Sexe Oral - L'avortement avec Olivia Kim Chi Do
Episode Date: May 12, 2022Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé.Cette semaine sur le podcast, les filles reçoivent Olivia Kim Chi Do qui vient nous parler de l'avortement. Pour plus d'informations sur la clinique:https://www.csfmontreal.qc.ca/Pour faire un don:https://www.csfmontreal.qc.ca/wp/soutenez-nous/?fbclid=IwAR1PaRmDOFcSlZXpVNEwTAh_O7RqXQAcnuQdKx-w_ssHErYeadRRS0YFhR0 ------Le podcast est présenté par Manscaped.Pour plus d'informations: https://ca.manscaped.com/Code promo pour 20% de rabais et la livraison gratuite: SEXEORAL20Le podcast est aussi présenté par Polysleep.Pour plus d'informations: https://polysleep.ca/?utm_source=Youtube&utm_medium=paid_social&utm_campaign=(moving_day_podcast_sexe_oral)Code promo pour 25% de rabais: SEXEOLe podcast est présenté par Éros et CompagnieUtiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabaishttps://www.erosetcompagnie.com/Les jouets dont les filles parlent:https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ----- Pour collaborations:info@studiosf.ca Pour toutes questions:sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon:https://www.patreon.com/sexeoralPour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram:https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/See omnystudio.com/listener for privacy information.
Transcript
Discussion (0)
Une production du Studio SF Ah, c'est extraordinaire! Ah, mais mon test, mon test, je l'ai bon, mais...
Vous voulez vous dire vite-vite comment vous vous connaissez?
Parce que...
Ben Charles, en fait, qui est un Patreon royal, un royal Patreon.
Absolument, effectivement.
Mais comment on s'est connus? Je ne sais pas si tu écoutais le podcast avant.
J'écoutais le podcast avant.
À vrai dire, c'est un heureux hasard.
C'est une amie à ma conjointe, à ma femme,
qui est arrivée à la maison, qui m'a parlé de l'épisode
avec Sonia que vous avez eu. Je pense que ça
a lancé pour plusieurs beaucoup de...
Moi, ça m'a intéressé. Je suis allé voir
tout de suite l'épisode.
J'ai écouté justement. Je me suis abonné
par après le studio
ou mon studio
dans le fond de photographie fait
différents abonnements. J'en fais avec vous pour sex fait différents abonnements j'en fais avec vous pour
sexe oral mais j'en fais aussi pour certaines clientes que j'ai eu pour un des fans et puis
j'encourage dans le fond la roue qui tourne fait des photos il a fait des photos du jour
d'aller voir le ben vous instagram dans le fond voir leur Instagram, c'est du bijou.
Portraitrice studio,
puis docteur G-Spot, docteur Moingé.
Charles a été là
pendant deux de nos épisodes,
dont celui-là qui était
sur l'avortement. Comment t'as trouvé ça?
Ben, intense,
super bonne information.
C'est le fun
de voir ça d'un point de vue exclusivement féminin.
Ça touche
particulièrement les femmes.
Mais je veux dire,
c'est le fun comme homme
d'assister à ça. C'était votre conversation.
J'ai trouvé ça intéressant.
C'est vrai. Je suis contente.
C'est vrai, moi aussi, je suis contente.
Elle était vraiment pertinente,
allumée, brillante
elle disait tout le temps la bonne affaire
j'avais comme des questions niaiseuses
puis tout le temps une bonne réponse
t'avais pas de questions
non, non, je le sais, mais dans le sens
non, elle était incroyable
là on est dans l'intro
vous allez l'écouter le podcast
l'écouter jusqu'à la fin
super pertinente
puis c'est un podcast qui fait du bien
vraiment, puis moi ça m'a vraiment
fait du bien en tout cas
puis il y a un after show aussi
si jamais vous voulez en apprendre encore plus
sur Patreon
bon podcast, bonne écoute
merci Merci.
Bonjour Olivia.
Bonjour.
Bonjour Olivia.
Merci d'être là.
Merci pour l'invitation.
Ça me fait plaisir d'être là.
Olivia, aujourd'hui, tu vas nous parler d'un sujet qui est quand même extrêmement tabou,
que les gens ne parlent pas beaucoup, mais c'est l'avortement,
mais qui existe et qui est très... c'est ça.
Oui, c'est surtout d'actualité en ce moment, en fait.
Oui, c'est une grosse semaine où on entend beaucoup parler avec Roe v. Wade, tout ça.
Avec quoi?
Roe v. Wade aux États-Unis. C'est ça. Là,
t'es en présence de quelqu'un que
tout ce qu'il a vu sur le sujet,
c'est des gens qui ont republié en story Instagram
que ça n'a pas de bon sens que des hommes décident
des lois pour les femmes,
sur le corps des femmes, mais j'en sais pas plus.
On pourra en reparler. Je suis pas une experte
de la politique américaine.
On pourra en discuter.
En gros, ils voulaient...
Les États-Unis, c'est ça?
Oui, aux États-Unis.
Les États-Unis veulent...
Eux autres, ils veulent abolir
l'avortement.
La Railroad View, en fait, ce que ça fait,
c'est là depuis 1973 aux États-Unis.
Ça permettait de protéger
l'avortement
dans l'ensemble des États des États-Unis.
Dans le fond, les femmes, ce n'était pas criminel.
Maintenant, avec cet arrêt-là qui risque de tomber,
si je ne me trompe pas,
c'est 26 États qui ne seront plus protégés.
Je ne suis pas une experte, comme je disais,
au niveau des chiffres, tout ça.
Mais il y a des États où l'avortement va devenir criminel,
où l'accès va être de plus
en plus difficile. Ça va être vraiment...
C'est terrible pour les femmes américaines
ce qui se passe en ce moment.
Fait que, ouais,
vraiment, c'est des choses
qui sont là depuis plus de 50 ans, des droits,
des choses qu'on pensait être des droits
acquis, mais qui ne le sont pas au final.
C'est de ça qu'on se rend compte cette
semaine.
Toi, là-dedans,
tu devais capoter?
J'ai de la peine. J'ai de la peine
pour les femmes aux États-Unis.
J'ai de la peine pour les femmes en général
de dire qu'après toutes ces années-là, on soit encore là
à devoir se battre, à devoir
faire valoir nos droits.
C'est notre sentiment général, je pense,
cette semaine-là. On a de la peine.
Toi, Olivia, c'est notre sentiment général, je pense, cette semaine-là. On a de la peine. Toi, Olivia, c'est quoi ton métier?
Moi, je suis infirmière.
Je travaille au Centre de santé des femmes de Montréal.
On a une clinique en santé sexuelle.
Et principalement, notre activité, c'est l'avortement.
On a une clinique gynéco aussi.
On fait de la contraception, on suit le pap test.
Mais principalement, cinq jours par semaine, on a une clinique gynéco aussi. On fait de la contraception, on suit le pap test. Mais principalement, 5 jours par semaine,
on a une clinique d'avortement.
Comment tu t'es embarquée là-dedans?
Comment c'est ça qui est arrivé?
Tu as fait, OK, c'est ça que je fais.
En début de carrière, j'ai travaillé principalement
dans des hôpitaux universitaires.
C'est des grosses machines.
J'ai travaillé en salle d'accouchement.
Les gros hôpitaux, c'est une excellente école. On apprend plein de choses, on voit plein de choses.
Puis après quelques années, j'ai eu le goût de partir. Je suis allée travailler dans le Grand Nord.
Puis après avoir vécu dans des petites communautés, être une infirmière super autonome, de revenir à Montréal puis de retourner dans des gros hôpitaux, ça ne me tentait pas. Je cherchais quelque chose de plus au communautaire.
Le centre de santé des femmes recrutait une infirmière à ce moment-là.
J'ai postulé, j'ai été engagée.
C'était vraiment l'endroit parfait.
Je me sens vraiment à ma place de participer à une mission
qui est aussi grande, aussi importante.
C'est vraiment cool.
Ça fait combien de temps que tu es là?
Ça va faire un an cet été.
OK, très cool.
Moi, personnellement,
j'ai jamais subi un avortement.
Le fait que je ne sais pas
le processus, comment ça marche,
je ne sais absolument
rien. Oui, on peut jaser de dire.
Il y a deux
méthodes d'avortement possibles, par médicament
ou par instrument.
Par médicament, c'est un
processus qui se fait en deux temps.
C'est une première pilule
qu'on prend pour arrêter la grossesse, puis
24 à 48 heures, la femme prend un deuxième
médicament pour expulser
la grossesse à la maison. Ça fait un peu
comme une fausse couche. Puis l'autre
option, c'est par instrument qui se fait en clinique
ou dans les CLSC hôpitaux.
La première option, c'est à la maison que ça arrive?
Oui, exactement.
Ça permet aux femmes de choisir le moment, l'endroit avec qui elles veulent être aussi.
Ça offre beaucoup d'autonomie aux femmes de faire l'avortement par médicament.
Est-ce que c'est douloureux?
C'est vraiment propre à chacune.
Chaque femme vit son avortement d'une façon différente.
