Sexe Oral - Le féminisme avec Léa Clermont-Dion
Episode Date: June 6, 2024Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé.Cette semaine sur le podcast, on reçoit Léa Clermont-Dion qui est venue nous parler de féminisme, de son importance et de son historique. Pour suivre Léa:https://www.instagram.com/leaclermontdion/https://onsecoute.com/----- Le podcast est présenté par Éros et Compagnie Utiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabais https://www.erosetcompagnie.com/ Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Pour collaborations: info@studiosf.ca Pour toutes questions: sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoralpodcast Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/
Transcript
Discussion (0)
Le podcast d'aujourd'hui est présenté par Eros et compagnie et aujourd'hui, on est...
Aujourd'hui, j'avais envie de vous parler d'un jouet que ça fait longtemps qu'on a chez Eros,
mais qui, je suis capable de le dire, on le présente très bien.
Arc, c'est mon jouet perso, bro.
Oh mon Dieu, ok. Un cochon, un cochon!
Ok, c'est le percutant.
Si vous n'avez jamais essayé un jouet pour aller stimuler, découvrir, travailler votre point G,
le percutant, il est incroyable parce qu'il est flexible.
Check, flex là, flex là.
Il est doux, il est mou. Fait qu'à l'intérieur
de ton vagin, si c'est ton premier jouet point G,
il est incroyable. Tu peux enlever
la partie clitoridienne si tu veux
vraiment travailler ton point G.
Tu peux la mettre, tu peux la laisser,
tu peux augmenter les vibrations, diminuer
les vibrations. Il est flexible,
il est confortable, Il est tout ça.
Le percutant qui est un jouet
que ça fait longtemps qu'on a, mais que j'avais
envie de vous refaire découvrir
parce que c'est un jouet que j'aime beaucoup.
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Allez découvrir mon produit
et vous amuser.
Bisous!
Une production du studio SF.
Aujourd'hui, au podcast,
on a reçu Léa Clermont-Dillon,
qui est venue nous parler de féminisme.
On ne s'était pas préparé
comme la plupart du temps,
Comme les autres, donc je suis tout le temps bien préparée. C'était pas préparé comme la plupart du temps comme les autres, donc nous on est tout le temps bien préparés
c'était une belle discussion
ouverte de notre rapport
à la féminité, au féminisme
aux femmes en général
beaucoup de réflexion
de prospection, beaucoup
qui était vraiment
à vulgariser
à rendre ça très simple
pour monsieur et madame tout le monde et ici on s'inclut qui était vraiment, elle vulgarise, elle rend ça très simple pour M. et Mme Tout-le-Monde.
Et ici, on s'inclut à comprendre.
C'est aussi un peu moins dramatique.
Ça avait l'air tellement...
Moi, c'est ça, je veux dire,
pour moi, le féminisme, des fois, c'était gros.
Puis là, ça avait l'air tellement simple, tellement comme...
Puis c'est ça qui m'a vraiment marquée.
Fait que je vous souhaite...
Si, après cet épisode-là, tu ne te considères pas féministe,
tu peux te considérer un mangeux de marde.
Puis n'écoute pas le podcast.
Écoute-nous plus.
On s'en dérange pas.
Tu peux te désabonner aussi, pas de problème.
Fait que bon podcast.
Puis amusez-vous.
Puis, bien, yes, sir. OK, mais Léa, on t', amusez-vous. Yes, sir.
Léa, on t'aime en tabarouette.
Allô, Léa.
Allô? Ah, ça tourne.
Oui, c'est fait!
Merci beaucoup d'être là.
Merci.
Joanie et moi, on ne s'est pas préparées aujourd'hui.
On va avoir une discussion ouverte avec toi sur le féminisme,
sur un peu ton parcours à travers ça,
parce que tu es militante féministe.
Bien oui, depuis l'âge de 14 ans.
J'en ai 33.
Ah!
Ouais.
14.
14.
Ouais.
Comment t'es arrivée à devenir...
C'est arrivé tôt.
Ben, en fait, c'est très spécial.
J'ai comme eu une révélation à 13 ans
de l'histoire qui me précédait, là,
comme de ma grand-mère, arrière-grand-mère,
tout ce qui avait été vécu avant moi parce que j'étais au secondaire.
Puis je lisais un peu des livres d'histoire sur ce qui se passait avant.
Puis le fait que les femmes soient obligées d'enfanter,
obligées d'avoir des enfants, mais plusieurs, des dizaines.
Au Québec, j'ai comme une révélation de dire,
c'était pas égal, mais vraiment pas à l'époque.
Puis plus je me suis intéressée à la question, plus j'ai fait que c'est la base.
Finalement, le féminisme, c'est de vouloir l'égalité.
Puis clairement, ça n'a pas toujours été le cas.
Les femmes n'avaient pas le droit de vote, n'avaient pas le droit d'avoir un compte en banque et tout.
Puis j'ai vraiment eu un sentiment de culpabilité face, mettons, à mes arrières-grands-mères, mes grandes-tantes, etc., ce qu'elles avaient vécu.
Puis j'ai fait un petit travail au secondaire
là-dessus, puis je me suis posé des questions,
puis j'écoutais la radio
à ce moment-là, puis ça fait longtemps, ça fait
presque 20 ans, puis il y avait Françoise David
qui était une... qui est l'ancienne
chef de Québec solidaire,
coporte-parole, puis elle avait fondé la fédéra...
elle avait été présidente de la Fédération
des femmes du Québec, et je l'avais
entendu à la radio, et c'est
une féministe, tu sais, de longue date,
et là, je l'ai juste comme, je lui ai écrit,
puis j'ai dit, est-ce qu'on pourrait se rencontrer?
J'aimerais ça vous parler.
T'as quel âge à ce moment-là? Genre 13 ans et demi.
Hein?
Mais c'est comme une révélation, tu comprends, c'est vraiment
une prise de conscience. Alors là, je voulais en savoir
plus, et j'ai rencontré Françoise, donc,
dans un café accompagné de ma mère à l'époque.
Puis pour vrai, tu sais, j'y repense
puis j'ai des frissons, là, de...
Il y a comme eu un éveil après cette rencontre-là
de faire comme, ah, c'est...
L'égalité n'est pas encore atteinte non plus.
À ce moment-là, j'ai eu cette impression.
Et j'ai rencontré des femmes
autour de moi, Cathy Wong, qui est devenue
présidente du Conseil des Montréalaises,
puis présidente du Conseil de Ville de Montréal,
une fille extraordinaire, qui m'a aussi beaucoup parlé
de féminisme, puis de comment c'était un mouvement social
important, comment ça avait
fait avancer, justement,
la vie de femme.
Puis là, j'ai comme fait,
OK, moi, je suis féministe, puis c'est comme ça. Puis pour moi, c'était juste positif. Mais à l Puis là, j'ai comme fait, OK, moi, je suis féministe.
Puis c'est comme ça.
Puis pour moi, c'était juste positif.
Mais à l'époque, c'était pas positif de se dire féministe.
C'était vraiment pas la mode.
Puis c'était même...
C'était même un objet de critique.
Puis c'était quasiment une humiliation,
ou même une injure de dire à quelqu'un,
t'es féministe.
Mais ce qui est arrivé à ce moment-là,
c'est que comme j'organisais un colloque avec
Cathy, j'ai organisé une espèce
d'événement dans cette foulée-là
dans cette période-là de
13-14 ans. J'ai organisé un événement avec Cathy
à l'UQAM. Et là, les médias ont commencé
à dire, ah, c'est
qui ça? Puis c'est quoi qu'ils font?
Puis c'est qui elle? Et j'ai
comme juste dit publiquement au téléjournal
à Radio-Canada que j'étais féministe. Ils m'ont interviewée. Mais moi, c'était bien naïf. J j'ai comme juste dit publiquement au téléjournal à Radio-Canada que j'étais
féministe. Ils m'ont interviewée.
Mais moi, c'était bien naïf. J'étais juste comme,
ben oui, c'est naturel. C'est naturel pour moi.
Je suis féministe. Et là, j'ai dit publiquement.
C'est comme ça que ça a un peu démarré
tout ça, finalement, mon implication,
ma vision des choses. Mais, tu sais,
j'étais toute petite. Fait que c'était comme
c'était un idéal. Mais plus j'ai vieilli, plus je meétais toute petite. Ça fait que c'était comme, c'était un idéal.
Mais plus j'ai vieilli, plus je me suis rendu compte
à quel point c'était comme important en vieillissant,
en devenant mère, en voyant des violences faites aux femmes
un peu partout autour de moi.
Là, j'ai comme plus concrètement compris la nécessité de ça.
Qu'est-ce qui, pour toi,
a été le... Tu dis que tu as une révélation
après ta discussion avec...
Avec Françoise David.
Ça a été quoi pour toi
ton déclic? Tu sais, des fois, il y a quelque chose,
une phrase qu'on entend ou quelque chose qui nous reste
pour le restant de nos jours. Toi, c'était quoi?
Bien, c'était...
C'était vraiment...
C'est vraiment l'affaire de la maternité imposée.
Entre autres choses, c'était vraiment de voir concrètement
que des femmes, pendant des années, des siècles,
subissaient des violences de vaisseau terre.
L'obligation d'enfanter, le clergé était là, derrière elle.
Puis le fait de devoir être mère, puis moi, je était là, derrière elle, puis le fait de devoir
être mère, puis moi, je suis mère
aujourd'hui, puis j'adore ça, mais
le fait de rester à la maison
de façon obligatoire, que ça soit
pas un choix, pour moi,
c'était comme, ça venait me chercher
dans le ventre, là.
Puis après, bien, c'est des
violences sexuelles, tu sais, que j'ai pu
vivre, qui m'ont vraiment comme ramenuelles que j'ai pu vivre,
qui m'ont vraiment ramenée à ça, de comme, wow, pourquoi, comment et tout.
Plus intimement, après, on subit des affaires,
puis on se dit, ça, ce n'est pas normal, mais c'est ça.
Tu as écrit un livre à ce sujet-là, sur le féminisme, sur la violence sexuelle. Sur les violences, oui, c'est ça, je l'ai, j'ai amené le porté-plainte.
Oui, c'est sûr, en fait, vraiment comme le parcours judiciaire
que j'ai vécu parce que j'ai porté plainte pour agression
sexuelle, une agression sexuelle que j'avais
vécue à 17 ans, faite par mon
patron à l'époque.
Dans une organisation citoyenne,
c'était vraiment une organisation de gauche
égalitaire, puis mon patron m'avait abusé
sexuellement.
Puis j'ai porté plainte au criminel.
Ce qui est, bon, c'est un autre affaire,
c'est un autre sujet,
mais tu sais, ça fait partie pour moi de mon parcours de comme,
pas militante, mais de réfléchir à tout ça.
Vous, est-ce que ça fait longtemps
que vous dites féministe?
Est-ce que c'est quelque chose
qui vous appelle depuis longtemps
ou c'est comme nouveau?
Honnêtement, là,
je le disais pas.
Je pense qu'un peu comme toi,
c'est quelque chose que j'ai
jamais dit ça, genre
« Ah, je suis féministe », mais je le sais.
Tu sais, là, en écoutant,
tu sais, parce qu'il y avait beaucoup
ce qu'on entendait, comme tu dis, puis encore,
c'est très « Ah, tu sais que la féministe,
ah, elle est féministe, elle, on le sait bien.
Fait que c'est très péjoratif, très négatif,
puis j'ai jamais compris.
