Sexe Oral - La sexualité au 20e siècle avec Laurent Turcot

Episode Date: June 20, 2024

Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé.Cette semaine sur le podcast, on reçoit pour la 2e fois Laurent Turcot qui est venu parler de la sexualité au 20e siècle cette fois-ci. Quelques ressources discutées lors du podcast :  Philippe Brenot et Laetitia Coryn, Sexe Story. La première histoire de la sexualité en BD, Montréal, Guy Saint-Jean, 2016Reay Tannahill, Le sexe dans l’histoire, Paris, Marabout, 1982.Maryse Jaspard, Sociologie des comportements sexuels, Paris, Découverte, 2005.Sylvie Steinberg (dir.), Une histoire des sexualités, Paris, PUF, 2018Robert Muchembled, L’orgasme et l’Occident, Paris, Seuil, 2015.Lo Duca, Histoire de l’érotisme, Paris, Pygmalion, 1979.Yvonne Knibiehler, La sexualité et l’histoire, Paris, Odile Jacob, 2002.Michel Foucault, Histoire de la sexualité, t. I La Volonté de savoir, Paris, GallimardGabrielle Houbre, « Le XIXe siècle », dans Une histoire des sexualités, sous la dir. de Sylvie Steinberg, Paris, PUF, 2018.Gabrielle Houbre, La discipline de l’amour: l’éducation sentimentale des filles et des garçons à l’âge du romantisme, Paris, Plon, 1997.Pauline Mortas, Une rose épineuse: La défloration au XIXe siècle en France, Rennes, PUR, 2017.Christine Bard, « XXe-XXIe siècle », dans Une histoire des sexualités, sous la dir. de Sylvie Steinberg, Paris, PUF, 2018.Sylvie Chaperon, Les origines de la sexologie: 1850-1900, Paris, Audibert, 2007. Le podcast est présenté par Shop Santé. Pour plus d'informations: https://glnk.io/103kq/so Code promo pour 10% de rabais: SEXEORAL  Sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/@lhistoirenouslediraSexe en Grèce antique - Sexualité occidentale (tome 1) série #5 | L'Histoire nous le dirahttps://www.youtube.com/watch?v=G4A4fJGnfVA&ab_channel=L%27Histoirenousledira----- Le podcast est présenté par Éros et Compagnie Utiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabais https://www.erosetcompagnie.com/ Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Pour collaborations: partenariats@studiosf.ca Pour toutes questions: sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoralpodcast Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/

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Starting point is 00:00:00 Le podcast d'aujourd'hui est présenté par Éros et compagnie et aujourd'hui je veux montrer quelque chose à Lisande. Je veux vous présenter un produit que probablement que tu as chez toi, mais que j'espère que tu as essayé. As-tu essayé déjà ma face sur ton clit? Une fois, il y a longtemps. As-tu aimé ça? Il me semble que oui. Ah oui, qu'est-ce que je faisais? Veux-tu m'en parler?
Starting point is 00:00:23 Tu m'as gonflée. Ah ouais, j'ai gonflée? Tu m'as gonflée. Ah ouais, j'ai gonflée, hein? Tu m'as gonflée. OK. Fait que dans le fond, c'est la crème magie du Dr.G qui est une crème qui va aller activer toute la circulation sanguine au niveau du clitoris externe et interne. Fait que ça, tu mets cette crème-là avant
Starting point is 00:00:37 un rapport sexuel ou avant une masturbation et vous allez avoir beaucoup plus de plaisir, beaucoup plus de sensations et aussi ça va être beaucoup plus rapide avant d'avoir du plaisir. Fait que tu peux t'en mettre. Puis ici, vas-y, mets-toi dans sur les lèvres. Qu'est-ce que ça va faire?
Starting point is 00:00:54 Ça va. Je vais-tu être toute gelée? Non. Est-ce que tu sens l'effet mandelé, genre? Oui. Ça fait du bien. C'est comestible, donc tu peux faire un clignin aigus, tu peux faire ce que tu veux. Oui. Ça fait du bien. C'est comestible, donc tu peux faire un quinilingus, tu peux faire ce que tu veux. Donc, magie du docteur.g,
Starting point is 00:01:08 qui est 100 % naturel aussi également. Vous pouvez vous la procurer sur eroseaccompagné.com et avec le code sexeoral pour 15 % de rabais. Elle ne prend pas sa main, là. Mais vous pourriez vraiment actualiser sa petite voix.
Starting point is 00:01:19 Je le sais, je le sais. Mais non, je le sais. Ce n'est pas l'endroit où j'avais 12 ans. Mais c'est vraiment... Essayez cette crème pour... Voyons. Si tu vas à Londres, j'ai 12 ans. Ça n'a pas de bon sais. C'est pas l'endroit où j'avais 12 ans. C'est pas... Essayez cette crème pour... Voyons. C'est pas l'endroit où j'ai 12 ans.
Starting point is 00:01:28 Ça n'a pas de bon sens. C'est fou, hein? Ça, c'est pour montrer à quel point l'expérience à madame. Tu sais comment je suis rendue vieille? Check ça. En tout cas. Allez voir ma crème. Bye! Bonne journée. Une production du Studio SF. Aujourd'hui, au podcast, Sous-titrage Société Radio-Canada Turcot de la chaîne L'Histoire nous le dira. Il est venu nous parler parce qu'il nous a parlé de toute l'histoire avant le 19e siècle.
Starting point is 00:02:08 Oui, il a fini au 19e. Donc là, ici à la barre, le 20e siècle et l'entrée dans le 21e siècle. Et c'est, comme d'habitude, un bijou. Moi et Joanie, on aurait probablement apprécié un peu de popcorn cette journée-là. Oui. Bonne écoute.
Starting point is 00:02:23 Bonne découverte, pour vrai. Même cet homme-là, on peut l'écouter. Moi, c'est sûr, j'ai déjà écouté. C'est qui qui dit tant de musiques dans une phrase et que je trouve ça normal? C'est... Ton corps. Il est comme tellement...
Starting point is 00:02:38 Moi, je suis... On l'aime. Il est en sorcellant. En sorcellant, c'est le bon mot. Merci, Laurent. Laurent, l'en sorcelant. Merci, Laurent. Merci, Laurent, l'en sorcelant. Oui, bye-bye. Bye. Bonjour, chers téléspectateurs et téléspectatrices. Sous-titrage Société Radio-Canada Je vais juste prendre une petite deux secondes pour dire que Joanie a eu 30 ans en fin de semaine. Bravo.
Starting point is 00:03:29 Pour ça, je suis un peu dans la colle. Mais j'ai dit ce matin, j'étais tellement contente d'avoir Laurent qui nous raconte des belles histoires. T'as l'impression que tu parleras pas, c'est ça? C'est pas vrai. Je vais te faire parler parce que j'ai des blagues. Pas des blagues, non, c'est pas vrai. J'ai des éléments spécifiquement pour toi
Starting point is 00:03:43 par rapport à la dernière fois dont on s'était parlé ici. Parce que j'avais arrêté au 19e siècle. C'est ça, le problème. C'est que je m'étais dit, quand vous m'aviez demandé de venir, vous m'aviez demandé de faire des origines à aujourd'hui, puis j'avais manqué de temps. Peut-être que j'avais été trop ambitieux.
Starting point is 00:03:57 J'ai écrit un texte de 130 pages dans mon iPad. J'aurais peut-être pas dû. Hein? Pour le dernier podcast? Oui, pour le dernier. Mais j'avais arrêté au 19e siècle. Mais quand, après ça, on a fermé les micros, je suis retourné chez moi et je me suis dit, il faudrait que je finisse ça quand même.
Starting point is 00:04:11 J'ai commencé à écrire sur le 20e siècle et j'ai ouvert plein de livres. C'est là que je me suis dit, au moins j'aurais fini de la Grèce antique jusqu'à aujourd'hui. C'est là que Joannie m'a écrit pour me dire, on aimerait ça faire une partie 2. Le 20e siècle. Bien, par rapport
Starting point is 00:04:28 au dernier podcast, il y a-tu des trucs qu'avec du recul, t'es comme, ah, j'aurais voulu dire ça ou ah, j'aurais voulu préciser ça ou tu sais, des trucs qui te sont revenus depuis, là? Non, il n'y a pas de trucs qui me sont revenus depuis. C'est juste la, comment dire, la déception de ne pas avoir eu le matériel
Starting point is 00:04:44 prêt pour faire le 20e siècle. C'est une chose que j'ai maintenant, donc ça va. Mais j'étais content aussi parce que c'est sûr que quand on fait une histoire synthétique comme ça, il y a toujours des gens, puis j'ai lu tous les commentaires qu'il y avait sur YouTube, les gens disaient, oui, mais il faudrait peut-être préciser tel, tel, tel aspect. Puis c'est vrai, c'est que le désavantage de faire comme ça une espèce de fresque impressionniste, c'est que tu ne peux pas aller dans le détail. Tu ne peux pas des fois aller dans spécifiquement tel, tel, tel
Starting point is 00:05:08 élément. C'est pour ça qu'aujourd'hui, en se concentrant juste sur le 20e siècle, j'ai pris des éléments précis. On va parler de personnages, on va parler de séries, j'en ai parlé aussi. Puis je réfère aussi au dernier livre que je vous avais amené, Sex Story, l'histoire de la sexualité en BD,
Starting point is 00:05:24 ça vaut vraiment la peine. Puis là, j'en suggère une autre, un autre livre. En fait, ce n'est pas une BD. C'est L'orgasme et l'Occident de Robert Muchamblé. C'est un livre sur la manière dont l'orgasme a été conçu par les hommes. On s'en doute. Le clitoris qui a été découvert par un certain Colombo. Pas Christophe Colomb, mais un autre, un Italien.
Starting point is 00:05:43 Et comment tout ça, la représentation du plaisir à travers le temps a été déclinée, dont le 20e siècle, puis je vais m'inspirer beaucoup de ce qu'il a fait pour vous parler de ça aujourd'hui. Wow! Puis il y avait aussi, il y avait quelqu'un qui avait écrit aussi, puis là, on reçoit encore la question. L'histoire du sexe, c'est aussi l'histoire
Starting point is 00:05:59 de la misogynie. On en a peu ou pas parlé. Je ne sais pas si aujourd'hui, on l'adresse un peu quand même. Tu avais fait deux petits... Je peux quand même faire du millage là-dessus parce que c'est vrai qu'un des éléments déterminants dans l'histoire de la sexualité et de l'histoire du sexe, c'est que c'est un regard paternaliste, patriarcal même.
