Sexe Oral - Vivre en situation d’itinérance avec Annie Archambault
Episode Date: October 12, 2023Les propos exprimés dans ce podcast relèvent d’expériences et d’opinions personnelles dans un but de divertissement et ne substituent pas les conseils d’un.e sexologue ou autre professionnel ...de la santé. Cette semaine sur le podcast, les filles reçoivent l'intervenante de proximité Annie Archambault qui est venue parler de la vie en situation d'itinérance. Ressources: https://danslarue.org/ https://www.change.org/p/je-soutien-le-projet-de-la-maison-benoit-labre-%C3%A0-st-henri http://rapsim.org/ Collecte de dons: Si vous voulez donner combinaison, manteaux, tuques, mitaines et gants, bas de laine (neufs), cache-cou, pantalon de neige, hotpads ou matériel d'hygiène menstruelle (serviettes sanitaires, tampons, etc.), vous pouvez le faire aux 4 lieux de collecte suivants: Locaux de l'Auberge communautaire du Sud-Ouest (ACSO) Appeler avant au 514-768-5223 5947 Boul. Monk Locaux de Méta D'Âme Appeler avant au 514-528-9000 2250 rue Florian en semaine de 10h à 17h SDC du Village 1211 Rue Ste-Catherine Est du Lundi au Vendredi de 12h à 17h Locaux de RAP jeunesse 10780 rue Laverdure - local 105 lundi au vendredi de 9h à 21h----- Le podcast est présenté par Éros et Compagnie Utiliser le code promo : SexeOral pour 15% de rabais https://www.erosetcompagnie.com/ Les jouets dont les filles parlent: https://www.erosetcompagnie.com/page/podcast Le podcast est présenté par le Centre PHI. Pour plus d'informations: sexedesirsdata.com Le podcast est aussi présenté par Manscaped. Pour plus d'informations: https://ca.manscaped.com/ Code promo pour 20% de rabais et la livraison gratuite: SEXEORAL20 ---- Pour collaborations: info@studiosf.ca Pour toutes questions: sexeoral@studiosf.ca Pour suivre les filles sur Patreon: https://www.patreon.com/sexeoralpodcast Pour contacter les filles directement, écrivez-nous sur Instagram: https://www.instagram.com/sexeoral.podcast/
Transcript
Discussion (0)
Le podcast d'aujourd'hui est présenté par les gens que j'aime le plus au monde,
Eros et compagnie, qui là, en passant, on a une promo nouvelle qui a vraiment poigné l'année passée.
On la refait cette année.
C'est la promo suivante, c'est quand tu réserves une démonstration, soit du dimanche au jeudi,
chez toi, avec une gang de filles, de couples, d'amis, n'importe quoi.
Tu veux te faire une belle petite soirée.
C'est très cool.
Tu reçois automatiquement un cadeau
qui est un satisfaire, un vibrateur
de haute qualité,
d'une valeur de 100 $ gratuitement.
Donc, tout simplement,
tu t'en vas sur le site Eros et compagnie,
tu écris le code promo sexe oral
et on va te remettre ça à ta démo.
Dernière affaire avant de vous laisser
pour le podcast de cette semaine.
Cette promo-là est
valide pour le mois d'octobre et novembre.
Donc, c'est ça. Faites vite.
Voilà. Bravo!
Merci. Puis en passant, si tu veux acheter
aussi sur le site, tu as 15% de rabais
avec le code
Sexoral.
Voilà. Puis là, nos jouets sont sortis,
la gang. Fait que trois points,
finalement. Nos jouets sont sortis.
Allez voir dans la section.
Ça que ça râche.
La contribution à cette intro-là,
ça va juste être moi qui...
Ouais!
Bravo!
Yes, sir!
Let's go!
Une production du studio SF.
Aujourd'hui,
on a reçu au podcast
Annie,
une intervenante avec les gens en situation d'itinérance.
Et puis, c'est sincèrement l'un des meilleurs podcasts qu'on a fait depuis longtemps.
Il va éveiller des consciences, il va changer le monde, il va changer les perceptions.
Je suis là tellement confiante de l'impact positif que cet épisode-là va avoir.
On est ressortis de là.
Joanie et moi. Les nouvelles femmes.
Changer. On voulait
quitter nos emplois.
On voulait acheter
des buildings.
On est comme,
qu'est-ce qu'on peut faire avec les privilèges
qu'on a? Parce que c'est vraiment, vraiment facile de s'asseoir sur nos privilèges
et d'oublier
la chance qu'on a
puis c'est ça
ça remet les yeux dans les trous
un peu, fait que bon épisode
et puis
il va y avoir des ressources
dans la description
des liens pour donner aussi, on va mettre des liens pour si il y a des ressources dans la description. Des liens pour donner aussi.
On va mettre des liens pour si il y a des gens
qui veulent contribuer à cette belle cause-là.
Donc, merci.
Bon podcast!
Bon dégustation de bijoux d'épisode.
C'est ça, les mots que j'ai choisis de styliser.
J'adore.
Des beaux bijoux.
Le podcast d'aujourd'hui, présenté par Centre Phi,
qui vous arrive avec une nouvelle expérience sensorielle, multisensorielle,
qui explore les liens entre la sexualité et les technologies,
qui s'appelle Sexe, Désir et Data.
C'est présenté en première mondiale au Centre Phi depuis le 1er août 2023,
mais c'est encore d'actualité en ce moment.
L'exposition est prolongée pour cet automne aussi.
C'est une expérience unique
qui parvient à ouvrir les mille et une portes
de nos désirs.
C'est une exposition qui est le fruit
d'une coproduction entre Phi et Ababa Ban,
créée en partenariat avec Club Sexu
et plusieurs autres artistes multidisciplinaires.
Et c'est une expérience 16 ans et plus.
Yes.
Puis là, à travers ça,
toutes les oeuvres qui sont à l'intérieur de ce salon-là,
il y a la séduction,
on parle aussi d'algorithmes,
pornographie, des perceptions,
des identités de genre,
témoignages intimes, vulnérabilité,
des rencontres sensorielles, de consentement aussi.
On parle aussi du travail
du sexe, des intelligences artificielles, de consentement aussi. On parle aussi du travail du sexe, des intelligences
artificielles,
des expériences queer. Donc, on parle
de vraiment plusieurs choses. Et en plus,
ce qui est vraiment cool, c'est que
tu as accès à Max,
qui est une intelligence artificielle,
que tu vas pouvoir discuter avec lui.
Puis, Max, il est très coquin. Donc,
si tu as envie de te laisser séduire,
tu peux te promener dans le salon, justement, d'exposition
et discuter avec Max.
Puis tu peux aller aussi sur le site.
Oui, tu peux déjà lui parler, si tu veux voir un peu, là,
goûter à Max avant d'être sur place.
Tu peux aller sur sexedesirsdata.com
pour trouver Max, le discuter et dire
je m'en viens beber au Centre Phi.
On va continuer de jaser.
Même s'il va tout seul,
t'es pas tout seul.
C'est ça.
Il est là dans ta poche.
Merci.
Merci Centre Phi.
Bon podcast. Bonjour Annie.
Allô.
On est très content de te recevoir.
Aujourd'hui, je veux juste savoir aussi, c'est qui qui t'avait,
c'est-tu toi qui avais approché?
Non, c'est vous qui m'avez approché.
C'est ça, c'est Julia.
Fait que t'as parlé avec Julia.
Oui.
OK, c'est ça.
Fait que là, on pourrait dire, en gros, qu'est-ce que...
Là, toi, t'es habituée de faire ça.
C'est nous qui faisons le travail.
On dirait que tu nous as stressées.
C'est quoi le sujet?
Non, non, non.
T'es habituée de parler de ce sujet-là.
Parce que t'es représentante... Je suis intervenante de proximité pour les personnes en situation d'it pas le sujet. Non, non. Je suis habituée de parler de ce sujet-là. Parce que t'es représentante...
Je suis intervenante de proximité
pour les personnes en situation d'itinérance.
OK.
Pour faire le gros.
C'est quoi proximité?
Qu'est-ce que ça...
Ben, proximité, ça veut dire que c'est moi
qui se déplace dans leur milieu de vie.
Oh!
Pour te faire un gros résumé, là.
Je fais beaucoup...
Je travaille pas qu'avec l'itinérance.
C'est mon mandat principal. Mais après, je fais
aussi de la livraison de matériel neuf et stérile,
de consommation de condoms,
de lubrifiants.
En fait,
t'es une personne marginalisée,
tu rentres dans mon mandat. Fait que ça peut être
travailler avec des... Mon mandat,
il est pas jeunesse, mais...
Avant, il était jeunesse, par contre. Mais, tu sais, ça arrive que ça peut être travailler avec des... Mon mandat, il n'est pas jeunesse, mais avant, il était jeunesse, par contre.
Mais ça arrive que ça peut être vraiment tout.
Ça peut être gang de rue, ça peut être travail du sexe,
ça peut être itinérance,
ça peut être des personnes qui consomment,
santé mentale et tout.
Mais il faut que tu sois quand même
dans une position marginalisée
et comme dans la marde un peu.
Mais mon mandat premier, c'est vraiment l'itinérance.
Ça fait que c'est comme 85 % de l'itinérance.
La prévention aussi à l'itinérance. Ça fait que c'est comme 85 % de l'itinérance. La prévention aussi à l'itinérance.
Un suivi si jamais ils ont trouvé un appartement,
s'ils ont besoin d'être accompagnés là-dedans.
Puis pendant qu'ils sont en situation d'itinérance.
Ça fait combien de temps que tu fais ça?
Que je suis intervenante de proximité,
ça fait un an et demi.
Puis avant ça, pendant trois ans,
j'étais père aidante en intervention alternative
dans un programme jeunesse pour les jeunes de la rue de Centre-Sud.
T'avais quoi, t'as?
Père aidante?
Oui, ça veut dire que moi, j'ai été engagée basée sur mon vécu seulement.
Puis après, ils te forment, dans le fond, pour faire de l'intervention auprès de tes pères.
Fait que c'est P-A-I-R.
OK.
Auprès de tes pères.
Ah, comme un genre de parent.
Donc oui, fait que tu deviens...
Fait qu'ils t'engagent vraiment
basé sur ton vécu.
OK.
Mais tu sais, t'es formé.
T'es formé en continu tout le temps.
Ils te mettent pas sur le terrain
comme du jour au lendemain.
Le voici, tiens, une intervention.
C'est dangereux.
Oui.
Mais fait que t'interviens
auprès de ta communauté.
C'est ça, un père aidant.
Puis après, bien, quand que...
Tu sais, pour être père aidant,
il te faut comme un pied dedans
puis un pied à l'extérieur.
Je vais toujours être père aidant dans l'âme, c'est sûr.
Ça bosse beaucoup mes interventions.
Mais à un moment donné, je suis comme, OK, peut-être que je suis moins paré-dente que je l'étais.
Là, je suis devenue intervenante.
OK. Je sais que, en tout cas, tu me dis, on ne va pas là ou on va là ou whatever.
Mais là, tu étais là-dedans, ça était ta réalité
à un stade.
Puis quand que t'as commencé à être parrain d'entre,
t'avais réussi à t'en sortir
par toi-même?
Ben, non.
C'était grâce à des intervenants comme moi aujourd'hui.
Dans le fond, moi j'ai été
5 ans en situation d'étirance, mais de l'étirance
cachée, ce qui touche les femmes,
la communauté LGBTQ+, et les jeunes surtout,
ce qui veut dire que personne ne le sait.
En fait, tu es dans la rue, le but, c'est que les citoyens ne le savent pas pour ta protection parce que tu es une personne vulnérable déjà à la base.
Donc, une femme va être vulnérable à nuit.
Si les gens savent qu'elle est dans la rue et qu'elle n'a nulle part où aller,
ça la rend vulnérable à des, si les gens savent qu'elle est dans la rue et qu'elle n'a nulle part où aller, ça la rend vulnérable à des agressions
ou des choses comme ça.
Puis j'ai trouvé, dans le fond,
il y avait un organisme communautaire
que j'allais beaucoup, beaucoup souvent
en réduction des méfaits
qui était pour les jeunes femmes 18-30 ans,
femmes, femmes trans.
Et il y avait un programme de logement à 25 %.
Dans le fond, tu payais 25 % de ton entrée d'argent.
Et j'ai eu la place, dans le fond, dans les logements.
Fait que...
Puis là, après, j'étais comme, bon,
bien, qu'est-ce que je fais de ma vie?
J'étais comme, j'ai vécu tout ça pour...
Puis il y avait le programme de parrainance.
OK.
Fait que j'ai appliqué, oui.
Puis,
mettons,
question,
je ne sais pas si ça aussi,
tu es à l'aise,
mais comment
que tu en es venue
à être dans
la situation d'itinérance,
toi?
Bien,
c'est parti
de violences conjugales,
dans le fond.
J'ai vécu
beaucoup de violences conjugales.
J'ai eu un stress post-traumatique
chronique et sévère.
