Sexe Oral - Le viol
Episode Date: July 29, 2021Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé.Cette semaine sur le podcast, les filles enregistrent un épisode difficile sur leur expérience d'une agression sexuelle et l'impact que cela a eu sur leur vie sexuelle jusqu'à aujourd'hui. Ressources pour les victimes de violences sexuellesVous pouvez appeler en tout temps au 1-888-933-9007. Les centres désignés sont des établissements du réseau de la santé et des services sociaux choisis pour offrir une aide spécialisée aux victimes de violences sexuelles. Quelques ressources pour vous aider:https://marie-vincent.org/http://www.rqcalacs.qc.ca/https://www.quebec.ca/index.php?id=773&fbclid=IwAR3_9kxNlozBJZ4mqwQ9Ubw-fIwQKRYCL4liEUmlTXn92BtLDXjrBtg2E7oLe podcast est présenté par Éros et CompagnieUtiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabaishttps://www.erosetcompagnie.com/Les jouets dont les filles parlent:https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Pour collaborations:info@studiosf.ca Pour toutes questions:sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoral Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/See omnystudio.com/listener for privacy information.
Transcript
Discussion (0)
Une production du Studio SF Je veux juste préciser, là, évidemment, trigger warning, on va parler de viol, d'abus.
Puis, ce n'est pas des actes sexuels, le viol, c'est des actes de violence.
C'est juste que là, aujourd'hui, c'est des actes de violence qui ont un impact sur nos vies sexuelles souvent.
Sur nos vies quotidiennes aussi.
Comme vous dites, warning.
Trigger warning.
On apprend
tout à se connaître plus aussi.
On a tous nos bobos qu'on ne connaissait pas.
Je vous aime beaucoup.
Moi aussi.
Bon podcast tout le monde.
Bon podcast. Allô!
Allô!
On est tous stressés
de faire ce podcast-là aujourd'hui un peu.
Stressés, oui. Parce que ça fait longtemps
qu'on y pensait, sauf qu'on
trouvait pas le bon
podcast, le bon moment, mais je pense qu'il n'y en a juste
pas. Je pense que c'était juste qu'il fallait qu'on le fasse
quand on voulait.
On a décidé de faire ça dans une petite ambiance
un peu plus feutrée.
On dirait que, je sais pas, ça va comme nous aider
à tout sortir, on dirait.
Qu'on soit moins concentrés sur les caméras, puis sa lumière, puis toute l'équipe.
Merci Marie-Ève d'être avec nous aujourd'hui.
Parce que je pense que...
On va prendre tout le support qu'on a besoin.
Parce que même si on est toutes différentes,
on va probablement se raconter des choses aujourd'hui qu'on ne sait pas,
mais on a des
expériences similaires, puis que
on va facilement être capable de se reconnaître
l'une en l'autre, c'est certain.
100%. Parce qu'étant des femmes,
c'est
fucking trop commun, tout ce genre
d'affaires-là.
C'est l'idée aussi venue...
Dans le fond, on voulait faire un épisode aujourd'hui sur les
blocages, fait qu'on vous avait demandé, Sexe oral, Marie-Anne, dans le fond, on avaitlait faire un épisode aujourd'hui sur les blocages. On vous avait demandé
sexe oral. Marie-Ève avait fait un post
écrivait nouveaux blocages.
Puis, ce qui ressortait
énormément, genre,
trop, trop, trop souvent, c'était quoi, Marie-Ève?
C'est les abus,
le viol,
tout ce qui rentre dans cette...
C'est ça. Dans cette sphère-là.
Oui, exact. Puis, je pense que, tu sais, notre podcast, C'est tout ce qui rentre dans cette sphère-là.
Je pense que notre podcast,
je pense qu'il y a un gros pouvoir.
Je pense qu'il faut s'en servir d'une façon.
On est tout le temps en train de parler de nos expériences de sexe.
Ça va bien, ça va bien.
Mais ça n'a pas tout le temps été super bien.
Puis de savoir aussi qu'on n'est pas tout seul,
parce que je ne savais pas.
On pense tout le temps qu'on est tout seul.
Mais tellement pas tout seul, ça a aucun
sens le nombre de messages que j'ai reçus.
Puis c'était
comme un mixed feeling de, hey,
c'est décollissant
à quel point ça arrive, mais genre,
hey, c'est fou à quel point justement on pense qu'on est tout seul,
mais qu'au final, genre, tout le monde
ou presque, genre, la majorité des femmes
ont vécu des trucs comme ça et peuvent
relater à ça.
J'espère que ça va...
Pour vrai, si ça en aide juste une,
c'est ça mon but. Si ça peut aider juste une
personne à faire comme
« Hey, c'est pas normal
et je ne mérite pas ça » ou whatever.
Même si ça peut en aider
une qui voulait peut-être essayer de dénoncer
ça, ce qu'elle avait vécu et qu'elle n'avait pas
les guts ou whatever.
Mais j'espère que ça va pouvoir en aider.
Voilà.
J'ai déjà une émotion, ça ne sera pas facile.
Je sais vraiment.
Puis en passant, on ne sait aucunement
les trois qu'est-ce qu'on a vécu.
C'est pour ça qu'on s'en regarde toutes
puis on dirait que j'essaie de lire un peu dans votre tête.
Je n'ai aucune idée de ce que vous avez vécu.
Je ne sais pas qui veut commencer.
Mettons qu'on y va, parce que mon expérience, je ne sais pas dans votre cas,
mais moi, ça n'a pas été...
Genre, c'est arrivé assez tard dans ma vie, j'avais déjà eu parce que là
on va y aller dans l'abus
c'est un viol
puis ça, quand ça m'est arrivé
je me souviens m'être dit
une chance que ça m'est arrivé
à moi
puis pas mettons à quelqu'un
qui a un peu moins confiance en elle
ou qui a un peu moins...
Sur le coup, mettons, j'en faisais des blagues.
Je suis revenue parce que ça m'est arrivé,
j'étais en voyage à New York.
J'ai raconté ça à une de mes amies.
Je racontais ça en riant.
Elle, à un moment donné,
elle écoutait un film
où il y avait une situation
où la fille se faisait violer dans une série.
La fille se faisait violer dans une série.
Elle m'a appelée en pleurant.
Elle était comme, Lisande, calisse.
Sur le coup, tu me racontais ça en riant.
Je riais avec toi,
mais ça n'a pas de calisse de bon sens.
Elle pleurait en me parlant,
puis elle était comme, je ne peux pas croire,
puis sur le coup, j'étais comme,
mais voyons, puis je me suis rendue compte que...
Tu n'avais pas réalisé, genre?
Bien, je m'étais...
C'était comme une sorte de protection,
de genre, je suis au-dessus de ça, moi, tu sais.
J'ai assez...
J'en ai eu des relations sexuelles avec du monde,
moi, ce n'est pas grave, tu sais.
C'est juste quelqu'un que ça me tentait pas.
Puis avec le temps, c'est comme, oh shit, non, c'est pas nice.
Ça vient que je raconte
cette histoire-là.
Je sais que ça m'est arrivé. Je l'ai vécu.
Mais j'ai l'impression
que c'est comme flou.
Tu sais que c'est...
Je sais pas si...
Ton subconscient, souvent, il se protège en oubliant.
Fait que, bien, un des choses que tu avais je pense toi aussi
on pense tous qu'on est au-dessus de ça
parce que ton sentiment
je l'avais, je sais pas si Marie-Ève tu l'avais
moi je suis au-dessus de ça
je suis capable de vivre avec ça
je suis capable de gérer ça
j'ai vraiment compris
comment tu t'es sentie à ce niveau là c'est après
un que c'est comme ça en réalisant que parce que tu sais je m'imaginais mettons une amie qui me
raconte exactement cette situation le chrétien et puis ça mais fucking arriver le en tout cas
tu es tu leur a l'air d'être un petit peuiquer un petit peu c'était quoi la sauve un peu?
