Sexe Oral - Agression & Pardon avec Hara Chiaki
Episode Date: October 19, 2023Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé. Trigger Warning*** Ce podcast témoigne d'histoire d'agression sexuelle. Pour un public averti. Cette semaine sur le podcast, les filles reçoivent Hara Chiaki qui est venu parler de son histoire d'agression. Ressources: https://www.info-cetas.com/ https://infoaideviolencesexuelle.ca/ ----- Le podcast est présenté par Éros et Compagnie Utiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabais https://www.erosetcompagnie.com/ Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Pour collaborations: info@studiosf.ca Pour toutes questions: sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoralpodcast Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/
Transcript
Discussion (0)
Aujourd'hui, notre épisode est présenté par Eros et compagnie, comme tous les autres épisodes.
C'est nos partenaires number one, jour 1. Ils ont toujours cru en nous, ils nous ont accompagnés.
Ils ont trouvé le chum à joigner.
C'est pas de même que ça marche.
Ils m'ont trouvé mon compagnon de vie avec qui j'ai fait deux enfants.
Ouais!
Quand même pas pire.
Chris!
Pas pire, pas pire.
Juste pour ça, vous méritez tout notre amour et fait deux enfants. Oui. Quand même pas pire. Chris. Pas pire. Pas pire. Juste pour ça,
vous méritez tout notre amour et tout notre respect.
Voilà.
Héros, on vous aime.
Vous pouvez aller sur leur site Internet
pour vous procurer
toutes les bébelles que vous voulez.
Comme quoi, Joannie?
Vous avez des roulettes,
si jamais...
J'ai dit ça, merde.
Vous avez des bottes plug,
vous avez des jouets
pour le point G,
pour le clitoris.
Point G écale clitoris interne.
On rappelle, tout le monde,
s'il vous plaît, le terme exact.
On a des jouets aussi pour les mamelons.
Ne sous-estimez jamais le pouvoir des mamelons.
C'est une zone incroyable.
Sauf si vous avez eu une chirurgie mammaire
et que vous avez perdu toute votre sensibilité.
Bien là, c'est bien plate, là.
Bien OK.
En ramenant encore ça à elle.
Toutes les autres, ne sous-estimez pas le pouvoir des mamelons,
que ce soit masculin ou féminin ou non-genré.
Voilà.
15 % code sexe oral.
Ah, j'ai scrappé un peu.
Non, ça a bien été.
15 % code sexe oral.
Merci, bye.
Une production du studio SF.
Aujourd'hui au podcast,
on a reçu mon amie
Ara, que j'ai rencontrée
il y a de cela
2-3 ans.
Elle a bien voulu me partager
son histoire à ce moment-là et
aujourd'hui, elle a accepté
de venir en parler sur notre
plateforme. Donc,
c'est sûr que c'est un sujet très
sensible. C'est
pour public averti.
C'est pas tout le monde qui est prêt à
écouter ou entendre ça. Et puis,
Ara nous a dit que c'était
très important pour elle que vous
sachiez que, évidemment, ce n'est pas
une professionnelle. Elle parle de son
parcours, de son cheminement et elle ne dit pas que son cheminement
est celui que tout le monde devrait nécessairement prendre.
On s'entend que tout le monde vit ces choses-là à leur manière
et puis il n'y a pas de mauvaise ou de bonne façon.
Donc, voilà.
Puis, il y a des ressources vraiment qui sont faites pour ça.
Donc, on va en mettre sous le podcast.
On va demander à Nicole qu'elle vous mette des beaux liens qui sont là pour ça. Donc, on va en mettre sous le podcast. On va demander à Nicole
qui vous mette des beaux liens
qui sont là pour vous écouter et vous aider
si jamais il y a des choses que vous avez vécues et que vous voulez en parler.
Voilà. Bon podcast.
Merci à Ara.
Merci à toi. Sous-titrage Société Radio-Canada Joanie et Ara, c'est la première fois qu'ils se rencontrent.
Oui, enchantée.
Mais Ara et moi, on se connaît depuis...
Comment vous êtes connues?
On s'est rencontrées pour la première fois, il y a quoi...
C'était-tu avant la COVID? Non, après.
C'est la première fois, mais on n'a pas vraiment eu d'interaction.
C'était à Natafest.
Ah oui, OK.
C'était-tu celui-là que je t'avais dit?
C'était l'année d'avant. La première édition, il me semble. Oui, on s'était juste comme souris, ok. C'était-tu celui-là que je t'avais dit? C'était l'année d'avant.
La première édition, il me semble.
Oui, on s'était juste comme souris, genre.
Oui.
Mais tu peux raconter si tu veux.
Ça m'avait comme un peu
trigger quand je t'avais vue,
dans le sens que j'avais souri
puis je me trouvais un peu hypocrite.
Puis là, après ça, je l'ai rencontrée
une autre fois. La deuxième fois, c'était à une retraite de yoga. Puis là, tu sais, moi,
normalement, quand je rencontre des gens, je suis très courtoise, j'ai vraiment un côté
relationnel, je suis très friendly. Puis là, encore une fois, j'ai accueilli l'isande avec un
sourire et tout. Mais à un moment donné, j'ai juste trouvé ça un peu hypocrite si je disais pas ce que j'ai fait en passé. En fait, il y a quelques années avant d'entamer mon processus de guérison pour une certaine
blessure, j'avais tombé sur des vidéos de disons, puis normalement je la trouvais vraiment cool,
jusqu'à temps que je tombais sur la vidéo que je la trouvais un peu moins cool.
– Bien, j'en ai déjà parlé.
– Oui? OK.
– Mais, en fait, c'est une vidéo
qui est comme, tu sais...
– Bien, je peux le... – C'est une blague, là.
– Oui, mais, tu sais, honnêtement,
dans le fond, je vais...
– Mais, c'est juste une petite séquence. C'est genre juste
quelques minutes, non? Ça n'a même pas rapport.
– Bien, quand la vague de MeToo est arrivée,
il y a bien des choses qui sont ressorties
sur les gens de problématiques.
C'est pour ça que je suis tombée là-dessus.
Oui, c'est ça.
Puis moi, puis mon ex,
il y a un extrait qui est sorti de nous deux
qu'on parle en riant du fait qu'on trouve ça normal
que des profs d'éducation physique
peuvent triper sur des filles de 16 ans.
Ça, c'est ressorti.
Quand
ces propos-là sont
sortis, je ne savais pas à quelle point
c'était problématique.
Il y a quelques années, quand on était
moins peut-être éduqués par rapport à ça,
je comprenais
moins l'importance des mots.
Bref, quand ça s'est sorti, j'ai pris une longue pause des réseaux sociaux et je suis revenue puis moi je comprenais moins l'importance des mots et bref fait que
quand ça c'est sorti moi j'ai pris une longue pause des réseaux sociaux puis
je suis revenu sobre c'est à ce moment là que j'ai arrêté de consommer avec la
raie mans s'est rencontré puis elle avait vu cet extrait donc voilà merci
pour l'explication de la mise en contexte donc que c'est ce qui est cette
vidéo l'homme avait sugar qui est mon réflexe « back down », c'était
d'écrire dans les DM
à Lisande, d'expliquer pourquoi moi,
ça m'affectait, mais sans
nécessairement entrer dans le détail.
Je trouvais que c'était des propos quand même
vraiment déplacés, puis des
petites filles du secondaire qui pouvaient écouter ça, puis ça pouvait
créer des impacts, et elles
pouvaient ne pas être encore conscientes de ça. Mais tu sais, Lisande ne l'avait jamais ouvert et je pense
qu'après ça, quelques jours après, je l'ai unsent. Mais bref, je pense que j'ai fini par le unsent,
mais j'ai quand même laissé longtemps dans sa voix.
Tu ne l'as jamais vu, mettons.
C'est ça. Et là, dans le fond, quand je l'ai rencontrée à l'arrêt de traite,
j'ai dit « Lisande, il faut que je t'avoue ça ». J'aiêt très, j'ai dit Lisande, tu sais, il faut que je t'avoue ça. J'ai dit ça, puis j'ai dit, dans le fond,
cette vidéo-là m'a vraiment
« triggered ». Cette vidéo-là m'a
éveillée certaines
émotions
reliées à
une blessure que j'ai depuis que je suis jeune.
Puis, je trouve ça intéressant parce que
à ce moment-là,
c'était mon ego qui avait réagi
dans le fond, d'écrire à Lisande pour expliquer, tu sais, cette identité de victime-là, c'était mon ego qui avait réagi dans le fond, décrit à l'usine
pour expliquer cette identité de victime-là,
pourquoi ça m'affectait.
Puis je n'avais jamais vraiment réalisé
jusqu'à temps que j'entende mon processus de guérison
que souvent,
mon ego était là pour me protéger
pour cette blessure-là que j'avais
enfouie.
Je le niais, je le cachais,
je suis en mode comme, on va oublier ça.
On va juste mouvoir, mais on va oublier ça.
Mais,
little did I know que
c'est ce genre de blessure qui reste imprégné
dans notre inconscient.
Puis, veut, veut pas, ça va affecter
les gestes de notre conscient.
Fait qu'après toutes ces années,
avant d'entamer le processus de guérison,
souvent, j'étais la victime., peu importe ce qui arrivait.
J'agissais souvent dans mon ego.
Quand j'avais des différends avec mes amis, souvent je voulais avoir raison.
Je ne prenais pas le temps de comprendre la version de l'autre personne, de mettre à la place de l'autre personne.
Je voulais tout le temps avoir raison et chercher tout le temps que l'autre personne, de mettre à la place de l'autre personne. Puis je voulais tout le temps avoir raison, puis je cherchais tout le temps que l'autre personne s'exclusait.
Jusqu'à temps que je réalise que tous ces gestes-là, c'était vraiment comme les conséquences.
Bien, c'est mon ego, dans le fond, qui me protégeait de cette blessure-là.
Puis, dans le fond, la blessure que j'ai vécue, mais je pense qu'avant d'entrer dans le vif du sujet de cette blessure-là,
c'est comme ça que j'ai rencontré Lisanne.
Après ça, c'est sûr que c'est venu chercher Liz.
Elle m'a expliqué,
elle m'a dit pourquoi.
Elle m'a dit, Lisanne,
elle ne t'a pas juste dit,
elle était vraiment une conne d'avoir dit ça.
Elle m'a dit, écoute,
elle m'a raconté son histoire à ce moment-là.
