va être là une demi-heure parce qu'on s'en va jouer.
J'haïs ça.
Oui, tout le monde est là.
Je pense que tout le monde nous a vus.
On peut s'en aller.
Une fois que tu as fait le tour,
on va être là.
Juste comme on quitte,
il y a une fille qui arrive.
Une espèce de plante sur une plante.
Elle arrive devant ma blonde et dit
« Maud, oui. »
Elle lui donne la main et dit « C'est moi, Linda. »
Comme si elle existait
pour vrai. Pendant une seconde,
ma blonde fait « Ah! »
Là, ma blonde a fait
« Ah! » Là, elle me regarde. Là, je pars à rire.
J'avais été voir une fille
qui correspondait à l'image.
Ah! T'as t'arrangé! Oui, je suis allé voir la fille. Ah non, j'ai oublié de te le dire. J'étais allé voir la fille. Dem correspondait à l'image ah t'as t'arrangé
oui je suis allé voir la fille
ah non j'ai oublié de te dire
je suis allé voir la fille
demain je l'écoute bien
t'es un peu comme Maud présentement là
ah ouais
ah non non non
tu vois t'as eu aussi peur
que ma blonde
non mais j'ai dit
parce que Linda
elle danse
dans les clubs
tu sais
l'histoire qu'on a fait
autour de Linda
c'est une danseuse
de tête à tête
pis j'ai rien je suis pas en train de dénigrer les filles qui font ce métier là non mais c'est ça non mais je comprendite autour de Linda, c'est une danseuse, pis j'ai rien, je suis pas en train de dénigrer
les filles qui font ce métier-là, mais...
Non, oui, je comprends. Ma maîtresse, c'était ça.
Pis, alors, je suis allé voir la fille, je cherche pas
à comprendre pourquoi, ok? Mais
quand tu vas nous voir quitter, viens juste dire à ma blonde,
salut Maud, c'est moi Linda.
La fille, elle voulait même pas savoir pourquoi.
Fait que, elle a juste fait ça,
Maud, oui, c'est moi Linda.
Mais là, le deux secondes de panique,
genre, oh non, donc elle existe pour vrai,
donc tu baisses avec en province partout.
Je trouvais ça drôle.
Mais là, tantôt, tu as mentionné,
bon, elle était plus jeune que moi.
Est-ce que ça, tu y penses des fois, à ta finalité?
J'y pensais récemment, pas face à elle, bizarrement.
J'aurais pu dire, c'est triste,
parce qu'elle a presque 20 ans plus jeune que moi,
elle a 18 ans plus jeune que moi.
J'aurais pu me dire,
je vais partir avant elle, donc elle va me perdre avant.
Mais non, parce qu'elle aura une vie après.
Je veux dire,
on en a parlé de ça.
Elle a dit, je vais broyer ma vie,
mais ma vie,
mais ma vie ne va pas arrêter.
Je ne me sens pas rejeté.
Écoute, si je meurs dans 10 ans,
quand je serai là,
on va avoir 50 ans,
elle aura 60.
Ça va être une magnifique femme de 60 ans qui fera sa vie avec quelqu'un d'autre.
Pas le lendemain, j'espère.
Non, c'était plus face à mes enfants.
Plus face à Jonathan.
Tu pensais à ça.
Quand Olivier a 40 ans, l'autre 32, 30 ans.
Ça me disait, on s'est connus, on a vécu,
vous existez, Martin a sa fille,
c'est comme ça.
Ton père part un jour.
Alors que Jonathan, je l' alors que Jonathan j'avais 50 ans
il a 18, il est en appartement
si je ne meurs pas demain matin on est correct
parce que déjà
il ne s'est pas détaché de nous mais il est devenu indépendant
de ses affaires
le jour où il apprendra que son père est mort
j'espère qu'il va être triste
mais il va déjà
je ne te ferais pas dire qu'il n'a plus besoin de moi,
mais il n'a plus besoin de moi.
On a toujours besoin, toute notre vie,
d'avoir un père et une mère.
On ne veut pas les perdre.
Mais ça, ça m'a enlevé un poids.
Je peux partir. Je ne veux pas partir. Je ne veux pas mourir.
Ça t'a soulagé, ça.
Ça m'a soulagé en me disant, OK, tout le monde est placé.
Ma femme est belle et fine.
Elle va rester belle et elle va rester fine.
Moi, je pars.
J'ai eu une vie formidable.
Il y a 20 ans en plate.
Les bouts là-dedans, il y a des fois pareil.
Le bilan est bon, ça fait que tu peux t'en aller.
Ça fait que tu es en paix avec la mort.
Oui.
Je vais le dire parce qu'il l'a dit sur scène,
donc devant le monde, je peux le répéter.
