Sexe Oral - Le trafic humain avec Gabrielle Giroux
Episode Date: August 4, 2022Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé.Cette semaine sur le podcast, les filles reçoivent Gabrielle Giroux qui vient nous parler de son expérience au sein d'un réseau de trafic humain.TRIGGER WARNING***Ce podcast contient des sujets lourds tels que le proxénétisme, le viol, la consommation, etc. Si vous êtes particulièrement affecté par ce genre de conversation, on vous suggère d'écouter un autre épisode. Quelques ressources si vous vivez des situations similaires:Calacs: http://rqcalacs.qc.ca/calacs.php?fbclid=IwAR2BOJgs7G_NpVpvGKIvjTKfHhlFWIWjFrgeZCzHSx1OJ7QW7rdC37LOG8w CLES: https://www.lacles.org/?fbclid=IwAR3dJ1DwtD7bLHey_ENB3yOgeEIqxHbHhHNPp2t0khwtowdcTdOoerfn7_0 -----Le podcast est présenté par Shop Santé.Pour plus d'informations: https://shopsante.ca/Code promo pour 15% de rabais sur les commandes en ligne: SO15Le podcast est aussi présenté par Collection Mini Coco.Pour plus d'informations: https://www.collectionminicoco.club/Code promo pour 15% de rabais: SE15Le podcast est présenté par Éros et CompagnieUtiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabaishttps://www.erosetcompagnie.com/Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Pour collaborations:info@studiosf.ca Pour toutes questions:sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon:https://www.patreon.com/sexeoralPour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram:https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/See omnystudio.com/listener for privacy information.
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Sous-titrage Société Radio-Canada des super conseillers en ligne qui sont disponibles pour vous sur le site Internet
et bien plus.
Ils vous donnent des bons conseils
quand je ne réponds pas ou quand c'est
trop long.
Et aujourd'hui, Lisandre,
écoute, je te laisse le bonheur de...
parce que c'est vraiment...
Lisandre et elle ont une
connexion incroyable.
On a reçu Gab Giroux
qui est venu nous parler de son
histoire dans le
domaine de la
sexualité.
Travail du sexe, mais en tout cas
de l'exploitation sexuelle en fait.
Fait qu'on va mettre une couple de trigger warnings
pour ceux que
c'est ça, à part de
s'être fait vendre de proxénètes, de pimps, de drogues. C'est ça, elle parle de... Ça a été fait vendre de proxénètes,
de pimpes, de drogues.
C'est vraiment difficile
d'entendre,
mais c'est un de mes podcasts préférés
qu'on a fait. Je l'aime énormément.
Comme je lui disais dans le podcast,
il y a vraiment quelque chose de familier chez elle
qui me...
C'est ça, je sais pas.
Elle me... Je la trouve touchante. C'est touchant, mais c'est ça, je ne sais pas.
Je la trouve touchante.
Non, c'est touchant, mais ce n'est pas.
Elle est inspirante,
puis elle explique son histoire,
puis moi, tout le long, je ne comprends pas,
puis je pense qu'on dirait que je sors de ma petite vie comme parfaite, avec mes petites plantes,
mes cimes et ça, puis j'écoute ça,
puis ça m'a vraiment mis en terre.
Mais c'est vraiment important
à écouter. Je suis vraiment contente de l'avoir
faite, puis même si ça a été difficile.
Je vous souhaite un bon podcast,
puis une bonne découverte de cette
merveilleuse personne. Sous-titrage Société Radio-Canada Allô? Allô? Allô, Gab? Allô? T'es au podcast!
Oui!
Bienvenue, Gab. On est vraiment contentes que tu sois là.
C'est ça. Tu veux-tu expliquer un peu comment on t'a connue?
En fait, c'est mon frère qui s'occupe maintenant du TikTok, qui a reçu plusieurs demandes.
Ton nom,
il est ressorti plusieurs fois en disant « Invitez-la, invitez-la ».
Elle va emmener un autre
contenu complètement différent, quelque chose
qu'on n'a jamais parlé.
Et c'est vraiment
un sujet que, même moi,
j'ai un peu
le... ça va être un sujet
très fragile puis très...
Je sais pas si c'est pour vous faire broyer, mais...
Non, non, non, non.
C'est important. On parle tout le temps du côté positif
du travail,
du sexe, puis tout ça.
Oui, puis tu sais, du positif,
mettons, dans le début, début, début,
quand j'ai commencé, parce que
je m'étais faite groomer
à penser que je voulais commencer,
mais quand je me suis rendue, au début j'avais des bons moments quand même, mais à un moment donné
j'avais comme tellement juste de mauvaises expériences par-dessus mauvaises expériences
que c'était comme rendu normal dans ma tête, puis ça m'a rendu tellement facile à m'adouer.
À m'adouer, oui. Quand tu dis que tu t'es faite groomer pour ça, t'avais quel âge?
J'avais 14 ans
quand le grooming a commencé.
Oui.
J'étais en centre jeunesse
et je faisais des fugues tout le temps.
Quand je fuguais,
j'allais
au promenade de l'Outaouais.
Il y avait un cinéma avec des arcades.
Là-bas, il y avait un monsieur avec une chape à tatou.
C'est ça, lui, il me donnait du pot.
Moi, j'étais comme un adulte cool.
Il m'invitait à des parties, j'allais aux parties.
Dans ce parc, je ne savais pas, quand j'étais jeune,
que ces femmes-là, c'était des travailleuses du sexe
et que la plupart des gars qui étaient avec lui,
c'était des proxénètes.
Moi, j'avais juste comme vraiment...
Tu sais, j'étais en centre jeunesse, j'étais comme quand même isolée,
j'avais pas gros d'amis parce que le monde avait peur de moi,
parce que je sautais au trois-quarts.
Puis...
Fait que tu sais, quand j'ai rencontré cette gang-là, j'ai fait comme...
Aïe, aïe, j'ai des amis, puis je suis cool à quelque part, tu sais.
Puis on me disait tout le temps, t'es mature pour ton âge,
t'as l'air tellement plus vieille que ton âge ». Puis tu sais mon âme en tête de petite fille,
que des adultes me disent ça, c'était comme « wow, nice ». Mais c'est pas normal. Moi maintenant
j'ai 27 ans puis je me vois pas « chillier » avec des ados. Je me vois pas les entretenir,
puis leur donner de la drogue.
Ce n'est pas un comportement normal,
mais quand j'étais jeune, c'était ça.
J'appartenais à.
J'ai eu cette relation
amicale avec cet homme-là
pendant un bon six ans.
J'allais à des parties là.
Je dormais dans la chambre d'invité vraiment souvent.
Toujours au lendemain, quand j'ai eu 18 ans, j'ai commencé à danser.
Puis, à 20 ans, il m'a vendue dans un réseau d'exploitation, genre.
Un tabarnak.
Ouais.
Et lui, ça?
Hum-hum.
Tu le connaissais depuis tes 14 ans?
Oui, puis c'était devenu avec le temps comme vraiment...
Parce que moi, j'ai un père, je l'adore mon papa,
mais il est super strict.
Puis quand j'étais ado, moi, j'étais dans ma petite phase
de rébellion, tu sais, puis je veux essayer des affaires.
Puis mon père, il supportait vraiment pas ça.
Puis, tu sais, j'en veux vraiment pas.
Mon père, il est super conservateur,
fait que c'est normal pour lui que du pot, de l'alcool,
c'est comme un gros nom.
Mais en lui, j'ai comme trouvé une sorte de figure paternelle.
Il avait quel âge, lui? Genre, quand toi, t'avais 14, mettons.
Quand j'avais 14, j'avais à peu près 45.
Oui, OK.
Oui, oui, oui, c'était le père d'un gars avec qui j'allais au secondaire, genre.
Puis, il y avait-tu d'autres membres de ton âge qui se tenaient là?
Oui, une couple.
Une couple.
Une couple, des gars, là? Oui, une couple. Une couple.
Une couple, des gars, des filles.
C'est pour ça qu'au début, j'étais comme, il n'approche pas juste des filles, il y a des gars, des filles.
OK.
Mais les filles, je ne peux pas donner son nom parce qu'il n'est pas accusé. Non, il ne faut pas donner de nom.
C'est ça, il n'est pas accusé pour ça.
Parfait.
Mais, lui, ce qu'il faisait, c'est qu'il droguait les filles qui allaient au party,
puis il violait à répétition avec ses boys.
Lui, là?
Oui.
On appelle ça ton proxénète?
C'était pas lui, mon proxénète.
Lui, c'est juste, dans le fond, ce qu'on appelle dans le milieu, c'est un recruteur.
Fait que lui, il va trouver des jeunes filles qui ont besoin de ce que moi, j'avais besoin à ce moment-là.
Non.
Puis, il va les vendre
à des prox.
C'est ça, il a été ton ami,
il t'a entretenu, il t'a donné
ce que tu voulais pendant 4 ans.
Oui.
Pendant 6 ans.
Parce que tu as commencé à danser.
Oui, j'ai commencé à danser parce que
je suis sortie des centres jeunesse à 17 ans,
presque 18. Je n'avais pas d'expérience de là, je suis sortie des centres jeunesse à 17 ans, presque 18.
Je n'avais pas d'expérience de travail. Je n'avais pas fini mon secondaire. Je n'avais rien.
Tout ce que j'avais, c'était des belles fesses et des seins.
Fait que je suis... Ah! Tu sais, tout le monde autour de moi, c'était ça qu'ils faisaient.
Je savais que c'était des danseuses ou whatever rendues à ce temps-là.
Fait que je suis comme, ben, je vais aller l'essayer, tu sais.
C'était ça où tu étais, que les filles faisaient.
Fait que c'est ça que tu as vu.
Tu sais, bien, il y en avait qui étaient probablement escortes et tout.
Mais moi, ce qu'on me disait à cet âge-là, c'est,
« Ah, elle, elle danse à tel bar. »
Puis des choses comme ça.
Fait que moi, j'ai fait comme, « Bon, je peux bien aller danser. »
Je ne suis pas gênée dans la vie.
Je me débrouille bien sur une scène
puis je suis capable de courir en talons hauts.
Fait que j'ai tous les prérequis, tu sais.
Ah oui, moi, je faisais des courses
avec des talons de 12 pouces, là.
C'est une redéco parce que je suis en train de marcher
avec des talons.
Donc, ça fait plaisir.
Mais, fait que c'est ça, tu sais,
quand j'ai commencé à danser au début,
comme, mettons, le premier six mois,
j'ai vraiment aimé ça.
Genre, vraiment aimé ça.
Le stage, puis tout.é ça, le stage pis tout
c'est justement être assis devant plein de miroirs, un super bel éclairage pis c'est quelque chose
pis quand tu croises son regard, mais c'est ça après les six premiers mois j'ai commencé à comme
moins aimer ça parce que là j'avais eu une couple d'agressions de clients parce que moi, je n'étais vraiment pas à l'aise avec comme me faire toucher en bas, là, tu sais, par un vieux monsieur que je ne connais pas.
