Sexe Oral - La sexualité au 20e siècle avec Laurent Turcot
Episode Date: June 20, 2024Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé.Cette semaine sur le podcast, on reçoit pour la 2e fois Laurent Turcot qui est venu parler de la sexualité au 20e siècle cette fois-ci. Quelques ressources discutées lors du podcast : Philippe Brenot et Laetitia Coryn, Sexe Story. La première histoire de la sexualité en BD, Montréal, Guy Saint-Jean, 2016Reay Tannahill, Le sexe dans l’histoire, Paris, Marabout, 1982.Maryse Jaspard, Sociologie des comportements sexuels, Paris, Découverte, 2005.Sylvie Steinberg (dir.), Une histoire des sexualités, Paris, PUF, 2018Robert Muchembled, L’orgasme et l’Occident, Paris, Seuil, 2015.Lo Duca, Histoire de l’érotisme, Paris, Pygmalion, 1979.Yvonne Knibiehler, La sexualité et l’histoire, Paris, Odile Jacob, 2002.Michel Foucault, Histoire de la sexualité, t. I La Volonté de savoir, Paris, GallimardGabrielle Houbre, « Le XIXe siècle », dans Une histoire des sexualités, sous la dir. de Sylvie Steinberg, Paris, PUF, 2018.Gabrielle Houbre, La discipline de l’amour: l’éducation sentimentale des filles et des garçons à l’âge du romantisme, Paris, Plon, 1997.Pauline Mortas, Une rose épineuse: La défloration au XIXe siècle en France, Rennes, PUR, 2017.Christine Bard, « XXe-XXIe siècle », dans Une histoire des sexualités, sous la dir. de Sylvie Steinberg, Paris, PUF, 2018.Sylvie Chaperon, Les origines de la sexologie: 1850-1900, Paris, Audibert, 2007. Le podcast est présenté par Shop Santé. Pour plus d'informations: https://glnk.io/103kq/so Code promo pour 10% de rabais: SEXEORAL Sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/@lhistoirenouslediraSexe en Grèce antique - Sexualité occidentale (tome 1) série #5 | L'Histoire nous le dirahttps://www.youtube.com/watch?v=G4A4fJGnfVA&ab_channel=L%27Histoirenousledira----- Le podcast est présenté par Éros et Compagnie Utiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabais https://www.erosetcompagnie.com/ Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Pour collaborations: partenariats@studiosf.ca Pour toutes questions: sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoralpodcast Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/
Transcript
Discussion (0)
Le podcast d'aujourd'hui est présenté par Éros et compagnie et aujourd'hui je veux montrer quelque chose à Lisande.
Je veux vous présenter un produit que probablement que tu as chez toi, mais que j'espère que tu as essayé.
As-tu essayé déjà ma face sur ton clit?
Une fois, il y a longtemps.
As-tu aimé ça?
Il me semble que oui.
Ah oui, qu'est-ce que je faisais?
Veux-tu m'en parler?
Tu m'as gonflée.
Ah ouais, j'ai gonflée? Tu m'as gonflée. Ah ouais, j'ai gonflée, hein?
Tu m'as gonflée. OK. Fait que dans le fond,
c'est la crème magie du Dr.G
qui est une crème qui va aller activer toute la
circulation sanguine au niveau du clitoris externe
et interne. Fait que ça,
tu mets cette crème-là avant
un rapport sexuel ou avant une masturbation
et vous allez avoir beaucoup plus de
plaisir, beaucoup plus de sensations
et aussi ça va être beaucoup plus rapide avant
d'avoir du plaisir. Fait que tu peux
t'en mettre. Puis ici,
vas-y, mets-toi dans sur les lèvres.
Qu'est-ce que ça va faire?
Ça va. Je vais-tu être toute gelée?
Non.
Est-ce que tu sens l'effet
mandelé, genre? Oui.
Ça fait du bien. C'est comestible,
donc tu peux faire un clignin aigus, tu peux faire ce que tu veux. Oui. Ça fait du bien. C'est comestible, donc tu peux faire un quinilingus,
tu peux faire ce que tu veux.
Donc, magie du docteur.g,
qui est 100 % naturel aussi également.
Vous pouvez vous la procurer
sur eroseaccompagné.com
et avec le code sexeoral
pour 15 % de rabais.
Elle ne prend pas sa main, là.
Mais vous pourriez vraiment
actualiser sa petite voix.
Je le sais, je le sais.
Mais non, je le sais.
Ce n'est pas l'endroit
où j'avais 12 ans.
Mais c'est vraiment...
Essayez cette crème
pour... Voyons. Si tu vas à Londres, j'ai 12 ans. Ça n'a pas de bon sais. C'est pas l'endroit où j'avais 12 ans. C'est pas... Essayez cette crème pour...
Voyons. C'est pas l'endroit où j'ai 12 ans.
Ça n'a pas de bon sens. C'est fou, hein?
Ça, c'est pour montrer à quel point l'expérience
à madame. Tu sais comment je suis rendue vieille?
Check ça. En tout cas.
Allez voir ma crème.
Bye! Bonne journée.
Une production du Studio SF.
Aujourd'hui, au podcast, Sous-titrage Société Radio-Canada Turcot de la chaîne L'Histoire nous le dira. Il est venu nous parler parce qu'il nous a parlé de toute l'histoire avant le 19e siècle.
Oui, il a fini au 19e.
Donc là, ici à la barre,
le 20e siècle et l'entrée dans le
21e siècle. Et c'est,
comme d'habitude, un bijou.
Moi et Joanie, on aurait probablement
apprécié un peu de popcorn cette journée-là.
Oui. Bonne écoute.
Bonne découverte, pour vrai.
Même cet homme-là,
on peut l'écouter. Moi, c'est sûr,
j'ai déjà écouté.
C'est qui qui dit tant de musiques dans une phrase et que je trouve ça normal?
C'est...
Ton corps.
Il est comme tellement...
Moi, je suis...
On l'aime. Il est en sorcellant.
En sorcellant, c'est le bon mot.
Merci, Laurent. Laurent, l'en sorcelant.
Merci, Laurent. Merci, Laurent, l'en sorcelant.
Oui, bye-bye. Bye.
Bonjour, chers téléspectateurs et téléspectatrices. Sous-titrage Société Radio-Canada Je vais juste prendre une petite deux secondes pour dire que Joanie a eu 30 ans en fin de semaine.
Bravo.
Pour ça, je suis un peu dans la colle.
Mais j'ai dit ce matin,
j'étais tellement contente d'avoir Laurent qui nous raconte des belles histoires.
T'as l'impression que tu parleras pas, c'est ça?
C'est pas vrai.
Je vais te faire parler parce que j'ai des blagues.
Pas des blagues, non, c'est pas vrai.
J'ai des éléments spécifiquement pour toi
par rapport à la dernière fois dont on s'était parlé ici.
Parce que j'avais arrêté au 19e siècle.
C'est ça, le problème.
C'est que je m'étais dit,
quand vous m'aviez demandé de venir,
vous m'aviez demandé de faire des origines à aujourd'hui,
puis j'avais manqué de temps.
Peut-être que j'avais été trop ambitieux.
J'ai écrit un texte de 130 pages dans mon iPad.
J'aurais peut-être pas dû.
Hein? Pour le dernier podcast?
Oui, pour le dernier.
Mais j'avais arrêté au 19e siècle.
Mais quand, après ça, on a fermé les micros,
je suis retourné chez moi et je me suis dit,
il faudrait que je finisse ça quand même.
J'ai commencé à écrire sur le 20e siècle
et j'ai ouvert plein de livres.
C'est là que je me suis dit,
au moins j'aurais fini de la Grèce antique jusqu'à aujourd'hui.
C'est là que Joannie m'a écrit pour me dire,
on aimerait ça faire une partie 2.
Le 20e siècle.
Bien, par rapport
au dernier podcast, il y a-tu des trucs
qu'avec du recul, t'es comme, ah,
j'aurais voulu dire ça ou ah, j'aurais voulu préciser
ça ou tu sais, des trucs qui te sont revenus
depuis, là? Non, il n'y a pas
de trucs qui me sont revenus depuis. C'est juste
la, comment dire,
la déception de ne pas avoir eu le matériel
prêt pour faire le 20e siècle.
C'est une chose que j'ai maintenant, donc ça va.
Mais j'étais content aussi parce que c'est sûr que quand on fait une histoire synthétique comme ça,
il y a toujours des gens, puis j'ai lu tous les commentaires qu'il y avait sur YouTube,
les gens disaient, oui, mais il faudrait peut-être préciser tel, tel, tel aspect.
Puis c'est vrai, c'est que le désavantage de faire comme ça une espèce de fresque impressionniste,
c'est que tu ne peux pas aller dans le détail. Tu ne peux pas
des fois aller dans spécifiquement tel, tel, tel
élément. C'est pour ça qu'aujourd'hui, en se
concentrant juste sur le 20e siècle,
j'ai pris des éléments précis. On va parler
de personnages, on va parler de séries,
j'en ai parlé aussi. Puis je réfère
aussi au dernier livre que je vous
avais amené, Sex Story,
l'histoire de la sexualité en BD,
ça vaut vraiment la peine.
Puis là, j'en suggère une autre, un autre livre.
En fait, ce n'est pas une BD.
C'est L'orgasme et l'Occident de Robert Muchamblé.
C'est un livre sur la manière dont l'orgasme a été conçu par les hommes.
On s'en doute.
Le clitoris qui a été découvert par un certain Colombo.
Pas Christophe Colomb, mais un autre, un Italien.
Et comment tout ça, la représentation du plaisir à travers
le temps a été déclinée, dont le 20e siècle,
puis je vais m'inspirer beaucoup de ce qu'il a fait
pour vous parler de ça aujourd'hui.
Wow! Puis il y avait aussi,
il y avait quelqu'un qui avait écrit aussi,
puis là, on reçoit encore la question.
L'histoire du sexe, c'est aussi l'histoire
de la misogynie. On en a
peu ou pas parlé. Je ne sais pas si aujourd'hui,
on l'adresse un peu quand même.
Tu avais fait deux petits...
Je peux quand même faire du millage là-dessus
parce que c'est vrai qu'un des éléments déterminants
dans l'histoire de la sexualité et de l'histoire du sexe,
c'est que c'est un regard paternaliste, patriarcal même.
C'est l'homme qui regarde le corps de la femme.
Puis le corps de la femme sert à une chose au départ,
c'est la reproduction. On n'est pas dans la conception du plaisir. On va voir avec le XX de la femme sert à une chose, au départ, c'est la reproduction.