Patrice Bélanger
qui a participé à
parler de la mort
et qui était obsédé par la mort
et qui pensait à la mort
lui c'est comme un stress de penser
j'ai tout fait pour me tuer
tout, saut à la barrage
je me suis battu, les accidents de moto
des gros accidents de voiture
je fais pas exprès,
mais j'ai pas peur de la mort.
Je fais partie de ceux qui disent qu'on a une date.
Le gars, il court en jogging,
il fait un an devant la maison, paf, ton matin, il meurt.
Pourtant, il est en pleine forme, mais je lui dis ça,
il est mort. Pourquoi? Son temps,
ça arrêtait là.
Moi, j'espère que ça sera pas demain matin,
mais je me suis jamais arrêté
à faire quelque chose en me disant
non des fois je mourrais
je fais pas exprès pour me tuer non plus
mais j'ai poussé l'enveloppe
j'ai fait beaucoup de
on a parlé des sports extrêmes
plutôt mécaniques
non tu me parles
j'ai fait deux vols de 18
j'ai embarqué dans des piplans à l'envers
tout le monde autour
t'es-tu fou qu'est-ce que tu fais là? »
Je vis, c'est trop hot.
À un moment donné, j'étais
en Floride. Moi, j'aime
beaucoup l'aviation à cause de mon père.
Quand j'étais flou, j'aimais autant l'aviation
que j'ai pu aimer les voitures après.
Puis là, on a loué une maison à Key West.
Il y a un avion, un biplan, des avions deux ailes
avec un cockpit ouvert,
quelqu'un qui a un casque.
Il passe au-dessus de la maison.
J'ai dit à ma blonde.
Elle fait, non, oui, il y a moyen de voler là-dedans.
J'appelle à l'aéroport.
Je dis, il y a un gars qui me passe juste la tête, ça.
Il m'explique que c'est un champion des courses Red Bull.
Il y a cet avion-là, mais il y a aussi des avions de compétition
qui font des comptes, ça.
Elle dit, appelez tel numéro.
J'appelle le gars.
Il me donne rendez-vous en 44.
Je décide d'embarquer avec lui.
Tu sais, il me dit, bien, j'aimerais ça voler,
bien, ça coûterait tant, puis je suis en barque.
Puis là, tu embarques devant le pilote,
parce que comme tu as ces vieilles avions-là, deux ailes,
le poids du moteur, le pilote, il y a un trou en avant,
puis le pilote est en arrière.
Parce que s'il était en avant,
le poids serait trop important en dessous de devant.
Fait que tu es là, tu as le moteur,
puis le pilote est en arrière de toi.
Et j'embarque dans l'avion, pis il y a une ceinture,
t'sais, une ceinture de sécurité.
Curieusement, j'ai attaché, clic,
je viens pour l'ajuster,
elle était jamais là. J'ai comme un pied
entre mon ventre pis la ceinture.
Pas capable de la resserrer.
Fait que, de toute façon, cet avion-là, ça vaut l'air.
Ça vaut l'air, 60 000 $. On part.
Pis là, j'avais raconté au gars que j'avais volé en 18 deux fois.
Le premier pilote m'avait même laissé piloter.
Je faisais bien du simulateur.
Au début, il ne croyait pas.
Il est venu pour me croire.
Il dit, non, tu n'as vraiment pas...
On part, on monte.
Il dit, veux-tu faire un loop?
C'est-à-dire que l'avion est comme ça et tu vas faire ça.
Tu vas monter de même.
Tu vas redescendre.
Puis, il n'y a pas de problème.
Je te le dis, ça ne me fait pas peur.
Fait qu'il part.
Il part le loop.
Lui, il part, mais lui, il regarde là.
Parce que quand tu fais ça,
tu ne regardes pas là,
tu regardes là.
Où est-ce que tu t'en vas?
T'en vas.
Il est plus rapidement pour voir le sol.
Lui, il ne regarde pas par en avant.
Il regarde là.
Fait que l'avion fait ça.
Quand on arrive là,
je sors de l'avion.
Heureusement,
mes mains ont poigné la ceinture.
Moi, je suis sorti.
Si je n'ai pas attaché la ceinture,
quand j'arrive là,
je ne suis plus là.
Je serais arrivé,
il n'y aurait personne en avant.
J'aurais été dans l'océan.
OK, oui.
Tout ce qu'il a vu,
il m'a vu retomber.
Je suis sorti de main.
Je suis au bout de la ceinture. Je hurle. Quand il m'a vu retomber j'suis sorti de main, j'suis au bout de la ceinture aaaah
j'hurle, quand il arrive là
paf, j'retombe, il dit what the fuck
what the fuck, sûr
là il fait, ah, la ceinture
parce qu'il faisait jamais ça un jour
ben là
j'ai trouvé ça drôle d'amouré, là j'ai dit au gars
y'avait des caméras, des petites gopro partout
j'ai dit, j'veux avoir le vol
es-tu capable de me faire?