Fait que
tu peux t'imaginer
l'impact que ça a sur
toi quand tu as des propos
problématiques,
que tu sais que ça touche des gens, mais tu comprends pas
de quelle manière. Puis que là,
quelqu'un te prend, puis fait, écoute,
ce que t'as dit, ça a eu un impact
sur moi négatif. Genre, ça m'a
fait te sentir pas bien, puis je vais t'expliquer pourquoi.
Puis elle m'a raconté son histoire.
Fait que ça, c'est resté avec moi,
puis j'ai eu
une grande leçon de ça,
énormément.
Fait que ça a été, ça a pris plusieurs fois
avant que, mettons, Ara et moi, on se croisait,
puis j'y vais avec beaucoup
de culpabilité. Mais, en tout cas, c'est ça. Mais tu sais, c et moi, on se croisait. Puis, j'y vivais avec beaucoup de culpabilité.
Mais, en tout cas, reste... Mais, tu sais, ce n'était pas nécessairement mon but.
Non, je sais, je sais.
Je ne voulais pas que tu te sens coupable.
Non, mais j'ai appris de ça.
C'était positif.
Je suis contente que tu m'aies dit ça.
Mon Dieu, ce n'est vraiment pas...
C'est tellement le fun des gens qui...
Comme tu dis, l'ego, des fois, oui, c'est fort, mais que tu as expliqué
qu'est-ce que ça t'a fait à toi,
c'est bien plus fort ça que de juste dire à quelqu'un,
genre, de tomber tout de suite dans le méchant
puis dans la critique, par exemple,
« Hey, je ne suis plus parce qu'elle a dit ça. »
Elle a dit ça, mais ça reste qu'on s'entend,
ce n'est pas une mauvaise personne pour autant,
puis tout le monde en vie, je crois,
tout le monde a du bon.
On a tous du bon.
Chaque personne réagit
d'une façon, puis il y a tout le temps
une façon à s'expliquer, mais c'est
vraiment la bonne façon, je pense, que t'as fait
t'expliquer ce que ça t'a fait
à toi. – Mais c'est sûr que c'est une grosse
bombe, là, que j'ai comme lâchée.
– Ah oui, c'est quand tu avais dit ça
que tu annonçais que... – C'est la retra avais dit ça? C'est quand que tu as annoncé
que... C'est la retraite de yoga,
mais je ne pourrais pas te dire si à quel moment
nécessairement. C'était assez tôt. Moi, j'ai l'impression
que c'était au début
de la retraite. On s'est présenté et tu m'as
pris à part. Oui, oui, oui. Exact.
Moi, je ne pouvais pas... Je savais que je pouvais
faire semblant d'être gentille avec toi
sans nécessairement te dire le point de vue que...
mon point de vue sur ces propos-là. Finalement, on a passé une très belle fin de semaine. Exact. De faire semblant d'être gentille avec toi sans nécessairement te dire le point de vue que... Tu sais, mon point de vue sur ces propos-là,
tu sais. Finalement, on a passé une très belle fin de semaine
ensemble, ça. Oui. Vraiment. On s'est
vraiment... On a vraiment connecté.
Puis après ça, on a fait des cérémonies
de la lune, deux fois.
Oui. Puis en fait, c'est ça, t'étais
pas mal... En fait, t'es la première
personne qui est pas dans mon
entourage proche que je partage juste le secret-là.
Fait que je trouvaisais ce secret-là.
Fait que je trouvais ça vraiment... – Puis maintenant, tu es prête à le dire.
– Oui, mais...
– Tu te sens-tu...
T'as-tu le goût d'aller là-dedans?
– Oui, mais en fait,
je pense qu'avant, ça serait quand même intéressant
que j'explique juste la petite mise en
situation. C'est quoi l'élément
déclencheur que j'ai entamé ce processus-là
de guérison, puis je vais vous l'expliquer
comme vers la fin.
Dans le fond, en début 2021,
j'ai fait un rêve.
J'étais entrée dans le fond, dans mon rêve,
j'étais entrée dans l'appartement dans lequel j'ai grandi
dans mon enfance.
Puis j'ai été, je me suis dirigée vers le balcon en arrière,
puis je vois la porte, puis il y avait plein de fleurs
qui avaient fleuri. Puis je m'en souviens, dans mon rêve, je m'étais dit
« Ah, il n'y avait pas de fleurs. Comment ça il y a plein de fleurs qui avaient fleuri puis je m'en souviens dans mon rêve je m'étais dit ah il y avait pas de fleurs comment ça il y a plein de fleurs maintenant mais je suis comme bon
puis je trouvais que c'était il y avait une belle lueur de soleil et tout là je me sentais vraiment bien dans mon rêve
puis là je rentre en dedans j'ai vu un enfant à terre de 3 ans je me rapproche de l'enfant puis qu'est ce qui était
spécial de l'enfant c'est que l'enfant avait c'était une fille, puis l'enfant avait une jambe dans le plâtre. Puis là, je me rapproche
de l'enfant, je lève son visage,
puis je réalise dans mon rêve que c'était moi, plus jeune.
À ce moment-là, j'ai
des frissons, j'ai pleuré, puis ça m'a réveillée.
Puis après ça, tout de suite
après ce rêve-là,
j'ai écrit le rêve sur
Instagram, puis une fille m'a dit « Hey, t'as vu ton
enfant intérieur? »
C'est un signe que tu devrais commencer un shadow work, peu importe. Fait que là, j'ai fait des recherches sur Internet, ça m'a vraiment intriguée, puis fille m'a dit, « Hey, t'as vu ton enfant intérieur? C'est un signe que tu devrais commencer un shadow work,
peu importe. » Fait que là, j'ai fait des recherches
sur Internet, ça m'a vraiment intriguée, puis elle m'a dit que c'était
vraiment intéressant que j'aie rencontré
mon enfant intérieur. Puis
on pouvait, dans le fond, quand tu rencontres
ton enfant intérieur, tu peux commencer un processus
de guérison des blessures, peut-être qu'il t'enfuit dans ton inconscient.
Fait qu'à ce moment-là, j'ai réfléchi
puis j'ai dit, « Est-ce que j'ai des blessures? » Parce que, quand je vous dis
à ce moment-là, j'étais en mode tellement déniée et oubliée que j'avais
quasiment oublié. Oui, c'est vrai, j'ai une blessure qui me suit depuis longtemps. En fait, c'est que
les filles, normalement, le temps des âges est approximatif parce que les détails, c'est sûr que le temps, je veux dire, des âges est approximatif parce que les détails, c'est sûr que je ne m'en souviens plus nécessairement des détails, mais je sais que c'est très jeune.
J'avais comme 5, 6, 7 ans. Puis, je me suis faite agresser par deux membres de ma famille dans cet appartement-là en plus, dans mon rêve.
Puis, un membre, c'était mon oncle. Puis, le deuxième, c'était mon oncle. Puis le deuxième, c'était mon père.
Oui.
Donc, mon oncle, c'était une fois.
Après ça, ça n'est jamais reproduit.
Mon père, c'est sur des années consécutives.
Parce que, bref, j'étais un enfant.
Je n'avais pas la maturité pour réaliser ce qu'il faisait.
Jusqu'à temps que, justement, j'entrais au secondaireaire, début secondaire, qu'on commence à avoir des cours de sexualité, je commence à
reprendre conscience, être mature enough, de réaliser que c'est mal, qu'est-ce qu'il faisait,
puis c'est à ce moment-là que j'ai décidé de dire d'arrêter. Puis oui, à ce moment-là,
il a arrêté. Après ça, ça ne s'est plus reproduit.
Mais c'est ça, c'est un secret
que j'ai traîné avec moi depuis une vingtaine d'années.
Puis,
oui, je suis vraiment
comme surprise, j'ai même pas eu d'élan.
Oui, c'est un secret que je traîne avec moi
depuis une vingtaine d'années.
Puis j'ai réalisé que
cette douleur-là,
c'était bien présent, effectivement,
mais une douleur, c'est temporaire.
Mais la souffrance, ça, c'est un choix.
Pendant une vingtaine d'années,
je m'infligeais une souffrance
qui était créée par ma propre voix.
Cette propre identité de victime
que je me créais dans ma tête.
Parce que moi, quand je vous ai dit,
au moment où j'ai demandé d'arrêter, il avait arrêté. Tu sais. Fait que je me criais dans ma tête. Parce que moi, quand je vous ai dit, au moment où j'ai demandé d'arrêter, il avait arrêté.
Tu sais.
Fait que je souffrais
secrètement,
sans que personne le sait.
Puis, j'étais
emprisonnée dans cette identité-là.
Puis, ça me tirait vraiment vers le bas.
Puis, en fait, je stagnais, tu sais.
Je ne développais pas toutes les
facettes de ma personnalité.
Je n'optimisais pas mon potentiel.
Il y a beaucoup de choses, comme je vous ai dit, que
j'agissais vraiment par impulsivité.
Parce que non seulement
j'ai vécu ces agressions sexuelles-là,
j'ai grandi
dans un environnement familial qui est très
violent. Je me faisais frapper
par mes deux parents,
qui c'était banal pour eux,
dans le fond. Puis c'est correct,
parce que je réalise que
certaines personnes ne maîtrisent
pas encore leur gestion des émotions.
Puis moi, vu que
j'ai grandi dans ce genre d'environnement-là,
moi aussi, au début,
je gérais
mes émotions comme ça, par la violence,
par la frustration,
sans prendre le temps de réfléchir pourquoi tel, tel
événement ou telle chose
venait éveiller certains inconforts
chez moi, tu sais.
Puis là, dans le fond,
je suis avec mon mari
aujourd'hui. Ça fait
13 ans qu'on est ensemble.
Puis ce qui est vraiment intéressant, c'est que lui,
il a rencontré la hara
du début. Tu sais, au début,
tu sais, je criais,
je le poussais jusqu'à temps que je réalise
que, OK, c'est des émotions qui étaient enfouies.
Puis c'est pas comme ça qu'on règle
les choses dans la vie, tu sais, par la
violence, par l'impulsivité.
Puis
c'est ça. Fait que là, j'ai entamé
mon processus de guérison le lendemain que j'ai rêvé.
Donc tranquillement, un peu vite.
Je ne sais pas si vous avez des questions.
Oui, bien, j'en ai beaucoup.
Mais tu sais, quand tu dis que tu ne veux pas t'identifier comme une victime. Mais en même temps, ce que tu as vécu,
là, tu sais,
tu me dis
là,
en tout cas, c'est ça, tu sois
bien transparente avec moi, mais c'est juste que
ce que tu as vécu,
tu étais trop jeune pour être autre chose
que ça, tu sais.