Starting point is 00:06:17 C'est l'homme qui regarde le corps de la femme. Puis le corps de la femme sert à une chose au départ, c'est la reproduction. On n'est pas dans la conception du plaisir. On va voir avec le XX de la femme sert à une chose, au départ, c'est la reproduction. On n'est pas dans la conception du plaisir. On va voir avec le 20e siècle que ça évolue, mais la femme a une fonction, c'est simplement de procurer des enfants à l'homme. La femme, en revanche,
Starting point is 00:06:35 qui elle, est une prostituée, elle, on va développer tout un ensemble de postures. Puis on va voir des textes, notamment, bon là, le camastra, ça c'est autre chose, mais d'autres textes, notamment au 19e siècle, dans la littérature pornographique, où on va dire aux femmes comment accéder au plaisir. Cela étant, c'est vrai que le regard qui est
Starting point is 00:06:51 posé sur la sexualité, c'est un regard misogyne qui considère que le sexe féminin est le sexe faible. Donc, c'est sûr que c'est plus complexe. C'est vraiment avec le 20e siècle que l'on va voir des chercheuses s'attaquer à la chose.
Starting point is 00:07:06 Mais même encore là, je te dirais, quand tu regardes le regard de la sexualité, ça reste un regard qui est ancré dans plusieurs de ses éléments. Puis je te dis ça parce que quand j'ai commencé à travailler sur la chose, je suis tombé sur une série de livres qui s'appelle
Starting point is 00:07:18 « A Cultural History of Sexuality » en cinq volumes de 300 pages chacun. J'ai pris celui du 20e siècle. Puis l'auteur en question décline le 20e siècle sur cinq grands éléments. C'est ce que je vais essayer de décliner avec vous aujourd'hui. Premièrement, le couple hétérosexuel est encore la norme.
Starting point is 00:07:36 On pourrait se dire, ben non, aujourd'hui, c'est pas vrai, il y a quand même des couples lesbiennes, homosexuels. Mais pourtant, quand tu regardes dans notre sexualité, dans notre rapport à la vie, c'est encore le couple hétéro qui domine. On dit toujours l'homme et la femme avec ses enfants.
Starting point is 00:07:51 Là, dans les publicités, on voit des couples homosexuels. Mais malgré tout, ça reste la norme. 21e siècle, ça va changer un petit peu. Autre élément, l'émancipation de la femme. Puis là, ça fait du millage sur ce qu'on disait tout à l'heure sur la misogynie. Toute l'histoire du 20e siècle, c'est l'histoire selon laquelle
Starting point is 00:08:07 les femmes, non pas prennent le pouvoir, mais disent, là, c'en est assez. Vous nous avez foutus dans l'espace domestique parce qu'on disait qu'au 19e siècle, il y a une séparation des sphères. Les hommes sont dans la sphère publique, les femmes sont dans la sphère privée. Elles deviennent les reines du logis
Starting point is 00:08:23 et s'occupent de faire aller la maison et s'occupent des enfants. Là, fin du 19e siècle, on se dit que ça suffit. Le droit de vote par les suffragettes commence à être réclamé. Les femmes veulent avoir le droit de vote au Canada. C'est dans les années 1919, si je me souviens bien.
Starting point is 00:08:40 Tandis que pour le Québec, ce n'est pas avant les années 40. On est beaucoup plus tardif. Mais ce mouvement-là va être accompagné de tout un mouvement de libération. Le fameux mythe sur lequel les femmes brûlaient leur soutien-gorge, ce n'est pas vrai, c'est plus compliqué que ça. C'est plus qu'on voulait se libérer le corps. Il y a un très beau livre d'ailleurs qui s'appelle « L'histoire des seins » que je viens de finir il n'y a pas longtemps,
Starting point is 00:09:01 où on raconte comment les femmes se sont appropriées leur corps. Et la question qu'elle pose là-dedans, ça m'a passionné parce que ça commence comme ça. À qui appartient les seins d'une femme? Puis là, on en revient au regard misogyne. Pendant longtemps, ça a été à la médecine, aux hommes, mais les femmes, elles, elles ne s'appartenaient pas. Elles n'avaient pas leurs seins.
Starting point is 00:09:21 Le soutien-gorge qu'elles portaient, le corset qu'elles portaient, était fait pour mettre de l'avant la poitrine sexualisée. C'était ça d'un côté ou encore le côté très maternel. Tu sais, les grandes matrones avec d'énormes seins qui sous-entendent, au contraire, que la femme doit allaiter. Bien, la question de savoir à qui
Starting point is 00:09:40 appartient les seins, bien, on va le voir dans les années 70, les femmes vont dire nos seins nous appartiennent. Et plus encore, ça devient un objet politique. Souvent, quand on veut marquer les esprits, quand tu vois les gens qui font des grands coups d'éclat du point de vue environnemental, elles se mettent seins nus, les fémenes
Starting point is 00:09:56 aussi, pour dire, bon ben, vous n'êtes pas intéressés par notre cause, vous êtes tellement sexualisés par ces objets-là qu'on va se mettre tout nus, vous allez nous regarder, mais on a un message à vous faire passer. Donc, c'est une forme de réappropriation de son corps pour faire un message politique à travers la poitrine. On en a eu une qui a fait ce message-là
Starting point is 00:10:14 qui est venue au podcast. Hein? Ben là, quand elle a montré ses seins à sa photo d'école. Ah, ah, oui, Hélène. Oui, Hélène. OK. Ben, c'est un message politique, elle le sait. Bien, écoute, tout message qui se veut
Starting point is 00:10:29 contre une espèce de contrainte qu'on impose sur le corps devient un message politique. Troisième élément du 20e siècle, l'émancipation des homosexuels. Pendant longtemps, tous les homosexuels, ce qu'on appelait le vice du cul, les sodomites, les pédérastes, étaient mis de côté. Non, mais c'est vraiait le vice du cul, les sodomites, les pédérastes, étaient mis de côté.
Starting point is 00:10:45 Non, mais c'est vrai. Puis en même temps, tu entends les mots, tu fais, les mots sont chargés de sens, puis avec ces mots-là viennent des idées. Eh bien, premièrement, le mot homosexuel arrive à la fin du 19e siècle et on commence même à se dire qu'il y aurait peut-être un troisième sexe.
Starting point is 00:11:03 Des gens qui se disent, ce qu'on va appeler la transidentité, le terme ne va pas arriver avant les années 1980, mais cette idée-là d'un troisième sexe est lancée dès la fin du 19e siècle. Je ne vais pas tout brûler mes punchs. Quatrième élément, la présence de plus en plus importante du sexe dans l'espace public.
Starting point is 00:11:22 Autant dans le plaisir qu'on peut avoir, autant dans la pornographie, les objets sexuels, les sex-shop. Et enfin, cinquième élément, ça je trouve que on l'oublie souvent, quoi qu'avec ce qui se passe aux États-Unis, un puritanisme ambiant qui ne cesse de demeurer. Je vous avais dit la dernière fois
Starting point is 00:11:40 que c'est toujours des allers-retours. On est tout le temps dans, on libère d'un côté les corps, puis de l'autre, on les contraint. Puis encore aujourd'hui, on se dit « Hey, jamais on a été aussi libres du point de vue sexuel. Jamais on a eu autant de possibilités. On s'affirme. Moi, j'ai des enfants, ils sont
Starting point is 00:11:55 beaucoup plus fluides qu'on l'était, nous. Si t'avais une espèce de tendance un peu homosexuelle, c'était mal vu. On appelait les gens des fifs, des faggots en anglais. Aujourd'hui, il y a une plus grande acceptation de ça. C'est très neuf quand même dans l'histoire. Mais pourtant, t'as
Starting point is 00:12:12 des gens qui continuent à maintenir que le couple doit être hétérosexuel, qu'on ne doit pas avoir des relations avec le même sexe. Donc, il y a un puritanisme ambiant. Puis pas juste aux États-Unis, au Québec aussi. Puis c'est assez choquant des fois de constater ça.
Starting point is 00:12:27 Puritanisme, est-ce que tu pourrais... Oui, t'as raison, excuse-moi. Non, c'est correct. C'est vrai, ça fait peur. Puritanisme, c'est-à-dire des gens qui se disent purs sur la manière de faire les choses. Le puritanisme, c'est une tendance qui a été développée au 16e, 17e siècle en Angleterre,
Starting point is 00:12:40 du point de vue religieux, voulant qu'on doit faire toute notre vie envers Dieu. Et du point de vue du corps et de la sexualité, c'est qu'on enveloppe les corps dans une espèce de chape de plomb. Tu touches pas ton corps. Il ne t'appartient pas. Tu sais, vraiment, un gros voile sur soi.
Starting point is 00:12:54 Et plus encore, dans les relations qu'on a avec les autres, c'est un couple hétérosexuel, point barre. Le sexe que t'as, c'est que tu l'as avec ta femme, point final. Comme on avait dit la dernière fois. Fait que cette idée-là, elle continue à faire des petits, elle continue à exister
Starting point is 00:13:08 énormément dans l'espace public puis tout au long du 20e siècle. Puis c'est pas pour rien quand on regarde les débats qu'il y a, par exemple, avec les toilettes non genrées. Il y a des gens qui virent fou parce qu'il y a des toilettes non genrées. Je fais, mais qu'est-ce que ça te dérange qu'il y ait des toilettes non genrées?
Starting point is 00:13:28 Avant, parce que j'ai fait une vidéo sur ma chaîne youtube sur les toilettes non genrée avant on faisait caca et pipi tous ensemble hommes femmes confondus c'est avec l'idée que le genre devait être séparé qui est venu entre le 18e et le 19e siècle on a séparé l'un de l'autre donc c'est assez récent qu'on donne des toilettes genrée et on se rend compte que ça va plus loin que ça. Les gens qui s'attaquent aux toilettes non genrées, ils s'attaquent à une idée sur laquelle le couple doit être le centre de tout. Donc, c'est en ça que j'entendais le puritanisme ambiant. Tu sais, on dit des bigots en anglais,
Starting point is 00:14:00 des bigots un peu, des gens qui sont trempés dans la religion puis qui ne peuvent pas penser le monde en dehors de la religion. Puis on le sait ici au Québec à quel point ça a été important. C'est durant tout le 20e siècle, on dit que le Québec a été embaumé dans la religion jusqu'à la Révolution tranquille. Je vous donne un peu les dates. En gros,
Starting point is 00:14:18 du 19e siècle jusque dans les années 50, 60, 70, la religion, c'était super important. Super important, pardon. Elle contrôlait l'Église, bien sûr, elle contrôlait l'éducation et même, dans une certaine mesure, les hôpitaux. Donc, c'était vraiment le prêt-à-penser,
Starting point is 00:14:34 c'était l'Église qui l'a donné. Puis pour les corps, la sexualité, c'était impossible de passer à travers ça. Il y a eu une révolution qu'on a appelée la Révolution tranquille, notamment avec le gouvernement de Jean Lesage. Puis là, on s'est dit, il faut libérer ces corps-là. Donc, le 20e siècle, c'est un grand moment de transformation,
Starting point is 00:14:52 de nouveauté, mais c'est là que je vais commencer avec vous là-dessus, qui commence au début avec une nouvelle manière de représenter les corps. Bon, là, aujourd'hui, quand on est en train d'enregistrer, vous et moi, on est le printemps, il commence à faire beau, on va enlever des couches,
Starting point is 00:15:08 on se dénude de plus en plus. Puis, un des éléments qui va être fondamental, c'est la plage, les maillots de bain, au début du 20e siècle. Parce qu'avant, on se baignait, sauf qu'on le faisait dans des espèces de grosses robes qui cachaient tout ou presque du corps, parce que c'était indécent de montrer son corps.
