Sexe Oral - L'histoire occidentale de la sexualité avec Laurent Turcot
Episode Date: March 28, 2024Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé. Cette semaine sur le podcast, on reçoit l'historien, professeur et créateur de contenu Laurent Turcot. Laurent est venu nous raconter l'histoire et l'origine de la sexualité. Sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/@lhistoirenousledira/videos Ses ressources : Philippe Brenot et Laetitia Coryn, Sexe Story. La première histoire de la sexualité en BD, Montréal, Guy Saint-Jean, 2016 Robert Muchembled, L’orgasme et l’Occident, Paris, Seuil, 2015. Georges Vigarello, Histoire du viol, XVIe-XXe siècle, Paris, Seuil, 1998 Une histoire des sexualités, sous la dir. de Sylvie Steinberg, Paris, PUF, 2018 Jean Verdon, L’amour au Moyen Âge. La chair, le sexe et le sentiment, Paris, Perrin, 2006. Nadine Cattan et Stéphane Leroy, Atlas mondial des sexualités, Paris, Autrement, 2013. Jean-Louis Flandrin, Le Sexe et l'Occident. Évolution des attitudes et des comportements, Paris, Seuil, 1981. ----- Le podcast est présenté par Éros et Compagnie Utiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabais https://www.erosetcompagnie.com/ Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast ---- Le podcast est présenté par Bumble. Pour plus d'informations: https://bumble.com/ Le podcast est présenté par Shop Santé. Pour plus d'informations: https://glnk.io/103kq/so Code promo pour 10% de rabais: SEXEORAL Pour collaborations: info@studiosf.ca Pour toutes questions: sexeoral@studiosf.ca Pour suivre Laurent: https://www.youtube.com/@lhistoirenousledira Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoralpodcast Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/
Transcript
Discussion (0)
Le clitoris sert uniquement au plaisir.
Pourquoi on aurait été créé avec un clitoris qui sert juste pour le plaisir si on ne pouvait pas avoir de plaisir?
Oui, puis ça va être un problème. J'avance un peu dans l'histoire.
Mais toute la notion de la masturbation va être extrêmement réprimée à travers les âges.
On va même inventer des systèmes pour que les garçons et les filles ne se touchent pas la nuit.
Il va y avoir des espèces de ceintures de chasteté pour les femmes.
En faire, pas des ceintures de chasteté pour empêcher de faire l'amour,
mais vraiment pour empêcher de se masturber.
On va enfermer le sexe dans des boîtes pour pas qu'on touche.
Imaginez, votre première nuit de noces se passe.
Vous êtes assis, des fois, vous rencontrez votre gars
pour la première fois, et là, il y a le prêtre
qui est dans la chambre.
Les deux familles qui sont là et qui regardent l'acte se réaliser.
Et pour être bien sûr que l'hymen de la femme a été perforé,
on regarde le lendemain sur le drap.
Et s'il y a un peu de sang, on prend le drap
et on le met à la fenêtre pour dire,
voilà, le mariage a été consommé.
Puis les gens qui s'attaquent aux gays, aux trans, aux drags,
tu te dis, mon Dieu, avez-vous un problème avec ça?
En quoi ça vous heurte?
Parce que c'est ça la grande question.
Cette sexualité qui était cachée,
elle est simplement mise au grand jour,
mais il n'y a rien de neuf dans l'histoire par rapport à ça.
Puis les sources du passé nous permettent de le révéler.
Le podcast d'aujourd'hui est présenté par RAC Compagnie Sous-titrage Société Radio-Canada peut-être je sais pas c'est à cause du pulpeur oh oui c'est à cause de toi aussi ok le pulpeur
vas-y
dis nous
pulpeur
ok on l'a choisi
spécialement
parce qu'il était
très différent des autres
pulpeur c'est une
tu sais là
les gens se trompent souvent
c'est quoi un jouet
pulsion air
c'est-tu un jouet
à suction
c'est pas compliqué
un jouet à suction
ça fait
ça suce ok
ça fait que ça active
toute la circulation sanguine
au niveau de la vulve
et du clitoris
donc c'est quoi l'avantage de ça?
C'est que tu peux le mettre sur ton sein.
Mettre sur ton sein, c'est incroyable.
Genre, dedans.
Moi, je ne sens plus rien.
Ce que ça va faire, c'est que ça va amener
le flux sanguin qui va aller
intensifier tes sensations.
Tu peux t'en servir comme préliminaire.
Tu vas aller te mettre ça sur la vulve ou sur les seins.
Ça amène le sang. Ça amène le sang.
Ça amène le sang. Puis là...
Puis après ça, tu peux faire ce que tu veux.
J'ai peur d'avoir du lait. Oh non!
Oh non! Oh non!
Excuse-moi. J'ai peut-être mis du lait sur ton jouet.
Ça, c'est bon. Et t'as l'option vibration
aussi. Fait que ton jouet à suction,
il sert aussi comme jouet, tout simplement,
que de masturbation. Donc, tu peux
activer la vibration. Tu peux avoir suction et vibration
ou vibration.
Tu peux tout faire, en fait.
C'est pour un public averti, ça.
C'est intense.
Et celui-là,
vous pouvez vous le procurer sur le site
erasetcompagnie.com.
Dans l'onglet sexe oral, vous allez choisir
le pulpeur pour aller pulper vos belles lèvres.
Comme, disons, tu l'avais mis sures lèvres. Comme, disons,
tu l'avais mis sur tes lèvres.
Ça, c'est les injections.
Non, c'est le pulpeur qui a fait ça.
Voilà. Merci, sexe oral.
Merci. Et Ross et compagnie, de faire un
duo infernal.
Une production du
Studio SF.
Aujourd'hui au podcast,
prenez-moi un petit popcorn
parce qu'on revient
dans nos cours d'histoire.
En fait, on a un cours d'histoire
devant nous, mais pour la première fois,
vous allez être peut-être captivés.
C'était tellement bon.
J'ai jamais entendu quelqu'un
qui raconte quelque chose d'aussi intéressant
et captivant.
Vous allez aimer ça.
Puis, tout au long du podcast, il fait différentes plugs ici et là qui racontent quelque chose d'aussi intéressant qu'aptivant. Vous allez aimer ça.
Tout au long du podcast, il fait différentes plugs de films, de séries,
différentes références. On va tous
vous linker ça dans la description.
Inutile de poser la question,
je vais déjà venir. Laurent Turcot
vulgarise des événements
historiques et c'est
extraordinaire. J'étais comme, justement,
je me cherchais, ça allait être quoi ma prochaine obsession? Je pense que çaest extraordinaire. J'étais comme, justement, je me cherchais, ça va être quoi ma prochaine obsession?
Bien, je pense que ça va être ça.
L'histoire du sexe, OK?
Vous allez comprendre,
les gens qui n'aiment pas l'histoire
et qui skippent le podcast, pour eux,
c'est une grosse erreur parce que
vous allez comprendre tellement de choses
du présent en ce moment, de pourquoi
on est comme ça, pourquoi l'être humain
en ce moment, on est comme ça,
pourquoi les femmes, on est comme ça. On met desêtre humain, en ce moment, on est comme ça? Pourquoi les femmes, on est comme ça?
On met des mots sur tout
comment on se sent avec lui.
Là, vous allez voir, au début,
il y a quand même une bonne période sur
les événements mythiques.
Mythologiques.
Au début, je comprenais plus ou moins.
J'étais comme, c'est-tu vrai? C'est-tu pas vrai?
Mais c'est vraiment pour...
Après ça, on parle vraiment de l'histoire.
C'est vraiment... Au début, je ne comprenais pas,
puis après ça, pouf, je comprends tout.
Bonne épisode.
Merci. Bonne épisode.
Allô, Laura. Sous-titrage Société Radio-Canada Petite. C'est grave. C'est grave. Les deux, on a écouté une vidéo la même,
comme un peu pour se mettre dans le bain de ce qu'on allait parler aujourd'hui.
C'est fou comment,
de ce qu'on a parlé,
on a discuté,
Joanie et moi,
on n'était pas des grands fans
de nos cours du soir.
Et pourtant,
tu as réussi à m'accrocher
et je suis en train de me découvrir une passion.
Tant mieux.
Tant mieux.
C'est une bonne chose.
Je suis vraiment excitée que tu sois là.
Là, ce que tu viens de nous dire avant
que press record,
c'est que tu nous as préparé
un...
Comment t'as dit?
Une histoire de la sexualité des origines à nos jours
parce qu'en fait, quand on m'a invité,
on m'a dit, ça serait le fun que tu fasses ça.
Fait que là, je fais, oui, mais avez-vous
un domaine spécifique de l'histoire de la sexualité parce que c'est large. Puis on m'a dit, non, non fun que tu fasses ça. Je fais, oui, mais avez-vous un domaine spécifique de l'histoire de la sexualité?
Parce que c'est large.
Puis on m'a dit, non, non, non, vas-y très largement.
J'ai fait, OK, défi.
On va y aller, des origines à nos jours.
Mais quand je dis des origines, je ne vais pas commencer avec la préhistoire.
Je vais vous amener en Grèce antique.
Puis si tout va bien, on va se rendre jusqu'au 19e siècle.
Puis si les gens aiment ça, je pourrais revenir éventuellement pour faire le 20e. Parce que ça,
c'est toute une autre histoire.
– OK.
– Je n'ai pas trop posé de questions. – À lever sa main, tout le monde.
– J'ai levé ma main.
Moi, c'est ça.
Moi, l'histoire,
ça ne m'intéressait pas du tout. Mais ce matin, ça m'a vraiment
beaucoup intéressée quand tu parlais.
Parce que tu as vraiment une belle voix, premièrement, je veux te le dire.
Tu as un beau ton qui est apaisant.
Puis j'avais aucune idée que c'était toi
parce que dans ma tête, j'avais vraiment un monsieur.
Dans mes cours d'histoire, j'avais comme le monsieur
qui était endormant.
Vraiment, l'histoire.
C'était long, c'était plat.
Puis là, toi, tu parlais, j'étais comme « Wow! »
C'est bon, c'est de la drive.
Merci vraiment.
L'histoire antique, juste à être sûre, c'est de la drive. Fait que merci vraiment. Puis, l'histoire antique, juste à être sûre,
c'est dans quelle année?
OK.
En gros, en histoire, on considère qu'il y a quatre grandes périodes.
La première, c'est l'Antiquité.
Ça va grossièrement de la Grèce antique,
en gros, les Jeux olympiques antiques,
jusqu'à la Rome antique.
Après ça, il y a ce qu'on appelle le Moyen Âge,
qui va de la chute de l'Empire romain
jusqu'à la découverte de l'Amérique environ, la Renaissance. Après,
troisième période, l'époque
moderne, donc ça va de la Renaissance
ou de la découverte de l'imprimerie
jusqu'à la Révolution française, 1789.
Puis nous, actuellement,
on est dans la quatrième période, ce qu'on appelle
l'époque contemporaine, qui va du
19e siècle jusqu'au 21e siècle
aujourd'hui. Ce que je vais faire avec vous
aujourd'hui, c'est qu'on part de la Grèce antique,
puis on s'en va jusqu'au 19e siècle
pour voir ça. Mais c'est pas grave. Si à un moment donné,
vous êtes perdus, quand je parle du 14e siècle,
ça veut dire les années 1300, etc.,
n'hésitez pas. Je vais essayer de donner
des repères, puis on va y aller
aussi avec la culture pop, parce qu'on s'entend que l'histoire,
c'est de la culture pop, puis il y a tellement
de films historiques à gauche et à droite.
Quand je vous parlais de la Grèce antique, vous pouvez avoir
dans la tête le film 300.
Est-ce que ça vous dit quelque chose? 300.
Oui, oui, oui. Les gars, justement, avec des
gros abs qui se battent quasiment
à moitié nus. J'ai rencontré Gerard Butler
puis je prends toutes les opportunités pour
pouvoir le plugger, puis j'en ai vu une bonne ici,
fait que je le dis. Continue.
Je pensais que tu voulais dire quelque chose
sur lui. Non, non, pas du tout. Il était vraiment gentil.
Oui, oui, aussi. Mais il avait tourné à Montréal,
si je me souviens bien, 300 en plus. Ça se peut, ça se peut.
Mais je commence avec vous aujourd'hui,
en fait, sur la Grèce antique, parce que
je me suis amusé à regarder un petit peu.
D'ailleurs, avant que je commence,
s'il y a des gens qui vont vouloir aller plus loin, je vous apporte un livre.
Ça s'appelle Sex Story,
la première histoire de la sexualité en
BD. C'est vraiment passionnant
puis quand vous m'avez envoyé ce mandat-là
j'ai fait, il faut que ce soit simple, accessible
et drôle, c'est édité par
Guy Saint-Jean au Québec
au départ ça venait des arènes
et c'est vraiment
passionnant, c'est qu'il t'a tout
montré, suggéré
puis vraiment même
c'est le meilleur moyen des fois de comprendre
des concepts un petit peu difficiles.
Puis là, dans le cas présent,
c'est vraiment des origines de nos jours.
Ça parle de la préhistoire de l'Égypte antique,
ce que je ne fais pas avec vous aujourd'hui.