Je ne pouvais plus travailler,
je suis tombée dans la conso. Je pense que c'est l'histoire classique de beaucoup de
femmes dans la rue, en fait, malheureusement. Puis c'est ça qui a découlé, puis ma santé
mentale, puis je n'avais pas accès, les listes d'attente étaient longues, je suis
comme tombée dans les mains du filet, comme plein de femmes, en fait.
Puis, tu as dit itinérance cachée?
Oui, itinérance cachée.
Tu as l'itinérance visible, celle qui dérange qu'on dit,
puis l'itinérance cachée.
L'itinérance cachée, ça implique en quoi?
C'est juste de ne pas en parler?
Non, c'est que dans le fond,
c'est de prendre le métro toute la journée.
Pas de dormir sur un banc, Tu prends le métro physiquement
toute la journée. Fait qu'exemple, toi, t'es dans le métro,
tu penses juste que je m'en vais travailler
ou chez quelqu'un. Ça peut être
d'être dans un McDonald's toute la nuit
puis avoir l'air de faire quelque chose,
être à la bibliothèque,
avoir l'air de faire une petite sieste au parc l'après-midi
comme tout le monde.
Ça peut être l'étinence cachée.
Ça peut être aussi
d'accepter des échanges
de services sexuels en échange d'un toit.
Puis là, il faut faire attention. Tu sais, tu as le travail du sexe
des personnes qui font ça parce qu'ils aiment ça
puis que ça amène du positif.
Puis tu as le côté aussi de survie
du travail du sexe qui est vraiment différent.
Ça va être d'accepter des violences
sexuelles en échange d'un toit.
Ça peut être de rester dans une situation de violence conjugale
parce que tu n'as pas où aller, dormir dans ton auto,
faire du couchsurfing,
être 18 dans un 5,5 à dormir à terre.
C'est de ne pas avoir de stabilité,
mais aussi, tu ne veux pas qu'on le sache
parce que tu es vulnérable.
Les femmes vont marcher toute la nuit,
elles ne vont pas dormir la nuit.
C'est plein de choses comme ça.
Puis quand tu es en...
Parce que là, toi, tu dis que c'était...
Encore une fois, tu me dis...
Tu dis que c'était lié à la consommation aussi,
violence congéale. La conso n'a pas tant de rapport dans le sens qu'il y a de la consommation aussi, violence congéale.
Bien, la conso n'a pas tant de rapport dans le sens
qu'il y a de la consommation dans toutes les classes sociales.
Ce n'est pas la consommation qui a fait que j'ai été dans la rue.
Vivre une période d'itinérance,
ça n'arrive pas du jour au lendemain.
Il n'y a personne qui a une maison, un chien, deux enfants,
qui fait que moi, je vends tout et je m'en vais dans la rue.
C'est vraiment insidieux.
Ça arrive vraiment lentement.
Souvent, tu brûles des ponts avant d'être dans la rue.
Tu es beaucoup endetté avant d'être dans la rue.
Ton Equifax explose de dette
parce que tu as essayé de payer ton loyer.
Mais ce n'est pas la conso qui m'a rendu dans la rue.
C'est plein la conso qui m'a rendue dans la rue. C'est vraiment...
C'est plein de facteurs sociaux.
C'est plein de facteurs qui ont fait
qu'ensemble, ça a donné ça.
Est-ce que tu te souviens
de la première nuit que t'as faite,
« Hey, je sais pas où je peux va dormir ce soir, maintenant. »
Bien, oui et non.
Comme j'ai dit, ça arrivait,
mais je suis capable d'aller chez des amis
Ou des choses comme ça
Mais après, tu sais, je me rappelle la première fois
Que j'étais dans un hébergement
J'ai fait comme, je ne devrais pas ici
Qu'est-ce que je fais ici
Puis je me suis enfuie
J'aimais mieux dormir dehors
Tu sais, parce que pour moi
Ça ne faisait pas de sens que j'étais là
Je pense que c'est quelque chose aussi
De pourquoi j'en parle autant sur des plateformes
C'est que les gens ne comprennent pas
Le clash, le trauma que ça vient de vivre ça,
puis de le réaliser.
Comme j'ai dit, l'itinérance cachée, souvent, les gens, ça va prendre du temps
avant qu'ils aillent dans les organismes, parce que justement,
ils ne se voient pas comme une personne en situation d'itinérance.
Moi, j'ai su que j'avais vécu de l'itinérance aussi longtemps
quand j'ai commencé à être intervenante, puis qu'on m'a dit,
« Ouais, mais ça, c'était de l'étudiance cachée.
Tu n'as pas été dans la rue deux ans,
tu as été dans la rue cinq ans.
Même moi, je ne le savais pas.
Je l'ai su en faisant des formations.
Shit!
Oui.
Parce qu'il y a deux ans sur cinq,
mettons que je n'étais pas cachée.
Là, c'était plus visible.
Là, je ne sais plus où aller.
Là, je suis dans le système.
Là, je vais dans les hébergements. Là, je suis sur le trottoir. Mais encore là, c'est ça. Là, c'était comme, je ne sais plus où aller. Là, je suis dans le système. Là, je vais dans les hébergements.
Là, je suis sur le trottoir.
Mais encore là, c'était plus rare.
C'est comme, je n'ai jamais quitté sur le trottoir.
Je n'ai jamais... Les chances cachées, c'est ça aussi.
Si tu quêtes, c'est parce que l'on le sait.
Ah oui, comment tu fais pour...
C'est terrible.
Il y a beaucoup, beaucoup de jeunes
qui vont faire du travail du sexe par survie.
Parce que tu sais, tu as trois classes de travail du sexe.
Des fois, on pense qu'il y en a juste deux.
Tu as celui qu'on voit dans les films,
le pimp violent.
C'est des choses qui existent.
Je dis pas que ça n'existe pas.
Puis là, tu as l'autre côté qui est la femme épanouie
qui aime ce qu'elle fait
puis c'est pour se découvrir elle-même, etc., etc.
Mais il y a comme une troisième classe
qui, là, d'après moi, comme c'est pour se découvrir elle-même, etc., etc. Mais il y a comme une troisième classe qui, là,
d'après moi, comme 80 %
du travail du sexe, qui est du travail du sexe
par survie. Puis c'est souvent ça
que les jeunes ou les
femmes vont faire dans la rue, dans le fond,
pour survivre.
Puis, tu trouves...
Comment ces gens-là vont
trouver des clients, mettons?
Ah, bien, souvent, il va avoir des agences.
Il y a sinon des sites Internet aujourd'hui.
C'est super facile.
Tu as plein de sites Internet
que tu fais juste mettre des annonces Merci Bye.
Ils se louent une chambre de motel.
Puis ça, en faisant du travail du sexe,
ils peuvent se louer des chambres de motel,
ça fait qu'ils dorment pas dehors.
Mais ils sont quand même considérés comme étant...
Oui, parce qu'ils n'ont pas de stabilité résidente.
Ils font de motel en motel, puis à un moment donné, les motels les barrent Mais ils sont quand même considérés comme étant... Oui, parce qu'ils n'ont pas de stabilité résidente.
Ah, c'est ça.
Ils font de motel en motel, puis à un moment donné,
les motels les barrent parce qu'ils sont en train de faire du travail du sexe.
Est-ce qu'il y a des motels où c'est accepté?
Non, c'est illégal.
Des endroits zéro, c'est ça?
C'est ça.
Fait que là, il faut que tu trouves... Mais attends, mais il y a une différence entre accepter...
Je veux dire, il y a des motels qui savent absolument que ça se passe.
Oui, sûrement.
Après, eux, ça amène de l'argent,
fait que tant mieux pour eux.
Mais ce que je veux dire, c'est que c'est illégal, point.
Est-ce que tu t'es fait des amis dans la rue, j'imagine?
Bien oui.
Parce que ça doit être beaucoup de ça, tu sais.
Oui.
C'est une communauté.
C'est ça.
C'est de l'entraide.
Bien oui, on allait au festival de jazz ensemble.
On faisait des affaires, on faisait des activités.
Mais oui, absolument.
Que t'as rencontré, mettons, dans des hébergements,
dans des...
Puis est-ce qu'il y en a, mettons, qu'aujourd'hui,
t'es intervenante avec eux?
Je pourrais pas.
Tu pourrais pas?
Je pourrais pas.
Parce que ça, c'est...
Ça m'est déjà arrivé comme par aidant, justement,
qu'exemple, quelqu'un que j'ai connu de la rue.
L'affaire, c'est que je connais trop d'informations sur eux.
Ça ne les a pas laissées se dévoiler à leur rythme,
si tu veux.
Mais aussi, c'est que je n'ai pas le...
Si, par exemple, j'interviens avec quelqu'un
que je connais bien ou que j'ai déjà consommé avec eux
ou que j'ai déjà fait des conneries avec eux,
peu importe,
mais je n'ai pas le côté d'intervention de...
Tu sais, tu as l'émotion qui rentre là-dedans.
Fait que dans ce temps-là, tu réfères à un autre intervenant.
C'est la chose à faire.
Puis ils comprennent quand t'expliques.
Puis après, c'est ça aussi que la première chose,
si tu leur dis, tu sais, tout ce qu'on a vécu ensemble
ou tout ce que tu me dis, c'est confidentiel.
Parce que c'est la même confidentialité
qu'un médecin à partir de 14 ans.
Fait que tu peux pas parler
à d'autres intervenants
de la personne.
Puis tu dis que c'est comme une communauté, puis que vous entraidez
et tout, mais est-ce que tu
remarques qu'il y a beaucoup de gens dans cette
communauté-là qui sont quand même,
mettons, justement, les agressions entre
des agressions, des vols,
des...
C'est de la survie, puis c'est ça qu'il faut
comprendre. Moi, ce que
je trouve drôle, là,
c'est juste moi, mais tu sais, exemple,
moi, je travaille beaucoup avec les vieux de la vieille,
tu sais, comme Roger, qui m'aime un jour
puis qui m'aime pas l'autre, là.
Puis que ça fait comme dix ans qu'il est dans la rue
puis qu'il est bien, comme, dans sa situation,
comme, il survit.
Puis, tu sais, j'ai plein d'exem situation, comme il survit. Puis,
j'ai plein d'exemples de comme,
« Ah, Annie, telle personne m'a volé mon cellulaire. »
Puis là, ils sont en crisse.
Ils sont comme, « Je sais que c'est lui qui a volé mon cellulaire. »
Puis le lendemain, les deux sont en train
de se manger une slice de pizza.
Comme sur le trottoir en disant « Je t'aime. »
Ils savent que c'est de la survie,
puis que l'autre, il a volé par survie.
On dirait qu'il n'y a pas,
dans le temps, ils ne se fâchent pas longtemps
parce qu'ils ont fait la même affaire.
C'est ça, OK.
Après, il y a, je trouve,
plus d'agressions
des citoyens qui aiment pas
les personnes en situation d'étudiance.
Puis ça, il y en a vraiment beaucoup, des agressions sexuelles.
Des agressions
comme... Je me rappelle plus c'est dans quelle ville,
mais il y en a un qui est décédé, l'autre à l'hôpital
parce que des jeunes trouvaient ça drôle de battre
des gens de la rue. Si tu regardes sur TikTok,
il y avait comme un trend d'aller acheter
des burgers au McDo puis de les smash
en face des gens de la rue pendant qu'ils dormaient.
De pisser sur les gens
de la rue, de leur cracher dessus.
Il y a beaucoup de micro-agressions
et même d'agressions sexuelles
d'usagers qui viennent te voir
et qui sont comme, cette nuit, j'ai vécu une agression sexuelle.
Puis pour eux, c'est normal.
Ils sont comme, je peux-tu avoir
un nouveau pantalon parce que j'ai du sang partout.
Ça va être ça leur demande.
Après, il y en a qui vont
en parler plus, mais c'est triste
de savoir que des fois, c'est rendu une réalité.
De faire comme, ben oui,, ben juste correct, Annie,
je peux-tu juste avoir, j'ai faim.
Ah, oui.
Oui.
Puis les, les, quand ça arrive,
mettons, des situations comme ça, est-ce que, ben,
premièrement, c'est quoi l'âge le plus
jeune que t'as vu ou que...
12 ans, mais ça, je tiens à le dire,
c'est quand même rare.
12 ans.
Puis c'est souvent pris en charge très vite,
dans le sens qu'il y a un hébergement qui accepte à partir de 12 ans.
Mais là, tu sais, il y a tout le côté DPJ, les parents.
Puis là, je n'ai jamais travaillé avec des jeunes de 12 ans,
puis je sais qu'entre 12 et 14 ans, il y a des lois.
C'est super strict, c'est super serré.
Mais après, tout ce qui est un peu intervention, jeunesse,
il y a des hébergements
qui commencent à 14
jusqu'à 18, puis après,
ça peut être un autre groupe jeunesse
18-30 ou 18-25,
mais à 14 ans.
Ça, à 14 ans, c'est des
jeunes chemins que leurs parents
sont violents. Il y a beaucoup d'agressions
sexuelles, beaucoup d'incestes.
Je ne peux pas dire combien d'histoires.
En fait, je pense que je ne connais pas vraiment
un jeune de la rue qui ne s'est pas
fait agresser sexuellement quand je travaillais
avec les jeunes.
De l'inceste, beaucoup.