En gros,
parce que dans le fond, je trouve que des agressions sexuelles ou un viol,
c'est difficile à...
Je trouve ça...
Moi, en tout cas, une affaire que j'ai eu de la misère, c'était
« Je peux-tu dire que c'est ça? »
Ou pas.
« Sais-tu pas assez? » « J'ai-tu pas été assez violée-tu dire que c'est ça? » Ou pas. « C'est-tu pas assez? »
« J'ai-tu pas été assez violée
pour pouvoir dire que c'était ça? »
Ça m'est arrivé à deux reprises.
Puis il y a une des deux fois
que c'est pas aussi
pire que l'autre, fait que moi, c'est grave.
Il s'agisse pas de ce bon sens.
Mais
la fois que je suis à l'aise de dire
que c'est ça,
puis qu'aujourd'hui, d'en parler, c'est correct.
Ça m'est arrivé avec une amie.
On était deux. On est partis
en voyage à New York.
C'était comme
un trip de fées. On est partis en autobus,
on est arrivés là-bas, puis on a fait notre trip
et tout. Puis là, la dernière
journée de notre trip, on s'est dit, ok, à soir, on se défonce
on se saoule la gueule, on s'en va dans les bars, on va genre
croiser des gars, on va cruiser, puis bon
fait que, on arrive
on arrive dans un bar
puis là, il y a une gang de gars qui sont là, puis qui nous offrent
des shots, fait que nous autres, on dit, ben oui, tu sais
à ce moment-là, j'avais vraiment
pas beaucoup d'argent, fait que tu sais, c'était comme
tout l'alcool gratuit, tous les cadeaux que je pouvais
avoir, je le prends, là, tu sais, j'en jetais pas fait que C'était comme tout l'alcool gratuit, tous les cadeaux que je pouvais avoir, je le prends.
Je n'en jetais pas.
C'était oui.
On passe un peu de temps avec eux.
Ils nous offrent la drogue, moi et mon ami.
Les deux, on dit non parce que les deux,
on n'en faisait pas et on n'en fait pas.
On est comme non merci,
mais on continue à boire.
J'ai le souffle.
Je n'ai pas respiré tout le début, moi.
Fait que ça.
Puis là,
après ça, la gang de gars, ils nous disent
est-ce que ça vous tente de venir
souper avec nous? Fait qu'on dit oui.
Fait qu'on s'en va au restaurant avec eux.
Rendu là-bas,
on est comme si c'était un beau, gros restaurant.
On est toute une gang.
Ils continuent de nous offrir de la drogue
puis on continue de dire non
mais ils restent quand même respectueux
puis c'est tout
on continue à boire puis on mange
puis après le souper ils disent
nous autres on sort aux danseuses
est-ce que ça vous tente de venir avec nous
c'est une gang de gars qu'on connait pas
qu'on a vu au bar
c'est un resto on a souper genre à 11h le soir
minuit tard
c'était une grosse gang mais mettons il y avait au bar. C'est un resto où on a soupé à 11h le soir, minuit, tard.
C'était une grosse gang.
Mais mettons, il y avait 4-5 gars avec qui on chillait
plus.
Ils disaient, on s'en va aux danseuses. Est-ce que ça va vous
tente de venir? On était comme, fuck yeah. On va aux danseuses
en New York.
Oui. On y va.
On arrive là-bas,
pis on continue de boire, pis tout. Pis à un moment donné,
ben moi, je perds mon amie.
Pis là, je la cherche partout, pis je suis comme, fuck, est-ce-t-il?
Tu sais, est-elle où?
Pis là, je demande à tous les gars,
ils sont comme, on l'a pas vue.
Bon, là, je demande aux danseuses,
pis je leur décris mon amie, ils sont comme,
non, c'est pas, elle est où?
Pis tu sais, tout au long de ça, on se faisait tout le temps « frère de la drogue »
et on redisait « non » tout le temps.
À un moment donné, je vois deux des gars du groupe
qui sortent. C'est comme une allée où il y a les cabines des danseuses.
Ils sortent et mon ami est de même un peu en coma.
Ils attiennent chacun d'un bord.
Puis ils marchent vers nous, puis je suis comme,
« Hey, mais où es-tu correct? »
Ils font, « Hey, on l'a trouvée, elle était de même. »
Elle a vomi sur le tapis du bord de danseuse,
fait que c'est tout incrusté.
Puis là, j'étais comme, « Hey, shit, OK, là,
il faut qu'on fasse de quoi. »
Fait que les gars, ils disent, « Bien, si vous voulez,
l'hôtel où nous, on est, on est juste à côté, fait qu'on peut vous ramener. » Fait que les gars, ils disent « Bien, si vous voulez, l'hôtel où nous on est, on est juste à côté. Fait qu'on peut
vous ramener, toi puis ton ami,
puis
s'occuper
qu'elle se lave, puis que, whatever,
après vous rentrerez. » Puis moi, bien,
un peu naïve, je fais
« Ils sont juste fins, ils veulent nous aider. »
Fait que oui, tu sais.
Oui, on va aller à l'hôtel.
Tu te sentais un peu en détresse aussi parce que tu savais pas trop quoi faire?
On est en métro à New York,
j'ai pas une crise de scène.
On dort, on couchsurf,
j'ai un doux du site
couchsurfing, tu sais, comme...
Fait que je me suis dit, ben oui, Chris,
on va prendre soin de mon amie.
Fait qu'on s'en va à l'hôtel, tu sais,
aller comme dans la côte.
Puis là, on arrive à la chambre d'hôtel, puis là, moi, vraiment dizzy. À partir de là, ça commence à être vraiment flou. J'entends juste mon am dans la chambre. Je me couche sur un des deux lits.
Pis,
je m'endors. Pis je fais juste
me réveiller, pis il y a un gars sur moi.
Pis je me rendors.
Pis il y en a
un autre. Non.
Pis je me rendors, pis il y a un des...
Je veux pas aller dans le
body shaming ou de
juger les gars de quoi qu quoi ils avaient l'air, mais
c'était fucking pas mon genre.
Il y en a un des deux qui avait deux têtes
de moins que moi, un peu
laid, puis l'autre, c'était un genre de
lutteur sumo, 400 livres,
fucking
imposant, puis un peu épeurant.
Je ne veux pas,
vraiment pas mon genre.
C'est pas des beaux gars.
Pas que ça change rien,
mais en plus, il m'écoeurait.
Je veux pas diminuer le fait que s'il avait été cute, ça aurait été moins grave.
Fucking pas.
J'aurais pas dit oui dans n'importe
quelle circonstance
à ces deux gars-là.
Puis c'est ça. Fait que je faisais juste
comme m'endormir. Il y en avait un, un autre.
Puis
genre, je faisais
juste me réveiller, mais je n'étais plus
là. Je n'étais pas là.
Puis quand je me suis réveillée le lendemain matin,
les deux gars n'étaient plus là.
Puis je voyais
juste qu'on était dans une chambre d'hôtel.
Puis mon ami était dans l'autre lit
à côté tout nu
pleine de vomi, il y avait du vomi partout
à terre dans l'hôtel, dans la chambre
je me suis réveillée, le coeur là
de même j'étais là
genre faut pas
que les gars reviennent
faut qu'on parte avant qu'ils reviennent
j'avais tellement peur
j'avais tellement peur je J'avais tellement peur.
