Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette - #9 Debbie Lynch-White | Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette
Episode Date: June 5, 2023Dans ce neuvième épisode d'Ouvre ton jeu avec Marie-Claude Barrette, Debbie Lynch-White s'ouvre avec franchise et générosité, au fil des cartes pigées. Ouvre ton jeu avec Marie-Claude ...Barrette c’est la rencontre d’un invité à cœur ouvert avec une animatrice aguerrie, autour d’un jeu de cartes unique. Réflexions, prises de conscience, confidences: au hasard des cartes-questions retournées, l’invité de Marie-Claude se révèle comme il ne l’a jamais fait et utilise son pouvoir de joueur pour la faire parler à son tour. Des questions sur mesure dans une entrevue qui laisse place au hasard. Une intervieweuse, telle une cartomancienne, qui se lance sans filet. Un invité qui joue, cartes sur table, dans un échange privilégié où le temps s’arrête.
Transcript
Discussion (0)
La mort, ça ne te fait pas peur?
Ça ne me fait pas peur, mais j'espère qu'elle va arriver tard.
Dans le sens que j'espère avoir du fun longtemps.
Je ne voudrais pas mourir dans une semaine.
Mais j'ai comme plus peur de ça, de faire...
Parce que toi, tu mettais une pression pour après ta mort.
Genre.
C'est quand même complexe.
De performer ma mort.
Tu voulais être performante après ta mort aussi.
Oui, mais ça n'avait pas rapport.
En même temps,
on les a tous à certains moments,
ces questions-là du leg,
ces réflexions-là,
mais on va leguer ce qu'on va leguer.
Dans la mesure où on ne sait pas
quand ça va arriver.
Non, c'est ça.
Il vaut mieux vivre là, ici, maintenant.
Puis on n'a pas à mettre cette énergie-là sur l'après, tu sais.
Des fois, tu peux faire quelque chose complètement d'inattendu,
puis c'est ça qui va laisser une trace.
Oui.
C'est quelque chose qui t'arrive.
Bienvenue au podcast Ouvre ton jeu.
Aujourd'hui, on reçoit une femme qui m'étonne.
Elle m'étonne depuis le premier jour parce qu'on peut la voir dans n'importe quoi.
On ne sait pas où est-ce qu'elle va rebondir.
Mais une chose est certaine,
c'est quand elle endosse un projet,
elle l'endosse pleinement, elle l'assume pleinement
et ça finit toujours par être excellent, ce qu'elle fait.
Je vous présente, j'ai envie de dire,
la grande Debbie Lynch-White.
My God! J'ai déjà le goût de broyer.
Bienvenue, Debbie.
Merci, merci, Téphine.
Mais la grande, oui, t'es grande physiquement,
mais je faisais pas allusion à ça. Pour moi,
t'es une grande et belle personne
qui ose
énormément.
Moi, d'entrée de jeu,
t'es quelqu'un qui m'inspire
parce que tu sembles avoir peur
de rien.
Et pourtant.
Et pourtant, mais
je t'avoue que ma règle,
c'est un peu, quand j'ai peur, je dis oui.
Moi, c'est là-dessus
que je...
C'est ça, des gens ne feront pas
habituellement quand t'as peur tu dis non
Moi quand j'ai peur je dis oui
pour accepter un contrat par exemple
où je fais oh mon dieu je vais-tu être capable de faire ça
oh mon dieu ça va donc bien être
puis dès que je sens
un petit chiennasse
je dis oui, ok parfait
puis je trouve mon chemin
pour y aller. Est-ce que c'est comme si tu étirais toujours un peu ton élastique,
mais il pète pas?
Non, je pense...
Est-ce que tu agrandis ton terrain de jeu?
Bien oui, je pense que je veux voir...
Je veux voir le potentiel de fun que je peux aller chercher
dans différents projets.
Je veux me challenger, je veux apprendre.
Il y a des projets où je fais,
mon Dieu, tu sais.
Là, je prépare un solo
pour Espace Go à l'automne.
Je n'ai jamais fait de solo.
C'est le genre de projet, je veux dire,
tu fais trois scènes et quart,
mais ce n'est pas pour ça que tu fais ça.
C'est juste comme,
j'ai la certitude que j'ai tellement
de choses à aller apprendre là, comme actrice, que ça, ça, c'est juste comme j'ai la certitude que j'ai tellement de choses à aller apprendre là
comme actrice, que ça,
ça m'excite au bout. Mais
j'ai la chienne de ma vie de faire ça.
Mais là, quand tu vis ça, est-ce que
tu sens déjà que tu as comme un ticket de chose?
Ah oui, oui, oui. J'imagine la première,
là. Je m'imagine arriver
derrière le rideau, puis là, là, là.
Mais après ça, moi, c'est ça
qui me donne du gaz.
Après ça, je veux dire,
on est un peu adrenaline junkie aussi dans notre métier.
C'est rocher d'adrénaline, j'en suis hyper dépendante.
Mais je pense qu'il y a aussi le fait... Moi, j'ai un ami qui me dit toujours,
c'est une expression qu'on a,
il m'arrive vraiment beaucoup d'affaires dans la vie.
Je ne sais pas comment je provoque ça,
mais je ne sais pas, je suis dans l'action.
Je pense que je fuis l'ennui.
Je pense que je fuis le plat depuis toujours.
Puis dans toutes les sphères de ma vie.
Ça fait que des fois, j'étais un peu fatiguée.
Est-ce que tu t'es déjà ennuyée?
Oui, je pense que oui. Enfant, je me sens ennuyée? Oui, je pense que oui.
Enfant, je me suis ennuyée, je pense.
J'étais enfant unique.
Je pense qu'il y a eu des longs bouts
où j'étais bien toute seule.
Moi, j'aime tellement le monde.
En vieillissant, on dirait que je ne peux pas aller là-dedans.
Bien que j'aime la solitude
et que j'ai besoin de mes moments tout seul,
puis j'adore ça,
mais il m'arrive plein d'affaires,
puis mon ami me dit tout le temps,
il est comme, « Hey, jamais une journée plate, hein? »
Je suis comme, « Jamais une journée plate! »
Mais je sais que c'est moi qui provoque ça, tu sais.
Mais parce que je veux être dans la vie, tu comprends.
Je veux être dans...
Puis ça, je sais exactement d'où ça vient.
Puis je pense que j'arrive à le tempérer un peu en vieillissant.
Mais,
t'sais, écoute, quand j'ai rencontré ma blonde,
j'y ai dit, dès le début,
j'ai dit, je peux pas te promettre
grand-chose, mais je peux
te promettre une affaire, ce sera pas
plate.
Puis à date, elle est pas déçue.
T'as relevé le défi?
Il y a même des fois qu'elle voudrait que ce soit un peu plus plate.
Mais oui,
je pense que ça fait
partie de moi, autant dans mon
métier que dans...
Tu sais, je me dis
au pire, on l'essaye. Je me dis au pire, c'est de la merde.
Au pire, j'aime mieux
l'avoir essayé puis me planter.
Puis après ça,
je sais aussi que
quand j'accepte quelque chose,
je mets tout l'amour puis toute la rigueur
que j'ai.
Tu fais tout pour que ça marche.
Oui, parce que j'y crois.
Si je n'y crois pas,
je ne le prendrai pas.
Je n'accepterai pas.
Mais oui, on dirait que j'ai besoin
de sentir que j'ai la chienne.
Tu sais, moi, j'aime bien avoir des échecs que des regrets.
Bien, 100 %.
Parce que tu dis aussi.
100 %, absolument.
Ça veut dire l'échec, ça veut dire que je l'aurais essayé.
Oui, exact.
Le regret, ça veut dire qu'on ne peut pas revenir en arrière.
Oui, puis tu vas avoir appris quelque chose.
Oui.
Puis moi, je suis beaucoup là-dedans.
Tu sais, moi, quand je vais mourir, je suis beaucoup là-dedans.
Moi, quand je vais mourir,
je ne veux pas être l'humain que j'étais au départ.
Tu comprends?
Je ne veux pas être l'humain que j'étais à moitié.
Je veux être l'humain... Le plus complet possible.
Le plus complet ou le plus...
Je veux m'être challengée.
Je veux avoir réfléchi.
Je veux avoir essayé de changer le monde,
avoir essayé de donner de l'amour autour de moi.
Mais oui, il y a quelque chose où, pour moi,
je refuse le long fleuve tranquille depuis toujours.
Puis genre, je veux dire, après le tournage à Bolduc,
j'avais trois mois un peu tranquille.
Moi, j'en ai de l'énergie, tu comprends.
Fait que je me suis inscrite à une maîtrise en théâtre.
Puis j'ai fait une maîtrise pendant quatre ans,
finalement, à temps partiel.
Puis il y a des bouts, après, que j'étais comme...
« T'aurais pas pu prendre rien avec ton petit roi, moi? »
Puis relaxée.
Parce que là, le projet repart, puis tout ça.
Mais là, j'avais toujours ma maîtrise, que je continuais.
Puis finalement, je suis hyper contente de l'avoir faite.
Puis ça m'a chatte, la maîtrise.
Parle-moi d'avoir la chienne, là.
Hé, j'étais tellement... Je me sentais tellement imposteur
des bouts là-dedans.
J'arrivais avec du monde de 22 ans
qui citait
des auteurs de théâtre
avec des noms norvégiens l'an de même,
puis que là, toi, t'es comme,
mais voyons donc, je connais donc bien rien.
Tout d'un coup,
mais après ça, j'ai compris mon apport.
C'était quoi, tu sais.
Eux autres, ils parlaient de comment ils allaient répéter
leur création, par exemple, dans le cadre de la maîtrise.
Puis tout ça.
Puis je suis comme, bien non, peut-être que tu devrais voir
avec ton concepteur avant.
Puis tu devrais voir telle affaire.
Puis peut-être que ton échéancier,
il faudrait que tu le fasses.
Puis là, j'ai fait, ah oui.
C'est ça, toi, ta force aussi.
Tu sais, j'en ai de la théorie,
mais... – Toi, tu vois les choses.
– Oui, mais il y a quelque chose
où je veux dire,
le premier exposé oral
que j'ai fait à la maîtrise, c'était tellement gênant.
– Pourquoi? – C'était tellement gênant.
Tout le monde arrivait...
OK, moi, je suis nulle avec l'ostie
de technologie. J'haïs ça.
Tu sais, je suis de base, mais j'ai appris dans. J'haïs ça. Je suis de base, mettons.
Mais j'ai appris dans ma maîtrise à faire un PowerPoint.
J'étudiais en théâtre.
On m'a demandé de mimer la couleur verte.
On ne m'a pas appris à faire des PowerPoints.
Écoute, tout le monde dans la classe,
il y avait deux jours d'oral.
Moi, j'étais jour 2, jour 1.
Tout le monde fait son oral.
J'étais assise des powerpoint qui bougent
puis qui se transforment
puis là bim la case, elle clique là-dessus, ça vient mauve
j'étais là
oh mon dieu, mon dieu
moi je suis arrivé le compte après
et je suis arrivé d'avance
et sur le grand tableau blanc de la classe
j'ai tout collé
des cartons de couleurs.
Fallait faire une carte heuristique, OK?
Fait que c'est comme une genre de cartographie
de ta recherche, tu sais.
Fait que, OK, il va y avoir tel pôle,
tu sais, les quatre grands pôles avec des sous-pôles
puis tout ça.
Hé, j'avais des couleurs pour toutes.
J'avais fait mon petit scrapbooking à la maison.
J'ai là à peu près 30 cartons collés au scotch tape
sur le tableau
puis là tout le monde rentre
mais je voulais mourir
tu comprends
parce que t'aurais de faire ça sur ton powerpoint
j'aurais voulu moi faire ça
sur un beau powerpoint
qu'est-ce qu'ils ont dit
je pense qu'ils m'ont trouvé attachante
je pense qu'ils ont fait comme oh'est... Je pense qu'ils m'ont trouvée attachante. Je pense qu'ils ont fait comme
« Ah, elle est cute ».
J'ai arrêté tout de suite. J'ai fait comme moi,
PowerPoint, pas mon domaine.
Fait que l'important, c'est le contenu.
Voilà mon contenu. Et tu l'as assumé.
Je l'ai assumé. Mais en-dedans de moi,
j'étais comme...
Les petits sentiments de comme
« Oh là là là là ».
La question qui tue, est-ce que tu as eu une bonne note?
Oui, j'ai super bien fini ma maîtrise.
Oui, oui, oui, vraiment.
Mais ton oral, ça a bien marché?
Oui, oui, oui, j'ai eu des bonnes notes tout le long.
Là, elle avait un powerpoint, c'est ça.
Mais c'est ça.
Mais en même temps, je les aime, ces moments-là,
qui sont importants parce que je trouve
que ça nous fait sentir vivants.
Oui, oui, puis ça fait quelque chose à raconter.
Oui, puis tu es challengé.
Tu es challengé sur ton orgueil un peu.
Puis là, tu fais comme...
Parce que quand tu racontes ça, je pense que tout le monde,
on s'imagine dans ce genre de situation-là
où on se sent inadéquate, mais il faut le faire.
Oui, oui, c'est ça.
Tu ne peux pas t'en aller et dire, chapeau,
je ne le fais pas.
Et là, es-tu prête aujourd'hui à ouvrir ton jeu?
Oui, mais je suis un peu nerveuse,
ma Claude.
Tu m'as dit ça quand t'es arrivée, puis je suis étonnée que tu sois nerveuse,
mais jamais assez ça quand même que tu sois nerveuse.
Mais je sais pas encore
à quoi m'attendre.
Parce qu'on va lever. Mais tu vois, t'as des cartes.
Aujourd'hui, je suis comme une cartome ancienne.
Donc, tu es sans filet,
je suis sans filet.
Il y a des questions vertes,
jaunes et rouges que tu vois ici.
Donc, quand on change de couleur,
on devient de plus en plus personnel.
Et les cartes mauves,
ça, c'est si tu décides, tu veux encore
continuer le jeu, tu dis, bien, je vais répondre à une carte
mauve. Si tu le fais,
à ce moment-là, tu peux me poser la question
de ton choix. Donc, qui n'est pas
sur les cartons, qui vient de toi.
Et ça, ça te donne un moment dans le jeu.
À tout moment, tu peux l'arrêter.
Dire cette question-là, c'est assez, j'ai plus envie d'y répondre.
Aussi dans mes sous-questions, ça te protège, tu comprends?
Parce que des fois, tu te dis, là, je suis en train d'aller trop loin.
Qu'est-ce que je fais? Qu'est-ce que je fais?
Tu as ton joker.
Alors, quand on arrive dans les cartes vertes,
je vais te demander de les brasser.
Tu vas m'en donner trois.
Je vais te les lire.
Tu vas en choisir une et je vais en choisir une aussi
auxquelles tu devras répondre.
Alors, c'est parti.
Oh my God!
Non, mais c'est une autre façon de connaître quelqu'un
qui, à date, je te dirais, me fascine.
Honnêtement, je ne pensais pas que ça allait donner des confidences.
Tu sais, c'est des confidences,
mais ce n'est pas nécessairement des confidences
qui peuvent avoir des séquelles, tu sais.
Oui, ou trop anecdotiques.
Exactement.
J'ouvre mon jeu.
Ça fait que tu as ouvert ton jeu.
Alors, c'est parti.
Première question.
Quel est le trait de caractère pour lequel tu as dû travailler?
Quels sont les aspects de ton métier
dont tu te passerais volontiers?
Et quel est le plus grand leg de ton père?
Oh boy!
Mon Dieu!
C'est toutes des bonnes questions.
Je pense que je vais aller avec la première, moi.
Quel est le trait de caractère sur lequel tu as dû travailler?
Oui, il y en a beaucoup.
Il y en a encore en travail.
Mais je te dirais,
celui que j'ai plus travaillé dans les dernières années...
Mon Dieu, il y en a beaucoup, pas vrai?
Mais je te dirais,
c'est mon côté tough love.
Les femmes chez nous,
les femmes lynches chez nous,
c'est des femmes fortes.
Ma grand-mère a élevé 12 enfants.
Elles sont très tough love.
Il y a vraiment quelque chose...
J'ai été élevée là-dedans.
Qu'est-ce que tu veux dire par tough love?
Tough love, c'est que, tu sais,
ça part d'une bonne intention.
Je vais te donner un exemple, tu vas tout comprendre.
Je me faisais cœur à l'école, je me faisais traiter de grosse tomate.
Toute mon primaire, à cause de mes
joues, puis j'étais grosse. Puis je revenais
en pleurant chez nous, puis j'avais genre 7-8 ans,
puis j'étais comme, ils m'ont encore traité de grosse tomate.
Puis ma mère, elle me répondait, elle disaitont encore traité une grosse tomate. Ma mère,
elle me répondait, elle disait,
t'aimerais-tu mieux être verte et avoir la malade?
