Sexe Oral - Les thérapies de conversion avec Jocelyn Lebeau
Episode Date: August 8, 2024Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé.Cette semaine sur le podcast, on reçoit l'animateur du balado "Fais un homme de toi",Jocelyn Lebeau, pour parler des thérapies de conversion.ERRATUM : Jocelyn voulait mentionner qu’il avait fait une erreur quant au «coming out» d’Ellen DeGeneres ; elle a fait son «coming out» en 1997 et non en 2004. Pour écouter le podcast «Fais un homme de toi» : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/balados/11226/fais-un-homme-de-toi-therapies-de-conversion?utm_source=google-sem&utm_campaign=nat.pn.sem-ao-specifique-balados&utm_medium=payant&utm_term=ohdio&utm_content=&gad_source=1&gclid=CjwKCAjw74e1BhBnEiwAbqOAjHe5nPPs_juHO52pYPQ64jFxKitP15ciH7k_GmUPokLBCNIu8r7AHxoCDDMQAvD_BwEPour suivre Jocelyn : https://www.instagram.com/jocelebeauGRIS Montréal (Le Groupe de Recherche et d'Intervention Social de Montréal) : https://www.gris.ca/Fondation Émergence qui lutte contre l’homophobie et la transphobie : https://www.fondationemergence.org/ Le podcast est présenté par Oxio. Pour plus d'informations: https://oxio.ca/ Code promo pour essayer Oxio gratuitement pendant un mois: SEXEORAL ----- Le podcast est présenté par Éros et Compagnie Utiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabais https://www.erosetcompagnie.com/ Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Pour collaborations: partenariats@studiosf.ca Pour toutes questions: sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoralpodcast Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/
Transcript
Discussion (0)
Le podcast d'aujourd'hui est présenté par Eros et compagnie.
Aujourd'hui, j'ai amené quelque chose que je ne sais pas si je t'ai déjà présenté, Lisande.
C'est quoi?
Ça, c'est notre dildo.
Ben oui.
Sexoral.
Ben oui.
Fait que là, je vais le sortir.
OK. Je pensais que tu t'en allais me présenter notre dildo.
Non, non, non.
Je vais le coller ici.
Parfait.
Puis ça, je suis vraiment excitée.
Je suis gossante avec ça.
C'est mes maudits condoms préférés.
Mais je veux te montrer pourquoi c'est mes préférés.
Un condom, d'habitude, ça serre super le pénis.
Puis là, après ça, souvent, les gars sont comme,
« Mais ça me serre trop. »
Fait qu'ils veulent enlever le condom.
Bien, tabarouette, méchants, sales.
Vous ne pourrez plus dire ça.
Parce qu'ici, on a des condoms uniques.
C'est mon chum, il ne prend que ça maintenant.
Regarde.
Vas-y.
Fais ça de même.
Puis déroule-le sur le pénis.
Tu sais comment c'est rapide et facile?
Comme ça.
Et là, il n'y a pas d'anneau
et ça protège contre les ITS.
Tu sais, si mettons
du Twitter. Il est plus long,
il est plus large. Là, c'est parce que c'est pas
une vraie peau, mais normalement, ça va
fusionner à la peau. Puis ce que ça fait, là, c'est parce que c'est un jouet, ce que ça fait aussi, c'est que ça crée, il est plus large. Là, c'est parce que c'est pas une vraie peau, mais normalement, ça va fusionner à la peau.
Puis ce que ça fait, là, c'est parce que c'est un jouet,
ce que ça fait aussi, c'est que ça crée, il y a comme
des petites lignes parce qu'il va coller à sa peau
de pénis. Puis ça crée
des petites fissures, des petites lignes,
ce qui fait que j'ai vraiment plus de sensation avec
ce condom-là, je capote. Puis mon
chum est content parce que ça ne lui sert pas le pénis.
Ça sent, ça
feel comme un ziploc. Oui, garçon, un ne lui sert pas le pénis. Ça sent, ça feel comme un
ziploc. Oui, garçon, un petit
ziploc à pénis.
Pas de serceau, puis ça fait
plein de grosseur, grandeur
que tu peux choisir. Condom unique
avec le code sexoral sur erosepapain.com.
C'est mes condoms préférés.
Toute la Terre devrait les utiliser.
Puis en plus, tu peux rentrer un nom, puis ils ne percent pas.
Ils sont vraiment très résistants à tout.
Ben oui, tout le monde.
C'est fou, hein?
Ah!
Casse-le pas.
Wow!
Bon, c'est ça pour ça que...
Ils ne percent pas!
Non!
Je te le dis, j'arrête pas de tirer dessus, là!
Fais pas avoir de bébé avec ça!
Moi, je n'ai pas eu de bébé encore.
Ça marche très bien.
Les deux, là, mais...
Non, non.
Après, quand j'ai commencé à utiliser ça...
Je ne perds pas, je vous jure.
Elle est tabarnak.
Bon, j'allais y aller.
J'ai tout donné.
OK, bye.
Une production du Studio SF.
Le podcast d'aujourd'hui
est présenté par nos amours.
Oxio, le premier fournisseur d'Internet que vous pourriez réellement aimer.
Avec eux, il n'y a pas de genre rabais, surprise,
qui sont un peu malhonnêtes ou finalement,
oups, un code promo qui a expiré
ou oups, des négociations interminables pour avoir ce que vous voulez.
Puis là, oups, il y a une pièce là que t'es comme,
j'ai jamais mis ce pièce là, comment ça se fait? Pourquoi j'ai pas oups, il y a une pièce là. J'ai jamais mis ce pièce-là. Comment ça se fait?
Pourquoi je n'ai pas ce que lui, il y a?
Qu'est-ce qui se passe? Non, nous autres, c'est clair, ça ne change pas.
Ta facture, il n'y a pas de surprise.
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simple que ça, ta barouette. Merci,
OXio.
Bonjour.
Bonjour. Bonjour, mon Dieu.
Merci tellement de l'invitation. Bien, merci tellement d'être là.
Vous savez quoi?
Il y a un de mes amis, la semaine passée,
il m'a dit, qu'est-ce que tu fais mardi prochain?
J'ai dit, je fais sexe oral.
Puis il dit, t'es-tu le chanceux?
Eh, pas sûr.
Il pensait que je voyais un gars.
Eh, pas sûr.
Je fais le sexe oral.
Je le jure.
J'ai dit, non, non, c'est deux filles, les chanceuses.
J'ai hâte.
Merci tellement d'être là.
On a hâte parce que les deux,
on a écouté.
Moi, c'était ce matin, toi,
c'était-tu?
Moi, c'était rough.
J'ai écouté ça sur la route.
Ça fait que c'était un peu...
C'est confrontant.
J'ai écouté un épisode,
j'ai dit ah je peux plus là
sinon on m'arrivait
en broyant
fait que
j'étais pas tardant
mais je promets
que plus on avance
dans la série
plus il y a de la lumière
ah oui
oui bien sûr
mais on parle de thérapie
de conversion
donc c'est sûr
que ça va pas être
jojo au début
le fun il arrive
un peu plus tard
quand même
mais c'est que
tu te rends compte
que ta barouette
c'est fou
moi j'ai écouté l'exercice
de Gabriel. C'est peut-être pas le meilleur
choix pour ce matin à 8h le matin.
Je sais pas. Es-tu un des pires?
En fait,
je pense que déjà, il faudrait dire c'est quoi
des thérapies de conversion parce que je pense qu'il y a
plein de monde qui savent même pas que ça existe
ou même que ça a existé. Une thérapie
de conversion, premièrement, ça a rien
de thérapeutique, même si c'est comme ça qu'on appelle ça.
C'est une tentative de modifier
l'orientation sexuelle ou l'identité
de genre de quelqu'un. Puis, ça va toujours
dans le même sens. Je ne vais pas vous
voler de punch. C'est-à-dire qu'on veut toujours rendre
une personne hétérosexuelle ou
cisgenre. Puis,
c'est drôle parce que quand le projet
est venu sur la table, ça s'intitule
« Fais un homme de toi ». C'est un balado qu'on peut est venu sur la table, ça s'intitule « Fais un homme de toi »,
c'est un balado qu'on peut voir et entendre
sur Radio-Canada Audio.
C'est la directrice d'Audio, qui s'appelle Natacha Mercure,
qui m'avait dit « Hey, ça tenterait-tu de faire une série
sur ce sujet-là? »
Puis moi, je n'en ai pas subi de thérapie de conversion
dans ma vie, mais à l'adolescence,
si on m'en avait proposé, j'aurais dit oui,
mais sans hésitation.
Je me suis dit,
je pense que je suis une bonne personne finalement
pour porter ça. On a choisi
d'aller à la rencontre de personnes qui avaient
vécu ce genre de thérapie-là
au Canada.
Parce que c'est ça l'affaire, c'est que ça s'est passé chez nous
dans les dernières années.
C'est fou.
De plein de gens, de plein de générations qui ont été touchés par ça.
Je disais à mon chum ce matin
de quoi qu'on parlait puis il dit ok là ce qui se passait
dans le temps là
je suis comme hey non le premier épisode ça commence
avec un jeune de 29 ans
que c'est là
puis que c'est comme sur une base
volontaire un peu
en fait la première fois c'est sa mère qui a suggéré
d'aller faire un exorcisme
en fait pour se libérer du démon de l'homosexualité.
Mais après ça...
C'est le démon de l'homosexualité qui se va aller.
C'est ça.
Exact. C'est le démon de la barouette.
Ça n'a pas de bon sens, cette affaire-là.
J'y mets un mot d'avion.
Parfait.
Je suis désolée.
Non, je t'en prie.
On est là pour ça.
On est bien relax pour parler de ce sujet-là.
Mais il y a vraiment eu différentes façons de faire.
Puis peut-être si on regarde un peu l'histoire,
mettons, ça part d'où, les thérapies de conversion?
Ça ne date pas d'il y a 20 minutes,
parce qu'il y a à peu près de tout temps,
premièrement, il y a eu des personnes qui étaient homosexuelles dans l'histoire.
Ça n'est pas arrivé la semaine passée.
Ça a toujours été là, dans l'histoire de l'humanité.
Puis il y a eu des tentatives, effectivement, de changer.
Puis, ça a pris vraiment différentes formes dans le temps.
Puis, je dirais principalement dans deux domaines, c'est-à-dire la religion et le milieu de la santé, le milieu médical.
Si on commence avec la religion, c'est que c'est ça.
Il y a plusieurs croyances dans différentes religions qui pensent que l'homosexualité, justement, c'est un démon dont on doit se débarrasser.
Fait que là, il y a eu plein de méthodes qui ont été
mises en place, que ce soit des lectures,
des versets de la Bible, que ça a été des rencontres
avec un prêtre ou un pasteur,
des exorcismes, comme Gabriel
a fait, même sur une base volontaire
après, pour essayer de se libérer de ce
démon-là. Fait que ça a pris
vraiment beaucoup de formes. Puis, il y a une forme
qui est peut-être un peu plus même populaire de ce côté-là,
ça a été les espèces de camps de conversion.
Il y a des films, entre autres, américains,
je pense à Boy Erased,
avec Nicole Kidman, où ça se passait
là, elle allait chercher son fils qui était dans
ce camp religieux-là, où on essayait
de rendre les gars straight, finalement.
Ça, il y en a-tu eu, ici?
Au Canada, il y en aurait peut-être eu, mais ça a été
beaucoup moins populaire que peut-être aux États-Unis, où il y avait peut-être eu ici? Au Canada, il y en aurait peut-être eu, mais ça a été beaucoup moins populaire
que peut-être aux États-Unis,
où il y avait peut-être des religieux
un peu plus intenses, si on veut.
Et l'autre facette, c'est vraiment le milieu médical.
Parce que si on remonte dans le temps,
l'homosexualité, c'était considéré
comme une maladie mentale jusqu'au 17 mai 1990
par l'Organisation mondiale de la santé.
C'est fou. Ça fait 34 ans.
Tu sais que les gens pensaient
qu'on pouvait régler le problème.
Tu sais, c'est un trouble de santé mentale, on peut le régler.
Fait que là, ils ont essayé
tellement de méthodes à travers
les années qu'on sait aujourd'hui
que ça ne fonctionne pas. On ne peut pas changer
l'orientation sexuelle de quelqu'un.
Puis là, ça a pris tellement de formes qui sont
trash. Il y a eu des lobotomies,
des électrochocs. On a essayé
de faire des greffes de testicules
d'homme straight sur des hommes gays.
On a
fait des... – Médical, ça? – Oui, oui, absolument.
