Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #85 Robin-Joël Cool | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: December 16, 2024Le comédien, chanteur et compositeur d’origine acadienne Robin-Joël Cool est un homme profond, authentique, drôle en plus d’être libre. Un Ouvre ton jeu particulièrement rafraîchissant! ...━━━━━━━━━━━ 00:00:00 - Introduction 00:21:13 - Cartes vertes 00:43:26 - Cartes jaunes 00:51:21 - Cartes rouges 01:09:40 - Cartes Eros 01:17:58 - Carte Opto-Réseau ━━━━━━━━━━━ L'épisode est également disponible sur Patreon, Spotify, Apple Podcasts et les plateformes d'écoute en ligne. Vous aimez Ouvre ton jeu? C'est à votre tour d'ouvrir votre jeu avec la version jeu de société. Disponible dès maintenant partout au Québec et au https://www.randolph.ca/produit/ouvre-ton-jeu-fr/?srsltid=AfmBOoo3YkPk-AkJ9iG2D822-C9cYxyRoVXZ8ddfCQG0rwu2_GneuqTT Visitez mon site web : https://www.marie-claude.com et découvrez l'univers enrichissant du MarieClub, pour en apprendre sur l'humain dans tous ses états et visionner les épisodes d'Ouvre ton jeu, une semaine d’avance. ━━━━━━━━━━━ Ouvre ton jeu est présenté par Karine Joncas, la référence en matière de soins pour la peau, disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec. Visitez le https://www.karinejoncas.ca et obtenez 15% de rabais avec le code ouvretonjeu15. Grâce à Éros et compagnie et notre niveau rose, obtenez 15% avec le code rose15 au https://www.erosetcompagnie.com Merci également à Opto-Réseau, nouveau partenaire d'Ouvre ton jeu. Visitez le https://www.opto-reseau.com pour prendre rendez-vous dans l'une de leurs 85 cliniques.
Transcript
Discussion (0)
Bonjour tout le monde, bienvenue à Ouvre ton jeu.
On a eu une bonne nouvelle au cours des dernières semaines.
On a été sélectionné dans la catégorie Favoris 2024 de Apple Podcasts,
qui est un diffuseur important des podcasts.
Donc nous, chaque semaine sur la plateforme Apple, on peut retrouver Ouvre ton jeu.
Alors, ils ont sélectionné 10 podcasts canadiens et on fait partie de ces 10-là.
Et il y en a seulement deux
qui sont québécois francophones
et on en fait partie
de cette petite minorité dans ce qu'ils ont
sélectionné. Alors, on est très, très
contents, en fait. Et j'ai envie de vous
dire merci parce que si
ils nous ont sélectionnés
dans cette catégorie-là, c'est entre autres
parce que vous êtes là à nous regarder
ou nous écouter
semaine après semaine.
Et on voit, nous, par les chiffres, que souvent
il y a des gens qui arrivent une première fois
qui découvrent le podcast et qui peuvent
voir, entre autres, sur la chaîne YouTube,
qu'il y en a plus de 80 autres
qui sont disponibles. Donc, il y a
des épisodes qu'on a faits il y a longtemps
et finalement, à un moment donné, une semaine,
oups, il se passe quelque chose et tout d'un coup,
il y a plusieurs clics qui se font.
C'est la beauté des podcasts parce qu'ils restent en ligne.
Vous pouvez aller sur toutes les plateformes.
Vous allez toujours les retrouver.
Et ça me permet aussi de vous parler de Patreon.
Patreon, c'est vraiment une chaîne payante
où maintenant, on a notre page d'Ouvre ton jeu.
Il y a différents niveaux d'abonnement,
mais l'avantage, c'est que vous avez le podcast
une semaine à l'avance et ce, sans aucune publicité.
Et tranquillement, on va rajouter des niveaux
et mon objectif est vraiment de faire
un question-réponse avec vous.
Donc, quand on est membre, un soir, on se branche et je réponds à vos
questions. Donc, c'est
vraiment intéressant. J'aime ça vous lire
des commentaires parce que
je trouve que ça
apporte une profondeur au
podcast qu'on fait parce que moi, je
suis étonnée de l'impact
que les invités
ont à chaque semaine. Quand je me
promène, vous êtes nombreux et nombreuses
à venir me raconter un petit bout de votre vie
suite à ce que vous avez entendu d'un invité.
Et ça, je peux vous dire, c'est pas rien
d'avoir l'impression d'outiller les gens,
d'arriver avec des fois des angles qu'ils n'avaient pas pensés,
des fois même avec des réponses,
grâce au témoignage des invités.
Et Louise,
je vais vous lire un extrait d'un message.
Elle nous dit, « Dernièrement, la chose à laquelle je ne m'attendais pas,
c'est d'être complètement bouleversée
par Élisabeth Rioux et ce
qu'elle avait vécu comme situation de violence
conjugale. Cette entrevue
avec cette jeune femme brillante, inspirante
et remplie de projets m'a profondément
remuée. Je voulais vous remercier
d'avoir donné une tribune à Élisabeth
et ainsi lui permettre de raconter son histoire
parce que je sais que ça peut inspirer
d'autres femmes à avoir
ce courage. » Ça,
le nombre de commentaires
qu'on a reçus suite au témoignage d'Élisabeth
Rioux et le podcast, c'est ça,
il n'y a pas de jugement, il n'y a pas
de préjugés, il n'y a pas de tabous.
On prend les gens tels
qu'ils sont. Et ça, il n'y a pas
d'autre intention que celle-là
quand ils répondent aux questions.
Je vais vous en lire un dernier de Mel.
Elle parle de l'épisode avec David
Goudreau où elle dit « Wow,
j'aime les épisodes en général, mais cet épisode
avec David est particulièrement riche.
J'aime beaucoup ses œuvres en général.
Son histoire est inspirante et vraie, mais
quel humain! Même si l'on surmonte
des défis dans la vie, les démons sont
toujours près de nous. C'est un combat
de tous les jours et de les
empêcher de nous atteindre.
Merci. Et je peux vous dire
que si vous n'avez pas vu cet épisode-là
de David Goudreau,
à un moment donné, il parle des différents traits de personnalité
et j'en ai reçu des spécialistes au cours des dernières années.
Et sa façon de raconter les enjeux des fois de santé mentale
en fonction des différentes personnalités,
c'est d'une pertinence incroyable,
mais d'une clarté que j'avais rarement entendue.
Il faut dire aussi qu'il est travailleur
social de formation et
il vit aussi avec des enjeux.
Alors cet épisode-là en vaut
réellement le détour, tout comme
les autres, mais pour ceux
qui ont des enjeux de santé mentale ou encore
de dépendance, c'est sûr
que c'est un incontournable.
Comme Elisabeth Rioux, si vous avez des enjeux
de violence conjugale, c'est aussi un incontournable. Comme Elisabeth Rioux, si vous avez des enjeux de violence conjugale, c'est aussi
un incontournable.
Je dois remercier
mon équipe et les partenaires.
Les partenaires, vous le savez,
Karine Jonca est là depuis le début
et elle nous permet
justement de faire en sorte qu'on peut
vous le présenter sur toutes les plateformes
et ça gratuitement. Et elle vous offre
si vous rendez en ligne sur son site
web, un code promo qui va vous donner
15% de rabais sur l'ensemble
des produits. Alors, le code promo
ouvre ton jeu 15.
La même chose pour Eros et
compagnie. Eros
vous offre un code promo, rose
15 et c'est sur les achats
en ligne uniquement. C'est important parce qu'il y en a
des fois qui disent « Ah, je me suis rendue au magasin, ça fonctionnait pas. »
Non, parce que c'est vraiment des codes
promos pour les commandes en ligne
et OptoRéseau sont
en grand solde, jusqu'à 50%
de rabais sur plusieurs montures
et ça, vous avez le temps parce que
ça dure jusqu'au 10 janvier
2025. Évidemment,
mon équipe, sans qui rien ne pourrait exister.
Caroline Dionne, qui est à la coordination.
David Bourgeois, qui est à la mise en ligne.
Jonathan Fréchette, à la création numérique.
Etienne Collard, à la captation.
Aujourd'hui, c'est le temps que je vous parle de l'invité.
C'est un gars, vous allez voir, dès le départ, je lui dis,
je ne le connaissais pas, je l'ai vu dans plusieurs séries.
Mais quand il a gagné son Gémeau, wow!
Il s'appelle Robin-Joël Cool.
Peut-être que vous l'avez vu, il a donné plusieurs entrevues depuis qu'il a gagné son Gémeau.
C'est un homme, donc je suis vraiment curieuse d'aller plus loin avec lui
parce qu'il y a quelque chose de différent.
On sent que c'est un homme libre,
un homme honnête.
Je ne sais pas, il dégage comme une sincérité.
Alors, je vous laisse en sa compagnie.
Donc, place à Robin-Joël Coul.
Bien, premièrement, accepter notre face,
accepter notre langue, accepter notre accent,
accepter qu'il y a 80 acteurs québécois
qui sortent des écoles à tous les années
et que moi, je suis un acadien là-dedans.
À un moment donné, je disais,
si vous voulez un personnage québécois,
prenez-en, il y en a en masse.
Je serai celui qui sera différent.
D'embrasser ça.
Il y en a avec le poids, le casting.
Il y a des acteurs qui ont plus de poids, volumineux.
Ils vont jouer un tel titre de rôle.
C'est dur d'accepter son poids, d'accepter...
C'est un casting.
Il y en a qui sont jeunes premiers, ils sont beaux, ils vont jouer Roméo. Moi, j'ai le nez un petit titre de rôle. C'est dur d'accepter son poids, d'accepter... C'est un casting qu'on a. Il y en a qui sont jeunes premiers,
ils sont beaux,
ils vont jouer Roméo.
Moi, j'ai le nez un petit peu croche,
je suis un petit peu...
Je suis asymétrique.
Tu sais, c'est comme une gueule
un peu passe-partout.
J'ai un casting un peu de méchant
par moments.
J'ai été souvent cassé là-dedans.
Donc, mes enfants n'avaient pas ça
que je voulais méchant.
Ouvre ton jeu est présenté par Karine Jonca,
la référence en matière de soins pour la peau,
disponible dans près de 1000 pharmacies au Québec.
Le jeu de table Ouvre ton jeu
est disponible partout en magasin et sur rendolf.ca.
C'est la première fois que je le rencontre.
Je l'ai vu dans plusieurs
téléséries, sans savoir
c'était qui, mais il m'intriguait
par sa façon de parler, parce que
c'est une couleur de langage
que je connais bien et qui m'est très
familière. Donc, j'avais déjà un penchant
et quand je l'ai vu remporter
un Gémeaux, ah ben là, ça a été
un coup de cœur. Et je voulais
absolument le recevoir
ici pour qu'on le connaisse
tous davantage. Il s'appelle
Robin,
excusez-moi, Robin Joël
Cool. Bonjour Robin.
Bonjour. Là, c'est un nom,
je vais t'appeler Robin, c'est correct? Robin, c'est parfait.
Le mot m'appelle Robin. Ben oui, parce qu'on dirait Robin
Joël, j'ai tendance à dire Joël Robin, mais c'est Robin Joël et Cool, c'est vraiment ton Robin, c'est parfait. Le mot m'appelle Robin. Ben oui, parce qu'on dirait Robin, Joël. J'ai tendance à dire Joël, Robin, mais c'est Robin,
Joël et cool, c'est vraiment ton nom de famille.
C'est un nom qui est quand même
bien connu, qu'on connaît moins,
mais il y en a d'autres cool. Il y en a d'autres.
On n'est pas beaucoup. C'est un nom originaire d'Écosse
puis moi, j'habite, je viens du Nouveau-Brunswick,
à Tragadie. Puis c'est une ville, Tragadie, étrangement,
qui a beaucoup de noms écossais qui ont
pris la région puis qui, maintenant, parlent français,
mais avec des racines écossaises. Mais c'est un nom, quand même, qui est le fun à porter. C'est un beau nom. C'est un nom qu'on y ait beaucoup de noms écossais qui ont pris la région puis qui, maintenant, parlent français, mais avec des racines écossaises.
Mais c'est un nom, quand même,
qui est le fun à porter.
C'est un beau nom.
C'est un nom qu'on se rappelle.
Tu sais, quand j'étais plus jeune,
on me disait,
là, là, tu vas me dire
ton vrai nom, garçon,
parce que sinon,
tu l'auras pas le canot.
Je dis, mais c'est mon vrai nom.
On me croyait pas tout le temps.
Mais j'ai toujours aimé ce nom-là
puis c'est un nom que je suis fier
d'avoir légué à mes fils aussi.
Puis c'est ça,
c'est un nom qu'on se rappelle.
Puis Robin Joël, c'est la première fois, moi, que je vois cette composition d'un nom-là. Oui, c'est un nom que je suis fier d'avoir légué à mes fils aussi. C'est ça, c'est un nom qu'on se rappelle. Puis Robin Joël, c'est la première fois que je vois cette composition d'un nom-là.
Oui, c'est un nom des années 80.
Ma mère vient d'une famille un peu excentrique.
Je ne sais pas, ils avaient des goûts particuliers,
mais on ne m'a jamais vraiment appelé dans la famille Robin Joël.
C'est plus genre d'une forme plus officielle.
OK. Donc, Robin, tu réponds bien à ça.
Oui.
Je parlais des gémeaux tantôt.
Quand tu as parlé de ta mère qui était une sorcière,
je pense que tu t'en es fait parler
dans toutes les entrevues que tu as faites après.
Comment a pris ta mère
cette révélation-là? Extraordinaire.
Elle avait booké cette semaine-là,
elle avait comme un petit colloque de sorcières,
ils faisaient des événements, puis là, elle avait
10 rendez-vous possibles d'une demi-heure
puis ça s'est rempli tout de suite.
Puis je pense qu'elle monte en expérience de vie. Elle a beaucoupest rempli tout de suite. Puis je pense qu'elle monte en expérience de vie.
Elle a beaucoup de tours autour du soleil.
Puis je pense qu'elle aime ça.
C'est toujours quelque chose qu'elle a aimé, ça, le tarot,
les choses ésotériques.
Elle a eu une librairie ésotérique dans sa vie.
C'est plus qu'une sorcière.
Je dis sorcière.
Elle-même se considère une sorcière,
mais elle s'est battue pour les francophones au Nouveau-Brunswick.
Elle a fait de la politique de toutes les parties.
Elle a travaillé dans les pêches, dans la langue,
dans l'intégration des personnes à déficience intellectuelle
dans les écoles du Nouveau-Brunswick.
C'est une femme d'action,
nommée personnalité de l'année au Nouveau-Brunswick.
C'est une femme inspirante.
Quand t'es enfant, tu t'en rends pas compte.
En vieillissant, je me suis dit,
mon Dieu, je suis privilégié d'avoir eu une mère comme ça
et que je l'ai encore.
Et bon, assez de temps libre, la sorcellerie, pourquoi pas.
Puis là, plus elle avance,
plus elle laisse aller ses petits contrats parce qu'elle
travaille encore à l'aube des
80 ans et elle travaille encore.
Mais là, elle dit, je peux peut-être juste faire des contrats de sorcellerie.
Puis là, je lui ai donné une belle visibilité.
– Mais je comprends,
parce que ça frappe l'imaginaire.
Tu sais, elle a l'air de quoi,
ta mère? Je te pose la question parce qu'on dirait
une sorcière on sait pas trop
il y a comme un mystère autour de ça
déjà son nom, elle était censée s'appeler Gabrielle
mais à cette époque là ils sont 14 enfants dans la famille
ils faisaient tellement d'enfants
que la mère pouvait pas aller baptiser l'enfant
fait là c'est une bonne madame qui a pris le bébé
pis qui a été à l'église pis là elle est arrivée pis elle dit
ah je me souviens plus du nom, c'était un nom d'ange voyons coudonc
ah on va l'appeler Angelina
pis le prochain, ben le prochain s'est appelé Gabrielle sa soeur, donc déjà'était un nom d'ange, voyons. On va l'appeler Angelina. Puis le prochain, le prochain s'est appelé Gabriel,
sa soeur. Donc, déjà,
elle avait un nom d'ange. C'est Angelina.
C'était prédestiné à une sorte de carrière,
je ne sais pas. Elle a
une sensibilité pour ces choses-là.