Tu sais, moi, mes règles, c'était tu me pognes les seins, tu peux me pogner les fesses, mais comme ça finit là.
Puis, c'est ça, j'avais comme tellement de gars qui faisaient juste me rentrer des doigts secs dans le cul ou des affaires de même.
Ouais.
Hé!
Ouais.
Fait qu'à un moment donné, j'ai juste voulu arrêter.
Mais c'est à ce moment-là que le dos du tattoo shop, celui qui m'a vendu, est plus revenu dans ma vie.
Il est comme, ah ben non non t'es super bonne,
t'sais je t'ai vu plein de fois genre tu l'as au bout pis…
Parce qu'est-ce qu'il était affilié au…
Oui.
Au club de danseuse?
Non, pas au club de danseuse.
Non c'est ça, il était affilié…
Au proxénète, fait que lui dans le fond c'est ça.
Oui, mais pourquoi il voulait que tu continues la danse si…
Parce que ce que ça faisait à ce moment-là c'est que ça me dédramatisait vraiment au
travail du sexe.
Il me normalisait mes agressions.
Puis moi, dans ma tête,
je veux pas quand tu te fais répéter à répétition par plein de monde, c'est pas si grave que ça.
Tu vas t'habituer.
C'est des choses qui arrivent.
Ça devient normal dans ta tête.
Une fois que ça devient normal,
ils peuvent commencer le gros du travail.
S'ils trouvent que ce n'est pas assez,
à ce moment-là, c'est là qu'ils utilisent la technique
droguée-violée.
Les drogues, juste assez pour que tu perdes conscience,
mais que tu ailles comme une semi-conscience
de ce qui se passe.
Tu te fais violer pendant des heures et des heures
et des heures et des heures jusqu'à temps que...
Ça, c'est qui? Pas c c'est qui mais c'est...
Ça va être genre, mettons, moi dans mon cas c'était comme...
C'est après, une fois que tu as été vendu?
Non.
Avant?
Avant.
Ok, fait que là tu dansais, après ça lui est venu te revoir, il a dit non non c'est pas grave, tout ça.
C'est après que ça a commencé que...
Quand j'ai eu à peu près 19 ans,
il est arrivé une situation où j'ai fini par aller vivre
chez ma soeur.
J'étais un peu dans la rue, j'étais dans la merde.
Puis...
C'est ça.
À peu près à mes... Je me souviens même plus ce que je disais.
My God, je m'excuse.
Non, mais tu parlais de cette situation-là
que tu t'es faite droguer.
Ça, c'était à tes 19 ans?
Non, il a commencé à me droguer et à me violer
sans que j'en ai connaissance pendant mes 16 ans.
Oh! Avant que tu commences à danser.
Oui, oui.
Il faisait déjà ça.
À ce moment-là, il me droguait tellement
que j'avais des complètes pertes de conscience.
Je n'étais pas consciente.
La première fois que j'ai eu conscience d'une agression,
c'est vers mes 19 ans.
Comment tu as su que c'était déjà 3 ans qu'il faisait, c'est vers mes 19 ans, comme. Puis...
Comment t'as su que c'était déjà 3 ans
qu'ils faisaient ça? Parce qu'ils m'ont montré les vidéos.
Ils filmaient.
Puis c'était une des grosses affaires qu'ils utilisaient,
genre, on va envoyer ça à toute ta famille,
on va crisser ça sur Internet.
Puis moi, dans ma tête, j'étais comme, je veux pas
que tout le monde me voit
comme ça, tu sais.
Fait que ça, c'est une des grosses raisons pourquoi j'ai pas essayé de me sauver plus de bonheur.
Il y a eu bien des raisons, en fait, mais ça, c'est une...
J'essaie d'amener ça avec le plus de légèreté possible.
Non, non, non.
Il n'y a pas de façon de dire ça légèrement.
Non, c'est ça.
Tu ne sois pas légère.
Je suis comme...
Pour vrai, tu utilises les mots que tu veux utiliser,
tu racontes ton histoire comme tu as envie de la raconter.
Genre, c'est sûr
que c'est difficile à entendre, mais
c'est bien plus difficile à vivre, puis c'est
important de
fucking sensibiliser à ça, parce que
c'est ça, nous autres, on a parlé du travail du sexe
juste des côtés positifs, parce qu'il peut en avoir.
Ben oui. Mais ce que toi, t'as vécu, puis on va continuer d'en parler,
ça n'a aucun calus de bon sens.
Non, tu sais, puis c'est ça.
Puis les expériences négatives,
il efface pas les expériences positives et vice-versa.
Comme mes expériences négatives,
il invalide vraiment pas les expériences positives
des autres travailleuses du sexe.
C'est juste parce que c'est vraiment un milieu
qu'on a besoin justement de décriminaliser.
Bien, au moins les travailleurs du sexe
et les clients.
Mais comme les prox
et ces affaires-là, peut-être plus
les laisser criminels parce qu'il n'y a pas
de percée.
À moins que ce soit comme une entente
entre deux chums de filles qui travaillent
ensemble, genre on se loue un appât.
Mais quand c'est vraiment
un gars qui est juste là pour profiter de ton cash, prendre que ce soit 50% 10% 20% genre c'est juste
fucking wrong c'est toi qui est tout nu dans la chambre à te faire fourrer par le gars
être tout à toi cet argent là et pas à personne d'autre
ok je suis cap, je suis capable.
Je ne suis même pas rentrée dans le vif encore.
Non, mais non, je savais que ça allait être... Ouais.
Fait que là, tout ça, ça arrivait depuis tes 16 ans.
Qu'est-ce qui a fait qu'à 19 ans, là, tu t'en es rendue compte?
Bien, en fait, c'est la soirée, justement, où ce qui m'a vendue,
je m'en allais proche de mes 20 ans.
Ok.
Puis, je me suis chicanée avec ma soeur.
Ma soeur, elle m'a dit, décolle-y.
Puis moi, j'ai juste, comme je pensais qu'elle voulait dire
comme pour la nuit, mais elle voulait juste
genre, va prendre une marche.
Fait que j'ai texté ce gars-là.
Je suis comme, y a-tu un party chez vous à soir?
Genre, je dormirais dans la chambre d'invité.
Puis,
ben, c'est ça. Quand je suis allée au party, un moment donné,
après deux ou trois bières, j'ai commencé à me sentir fatiguée. J'avais mon sac à
dos avec juste du linge pour le lendemain, mon portefeuille avec mon stack de cash que
j'avais fait la veille. C'est vraiment du basic. Quand je me suis réveillée le lendemain matin,
that's the fun part, quand je me suis réveillée le lendemain matin, la porte était barrée de
l'extérieur. Fait que moi j'étais dans une petite chambre au sous-sol, pas de, tu sais la fenêtre
était comme, c'est ça de grosse là. Fait que même à 82 livres je ne passais pas dans cette
petite fenêtre là. Fait que là J'ai fait comme une erreur.
J'ai commencé à chercher pour mon téléphone.
Je ne trouve pas le téléphone.
Plus de portefeuille dans mon sac.
Je n'ai plus de carte d'identité.
Je n'ai plus rien qui m'appartient.
La seule affaire que j'ai, c'est le G-string
avec lequel j'ai dansé la veille
et le chandail que je prévois de me mettre
le lendemain.
Je me suis mis à bagner dans la porte,
comme une malade, je me suis mis à crier,
j'ai essayé de défoncer la porte,
mais j'étais sur un lendemain de conso,
j'étais sur un lendemain de veille,
fait que j'ai comme pas grand force, tu sais.
Puis à un moment donné, j'ai entendu du top des marchands,
« Tu vas-tu t'affirmer, ta crise de gueule? »
Puis là, j'ai entendu comme descendre les escaliers.
Puis ça, c'est la première fois que je me suis fait agresser
puis que j'en ai eu comme 100 % de conscience
parce que la porte allait ouvert.
Puis les deux proxénètes, ils étaient avec lui.
Lui a rentré.
Puis il a dit « Je vais vous montrer comment c'est une bonne marchandise. »
Puis il m'a juste comme violée de rien là,
en avant des deux prox qui regardaient.
Après ça, ils ont refermé la porte,
ils ont rebarré la porte,
ils sont remontés en haut.
Ils doivent avoir fait une deal de quelque sorte
parce qu'après ça, c'est juste les deux pimps
qui sont descendus dans la chambre.
Ils ont ouvert la porte et ils m'ont dit
« Tu t'en viens avec nous autres? »
Puis là, j'ai fait comme « Fuck non! »
« De quoi tu parles? »
Je m'en vais pas nulle part.
Puis ils m'ont dit « Si tu veux pas écouter, c'est correct,
on va te violer jusqu'à temps que tu sentes plus focaux
pis on va t'amener
j'ai fait comme, ouais c'est correct
je vais prendre mon petit sac à dos
je vais vous suivre
toi tu pensais quoi à ce moment là?
ah moi je me disais, that's it, je suis normal
je revaux plus jamais ma famille
je revaux plus jamais mes amis
je vais mourir là parce que j'ai un nasty de caractère
comme pour vrai, j'ai jeu tabarnak de caractère qui sont ceux
qui vont c'est ce que je me suis dit on finit par me tuer ou quelque chose là
puis c'est vraiment ça je me disais je t'ai conclu je reviens et puis ma famille
je reviens et puis personne que j'aime puis il y avait contrôle complet sur mon
téléphone il y avait mon seul un mois il y avait
toutes les passeports pour les réseaux sociaux il y avait les numéros de téléphone de toute ma famille,
tout le monde.
– Fait qu'ils peuvent prétendre que t'es correct pis te garder en genre de vie…
– Ouais. Pis quand quelqu'un s'inquiétait un petit peu trop, ben là il me donnait mon
téléphone pis il disait « là, appelle ». Pis ça c'est ce que t'as à dire. Trois
quarts du temps, il tenait genre un gun ou quelque chose. Pis je savais que si je respectais pas le script, je me faisais battre,
je me faisais violer ou
je me faisais dire des shit genre
on va aller péter ton père.
Puis ils savent
que mon père est fucking important dans ma vie.
Mon père a toujours été important dans ma vie.
Fait qu'à chaque fois qu'il attaquait mon père,
moi c'était comme
c'est beau, je vais faire comme tout. Qu'est-ce que tu dis?
Je veux pas que tu dis là je veux
pas que tu y touches à cet homme là il t'a emmené où? il m'a emmené d'un petit motel de marde proche
de où ce que je reste où ce que je restais dans ce temps là puis quand je suis rentrée dans la
chambre c'est un motel de marde fait que ch délabrée, il y avait comme 3-4 filles qui avaient l'air conscientes-ish.
Genre assez conscientes pour faire semblant d'aimer ça, mais pas assez conscientes pour être conscientes qu'elles sont là.
Puis là j'ai fait comme « ouais, ouais, là je suis dans la marde. Je suis vraiment dans la marde. »
Fait que tu étais encore dans ta ville.
Oui.
Ils m'ont gardée pendant
trois semaines le premier mois
dans ma ville.