Starting point is 00:15:24 Sauf qu'avec le 20e siècle, on va commencer à se dire, ça serait cool de bronzer, ça serait cool de faire du sport, ça serait cool de se baigner. Puis là, les créateurs de mode vont commencer à découper. Découper des vêtements plus légers où on voit des épaules, des cheveux, des cuisses.
Starting point is 00:15:39 Puis là, les gens s'exposent sur la plage. Ça devient tendance. Puis plus encore, le début du 20e siècle, c'est les Jeux olympiques qui arrivent. Donc, les gens qui sont bronzent sur la plage. Ça devient tendance. Puis plus encore, le début du 20e siècle, c'est les Jeux olympiques qui arrivent. Donc, les gens qui sont bronzés, c'est comme le symbole de la santé. Quelle année, ça? Dans les années... Les premiers Jeux olympiques refondés, c'est 1896.
Starting point is 00:15:55 Mais la grande tendance des Jeux olympiques, c'est de 1900 à 1930 environ. Et c'est là, les gens vont se dire, on a besoin de se montrer. Et donc, comme les gens veulent bouger il commence à profiter de la chose je te disais que le bronzage était bien vu parce qu'à l'époque quand tu étais bronzé c'était le symbole de la rôture cela rôture ça veut dire le peuple ceux qui travaillent toute la journée là quand un teint bronzé ça veut dire que tu travailles de tes mains
Starting point is 00:16:19 tu fais du peuple alors que quand tu es une espèce de classe aisée, tu as le teint laiteux, blanc. Même, on dit, si tu peux avoir des veines bleues sur un blanc bien évident, ça, c'est le symbole de la richesse. Mais au 20e siècle, ça se renverse. Puis on est encore aujourd'hui là-dedans. Quand on arrive avec quelqu'un qui est bien bronzé, on fait, wow, t'es allé en vacances, c'est cool.
Starting point is 00:16:42 Il y a une limite, certains vont dire, oh, cancer de la peau, mais ça, c'est la nouveauté de la fin du 20e siècle, début 21e siècle. Mais à l'époque, il y a comme cette nouveauté-là. Puis on commence à inventer des nouveaux maillots de bain, dont un certain bikini. Je ne sais pas si vous connaissez l'histoire de bikini.
Starting point is 00:16:58 Non. 1946, un créateur de mode français, Louis Réau, qui se dit, là, les maillots de bain, moi, je vais te couper ça. » Puis, il décide de faire un maillot de bain avec juste le top et la culotte. Puis, il dit, ça va avoir l'effet d'une bombe. Puis, à l'époque, la France était en train
Starting point is 00:17:13 de faire des essais nucléaires dans les îles de Bikini. Donc, il va se dire, « Hey, moi, j'ai appelé ça Bikini. » Aucun rapport avec le lieu, mais simplement, il voulait que ça marche mais le problème qui va avoir c'est que les top modèles qui sont les mannequins il y en a aucune qui accepte de porter ça ils vont dire ah c'est indécent je peux pas porter ça finalement il ya une danseuse du lido ou du moulin rouge me souviens plus exactement michel bernardini je pense de mémoire là qui va
Starting point is 00:17:43 dire moi je vais te le faire donc à porte elle porte le bikini, puis ça va être une révolution. Les plages de Saint-Tropez dans le sud de la France, les filles arrivent avec ça. Puis, pourquoi je vous parle de maillot de bain? Parce que de plus en plus, comme on révèle les corps, on est en train de sexualiser l'espace public. Ce qui était
Starting point is 00:18:00 avant caché est au vu et su de tous. Puis ça, c'est une grande révolution. Mais là, cette révolution-là, elle va pas à tous les niveaux. C'est sûr que, je vous ramène un peu, dans les années 1920-1930, c'est ce que certains historiens et historiennes ont qualifié de
Starting point is 00:18:15 première révolution sexuelle. En Allemagne, à Paris, à Madrid, un peu partout, aussi un peu à Londres, il y a des chercheurs qui vont se dire, ben là, on est un peu dans l'ancienne manière de concevoir les rapports sexuels. Il faudrait peut-être développer davantage. Et il y en a certains, des chercheurs allemands, qui vont dire, il faut décriminaliser l'homosexualité.
Starting point is 00:18:37 On va même fonder des instituts pour travailler sur le sexe, pour voir comment mieux libérer les corps. Sauf que ce qui va arriver, c'est qu'en 1933, je ne sais pas si vous savez, il y a un certain parti national-socialiste qu'on appelle les nazis, qui prennent le pouvoir en Allemagne. Et là, tout ce qui est considéré comme
Starting point is 00:18:55 progressiste est mis au banc. On brûle carrément les ouvrages de sexologie de l'époque. On considère que ces ouvrages-là, c'est pas assez allemand. Même chose en France, il y a un retour du puritanisme, comme on avait dit. Tu sais, c'est souvent liberté
Starting point is 00:19:11 contrainte. Liberté contrainte. Puis dans l'histoire, tout ce qu'on fait avec vous depuis le début, ça a toujours été ça. Il y a pas un moment où est-ce qu'on se dit ça y est, on est libérés pour toujours. Puis même encore aujourd'hui, on se dit, les jeunes sont libres, ils font ce qu'ils veulent, la fluidité sexuelle, l'ouverture à l'autre. Méfions-nous.
Starting point is 00:19:29 Méfions-nous, il y a toujours un retour. Puis là, je ne parle pas nécessairement du Parti conservateur du Canada, quoique, ou encore de Donald Trump aux États-Unis, mais il y a une tendance où on voudrait remettre la femme à la maison, que l'homme reprenne sa place. On parle de masculinité toxique.
Starting point is 00:19:44 Les masculinistes qui vraiment sont en train de promouvoir l'homme reprenne sa place. Tu sais, on parle de masculinité toxique. Les masculinistes qui vraiment sont en train de promouvoir l'idée sur laquelle il ne faut pas qu'on soit gentil avec les femmes, il faut s'assumer, il faut écraser les autres. C'est comme s'il y a un retour de balancier là-dessus. Et c'est ce qui est arrivé dans les années 1920-1930. Retour de balancier où là
Starting point is 00:20:00 arrive ensuite la Seconde Guerre mondiale. Avec la Seconde Guerre mondiale, on ne pense pas vraiment à ça. Quoique les femmes, voyant que les hommes sont à la guerre, entrent sur le marché du travail. Et comme avant, on leur disait, non, non, non, toi, ton espace,
Starting point is 00:20:14 c'est l'espace domestique, tu restes là. Là, elles entrent dans l'espace public et elles se disent, je suis capable de faire tout ce que l'homme sait faire. Donc, le mouvement des suffragettes, ce qu'on appelle la réclamation des droits de vote pour les femmes, vont se faire de plus en plus important, notamment ici au Québec. On veut le droit de vote.
Starting point is 00:20:30 On veut posséder son corps. On va avoir le droit de vote. Sauf que quand les hommes reviennent du front, reviennent de la guerre, qu'est-ce qui arrive? Ils tassent les femmes. Les femmes sont de retour sur le marché du travail, mais bien à la maison, et là, ils se disent, bon,
Starting point is 00:20:45 c'était ça la vie. Jusqu'à ce qu'il arrive. Et là, je vous amène dans un des personnages qui est le plus fondamental de l'histoire de la sexualité au 20e siècle. C'est Alfred Kinsey. Avez-vous déjà entendu parler de lui? Non. Vous avez le droit de dire non, là. Pourtant, il est super important. Alfred Kinsey,
Starting point is 00:21:02 je vous dis ça parce que c'est assez drôle. J'ai regardé il n'y a pas longtemps la troisième saison de C'est comme ça que j'étais. Mais vous regardez ça sur que c'est assez drôle, j'ai regardé il n'y a pas longtemps la troisième saison de C'est comme ça que j'étais, mais vous regardez ça sur Radio-Canada? Ils viennent de sortir la troisième saison, puis à un moment donné, le personnage du guette de l'île se promène avec un gun, puis tu sais, c'est comme un féministe complètement conquérant, puis elle dit à ses voisins,
Starting point is 00:21:17 j'ai lu les rapports Kinsey, je sais c'est quoi le sexe. Donc là, c'est une espèce de petite référence, puis tu te dis de quoi elle parle. Alfred Kinsey, c'est un zoologiste au départ. Il travaille à l'Université d'Indiana. Et lui, il se dit, moi, je vais essayer de travailler sur le sexe. On parle de quelle année, ça? Tu as raison, 1948.
Starting point is 00:21:35 De 1948 à 1956 environ, on est aux États-Unis. Puis là, il se dit, moi, je veux savoir comment les gens font le sexe. Mais il y avait eu des études de sexologie avant, mais les études de sexologie du 19e, début 20e siècle, ils s'intéressaient surtout à ce qu'on considérait comme des perversions, des choses anormales. L'homosexualité
Starting point is 00:21:55 en faisait partie. Mais lui, il dit, moi, je ne veux pas juger. Je veux essayer d'analyser. Donc, il va convoquer à peu près 12 000 personnes aux États-Unis. C'est énorme comme échantillon. Puis, il va leur poser plein de questions pour savoir c'est quoi vos pratiques? Qu'est-ce que vous faites?
Starting point is 00:22:12 Puis là, le premier rapport va sortir. Si je me souviens bien, attends, je vais vérifier mes notes. Oui. 1948, son premier livre sort sur le comportement sexuel des hommes. Quelques années plus tard, en 1953, c'est celui sur les femmes. Puis là, ça va être un choc.