Est-ce que moi, j'ai la même?
Pas exactement. Je suis peut-être un peu plus scientifique
qu'elle, mais je trouve ça beau.
Puis ça m'a permis de regarder le monde
sous une autre loupe,
une autre sensibilité.
Oui. Puis,
elle, où est-ce qu'elle habite?
J'imagine que tout le monde la connaît.
Oui. C'est une femme très sociale.
Elle est très sociale.
C'est dur de passer à côté d'Angélina
et ne pas l'aimer.
On s'attache à elle.
Des fois, je m'inquiète. On peut s'inquiéter pour nos parents, pour la solitude
elle je me suis jamais inquiété pour la solitude
elle est toujours bien entourée
il y a toujours beaucoup de monde, c'est un peu comme la mère de Forrest Gump
qui invitait beaucoup de monde
il y a toujours du monde, elle a toujours des lits
pour tout le monde, elle peut accueillir plein de gens
elle a même un lit genre dans son
l'entrée de la maison, si quelqu'un prend un verre en ville
elle dit aux jeunes, prenez pas la roue.
Il y a un lit, vous ouvrez la porte, la clé est là.
Descendez le lit et dormez là pour la nuit.
Elle est très accueillante.
Elle l'aime.
Elle est sociale.
C'est dans sa peau.
Elle est habitée par ça.
Elle aime l'humain.
Vraiment, le message que tu as fait,
j'ai comme l'impression que tout le monde veut être un petit peu son ami.
On dirait qu'on a envie de la connaître, cette femme-là.
Et toi, qu'est-ce que,
de gagner un Gémeaux, est-ce que tu as l'impression
qu'il y a quelque chose qui a changé dans le regard des gens
face à toi?
Ben, gagner un Gémeaux,
je ne sais pas, peut-être que c'est
le discours que j'ai tenu.
C'est le discours, oui, parce que, en fait,
mais tu as raison, ce n'est pas tant la statuette que
la place que tu as prise
à ce moment-là.
Le discours que tu nous as livré,
ça nous a tous touchés.
Moi, après ça,
j'ai été appelé
par le téléjournal
de Rivière-du-Loup,
je pense,
en tout cas,
des régions du Québec.
Puis je me disais,
mais quel est mon lien avec vous?
Ils étaient fiers pour moi.
Puis je me suis rendu compte,
c'est parce que les régions
se sont vues en moi.
C'est-à-dire que je pense que Montréal,
on est une gang de rural, on est composé
majoritairement de rural, puis on crée
notre village dans une grande ville, mais
on est des faux citadins, tu sais, on aime
cette proximité-là avec les gens.
Et dans la télévision,
moi, je la vis au quotidien
depuis que je suis sorti du conservatoire,
tu sais, je pense que cette place-là
aux régions n'est pas toujours là. Ce n'est pas toujours facile
de la faire aussi, mais
je pense qu'on a tous à gagner
de faire place à des personnages qui viennent
d'ailleurs, pas nécessairement d'ailleurs
du pays, mais juste dans nos régions à nous, parce que
elle est riche, elle est diversifiée,
elle a chacun son
authenticité.
Je pense que les gens gens sont identifiés
peut-être à ce que j'ai dit là, ce soir-là,
en remerciant...
Oui, parce que tu as gagné un Gémeaux
pour un temps de chien
qui est avec François Bellefeuille
et ton personnage vient de là
d'où tu viens pour vrai.
Donc, c'est ça que tu as aimé aussi.
La proposition qu'on t'a faite,
tu étais toi-même.
Quand j'ai passé l'audition,
ce n'était pas écrit comme ça.
J'ai donné une bonne audition.
J'ai eu la chance de me préparer
parce que souvent, moi, j'étais un peu le underdog.
On m'appelait des fois la dernière seconde.
Demain, Robin, j'ai une audition pour toi à 9h.
Il est 8h le soir,
tu apprends le texte comme tu peux,
tu te prépares.
Là, j'ai eu la chance de me préparer pendant un mois.
Donc, le directeur de casting m'aimait bien, il m'a laissé une place,
alors que j'avais tellement pas beaucoup de chance, sûrement.
Mais j'ai pu me préparer, puis là, je me suis comme Rocky tous les jours,
avec ma blonde, je dis « OK, aujourd'hui, je fais mon titre de temps de chien pour l'audition. »
Quand j'ai arrivé, j'étais sur mon X, j'étais en feu, j'avais soif.
Puis ce rôle-là, je sentais qu'il faisait partie de moi. La première fois, j'ai lu
le texte, ma blonde rentre dans le salon
et elle dit « Robin, à qui tu parles? » J'ai fait mon audition.
Elle dit « On dirait que tu parles de ta famille. On dirait que c'est ta famille. »
Il y avait dans Stéphane,
ce regard-là,
Stéphane, c'est le rôle d'entente-chien que je joue,
c'est un genre de bonhomme qui peut paraître un peu
une gnochon sur les bords, mais qui est profondément
gentil et un regard
très philosophique sur le monde, puis qui est
toujours un optimiste. Puis dans
ces temps-ci, les optimistes, ils font
du bien. J'avais envie, dans ce cas,
bref, tout ça, gros détour, pour
arriver à l'audition. Je fais l'audition, puis là,
ils entendent mon accent, puis ils disent
« Hey, mais là, s'ils ont un fils,
ça va être un acteur acadien. »
Je les entends. Je dis « Ben là, écoutez,
moi, j'ai pas pu jouer le fils, j'ai pas pu jouer le frère. Laissez-moi jouer le père. » Parce que ça va être un acteur acadien je les entends moi là
j'ai pas pu jouer le fils, j'ai pas pu jouer le frère
laissez-moi jouer le père
parce que mes fils ils ont grandi au Québec
ils ont un petit accent québécois, les français qui récitent leurs enfants
je vis au Québec
je fais partie du Québec aussi
je viens d'ailleurs
mais mes enfants ils sont nés ici
je pense à ce personnage là
si je peux pas jouer ça, qu'est-ce que je peux jouer?
Oui, parce que le frère, c'est qu'il faudrait que tu parles.
Malgré quand toi et moi,
mes frères, on a trois accents différents.
Viviane, ma femme, puis son frère,
ils parlent complètement différent dans les familles mêmes.
Mais bon, il y a des codes télévisuels
qu'on permet moins encore.
François, rapidement, Bellefeuille,
il dit, mais pourquoi est-ce qu'il ne vient pas juste de Tracadie?
Tu dis une ligne, puis il vient de là.
Tout d'un coup, mon personnage, oui,
il est né à Tracadie,
il a resté 20 ans à Montréal, puis il a abouti
aux Îles-de-la-Madeleine, un peu comme moi, finalement.
Fait, dans la première ligne du
show, je dis que je viens de Tracadie.
Ça t'a donné beaucoup de liberté.
C'est juste toi, là.
Une vérité. Mais j'ai toujours, comme acteur,
on traverse cette vérité-là.
Mais là, c'était un peu comme, j'imagine,
les filles qui ont joué les belles sœurs à l'époque,
jouaient ma langue, jouaient ma vérité,
jouaient mon authenticité.
À travers ce texte-là, qui me ressemblait un peu?
Je trouvais des liens à travers des gens
qui m'ont vu grandir.
C'est magnifique.
Tu sais, Denise Villatro,
quand Michel Tremblay l'a approché avec le texte
pour jouer les belles sœurs, c'est quand même la première
qui a dit oui à parler en joual.
C'est parler comme on parlait
au Québec sans avoir
comme
internationalisé la langue.
Ça, les belles sœurs, ça a marché
à l'international parce que ce qui est vrai ici
est souvent vrai ailleurs.
Et des fois, je me dis
c'est quoi cette langue-là
qui nous apprenne le français normatif?
Mais ça n'existe pas, gang.
Moi, ça a été un enjeu,
l'accent dans ma vie. J'ai pris des cours de phonétique
ici et là et j'ai toujours eu ce rêve-là
qu'un jour, on pourrait faire
une normalisation des régions
de l'Acadie, de la Gaspésie, de Paspébiac,
du Lac-Saint-Jean
et que les acteurs, enfin, comme les acteurs anglophones
le font, travaillent l'accent,
puis que ça amène une richesse à ce qu'on fait,
puis c'est pas juste, genre, on est des personnages
qui gravitent autour d'une nouvelle France,
mais on vient d'une région avec ça.
Puis je pense que ça donnerait de la profondeur à notre télévision
puis à notre théâtre, tu sais, puis
on n'ose pas y aller. Des fois, on a peur
de comme, c'est comme si, ah, c'est trop difficile,
puis on n'ira pas, il n'y aura pas une cohésion au sein des acteurs,
la parlure ne sera pas pareille.
Je pense qu'on manque un peu,
il faut juste se commettre.
Oui, d'ailleurs, Michel Tremblay a permis ça.
C'était vraiment la première pièce jouée en joual.
C'est quand même pas rien.
Moi, j'adore parler de la langue.
On recevait David Boudreau il n'y a pas longtemps
où il a écrit un livre justement sur la langue. On recevait David Goudreau il n'y a pas longtemps, où il a écrit un livre, justement, sur
la langue, où plusieurs personnes viennent
parler de... C'est quoi leur
perception, leur opinion, et c'est
vraiment intéressant de parler de ça.
Il n'y a pas avé la voix à Victor-Lévi-Beaulieu.
Il y en a tellement après ça, ça a ouvert un chapitre
extraordinaire sur la francophonie en Amérique du Nord.
Oui, telle qu'elle est.
Exactement. C'est pas normat...
Je ne sais pas si ça se dit normatisé, mais
comme tu dis, ce n'est pas un français normatif.
Alors, comment ça fonctionne?
Je suis curieux de tes cartes.
Tu vas me dire, vas-tu m'ire le tarot comme ma mère?
Oui, c'est ça, c'est ta mère qui va dire, non, non, c'est pas vrai.
Non, mais moi, je ne suis pas une sorcière, par exemple.
Mais j'aime bien les sorcières.
Les cartes vertes, c'est des cartes
qui sont génériques,
des questions génériques. Les questions jaunes,
ce sont des questions qui sont plus spécifiques questions génériques. Les questions jaunes, ce sont des questions qui sont
plus spécifiques par rapport à toi.
Les questions rouges, ce sont des questions
plus personnelles. J'ai le niveau
héros et compagnie. Tu comprendras
que c'est des questions sexuelles
et sensuelles. Et j'ai
la question opto-réseau qui est toujours
une question, je dirais, bienveillante
pour l'invité. Et j'ai
un joker, Robin. Donc, si à un moment donné, tu es sous question, je neais, bienveillante pour l'invité. Et j'ai un joker, Robin. Donc, si à un moment donné,
tu es sous question, je ne sais pas si ça me
tente encore d'y répondre, tu mets le joker
une fois sur la table et je passe à une autre
question. Alors, le nid pour verre,
tu peux les brasser sur la table. Tu vas m'en
donner cinq de ces cartes-là.
C'est comme le tarot.
Je ne sais pas si tu as déjà vu ça, mais il faut mettre l'énergie.
Mets l'énergie dans les cinq cartes
que tu veux. Tu engie dans les cinq cartes.
Tu peux te la donner cinq, c'est ça?
Oui, exactement.
Dessus, centrale, trois, quatre, cinq.
En tout cas, tu te connais plus que moi en tarot.
C'est parfait.
Donc, je vais te les lire, les cinq questions.
Tu vas choisir une auxquelles tu as envie de répondre
et moi, je vais en choisir une après.
D'accord.
Donc, comment évoluer ta relation avec l'argent au fil du temps?
Sur quel trait de caractère as-tu
dû travailler? De quoi as-tu
peur? Comment réagis-tu
à l'autorité? Quelle personne a
fait une différence dans ta vie?
Mon Dieu, c'est
toutes des belles questions. Je ne saurais au point
commencer. Quelle personne a fait une différence
dans ma vie? Je pourrais
faire ça. OK, vas-y.
En fait, elle s'appelle Diane Nausier.
C'est comme notre grande actrice acadienne de chez moi
qui a été la première, puis qui vient de Tracadie.
C'est une actrice qui vient de Tracadie,
alors que moi, je ne savais pas trop c'était quoi le théâtre à Tracadie.
Il n'y avait pas de théâtre.
Il n'y avait pas de maison théâtre pour les enfants.
On faisait du théâtre à l'église.
J'ai joué Jésus, c'était mon premier rôle.
C'était pour te dire. Puis, elle, elle faisait du théâtre. Puis'église. J'ai joué Jésus, c'était mon premier rôle. C'était pour te dire.
Puis, elle, elle faisait du théâtre.
Puis, ses parents connaissaient mes parents.
Mais tu sais, elle était plus vieille que moi.
Puis, quand j'ai fait ma première école de théâtre à Ottawa,
c'est elle qui a fait mon audition.
Puis, au fil de ma carrière, on s'est toujours croisés.
Puis, pour tant de chiens, c'est elle qui m'a pratiqué aussi
pour mon rôle, pour mon audition de Stéphane.
Donc, elle a toujours fait partie de ma vie comme un être très bienveillant envers moi.
Puis, qui a pavé le chemin à me dire que c'est possible de faire une carrière comme comédien, puis venir de Tracadie.
Donc, oui, je dirais à Diane, je la salue à chaque coopération que j'ai.
Et quand tu dis que c'est possible, ça a quand même été long avant que ce soit possible.
Bien, j'ai toujours vécu ça.
Quand j'ai dit aux Gémeaux que ça aurait pris 22 ans, ça aurait pris 22 ans
pour jouer un rôle
où on me faisait confiance
qui n'était pas un rôle figuratif
ou un rôle de seconde importance,
c'était un rôle principal dans cette chose-là.
C'est ce genre
de rôle-là qu'on rêve comme acteur.
Toi, tu rêvais déjà à l'école?
Je rêvais, mais quand j'ai fini mon conservatoire, je voyais... On rêve toujours d'avoir ce rôle-là qu'on rêve comme acteur. Des fois, on joue un... Toi, tu rêvais déjà à l'école. Je rêvais, mais quand j'ai fini mon conservatoire,
je voyais...
On rêve toujours d'avoir ce rôle-là.
Le rôle qui porte une série,
ce n'est pas juste Stéphane,
mais c'est un des piliers de cette saison-là.
Tant de chiens.
Puis donc, c'est la première fois
que j'avais ce genre.
On me faisait confiance avec un rôle
de ce niveau-là, de cette ampleur-là.
Mais sinon, j'ai quand même mené mon petit bonhomme.
Avec mon accent, j'ai fait des publicités de remords,
j'ai joué toutes sortes de rôles de fun,
souvent des rôles extérieurs au cercle familial.
Puis ça, finalement, ça a été...
Le monde pourrait dire, c'est plat,
t'as pas pu jouer le frère puis le fils.
En effet, mais j'ai pu jouer des rôles extraordinairement
très, très variés, des méchants.
J'ai joué beaucoup de méchants. J'ai joué beaucoup de méchants.
J'ai joué beaucoup de choses sérieuses aussi.
Beaucoup d'êtres tumultueux et tout ça.
Donc, c'est ça.
Ça a pris du temps pour avoir ce genre de rôle-là.
Puis un rôle qui me ressemble bien encore,
pour la première fois, vraiment proche de moi.
Oui, puis un rôle qui t'apporte aussi de la visibilité.
Bien, forcément.
Donc, est-ce que tu as plus de demandes présentement?
Oui, j'ai eu.
Le niveau de demande a monté.
J'ai déjà gagné des prix dans le passé,
puis le monde s'est changé de quoi?
Pas forcément.
Cette chose-là, oui, a changé un peu la donne.
On m'a demandé plus de choses.
Est-ce que tu dis oui facilement à ce qu'on te demande?
La journée a juste 24 heures.
On fait beaucoup de musique.
Nous, moi, puis Viviane, Odette, qui est ma femme,
on fait beaucoup de musique à l'image.
On a été scénaristes.
On a un band qui s'appelle Mentana.
Elle a son projet de musique aussi.
On a deux enfants.
On a tendance à dire oui
parce qu'on a toujours peur
de ne pas en avoir d'autres.
On a dit oui longtemps.
Un moment donné, on s'est dit
qu'on ne s'offre pas la run.