Je me suis réveillée. J'ai pris mon amie.
Je la shaké. J'étais là.
C'est un genre de film.
Ça se passe dans les films.
Je la shaké. J'étais là. Faut qu'on s'en aille.
Elle est complètement encore dead.
Elle se réveille et elle ne comprend pas ce qui se passe.
Moi, j'étais en mode, il faut qu'on décalisse
au plus criss. S'ils reviennent dans la chambre.
Après ça, je m'en suis voulue. J'étais comme « J'aurais pu aller
à l'accueil et demander le nom des gars. »
Mais sur le coup, man, t'es juste...
Je veux pas les croiser dans le corridor. Je veux pas les croiser
à l'accueil. Je veux décrisser.
Probablement qu'eux autres étaient partis depuis longtemps.
Ils nous ont laissés là. Ils ont craché.
Ils se souviennent pas de nos noms.
Ils ont aucune idée. Ils nous sauront jamais.
Mais sur le coup, la pire chose, c'est que le premier
biais, c'était décroiser.
Je pogne mon amie et je l'emmène jusqu'à dans le métro elle a du vomi dans les cheveux
il faut que je la tienne, elle est vraiment plus lourde que moi
j'étais là
c'est ça, après ça j'ai fait des jokes
avec ça, puis plus tard
j'ai comme catché à quel point c'était
c'est quand un jour t'as catché
que c'était grave
ben on dirait que je savais que c'était grave je savais que c'est quand genre t'as catché que c'était grave ben on dirait que
je savais que c'était grave
je savais que c'était quelque chose
c'est juste parce que
t'en avais pas parlé à personne
t'as pas porté plainte rien
les deux gars j'ai aucune idée
je me souviens approximativement
de quoi qu'il y avait de l'air
puis une affaire
que pour moi ça a été absolument terrible l'affaire que j'aiaire, là, que pour moi, ça a été absolument
terrible. L'affaire que j'ai
le plus de misère à accepter, parce que, tu sais,
après j'arrête, là, mais...
Non, non, assis, je te consomme.
Tu sais, le...
Que je disais que
c'était comme jamais assez un viol,
là, bien ça,
je pense
que j'ai eu un orgasme
puis moi
j'avais jamais eu
d'orgasme vraiment avec des gars
puis cette soirée-là
j'ai un feeling
que j'en ai eu un
puis j'étais comme
mais ça peut pas être ça si je suis venue
si j'ai eu dans le fond, si mon corps
a retiré du plaisir de ça
mais j'ai appris par la suite que c'est vraiment
commun que des filles qui se font violer peuvent
« jouir » quand même, entre gros guillemets.
Mais ça, c'était genre un gros sentiment de culpabilité
de comme « je peux pas me plaindre de ça
si j'ai eu du fun »,
entre guillemets, parce que non,
je m'en souviens comme pas.
Fait que c'est là que tu te demandais si c'était
comme... Puis là, lui, il se disait...
Peut-être que, mettons, si tu disais que tu allais porter plainte,
lui, il aurait dit, ben non, arrête, je suis très peu foule.
Tu comprends?
Est-ce que tu avais peur qu'il te dise ça, genre?
Ben non, elle a joui, elle a été très peu foule.
C'était pour vrai, là.
Je dormais.
Tu penses que... OK, c'est ça.
Je pense que c'est dans mon corps.
Mais il te dit, c'est la drogue.
Il t'a donné de la drogue.
J'ai aucune idée.
Je suis pas mal sûre.
Ben, mon ami, c'était sûr que oui.
Si, mettons, par exemple, tu as mis de la drogue,
genre la drogue, je sais pas, du viol ou la molly,
whatever, il y a des drogues sensorielles
qui donnent plus de feeling.
J'aurais peut-être pensé que c'est peut-être ça,
c'était de la drogue qui te fait du plaisir.
Pour vrai, ces gars-là, ce qu'ils ont vu,
c'est une fille dormant.
Moi, ce que je parle, c'est que je me réveille,
j'ai des sensations dans mon corps.
Je me souviens avoir des sensations positives
à un moment donné là-dedans.
Mais je n'étais pas en mode à quatre pattes,
je jouais vraiment à Chris Mampa, mettons.
Non, non.
Même si c'est vraiment arrivé que mon corps
a eu des expériences positives,
eux, c'est sûr qu'ils voyaient juste un corps dormir.
Oui, oui. En tout cas. Yo, c'est sûr qu'ils voyaient juste un corps dormir.
En tout cas.
C'est dégueulasse.
Est-ce que tu penses que aujourd'hui,
est-ce que tu es allée consulter après avec ça?
À rapport à ça, jamais, c'est ça.
Toi, tu vis avec ça. C'est la première fois
que tu l'exposes.
C'est la première fois que je le dis à voix haute
sur les réseaux sociaux, en tout cas.
Est-ce que ça te fait un peu du bien
d'en juste en parler?
C'est un peu enlever de l'importance
à l'événement, genre.
Je sais que ça en donne d'en parler,
mais c'est comme
que ce n'est plus quelque chose qui m'appartient.
C'est comme si c'était un événement
qui est arrivé.
Ça fait partie
de ma vie
puis est ce que tu penses que ça a eu des répercussions genre sur c'est ça
c'est que on parle des blocages plutôt bien moi j'ai je sais pas à quel point
pour vrai c'est ça que je disais tantôt quand que ça m'est arrivé mettons j'ai
vraiment eu l'impression l'une des premières choses que je me suis dit,
c'est que c'est une chance que ça arrivait à moi.
Je pensais à des amis que...
C'est parce que je m'imaginais
une fille qui, elle,
a eu un partenaire
sexuel dans sa vie, que pour elle,
c'est de l'amour.
C'est full...
Moi, j'étais là. Au moins, ça arrive
à moi qu'il y a des one-night
à tour de bras et qu'ils s'en calissent.
Oui, je comprends.
C'est de t'enlever de l'importance à toi quand même.
C'est la même chose pour n'importe qui.
Je peux te le dire.
Ça n'a aucun rapport.
Mais c'est ça.
Toi, dans le fond, tu vis avec ça.
C'est ça qui me fait capoter.
Je suis genre...
Je te trouve vraiment, vraiment quand même
forte.
Mais je ne sais pas
comment tu fais.
L'affaire, c'est que...
Je ne sais pas encore
vos histoires,
qu'est-ce qui vous
s'est passé,
mais...
Là, il m'est vraiment
arrivé le cliché
des gars qu'on ne connaît pas,
mais je ne sais pas vous,
mais c'est souvent
des gars plus proches
de nous.
Oui. Oui, c'est ça. Toi, Marie. Moi mais c'est souvent des gars plus proches de nous. Oui.
Oui, ça.
Toi, Marie.
Moi, c'est ça.
Tu ne veux pas.
Non, c'est bon.
Tu veux finir, toi?
Non, mais oui.
Dans le fond, OK.
Là, ça, tu n'en as jamais parlé.
OK, ça fait capoter.
Puis, parce qu'on s'entend,
des affaires comme ça,
ça peut avoir des répercussions sur ta vie complète, sur comment que t'es,
sur comment que t'es avec les hommes, sur comment que
toi, ta confiance, ça va. Fait que je veux juste te le dire.
Genre, tu peux aller
t'aider, puis je te le dis.
Peut-être faire des liens, comme moi, j'ai fait
des liens dans ma vie d'aujourd'hui que
je fais ça à cause
de ça, mais ça n'avait aucun rapport.
Peut-être que ça a juste amplifié aussi
ton espèce de détachement envers les choses.