Starting point is 00:22:28 Un choc complet. Pourquoi? Parce que selon lui, les hommes, à peu près 30% des hommes, sont attirés vers d'autres hommes. Et les enfants dès l'âge de 11-12 ans se masturbent. Il dit même que les femmes prennent
Starting point is 00:22:44 plaisir à avoir du sexe. Vous allez me dire, oui, puis... Mais à l'époque, on est dans un moment de contraintes assez intenses. On est dans l'idée sur laquelle l'homme, la femme, sont dans leur petite vie de banlieue
Starting point is 00:23:00 avec leurs enfants. Une vie standardisée, bien normale. La femme est dominée, l'homme fait l'acte sexuel simplement pour se reproduire. Des fois, il va au pute, mais pas plus. Puis là, Kennedy, il dit, non, non, non, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Au contraire, le sexe, parce que
Starting point is 00:23:16 lui, ce qu'il dit, moi, ce qui m'intéresse, c'est pas de savoir si on fait du sexe pour la procréation. Je dis, je m'en fous de ça. Moi, je veux savoir c'est quoi que les gens aiment. C'est quoi le plaisir, la fétichisation. Qu'est-ce qu'ils ont dans la tête? Puis il va révéler à travers ça plein, plein, plein de ce qu'on appelait
Starting point is 00:23:32 à l'époque des perversions. Mais lui, il va les normaliser. Il va dire c'est normal d'être attiré par un gars quand t'es un gars. C'est normal d'être attiré par une fille quand t'es une fille. On est en 1948. C'est très, très tôt dans l'histoire. Puis à cette époque-là, on est dans une
Starting point is 00:23:47 guerre, pourrait-on dire, la guerre froide, comme on l'a appelée, entre l'URSS et les États-Unis. Puis aux États-Unis, on déteste tout ce qui est communiste. Il va même avoir un gouverneur qui va s'appeler George McCarthy, qui va lancer une commission d'enquête pour trouver tous les communistes qui sont à gauche et à droite. Et pour lui,
Starting point is 00:24:04 être communiste et homosexuel ça va ensemble et plus encore il dit les homosexuels ont une plus grande propension à être perverti par l'ennemi parce que suffit de leur présenter un homme qui a envie de coucher avec eux qui va leur dire tout leur secret américain donc en gros il dit c'est dangereux mais kenzie lui notre gars qui a fait l'étude, il dit, non, non, c'est normal. Il normalise des rapports sociaux. Selon vous, est-ce que ça a bien passé, ça? Ben non, il s'est du fait...
Starting point is 00:24:34 Ben, ça n'a pas bien passé pantoute, là. Celui qui le finançait au départ, c'est Rockefeller. Rockefeller, là, c'est un des plus grands millionnaires aux États-Unis. Rockefeller Center à New York, ça vous dit quelque chose? C'est lui qui a fait construire ça pendant les années 1920. Il n'a du cash. Donc, lui, il finançait. Mais quand il voit ce que Kinsey est en train de sortir,
Starting point is 00:24:54 il va faire... Il va retirer son argent et il va dire, non, non, non, on ne finance plus ça. Le pauvre Kinsey est mis au banc de la société. Mais plus encore, c'est que ce que certaines personnes lui ont reproché, c'est que lui, il se dit, bon, bien, c'est bon que je travaille sur les autres.
Starting point is 00:25:09 Il faut que je travaille sur moi. À travers ces rapports-là, il va révéler sa propre homosexualité. Donc, pour certains, ils vont dire, c'est ça, encore un homosexuel qui veut nous faire croire qu'il faut le devenir, etc., etc. Heureusement, malgré l'espèce
Starting point is 00:25:25 d'opprobre qui va tomber sur Kinsey, ses rapports vont être publiés, ils vont être clus puis tranquillement, ça va changer les mœurs. Il va même en avoir d'autres puis un autre où je voulais aller, c'est parce qu'on se disait, est-ce qu'il y a des femmes qui ont travaillé sur le sujet?
Starting point is 00:25:42 Si je vous parle de William Master puis Virginia Johnson, est-ce que ça vous dit quelque chose? Pour ceux qui sont à la maison, qui nous écoutent, allez voir la série Masters of Sex sur Showtime, qui est sortie entre 2013 et 2016. Eux, c'est
Starting point is 00:25:58 deux chercheurs qui se disent, nous, on veut comprendre l'orgasme féminin. Je vous parlais d'orgasme tout à l'heure. Puis ils vont dire, écoutez, c'est très simple, il y a quatre étapes à l'orgasme. Doncin. Je vous parlais d'orgasme tout à l'heure. Puis ils vont dire, écoutez, c'est très simple, il y a quatre étapes à l'orgasme. Donc prenez des notes à la maison. Premièrement, l'excitation. Deuxièmement, le plateau.
Starting point is 00:26:13 Ensuite, l'orgasme. Et finalement, la résolution. Mais ils disent, suffit pas d'être capables d'isoler le tout. Ils vont même développer des objets, notamment une espèce de tige avec une caméra au bout qu'ils insèrent dans le sexe de la femme quand elle a un orgasme pour savoir ce qui se passe à l'intérieur. Ils mettent des
Starting point is 00:26:32 électrodes partout sur la femme pour voir, pour comprendre ce qui se passe. Ils vont développer des objets comme des vibromasseurs en tout genre. Puis c'est assez intéressant parce que dans Masters of Sex, qu'on peut voir la série, on les voit comme ça dans des positions, puis tu fais « Wow, quelle liberté! » Puis pourtant,
Starting point is 00:26:47 dans cette époque-là, on est encore dans les années 60-70, ça fait pas si longtemps que ça. Puis eux vont dire « Se masturber, c'est cool, vous pouvez le faire. » Et de plus en plus de groupes comme les lesbiennes et les homosexuels vont se saisir de ça pour dire « C'est
Starting point is 00:27:04 tout à fait normal de faire la chose. » Les couples lesbiennes et les homosexuels vont se saisir de ça pour dire, bien, c'est tout à fait normal de faire la chose. Les couples lesbiennes vont utiliser les virumaceurs pour provoquer la jouissance. Mais ce que vont dire aussi Masters et Johnson et d'autres plus tard, c'est que oui, il y a l'orgasme qu'on peut avoir par la pénétration,
Starting point is 00:27:19 mais ça n'a rien à voir avec l'orgasme clitoridien qui est mille fois plus important. Puis ils vont le prouver avec des données très précises et statistiques. Puis ça, c'est la première fois qu'on fait ça. Parce qu'avant, on se disait, oui, la manière de concevoir, du moins, on le pensait, puis ça, c'est depuis l'Antiquité. Je ne sais pas si je vous l'avais dit ça la dernière fois.
Starting point is 00:27:38 On pensait que la manière de faire des enfants, c'est qu'il y avait le sperme masculin et le sperme féminin. Oui, je vous l'avais dit ça. Puis c'était le mélange des deux. Puis on savait pas trop comment la vie se faisait. Mais ce qu'on savait, c'est que, bon, fallait que la femme ait une ovule, fallait après ça que ça se développe. Mais la notion de plaisir,
Starting point is 00:27:55 c'était pas considéré. Parce que la femme était un réceptacle. C'était un ventre. Mais avec les recherches qu'on va faire ici, là, c'est une révolution complète qu'on va développer et qu'on va voir. Puis, c'est assez intéressant de voir qu'il y a plein de livres
Starting point is 00:28:10 qui vont être publiés dans ces années-là, notamment un des plus connus, en 1974. Ça s'appelle « Liberating Masturbation, a Meditation of Self-Love » de Betty Dodson, qui a été vendu à des millions d'exemplaires. C'est quand même impressionnant de voir qu'en quelques années, on passe d'une Amérique complètement confite
Starting point is 00:28:30 dans la religion et les mœurs enfermées à une autre qui se libère, ce qu'on va appeler la fameuse révolution sexuelle. Puis t'en fais pas, je t'ai pas oublié. Parce que je te disais tout à l'heure que j'avais quelque chose pour toi. Ah bon? Parce que c'est quoi ton nom sur Instagram déjà?
Starting point is 00:28:47 Docteur.g Justement, je me suis dit, on va le travailler le.g un petit peu. Parce que c'est en 1950 qu'il y a un chercheur allemand qui va fuir l'Allemagne nazie dont on avait parlé tout à l'heure, qui va sortir un article
Starting point is 00:29:02 et qui évoque une zone érogène sur le corps féminin. Il va l'appeler le point Grafenberg, parce qu'il s'appelle Ernst Grafenberg. Tu me vois venir, là, pour parler du point G. Sauf que le problème, c'est que c'est super contesté, la notion de point G. Puis là, je t'ai amené une étude
Starting point is 00:29:18 qui date de 2001, de l'American Journal of Obstetric and Gynecology, qui disent que le point G n'était rien de plus qu'un mythe gynécologique moderne. Donc, pour eux, ça n'existerait pas. Et selon un autre, Bill Bryson, qui a écrit une histoire du corps qui est fascinante,
Starting point is 00:29:35 il dit qu'une majorité de femmes pensaient en avoir un, du moins en Amérique. Puis je trouvais ça intéressant. Pensaient en avoir un. C'est très contesté, cette idéelà. Puis, comme je t'ai dit, il y en a qui parlent d'un mythe gynécologique. – Ça, c'est la dernière...
Starting point is 00:29:52 Parce que là, on le sait que le point G, techniquement, c'est le clitoris interne et externe. Moi, je garde le terme point G. J'aime ça le garder parce que ça différencie les deux zones. Puis, je trouve que le point G, en réalité, c'est juste à l'intérieur. C'est qu'il y a une zone à l'intérieur.
Starting point is 00:30:08 Mais c'est encore tout le temps, genre, le point G n'existe pas. Mais c'est juste qu'on a du fun à l'intérieur. On peut en avoir à l'intérieur, on peut en avoir à l'extérieur. C'est plus ça. Mais c'est fou comment les gens, même encore à ce jour, même l'éjaculation,
Starting point is 00:30:24 l'éjaculation féminine, c'est encore, il y a des gens qui disent que ça existe, il y a des gens qui disent que c'est l'urine. C'est fou comment il n'y a pas de recherche. Il n'y en a pas. Il n'y en a quasiment pas. Il n'y a pas de recherche. Il y en a qui sont faites, sauf qu'on n'en fait plus comme on en a fait
Starting point is 00:30:40 avant. Quand je te dis, faire un rapport Kinsey comme on l'a fait, ou encore comme Masters & Johnson, c'est vraiment beaucoup, beaucoup d'investissement. Puis dans le fond, qu'est-ce qu'ils cherchent? Ce qu'ils cherchent, c'est très simple, c'est quoi le plaisir? Imagine, tu t'en vas voir Power Corporation ou Québécois,
Starting point is 00:30:56 tu te dis, hey, j'aurais besoin de quelques millions de dollars pour analyser l'orgasme féminin. Ils vont dire, OK, mais pourquoi? À quoi ça sert? À l'époque, on le voyait à quoi ça servait. Je ne suis pas en train de te dire que c'est une mauvaise idée. Au contraire, je pense que ce serait une excellente idée. Mais vont dire, ok, mais pourquoi? À quoi ça sert? À l'époque, on le voyait à quoi ça servait. Je ne suis pas en train de te dire si c'est une mauvaise idée. Au contraire, je pense que ce serait une excellente idée. Mais à l'époque, c'était carrément pour battre en brèche
Starting point is 00:31:11 la société patriarcale qui est en train de se mettre en place. Donc, ça se référait à quelque chose. Aujourd'hui, est-ce que ça ne procéderait pas de la continuité de la libération de la femme? Est-ce que ça ne serait pas un acte, au contraire, pour développer davantage le féminisme? Ça me rappelle encore cette histoire
Starting point is 00:31:28 dont on avait parlé la dernière fois. Vous vous souvenez de Thérésias, qui avait été transformé en femme, puis après ça, qui était revenu en homme. Puis les dieux, Zeus et Hera dans la Grèce antique, avaient dit, qui prend le plus de plaisir, l'homme ou la femme? Et là, Thérésias avait dit,
Starting point is 00:31:43 j'ai été une femme pendant huit ans, je peux te le dire, c'est une femme. Et là, Thérésias avait dit, j'ai été une femme pendant huit ans, je peux te le dire, c'est une femme. On prend vraiment plus de plaisir. Puis Héra était tellement maudit de voir qu'il avait dit le secret, qu'il lui a envoyé la cécité, il est devenu aveugle. Ça révèle quelque chose dans notre société.