Tu ne pouvais pas avoir
le contrôle sur ce qui se passait.
Tu ne pouvais pas... le contrôle sur ce qui se passait tu pouvais pas dans le quel terme que
toi tu préférais que tu as été sauté qu'est ce qui veut peut-être que dans son aimer c'est vrai
que je vais clé après là dessus parce qu'effectivement quand je lui ai dit quand
j'ai vécu c'est normal tu es une victime si je veux dire c'est fait agresser c'est sûr qu'une
victime mais moi je voulais dire que c'est au, c'est sûr que tu es une victime. Mais moi, je voulais dire que
c'est au moment que
tu réalises que la douleur ne fait plus vraiment nécessairement
mal. La douleur est partie. Comme je vous dis,
la douleur, c'est temporaire,
mais la souffrance, c'est un choix.
OK. Fait que c'est au moment
que, tu sais, une vingtaine d'années après,
je pense que c'est le temps que
je me relève.
Que je reprends mon contrôle dans le sens que je laisse plus le contrôle à mon père de garder mon bien, tu sais, en fond, ma joie, mon développement.
Tu sais, à cause que je m'identifiais comme justement une personne qui se faisait agresser, je restais là-dedans. Fait que, tu sais, à chaque fois, j'étais comme,
« Non, tu sais, moi, je peux pas faire ça, tu sais, je suis une victime. »
C'était ton narratif un peu.
Oui, c'est mes excuses, tu sais.
Fait que c'est ça que je voulais dire par identité de victime.
Mais c'est sûr qu'au début, tu sais, il faut tout le temps
se laisser du temps pour prendre conscience de cette douleur-là
parce que, oui, elle est bien présente puis elle fait mal.
Est-ce que tu te souviens de la première fois que tu l'as dit à quelqu'un,
cette histoire-là, dans ta vie?
Oui. C'était à ma mère. Elle ne m'a pas cru. Donc, c'est sûr que c'est tout un processus,
ce genre de blessure-là. Dans le fond, tu vis cette blessure-là.
Au début, tu vas
expérimenter aussi l'incompréhension,
la haine.
Puis tu vas aussi passer dans
une phase que
t'as peur du jugement. Fait que tu veux pas en parler
à personne, tu te sens sale, t'as honte.
Puis après ça, une fois que tu te reprends
un petit peu d'empathie,
de compassion son
voeu le après c'est comme peur de partager le secret parce qu'il a peur que les gens jugent
la famille et quand j'en ai parlé à ma mère à ma peau creux ça m'a vraiment beaucoup blessé
parce que je comme cela sa personne qui me mis personne qui m'a mis au monde, puis mon père, c'est la personne, une autre personne qui m'a mis au monde.
Ces deux personnes-là, en tout cas, bref, ça m'a juste vraiment beaucoup blessée.
Puis là, je suis comme, est-ce que ça sert à quelque chose de vraiment partager mon secret?
Si ma mère, elle ne me croyait pas.
Fait que là, c'est sûr que je l'ai gardé vraiment comme en dedans de moi jusqu'à temps que,
après ça, je pense que j'en ai parlé à mon parrain, lui, il me croyait.
Mais on dirait que c'était pas aussi...
Même s'il me croyait, on dirait que je me sentais pas nécessairement mieux
parce que je voulais absolument que ma mère me croyait
dans ce temps-là.
Puis après ça, j'en ai parlé avec...
C'est ça, ma grand-mère.
Puis elle aussi, elle me croyait.
Puis là, tranquillement, un peu vite, quand je rencontrais Cam...
C'est souvent la mère de ton père?
Oui. Elle avait pleuré. Elle comprenait pas pourquoi vous vous posez de tels gestes
mais après ce que j'aimerais ça qu'on entre aussi plus en détail dans
l'environnement dans lequel mon père a grandi sans nécessairement excuser ce
qu'il a fait mais c'est sûr qu'avec une maturité une capacité de réflexion
pourrait peut-être plus comprendre.
Mais comme je vous dis, ça ne devait jamais excuser ce genre de geste-là.
Non, c'est ça. Parce que toi, t'as vécu ça,
puis t'es capable de faire autre chose de toi.
C'est ça que c'est vraiment difficile à entendre, là, des... Mais... Oui.
Moi, je sais pas si je suis capable d'écouter.
Parce que, comme je disais tantôt à Liz,
je savais pas quoi dire.
Puis c'est pour ça que je suis comme... Je veux pas te dire...
J'avais peur que, mettons, d'entendre Liz te dire que tu es bonne.
Parce que je ne sais pas
si c'est les bons mots qu'il faut dire.
Quand tu as raconté ça à Liz,
c'est juste que je ne sais juste pas
quel mot, quoi dire.
Parce que là, j'étais comme...
Je ne sais pas s'il faut que je dise
que tu es bonne.
Est-ce qu'on est bonne?
Je ne pense pas que c'est nécessaire. Je ne sais juste pas quoi dire. C'est pour ça que j'es bonne parce qu'on est bonne. Est-ce qu'on est... Je pense pas que c'est nécessaire.
Je sais juste pas quoi dire.
C'est pour ça que j'ai vraiment de la misère
à savoir quoi te poser comme question.
Je sais pas.
Mais je veux que tu continues.
C'est juste, je suis peut-être pas là.
Mais je veux... Je trouve ça vraiment horrible ce que tu vis ce que tu
as vécu puis là tu me dis je veux expliquer ton père qu'est ce qu'il a vécu je comprends mais en
même temps je comprends pas je comprends pas je trouve ça tellement horrible je trouve que chaque
personne je veux même pas savoir mon parrain je veux même ne veux même pas savoir ce que lui a vécu.
C'est ça.
Je veux écouter.
J'aime vraiment t'écouter.
Ça me fait vraiment du bien.
En autant, ça te fait du bien.
Ça me fait du bien.
Mon but, ce n'est pas nécessairement que tu te sens mal à l'aise.
Non, c'est juste que je voulais juste vous dire que je ne suis pas tant là.
Mais ça me fait vraiment du bien ce que tu dis, puis je trouve
ça difficile à entendre, mais
c'est vraiment important.
Je vous laisse continuer, mais ça se peut
que je ne parle pas.
Je ne sais pas quoi dire.
Je sais, Jo, puis tu sais,
c'est un sujet très, très, très,
très délicat, puis c'est pour ça
que, tu sais, moi, avant
nécessairement d'entamer mon processus
de guérison à chaque fois que je témoignais des séquences de justement de pédophilie ça me touchait
tu comprends il y avait justement cette incompréhension là cette haine cet âge qui
était éveillé en moi mais tu sais je pense que chaque personne vit le processus différemment
ben oui
moi ça m'a quand même pris une vingtaine d'années
aujourd'hui je parle d'une manière avec un ton quand même assez
posé mais
ça m'a pris une vingtaine d'années avant de guérir
je sais pas toi ton histoire ça a pris combien de temps
mais moi ça m'a pris une vingtaine d'années
j'ai décidé juste il y a deux ans d'entamer le processus
de guérison
puis le processus de guérison. Puis le processus de guérison, en fait, je le fais pour moi.
Moi, je l'ai pardonné pour moi.
Parce que je savais que si je ne le faisais pas, c'est moi qui étais affectée par ça.
Tu sais, mon père, il ne sait jamais ce qu'il dit.
Lui, il fait comme si rien n'était.
Puis même que des fois, avant de
justement
entamer le processus, je me suis demandé aussi
est-ce que ça s'est passé ou c'était juste un cauchemar.
Tellement que
il est bon dans justement faire comme si
il ne s'est rien passé. Mais je le sais.
Je suis convaincue.
Ce que j'ai vécu, c'est réel.
Mais
tout ça pour dire que ouais puis quand mettons
tu décides de t'échanges ça fait partie de ta déguise de la guérison et tout mais
comment que tu as décidé de pardonner quelqu'un qui s'est pas excusé comment
tu as fait c'est vraiment une bonne question.
C'est vraiment,
en même temps, les filles, je pense que souvent,
les gens qui connaissent mon histoire me demandent
souvent cette question-là, mais je pense pas
qu'une réponse
shot-cut, genre, un quick fix.
Je pense que le développement personnel que je fais
sur moi-même depuis deux ans,
toutes les actions massives que je fais pour
me reconnecter avec mon être divin, mon être pur qui m'a guidée vers ce pardon inconditionnel-là. Dans le fond,
je le pardonne même sans que lui fasse de quoi. C'est un pardon qui n'a pas de conditions. Mais,
comme je vous dis, je n'ai pas la réponse à cette question-là malheureusement. C'est un processus
puis je pense que je suis rendue là.
Mais chacun, on a notre propre bagage.
Moi, je sais que c'est la meilleure chose pour moi,
le meilleur chemin à prendre pour moi,
rendue où je suis dans la vie.
Puis je le vois parce qu'avec tout ce qui m'arrive,
avec le développement de mon potentiel,
autant le corps physique, le corps mental, le corps énergétique,
toutes les connexions, toutes les opportunités que j'ai eu dernièrement c'est juste des signes que je suis
sur la bonne voie puis c'est peut-être que ça va aussi peut-être affecté aussi mais comme l'année
passée je me suis mariée puis j'ai décidé que ce soit mon père qui marche à mes côtés c'est ça c'est ça c'est juste c'est vraiment difficile à entendre parce qu'on entend pas ça
on entend jamais ça mais je suis tellement contente que tu sois vraiment bien puis tu
as l'air vraiment vraiment vraiment bien je pense que ce que je veux pas parler pour toi non mais j'ai
l'impression que ce que tu ressens peut-être c'est une peur que des gens qui n'ont pas envie de de
pardonner ce sens est la salle c'est ça c'est ça que quand quand que ce coup quand les hommes
le dit j'étais comme hockey c'est un souci ce chiffre important tout ça après ça j'étais comme
je veux pas que les gens fassent comme ben on est capable puis ton processus OK, c'est un chef fou, un important, puis tout ça. Puis après ça, j'étais comme,
je veux pas que les gens fassent comme,
ben, on est capable.
Puis ton processus, pour vrai, c'est ça.
Comme tu dis, on a chacun nos...
Fait que c'est ça que les gens qui nous écoutent,
je veux vraiment qu'ils comprennent.
Vous avez le choix de ne pas pardonner aussi.
Exact.
Puis c'est super correct.
C'est ça.
Exactement.
C'est ça.
Puis dans mon choix, moi,
c'est pas que j'ai pas pardonné,
c'est que j'ai juste décidé
de vivre ma vie, de pas laisser
cette personne-là me rendre
malheureuse.