Puis ça, c'est pour ça que je voulais te demander,
pour toi, y a-tu une différence?
Y a-tu comme des degrés?
Y a-tu comme...
Y a des femmes féministes, c'est extrémistes,
qui disent, là,
puis c'est-tu ça qui a fait en sorte
que c'est devenu négatif? Qu'est-ce fait en sorte que c'est devenu négatif?
Qu'est-ce qui a fait que c'est devenu négatif?
– Bien, écoute, ça a toujours été négatif.
Le féminisme est né
vraiment comme plus
durant les premiers mouvements des suffragettes.
En 1800, à peu près,
les premières femmes se sont impliquées.
– Les suffragettes. – Oui, les suffragettes,
c'était les mouvements de femmes
qui voulaient obtenir le droit de vote
en France, en Angleterre, au Québec,
au Canada. Au Québec, c'est plus tard.
Mais c'est les premières femmes qui ont dit
« Hey, on ne peut pas voter pour le gouvernement,
donc on va s'engager. » Puis on va dire
« Non, on va
finalement s'organiser pour
pouvoir voter. » Puis donc, ces femmes-là
ont fait des mobilisations, etc.
Puis déjà, elles se faisaient
insulter, injurier. Moi, j'ai
vu des archives phénoménales,
on parle de 1900,
1930 au Québec aussi, puis ce
qu'on disait sur ces femmes-là,
qui étaient finalement les premières féministes,
des folles, des hystériques,
bon, toutes les injures
qu'on retrouve aujourd'hui aussi,
des malbaisées, des ci, des ça, mais c'était tous les mots qu'on utilise aujourd'hui pour insulter les femmes.
Mais à l'époque, c'était ça, puis c'était les premières féministes finalement qui se sont imposées.
Puis même féminisme, le terme, au départ, ça a été une insulte aussi pour certaines femmes suffragettes.
Donc, c'était comme des hommes faibles.
Il y a comme eu cette notion-là,
cette connotation-là. Donc, ça a
toujours été perçu négativement,
alors que c'est un
mouvement qui
demande la base.
Tu sais, c'est la base.
C'est pas radical
de dire, est-ce qu'on peut avoir
une équité salariale?
Mais j'étais gênée parce qu'à un moment donné,
j'ai déjà dit à mon chum,
je ne suis pas féministe, moi, je suis égaliste.
Je l'ai dit.
Mais c'est correct.
Louis était comme, oh, mais c'est ça.
Non, parce que les féministes, des fois, sont comme trop...
Tu ne t'identifies pas.
Avant le podcast, j'étais sûre que
pis pour vrai c'est ça
c'est super gênant parce que je suis
égaliste oui mais c'est ça
c'est comme il y avait vraiment
même moi pis j'ai 30 ans là
pis j'ai
le mot féministe moi il me faisait peur
ah c'est intéressant
c'est intéressant
je sais pas comment tu le vois
que tu l'as vu
bon je pense que je me suis toujours considérée féministe Tu sens cet interaction. Je ne sais pas comment tu le vois, que tu l'as vu.
Je pense que je me suis toujours considérée féministe, en tout cas du plus loin
que je me souvienne.
Par exemple, moi, j'ai eu un rapport difficile
avec la femme.
C'est un peu contradictoire, du sens que
j'ai été celle
qui disait qu'elle était one of the boys.
J'ai été celle-là. Mon désir
de plaire aux hommes a été vraiment fort dans
ma vie.
Fait que plus que j'avance, plus que j'ai...
Tu sais, j'ai des souvenirs
de moi au primaire qu'un petit
gars, mettons,
un ami à moi, il avait dit à sa
mère,
un mélisande... Tu sais, moi, j'ai juste
des amis de gars. Puis sa mère avait dit, mais non, t'es amie avec
l'isande. Puis il a répondu, un mélisande, c'est pas pareil amis de gars. Puis sa mère avait dit, mais non, t'es amie avec Lisande. Puis il a répondu, oui, un mêlisant, c'est pas pareil,
elle est comme un gars.
Puis moi, cette chose-là m'avait tellement remplie de bonheur
parce que pour moi, c'était l'ultime compliment
qu'un gars pouvait trouver que j'avais des caractéristiques masculines
et que, tu sais, je me suis valorisée beaucoup là-dedans.
Puis de plus en plus que j'ai vieilli,
que je vieillis de plus en plus,
que j'aime la féminité,
j'aime les femmes autour de moi.
Je trouve que les gens les plus extraordinaires
qui m'entourent, c'est des femmes.
Tu sais, j'adore les hommes dans ma vie,
mais je donne tellement une plus grande importance
aux femmes, puis à ma féminité,
puis je l'aime.
Tu sais, mon chum, il m'a dit récemment,
j'ai jamais vu une fille aussi
fille que toi.
Il m'a dit ça, genre, sept semaines.
Puis j'étais comme, merci beaucoup,
le plus beau compliment.
Tu dénigres plus ça en toi.
Pas du tout.
C'est pour ça que c'est un peu contradictoire,
du sens que j'ai toujours été
pour le féminisme,
de ma connaissance de ce que ça veut dire, puis de ce que
c'est qu'est l'égalité, puis que ça aide
aussi les hommes, du sens que
les hommes aussi, c'est pour
eux qu'on fait ça. Oui, exactement,
c'est pour tout le monde, pour qu'on
soit libre, mais
tu sais, je pense
qu'il y a quand même une explication
à ces insultes-là, parce que
comme tout mouvement social, c'est sûr que des fois,
il y a plus de radicalisme, comme par exemple
les mouvements écologistes et tout.
Dans les années 70, il y avait des
féministes radicales qui
devaient brasser la cage parce que
ça ne bougeait pas. À un moment donné,
il y avait de la colère qui venait en ligne de compte
et ils utilisaient parfois
des techniques de
mobilisation qui étaient plus polarisantes,
mais c'était aussi l'époque qui était différente.
Aujourd'hui, peut-être que ça
passerait moins.
Surtout que je trouve que c'est
de plus en plus difficile, là, en ce moment,
aujourd'hui, en 2024, de se dire féministe.
Il y a une belle bague de féminisme,
je trouve, dans les années
2012, 2013, 2014.
Mais après MeToo, j'ai comme l'impression
qu'il y a une confusion sur les impacts de ça.
Mais bon, ça a toujours existé.
Moi, ce qui me fascine,
c'est que c'est toujours les mêmes arguments.
Puis je me dis, quand je regarde à la base du féminisme,
quand ça a émané,
je regardais des archives du journal Le Devoir,
qui est un journal antiféministe vraiment de base. Henri Bourassa, le Devoir, qui est un journal antiféministe, vraiment de base.
Henri Bourassa, le fondateur du Devoir,
était antiféministe.
Puis les articles que je relis de cette
époque-là, c'est vraiment, encore une fois, tout le temps
une dévalorisation,
une... vraiment ridiculiser
la mobilisation tout le temps, de la même
façon. Puis...
Où c'est que je m'en allais avec ça?
Je parlais de... d'aujourd'hui., où c'est que je m'en allais avec ça? Je parlais d'aujourd'hui.
Oui, c'est ça.
Donc, plus ça change, plus c'est pareil, finalement.
Puis, tu sais, je trouve ça fou, là,
finalement, de constater qu'aujourd'hui,
moi, je vois ce ressac-là,
puis c'est ce dénigrement à travers aussi des chroniqueurs
qui ont l'air de pas du tout aimer le féminisme,
alors que, comme tu le dis... Encore à ce jour? Ah oui.
Dans les médias traditionnels.
Je n'aimerais personne, mais je le vois
et je trouve ça plate parce que
hey, on a fait du chemin,
on avance, puis c'est
le fruit de cette lutte-là.
Et ça continue à avancer.
Qu'est-ce que tu dis
à un homme qui t'approche et qui te dit,
c'est le retour du balancier,
toutes les femmes se font engager
et je me fais dénigrer parce que je suis un homme blanc
hétérosexuel.
Tu leur dis quoi à ces gens?
Je leur dis,
on va s'asseoir et on va prendre une bière
parce que ça va être long notre discussion.
Je comprends
le sentiment d'étourdissement que, mon Dieu, ça va être long, notre discussion. Mais, tu sais, je comprends le sentiment
d'étourdissement que, mon Dieu,
ça va très vite, puis ça bouge.
Depuis MeToo, depuis 2017,
il y a tellement de choses qui ont évolué
que c'est vrai que c'est étourdissant
puis qu'en apparence, l'égalité,
elle est là, comme dans les métiers
justement de représentation
politique,
en termes...
Dans les sphères de pouvoir, on voit de plus en plus
de femmes, mais pour moi, c'est vraiment
comme une façade, parce que quand
tu analyses un petit peu
plus ce qu'il y en est, c'est pas encore égal.
Je veux dire,
juste les éducatrices en garderie,
95 % des éducatrices
en garderie sont des femmes,
et je veux dire, elles sont rémunérées de façon, disons, pas...
C'est peu, là, la rémunération des éducatrices.
Tout le travail du care, les enseignants, enseignantes,
les infirmières, c'est pas mal des filles, tu sais.
Puis je dirais que la rémunération est encore vraiment moins importante
que des métiers traditionnellement masculins.
Mais juste les violences, les violences faites aux femmes,
c'est les violences faites aux femmes,
c'est pas pour rien,
parce que la plupart des violences sexuelles
sont faites à l'égard des femmes.
Une femme sur trois va vivre une agression sexuelle.
Un homme sur onze aussi, là.
Juste dire que les hommes aussi vivent ça, mais...
– Mais on se rappelle que souvent souvent c'est par des hommes
9 agressions sur 10 va être faite
par un homme
après c'est pas
d'ostraciser les gars
par contre là dessus c'est juste de dire
il y a encore des déséquilibres
qui sont importants, on est rendu à combien de féminicides
cette année
donc tout ce qui est violence
pour moi c'est un cheval de bataille important.
Je fais un film
sur le droit à l'avortement,
sur l'accès à l'avortement au Canada
puis l'impact de Roe v. Wade,
donc la révocation du droit à l'avortement
aux États-Unis.
J'ai peur, ça. Ça m'a fait capoter.
Je vais vous dire, les filles, moi, j'ai peur.
Je sais, je sais.
J'ai jamais eu peur de ma vie, c'est rien,
mais là-dessus, je trouve qu'on est...
Ça se rapproche, là.
Ça se rapproche à vitesse gravée.
Là, ça ne passe pas par l'avortement,
ça passe par des petits discours
pour dire que le féminisme, c'est de la marde,
pour dire qu'on doit retourner
à des rôles traditionnels,
la femme à maison,
la femme s'aère le mari,
la femme s'occupe de se reproduire,
mais ça s'en vient.
– Mais juste, tu sais,
Anne-Marie Houli, elle avait dit ça,
elle a sorti une page,
elle s'appelle « La taxe rose »,
puis c'est écrit en dessous,
c'est un mouvement pour la femme,
mais pas contre les hommes.
– C'est ça.
– C'est ça que les gens ne comprennent pas,
puis c'est là que j'ai réalisé que,
c'était quoi, en tout cas, cette phrase-là, ça m'a vraiment comme, c'est ça que les gens ne comprennent pas. Puis c'est là que j'ai réalisé que c'était quoi...
En tout cas, cette phrase-là, ça m'a vraiment comme...
C'est vrai.
C'est bon pour tout le monde.
Tout le monde est étouffé par le modèle, je trouve,
je vais utiliser les gros termes, OK, de patriarcat.