Envers les gens,
envers toi-même. Tu dis que tu n'es pas capable
de prendre un moment pour toi, pour te masturber.
Il y a plein
d'affaires qu'il peut faire en sorte, même dans ta vie,
pas juste sexuelle. Ça a des répercussions
sur bien des affaires.
Pour vrai, je te le dis, si ça peut,
va voir.
Tu vas réaliser bien des affaires
parce que nous on pense que
ah ok c'est ça ça nous est arrivé ça
pour vrai j'en parle puis j'ai l'impression que
tu sais je m'en souviens
bien pas du tout
clairement mais tu sais je sais que ça m'est
arrivé pour vrai
mais j'en parle j'ai l'impression que je raconte
le sort de quelqu'un d'autre tu sais je suis pas en mode
brisé
mais comme tu dis, probablement
que c'est des blessures plus profondes
et que quand elle va te dire
des affaires que tu fais ou whatever
tu vas faire, ah ok, c'est fou
tu vas découvrir bien des affaires
parce que ça, un affaire, un événement
comme ça qui est très grave, a des répercussions
sur tous les aspects de ta vie
vous avez-vous consulté pour ce qui vous est arrivé? oui, toi? un événement comme ça qui est très grave a des répercussions sur tous les aspects de ta vie. Vous allez vous consulter
pour ce qui vous est arrivé.
Toi?
Oui, moi aussi.
Toi, c'est quoi?
Tu ne veux pas y aller?
Je ne sais pas.
Si je chèque, ça n'a pas de sens.
Est-ce que tu sais quelqu'un que tu connais?
C'est arrivé avec...
Ça s'est passé
quand j'avais 4 ans
ah non
non
puis mon dieu
excusez
c'est vraiment bizarre parce que
c'est quelque chose que je suis vraiment capable de parler
dans ma vie normalement puis là je sais pas pourquoi
ça me touche le même
mais c'est ça
c'est mis à bleu.
Oui, c'est ça.
Mais oui, j'étais dans une garderie privée,
comme chez quelqu'un.
Puis, c'est le fils de la madame qui me gardait,
dans le fond, qui lui, à ce moment-là,
est âgé de comme 16 ans.
Je pense qu'il a un enfant de même.
Il n'était pas maje whatever, mais il risquait...
J'ai 4 ans, t'as pas mal.
Oui, oui.
Puis c'est ça.
Sur le coup, j'étais juste invitée à jouer
parce que j'étais sa préférée tout le temps,
puis j'étais tout le temps avec.
Puis il était comme, viens, on joue à des jeux.
Puis à ce moment-là, moi, j'ai jamais réalisé
que c'était pas bien ce qui se passait,
qu'un gars plus vieux que moi me demande de toucher à son pénis,
puis il me demande de mettre son pénis dans ma bouche,
puis il me demande de... En tout cas, puis il me fait toutes sortes d'affaires.
Puis je comprenais pas, j'étais trop petite pour comprendre.
Puis je l'ai réalisé, puis c'est... Je plante zéro mes parents pour ça,
mais je l'ai réalisé le soir quand je suis revenue à la maison.
Pis mes parents étaient comme, pis Marie-Ève, ta journée.
Pis j'étais comme, ben...
Telle personne m'a montré son pénis.
Pis genre, j'ai fait ça avec, j'ai fait ça avec.
Pis là, t'as mes parents qui...
Qui hurlent, tu sais.
Pis c'est comme la folie fureuse.
Pis c'est à ce moment-là que moi, j'ai réalisé
que c'était pas bien ce que j'avais fait.
Pis je pensais que c'était de ma faute, tu sais.
Que comme...
Oh my God.
J'aurais pas dû jouer à ce jeu-là, puis j'avais l'impression de me faire
chicaner.
Puis,
ça n'a pas de sens comment je sais.
Mais c'est ça.
Au final,
il y a plein de moments
que je ne me souvenais pas de ça.
Ma mère me l'a dit que j'ai tout le temps
été une enfant qui était super colleuse,
qui était full sociale, puis peu importe. Puis que du moment que ça
c'est arrivé, il y a de quoi que switch. Puis genre moi je m'en souviens pas de ça.
Mais je sais que j'ai de la difficulté avec les gens. Je ne suis pas une personne
qui donne des câlins, je ne suis pas une personne qui... Mon langage de l'amour,
c'est pas le toucher là, du tout, du tout, du tout. Puis ma mère semble dire que
peut-être que c'est là que ça part. Tu regardes mes photos de maternelle puis de primaire,
puis tout, j'ai aucun sourire en face.
Je ne suis pas capable de me faire des amis.
Puis j'ai eu une bonne partie de mon primaire
où ça m'a complètement bloquée.
Puis...
Ton enfance, bien, c'est ça.
Ça t'a toute...
Mais j'ai un blackout, tu sais.
Puis là, justement, j'ai consulté beaucoup.
Moi, je suis consultée à l'âge de 6 ans.
À cause de cet événement-là?
Oui, parce que ça a vraiment changé
une partie de ma personnalité,
complètement du tout-au-tout.
Je n'étais pas capable de dire ça à la psychologue.
Je me souviens, elle m'avait donné un tout-au-tout.
Je vais m'asseoir plus loin à mon bureau,
je vais faire ma petite paperasse
et raconter au tout-au-tout ce qui s'est passé.
Oh non!
C'est déconnusant,
je peux pas faire de ça, bref, puis c'est ça,
puis j'ai,
tu sais, mes genoux, cette histoire-là,
c'est que tout le monde le sait autour de moi,
que je peux pas me faire toucher les genoux,
puis moi, j'ai jamais fait
ce lien-là dans ma vie, puis c'est vraiment
récemment, je te dirais, mettons, dans les cinq dernières années
que c'est genre en consultation, où j'ai réalisé que c'est parce qu'il s'était passé des choses-là, ma vie. Puis c'est vraiment récemment, je te dirais, mettons, dans les cinq dernières années, que c'est genre en consultation où j'ai réalisé que c'est
parce que c'était passé des choses-là, puis que justement, genre, vu que j'étais
trop faite sur un petit frame parce que j'étais un enfant, le seul pli qui fonctionnait, c'est
le pli de mon genou, tu sais. Puis c'est ça. Puis tu sais, ça, c'est une partie que j'ai
jamais racontée à mes parents non plus, genre,
parce que je veux pas revenir là-dessus, là,
c'est pas un... c'est ça, là, on en parle plus en famille,
on sait que ça s'est passé, puis c'est pas des discussions
qu'on a, là. Mais genre...
Puis je le sais que c'est à côté de ça, puis là, plus je consulte,
puis plus...
Tu fais des liens avec, genre, comment tu te sens aujourd'hui,
comment tu vis...
Mais moi, tu vois, ça n'a pas fait.
J'ai commencé à avoir une sexualité vraiment jeune.
J'ai perdu ma virginité, j'avais 12 ans.
C'est jeune.
Mais c'est parce que moi,
à ce moment-là,
c'était sûrement inconsciemment,
je me suis dit que je ne me ferais plus jamais abuser de ma vie.
Ça va être moi qui va être en contrôle de mes relations.
C'est moi qui va décider que je fôs jeune.
C'est moi qui va décider tout dans le sexe.
Au lieu de juste être bloquée
et pouvoir faire le sexe de ma vie,
ça m'a hyper sexualisée.
C'est ça.
C'est ça.
Tabarnak.
Je pense que justement, avec la vague de dénonciations,
les vagues de dénonciations,
bien, les vagues de dénonciations qu'il y a eues,
tu sais, j'ai réalisé qu'il y a peut-être des relations où j'ai vécu de l'abus sans même m'en rendre compte.