Donc, si vous voulez compléter, ça sera par là.
Donc, je reviens.
Grèce antique, Grèce antique.
Je me suis amusé à regarder les différents termes
que la Grèce antique nous a donnés.
Puis je vous les donne comme ça.
Androgynie, aphrodisiaque,
érotisme, hermaphrodite,
homosexualité, narcissisme,
nymphomanie, pédérastie,
priapisme et bestialité.
C'est quand même assez large
comme idée, d'autant
plus que quand on regarde dans
les livres, dans la vie quotidienne,
il y avait une plus grande liberté sexuelle.
Le film, par exemple, Alexandre, avec Colin Farrell,
on voit qu'il est amoureux d'un homme, puis tout ça passe de manière très, très normale.
Mais ce n'est pas étonnant parce que quand on regarde l'histoire grecque,
il faut se rappeler de l'histoire de la mythologie.
Je ne sais pas si vous avez des petites notions en histoire de la mythologie.
Zeus, Hera,
toute cette gang-là, qui sont dans l'Olympe. Dans Astérix et Obélix, on les voit,
sauf que ça, c'est la version romaine,
mais c'est pas mal la même chose.
Dans la mythologie, le début
de la mythologie, tout est histoire de cul.
Tout est histoire de sexe là-dedans.
D'ailleurs, il y a une très bonne série qu'on peut voir
qui est faite par Arte, qui s'appelle
50 nuances de grec, où
c'est basé sur 50 nuances de grey,
bien sûr, puis c'est toute une histoire
avec les dieux grecs,
mais version française. Vous irez voir ça
sur YouTube, c'est vraiment drôle.
Il va me falloir une liste de notes de tout ce que
j'ai checké. Nous, on va l'écouter
le podcast quatre fois.
Donc, je vous en apporte quelques-unes, c'est ça,
c'est qu'au départ, au départ de la mythologie,
il y avait Gaïa, la Terre, qui va s'allier avec Ouranos.
Et bon, ils font l'amour, tout va bien.
Mais Gaïa va enfanter des monstres.
Ça, c'est les géants, les cyclopes, les titans.
Puis Ouranos ne va pas être super content.
Son mari, donc, il dit, tu prends tes enfants
puis tu les ramènes dans ton ventre.
Je ne veux pas de ces enfants-là.
Et Gaïa n'est pas super contente.
Puis elle décide de se venger.
Elle va demander à un de ses enfants qui est Cronos
de couper la verge de son père
et pendant que
Cronos va
pénétrer sa femme
son fils Cronos va lui couper le sexe
le sexe d'Ouranus va tomber
dans la mer Égée et le sperme
va créer
toute une série de dieux et notamment
Aphrodite qui est la déesse de l'amour.
Impossible!
C'est comme ça que ça commence.
Elle a un pénis dans le vagin.
Non, elle est née du membre coupé de son père
qui est tombé dans la mer.
Ça, c'est le début.
Puis Aphrodite, elle va avoir beaucoup d'amants.
Elle va en avoir un notamment qui va être Hermès. Aphrodite, Hermès, ça donne Hermaphrodite, elle va avoir beaucoup d'amants. Elle va en avoir un notamment qui va être Hermès.
Aphrodite, Hermès, ça donne Hermaphrodite.
Et le fils d'Hermès et d'Aphrodite
va avoir des seins et un sexe masculin.
Et on dit que c'est le symbole parfait
de la sexualité et de la femme et de l'homme.
Donc déjà, le terme Hermaphrodite vient de là.
On va ériger des temples
aphrodite tellement que on va même faire un culte à ses fesses on organise en grèce antique des
concours pour savoir qui allait avoir les plus belles fesses parce que aphrodite avait des belles
fesses et quand vous allez dans les musées à gauche à droite on voit des sculptures antique
puis on voit qu'ils avaient tout le temps un beau galbe fessier d'Aphrodite. Bien, c'est normal.
C'est une manière de lui rendre hommage.
Mais non, est-ce qu'on le faisait aussi pour les hommes?
Oui.
Je vais parler de priapisme.
Est-ce que vous savez ce que c'est que le priapisme?
Ça me dit quelque chose.
C'est quelqu'un qui est bandé de manière tellement intense que ça devient dangereux. Si vous prenez, par exemple, trop de Viagra,
votre sexe risque de nécroser tellement il est chargé de sang.
Donc, Priap, au départ, c'était un dieu qui lui aussi avait un problème parce qu'il est né avec un sexe énorme.
Mais quand je vous dis énorme, il y avait le sexe, le pénis gros comme une jambe.
Et disons que ça va plaire.
C'est lequel ça?
Ça, c'est Priap.
Priap.
Quand on dit de quelqu'un que c'est un vrai Priap,
c'est qu'il a un méchant gros pénis.
Donc, on va lui voir un culte
et les femmes vont vouloir faire l'amour avec lui sans arrêt.
Sauf que les gars, les maris, en fait,
leurs femmes veulent faire l'amour sans arrêt avec Priap.
On va dire, là, ça suffit, Priap, on le fout dehors.
On fout dehors Priap,
sauf que tous ces gars-là vont être atteints de chaud de pisse.
Ils vont avoir le sexe complètement fini
et les dieux vont dire, si vous
voulez retrouver votre vigueur corporelle
et votre vigueur sexuelle, ramenez
Priap dans la cité et érigez-lui
un culte et des sculptures
et des statues. Donc, on va voir
en Grèce antique, des statues de Priap
avec un sexe turgescent,
mais tu sais, énorme.
T'avais des pénis partout.
Puis même, en Grèce antique,
il était pas rare, et en Rome antique aussi,
d'avoir des espèces de mobiles
avec des pénis. Quand tu rentrais
dans la maison, un pénis, c'était un symbole de
fécondité. Donc, t'en voyais partout,
partout, partout. Et c'est pas
étonnant quand on sait que, dans la Grèce
antique, toute la mythologie était liée
à ça. C'est toujours une histoire de sexe à gauche, à droite.
Vous irez voir, c'est très bien raconté dans Sex Story,
mais c'est assez intense de voir à quel point tout ça est basé.
Bon, je vous avais parlé des phallus, là, ça va.
J'avance un petit peu parce qu'il y a un philosophe, moi, que j'aime beaucoup,
qui est Platon.
Je ne sais pas si vous vous souvenez de vos cours de philosophie au cégep. Est-ce que ça vous dit quelque chose,
Platon? – Je connais le nom,
maman. – OK, c'est déjà bon.
– C'est quoi ces philosophies-là?
– C'est Avengers, ça, Platon?
Le même nom que dans Avengers.
– Ah, ça, je ne sais pas, par exemple.
– Je pense que oui. – On va demander
aux gens qui nous écoutent pour vérifier.
– Ça fait un lien, là. – Ça se pourrait.
Ça se pourrait.
– Ultron, le sphère.
Ah, oui, c'est ça.
Ultron, Platon.
Il aurait peut-être dû l'appeler Platon.
Ça aurait été bon.
Non, non, c'est vrai.
Je me souviens.
Ah, t'as vraiment...
Non, non, j'adore tout.
Dans le banquet de Platon,
c'est un texte.
Ils discutent d'amour.
Puis ils se disent comment on fait l'amour,
comment on tombe en amour.
Puis là, il y a un personnage, moi, que j'aime beaucoup, qui est un vrai personnage, mais qui est raconté de manière fictive, qui s'appelle Aristophane. Puis lui, ils se disent, comment on fait l'amour? Comment on tombe en amour? Puis là, il y a un personnage moi que j'aime beaucoup, qui est
un vrai personnage, mais qui est raconté de manière
fictive, qui s'appelle Aristophane. Puis lui, il se dit,
je vais vous expliquer d'où vient l'amour. Puis je ne peux pas
m'empêcher de vous le citer parce que c'est tellement beau.
Selon lui, au départ,
les êtres humains avaient quatre bras,
quatre jambes, deux visages opposés
l'un à l'autre sur une même tête, quatre
oreilles et deux sexes. En gros,
il y avait d'un côté homme-homme,
femme-femme et homme-femme
sur le même corps. Sauf que
Zeus s'est dit, ça c'est pas
possible. Il se compare au Dieu.
Il était en maudit, fait qu'il a envoyé un éclair
pour séparer les corps en deux.
Donc, toute l'histoire de l'amour
vient du fait qu'on recherche
la personne à laquelle
on était attaché.
Donc, par exemple, un gars qui est amoureux d'un gars,
une fille qui est amoureuse d'une fille, inversement.
Puis en faisant ça, ça légitime les relations homosexuelles,
lesbiennes, hétérosexuelles, de l'origine du monde.
Je vous dis ça parce que j'ai vu un spectacle qui m'a beaucoup marqué.
Edwige et le pouce enfuré, avez-vous vu ça?
C'était Benoît Méguénis qui incarnait ça.
Ça a été au Théâtre du Nouveau Monde.
Il racontait cette histoire-là. C'est l'histoire d'un gars
qui ne veut plus être un gars, qui
va procéder à une chirurgie
et qui raconte son histoire à travers ça.
C'est vraiment bon. Bref, vous irez le voir.
Ça tournait un petit peu partout
au Québec. Bref,
on va aussi expliquer
les relations lesbiennes parce qu'il
va avoir sur l'île de Lesbos une poétesse qui s'appelle Sappho, lesbos, lesbienne.
Et elle va faire des poèmes pour dire à quel point le sexe féminin est le meilleur qui existe.
Et de là part l'idée du lesbianisme.
Et le personnage sur lequel j'ai travaillé avant de venir ici, c'est Thérésia,
ce que vous connaissez peut-être, qui est
un personnage de la mythologie qui, lui,
se promenait, qui est le fils d'une nymphe
et qui voit, à l'heure d'une de ses promenades,
deux serpents en train de s'enlacer.
Donc, il faisait l'amour. Il dit, c'est pas possible.
Il prend un bâton, il sac un coup de bâton
sur un des deux serpents et il tue la femelle.
Et là, il est transformé en femme
avec des seins, un sexe.
Il commence à prendre son pied
au lit, mais vraiment, là, il trippe.
Quelques années plus tard, il rencontre
le même couple, en fait, un couple de serpents
différents. Il tue encore quelqu'un
un des deux serpents.
C'est le mâle. Il se retransforme en homme.
Bien triste, le gars.
Jusqu'à ce qu'arrive
une dispute entre Zeus
le roi des dieux pourrait-on dire
et sa femme Hera et les deux se posent
la question lequel
entre l'homme et la femme a le plus
de plaisir dans l'acte sexuel
on s'entend que personne peut le savoir
sauf Thérésias
qui lui a été femme et homme
donc on fait venir Thérésias puis on lui dit
lequel de l'homme et de la femme a le plus de plaisir.
Puis lui, il dit, c'est facile, c'est la femme de loin.
Hera, la femme de déesse, va être tellement en maudit
qu'il a révélé le secret des femmes
qu'elle va lui lancer un sort et va être aveugle.
Il ne verra plus rien.
Mais là, Zeus va dire, regarde, tu as peut-être rendu aveugle,
mais moi, je vais te donner le don de clairvoyance.
En gros, il est capable de voir dans le futur ce qui va se passer.
Et c'est Thérésias qui va prédire à Oedipe
qu'il va faire l'amour avec sa mère et qu'il va tuer son père.
Ça, c'est la mythologie.
Il a prédit quoi? Je m'excuse.
Il a prédit à Oedipe.
Oedipe, vous savez, le complexe d'Oedipe, c'est-à-dire on veut tuer le père.
Oedipe, c'est une vraie histoire.
Selon laquelle, c'est une vraie histoire.
C'est de la mythologie encore.
Selon laquelle, Oedipe a tué son père
et couché avec sa mère.
Et Thérésia, c'est celui qui lui a dit le futur
parce qu'il est capable de le voir.
Donc, c'est quand même assez intéressant.
Juste dans la Grèce antique,
à quel point les référents sexuels
sont encore aujourd'hui extrêmement importants. Puis là, vas-y, vas-y, vas-y. La Grèce antique, à quel point les référents sexuels sont encore aujourd'hui extrêmement importants.
Puis là, vas-y, vas-y, vas-y.
La Grèce antique,
la mythologie,
c'est
écrit par...
Homer. Homer.
L'Iliade et l'Odyssée, deux textes fondamentaux.
Il y a plein d'autres textes aussi
qui existent. Mais tu sais, Homer,
le Cheval de Troie, ça vous dit quelque chose?
Bien, lui, c'est Homer, la guerre de Troie.
Il y a un film qui a été fait aussi, Troy,
avec Brad Pitt, d'ailleurs.
Très bon film à voir si vous avez besoin
d'un peu de virilité, pas trop toxique, quoique.
Mais on voit justement cette histoire-là.
Et tout ça est raconté par Homer.
En gros, c'est le récit de l'origine du monde. De la même manière
que les catholiques ont dit comment
notre monde a été créé. Bien, on dit
Dieu a créé le monde en sept jours
et après ça, il s'est reposé. Après ça,
est venu Adam, est venu Ève, etc.
C'est comme une mythologie,
mais qui est propre au monde grec.