Mais, tu sais, les gens, ils pensaient
que ça se guérissait, puis je le mets
vraiment en guillemets. Donc, on
essayait des techniques. Il y a eu des traitements
au LSD. Il y a eu
des psychanalyses,
des rencontres avec des psychiatres
qui essayaient de te changer.
Ça a pris vraiment différentes formes, mais
ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que ça a tellement été
essayé que ça ne fonctionne pas.
Puis, pour les personnes trans,
les identités trans
ont été considérées comme un trouble de santé mentale jusqu'en 2019 par l'OMS.
Je veux dire, ça fait cinq ans que ce n'est plus considéré comme un trouble de santé mentale par l'Organisation mondiale de la santé.
Donc, c'est sûr qu'il y a des personnes qui, dans le milieu de la santé, justement, ont eu affaire à des spécialistes qui ont essayé de les changer
ou qui ne les croyaient pas ou qui refusaient l'accès aux soins de transition, par exemple, parce que, justement,
ils appliquaient peut-être un protocole médical,
mais par chance, en tout cas au Canada,
les choses tendent à changer.
Et ça, c'est pour le mieux.
Comment que tu as
d'élire de rencontrer
ces personnes-là qui te parlent de ça?
Est-ce que,
dans ton orientation sexuelle à toi,
est-ce que ça a été challengeant au niveau de ton
identité personnelle?
Oui.
Ça a tout changé. Ça a changé ma vie
de faire cette série-là.
Parce que ça m'a permis de faire la paix
avec l'adolescent que j'ai été.
Je vous disais tantôt que moi, s'il y avait eu une thérapie
de conversion qui m'avait été proposée à l'adolescence,
je l'aurais faite. Parce que,
vous avez quel âge?
30.
29, bientôt.
J'ai 39, je vais avoir 40.
Good for you.
J'ai été adolescent.
Drop the skin care.
Merci de m'encourager.
Crème-tu?
Merci, je peux en parler.
Il y a une autre histoire là-dessus. Pour vrai, j'ai eu un cancer de la peau, c'est important de mettre de la crème
ça parle après
je ramène à l'adolescence dans un autre
trauma de ma vie, mais c'est que
quand je suis adolescent
puis je vais au secondaire, on est en 96, 97
98, il y a
sérieusement à peu près aucun modèle
d'homme ouvertement homosexuel
dans les médias, dans les films qu'on voit.
Ce qu'on voit, c'est des gars qui meurent du sida
ou des personnages desquels on rit.
Puis moi, quand je commence peut-être à me rendre un peu compte
que je ne suis pas comme la majorité des gens autour de moi,
c'est-à-dire que je suis attiré par d'autres gars,
déjà, je ne comprends pas trop ce qui m'arrive.
Je me dis, j'ai-tu eu un défaut de fabrication? Es-tu normal? Est-ce que c'est correct, déjà, je ne comprends pas trop ce qui m'arrive. Je me dis, coudonc, j'ai-tu eu un défaut
de fabrication? Es-tu normal?
Est-ce que c'est correct, mon affaire?
Puis, il y a un épisode quand même
assez marquant quand je suis en secondaire 1
où je me rendais au local
du journal étudiant, puis il fallait passer
par le corridor qui était
pour les plus vieux, genre secondaire 4-5.
Puis, j'avais une salopette
à ce moment-là, puis je me rappelle qu'il y a une gang
de gars qui m'ont pris comme par en arrière, puis ils m'ont
tiré par la salopette, puis ils m'ont traité de
nom que j'ai vraiment pas le goût de répéter
aujourd'hui, mais
clairement qu'il y avait attrait avec mon orientation
sexuelle, que je savais à peu près pas que je l'avais,
puis ils m'ont emmené dans les toilettes, puis tu sais,
ce moment-là de
d'intimidation, puis de
la honte que ça crée,
puis tu te dis, aïe aïe, moi, si je suis gay,
si c'est vrai, qu'est-ce qu'ils disent?
Ça veut dire que je vais me faire tirer dans les toilettes toute ma vie.
Il y a comme eu un moment où je me disais,
je ne veux surtout pas être ça.
Je ne veux pas être homosexuel.
Puis autour de moi, je ne connaissais personne,
mais vraiment personne qui l'était,
ni dans ma famille, ni dans l'école, tout ça.
Tu sais, ça a beaucoup changé depuis ces années-là,
mais à ce moment-là,
puis tu sais, je reçois tellement de témoignages
depuis que le balado est sorti,
je ne suis vraiment pas le seul
à avoir vécu ce genre de réalité-là.
Tu sais, l'importance des modèles
pour te dire, je ne suis pas tout seul,
tu es une personne valide,
ton orientation sexuelle, elle existe, et tu n'es pas le seul à tu es une personne valide. Ton orientation sexuelle, elle existe et t'es pas
le seul à l'avoir. Ça a pris du
temps avant que je
rencontre ces gens-là, finalement, qui sont venus
dire, c'est correct,
t'es une bonne personne, puis tu peux être qui tu es.
Donc, pour répondre à ta question,
rencontrer les gens qui ont vécu des thérapies
de conversion, puis qui m'ont raconté
leurs histoires avec tellement
de générosité puis d'authenticité, bien,'a fait un bien fou c'est comme si on me met un
baume sur les plaies que j'avais encore de l'adolescence parce que quand on
parle de thérapie de conversion on parle d'acceptation de soi d'accepter son
identité on parle de d'accepter nos différences de ensemble, puis de réparer aussi les blessures
qu'on a eues. Fait que, tu sais, de parler à du monde
qui ont passé à travers ces processus-là,
bien, ça fait beaucoup
de bien, je pense. Puis la série, c'est ça
que j'en reviens pas, là. C'est que depuis qu'elle est sortie,
je reçois tellement de messages,
de témoignages de gens qui m'écrivent dans mes
DM ou par courriel ou peu importe,
ou qui m'en parlent en me rencontrant sur la rue
puis qui me disent, aïe, merci ou par courriel ou peu importe, ou qui m'en parlent en me rencontrant sur la rue, puis qui me disent
« Merci parce que ça a permis justement
de moi aussi faire la paix
avec le jeune que j'ai été. »
Des fois, j'avais oublié
que j'avais ces blessures-là, puis on dirait
que ça m'a rappelé que je les avais, puis ça m'a permis
de mettre un bombe dessus.
Il y a plein de gens qui, malheureusement, ne parlaient
plus à leur famille parce qu'ils sont gays.
Ils avaient été obligés de couper les ponts.
Puis, ils ont dit, ça m'a donné le courage
de reparler à mes parents.
Ça fait que ce genre de témoignage-là,
tu te dis, OK, c'est juste un podcast,
mais en même temps, ça peut un peu changer le monde
dans sa façon.
Puis, parce que là, tu n'as pas juste parlé
à des personnes qui ont vécu des choses.
Tu as aussi, dans la série, parlé à des personnes
qui ont fait ça, qui étaient d'accord au fait
que l'homosexualité, ce n'était pas normal
et que c'était une maladie.
Ça, comment tu gérais ça, ces personnes-là?
Il fallait que tu restes professionnelle, si on veut.
Moi, je ne suis pas rendue là dans la série.
Oui, c'est l'épisode 5, c'est ça.
Je ne l'ai pas écouté, mais au début, la première,
c'est comme l'intro.
Il dit qu'il s'adresse, oui, aux victimes,
à ces personnes-là, mais aussi aux personnes
qui sont d'accord avec ça.
C'est là que je veux savoir comment t'as fait.
Premièrement, je veux dire que ce projet-là,
je ne l'ai pas fait tout seul.
Moi, je l'anime.
Philippe Marois l'a réalisé.
Jean-Philippe Roux a fait la recherche.
Ils ont vraiment été
extraordinaires aussi pour convaincre
les gens aussi d'embarquer puis de nous raconter leurs
histoires. C'est sûr que nous, quand on
parlait de ce sujet-là, on voulait parler
oui, à des victimes, à des gens qui ont
vécu ce genre de traitement-là.
Mais on voulait aussi avoir l'autre
côté, donc des gens qui pensent que
ça devrait être encore permis.
Là, il faut dire une affaire vraiment importante,
c'est que c'est criminel au Canada, les thérapies de conversion.
Mais là, tenez-vous bien, depuis janvier 2022,
ça fait deux ans que c'est interdit.
C'est pas vrai.
Ça fait juste deux ans que c'est interdit.
Puis, il y a juste une douzaine de pays dans le monde présentement
qui interdisent les thérapies de conversion.
Puis, il y a quand même une affaire vraiment bien,
c'est que quand ça a été voté au Parlement
canadien, c'est l'ensemble des élus
à l'unanimité qui ont voté
pour le projet de loi qui criminalise
les thérapies de conversion. Ça, c'est important
parce que ça veut dire que tous les partis,
les conservateurs, les libéraux, les néo-démocrates,
tout le monde, les blocs québécois,
les verts, ont dit,
chez nous, c'est considéré comme une torture.
On n'a pas le droit de faire ça.
On ne va pas en avoir sur
notre territoire. C'est interdit. »
Les gens qui seraient
conscients qu'il y en a encore aujourd'hui
peuvent dénoncer à la police. Il y a vraiment des recours
qui existent pour dire « Vous n'avez plus
le droit de faire ça. C'est interdit. »
Alors, il y a quand même des gens qui pensent
qu'un adulte
consentant, qui voudrait avoir accès à une thérapie de conversion et essayer de changer devrait avoir le droit de le faire parce qu'il le fait en étant conscient de ce que ça peut impliquer comme conséquence. Bouchémy qui a pris parole sur la place publique et qui ose dire que selon lui,
ça devrait encore être permis
pour les adultes qui sont
consentants. Est-ce que c'est
un homosexuel? Non.
C'est un homme hétérosexuel
qui a des enfants
et qui a une croyance
religieuse qui est très différente peut-être
que nous. C'est-à-dire que lui, il voit vraiment
que l'homosexualité, c'est une croix à porter
puis il faut essayer de s'en
débarrasser tout au long de sa vie.
Puis quand on va arriver au jugement dernier, puis on va-tu
au paradis ou en enfer, si on a travaillé
assez fort, bien peut-être
qu'on va quand même aller au paradis.
C'est sa vision des choses.
– Mais lui, ce petit monsieur-là, c'est quoi son...
Pourquoi on... C'est qui lui
dans la vie? – Bon, alors c'est... Non, mais c'est un citoyen. C'est quoi son... Pourquoi on... C'est qui, lui, dans la vie? Bon, alors, c'est...
Non, mais c'est un citoyen.
C'est quelqu'un qui...
Ah oui?
C'est un citoyen.
Dans la sorte qu'il y a
beaucoup de gens
qui partagent ce genre
de croyances-là.
Puis nous autres,
on voulait faire entendre ça
parce qu'il y a des gens
qui pensent ça encore en 2024.
Puis aussi,
on voulait donner la parole.
Puis ça permet aussi des fois
de rectifier des faits
parce qu'il y a certaines personnes
qui vont penser des choses. Puis ça nous permet de fois de rectifier des faits parce que certaines personnes qui vont penser des choses,
puis ça nous permet de dire, par exemple,
l'orientation sexuelle de toutes les personnes qu'on a rencontrées,
tous les spécialistes, tout le monde qui a essayé
de faire des thérapies de conversion, ça n'a pas fonctionné.
Ils n'ont pas été capables de changer leur orientation sexuelle.
Par exemple, ils disaient, je pense qu'il n'y a pas trop d'impact de vivre ces thérapies-là.
Ça serait genre un tiers des personnes que ça serait un petit peu plus difficile par la suite.
Nous, tous les spécialistes qu'on a rencontrés, nous ont dit que ça a énormément d'impact de vivre ces thérapies-là.
Pourquoi? Parce qu'il y a quelqu'un qui le dit tellement bien dans la série, Martin Blais, il dit « Une thérapie de conversion,
c'est une entreprise de destruction massive
de l'identité et des désirs. »
Ce que ça fait, ça t'apprend à te détester.
Quitter, fondamentalement,
on dit « C'est pas bien,
il faut que tu te débarrasses de ça. »
Ça fait évidemment augmenter l'anxiété.
Ça peut avoir un peu
le côté PTSD, des chocs post-traumatiques
par la suite. Ça peut avoir des ré le côté PTSD, des chocs post-traumatiques par la suite.
Ça peut avoir des répercussions sur ton parcours socioprofessionnel.
Il faut savoir que la moitié des thérapies de conversion se font à l'adolescence, avant l'âge de 18 ans.
Donc, à un moment, on est en train de chercher qui on est, d'essayer de savoir qui on est dans la vie.