Elle disait, c'est beau des jours où
t'as l'air en santé.
Moi, c'est comme ça que je me suis
faite consoler. Tu comprends?
Je ne me faisais pas prendre dans mes bras.
Je ne me faisais pas rassurer.
On n'entendait pas ta détresse
qui venait avec ça.
Est-ce qu'il y avait une détresse?
Bien oui, tu sais, je veux dire, tu es un enfant,
puis tu te fais écoeurer, puis tout ça,
mais ce côté-là, je comprends que ça part d'une bonne intention.
Je ne veux pas que tu te sentes comme ça, ma fille, tu comprends?
La vulnérabilité, ce n'était pas quelque chose qu'on voyait,
qu'on voulait voir.
Parce que tu étais vulnérable
quand tu racontais ça.
Mais tu sais, il y a quelque chose où, justement,
c'est que ça part d'une intention de
« Je ne veux pas que tu te sentes comme ça parce que je t'aime
et parce que tu es belle et parce que tu es en santé. »
Tu sais, l'intention, je la comprends
qu'elle est bonne et qu'elle est belle.
Mais comment on le reçoit?
Ce n'est pas ça du tout. Puis moi, ça, j'ai compris
ça dans les dernières années,
de faire comme, oh, OK,
moi, je me considère
tout le temps,
souvent, pleine de bonnes intentions
puis d'amour, puis de...
Mais je me rendais compte, puis c'est avec Marina
que je me suis rendue compte de ça, de comme...
C'était pas reçu comme ça.
Des fois, elle était comme, hé, Là, tu m'étouffes.
T'es donc bien contrôlante. »
Je suis comme, « Mais voyons,
je veux pas te contrôler.
Je veux juste que tu sois bien.
Je veux juste que t'ailles toute
parce que je t'aime. »
Là, tu fais, « Ah oui, OK. »
Faut faire attention.
Des fois, c'est pas reçu de la même façon.
Dans le sens que tu voulais répondre
à ses besoins tout le temps.
Oui, puis moi, j'ai tendance
à devancer les besoins des autres,
mais à être
souvent dans le champ ou en faire trop.
Tu comprends? Fait que ça étouffe l'autre.
Puis finalement, c'est pas ça que la personne a besoin.
Mais ça, je l'ai compris vraiment.
Marina a été super, puis ma psy aussi.
Mais ça,
maintenant, je pose les questions. Je suis comme,
est-ce que t'as besoin de ça? Est-ce que tu veux ça?
Parce que, comme ça, je suis sûre de ne pas
devancer ou d'en faire trop.
Mais le tough love,
c'est ça.
Je trouve ça vraiment intéressant que tu en parles
parce que même, je me demande si on ne se reconnaît pas
un peu de dire des fois, je ne reçois pas
ce que l'autre dit. J'y apporte tout de suite une solution,
mais il n'a pas été entendu.
Dans son premier besoin, c'est d'être entendu.
Oui, et c'est complètement en lien avec l'empathie,
avec la vraie écoute puis la vraie empathie.
Moi, je pense que je suis quelqu'un d'empathique dans la vie,
mais je me rendais compte,
mettons des moments, Marina avait un oral au cégep,
elle était retournée aux études,
puis là, le matin, elle se prépare tout ça
puis elle est stressée pour son oral.
Mais tu sais, moi, comment j'y parlais?
J'étais comme, mais voyons,
pourquoi ça te stresse, cette affaire-là?
Tu connais full bien ton sujet, tu vas torcher ça,
t'es super bonne, puis tout ça,
arrête de rocher là-dessus.
Mais moi, c'est comme,
je veux pas que tu stresses avec ça parce que
je t'aime tellement, puis t'es super bonne.
Mais elle, c'est genre, voyons, elle est bien
comme, pourquoi elle me parle de même?
Au lieu de faire, j'ai compris à un moment donné que la bonne chose à faire, c'est genre, voyons, elle est bien comme... Pourquoi elle me parle de même? Au lieu de faire...
Tu sais, j'ai compris à un moment donné que la bonne
chose à faire, c'est de faire...
Qu'est-ce qui te stresse là-dedans, ma chérie?
Comment ça te fait te sentir?
Genre, OK. Puis d'être
dans cette écoute-là,
ça m'a vraiment
slacké le tough-love. Tu sais, j'ai des amis
qui m'ont même des fois fait une petite
intervention de comme,
« Hey, là, t'es rough, Lynch White. »
Mais c'est que moi, ça part tout le temps de
« Je veux ton bien. »
Mais quelle séquelle ça a eu sur toi, par exemple,
de ne pas être entendue dans ces moments
où t'en aurais eu besoin?
Ça en a encore énormément.
Moi,
je me rends compte en vieillissant que
j'ai un besoin d'amour infini.
Des fois, on n'était pas toucheux chez nous.
Des fois, ma blonde était comme,
« Hé toi, des fois, j'aimerais ça dire à ta famille
pourquoi vous les avez pas pris dans vos bras
il y avait pas cette affaire là
ce contact là
puis je me rends compte qu'en vieillissant
ça carence justement là dessus
puis tu sais je veux dire des fois
c'est comme si j'avais assez
comme je prends ma blonde dans mes bras
puis elle des fois elle est comme,
ouf, enlève une bûche.
Mais ça a donné ça, puis ça a donné...
Tu sais, comme je deal beaucoup...
Hé, mon Dieu, il y a plein d'affaires,
mais c'est une grosse question.
Mais je deal beaucoup avec...
avec une grosse peur de décevoir, constamment.
Tout le monde, tout le temps. Qu'est-ce qui arrivait quand tu étais jeune puis tu de décevoir constamment. Tout le monde, tout le temps.
Qu'est-ce qui arrivait quand tu étais jeune et que tu te décevais?
Bien, en fait, ce que j'ai compris en thérapie,
c'est que j'ai pas été rassurée.
C'est que très vite dans la vie, j'ai eu des responsabilités d'adulte.
Je n'ai pas pu être un enfant comme un vrai enfant.
À 14 ans, j'allais à la banque pour mon père,
puis je devais gérer toutes ses affaires.
C'est comme s'il y a des espèces de chemins émotionnels
que je n'ai pas construits.
Puis ça, c'est très récent que j'ai appris ça
et que je suis là-dedans,
mais la peur de décevoir, ça en est un.
Dans le sens que...
La psy, elle me disait,
un enfant qu'on lui dit,
« Hey, non, tu ne fais pas ça.
Ça, on ne fait pas ça. »
Puis il se fait chicaner.
Mais souvent, il va avoir le réflexe de faire
« Ah, tu m'aimes plus. Comment ça, tu m'aimes plus?
Est-ce que tu m'aimes encore? »
Puis là,
elle dit « Toi,
quand t'étais dans cette phase-là,
t'as pas été rassurée
sur ces choses-là.
Parce que t'avais plein d'autres responsabilités
puis t'avais...
Ce qui fait que
maintenant, encore aujourd'hui,
quand je déçois, quand j'ai
l'impression de décevoir ou que j'ai peur de décevoir,
mon premier réflexe,
c'est de faire « I don't care ».
C'est comme si t'as pas
développé, tu sais, tu fais encore
ce raccourci-là.
Tu n'as pas d'autre chemin que celui-là encore. Je n'ai pas d'autre chemin.
Elle m'a dit, je veux que tu te forces à décevoir les gens.
Parce que je veux que tu déçoives
pour que tu comprennes qu'ils vont être encore là pour toi.
Qu'ils t'aiment quand même.
Pour construire cette affaire-là.
Je suis là-dedans.
Mais oui, je me rends compte
que ça fait que je prends une énorme responsabilité
tout le temps de tout, tu sais.
Dans le sens, tu sais,
ça va loin, là, tu sais, genre
comme, mettons, j'amène un ami au restaurant,
on s'en va au restaurant, je propose
le restaurant. Déjà, là, si c'est moi qui propose
le restaurant,
je... Hey, mon Dieu,
j'espère qu'il va aimer ça, tu sais. J'espère qu'il va aimer ça.
J'espère qu'il ne va pas trouver ça pas bon.
Ça va tout dans ma tête.
Parce qu'en bout de ligne,
s'il ne trouve pas ça bon, il ne m'aimera peut-être plus.
La légèreté, il n'en a pas tant que ça.
Des fois, ma blonde,
en fait, c'est que c'est beaucoup
moi envers moi.
Oui, mais c'est encore plus lourd
quand ça vient de toi-même. C'est dur de mettre une pause là-dessus. Oui, C'est souvent... Oui, mais c'est encore plus lourd quand ça vient de toi-même.
C'est dur de mettre une pause là-dessus.
Oui, c'est ça.
Parce que tu le portes en toi.
Donc, tout ce que tu fais,
dès que tu as quelqu'un d'autre,
tu ne veux pas le décevoir.
Exact. Puis ça va être ma priorité.
Mais parce que j'ai été dans la position
de la fille qui prend soin.
Je me suis formée autour de ça
comme jeune enfant.
Puis je sais pas...
Tu ne pouvais pas décevoir.
Ben non, je pouvais pas.
Parce que mon père allait avoir...
allait être dans le marbre, tu sais.
Fait que j'ai pas pu décevoir.
Puis c'est ça.
Mettons, on va arriver au restaurant, moi et mon ami.
Mais là, je veux qu'il goûte à tout.
Puis là, je vais commander plein d'affaires, puis tout ça.
Puis je vais même, je veux dire, me forcer à manger,
même si j'ai plus faim, pour être sûre qu'il passe un bon moment
puis que c'est le fun à l'heure.
Puis là, je suis capable de me détacher de ça de plus en plus.
Je m'en rends compte.
Parce que quand je t'entends dire ça, j'entends une petite fille me parler.
Mais oui, vraiment.
Je me rends compte qu'il y a vraiment
des chemins émotionnels
que je n'ai pas construits
ou appris.
C'est une hyper grande maturité
sur le sens de la responsabilité,
mais quelque chose de moins mature
au niveau justement
de la confiance en soi
et de se sentir aimée.
Accepter l'amour, c'est tough.
Me faire recevoir à souper,
j'y vais.
Mais tu l'as lâché prise?
L'autre jour, j'étais chez un ami
et je passais l'après-midi,
je n'avais rien le soir,
il me dit,
tu veux-tu rester à souper avec moi et ma blonde? »
« Oui, OK. »
Je te jure, Marc-Claude, j'étais assise dans la cuisine.
C'est un ami que je connais depuis que j'ai 17 ans.
Tu comprends?
Mais c'est comme si d'un coup, dans mon corps, je n'ai pas les codes.
Je n'ai pas les outils.
Je l'ai dit.
Je me dis maintenant, je suis comme...
Je suis comme, veux-tu que je t'aide à faire quelque chose?
Non.
T'es sûre que tu veux pas que je t'aide?
Je sais pas, c'est quoi cette place-là
de me faire recevoir, puis me faire servir,
puis tout ça. Je suis tellement pas bonne.
Être malade, me faire amener un petit bouillon,
je me sens mal,
puis je me sens redevable,
puis tu comprends. J'ai dit à mes amis
je suis pas super bonne
pour me faire recevoir
je vais juste m'asseoir
avec le vin de vin
ça va prendre 5 minutes
mais c'est comme si j'ai pas
et c'est ça que tu étais à la recherche de
oui
t'as essayé de trouver pour t'alléger quelque chose dans ta vie
il y a vraiment des moments
où je le remarque
je me sens vraiment aimée
j'ai été capable de l'accepter
parce que tu laisses quelque chose
se déposer
ça fait du bien
t'as quelque chose que tu déposes pas souvent
ah non
t'es rarement
complètement libre
ben c'est sûr que ça spinne souvent Ah non. Tu es rarement complètement libre.
Bien, c'est sûr que ça spinne souvent.
Ça spinne beaucoup dans ma tête. C'est quand que ta tête arrête de spinner?
Quand je fais du yoga, ça c'est sûr.
Quand je marche.
Mais oui, je...
C'est ça, c'est comme...
Tu sais, ma psy, elle m'avait dit un moment donné,
puis ça, ça résume l'entièreté de ma personne.
Elle m'avait dit, c'est comme si pour toi,
juste des billes, c'était pas assez.
Et ça, ça m'avait fait...
C'est dans le dash.
Ça faisait genre deux semaines que je consultais avec,
puis j'étais comme...
Puis c'est ça, tu sais.
C'est ça de... Tu sais, j'étais comme... Puis c'est ça, tu sais.
J'ai un ami qui venait garder mon chien.
Puis là, j'étais comme... Tout de suite, mon réflexe, c'est de faire...
« Hey, je vais faire une grosse épicerie. Tu vas manquer de rien.
Tu veux que je te paye? J'aurais payé la garderie.
Je vais te payer 200 piastres. Combien tu veux? »
Puis là, il répondait pas.
Puis là, ma psy, elle fait... « Hey, mets le don dans sa cour.
Demande-lui à la place. Est-ce que tu veux
une épicerie? Est-ce que tu veux... »
Je n'avais jamais fait ça de ma vie.
Et je n'étais pas bien. Avant de le texter, j'étais nerveuse.
J'étais là, « Mon Dieu, comment j'ai... »
Et là, il était comme, « Non, non, achète-moi tel chip, telle bière. »
Je fais, « OK. »
Je lui dis, « Veux-tu que je te donne de l'argent? »
« Non, non. »
Ma petite était comme, « Toi, tu le ferais gratis pour lui? »
« Bien oui, c'est sûr, c'est sûr. »
Elle fait, « Bien, tu sais, les gens, ils le font pour toi aussi.
Il faut que tu sois capable d'accepter ça
puis d'apprécier ça, tu sais. »
Puis là, arrive à l'aéroport,
on s'en allait en France pour la Bolduc,
arrive à l'aéroport avec ma blonde,
ma blonde, elle sait que j'étais en processus de débit,
c'est jamais assez.
Puis là, Philippe qui garde le chien.
Puis là, genre...
À l'aéroport, on était comme, on va y amener...
Ma blonde était comme, on va y amener une bouteille de vin.
Il aime le vin. Juste un petit truc pour le remercier
d'avoir été là.
Moi, je suis à l'aéroport. C'était juste un sketch.
Des petits biscuits.
Un petit foie gras.
Ah, bien, regarde, là, ça,
une terrienne, une petite confiture.
J'arrive, les bras pleins à ma blonde, OK?
Ma blonde est formidable. Une chance qu'elle est là,
esti, pour me ramener, mais genre,
j'arrive, les bras pleins, puis je suis comme,
on va lui faire un panier.
On va lui faire un beau panier, tu sais, plein de salaire,
tout bon, là, ça, on va lui faire un panier.
Ma blonde, quand c'est sérieux,
elle m'appelle Lynch White, là, elle fait, Lynch White, tu rapportes les biscuits.
Je dis, hé, ça va, là?
Lynch White, tu rapportes ça, là.
Elle dit, c'est trop, là, ça.
T'en fais trop, là.
On ramène une bouteille de vin, c'est tout.
Et je me fâche, là.
Puis je suis comme, non, le tabarnak,
c'est mon argent, hein? Ça va être correct. Je suis capable de gérer. Si je veux lui donner tout comme, non, l'autre tabarnak, c'est mon argent. Ça va être correct.
Je suis capable de gérer.
Si je veux lui donner tout ça, je vais lui donner tout ça.
C'est ma passion.
T'es crispée quand tu dis ça.
Oui, mais parce que ça venait vraiment...
C'est que ça brisait tout ce que j'étais.
Et là, je finis par aller porter biscuit.
On ramène juste une bouteille de vin.
Mais il était super content.
Puis ça a été...
J'ai appris de ça.
J'évolue bien là-dedans,
mais je me rends compte de tout ça.
Puis de faire...
Mon Dieu, j'ai l'impression de faire ma thérapie.
Mais il y a une autre affaire qu'on m'a parlé il y a deux semaines
qui, en ce moment, m'obsède mais qui est super
intéressant, c'est
une thérapeute
qui m'a dit
moi je me considère très positive
je suis très boblie
le verre d'eau est à moitié plein
puis c'est vrai pour vrai
je ne suis pas quelqu'un
je ne me trouve pas négative
puis elle me dit tu es dans, je me trouve pas négative ou, tu sais.
Puis elle me dit, elle dit, t'es comme, elle dit, t'es dans un schéma pessimiste négatif.
Je dis, pardon.
Et j'ai, c'est tellement
intéressant, là, elle me dit,
parce que ce que
t'as vécu avec ton père,
parce que, il y avait d'autres affaires
aussi qui ont été tough,
mais que, je parlerai un jour dans ma bio de vieille actrice.
Mais Addy, c'est un réflexe
quand t'es enfant ou adolescent.
Tu sais, mettons, mon père,
je ne savais jamais comment j'allais le retrouver.
Tu comprends?
J'allais chez eux, j'ouvrais la porte,
puis des fois, ça faisait deux heures qu'il était couché là
puis qu'il s'était cogné,
puis il n'était pas capable de se relever.