OK. Puis ça, pour vous
situer, ça va environ
du 5e siècle avant Jésus-Christ
on est là-dedans
ok
Homer on sait pas
c'est qui
Homer on pense
que c'est un poète
mais on en sait pas
trop sur lui
rien à voir avec
les Simpsons là
parce que je sais
que tout le monde
a pensé à la référence
il y en a une
là-dedans
mais si vous voulez
vous charger de culture
vraiment
l'Iliade et l'Odyssée
c'est un poème épique. Ça a été mis
en français moderne. C'est vraiment
passionnant. C'est très, très beau.
Mais, Homer qui a écrit ça,
mettons, puis mythologie,
mon amant à tête, mytho, ça se rapporte
à mythoman, genre.
Ça vient de là. C'est quelqu'un qui se crée un mythe
puis qui crée une réalité
qui n'est pas vraie parce qu'on s'entend que
les dieux de l'Olympe, ce n'est pas vrai.
Mais c'est un ensemble
de récits. C'est un ensemble,
on dirait du storytelling qui donne sens
au monde. Parce que quand tu vis
dans le monde dans lequel tu es, tu as besoin de comprendre
pourquoi tu souffres, pourquoi tu es heureux,
pourquoi tu fais telle chose et non pas d'autre.
Ça structure le monde et la religion
a cette fonction-là. Ce qu'on appelle
mythologie à l'époque, c'est une religion avec des prêtres, des prêtresses, des temples.
Et on va donner des cultes, par exemple.
On va demander à Aphrodite de tomber amoureuse de la bonne personne.
On va demander à Éphaïstos, par exemple, de bien travailler les forges.
C'est comme tout un ensemble référentiel vers lequel tu te tournes pour comprendre et agir dans le monde.
C'est ce que vont faire les Romains.
Les Romains, c'est la même chose.
En gros, la Grèce
et la Rome antique, ça se chevauche.
C'est-à-dire, dans le pourtour de la
Méditerranée, on est dans la botte italienne,
c'est là que l'Empire romain
va se définir.
Ils vont reprendre exactement les mêmes
dieux, mais ils vont les
renommer, tout simplement. Plutôt que
parler de Zeus, on va parler de Jupiter.
Mais c'est les mêmes référents.
Donc, c'est encore une fois une affaire de sexe
qui se base là-dessus.
Mais les Romains, au départ,
ça fêtait pas mal.
Tu sais, aujourd'hui, il y a une des fêtes qu'on aime beaucoup, c'est Noël.
J'imagine que vous le savez.
Mais, au départ,
ça vient d'une fête qu'on appelle les Saturnales.
Parce que les Romains aimaient ça, se laisser aller.
Puis ça, c'était sept jours, sept nuits où on jouait, on baisait, on s'amusait.
On est loin de Noël aujourd'hui.
Si vous faites ça en famille, ça vous appartient.
Mais il n'y avait pas d'interdit.
On pouvait faire ce qu'on voulait à Rome.
Puis parlant de ça, les gens se laissaient aller.
Puis les fameux phallus dont je vous parlais, on en voyait partout, partout.
Il y avait moins le côté pudique.
Aujourd'hui, dans l'espace public,
si tu vois des phallus qui bougent à gauche, à droite,
on en a un en bâton à côté ici.
Mais avoir des phallus dans l'espace public,
ce n'est pas bien vu.
À l'époque, au contraire, c'était normal.
La sexualité était beaucoup plus assumée.
Mais avec la Rome antique, tu vas
voir un système qu'on va appeler
le système de droit romain
qui va édicter une règle
qui va perdurer jusqu'à très longtemps,
voire juste malheureusement jusqu'à aujourd'hui.
C'est ce qu'on appelle le patriarcat. En gros,
l'homme domine
la femme. Et ça, on le voit dans
l'adultère. L'adultère, ça va être
de plus en plus réprimé.
On voit la constitution des sociétés, notamment par la répression de l'inceste,
de l'adultère, et là, les peines
encourues vont être de plus en plus graves. Pour un homme,
c'est pas bien grave, parce qu'on se dit que lui, il faut
qu'il teste sa sexualité. D'où la raison pour laquelle on va retrouver
des lupanards, donc des lieux de prostitution, où l'homme
va s'amuser avec la femme. Et là, la femme, dans les lieux de prostitution, où l'homme va s'amuser avec la femme.
Et là, la femme, dans les lieux de prostitution,
elle a le droit de chevaucher l'homme.
Alors que dans l'espace privé,
la femme, en gros, elle fait l'étoile.
Elle subit, elle est le réceptacle du sperme.
Mais dans le lieu de prostitution,
là, c'est le lieu du plaisir.
Puis on se dit, mais pourquoi on fait ça?
Pourquoi est-ce que le sexe est lié
automatiquement à la reproduction
et pourquoi on ne prend pas du plaisir? Parce que
quand on regarde les animaux, ils prennent du
plaisir pour du plaisir. La masturbation
existe chez les chimpanzés.
Chez les chimpanzés, c'est difficile à dire ça.
Tu parlais de ma voix tout à l'heure, je me suis bien
accroché là. Mais donc, on se dit, comment
ça se fait que le plaisir
n'est pas simplement, n'existe pas
en lui-même. Eh bien, c'est là qu'on va
voir comment la structuration de la société
va changer parce que dans la romantique,
on veut justement que
le mariage fonde
la famille et que
tout acte sexuel soit
lié à la reproduction
de l'espèce. C'est tout.
Donc, le plaisir pour le plaisir,
vous allez le prendre ailleurs, tout simplement.
Ah, puis c'est vraiment bizarre
parce que, justement, ça ne fait pas tant longtemps,
ça ne fait pas tant d'années qu'on le sait,
mais le clitoris sert uniquement au plaisir.
Pourquoi on aurait été créé avec un clitoris
qui sert juste pour le plaisir
si on ne pouvait pas avoir de plaisir?
Oui, puis ça va être un problème.
J'avance un peu dans l'histoire. Mais toute la notion
de la masturbation va être extrêmement
réprimée à travers les âges. On va même inventer
des systèmes pour que les garçons
et les filles ne se touchent pas la nuit.
Il va y avoir des espèces de ceintures de chasteté
pour les femmes en faire. Pas des
ceintures de chasteté pour empêcher de faire
l'amour, mais vraiment pour empêcher de se masturber.
On va enfermer le sexe dans des boîtes
pour pas qu'on touche. On va également
dans certains dortoirs faire
des plaques en métal
qui séparent le corps en deux pour qu'on
ne se touche pas le sexe. Et dans certains cas,
on va aller jusqu'aux électrochocs
pour empêcher les masturbateurs de s'y adonner
ou encore par l'ablation
du clitoris. Malheureusement,
ça existe encore aujourd'hui.
Dans certains pays, la femme
n'a pas à avoir du plaisir.
Elle n'est qu'un ventre.
Et de prendre du plaisir pour du plaisir,
c'est considéré comme immoral. Mais dans la romantique,
pas nécessairement.
On peut avoir du plaisir pour du plaisir.
Il va même avoir un auteur, Ovid,
excuse-moi les anges, je vais te donner un autre texte
à lire, qui s'appelle L'art d'aimer.
Et ça, c'est un très, très, très beau texte
qui date de la Rome antique,
où il dit, en fait,
voici comment bien aimer votre femme.
Voici comment bien faire les choses.
Voici comment faire de bons préliminaires.
Voici comment attirer le feu pour être sûr
que, justement, que l'incendie pogne.
Tu sais, tu commences avec du petit bois
puis tranquillement, clac,
tu fais un feu d'artifice
complet. Il va même
dire aux femmes, il dit, vous avez
droit au plaisir. Le plaisir
partagé décuple
la sexualité.
Sauf que tout le monde ne va pas l'entendre de cette oreille-là.
Puis on va dire, bien, regarde-vous dans le camp.
Donc, il va être exilé, malheureusement,
de Rome. C'est assez particulier
quand même, parce que quand on pense
à certains empereurs,
peut-être vous avez vu le film Gladiateur,
assez marquant
au début des années 2000, où on voit
des empereurs romains ou quand on pense
à des gens comme Néron Caligula,
très connu pour les sévices
sexuels auxquels il s'adonnait et les perversions
comme on le dit. Je vous en cite quelques-uns.
Néron qui va tuer
sa mère,
sa deuxième femme après ça pour prendre une épouse plus
jeune, on dit qu'il aimait se prostituer déguisé
en femme. On dit même qu'il
aurait fait brûler Rome
en chantant de la musique. Ça, c'est très, très,
très content. C'est un empereur.
C'est un empereur qui a existé.
Oui, oui, là, on n'est plus dans la mythologie.
Là, j'ai quitté la mythologie pour rentrer
dans la vérité des choses.
Mais il y avait des empereurs qui s'adonnaient à des plaisirs à n'en plus finir.
C'est le plaisir pour le plaisir.
Jusqu'à ce qu'on arrive, je vous ai parlé de la religion catholique tantôt.
C'est ça, l'adultère jusqu'à la religion catholique.
Ça dépend.
Ça dépend.
Pour les femmes, c'est très mal vu.
La femme, c'est toujours considéré
comme un vol de propriété
parce que dans le droit romain,
quand tu te maries avec quelqu'un,
la femme, elle t'appartient.
Donc, ça, j'avance un peu dans le temps, mais tu sais,
du Moyen Âge jusqu'au 18e siècle, le viol,
par exemple, n'existait pas techniquement.
Ce que je veux dire par là, c'est qu'une femme
qui disait « je me suis fait violer »
n'avait pas le droit d'aller se plaindre au tribunal.
C'est l'homme qui allait au tribunal
qui disait « ma femme s'est fait violer »
parce que c'est un vol de propriété.
Et pire encore, selon les médecins de l'Antiquité,
pour qu'il y ait enfantement,
donc pour que l'enfant naisse,
il faut qu'il y ait un mélange de deux spermes,
le sperme masculin et le sperme féminin.
Parce qu'on pensait que c'était le mélange des deux spermes
qui va créer la vie. Donc, une femme
qui dit « Je me suis fait violer » et qui a
eu un enfant, on va lui dire « Tu es une menteuse. »
Parce que pour avoir
du sperme, il a fallu que tu jouisses.
Donc, tu as joui, tu as pris du plaisir, tu ne t'es pas fait
violer. Toute cette
symbolique-là
perdure encore malgré tout aujourd'hui.
Tu sais, quand on dit, elle l'a bien
cherchée. Regardez comment elle s'habillait.
C'est le même procédé qu'il y avait
à l'époque selon lequel la femme est une propriété
qui appartient à l'homme et c'est à
l'homme de se plaindre.
La femme ne possède pas
son corps. Il y a un très beau livre qui a été écrit
par Georges Villarello qui s'appelle L'histoire du
viol, où on voit que ce processus-là
est encore en formation.
Puis bon, je n'ai pas besoin de vous dire,
quand on regarde le MeToo, le nombre de personnes qui disent
« Je me suis fait violer », puis ils disent
« Ouf, tu avais juste à faire attention à des affaires comme ça ».
Bref.
Mais j'en arrive justement à la religion, parce que...
Non, non, mais arrêtez-moi au contraire.
Ça me fait du bien de reprendre ma salive.
C'est fou de comprendre
de comprendre de où ça part
d'où on vient c'est ça
je pensais que c'était la religion
qui avait amené l'aspect un peu
que la femme
est une propriété de l'homme
je pensais que
c'était moins pire que la religion
arrivée avait mis ça pire
c'est des processus qui s'emboîtent
les uns les autres.
C'est jamais un élément
qui fait que tout d'un coup, tout
débloque. En revanche, c'est vrai
que tu as des textes de loi, des fois, qui structurent
les choses. Mais la religion catholique,
ça, ça va être déterminant. Tu sais, quand on dit
pudeur, chasteté, on va associer
la sexualité à la
luxure. Puis on va même dire
oui, il faut croître
et multiplier, comme on peut lire dans les évangiles,
mais il faut le faire
sans plaisir. Bref,
il faut simplement faire la chose.
Puis on va même, il y a même certains
grands personnages qui vont dire, là, pour faire
l'amour, on a inventé des chemises de nuit
avec un trou au niveau du sexe
pour la femme. C'est là que ça
se passe pis c'est tout il y en a même qui vont dire ça se passe dans le noir faut pas voir le
sexe faut pas voir les seins rien vous faites l'acte et c'est tout il va avoir toute une
structure et une grammaire fondée par la religion catholique pour dire aux gens le corps on met une
chape de plomb là dessus c'est le lieu du péché.
Se toucher, la masturbation, c'est péché.
Faire l'amour pour l'amour, c'est péché.
Avoir une volonté ou un désir en dehors du mariage, c'est péché.
Donc, on est encore, nous, aujourd'hui, redevables de ça.
Tu sais, tous les problèmes qu'on a à dire, les choses dire, les mots trouver,
je l'utilise depuis tantôt, je parle de l'acte, je parle de masturbation.
J'essaie de faire attention pour ne pas trop choquer par les termes.
Toute la moralité qui est la nôtre aujourd'hui vient de la structure judéo-chrétienne,
comme on dit, donc de la religion.