J'ai fait le choix de juste
le mettre de côté,
mais tout ce qui m'est arrivé, puis tout ce qui t'est arrivé,
ça fait la personne que t'es,
puis ça fait la personne que je suis,
puis plein de gens. Mais c'est ça, c'est juste que cette'es, puis ça fait la personne que je suis, puis plein de gens.
Mais c'est ça.
C'est juste que cette personne-là, je ne l'ai plus dans ma vie.
Je comprends.
C'est plus ça, mais
on est toutes, c'est ça.
On a tous des cheminements différents
qui t'amènent, puis check.
Ce ne sont pas toutes les mêmes choses
qui nous amènent à la paix.
À la paix, c'est ça.
Parce qu'en fait, moi, jenent à la paix. À la paix, c'est ça. Parce qu'en fait,
moi, je recherche vraiment la paix intérieure.
Puis je sais que
mon père, c'est la personne qui m'a créée.
Fait que
pour moi,
c'était le chemin le plus
éclairé
de faire ce que j'ai fait.
Est-ce que tu penses
y en parler un jour, le confronter par rapport à ça?
Oui, en fait, c'est drôle,
parce que, je ne sais pas si tu me sais
sur les réseaux, mais Lise, elle me sait, puis je cours beaucoup.
Puis quand je cours,
je tombe vraiment une de zone.
Puis une fois que j'ai visualisé
que je l'ai vu en personne,
parce qu'il y a la première fois que je l'ai vu, ça fait un an,
on ne se voit pas beaucoup. Il n'habite pas à en personne, parce qu'à la première fois que je l'ai vu, ça fait un an. On se voit pas
beaucoup. Il habite pas en Montréal,
puis c'est ça. Donc,
j'ai visualisé que je l'ai
confronté en personne, puis j'ai dit, « Tu sais, papa,
même si tu t'es jamais
excusé, je te pardonne pour ce que t'as fait
durant mon enfance. » Puis à ce moment-là,
bien, j'ai pleuré dans ma course.
Mais, ouais.
Mais j'ai pas visualisé comment qu'il allait réagir
c'était pas important pour toi ce qui est important c'était de toi ce que tu lui dirais
parce que j'ai pas de contrôle sur comment qu'il va réagir mais j'ai le contrôle sur comment moi
je vais réagir donc mais moi je vais le dire au moins une fois dans la vie avant qu'il meure. C'est sûr.
Puis j'aimerais ça que, quand il va quitter cette vie-ci,
qu'au moins, il aurait pris au moins une fois la chance de creuser davantage pourquoi il a fait ce genre de geste-là.
Parce que moi, je dis, un humain qui est aligné ne ferait pas ça.
Du mal comme ça à d'autres personnes.
Il était...
Moi, en tout cas, je ne sais pas comment résumer ça,
mais je vais dire qu'il est extrêmement confus, là.
Est-ce que tu penses qu'il savait
ce qu'il était en train de faire, ce qu'il faisait?
Je ne sais pas. Je ne sais pas.
Puis, c'est-tu...
Tantôt, tu disais que tu t'étais vue dans ton rêve
que tu avais...
Tu étais dans le plâtre ou je ne sais pas.
Oui, la jambe dans le plâtre, oui.
C'est-tu quelque chose qui s'est réellement passé ou…
Ah non, non. C'est vraiment comme un rêve. C'est très caricatural.
OK.
Non, non. Je n'ai jamais eu vraiment de la jambe dans le plâtre.
OK.
Puis est-ce que tu… parce que je sais que, mettons, moi, tous mes souvenirs étaient un peu,
comme tu as dit, c'était oublié.
Tu penses des fois que tu es mal en permanence, tu finis par oublier et oublier,
jusqu'à temps que tu penses que tu ne te rappelles même pas.
Ça ne doit pas être si grave que ça.
Tu te dis que ça ne t'affecte pas parce que je n'y pense même plus.
En réalité, comment tu agis, comment tu agissais, ça avait tout un impact sur ça.
Mais comment tu as fait pour te rappeler?
Est-ce que tu es allée justement faire de l'hypnose
ou faire quelque chose pour te rappeler?
Est-ce que tu te rappelles les gestes qui t'ont posé?
Oui.
C'est clair?
Oui, oui. J'ai vraiment une bonne mémoire.
Sur certains, dans le fond, les gestes qui me faisaient le plus de mal,
je m'en souviens très, très bien.
Mais mettons, comme les détails, par exemple,
quel âge, quand c'est arrêté, tu sais ça.
Mettons, des détails spécifiques comme ça, non.
Mais les gestes, oui, oui, je m'en souviens.
Puis, c'est ça.
Mais, tu sais, moi, je l'associe.
Tu sais, en fait, j'ai écouté le podcast de Dr. Christian,
si je ne m'abuse, sur la
pédophilie, puis lui, justement, il expliquait...
Je me suis demandé avant de l'écouter
si ça allait peut-être
trigger quelque chose, mais je l'ai écouté
puis j'ai vraiment trouvé ça intéressant.
Lui, dans le fond, c'est ça. Il dit
que c'est un mélange de
libido,
impulsivité,
manque d'empathie,
inhibiteur,
parce que je me suis rappelée
qu'effectivement, il y a certaines fois
qu'il était saoul.
Mais encore une fois,
ça n'excusera jamais ce genre de gestes.
Je tiens à le répéter,
puis je vais le répéter jusqu'à la fin de mes jours.
Ça ne veut juste jamais excuser,
mais c'est sûr que moi, ça me permet
de quand même, par exemple, connecter
les points ensemble.
Bien oui, parce que moi aussi, je disais ça
hier, il fumait du pot, puis
il buvait de l'alcool, fait que toute ma
jeunesse, je le savais que, ah,
c'est parce qu'elle a fait ça, tu sais.
Mais là, quand ma sexologue, elle m'a
dit, bien non, elle a dit...
Là, il prenait de la drogue pour pouvoir faire ça,
pour se sentir mieux dans sa tête.
Fait que c'est comme pour lui,
mais c'est pas parce qu'il a pris ça qu'il a fait ça.
C'est qu'il avait envie de le faire.
Fait qu'il se droguait,
il buvait pour être capable de mieux le faire, tu sais,
puis de se sentir moins mal.
Fait que c'est vraiment...
Ouais, c'est ça. C'est pas à cause de l'alcool
qu'il fait ça.
Non, je savais jamais
excuser ce genre de gestes-là.
Puis est-ce que ton oncle, lui,
tu as déjà reparlé ou...
Non.
Puis lui non plus,
il s'est jamais excusé.
OK.
Oui.
En fait, tu...
Je pense que j'ai oublié.
C'est le frère de ton père?
Oui.
Bon. Je me demande s'ils n'é. C'est le frère de ton père? Oui. Bon.
Je me demande s'ils n'ont pas vécu ça, eux.
C'est pour ça que je m'en allais expliquer plus de l'environnement.
Mais en même temps, si je comprends ton point de vue tantôt,
c'est que pour certaines personnes qui nous écoutent,
ce n'est peut-être même pas nécessaire pour eux de comprendre davantage.
Mais moi, dans mon cas, j'avais quand même besoin de comprendre davantage.
Parce que moi, les filles, moi je suis née en Indonésie dans le camp de réfugiés.
Le camp de réfugiés de la guerre du Vietnam. Mes parents, c'est des réfugiés.
Mes parents se sont rencontrés là, puis c'est là que je suis née.
Avant de se rendre en Indonésie, mes parents, ils ont traversé le Vietnam en Indonésie en bateau.
C'est des bateaux que tu regardes et tu penses que ça ne va pas se tenir debout.
Il y a des bateaux qui sont arrêtés par des pirates, des femmes violées, tuées.
Ma mère, je sais qu'elle a dû avaler des bijoux en or pour ne pas justement se faire arrêter par les pirates.
Heureusement, leurs bateaux, vu que je suis née aujourd'hui, ils ne se sont pas fait arrêter.
Heureusement, ils sont en vie.
Puis, après ça,
on a vécu là pendant deux ans. Puis, après ça,
on est venus au Québec. Mais avant
de partir en Indonésie,
mon père,
il a dû vraiment aller
tôt à la guerre.
C'est ça. C'était très jeune.
Il a vu son meilleur ami
perdre une jambe devant ses yeux.
Une bombe a éclaté et ça a arraché la jambe de son ami.
Mais en même temps, ça ne l'explique pas non plus ce qu'il a fait.
Mais je peux comprendre qu'il a grandi dans un environnement très, très violent.
Pas beaucoup d'empathie, pas beaucoup de compassion.
Mais comme je vous ai dit, vu que je n'ai pas encore abordé le sujet avec lui,
je n'ai pas nécessairement demandé à ce qu'il a vécu quelque chose de similaire.
Je ne sais pas aujourd'hui, est-ce qu'il lui-même a vécu ce genre de situation-là.
Peut-être que non, on ne sait jamais.
Ça fait la complexité de l'être humain.
On ne saurait jamais pourquoi l'humain fait ce
genre de geste.
Clairement, ce n'est pas la même culture. Ce n'est pas la même…
Non.
Je veux dire…
C'est ça.
Oui.
Ce qui est fou, c'est que ce n'est même pas une question de culture.
Bien oui, quand même, dans le sens… Mais les gestes qu'il a posés que c'est même pas une question de culture. C'est... Ben oui, quand même, dans le sens...
Mais les gestes qu'il a posés, c'est pas une question de culture.
Non, mais tu me dis que
t'es née au Vietnam,
c'est pas la même culture,
c'est pas les mêmes choses qui sont graves ou importantes
ou ça a pas le même degré
dans... Je sais pas.
Au niveau de la violence, elle a raison
parce que, par exemple, c'est très
fréquent que tu passes en rue
et que tu vois des hommes frapper leur femme.
Moi, quand j'étais jeune, je voyais ça et ça m'a vraiment beaucoup choquée.
Parce que moi, je vivais à la maison, mais je ne pensais pas que ça serait aussi fréquent
quand j'étais au Vietnam.
C'est ça, il y en a plus.
Oui, oui.
Mais c'est seulement en vloi.
Ce que je dis, c'est que ce n c'est pas de culture de se faire
agresser
mettons qu'on considère que l'agression
c'est de la violence
la violence est plus visible
tu la vois
elle est plus acceptée
je pense pas qu'ils vont
regarder ailleurs
ils voient un homme battre sa femme
c'est comme
les parents mes amis j'en avais plein regarder ailleurs. Il voit un homme battre sa femme. C'est niaiseux.