Starting point is 00:31:57 C'est comme si le plaisir féminin était quelque chose d'indicible. Indicible, ça veut dire qu'il ne peut pas se dire. C'est pour ça que j'aime, pour ça, la première fois que je vous avais parlé, j'avais parlé beaucoup de mythologie parce que je trouve qu'on peut servir de ces mythes-là pour parler de réalité actuelle.
Starting point is 00:32:14 Tu sais, c'est pas pour rien qu'on parle encore du complexe d'Oedipe, c'est pas pour rien qu'on utilise encore ça comme des références, les douze travaux d'Hercule en disant, les plaies d'Égypte, ça c'est une autre mythologie, c'est la mythologie chrétienne, mais bref. Mais là, j'en viens à la révolution sexuelle. Parce que j'en avais parlé un peu dans les années 1920,
Starting point is 00:32:30 1930, mais quand tu regardes vraiment l'histoire de la sexualité, tu dis, ah, il se passe quelque chose dans les années 60-70. Qu'est-ce que c'est? Bien, en gros, une génération qu'on appelle les baby boomers, qu'on va appeler les boomers, on les connaît sous le vocable de hockey boomer.
Starting point is 00:32:46 Mais à l'époque, c'était des gens qui arrivent dans une société où ils sont très nombreux. Une société de celles qu'on appelle les 30 glorieuses. Les 30 ans pendant lesquels il y a eu une explosion démographique économique 1945 à 1975. Puis là, eux autres, ils arrivent, puis ils n'ont même pas fini leur étude qu'ils ont de la job. Il y a de la job partout. Une société qui va bien. Il n'y a pas de problèmes environnementaux. Du moins, il y en a, mais on ne pense pas trop, comme aujourd'hui. Puis à l'époque, tout semble bien aller.
Starting point is 00:33:14 Puis eux, ils se disent, nous, on a hérité d'une vieille société. D'une société qui date de la Deuxième Guerre mondiale. D'une société où les corps sont comme tout contraints. Nous, on ne veut plus ça. On veut faire des Summer of Love. On veut aller dans des espèces d'endroits où on peut se libérer,
Starting point is 00:33:31 on peut faire l'amour en gang, on peut faire des orgies. Et cette liberté-là, je vous l'avais dit la dernière fois, a été conditionnée par un élément central, la pilule contraceptive. Qui arrive dans les années 50. Vous allez me dire, en quoi c'est important? C'est qu'avant, quand il n'y avait pas d'élément de contraception, il y dans les années 50. Là, vous allez me dire, en quoi c'est important? C'est qu'avant, quand il n'y avait
Starting point is 00:33:46 pas d'élément de contraception, il y en avait, mais des fois, c'était un peu au jugé puis au feeling. Mais là, une femme peut commencer à penser qu'elle va faire l'amour, non pas nécessairement pour avoir un danger de tomber enceinte, mais simplement pour le plaisir. La pilule est le contrôle de son corps
Starting point is 00:34:02 et plus encore, l'allaitement. Autant, ça a été très, très, très important dans l' encore, l'allaitement. Autant ça a été très, très, très important dans l'histoire, l'allaitement pour les femmes, mais à partir des années 50, 60, 70, il y a des médecins qui vont dire il faut absolument donner de formula, comme on dit en anglais, l'espèce de poudre pour les enfants, pour se
Starting point is 00:34:18 libérer et que les femmes retournent sur le marché du travail. Et tout ça va amener l'idée selon laquelle la femme n'a plus à être asservie à l'idée selon laquelle elle doit produire, elle doit allaiter. Non! Et là, cette génération-là des boomers
Starting point is 00:34:34 qui arrivent avec tout un ensemble de nouveautés. Bon, une des nouveautés, ce n'est pas totalement neuve, mais c'est la musique. La musique, quand on pense au Rolling Stone, quand on pense aussi au porn disco avec Donna Summer. Vous connaissez le porn disco? Ça, là, c'est carrémentest la musique. La musique, quand on pense au Rolling Stone, quand on pense aussi au porn disco avec Donna Summer. Vous connaissez le porn disco? Ça, là, c'est carrément de la musique
Starting point is 00:34:49 qui est faite pour accentuer et accompagner les mouvements sexuels. Puis c'est carrément conçu comme ça. La chanteuse, moi, parce que moi, j'aime vraiment le disco, là, mais c'est des chansons qui sont très sexualisées, là, qui sont... Attends, je vais essayer de retrouver le nom exact de la chanteuse.
Starting point is 00:35:06 C'est du disco cochon, là. Oui, oui, carrément. C'est fait... Écoute, tu entends le beat qui n'en finit plus. C'est carrément le mouvement de bassin qui suit. Puis tu les entends à un moment donné, tu entends presque des gens jouer. Serge Gainsbourg, dans certaines de ses chansons,
Starting point is 00:35:21 enregistre les Jane Birkin ou encore d'autres de ses femmes, Bambou, qui sont en train de jouir. C'est cette révolution-là de la culture populaire, de la culture mainstream qui se donne à entendre et qui se donne à voir. Puis là, je ne vous parle même pas de la pornographie
Starting point is 00:35:38 du point de vue cinématographique, parce qu'autant dans les années 50-60, il y avait des cinémas pornos, le cinéma Pussy, que vous connaissez aujourd'hui. Pussy Cat, pardon, sous le nom du cinéma d'amour. Exactement. Il était très important. Yes!
Starting point is 00:35:52 J'en ai eu un. Oui, c'est ça. Mais ça, ça va être hyper important. Puis la pornographie va devenir un élément de culture très important. Ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans une société capitaliste. Puis dans la mesure où on est dans une société capitaliste, c'est toujours qu'est-ce qui rapporte de culture très important. Ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans une société capitaliste. Puis dans la mesure où on est dans une société capitaliste, c'est toujours qu'est-ce qui rapporte de l'argent.
Starting point is 00:36:11 Puis plus les gens sont intéressés par quelque chose, plus on va investir là-dedans. Puis donc, un autre élément qu'on va voir se développer, c'est le BDSM. Puis ça, c'est très drôle parce que quand j'ai commencé à travailler là-dessus, je suis allé voir ma blonde puis j'ai dit là, je te le dis, si tu reçois des trucs weird dans ton algorithme,
Starting point is 00:36:28 quel qu'il soit, c'est normal. Parce que je suis en train de faire des recherches sur l'histoire du BDSM. Puis je suis tombé sur une taise d'un gars qui a travaillé sur comment le BDSM s'est développé dans la société américaine. C'est super intéressant. Je vous enverrai la référence.
Starting point is 00:36:44 700 pages en anglais sur le sujet. Je n'ai pas tout lu, mais j'ai lu ce qui m'intéress intéressant. Je vous enverrai la référence. 700 pages en anglais sur le sujet. Je n'ai pas tout lu, mais j'ai lu ce qui m'intéressait. Puis lui, en gros, il raconte comment on en est venu à utiliser le cuir, les chaînes. Ça date des années 1920, 1930, mais plus encore de la littérature de science-fiction.
Starting point is 00:36:59 Science-fiction, pardon, ce qu'on appelait les chroniques du Gard, vous irez voir. Et là, c'est devenu mainstream de plus en plus avec les clubs échangistes des années 50, 60. Et plus les gens avaient d'argent, plus les gens avaient envie de libérer leur sexualité, plus c'est devenu normal d'avoir pignon sur rue. Et notamment,
Starting point is 00:37:16 les sex shops. Le premier sex shop qu'on a développé, c'est en Allemagne, mais le plus populaire, c'est en 1977 aux États-Unis. Où est-ce que là, ça devient... Ce qui est intéressant, c'est en 1977 aux États-Unis, où est-ce que là, ça devient... Ce qui est intéressant, c'est qu'on est en train de normaliser la chose. On est en train de dire aux gens, il y a des gens qui ont des pratiques sexuelles
Starting point is 00:37:34 et non pas des perversions sexuelles. On savait que ça existait avant, mais on disait, ce sont des pervers. Tu sais, quand on disait vice du cul, sodomite, pédéraste, disons que le mot est chargé. À l'époque, le mot sex shop, c'est le magasin du sexe, tout simplement. Puis ça devient socialement acceptable.
Starting point is 00:37:51 Mais je ne suis pas en train de dire que tout le monde l'accepte. Parce que souvenez-vous, je dis tout le temps que c'est un aller et un retour. Ce n'est pas parce que tout d'un coup, la société devient progressiste qu'elle va le rester pour toujours. Il y a plein de gens qui vont devant ces magasins-là
Starting point is 00:38:03 pour dire, ce n'est pas normal. Vous êtes des détraqués sexuels. Partez d'ici. » Donc, ça va se passer. C'est que les sex-shop, plutôt que d'ouvrir dans les quartiers bourgeois, on va aller dans les quartiers plus populaires, éloignés, pour se cacher
Starting point is 00:38:19 d'une certaine manière. Mais tout ça est aussi à mettre en lien avec la pornographie, les films pornographiques qui vont connaître une renommée fondamentale. Un des premiers, bien, pas un des premiers, parce que ça fait longtemps que ça existe, et même au 19e siècle, tu rentrais dans des maisons closes,
Starting point is 00:38:35 on te présentait des films. Depuis que le cinéma a été inventé à la fin du 19e siècle, il y a eu des films de cul. La même manière pour la photographie. Mais ce qui est intéressant, c'est qu'à partir des années 1950 1960, 1970
Starting point is 00:38:47 on va produire des films spécifiquement pornographiques presque grand public et il y en a un qui va marcher, ça va être phénoménal Gorge Profonde Exactement! Es-tu capable de me nommer la date? Non 1974
Starting point is 00:39:01 Gorge Profonde Gorge Profonde, Deep Then ai déjà un petit peu. Gorge profonde. Deep Throat. Qui avait un budget de 60 000 $. Si je ne me trompe pas, qui ont fait l'équivalent de, je pense, 600 millions de dollars.
Starting point is 00:39:17 Il y avait un budget de 50 000 $. Et ils ont fait 600 millions de dollars. C'est assez intense. En France, l'équivalent, ce serait le film Emmanuel, que les gens ont beaucoup aimé. Vous avez peut-être vu à l'époque, quand Bleu Nuit existait à l'époque de TQS. Ça vous dit quelque chose, Bleu Nuit?
Starting point is 00:39:33 Bleu Nuit, oui, j'ai écouté ça. Pour moi, c'était comme le truc, tu te levais, pendant que tes parents étaient couchés, tu regardais ça. C'est vraiment du soft, soft, soft porn. C'était vraiment plus de la séduction qu'autre chose. Mais justement, comme on va voir la télévision programmer des films X, il va falloir mettre un code.