On n'est pas dans la conception du plaisir. On va voir
avec le 20e siècle que ça évolue, mais
la femme a une fonction, c'est
simplement de procurer des enfants
à l'homme. La femme, en revanche,
qui elle, est une prostituée, elle,
on va développer tout un ensemble de postures.
Puis on va voir des textes, notamment,
bon là, le camastra, ça c'est autre chose, mais d'autres textes,
notamment au 19e siècle, dans la littérature pornographique,
où on va dire aux femmes comment
accéder au plaisir.
Cela étant, c'est vrai que le regard qui est
posé sur la sexualité, c'est un regard
misogyne qui considère que le sexe
féminin est le sexe faible.
Donc, c'est sûr
que c'est plus complexe. C'est vraiment avec le
20e siècle que l'on va voir des
chercheuses
s'attaquer à la chose.
Mais même encore là, je te dirais,
quand tu regardes le regard de la sexualité,
ça reste un regard qui est ancré
dans plusieurs de ses éléments.
Puis je te dis ça parce que
quand j'ai commencé à travailler sur la chose,
je suis tombé sur une série de livres
qui s'appelle
« A Cultural History of Sexuality »
en cinq volumes de 300 pages chacun.
J'ai pris celui du 20e siècle.
Puis l'auteur en question décline le
20e siècle sur cinq grands éléments.
C'est ce que je vais essayer de décliner avec vous aujourd'hui.
Premièrement, le couple
hétérosexuel est encore la norme.
On pourrait se dire, ben non, aujourd'hui,
c'est pas vrai, il y a quand même des couples
lesbiennes, homosexuels.
Mais pourtant, quand tu regardes dans notre
sexualité, dans notre rapport à la vie,
c'est encore le couple hétéro
qui domine. On dit toujours
l'homme et la femme avec ses enfants.
Là, dans les publicités, on voit des couples homosexuels.
Mais malgré tout, ça reste
la norme. 21e siècle,
ça va changer un petit peu. Autre élément,
l'émancipation de la femme. Puis là, ça fait du
millage sur ce qu'on disait tout à l'heure sur la misogynie.
Toute l'histoire du 20e siècle,
c'est l'histoire selon laquelle
les femmes, non pas prennent le pouvoir,
mais disent, là, c'en est assez.
Vous nous avez foutus dans l'espace
domestique parce qu'on disait qu'au 19e siècle,
il y a une séparation des sphères.
Les hommes sont dans la sphère publique,
les femmes sont dans la sphère privée.
Elles deviennent les reines du logis
et s'occupent de faire aller la maison
et s'occupent des enfants.
Là, fin du 19e siècle, on se dit
que ça suffit. Le droit de vote
par les suffragettes commence à être réclamé.
Les femmes veulent avoir le droit de vote
au Canada. C'est dans les années
1919, si je me souviens bien.
Tandis que pour le Québec,
ce n'est pas avant les années 40.
On est beaucoup plus tardif.
Mais ce mouvement-là va être accompagné de tout un mouvement de libération.
Le fameux mythe sur lequel les femmes brûlaient leur soutien-gorge,
ce n'est pas vrai, c'est plus compliqué que ça.
C'est plus qu'on voulait se libérer le corps.
Il y a un très beau livre d'ailleurs qui s'appelle « L'histoire des seins » que je viens de finir il n'y a pas longtemps,
où on raconte comment les femmes se sont appropriées leur corps.
Et la question qu'elle pose là-dedans,
ça m'a passionné parce que ça commence comme ça.
À qui appartient les seins d'une femme?
Puis là, on en revient au regard misogyne.
Pendant longtemps, ça a été à la médecine, aux hommes,
mais les femmes, elles, elles ne s'appartenaient pas.
Elles n'avaient pas leurs seins.
Le soutien-gorge qu'elles portaient, le corset qu'elles portaient, était fait pour
mettre de l'avant la poitrine
sexualisée. C'était ça d'un côté
ou encore le côté très maternel.
Tu sais, les grandes matrones avec
d'énormes seins qui sous-entendent, au
contraire, que la femme doit allaiter.
Bien, la question de savoir à qui
appartient les seins, bien, on va le voir
dans les années 70, les femmes vont dire
nos seins nous appartiennent. Et plus encore,
ça devient un objet politique.
Souvent, quand on veut marquer les esprits,
quand tu vois les gens qui font des
grands coups d'éclat du point de vue environnemental,
elles se mettent seins nus, les fémenes
aussi, pour dire, bon ben, vous n'êtes pas
intéressés par notre cause, vous êtes
tellement sexualisés par ces objets-là qu'on va
se mettre tout nus, vous allez nous regarder,
mais on a un message à vous faire passer.
Donc, c'est une forme de réappropriation de son corps
pour faire un message politique à travers la poitrine.
On en a eu une qui a fait ce message-là
qui est venue au podcast.
Hein?
Ben là, quand elle a montré ses seins
à sa photo d'école.
Ah, ah, oui, Hélène.
Oui, Hélène.
OK. Ben, c'est un message politique, elle le sait.
Bien, écoute, tout message qui se veut
contre une espèce de contrainte
qu'on impose sur le corps devient un message politique.
Troisième élément du 20e siècle,
l'émancipation des homosexuels.
Pendant longtemps, tous les homosexuels,
ce qu'on appelait le vice du cul,
les sodomites, les pédérastes,
étaient mis de côté. Non, mais c'est vraiait le vice du cul, les sodomites, les pédérastes, étaient mis de côté.
Non, mais c'est vrai.
Puis en même temps, tu entends les mots, tu fais,
les mots sont chargés de sens,
puis avec ces mots-là viennent des idées.
Eh bien, premièrement, le mot homosexuel
arrive à la fin du 19e siècle
et on commence même à se dire
qu'il y aurait peut-être un troisième sexe.
Des gens qui se disent, ce qu'on va appeler la transidentité,
le terme ne va pas arriver avant les années 1980,
mais cette idée-là d'un troisième sexe
est lancée dès la fin du 19e siècle.
Je ne vais pas tout brûler mes punchs.
Quatrième élément,
la présence de plus en plus importante
du sexe dans l'espace public.
Autant dans le plaisir qu'on peut avoir, autant dans la pornographie,
les objets sexuels, les sex-shop.
Et enfin, cinquième élément,
ça je trouve que
on l'oublie souvent, quoi qu'avec ce qui se passe
aux États-Unis, un puritanisme
ambiant qui ne cesse de demeurer.
Je vous avais dit la dernière fois
que c'est toujours des allers-retours.
On est tout le temps dans, on libère d'un côté
les corps, puis de l'autre, on les contraint.
Puis encore aujourd'hui, on se dit
« Hey, jamais on a été aussi
libres du point de vue sexuel.
Jamais on a eu autant de possibilités.
On s'affirme. Moi, j'ai des enfants, ils sont
beaucoup plus fluides qu'on l'était, nous.
Si t'avais une espèce de tendance un peu homosexuelle,
c'était mal vu. On appelait les gens
des fifs, des faggots
en anglais. Aujourd'hui, il y a une
plus grande acceptation de ça.
C'est très neuf quand même dans l'histoire.
Mais pourtant, t'as
des gens qui continuent à maintenir que le couple
doit être hétérosexuel,
qu'on ne doit pas avoir
des relations avec le même sexe. Donc,
il y a un puritanisme ambiant. Puis pas juste
aux États-Unis, au Québec
aussi. Puis c'est assez choquant
des fois de constater ça.
Puritanisme, est-ce que tu pourrais...
Oui, t'as raison, excuse-moi.
Non, c'est correct.
C'est vrai, ça fait peur.
Puritanisme, c'est-à-dire des gens qui se disent
purs sur la manière de faire les choses.
Le puritanisme, c'est une tendance qui a été développée
au 16e, 17e siècle en Angleterre,
du point de vue religieux, voulant
qu'on doit faire toute notre vie envers Dieu.
Et du point de vue du corps et de la sexualité,
c'est qu'on enveloppe les corps
dans une espèce de chape de plomb.
Tu touches pas ton corps.
Il ne t'appartient pas.
Tu sais, vraiment, un gros voile sur soi.
Et plus encore, dans les relations
qu'on a avec les autres,
c'est un couple hétérosexuel, point barre.
Le sexe que t'as, c'est que tu l'as avec ta femme,
point final.
Comme on avait dit la dernière fois.
Fait que cette idée-là, elle continue
à faire des petits, elle continue à exister
énormément dans l'espace public
puis tout au long du 20e siècle.
Puis c'est pas pour rien quand on regarde
les débats qu'il y a, par exemple,
avec les toilettes non genrées.
Il y a des gens qui virent fou parce qu'il y a des toilettes
non genrées. Je fais, mais qu'est-ce
que ça te dérange qu'il y ait des toilettes non genrées?
Avant, parce que j'ai fait une vidéo sur ma chaîne youtube sur les toilettes non genrée avant on faisait caca et pipi tous ensemble hommes femmes
confondus c'est avec l'idée que le genre devait être séparé qui est venu entre le
18e et le 19e siècle on a séparé l'un de l'autre donc c'est assez récent qu'on
donne des toilettes genrée et on se rend compte que ça va plus loin que ça.
Les gens qui s'attaquent aux toilettes non genrées,
ils s'attaquent à une idée sur laquelle le couple doit être le centre de tout.
Donc, c'est en ça que j'entendais le puritanisme ambiant.
Tu sais, on dit des bigots en anglais,
des bigots un peu, des gens qui sont trempés dans la religion
puis qui ne peuvent pas penser le monde en dehors de la religion.
Puis on le sait ici au Québec à quel point ça a été
important. C'est durant tout le 20e siècle,
on dit que le Québec
a été embaumé dans la religion
jusqu'à la Révolution tranquille.
Je vous donne un peu les dates. En gros,
du 19e siècle jusque dans les années
50, 60, 70,
la religion, c'était super important.
Super important, pardon.
Elle contrôlait l'Église, bien sûr,
elle contrôlait l'éducation et même,
dans une certaine mesure, les hôpitaux.
Donc, c'était vraiment le prêt-à-penser,
c'était l'Église qui l'a donné. Puis pour les corps,
la sexualité, c'était impossible de
passer à travers ça. Il y a eu une révolution
qu'on a appelée la Révolution tranquille,
notamment avec le gouvernement de Jean Lesage.
Puis là, on s'est dit, il faut libérer ces corps-là.
Donc, le 20e siècle,
c'est un grand moment de transformation,
de nouveauté,
mais c'est là que je vais commencer avec vous là-dessus,
qui commence au début
avec une nouvelle manière de représenter les corps.
Bon, là, aujourd'hui,
quand on est en train d'enregistrer, vous et moi,
on est le printemps, il commence
à faire beau, on va enlever des couches,
on se dénude de plus en plus.