Ça influence ça, puis ça fait augmenter de façon très importante les pensées suicidaires.
Il y a malheureusement beaucoup de gens aujourd'hui qui ne sont sûrement pas présents pour nous raconter leur histoire
parce qu'ils se sont enlevé la vie.
Il y a quelqu'un dans la série, il dit, les thérapies de conversion tuent.
C'est pour ça que c'est interdit au Canada, c'est une torture.
Donc, c'est important aussi de parler à ces gens-là pour entendre leur point de vue,
puis aussi rectifier certains faits.
Puis moi, pourquoi c'est important,
c'est que dans la vie,
je pense qu'il faut être capable de se parler entre adultes,
même si on n'a pas les mêmes croyances
ou les mêmes positions dans la vie.
Je ne pense pas que je l'ai fait changer de point de vue
sur sa perception de l'homosexualité.
Il ne m'a pas fait changer d'avis.
On s'est parlé comme deux adultes responsables.
Ça, pour vrai, moi, après, j'ai fait
« Hey, on est capable de jaser. »
Ça a fait changer quand même
ma façon de percevoir
la réalité. J'ai compris
comment lui voyait les choses.
L'affaire avec ça, c'est que
il y a des façons
de penser qui sont
blessantes.
Admettons, toi,
ce que tu penses, tes convictions
ne blessent pas les siennes,
ne vont pas le heurter
dans ce qu'il est. Ça n'a aucun lien
avec ce qu'il est dans sa vie privée.
Tandis que l'inverse, oui.
Lui, ses convictions
sont blessantes,
ils sont par rapport à ton identité.
Fait que moi, dans ce sens-là,
j'ai de la misère à avoir la même compassion que toi, tu as.
Et parler d'adulte à adulte, je comprends,
mais ça ne le concerne pas ce que d'autres font dans leur chambre à coucher.
Et je te trouve calme.
Et je me demande comment tu fais pour ne pas rentrer dans la colère, parfois. ce que d'autres font dans leur chambre à coucher. Je te trouve calme.
Je me demande comment tu fais pour ne pas rentrer dans la colère parfois.
C'est une très bonne question.
Quand je savais que j'allais rencontrer
cette personne-là, honnêtement,
j'étais vraiment stressé parce que
je me dis que c'est quelqu'un
qui est homophobe.
Je veux dire qu'il va penser que je ne suis peut-être
pas une bonne personne, qu'il va peut-être être méchant
avec moi, mais ça s'est passé quand même dans un climat, justement, de respect.
Fait que finalement, on dirait que toute la crainte
que j'avais, ça s'est quand même dissipé.
Puis,
je pense
que c'est important
dans un projet
comme celui qu'on a fait,
de montrer toutes les visions
de la chose pour expliquer où est-ce qu'on s'en va.
Puis il y a une affaire aussi qui est vraiment remarquable
depuis quelques temps,
puis ça aussi, à peu près tout le monde nous le disait.
On voit malheureusement une montée de l'homophobie
puis de la transphobie dans les cours d'école.
Il y a plein de gens qui m'écrivent pour me dire,
« Mes enfants ont dit des choses qu'ils ont vues
ou qu'ils ont entendues, puis tout ça. » On voit chez les Américains, il y a quand de gens qui m'écrivent pour me dire mes enfants ont dit des choses qu'ils ont vues ou qu'ils ont entendues et tout ça on voit chez les
américains il y a quand même un discours
le rapport au drag queen
dans le monde entier il y a encore
énormément d'homophobie
de transphobie et il y a encore
une soixantaine de pays
présentement où c'est
interdit d'être homosexuel
il y en a une dizaine où c'est encore possible la peine de mort.
Ça veut dire qu'il y a à peu près un tiers des États ou des pays dans le monde
où il y a des gens qui doivent craindre pour leur orientation sexuelle
ou leur identité de genre à chaque jour.
Donc, il faut savoir que ce genre de perception-là existe.
Puis, pourquoi on fait des projets comme ceux-là?
En tout cas, moi, c'est mon moteur.
C'est aussi de dire, moi, j'ai peut-être vécu des affaires
qui n'étaient vraiment pas cool quand j'étais ado.
Mais je veux m'assurer que s'il y a d'autres personnes,
d'autres jeunes qui sont comme moi,
ils sachent qu'on peut vieillir en étant soi-même,
en étant heureux et en ayant une vie
normale comme la majorité.
C'est pour ça que je fais ça, ce genre de projet-là.
Pour vrai, c'est vraiment
bon. J'ai hâte de le terminer,
pour vrai. J'ai juste écouté les deux premiers épisodes,
puis je pense que c'est nécessaire,
puis c'est intéressant aussi d'entendre
ça, je veux dire, ta
discussion avec le monsieur.
Oui.
J'ai hâte d'être à ce bout-là,
puis d'entendre.
Tu m'en reparleras.
Oui, c'est sûr que ça va être intéressant à écouter et entendre.
Puis on rencontre une autre personne
qui s'appelle André.
André, lui, il avait des désirs homosexuels
dans son adolescence.
OK.
Et à un moment donné,
il y a eu une espèce d'appel de Dieu.
Puis il nous le raconte.
Tu sais, comme Dieu, il dit,
tu vas avoir une femme,
tu vas fonder une famille.
Puis il a rencontré une fille.
Puis maintenant, ils ont des enfants.
Puis il nous raconte sa vie d'homme qui a...
Il lui dit, j'ai comme deux loups à l'intérieur de moi.
Comme le loup de la tête
puis le loup du cœur.
Tu sais, le loup de la tête,
c'est celui qui aurait peut-être
des désirs homosexuels. Puis il donne pas vraiment de place à celui-là. Puis il nourrit le loup de la tête et le loup du cœur. Le loup de la tête, c'est celui qui aurait peut-être des désirs homosexuels,
puis il donne pas vraiment de place à celui-là,
puis il nourrit le loup du cœur,
qui est celui de la spiritualité
puis du rapport à Dieu.
Ce gars-là,
honnêtement, je l'ai rencontré,
il me semble très heureux dans sa vie,
il fait le choix
d'écouter Dieu chaque jour
qu'il se lève. Mais tu sais,
c'est un autre rapport qu'on n'entend pas souvent
par rapport à l'orientation sexuelle.
Puis je trouve ça
le fun qu'on puisse entendre aussi ces histoires-là
dans le cadre du balado, parce que
en tout cas, ça donne
d'autres couleurs à la réalité
de l'orientation sexuelle
de certaines personnes. – Bien tu sais, dans le fond,
il est peut-être aussi juste bisexuel. – Ça se peut aussi, mais complètement.
Tu as raison. – À un moment donné,
s'il est heureux avec sa femme
et il a vraiment des désirs
pour elle, mais qu'il pourrait avoir des désirs pour un gars,
il est juste bisexuel.
On peut y annoncer.
– Ça se peut très bien.
– C'est ça qui me fait capoter.
Comme tu dis,
c'est important d'avoir tous les discours différents. – Oui, absolument. C'est ça qui me fait capoter. Mais comme tu dis, c'est ça.
C'est important d'avoir tous les discours différents.
Oui, parce que c'est vraiment quand même une partie de la série.
On s'entend qu'il y a six épisodes.
On parle vraiment des gens qui ont des expériences
qui sont plus comme ce qu'on entend.
Puis de quoi on parle, oui.
C'est tout très, très intéressant.
C'est vraiment des frustrations personnelles
d'avoir des discussions avec des gens
avec qui je ne suis pas d'accord.
C'est ça, mais peu importe.
Mais ça ramène vraiment à...
Quand j'écoutais ça, moi, ça m'a
fou le ramener de mon petit frère est homosexuel.
Puis, tu sais, ça m'a vraiment fait réaliser
à quel point
la médecine, même d'aujourd'hui,
n'est pas assez avancée
pour beaucoup de cas,
de personnes.
Tu sais, exemple, mon petit frère, lui, il était adolescent.
Puis,
il faisait de l'anxiété.
Il était pas bien avec lui-même. Il était
tout le temps, il faisait des crises d'angoisse.
Puis, il est allé voir notre médecin de famille.
Puis, il a prescrit des antidépresseurs
parce qu'il a dit qu'il était... Dans le fond, mon petit frère
était pas dépressif. Il était homosexuel.
Il est homosexuel.
Ça me touche tellement, ce que tu racontes.
Ça, je me dis, il y a tellement de personnes.
Aujourd'hui, ça fait... Il est rendu à 25 ans.
Il est encore sur les antidépresseurs
parce qu'il est convaincu qu'il a besoin de tout ça.
Parce que quand il était jeune,
on lui a dit que c'est de l'anxiété
qu'il fait et que ça se soigne
avec ça. Ça, ça me fait de la peine.
Je me dis, il y a tellement de monde qui...
C'est pas de l'anxiété. Oui, c'est de l'anxiété
qu'ils ont, mais c'est à cause de...
Même la médecine
d'aujourd'hui devrait avoir
donné plus de recours aux
psychologues, aux thérapeutes,
avant de donner un médicament.
Après, si.
En tout cas, bref, ça me fait capoter parce que ça me
fait rappeler que mon petit frère, il a passé par-dessus
plein de choses.
Il y en a plein qui vivent ça, qu'aujourd'hui
c'est difficile pour eux encore
aujourd'hui. – Complètement, il y a des défis
au quotidien, c'est pas vrai que l'homophobie, la transphobie
c'est disparu, puis tu as tellement
raison qu'il y a certaines
personnes probablement qui doivent
encore plus s'ouvrir leurs oeillères, tu sais, je pense
pas que ton frère a vécu une thérapie
de conversion, mais on pourrait presque inscrire
ce genre de traitement-là dans l'ordre
de la pratique de conversion.
Dans le sens où c'est comme,
au lieu de l'accompagner à s'accepter
et à être bien avec qui il est,
et à lui disant, c'est correct,
tu as le droit d'être gay.
Il y a plein de gens qui le sont partout sur la planète
et ça fait partie
de la vie humaine.
Donc, il y a eu des antidépresseurs
et là, ils pensent que c'est comme un remède un peu à ça
alors que finalement, ce qu'on lui souhaite,
c'est d'accepter qu'il l'ait, de tomber en amour.
Parce qu'être homosexuel, ça ne veut pas juste dire
fourré avec un gars ou de la personne du même sexe que toi.
Ça veut dire que quand tu avec un gars ou de la personne du même sexe que toi, ça veut dire que quand t'es
assez à côté de la personne
qui te branche
t'as des papillons dans le ventre, t'as le goût d'avoir des projets
la fin de semaine, puis d'organiser des voyages
puis de te poser au restaurant, puis de dormir collé
puis de t'embrasser, puis tout ça
c'est d'être amoureux d'une personne
du même sexe que toi
puis moi je veux dire, j'ai tellement voulu
être excité par les filles, j'aurais tellement aimé ça pour vrai, mais ça se. Moi, je veux dire, j'ai tellement voulu être excité par les filles. J'aurais tellement
aimé ça, pour vrai.
Mais ça ne se fait pas.
Je veux dire, c'est comme...
J'ai prié. Je veux dire, j'étais chez
Ado. Je me disais, mon Dieu Seigneur, faites que je ne sois pas gay.
Mais là, finalement,
quand tu te fais dire,
ça se peut et c'est bien correct.
Hé!
Il y a vraiment un poids qui s'enlève
des épaules.
Est-ce que tu as déjà pensé,
parce que tout ce qui est
orientation, on a reçu un podcast
sur la pédophilie et tout ça.
Est-ce que tu es d'accord aussi,
tu as comme un avis là-dessus,
sur l'orientation
des personnes pédophiles,
que ça ne se guérit pas que ça ne se guérit pas.
Ça ne se guérit pas.
C'est une orientation.
C'est quoi ton avis là-dessus?
Est-ce que tu as déjà pensé à faire un...
Mon Dieu, je n'ai jamais pensé à ça.
Je pense que tout ce qui est pédophilie
est condamnable.
Oui, exactement.
Je te parle de la personne
qui a un désir.
Comme tu viens de le dire,
j'ai des papillons, c'est incontrôlable.
Oui, oui, oui.
Je me pose tellement de questions.
On dirait que j'aimerais ça qu'il y ait un...
Mon Dieu, je ne suis vraiment pas spécialiste de la matière.
C'est parce qu'on a reçu quelqu'un
qui est venu nous parler de la pédophilie.
Ce serait considéré que la pédophilie
est une orientation sexuelle.
Ah oui, OK.
L'orientation sexuelle et les enfants.
Il y a une différence
entre les agresseurs sexuels d'enfants
versus ceux qui ressentent du désir.