Starting point is 00:39:50 On va coder les films pour dire 18 ans et plus, 16 ans et plus, parce que justement, comme ça devient mainstream, comme il y a des pressions de la part de certains groupes on dirait puritains, on va essayer de limiter la chose. Mais tu sais, c'est parti. Il y a même des films grand public qui vont intégrer,
Starting point is 00:40:05 par exemple, le dernier tango à Paris avec Marlon Brando. Avez-vous déjà vu ça? Non. Il y a une scène très célèbre qui implique du beurre. J'en dis pas plus. La fameuse réplique « Passe-moi le beurre » qui implique de la sodomie. C'est impossible.
Starting point is 00:40:18 Et c'est rendu pour tout le monde. On va même parler de porno chic pour cette époque-là. Mais voyons, ça devient mainstream. Qu'est-ce que va faire l'industrie du porno? On va dire, si pour vous, ça, c'est acceptable, nous, on va aller plus loin. Le hard, carrément la bestialité, la violence, la dégradation.
Starting point is 00:40:38 Où est-ce que là, on va se dire, OK, il y a des limites à avoir sur certaines affaires. Puis c'est là que tu vois, on ne peut pas être totalement progressiste, surtout. Il faut toujours qu'il y ait une limite de la moralité, de l'acceptable, dans la mesure où les chartes des droits et libertés, au Canada du moins, doivent être respectées.
Starting point is 00:40:54 C'est pour ça que tu dis, qu'est-ce qu'on permet, qu'est-ce qu'on permet pas? C'est toujours une question de moralité acceptable ou non. Mais c'est là que va arriver aussi d'autres éléments, parce que là, on parle du cinéma, on parle de porno, mais il va arriver les VHS, les bêtas, les magnétoscopes. Vous avez sans doute connu aussi, quand on rentrait
Starting point is 00:41:10 dans les clubs vidéo, il y avait, tu sais, cet espace-là pour les adultes. Des petits rideaux en billes. Ça, moi, ado, même avant ça, quand j'étais un jeune enfant et qu'on allait au club vidéo, il y avait toujours cette section-là. Tu te dis, qu'est-ce qui se passe là-dedans? Puis t'as envie d'y aller, puis t'as comme l'impression
Starting point is 00:41:28 qu'il va y avoir... Puis quand tu y vas, tu fais, oh, c'est juste ça. C'est vraiment juste ça. De la même manière, parce que là, je vous en ai pas parlé, mais des magazines, Playboy, qui arrive dans les années 1950, qui lui, va produire énormément, Hustler, également, Penthouse.
Starting point is 00:41:44 Dans un certain camp, Penthouse va être tellement considéré comme choquant qu'on va dire que ce magasin-là doit être vendu sous plastique. Pourquoi est-ce qu'on le vend sous plastique? Pour ne pas que les gens feuillettent et regardent la fameuse page couverture de Playboy que tout le monde aimait avoir chez soi.
Starting point is 00:41:59 On va essayer de limiter ça, mais il y a une publicité de plus en plus acceptable. Je vous avais dit tout à l'heure que un des éléments fondamentaux du 20e siècle, c'est la présence au quotidien du sexe. Le sexe fait vendre. Regardez juste les publicités.
Starting point is 00:42:14 On va très vite le comprendre. Et les femmes, notamment, qui vendent des voitures, pourquoi est-ce qu'on a une bimbo devant la voiture? Parce qu'on sait qu'une femme qui a des plus gros seins, par exemple, attire. Puis il y a des recherches qui ont été a des plus gros seins, par exemple, attire. Il y a des recherches qui ont été faites là-dessus. D'ailleurs, il y a un épisode de MedBuster que vous pouvez aller voir sur YouTube.
Starting point is 00:42:30 Ils se sont posé la question, est-ce qu'une femme qui a des gros seins a plus de pourboire à la fin de la journée? Ah oui! La même fille qui fait toute sa journée avec des petits seins, qui fait la même journée en ayant des gros seins, elle ramasse plus d'argent. Est-ce que c'est con?
Starting point is 00:42:48 Encore à ce jour? Encore à ce jour, ça date d'il y a 15-20 ans. Je ne sais pas si ça marche encore aujourd'hui. On va servir. On va faire une journée de serveuse. Il faut que ce soit la même fille. Tu le fais une journée, le lendemain, tu refais la même affaire avec une grosse brassière.
Starting point is 00:43:04 Ou tout ce que tu peux faire, c'est que tu prends un vêtement qui cache tes seins carrément, puis le lendemain, c'est que tu mets vraiment très en évidence tes seins. Moi, je suis humain en évidence. Mais le mouvement de... Parce qu'on dirait que dans ma tête,
Starting point is 00:43:19 les personnages qui ont marqué les histoires et tout, est-ce que John Lennon, ma boy, fait partie de ce mouvement-là, justement, de beaucoup? C'est-tu une des personnes qui a comme... Il fait partie du mouvement de la révolution sexuelle, la révolution culturelle qu'il y a eu dans les années 60, ça, c'est sûr.
Starting point is 00:43:36 Mais on s'entend que du point de vue musical, c'était pas un des premiers à l'avoir fait. C'était pas un des personnages les plus fondamentaux. Il y avait vraiment, on parlait de Donna Summer tout à l'heure, on peut parler aussi de Mick Jagger, dont la sexualité était très évidente. Il y a d'ailleurs un documentaire qui est sorti,
Starting point is 00:43:51 on les voit dans des avions. L'orgie se faisait aller, merci. Mais un des éléments aussi qui était assez important... C'est tous des boomers, eux autres? C'est une bonne question, ça. Est-ce que c'est tous des boomers? Il faudrait que je vois leur année de naissance. Je ne suis pas sûr.
Starting point is 00:44:05 Je mets un doute là-dessus. Je suis sûr que tout le monde va nous le répondre en commentaire. Je mets un doute. Je mets un doute. Parce que tout ce que tu me disais tantôt, j'ai eu une vague d'amour pour nos pauvres boomers qui ont tellement aidé à nous faire avancer et qui se font tout le temps taper sur la tête.
Starting point is 00:44:20 Oui, mais c'est normal qu'on tape sur la tête de la génération qui est avant nous. Parce que les boomers tapaient sur la tête. Mais c'est normal qu'on tape sur la tête de la génération qui est avant nous. Parce que les boomers tapaient sur la tête de la génération qui était avant eux, inversement. Fait que ça fait partie... Les zèbres, ils commencent à taper sur la tête des milléniaux, puis je commence à comprendre ce qu'ils vivent, nos pauvres boomers. Je m'excuse, les boomers.
Starting point is 00:44:37 C'est vrai, hein? Oui, oui. On est toujours le quatenne de quelqu'un, puis on est toujours le vieux de quelqu'un. Fait qu'il faut juste l'assumer d'une certaine manière. Quand il y a eu le baby-boom, parce que justement, le gouvernement a encouragé les gens à procréer, est-ce qu'il y a eu
Starting point is 00:44:54 un genre de lousse au niveau des religions, un genre d'alliance? Oui, mais c'est que la religion perdait vraiment du terrain. C'est là que la religion a été moins... Les curés défroquaient, ils allaient coucher avec des soeurs qui étaient défroquées, eux autres aussi. Les églises se sont vidées en très peu de temps.
Starting point is 00:45:09 C'est comme ça que je t'aime, la série qu'on voit sur Radio-Canada. On voit très bien, ils vont encore à l'église, mais ils sont comme tentés par quelque chose de neuf. En 1974, de 1974 à 1976, mais malgré tout, on reste au Québec, bien qu'on soit libérés de l'Église, avec des référents
Starting point is 00:45:26 judéo-chrétiens. On constate que certaines pratiques sont plus difficiles. On reste quand même standardisé dans notre manière de faire les choses. Je te dis ça parce que, tu sais, dans ton Instagram, tu disais dernièrement, si j'utilise le mot pénis, si j'utilise le mot tatatatata, je me fais ramasser. Donc, essayer de m'aider à trouver des termes.
Starting point is 00:45:42 On est, malgré tout, dans une société puritaine. Puis les grandes sociétés qui se disent, par exemple Facebook et autres, puis Instagram, c'est Facebook. Facebook arrêtait pas de dire, nous, ce qu'on veut, c'est un monde plus ouvert et plus connecté. Mais ils ont quand même des valeurs.
Starting point is 00:45:56 Il y a des choses sur lesquelles ils peuvent pas aller. Tout n'est pas que liberté totale, entière et complète. Puis c'est là que tu dis, à partir de quand on met la limite? Je te dis ça parce qu'il y a une toile de Gustave Courbet qui est très connue, qui s'appelle L'origine du monde. C'est une toile qui date du milieu du 19e siècle. Puis en gros, c'est deux jambes de femmes
Starting point is 00:46:16 avec un sexe féminin poilu. C'est juste ça que tu vois. Puis c'est carrément, pour certains, de la pornographie. Puis on teste souvent Facebook, Instagram, TikTok ou autre, puis tu mets cette image-là. C'est unerément, pour certains, de la pornographie. Puis on teste souvent Facebook, Instagram, TikTok ou autre, puis tu mets cette image-là. C'est une peinture qui date du 19e siècle, puis ils disent, ah, appel à la pornographie.
Starting point is 00:46:32 Puis pourtant, tu dis, ben non, c'est un sujet d'histoire. Puis t'as plein de gens qui parlent notamment d'éléments historiques. Puis là, je te dis, parce que là, ce que je suis en train de faire avec vous, je vais en tirer une vidéo sur ma chaîne YouTube, puis je le sais que ma vidéo va être 18 ans et plus. J'ai fait une vidéo, je ne sais pas si je vous l'avais dit, sur les arbres à pénis. Ma vidéo est classée 18 ans et plus. Personne ne peut la voir, ou presque.
Starting point is 00:46:52 Parce qu'il y a ce système justement qui empêche la totale et entière liberté. On est dans un monde, qu'on le veuille ou non, qui est emprunt de panique morale incessante. J'aime beaucoup le personnage dans les Simpsons. Je ne sais pas si vous avez vu, il y a toujours cette dame qui dit,
Starting point is 00:47:07 « But what about the children? » On s'en fait toujours pour la génération future, pensant qu'on est en train de brimer cette génération. Et au contraire, si au contraire, on est en train de leur proposer un nouveau modèle de société, une nouvelle manière de vivre leur sexualité. Puis ça, ça met à mal les
Starting point is 00:47:24 anciennes générations parce qu'on se dit, nous, c'est pas comme ça qu'on a été éduqués. Puis parfois même, les boomers ont oublié ce qu'ils ont fait parce qu'avec le temps, tu finis par devenir un peu pantouflard, conservateur. Tu veux rester dans ton confort, puis tu fais, « Hey, moi, comme ça, je suis bien. Oh oui, j'étais fou dans ma jeunesse,
Starting point is 00:47:43 mais vous, vous n'avez pas le droit de l'être moi je l'ai été mais c'était autre temps autre mort on est toujours en train de légitimer ça donc c'est normal qu'on tape sur la je sens déjà que je vais avoir à faire ça j'ai eu mes années folles mon petit gars il n'a pas le droit de faire ça lui ben c'est ça parce que tu le vois ce que ça implique
Starting point is 00:47:59 mais c'est toujours difficile de mettre des limites là dessus mais c'est aussi c'est Facebook c'est États- de mettre des limites là-dessus. Mais c'est aussi, c'est Facebook, c'est États-Unis, puis on le voit le mot, les États-Unis qui sont en train de, je ne sais pas quoi ils font, mais ça ne va pas bien. Puis c'est ça, parce que j'ai toujours dit
Starting point is 00:48:16 les mots, j'ai toujours, puis c'est récemment que ça ne passait plus. C'est comme, je ne sais pas, il y a comme un, on appelle ça, comment on appelle ça? Le retour. Non, mais ça ne fait pas si longtemps qu'on ne peut plus dire les mots et que c'est plus difficile.