On fait une prescription
pour la médication pour la douleur.
Mais là encore,
c'est chaque femme qui le vit
différemment. Ça donne des bonnes crampes.
Ça donne des saignements un peu plus
abondants que des menstruations.
Est-ce que c'est selon
la période que tu es
avancée aussi? Parce que
je ne connaissais pas cette technique-là de pilule.
Oui.
Mais la pilule, c'est jusqu'à combien de mois de grossesse?
Est-ce qu'il y a une limite?
Oui, il y a une limite pour l'avortement par médicament.
Ça se fait jusqu'à 10 semaines.
10 semaines.
Ça fait 4, 5, 8, 9, 10.
Ça fait deux mois et deux semaines.
Puis l'autre technique qui est par instrument.
Nous, à la clinique, on va jusqu'à 15 semaines.
Mais au Québec, il y a la particularité
qu'il n'y a pas de loi qui régisse l'avortement.
Donc, légalement, l'avortement est légal jusqu'à 40 semaines,
jusqu'à ce qu'une grotesse pourrait être menée à terme.
Puis c'est une bonne chose qu'il n'y ait pas de loi
dans le sens où ça nous protège
parce qu'on n'est pas à l'abri justement à
chaque élection, à changement
de gouvernement, que ces lois-là changent.
Donc, le fait qu'il n'y en ait pas, ça nous protège.
Mais ce n'est pas parce que c'est légal que c'est
facile non plus.
Même un avortement au premier trimestre,
jusqu'à 15 semaines, dépendant
où tu es au Québec, ce n'est pas si facile.
Si tu es en région éloignée, il n'y a pas de clinique, il faut que tu te au Québec, ce n'est pas si facile. Si tu es en région éloignée, il n'y a pas de clinique,
il faut que tu te déplaces, ce n'est pas si facile.
Quand on s'en va au deuxième, troisième trimestre,
ça devient encore plus compliqué.
C'est ça, c'est faire la nuance.
Ce n'est pas parce que c'est légal que c'est accessible.
C'est drôle parce que j'ai une amie d'enfance
qui a appris l'a appris
qu'elle était enceinte
à 6 mois.
Oui, c'est fou ça.
Tu sais comment
elle me disait ça. C'est le genre d'affaire
que tu penses qui arrive juste aux autres.
Ça peut pas t'arriver à toi.
Ben oui, tu regardes les émissions
et tu es comme, ben voyons donc.
C'est impossible. Mais c'estest exactement ça. Elle me disait ça.
Ça y est arrivé.
Elle a subi un avortement.
Subi un avortement, c'est une même condition.
Je n'utiliserais pas ce mot-là.
On choisit d'avoir un avortement.
Subir, ça fait un peu
contre son gré.
Tu as raison.
Elle a choisi d'avoir un avortement.
Oui, c'est ça. Mais elle était au Québec, puis ça a été vraiment compliqué de trouver une place.
Puis justement, elle était en région, donc il a fallu qu'elle vienne à Québec.
Puis le Québec, finalement, ça ne marchait plus, donc ils l'ont envoyée à Montréal.
Mais c'est ça, c'est juste pour ton amie.
Elle a dû, j'imagine, prendre des journées de congé avoir des examens médicaux
avoir des échographies, rencontrer d'autres spécialistes
se déplacer dans une ville
se déplacer dans une autre ville
c'est des journées où tu travailles pas
où t'es pas là pour t'occuper de tes enfants
les femmes on a d'autres choses à faire
non clairement
c'est compliqué
mais
est-ce que...
Il y a une période aussi,
quand tu veux te faire avorter,
tu ne peux pas décider de te faire avorter
et aller te faire avorter le lendemain.
Il y a quand même...
Moi, ça, je trouve que c'est quand même bien
parce que, tu sais, des fois,
tu prends une décision par impulsion
et ça te permet de quand même
pouvoir prendre une meilleure décision, plus éclairée.
Tu veux dire le délai, mettons, entre la prise de rendez-vous et le rendez-vous.
Oui, parce que tu as comme un… c'est ça que je connais des gens, mais moi aussi j'ai choisi un appartement.
Puis le délai, au début tu es comme « non, incroyable, je ne peux pas attendre tout ce temps-là avec quelque chose en dedans de moi que je sais que
je veux arrêter ça.
Ça fait que c'est dur, mais en même temps,
ça m'a permis de vraiment
réfléchir comme il faut
et pas le faire sur un coup de tête.
Je pense que ça, c'est quand même positif
de ce côté-là.
Je te dirais que ça dépend. Ça va un peu par période.
Il y a des moments dans l'année où on a beaucoup d'attentes.
Des fois, on peut avoir de la plastique pour le lendemain.
Ce n'est pas nécessaire.
Cette attente-là, ça arrive malheureusement parce que...
Je pensais qu'ils mettaient tout le temps.
Parce que tous les gens que j'ai parlé qui ont eu un avortement,
ça a tout le temps pris deux, trois semaines.
Des fois, ça peut être dû à l'accessibilité en clinique.
Soit parce qu'ils sont bookés et ça va dans une semaine dans deux semaines deux semaines ou des fois c'est
parce qu'on est trop tôt en grossesse quand la grossesse est vraiment au tout début ça va être
difficile de voir quelque chose à l'échographie ça qu'on préfère attendre un petit peu pour être
certain mais est ce que tu suggères aux personnes mettons quelqu'un qui dit qu'elle pense vouloir se faire avorter, est-ce que tu lui suggères
d'attendre?
Je dirais,
mettons qu'on reçoit l'appel d'une
femme qui veut prendre rendez-vous pour un avortement,
notre but, c'est pas
de les faire attendre, on veut leur donner un rendez-vous
le plus rapidement possible. On prend en
considération que les femmes,
quand elles sont rendues à prendre le rendez-vous,
leur décision est prise.
Bien sûr, elles peuvent changer d'idée
autant de fois qu'elles le veulent, si elles veulent annuler
le rendez-vous ou repousser le rendez-vous.
Jusqu'à ce que la procédure
soit enclenchée, elles peuvent décider
d'arrêter
tout ça-là et de revenir.
Mais ça dépend.
Je ne dirais pas que l'attente est nécessaire
au moment où on prend le rendez-vous
la prise de rendez-vous et le rendez-vous
en tant que tel
mais oui des fois de prendre le temps de se penser
chaque femme a ses raisons
d'avoir un avortement, de mettre fin à une grossesse
puis je pense que c'est important aussi
on entend souvent
on hiérarchise un petit peu les raisons
d'avoir une interruption de grossesse.
C'est comme quoi c'est plus correct
quand c'est une adolescente
que quand c'est une mère de famille,
qu'une femme qui a eu sept avortements
versus une femme qui a eu la première fois,
c'est moins correct.
Toutes les raisons sont valables.
En fait, nous, à la clinique,
on ne demande jamais une raison.
Si les femmes veulent en parler spontanément
pendant le rendez-vous, on va être là pour les écouter
avec plaisir. Mais nous, la seule
question qu'on veut savoir, c'est
« Tu es enceinte? Veux-tu encore être enceinte? Non.
Est-ce que c'est ton choix? Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui te pousse dans le dos? C'est vraiment ta décision?
Parfait, on s'occupe du reste. »
Mais c'est ça, il faut arrêter
de hiérarchiser les raisons,
de se dire qu'il y a des raisons de mieux.
J'avoue que c'est
quelque chose qu'il faut que je déconstruise.
Oui, mais tu sais,
c'est un peu ce qu'on entend
dans la société, c'est ce qu'on en voit sur les réseaux,
c'est ce qu'on entend parler avec nos amis, nos familles.
Oui, c'est ça, c'est déconstruire ces idées-là.
Mais je trouve ça
super beau, puis la façon que tu parles,
ça paraît que
c'est pas juste une job que tu fais.
Tu y réfléchis, tu comprends,
tu veux faire la bonne affaire.
Les infirmières au Centre de santé des femmes,
on est vraiment chanceux.
C'est un job incroyable.
On se dit souvent que ça doit être dur,
mais il y a quelque chose de privilégié
à pouvoir accompagner des femmes
pendant ce moment-là.
D'être là pour les écouter, les soutenir, faire de l'enseignement.
D'être là quand ils se réapproprient leur corps et qu'ils font des choix, faire un choix pour toi.
C'est quand même un gros mot.
C'est vraiment powerful d'être là et d'assister à ça.
C'est jusqu'à combien de mois que vous, vous faites ça?
Nous, à la clinique, jusqu'à combien de mois que vous, vous faites ça?
Nous, à la clinique, jusqu'à 15 semaines.
Quand on parle de grossesse, on a tendance dans la culture populaire
à parler en mois, mais dans le milieu médical,
on parle vraiment en semaines.
15 semaines, c'est genre 3...
C'est 15 semaines à partir
de la dernière menstruation.
C'est la première journée des dernières menstruations.
Souvent, on découvre une grossesse
avec des tests de grossesse qui sont super sensibles.
Maintenant, on peut découvrir une grossesse à 4 semaines
quand on voit
un premier retard menstruel.