Il faut se calmer le bonbon.
Il faut choisir.
Au cours des dernières années,
j'ai appris à être un peu plus sélectif.
Je dis quand même oui parce que c'est un beau métier.
Si on peut, on le fait.
C'est sûr, quand il y en a trop, c'est un beau problème.
C'est un beau problème que je n'ose pas trop.
Je ne veux pas me plaindre de ça.
Il y a trop de gens qui ont de la difficulté. C'est un beau problème que je n'ose pas trop... Je ne veux pas me plaindre de ça. Il y a trop de gens qui ont de la difficulté.
C'est un métier difficile.
Puis nous, on a équilibré notre portefeuille
de choses qu'on peut faire.
On a mis plus de flèches à notre arc.
Donc, des fois, c'est la musique.
Des fois, c'est l'écriture.
On a toujours sorti notre épingle du jeu
et on a toujours travaillé dans ce qu'on aimait.
À quel endroit tu te sens le mieux à travers tout ça?
J'aime changer.
Donc, si je suis trop longtemps dans la même chose,
je vais mieux me sentir ailleurs,
dans une autre. J'aime la variété,
ce qui me plaît.
Puis ça me donne un portrait
d'ensemble de la chose. Quand j'étais plus jeune,
plus jeune, début vingtaine,
j'avais participé à une compagnie
de théâtre. On était au Vietnam.
C'était une coprode avec le Vietnam, le Québec
et l'Acadie. On avait une subvention.
On avait fait un documentaire là-dessus. J'avais scénarisé.
C'est un petit documentaire qui s'appelait
« Des orientales » qui a été dans les
hors-télés du monde.
C'est un peu traduit ici et là.
La petite compagnie, ça leur a donné
des sous. Ils m'ont dit « Robin,
qu'est-ce que tu veux faire? »
Ils m'ont embauché. J'ai fait
des costumes. J'ai fait de la grippe. J'ai été technic faire... J'ai fait des costumes, j'ai fait de la grippe,
j'ai été technicien, j'ai travaillé casting,
j'ai travaillé de la scénarisation.
J'ai touché un peu à tous les métiers
à travers plusieurs années.
Puis j'ai aimé ce métier-là pour ce que ça représentait
dans l'ensemble de sa chose.
Je m'en souviens faire les décors avec un certain Bertrand Dugas,
qui était aussi acteur à l'époque, puis on a joué souvent
père-fils, lui venait de Caracat.
Puis Bertrand, je le voyais avant des shows,
il sortait son petit pot de peinture noir,
il est décédé maintenant, puis il allait
rectifier un petit coin de passerelle
noire que, genre, personne n'allait voir
parce qu'il se disait, Robin,
c'est ça, la différence,
qui fait la différence. Les gens, ils ont pris une gardienne,
ils ont pris un repos. Nous, c'est l'excellence
à tous les soirs. Il faut que tous les spectacles soient
extraordinaires, puis on se doit
cette qualité-là, puis pas de faire des choses
à moitié.
J'aime ce que j'entends.
Moi, j'aime ça. C'est comme de la passion, ça.
C'est de la passion.
C'est la passion, la rigueur.
Quand les gens viennent, on leur offre tout ce qu'on peut.
Parce que ce petit détail
que tu racontes, ça exprime tout
en même temps. C'est l'expérience de la personne
qui vient nous voir. Parce que c'est un privilège
d'avoir un public. C'est un grand
privilège, puis on l'oublie des fois.
Une personne, c'est déjà un privilège.
Même si le théâtre qu'on fait, c'est
une affaire expérimentale,
vraiment flyée, puis genre, on se demande
pour quel public on a écrit ça.
Bien, écoute, on donne le mieux
qu'on peut, puis on fait vivre une affaire, mais on va
tout donner. Tu sais, là, je pense que ça soit populaire ou moins populaire, lors à toutes sortes de fonctions, je pense, on donne le mieux qu'on peut, puis on fait vivre une affaire, mais on va tout donner. Tu sais, là, je pense que que ça soit populaire ou moins populaire,
l'or a toutes sortes de fonctions, je pense, dans la société,
mais peu importe quelle fonction qu'on va prendre ce soir-là, il faut tout donner.
Oui, puis peu importe, tu sais, des fois, quand on est expérimental, les salles ne sont pas toujours pleines.
Mais pour les gens qui sont là, on ne le fait pas pour les bancs vides.
Non.
Parce que des fois, on va dire, oui, mais la salle n'était pas pleine.
Oui, mais attends, là, moi, je me souviens que Carl Tremblay,
quand ils ont commencé dans les cambois effringants,
il a dit ça plus tard, mais il disait...
C'est très expérimental au début, c'est ça?
Non, mais dans le sens, il disait, quand on a commencé,
nos salles n'étaient pas pleines. Mais nous,
on a toujours chanté pour ceux qui étaient là.
Puis on s'est toujours donné
comme si la salle était pleine, parce qu'on voyait
que ceux qui étaient là et pas les absents.
Et je trouve qu'il y a une leçon de vie là-dedans.
Totalement.
De le faire pour les gens qui se dépassent.
Moi, j'ai joué devant trois personnes, ça m'est arrivé.
Puis on était juste trois sur scène,
puis on s'est dit, on fait-tu le spectacle?
Moi, on le fait pas.
Puis là, il y avait beaucoup de monde qui dirait non.
Tu sais, à un moment donné, il y a une limite, là.
Mais on a fait pareil.
Écoute donc, hé, vous êtes là, on va le faire.
Puis ça trippe, hein?
Ben oui, imagine les trois personnes qui étaient là,
l'expérience qu'ils ont vécue.
Ils ont dit, nous, on a eu ça.
On a gardé un contact avec ces gens-là.
Ça a créé un petit lien.
Puis, on a suivi nos carrières respectives, moi et Viviane.
Bien non, mais c'est sûr.
Viviane a su avoir des concerts de Mentana.
Puis, genre, c'est rempli.
Puis, on les salue encore.
Cette fois-là, ils sont venus nous voir à la Chasse-Galerie.
Ah, à la Valtry, c'est ça?
À la Valtry, à l'époque, oui.
À la Chasse-Galerie.
Mais est-ce que, tu sais, comme là, tu fais de la musique avec tary, c'est ça? À la Valtry, à l'époque, oui. À la Chasse-Galerie. Mais est-ce que, tu sais,
comme là, tu fais de la musique avec ta blonde,
c'est ça que tu me dis.
Et c'est quel type de musique que vous faites ensemble?
Viviane a son projet néoclassique,
plus pianistique.
Nous, c'est un projet folk,
americana, très guitare, très Neil Youngish,
qui était longtemps anglais
et qui, là, maintenant,
prend un tournant complètement français.
Le monde me demandait, tu sais, pourquoi en anglais et qui, là, maintenant, prend un tournant complètement français. Le monde me demandait, tu sais,
pourquoi en anglais?
J'ai fait beaucoup mon théâtre.
J'étais beaucoup dans la francophonie.
Mais je viens d'une famille quand même
relativement bilingue
qui a travaillé un peu partout au Canada.
Puis j'avais le goût de faire un projet
qui allait m'amener sur d'autres sentiers.
Puis c'était encouragé par ma blonde
qui venait d'une famille, tu sais,
fière québécoise, francophone.
Puis je viens de la dire,
mais fais-en un projet en anglais.
Mais finalement, moi, je ne fais rien à moitié.
Ça a duré longtemps, ça fait 15 ans maintenant.
À un moment donné, le monde me dit,
pourquoi un anglais, Robin?
Ta mère qui s'est battue pour les francophones,
je dis, oui, vous avez raison.
J'ai rencontré François Bellefeuille sur Tant de chiens.
Je pense que, quand je réfléchis à ça,
les Acadiens qui jouent de la musique au Québec,
qui a percé la frontière,
il y a quelque chose avec le chiac
où est-ce que l'anglais et le français s'entremêlent,
qui a séduit profondément les Québécois
par cette authenticité-là dans cette langue des involtes.
Mais moi, je ne suis pas chiac.
Je suis un Acadien du Nord, je ne suis pas un chiac.
Pour être honnête avec moi, avec le recul,
maintenant, je pense que je n'ai pas réussi à trouver mon identité acadienne à cette époque-là. Puis que forcément, j'ai, pour être honnête avec moi, avec le recul, maintenant je pense que j'ai pas réussi à trouver mon identité
acadienne à cette époque-là
puis que forcément j'étais teinté par ce que j'avais entendu
donc est-ce que j'étais assimilé
peut-être une partie de moi, tu sais, oui
j'ai grandi avec la musique beaucoup plus anglophone, c'est normal
donc moi ça me parlait plus
que t'allais vers là par réflexe
je suis pas en politique, moi je suis un artiste, je représente un peu
les forces autour de moi de ce qui se passe
donc si j'ai fait ça,
je me suis toujours senti libre.
J'avais envie de le faire.
Puis c'était ce que j'étais à l'époque profondément.
Donc, il faut être honnête à un moment donné.
Puis là, en rencontrant François Bellefeuille,
puis ce projet-là de temps de chien,
parce que nous, on a fait de la musique,
mais c'est pour des films quand même plus sérieux,
dramatiques.
Là, c'est la première fois qu'on faisait de la musique
pour une comédie.
Défi particulier parce que le choix de musique
qu'on va faire pour la série,
c'est pas qu'est-ce qui est plus beau, c'est qu'est-ce qui est plus drôle.
Ça, c'est intéressant comme travail.
Ça prend beaucoup d'humilité comme musicien.
C'est juste deux
petits pieds qui tapent,
une petite guitare qui fait ça, mais c'est vraiment
plus drôle. Donc, ça marche.
Et là, dans ce projet-là, on faisait
toutes sortes de choses. François Bellefeuille me demande
« Écoute, il y a une scène où je suis dans une char,
puis là, il y a de la musique, puis j'aimerais ça qu'il y ait une fausse toune
sur le homard qui joue sept secondes.
Puis là, je fais, OK, je veux du homard, homard, homard,
je veux du homard, détendu, là.
Puis là, c'était tout.
Je rencontre des musiciens dans un party,
chaud aux îles de la Madeleine, les drôles de messieurs.
On se met à jammer du 17-55, c'est des musiciens extraordinaires.
C'est un peu comme en Italie, la madame,
qui va te faire le meilleur café italien de ta vie
dans le fond d'un rang.
Eux, aux Îles-de-la-Madeleine, ils jouent toute la musique.
La madame, à l'épicerie, elle va sortir un violon.
Elle joue du violon et elle est vraiment bonne.
Voyons, qu'est-ce qui se passe aux îles?
Oui, puis ils jouent ensemble.
Ils jouent ensemble.
Ils se mélangent.
Là, je joue avec les autres.
Le lendemain, les gars, je suis avec Henri-Paul Bénard
qui, lui, c'est comme le Gilles Vigneault des Îles-de-la-Madeleine.
Ici, sur le continent, on le connaît moins,
mais le groupe sur roi, pour nous, les Acadiens, ça a été une inspiration extraordinaire quiigneault des Îles-de-la-Madeleine. Ici, sur le continent, on le connaît moins, mais le groupe surrois, pour nous, les Acadiens,
ça a été une inspiration extraordinaire
qui venait des Îles-de-la-Madeleine.
Henri-Paul Bénard, qui est un joueur d'os.
Quand je dis d'os, je te parle des côtes de bœuf.
Il joue des os. Il taque un peu comme des cascagnettes.
Puis il joue tout sort d'affaires aussi. Du bouzouki,
qui est un instrument grec, mais très dans le traditionnel
québécois qui est là depuis longtemps. La vie à la roue. Bref.
Un musicien extraordinaire. Puis là, les gars, ils sont là.
Ah, c'est Henri-Paul, ben là, OK, oui. »
Les autres étaient tout intimidés d'aller là, aux îles.
Je suis comme, OK, on se rencontre,
j'écris trois, quatre rimes de homard,
je mords dans le homard comme un renard
sans remords dans les temps du Nord.
C'est n'importe quoi. On fait ça,
on trippe, c'est pour le fun, ça va juste
7 secondes. Finalement, ça, ça se met à jouer
dans les radios. Ils s'en servent
pour la promotion de Tant de chiens. Là,
Mablon, on a dit, Robin, t'aurais pu te forcer pour
le texte. Coudonc, t'sais là. C'est quoi
ces rimes-là? J'ai dit, ben écoute, moi, je savais pas. C'était pour
le fun. Pis ça m'a comme décomplexé
par rapport au français. J'ai comme
eu le fun. J'ai fait, peut-être que je suis
moins sérieux que je pensais dans la vie. Peut-être que
j'ai une folie. Fait là, saison 2 arrive.
François dit, j'aimerais ça une toune
comme l'année passée, mais sur l'érosion des sols.
François, il a un petit côté environnementaliste.
Je dis, OK.
Du homard à l'érosion des sols.
Une toune de party sur l'érosion des sols.
Le défi n'est pas pareil parce que les îles de la Madeleine,
c'est son première loge du changement climatique.
L'archipel se rôde.
Il voulait faire quelque chose dans la série par rapport à ça.
Viviane et moi, j'ai appelé
Viviane en partant. J'ai dit, tu vas m'aider.
On a cette idée-là de faire un hommage aux huit musiciens du Titanic
qui ont joué de la musique jusqu'à la fin.
Dans le film, ils sont quatre, de James Cameron.
Ils ont manqué de budget.
Ce n'était pas un film à gros budget.
Papa se permet d'avoir quatre musiciens de plus,
mais dans les faits, il était huit.
Puis selon la légende, il aurait joué de la musique jusqu'à la fin.
Puis je trouvais dans cet acte de résilience ultime,
ça me faisait penser un peu au Madelino, qui malgré
que l'archipel disparaît, continue
à jouer de la musique, puis à être vivant,
puis à mordre dans la vie. Donc, c'est
une espèce de toune, puis là, à la fin, on se noie
là-dedans, on fait des bubble, bubble, bubble,
on parle de Titanic, on parle de Céline Dion.
Écoute, on est libre totalement,
puis dans cette folie-là, je me suis regardé,
j'ai regardé Viviane, puis j'ai dit, je pense
qu'on va faire un album en français
et ça va être complètement chango
jusqu'à ce qu'on fait avec Mentana.
Soyons libres. Encore une fois, liberté.
Moi, j'entends ça,
c'est comme la musique. On parle de musique,
mais c'est la musique à mes oreilles.
Je suis sûre que plein de gens qui regardent,
ça fait la même chose parce que ça fait du bien
de voir des gens libres.
Oui, je pense qu'on en a besoin.
C'est créatif. C'est-à-dire qu'on a tous une part de créativité,
mais des fois, on ne prend pas le temps,
on laisse ça là parce qu'on est tellement occupé.
Mais quand on se sent libre,
on dirait que la créativité, enfin, aussi prend de la place.
Libre, je dirais sincère, surtout.
Puis quand on est sincère, on est libre, forcément.
Sincère avec ce qu'on vit là sincère avec ce qu'on vit
sincère avec ce qu'on a envie
de partager
notre besoin
puis tu sais
là vois-tu
je fais de la musique en français
là j'ai le goût de le faire
là on a commencé à travailler
les chansons
puis j'adore
je suis inspiré
puis je sens que j'ai trouvé ma tête
c'est comme si que l'acadien
du continent
du nord
du Nouveau-Brunswick
rencontrait sa gang
enfin aux îles
cette gang d'acadiens-là
tous des Leblanc
d'ailleurs il y a deux
Vincent Leblanc
dans les drôles de monsieur
je trouve ça très drôle à chaque fois je fais des demandes de sub Vincent Leblanc des Leblancs. D'ailleurs, il y a deux Vincent Leblanc dans Les drôles de monsieur, je trouve ça très drôle.
Je fais des demandes de sub, Vincent Leblanc.
Vincent Leblanc numéro 2, c'est pas une faute.
Je sais pas. Jérémy, en tout cas, je dis salut
à la gang des drôles de monsieur.
Ça t'a amené ailleurs, ce projet-là?
Ça m'a amené ailleurs. Je suis à l'écoute
des gens que je côtoie. François,
moi, les humoristes, je connaissais pas ça.
J'ai été voir mon premier show cette année d'humoriste
de ma vie. J'étais un ami à...
C'est quoi son nom, mon Dieu?