Mais dans mes traumas puis mes blocages,
je te dirais que ça part de loin,
puis c'est de là que ça part, tu sais.
Puis est-ce que tu l'as dénoncé?
Bien, c'est ça, la personne concernée,
est-ce que tes parents l'ont dit?
Qu'est-ce qu'ils ont fait?
Je me souviens de rien de ça.
Tes parents t'en ont pas parlé.
Mais je me souviens que
j'ai travaillé dans une épicerie à Laval
puis
j'ai commencé à travailler là
puis lui, il finissait de travailler là.
Il a travaillé là pendant genre 5 ans.
Je me souviens que j'allais à l'épicerie, puis je le voyais, tu sais.
Puis genre, j'étais comme...
J'avais juste le goût d'y dire, genre,
« Sais-tu, je suis qui, genre? »
Tu sais, parce que j'ai vieilli, là.
Je suis rendue à, comme, 17 ans, là.
Clairement, comme, il s'est peut-être pas « je suis qui », là.
Genre, je suis plus la même personne, tu sais.
– C'est que cette personne-là,
je l'ai en ce moment, peut-être qu'elle fait encore ça,
tu sais, c'est ça. Est-ce que...
– Cette personne-là, présentement,
est père d'une famille.
C'est un père de famille. – OK. OK, c'est le fun. – Cette personne-là, présentement, est père d'une famille. C'est un père de famille.
Je ne sais pas.
C'est la seule information que j'ai sur lui.
Je me souviens, j'allais à l'épicerie,
je le voyais et j'étais super mal.
Ma mère était comme,
il faut que tu apprennes à le pardonner.
J'allais en thérapie pour ça,
pour me dégager de ça.
Est-ce qu'il s'est excusé?
Je n'ai pas eu de discussion avec lui.
Non, pas du tout. Quand ma mère a appris ça à le confronter ma gardienne à l'époque là était
comme elle il s'est passé ce était comme mon fils ferait jamais ce moment était comme ma
fille de 4 ans et 20 inventerait jamais ce site je crois que sa mère à lui le croyait pas non
était comme ta fille c'est une petite menteuse. Tu comprends.
Maman était comme, ma fille, elle ne sait pas c'est quoi un pénis.
Elle ne dirait pas, il a mis son pénis dans ma bouche.
Oui.
En tout cas.
C'est ça.
C'est ça.
Mais c'est ça.
Je pense que ça a eu des grosses répercussions dans ma vie en général. Juste de vouloir être en contrôle
dans plusieurs parties de ma vie.
C'est ça, je voulais savoir, c'est quoi les répercussions?
Fait que toi, tu es vraiment plus...
Au lit, tu es plus dominante,
tu veux vraiment être 100 % en contrôle.
Oui, pas vraiment.
J'aime quand même ça me faire dominer.
Est-ce qu'avec ton chum présentement,
tu s'en fous dans la confiance?
Oui, c'est ça.
Mais je pense que dans des one night,
ou dans des dates,
ou peu importe,
genre moi qui va faire le premier pas,
pour être sûre que lui ne fasse pas le premier pas vers moi et que ce soit moi qui ai le contrôle de cette situation-là.
Puis justement, le toucher physique, c'est difficile.
J'ai des amis qui sont full vie,
qui donnent des câlins.
Puis là, j'apprends vraiment.
Mon chum, son langage d'amour, c'est le toucher.
Puis j'aime ça.
Tu réapprends à aimer çaum son langage de l'amour c'est le toucher puis j'aime ça genre ok tu réapprends
vraiment
c'est fun
ouais
c'est cool hein
c'est
ça me fait capoter
non non
c'est ça
c'est cool
à quel point
genre
quelque chose
un événement
que t'as vécu une fois
puis tu te dis
ah
tu grandis avec ça
puis finalement
ça a des répercussions
vraiment grandes
c'est jeune de moi ouais ouais puis ça ça me fait capoter parce que là tu me dis, ah, tu grandis avec ça. Puis finalement, ça a des répercussions vraiment grandes. C'est jeune de moi.
Oui, oui.
Puis ça, ça me fait capoter parce que là, tu me dis qu'elle...
Genre, on dirait que je vois ma fille...
Je suis en train de chercher une garderie.
Puis c'est genre...
Oh mon Dieu.
Tu vois, je viens de genre juste...
Back, là.
Ça me tente pas.
Puis une des affaires, bien, c'est un peu...
Ça ressemble à toi aussi, là.
Tu disais tantôt que c'était dans la famille souvent.
Puis dans la famille, ce qui est difficile,
c'est quand tu le dis.
Tu penses que tu vas briser la famille.
Moi, mon histoire, je vais essayer de la dire.
Moi aussi, ça a commencé à 4 ans, à 4-5 ans.
Moi, c'est mon parrain. puis je l'ai dénoncé. Mon parrain, toute ma jeunesse, dans le fond, quand j'étais petite petite jupe. J'avais après ça 4-5 ans. Puis ça, c'est à cause de la genre d'hypnose
que j'ai faite avec ma sexologue.
Je m'en rappelais, mais là, c'est devenu tout
vraiment plus clair.
Fait que je me suis rappelée vraiment de beaucoup d'événements
que j'avais oubliés, comme tu disais tantôt.
C'est ça qu'elle m'avait dit.
Elle a dit, ton sous-conscient, il se protège en oubliant.
Fait que c'est ça.
Mon premier souvenir, c'était vraiment ça qui me touchait
à l'extérieur. Puis moi, j'ai vraiment dé je pensais que, encore une fois, j'étais la seule.
Je pensais que j'étais plus forte.
Fait que, tu sais, comme toute ma jeunesse, mettons, à un moment donné, il est venu habiter chez moi.
Puis ça, ça a été la pire période, vraiment.
Je dormais, des fois, je m'endormais, j'étais vraiment toute petite.
Puis je me réveillais, puis il était sur moi en train de me toucher
ça, j'ai réalisé
qu'aujourd'hui
mon sommeil, ça l'affecte mon sommeil
clairement, moi si tu fais un petit bruit
je me réveille, j'entends tout
je me réveille à rien
souvent
je faisais en semblant de dormir parce que je voulais pas
qu'il me voit que je le vois
j'étais réveillée quand il me faisait ça,
mais je ne voulais pas le voir parce que je trouvais ça malaisant.
Puis mon parrain, je l'aimais fou.
C'est ça l'affaire.
C'est qu'il était vraiment, vraiment gentil, justement, avec moi.
Puis quand j'ai grandi, c'est là que j'ai réalisé que ce n'était pas correct.
Puis j'ai commencé à l'haïr un peu. Vraiment, j'ai réalisé que ce n'était pas bien. J'ai commencé à l'haïr un peu.
J'ai réalisé que ce n'était pas bien.
Qu'est-ce qu'il faisait et tout ça.
J'ai commencé à mettre ça sur la faute.
Il prenait du pot.
J'étais comme, OK, il a pris du pot.
C'est peut-être à cause de ça.
J'ai tout le temps essayé de justifier.
J'ai essayé de défendre un peu ce qu'il faisait.
Je pensais que j'étais la seule, encore une foisfendre un peu ce qu'ils faisaient. Je pensais
que j'étais la seule, encore une fois.
À un moment donné, c'est ça.
Pourquoi je travaille dans ça?
Pourquoi je fais ça aujourd'hui? J'aide les femmes
à avoir du plaisir.
C'est vraiment ça. Parce que je n'avais aucun plaisir avec les hommes.
Parce que j'ai tout le temps été l'objet.
Moi, mon plaisir, ça ne me dérangeait pas.