Il a dit, il faudrait que je fasse du montage.
Il me donne un CD.
Je lui ai dit, on va mettre ça sur scène.
Même tout est sur scène.
Tu montres ça au monde.
Le cave qui sort des airs, l'avion à l'envers.
J'ai piloté en venant, rendu au large.
Il y avait un banc de requins.
Il me dit, parce qu'il savait que j'avais fait
beaucoup de simulateurs,
parce que j'avais piloté le 18.
Il dit, ramène-nous à Key West. J'ai piloté en venant jusqu'à ce qu'ils reprennent les commandes, jusqu dit, parce qu'il savait que j'avais fait beaucoup de simulateurs, il dirait, mais nous, OK, ouais,
j'ai piloté en venant jusqu'à ce qu'ils reprennent les commandes, jusqu'à ce qu'ils me disent,
je reprends les commandes et qu'il me fasse
une passe d'acrobatie complète
au lieu d'arriver comme ça
sur la piste. Il est arrivé comme ça en visant
le sol. Il a viré sur l'aile dans la seconde.
La fin de...
Je rentre dans la maison. Mon amour, j'ai failli me tuer.
Elle dit, tu dis sans rien en plus. Mais oui. J'ai dit, je maison. Mon amour, j'ai failli me tuer. Elle dit, tu dis sans rien en plus.
Mais oui. J'ai dit, je suis pas mort.
Mais j'ai failli me tuer. Quoi?
Elle dit, tu trouves ça drôle? Ben oui.
Hein? Pis là, je raconte
le vol, la chose à l'envers. J'ai piloté l'avion.
J'ai dit, comment t'as le prouvé? Sors le petit lecteur
de CD.
Le montage, là, c'est une voix
décollée. Tout le bout du loop,
il l'a enlevé.
Et tout le bout où je ramène l'avion,
tout ce qui prouve que j'ai piloté,
c'est qu'on l'entend... Là où il a fait la coupure,
il était un peu trop tôt ou un peu trop tard.
On l'entend dire, je reprends les commandes.
Donc, s'il les reprend, c'est qu'il ne les avait pas.
Ce qui prouve qu'il n'a pas de retour de pilotage.
Ça se peut-tu qu'il n'avait pas le droit?
Il n'avait pas le droit de faire ça.
C'est ça, parce que déjà d'avoir un passager
qui est mal attaché et un passager qui pilote,
ça inclut que c'était pas bon pour lui.
Surtout que c'est un gars connu.
C'est vraiment un pilote.
Mais toi, la vie...
Mais ça, c'est le fun. Un, ça fait quelque chose
de raconté. Deux, ça fait...
Tous les gens qui font des sports extrêmes,
il y en a même que je ne comprends pas,
qui ont une espèce de costume
de voile, qui se lancent le long
des montagnes. Pour moi,
ça dépasse l'entendement.
Mais en même temps, à 20 ans, j'aurais déjà de fou
à faire ça. Mais ils vont tous
te dire la même affaire. Pour eux,
vivre, c'est ça. C'est l'adrénaline.
Quand je suis à la scène, c'est la même affaire.
Quand les gens arrivent, c'est pas la même
adrénaline, mais ça l'est. Moi, tu m'as dit,
je prends pas de drogue,
mais je suis un drogué d'adrénaline.
Si c'est pas sur scène,
si ça va être sur une piste de course,
j'ai besoin de ça.
C'est pas les aïes
émotives avec
Maud, comme t'as eu,
c'est dans d'autres choses que tu vas le chercher.
Elle, elle n'a pas...
Moi, je n'ai pas besoin de ça.
Moi, je fais de l'équitation.
Mon cheval est très gentil.
Je ne risque pas de me tuer.
Elle n'a pas besoin de ses folies.
Elle me trouve bien drôle.
Niveau héros et compagnie, tu m'en donnes 5, s'il te plaît.
5.
Moi, tu m'angoisses. Tu me racontes ça, puis ça m'angoisse.
Ouais. Ben, de penser que
l'avion fait un flip, puis que
t'es pas... 5.
Ouais. Il y en a 5.
Il y en a-tu 5? Ben, tu m'en donnes 4 d'abord.
Donc, je fais juste... Oui, tu m'en donnes 4.
C'est moi qui... Tu m'en donnes 2 autres.
Mais c'est...
Moi, je pense juste au manège.
Tu m'attends à la ronde, quand je faisais le manège,
je m'assurais d'être attachée.
Parce que ça fait peur, c'est sûr.
Tu flipes et tu n'es pas attachée.
Quand tu arrives,
quand tu roules
sur une piste de course,
tu roules à 200,
il y a un virage, tu sens bien.