Donc, ce modèle-là de pouvoir masculin
qui arrive avec plein de préjugés et de stéréotypes,
il nuit à tout le monde.
Les gars, ils ne vont pas plus s'émanciper là-dedans
dans le rôle traditionnel. Je veux dire, plus
on mélange les genres, plus les gars expriment
leurs émotions, mieux ça va se passer pour tout le monde.
Qu'est-ce que tu dirais
à quelqu'un qui te répond
« Ok, oui, mais moi, j'ai de la testostérone
puis j'ai de la violence en dedans de moi
puis là, tu me demandes juste de m'asseoir
puis d'être dans ma vulnérabilité, mais moi,
je suis un gars, puis j'exprime
dans les coups de poing.
Ben, tu sais, la violence,
on l'a tous en nous, hein?
On a tous la violence en nous. Moi, je pense
qu'il faut juste apprendre à l'autoréguler
le plus possible.
Puis c'est, j'ai l'impression que peut-être
qu'il y a une génération perdue
pour l'apprentissage des émotions puis l'autorégulation, là. Tu sais, peut-être qu'il y a une génération perdue pour l'apprentissage des émotions
et l'autorégulation. Peut-être
qu'on n'a pas appris aux gars non plus à gérer
leurs émotions.
À ce gars-là, je répondrais parfait.
Va te défouler.
Va faire de la boxe. Va faire
un sport important
qui te permet de
te défouler. Moi, j'ai un fils
et une petite fille.
Mon fils, il a de l'énergie et il aime se donner des coups.
Mais pas contre quelqu'un.
Ce n'est pas contre quelqu'un.
Mes enfants se bataillent.
Ils se font la lutte, etc.
C'est simple, c'est contrôlé, c'est un jeu.
Mais c'est quand tu vas te défouler sur l'autre
que ça ne marche pas, là, je veux dire.
Il y a des gens en ce moment qui parlent
sur une plateforme, puis
on veut pas les nommer.
On veut pas les nommer. Mais tout le monde, c'est quoi?
Parce qu'il y a des gens qui les ont nommés, malheureusement.
La plateforme. J'ai l'air d'avoir le sida.
Ça, là, ça, ça me parle.
Ça, j'aime pas ça, ça.
On les salue. Non, mais c'est juste pour que eux savent. Ouais, pour qu'ils savent, là, ça, ça me parle. Ça, j'aime pas ça, ça. On les salue. Non, mais c'est juste pour qu'eux savent.
Oui, pour qu'ils savent.
Mais eux, ils parlent beaucoup de biologie,
de comme, tu sais, l'homme est fait d'une certaine façon,
la femme est comme...
Tu sais, eux, c'est ça, c'est vraiment ça.
Pas juste physiquement, mais vraiment biologiquement,
il y a comme quelque chose dans l'homme,
que l'homme a besoin de...
Qu'est-ce que tu dis à ça?
Moi, ce que j'ai pu entendre comme propos qui m'ont laissé plus perplexe,
c'est quand ils parlent, par exemple, ces gars-là,
du fait que les femmes qui sont émancipées sexuellement, finalement, ont tort de l'être.
Il y a comme une espèce de blâme, puis de slut-shaming de la fille
qui s'émancipe
sexuellement, qui est libre
de son corps, etc. Puis ça, je trouve ça
dommage parce qu'on dirait que c'est comme s'il voulait
avoir le contrôle du corps des femmes
puis c'est ça aussi
pour moi c'est une forme de violence
de vouloir contrôler votre
corps, mon corps
c'est l'essence même de la
domination masculine comme construite, etc.
Je ne dis pas que tous les hommes sont comme ça, mais eux, ils veulent être provocateurs.
Je comprends qu'ils veulent être populaires en disant des choses un peu surprenantes,
mais moi, ça me dérange parce que l'essence pour moi de l'égalité,
c'est justement la liberté de faire ce qu'on veut de notre corps.
Donc, ils ont l'air aussi inquiétés par le monde dans lequel on vit,
où il y a de plus en plus de revendications pour les droits LGBTQ+.
Puis, on dirait qu'ils se sentent menacés par ces nouveaux modèles-là.
Alors que finalement, tu sais, qu'est-ce que ça leur fait personnellement dans leur vie?
Ça ne leur enlève pas leur place d'être...
Non. Non, c'est ça. Tu sais, enlève pas leur place d'être... Non.
Non, c'est ça. Puis ils peuvent avoir leur relation
avec leur copine comme ils veulent,
mais dans le respect, j'imagine, et l'égalité,
j'ose espérer. Non, mais non, ils ne sont pas là-dessus.
Moi, la vidéo que j'ai vue, c'était comme
« Hey, baie, donne-moi ton téléphone.
Regarde, moi, je peux regarder dans son téléphone
quand je veux. »
Ils sont en danger, ces femmes-là, clairement.
C'est vraiment au secours à elles.
Si elles m'entendent parler,
je suis genre, pour vrai,
je...
Je trouve ça important de parler de ça.
Il faut qu'on se parle de ça parce que je trouve
qu'au-delà du féminisme, cette notion,
applique ça comme vous voulez,
mais les violences
dans les relations intimes et les relations
toxiques, moi, des fois, je trouve ça quasiment
important. C'est omniprésent.
C'est des
façons de faire, de
contrôler l'autre
qui ont vraiment
des impacts néfastes
dans le développement des gens.
Et pour moi, ça, ces comportements-là,
ils sont nocifs, ils sont
toxiques et ils relèvent d'une certaine forme
de violence psychologique.
Quand tu veux contrôler le téléphone de ta blonde,
quand tu veux lui dire quoi porter,
comment agir...
Ou aller, pas aller.
Bien, tu sais, violence, pas violence, ce n'est pas sain.
Ce n'est pas ça, un monde égalitaire.
Comment c'est fait?
Moi, c'est parce que je suis juste... Je ne sais pas si ce n'est pas clair ce que je vous dis. Non, c'est fait? Moi, c'est parce que je suis juste...
Je ne sais pas si ce n'est pas clair ce que je vous dis.
Non, c'est très clair. C'est juste que
on en parle depuis, je ne sais pas moi, 20 minutes,
puis j'ai déjà envie d'aller dans la colère.
Comment tu fais
pour garder ton calme
d'être dans la... de ne pas
rentrer dans la colère?
La colère.
Mettons, ces garçons-là, j'ai juste vraiment le goût
de... Mais en même temps, c'est ça qu'ils veulent.
Ça fait que je me dis tout le temps ça.
Puis je réponds pas. Puis c'est ça, la meilleure affaire, c'est de ne pas leur donner.
C'est quoi le conseil qu'ils t'auraient à ça?
Je suis pas en colère envers eux.
Un jour, ils vont peut-être réaliser
peut-être que ce qu'ils disent,
c'est pas toujours fondé
empiriquement ou quoi que ce soit.
C'est sûr que c'est un peu choquant quand ils parlent
du féminisme comme si c'était vraiment une nuisance
publique. Moi,
j'ai beaucoup étudié les discours antiféministes
et même au Québec.
Il y en a qui pensent qu'on vit
dans une gynécocratie, donc un monde
qui est dominé par les femmes et que les femmes
abuseraient de leur pouvoir.
C'est même une pensée pratiquement
complotiste dans certains cas.
Et ça, c'était pas rare.
On le voit dans les commentaires, des fois.
Souvent, il y a des gens qui ont l'impression
que le retour du balancier,
du fait que les hommes nous ont oppressés
pendant des années, ça fait qu'en ce moment,
au moment où on se parle, on est dans une société
où les femmes ont le pouvoir.
Puis c'est là que je chants mes chiffres.
Si c'était un homme,
on se le fait sans dire, Si c'était des hommes qui
diraient ça, on s'en passerait pas.
Mais pour vrai.
Oui, en voulant dire comme...
Absolument. Non. C'est ça qu'ils comprennent
pas. Ça dépend comment c'est
dit, comment c'est fait, mais...
Hey, nous, c'est bien dans le vif, elle est vive.
Mais tu sais, on est dans une société
quand même épanouie.
Je veux dire, on est au Québec,
on est dans une société vraiment quand même libre.
Mais de là de dire que les femmes dominent partout,
c'est... Ah, les chiffres.
Non, mais pas tant des chiffres
que tout simplement d'observer même
les choix de notre gouvernement.
Je veux dire, c'est...
Puis au fédéral également, je veux dire, de voir
et de constater qui sont les gens
qui ont vraiment du pouvoir.
On regarde, par exemple, la liste de l'actualité,
les 100 personnes les plus influentes
au Québec, et la majorité
des gens qui ont de l'impact,
qui ont du pouvoir et d'influence,
ce sont des hommes blancs,
âgés, de plus de 50 ans.
T'es dans la liste!
Oui! Arrête!
Je me sentais quasiment gênée. Je me dis, mon Dieu,
je suis l'une des... Il n'y avait pas beaucoup de jeunes femmes
là, puis ça m'a
choquée de voir qu'il n'y avait aucune
personne, je veux dire, afro-descendante
ou quoi que ce soit. Je veux dire, ce n'était que blanc de chez blanc.
J'étais comme...
T'étais gênée un peu.
Bien, pas gênée, mais.... Pas gênée, mais dérangée
de voir à quel point, finalement,
si vous pensez que l'égalité est atteinte,
prenez la liste
et constatez que
soit que le comité a décidé
de mettre des...
qu'il y avait des billets et qu'ils ont décidé
de mettre des hommes blancs d'un certain âge
ou soit que c'est eux qui ont vraiment le pouvoir.
Mais les animateurs, qui ont le plus d'influence, les gens d'un certain âge ou soit que c'est eux qui ont vraiment le pouvoir. Mais les animateurs qui ont le plus
d'influence, les gens d'affaires,
les hommes politiques,
il y avait peu de femmes
à la tête de ce palmarès-là.
Puis ça, c'est vraiment un indicateur, je trouve,
assez clair de ça.
Mais bon, encore une fois, c'est pas d'être
en guerre contre qui que ce soit, c'est juste de dire
est-ce qu'on peut vivre dans une société libre?
Dans une société où
on peut tous s'émanciper à notre manière,
puis moi, c'est comme
quand j'entends des personnes
d'origine haïtienne
ou des personnes noires, des femmes noires qui disent, moi,
j'ai pas la chance
de faire ce que je veux,
j'ai des barrières systémiques,
bien, je vais écouter. Si un gars
me dit, un gars noir me dit,
moi, je veux du profilage racial,
je vais juste faire, OK,
qu'est-ce qu'on fait pour s'améliorer?
Je ne me sens pas menacée comme femme blanche
de me faire dire ça.
Je suis comme, parfait,
il y a quand même des systèmes d'oppression
qui nous précèdent.
Je ne me sens pas menacée par ça.
Le fait que des personnes blanches
ont abusé pendant des années
des peuples autochtones,
ça fait partie de notre histoire.
Ça fait partie des blessures aussi collectives qu'on a.
Puis comment est-ce qu'on fait pour réparer?
Je ne comprends pas pourquoi on se sent menacée par ça.
Peut-être parce qu'ils sont trop habitués
à avoir le pouvoir, justement.
Peux-tu nous parler de l'importance
du féminisme intersectionnel?
Ben oui, d'accord.
C'est sûr que tout le féminisme,
puis là, je ne veux pas faire un cours d'histoire, mais c'est parce que
je prépare un cours à l'UQAM là-dessus, sur l'histoire
du féminisme, entre autres, puis ça me passionne.