Et pourtant, dans la Bible même, on retrouve des éléments qui suggèrent
que les étreintes, les caresses,
le plaisir,
c'est bien vu. Une des parties de la
Bible qui s'appelle le Cantique des Cantiques,
on le chante magnifiquement bien.
Mais ce qui va arriver, c'est qu'il va y avoir
des pères de l'Église comme Saint-Augustin,
Thomas d'Aquin, qui eux vont dire là, là,
vous arrêtez tout ça. On touche
à rien. Donc on va avoir
des pères de l'Église comme Saint-Augustin
ou encore Thomas d'Aquin qui font dire que le corps,
c'est le lieu du péché. Il faut s'en détourner.
Mais, c'est intéressant
parce qu'avant ce qu'on appelle le
11e, 12e siècle,
il était permis aux prêtres,
aux religieux,
d'avoir une femme.
Donc, il n'était pas rare non plus de voir
le prêtre complètement saoul, faire
l'amour. Mais là, on va se dire, ça suffit,
il faut structurer tout ça, il faut
empêcher d'avoir un corps
qui pêche.
Donc, ce qu'on va se dire, c'est qu'il faut un lieu
pour que la sexualité se
déploie. Et ça, ça va être le mariage.
Le mariage chrétien,
au départ, ça se faisait loin de tout le monde.
C'était pas nécessairement public. Là, on va se dire, non, non, c'est une cérémonie publique qui se fait devant
tout le monde. La famille est là, puis le sexe se passe là. On va même dire que ce qu'il y a de
plus important pour une femme, c'est son honneur. Ce qu'il faut dire par là, c'est sa virginité. En
gros, une femme ne peut pas faire l'amour avant le mariage. Et même en France ancienne, à l'époque
du Moyen-Âge jusqu'au 16e siècle,
et même après, il n'était pas rare
que la première nuit de noces,
imaginez, votre première nuit de noces,
se passe.
Vous êtes assis, des fois, vous rencontrez votre gars
pour la première fois, et là, il y a le prêtre
qui est dans la chambre.
Les deux familles qui sont là et qui regardent
l'acte se réaliser.
Et pour être bien sûr que l'hymen
de la femme a été perforé,
on regarde le lendemain sur le
drap. Et s'il y a un peu de sang, on
prend le drap et on le met à la
fenêtre pour dire, voilà, le mariage
a été consommé.
Disons que c'est une structure
très forte.
On est loin de ça aujourd'hui.
On a enlevé tous les rôtismes de ce que ça pourrait être.
Mais tu as exactement raison.
Il ne faut pas avoir des rôtismes
parce que le sexe ne sert qu'à une chose.
Procréer.
Puis on se dit, si on laisse les gens faire ce qu'ils veulent,
ça va être n'importe quoi. Mais on va se rendre compte
par exemple que les gars, eux,
ils ont comme un désir
beaucoup plus fort. Tu sais, un jeune
garçon adolescent,
ça fait n'importe quoi.
Donc, on se dit, il faut les cadrer
parce qu'on va retrouver certains cadres,
notamment des viols collectifs.
Des viols collectifs de la fin du Moyen Âge
jusqu'au début de l'époque moderne.
On va avoir des gens, par exemple, des jeunes garçons,
ce qu'on appelle les royaumes de la jeunesse d'un village,
qui veulent exercer leur pulsion sexuelle.
Donc, ce qu'ils vont faire, c'est que pendant
que les garçons d'un autre village
vont être dans les travaux des champs, ils vont
entrer dans ce village-là et violer collectivement
les femmes. Donc, on va se dire, c'est pas
possible, ça. Il faut encadrer ça.
Donc, on va permettre de plus
en plus les lieux de prostitution.
On se dit que c'est un mal nécessaire.
Et même, puis là, c'est quand même assez ironique,
l'Église. L'Église va
avoir des bordels
et va entretenir des prostituées,
bien qu'elle ait la première à dire
qu'il ne faut surtout pas avoir du sexe pour du sexe.
C'est quand même assez ironique.
C'est dans quelle optique que l'Église s'est dit
qu'il faut couper le...
C'est quoi la raison
que ce soit juste pour se procréer?
Parce que c'est dangereux.
Parce que si tu laisses les corps aller dans leur plus basse extraction,
ça revient à être une bête.
Et le but de la religion, c'est de s'élever vers un état de grâce,
un état de méditation, de bénédiction.
Et en plus, quand tu regardes dans le rituel chrétien,
on ponctue le tout, pas par des fêtes orgiaques,
mais simplement par des fêtes de dévotion.
En gros, c'est une forme de religion qui structure.
Tu n'as pas le choix.
Regarde, même Noël aujourd'hui,
aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait?
C'est qu'on mange, on boit, on s'amuse.
Avant, ce n'était pas ça pour tout. Avant Noël, c'est que tu allais, qu'est-ce qu'on fait? C'est qu'on mange, on boit, on s'amuse. Avant, c'était pas ça pour tout.
Avant Noël, c'est que t'allais le soir
à la messe, tu te couchais pis t'as... Tu n'avais
pas de cadeau. Ça, c'est pas avant la fin du
19e siècle où les grands manufacturiers
se sont dit, là, il faudrait créer
un peu de consommation. Puis c'est là
qu'on a mis en place le Noël tel qu'on
le connaît aujourd'hui. Mais avant, c'était
très sobre, Noël.
C'est parce que quand tu regardes dans les évangiles aussi,
quand je dis les évangiles, c'est la Bible, le
Nouveau Testament, tout est organisé
pour fonder une société dite
morale. Les sept péchés capitaux,
il faut s'en éloigner, puis dans
un des péchés capital, c'est la
luxure. La luxure, qu'est-ce que c'est en gros?
Ben, c'est faire l'amour
jusqu'à plus soif.
C'est nous éloigner de la figure divine
que de se concentrer uniquement sur ses désirs bassement matériels.
Tu as le corps et tu as l'esprit.
Au corps, la religion va préférer l'esprit,
la réflexion, l'ouverture.
Et la musique va le permettre aussi, notamment.
En gros, on dit, si vous faites l'amour sans arrêt,
vous êtes une bête.
Donc, vois-tu comment c'est insidieux,
cette affaire-là, un peu comme de l'Inception.
Tranquillement, on est en train de vous distiller
une idée qui,
encore aujourd'hui, existe.
Quelqu'un qui va s'adonner
au plaisir pour le plaisir,
c'est quelqu'un qui est amoral,
voire immoral.
Mais, puis là, j'avance un peu dans l'histoire,
on en arrive à la Renaissance, 17e, 18e siècle.
La Renaissance, c'est quelque chose de complètement nouveau.
Ça, grossièrement, c'est le début de l'imprimerie,
c'est les grands artistes que sont Michel-Ange,
Léonard de Vinci, Donatello,
toutes les Ninja Tortues, si vous préférez.
Mais tous ceux qui vont créer cette magnificence,
cette magnificence des corps.
Puis là, on se dit, là, le Moyen Âge,
ça a été un lieu où Dieu était l'alpha et l'oméga de tout.
Il y avait tout le temps Dieu.
Puis c'était Dieu qui était le centre de tout.
Mais les artistes de la Renaissance vont se dire,
OK, on va partir de cette idée-là.
Dieu est le centre de tout,
mais Dieu a créé l'homme à son image.
Donc, l'homme à son image. Donc, l'homme
est la perfection.
Et donc, admirer le corps
de l'homme, c'est admirer Dieu.
Donc, on va dire, on va commencer à représenter
des corps. Puis on va même dire,
considérant que l'homme
est supérieur à la femme, c'est ce qu'on
disait à l'époque, c'est le corps de l'homme
qu'il faut représenter, pas le corps de femme.
Donc, les hommes vont avoir une sensibilité homoérotique beaucoup plus grande.
Michel-Ange, on va avoir De Vinci, il va même avoir William Shakespeare qui va écrire des sonnets qui suggèrent une sensibilité homoérotique.
Bref, c'est l'homme qu'on retrouve nu.
Puis là, tu vois des phallus, on revient encore aux phallus de tout à l'heure. Tu retrouves des phallus un peu partout dans les églises.
Parce que c'est ça qui est le plus beau.
Le David de Michel-Ange, par exemple, où on le voit avec son petit pénis.
On le voit, son pénis.
Sauf que maintenant, ça va chier parce que l'église va dire, là, c'est bien le fun,
mais moi, je suis en train de faire la religion, puis je suis en train d'élever l'hostie devant un pléthore de sexes turgescents.
Il faudrait peut-être un peu changer tout ça. Puis on va engager
un peintre qu'on appelle
Il Braghetto, dont la fonction était
dans le Vatican à Rome de
peindre des feuilles de vignes
pour cacher les sexes. C'est de là
que ça vient. Parce qu'avant,
on les voyait, les sexes à gauche et à droite.
Ça va venir après
ce qu'on appelle la réforme.
Parce qu'il va y avoir un prêtre
qui s'appelle Martin Luther qui va dire
« Hey, là, la religion, c'est n'importe quoi.
On va revenir aux origines premières
de ce qu'est la religion. »
Puis lui, il va faire ce qu'on va appeler plus tard
le protestantisme.
Et là, la religion catholique va dire « Hey, wow,
on se calme. Nous autres aussi, on est bons. »
Donc, ils vont faire ce qu'on appelle le concile de Trente.
Puis là, ça va être tradition, conservatisme.
On va imposer aux prêtres de porter la soutane,
pour ne pas qu'ils se touchent le sexe,
parce que c'est dangereux.
On va les former dans des séminaires.
Le latin va être universellement chanté et raconté.
Bref, là, la contrainte corporelle,
c'est vraiment au 17e, 18e siècle
que là, ça s'impose véritablement. On s'éloigne de cette liberté qu'avaient pu avoir les peintres et la sensibilité italienne de la Renaissance. Sensibilité italienne de la Renaissance, je parle du 14e, 15e et un peu du 16e siècle. dans l'histoire. Quand je dis aller-retour, c'est que c'est toujours entre contrainte et liberté. C'est deux pôles
qui sont présents. C'est rare que
dans une période, tu as juste un pôle.
Tu en as toujours un autre qui pousse. Puis là, je vous disais
qu'avec les réformes,
autant protestantes que catholiques,
on revient à un corps enfermé,
loin de tout. Mais tu vas avoir des gens
qu'on va appeler les libertins au 17e siècle.
Mais là, quand on pense libertins,
on se dit,
ah ça y est, ils vont se laisser aller,
les corps vont être dénudés.
Pas de suite, éventuellement.
On va en venir au marquis de Sade dans quelques instants.
Mais au départ, quand on dit libertin,
c'est liberté de la pensée,
de se libérer du dogme religieux.
Donc, en gros, des personnages comme Cyrano de Bergerac,
par exemple, étaient un libertin.
Il ne fourrait pas à gauche et à droite,
mais il y avait la liberté de pouvoir penser
comme ils le voulaient.
Au 18e siècle, on va se dire,
si on peut penser comme on veut,
pourquoi est-ce qu'on ne pourrait pas jouir
de nos corps comme on veut?
Et c'est là que la pensée de la sensibilité,
une certaine forme de romantisme aussi,
va venir avec des corps qui se dénudent,
des artistes qui représentent des femmes.
Autant la Renaissance, c'était les gars,
là, on en vient vraiment à la magnificence du corps féminin.
Des artistes comme Fragonard, par exemple,
qui vont montrer des corps, des baigneuses.
Puis souvent, ce qu'on fait pour montrer des corps nus,
on va dire, on va peindre des scènes de l'Antiquité
parce qu'à l'époque, il était très, très libre. Donc,
on se sert d'une époque
pour parler d'aujourd'hui.
Il y a une très, très belle peinture
que j'aime beaucoup, peut-être que vous la mettrez.
Ça s'appelle Les hasards heureux de l'escarpolette.
C'est une peinture de Jean-Henri Fragonard.
Fragonard qui est un artiste français du
18e siècle. Et on voit une femme
sur une balançoire, les jambes ouvertes,
avec un homme qui la pousse.
Mais juste en dessous d'elle,
un autre homme qui regarde, et son regard
tombe exactement au niveau de sa culotte.
Sauf qu'à l'époque, les femmes ne portaient
pas de culotte. Non, non, c'est juste
les vieilles qui portaient des culottes parce qu'on disait
que tout était en train de tomber. Quand vous enleviez
les jupons, tout, vous arriviez
directement au sexe.
Donc, le personnage
en question est en train de regarder le sexe
de la personne et en gros, ça suggère
un libertinage complet.
Elle se fait pousser par un homme qu'on devine
être son amant, mais t'en as un autre
en bas qui est en train de lui regarder le sexe.
C'est vraiment une peinture magnifique
qui est conservée à Londres, qui est toute petite.
Puis cette époque
baroque du 18e siècle
est carrément là-dedans.
Faites-vous plaisir.
Et c'est là que la littérature pornographique arrive.
Littérature pornographique n'est pas neuve du tout.
Là, on s'entend, on pourrait même retourner
jusqu'à l'Antiquité,
mais avec l'invention de l'imprimerie,
là, on va en avoir des tonnes et des tonnes et des tonnes.
Et c'est souvent un modèle type.