Des jeunes qui vont fuir aussi, exemple des personnes
trans qui vont fuir parce qu'ils ont peur de leurs parents.
Beaucoup de violence
familiale. Donc, ils fuient, en fait,
la violence familiale, ce qui est...
OK, je veux dire.
Je comprends.
Y a-t-il beaucoup de ces personnes-là qui... Parce que, mettons, justement,
un jeune de 14 ans qui vient vers vous,
est-ce qu'il y en a certains,
je sais qu'il doit y en avoir beaucoup, mais qui réussissent
à s'en sortir pareil, puis à...
Ben, c'est sûr que là, tu sais, je travaille
plus dans le jeunesse depuis un an et demi,
mais avant,
ce qui est tough, tu sais, 14 ans
encore, là, c'est pas la majorité,
là, je dirais, c'est plus 16 ans, puis là, c'est des fugues,
là, des PJ, mais ce que je trouve
difficile, c'est qu'il y a
pas assez de programmes,
il y a pas assez de place dans les programmes, puis
tu sais, quand tu me poses cette question-là, ça me
vient un flashback d'un jeune, justement.
Il était là à tous ses rendez-vous.
Il a tout rempli les papiers.
Il avait toutes ses pièces d'identité. On applique pour des logements
subventionnés ou des logements avec intervenants.
C'est parce que tu as
500 autres jeunes qui appliquent.
Puis tu as un appart.
C'est une question de chance,
pas juste du vouloir.
C'est pour ça que la phrase « Si tu veux, tu peux » dans mon domaine,
c'est une phrase très privilégière parce que le « peut », c'est les outils.
Si tu veux, tu peux, mais le « peut », c'est des outils
qui sont supposés être offerts par le gouvernement ou par des programmes.
Puis s'il n'y a pas la place, il y a beau vouloir le jeune,
puis être à tous ses rendez-vous, le « peu, c'est l'accès au programme.
Comme moi, quand j'ai été acceptée dans un programme
pour les logements, justement,
j'ai dû donner plein de 25 sous à plein de femmes de la rue,
puis on s'était séparées plein de cabines téléphoniques
parce qu'ils prenaient juste les cinq premières personnes
qu'ils appelaient, je pense, pour une entrevue.
Fait que j'avais donné plein de 25 sous de sexo à des femmes qui étaient trop vieilles
pour être acceptées au programme, puis ils appelaient toutes à mon nom.
Tu sais, comme, on attendait
que la ligne pogne, mais c'est ça, tu sais.
Il n'y a pas de...
illimité de place.
Fait qu'il y a plein de gens qui veulent sortir de là, mais qui ne sont pas capables.
C'est très rare,
ceux qui ne veulent pas, en fait.
Puis, encore là, je comprends. C'est plus, comme je dis,
les vieux de la vieille. Puis c'est parce que quand ça fait comme 20 ans que la société te crache là, je comprends. C'est plus, comme je dis, les vieux de la vieille.
Puis c'est parce que, quand ça fait comme 20 ans
que la société te crache dessus, puis dit que t'es un bon à rien,
puis si tu veux, tu peux, puis c'est ton choix.
Puis, tu sais, les traumas que t'as vécu,
bien, moi aussi, j'en ai vécu des traumas,
puis j'ai pas fini dans la rue.
Puis qu'ils te regardent de haut, puis tu te fais smash,
des burgers McDo, ça se pourrait qu'ils ne veulent pas réintégrer la société.
Ça se pourrait qu'ils fassent, bien, fuck off.
Allez, t'as de chier.
Je sais pas si je peux parler de même.
Puis après, tu as les jeunes.
Puis plus longtemps quelqu'un reste dans la rue,
plus c'est difficile
par la suite. Puis après,
les jeunes, on est en train de les échapper
en ce moment avec la crise économique, la crise
du logement. Qu'est-ce qu'on peut faire
concrètement? Concrètement,
tu sais, tu as ceux qui vont aller donner de la
soupe, des sandwiches, des cartes cadeaux,
pis il y en faut, parce que, exemple, les intervenants,
on n'a pas ce temps-là
nécessairement pour le faire, mais
ça en vient à voter pendant
les élections. Voter municipal
pour ton quartier. Arrêter
de faire des pétitions pour des programmes.
Parce qu'on veut en ouvrir des
programmes, mais il y a toujours des gens qui font des pétitions
du « pas dans ma cour », « pas à côté de chez nous »,
« j'ai des enfants ».
Puis c'est de l'ignorance.
Je ne comprends pas.
Des pétitions contre quoi?
Contre l'ouverture de programmes.
Comme juste à côté d'ici,
c'est en construction un programme,
un site de consommation supervisée,
ce qui veut dire que tu peux venir consommer des drogues par inhalation.
Ce programme-là, c'est par inhalation, avec des intervenants sur place à cause du nombre de surdoses des décès.
Bien là, tout le monde autour, ils ont fait des pétitions pour pas que ça l'ouvre
en disant, mes enfants,
puis là, ils ont ouvert un site Internet
avec des photos de guns
et de gens dans la rue mort à terre,
comme si ça allait faire ça dans le quartier,
mais ces gens-là consomment déjà à l'extérieur.
Ils vont juste venir consommer à l'intérieur.
De façon sécuritaire.
De façon sécuritaire.
Après, des programmes de logement, il y a
plein de pétitions pour ça.
De centre de jour, il y a toujours des pétitions.
C'est toujours comme ça. Ou des campements
aussi.
Les campements, il y a-tu eu une...
Je sais qu'il y a eu une année où est-ce que...
Je ne sais pas si c'était une pétition
contre les campements ou...
Il y avait plein de tentes à un moment donné dans Montréal.
Il y en a toujours.
Il y a plus de...
Mais là, c'est rendu légal, ça?
Mais non.
Parce que c'est pas légal.
Mais en fait, c'est pas illégal.
C'est que c'est pas toléré.
Ah.
En fait, mais c'est en train d'être vu par un juge au fédéral
parce que c'est un peu complexe, peut-être,
pour quelqu'un qui travaille pas dans le domaine.
Mais en fait, c'est que dans tes droits et libertés, en tant que
personne, t'as le droit
à l'accès au logement.
Ce qui veut dire que
ça veut pas dire que t'as le droit à un logement gratuit.
T'as le droit à l'accès au logement.
Mais avec la crise économique
et la crise du logement, y'a pas d'accès au logement.
Ton accès
au logement, y'est brimé.
Le gouvernement fait rien pour ton accès au logement. Que ça soit des logements sociaux, des logements à 25%, des logements avec Ton accès au logement, il est brimé. Le gouvernement ne fait rien pour ton accès au logement.
Que ce soit des logements sociaux, des logements
à 25 %, des logements avec accompagnement
ou juste des logements. Tu as des gens qui travaillent
temps plein dans la rue en ce moment, monoparental,
parce que les logements,
c'est trop cher. Fait que ton accès
au logement, il est brimé. En ce moment,
ce qui se passe, c'est
que ton accès au logement, il est brimé.
Donc, les campements, ce n'est pas parce que tu veux camper. C'est parce qu'il nès au logement est brimé. Donc, les campements,
c'est pas parce que tu veux camper,
c'est parce qu'il n'y en a pas de logement.
Donc, au fédéral,
ils sont en train de se pencher sur la question de,
bien là, si tes droits et libertés sont brimés par le fait que le gouvernement ne fait rien
pour l'accès au logement, tu ne devrais
pas avoir le droit de démanteler un campement
parce qu'il n'y a pas d'option.
Les hébergements aussi sont pleins.
C'est quoi l'option? Il n'y a pas de logement, il n'y a pas d'option. Les hébergements aussi sont pleins. C'est quoi l'option?
Il n'y a pas de logement, il n'y a pas d'hébergement.
Mais tu ne peux pas te camper. Mais tu n'as pas le droit de camper.
Exactement. Mais il y a des villes au Québec qui, eux, par contre,
leur tolérance est là.
OK? Les mairesse vont dire
non, on va faire un campement.
Gatineau,
Grambay,
après, est-ce qu'actuellement, là, alors qu'on se parle, c'est encore toléré comme ça l'était? Gatineau, Grambay.
Après, est-ce qu'actuellement,
alors qu'on se parle, c'est encore toléré comme ça l'était? Je ne regarde pas
tous les jours. Mais à Montréal,
une personne, une tente, c'est considéré
un campement. Tu n'as pas besoin d'être 18.
Puis démanteler, ça coûte
extrêmement cher aussi à vous,
à nous. Je ne comprends pas.
Le campement sur Notre-Dame, ça a coûté combien
de démanteler ça
en policier? 500 000 $ pour une journée.
Est-ce que tu sais combien de logements
on aurait pu construire à ces personnes-là?
500 000 $ pour enlever
quelque chose qu'il n'y avait pas. Pour demander aux gens
d'aller dehors de dehors. Juste vous dire, c'est mettre
des gens dehors de dehors.
Ah ouais. Juste pour qu'on soit clair, là.
Tu mets des gens dehors de dehors. Parce qu'ils vont
rester dehors, là. Moi, j rester dehors Moi, je comprends tantôt
Que tu disais, propos
Tu sais, c'est comme
La police en Vlandis, c'est leur travail
Mais moi, être police, je sais pas
Je démissionnerais, personnellement
Puis après, tu as la
Je vais pas partir un débat sur la police ici
Mais dans le sens que, tu sais, il y en a qui vont dire
La police fait juste écouter leur boss
Ou la ville, mais moi, je démissionnerais, je m'excuse Mais il va falloir dire, tu sais, il y en a qui vont dire, bien, la police fait juste écouter leur boss ou la ville,
mais moi, je démissionnerais, je m'excuse.
Mais faire dire que tu dois mettre quelqu'un dehors de dehors
et brûler leur tente, détruire leur tente, déchirer leur tente,
jeter tout leur stock, moi, je démissionne.
Pas mal sûr qu'il y a des policiers qui se sont tellement sentis mal après.
Bien, démissionne.
Je suis sérieuse, tu sais, dans le sens,
si tu veux aider le monde deviens intervenant
pas policier
ça c'est mon opinion
elle a à s'adoucir
comme
le podcast d'aujourd'hui
est présenté par Men's K Mené ce qu'est m'inscrire que tu ne compagnie de
rasement électrique noeud que l'électrique on sait jamais à l'électrique et électronique
c'est un rasoir que tu peux raser à la longueur que tu veux, tu as, écoute, 20 mollettes différentes, ta barouette. C'est pour sculpter la barbe.
Ah non, t'en as pas 20, t'en as 10, la gangue.
20, 20, t'as 20 longueurs
différentes, oui, parce que c'est des
1.5 puis 1, oui, bravo.
Non, non, tu peux aller vraiment dans la précision
de qu'est-ce que tu veux, toi.
Mon autre chum en voyage, il était
que chaud, que chaud, que chaud.
Tu me dis, mais ça me'avais 1.5 de moins
mais tu as l'option ouais tu crées un courriel puis ça ça vient de le pro
kit il y avait plein d'affaires vient avec un shampoing pour la barbe un
quotidien pour la barbe une nouvelle pour la barbe un bon pour la barbe puis
une brosse pour la barbe un peintre pour la barbe un ciseau pour la barbe
brossage pas à part mais c'est quand tu peux brosser ton cheval aussi. Ça, c'est le petit input de Joanie.
Mais tu sais, c'est Joanie.
Les gens qui ont un cheval, ça va leur parler.
C'est plus pour la barre.
Vous avez un beau code promo,
la gang 20% de rabais
et qui vous donne 20% de rabais
avec le shipping gratuit
avec le code sexeoral20.
Donc, bon magasinage.
C'est un très beau cadeau à donner donc bon magasinage dans ma gueule
à ton chum à ton père à ton grand-père à ton arrière-grand-père
s'il n'est pas mort merci mais comme ok parce que maintenant si on parle des
c'est quoi les plus grands préjugés mett mettons, c'est ça, ça c'en est un à moi, pas un préjugé, mais que je voyais.
Mais vous pouvez me sortir des préjugés, puis je peux les debunker.
Ok, parfait. Bien, moi, mon premier, c'était ça, c'était, dans ce que je pensais, c'était que c'était des gens qui allaient dans la rue, oui, oui, mais c'est souvent parce que souvent, ils sont, je sais pas.
Mais ça, c'était par... Tu veux dire par choix?
Pour s'enlever de la société?
Des fois, il y en a qui avaient des troubles mentaux.
Il y en avait d'autres que c'était comme justement
la société, ils voulaient...
Mais ça, c'était dans les années 90.
C'est resté dans la mentalité des gens. Dans les années 90,
c'était le gros mouvement punk
à Montréal. Et oui, là, c'était
des jeunes, des gens qui voulaient sortir
de la société. C'était vraiment... C'était un mouvement.
Puis dans ce temps-là, c'était beaucoup des opioïdes,
de l'héroïne et tout. Puis les gens
sont comme restés avec l'itinérance.
C'est un choix à cause du gros mouvement
punk des années 90 à Montréal.
Aujourd'hui,
est-ce qu'après, il y a des gens que c'est...