Alpha, voyons...
Je ne sais pas c'est quoi le nom.
L'humoriste, bref, c'est un ami
à François.
François, quand je travaillais avec lui,
ce que j'ai vu, c'est que
les acteurs, on se dit, les humoristes,
même les musiciens, ils sont un avec un micro.
Les billets coûtent cher, c'est d'envers, mon Dieu, c'est facile
ce show-là. Mais quand j'ai vu François travailler
un an et demi de temps sur chaque réplique,
c'est un travail de moine, c'est de
l'orphèverie de beat, de
réplique. La comédie, c'est une des choses les plus
difficiles qu'il n'y a pas à jouer pour un acteur.
Et sa façon aussi
de concevoir l'humour. C'est-à-dire que nous,
comme comédien, on a un texte, puis des fois, on va rajouter une petite
phrase parce que c'est drôle, puis c'est bon. Puis il va dire c'est super bon, mais comédien, on a un texte et des fois, on va rajouter une petite phrase parce que c'est drôle et c'est bon.
Puis il va dire,
c'est super bon,
mais il dit là,
ce que tu rajoutes là,
il y en a 20 %
qui va la pogner.
Eux autres ne pogneront pas
la prochaine blague
qui va arriver.
Ils vont manquer ce coup-là.
Puis à la fin,
je veux que tout le monde
rie en même temps.
Donc, ils vivent
une expérience commune
au moins à un moment.
Là, si tu fais dérailler
une partie de notre auditoire
et après ça,
les autres ne pognent pas
le prochain beat,
le troisième beat, quand ça arrive,
ils ratent le bateau.
Lui, son esprit, c'est toujours une expérience
collective.
C'est l'apprentissage pour toi.
C'est fondamentalement
inspirant, c'est un métier.
Puis moi, ça m'a inspiré pour Mentana.
Quand on a fait, le dernier show
qu'on a fait, c'est avec Pascal Buzière qui faisait la mise en scène,
qui est un ami de longue date de Bellebaix.
On a resté en contact.
Puis, j'ai
dit, j'ai envie de présenter mes
tunes, mais que ça dure huit minutes, puis que la tune dure trois
minutes. On a-tu le droit de faire ça? Puis là, je suis
parti sur mes aventures, mais
j'ai travaillé un peu comme François travaillait,
puis ça m'a beaucoup inspiré, puis ça a donné une espèce de show
hétéroclite, complètement libre et déjanté
le monde disait on venait voir un show de musique
on comprend pas ce qu'on vient de voir là
mais moi j'avais pas l'impression d'être un humoriste
donc je pouvais, c'est du conte
c'était drôle par moments, touchant
fait que c'est une expérience
on aime ça, moi j'aime ça arriver dans un spectacle
puis dire oh qu'est-ce qu'on va vivre
puis se laisser aller là-dedans
ça fait du bien.
J'ai envie de te demander la question sur quel trait
de caractère as-tu dû
travailler?
Quel trait de caractère j'ai dû
travailler?
Quand tu es comédien, tu travailles
sur tous tes traits de caractère.
Il faut les cultiver
parce que même
les mauvais côtés de toi sont une force comme acteur.
Il faut comprendre le bien et le mal à travers nous.
J'ai dû, je pense, c'est ça, nourrir
et accepter qui on est dans nos torts,
dans nos faiblesses, dans nos...
Comment on fait ça pour accepter qui on est?
Premièrement, accepter notre face,
accepter notre langue, accepter notre accent,
accepter qu'il y a 80 acteurs québécois qui sortent des écoles à tous les années.
Moi, je suis un acadien là-dedans.
À un moment donné, je disais, si vous voulez un personnage québécois, prenez-en, il y en a en masse.
Je serai celui qui sera différent.
Puis d'embrasser ça.
Il y en a avec le poids, le casting.
Il y a des acteurs qui ont plus de poids, volumineux.
Ils vont jouer un tel titre de rôle.
C'est dur d'accepter son poids, d'accepter...
C'est un casting.
Il y en a qui sont jeunes premiers, ils sont beaux,
ils vont jouer Roméo.
Moi, j'ai le nez un petit peu croche.
Je suis un petit peu...
Je suis asymétrique.
C'est comme une gueule un peu passe-partout.
J'ai un casting un peu de méchant par moments.
J'ai été souvent cassé là-dedans.
Donc, mes enfants n'aimaient pas ça que je voulais méchant.
J'ai joué toutes sortes de rôles
avec des looks
à chaque fête
anniversaire de mes enfants
j'arrivais avec la tête rasée
des spics
des grosses barbes
j'avais la moustache
depuis un bout
à cause de tant de chiens
fait tu sais
d'accepter
pas cette laideur-là en moi
mais ce côté-là
parce que
on va se le dire
j'étais un homme
de 6 pieds 200 livres
tu sais
puis
j'ai comme une attitude d'un peu comme d'une petite fée je suis honnête je pense que je suis un homme de 6 pieds 200 livres, tu sais, puis j'ai comme une attitude d'un peu
comme d'une petite fée, je suis honnête, je pense
que je suis un gentil dans la vie,
mais je dégage pas nécessairement ça, puis le monde me dit,
Robin, c'est parce que t'oublies que t'as 200 livres, 6 pieds,
tu sais, tu fais peur, tu sais, mais moi je suis comme, allô, comment ça va?
Fait que j'ai dû accepter
ce que mon corps dégageait.
C'est, tu sais, d'accepter.
Ça a été ta première affaire, que tu as accepté?
Puis ça, je pense que c'est quelque chose comme acteur
que tous et chacun, on a un parcours à faire
d'accepter pour de vrai ce qu'on dégage.
Puis d'aller là
où on va être interpellé par nous.
Parce que dans le fond, c'est quand même dur
ce côté-là d'être acteur ou actrice,
de passer des auditions,
d'être choisi.
Il y a comme...
Tu sais, quand le casting dit, le texte,
un petit lait de rond, demande à une fille.
Puis là, ton agent te dit,
veux-tu passer l'audition pour un petit lait de rond?
Tu sais, il faut que tu l'acceptes.
Puis moi, ce que j'aime...
Moi, je n'ai jamais été trop dans le paraître.
Je peux être beau bonhomme.
J'ai comme mon petit côté... J'ai le côté blé entier,
le côté...
Oui, mais tu es très soigné dans la façon
de t'habiller. Tu as ton style. Oui, j'aime ça. J'aime comme mon petit côté. J'ai le côté blé entier, le côté... Oui, mais tu es très soigné dans la façon de t'habiller.
Tu as ton style.
Oui, j'aime ça. J'aime la couleur.
C'est le coin de ma vie. Moi, j'aime la couleur.
J'aime un peu l'excentricité.
À mon plus vieux, je dis...
On parlait de normalité.
Je dis, c'est plate, la normalité.
Parce que lui, il a les longs cheveux.
Il dit, il faut que je les coupe, être comme la gang.
Je suis comme anormal.
Je dis, soit anormal. C'est le fun, la normalité.
Puis moi, je pense que je viens d'une famille,
justement, du bord de ma mère,
qui sont 14 enfants, comme je disais,
puis ils sont tous un peu excentrés et marginals,
un peu champs-gauche de société.
Puis en vieillissant, je me dis,
mon Dieu, c'est extraordinaire.
Est-ce que ça t'a déjà dérangé, ça, par exemple?
Quand tu étais plus jeune?
Non, parce que je m'en serais pas rendu compte.
Je pensais que c'était la normalité.
Je me disais, ma famille, ils sont flyés.
Ils ont des couleurs, ils ont des cites.
Ils étaient plus grands que nature. Ils le sont encore, d'ailleurs.
Puis là, en vieillissant, je fais
« Ah! Coudonc! C'était non, c'était
notre gang. C'était pas tout le monde comme ça. »
Qu'est-ce que les autres disaient de nous? On sait pas.
On sait pas trop. Ma mère, je sais que
la sorcellerie, ça a été une affaire parce qu'elle avait
sa librairie ésotérique. Je m'en rappelle un événement
vraiment marquant. Trac a dit que
des gens très religieux avaient rentré
dans sa librairie la traitant de sorcière
puis ils voulaient brûler, puis avec des croix.
Moi, j'étais là. C'était un acte
assez violent.
Puis, il y a eu cette affaire-là.
Je ne sais pas si c'est pour ça qu'elle m'a inscrit
dans la pastorale pour jouer Jésus.
Ça la déculpabilisait parce qu'on n'allait pas
à l'église.
Ça se peut que ça a créé mon destin à cause de cet acte-là. Ça la déculpabilisait parce qu'on n'allait pas à l'église. C'est un peu...
Ça se peut que ça a créé mon destin
à cause de cet acte-là.
Ma mère, peut-être,
elle dit, on va l'envoyer à la messe.
Lui,
c'est le fier représentant de la famille.
Il va jouer Jésus.
J'ai joué Jésus.
On ne pourra pas le manquer.
Tout le monde va le savoir.
Ça les accloue le bec.
Parce que c'est ce que tu racontes aussi,
c'est quand tu vis dans un milieu où tout le monde se connaît, il y a des revers aussi comme ça. C'est extraordinaire de vivre dans un milieu où tout le monde va le savoir. Ça les accloue le bec. Parce que c'est ce que tu racontes aussi, c'est quand tu vis dans un milieu où tout le monde se connaît,
il y a des revers aussi comme ça.
C'est extraordinaire de vivre dans un milieu où tout le monde se connaît,
mais quand même, quand tu n'es pas dans les normes,
tu te fais remarquer plus aussi.
Ça ne veut pas dire que toute ta vie est comme ça,
mais il y a des moments qu'on vit des fois,
je trouve, quand on est dans une petite communauté,
c'est plus difficile de le
vivre de cette façon-là.
Oui, moi, j'étais un peu le Billy Elliot
de Tracadie. Ma famille,
mes frères ont joué beaucoup de hockey. Mon père était beaucoup
impliqué dans le hockey régional. J'ai fait du hockey,
moi aussi, mais un moment donné, il était très sportif.
Il disait l'été, il m'inscrivait dans les cours de natation.
Je nageais, puis il y avait beaucoup de filles.
Puis l'hiver, ces filles-là, ils faisaient du ballet.
Il y avait une petite école de ballet, quand même, à Tracadie. J'allais les voir, puis un moment donné, la prof a dit, « Tu veux-tu danser avec nous autres? » Je me suis mis à danser, puis il y avait beaucoup de filles. Puis l'hiver, ces filles-là, elles faisaient du ballet. Il y avait une petite école de ballet quand même à Tracadie.
Je suis allé les voir, puis là, à un moment donné,
la prof a dit, « Tu veux que tu danses avec nous autres? »
Je me suis mis à danser, puis je me suis mis à vraiment aimer ça,
puis j'ai lâché le hockey, puis j'ai commencé à faire du ballet.
Fils de la sorcière, ça venait avec certaines coquetteries,
tu sais, je pense.
Je clashais avec mon clan depuis longtemps.
La plupart des hommes de par chez nous sont partis
travailler dans l'Ouest, comme mon grand-père,
comme beaucoup de ma famille, sur les raffineries de pétrole.
Moi, j'ai toujours un peu hang around.
Et je raconte ça, c'est une anecdote dans le spectacle de Montana,
justement, parce que la vie m'avait envoyé une couple de curveballs
et on avait pogné cet appartement-là dans le stationnement d'une poissonnerie
au-dessus d'un pawn shop, à côté de l'église.
Puis en face, c'était un salon de massage pour hommes
qui opérait majoritairement après
11 heures le soir. Tu vois le genre?
Non.
C'était une place un peu louche qu'on restait.
Elle était non meublée. Il n'y avait pas de meubles.
Je pense qu'il y avait une TV, pas de VCR.
Il y avait une table, pas de chaise, pas de lit,
pas de sofa. On appelait ça un minimum.
C'était un minimum. C'était très...
On était heureux là-dedans. Je suivais des cours de baladie
à l'époque. Puis je n'avais pas anné... J'ai pas du baladie, je sais. J'aime la danse. J était heureux là-dedans. Je suivais des cours de baladie à l'époque.
J'avais pas année.
J'aime ta vie.
J'aime la danse. J'ai embrassé l'opportunité.
C'est le premier homme que je connais qui a fait du baladie.
Il y a le baladie pour homme.
Je ne connais pas.
Les hommes, c'est avec les sabres.
Ça m'a vraiment délié le bassin.
Je ne connaissais pas ça.
C'est intéressant. Mon deal, c'est intéressant. C'est vraiment le fun.
Mais moi, mon deal, c'est qu'il fallait jamais mettre des gars,
j'avais des cours gratuits, mais les gars de Parchenou, ils étaient pas
très baladis.
C'est plus sûr de les convaincre.
Oui, mais fait ça, j'avais le pawn shop,
j'ai panné beaucoup d'affaires dans ma guitare, souvent.
Quand les gars revenaient de l'Ouest, tu comprends,
c'est l'abondance, puis il y en avait toujours
un qui finissait par me sortir la guitare du pawn shop
pour que je sois joué de la guitare. Donc, il faut dire, les gens savaient pas c'est quoi,abondance. Il y en avait toujours un qui finissait par me sortir la guitare du pawnshop pour que je la jouais de la guitare.
Donc, il faut dire, les gens ne savaient pas de quoi tu allais mettre ta guitare-là.
Puis là, ils me donnaient de l'argent un peu.
Puis là, je payais un peu plus cher pour la ressortir de nouveau.
Parce que tu la mettais là en attendant.
En attendant.
Il y a des autres choses qui ne revenaient pas.
Oui, c'est ça.
La guitare revenait.
Parce que c'était plus important dans ma vie.
OK.
Bien donc, le trait de caractère, on pourrait dire que c'est t'accepter.
M'accepter.
C'est ça, il a fallu que tu passes par cette étape-là.
Mais ça change tout dans la vie quand on s'accepte.
Oui.
Parce qu'on perd beaucoup de temps à ne pas s'accepter.
Tu sais, on vient avec...
Moi, des fois, quand j'ai eu 50 ans,
je me disais, là, moi, j'aurais changé de corps.
Tu sais, comme après 50 ans,
on va changer de peau, mais ce n'est pas de même que ça marche.
Il y en a qui c'est le corps,
il y en a qui c'est l'esprit, il y en a qui c'est...
– Oui, oui, c'est ça. Mais on est comme...
Après ça, on peut faire un travail sur soi,
on a quand même beaucoup d'autres possibilités.
– Ça nous donne aussi une empathie
envers l'humain en général, d'accepter
tous les côtés de soi.
Parce que nous sommes tous les côtés
possibles d'un humain. Puis chaque
action commise par un autre,
autant intense qu'il peut être,
puis inacceptable et impardonnable,
quelque part dans nous,
on a cette possibilité-là de noirceur.
Puis je pense qu'en le reconnaissant envers nous,
on a l'empathie de peut-être pardonner
ou du moins comprendre certaines choses.
Et le ballet, là?
Est-ce que tu danses?
Est-ce que tu fais encore du ballet?
Non, malheureusement.
J'aime beaucoup la danse, par contre.
J'apprécie beaucoup les danseurs. Je trouve ça un métier
extraordinairement beau et riche et poétique.
J'en danse, oui, parce que
j'aime danser. Dans mes shows, même, je fais un peu de baladie,
d'ailleurs, j'en parle.
Sans plus ni moins, mais sinon,
c'est sûr que si tu vas dans une soirée dansante, tu vas me voir danser
pas à peu près.
Oui, hein?
Un peu tout croche, libre.
T'es libre, t'es libre.
Niveau jaune, tu vas les brasser,
tu vas m'en donner quatre, s'il te plaît.
On descend, on descend.
J'aime ça parce que je vois Héra,
c'est là qu'il y en aura moins encore.
Les jokers, ça.
Je garde les jokers pour ça.
Ah oui, hein?
J'ai un petit gêne,
j'ai une petite pudeur par rapport à certaines choses.
Ah oui, hein?
Mais tu vas voir, je pense pas que tu vas...
Tu m'en donnes...
Il y en a un.
Ah, une? Tiens.
Oui.
On va faire la même chose, je vais te les lire, tu Tu m'en donnes... Il y en manque une. Ah, une? Tiens. Oui. On va faire la même chose.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une et je vais en choisir une.