Parce que j'étais vraiment, toute ma jeunesse,
j'étais juste, je servais à ça. Au plaisirait pas parce que j'étais vraiment toute ma jeunesse j'étais juste je servais à ça
au plaisir des autres, de l'homme
fait que
là quand j'ai eu 18 ans
j'ai été pour ma sexologue
puis c'est elle qui a réalisé que
tout ça c'est à cause de ça, j'ai aucun plaisir avec les hommes
je suis pas capable de me laisser aller
puis j'ai pas été violée
il y a pas eu de pénétration
moi je pensais que
c'est des viols
t'as pas besoin d'avoir une pénétration
c'est pas parce que t'as un orgasme
du moment que tu te sens abusée
c'est le coup tu le sais pas
moi je pensais que c'était moins grave
j'étais comme
moi je me suis fait toucher tout le temps
mais c'est juste qu'il me touchait
il me mettait sa main c'er tout le temps. Mais c'est juste, il me touchait. Moi, je le touchais.
Il me mettait ça en main et tout ça.
C'était tout le temps à touchement.
J'ai fait ça.
Quand elle m'a posé la question,
c'est là que j'ai eu le déclic.
Elle a dit, est-ce que tu as des soeurs ou des cousines
ou des amis proches?
Là, j'ai fait genre...
Oui, mais je n'ai pas de soeurs.
Bref, j'ai des gens dans ma famille.
Elle a fait, OK, parce que ça,
c'est de la pédophilie, Joanie,
puis elle dit ça, c'est comme quelque chose qui...
S'il le fait avec toi,
c'est quasiment sûr qu'il le fait avec d'autres personnes,
s'il y a d'autres personnes à son entourage.
Puis là, c'est là...
Moi, dans la vie, je suis genre, tout le temps,
moi, ça me dérange pas, mais c'est les autres.
Quand il arrive quelque chose aux autres,
puis là, j'ai fait non non non
pis là j'ai pensé aux autres personnes
dans ma famille, je veux pas dire
c'est qui, je veux pas dire non plus le lien
pis ça a été, ça a pris un petit peu de temps
avant que je leur en parle à eux pis tout ça
à un moment donné j'ai envoyé un texto, j'ai juste dit
est-ce que telle personne
genre t'as déjà touché, t'as déjà
fait quelque chose? »
J'envoyais un texto, juste savoir.
Puis là, la personne était comme « Non, pourquoi? »
Puis là, c'est tout ça défensive.
Puis là, j'ai juste rien écrit.
Elle a essayé de m'appeler, m'appeler.
Là, on dirait que je n'étais pas prête.
Finalement, bref.
Comment je l'ai dit?
Puis ça, c'est vraiment... Quand'ai dit? C'est vraiment...
Quand ma sexologue, c'est elle qui m'ouvre les yeux.
C'est elle qui dit, pour vrai, Jo, ça ne se guérit pas.
C'est comme...
Ça, probablement qu'elle le fait à d'autres personnes que toi.
On dirait que je me suis mis la responsabilité
de genre, je veux stopper ça.
Moi, je m'en fous.
C'est fait, c'est fait, mais est-ce que je peux empêcher ça
à quelqu'un d'autre de vivre ça?
C'est pour ça que je vous demandais, est-ce que vous les avez dénoncés?
Parce que des fois, c'est ça
qui arrive, c'est qu'ils vont continuer avec d'autres personnes.
Fait que, bien,
c'est ça, bien, tu sais, le toi,
on s'entend, là, je t'ai pas pu,
moi, je pouvais, là, tu sais, c'est mon parrain, là.
– My God.
– Fait que, c'est ça, fait que comment,
à un moment donné, c'est ça, fait que, puis pourquoi,
une des raisons pourquoi je l'ai pas dit pendant ma jeunesse, puis ça a été long, j'ai dit à 19 ans, c'est ça. Fait que comment... À un moment donné, c'est ça. Fait que... Puis pourquoi... Une des raisons pourquoi je ne l'ai pas dit
pendant ma jeunesse,
puis ça a été long,
j'ai dit à 19 ans...
C'est con, mais c'est juste...
C'est pas de la faute de mon père, là.
Mon père, lui, avait été victime de ça aussi,
dans sa jeunesse, par son mononcle.
Puis il me l'avait dit.
Puis il a dit,
« Si il y a quelqu'un qui vous fait ça,
je vais le tuer, genre. »
Ça, c'est ça.
Fait que là, moi, dans ma tête,
il dit, « Je m'en fous. »
Je dis, « Bien, les pètes, tu vas aller en prison, là.
Tu peux pas faire ça. »
Il dit, « Je m'en fous, je le tue. » Fait que, d'un, j'avais peur que mon père est en prison. Moi, j'étais sûre qu'il sûr que le monde à ma tête et je m'en fous je devais les pâtes fall en prison tu peux faire ça et je m'en fous je le tue d'ailleurs j'avais peur que mon père en prison
moi je te souhaite elle est de deux mois j'ai rien dit parce que mon père avait réagi parce
que j'avais demandé pourquoi pourquoi peut-être pourquoi ce body de bain du gars c'est fait puis
dit la famille puis je ne voulais pas briser la famille puis il fallait que j'ai dit ben moi aussi je
vais pas faire ça je vais pas briser la famille fait que c'est ça plus c'est juste plus tard j'ai
décidé de le faire de briser la famille pareil c'est vraiment ce qui est arrivé on a tout
tout maman tout ça c'est tout comme cassé parce qu'il y en avait qui était comme pour pas pour
mon parrain mais tu sais comme même mon grand-père pour mon parrain, mais même mon grand-vère,
ma grand-mère, mon grand-père, il a déjà dit genre, je le dis à tous, il a juste touché. C'est
ça, c'est vraiment la famille qui se sont mis dans des bords. Puis là, mon parrain était seul,
fait que là, ma tante était avec lui. C'est comme toutes des affaires de même. Ça a cassé au complet la famille.
Mais ça, après,
je m'en fous. Il appauvrait.
Puis ça, je m'en rappelle
tout le temps. Je vais toujours m'en rappeler.
J'ai dit, si un jour j'ai une fille,
je vais pouvoir lui dire à ma fille
que même si ça arrive dans ta famille,
que ce soit ton père, ton frère, n'importe qui,
il faut que tu le dises.
Là, aujourd'hui, j'ai une fille fille je suis vraiment contente de l'avoir faite
à cause de ça
je vais pouvoir vraiment lui dire que
c'est pas grave
j'ai été forte puis je l'ai faite
j'ai été en cours contre lui
j'ai parlé, j'ai tout expliqué
je suis vraiment contente pour ça
ma fille elle va le savoir
c'est ça voilà fait que je suis vraiment contente pour ça fait que ma fille elle va le savoir puis voilà mon histoire
c'est nos trois'est qu'après ce que c'est la
faire ça change tout et mon sommeil la confiance que j'ai avec les hommes j'ai eu tout le temps
la difficulté avec les hommes à chez moi j'ai toujours aimé de donner du plaisir jamais à
recevoir parce que m'en foutais de moi je me suis'en foutais de ce que je lui donnais. C'était que ça. Les répercussions aujourd'hui sont vraiment grandes.
À cause de ça,
je vais consulter, je vais consulter.
Je suis allée en cours contre mon parent.
Mais il était en prison
un an et demi, à peu près.
Moi, ça fait...
J'ai 27 ans, 28 ans.
Je vais vivre toute ma vie avec ça. Puis je vais vivre
avec la peur que ma fille aussi.