Moi, je me dis des fois, c'est un choix,
comme j'ai dit tantôt, le vieux de la vieille qui veut pas
revenir dans la société parce qu'on y a craché dessus. Bien, I guess que oui, c'est un choix rendu là, mais il du logement, la crise économique, puis t'as eu aussi
la vague de la crise
des opioïdes, la crise des surdoses
qui a pas aidé
à ça.
Une femme qui tombe enceinte dans la rue,
comment
est-elle traitée? Comment elle peut
vivre sa grossesse?
Toutes tes réponses.
Comment elle vit sa grossesse.
Là, ça, c'est quelque chose de très
controversé, mais
il y avait des questions, quand tu appliques,
où j'ai appliqué, puis une des questions d'entrevue,
c'est, tu vois une femme enceinte
s'injecter dans une ruelle.
Qu'est-ce que tu fais?
Puis la réponse, c'est d'aller la voir,
lui offrir du matériel neuf et stérile de consommation,
voir s'il est suivi par un médecin,
est-ce qu'elle prend des vitamines prénataux,
est-ce qu'elle a besoin d'un accompagnement pour aller au CLSC.
Il n'y a rien que tu peux faire, l'enfant n'est pas né, de toute façon.
Mais je sais que, tu sais, il n'y a pas longtemps,
il voulait changer la loi, justement.
C'était quoi le titre de la loi, donc? En tout cas, que
tu peux plus appeler la DPJ pendant
que la femme est enceinte.
Parce que le monde faisait ça? Oui.
Ça faisait que les gens allaient pas voir les médecins.
Ben non. Tu comprends?
Après, si la personne accouche, puis que l'enfant
il est comme en sevrage,
la DPJ peut être appelée, là.
Je pense que les gens, ils font pas la différence entre...
Mais il est pas automatiquement dans une...
Tu sais, mettons, le bébé, la maman qui s'injecte ça,
il n'est pas...
Tu le sais qu'il y a un bébé qui va naître quand même.
Elle n'est pas suivie pour après le bébé
qui soit en sevrage automatiquement.
Elle peut être suivie après, peu importe c'est quoi,
par des médecins.
Mais il faut que ce soit elle qui aille vers...
Oui, bien oui.
C'est pour ça que notre job, c'est pas de dire...
C'est parce que si on la shame,
elle va pas plus y aller chez le médecin.
Si on la shame,
elle va pas nous parler.
C'est parce que, moi, mon rôle,
c'est pas de dire aux gens quoi faire
ou qu'est-ce qui est bien, qu'est-ce qui est mal.
C'est juste de leur donner
voici tes options, voici
ou des éduqués, puis après, ils font leur propre choix. Moi, donner, voici tes options, voici où des éduquer,
puis après, ils font leur propre choix.
Moi, jamais, je vais dire, ça, là, c'est pas bon.
Puis ça, arrête de faire ça. Jamais.
Tu leur donnes l'éducation ou tu leur donnes,
voici ce qu'on peut faire, c'est toi qui décides.
Puis s'ils veulent que je les accompagne là-dedans,
je suis là pour ça.
Puis s'ils me disent, décollez-vous », je décolle.
C'est la meilleure façon.
C'est sûr, comme tu dis.
Ça s'appelle de l'empowerment.
Est-ce qu'on a un pourcentage parce que, tu sais,
tu as parlé de
la femme enceinte qui va s'injecter.
Est-ce qu'on a un pourcentage des jeunes
dans la rue qui consomment?
Parce qu'il y en a qui ne consomment pas Parce qu'il y en a qui ne consomment pas.
Oui, il y en a qui ne consomment pas.
Non, il n'y a pas de chiffre.
C'est ça, on ne sait pas.
On ne sait pas.
Parce que ce n'est pas des stats que je mets.
Non, je comprends.
Mais les gens qui ne consomment pas, c'est...
C'est parce que souvent, ils ne vont pas consommer.
Ils vont arriver dans la rue, puis ils ne consommeront Ils vont arriver dans la rue, puis ils consommeront pas,
puis par survie, ils vont consommer.
Excuse-moi, mais tu veux être gelé pour être dans la rue, là?
C'est parce que t'es en train de vivre de quoi, là?
Tu veux pas le vivre, là, ce que t'es en train de vivre.
L'hiver, les gens, quand il fait frais, là,
t'aimes-tu mieux être gelé pour pas le vivre?
Ben, Chris, oui.
Excuse-moi, là, mais call in.
Fait que c'est un cercle vicieux, dans le fond.
Non, je sais pas ses intentions, je ne dis pas que c'est ça
qu'il faut faire parce que ça a ses risques
mais il y a plein de gens qui sont comme
il me faut du speed
parce qu'il fait tellement froid
pour eux le sang va rouler plus vite
je ne dis pas que c'est ça
leur façon de le voir c'est
il ne faut pas que je m'endorme
si je m'endorme pendant que il fait froid,
je vais mourir. » Fait qu'il est mieux
faire du speed, de la coke, du crack,
quelque chose
qui va les wake up, pour pas
mourir de froid. Fait que, tu sais, la console
vient avec, là.
Ça, c'est parce que, dans le fond, il y a pas assez d'abris.
Mettons, l'hiver, je sais que, là,
l'hiver, il y a des abris.
Oui, mais ils sont pleins depuis des années.
Puis, quand tu dis « pleins », ça veut dire qu'il y a combien... Il y a des abris. Oui, mais ils sont pleins depuis des années. Puis quand tu dis plein, ça veut dire qu'il n'y a plus de place.
Oui, mais il reste combien de monde dans la rue?
Est-ce que tu la moitié?
On ne pourra jamais compter l'itinérance
parce qu'il y a l'itinérance cachée.
C'est caché.
Tu ne peux pas tout compter.
Mais si je me rappelle bien, à Montréal,
il y a 1600 places.
Que ça? Oui. Et de personnes
visibles, donc...
Puis dis-toi que l'étalance cachée, c'est plus gros
que le visible. Il y a seul...
Il comptait, il y a 4 ans,
4200 personnes visibles.
Fait que moi, là, je m'intéresse à plus
de 10 000 personnes à Montréal en
2023, puis il y a 1600 places.
En hébergement, là. Je suis surprise. J'aurais vraiment pensé plus que ça, là. Puis la ma Montréal en 2023, puis il y a 1 600 places. En hébergement.
Je suis surprise, j'aurais vraiment pensé plus que ça.
Puis la mairesse,
ça aussi c'est touché,
mais la mairesse de Montréal,
si elle avoue qu'il n'y a plus de place,
parce qu'elle dit tout le temps qu'il y a de la place,
puis tout le monde dans les organismes communautaires
sont comme une grosse menteuse,
parce que si elle avoue,
si elle dit c'est vrai, il n'y a plus de place,
elle n'a plus le droit de démanteler les campements
parce que c'est d'avouer qu'il n'y a pas
de solution.
C'est parce que tu peux démanteler
quand tu dis qu'il y a une solution.
Si la personne a une solution de dire tu ne peux plus être en campement,
va à l'hébergement, tu as le droit
techniquement parce qu'il y a une solution.
Si elle dit c'est vrai, il n'y a plus de place,
elle ne peut plus démanteler.
C'est pas bon pour la gentrification,
puis c'est pas bon pour les condos, puis...
OK, fait que c'est ça.
C'est la gentrification.
Le point de vue à eux, dans le fond,
c'est ça qu'ils se disent.
Dans le fond, eux, pourquoi ils font ça,
c'est parce que c'est pas bon pour les gens
qui habitent là, à l'entour,
où les gens vont...
Bien, c'est pas bon pour la ville, point.
C'est pas bon pour la ville, c'est ça.
On s'entend-tu, là?
De dire, il y a tant de personnes dans la rue...
Après, je ne suis pas Valérie Plante.
Mais, c'est pas mal ça.
En ce moment, sont où les
hébergements?
Partout à Montréal.
Il y en a pas mal, bien, j'allais dire dans tous les
quartiers, mais ce n'est pas vrai. Dans le quartier où je travaille, il n'y en a pas.
Mais, beaucoup
quand même dans le centre-ville, mais
on a des besoins criants à l'extérieur du
centre-ville. Mais le problème, c'est que
je ne sais pas si vous avez entendu parler
cette semaine du décompte. Une fois
aux quatre ans, ils comptent les gens de la rue,
ce qui est complètement ridicule
parce que tu ne peux pas le compter, mais aussi
on va compter les gens de la rue.
C'est des bénévoles qui se promènent dans la rue
et qui te donnent des cartes Tim Hortons.
Tu es dans la rue et ils te demandent
si tu es dans la rue ou non. OK, ils te demandent, êtes-vous dans rue ou non? Oui,
OK. Pis là, ils te comptent une personne.
Pis c'est genre à 7h le soir, à l'heure
des soupers, dans les hébergements,
pis c'est dehors, t'sais, ils comptent.
Il y a 4 ans, ils avaient compté une
personne en situation de détruire dans mon
quartier de travail. Fait que là, t'sais, c'est sûr
que si tu dis à la ville, j'ai besoin d'un hébergement,
ils vont faire, ben non, il y a une personne dans la rue.
Dans ton quartier, t'sais. Excuse-moi, j'ai besoin d'un hébergement, ils vont faire, ben non, il y a une personne dans la rue. Dans ton quartier.
Excuse-moi, j'ai les jambes enlevées.
Bienvenue dans ma vie.
Tu dois tellement vivre beaucoup de frustration dans ton quotidien.
Le sentiment d'impuissance, il est là.
C'est ça.
Comment tu vis ça?
Là, toi, mettons, quand tu es un intervenant,
c'est vraiment difficile parce que tu vis plein d'affaires.
Comment, toi, y as-tu de l'aide pour toi aussi psychologiquement?
Dans le fond, à mon travail,
après je sais que d'autres organismes le font,
il y a Médecins du monde qui offrent des services de psychologues,
autant seul à seul qu'en groupe.
Ça peut être toute mon équipe,
l'équipe dans laquelle je suis.
Et tu peux aussi demander 10 sessions,
seule à seule avec Médecins du monde,
puis des fois, ils peuvent faire plus que 10 sessions.
On vit des deuils, il y a des gens qui décèdent
qu'on aimait beaucoup.
Des gens qu'on aime, puis qu'on connaît depuis des années,
puis qui finissent dans des fosses communes
parce que c'est des gens en situation d'itinérance.
Des fosses communes.
Oui, quand tu n'es pas réclamé,
tu es dans une fosse commune à Montréal.
C'est un gros trou avec plein de corps.
Tu n'as pas de pierre tombée, rien.
Tu n'as pas de funérail.
C'est une fosse commune, comme dans le temps de la guerre.
Ils creusent un gros trou, ils mettent plein de corps.
Bien, tu es là-dedans.
Ça, c'est les gens en situation d'itinérance qui...
Pas juste en situation d'itinérance.
Ça peut être aussi les gens qui ne sont pas réclamés, point. Exemple, une personne âg'est les gens en situation d'itinérance qui… Pas juste en situation d'itinérance, ça peut être aussi les gens qui sont pas réclamés
point là.
Tu sais exemple une personne âgée qui a pas d'enfant, qui a pas de famille, qui
a rien va, à moins qu'elle a déjà payé avant pour ses funérailles et avoir un spot
là, mais sinon c'est une fausse commune.
Genre la première question que je pose moi quand j'apprends que quelqu'un de la
rue est décédé que je connais, je vais demander va-tu dans une fausse commune.
C'est la première chose que je demande tout le temps, je sais pas pourquoi c'est ça que je demande, mais c'apprends que quelqu'un de la rue est décédé que je connais, je vais demander, vas-tu dans la fosse commune? C'est la première chose que je demande tout le temps.
Je sais pas pourquoi c'est ça que je demande, mais c'est ça que je demande.
Pis si tu veux pas,
mettons, cette personne-là,
elle est chère à ton coeur, pis tu veux pas
que cette personne... Je suis pas dans sa famille, je peux rien faire.
Tu peux rien faire.
Tu peux rien faire. Des fois, même que tu...
Ça se peut que je le connais depuis 5 ans, pis je sais même pas son vrai nom.
Ça se peut qu'il m'a jamais donné son vrai nom,
anyway.
Tu disais tantôt qu'il y avait
trois catégories.
Il y avait les gens en couple.
Il y avait les...
Veux-tu parler de ça?
Bien que...
Il y a juste...
On parlait de travail du sexe tantôt
pour les catégories.
Non, c'est parce que tantôt, tu disais, il y avait les gens
en couple. Oui, çaais il y avait les gens voyaient comment quel couple puis
les mois non mais il ya des gens dans rue que ça se passe qu'on parle de la sexualité mettons à
quel niveau que ça peut être dans comment qu'on peut la vie dans une situation d'itinérance fait
que mettons comment qu'un couple va vivre sa sexualité.
Bien, c'est sûr, c'est vraiment difficile.
Puis, c'est quelque chose que les couples en situation d'itinérance
crient haut et fort, bien, le plus qu'on peut bien,
que les gens veulent bien les écouter.
Que, justement, il n'y a pas cet espace-là.
Aussi, je pense que les citoyens déshumanisent énormément
les gens en situation d'itinérance.