Qu'est-ce que l'on te reproche le plus souvent?
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui te manque?
À quel moment de ta vie as-tu dû te tenir debout?
As-tu négligé certains aspects de ta vie?
Eh bon, j'ai les quatre questions qui sont pertinentes.
La première, c'est quoi?
Qu'est-ce que l'on te reproche le plus souvent?
Lunatique.
Ah oui?
Je suis perdu.
Je suis complètement perdu.
Puis on le reproche aussi à mes enfants.
Puis je le reprochais à ma mère.
On a ce trait de caractère.
Ça se mélange tout.
Mais tu sais, je suis vraiment...
Je m'abdonne à la rêvasserie.
Je suis dans les rêves beaucoup.
La mémoire est un peu défaillante.
Je n'ai pas...
Je suis lunatique.
Ça peut paraître simple comme chose,
mais je suis vraiment perdu.
Ça ressemble à quoi?
Il faut tailler des papiers partout.
Je parle d'une anecdote de ma mère.
C'est une femme d'affaires.
C'est la présidente des gens d'affaires de Tracadie
à cette époque-là. Elle a un break tout le
midi. Elle avait renforcé quelque chose de sa blouse. Elle change
la blouse après ses affaires. Elle décolle au rendez-vous.
Elle arrive là. C'est tous des hommes de Boys Club.
Bien entendu, ma mère qui arrive là.
Elle enlève son manteau et est en brassière.
Elle ne s'en rend pas compte. Elle commence à parler. Tous les hommes sont
comme « Mais qu'est-ce qui se passe? »
Ça, je l'ai appris. Ils ont rôti ma mère.
J'ai appris cette anecdote-là. J'ai dit « Mon Dieu, mais ça, c'est l'histoire de ma vie Ça, je l'ai appris dans un... Ils ont rôti ma mère sur une soirée. J'ai appris ça avec la tête là.
J'ai dit, mon Dieu,
mais ça, c'est l'histoire de ma vie aussi.
Je laisse les portes ouvertes.
Je cherche quelque chose.
Puis ça a fait de moi
un procrastinateur productif
parce que tout ce que je dois faire,
je le fais pas
parce que je pense à autre chose.
Je m'évade dans le rêve
puis je décolle à faire d'autres choses.
C'est comme ça que la musique m'est apparue.
J'écrivais un scénario
puis je n'arrivais pas à me concentrer,
puis d'un coup, j'ai mis à faire la musique
du scénario, puis finalement, c'est devenu Mentana.
C'est toujours
de trouver une façon, puis tu sais,
je ne suis pas paresseux. Je me lève tôt le matin,
je suis un early bird, qu'on peut dire,
mais c'est sûr que la chose que je dois
faire immédiatement,
je suis concentré à un certain moment, puis à un moment donné,
je décolle. Je décolle,
puis je suis perdu,
puis je vais flyer,
mais je vais faire de quoi?
Ça ne sera juste pas
la bonne affaire.
Mais pour ta conjointe,
c'est-tu dur, ça?
C'est divertissant.
C'est divertissant.
C'est divertissant.
C'est attachant.
Elle dit que c'est attachant.
Des fois, elle dit,
Robin, les tiroirs.
Moi, c'est une affaire,
je ne sais pas,
mes frères aussi,
ont tous les tiroirs
toujours ouverts.
Je cherche les tiroirs.
Je suis à l'ordre.
Je suis très rangé.
Si je ne suis pas quelqu'un, non, c'est la propriété chez nous. J'aime ça. S aussi ont tous les tiroirs toujours ouverts. Je cherche les tiroirs, je suis à l'ordre. Je suis très rangé. Si je suis pas quelqu'un,
non, c'est la propriété chez nous, j'aime ça.
Sauf que les tiroirs vont rester ouverts.
Parce que je suis perdu. Je tire, d'un coup,
j'oublie ce que j'ai fait.
Puis ça, depuis la nuit des temps, depuis que je suis enfant.
Pareil, mon fils,
ma mère, moi, exactement pareil.
Puis là, est-ce que tu fais des listes? Qu'est-ce que tu fais pour... Rien par toutes. J'accepte.
J'accepte qui je suis.
Et tu l'imposes un peu aux autres.
Je ne fais pas exprès.
Ça vient avec Robert.
Mais on te le reproche dans le fond.
On me le reproche.
Ou des fois, on trouve ça divertissant.
J'aime bien ton mot, divertissant.
Oui, attachant.
Qu'est-ce que tu n'as pas reçu de tes parents
et qui te manque?
Ma mère, je la fais monter.
On était au Lyon d'or pour la dernière de cette série
de spectacles-là, puis elle était venue voir le spectacle.
À la fin, je la fais monter.
Ma femme, qui est dans le band, Viviane,
fait monter ma mère qui est en avant.
Je fais, hé, c'est une bonne idée.
Elle monte, puis la première chose qu'elle dit,
elle dit, on n'a comme pas été là pour toi dans ta vie.
Tous mes parents étaient des gens d'affaires,
des politiciens.
Ils ont été engagés auprès du gouvernement.
Ils sont beaucoup impliqués dans la communauté.
Puis c'est vrai qu'ils m'ont moins élevé.
Je n'ai jamais senti qu'il y avait un manque, par contre.
Mais j'ai été élevé par des mamans environnantes,
des gardiennes.
Puis ma mère m'a trimballé un peu partout.
Puis là, je pense à mon rapport avec mes enfants.
Le premier que j'ai eu, je voulais
lui apprendre le mandarin, je voulais lui apprendre...
J'avais même des popettes pour lui apprendre l'espagnol.
Je vais lui apprendre plusieurs langues. J'ai appris
les mythes grecs. J'ai jamais arrêté
cet enfant-là, j'allais tout lui donner.
Puis le deuxième
qui est venu après, cinq ans après, Milan,
lui, je l'ai laissé sécher comme une tomate.
Dans le sens, les tomates, il faut laisser sécher ça un petit peu pour que ça
pousse bien. Puis finalement, lui, il est tellement plus autonome que le premier.
C'est comme, il apprend tout seul.
Finalement, ma mère m'a laissé un peu sécher.
Puis je me suis créé quelque chose
que si elle m'avait tout donné, peut-être je ne l'aurais pas appris.
Je ne sais pas, il y a un questionnement sur l'éducation.
Je n'ai jamais senti que j'ai manqué d'amour.
J'ai eu des parents extrêmement gentils, non-violents,
dans une communauté
des fois qui était parfois difficile.
Le Nouveau-Brunswick, c'est plus pauvre.
Des fois, il y avait un climat social
casteur avec recul. Je fais « Oh mon Dieu, ça brassait
dans mes quartiers. »
Moi, j'ai été chanceux. J'ai vraiment eu des parents très aimants,
mais ils n'étaient pas tout le temps présents.
Est-ce que c'est un manque?
Finalement, je pense que c'était une bonne chose.
C'est la fête qui je suis.
Mais ta mère, quand elle l'a montée sur scène
et qu'elle a dit ça, ça veut dire qu'elle
avait comme une culpabilité par rapport à ça.
Je ne sais pas.
À la sortie de là, ça m'a comme surpris.
On est à la fin d'un show, elle a un peu émotif.
Elle a dit ça.
Tu vas dire que ça prenait une place dans ses pensées.
Tout de suite, j'ai comme...
On dit show business. Je dis, ben non, maman, on s'est pris. On a dans ses pensées. Tout de suite, j'ai comme dit show business.
Ben non, maman, on s'est pris, puis on a dansé un peu.
Le monde était de bout, puis on a fait un rappel.
Mais elle a quand même dit ça.
Est-ce que tu en as reparlé avec elle plus tard?
On s'en est parlé, oui.
Ma mère est très philosophe aussi,
puis elle avait envie de dire ça à ce moment-là.
Elle avait envie de partager ça, je ne sais pas.
Je ne lui reproche pas ça,
parce que moi-même, des fois, je suis moins là pour mes enfants, mais je pense que je suis
quand même là beaucoup, plus qu'ils étaient
à l'époque, mais
moi, je ne sais pas.
Parce que je trouve ça important, ce que tu es en train
de raconter, parce qu'il y a plusieurs
parents qui ont de la culpabilité
justement parce que le travail a
pris trop de place, la vie est
très prenante, et de savoir
que dans ton cas, tu te dis,
non, ce n'est pas comme ça que je l'ai vécu.
Des fois, on le voit,
tout ce qui m'est arrivé dans le dernier
mois et demi, deux mois, j'ai eu beaucoup plus de médias,
j'étais moins à la maison. Je le sens directement
dans les notes de mes enfants, même si c'est juste en quatrième année.
Je le sens dans son comportement,
c'est subtil, mais moi, puis Vienne,
on le voit, c'est vraiment subtil,
mais on a moins été là.
Puis ça paraît.
Est-ce que plus tard, dans le grand chenal de la vie,
de son parcours, ça aura été, ça ne le rappellera pas,
mais je sens qu'il y a quand même,
je pense qu'il faut être présent pour nos enfants,
puis quand on n'est pas là, moi, je culpabilise.
Peut-être plus que lui, peut-être que moi,
je suranalyse le comportement de mes enfants
par rapport à mon absence soudaine.
Puis le métier qu'on a choisi là fait qu'étrangement,
on est beaucoup plus là. On partage
avec eux beaucoup de ce métier-là, mais quand on prend la route,
on est moins là. On
ne fit pas dans la norme de la société.
Nous, c'est le soir qu'on aimerait ça avoir une garderie.
Je comprends.
On ne fait pas du 9 à 5. On fait, mais c'est très hétéroclite notre chose.
Oui, mais ce que je trouvais que pour ta mère,
de lui dire, ben non, finalement,
moi, ça ne m'a pas manqué, votre absence,
parce qu'il y avait d'autres gens qui venaient prendre charge.
Ma mère m'a profondément à avoir le bon côté des choses.
Toujours, je l'applique encore à ce jour.
Je suis un optimiste.
Puis je pense qu'on est forgé,
on devient ce qu'on est à travers multiples choses
qui nous sont arrivées dans la vie,
traumatisme inclus.
J'aime bien ça.
J'aime bien ça.
Puis tu sais, ce que tu dis par rapport à tes enfants,
je pense qu'on vit ça beaucoup.
Quand on est absent, puis tu sais, en même temps,
quand on est moelleux, des fois, on a le premier réflexe
de s'approprier ça à notre absence.
Puis des fois, on passe à côté d'autres choses,
parce qu'il peut vivre d'autres choses, parce qu'ils peuvent vivre
d'autres choses aussi.
Oui, parce que moi, des fois, une semaine,
je reviens, je trouve qu'ils ont changé.
C'est qu'ils continuent d'évoluer. C'est juste qu'on a manqué
ce petit bout-là, puis on a eu un petit choc quand on les revoit.
Oui, c'est ça. Puis on se dit, qu'est-ce qui s'est passé?
Mais c'est vrai qu'on
culpabilise vite comme parents.
Question rouge.
Tu vas en piger trois, s'il te plaît.
À quel besoin profond
ta blonde répond-elle?
À quel moment de ta vie
aurais-tu souhaité que le temps s'arrête?
Est-ce que tu as des regrets?
Quel besoin ma blonde répond-elle?
À quel moment de la vie
aurais-tu souhaité que le temps la vie... Ça, c'est Jeannette Bertrand qui pose cette question-là
qui est toujours intéressante.
Oui, c'est ça.
À quel moment que ma vie, j'aurais aimé qu'elle s'arrête?
Je ne voudrais jamais qu'elle s'arrête.
J'ai embrassé toutes les étapes de ma vie.
Je dirais, cette question-là, pour moi,
j'ai des amis autour de moi
qui vivent dans une espèce d'éternel jeunesse
qui ont de la difficulté à avancer.
Je pense le fait
d'avoir des... Moi, j'ai deux frères
qui ont dix ans de plus que moi. Moi, je suis arrivé dix ans
après. Je suis vraiment un accident de parcours.
Ça a été longtemps un déni de ma mère.
Elle disait, non, vous voulez... Un jour, elle me dit,
Robin, raconte ça à quelqu'un d'autre.
Je suis à côté, puis elle raconte, ben oui, Robin,
j'allais me faire ligaturer, puis là, il fallait que j'attende mes dernières règles. Puis là, ça venait pas, puis d'un coup, la doct côté, puis elle raconte, oui, Robin, j'allais me faire ligaturer,
puis là, il fallait que j'attende mes dernières règles.
Puis là, ça venait pas.
Puis d'un coup, la docteure m'a dit,
bien, coudonc, madame, vous êtes enceinte.
Puis on a eu Robin.
Je dis, là, c'est ça que tu me dis?
C'est là que tu me dis ça?
Je m'en doutais bien que c'était un accident dix ans après.
C'est une folie.
Trois, troisième enfant, j'en ai deux, je capote.
Je dis, voyons, trois, dix ans après.
Mais bon, j'ai existé.
Puis, vois-tu, maé a toujours été l'âge
les groupes d'âge
les jeunes avec les jeunes
les plus vieux, puis le fait d'avoir deux frères
plus vieux, j'avais accès à leur
pas leur maturité, mais leur discussion
j'étais toujours l'avant-gardiste à ma classe
des nouvelles musiques, parce que j'avais mes frères
qui étaient vraiment au courant de ce qui se passait
j'avais cette gang-là, puis
c'est comme si ça a brisé
les âges. Ça a brisé
cette... Parce que, tu sais, il y a de l'âge juste
dans la société, tu sais. Un de mes meilleurs amis
a 84 ans.
J'ai un ami, présentement, que je me fête,
genre, qui a 17 ans. J'aime
tous les segments et chapitres de
notre vie. Fait genre, j'ai des
gens autour de moi, tu sais, que des fois, je les
entends parler un peu
des glory days, de leur jeune temps,
de leur jeune temps, de leur jeune temps.
Ils ne veulent pas embrasser le prochain chapitre,
mais je trouve qu'on a tous des beaux chapitres.
J'ai tellement... J'ai voyagé
beaucoup sur le pouce. J'étais un peu délinquant.
J'étais bohémien. Je ne retournerais pas là.
J'ai adoré ça, mais je ne retournerais
pas là. Après ça, j'ai rencontré
ma blonde. Ça a été extraordinaire.
Tu es à deux, une vie à deux.
Puis d'un coup, quand les enfants arrivent, je ne peux pas m'imaginer ma vie sans eux autres.
Mais c'est un chapitre difficile par moments,
parce que tu vois d'autres carrières d'artistes qui vont partout en Europe, qui voyagent.
C'est riche comme carrière.
Puis nous, moi et Viviane, on est des carriéristes.
Puis des fois, on se dit, ah, s'ils n'ont pas d'enfants. Nous autres, c'est tough.
Mais comme je dis, je ne m'imaginerais pas sans eux.
Puis eux m'ont tellement enrichi mon œuvre de ce qu'on fait.
Je me sens plus humain.
Je me sens plus connecté.
Ils m'amènent de l'humilité.
Ils m'amènent d'être moins centré sur moi-même.
Donc, ça m'a fait de moi un meilleur humain, ces enfants-là.
Puis sûrement, j'avais une personnalité
très, très intense.
Sans rencontrer Viviane,
j'aurais peut-être sombré dans les substances.
J'avais une liberté, une curiosité.
Puis je n'ai jamais jugé personne.
Donc, j'ai un peu tout essayé dans ma jeunesse.
Puis je pense que chaque chose qui est arrivée,
les rencontres, on fait que,
ah, une chance,
parce que peut-être j'aurais été trop loin là-dedans. Oui, tu le sais. Oui que, ah, une chance parce que peut-être j'ai arrêté trop loin là-dedans.
Oui, tu le sais.
Oui, je suis intense.
Je suis intense dans ce que j'ai fait.
Je ne faisais rien à moitié.
Je sens qu'il y avait des dangers dans ma vie.
À cause que j'ai embrassé chaque époque de ma vie,
j'étais encore en vie.
Je suis là et j'ai envie de partager ça.
J'aime la parentalité.
Je voulais tout y apprendre.
Après ça, je la sais, l'autre affaire.
Séchage à tomates.
Après ça, on voyage. Après ça, on fait là. Puisé l'autre affaire. Séchage à tomates. Après ça, on voyage.
Il y a des belles choses qui s'en viennent.