Mais sans
peut-être agir. C'est pour ça
que j'avoue que c'est intéressant de s'imaginer
une thérapie de conversion pour eux.
Pour essayer de changer.
Les pédophiles, que ce n'est pas faisable.
C'est ça qui est...
Honnêtement, je pense que je vais vraiment me ranger
du côté de la loi.
C'est-à-dire que c'est interdit de coucher avec des mineurs.
Comme quand on est une personne adulte.
C'est qu'en fait, comme tu dis,
il y a plein de pédophiles qui ne passeront jamais à l'acte.
Mais il y en a plein qui n'ont pas les soutiens.
Qui n'ont pas envie de ressentir ces désirs-là.
Oui, oui, oui, qui sont pris avec ça.
Si on n'en parle pas,
puis qu'il n'y a pas d'aide, puis qu'il n'y a pas de soutien
qui est disponible pour ces personnes-là,
qui ont de l'attirance vers ces personnes-là,
c'est là où est-ce qu'ils peuvent passer à l'acte.
Je pense qu'il faut effectivement
soutenir les gens qui sont dans le besoin.
Prêt à saison 2.
C'est juste ça, je veux que tu en fasses une. Est-ce que tu le besoin. Prêt à saison 2. Oui, c'est ça. C'est une conversion des pédophiles. Oui, oui, oui.
Je sais que t'en fais ça.
Est-ce que tu y penses, faire une saison 2?
Honnêtement, le projet a tellement un impact fort
que ça serait intéressant qu'il y ait quelque chose,
peut-être comme une suite.
Je ne sais pas si ça sera un podcast ou ça sera autre chose.
Puis tu sais, c'est drôle, tu disais tantôt,
ça a été quoi le moteur au début de cette aventure-là?
C'est que moi aussi, j'étais comme,
ce que vous avez dit,
ça s'est passé aux États-Unis dans les années 1900.
Ce qui m'a vraiment flabbergasté,
c'est de me rendre compte qu'au début,
à la fin des années
2019, 2020, 2021,
il y a eu une étude qui a été faite
au Canada par des chercheurs et
qui en est venu à la conclusion suivante.
10 % des communautés
LGBTQ+, au Canada, auraient
vécu des thérapies de conversion durant leur
vie. Ça, ça veut dire près de
100 000 personnes. Je veux dire,
c'est un stade de Taylor Swift plainte, ça,
dans le sens que c'est beaucoup
de monde qui aurait vécu des thérapies de conversion
chez nous. Fait qu'à partir du
moment où on s'est rendu compte de ça, puis que
j'ai pris conscience, j'ai fait « OK, il y a vraiment quelque chose
à raconter. »
Puis, est-ce que je peux vous raconter une affaire que j'ai
dit à personne encore?
Oui, je t'en prie. S'il te plaît.
OK.
On interrompt le podcast pour vous parler un peu plus d'Oxio.
Oxio, là, Joanie va vous en parler.
Ils ont une affaire vraiment nice pour vous
parce que c'est un peu ce que tu veux le plus
quand il est temps d'avoir l'Internet.
Vous allez voir.
Écoutez, je suis à la fin.
Oui, c'est ça.
C'est, dans le fond, des prix justes et durables toute l'année.
Il n'y a pas d'affaires de négociations interminables,
de ne pas savoir.
Là, tu as un rabais,
mais c'est comme malhonnête parce que dans le fond, tu aurais dû
avoir ce service-là dès le début.
Tu as comme des offres. En tout cas,
vous le savez, c'est quoi un peu.
Vous savez, c'est quoi votre
contrat dès le début, qu'est-ce que vous avez
et c'est juste et équitable pour tout le monde.
Oui, puis là, il y a un programme
de référencement
avec un code promo que quand tu réfères à quelqu'un,
toi, tu gagnes un mois gratuitement
et ça, illimité.
Ce qui veut dire que tu pourrais avoir,
il y a des gens qui ont les prochaines années d'Internet
gratuitement parce qu'ils ont référé,
et ils ont référé, et ils ont référé.
Ça pourrait être notre cas,
parce que clairement, on a référé pour toute notre vie.
Fait que ici, si tu veux l'essayer,
oxio, c'est O-X-I-O.ca.
Utilise le code promo sexe oral.
Voir si c'est un bon fait avec toi.
Puis n'oublie pas de référer aux amis
et à l'entour de toi.
Voilà, merci Oxio.
La première journée qu'on a enregistrée
pour le balado,
on a rencontré Olivier Ferlat,
qui est un chercheur,
qui était justement à la base de cette grande étude-là.
Puis ma première question,
ça a été,
qu'est-ce qui cause l'homosexualité?
Est-ce qu'on le sait?
Parce que je me disais, si on le sait,
peut-être que vu qu'on parle de thérapie de conversion,
on pourrait changer l'orientation sexuelle de quelqu'un.
Puis il m'a regardé et il a dit,
« Ta question est tellement problématique. »
Parce que ça sous-entend que l'homosexualité,
c'est un problème.
Honnêtement, je me suis tellement
senti mal parce que je me suis dit,
moi qui est homosexuel,
qui veut tellement être un allié des causes LGBT,
je dis, « Mon Dieu, je suis homophobe.
J'ai encore plein d'homophobie en moi.
Ça n'a pas de sens. »
La question, c'est,
qu'est-ce qui détermine l'orientation sexuelle de quelqu'un?
Qu'est-ce qui fait qu'on est hétérosexuel, homosexuel,
bisexuel, asexuel, peu importe?
Alors, est-ce que vous savez la réponse?
J'ai le goût de dire la nature.
Je ne sais pas.
Donc, ça serait comme... C'est Dieu qui nous a fait comme ça.
Non, mais ça serait inné à la naissance
je pense qu'il y a sûrement
de l'influence environnementale
aussi
je sais pas
je pense que c'est
il y a rien
il y a aucune raison
ok la réponse
c'est que
il y a plein d'études
qui ont été faites
sur le sujet
mais on le sait pas
avec certitude
puis
qu'est-ce qui détermine
l'orientation sexuelle
d'une personne on le sait pas mais on sait que Puis, qu'est-ce qui détermine l'orientation sexuelle d'une personne?
On ne le sait pas. Mais on sait que ce n'est pas
juste inné ou acquis.
Donc, ce n'est pas juste à la naissance, ce n'est pas juste
dans l'expérience humaine, pour la raison suivante.
Parce que quand on a
des jumeaux,
des jumeaux identiques, donc qui ont le même
code génétique,
ça se peut qu'il y en ait un qui soit straight, puis l'autre qui soit gay.
Puis, si c'était qu'uné,
donc à la naissance,
les deux auraient toujours la même orientation sexuelle.
Ce n'est pas le cas dans la vie.
Donc, ça veut dire qu'il y a une portion
de l'expérience.
C'est comme une fois qu'on est né,
qui va peut-être agir.
Mais tout ça est tellement pas avec certitude
que peu importe
qu'on sache ou non,
ce qu'on sait par contre, c'est qu'essayer
de changer l'orientation sexuelle de quelqu'un
ou son identité de genre, ça,
on sait que ça a un impact grave.
Puis on sait qu'il va toujours y avoir des personnes gays ou bisexuelles
ou trans, puis qu'il faut
les accepter puis leur donner
le même traitement que tous les autres humains
sur la Terre.
Parce que si on essaie de les changer,
on sait l'impact que ça peut avoir et on ne veut surtout pas
que des gens s'enlèvent de la vie
parce que ça y est.
Mais plutôt que les gens s'aiment
puis qu'ils s'acceptent comme ils sont.
Je serais curieuse de voir
il y a combien de personnes
qui se considèrent hétérosexuelles aujourd'hui
qui ont vécu des thérapies de conversion.
Ah oui!
Parce que...
Que ça a marché, que tu veux dire?
Bien, qui... Bien, qui n'ont pas nécessairement marché, mais... Tu sais, parce que ça a marché que tu veux dire?
qui n'a pas nécessairement marché parce que, bon, il y a quelqu'un dans ma famille
que je ne vais pas mentionner
évidemment
que son père
l'a pogné à jouer avec son cousin
quand il était enfant
c'est pas mon père, ok
je veux juste dire, c'est pas mon père qui est arrivé
on sait que c'est arrivé
entre enfants, avec les voisins.
Quelqu'un dans ma famille
jouait avec son cousin et s'est fait pogner
par son père. Son père
l'a amené,
a payé la bonne
pour qu'elle couche
avec son enfant.
Pour le faire virer,
pour être sûre qu'il ne soit pas gay.
Avec quel âge son enfant? Puis à répétition. Avec quel âge son enfant. Hein? Pour le faire virer, pour être sûre qu'il ne soit pas gay. Oui, mais...
Il avait quel âge, son enfant?
Puis à répétition, là.
Il avait quel âge, son enfant?
C'est un enfant, ça?
C'était un début ado, là.
Ah oui?
Fait qu'il se faisait, tu sais, tout le temps, là,
par la bonne.
Wow!
Oui.
Puis c'est son père qui payait.
Est-ce que tu le côtoies?
Bien là, je ne veux pas en parler.
C'est quelqu'un proche de moi.
– Mais tu sais, des genres d'histoires comme ça,
parce que, tu sais,
moi, je ne veux pas condamner tout le monde,
dans le sens où il y a des gens
qui, je pense, ne connaissaient pas
une orientation sexuelle différente
dans le passé.
Ils ne savaient même pas que ça existait.
On leur disait, mettons,
à l'église que c'était mal.
Je pense qu'il y a des gens qui, vraiment,
ont voulu bien faire pour
s'assurer que leur enfant soit
heureux et ne se fasse pas niaiser
ou envy.
Avec le regard qu'on a aujourd'hui
et la connaissance qu'on a, on sait
que coucher avec la bonne,
ça ne va pas changer l'orientation sexuelle.
Il y a beaucoup de questions éthiques
par rapport à ça.
Mais il y a eu
une des thérapies de conversion,
et là, vraiment, je le dis, mais c'est dur.
Dans certains pays,
il y a eu ce qu'on appelle des viols
correctifs.
En fait, c'est pour ça que je t'en parle,
parce que je considère que c'est un peu ça qui est arrivé
à cette personne-là. Complètement, mais c'est ça.
Souvent, c'était des femmes
qu'on faisait coucher avec des femmes lesbiennes,
qu'on faisait coucher avec des hommes en disant
« Tu vas aimer ça. Tu vas changer.
Tu vas devenir straight. »
C'est épouvantable
quand on y pense. C'est tellement atroce.
C'est tellement atroce.
Est-ce que
des gens peuvent dénoncer ça
aujourd'hui ou vu que la...
Mettons qu'aujourd'hui, tu dis à moi, il y a quelqu'un qui nous écoute
et qu'il a subi ça.
Est-ce que cette personne-là a peu porté plainte
même si ça s'est passé dans les années?
Non, c'est ça. En fait, là,
c'est effectif à partir du moment que la loi
est arrivée en service.
Donc, en janvier 2022. Donc, c'est pour tout
ce qui serait des thérapies de conversion
à partir de là, pour le futur. Donc, on bannit
pour le futur. Maintenant, ce qu'il faut,
puis ça, c'est très important.
Oui, oui, c'est ça. Ça fait vraiment 20 minutes.
Puis avant ça, ce qu'il faut,
c'est vraiment apporter du soutien
aux gens qui ont vécu ça. Parce que justement,
les traumas, ils peuvent être grands, puis ils peuvent
être importants. Puis il y a des organismes qui sont là
pour aider, pour soutenir
les victimes de thérapie de conversion.
Puis, tu sais, dans le milieu,
les gens qui ont vécu
des thérapies de conversion, on les appelle des survivants
ou des survivantes. Parce que justement,
elles ne se sont pas
enlevées la vie. Parce que ça va jusque-là
dans les traumas. Mais,
j'ai une question pour vous. Est-ce que vous avez déjà
pensé vouloir changer d'orientation sexuelle?
Toi, plus, parce que toi, t'as eu un autre
t'es toute,
t'es attirée vers
la personne un peu?
En fait, moi, c'est juste
difficile à...
Je considère que c'est un spectre, l'orientation sexuelle,
puis que ça évolue.
J'ai déjà pensé que j'étais lesbienne.
J'ai déjà pensé que j'étais bisexuelle.
J'ai déjà pensé que j'étais hétéro.
Fait que je me suis dit que je n'allais pas me donner d'étiquette
parce que je change tout le temps d'idée de toute façon.
Oui.
Voilà.
Oui, mais non, à ta question.
Oui, oui.
Tu n'as pas le passé changé.
Quand tu étais...
Justement, moi aussi, je me demandais ça dans l'auto.