On oublie qu'ils ont des allergies,
que ça se peut que le lactose, ça ne passe pas,
qu'ils sont véganes,
qu'ils sont en couple
et qu'ils ont une sexualité comme tout le monde.
Et après, ça amène
qu'on va étiqueter
des personnes en situation d'étudiance
qui vivent leur sexualité
comme des pervers.
Ils peuvent se faire arrêter par la police
pour nudité, pour exhibitionnisme,
pour indécence.
Puis, ce qui est aussi
ce qui amène le sujet
des tentes de camping.
De camper dans ta tente de camping,
au moins, tu as un espace un peu plus privé
pour vivre ta sexualité.
Puis, à Montréal,
que je suis au courant,
il y avait seulement deux places qui acceptaient les couples.
Puis, tu sais, c'est comme, je pense,
huit places.
OK. Fait que c'est ça, les gens qui,
whatever, qui veulent...
Il faut que tu sépares le couple s'ils veulent aller dans les hébergements.
Puis là, ils ne veulent pas se séparer.
Fait que tu fais semblant que tu n'es pas en couple?
Bien non. Il y a mieux dormir dehors que se séparer de leur conjoint.
Oui, mais sinon,
ils peuvent le faire semblant qu'ils n' conjoint. Oui, mais sinon, ils peuvent tout faire
à 100 ans qu'ils n'ont pas un couple, mais non, ils vont le savoir à un moment donné.
Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
Ils ne vont pas les mettre dehors si...
Il n'y a pas vraiment d'hébergement mixte.
Tu as l'hébergement pour femmes, hommes.
Puis,
ceux qui sont mixtes, c'est plus
les refuges d'urgence.
Ce qui veut dire, ça, c'est les sols
d'église, ce qui est
urgent. C'est des lits
d'armée en terre.
Mais un hébergement, c'est plus une place
qui est dans le temps, sur le long terme,
sur des années, qui est là depuis 30 ans.
Là, ça va plus être un côté
femme, un côté homme. Dans les hébergements
et dans les refuges d'urgence, t'as pas le droit
d'aucun acte sexuel.
Ce que je comprends
d'un côté dans le sens, tu sais, des intervenants,
ça leur tente-tu de voir le gars se masturber?
Non. Ils vivent ça comme des agressions,
les intervenants.
On s'entend, ça te tente pas de voir le pénis du gars.
Par contre,
ils ont quand même une sexualité à vivre,
ça fait que c'est difficile de faire la part
des choses. J'ai pas envie de te voir
le pénis.
Mais en même temps, le gars, il a une sexualité à vivre.
Ou la femme a une sexualité à vivre.
Ou la personne, point.
Fait que t'as pas le droit d'axe sexuel dans les hébergements,
dans les refuges, dans la rue.
Nulle part, finalement.
Comment tu... C'est quoi, mettons, les solutions?
D'ouvrir des hébergements pour couple, encore plus parce que ceux qui sont pour couple ils peuvent dormir ensemble
souvent ils vont avoir une chambre à eux
fait que là ils peuvent vivre leur sexualité
je le crois bien parce que j'ai pas entendu de couple
dire qu'ils pouvaient pas
ou ils le faisaient cacher dans le dos
ou d'accepter plus les campements
est-ce qu'il y a des projets
d'hébergement de plus qui sont en ce moment
en train de...
Pas à ce que je sache.
Ils ont débloqué comme 15 millions,
mais je pense que c'était juste pour Gatineau,
donc je ne suis pas certaine.
Mais 15 millions, tu fais un prout avec ça,
pour des hébergements.
Ben oui.
En plus, ça inclut les gens qui travaillent là.
Oui, oui. C'est un prout, là.
Puis, qu'est-ce que tu dis aux personnes qui disent,
sûrement que tu l'as entendu, là, en ce moment,
il y a plein de gens qui... il y a plein de travail
qui n'ont pas d'emploi, puis là, là, là.
Fait qu'il y en a des places pour travailler.
Ben, la première chose que je peux te dire,
c'est que légalement, il te faut une adresse pour travailler, là.
En tout cas, je fais juste dire ça, là.
C'est une très bonne réponse.
La première chose qu'on te demande dans une entrevue,
il faut que tu remplisses ton adresse.
Ça aussi, ça pourrait être une solution.
Est-ce qu'il y aurait des...
Si le gars, ça fait une semaine qu'il ne s'est pas lavé
et qu'il se présente à ton magasin,
tu as beau avoir tout le cœur du monde,
vas-tu l'engager sincèrement?
Même pas juste ça.
Il faut qu'il travaille de 8 à 5 du lundi au vendredi.
Il met où son alarme? il branche où son cadran,
dans le gazon, dans le parc,
il va être en retard.
Puis après, s'il veut aller dans un hébergement,
il faut que tu te présentes à 3 heures l'après-midi,
à tous les jours pour faire la file,
pour peut-être avoir une place.
Fait que ton employé, il faut qu'il dise
qu'à tous les jours, il doit quitter plus tôt
pour peut-être avoir une place,
pour peut-être ne pas dormir dehors.
Et de toute façon, quand tu vis dans la rue,
tu as tellement de traumas.
Ta santé mentale, elle détériore tellement vite.
Parce que la survie, c'est vraiment...
Ton cerveau est allumé 24-7.
C'est comme si 24-7, tu es comme,
est-ce que je suis en sécurité?
Est-ce que je suis correct?
C'est quand je vais manger?
C'est quand je peux faire mon lavage?
Est-ce que je vais me faire agresser?
Est-ce que je vais me faire voler?
Puis ta santé mentale, elle détériore extrêmement vite.
Fait que d'être, après après apte à aller travailler temps plein,
il y a des gens qui travaillent temps plein dans la rue
et je me demande bien comment ils le font.
Et des fois, ça va vite qu'ils vont
perdre leur job. Parce que justement,
ils sont arrivés en retard, ils doivent quitter plus tôt
leur hygiène. Ils n'ont pas d'adresse
finalement, tu sais.
Il y a plein, plein de...
Moi, je vois comme le travail,
c'est à la fin. Quand tu sors
de la rue, c'est à la fin le travail.
Moi, quand je suis sortie de la rue, ça a pris deux ans
et demi avant que je sois comme je suis prête
à travailler. Deux ans et demi.
Comment tu t'es faite pour sortir de la rue
et ne pas travailler? Le bien-être social.
J'avais un billet du médecin.
Quand tu as un billet du médecin, c'est le bien-être social.
Pendant ce temps-là, j'étais allée en thérapie. J'avais un billet du médecin. Puis quand tu as un billet du médecin, c'est le bien-être social. Pendant ce temps-là, je suis allée en thérapie.
J'ai travaillé dans le fond sur moi.
Quand j'ai eu mon logement, les intervenants,
parce qu'il y avait des intervenances sur les lieux,
ils étaient comme, c'est quoi ton plan pour les six premiers mois?
Je vais trouver une job ou je vais aller à l'école.
Puis ils étaient comme, tu peux juste dormir.
Ça peut être ça, les six premiers mois.
Ça peut juste être manger, dormir, tu peux juste dormir. » Ça peut être ça, les six premiers mois. Ça peut juste être comme manger, dormir,
puis te sentir en sécurité.
Parce que c'est un trauma aussi d'avoir un appart.
Là, tu commandes quatre murs, tu es tout seul,
tu n'es plus avec ta communauté.
Tu ne peux pas non plus amener ta communauté chez toi
parce que là, il faut que tu travailles sur toi.
Puis là, tu ne veux pas que les autres,
ça vienne embrouiller un peu ce que tu essaies de faire.
C'est souvent, tu sais, moi, mon logement, le premier premier il y avait plein de coquerelles, je voulais retourner dans
rue. Il te faut un temps d'adaptation mais un temps de faire comme ok j'ai vécu tout
ça, genre j'ai besoin de dormir, de me sentir en sécurité, de manger, de trouver qu'est-ce
que je veux faire, qu'est-ce que je fais avec tout ça, est-ce qu'il faut que j'aille
voir quelqu'un en santé mentale ou non? Peut-être pas
non plus. Mais moi, ça a pris un bon
deux ans avant que je fasse comme, OK, peut-être
que là, je suis prête à travailler.
Tu pensais quoi des intervenants quand tu étais
dans la rue? Moi, je les aimais
full, mais ceux en réduction des méfaits.
Réduction des méfaits,
c'est que tu respectes le rythme de la personne.
Donc, si la personne a dit, moi,
je ne suis pas prête
à appliquer dans un logement
pour x, y, k raison », tu ne vas pas le pousser.
La réduction des méfaits, c'est basé sur l'humanisme,
sur l'empowerment,
sur la personne et
de jamais dire comme,
« Ça, c'est bien. Ça, c'est mal. »
La réduction des méfaits,
c'est très dans le...
Si tu me dis qu'aujourd'hui, tu n'as pas consommé
et que c'est ça, tu as réussi,
ça va être un high-five et c'est bon.
Tu as d'autres places qui vont faire comme un bain de journée,
ça veut dire que fais-le toute la semaine.
La réduction des méfaits, ça fait aussi,
je trouve que les personnes ne te mentent pas
quand tu es à un intervalle, en tout cas le moins possible
parce qu'ils savent que tu n'es pas dans le jugement.
Si tu me dis qu'aujourd'hui, au lieu de 8 speeds,
tu en as fait 7,5,
tu vas avoir un high-five de ma part.
Tu comprends? It's good.
Genre crime.
Un demi de moins.
Oui. Bien, c'est ça dans les
AA et tout ça aussi.
Bien, les AA, tu vois...
Souvent, quand je suis allée avec quelqu'un,
en tout cas, moi, je l'avais
vu quand même positif pour ça
que si mettons il reconsomme une journée
il se faisait pas
je pense que les A.O. ou les N.A.
vu que c'est plus privé
il y a plein de groupes de A.O.
il y a plein de groupes de N.A.
ça veut pas dire qu'ils vivent sur la même morale
ou sur la même base
justement exemple la réduction des méfaits
si t'as pas consommé
depuis une heure puis que t'as réussi
à retenir ton hit pendant une heure
puis que c'est ça
puis qu'il faut faire attention puis que c'est ça ton objectif
parce que si ton objectif c'est juste get high
je vais pas te faire un high five dans le sens
je vais te faire un high five si t'as réussi ton objectif
mais je vais pas essayer de t'encourager à ne pas
consommer, moi ma job c'est pas de te dire de ne pas
consommer, c'est de te dire comment
le faire de façon sécuritaire.
Moi, je vais te montrer où te shooter
de façon... comment préparer ton
hit de façon sécuritaire. Ça fait
partie de mon travail de donner des
seringues neuves puis de dire, oh, cette veine-là,
c'est pas bon de t'injecter dans le cou,
faut que tu t'injectes ailleurs, tu sais,
c'est ça.
Fait que dans les NAA, des fois,
moi, ce qu'on m'a beaucoup dit, des gens de la rue,
c'est qu'ils te mettent une genre de honte d'échec.
Dans le sens que, exemple,
t'es clean depuis 6 mois, pis là,
t'as la chip du 6 mois clean,
mais quand tu vas relapse, tu vas pas le dire.
Ok, je comprends.
Parce que t'as...
Tandis qu'en réduction des méfaits, si t'as relapse...
Fait que, l'exemple, t'as tu relapse,
après 6 mois, je suis comme,
six mois, c'est un bon six mois.
Quand tu seras prêt, exemple, puis que c'est ça
que tu souhaites, parce que c'est ça qu'il faut,
dans la réduction des méfaits, c'est si c'est ça
que tu souhaites, peut-être que ça va être
six mois et un jour, ou même si c'est juste
une journée, we're good.
Ça va faire en tout six mois et un jour,
c'est très bon. Mais c'est ça
la réduction des méfaits.
Est-ce que tu as plus de misère avec les autres intervenants qu'avec les gens de la rue?
Les intervenants autour de toi, mettons, avec qui tu sors.
Bien, j'aime full.
Mon partner, c'est mon chum, en fait.
OK.
Ça se passe bien.
Mais non, je n'ai pas de la misère avec les autres intervenants.
Mais mettons, un intervenant qui est pas...
On est tous en réduction des méfaits à mon équipe.
OK, tout. Oui, parce que non, non, c'est trop un – On est tous en réduction des méfaits à mon équipe.
– OK, tout.
– Oui, parce que non, non, c'est trop un gros clash.
Ça ne marcherait pas.
– OK, c'est ça. – Mais si tu...
Mettons dans les réductions des méfaits et tout,
est-ce qu'il y en a qui travaillent avec toi,
mais qui n'ont pas vécu...
– Bien oui, que juste les études, oui, oui.
– Puis des fois, est-ce que tu dis,
« Colline, non, elle ne comprend pas », ou tu sais...
– Des fois...
Bien, je pense que c'est plus par rapport à mon contenu, des fois,
que je vois ça, que tu vas avoir des intervenants
qui n'ont que de l'école et qui ne comprennent pas
pourquoi je tiens haut et fort à dire
telle injustice ou telle affaire.
Moi, je suis juste comme,
en fait, je défends ma communauté,
genre, après le travail,
bénévolement, sur les réseaux sociaux.