Je ne sais pas c'est quoi intersectionnel.
OK. Donc, ce qui arrive, c'est que
le féminisme intersectionnel,
c'est vraiment le fait d'inclure différentes oppressions.
Donc, racisme, sexisme et autres.
Parce que pendant des années, première vague,
deuxième vague du féminisme, quand ça s'est construit,
c'était vraiment des femmes blanches privilégiées
qui menaient la lutte, OK?
Qui avaient toute la reconnaissance.
Puis à un moment donné,
des femmes comme Patricia Hill Collins
ou Belle Hooks,
Angela Davis,
David, voyons,
Davis,
on dit non, ça suffit.
Là, c'est pas aussi simple que ça.
Je veux dire, comme femme noire,
ce que tu vis,
c'est probablement pire,
puis, ouais, plus compliqué
que ce que vit la femme blanche. C'est pas la même réalité.
Donc, plutôt que de dire tout est pareil,
on va comme un peu
analyser les affaires différemment.
Puis, un bon exemple de ça, dans le film que j'ai fait,
Je vous salue, salope,
qui porte sur la misogynie en ligne,
t'as une ancienne représentante
démocrate du Vermont, Kaya Morris,
qui est une femme noire, qui,
elle, a subi une violence
vraiment épouvantable.
Elle s'est faite harceler.
Elle s'est faite...
Vraiment, c'était épouvantable
parce que c'était une femme noire. Puis ce qu'elle vivait
comme violence numérique,
c'était pas juste parce que c'était une femme, c'était aussi
parce qu'elle était noire.
Donc, c'était vraiment des insultes raciales.
Écoute, innommable, regardez le film,
c'est un cauchemar.
Elle, d'ailleurs, Kaia Morris,
elle a été nommée représentante au Vermont parce qu'elle a participé à un programme
de discrimination positive.
Donc, on lui a dit, vas-y, t'es capable,
on va t'aider à te faire élire.
Puis après qu'elle s'est faite élire,
c'est là que toute l'intimidation
a commencé, puis que,
écoute, ses agresseurs, c'était des néo-nazis,
des suprémacistes blancs,
ils ont même infiltré sa maison.
Elle a dû déménager.
Elle a démissionné
de ses fonctions alors qu'elle avait été élue.
Parce qu'elle s'entend en danger.
Elle s'entend en danger.
Puis finalement, elle est partie et on continue à la harceler.
Tout ça pour dire que...
Ça, c'est dans ton documentaire.
Oui, Je vous salue, salope.
Il est disponible où?
Il est disponible en vidéo sur demande sur le site.
Tapez Je vous salue, salope.
C'est un film qui fait peur.
Mais la réalité, elle est...
Tu sais, j'ai rencontré une féministe.
C'est fait vécu, là.
Oui, oui, oui.
J'ai rencontré une féministe
qui s'appelle Marion Céclin,
une Française.
Elle a reçu 40 000 messages
haineux, antiféministes,
beaucoup de menaces de viol,
toujours des attaques à sa sexualité
parce qu'elle était féministe.
40 000, parce qu'elle avait fait
une vidéo sur le harcèlement de rue sur YouTube.
Moi, quand je vois des balados
comme ceux qu'on n'aimera pas
qui reviennent dire le féminisme,
c'est mal,
qui reviennent
dire
la sexualité des femmes,
on va la contrôler »,
ça me rend mal à l'aise parce que je vois partout
dans le monde ces tendances-là qui sont
à la hausse, puis qui font
taire les femmes.
Finalement, c'est ça l'objectif aussi.
En tout cas, tout ça pour dire que le féministe
intersectionnel, c'est une chose
qui est quand même super pour...
Ça fait partie parce que
j'ai entendu, il y avait
comme féministe. C'est quoi les catégories
de féministe? Oh my God!
Écoute, là, si tu m'en peux...
C'est assez théorique. Je ne veux pas perdre le monde avec ça,
mais tu peux avoir du féministe post-moderne.
On peut
les diviser par vagues, mais ça, on peut
s'assumer là-dessus. Première vague, ça, c'est
le mouvement des suffragettes. Deuxième vague,
c'est tout le mouvement dans les années 70 sur
la question de la reproduction,
donc l'avortement. La liberté
sexuelle aussi qui est arrivée en ligne
de compte, de dire on vit notre
sexualité librement.
La troisième vague aussi qui est arrivée un petit peu
plus tard, puis là, on peut se
questionner, mais sur la question de
l'austérité, de la pauvreté des femmes,
etc. Donc, il y a comme eu un renouvellement du féminisme
qui a aussi inclus toute la question des violences,
dans la violence sexuelle, violence faite aux femmes.
C'était aussi là durant la deuxième vague.
Puis là, la quatrième vague,
c'est ce qu'on est en train de vivre en ce moment.
C'est vraiment la prise de pouvoir par les réseaux sociaux.
Et vous contribuez à le faire
par cette
affirmation de la sexualité libre des femmes.
Il y a aussi de ça, la libération
du corps, etc.
À travers ça, tu as des tendances féministes intersectionnelles,
féministes
matérialistes. C'était les marxistes
dans le temps. Ça ne tient plus trop
la route aujourd'hui, il y en a moins.
C'était quoi? Les marxistes, c'est les matérialistes.
Ça, c'est tout le mouvement dans les années
70 qui
ont vraiment associé...
Là, c'est deep,
mais c'est vrai, comme une critique du
capitalisme. Et donc,
c'était des marxistes qui
se sont imposés des collettes
guillemets et autres.
Puis c'est vraiment les premières à parler aussi
de violences faites aux femmes.
Donc, de parler du patriarcat
qui a finalement
qui propulse la violence.
Mais bon, c'est des mouvements, puis au final,
tu sais,
il y a aussi eu le black feminism,
donc le féminisme des femmes noires
également, qui venait avec le féminisme intersectionnel. Tu as aussi eu le black feminism, donc le féminisme des femmes noires également, qui venait
avec le féminisme
intersectionnel. Tu as aussi eu des mouvements
plus LGBTQ+.
Donc là, c'est comme on est dans la grande ère de l'explosion
de toutes les formes de féminisme
qui existent. Puis tant mieux, sincèrement.
Parce que ça, je trouve ça
positif de voir que
c'est... Malgré
ce qu'on se dit,
qu'il y a comme une méfiance, une résistance,
je trouve qu'il y a quand même des filles
comme vous qui osent
en parler.
C'est plus par, je ne sais pas pour toi,
mais un peu une naïveté de vouloir
exister,
sans s'excuser,
sans trop y penser peut-être.
Ça peut...
Oui.
C'est comme moi aussi,
quand j'ai commencé le podcast,
la féministe, je ne savais même pas c'était quoi.
Oui.
Moi, comme je t'ai dit,
moi, dans ma tête,
il y a le féministe extrémiste
que c'était pas bon.
Les images que tu t'es faites probablement envoyer.
C'est pour ça que je ne me considérais pas comme féministe.
Je suis égaliste.
On dirait que je me sens...
Tout le monde, c'est beau.
Comme je suis égaliste.
C'est gênant.
Oui, c'est pour ça que
j'étais super gênée tantôt. Je vais le dire.
Tu n'as pas à être gênée.
C'est vraiment parce que
on s'est fait... Je viens de la petite région
et tout ça.
C'est vraiment des... Il y a beaucoup de femmes qui ont viens de la même petite région, tout ça. C'est vraiment des...
Il y a beaucoup de femmes qui ont peur de dire
qu'elles sont féministes encore à ce jour
pour avoir l'approbation des hommes.
Oui, c'est vrai parce que je pense
qu'il y a des hommes qui pensent
que justement, encore une fois, le cliché que tu dis,
que la femme féministe est menaçante.
Si on regarde un peu
les insultes qui vont avec,
les femmes féministes n'aiment pas avoir
de la sexualité, elles sont
toujours en colère, elles sont frustrées,
elles veulent dominer les hommes,
alors que c'est une caricature.
Je veux dire, moi, tous les féministes que je connais,
c'est pas ça du tout. On boit
du vin le soir,
on écoute O.D. puis on rit.
C'est juste normal.
On fait ce qu'on fait.
Oui, exact. Tu viens de quelle région?
Je viens de Lavaltrie.
De Lavaltrie? J'ai trois frères aussi.
Moi aussi, qu'est-ce que tu disais?
J'étais vraiment le one of the boys, moi aussi.
La meilleure,
une des choses
que je me suis fait dire récemment,
quand même, ça fait peut-être
quatre ans,
c'était ça.
« Hey, tu fais partie des boys. » Puis j'étais comme...
Se valoriser dans le « t'es pas comme les autres filles. »
Ouais.
« T'es pas comme eux. »
Mais ça fait pas longtemps.
C'est encore là.
Quelqu'un me regarde dans les yeux et ose me dire ça.
Avec plaisir, je vais lui expliquer
que je suis non seulement comme les autres femmes,
mais avec plaisir.
Et voici pourquoi.
Mais je trouve qu'on dirait qu'il nous...
Justement, tu sais, des fois, l'espèce de patriarcat
ou peu importe comment qu'on veut l'appeler,
mais la société, on dirait que comment elle était construite,
nous a aussi élevées à être en compétition
entre femmes pour le désir masculin.
Puis ça, s'affranchir de ça,
c'est hot.
De dire, hey, non,
ça ne me concerne pas. Ou même moi,
l'affaire de rivalité féminine, je ne l'ai
jamais compris.
Ton rapport avec les femmes a toujours
été super positif. Quand même, oui.
Sauf à une certaine
période où
je pense que j'ai un peu flanché, puis que
j'étais peut-être plus dans le désir masculin
puis c'est comme ça m'a étouffé j'ai pas aimé ça cette période là où je sens si je voulais plaire
sérieux c'est lourd là en tout cas pour moi je dis pas pour tout le monde c'est lourd mais dans
mon cas ça m'a comme là je sentais de la tension puis une certaine rivalité. Puis pour
mon bonheur personnel, me libérer
de ça, ça a été comme fantastique.
– Vraiment. – Puis je trouve
que des fois aussi, le féminisme, on en parle vraiment théoriquement,
mais dans le concret, c'est peut-être un peu
de ça aussi, de comme dire, bien,
on est pour l'égalité dans nos relations aussi intimes,
dans nos amitiés,
tout ça.
Puis ce que tu nommais c'était un peu
peut-être un peu de misogynie à internaliser
complètement, oui c'est ça que c'était
c'était
j'aimais me faire dire
que j'avais des traits masculins
j'aimais être aimée des hommes
j'aimais, je pouvais être la première
à trouver que les autres
filles étaient gossantes
il y a des filles ça gossipe ça se parle dans le dos, c'est que les autres filles étaient gossantes. Il y a des filles, ça gossipe.
Ça se parle dans le dos. C'est mesquin,
des filles.
Je suis rendue dans les chambres de bain avec les filles.
Avant, je jugeais. Je suis comme, elles sont tout le temps dans les chambres de bain.
Je suis rendue la première.
On se fait-tu une petite chambre de bain?
C'est genre, parmi mes girls, avec les filles,
j'ai nouvellement des amis filles. Avant, j'en avais pas.
J'étais comme, vraiment, on a la même.
C'est parce que tu te te sentais pas comme fille.
C'était négatif.
C'est de la misogynie interne.
Je pense que je veux être appréciée des hommes
parce que leur regard est important pour moi.
Je vais me mouler à ce qu'ils aimeraient que je sois.