Les parents, mes amis,
j'en avais plein. On sort
la cuillère de bois.
Ils se faisaient taper ses fesses.
Aujourd'hui, c'est plus acceptable.
Mais ils ne l'auraient pas faite dans le cours.
Oui, c'est ça.
Puis là-bas, comme je t'ai dit, moi, j'ai vu
que ça m'avait vraiment marquée. Puis encore aujourd'hui,
je m'en souviens, j'avais vu, tu sais, on est dans la rue,
puis il y a un gars qui est juste comme hit sa femme.
Ah oui.
Puis tout le monde continue à faire leur vie.
Je suis comme, moi, j'étais choquée.
C'est ça.
Et que…
Ben, ça m'insiste pas.
Ouais.
Faudrait pas que j'aille là.
Ça aurait pas un beau voyage.
Mais je pense qu'aujourd'hui, avec toute l'éducation,
c'est parce que c'est sûr
que les répercussions de la guerre c'est quand même plus fort qu'on le pense beaucoup de monde
n'ont pas accès à l'éducation c'est pour ça que moi l'éducation c'est vraiment important pour moi
mes parents le maximum d'éducation qu'ils ont eu ces premières années après ça ils ont dû arrêter
l'école pour commencer à travailler pour nourrir toute leur famille. Ma mère, c'est elle qui travaillait, puis des fois, elle m'avait dit
qu'elle ramassait de la récente dans les poubelles
pour, elle,
en manger, puis en partager en plus
avec ses frères et soeurs.
Moi, j'ai grandi dans un environnement très, très pauvre,
mais encore une fois, ça n'excuse rien.
Non, mais comment,
qu'est-ce qui a fait en sorte
que tu as voulu, justement, être la meilleure version de toi-même?
C'est quoi le déclic?
T'es arrivée un matin, t'as dit moi je deviens genre la...
Oui, je veux renaître.
Ah oui?
Oui.
Tout seule? T'as pas eu de personne qui t'a...
En fait, c'est ça.
Fait que là, j'ai, mettons comme unons qu'on retombe dans le passé.
Le rêve, quand je fais les recherches
sur In A Child, j'ai vu qu'il y avait une suggestion
d'écrire une lettre.
J'ai écrit une lettre en moi-même à cette petite fille-là
qui s'est faite blessée.
À la fin de la lettre,
j'ai dit qu'elle pouvait partir.
J'ai vraiment beaucoup pleuré.
Après ça,
j'avais un autre truc que je voulais
régler aussi, c'est ma peur du noir, puis ma peur des esprits. C'est vraiment irrationnel. Puis oui,
puis c'est drôle parce qu'aujourd'hui, du moment que j'ai des cliquets, je prends le débat dans le
noir, juste pour te donner un exemple. Avant, admettons, ça aurait été impensable pour toi de s'imaginer faire ça.
Non, non, exactement.
Puis j'ai rencontré, dans le fond, une psychologue pour justement ces deux,
la phobie du noir puis les esprits.
Puis deux fois, j'ai eu deux traitements.
Après, la deuxième fois, j'ai réalisé qu'elle restait plus...
En tout cas, c'est comme... Elle restait dans mon passé.
J'ai juste réalisé
que, au final,
ce n'est pas elle qui contrôle.
Les réponses
ne sont pas à l'extérieur de moi, elles sont à l'intérieur de moi.
J'ai juste arrêté après deux traitements.
J'ai fait que ça suffit.
Mais c'est à dire est ce
qu'il n'est pas vraiment la bonne réponse et il est là c'est la tienne
c'est ta réponse pour toi mais c'est vraiment quelqu'un qui te met finalement
c'est la personne en dedans de toi qui t'aider le plus exactement c'est mais
j'ai mis le nez on est techniquement on est supposé nous guérir
ben de beaucoup de choses.
Absolument.
On a un gros potentiel qu'on utilise
très peu.
Des fois, on va aller acheter des Tylenol,
mais dans le fond, tu sais.
Exact. Moi, justement,
je ne prends pas de Tylenol. C'est rare.
J'ai toujours donné ce contrôle-là
à moi-même.
Je m'en souviens, le moment où j'ai juste réalisé
que je pouvais renaître.
Mais c'est parce que,
durant le processus, je commençais à lire beaucoup.
Je recommençais l'entraînement physique.
Comme je vous dis, je pense que c'est un résultat
de toutes les actions massives que je prends
pour mon développement personnel
qui, de plus en plus, me rapprochait de mon esprit,
mon petit génie.
Lui qui a goût de renaître.
Lui qui a goût d'exploiter son potentiel.
Tu sais?
Fait que de plus en plus, je me rapproche de ça.
– Oui, oui.
Est-ce que ça te...
Dans ton quotidien, là...
– Oui.
– Cette chose-là, cette blessure-là
qui te suit, est-ce qu'elle en fait partie?
Mettons, est-ce que c'est dans tous les jours
elle est un peu avec toi?
Tu y penses des fois ou tu l'as
ou c'est vraiment comme
moins fréquent ou comment que tu
deals avec cette blessure-là dans ton quotidien,
mettons?
Dans le fond, moi, je pense qu'elle fait plus
partie de moi.
Mais j'accepte et j'observe.
Tu n'y penses plus?
Pas que je n'y pense plus, mais je ne souffre plus pour ça.
Ça fait que pour moi, ce n'est plus une blessure.
Mais j'observe, par exemple,
et je laisse passer les émotions,
qui, des fois, ça peut refaire surface.
Puis je pense que c'est un processus de guérison
qui va potentiellement durer toute une vie, on sait jamais.
Je pense pas que je dis que j'ai guéri,
que c'est complètement guéri à 100 %.
Mais je pense que oui, en même temps.
Je sais pas si tu comprends.
C'est le fait que tu souffres...
Tu ne souffres plus de ça que...
T'as pas de cauchemar par rapport à ça.
Non, j'en ai plus.
Puis il y a beaucoup de trucs
physiques aussi.
Par exemple, avant que j'entame
le processus et tout, j'avais une douleur
vraiment bizarre au cou.
J'avais vraiment tout le temps mal au cou.
J'allais voir des ostéopathes, des chiros,
des physios,
et personne ne pouvait trouver ce que j'avais.
Mais j'étais convaincue
que j'avais une douleur.
Puis du moment que j'ai guéri ça,
j'ai plus cette douleur-là.
C'est tellement bizarre.
Ça prend une méditation.
Mais je médite beaucoup.
Puis le coup,
es-tu reliée à peut-être
la pression que tu te mettais?
Peut-être. Mais tu sais, au final,
la vie, ça va toujours être reliée par rapport à ce que tu pensis? Peut-être. Mais tu sais, au final, la vie, ça va toujours être liée par rapport
à ce que tu penses.
Peut-être. Je ne sais pas.
Comment...
Est-ce que tu penses
que ça a joué un rôle sur ta vie sexuelle,
ta sexualité, dans tes
rapports avec elle?
Puis, c'est à quel niveau, mettons?
Honnêtement,
c'est sûr qu'au début, j'avais vraiment de la difficulté
à faire confiance.
Peu importe du partenaire que j'avais.
C'est plus à ce niveau-là.
Puis comme je vous avais dit,
il y avait une période aussi
quand tu te fais agresser.
Moi, c'était comme vraiment...
C'était répétitif.
Il y avait des moments que je me demandais
pourquoi il y avait comme une certaine excitation.
Je me sentais vraiment
sale, je ne comprenais pas.
C'est normal.
Puis c'est là que je réalisais qu'il y a eu une différence
entre justement l'orgasme
puis l'orgaste. Et en fait, il y a une personne
qui m'a expliqué ça récemment.
Puis ça fait tellement de sens
parce que notre corps, par stimuli,
ça va rajouter... Pour te protéger aussi, ça va rajouter une certaine façon.
Un des premiers orgasmes que j'ai vécu avec quelqu'un d'autre, c'était une agression sexuelle.
Puis je suis venue, puis je n'étais même pas consciente.
J'étais genre comme ça.
C'était à New York que tu t'es racontée?
Puis même chose. Je suis sortie de là en me disant,
mais c'était genre un monsieur qui m'écoeurait.
Je le trouvais répugnant, là.
C'est ça.
Lait, là.
Genre, il me...
Tu sais, puis...
Aucune once de moi qui avait envie de ce qui s'est passé
puis qui a fait en sorte que ça arrive, là,
peu importe ce que les gens disent.
Puis, oui, j'ai eu un orgasme.
Puis, même affaire, j'étais genre,
dans le fond, j'ai aimé ça, ça veut dire.
J'ai voulu ça, mais non, c'est ton corps qui...
Oui, c'est ça.
Parce qu'il y a des mécanismes de défense physiques
ou des réactions physiques comme ça, mécaniques.
Puis le clitoris, il sert,
je ne sais pas si ça a un lien,
mais il sert uniquement à avoir du plaisir.
Je ne sais pas si ça a un rapport aussi,
mais avec, comme tu dis, l'hormone des fois
de... le corps peut peut-être pas
différencier la peur du plaisir
ou whatever, mais c'est sûr qu'il y a un lien
avec ça.
Mais tu sais, c'est les fortes émotions
qui amènent à ça,
des fois.
Mais outre ça, ça n'a pas nécessairement
affecté
mes relations sexuelles. Tu n'a pas nécessairement affecté mes relations sexuelles.
Tu n'as pas...
Je dirais bien ça.
Ben, mettons, tu sais,
mettons qu'il y a un endroit,
une partie du corps, quelqu'un que je n'aime pas
m'a tout le temps flatté le bras droit,
mettons. Après ça,
je vais associer, mettons, me faire flatter le bras droit
à un irritant ou quelque chose
qui me gosse. Fait que je vais associer, mettons, me faire flatter le bras droit à un irritant ou quelque chose qui me gosse.
Je vais tout le temps...
Fait que si t'associes,
mettons, une action, mettons, un geste
sexuel ou, tu sais,
une agression à quelque chose
que tu vis dans ta vie sexuelle,
des fois, l'association fait en sorte que t'éprouves
pas le plaisir que tu pourrais
éprouver ou que tu fais...
Tu l'associes à quelque chose de super négatif.
Est-ce que tu as vécu ça un peu ou pas du tout?
Non.
Tu n'as jamais…
Non.
Comme des choses, la façon que… les endroits où c'est arrivé,
genre il n'y a rien… tu n'as pas eu de blocage en rapport à ça?