Puis après,
tous les intervenants, ils ont une façon d'intervenir.
Des fois, je peux parler à mon chum, puis sa façon
d'intervenir, je suis moins d'accord,
mais on a toute notre personnalité dans nos
interventions. Puis dans le travail
que je fais, tu sais, on
va pas se forcer à être quelqu'un qu'on n'est pas non plus
en intervention. Ça va se sentir, la personne
nous fera pas confiance. Après, c'est référé
à quelqu'un, un autre intervenant,
ça marche pas avec une personne.
Mais après, il y a
tellement de façons d'intervenir, puis c'est sûr
que je suis pour la réduction
des méfaits, en premier.
Est-ce que tu trouves qu'il y a assez
d'intervenants? Non.
Mais on a des salaires de marde,
je veux dire,
vraiment, il y a des intervenants,
ils sont payés 18-19 piastres de l'heure, on n'a pas dassurance. Moi, je n'ai aucune pension, je n'ai pas d'assurance, je n'ai rien. J'ai rien. J'ai juste mon salaire à l'heure.
Puis, on vit aussi au seuil de la pauvreté.
C'est qui qui paye? C'est gouvernemental? de plusieurs buyers de fonds qu'on appelle. Ça peut venir de partout.
Mais des intervenants
qui vont dans les banques alimentaires
et qui ont référé un usager à cette banque alimentaire,
il y en a beaucoup, beaucoup
d'intervenants vivant en coopérative d'habitation
parce qu'on n'a pas le choix.
On n'a pas les moyens de se payer un logement.
On vit en colocation
jusqu'à tes 45 ans.
Même pour le reste de ta vie parce qu'on a des salaires merdiques.
Ça, ils disent, comme les sages-femmes, ils disaient, oui, mais vous, c'est une passion.
Oui, mais moi, je paye mon loyer en coupons de vocation.
Oui, mais non, mais c'est une passion. Ma sage-femme, elle dit, oui, mais les joueurs de hockey, c'est une passion. Ma sache-femme, elle m'a dit, les joueurs de hockey, c'est une passion.
Des millions et des millions, c'est une passion.
Pourtant, pourquoi tu vas payer les autres?
Mais après, ce n'est pas tous les intervenants
qui ont un salaire de merde. Moi, je te parle du communautaire
en réduction des méfaits, en intervention alternative.
Parce que si tu travailles au CLSC,
tu as une belle pension.
Tu as tout.
Mais ça, moi, je ne travaillerais jamais
là-dedans. Je ne travaillerais jamais dans l'institution.
Quand vous êtes arrivée à...
C'est un gros sujet, mais...
Juste, peut-être en grand-dé,
la crise de la COVID,
c'est arrivé quoi dans ce temps-là?
Je ne sais pas.
Je n'ai pas pensé à ça.
Qu'est-ce qui est arrivé?
Je pense que je suis encore en trauma de ça.
Pour moi, je suis prise en avril 2020.
Moi, on n'est pas en 2023.
C'est comme si mon cerveau y a arrêté.
C'était traumatisant.
Pas juste pour les gens de la rue,
mais pour les intervenants.
On avait nos grosses...
Un moment donné, il fallait mettre des souples.
Genre avec les masques.
Puis on était les seuls ouverts au centre-ville.
Les rues étaient désertes.
Puis c'était que des gens de la rue.
Partout, ils ne pouvaient pas rentrer à l'intérieur des organismes communautaires.
On devait faire nos interventions dehors.
À un moment donné, il y avait eu Architecte sans frontières
qui avait fait comme un corridor de la ruelle à notre douche
avec des panneaux de bois pour pas qu'ils touchent l'intérieur de nos bureaux,
mais qu'ils puissent au moins aller prendre une douche.
Puis là, on pouvait seulement donner quatre ou cinq douches par jour.
Il fallait tout désinfecter entre chaque personne.
Il y a eu énormément de décès.
Mais aussi le contact physique avec les personnes de la rue.
Essaye d'intervenir à deux mètres de distance.
Genre la personne est suicideur, puis t'es comme, ça va bien aller.
T'sais, comme...
Il y a eu énormément de décès.
Les gens, ils ne pouvaient plus qu'à été. Les gens,
ils n'avaient même plus d'argent cash. Les places
ne prenaient plus l'argent cash.
Ils ne pouvaient même plus aller s'acheter un truc au McDo.
Les gens ne pouvaient plus donner des sous parce que sûrement
qu'il n'y avait pas de bonnes... Il n'y avait personne dehors de toute façon.
Oui, c'est ça. Comme une fois, j'étais allée travailler
et j'étais la seule dans le métro. J'étais la seule
humaine dans le métro, genre
de P9 à Berry. C'était fou. J'étais la seule humaine dans le métro, genre, de P9 à
Berry, là. C'était
fou. C'était un autre univers complètement.
Après ça, c'est un peu adouci.
On dirait que, je sais pas, j'ai jamais entendu parler
de ça. Mais pendant la COVID, c'est là
qu'ils ont ouvert des hôtels pour les gens en situation
d'itinérance parce que
ils se sont dit, si des gens de la rue pognent la COVID
puis ils se promènent partout, ça va être la marde.
Fait qu'ils avaient ouvert la place du
puits à Berry.
Pour l'intérêt des autres.
Exactement. Puis, c'était des agents
de garda qui étaient sur place et non des intervenants.
Fait que ça a tout créé une autre affaire, là,
ce soir-là. Ils ont ouvert
des arénas aussi, mais là, la COVID
est finie, fait qu'il n'y a plus tout ça, là, c'est fini.
Puis, bien, place du puits, il a pu faire tellement
d'argent avec ça qu'ils sont en train de tout rénover l'hôtel. Mais, ouais. Pis là, ils ont tout fermé
ça. Fait que, ouais. Pis quand je dis, ils ont ouvert un hôtel, ils avaient enlevé tous les
meubles et c'était des lits d'armée, juste dire. C'était pas les lits qu'on fout là. Ils ont tout
arraché, ils ont tout enlevé les meubles pis C'était des lits d'armée. Puis, il y avait même enlevé les portes des toilettes
dans chaque chambre.
Fait que tu étais obligé de faire tes besoins devant les autres
parce que c'était plusieurs par chambre.
Tu n'étais pas juste une personne.
Fait que tu étais obligé de faire tes besoins
devant les autres dans la chambre.
Il n'est pas obligé, mais en fait,
il est quasiment obligé de monde.
Mais le vaccin et tout, c'était-tu...
C'était pas obligatoire pour les gens de la rue,
parce que c'est obligatoire pour personne.
Ben, oui, non, mais on va en dire sérieusement.
Ben, il y avait une campagne
pour vacciner les gens de la rue,
puis ça s'est super bien passé, puis on a plein
de ceux qui se sont vaccinés. Après, je pense
que le côté qui était le plus difficile, c'était
ceux qui ont leur santé mentale les plus fragiles
par rapport aux psychoses.
De parler du vaccin, c'était difficile.
C'est sûr. Ben oui. Ils comprennent même pas
ce qui se passe.
Puis déjà que...
Parce que quand tu as
des problèmes de santé mentale,
il y en a quand même un bon
pourcentage qui est déjà dans la rue
que c'est à la base des problèmes de santé
mentale qui a mené à ça.
Comment que ces gens-là s'en sortent?
Parce que déjà,
je fais juste la base.
Je suis une humaine
immensément privilégiée.
Surtout, à t'écouter parler,
je me crisserais.
Ah, tu sais que je suis...
Mais t'as le droit, Grim.
Non, mais tu sais... J'haïs pas les gens privilégiés
j'haïs les gens privilégiés
mais qui font du bénéfice sur les gens
t'sais comme moi les propriétaires
en ce moment c'est peut-être pas mes meilleurs amis
ceux des propriétaires
je te parle qui
c'est normal de faire de l'argent
c'est normal
mais t'sais ceux qui disent on va augmenter le plus qu'on peut au détriment,
puis qui mettent des gens dans la rue,
puis qui n'ont pas fait de rénovation,
puis même si tu as fait tes réno.
Pour moi, ton profit,
c'est dans 25 ans que tu le fais,
quand tu vas vendre ta propriété.
Pas par mois pour aller dans les Caraïbes
à chaque deux mois.
Tu sais, c'est parce que l'accès au logement
est un droit. Pour moi, un droit ne devrait pas être une business mois. Tu sais, c'est parce que l'accès au logement est un droit.
Pour moi, un droit ne devrait pas être une business.
Après, ça, c'est mon opinion.
Fait que tu peux être privilégié.
Il faut juste faire attention à ce que tu le fais avec ton privilège.
Tu peux avoir le privilège d'avoir huit appartements
puis prendre soin de tes locataires.
Mais tu peux aussi être privilégié
puis dire, je m'en collisse
puis je vais augmenter de 800 piastres par mois.
Tu peux augmenter de 5$ par mois parce que je peux
tu peux augmenter de 5$
à chaque mois
ou whatever
tu peux être privilégière
il n'y a aucun problème
moi je suis privilégière
puis je suis pauvre
parce que
je suis privilégière
parce que
crime j'ai un appart
je suis privilégière
parce que tu sais quoi
cette semaine
j'allais à l'épicerie
je me suis acheté
assez de pâtes
pour vivre jusqu'à
ma prochaine paye
pour moi c'est un privilège
fait qu'on n'a pas le même moi, c'est un privilège.
Fait qu'on n'a pas le même degré peut-être de privilège où je suis
privilégiée parce que cette année, je suis allée
dans le Caraïbe, en fait, dans un tout inclus.
J'ai jamais vécu ça dans ma vie.
Quelqu'un a trouvé ça comment?
J'ai amené ma meilleure amie.
C'était vrai. J'ai fait un prêt.
J'ai fait un prêt parce que j'allais faire un
burn-out. J'ai fait un prêt
puis j'ai amené ma meilleure amie dans le Caraïbe. Puis j'ai fait un prêt parce que j'allais faire un burn-out. J'ai fait un prêt, puis j'ai amené ma meilleure amie dans les Caraïbes.
Pour moi, c'est un prêt, on s'entend.
C'était ta meilleure amie dans le fond qui travaillait avec toi?
Non, non, non. Elle est avocate.
C'est pour toi qu'elle payait, elle?
Non, mais on est allées ensemble.
Je fais un prêt, puis on s'en va.
Ça t'a fait du bien
c'est le fun de se faire servir au bord d'une piscine
moi je suis comme maintenant
je ne vis que pour ça
je vais faire ça toutes les années
essayer en tout cas
t'as-tu en travaillant
parce que tu sais là mettons
tu vis quelque chose de difficile
exemple t'es hospitalisé une semaine dans ta vie par telle affaire.
Puis là, dans deux ans plus tard, je veux dire, ça fait deux ans,
tu es déconnectée de ton hospitalisation.
Tu ne t'en souviens plus de...
Tu sais, c'est comme quand tu as le nez bouché, là.
Elle se dit que c'est gossant, mais tu l'oublies après quand ton nez n'est plus bouché.
Ça te fait tout ça d'être intervenante versus quand tu es...
Tu sais, il y a-tu des moments où tu sens que c'est plus dur de te connecter
à leur réalité parce qu'il y a
quand même un clash maintenant?
Non.
Tu te rappelles tout le temps.
Je comprends.
Moi, il y a une affaire que je dis souvent aux autres intervenants
quand je vais dans les écoles faire des...
Parce que c'est ça, moi, je peux aller dans les Caraïbes
de temps en temps avec des contrats.
C'est ça qui m'a offert un peu
ma plateforme. On s'entend, j'ai déclaré 3000 $ l'année passée de contrat. Mais pourats. C'est ça qui m'a offert un peu ma plateforme.
On s'entend, je pense que j'ai déclaré 3000 $ l'année passée de contrat.
Mais pour moi, c'est énorme, 3000 $.
Mais c'est...
À chaque fois, ceux qui me disent
« Je vais être intervenante plus tard »,
je dis jamais « Je comprends ».
Parce que ce n'est pas vrai.
Tu entends ce qu'ils disent,
mais tu ne le comprends pas.
Moi, quelqu'un qui me dit « Je t'écœurais d'être dans une tente comprends pas. Moi, quelqu'un qui me dit,
je suis écoeurée d'être dans une tente à 40 degrés,
nanana, c'est comme un sauna, ça me pique partout,
j'en peux plus, Annie, j'en peux plus,
bien, je comprends.
Moi, j'aurais dit, c'est sûr.
C'est sûr.
C'est sûr.
Tu peux te dire, j'imagine.
Non.
Oui, tu peux dire, j'imagine.
T'as le droit d'imaginer.
Mais de dire, je comprends, je trouve que c'est insulte.
C'est une insulte.
Moi, les gens de la rue, ils ne savent pas.
D'un certain moment que j'ai vécu, il y en a qui le savent, il y en a qui ne le savent pas.
Moi, je ne vais pas le dire juste pour le dire.
Je vais le nommer s'il y a à le nommer parce que ça fait du sens dans mon intervention.
Mais ceux qui ne le savent pas, de dire je comprends.