Starting point is 00:48:33 On est peut-être en train de revivre un moment de contrainte. Je ne suis pas la seule. Il y en a plein qu'on est obligé de... Ah oui, c'est fou. C'est que les réseaux sociaux ont été un far-west pendant longtemps. Pour le meilleur et pour le pire. Pour le meilleur, souvent, tu as l'impression que des fois, c'est que c'est un égout d'insultes, de violences sans nom. Puis tu te dis, est-ce qu'on peut envoyer chier les gens
Starting point is 00:48:55 sans qu'il y ait de conséquences? Est-ce qu'on peut menacer les gens? Est-ce qu'on peut harceler les gens? Puis j'en venais à ça aussi, parce que le 20e siècle, un des éléments déterminants, c'est là, ça suffit. Le mouvement MeToo, il est déjà dans les livres d'histoire. On est déjà en train de dire qu'il s'est passé quelque chose. Parce que ce n'est pas neuf, le harcèlement.
Starting point is 00:49:12 Ce n'est pas neuf, les agressions. Ce n'est pas neuf, le viol. Je vous en avais parlé du viol. Puis pourtant, tu regardes les années 80, puis tu regardes des fois des émissions où tu fais, même début 2000, des filles qui se font attraper les seins directement à la télé, en direct, tu fais, ça n'a pas de bon sens.
Starting point is 00:49:30 Le premier hashtag, agression non dénoncée, tu fais, là, ça va changer. Pas vraiment. Mais là, le MeToo, pourquoi ça a changé? C'est parce qu'il y a eu la justice qui s'en est saisie. Tu as des personnages comme Harvey Weinstein,
Starting point is 00:49:44 où est-ce que là, on s'est dit, il y a un point de bascule. Un point de bascule. Sauf que toutes les sociétés n'avancent pas de la même manière. Tiens, en France, il y en a eu des gros dégueulasses. Vraiment. Mais malgré tout, tu as des femmes qui vont dire, oui, mais on a le droit d'être importuné. C'est tout à fait normal.
Starting point is 00:50:00 Ça fait partie de la culture de la séduction. Puis là, arrive un Depardieu, puis tu vois les images, puis tu te dis, mais c'est innommable de sexualiser une jeune fille de 11 ans avec un pommeau sur un cheval, puis de sous-entendre que ça lui fait du bien de se masturber. À 11 ans, tu fais, il y a une limite qui est atteinte.
Starting point is 00:50:16 – Hé, j'ai pas vu ça. – C'est toute la déchéance de Gérard Depardieu sur le documentaire qui a été fait, puis les images qui ont filtré. – Tu sais où qu'on peut écouter ce documentaire-là? – On le voit très bien sur YouTube. Puis tu te dis, ça suffit. Puis tu sais, je reviens encore avec la mythologie,
Starting point is 00:50:33 parce que vous avez compris, j'adore ça. Un des douze travaux que Hercule devait faire, Héraclès, c'était de vider les écuries d'Ogéans. C'est-à-dire, c'était des écuries où il y avait plein de merde. Puis il dit, il faut que tu nettoies ça. Puis il dit, mais j'y arriverai pas tellement il y en a. Puis pour y arriver, il a
Starting point is 00:50:47 détourné deux fleuves, l'Alphée et le Péné, qui après ça sont rentrés, oui je sais, on peut faire des jokes, qui sont rentrés dans les écuries puis qui ont tout vidé. Puis tu sais, des fois, j'ai l'impression qu'on n'a pas encore vidé les écuries d'Augéasse de certains éléments. Les agressions verbales, physiques, le harcèlement psychologique, tout ça,
Starting point is 00:51:04 qu'on le veuille ou non, c'est encore très présent dans notre société. C'est encore très difficile de déclarer la chose parce que, souvent, les entreprises ou les institutions, plutôt que brimer ou plutôt de dire aux harceleurs ou aux agresseurs, on te met dehors ou on te fait comprendre que c'est pas
Starting point is 00:51:20 accessible, on isole la victime, on la met de côté. Puis on dit, regarde, on va s'arranger de ton côté, mais le problématique, trop compliqué. C'est pas fini. On nole la victime. On la met de côté. Puis on dit, regarde, on va s'arranger de ton côté, mais le problématique, là, trop compliqué. C'est pas fini. On n'a pas fini de gérer ça. On est dans un grand mouvement de population. Mais là, il y en a qui vont dire, est-ce qu'on n'est pas en train de voir un retour
Starting point is 00:51:36 de balancier? Les gens disent, vous êtes en train de canceller trop vite les gens. Je ne suis pas en train de juger, j'essaie de comprendre comme plusieurs, mais on est dans un mouvement historique déterminant en ce moment pour savoir qu'est-ce qui va se passer pour la suite. Puis tu sais, tu le sais, tu as un enfant,
Starting point is 00:51:52 tu as un fils, moi j'ai une fille et un garçon, puis on leur dit souvent que voici comment agir, voici comment la nouvelle normalité qui pour eux est tout à fait normale, mais pour certaines générations disent, ben voyons, on a le droit de faire ça. Non! Tu n'utilises pas ces mots-là.
Starting point is 00:52:08 Tu n'agis pas comme ça avec une femme. Tu respectes l'autre. Homme, femme, poil. Peux-tu me répéter une dernière fois les trois insultes homophobes? Je les adore. C'est pédéraste, vice du cul et sodomite, notamment. Si j'étais un homosexuel, je m'auto-proclamerais ces choses-là.
Starting point is 00:52:23 Moi, je suis seulement sodomite. Un pédérate. Un pédéraste, oui. Un vis-du-cul. Ça a été des gros moments. En langue française. Pédérate. Parlant d'homosexualité,
Starting point is 00:52:40 parce qu'il y a un des éléments sur lesquels je n'ai pas parlé, c'est que pendant longtemps, même à Montréal, ici, il y avait des descentes. On descendait dans le quartier gay, le village gay, qui n'était pas du tout, il se trouve actuellement dans le centre-sud, mais dans le centre-ville,
Starting point is 00:52:56 c'est le maire Jean Drapeau qui s'est dit, là, on va faire le ménage de ça. Il a foutu tous les homosexuels dehors, puis ils ont migré tranquillement vers le centre-sud, mais aux États-Unis, c'est toujours les états unis en 1969 la police a fait une descente dans un bar très célèbre le stonewall in et les se sont dit on sort tous les homosexuels parce que à l'époque la loi disait qu'ils avaient pas le droit de danser ensemble n'avait pas le droit de s'embrasser donc il les amène en prison là la
Starting point is 00:53:22 gang était curé il va avoir une manifestation le lendemain qui va durer plusieurs jours. Et à chaque année, depuis ce temps-là, on fait des manifestations pour mettre fin aux descentes envers les homosexuels, ce qu'on a appelé aujourd'hui la Pride. C'est de là que ça vient. C'était pour manifester
Starting point is 00:53:40 contre les descentes arbitraires envers un choix, puis une volonté d'être avec un homme sans que l'État nous brime. La décriminalisation de l'homosexualité va venir dans les années 60 au Canada. Ça va être la loi Omnibus du gouvernement Pierre-Élotte Trudeau en 1969, si je me souviens bien.
Starting point is 00:53:55 Mais malgré ça, il y a encore l'idée sur laquelle c'est un vice du cul, ce sont des sodomites, ce sont des pédérastres. Donc, on a encore beaucoup de problèmes à voir ça. Ça fait pas longtemps quand tu vois dans les publicités des couples homosexuels de deux races différentes qui sont en train de s'embrasser. On est en train de normaliser la chose. Alors que tu regardes
Starting point is 00:54:14 la télé des années 80-90, puis je vous dis ça parce que je suis allé voir il y a quelque temps le spectacle de Jean-Sébastien Girard qui lui raconte un peu comment il s'est révélé homosexuel. Puis on voit, il met une image d'un téléroman des années 90, puis il traite les homosexuels de fiffes,
Starting point is 00:54:29 puis il dit, touche-moi pas, je veux pas être contaminé. Puis tu sais, on est au Québec dans les années 80. Ça a pris du temps, même si c'était décriminalisé, toléré, ça veut pas dire que c'était accepté. – Oui. Qu'est-ce que tu dis aux gens qui, tu sais, ah, bien, s'ils veulent être
Starting point is 00:54:46 considérés comme les autres, pourquoi qu'ils vont porter des strings en cuir sur la rue? Mais ils font ce qu'ils veulent à un moment donné. Mais mettons par rapport à... Tu sais, parce que ça, c'est une chose que...
Starting point is 00:55:03 Tu sais, tu parles de retour de balancier. Tu sais, souvent, on va à un extrême pour revenir au centre. C'est quoi ton opinion là-dessus? C'est une bonne question. Ça demanderait une prise de position de ma part et une analyse sociologique que je n'ai pas. Je ne voudrais pas aller là-dedans. Mais bien honnêtement, si tu me demandes mon sentiment personnel,
Starting point is 00:55:24 c'est faites ce que vous avez envie. On est dans une société extrêmement libre au Québec. On pense qu'on ne peut plus rien dire. Ce n'est pas vrai. On peut dire ce qu'on veut. On n'a jamais eu autant de plateformes. Les gens peuvent s'exprimer, sauf que là où ça devient dangereux, c'est quand les gens passent leur vie à faire chier les autres. On dit souvent que la moitié de la population de la Terre
Starting point is 00:55:42 a été mise sur la Terre pour faire chier l'autre moitié. Moi, j'ai envie de dire, trouvez-vous une vie? C'est pourquoi tu... Le problème des réseaux sociaux, puis ça, c'est très personnel, c'est que je trouve qu'on est beaucoup en réaction face aux choses. C'est quoi aujourd'hui qui s'est passé sur lequel je dois réagir puis je dois avoir une opinion sur les choses?
Starting point is 00:56:00 Alors qu'à un moment donné, quand tu fermes ça un peu, tu passes vraiment à travailler sur soi, avoir un souci de toi, à être dans la création. Puis des fois, moins de réseaux sociaux, plus de réflexion, je pense que ça aiderait beaucoup de gens. Parce que c'est carrément ça, tu te dis, comment je peux exister dans cette vie-là?