Un peu comme toi, un peu comme toi, on va tous
avoir peur pour nos enfants. Fait qu'on vit un peu
dans cette peur-là. Puis c'est plate, puis c'est pas
normal. C'est pas le fun. Je veux pas
vivre dans cette peur-là. Mais quand même,
elle va tout le temps être là.
Tu sais, moi, mon chum, il dit,
« Mais mon frère, tu sais, arrête, mon frère. »
Oui, c'est correct, mais
que ce soit ton frère.
Encore là, récemment,
ma mère était comme « Ah,
il s'est aidé. » Ça aussi, c'est son frère.
C'est le frère de ma mère.
Là, elle n'y a pas parlé dans longtemps,
mais récemment, on est revenu dans une discussion
et il était comme « Ah, il ne prend plus
de drogue. »
C'est quand même que c'est un pédophile, maman, puis il était comme, il prend plus de drogue, il prend plus ci, puis tu sais, je dis, ouais, mais c'est quand même que
c'est un pédophile, maman, là. Elle dit, ouais,
mais elle dit, non, mais il a fait ça parce que
il consommait, puis tout ça, puis il s'est aidé.
Je dis, non, non. Je sais pas si ça vient d'où ce besoin
de protéger la personne
qui est dans le corps dans ce moment-là. Je capotais.
Moi, ça, ça a été une des affaires, là.
Puis tu sais, le...
Puis ma mère aussi, j'ai eu un gros blocage
avec ma mère parce que quand elle est venue habiter chez nous, là, je voulais pas, là. Moi, j'étais comme un gros blocage avec ma mère parce que
quand elle est venue habiter chez nous, je ne voulais pas.
Moi, j'étais comme non, non, non.
Pourquoi?
Tu avais quel âge?
J'avais peut-être 10 ans.
C'est arrivé aussi à une de mes amies qui est venue coucher une soirée.
Non, non, non.
C'est arrivé à plein de gens.
De mon entourage, je ne dirais pas,
mais on est plein d'enfants.
Même mon amie,
elle n'a pas été au juge
parce qu'elle n'était pas prête.
C'est bien correct.
Sauf que j'avais demandé et elle me l'a dit.
Je le savais parce que le soir même,
elle accouchait en bas.
J'avais invité à dormir.
Mon parrain, il habitait dans l'autre pièce là-bas.
Il est allé dans
dans le salon
puis il a commencé à la toucher, même à faire
à s'élever, elle a hurlé
elle est montée me chercher en haut
puis moi, ce que j'ai dit
j'ai défendu mon parrain
j'ai dit
genre, ben, whatever
j'ai dit, gars
j'ai dit, ah, ben, mon parrain il prend de la drogue
il prend de l'alcool
je sais pas pourquoi
j'ai un peu défendu
je vais pas toujours le regretter
mais je l'ai défendu
je suis un enfant
c'est pour ça qu'aujourd'hui
j'ai écrit à cette personne-là
puis je me suis excusée
puis j'ai dit que c'était grave
est-ce qu'il y a un non non non j'ai écrit à cette personne-là et je me suis excusée. J'ai dit que c'était grave.
Est-ce qu'il y a un... Vas-y.
Y a-t-il un moment
où il a arrêté de faire ça?
Quand c'est moi
qui ai commencé, c'est moi
qui se cachais.
Moi, dans ma tête, j'ai fait des signaux
à ma famille, à ma mère.
Je vais jamais te fâcher contre eux.
À un moment donné, je n'aimais même plus mon parrain.
À Noël, « Appelle ton parrain. »
Je dis « Non, je ne veux pas l'appeler.
Il me gosse. »
Je ne l'aimais pas.
Ma mère était comme « Appelle-le. Appelle-le. »
Elle me poussait.
Aujourd'hui, c'est niaiseux, mais ma fille
ne savait pas parler à quelqu'un.
C'est con, mais juste à cause de ça.
Pourquoi tu n'aimes pas ton parrain? Dans ma tête, là, ça veut pas parler à quelqu'un. Ça veut pas. Enfin, c'est con, mais juste à cause de ça. – Mais oui. – Pourquoi tu aimes pas ton parrain?
Genre, dans ma tête, c'était genre,
je l'aime pas, je le déteste.
À un moment donné, je le détestais, puis j'écris
toutes mes séances.
À partir de quand j'avais...
Ma mère m'avait acheté un journal intime.
J'avais écrit tout
dedans. Puis à un moment donné,
je devenais de plus en plus en colère.
Puis c'était vraiment rendu, là, que je le détestais, là, que je voulais le tuer, là. Puis à un moment donné, je devenais de plus en plus en colère. Puis c'était vraiment rendu que
je le détestais, que je voulais le tuer.
Puis à un moment donné, c'est ça. C'est quand j'ai réalisé
que c'était pas correct, je pense.
Mais je l'avais jamais dit. Parce que je pensais que j'étais toute seule.
Puis c'est vraiment à l'âge de 18 ans, quand j'étais allée consulter,
puis là, j'ai fait un... J'ai tombé
de ma chaise. J'étais comme, c'est impossible.
Puis quand j'ai su qu'il y avait plein
d'autres personnes, c'est ça.
Ça a duré pendant combien de temps, toi?
C'est ça, à peu près de quatre ans.
Aussitôt que, tu sais, avant, tu ne te poils plus bien et tout ça,
ça a l'air que ça ne l'intéresse plus.
Ça a l'air que ce n'est plus bon.
Mais, puis lui, il n'a jamais eu peur?
Genre, il disait-tu
comme, parles-en pas?
Non, jamais. Lui,
il m'achetait beaucoup de cadeaux.
J'étais vraiment, genre,
il me gâtait beaucoup.
Moi, j'aimais full les gratteurs.
Il m'achetait tout le temps les gratteurs.
À un moment donné, justement, après,
une chose qui s'était passée.
À chaque fois, c'était tout le temps
quand je m'endormais.
Tu sais, on écoutait un film collé.
Genre, il disait, ah, viens, je vais te flatter.
Puis là, il me flattait, je m'endormais.
Puis c'était souvent dans ces moments-là.
Puis là, c'est tout le temps en dormant.
Fait que moi, c'est ça, quand je dors,
je dors pas bien, là, à cause de ça.
Fait que...
Puis lui, c'est ça, en cours,
il a dit à ma... Bien, peu importe à qui, là, en cours, il a dit à ma...
Peu importe à qui, il a dit
qu'ils ont laissé leurs enfants avec moi.
Ils ont laissé leurs enfants tout le temps avec moi.
Puis c'est vrai, on allait tout le temps.
Chez mes grands-parents, ils habitaient là,
puis on allait tout le temps dans la cave tout seul avec lui.
Il disait, vous laissiez, ils laissaient leurs enfants tout seul.
Mais c'est ça, moi, c'est ça.
Oui.
Mais...
C'est un pédophile.
Qui est...
Comment tu veux...
Moi, je ne veux pas le pardonner.
Ça n'a pas rapport.
C'est qu'il ne s'est jamais excusé.
J'ai même déjà ouvert la porte
à ma tante.
J'ai dit, si
il veut me parler...
À sa blonde? Non, à sa soeur.
Son autre soeur.
Parce qu'il y en a des histoires
de ça, des madames qui restent avec leur chum.
Non, lui, il n'y avait aucune blonde, jamais.
C'est ça. Il vivait dans le sol
de mes grands-parents. Il n'y avait aucune blonde.
Il fumait du pot. Il buvait.