Il y en a qui me disent non, tu ne comprends pas. Je les abstiens pas. Je ne suis pas comme oui, tu ne le saisvent pas de dire je comprends il y en a qui me disent non tu ne comprends pas
je ne les obstine pas
je ne suis pas comme oui tu ne le sais pas
on ne ramène pas ça à toi
je ne vais pas faire comme si tu savais
je la ramène tout de suite
tout ce qui est MTS
et tout
MTS c'est plus le bon terme
c'est vrai
juste la raison de pourquoi j'allais parler de privilèges tout. C'est le TSS. C'est juste parce que je me suis rappelée... Oui, c'est vrai. Tu t'en as dit quelque chose.
Juste la raison de pourquoi j'allais parler de privilèges,
c'est qu'avec
tous mes privilèges,
c'est déjà compliqué d'avoir des suivis de grossesse.
C'est déjà compliqué.
Fait que là, j'essaie de m'imaginer
une femme, mettons,
qui est dans la rue,
peu importe si c'est grossesse ou pas, mais quelqu'un
qui a des problèmes de santé mentale, qui est dans la rue, peu importe si c'est grossesse ou pas, mais quelqu'un qui a des problèmes de santé mentale,
qui est dans la rue,
comment tu sors?
Parce que, mettons,
tu as une dépression,
il faut que tu cours après ton CLSC,
de base, pour essayer de t'en sortir,
puis tu es dans un état où,
Christ, tu es déprimé, tu n'as pas la force de...
Tu es en état de survie,
tu n'as même pas le temps de penser à ça. Les gens qui s'en
sortent, comment?
Parce que ça sonne honnêtement impossible.
Mais aussi, ce qui est tough, je trouve
quand t'es dans la rue, pour avoir
accompagné énormément de personnes à l'hôpital
ou dans les cliniques, c'est que les médecins vont aussi
blâmer ta situation de vie au lieu
de... Moi là, je connais des gens
qu'on a découvert
qu'on a essayé de défoncer des portes
pendant un an, un an et demi, parce que
juste physiquement, ils ne se sentaient pas bien.
Puis qu'on a découvert plus tard que finalement,
ils ont le cancer, force terminale, mais c'est parce que pendant
un an et demi, deux ans, les médecins étaient comme
« Ah, c'est parce que t'es dans la rue que t'as mal partout. »
Tu comprends?
« C'est parce que tu consommes que t'as mal partout. »
Juste déjà, physiquement,
c'est difficile de...
Juste de te faire écouter par un médecin. En plus, tu as mal partout. Juste déjà physiquement, c'est difficile de te faire écouter
par un médecin. En plus, tu vas le chercher.
Il y a plein de programmes aussi en psychiatrie
qui te demandent d'avoir une adresse
pour la thérapie.
Parce que je comprends un peu le point
que pour bien faire ta thérapie,
il faut quand même que tu aies une stabilité.
Il faut quand même que tu saches, il ne faut pas que tu sois
dans cette énergie-là de survie.
Sinon, tu ne vas jamais te concentrer sur ta thérapie, tu viendras
probablement même pas. T'as pas le temps.
Tu sais même pas si quand tu vas revenir,
ta tante va être encore là ou si la police va l'avoir
enlevée. Tes affaires.
T'as pas remarqué.
Ta thérapie long terme,
c'est après.
Mais y'a pas de temps de programme de logement,
y'a pas...
En ce moment,
je ne sais pas où l'itinérance s'en va,
je te le promets.
Ça ne va pas être beau.
Ça, c'est une promesse. Mais oui, parce que...
Les gens qui travaillent en Ontario,
l'autre fois...
Il y en a plein de plus en plus.
Les gens, ils restent à la maison
parce qu'ils ont la chance de pouvoir
rester à la maison le plus possible.
Aujourd'hui, quelqu'un qui dit
« J'habite chez mes parents »,
on dit « Hey, c'est normal. » j'habite chez mes parents, on dit,
c'est normal, c'est bravo.
– Puis après, tu as le côté de blâmer les parents
pour quelqu'un dans la rue, mais c'est tellement complexe.
Parce que l'itinérance, c'est complexe.
Ça vient avec un background. Tes parents ne sont pas psychologues,
ils ne sont pas psychiatres. Ils aussi ont une vie
et ils ne peuvent pas se drainer à...
– Non, puis chaque cas est différent, chaque famille est différente.
– Oui, oui.
– Il n'y en a pas un cas pareil.
– Puis là, la famille qui est envers en Ontario?
C'est parce qu'au Québec, on a des hébergements maman-enfant.
Quand je dis « des », il y en a un, deux.
Ce qui est le fun, par contre, de ces programmes-là,
de femme-enfant ou papa-enfant, c'est que c'est du long terme.
C'est sur du un an, 1 an et demi, 2 ans
que tu as ta place.
Est-ce qu'il y a des femmes qui vont essayer d'avoir des enfants
pour avoir accès à cet hébergement-là?
Non, parce qu'il n'y a jamais de place.
C'est du long terme.
C'est très rare d'appeler et qu'ils ont une place.
Ils vont dire, j'ai une place dans un mois.
Parce que pour l'enfant, ils ne vont pas te dire
que tu peux rester juste une nuit ou trois mois.
Tu restes là jusqu'à ce que...
Pour la stabilité de l'enfant.
L'enfant, il est bien.
Ces places-là, c'est des belles...
Pour vrai, je les ai vues.
C'est des très belles places.
Tu as aussi papa-enfant.
Mais il n'y a pas...
Au Québec, on est la seule province
qui n'a pas famille-enfant.
Tu es obligé de séparer les parents.
Mais il y en a en Ontario.
Ils vont décider d'aller en Ontario.
Puis en Ontario, il y en a un ou deux. Ouiider d'aller en Ontario puis en Ontario il y en a un ou deux
il y a des programmes maman-papa ou maman-maman
papa-papa, peu importe
il sépare pas la famille
puis quand
il n'y a pas de place dans l'hébergement
la femme arrive avec son enfant
il n'y a pas de place dans l'hébergement
ils vont la retourner avec son enfant
dans la rue
ou ils vont lui enlever son enfant
je le sais pas
c'est vraiment touché
comme question
parce que j'ai l'impression
qu'il y a beaucoup de mamans
enfants on va dire mais c'est de l'étudiance cachée
donc ils vont rester dans des situations
de violences conjugales
on le voit beaucoup pourquoi t'as pas quitté?
Il y a mille et une raisons, dont le logement, on va se le dire, la maison.
Ils vont dormir dans leur auto.
Ils ne vont pas oser le dire parce qu'ils ont peur que leur enfant se fasse enlever par la DPJ.
Il n'y a pas une madame qui dort avec son enfant dans une ruelle devant tout le monde.
Il n'y en a pas.
Après, si, exemple, moi, je croise une madame qui dort avec son enfant dans une ruelle devant tout le monde. Il n'y en a pas. Après, si,
exemple, moi, je croise une madame
avec un enfant,
la première chose que je ferais, c'est en fait, j'appellerais mon
cordeau, mon boss, puis je lui dirais
qu'on s'assoit en équipe,
on s'assoit, c'est quoi le plan de match.
Jamais je prendrais la décision moi-même.
Jamais.
Qu'est-ce qu'on peut faire?
Genre, monsieur, monsieur madame tout le monde
voter
arrêter de bloquer des organismes
mais voter, voter quoi
sensibilise, quand t'entends quelqu'un dire
c'est un choix, dis ta gueule
quand t'entends quelqu'un dire
si tu veux tu peux expliquer
que c'est une phrase de privilégie
c'est parce qu'on peut pas faire plus de programmes
si les gens veulent pas qu'on les ouvre.
Parce que ça va toujours passer
avant les autres, avant l'itinérance,
on va se le dire.
Parce que quelqu'un qui a de l'argent va passer avant.
J'ai l'impression qu'on est rendu à
un point de non-retour que c'est
il faut dire aux gens
arrête de dire des choses
comme ça, arrête de penser des choses comme ça.
Genre, on est rendu à ce point-là que si
les citoyens... Puis après,
c'est correct de se dire, je ne connais pas le sujet
puis de poser des questions.
C'est correct de dire, au pire,
ne sois pas d'accord, mais essaie donc de ne pas bloquer
le projet. Tu sais, c'est parce que le pas
dans ma cour, il est tellement partout, ça me fait penser
à la salle de spectacle
La Tulipe. Ceux qui ont acheté le condo
à côté de la salle La Tulipe,
et après, ils font une pétition pour fermer
La Tulipe parce qu'il y a du bruit. Pourquoi t'as acheté ton condo-là
anyway, si tu savais
qu'il allait y avoir du bruit? Mais moi, c'est la même affaire pour les
organismes communautaires. T'es pas content?
Pourquoi t'as acheté le condo-là?
Ou des collisses.
Ouais.
Moi, le monde
me rend folle.
Qu'est-ce qui est le mieux à entretenir?
Justement,
j'aime ça,
acheter des folles.
Mon ex s'habitait à Montréal,
puis il y avait tout le temps des personnes qui venaient en rue,
puis ils jouaient au magasin de pièces,
puis je ressortais avec des affaires à eux.
À un moment donné, je suis conne.
J'allais acheté des cannes.
Il n'y a pas d'ouvre-canne.
Non, je sais.
Mon chum était comme, j'ai dit, j'ai acheté ça, j'ai acheté ça.
Pourquoi tu as acheté des cannes?
Il les a préparées, il était content.
Sûrement qu'il va les ouvrir avec des roches.
Ils ont plein de façons, ils ont des cannes.
Qu'est-ce qui est le mieux en me donnant des cannes?
Je pensais que les cannes ont marché.
Parce qu'au-delà de moi, il n'y a que ça, des montées de cannes.
Moi, je pensais des cannes à marché. Parce qu'au Dollarama, il y a Yengsun et mon petit canne. Fait que moi, je pensais bien faire, mais j'ai...
Mais oui.
Après ça, la personne est partie en courant avec le sac.
Fait que là, c'est moi qui suppose qu'ils ne veulent pas se faire voler leur affaire, je ne sais pas.
Non, d'après moi, il allait l'amener à son spot avec ses affaires.
OK, parfait.
Parce qu'après, s'il reste là avec son stock, les gens ne vont pas lui donner de stock.
Il y a du stock.
Ah, OK.
C'est comme quand tu as trop de change dans ton verre,
tu l'enlèves.
OK.
Mais là, ma question, c'est, est-ce que c'est mieux...
Je sais que là, sinon, ils peuvent...
La première chose, c'est de l'argent.
Ça va toujours être de l'argent.
Ça va être de l'argent qui est mieux leur offrir.
C'est de la réduction des méfaits.
Parce que, je vais t'expliquer.
Après, tu as le droit de ne pas être d'accord avec ça.
Mais exemple, en fait, ce qui est drôle,
des gens qui sont comme moi, moi je donne pas d'argent
ils peuvent consommer ces gens le syndrome du sauveur et de je sais mieux que toi ce qui est
bon pour toi et c'est les gens que toi tu as tapé est ce que je te dis consomme pas ou fait pas ça
avec tapis pour eux c'est leur pays c'est travailler la quête c'est du travail. Après, on va dire que sans ton 5$,
il va consommer pareil.
La chose qu'il va faire pour consommer,
par contre, ça peut être voler dans un dep.
Ça peut être faire quelque chose
qui va le criminaliser. Faire du travail
du sexe qui n'est pas consentant
à faire. Donc, c'est
de la réduction des méfaits de donner de l'argent parce que là,
il ne va pas se tourner vers des choses
qui peuvent le mettre dans le mal,
créer d'autres traumas, voler,
tout ça.
Parce qu'il va consommer pareil, que tu lui donnes ton 5$ ou pas.
On va se le dire.
C'est la façon de comment il va avoir accès à l'argent
qui va changer.
Mais la deuxième chose, c'est que quand les gens consomment,
exemple le matin, c'est là qu'ils vont
dans les programmes.
C'est là qu'ils viennent voir les intervenants
parce qu'ils sont bien physiquement.
Ils n'ont pas mal. Ils ne sont pas en souffrance.
C'est là qu'ils sont comme, « Hey Annie,
on veut-tu faire ma carte d'assurance maladie? »
Ils se sont fait leur hit ou peu importe.
Ils ont consommé le matin. Ils n'ont plus dans leur tête
la survie de « Je vais avoir mal si
je n'ai pas ma conso. »
C'est là qu'ils viennent et qu'ils veulent
appliquer dans les programmes de logement, aller faire leur carte
d'assurance maladie. « Hey, on ne check-tu pas mon certificat de naissance? » C'est là qu'ils viennent et qu'ils veulent appliquer dans les programmes de logement, aller faire leur carte d'assurance maladie. « Hey, on ne check-tu pas mon certificat
de naissance? » C'est là.
Parce qu'ils n'ont pas... leur journée va être correcte.
Fait que là, l'idéal, le bord, ça serait
de donner de la bouffe et un Saint-Piastre.
C'est de l'argent, en premier.
L'argent, il choisira sa bouffe.
Oui, parce qu'il y a ça aussi.
Oui, mais mettons que si j'ai de la bouffe
et Saint-Piastre, je peux donner la bouffe et Saint-Piastre.