Parce que ton père avait l'asclérose en plaques.
Il avait l'asclérose en plaques, puis ça a été très fulgurant,
puis ça a duré dix ans.
Mais ça, ça a fait que,
dans plein de situations de ma vie, dans mon enfance,
je me suis toujours attendue au pire.
Tu sais, les schémas pessimistes négatifs,
c'est que tu t'imagines le pire.
Puis ça, ça te protège quand t'es jeune,
parce que t'as pas les outils.
Ça te protège, ça t'amène une résilience,
puis là, tu t'imagines le pire,
puis finalement, quand t'arrives, tu fais,
OK, c'est pas si pire, finalement.
Puis c'est une façon de se protéger. Puis, mais elle dit, là, en vieillissant,
tu gardes cette affaire-là, ce réflexe-là,
mais là, tu aisoles les outils.
Tu es capable de gérer les situations.
Tu es une adulte maintenant.
Mais elle dit...
Ça fait que ça, ça devient juste
anxiogène ou...
De toujours voir le pire.
Oui, ça devient juste une source
de mettre l'énergie en mauvaise place
ou négatif.
Je suis trop maman de ma chaise.
J'ai chanté l'hymne national
au Centre Bell il y a pas longtemps.
Tu sais quoi, la première fois
que j'ai dit à ma blonde quand j'ai su que je faisais ça?
D'un coup, il y a quelqu'un qui me tire,
genre un homophobe.
Ou genre d'un coup, je me fais lancer
des affaires sur la glace par des homophobes.
Tu vas pas rire, mais c'est parce que...
Non, mais tu comprends? Mais moi, je vais là!
Je comprends bien que tu dis le pire. T'es rendue loin.
Je vais là, mais tu sais, je suis comme,
je vais me faire gonner par un homophobe.
Mais t'sais, c'est de l'énergie, là!
C'est de l'énergie.
Pis tu le fais pareil!
Fait que quand je mets le pied sur la glace, là,
il y a une petite roche.
Parce que là, tu y as repensé, même quand t'étais sur la glace?
Ah, mais non, non, rendu là, j'y pensais pas. OK, mais tu y as repensé même quand tu étais sur la glace? Non, non, rendu là, je n'y pensais pas.
OK, mais tu as pensé quand même au Sandbell encore.
Oui, oui, oui. Mais pendant que je chantais,
je chantais. OK, là, tu chantais.
Oui, sauf que toute l'avant,
la semaine avant, je suis comme,
mon Dieu, il va me faire gonner.
Il va se passer affaire.
Puis là, écoute,
je trouve ça tellement hot qu'elle m'a dit ça
parce que là, maintenant, je le vois.
Fait que là, elle dit, là, il faut que tu fasses l'exercice
de voir le film romantique.
Voir genre...
Voir le plus positif
de chaque situation. Force-toi
à penser ça, tu comprends?
Puis c'est ça,
parce que ça peut devenir lourd
et pour moi et pour ma blonde qui me rassure.
Je pense que
se ouvre ton jeu avec toi est une thérapie
présentement. Je pense que
je suis quasiment en thérapie quand je t'écoute.
Mais je trouve ça full intéressant.
Très intéressant.
Je me dis, moi qui est quand même quelqu'un
que je considère lumineuse,
je me rends compte
que je suis très positive
pour les autres. Je suis très encourageante
pour les autres. Je vais être comme, « Non, fais-toi en pas.
Ça va bien aller. »
Mais toi, tu penses que tu vas te faire tirer.
Moi, je pense que je vais me faire gonner au centre-ville.
Je suis comme, « Oh, OK. Il y a un petit boulon
à lousser. »
Mais c'est ça.
Working on it.
Je trouve ça super.
C'est un luxe aussi de pouvoir
réfléchir à ces affaires-là
puis prendre le temps de se confronter
à tout ça, puis je me trouve bien chanceuse.
Fait que, tu sais, ça...
Ça, c'est mon questionnement de l'heure en ce moment.
C'est cette affaire-là de pessimisme négatif
où je fais OK, il faut que je le voie.
Surtout que tu le voyais autrement.
Il faut que je le voie autrement.
Mais toi, tu ne te pensais pas comme ça.
On t'annonce, puis finalement, c'est vrai.
C'est tellement logique.
Mais tu sais, quand tu le fais, ça devient normal.
Mais en même temps, c'est anxiogène.
C'est ça.
Tu portes encore ça.
Tu portes beaucoup de choses.
Dans le fond, tu t'enlèves comme tes plures d'oignon.
Oui, oui, oui.
Tu arrives à ton cœur.
Oui, oui, complètement.
Le chemin se fait bien.
J'ai une blonde formidable
qui me parle dans le casque.
Il faut qu'elle me parle dans le casque.
Maintenant, on s'était poignées sur quelque chose.
Elle m'avait dit...
On était dans une passe difficile,
pendant la pandémie.
Elle m'a regardée.
En tout cas, longue histoire encore.
Elle joue mon jeu en estie En tout cas, longue histoire encore. J'ouvre mon jeu à Anestie.
On est question 1 à date.
Non, mais Christ, cet épisode-là va durer 8h30.
On ne sait pas.
On va se commander à manger.
On se fait un lunch.
Je suis amenée à Glacier.
En tout cas, elle m'avait...
En tout cas, elle m'avait... En tout cas, longue histoire, mais genre...
La bolduc, ça m'a fuckée beaucoup sur mon poids.
Parce que t'as dû perdre du poids pour ce fond-là.
Parce qu'on m'avait perdu du poids.
Puis je ne considère pas que j'ai eu un bon suivi psychologique
qui accompagnait ça.
Puis moi, je suis responsable de ça
parce que je suis hyper compétitive
envers moi-même. Fait que moi, j'étais comme
oui, all in,
puis je prends full la responsabilité de ça,
puis j'ai aimé faire ce processus-là.
Le film, c'était incroyable, puis tout ça,
mais personne ne m'avait préparée
pour l'après de ça. Fait que,
tu sais, j'avais perdu 50 livres en 4 mois,
j'en ai repris 70 en 2 ans,
puis je ne sais plus bien dans mon corps.
Ce n'était pas une affaire de...
Je n'étais pas grosse.
C'était une affaire de... Je ne me sentais plus.
J'ai tout le temps bougé. J'ai tout le temps fait du sport.
Monter les marches chez nous, c'était tough.
J'ai fait...
Je n'étais pas dans une super top pass
où je me trouvais au top de ma game.
Ma blonde et moi, on vit des petites tempêtes,
puis un matin,
elle est formidable.
Elle fait chier sur le coup, mais elle est formidable.
Je suis chanceuse d'avoir...
Il y a un délai avant que tu la trouves formidable.
Il y a un délai avant que tu la trouves formidable.
Mais je suis quand même vraiment chanceuse d'avoir quelqu'un
qui est comme elle.
Elle me regarde, on sort pognasse un peu un qui est comme elle. Elle me regarde.
On sort pognasse un peu un matin.
Puis là, elle me regarde. Puis elle fait là, là.
Elle dit, on va continuer cette conversation-là
le jour où tu vas te regarder dans le miroir
puis tu vas te trouver belle.
Parce qu'elle dit, c'est ça, ce type de problème en ce moment.
Puis ça teinte tout autour de toi.
Puis j'étais genre...
Tu sais, elle avait le doigt dessus.
Elle avait tout senti ça.
Moi, je me suis gérée.
J'ai travaillé mon bord.
Un moment donné, tout ça était correct.
Mais elle était incroyable.
Ça voulait dire aussi, moi, je te trouve belle.
Oui, puis ça me fait chier que tu ne te sentes pas bien.
C'est ça qui est touchant là-dedans.
Mais il faut que toi, tu trouves
comment te trouver belle. Même si elle te trouve belle, c'est toi qui est touchant là-dedans. Mais il faut que toi, tu trouves comment te trouver belle.
Même si elle te trouve belle,
c'est toi à faire ton chemin.
C'était vraiment ça.
Je ne me sentais surtout pas bien.
J'étais à un poids où je n'ai jamais été.
Je n'étais pas en pleine possession
de mes moyens.
Ce n'était pas une affaire d'être grosse ou maigre.
C'était quelque chose qui t'appartenait.
Oui, c'est ça. Ça ça teintait, en tout cas,
beaucoup de... Vive Marina.
Vive Marina, en mots d'une maison.
Es-tu prête pour la question 2?
Oui, pour trois autres heures.
Alors, nous repartons.
Elle est peut-être sensible, mais j'ai envie de t'entendre
parce que t'en parles quand même beaucoup
de cet homme-là qu'on n'a pas connu.
Quel est le plus grand leg de ton père?
Comment il s'appelait déjà ton père?
Michel White.
Michel White.
Ah, mon père.
Il me manque en crise.
T'avais quel âge quand tu l'as perdu?
24.
Puis genre...
Je finissais l'école de théâtre.
Dans ma dernière session d'école de théâtre.
Il est mort en février, je finissais au mois de mai.
Ça a comme été une fin d'école vraiment bizarre.
Tu étais dans une zone, j'imagine, étrange.
Ah oui, puis je l'ai échappée.
J'ai fini l'école, puis je suis revenue à Montréal.
J'ai fait le party, puis j'étais comme...
Tu sais, je voulais noyer quelque chose.
Je voulais étouffer quelque chose.
Je voulais pas vivre quelque chose.
Je voulais, tu sais...
Jusqu'à un ami qui m'a dit, justement, un moment donné...
Il y a eu un soir, je suis revenue,
puis je me suis écroulée sur le trottoir en avant de chez nous,
juste en larmes, tu sais.
Puis j'ai appelé un de mes nous, juste en larmes. Puis,
j'ai appelé un de mes amis,
puis je pleurais, puis je pleurais, puis je pleurais.
J'ai juste dit... Ça a comme sorti tout seul.
Tu sais, quand tu vomis des mots
puis des émotions,
puis j'ai juste...
J'ai dit à mon ami, j'ai dit,
t'as pas idée comment je voudrais que mon père me prenne dans ses bras.
Puis il fait,
c'est ça, là. C'est ça que tu cher bras. » Puis il fait « C'est ça, là.
C'est ça que tu cherches.
Puis tu cherches pas la bonne place, là, tu sais. »
Puis ça a été fini.
Ce soir-là, je suis rentrée, puis il y a vraiment
eu... J'ai l'impression que je suis passée
à une autre étape du deuil, tu sais.
Puis genre...
Mais oui, c'est ça.
Il est décédé, j'avais 24 ans.
Puis qu'est-ce que je garde de lui?
Beaucoup de choses.
Autant j'ai des traits qui me viennent des lynches aussi,
beaucoup.
Mais mon père, c'était le cool dad.
Mon père venait me chercher à l'école
avec sa veste en cuir, ses lunettes soleil-vernet,
c'était un grand blond de 6 pieds
tout le monde le trouvait cool
il avait une buick dorée
ton père aimait
prendre la place à quelque part
non, il était super discret
alors la buick dorée
c'est son côté artiste je sais pas, il trouv discret. Mais alors, la biouque dorée, c'est son côté artiste.
Il aimait ça, je ne sais pas.
Il trouvait ça beau, le gold.
Il assumait ça.
Il assumait ça complètement, les banquettes dorées en dedans.
C'était ça notre char quand j'étais enfant.
Il se donnait le droit d'être sans le regard des autres, à quelque part.
Vraiment.
Mon père m'a beaucoup appris la bienveillance.
Il m'a beaucoup appris...
Mon père, c'est lui
qui me donnait la table dans le dos.
Qui me faisait le renforcement positif.
Je me rappelle, une année,
j'étais en sixième année,
il y avait une grosse balançoire au parc,
comme une grosse soucoupe.
Je me balançais.
Il y avait deux. J'étais avec mon père,
puis il y avait une petite fille
qui regardait les balançoires.
Puis moi, j'ai juste regardé,
puis j'ai fait,
« Tu veux-tu embarquer avec moi? »
Je ne la connaissais pas,
puis j'étais juste comme,
je la voyais qu'elle avait le goût, tu sais.
Je lui ai dit, « Tu veux-tu embarquer? »
Puis là, on s'est balancés les deux.
Puis là, après ça, on s'en allait à la maison.
Mon père a juste fait, c'est vraiment un beau geste
que t'as fait à la petite fille.
C'est beau que t'ailles partager la balançoire avec.
Tu sais, il nommait les choses comme ça,
tu comprends? Puis ça,
ça m'est resté beaucoup.
Je pense qu'il a...
Il m'a aidée, en tout cas, à construire
une grosse partie
de la personne que je suis aujourd'hui.
À mettre en valeur tes qualités.
Oui, oui.
Ce que je n'ai pas l'impression
qu'était comme tout le temps le cas.
Puis, parce qu'encore une fois, très vite...
Tu sais, c'est que la vie a flippé de bord, en esti.
Comment ça s'est passé, justement,
ce changement de bord-là dans ta vie?
Tu sais, genre...
Mes parents se sont divorcés,
j'étais en sixième année, puis mon père est tombé malade
en secondaire 2.
Au début, c'était bien graduel.
Puis tu sais, c'est une maladie dégénérative,
mais à ce moment-là,
il n'y avait pas autant de médicaments
qu'aujourd'hui, il n'y avait pas autant de recherches
puis tout ça. Puis mon père, ça a commencé par des petits étourdissements. À ce moment-là, il n'y avait pas autant de médicaments qu'aujourd'hui. Il n'y avait pas autant de recherches.
Mon père a commencé par des petits étourdissements.
Il s'est tenu un petit peu sur les murs.
Son oeil tremblait un peu.
Il ne peut plus conduire son auto.
Il s'en va au travail en transport adapté.
Il ne peut plus travailler.
Il est en fauteuil roulant.
Il faut qu'il porte des couches.
Tout ça, c'était avant deux ans.
Ça a vraiment clashé.
Je pense que c'est ça la plus grande injustice
de ma vie.
Je savais que j'allais brailler.
Mais c'est genre de voir
ton héros
tout perdre.
Mon père, c'était tout.
Tu comprends? C'était genre, on allait
à Rome. Le samedi matin, on allait jouer au basket.
Il m'amenait voir
des shows de musique. Il jouait de la guitare.
On allait au parc safari à Rome.
Tu sais, genre, mon père, c'était le fun, tu comprends? C'était comme je faisais tout avec lui. musique, il jouait de la guitare. On allait au parc Safari, la ronde, tu sais, genre, c'était le...
Mon père, c'était le fun, tu comprends. C'était comme...
Je faisais tout avec lui, puis
il était capable de tout. Tout le monde
le trouvait cool, puis genre...
Merci bien.
Puis...
C'est fucked up en estie
de voir, genre, du jour
au lendemain
que plus rien de tout ça existe, puis que plus rien de tout ça existe.
Que plus rien de tout ça va être possible.
Lui, il essayait de me rassurer au début.
Il était comme, tu vas voir, ça ne changera rien.
Parce qu'il a toujours gardé sa tête intacte.
Il a toujours gardé sa tête.
C'est ça qui est...
Moi, je l'ai vu être prisonnier de son corps.
Puis être en crise aussi
mais il était toujours très calme
mon père c'était pas un
colérique, c'était pas un violent
il parlait pas, il criait jamais
c'était vraiment un cool gars
tranquille
mais c'est ça, c'était juste
tu sais après
mettons quand j'étais ado puis que j'entendais mes amis chialer,
que leur père ne pouvait pas venir les chercher
et qu'il fallait qu'ils marchent 10 minutes,
j'étais comme...
Moi, je paierais 500 millions de dollars
pour refaire un tour de char.
Ça a fait une séparation entre toi et les autres.
As-tu l'impression que ton chemin était différent?
Sinon, tu as quitté l'enfance, tu as quitté ton adolescence?
Maintenant, je le vois et je pense que oui.
Mais quand tu es dedans, tu as les deux pieds dedans.
Tu es dans le concret de la patente.
Tu es dans le concret de « il faut que j'aille faire les poussées de mon père,
sinon il ne mangera pas ».
Et qui te comprenait à ce moment-là?
Je n'avais pas grand monde. te comprenait à ce moment-là? Je...
Je n'avais pas grand monde.
J'étais très toute seule.
Puis aussi parce que moi,
je n'en parlais pas trop non plus.
Je pense que moi,
j'en parlais pas tant à mes amis.
Je pense que je cachais des choses aussi
parce que je ne savais juste pas
comment gérer ça.
Puis c'était tough, tu sais.
Puis genre...
Tu sais, il n'y a pas une fois que je suis partie chez mon père
puis je n'ai pas pleuré dans son esti de corridor d'appartement, tu sais.
C'était...
Puis je sais que...
Tu sais, puis je me suis sentie coupable des fois de vivre ma vie, là. Tu sais, je fermais la porte puis je me suis sentie coupable des fois
de vivre ma vie.