J'ai hâte.
La petite enfance, c'est le fun.
À chaque chapitre qu'ils ont, c'est trippant.
J'ai hâte d'aller voyager en Inde avec mon plus vieux.
Est-ce que ça donne un autre sens à ta vie d'avoir les enfants?
Oui.
C'est quoi le sens de tout ça à la fin?
C'est ça.
À qui partager ça? À qui léguer ça?
À qui donner ça? Ça n'enlève rien
aux gens qui n'ont pas d'enfants, par contre.
Moi, j'ai des amis qui ont une vie
tout aussi riche que la mienne, très différente.
Puis je pense qu'ils vont léguer à la communauté
quelque chose comme un enfant.
Puis c'est pas une vie moins intéressante.
Tout au contraire, des fois, c'est même très intéressant.
Moi, ça m'inspire.
Je vis par procuration certaines choses.
Mais il faut trouver un sens quand même.
Mais il faut trouver un sens, oui.
Il faut être bien avec ça.
Oui, mais même quand on a des enfants
puis qu'on doit faire justement des choix professionnels
qui sont difficiles parce qu'il y a la famille,
des fois, il faut retrouver un sens à tout ça aussi.
Oui.
Tu sais, pour endosser pleinement
le choix qu'on doit faire sans avoir de regrets.
Ça nous permet de choisir
plus intelligemment les projets qu'on va faire
et pourquoi est-ce qu'on fait ça.
Si c'est pour m'amener deux ans à Paris,
loin de ma famille,
pourquoi j'ai besoin de ça tout de suite?
Qu'est-ce que ça va m'amener?
Je vais prendre un billet d'avion, on va aller à Paris avec la famille,
on va triper trois semaines.
Moi, je rêve toujours.
Quand j'ai marié Viviane,
on s'est mariés,
je ne veux pas vivre toute ma vie au Canada.
J'aimerais ça qu'on vive un an ou deux ailleurs.
Des fois, je le rappelle,
on s'en va en Australie bientôt,
mais ça a pris du temps.
En voyage?
En voyage avec les enfants.
OK.
Puis là, à cause de tout ce qui se passe dans notre vie,
ce n'est pas le bon temps de partir un an,
mais on part ces semaines.
C'est une aventure quand même.
C'est quelque chose, ça serait dit.
C'est loin.
Oui, mais ça, c'est quand même un de tes rêves de partir.
Oui, voyager.
Voyager.
Souvent, je disais que le voyage, quand on est seul,
nous ramène à notre identité du moment.
Puis nos amis de longue date nous ramènent toujours à qui on était.
Puis des fois, c'est important de faire une mise à jour
de ce qu'on est maintenant parce qu'on l'oublie.
En fait, on ne la connaît pas, cette personne-là.
Puis on reste dans un pattern.
Fait que m'en ai, j'aimerais ça de temps en temps pouvoir,
là, comme les enfants commencent à veillir, des fois partir
peut-être deux semaines juste seul, quelque part,
puis juste sur... Quand j'ai tourné
aux Îles-de-la-Madeleine, ça m'a fait ça un peu.
Parce que ta famille n'était pas là.
Oui, parce que c'est la fin de l'éclat.
J'aurais aimé ça qu'ils viennent.
Mais ça donne un nouvel éclairage
sur ce qu'on est au moment présent.
Le présent est extraordinaire.
Il faut être dans le présent.
Trop souvent, le dernier jour d'un voyage,
on est triste parce qu'on va partir.
Quand je fumais la cigarette,
j'ai arrêté ça fait six mois.
La dernière cigarette,
c'était toujours une cigarette que je n'appréciais pas.
Parce qu'on est toujours...
C'est dur d'être au présent.
T'as raison, c'est vrai.
Quand on part en voyage,
avant de partir, on veut tout faire.
On arrive là-bas
et on a peur que ça finisse.
C'est vrai que c'est dur d'apprécier chaque étape.
Là, t'as dit, on s'est mariés.
Ça ressemblait à quoi, votre mariage?
Chez mes oncles, en Gaspésie, à Bonaventure.
Cite vraiment, tu sais, c'est des tripeux,
il y a des maisons dans les arbres.
Un de mes oncles, pour longtemps,
il n'y avait pas d'escalier, c'était une trampoline,
il sortait en bas de son balcon et il sautait.
Il savait acheter des échafes, mon oncle Gilles.
Ce qu'il aimait, c'est qu'il commandait ça
et il se promenait dans le champ avec ses échafes
de sauterelles, il pouvait courir vite avec ça.
Il était en forme. Il a 70 tours de soleil, lui.
C'était un fou.
Vraiment, il est énergique. Il a de la vie à revendre.
Puis on s'était mariés là.
Puis Viviane vient de Maria.
Ça, c'était le party.
Elle était à Bonaventure.
Mais on s'était mariés à l'église de Maria
parce que la grand-mère Viviane existait encore.
Il y a quand même du monde
dans le côté qui était plus traditionnel.
Ça nous faisait plaisir. Moi, je trouve que
on pourra revenir à la religion, mais
parenthèse par rapport à ce mariage-là, nous, on pensait
qu'il fallait absolument faire un cours de préparation
au mariage. On était à Sainte-Cassinthe.
À tous les fins de semaine, on suivait ce cours-là.
On clashait avec la gang.
Quand on arrivait à Maria
et le prêtre nous a dit « Ah, vous avez suivi le cours de préparation au mariage. » C'est dingue, le monde ne faitait pas. On clashait avec la gang. Puis quand on est arrivé à Maria, puis le prêtre nous a dit « Ah, vous avez suivi le cours
de préparation au mariage. C'est dingue, elle est folle. Le monde ne fait plus ça. »
Mais ce n'est pas obligatoire.
Non.
Ah, un coup d'oeil.
On est encore ensemble.
Ça se fait que c'est grâce au cours de préparation au mariage.
On a appris des choses.
Ça, c'est drôle, par exemple.
Oui.
J'ai joué dans une pièce de théâtre
sur Carl Sagan,
sur les astronomes américains des années 70.
Puis Carl Sagan, c'est un vulgarisateur
qui regardait le cosmos.
Il y avait une émission qui s'appelait Cosmos à l'époque.
Puis c'est devenu très populaire.
Puis tout le monde parlait du cosmos.
Il y avait une folie pour le cosmos, tu sais.
Puis la vie sur d'autres planètes.
Puis ça a été sa quête, un peu tout ça.
Où est-ce que je voulais en venir avec ça?
Ah, c'est ça, la religion.
Il y a quelque chose dans ce personnage-là de Carl Sagan.
Je pense à la religion, je pense à la Bible.
On a évacué beaucoup la religion de nos vies.
Puis moi, je n'ai jamais été pratiquant.
Je pense que Jésus, pour moi, je suis plus du domaine que c'est un mythe.
Mais c'est aussi un guide par moment.
Puis je pense qu'on l'a évacué complètement,
puis je pense pas qu'il fallait tout jeter avec ça.
Il y avait des fois, je m'inquiète,
je sais pas comment transmettre les valeurs,
certaines valeurs que j'ai eues de ça à mes enfants.
Mais tu sais, moi, je viens d'un milieu très ouvert,
tu sais, les gays, tu sais, j'ai travaillé avec les danseurs,
je suis très ouvert à tout ça.
Il y a quelque chose que les religions, j'ai jamais,
j'ai toujours clashé. Il y a quelque chose qui marche pas de tout ça. Il y a quelque chose que les religions, je n'ai jamais, j'ai toujours clashé.
Il y a quelque chose qui ne marche pas de mon côté.
Il y a quelque chose de pas moderne par rapport à ça.
Mais autant que je suis proche de l'Église,
même à Richelieu, je suis proche de la gang
qui va à l'Église.
Je suis vraiment entre les deux.
J'ai comme un respect envers la tradition toujours.
Par rapport à ce que les bienfaits,
j'ai une certaine ouverture face à ça.
Mais en même temps, j'ai beaucoup d'empathie
pour ma gang, mon clan,
qui est un peu plus champ gauche à la société,
que je trouve qu'il y a un mariage difficile envers ces deux choses-là.
Mais que fait-on?
Je ne sais pas, c'est ça.
Comment est-ce qu'on transmet certaines valeurs
qui sont dans notre riche tradition chrétienne?
Comment est-ce qu'on va transformer ça?
Ce sont des questions que je me suis posées souvent.
Mais je le fais, je pense, parce que les humains qu'on est, je pense qu'on a quand même des valeurs qu'on va transformer ça? C'est des questions que je me suis posées souvent. Mais je le fais, je pense, parce que les humains qu'on est,
je pense qu'on a quand même des valeurs qu'on va transmettre.
Souvent, c'est par l'exemple.
On travaille par l'exemple.
Oui, parce que même si on transmet des valeurs qui sont écrites,
mais qu'on ne les pratique pas,
je veux dire, il y a quelque chose là-dedans qui est fou.
Tantôt, tu parlais de sincérité.
Je pense que si tu parles, admettons,
de la transition en lien avec tes enfants,
si on voit que tu t'impliques socialement,
que tu es bienveillant avec les gens,
c'est un modèle.
Moi, j'ai compris ça avec mes enfants
quand ils étaient jeunes à un moment donné,
parce que je me disais,
comment on, pas qu'on impose impose mais qu'on propose des traditions comment justement
des valeurs et c'est je vais toujours me souvenir un moment donné on est autour de la table et mon
fils devait être en quatrième ou cinquième année du primaire puis un ami qui est venu manger à la
maison qu'on était tout autour de la table de l'ami lui a décidé que tout après le repas il
est parti dans le sous-sol, il continue à jouer
à je sais pas quoi, aux jeux
qu'il jouait avant. Puis là, mon fils
dit, bien, c'est donc bien bizarre qu'il est parti
comme ça, lui. Fait qu'il va pour le chercher.
Il dit, non, moi, j'ai fini, je m'en vais jouer.
Mais nous, on est toujours restés à la table
jusqu'à la fin. Puis après ça, c'était la vaisselle.
Tu sais, je veux dire, mais
après ça, je parlais
avec mon conjoint, puis il disait, tu vois, ça, c'est quelque mon conjoint et il disait,
tu vois, ça, c'est quelque chose qu'on a instauré sans s'en rendre compte.
Parce que pour nous, c'est important, ce moment-là, d'échange.
Comment ça va? Comment ça a été?
Puis des fois, il y en a qui n'ont pas envie de parler.
Ils ne parlent pas, ce n'est pas grave, mais on reste jusqu'à la fin.
Et là, mon fils, c'est lui qui m'avait dit,
bien, nous autres, dans notre famille, on reste jusqu'à la fin, je ne comprends pas.
Et là, ça veut dire que c'est comme un rituel.
Ici, c'est comme ça, mais c'est par l'exemple.
Alors que l'autre enfant, c'était différent.
Puis moi, quand j'étais jeune, on ne restait pas à table non plus.
Je pense que moi, ça m'a manqué.
C'est une belle façon aussi de se réconcilier avec ce qui nous a manqué d'avoir des enfants.
Je ne sais pas s'il y a des choses que tu fais qui t'ont manqué.
Tu disais ça. Moi, avoir des enfants, c'est lié avec ce qui nous a manqué d'avoir des enfants. Je ne sais pas s'il y a des choses que tu fais qui t'ont manqué, tu disais ça.
Moi, avoir des enfants, c'est drôle, c'est la mémoire
parce que je n'ai pas une bonne mémoire de mon passé,
de ma jeunesse. J'ai beaucoup de choses qui me manquent,
mais des fois, c'est sensoriel. Je vois le plus jeune
marcher dans un fossé.
Il y a un petit peu de glace, ça casse,
ça botte, il y a du foin en dessous.
Puis d'un coup, cette image-là évoque
un souvenir, puis je me rappelle d'avoir marché
sur de la glace qui casse.
Le temps s'arrête.
Je me demande ce qu'on fait.
On ne se pose rien.
On est juste en train de vivre une affaire.
C'est très sensoriel.
C'est comme si ce n'était pas clair comme mémoire,
mais c'est très sensoriel.
Je me retrouve dans mon enfance avec lui au même moment.
La musique, c'était ça, tu sais.
Je leur fais découvrir des albums que je n'écoutais plus
depuis longtemps parce que là, c'est le fun, il faut
redécouvrir Pink Floyd,
il faut redécouvrir Neil Young,
il faut redécouvrir les Beatles, il faut redécouvrir
Félix Leclerc, il faut redécouvrir
les 17-55, des groupes
que j'ai pris pour acquis, qu'au fil du temps,
j'ai arrêté d'écouter, puis que finalement, à cause d'eux,
de temps en temps, je sors un vénile et on l'écoute.
Donc oui, les enfants me ramènent.
Puis est-ce que tu as des rituels?
Avec tes enfants?
On essaye.
On essaye, mais mon Dieu,
qu'on ne vit tellement pas...
Tu parlais, le souper, nous, on se bataille beaucoup là-dessus,
mais on est dans l'âge de 9 et 4 ans.
Le 4 ans, lui, il décoche.
Je dis non, mais il en reste à terre.
C'est sûr, c'est sûr.
Je suis bravo.
Tu sais quoi, on ne s'était même pas rendu compte
qu'on avait instauré ça. C'est cette fois-là
qu'on a dit, ah, OK, dans le fond.
Il y a un moment sûrement, parce que des fois, il faut travailler.
Il faut travailler un petit peu.
Là, on est là-dedans.
Mais vu qu'on a quelque chose
qui est... La routine est difficile, puis les enfants, c'est important.
Mais là, on a un métier qui est la routine
est toujours mis à dure épreuve.
Donc, on est toujours en train de briser.
Ma mère, moi, j'étais un peu levé là-dedans.
Mon parrain était toujours parti.
J'ai eu comme une routine un peu déficiente.
Est-ce que ça fait de toi quelqu'un qui s'adapte
plus rapidement aux changements dans ta vie
ou quelqu'un qui est plus fragile à ça? Je ne sais pas. Mais c'est sûr que la routine
est réconfortante. C'est quelque chose qui est difficile.
Donc, nous, les rituels, on les essaye, mais on les travaille.
Puis des fois, on les échappe.
C'est juste comme le rituel
d'une journée de parents. Le lunch, le site,
le bain, le soir, l'histoire. L'histoire, ça a toujours
été important.
Elle ne doit pas être ennuyante, l'histoire.
C'est sûr que je ne suis pas du genre Marvel.
On a été dans le Marvel. Si Marvel veut aller Marvel,
mais on a lu Don Quichotte,
on a décollé sur les Grecs,
mon fils adore les...
Je reviens à Carl Sagan, parce que tantôt, je me suis
échappé là-dedans, mais cette pièce-là m'a
vraiment travaillé, puis
j'en discutais avec Abraham.
On était dans un parc, puis il y avait des modèles à neuf
cubes. D'un bord, c'est un tic-tac-toe, puis au bord,
c'est les neuf planètes du système solaire.
Ça donne un indice de la vétusté du modèle.
Il y a Pluton qui est encore une planète.
Puis là, Abraham, qui avait été jeune à l'époque,
il disait, Pluton n'est plus une planète.
Je lui dis, elle est considérée trop petite,
on l'appelle une planète naine.
Lui, il était comme, si moi je suis trop petit,
est-ce qu'on me considère encore un humain?
Une petite phrase cute, non inventable.
Bref, on commence à jaser.
Il y a eu comme une espèce de déclic pour Abraham
sur les planètes naines.
Puis là, lui a commencé à tellement me poser de questions
par rapport à ça que, à un moment donné,
je ne savais plus qui se renseignait à qui.
Parce que là, il me sortait des affaires que j'avais dites,
mais j'avais oublié,
que genre Iris est plus grosse que l'autre planète,
puis la ceinture de Cooper.
Puis lui avait retenu ça.
Il retenait tout, c'est un éponge.
Mais moi, je suis lunatique un peu,
puis je suis moins éponge qu'à 9 ans, 8 ans.
Et là, cette affaire-là, cette folie-là des étoiles,
puis finalement, je dis,
écoute, on va apprendre des constellations.
Je ne les connaissais pas toutes,
mais il y en a 88.
J'ai appris ça avec lui.
Puis là, chaque constellation,
souvent, sont liées avec la mythologie grecque.
Tu fais là, tout d'un, sont liées avec la mythologie grecque.