Tu peux donner les deux. Je ne suis pas en train de dire que c'est...
Tu comprends? L'idéal.
Si j'ai une bartende dans mon auto et que j'ai 5$,
je peux donner les deux.
Mais pas juste ça.
Si tu n'as pas un des deux,
n'ai pas ton esti de bartende.
Donne-le 5$.
Mais après, il faut aussi demander...
Tu sais, une affaire, je pense, Jaïs, c'est sûr...
En fait, mon premier TikTok à vie, c'est à propos des bartendes et des sandwiches. Tu sais, une affaire, je pense, Jaïs, c'est sûr. En fait, mon premier TikTok à vie,
c'est à propos des bortons
puis des sandwiches.
Parce que j'étais dans le métro
puis t'as deux filles, genre,
tu sais, avec un sandwich, c'est le premier mois.
Ils sont avec le pain et pas de même, full crouté.
Qu'ils vont voir un gars de la rue
au métro puis neuf, puis ils offrent le sandwich
puis le gars de la rue, hyper poliment,
il est comme, non merci.
C'est tout ce qu'il a dit. Puis là filles rentrent dans le métro pis moi je suis derrière eux
pis ils sont comme esti dingue gras nanana
pis j'ai juste sorti mon iPhone pis j'ai dit
t'sais un genre le gars
il a le droit d'avoir des goûts, il a le droit d'avoir des valeurs
il a le droit d'être vegan
même s'il est dans la rue peut-être qu'il est allergique à l'estinoutade
pis ton colis de pain première moisson
crouté de même, est-ce que tu sais comment les gens de la rue
ont mal aux dents
comment tu veux qu'ils le mangent, mais est-ce qu'il va te le dire à toi qu'il y a flestis de pain première moisson croûté de même, est-ce que tu sais comment les gens de la rue ont mal aux dents?
Comment tu veux qu'ils le mangent? Mais est-ce qu'il va te le dire à toi que flestis de sang de noix au pain croûté,
c'est parce que j'ai 18 caries et que j'ai mal?
Il va juste te dire non, merci.
Tu sais, le côté
de donner, c'est aussi d'accepter
le refus. Puis si tu n'es pas
capable d'accepter le refus, c'est parce que l'action,
tu ne le fais pas pour eux, tu le fais pour toi.
Parce que si, quand le gars va dire non, si ça te fait chier qu'il dit non, c'est parce que l'action, tu le fais pas pour eux, tu le fais pour toi. Parce que si, quand le gars, il va dire non,
si ça te fait chier qu'il dit non, c'est parce que
l'action, c'était pas pour lui. C'était pour toi.
Puis après, faut que tu lui demandes
aussi, c'est beaucoup
d'empowerment de demander qu'est-ce que tu
veux manger. Exemple, il y a un mec d'eau
derrière.
C'est le fun de pas assumer ce qu'il veut manger.
Demande-y, parce que
dans les hébergements, c'est tel repas, puis c'est ça que tu manges,
sinon tu ne manges pas.
C'est comme si tu lui redonnes le pouvoir
de choisir pour lui.
Ce qui est hot aussi, c'est des cartes cadeaux.
On va dire que tu n'es pas à l'aise pour l'argent,
des cartes cadeaux.
Simple de même, cartes cadeaux,
Dollarama, AIW, McDo, Petro,
les nés mythes.
Il choisit après ce qu'il veut.
Puis il peut même le partager.
Puis l'hiver de...
Ça, j'imagine qu'ils sont tout le temps contents,
des manteaux, des bottes, etc.
Oui et non, parce qu'encore là, il faut faire attention.
Moi, j'ai vu des gens de la rue
qui se font donner cinq manteaux dans la même journée.
Penses-tu qu'ils vont le traîner?
Oui.
C'est mieux d'y donner aux...
Si tu vois quelqu'un qui n'a pas de manteau en t-shirt,
tu lui donnes le manteau.
Mais quelqu'un qui a déjà un manteau, une sucre, un foulard,
tu lui donnes un manteau,
il va pas le traîner.
Puis là, tu vas dire, donne-le à un de tes amis,
parce que maintenant, c'est sa responsabilité.
Oh my God!
Non, mais c'est vrai, les gens sont comme,
si tu veux la nourriture, j'ai pas faim, tu le donnerais à un ami.
Toi, va le donner à l'ami, c'est toi qui veux donner la bouffe.
C'est fou, hein?
Tabarnak!
Non, mais genre, à Noël,
quand j'étais dans la rue,
j'avais reçu un moment donné
20 bouteilles de shampoing,
les gros 16.
Je les ai toutes jetées.
Mais oui, c'est pas ta fois
que tu les as.
Parce que je vais marcher avec ça
toute la journée.
Non, mais pas juste ça.
Parce que je vais marcher
toute la journée
avec 20 bouteilles de shampoing
à traîner ça partout.
C'est ben trop lourd.
Quelle lisse!
Mais ça, c'est des choses
que les gens pensent pas.
Pis à Noël, là, moi, là,
à Noël, les gens de la rue,
donnez du chocolat, donnez des bonbons,
donnez du maquillage aux organismes
pour les jeunes filles,
donnez des masques pour les cheveux.
C'est le temps des gâtés aussi, Chris.
Lâchez vos ostétiques.
Je m'excuse, là, mais c'est tout le temps ça. À Noël, c'est le temps des gâtés aussi, Chris. Lâchez vos ostitucs. Je m'excuse, mais c'est tout le temps ça.
À Noël, c'est toujours des paniers genre brosse à dents, pâte à dents,
shampoing genre tu pues, va te laver.
C'est ça, à chaque année, à Noël, des organismes.
Pas les organismes qui donnent ça,
mais les gens qui donnent ça aux organismes.
À Noël, c'est juste ça.
On donne plein de maquillage.
On a des masques pour la face.
Je peux vous donner plein d'organismes qui seraient
heureux de recevoir ça pour les jeunes.
Pour les gens.
La belle lingerie.
Mais oui, pour vrai.
On organise une journée.
Il y avait un organisme pour les jeunes femmes.
On invite tout le monde et on dit, venez donner
tout votre maquillage pour
lingerie, coquine.
Non, mais pourquoi pas.
On a une vie sexuelle aussi.
Ils veulent se sentir belles.
Chris, t'es tout le temps pogné
à porter le linge de l'autre
qui est trouvé ou qui a été donné,
pis tu peux même pas avoir
de personnalité avec ton linge.
Des livres, mettons.
Y en a-tu rien à battre?
Des livres?
Ouais.
Oui.
Parce que dans les hébergements,
y a plein de livres.
Y a des bibliothèques partout.
Des dildos.
Fucking down.
Ben, l'affaire, c'est que je pense pas
que t'aurais le droit à l'hébergement d'amener un dildo.
Ah, ouais?
Ouais, parce qu'ils vont fouiller ton sac à l'entrée.
Il m'a le J-pop, il a pas l'air d'en jouer, là.
Ouais, ça, c'est peu.
Mais après, je suis sûre qu'il y en a qui les amènent, là.
Tu sais, t'as des travailleuses du sexe, que ça va être leurs outils de travail.
Il y a des hébergements qui diraient oui, donc non.
Mais après, est-ce qu'il y a des hébergements plus serrés, on va dire,
moins en réduction des méfaits, qu'ils vont vouloir distribuer ça?
Ça, c'est une autre histoire.
Mais, tu sais,
moi, l'affaire, quand je suis sortie de la rue, je sais pas
si tu sais combien de paires de Dr. Martens que j'ai
que je finance sur 4 paiements sans intérêt, parce que
pendant 5 ans, j'ai été poignée à porter le linge
de quelqu'un. Genre, j'ai pas été capable
d'avoir ma personnalité à travers mon linge
ou mes habits. Puis là, c'est devenu
comme... Je pense que j'ai 72 cotons wattés, là.
Genre, c'est devenu, en fait, comme maladif d'avoir ma personnalité à travers mon linge ou mes habits. Puis là, c'est devenu comme, je pense que j'ai 72 cotons wattés. Genre, c'est devenu en fait comme maladif
d'avoir ma personnalité à travers mon linge.
Ça devient comme maladif à la fin.
De faire comme...
Fait que du beau linge, juste esthétique aussi.
Mais là, y'a-tu un peu le
rapport genre...
Tu sais, mettons que
ceux en situation d'incitérance
qui quêtent dans la rue,
est-ce qu'ils vont comme pas vouloir
porter du beau linge?
Oui.
Ou si ça se peut.
Ou si ça se peut, mais c'est pour ça que
moi j'encourage, tu sais, parlant des manteaux divers,
c'est pour ça que moi j'encourage plus,
à moins que tu vois quelqu'un qui a pas de manteau
pis qui fait moins 40 pis c'est dangereux, donne aux organismes
parce qu'après les organismes, c'est eux qui vont le distribuer
pis ça va être la personne qui va choisir
ce qu'elle veut.
Oui, je comprends.
Juste donner l'option.
Pis si la personne, cette journée-là, veut pas porter du propre parce qu'elle va quêter,
elle va juste pas prendre le morceau propre.
Pis les organismes, tu vas nous les dire après pour qu'on les mette en dessous.
Oui, ben il y a accès, il y a un guide de toutes les ressources à Montréal sur le
site du Rapsim, mais je peux vous en référer.
Ce qui est
plat, tu sais, c'est que les gros organismes,
c'est eux qui ont tous les dons. Parce que, tu sais,
c'est eux qui font de la pub à TV parce qu'ils ont le budget.
Tu sais, comme
des places.
Puis, tu as les petits organismes,
tout petits rikikis, qui n'ont aucun budget.
Tu sais, les organismes dans lesquels,
par exemple, je travaille, qui n'ont aucun budget, qui n'ont rien.
Puis c'est pas nous qui reçoit les dons des gens
parce que les gens, ils y pensent pas parce qu'ils savent même pas qu'on existe.
Mais c'est quoi le tien?
Rap jeunesse.
On va le mettre dans... Réaction prévention.
Puis là, c'est mieux sûr que de donner au village de valeur
qui revend déroulement ton fucking
manteau. Tout l'argent va à Walmart.
Je suis allée au village de valeur pour la première fois,
puis il y avait du linge qui ne coûtait pas
qu'il y a une chambre
des jeans qui...
Je me suis dit,
ça coûte plus cher.
Ça n'a pas de bon sens.
Pas village de Valère,
mais l'autre, Renaissance,
tu sais qu'ils engagent...
C'est tout de la réinsertion sociale.
Renaissance?
Oui, c'est tout de la réinsertion.
Ils engagent des gens,
par exemple, dans la rue,
qui sortent de prison.
Peu importe,
c'est de la réinsertion.
Ça, c'est bon?
Oui.
Village de Valère,
lui, c'est...
C'est de la marde.
Parfait. Des fois, ils donnent, mais c'est un petit pourcentage. Mais, c'est bon. Oui. Mais village des valeurs, lui, c'est... C'est de la marde. Parfait. Bien, des fois,
ils donnent, mais c'est un petit pourcentage. Mais tout l'argent
va à Walmart. Ah! Village des valeurs,
ça appartient à Walmart.
Ah, mais tabac! Je vous apprends beaucoup de choses, hein, aujourd'hui.
C'est fou. J'aimerais ça qu'on...
Parce que là, j'ai ça, on n'a pas tant parlé
de la sexualité en situation
d'excellence. J'avais trop de questions,
mais moi, j'aimerais ça que tu reviennes.
Oui, on peut.
Il y a plein de questions des gens.
Les gens pouvaient poser des questions?
Oui.
Je n'étais pas au courant.
On a un 15 minutes sur Patreon, si tu es intéressée.
Mais il faut comme closer ça.
Oui, absolument.
C'est vraiment à contre-coeur parce que j'ai encore tellement de questions pour toi.
Je pense que ce podcast-là va réveiller
tellement de monde. Moi, j'ai eu le goût de pleurer
la moitié du temps que tu parlais,
je le sais, puis c'est pour ça que j'ai pas...
Un des trucs, c'est la SAQ.
La SAQ?
Ça fait trois ans que je suis ça,
malheureusement, mais
elle serait bonne en tabarnak, la bouteille de vin rouge
ce soir, je te confirme.
Ouais, j'ai
c'est ça, je sais, merci
ça fait plaisir, merci pour l'invitation
et de vouloir parler de ce sujet qui n'est pas si joli
non, mais c'est
bien moi, écoute, je connaissais rien
je connaissais rien là-dedans
on pense connaître quelque chose
puis finalement, merci vraiment
d'être venue
c'est sûr que moi,'ai envie d'étudier
on peut faire comme on peut faire quelque chose concrètement puis j'ai envie qu'on fasse quelque
chose justement organiser quelque chose ça c'est vraiment fun qu'on est j'aime quand même avec toi
pour jeunes puis pour personnes trans que j'ai en tête que le même ça serait cool non je suis
sûr qu'on vient de faire le ménage dans mes affaires. J'ai quatre crises de gros sacs à donner. Fait qu'on se parlera après.
Absolument. J'ai des adresses pour toi.
OK, voilà.
Merci.
Une production du studio SF. Sous-titrage Société Radio-Canada