Tu sais, des fois, quand tu regardes de la pornographie,
tu te dis, bon, c'est le livreur qui arrive,
votre affaire est brisée,
je vais la réparer. Oh, mon Dieu, vous êtes nus, allons-y.
Même affaire au 18e siècle.
Ça commence par un roman initiatique.
C'est-à-dire, c'est quelqu'un qui n'a
aucune connaissance sexuelle, qui souvent
commence dans les monastères,
fait l'amour avec un homme, des fois avec des animaux,
pour en arriver finalement
à la femme. Parce que comme il a une expérience sexuelle,
il est capable de donner le maximum de plaisir à la femme.
Des très, très, très beaux livres qui existent.
Là-dessus, c'est sans doute
« Les liaisons dangereuses » de Chauderlot de Laclos,
qui a été adapté aussi à plusieurs reprises.
C'est l'histoire de deux personnes.
Ça a été adapté par Stephen Frills,
si je me souviens bien, avec John Malkovich.
Et en gros, ces deux personnes,
un gars qui enchaîne
les conquêtes à gauche et à droite,
qui n'est pas vraiment attaché.
Puis il y a une femme qui va lui dire,
écoute, je te donne un défi. Il faut que tu te séduises
telle personne. Mais tu sais, c'est la pire des religieuses.
C'est une nonne, presque.
Puis lui, tout le défi du roman, ça va être
non seulement de la séduire, mais de
lui faire tomber tous ses idéaux
religieux. Le livre
est magnifique. Vous irez voir le film,
sinon, là, c'est vraiment comment
jouer avec les gens. Tu sais, c'est
quasiment de la psychologie
de base. Certains
vont aller plus loin. Et là, bien sûr,
c'est celui qu'on appelle le divin marquis,
le marquis de Sade, qui a donné le sadisme.
En gros, lui, il va prendre
l'idée de bonheur, puis il va dire,
OK, selon le 18e siècle,
il faut atteindre le bonheur.
Fine. Mais dis-moi, là,
le bonheur, il est plus large.
Il a le droit à la jouissance.
Et il va édicter ça
comme le premier droit que l'on doit avoir.
Il va aller plus loin, il va même dire, j'ai le droit de jouir de ton corps.
Et pour y arriver, il va raconter le tout dans de nombreux textes,
des romans comme les 120 journées de Sodome, Justine, Juliette,
la philosophie dans le boudoir.
Et lui, ça va souvent être par flagellation,
par violence qu'il veut
faire arriver les femmes à la
jouissance. Des corps enchevêtrés,
7-8 corps. Puis il a fait des graveurs
aussi dans ses textes. Non seulement on
lit la chose, mais il dit là, la représentation
des corps dans l'espace, c'est un peu compliqué
pour savoir qui en fait où, à quel endroit,
avec quel poulie. Puis quand
vous regardez ça, vous dites, mais mon Dieu,
quelle grande créativité
que cet homme qui veut absolument jouer
de toutes les manières.
Malheureusement pour lui,
ce n'est pas au goût de tout le monde.
Donc certaines femmes qui ont subi ces sévices,
il n'était pas rare qu'ils prennent une bougie
et qu'ils laissent tomber la cire chaude sur la femme
puis elle n'avait pas payé pour ça
ou n'avait pas signé pour ça,
donc elle va se plaindre.
Il va même empoisonner certaines femmes
en disant que c'est des aphrodisiacs.
Elles vont aller se plaindre.
Il va se retrouver en prison à plusieurs reprises.
Il va mourir en prison aussi.
Et il va écrire la majorité de ses textes en prison.
D'ailleurs, les 120 journées de Sodome,
il écrivait ça sur un rouleau
que personne ne pouvait trouver.
Encore, il y a un film, excuse-moi je t'en rajoute encore
je regarde, pour vrai j'espère
que Nicole tu me mets au moins des petites notes
quelque chose
je vous enverrai la liste après
ça s'appelle Quills et on voit l'histoire du Marquis de Sade
justement qui est un pervers
n'en plus finir, il y a aussi une adaptation
qui a été faite des 120 journées de Sodome
qui comme son nom l'indique
il faut d'en biographier,
parce que je ne suis pas la seule, c'est sûr,
qui va vouloir aller voir tout ce qu'il faut.
Mais il y a un film de Pasolini là-dessus,
si vous ne voulez pas lire le livre.
Mais le film est très, très, très dur, il faut le dire.
Très graphique aussi.
Et c'est ce qui va donner le terme sadique, justement.
J'en arrive au 19e siècle.
Puis je vous disais tout à l'heure, c'est toujours un aller-retour.
C'est entre contrainte et liberté.
Le 18e siècle a été un siècle
libre, un siècle de
sensibilité, de sexualité.
Mais là, autant le 19e
siècle, c'est celui de la révolution
industrielle, du romantisme,
autant ça va être celui du retour
de la pudeur.
En gros, on s'est dit, là, les robes étaient libres,
c'est le retour du corset.
Tu sais, le corset qui comprime le corps
à un point tel que des fois,
tu as de la difficulté à respirer,
mais aussi qui donne la poitrine qui s'écrase.
Ça, on l'avait au 18e siècle, mais on va la cacher.
Tout ce qui est de peau ne doit pas être vu
parce que ça suscite le désir.
C'est un retour, encore une fois, d'une certaine forme de moralité.
Mais ce qui est intéressant, c'est qu'il va y avoir différents cultes qui vont naître,
notamment le culte de la vierge.
On avait déjà parlé que la femme devait être vierge,
mais là, ça va être élevé à un niveau extrême.
En gros, non seulement elle doit être vierge, mais elle doit se marier en blanc.
Symbole de
sa pureté. La femme devient
la reine domestique.
L'homme, lui, travaille à l'extérieur.
La femme s'occupe des enfants, ne fait que ça
et doit se vouer à l'homme.
C'est ce qu'on appelle la théorie des sphères séparées, qui encore
aujourd'hui existe.
Quand on a un enfant, c'est souvent la
femme qui reste à la maison. Le gars travaille
aujourd'hui, par chance, c'est remis en place.
Mais quand tu regardes, ça reste généralement accepté.
Puis ça vient beaucoup de là.
Mais là, je vous parle surtout des classes aisées.
Pour les classes populaires, quand t'as pas une scène, tout le monde travaille, tout simplement.
Puis plus encore, l'enseignement sexuel dans les classes populaires est assez différent.
Tu sais, aujourd'hui, on a tous notre chambre.
Les gens vont se coucher, point final,
puis t'es libre de faire ce que tu veux.
Quand t'as pas une scène, c'est tout le monde dans le même lit.
Ce qui veut dire qu'un couple qui décide de faire l'amour,
ça se peut que les enfants soient là.
Quand on est un peu plus riche, on dit aux enfants
« Allez coucher avec les domestiques ».
Donc, les domestiques couchent avec les enfants
et il est pas rare que les domestiques testent ou s'amusent avec les domestiques. Donc, les domestiques couchent avec les enfants et il n'est pas rare que les domestiques
testent
ou s'amusent avec les enfants.
En revanche, quand eux
sont plus vieux, les enfants,
ils vont utiliser leurs domestiques
pour se faire plaisir.
Et on dit qu'un domestique appartient
physiquement, pas physiquement, mais moralement
à son maître, donc il a le droit
de le faire travailler comme il veut.
Et aussi le travail sexuel.
Puis c'est intéressant, encore une fois, cette espèce de tension-là,
c'est jamais ni blanc ni noir que cette histoire de la sexualité.
Il y a toujours un moment où est-ce qu'on se dit,
ah ça y est, ils sont libérés, pas vraiment, ça revient.
Ah ça y est, ils vont laisser tomber les robes, pas vraiment, ça revient.
OK, ça y est, les femmes, l'adultère, c'est un peu plus toléré.
Pas du tout.
Puis au 19e siècle, c'est la même chose.
Je n'ai pas beaucoup parlé de prostitution,
mais c'est un des métiers les plus fondamentaux.
On disait dès le Moyen Âge
que jouir en payant, ce n'est pas grave.
Ça se peut.
Donc, si tu payes, ça va.
Mais c'est pour les hommes, bien sûr.
Pour les femmes, la prostitution, c'estest celle qui ont été laissés de côté et c'était pas
rare parce que quand je vous disais tout à l'heure que l'hymen la virginité
l'honneur c'est ce qui est le plus important pour une femme quand elle se
fait abuser quand elle se fait compter des menteries et se retrouve à ne plus
avoir son hymen ne plus avoir son honneur elle est donc remise au public
ça devient une fille
publique. D'où le terme
qu'on associe de fille publique à une prostituée.
Elle ne fait plus partie de la société
honnête bourgeoise, elle est
publique. Et là, qu'est-ce qui lui reste?
Devenir prostituée, vendre son
corps. Ça, c'est pour les pauvres.
Pour les riches, c'est pas la même chose.
Parce que les femmes qui ont de l'esprit,
qui ont de l'intelligence vont devenir, elles,
courtisanes. Et vont
gagner énormément d'argent.
Tu sais, juste pour te donner une idée, au 19e siècle,
une courtisane pouvait toucher à peu près
10 000 francs
par... par mois.
Oui, par mois. À Paris.
Une courtisane, c'est celle qui a de l'argent
en fait, qui se fait payer par
des riches financiers, des banquiers, des appartements, qui se fait amener à l'opéra à Gros-Chât-Droite. Mais c'est celle qui a de l'argent, en fait, qui se fait payer par des riches financiers, des banquiers, des appartements,
qui se fait amener à l'opéra à Grosche à droite.
Mais c'est une prostituée.
En gros, c'est une prostituée qui se donne aux plus riches.
Mais je dis 10 000 francs par mois,
le salaire normal, c'est à peu près 10, 40 à 60 francs par mois.
C'est juste pour te donner une idée à quel point ces femmes-là,
elles débloquent.
Mais la prostitution, ça reste illégal.
Mais c'est jamais les courtisanes qui vont se faire
arrêter. Ah tiens, j'ai une référence pour toi dans
Moulin Rouge. Je sais pas si vous l'avez vu, le personnage de
Nicole Kidman, Satine. C'est
une courtisane qui se donne
au plus riche. Le personnage d'Ewan McGregor
est amoureux d'elle, mais il n'y a pas une scène.
Tu veux le savoir un peu?
Ewan McGregor? Mon Dieu, merci, je vais le prendre.
Continue, excuse-moi. Non, non, ça me fait plaisir.? Mon Dieu, merci, je vais le prendre. Continue, excuse-moi.
Non, non, ça me fait plaisir.
Lance-en des compliments, je vais en prendre.
Mais c'est là que tu vois que,
selon que tu sois riche ou pauvre,
comme disait La Fontaine,
les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
En gros, quand tu es riche, tu as de l'argent,
tu ne seras pas inquiété par la police.
Mais si tu es, comme dans Victor Hugo,
le personnage de, voyons,
Fantine, je pense que c'est ça,
qui était joué par Anna Toé, qu'on voit dans le livre
Les Misérables de Victor Hugo, quand t'es une prostituée
de bas étage, tu vas te faire
amener par la police, tu vas te faire tomber,
tu vas te faire amener dans des hôpitaux pour te
rééduquer, en quelque sorte.
Selon que tu sois riche ou non, c'est ça
qui va conditionner ton rapport à la sexualité
puis rendre le tout acceptable ou non. Puis on est encore, c'est ça qui va conditionner ton rapport à la sexualité puis rendre le tout acceptable
ou non. Puis on est encore aujourd'hui
là-dedans. Le 19e siècle
a fondé aussi
tout un ensemble de pratiques
de pudeur. Mais
paradoxalement, cette société
qu'on appelle aussi la société victorienne
qui vient de la Reine Victoria, qui a
régné en gros sur la Grande-Bretagne
de 1837,
si je me souviens bien, aux années 1903 ou 1904.
Je ne me souviens plus exactement des dates,
j'ai vu de mémoire,
mais en gros sur un gros chunk du 19e siècle.
Elle va imposer un système,
un certain culte de la maternité.
Laquelle ça?
La Reine Victoria.
La Reine Victoria.
La Reine Victoria.
Qui, elle, va dire,
ayez des enfants, c'est important.
Mais de l'autre côté, ce qu'on a su,
c'est qu'elle aimait ça prendre plaisir aux pieux.
Tellement que son mari, le prince Albert,
on raconte qu'il avait un anneau peignin
qui s'était fait perforer le gland.
Et lui, un de ses problèmes,
c'est qu'il avait des érections soudaines.
Donc, en pleine cérémonie officielle,
tout d'un coup, ping!
Il y a le membre viril qui pointe au nord, puis il y va.
Puis pour éviter ça, ce qu'il va faire, c'est qu'il va
s'attacher l'anneau peignin
à la cuisse pour pas avoir ses
érections. Bref.
Comment qu'on sait toutes ces choses-là?
Parce que les gens parlent, les gens
racontent, les gens écrivent. Tu sais,
en histoire, tu travailles pas sur le passé,
tu travailles sur les traces du passé. Pas de
traces, pas d'histoire.