Mais en réalité, c'est 4 semaines
depuis la première journée des dernières menstruations.
L'ovulation a peut-être eu lieu il y a 2 semaines.
Donc, la grossesse a 2 semaines.
C'est en réalité, mais on va quand même dire que ça fait 4 semaines.
Oui, ça, je n'ai jamais compris semaines. C'est en réalité, mais on va quand même dire que ça fait quatre semaines. Oui, ça, j'ai jamais compris ça.
C'est un peu complexe.
Moi, je calculais toutes mes affaires, puis je suis genre, non,
Soléane, je suis enceinte de, genre, sept semaines.
Elle est comme, non, t'es enceinte de neuf.
Je suis comme, ben non, parce que je le sais exactement
la journée que j'ai fait l'amour, puis
en tout cas, je comprenais pas ça.
On dirait que je comprends pas non plus.
Ton bébé, là, il peut être fait avant. Dans le fond, c'est un principe. Ton bébé, il peut être fait avant.
C'est comme si ton corps
est en construction de ton bébé
avant même que tu sois enceinte.
C'est comme s'il prépare.
Moi c'est le même qui m'avait expliqué, mon médecin,
pour que je comprenne.
C'est vraiment juste un calcul pour l'âge gestationnel.
La conception a lieu au moment
de la relation sexuelle à l'ovulation.
C'est peut-être nous. Sans se faire, Marie. Qu'est-ce qu'elle m'a dit pour que je comprenne? la conception a lieu au moment de la relation sexuelle à l'ovulation. Oui.
C'est peut-être déjà.
Sans se faire, Marie.
Non, mais qu'est-ce qu'elle m'a dit
pour que je comprenne?
Parce que je me sens sinéreux à long temps.
Je suis comme, madame,
je ne comprends pas,
mais dites-le.
Elle dit, dans le fond,
c'est comme si ton bébé,
ton corps,
il était déjà en préparation.
Comme si en préparation de ce qui fait que...
Quand ton cycle menstruel commence,
tu saignes quelques jours.
Après ça, tu as la couche à l'intérieur de ton utérus
qui va se préparer
c'est en préparation
mais la préparation de ton
de ta fécondité
en tout cas
il y a une période qui prépare
souvent il y a deux semaines de plus
en tout cas moi ça fait deux semaines de plus
que j'étais contente
j'étais genre yes, j'accouche
deux de moins
mais pour répondre à ta question, c'est ça, on va jusqu'à 15 semaines
15 semaines
puis si mettons quelqu'un est à six mois de grossesse
parce qu'il a appris sur le tard
il voulait rediriger ailleurs
oui, on va accompagner
cette personne-là
pour qu'elle puisse prendre un rendez-vous
dans une clinique qui fait des interruptions
de grossesse plus avancées.
Est-ce que c'est parce que c'est plus compliqué?
Il y a plus de risques?
C'est juste que ça demande des instruments différents
qu'on n'a pas nécessairement à la clinique.
Mais techniquement, c'est une procédure.
Un avortement par instrument,
comme nous, on le fait à la clinique,
c'est une procédure qui dure environ
cinq minutes. C'est vraiment très rapide. Est-ce que tu peux expliquer? Oui, je peux expliquer. J'ai
parlé un peu de la façon par médicament. Par instrument, ça se fait un peu comme un examen
gynécologique avec spéculum qu'on installe pour aller visualiser le col qui est la porte d'entrée
vers l'utérus. On fait préalablement une échographie pour s'assurer de la bonne datation.
Puis on va donner de la médication.
La bonne quoi, je m'excuse?
La bonne, du bon âge gestationnel,
c'est de savoir il y a combien de semaines de grossesse.
OK, ça, c'est quelque chose qu'il faut que vous sachiez.
Oui, juste pour vérifier.
C'est vraiment juste pour prendre les bons instruments.
OK.
Puis s'assurer, c'est ça, qu'on n'ait pas de surprise
puis que finalement, elle soit plus avancée ou tout ça.
Après ça, avec des petits instruments
qui ressemblent un peu à des pailles,
on va aller ouvrir un petit peu le col,
puis on fait une aspiration de ce qui est
à l'intérieur de l'utérus, puis c'est terminé.
Puis c'est ça, on donne la médication intraveineuse
pour la relaxation, pour la douleur,
au choix de la femme, elle n'est pas obligée de le prendre.
Puis la médecin aussi va faire une anesthésie locale au niveau du
col pour diminuer un peu les crampes.
Ça, est-ce que c'est
payant? Avec la carte
RAMQ, c'est payé. C'est une
femme québécoise que sa RAMQ
n'a rien à débourser pour un avortement.
À la clinique, des fois,
on a des femmes immigrantes qui viennent, qui sont sous
un programme spécial
d'assurance pour les femmes réfugiées.
Ça va être couvert aussi.
On a un fonds d'urgence
aussi au centre.
On reçoit des dons à chaque année.
On a une campagne de financement pour les femmes
justement sans RAMQ, qui arrivent
soit qui sont sans statut ou qui n'ont pas les moyens
de payer pour un avortement.
Sans statut, ça veut dire quoi?
S'ils arrivent, justement, ils n'ont pas
de... Comment j'expliquerais ça?
Ils ne sont pas résidents, ils ne sont pas citoyens.
Ils sont arrivés
et ils n'ont pas le droit à des assurances
ou des couvertures médicales.
Le centre peut...
On voit avec elles s'ils sont capables de débourser un montant
ou pas, mais le centre peut pallier.
On ne laisse pas une femme
repartir avec une grossesse non désirée.
C'est ce qu'elle veut.
On va tout faire
ce qu'on peut pour l'aider.
C'est quoi les coûts?
Mettons, justement, quelqu'un qui n'a aucune assurance,
c'est quoi le coût normal?
Ça coûte 675 $
pour un appartement.
Même ça, ça inclut
l'analgésie? Oui et c'est un prix pour pour tout ok la pige qu'est ce que je
me rappelle plus mais commence comment qu'on fait mais ton le si mettons on décide de vouloir faire
se faire avorter je me rappelle qu'on parlait à quelqu'un,
une personne avant. Ça, c'est quand même le fun
parce que je suis assez là pour poser des questions.
Après ça...
Dans le fond, le rendez-vous,
comment ça se déroule,
la femme va prendre son rendez-vous,
on va la voir le plus vite possible.
Le jour du rendez-vous, on lui dit de prévoir
comme un... Si on parle pour un avortement par instrument,
on va lui dire de prévoir en tout et pour tout
comme un trois heures, le temps qu'elle remplisse
les formulaires, tout ça.
Le temps qu'elle rencontre l'infirmière, on fait des
pré-rencontres pour qu'elle puisse
poser ses questions, qu'on puisse lui expliquer
la procédure,
valider avec elle
le consentement, libre et éclairé,
discuter de contraception si au besoin,
si elle veut qu'on lui fasse une prescription pour quelque chose.
OK, vous pouvez faire
les prescriptions après.
Oui, puis tu sais, au moment de la prise
de rendez-vous, si une femme sait qu'après
son interruption de grossesse, elle aimerait savoir
un stérilet ou qu'on lui installe
un implant, on peut lui faire
une prescription d'avance pour qu'elle arrive avec son stérilet ou son implant
le jour du rendez-vous. Tout peut être fait en même temps.
Installer un stérilet
tout de suite après un avortement, c'est comme
le meilleur moment parce qu'on a reçu
de la médication, on est plus relax,
on a reçu de la médication pour la douleur, le col est déjà
un peu ouvert. C'est comme vraiment
un bon moment.
J'ai essayé de faire mon stérilet
en même temps. Il me suis fait faire mon stérilet en même temps.
Ils me l'avaient suggéré
parce que c'était à cause de la pilule
que j'avais mal.
J'avais oublié ma pilule une journée.
Tu penses jamais.
Une journée, ce n'est pas super.
C'est arrivé ça.
Après ça, ils me l'ont suggéré.
C'est là que j'ai pris
le crime géré.
Si tout le monde dit que ça fait souvent mal,
mais c'est justement...
Ça, c'est l'avantage que ça soit installé tout de suite après.
Mais tu es vraiment gelée, là.
Je me rappelle juste d'avoir regardé les murs.
Puis un peu comme que l'autre fois,
tu expliquais quand tu étais gelée sur une table d'opération.
Oui.
Tout bouger.
Tout bouger, là.
Oui, on donne de la médication. C'est ça, vraiment pour relaxer, pour la doule médication c'est ça vraiment pour relaxer pour la douleur mais c'est
pas obligatoire pour certaines femmes ça peut être un peu anxiogène d'avoir comme peur de
perdre le contrôle c'est vraiment pas obligatoire on peut y aller avec des plus petites doses si
c'est ce que la femme désire on peut en raj rajouter au besoin si jamais la personne n'est pas confortable pendant l'intervention.
On s'ajuste vraiment
avec la personne qu'on a devant nous.
Puis l'avantage aussi de faire
l'avortement par médicament,
tu n'as pas cette sensation-là
de perdre le contrôle,
mais pour certaines personnes, d'être étourdie,
de devoir passer
un après-midi,
être buzzée, ils n'ont pas le temps.