Puis, un des éléments qui va être fondamental,
c'est la plage, les maillots de bain,
au début du 20e siècle. Parce qu'avant, on se baignait,
sauf qu'on le faisait dans des espèces de
grosses robes qui cachaient
tout ou presque du corps, parce que c'était
indécent de montrer son corps.
Sauf qu'avec le 20e siècle,
on va commencer à se dire, ça serait
cool de bronzer, ça serait cool de faire du sport,
ça serait cool de se baigner.
Puis là, les créateurs de mode vont commencer à découper.
Découper des vêtements plus
légers où on voit des épaules,
des cheveux, des cuisses.
Puis là, les gens s'exposent sur la plage.
Ça devient tendance. Puis plus encore,
le début du 20e siècle, c'est les Jeux olympiques qui arrivent. Donc, les gens qui sont bronzent sur la plage. Ça devient tendance. Puis plus encore, le début du 20e siècle,
c'est les Jeux olympiques qui arrivent.
Donc, les gens qui sont bronzés,
c'est comme le symbole de la santé.
Quelle année, ça?
Dans les années... Les premiers Jeux olympiques refondés, c'est 1896.
Mais la grande tendance des Jeux olympiques,
c'est de 1900 à 1930 environ.
Et c'est là, les gens vont se dire,
on a besoin de se montrer.
Et donc, comme les gens veulent bouger
il commence à profiter de la chose je te disais que le bronzage était bien vu parce qu'à l'époque
quand tu étais bronzé c'était le symbole de la rôture cela rôture ça veut dire le peuple ceux
qui travaillent toute la journée là quand un teint bronzé ça veut dire que tu travailles de tes mains
tu fais du peuple alors que quand tu es une espèce de classe aisée, tu as le teint laiteux, blanc.
Même, on dit, si tu peux avoir des veines bleues
sur un blanc bien évident,
ça, c'est le symbole de la richesse.
Mais au 20e siècle, ça se renverse.
Puis on est encore aujourd'hui là-dedans.
Quand on arrive avec quelqu'un qui est bien bronzé,
on fait, wow, t'es allé en vacances, c'est cool.
Il y a une limite, certains vont dire,
oh, cancer de la peau, mais ça, c'est la nouveauté de la fin
du 20e siècle, début 21e siècle.
Mais à l'époque, il y a comme cette
nouveauté-là. Puis on commence à inventer des
nouveaux maillots de bain, dont un certain
bikini. Je ne sais pas si
vous connaissez l'histoire de bikini.
Non.
1946, un créateur de mode français,
Louis Réau, qui se dit, là, les maillots
de bain, moi, je vais te couper ça. »
Puis, il décide de faire un maillot de bain
avec juste le top et la culotte.
Puis, il dit, ça va avoir l'effet d'une bombe.
Puis, à l'époque, la France était en train
de faire des essais nucléaires dans les îles de Bikini.
Donc, il va se dire,
« Hey, moi, j'ai appelé ça Bikini. »
Aucun rapport avec le lieu,
mais simplement, il voulait que ça marche mais le problème qui va
avoir c'est que les top modèles qui sont les mannequins il y en a aucune qui accepte de porter
ça ils vont dire ah c'est indécent je peux pas porter ça finalement il ya une danseuse du lido
ou du moulin rouge me souviens plus exactement michel bernardini je pense de mémoire là qui va
dire moi je vais te le faire donc à porte elle porte le bikini, puis ça va être
une révolution.
Les plages de Saint-Tropez dans le sud de la France,
les filles arrivent avec ça.
Puis, pourquoi je vous parle de maillot de bain?
Parce que de plus en plus, comme on révèle les corps,
on est en train de sexualiser
l'espace public. Ce qui était
avant caché est au vu et
su de tous. Puis ça, c'est une
grande révolution.
Mais là, cette révolution-là, elle va pas
à tous les niveaux.
C'est sûr que, je vous ramène un peu,
dans les années 1920-1930, c'est ce que
certains historiens et historiennes ont qualifié de
première révolution sexuelle.
En Allemagne, à Paris,
à Madrid, un peu partout,
aussi un peu à Londres, il y a des chercheurs qui vont
se dire, ben là, on est un peu dans l'ancienne manière de concevoir les rapports sexuels.
Il faudrait peut-être développer davantage.
Et il y en a certains, des chercheurs allemands,
qui vont dire, il faut décriminaliser l'homosexualité.
On va même fonder des instituts pour travailler sur le sexe,
pour voir comment mieux libérer les corps.
Sauf que ce qui va arriver, c'est qu'en
1933, je ne sais pas si vous savez,
il y a un certain parti national-socialiste
qu'on appelle les nazis, qui prennent le pouvoir
en Allemagne. Et là,
tout ce qui est considéré comme
progressiste est mis au banc.
On brûle carrément les ouvrages
de sexologie de l'époque.
On considère que ces ouvrages-là, c'est pas
assez allemand. Même chose
en France, il y a un retour
du puritanisme, comme on avait dit.
Tu sais, c'est souvent liberté
contrainte. Liberté contrainte.
Puis dans l'histoire, tout ce qu'on fait avec vous depuis le début,
ça a toujours été ça. Il y a pas
un moment où est-ce qu'on se dit
ça y est, on est libérés pour toujours.
Puis même encore aujourd'hui, on se dit, les jeunes sont
libres, ils font ce qu'ils veulent, la fluidité sexuelle,
l'ouverture à l'autre. Méfions-nous.
Méfions-nous, il y a toujours
un retour. Puis là, je ne parle pas nécessairement du Parti
conservateur du Canada,
quoique, ou encore de Donald Trump aux États-Unis,
mais il y a une tendance
où on voudrait remettre la femme à la maison,
que l'homme reprenne sa place.
On parle de masculinité toxique.
Les masculinistes qui vraiment sont en train de promouvoir l'homme reprenne sa place. Tu sais, on parle de masculinité toxique. Les masculinistes
qui vraiment sont en train de promouvoir
l'idée sur laquelle il ne faut pas qu'on soit gentil
avec les femmes, il faut s'assumer, il faut écraser les autres.
C'est comme s'il y a un retour de
balancier là-dessus.
Et c'est ce qui est arrivé dans les années 1920-1930.
Retour de balancier où là
arrive ensuite la Seconde
Guerre mondiale. Avec la Seconde Guerre
mondiale, on ne pense pas vraiment à ça.
Quoique les femmes,
voyant que les hommes sont à la guerre,
entrent sur le marché du travail.
Et comme avant, on leur disait,
non, non, non, toi, ton espace,
c'est l'espace domestique, tu restes là.
Là, elles entrent dans l'espace public
et elles se disent,
je suis capable de faire tout ce que l'homme sait faire.
Donc, le mouvement des suffragettes,
ce qu'on appelle la réclamation des droits de vote pour les femmes,
vont se faire de plus en plus important, notamment
ici au Québec. On veut le droit de vote.
On veut posséder son corps.
On va avoir le droit de vote.
Sauf que quand les hommes reviennent
du front, reviennent de la guerre, qu'est-ce qui arrive?
Ils tassent les femmes.
Les femmes sont de retour
sur le marché du travail, mais bien à la
maison, et là, ils se disent, bon,
c'était ça la vie. Jusqu'à ce qu'il arrive.
Et là, je vous amène
dans un des personnages qui est le plus fondamental
de l'histoire de la sexualité au 20e siècle.
C'est Alfred Kinsey.
Avez-vous déjà entendu parler de lui?
Non. Vous avez le droit de dire non, là.
Pourtant, il est super important. Alfred Kinsey,
je vous dis ça parce que c'est assez drôle. J'ai regardé il n'y a pas longtemps
la troisième saison de C'est comme ça que j'étais. Mais vous regardez ça sur que c'est assez drôle, j'ai regardé il n'y a pas longtemps la troisième saison
de C'est comme ça que j'étais, mais vous regardez ça
sur Radio-Canada? Ils viennent de sortir
la troisième saison, puis à un moment donné, le personnage
du guette de l'île se promène avec un gun,
puis tu sais, c'est comme un féministe
complètement conquérant, puis elle dit à ses voisins,
j'ai lu les rapports Kinsey, je sais c'est quoi
le sexe. Donc là, c'est une espèce de
petite référence, puis tu te dis de quoi elle parle.
Alfred Kinsey, c'est un zoologiste au départ.
Il travaille à l'Université d'Indiana.
Et lui, il se dit, moi, je vais essayer de travailler sur le sexe.
On parle de quelle année, ça?
Tu as raison, 1948.
De 1948 à 1956 environ, on est aux États-Unis.
Puis là, il se dit, moi, je veux savoir comment les gens font le sexe.
Mais il y avait eu
des études de sexologie avant, mais
les études de sexologie du 19e, début
20e siècle, ils s'intéressaient surtout
à ce qu'on considérait comme des perversions,
des choses anormales. L'homosexualité
en faisait partie. Mais lui, il dit,
moi, je ne veux pas juger. Je veux essayer
d'analyser. Donc, il va
convoquer à peu près
12 000 personnes aux États-Unis. C'est énorme
comme échantillon. Puis, il va leur poser
plein de questions pour savoir c'est quoi
vos pratiques? Qu'est-ce que vous faites?
Puis là, le premier rapport
va sortir. Si je me souviens bien, attends, je vais vérifier
mes notes. Oui. 1948,
son premier livre sort sur le
comportement sexuel des hommes.
Quelques années plus tard, en 1953,
c'est celui sur les femmes. Puis là,
ça va être un choc.
Un choc complet.
Pourquoi? Parce que selon lui,
les hommes,
à peu près 30% des hommes, sont
attirés vers d'autres hommes.
Et les enfants dès l'âge de
11-12 ans se masturbent.
Il dit même que les femmes prennent
plaisir à avoir du sexe.
Vous allez me dire,
oui, puis...
Mais à l'époque, on est dans un moment
de contraintes assez intenses.
On est dans l'idée sur laquelle
l'homme, la femme,
sont dans leur petite vie de banlieue
avec leurs enfants.
Une vie standardisée, bien normale.
La femme est dominée,
l'homme fait l'acte sexuel
simplement pour se reproduire. Des fois, il va au pute, mais pas
plus. Puis là, Kennedy, il dit, non, non, non,
c'est beaucoup plus compliqué que ça.
Au contraire, le sexe, parce que
lui, ce qu'il dit, moi, ce qui m'intéresse, c'est pas de savoir
si on fait du sexe pour la procréation. Je dis, je m'en
fous de ça. Moi, je veux savoir c'est quoi
que les gens aiment. C'est quoi le plaisir,
la fétichisation.