Enfermée dans un motel.
Puis, eux, ils t'amenaient déjà des gens
ou tu restais là?
Au début,
ils ne m'amenaient pas des gens.
Au début, c'était vraiment eux
et les autres proxénètes du réseau
qui s'occupaient de moi,
en voulant dire me violer
jusqu'à temps que je déconnecte complètement de mon corps
et que je dissocie
et qu'il n'y a plus rien qui se passe.
Je n'ai plus de son, plus d'image, plus de ressenti.
Puis c'est ça,
j'ai été dans un état dissociatif pendant comme six mois.
Tout le long, je n'ai pas...
Ça a pris, je pense, trois ans,
comme tout process au complet, ce qui est arrivé.
Puis là, ça fait sept ans,
puis je suis encore en train d'essayer de recoller des morceaux dans ma tête.
Fait que mon timeline est tout fucké des fois.
C'est normal.
Oui, c'est ça.
Mais là, à ce moment-là...
Parce que là, tu te dis, à un moment donné, tu as commencé à avoir une paye?
Non, bien, j'avais mon argent quand j'étais danseuse parce que j'étais danseuse à mon compte.
Je donnais, à part au DJ puis ces affaires-là, je donnais pas de cash à personne, tu sais.
Mais quand je suis rentrée dans ce réseau-là, eux, ils prenaient 100 % du cash.
J'avais plus une scène, ils avaient mes cartes de crédit aussi,
donc ils bookaient des chambres sur ma carte de crédit.
Mon cellulaire, quand il se faisait désactiver
parce qu'il n'avait pas payé le contrat,
ils envoyaient une petite somme d'argent
et ils me faisaient appeler pour dire de réactiver le téléphone
que j'en avais besoin pour le travail.
Ils m'ont monté des billes de dette de fou.
Au point où j'ai été obligée de faire
faillite parce que jamais je vais pouvoir
repayer ça.
Il n'y a pas quelqu'un que...
Je ne sais pas moi, après, quand tu as réussi
à t'en sortir, il n'y a pas
quelqu'un qui t'a aidé là-dedans?
En rapport avec la police,
ces affaires-là?
Non, la police, je suis allée les voir. Je suis sortie du réseau en
2000... Bien, j'ai été là six mois. Fait, je suis allée les voir. Je suis sortie du réseau en 2000. J'étais là six mois.
Je suis sortie fin 2015.
Milieu 2016, je suis allée déposer
une plainte aux policiers.
C'était une déposition devant Patrouilleur.
Dans ma déposition,
il y avait plein d'affaires.
Il y avait aussi des noms
de personnes connues.
Attends, qui utilisaient les services des proxénètes?
Oui, c'est mostly du monde qui sont justement sur la blacklist des escortes
qui utilisaient ce réseau-là.
Ce n'était pas les clients que tu voulais avoir,
s'ils sont blacklist par les escortes parce que tu ne les veux pas.
Ça fait qu'eux, ils utilisaient des gens qui étaient dans le réseau
qui étaient exploités carrément, parce que les escortes ne veulent plus les Fait qu'eux, ils utilisaient des gens qui étaient dans le réseau qui étaient exploités carrément.
Parce que les escortes ne veulent plus les avoir.
C'est ça.
C'est connu dans le sens de...
Connu par les escortes et non pas connu par...
Non, non, connu par les gens.
Fait que le policier a fait comme...
Ben, tu sais, on est dans une petite ville,
Gatineau, ça ne se passe pas
bien de même.
Je vais voir ce que je peux faire, mais
on va
essayer. Genre, là, j'ai juste
fait comme... En gros,
il vient de me dire qu'il fera pas fuck out, lui, là.
— Bien, voyons donc. — Fait que c'est en 2018
que j'ai eu un appel d'un enquêteur
qui m'a dit « Hey, on a commencé à enquêter. »
— OK. — Fait que ça
faisait deux ans. Ils ont eu le temps
d'en faire un tabarnak des victimes en deux ans, ces gars-là.
Oui.
C'est-tu ça qui a fait...
Parce qu'il y a eu d'autres témoignages par rapport à ces gars-là.
C'est ça qui a fait qu'ils sont revenus à toi?
Oui. Parce que moi, toute seule,
c'était pas correct. C'était pas assez.
C'était pas...
Il a fallu qu'il y en ait 17 qui portent plainte.
17?
Oui.
17 qui ont porté plainte,
puis à la fin,
comme à la sentence,
on était juste 5 qui restaient dans le dossier.
Ça, c'est à quel point qu'on s'est fait
ramasser par le système judiciaire.
– Mais pourquoi quand c'est...
Je comprends pas quand c'est juste 5.
– Il y en a qui ont juste décroché à cause que c'était juste
fucking... c'était juste trop.
– Trop d'émotions. – Puis même moi, j'ai failli
décrocher après
deux contre-interrogatoires.
Je me souviens que je m'étais assise
et je braillais dans la salle avec mon intervenante du CAVAC
et j'étais comme, j'abandonne, man.
Je peux pas me battre.
Ça ressemble à quoi, un contre-interrogatoire?
C'est comme, ils essayent de remettre en question tout ce que tu dis,
dans le fond? Oui.
100 %, là. Ils ont passé par toutes.
Mes tentatives de suicide, mes problèmes d'alcool,
le fait que j'ai été en centre jeunesse,
tout ça pour me discréditer.
Quand tu dis quelque chose,
la première fois que tu dis quelque chose,
tu es enregistrée.
Après ça, ils vont te reprendre
deux ans après.
Ils vont te reposer la même affaire.
Pour voir si ton discours est clair.
S'il y a une affaire,
moi, dans tout ce que j'avais dit,
il y en avait deux, mais tu sais,
j'avais 5 ans, 6 ans, 7 ans,
tu sais, voyons, genre, 8 ans, 9 ans,
10 ans, tu sais, à un moment donné, genre, j'ai les détails,
je ne m'en rappelle pas, tu sais.
Fait que sur tous les détails que j'ai dit, il y en a deux.
Deux détails que j'avais dit,
tu sais, exactement, genre, le même. On dit, on peut juste prendre a deux. Deux détails que j'avais dit. C'est exactement le même...
On dit, on peut juste prendre ces deux-là.
Fait que je suis comme...
Tout le reste, ma cousine,
même affaire.
C'est pour ça que la plupart des plaintes
d'agression sexuelle finissent par tomber.
Parce que, souvent,
le processus judiciaire, il est
fucking long. Comme moi.
Moi, mettons, mon processus judiciaire, à moi,
il a commencé en 2016 à partir du moment où j'ai porté plainte.
Il s'est terminé en 2021.
Fait que, tu sais, entre 2016 puis 2018,
moi, j'ai eu un choc post-traumatique
comme fucking sévère, là.
Fait que, puis un choc post-traumatique,
bien, ça vient avec des pertes de mémoire
et la dissociation aussi, tu sais.
J'étais plus capable.
Fait que, moi, ça a été un nasty job, mais tout le monde me dit
« Tu as été solide. »
Il n'y a jamais un « piece » de mon histoire qui a changé,
peu importe comment ils ont essayé de me ramener.
Ils avaient pris ma première déposition,
puis j'avais écrit une date,
mais finalement, ce n'était pas cette date-là comme pis au tribunal
moi je me souvenais de la vraie date
fait que j'ai shooté la vraie date
pis l'avocat il m'a regardé il a dit
ben c'est pas ça que vous avez écrit en 2016
j'ai dit ouais mais en 2016 j'étais sous le choc monsieur
je suis comme là je suis revenue de mon choc
là je suis en train de revoir mes pieces de puzzle
pis je t'ai dit c'est cette date-là
ben je vais se regarder
j'ai plus de questions, votre mère.
Mais oui.
Le podcast d'aujourd'hui est présenté par
Mini Coco,
qui est une compagnie
québécoise de produits pour
bébés et mamans aussi
que j'adore et je consomme.
C'est vraiment des produits,
en fait, moi, je vais vous parler de mes coups de cœur
à moi, que selon moi, c'est un must.
Les maudits petits pyjamas,
parce qu'un pyjama, même un
vêtement, tu ne veux pas mettre des boutons.
Ça, c'est un petit truc.
Si jamais vous êtes enceinte et que vous allez avoir un enfant,
les maudits boutons, quand c'est le temps de changer une couche, c'est long, truc. Si jamais vous êtes enceinte et que vous allez avoir un enfant, les boutons.
Quand c'est le temps de changer une couche,
c'est long, plus ça pleure, plus ça bouge.
C'est impossible à défendre les boutons.
Prenez un zip. Ils ont des bons zips
et ils sont résistants et ils ne pètent pas dans les mains.
Puis les sacs à couches,
j'en parle tout le temps, mais je suis accro.
J'ai encore mes deux sacs à couches.
J'en ai un qui est grand pour mettre les jouets,
les scies, les accessoires, les couches.
Puis l'autre qui est pour le linge,
qui est vraiment plus sac à dos.
Fait que j'ai mes sacs à couches.
Je n'arrête pas de gosser avec ça,
mais ils sont vraiment beaux et super pratiques.
Bravo, Mika.
Puis on a un code de promo,
parce qu'il y a d'autres choses qui ont sur le site.
Ils ont des literies, des sacs à couches,
accessoires, vêtements.
Et ils ont un code promo pour vous
qui est le SE15
pour 15 %
de rabais. Bonne découverte
de ces beaux produits.
Merci, Coco.
C'est correct.
Ben oui.
Bon, mais là, ça va parler tantôt.
Je suis partie.
Parce que quand tu subis une affaire de la même,
ton subconscient, il se protège en oubliant.
Fait que c'est normal que, genre,
les souvenirs, ils s'enlèvent.
C'est une protection
de l'être humain. Fait que je comprends pas
pourquoi que... Oui, je comprends, là, tu sais, en même temps.
Faut que ça se suive, là, mais tu sais,
des petits détails, là, de...
Est-ce que c'était sur le divan ou c'était sur le pouf?
C'était-tu popcorn ou c'était
des chips qu'il y avait devant toi?
Je pense que dans une déclaration, j'avais écrit
genre chambre 18, mais finalement
c'est chambre 118 parce que ça donne
que ce motel-là, je passe en avant
quasiment tous les fucking jours.
Quand j'ai repassé en avant, j'ai fait
non, c'est pas 18, c'est 118, puis j'ai ramené ça
en cours, puis on fait comme, mais c'est parce
que t'as rajouté un 1. Je suis comme, ouais, c'est parce que je suis
passée en avant cette semaine, puis genre, ça m'est revenu.
Encore une fois, j'ai plus de questions.
Bon, c'est...
Comment t'as réussi à te ressortir de ça?
Comment...
Comment eux t'ont laissé partir en se disant
aller, tu sais...
Ben, ils m'ont pas vraiment laissé partir.
Non, c'est ça.
Ma première tentative...
En fait, j'ai fait plusieurs tentatives de fugue de ce réseau-là.
Ça n'a jamais fonctionné,
sauf la fois où ils parlaient d'envoyer...