Les endroits…
Ben mettons…
Quand j'ai eu le mal de l'être.
Non, les agressions.
C'est comme je vous dis, c'est des appartements
qu'on a déménagés depuis.
Non, ça m'a pas...
Tant mieux.
T'en as-tu
reparlé avec ta mère?
Non.
Parce que...
Ça sert à quoi?
Est-ce que je veux encore lui infliger cette souffrance-là?
Ma mère, elle aime tellement mon père.
Ils ne sont plus ensemble aujourd'hui.
Puis elle l'aime encore, puis elle l'aime, elle l'aime.
En même temps, aujourd'hui, avec la maturité,
j'ai pris, je réalise qu'en fond, peut-être qu'à ce moment-là,
elle ne me croyait pas par mécanisme de défense.
Parce qu'inconsciemment,
elle voulait se protéger de ce genre de souffrance-là.
Est-ce que tu penses que tu as peut-être eu autant,
sinon plus, de misère à pardonner ta mère?
Non, c'était vraiment plus mon père, moi.
Oui, parce qu'il y a des années que j'ai arrêté de lui parler.
OK.
Oui, pendant...
Je ne me souviens plus exactement
le nombre d'années mais genre plus de
2-3 ans il me semble
je lui ai adressé juste plus la parole
ben oui parce que je pense
à un moment donné ça fait partie du processus
à un moment donné j'ai tout le temps aimé mon parrain
mais à un moment donné je le détestais
quand tu réalises un peu
l'impact que ça a sur
toutes tes actions de ta vie
ça devient la colère exactement quand tu réalises un peu l'impact que ça a sur toutes tes actions de ta vie,
ça devient la colère.
Exactement.
C'est pour ça que j'ai dit que moi, au final,
je vous en parle aujourd'hui, ça a l'air comme de passer en infraction de seconde, mais pas vraiment.
C'est une vingtaine d'années.
Non, je sais.
Tu mets vraiment beaucoup, beaucoup de mots
sur plein de choses
qui...
Moi, j'ai vraiment de la misère à parler des enfants de même.
Tu t'exprimes
vraiment bien, en tout cas.
Puis côté...
Tu sais, mettons...
Là, ma mère, exemple, c'est son frère.
Tu sais, puis...
Je...
Tu sais, j'accepte...
C'est mon parrain, c'est le frère de ma mère. C'est aussi ton oncle. Oui, c'est mon parrain, c'est le père de ma mère.
C'est aussi ton oncle.
Oui, c'est mon oncle.
Oui, l'enfant, oui.
Ça pourrait être parrain, ça pourrait être...
Oui, c'est ça.
Mais, tu sais, elle le voit encore, là, tu sais.
Elle le voit, puis moi, j'ai dit,
ma mère, une fois, elle amène ma fille
chez mon grand-père, puis, tu sais,
lui, des fois, il est là,
mais j'ai dit, ça, c'est hors de question. C'est impossibleène ma fille chez mon grand-père. Lui, des fois, il est là, mais j'ai dit ça, c'est hors de question.
C'est impossible que ma fille soit...
Mais comment tu fais pour...
Moi, j'ai tout le temps de la colère envers ma mère qui...
Je comprends que c'est son frère, mais on dirait que
je n'accepte pas le fait qu'elle ait encore contact
avec lui. Comment tu fais pour... Je trouve que c'est vraiment difficile.
J'aimerais ça moi aussi, mais ma mère c'est pour ça qu'on n'a pas...
Mais toi, si tu me permets, ça fait combien de temps environ que tu as entamé ton processus?
C'est 18 ans que... Mettons, c'était toute ma jeunesse à partir de quand j'avais 4-5 ans. Fait que quand j'ai commencé à avoir du poil, ça a arrêté.
Parce que c'est vraiment un pédophile.
Puis après, c'est vers 18 ans.
Moi, c'est quand j'ai su, quand ma sexologue m'a dit que s'il faisait à toi,
il y avait de bonnes chances qu'il le fasse à d'autres personnes.
Puis moi, j'ai tout le temps été comme ça.
J'étais un petit bélier.
Puis quand j'ai su ça, c'est là que j'ai tout le temps été comme ça. J'étais un petit bélier. Puis là, quand j'ai su ça, là, c'est là que
j'ai décidé de le dénoncer. Pas pour
moi. On dirait que j'étais comme, je veux le faire pour les
autres. Puis finalement, ça m'a fait du bien à moi aussi.
Fait que, en réalité, je l'ai fait pour les autres.
Puis finalement, j'ai fait, OK. Finalement,
c'était bon pour moi aussi.
Fait que, ça fait
18, enfin, ça fait 10 ans.
Ça fait 10 ans. Fait qu'il me reste
un autre 10 ans, quoi.
Mais, en amont,
je n'aurais jamais la réponse à ça.
À un moment donné, tu vas le sentir.
Si tu es rendu là.
Peut-être que
ce n'est pas ça non plus le chemin que tu devrais prendre.
Non, c'est ça.
Peut-être que je suis correcte.
Je sais ça.
Ça va peut-être être juste tout le temps de même.
Il va tout le temps avoir un petit blocage à ce niveau-là,
parce que...
C'est juste que, après avoir
appris sur l'énergie,
je sais que je peux pas
vibrer sur la haine, la colère,
la tristesse. Fait que j'essaye
de, justement, le plus possible
de vibrer sur la gratitude.
Puis j'exprime juste la gratitude que...
Tu sais, il y a une chance sur un million
que le spermatozoïde de ton père fait qu'on
l'a vu de ta mère, puis moi je suis là.
Fait que j'avais une destinée.
Puis j'essaye juste d'exprimer
la gratitude que grâce à lui,
je suis ici aujourd'hui, devant vous.
Ça demande
beaucoup de
force.
De force de parler de ça c'est merci de vraiment de d'avoir parlé de tout puis malgré que ça me confond mais ça fait quand même du bien
tout le temps à parler puis d'écouter des gens comme toi en fait c'est la
première fois que j'écoute quelqu'un comme toi s'exprimer de la sorte puis c'est peut-être ce qui est En fait, c'est la première fois que j'écoute quelqu'un comme toi s'exprimer
de la sorte, puis c'est peut-être ça qui est confrontant,
vraiment. C'est la première fois que j'entends
vraiment une personne comme toi
qui est vraiment...
qui a une autre façon de penser
que la mienne, mettons.
C'est ça qui était difficile.
Absolument, puis je ne pense pas
qu'il y a nécessairement une meilleure façon de penser
qu'une autre. C'est juste que moi, pour moi,
je trouve que c'est... Exact.
C'est la meilleure chose pour moi de faire ça.
Mais comme tu l'as dit, le point tantôt, c'est tellement important
de justement le mentionner que si les gens
qui écoutent ça, c'est pas nécessairement le bon
chemin pour eux non plus à prendre, puis c'est important.
Bien oui. Il faut s'écouter.
S'écouter, vivre aussi.
Ses émotions, maîtriser
ça. Parce que tu sais, je vis pas avec... Mettons, je vis pas avec une col, maîtriser ça.
Parce que je ne vis pas avec une colère,
c'est ça, la colère est comme partie, moi aussi.
C'est devenu vraiment,
je suis fière de qui je suis, je suis fière
de pouvoir aider d'autres femmes, d'autres hommes,
ou whatever.
Mais pour moi, je suis comme,
ça reste quand même
que cette personne-là,
je ne pourrai jamais, genre...
Je comprends.
La côtoyer.
La côtoyer, c'est ça, exact.
Mais tu sais, mettons comme avec le discours,
mon ton de voix aujourd'hui,
récemment, j'ai vécu, j'ai été dans une retraite,
puis on a fait un « breathe work ».
C'est la première fois que je faisais un « breathe work » aussi intense.
Tu sais, comme un idée de la respiration.
Ah oui? Oui. Puis honnêtement, au début c'était comme, tu sais, ça allait bien, je rentrais en
transe, puis là je me voyais, tu sais, finir mes courses dans le bon temps, puis tout, tac, ça l'a
sauté genre un film, genre des séquences que je réimaginais, mettons justement cette blessure-là,
parce que dans ce fond, dans cette retraite-là,
il y avait le père de l'animatrice qui était venu l'encourager.
Puis ça m'avait tellement touchée.
J'étais comme, wow, c'est tellement beau, tu sais,
ce qu'il fait pour sa fille. Puis là, il y avait une autre fille
qui s'est présentée, puis elle a dit, ah, tu sais, moi, je suis fille à papa.
Puis là, je suis comme, tu sais, moi, ça, c'est des questionnements
que j'ai eus quand j'étais jeune. J'ai dit, tu sais,
pourquoi moi, j'ai pas un père qui était là pour moi.
Moi aussi, j'aimerais être fille à papa.
Tu sais. Ça a comme ressorti ces émotions-là.
Puis c'est là que j'ai réalisé,
OK, oui, je le pardonne.
Mais le processus de guérison,
ça continue.
Puis,
ça fait la beauté d'être humain
parce qu'on est hyper complexe.
Puis je réalise que plus que je vieillis,
plus que je sais rien, que je ne connais rien.
C'est vrai que les humains,
on est très...
Les affaires qu'on ne comprend pas.
Tu sais, moi, il y a des associations que je vous ai dites
par rapport à l'inconscient, des tels gestes
qui, peut-être même pas, tu regardes comme ça,
le noir, l'esprit, avec ça, ça n'a aucun lien.
Mais malgré ça, après ça,
il y a quand même un déclic.
Je savais juste dire qu' que au final tout est énergie les émotions c'est l'énergie qui bouge pied temps
sur l'empreint que tu veux rester dans ses vibrations d'énergie tic le savez difficile
de justement voir je sais pas les fréquences plus positive c'est quoi que tu fais mettons le disque tu
t'entraînes dit que tu fais du kung fu wayne ce qu'est ce qui t'aide le plus à être mettons
chemin de billard intérêt de toi c'est comme tout ça ou il y a-tu quelque chose en particulier qui a ça?
Ça t'aide vraiment beaucoup. Je pense que c'est vraiment le mélange de tout.
Parce que je fais vraiment attention aussi
à mon alimentation.
J'essaie de...
C'est tellement intuitif. Je mange vraiment intuitivement,
mais je fais attention à mon alimentation.
J'essaie que 80 % soit comme plus
végétaux, fruits, légumes.
Puis 20 %, je peux laisser justement le reste. Je m'entraîne beaucoup. J'essaie que 80 %, ce soit comme plus végétaux, fruits, légumes. Puis 20 %, je peux laisser justement le reste.