C'est ça.
C'est vraiment exactement ça.
Maintenant, ça ne fait pas longtemps
que je ne suis plus, que je suis vraiment
« Hey, j'ai tellement de fun avec les filles. »
Un peu comme,
on a appris ça.
On a été endoctrinés.
C'est malade.
Mes conversations, comme tu dis,
c'est toutes les meilleures avec les filles.
Je sens que
je ne veux pas enlever rien.
Non, j'aime encore les garçons.
C'est juste que je n'ai plus besoin
de me voir à travers eux pour être heureuse.
Est-ce que ça a changé quand vous êtes devenue mère?
Ou ça n'a rien à voir?
C'est en évolution.
Oui.
J'ai encore des petits réflexes des fois
que je me catch.
À faire comme, OK, là, je fais ça
parce que je veux plaire.
Mais je dirais que... Tranquillement, je pense que moi, ça vient avec ma sobriété.
Ah oui, je comprends ce que tu veux dire.
C'est ça, parce que j'ai moins envie de me faire fourrer
par des inconnus.
Oui, oui, oui. Dans la chasse, là.
La chasse de...
La séduction, là. La chasse, la séduction, là.
Mais la game, l'espèce de prédation entre personnes,
tu sais, dans des bars et tout.
C'est vrai qu'il y a comme, on redevient un petit peu,
je ne sais pas.
Les animaux.
Oui, c'est ça.
Quand tu dis ça, ça me fait penser à ça,
qu'il y a comme une rivalité, des fois,
qui s'impose dans ce genre de contexte-là.
Mais je trouve qu'aujourd'hui,
il y a une amélioration, je le vois,
de plus en plus de femmes.
Je suis allée dans un bar récemment,
les filles, je trouve, je nous sens plus.
« Ah, c'est vraiment beau ton tas! »
Je trouve, j'en entends un peu plus.
Peut-être moi qui est tellement
genre « Hey, c'est beau! »
Ah oui, toi aussi! Avant,
si mettons, on disait, je disais un compliment,
j'allais me faire regarder comme « Ah, merci. »
Ce n'était pas autant.
Je trouve qu'il y a une amélioration
dans certains cas,
dans certains...
Quand je sors, en tout cas,
moi, je trouve que les femmes,
on se...
On se go, tu sais.
Mais les femmes de notre génération,
beaucoup.
Parce que je trouve que des fois,
bien, moi, j'ai vécu des trahisons
très importantes de la part de femmes,
tu sais, puis
d'hommes aussi,
mais ça surprend encore plus
quand ça vient de femmes que tu estimes
puis que tu te dis, hey, toi, tu te dis féministe.
– Dans quel sens?
– Bien, je peux en parler, puis
c'est d'emporter plainte, là, tu sais,
moi, je me suis faite rencontrer par l'ancienne
ministre de la Condition féminine,
la première femme ministre de la Condition féminine
dans l'histoire du Québec, qui m'a rencontrée
pour que je ne dénonce pas
mon agresseur,
puis que j'écrive une lettre d'excuse
pour qu'il obtienne un poste
dans un journal prestigieux.
Aïe, aïe.
Puis elle t'a dit ça, elle t'a dit juste,
il ne faut pas que tu le fasses, ou elle t'a fait de l'argent?
Elle m'a menacée.
C'est quoi cette menace-là? Qu'est-ce qui t'a menacée? Elle faut pas que tu le fasses ou elle t'a fait de l'argent? Non, elle m'a menacée. C'est quoi cette menace-là?
Qu'est-ce qui t'a menacée? Elle disait que la personne allait
me poursuivre en diffamation, que ce que j'avais
fait était très mal de parler
puis qu'il était sur le bord du
suicide. Ça, c'est du
victim blaming, on s'entend.
Puis ça, je ne m'attendais pas à ça
de cette personne-là. Ça, c'était une femme
féministe
qui était la première... C'est son travail. Oui, oui. C'est une femme féministe qui est la première.
C'est son travail.
Oui, oui. C'était la première femme ministre
à la condition féminine. Moi, c'était mon idole.
Ah oui.
Donc, ça, ça a été un game changer aussi dans ma vie.
J'en parle d'emporter plainte parce que c'est toute l'affaire
du procès et tout ça.
Ça a été dans le procès, ça a été démontré.
Ce n'est pas de blâmer cette femme-là,
mais c'est de dire, elle,
elle n'était pas juste one of the boys.
Elle était
dans le mauvais side, là, tu sais. »
– Mais c'est une opinion en plus qui a
énormément de valeur pour toi parce que vous êtes
dans la même équipe dans le sens que... – Oui.
– Fait que t'es comme « Est-ce que c'est moi
qui comprend mal? »
Puis là, en plus, c'est quelque chose de super difficile à faire.
– C'était comme horrible,
comme une circonstance. J'étais vraiment sous le choc.
Je veux dire, quand c'est arrivé, cette rencontre-là,
peut-être que je ne vous donne pas
assez de détails pour que vous compreniez,
mais je pense que vous saisissez que
cette personne-là m'amène chez elle,
je la rencontre pour penser.
Je pensais que j'allais parler de féminisme avec elle.
Puis ça arrive. Puis tu sais, c'est juste une désillusion
face à ça, face à...
J'ai eu de la misère après à faire confiance, en fait, au mouvement. Parce que je me suis demandé, y a-t-il de l'hypocrisie? Est-ce que tout le monde est hypocrite de même? Est-ce que, genre, est-ce que c'est... Tu sais, est-ce que tout le monde est intègre vraiment? Est-ce que c'est un féministe de façade ou dans leur vraie vie sont... Ils le sont vraiment. Donc ça, ça a été pour moi une révélation, mais j'ai pas
voulu tomber dans une espèce de
hargne, dans une misogynie
des femmes de pouvoir
ou quoi que ce soit, mais je suis restée
vigilante par rapport à ça.
Puis je me suis dit, bien regarde, c'est pas parce que
tu dis féministe ou pas que
tu l'es ou tu l'es pas. Ça dépend
de ce que tu fais dans la vie. Moi, ça me dérange pas que tu te dis que ce n'est pas féministe.
Si tu es égalitaire dans ton couple, tant mieux.
Ça va jouer cru dans les valeurs.
Ah, écoute, c'est quelque chose.
Est-ce qu'après, tu as écrit ton livre?
Oui, Revenu.
Elle est décédée en 2018.
Ah oui?
Oui.
Moi, en fait, ce qui est arrivé aussi,
c'est que c'était tellement surréaliste
que quand j'ai porté plainte,
je voulais absolument que ça soit dit, ça.
Parce que pour moi, c'était un enjeu politique.
Ça dit beaucoup.
Puis je l'ai appelée.
Puis je l'ai enregistrée pour qu'elle dise
que ça s'était passé vraiment.
Genre avant de porter plainte. Puis elle l'a un peu avouée, donc dans l'ai enregistrée pour qu'elle dise que ça s'était passé vraiment. Genre, avant de porter plainte.
Puis elle l'a un peu avouée
dans l'enregistrement.
Puis cet enregistrement-là a été étudié
durant le procès et a été reconnu
comme preuve. Puis ça a fait en sorte
que les gens allaient me croire. Parce que sinon,
j'étais convaincue que si je disais ça
comme un oui-dire, qui m'aurait cru?
Je veux dire, complètement surréaliste.
C'est de la science-fiction.
Alors, je me suis dit, il fallait absolument que j'ai ça.
Puis, je ne regrette pas non plus
de l'avoir fait parce que, tu sais,
j'ai gagné le procès, finalement.
Quoique là, je suis en cours d'appel, puis j'attends encore.
– Encore? – Ah oui, ça fait sept ans.
– Ah! – Oui, je suis en cours d'appel.
J'attends. – Il n'est toujours pas payé pour...
– Bien non. – Mais il n'est plus
au pouvoir, là. – Non, non, non, mais non, non, mais il n'est pas fait de prison.
Ça fait 7 ans, 8 ans, puis là, après ça,
on dit que c'était juste la porte est pleine.
Mais voyons, 7, 8 ans, penses-tu vraiment
que c'est comme raisonnable comme délai?
Non.
Ça ne marche pas, là.
Moi, je suis toujours là à attendre la réponse de la condamnation.
J'ai eu le temps d'avoir deux enfants,
tout le monde.
Agression sexuelle.
Puis lui, il vit sa vie.
Il est dehors. Comme si de rien n'était.
On prend le mal qu'il ait fait autre chose.
Je ne sais pas.
Peu importe.
Je ne sais pas ce qu'il fait.
Exactement.
Il n'y a pas d'aise. Souvent, c'est porter plainte.
Le fait qu'il aille en prison
ou whatever, après, il y a un suivi quand même.
Exact.
Mais cette personne-là, moi, c'est ça qui me fait reborder,
ça fait sept ans qu'il n'y a pas de suivi,
qu'il n'y a pas eu de rien.
Bien là, en ce moment, depuis le verdict,
écoute, ça fait déjà plus de deux ans.
Après ça, écoute, 2021.
C'est super dangereux.
Tu sais, moi, c'est une situation
où le monsieur en question,
je veux dire, il n'est pas près de moi
ou ce n'est pas un membre de ma famille ou quoi que ce soit. C'est quand même assez relativement simple. Je veux dire, il n'est pas près de moi ou ce n'est pas un membre de ma famille
ou quoi que ce soit, c'est quand même assez relativement simple.
Je veux dire, on n'est pas en bons termes
et c'est tout. Je veux dire, je n'ai pas de respect
pour cette personne-là, peu importe, mais il est loin de moi.
Mais tu imagines quand c'est des familles
brisées, quand c'est...
Tu sais, c'est...
Je ne sais pas comment le monde le font. Pour vrai, là.
Je ne le sais pas.
Moi, dans mon cas, le livre m'a beaucoup aidée
justement à réparer tout ça,
à aller mieux,
justement à reprendre mon contrôle,
mon pouvoir alors qu'on voulait me faire taire.
Ça m'a fait vraiment du bien d'écrire.
Puis j'ai été super bien accompagnée
par le procureur Maître Bérubé,
par mon policier, l'enquêteur au dossier,
mais il demeure quand même que c'est trop long.
Puis c'est ça,
je me mets à la place de victimes qui ont peur.
Tu sais, que le gars, c'est peut-être un délinquant sexuel,
peut-être un récidiviste.
J'ose imaginer qu'il encadre mieux,
mais c'est trop long.
Oui, c'est trop long.
Mais c'est tout ça pour dire que des fois,
la trahison arrive d'endroits
où tu ne pourrais pas le soupçonner.
Mais je demeure optimiste,
puis je pense encore que ce mouvement-là est important.
Imparfait, mais important.
Ta relation avec les hommes en tant que féministes de ta vie,
comment ça se passe dans les conversations?
Comment ton opinion, est-ce qu'un homme peut vraiment être féministe?
– Ah oui, bien oui.
Bien, premièrement, tu sais, j'ai un fils
de 5 ans, Elio, puis depuis
que j'ai mon fils, ça a vraiment changé mon regard.
Tu sais, de dire justement,
sors de tes livres,
puis comment tu parles à ton fils
d'égalité, tu sais.