Qu'est-ce qu'ils ont dans la tête?
Puis il va révéler à travers ça
plein, plein, plein de ce qu'on appelait
à l'époque des perversions.
Mais lui, il va les normaliser. Il va dire
c'est normal d'être attiré par un gars quand t'es un gars.
C'est normal d'être attiré par une fille
quand t'es une fille. On est en 1948.
C'est très, très tôt
dans l'histoire. Puis à cette époque-là,
on est dans une
guerre, pourrait-on dire, la guerre froide,
comme on l'a appelée, entre l'URSS et les États-Unis.
Puis aux États-Unis, on déteste
tout ce qui est communiste.
Il va même avoir un gouverneur qui va s'appeler
George McCarthy, qui va lancer une commission
d'enquête pour trouver tous les communistes
qui sont à gauche et à droite. Et pour lui,
être communiste
et homosexuel ça va ensemble et plus encore il dit les homosexuels ont une plus grande propension
à être perverti par l'ennemi parce que suffit de leur présenter un homme qui a envie de coucher
avec eux qui va leur dire tout leur secret américain donc en gros il dit c'est dangereux
mais kenzie lui notre gars qui a fait l'étude, il dit, non, non, c'est normal.
Il normalise des rapports sociaux.
Selon vous, est-ce que ça a bien passé, ça?
Ben non, il s'est du fait...
Ben, ça n'a pas bien passé pantoute, là.
Celui qui le finançait au départ, c'est Rockefeller.
Rockefeller, là, c'est un des plus grands millionnaires aux États-Unis.
Rockefeller Center à New York, ça vous dit quelque chose?
C'est lui qui a fait construire ça
pendant les années 1920. Il n'a du cash.
Donc, lui, il finançait.
Mais quand il voit ce que Kinsey est en train de sortir,
il va faire...
Il va retirer son argent et il va dire,
non, non, non, on ne finance plus ça.
Le pauvre Kinsey est mis au banc de la société.
Mais plus encore, c'est que
ce que certaines personnes lui ont reproché,
c'est que lui, il se dit,
bon, bien, c'est bon que je travaille sur les autres.
Il faut que je travaille sur moi.
À travers ces rapports-là,
il va révéler sa propre homosexualité.
Donc, pour certains, ils vont dire,
c'est ça, encore un homosexuel
qui veut nous faire croire
qu'il faut le devenir, etc., etc.
Heureusement, malgré l'espèce
d'opprobre qui va tomber sur Kinsey,
ses rapports vont être publiés, ils vont être clus
puis tranquillement, ça va
changer les mœurs. Il va même en avoir d'autres
puis un autre où
je voulais aller,
c'est parce qu'on se disait, est-ce qu'il y a
des femmes qui ont travaillé sur le sujet?
Si je vous parle de William Master
puis Virginia Johnson, est-ce que ça vous dit
quelque chose? Pour ceux qui sont à la
maison, qui nous écoutent,
allez voir la série Masters of Sex
sur Showtime, qui est
sortie entre 2013 et
2016. Eux, c'est
deux chercheurs qui se disent, nous, on veut
comprendre l'orgasme féminin.
Je vous parlais d'orgasme tout à l'heure.
Puis ils vont dire, écoutez, c'est très simple, il y a quatre étapes à l'orgasme. Doncin. Je vous parlais d'orgasme tout à l'heure. Puis ils vont dire, écoutez, c'est très simple,
il y a quatre étapes à l'orgasme.
Donc prenez des notes à la maison.
Premièrement, l'excitation.
Deuxièmement, le plateau.
Ensuite, l'orgasme.
Et finalement, la résolution.
Mais ils disent, suffit pas d'être capables d'isoler le tout.
Ils vont même développer des objets,
notamment une espèce de tige avec une caméra au bout qu'ils insèrent
dans le sexe de la femme quand
elle a un orgasme pour savoir ce qui
se passe à l'intérieur. Ils mettent des
électrodes partout sur la femme pour
voir, pour comprendre ce qui se passe.
Ils vont développer des objets comme
des vibromasseurs en tout genre. Puis c'est assez
intéressant parce que dans Masters of Sex,
qu'on peut voir la série, on les voit
comme ça dans des positions, puis tu fais
« Wow, quelle liberté! » Puis pourtant,
dans cette époque-là, on est encore dans les années
60-70, ça fait
pas si longtemps que ça.
Puis eux vont dire « Se masturber,
c'est cool,
vous pouvez le faire. » Et de plus en plus
de groupes comme les lesbiennes et les homosexuels
vont se saisir de ça pour dire « C'est
tout à fait normal de faire la chose. » Les couples lesbiennes et les homosexuels vont se saisir de ça pour dire, bien, c'est tout à fait normal de faire la chose.
Les couples lesbiennes vont utiliser
les virumaceurs pour provoquer
la jouissance.
Mais ce que vont dire aussi Masters
et Johnson et d'autres plus tard, c'est que
oui, il y a l'orgasme
qu'on peut avoir par la pénétration,
mais ça n'a rien à voir
avec l'orgasme clitoridien
qui est mille fois plus important.
Puis ils vont le prouver avec des données très précises et statistiques.
Puis ça, c'est la première fois qu'on fait ça.
Parce qu'avant, on se disait, oui, la manière de concevoir,
du moins, on le pensait, puis ça, c'est depuis l'Antiquité.
Je ne sais pas si je vous l'avais dit ça la dernière fois.
On pensait que la manière de faire des enfants,
c'est qu'il y avait le sperme masculin et le sperme féminin.
Oui, je vous l'avais dit ça.
Puis c'était le mélange des deux.
Puis on savait pas trop comment la vie se faisait.
Mais ce qu'on savait, c'est que, bon,
fallait que la femme ait une ovule, fallait
après ça que ça se développe. Mais la notion de plaisir,
c'était pas considéré.
Parce que la femme était un réceptacle.
C'était un ventre. Mais avec
les recherches qu'on va faire ici,
là, c'est une révolution
complète qu'on va développer et qu'on va voir.
Puis, c'est assez intéressant
de voir qu'il y a plein de livres
qui vont être publiés dans ces années-là,
notamment un des plus connus, en 1974.
Ça s'appelle
« Liberating Masturbation, a Meditation of Self-Love »
de Betty Dodson,
qui a été vendu à des millions d'exemplaires.
C'est quand même impressionnant de voir qu'en quelques années,
on passe d'une Amérique complètement confite
dans la religion et les mœurs enfermées
à une autre qui se libère,
ce qu'on va appeler la fameuse révolution sexuelle.
Puis t'en fais pas, je t'ai pas oublié.
Parce que je te disais tout à l'heure
que j'avais quelque chose pour toi.
Ah bon?
Parce que c'est quoi ton nom sur Instagram déjà?
Docteur.g
Justement, je me suis dit,
on va le travailler le.g un petit peu.
Parce que c'est en 1950
qu'il y a un chercheur allemand
qui va fuir l'Allemagne nazie
dont on avait parlé tout à l'heure,
qui va sortir un article
et qui évoque une zone érogène
sur le corps féminin. Il va l'appeler
le point Grafenberg, parce qu'il s'appelle
Ernst Grafenberg.
Tu me vois venir, là, pour parler du point G.
Sauf que le problème, c'est que c'est
super contesté, la notion de
point G. Puis là, je t'ai amené une étude
qui date de 2001,
de l'American Journal of Obstetric
and Gynecology, qui disent
que le point G n'était rien de plus
qu'un mythe gynécologique moderne.
Donc, pour eux, ça n'existerait pas.
Et selon un autre, Bill Bryson,
qui a écrit une histoire du corps qui est fascinante,
il dit qu'une majorité de femmes pensaient en avoir un,
du moins en Amérique.
Puis je trouvais ça intéressant.
Pensaient en avoir un.
C'est très contesté, cette idéelà. Puis, comme je t'ai
dit, il y en a qui parlent d'un mythe gynécologique.
– Ça, c'est
la dernière...
Parce que là, on le sait que le point G,
techniquement, c'est le clitoris interne
et externe.
Moi, je garde le terme point G.
J'aime ça le garder parce que ça différencie
les deux zones. Puis, je trouve que
le point G, en réalité, c'est juste à l'intérieur.
C'est qu'il y a une zone à l'intérieur.
Mais c'est encore
tout le temps, genre, le point G n'existe pas.
Mais c'est juste qu'on
a du fun à l'intérieur.
On peut en avoir à l'intérieur, on peut en avoir à l'extérieur. C'est plus ça.
Mais c'est fou comment
les gens,
même encore à ce jour, même l'éjaculation,
l'éjaculation féminine,
c'est encore, il y a des gens qui disent
que ça existe, il y a des gens qui disent
que c'est l'urine. C'est fou comment
il n'y a pas de recherche.
Il n'y en a pas. Il n'y en a quasiment pas.
Il n'y a pas de recherche. Il y en a qui sont faites,
sauf qu'on n'en fait plus comme on en a fait
avant. Quand je te dis, faire un rapport
Kinsey comme on l'a fait,
ou encore comme Masters & Johnson, c'est
vraiment beaucoup, beaucoup d'investissement.
Puis dans le fond, qu'est-ce qu'ils cherchent?
Ce qu'ils cherchent, c'est très simple,
c'est quoi le plaisir? Imagine,
tu t'en vas voir Power Corporation ou Québécois,
tu te dis, hey, j'aurais besoin de
quelques millions de dollars pour analyser l'orgasme
féminin. Ils vont dire, OK, mais
pourquoi? À quoi ça sert?
À l'époque, on le voyait à quoi ça servait. Je ne suis pas en train de te dire que c'est une mauvaise idée. Au contraire, je pense que ce serait une excellente idée. Mais vont dire, ok, mais pourquoi? À quoi ça sert? À l'époque, on le voyait à quoi ça
servait. Je ne suis pas en train de te dire si c'est une mauvaise idée. Au contraire, je pense
que ce serait une excellente idée. Mais à l'époque,
c'était carrément pour battre en brèche
la société patriarcale qui est en train de
se mettre en place. Donc, ça
se référait à quelque chose. Aujourd'hui,
est-ce que ça ne procéderait pas
de la continuité de la libération
de la femme? Est-ce que ça ne serait pas un acte, au contraire,
pour développer davantage le féminisme?
Ça me rappelle encore cette histoire
dont on avait parlé la dernière fois.
Vous vous souvenez de Thérésias,
qui avait été transformé en femme,
puis après ça, qui était revenu en homme.
Puis les dieux, Zeus et Hera dans la Grèce antique,
avaient dit, qui prend le plus de plaisir,
l'homme ou la femme?