Je m'entraîne beaucoup. J'adore ça.
Penses-tu que ça a créé en toi une espèce de besoin de contrôle?
Potentiellement, peut-être.
Mais je ne contrôle pas mon chum. Je ne contrôle pas mes amis.
Je me contrôle moi-même, c'est tout. Il n'y a pas besoin de contrôle, mais une genre de quête
que personne
n'a le contrôle sur toi.
Une quête de la
perfection, une quête
d'avoir
la job,
d'avoir
l'exercice,
l'alimentation,
de tout être comme
dans le mieux possible.
C'est une genre de quête de
« Ok, je n'ai pas le contrôle sur les autres,
mais moi, par exemple,
I'm gonna be on top. »
Je ne sais pas si c'est ça
l'élément déclencheur, mais
le deux ans, quand j'ai
entamé le processus, j'ai aussi
réfléchi sur ma mission de vie, sur mes valeurs fondamentales, comment j'étais avec mes proches, est-ce que j'étais la meilleure version de moi-même avec mes proches.
À ce moment-là, je m'étais fixée comme objectif d'être justement la meilleure version de moi-même à ma mère, à mon père, à mon frère, ma soeur, mon chum, mes amis. Fait que, je sais pas si c'est ça l'élément déclencheur, mais
j'appellerais pas ça la perfection, mais j'appellerais
ça libérer mon potentiel.
OK.
Est-ce que tu veux des enfants?
Oui.
T'en as? Non, j'en veux.
Je suis pas encore rendue là, live.
J'ai certaines missions en tête.
Mais...
T'aimerais s'en avoir. Oui, vraiment.
Penses-tu que ça te confronterait
d'avoir une petite fille?
Oui.
Je veux juste la protéger
parce que, tu sais, moi,
outre ces agressions-là,
j'en ai vécu d'autres aussi
sans mon consentement.
Un peu plus vieille, par exemple,
comme aux alentours de l'âge de 10 ans
puis avec des gens
qui étaient plus dans mon range d'âge,
mais quand même.
Fait que je sais constamment
que les femmes ont plus de femmes
qui sont agressées qu'on le pense.
Puis souvent, on ne peut pas juger quelqu'un
par son physique. Tu ne peux jamais
devenir le bagage d'une personne, parce que, mettons,
si tu me connais, c'est sûr qu'on ne se connaît pas beaucoup,
mais à chaque jour, j'ai vraiment
une grande joie de vivre. Je suis vraiment
contente d'être sur Terre, puis je suis vraiment
reconnaissante.
J'aime juste ça.
Oui, dans le sens que je vais vouloir la protéger.
Je n'ai pas le contrôle sur les autres
personnes. J'espère juste sincèrement
que tout le monde sur Terre
un jour va
plus se retrouver. Il va plus avoir
de l'harmonie. Les gens
seront moins perdus et ne feront pas
ce genre de gestes-là.
J'ai l'impression que t'aurais plus de difficultés
à pardonner un agresseur
de ton enfant.
Ou, tu sais,
que t'aurais...
Ce serait probablement peut-être plus difficile.
Je sais pas, parce que
moi, je suis genre dans un mindset
que mes pensées vont créer ma réalité.
Fait que je le sais pas pour l'instant. Je ne le vis pas.
Je ne sais pas comment je vais réagir.
Mais je n'espère pas que ça va arriver.
Non, c'est ça.
C'est parce que je pense au fait que, tu sais, on...
Tu sais, mettons...
On est toujours plus avec nous-mêmes.
Je pense qu'on est toujours plus...
Sur avec soi-même qu'avec les autres.
Je me demande si c'est un peu la même chose du fait que...
Mais je comprends que... je suis tellement musclé je vais en crise mon chef c'est blague excuse moi non non mais j'ai c'est avec nous mêmes je pense qu'on se met si on est cap mais je peux même pas
mon nom plus imaginer ça puis je veux
même pas l'imaginer puis moi aussi quand j'ai eu ma fille ça a été protection 101
non mais c'est ça moi mes frères mes propres frères ils savent que mon chum on a eu la discussion
à un moment donné il dit ben là t'aurais pas peur de laisser ta fille avec mon frère pourquoi j'aurais beau voir si je
j'en veux dire je peux pas vivre dans la page va ça va arriver mais pourquoi j'aurais pas en
vendre tout est possible à qui c'est difficile exact puis on peut pas contrôler non plus on
peut pas vivre dans cette part là c'est sûr que de se faire c'est fait exact puis tu peut pas vivre dans cette peur-là, c'est sûr. Fait que de se faire... Exact. Puis tu sais pas comment...
Tu sais, je sais pas comment ma fille va réagir.
Tu sais pas comment...
Tu sais, je vais être là.
Moi, j'ai vécu une blessure.
Maintenant, je le tire en apprentissage
pour justement que j'apprendrai à mes enfants
comment guérir de ce genre de traumatisme.
Mais encore une fois, je souhaite vraiment
que ça lui arrive pas
parce que moi, je sais c'est quoi l'impact sur moi,
sur mon développement, sur tout.
Il y a vraiment un grand impact sur mon inconscient,
même sur mon conscient,
qui, en plus, je sais que ça prend au moins,
en tout cas, dans mon cas,
ça a pris au moins beaucoup d'années,
avant que tu passes à travers toutes les étapes
du processus.
Mais comme je dis, ça se peut qu'une personne vit la même affaire que moi
puis ça lui prend, je ne sais pas, quelques années, quelques mois, on ne sait jamais, ou plus de temps, ça se peut qu'une personne vit la même affaire que moi puis ça lui prend, je sais pas,
quelques années, quelques mois, on sait jamais.
Ou plus de temps, ça se peut qu'une autre
personne, ça va prendre 50 ans ou jamais, tu sais.
Je veux dire, on a tellement un bagage différent
qu'on saurait jamais.
C'est pour ça que j'aimerais juste, ouais, je suis sûre
que je vais essayer de la protéger le plus possible de tout.
Mais c'est sûr que tu vas...
De ça, surtout, là.
Moi aussi, c'est sûr qu'elle va le savoir. Je pense que c'est ça aussi, c'est mon signe c'est sûr qu'elle va le savoir
je pense que c'est ça aussi
c'est de parler avec elle
puis de lui dire que
s'il y a quoi que ce soit que t'es là
est-ce que vous avez déjà
raconté
est-ce que vous avez toujours resté
en large dans
ce qui vous est arrivé ou ça vous est déjà arrivé de vous asseoir
puis de raconter en détail des événements
qui sont arrivés?
Je ne demande pas ce que vous m'ayez raconté aujourd'hui,
mais est-ce que ça vous est déjà arrivé
ou ça a tout le temps été comme ça, c'était à vous,
dans vos têtes, mettons?
Je n'ai pas...
En fait, moi, c'est récent.
C'est drôle que tu me poses cette question-là.
La semaine passée, j'ai dit à mon mari, « By the way, dans le fond, moi, c'est récent. C'est drôle que tu me poses cette question-là. La semaine passée, j'ai dit à mon mari,
« By the way, dans le fond, ça, c'est un des gestes. »
En fait, on dirait que ça a éveillé des souvenirs.
Je sais pas si...
C'était pas...
Oui, c'est ça. Je sais pas.
Mais pour l'instant, c'était plus en l'air.
Je voulais jamais entrer nécessairement dans les détails.
Parce qu'une agression, c'est une agression.
C'est ça.
C'est vrai que moi,
j'ai déjà dit ça.
Comme qu'est-ce qu'un...
Moi, c'était vraiment ça.
C'était des attouchements tout le temps.
Puis, mon grand-père,
il a dit qu'il n'y avait pas eu de pénétration.
C'est comme mon grand-père.
C'est ça.
Je me suis vraiment coupée de ma famille suite à ça
parce que j'étais comme « OK, non, ça n'a pas de sens. »
Ça n'a pas de bon sens.
Mais j'ai déjà...
Souvent, je vais raconter
une affaire,
mais c'est sûr que ça a l'air
monde.
Ça a l'air...
Mais comme toi, quand tu le racontais,
c'est sûr qu'on le revit un peu.
Oui, mais tu sais...
Tu sais, comme quand on disait tantôt
qu'on a tendance à être plus durs avec nous-mêmes
qu'avec les autres.
Mon premier réflexe, quand ça m'est arrivé,
ça a été de me dire, une chance, c'est arrivé à moi
qui ai fait tough, puis pas à quelqu'un
qui est fait plus fragile.
Mais comme,
avec du recul, je sais qu'on peut pas se dire ça.
Non. Mais moi, sur le coup,
j'étais genre, pfiou, tu sais,
la chance, c'était moi.
Parce que tu t'accordais pas assez d'amour.
Parce que moi, je suis capable de... Non, mais j'étais genre,
moi, je suis capable de vivre avec ça. J'ai déjà
joué avec des gars. J'ai déjà fait ça.
Moi, je sais comment ça marche.
Pfiou, tu sais, la chance, c'était moi.
Puis pas quelqu'un
qui c'était sa première fois
puis qui, tu sais, comme...
Je pense que pas mal
de tout le monde
se dit ça, là.
Genre qu'on pense tous
qu'on est fait plus fort
que ce qu'on est réellement, là.
Genre, quand tu vis ça,
c'est sûr que tu...
Puis tu t'accordais pas
autant l'amour que t'as
aujourd'hui envers toi, là.
Bien, avec quelqu'un d'autre,
je voudrais le protéger pas mal.
Bien, la fille qui était avec moi, parce qu'on était deux.
C'est ça. Même moi aussi.
La fille qui était avec moi,
j'aurais voulu la protéger,
c'est sûr.
Je suis capable d'en prendre.
On devient drôlement faites.
Oui, c'est ça la complexité.
La beauté d'être humain.
Ma cousine, elle m'a comme
avoué qu'elle se mettait à dire, mettons, quand elle ven Ma cousine, elle m'a avoué
qu'elle se mettait...
Elle a dit quand elle venait chez nous, parce qu'elle habitait chez nous
un certain temps.
Elle y faisait, lui aussi.
Elle a dit, moi, j'ai tout le temps...
Quand j'ai su qu'il te l'avait faite,
elle a dit, moi, j'ai toujours voulu être chez vous.
Elle venait tout le temps chez nous, ma cousine, tout le temps.