Puis hier, j'ai eu une discussion avec lui, puis ma fille de 3 ans,
Nina, puis là, j'étais comme, j'essayais de leur expliquer
le féminisme, puis je suis comme, bien, Elio lui puis ma fille de 3 ans Nina, puis là j'étais comme j'essayais de leur expliquer le féminisme
puis je suis comme ben Elio
imagine tu sais que Nina
dans une autre
époque, elle aurait pas pu avoir le même
argent que toi, elle aurait même pas pu avoir
un compte en banque pour avoir de l'argent
comme toi, elle aurait pas pu faire les mêmes
choses que toi, travailler, puis là il était comme
mais ça a pas de bon sens
puis là Nina était comme
j'ai de la peine, j'ai de la peine.
Moi aussi, je veux de l'argent.
Puis là, Elio, j'ai expliqué c'était quoi le féministe,
que c'était pour corriger tout ça, finalement, quelque sorte.
Puis là, il m'a dit, c'est incroyable, c'est incroyable.
Puis j'étais comme, bien oui, c'est incroyable.
C'est vrai que c'est incroyable quand tu y penses, c'est drôlement génial.
Et là, j'ai expliqué à Elio, bien, tu vois, toi aussi, tu peux être féministe.
Tu sais, tu peux contribuer à une société plus égale.
Puis justement, tu peux contribuer à ça, etc.
Donc là, il était bien intéressé.
Et concrètement, moi, je m'entends très bien avec les filles, les gars.
Puis je le dis, je vais te dire là officiellement, j'aime les gars.
Parce que souvent, on dit que les féministes n'aiment pas les hommes.
Donc, j'aime les hommes, je m'entends bien avec les hommes.
En général, moi, ça passe, tu sais,
dans mes relations intimes avec le père de mes enfants
puis mon chum depuis maintenant huit ans.
Bien, mon chum, c'est pas quelqu'un
qui va avoir des grosses discussions là-dessus,
philosophiques, machin, mais ça se passe dans le concret.
Donc, tu sais, mon chum est féministe
parce qu'il contribue également aux tâches domestiques.
On est vraiment comme, il fait
à manger, il est très investi.
C'est un gars aussi qui est dans le care,
qui prend soin beaucoup.
Donc, pour moi, ça, c'est quand même
une réussite parce que
ça se passe comme ça.
C'est concret,
c'est dans les actions, pas dans les paroles
parce que j'ai vu aussi certaines personnes qui se prétendaient féministes. Oui, mais c'est ça les actions, pas dans les paroles. Parce que j'ai vu aussi certaines personnes
qui se prétendaient féministes.
Oui, mais c'est ça, je voulais t'en parler aussi.
Puis ça, c'est un peu gossant.
C'est vraiment une façon de fourrer.
Oui, wow!
Moi, je suis féministe.
Ah, mon Dieu!
Ah, mon Dieu! Puis qui t'explique c'est quoi le féminisme?
Oui, oui.
Ça, c'est pas agréable.
Ça m'est pas arrivé à moi, mais j'en ai vu autour de moi
des petits woke du plateau
qui se disent féministes, mais que c'est juste pour...
En tout cas.
Mais tu sais, c'est ça, pour fourrer.
Oui, c'est ça.
Ça, j'aime moins ça, par contre, on dirait.
Bien, l'écoute, être déjà dans l'écoute.
Puis, comme... Écoutez, petit scoop,
je prépare un livre pour
cet automne
qui s'adresse aux jeunes hommes.
Oh, wow!
Genre 15, 16, 17, 18 ans.
Ça s'appelle « Salut, ça va ».
Puis « Salut, ça va ».
Non, non, non, non, non, « Salut, ça va ».
Non, mais tantôt, c'était « Salut, ça va ».
Oui, j'avais « Salut, ça va ».
Puis là, c'est juste « Salut, ça va ».
Mais c'est juste une petite approche ludique
pour dire, on se parle, puis on va se parler de féminisme, on va? » Mais c'est juste une petite approche ludique pour dire « Hey, on se parle,
puis on va se parler de féminisme, on va se parler
de comment prévenir les violences, comment, comme gars,
tu peux aussi intervenir quand tu vois
quelque chose qui arrive de pas correct. »
Comment tu pourrais?
Ah! Plein d'exemples.
T'es dans un bar,
tu vois qu'il y a quelqu'un qui rôde
autour de ton ami. Tu sens que ton
ami est comme pas à l'aise.
Ah! Tu interviens, tu arrives
et tu te dis,
« As-tu le goût qu'on aille prendre un taxi?
Est-ce que tu veux qu'on aille prendre un verre? Est-ce qu'on va prendre un taxi? »
Tu vas aider ton ami de fille.
Tu interviens concrètement.
Un autre exemple,
j'ai vu des situations
où...
J'ai été témoin d'une situation
où quelqu'un mettait du CH dans le verre d'une autre fille.
Tu l'as vu?
Oui. Qu'est-ce qu'on fait?
On réagit, tu sais.
On ne peut pas laisser ça aller.
Il vaut mieux intervenir que laisser la personne,
tu sais, vivre une agression sexuelle.
Donc, intervenir là-dessus.
Mais ce n'est pas tout le monde qui le font
parce qu'ils se disent,
je ne me mêlerai pas de mes affaires, etc.
Tu as un ami qui est dans une relation
où tu sens qu'il y a comme un début de violence conjugale,
tu as des indices de ça.
Bien, plutôt que de faire « hey, ça ne me regarde pas »,
« oh, ils sont intenses », poser la question,
comme gars puis comme fille, là.
Tu sais, ça, c'est concret.
Si tu veux appliquer ton féminisme dans une situation concrète,
bien, évitons une violence, là.
Encore moins que ça, là.
Ça peut juste être quand tu remarques qu'un gars
coupe la parole à une fille, tu fais
« Excuse », elle est en train de parler, ou juste comme
tu sais, la fille,
elle se fait poser une question, puis parce que
honnêtement, ça, moi, je le vois tellement, tellement, tellement
des hommes qui parlent par-dessus les femmes.
Encore, là, c'est la chose que je vois le plus
puis ça me scelle à chaque fois.
Peut-être que je l'entends plus parce que ça me gosse.
Mais oui, juste de prendre le temps de faire comme
ce que vous avez à parler.
Mais c'est bon, ça.
Dans mes séminaires d'université,
le nombre de fois que je suis en Sciences Po,
des gars autour de la table,
peu de filles.
OK, parlons-en.
Moi, je veux m'en aller.
Moi, je veux m'en aller.
Rends-tu là, je m'en vais.
Je suis tannée.
Philo, même chose en philo.
J'étais comme,
le gars qui s'écoute parler,
qui ne s'est pas préparé,
qui est comme poche dans ce qu'il dit.
Puis c'est le Dieu.
J'ai plein de situations concrètes
comme ça en tête aussi.
Ça, c'est vraiment une bonne réflexion.
Moi, je suis moins fine.
Les démos, moi, je faisais des démos
de produits érotiques
à la fin je voulais même plus qu'à être d'hommes
tellement que j'étais vraiment
c'était rendu, j'avais toutes les répliques
comme je les entends, je le sais
on a pas besoin de ça, moi ma blonde
moi aussi ça sent
à la fin, dès qu'il y a un gars qui dit
on a pas besoin de ça, on a pas besoin de toi non plus
je suis fucking de même.
Je peux quitter à tout moment.
Je suis rendue, je dis, je ne peux plus.
Je ne peux plus, je ne peux plus. C'est ça qui m'a fait
30 secondes. Je n'étais même plus capable de...
C'était une blague.
Je sais que le gars s'était pris hors contexte.
Mais c'était rendu que je
refusais à la fin. J'ai dit, moi, je veux juste des filles.
C'est con parce que c'est plate,
mais c'était rendu que tous les petits calls,
toutes les petites affaires, ça m'affectait trop, puis j'étais même plus capable,
puis c'était rendu que j'étais même plus gentille,
j'avais plus de patience avec ça.
T'avais plus cette patience. Ça fait pas longtemps, ça.
Là, ça s'est amélioré? Bien là,
j'ai pas recommencé, mais je suis sûre
que ça s'est amélioré, mais
je pourrais parler à mes consoeurs
qui font encore ça, savoir s'il y a encore
beaucoup de... Mais c'est un problème, quand on parle de sexe, savoir s'il y a encore beaucoup de... Mais c'est un problème.
Quand on parle de sexe,
puis qu'il y a des gars dans la pièce,
puis qu'on parle d'orgasme,
qu'on peut avoir du plaisir avec autre chose
que leur pénis, c'est comme
super confrontant pour eux.
Ah oui! Bien oui!
Puis là, ils sont tout de suite sur le...
Pas tout, là.
Mais moi, les commentaires, des fois, tu sais, même...
Une situation qui m'est arrivée récemment,
je vois un... En tout cas, il y a comme un gars
dans mon entourage qui arrive,
puis là, qui parle, admettons, à mon chum, puis moi,
puis tout le temps, des petites remarques
comme les filles...
Sexualiser toutes les filles
qui existent sur la planète, là.
Je suis comme, « Hey, t'es qui, toi? »
Dans ma tête, j'étais comme, j'osais pas répondre. Puis, tu sais, comment qu'on réagit, là, on suis comme, « Hey, t'es qui, toi? » Dans ma tête, j'étais comme, j'osais pas répondre,
puis tu sais, comment qu'on réagit, là, on est comme,
on arrête de parler, on se
dit non, c'est pas adéquat, puis tu sais,
en même temps, c'est gossant, ça.
Genre, la fille est pas juste un objet sexuel.
Et là, je me suis
dit, mon Dieu, là, il aurait fallu répondre.
Il aurait fallu qu'on fasse une petite intervention de dire,
« Hey, sais-tu quoi? Ça nous agace que
tu parles tout le temps comme ça des filles autour de toi parce qu'on fasse une petite intervention de dire, hey, sais-tu quoi, ça nous agace que tu parles tout le temps comme ça des filles
autour de toi parce qu'on ne comprend pas
en fait. Mon chum aussi,
ça l'énerve. C'est des choses qui l'énervent
beaucoup, beaucoup. Mais sur un plateau
de tournage, tu entends un technicien qui dit des commentaires
inappropriés sur, tu sais,
la fille est bonne à baiser, puis tout.
Je suis comme, non, c'est que ce n'est pas adéquat ça.
Mais ça, d'intervenir aussi pour dire, hey,
ça nous rend inconfortable. Mais ça prend quand même une certaine énergie de le faire parce que tu es comme, non, c'est pas adéquat ça. Mais ça, d'intervenir aussi pour dire, hey, ça nous rend inconfortable,
mais ça prend quand même une certaine énergie
de le faire parce que t'es comme, hmm.
Et ça finit plus, là.
Tu sais, moi, récemment, on a eu un...
Je vais te donner un exemple très, très concret.
On a eu des gens qui sont venus travailler
sur la maison du monde de la construction.
Rien contre le monde de la construction.
Mon père travaille en construction
depuis, genre, 35 ans, là.
Mais ça n'a rien à voir, mais...
Dans ce contexte-là,
il y a un des individus
qui travaillait sur le chantier chez nous
qui me disait des commentaires
tout le temps sexuels, inappropriés, genre...
Puis qui me rendaient mal à l'aise.
Comme, par exemple, là, j'arrive
pour le payer, puis il dit, bien, tu veux pas me payer en nature?
Mais tu sais, un homme d'un certain âge.
Je n'étais pas à l'aise.
Je n'étais pas à l'aise de ça.
Ça venait de trop.
Si j'avais eu quelqu'un à côté de moi,
j'aurais aimé ça que la personne me dise
que ça ne passe plus tes jokes.
Je sentais que l'autre gars était mal à l'aise aussi.