Ils nous appelaient la marchandise.
Ils parlaient d'envoyer un peu de la marchandise à Calgary.
Je savais que j'étais dans ce lot-là
parce que je commençais à ne plus faire assez d'argent au Québec.
Il y avait beau me barouetter de ville en ville,
je ne faisais plus autant d'argent qu'avant.
Je ne rapportais plus mon 1500 par jour.
Parce que ça, il fallait rapporter 1500 par jour.
Ça, c'est combien de monde, 1500 par jour?
On avait fait une moyenne à peu près 15 clients par jour.
Oh mon Dieu.
Moi, je fais de l'endométriose.
Fait que j'ai
fucking mal à l'utérus.
Après une relation sexuelle,
je suis en larmes.
J'ai mal.
Oui, c'est douloureux.
Les clients, c'est tous des gens
on s'entend genre
ils n'ont pas sain d'entend genre, ils ont pas
sain d'esprit, on s'entend.
C'était pas les plus gens, on en a eu,
tu sais, je pense que je peux
compter sur ma main, ceux qui
ont été gentils,
pis que genre, quand je leur disais
fais pas ça, ils le faisaient pas,
mais tous les autres, c'était comme,
Michael, je t'ai payé, si je veux te fourrer
dans le cul, moi te fourrer dans le cul, pis si je veux le faire à sec, moi le faire à sec, comme, c'était comme... Mike Aulis, j'étais payé. Si je veux te fourrer dans le cul, moi, te fourrer dans le cul.
Puis si je veux le faire à sec,
moi, le faire à sec.
C'était ça, là.
C'était pas...
C'était pas les clients typiques des escorts, là.
Puis en échange de...
Là, tu dis qu'ils te payaient pas,
mais qu'est-ce qu'ils faisaient pour te garder,
mettons...
Est-ce que je sais que dans les films, c'est ça, là,
ils donnent la drogue?
Bien, moi, tu sais, dans le fond,
je fumais beaucoup de crack. À 14 ans, je suis tombée dans le crack. Ah, c'est ça, ils donnent la drogue. Ben moi, tu sais, dans le fond, je fumais beaucoup de crack.
À 14 ans, je suis tombée dans le crack.
Ça qui te fournissait en échange.
En fait, non, c'est qu'ils me fournissaient en drogue, pis
ils me payaient un lunch de McDo, si t'es là, genre.
Pis mettons que moi, je pète une coche pis j'étais comme je veux des KLC,
ils me disaient des KLC pour aller où? T'as pas d'argent.
Il n'y a pas personne qui te cherche que le tcd se faisait comme deux trois mois
j'ai rendu le cas j'étais dans ce réseau les deux comme ya pas personne qui cherche tu auras plus de
drogue tu auras plus encore qu'est ce qu'on va faire tu vas aller mourir en dessous d'un pont le... Je suis quand même intriguée. Le crack, là.
Qu'est-ce que ça fait?
C'est ça très addictif?
C'est quoi ça fait?
Ça fait six ans que je n'en ai pas consommé et je prenais encore des Roche
où j'ai les genoux qui me claquent ensemble.
Parce que tu as le goût d'en faire?
Oui. J'entends le mot en ce moment.
Tu n'es pas obligée d'en parler, excuse-moi.
Non, mais non, c'est correct.
Ça ne me dérange pas d'en parler.
Pas en tout, mais c'est juste à quel point c'est addictant.
J'en parle, j'ai mes moites.
OK, c'est vraiment de la merde.
Oui, c'est vraiment de la merde.
C'est une tendance dépendante dans la vie.
Ne touche pas à ça comme jamais.
En fait, ne touche pas à aucune grosse drogue
parce que ça va te scraper.
Mais le crack surtout
pis l'héroïne.
Ok, je pense que c'est la même chose.
Ça a l'air le fun.
Non, pis c'est pas un
buzz le fun non plus.
Ah non? Ben non. T'es juste comme...
Pis il se passe rien.
C'est vraiment ce que ça...
C'est juste les hormones dans ton corps qui fait que c'est...
Bien, je pense qu'à ce moment-là,
je souffrais tellement que comme
c'était le relief de juste
rien sentir pendant 15 minutes.
Oui, oui. Parce que c'est vraiment,
ça dure 15 minutes, littéralement un buzz.
Puis après ça, t'en veux d'autres.
Fait qu'avec ça,
j'étais bien plus facile à garder.
Oui.
Mais il y avait aussi
tous les autres
me faire battre.
Puis les vidéos que tu...
C'est ça, les vidéos,
les menaces de genre, on va aller tuer ton père
parce qu'on sait où est-ce qu'il reste.
Dans le temps de ma fête,
ils m'avaient amenée au motel en face de chez mon père.
En face de chez mon père.
Puis ils ne voulaient pas que j'aille le voir.
Ça a été l'endroit
où on a passé le plus de temps.
Ça a été cinq jours consécutifs.
Puis ils ont attendu la journée de ma fête pour qu'on décalisse.
Puis
sur les cinq jours, je n'ai broyé quatre.
Je veux aller voir mon père.
Je veux aller voir mon père. Laissez-moi aller voir mon père.
Ça cramait l'autre bord de la rue même.
Ah non, je veux pas broyer.
Pis en tout cas, ils ont fini par me laisser aller voir mon père.
Ils m'ont mis un timer de 30 minutes sur mon téléphone.
Pis moi, mon père, j'ai une relation genre j'y parle 2-3 heures par jour là.
Pis dans ce temps-là, je pouvais même pas y...
Je pouvais même pas entendre sa voix.
Petit bébé.
Oh, sacrement.
Je m'étais mis du pas waterproof, justement,
parce que j'étais comme... Je ne pourrais pas brailler.
Mais non, arrête.
J'ai essayé de me trouver des trucs pour ne pas...
pour ne pas pleurer,
mais finalement,
je vais peut-être avoir l'air d'un raccoon.
Je suis désolée. Maisolée mais c'est normal
qu'il y ait Chris
il était armé et tout ces gars-là
un fait que j'ai pas mentionné
mon père est non-voyant
comme 100% il voit fuck all
puis
ils m'ont mis un timer de 30 minutes
j'espère que mes cils n'ont pas décollé.
C'est correct.
Puis, ils m'ont appelée sur un des téléphones
d'une des filles qui était là, genre, à Guest.
Puis, ils m'ont dit, si tu raccroches la ligne,
si tu dévides ton script,
si tu fais n'importe quoi pour, genre,
attirer les soupçons de ton père sur le fait que
t'es dans la marde,
on rentre là pour en tuer tout le monde qu'il y a dans la place.
Sauf toi.
Tabarnak.
J'ai juste fait comme...
D'accord, ça va être correct.
Puis tout le long,
justement, mon père est non-voyant,
mais tout le long, je braillais,
mais je braillais en silence.
Puis mon père, il m'a donné une caresse
quand je suis parti,
puis il a dit « C'est bien bizarre aujourd'hui, Gabi.
T'es d'habitude, tu sais, comme petite, pleine de joie de vivre.
Je suis comme « Ah ben, tu sais, tente pas de vieillir.
Genre, je pense que j'ai shooté quelque chose de même. »
Il a fait « Non, je comprends ça.
Tu sais, rendu à 60 ans, moi tout, tente plus. »
Puis je l'ai revu juste comme trois mois après ça.
Là, à ce moment-là, quand tu l'as revu, ça faisait combien de temps que tu ne l'avais pas vu?
Trois mois. Trois, quatre mois.
Puis que je n'y avais pas parlé plus que dix minutes au téléphone.
Puis comme je dis, moi et mon père, on a vraiment genre…
Vous le voyiez tout le temps avant?
Depuis la COVID, on ne se voit plus parce qu'il est comme vieux et malade.
Mais post-COVID, on se voyait quand même souvent.
Puis, il ne se demandait pas
pourquoi tu ne donnais pas plus de nouvelles
que d'habitude? Bien, il se demandait, mais
je ne sais pas qu'est-ce que les prox
textaient comme excuse, genre, parce qu'ils étaient
genre, mon père est capable
de texter, même s'il est non-voyant.
Oui, il y a des outils.
Il textait, puis il était comme,
tu m'appelles-tu à soir?
Ah non, je ne peux pas. Je ne sais pas ce qu'il disait,
mais il trouvait des excuses qui devaient passer plausible pour mon père.
Puis aussi, vu que j'étais dans
drogue, c'était fréquent pour moi
de partir des deux ou trois mois sur une trip
et de ne pas donner tant de nouvelles
et de juste essayer d'esquiver ma famille
parce que j'avais honte, parce que je ne voulais pas
qu'ils me voient comme ça.
Ça fait que ce c'était pas...
C'était pas anormal pour eux, tu sais.
Fait que là, t'as fait
plusieurs tentatives de fugue
qui a pas marché pour différentes raisons.
Pis là, celle-là,
qu'est-ce qui a fait que ça a été différent?
Ben, c'est ça, quand j'entends... On était, à ce moment-là,
on était à Gatineau, qui est mon hometown.
Je connais tous les cours.
J'ai eu une jeunesse
qui m'a poussée à me sauver de la police.
Facile.
On était dans le coin
où j'ai grandi.
Quand je suis embarquée
dans la van,
je ne sais pas pourquoi,
d'habitude, on avait tout le temps un driver avec deux pimpes pour trois filles. Fait que c'était trois gars qui watchaient trois filles avec deux pimes, fait que je suis comme...
The mat doesn't mat, là.
Ça marche, là, tu sais.
Puis d'habitude, je m'assoyais toujours comme
dans le fond, fond, fond de la vanne
parce que ça me permettait de juste dissocier de mon corps.
Mais cette journée-là, je sais pas,
j'ai comme fait...
Oh, mon massage, c'est le side de la porte comme qui est... C'est le qui ouvre, là. Mon massage, c'est le side,là, je sais pas, j'ai comme fait... Ah! Mon massage est sur le side de la porte, comme, qui est...
Celle qui ouvre, là. Mon massage est sur le side, là, c'est-tu?
Peut-être plus enjoyer ma ride,
pis j'aurais pas un pimp à côté de moi, pis...
C'est quand qu'on a tourné, genre, pour rentrer dans le...
sur l'autoroute, que j'ai fait...
J'ai vu un flash, j'ai dit, j'ouvre la porte, je me collisse en bas.
Si je crève, je crève, mais si je ne meurs pas, je cours.
Je me suis collée en bas.
Hein?
Sur l'autoroute.
En branchement d'autoroute, c'était une curve.
Quand on est arrivé,
ils sortent dans la curve.
Moi, j'ai fait, fait!
Si tu te colles en bas.
Si je meurs, ce n'est pas grave, je m'en collisse.
J'étais prête à mourir.
J'étais rendue là, mais finalement, mon genou a pogné le rebord de béton.
Je suis arrivée l'épaule et la face première sur le gazon.
Je me suis quand même toute scratchée à la face.
Je me suis déboîtée l'épaule et je me suis éclatée la rôture.