Et là, Thérésias avait dit,
j'ai été une femme pendant huit ans,
je peux te le dire, c'est une femme. Et là, Thérésias avait dit, j'ai été une femme pendant huit ans, je peux te le dire,
c'est une femme. On prend vraiment
plus de plaisir. Puis Héra était
tellement maudit de voir
qu'il avait dit le secret, qu'il lui a envoyé
la cécité, il est devenu aveugle.
Ça révèle quelque chose dans notre société.
C'est comme si le plaisir féminin
était quelque chose d'indicible.
Indicible, ça veut dire qu'il ne peut pas
se dire.
C'est pour ça que j'aime, pour ça, la première fois que je vous avais parlé, j'avais parlé beaucoup de mythologie
parce que je trouve qu'on peut servir
de ces mythes-là pour
parler de réalité actuelle.
Tu sais, c'est pas pour rien qu'on parle encore du complexe
d'Oedipe, c'est pas pour rien qu'on utilise
encore ça comme des références, les douze travaux
d'Hercule en disant, les plaies
d'Égypte, ça c'est une autre mythologie, c'est la mythologie
chrétienne, mais bref.
Mais là, j'en viens à la révolution sexuelle.
Parce que j'en avais parlé un peu dans les années 1920,
1930, mais
quand tu regardes vraiment l'histoire de la sexualité,
tu dis, ah, il se passe quelque chose
dans les années 60-70.
Qu'est-ce que c'est? Bien, en gros,
une génération qu'on appelle les baby boomers,
qu'on va appeler les boomers,
on les connaît sous le vocable de hockey boomer.
Mais à l'époque, c'était des gens qui arrivent dans une société où ils sont très nombreux.
Une société de celles qu'on appelle les 30 glorieuses.
Les 30 ans pendant lesquels il y a eu une explosion démographique économique 1945 à 1975.
Puis là, eux autres, ils arrivent, puis ils n'ont même pas fini leur étude qu'ils ont de la job. Il y a de la job partout.
Une société qui va bien. Il n'y a pas de problèmes
environnementaux. Du moins, il y en a, mais on ne pense pas
trop, comme aujourd'hui. Puis à l'époque,
tout semble bien aller.
Puis eux, ils se disent, nous,
on a hérité d'une vieille société.
D'une société qui date de la Deuxième
Guerre mondiale. D'une société où
les corps sont comme tout contraints. Nous, on ne veut
plus ça.
On veut faire des Summer of Love.
On veut aller dans des espèces d'endroits où on peut se libérer,
on peut faire l'amour en gang, on peut faire des orgies.
Et cette liberté-là, je vous l'avais dit
la dernière fois, a été conditionnée
par un élément central,
la pilule contraceptive.
Qui arrive dans les années 50.
Vous allez me dire, en quoi c'est important?
C'est qu'avant, quand il n'y avait pas d'élément de contraception, il y dans les années 50. Là, vous allez me dire, en quoi c'est important? C'est qu'avant, quand il n'y avait
pas d'élément de contraception, il y en avait,
mais des fois, c'était un peu au jugé
puis au feeling. Mais là, une femme
peut commencer à penser
qu'elle va faire l'amour, non pas nécessairement
pour avoir un danger de tomber enceinte,
mais simplement pour le plaisir.
La pilule est le contrôle de son corps
et plus encore, l'allaitement.
Autant, ça a été très, très, très important dans l' encore, l'allaitement. Autant ça a été très, très, très
important dans l'histoire, l'allaitement pour les
femmes, mais à partir des années 50, 60,
70, il y a des médecins qui vont dire
il faut absolument donner de formula,
comme on dit en anglais, l'espèce de poudre
pour les enfants, pour se
libérer et que les femmes retournent
sur le marché du travail.
Et tout ça va amener
l'idée selon laquelle la femme n'a plus à être
asservie à l'idée selon laquelle
elle doit produire,
elle doit allaiter. Non!
Et là, cette génération-là des boomers
qui arrivent avec tout un ensemble
de nouveautés. Bon, une des nouveautés,
ce n'est pas totalement neuve,
mais c'est la musique. La musique, quand on pense
au Rolling Stone, quand on pense aussi au
porn disco avec Donna Summer. Vous connaissez le porn disco? Ça, là, c'est carrémentest la musique. La musique, quand on pense au Rolling Stone, quand on pense aussi au porn disco avec Donna Summer.
Vous connaissez le porn disco? Ça, là,
c'est carrément de la musique
qui est faite pour accentuer
et accompagner les mouvements sexuels.
Puis c'est carrément conçu comme ça.
La chanteuse, moi,
parce que moi, j'aime vraiment le disco, là, mais
c'est des chansons qui sont très
sexualisées, là, qui sont...
Attends, je vais essayer de retrouver le nom exact de la chanteuse.
C'est du disco cochon, là.
Oui, oui, carrément.
C'est fait...
Écoute, tu entends le beat qui n'en finit plus.
C'est carrément le mouvement de bassin qui suit.
Puis tu les entends à un moment donné,
tu entends presque des gens jouer.
Serge Gainsbourg, dans certaines de ses chansons,
enregistre les Jane Birkin
ou encore d'autres de ses femmes,
Bambou, qui sont en train de jouir.
C'est cette révolution-là
de la culture populaire,
de la culture mainstream
qui se donne à entendre et qui se donne à voir.
Puis là, je ne vous parle même pas de la pornographie
du point de vue cinématographique,
parce qu'autant dans les années 50-60,
il y avait des cinémas pornos,
le cinéma Pussy, que vous connaissez aujourd'hui.
Pussy Cat, pardon, sous le nom du cinéma d'amour.
Exactement.
Il était très important.
Yes!
J'en ai eu un.
Oui, c'est ça.
Mais ça, ça va être hyper important.
Puis la pornographie va devenir un élément de culture très important.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans une société capitaliste.
Puis dans la mesure où on est dans une société capitaliste, c'est toujours qu'est-ce qui rapporte de culture très important. Ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans une société capitaliste.
Puis dans la mesure où on est dans une société capitaliste,
c'est toujours qu'est-ce qui rapporte de l'argent.
Puis plus les gens sont intéressés par quelque chose,
plus on va investir là-dedans.
Puis donc, un autre élément qu'on va voir se développer,
c'est le BDSM.
Puis ça, c'est très drôle parce que quand j'ai commencé à travailler là-dessus,
je suis allé voir ma blonde puis j'ai dit là,
je te le dis,
si tu reçois des trucs weird dans ton algorithme,
quel qu'il soit, c'est normal.
Parce que je suis en train de faire des recherches
sur l'histoire du BDSM. Puis je suis tombé sur
une taise d'un gars
qui a travaillé sur comment
le BDSM s'est développé dans la société
américaine. C'est super
intéressant. Je vous enverrai la référence.
700 pages en anglais sur le sujet. Je n'ai pas tout lu, mais j'ai lu ce qui m'intéress intéressant. Je vous enverrai la référence. 700 pages en anglais
sur le sujet. Je n'ai pas tout lu, mais j'ai lu
ce qui m'intéressait. Puis lui, en gros,
il raconte comment on en est venu à utiliser
le cuir, les chaînes.
Ça date des années 1920,
1930, mais plus encore de la
littérature de science-fiction.
Science-fiction, pardon, ce qu'on appelait les chroniques du
Gard, vous irez voir. Et là, c'est
devenu mainstream de plus en plus avec
les clubs échangistes des années 50,
60. Et plus les gens avaient d'argent,
plus les gens avaient envie de libérer leur sexualité,
plus c'est devenu normal
d'avoir pignon sur rue. Et notamment,
les sex shops. Le premier
sex shop qu'on a développé, c'est en Allemagne,
mais le plus populaire,
c'est en 1977 aux États-Unis.
Où est-ce que là, ça devient... Ce qui est intéressant, c'est en 1977 aux États-Unis, où est-ce que là, ça devient...
Ce qui est intéressant, c'est qu'on est en train de normaliser la chose.
On est en train de dire aux gens,
il y a des gens qui ont des pratiques sexuelles
et non pas des perversions sexuelles.
On savait que ça existait avant, mais on disait,
ce sont des pervers.
Tu sais, quand on disait vice du cul, sodomite, pédéraste,
disons que le mot est chargé.
À l'époque, le mot sex shop,
c'est le magasin du sexe, tout simplement.
Puis ça devient socialement acceptable.
Mais je ne suis pas en train de dire
que tout le monde l'accepte.
Parce que souvenez-vous, je dis tout le temps
que c'est un aller et un retour.
Ce n'est pas parce que tout d'un coup,
la société devient progressiste
qu'elle va le rester pour toujours.
Il y a plein de gens qui vont devant ces magasins-là
pour dire, ce n'est pas normal.
Vous êtes des détraqués sexuels.
Partez d'ici. » Donc,
ça va se passer. C'est que les sex-shop,
plutôt que d'ouvrir dans les quartiers
bourgeois, on va aller dans les quartiers
plus populaires, éloignés,
pour se cacher
d'une certaine manière. Mais tout ça
est aussi à mettre en lien avec
la pornographie, les films pornographiques
qui vont connaître une renommée fondamentale.
Un des premiers, bien, pas un des premiers,
parce que ça fait longtemps que ça existe,
et même au 19e siècle,
tu rentrais dans des maisons closes,
on te présentait des films.
Depuis que le cinéma a été inventé
à la fin du 19e siècle,
il y a eu des films de cul.
La même manière pour la photographie.
Mais ce qui est intéressant,
c'est qu'à partir des années 1950
1960, 1970
on va produire des films spécifiquement
pornographiques
presque grand public et il y en a un qui va
marcher, ça va être phénoménal
Gorge Profonde
Exactement! Es-tu capable de me nommer la date?
Non
1974
Gorge Profonde
Gorge Profonde, Deep Then ai déjà un petit peu.
Gorge profonde.
Deep Throat.
Qui avait un budget de 60 000 $.
Si je ne me trompe pas,
qui ont fait l'équivalent de, je pense,
600 millions de dollars.
Il y avait un budget de 50 000 $.
Et ils ont fait 600 millions de dollars.
C'est assez intense.
En France, l'équivalent, ce serait le film Emmanuel,
que les gens ont beaucoup aimé.
Vous avez peut-être vu à l'époque,
quand Bleu Nuit existait à l'époque de TQS.
Ça vous dit quelque chose, Bleu Nuit?
Bleu Nuit, oui, j'ai écouté ça.
Pour moi, c'était comme le truc, tu te levais,
pendant que tes parents étaient couchés, tu regardais ça.
C'est vraiment du soft, soft, soft porn.