Mais on était comme...
L'autre gars, à ce moment-là,
pour lui, c'était la voie qui était importante comme... Mais l'autre gars, à ce moment-là, pour lui,
c'est une voix qui est importante pour son ami.
Son ami qui truste ce gars-là et qui se dit comme...
Parce que si toi, tu lui dis non, il va avoir la petite preuve de crise.
Il va s'en virer un peu fru.
Mais si ton ami fait, hey, Joe, lâche-la.
Tu es comme, ah, OK.
C'est ça.
Parce que tu as plus tendance à écouter...
Oui.
Un homme a plus tendance à écouter un autre homme.
Dans ce contexte-là, oui.
J'ai 32 ans quand c'est arrivé.
Comment ça, je ne réagis pas.
Je me suis un peu demandé pourquoi je ne réagissais pas
à ce moment-là.
Pourquoi je ne me sens pas confortable?
Peux-tu arrêter?
Je ne l'ai pas fait.
Je pense qu'on a encore souvent le réflexe
en se disant que de se taire
et de continuer notre chemin,
c'est moins d'énergie peut-être.
Oui, c'est ça.
Qu'on se dit,
il y en a un autre.
C'est de l'énergie,
mais c'est ça, j'ai hâte.
Tu figes.
Il y a aussi l'affaire
de tu figes.
Moi, c'est ça
que ça me fait souvent.
C'est genre,
des fois, je fige.
Il y a des situations précises.
Tu t'en vas,
tu te viens de t'arriver pour vrai. Puis après, c'est là que tu fais comme caler. Mais c'est genre, des fois, je suis fige. Je suis comme... Il y a des situations précises. Puis après, c'est là que tu fais comme calique.
Mais c'est vraiment genre, il y a des situations
que je suis vraiment bonne pour répondre
puis je suis comme vraiment, il n'y a pas de problème.
Mais il y en a d'autres précises
que je suis comme, non, non, je suis comme...
Je suis fige, comme tu as fait.
Bien, ça, ça m'a soulagée d'apprendre
que notre cerveau était constitué
comme ça face à une menace
et un stress.
80 % des victimes d'agressions sexuelles
vont figer quand elles se font agresser.
Donc, c'est normal.
Ton esprit, il n'est plus là.
Il n'est plus là.
Tu n'es pas en association, mais tu es comme
« je ne suis pas capable de réagir ».
Et aux propos, et des fois aux actes de violence.
C'est ça qui se passe.
C'est vrai. On n'est ça qui se passe. C'est vrai.
On n'est pas les seuls.
Non.
Bon, on a quelques questions du public
qui ont envoyé des questions pour toi.
Moi, je dis, on peut en faire deux, trois
pour terminer ce podcast.
Tu peux faire un petit 15 minutes sur Patreon.
Est-ce que tu as le temps?
Oui, puis est-ce que je peux juste
plugger la campagne On s'écoute?
J'en prie.
Avant juste un petit deux minutes.
Oui, vas-y.
Tu sais, dans notre volonté,
notre volonté, je fais comme si on était plusieurs
ici autour de la table, mais
avec ma gang à l'Université Concordia,
on a lancé une campagne qui s'appelle On s'écoute
qui vise à prévenir
les violences à caractère sexuel dans les universités
et les cégeps.
Donc là, ça parle à tous les étudiants,
étudiantes, on a des vidéos, on a un site
web, on soute.com.
Si les gens ont vécu des situations de violence
ou quoi que ce soit,
elles peuvent aller sur ce site-là.
Il y a des ressources.
Il y a une carte interactive des ressources.
Pas obligé de porter plainte à la police.
Tu as des ressources dans les universités
puis les cégeps.
Puis on a du beau contenu.
C'est vraiment chouette.
Alors moi, je veux juste dire onsecoute.com
si jamais les gens veulent en savoir plus. Oui, c'est ça chouette. Alors, moi, je veux juste dire onseécoute.com si jamais les gens veulent en savoir
plus.
C'est une campagne qu'en ce moment...
Oui. C'est notre première année
et ça va être sur quatre ans. C'est financé par
le ministère de l'Enseignement supérieur.
On a vraiment fait quatre vidéos de sensibilisation
avec
finalement des victimes qui parlent un peu
de leur expérience de violence qu'ils ont vécu
dans le cégep université.
On a différentes thématiques. L'alcool,
l'alcool, ça c'est vraiment à écouter, parce qu'on
vient aussi démystifier des mythes
alcool et violence, comme des fois
on pense que vu qu'on boit de l'alcool, c'est...
Ça nous donne le droit. Ça nous donne le droit de faire des choses
alors que c'est pas le cas. Donc il y a ces quatre
vidéos-là. Il y a le site web,
puis on a une campagne aussi qui est menée
par Club Sexu sur les réseaux
sociaux. Donc, on a plein de contenus informatifs.
Puis ça va être un peu partout dans
les universités des cégeps aussi à la rentrée.
Donc, ça sera à suivre. On a une identité visuelle.
Je peux peut-être... – Bien oui. – Bien là, les gens,
ils regardent ça ou ils écoutent plus?
– C'est vraiment ceux qui regardent, vont le voir.
– En tout cas, bien là, j'ai comme plus interne.
En tout cas, on sait que... Ah oui, mon téléphone est là.
Je vais juste vous montrer en cinq secondes. On a tellement travaillé fort.
C'est l'initiative à qui?
C'est notre initiative, mais on est
à l'Université Concordia dans mon centre de recherche,
le CSLP.
C'est un centre de recherche qui travaille sur la prévention.
Regarde, on a un petit site web.
Oh, c'est beau.
Tu vois, comme tu vois la capsule,
tu vois la capsule,
tu peux
en tout cas c'est comme on a fait aussi
toute l'identité visuelle avec Cédric
regardez là tout le monde
tout le monde
c'est partout
puis allez sur le site, on s'écoute
puis là vous avez tout
racisme, sexisme, éducation
c'est ça, puis là il y a une formation
que je donne sur le consentement.
Parce que j'étais allée à la Ligue de hockey
junior-major du Québec pour former les 400 joueurs
au consentement sexuel.
Ah!
Oui, c'était le fun.
C'était quelle équipe, ça?
Ligue de hockey junior-major du Québec,
toutes les équipes.
OK, wow!
Parce qu'il est arrivé une situation récemment.
Oui, puis avec ça.
Oui, puis il y a eu aussi
Hockey Canada, qui a eu pas mal
de cas de...
Je pense pour ça, on dirait que là,
ils se disent, ah, bien, regarde, on va,
mais c'est bon, là.
On peut s'en parler dans le Patreon, si vous voulez,
de Hockey Canada, puis du fonds
qui a été un fonds de
millions de dollars qui était fait pour protéger
les joueurs qui avaient commis des actes.
Ah, oui, ça me dit de quoi. Ça, je veux dire, allô? un fonds de millions de dollars qui était fait pour protéger les joueurs qui avaient commis des actes. Ah! Ah oui!
Ça me dit de quoi?
Ça, je dis, allô?
Oh my God!
Il y a du chemin à faire.
Il faut se rendre dans les lieux.
C'est récent?
Ah oui!
Oui, c'était dans les dernières années.
Les cotisations des Timbits,
quand tu commences,
l'argent que tu donnais,
8 millions de dollars.
8 millions de nos Timbits! Oui, de millions de dollars. 8 millions de nos Timbits.
Oui, de nos Timbits.
8 millions de nos Timbits.
Non, mais tu sais, on va au GIA.
Voulez-vous donner à la fondation Timbits?
Tu sais, même à l'électricité, on donne à ça.
Pour protéger leur joie. J'aime beaucoup le hockey.
J'aime tout ça.
On en parle au Patreon.
OK.
Tu veux aller sur Patreon?
OK.
Mais on va prendre les questions à rafale.
Mais je suis genre...
Moi, c'est parce que…
Ah, bien, vous faites ce que vous voulez.
Pour le consentement aussi,
j'aimerais vraiment ça que tu reviennes.
Genre, on dirait que j'ai…
Le consentement, oui.
Moi, je t'arrête depuis tantôt
puis je fige parce que je trouve vraiment que t'es…
Ben, arrête.
Donc, toi…
Je ne sais pas pourquoi,
on dirait que je te parle dans mon cerveau, genre.
OK.
Je ne parle pas.
Je ne parle pas.
Je suis comme…
Puis là, je te parle.
Tu es en méditation.
Je te dis des affaires.
Tu es dans le système parasympathique.
Oui.
Je suis vraiment dedans. Je suis comme… C Tu es dans le système parasympathique. Je suis vraiment dedans.
C'est quoi le système parasympathique?
Parce que vous avez fumé un joint?
Je ne sais pas.
Tu inspires à la...
OK.
Voyons donc.
Vous niaisez les filles.
Franchement.
Les gens vont peut-être faire...
Depuis tantôt, je suis comme de même.
Je me sens même beaucoup. Ah oui? Maisêtre faire, parce que depuis tantôt, je suis comme de même. Moi aussi, je me sens de même beaucoup.
Ah oui? Mais c'est parce que je suis bête?
Non, pas du tout.
T'es enveloppante.
Ok, parce que je veux pas être bête.
Pas du tout, au contraire.
Parce qu'à un moment donné, j'ai été bête avec Guy Nantel,
tout le monde en parle, puis j'étais devenue un mime de fille bitch
à côté.
Je trouve que c'est important, puis vraiment
beaucoup. Je pensais pas que c'est une révélation. Je trouve que c'est important puis vraiment beaucoup.
Je pensais pas que c'était autant,
tu sais, puis tu mets des mots
sur plein d'affaires.
Je m'imagine, là, un d'autre
qui est comme le féministe,
c'est pas important.
C'est à toi que j'aurais envie
de le présenter puis faire.
Parle à Léa.
J'adore ça, ça.
Moi, parler à des gars
qui veulent pas parler de féministe,
c'est mon petit fun.
Mais ils ont besoin
de se le faire dire
par une jolie femme douce.
Ah oui, non. Parce que les grosses femmes fâchées, ils croient pas, eux autres. Mais c'est parce que fun. Mais ils ont besoin de se le faire dire par une jolie femme douce. Ah oui, non.
Parce que les grosses femmes fâchées,
elles ne croient pas à eux autres.
Mais c'est parce que j'ai déjà eu la bête pendant longtemps.
À 14, 15, 16, 17 ans, j'avais la bête
et prétentieuse, ça ne passait pas.
Là, j'ai dit jolie, grosse, comme si c'était un antipode
l'un de l'autre, mais dans le sens que
c'est comme si je mettais de l'ampleur sur le fâché.
Oui, c'est ça.
C'est ça que ce gars-là, il se dit. C'est le gars pas fin qui dit ça. C'est comme je mettais de l'ampleur sur le fâché. Oui, c'est ça. C'est ça que ce gars-là, il se dit.
C'est le gars pas fin qui dit ça.
C'est ça.
OK, les trois questions qu'on a.
OK, go.
Je croyais que le féministe voulait désexualiser
le corps de la femme et après,
on dit que les filles, on y fane, représentent le féministe.
Est-ce que c'est possible de m'éclairer, s'il vous plaît?
Ah non, bien, je pense pas.
Le féministe, c'est pas nécessairement de désexualiser. C'est possible de m'éclairer, s'il vous plaît? – Ah non, bien, je pense pas. Le féminisme, c'est pas nécessairement de
désexualiser. C'est plus de dire...