Quand tu as su...
Parce qu'à un moment donné, tu as dit que tu étais lesbienne.
Quand tu as su que tu étais lesbienne,
est-ce que tu as voulu?
Est-ce que tu te sentais mal?
Est-ce que tu ne voulais pas?
Ou toi, ta famille, tous tes amis,
tout le monde était correct avec ça?
Tout le monde... correct avec ça?
Je suis quand même à notre âge, j'ai l'impression
quand même, bon là, on entend le témoignage
de Gabriel qui a mon âge, qui lui a eu
une thérapie de conversion.
Trois exorcismes.
Dans le premier épisode, on apprend qu'il y en a eu
un que sa mère est allée avec
mais après ça, il est retourné deux fois
par lui-même puis il passait lessacs pour ramasser de l'argent,
pour payer, parce que ça coûte de l'argent.
C'est ça, tu payes pour ça.
Il a payé un pasteur pour lui faire un exorcisme après.
Ce qui se faisait, c'est qu'il se faisait crier
à ça de l'oreille, comme démon sort.
Puis il y avait du monde qui le tenait, donc des diacres ou des gens de l'oreille, comme démon sort. Il y avait du monde qui le tenait,
des diacres ou des gens de l'église
pour justement qu'il reste là
pour que le démon sorte du corps
de Gabriel.
Ça, ça s'est passé au Québec
dans les dernières années.
Il a mon âge.
Il avait 13 ans
en premier.
Puis ça, il pleurait, pleurait, pleurait,
arrêtait pas de pleurer,
puis genre, il continuait pareil.
C'est fou.
Oui, parce qu'ils disent que pleurer,
c'est pas le démon qui sort,
c'est juste un côté même féminin
qui est comme condamné.
Ça veut dire qu'il est encore là.
Ah, mais là, ça me fait penser à une affaire.
Un des fondements de l'homophobie,
c'est quoi?
Je vais vous le dire, je vais vous aider.
Mais c'est la misogynie.
C'est la haine des femmes.
Parce qu'un gars qui a l'air
un peu trop féminin,
c'est un peu ça qui dérange.
C'est comme si...
Puis après ça, je ne veux pas dire que les personnes
qui vivent leur
orientation sexuelle d'une façon différente
n'ont pas vécu de discrimination.
Au contraire, je pense qu'on peut malheureusement
et très malheureusement en vivre, peu importe notre réalité.
Mais le côté féminin,
puis ça, il y a un spécialiste dans la série,
Martin Blais, qui nous le dit aussi,
il y a vraiment un problème.
Il y a de la misogynie dans l'homophobie.
Justement, c'est ça, le côté féminin des gars
qui dérange le côté de soumission. Ça vient défaire l'homophobie. Justement, c'est le côté féminin des gars qui dérangent le côté de soumission.
Ça vient défaire l'ordre
social. Parce que, tu sais, on vit
dans une société, on ne se le cachera pas, où
c'est bien ou mal.
C'est un homme, une femme.
On a grandi là-dedans. Évidemment
que ça devient être un spectre aujourd'hui.
On sait qu'il y a bien des affaires qui existent
entre tout ça. Il y a beaucoup de nuances même.
Mais on a quand même grandi
dans un monde que c'était
très binaire, j'oserais dire.
Puis tu sais, quand on parle d'orientation sexuelle,
comment on mesure
l'orientation sexuelle? Parce que je peux bien vous demander
votre orientation sexuelle, puis vous pouvez me dire n'importe quoi.
– C'est à peu près ça que je viens de te dire.
À peu près n'importe quoi.
– Non, mais même tu pourrais me dire que t'es
lesbienne, mais finalement, tu ne l'es pas.
Ça ne se mesure pas.
Tu peux mentir.
Il y a sûrement des gens, dans les dernières années,
au Québec, très catholiques,
qui ont été en couple,
puis ils étaient gays,
mais ils étaient quand même dans une relation hétérosexuelle,
mariés homme-femme.
Ce qui est vraiment la mesure, finalement, c'est
les comportements que tu vas avoir.
Est-ce que tu vas avoir
une sexualité avec
une personne de même sexe ou non?
Finalement, parce que ça, ça va
aussi avoir...
Tu vas avoir une vie sexuelle
alignée avec ton orientation sexuelle.
C'est un patron
relativement stable,
l'orientation sexuelle pour la majorité des gens.
Mais tu as raison, c'est fluide.
Ça peut bouger à travers les années
selon les rencontres que tu fais
puis tu as un coup de foot.
« Hey, peut-être que je vais rencontrer une femme
puis je vais avoir de la sexualité avec. »
On ne sait pas, ça pourrait arriver.
– Quand on remonte à l'enfance,
je pense que les gens qui ont l'intérêt
pour un peu tous,
ça s'associe assez tôt aussi.
Je veux dire, dans mon cas,
c'était ça dès mon tout jeune âge.
Les petits gobelets, les petites filles,
je les aimais toutes la gang.
Bien rassembleuses.
Moi, non. Moi, ça a vraiment...
Moi, je me suis tout le temps considérée comme hétérosexuelle
jusqu'au podcast où est-ce que je me suis dit,
pour vrai, je comprends pas pourquoi
je m'empêcherais.
Sexuels, ça a changé même ton rapport à ton orientation sexuelle.
– Moi, je me rappelle la conversation que j'ai eu avec mon chum au début, quand on s'est ensemble,
puis on s'est demandé notre orientation,
tu sais, j'ai dit, moi, c'est vraiment hétéro,
sexuel 100%, puis aujourd'hui, pour vrai,
à ce jour, je suis fait avec Louis,
whatever, moi, ça m'importe peu,
ça m'importe plus, je trouve.
– Mais est-ce que t'aurais du désir
pour une femme?
je ne pourrais pas
moi je ne suis plus fermée à rien
je trouve qu'un organe génital
ne change rien
j'ai une amie qui est lesbienne
que je pourrais
il pourrait se passer quelque chose
si elle écoute
on l'invite à prendre des notes
mais c'est ça
ça m'a vraiment fait réaliser
que je m'en fous, en fait, moi.
Ça m'a fait réaliser que je m'en fous complètement
et qu'il y a un pénis ou un vagin.
Les deux, je suis m'en servir.
Les deux, je suis quand même correct.
Non, mais c'est beau quand même,
cette ouverture-là que permet le sexe oral, finalement.
Je suis sûr qu'il y a plein de gens qui écoutent.
Peut-être aussi, ça les a fait questionner
sur leur propre orientation sexuelle.
Je suis contente et puis je suis fière,
même si j'ai jamais eu, je peux pas dire
je suis pas bisexuelle,
parce que j'ai pas eu de rapport sexuel avec une femme,
mais je suis comme
contente d'avoir réalisé ça,
que ça me dérange pas.
Mais j'ai quelque chose à dire là-dessus.
Faire ce qu'on appelle le coming out,
la sortie du placard
entre le moment où tu te rends
compte que tu es peut-être attiré
par les personnes du même sexe, jusqu'au
moment où tu vas le dire à une première personne
significative de ton entourage.
Donc, que tu as le courage de le dire.
C'est
en moyenne à peu près 10 ans.
Donc, quand tu es une
personne straight, c'est pour ça,
par exemple, tu t'es toujours considéré hétérosexuel,
tu t'es donc probablement pas vraiment posé la question tant que ça,
c'est-à-dire que tu vivais comme la majorité des gens.
Mais quand tu es gay, mettons,
tu sais, la première fois que tu vas dans un bar gay
puis que tu rencontres d'autres personnes qui sont comme toi,
pour vrai, je pensais perdre connaissance tellement c'est intense,
parce que tu te dis, aïe aïe aïe,
ça, ça se peut.
Imaginez-vous, vous allez dans des bars,
mais finalement, tout le monde qui est là,
tu ne peux pas vraiment les cruiser
parce qu'ils ne sont pas intéressés.
Tu as peur de te faire juger en plus.
Tu as peur d'être rejeté. Tu as peur de te faire
tabasser quand tu vas sortir. Des fois,
ça peut aller loin quand même, cette affaire-là.
Pour vivre pleinement ta sexualité,
ça demande une certaine
forme de courage.
Si on regarde, mettons, dans les recherches
qu'il y a eu sur le coming out
au Québec, à la fin des
années 50, l'âge moyen du coming out,
vraiment la première fois que
tu nommes à quelqu'un
peut-être attiré par une personne du même sexe,
c'était 28 ans.
Et rendu dans les années 2010, 2020, 14 ans.
Donc, on a baissé de moitié.
Ça veut dire que les choses ont changé
et que les gens sont beaucoup plus à l'aise de le nommer.
Ça ne veut pas dire qu'une fois que tu l'as nommé,
tout est gagné,
dans le sens qu'il reste quand même des étapes
pour vivre pleinement ta sexualité.
Mais ça, je trouve ça beau, quand même, de se dire que les choses bougent.
Moi, pendant des années, j'ai fait Mamouth à Télé-Québec.
J'étais producteur au contenu de l'émission.
Je faisais ça pendant cinq ans avec Sarah-Jeanne Labrosse et Pierre-Luc Funk.
Donc, une revue de l'année où on rencontre des jeunes de 13 à 17 ans de partout au Québec.
Puis, on est vraiment sur les gestes positifs qui ont marqué l'année.
Puis, on a rencontré des centaines de...
et même des milliers de jeunes.
Tu sais, comme à chaque annonce,
à peu près 1000 personnes qu'on rencontrait,
qui nous écrivaient et tout ça.
Et la chose qui m'a le plus marqué,
c'est à quel point les jeunes étaient tellement ouverts.
Puis ils n'étaient pas dans le jugement.
Puis c'était comme,
« Ah, bien, il peut aimer ça, elle peut aimer ça. »
Tu sais, il n'y avait pas...
C'était banalisé. C'était banal.gement, puis c'était comme « Ah, ben il peut aimer ça, elle peut aimer ça. » C'était
banalisé, c'était banal.
C'est comme, toi tu peux... Et moi, de les entendre
avec... C'était pas vrai pour
tous les jeunes, mais quand même,
il y avait tellement un clash entre
mon adolescence et l'adolescence
des jeunes d'aujourd'hui.
Je dis que le podcast m'a fait faire la paix avec mon adolescence,
mais Mamouth m'a vraiment
permis aussi de me rendre compte que les choses changeaient,
puis ça m'a fait dire, aïe, j'ai tellement
confiance en cette génération-là.
Ils vont complètement changer
les choses. Puis,
ça va faire sans doute qu'il y a beaucoup moins
de monde qui seront malheureux peut-être avec qui ils sont,
parce qu'il y a cette ouverture-là.
C'est ça que je me demande.
Est-ce que ces personnes-là peuvent...
Toi, t'étais-tu... Est-ce que tu te considérais comme heureux
dans ton adolescence, dans la période
où tu disais que tu ne voulais pas être homosexuel?
Ah, mais non.
C'est ça.
Mais moi, j'étais vraiment le clown triste.
Comment t'as pu...
Quand est-ce que tu as réalisé que
« Ah, là, je commence à être heureux. »
C'est à quel âge?
Il est là, c'est-tu aujourd'hui?
Bien, il y a presque une portion
qui arrive aujourd'hui,
avec « Fais un homme de toi », avec le balado
qu'on a fait pour Odiot. Il y a vraiment quelque chose
qui est venu là.
Puis il y a plusieurs facettes. OK, je me lance.
J'étais tellement malheureux, pour vrai,
comme dans mon intimité.
Puis justement, il y avait tellement d'anxiété
puis d'angoisse puis tout ça,
que...
C'est ça, j'étais celui
qui était impliqué dans tous les comités.
Mettons, moi, j'ai été président de l'école
au secondaire, au cégep,
parce que je me suis dit,
si je deviens essentiel autour de moi,
les gens ne pourront pas me rejeter
puis me pitcher dans les toilettes,
comme je vous racontais au début.
Ça fait que j'ai occupé
toute ma vie, sans exception,
et ça me rend
émotif,
à être essentiel aux autres.
Donc, il n'y avait pas de place
pour l'intimité.
Quand tu n'as pas d'équilibre
dans ta vie, est-ce que tu peux être pleinement heureux?
Je ne pense pas.
À un moment donné, je suis all'as pas d'équilibre dans ta vie, est-ce que tu peux être pleinement heureux? Je ne pense pas. Puis, à un moment donné,
je suis allé chercher de l'aide, en fait.
Je suis allé en psychiatrie.
C'était Dr Richard Montoro,
qu'on entend d'ailleurs dans la série Balado,
que je suis allé voir tard, genre j'avais 29 ans.