Justement, quand tu as une vie de famille,
tu travailles, tu es aux études.
Ça peut être une bonne option.
Ça fait-tu longtemps que les pilules, ça existe?
Je n'ai pas, j'ai mes notes quelque part.
Ça fait quelques années quand même.
Même si je ne me trompe pas, ça fait comme 30 ans en Europe.
Ça fait assez longtemps quand même. Même si je ne me trompe pas, ça fait comme 30 ans en Europe. Ça fait assez longtemps que ça existe.
C'est quoi les...
Je ne sais pas s'il y a un pourcentage
ou des statistiques par rapport à ça,
mais de femmes qui viennent vous voir
en pensant qu'elles veulent un avortement
et qui changent d'idée.
C'est vraiment très rare.
C'est rare.
Ça arrive, mais c'est vraiment très rare.
Quand ça arrive, souvent c'est à la pré-rencontre
que ça se discute
les femmes venaient peut-être plus pour poser des questions
des fois
elles vont venir pour rencontrer le médecin
discuter de comment ça va se passer
mais c'est vraiment très rare
mais ça peut arriver
c'est vraiment correct
de changer d'idée
dans ce temps-là on a fait de redonner
un rendez-vous.
Ils peuvent être suivis aussi
avec un psy ou quelque chose?
Au besoin.
Si jamais on voyait qu'il y avait vraiment
un trouble d'adaptation ou que c'était
vraiment difficile, la médecin
pourrait faire une référence en santé mentale
au CLSC ou à l'hôpital, mais
accès en santé mentale au Québec,
c'est déjà compliqué.
Je ne pense pas que c'est la meilleure option.
Il y a des organismes comme Grossesse Secours,
SOS Grossesse,
qui ont des lignes d'écoute,
puis ils ont des intervenants et intervenantes
qui sont là pour justement aider à la prise de décision,
écouter après l'avortement,
comment ça se passe.
Ça, c'est des...
Tu peux appeler là.
On va le mettre sur le lien, c'est intéressant.
Puis nous, au centre,
on a notre sexologue
qui s'occupe d'organiser
des rencontres.
Je ne sais pas si c'est à tous les mois,
à une certaine fréquence,
des rencontres après l'avortement
pour les femmes qui désirent
venir parler. C'est des rencontres
en groupe. Tout le monde peut discuter
de comment ça s'est passé. Des fois, c'est le fun de savoir
qu'on n'est pas seules à avoir vécu ça
et de se sentir soutenue
entre femmes. Ça fait du bien.
C'est vrai. Ce n'est pas un sujet
que tu vas parler
ouvertement.
Aujourd'hui,
je ne pense pas qu'à 5 ans, je l'aurais dit, Aujourd'hui, je trouve ça le fun. Tu sais, je pense pas que, là,
5 ans, je l'aurais dit, on dirait que c'est...
Aujourd'hui, je trouve ça plus facile d'aborder
justement certains sujets comme ça.
Puis je trouve ça vraiment important
qu'on le fasse parce que des fois, justement, comme tu dis,
on pense qu'on est tout seul, puis finalement,
t'en parles, puis t'es comme...
T'es vrai, tu sais, t'es pas tout seul.
Fait que tu penses que... Des fois aussi, au début,
moi, je me sentais mal.
Puis après ça, c'est ça, tu réalises
que c'est vraiment la meilleure
décision que j'ai prise.
C'est au Québec, si je ne me trompe pas,
c'est une femme sur quatre qui va avoir une interruption de grossesse
au cours de sa vie.
C'est quand même une bonne portion
de la population.
On n'est pas tout seul.
Puis, est-ce que vous avez
de l'aide
pour des personnes, mettons,
si c'est une personne qui vient
pour faire une interruption,
vous lui posez la question, est-ce que c'est volontaire?
Puis elle te répond que
c'est son chum ou sa blonde,
ou whatever, en tout cas. Je ne sais pas.
C'est quelqu'un qui insiste.
Qu'est-ce que vous faites?
C'est sûr qu'on va y aller avec
ce que la femme veut, elle.
On va la référer à des organismes
pour violences conjugales,
tout ça, mais c'est sûr qu'on ne fera
jamais quelque chose contre son gré à elle.
Des fois, ça arrive
qu'un conjoint va appeler pour prendre
rendez-vous pour sa blonde, rempli de bonnes intentions,
mais s'il n'y a pas de barrière de langue
ou qu'on n'a pas absolument besoin
de parler à quelqu'un,
à une tierce personne pour prendre le rendez-vous,
on va toujours prioriser de parler
à la personne qui va avoir une interruption de grossesse
plutôt qu'une autre personne
pour répondre à ses questions,
voir que c'est vraiment elle qui veut ça.
Je vais aller dans le...
C'est peut-être un petit peu plus tabou,
puis ça se peut que je ne sois pas bonne avec les mots
parce que je ne sais pas comment
dire les choses, mais
à partir de
combien de temps on peut dire que
c'est un bébé que tu as dans le bedon, mettons?
Quand tu l'as dans tes bras puis que c'est voulu.
C'est ça, bravo.
C'est ça.
Dans le fond, oui, cest voulu. C'est ça. Bravo. C'est ça. Dans le fond, c'est ça.
C'est vraiment...
C'est vrai que c'est touché parce que souvent,
les gens avec qui je parle,
on dirait que justement,
le jugement,
c'est au niveau du nombre de semaines.
Souvent, on va juger
l'avortement.
Le crime a été à trois mois.
C'est déjà un bébé ou whatever
c'est bon
qu'est-ce que tu as dit
c'est ce qui fait le plus de sens
comme réponse
mais on dirait que c'est ça
j'avais besoin de le savoir
mais tu sais à l'inverse quand c'est quelqu'un dans notre entourage
qui a une grossesse qui est désirée
si la personne veut que ce soit un bébé
dans son ventre ça va l'être.
Tout dépend du contexte, je te dirais.
Oui, je comprends.
Puis on dirait que
le contraire, comme tu dis,
de savoir que
des fois, les mensonges,
je suis juste à un mois et demi,
c'est rien encore,
ça aussi, mais comme tu dis,
c'est pas... Tout le monde lui donne la valeur qu'il a. Oui. C'est rien encore ça aussi mais comme tu dis c'est pas tout le monde lui donne la valeur qu'il a
c'est vraiment
c'est vraiment touché
c'est parce aussi
pas toutes les femmes qui le vivent de la même façon
mon amie qui a vécu
son avortement me parlait du fait qu'elle en avait
déjà eu un à genre
15 ans, une enfant de même
puis ce qu'elle disait c'est que
toute sa vie,
à chaque année, elle se disait
en ce moment, j'aurais un bébé de 2 ans.
En ce moment, j'aurais un bébé de 3 ans.
Puis c'est comme quelque chose qui est resté avec elle toute sa vie.
Puis son deuxième avortement qu'elle a fait
plus récemment,
ça, ça a vraiment été tout de suite,
elle savait que c'était pas ça.
Puis ça l'affecte pas du tout.
Tandis que celui-là qu'elle a fait plus jeune, ça l'a tout le temps dans la tête Puis ça l'affecte pas du tout. Tandis que celui-là, qu'elle a fait plus jeune,
ça l'a tout le temps dans la tête.
Ça l'a marqué différemment. Mais tu sais, il y a autant de façons
de réagir à une interruption de grossesse
qu'il y a de femmes, tu sais, puis d'interruption
de grossesse en tant que telle.
Tu peux avoir un avortement
deux ou trois fois dans ta vie, puis le vivre
complètement différemment à chaque fois.
Puis c'est correct que ça prenne
la place que tu veux que ça l'ait dans ta vie.
Ça peut être un moment,
quelque chose qui passe,
puis tu n'as plus besoin de penser après.
Ou ça peut être quelque chose qu'à l'intérieur de toi,
tu as envie de te souvenir
et justement de te remémorer
à chaque année de façon sclique.
C'est vraiment propre à chacune
de le voir
et de le vivre à sa façon.
Est-ce qu'elle m'avait dit, quand j'avais fait mon intervention,
à peu près, elle disait à peu près,
il y a 50 % des gens qui, soit l'année d'après,
vont souvent revouloir un autre enfant
ou penser à vouloir un autre enfant.
Est-ce que c'est encore ça, les stats?
J'en ai... Je pourrais pas dire.
Nous, on les voit pas après.
OK, tu les vois pas. OK.
Elle m'avait dit que c'était soit ça.
Souvent, c'est que les personnes,
parce que justement, ils ont un vide.
Fait que souvent, dans l'année d'après,
ils vont vouloir avoir un autre enfant.
Avoir un désir de parentalité,
ce n'est pas une raison
de te faire vivre une grossesse non désirée.
Non.
C'est sûr que je vais être mère un jour, c'est sûr que je vais avoir des enfants,
mais là, en ce moment, je suis enceinte
et je ne veux pas être enceinte maintenant, je ne veux pas avoir
un enfant maintenant. C'est deux choses
qu'il faut être capable de séparer.
C'est ça qui est touché.