Puis tu vas freiner,
tu vas freiner, tu descends, tes vitesses vont tourner.
Mais si les freins lâchent, tu vas passer du toit à 200, puis tu vas frapper le mur
là-bas, là. Des fois, ils le mettent loin, mais des fois, il est plus proche. Bien, c'est
ce qui fait partie... Si, mettons, tu fais ça dans une piste d'aviation, là, puis qu'il
met des petites balles de foin là-bas, puis qu'au piste, il va passer à des balles de
foin, il y a la moitié du foin qui est parti.
Parce que l'appréhension,
le fait que tu dises
« Les freins vont-tu fonctionner? »
C'est ça qui fait le challenge.
Quand tu embarques dessus, il fait « Yes! »
Ça freine, ça tourne.
Complètement fou.
Les questions roses.
Es-tu à l'aise avec la nudité?
Qu'est-ce que tu aurais aimé savoir
sur la sexualité à 20 ans?
Comment ta vie sexuelle a-t-elle évolué
au fil du temps?
Quels souvenirs gardes-tu de ta première fois?
Ah!
Quels souvenirs?
Laquelle t'as envie de répondre?
Tous!
Alors, première fois, tiens, on va y aller dans l'ordre.
Première fois, quels souvenirs que j'ai?
25 juillet 1974, au Lord Church, ils m'autre. Première fois, quel souvenir que j'ai? 25 juillet 1974,
au Larcher,
ils m'ont fait un secours,
mais je suis à au Larcher,
mon meilleur ami Pierre
va me rejoindre,
je n'ai pas une maudite scène,
je suis descendant au Larcher
sur le pouce,
je me fais une blonde
qui s'appelait Sue O'Brien,
une jeune fille de Bedford
juste à côté de l'Aux Larcher.
C'est ma blonde,
j'ai 17 ans, C'est ma blonde. J'ai 17 ans.
C'est avant la blonde que j'aurai,
pas longtemps après, l'année d'après,
qui sera important. En tout cas, c'est ma blonde.
Et
on n'a pas une scène. Pierre revient.
Il vient m'enjoindre là-bas. Il a 16 ans.
Moi, j'ai 17.
J'ai plus d'argent. Lui, il arrive avec un peu
d'argent. En deux jours,
on l'a floué. On n'a plus rien.
On mange de la pâte à dents.
On vole du stock sur le terrain de camping.
On vole des boîtes de céréales, puis du pain,
puis du bas de pinot. Il faut se sauver.
Mais moi, j'ai sou.
L'américaine,
l'image de l'américaine,
une espèce de fleur bleue
qui sort des années 60. Je l'aime, je l'américaine, une espèce de fleur bleue qui sort des années 60.
Je l'aime, je l'aime.
Et Pierre me dit,
il m'a donné le 25 juillet,
dans l'après-midi,
il se dit, je suis curieux, j'ai faim,
on est sale, on se lave les poids.
Deux vrais hippies.
Moi, je m'en vais.
Si tu ne me suis pas, je refais le pot, je retourne à l'Allemagne.
Ah, il dit, OK, moi, je te suis.
Donc, c'est notre dernière soirée.
C'est ma dernière soirée à O'Lawson.
Alors, je dis ça, dans la première édition de Jassou,
ce soir, ça va être notre dernier soir.
Parce que Pierre, il n'en peut plus.
Il faut que je m'en aille. Pas d'argent.
Elle comprend.
Elle part, puis elle revient après le souper. Avec son 10 vitesses, je me souviens.
Puis la veste de hockey de son frère, c'est en plein été. Son petit bikini, puis elle revient après le souper. Ils sont 10 vitesses, je me souviens. La veste de hockey de son frère,
c'est en plein été.
Son petit bikini, puis ses jeans.
Et là,
on passe la soirée à marcher sur la plage,
à rouler en t-shirt.
Il y a le manège qu'ils l'ont déplacé.
J'aime pas ça. J'aime ça que les affaires
soient dans la même place. C'est le manège.
Puis c'est la tonne, c'est Rock the Boat
qui joue.
Rock the Boat.
C'est comme une soirée magique de 17 ans
sur le bord de la mer.
Et on va finir la soirée sous le quai,
le pier qui est à Roland-Jeu.
Et
deuxième poitou, là,
à chaque fois que je vais là, je retourne.
Et
on va le faire.
Pour la première fois
pour elle, puis la première fois pour moi.
On n'aurait pas fait un film avec ça.
OK? Puis on finit
de faire l'affaire.
Rien de... Deux oiseaux
qui s'accrochent l'un à l'autre.
Et
je me souviens parce qu'il est arrivé
un Jeep. Il y avait des gens
qui m'achetaient encore sur le pier. Il n'était pas si tard. Il n'avait pas fermé les lumières en haut. Je me souviens que c'était est arrivé un Jeep. Il y avait des gens qui marchaient encore sur le pier.