Je fermais la porte et je me disais
« Hey, lui, je le voyais dans son fauteuil. »
Je disais « Bye. »
Je fermais la porte et j'étais comme
« Hey, moi, pendant que
je vais à Ronde,
pendant que je vais dans des parties avec mes amis
et que je vais à l'école,
lui, tout ce temps-là, il est assis là. » Je sais que c'est pour ça que je vais à l'école, puis tout ça. Lui, tout ce temps-là, il est assis là, tu sais.
Puis je sais que c'est pour ça que je fuis l'ennui,
tu comprends?
Puis je sais que c'est pour ça que
ça m'a donné
une urgence de vivre, tu sais.
Tu sais, jamais une journée plate, là.
C'est ça, là.
Puis ça va être ça toute ma vie,
parce que
je pense pas que je vais pouvoir
me départir un jour
de...
de me dire
si ça m'arrive un jour,
m'avoir vécu en tabac.
C'est le lait qui t'a laissé en partie, ça?
C'est sûr.
Mais sans le savoir.
Sans le savoir, mais je veux dire,
que t'as observé de lui comment il a vécu.
Oui, ça m'a donné une urgence d'être dans la vie.
As-tu l'impression que c'est comme
s'il s'était préparé à ça dans sa vie?
Est-ce que lui, il a vécu à 100 000 à l'heure?
Oui, je pense qu'il a bien vécu aussi.
Je pense que personne n'a vu venir cette affaire-là.
Puis après ça, je ne vis pas quotidiennement
avec la peur de l'avoir.
Ce n'est pas génétique.
Je ne suis pas en train de me dire,
mon Dieu, d'un coup, j'ai la sclérose en plaques.
Mais tu as juste vu que la vie...
Mais je l'ai eue, jeune, cette peur-là.
OK.
Puis c'est que là, c'est la sclérose en plaques,
mais c'est que ça peut être n'importe quoi.
On peut se faire frapper par un champ,
puis par nos jambes, tu sais.
Puis c'est comme si cette conscience-là,
je l'ai depuis toujours, tu sais, à cause de ça.
Puis ça fait que, hey, je vis.
Est-ce que, parce que moi, je t'écoute parler,
tu sais, ça a duré des années avec ton père.
Est-ce que tu as eu une fatigue psychologique, une fatigue physique aussi reliée à ça, cette responsabilité-là que tu as eue très, très tôt dans ta vie alors que tu aurais dû justement aller dans des parties avec une grande insouciance?
C'est comme si on t'a enlevé ton insouciance très tôt, mais des fois, il y a comme on a besoin à moment donné, de rattraper, de se reposer. Est-ce que tu as
senti ça?
Je ne sais pas. Je pense que quand j'étais
dedans, j'étais dedans. Je n'ai pas senti
de fatigue psychologique.
Dans l'après,
j'ai l'impression que toute ma vingtaine,
je n'avais pas les outils pour faire face J'ai l'impression que toute ma vingtaine,
je n'avais pas les outils pour faire face à tout ça.
Juste de faire le deuil, ça a été tough.
Mais en même temps,
j'ai aussi été élevée par des femmes très fortes.
Je pense que très vite,
je pense que c'est ça.
Peut-être que ça ressort aujourd'hui.
Peut-être que c'est maintenant que je me permets
d'être plus vulnérable par rapport à ça.
Parce que je suis plus vieille
et je prends conscience de certaines affaires.
La première chose que ma mère m'a dit
quand elle est morte, c'est
« Mais nous, on est dans la vie encore.
Nous, on est là.
On ne va pas passer...
On ne va pas
perdre notre vie. »
Ça, c'est très tough là, vous aussi.
Tu comprends?
Mais en même temps,
ça t'en donne une sorte de force.
Je me rappelle,
il y a un moment que je ne vais jamais oublier
puis je pense que ça a fait
que je n'ai pas été dans une fatigue psychologique.
Je pense qu'à la base, j'ai beaucoup d'énergie
puis que je suis capable d'en prendre.
Oui, parce que tu es forte.
C'est vrai que tu es forte
parce que c'est quelque chose que tu as vécu.
Mais je pense qu'avec Marina,
surtout dans nos débuts, je pense que Marina a peut-être écopé un peu de ça.
Tout d'un coup, je me permettais d peut-être des fois où ça a été beaucoup, mais
parce que
c'est ça, je me permets
pas beaucoup ça.
En tout cas, dans ma vingtaine, je me permettais
pas ça vraiment, mais
je me rappellerai toujours
la dernière fois que j'ai vu mon père.
Moi, je voulais pas venir le voir
à Montréal. Il était à Montréal, puis j'étais à Sainte-Sainte.
Je savais qu'il restait une couple de jours, puis mon premier réflexe, ça a été je voulais pas venir le voir à Montréal. Il était à Montréal, puis j'étais assainie à Sainte. Puis je savais qu'il restait une couple de jours,
puis mon premier réflexe, ça a été...
Je veux pas.
J'ai 10 ans d'images de marde.
D'images de lui à terre.
D'images de lui...
Tu sais, de la marde, là.
Puis je suis comme, je peux pas.
Je peux pas vivre avec l'image de lui sur son lit de mort.
Tu sais, je veux pas ça en plus.
Puis là, genre deux jours après,
j'étais assise dans le salon avec mes colocs à Saint-Hyacinthe
puis je suis comme, amène-moi à Montréal.
Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'a kické in.
J'ai fait, il faut que j'aille le voir.
Puis là, on est venus à Montréal.
Puis là, j'étais là.
J'ai dit bye.
Je savais que c'était la dernière fois qu'on se voyait.
Tu sais, c'est des émotions impossibles.
Je veux dire, c'est des affaires
qu'on vit pas souvent,
mais que...
Asti, c'est intense.
C'est comme, c'est démesurément intense, tu sais.
Puis là, je savais, là,
je disais bye.
Puis quand
je suis descendue de là,
je me rappelle, mon coloc
m'attendait dans l'auto, puis je me suis assise
dans le char,
et j'ai eu un sentiment
d'être invincible.
Puis je l'ai encore, ce sentiment-là.
Des fois, ça va peut-être
me nuire, sauf que
je suis sortie en faisant
ce que je viens
de vivre là.
Il n'y a rien qui va
topper ça.
Il n'y a rien qui peut topper ça, tu comprends?
C'est la plus grosse affaire
de ma vie.
Fait que, j'étais comme,
je suis comme vite tombée en mode
« Amenez-en de la marde.
Bring it on, là.
Je suis prête. »
Puis je pense que ça m'a servi
beaucoup aussi. Puis il me sert
encore, tu sais. Puis je me permets encore.
Justement, je pense plus vieillie.
Je me permets d'être plus vulnérable, mais
ça relativise
en chien, là, quand tu
vis des grosses affaires comme ça. Puis tout le monde les vit,
tu sais. Tout le monde en traverse de ça.
Moi, en tout cas,
ça m'a insufflé une espèce de...
Il n'y a plus rien qui est grave.
Est-ce que c'est encore comme ça aujourd'hui?
La majorité du temps,
je pense que oui.
Toi aussi, c'est un leg.
Oui, oui.
Tu as eu quand même plusieurs legs signifiants dans ta vie.
Oui, puis c'est ça qui est dichotomique,
de sentir à quel point des fois je l'ai, cette force-là.
Puis après ça, d'autres fois, je fais,
je vais me faire gonner au centre-ville.
Puis tu es comme, mon Dieu, c'est comme...
Mais c'est un peu tout ça que je porte
puis que j'essaie de démêler, en fait.
Mais...
Mais oui. Je sais pas si c'est ça.
Il m'a légué le fun, tu sais.
Il m'a légué d'avoir du fun.
De... Oui.
C'était vraiment...
Il dirait de quoi, aujourd'hui?
Il dirait de quoi, de toi, aujourd dirait de quoi de toi aujourd'hui?
Je pense qu'il serait fier.
C'était quelqu'un qui n'était pas gêné
de dire qu'il était fier.
On ne se le fait pas toujours dire,
je trouve, par nos parents.
Puis il était fier.
Je pense qu'il serait fier.
Je pense qu'il s'entendrait vraiment bien
avec ma blonde.
Ils feraient de la musique ensemble.
Puis,
oui,
je pense que...
Puis c'est fou comment je le sens
présent, tu sais.
Il est là, là. Il est là
non-stop. Moi, c'est ça ma croyance
dans la vie, là. Je le sens,
ces petites tapes dans le dos, à des moments très précis.
Puis c'est comme
devenu ça un peu ma spiritualité,
si tu veux, ou mon petit...
Juste comme un réconfort, tu sais, de faire...
Ah! OK, il l'a vu, il est là, tu sais.
Tu sais, quand j'ai gagné meilleure actrice pour la Bolduc,
tu sais, j'ai une affaire, là, avec le chiffre 11, là.
Le chiffre 11, c'était son chiffre à Balmol puis au hockey,
puis depuis qu'il est mort, là, les 11 me 11 me hantent. Mais tu sais, pas 11h
et 11. Tu sais, des affaires genre
je suis stressée de prendre un vol d'avion,
on me donne mon billet, vol 711, siège 11.
Puis je suis comme, OK, ça va bien aller.
Tu sais, c'est devenu une source de réconfort
mes petits 11, mettons.
Puis notre chanson.
Puis tu sais, ma blonde, des fois, elle était comme,
t'es cute avec tes 11, mais tu sais.
Puis,
en tout cas, je me suis fait tatouer une mesure de « Stay away to heaven » quand j'étais jeune, parce que c'était notre toune.
Et quand j'ai gagné, ça, c'était tellement un beau moment,
quand j'ai gagné « Meilleure actrice pour la bonne vie »,
parce qu'une des affaires que je trouve le plus plate, mettons,
ou le plus dur, c'est que mon père ne m'a jamais vu jouer.
Puis ça, j'aurais aimé ça.
Il m'a jamais, jamais, jamais vu jouer,
ni au Ultimate, ni comme actrice.
Puis ça, ça m'a longtemps manqué.
Puis quand j'ai gagné le trophée
meilleure actrice, on est allés au parterre après,
puis tout ça, puis là, on revient,
comme je suis pas une heure du matin,
on rentre dans l'auto, part le char,
la radio passe et Starway qui est en train de jouer.
Mais tu sais, Stairway ne joue jamais à la radio.
Ça dure huit minutes.
Et je te jure, je pars à brailler, je regarde ma blonde.
Puis là, même ma blonde qui est comme,
t'es cute avec tes petits ongles,
elle était genre, elle a appris de quoi, elle a fait,
oh ça, c'est freak.
Mais tu sais, ça m'a juste fait comme...
Il est là.
Il est fier, puis il a vu.
Ça, c'est important.
C'est devenu ça,
sa présence dans ma vie.
Mais voilà.
Merci.
On salue Michel, peu importe.
Es-tu prête pour passer
au niveau 2?
J'ai l'impression que je suis déjà dans l'étape deep.
Non, ça, c'était
les moins personnels.
C'était la mise en bouche.
Les moins personnels. J'ai tout déballé mes thérapies.
Non, mais c'est ça ici
qui évoque avec le jeu.
C'est les moins personnels dans le sens que ces trois questions-là,
j'aurais pu les poser à n'importe qui.
Mais les réponses, on ne les sait pas.
On est arrivés tout de suite dans l'intime.
Alors, on verra pour la suite. J'aimerais ça que tu m'en donnes
trois autres.
Je fais des soupers de jour de l'an
et des bronches
de jour de l'an. Moi, à chaque année,
je suis celle qui fait
« Bon, là,
qu'est-ce qu'on a appris l'année dernière
et qu'est-ce qu'on souhaite pour l'année prochaine?
Puis là, on fait un tour de table qui dure
trois heures. Est-ce que le monde
se met à broyer?
Je suis cette personne-là d'imparter.
Mais ça m'intéresse.
Mais t'aimes l'humain.
Oui.
Exactement.
Donc, est-ce que tu
cohabites bien avec la solitude
que penserait la jeune débit
de la femme que tu es devenue aujourd'hui
quelle est la cause
qui te tient le plus à coeur en ce moment
attends solitude.
La deuxième, c'est la jeune débit.
Et puis la cause qui te tient le plus à cœur.
La cause, il y en a tellement.
C'est des grosses questions.
Je pense que je vais prendre la petite débit.
OK. Alors, que penserait la jeune débit de la femme que tu es de plus?
Je vais m'allonger.
Allonge-toi.
Non, mais...
Je pense qu'elle se trouverait hot.
Oui?
Oui, oui. Je pense vraiment...
Ça fait depuis que j'ai, mettons,
huit ans que je veux faire ça,
que je veux faire ce métier-là dans la vie.
Il y a des fois où je suis comme,
j'en reviens pas de ma vie.
J'en reviens pas.
Ça me rend profondément
heureuse de faire ce que je fais.
Je me trouve tellement chanceuse.
Évidemment,
tout en me disant que ça va arrêter
demain matin et que ça peut arrêter demain.
Mais je pense
qu'il y a
un côté d'elle qui n'en reviendrait pas
qu'elle a réussi.
Elle rêvait à quoi, la petite Déby?
Elle rêvait d'être actrice.
Elle rêvait de...
Je rêvais d'être sur une scène de théâtre.
Quand je faisais mes auditions d'école de théâtre,
j'allais à la bibliothèque.
Quand tu ouvres une pièce de théâtre, j'allais à la bibliothèque. Quand tu trouves une pièce de théâtre,
une création,
en fait, ils te mettent toujours dans la première page
les crédits de la création.
Mettons,
cette pièce a été montée au théâtre du Rideau Vert,
telle date, telle année,
par tel metteur en scène,
qui jouait tel personnage, tel acteur.
Puis là, ils te donnent tous les crédits.
Moi, ça, je regardais ça.
J'étais comme si un jour, j'ai mon nom là-dedans.
J'étais comme...
Pour moi, c'était du show-rock, ça.
J'étais comme, c'est des rock stars.
Être dans une création de théâtre,
puis d'avoir leur nom dans le livre au début,
j'étais comme, si un jour
ça m'arrive,
je vais pouvoir mourir.
Je voulais tellement ça,
puis de savoir
que...
de voir que crime,
c'est ça
que je fais,
ça me rend vraiment
heureuse.
C'est toujours ça que tu as voulu faire?
Toujours.
Toujours.
Oui.
Puis je ne sais pas où j'ai pogné ça.
Ça ne vient pas de ta famille.
Je ne viens pas d'une famille axée sur la culture.
Je n'allais pas au théâtre quand j'étais jeune.
Je n'allais pas.
Mais il y a vraiment...
J'ai pogné ça un moment au secondaire.
J'ai pris un cours d'art dramatique.
Quand tu te sens valorisée dans quelque chose aussi,
quand ton prof te trouve bonne,
là, tu t'investis, tu fais des affaires.
Est-ce que t'aimais aussi te retrouver dans un personnage?
Oui, oui, oui. Vraiment.
Puis, oui, vraiment.
J'aimais raconter.
J'aimais comprendre.
Comprendre les...
Il faut comprendre les humains qu'on joue dans leurs failles,
dans tout ça, pour pouvoir essayer de les jouer,
comprendre les émotions.
Je pense que ça m'a toujours intéressée.
Sûrement que j'aurais été psy dans la vie,
si j'aurais pas été actrice.
Je suis comme, il y a clairement quelque chose autour.
Je pense que la compréhension de l'humain
est toujours au centre de ce que tu fais.
Mais toujours.
Je suis la première à me remettre en question
tout ce dont on parle depuis tantôt.
De faire, ah oui, c'est vrai, je vois ça de même. »
C'est comme ça qu'on avance,
mais ça m'intéresse aussi beaucoup.
Je m'intéresse au sous-texte, surtout.
Je m'intéresse à ce que la personne ne dit pas dans la vie.
Que tu sens dans son non-verbal
ou que tu sens dans ses silences.
C'est ça que j'essaie de reproduire
puis que je trouve fascinant à essayer de reproduire.
Puis je pense sincèrement que, à quelque part,
le théâtre m'a façonnée puis m'a...
Je ne veux pas dire sauvée,
parce que je n'aime pas se faire le lien
avec la thérapie.
On ne joue pas au théâtre
pour se faire de la thérapie.
Des fois, la ligne est mince
et on joue avec nos émotions,
mais en même temps, il ne faut pas
passer outre et ramener ça à la maison.
C'est un personnage et c'est une histoire
et quand c'est fini, c'est fini.
Mais je pense, en tout cas...
Je pense encore aujourd'hui.
C'est drôle, j'en parlais récemment
avec des amis acteurs,
puis j'ai l'impression qu'encore aujourd'hui,
il y a quelque chose que j'aime
dans...
Jouer, pour moi, ça devient...
C'est un peu quitter le monde aussi.
Tu comprends? C'est un peu quitter le monde aussi. Tu comprends?
C'est comme prendre un break.
C'est comme de faire,
« Là, on joue, essaie d'être à la guerre.
Puis on va se croire.