Oui.
Un avortement, que ce soit par médicament
ou par instrument,
ne joue pas sur la fertilité.
Pas dans zéro.
Il y a des risques dans n'importe quelle procédure.
Que ce soit...
Tous les risques que tu aurais
pour un avortement, tu les as
x10, x100 pour une grossesse menée à terme.
Si on y va en comparaison, il y a plus de chances
que ta fertilité soit affectée
par une grossesse menée à terme que par
un avortement.
Il y a des fois de déconstruire tout ça.
Si tu ne veux pas
être enceinte maintenant, c'est possible.
Ça ne veut pas dire que ça ne pourra pas réarriver.
Ça ne veut pas dire que tu es une
mauvaise personne.
C'est ça. C'est déconstruire ces choses-là aussi. ça ne veut pas dire que ça ne pourra pas réarriver. Ça ne veut pas dire qu'elle était une mauvaise personne.
C'est ça, c'est déconstruire ces choses-là aussi.
Quel genre de complications il peut y avoir, mettons?
C'est vraiment très rare qu'il y ait des complications.
Pratiquement toutes les complications qu'il peut y avoir,
on peut faire des actions qui vont régler ça.
Ça peut arriver après, peu importe la méthode,
qu'il reste des petits débris dans l'utérus qu'on doit aller réaspirer
ou on peut redonner de la médication pour faire évacuer.
S'il reste quelque chose dans l'utérus,
ça peut donner des crampes, ça peut faire saigner
dans les jours, les semaines qui suivent,
mais c'est facile à régler.
Il y a des risques d'infection
qui peuvent se traiter par des antibiotiques.
Il y a des risques de saignement.
On peut donner de la médication.
Si jamais il y avait une hémorragie, il y a de la médication qu'on peut donner.
Il y a des choses qu'on peut faire.
Risques de perforation utérine extrêmement rares.
Ça peut arriver.
L'utérus se répare de lui-même par après.
C'est très rare qu'il y ait des complications.
Nous, au centre, il n'y a pas longtemps, on a eu une formation sur les situations d'urgence
et c'est une bonne chose parce que ça n'arrive jamais.
Donc, de se garder
un petit déjeuner, c'était une bonne chose, mais c'est
vraiment, vraiment très rare.
Mettons,
quelqu'un
est bien inquiet de sa fertilité,
tombe enceinte, puis
a l'impression qu'elle ne pourrait
jamais retomber enceinte. C'est comme sa seule
occasion. Il y a-tu moyen
de faire un test de fertilité pour checker?
Comment que...
C'est une question qu'on entend quand même souvent.
On ne peut pas en tant que femme
de... Je dis femme
depuis le début de l'entrevue, mais vraiment,
c'est personne avec utérus.
On s'appelle le Centre de santé des femmes,
mais littéralement, on peut régler les problèmes de grossesse non désirée chez toute personne qui a avec utérus. On s'appelle le Centre de santé des femmes, mais littéralement, on peut régler
les problèmes de grossesse non désirée
chez toute personne qui a un utérus.
Si on revient à la fertilité,
ça va être de déconstruire tout ça,
de voir expliquer les risques
qui sont très rares,
qu'un avortement, ça ne joue pas
sur la fertilité.
C'est sûr qu'il y a des tests de fertilité
que c'est possible de faire dans des cliniques privées,
dans des styles OVO, ces choses-là.
Je ne suis vraiment pas une spécialiste de ça.
Je ne pourrais pas vous en dire plus de comment ça se fait.
Mais tu sais aussi, on a tendance à penser,
ah, tu sais, j'ai eu, mettons, quelqu'un qui est rendu
dans la trentaine, qui essaie de concevoir un enfant
et puis ça ne marche pas,
puis qui a déjà eu un abortement dans le passé.
Tu sais, des fois, la décision est facile de faire comme, Ah, ben, tu sais, j'ai eu un avortement, c'est peut-être pour ça que je suis pas capable de
tomber enceinte », mais tu sais, t'as plus le même âge, est-ce que c'est le même conjoint,
est-ce qu'il y a de la médication que tu prenais dans le temps que tu prends plus, ou vice-versa,
tu sais, il y a tellement de facteurs qui peuvent jouer sur la fertilité autre qu'un
avortement, tu sais, que c'est d'aller faire un bilan de santé avec la personne, voir toutes les facettes de sa vie, voir qu'est-ce qui pourrait jouer là-dessus,
puis se déconstruire que ce n'est pas dû à un avortement, qu'il y a peut-être quelque chose qui se
passe avec la fertilité après. C'est juste stressant parce que je m'imagine tomber enceinte en ce moment dans ma vie mettons là je
serais pas comment gérer je serais pas parce que toi tu penses tellement que
tu es peut-être infertile genre tu as comme tellement genre cette peur là que si
on m'enceinte demain matin toi genre c'est sûr que genre impossible que tu
puisses te faire avorter parce que dans ta tête tu étais infertile en tout cas
je pense ça que c'est le même que tu sens.
Un peu, puis ça, oui.
Puis il y a aussi le genre de...
Je sais qu'il n'y a pas de...
Toutes les raisons sont valides.
Je regarde ma vie, puis je sais
que je serais prête à accueillir un enfant
techniquement. Je veux dire,
j'aurais les moyens,
je serais correcte meilleurs et juste une peur qui est là que je quitte
pas explicable que je sais pas si un gros mouv le de 6 avoir un enfant ça
bouscule ta vie sur tous les aspects c'est d'être prête techniquement est ce
que ça veut dire être prête tout court c'est plein de choses à évaluer dans sa vie,
au moment où ça t'arrive.
Il y a tellement de monde qui disent que, dans le fond,
on n'est jamais prête à ces choses-là.
C'est ça, c'est savoir est-ce que je ne suis pas prête
dans le sens qu'on n'est jamais prête, puis go.
Ou je ne suis pas prête, genre non, pas tout de suite.
C'est ça, c'est le genre de...
Moi, je dirais vraiment dans le sens que
est-ce que t'as le goût d'avoir,
parce qu'être prête, comme que
moi, je pourrais être prête,
puis toi, tu penses que moi, je serais pas prête,
c'est pas la même affaire.
Mais moi, je pense
dans la...
Moi, j'étais prête, quand je me suis rentrée,
je me suis dit, j'avais de l'argent, j'avais une job, j'avais un logement.
J'aurais pu, mais je n'en voulais pas.
C'était vraiment ça.
Je ne me voyais pas avoir un enfant là.
Même quand je suis tombée enceinte, encore là, j'étais comme ouf.
Mais oui, très bien.
C'est correct de peser les pours et les comptes avant de faire rentrer
un autre humain dans ta vie
je pense que c'est
c'est parce qu'il y a plein d'enjeux
dans la vie mais il faut vraiment que tu écoutes ton coeur
on leur dit est-ce que
moi c'était vraiment ça
je le vis-tu là ou je suis pas là dans ma vie
pis ce bébé là
qui a vu le monde
ça a été quoi genre qu'-là, qui a vu le monde,
ça a été quoi le... Genre, qu'est-ce qui a pesé dans la balance
pour faire ce bébé-là?
Je le veux.
Ça a été vraiment ça.
C'est tout seul.
C'est impossible de te dire
si j'étais ton ancien.
Pour moi,
encore là aujourd'hui,
des fois je me dis, comment je ferais sans lui? »
Mais je sais qu'il y en a plein qui le font, puis je suis comme « Oh my God! »
Genre, mais tu peux,
tu as une force incroyable
qui apparaît. Là, moi, on dirait que ma force
est comme diminuée en deux parce que je compte
sur l'autre. Mais moi,
c'est mon chum qui a fait que j'étais genre
« Ok, on est capable à deux, tu sais. »
Mais je pense que même si je pense que peut a fait que j'étais genre, OK, on est capable à deux, tu sais. Mais je pense que même si...
Je pense que peut-être si j'avais été seule aussi,
peut-être que je l'aurais gardée aussi.
Parce que je le voulais...
Dans mon cœur, je le voulais.
L'autre fois, c'était pas ça.
Tu le sentais.
Des fois, ça s'explique.
Tu le sens, genre.
Tu l'écoutes, tu le sais que, OK, ça, c'est mon bébé.
C'est pas parce qu'une décision est claire que c'est facile
non plus, tu peux être certaine de ta décision
mais que ça a été
des listes et des listes de pour et contre
puis de dire
peser tous les aspects
de ta vie puis tout, c'est pas
parce que c'est clair que c'est facile.
Puis il y en a qui ont toutes les
raisons pour pas l'avoir puis
qui vont l'avoir puis qui vont tellement être heureuses.
Fait que moi, je dis d'écouter ta petite voix intérieure.
Y a-tu un...
On va y aller dans la généralisation.
Est-ce qu'il y a un type de femme qui vient plus particulier?
Genre un...
Tâche ou...
Généralisation, ouais. Groupe d'âge, groupe de... On a vraiment des femmes de tout âge qui viennent. Genre un... Un tâche ou une généralisation.
Un groupe d'âge.
On a vraiment des femmes de tout âge qui viennent.