Je me suis levée sur l'adrénaline puis je suis partie à courir vers
je ne sais pas où. Puis je ne me suis pas virée
voir s'il avait essayé de... J'ai juste...
T'as aucune idée si eux, ils ont essayé de te suivre?
Aucune crise d'idée, j'ai juste...
Eux, ils étaient partis dans le touriste, ça fait que c'était quand même
le bon moment. Tu sais, c'est ça. Dans ma tête,
je me suis dit... Ils sont là, là.
Tu sais, j'étais comme... Ils ne pourront pas
reculer parce qu'il va y avoir des chars
en arrière. Puis tu sais, une fille qui se garoche en bas d'une vanne, puis ne pourront pas reculer parce qu'il va y avoir des chars en arrière.
Puis, tu sais, une fille qui se garoche en bas d'une vanne, puis une vanne qui recule, puis qui se met à... Le monde se serait posé des questions.
Puis, moi, ce qui m'a le plus fâchée, c'est qu'il n'y a personne qui a fait...
Christ, il y a une fille qui se garoche en bas d'une vanne, puis qui est partie à la course.
On va peut-être aller... Il n'y a pas personne.
Ben voyons donc.
Il y avait des chars qui roulaient?
Oui, il y avait du... Tu sais, c'était en plein jour. Je pense qu'il était comme midi et demi qu'on a pas personne. Ben voyons donc. Il y avait des chars qui roulaient? Oui, il y avait du... Tu sais, c'était en plein jour.
Je pense qu'il était comme midi et demi,
qu'Aliès, là.
Tu sais, vraiment, là, j'ai...
On s'en allait pour l'avion pour Calgary
et j'ai fait comme no fucking way.
Ah, c'est ça?
Tu t'en allais pour l'avion?
Puis moi, c'est quand j'ai appris
qu'on s'en va à Calgary,
j'ai fait no fucking way
parce que je sais qu'à partir de Calgary,
ils peuvent m'envoyer aux States,
ils peuvent m'envoyer n'importe où dans le monde.
Calgary, Toronto,
puis Montréal aussi,
c'est vraiment des grosses plaques tournantes
de trafic humain qui envoient ça
dans d'autres pays.
Une fois que tu es partie de ce pays, tu ne reviens plus.
C'est ça. Puis moi, je me suis dit, une fois que je pars
du Québec, c'est fini.
Il n'y a plus de retour en arrière.
Six mois, c'est fucking long là-dedans.
Je n'imagine même pas ceux qui passent 10, 15, 20 ans dans ces réseaux-là.
Si je me demandais pourquoi, qu'est-ce qui avait fait en sorte que tu as décidé,
malgré les menaces pour ton père et tout ça,
tu t'es juste dit « ok, garde, rendu là ».
C'est pas longtemps après avoir vu mon père, justement.
Ça m'a pris une couple de mois, ça m'a pris trois mois avant de procéder vraiment à cette rencontre-là avec mon père.
Puis une fois que ça s'est fait dans ma tête, j'ai fait comme « ok, mais non, je peux… »
Là, il faut que je pense que c'est moi qui est importante.
Ma famille va pouvoir s'occuper d'eux.
De même.
Puis des fois, je suis comme... Des fois, je pense à ce moment-là,
puis je me dis, Christ, que c'était égoïste, pareil.
Parce que, non, je n'ai pas pensé à ma famille.
Puis à toutes les menaces qu'ils faisaient,
j'ai juste fait comme moi, j'étais calisse.
Mais non, ce n'est pas égoïste.
Mais ça, ça a été une pensée.
Même encore des fois, je l'ai.
Je le sais que c'était pas égoïste.
Il fallait que je pense à moi.
Sinon, c'est moi qui étais pour mourir.
Je pense pas que mon père aurait été plus heureux que je crée.
Mais non, c'est ça.
Après ça, j'ai fait comme...
Je courais.
Un moment donné, j'ai fait...
Je sais même pas où je m'en vais, moi.
Aucune idée. Là, j'ai fait, « Chris, je ne sais même pas où je m'en vais, moi. » Donc, aucune idée.
Là, j'ai essayé de faire qui je connais qui reste proche.
Puis j'ai tombé sur...
J'ai fait comme, « Ah oui, lui, il reste là. »
C'était un de mes vieux dealers de potes dans le temps,
quand j'étais jeune.
J'espère qu'il reste encore là.
Puis Chris, il reste encore là.
Mais quand il me fait la face, il a fait,
« Qu'est-ce que c'est qu'il est arrivé? » Je l'ai comme poussé en dedans. J'ai restait encore là. Mais quand il me fait la face, il a fait, « Qu'est-ce que c'est qui est arrivé? »
Je l'ai comme poussé en dedans, j'ai fermé la porte,
j'ai dit, « Moi, t'as l'expliqué quand ça va être barré. »
Ouais, ouais.
Pis quand l'adrénaline a descendu,
j'ai commencé à ressentir la fucking douleur.
Mais j'avais tellement peur d'aller à l'hôpital
pis qu'eux autres fassent comme,
« On n'ira pas à Calgary tout de suite,
on va aller à l'hôpital pour aller la rechercher.
Fait que j'ai attendu
une couple d'heures.
Ben, tu sais, je consommais,
fait que j'ai...
J'ai gelé mon mal d'une autre façon, mais
l'une heure que j'ai eu
mal,
comme avant que mon dealer
dope arrive pis qu'il vienne me dropper
de quoi,
j'ai eu mal en tabarnak.
Il a fallu que j'aille à une opération
dans le genou, tellement je l'ai éclatée
sur le bord de ce mat.
C'était comme...
Moi, j'ai couru là-dessus.
J'étais comme...
C'était quoi ta liaison
avec les autres filles?
Tu disais tantôt que tu étais dans le tour avec les autres filles.
C'est quoi le...
Je ne pense pas qu'on était vraiment des amis
parce qu'aujourd'hui, ces filles-là,
premièrement, je les reverrais, je ne les reconnaîtrais probablement pas.
Ou je les reconnais, mais je ne veux pas de lien avec eux du tout.
Ce n'est vraiment pas envers elles,
c'est juste parce que moi, ça me ramène juste trop là. Non, mais là-bas, quand tu étais avec eux du tout. C'est vraiment pas envers elles. C'est juste parce que moi, ça me ramène juste trop là.
Non, mais là-bas, quand t'étais
avec eux, est-ce que vous parliez?
Est-ce que vous disiez comme...
Oui, mais c'était vraiment
du...
C'est indépendant, genre?
Moi, je voulais pas vraiment faire confiance aux filles
parce qu'à un moment donné,
c'est ça, ils nous avaient envoyé danser dans un bar à gaffe
dans un petit village
que je me souviens plus trop où.
Puis,
cette soirée-là, j'étais comme,
« Asti, on n'a pas de pimpe qui nous surveille. »
Puis j'étais avec une autre des filles,
puis je suis comme, « Ah,
tout l'argent que je vais faire, je vais en garder
une partie, comme, puis je vais la stacher. »
Puis là, j'ai dit à la fille, je suis comme affiche comme elle fait ça toi aussi est arrivé dans le char
pas me stolo pime fait qu'ils ont tout péter mes affaires pour essayer de trouver le cash
fait qu'à partir de ce moment là j'ai fait un trot plus une tabarnak s'il dit non c'est tu
un peu leur histoire ou tu sais pas du tout
je sais pas, pas en toute leur histoire
il y en a dans ce réseau-là que c'était des escortes
qui voulaient être escortes, pis que ces gars-là sont allés les voir
pis ils ont fait comme, yo je vais payer ton char
si je vais payer ça
pis là les filles ont fait comme, ah ok pas de problème
pis ils ont vite déchanté quand ils sont arrivés
parce qu'on était genre
14 qui restait d'un petit condo
deux chambres.
Fait que c'est... Mais t'es encore à Gatineau?
T'es en croise encore de ces gars-là, j'imagine?
C'est parce qu'on a pas juste
fait Gatineau. Le plus
longtemps qu'on a resté à une place, c'est 5 jours
pis c'était en avant de chez mon père pis c'était vraiment dans le but de me faire
souffrir. Après ça, on voyageait
comme partout. Il y avait un condo
à Mirabelle, il y avait deux, trois condos à
Montréal, il y en avait un à Saint-Jérôme,
Québec,
Gatineau, obviously,
puis plein de tous les petits villages autour.
Fait qu'on se promenait vraiment beaucoup.
Mais je croise
encore plein de clients
comme assez fréquemment, peu importe
la ville où je vais, dans le fond.
En fait, j'ai comme le...
Chaque fois que je vais dans une place
pis qu'il y a ben, ben, ben du monde pis qu'il y a un visage
qui me dit quelque chose, je suis tout le temps comme
« Est-ce que tu parles de ce qui m'a déjà violée ou c'est juste
parce que, genre, je l'ai vue dans mes...
Vous connaissez peut-être du Facebook, tu sais. »
Fait que c'est tout le temps comme la pensée
que j'ai. J'entends trop dans le métro, j'ai vu deux, trois faces
pis j'étais comme « Dis, c'est de quoi, elles autres? »
Ouais. Pis je suis comme « Je vais pas trop les regarder parce que d'un coup que... » Parce que Montro, j'ai vu deux, trois faces. Puis, j'étais comme, dis de quoi, elles autres? Oui. Puis, je suis comme, je ne vais pas trop les regarder.
Puis, d'un coup, parce que Montréal, c'est vraiment la place où ils nous ont le plus fait travailler, surtout.
Parce que c'est le site que les gens connus sont.
C'est le site que les gros clients sont.
C'est le site qui a la Formule 1, il me semble.
En tout cas, l'affaire avec les chars.
Oui.
Vroom, vroom, vroom.
C'est ça, Formule 1.
Ça.
Ça aussi, c'est vraiment...
Cette fin de semaine, tu travailles
du vendredi matin
jusqu'à temps que
tout le monde parte. Des fois, ça peut être
jusqu'au lundi ou jusqu'au mardi.
Sans dormir.
Il est beau de speed.
La speed, bien oui.
C'est des clients de la Formule 1 qui sont venus vous voir la Formule 1?
Oui. Je demande des clients de la Formule 1 qui sont venus voir la Formule 1? Oui.
C'est une fin de semaine
qui est très, très, très occupée
à Montréal.
Les travailleuses du sexe
font beaucoup d'argent
à cette fin de semaine.
Mais c'est sûr qu'il y a ce côté-là aussi.
C'est ça.
Il y a aussi les clients qui sont blacklists,
qui ne peuvent pas aller voir une escort régulière.
Ils ont besoin de se mettre pendant cette fin de semaine-là.
La gang de nous autres, on débarquait pour ça.
Ah, tabarnak.
Ton bonhomme qui travaillait dans le salon de tatouage à Gatineau,
il est encore là?
Non, sa tattoo shop,
elle a fini par fermer à un moment donné parce que justement, lui, son gros move, c'était
de mettre du GHB dans les verres des filles
puis de les violer, genre.