Il n'était pas si tard.
Il n'avait pas fermé les lumières en haut.
Je me souviens que c'était beau
parce qu'entre les planches,
la lumière passait comme ça.
Tu sais comme au cinéma,
ils font ça, cet effet-là des fois.
Et les gens en marchant faisaient de la poussière.
La poussière accentuait la lumière.
Dans le faisceau de lumière, on voyait la poussière.
C'était vraiment au cinéma.
C'était une scène magnifique.
Tu as les poteaux qui tiennent le quai.
T'as la mère qui vient frapper les poteaux en bas.
T'es tout seul là.
Tu viens de faire la moube la première fois.
Il arrive un jeep avec des lifeguards
qui surveillaient la plage le soir
pour que les gens fassent du feu ou je sais pas quoi.
Ils nous ont planté une lampe de poche dans la face
et on dit, vous pouvez pas rester en dessous du quai.
OK, puis on est partis.
Et on est partis de là,
puis là, on était sur la plage,
puis là, il y avait le moment où il fallait qu'on se quitte.
Et là, on s'embrasse, on est tristes,
elle me fait un cadeau,
et elle me dit,
elle me donne quelque chose,
et je lui ai dit, je vais le garder toute ma vie.
Non seulement je vais le garder, je vais le porter toute ma vie. Non seulement je vais le garder,
je vais le porter. Parce qu'il m'a donné une bague ce soir-là, le 25 juillet
1974, et j'ai juré à Sue O'Brien
que je n'allais jamais l'enlever.
Toc!
C'est cette bague-là
que tu as encore... Il a exactement 50 ans
que j'ai encore, que je n'ai jamais enlevé
et que je n'enlèverai jamais.
Elle m'a dit, oui, tu pourrais-tu dire à Marie-Claude
que ta bague de mariage ne t'apporte pas?
Parce que ça, tu ne t'apportes pas
et celle-là, tu apportes.
Ça, je l'apporte, mais ce n'est pas parce que
elle est trop grande.
Mais elle comprend très bien.
J'ai dit, gars, je ne l'ai jamais revue.
Je l'ai toujours portée.
Jamais je ne vais l'enlever.
Pourquoi tu la gardes?
Parce que j'ai promis que j'allais la garder. Parce que j'ai dit, jamais je ne vais l'enlever. je vais m'ouvrir la gueule. Pourquoi tu la gardes? Parce que j'ai promis que j'allais la garder.
Parce que j'ai dit, jamais je vais l'enlever,
je l'ai jamais revue.
Patrice Écluyat s'est la trouvé pour son émission
Les squelettes, je crois que l'émission,
il y a 20 ans de l'histoire, ils ont fait...
Patrice me dit, Michel, j'ai tourné
la main à l'envers pour la trouver.
François Morancy,
on me rend hommage à la place
des arts pour mes
35 ans de carrière, je ne sais pas quoi.
Et le hasard veut que ce soir-là,
où la Place des Arts est pleine,
qu'il y ait plein de gens qui viennent rire de moi,
gentiment, l'armée est là.
C'est une soirée formidable.
Il dit, maintenant, mesdames et messieurs,
je dois vous dire quelque chose.
Le hasard veut que Michel Barrette,
le 25 juillet 1974,
a fait l mort à Sue
O'Brien, puis il a donné une bague qu'il porte
encore, puis je suis dans la salle, puis je monte la bague aux caméras.
Et
il dit, il l'a jamais
revue. Il dit, on a cherché, on a fouillé.
Il y a un mois, ça marchait pas.
Le trois semaines, ça marchait. Le deux
semaines, ça marchait plus. Avant, hier,
ça marchait.
Hier, ça marchait plus. Ce soir, ça ça marchait. Hier, ça marchait plus.
Ce soir, ça a fonctionné. Mesdames et messieurs,
Sue O'Brien est avec nous.
Je suis avec ma femme, je fais « Hein?
Ils l'ont trouvée! »
Je capotais.
Je capotais. Et là,
mesdames et messieurs, le premier amour
de Michel Barrette, Sue O'Brien.
Puis là, t'as l'éclairage de
fond de scène, et je vois arriver
la madame, tu sais, on avait 17 ans.
Fait que, mettons,
à ce moment-là, j'ai 67, mettons que j'avais
63. Fait que la madame
de 63 s'approche d'un éclairage.
Je vois une madame, c'est sûr qu'il s'est rendu une madame.
Elle approche de même.
Et la madame,
c'est le barbu des Denis Drolet.
Maudit innocent c'est mon cadeau
parce que Lazare a voulu que
ce soir là c'était un 25 juillet
alors lui il a fait le jonction de Denis
t'es-tu déçu à quelqu'un de ta surprise?