Adolescentes à périménopause.
Périménopause?
Oui, c'est juste avant la ménopause.
Des fois, ça peut arriver que les menstruations
deviennent plus irrégulières avant la ménopause.
On pensait qu'on pouvait tomber enceinte,
mais ça marche encore.
C'est vrai ça.
Mais notre plus grand...
Ça suit les courbes de fertilité, en fait.
Fait qu'aux deux extrêmes,
c'est très jeune, plus âgé, on en voit moins.
C'est vraiment vingtaine, trentaine.
– Vingtaine, trentaine.
– Il n'y a pas de type de femmes qui viennent se faire avorter.
On voit vraiment tous les milieux socio-économiques.
Il n'y a vraiment pas de
personnes typiques.
Mais la majorité
des âges les plus populaires, c'est
entre dans la vingtaine.
Au moment où... La fertilité
est la plus... Oui, exact.
Puis aussi que l'activité
est plus...
Oui, bref.
Moi, je suis très active
et voilà, ça marche pas.
Hey!
Est-ce qu'il y a un cas
où vous refusez...
N'importe quel cas que vous refuseriez
une femme, vous faites non.
Impossible quand t'avortes.
Non. Jamais. Vite comme ça, non.
Si techniquement c'est pas possible
chez nous, on va trouver une solution.
Peu importe.
Je pose vraiment des questions
que je veux juste...
Mais mettons
qu'une femme, c'est sa santé
physique qui pourrait être...
Je ne sais pas.
Mettons une malformation au niveau de l'utérus.
Oui, genre.
À ce moment-là, on pourrait l'envoyer
en milieu hospitalier
où ça pourrait être fait sous écho.
Ça ne sert à rien?
Non, pas nécessairement.
Juste avec des instruments plus précis,
avec des meilleures images au niveau de l'échographie
pendant qu'on fait la procédure.
Mais il y a des choses...
Je prends l'exemple de malformation l'utérus, ça peut être
plus difficile ou plus compliqué
par instrument, mais très possible
par médicament, tu sais, il y a toujours
un choix, il y a toujours une possibilité
mais non
on ne refuserait pas
on trouverait une solution
ça je voulais entendre
il n'y a pas d'obstacle
c'est vrai qu'on dirait qu'on n'y en a pas, il n'y a pas d'obstacle.
C'est vrai qu'on dirait qu'on n'est pas... Non, il n'y en a pas. Il n'y en a jamais.
Non, mais c'est parfait. Vraiment cool.
Comment
tu vois ça, ce qui est en train
de se passer aux States? Quand même, je suis curieuse
de... Oui.
Ça fait peur. On se dit...
On se rend compte que même après
toutes ces années de lutte, on n'est
jamais à l'abri de rien.
On espère que ces femmes-là vont pouvoir trouver des services pour avoir des avortements sécuritaires.
Parce que ça a été prouvé que ce n'est pas parce qu'on rend l'avortement illégal qu'il y a moins d'avortements.
Il y a juste plus d'avortements dangereux, non sécuritaires, plus de complications.
Mettons, la personne qui ne veut vraiment pas d'enfants et qui tombe enceinte,
comment est-ce qu'elle ne veut pas aller en prison?
Qu'est-ce qu'elle fait?
Elle peut faire plein d'affaires.
Il y a peut-être même des abandons de bébés.
Est-ce qu'il y a plus d'abandons de bébés dans ces pays-là?
Je ne sais pas, mais c'est sûr que d'avoir un enfant quand à la base tu as une grossesse non désirée,
ça vient jouer sur toutes les facettes de ta vie,
niveau économique, ton travail, les études, tout ça,
tout est chamboulé.
Il y a plus de risques de pauvreté pour les femmes,
de ne pas être
capable de trouver d'emploi.
Tout devient encore plus difficile
à ce moment-là. C'est évidemment toujours
les femmes qui payent pour ça.
C'est quoi leur façon...
Je pense que c'est ça. C'est quoi leur...
Est-ce que tu parles bien?
Oui, c'est la vérité.
Je voulais dire ça
mais c'est quoi leur façon de penser
c'est quoi leur raison
pourquoi
j'aimerais vraiment savoir leur réponse
ils l'ont pas dit pourquoi les tabarnouches
ça vient d'une mentalité patriarcale
de droite
des décisions prises par des hommes blancs
privilégiés
mais j'ai pas la vraie réponse je sais pas ils ont jamais dit pourquoi prise par des hommes blancs privilégiés.
Mais je n'ai pas la vraie réponse.
Je ne sais pas.
Ils n'ont jamais dit pourquoi.
Mais ça vient toujours jouer avec.
C'est un être.
Oui, exactement.
L'avortement,
est-ce que c'est ça, mettons,
ça fait combien de temps au Québec versus aux States versus partout dans le monde?
Au Québec, c'est légal depuis 1988.
Hé! Rien que ça?
Ça fait pas longtemps. Ça fait vraiment pas longtemps.
Mais quand c'était pas légal,
les gens... C'était pas légal,
en fait, t'avais pas le droit. On est quasiment nés
en 88.
14 ans plus tard.
Non.
84?
Regarde, les matins.
Mais ça fait pas longtemps.
Avant, c'est sûr qu'il y en avait quand même
qui se faisaient, mais est-ce que c'était aussi
sécuritaire?
Pas vraiment.
Mais c'est ça, ça fait pas longtemps.
Puis, si je me trompe pas,
c'est depuis 2004
que c'est couvert en entier par la RAMQ,
que les femmes n'ont pas besoin de débourser.
C'est toutes des choses qui ne sont pas si loin dans le temps.
Il faut rester vigilant, vigilante.
C'est des droits qu'on pense acquis, mais est-ce que c'est vraiment?
De ne pas baisser les bras
devant cette lutte-là, puis de soutenir.
On entend
beaucoup parler dans les derniers jours,
est-ce que les femmes vont venir jusqu'au
Québec, jusqu'au Canada pour
venir avoir leurs avortements? Peut-être.
Il y a des États aux États-Unis
où ça va rester encore légal,
donc j'imagine que ces femmes-là vont plutôt se diriger
à l'intérieur du pays, vers ces États-là.
L'Oregon.
Eux autres, c'est sûr qu'ils ne touchent jamais à ça.
Ah oui?
Ah oui.
C'est une gang d'allumés.
Ah!
L'Oregon, je te dis.
Je te dis, eux autres, ils ne vont jamais toucher à ça.
Ça ne va pas dans l'oeil.
Je ne peux pas croire, moi.
Mais oui, tu sais.
On recule dans le temps, là.
Ça fait peur.
C'est super violent.
C'est là que tu réalises que, des fois, tu fais confiance à ton pays, tu sais. Mais que, dans le temps, ça fait peur. C'est super violent. C'est là que tu réalises que des fois,
tu fais confiance à ton pays,
mais que dans le fond...
Ouais.
Il y a une vidéo super touchante
que j'ai vue tout à l'heure d'une madame
qui a dit
qu'elle créait un groupe
de jeunes. Moi, j'étais là
quand c'était illégal
l'avortement, puis on ne veut pas
retourner là, je vous le jure.
On ne retournera pas là.
Parce qu'elle, c'est ça, l'expérience.
Non, mais imagine, elle a vu ça, ses amis,
qui n'avaient pas le droit.
Fait que quelle méthode qu'on peut utiliser
d'avortement illégal?
Le centre. C'est vrai que ça marche.
C'est une bonne, bien méthode.
Mais je ne sais pas.
Les gens,
sûrement qu'ils se donnaient
peut-être ou faisaient du sport intense.
Je ne saurais pas vous dire.
J'imagine que c'était des techniques
qui ne sont pas si loin de ce qu'on connaît maintenant,
mais qui étaient pratiquées dans le secret,
dans des endroits peut-être pas salubres,
avec des instruments peut-être pas propres.
Mais au niveau technique, j'imagine
que ça devait quand même ressembler à ce qu'on fait
aujourd'hui, mais est-ce qu'il y avait...
Est-ce qu'on donnait de la médication
pour soulager, tout ça, je pense pas.
Fait que... Mais... Mais ouais.
Puis est-ce que...
J'avais une autre question pour tantôt,
avant que j'oublie. Est-ce que
jusqu'à... Est-ce que
t'as déjà, peut-être pas toi ou entendu une personne qui s'en va pour
se faire avorter puis les les outils tout est là tout est placé puis finalement à décide d'interrompre
ce comme tu dis tu peux l'interrompre à tout moment oui moi ça m'est jamais arrivé quand
j'étais infirmière en salle c'est de d' de ça. J'ai déjà entendu des collègues à qui c'était arrivé.
Puis, on arrête tout.
OK.
Oui, oui.
C'est ça.
On prend le temps de rediscuter, de référer aux besoins.
Mais si la personne nous dit non, c'est non.
Même si on est juste…
Le temps que la procédure n'est pas faite, il y a une possibilité de reculer.
Il n'y a pas de problème.
Est-ce qu'il y a des cas
particuliers que toi, tu as assisté,
mettons, quelque chose qui t'est arrivé
ou qui t'a...
qui t'ont plus touché.