C'était vraiment plus de la séduction qu'autre chose.
Mais justement, comme on va voir la télévision
programmer des films X,
il va falloir mettre un code.
On va coder les films pour dire
18 ans et plus, 16 ans et plus, parce que
justement, comme ça devient mainstream, comme il y a
des pressions de la part de certains groupes
on dirait puritains,
on va essayer de limiter la chose. Mais tu sais,
c'est parti. Il y a même des films
grand public qui vont intégrer,
par exemple, le dernier tango à Paris avec Marlon Brando.
Avez-vous déjà vu ça?
Non.
Il y a une scène très célèbre qui implique du beurre.
J'en dis pas plus.
La fameuse réplique « Passe-moi le beurre »
qui implique de la sodomie.
C'est impossible.
Et c'est rendu pour tout le monde.
On va même parler de porno chic pour cette époque-là.
Mais voyons, ça devient mainstream.
Qu'est-ce que va faire l'industrie du porno?
On va dire, si pour vous, ça, c'est acceptable,
nous, on va aller plus loin.
Le hard, carrément la bestialité,
la violence, la dégradation.
Où est-ce que là, on va se dire,
OK, il y a des limites à avoir sur certaines affaires.
Puis c'est là que tu vois,
on ne peut pas être totalement progressiste,
surtout. Il faut toujours qu'il y ait une limite de la
moralité, de l'acceptable, dans la mesure où les
chartes des droits et libertés, au Canada
du moins, doivent être respectées.
C'est pour ça que tu dis, qu'est-ce qu'on permet,
qu'est-ce qu'on permet pas? C'est toujours une question de
moralité acceptable
ou non. Mais c'est là que va arriver
aussi d'autres éléments, parce que là, on parle
du cinéma, on parle de porno, mais il va arriver les VHS,
les bêtas, les magnétoscopes.
Vous avez sans doute connu aussi, quand on rentrait
dans les clubs vidéo, il y avait, tu sais, cet espace-là
pour les adultes.
Des petits rideaux en billes.
Ça, moi, ado, même avant ça,
quand j'étais un jeune enfant et qu'on allait au club vidéo,
il y avait toujours cette section-là.
Tu te dis, qu'est-ce qui se passe là-dedans?
Puis t'as envie d'y aller, puis t'as comme l'impression
qu'il va y avoir... Puis quand tu y vas, tu fais,
oh, c'est juste ça.
C'est vraiment juste ça. De la même manière,
parce que là, je vous en ai pas parlé, mais des magazines,
Playboy, qui arrive dans les
années 1950, qui lui,
va produire énormément,
Hustler, également, Penthouse.
Dans un certain camp, Penthouse
va être tellement considéré comme choquant
qu'on va dire que ce magasin-là doit être vendu
sous plastique. Pourquoi est-ce qu'on le vend
sous plastique? Pour ne pas que les gens feuillettent
et regardent la fameuse page couverture
de Playboy que tout le monde
aimait avoir chez soi.
On va essayer de limiter ça,
mais il y a une publicité de plus en plus acceptable.
Je vous avais dit tout à l'heure que
un des éléments fondamentaux
du 20e siècle, c'est la présence
au quotidien du sexe.
Le sexe fait vendre.
Regardez juste les publicités.
On va très vite le comprendre.
Et les femmes, notamment, qui vendent des voitures,
pourquoi est-ce qu'on a une bimbo devant
la voiture? Parce qu'on sait
qu'une femme qui a des plus gros seins, par exemple,
attire. Puis il y a des recherches qui ont été a des plus gros seins, par exemple, attire.
Il y a des recherches qui ont été faites là-dessus.
D'ailleurs, il y a un épisode de MedBuster que vous pouvez aller voir sur YouTube.
Ils se sont posé la question,
est-ce qu'une femme qui a des gros seins
a plus de pourboire à la fin de la journée?
Ah oui!
La même fille qui fait toute sa journée
avec des petits seins,
qui fait la même journée en ayant des gros seins, elle ramasse plus d'argent.
Est-ce que c'est con?
Encore à ce jour?
Encore à ce jour, ça date d'il y a 15-20 ans.
Je ne sais pas si ça marche encore aujourd'hui.
On va servir.
On va faire une journée de serveuse.
Il faut que ce soit la même fille.
Tu le fais une journée, le lendemain,
tu refais la même affaire avec une grosse brassière.
Ou tout ce que tu peux faire, c'est que tu prends
un vêtement qui cache tes seins carrément,
puis le lendemain, c'est que tu mets
vraiment très en évidence
tes seins.
Moi, je suis humain en évidence.
Mais le mouvement de...
Parce qu'on dirait que dans ma tête,
les personnages qui ont marqué les histoires et tout,
est-ce que John Lennon,
ma boy, fait partie de ce
mouvement-là, justement, de beaucoup?
C'est-tu une des personnes qui a comme...
Il fait partie du mouvement
de la révolution sexuelle, la révolution culturelle
qu'il y a eu dans les années 60, ça, c'est sûr.
Mais on s'entend que du point de vue musical,
c'était pas un des premiers à l'avoir fait.
C'était pas un des personnages
les plus fondamentaux. Il y avait
vraiment, on parlait de Donna Summer tout à l'heure,
on peut parler aussi de Mick Jagger,
dont la sexualité était très évidente.
Il y a d'ailleurs un documentaire qui est sorti,
on les voit dans des avions.
L'orgie se faisait aller, merci.
Mais un des éléments aussi qui était assez important...
C'est tous des boomers, eux autres?
C'est une bonne question, ça.
Est-ce que c'est tous des boomers?
Il faudrait que je vois leur année de naissance.
Je ne suis pas sûr.
Je mets un doute là-dessus.
Je suis sûr que tout le monde va nous le répondre en commentaire.
Je mets un doute.
Je mets un doute.
Parce que tout ce que tu me disais tantôt,
j'ai eu une vague d'amour pour nos pauvres boomers
qui ont tellement aidé à nous faire avancer
et qui se font tout le temps taper sur la tête.
Oui, mais c'est normal qu'on tape sur la tête de la génération
qui est avant nous.
Parce que les boomers tapaient sur la tête. Mais c'est normal qu'on tape sur la tête de la génération qui est avant nous. Parce que les boomers tapaient sur la tête de la génération
qui était avant eux, inversement.
Fait que ça fait partie...
Les zèbres, ils commencent à taper sur la tête des milléniaux,
puis je commence à comprendre ce qu'ils vivent, nos pauvres boomers.
Je m'excuse, les boomers.
C'est vrai, hein?
Oui, oui. On est toujours le quatenne de quelqu'un, puis on est toujours
le vieux de quelqu'un. Fait qu'il faut juste
l'assumer d'une certaine manière.
Quand il y a eu le baby-boom,
parce que justement, le gouvernement
a encouragé les gens à procréer,
est-ce qu'il y a eu
un genre de lousse
au niveau des religions, un genre d'alliance?
Oui, mais c'est que la religion
perdait vraiment du terrain.
C'est là que la religion a été moins...
Les curés défroquaient, ils allaient coucher avec des soeurs
qui étaient défroquées, eux autres aussi. Les églises se sont
vidées en très peu de temps.
C'est comme ça que je t'aime, la série qu'on voit
sur Radio-Canada. On voit très bien,
ils vont encore à l'église, mais ils sont comme
tentés par quelque chose de neuf.
En 1974,
de 1974 à 1976,
mais malgré tout, on reste au Québec,
bien qu'on soit libérés de l'Église, avec des référents
judéo-chrétiens. On constate que certaines
pratiques sont plus difficiles. On reste quand même
standardisé dans notre manière de faire
les choses. Je te dis ça parce que, tu sais,
dans ton Instagram, tu disais dernièrement, si j'utilise
le mot pénis, si j'utilise le mot
tatatatata, je me fais ramasser. Donc,
essayer de m'aider à trouver des termes.
On est, malgré tout, dans
une société puritaine.
Puis les grandes sociétés qui se disent,
par exemple Facebook et autres,
puis Instagram, c'est Facebook.
Facebook arrêtait pas de dire, nous, ce qu'on veut,
c'est un monde plus ouvert et plus connecté.
Mais ils ont quand même des valeurs.
Il y a des choses sur lesquelles ils peuvent pas aller.
Tout n'est pas que liberté totale, entière et complète.
Puis c'est là que tu dis, à partir de quand on met la limite?
Je te dis ça parce qu'il y a une toile de Gustave Courbet
qui est très connue, qui s'appelle
L'origine du monde. C'est une toile qui date
du milieu du 19e siècle.
Puis en gros, c'est deux jambes de femmes
avec un sexe féminin poilu.
C'est juste ça que tu vois.
Puis c'est carrément, pour certains, de la pornographie.
Puis on teste souvent
Facebook, Instagram, TikTok ou autre, puis tu mets cette image-là. C'est unerément, pour certains, de la pornographie. Puis on teste souvent Facebook, Instagram, TikTok ou autre,
puis tu mets cette image-là.
C'est une peinture qui date du 19e siècle,
puis ils disent, ah, appel à la pornographie.
Puis pourtant, tu dis, ben non, c'est un sujet d'histoire.
Puis t'as plein de gens qui parlent notamment d'éléments historiques.
Puis là, je te dis, parce que là, ce que je suis en train de faire avec vous,
je vais en tirer une vidéo sur ma chaîne YouTube,
puis je le sais que ma vidéo va être 18 ans et plus. J'ai fait une vidéo,
je ne sais pas si je vous l'avais dit, sur les arbres à pénis.
Ma vidéo est classée 18 ans et plus.
Personne ne peut la voir, ou presque.
Parce qu'il y a ce système
justement qui empêche la totale
et entière liberté. On est dans
un monde, qu'on le veuille ou non, qui est
emprunt de panique morale
incessante. J'aime beaucoup le personnage
dans les Simpsons. Je ne sais pas si vous avez vu,
il y a toujours cette dame qui dit,
« But what about the children? » On s'en fait toujours
pour la génération future, pensant qu'on
est en train de brimer cette génération.
Et au contraire, si au contraire,
on est en train de leur proposer un nouveau
modèle de société, une nouvelle
manière de vivre leur sexualité.
Puis ça, ça met à mal les
anciennes générations
parce qu'on se dit, nous, c'est pas comme ça qu'on a été éduqués.
Puis parfois même, les boomers ont oublié ce qu'ils ont fait
parce qu'avec le temps, tu finis par devenir un peu pantouflard,
conservateur.
Tu veux rester dans ton confort, puis tu fais,
« Hey, moi, comme ça, je suis bien.