D'où la raison pour laquelle, sur la culture
de la sexualité populaire, on connaît
beaucoup moins de choses. Mais quand
tu es riche, tu as le luxe de pouvoir raconter
ta vie. Puis quand tu es riche aussi,
les gens parlent sur toi, donc raconte
des choses. C'est pour ça qu'on en sait
autant. Il y a plein de choses qu'on ne connaît pas.
Les gens, c'était ça le fun,
c'était raconter des histoires à toutes les...
On n'a rien inventé avec les potins.
J'imagine qu'aujourd'hui, on ne fait pas ça,
on ne se raconte pas des histoires,
mais dans le temps, c'était ça le fun.
Qu'est-ce qu'on sait peut-être que dans 50, 60, 70 ans,
l'histoire de la sexualité dans les années 2020
va être étudiée à la lumière de votre podcast
pour savoir comment on pratiquait la sexualité.
Non, mais c'est vrai, tout devient matière à source.
Puis c'est ça l'intérêt.
Mais si vous regardez dans le livre Sex Story,
c'est assez drôle de voir à quel point
ça n'a pas évolué tant que ça.
On est tout le temps pris avec une moralité ambiante
puis un désir très très très fort de réaliser
puis on se dit non ça c'est interdit
pourquoi c'est interdit parce qu'on m'a dit que c'était interdit
puis on n'arrête pas de dire
il faut des cours de sexualité puis c'est drôle
parce que moi j'ai deux enfants puis on a reçu il y a pas longtemps
la liste de ce qu'ils allaient apprendre
sur l'histoire de la sexualité
puis tu te rends compte tu dis ça
les gens ne le savaient pas à l'époque
fin du 19e siècle les filles qui étaient dans le culte de la virginité
arrivaient et étaient traumatisées par leur première nuit de noces.
On ne leur avait pas dit comment ça allait se passer.
Ils ne savaient pas ce qu'étaient les menstruations.
Il y avait du sang qui sortait d'elles, puis ils disent, maman, je suis en train de mourir.
Puis il n'y avait pas de serviettes sanitaires.
On prenait une espèce de système avec des linges.
Ce n'est pas avant le 20e siècle que ça va exister.
Pourquoi tout ça?
Parce que le corps est le
symbole, ou plutôt le lieu du
péché, il faut pas y toucher.
Puis encore aujourd'hui, le contact
corporel est vu comme quelque chose
qui heurte, qui brise,
qui casse. Tu sais, moi je me souviens,
ils nous avaient montré un vidéo
quand j'étais, je suis né en 1979,
puis quand j'étais
au primaire dans les années 80 nous mettait un
vidéo où est ce qu'on entendait cette toune peut-être que les gens qui nous écoutent ça
va leur dire quelque chose c'était mon corps c'est mon corps ce n'est pas le tien ça vous
dit quelque chose puis nous on avait rajouté mon corps c'est mon corps ce n'est pas le tien si tu
y touches tu vas avoir un coup de poing c'était nous qui l'avions ajouté c'était comme un
consentement avant l'heure.
Mais essayer de nous faire comprendre que notre corps nous appartient.
Puis encore aujourd'hui, c'est comme ça.
Puis une chance.
Mais ce que tu vois, c'est qu'il y a une foule d'interdits
qui pèsent sur notre sexualité, sur notre corps.
Puis l'histoire, ça ne se sert pas juste
à plonger dans le passé pour dire
voici comment il faisait à l'époque.
C'est au contraire pour s'en libérer.
C'est une manière de dire, tout ça est une construction sociale historique
qui n'a pas de valeur rationnelle.
Pourquoi je ne prendrais pas du plaisir, par exemple,
dans la masturbation? La masturbation,
c'est l'élément par excellence.
On vous l'a dit et on l'a entendu à ce podcast-là,
la masturbation rend sourd.
On l'a tous entendu, cette idée-là.
Est-ce que c'est vrai? Non.
Ce n'est pas vrai. Mais pourtant,
on nous répétait ça, petit,
puis en disant, non, il ne faut pas que je me masturbe, je vais
devenir sourd, puis un quoi?
Pourtant,
c'est une chose tout à fait normale,
accessible. Mais il va y avoir
dès le 18e siècle plein de traités
pour dire que c'est dangereux.
Mais à l'opprobre
religieux, on va bientôt rajouter celui de médical. On va dire, c'est dangereux. Mais à l'opprobre religieux,
on va bientôt rajouter celui de
médical. On va dire que c'est dangereux
médicalement parce que si on laisse
partir trop de semences dans le cas
de l'homme, vous êtes moins
capable de procréer. Donc,
ne vous masturbez pas. Gardez votre
semence pour qu'elle soit
utile pour procréer.
Une semence perdue, c'est la nation qui va avoir des enfants en moins.
Alors qu'avant, on disait, une semence perdue,
c'est des âmes que le Seigneur va avoir en moins.
On est encore dans cette logique-là.
À ce que je sache, je serais curieux,
parce que je n'ai pas regardé dernièrement,
mais quel est notre rapport à la masturbation
dans le monde contemporain?
On parle d'Internet, on parle de cybersexe.
La pornographie a changé
énormément notre rapport à la technologie.
Aujourd'hui, Internet,
ce que les gens regardent le plus et ne le disent pas,
c'est de la pornographie.
Il y a une espèce de non-dit.
On a encore cette chape de plomb pour dire
oui, oui, j'en regarde.
C'est bien rare. En même temps,
je ne suis pas spécialiste de la chance,
mais est-ce que les gens ont une facilité
de parler de pornographie sur Internet
pour dire quelle est votre consommation?
Y a-t-il une consommation saine?
Y a-t-il une consommation dangereuse?
Est-ce qu'on légitime ça?
Puis pourtant, c'est ce que les gens regardent le plus.
C'est ce que je vous disais tout à l'heure.
Comment on fait pour faire l'histoire de ça?
Si on regardait dans notre société contemporaine
juste ce qui est au-dessus de la vague,
on se dirait, mon Dieu, mais quelle société de pudeur,
pudibonde, où le sexe est relégué à la chambre domestique
et il n'y en a pas vraiment.
Ce n'est pas vrai. On le sait tous.
Quand tu regardes dans les tréfonds,
quand tu regardes dans l'historique des gens,
tu fais, hop-laï, c'est plus olé olé que ce qu'on pensait.
Puis ça, c'est ce que
cette histoire-là nous permet de voir,
ce n'est pas le... C'est encore cette tension
entre, on a une pudeur,
mais on a un désir
qui est extrêmement fort. Puis,
toutes les sociétés se sont toujours demandées comment
concilier le désir
à la procréation. Puis là, on le sait
que médicalement, tu peux avoir
un désir sans avoir de volonté
de procréer. Et pour la femme, ça a été fondamental
dans les années 50. L'invention
de la pilule, on ne dira jamais
à quel point ça a été une libération
sexuelle pour la femme
parce que dorénavant, on n'était pas
enclin ou à avoir nécessairement
des enfants quand on faisait l'acte parce que
des fois, on ne connaissait pas nos règles.
On ne savait pas comment ça existait. Il y avait
la méthode au gynôme
où on disait, tu évalues selon ton
calendrier à quel moment tu ne dois pas faire l'amour
pour ne pas procréer. Mais avec la pilule,
là, c'était OK. On peut
faire l'amour comme on veut. D'où la raison
pour laquelle il y a eu une révolution sexuelle
des années 60 et 70, une volonté
du féminisme de prendre possession
de son corps, parce que non seulement
on contrôle son corps, mais on contrôle aussi
le moment où on veut avoir des enfants.
Même chose pour le droit à l'avortement.
Il y a eu une magnifique série qui a été faite sur
Chantal Daigle, je le sais encore,
mais ça c'est sur Crave.
J'ai fait une vidéo aussi sur l'affaire
Chantal Daigle, d'une femme qui voulait
se faire avorter en 1989.
On lui a refusé.
Tu sais, c'est en 1989.
On parle de l'arrêt Roe versus Wade aux États-Unis.
Mais au Canada, encore aujourd'hui, il y a des hommes et des femmes qui veulent restreindre, voire empêcher le droit à l'avortement.
Et tout ça, c'est un...
Trump.
Oui, mais pas juste.
Même au Canada aussi.
Mais ça procède d'une longue prise en charge du
corps féminin par les femmes.
Tu sais, il y en a qui disent au moins les féministes,
mais c'est parce que tu ne comprends pas, Zégo, le féminisme.
En gros, si on dit, toi, tu es un gars, tu ne peux pas
faire, tu ne peux pas jouer de ton corps comme tu veux,
puis tu vas avoir des enfants, c'est les autres qui vont décider.
Je ne suis pas sûr que les gars seraient bien d'accord avec ça.
Puis tout ce processus-là
de libération des dogmes religieux,
médicaux,
c'est en formation, et même juridique, j'ai envie de dire.
Mais vous irez le voir, ça s'appelle « Désobéir »,
l'histoire de Chantal Degg sur Crave, c'est six épisodes.
C'est vraiment passionnant.
Puis on se dit, ça s'est passé au Québec.
Puis nous, on se gonfle le tour sans dire, on est progressiste,
on est ouvert, on est des latins au Québec.
On est souvent des maudits conservateurs du dernier degré.
On n'est pas prêts à laisser la femme vivre libre.
Encore aujourd'hui, c'est juste le mot féminisme
qui fait peur malgré tout.
Ça, c'est un problème.
Tu te dis comment on fait pour arracher cette notion
de féminisme qui est contre les hommes?
Bien, tout simplement, revenir à l'histoire.
Revenir à l'histoire permet de comprendre les luttes qui ont été faites dans le passé
de la même manière que le syndicalisme.
L'histoire du syndicalisme permet de comprendre qu'il y a une chance qu'ils se sont battus.
Sinon, là, tu travaillais sept jours sur sept.
Les enfants de six ans commençaient à travailler dans des conditions ignobles.
Ils se faisaient arracher le bras par une tisseuse. Il n'y avait aucune
compensation. Il leur restait juste à mendier
pour le reste de leur vie. Il faut
revenir dans le passé pour comprendre
l'évolution qui a été la nôtre.
C'est fou, mais c'est
vraiment...
C'est vraiment incroyable.
Pour vrai, je pourrais en'écouter il y a 100 ans
tu disais que les femmes
elles pourraient se masturber et tout
mais il y a un film sur Netflix
sur la masturbation avec
les jouets dans le temps
je l'ai pas vu ça
comment le vibrateur a excité
pas le vibrateur mais le dildo
c'est pas William Masters ça, c'est Masters of Sex
est-ce que c'est celui-là
je sais pas c'est quoi le titre,
mais est-ce que tu sais de où ça part, ça?
Puis quand est-ce qu'on a eu le droit de...
Mais il y avait pas un moment
où tu pouvais aller voir un psychologue
et c'était le psychologue...
C'était l'hystérie,
quand tu souffrais d'hystérie.
Ben, l'hystérie, ça, c'est très drôle
parce qu'on disait qu'une femme est hystérique
parce que la manière dont on pensait
que le corps humain était fait,
c'est que l'utérus bougeait dans le corps.
Et plus l'utérus bougeait dans le corps, Et plus l'utérus bougeait dans le corps,
plus la femme devenait hystérique, utérus hystérique.
Donc, en langue française, on ne peut pas dire
qu'un homme est hystérique parce qu'il n'a pas d'utérus.
Puis on donnait cette condition sociale
qui était une condition psychologique,
qui était doublée.
Puis ça, c'est Freud, carrément,
fin du 19e, début du 20e siècle.
Il est intéressant, Freud, mais il était très critiqué
avec ses différents stades parce que
Freud présupposait une sexualité aux
enfants, ce qui était très problématique
pour la société de l'époque. Mais au-delà
de ça, il est quand même assez fondamental,
Freud, pour comprendre notre rapport au sexe.
Je ne suis pas d'accord avec plusieurs des éléments.
Mais tu sais, le concept
oedipien qui est intéressant, je vous ai parlé
d'Oedipe tout à l'heure, de vouloir tuer le père
symboliquement pour s'affranchir d'une figure tutélaire, ça cien qui est intéressant. Je vous ai parlé d'Oedipe tout à l'heure, de vouloir tuer le père, symboliquement, pour s'affranchir
d'une figure tutélaire. Ça, c'est très
intéressant. Mais il faut rappeler aussi
que Freud en a fait des vertes et des pommures.
Notamment, il donnait de la coke à ses patients en disant
qu'elle allait mieux. Lui-même en a fait
pas mal. Ça doit être pour ça.
Il s'est dit, moi, ça marche.
Ça va aller mieux pendant 15 minutes. Après ça, il faut s'en reprendre
d'autres. On ne juge pas.
Mais non, c'est ça. Les femmes qui souffraient d'hystérie ou whatever, il les 15 minutes. Après ça, il faut s'en reprendre d'autres. On ne juge pas. On ne juge pas. Mais non, mais c'est ça.
Les femmes qui souffraient d'hystérie ou whatever,
il les masturbait, puis là, après ça, il y a la mieux.
Oui, il y en a.
On a pensé que de masturber une femme,
ça allait les aider,
comme à un moment donné,
les femmes qui avaient des problèmes de santé mentale,
on les mettait sur une chaise,
puis on le faisait tourner en disant,
après, tu vas aller mieux, puis il n'y aura pas de problème.