Quand on écoutait un film,
elle se mettait tout le temps entre nous deux. Finalement, il la touchait, elle. Elle m'a dit, j'ai tout le temps tout le temps puis mettons quand on écoute un film elle se mettait tout le temps entre nous deux puis finalement il la touchait elle fait qu'elle m'a comme dit j'ai
tout le temps voulu te protéger de cette façon là je pensais vraiment que j'avais comme un peu
réussi puis elle dit qu'elle pensait que c'était juste à elle puis même affaire là c'est la même
affaire avec moi je pensais que je protégeais comme on protège personne c'est vraiment pour
ça que je l'ai dénoncé
parce qu'il fallait
que ça l'arrête
à un moment donné
parce que
c'est pas
pis encore là
est-ce que ça l'a arrêté
je sais pas
sorti après un an et demi
c'est ça
mais en même temps
qu'est-ce qu'on va faire
on peut
le système
des fois
est drôlement fait
oui
mais aussi
c'est parce que
si
la personne elle prend pas le temps de réfléchir sur ses gestes, elle ne va jamais nécessairement arrêter.
Dans le sens que, il faut que tu prennes le temps parce qu'on agit d'une certaine manière sans savoir, mais c'est parce que c'est un reflet de comment on sent à l'intérieur de nous.
Peut-être potentiellement par rapport à d'autres blessures, on ne sait pas.
Mais si tu ne prends pas un moment de réfléchir,
c'est sûr que
tu ne vas pas changer.
Par exemple, comme aujourd'hui, si je réécoute la même séquence
de vidéos que j'ai écoutées
ta vidéo,
ça ne m'aurait pas tendu, ça m'aurait trigger aujourd'hui.
Parce que...
Mais en fait,
ça ne m'aurait juste pas trigger, je suis comme... Parce que je ne sais pas, il n''a juste pas du gage.
Parce que je ne sais pas.
Il n'y a peut-être même pas de raison.
Parce que je le contrôle.
Comme je vous dis, cette souffrance-là,
j'ai décidé
de ne plus me l'infliger.
Mais oui, la douleur, comme je vous dis,
était là.
Y a-t-il des choses
que tu réalises et
maintenant l'utilisait tantôt que la part du noir c'est la paix des esprits
tout il ya des choses à ce jour que tu sais que tu as encore des ddd genre de
trauma du asso non non non non fait que tu es comme vraiment
puis en avait plus là il y avait le noir puis avait le temps il est juste non fait que t'es comme vraiment pis y'en avais-tu plus
là y'avait le noir pis y'avait le
non y'avait juste ça
pis
en étant ici aujourd'hui
avec vous aussi c'est notre preuve à mon inconscient
que
genre we made it
comme genre
je suis capable de partager
mon histoire.
C'est vraiment une grosse audience.
D'être plus dans cet ego-là,
qui a peur du jugement,
qui a peur de ci, qui a peur de ça,
qui a honte, l'humiliation, parce que j'avais,
comme je vous dis, ça faisait partie de mon processus aussi.
J'avais vraiment honte.
J'étais émulée d'en parler.
Mais à prendre un peu de recul, je réalise que le fait d'en parler,
c'est ça qui m'a vraiment permis de... guérir favoriser le processus parce que on dirait ça fait du pied
faut pas sous-estimer ça puis c'est pour ça aujourd'hui j'ai décidé de justement prendre
mon courage puis partager mon histoire pour que ça peut peut-être inspirer si au moins j'ai un
impact positif sur une personne ça veut dire que j'ai réussi ma mission mais je vous l'avoue les filles que je me suis posé la question puis ils ne veulent pas cette décision-là
de partager mon histoire ça leur réveillait des souvenirs, des émotions comme à la retraite que je vous ai dit
je ne m'attendais pas à réagir comme ça sur quelque chose que je pensais vraiment guérir à 100% cela qui gérer
à qui la guérison ça va prendre du temps mais oui je le pardonne ça c'est incontestable ton mariage
parce que le ton chum le sait tout seul ton chum et puis le tout ça. Ton chum, puis ton père t'a menée à lui, à ton mariage.
Oui.
Veux-tu nous parler un peu de ça?
Comment tu te sentais?
Comment ton chum se sentait?
Comment tout ça?
Au début, je me suis demandé si j'allais marcher
aux côtés de mon parrain,
qui a toujours été là depuis mon enfance,
à m'expliquer des trucs.
Je posais des questions.
J'ai dit à mon père,
pourquoi mon père me faisait ça?
Il n'y avait pas de réponse, évidemment,
mais au moins, j'avais une personne
de confiance.
Je me posais des questions.
Lui, il habitait avec nous
pendant un petit bout.
On avait vraiment une grande maison.
Il était vraiment proche de mes parents
puis il travaillait avec mes parents
fait que c'est ça
mais il témoignait de toutes les scènes qu'on vivait à la maison
puis à chaque fois je portais en pleurs
puis j'allais le voir, j'ai dit peux-tu m'expliquer s'il te plaît
il a jamais voulu intervenir
il a intervenu, bien il était pas là
premièrement quand ça l'arrivait
après aussi, quand il était jamais là
quand ça l'arrivait évidemment puis il l'a su après aussi, tu sais. Quand il était jamais là, quand ça l'arrivait, évidemment. Puis souvent, tu sais,
je réalisais que... Souvent, je dormais.
C'est récemment
que je viens de faire cette prise de conscience-là,
tu sais, après avoir écouté
le Dr Christian. — Penses-tu que
peut-être que ton père pense que tu le sais pas à ce jour?
— Non, parce que
dans le fond, j'avais dit à ma mère, puis
ma mère l'a challengé. — OK.
— Puis après ça, il m'a dit « Pourquoi tu le dis? » Mais après ça, il m'a fait passer pour une menteuse, en plus. Puis c'est comme... C'est vraiment à ma mère, puis ma mère l'a challengé. OK. Puis après ça, il m'a dit, pourquoi tu l'as dit?
Mais après ça, il m'a fait passer pour une menteuse, en plus.
Puis c'est comme, c'est vraiment incohérent.
Mais non, non, c'est sûr qu'il sait que je le sais.
C'est pour ça que je tiens un jour à le dire, tu sais.
En tout cas.
Puis quand tu...
Est-ce que tu te réveilles à rien?
Genre, mettons, si t'entends un bruit ou n'importe quoi, tu te réveilles?
Avant. Avant? C'est vrai, ça. C'entends un bruit ou n'importe quoi, tu te réveilles? Avant.
Avant? C'est vrai, ça. C'est un bon point de jour.
Moi, je te le dis.
Avant, je faisais tout le temps le saut à rien.
J'avais peur tout le temps de tout, genre.
Je marchais dans le noir, puis j'avais peur, j'avais peur.
Puis même une petite feuille tombe, puis je crie, genre.
Je raisonnais tout le temps sur la fréquence de la peur, puis comme, la méfiance.
Mais à ce jour,
ça m'arrive plus.
Fait que je vois juste que c'est
en combinant tout ça ensemble,
je réalise que c'est vraiment
la bonne voie pour moi.
Mais mettons, pour revenir
au mariage, fait que c'est ça.
Fait que j'ai décidé que c'est mon père parce que moi,
je crois beaucoup au mariage.
Je sais que c'est mon premier, puis ça serait mon dernier.
Puis je voulais que ça soit lui parce que si c'est pas lui,
bien, il n'y aurait pas d'autre opportunité.
Puis, mais non, j'ai pas rien ressenti
au moment que je marchais avec,
outre que c'est mon père
qui était à mes côtés lors de mon grand jour.
Oui.
Puis, tu sais, mon chum, il n'est pas...
Honnêtement, il est vraiment...
Tu sais, il n'est jamais nécessairement
jugé rien.
Il est tout le temps respecté
la décision que je prenais, la voie où je menais.
C'est ça le message
que je veux véhiculer aussi
en partageant mon histoire.
Je ne veux pas que les gens me protègent
ou jouent le justicier
et développent une certaine haine
envers mon père parce que c'est pas ça
l'essence de mon message.
Moi, je veux juste dire que peu importe
la blessure qu'on vit,
petite, grande,
qu'on se laisse le temps
de l'absorber,
mais il faut prendre conscience
que ce genre de blessure-là joue sur notre inconscient
fait que ça nous garde
vers le bas, puis c'est là qu'on maximiselà joue sur notre inconscient. Ça nous garde vers le bas.
C'est là qu'on ne maximise pas nécessairement notre potentiel.
Inconsciemment, ces blessures-là
nous affectent sans qu'on le réalise.
C'est puissant.
L'impact est vraiment puissant.
Il n'y a jamais vraiment jugé
à cause de ça.
Je l'avais commencé de plus en plus.
Tu étais l'une des premières personnes.
Après ça, de plus en plus,
j'en ai partagé
j'ai partagé ce secret-là
à mes meilleures amies
tranquillement un peu vite, à d'autres personnes
pis même mes meilleures amies
étaient là pis
je pense pas qu'elles ont ressenti
quelque chose ou une haine
ou quoi que ce soit, mais en tout cas
elles ne l'ont pas partagé
mais ouais quoi que ce soit, mais en tout cas, ils ne l'ont pas partagé. Mais, oui.
Bien, on est... Moi, en tout cas, je suis vraiment contente que tu sois venue
et que tu nous aies parlé de ça.
J'espère que ça t'a fait du bien aussi.
Moi, ça m'a fait du bien.
Est-ce qu'il y a des trucs que tu aurais aimé qu'on aborde
ou qu'on n'a pas été?
Non, je pense que...
Oui. On a pas mal touché tous aspects comment ça sent bien vraiment en maîtrise vraiment
merci tellement merci à vous les filles Je savais qu'il fallait
que ça arrive
Merci aussi pour ton pardon
face à moi, c'est très gentil
Mon pardon
D'avoir partagé ça avec moi
et avec nous tous
c'est vraiment gentil
de nous faire confiance aussi avec ça
Comme je l'ai dit tantôt,
aujourd'hui,
ça m'aurait pas nécessairement
« triggered », ce que t'as dit, ce que t'as fait,
parce que toi, t'as dit ça,
mais t'as pas nécessairement
le bagage d'une autre
personne qui a vécu telle chose. C'est juste que moi,
je veux juste qu'on prend conscience des fois de nos mots.
Oui, vraiment.
Ça m'a appris une grosse leçon.
Poser des dommages vraiment
intensément à d'autres personnes.
On ne pourrait jamais deviner ce qu'une personne
a vécu juste en la regardant.
Bien oui, c'est sûr.
On ne sait jamais à qui qu'on s'adresse.
Merci à...
Je t'aime, t'es hot.
Merci beaucoup.
Merci, les filles.
Une production du Studio SF