– Ah, ça! – En fait,
c'est vraiment de contrer la volonté
de contrôle des gars
sur le corps des femmes.
Donc, si la femme veut
s'émanciper sexuellement, tant mieux.
C'est ça, la libération.
Je veux dire, Beyoncé qui arrive sur une scène,
qui dit, moi, je suis libre de ce que je veux faire de mon corps,
me mettre en bikini si je veux, tant mieux.
Il y a des plus... des féministes de d'autres, disons, tendances
qui slutshament les autres femmes.
Bien, moi, pour moi, c'est pas du féminisme,
mais c'est des féministes.
Moi, personnellement, je me suis fait slutshamer
parce que j'ai déjà mis une photo en costume de bain
sur mon Instagram de la part d'un chroniqueur du Journal de Montréal qui disait que j'ai déjà mis une photo en costume de bain sur mon Instagram de la part d'un
chroniqueur du Journal de Montréal qui disait
que je n'étais pas valide parce que
j'étais en costume de bain. Puis je suis comme, hé, mon oncle,
arrête, c'est pas ça, là.
Mais là, je ne parle pas de la personne
qui nous écrit, mais cette personne-là qui m'a slott shamed,
je lui dis, ça suffit. Ceci dit,
donc, c'est une bonne question parce qu'il y a confusion
des fois, mais moi, j'appartiens
aussi à un féministe qui est comme
libération du corps. Donc,
je ne vais pas commencer
à dire à la fille de l'UQAM,
Hélène Boudreau, quoi que ce soit,
sur ce qu'elle veut faire, tu sais,
de son corps ou quoi que ce soit, tu sais.
Après, s'il y a de l'exploitation
dans le cadre d'un tournage
d'un film pornographique, je vais être
celle qui va faire, oh non, non, non, non, on ne veut pas qu'il y ait de l'exploitation d'un tournage, d'un film pornographique, je vais être celle qui va faire « Oh non! Non, non, non, non! »
On ne veut pas qu'il y ait de l'exploitation d'une mineure.
Non. Quand il y a de l'abus,
on revient à la notion de consentement.
Est-ce que le consentement est là? Est-ce que la personne
est libre de faire ce qu'elle veut faire?
Ben, OnlyFans, c'est souvent
des femmes qui font ça sur leur compte.
Ils ont, tu sais,
c'est leur corps.
J'aime mieux OnlyFind que Pornhub
qui mettait des vidéos pédopornographiques
d'enfants qui étaient exploités
sexuellement. Ça, c'est pas cool du tout.
Ça, ça a été sur Pornhub?
Sur Pornhub, pendant un certain temps,
ils laissaient des vidéos
de pédophiles
d'exploitation sexuelle
parce qu'ils avaient de la misère
à gérer leur contenu. À un moment donné, c'est devenu
trop gros. Moi, ça, c'est non.
Mon éthique, c'est non. Zéro.
Genre, exploitation sexuelle
mineure, c'est bien. À la poubelle,
ça vient vraiment me chercher.
Parce que pour un rêve,
c'est tous des gens qui mettent des vidéos.
C'est pas juste...
Oui, exact. Mais là, ils ont comme corrigé ça.
Ça s'est amélioré.
Mais là, la prochaine tendance à surveiller, c'est le deepfake. C'est pas juste... Oui, exact. Mais là, ils ont comme corrigé ça, ça s'est amélioré. Mais là, la prochaine tendance à surveiller,
c'est le deepfake.
C'est quoi?
C'est la création de vidéos,
genre avec l'intelligence artificielle.
Donc, je prends ta face
puis je fais une vidéo pornographique avec.
Sans ton consentement,
je le diffuse sur des sites pornographiques.
Oui, puis j'ai vu une étude du New York Times
qui ont étudié 100 000 vidéos de deepfake. 99 % c'était pornographique et c'ai vu une étude du New York Times qui ont étudié 100 000 vidéos de deepfakes.
99 % c'était pornographique
et c'était des femmes. Et c'est jamais avec
le consentement de la personne.
Ça, c'est dégueulasse et ça s'en vient.
Bonjour tout le monde!
Bonne journée!
C'est trop blanc, mais seulement.
Ça, j'ai peur.
Il y a d'autres affaires.
Moi, je veux vraiment que tu parles vite, vite,
mais pas vite, vite, en fait.
L'avortement,
t'es-tu dit, puis moi aussi, on dirait que j'ai comme...
On dirait, je ne sais pas pourquoi,
moi, je n'écoute pas les nouvelles. Je n'écoute personne.
Je ne connais personne.
Je n'écoute personne, je ne connais personne.
Pas Marc Labrèche, en tout cas, on a su ça dans les coulisses.
Marc Labrèche, on s'est posé.
Regarde, mais finalement, je sais qui,
que c'est beau.
Oui, t'as vu sa face.
J'ai comme une intuition, je ne sais pas pourquoi,
mais que l'avortement,
que vraiment, c'est quoi toi ton...
Je ne veux pas te révéler ce qui va être présenté
dans mon film La peur au ventre.
Ça sort en octobre, mais je vais vous dire deux choses.
Île-du-Prince-Édouard, il n'y a pas de centre
pour se faire avorter.
Île-du-Prince-Édouard au Canada.
Fredericton, Nouveau-Brunswick,
la dernière clinique d'avortement.
En tout cas, l'une des dernières a été fermée.
Puis là, on s'en va vers l'élection
d'un parti conservateur.
C'est sûr qu'au fédéral,
Justin, moi, mes prédictions,
c'est Baba et Justin, puis bonjour
Polyève. Puis Polyève, son
parti conservateur, 40 % est anti-avortement.
Donc, l'accès,
ça va être compliqué.
Alors, regardons ça dans 4 ans.
Encore une bonne nouvelle, tout le monde?
Je suis prête à me battre, moi.
Je suis prête à me battre.
Ça, l'avortement, c'est quelque chose. C'est un sujet... Je suis prête à me battre, moi. Je suis prête à me battre. Ça, l'avortement, c'est quelque chose.
C'est un sujet...
Je suis prête à me battre à ta barouette.
J'arrive avec mes souliers,
let's go à talons hauts.
Regarde, on marchait à ta barouette.
C'est ça.
Donc, stand by.
OK.
C'est bon.
Parce que je ne sais pas pourquoi.
Mon frère m'a dit ça.
Il dit États-Unis.
Puis il dit ça.
C'est juste parce qu'on va se faire avorter pareil,
mais dans des conditions insalubres et dangereuses.
Comme ce qui se fait aux États-Unis.
Je te jure, moi, je vais le prendre mon 5.
Genre, laisse-moi mon assise d'affaires ouverte.
C'est ça.
Les accouchements à la maison.
C'est ça, je vous invite à la première du film.
J'aimerais ça beaucoup.
Tu vas-tu faire de quoi sur l'accouchement à la maison?
Oh mon Dieu!
Ça, j'ai des amis qui, moi, qui sont à une natale.
Ma meilleure amie est à une natale là c'est triste eux autres aussi
ah ouais qu'est-ce que tu veux dire
le salaire tout ce qui est
oh mon dieu écoute
mon cours à l'UQAM Femmes et politiques
je consacre un cours
là-dessus sur
violence obstétrique, gynécologique
et j'ai aussi mon ami
Marianne Thomas qui est à une natale
d'où la accompagnatrice à la naissance je natale d'Oula, accompagnatrice à la naissance.
Je ne sais pas si vous avez eu une accompagnatrice à la naissance.
Tu sais, qui me parle
des conditions de travail épouvantables,
qui me parle...
C'est fou, là. Je ne sais pas si tu allais dans ce sens-là.
– Oui, mais moi, c'est accouchement à la maison,
c'est que ça s'en... Ça aussi, on ne sait pas trop
où est-ce que ça s'en va, mais qui veulent...
– L'interdiction ou là? – Oui,
que ça pourrait... – Ah oui, j'ai rencontré une fille qui travaille là-dessus.
Elle, ce qu'elle s'est fait dire,
que les sages-femmes,
pourquoi sont moins payées?
Parce qu'eux, c'est une passion.
Puis elle avait répondu,
OK, mais les joueurs de hockey, c'est quoi?
C'est une passion?
Tabarouette, on payait des millions et des millions.
Il faut que vous interviewez une sage-femme.
Ben, oui, j'ai ma...
Non, pas sage-femme. Ah non, c'est vrai, on avait reçu
une accompagnante. Oui, Joanne, c'est la
bien full réputée, c'est elle qui m'a
accouchée à la maison. Ah oui!
Oui, c'est cool.
C'est intéressant parce que...
C'est inconnu partout, Joanne.
Formidable.
Mais c'est pas, comme tu dis, ils ont peur. C'est pas dans une, Joanne. Tu demanderas. Formidable. Oui, mais c'est pas, comme tu dis,
ils ont peur.
C'est pas dans une belle position en ce moment.
Non, avec la loi de Christian Dubé,
j'ai pas trop compris en fait comment ça peut les affecter,
mais je pense qu'il faudrait se questionner là-dessus.
On va faire ça, je vais l'inviter, ma belle Joanne.
J'aimerais ça.
Tu aimerais rester avec nous pour le Patreon?
Bien oui.
Ça va être un bon Patreon parce qu'on a plein de questions.
Parfait, parfait. Je veux juste avertir mon chum que je vais arriver
à 3h30.
Ben oui, ça n'a l'air pas trop.
Pour terminer, ici,
notre invitée incroyable
veut donner un livre.
Portée pleine, c'est mon nouveau livre.
C'est vraiment sur le processus judiciaire,
le mouvement MeToo, qu'est-ce que j'ai vécu
quand j'ai porté pleine, qu'est-ce que j'ai vécu quand j'ai porté plainte,
qu'est-ce que ça veut dire,
etc.
Donc,
j'en donne un.
Il faut écrire en commentaire
« Je suis fière
d'être féministe. »
OK.
Oh my God!
« Fière d'être féministe. »
Écrivez ça
et là,
elle va choisir
quelqu'un là-dedans.
Oui,
puis je vais vous l'envoyer
signer.
Merci Léa.
Merci à vous,
c'était vraiment le fun.
J'ai eu un magnifique moment avec toi
pour ce que tu fais et pour qui tu es
félicitations
merci c'est drôle parce que je visualisais
je suis vraiment comme ce genre de fille
qui fait de la visualisation c'est vraiment niaiseux
mais j'avais comme imaginé ça
je voulais ça pis c'est arrivé
je suis bien contente
bienvenue sur la plateforme officielle
Patreon Sexe Oral.
Je suis là.
En arrière.
Je suis là, j'arrive.
Lise en ado.
Qu'est-ce que tu peux t'attendre
sur notre plateforme Patreon?
C'est des shows en live
qu'on n'a jamais montré à personne
que tu vas pouvoir voir.
Vous allez pouvoir poser des questions
pour des invités qui s'en viennent.
Vous allez voir un podcast bonus par mois.
Des fois, c'est des shows live.
Des fois, ça va juste être nous ici qui jam.
Après les podcasts,
après les podcasts qu'on va avoir enregistrés,
on va aller direct sur Patreon pour filmer
des after-shows, des annonces à l'avance,
des billets, des accès
à des shows live. Peu importe ce que vous choisissez,
comme whatever, on vous remercie
d'avance et ça fait une grosse différence
pour Sexe oral. C'est quelque chose
qui grandit. C'est notre bébé.
On est fiers, on est contents.
Oui.
Puis voilà.
Merci énormément.
Merci.