On voit
des belles choses, souvent. Les choses
qui nous touchent, des
accompagnants qui veulent tellement bien faire,
mais qui se sentent impuissants.
C'est de voir des amis. Tu peux être accompagnée qui veulent tellement bien faire, mais qui se sentent impuissants. C'est de voir des amis.
Tu peux être accompagnée d'une personne?
Oui.
Des fois, on voit deux.
Pendant la COVID, c'était super plate.
La femme devait venir seule
parce qu'on ne pouvait pas avoir trop de monde
dans la salle d'attente.
Mais depuis quelques semaines,
c'est possible de venir accompagner.
C'est des choses comme ça, vraiment cute, qu'est possible de venir accompagner. C'est des choses comme ça vraiment
cute qu'on voit.
Une fois aussi, dans la salle de repos,
on avait une femme, parce qu'après
un avortement par instrument, on demande à ce que
la femme reparte accompagnée.
Si elle n'est pas accompagnée pendant le rendez-vous,
que quelqu'un du moins vienne la chercher parce qu'elle ne peut pas
conduire pendant 24 heures.
Puis, tu restes un petit peu
plus somnolente après avoir reçu de la médication.
Puis si on avait vu le cas d'une femme qui essayait de trouver quelqu'un pour venir la
chercher, c'était super compliqué. Puis finalement une autre femme qui était dans la salle de repos
avec elle avait dit on va te ramener chez toi, mon chum est là. C'est des cas comme ça qu'on voit
qui sont vraiment touchants. Beaucoup de moments de solidarité entre femmes.
Des choses comme ça.
Des affaires moins le fun, ça arrive-tu des moments où c'est comme...
C'est sûr qu'il y a des moments qui sont plus tristes,
où on est là avec des femmes qui pleurent.
Mais la salle d'avortement, la salle de repos,
la salle où il y a la pré-rencontre, c'est tous des endroits
safe place.
C'est là où
les femmes peuvent laisser aller leurs
émotions librement. On est là pour
les écouter, tenir une main,
jaser pendant la procédure s'ils veulent,
mettre de la musique.
On essaie vraiment de mettre ça
le plus
doux possible pour accompagner les femmes.
Nice. Vraiment cool.
Ça donne quasiment le goût de se faire.
C'est vraiment le fun
d'entendre ça.
La façon que j'ai vécu, c'est le même.
C'est du partout.
Mais c'est vraiment cool
que ça soit comme ça.
C'est ce qu'il faut, en fait.
Tu repenses-tu des fois à ton avortement?
Non, vraiment. Pour vrai, c'est ça
qu'elle disait. Il y avait à peu près 50 %
des gens qui, souvent, vont repenser.
Ils vont tout le temps y repenser. Puis après, elle dit, il y a un autre 50 %
souvent que ça va être comme si
rien n'était. Moi,
ça a vraiment fait comme si rien n'était.
La semaine même, ça a été vraiment difficile. Mais après, c'était comme si rien n'était la semaine même ça a été vraiment difficile
mais après c'était comme si rien n'était
là d'en parler
on dirait que c'est comme plus
parce que c'est pas quelque chose que tu parles
donc d'en parler c'est tout le temps plus difficile
mais
j'y repense pas dans ma vie
je sais très bien que j'ai fait le bon choix
je suis tellement contente
t'en as-tu parlé excuse-moi je t'écoute non non vas-y Je sais très bien que j'ai fait le bon choix. Je suis tellement contente.
T'en as-tu parlé... Excuse-moi, je t'écoute.
Non, non, vas-y.
T'en as-tu parlé à des gens autour de toi?
Récemment, mes amis.
Parce que, justement,
c'est venu dans un party,
un sujet, justement,
que ça a comme venu pop,
une personne qui l'a dit.
Puis après ça, un autre.
Puis après ça, un autre fax à comme vraiment mais
si ça n'a pas été comme spontané non c'est ça c'est pas j'avais pas dit à ma
mère j'aime pas dire non tu avais pas été accompagné j'ai été
ouais mais c'est là par là la personne avec qui ma mère savait pas c'est de parler à la personne avec qui ma mère ne savait pas personne.
C'est quelque chose que tu vis
tout seul.
C'est ça qui n'est pas un souci.
Pas avant.
En tout cas, aujourd'hui, c'est ça. Je trouve ça le fun aujourd'hui
parce qu'on dirait qu'on en parle plus.
Mais avant, pour vrai,
est-ce que tu en entendais parler, toi, avant?
Ben...
Ça n'a jamais été tabou ben ben chez nous ce sujet là
non moi j'ai jamais eu de conversation avec mes amis c'est vraiment tout récemment que j'ai eu
des conversations puis je trouve ça le fun que ce soit ça dépend aussi beaucoup du contexte
tu sais puis dans une vie c'est ça tu vas parler de plus jeune adolescente plus tard dans la vie
tu le vis différemment mais – Bien oui. – Puis aussi,
je voulais juste le mentionner, mettons, une fille
de 14 ans qui tombe enceinte, c'est comme
partout ailleurs dans le reste du réseau de la santé.
À partir de 14 ans, elle n'est pas obligée
d'être accompagnée par un parent. Un parent n'est pas obligé
de savoir. – Ah oui?
– En bas de 14 ans, oui.
– En bas de 14 ans, vu qu'elle est mineure,
puis en bas de 14 ans, un parent doit être
au courant de la situation. mais en haut de 14 ans,
elle peut prendre ses décisions elle-même.
Ah oui?
Elle peut venir sans parent, puis les parents
ne peuvent jamais être au courant.
Des fois, ça peut être rassurant
de savoir ça.
Oui, c'est dépendant de la situation familiale,
la situation à la maison.
C'est ça.
Parce que des fois, nos parents,
ma maman, elle avait dit,
si ça m'aide sur mon enseignement, je dis, je je suis pas prêt je peux être impossible elle dit arrête le dit tu as dit moi je vais être prête je vais le garder mais oui
mais c'est ça après ce tas c'est de dire ça c'est comme paul à la même si j'avais de sa mère oublie
ce jour à rester de me convaincre de le garder parce qu'elle, elle aurait été là pour moi.
C'est pour ça, je pense, que je n'en ai pas parlé.
Je ne vais pas être dédiée pour l'influence
des personnes autour de toi.
Exactement.
C'est vrai que ça peut...
Moi, ça l'aurait joué.
Déjà que c'était difficile de le faire.
En plus, j'ai ma mère qui...
On va m'en occuper, moi.
Oui, laisse-le chez nous.
C'était un sujet de conversation
dans une soirée. Ma mère a dit non, non. Elle a dit, on va avoir des questions. Elle a dit, on va m'en occuper moi tu le laisses pas chez nous c'était un sujet de conversation à mener dans une soirée
que j'étais comme, puis maman elle dit non
elle dit non hors de question, elle dit m'en occuper
moi elle dit tu sais, j'étais comme ben c'est pas de même
que ça marche
ça revient un peu à, mettons dans les films, à la télé
on voit souvent ben, tu sais tes trois options
c'est garder la grossesse
garder l'enfant à venir
avorter ou faire adopter
mais tu sais Mais de faire,
de donner un enfant en adoption,
c'est pas si facile que ça.
De porter une grossesse pendant neuf mois,
de vivre un accouchement,
il y a une implication physique,
émotionnelle qui se passe.
Puis je trouve que c'est
facile de balayer un peu
du revers de la main et de dire que c'est facile,
tu as trois options. Si tu veux pas avoir tes enfants bébés, tu te donneras en adoption. »
Ce n'était pas aussi facilement que ça.
Les
femmes ne sont pas non plus des
usines à bébés pour les couples infertiles.
C'est ça.
Ils disent aux états,
ils vont dire que tu vas mener ta
grossesse à terme et après ça, tu vas pouvoir le donner
en adoption. C'est ça qui offre comme choix.
C'est ce qu'on entend souvent dans « c'est quoi tes choix si tu as une grossesse à terme, puis après ça, tu vas pouvoir le donner en adoption. C'est ça qui offre comme choix, en fait. Ben, tu sais, c'est ce qu'on entend souvent
dans... Tu sais quoi,
tes choix, c'est ta grossesse.
Mais c'est ça. C'est pas aussi simple
que ça en a l'air. Mais non, mais non.
C'est fou parce que... Qu'est-ce que t'avais dit?
Non, j'ai repris mon souffle.
Mon père,
je viens de faire une connexion que j'avais jamais
faite, mais mon père, il a appris
il y a quelques années
qu'un frère, un grand frère,
que sa mère a mis sur adoption
avant que mon père naisse.
Puis il a appris, je veux dire,
ça ne va même pas me faire 4-5 ans.
Puis je viens de comprendre
que c'est parce qu'elle n'avait pas accès à l'avortement
que c'est pour ça qu'elle a mis un bébé sur adoption.
Oui.
Puis sais-tu comment elle se sent aujourd'hui face à ça?
Elle, on n'en parle pas.
Non.
Déjà, là, c'est la première fois que j'en parle.
Je ne sais pas à quel point je devrais faire ça, mais bon.