Puis on va tellement se croire
que ça va nous faire brailler.
Puis ça va nous faire...
Puis on va avoir du fun.
Puis on va raconter quelque chose.
Puis ça...
Puis je sens que c'est toujours un peu...
On met le reste en pause, tu sais.
Puis je l'aime, cette espèce de break-là aussi.
Je l'aime, j'aime ça, aller dans la fiction.
Ce qui fait que tu te donnes pleinement.
Oui.
Tu plonges complètement.
Puis il y a quelque chose là-dedans, je trouve,
qui fait du bien, tu sais.
Puis je pense vraiment que...
Je pense que le théâtre a fait de moi
une meilleure personne.
Le théâtre m'a appris l'empathie.
Comme spectatrice,
quand je me suis mise à aller en voir,
puis en voir, puis en voir,
puis j'en consomme encore beaucoup.
Le théâtre m'a appris l'empathie,
m'a appris à essayer de mieux comprendre l'autre, à voir toutes les facettes d'une histoire, à remettre en question mes opinions, à remettre en question mes idées préconçues.
Pour moi, le théâtre, je veux dire, tout le monde devrait y aller à chaque semaine.
Quand tu quittes tes personnages, est-ce que tu es contente de revenir, Déby?
Oui, oui, 100 %.
Parce que c'est comme ça doit faire du bien.
Parce que quand on ne fait pas,
quand on n'est pas actrice ou acteur,
on ne quitte jamais vraiment qui on est.
On ne rentre pas dans les souliers de quelqu'un d'autre.
Toi, tu le fais.
Oui, c'est le fun de revenir aussi.
Mais tu vois, des fois, ma blonde est comme...
Dépendamment de ce que je...
ce que je travaille dans tel moment,
des fois, ça me teinte,
tu sais, je pense.
Tu sais, comme...
Le personnage t'habite, là.
Un personnage... Tu sais, un moment donné,
je jouais un personnage qui était bien en dépression.
Je n'étais pas en dépression, là, tu sais.
Mais ça nous habite, tu sais. Il y a quelque chose où tu réfléchis. Tu sais, c'est pas un punchression mais ça nous habite
il y a quelque chose où tu réfléchis
c'est pas un punch in punch out notre métier
c'est tout le temps là
tu vas voir quelque chose dans la rue qui va t'inspirer
tu vas faire ah oui ça je vais l'essayer
je le répète
mais tu sais ça reste toujours
sain pour vrai
c'est pas genre
je deviens pas le personnage.
Ta famille, quand ils t'ont vue la première fois,
par exemple, à la télé,
est-ce qu'ils étaient fiers du chemin
parcouru? Oui, vraiment.
Ils étaient fiers. Parce que c'est quelque chose.
Moi, je me souviens, j'ai fait
le salon du livre d'Edmonston. Je te l'ai déjà
raconté.
Tu as de la famille à Edmonston.
J'étais assise, puis là,
il y a une dame qui s'approche de moi et dit
« Hey! Salut! Moi, je suis la tante de
Debil Lynch-White. » C'est super!
On ne se connaissait pas à l'époque.
C'était au début, quand tu as fait
Unité 9.
La quatrième fois,
dans la même journée, « Hey! Salut!
Je suis la tante de Debil Lynch-White. »
Tu as la communauté.
C'était beau de voir ça, cette fierté-là,
puis de dire, en tout cas, si tu ne la connais pas,
il faut que tu la connaisses.
Mais je disais, oui, oui, oui, je la connais.
Mais tu sais, c'était comme, c'était beau.
Ça, est-ce que la petite serait contente aussi
d'être reconnue par sa famille comme ça,
d'exister dans ce regard-là?
Je pense que oui.
Je pense que oui,
mais je pense que
ce qui me rend le plus fière,
c'est les gens de qui je suis très, très proche
qui sont fiers, tu comprends?
Dans le sens que ma famille, je les adore,
on a une super belle relation,
mais ils sont au Nouveau-Brunswick.
Je n'ai jamais grandi avec eux.
J'y allais l'été, j'y allais à Noël.
Puis ils sont là,
puis ils sont fiers, puis je la ressens pour vrai,
la fierté. Mais mettons, sentir ma blonde
fière de moi,
c'est sûr que c'est un impact plus grand.
Mais oui, oui, oui, je pense que la... C'est un impact plus grand. Mais oui, oui, oui.
Je pense que la...
C'est comme si...
Je pense que la petite Debbie serait contente.
Mais on dirait qu'à quelque part,
elle n'a jamais trop cherché ça non plus.
J'étais comme...
Tu sais, moi, quand j'ai une idée dans la tête,
j'y vais, puis je le faisais pas pour les autres.
Je le faisais parce que moi, j'aim idée dans la tête, j'y vais. Je ne le faisais pas pour les autres.
Je le faisais parce que moi,
j'aimais ça.
Mais je pense aussi que... C'est drôle, hein?
Je pense que la petite fille
a dirait à la grande fille
arrête d'essayer d'être dans la gang.
Ou genre,
tu sais, comme, t'es dans la gang. Comme, comprends-le, d'être dans la gang. Ou genre, tu sais, comme, t'es dans la gang.
Comme, comprends-le,
t'es dans la gang.
Écoute, ma blonde, des fois, elle me disait ça.
Elle était comme, toi, tu veux tellement être dans la gang.
Puis, je le vois
dans notre milieu,
il y a quelque chose de...
Tu sais, moi,
j'étais pas dans la gang quand j'étais jeune, tu comprends?
J'étais la grosse qui faisait le curé. J'avais mes amis à moi, mais j'étais pas dans la gang quand j'étais jeune. Tu comprends? J'étais la grosse qui faisait le curé.
J'avais mes amis à moi, mais je n'étais pas dans les cools.
Tu comprends? La gang des cools.
Puis, tu sais, quand tu es jeune,
on dirait que tu veux donc bien être dans la gang des cools
puis être respectée par eux autres, puis tout ça.
Puis tu accordes tellement d'importance à ça.
Puis on dirait qu'en vieillissant,
je pense que la petite fille, elle dirait,
« Hey, c'est toi qui es cool. »
Puis genre, ça, ça fait pas longtemps
que je suis capable de me le dire, parce que
j'ai constaté plusieurs affaires
dans
beaucoup de situations. J'ai l'impression
que
il y a plein de monde
que je rencontre dans le milieu.
La petite débie n'est jamais loin, tu comprends.
Je veux dire, la première fois que j'ai tourné avec Céline Bonnier,
je n'ai pas eu un deux minutes.
J'étais comme, mon Dieu.
Tu essaies de faire taire cette affaire-là parce que tu fais,
non, il faut que tu travailles, tu as un job à faire.
Tu n'es pas groupie.
Sauf que la petite débit est là
à faire, mon Dieu,
c'est Céline Bonnier et elle joue avec toi.
C'est sûr que tu y penses.
On y penserient tous.
Mais on dirait que plus j'évolue dans ce métier-là, plus je me rends
compte que...
C'est une théorie qui ne tient pas sur grand-chose,
sur quelques expériences, mais
j'ai l'impression
qu'on veut tous être dans la gang.
Puis que le monde
qu'on pense qu'ils sont dans la gang
des cools, eux autres aussi veulent être dans la gang
de je sais pas qui
oui oui mais probablement
oui probablement
j'ai l'impression qu'on se trouve tous plus cool
qu'on pense que les autres nous trouvent
tu sais je vais te donner un exemple
j'ai jamais
je n'ai même pas parlé avec elle
mais Laurence Nerbonne me demande
pour jouer dans un clipper mané.
Moi, Laurence Nerbonne,
on ne se connaît pas beaucoup,
mais je connais ce qu'elle fait.
Moi, Laurence Nerbonne, elle est cool.
Elle, elle te demande?
Non, mais tu comprends.
Moi, je suis comme, elle s'habille cool.
Elle est donc bien hot.
Elle fait de la bonne musique.
Moi, je n'en reviens pas.
Je suis dans ma blonde, je suis comme,
« Hein, elle me demande à moi d'être dans son clip.
C'est donc bien... Hein, mon Dieu, c'est donc bien hot.
Elle est comme trop cool pour que je sois dans son clip. »
Et là, j'arrive, là, on fait la journée, puis tout ça.
Et à la fin de la journée, elle vient me voir,
puis elle fait, « Hé, merci tellement. »
Elle dit, « J'étais tellement stressée de te demander. »
Je me disais, mon Dieu, Debbie,
elle va jamais accepter de faire ça.
C'est une actrice
qui fait plein d'autres affaires.
Elle voudrait pas jouer dans mon clip.
J'étais comme,
« Oh, shit.
Toi, tu pensais ça.
Moi, je pensais ça. »
Elle, elle me trouvait trop cool pour être dans son club, puis moi je la trouvais
trop cool pour qu'elle me demande. Puis là, j'ai fait
OK, je pense qu'on est plus de monde
qu'on pense à trouver
les autres cool, puis pas se trouver cool.
Mais c'est parce qu'on se pose beaucoup de questions aussi.
Tu sais, c'est ça, si on arrêtait
notre tête de se poser autant de questions,
puis de dire, regarde, je savais que cette gang-là, je trippe,
pas en train de me dire, eux autres, ils ont plus de fun,
eux autres sont plus cool, tu sais. On a cette tendance-là, je trippe. Je ne suis pas en train de me dire qu'eux autres ont plus de fun, qu'eux autres sont plus cool.
On a cette tendance-là
à toujours un peu
comparer les choses, à quantifier les choses.
Parce que la gang avec qui
tu étais quand tu étais jeune,
tu étais bien aussi avec eux.
Mais oui!
C'était cool d'être avec eux.
Mais c'est vrai, je pense qu'on reste toujours
comme ça, avoir l'impression que...
Un peu comme quand on est à l'épicerie, on a l'impression
qu'on prend pas la bonne file, que notre file, elle va moins vite.
Tu sais, des fois, on a l'impression que notre
gang, ça pourrait être
plus cool. Mais non!
Oui, mais non, t'es cool! On est cool!
On est cool! On se dit qu'on est cool!
Fait que la petite Debbie, elle va dire ça.
Arrête d'essayer d'être dans la gang, là!
T'es cool! Tu l' la gang. Tu l'es dedans.
C'est vrai qu'on perd
bien du temps. Je vais te poser
une autre question. On est dans les jaunes.
Tu as répondu, mais j'aimerais
quand même t'attendre davantage parce que tu es
une enfant unique.
Tu es une petite débit unique.
Est-ce que tu cohabites bien avec la
solitude?
Beaucoup mieux aujourd'hui. Beaucoup mieux aujourd'hui.
Beaucoup mieux aujourd'hui.
Fin d'adolescence,
il m'est arrivé de faire des crises de panique
parce que j'étais toute seule.
Tu sais, un vendredi soir
que tous mes amis étaient occupés,
puis là, je n'avais pas été invitée,
puis là, mon petit rejet qu'Ikaïne.
Puis là,
je faisais des petites crises de panique.
Puis là, un mal-né,
j'ai fait ça pendant quelques années.
– Oh, quand même, là.
– Oui, mais c'était pas trop souvent.
Mais c'était
nouveau, là. Puis
je gérais très mal d'être toute seule,
justement. Puis j'ai décidé
à 25 ans d'aller
en voyage toute seule, en Europe.
J'étais jamais allée en voyage
toute seule de ma vie. J'étais jamais allée en
Europe. Et je me rappelle très
bien que la raison de mon voyage,
c'était « Va apprendre à être
toute seule. » Comme, va être
toute seule quelque part que tu sais pas,
puis que tu connais rien, puis que tu connais rien, pis que tu connais personne,
pis que tu vas te débrouiller.
Pis, il y a vraiment
quelque chose qui a changé dans...
Écoute, j'ai fait une épique crise
de panique à Berlin, là,
sur un banc de parc,
parce que je mangeais au restaurant tout seul,
pis c'est la première fois que je mangeais dans un restaurant tout seul.
C'est toutes des affaires
que je n'expérimente pas vraiment quand tu es jeune.
C'est super anodin.
Maintenant, je vais tout le temps au restaurant tout seul et j'adore ça.
Tu comprends?
Je n'ai pas besoin d'être avec quelqu'un.
Mais à ce moment-là, à 25 ans, c'était comme la grosse affaire.
Puis là, j'ai senti ça monter.
Je payais la facture.
C'était comme...
Puis là, je m'en vais dans un parc.
Et là, grosse crise de panique,
de se sentir vraiment seule,
se sentir
qu'il n'y a personne,
s'il t'arrive de quoi, puis de ça.
Puis je me rappelle,
je ne sais pas où je pogne cette force-là,
je ne sais pas, mais sur le coup,
je réussis tout le temps à me ramener quand même.
Je pense que ça, c'est quand même
le leg positif du tough love.
Je pense que je suis capable de l'être envers moi-même.
Je me rappelle m'être dit,
« Là, il te reste deux semaines de voyage.
Tu ne vas pas laisser ton attitude de cul
se craper ça. »
Puis comme je suis arrivée à l'auberge de jeunesse,
j'ai pris des dépliants d'activité.
Je me suis bouquée. C'est plein d'affaires.
Je suis passée par
de ça, puis je suis revenue, écoute,
je suis revenue de ce voyage-là,
j'ai habité tout seul,
chose que j'avais jamais faite. Tu sais, moi,
j'attendais que mes collègues soient là avant de m'endormir,
tu comprends? Parce que
j'avais peur de m'endormir tout seul, tu sais.
Puis,
puis là, écoute,
j'ai habité tout seul.
Il y a vraiment une partie de moi qui a, je ne sais pas comment,
mais apprivoisé ça.
Quand on sait qu'on peut être seul et bien,
qu'est-ce que ça a changé dans ta vie, ça?
Ça change que tu es mieux avec les autres.
Ça change que quand tu es avec les autres,
tu as vraiment le goût d'être là.
Tu les as choisis. Tu les as choisis, que tu n'es pas là pour patcher leas vraiment le goût d'être là. T'es a choisi.
Que t'es pas là pour patcher le fait que tu veux pas être
toute seule.
Mais ouais,
c'est fou parce que
encore
il y a quelques années,
je sais pas pourquoi,
mais j'ai tout le temps été entourée
de super amis.
J'ai tout le temps... Je suis une fille de gang. J'aime le monde. J'ai tout le temps été entourée de super amis. J'ai tout le temps...
Je suis une fille de gang.
J'aime le monde.
J'ai l'impression que j'ai longtemps porté une solitude
que j'ai encore la misère à décrire.
Juste le sentiment de faire...
De vieillir et de dire que je n'as pas de frère, pas de soeur.
Mon père est mort.
Ma mère n'est pas tant présente.
Ma famille est loin.
Il y a comme...
Est-ce que tu veux des enfants?
Non, je ne veux pas d'enfants.
On ne veut pas d'enfants.
On dirait que c'est une espèce de solitude qui est là,
mais qui est pas lourde en même temps, tu sais, qui est comme...
Mais j'ai de la misère à la décrire encore,
mais je pense que j'en ai eu peur longtemps,
mais j'apprends vraiment à l'apprivoiser.
Écoute, là, je fais des affaires tout seul des fois.
Mon Dieu, il y a bien du monde, on dirait,
qui me jugerait de faire ça tout seul
ou qui ne me trouverait pas de faire ça tout seul.
Moi, je suis comme, j'aime tellement ça, je suis tellement bien.
Tu as créé ton univers.
Oui.
Ton univers de proches.
Ces gens-là, tu les as choisis, les uns et les autres.
Oui, oui, 100 %. Puis je suis hyper
bien entourée, tu sais.
Mais oui, puis je suis repartie
en voyage tout seule l'année d'après.
Puis tu vois, l'année passée, je suis partie
cinq semaines toute seule aussi.
Moi, je pense que tout le monde devrait voyager tout seul
au moins une fois dans sa vie.
Mais oui,
maintenant, ça va. Moi, je suis partie toute seule avant la pandémie,, maintenant, ça va.
Moi, je suis partie toute seule avant la pandémie.
Quelques semaines.
Personne ne pouvait venir.
Moi, je n'attends pas après personne.
C'est l'histoire de ma vie de ne pas attendre après personne.
Mais je me souviens,
la psychologue Rosemary Charest était à mon émission.
Je disais ça, je m'en vais toute seule.
Elle dit, c'est extraordinaire.
Quand tu es capable de partir toute seule, ça veut dire que tu es vraiment bien avec toi-même. Ça m'en vais tout seul. Elle dit, c'est extraordinaire. Quand tu es capable de partir tout seul,
ça veut dire que tu es vraiment bien avec toi-même.
Ça m'avait rassurée.
Je me disais, c'est-tu un peu bizarre
de partir seule quand tu as une famille?
Mais non.
Le plaisir que j'ai eu à manger
alors que je voulais,
on dirait que je n'avais plus de contraintes.
Même si j'ai eu de la misère à revenir,
je serais restée un peu plus longtemps.