Et je me rappellerai toujours,
parce que la première rencontre,
c'est la première fois que je neommais à quel point j'avais...
Ça me faisait chier d'être gay.
J'étais en tabarnak.
C'est ça, je voulais être comme la majorité.
Parce que je pensais que ma vie aurait été vraiment plus facile.
Puis j'y avais raconté toutes mes affaires pendant comme une heure et demie.
Puis je me rappelle, il m'avait dit, vous pouvez sortir, c'est terminé,
on se revoit la semaine prochaine.
Je n'étais même pas capable de me lever,
tellement c'était intense.
C'était comme si ça m'était rentré dans le corps.
D'avoir nommé des choses comme celles-là
que je n'avais jamais osé dire à d'autres personnes.
Quand je suis sorti,
j'ai mis ma main sur la porte, sur la poignée,
et il m'avait dit, « Monsieur Lebeau,
vous savez que la perfection n'existe pas. »
Je lui ai dit, « OK. »
Il m'a dit,, on va reparler de ça
durant les prochaines rencontres.
Puis, tu sais, la série qu'on a faite s'appelle Fais un homme de toi.
C'est que, moi, là, mettons,
je m'imposais tous les stéréotypes
de la masculinité. Tu sais, un gars,
il ne faut pas que ça ait trop d'émotions, il ne faut pas que ça
broye, il faut que ça soit fort,
il faut que ça soit musclé,
tu sais, comme vraiment, il faut que ça ait une blonde,
il faut que ça ait des enfants, il faut que ça aitille une blonde, il faut que ça aille des enfants,
il faut que ça aille une maison avec un barbecue.
Je sais pas, vraiment ce qui est véhiculé,
malheureusement, par beaucoup d'images dans la société.
Puis je répondais à quasiment aucun critère.
Fait que là, moi, j'étais comme, je suis un échec.
Je suis un échec de masculinité.
Je suis pas un vrai homme, tu sais.
Puis là, la série, elle me fait dire,
« Hey, non, être un vrai homme, c'est assumer toutes les facettes de quitter puis
être fier de la personne
qu'elle était aujourd'hui
parce que je suis capable de dire ça aujourd'hui
grâce en partie
à ce balado là
et donc oui il y a une portion qui est bien plus heureuse
de moi
assurément, je dis pas que le travail est complètement
fini parce que finalement,
ça a été tellement d'années
à moins s'aimer.
Puis, c'est super
important pour moi de dire que
ça, c'est mon expérience à moi. Puis, il y a
possibilité d'être homosexuel,
ado, sans rendre compte
jeune, de ne pas se faire juger,
de bien vivre sa vie, d'assumer pleinement
qui on est, puis que ça soit facile.
Je suis un exemple.
Mais il y a plein d'exemples.
C'est, encore une fois, un spectre.
– Mais je n'en connais pas
beaucoup, honnêtement. Mettons, peut-être dans la
génération d'aujourd'hui, mais dans
ma génération à moi, des personnes que
je pourrais dire, ces personnes-là,
ils semblaient heureuses.
Non, c'était souvent des personnes souvent des personnes qui se cachaient,
comme tu dis, puis qui étaient tellement gentilles,
qui donnaient beaucoup pour...
Comment tu peux être heureux
quand tu essaies constamment de plaire aux autres
puis de ne pas être juste toi?
Non, tu n'es pas authentique. C'est ça.
Puis il y a une affaire qui m'a tellement touché.
Quand la série est sortie,
j'ai reçu un DM
de ma prof
de ce qui s'appelait FPS
la formation personnelle et sociale
je pense que ça n'existe même plus aujourd'hui
où on parlait entre autres de sexualité
puis
on s'entend là c'était ma prof
comme en 98-99
puis elle m'avait entendu en entrevue justement parler
puis elle m'a dit
Jocelyn
j'aurais jamais pu dire
que tu étais malheureux
parce que c'est ça, j'étais le clown triste
j'étais super souriant à l'école
j'étais comme on va faire des parties
vraiment le côté très rassembleur
mais
quand je rentrais chez nous le soir
je broyais dans mon lit
à ce moment-là, dans les cours,
on ne parlait pratiquement pas d'homosexualité.
On ne parlait même pas de diversité sexuelle.
C'était comme, il y avait un modèle.
Mais en même temps, il faut se replacer dans l'époque,
il n'y avait pas de modèle.
Moi, la première fois que j'ai vu un personnage gay à TV
que je pouvais un peu me reconnaître,
c'était la série La vie, la vie.
Je ne sais pas si vous avez connu ça,
avec Vincent Graton,
qui est une série à Radio-Canada
qui était extraordinaire, où il y avait un personnage
homosexuel qui avait un chum, puis il vivait
une vie normale, tu sais. Puis après ça, c'était
le film Crazy de Jean-Marc Vallée avec Marc-André Grondin.
Mais ça, c'est 2001
puis 2005, tu sais.
Fait que c'est quand même, tu sais,
j'ai 20 ans, là, tu sais, comme...
C'est tard quand même, là.
Puis tu sais, pour les femmes, là, mettons, des femmes comme
Hélène Desgeneres, tu sais, qui a fait son coming out, je pense que c'est 2004 quand même. Puis pour les femmes, des femmes comme Hélène Desgeneres qui a fait son coming out,
je pense que c'est 2004.
C'est quand même...
Puis avant qu'on ait des modèles
comme Ariane Moffat,
comme Pierre Lapointe,
comme des gens qui le disent publiquement
puis qui sont assumés,
c'est quand même...
C'est assez récent dans l'histoire du Québec.
C'est fou.
Mais ça change les choses.
Puis c'est pour ça que j'ai quand même espoir
que ça bouge. Puis, anecdote, moi, j'ai Mais ça change les choses, puis c'est pour ça que j'ai quand même espoir que ça bouge, puis
anecdote, moi j'ai fini l'école,
moi j'ai fait l'école de théâtre,
je suis venu en 2011, puis quand
je suis sorti de l'école, il y avait quelqu'un qui m'avait dit
faut pas t'allarguer dans les auditions
puis tu ne travailleras pas.
Donc l'expression de genre, justement,
de ne pas avoir de féminin,
justement, comme fais attention, tu bouges
mettons tes poignets, ou tu descends
ta voix, ou
la façon que tu te croises la jambe,
même comment tu prends les choses, tu te prends pas du bout
des doigts. On me disait des affaires de même.
2011.
Qu'est-ce que ça fait? Tu vas en audition,
mais t'es pourri. Parce que tu joues un rôle
qui joue un rôle.
Puis, il y a une portion de moi
maintenant qui va être tellement plus heureux de
faire comme l'oc le jeu les faits de mon coming out le tout le monde le sait publiquement que
que chôme aux sexuels j'ai pu cette pression là si vous voulez travailler avec moi mais vous
m'invitez ça me fait plaisir si vous voulez pas ben tout bad j'ai pas de temps à perdre avec vous
le tient ouais ben bravo ben merci merci c'est un processus wow ouais est-ce que tu
est-ce que aujourd'hui
mettons tu
comment que t'agis
t'es 100% toi
ou encore
tu travailles encore
beaucoup
sur comment que tu
je suis de plus en plus
100% moi
ok
mais je vais quand même
choisir
mes contextes
tu sais parce que
il pourrait arriver
des fois que je vais
me retrouver dans une gang où je sens
qu'il y a
un petit quelque chose, que je me dis,
j'ai peur d'être rejeté. La peur d'être rejeté,
elle reste toute la vie quand même.
Parce que la blessure a été là
et elle est quand même profonde.
Tu as des layers.
Tu es toi, mais tu as des layers de comme,
toi, je peux t'en enlever 3, 4,
je vais t'en laisser.
Non, mais complètement, c'est vrai, il y a des fois, si quelqu'un me dit, mettons, tu as- layers de comme toi je peux t'en enlever 3-4 je vais t'en le suivre complètement c'est vrai il y a des fois
si quelqu'un me dit mettons t'as-tu une blonde
ou t'as-tu des enfants
parce que je pourrais avoir des enfants
pour ça tantôt je t'ai demandé si t'avais des enfants
c'est parfait j'ai vu le tiens et puis il est tellement cute
c'est en mode
c'est plus ne pas discriminer du fait que
même si t'es homosexuel tu peux en avoir
t'as raison je pourrais tout à fait mais on dirait que des fois, ça vient
juste un petit peu travailler, puis tantôt, je me suis pas
du tout senti attaqué. Mais je comprends,
c'est important que tu me le dises.
Mais vraiment, j'étais pas du tout, du tout, du tout mal à l'aise.
Mais tu sais, des fois, comme, disons, je vais dans un party
de fête d'enfants, d'amis, tu sais, tout ça,
parce que moi, je suis le parrain, je sais pas trop.
C'est vrai qu'il y a une petite portion de moi qui fait
« Oh boy, je suis pas dans le modèle,
tu sais, comme de la majorité. »
Mais finalement, le monde s'en fout.
Ils sont comme « Voyons, viens jouer avec nous autres. »
Puis ils prennent un verre. Ce côté-là,
il fait vraiment beaucoup de bien.
Mais c'est vrai que, je pense que c'est vrai
avec des femmes, je vais me sentir beaucoup plus à l'aise
peut-être de le dire. Mais mettons avec une gang
vraiment de tout ce que je viens de nommer.
Le doux, le stéréotypé,
puis tu sais qu'ils vont faire des jokes des fois un peu.
Ça se peut que je mesure
ce que je vais leur dire.
Mais finalement, mon expérience
me démontre que ces gars-là
sont comme, on s'en fout.
Ils sont bien plus ouverts
que ce que je pense.
On dirait qu'il y a peut-être le petit
tadeau que j'ai été à Jocelyn qui se dit
il va-tu me kiquer ou me cracher-tu
quand je vais partir?
Des gestes d'homophobie, j'en ai vécu jusqu'à quasiment récemment.
Je marchais à un moment donné sur Ontario.
J'arrive à la lumière, j'étais en face du cégep du Vieux-Montréal.
Il est genre 22 heures un vendredi soir.
On s'entend, on n'est vraiment pas loin du village gay de Montréal.
Il y a un jeep qui arrête à côté de nous autres,
à lumière. Puis j'étais avec un ami
et ils se mettent comme sur le
parc. Les gars, ils sortent, ils nous crachent
dessus en nous traitant de nom.
Ils rentrent dans le jeep puis ils repartent.
Mais je veux dire, on faisait rien que marcher
sur la rue. Mais effectivement, peut-être qu'on
était plus expansifs que
certains gars dans la vie.
Mais tu sais, tu te dis, aïe aïe,
mais ça, ça arrive à Montréal. Puis ça, c'était genre
2014-2015, on se fait 10 ans.
Tu sais?
Mais ça reste ces affaires-là, tu te dis.
Mais, tu sais, maintenant,
c'est devenu un moteur. Tu sais, avant ça, c'était comme
aïe aïe, j'ai honte,
ça me fait mal, j'ai peur que ça arrive. Là, aujourd'hui,
c'est comme, non, je veux plus que ça arrive,
je vais avoir 40 ans, c'est fini, puis je ne veux surtout
pas que ça arrive à d'autres. » Fait que je suis comme
vraiment parti en mission, moi, là. Il y a comme un côté
de moi qui est « Ça ne va pas arriver
aux autres générations. »
Puis les gens que tu as
interviewés, puis interrogés,
en tout cas,
est-ce que tu...
Est-ce que, mettons, tu pourrais dire qu'il y en a là-dedans
qui ont vraiment bien,
genre fini, qui sont bien et que ça va bien?
La majorité, quand même.
C'est sûr qu'ils restent avec leurs affaires parce que c'est tellement des expériences qui sont traumatisantes.
On a rencontré, par exemple, dans la série l'épisode 2,
c'est Robert, c'est un Américain qui lui a vécu une psychanalyse.
Il est en psychiatrie à l'université.
Il était aux États-Unis avec Harvard.
C'est comme qu'il nous raconte ça.
C'est un homme qui est maintenant
d'un 70 ans.
Dans l'épisode 3, on rencontre
Gisèle Lollobay, qui a gagné
Canada's Drag Race, qui est d'ailleurs le premier Québécois
à avoir remporté la compétition.
Puis lui, il est allé
quand il avait 11 ans dans un
camp d'été de conversion.
Sa mère est venue le sauver.
Oui, oui, oui. Il est allé dans un camp
d'été où il allait... C'était un camp supposément
artistique, mais finalement, c'était
tous des petits gars et il n'avait pas le droit de se parler.
Il y avait des messieurs qui faisaient
comme, toi, plus tard, tu vas voir une femme.