Oh oui, j'étais fou dans ma jeunesse,
mais vous, vous n'avez pas le droit de l'être
moi je l'ai été mais c'était autre temps autre mort
on est toujours en train de légitimer ça
donc c'est normal qu'on tape sur la
je sens déjà que je vais avoir à faire ça
j'ai eu mes années folles mon petit gars il n'a pas le droit de faire ça lui
ben c'est ça parce que tu le vois
ce que ça implique
mais c'est toujours difficile
de mettre des limites là dessus
mais c'est aussi c'est Facebook c'est États- de mettre des limites là-dessus. Mais c'est aussi, c'est Facebook,
c'est États-Unis, puis on le voit
le mot, les États-Unis qui sont
en train de, je ne sais pas quoi ils font,
mais ça ne va pas bien.
Puis c'est ça, parce que j'ai toujours dit
les mots, j'ai toujours, puis c'est
récemment que ça ne passait plus.
C'est comme, je ne sais pas, il y a comme
un, on appelle ça, comment on appelle ça?
Le retour.
Non, mais ça ne fait pas si longtemps
qu'on ne peut plus dire les mots
et que c'est plus difficile.
On est peut-être en train de revivre un moment
de contrainte. Je ne suis pas la seule. Il y en a plein
qu'on est obligé de... Ah oui, c'est fou.
C'est que les réseaux sociaux
ont été un far-west pendant longtemps.
Pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur, souvent, tu as l'impression que des fois,
c'est que c'est un égout d'insultes, de violences sans nom.
Puis tu te dis, est-ce qu'on peut envoyer chier les gens
sans qu'il y ait de conséquences?
Est-ce qu'on peut menacer les gens?
Est-ce qu'on peut harceler les gens?
Puis j'en venais à ça aussi, parce que le 20e siècle,
un des éléments déterminants, c'est là, ça suffit.
Le mouvement MeToo, il est déjà dans les livres d'histoire.
On est déjà en train de dire qu'il s'est passé quelque chose.
Parce que ce n'est pas neuf, le harcèlement.
Ce n'est pas neuf, les agressions.
Ce n'est pas neuf, le viol. Je vous en avais parlé du viol.
Puis pourtant, tu regardes les années
80, puis tu regardes des fois
des émissions où tu fais,
même début 2000, des filles
qui se font attraper les seins directement à la télé, en direct,
tu fais, ça n'a pas de bon sens.
Le premier hashtag,
agression non dénoncée,
tu fais, là, ça va changer.
Pas vraiment.
Mais là, le MeToo, pourquoi ça a changé?
C'est parce qu'il y a eu la justice
qui s'en est saisie.
Tu as des personnages comme Harvey Weinstein,
où est-ce que là, on s'est dit, il y a un point de bascule.
Un point de bascule.
Sauf que toutes les sociétés n'avancent pas de la même manière.
Tiens, en France, il y en a eu des gros dégueulasses.
Vraiment.
Mais malgré tout, tu as des femmes qui vont dire,
oui, mais on a le droit d'être importuné.
C'est tout à fait normal.
Ça fait partie de la culture de la séduction.
Puis là, arrive un Depardieu, puis tu vois les images,
puis tu te dis, mais c'est innommable
de sexualiser une jeune fille de 11 ans
avec un pommeau sur un cheval,
puis de sous-entendre que ça lui fait du bien
de se masturber.
À 11 ans, tu fais, il y a une limite qui est atteinte.
– Hé, j'ai pas vu ça.
– C'est toute la déchéance de Gérard Depardieu
sur le documentaire qui a été fait,
puis les images qui ont filtré.
– Tu sais où qu'on peut écouter ce documentaire-là?
– On le voit très bien sur YouTube.
Puis tu te dis, ça suffit.
Puis tu sais, je reviens encore avec la mythologie,
parce que vous avez compris, j'adore ça.
Un des douze travaux que Hercule devait faire,
Héraclès, c'était de vider les écuries d'Ogéans.
C'est-à-dire, c'était des écuries
où il y avait plein de merde.
Puis il dit, il faut que tu nettoies ça.
Puis il dit, mais j'y arriverai pas
tellement il y en a. Puis pour y arriver, il a
détourné deux fleuves, l'Alphée et le Péné,
qui après ça sont rentrés, oui je sais, on peut faire
des jokes, qui sont rentrés dans les écuries
puis qui ont tout vidé. Puis tu sais, des fois,
j'ai l'impression qu'on n'a pas encore vidé
les écuries d'Augéasse de certains
éléments. Les agressions verbales, physiques,
le harcèlement psychologique, tout ça,
qu'on le veuille ou non, c'est encore
très présent dans notre société. C'est encore
très difficile de déclarer la chose
parce que, souvent, les entreprises
ou les institutions, plutôt que
brimer ou plutôt de dire
aux harceleurs ou aux agresseurs,
on te met dehors ou on te fait comprendre que c'est pas
accessible, on isole la victime, on la
met de côté. Puis on dit, regarde, on va s'arranger
de ton côté, mais le problématique, trop compliqué. C'est pas fini. On nole la victime. On la met de côté. Puis on dit, regarde, on va s'arranger de ton côté, mais le problématique,
là, trop compliqué.
C'est pas fini. On n'a pas fini
de gérer ça. On est dans un grand
mouvement de population. Mais là, il y en a qui vont dire,
est-ce qu'on n'est pas en train de voir un retour
de balancier? Les gens disent,
vous êtes en train de canceller
trop vite les gens.
Je ne suis pas en train de juger, j'essaie de comprendre
comme plusieurs, mais on est dans un mouvement
historique déterminant en ce moment
pour savoir qu'est-ce qui va se passer
pour la suite. Puis tu sais, tu le sais, tu as un enfant,
tu as un fils, moi j'ai une fille
et un garçon, puis on leur
dit souvent que voici
comment agir, voici comment la nouvelle
normalité qui pour eux est tout à fait
normale, mais pour certaines générations
disent, ben voyons, on a le droit de faire ça.
Non! Tu n'utilises pas ces mots-là.
Tu n'agis pas comme ça avec une femme.
Tu respectes l'autre. Homme, femme, poil.
Peux-tu me répéter une dernière fois les trois
insultes homophobes? Je les adore.
C'est pédéraste, vice du
cul et sodomite, notamment.
Si j'étais un homosexuel, je m'auto-proclamerais
ces choses-là.
Moi, je suis seulement sodomite.
Un pédérate.
Un pédéraste, oui.
Un vis-du-cul.
Ça a été des gros moments.
En langue française.
Pédérate.
Parlant d'homosexualité,
parce qu'il y a un des éléments
sur lesquels je n'ai pas parlé,
c'est que pendant longtemps, même à Montréal,
ici, il y avait des descentes.
On descendait dans le quartier
gay, le village gay,
qui n'était pas du tout, il se trouve actuellement dans le centre-sud,
mais dans le centre-ville,
c'est le maire Jean Drapeau qui s'est dit, là, on va faire
le ménage de ça. Il a foutu tous les homosexuels
dehors, puis ils ont migré tranquillement
vers le centre-sud, mais
aux États-Unis, c'est toujours les états
unis en 1969 la police a fait une descente dans un bar très célèbre le stonewall in et les se
sont dit on sort tous les homosexuels parce que à l'époque la loi disait qu'ils avaient pas le droit
de danser ensemble n'avait pas le droit de s'embrasser donc il les amène en prison là la
gang était curé il va avoir une manifestation le lendemain
qui va durer plusieurs jours. Et à
chaque année, depuis ce temps-là,
on fait des manifestations pour mettre
fin aux
descentes envers les homosexuels, ce qu'on a appelé
aujourd'hui la Pride. C'est de là
que ça vient. C'était pour manifester
contre les descentes arbitraires
envers un choix, puis une
volonté d'être avec un homme
sans que l'État nous brime.
La décriminalisation de l'homosexualité
va venir dans les années 60 au Canada.
Ça va être la loi Omnibus du gouvernement
Pierre-Élotte Trudeau en 1969, si je me souviens bien.
Mais malgré ça, il y a encore l'idée sur laquelle
c'est un vice du cul, ce sont des sodomites,
ce sont des pédérastres.
Donc, on a encore beaucoup de problèmes à voir ça. Ça fait pas longtemps
quand tu vois dans les publicités des couples homosexuels
de deux races différentes qui sont
en train de s'embrasser. On est en train de
normaliser la chose. Alors que tu regardes
la télé des années 80-90,
puis je vous dis ça parce que je suis allé voir
il y a quelque temps le spectacle de
Jean-Sébastien Girard qui lui raconte
un peu comment il s'est révélé homosexuel.
Puis on voit, il met une image
d'un téléroman des années 90,
puis il traite les homosexuels de fiffes,
puis il dit, touche-moi pas, je veux pas être contaminé.
Puis tu sais, on est au Québec dans les années 80.
Ça a pris du temps,
même si c'était décriminalisé,
toléré, ça veut pas dire que c'était accepté.
– Oui. Qu'est-ce que tu dis
aux gens qui, tu sais,
ah, bien, s'ils veulent être
considérés comme les autres,
pourquoi qu'ils vont porter
des strings en cuir sur la rue?
Mais ils font ce qu'ils veulent
à un moment donné.
Mais mettons par rapport à...
Tu sais, parce que
ça, c'est une chose que...
Tu sais, tu parles de retour de balancier.
Tu sais, souvent, on va à un extrême pour revenir au centre.
C'est quoi ton opinion là-dessus?
C'est une bonne question.
Ça demanderait une prise de position de ma part
et une analyse sociologique que je n'ai pas.
Je ne voudrais pas aller là-dedans.
Mais bien honnêtement, si tu me demandes mon sentiment personnel,
c'est faites ce que vous avez envie.
On est dans une société extrêmement libre au Québec.
On pense qu'on ne peut plus rien dire.
Ce n'est pas vrai. On peut dire ce qu'on veut.
On n'a jamais eu autant de plateformes.
Les gens peuvent s'exprimer, sauf que là où ça devient dangereux,
c'est quand les gens passent leur vie à faire chier les autres.
On dit souvent que la moitié de la population de la Terre
a été mise sur la Terre pour faire chier l'autre moitié.
Moi, j'ai envie de dire, trouvez-vous une vie?
C'est pourquoi tu...
Le problème des réseaux sociaux, puis ça, c'est très personnel,
c'est que je trouve qu'on est beaucoup en réaction
face aux choses.
C'est quoi aujourd'hui qui s'est passé sur lequel
je dois réagir puis je dois avoir une opinion sur les choses?
Alors qu'à un moment donné,
quand tu fermes ça un peu, tu passes
vraiment à travailler sur soi,
avoir un souci de toi, à être dans la création.