On pensait qu'il y avait un problème physique,
qu'il fallait répondre par un problème
physique. Toute la notion
de santé mentale n'était pas du tout prise
en charge par les médecins.
Les premiers anxiolytiques, c'est pas avant les années 50-60.
C'est très récent,
notre connaissance médicale
des processus internes, puis même le point G.
Encore aujourd'hui, il y en a qui ne sont pas sûrs,
ils ne savent pas si ça existe,
le point G. Puis la notion de plaisir, encore une fois, qui ne sont pas sûrs. Ils ne savent pas si ça existe, le point G. Puis la notion de
plaisir, encore une fois, qui n'est pas
évaluée comme ça devrait.
Je pense qu'ils ont juste comme déterminé
le point G, c'est juste le clitoris
interne. C'est juste que...
Moi, je continue de l'appeler le point G parce que
je trouve ça plus facile à identifier comme
point G interne puis clitoris.
Mais ça reste qu'il existe pareil.
C'est une région à l'intérieur. C'est plus ça
que je trouve que
c'est important de différencier les deux,
parce que c'est pas à l'extérieur, c'est à l'intérieur.
Mais,
pour la masturbation,
je parlais de ça, mais c'est ça qui est
intéressant aussi,
c'est que les personnes qui souffraient
de maladies mentales ou whatever,
on les masturbait, puis eux, ils allaient mieux.
OK? Supposément.
Fait que...
C'est la décharge d'endorphine, c'est sûr que ça aidait.
C'est sûr!
Il n'y a pas caché là que...
Il y a un processus physiologique qui fait que quand tu as fait l'amour,
tu vas bien, puis ça aide. Ça, c'est sûr.
Ils devaient se ramener au
« mais c'est pour les bêtes ».
C'est un problème de santé mentale,
puis il faut te régler avec la masturbation.
Il y a une animalisation complète et une bestialisation complète de l'acte sexuel
qui est pris. On revient à l'état de bête.
Et c'est là que ça trouble
avec notre société vernie,
bien encadrée,
où les rapports sociaux sont polis.
Ça, ça nous ramène
à l'arrière et c'est vu comme quelque chose
de dangereux pour plusieurs.
Puis encore aujourd'hui, tu sais,
pas besoin d'aller dans Hansman Tale,
mais on a l'impression que les gens
qui ont une liberté sexuelle
vont amener le désordre
parce qu'ils brisent
la structure de la même manière que les couples
homosexuels, pour eux, brisent
l'ordinateur. Tu sais, l'histoire du mariage
pour tous en France
qui a fait une levée de boucliers conservateurs
ou les dragues ou les trans,
on les voit comme des problèmes.
Alors que quand tu regardes dans l'histoire,
tu fais, il n'y a rien de neuf là-dedans.
Tu sais, historiquement, on est capable de faire des liens
avec tout ce qu'il y a eu.
Tu sais, Thérésias, c'est un trans carrément.
Ça pourrait être le dieu ou la déesse trans.
Fait que tu vas chercher dans l'histoire pas nécessairement un élément pour légitimer
ce que tu es mais pour comprendre
que c'est pas une génération spontanée
il y a jamais rien qui arrive pour rien
puis il y a rien qui arrive tout d'un coup comme ça
puis c'est ça l'intérêt de travailler là-dessus
puis le rapport à la masturbation dont tu parlais
est très intéressant parce que tu sais comme je te disais
j'ai l'impression qu'encore aujourd'hui
il y a des
dildos en arrière de vous ici.
C'est rare. C'est dans un podcast qu'on voit
des dildos en arrière. Justement, c'est rare.
Ce rapport-là au corps
est en train d'être une forme de
réappropriation, d'adaptation
par rapport à la jeune génération
qui est beaucoup plus libre, beaucoup plus fluide, beaucoup plus
ouverte, alors que, tu sais, c'est drôle.
Je mangeais avec une de mes amies qui est lesbienne,
qui, elle, on regardait des trucs à la télé,
puis elle me dit, j'ai regardé Sex Education,
puis elle dit, c'est ça, à mon époque,
il ne pouvait pas y avoir des affaires comme ça
pour que moi, je me sente plus en lien avec mon monde.
Il y a une ouverture beaucoup plus grande
qui facilite la définition de soi.
Puis les gens qui s'attaquent aux gays, aux trans, aux drags,
tu te dis, mon Dieu, avez-vous un problème avec ça?
En quoi ça vous heurte? Parce que c'est ça, la grande question, aux trans, aux drags, tu te dis, mon Dieu, avez-vous un problème avec ça? En quoi ça vous heurte?
Parce que c'est ça la grande question.
Cette sexualité
qui était cachée, elle est simplement mise au grand jour.
Mais il n'y a rien de neuf dans l'histoire
par rapport à ça. Puis les sources
du passé nous permettent de le révéler.
Tu parles du fait
qu'à chacune des époques,
il y a tout le temps comme le
ballon.
Puis, parce que j'essaie de m'imaginer c'est quoi avoir une tête qui est au courant de l'histoire.
Parce que je n'ai pas cette tête-là.
Puis là, j'imagine que si j'avais cette tête-là qui est au courant de l'histoire,
ce serait plus facile de me projeter et de m'imaginer l'avenir.
M'imaginer où est-ce que ça pourrait aller
à la prochaine étape. Toi?
Mon Dieu, quelle belle question.
C'est bien amené en plus.
Je ne sais pas parce que sincèrement,
si les historiens avaient
le don de clairvoyance, on serait pas mal plus riche.
Ça se saurait. Mais je ne le sais pas.
Je ne le sais pas. Tout change.
Je ne crois pas que l'histoire se répète.
Je trouve que des fois, ça rime, comme disait Mark Twain, mais ça se répète pas
parce que autant la tension
dont on parlait tout à l'heure, on n'avait pas prévu
les réseaux sociaux, on n'a pas prévu l'intelligence artificielle
on sait pas à quoi ça va ressembler
le cybersexe avec
même la réalité augmentée
la réalité virtuelle, en quoi la sexualité
va être changée par ça, je le sais pas
j'en ai aucune idée, je pense que la meilleure manière de demander,
c'est les gens qui travaillent dans le quotidien actuel
parce qu'ils sont déjà en train d'inventer le futur.
On aurait tort de penser qu'un historien
va nous prédire l'avenir et qu'il va l'avoir.
Lui, c'est qu'il arrive à démonter.
Parce que tu connais les patterns un peu.
Oui, je sais que l'histoire ne se répète pas nécessairement,
mais il y a quand même des patterns qui se répètent. Il faut peut-être chercher un peu. Oui, je sais que l'histoire ne se répète pas nécessairement, mais il y a quand même des patterns qui se répètent
de chercher un peu le milieu
de tout le temps s'en aller à gauche, à droite.
Oui. Moi, la tension que je vois,
et c'est ce que j'ai essayé de vous dire depuis tantôt,
c'est que c'est toujours on and off. C'est à un moment donné
grande libéralisation, moment de
contrainte. Puis moi, ce que je vois en ce moment,
c'est un moment de contrainte qui revient de plus en plus.
Ah oui? Tu vois plus ça?
On parlait de Trump, on parlait des conservateurs au Canada.
On revient dans les attaques contre ce qu'ils appellent le wokisme.
Tout ça, tu te dis,
on est en train de cimenter un modèle
contre le progressisme,
en faveur du conservatisme.
Un couple, c'est un gars, une fille, point final,
leurs enfants, point final. Il y a un modèle
qui revient par rapport à ça. Ça ne veut pas
dire que l'autre modèle beaucoup plus libre,
beaucoup plus ouvert ne va pas perdurer. Je pense
qu'il va perdurer, mais je pense qu'il va toujours être en tension
ou est-ce qu'il y a des moments, ça va
remonter, ça va redescendre, mais il n'y a jamais un
qui va gagner par rapport à l'autre. Je pense que c'est ce qui
définit notre société.
Il y en a qui disent qu'il faut mettre à bas la police,
qu'il faut décollisser l'Assemblée nationale.
Ça n'arrivera pas.
Il y a des modèles de droite comme de gauche
qui se maintiennent, qui sont en tension.
Je pense que c'est nécessaire.
Je ne suis pas de ceux qui considèrent que les gens
qui ne pensent pas comme moi doivent être mis de côté.
Au contraire, parce que toi-même, tu n'as pas la vérité absolue.
C'est par la confrontation,
une certaine forme de confrontation, que tu vas arriver à créer quelque chose. Mais je n'ai pas la vérité absolue. Ce n'est pas la confrontation, une certaine forme de confrontation
que tu vas arriver à créer quelque chose.
Mais je n'ai pas répondu à ta question, je suis désolé.
Non, mais c'est correct.
Je me demandais si tu avais juste quelque chose
qui me venait en tête.
Oui, pour toi.
Mais j'ai vraiment l'intention
d'aller piocher dans ta tête sur ta chaîne YouTube.
Il y en a beaucoup de vidéos sur la
sexualité. Mais même
sur l'histoire en général, parce que
je t'écoute parler et je trouve
ça tellement impressionnant du fait que ça
vit tout dans ta tête.
J'ai travaillé pour vous. Quand vous m'avez
lancé le mandat, j'ai fait ça avec le fun.
On te pose une question et tu le sais
c'est quoi qu'il y a à faire à une Victoria, en quelle année,
ça va pas dans le sens.
C'est gentil.
J'ai envie d'avoir accès à un peu de ça.
C'est gentil. C'est sûr, je vais aller
voir ta chaîne, puis juste quand je fais
autre chose, mettre une vidéo en fond, c'est sûr,
sûr, sûr, sûr, sûr, sûr. Mais ils sont en podcast aussi,
je les ai mises en... Ah oui?
Oui, c'est sur Spotify, Apple, tout,
parce que pour les gens qui sont visuels,
d'autres qui sont plus auditifs...
Le nom encore, l'histoire nous le dira.
C'est l'histoire nous le dira, oui.
Tout est sur toutes les plateformes.
Mais incroyable.
C'est sûr, je vais aller regarder,
écouter, c'est sûr.
Moi, je me suis toujours dit que...
Pourquoi je m'intéresserais à ce qui est...
Moi, je suis une fille de présent,
vraiment, puis même pas le futur.
Moi, je suis très présent.
Je me suis toujours dit pourquoi je m'intéresserais
à ce qui s'est passé dans le passé.
Ça explique tellement de choses.
Ça nous libère, en fait.
Ça nous libère.
Il y a un très beau livre que ton chum connaît
qui s'appelle Sapiens.
Je trouve que c'est la métaphore parfaite.
Il parle du gazon.
Il dit comment ça se fait qu'on a du gazon devant les maisons.
Il dit que c'est très simple.
Il dit que, à l'époque médiévale,
les grands seigneurs
avaient tellement de temps, ils étaient tellement riches, que
devant leur château, ils mettaient du gazon pour dire au monde,
« Aïe, j'ai tellement d'argent, je vais mettre devant
chez nous quelque chose qui ne sert à rien. »
Ça fait que ce modèle-là, dans
les banlieues, puis moi, je viens de Sainte-Foy, à Québec,
maintenant, je regarde le gazon, puis je fais,
« Ça ne sert à rien. » C'est juste pour
envoyer le message. Ça fait que, sachant ça, tu fais, « Bien, je peux m gazon et je fais, ça ne sert à rien. C'est juste pour envoyer le message.
Sachant ça, tu fais, je peux m'en libérer.
Sachant que ça ne sert à rien.
Ça ne sert à rien.
C'est un modèle.
C'est carrément ça.
C'est quoi que tu mets?
Tu ne mets pas du gazon, maintenant?
Tu mets de la roche.
Je ne sais pas.
Tu fais ce que tu veux.
Tu mets de la terre.
Tu mets des fleurs.
Je ne sais pas.
Tu peux tout.
Mais pourquoi on tombe le gazon?
En Californie, ils n'ont plus d'eau pour mettre de l'eau sur les gazons
tellement c'est la sécheresse.
Enlevez-moi ça, mettez autre chose.
Adaptez-vous.
Puis c'est là que tu dis, OK, c'était juste un gars
à l'époque médiévale qui faisait ça.
Vous autres, vous avez besoin de vos terres
pour faire de l'agriculture.
Bien oui, mais tu pourrais faire...
Moi, je n'en ai même pas besoin parce que je suis plein.
Pourquoi tu ne plantes pas des carottes devant chez vous
à Sainte-Foy ou à Boucherville?
J'ai plein d'argent, pas besoin de ça.
Pas besoin de planter des carottes.
Vous allez voir maintenant, vous n'allez pas regarder
le gazon d'une autre manière.
C'est vrai.
Moi, mon gazon
versus mes deux voisins,
ce n'est pas le même gazon.
Les autres, c'est très important. Le classique,, mon gazon versus mes deux voisins, ce n'est pas le même gazon. Les autres, c'est très important.
Le classique, regardez le gazon de ses voisins.
C'est bon.
Oui, oui.
Le gazon du voisin est toujours plus vert.
Ou la version que j'aime beaucoup,
c'est le voisin est toujours plus vert sur son gazon.
C'est vrai.
Mais c'est vrai que ça ne sert à rien.
Mais non, ça ne sert à rien.