Il y a une grosse partie de moi qui a envie de trouver cet homme-là
parce que ni mon père ni ma mère ont de frères et sœurs.
Je n'ai aucun oncle, aucune tante,
aucun cousin, aucune cousine.
Je sais qu'il y a à quelque part
mon papa, un frère.
J'aimerais ça le trouver,
mais par respect pour elle, on ne fait pas ces recherches-là
parce qu'elle ne la veut pas.
C'est vraiment délicat.
C'est vraiment une histoire de famille comme ça.
Oui, c'est ça.
On dirait que je n'avais jamais fait le lien
que si elle avait eu accès à l'avortement,
ça serait...
Que ça se serait décidé autrement.
Oui, c'est très commun, ça.
Ça se sent même à cette époque-là.
Oui, c'est sûr.
Les années 70.
Mon frère aussi.
Pas mon frère, mon père,
il a trouvé un frère aussi.
Arrête!
Je pensais ça, c'était commun en ce temps-là.
C'était commun.
Je ne sais pas.
Même chose. arrête je pensais ça c'était comme un instant là je sais pas la la mais ça même chose même il a découvert ce pas ce pas tant longtemps c'est peut-être sept ans c'est sa mère qui
avait mis un bébé de psy esti c'est donc drôle ouais puis là il se voit aujourd'hui puis je
rencontre mon oncle
si jamais vous avez un père
qui a été mis en option
dites le dans les commentaires
peut-être que lui est en train unique
s'il savait
j'ai peut-être des cousins qui écoutent le podcast
arrête
c'est moi ton cousin
c'est ça on est cousins
excuse moi
je voulais dire autre chose avant de me mettre à raconter ça Ah, c'est moi ton cousin. C'est ça, on est cousins. Excuse-moi, on s'était regardé.
Je voulais dire autre chose
avant de me mettre à raconter ça.
Est-ce que
il y a-tu des choses que tu aurais aimé
dire ou donner
des conseils peut-être aux personnes
qui voudraient...
Ben oui.
Si quelqu'un est pas sûr
de sa décision ou manque d'informations qui n'il n'hésite pas à nous appeler.
On peut prendre le temps de discuter au téléphone. À chaque jour, on a une infirmière qui fait comme on rotationne dans nos tâches.
Il y a quelqu'un qui est assigné à des tâches de bureau qui peut prendre le temps de prendre ces appels-là, d'expliquer au moment de la prise de rendez-vous si toutes les questions peuvent être posées,
de ne pas hésiter à aller chercher dans les ressources fiables.
Je m'explique par, tu sais,
quand tu googles « avortement »,
tu as des risques quand même de tomber
sur des pages anti-choix.
Il y a encore des centres de grossesse au Québec,
où c'est des centres qui se font passer pour des
outils de support à la décision pour les femmes, mais qu'en fait, ils vont vraiment influencer les
femmes à poursuivre une grossesse. Ça existe ça?
Ça existe. Ils ne sont pas shot down?
Non, vraiment pas. C'est d'aller chercher des sources fi Non. Vraiment pas. Fait que c'est ça, d'aller chercher
des sources fiables qui sont vraiment
pro-choix, tu sais.
Puis,
moi, je dirais ça.
As-tu déjà eu des
femmes
qui sont venues
qui étaient pas pro-choix
puis qui ont une fois
mis...
Oui, c'est des choses que j'ai déjà entendues, pas souvent,
mais une femme qui disait,
moi, je n'ai jamais été pour ça l'avortement.
Là, je suis enceinte, je ne veux pas être enceinte.
Je veux avoir un avortement.
Ça me bouscule à l'intérieur de moi.
Ça doit être contre les valeurs, ça doit faire un choc.
Puis, tu sais, elle était comme,
je ne suis pas sûre que je vais changer ma position après.
Peut-être oui, peut-être non.
Puis c'est bien correct.
Nous, on était là pour répondre à ses besoins à ce moment-là.
Mais oui, c'est quelque chose que j'ai déjà entendu.
Aussi, tu sais, on a une idée des fois des cliniques d'avortement,
comme dans les femmes, avec des gens qui manifestent devant
puis qui intimident les employés
ou les femmes qui vont rentrer. Mais au Québec,
il y a une loi qui nous
protège. C'est interdit
à toute personne
de manifester à moins de 50 mètres
d'une clinique d'avortement.
Ça fait plus vraiment de sens d'aller piqueter
à 50 mètres, puis d'aller crier
des enfants.
On va te faire un bain de boules, manger ton dog.
Vas-y, Pauline. C'est hot, ça, par exemple, qu d'aller crier. On va te faire un bel brouille, manger ton dog, vas-y,
Pauline. C'est à ça, par exemple,
qu'elle a fait ça.
Je pense pas qu'on est proches des états.
Je pense qu'on est quand même bien protégés.
En tout cas, on te joue beau,
encore une fois.
Mettons pour en ville,
c'est plus facile,
je dirais, quand t'es dans des grosses villes, d'avoir accès à l'avortement.
C'est comme tu parlais de ton amie qui a dû se déplacer beaucoup.
Dès que tu sors et que tu t'en vas en région, nous, mettons, si je vais à titre comparatif,
une femme, quand elle prend son rendez-vous pour son avortement, c'est un rendez-vous.
Il y a des endroits au Québec où ça peut se faire sur deux, trois, quatre jours.
Quand je travaillais dans le Grand Nord, si une femme désire avoir une interruption de grossesse,
puis qu'elle vit dans un village qui est seulement accessible en avion,
ça lui prend six jours pour avoir son avortement, deux jours pour se déplacer en avion, rendez-vous sur quatre jours.
C'est jamais dans le meilleur intérêt de la femme, toujours pour accommoder le système,
accommoder les hôpitaux, les employés.
On oublie que le centre de cette intervention-là, c'est la femme.
Oui, l'avortement est illégal partout au Québec, mais il n'est pas accessible pareil partout. Une femme qui vit en région n'a pas
la même chance,
les mêmes
privilèges qu'une femme qui vit à Montréal
au niveau de l'accessibilité à l'avortement.
Clairement. Est-ce que tu étais
déjà
éduquée à ce sujet-là
ou en travaillant dans le domaine,
tu as appris beaucoup, mettons?
C'était-tu déjà quelque chose que tu étais...
J'ai tout le temps pas mal travaillé en santé de la femme.
En salle d'accouchement, dans le Nord, je faisais
suivi de grossesse, santé sexuelle.
C'est vraiment quelque chose qui m'intéresse depuis toujours.
Même à l'école, quand je faisais mon cours d'infirmière,
c'est quelque chose qui m'intéressait.
Je ne sais pas quand est-ce que j'ai su ces choses-là, mais
ça m'a toujours intéressée.
Mon réseau d'amis,
on en parlait ouvertement.
Ce n'était pas quelque chose de tabou.
Tu parlais de tes expériences, tout ça.
Non, ça a
toujours été là.
Bravo pour ce que tu fais.
Merci.
Si jamais j'ai besoin de...
Si je choisis un jour
d'avoir un avocat,
c'est toi qu'on va aller voir.
Je suis vraiment
entourée d'une équipe incroyable.
Vous êtes où?
On est au coin de Sherbrooke-Delorimier.
La clinique, c'est vraiment...
Visuellement, ça n'a l'air de rien.
Ça a quasiment l'air caché. C'est une c'est vraiment... Visuellement, ça a l'air de rien. Ça a quasiment de l'air
caché. C'est une petite pancarte qui dit
« Centre de santé des femmes ». – C'est un speakeasy.
– Exact. Speakeasy avortement.
Ça a l'air dans les vieux
apparts de Montréal, un peu chaleureux,
avec les planchers en bas.
Ça sent un peu comme à la maison. Ça casse un peu
l'ambiance médicale.
On est entourés
d'une équipe infirmière,
de médecins. Tout le monde
est vraiment à la couche.
On travaille dans une ambiance féministe.
C'est vraiment plaisant d'être là-bas.
Félicitations.
J'adore. Disco incroyable.
Félicitations.
Merci pour ton beau partage.
Merci de m'avoir écoutée.
Merci, Olivia.
Allô!
On aimerait prendre le temps de remercier nos membres Patreon,
nos cunnilingus suprêmes
merci énormément pour votre support, ça veut dire beaucoup pour nous
il y a Alicia Laliberté
Amélie Dubois, Karianne Gauthier-Turgeon
Elsa et Gabriel Paris
merci énormément d'être là
ça veut dire énormément pour nous
vraiment, et on remercie
nos rois de l'orgasme
la royauté de l'orgasme
Gabriel, le portraitrice studio
qui est en ce moment en train de prendre des photos de nous
parce qu'il est venu en live, tabarnouche.
Sabrina, Daou et Sophie,
on vous aime tellement.
Vous contribuez au succès de l'épisode.
Donc, merci.
On vous aime du podcast.
De l'épisode et du podcast.
C'est de toutes les émissions.
Merci beaucoup.
Beaucoup. Mercimissions. Merci. On vous aime beaucoup. Merci.
Merci.
Merci.