Fais-le tout d'un coup pour tracer le ciel.
Si tu apprends la légende,
c'est un peu comme Spider-Man.
Si Spider-Man avait été là à l'époque,
ça aurait été la constellation de Spider-Man puis la constellation de Superman.
Ça fait que tu as allumé une passion chez ton fils.
Oui, mais pour moi aussi.
Finalement.
C'est ça qui est fou.
Puis là, finalement,
tout le ciel fait du sens quand tu connais l'histoire.
Là, tu lis juste l'histoire de Thésée,
puis de Cyphe, puis Andromède est là,
puis lui est là, puis lui est connecté avec...
Fais-tu d'un coup, tes constellations de l'hémisphère nord,
tu les connais à cause que tu connais les Grecs.
Puis là, on revisait souvent
l'histoire des Grecs avec Abraham,
parce que c'est pas plate.
C'est le fun. C'est de la mythologie intéressante.
Puis, ça l'a éveillé aussi sur
les différentes religions du monde,
sur la spiritualité. Quand grandma
vient, ma mère, la sorcière,
elle évoque des choses en lui
que des fois, il me pose des questions le soir. Elle dit, les esprits,
j'y ai hâte.
Comment je te dirais
bien ça? Comment je pourrais
t'expliquer ça? Mais j'ai pu, grâce à ça,
malgré qu'on est un peu genre de famille peut-être pas
si pratiquante que ça, lui parler quand même de Jésus
à ma façon, mais comme un mythe,
comme il a existé ou il n'a pas existé.
Et toi, tu l'as déjà été. Oui, je l'ai déjà été.
En plus, tu as déjà été Jésus.
Mais j'aimerais ça t'entendre
à ça. À quel besoin profond, elle répond
Viviane, ta blonde?
Ah mon Dieu, Viviane, c'est un ange gardien
à m'a sauvé. M'a sauvé
dans le sens que, je pense que mutuellement, c'est pas juste, ça n'a pas juste un sens. Je pense que je lui ai apport un ange gardien. Elle m'a sauvé. Elle m'a sauvé dans le sens que je pense que mutuellement, ça n'a pas juste un sens.
Je pense que je lui ai apporté de quoi.
Elle m'a apporté de quoi.
Elle m'a éveillé sur la musique plus.
J'avais ça dans moi. J'ai toujours fait de la musique.
Mais avec elle, ça a été plus ou moins
parce qu'elle m'a donné confiance dans ce milieu-là.
Elle m'a « grounded ».
Elle a fait que,
dans mon remerciement envers Viviane,
je la considérais à Jupiter.
Jupiter qui est cette énorme planète
de gaz qui prend tous les
satellites et qui nous protège un peu
de se faire ramasser par une lune
quelconque qui arrive d'une autre galaxie.
Donc, elle tient en orbite tous
nos satellites.
Elle a une gestion du temps.
Oui, c'est une blonde
typique des fois, on pourrait dire.
Elle gère beaucoup de choses.
Mais j'essaie de partager quand même avec elle
beaucoup de ce qu'on appelle...
La charge mentale.
Cette charge mentale-là, j'essaie
de vraiment partager, d'être un homme moderne
avec elle. Mais c'est sûr
qu'elle a une facilité plus que moi
par rapport à ça. Viviane
m'a donné confiance,
malgré que je n'ai jamais manqué trop de confiance dans ce que je faisais,
mais une confiance pour d'autres choses
que je n'avais pas faites avant dans le passé.
C'est quoi la question au complet?
Mais c'est à quel besoin profond répond-elle?
À quel besoin profond?
Le besoin de s'enraciner.
J'étais un vagabond, j'étais un voyageur,
puis je ne savais pas que j'allais avoir une famille
puis m'enraciner quelque part,
puis être heureux dans cet enracinement-là.
Donc, grâce à elle, j'ai vécu ça
puis je savais même pas que j'avais ce besoin-là.
Fait que ça t'a amené ailleurs.
Ça m'a amené ailleurs en restant
sur place. Et le ciel
s'est déplacé au-dessus de mes yeux.
C'est beau! Tu peux écrire une chanson
là-dessus, d'après moi. Alors, le niveau
que t'avais hâte, le niveau Eros
et compagnie, tu en piches 5.
Tu vois?
5?
Oui, tu en piches 5, tu en choisis une.
Hé, mon Dieu.
Non, non, je te le dis.
C'est moi qui les garde.
Une, deux, trois.
Non, tu me les donnes, je vais te les lire.
Je vais te les lire.
Tiens.
Tiens, regarde, tu vas voir, c'est déjà moins stressant.
Est-ce que la sexualité est un sujet tabou dans ta famille?
Quelle est ta définition du désir?
Es-tu confortable dans la sphère de l'intimité?
Quels souvenirs gardes-tu de ta
première fois? Et
qu'est-ce que tu aurais aimé savoir sur la sexualité
à 20 ans?
C'est pas si pire comme question?
C'est pas si pire. J'hésite tant à une.
Celle-là, celle-là.
Qu'est-ce que la définition du désir? C'est une belle question, mais j'ai le goût de répondre à qu'est-ce que la définition du désir?
C'est une belle question, mais j'ai le goût de répondre
à qu'est-ce que tu aurais aimé savoir sur la sexualité
à 20 ans. C'est quelque chose
parce que j'essaie de l'aborder justement à mes enfants,
la sexualité. Puis c'était un peu tabou dans ma famille,
malgré que ma mère est très open et tout ça,
mais disons, on ne m'a pas parlé tant que ça.
Puis moi, j'arrivais dans le prime du SIDA,
puis c'est l'année 90. Je suis parti à 15 ans
de chez moi quand même, il faut le dire.
Oh, t'es parti déjà?
– Oui, j'étais à Ottawa, puis tu sais,
il y a quelque chose que j'étais un peu naïf
par rapport à tout ça.
Puis on pense que tout d'un coup, c'est derrière
nous, c'est réglé. Nous, Réjean Thomas, c'est le docteur
SIDA, il vient de Téléroad, proche de Saint-Denis-Or,
de mon village natal.
Docteur Thomas, qui c'est vraiment, c'était son
cheval de bataille de sa vie. – Depuis toujours.
– Le SIDA, puis tu sais, je pense qu'avec, moi, là, je connais pas, Docteur Thomas, qui c'était vraiment son cheval de bataille de sa vie.
Je pense qu'avec... Moi, je n'ai pas connu Tinder. J'ai rencontré ma blonde.
On a vu par procuration, on trouve ça vraiment
fascinant. Quand nous sommes célibataires,
je vois Tinder, on est comme, voyons!
J'aurais aimé ça.
Mais bon, on n'a pas connu ça.
Mais là, je vois ça et je trouve qu'il y a peut-être un risque de dérape
par rapport à ça. Je trouve que c'est beau
parce qu'il y a vraiment des jeunes que risque de dérape par rapport à ça. Je trouve que c'est beau parce qu'il y a vraiment des jeunes
que je rencontre que je les trouve extraordinairement
ouverts, riches,
qui ont une ouverture sur la sexualité
froissonnante.
Moi, j'avais juste une naïveté.
J'aurais aimé ça peut-être plus qu'on m'en parle.
C'était très tabou
à l'école.
Puis c'est venu avec plusieurs
épilaires de comme... J'ai pris des risques inutiles quand j'étais plus jeune. Puis c'est venu avec plusieurs épilaires de comme...
J'ai pris des risques inutiles quand j'étais plus jeune
puis c'était juste une mauvaise éducation.
Puis je trouve que là, on prend pour acquis l'éducation
sexuelle, mais je la vois pas tant à l'école que ça.
Puis il y a des forces obscures
qui se battent contre ça.
Puis je pense que c'est important de
continuer la communication.
– Mais c'est parce que quand
ils ont... En tout cas, ce que je pense, c'est quand
tu as tes cours de sexualité en groupe,
il y en a des fois qui peuvent poser des questions
que tu aurais posées ou encore
quelqu'un pose une question que tu n'aurais pas pensée et là,
tu apprends. Tu sais, avec tes parents,
des fois, on peut répondre à certaines questions,
mais c'est quand même...
On n'est pas toujours habiletés à le faire
non plus. En tout cas, je ne suis pas
un spécialiste. Je ne suis pas un psychologue. Non, mais tes parents. On m'a dit que quand un enfant te pose une question, c'est parce qu'il est prêt à avoir la réponse. Mais non, ce que c'est pas toujours habiletés à le faire non plus. On m'a dit... En tout cas, je ne suis pas un spécialiste. Je ne suis pas un psychologue.
Non, mais t'es parent.
On m'a dit que quand un enfant te pose une question,
c'est parce qu'il est prêt à avoir la réponse.
Mais non, est-ce que c'est vrai ou c'est pas?
Mais il faut toujours avoir la bonne réponse aussi.
Oui, moi, j'ai opté pour être sincère, encore une fois.
Donc, oui, des fois, j'ai des propos avec le plus vieux.
Je lui dis. Je lui dis c'est quoi.
Surtout que nous, dans notre vie,
dernièrement et dans les dernières années,
le père de ma femme a fait son coming out.
Très tardivement.
Donc, ça a été une libération pour lui.
Puis d'autre côté, de la mère à Viviane,
c'était très difficile.
J'en parle parce qu'on en a parlé publiquement.
Viviane en a écrit dans Urbana par rapport à ça.
C'est quelque chose qui était...
Puis je parle de sexualité parce que c'est tout.
Ça a tout rapport à ça.
C'était une sexualité renflée pour lui,
en Gaspésie, dans le fond, parce que ce n'était pas permis. Pendant des années. Pendant des années, tu sais, Ça a tout rapport à ça. C'était une sexualité renflouée pour lui en Gaspésie,
dans le fond,
parce que c'était pas permis.
Pendant des années.
Pendant des années,
tu sais,
ça a été une libération,
mais à un moment donné,
aussi, genre,
pour sa mère,
que ça a été très difficile.
Puis ça a mis aussi nous autres
par rapport à nos enfants
qui étaient très jeunes,
genre,
donc grand-papa,
il est gay,
c'est quoi, tu sais?
Puisque je n'aurais peut-être
pas abordé tout de suite,
je sais pas.
Puis à un moment donné,
j'ai beaucoup d'amis gays,
pourquoi ça n'aurait pas
abordé gay?
Puis là, je me suis questionné moi-même
par rapport à mon ouverture, puis par rapport
à mes enfants. Là, oh!
Oui, on va en parler, mais à l'école,
il y a beaucoup encore de jokes contre les gays,
il y a encore de l'homophobie parmi les jeunes.
Dans mon temps, c'était récurrent.
J'ai grandi là-dedans,
je ne savais pas qu'encore aujourd'hui, puis là,
Abraham, il est forcé à comme, lui, son
grand-père est gay.
Il y a un rapport avec les autres.
Il ne sait pas quand elles intervenir,
quand elles se prendre la parole, défendre ça.
La sexualité, à 9 ans, elle existe.
Il est challengé, pas à tous les degrés,
mais quand même, il fait partie de la société.
Il entend des choses, il y a des questionnements.
J'aurais aimé savoir plus de choses avant 20 ans même, très jeune.
J'aurais aimé avoir ce canal de communication
avec mes parents.
Voilà.
Je comprends.
Il est décédé maintenant, mais j'avais un grand, grand ami
qui était gay.
À un moment donné, il était chez moi.
Les enfants étaient jeunes.
Mon fils demande,
« T'as-tu une femme, toi, coudonc?
Est-ce qu'il est tout le temps seul.
Là, il me regarde,
mon ami me regarde en disant
« Vas-y, ben,
si j'avais
quelqu'un dans ma vie,
ce serait un homme. »
Et Charles dit « Ben, as-tu un mari d'abord? »
Ce qu'on compresse,
c'était ça,
et ça a été terminé. Il n'y a pas eu d'autre...
On a peur de l'inconnu ou de ce qu'on ne connaît pas,
mais un coup qu'on le sait, puis que ça ne mord pas,
puis c'est comme, tu sais, c'est là dans notre vie.
Mais c'est quand on en fait,
je trouve quelque chose de mystérieux
ou de dramatique ou de sombre,
mais ça fait partie de la vie.
On n'a pas à avoir de jugement par rapport à ça.
On montre de la violence à la télévision,
mais les enfants peuvent regarder ça, mais dès que c'est pas à avoir de jugement par rapport à ça. On montre de la violence à la télévision. Les enfants peuvent
regarder ça, mais dès que c'est sexualité,
c'est du temps et plus. C'est comme si la sexualité
est plus grave que la violence. Alors que la violence,
écoute, est partie dans nos jeux vidéo et partout
à la télévision. C'est correct. Les garçons,
on va chamailler depuis qu'on est enfant, on joue aux épées.
Je vis avec ça, mais il faut que la sexualité aussi,
ça fasse partie des vies.
Mais cette espèce de tabou-là,
c'est aussi une forme de jugement,
je trouve. Et il faut
arrêter de juger. Tu sais, tu parlais
d'éducation sexuelle. Moi, je me souviens que ma
fille, à un moment donné, au primaire, elle devait
être probablement en sixième année.
Elle avait un devoir à faire. Puis elle dit, « Maman, ce devoir-là,
on nous a conseillé
d'aller le faire, soit dans
un café, dans un restaurant, mais pas
à la maison, pour pas qu'il y ait d'autres personnes qui nous entendent.
J'étais, ah, bien écoute-donc,
c'est intriguant, on va aller déjeuner ensemble.
On va déjeuner au restaurant.
Évidemment, il y a du monde sur la table,
sur les tables d'à côté.
C'est gênant.
Et là, je ne sais pas ce qu'on s'en va faire.
Et là, elle sort sa feuille.
Et là, elle me dit, bon, qu'est-ce que la masturbation?
Je dis, pardon, de quoi qu'on parle? Parfait. C'est toutes des questions sur la sexualité. Puis notre professe elle me dit, bon, qu'est-ce que la masturbation? Je dis, pardon, de quoi qu'on parle?
Parfait.
C'est toutes des questions sur la sexualité.
Notre professeure a dit, parlez-en avec vos parents.
Parlez-en où les autres membres de la famille sont plus jeunes.
Je peux dire que ça m'a...
J'y pensais à ce moment-là.
Je te parle de ça et j'étais encore mal parce que les gens écoutaient.
Je me disais, pourtant, tout est normal. Il faut trouver les bons mots
aussi.
C'est pas facile tant que ça
quand même d'aborder ça avec ses enfants.
Tu ne veux pas les traumatiser.
Non.
Des fois, j'avais vraiment...
J'achetais une couple de livres, je me rends 5, je m'informe.
Un moment donné, il m'a dit, on va aller
l'année prochaine à là. Je ne suis pas rendu là. Je ne suis pas fait.
Je suis trop libre.
Mais c'est parce qu'en même temps, il y a des
livres intéressants pour l'éveil à la
sexualité qui existent. Puis souvent, les
sexologues ou les psychologues vont dire, bien, laissez
traîner ces livres-là dans la maison.
Puis votre enfant, il va être curieux.
Puis là, il va vous poser des questions parce qu'il y aura
comme quelque chose. La fameuse page qu'on a toute ouverte
sur l'enfant,
ado, adulte, puis les bonhommes tout nus,
c'est l'homme et la femme.
Oui, oui, oui.
C'est comme cette image-là qui nous a donc marqués,
qu'on était donc bien curieux, puis alors qu'on fermait,
qu'on se faisait voir, tu sais.
Oui, oui.
Tu sais, mon père, il a 81 ans, puis il disait que
quand il était jeune, tu sais, il n'y avait pas d'Internet,
il n'y avait pas de magazine, puis il disait,
la seule chose qu'on recevait, c'était le catalogue.
Puis dans le catalogue, il y avait
les pages avec les soutiens-gorses,
les brassières.
On essayait vraiment de s'imaginer
comment c'était fait, les seins.
Parce que
quand ils racontaient ça,
je disais, mais ce n'est pas possible.
On ne voyait pas de seins nus à nulle part.
Avant d'avoir quelqu'un,
il dit, moi, ma mère, je l'avais jamais
vu. C'était la
première fille que j'ai rencontrée.