Mais il y a certaines filles qui ne vendaient pas
puis il y en a d'autres
qui tournaient vers le monde du sexe, un peu comme moi.
Mais ceux qui ne vendaient pas
puis qui se souvenaient, genre,
de l'agression, à un, bien, à un moment donné,
ils sont venus une nestie de gang à porter
plein de comptes lui. Puis là, lui, il a décidé
qu'il allait en appel en disant que c'était des fausses
accusations, parce que pauvre petit
p'tit persécuté.
Ouais.
Fait que lui, tu l'as jamais recroisé?
Non.
Non, je l'ai jamais recroisé.
J'essaie de... Je l'ai revu, genreu quand j'ai vu qu'il a passé dans le journal
et que j'étais accusée pour agression sexuelle.
J'étais comme « Yes, enfin! »
Je pense que j'ai fait une astute danse de 10 minutes dans mon salon quand j'ai vu ça.
Le fait que tu retournes à Gatineau et que c'est là où ça s'est tout passé,
tu n'as pas voulu essayer de changer de vie
et de déménager.
Je sais qu'il voyageait beaucoup.
Oui, je sais, mais
dans ma tête, j'aurais
le pouvoir. Mais je l'ai essayé.
L'affaire, c'est que tu peux
te sauver n'importe où dans le monde, puis tes problèmes
vont te suivre. Je me suis dit que je suis aussi
bien juste à revenir dans la ville
où j'ai tout mon entourage, tout mon support, mes parents et tout le kit, que de partir d'une ville toute seule et juste être fucking malheureuse et me passer la corde au cou pour finir en psychiatrie dans un hôpital que je ne connais pas.
Parce que ça, c'est arrivé.
Ça fait que c'est comme...
À un moment donné, j'ai fait comme ça.
Je ne peux plus vivre ça toute seule.
Ça a pris...
J'en ai parlé pour la première fois après ma déposition,
pour la première, première fois.
J'en ai parlé en 2018
quand je me suis assaillée
de la police pour l'interrogatoire.
Que tu as dit à voix haute ton histoire?
Oui, c'était la première fois
que j'en parlais
et c'est là que j'ai fait comme
« Holy shit! »
Genre, il me semble que
je pèse moins lourd.
Oui, c'est sûr.
Fait que non, c'est ça, Donc, non, c'est ça. C'est à quel moment que tu as décidé de lâcher?
Je ne veux pas parler de ta consommation de drogue personnelle,
mais je parle, mettons, le crack.
Tu as dit que ça faisait six ans.
C'est ça.
C'est parce qu'en sortant du réseau d'exploitation,
évidemment, j'ai retombé dans les drogues comme dix fois pire
parce que j'avais tellement de traumatismes.
En sortant de là? Oui.
À ce moment-là, j'étais
partie. C'était dégueulasse
à voir. Ma meilleure amie, il fallait qu'elle me
suive avec sa trousse de naloxone parce que je pétais
des overdoses quasiment aux semaines. C'est quoi ça?
Excuse-moi. Du naloxone,
c'est dans le fond quelque chose que tu peux
administrer par voie nasale en attendant que
les ambulanciers arrivent
en cas d'overdose
aux opiacés.
Tamer Ramiel avait ça.
Tu peux aller dans des organismes qui font du travail
de rue de la prévention, puis tu
demandes tes trousses d'analoxone, ils t'en donnent
gratuitement.
Les gens qui ont des gens alentours
qui consomment, c'est toujours
bon d'avoir au moins une ou deux trousses.
Comme même moi, j'entraîne.
Encore à ce jour?
Bien oui.
Pour les gens autour de toi?
Oui.
Aussi, pendant quelques mois, j'ai eu un contrat au bras Outaouais
qui était avec les personnes en situation d'itinérance.
Mais c'est bien trop...
Je veux travailler avec les survivants
d'agressions sexuelles puis je trouve que les personnes en situation
d'itinérance c'est comme trop triste c'est j'étais pas capable de rester comme
pas déconnecté parce que tu sais quand même que tu as une forme d'empathie mais
j'étais pas capable de pas devenir comme de prendre leur douleur fait que pendant
ce temps là je me promenais avec plein d'affaires
pour de la consommation sécuritaire.
J'ai encore tout ça chez nous.
J'ai des amis qui consomment encore.
Je fais ça.
Des fois, je les teste.
« As-tu besoin d'un test pour tester ta drogue au fontanil? »
« As-tu besoin de petites pailles clean? »
« As-tu besoin de quelque chose.
Maintenant, moi, je ne consomme plus, mais je prends soin de mes amis qui consomment parce que je sais que ce n'est pas tout le monde qui peut arrêter.
Ça ne te trigger pas?
Tu es capable d'être avec eux qui consomment et de ne pas…
Je ne suis pas avec eux autres quand ils consomment.
Jamais, jamais.
Ils ne feront pas ça devant toi.
Non.
Tous les amis que j'ai qui consomment, ils sont tellement fiers de tout qu'est-ce que j'ai accompli.
Parce qu'avant, quand je suis sortie de ce réseau-là,
moi, j'étais en situation d'itinérance.
Je n'avais pas une crise de CERN.
Pas une crise de CERN.
Je n'avais même plus de carte d'identité.
Je n'avais plus rien.
Je n'avais plus rien par tout.
Ils sont vraiment fiers de voir
que je suis partie de situation d'itinérance
à perdre mes logements au mois parce que je n'étais pas capable de payer ou parce que, genre, je me pognais avec la voisine à grands coups de poing sur la gueule parce que moi, j'étais gelée puis elle me disait quelquece que je suis devenue. Tu sais, j'ai comme une super bonne stabilité dans la vie.
Bon, mentale discutable, des fois.
Ah, regarde.
Je pète des fios, là.
C'est normal.
Mais, tu sais, c'est ça, j'ai une bonne stabilité, puis tout.
Puis mes amis, ils voient ça, puis ils sont comme,
j'ai tellement hâte de pouvoir être comme toi.
Puis je suis comme, bien, garde ça dans ta tête.
Genre, garde cette idée-là dans ta tête. Puis ça aussi, c'est une de mes grosses motivations pour jamais retourner là, parce que je suis comme, bien, garde ça dans ta tête. Genre, garde cette idée-là dans ta tête. Puis ça aussi, c'est une de mes grosses motivations
pour jamais retourner là, parce que je suis comme,
si moi, je retourne là, je vais enlever
tout l'espoir à tout le monde autour de moi
qui est comme, je peux m'en sortir.
Regarde, elle, elle l'a fait.
Fait qu'à chaque fois que j'ai une pensée de consommation,
je suis comme, non,
j'ai trop de gens que j'aime,
que je veux qu'ils sortent de la drogue.
Genre, fait que je pense à eux.
Puis je vais fumer un joint.
Je comprends.
Je me tiens vraiment aux drogues
d'eau, c'est légal.
Je comprends.
Qu'est-ce qui t'a aidée?
Mettons que tu es rendue
une inspiration. Même si tu es sur TikTok,
tu fais beaucoup de vidéos,
tu inspires beaucoup de gens.
Qu'est-ce qui t'a aidé
à te rendre là?
Tu as été chercher de l'aide particulière
tu m'as dit qu'il y avait le Canac
J'ai eu le Calas, j'ai eu le Cavac
Canac c'est ça
Canac c'est un magasin pour des affaires de l'oeuvre
J'ai eu le Canac aussi
parce que regarde
j'ai remodelé mon appartement au complet
J'ai eu pas mal toutes lesartement au complet. Bon, bien, une planaque, merci.
J'ai eu pas mal toutes les sortes de thérapies
possibles. Je suis allée
voir des psy, j'ai essayé tellement
de trucs que j'ai vus sur Internet, dans des livres
de self-help, que je me suis dit peut-être que ça va fonctionner.
Puis il y a quelques-uns de ces trucs-là
qui ont vraiment bien fonctionné.
Ah oui? Comme quoi?
Moi, je suis bizarre.
Je me parle
comme vraiment tous les jours.
Je me regarde dans le miroir à chaque matin
et je me répète, j'ai une liste
de mes affirmations du matin.
Je lis toutes mes affirmations du matin
qui disent que j'accueille ma journée
avec bonheur et positivisme
et des choses comme ça.
Le soir, j'ai une autre liste
qui dit que je veux relâcher
tout ce qui ne m'appartient pas, toutes les émotions
négatives, relâche-moi ça.
Puis j'ai un carnet
où je m'écris des lettres
de pardon pour toutes les affaires que j'ai besoin
de me pardonner parce que
il faut que je me pardonne. Je me suis
tellement tapée sur la tête et dit que c'était de ma
faute cette affaire-là, puis que
j'étais bien conne parce que j'aurais dû voir ça
venir. C'est pas de ma faute
tant que tout. – Ben non, Christ, t'es une petite fille.
– Tu sais, c'est ça, j'étais un enfant, puis eux autres,
ils ont juste fait comme... – 14 ans.
– C'est ça, 14 ans, là, t'es un petit pote
corolliste, là.
– T'es supposé aller courir, puis
avec tes amis, moi, ça, je vais en jouer
à la cachette encore. – C'est ça, au pire des pires,
faire des vidéos YouTube, genre, pour donner
ton opinion, mais...
Comme...
Pas te faire violer puis groomer pour...
Non, non, tu sais. Fait que...
Moi, c'est pour ça. Ça, c'est une des raisons
pourquoi je trippais tellement sur toi, parce que je regardais
ça, j'étais comme... Wow!
J'aimerais ça avoir une vie normale.
Puis après ça, en vieillissant, j'ai fait comme,
t'as peut-être pas autant
en contrôle que ce que je pense.
Non, hé, sérieux.
Mais tu me rappelles
énormément
mon groupe d'amis quand je vivais
à Matane.
C'est-tu positif ou négatif?
Très positif. Il y a quelque chose chez toi qui est vraiment
familier pour moi.
Genre, tu sais, il y a du monde que tu rencontres
que tu es comme, il y a quelque chose
de réconfortant. Toi, tu me fais ça beaucoup.
Tu me rappelles, tu sais,
tu me parles d'histoires. Puis moi aussi, à 14 ans,
je me tenais dans des apparts avec des plus vieux
qu'aujourd'hui, je suis comme, voyons, tabarnak.
Puis ça aurait vraiment pu mal virer, mais j'ai été
chasseuse parce que moi, en tout cas,
à ma connaissance,
à ma connaissance, il n'y a rien de tout, mais j'ai été chasseuse parce que moi, en tout cas, à ma connaissance, à ma connaissance,
il n'y a rien de tout ça qui s'est passé.
Mais il y a vraiment quelque chose
chez toi qui me ramène
à la maison. C'est dur à expliquer, mais...
C'est vraiment drôle.
Tu me touches énormément.
Mais voyons!