Wow.
On a des questions des gens.
Je ne suis pas sûr d'être capable de répondre à toutes. Je ne crois à rien. Non, ça ne sert à rien. Wow. On a des questions des gens. Je ne suis pas sûr
d'être capable
de répondre à toutes.
Je ne crois même pas.
On en fait-tu
comme une coupe ici
et après ça,
on a fini sur Patreon?
Il y a déjà
11h30.
OK.
On va faire ça vite.
Est-ce que tu es à l'aise
qu'on aille sur Patreon après?
Oui, bien sûr.
On ferait un dernier
petit 15 minutes.
Oui, bien sûr.
OK.
Il faut que tu sois libéré
à midi, c'est ça?
C'est ça.
OK.
On te prend 15 minutes là, 15 minutes sur Patreon
et t'es libéré. Go. Parfait.
Ben là, l'histoire du BDSM,
c'est parce que moi tantôt,
j'avais une question. Ça, je ne sais pas par exemple.
Ok, mais j'ai tendance à
dire que
le petit monsieur tantôt qui a dit
qu'il était... Le Marc Tissade.
Mais je peux vous parler aussi de Sacer Majoche,
qui a fondé ce qu'on appelle le masochisme,
qui lui a écrit un livre qui s'appelle
La Vélinus sans fourrure, fin du 19e siècle,
qui va être utilisé par les premiers sexologues
pour définir les catalogues de perversion.
Donc, c'est de là que vient le début du masochisme
qu'on va associer le sadi... Oui, sadomasochisme.
Ça part peut-être de ça, d'abord.
Ils sont inspirés de ça.
L'histoire du XXe siècle, je la connais pas,
mais le début de ça, du marquis de Sade
et de sa sœur Majoche,
c'est le fond à dire.
Masochiste.
Masochiste, exactement.
C'est de là que ça vient.
C'est-tu qu'elle trompe?
C'est un flageoleur.
C'est incroyable.
J'aime vraiment ça.
Elle est masochiste. C'est fou. Pourquoi les saints sont aussi sexualisés incroyable. J'aime vraiment ça. Elle a ma soche.
C'est fou.
Pourquoi les seins sont aussi sexualisés?
Est-ce que ça a toujours été le cas?
Bonne question!
Les seins étaient sexualisés parce que c'était l'élément qui était associé à...
Comment dire?
L'enfant mangeait le sein.
Mais de là à dire pourquoi il était sexualisé,
il va falloir que je revienne.
Il va falloir que vous me réinvitiez
pour spécifier toutes ces questions-là.
Parce que j'ai plein de réponses pour toi,
mais je ne suis pas sûr de toutes les donner.
Je pense, tu sais, j'imagine que ça revient au fait
que le corps devait être caché
et qu'il y a quelque chose que tu ne vois pas,
tu as le goût de le voir.
Il y a ça aussi.
Il y a ça aussi.
Puis ça avait été aussi les poignets.
On a fait la même chose avec les poignets,
avec les cheveux aussi.
Poignets?
Oui.
Bien oui, les poignets, très érotiques. Très, oui.ets? Ben oui, les poignets très érotiques, tu trouves pas?
Très, oui.
C'est pour ça qu'on me débrasse là.
Mais quand tu caches quelque chose, t'as raison,
quand tu fais un interdit sur quelque chose,
ça devient tout d'un coup une volonté de connaître et de savoir
et de toucher.
Dis par exemple que l'objet le plus érotique,
c'est le lobe d'oreille, tout le monde va vouloir toucher
le lobe d'oreille tout d'un coup.
Et pourtant, ça l'est aussi.
Ben c'est vrai.
Oui. et tout le monde va vouloir toucher au lapin de reine tout d'un coup. Et pourtant, ça l'est aussi. C'est vrai.
Puis là, ici, on a... Le travail du sexe,
ça a parti...
La prostitution,
j'en ai parlé un petit peu, mais ça a toujours été
la prostitution. Ce n'est pas vrai de dire que c'est le plus vieux métier
du monde. Je déteste cette formule.
Non, non, non.
C'est faux. Il y a une très belle
vidéo des Revues du Monde, qui est une youtubeuse en France, qui a fait une vidéo pour dire, arrêtez de dire que c'est le il y a une très belle vidéo des revues du monde qui est une youtubeuse en France
qui a fait une vidéo pour dire
arrêtez de dire c'est le plus vieux métier du monde, c'est pas vrai
mais c'est quoi le plus vieux métier?
je sais pas, moi peut-être
c'est une bonne question
le plus vieux métier de la femme?
ça je sais pas, c'est une bonne question
il va falloir aller voir la vidéo peut-être
c'est notre premier métier
on est fait pour ça
mais tu sais dans la prostitution, ça a toujours
été imbriqué dans toute la société à travers
les âges. Des fois, ça a été accepté. D'autres fois, un peu
moins. Mais, tu sais, les travailleuses du
sexe, il y en a qui ont essayé de les libérer.
Il y en a qui ont essayé de l'encadrer. Mais le 19e siècle,
c'est le siècle par excellence de ce qu'on a appelé
les maisons closes, où on avait plein
de prostituées qui étaient là. Les gars
pouvaient y aller. Après ça, on a interdit la prostitution.
Les filles se sont retrouvées dans la rue au 20e siècle.
Puis il y en a qui ont dit, c'est une catastrophe,
on n'aurait jamais dû interdire les maisons closes.
Quand tu ne peux pas empêcher quelque chose,
tu le règlementes, pour preuve, la marijuana.
Ça, au Québec, c'est comme, on ne peut pas l'interdire,
on va l'encadrer.
Puis plusieurs encore aujourd'hui disent,
plutôt que d'empêcher la pornographie,
mais la prostitution, cadrer ça,
les filles vont être mieux traitées, mieux
encadrées. Puis, ils ont droit comme n'importe qui
à leur dignité, puis à la dignité
du travail. – Tu disais, là, que
les courtisanes qui faisaient 10 000
francs
dans un mois,
elles avaient le droit de garder
leur argent. – Complètement, complètement.
C'est comme des femmes entre les deux
qui avaient une certaine autonomie, mais tu sais,
ça dure le temps qu'elles sont désirables
aussi. Une courtisane
qui, après ça, perd sa beauté,
disons-le comme ça. Elle n'a pas son mari pour prendre soin
d'elle pour finir ses jours. Ben non, elle se retire, il faut qu'elle ait
de l'argent pour le faire. Puis des fois, ça se termine
bien, d'autres fois, ça se termine plutôt mal.
OK. Ah oui.
Je m'excuse, j'ai coupé, c'est juste, ça me restait.
Parce que je me dis, tu sais, les femmes étaient tellement réglementées que c'est juste ça me restait parce que je me dis les femmes étaient
tellement réglementées
que c'est sûr
que les gens
ont fait comme
ton argent
et la nôtre
c'est clair
mais c'est pas comme ça
c'est fou hein
c'est vrai
c'est pas légal
pour les plus pauvres
oui il y avait un pimp
qui lui
prenait l'argent
puis il gérait le tout
ben si j'avais le choix
dans cette époque-là
je serais une courtisane
ben oui moi aussi tu sais ben oui puis c'est le fun, dans cette époque-là, je serais une courtisane. Oui, moi aussi.
C'est le fun.
Tu peux avoir plein de jobs.
Des riches banquiers, mais ce n'est pas dit que c'est nécessairement des beaux banquiers.
Les gens qui ont de l'argent, ce n'est pas nécessairement
les plus attirants.
Non, c'est clair.
Mais ça reste une vie de contrainte, une vie d'obligation.
Puis après, comme tu dis,
après ça, tu n'es plus bonne.
Après ta retraite,
tu es 10 ans après.
Si j'avais le choix, je serais à notre époque.
C'est ce que je me dis tous les jours.
Je ne veux pas vivre dans le passé.
Ah oui, mais en étant un homme?
Complètement. Je trouve que notre époque est toujours
mieux que celle du passé.
J'essaie de me dire, et ça c'est une philosophie de vie,
que nous vivons l'âge d'or actuellement.
Ça évite d'être défaitisme.
Défaitisme de dire, plus tard,
ça va aller mieux. Non,
la vie, c'est maintenant.
Pour les hommes, le féminisme, c'est pour vous aussi.
Ça te permet à... Maintenant,
tu as accès plus à ta vulnérabilité,
tu as accès plus à...
Tu peux plus s'exprimer.
Tu n'as plus besoin de tout garder en dedans,
mon pauvre. Non, puis d'attendre
les matchs de hockey pour exprimer une émotion sur 10 ans.
La colère.
Oui, exactement.
C'est très bon.
OK, une dernière petite question,
puis après, ça ne va pas être très...
C'est parce qu'il y a quand même des trucs
que tu as abordés.
Mais les moyens de contraception au fil du temps,
c'est intéressant.
Ah oui, ça, c'est super intéressant.
J'ai une vidéo qui va sortir bientôt
là-dessus sur la contraception d'à peine 40 minutes.
Où est-ce que, dès
l'Égypte antique, on retrouvait
des méthodes de contraception
assez utiles d'ailleurs, mais
c'est pas avant le 20e siècle.
Par exemple, le condom, il existait, mais c'était
en pot de boyaux de moutons
qu'on mettait, ou en poisson. C'était assez dégueulasse.
Après ça, pour les femmes,
c'est assez complexe.
Ils pouvaient se faire avorter dans des conditions affreuses.
Il y avait des sérums, des trucs
comme ça. Mais disons
que ça manquait. C'est vraiment le XXe siècle
qui va structurer. Puis comme je te disais, la pilule
dans les années 1950, ça va être une révolution
complète pour la femme.
C'est incroyable.
OK, mais on irait sur Patreon.
Quelle année
qu'on a pu
avoir du plaisir sexuellement?
Qu'est-ce que tu veux dire?
Que c'est maintenant correct.
Toujours, ça a toujours été correct.
Mais tantôt, tu disais qu'on ne pouvait pas avoir du plaisir.
Dans la mesure où les autres
ne le savent pas, tu fais ce que tu veux.
Ça, ça a toujours été comme ça.
Ils ne l'ont pas dit, ils ne l'ont pas annoncé.
Non, non, non. Tu as toujours pu
avoir du plaisir. Simplement, c'est que tu ne vas pas
t'en vanter devant tout le monde.
Là, ça a évolué, mais ils n'ont pas
annoncé à quelque part que là, on va avoir du fun.
Techniquement, on ne peut pas tant.
Techniquement, dans la religion, je ne me suis pas mis à jour
sur les encyclés. Non, dans la religion, je sais. Je suis allée
à un mariage, puis la cas, on a entendu le texte
puis c'était pas ça. Pas pas de fun.
Comme tu disais, on appartient à l'homme. Encore aujourd'hui.
Oui, oui, c'est ça.
Merci.
Laura, c'était extraordinaire.
J'ai tellement hâte que cet épisode-là sorte
dans le monde, que les gens qui ne te connaissent pas
déjà te découvrent. T'es
extraordinaire. Puis ce livre-là, je veux
l'acheter. Je veux trouver,
j'ai écouté
tous les trucs
que tu as plugés.
Ah, il est en français.
Oui, il est en français.
Je suis une personne
très obsessive
puis je change
d'obsession sans cesse.
Là, j'étais sur la fin
de mon jeu vidéo.
Fait que là,
je pense que je m'en vais
sur l'histoire.
C'est bon.
Merci énormément.
Merci beaucoup.
C'est incroyable.
Est-ce que tu as
d'autres choses
à pluguer, mettons, parce que là, il y a ta chaîne YouTube. Il y a le. C'est incroyable. Est-ce que tu as d'autres choses à plugger,
parce que là, il y a ta chaîne YouTube.
Il y a le livre, l'histoire nous le dira,
qui est toujours disponible, le tome 1,
puis le tome 2 va s'en venir bientôt.
C'est toi qui as fait ça?
Oui, le livre de l'histoire nous le dira.
Pas celui-là.
Oui, oui.
Bravo pour tout.
On s'en va sur Patreon, si vous voulez avoir,
parce qu'on a plein d'autres questions,
donc si vous voulez avoir les autres questions,
on est sur Patreon.
Yeah! Bienvenue sur la, on est sur Patreon.
Bienvenue sur la plateforme officielle Patreon
Sexe Oral. Je suis là.
Je suis là, j'arrive.
Qu'est-ce que tu peux t'attendre sur notre plateforme
Patreon? C'est des shows en live
qu'on n'a jamais montré à personne que tu vas
pouvoir voir. Vous allez pouvoir poser des
questions pour des invités qui s'en viennent.
Vous allez voir un podcast bonus par mois.
Des fois, c'est des shows live. Des fois, ça va juste être
nous ici qui jam.
Après les podcasts
qu'on va avoir enregistrés, on va aller direct
sur Patreon pour filmer des after-shows.
Des annonces à l'avance, des billets,
des accès à des shows live.
Peu importe ce que vous choisissez, comme whatever,
on vous remercie d'avance.
Ça fait une grosse différence pour Sexe oral.
C'est quelque chose qui grandit, c'est notre bébé.
On est fiers, on est contents.
Merci énormément. Sous-titrage Société Radio-Canada