Puis des fois, moins de réseaux sociaux, plus de réflexion,
je pense que ça aiderait beaucoup de gens.
Parce que c'est carrément ça, tu te dis,
comment je peux exister dans cette vie-là?
Puis le réseau social, les réseaux sociaux en général,
te donnent l'impression de la réaction instantanée.
J'envoie quelque chose, on me répond.
Puis plus c'est violent, plus il y a une réponse.
Puis ça, c'est problématique pour moi.
Puis la violence qu'on a envers les gens qu'on dit différents, marginaux,
je trouve que c'est dangereux.
Je me dis, qu'est-ce que ça te fait?
En quoi ça te dérange qu'il porte ça ou ça?
Il est libre, tant mieux.
Moi, j'adore les gens qui sont d'une grande liberté.
J'admire des gens, par exemple, comme Hubert
Lenoir, quand tu le vois débarquer quelque part,
ce que tu sens à travers tout son être,
c'est qu'il est d'une totale liberté.
Puis ça, tant mieux.
Encourageons ça. Puis si
vous voulez faire chier les autres,
trouvez-vous une passion. Loin des ordinateurs.
Félicitations. Vraiment.
Tu le vois aussi, c'est différent
de plateforme en plateforme.
Les commentaires que tu vois,
probablement que tu les vois plus sur Facebook.
Moi, quand je vais sur Facebook, puis je regarde
nos pubs,
nos affaires de podcast, puis là, je regarde en dessous,
je suis comme, hé, tabarouette.
C'est vraiment, je suis comme,
c'est Nicole, sans évidence.
Mais Instagram, c'est rien. C'est tout gentil.
Fait que c'est comme vraiment...
Puis encore là, Facebook, c'est
la génération un peu plus
de nos parents. Fait qu'eux autres,
c'est des choses, des fois, qu'ils sont pas habitués, qu'ils sont choqués.
Comme t'as dit, qu'eux-mêmes, ils ont vécu
peut-être, eux autres aussi, ils en ont eu des
des folleries, puis tout ça.
C'est juste qu'ils s'en rappellent plus.
Parce qu'ils étaient trop sur le crack. Ils ont plus de souven'est juste qu'ils ne s'en rappellent plus. Ils étaient trop sur le crack.
Ils n'ont plus de souvenirs.
Ils étaient trop gelés.
C'est là le normal.
La génération, comme je vous disais,
juge toujours la génération qui s'en vient parce qu'on a l'impression
qu'ils sont différents. C'est ça la difficulté
avec les enfants. C'est que tu dis,
je ne vais pas te dire quoi faire,
je vais te laisser libre, mais il y a quand même
des limites à avoir.
Le respect de l'autre, pas envoyer
chier les autres, s'intéresser à l'autre,
être une bonne personne, ne pas
considérer que t'es le centre de l'univers. Puis Dieu sait que
quand t'es un enfant, c'est difficile ça. Parce que
l'enfant a l'impression qu'il est le monde et que
tout tourne autour de lui. Puis au
contraire... – Il peut durer plusieurs années ça.
– Oui, je sais. Mais le but de la vie, c'est de se
décentrer puis de s'intéresser aux autres.
Puis tu fais, hey man,
es-tu sûr que tout ce que tu as à dire
est important et intéressant?
Puis quand, moi, ce que je dis des fois,
c'est au lieu d'écrire une saleté,
parce qu'elle va être lue la saleté
puis elle va être reçue comme une tonne de briques d'en face
puis restée pendant peut-être des années,
on ne le sait pas, réfléchis-y.
Puis c'est comme, as-tu besoin de faire ça?
Pierre-Yves Mexouin a raison,
quand il dit, en as-tu vraiment besoin,
on pourrait dire aux réseaux sociaux,
as-tu vraiment besoin de faire chier?
Je pense que ça serait utile,
une espèce d'hygiène des réseaux sociaux,
autant du point de vue sexuel
que du point de vue social et émotif.
Je pense qu'il faut être dans l'acceptation.
Tu n'es pas d'accord, bien, dis rien.
Dis rien, ça ne te regarde pas.
Moi, quand je regarde une publicité à la télé,
je me dis que ce n'est pas bon.
Je ne suis pas le public cible.
J'essaie de ne pas entrer dans le jugement.
Tu n'essaies pas de trouver qui a fait la publicité
pour y envoyer un message.
Non, ça ne m'intéresse pas.
Je ne la trouve pas bonne, ta publicité.
Tu penses que ça te ferait sentir mieux?
Non, vraiment pas.
Je pense qu'on est très critiques de nous-mêmes
quand tu crées des choses
on est tellement
insécure sur ce qu'on fait
tous les créateurs que j'ai rencontrés
les plus grands artistes
c'est des gens profondément anxieux
qui sont jamais sûrs d'eux-mêmes
faire recevoir en plus un shitload de marde
qu'est-ce que tu veux faire avec ça
à part être encore plus anxieux mais le truc avec. Qu'est-ce que tu veux faire avec ça, à part être encore plus anxieux?
Mais le truc avec eux, c'est de les ignorer.
Parce que c'est ça qu'ils veulent pas.
Ils veulent des réactions, ils veulent comme...
Puis, t'es ignore,
puis ça va tout le temps bien.
Faut pas, faut juste...
Puis ils vont s'éteindre seuls.
Ces personnes-là sont profondément
malheureuses, parce que c'est des personnes qui ont
besoin de donner du malheur aux autres pour essayer d'être un peu mieux, d'ondément malheureuses. C'est des personnes qui ont besoin de donner du malheur aux autres
pour essayer d'être un peu mieux,
d'être moins malheureux.
C'est ça que moi, à chaque fois que quelqu'un,
je suis comme, hey, pauvre cette personne-là.
C'est ça, écoute, ma blonde est comédienne
et elle me dit souvent qu'elle aime beaucoup jouer les méchants
parce qu'elle dit, personne n'est jamais méchant en soi.
C'est toujours une blessure, une tristesse,
une incapacité à quelque chose.
Puis elle dit, c'est là-dessus que j'essaie de travailler
pour révéler la chose.
Fait que tu sais, tu te dis,
hey, pauvre personne, mais en même temps,
tu te dis, gère-toi.
Non, 100%.
Gère-toi. Je n'ai pas à gérer ton problème
de santé mentale dans l'espace public.
Puis ça, c'est...
Regarde, là, je fais un petit peu de millage sur autre chose,
mais c'est pas normal que les frais de psychologie,
je l'ai souvent dit, ne soient pas remboursés par le gouvernement.
On a vécu un des pires traumatismes collectifs depuis 100 ans,
avec des guerres en tout genre,
mais la COVID a brimé, a brisé des gens.
Puis encore aujourd'hui, tu as des gens qui ne vont pas bien,
qui ont besoin d'aide.
Puis Dieu sait, je suis un des grands avocats là-dessus.
Il faut consulter, parler à quelqu'un.
C'est rare que tu payes quelqu'un,
malheureusement, ça coûte de l'argent,
qui va t'écouter pendant une heure.
Même avec tes amis,
même avec tes amis les plus proches,
qui va t'écouter pendant une heure,
parler de tes problèmes,
puis avancer là-dessus. C'est un grand privilège d'être dans une société
où on peut le faire.
Puis ce n'est pas juste les prix,
il n'y en a pas. Je sais, je sais. On peut appeler où on peut le faire. Ce n'est pas juste les prix, il n'y en a pas.
Je sais, je sais.
On peut appeler, tu as plein, par exemple,
de groupes d'entraide qui peuvent t'aider.
Par exemple, ma fille a appelé Teljeune il n'y a pas longtemps,
ça a été super, j'adore ce qu'ils font.
Il faudrait qu'il y en ait plus, ça c'est sûr,
et que ça soit démocratisé.
C'est sûr. Beau travail.
C'est bon.
Aimerais-tu venir avec nous sur Patreon
pour continuer notre discussion?
On a quelques petites questions pour toi.
Laurent, t'es extraordinaire.
Ah, merci.
Avec cet éclipse solaire qui me met le cerveau dans le gelé,
tout ce que j'avais envie, c'était d'écouter pendant une heure parler.
Ah, vraiment.
Puis les seules fois où j'ai parlé, c'était rien que des niaiseries.
Non, c'est pas vrai.
On a parlé de gorge profonde.
Il y a des pensées.
Tout le long, il disait ça.
Moi, je ne fais pas souvent ça.
Mais moi, c'est jamais pour dire des méchancetés.
J'ai compris.
Je pense que c'est utile, des fois, de réfléchir à ce qu'on écrit.
On n'a pas besoin de toujours écrire des choses.
Oui, la méchanceté.
On n'est pas pour la méchanceté.
Il y a des gens qui veulent commenter des choses méchantes.
Attends, y a-tu des affaires, des liens ou des trucs?
Oui, si vous voulez aller voir,
j'ai une chaîne YouTube qui s'appelle Histoire nous le dira.
La dernière vidéo que j'ai faite,
une des dernières, c'est sur l'histoire de la crise de la quarantaine.
C'est pour ça que tu as eu 30 ans.
Moi, j'ai eu 45.
Mon chum a eu 40, je vais lui montrer.
Ça m'a vraiment heurté.
Je me suis demandé depuis quand ça existe, cette crise-là.
J'ai fait un peu une histoire personnelle aussi.
Vous allez voir ça.
C'est une des vidéos dont je suis le plus fier.
Je vais l'écouter, j'ai hâte.
Merci Laurent.
On va aller voir ça.
Je vais l'écouter maintenant.
Bienvenue sur la plateforme officielle Patreon Sexe Oral.
Je suis là.
En arrière.
Je suis là, j'arrive.
Lise en ado.
Qu'est-ce que tu peux t'attendre
sur notre plateforme Patreon?
C'est des shows en live
qu'on n'a jamais montré à personne
que tu vas pouvoir voir.
Vous allez pouvoir poser des questions
pour des invités qui s'en viennent.
Vous allez voir un podcast bonus par mois.
Des fois, c'est des shows live.
Des fois, ça va juste être nous ici qui jam.
Après les podcasts qu'on va avoir en, des fois ça va juste être nous ici qui jam après les podcasts
qu'on va avoir enregistrés, on va aller direct
sur Patreon pour filmer des after shows
des annonces à l'avance, des billets
des accès à des shows live
peu importe ce que vous choisissez comme whatever
on vous remercie d'avance
ça fait une grosse différence pour
Sexe oral, c'est quelque chose qui grandit
c'est notre bébé, on est fiers
on est contents
merci énormément pour sexe oral. C'est quelque chose qui grandit. C'est notre bébé. On est fiers. On est contents.
Merci énormément.
Une production du Studio SF