Starting point is 00:56:17 Puis le réseau social, les réseaux sociaux en général, te donnent l'impression de la réaction instantanée. J'envoie quelque chose, on me répond. Puis plus c'est violent, plus il y a une réponse. Puis ça, c'est problématique pour moi. Puis la violence qu'on a envers les gens qu'on dit différents, marginaux, je trouve que c'est dangereux. Je me dis, qu'est-ce que ça te fait?
Starting point is 00:56:38 En quoi ça te dérange qu'il porte ça ou ça? Il est libre, tant mieux. Moi, j'adore les gens qui sont d'une grande liberté. J'admire des gens, par exemple, comme Hubert Lenoir, quand tu le vois débarquer quelque part, ce que tu sens à travers tout son être, c'est qu'il est d'une totale liberté. Puis ça, tant mieux.
Starting point is 00:56:56 Encourageons ça. Puis si vous voulez faire chier les autres, trouvez-vous une passion. Loin des ordinateurs. Félicitations. Vraiment. Tu le vois aussi, c'est différent de plateforme en plateforme. Les commentaires que tu vois, probablement que tu les vois plus sur Facebook.
Starting point is 00:57:11 Moi, quand je vais sur Facebook, puis je regarde nos pubs, nos affaires de podcast, puis là, je regarde en dessous, je suis comme, hé, tabarouette. C'est vraiment, je suis comme, c'est Nicole, sans évidence. Mais Instagram, c'est rien. C'est tout gentil. Fait que c'est comme vraiment...
Starting point is 00:57:27 Puis encore là, Facebook, c'est la génération un peu plus de nos parents. Fait qu'eux autres, c'est des choses, des fois, qu'ils sont pas habitués, qu'ils sont choqués. Comme t'as dit, qu'eux-mêmes, ils ont vécu peut-être, eux autres aussi, ils en ont eu des des folleries, puis tout ça. C'est juste qu'ils s'en rappellent plus.
Starting point is 00:57:43 Parce qu'ils étaient trop sur le crack. Ils ont plus de souven'est juste qu'ils ne s'en rappellent plus. Ils étaient trop sur le crack. Ils n'ont plus de souvenirs. Ils étaient trop gelés. C'est là le normal. La génération, comme je vous disais, juge toujours la génération qui s'en vient parce qu'on a l'impression qu'ils sont différents. C'est ça la difficulté avec les enfants. C'est que tu dis,
Starting point is 00:57:59 je ne vais pas te dire quoi faire, je vais te laisser libre, mais il y a quand même des limites à avoir. Le respect de l'autre, pas envoyer chier les autres, s'intéresser à l'autre, être une bonne personne, ne pas considérer que t'es le centre de l'univers. Puis Dieu sait que quand t'es un enfant, c'est difficile ça. Parce que
Starting point is 00:58:15 l'enfant a l'impression qu'il est le monde et que tout tourne autour de lui. Puis au contraire... – Il peut durer plusieurs années ça. – Oui, je sais. Mais le but de la vie, c'est de se décentrer puis de s'intéresser aux autres. Puis tu fais, hey man, es-tu sûr que tout ce que tu as à dire est important et intéressant?
Starting point is 00:58:31 Puis quand, moi, ce que je dis des fois, c'est au lieu d'écrire une saleté, parce qu'elle va être lue la saleté puis elle va être reçue comme une tonne de briques d'en face puis restée pendant peut-être des années, on ne le sait pas, réfléchis-y. Puis c'est comme, as-tu besoin de faire ça? Pierre-Yves Mexouin a raison,
Starting point is 00:58:47 quand il dit, en as-tu vraiment besoin, on pourrait dire aux réseaux sociaux, as-tu vraiment besoin de faire chier? Je pense que ça serait utile, une espèce d'hygiène des réseaux sociaux, autant du point de vue sexuel que du point de vue social et émotif. Je pense qu'il faut être dans l'acceptation.
Starting point is 00:59:01 Tu n'es pas d'accord, bien, dis rien. Dis rien, ça ne te regarde pas. Moi, quand je regarde une publicité à la télé, je me dis que ce n'est pas bon. Je ne suis pas le public cible. J'essaie de ne pas entrer dans le jugement. Tu n'essaies pas de trouver qui a fait la publicité pour y envoyer un message.
Starting point is 00:59:16 Non, ça ne m'intéresse pas. Je ne la trouve pas bonne, ta publicité. Tu penses que ça te ferait sentir mieux? Non, vraiment pas. Je pense qu'on est très critiques de nous-mêmes quand tu crées des choses on est tellement insécure sur ce qu'on fait
Starting point is 00:59:31 tous les créateurs que j'ai rencontrés les plus grands artistes c'est des gens profondément anxieux qui sont jamais sûrs d'eux-mêmes faire recevoir en plus un shitload de marde qu'est-ce que tu veux faire avec ça à part être encore plus anxieux mais le truc avec. Qu'est-ce que tu veux faire avec ça, à part être encore plus anxieux? Mais le truc avec eux, c'est de les ignorer.
Starting point is 00:59:48 Parce que c'est ça qu'ils veulent pas. Ils veulent des réactions, ils veulent comme... Puis, t'es ignore, puis ça va tout le temps bien. Faut pas, faut juste... Puis ils vont s'éteindre seuls. Ces personnes-là sont profondément malheureuses, parce que c'est des personnes qui ont
Starting point is 01:00:03 besoin de donner du malheur aux autres pour essayer d'être un peu mieux, d'ondément malheureuses. C'est des personnes qui ont besoin de donner du malheur aux autres pour essayer d'être un peu mieux, d'être moins malheureux. C'est ça que moi, à chaque fois que quelqu'un, je suis comme, hey, pauvre cette personne-là. C'est ça, écoute, ma blonde est comédienne et elle me dit souvent qu'elle aime beaucoup jouer les méchants parce qu'elle dit, personne n'est jamais méchant en soi.
Starting point is 01:00:22 C'est toujours une blessure, une tristesse, une incapacité à quelque chose. Puis elle dit, c'est là-dessus que j'essaie de travailler pour révéler la chose. Fait que tu sais, tu te dis, hey, pauvre personne, mais en même temps, tu te dis, gère-toi. Non, 100%.
Starting point is 01:00:35 Gère-toi. Je n'ai pas à gérer ton problème de santé mentale dans l'espace public. Puis ça, c'est... Regarde, là, je fais un petit peu de millage sur autre chose, mais c'est pas normal que les frais de psychologie, je l'ai souvent dit, ne soient pas remboursés par le gouvernement. On a vécu un des pires traumatismes collectifs depuis 100 ans, avec des guerres en tout genre,
Starting point is 01:00:56 mais la COVID a brimé, a brisé des gens. Puis encore aujourd'hui, tu as des gens qui ne vont pas bien, qui ont besoin d'aide. Puis Dieu sait, je suis un des grands avocats là-dessus. Il faut consulter, parler à quelqu'un. C'est rare que tu payes quelqu'un, malheureusement, ça coûte de l'argent, qui va t'écouter pendant une heure.
Starting point is 01:01:12 Même avec tes amis, même avec tes amis les plus proches, qui va t'écouter pendant une heure, parler de tes problèmes, puis avancer là-dessus. C'est un grand privilège d'être dans une société où on peut le faire. Puis ce n'est pas juste les prix, il n'y en a pas. Je sais, je sais. On peut appeler où on peut le faire. Ce n'est pas juste les prix, il n'y en a pas.
Starting point is 01:01:26 Je sais, je sais. On peut appeler, tu as plein, par exemple, de groupes d'entraide qui peuvent t'aider. Par exemple, ma fille a appelé Teljeune il n'y a pas longtemps, ça a été super, j'adore ce qu'ils font. Il faudrait qu'il y en ait plus, ça c'est sûr, et que ça soit démocratisé. C'est sûr. Beau travail.
Starting point is 01:01:46 C'est bon. Aimerais-tu venir avec nous sur Patreon pour continuer notre discussion? On a quelques petites questions pour toi. Laurent, t'es extraordinaire. Ah, merci. Avec cet éclipse solaire qui me met le cerveau dans le gelé, tout ce que j'avais envie, c'était d'écouter pendant une heure parler.
Starting point is 01:02:01 Ah, vraiment. Puis les seules fois où j'ai parlé, c'était rien que des niaiseries. Non, c'est pas vrai. On a parlé de gorge profonde. Il y a des pensées. Tout le long, il disait ça. Moi, je ne fais pas souvent ça. Mais moi, c'est jamais pour dire des méchancetés.
Starting point is 01:02:16 J'ai compris. Je pense que c'est utile, des fois, de réfléchir à ce qu'on écrit. On n'a pas besoin de toujours écrire des choses. Oui, la méchanceté. On n'est pas pour la méchanceté. Il y a des gens qui veulent commenter des choses méchantes. Attends, y a-tu des affaires, des liens ou des trucs? Oui, si vous voulez aller voir,
Starting point is 01:02:31 j'ai une chaîne YouTube qui s'appelle Histoire nous le dira. La dernière vidéo que j'ai faite, une des dernières, c'est sur l'histoire de la crise de la quarantaine. C'est pour ça que tu as eu 30 ans. Moi, j'ai eu 45. Mon chum a eu 40, je vais lui montrer. Ça m'a vraiment heurté. Je me suis demandé depuis quand ça existe, cette crise-là.
Starting point is 01:02:48 J'ai fait un peu une histoire personnelle aussi. Vous allez voir ça. C'est une des vidéos dont je suis le plus fier. Je vais l'écouter, j'ai hâte. Merci Laurent. On va aller voir ça. Je vais l'écouter maintenant. Bienvenue sur la plateforme officielle Patreon Sexe Oral.
Starting point is 01:03:05 Je suis là. En arrière. Je suis là, j'arrive. Lise en ado. Qu'est-ce que tu peux t'attendre sur notre plateforme Patreon? C'est des shows en live qu'on n'a jamais montré à personne
Starting point is 01:03:13 que tu vas pouvoir voir. Vous allez pouvoir poser des questions pour des invités qui s'en viennent. Vous allez voir un podcast bonus par mois. Des fois, c'est des shows live. Des fois, ça va juste être nous ici qui jam. Après les podcasts qu'on va avoir en, des fois ça va juste être nous ici qui jam après les podcasts qu'on va avoir enregistrés, on va aller direct
Starting point is 01:03:28 sur Patreon pour filmer des after shows des annonces à l'avance, des billets des accès à des shows live peu importe ce que vous choisissez comme whatever on vous remercie d'avance ça fait une grosse différence pour Sexe oral, c'est quelque chose qui grandit c'est notre bébé, on est fiers
Starting point is 01:03:44 on est contents merci énormément pour sexe oral. C'est quelque chose qui grandit. C'est notre bébé. On est fiers. On est contents. Merci énormément. Une production du Studio SF

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