J'étais dans un état de béatitude.
C'est sûr qu'à un moment donné, les responsabilités
rattrapent tout ça, mais
ça confirme. Je pense que c'est important
d'aller confirmer
ce baromètre-là
d'être bien avec soi-même.
Oui, puis de faire...
Mais ça s'apprend,
tu comprends? Je veux dire, moi, j'ai appris
à l'apprivoiser, cette solitude-là,
puis à l'aimer. Puis je pense que...
Mais tu l'as forcée.
Je l'ai forcée.
Je trouve que t'as été courageuse de dire
ça, ça me fait peur, mais je vais l'affronter.
Oui, mais c'est parce que je me disais
tu vas pas faire des crises de panique
parce que t'es tout seul le vendredi soir toute ta vie.
Un moment donné, tu fais comme...
Oui, je me suis confrontée.
Encore une fois, c'est cette affaire-là
de quand j'ai peur, j'y vais.
Es-tu grandie à chaque fois?
Oui, tu grandis à chaque fois.
Je trouve que les voyages tout seul,
ça permet de se faire un petit check-up sur nous-mêmes.
Mon dernier voyage tout seul datait de quand j'avais 26 ans.
Puis là, je suis repartie à 36.
Tu le vois, la personne que tu deviens sur certaines choses.
Tu fais, hey, ça, à 26 ans,
j'étais comme pas game, on dirait, de le faire.
Puis à cette heure, je m'en sac comme dans l'an 40.
Puis il y a comme une liberté avec ça
puis quelque chose d'assumé où tu fais...
Je trouve que c'est des petits check-ups avec soi-même, de faire comme, ah avec ça, puis quelque chose d'assumé où tu fais... Je trouve que c'est des petits
check-ups avec soi-même, de faire
comme, ah, ça, j'ai-tu encore...
Ça va-tu me stresser, cette situation-là, ou non?
Puis finalement, ça te stresse pas,
tu fais, ah, wow, OK.
Donc, la solitude, quand on t'entend,
vivre avec soi-même, ça évolue.
Ça évolue, ça s'apprivoise.
Mais il faut s'apprivoiser, puis il faut forcer les choses
aussi. Parce que c'est pas les autres qui vont nous apprendre à vivre seules, parce s'apprivoise. Mais il faut s'apprivoiser et il faut forcer les choses aussi.
Parce que ce n'est pas les autres qui vont nous apprendre à vivre seules
parce qu'ils ne sont plus là.
Non, c'est ça.
Mais c'était peurant, la solitude.
C'était peurant.
Il y a du monde qui n'a jamais été célibataire,
qui passe d'une relation à une autre
et tu as juste le goût de dire
« Hey, prends-donc un petit deux ans. »
Mais c'est un vide.
Mais ce vide-là fait terriblement peur
parce qu'il nous confronte à nous-mêmes.
Parce qu'il nous
reflète les côtés qu'on ne veut peut-être
pas voir dans le quotidien.
Mais quand on les voit, puis qu'on les comprend,
puis qu'on décide de les aimer,
ça s'apaise, tu sais.
Je pense.
Est-ce que t'es prête à passer au niveau rouge?
Oui. Dans ce cas-là, tu sais. Je pense. Est-ce que tu es prête à passer au niveau rouge? Oui.
Dans ce cas-là, tu vas en piger deux.
En fait, tu vas m'en donner...
Tu vas en piger deux, tu vas me les donner.
Il est rendu minuit.
Tu vas en choisir une dans les deux.
Dans les rouges, moi, je n'en choisis pas.
C'est toi qui vas la choisir.
Donc, dans les deux questions.
J'ai l'impression que tu connais tout de moi.
J'ai l'impression que... Éc de moi. J'ai l'impression que...
Écoute, une nouvelle question s'en va ailleurs.
Quelle est ta part d'ombre?
Et la deuxième question,
est-ce que la mort et la maladie te font peur?
Ta boire!
On est dans le léger, là.
C'est léger.
C'est très léger.
Moi, j'étais déjà dans ce niveau-là, question 1.
Oui, je le sais, je le sais.
On aurait pu mettre toute la même couleur.
Ça aurait été correct.
La première...
La part d'ombre.
Cette part qu'on accepte de montrer
à nos proches, cet état de vulnérabilité
des fois qu'on ne veut pas...
Ça ne veut pas dire
être psychopathe.
Non, c'est ça. Mais la part d'ombre.
La part d'ombre.
My God.
Tu n'en as pas?
Je ne suis que lumière.
Je suis un être de lumière
totale.
Ça, ça va m'obséder.
Je vais y penser toute la soirée.
Mais sinon... Je vais te répondre à l'autre avant.
Est-ce que j'ai peur de la mort et...
Et la maladie.
Non, je n'ai pas peur de la mort.
Oui, j'ai peur de la maladie.
Et la mort,
il y a vraiment quelque chose...
Dans les deux dernières années,
il y a quelque chose qui a cloché dans ma tête
par rapport à la mort.
Des fois, j'en parle autour de moi,
puis je suis comme « Ah, oui, là... »
Ça a l'air intense, mais...
On dirait que
j'ai sincèrement compris
depuis genre deux ans. Puis tu sais, quand je dis « sincèrement compris depuis genre deux ans.
Puis tu sais, quand je dis sincèrement,
c'est comme émotionnellement,
dans ma tête, dans tout mon corps,
je suis en paix avec le fait
qu'on va tous mourir
puis qu'on va tous se faire oublier.
Puis c'est ça, la vérité.
Puis c'est super dark, là.
Genre, c'est super...
Ça sonne très dark.
Mais moi, ça m'apaise au bout.
De faire...
Parce que j'ai longtemps eu l'égocentrisme
de réfléchir à du leg.
Tu sais, on pense à ça, ce qu'on va leguer.
Oui, la trace qu'on va laisser.
La trace qu'on va laisser.
Puis des fois, on fait des choix
en fonction de
si ça va laisser une trace.
Je me disais que ce n'est pas le bon chemin.
Il ne faut pas
faire ces choses pour laisser une trace.
Si ça laisse une trace, ça en laissera une
aux personnes que ça concerne.
Tu n'as pas de contrôle.
En fait, ce n'est pas toi qui le décides si tu laisses une trace ou pas.
Exact. Mais moi, j'étais un peu obsédée par ça. Je me disais que je n'aurais pas de contrôle là-dessus. En fait, c'est pas toi qui le décides si tu laisses une trace ou pas. Exact. Mais moi, j'étais comme un peu obsédée par ça.
Je me disais, j'y aurais pas d'enfant.
On dirait que j'acceptais pas
qu'on va se faire oublier.
Puis, un moment donné,
c'est Jeannette Bertrand qui m'a juste dit
tout bonnement, elle m'a fait, mais on va tous nous oublier,
ma belle. Puis j'ai fait,
hé mon Dieu, si Jeannette Bertrand
dit ça, si Jeannette Bertrand pense qu'on va l'oublier, ma belle. » Puis j'ai fait, « Hé, mon Dieu, si Jeannette Bertrand dit ça, si Jeannette
Bertrand pense qu'on va l'oublier,
debile une chouette, prends ton gaz,
on va t'oublier aussi, là, tu sais. »
Et après ça, je me mettais
à réfléchir à ça, puis je me disais, « Hé, c'est vrai. »
Tu sais, en ce moment,
il y a des jeunes dans les écoles de théâtre
qui ont 19 ans, puis qui savent pas
c'est qui Denise Pelletier, puis qui savent
pas c'est qui Jeannine Souto, puis qui savent pas c'est qui Jeannine Souto,
puis qui ne savent pas c'est qui Michel Rossignol.
Tu comprends? Puis même moi,
il y en a des acteurs
décédés québécois que je ne connais pas.
On n'est pas à trois siècles de ces gens-là.
Non, il y en a que moi-même, je ne connais pas.
Puis c'est ça la vérité.
La vérité, c'est qu'on va nous oublier.
Puis la minute
que j'ai computé ça, on dirait que j'ai
catché ça, ça m'a
vraiment apaisée parce que tu fais
« Hey, bien, je vais faire
les affaires qui me tentent, moi,
ici, maintenant. Je vais
faire les projets puis aimer
les gens, puis être avec les gens que je veux
être pour moi, pour ma vie
à moi, parce que
après, bien,
on va t'oublier.
La mort, ça ne te fait pas peur?
Ça ne me fait pas peur, mais j'espère qu'elle va arriver tard.
Dans le sens que j'espère avoir du fun
longtemps. Je ne voudrais pas mourir dans
une semaine.
Mais j'ai comme plus peur
de ça, de faire...
Est-ce que toi, tu mettais
une pression pour après ta mort.
Genre. C'est quand même
complexe. De performer ma mort.
Je veux dire, je suis comme...
Tu es performante après ta mort aussi.
Oui, mais je suis comme... ça n'avait pas rapport.
Puis en même temps,
on les a tous à certains moments
ces questions-là du leg, ces réflexions-là,
mais on va leguer
ce qu'on va leguer.
Dans la mesure où on ne sait pas
quand ça va arriver.
Non, c'est ça. Il vaut mieux vivre là, ici, maintenant.
Puis on n'a pas à mettre
cette énergie-là sur l'après.
Des fois, tu peux faire quelque chose complètement d'inattendu
puis c'est ça qui va laisser une trace.
Quelque chose qui t'arrive.
Oui, absolument.
Après ça, est-ce que la mort
des gens que j'aime me fait peur?
Bien oui.
C'est sûr que ça,
je n'ai pas envie qu'il arrive quelque chose.
Je n'ai pas envie qu'il arrive une grosse tragédie.
Des fois, je pense au moment
où est-ce que Marina et moi,
ça va être
la fin à cause de ça.
Ça me terrorise,
tu comprends?
Mais ma mort,
je n'ai pas peur.
Parce que je sais que je vis.
Puis que
je ne vais pas mourir avec des regrets.
Je ne vais pas mourir avec des j'aurais donc dû.
Ça ne me tente pas.
Mais
la maladie... Ça te hante? Ça, ça me tente pas mais la maladie
ça te hante?
ça me
ça me terrifie
dans le sens que
je suis pas une bonne malade
je suis pas
c'est comme
un autre de mes nombreux chevaux de bataille de ma vie,
d'apprendre à faire prendre soin de moi, à me faire aider.
Je travaille fort et je fais du progrès,
mais des fois, j'ai dit à ma blonde,
mettons que j'étais à ma blonde, j'étais comme... Tu sais, juste...
Tu sais, mettons, j'ai le cancer, là, puis tu sais, juste...
J'ai l'impression que ce qui va me tuer,
c'est de devoir être dans un lit
avec, genre, les gens que j'aime
qui viennent prendre soin de moi, puis...
les voir avoir de la peine,
les voir avoir une petite face...
Tu penses à ça?
Ah, mais moi...
Plus qu'à la maladie que t'aurais.
Oui, oui. Moi, je sens ça.
C'est ça qui va être
plus dur pour moi à combattre.
Est-ce que c'est un peu débit?
C'est drôle parce que quand mes enfants étaient jeunes,
ils étaient dans une garderie, puis il y avait
une petite fille
qui se faisait garder, mais qui était beaucoup plus
grande que les autres.
Ce qui fait qu'on pensait, mettons, qu'elle avait 12 ans,
mais elle en avait 8.
Puis ça faisait que, hey, tu peux-tu l'aider
à mettre son habit d'hiver?
Cette fille-là avait beaucoup plus de responsabilités.
Je suis pas en train de rencontrer une légende, c'est vrai.
Parce que moi-même, je me disais, voyons,
pourquoi elle est plus jeune que ma fille?
Puis je suis en train de...
Puis je te regarde, puis tu sais, tu as tout le temps dit,
mon bonnet ne me faisait déjà pas d'empouponnière.
Donc, tu as toujours été plus dit mon bonnet ne me faisait déjà pas d'ampoupanière.
Donc, tu as toujours été plus grande que les autres physiquement.
Est-ce que ça, ça fait que
on ferait être forte quand on est plus grande?
Oui. Parce qu'on ne nous traite pas
comme une petite fille aurait dû être traitée.
Bien oui. Puis,
je suis sûre que oui. Puis la preuve,
c'est que...
Tu sais, c'est niaiseux, là.
Mais moi, je ne me fais jamais prendre dans mes bras
par-dessus mes épaules.
Tu comprends?
Tu sais, moi, me blottir sur
la poitrine de quelqu'un, là,
ça m'arrive pas.
Parce que je suis plus grande
que tout le monde tout le temps.
Tu sais, de temps en temps dans ma vie, mettons,
j'ai eu un ami qui était six pieds trois, là.
Hé, je le prenais, là,
puis j'étais comme...
Mais j'ai pas eu ça,
tu comprends? J'ai pas, puis...
C'est sûr, c'est sûr que ça joue,
tu sais, il y a quelque chose physiquement, je pense,
oui, qui fait que
je suis la protectrice,
je suis la, tu sais...
Ça te donne un caractère plus fort, peut-être,
que même, que ce que t'es.
Oui, je pense.
Il y a quelque chose de solide quand on te voit.
Même quand j'étais jeune,
j'ai sauté une année à cause que j'étais trop grande.
Pas à cause de tes notes.
Non, non.
À cause de ton physique.
À cause de mon physique.
Je n'ai pas fait de maternelle.
Je suis rentrée.
Ils m'ont fait passer les tests,
puis j'ai passé les tests.
Oui, mais quand même, au niveau de la maturité
je n'étais pas dans la classe avancée
sauf que moi je venais juste d'avoir 5 ans
puis je suis rentrée en première année
puis j'avais l'air d'être en quatrième année
tu sais genre il y a une fille
que j'ai recroisée récemment
qui était 3 ans plus vieille que moi au primaire
puis elle m'a dit quand tu sortais dans le cours des cours
on avait peur de toi
sauf que moi là, j'étais zéro avait peur de toi. Sauf que moi, là,
j'étais zéro violente. Moi, j'étais un agneau,
là, tu comprends? Moi, j'étais juste
la petite fille qui est plus jeune que
tout le monde, en plus. Tu sais, moi, je suis rentrée au secondaire
à 11 ans.
Genre, puis j'étais grande
comme les secondaires 5, tu comprends?
C'était fucké, là!
Puis je me suis faite
traiter par des profs.
J'ai mon prof de maths en secondaire 1.
Je l'ai tellement haï.
Parce que lui, j'ai l'impression qu'il m'a vue rentrer
et il a fait « oh, c'est une petite bomme,
elle va me faire du trouble ».
Parce que j'étais grande et large.
Mais je n'étais pas...
J'étais assez réservée même.
J'étais très impressionnée
par le secondaire
puis par le fait que j'étais plus jeune
que tout le monde tout le temps.
Je n'étais pas au même niveau.
C'est-à-dire que ce que ton physique imposait,
disons, n'allait pas avec
qui tu étais à l'intérieur.
Il y avait vraiment un décalage entre les deux.
On t'a imposé ça aussi.
Ça venait avec. Ça venait avec.
Quand on te voyait, on pensait déjà que t'étais...
Oui, puis on pensait que j'étais plus vieille.
Alors que j'étais un an plus jeune.
Fait que j'étais un petit bébé en dedans, là.
Mais là, j'étais dans le cours des grands tout d'un coup.
Puis là, ce prof-là qui fait genre...
Il m'a tellement fait chier.
Il était comme...
Lui, il s'est dit, elle va me faire du trouble,
moi, il va en faire avant, moi, la casser.
Genre, il m'envoyait tout le temps au tableau
faire des réponses de résultats,
puis je n'étais pas bonne en maths, en plus.
Puis j'avais 11 ans, tu sais.
Puis là, je faisais mes réponses,
puis là, mettons, j'avais une petite erreur
dans le calcul final, il me sacrait en dehors
de la classe dans le corridor pour le reste du cours.
Puis là, j'étais comme...
Fait que, tu sais, oui, je pense que
c'est sûr que ce décalage-là
a peut-être
contribué à quelque chose,
puis a contribué
au fait que...
Hey, j'ai...
T'es une protectrice naturelle.
Oui, sauf que
j'ai besoin de me faire prendre dans mes bras.
C'est important que tu le dises
parce que peut-être qu'on l'oublie.
J'ai besoin justement
d'être la petite cuillère.
C'est tout le temps moi, la grosse cuillère.
Je suis curée
d'être la grosse cuillère.
Je veux être la petite cuillère qui se blottit.
Pourquoi tu ailles au pays des géants?
Mais c'est ça.
Mais tu sais, c'est parce que quand tu dis
j'ai peur de la maladie, si j'ai parlé de ça,
c'est que ton premier réflexe,
c'est comment les autres vont le vivre.
Et non,
comment moi, je vais le vivre.
Mais moi, tu sais, même ma mort,
je n'ai pas peur.
Tu vas avoir de l'air forte dans ta mort, on dirait.