Je lui ai montré ma bague.
Alors, première fois,
c'est mon souvenir. Ma vie sexuelle
a-t-elle évolué au fil du temps?
Oui, parce que
elle m'a dit une affaire que
vous interprétez, je suis passé de baiser
à être aimant.
C'est-à-dire, faire l'amour quand t'es en amour,
c'est très différent que d'avoir
une vie sexuelle échevelée
où tu...
tu vis tout.
C'est-à-dire,
tu...
J'ai eu une vie sexuelle pendant
ces 20 ans-là,
assez hollée, mettons.
Bon.
Il y a des images que je n'aime pas.
Bon.
Alors...
As-tu à l'aise avec la nudité?
Je suis à la fois très prude.
Très prude, là.
Je veux dire, mettons, tu viens chez moi, je ne sortirais pas de la salle de bain, même en bédaine, tu sais. Si je vais à la fois très prude. Très prude. Mettons, tu viens chez moi,
je ne sortirais pas de la salle de bain, même en bédaine.
Si je vais à la plage,
je vais enlever mon chandail pour aller me baigner
parce qu'on est à la plage.
Mais ma blonde, elle ne porte même pas de short.
Je ne pense pas que j'ai honte de mes jambes,
mais parce que pour moi, c'est un peu trop...
Il y a des moments
pour être habillé,
chic, moins chic.
Mais ton corps
je sortirais pas
tu arriverais pas dans la cuisine en bobette
pourtant je serais pas nu
et en même temps
il y a eu une mode dans les années 70
des nudites
des nudistes
j'ai fait ça aussi
dans ces années-là
dans des clubs un peu partout dans le sud où tout le monde est tout nu Non, le nudiste, c'est un autre affaire. J'ai fait ça aussi dans ces années-là.
Tu sais, dans des clubs un peu partout dans le sud où tout le monde est tout nu, puis c'est le party.
J'ai vécu ça, mais là, tout le monde est tout nu.
Mais ça, quand tout le monde est nu,
ceux qui font du naturisme le savent.
Après, tu sais, ceux qui ont dit,
« Ah, moi, j'irais pas là »,
après une heure, je l'ai oublié.
OK.
J'ai oublié.
Mais c'est quoi, la nudite?
Les nuvites. Les nuv la nudite? Les nuvites.
Les nuvites, OK.
Les nuvites.
Les nuvites, c'est quand il y a un match de baseball,
puis il y a un gars qui part courir tout nu,
puis il s'en va sur le terrain.
Ah, oui, oui, oui.
Ça, il y a des périodes dans les années 70,
début 70, où il y en avait tout le temps.
Soccer, baseball, il y avait tout un innocent
où un gars et une fille, les deux couraient,
les polices sautaient sur eux autres.
Moi, je trouvais ça super drôle.
Fait que j'ai fait ça à quelques reprises dans le temps.
Donc, une fois innocent, j'étais avec mon chum
Pierre Côté, qui est devenu policier,
Joanne Marcoux, pis... J'ai pas de nom de nom,
c'est juste bref. Sylvie Beaumont, Joanne Marcoux,
Pierre Côté. On est en Volkswagen, pis on
roule en direction de Saint-Gédéon par chez nous.
Pis là, je disais à Pierre, arrête, arrête!
Il y avait le... le marina
de Saint-Gédéon
donc des gros bateaux
puis du monde qui prenne du champagne
ils sont sur les terrasses en bas
ils vont lâcher du champagne
je me déshabille flambant nu
puis je pars courir
là le monde passe entre les tables
le monde qui n'a pas d'aide
je reviens et je dis oui oui va-t-en
je me trouvais drôle
je me tourne puis je réalise que je suis flambant nu devant mes amis.
Ce n'était pas le but de l'intention.
Non, j'étais un piètre.
Je ramasse mon linge, je m'en vais dans le petit bois.
Je m'excuse.
J'avais oublié.
Que tu restais tout nu finalement.
À l'école, à un moment donné,
je faisais de la radio étudiante.
Il me vient une idée.
J'ai dit, payeriez-vous un dollar
si un U8,
c'est vraiment à moi, traversait l'école?
Si oui, venez vous inscrire à la radio étudiante,
alors pas le trembler, un dollar.
T'es obligé de donner une pièce
si un U8 traverse l'école.
Ça allait bien.
Il y a 1500, 1700 étudiants. Si t'en as 1000 qui donnent ça, t'as 1000 pi, il y a 1 500, 1 700 étudiants.
Si t'en as 1 000 qui donnent ça, t'as 1 000 piastres en 74.
C'est de l'argent sacrifice.
Ça rentrait les noms, une piastre.
Fait que...