C'est pour ça que tu disais, tu la suivaisais peut-être que tu te voyais aussi peut-être que
c'est réciproque même dans ma tête d'adolescent je vais être comme elle mais j'étais complètement
à l'opposé on arrêtait de chum probablement mais à chaque fois que je regardais tes vidéos
j'étais comme je veux que ça soit mon ami même encore aujourd'hui je veux que ça soit mon ami ». Même encore aujourd'hui, je suis comme « je veux que ça soit ma chum ». C'est fait. C'est fait.
C'est fait.
Aïe, aïe, aïe.
Aïe, aïe.
Aïe, on va lire.
Bon, salut ma biais.
Tu fais quoi là? T'es rendue où?
Ben là, à part
être gros sur les réseaux. En fait, ça fait un mois que je être gros sur les réseaux
en fait ça fait un mois que je suis comme active
sur les réseaux sociaux
ouais pis t'aimes ça?
ouais mais Chris ça me coûte plus cher
que d'autres choses
faut que je me trouve un job
mais là si je me trouve un job
je vais passer 90% de mon temps à être malheureuse
pour pouvoir donner genre le 10% du temps
qui me reste à faire quelque chose que je veux vraiment faire.
Parce que pour vrai, en ce moment,
je suis en train de monter une conférence
avec le Calas de l'Outaouais
qu'on va présenter justement aux futurs intervenants
et toutes ces choses-là,
basées sur comment j'aurais aimé qu'on m'aide moi.
Parce que les intervenants,
ils m'ont beaucoup aidée,
mais il y en a beaucoup que je les ai aidées à m'aider parce que je leur ai dit ce que j'avais besoin. J'ai fini par apprendre à dire que j'ai besoin de... Même encore aujourd'hui, je le travaille.
Surtout du côté sexuel, parce qu'on dirait qu'encore dans ma tête,
je suis seulement l'objet sexuel qu'ils ont créé.
Puis ça, c'est rough à porter.
Est-ce que là, tu es capable d'avoir des relations sexuelles?
Ça fait deux ans que je n'ai pas couché avec personne.
Non, ce n'est pas vrai.
C'est le gars avec qui j'ai couché le mois passé.
Écoute ça, il ne va pas être content.
Mais je l'avais oublié pendant une espèce de seconde.
Parce que c'est ça.
Quand il ne finit pas, c'est ça.
Ça ne compte pas.
Salut.
Je suis d'accord.
Techniquement, ça fait deux ans que je n'ai pas eu de relation sexuelle satisfaisante avec quelqu'un.
On salue le gars du mois passé.
C'est ça. Bonjour.
C'est à toi de ne pas me dire que je pète une scène.
La raison qu'on ne se voit plus,
c'est parce que j'ai eu un flashback.
Il m'a regardée.
Je me suis mise juste à shaker,
brailler.
J'étais vraiment plus bien.
Il m' dis moi des petites
scènes de même j'ai pas besoin de gérer ça à mon âge parce que j'ai tout le temps des gars un
petit peu plus vieux genre 30 40 je peux me rendre à 50 si il est bien qu'il bande bien dur mais c'est
ça fait que moi je me disais à cet âge là ils doivent être plus conscientisés mais fuck man
ils sont 100 fois plus insensibles que les gars de mon âge.
J'étais aveugle de me pogner un petit boc de 22 ans.
Ah, c'est les plus sensibles.
Les plus in touch avec leurs émotions.
J'étais aveugle.
Mais c'est ça.
À cause de ça, j'ai peur de recoucher avec quelqu'un
et qu'il reprenne un flashback.
C'est pas tout le monde qui va te traiter de cette manière-là,
on s'entend. Je ne le sais pas parce que le prochain, j'ai le kick dans la gorge.
Ah, tu fais bien.
Littéralement. C'est tout mon soutien là-dedans.
Il a bien fait de m'envoyer ce message-là par Facebook
parce qu'il m'avait dit ça dans la face.
C'est sûr.
Oui, oui.
Tu disais que tu avais écouté les podcasts avec Sonia
puis avec Alice
pis qu'il y a des points qui ont amené
que tu voulais préciser ou que pour toi
était vraiment important
pour vrai ces filles là premièrement je les aime, je les adore
je les admet, tu sais moi quand je suis arrivée dans le travail
du sexe, j'étais un peu
un mix de Sonia et Alice
genre j'aimais ça, je trippais
moi j'étais danseuse
and that's it.
Mais quand
Alice, elle a dit que c'est
vraiment important de ne pas faire ça
caché, c'est vrai parce que c'est là
que ça devient fucking dangereux. Puis moi, en plus,
je n'étais même pas cachée. C'est ma soeur
qui allait me dropper au bar de danseuse
où je travaillais. J'avais quelqu'un
de confiance qui allait me dropper, qui allait me chercher.
Puis j'ai quand même réussi à me ramasser là-dedans. Fait que quand elle a dit ça, j'étais sur mon sofa pis j'étais « Ah tabarnak! » Pis Sonia, c'est tellement de choses qu'elle a dit
que j'étais comme « Wow, c'est merveilleux! » Pis en même temps, j'étais comme « On pourrait
tellement avoir une discussion, moi pis elle, de genre, d'échange de
points parce que
j'ai vraiment aimé ça quand elle a mentionné
qu'elle parlait de privilèges
parce que c'est pas toutes les
travailleuses du sexe qui ont son mode de vie
à elle. Puis ça n'en
prend qu'ils ont son mode de vie à elle puis qu'ils aiment
ça puis qu'ils veulent être là. Mais comme
c'est pour ça que ça a besoin d'être
décriminalisé.
Ce serait tellement hot, une genre de table ronde... C'est pour ça que ça a besoin d'être décriminalisé. C'est ça le problème.
Ce serait tellement hot, une genre de table ronde à l'aise, Sonia.
C'est ça, je me suis dit. C'est exactement ça, je me suis dit.
Pour vrai, j'aimerais tellement ça, parce que ces deux filles-là aussi,
je veux que ce soit mes chums. Voyons donc.
Nous autres, ton père n'en est même pas là. On fait juste vous écouter parler
les trois. C'est exactement ça, je me suis dit.
J'étais comme juste d'avoir les opinions,
pis...
Parce qu'ils peuvent te relancer sur des choses
que nous, on... Tu sais, notre cerveau va pas là.
On y pense pas. On est tellement loin
de cette réalité-là que genre... Tu sais, elle,
elle pourrait faire... Tu sais, quand que ça faisait ça,
toi, tu sais... En tout cas...
Tu sais, c'est ça. Pis moi, c'est... Ce qui m'a accrochée aussi,
c'est quand Sonia l'a dit...
Tu sais, il y a des pimes, des productionnaires
que j'en ai entendu parler, mais c'est comme une légende
dans le milieu. J'ai fait comme, oh mon Dieu,
c'est à ce point-là, genre.
Puis ça, c'est comme...
Elle, après avoir écouté ces deux podcasts,
je ne me préoccupe pas de tout.
Je vois qu'après, ça prend vraiment...
Puis il faudrait justement que tous les escorts
prennent leurs
précautions comme elle a fait.
Genre...
Ça prendrait... Quand elle a dit que ça prendrait une formation
de travail de sexe, ça prendrait une formation
de travail de sexe.
Au lieu que les vieilles...
C'est ça, au lieu que les vieilles
de la vieille prennent les jeunes comme des compétitions,
montrez-leur comment.
Faites en sorte qu'ils soient en sécurité.
J'ai frisson.
Parce qu'on a besoin, justement,
des travailleuses du sexe. c'est le plus vieux travail
du monde oui mais c'est puis on en a besoin justement pour les personnes comme sonia mentionné
les personnes handicapées et c'est rare qu'ils vont avoir cette chance là d'avoir une femme qui
est all over leur pénis c'est merveilleux pour elle je l'écoutais parler sacrément j'en avais
des frissons j'étais comme j'aurais aimé ça voir le travail du sexe avoir cet impact sur moi.
Parce que quand je disais au début que j'aimais ça, j'aimais ça pendant trois ou six mois.
Mais quand j'aimais ça, j'étais comme « wow, je veux être la meilleure stripper du Québec. »
Mais quand c'est ça, quand j'ai commencé à vivre les agressions,
parce que moi, à ce moment-là, je ne le savais pas,
mais c'était comme le pire bar pour danser à Gatineau.
Parce que moi, j'ai fait « Fuck it, je danse dans ma ville,
ma colline, ce qui est mon moment,
donc je me vois les boules à l'oreille sur le stade, pas grave. »
Pour vrai, quand j'ai commencé à danser,
j'ai appelé tout le monde de ma famille.
La première journée que je me suis acheté des souliers pour à danser j'ai appelé tout le monde de ma famille la première journée que je me suis acheté des souliers pour danser
j'ai appelé tout le monde
ben là venez pas à tel bar à soir parce que
je commence à stripper pis pour ce soir
j'ai pas le goût de vous voir genre après c'est pas grave
pis toute ma famille
a juste fait comme alright
tu sais comme
tu sentais une ouverture chez vous
il y avait pas de
oui malgré que j'ai eu un père super strict,
peu importe.
Puis je me suis partie à OnlyFans en 2020, genre.
OK.
Oui.
Puis ça, il y a bien du monde
qui me pose la question sur TikTok.
Je vous ai répondu, oui, j'ai eu OnlyFans,
mais là, ça fait comme un an et demi ou deux
que je n'ai pas posté dessus,
parce que justement,
ça, c'est un point que j'ai adoré,
que toi, t'as amené.
Je ne me respectais pas assez.
Tu veux dire que tu t'écoutais pas?
Je me respectais pas assez pour faire du
travail du sexe. Un moment donné,
t'as dit ça, je me souviens plus si t'étais avec Alice ou Sonia,
mais t'as dit je pourrais pas faire ça parce que je me respectais pas assez.
J'ai fait comme holy fuck!
Je me souviens pas avoir dit ça. Dans le sens que
je me souviens pas avoir dit ça.
Moi c'est tellement la phrase
qui me frappe.
Je vais te remontrer le bout au pire.
Ça fait du sens dans le sens que pour faire ça,
c'est important d'être capable de mettre ses limites.
C'est sûr.
Si c'est quelque chose que tu es moindrement pas à l'aise, il ne faut pas que tu le fasses
parce que c'est là que tu vas...
Après ça, tu commences à faire comme
« J'ai fait ça, ce n'est pas si grave, je peux faire ça. »
À un moment donné, tu viens que
tu te trouves dégueulasse.
C'est pour ça que j'ai
arrêté OnlyFans. Je fais juste
pubos, c'est fucking... – Tu dépassais tes limites.
– Ben, je dépassais mes limites. J'étais rendue au point
où je m'exploitais. Je passais du 80
à 90 heures semaine juste sur mon téléphone
à vouloir plus de cash, puis plus de cash.
Quand j'ai réalisé ça, j'ai fait
comme « Hey, wow! » Je m'étais ouverte à faire ça juste pour regagner un contrôle mon téléphone à vouloir plus de cash, puis plus de cash. Quand j'ai réalisé ça, j'ai fait comme,
je m'étais ouvert ça juste pour regagner un contrôle sur ma sexualité,
parce qu'à ce moment-là, ça faisait comme 3 ans,
3-4 ans que je ne m'étais même pas masturbée.