Sinon, j'en voyais pas. C'était
vraiment notre imagination. C'est quand même
fascinant. Ça a évolué
quand même par rapport à ça. Dernière
question, Robin. Quand tu regardes
ta vie, qu'est-ce qui
te rend fier?
C'est la question opto-réseau. Tu vois, c'est
elle qui passe au regard.
Je suis fier.
Quand j'ai gagné ce prix-là, ce Gémeaux-là,
c'est ce qui m'est apparu. Je l'ai dit une fois
en entrevue, mais je ne sais pas si je l'ai vraiment...
C'est-à-dire que j'ai pensé
à tous les gens qui ont été sur mon parcours
pour arriver à là.
Ça s'est passé comme un flash.
J'étais fier d'avoir
la hauteur,
peut-être, de le temps
qu'ils m'ont consacré.
Puis moi, je viens d'un milieu où les gens sont
vraiment... C'est surprenant
les gens qui m'ont aidé. Les gens d'affaires, de tracadis.
Un homme d'affaires
de Dalhousie,
les Habudes. Après ça,
Madame Léger, Viola Légère.
Moi, conservatoire. Moi, à l'école, conservatoire.
La Sagouine. La Sagouine, oui.
Parce qu'il faut comprendre que dans la culture,
ce qui est vraiment étrange, c'est que, je te comprends
en même temps, mais quand on n'est pas du Québec,
mais on est francophone hors Québec,
il n'y a pas de... on n'a pas de
partenariat avec les autres provinces.
C'est-à-dire qu'on est considéré avec la France,
il y en a un, mais pas avec l'Académie.
C'est tellement bon que tu en parles
parce que c'est méconnu,
tout cet espèce-là.
Tu sais, moi, quand je viens étudier l'art au Québec,
je suis considéré un étudiant étranger
au même titre que de la Suisse ou de l'Allemagne.
Donc, c'était beaucoup plus onéreux pour moi.
Puis, il n'y en a pas eu beaucoup au conservatoire.
Je pense qu'il y en a eu quatre.
Il y a eu Isabelle Cyr,
il y a eu Marie-Jo Thériault.
Il n'y en a pas eu beaucoup.
Puis, moi, c'était difficile.
C'est ça, je travaillais,
j'ai fait mes pièces à théâtre.
Puis là, les gens m'ont aidé un peu.
J'ai ramassé les sous-sols.
J'ai fait toutes sortes de job-in pas possibles.
Puis à un moment donné, je n'y arrivais plus.
Puis même le conservatoire m'avait aidé aussi.
Il y avait comme des fonds.
Puis là, le directeur à l'époque avait appelé,
parce qu'il avait su, il avait fait une petite enquête pour moi,
il avait fait vraiment un beau travail, puis il y avait une association,
en tout cas, une fondation,
Viola Légère au Nouveau-Brunswick. Puis elle m'a appelé
puis elle a dit, je vais t'aider à payer
ta dernière année, sinon je devais quitter.
Moi, c'était ma quatrième
école de théâtre, tu comprendras.
Enfin, je pouvais la finir.
Je me disais, je suis rendu au bout à la dernière année
et je ne peux pas la payer.
C'est donc bien tough.
Je fais violer les gènes.
J'ai pensé à elle, j'ai pensé à Diane Audier,
j'ai pensé à cette actrice-là qui m'a aidé
dans toutes mes auditions,
qui a toujours échangé avec moi,
des gens dans les livres.
J'ai eu toutes sortes de jobs dans la vie,
mais tous les gens qui ont été là,
que j'ai partagé ça,
mes parents aussi qui m'ont supporté quand même.
Ils étaient très occupés, mais ils m'ont toujours encourag même. Ils ont jamais... Oui, ils étaient très occupés,
mais ils m'ont toujours encouragé.
Ah, c'est fascinant de faire du théâtre.
Toujours, tu sais.
J'étais fier de...
C'est drôle à dire, fier de remporter un prix,
mais j'étais juste fier de les représenter
dans une série, ce rôle-là,
plus que le prix.
Que François ait cette ouverture-là, puis qu'un
personnage puisse dire qu'il vient
de tracadier, même s'il est une gnochon philosophique
puis il est drôle, Stéphane,
ça fait du bien. Je me disais, moi, ça m'aurait fait
du bien de voir ça. Puis là, un moment donné,
quand j'ai remporté ce prix-là, les écoles du Nouveau-Brunswick
m'ont envoyé une belle lettre. Ils étaient fiers
parce qu'ils avaient des enfants. Je comprends
l'effet que ça a fait. Moi, ça l'a fait avec Diane.
C'est important pour nous,
surtout en région éloignée,
d'avoir ces petites
victoires-là qu'on a, puis de pouvoir
les partager avec les gens de par chez nous,
puis de dire oui, c'est possible. On pense
que c'est comme
simple, c'est facile, mais
non, c'est pas à sous-estimer. Je connais
la valeur de ce que ça veut dire pour des gens,
puis j'en suis fier de faire partie
de cette petite victoire-là.
Parce que ça a une valeur pour ces gens-là et j'aurais envie de dire
que c'est un éveil aussi pour plusieurs
de comprendre.
Moi, tu sais, ce qui me...
ce qui m'interpelle dans tout ça,
c'est que la langue,
tu parles français,
soit aussi
déterminante
dans tout ce que tu as fait.
Parce que la langue a une couleur différente.
Tu sais, c'est pas grand-chose.
Tu sais, quand on parle, on se comprend
parfaitement. On est dans la
francophonie. Et
quand tu parles de ça, tu sais, tu sens qu'il y a
une coupure. Tu sais, c'est-à-dire
que tu as créé
comme un pont. Tu sais, quand tu dis
quand tu arrives ici, tu es comme un étudiant étranger.
C'est comme une relation...
Tu sais, mon nom de famille,
c'est cool.
Déjà, je ne suis pas un Leblanc,
je ne suis pas un Cormier.
Tu sais, j'étais déjà
un Acadien particulier.
Oui.
Tu sais, je suis comme
avec des ancêtres écosse.
Puis j'ai toujours fasciné.
J'ai toujours été un anglophile.
J'ai aimé cette langue.
Je l'aime encore l'anglais.
Ce n'est pas pour rien
que j'écris de la musique en anglais.
Je me sentais comme
Roméo Juliette
qui n'a jamais eu le droit
vraiment d'aimer l'autre langue.
Je l'ai aimée.
Oui, mais en même temps, ça fait partie de ta culture.
Puis tu sais, au Québec, j'ai eu la misère
à trouver mon chemin. Il y a des écoles que je n'ai pas pu
finir parce que j'avais un accent particulier
et qu'on m'a remercié. C'est pour ça qu'il y a fait
quatre écoles? Pas toujours la même raison,
mais ça, c'en est une. J'ai fait
plusieurs essais et erreurs et je n'ai
jamais pu terminer. Mais cette langue-là
a été des fois quelque chose de bénéfique, puis des fois
un défi, puis ça m'a
remis en question souvent, puis
j'ai eu une relation amouraine avec cette langue-là.
Si je l'avais encore,
là, je la redécouvre,
mais avec qui je suis pour de vrai.
C'est comme, je pense,
c'est une aventure d'être humain,
puis d'être sincère envers qui on est, puis on est
tellement particuliers, chacun humain, sur Terre.
C'est ça qui est magnifique.
Je ne suis pas le porte-étendard des régions.
Je ne suis pas le porte-étendard de l'Acadie
ni de la francophonie.
Je suis juste quelqu'un qui vit dans un pays
qui s'appelle le Canada.
J'ai des ancêtres tant anglais que français.
J'ai une sensibilité aux Autochtones
et à tous les gens exclus de la société.
Peut-être que c'est pour ça aussi que
j'ai une sensibilité
envers mon beau-père
quand il a fait son coming out. C'est une communauté
qui est proche de moi,
que je trouve qui a encore un combat
à mener, l'LGBTQ+.
Je pense que
j'aime les exclus,
j'aime les causes perdues. Je me sens
un peu comme Reth dans Gone with the Wind.
Je comprends.
Ce film un peu bizarre qui a été cancelé.
Oui, oui, absolument, mais qui date aussi
de pas mal d'années.
Mais tu sais, tu dis
je ne suis pas un porte-parole,
mais tu es une inspiration.
Tant mieux si je le suis.
C'est ça, quand tu regardes,
qu'est-ce que tu rends fier? Bon, je suis fier de ça.
D'être une inspiration.
Et pourquoi tu...
En fait, pas pourquoi.
Est-ce que tu penses faire carrière en anglais?
Parce que tu pourrais aussi.
Ah, j'ai essayé, mon Dieu.
Ah, t'as essayé?
Oui, j'ai eu quelques rôles ici et là.
Non, mais le monde de l'anglais.
Mais non, moi, la planète était...
Pour moi, tu sais...
Tout était possible.
J'ai assez d'apprendre l'allemand
pour aller jouer la tournée.
J'ai tout traduit mon choix en allemand de Mentana
parce qu'on avait quand même un petit succès en Allemagne
dans une histoire pas possible.
Pendant la pandémie, à tous les jours,
je faisais deux heures d'allemand.
J'ai tout fait traduire mon choix en allemand
et je l'ai travaillé en allemand
parce que je me disais peut-être qu'on pourrait
faire ça en Allemagne.
Moi, j'adore le monde.
J'adore les défis pas possibles.
Si j'avais l'opportunité de travailler en anglais,
je le ferais certainement.
Est-ce que tu parles allemand?
Écoute, je suis le baragouine.
Je peux te parler, non. Non, je peux pas dire que je parle.
Mon frère, j'ai un frère qui parle très bien,
qu'as-tu dit là-bas. Mon autre frère qui va souvent et qui le baragouine mieux que moi.
Mais tu sais, avec mes enfants, tu sais, il faudrait que j'aille...
J'étais juste à la ligne. Il faudrait que j'aille en Allemagne
six mois et que je parle juste l'allemand. Mais tu sais,
je l'abandonne pas. Je travaille ici et là.
Mais avec un texte écrit, je suis capable de me débrouiller.
Je serais capable de faire un spectacle en allemand. Bien là, j'en reviens pas. Je le travaille ici et là. Mais avec un texte écrit, je suis capable de me débrouiller. Je serais capable de faire un spectacle en Allemagne.
Bien là, je n'en reviens pas.
Toi, ta musique est écoutée en Allemagne.
Oui.
On a joué trois fois pour l'ambassadeur de l'Allemagne
ici à Ottawa.
Il y a eu un documentaire qui a été fait
quand Abraham est né, mon plus vieux.
On avait fermé nos téléphones. Finalement, on veut réécrire
à la famille et dire que tout s'est bien passé.
C'était rock'n'roll, comme tous les accouchements sur la Terre.
Et là, le premier courrier que j'ai, c'est
un Allemand, c'est de la ZDF,
qui est à New York. Il dit,
« Oui, on aimerait ça faire un documentaire sur le Canada,
toutes, chacune des provinces. Puis pour le Québec,
c'est le festival de jazz. » On est un comité,
on a été écouter les artistes qu'elle aient performés
au festival de jazz. Puis maintenant, on trouve que c'est très canadien.
Puis on aimerait ça vous suivre.
J'ai dit ça à Viviane, qui est un peu dans les vapes.
Elle a dit, oui, OK.
Oui, monsieur, oui, pas de problème.
Et là, on oublie ça.
Juillet arrive, festival de jazz.
Ça ne débarque-tu pas, ça, une gang d'Allemands?
Elle a une équipe, ça nous suit partout
dans les shows, festivals de jazz.
Ils sont super gentils, mais ce n'est pas la petite affaire.
Puis là, on oublie ça.
Janvier arrive, c'est diffusé en Allemagne.
Et là, on a vendie ça. Janvier arrive, c'est diffusé en Allemagne. Et là,
on a vendu un album
en allemand. Il y a un allemand qui nous a écrit
« J'adore votre musique ». Un autre allemand,
mais sur Bandcamp. Bandcamp, c'est comme une plateforme
pour les artistes très indépendants, pour vendre
de la musique. Puis là, finalement,
je suis à la poste tous les jours,
j'amène des vinyles, je ne comprends pas ce qui se passe,
le documentaire. Puis là, on check iTunes
Allemagne. On est numéro un, Folk & Blues.
Puis là,
l'ambassadeur veut nous accueillir,
puis à chaque fois que le documentaire a passé,
on est revenu, puis on en revend
encore, puis on a un fanbase en Allemagne,
on a tourné en Italie,
mais on n'a jamais tourné en Allemagne, c'est une chasse,
c'est très difficile de perdre ça en Allemagne,
puis là, je me suis dit, hey, on va apprendre le show en Allemagne,
j'ai envoyé des capsules. Ça n'a toujours pas marché.
C'est un projet sur la glace, mais
je n'abandonne pas le rêve.
C'est fascinant.
Quelle belle rencontre. Quelle rencontre
je trouve. Tu es vraiment
inspirant et tu es différent.
Il y a quelque chose de
tout est possible.
Quand je t'écoute, tout est possible.
Le fait que tu danses le baladie,
déjà, j'aimerais ça voir ça.
Ça m'intrigue.
Non, mais c'est parce que tu n'as pas de barrière.
Pas de barrière.
Oui, toujours.
Sincère.
Tu le dis souvent dans cette rencontre-là.
Sincère.
Tu nous as parlé beaucoup de ta mère aussi.
Oui.
Qu'est-ce qu'elle représente pour toi, cette femme-là?
Mon père disait à ma mère,
arrête de dire que tout est possible. je dis là il va y avoir des déceptions
je me rappelle cette discussion-là
avec mes parents, puis ma mère a toujours dit
justement, Robin, tout est possible
vas-y, tout ce que je disais, elle disait, vas-y, tout est possible
moi je voulais être premier ministre quand j'étais enfant
après ça je voulais être astronaute
ma mère dans la politique
m'a toujours fait regarder les politiciens avec beaucoup d'admiration
pour ce travail-là, de peu importe quel parti
qu'ils étaient, puis je trouve qu'on est dur envers nos politiciens.
Puis elle m'a transmis cet amour-là pour les gens
qui se présentent en politique. Et j'ai un ami
présentement qui vient de faire une course pour le Parti vert.
Donc il n'a pas rentré, mais il a mené une sacrée bataille au Nouveau-Brunswick.
Serge Brideau, mon meilleur ami
d'enfance. Puis je trouve ça
tellement admirable. Puis je trouve
que c'est des gens qui se sacrifient beaucoup.
Puis c'est ça.
Depuis, je suis assez jeune. Il y a quelque chose qui m'a toujours tenté par ça, mais je ne l'ai jamais fait. Je ne pense pas que je vais le faire parce que j'est des gens qui sacrifient beaucoup. Depuis, je suis assez jeune.
Il y a quelque chose qui m'a toujours tenté par ça,
mais je ne l'ai jamais fait.
Je ne pense pas que je vais le faire
parce que j'ai un parcours un peu trop étroite.
Je pense qu'on pourrait me prendre
sur toutes les choses que j'ai faites de ma vie,
dont avoir fumé du pot et faire des mushrooms,
je ne sais pas, dans mon plus jeune temps.
Ça ne serait pas bon.
Je pense que ce ne serait pas bon.
Je n'oserais pas.
Je suis très courageux de faire ça.
Surtout les artistes,
on a peut-être un parcours qui ne convient pas à tout le monde.
Mais c'est important qu'on soit représentés aussi.
Je mets le cœur à chaque fois.
Si tu me parles d'autre fois,
on va partir dans du socle.
Il n'y aura pas de fait.
Non, mais c'est bon.
C'est terminé.
C'est parce que j'adore t'entendre parler d'un paquet de choses.
Merci d'avoir été là.
J'ai envie de saluer Angelina.
Angelina, oui.
Angelina, parce que quelle femme vraiment incroyable
que tu nous as fait aimer sans la connaître
parce que tu as dit que c'était une sorcière.
Déjà, c'est intriguant.
Mais merci.
En tout cas, ta sincérité fait du bien.
Merci à vous.
Merci beaucoup, Robin.
Merci à tout le monde d'avoir été là.
Quel ouvre-ton-jeu!
Tellement le fun de découvrir
quelqu'un comme on vient de le faire.
Alors, on se dit au prochain podcast. Bye-bye.
Cet épisode était présenté par
Karine Jonka, la référence en matière
de soins pour la peau au Québec.
Le jeu de table
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