Pas dans ta mort, mais dans ta maladie. C'est comme si
la petite Debbie qui a toujours été
rassurante est
devenue la femme aussi, Debbie,
qui se veut encore. Même
dans la maladie, tu te veux
encore rassurante pour les autres.
Oui, oui. Mais c'est que je ne sais pas.
Et c'est quand on peut te rassurer, Debbie?
Écoute, je ne sais même pas quoi répondre parce que
je ne sens pas
que j'ai les outils
ou les codes pour savoir
être rassurée.
Est-ce que ce serait ça, ta part d'homme,
à quelque part?
Que tu as montré vulnérable
de là à ce que tu nous permettes
de te prendre dans tes bras
et puis de te dire que ça va aller?
Oui.
D'être capable d'accepter ça.
D'être capable d'accepter de me sentir en sécurité,
de me sentir assez en
sécurité émotionnelle, je veux dire,
pour être capable
de me faire rassurer.
C'est comme s'il y a un côté de moi
qui a besoin de ça et qui le hurle.
Mais quand ça arrive,
je ne sais pas quoi faire avec ça.
Je ne sais pas comment le prendre.
Tout d'un coup, je me sens mal.
Tout d'un coup, je veux compenser.
Tout d'un coup, je veux donner plus.
Tout d'un coup, parce que là, je fais...
Mon Dieu, mais là, pourquoi il m'a...
Je n'ai pas demandé de me rassurer, mais là, pourquoi il m'a... J'ai pas demandé
de me rassurer, mais là, il m'a rassuré.
Tu sais, je veux dire,
c'est super à mes yeux, mais genre,
un de mes amis avec qui je jouais au théâtre
m'a fait à souper un soir chez eux
avant qu'on aille jouer. On était
chez eux, puis il fait, ah, tu sais, je vais nous faire un petit souper
avant qu'on aille jouer. Puis il commence à cuisiner
un riz, nanana.
Je me suis mis à pleurer sur la chaise,
mais juste en lui disant, là, je sais ce qui se passe,
mais c'est tout le temps le réflexe de faire,
on ne m'a pas fait ça, tu comprends?
Moi, je suis dans la position de celle qui cuisine.
Être assise sur la chaise, puis me faire cuisiner,
c'est comme si je n'avais pas
les codes
de comment être.
Mon réflexe, c'est de faire, je vais à la boulangerie.
Je vais aller me chercher un petit fromage.
Je vais compenser.
Moi aussi, il faut que j'amène quelque chose.
Je ne peux pas juste recevoir.
Non, c'est ça.
Ça va dans se faire rassurer.
Ça va dans être vulnérable. En même temps, c'est ça. Ça va dans se faire rassurer. Ça va dans être vulnérable.
Puis en même temps, c'est super paradoxal
parce que ma blonde, elle broye tout le temps.
Dans le sens que je suis très émotive
puis je suis très capable d'extérioriser.
Mais peut-être parce que justement, tu brailles,
mais tu ne te laisses pas rassurer.
Tu ne te laisses pas consoler.
Je ne le prends pas.
Mais quelqu'un qui braille,
le besoin, c'est d'être consolé.
Et ça, c'est l'accepter d'être consolé.
Oui, absolument.
Des fois, on braille quand quelqu'un répète quelque chose.
Quand quelqu'un ne cesse de brailler,
c'est parce qu'il a besoin d'être consolé.
Donc, si tu n'acceptes pas d'être consolé,
et ça, c'est de la psychologie 101,
mais il reste que si tu n'acceptes pas d'être consolé, il y a quelque chose qui
reste vivant. Il y a ce besoin-là.
Ah, c'est sûr.
Mais je l'apprends vraiment.
Mais déjà que tu l'exprimes, puis...
Oui, puis ma blonde est bonne.
Maintenant, je suis vraiment
rendue meilleure pour le verbaliser.
Pour au moins le dire.
Puis faire, hé là,
j'ai juste besoin de me faire rassurer sur telle affaire. »
Puis ma blonde
le fait super bien.
Je suis rendue capable
de...
Mais tu vois, je veux dire, un moment donné,
dans le documentaire que j'ai fait,
il y a une polyamoureuse
qui nous a parlé qu'elle
et son chum, avec qui elle est en couple
depuis 17 ans,
je trouvais ça tellement beau beau cette affaire-là.
Je te le donne, tu ramèneras ça dans ton couple.
Mais elle dit,
nous, tous les matins, on se demande
de quoi tu as besoin aujourd'hui.
Puis moi,
je ne revenais pas comme on ne prend pas le temps
de se poser cette question-là.
Juste même à nous-mêmes.
De quoi j'ai besoin aujourd'hui?
Si tu veux faire du social, j'ai besoin de bouger.
J'ai besoin d'être focus dans mes affaires.
J'ai besoin d'être tout seul à un moment donné.
J'ai la mèche courte.
J'ai peut-être besoin de distance.
Puis là, j'ai ramené ça à Marina.
Je fais, hey, j'aimerais ça qu'on l'essaye.
Le premier matin,
elle m'écrit,
elle dit, de quoi tu as besoin, ma chérie,
aujourd'hui?
Première réponse qui me vient en tête,
j'ai besoin de sentir
que tu es bien
et que tu passes une belle journée.
Une miroir.
Ça va, la fille,
qui pense rien qu'aux autres.
Mais là, j'ai été bonne, j'ai fait « Non, ça, c'est pas ton besoin. »
Dans la journée, j'allais voir deux amis
qui allaient me confier des affaires,
qui avaient besoin de parler d'affaires un peu deep.
Deuxième affaire,
« Aujourd'hui, j'ai besoin d'être là pour mes amis. »
Je fais « Non, pas ton besoin, ça, Lynch-White. »
Troisième affaire, j'ai fait
« Aujourd'hui, j'ai besoin de me sentir en congé
puis de ne pas parler de job. »
J'ai fait « Tiens, c'est ça. »
Mais c'est un exercice
qu'on ne fait pas souvent,
mais je trouve qu'il révèle aussi.
Puis là, j'ai fait « Ah oui, OK.
Concentre-toi un peu sur tes besoins
des fois, puis sur, tu sais,
être capable. En tout cas, je suis vraiment meilleure
pour le nommer. » — C'est que même si tu te concentres sur tes besoins, tu n'es pas en train d'oublier les besoins des fois. Être capable... En tout cas, je suis vraiment meilleure pour le nommer. C'est que même si tu te concentres sur tes besoins,
tu n'es pas en train d'oublier les besoins des autres.
Non, c'est ça.
Je ne suis pas bonne avec la zone grise.
C'est tout l'un, tout l'autre.
Mais tu es intense.
Bien oui.
Tu es intense, mais en même temps,
tu pousses la réflexion, tu essaies de comprendre.
Tu vois qu'il y a des canaux qui n'ont pas été visités souvent.
Puis tu essaies de déboucher presque,
de dire qu'il y a quelque chose qu'il faut que j'aille voir.
C'est énorme.
Oui.
Es-tu prête à passer au mauve?
Donc, tant pis, June.
Je suis chaud.
Tant pis, June, puis tu lui réponds.
Si tu es prête à continuer.
OK.
Hum. T'es en pigeonne puis tu lui réponds Si t'es prête à continuer Ok Hmm Oh
C'est drôle, c'est une question que je pose
Souvent à des amis
Comment imagines-tu ton dernier repas?
Tantôt tu nous as parlé de la maladie
Mais pas ton dernier repas
Non c'est ça, mais c'est parce que dans mon scénario de dernier repas...
Attends, t'as un scénario.
Non, mais j'ai pas un scénario,
mais dans ma tête, je suis pas malade.
Dans ma tête, c'est festif.
OK, c'est festif.
Oui, oui.
Tu meurs, mais t'es pas malade.
T'as rien, c'est juste que tu meurs.
Non, c'est ça.
C'est comme, dernier repas,
elle va mourir après parce qu'elle a trop mangé.
Ça va bien, ça va très bien.
Mais mon dernier repas...
Mais tu vois, c'est drôle, hein?
J'ai jamais imaginé ça comme quelque chose de triste.
Sauf que là, à ce temps qu'on en parle,
je suis comme, oui, ça se peut de se soigner d'une chambre d'hôpital
avec un petit cabaret de jello, puis c'est dole en chien.
Mais...
Mais non, moi, j'ai...
J'imagine ça très festif.
Puis j'ai même dit à Marina, genre, si je meurs,
tu sais, comme elle a deux, trois chansons
qu'il faut qu'elle mette au funérail.
Puis je suis comme, je veux que ce soit un party.
Pourquoi tu veux que ce soit un party?
Parce que c'est ce que je suis.
Parce que je suis une fille de party.
J'aime danser. J'aime avoir du fun.
J'aime des fois
m'embarquer dans des plans
pas clairs.
Je suis très impulsive.
Pour moi,
c'est ça l'image que je veux laisser.
Je sais que j'ai
cette image-là auprès des gens
de mon entourage.
Avec Debbie, ça va être le fun.
On va faire la fête
puis on va, tu sais...
Puis...
Tu sais, je veux...
Puis peut-être aussi parce que je veux
pas qu'il braille.
C'est ça, je me disais, à quel moment il pleure, ce monde-là?
Dans ton dernier repas. Dans ma tête, il pleure pas.
Mais tu sais qu'il va pleurer.
Oui, je sais.
Mais comment tu verrais ça,
maintenant qu'il pleurent?
Est-ce que ça pourrait être du rire
aux larmes ou quelque chose comme ça?
Parce que ça veut dire que t'as pas
fini ton scénario si le monde pleure pas.
Non.
Mais j'imagine même pas, comme...
Hé, mon Dieu. On va
dire jusqu'à la fin. Non, mais tu veux que le monde pleure,
non? Moi, c'est bien de valeur. Moi, je meurs des billes.
Moi, je veux que les gens parlent de moi.
Je veux pas qu'ils pleurent.
J'avais dit ça à sa fin de mi-la semaine,
ça avait fait rire, mais...
Moi, j'étais allée dans des funérailles
où à un moment donné, on se demandait,
on parlait de la température parce que c'est le temps des récoltes
puis le mot a dit la sécheresse, pis ci, pis ça.
J'ai dit, OK, là, on est à côté d'un cercueil,
c'est quelqu'un qui était exposé. J'ai dit, OK, moi, je suis partie. t'as dit la sécheresse, pis ci, pis ça. Puis je dis, OK, là, on est à côté d'un cercueil, c'est quelqu'un qui était exposé.
Je dis, OK, moi, je suis partie. J'étais pas capable.
Et après, je me suis dit,
bien, si c'était moi, j'aurais voulu
qu'on parle de moi, parce que c'est la dernière fois
qu'on va se rassembler et
je serai le sujet principal.
Alors, je voudrais
qu'on m'accorde cette attention-là.
Est-ce que toi, tu veux
qu'on parle de toi?
Parce que ça peut être émotif, ça peut être drôle.
Quand on parle de quelqu'un, on... Mon Dieu, j'ai jamais pensé à toutes ces affaires-là.
Parce que le dernier repas,
mais en fait, toi, tu es encore vivante.
Moi, je suis en train de parler quand quelqu'un est décédé.
Tu es encore vivante.
Est-ce que tu fais un tour de table?
Ou c'est toi qui prends la parole?
Mon Dieu! Dans ma tête, on fait juste manger, puis boire, puis c'est le fun prends la parole? Mon Dieu!
Dans ma tête, on fait juste manger, boire,
c'est le fun, on évite tous ces sujets-là.
Mais en même temps, c'est la dernière fois
que tes proches ont accès à toi.
Oui.
Et c'est la dernière fois que tu as accès à eux.
Tu vois, je ne suis pas capable d'aller là
parce que je ne suis même pas capable
de m'imaginer qu'ils vont avoir de la peine.
Ça me fait trop mal de penser qu'ils vont avoir de la peine. Ça me fait trop mal de penser
qu'ils vont avoir de la peine.
Est-ce que toi, tu vas en avoir?
De leur faire de la peine.
Tu comprends?
Ma peur de décevoir va jusque-là.
Parce que tu as l'impression
que c'est un choix.
Non, je sais.
C'est irrationnel.
On va commencer plus facile.
Qu'est-ce que tu manges?
Il y a plusieurs services.
Allons!
Ça, j'y ai pensé!
Il y a plusieurs services.
C'est sûr qu'il y a des sushis.
C'est sûr qu'il y a
des fruits de mer, à ne plus finir.
Il y a
le chili de ma blonde.
Puis,
le dessert, c'est du gâteau carotte.
C'est mon gâteau préféré
du monde entier.
J'ai faim.
Gâteau carotte.
Glaçage fromage à la crème, pas un petit glaçage sucré
fade.
Mais,
oui, sushi, fruits de merage sucré fade. Mais,
oui, sushi, fruits de mer,
gâteau carottes, tout ça, ça me rend heureuse.
Champagne.
Beaucoup de bulles.
Beaucoup, beaucoup de bulles.
Hé, mais... Moi, tu vois, dans mon scénario,
ils n'ont pas de peine.
Ils ne parlent pas non plus. Ils font rien que manger.
Ils dansent. Ils mangent puis ils dansent. C manger. Ils dansent. Ils mangent puis ils dansent.
C'est joyeux.
Ils mangent puis ils dansent.
Toi, t'as évité quelque chose dans ton scénario.
En chien?
Mais ça...
Là, j'y pense et je fais comme, mon Dieu!
Parce que c'est la dernière fois que tu vois Marina
ou Marina, c'est la dernière fois qu'elle te voit.
Ça me tue. Je ne peux pas penser à ça.
Tu te vois danser avec elle?
Admettons que tu ne veux pas parler.
Mon Dieu!
Je ne suis pas allée dans ces zones-là.
J'ai chaud.
Tu es où physiquement?
Je ne peux pas imaginer dire adieu.
C'est l'aide médicale à mourir.
Les gens,
il y en a qui font ça aussi festif,
mais il arrive un moment
où la fête s'arrête.
Je vais sûrement ressembler à ça.
Mais je ne sais pas, je n'ai jamais imaginé ce moment-là parce qu'il me terrifie.
En même temps, il n'est pas hypothétique complètement
parce qu'on va tous y arriver.
Mais est-ce que tu aimerais planifier ce dernier moment
ou que ce dernier moment n'existe pas
parce que tout arrive trop rapidement?
Je ne pense pas que je le planifierais.
Est-ce que tu aurais la chance de dire au revoir?
Malheureusement, des fois, on décède,
on n'a pas la chance de dire au revoir.
Des fois, on a la chance.
Je ne sais pas si on peut dire une chance.
J'aimerais ça, je pense.
C'est sûr que j'aimerais ça être entourée
de toute ma gang.
De toutes mes am amis proches,
puis leur dire
« Bye, mais mon Dieu, c'est tellement...
J'ai tellement jamais
imaginé ce moment-là. »
En fait, j'imagine le dernier repas
en termes de bouffe, puis j'imagine
quand je suis morte, ils vont danser.
Tu comprends?
Mais le passage,
je n'y ai jamais pensé vraiment.
Non, c'est sûr que...
Oh my God!
J'ai une question
que je vais te relancer.
Je ne veux pas te laisser aller dans cet état-là
de dernier repas.
Ce ne sera pas aujourd'hui. Ce ne sera pas aujourd'hui.
Ce ne sera pas aujourd'hui.
Tu as le temps de se penser. Mais on comprend que tout ce que tu as dit
pendant
l'évolution des questions
résume ce que tu viens de répondre.
C'est-à-dire que
tu voyais les gens
heureux, les gens dansaient,
mangeaient, mais il n'y avait pas de peine.
Tu ne veux pas ça.
Il y a quelque chose que tu bloques par rapport à ça.
J'ai l'impression d'être une tireuse
de cartes.
Tu annonces quelque chose.
Mais il y a quelque chose là-dedans,
ou même dans ton dernier moment,
que tu as bloqué aussi.
Oui.
C'est recevoir. C'est recevoir,
c'est plus difficile.
Vraiment.
Vraiment.
Parce que c'est là que les choses se disent,
dans un dernier repas.
Oui.
Ah non, mais oui.
Oui, oui.
Tu vois, mon cerveau, il va même pas.
Non, c'est ça.
C'est ça.
Je trouve qu'il y a comme...
Il y a quelque chose de révélateur.
Oui.
Je vais te poser cette question-là
parce que je pense que souvent,
tous les invités, je l'ai finalement posée.
La lampe d'Aladin existe.
Quels sont tes trois vœux?
Oh my God!
C'est des grosses questions.
Peut-être plus joyeuses.
Oui.
Mes trois voeux?
Être en santé toute ma vie.
Attends, c'est des grosses affaires.
Qu'on arrête de parler d'égalité homme-femme,
parce que ça existe.
OK.
Ça a évolué.
Que les femmes soient égales aux hommes,
puis que les hommes arrêtent d'avoir peur de
de
whatever, de quoi ils ont peur
des femmes, mais
ouais, l'égalité
homme-femme
euh
pis
mon dieu Mon Dieu.