Tu sais, comme ce genre de... Puis ça, c'était au Québec.
C'était au Québec. Puis ça, sa mère, elle ne savait pas. Sa mère, comme ce genre de... Puis ça, c'était au Québec, là. C'était au Québec.
– Puis ça, sa mère, elle le savait pas. – Sa mère, elle le savait pas parce que c'était
sa chum de filles qui avait organisé.
Tu sais, elle a fait, ah, nos gars vont aller
au camp cet été, tu sais.
– OK. – Puis elle avait dit, ben oui, ben certain, c'est un
camp d'artistique, vas-y, vas-y.
Mais finalement, elle appelle sa mère
puis elle dit, tu sais, on fait rien,
on fait pas d'art, tu sais. Ils me posent des questions.
Ils me disent que c'est moi le problème.
Puis sa mère, elle vient le sauver.
Écoutez, pour vrai, écoutez la série, l'épisode 3.
Il donne tellement des frissons.
J'ai hâte de l'écouter.
Mais il est-tu homosexuel?
Oui, il est homosexuel.
Puis là, aujourd'hui, ça somme complètement.
C'est genre la plus grande drag queen
qui a gagné le prix de la meilleure drag queen au Canada.
Il était carrément, il est vraiment, vraiment bon.
Il faut que tu le vois. Il est exceptionnel.
Puis, tu sais, ce qui est beau, c'est qu'on voit aussi...
On va l'inviter au podcast.
Non, mais pour vrai, il serait super bon.
Vous devriez l'inviter. Il était cœurant.
Puis, mettons, à l'épisode 6,
on va parler aussi à des gars qui ont dit publiquement
que ça fonctionnait ou qui ont même été impliqués
dans des organisations de thérapie de conversion au Canada.
Ah!
Oui. Puis, il y en a un,
entre autres, Laurent, qui
lui a été, même, tu sais,
il était à la Denis Lévesque, puis il disait,
« Moi, je suis la preuve vivante qu'on peut devenir straight, puis ta-da-da. »
Tu sais, comme, puis, tu sais,
aujourd'hui, il a complètement
changé son discours. Puis, tu sais, il y a, je pense,
il y a six enfants, treize petits-enfants,
tu sais, tout ça, puis il dit,
« C'est pas pire pour un gay. »
Il le dit publiquement, puis il le dit dans le podcast.
Fait que, mais tu sais,
aujourd'hui,
il est de plus en plus heureux, tu sais, quand même.
Ok, il est gay pour vrai, là?
Il est gay, c'est ça, puis là, il s'assume complètement.
Ok, ok, ok.
C'est ça qui est l'affaire.
Je pensais que c'était comme une joke,
comme « J'ai jamais été gay. »
Non, non, non, c'est ça. C'est que finalement,
il a assumé son homosexualité rendu à 67 ans.
Mais lui, il a tout essayé les thérapies.
Lui, il en a fait un camp avec des cahiers
d'exercice, puis il est allé dans les groupes
d'hommes de soutien, puis il y a eu...
Puis il disait aux gens, regardez, moi, je suis la preuve
que ça marche, mais en réalité, il savait très bien
que ça ne marchait pas.
Comment il vit ça aujourd'hui, pauvre type de genre.
Il y a une portion de toi qui a demandé, ce que j'ai compris, c'est qu'il n'est qu'à
se convaincre.
T'es straight, t'es straight, t'es straight.
Tu te répètes ça tout le temps et là tu te dis
à force d'essayer de le croire, mais finalement
Il y a combien d'enfants et de petits-enfants?
Je pense 6 enfants, 13 petits-enfants.
Sacrement!
Je vais dire comme lui, pas peur pour un qui.
Mais en même temps, je pense que c'est un père
et c'est un grand-père très aimants.
– Ben oui, mais c'est
la génération de 67 ans,
on est dans d'autres choses.
– Oui, puis on rencontre, mettons, Yann,
qui était, lui, en Nouvelle-Écosse, parce qu'en fait,
on rencontre des gens partout à travers le Canada.
Puis lui, il a été impliqué
justement dans un groupe qui faisait des camps
de conversion.
Mais tu sais, un peu de loin,
mais quand même, il a honte de ça aujourd'hui.
Mais comment il raconte son histoire,
c'est tellement touchant, mon Dieu.
Parce que lui aussi a eu des enfants.
Puis entre autres, il dit,
tu sais, j'avais peur de le dire à mes enfants
que finalement, j'étais homosexuel.
Puis finalement, il a choisi de le faire.
Parce qu'il faut dire que ces gens-là,
souvent quand ils sont dans des communautés religieuses
très intenses, très impliquées,
c'est souvent ta vie.
C'est-à-dire que tu vas à l'école là,
tu vas à l'église le dimanche,
t'es en groupe d'amis.
Quand tu choisis de quitter ça pour accepter qui tu es,
souvent, parce que tu dois quitter
parce qu'ils n'acceptent pas l'homosexualité,
c'est que tu te coupes de tout le monde.
Yann, il raconte que quand il avait fait un post Facebook,
il disait « je suis gay ».
Il avait perdu 300 amis Facebook en une heure.
Le monde faisait comme « je ne veux pas être associé à toi ».
Donc, il avait vraiment peur de le dire à ses enfants.
Il dit qu'à un moment donné,
il avait rencontré un homme duquel il était amoureux
et qu'il était en couple avec.
Puis il revenait d'aller chercher ses enfants.
Puis il a dit dans le char,
je veux juste vous dire que papa a rencontré un amoureux.
Le petit a rien dit.
Puis genre, quelques jours plus tard, il l'a revu.
Puis il a dit, papa, je suis tellement content de savoir
que finalement, tu ne rentres pas tout seul à la maison.
Parce que j'avais peur que tu sois seul au monde.
Puis ça me fait du bien de savoir que tu es amoureux
et que tu es heureux.
Comme d'avoir la validation de tes enfants.
C'est juste ça.
Mais c'est ce genre d'histoire-là qu'on a dans la série aussi.
Parce que oui, c'est dur au début quand on a les exorcistes,
mais il y a aussi beaucoup de lumière après.
Puis même Gabriel, qu'on voit évidemment
dans le premier épisode.
Puis en fait, on le suit tout au long de la série. Je suis contente qu'on voit évidemment dans le premier épisode, puis en fait,
on le suit tout au long de la série.
– Ah, je suis contente qu'il est attachant. – Il est tellement attachant, mais il est extraordinaire.
Puis nous autres, on s'écrit, on est comme devenus amis,
finalement, parce qu'on s'est vus.
– J'aimerais tellement voir de quoi il a l'air.
– Je vais te montrer une photo tantôt.
– Merci.
– Mais vous avez nommé tellement,
tu sais, il rit tout le temps.
Genre, il est comme, il dit, ah,
ils m'ont crié dessus, là.
Mais là, il rit tout le temps. Puis tu l'as dit, ou je ne sais pas'ont crié dessus, là. » Mais là, il rit tout le temps.
Tu l'as dit, ou je ne sais pas si c'est toi qui l'as dit,
mais c'est un rire.
On dirait que ce petit garçon-là,
il est super heureux,
mais ça cache vraiment quelque chose.
Exact. Je me disais,
est-ce que ça cache le clown triste?
Mais en fait, pourquoi je me suis permis de le dire
dans la série aussi,
c'est que je me reconnaissais là-dedans un peu,
dans le sens que j'ai fait ça moi aussi.
On me disait tout le temps,
toi, tu souris tout le temps,
tu es toujours heureux, tatatata.
Il y avait vraiment ce côté-là.
Puis à la fin, Gabriel, c'est ça,
avec la série, puis je vais le pot punch
en vous le disant,
parce que je veux que vous écoutiez
« Fais un homme de toi »,
je pense que ça vaut vraiment la peine pour elle.
Mais à la fin, c'est ça, Gabriel, il dit,
pour moi, être homosexuel, c'est un honneur.
Être différent, c'est un honneur.
Parce qu'on est là pour
célébrer la diversité du monde.
Puis ça, ça touche tout le monde.
J'ai une
amie qui m'a dit,
bon, je la salue,
je l'adore. Elle a eu un accident
et
elle vit avec des conséquences physiques
de cet accident-là. Puis elle a dit,
vous parlez d'orientation sexuelle
puis d'identité de genre,
mais moi, elle dit,
je me reconnaissais
parce qu'elle dit ma différence,
je me dis, il faut que je la célèbre,
il faut que je l'embrasse.
Ça m'a tellement touché.
Puis je reçois des messages,
c'est pas juste de personnes gays.
Il y a un épisode, l'épisode 4,
où on s'intéresse à la réalité
des personnes trans, justement,
qui veulent avoir des soins
d'affirmation de genre et tout ça, puis qui a...
En tout cas, il y avait toute une histoire.
Ça, il faut vraiment vous l'écouter
pour avoir tous les détails.
Mais donc, elle ne réussissait pas, cette personne-là,
à avoir accès aux soins de transition.
Puis il y a une femme qui m'écrit, elle dit...
Moi, ça me fait tellement penser,
ça fait des années que j'essaie d'avoir la ligature des trompes.
Puis elle dit, je veux l'avoir.
Moi, genre, je veux...
Puis là, le médecin est comme,
avez-vous une bonne santé mentale?
Est-ce que c'est la bonne affaire? Parce que vous ne pouvez pas
revenir en arrière. » Elle dit « Non, non, je suis certaine,
j'avais. » Même pour
une femme, mettons, straight, qui ne voulait pas,
qui voulait avoir cette opération-là,
elle se reconnaissait dans la série.
Justement parce qu'elle disait
l'accès aux soins de santé,
quand on te fait dire non, finalement,
tu fais « Écoute, c'est mon corps, j'aimerais
ça être qui je suis, tu sais.
C'est fini.
Il faut être sûr.
Psychologiquement, ça va-tu,
ça t'amène à te poser tout le temps des questions
pour savoir si c'est normal?
Ben oui, complètement.
C'est ça l'affaire.
Mais il faut...
Moi, j'ai quand même confiance
que les choses peuvent changer,
mais c'est pas terminé, ce travail-là.
Parce que justement, dans le monde,
on s'en parlait tantôt,
il y a encore beaucoup, beaucoup de lieux où c'est problématique, ce travail-là. Parce que justement, dans le monde, on s'en parlait tantôt, il y a encore beaucoup,
beaucoup de lieux où c'est problématique
d'être homosexuel, d'être bisexuel,
d'être trans.
Moi, j'ai été intervenant pendant
quelques temps au Gris Montréal.
Est-ce que vous savez c'est quoi, Gris Montréal?
Non.
C'est le groupe de recherche et d'intervention sociale.
Eux, ils fêtent leur
30e anniversaire cette année, et ce qu'ils font, c'est le groupe de recherche et d'intervention sociale. Eux, ils fêtent leur 30e anniversaire cette année
et ce qu'ils font, c'est essentiel.
L'organisation a un peu changé
parce que justement, la société a changé.
Mais au début, puis encore aujourd'hui,
ils envoient deux personnes dans des classes,
dans des centres de personnes âgées,
dans des bureaux de nouveaux arrivants, par exemple,
pour justement sensibiliser à l'orientation sexuelle
ou à la diversité de genre
de tout le monde.
Et pourquoi ils font ça?
C'est que c'est prouvé que la meilleure façon
de lutter contre l'homophobie, la transphobie,
ce qui change vraiment les comportements,
c'est de rencontrer quelqu'un qui est
gay ou qui est trans, puis de se rendre compte
que finalement, on est pas mal plus semblable
que différent. Puis ce qu'on fait
quand on va dans une classe, par exemple, c'est qu'on
commence pendant deux minutes, on va raconter
chacun à tour de rôle qui on est.
Puis on dit, je sais pas,
« Salut, je m'appelle Jocelyn, j'ai 39 ans, je suis
célibataire,
j'adore les arts et la culture,
j'étudie en théâtre, je fais de la radio,
etc. Je sais pas quoi, là, tu sais.
J'ai fait mon coming out, c'est-à-dire le moment où j'ai étudié en théâtre, je fais de la radio, etc. Je ne sais pas quoi. J'ai fait mon coming out,
c'est-à-dire le moment où j'ai fait ma...
J'ai dit à des personnes significatives de mon entourage
que je suis homosexuel quand j'avais 21 ans.
Je raconte ma vie.
Puis là, après ça,
les jeunes peuvent nous poser toutes les questions qu'ils veulent
sur n'importe quel sujet
par rapport à l'homosexualité,
par rapport à l'adoption,
qu'est-ce qu'on peut faire,
puis on répond à tout pendant toute la période du cours.