Il n'y avait aucun... Il ne fumait du pot, il buvait, il sortait jamais,
il était vraiment ermite. Puis c'était assez ça, il aimait les enfants. Aujourd'hui, c'est sûr que
qu'est-ce qui est avantageux, c'est qu'il ne peut pas s'approcher d'aucun enfant. Il ne peut pas
aller dans un parc, il ne peut pas travailler dans un endroit où il y a des enfants. Il y avait une
job au supermarché, il ne peut plus, il faut qu'il travaille un endroit où il y a des enfants. Il y avait une job au supermarché, il ne peut plus. Il faut que tu travailles
le soir. C'est sûr qu'il y a des choses
qui font en sorte qu'il est
vraiment checké. Il va tout le temps être dans la liste
aussi de pédophiles.
C'est sûr qu'il y a
quelque chose.
Tu l'as toujours vu depuis qu'il est sorti?
Non, c'est ça.
On ne peut pas se voir.
Je m'en parle.
Oui, mais... Non, non, c'est ça. Puis là, en soi Je m'en parle. Oui, mais...
Non, non, c'est ça. Moi, je suis juste...
Puis là, en soi, j'en parle parce que je me dis
peut-être qu'il y a d'autres personnes que c'est dans leur famille.
Mais c'est ça, c'est qu'on n'a pas pris le temps
de te féliciter d'avoir dénoncé.
Ben non, mais je...
Mais bravo.
Mais non, je...
Pour vrai, je l'ai fait, c'est ça. À la base,
c'était pas pour moi.
Puis finalement, je me rends compte avec les années
et avec toute l'aide que j'ai eue que crème.
Une chance, je l'ai faite.
Une chance, je l'ai faite.
Puis je suis contente.
Puis ma fille, j'ai hâte de pouvoir lui dire ça.
Même si c'est dans la famille,
crème de mon parrain, c'est pas là.
Ouais.
Fait que tu brises la famille, on s'en fout, là.
On s'en fout.
Ouais, big time.
Ouais, fait que c'est ça.
J'ai pu parler après avec mes grands-parents
parce qu'il y avait tout un malaise.
J'ai dit pas revu, j'ai dit jamais revu.
Puis j'étais vraiment proche d'eux.
Mais même encore eux,
ils se sont pas jamais excusés,
mais ils ont jamais pris de nouvelles de moi, concrètement.
Ils ont jamais...
Fait que c'était...
Voilà, c'est pas des histoires de fun.
Mais je suis contente qu'on l'aï fait les filles ouais
vraiment bonne pourrait
j'espère que ça va en aider ouais vraiment j'ai pensé à mes posts sur Instagram il va y avoir des numéros d'aide partout à grandeur ouais
ouais mais c'est ça
j'essaie de trouver
de donner peut-être d'autres conseils
mais c'est vraiment
moi j'essaie de comprendre c'est d'où que ça part
cette espèce de honte puis de culpabilité
que la victime ressent
ouais
je me suis sentie mal tellement longtemps
parce que je pensais que c'était
de ma faute et parce que puis dans d'autres situations aussi où j'ai vécu de l'abus j'étais
comme c'est de ma faute genre j'aurais dû genre faire de quoi je comprends pas pourquoi on n'est
pas capable de faire ça genre je pense que c'est tu... C'est récent aussi
qu'on commence à dénoncer
de plus en plus.
Il faut se laisser le temps, on s'entend.
C'est comme nouveau, on dirait,
que je le vois vraiment.
Dans les familles, avant, ça ne se parlait pas,
ça ne le disait pas.
C'est une des raisons pourquoi je ne l'ai pas dit
parce que ma famille...
Là, aujourd'hui, on le dit,
on le dénonce plus.
C'est de même. C'est en le disant
qu'à force, à un moment donné,
il va y en avoir de moins en moins.
Il faut juste trouver
la force de se donner
la même compassion qu'on aurait
pour les autres.
Je suis en train de penser,
si elle ne m'avait pas dit ça,
que probablement, je ne l'aurais peut-être jamais dit. C'est ça. Je t'entendais penser, si ça ne m'avait pas dit ça, que probablement
je l'aurais peut-être jamais dit.
C'est fou. C'est épouvantable.
Je l'aurais peut-être jamais dit parce que j'étais comme,
moi, ça ne me dérange pas. Parce que
moi, j'ai passé par-dessus. Puis ça, j'en entends
encore une fois, beaucoup.
Non, non, c'est correct. Je suis rendue correcte.
Je n'y pense plus. Mais oui,
je n'y pense plus.
Je ne pense plus, moi.
Je ne pense pas.
Je ne suis pas en me levant le matin et en me pensant.
C'est dans ta vie.
C'est ta vie au complet.
Tout ce que tu vas être,
comment tu vas être dans ta vie,
c'est un lien avec des traumas,
des blocages, des choses qui se passent dans ta vie.
Le système nerveux a une mémoire.
Tout ce que tu vis,
tu sens même le savoir.
Ton corps, lui, il s'en rappelle.
Même si ta tête, elle ne le sait pas.
Quand je dis que je n'étais pas capable de me faire toucher les genoux,
je ne savais pas si ça partait d'où.
Mais je virais agressive, méchante.
J'avais plein de cas de ça.
Je ne m'en souvenais pas du tout.
J'ai consulté.
J'ai recommencé à consulter une hypnose, justement.
Puis ça m'a débloqué des affaires, là, de mon goal, là, de genre... Ben, c'est pour ça. J'aimerais ça que...
Faut que j'aille me prendre ma petite Marie-Ève dans mes bras, là.
Puis me dire que ça va être...
Non, non, là.
Ah, ouais.
Mais ça fait tellement du bien, là.
Ben oui.
De pardonner à ma petite, là,
ça m'aide vraiment à pardonner
des choses à la grande.
J'ai goûté te toucher.
Tu peux, ça va mieux, je travaille sur moi.
Ah oui.
C'est ça.
Hé mon Dieu.
On dirait que je ne sais pas comment le finir.
Je pense qu'il n'y a pas de fin.
Pour vrai, voilà, on s'est dévoilé à vous,
je ne sais pas combien de personnes qui nous écoutent, mais pour que nous, on a été capables,
on l'a fait, vous êtes capables aussi. Ça a l'air cliché ce que je vais dire. Moi, vous pouvez
m'écrire avant de le dire. Pez-moi ça, ça me dérange pas
genre je fais ça
juste en parler à quelqu'un
à quelqu'un, une amie
parlez-en à quelqu'un en premier
puis après ça
la première fois que tu vas en parler en passant
tu vas tellement bégayer
moi je suis à même pas loin de parler
tu vas avoir soif, faut que t'aies une bouteille d'eau
genre prévois-toi une bouteille d'eau.
La petite docteure.
C'est vrai! T'as besoin d'une bouteille
d'eau. La trousse de laveur.
La trousse de laveur, genre une bouteille d'eau,
des mouchoirs, tout ça.
La première fois que tu m'en parlais, ça c'est un des symptômes,
elle avait dit, t'as pu, t'as pas salé,
genre le stress, c'est tout
dans la voix, ça va affecter
tout ici.
J'ai soif. Mais tu vois, j'est tout dans la voix. Ça va affecter tout ici. Oui, c'est ça. J'ai soif.
Mais tu vois, j'en ai déjà parlé,
fait que c'est mieux, mais tu vois,
ma voix est genre plus rôde.
C'est ça.
Ça part de la gorge,
mais ça fait tout le temps du bien,
je sais pas que t'en parles.
Puis ça va sauver plein d'autres personnes.
Fait que bravo, merci les filles.
Je vous aime.
Oui, je vous aime.
Vous êtes merveilleuses.
Ça fait du bien. Vraiment. Moi, ça fait dues. Je vous aime. Vous êtes merveilleuses. Ça fait du bien.
Moi, ça fait du bien, en tout cas.
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