Oh my God.
Il y a tellement d'affaires.
Tu vois, mon premier réflexe,
je veux la santé,
puis le reste,
ce ne sont pas des affaires que je veux. Dans le sens, c'est comme, c'est même pas des affaires que moi, je veux, tu sais.
Dans le sens, c'est à large, là.
Mais tu peux en avoir juste deux, tu veux.
Oui, l'égalité homme-femme, puis...
Bien, puis, tu sais,
c'est sûr, je veux dire...
Que les gens arrêtent d'avoir peur de ce qu'ils connaissent pas.
Tu sais, que les gens arrêtent d'avoir peur de ce qu'ils ne connaissent pas. Que les gens arrêtent
d'avoir peur des autres.
D'avoir peur de...
Je veux dire, je ne sais pas,
qu'on s'aime et que ce soit simple.
D'arrêter d'avoir peur
et d'être curieux des autres.
D'arrêter de se sentir
challengé
par tout.
Déjà, essayer de comprendre.
Être curieux dans le fond.
Essayer de comprendre l'autre.
Ça réglerait
bien les affaires sans partage.
Je pense qu'on vivrait
tout mieux.
On serait dans un monde meilleur avec tes trois vœux.
Bien oui.
Oui, ça, c'est...
C'est sûr que...
C'est sûr que je nous souhaite ça.
Est-ce que tu as une question à me poser?
Hum.
Tu n'es pas obligée.
Oh, bien, tant pis.
J'ai jasé tout le long.
J'ai chaud à boire, là.
Mais tu es allée loin.
T'as ouvert ton jeu.
T'as grandement ouvert ton jeu.
L'intensité.
Je n'en ai pas de milieu.
On ne joue pas ou on joue.
Tu as accepté de jouer.
Est-ce que tu traînes encore aujourd'hui un regret?
Un regret?
Y a-t-il quelque chose que tu fais,
ah, ça...
J'aurais dû dire ça.
Tu sais, les regrets, je vais dire en vieillissant,
comment je vois ça,
j'interviens des gens plus jeunes
puis des gens âgés aussi.
Et ce que je remarque,
c'est plus qu'on avance en âge,
moins qu'on a de regrets,
parce qu'on comprend pourquoi les choses nous sont arrivées.
C'est comme si tout à coup,
les morceaux de casse-tête se placent. On dirait qu'il y a un morceau de casse-tête. Voyons, pourquoi à coup, les morceaux de casse-tête se placent.
On dirait qu'il y a un morceau de casse-tête.
Voyons, pourquoi j'ai ce morceau de casse-tête-là?
Je le vois pas dans mon image de vie.
Puis en vieillissant, on se recule face à l'image.
On dirait qu'on prend un recul.
Puis à un moment donné, quand on prend le recul,
on se dit, ah! Mais c'est là qu'il va.
Et on dirait que dans ma vie,
il y a des choses qui se sont placées.
Parce que, tu sais, moi, je ne voulais pas d'enfant.
Première chose.
Ça n'a pas été un regret,
mais moi, tant que je n'ai pas eu Angela
dans mes bras, je vais être émentive.
C'est correct.
Moi, je ne croyais pas
en cette capacité
d'être une mère.
Je ne savais pas si...
Tu allais être capable.
Je n'avais pas ce souhait-là
d'être une mère.
Pour plein de raisons.
Je l'ai portée.
J'ai aimé être enceinte.
Moi, je n'aurais pas été une mère porteuse.
Une mère...
Comment elle s'appelle? Celle qui allaitait. Il y a un nom pour les femmes qui allaitent. C'est moi, j'aurais pu être une mère porteuse. Puis une mère allait... Comment elle appelle ça? Celle qui allaitait.
Il y a un nom pour les femmes qui allaitent.
C'est moi qui l'oublie.
Mais moi, en tout cas, l'allaitement, ça a été vraiment un grand succès.
Et être enceinte,
j'ai trouvé que c'est un état de béatitude pour moi.
Tu as aimé ça.
Ah, j'ai aimé être enceinte.
Moi qui voulais... Ah non, j'ai aimé vraiment être enceinte.
Même s'il y avait
plein d'affaires qui se sont passées.
Porter la vie. Moi, tu sais, qui est une plein d'affaires qui se sont passées, porter la vie.
Moi, qui est une femme d'action,
j'avais l'impression que je ne faisais rien,
mais je faisais quelque chose. Je faisais un bébé.
Et ça, là...
Tu construisais quelque chose.
Me donner le droit de rien faire.
Au contraire, moi, que je faisais quoi?
Mieux que ça pour le bébé, à certain moment,
quand tu avances dans ta grossesse et tout ça.
Mais tout ça pour dire que,
je me souviens, quand il y avait des livres,
mettons, premier mois, deuxième mois, troisième mois,
et là, j'avais comme peur
des dernières pattes. J'avais peur d'accoucher,
t'as pas idée, parce que moi,
ça, c'est un peu drôle, mais crever les os,
moi, je pensais que c'était les os
qui cassaient, O-S.
Moi, je pensais que les os...
Ça a été... Moi, ça a été long
avant que je comprenne que crever les os,
c'était de l'eau.
E.A.U. point.
Tu comprends, j'avais un petit peu peur de ça,
mais bon. Je voulais pas regarder
ces images-là. Je me disais, moi,
je voyais des amis qui étaient enceintes.
Il y avait hâte d'avoir le bébé.
Moi, j'avais hâte, mais je me disais, est-ce que je serais
à la hauteur de ce rôle-là? Parce que c'est quelque chose. C'est le projet d'avoir le bébé. Moi, j'avais hâte, mais je me disais, est-ce que je serais à la hauteur de ce rôle-là? Parce que
c'est quelque chose.
C'est le projet d'une vie.
C'est ça, puis ça veut dire
ma grande... la liberté
dans ma vie. C'est moi qui ai eu ce mode
de beau voir. Tu comprends? Moi, j'étais
dans un univers un peu
intello, féministe,
liberté.
Tu comprends? Puis là, bien,
quand j'ai eu Angela dans mes bras,
je suis restée qui j'étais.
Mais cette crainte
ne m'a jamais
effleurée l'esprit un quart
de seconde. Du moment
où je l'ai eue dans mes bras,
j'ai compris que
j'aurais passé à côté de quelque chose. Je veux dire,
c'était clair que j'étais une mère.
Et je ne me suis plus jamais posé de questions,
mais tout le long de la grossesse,
je me suis posé cette question-là.
Tu sais, je voyais des mères avec leur enfant,
puis je me disais,
« Hey, moi déjà, je changeais une couche,
moi qui ai des dégneuses. »
Tu sais, j'avais plein d'affaires de bibitte dans ma tête.
J'avais une congestion dans ma tête de questionnement.
Mais la seule chose que j'ai comprise
vraiment quand j'ai eu Angela,
c'est la perte d'insouciance.
Parce que moi, j'ai la perte d'insouciance.
Dans le sens que moi, je prenais l'avion,
j'ai toujours beaucoup voyagé.
Puis je me dis, si l'avion crash,
bien, elle va crasher, puis je serai dedans.
Tu sais, je n'avais pas peur de la mort, mais vraiment pas.
Et quand j'ai eu un bébé,
je me suis dit, tu ne peux plus mourir.
Mais ça, c'est arrivé
instantanément.
Mais comment tu dis ça?
C'est top. Dans les cours de préparation,
avant d'avoir un bébé,
on a des cours de préparation.
On n'a pas ce genre de discussion-là.
Tu comprends, c'est plus comment on met le siège d'auto.
Ça allait plus loin que ça, mais moi, tu sais,
j'étais dans des affaires techniques.
Mais j'avais peur de dire ça.
Je ne sais pas si moi...
Alors que toutes les femmes doivent le ressentir.
Exactement. J'avais vraiment
un doute là-dessus.
Mais ça, c'est sûr qu'au début,
il y a comme... En même temps,
quand tu as un bébé, tu n'arrêtes pas.
Là, toutes ces questions-là existentielles que je me posais, j'ai arrêtbé, tu n'arrêtes pas. Toutes ces questions existentielles
que je me posais,
j'ai arrêté de me poser pas mal de questions.
Je lisais moins, mais j'étais absolument
concentrée sur Angela
qui était vraiment un enfant
d'une facilité incroyable.
L'allaitement s'est bien passé.
Angela, c'était comme un modèle,
un super modèle de bébé.
C'était bizarre parce modèle, un super modèle de bébé. Puis c'était bizarre
parce que j'ai eu Angela
puis je me disais, on ne peut pas juste en avoir un.
Puis Mario a toujours voulu
des enfants.
Moi, je n'en voulais pas, mais on dirait que
j'avais 27 ans, Mario avait 26 ans.
On n'avançait pas tant dans ce questionnement-là.
Puis moi,
je peux changer
d'idée aussi dans le métier.
Fait que j'étais pas rigide, mais c'était pas
un souhait, alors que je voyais des filles qui avaient hâte
d'être mères. Puis moi, c'était
ma vie, elle sera sans enfants. Et finalement,
je me souviens, quand on a eu
Angela, je disais à Mario, bien, moi, je vois
pas juste un enfant. J'en vois plusieurs.
C'est fou quand même, hein, que tu sois
passée de j'en veux pas
à j'en veux un autre ».
Parce que j'avais ce doute-là.
Parce que quand j'avais les bébés des autres dans mes bras, ça allait bien.
Mais tu sais, ce don de soi que ça demande d'avoir un enfant,
je ne le savais pas si je le possédais, ce don de soi.
Je comprends.
Puis tu ne sais pas non plus si tu vas aimer ça.
Puis moi, je pense que l'inverse est vrai. Je pense qu'il y a des femmes qui pens si tu vas aimer ça. Puis moi, je pense que... Être là-dedans. Puis l'inverse, c'est vrai.
Je pense qu'il y a des femmes qui pensent qu'elles ont ça.
Puis finalement, quand elles ont un bébé,
elles ne le ressentent pas.
J'en ai reçu, moi, des femmes qui ont vécu ça.
Et ce n'est pas facile à dire.
Mais il faut quand même le dire
parce que c'est dur à vivre quand tu n'en parles pas.
Tu comprends?
Il y a beaucoup de culpabilité.
Puis des fois, il y a des choses qui se corrigent aussi.
C'est-à-dire qu'il y a des choses qu'on n'aime pas,
mais ça ne veut pas dire être mère dans son entièreté,
mais c'est des aspects.
Parce que tu vois, moi, je suis une mère qui aime...
Il y a des mères qui sont bien quand les bébés sont tout petits
parce qu'elles gèrent tout, tu comprends?
Oui, oui, oui.
Moi, j'ai été une mère qui aimait ça
quand elle était tout petite, mais j'aimais ça
quand elle était grande aussi.
J'ai aimé, moi, amener mes enfants
à l'autonomie.
Pour moi, c'était...
Ça, dans tes regrets,
ça, pour moi, ça aurait pu finalement
peut-être être un regret.
De ne pas avoir d'enfants.
Il faut que tu dises ça parce que moi, j'en veux pas.
Moi, c'est clair.
Je peux te faire la liste longue de même
de ce qui ne me tente pas de gérer.
Puis ma blonde, même affaire.
Tu vois, il y a quelqu'un
qui m'a dit un moment donné,
on ne regrette pas quelque chose qu'on choisit.
Parce que tu as cette crainte-là
de faire, est-ce qu'à 60 ans, je vais le regretter? Je fais, oui, c'est vrai, on ne regrette pas quelque chose qu'on choisit. Parce que tu l'as, cette crainte-là de faire est-ce qu'à 60 ans, je vais le regretter?
Puis je fais,
ah oui, c'est vrai, on ne regrette pas quelque chose qu'on choisit,
mais en même temps,
tu sais, je veux dire, toi,
il n'y a jamais un moment où tu as dit,
aïe, j'aurais été mieux
pas d'enfant.
Non. Non, puis je pense peut-être
qu'avec, si j'avais
27 ans, peut-être qu'un peu plus vieille,
j'aurais peut-être essayé de trouver les réponses à pourquoi je fais ce choix.
Parce qu'on dirait que j'étais bien influencée par mes lectures et tout ça,
et le pourquoi je fais ce choix, peut-être que je serais arrivée à des réponses
ou peut-être que je ne sais pas ce que ça aurait donné.
Mais moi, je pense que quand on fait ce choix-là,
c'est bien quand les réponses sont claires.
Tu comprends?
Moi, je pense qu'il y avait quand même une influence
qui n'était pas nécessairement de moi encore à 27 ans.
C'était comme le modèle de liberté.
Et en même temps, quand tu veux être libre,
tu ne penses pas nécessairement avoir des enfants
parce que c'est l'antithèse de ça.
Et finalement, moi, j'ai trouvé une grande liberté
en étant une mère.
Ah oui, hein?
Pas dans le quotidien, pas du tout.
Bien au contraire.
Non, non, il se couche à 7 h, il se couche à 7 h.
Mais de donner un sens à ma vie.
Et ça, ça m'a apporté de la liberté, de la fierté,
de l'estime de soi.
Ça a
passé par là aussi beaucoup
de dire, ah,
je suis bien avec ce que j'ai fait, donc
je peux savourer ma vie aussi.
Tu sais, il y a eu beaucoup de choses.
Donc, mais
est-ce que j'ai des regrets? Tu sais, ça, comme je
te disais, ça aurait pu en être un.
Sinon,
non, parce que les choses prennent un sens quand même.
J'ai trouvé des périodes difficiles de ma vie,
mais si je n'avais pas vécu ces périodes difficiles-là,
je ne serais pas là nécessairement.
Peut-être que je ne serais pas en train de faire ça
parce que moi, je vais vraiment où la vie m'amène.
C'est-à-dire que quand il n'y a rien,
moi, je me retousse les manches
et je regarde ce que je peux faire,
mais je ne le sais pas d'avance.
Ce podcast-là, on l'a parti. Je ne savais pas que j'allais faire
un podcast l'année passée.
Je trippe, j'ai du fun, je suis contente.
Il faut faire confiance à ça.
Moi, je fais bien confiance là où la vie nous amène.
C'est peut-être de même qu'on a moins de regrets aussi.
Moi, je ne planifie pas
mes affaires d'avance.
Donc, je prends le chemin qui m'apparaît le plus logique,
celui que je choisis.
Mais c'est vrai que tu as raison de dire
que quand ce n'est pas nous qui choisissons,
c'est plus difficile à assumer.
Puis quand on n'assume pas, c'est là qu'arrivent les regrets.
Oui, je pense que oui.
Moi, j'ai tout le temps été très assumée dans ma vie.
Puis moi, le regard des autres, ça n'a jamais été ma priorité.
Et ça change les choses. Est-ce que j'ai répond le temps été très assumée dans ma vie. Puis moi, le regard des autres, ça n'a jamais été ma priorité. Et ça change,
ça change les choses.
Est-ce que j'ai répondu à ta question?
Qui m'a rendue très émotive.
C'est drôle, tu vois, je ne pensais pas que j'aurais été émotive en te répondant ça.
Mais on dirait que j'ai revécu.
En fait, c'est comme ça qu'ils me l'ont donné.
Ils auraient dû me la donner de même, me l'ont donné de même, Angela.
Puis, on dirait
que j'ai changé en 8 secondes.
Même pas.
C'est fou.
Ça doit être des sentiments incroyables à vivre.
C'est sûr.
Cet amour-là, ça doit être magnifique.
Il y en a des fois quand j'avais peur d'en avoir un deuxième.
Est-ce que je vais l'aimer autant?
C'est des questions que je ne me suis jamais posées.
Moi, un, deux, trois.
J'ai eu quatre grossesses,
il y en a un qui est décédé,
donc on a trois enfants.
Moi, j'étais la mama italienne
qu'on s'imagine dans les films.
Je veux dire, j'étais comme ça.
Aussi avec de l'autorité.
Tu comprends?
Oui, mais tes aimées.
Ah, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu.
Puis son grand, on dirait que je suis encore
un peu comme ça.
Fait que voilà.
Fait que tu as aimé ouvrir ton jeu?
Ça m'a donné des chaleurs.
Écoute,
tu connais tout de moi.
Mais écoute, peut-être qu'un jour,
tu reviendras parce qu'on aura d'autres questions
puis tu vas en connaître encore plus.
J'ai plein d'autres histoires et réflexions.
Oui, puis on verra l'évolution
parce que comme tu travailles sur toi, c'est intéressant
de voir où est-ce que
ça va t'amener, tout ça.
Alors moi, je te souhaite la meilleure des chances
pour la suite, Debbie. Merci,
t'es vraiment une personne extraordinaire
et combien généreuse, on l'a compris aussi.
Ça fait full plaisir.
Merci à toi de t'en écouter. Merci d'avoir été là,
vraiment, et on se dit au prochain podcast.
Bye-bye tout le monde.