C'est sûr que ton corps
a une autre relation avec après ça.
J'ai fait beaucoup de travail
avant de partir en OnlyFans,
mais après ça, j'avais commencé
sur une belle expérience, le travail du sexe.
Je veux le fermer sur une belle expérience,
cette affaire-là. Je vais aller closer
la boucle de la plus belle façon
possible.
La première année, pour vrai,
j'ai tellement
aimé ça parce que
j'étais en contrôle de fucking
tout, comme tout.
Il n'y a pas personne qui peut me toucher.
Je suis chez nous, je suis en sécurité, je le sais que je ne me ferai pas agresser.
Bon, je me faisais agresser verbalement, un mot restreint, tu ne peux plus m'écrire,
puis tu n'auras pas ton argent back.
Fuck you.
Mais à part ça, je suis habituée de me faire dire que je suis conne ou whatever,
fait que je suis comme, bah, je vais meaire dire ça par un gars qui me paye.
C'est sur ton trip.
Pendant la première année, ça m'a vraiment permis de réapprendre ma sexualité.
J'ai eu mon premier orgasme pendant que je me filmais.
Et tu le vois dans ma face.
What the fuck?
C'était mon premier orgasme à vie.
Je n'avais jamais eu ça.
Oui, oui. Moi, j'ai eu mon premier... Elle a vie. J'avais jamais eu ça. Oui, oui.
Moi, j'ai eu mon premier...
Elle a commencé à 14 ans, je pense.
Tu t'es pas masturbée avant?
Ben oui, je me masturbais quand j'étais jeune,
mais j'avais jamais eu un orgasme.
Genre, mon premier orgasme, j'avais 25 ans.
Pis c'était filmé pour OnlyFans.
Ouais.
Ton premier orgasme à vie.
Mon premier...
Hé, le jet au rose.
Ah, ouais.
Tabarnak!
J'étais là là voyons donc
aïe aïe
pis tu le vois
tu vois vraiment
la surprise
dans ma face
je fais comme
what the fuck
pis le vidéo
il coupe de même
pis je suis comme
voyons donc
qu'est-ce qui vient de se passer
ça donne quasiment
le goût de le voir
c'était vraiment
ah fuck non man
je suis quand même curieuse
fuck non man aïe même curieuse Fuck no man
Aïe aïe
Mais je me demande ta sexualité
Tu as recommencé à te masturber
Mais est-ce qu'il y a des blocages
Que ça a resté beaucoup
Ou traumatisme
Ah oui j'ai vraiment de la difficulté
Ça me prend vraiment longtemps
Longtemps avant d'être
en confiance assez
avec un gars pour me rendre là.
Puis à chaque fois que j'ai fait comme,
je vais baisser mon temps un petit peu,
le gars, il m'a
comme fourré, puis il ne m'a jamais rappelé.
Puis moi, je suis juste comme,
tu connais tout mon passé.
Tu sais que j'essaie de m'enlever le feeling
que je ne suis seulement qu'un objet sexuel.
Ta réponse à ça, c'est...
Moi, je te dis, je veux quelque chose
de sérieux dans la vie. Je n'ai pas
le goût de fuck around.
J'ai assez fuck around, je pense.
Tu penses que je mérite une relation
saine avec de la douceur.
À chaque fois mais mon erreur c'est que je vois tout le temps vers le gros mal à le faut on dirait que comme peut-être
que tu faut que les morts l'alpha je pense je vais aller oui mais non c'est pas vrai accionné
maintenant le mot gros trip c'est les gars qui se met du vernis à ongles une chute qui genre
qui braille puis qui ont pas moi là tabernacle, je mouille.
Bon, ben reste à Montréal sans tout de suite.
Je le sais!
Des beaux rangs émotifs avec du vernis.
Ah oui!
Il y en a plein à Montréal, là-dessus.
Je le sais, hein!
Puis Gatineau, c'est comme...
Moi, t'es un gars.
Ouais, ouais.
Mon four.
C'est comme...
D'accord.
As-tu d'autres ambitions?
Puis est-ce que t'as déjà dit, OK ok, garde-moi, fuck off, je ne veux
plus rien savoir. Justement, ça fait deux ans, tu as dit que, ou à moins, à part le six mois,
mais mettons. Je ne comprends pas ta question. Si tu dis, garde-moi, fuck off les gars,
parce que moi, après tout ça, clairement, moi j'ai rien. Oui, je suis, il y a beaucoup de
monde qui me disent que je déteste les hommes. Ce monde qui me disent que que je déteste les hommes
c'est pas que je déteste tous les hommes
mais je déteste la relation
pouvoir homme femme
qu'il y a dans notre société
fait que ça fait en sorte que oui j'ai une vision
un peu entachée des hommes
regarde t'aurais vraiment le droit
c'est sûr fait que quand un gars me dit
que
j'haïs les hommes pis que c'est juste pour ça que je suis féministe maintenant,
moi, ma haine est un peu acquise.
C'est plate parce que c'est tous les bons gars de la société
qui vont devoir payer de ça avec moi
parce qu'il va vraiment falloir qu'ils me prouvent
que je ne suis pas dans une relation de violence en ce moment parce que
après le réseau d'exploitation, ben, j'ai eu
deux chums, pis les deux, c'était des relations
fucking violentes. Ben, violentes
physiquement une, pis l'autre psychologiquement.
Ben, tu sais, les deux, c'est...
C'est ça. Les deux, c'est de la violence.
Faut que tu changes ton...
Pis là, j'ai fait...
Pis là, j'étais comme...
C'est sûr, pour ça, ça fait 5 ans
que je suis seule, célibataire.
J'ai des chats.
My girl.
J'ai un chien petit.
Mon chien prend assez de place dans les couvertes.
Mais...
C'est ça, j'ai pu...
Quand j'étais jeune,
on dirait que j'avais besoin
d'être en couple
pour être heureuse.
J'avais besoin de quelqu'un pour être complète.
À ce temps-là, je ressens plus ça.
Si un jour, je rencontre quelqu'un
qui vient ajouter au bonheur que moi,
je me suis bâtie correcte.
Sinon, en ce moment, je suis bien.
C'est ça qu'il faut.
T'as vraiment l'air d'être en train de faire un beau travail.
J'ai du dildo en masse à la maison.
J'ai eu un OnlyFans.
J'ai le Eros au complet à la maison.
Non, c'est pas vrai.
J'ai pas les pop.
T'as pas du pop.
Il va falloir remédier à ça.
Il va falloir remédier à ça.
Là, en ce moment,
je pense qu'on a pour terminer.
Couvrir. Qu'est-ce que... As-tu des centres d'aide Puis là, en ce moment, je pense qu'on a pour terminer. Pour finir, déjà.
Qu'est-ce que...
As-tu des centres d'aide que tu pourrais nous dire
que c'était les meilleurs pour donner des conseils?
C'est sûr que toutes les calasses de toutes les régions,
parce qu'il y en a dans chaque région du Québec,
c'est vraiment quelque chose qui est bon à aller voir.
Je sais qu'à Montréal, il y a la clé ou le clé, je ne sais plus.
Au pire, je vous shooterai les sites web.
Il y a aussi les survivantes à Montréal.
Ça, c'est des survivantes d'exploitation sexuelle
qui aident les jeunes filles dans les...
C'est un groupe ou ça ils sont
à son taf et avec le spvm par exemple fait qu'il faut que tu sois en processus
de plainte et tout mais les autres avec calas et la clé c'est pas obligé d'être
en processus de plainte tu peux même encore être avec ton
proxénète tu as juste besoin de parler à un intervenant depuis le filet de coeur
comme ils sont là. C'est cool, c'est le fun ça. J'aimerais pas ça passer dans mes vies de colline.
Ouais, c'est fou. J'aurais fait un... Moi j'ai pas beaucoup parlé parce que je faisais juste écouter.
On dirait que j'ai même pas tout dit ce que j'avais prévu. C'est sûr, mais check, on se reverra.
Ton histoire est... Voyons. C'est sûr qu'on va savoir. Je t je t'aime d'amour merci tellement d'avoir été à
l'aise de nous partager tout ce pied de l'oeil au dos je suis content quand tu me dis oui c'est
comme un monde où j'ai broyé de joie pendant deux jours à savoir que je m'en ai cité parce que je
pense que je suis le podcast depuis que commencé puis le c'est ça. Ça me semble que ça fait longtemps que je ne l'ai pas écouté.
Mais là, tu sais, tu m'as contactée
genre le dimanche. À trois endroits.
Je t'ai écrit là, là, là. Moi, je te voulais.
Quand mon frère m'a parlé de toi, je suis allée voir
un de tes vidéos. J'ai juste cliqué sur le premier
et j'ai comme payé sur pause.
OK, bien là, c'est sûr, il faut que je te suive aussi.
Non, non, non, il faut vraiment...
T'es conne!
Oui, je suis quand même voyante!
Ça filme-tu encore?
Ah oui, on va dire ben.
Merci, Foy.
T'es vraiment super inspirante.
Allez la suivre sur TikTok.
Elle explique tout.
Je vais pouvoir les écouter pour de vrai.
J'ai juste écouté une partie du premier
puis j'en shakeais puis je capotais.
Sort tes clé-lips.
Merci de ta belle inspiration
puis ton partage, puis tu vas en aider
beaucoup avec ce podcast-là.
Merci beaucoup.
Merci, Gaby.
Moi aussi.
Coucou! Sous-titrage Société Radio-Canada Amélie Dubois, Gabrielle Savardion, Léa Veillette-Dufresne, Roxane Dupuis,
Feufollet, Mélina Paquette,
Kat Mays, Gabrielle Provo,
Imé Darèche,
Érika Berubé, Karianne Gauthier-Turgeon.
Ça, c'est tous nos kini-lingues suprêmes qui sont là ce mois-ci
sur notre Patreon.
Énorme merci d'être là
et d'écouter le podcast.
C'est un honneur, sincèrement.
Ça nous fait du bien au cœur,
à l'âme.
On termine, bien sûr,
avec nos rois de l'orgasme
qui sont nos fidèles,
incroyables chouchous,
c'est sûr.
Gabrielle, mon amour,
Sabrina Daou
et notre chère Sophie.
Merci vraiment.
Les Quinilingus Supremes,
c'est eux qui peuvent venir ici en studio.
Non, c'est les Royautés de l'Orgasme.
Je m'excuse, je me suis trompée.
Nos Rois de l'Orgasme, ils peuvent se prendre une chaise
ce soir-là et nous écouter pendant qu'on jase
et qu'on rencontre les invités.
Oubliez pas de nous écrire nos rois.
Faire comment j'arrive le mois prochain,
telle date. On vous attend.
Oui, c'est vous qui décidez quand est-ce
que vous venez, quel moment.
On a hâte de vous voir parce qu'aujourd'hui, il n'y avait personne pour nous être ici.
C'est ça. OK.
Bye-bye. Bon podcast.
Une production du Studio SF.