On est à l'autre bout de l'école,
dans un local. J'attends que la cloche sonne
pour que toutes les classes se vident.
Et là, je vais partir, je vais traverser l'école
au complet par le corridor principal.
Mon chum Jean Godreau, qui est avec la Mustang décapotable rouge,
va avoir le toit baissé à l'autre bout là-bas.
Je vais juste courir, courir, courir, traverser l'école,
ouvrir les portes, sauter dans la décapotable et on va partir.
Et j'ai un sac de poubelle sur la tête avec deux trous pour ceux qui ne me connaissent pas.
Alors là, la cloche sonne, je suis flambant nu avec mon chum Pierre
le sac c'est à la tête
pis là je me prépare
à partir pour courir
et Pierre il me pointe
par le bras
il fait non fais le pas
il dit René Fleury
t'es un animateur social
au eu
au eu
vent de ça
vent de ton histoire
la porte va être barrée
à l'autre bout
fait que Jean va être là
avec la décapotable
tout le monde va courir
après toi dans le corridor,
mais tu pourras pas
ouvrir les portes
sur le dernier commandant.
Les portes sont barrées,
il a fait de barrer les portes.
Fait que là,
je serais arrivé devant les portes
avec au-dessus de 1000 étudiants
qui me courent après,
je suis flambant nu.
Fait que là,
ça fait mettre dehors de l'école.
Finalement, je l'ai pas fait.
Sinon, j'aurais trouvé
que c'était l'école flambant nu.
Alors, ce que j'ai peur d'induciter,
tu me verras pas tout nu,
mais...
Mais tu l'as déjà fait quand même. J'ai déjà fait. Oui. Qu'est-ce que j'aurais aimé'induciter, tu ne me verras pas tout nu, mais... Mais tu l'as déjà faite quand même.
J'ai déjà fait.
Oui.
Qu'est-ce que j'aurais aimé savoir sur la sexualité à 20 ans?
À 20 ans, la sexualité?
Savoir? Non.
Je ne sais pas si aujourd'hui, je ne l'ai pas fait.
Je vais te le dire, je ne l'ai pas fait.
Je ne me suis pas assis.
Oui, on s'est assis avec des enfants
concernant la contraception.
Faire attention.
Mais parler vraiment, soyons honnêtes.
L'éducation sexuelle?
Non, non.
Moi, je l'ai appris, je ne sais plus comment.
Puis, comme, si j'oublie,
il y a les deux oiseaux en dessous du quai à Wallachia,
comme mon initiation à la sexualité a été plus dans le...
Quand j'étais flot, justement, avec ma blonde,
elle m'a dit, vas-tu rentrer là-dedans, moi?
Excuse, quand je dis ça, quand je dis, vas-tu rentrer là-dedans,
je parle du sujet, là.
Oui, je l'avais compris.
T'enlèveras ça.
Vas-tu rentrer là-dedans?
Non, mais,
on était tellement, on était plus
dans la tendresse et dans,
on était beaucoup dans le respect.
Je me souviens qu'on avait
décidé, ma blonde et moi, qu'on n'allait pas le faire.
On n'allait pas se rendre jusque-là.
On n'allait pas faire l'acte.
Moi, si j'oublie sous,
les gens ne croiraient pas ça,
mais de zéro à 25 ans,
j'ai eu une relation
avec qui j'ai fini par avoir une relation complète.
Mais notre premier...
Si on calcule le total du temps qu'on est ensemble de 5 ans,
je te dirais que la relation complète entre elle et moi
est arrivée à la quatrième année.
J'avoue que je suis étonné d'entendre ça.
Parce que,
je ne te dirais pas qu'on ne se connaît pas.
Mais non, on n'allait pas là.
On n'allait pas là.
C'était réciproque?
Oui, c'était pas...
C'est pour ça que je ne me sens pas
frustré.
C'est pas non, non, non.
C'était pas ça du tout.
On était... Ça fait partie d'ailleurs pas frustré. C'était pas ça du tout. Du tout, du tout.
On était... Ça fait partie d'ailleurs
du pourquoi
je pense que j'ai
tellement apprécié cette relation-là.
C'était quelque chose
de plus important
que ça, chez nous.
On dirait qu'il y avait quelque chose de spirituel.
Oui. Merci. J'osais pas le dire, mais c'il y avait quelque chose de spirituel. Oui, merci.
Je n'osais pas le dire, mais c'est ce que j'avais en tête.
Il y avait une espèce de rencontre
qui valait
plus
qu'une simple
relation sexuelle
qui viendra à un moment donné,
mais qui ne sera pas
si importante.
Pas que c'était pas...
Mais tu sais, c'était pas ça.
Tu sais, je courais pas après ça.
Après, je suis devenu fou,
mais à ce période-là, non, non, non.
On était bien.