Et c'est fou parce que je l'ai fait quand même à plusieurs reprises,
puis souvent, les jeunes,
toutes les mains se lèvent au début,
les gens sont vraiment curieux,
puis des fois, c'est des questions super confrontantes.
Tu fais, pourquoi t'es plus avec ton ex?
Tu fais, oh mon Dieu, je n'ai pas le goût de raconter ça,
mais on fait la promesse qu'on va dire toujours la vérité.
On raconte vraiment les vraies affaires.
Et ça s'appelle
GRI, groupe de recherche et d'intervention
sociale. La recherche, c'est qu'avant
le passage du GRI dans une classe,
il envoie un questionnaire pour savoir
quelle est la perception de l'orientation sexuelle
des jeunes, mettons, dans la classe.
Et il y a un deuxième questionnaire après
qu'on soit passé.
Ça fait donc 29 ans que les questionnaires démontrent
que ça change vraiment
quelque chose d'avoir
justement des gens qui
en parlent et qui banalisent finalement
la réalité, dans le sens que ça devient
ordinaire d'être amoureux
comme tout le monde.
Mais depuis un an,
il remarque qu'il y a beaucoup plus
de personnes qui osent être vocales
et dire justement comme
t'as un problème,
c'est un problème d'être gay.
Depuis un an?
Depuis un an.
C'est l'histoire des...
Les Américains, l'histoire de ce qui se passe
et tout, c'est en train de bouger un peu.
Fait que, tu sais, la fierté,
c'est important parce qu'on continue
à dire, premièrement,
le combat n'est pas terminé pour l'égalité
de tous et toutes, là, tu sais.
Puis c'est important de continuer
présentement parce que, justement,
on pourrait sentir, justement, cette
remontée chez certaines personnes
d'homophobie ou de transphobie.
Je vous remercie tellement de me recevoir
parce que, je veux dire,
j'espère que certaines personnes qui vont
écouter, qui sont peut-être homophobes ou
qui sont peut-être transphobes, vont aussi écouter
la série et se dire, en entendant
ces histoires-là, ça me fait changer
un peu d'avis sur
ces personnes-là parce que souvent, c'est quand
on ne les connaît pas qu'on a plus de peur ou de crainte ou d'appréhension.
Mais finalement, quand tu te rends compte,
je veux dire, on a tous les mêmes désirs.
On veut être heureux, être amoureux,
gagner assez bien notre vie pour avoir un toit
ou dormir, manger, être en santé.
Non, non, je suis d'accord avec toi qu'on peut...
Tu sais, il y en a qui peuvent penser
que ça ne sert à rien d'être changé.
Il ne faudra pas changer d'avis.
Mais ça, j'ai d'être changé. Il ne faudra pas changer d'avis. J'ai réalisé ça récemment.
Je suis dans un party, je suis à Soul.
Il y a un gars qui a fait un call
et qui disait que les homosexuels ne savaient pas sa place.
Whatever.
Je l'ai pogné.
Il était chez nous.
J'ai dit, toi, étaye-toi en bas.
On va aller se parler pendant quatre heures.
C'est beau.
Pour vrai, j'y ai parlé pendant...
Puis là, le monde était dans le baïon. Il était comme, Joanie, c'est beau. Puis pour vrai, j'y ai parlé pendant... Puis là, le monde était comme...
Il était comme, Joanie, c'est beau.
J'ai dit, arrête, tu vas voir que ça ne sert à rien.
Puis j'étais comme, non, non, non.
Non, non, je te le dis, tu vas remonter en haut.
Puis tabarouette.
Puis j'ai tout raconté sur mon petit frère.
Puis j'ai dit, mon petit frère, s'il avait eu le choix,
il ne le serait pas.
Puis j'ai raconté comment il était malheureux.
Puis tout ça.
Puis comment ça rendait malheureux, les gens.
Puis tout ça.
Puis à la fin, il était quasiment
en train de brailler, puis il s'est excusé, puis il a dit
pour vrai, merci d'avoir pris le temps.
– Hé, mon Dieu, j'ai des frissons, pour vrai. Bravo, merci,
parce qu'il faut des alliés comme toi,
pour faire changer les mentalités.
– Mais c'est récent, ça m'a fait
te rendre compte que, oui, tu peux faire
changer la vie de quelqu'un, mais il faut
prendre le temps, ça sert à rien.
Il ne faut pas dire que ça ne sert à rien.
Ah non, complètement. Il faut prendre le temps de le faire.
Puis, tu sais, je veux dire,
si on sait justement que
dans certains pays, c'est possible la peine de mort,
que tu peux être victime d'intimidation,
tout ça, tu sais, je ne suis pas sûr qu'il y a
beaucoup de monde le matin qui se lève qui font comme
« Hey, si j'ai le choix, je vais mettre ma vie en danger
en étant quelque chose. » Tu sais, il n'y a personne
qui se dit ça. Les personnes trans qui ne se sentent pas en accord
avec le sexe assassiné et le sexe ressenti
à la naissance, mettons,
elles n'ont pas choisi d'être de même.
Elles sont comme ça, ces personnes-là.
Puis quand elles entendent
des messages dans les médias,
il y a des gens qui remettent en question
même leur existence, comme elles n'ont pas le droit
d'exister ou elles ont un trouble de santé
mentale ou tout ça. Comment elles se sentent? Il faut qu'elles sortent, il faut qu'elles aillent travailler, ces personnes-là. Je veux dire, elles n'ont pas le droit d'exister ou elles ont un trouble de santé mentale ou tout ça. Comment elles se sentent?
Il faut qu'elles sortent, il faut qu'elles aillent travailler, ces personnes-là.
Je veux dire, elles n'ont pas choisi d'être comme ça.
Tu sais, moi,
il n'y a personne qui a choisi
d'avoir une vie plus difficile.
Personne. On est
qui on est. Puis moi, je pense que c'est
ensemble, la force du groupe, justement,
puis des personnes comme toi,
qui participent à dédramatiser, à banaliser,
à rendre ça ordinaire d'être comme on est, en fait,
que ça devrait être la norme.
On accepte qu'on est et on vit comme ça.
Ce n'est pas juste bon pour ceux qui...
Parce que je trouve souvent que des termes comme l'homophobie
ou la misogynie, c'est tellement des gros termes
que ça donne l'impression que c'est des gens
qui sont loin de nous ou qui sont quelque chose.
C'est ça qu'ils sont.
Mais on a tous des biais.
On a tous des petites...
Tu as raison.
Juste la façon, mettons, de ce que tu as dit tout à l'heure,
de comme qu'est-ce qui cause l'homosexualité.
Je me sentais homophobe.
Mais c'est ça.
On a tous des petits trucs.
Je ne sais plus moi,
mais tantôt
j'ai eu une pensée que j'ai faite,
ah, tu sais, voyons donc, c'est pas
là que mon cerveau aurait dû aller, tu sais,
mais c'est parce que de penser à
ces trucs-là, c'est pas nous,
puis tant qu'on le remarque, puis qu'on
peut corriger ces réflexes-là
qui ont été construits par notre
société, puis par ce qui nous entoure,
puis c'est ça aussi, c'est pas juste les gros homophobes méchants
à l'autre bout, tu sais.
C'est nos propres biais qu'on peut corriger
un à la fois tranquillement pour...
En tout cas, c'est juste parce que ça va
dans le détail aussi, tu sais.
Oui, je suis 100 % d'accord avec toi.
Puis c'est vrai, moi, j'en ai vécu...
J'ai été homophobe, tu sais,
parce que justement, tu sais,
je voulais tellement pas être qui j'étais
que finalement, même de voir peut-être un gars ou deux gars,
c'est-à-dire deux gars qui s'embrassent,
c'était comme, oh mon Dieu, c'est comme si ça venait travailler.
Et là, aujourd'hui, évidemment.
Mais tu as raison, on a tous des biais un petit peu qui peuvent rester.
Puis je pense qu'il ne faut pas se juger de ça.
Il faut dire, juste en prendre conscience.
Puis, ah mon Dieu, je peux changer ma pensée là-dessus.
Oui, nos pensées, c'est ça.
Des fois, c'est facile de se dire que nos pensées, c'est nous.
Si on pense ça, c'est parce qu'on est ça.
Mais ce n'est pas de même que ça marche.
Comme tu dis, des fois, on a tendance à reprocher
ou à juger beaucoup ce qu'on peut voir à l'intérieur de nous-mêmes.
Moi, je sais que la raison pour laquelle toute mon enfance,
je disais que je m'entendais mieux
avec les gars.
Tout ça, c'est parce que j'avais énormément
de misogynie et je rejetais
le féminin en moi.
Ah oui!
Mais ça, à seconde, j'ai commencé
à apprécier ma féminité et à aimer ça
chez moi et à aimer ça chez les autres femmes.
Je me suis rendue
compte que j'ai bien plus d'amis de filles.
J'aime encore les gars autour de moi,
mais tu sais...
Ça bouge, ça bouge,
ça bouge dans le temps.
C'est ça, mais tu sais, de faire des check-ups
puis aussi de remarquer
quand on a un jugement fort par rapport
à quelque chose, de où ça vient,
tu sais, à chaque fois d'essayer de se check.
En tout cas, c'était important.
Complètement.
Je ne sais pas si ça fait combien de temps qu'on tourne, mais...
On a plein de questions.
On a encore d'autres questions pour toi.
Merci tellement pour ta
générosité avec nous. Merci à vous.
Ça a été un plaisir d'être écoutée.
C'est un beau podcast.
Difficile, mais un beau podcast.
Quand j'ai su le sujet,
sur le coup,
je ne pensais pas que ça allait être autant.
C'est quand j'ai écouté,
on dirait que dans ma tête,
comme on a dit, ce n'était pas tant présent.
De se remettre dans ce podcast-là
et de se rendre compte
que c'est ultra présent encore.
C'est fou.
Chez nous, aujourd'hui.
C'est important.
C'est un podcast qui a été vraiment important.
J'espère qu'il y a plein de monde
qui va l'écouter et écrire un commentaire.
Regarde, ça s'intitule Fais un homme de toi.
Sur quelle plateforme?
Sur Radio-Canada Audio.
C'est gratuit.
Vous pouvez aller l'écouter en ligne.
C'est écœurant.
Allez-y pour vrai.
Vous allez vous triper.
Sa voix. Entendre plus l'entouter en ligne. C'est écœurant, allez-y pour vrai. Vous allez être tripés. Ça voit.
Entendre plus l'entendre, ça douze voix.
Ah, bien merci.
Puis, autre chose, il y a-tu des...
Tantôt, tu parlais qu'il y a beaucoup de soutien,
il y a beaucoup d'aide pour les personnes.
Est-ce que tu as des liens partagés?
Entre autres, il y a la Fondation Émergence
qui sont vraiment très impliquées
et très actives avec la réalité des thérapies de conversion.
Donc, ça,
ça peut être vraiment un outil.
Puis, en fait, c'est peut-être vers eux que je vous enverrai.
Puis, eux, si jamais ils ne sont pas les meilleures personnes pour vous aider, ils vont pouvoir vous rediriger.
Parfait. Sans problème. Super.
Bon, bien, merci. Merci tellement.
Bravo. Tu es vraiment
bien dans ce que tu fais.
Tu es bon dans ce que tu fais. Bravo. Félicitations.
Merci beaucoup. Tu asas trouvé ta voix.
Yes!
Patreon, ça va faire un petit 15 minutes de questions.
Ok, ok.
Bienvenue sur la plateforme officielle
Patreon Sexe Oral.
Je suis là. En arrière.
Je suis là, j'arrive. Lise en ado.
Qu'est-ce que tu peux t'attendre sur notre plateforme Patreon?
C'est des shows en live
qu'on n'a jamais montré à personne
que tu vas pouvoir voir.
Vous allez pouvoir poser des questions
pour des invités qui s'en viennent.
Vous allez voir un podcast bonus par mois.
Des fois, c'est des shows live.
Des fois, ça va juste être nous ici qui jam.
Après les podcasts,
après les podcasts qu'on va avoir enregistrés,
on va aller direct sur Patreon
pour filmer des after-show.
Des annonces à l'avance,
des billets,
des accès à des shows live. Peu importe ce que vous choisissez, comme whatever, on Des annonces à l'avance, des billets, des accès à des shows live.
Peu importe ce que vous choisissez comme whatever,
on vous remercie d'avance.
Ça fait une grosse différence pour Sexe oral.
C'est quelque chose qui grandit.
C'est notre bébé. On est fiers, on est contents.
Oui.
Merci énormément. Sous-titrage Société Radio-Canada