Il y a quelque chose d'autre qui te nourrissait
dans cette relation.
Qui nous nourrissait.
Oui, c'est ça.
Notre rapport à nos deux,
les deux corps qui s'en rencontraient,
s'en rencontraient différemment,
mais c'était beaucoup dans la tendresse.
Je veux pas avoir l'air d'un gars,
d'un ange, puis d'un gars... Non, mais c'était comme ça.
On aimait ça se coller.
On était bien quand on était ensemble.
Puis on n'avait pas besoin
d'aller là.
On découvrait en même temps
ensemble notre sexualité.
On découvrait ensemble aussi
notre excitation. Pas parce qu'on n'était pas excité.
C'est pas parce que
sexuellement, on n'était pas attiré
l'un à l'autre. Mais je pense que
ça rajoutait au plaisir. Tu sais, moi, je vais le dire demain.
Parce que si tu vas,
si tu n'y vas pas jusqu'au
bout, ben, tu y vas
toujours.
Et c'était pas castrant du tout.
T'as pas besoin de commettre.
T'as pas besoin,
à mon avis, d'avoir l'acte,
pour nous, à l'époque,
au complet,
pour que ça soit satisfaisant.
Il y avait toujours ça.
Hein?
C'est un peu tantrique, votre histoire.
Oui.
Il y avait une spiritualité, il y avait quelque chose
qui nourrissait ça différemment,
sans l'écarter.
Il y avait peut-être la peur aussi.
On n'était peut-être pas conscients.
Peut-être la peur que ça change quelque chose.
Peut-être que si on l'avait fait trop tôt, il n'y avait pas de pas conscients, peut-être de la peur que ça change quelque chose. Peut-être que
si on l'avait fait trop tôt,
il n'y a pas de trop tôt ou trop tard,
mais si on l'avait fait rapidement
dans notre rencontre,
quand j'avais 17 ans,
je ne sais pas. J'ai comme l'impression
que ça aurait changé quelque chose.
J'ai comme l'impression qu'on n'était pas prêts
pour ça.
Elle n'a jamais été frustrée de ça.
Je n'ai jamais été frustré de ça.
C'était nous deux.
Oui, mais comme ça,
ça crée que tu ne voulais pas briser.
Oui.
Dernière question, Michel.
C'est la question Opto-Réseau.
Où te vois-tu dans 10 ans?
Vivant, j'espère.
Dans 10 ans...
Tu auras 77 ans.
Bon, donc, si je calcule que
j'avais 25,
25 à 45
n'existent pas, puis que à 45,
je suis retourné à 26, donc j'aurais
36 ans dans ma tête.
Bien, je veux juste que ça
continue. Dans 10 ans, ce que
je souhaite, bien sûr, on va dire que les enfants
ne sont pas malades, que tout va bien,
mais que la vie que je vis
aujourd'hui soit la même.
Ce n'est pas compliqué
avec ma blonde. On ne demande pas grand-chose.
On veut juste être ensemble.
Mon continent me promène avec mes
bazouilles. Elle va continuer à m'envoyer, parfois, seul
parce que je veux être seul. On est deux grands solitaires
qui veulent être ensemble le plus
souvent possible. Mais qu'en même temps, on est
tellement bien quand on est ensemble qu'on a chacun notre côté
besoin parfois d'être seul.
Et ça,
je le respecte, elle le respecte.
Puis c'est celle qui me dit, mon amour,
c'est quand cette année est ton voyage,
mon voyage, ça veut dire
quand tu vas où?
Tu vas aller découvrir quel coin de l'Amérique.
Tu vas partir avec une vieille voiture,
à moto, etc.
Puis, au même moment,
elle va me dire, moi, je vais aller avec ma mère à New York.
Je vais aller à Paris, je ne sais pas.
Ça lui appartient, ça m'appartient, on a besoin.
Après ça, ça nous permet de se retrouver
et d'être content.
La fois, on est allé ensemble, mais cette fois-là,
je n'ai pas fait ça. Je suis descendu plus sur le sol.
L'Arizona, j'ai passé par tel canyon.
Ah oui, oui, oui. On va s'envoyer des photos.
J'espère que je vais être encore un ado dans 10 ans.
Ça va être ça, ma réponse.
Merci, Michel Barrette.
Vraiment, je suis contente de t'avoir entendu.
J'ai appris des choses.
J'apprends encore à plus te connaître.
Merci d'avoir été aussi généreux.
Je suis généreux parce que tu es
respectueuse de tous les gens que tu rencontres.
Merci beaucoup à toi. Merci Michel.
Et on se dit au prochain podcast.
Bye bye tout le monde.
Cet épisode était présenté par
Karine Jonka, la référence en matière
de soins pour la peau au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu est disponible partout en magasin et sur andolf.ca.